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Un avion E-2C Hawkeye de la Marine nationale sollicité pour surveiller l’espace aérien croate

par Laurent Lagneau · 15 mars 2022

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Dans la soirée du 10 mars, un Tu-141 « Strizh », un drone conçu durant la période soviétique pour effectuer des missions de reconnaissance dans la profondeur d’un dispositif ennemi, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victime. Depuis, le mystère entourant cet incident s’est épaissi après les révélations faites trois jours plus tard par Mario Banožić, le ministre croate de la Défense.

Ainsi, selon les premières constatations, des traces d’explosifs ont été retrouvées parmi les débris de ce Tu-141 « Strizh », ce qui suppose que cet appareil a été modifié pour en faire un missile guidé. Pour rappel, seule l’Ukraine dispose encore de tels engins, capables de voler à la vitesse de 600 noeuds [soit plus de 1100 km/h] à 20000 pieds d’altitude et dont la portée est d’environ 1000 km. Et, évidemment, étant donné le contexte actuel, il est tentant de penser que les forces ukrainiennes les ont ainsi transformés pour les utiliser contre les troupes russes.

« Les traces de l’explosif et autres éléments trouvés laissent supposer que cet engin n’était pas destiné à la reconnaissance », a insisté M. Banožić.

Selon, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, le Tu-141 aurait décollé « de toute évidence » depuis le territoire ukrainien, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie [pendant 40 minutes], avant de s’écraser à 200 mètres d’une quartier résidentiel de Zagreb, après sept minutes de vol dans l’espace aérien croate. « Nous ne savons pas à qui il appartenait […] les parties russe et ukrainienne affirmant que ce n’est pas le leur », avait-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, M. Plenkovic a estimé que la réaction de l’Otan dans cette affaire laissait à désirer… À noter qu’un responsable de l’organisation a confié, à l’AFP, le 11 mars, que « la défense aérienne et antimissile intégrée [de l’Alliance] avait suivi la trajectoire » du drone en question…

« C’est évident que la réaction n’était pas bonne, ni l’estimation du niveau du danger, ni la communication avec d’autres pays de façon prompte et rapide […] Il s’agit d’un incident qui ne doit pas se répéter. […] C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », a déclaré le chef du gouvernement croate, avant d’en appeler au « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan.

« C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », a insisté M. Plenkovic.

Justement, s’agissant de coopération, celui-ci a demandé l’appui de la France, qui, dans le cadre de la mission Clemenceau 22, a déployé le groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle en mer Ionienne, d’où il prend part aux missions de type « enhanced Vigilance Activities » [eVA] menée en Roumanie et en Bulgarie dans le cadre de l’Otan.

« Après la chute du drone sur Zagreb, à la demande, le président Emmanuel Macron a approuvé l’envoi d’un avion d’alerte précoce E-2C Hawkeye pour surveiller et contrôler l’espace aérien croate. Nous continuons de travailler avec des alliés de l’Otan », s’est félicité M. Plenkovic, via Twitter.

Celui-ci aurait pu se tourner vers les États-Unis, étant donné que le porte-avions USS Harry S. Truman navigue dans le même secteur que le Charles de Gaulle…

Un vol de surveillance de l’E-2C Hawkeye de la Flottille 4F au-dessus de la Croatie été effectué le 12 mars, « en étroite coordination avec les autorités croate », a précisé l’État-major des armées [EMA], le 14 mars. Probablement que des Rafale Marine ont été mis en alerte afin de suppléer, le cas échéant, les MiG-21 de la force aérienne croate [HRZ].

Posjetili smo nosač zrakoplova Charles de Gaulle. Danas će Rafali 🇫🇷 s MIG-21 🇭🇷 provoditi zajedničke taktičke vježbe! Cijenimo angažman Hawkeye E2C za kontrolu zračnog prostora nakon pada drona u Zagrebu. Jačamo strateško partnerstvo 🇭🇷 🇫🇷! pic.twitter.com/ZkD9XEK1QC

— Andrej Plenković (@AndrejPlenkovic) March 15, 2022

En tout cas, l’assistance française a été saluée par M. Plenkovic. « Nous apprécions l’engagement de l’E-2C Hawkeye pour le contrôle de l’espace aérien après la chute du drone à Zagreb », a-t-il affirmé, ce 15 mars, alors qu’il était invité à bord du porte-avions Charles de Gaulle. Et d’annoncer la tenue d’exercices « tactiques » associant les Rafale M et les MiG-21 de la HRZ. « Nous renforçons le partenariat stratégique », a-t-il souligné. Partenariat stratégique qui a récemment pris une nouvelle dimension avec la commande de 12 Rafale d’occasion passée par Zagreb.

Un avion E-2C Hawkeye de la Marine nationale sollicité pour surveiller l’espace aérien croate

par Laurent Lagneau · 15 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans la soirée du 10 mars, un Tu-141 « Strizh », un drone conçu durant la période soviétique pour effectuer des missions de reconnaissance dans la profondeur d’un dispositif ennemi, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victime. Depuis, le mystère entourant cet incident s’est épaissi après les révélations faites trois jours plus tard par Mario Banožić, le ministre croate de la Défense.

Ainsi, selon les premières constatations, des traces d’explosifs ont été retrouvées parmi les débris de ce Tu-141 « Strizh », ce qui suppose que cet appareil a été modifié pour en faire un missile guidé. Pour rappel, seule l’Ukraine dispose encore de tels engins, capables de voler à la vitesse de 600 noeuds [soit plus de 1100 km/h] à 20000 pieds d’altitude et dont la portée est d’environ 1000 km. Et, évidemment, étant donné le contexte actuel, il est tentant de penser que les forces ukrainiennes les ont ainsi transformés pour les utiliser contre les troupes russes.

« Les traces de l’explosif et autres éléments trouvés laissent supposer que cet engin n’était pas destiné à la reconnaissance », a insisté M. Banožić.

Selon, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, le Tu-141 aurait décollé « de toute évidence » depuis le territoire ukrainien, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie [pendant 40 minutes], avant de s’écraser à 200 mètres d’une quartier résidentiel de Zagreb, après sept minutes de vol dans l’espace aérien croate. « Nous ne savons pas à qui il appartenait […] les parties russe et ukrainienne affirmant que ce n’est pas le leur », avait-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, M. Plenkovic a estimé que la réaction de l’Otan dans cette affaire laissait à désirer… À noter qu’un responsable de l’organisation a confié, à l’AFP, le 11 mars, que « la défense aérienne et antimissile intégrée [de l’Alliance] avait suivi la trajectoire » du drone en question…

« C’est évident que la réaction n’était pas bonne, ni l’estimation du niveau du danger, ni la communication avec d’autres pays de façon prompte et rapide […] Il s’agit d’un incident qui ne doit pas se répéter. […] C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », a déclaré le chef du gouvernement croate, avant d’en appeler au « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan.

« C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », a insisté M. Plenkovic.

Justement, s’agissant de coopération, celui-ci a demandé l’appui de la France, qui, dans le cadre de la mission Clemenceau 22, a déployé le groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle en mer Ionienne, d’où il prend part aux missions de type « enhanced Vigilance Activities » [eVA] menée en Roumanie et en Bulgarie dans le cadre de l’Otan.

« Après la chute du drone sur Zagreb, à la demande, le président Emmanuel Macron a approuvé l’envoi d’un avion d’alerte précoce E-2C Hawkeye pour surveiller et contrôler l’espace aérien croate. Nous continuons de travailler avec des alliés de l’Otan », s’est félicité M. Plenkovic, via Twitter.

Celui-ci aurait pu se tourner vers les États-Unis, étant donné que le porte-avions USS Harry S. Truman navigue dans le même secteur que le Charles de Gaulle…

Un vol de surveillance de l’E-2C Hawkeye de la Flottille 4F au-dessus de la Croatie été effectué le 12 mars, « en étroite coordination avec les autorités croate », a précisé l’État-major des armées [EMA], le 14 mars. Probablement que des Rafale Marine ont été mis en alerte afin de suppléer, le cas échéant, les MiG-21 de la force aérienne croate [HRZ].

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— Andrej Plenković (@AndrejPlenkovic) March 15, 2022

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Dans la soirée du 10 mars, un Tu-141 « Strizh », un drone conçu durant la période soviétique pour effectuer des missions de reconnaissance dans la profondeur d’un dispositif ennemi, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victime. Depuis, le mystère entourant cet incident s’est épaissi après les révélations faites trois jours plus tard par Mario Banožić, le ministre croate de la Défense.

Ainsi, selon les premières constatations, des traces d’explosifs ont été retrouvées parmi les débris de ce Tu-141 « Strizh », ce qui suppose que cet appareil a été modifié pour en faire un missile guidé. Pour rappel, seule l’Ukraine dispose encore de tels engins, capables de voler à la vitesse de 600 noeuds [soit plus de 1100 km/h] à 20000 pieds d’altitude et dont la portée est d’environ 1000 km. Et, évidemment, étant donné le contexte actuel, il est tentant de penser que les forces ukrainiennes les ont ainsi transformés pour les utiliser contre les troupes russes.

« Les traces de l’explosif et autres éléments trouvés laissent supposer que cet engin n’était pas destiné à la reconnaissance », a insisté M. Banožić.

Selon, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, le Tu-141 aurait décollé « de toute évidence » depuis le territoire ukrainien, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie [pendant 40 minutes], avant de s’écraser à 200 mètres d’une quartier résidentiel de Zagreb, après sept minutes de vol dans l’espace aérien croate. « Nous ne savons pas à qui il appartenait […] les parties russe et ukrainienne affirmant que ce n’est pas le leur », avait-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, M. Plenkovic a estimé que la réaction de l’Otan dans cette affaire laissait à désirer… À noter qu’un responsable de l’organisation a confié, à l’AFP, le 11 mars, que « la défense aérienne et antimissile intégrée [de l’Alliance] avait suivi la trajectoire » du drone en question…

« C’est évident que la réaction n’était pas bonne, ni l’estimation du niveau du danger, ni la communication avec d’autres pays de façon prompte et rapide […] Il s’agit d’un incident qui ne doit pas se répéter. […] C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », a déclaré le chef du gouvernement croate, avant d’en appeler au « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan.

« C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », a insisté M. Plenkovic.

Justement, s’agissant de coopération, celui-ci a demandé l’appui de la France, qui, dans le cadre de la mission Clemenceau 22, a déployé le groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle en mer Ionienne, d’où il prend part aux missions de type « enhanced Vigilance Activities » [eVA] menée en Roumanie et en Bulgarie dans le cadre de l’Otan.

« Après la chute du drone sur Zagreb, à la demande, le président Emmanuel Macron a approuvé l’envoi d’un avion d’alerte précoce E-2C Hawkeye pour surveiller et contrôler l’espace aérien croate. Nous continuons de travailler avec des alliés de l’Otan », s’est félicité M. Plenkovic, via Twitter.

Celui-ci aurait pu se tourner vers les États-Unis, étant donné que le porte-avions USS Harry S. Truman navigue dans le même secteur que le Charles de Gaulle…

Un vol de surveillance de l’E-2C Hawkeye de la Flottille 4F au-dessus de la Croatie été effectué le 12 mars, « en étroite coordination avec les autorités croate », a précisé l’État-major des armées [EMA], le 14 mars. Probablement que des Rafale Marine ont été mis en alerte afin de suppléer, le cas échéant, les MiG-21 de la force aérienne croate [HRZ].

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Ainsi, selon les premières constatations, des traces d’explosifs ont été retrouvées parmi les débris de ce Tu-141 « Strizh », ce qui suppose que cet appareil a été modifié pour en faire un missile guidé. Pour rappel, seule l’Ukraine dispose encore de tels engins, capables de voler à la vitesse de 600 noeuds [soit plus de 1100 km/h] à 20000 pieds d’altitude et dont la portée est d’environ 1000 km. Et, évidemment, étant donné le contexte actuel, il est tentant de penser que les forces ukrainiennes les ont ainsi transformés pour les utiliser contre les troupes russes.

« Les traces de l’explosif et autres éléments trouvés laissent supposer que cet engin n’était pas destiné à la reconnaissance », a insisté M. Banožić.

Selon, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, le Tu-141 aurait décollé « de toute évidence » depuis le territoire ukrainien, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie [pendant 40 minutes], avant de s’écraser à 200 mètres d’une quartier résidentiel de Zagreb, après sept minutes de vol dans l’espace aérien croate. « Nous ne savons pas à qui il appartenait […] les parties russe et ukrainienne affirmant que ce n’est pas le leur », avait-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, M. Plenkovic a estimé que la réaction de l’Otan dans cette affaire laissait à désirer… À noter qu’un responsable de l’organisation a confié, à l’AFP, le 11 mars, que « la défense aérienne et antimissile intégrée [de l’Alliance] avait suivi la trajectoire » du drone en question…

« C’est évident que la réaction n’était pas bonne, ni l’estimation du niveau du danger, ni la communication avec d’autres pays de façon prompte et rapide […] Il s’agit d’un incident qui ne doit pas se répéter. […] C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », a déclaré le chef du gouvernement croate, avant d’en appeler au « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan.

« C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », a insisté M. Plenkovic.

Justement, s’agissant de coopération, celui-ci a demandé l’appui de la France, qui, dans le cadre de la mission Clemenceau 22, a déployé le groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle en mer Ionienne, d’où il prend part aux missions de type « enhanced Vigilance Activities » [eVA] menée en Roumanie et en Bulgarie dans le cadre de l’Otan.

« Après la chute du drone sur Zagreb, à la demande, le président Emmanuel Macron a approuvé l’envoi d’un avion d’alerte précoce E-2C Hawkeye pour surveiller et contrôler l’espace aérien croate. Nous continuons de travailler avec des alliés de l’Otan », s’est félicité M. Plenkovic, via Twitter.

Celui-ci aurait pu se tourner vers les États-Unis, étant donné que le porte-avions USS Harry S. Truman navigue dans le même secteur que le Charles de Gaulle…

Un vol de surveillance de l’E-2C Hawkeye de la Flottille 4F au-dessus de la Croatie été effectué le 12 mars, « en étroite coordination avec les autorités croate », a précisé l’État-major des armées [EMA], le 14 mars. Probablement que des Rafale Marine ont été mis en alerte afin de suppléer, le cas échéant, les MiG-21 de la force aérienne croate [HRZ].

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March 15, 2022

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France24 - World

Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

Issued on: 16/03/2022 - 12:16

Romain BRUNET Follow Benjamin DODMAN Follow

It’s a key preoccupation of the French and the greatest challenge to our planet – and yet the subject of climate change has all but vanished from France’s presidential campaign, sidelined by the war in Ukraine, a lack of media exposure, and candidates’ own reluctance to broach the subject.

Russia's invasion of Ukraine has upended the race for the Élysée Palace, forcing presidential hopefuls into embarrassing U-turns just weeks ahead of the April 10 vote, and meaning that topics already suffering from underexposure have fallen by the wayside.

One prominent casualty is the plight of French hospitals, pushed to the limit by the Covid-19 pandemic; another is the looming climate catastrophe that, in the long run, is set to cause even greater devastation.

In its latest report, published on February 28, the United Nations climate science panel warned that climate change is already disrupting billions of lives and that governments’ failure to rein in planet-warming carbon emissions amounted to a “criminal abdication of leadership”. Far from impacting the French campaign, the IPCC’s dire warnings went largely unnoticed.  

The following week, climate-related issues accounted for just 1.5% of the time dedicated to the election on French media, according to a tally by the advocacy group L’Affaire du siècle (The Case of the Century), which famously – and successfully – sued the French state for climate inaction last year.

French presidential election © France 24

“When you know just how much is at stake, it’s crazy to witness this level of climate denial coming from both candidates and the media,” said Cécile Duflot, a former Green Party leader and current head of Oxfam France, one of the charities behind the Affaire du siècle.

“A number of candidates avoid talking about climate change because it’s a complex subject. But journalists also prefer to discuss other issues,” Duflot told FRANCE 24. “Climate and the environment are never discussed during political programmes; and when they do get a mention, they’re treated as a side issue, at the very end of the show. It was like this even before the war in Ukraine.”

‘No climate, no mandate’

Prior to Russia’s invasion of Ukraine, environmental issues had already been crowded out by talk of the far right’s preferred topics, most notably immigration and crime. The trend was most apparent on 24-hour news channels, some of which have been accused of pushing the likes of Eric Zemmour, a former pundit who has two convictions for hate speech and is appealing a third.

>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

According to Duflot, news outlets tend to bypass climate-related issues on the grounds that they “foster anxiety” and “don’t interest the French”. Voter surveys, however, point to the contrary.

Pollsters have regularly found that climate change ranks among voters’ main preoccupations, second only to purchasing power and, more recently, the war in Ukraine. An Ipsos survey in early February found that 94% of respondents considered climate change to be a “critical” issue and 47% said it should be a “priority” for the next president.

Since the start of the year, activists, scientists and environmental journalists have published a flurry of articles calling for the climate emergency to be pushed up the agenda. 

In a February op-ed published by state broadcaster Franceinfo, more than 1,400 climate experts expressed their “alarm at the lack of democratic debate on the great upheavals that are underway or yet to come, whether they affect climate, oceans, biodiversity or pollution.” Days later, the Affaire du siècle issued a fresh call to action on French daily Le Monde, under the slogan “No climate, no mandate”.

Far from sidelining environmental issues, contemporary upheavals – from the pandemic to the war in Ukraine – only highlight the need to tackle the climate emergency, said Oxfam’s Duflot.

“In retrospect, we can see how contemporary crises are linked to the issues of our continued reliance on fossil fuels, the outsourcing of essential industries, food sovereignty and energy independence,” she said. “By debating global warming and the environment, we can provide answers to all these problems.”

On Saturday, tens of thousands of demonstrators carried precisely that message as they rallied in towns and cities across France under the slogan “Paix, climat, même combat” (Peace and climate, one and the same struggle). 

“Vladimir Putin’s criminal regime is financed, in large part, through our dependence on fossil fuels,” said Lorette Philippot of the NGO Amis de la Terre France, one of 500-plus associations organising the rallies. She added: “Ending our fossil fuel consumption is crucial both for the climate and a more stable planet.”

Debate of the century

Dismay at the lack of visibility afforded to environmental issues featured prominently at the marches, whose organisers blasted a campaign that “blithely ignores the greatest menace humanity has ever faced”.

Stressing mainstream media’s failure to address the issue, the Affaire du siècle decided to organise its own debate on Sunday, grilling five of the 12 presidential candidates on their proposals for the environment during a three-hour programme aired on the live-streaming platform Twitch. 

Hoping to accommodate President Emmanuel Macron, who has refused to spar with his challengers in the run-up to the April 10 vote, organisers of the “Débat du siècle” (debate of the century) opted to grill each candidate in turn for 30 minutes rather than hold a traditional debate – though the incumbent president still declined to take part. 

They also chose not to invite far-right candidates, including Zemmour and Marine Le Pen, whose principal contribution to the environmental debate has been to rail against wind farms for “wrecking the French countryside”.

The five remaining participants still covered a broad spectrum, ranging from conservative nominee Valérie Pécresse to Trotskyist candidate Philippe Poutou. While the former touted her plans to invest heavily in electric cars, preferring incentives to “punitive ecology”, the latter pledged to “expropriate” large agribusinesses and put “small-scale farmers” in control of the land.

Meanwhile, Communist Party candidate Fabien Roussel was quizzed on his habit of praising beef steaks on the campaign trail – to which he answered: “we must eat less (meat) but of better quality, that is made in France, in accordance with sanitary guidelines and respecting the environment.”

>> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’

Warning that the transition to a green economy would not be “painless”, Green candidate Yannick Jadot said he was prepared to delay his plans to replace nuclear power with renewable energy sources in order to “absorb the fallout from the war in Ukraine”. Whether it takes “20 years or 25”, the important thing is to get it done, he said.

Like Socialist nominee Anne Hidalgo, Jadot said he would introduce a crime of “ecocide” to punish serious cases of environmental pollution. Both candidates also promised to step up incentives to foster organic farming, help young workers move to rural areas, and revive regional rail networks – all of which begged the question of why they failed to agree on a common platform in the first place.

Their main challenger on the left, Jean-Luc Mélenchon, was a surprise absentee, having cancelled his attendance at the last minute. But in a sign that the Débat du siècle had succeeded in drawing attention, organisers later said they would grant the leftist firebrand a second session on Wednesday – and a second chance to carve out a little space for climate in the campaign.  

Malgré son absence en direct pour le #DébatDuSiècle, @JLMelenchon a demandé un rattrapage que nous avons accepté.Il sera co-diffusé demain sur la chaîne Twitch de @JeanMassiet et la chaîne YouTube de @blast_france.@EmmanuelMacron sera donc le seul absent au #DébatDuSiècle.

March 15, 2022

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'Delay means death': UN climate report urges world to adapt now

Tens of thousands march in climate protests across France

France 2022: The Campaign

Cost of living takes centre stage ahead of French election as gas prices soar

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L’Otan envisage de renforcer encore significativement sa posture militaire sur son flanc oriental

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

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Ce 16 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois demandé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays lors d’une visioconférence avec les élus du Congrès des États-Unis.

« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».

À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.

En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.

Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.

Évidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.

Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.

The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.

The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 March 2022

Find out more about the UK government's response: https://t.co/j7n3bpRq3U

🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/ml6nDlpWvo

— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 15, 2022

S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].

« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.

« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.

Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.

« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.

Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.

« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.

Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.

L’Otan envisage de renforcer encore significativement sa posture militaire sur son flanc oriental

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ce 16 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois demandé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays lors d’une visioconférence avec les élus du Congrès des États-Unis.

« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».

À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.

En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.

Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.

Évidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.

Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.

The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.

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— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 15, 2022

S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].

« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.

« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.

Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.

« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.

Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.

« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.

Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.

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Ce 16 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois demandé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays lors d’une visioconférence avec les élus du Congrès des États-Unis.

« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».

À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.

En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.

Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.

Évidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.

Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.

The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.

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S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].

« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.

« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.

Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.

« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.

Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.

« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.

Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.

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Ce 16 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois demandé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays lors d’une visioconférence avec les élus du Congrès des États-Unis.

« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».

À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.

En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.

Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.

points de situation

Évidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.

Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.

The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.

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S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].

« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.

« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.

Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.

« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.

Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.

« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.

Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.

L'Humanité

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Actu

Depuis vendredi, la Russie emploie des missiles hypersoniques. Une façon de vanter son avance technologique en la matière. Certains matériels fournis par des pays de l’Otan prennent également la lumière à l’occasion du conflit. En Bourse, les industriels du secteur cartonnent.

Gaël De Santis

Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir utilisé des missiles hypersoniques de type Kinzhal. Testée en 2018, cette classe d’engins – pour laquelle Moscou dispose d’une avance technologique – est employée pour la première fois dans des conditions réelles. Vendredi, un hangar souterrain où étaient entreposées des armes dans l’ouest de l’Ukraine a été détruit. Dimanche, le ministère a annoncé qu’un entrepôt de carburant a été pulvérisé près de Mykolaïv, dans le sud-ouest du pays. Il s’agirait de « la principale source d’approvisionnement en carburant des véhicules blindés ukrainiens ».

Sommet de Versailles : le tour que prend la défense européenne voulue par Macron

Systèmes de défense antiaérienne longue portée

Tiré depuis un chasseur Mig, le missile Kinzhal, long de 8 mètres et pouvant porter une charge (y compris nucléaire) de 480 kg, peut être propulsé à une vitesse de 6 000 km/h, soit cinq fois celle du son. Il peut atteindre des cibles à 1 000, voire 2 000 km de son lieu de lancement. Difficilement interceptable, il pose un problème à Kiev. Les États-Unis entendent lui procurer des systèmes de défense antiaérienne de longue portée. Mais les soldats ukrainiens ne sont pas formés aux systèmes américains Patriot, mais aux systèmes russes, S-300. Aussi, les pays de l’Est, notamment la Slovaquie, pourraient donner les leurs à l’Ukraine, à mesure que ceux en leur possession seront remplacés par l’équipement états-unien. « Malheureusement, l’Ukraine est devenue un terrain d’essai pour tout l’arsenal russe de missiles », s’est plaint le porte-parole ukrainien des forces aériennes, Iouri Ignat, sur le site Ukraïnska Pravda.

Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de Berlin

Drones, missiles et armes antichars portables

Kiev n’est pas en reste et utilise aussi des armes récentes. Une partie des difficultés de l’avancée russe s’explique par une bonne utilisation des armes antichars portables. Parmi celles-ci, outre le Javelin américain, on trouve le NLAW, moins lourd que le premier. Touchant sa cible à 800 mètres, il est conçu par le suédois Saab et est fabriqué à Belfast par Thales Air Defence. Londres en a fourni des centaines à l’Ukraine. Ce conflit est l’occasion pour les fabricants de faire connaître leurs produits, mais aussi de promouvoir une « culture de guerre » favorable aux ventes d’armes. Ainsi, la presse britannique regorge d’articles disant que les Ukrainiens crient « God Save the Queen ! » (Dieu sauve la reine) en lançant leurs missiles. Un hommage au pays donateur.

Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vie

Plusieurs matériels font l’objet d’une sorte de culte sur les réseaux sociaux. Le ministère ukrainien de la Défense célèbre même le drone turc Bayraktar avec une chanson, traduite cette semaine en anglais. Le véhicule autonome peut rester une journée dans les airs. S’il n’empêche pas la maîtrise du ciel par la Russie, il effectue des missions de surveillance et a pu, grâce aux missiles transportés, cibler des colonnes de chars et des véhicules russes. Il permet, qui plus est, de diffuser les images d’explosion sur les réseaux sociaux. L’an dernier, ce drone, aujourd’hui symbole de lutte contre l’envahisseur, avait été utilisé par l’Azerbaïdjan pour attaquer l’Arménie au Haut-Karabakh.

Cette guerre fait les affaires des marchands d’armes. En un mois, l’action des français Thales et Dassault a augmenté de 35 % et 16,4 %, celle du suédois Saab, de 61 %, celle du britannique BAE Systems, de 22 %, et celle de l’italien Leonardo, de 36 %.

Guerre en UkraineUkrainearmementRussie
France24 - World

At least twelve soldiers killed in Burkina Faso attack, say army sources

Issued on: 21/03/2022 - 02:08

NEWS WIRES

At least twelve soldiers were killed Sunday in eastern Burkina Faso by suspected jihadists, security sources told AFP, the sixth attack of its kind in the country in ten days.

"On Sunday, armed elements attacked a (military) unit around Natiaboani. The provisional toll is twelve fallen soldiers," a security source told AFP. 

"This was a patrol and security team that were attacked by presumed jihadists," another security source told AFP, adding that around ten soldiers had been killed.

"Multiple elements on the enemy side were also neutralised," they said, without giving further details. 

Natiaboani is a rural community about sixty kilometres south of Fada N'Gourma, the largest town in the Eastern Region administrative area that since 2018 has been regularly targeted by armed groups. 

Around 15 youths were kidnapped by armed individuals during an attack on Friday in nearby Nagre, according to the country's information agency.

Burkina Faso has seen an uptick in violence after a period of relative calm following a military junta taking power in January.

Disgruntled officers toppled elected president Roch Marc Christian Kabore, who had been facing protests over his handling of the bloody jihadist insurgency.

In total, 23 civilians and 25 policemen or soldiers have been killed over the last ten days. 

Burkina Faso has been struggling with jihadist attacks since 2015, when militants linked to Al-Qaeda and the Islamic State group began mounting cross-border raids from Mali.

The violence has killed more than 2,000 people and displaced at least 1.7 million, according to an AFP tally.

In January alone, 160,000 fled their homes, a group of international charities said last Thursday.

(AFP)

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France24 - World

From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

Issued on: 10/02/2022 - 11:14

The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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France24 - Monde

Le combat des ONG pour faire exister le climat dans la campagne présidentielle

Publié le : 12/03/2022 - 09:56

Romain BRUNET Suivre

Sujet de préoccupation majeur chez les Français et enjeu planétaire, les questions climatique et environnementale sont absentes de la campagne présidentielle. Pour leur donner davantage de visibilité, les ONG organisent ce week-end des marches et un débat entre candidats.

La guerre en Ukraine occupe les esprits et l’espace médiatique. Au milieu des débats sur Vladimir Poutine, sur l’Otan, les sanctions économiques ou la défense européenne, la campagne présidentielle a du mal à exister. Et c’est encore plus vrai pour les questions climatique et environnementale, déjà peu présentes dans les médias avant le conflit, mais qui sont désormais complètement passées à la trappe.

Du 2 au 8 mars, les enjeux liés au climat n’ont ainsi représenté que 1,5 % du temps de parole dans les médias, selon le baromètre climat de L’Affaire du siècle, association à l’origine de la condamnation de l’État pour inaction climatique.

ALERTE 🌎 Le climat a pesé 1,5% dans le débat présidentiel cette semaine.Quelques jours après la sortie du nouveau rapport alarmant du #GIEC, c'est inacceptable.Pour enfin parler climat, 2 RDV ce week-end :- Samedi 12/03, la #MarcheLookUp- Dimanche 13/03, le #DébatDuSiècle pic.twitter.com/plicv7GtBB

March 9, 2022

Pourtant, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), publié lundi 28 février, est des plus alarmants. Les experts onusiens y rappellent que la moitié de la population mondiale est d'ores et déjà "très vulnérable" aux impacts cruels et croissants du changement climatique, et que l'inaction "criminelle" des dirigeants risque de réduire les faibles chances d'un "avenir vivable" sur la planète.

"C’est assez fou de constater un tel déni climatique de la part des candidats et des médias, alors qu’il s’agit d’un enjeu primordial", estime Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France (ONG membre de L’Affaire du siècle), ancienne ministre du Logement de François Hollande et ex-patronne d’Europe Écologie - Les Verts (EELV), contactée par France 24. "Une partie des candidats n’a pas envie de parler du climat parce que c’est un sujet complexe. Mais on voit aussi que les journalistes se concentrent sur d’autres thématiques. Le climat et l’environnement ne sont jamais évoqués, ou à peine, de façon marginale à la fin, lors des émissions politiques. Et c’était déjà comme ça avant la guerre en Ukraine."

Le climat, un enjeu capital pour 94 % des Français

Selon Cécile Duflot, les médias font l’impasse car ils trouvent la question climatique "trop anxiogène" et estiment que "ça n’intéresse pas les Français". Un récent sondage indique toutefois le contraire : 94 % des Français estiment que le dérèglement climatique est un enjeu capital, et même "prioritaire" pour 47 % d’entre eux, selon cette étude Ipsos publiée le 5 février par Le Parisien.

Plusieurs appels ont été lancés pour tenter de donner une place plus importante aux questions climatique et environnementale dans la campagne présidentielle. Trois associations de journalistes spécialisés ont appelé à "mieux couvrir la crise écologique" dans une tribune publiée le 14 janvier sur le site Internet Reporterre. Puis 1 400 scientifiques, dont certains membres du Giec comme Valérie Masson-Delmotte, ont appelé les candidats à la présidentielle et les médias, dans une tribune publiée le 1er février sur le site de Franceinfo, à sortir "des discours de l’inaction" pour que les "les candidats et les candidates" puissent "s'exprimer, et donc être interrogés, sur des questions de fond". Enfin, L’Affaire du siècle y est aussi allée de sa tribune, publiée le 17 février dans Le Monde, pour replacer le climat au cœur du débat pour l’élection présidentielle avec un leitmotiv : "Pas de climat, pas de mandat !"

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

"Rétrospectivement, entre la pandémie du Covid-19 et la guerre en Ukraine, on voit que se posent dans l’actualité les questions d’indépendance aux fossiles, de délocalisation, de souveraineté alimentaire et de souveraineté énergétique, souligne la directrice d’Oxfam France. Or, débattre du réchauffement climatique et de l’environnement, c’est apporter des réponses à ces questions."

À défaut d’obtenir de la part des médias l’organisation d’un débat télévisé entre les candidats – approchées, les principales chaînes de télévision ont toutes refusé – L’Affaire du siècle a fini par se résoudre à l’organiser elle-même. Le débat se tiendra dimanche 13 mars sur la chaîne Twitch de Jean Massiet, journaliste politique indépendant et bien connu des utilisateurs de cette plateforme.

Un format "grand oral" avec Emmanuel Macron ?

"L’avantage de Twitch, c’est le côté interactif avec les internautes et la possibilité pour n’importe qui de récupérer le flux. On espère que les médias saisiront cette opportunité en choisissant de diffuser le débat et de montrer certains extraits", explique Paloma Moritz, journaliste sur le média en ligne Blast qui coanimera l’émission avec Jean Massiet, contactée par France 24.

Tous les candidats ayant un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ont été invités. Une façon d’exclure à la fois les "petits" candidats comme Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan ou Jean Lassalle, mais aussi les deux représentants de l’extrême droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour. Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ont accepté l’invitation. À ces quatre s’est ajouté Philippe Poutou dont la demande de participation a été acceptée par les organisateurs. Emmanuel Macron et Valérie Pécresse n’ont pas encore donné leur réponse.

À trois jours du #DébatDuSiècle, nous sommes en mesure d’annoncer que 5⃣ candidat·es ont confirmé leur participation !🤝Merci à elles et eux d’avoir accepté de venir nous dévoiler leurs propositions concrètes en matière d’écologie 👏🌎 pic.twitter.com/hg4ZRuE3n5

March 10, 2022

"Comme le chef de l’État a indiqué qu’il ne participerait à aucun débat avant le premier tour, ce sera un format 'grand oral', avec une succession d’interviews d’une trentaine de minutes des candidats", explique Paloma Moritz.

Ces derniers auront l’occasion, la veille, de se mettre dans l’ambiance du sujet. Plus d’une centaine de cortèges défile, samedi 12 mars, à l’appel de 500 ONG autour d’une "marche #LookUp pour le climat et la justice sociale" dont le but est aussi de replacer les questions climatique et environnementale au centre de la campagne présidentielle. D’autres marches sont programmées les 25 et 26 mars pour la journée mondiale de "grève pour le climat", et le 9 avril, veille du premier tour de l’élection présidentielle.

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S’agissant des munitions, les forces françaises manquent d’épaisseur pour un conflit de longue durée, selon M. Cambon

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

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Combien de temps les forces françaises pourraient tenir dans un conflit de longue durée? À cette question, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, avait répondu à Public Sénat que, « au bout de quinze jours, on commencerait à avoir de vraies difficultés, peut-être avant sur certains équipements ».

Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».

Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».

En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.

« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».

Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.

« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.

« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.

Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.

Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.

« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.

Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.

Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.

S’agissant des munitions, les forces françaises manquent d’épaisseur pour un conflit de longue durée, selon M. Cambon

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Combien de temps les forces françaises pourraient tenir dans un conflit de longue durée? À cette question, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, avait répondu à Public Sénat que, « au bout de quinze jours, on commencerait à avoir de vraies difficultés, peut-être avant sur certains équipements ».

Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».

Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».

En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.

« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».

Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.

« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.

« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.

Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.

Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.

« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.

Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.

Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.

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Combien de temps les forces françaises pourraient tenir dans un conflit de longue durée? À cette question, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, avait répondu à Public Sénat que, « au bout de quinze jours, on commencerait à avoir de vraies difficultés, peut-être avant sur certains équipements ».

Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».

Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».

En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.

« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».

Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.

« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.

« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.

Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.

Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.

« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.

Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.

Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.

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Combien de temps les forces françaises pourraient tenir dans un conflit de longue durée? À cette question, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, avait répondu à Public Sénat que, « au bout de quinze jours, on commencerait à avoir de vraies difficultés, peut-être avant sur certains équipements ».

Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».

Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».

En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.

« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».

Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.

« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.

« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.

Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.

Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.

« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.

Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.

Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.

France24 - Monde

Une sécheresse en hiver

Publié le : 18/03/2022 - 10:55

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Julia GUGGENHEIM

Les saisons chaudes n'ont pas le monopole des sécheresses : avec le réchauffement climatique, les sécheresses d’hiver font leur apparition. Et elles causent autant de dégâts, voire plus, qu’en été. Mais comment la science peut-elle permettre aux agriculteurs de résister à ce fléau ?

Les vignes en danger ?

À Vauvert, dans le Gard, le viticulteur Franck Renouard doit faire face à cette "sécheresse hivernale". En effet, sur son exploitation, l’hiver 2022 a été marqué par des précipitations particulièrement faibles. "Il n’a pas plu pendant quasiment un mois et demi", se désole-t-il. Or, les précipitations hivernales sont indispensables pour les cultures puisqu'elles permettent d’alimenter les nappes phréatiques et de constituer une "réserve utile" d’eau avant les grandes chaleurs de l’été. "On a très peu d’eau le printemps et l’été, et maintenant on commence à ne plus avoir d’eau l’hiver, ça devient un problème insoluble", explique le viticulteur.

Face à ce climat extrême, quelles mesures employer ? Franck se refuse à irriguer son exploitation, ce qui nécessiterait une consommation d’eau très importante, de l’ordre de "600 000 litres par hectare", soit "six millions de litres" pour son exploitation de 10 hectares. Le vigneron envisage de se tourner vers des cépages plus résistants, sans être sûr que cela suffira. Sa conclusion est claire : "À moyen terme, nos vignes sont en danger".

Se préparer au réchauffement climatique grâce à la science

À Lusignan (Nouvelle-Aquitaine), le centre de recherche de l’INRAE a mis au point un simulateur de climat extrême. Ce dispositif permet de couper aux plantes l’accès aux précipitations en les plaçant sous une serre mobile montée sur des rails. Beaucoup de soleil et peu de pluie, cela ressemble fortement au climat du futur… L’idée du généticien Marc Ghesquière est d’étudier la réaction des plantes et leur comportement face aux sécheresses. Dans son laboratoire, lui et ses chercheurs sélectionnent les gènes qui résistent le mieux au stress hydrique, afin de préparer les cultures aux canicules de demain.

Et quand l’anticipation ne suffit pas, un petit coup de boost est parfois nécessaire. Chez Elicit Plant, Aymeric Molin et ses équipes ont mis au point un produit à base de phytostérols. "Les phytostérols chez la plante sont responsables de l’adaptation de la physiologie des plantes à des conditions de vie différentes, notamment le stress hydrique", explique cet agriculteur dont la ferme est très exposée aux sécheresses.

Il s’agit d’augmenter la résistance des végétaux au stress hydrique et de limiter ainsi leur consommation d’eau, en fermant les stomates – l’équivalent des pores de la peau chez les êtres humains – des plantes. L’effet est très rapide, Elicit Plant promettant un résultat au bout de 48 heures et une amélioration des rendements agricoles de l’ordre de 10 %. "J’ai eu la chance de pouvoir développer quelque chose qui va améliorer l’agriculture, j’en suis absolument convaincu", se réjouit Aymeric Molin.

L’agroforesterie, des arbres pour vaincre la sécheresse ?

Mais au-delà de la science et de la technologie, la solution à la sécheresse se trouve peut-être dans la nature elle-même. Retour à Vauvert, où l’association Agroof plante des arbres sur la parcelle du viticulteur Franck Renouard. C’est ce qu’on appelle l'agroforesterie, qui consiste à planter des arbres sur ou autour des cultures. Ceux-ci vont permettre de faire baisser les températures au sol en faisant de l’ombre aux plantes et en les protégeant des vents secs. L’agroforesterie peut ainsi constituer une alternative écologique et naturelle à l’irrigation des cultures. Franck Renouard est séduit, et a fait appel à Agroof pour planter des arbres tout autour de ses vignes. "Ces arbres, c’est un pari sur l’avenir, je ne veux pas baisser les bras", déclare-t-il, espérant préserver son "oasis" du réchauffement climatique.

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Opex 360

L’Égypte serait sur le point d’obtenir des avions de supériorité aérienne F-15

par Laurent Lagneau · 15 mars 2022

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Depuis les années 1970, et malgré la normalisation de ses relations avec Israël après les accords de Camp David, l’Égypte a vainement tenté de se procurer des avions de supériorité aérienne de type F-15 Eagle auprès des États-Unis. Et ses forces aériennes ont donc dû se contenter de chasseurs-bombardiers F-16, lesquels, avec plus de 200 exemplaires, consituent encore aujourd’hui l’épine dorsalede son aviation de combat.

Cela étant, Le Caire a cherché également à diversifier ses sources d’approvisionnement en matière d’équipements militaires. Ce qui a notamment profité à la France, comme l’ont montré les récentes commandes de Rafale, la dernière, passée en 2021, prévoyant la livraison de 30 exemplaires supplémentaires, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 54. La Russie est autre fournisseur important des forces aériennes égyptiennes, celles-ci ayant pris possession d’une cinquantaine de MiG-29 « Fulcrum » et d’une soixantaine d’hélicoptères Mil Mi-17.

D’ailleurs, ne pouvant toujours pas obtenir de F-15, et échaudée par les restrictions imposées par l’administration Obama après la prise du pouvoir par le maréchal al-Sissi, l’Égypte a fini par commander 30 Su-35 « Flanker E » à la Russie, en mars 2018. Pendant longtemps, l’existence de ce contrat passait pour une rumeur… Mais il a finalement été confirmé en 2020, alors que Le Caire faisait l’objet de pressions de la part de Washington, au titre de la loi dite CAATSA, laquelle prévoit des sanctions américaines contre toute entité qui ferait affaire avec l’industrie russe de l’armement.

Pour les autorités égyptiennes, le refus des États-Unis de leur vendre des F-15 était alors incompréhensible dans la mesure où l’Arabie Saoudite, qui n’a jamais normalisé ses relations avec Israël, avait été autorisée à en acheter… de même que, plus récemment, le Qatar. En outre, un autre point d’agacement portait sur les réticences américaines à leur fournir des missiles air-air AIM-120 AMRAAM, et donc des capacités BVR [au-delà de la portée visuelle]… Réticences dont d’autres pays du Moyen-Orient n’eurent pas à se plaindre.

Quoi qu’il en soit, les Su-35 Flanker E destinés à l’Égypte n’ont visiblement pas quitté la Russie, ouvrant ainsi la voie à toutes les spéculations… Est-ce à dire que les forces aériennes égyptiennes seraient sur le point d’obtenir satisfaction auprès des États-Unis?

En effet, ce 15 mars, le général Kenneth McKenzie, le patron de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a déclaré que les États-Unis fourniraient des F-15 [Eagle II?] à l’Égypte, lors d’une audition au Congrès.

« Je pense que nous avons de bonnes nouvelles dans la mesure où nous allons leur fournir [aux Égyptiens] des F-15, après un travail long et difficile », a lâché le général McKenzie devant les sénateurs américains. Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’appareils concernés, ni le calendrier de leur livraison.

On suppose que la justification qui sera donnée à cette vente « potentielle » par l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains [la DSCA] sera qu’elle « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis tout en contribuant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient ». Telle avait été la raison avancée pour convaicre le Congrès d’accepter la vente de 12 avions de transport C-130J Hercules aux forces égyptiennes, en janvier dernier.

D’ailleurs, en raison de préoccupations concernant le respect des droits de l’Homme en Égypte, cette vente de C-130J Hercules a fait quelques vagues au Congrès, une résolution visant à l’empêcher ayant été soumise au vote. Mais elle a été repousée par 81 voix contre 18.

L’Égypte serait sur le point d’obtenir des avions de supériorité aérienne F-15

par Laurent Lagneau · 15 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis les années 1970, et malgré la normalisation de ses relations avec Israël après les accords de Camp David, l’Égypte a vainement tenté de se procurer des avions de supériorité aérienne de type F-15 Eagle auprès des États-Unis. Et ses forces aériennes ont donc dû se contenter de chasseurs-bombardiers F-16, lesquels, avec plus de 200 exemplaires, consituent encore aujourd’hui l’épine dorsalede son aviation de combat.

Cela étant, Le Caire a cherché également à diversifier ses sources d’approvisionnement en matière d’équipements militaires. Ce qui a notamment profité à la France, comme l’ont montré les récentes commandes de Rafale, la dernière, passée en 2021, prévoyant la livraison de 30 exemplaires supplémentaires, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 54. La Russie est autre fournisseur important des forces aériennes égyptiennes, celles-ci ayant pris possession d’une cinquantaine de MiG-29 « Fulcrum » et d’une soixantaine d’hélicoptères Mil Mi-17.

D’ailleurs, ne pouvant toujours pas obtenir de F-15, et échaudée par les restrictions imposées par l’administration Obama après la prise du pouvoir par le maréchal al-Sissi, l’Égypte a fini par commander 30 Su-35 « Flanker E » à la Russie, en mars 2018. Pendant longtemps, l’existence de ce contrat passait pour une rumeur… Mais il a finalement été confirmé en 2020, alors que Le Caire faisait l’objet de pressions de la part de Washington, au titre de la loi dite CAATSA, laquelle prévoit des sanctions américaines contre toute entité qui ferait affaire avec l’industrie russe de l’armement.

Pour les autorités égyptiennes, le refus des États-Unis de leur vendre des F-15 était alors incompréhensible dans la mesure où l’Arabie Saoudite, qui n’a jamais normalisé ses relations avec Israël, avait été autorisée à en acheter… de même que, plus récemment, le Qatar. En outre, un autre point d’agacement portait sur les réticences américaines à leur fournir des missiles air-air AIM-120 AMRAAM, et donc des capacités BVR [au-delà de la portée visuelle]… Réticences dont d’autres pays du Moyen-Orient n’eurent pas à se plaindre.

Quoi qu’il en soit, les Su-35 Flanker E destinés à l’Égypte n’ont visiblement pas quitté la Russie, ouvrant ainsi la voie à toutes les spéculations… Est-ce à dire que les forces aériennes égyptiennes seraient sur le point d’obtenir satisfaction auprès des États-Unis?

En effet, ce 15 mars, le général Kenneth McKenzie, le patron de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a déclaré que les États-Unis fourniraient des F-15 [Eagle II?] à l’Égypte, lors d’une audition au Congrès.

« Je pense que nous avons de bonnes nouvelles dans la mesure où nous allons leur fournir [aux Égyptiens] des F-15, après un travail long et difficile », a lâché le général McKenzie devant les sénateurs américains. Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’appareils concernés, ni le calendrier de leur livraison.

On suppose que la justification qui sera donnée à cette vente « potentielle » par l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains [la DSCA] sera qu’elle « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis tout en contribuant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient ». Telle avait été la raison avancée pour convaicre le Congrès d’accepter la vente de 12 avions de transport C-130J Hercules aux forces égyptiennes, en janvier dernier.

D’ailleurs, en raison de préoccupations concernant le respect des droits de l’Homme en Égypte, cette vente de C-130J Hercules a fait quelques vagues au Congrès, une résolution visant à l’empêcher ayant été soumise au vote. Mais elle a été repousée par 81 voix contre 18.

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Depuis les années 1970, et malgré la normalisation de ses relations avec Israël après les accords de Camp David, l’Égypte a vainement tenté de se procurer des avions de supériorité aérienne de type F-15 Eagle auprès des États-Unis. Et ses forces aériennes ont donc dû se contenter de chasseurs-bombardiers F-16, lesquels, avec plus de 200 exemplaires, consituent encore aujourd’hui l’épine dorsalede son aviation de combat.

Cela étant, Le Caire a cherché également à diversifier ses sources d’approvisionnement en matière d’équipements militaires. Ce qui a notamment profité à la France, comme l’ont montré les récentes commandes de Rafale, la dernière, passée en 2021, prévoyant la livraison de 30 exemplaires supplémentaires, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 54. La Russie est autre fournisseur important des forces aériennes égyptiennes, celles-ci ayant pris possession d’une cinquantaine de MiG-29 « Fulcrum » et d’une soixantaine d’hélicoptères Mil Mi-17.

D’ailleurs, ne pouvant toujours pas obtenir de F-15, et échaudée par les restrictions imposées par l’administration Obama après la prise du pouvoir par le maréchal al-Sissi, l’Égypte a fini par commander 30 Su-35 « Flanker E » à la Russie, en mars 2018. Pendant longtemps, l’existence de ce contrat passait pour une rumeur… Mais il a finalement été confirmé en 2020, alors que Le Caire faisait l’objet de pressions de la part de Washington, au titre de la loi dite CAATSA, laquelle prévoit des sanctions américaines contre toute entité qui ferait affaire avec l’industrie russe de l’armement.

Pour les autorités égyptiennes, le refus des États-Unis de leur vendre des F-15 était alors incompréhensible dans la mesure où l’Arabie Saoudite, qui n’a jamais normalisé ses relations avec Israël, avait été autorisée à en acheter… de même que, plus récemment, le Qatar. En outre, un autre point d’agacement portait sur les réticences américaines à leur fournir des missiles air-air AIM-120 AMRAAM, et donc des capacités BVR [au-delà de la portée visuelle]… Réticences dont d’autres pays du Moyen-Orient n’eurent pas à se plaindre.

Quoi qu’il en soit, les Su-35 Flanker E destinés à l’Égypte n’ont visiblement pas quitté la Russie, ouvrant ainsi la voie à toutes les spéculations… Est-ce à dire que les forces aériennes égyptiennes seraient sur le point d’obtenir satisfaction auprès des États-Unis?

En effet, ce 15 mars, le général Kenneth McKenzie, le patron de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a déclaré que les États-Unis fourniraient des F-15 [Eagle II?] à l’Égypte, lors d’une audition au Congrès.

« Je pense que nous avons de bonnes nouvelles dans la mesure où nous allons leur fournir [aux Égyptiens] des F-15, après un travail long et difficile », a lâché le général McKenzie devant les sénateurs américains. Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’appareils concernés, ni le calendrier de leur livraison.

On suppose que la justification qui sera donnée à cette vente « potentielle » par l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains [la DSCA] sera qu’elle « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis tout en contribuant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient ». Telle avait été la raison avancée pour convaicre le Congrès d’accepter la vente de 12 avions de transport C-130J Hercules aux forces égyptiennes, en janvier dernier.

D’ailleurs, en raison de préoccupations concernant le respect des droits de l’Homme en Égypte, cette vente de C-130J Hercules a fait quelques vagues au Congrès, une résolution visant à l’empêcher ayant été soumise au vote. Mais elle a été repousée par 81 voix contre 18.

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Depuis les années 1970, et malgré la normalisation de ses relations avec Israël après les accords de Camp David, l’Égypte a vainement tenté de se procurer des avions de supériorité aérienne de type F-15 Eagle auprès des États-Unis. Et ses forces aériennes ont donc dû se contenter de chasseurs-bombardiers F-16, lesquels, avec plus de 200 exemplaires, consituent encore aujourd’hui l’épine dorsalede son aviation de combat.

Cela étant, Le Caire a cherché également à diversifier ses sources d’approvisionnement en matière d’équipements militaires. Ce qui a notamment profité à la France, comme l’ont montré les récentes commandes de Rafale, la dernière, passée en 2021, prévoyant la livraison de 30 exemplaires supplémentaires, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 54. La Russie est autre fournisseur important des forces aériennes égyptiennes, celles-ci ayant pris possession d’une cinquantaine de MiG-29 « Fulcrum » et d’une soixantaine d’hélicoptères Mil Mi-17.

D’ailleurs, ne pouvant toujours pas obtenir de F-15, et échaudée par les restrictions imposées par l’administration Obama après la prise du pouvoir par le maréchal al-Sissi, l’Égypte a fini par commander 30 Su-35 « Flanker E » à la Russie, en mars 2018. Pendant longtemps, l’existence de ce contrat passait pour une rumeur… Mais il a finalement été confirmé en 2020, alors que Le Caire faisait l’objet de pressions de la part de Washington, au titre de la loi dite CAATSA, laquelle prévoit des sanctions américaines contre toute entité qui ferait affaire avec l’industrie russe de l’armement.

Pour les autorités égyptiennes, le refus des États-Unis de leur vendre des F-15 était alors incompréhensible dans la mesure où l’Arabie Saoudite, qui n’a jamais normalisé ses relations avec Israël, avait été autorisée à en acheter… de même que, plus récemment, le Qatar. En outre, un autre point d’agacement portait sur les réticences américaines à leur fournir des missiles air-air AIM-120 AMRAAM, et donc des capacités BVR [au-delà de la portée visuelle]… Réticences dont d’autres pays du Moyen-Orient n’eurent pas à se plaindre.

Quoi qu’il en soit, les Su-35 Flanker E destinés à l’Égypte n’ont visiblement pas quitté la Russie, ouvrant ainsi la voie à toutes les spéculations… Est-ce à dire que les forces aériennes égyptiennes seraient sur le point d’obtenir satisfaction auprès des États-Unis?

En effet, ce 15 mars, le général Kenneth McKenzie, le patron de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a déclaré que les États-Unis fourniraient des F-15 [Eagle II?] à l’Égypte, lors d’une audition au Congrès.

« Je pense que nous avons de bonnes nouvelles dans la mesure où nous allons leur fournir [aux Égyptiens] des F-15, après un travail long et difficile », a lâché le général McKenzie devant les sénateurs américains. Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’appareils concernés, ni le calendrier de leur livraison.

On suppose que la justification qui sera donnée à cette vente « potentielle » par l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains [la DSCA] sera qu’elle « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis tout en contribuant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient ». Telle avait été la raison avancée pour convaicre le Congrès d’accepter la vente de 12 avions de transport C-130J Hercules aux forces égyptiennes, en janvier dernier.

D’ailleurs, en raison de préoccupations concernant le respect des droits de l’Homme en Égypte, cette vente de C-130J Hercules a fait quelques vagues au Congrès, une résolution visant à l’empêcher ayant été soumise au vote. Mais elle a été repousée par 81 voix contre 18.

Opex 360

La marine espagnole va pouvoir acquérir jusqu’à huit hélicoptères américains MH-60R « Romeo »

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

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Alors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.

En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.

Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].

Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.

Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.

« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.

Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].

L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.

L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.

La marine espagnole va pouvoir acquérir jusqu’à huit hélicoptères américains MH-60R « Romeo »

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

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Alors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.

En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.

Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].

Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.

Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.

« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.

Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].

L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.

L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.

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En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.

Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].

Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.

Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.

« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.

Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].

L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.

L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.

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Alors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.

En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.

Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].

Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.

Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.

« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.

Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].

L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.

L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.

France24 - Monde

Foot européen : l'AC Milan ne faiblit pas, le PSG s'écroule

Publié le : 21/03/2022 - 13:17

Nicolas BAMBA

En Italie, l'AC Milan a conservé sa place de leader de Serie A en l'emportant à Cagliari (1-0), samedi. En France, le PSG a sombré face à l'AS Monaco (0-3) dimanche, laissant infuser l'idée d'une fin de saison très pénible. Aucun problème en Bundesliga allemande pour le Bayern Munich, confortable vainqueur de l'Union Berlin (4-0). En Espagne, le Clasico a tourné à l'humiliation pour le Real Madrid, écrasé à domicile par le FC Barcelone (0-4).

Ligue 1 : Paris piétiné par Monaco, Marseille seul dauphin

Privé de Leo Messi, d'Angel Di Maria, de Keylor Navas et de Sergio Ramos, blessés ou malades, le PSG a vécu un dimanche très pénible au stade Louis-II, à Monaco. Hors du coup, les Parisiens ont livré une prestation proche du néant et sont repartis du Rocher avec une défaite cinglante (3-0). L'ASM l'a emporté grâce à un doublé de Wissam Ben Yedder et un but de Kevin Volland.

C'est la troisième défaite consécutive de Paris en déplacement pour la Ligue 1. Celle-ci se distingue par l'attitude des joueurs, absents sur la pelouse et incapables de se révolter. Peut-être une répercussion du fiasco européen face au Real Madrid ? À neuf journées de la fin du championnat, la première place du PSG n'est pas encore menacée (65 points), mais les prochaines semaines pourraient être compliquées.

Le duel direct pour le podium, dimanche, entre l'Olympique de Marseille et l'OGC Nice à tourner à l'avantage des Phocéens, vainqueurs au stade Vélodrome (2-1) avec des buts d'Arkadiusz Milik et Cédric Bakambu contre un but de Mario Lemina. Ce succès permet à l'OM de s'installer seul à la deuxième place du championnat (53 points) devant Rennes (52 points), qui a cartonné à Metz (6-1). À l'autre bout du classement, Bordeaux s'enfonce toujours plus à la dernière place (22 points) après sa défaite contre un Montpellier pourtant réduit à neuf contre onze.

Serie A : l'AC Milan toujours en tête, l'Inter cale encore, la Louve règne à Rome

Mis sous pression par Naples, vainqueur de l'Udinese (2-1) grâce à un doublé de Victor Osimhen, l'AC Milan n'a pas tremblé samedi soir. En déplacement à Cagliari, les joueurs entraînés par Stefano Pioli l'ont emporté (1-0). Buteur très efficace ces dernières semaines, Olivier Giroud s'est mué en passeur décisif pour Ismaël Bennacer à l'heure de jeu. Une façon de fêter son retour en équipe de France, où il va remplacer Karim Benzema, blessé.

Les Rossoneri conservent ainsi la première place du championnat (66 points) devant Naples (63 points), tandis que l'Inter Milan perd encore du terrain. Les Nerazzurri ont concédé un deuxième match nul consécutif, cette fois contre la Fiorentina (1-1). Avec 60 points, l'équipe reste troisième mais sent le souffle de la Juventus dans son dos. La Vieille Dame a battu la lanterne rouge Salernita (2-0) et compte 59 points.

Enfin, l'AS Rome a remporté haut la main le derby de la capitale face à la Lazio (3-0). José Mourinho et ses joueurs ont plié l'affaire en première période grâce à deux buts de Tammy Abraham et un troisième signé Lorenzo Pellegrini.

Still not over this finish 🤩#CagliariMilan #SempreMilan pic.twitter.com/8NZLHOKs7M

March 19, 2022

Liga : le Barça humilie le Real Madrid, le Séville FC piétine toujours

Pour son premier Clasico à Santiago-Bernabeu dans le costume d'entraîneur, Xavi signe une belle victoire. Comme à ses plus belles heures du temps où il était joueur, son FC Barcelone s'est promené dans l'antre madrilène pendant que le Real, privé de Karim Benzema, a sombré. Les Blaugrana sont repartis de Madrid avec une victoire éclatante (4-0). Pierre-Emerick Aubameyang (doublé), Ronald Araujo et Ferran Torres ont enchanté leurs supporters.

À la dérive il y a encore quelques semaines, le Barça revient ainsi fort avec ce cinquième succès consécutif qui le ramène à la troisième place (54 points). Le Real Madrid est encore loin en tête malgré cette gifle (66 points), mais le Séville FC est tout proche. Les Andalous occupent toujours la deuxième place (57 points), mais ils n'avancent plus après un troisième match nul d'affilé, cette fois contre la Real Sociedad (0-0).

La lutte pour le podium s'annonce très disputée car l'Atlético de Madrid est sur une très bonne phase lui aussi. Les Matelassiers sont à la quatrième place (54 points) et restent également sur une série de cinq victoires consécutives. Samedi, ils l'ont emporté (1-0) sur le terrain du Rayo Vallecano.

Bundesliga : le Bayern Munich remet les gaz

Avec deux matches nuls (1-1) lors des 25e et 26e journées, le Bayern Munich avait vu son avance en tête du championnat d'Allemagne se réduire à quatre points. Peut-être piqués par ce léger creux, les Bavarois ont remis les pendules à l'heure samedi contre l'Union Berlin, balayé (4-0).

Le Français Kingsley Coman a ouvert le score. Son jeune compatriote Tanguy Kouassi a ensuite inscrit son premier but sous le maillot du Bayern. Puis, comme d'habitude, Robert Lewandowski a trouvé le chemin des filets à deux reprises, confortant un peu plus son statut de meilleur buteur du championnat avec 31 buts désormais.

Le Borussia Dortmund, neutralisé par Cologne (1-1), reperd du terrain sur le Bayern. Le BVB compte 57 points, soit six de moins que le leader et neuf de plus que le Bayer Leverkusen, troisième après sa victoire à Wolfsburg (2-0).

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Angleterre : Manchester City-Liverpool au programme de la FA Cup

Week-end particulier en Angleterre avec, d'une part quelques matches de la 30e journée de Premier League, et d'autre part les quarts de finale de la FA Cup.

En Premier League, Arsenal a tiré son épingle du jeu en allant chercher une victoire (1-0) sur le terrain d'Aston Villa samedi. Les Gunners prennent seuls la quatrième place avec 54 points. Les deux premières places semblent inaccessibles, mais la troisième, occupée par Chelsea (59 points), n'est pas loin.

En FA Cup, Chelsea s'est qualifié samedi pour les demi-finales en battant Middlesbrough (2-0). Dimanche, Crystal Palace n'a laissé aucune chance à Everton (4-0). Les Eagles défieront les Blues en demi-finale.

Dans les deux autres quarts de finale, la logique a été respectée. Dimanche, Manchester City a pris le meilleur sur la pelouse de Southampton (4-1). Liverpool, de son côté, a été moins à l'aise mais a fini par l'emporter à Nottingham (1-0). Cityzens et Reds s'affronteront en demi-finale.

𝗪𝗲𝗺𝗯𝗹𝗲𝘆 𝗮𝘄𝗮𝗶𝘁𝘀 🏟@ManCity 🆚 @LFC @ChelseaFC 🆚 @CPFC The ties for the #EmiratesFACup semi-finals are set pic.twitter.com/WUw2nwR6XP

March 20, 2022

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Ronaldo et Messi de nouveau absents des quarts de finale de la C1 : la fin d'une ère ?

Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu

Tirage au sort

Ligue des champions : Chelsea-Real Madrid, le choc des quarts de finale

Opex 360

Corée du Nord : L’essai d’un missile balistique, présumé intercontinental, s’est soldé par un échec

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

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Les sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Corée du Nord pour ses activités nucléaires et balistiques n’ont apparemment aucun effet tangible… même si elle avait annoncé un « moratoire » en avril 2018 afin de faciliter les négociations avec les États-Unis et d’amorcer un rapprochement avec la Corée du Sud.

Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.

Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.

Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.

Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.

Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.

Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.

Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.

Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].

« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».

A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.

Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

Corée du Nord : L’essai d’un missile balistique, présumé intercontinental, s’est soldé par un échec

par Laurent Lagneau · 16 mars 2022

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Les sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Corée du Nord pour ses activités nucléaires et balistiques n’ont apparemment aucun effet tangible… même si elle avait annoncé un « moratoire » en avril 2018 afin de faciliter les négociations avec les États-Unis et d’amorcer un rapprochement avec la Corée du Sud.

Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.

Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.

Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.

Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.

Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.

Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.

Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.

Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].

« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».

A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.

Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

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Les sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Corée du Nord pour ses activités nucléaires et balistiques n’ont apparemment aucun effet tangible… même si elle avait annoncé un « moratoire » en avril 2018 afin de faciliter les négociations avec les États-Unis et d’amorcer un rapprochement avec la Corée du Sud.

Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.

Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.

Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.

Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.

Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.

Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.

Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.

Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].

« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».

A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.

Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

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Les sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Corée du Nord pour ses activités nucléaires et balistiques n’ont apparemment aucun effet tangible… même si elle avait annoncé un « moratoire » en avril 2018 afin de faciliter les négociations avec les États-Unis et d’amorcer un rapprochement avec la Corée du Sud.

Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.

Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.

Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.

Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.

Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.

Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.

Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.

Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].

« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».

A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.

Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

France24 - Monde

Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu

Publié le : 20/03/2022 - 23:34

FRANCE 24 Suivre

Le FC Barcelone a largement dominé le Real Madrid (4-0), dimanche soir, en 29e journée de Liga. Le Barça, désormais 3e du classement, a porté un coup dur aux Madrilènes qui jusqu'ici réussissaient une saison parfaite.

Le FC Barcelone est de retour ! Après cinq clasicos perdus de suite, le Barça a étrillé le Real Madrid 4-0, dimanche 20 mars, pour la 29e journée de Liga au Bernabéu, et remonte à la 3e place du classement, à égalité avec l'Atlético Madrid (4e, 54 pts).

Les Catalans ont pris l'avantage en première période grâce à deux ballons parfaits servis par Ousmane Dembélé pour les têtes de Pierre-Emerick Aubameyang (29e) et de Ronald Araujo sur corner (38e), puis ont scellé le résultat avec deux autres buts au retour des vestiaires, signés Ferran Torres (47e) et Aubameyang (53e), pour son doublé.

Un succès de prestige qui conforte Xavi dans son opération remontée au classement : le providentiel technicien catalan avait repris l'équipe à la 9e place de Liga en novembre et a réussi à la hisser sur le podium à dix journées de la fin.

Même si douze points séparent encore les Blaugranas de la "Maison blanche", leader incontestable du championnat, le coup de massue est terrible pour l'équipe de Carlo Ancelotti, qui réussissait jusque-là une saison parfaite depuis son retour sur le banc, l'été dernier.

Dembélé, intenable

Offensivement inertes et très fébriles en défense, les Madrilènes, privés de leur buteur fétiche Karim Benzema (blessé au mollet gauche) et de leur arrière gauche Ferland Mendy (abducteur gauche), ont été complètement annihilés par les Catalans. 

Les Merengues ont mis un terme à leur série de cinq victoires consécutives et ont encaissé leur première défaite en Liga depuis près de trois mois (le 2 janvier à Getafe, 1-0).

À l'inverse, les Catalans, requinqués par leur succès jeudi en Turquie 2-1 et la qualification pour les quarts de finale de Ligue Europa, prolongent leur série d'invincibilité à douze matches toutes compétitions confondues. En Liga, ils n'ont plus perdu depuis le 4 décembre (1-0 contre le Betis au Camp Nou).

Dominateurs dès l'entame, les Catalans ont pourfendu la défense du Real, qui étrennait son nouveau maillot noir. Ousmane Dembélé, préféré à Adama Traoré sur l'aile droite, a croqué Nacho tout au long de la première période. Et il a même manqué d'un rien de couronner son très beau match par un but, accroché par Eder Militao et Casemiro dans la surface à la 74e.

Courtois, précieux à la 12e sur la première grosse double occasion des Blaugranas, n'a rien pu faire face aux vagues successives de couleur jaune et rouge. Il a encaissé autant de buts dimanche soir que sur les dix derniers matches.

Ancelotti a tenté de réagir en faisant entrer dès la 46e Eduardo Camavinga, pour tenter de rivaliser au milieu de terrain, et Mariano, pour ajouter une option offensive... mais en vain.

Spectre du Barça de Guardiola

Cette humiliation a réveillé le souvenir du 2 mai 2019, quand le Barça de Pep Guardiola était venu écraser le Real 6-2 dans son enceinte, au Santiago-Bernabéu.

Huit mois après le départ de Lionel Messi et après cinq clasicos perdus de rang, le Barça a enfin redoré son image au meilleur des moments, pour la 249e édition du match de clubs le plus regardé au monde. 

Et Xavi, acclamé par les supporters catalans présents au Bernabéu dimanche soir, a rééquilibré les comptes face à Ancelotti, après la demi-finale de Supercoupe d'Espagne remportée 3-2 après prolongation par le Real à Riyad en janvier.

En fin de match, ces mêmes supporters chantaient pour demander une "manita", un cinquième but, tandis que les partisans du Real quittaient les travées du stade avant le coup de sifflet final.

Même si les conséquences sportives de cette correction sont anecdotiques, le coup psychologique pourrait venir bousculer la fin de saison. 

Après la trêve internationale, le Real devra trouver les ressources pour se relever, avant d'affronter Chelsea en quart de finale de Ligue des champions (6 et 12 avril) et de peut-être sceller son sacre en Liga dès la fin avril.

Et le Barça, dans sa meilleure forme depuis trois ans, peut se remettre à rêver.

Avec AFP

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Le Monde

Des manifestants polonais réclament l’interdiction du commerce avec la Russie

Au poste-frontière de Kukuryki-Kozlowiczy, des protestataires tentent de bloquer le passage des camions en provenance d’Europe de l’Ouest, vers la Russie et la Biélorussie. Dimanche, le temps d’attente pour les poids lourds est passé à plus de trente heures.

Emmitouflé dans sa doudoune, Ivan Benesko se tient devant un autocar stationné sur un arrêt de bus à Varsovie. Comme une dizaine de personnes ce dimanche 20 mars au soir, il s’apprête à rejoindre le passage frontalier de Kukuryki-Kozlowiczy, à la frontière polono-biélorusse. Employé dans la construction à Varsovie, cet Ukrainien est bien déterminé à passer une nuit blanche pour empêcher les camions de se rendre en Biélorussie et en Russie. « Les Russes tuent mes compatriotes. Je ne peux pas rester à ne rien faire. Poutine finance sa guerre grâce aux échanges commerciaux, il faut que ça cesse ! » lâche-t-il.

Originaire de Volhynie, une région du Nord-Ouest ukrainien frontalière de la Pologne et de la Biélorussie, ce quadra n’a pas souhaité rentrer au pays depuis le début de la guerre mais son frère, qui était employé comme lui à Varsovie, a rejoint la défense territoriale de sa commune en Ukraine. « Je ne sais pas ce qui explique qu’on n’ait pas déjà interdit tout commerce avec la Russie. Mais j’ai bon espoir que ça soit bientôt le cas », conclut-il avant de monter dans l’autocar.

Dégagés par la police polonaise

Julia Hrysha, une autre manifestante sur le départ, est un peu moins sûre que l’Union européenne (UE) finisse par obtempérer. « J’ai peur que certains pays s’y opposent. Au passage frontalier, la plupart des camions que nous croisons viennent d’Allemagne, de France ou d’Italie… ». Cette analyste économique de 27 ans, qui a grandi à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, fait partie de la trentaine de personnes qui avait déjà essayé spontanément de bloquer le passage frontalier le 12 mars. « Sauf que nous étions encore en sous-effectif… » Le groupe n’avait pas non plus déclaré l’événement à la police, ce qui lui a valu de se faire encercler par les forces de sécurité polonaises qui ont dégagé la route.

Boycott du pétrole russe : les Européens sous pression des Américains

Mais depuis samedi, des autocars sont affrétés et la manifestation est enregistrée. Une manière, aussi, d’éviter une confrontation directe avec des camionneurs. « Certains nous ont montré leurs parties génitales, d’autres nous ont manifesté leur soutien ! », témoigne Julia Hrysha, qui affirme que le blocus, organisé ce week-end et qui devrait se poursuivre encore deux jours, a rassemblé autour de 400 personnes – surtout des Ukrainiens vivant en Pologne mais aussi des Polonais, des Biélorusses et quelques ressortissants étrangers. Dimanche, le bouchon atteignait plus de 30 kilomètres.

« En temps de guerre, je ne veux plus aucun commerce entre l’Union européenne et la Russie. Les Russes nous font mal : il faut bien qu’ils souffrent un peu. Ils n’ont qu’à arrêter la guerre, poursuit Julia Hrysha. Au départ on laissait passer les camions qui avaient des plaques d’immatriculation polonaises, puis on s’est mis à bloquer tout le monde car des chargements russes ou biélorusses se cachaient dans des camions polonais. »

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France24 - Monde

60 ans après les accords d'Évian, les mémoires franco-algériennes vues par les jeunes générations

Publié le : 18/03/2022 - 23:14

Aline BOTTIN Fatimata WANE Suivre

La guerre d'Algérie, 60 ans après, est toujours au cœur des mémoires qui saignent, selon l'expression de l'historien Benjamin Stora, spécialiste des relations franco-algériennes. Comment réconcilier les récits mémoriels ? Les nouvelles générations peuvent apporter une réponse. À Marseille, les jeunes issus de cette histoire tentent ainsi de se comprendre plutôt que de raviver les plaies.

À l'occasion de la semaine internationale de la francophonie, le JTA vous emmène à Kinshasa, la plus grande ville francophone du monde. Si le français est la langue officielle, celle qui est parlée au quotidien n'est pas un français classique mais plutôt un mélange d'argot et d'autres langues, le "parler kinois". Longtemps déconsidéré, il se fait aujourd'hui une place dans la création artistique. Reportage signé de nos correspondants Juliette Dubois et Clément Bonnerot. 

L'invité de cette édition est le penseur sénégalais Souleymane Bachir Diagne. Il a fait de la langue et de sa traduction un objet de philosophie, une matière qu'il enseigne à l'université de Colombia à New York. Né à Saint-Louis, il a grandi à Ziguinchor puis a étudié à Paris avant de s'établir, voilà plusieurs décennies, aux États-Unis. Souleymane Bachir Diagne livre son point de vue sur la position des pays africains par rapport à la guerre que mène la Russie en Ukraine.

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Soixante ans après les accords d'Évian, la mémoire toujours douloureuse de la colonisation

La mémoire pied-noir s'invite dans la campagne présidentielle

L'Entretien de France 24

Rapport Stora sur la guerre d’Algérie : "Des travaux pratiques plutôt que des excuses politiques"

L'Humanité

L’Europe vise l’abandon des fossiles russes d’ici 2027

Actu

Au sommet de Versailles, les 27 ont pris le pari de sortir de notre dépendance au gaz, au pétrole et au charbon russe en 5 ans. Un plan qui devrait être détaillé dans les prochaines semaines.

Marion d'Allard

La Commission européenne s’est donnée jusqu’au mois de mai pour trancher. Car si le sommet de Versailles a confirmé l’objectif de l’Union de se désengager des importations d’énergies fossiles russes à horizon 2027, sa réalisation n’est pas une mince affaire. Aujourd’hui, 43,6 % du gaz et 48,4 % du pétrole importés par l’UE proviennent de Russie. Derrière ce chiffre global, les situations particulières de chaque État sont en outre très hétérogènes. Ainsi l’Est du continent dépend singulièrement du gaz russe, à plus de 75 % pour la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, l’Autriche, la Hongrie, ou encore la Roumanie, l’Estonie, la Lettonie et la Finlande. Une part qui est moindre mais conséquente, à plus de 50 %, pour l’Allemagne, la Suède et la Norvège, alors que la France, l’Italie, la Lituanie ou la Grèce ne dépendent du gaz russe qu’à hauteur de 25 % à 50 % de leurs besoins. Idem pour le pétrole, dont la Russie représente 75 % des importations de la Finlande, de la Slovaquie, de la Bulgarie et de la Hongrie, contre moins de 25 % par exemple pour la France, l’Espagne, l’Italie ou la Grèce.

Harmoniser le plan de sortie des fossiles russes risque, donc, de faire grincer quelques dents. «Attention à ne pas nous faire plus de mal que nous n’en faisons à Poutine », avait d’ailleurs prévenu il y a quelques jours, Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne. Mais l’UE s’affiche déterminée dans un contexte où Vladimir Poutine intensifie son offensive en Ukraine et alors que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé un embargo sur le gaz et le pétrole en provenance de Russie.

« Sortir des fossiles, c’est devenir indépendant », pour  Emmanuel Macron

Pour s’en sortir, l’Union européenne mise sur le développement des énergies renouvelables, du biogaz et de l’hydrogène, la rénovation thermique des bâtiments mais également le renforcement de ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL).

« L’agenda que nous avons acté est un impératif », a répété Emmanuel Macron, en clôture du sommet, ce vendredi. Un agenda en deux temps : fin mars pour « voir comment de façon très concrète accompagner nos peuples sur la question des prix », a annoncé l’hôte du sommet. « Il s’agit de permettre de garantir des mécanismes qui évitent d’être soumis aux aléas du marché, parfois aux spéculations liées à ce contexte de crise. Nous devons nous doter d’instruments nouveaux pour mieux résister au choc de prix », a-t-il ajouté sans plus de détails. Deuxième temps, « mi-mai » a avancé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour le détail du plan de désengagement des importations de pétrole et de gaz russes. Une ambition « qui suppose des investissements nouveaux, des équipements nouveaux, une stratégie qui renforce les choix que nous avons faits en matière de renouvelables et de nucléaire », a précisé Emmanuel Macron, invoquant une question de « souveraineté et d’autonomie stratégique ». Enfin, plus généralement et en dehors du dossier russe, « sortir des fossiles, c’est devenir indépendant », a conclu Emmanuel Macron. Une affirmation qui risque fort de terminer dans la corbeille des beaux discours.

ÉnergieUnion européenneUkraine
L'Humanité

Découverte extraordinaire d’un navire mythique

Actu

Latifa Madani

L’une des épaves les plus inaccessibles de l’histoire, celle de l’Endurance d’Ernest Shackleton, grand nom de l’histoire de l’exploration, a été retrouvée cent sept ans après avoir sombré dans l’Antarctique. À 6 kilomètres du lieu de son naufrage, en 1915, l’épave du trois-mâts goélette a été débusquée le 9 mars, par 3 000 mètres de fond dans la mer de Weddell. Dans « la pire portion de la pire mer du monde », ainsi que la décrivait l’explorateur. Une découverte saisissante. « L’ Endurance est dans un fantastique état de conservation, elle se tient droite. On peut même lire son nom inscrit sur la poupe », dit Mensun Bound, le directeur de l’expédition britannique à laquelle ont pris part d’anciens étudiants bretons et normands de l’Intechmer de Cherbourg (Manche). La barre du navire est intacte. Des équipements sont empilés contre la rambarde, comme si l’équipage venait de quitter le bateau. Des technologies de pointe ont été utilisées par la mission Endurance 22, pour « le projet sous-marin le plus complexe jamais entrepris ».

antarctique
L'Humanité

Les Français favorables à plus d'actions contre les discriminations

Actu

Le soutien des Français aux mesures contre les inégalités basées sur l’origine supposée se renforce, selon le sondage annuel Harris Interactive pour la Fédération des Maisons des potes, rendu public ce lundi 21 mars.

Camille Bauer

Cela peut paraître contre-intuitif, au regard de la teneur de la campagne électorale : les Français demeurent très majoritairement favorables à des actions plus volontaristes contre le racisme. À 84 %, ils soutiennent l’adoption de sanctions juridiques contre les employeurs coupables de discriminations liées à l’origine, la nationalité, la couleur de peau ou la religion, selon le sondage annuel Harris Interactive pour la Fédération des Maisons des potes, rendu public ce lundi 21 mars.

Ils sont également très nombreux (84 %) à vouloir un salaire et une retraite égal, quelle que soit la nationalité. 79 % soutiennent les actions collectives en justice (class actions) sur ce thème et 75 % sont favorables à une anonymisation des CV lors des embauches.

« Ce qui est frappant, c’est que le fait de parler d’égalité et de lutte contre les discriminations est vu de manière positive, et cela de manière assez stable depuis plusieurs années », souligne Jean-Daniel Lévy, le directeur délégué de l’institut de sondage. Quoique moins massif (61 %), le soutien à l’intégration des étrangers dans la fonction publique reste également fort. « On voit pourtant, par exemple, des enseignants étrangers qui, faute de pouvoir être titularisés, travaillent comme vacataires. Ils n’ont pas les mêmes caisses de retraite, pas de stabilité de l’emploi et pas le même salaire que leurs collègues », rappelle Samuel Thomas, délégué général de la Fédération des Maisons des potes.

« 500 000 sans papiers exploités, sans le moindre droits »

Les Français semblent bien conscients que les préjugés font obstacle aux promesses d’égalité de la République. Dans son dernier rapport sur le sujet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) notait d’ailleurs que « de façon systématique, et malgré le principe d’égalité entre citoyens, les membres de certaines minorités visibles se retrouvent plus souvent discriminés dans l’accès à l’emploi, plus souvent contrôlés par la police, moins bien logés, sous ou mal représentés dans les médias ».

Plus surprenant : à rebours d’une idée couramment admise, la régularisation des travailleurs sans papiers se voit soutenue à 59 %. « Ce n’est pas un sujet de campagne parce qu’il y a un discours qui dit que, si on régularise, on fait un appel d’air. Mais donner des droits à ceux qui sont là ne veut pas dire ouvrir les frontières tous azimuts. Il y a, d’après le ministère de l’Intérieur, 500 000 travailleurs sans papiers. Ils sont en situation d’exploitation, sans le moindre droit. En les maintenant dans cette situation, on les empêche de sortir de la précarité et on tire le droit du travail vers le bas » rappelle Samuel Thomas. Quant au droit de vote des résidents étrangers aux élections municipales, promesse aujourd’hui délaissée par toute une partie de la gauche, il est encore soutenu à 56 %.

Présidentielle Voir notre comparateur des programmes des candidats

C’est pourtant bien dans l’électorat de gauche que, sans surprise, ces propositions sont le plus plébiscitées. Chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, par exemple, les mesures contre la discrimination dans l’emploi recueillent plus de 90 % d’approbation. « Malgré tout, le clivage traverse aussi une partie de l’électorat de droite et d’extrême droite », nuance Jean-Daniel Lévy. Ainsi, les électeurs de Valérie Pécresse sont 84 % à vouloir une rémunération et une retraite égales, quelle que soit la nationalité, et 73 % sont en faveur des CV anonymes. « La façon dont on pose les questions induit les réponses, explique le sondeur. Si vous parlez de migrants ou si vous mettez en avant l’angle discrimination, vous n’obtenez pas la même chose. »

La justice est un autre maillon faible de ce combat

Alors pourquoi ce thème populaire n’est-il plus évoqué par les politiques ou les médias ? « Les forces politiques de gauche sont démobilisées sur ces sujets. Elles sont silencieuses parce qu’elles pensent que défendre des étrangers ne va pas séduire les Français, mais aussi parce que les enfants d’étrangers, les gens des quartiers, ne votent pas beaucoup », estime Samuel Thomas.

Le militant regrette qu’au fil des ans la gauche ait fini par se contenter d’une posture défensive, au lieu de porter le débat et d’amener des propositions concrètes, qui seraient soutenues par leur électorat, soucieux d’égalité. Fabien Roussel, le candidat communiste, devrait d’ailleurs se prononcer sur ce thème lors d’un prochain meeting.

La justice est un autre maillon faible de ce combat. Bien qu’en principe dans l’obligation de faire respecter la loi de 1972, sanctionnant les comportements racistes et les discours de haine, l’appareil policier et judiciaire se montre frileux. « Au lieu de leur demander d’agir, on a créé des autorités adminis­tratives indépendan­tes, comme le Défenseur des droits et la Haute Autorité pour la lutte contre les discriminations et pour l’égalité. On les a déresponsabilisés. Or, seule la justice a le pouvoir de sanction », rappelle Samuel Thomas.

Face à l’inertie des parquets, qui cette année n’ont ouvert aucune poursuite sur ce thème, son organisation va déposer aujourd’hui une centaine de plaintes. Elles visent toutes des entreprises qui exigent, sans aucune base légale, que les candidats à l’embauche, de l’informaticien au laveur de carreaux, disposent de la nationalité française.

discriminationsSondagesracisme
L'Humanité

Le vrai-faux retour d’Astrid

Chronique

Sylvestre Huet

Le 9 mars, le gouvernement a lancé un nouvel appel à projets dans le cadre du programme France 2030. Doté d’un milliard d’euros, il vise à « faire émerger de nouvelles technologies nucléaires et développer en France des réacteurs innovants, intégrant une meilleure gestion des déchets ». Le texte gouvernemental évoque de « nouveaux concepts », des innovations de rupture, pour les réacteurs et la production combinée d’électricité, de chaleur ou d’hydrogène. Il précise même viser la « fermeture du cycle du combustible », donc la réutilisation de tout le plutonium produit dans les réacteurs actuels afin de diminuer drastiquement la partie susceptible d’être traitée un jour lointain comme déchet ultime.

Voilà une idée judicieuse, pourrait-on penser. Mais on est aussitôt pris d’un doute. Ces objectifs, n’étaient-ce pas ceux du projet de réacteur à neutrons rapides Astrid ? Oui. Objectifs auxquels il ajoutait surtout une utilisation beaucoup plus efficace de l’uranium, mettant à profit son isotope 238, soit 99,3 % de l’uranium naturel. Une efficacité si redoutable qu’elle ouvre la possibilité de ne plus avoir besoin d’importer d’uranium, les seuls stocks déjà constitués en France autorisant plus de mille années de production d’électricité. Bref, le moyen de la fameuse « souveraineté énergétique » que l’atroce guerre de Poutine en Ukraine a remise au premier plan.

C’était, car Emmanuel Macron a contraint le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives à stopper ce projet. Une décision prise « sans consulter la représentation nationale », souligne dans un rapport très critique l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, à la suite d’une mission demandée par le député communiste André Chassaigne. Une faute, puisque ce projet découlait de décisions du Parlement, avec les lois sur la gestion des déchets radioactifs 2006 et 2016.

La construction d’Astrid n’avait pas commencé. Il était possible de réduire la taille et le coût du réacteur. De faire précéder le chantier par des développements technologiques susceptibles d’en améliorer le projet. Emmanuel Macron a choisi la décision solitaire et mal instruite. Aujourd’hui, il tente de se rattraper avec cet appel à projets bancal et mal préparé. Parmi les candidats de gauche à l’élection présidentielle, un seul, Fabien Roussel, avait protesté contre l’abandon du projet Astrid. Cette annonce du gouvernement est une manière originale de souligner qu’il avait raison.

la chronique scientifique de sylvestre huet
L'Humanité

UE. Le forcing de Biden pour réinstaller l’hégémonie des États-Unis

Actu

Washington se joue de ses alliés européens sur le terrain militaire en les faisant participer au surarmement, mais aussi sur le terrain économique en s’emparant de nouveaux marchés énergétiques, quitte à les propulser vers la récession.

Bruno Odent

Joe Biden entend bien instrumentaliser la guerre de Vladimir Poutine pour rétablir l’hégémonie de son pays. Cela se traduit par une nouvelle débauche de dépenses militaires faisant des États-Unis, et de loin, l’acteur essentiel de la dangereuse course actuelle au surarmement. Mais Washington joue aussi d’une carte plus économique et financière pour se remettre en position de leader incontesté.

L’Allemagne se réaligne sur la course atlantiste aux armements

L’embargo décrété par la Maison- Blanche unilatéralement contre les importations d’hydrocarbures en provenance de Russie en constitue l’illustration la plus forte. Une telle décision n’affectera pas les États-Unis tant ils sont devenus quasiment autosuffisants à la faveur de l’exploitation des pétroles et gaz de schiste. Elle introduit en revanche une pression maximale sur les alliés européens, sommés de réduire très vite leur dépendance à la Russie, en particulier en matière d’approvisionnement en gaz.

Économie. L’Allemagne va entrer en récession

La première des économies de l’Union européenne (UE), celle de l’Allemagne, la plus dépendante au gaz russe, est d’autant plus secouée qu’elle avait déjà mis un pied dans la récession. Mi-février, avant même le déclenchement du conflit, un rapport de la Bundesbank, la banque fédérale allemande, pointait que la croissance serait négative outre-Rhin au premier trimestre 2022, comme elle l’avait été les trois mois précédents. Soit la mesure signalant l’entrée d’un pays en récession.

La stagflation guette l’Allemagne

La Bundesbank se voulait rassurante : ce sera un « simple trou d’air » avant une reprise vigoureuse. Sauf que la guerre a surgi et accru toutes les difficultés. De nombreux économistes allemands anticipent désormais un sensible recul du PIB. Pour Marcel Fratzscher, le chef de l’institut de conjoncture berlinois DIW, « la stagflation guette l’Allemagne ». Entendez : la combinaison d’une inflation forte et d’une activité en berne. Et quand le moteur de la zone euro tousse, ce n’est naturellement pas sans répercussions sur le reste de l’UE, France comprise. Outre la flambée accentuée des prix du gaz et de matières premières cruciales comme le nickel ou le palladium, la guerre aggrave les ruptures de stock déjà subies sur certaines chaînes de fabrication. Ainsi, des câbles automobiles que les géants allemands du secteur font fabriquer en Ukraine sont devenus introuvables. Résultat : BMW, Volkswagen ou Mercedes viennent d’annoncer des périodes de chômage technique.

Cet affaissement allemand et européen programmé n’est pas pour déplaire à Washington. Il regagne du terrain là où le Vieux Continent, ébranlé, marque sa soumission. C’est vrai sur le plan militaire quand l’Allemagne décide d’augmenter de 100 milliards d’euros ses dépenses et passe aussitôt commande aux géants de l’aéronautique et de l’armement états-uniens. C’est vrai aussi sur le plan économique quand Berlin annonce la création de terminaux méthaniers pour importer le gaz de schiste liquéfié made in USA en substitut du gaz naturel russe. Rétablir l’hégémonie des États-Unis, fût-ce en bousculant ses alliés, Trump en rêvait, Biden le fait.

Guerre en UkraineÉtats-UnishydrocarburesÉnergie
L'Humanité

Neurosciences. Le cerveau, matière à réflexion

Actu

À l’occasion de la Semaine du cerveau, le réalisateur Jean-Stéphane Bron explore les recherches de cinq neuroscientifiques sur cet organe mystérieux. Un documentaire qui interroge les espoirs et limites de l’intelligence artificielle.

Anna Musso

Un travelling inquiétant nous fait pénétrer dans un laboratoire de recherche vide… Sur la paillasse, un cerveau « frais » repose comme un objet sur de la glace. Une voix off annonce « plus de 70 milliards de neurones qui communiquent entre eux par des signaux électriques », dont le bruit est amplifié. Considéré comme le siège de la pensée et des émotions, le cerveau est soumis à la question : « Est-ce qu’une machine serait capable de le faire ? »

Dans son dernier documentaire, Cinq nouvelles du cerveau, sorti à l’occasion de la Semaine du cerveau (1), le réalisateur Jean-Stéphane Bron (2) s’intéresse au plus mystérieux des organes de notre corps, regardé à travers le prisme de la robotique et de l’intelligence artificielle (IA). Pourrait-on dupliquer un cerveau sur un ordinateur ? L’intelligence du premier est-elle comparable au fonctionnement du second ? Et les robots peuvent-ils avoir une conscience ?

La science-fiction dans les laboratoires

Le film met en scène cinq neuroscientifiques et roboticiens que l’on suit à travers le monde, à l’université, au laboratoire ou auprès de patients. Son originalité est de traiter des imaginaires de ces scientifiques et ainsi d’interroger le lien qui se noue entre rationalité et fiction.

Car, désormais, la science-fiction est entrée dans les laboratoires, et les recherches sur l’intelligence artificielle semblent s’y imposer. Selon l’un de ses créateurs, le scientifique américain Marvin Minsky, l’IA se définit comme « la construction de programmes informatiques qui effectuent des tâches qui sont, pour l’instant, mieux accomplies par des êtres humains ».

La frontière est mince entre le rêve de « réparer » le cerveau et le fantasme d’« accroître » ses capacités.

À travers les séquences du documentaire émerge une vision technoscientifique dans laquelle l’humanité ne serait qu’une étape de l’évolution vers une symbiose homme-machine. Ainsi, le professeur suisse en neurosciences Alexandre Pouget est convaincu que l’on pourra répliquer l’intelligence et la conscience sur des systèmes artificiels. Le cerveau posséderait « un code fondamental à découvrir » et son obtention ne serait « qu’une question de temps ».

En fond sonore, une radio diffuse des informations sur la société Neuralink du milliardaire Elon Musk, qui ambitionne « d’augmenter » notre cerveau en y implantant des électrodes connectées à un ordinateur. Et le professeur Pouget y croit : « L’humanité est vouée à disparaître, elle sera dépassée et remplacée par les machines, c’est inéluctable… »

Des interfaces cerveau-machine qui inquiètent

La frontière est mince entre le rêve de « réparer » le cerveau et le fantasme d’« accroître » ses capacités. Comme le montre le film, les recherches sur les interfaces cerveau-machine suscitent beaucoup d’espoirs chez les personnes paralysées. Par exemple, le neuroscientifique Niels Birbaumer entre en contact grâce à ces systèmes avec des patients atteints du locked-in syndrome (ils entendent et comprennent tout, mais ne peuvent ni bouger, ni parler).

Mais ces interfaces alimentent aussi nombre d’inquiétudes, soulevant des questions bioéthiques, sur la sécurité et l’utilisation des données ou sur le devenir des puces implantées dans le corps.

À Seattle, le neuroscientifique Christof Koch tente, lui, de percer le mystère de la conscience. Tandis qu’à Genève, David Rudrauf, professeur de psychologie, rêve d’insuffler la vie à des machines en développant une conscience artificielle. Mais qu’est-ce que la conscience ? Le philosophe William Hamilton soulignait déjà au XIXe siècle qu’elle ne peut être définie et Freud a découvert l’inconscient, sans doute plus important que la conscience.

De l’imaginaire scientifique à la complexité du vivant

Le réalisateur achève son périple avec la roboticienne Aude Billard, qui cherche, elle, à dupliquer artificiellement la main humaine. Le film accomplit ainsi un mouvement de l’imaginaire scientifique à la complexité du vivant: «Du cerveau calculant, focalisé sur les mathématiques, jusqu’au geste, avec l’idée qu’il n’y a pas de pensée sans action ou pas d’action sans pensée », explique Jean-Stéphane Bron.

 On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps, ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. »

Jean-Michel Besnier, philosophe

Et ce lien final rétabli entre le cerveau et la manipulation vient rappeler que l’humain pense avec tout son corps : « La main est la fenêtre ouverte sur l’esprit », écrivait Emmanuel Kant. En effet, « la pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais est au contraire dépendante de ses informations sensorielles », appuie le psychiatre Serge Tisseron (3).

Une évidence pour le philosophe Jean-Michel Besnier : « On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps, ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. »

Controverse scientifique et philosophique

Impossible d’isoler cet organe complexe de son milieu et de le traiter comme un ordinateur qui échangerait des informations et impulserait des comportements, comme l’a soutenu la cybernétique, qui traite des communications dans l’être vivant et la machine. Cette vision « a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit », critique Jean-Michel Besnier.

Sorti en salle à l’occasion de la Semaine du cerveau, le film invite à faire la part entre les données scientifiques et les fantasmes qui entourent cet organe. La controverse scientifique et philosophique est si vive sur ces sujets, et depuis si longtemps, qu’il faut la remettre en chantier au regard des connaissances. Pour le neurologue Lionel Naccache (4), «le cerveau est nécessaire à la cognition et à la conscience. Ceci posé, la question de la place des interactions entre le cerveau et le reste du corps dans la cognition est en pleine exploration ».

Dépasser les affrontements d’imaginaires

Si la cybernétique entretient les imaginaires des ingénieurs et industriels de la Silicon Valley, dont Elon Musk ou Google, le neuropsychologue Tristan Desiles refuse de confondre ces entrepreneurs avec les scientifiques, qui « ont principalement comme but la compréhension et le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences ».

C’est bien pourquoi la discussion scientifique et le débat public sur ces sujets ne peuvent être réduits à des affrontements d’imaginaires, fussent-ils ceux de neuroscientifiques, comme le souligne Serge Tisseron, qui appelle à «un grand débat citoyen sur des questions qui engagent notre avenir à tous ».

Le dialogue interdisciplinaire est indispensable en s’ouvrant aussi au monde artistique. Ainsi, la Semaine du cerveau présentera 700 œuvres dans toute la France afin de ne plus scruter cet organe comme un simple calculateur prodigieux mais bien comme le complexe témoignage du mystère et de la beauté du vivant…

https://www.semaineducerveau.fr/Cinq nouvelles du cerveau,L’Emprise insidieuse des machines parlantes. Plus jamais seul !Le Cinéma intérieur. Projection privée au cœur de la conscienceneurosciencescerveau
L'Humanité

Présidentielle. Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

Entretien

Transmission, éducation, accès aux œuvres et aux savoirs... L’Humanité donne carte blanche à dix personnalités pour penser les missions d’un futur ministère et remettre au centre des préoccupations ce thème oublié de la campagne électorale. La chanteuse Juliette s’est prêtée au jeu. Entretien

Clément Garcia

Que feriez-vous si vous étiez ministre de la Culture ?

Accepter un poste de ministre, c’est avaler des couleuvres. Nous en avons la preuve avec Roselyne Bachelot qui, je pense, a une ambition pour la culture dans ce pays mais reste prisonnière. Partons du constat que les Français sont très attachés à la culture. Pendant la pandémie et les confinements, les gens ont manifesté un besoin de culture, comme apport personnel, mais aussi comme lien social très fort. La mobilisation pour l’ouverture des librairies a été une bonne nouvelle. La culture est apparue comme une nécessité vitale. Même si les gens ont aussi consommé du divertissement.

Je prends l’exemple des jeux vidéo, qui m’intéressent beaucoup, devenus une référence commune. Nous avons également eu la preuve que le secteur de la culture est, au plan économique, très puissant. Je parlais à un chauffeur de taxi pour qui la fermeture des théâtres, des cinémas, des différents lieux culturels avait eu des conséquences dramatiques.

Présidentielle. Le programme de 10 personnalités pour redonner la priorité à la Culture

Cette répercussion est valable pour de nombreux métiers. Ce bilan plaide pour que nous, acteurs culturels, comptions plus. Toutefois, il existe dans le milieu de la culture ce que j’appellerais, en exagérant, un « mépris de classe ». Il y aurait des secteurs plus « nobles ». Nous n’aurions pas les mêmes intérêts et donc pas les mêmes choses à défendre. Cette situation a tendance à désolidariser les acteurs.

Comment faire pour que les intérêts convergent ?

Peut-être faudrait-il un super-ministère de la Culture avec des secrétaires d’État partout, pour unir et charpenter. Car quel point commun trouver entre un directeur de musée et un directeur de théâtre, entre un éditeur de littérature et un éditeur de musique ? La culture est un très vaste sujet. Les archéologues, par exemple, dépendent du ministère de la Culture.

Quid de liens entre la culture et l’enseignement ?

Avant Malraux, il n’y avait pas de ministère de la Culture. Le ministère de l’Éducation chapeautait la culture. C’était peut-être pas si idiot, car le socle commun était l’idée de transmission. Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission (rires) !

La concentration des secteurs culturels à laquelle on a assisté pendant la pandémie crée un face-à-face entre l’offre proposée par de grands acteurs et les publics. Cette évolution pose justement la question de la transmission, et plus singulièrement celle de la médiation, pour aller toucher de nouveaux publics…

Oui, et malheureusement, ces médiations sont trop souvent le fruit d’initiatives quasi personnelles. Ou de la part des collectivités qui se battent pour emmener les publics vers de nouveaux horizons. Mais il n’y a pas de volonté globale. On pousse plutôt à la consommation avec des machins comme le passe culture. Il y a un travail à faire pour montrer aux enfants et adolescents que des choses écrites il y a cinq cents ans peuvent leur parler aujourd’hui. Les programmes scolaires sont concernés, notamment par la place que peut consacrer l’école aux matières artistiques. La considération pour l’enseignement de la musique, du dessin, des arts plastiques, de la littérature, bien sûr, devrait changer. La volonté d’inclure la culture des jeunes, notamment le hip-hop, est trop souvent démagogique.

Comment se diffuse la culture, par élan ou par décret ? Je pense que c’est par élan. Tout le monde a un intérêt pour les choses de l’esprit. Qu’est-ce qu’on fait avec cette richesse ? Il faut donner aux jeunes les moyens de faire ce qu’ils aiment, de pratiquer, mais avec des connaissances nouvelles. Je pense à Nina Simone qui était une pianiste classique et qui a fait du jazz en enrichissant sa musique de ses connaissances. Ce sont ces outils-là qu’il faut transmettre aux gamins. Les tagueurs, par exemple, qui ont un talent incroyable, doivent se confronter à un savoir et à l’histoire de l’art pour trouver leur chemin, leur esthétique.

Aux États-Unis, il existe des classes d’orchestre dans les lycées. Le Venezuela a mené une expérimentation générale avec des enfants qui ont appris à jouer dans un orchestre symphonique, par volonté politique. Voilà sur quoi j’axerais une action culturelle. Aujourd’hui, on laisse les jeunes se débrouiller pour devenir artistes, puis on les subventionne… ou pas. Ça tourne en rond. L’aide devrait venir en amont, bien amont.

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L'Humanité

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Le débat

L’exode d’une partie de la population ukrainienne après l’agression russe suscite une immense vague de solidarité. Comment peut-elle faire évoluer les dispositifs de l’asile des réfugiés en Europe ? Magali Chelpi-Den Hamer

Latifa MadaniLatifa Madani

Les traumatismes causés par la guerre et par la fuite doivent être pris en compte dans l’accueil des populations qui cherchent refuge.

La guerre produit des malheurs à très court terme mais, on l’oublie trop souvent, aussi à très long terme. Même si l’Ukraine venait à gagner la guerre, les conséquences sur la population seront immenses. Les personnes seront nombreuses à subir des dommages sociaux et psychologiques irréparables. Dans ce conflit, nous sommes dans des ordres de grandeur semblables à ceux des guerres civiles et interétatiques contemporaines (Syrie, Irak, Yémen, Soudan, etc.). Selon le HCR, plus de 3 millions de personnes ont d’ores et déjà fui l’Ukraine. Près de la moitié est en Pologne et on sait que le retour de ceux qui ont été expulsés par les guerres est nettement moindre que celui des personnes victimes de désastres naturels. Surtout, plus d’un million d’Ukrainiens sont des « déplacées internes ». Ces derniers ne sont ni des réfugiés, ni des demandeurs d’asile, ni des migrants. Ce sont des exilés intérieurs dépourvus de protection nationale ou internationale. Ils risquent de devenir, demain, des nationaux sans État. Ils ont été poussés hors de chez eux, mais non hors de leur pays, par un conflit qui s’est élargi à l’ensemble du territoire national.

«Un grand nombre de réfugiés développeront un stress post-traumatique ou d’autres troubles psychiatriques.»

Ce sont majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées qui ont échappé aux zones de combat et aux massacres ciblés. Les hommes restent sur place, ou reviennent après avoir mis les leurs à l’abri, pour combattre l’armée russe. Cela signifie que, sur les routes ukrainiennes et dans les pays voisins, les colonnes de réfugiés sont majoritairement constituées de femmes sans mari et d’enfants sans père. Ces bouleversements démographiques auront, à long terme, des conséquences particulièrement néfastes sur la structure familiale, les relations hommes-femmes et la santé tant psychique que somatique de ceux qui les subissent (altération des émotions, comportements autodestructeurs, etc.).

Cette dimension du conflit, pourtant décisive, est rarement évoquée. Celles et ceux qui ont quitté l’Ukraine ou qui y sont restés malgré eux ont été sujets ou témoins d’événements traumatisants. Un grand nombre d’entre eux développeront un stress post-traumatique ou d’autres troubles psychiatriques. Ce qui se traduira immanquablement par des souffrances morales, psychiques et corporelles qui entraîneront des conséquences négatives sur leur vie personnelle, sociale et professionnelle.

La guerre est un événement extrême et, lors des déplacements de populations, les traumas sont cumulatifs. L’accueil de ces populations par des pays disposant d’une infrastructure hospitalière digne de ce nom, comme la France, doit, dès maintenant, prendre en compte cette vulnérabilité qui s’inscrira, une fois encore, dans un contexte de grande précarité. En aucun cas, les politiques d’accueil devront se « contenter » d’héberger et de nourrir ces exilés. Leur prise en charge, en soins physiques et psychiques, déterminera en grande partie les modalités de leur insertion dans leur nouveau pays.

L’Union européenne ne pourra pas justifier, à l’avenir, d’un non-recours au mécanisme de protection temporaire pour des populations non européennes.

Les politiques d’asile se construisent dans les crises. Ce sont les guerres des Balkans qui sont à l’origine du dispositif de protection temporaire qui est actuellement activé au sein de l’UE pour absorber la vague migratoire ukrainienne. Si le mécanisme date de 2001, il aura fallu vingt et un ans pour le mettre en œuvre à périmètre européen. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. En 2010 et 2021, pour intégrer les déplacés afghans. En 2011 et 2015, pour inclure les Syriens. À chaque fois, la frilosité collective a gagné et, à défaut de l’accord nécessaire des États membres à la majorité qualifiée, chaque pays gérait – ou pas – le flux d’arrivée comme il l’entendait. Des gens fuyaient des bombes et, au vu des disparités nationales intra- européennes en matière d’accueil, il valait mieux qu’ils fuient du bon côté.

Au 18 mars, selon les estimations des Nations unies, 3,3 millions d’Ukrainiens avaient traversé la frontière et on estimait à environ 2 millions le nombre de déplacés internes en Ukraine. La Pologne accueillait 2 millions de réfugiés, la Moldavie dépassait les 350 000, la Hongrie 300 000 et la Roumanie et la Slovaquie 230 000 chacun. Des hommes et des femmes ont aussi fui du côté agresseur : 185 000 personnes en Russie, 2 000 en Biélorussie. Le jour du pic de la vague (6 mars), 210 000 personnes ont traversé la frontière. Depuis, les chiffres baissent (moins de 50 000 par jour depuis le 17 mars), et on est pleinement entré dans une logique de siège d’où il devient difficile de s’extraire.

«  7 millions de Syriens ont fui les bombes russes sans qu’aucune action collective européenne ne soit concrétisée. » 

Au vu d’un tel contexte, le mécanisme européen de protection temporaire aurait-il pu ne pas s’activer ? La crise ukrainienne finalement aurait peut-être pu se régler au niveau de chaque État membre, à l’instar des crises passées. Après tout, 7 millions de Syriens ont fui les bombes russes sur les dix dernières années sans qu’aucune action collective européenne ne soit concrétisée en matière d’asile. Pour autant, l’émotion que cette proximité européenne suscite sur fond de menace nucléaire réussit à activer des leviers d’influence que d’autres crises n’ont pas pu enclencher. Et si des voix aujourd’hui soulignent – à raison – le traitement différencié de la crise ukrainienne par rapport à d’autres conflits actuels qui sont tout aussi criminels sur les populations civiles, il sera difficile de revenir sur les acquis d’aujourd’hui. On voit mal l’Union européenne justifier piteusement dans le futur un non-recours au mécanisme de protection temporaire quand des populations non européennes sont concernées. Aucune base juridique ne pourra légitimer cela, à moins que les conventions de Genève ne soient racialisées (ce qui relève fort heureusement encore de la fiction).

Le traitement différencié de la crise ukrainienne aura donc permis un pas de géant pour la politique d’asile européenne commune. Poutine aura réussi ici à réveiller politiquement l’Europe on ne peut que regretter que le prix de vies à payer soit aussi indécent.

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Pour aller plus loin  « Réfugiés : le double discours de l’Europe », des sociologues Nina Sahraoui et Jane Freedman.

À lire Le Fait migratoire et les sept péchés capitaux, de Smain Laacher, éditions de l’Aube, 2022.

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

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L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées par grands sujets. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 14 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

Nous avons sélectionné pour vous

En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?

  • La campagne vue de...

Saint-Claude (Jura), une ville en colère

À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche

À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »

Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »

Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »

À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

    Notre émission politique

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

  • Sujets de campagne

Comment la gauche compte mettre au pas la finance

« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

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El País (ESP)

Siete paradas para conocer la sierra de Gata

EXTREMADURA

Una lengua propia, aceite y carne de primera, el mayor castañar de Extremadura, un monumento a los contrabandistas y otras sorpresas de estas montañas al noroeste de Cáceres

Aquí falan distintu. Aunque tampocu demasiau. Al casco antiguo le dicen cascu antigu; al vencejo, vincillu y al vino, viñu. Suena a asturiano, todo acabado en u. Pero no lo es. Es la fala, una lengua romance derivada del galaico-portugués medieval que solo se habla en tres pueblos de la sierra de Gata, en Extremadura. Encima, cada uno tiene su variante: en San Martín de Trevejo hablan mañegu. En Eljas, lagarteiru. Y en Valverde del Fresno, valverdeñu. Aunque acaba en u, retwagyu no es ni mañegu, ni lagarteiru, ni valverdeñu. Es una palabra que se han inventado en un hotel de esta última localidad. Vamos allá con esta y otras sorpresas que esperan en esta zona del noroeste de Cáceres, cerca ya de Portugal.

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Carne de vacas ‘retwagyu’

Ret viene de retinta extremeña. Y wagyu, de la raza bovina japonesa famosa por su carne con la que se ha cruzado aquella para obtener las vacas que avanzan con pasitos delicados por la dehesa que rodea Hábitat Cigüeña Negra, un extraordinario hotel rural en Valdeverde del Fresno con 50 hectáreas de olivar, piscina de horizonte infinito, hammam y restaurante donde la carne de las susodichas acaba pasada por la piedra caliente. Mal lugar para un vegano. Además de esto, que ya es mucho, aquí hay una almazara ecológica y un observatorio de aves al borde de una laguna donde la cigüeña negra que da nombre al alojamiento se concentra en sus pasos migratorios.

(Puedes leer la crítica de este hotel de Fernando Gallardo, aquí).

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Visita a una almazara medieval

Otra exquisitez de la sierra de Gata es el aceite de manzanilla cacereña. Ahora se elabora en relucientes almazaras automáticas, como la del hotel Hábitat Cigüeña Negra, pero antiguamente se hacía en lóbregos molinos hidráulicos como el del Medio, en Robledillo de Gata. En esta almazara medieval, en uso hasta 1973 y rehabilitada como Museo del Aceite en 2004, se puede ver desde la caudera por la que entraba la corriente hasta las tinajas donde se separaba por decantación el aceite del alpechín, pasando por la rueda de cazoletas, el alfarje con la piedra de moler y la prensa donde la masa triturada se exprimía dos veces, una en frío y otra echándole agua hirviendo, lo cual saturaba el recinto de un vapor oleoso que mantenía las máquinas perfectamente engrasadas. Así han durado mil años y pueden durar otros tantos. Aprovecharemos la visita al molino para catar dos buenos aceites (se incluye en el precio), para comprarlos (hay tienda) y para pasear por el laberinto en cuesta de pizarra, madera y adobe, salpicado de fuentes y cascadas, que es Robledillo de Gata, villa que forma parte de la Asociación de Los Pueblos Más Bonitos de España.

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San Martín de Trevejo y sus ribazos

También hay que dedicar unas horas a pasear por San Martín de Trevejo, otro de los pueblos más bonitos de España —se estima que su origen se remonta al siglo IV—. Aquí veremos cómo el agua brota de numerosas fuentes y corre por las calles (Ciudad, Corredera, Fuente, Hospital…) formando rumorosos regatos (ribazos, los llaman) entre tradicionales casas de entramado de madera, en cuya planta baja se engordaba antaño a los cerdos y ahora la amistad, conservando y bebiendo con los amigos el vino de pitarra. Pero ojo, porque si uno se fija mucho en las casas acabará metiendo el pie en los ribazos. Además de para hacer bonito, esta agua se usa al salir del pueblo para regar los campos.

El mayor castañar de Extremadura

En una de las fuentes de San Martín de Trevejo, la del Pilón das Hortas, arranca la calzada romana que lleva en un par de horas al puerto de Santa Clara, paseando cuesta arriba bajo el dosel sombrío (y nutritivo, en tiempo de castañas) del mayor castañar de Extremadura, el de los Ojestos, o el castañar de los O’Soitu como se dice en la fala local. El camino forma parte del sendero PR-CC 184 (Ruta de A Fala), todo bien señalizado con letreros y marcas de pintura blanca y amarilla.

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Reunión de contrabandistas en Eljas

“En memoria de aquelis homis i mulleris de un lau y oitru da Raia que, con sua arriría e intercambius gañorin a vida i a amistai sinceira dus lugaris”. Así reza, en lagarteiru, la placa de un monumento que se alza en el Parqui du Castelu, junto al castillo de Eljas. No es un monumento a los arrieros, los camioneros y otros honestos transportistas, sino a los contrabandistas de uno y otro lado de La Raya de España y Portugal que, hasta bastante después de la posguerra, cruzaban muchas noches la frontera con una mochila cargada con 20 kilos de azúcar, café o recambios de camión. Por cada kilo transportado con éxito recibían 5 pesetas; o sea, 0,6 euros por un viaje realizado con la mochila a tope. En la plaza de la Constitución de la localidad se reúnen todas las mañanas varios contrabandistas, ya jubilados, a los que es un placer escuchar contar en lagarteiru sus aventuras y desventuras de hace 60 años. En el Picadero San Miguel de Eljas organizan la Ruta du Contrabandu a caballo.

Gata, a vista de águila

Da nombre a la sierra y es, con permiso de San Martín de Trevejo, la villa con más encanto, y, con la de Trevejo, la mejor situada. Las águilas reales, los buitres negros y los azores, por mencionar tres de las aves que sobrevuelan esta sierra, no ven Gata mejor que la veremos nosotros si subimos al mirador del Regajo paseando, casi trepando, porque está en lo más alto y más primitivo de la población, donde las calles son escaleras labradas directamente en la roca madre del monte. Subiendo, se descubrirá un rincón de postal: una casa con un pasadizo volado y florido sobre la avenida Virgen del Puerto. Y, al lado, en la calle Fuente Melona, observaremos las marcas (cruces) que delataban a los conversos en el llamado Barrio Judío.

Trevejo: un pueblo sin asfalto

He aquí un lugar donde no han llegado las máquinas de asfaltar, porque difícilmente pueden y porque sus vecinos no quieren. Trevejo (no confundir con San Martín de Trevejo) es un pueblecito de casas de roca elemental que se apiña como un castro celta sobre un cerro pedregoso, junto a las ruinas de un castillo hospitalario. Hay que subir al atardecer, cuando el sol dora los muros resquebrajados de la fortaleza, y dejar volar la mirada sobre el valle del Jálama hasta más allá de la frontera con Portugal. Al pie del castillo, la iglesia de San Juan Bautista, con espadaña exenta y tumbas antropomorfas excavadas en el puro granito, acrecienta la sensación de que los relojes se pararon aquí en la Edad Media. Sacar el móvil, aunque sea para ver la hora, es un pecado.

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L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

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Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
L'Humanité

" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

En Estonie, la France mobilise ses chasseurs alpins pour renforcer le front est de l’OTAN

Trois cent cinquante militaires français sont déployés dans ce petit Etat balte, dont une centaine d’aviateurs avec quatre Mirage 2000. Ils s’ajoutent aux 1 650 soldats alliés chargés de protéger les frontières de l’Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Ils sont 160 ce jeudi 17 mars, au garde-à-vous, sur un parking adossé à une forêt de hauts pins sylvestres aux pieds encore recouverts d’une épaisse couche de neige. Cent soixante chasseurs alpins du 7e bataillon de Varces (Isère), béret vissé sur la tête, tout juste débarqués sur la seule base aérienne militaire d’Estonie, à Amari, via un vol spécial affrété le matin même depuis Paris. Leur mission : renforcer le flanc est de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et ses bases dans les pays frontaliers de la Russie, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

En cette mi-mars, l’accueil du colonel Eric Mauger, le chef du volet français de cette mission baptisée « Lynx », où la France envoie régulièrement des hommes depuis 2017, se veut solennel. Sur le papier, les chasseurs alpins sont à Amari pour une simple relève. Mais la proximité de la frontière russe, à seulement 250 kilomètres de la base aérienne, fait ressentir la guerre en Ukraine de manière particulièrement vive.

Guerre en Ukraine : un « front pratiquement figé », une situation humanitaire qui s’aggrave

« Nous sommes ici dans une logique préventive, dissuasive et non agressive », rappelle le colonel aux rangs lui faisant face, avant de citer l’expression attribuée au maréchal Hubert Lyautey (1854-1934) : « Il faut montrer sa force pour en éviter l’emploi. »

Des relents de « drôle de guerre »

Trois semaines après le déclenchement de l’offensive militaire russe en Ukraine, se préparer à l’éventualité de la guerre sans la faire a un parfum particulier pour les nouveaux venus. Sur les visages, se lisent à la fois l’enthousiasme et une discrète fébrilité. L’atmosphère a des relents de « drôle de guerre », ces huit mois qui avaient précédé l’invasion de la Belgique puis de la France par l’Allemagne nazie en 1940, marqués, notamment, par la « guerre d’hiver » entre la Russie et la Finlande voisine.

A la différence de l’opération « Barkhane » au Sahel, en Estonie, les soldats français n’ont, ici, officiellement, pas d’ennemi, même pas les Russes. Ils viennent uniquement « rassurer » les Estoniens, comme le veut la formule consacrée, s’intégrer dans une de ses deux brigades d’infanterie, s’entraîner avec ses soldats sur son territoire couvert de forêts et de marécages, et développer « l’interopérabilité », selon le terme militaire.

Au total, 350 Français sont ainsi déployés dans le pays, dont une centaine d’aviateurs avec quatre Mirage 2000. Les premiers relèvent d’un dispositif otanien baptisé « présence avancée renforcée » (eFP), les seconds de la « police de l’air renforcée » (eAP), également sous la houlette de l’OTAN.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : face à Poutine, un déni européen

Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante) Allan Kaval Philippe Ricard Faustine Vincent Elise Vincent Thomas Wieder (Berlin, correspondant)

Publié le 18 mars 2022 à 17h30, mis à jour hier à 09h04

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EnquêteJusqu’à la veille de l’invasion russe, le 24 février, les capitales européennes sont restées très méfiantes vis-à-vis des alertes lancées par Washington. Paris et Berlin, en particulier, ont voulu croire aux vertus de la politique de la main tendue. Récit d’une guerre impensable.

La scène se déroule dans le salon feutré d’une ambassade européenne, au cœur de la capitale ukrainienne, trois semaines avant le début de l’offensive russe. Dehors, les rues de Kiev sont tranquilles, les cafés ouverts et les magasins achalandés. Dans ce calme apparent, les habitants vivent au rythme des déclarations contradictoires. Alors que quelque 130 000 soldats russes sont massés aux frontières de l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky répète qu’il n’y a pas lieu de paniquer, cependant que les Etats-Unis s’alarment d’une invasion qu’ils jugent « imminente ». En ce 2 février, le diplomate européen a réuni une poignée de journalistes pour un « off », selon l’expression consacrée. Il souhaite faire le point sur la crise entre Kiev et Moscou, qui dénonce l’« hystérie » occidentale et dément toute intention belliqueuse.

Dans l’ambassade, un conseiller diplomatique évoque son coiffeur ukrainien, qui lui a coupé les cheveux la veille et balayait d’une boutade toute perspective de menaces. « Les gens ne sont pas inquiets », en conclut-il. Le diplomate, lui, avoue sa perplexité. « On entend bien qu’il y a des renforcements militaires, dit-il, mais il n’y a pas de nervosité particulière. On est surpris par le discours alarmiste des Anglo-Saxons. Nous sommes plutôt sur la ligne ukrainienne. »

Guerre en Ukraine : un « front pratiquement figé », une situation humanitaire qui s’aggrave

L’évacuation des familles du personnel diplomatique américain, ordonnée par Washington, le 23 janvier, et imitée dès le lendemain par Londres, a été jugée « excessive » et « prématurée » par Kiev, mais aussi par une partie de l’Europe. L’insistance des Etats-Unis a même fini par alimenter la suspicion : Washington aurait-il son propre agenda dans cette crise ? « C’est la question qu’on se pose, reconnaît le diplomate. On a peur des prophéties autoréalisatrices qui pourraient précipiter l’Ukraine sur la mauvaise pente. » Pourtant, s’étonne-t-il, « les Américains ont l’air sincère ! Ils tiennent le même discours en public et en privé ». Une invasion russe doit-elle être envisagée sérieusement ? En ce début février, dans le camp occidental, personne – hormis les Britanniques, qui se sont tardivement inscrits dans le sillage américain – ne veut imaginer le scénario du pire. Cette guerre est impensable, impensée.

Trois semaines plus tard, les blindés russes franchissent les frontières de l’Ukraine sur trois fronts, tandis que de premiers missiles s’abattent sur des cibles militaires et civiles, y compris à Kiev. Les sombres prédictions de Washington sont bel est bien en train de se réaliser. Dans les chancelleries ouest-européennes, c’est l’incrédulité qui domine. Jusqu’au bout, leurs experts et diplomates ont écarté l’éventualité d’une offensive militaire russe d’envergure. Et voilà que le jeudi 24 février, avant l’aube, la guerre est de retour en Europe.

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L'Humanité

Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

L’agression russe en Ukraine marque le retour de la guerre impériale

L’attaque lancée par le président russe, Vladimir Poutine, sur son voisin occidental traduit la volonté de restaurer un empire, tsariste et soviétique, perdu. Ce conflit néoimpérial pourrait inspirer d’autres puissances émergentes.

Analyse. L’Etat fait la guerre et la guerre fait l’Etat. L’agression russe contre l’Ukraine démontre une fois de plus toute la pertinence de l’équation du sociologue américain Charles Tilly. La guerre bouleverse l’environnement, refaçonne les mentalités et transforme les nations. C’est le cas des belligérants russes et ukrainiens qui, depuis l’invasion de l’Ukraine, ont changé de paradigme, les premiers passant de la fédération à l’empire, et les seconds, de la nation à l’Etat. En parallèle, la catastrophe qui se joue actuellement au cœur de l’Europe confirme la réémergence d’un type de guerre que l’on croyait révolu : la guerre néo-impériale.

La guerre hybride, la guerre avant la guerre

Ce retour de la guerre impérialiste, qui pointait déjà sous les labels de « guerre hybride », « guerre invisible » ou « guerre d’influence », traduit l’ambition de puissances émergentes comme la Russie, la Chine et la Turquie de favoriser une nouvelle architecture des relations internationales. Héritiers de vieux empires qui, à leur apogée, ont couvert une bonne partie du globe, Russes, Chinois et Turcs réactualisent la guerre pour le contrôle de territoires. Ils profitent du reflux de l’Occident dans le monde pour exprimer leurs ambitions néo-impériales, comme si ce modèle de domination pouvait se substituer à l’Etat-nation en crise.

La Russie n’a jamais été une démocratie

A l’image des voisins de Moscou, l’Ukraine joue depuis la chute de l’Union soviétique son avenir en tant qu’Etat dans l’affrontement de deux processus de souveraineté. D’une part, une « souveraineté » ukrainienne, dans le prolongement de la Russie, où la logique du régime soumis à Moscou l’emporte sur l’idée d’Etat. L’Ukraine serait alors au pire une colonie russe, au mieux un Etat satellite. D’autre part, une véritable souveraineté ukrainienne autonome de la Russie, qui vise à distinguer le destin du pays de celui de la Russie. La logique de l’Etat indépendant l’emportant sur le régime. C’est ce qui sépare l’Ukraine de l’ancien président russophile Viktor Ianoukovitch de l’Ukraine de l’actuel président, Volodymyr Zelensky. L’issue de la guerre en Ukraine dira lequel des deux modèles l’emportera : la souveraineté limitée ou la souveraineté réelle ?

Guerre en Ukraine : « L’impérialisme carbure encore et toujours aux énergies fossiles »

A Moscou, la notion d’Etat est là aussi ambiguë ; car la Russie n’a pas d’expérience du statut d’Etat-nation au sens européen du terme. Elle ne connaît que celui d’empire qui, par définition, n’a pas de frontières mais seulement des fronts. Qui dit Etat-nation dit démocratisation du pouvoir. Or, la Russie n’a jamais été une démocratie. Cette perspective n’a existé qu’après des échecs militaires : la défaite russe lors de la guerre de Crimée en 1856 a ouvert la voie aux réformes du tsar Alexandre II (1818-1881) ; la défaite russe lors de la guerre contre le Japon, en 1905, a débouché sur la création de la Douma (la Chambre basse du Parlement russe) et la libéralisation du régime tsariste de Nicolas II (1868-1918) ; enfin, la défaite soviétique lors de la guerre froide en 1991 a accouché de la Russie de Boris Eltsine, tentée par la démocratisation sur fond de chaos général. En dehors de ces trois moments de la déroute, la démocratie n’a jamais pris racine dans cette Russie qui, quel que soit le régime, tsariste, soviétique ou fédéral, reste fidèle à son mémoriel impérial.

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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale
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Nous sommes du côté des jeunes et des peuples

Le débat

Léon Deffontaines Secrétaire général du MJCF Jeanne Péchon Secrétaire nationale de l’UEC

En agressant l’Ukraine, Vladimir Poutine a précipité l’Europe dans une escalade militaire périlleuse. Cet acte transgresse la souveraineté territoriale d’un pays et d’un peuple. Sous les bombardements, des centaines de milliers de civils sont contraints de se terrer ou de fuir leur pays.

La surenchère guerrière de l’Union européenne est, quant à elle, inquiétante. L’envoi d’armes en plein cœur d’un conflit peut entraîner sa généralisation à l’ensemble du continent et du monde. La seule position tenable est celle de la paix, rien que la paix et uniquement la paix. Tous les défenseurs d’une position va-t-en-guerre sont irresponsables. Seule la recherche d’une solution politique et diplomatique, en dehors de l’Otan et sous l’égide de l’ONU, pourra garantir la paix. Nous devons réclamer un nouveau traité de sécurité collective en Europe, incluant la Russie. Pour cela, il est essentiel de travailler dans un cadre multilatéral aux Nations unies.

La France doit tout faire pour que soit organisé un grand sommet européen, en toute indépendance des États-Unis, afin de mettre tous les pays d’Europe – y compris la Russie, la Biélorussie et, bien évidemment, l’Ukraine – autour de la table des négociations. Un cessez-le-feu doit être la garantie préalable à toutes ces négociations.

Nous sommes du côté du peuple ukrainien et de tous ces jeunes qui voient leur avenir broyé par les volontés belliqueuses de Vladimir Poutine. Les premières victimes des guerres sont les peuples eux-mêmes.

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Chine : un Boeing 737 s’écrase avec 132 personnes à bord

L’avion de la China Eastern Airlines, qui s’est écrasé dans la région du Guangxi, dans le sud-ouest de la Chine, a « provoqué un incendie » dans une montagne, selon la télévision publique. Aucun bilan n’était disponible dans l’immédiat.

Un avion de la compagnie China Eastern Airlines transportant 132 personnes s’est écrasé, lundi 21 mars, dans le sud-ouest de la Chine, a annoncé l’administration chinoise de l’aviation civile (CAAC), sans fournir de bilan dans l’immédiat.

Selon les médias locaux, le vol MU 5735 de China Eastern Airlines avait décollé peu après 13 heures heure locale (6 heures à Paris) de la métropole de Kunming (Sud-Ouest). Il avait pour destination Canton, à quelque 1 300 kilomètres au sud-est.

L’appareil, un Boeing 737, a « perdu le contact au-dessus de la ville de Wuzhou » dans la région montagneuse du Guangxi, a précisé la CAAC. « Il est confirmé que ce vol s’est écrasé », a-t-elle ajouté dans un communiqué, précisant avoir dépêché « un groupe de travail » sur les lieux. L’avion transportait 123 passagers et 9 membres d’équipage, selon la CAAC.

L’accident a « provoqué un incendie » dans une montagne, a rapporté la télévision publique CCTV, ajoutant que des équipes de secours avaient été envoyées sur place. Aucun commentaire n’était immédiatement disponible auprès de la compagnie China Eastern Airlines contactée par l’Agence France-Presse (AFP).

Xi Jinping s’est dit « sous le choc »

L’avion est « complètement tombé en morceaux » après s’être encastré dans un flanc de montagne, a raconté un témoin à un média local. Selon le site spécialisé FlightRadar24, l’appareil a perdu 26 000 pieds (7 925 mètres) en trois minutes avant de disparaître des écrans radar à 14 h 22 heure locale (06 h 22 à Paris).

We are following reports that China Eastern Airlines flight #MU5735 has crashed. Last ADS-B data from the aircraft… https://t.co/sWQY3XMyeS

Le président chinois, Xi Jinping, s’est dit « sous le choc » après cet accident, selon CCTV. Dans une inhabituelle réaction à chaud, l’homme fort de Pékin a appelé à « déterminer au plus vite les causes de l’accident », a ajouté la chaîne.

Les accidents d’avion sont relativement rares en Chine, un pays où le trafic aérien s’est considérablement développé ces dernières décennies et où les mesures de sécurité sont généralement strictes. Le dernier accident aérien majeur en Chine remontait à août 2010. Un avion de ligne de la compagnie Henan Airlines avait raté son atterrissage près de Yichun, dans le nord-est de la Chine. Cette catastrophe aérienne avait fait 42 victimes. Le bilan le plus lourd pour un vol commercial date de 1994. Un Tupolev 154 de China Northwest Airlines s’était écrasé peu après son décollage de Xi’an (Nord), tuant les 160 personnes à bord.

La catastrophe de lundi est un nouveau coup dur pour Boeing en Chine. En mars 2019, le pays avait été le tout premier au monde à ordonner à ses compagnies de suspendre les vols des appareils 737 MAX pour des raisons de sécurité. L’annonce avait fait suite à deux accidents en quelques mois à l’étranger, qui avaient fait 346 morts.

Près de trois ans après ces déboires, le régulateur chinois avait finalement levé en décembre dernier son interdiction de vol pour le Boeing 737 MAX. On ignore encore si ces appareils ont à nouveau repris leurs vols commerciaux en Chine.

comprendre la situation en trois questions

Le Monde

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L'Humanité

A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

Vidéo

La campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Le Monde

Des kilos de documents et des milliards d’euros en jeu : à Monaco, un « corbeau » fait trembler l’entourage du prince

Gérard Davet (Monaco, envoyé spécial) Fabrice Lhomme (Monaco, envoyé spécial)

Publié hier à 18h10, mis à jour à 05h14

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Enquête« Main basse sur le Rocher » (1/2). Depuis quelques mois, un mystérieux site Internet divulgue des documents confidentiels et met en cause des personnalités monégasques. Une affaire révélatrice des luttes d’influence dans ce micro-Etat, sur fond d’enjeux immobiliers énormes.

Il pèse lourd, ce sac à dos, volontairement abandonné sous une table par la source du Monde, début février, dans un bar de l’Est parisien. Quelques kilos de courriels imprimés et de documents divers… Et, surtout, à en croire ces documents, plusieurs milliards d’euros de potentiels détournements de fonds publics opérés au cœur de la principauté de Monaco. La source semble fiable, mais tout cela demande vérifications, évidemment.

Certains courriels confidentiels paraissent authentiques, piratés dans des boîtes e-mails. Il y a aussi des relevés de comptes en banque, répertoriés en Suisse. Les millions d’euros valsent, des noms apparaissent… Quatre, surtout : Didier Linotte, le président – français – du Tribunal suprême monégasque (la Cour constitutionnelle locale) ; Claude Palmero, expert-comptable, mais surtout homme de confiance et administrateur des biens du prince Albert II ; Laurent Anselmi, chef du cabinet du souverain ; Thierry Lacoste – français lui aussi –, avocat et ami d’enfance d’Albert.

Il faut retenir ces noms. Ce sont les hommes du prince, ceux par lesquels tout passe en Principauté. Monaco bruissait déjà de leurs agissements, réels ou supposés, mais ces documents les exposent au grand jour. Les voici accusés de former une sorte de « G4 » à la fois discret et tentaculaire, avec Albert II en arrière-plan, en souverain naïf et dépassé.

Doit-on suivre aveuglément ces « informations » servies sur un plateau ? En toile de fond, une thèse sulfureuse prend forme : ces hommes d’influence prélèveraient leur dîme sur les opérations immobilières opérées en Principauté. On parle ici d’hectares gagnés sur la mer, de tours immenses, d’immeubles que l’on bâtit pour mieux les démolir quelques années après afin de pouvoir les reconstruire, plus hauts, plus clinquants, plus rentables…

Haines patrimoniales

Il suffit de se promener dans les rues embouteillées du micro-Etat pour mesurer à quel point les grues font partie du paysage. Les chantiers pullulent, les Ferrari, Porsche et autres voitures de sport slaloment entre les baraquements. A l’est, deux tours de 27 et 30 étages sortent de terre : c’est le projet Testimonio II. Ailleurs, les 100 000 mètres carrés de bâtiments de l’îlot Pasteur ou encore le nouveau quartier Mareterra, conquis sur la Méditerranée… Monaco, c’est 4,8 kilomètres de rivages, 200 hectares seulement de terrains escarpés, 38 000 habitants, dont 8 000 Monégasques – et 749 Russes –, le record mondial du prix au mètre carré (jusqu’à 100 000 euros !) et donc le terrain de chasse favori des constructeurs et des promoteurs.

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L'Humanité

VIDÉO. « Plus de salaires, moins de précaires! », manifestation pour le pouvoir d'achat à Paris

Vidéo

À moins d’un mois de la présidentielle, des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 17 mars à l’appel d’une intersyndicale, revendiquant des propositions fortes et concrètes en faveur du pouvoir d’achat des Français.

Les questions des salaires et du pouvoir d’achat doivent être au coeur de la campagne présidentielle, martèlent les syndicats. Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce jeudi dans « plus de 150 points de rassemblement », à l’appel d’une intersyndicale regroupant CGT, FSU, Solidaires, Unsa et plusieurs organisations lycéennes.

Alors que l’inflation poursuit son ascension (+3,6% en un an selon l'Insee) et que la guerre en Ukraine menace de peser sur ses chiffres futurs, le pouvoir d’achat cristallise les inquiétudes des manifestants.

Un pouvoir d'achat bloqué depuis des années

« On ne sort plus, il n’y a plus de cinéma, plus de restos, plus de sorties annexes, et pour les enfants, cela signifie également moins d’activités extra-scolaires », déplore Émilie Thevenet-Kayser, enseignante en SEGPA qui défile aux couleurs de l’UNSA. « J’ai 4 enfants, et financièrement, c’est impossible de tous les inscrire à une activité. Cette année, ils ne font rien » regrette-t-elle, faisant écho au pouvoir d’achat « bloqué » des enseignants depuis 2010, sur lequel le léger dégel de 2017 n’a pas eu de réelle incidence.

Émilie Thevenet-Kayser et ses collègues sont descendus dans la rue car ils ne croient pas à la dernière promesse d’Emmanuel Macron, annoncée à moins d’un mois des présidentielles: dégeler ce fameux point d’indice des fonctionnaires avant l’été. « Ce n’est qu’une promesse électorale » analyse-t-elle, face à cette annonce floue et incertaine. « Nous voulons des vraies mesures, actées », et qui passent par des augmentations salariales significatives.

Ces revendications sont également portées par la CGT. Dans les colonnes de l’Humanité, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT insiste : « La seule solution contre la vie chère, c’est l’augmentation des salaires et des pensions », accompagnée d'une baisse de la TVA sur les produits pétroliers et énergétiques.

« Pas de salaire inférieur à 1 700 euros » 

Pour Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires pour la fonction publique, il est d’autant plus impératif d’agir que le conflit ukrainien accentue « l’urgence salariale » des derniers mois. « Cela se voit notamment avec les gens qui ont des difficultés à se chauffer, ou encore avec les prix des denrées alimentaires qui augmentent », développe-t-elle.

Alors que le gouvernement a annoncé, quelques jours auparavant, une réduction de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1 er avril, Gaëlle Martinez affiche sa grande déception: « Pour nous, ce sont que des « mesurettes », qui ne répondent absolument pas aux besoins de la population », reproche-t-elle au gouvernement. Du côté des contre-propositions, Solidaires revendique, par exemple, qu’aucun salaire ne soit inférieur à 1 700 par mois, ainsi qu’une augmentation de 400 euros des salaires dès maintenant.

Parmi les manifestants, tous dénoncent le discours porté par la droite et l’extrême-droite, proposant de baisser les cotisations sociales afin d’augmenter artificiellement le montant des salaires, tout en appauvrissant, mécaniquement, les caisses de l’État et les services publics.

Le Monde

« Le caïd l’a dit »

Quelques mois avant d’accéder à la présidence de la Russie [en 1999], Vladimir Poutine, alors premier ministre, a stupéfié le monde en déclarant que son pays irait « buter les terroristes [tchétchènes] jusque dans les chiottes ». Il est familier de telles sorties, où l’on peut déceler une forme de populisme. On recueille même les « poutinades » un peu comme chez nous naguère les « raffarinades ».

Elles mériteraient cependant plus d’attention politique. Ainsi, on n’a pas suffisamment remarqué celle prononcée devant le président Emmanuel Macron lors de leur conférence de presse du 7 février 2022. Evoquant les accords de Minsk, il a affirmé qu’il faudrait bien que l’Ukraine les applique en l’assortissant de cette maxime [à l’intention du président ukrainien] : « Que cela te plaise ou non, à toi de l’supporter ma belle. » Le lendemain, le président Volodymyr Zelensky a répliqué, à l’occasion de sa conférence de presse avec M. Macron, que le président de la Russie avait bien raison : que l’Ukraine était belle en effet, mais que c’était de trop de dire « ma » belle.

On ignore que la maxime en question est tirée d’une tchastouchka (couplet satirique) scabreuse sur la princesse au bois dormant : « Dans la tombe, elle dort ma belle/Je m’incline et je te b…/Que oui ou non cela te plaise/A toi de l’supporter ma belle. »

Mais il y a une autre boutade, due cette fois au ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 18 février, et passée totalement inaperçue à l’étranger parce que rebelle à la traduction. Soulignant combien il était important pour la Russie de signer un traité avec les Etats-Unis, le ministre a lancé : « Le caïd l’a dit, le caïd l’a fait. Nous obtiendrons que tout se passe honnêtement. Il faut néanmoins que les poniatiya (traduisons par « règles ») soient également respectées au niveau international. »

De quoi s’agit-il ? De quelles « règles » parlait-il ? Les poniatiya ne sont pas des règles comme les autres, ce sont celles observées par les caïds, les malfrats du monde carcéral, de la pègre, ceux que l’on appelle aussi en russe les Vory v zakone, littéralement les « voleurs dans la loi ». Par conséquent, dans ce contexte, le « honnêtement » veut dire « dans le respect des règles mafieuses ». Une véritable énormité : le ministre Lavrov, un homme apparemment éduqué, appelle à régler les relations internationales à la manière des malfrats ! On ne s’étonnera plus après cela qu’il affirme avec aplomb que les Ukrainiens se bombardent eux-mêmes ! On ne s’étonnera pas non plus que la Fédération de Russie viole allègrement tous les principes du droit international.

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L'Humanité

VIDÉO. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

Vidéo

À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, les Amis de l’Humanité ont organisé un débat réunissant historiens, journalistes et spécialistes, disponible en intégralité dans cette vidéo.

Ce débat a réuni Pierre Audin, fils de Maurice et Josette Audin, l’historien Gilles Manceron et Charles Silvestre, l’ancien rédacteur en chef adjoint de l’Humanité et coordinateur de l’« appel des douze », tous trois co-auteurs de l’ouvrage « La vérité est en marche, rien ne l’arrêtera ».

Autour de ces auteurs, le débat proposé par les Amis de l’Humanité - animé par la journaliste Latifa Madani et introduit par Jean-Emmanuel Ducoin, rédacteur en chef de l'Humanité et secrétaire national des Amis de l'Humanité - a également accueilli Florence Beaugé, ancienne journaliste au Monde, et l’historien Benjamin Stora, auteur du rapport « Mémoire et vérité ».

Retrouvez en ligne et dans les kiosques le hors-série spécial de l’Humanité sur les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie: France Algérie 1962/2022 - Mémoires à vif, composé de 100 pages de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, de textes inédits d’écrivains et de poètes, de témoignages, de reportages et d’archives, accompagnés d’une riche iconographie.

 

L'Humanité

VIDÉO. Guerre en Ukraine. L’action héroïque d’une journaliste en plein JT russe

Vidéo

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, la journaliste Marina Ovsyannikova a fait irruption lundi soir sur le plateau de la grande chaîne de télévision russe, Channel One, avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine. « Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici », pouvait-on lire sur sa pancarte. La France est prête à lui offrir « une protection consulaire », a annoncé Emmanuel Macron mardi.

Moscovite de 44 ans et d’origine ukrainienne, Marina Ovsyannikova est une productrice de la chaîne d’État Channel One. Se sachant menacée après son acte, la journaliste avait pré-enregistrée une vidéo où elle explique son geste. Elle y déclare regretter d’avoir participé à propager « la propagande du Kremlin » en travaillant pour une média lié à l'État russe pendant plusieurs années.

Virale sur les réseaux sociaux

La vidéo de l'incident est devenue virale sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un « courage extraordinaire ». L'utilisation du mot « guerre » par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est désormais passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent elles, d'opération militaire spéciale ».

La protestataire a été arrêté et le Kremlin a dénoncé un acte de « hooliganisme ». Pour son action en direct au journal télévisé de Channel One, Marina Ovsyannikova risque 15 ans de prison car la nouvelle loi russe condamne fermement ce que le Kremlin considère comme une « atteinte à l’armée russe ».

Un exemple pour faire taire d'autres protestataires

« Il y a une forte probabilité que les autorités en fassent un exemple pour faire taire d'autres protestataires », a déclaré son avocat, Daniil Berman, soulignant qu'il n'a toujours pas pu rencontrer sa cliente, ni savoir où elle est détenue. Les autorités russes, pour l'heure, n'ont pas indiqué quels chefs d'inculpation pourraient viser Marina Ovsiannikova.Il s'agit d'une scène rarissime dans un pays où l'information est strictement contrôlée, d'autant plus depuis le début du conflit en Ukraine.

Un porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a salué le geste de Marina Ovsiannikova, devant la presse à Bruxelles, s'inquiétant qu'elle ait « disparu et que ses avocats ne soient plus autorisés à la contacter ».« La journaliste de télévision russe Marina Ovsiannikova a pris une position morale courageuse et osé s'opposer aux mensonges et à la propagande du Kremlin en direct sur une chaîne de télévision contrôlée par l'État, Pervy Kanal », a déclaré ce porte-parole, Peter Stano, qualifiant le patron de cette chaîne de « l'un des propagandistes en chef du régime ».

2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a pour sa part affirmé que la France était prête à offrir une protection diplomatique à la journaliste russe. Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion, selon un décompte lundi de l'ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays.

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Clémence Apetogbor et Solène L'Hénoret

  • La bataille de Marioupol continue, avec des combats à l’intérieur de la ville depuis vendredi. Quelques heures après le bombardement d’une école d’art où étaient réfugiées près de quatre cents personnes, la Russie a exigé la capitulation avant 5 heures lundi matin, en échange de l’ouverture de deux couloirs humanitaires (un vers l’est, en Russie, un vers l’ouest). L’Ukraine, par la voix de sa vice-première ministre, Iryna Verechtchouk, a immédiatement rejeté l’ultimatum, demandant que des couloirs soient ouverts malgré tout.
  • A Kiev, au moins huit personnes ont été tuées dans une frappe de l’armée russe sur un centre commercial, dimanche soir. Plus tôt dans la journée, un obus a explosé dans une cour juste devant un immeuble d’habitation blessant au moins cinq personnes.
  • La Russie a affirmé, dimanche, pour le deuxième jour de suite, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, cette fois pour détruire une réserve de carburant de l’armée ukrainienne dans le Sud. Ces armements ne « changent pas la donne », a affirmé le ministre de la défense américain, Lloyd Austin.
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé à Israël de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, lors d’une allocution en visioconférence devant les députés de la Knesset, le Parlement israélien. Il a ensuite estimé, dans la nuit de dimanche à lundi, que Jérusalem serait « le bon endroit pour trouver la paix » en évoquant les négociations avec la Russie qu’il appelle de ses vœux.
  • Le président américain, Joe Biden, se rendra vendredi à Varsovie pour y rencontrer son homologue polonais, Andrzej Duda, a annoncé la Maison Blanche, dimanche. Ce voyage aura lieu après la visite de M. Biden en Belgique pour y rencontrer des dirigeants de l’OTAN, du G7 et de l’Union européenne (UE).
  • Pékin n’envoie pas d’assistance militaire à Moscou, a affirmé l’ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, sans préciser si cette position valait également pour l’avenir.
  • Dix millions d’Ukrainiens, soit presque un quart de la population, ont désormais fui leur foyer, a affirmé le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. Ils sont plus de 3,3 millions – 90 % de femmes et d’enfants – à avoir quitté le pays.
L'Humanité

VIDÉO. Cirque d'Hiver. Meeting de Fabien Roussel : l'appel des militants à soutenir la paix en Ukraine

Vidéo

Multipliant bons mots et punchlines, le candidat à la présidentielle Fabien Roussel, a défendu jeudi à Paris, à un mois du premier tour de la présidentielle, l'urgence à obtenir un cessez le feu immédiat en Ukraine. Présent au meeting, l'Humanité a recueilli les réactions de militants et sympathisants au candidat communiste.

Devant quelques milliers de personnes dans la salle circulaire du Cirque d'hiver et devant un écran géant placé dehors, le candidat, veste bleue et chemise blanche, a appelé ses partisans à se "démultiplier", pour "faire connaître notre programme", dans une campagne sous morphine", en raison de la guerre et d'un candidat, le président Macron, "qui ne veut pas débattre".

L'objectif, au-delà de la victoire, a-t-il insisté, c'est surtout de devenir "la première force à gauche" pour les législatives à venir. A ce stade, Fabien Roussel, crédité de 5% dans les sondages, est troisième à gauche derrière Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.

"On ne combat jamais rien en broyant du noir", a-t-il insisté dans son discours de plus d'une heure, défendant son programme des Jours heureux, dont le nom est inspiré du programme rédigé par le Conseil national de la Résistance. Il a d'ailleurs annoncé "la constitution d'un CNR du 21ème siècle, un Conseil national pour la république, dès la semaine prochaine", qui "rassemblera les forces qui s'engagent dans cette campagne".

Une gauche pour la paix

"Il montrera l'espoir d'une gauche au travail, d'une gauche pour la paix, d'une gauche pour la liberté", a-t-il expliqué, en évoquant longuement la guerre en Ukraine et appelant notamment à ce que les réfugiés ukrainiens "soient logés dans les superbes villas des oligarques russes" en Europe.

Il a appelé une nouvelle fois à "oser la paix", invitant les militants à crier "stop à la guerre", qu'il est venu lui-même hurler devant ceux restés à l'extérieur.

"Fabien Roussel réclame un cessez le feu en Ukraine, la protection des civils, une convention internationale pour garantir la paix, la sécurité alimentaire, il a une véritable lecture de paix et ça nous manque dans le paysage politique aujourd'hui", nous explique Mathieu, jeune étudiant en sociologie.

Des jerricans LVMH

"Les Français sont inquiets, ils voient la guerre à la télévision, et ils la voient aussi dans leur porte-feuille", a-t-il dit. "L'essence est devenu un produit de luxe, on va bientôt avoir des jerricans LVMH !"

"Je demande que les 27 pays de l'UE, réunis à Versailles, garantissent l'approvisionnement de nos pays en électricité, en gaz, en blé", a-t-il dit, appelant à ce "que pas un centime d'euros ne soient versé aux actionnaires en 2022".

"Comme on dit aux enfants, on ne joue pas avec les aliments", a-t-il insisté.

"Certains candidats parlent déjà de la retraite à 65 ans, certains vous prédisent un litre d'essence à 3 euros, certains vous demandent de baisser votre chauffage de 2 degrés (l'écologiste Sandrine Rousseau, ndlr), comme s'ils ne savaient pas qu'on avaient déjà dû baisser notre chauffage, à cause des factures", a-t-il aussi dénoncé.

Récent soutien de plusieurs formations de gauche

Fabien Roussel bénéficie du récent soutien de plusieurs formations de gauche : La Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Radicaux de gauche, le Mouvement républicain et citoyen et la Nouvelle gauche socialiste, dont les représentants ont été chaleureusement applaudis.

"Au-delà la présidentielle, cette candidature, dessine les contours d'une gauche de combat qui sait où elle va", a déclaré Emmanuel Maurel (GRS), ex-PS et ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon.

Pour Bernard, un sympathisant parisien de 69 ans, qui a assisté au discours à l'extérieur, "avec Fabien Roussel, le parti est autonome. Il doit continuer jusqu'au bout, sinon il y aurait trop de déçus", assure-t-il, avouant "ne plus saquer" le candidat insoumis.

"Pourquoi ce ne serait pas l'inverse? nous on l'a fait deux fois le ralliement, ça suffit", abonde Catherine, militante depuis 1978, rappelant que le PCF s'était rallié à M. Mélenchon en 2012 et 2017. "Fabien Roussel a réveillé le PCF, c'est bien", estime-t-elle.

Le Monde

SANS TITRE

  • L’armée russe combat toujours, depuis vendredi, à l’intérieur de Marioupol, où au moins 300 000 habitants sont assiégés depuis trois semaines. Des combats de rue se déroulent à proximité du centre-ville alors que cinquante à cent bombes sont larguées quotidiennement sur les quartiers résidentiels, de même que des centaines d’obus et de roquettes. Non loin, une des plus importantes usines métallurgiques d’Europe, Azovstal, a été détruite samedi, occasionnant d’« énormes pertes économiques » pour l’Ukraine, a affirmé une députée ukrainienne.
  • Le maire de Marioupol accuse la Russie de déplacer de force des habitants sur son propre territoire. L’épouse du président de l’Ukraine, Olena Zelenska, a appelé à l’aide le Conseil œcuménique des Eglises pour que se constituent de « véritables couloirs humanitaires ». Enfin, un groupe de dix-neuf enfants, pour la plupart orphelins, sont bloqués dans un sanatorium de Marioupol, dans des conditions très précaires.
  • Les raids aériens se sont succédé à un rythme soutenu sur Mykolaïv, ville du sud du pays où des dizaines de soldats ont été tués dans une frappe contre une caserne de l’armée, selon le gouverneur de la région. Surnommée le « bouclier » d’Odessa (le grand port stratégique situé à 130 kilomètres plus à l’ouest), la ville résiste et repousse les assauts des troupes russes, selon les autorités ukrainiennes.
  • Les bombardements n’ont pas davantage cessé à Kiev, la capitale, et à Kharkiv, grande ville russophone du Nord-Est, où au moins cinq cents personnes sont mortes depuis le début de la guerre, selon des chiffres officiels ukrainiens. Un homme et un enfant de 9 ans ont péri dans un bombardement, ont fait savoir les autorités locales samedi.
  • Samedi, le ministère de la défense russe a annoncé avoir utilisé la veille des missiles hypersoniques Kinjal pour détruire un entrepôt souterrain d’armements dans l’ouest de l’Ukraine. La Russie n’avait, jusqu’à présent, jamais fait état de l’emploi de ce missile balistique lors des deux conflits où elle est belligérante : l’Ukraine et la Syrie. Ce type de missile, très manœuvrable, défie, selon Moscou, tous les systèmes de défense antiaérienne.
  • La guerre en Ukraine a contraint plus de 3,3 millions d’Ukrainiens – 90 % de femmes et d’enfants – à quitter le pays, selon l’Organisation des Nations unies. Près de 6,5 millions de personnes seraient déplacées à l’intérieur du pays.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Le live du 19 mars est à retrouver ici

Vos questions. Les réponses du « Monde » à vos questions les plus fréquentes

Reportage. A Marioupol, après les bombes, les chars

Factuel. Des missiles hypersoniques utilisés par la Russie pour la première fois

Témoignages. A la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utiles

Factuel. L’Ouzbékistan se démarque de la Russie

Décryptages. Laboratoires américains en Ukraine : aux origines d’une théorie du complot

Factuel. Le géant suisse Nestlé attaqué sur le maintien de sa présence en Russie

Le Monde

La claque du week-end

Les fantômes de Madrid ressurgissent. Onze jours après son élimination de la Ligue des champions, le Paris-Saint-Germain a été corrigé à Monaco (3-0). Le carton de cette journée est à mettre à l’actif de Rennes, qui enfonce Metz (6-1). Mais grâce à son succès à domicile contre Nice (2-1), c’est l’OM qui est dauphin du PSG.

Dans la course aux places européennes, Lille a pris trois points précieux à Nantes (0-1). Lyon réalise la mauvaise opération en concédant le match nul à Reims (0-0), d’autant que Lens (3-1 face à Clermont) et Montpellier (0-2 à Bordeaux) ont gagné.

Les Girondins ont donc concédé une défaite pour la quatorzième fois de la saison en L1 alors qu’ils ont joué en supériorité numérique, à onze contre neuf, pendant toute la seconde période. Toujours en bas de tableau, Lorient a fait match nul avec Strasbourg (0-0), tout comme Saint-Etienne avec Troyes (1-1), tandis qu’Angers stoppe sa mauvaise série contre Brest (1-0).

Saint-Etienne - Troyes : 1-1

Lens-Clermont : 3-1

Nantes-Lille : 0-1

Monaco-Paris Saint-Germain : 3-0

Rennes-Metz : 6-1

Lorient-Strasbourg : 0-0

Bordeaux-Montpellier : 0-2

Angers-Brest : 1-0

Reims-Lyon : 0-0

Marseille-Nice : 2-1

Le classement ici.

A Paris, « l’humiliation et la crise sont déjà là », déclarait Luis Fernandez au Monde la semaine dernière. Sauf que même le « service minimal » espéré par l’ancienne gloire du club n’est pas assuré par le Paris-Saint-Germain dans le championnat domestique. Le PSG a échoué sur le Rocher monégasque et repart avec une défaite 3-0 dans ses valises, la plus sévère de sa saison en L1.

A l’origine de chaque but, des erreurs individuelles de la défense parisienne. Et c’est Monaco, une équipe en difficulté lors de ces dernières semaines, qui en a profité, avec un doublé de Wissam Ben Yedder et une réalisation de Kevin Volland.

« Ce qu’il s’est passé aujourd’hui ne peut pas se passer à nouveau, a assuré l’entraîneur parisien, Mauricio Pochettino, en conférence de presse. C’est quelque chose de grave, que nous ne pouvons pas nous permettre. » Au classement, le Paris-Saint-Germain reste largement en tête et, sauf cataclysme, ne sera pas rattrapé par ses poursuivants. Reste que la fin de saison sera très longue.

L’équipe du week-end

Cela commence à devenir une habitude. Après la belle victoire à Lyon la semaine dernière, Rennes a une nouvelle fois séduit face à Metz. Dimanche, les Rennais ont écrasé les Lorrains, 6 à 1. Les Bretons possèdent la meilleure attaque de Ligue 1, avec 63 buts. Grâce à ce succès, ils se hissent à la troisième place du classement (52 points), à un point de Marseille et avec deux points d’avance sur Nice, quatrième.

Difficile d’isoler des individualités tant le collectif rennais fait forte impression. Mais on peut évoquer les milieux de terrain Benjamin Bourigeaud, Lovro Majer ou encore Flavien Tait. Et devant, excellent face à son ancien club de Lyon, Martin Terrier a inscrit un doublé contre Metz. Son coéquipier Serhou Guirassy a lui réussi un triplé.

La déclaration du week-end

« Il y a un American problem en France ? »

En ouverture de cette 29e journée, Troyes a malmené Saint-Etienne au stade Geoffroy-Guichard. Le promu menait 1-0 jusqu’à l’heure de jeu, grâce à un penalty sifflé par l’arbitre après un tacle du défenseur troyen Erik Palmer-Brown sur le milieu stéphanois Mahdi Camara. Au ralenti, la faute paraît contestable, mais le penalty a été confirmé après l’intervention de l’arbitrage vidéo. Ryad Boudebouz s’est chargé de convertir la punition, remettant ainsi les deux équipes à égalité. Score final 1-1.

En conférence de presse, l’entraîneur de l’Estac, Bruno, Irles a sondé l’assistance au sujet de ce tournant du match. En voyant une main se lever chez les journalistes en réponse à sa question « qui vote pour penalty ? », il a lancé d’un ton amer : « ah d’accord, bah vous étiez peut-être copain avec ceux de la VAR ».

Le technicien a poursuivi en relatant la réaction à chaud du joueur sanctionné dans la surface, l’Américain Erik Palmer-Brown. « A la fin, il me dit : « il y a un American problem (sic) en France ? C’est la deuxième fois » ». Une référence à un autre penalty litigieux sifflé contre le natif de la ville de… Napoleon, dans l’Ohio, lors du match face à Lyon en janvier dernier.

L’action du week-end

Le but de Sotoca est INCROYABLE sérieux 😭 #RCLens #RCLCF63 https://t.co/G8OK1MD2ud

On préfère insister sur le talent de Florian Sotoca plutôt que sur l’erreur du gardien clermontois, Ouparine Djoco. Certes, ce dernier a fait preuve d’une grande fébrilité en ne voyant pas le joueur lensois dans son dos. Mais le sang-froid et l’adresse de Sotoca ont permis de conclure parfaitement l’action. Pas facile.

La crise de nerfs du week-end

Sylvain Armand s’est (encore) laissé emporté par sa colère. Un mois après son empoignade avec l’entraîneur de Metz, Frédéric Antonetti, qui lui avait valu deux matchs de suspension infligés par la commission de discipline de la Ligue, le coordinateur sportif du LOSC est monté dans les tours au cours de la rencontre opposant le FC Nantes à son club.

A la 68e minute de la rencontre, au stade de la Beaujoire, quand l’arbitre a expulsé le Lillois Timothy Weah, Sylvain Armand est descendu de sa tribune pour expliquer sa façon de penser au quatrième arbitre. « Je ne supporte pas l’injustice, s’est-il justifié après la rencontre. Je peux m’excuser d’être descendu, mais ma réaction, non, je ne la regrette pas. »

Interrogé sur cet épisode en conférence de presse, l’entraîneur du FC Nantes, Antoine Kombouaré, a déclaré : « L’arbitre a pris une décision. J’ai vu des comportements, les Lillois vouloir sortir du terrain… Sylvain est un gentil garçon, moi je l’ai eu comme joueur [au PSG]. Mais là, la pression, ils ne savent pas la supporter, les mecs ! Faut qu’ils se calment. »

Cela dit, c’est Lille qui s’est imposé à Nantes (1-0), réalisant ainsi une bonne opération dans le haut du tableau.

L’image du week-end

😍 La communion du public lensois avec @Djoninho25 pour fêter sa sélection en @equipedefrance. #Clauss #RCLCF63… https://t.co/7bNP7P6EP6

A Lens, on avait deux choses à fêter samedi soir au stade Bollaert : la belle victoire face à Clermont (3-1) et la première sélection en équipe de France du latéral droit Jonathan Clauss. Très performant sur le côté droit depuis deux saisons en Ligue 1, l’Alsacien de 29 ans a bien mérité cette communion avec le public lensois. A un poste où personne n’a offert aucune garantie sous le maillot bleu, Jonathan Clauss pourrait être l’invité surprise de la liste de Didier Deschamps pour la prochaine Coupe du monde, au Qatar.

Anthony Hernandez et Florian Lefèvre

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L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
Le Monde

En Finlande, l’invasion de l’Ukraine ravive le souvenir de la « guerre d’hiver »

Les Finlandais constatent de nombreuses analogies entre l’attaque de l’Ukraine par la Russie et le conflit qui opposa leur pays à l’envahisseur soviétique entre 1939 et 1940. Un épisode fondateur de leur identité nationale.

LETTRE D’HELSINKI

Le 28 février, l’ambassadrice d’Ukraine à Helsinki, Olga Dibrova, a remercié la Finlande de l’envoi d’armes à son pays par un tweet : « Chers amis finlandais, vous avez traversé la “guerre d’hiver”, vous comprenez les Ukrainiens plus que n’importe qui. » Pas besoin d’en dire plus. Depuis le 24 février et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, rares sont les Finlandais qui n’ont pas songé à ces cent cinq jours, il y a près de quatre-vingt-trois ans, qui allaient transformer l’image du pays aux yeux de ses habitants et du reste du monde.

La « guerre d’hiver », « c’est l’histoire la plus importante de notre identité nationale », affirme l’écrivaine Sofi Oksanen. Son grand-père y a participé, entre 1939 et 1940, avant de prendre part à la « guerre de continuation », de 1941 à 1944. Il n’en parlait pas à ses enfants ni à ses petits-enfants. Pourtant, le souvenir de son frère, tué à ses côtés, le hanta toute sa vie. « Les traumatismes de la guerre ont été transmis aux générations futures et aujourd’hui beaucoup les revivent quand nous regardons les Ukrainiens se battre », témoigne l’écrivaine.

Guerre en Ukraine, en direct : à Marioupol, un théâtre dans lequel s’étaient réfugiés « plus d’un millier de personnes » visé par des bombardements

Les similarités sautent aux yeux. En 1940, Joseph Staline, comme Vladimir Poutine aujourd’hui, refuse déjà de parler d’une guerre : ses troupes mènent une opération de « libération » des Finlandais contre « les fascistes », victorieux des « rouges » pendant la guerre civile de 1918, un an après l’indépendance de la Finlande. Staline compte sur les divisions au sein de la population pour décrocher une victoire expresse. Il se trompe : l’offensive soviétique va cimenter l’unité nationale.

L’armée rouge s’enlise

La guerre est déclenchée sous un prétexte : le bombardement du village russe de Mainila, à la frontière, le 26 novembre 1939. L’attaque est attribuée à la Finlande, mais il s’agit en fait d’une mise en scène orchestrée par Moscou. Le 30 novembre 1939, Helsinki et quinze villes finlandaises sont bombardées, tandis que les chars de l’Armée rouge pénètrent à l’est.

Guerre en Ukraine : comment Kiev remporte la bataille de la communication

A l’image des premiers jours de la guerre en Ukraine, rien ne se passe comme prévu. Sur le papier, pourtant, l’URSS a l’avantage, avec un million d’hommes mobilisables. En face, la Finlande dispose de 300 000 hommes mal équipés. Mais les soldats soviétiques, originaires de régions lointaines (l’Ukraine, notamment), évoluent en terrain inconnu. Les températures plongent jusqu’à – 40 °C. Au milieu des forêts finlandaises, les unités mécanisées avancent lentement. Les chars tombent en panne d’essence et les vivres manquent.

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Le Monde

Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes

vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.

« Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».

Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv

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L'Humanité

Ukraine. Dans Irpin, aux portes de Kiev, sous le feu des bombes

Reportage

À une vingtaine de kilomètres de la capitale ukrainienne, dans cette petite ville que l’assaut des troupes russes a défiguré, la population vit comme hébétée, sous le choc d’une intervention insensée. Des volontaires tentent d’évacuer les habitants qui refusent encore de quitter les lieux. Nous sommes allé à leur rencontre.

Pierre Barbancey

Surtout ne pas se tromper de route ! À gauche, celle qui monte mène tout droit vers le campement de l’armée russe, où sont positionnés des chars. Celle de droite permet d’atteindre les premières maisons d’Irpin, une bourgade située à une petite vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev.

Depuis qu’un maigre corridor humanitaire s’est ouvert, Evgueni, la quarantaine passée, multiplie les allers-retours au volant de sa voiture pour aider à évacuer les 65 000 habitants de la ville bombardée. Il n’hésite pas un seul instant. Il roule à toute allure, connaît le trajet par cœur : les dos-d’âne où il faut ralentir, les nids-de-poule à éviter et, surtout, les croisements d’où pourrait débouler un tank.

La désolation devant les maisons endommagées par un bombardement de l’aviation russe, le 13 mars 2022. © Dimitar Dilkoff/AFP

Pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus

Irpin était sans doute une petite ville coquette située sur une rive de la rivière Irpine, un affluent du Dniepr. Là vivaient les salariés des entreprises environnantes alors que les champs alentour fournissaient la capitale en légumes.

C’est du passé. Irpin n’a pas été détruite, mais elle est salement endommagée : pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus. La limite nord, celle qui jouxte la ville de Boutcha, est particulièrement dévastée. Des combats intenses s’y sont déroulés. Au prix de lourdes pertes, l’armée ukrainienne est parvenue à faire reculer les colonnes russes.

Solidarité Participez aux actions de soutien envers le peuple ukrainien 

Pour combien de temps ? Les Ukrainiens ont fait sauter le pont qui enjambe la rivière afin d’empêcher l’accès à Kiev. Les forces spéciales ukrainiennes s’occupent de multiplier les escarmouches, particulièrement efficaces contre les tentatives ennemies, alors que l’artillerie pilonne sans cesse les positions adverses, teintant le ciel de panaches noirs à chaque retombée des projectiles. Après trois semaines de guerre, l’étau s’est néanmoins resserré sur Kiev.

Evgueni, le chauffeur, n’en a cure et circule dans les rues pour embarquer ceux qui tentent de partir. « Je continuerai jusqu’à ce que je n’aie plus d’essence ! lance-t-il comme un défi. Certains ne veulent rien entendre et comptent rester, mais il faut les convaincre. » C’est ce que fait Vassilissa, une jeune volontaire qui vient de Kiev. Avec patience, elle fait le tour des immeubles, quartier par quartier, malgré le danger. Elle nous confie – sans autre explication – qu’elle est en contact avec l’armée russe et parvient à coordonner les départs. « Si les Russes me disent non, on ne bouge pas. S’ils ne disent rien, c’est qu’on peut entamer le chemin du retour. » Des autorisations données non pas pour l’ensemble de la ville, mais quartier par quartier. La veille, elle avait essuyé un refus pour cette même zone, « sans doute parce qu’elle est située en lisière de Boutcha ».

« S’il le faut, je serai la dernière à rester »

Marcher dans ces rues désertes – apercevoir quelques silhouettes fugitives dont on ne sait ni d’où elles sortent ni où elles vont –, où siffle un vent glacial, a quelque chose d’angoissant. D’autant que le danger n’est pas loin. Devant un supermarché sans client mais à la porte ouverte, Vassilissa signale que « les soldats russes sont venus se servir puis sont repartis ». Dans une cour où se trouvent plusieurs personnes, les traits tirés, elle explique : « Les Russes sont très proches. Aujourd’hui, on a réussi à venir mais il faut partir car on ne sait pas ce qui va se passer. » Tout le monde la regarde comme étonné. Personne ne veut partir.

Ce que l’on sait de l’étrange Légion étrangère ukrainienne

Olga, la gardienne de l’immeuble, une forte femme au caractère visiblement bien trempé, intervient. « Je refuse de vivre n’importe où, n’importe comment. S’il le faut, je serai la dernière à rester. Nous habitons ici, pourquoi devrions-nous quitter nos maisons ? » À ce moment-là, il reste 17 personnes sur 250 vivant habituellement dans ce bâtiment.

Olga a pris les choses en main. En sergent-major autoproclamé, elle a mis en place la préparation de repas chauds, la distribution d’eau et celle de bois pour que tout le monde puisse se réchauffer. L’haleine de certains suggère qu’ils ont trouvé d’autres moyens pour lutter contre le froid. Et, bien sûr, Olga a organisé des patrouilles « pour la sécurité », comme elle le précise de façon… désarmante.

L’optimisme de cette dame a quelque chose de fascinant, qui la délivre de toute peur. On sent dans ses propos une intime conviction. Elle avertit son petit monde qu’« il ne faut pas être agressif avec les Russes et (qu’) il faut leur parler tranquillement. Tout ce qu’il faut, c’est attendre qu’ils partent. Ils ne vont pas rester. L’Ukraine va garder ses frontières ». Forte de cette conviction, elle va « rester et attendre que tous les voisins reviennent. On refera alors tout et on deviendra un pays florissant ».

« Poutine a des ambitions impériales »

À 84 ans, ancienne géologue, Galina voudrait y croire. Elle est seule. Son fils est à Kiev. « Il est très inquiet pour moi », dit-elle en nous prenant la main et en se mettant à pleurer. Elle suit Vassilissa au point de rendez-vous où on va venir la chercher. Elle ne cesse de demander : « Est-ce que je fais bien de partir ? » La volontaire la rassure avant de la faire monter dans la voiture. Evgueni arrive puis repart sur les chapeaux de roue, direction le pont brisé. Une nouvelle épreuve pour tous ces déplacés avec le franchissement de la rivière sur des planches en bois brinquebalantes.

Eva, 25 ans, jeune mariée, est arrivée de Boutcha avec sa mère, Olga, 54 ans. Rassurées d’être à Kiev après les souffrances vécues ces dernières semaines, malgré les menaces pesant sur la capitale à ce moment-là, elles sont, comme beaucoup, complètement assommées. « Je ne comprends pas pourquoi une chose pareille se passe, avoue la première. Que veut Poutine ? Je suis russophone mais je parle ukrainien aussi. » La seconde abonde dans le même sens. « Poutine a des ambitions impériales. Il justifie cela en disant qu’il veut sauver la population russophone d’Ukraine, dont nous faisons partie. Mais nous ne voulons pas être sauvés par Poutine. »

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Pour la fille, « nous vivions bien avant l’invasion russe, même si, économiquement, ce n’était pas magnifique ». La mère ne ressent pas de nostalgie pour la période soviétique, au contraire, mais remarque que, « sous l’URSS, nous avions la médecine et l’éducation gratuites. Pour les études de ma fille, nous avons dû payer 1 000 euros par an, ce qui est très cher au regard des salaires aujourd’hui chez nous ». En Ukraine, le salaire minimum est de 145 euros par mois. Eva n’a plus qu’une envie : « Dormir sans les explosions des bombes. Je veux vivre et me sentir en sécurité. »

« Nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie »

Cette Russie si loin si proche est aujourd’hui devenue symbole de destruction en Ukraine. Et pourtant, tous les liens ne sont pas coupés. À l’instar de Viktoria, 63 ans, consciente de ne pas pouvoir « aller en première ligne » pour se battre, mais qui « donne, via les réseaux sociaux, des informations sur ce qui se passe vraiment » à ses amis russes.

Convaincue que « les mots n’ont plus d’importance », elle pense que, « maintenant, ce sont les armes qui doivent parler ». Sa crainte ? « Que Poutine appuie sur le bouton rouge, ce qui serait une catastrophe pour tout le monde. » Une éventualité qui la terrifie. « Il faudrait que tous les présidents se mettent autour d’une table pour qu’il n’y ait plus d’arme nucléaire », plaide-t-elle. Une éventualité évidemment impossible en temps de guerre.

Non loin de là, en provenance d’Irpin, Tatiana, 53 ans, essaie de calmer ses nombreux chiens, des épagneuls japonais, qu’elle n’a surtout pas voulu abandonner. Elle a cette phrase étonnante : « Nous avons attendu jusqu’au dernier moment pour partir, quand nous n’avions plus de nourriture, ni pour nous ni pour les chiens. »

Cette ancienne salariée d’un centre scientifique se demande « pourquoi il y a cette guerre, alors que nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie ». Elle ne voit qu’une solution : « Il faut que la bête meure. À cause d’elle, deux pays se battent, ce qui crée de la haine pour les années à venir. »

Ce qui semble déjà être le cas. Si son seul souhait est d’« en finir avec la guerre et (de) pouvoir rentrer à la maison », elle précise « ne plus vouloir rien avoir affaire avec la Russie car elle a détruit nos vies ».

GUERRE EN UKRAINE Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages sur les conséquences de ce conflit.

Guerre en Ukraine
Le Monde

Guerre d’Algérie : les origines profondes de la colère

vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.

Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.

Sources :

Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)

Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)

Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)

L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)

La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)

Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)

Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)

De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)

Karim El Hadj et Elisa Bellanger

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Le Monde

Formule 1 : pourquoi les voitures de course se dépassent si rarement (et pourquoi cette saison va tout changer)

vidéo Les pilotes se plaignent de ce qu’on appelle « l’air sale ». Mais les organisateurs promettent « le plus gros changement de l’histoire de la F1 ».

Pour gagner un Grand Prix de Formule 1, il faut trois ingrédients : un très bon moteur, un très bon pilote… et savoir très bien utiliser l’air. Les voitures de course sont conçues pour fendre l’air en ligne droite, en profitant de leur résistance dans les virages pour rester collées à la piste. Mais il y a un revers : une F1 laisse derrière elle un air plus chaud et plus instable : le dirty air, ou « air sale ». Un handicap pour les poursuivants, qui rend les dépassements plus compliqués et nuit parfois à l’ambiance de la course.

En 2022, la F1 fait sa révolution, pour accroître considérablement le spectacle. Comment ? On vous explique, grâce à des animations 3D et aux rencontres exclusives des pilotes Esteban Ocon et Fernando Alonso, de l’écurie Alpine.

Sources :

Marc Bettinelli, Emile Costard et Elsa Longueville

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L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?

vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».

Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.

Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc

Sources :

– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo

– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4

– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K

Marceau Bretonnier et Asia Balluffier

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L'Humanité

En 2022, l'Humanité prend un nouvel élan !

En 2022, l’Humanité transforme son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et salue la grande chaîne humaine de tou.tes les professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.

Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.

Découvrez ces nouvelles formules...

  • En lisant le dossier de presse : il est ici en PDF.
  • La une du 1er Humanité magazine (20>26 janvier 2022) est à télécharger ici.
  • La une du 2e Humanité magazine (27 janvier > 2 février 2022) est ici.
  • La une du 3e Humanité magazine (3 > 9 février 2022) est ici.

  • Les affiches de la campagne de lancement (en PDF) ICI et .

  • Ces affiches sont aussi très belles en noir & blanc ! Elles sont téléchargeables (en PDF) ICI et .
  • Nous vous proposons également cette déclinaison de la campagne, avec 5 visuels différents, à utiliser par exemple sur les réseaux sociaux : le premier (format bandeau bleu), le deuxième (format bandeau rouge ci-dessous), le troisième (format bandeau bleu), le quatrième (format A4 rouge) et le cinquième (format A4 bleu).

Pour plus d'informations :

écrivez-nous !

Ils parlent des nouvelles formules de l'Humanité

 

L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
Le Monde

Guerre en Ukraine : les vidéos qui attestent l’usage d’armes à sous-munitions en zone civile

vidéo Contrairement aux affirmations de l’armée russe, des images et vidéos tournées en Ukraine documentent l’utilisation d’armes à sous-munitions, dévastatrices et peu précises, à proximité de zones civiles.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, des images de bombes et d’explosions en zone civiles se multiplient. Certaines d’entre elles ne laissent aucun doute : il s’agit de bombes à sous-munitions. Des armes dévastatrices et particulièrement dangereuses pour les civils. Elles contiennent plusieurs charges explosives, et ne sont pas assez précises pour permettre au tireur de distinguer militaires et civils.

des vidéos analysées par « Le Monde » attestent de l’usage d’armes à sous-munitions en zones civiles

Particulièrement touchée par les tirs d’artillerie et de missiles russes, Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, a déjà payé un important tribut. La cellule d’enquête vidéo du Monde a récolté et analysé des dizaines de photos et de vidéos, qui renseignent sur la nature des bombardements. Plusieurs images montrent l’utilisation d’armes à sous-munitions, et leurs conséquences meurtrières pour les civils.

Nous vous proposons un résumé vidéo de cette enquête, disponible ici en intégralité.

Arthur Carpentier(Enquête), Émilie Henny(Montage), Adrien Vande Casteele(Motion design) et Service vidéo du Monde

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Le Monde

Au moins huit morts dans le bombardement d’un centre commercial à Kiev

vidéo Retroville, un centre commercial du nord-ouest de Kiev, la capitale ukrainienne, a été frappé dimanche 20 mars. Au moins huit personnes ont été tuées dans ce bombardement.

La puissance de la frappe a soufflé les véhicules stationnés sur le parking. Dimanche 20 mars, dans la soirée, le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, a été visé par un bombardement. Les pompiers ont été déployés pour maîtriser l’incendie provoqué par cette frappe.

Les secouristes sont également entrés dans le bâtiment pour tenter d’extirper des victimes coincées sous les décombres. Lundi 21 mars, à la mi-journée, le bilan de ce bombardement s’élevait à huit morts.

Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Service vidéo du Monde (avec Reuters)

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L'Humanité

Quand Moscou conforte l’Otan

Éditorial

Cathy Dos Santos

De l’aveu même d’Emmanuel Macron, l’Otan était en état de « mort cérébrale » en 2019. Le président français pointait alors les profondes divisions qui fracturaient l’Alliance atlantique au point de la déstabiliser en profondeur. La guerre – injustifiable – déclenchée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine a permis à cette organisation de se refaire une santé, pour ne pas dire une virginité, alors que partout où elle est intervenue jusqu’à présent, au mépris du droit international, elle a semé derrière elle la mort, la destruction, la déstabilisation. Le maître du Kremlin peut s’en défendre, mais en ouvrant le feu, il a remis en selle ce vestige de la guerre froide, revigoré une logique d’affrontement entre blocs.

Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale la Finlande et la Suède n’avaient remis en cause leur statut de neutralité. Elles affirment aujourd’hui qu’elles pourraient adhérer à l’Otan. En 2019, le locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, vociférait contre les alliés qui rechignaient à augmenter leur budget militaire. Un peu partout en Europe, les États renouent avec une dangereuse course aux armements. À commencer par l’Allemagne, dont le chancelier, Olaf Scholz, envisageait pourtant, il y a peu, de réduire le nombre de soldats états-uniens stationnés sur son territoire. Vladimir Poutine, qui craignait, à juste titre, le déploiement de l’Otan à ses frontières, en est pour ses frais, avec son expansion historique dans la région.

Officiellement, l’Otan n’est pas en guerre ; ses dirigeants jurent qu’ils n’enverront ni hommes ni avions en Ukraine. D’autres se chargent d’attiser le conflit. Le président des États-Unis, Joe Biden, a annoncé mercredi une rallonge de 800 millions de dollars, portant à 1 milliard l’aide militaire à Kiev, ainsi que l’envoi d’armes et de drones. Les gesticulations bellicistes de Varsovie, demandant l’instauration d’une « mission de paix » militarisée, ont, elles aussi, de quoi inquiéter. Dans ce face-à-face indirect entre Washington et Moscou en terre ­européenne, il est temps que les Nations unies retrouvent un rôle, une voix pour faire taire les armes.

OtanGuerre en Ukraine
Le Monde

Pour que les responsables russes ne dorment pas en paix

Editorial du « Monde ». Pour Joe Biden, président des Etats-Unis, Vladimir Poutine est un « criminel de guerre ». Deux semaines avant lui, le 2 mars, le premier ministre britannique, Boris Johnson, avait jugé le président russe coupable de « crimes de guerre » en Ukraine, Etat souverain envahi par l’armée russe le 24 février. Il s’agit là d’accusations graves, mais à la portée purement politique. Alors que les témoignages d’exactions délibérées contre les civils se multiplient en Ukraine, il appartient maintenant à la justice internationale de faire son travail. Il est indispensable qu’elle puisse réserver à cette agression et à ses conséquences sur la population le traitement judiciaire qu’elles méritent.

Sous quelle forme ? La juridiction la plus appropriée est, bien sûr, la Cour pénale internationale (CPI). Une quarantaine de pays, dont la France, lui ont demandé de se saisir de ce dossier. La Russie a retiré, en 2016, sa signature du traité créant la CPI, qu’elle avait signé en 2000, mais ses ressortissants visés par un mandat d’arrêt peuvent être arrêtés partout.

Le 2 mars, le procureur de la CPI, le Britannique Karim Khan, a ouvert une enquête sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre susceptibles d’avoir été commis en Ukraine depuis le 21 novembre 2013 – requête spécifique formulée par Kiev.

« Inculper Poutine du crime d’agression permettrait de gagner du temps »

Le travail de recueil des preuves a donc commencé. Le procureur s’est rendu en Ukraine le 16 mars. Il y a rencontré la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, dont les services recueillent des preuves depuis le premier jour. La CPI peut poursuivre tous les auteurs de crimes de guerre, y compris Vladimir Poutine, puisqu’elle ne reconnaît pas l’immunité accordée aux chefs d’Etat par les juridictions nationales.

Le procureur Khan enquête aussi sur les crimes qui pourraient être commis côté ukrainien (contre les prisonniers, par exemple) et a adressé une requête à la Russie pour demander sa coopération.

Crimes de guerre en Ukraine : la traque des preuves est lancée

La CPI pourrait ainsi émettre en quelques mois des mandats d’arrêt contre des officiers russes en Ukraine, que Kiev, s’ils ont été faits prisonniers, pourrait choisir de transférer à La Haye. Ces mandats d’arrêt comportent souvent une partie sur l’historique des crimes dont les suspects sont accusés : leur supérieur hiérarchique n’est autre que Vladimir Poutine, dont la responsabilité, au moins dans la décision du déclenchement de la guerre, pourrait être citée. Rien, juridiquement, n’empêchera le procureur d’émettre un mandat contre le président Poutine si les preuves sont réunies.

L’Ukraine a également saisi, le 27 février, la Cour internationale de justice ainsi que la Cour européenne des droits de l’homme. Le juriste Philippe Sands et l’ex-premier ministre britannique Gordon Brown demandent, eux, la création d’un tribunal spécial pour examiner le crime d’agression commis par la Russie, accusation qui ne fait ici aucun doute mais dont ne peut s’emparer la CPI, puisque les deux Etats concernés, la Russie et l’Ukraine, n’ont pas ratifié son statut.

Toutes ces initiatives sont bienvenues, tant il importe que la guerre de Vladimir Poutine ne reste pas impunie. Il faut, en tout cas, soutenir le travail de la justice ukrainienne et celui de la CPI, afin que la perspective de mandats d’arrêt puisse faire réfléchir certains responsables russes, civils et militaires. Pour qu’ils ne dorment jamais en paix, il faut leur rappeler le sort, entre autres, des dirigeants serbes Slobodan Milosevic et Radovan Karadzic, que l’on a fini par traîner devant les juges de La Haye.

Crimes de guerre en Ukraine : la chasse aux preuves

Le Monde

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L'Humanité

Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vie

Décryptage

La guerre de Vladimir Poutine secoue une Otan qui se cherchait, depuis la chute de l’URSS, une motivation pour exister et redevenir « attractive ». Si la coalition militaire ne s’engage pas officiellement sur le terrain, les alliés soutiennent Kiev de diverses manières. Décryptage

Gaël De Santis

L’autocrate Vladimir Poutine semble avoir réveillé l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Pourtant, en 2019, Emmanuel Macron déplorait dans un entretien au magazine The Economist « la mort cérébrale de l’Otan ». La première coalition militaire au monde était alors tirée à hue et à dia. « Vous n’avez aucune coordination de la décision stratégique des États-Unis avec les partenaires de l’Otan et nous assistons à une agression par un autre partenaire de l’Otan, la Turquie, dans une zone où nos intérêts sont en jeu, sans coordination », décrivait-il. D’un côté, l’hôte de l’Élysée déplorait que les États-Unis de Donald Trump fassent jouer le principe « l’Amérique d’abord ».

Lire aussi : L’Ukraine, théâtre d’un jeu de rôles diplomatique risqué

On apprendra même plus tard de la part de son conseiller à la sécurité, John Bolton, que le président républicain envisageait… que son pays quitte l’Otan s’il était réélu ! Trump n’était pas seul en cause : depuis le mandat de Barack Obama, l’Europe n’est plus une priorité pour Washington, qui a opéré un « pivot asiatique » rassemblant ses alliés contre la Chine. De l’autre, la Turquie pilonnait les Kurdes syriens, alliés des Occidentaux dans la lutte contre les djihadistes de l’« État islamique ». Parallèlement, en Europe, sachant ne plus trop pouvoir compter sur le grand frère américain, certains pays poussaient pour l’Europe de la défense. L’Otan se cherchait.

Crise en Ukraine : à qui profite l’escalade

Au menu du sommet de juin à Madrid, la coalition devra définir son nouveau concept stratégique qui recense les menaces de sécurité. Les travaux devaient porter sur les menaces « non conventionnelles » (le terrorisme,...). La guerre de haute intensité va y retrouver une bonne place suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a déjà fait plusieurs milliers de victimes civiles et militaires.

1. Une Otan qui se renforce

Même si l’offensive russe empêche durablement l’Ukraine de rejoindre l’Otan, Poutine ne remplit pas l’un de ses principaux objectifs : affaiblir l’Alliance atlantique. Des pays longtemps neutres tels que la Suède et la Finlande envisagent aujourd’hui une adhésion. À Helsinki, la perspective atlantiste, portée par des personnalités telles que l’ancien premier ministre conservateur Alexander Stubb, progresse. Selon les sondages, la volonté d’adhésion est même passée de 19 % en 2017 à 53 % aujourd’hui. Une initiative citoyenne a recueilli 50 000 signatures, et elle va contraindre les parlementaires finlandais à débattre de la question. La première ministre sociale-démocrate Sanna Marin a dit qu’adopter une décision prendrait du temps. Mais d’ores et déjà, Helsinki n’est plus neutre et envoie des armes à Kiev.

Partout en Europe, le vœu de Donald Trump, à savoir que chaque État de l’Alliance consacre 2 % de son PIB à la défense, est en passe d’être atteint : l’Allemagne, le Danemark annoncent des hausses vertigineuses des budgets consacrés à leur armée. Autant de dizaines de milliards d’euros d’achats d’armements qui abonderont les caisses du conglomérat militaro-industriel états-unien. L’intervention poutinienne va également freiner le retrait des troupes US du Vieux Continent amorcé avec Donald Trump. De plus, en réponse à l’agression russe, des bataillons s’installent sur le flanc oriental de l’Alliance ; parmi eux, 700 soldats français vont être stationnés près de la frontière ukrainienne et russe en Roumanie et en Estonie. Un revers pour Poutine, qui exigeait encore en décembre 2021 l’interdiction de stationner, pour les troupes de l’Otan, dans les pays ayant adhéré après 1997.

2. Des alliés actifs sur le terrain ukrainien

Cette guerre conduit la coalition à s’activer sur le terrain ukrainien. Avant même l’invasion, des instructeurs occidentaux formaient les éléments de l’armée ukrainienne. Cela explique en partie la résistance de cette dernière face à l’offensive de Poutine. Ces formateurs étrangers seraient officiellement partis fin février. Depuis le début du conflit, divers pays européens livrent des armes, aidant l’Ukraine à faire face aux chars et à l’aviation russe. Ces fournitures s’accélèrent. Mercredi, tout en refusant une confrontation directe, Joe Biden, le président des États-Unis, a annoncé 800 millions de dollars (720 millions d’euros) d’équipements supplémentaires. Ceux-ci prendraient la forme de vingt millions de munitions, 7 000 armes légères, 9 000 systèmes antichars, 800 systèmes antiaériens, ainsi que d’une centaine de drones. Cette aide permet aux Ukrainiens de résister sur le long terme à la très lente avancée russe.

Une délégation des premiers ministres tchèque, polonais et slovène a demandé « une mission de paix de l’Otan.»

Le 1er mars, sur MNSBC, l’ancienne cheffe de la diplomatie américaine Hillary Clinton proférait : « Rappelez-vous, les Russes ont envahi l’Afghanistan en 1980. (…) Cela n’a pas bien fini. » L’invasion de ce pays d’Asie centrale est l’une des causes de la chute de l’URSS. « Les Américains pourraient être tentés de transformer l’Ukraine en Afghanistan bis pour la Russie », confiait le 10 mars dans nos colonnes l’historien Andreï Gratchev. Une telle stratégie permettrait aux États-Unis d’affaiblir à petit feu le régime russe sans engager ses soldats. Cela conduirait Moscou à envoyer davantage de conscrits.

États-Unis. Face à Poutine, Biden se voit en leader du « monde libre »

D’autres pays de l’Alliance jouent le rôle de boutefeu et misent sur une atlantisation du conflit. Une délégation des premiers ministres tchèque, polonais et slovène a demandé « une mission de paix de l’Otan », mardi à Kiev. « Il n’est pas question de déployer des troupes de l’Otan, ni des avions en Ukraine », a rétorqué le secrétaire de l’Alliance, Jens Stoltenberg, qui, comme le président Biden, cherche à éviter une confrontation directe avec la Russie, une puissance nucléaire.

Conséquence(s)

3. Quel rôle dans l’après-conflit ?

Le nouveau mandat de Joe Biden est marqué par une volonté de souder le « monde libre » et de ressusciter une logique de blocs. Les 9 décembre 2021, la Maison-Blanche a convoqué un « sommet des démocraties » pour unir ses alliés contre son rival chinois. Le vote contre l’intervention russe à l’ONU, avec plusieurs puissances (Chine, Inde) et de nombreux pays du Sud (en Afrique notamment) qui s’abstiennent, illustre une logique d’affrontement. Les Occidentaux prônent un isolement quasi total de Moscou.

En déconnectant la Russie des marchés financiers en lui coupant l’accès aux transactions bancaires via le système de paiement Swift, ils renforcent l’idée de deux blocs bien distincts au nom de la lutte pour la démocratie. C’était cette dernière qui, depuis 1949, légitimait l’existence de l’Otan. Celle-ci reste un instrument des logiques impériales et guerrières des États-Unis et de leurs alliés européens. Pour rappel, en intervenant sans respecter les Nations unies en Libye en 2011, l’Otan a plongé toute l’Afrique de l’Ouest dans une guerre qui est encore loin d’être finie.

UkraineGuerre en UkraineOtanjoe biden
Le Monde

Devant les élus de la Knesset, Volodymyr Zelensky somme Israël de choisir « entre le bien et le mal »

Le président ukrainien s’est adressé par visioconférence aux parlementaires de l’Etat hébreu dont il regrette le manque de soutien. L’Ukraine actuelle fait face à la même menace d’effacement que l’Etat juif après sa naissance, a-t-il affirmé.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté Israël, dimanche 20 mars, à « faire un choix » moral, en soutenant son pays face à l’invasion russe qu’il subit. S’exprimant par vidéoconférence devant les parlementaires de la Knesset, M. Zelensky a certes salué les efforts de médiation que mène le premier ministre, Naftali Bennett, à son incitation, avec Moscou. Depuis sa visite rendue à Vladimir Poutine, le 5 mars, M. Bennett s’est ainsi entretenu par deux fois au téléphone avec le chef du Kremlin, et au moins six avec M. Zelensky.

Cependant, le président ukrainien estime que cette tentative ne peut légitimer la neutralité frileuse à laquelle Israël s’astreint depuis le début de la guerre. « Il est possible de se faire médiateur entre deux pays, mais pas entre le bien et le mal », estime-t-il. Face aux parlementaires, il regrette le refus du gouvernement d’adopter des sanctions contre la Russie, comme depuis octobre 2021, de fournir des armes à l’Ukraine, notamment des systèmes de défense antimissiles. « On peut demander longtemps pourquoi nous ne pouvons recevoir d’armes de votre part ou pourquoi Israël n’a pas imposé de sanctions à la Russie, pourquoi vous ne faites pas pression sur les entreprises russes… C’est votre choix, chers frères et sœurs », a insisté M. Zelensky.

Guerre en Ukraine : face à Moscou, Israël se pose en médiateur

Les députés israéliens n’ont pas rompu la pause de leurs sessions, au sortir des vacances de Pourim, pour l’entendre en session extraordinaire. M. Zelensky s’est contenté d’une réunion sur Zoom. Sur le fond, il a répété un exercice bien rodé, qu’il a déjà mené devant le Congrès américain et les parlements canadien, britannique, polonais et au Bundestag allemand. Il cherche à faire pression sur les opinions internationales et dénonce les gouvernements pour leur manque de soutien militaire. Dimanche, il a achevé son allocution de dix minutes sur une crainte qui dépasse le cas israélien : celle de voir l’ « apathie » s’imposer en Occident, face à une guerre destructrice pour les civils.

Critiques teintées d’amertume

Cependant, est-ce le poids de l’histoire qui unit son pays à la communauté juive, ou la marque de ses propres origines juives que M. Zelensky ne met jamais en avant ? Face à la Knesset, les critiques de M. Zelensky ne sont pas plus vives qu’ailleurs, mais elles se teintent d’une sorte d’amertume. Aux parlementaires israéliens, ce président en guerre a donné une leçon d’histoire hasardeuse, en dressant une équivalence entre l’extermination des juifs d’Europe mise en œuvre par le régime nazi durant la seconde guerre mondiale, et le vocabulaire de la « solution finale » face à la « question ukrainienne » qu’il perçoit aujourd’hui à Moscou.

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L'Humanité

Quelles institutions internationales pour la paix ?

Agoras

La guerre en Ukraine, aux portes de l’Europe, rappelle les pires moments du XXe siècle. Comment saisir cette violation de trop du droit international pour restaurer la paix durablement ?

Latifa Madani

L’agression de la Russie contre l’Ukraine et la guerre destructrice qui s’y déroule ­depuis le 24 février fragilisent dangereusement les relations internationales. Cette agression s’inscrit dans une tendance de recours accru à la violence et aux logiques de guerre. Le recul du multilatéralisme, la faiblesse de l’Organisation des Nations unies (ONU) et des mécanismes de règlement des conflits laissent place libre aux options guerrières et au surarmement. Dans ce contexte d’insécurité aggravée, et alors que les bilans meurtriers ne cessent de s’alourdir, comment faire cesser le bruit des armes, arriver à restaurer la paix et la ­sécurité internationale ?

Comment faire taire les armes et sortir des logiques de guerre ?

Francis Wurtz Entendons-nous bien : c’est une guerre d’agression dont la responsabilité incombe entièrement à Poutine, une agression totalement injustifiable, guidée par un délire nationaliste (« grand-russien », comme écrivit Lénine dans son testament à propos de Staline). Mais cette évidence ne doit pas nous empêcher de réfléchir à ce qui aurait pu être fait – ou évité d’être fait – pour empêcher un contentieux connu de tous de dégénérer en guerre ouverte. Je pense en particulier à l’extension continue de l’ Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) à l’Est, mais pas seulement. Comme dit Hubert Védrine, « ce n’est pas parce qu’on a créé un monstre qu’il ne faut pas le combattre », mais reconnaissons qu’on a bien contribué à le fabriquer et tirons-en les leçons pour l’avenir.

Je vois au moins trois ou quatre voies pour sortir des ­logiques de guerre. D’abord, par la prévention des conflits. Une règle d’or dramatiquement négligée. Y ­compris dans le cas de la guerre en Ukraine. Une autre voie est de ­proscrire les « guerres économiques », dont la violence inouïe avoisine, par leurs effets sur les peuples concernés, les guerres tout court, quand elles n’y conduisent pas. Par ailleurs, nombre de conflits dans le monde naissent de situations – grande misère, absence d’institutions ­légitimes, déstabilisation régionale, etc. – parfaitement connues que la prétendue « communauté internationale » laisse pourrir.

A contrario, traiter sérieusement cette forme d’in­sécurité internationale revient à prendre le contre-pied des ­logiques de guerre. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a souligné dès 1994 que « l’insécurité humaine » (alimentaire, sanitaire, écologique…) faisait infiniment plus de victimes que les guerres inter­étatiques, dans l’indifférence générale. Ajoutons enfin une évidence terriblement actuelle : enrayer la course aux armements, qui absorbe 2 000 milliards de dollars (presque le PIB de la France), est un axe essentiel de l’action à mener.

Anne-Cécile Robert Il faudrait déjà que le secrétaire général de l’ONU, qu’on appelle le pèlerin de la paix, se mouille la chemise, qu’il se rende à Moscou, à Pékin, ou au moins qu’il appelle les présidents russe et chinois ou qu’il soutienne la médiation de Macky Sall (Union africaine) Lire son entretien . L’ONU, ce n’est pas qu’une agence humanitaire. Il faudrait que les Européens gardent leur sang-froid – même si la situation est extrêmement ­inquiétante – et ouvrent la porte du dialogue. Il faut convoquer dès que possible une grande conférence de sécurité, peut être à l’ONU ou a minima au niveau de l’Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), pour mettre tout à plat et ­rétablir un minimum de confiance pour discuter. Il va bien falloir vivre avec notre voisin, on ne peut pas effacer la Russie du continent.

La guerre en Ukraine est incontestablement une violation flagrante, inexcusable du droit international par un membre permanent du Conseil de sécurité (CS). C’est très grave. La Russie n’est pas le premier membre permanent du CS à se moquer de la charte de l’ONU. Les grandes puissances violent le droit international depuis des décennies (Kosovo, Irak, etc.). Elles ont tendance à donner le mauvais exemple. Même la France avec le bombardement d’avril 2018 en Syrie. En condamnant l’agression russe contre l’Ukraine à l’ONU, le Kenya l’a fait remarquer. Ce que fait Moscou est peut-être la violation du droit international de trop. L’ONU va-t-elle en sortir indemne ?

Bernard Dreano Nous assistons à une guerre dans sa forme la plus classique, une guerre de haute intensité entre États. Elle repose toutes les questions que nous pensions avoir résolues dans les années 1990 et s’accompagne de la crainte d’un affrontement global de type guerre mondiale. Il s’agit d’une agression caractérisée au sens de la charte des Nations unies (NU) et de la Cour pénale internationale. Il faut la condamner, soutenir la résistance et voir comment revenir à un ordre de sécurité collective. Notons que des voix antiguerre réussissent à se faire entendre en Russie et même à s’exprimer dans les rues, malgré la répression. Ainsi a circulé en Russie un appel d’artistes, intellectuels, militants civiques. Des militants russes et ukrainiens ont cosigné un appel international « Assez de guerres en Europe ! ». Nous devons exprimer notre solidarité politique avec les Russes antiguerre et ­affirmer notre action solidaire avec les organisations de la société civile ukrainienne. Toute complaisance envers l’agression actuelle doit être vigoureusement dénoncée. L’immédiateté actuelle, c’est faire reculer la soldatesque poutinienne avant que les blessures ne laissent des cicatrices indélébiles et que l’engrenage de l’insécurité ne s’étende.

Peut-on encore compter sur l’ONU pour garantir la paix ?

Francis Wurtz L’ONU représente, par sa charte, par les votes de son Assemblée générale, par l’action propre de son secrétaire général, par le travail de ses agences, par ses opérations de maintien de la paix, une institution irremplaçable. Mais elle ne peut « garantir la paix » que si les États membres – tout particulièrement les cinq membres permanents du CS – en ont la volonté et s’en donnent les moyens. Nous en sommes loin. Un sursaut salutaire peut venir de la mobilisation d’acteurs non ­étatiques, ONG, syndicats, réseaux citoyens, qui prennent de plus en plus d’importance et peuvent viser à constituer une sorte de « société ­civile mondiale » en action. On se souvient de la gigantesque manifestation mondiale contre la guerre d’Irak, le 15 février 2003 – du jamais-vu jusqu’alors. Les forums ­sociaux mondiaux furent une autre forme de mobilisation ­citoyenne d’envergure. Quant à la campagne mondiale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican), elle a fini par arracher le vote massif des Nations unies en faveur du traité sur l’interdiction de ces armes (Tian), qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2017. Ce sont là des ­expériences dont chacun et chacune mesure ­aujourd’hui la brûlante actualité.

Anne-Cécile Robert L’ONU n’est pas absente. L’Assemblée générale a voté une résolution approuvée par 141 pays. L’ONU reste, malgré tout, le seul forum universel avec 193 pays. Le résultat de ce vote a d’ailleurs permis de mesurer l’évolution des rapports mondiaux avec les abstentions en Asie (Chine, Inde…) et en Afrique et les refus de vote de certains États. Cela étant, si l’ONU n’est pas capable de répondre avec plus de force aux problèmes, c’est que, depuis trente ans, le climat s’est dégradé entre les membres permanents, qui ne se parlent plus. Les Occidentaux ont contribué à cette dégradation. Au lieu de discuter et de construire ce que Gorbatchev appelait la maison commune, ils ont poussé l’Alliance atlantique jusqu’aux portes de la Russie, contrairement aux promesses faites. Ils ont voulu étendre, sans discuter, le modèle des démocraties libérales. Ils ont alimenté la machine à ressentiment que les démagogues et les régimes autoritaires, tel celui de Vladimir Poutine, utilisent à leur profit.

Bernard Dreano L’ONU est une organisation d’États. Pour éviter le blocage qu’a connu la Société des ­nations, un Conseil de sécurité a été créé avec des règles claires comme celle qui considère qu’une agression est un crime contre la paix et avec un programme précis, la charte des Nations unies, que tout le monde est censé appliquer. Sauf que le système du veto octroyé aux cinq puissances paralyse l’action de l’ONU. Nous le voyons depuis des années dans le conflit israélo-­palestinien ou dans les guerres syriennes. Après la fin de la guerre froide, le droit international a progressé. Des accords sur la limitation ou l’interdiction des armements ont été signés. Mais des États ne les ont pas ratifiés ou ne les appliquent pas. Des batailles pour que les États ­adhèrent à ces accords doivent être menées par les opinions publiques. Il faut considérer acquis sur le papier ce qui a été fait en 1945 et dans les années 1990, faire en sorte qu’on écoute la parole des peuples et pas simplement celle des États. La charte des Nations unies commence par : « Nous peuples des nations, unies pour un monde meilleur. » Les NU sont le seul instrument que nous avons. Ce sont les États qui sont responsables, en particulier les États-Unis, la Russie et la Chine. Il faut réactiver les acquis en matière de désarmement et de droits humains et ­reprendre l’ensemble du sujet, pour la France, pour l’Europe, pour le monde. Urgemment.

Pourquoi et comment refonder les relations internationales ?

Francis Wurtz La conception actuelle des relations internationales concentre tous les défauts rédhibitoires qu’on puisse imaginer. Elle sous-estime grandement les enjeux sociaux, écologiques et humains globaux alors que ceux-ci doivent être au centre de l’attention. Elle magnifie les « grandes puissances » (symbolisées par le droit de veto et l’arme nucléaire) et pratique la hiérarchisation des nations, et notamment l’arrogance à l’égard des pays du Sud, alors qu’elle doit reconnaître les interdépendances à l’heure de la mondialisation et en tirer les leçons en matière d’égalité des droits et de respect ­réciproque. Elle est fondée sur des logiques d’allégeance à un « camp » (exemple : la « famille occidentale ») et à une alliance militaire (ici l’Otan) alors qu’il faut rehausser considérablement la diplomatie à l’échelle de la ­planète. Le salut, là encore, ne peut venir que des sociétés elles-mêmes. Et c’est le moment !

Anne-Cécile Robert Les règles de ce qu’on appelle le recours à la force ne sont plus respectées par les grandes puissances. Or, c’est la base de l’ONU, qui s’est construite sur l’interdiction de la guerre sauf ­légitime défense et sauf autorisation du Conseil de ­sécurité. Depuis, les États-Unis ou Israël, par exemple, ont invoqué une « légitime défense préventive » qui n’existe pas. Paris et Londres ont outrepassé le mandat de l’ONU en Libye en 2011. Ces extensions désordonnées du recours à la force sapent le droit international. Il faut ouvrir les portes du dialogue, recréer un espace de discussion et donc un minimum de confiance, discuter des conditions de la sécurité en Europe. « Même les dictatures ont de légitimes préoccupations de sécurité », disait un ambassadeur. Les cinq membres permanents doivent renouveler les vœux qu’ils ont faits en 1945 en signant la charte de l’ONU. Il faut absolument sauver l’ONU. Nous n’avons rien de mieux en ­magasin. Les règles inscrites dans la charte sont sages. Il faut les réaffirmer : interdiction de la guerre, règlement pacifique des différends, médiation, autorité des Nations unies. Ce qui implique que les Occidentaux reconnaissent qu’ils ont fait des erreurs.

Bernard Dreano Depuis les années 1990, il s’est passé trente ans durant lesquels l’idée de sécurité collective en Europe s’est dégradée. Les dirigeants occidentaux avaient explicitement proposé à Mikhaïl Gorbatchev un deal prévoyant le non-développement de l’Alliance atlantique et de son bras armé, l’Otan, et la construction d’un nouveau système de sécurité collective en Europe, avec pour pivot l’OSCE. Rien de cela ne s’est produit, et l’Otan s’est étendue. Le refus occidental de construire une vraie sécurité collective au moment de la fin de l’URSS a produit des effets à long terme, tandis que les pays d’Europe centrale adhéraient à l’Otan comme à une « police d’assurance ». Lorsque cette guerre sera terminée, il faudra tout remettre sur la table. Il faudra régler deux grandes questions que l’Europe n’a toujours par résolues au sujet de deux grands peuples et deux grandes nations que sont la Russie et la Turquie. Les négliger, ne pas en tenir compte rendra bancale toute architecture de sécurité collective.

Guerre en UkraineOnunations unies Guerre en UkraineUkraine
L'Humanité

Scénario noir pour une présidentielle

Chronique

Jean-Claude Lebrun

À l’approche du scrutin, la présidente « disruptive » élue en 2017, adepte des thérapies de choc qui ont fait descendre le pays dans la rue, annonce qu’elle ne se représentera pas. Ce qui, visiblement, soulage son époux, de vingt-six ans plus âgé qu’elle. Mais ne manque pas d’aiguiser nombre d’appétits. D’autant qu’une pandémie dévastatrice plombe la fin de son quinquennat. Ainsi commence le dernier roman de l’un des maîtres du thriller politique, qui s’est en l’espèce largement inspiré de l’actualité. Mais en lui apportant quelques retouches, qui hissent son livre à la hauteur d’une passionnante et salutaire fiction politique.

Une fois passé l’amusant petit jeu des parallèles avec le présent, c’est une impeccable machine narrative qui, tout du long, tient le lecteur en haleine. Jérôme Leroy, fin connaisseur du monde politique, n’a en effet pas son pareil pour épaissir le trait, resserrer la focale et faire basculer ses histoires dans le pire des possibles. La présidente de ce « pays riche peuplé de pauvres » s’apprêtant à jeter l’éponge, tout ce qui rongeait son frein au sommet de l’État, plus contre la femme qu’à l’encontre de sa politique de droite, apparaît maintenant au grand jour. Déclenchant un impitoyable festival de coups tordus et de machinations, bientôt d’assassinats, avec au centre du jeu le ministre de l’Intérieur épaulé par des hommes de main des services. Tandis que l’extrême droite, parallèlement, frappe et avance ses pions. C’est toute la politique française du dernier demi-siècle, côté obscur, que fait ici spectaculairement ressurgir le romancier.

Tout prétendant au pouvoir se doit d’avoir publié. Au minimum son autobiographie. Un écrivain, dont le premier roman a paru en tirage confidentiel sous une couverture fameuse à liseré bleu, tiendra le rôle de celui qu’on désigne sous l’anglicisme de « ghost writer ». Le tranquille garçon partage sa vie avec une normalienne qui fréquente l’ultragauche, accessoirement fille d’un ministre concurrent. Jusqu’au jour où il tombe sur un carnet personnel de celui qui l’emploie. Découverte fatale pour lui. Le récit alors s’emballe, devient littéralement haletant, tandis que les épisodes glauques s’enchaînent et les cadavres s’empilent, donnant à voir l’écume nauséabonde du temps. Une déstabilisation de la République est en marche, dont Jérôme Leroy met au jour les multiples ressorts, jusque dans de hautes sphères du pouvoir. Comme un cours de sciences politiques dont il dévoilerait l’envers caché. Quand la fiction instruit et interroge.

Les Derniers Jours des fauves, de Jérôme Leroy, la Manufacture de livres, 432 pages, 20,90 euros

Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittératurepolars
Le Monde

Élection présidentielle 2022

L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.

Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022RésultatsFragments de campagne Article réservé à nos abonnés

A Toulouse, un hommage aux victimes de Mohammed Merah sur fond de campagne présidentielle

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Valérie Pécresse tente de faire campagne coûte que coûte dans la course à l’élection présidentielle

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« Ne vous dérobez pas », l’argument moral lancé par Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche

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Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme

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Édition du jour

Daté du mardi 22 mars

Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Paris s’éveille Testez gratuitement Tribune Article réservé à nos abonnés

« La société des communs offre un nouveau récit et un socle programmatique dont la gauche française doit se saisir »

Un collectif d’élus, de chercheurs, de militants associatifs, d’entrepreneurs et de décideurs publics, parmi lesquels Manon Aubry, Thomas Piketty, Axelle Lemaire ou Noël Mamère, lance un appel pour que la campagne électorale soit l’occasion de promouvoir un « nouveau contrat social », afin de « reconnecter les institutions publiques » à « la vitalité des acteurs engagés sur le terrain ».

Publié aujourd’hui à 15h30, mis à jour à 16h16 Collectif

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Anne Hidalgo et Yannick Jadot agitent l’épouvantail Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022

Candidats en difficulté, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot concentrent leurs forces contre l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon pour préparer la recomposition post-présidentielle.

Publié aujourd’hui à 15h00, mis à jour à 15h41 Laurent Telo

Chronique

The presidential candidates’ common cause: convincing voters to turn up

All the candidates in France’s presidential election agree on one point: a high voter turnout is key. Le Monde columnist Gilles Paris discusses the reasons for this, following Jean-Luc Mélenchon’s appeal to abstentionists at a large rally on Sunday.

Publié aujourd’hui à 13h00 Gilles Paris

Live Article se déroulant en direct

Bardella alerte Darmanin au sujet d’agressions de militants, le soutien de Sarkozy à Pécresse se fait toujours attendre : suivez l’actualité politique en direct

Pour la candidate du Rassemblement national, la proposition du président sortant de conditionner le versement du RSA à l’exercice d’une activité, « c’est un mi-temps à 6 euros de l’heure ».

Publié aujourd’hui à 12h15, mis à jour à 16h58 Brice Laemle Julien Lemaignen

Marine Le Pen s’oppose à la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’amnistier les « gilets jaunes » condamnés

A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis a annoncé que s’il est élu il « amnistiera tous les “gilets jaunes” condamnés ».

Publié aujourd’hui à 12h03, mis à jour à 14h43 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Tout, dans notre système démocratique, semble tendre à ce que les citoyens n’aient que peu d’influence »

Au contraire des démocraties parlementaires qui nous entourent, la Ve République privilégie la désignation d’un chef à la sélection de programmes politiques, ce qui fait « douter de son caractère démocratique », estime dans une tribune au « Monde » le professeur de droit public Arnaud Le Pillouer.

Publié aujourd’hui à 11h30 Arnaud Le Pillouer

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Le vainqueur de l’élection présidentielle 2022 pourrait bien se trouver à court de carburant démocratique »

Pour que les électeurs retrouvent le chemin des urnes, la démocratie doit se « ressourcer» en associant davantage les Français à son fonctionnement, estime, dans une tribune au « Monde », le président du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet.

Publié aujourd’hui à 05h45, mis à jour à 08h15 Thierry Beaudet

Tribune Article réservé à nos abonnés

Election présidentielle 2022 : « Une réélection à l’ombre d’un conflit pourrait saper la capacité du président à gouverner demain »

Un plébiscite « facilité par des circonstances dramatiques » – la guerre en Ukraine – et un débat démocratique contraint pourraient aller de pair avec un mandat à la légitimité plus étroite que jamais, analysent, dans une tribune au « Monde », les politologues Antoine Bristielle et Tristan Guerra.

Publié aujourd’hui à 05h15 Antoine Bristielle Tristan Guerra

Enquête Article réservé à nos abonnés

Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron

Des documents obtenus par « Le Monde » révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat désormais impliquée dans sa campagne pour la présidentielle 2022, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole.

Publié aujourd’hui à 05h14, mis à jour à 16h41 Stéphane Horel

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Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagne

Reléguée à la cinquième place, la candidate LR à l’élection présidentielle élabore avec son équipe la feuille de route de ses cent premiers jours à l’Elysée, une manière de montrer qu’elle n’abandonne pas la partie.

Publié aujourd’hui à 01h32, mis à jour à 10h08 Solenn de Royer

Jean-Luc Mélenchon a appelé les électeurs à leur « responsabilité morale » et au « choix de société », à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle

La France insoumise organisait dimanche 20 mars une « marche pour la VIe République » à Paris, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Le candidat a pris la parole pour clore l’événement, place de la République.

Publié hier à 20h19, mis à jour hier à 22h23 Le Monde avec AFP

Le cabinet McKinsey « paiera ce qu’il doit à l’Etat français », affirme Bruno Le Maire

Le ministre de l’économie et des finances a assuré que « toutes les procédures sont déjà engagées » contre le cabinet de conseil, accusé de n’avoir payé aucun impôt sur les sociétés pendant dix ans grâce à des pratiques d’optimisation fiscale.

Publié hier à 16h03, mis à jour hier à 16h10 Le Monde avec AFP

Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Philippe Poutou et Nicolas Bay étaient les invités de « Questions politiques »

Les candidats d’EELV, du PCF, de LFI, du NPA ainsi que le président du RN et le vice-président de Reconquête ! étaient les invités de France Inter, de France Télévisions et du « Monde » ce dimanche, de midi à 13 heures.

Publié hier à 12h00, mis à jour hier à 13h02 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Jean-Luc Mélenchon a défendu la VIe République et a appelé les abstentionnistes à la mobilisation électorale : retrouvez les informations politiques du dimanche 20 mars

Le leader de La France insoumise a pris la parole à l’issue de la « marche pour la VIe République », qui a mobilisé des dizaines de milliers de ses soutiens, dimanche après-midi.

Publié hier à 11h00, mis à jour hier à 18h44 Marie Pouzadoux

Election présidentielle 2022 : sur le terrain, Marine Le Pen fait du pouvoir d’achat son sujet principal de campagne

En déplacement dans le Loiret puis dans l’Yonne, la candidate du Rassemblement national s’est attaquée à la politique d’Emmanuel Macron et a fait valoir ses propositions pour rendre « 150 ou 200 euros » par mois à chaque ménage.

Publié le 19 mars 2022 à 21h03 Le Monde avec AFP

Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens vont marcher pour la « VIe République » avec l’espoir d’atteindre le second tour de l’élection présidentielle

A trois semaines du premier tour, le candidat de LFI et ses soutiens se retrouvent à Paris, dimanche 20 mars après-midi, pour faire entendre leur voix et « mobiliser les abstentionnistes », argumente-t-il dans une interview au « Parisien ».

Publié le 19 mars 2022 à 20h44 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 21h31 Le Monde avec AFP

Chronique

With only three weeks to go, how could he lose?

Victory looks all but assured for the incumbent President Emmanuel Macron. Le Monde columnist Gilles Paris digs into the polling numbers and looks at what kind of scenarios could lead to an upset in the presidential election.

Publié le 19 mars 2022 à 13h00 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 14h30 Gilles Paris

Décryptages

Peut-on bloquer les prix des carburants, comme le proposent plusieurs candidats à la présidentielle ?

Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, ou encore Eric Zemmour, proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois.

Publié le 19 mars 2022 à 04h45 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 10h31 Assma Maad

Reportage Article réservé à nos abonnés

A Metz, Eric Zemmour encourage sa base à se défier des sondeurs et des journalistes

Lors d’un meeting plus morose qu’à l’accoutumée, dans le Grand-Est, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle a appelé ses partisans à se mobiliser dans la dernière ligne droite.

Publié le 19 mars 2022 à 03h40, mis à jour à 08h12 Ivanne Trippenbach

Reportage Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron assume son SAV réformateur au lendemain de la présentation de son programme

Le candidat à sa réélection s’est rendu vendredi à Pau, fief de son allié François Bayrou, afin de mener « une conversation » très contrôlée avec des Français.

Publié le 18 mars 2022 à 21h28, mis à jour à 08h14 Olivier Faye

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait... La journée politique dans l’oeil du « Monde »

Cinq ans après le second tour qui a opposé Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l’histoire pourrait se répéter pour la prochaine élection présidentielle, selon une enquête d’opinion publiée par « Le Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 19h00 Service politique

Chômage : le bilan d’Emmanuel Macron est-il aussi bon qu’il le prétend ?

Le candidat à l’élection présidentielle se vante de chiffres historiquement bas. Si la tendance est en effet à la baisse, il enjolive parfois la situation et passe sous silence d’importantes disparités.

Publié le 18 mars 2022 à 18h57, mis à jour à 14h03 William Audureau Romain Imbach

Valérie Pécresse et Marine Le Pen réclament une autre date pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie

Les deux candidates à la présidentielle rappellent que le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, a été suivi de nombreuses violences. Emmanuel Macron organise une cérémonie à l’Elysée samedi.

Publié le 18 mars 2022 à 18h33 Le Monde avec AFP

L’annonce du projet d’Emmanuel Macron n’éteint pas les critiques envers son refus de débattre avec ses rivaux

Après Gérard Larcher et Nicolas Dupont-Aignan, Fabien Roussel, candidat PCF à l’élection présidentielle, a à son tour questionné la légitimité d’Emmanuel Macron, « qui ne participe pas aux débats », s’il était réélu.

Publié le 18 mars 2022 à 15h09, mis à jour à 08h15 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « Le pacte de solidarité a tourné pour les jeunes au pacte de sacrifice »

Repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans menace les fondements mêmes du pacte de solidarité entre les générations, estime la chercheuse Anne-Marie Guillemard dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42, mis à jour hier à 19h00 Anne-Marie Guillemard

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Retraites : « C’est l’Etat-providence et son financement qui devraient être le véritable sujet du débat présidentiel »

La stratégie de baisse d’impôts et de charges choisie pendant le quinquennat n’est plus tenable face aux besoins d’investissement à venir, estime l’économiste Xavier Ragot dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Xavier Ragot

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « Le retour d’un Etat investisseur, mais aussi protecteur, est nécessaire »

Alors que la succession des crises sociale, environnementale, sanitaire et maintenant militaire appelle au renforcement de l’Etat, les dirigeants français restent enfermés dans un schéma hérité de trente années de libéralisme, observe le sociologue Antoine Vauchez, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h56 Antoine Vauchez

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « Le projet d’Emmanuel Macron ignore l’accélération et l’intensification des rythmes de vie »

Le sociologue Jean-Yves Boulin observe, dans une tribune au « Monde », qu’un recul du départ en retraite irait à l’inverse de la demande sociale de temps consacré à la formation, aux soins, aux loisirs et à la vie civique.

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Jean-Yves Boulin

Live Article se déroulant en direct

Eric Zemmour promet un déplacement au Maghreb en cas d’élection, Emmanuel Macron favorable à l’instauration de la proportionnelle à l’Assemblée nationale… Retrouvez les informations politiques du 18 mars

Au lendemain de la présentation de son programme, Emmanuel Macron était en déplacement à Pau (Pyrénées-Atlantiques) tandis qu’Eric Zemmour (Reconquête !) tenait un meeting à Metz (Moselle).

Publié le 18 mars 2022 à 13h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 21h18 Simon Auffret Charles-Edouard Ama Koffi

Rapport du Sénat sur les cabinets de conseil : l’opposition dénonce un « scandale d’Etat et fiscal »

Dans un rapport rendu jeudi, la commission d’enquête du Sénat sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil a notamment dénoncé le « phénomène tentaculaire » de leur présence dans la sphère publique.

Publié le 18 mars 2022 à 13h07 Le Monde avec AFP

Chronique

Emmanuel Macron advances by playing his hand, not his opponents

The president running for re-election remained above the fray while presenting his policy platform, hoping to turn the vote into a referendum on himself.

Publié le 18 mars 2022 à 13h00 Gilles Paris

Election présidentielle : les membres du gouvernement entrent dans la « période de réserve »

A compter du 18 mars, les ministres doivent réduire leurs déplacements à presque rien pour ne pas interférer avec la campagne. Mais ils peuvent soutenir un candidat s’ils préviennent toute confusion avec leurs fonctions officielles.

Publié le 18 mars 2022 à 12h28 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 13h03 Le Monde avec AFP

Les rivaux d’Emmanuel Macron cherchent à se distinguer de son projet

Anne Hidalgo a dénoncé une « violence sociale inouïe », tandis que Valérie Pécresse a accusé le chef de l’Etat de « contrefaçon ».

Publié le 18 mars 2022 à 11h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h49 Le Monde

Article réservé à nos abonnés

Dissoudre l’Assemblée nationale pour accélérer le calendrier, un scénario risqué

La tentation d’une dissolution au lendemain du scrutin présidentiel est parfois évoquée. L’hypothèse suscite déjà des oppositions.

Publié le 18 mars 2022 à 11h16 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 11h58 Claire Gatinois

Analyse Article réservé à nos abonnés

Le risque d’une abstention historique au premier tour de l’élection présidentielle

La participation n’est plus automatique, même pour l’élection cardinale de la vie politique nationale. Interrogés lors de l’enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde », moins de 70 % des Français se disent certains d’aller voter, à moins d’un mois du premier tour, le 10 avril.

Publié le 18 mars 2022 à 11h06 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 17h01 Gilles Finchelstein

Reportage Article réservé à nos abonnés

Le pari réussi de la mixité au collège Jean-Moulin, à Perpignan

Dans cet établissement d’éducation prioritaire, 40 % des élèves sont inscrits sur dérogation, en raison des multiples options disponibles. Les classes sociales se mélangent ainsi de manière plutôt harmonieuse.

Publié le 18 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h43 Violaine Morin

Emmanuel Macron propose des voitures électriques à moins de 100 euros par mois pour les plus modestes

Grâce à un système de location subventionnée, le président et candidat à l’élection présidentielle 2022 veut faire accéder à la mobilité électrique les ménages aux petits revenus.

Publié le 18 mars 2022 à 10h53 Eric Béziat

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Emmanuel Macron veut que les Français travaillent plus et plus longtemps

Le président-candidat à l’élection présidentielle a rappelé les grandes lignes de la réforme des retraites qu’il compte mener et se fixe de renouer avec le plein-emploi « dans les cinq ans qui viennent ».

Publié le 18 mars 2022 à 10h38 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 11h22 Bertrand Bissuel

Analyse Article réservé à nos abonnés

« Les candidatures de Zemmour et Le Pen attirent les Français manquant farouchement de confiance vis-à-vis des autres »

Les deux candidats-nationaux populistes partagent une forte difficulté à s’insérer dans un contrat social dont la confiance est la matrice principale, selon la septième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde »

Publié le 18 mars 2022 à 10h34 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h34 Martial Foucault

Emmanuel Macron confirme le tournant vers une agriculture du « produire plus »

Le président-candidat à la présidentielle 2022 n’a accordé que peu de place aux questions environnementales lors de la présentation de son programme.

Publié le 18 mars 2022 à 10h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 11h13 Mathilde Gérard Rémi Barroux

Emmanuel Macron veut automatiser les obligations de quitter le territoire après un refus d’asile

Dans les faits, une telle mesure, présentée par le président-candidat à l’élection présidentielle et déjà envisagée par la droite, est difficile à mettre en œuvre.

Publié le 18 mars 2022 à 10h22 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h44 Julia Pascual

Éditorial

Macron candidat, des projets sans débat

Il ne fait pas de doute que, s’il est réélu, le chef de l’Etat aura la volonté de continuer à réformer le pays. Pour entraîner à sa suite un maximum d’acteurs, il devra faire preuve de capacité d’écoute et d’échange, ce que son refus de se confronter à ses adversaires ne montre pas.

Publié le 18 mars 2022 à 10h15 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 15h36 Le Monde

Emmanuel Macron ne promet plus de loi grand âge, mais des « choses concrètes »

Sur la question de la fin de vie, le président-candidat à la présidentielle 2022 propose dans son programme une « convention citoyenne » et esquisse l’hypothèse d’un référendum.

Publié le 18 mars 2022 à 10h12 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h50 Béatrice Jérôme

Le programme d’Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022

Publié le 18 mars 2022 à 09h51 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 18h45 Service politique Les Décodeurs

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A La Chapelle-Montreuil, les buralistes assurent aussi le service public

Le service d’encaissement des trésoreries s’est généralisé auprès des buralistes. Dernier commerce multiservice de son village, le bar-tabac-restaurant Le Relais de la Boivre, dans la Vienne, fait office de tout, y compris de guichet de l’administration fiscale.

Publié le 18 mars 2022 à 09h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h35 Camille Bordenet

Live Article se déroulant en direct

Services publics : « Le Monde » a consacré une journée spéciale aux questions d’accès à la santé, à l’éducation et à l’administration avant l’élection présidentielle

Après deux années de pandémie de Covid-19 et au coeur de la campagne présidentielle, vous nous avez partagé vos histoires et vos impressions sur l’état du service public tout au long de cette journée.

Publié le 18 mars 2022 à 09h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 18h13 Marie Pouzadoux Sandra Favier

Analyse Article réservé à nos abonnés

Présidentielle 2022 : les craintes sur le pouvoir d’achat pèsent sur les intentions de vote

Les questions économiques et sociales restent prioritaires pour les Français, selon la septième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ». Dans ce contexte, Marine Le Pen se détache en deuxième position derrière Emmanuel Macron.

Publié le 18 mars 2022 à 06h20 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 09h48 Abel Mestre

Analyse Article réservé à nos abonnés

Yannick Jadot et les difficultés multiples de sa candidature à l’élection présidentielle

Enjeux environnementaux complexes et anxiogènes, manque d’incarnation, concurrence de Jean-Luc Mélenchon… Les raisons sont nombreuses pour expliquer la faible dynamique du candidat écologiste, selon l’enquête Ipsos-Sopra Steria avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 06h20 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h37 Brice Teinturier

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LR dénonce un « pillage » du projet de Valérie Pécresse par Emmanuel Macron

Retraite à 65 ans, monétisation des RTT, contreparties au RSA… La droite s’inquiète de voir le chef de l’Etat reprendre plusieurs propositions de sa candidate à l’élection présidentielle.

Publié le 18 mars 2022 à 03h38 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h15 Sarah Belouezzane Solenn de Royer

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Baisses d’impôts et investissement : le candidat Macron conserve la ligne économique du président

Le président et candidat à la présidentielle prévoit 50 milliards d’euros de dépenses, dont 15 milliards de baisses d’impôts, qu’il veut financer grâce à un retour au plein-emploi en 2027.

Publié le 18 mars 2022 à 02h30 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h40 Elsa Conesa Audrey Tonnelier

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron, saison 2 : une promesse de changement dans la continuité

Le chef de l’Etat est réellement entré en campagne, jeudi, avec la présentation de son programme à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Après un quinquennat de crises, le candidat réformateur de 2017 se veut aujourd’hui protecteur, sans renier ses fondamentaux en matière de libéralisme économique.

Publié le 18 mars 2022 à 02h23 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h25 Alexandre Lemarié

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Pourquoi le candidat Emmanuel Macron veut nationaliser EDF

Le président de la République souhaite reprendre la totalité du contrôle de l’électricien afin de pouvoir assurer le financement des futurs réacteurs nucléaires.

Publié le 18 mars 2022 à 02h01 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 21h14 Nabil Wakim Adrien Pécout

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Quand Emmanuel Macron l’Européen flatte l’indépendance nationale

Lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle, jeudi, le président-candidat a mis l’accent sur la souveraineté, au risque de la contradiction avec son engagement proeuropéen.

Publié le 18 mars 2022 à 01h24 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h04 Olivier Faye

Reportage Article réservé à nos abonnés

« On a créé deux France : celle où il y a le TGV et celle où tout a fermé »

Maintes fois menacés, toujours déficitaires malgré une récente embellie, le train de nuit Briançon-Paris a survécu, à l’inverse de beaucoup d’autres. A rebours de la tendance observée pendant des années, le gouvernement envisage désormais la réouverture d’une dizaine de lignes nocturnes d’ici à 2030.

Publié le 18 mars 2022 à 00h33 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 08h46 Benoît Floc'h

Emmanuel Macron annonce des mesures pour les mères célibataires

Le président candidat a notamment promis l’augmentation de 50 % de l’allocation de soutien familial pour les mères célibataires en cas de victoire à l’élection présidentielle.

Publié le 17 mars 2022 à 21h51 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 07h07 Solène Cordier

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Emmanuel Macron promet un « nouveau pacte avec les enseignants »

Le candidat à l’élection présidentielle propose de mieux rémunérer les enseignants qui accepteront des missions supplémentaires.

Publié le 17 mars 2022 à 21h13, mis à jour à 10h49 Sylvie Lecherbonnier

La santé érigée en chantier prioritaire du candidat Macron avec un « changement de méthode »

Admettant une « crise de sens » pour beaucoup de professionnels de santé, le président de la République a fermé la porte à des mesures coercitives à l’égard des médecins pour lutter contre les déserts médicaux.

Publié le 17 mars 2022 à 20h12 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h06 Sabrina El Mosselli Camille Stromboni

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Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel Macron

A l’occasion des 60 ans des accords d’Evian, retour sur la politique mémorielle du président de la République et sur le processus de réconciliation des mémoires autour de la guerre d’Algérie qu’il a engagé, entre audace et frilosité.

Publié le 17 mars 2022 à 20h00 Frédéric Bobin

Le sport, un thème oublié de la campagne présidentielle

Seuls trois candidats à l’Elysée ont répondu jeudi à l’invitation des acteurs du sport français à présenter leurs mesures pour le secteur.

Publié le 17 mars 2022 à 19h56 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 20h14 Nicolas Lepeltier

Emmanuel Macron conteste exercer le pouvoir en solitaire et « assume des innovations démocratiques »

Cabinets privés, non-débat avec ses concurrents : le chef de l’Etat a défendu sa pratique du pouvoir, jeudi 17 mars.

Publié le 17 mars 2022 à 19h32 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 19h51 Le Monde

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Le Monde

Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?

Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)

Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40

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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.

On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.

L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.

Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois

Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.

La liste officielle des candidats :

Les candidats éliminés de la course :

Maxime Vaudano

Agathe Dahyot design

L'Humanité

Pluie de (tout petits) billets pour les footballeuses

Chronique

Mejdaline Mhiri

Cahin-caha, la Fédération française de football (FFF) tente de suivre la progression des féminines. Le 16 mars, le comité exécutif de l’instance annonçait des « aides exceptionnelles » à leur égard. Chacun des douze clubs de D1 Arkema empochera 50 000 euros. De plus, les dotations financières en Coupe de France passent de 140 000 à 520 000 euros, redistribués entre les participantes de la compétition. Magnifique. L’argent coule à flots !

Mais comment expliquer cette arrivée massive de fonds ? Il s’agit d’abord de tenir une promesse. Courant 2021, tout comme leurs homologues masculins mais à une échelle moindre, les pensionnaires de D1 et D2 féminine devaient bénéficier d’une augmentation de leurs subventions (6 millions d’euros), découlant des droits télévisuels versés par Mediapro. Sauf que le projet a capoté, plongeant les concernés dans une situation économique périlleuse.

Il s’agit également de réduire un écart de plus en plus gênant. Jusqu’à présent, en Coupe de France, les joueuses devaient atteindre les demi-finales pour que leur parcours soit récompensé financièrement (pour les masculins, c’était le cas dès le septième tour). De même, alors qu’elles se contentaient d’un maillot toutes les deux rencontres, quand les hommes recevaient maillots, shorts et chaussettes pour chaque match, les footballeuses profiteront désormais de tenues complètes dès le quatrième tour. Souvenez-vous, la saison dernière, les Rennaises dénonçaient cette discrimination en jouant en culotte.

En février, c’était au tour d’Ada Hegerberg, ballon d’or 2018, de tacler la « 3F », à la suite de l’annonce de la candidature française pour l’Euro 2025. « Organiser des compétitions internationales, cest bien. Sinvestir dans notre championnat, cest mieux. On est à la ramasse et la Coupe du monde 2019 na eu aucun impact», désapprouvait-elle sur Twitter. Et, en effet, ce n’est qu’en décembre 2021 qu’une commission « Football féminin de haut niveau » a vu le jour à la FFF. Présidée par le Lyonnais Jean-Michel Aulas, ce dernier admettait dans l’Équipe du 8 mars que du retard était en train d’être pris sur d’autres nations.

À titre de comparaison, en Angleterre, où se déroulera l’Euro en juin, la situation évolue vitesse grand V. Il y a un an, la Football Association (FA) concluait un accord de diffusion avec Sky Sports et la BBC (8 millions de livres par saison). En décembre, elle établissait un partenariat sur trois ans avec la banque Barclays (30 millions de livres). En janvier, on apprenait qu’en cas de maternité ou de maladie une couverture santé allait être ajoutée aux contrats des sportives. La semaine dernière, le Guardian révélait que la FA allait multiplier par huit la dotation financière en coupe féminine, atteignant les 2,5 millions de livres. Alors, on ressort le carnet de chèques ?

La chronique sportive de Mejdaline MhirifootballÉgalité hommes femmeségalité professionnelle
Le Monde

Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?

Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.

  • 1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne

Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.

Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.

  • Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats

Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.

Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?

Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.

  • 4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales

Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.

Pour voter, il est nécessaire :

– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;

– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;

– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;

– de disposer de ses droits civils et politiques.

  • 4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités

Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.

Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.

  • 7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats

Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.

Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.

  • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle

La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.

La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.

Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias
  • 10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle

Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.

Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.

  • 24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle

Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.

Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.

  • 13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs

La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.

  • 24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne

Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.

Romain Imbach

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Le Monde

Au programme du lundi 21 mars

Live animé par Brice Laemle et Julien Lemaignen

Un direct quotidien. A trois semaines de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.

A J − 20 du premier tour de l’élection présidentielle, Fabien Roussel, le candidat communiste, est invité sur France Inter à 7 h 50, tandis que Marine Le Pen (Rassemblement national) est interrogée sur Franceinfo à partir de 8 h 30. Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !) sera questionné sur RMC à partir de 10 heures.

Conférence de presse. A 10 heures également, Valérie Pécresse, candidate des Républicains à la présidentielle, présentera son programme culture au Théâtre La Bruyère, à Paris. A 13 heures, elle mettra en avant ses propositions pour les territoires d’outre-mer, de sa permanence de campagne. A 14 h 30, l’écologiste, Yannick Jadot, évoquera son programme pour l’éducation.

Campagne. Fabien Roussel donne rendez-vous à 19 heures à la Cité des congrès, à Nantes, pour un meeting.

Nos articles pour approfondir

« Ne vous dérobez pas », l’argument moral lancé par Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche

Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron

Dos au mur, Valérie Pécresse cherche à sauver sa campagne

Le direct de la veille

Les essentiels de la campagne

Le Monde

Valérie Pécresse tente de faire campagne coûte que coûte dans la course à l’élection présidentielle

La candidate du parti Les Républicains continue à multiplier déplacements et interventions, et se montre offensive face à Emmanuel Macron, qu’elle « ne prendrait pas comme ministre ».

C’est un ciel de circonstance qui a accueilli Valérie Pécresse vendredi 18 mars à l’école Ohr-Torah, anciennement école Ozar-Hatorah. Gris, bas et lourd au-dessus de l’école où Mohammed Merah a perpétré sa tuerie en 2012. Recueillie et visiblement émue, la candidate de la droite a déposé une gerbe devant la stèle érigée dans la cour de l’école en mémoire des quatre victimes, dont trois de la même famille. Elle a ensuite pris le temps de discuter avec des anciens élèves, dont Jonathan Chetrit, auteur du livre Toulouse 19 mars 2012 (Albin Michel, 208 p., 19,90 euros), un retour sur l’attentat par ceux qui l’ont vécu. « Je suis impressionnée par cette solidarité, cet esprit de famille et cette humanité qu’on ressent dans cette école », a lancé la candidate du parti Les Républicains (LR) dans la cour qui a vu le martyre des élèves.

Cette année, une autre figure de droite est attendue aussi dans l’école pour rendre hommage aux victimes : Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République sera aux côtés d’Emmanuel Macron, le président candidat que la droite rêve pourtant de déloger. Prérogative d’ancien président de la République certes – François Hollande devrait aussi être présent –, mais symbole compliqué dans une campagne au-dessus de laquelle les nuages s’amoncellent. A droite, on regrette que le soutien de l’ancien président se fasse tant attendre, alors que la candidate en a besoin plus que jamais. Affolés, certains craignent que M. Sarkozy, dont la parole et les opinions pèsent encore tant à droite, n’annonce officiellement un soutien à Emmanuel Macron. Pour d’autres, nul besoin qu’il le fasse ouvertement, son silence est déjà assez éloquent comme ça.

Comment, interroge-t-on sur un ton résigné au sein du parti, Nicolas Sarkozy pourrait-il soutenir une candidate que les sondages placent tantôt quatrième, tantôt cinquième derrière le candidat d’extrême droite Eric Zemmour et celui de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon ? C’est le cas dans l’enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde publiée le 19 mars, où la candidate tombe à 10,5 % d’intentions de vote au premier tour. Et tant pis si le parti en a plus besoin que jamais, lui dont l’existence même est menacée par un potentiel troisième échec à l’élection présidentielle.

Poison lent

« Dans la vie, il faut toujours soutenir ses amis, en laissant loin les sondages et les arrière-pensées. C’est bien en ce moment qu’il faut qu’on soit avec toi », a tenté de rassurer Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, vendredi 18 mars lors d’une réunion publique dans la Ville rose tenue avec Valérie Pécresse.

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Le Monde

Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme

L’ancien député gaulliste Alain Terrenoire, auteur de la loi dite « Pleven », est plus que jamais convaincu de l’utilité de son texte et s’agace de la version qu’en donne le polémiste.

Alain Terrenoire est un homme à ce point courtois qu’il s’interdit la moindre manifestation d’agacement, mais là, Eric Zemmour a exagéré, et le monsieur de 80 ans a haussé un sourcil. Gaulliste de gauche, élu député en 1967 à 25 ans, il est le véritable auteur de la loi dite « Pleven » de 1972 contre le racisme, et Eric Zemmour, à trois reprises, a assuré que le vieux monsieur regrettait que sa loi ait été « dévoyée » par « les juges de gauche ». En réalité, Alain Terrenoire ne regrette rien du tout, comprend fort bien que le candidat à la présidentielle, condamné à trois reprises sur le fondement de sa loi, veuille l’abolir, et s’émeut qu’un 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale et à la veille du 50e anniversaire de sa loi, Eric Zemmour cherche encore à se servir de lui.

« Il voulait savoir pourquoi quelqu’un de droite, qui se réclamait de De Gaulle, avait pu pondre une aussi mauvaise loi, raconte Alain Terrenoire. On s’est vu une première fois dans un café, en 2016. » Eric Zemmour est alors fréquemment assigné en justice, a été condamné une première fois le 18 février 2011 pour « provocation à la haine raciale », et se plaint que « ça lui coûte cher » financièrement. « J’ai été courtois, c’est normal, dit l’ancien député. Il était journaliste au Figaro, c’est très honorable. On le voyait dans les débats à la télévision. Parfois, ce qu’il disait ne me déplaisait pas à 100 %. J’ai peut-être eu tort de le lui dire, d’ailleurs. »

Eric Zemmour condamné pour la troisième fois par la justice

Les deux hommes échangent des mails, Eric Zemmour veut en savoir plus, Alain Terrenoire finit par l’inviter à déjeuner chez lui, et lui explique longuement la genèse de sa fameuse loi. Au début des années 1970, les incidents racistes se multiplient, alors que les décrets-lois Marchandeau contre le racisme de 1939, abrogés par Vichy et remis en vigueur en 1944, étaient à peu près inopérants.

Au printemps 1971, la France finit par ratifier la Convention de l’ONU contre les discriminations raciales de 1965. Jacques Chaban-Delmas est alors premier ministre, le jeune Terrenoire s’entend fort bien avec lui, et les deux hommes estiment qu’il est temps d’avoir une vraie législation antiraciste. Alain Terrenoire a de qui tenir : son grand-père, Francisque Gay, bataillait avant guerre dans son journal, L’Aube, contre l’antisémitisme, Franco, Salazar, Mussolini et Hitler ; son père, Louis Terrenoire, a été secrétaire du Conseil national de la Résistance et ministre du général de Gaulle.

« Il n’est pas de bonne foi »

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L'Humanité

Voyage en terre inconnue

Chronique

Audrey Vernon

J’ai été prendre un thé au Royal Monceau.

Pour ceux qui gagnent moins de 10 millions d’euros par an, j’explique : c’est un palace, un palace c’est comme un palais mais pas pour les rois, pour les riches. Les pauvres n’y mettent jamais les pieds, sauf pour y travailler. J’arrive devant la porte à tambour qui ressemble à un petit appart. Le monsieur qui m’accueille m’aide à déplier la poussette de mon bébé, il s’exclame : « Oh, on n’en voit plus des comme ça ! » (C’est une poussette du Bon Coin, hors d’âge mais qui fait le taf, une poussette, quoi.)

Il me dit : « Elle est si facile à déplier ! »

J’arrive chez un peuple non contacté. J’entre, tout le monde me sourit, même à travers le masque rose, ils me sourient des yeux. Ils irradient. Je monte dans la chambre de mon amie, invitée ici pour un congrès ou je ne sais quoi. Les toilettes ont un tableau de bord, comme dans un avion, je ne comprends même pas les propositions : « Flush », « Rear », « Back », « Warm », etc.

Le chien a des biscuits à son nom… le chien ! Des biscuits faits maison. Sur la table, des fruits, des fleurs : 1500 euros la nuit. C’est petit comme chambre pour ce prix, mais le lit est immense. Dans la table de chevet, sous verre, des lettres autographes de Jean Cocteau. Nous descendons boire un thé au bar, on apporte à mon bébé un ballon gonflé à l’hélium et un sachet de bonbons. Elle le serre dans ses bras comme la chose la plus précieuse du monde et ne s’en séparera plus de la journée.

Je commence à trouver l’atmosphère étrange. Est-ce que je suis en Thaïlande ? Dans un pays où, paraît-il, les gens sourient tout le temps ?

Pourquoi tant de gentillesse, d’attentions, subitement, à Paris. Ça me revient, je suis dans un palace, un endroit où nous valons 1500 euros par jour. Les gens sont-ils adorables juste parce qu’on est riche ?

C’est notre société. Je le savais, mais l’éprouver est vraiment bizarre. Je remercie toutes les personnes qui sont à nos petits soins et je reprends mon RER. Autre ambiance, personne n’est là pour être gentil, personne ne sourit, mais on m’aide à descendre la poussette dans les escaliers, à passer les tourniquets. Gratuitement. Par solidarité.

Je me dis que l’humanité est vraiment une espèce naturellement aidante et empathique. Et je commence à imaginer ce que deviendront ces lieux d’exception lorsque les inégalités seront enfin abolies, d’ici à trois mois. Ce serait dommage de les fermer. Après avoir fait un audit de leur bilan énergétique qu’il va falloir faire baisser. J’ai décidé que ces endroits seraient nos récompenses, nous aurons tous droit, une fois par an à un séjour dans un palace pour services rendus à la communauté. Quelques jours choyés et remerciés. Pour les femmes qui viennent d’accoucher, les aides soignantes, les infirmières, les femmes de ménage, les institutrices, le temps de se requinquer.

Les ouvriers, les policiers, les gardiens de prison et même les prisonniers pour fêter leur sortie. Oublier que l’argent a un jour été une question. Je nous souhaite à tous de pouvoir bientôt passer quelques jours au Royal Monceau.

Carte blanche à Audrey Vernon Carte blanche à Audrey Vernon
Le Monde

Turnout in presidential elections is slightly declining since 2007

Hello, it’s lunchtime in Paris and in spite of her not very encouraging poll numbers conservative candidate Valérie Pécresse is hard at work today, presenting her proposals on culture and for the French overseas territories.

What happened yesterday? Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) called for mobilization of left-wing voters during a huge rally held at Place de la République, in Paris.

Why does it matter? The left-wing candidate does not have many voter pools to choose from. Even if he is the best placed on the left, Communist candidate Fabien Roussel, environmentalist Yannick Jadot and Socialist Anne Hidalgo refuse to join forces with him, insisting on their differences and in particular on his pro-Russian attitude before the invasion of Ukraine. A fierce critic of the Ukrainian authorities before the war, Jean-Luc Mélenchon tried to minimize his judgment errors by dedicating his Sunday rally to the resistance of the Ukrainian people.

The presidential candidates all have at least one common obsession: voter turnout. It is true, they have reasons to be worried. A series of Ipsos-Le Monde polls have shown since October that voters are paying less attention to this campaign than to the one that took place five years ago. According to the last survey, published on Friday, 74% say they are "interested" by the campaign. The equivalent number was 79% in 2017. 78% of voters say also that they would vote if the first round was held today, instead of 82% five years ago.

The presidential election is France’s most significant electoral rendez-vous ever since it was expanded to a popular vote by the constitutional reform of 1962. Turnout has always been around 80% but it has decreased slightly since 2007. The worst turnout in a Fifth Republic presidential election (68,85%) happened in 1969, in the second round which opposed two right-wing candidates, Gaullist winner Georges Pompidou and centrist Alain Poher, who was supported by non-Gaullists on the right. It is worth noting that Georges Pompidou had already obtained a decisive lead in the first round, with 44,47% of first ballots, which to a lesser extent might be Emmanuel Macron’s case, according to the polls.

The issue of turnout is crucial for all candidates, but for different reasons. They are not in the same boat. For leftist candidate Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) and far-right candidate Marine le Pen (Rassemblement National), turnout is existential. Their voters tend to be in the age groups and social classes least certain to vote.

Only 53% of 18-24 year olds say they would vote if the election was taking place today, compared to 81% of those over 70. Only 57% of blue-collar workers say they would do so, compared to 80% of retirees and 67% of the upper middle class. If the turnout on April 10 is poor, the odds of qualifying for the second round will be lower for those two populist candidates.

Who’s who in the 2022 French presidential election

Emmanuel Macron would not necessarily be off the hook either, if, for the first time ever, the abstention rate reaches above 30% in the first round. Of course, he would probably still be well placed to win in the second round. But he would not be able to claim a sizable political momentum, nor a clear mandate from voters to implement his platform, starting with the delaying of the retirement age from 62 to 65.

Critics are already piling up, and among them the president of the Sénat who said repeatedly that without a real campaign Emmanuel Macron would be deprived from the needed political legitimacy. "A president of the Sénat should not say that", retorted the incumbent president, last Thursday ("A president should not say that" was the title of a damaging 2016 book based on interviews between President François Hollande and two Le Monde journalists).

There is still some hope. In 2017 the number of voters saying that they were "certain" to vote jumped from 82% to 88% during the last three weeks, even though the official turnout was 77%. However, the race was very close: four candidates were vying for the top two spots, including Marine Le Pen, Emmanuel Macron and Jean-Luc Mélenchon.

The latter gathered tens of thousands of supporters in Paris on Sunday in an attempt to appear as an alternative to the incumbent president. "Each person is personally responsible for the result. Each person has the key to the second round," he said. "This vote is a social referendum", he added, opposing his platform to Emmanuel Macron’s.

Mélenchon surges in the polls despite fiery remarks on Ukraine in the past

Jean-Luc Mélenchon’s strategy is to reactivate the divide between the left and the right that Emmanuel Macron erased by assembling a government with figures from both sides. His platform is a real break with the policies carried out for the past years, and he further adds his will to reform the Constitution, which does not appear among French people’s topics of concern.

Predicting a national disaster, Marine Le Pen’s strategy bluntly puts forward her concern for her voters’ purchasing power while the war in Ukraine will have a lasting impact on the price of gasoline and foodstuffs. Mélenchon appeals to hope, Le Pen to anxiety. We will know in three weeks which recipe works better.

Quote of the day

"I want to carry this originality, this uniqueness"

The communist candidate Fabien Roussel refused on Monday morning to accept Jean-Luc Mélenchon’s calls to join him so that he could reach the second round. "I am the only one to speak as much about investment in energy sovereignty, nuclear energy, to speak of food sovereignty, security, secularism, this secular republic," he said. "I want to carry this originality, this uniqueness, and continue to carry it beyond" the election, he insisted.

Countdown20 Days until the presidential election’s first round34 Days until the presidential election’s second roundThanks for reading, see you tomorrow.

With only three weeks to go, how could he lose?

Gilles Paris(Columnist)

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L'Humanité

Présidentielle. Le programme de 10 personnalités pour redonner la priorité à la Culture

Premier plan

Transmission, éducation, accès aux œuvres et aux savoirs... L’Humanité donne carte blanche à dix personnalités du monde culturel pour penser les missions d’un futur ministère et remettre au centre des préoccupations ce thème oublié de la campagne électorale. 

Clément GarciaSophie Joubert

Où est passée la culture ? À trois semaines du scrutin, elle reste dramatiquement absente de la campagne présidentielle. C’est malheureusement devenu une habitude. Depuis près de trois décennies, les politiques culturelles souffrent d’un manque d’élan et peinent à prendre la mesure des enjeux d’un secteur indispensable à l’émancipation de tous et qui, de surcroît, emploie directement 650 000 personnes et représente 3,5 % du PIB.

Cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine »

La valse incessante des ministres (six en dix ans) n’a certainement pas aidé à construire une politique culturelle durable et ambitieuse. Dans les programmes des différents candidats, elle reste trop souvent reléguée, cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine », sans faire l’objet d’une attention propre.

La culture, un art de vivre

Seuls Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon s’accordent à vouloir porter le budget du ministère à 1 %, non pas du budget de l’État (il est aujourd’hui de 0,8 %), mais des richesses produites. Si Valérie Pécresse ou Anne Hidalgo souhaitent mettre l’accent sur l’éducation artistique, le flou demeure sur son financement. Éric Zemmour se borne, quant à lui, à célébrer « le génie propre de la culture française », pour la rendre « moins idéologisée », quand sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen efface tout bonnement le mot « culture » de ses 22 propositions. Enfin, le président-candidat ne mentionne la culture, dans sa « Lettre aux Français », qu’en rapport à l’identité nationale.

Lire l'entretien avec la chanteuse Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

Il y a pourtant fort à faire dans ce domaine. Les politiques publiques en direction de la culture durant la présidence d’Emmanuel Macron se sont bornées, pandémie oblige, au dispendieux « quoi qu’il en coûte », les services de l’État revendiquant 13,6 milliards d’euros d’aides au secteur, soit quatre fois le budget du ministère.

Cette somme s’avérait indispensable pour éviter que compagnies et lieux culturels ne sombrent avec les nombreuses annulations et fermetures de salles, mais n’a pas évité les « trous dans la raquette » et le profond malaise d’artistes et auteurs toujours privés de statut, et de techniciens non concernés par les aides gouvernementales.

Une subvention au marché

Seule mesure emblématique du quinquennat, le passe culture, soit 300 euros destinés, depuis 2021, à l’ensemble des jeunes de 18 ans au nom du « soutien à la démocratisation et à l’éducation artistique et culturelle », et dont le coût est estimé, pour le prochain budget, à 199 millions d’euros. Une mesure qui s’apparente bien plus à une subvention au marché des biens culturels qu’à une véritable politique publique « d’éducation artistique et culturelle », d’autant que, à 18 ans, les inégalités d’accès à la culture sont déjà bien installées.

Le passe culture profite-t-il aux jeunes ou aux majors ?

Les mastodontes du numérique ont également profité des confinements pour installer un face-à-face entre eux et les publics, et déverser, par écrans interposés, une offre culturelle et de divertissement pléthorique, majoritairement nord-américaine. Au prix d’une homogénéisation des propositions, ciblées selon les habitudes de chacun grâce aux fameux algorithmes.

Annoncée le 7 mars en même temps que la candidature d’Emmanuel Macron, la suppression de la redevance apparaît comme une mesure dangereuse et électoraliste, qui met en péril la diversité culturelle et le financement du service public. Une proposition qui fait écho à celle des deux candidats d’extrême droite de privatiser l’audiovisuel public.

Leurs priorités, leurs rêves

Voilà qui plaide pour un renouveau des politiques culturelles. Pour défendre la création, mais aussi proposer aux publics des horizons nouveaux et les pousser à la rencontre avec des univers artistiques et culturels que leur interdit le marché omnipotent.

Parce que le chantier est vaste, urgent, passionnant, l’Humanité a demandé à dix artistes et directeurs d’établissements culturels de confier librement ce qu’ils ou elles feraient d’un poste de ministre de la Culture. Écrivains, cinéastes, chanteuse, plasticiens ou directeurs de musées, ils et elles expriment leurs priorités, leurs rêves, leur colère, pour dessiner une politique culturelle ambitieuse qui donnerait toute la place au partage, à la médiation, parce que la culture est notre affaire à tous.

« La culture au service de tous »

Catherine Corsini, cinéaste

Si le ministère de la Culture existe toujours et si et si…Si j’étais ministre de la Culture et avant toute mesure, j’écrirais  en gros sur les frontons de la République que la culture est essentielle. ESSENTIELLE À LA DÉMOCRATIE.

Dans ce moment où on a tant besoin de collectif, de se retrouver, de croiser nos récits, de redonner de l’imaginaire à une société qui s’est renfermée sur elle-même, je ferais en sorte que la culture soit accessible pour tous et toutes, et partout en France, même dans les zones les plus reculées. Il faut se battre contre les inégalités territoriales (écoutons la colère des gilets jaunes). Je travaillerais dans une vraie proximité avec le ministère de l’Éducation nationale pour revaloriser l’éducation artistique, donner ses chances à une vraie pratique du théâtre, de la musique et du cinéma dès le primaire, faire en sorte que des activités soient pratiquées au moins une fois par semaine et qu’elles soient encadrées par des professionnels ou des professeurs ayant suivi une formation.

J’en finirais avec le passe culture, qui n’est qu’un bon d’achat destiné à faire des jeunes de futur·e·s consommateur·trice·s et qui n’a aucune vision culturelle. Il faut transmettre et offrir aux élèves dès le primaire et pendant toute leur scolarité l’accès gratuit aux musées, salles de spectacle, de cinéma.

La culture est joyeuse et populaire. La transmettre est une mission, il faut montrer les apports successifs de toutes les civilisations. La culture développe l’esprit critique, c’est le pari de faire advenir une génération créatrice. Découvrir des films de patrimoine et des films récents en salles, « lever la tête et pas la baisser », disait le maître.J’obligerais tous les membres du gouvernement à aller au théâtre, au cinéma, aux concerts, à voir des productions françaises.

J’augmenterais le budget de la culture à 2 % du PIB. Je ne vendrais pas la culture au privé et me battrais contre l’hégémonie des plateformes, je protégerais l’exception culturelle, je redonnerais toute sa place à la culture sur les chaînes publiques. Je renforcerais l’autonomie des grands établissements et je continuerais le chantier de la décentralisation, j’améliorerais le statut des intermittent·e·s et des précaires.

Si j’étais ministre de la Culture, je démissionnerais si le président supprimait la redevance. Elle est notre garant pour la liberté d’expression. Elle permet notre indépendance et notre diversité culturelle. Elle finance notre service public. Et ce service a besoin de conserver sa liberté d’éditorialisation.

Enfin, je favoriserais l’accès à des postes de décision aux femmes et aux personnes issues de minorités : directions des théâtres, opéras, festivals, qui restent encore aujourd’hui blanches et masculines. 

« Distiller les sciences dans la culture commune »

Étienne Klein, physicien et philosophe des sciences 

Si j’étais nommé ministre de la Culture, je commencerais par réagir à un constat simple : lors des débats concernant la pandémie de Covid-19, certains journalistes ont semblé manquer de réactivité par parce qu’ils étaient impressionnés, ayant prématurément intégré l’idée que les sciences leur seraient par essence inaccessibles. En certaines occasions, il est même arrivé qu’ils se fassent littéralement « balader » par tel ou tel sophiste aux titres ronflants et aux allures de gourou.

Comment pallier ce manque de culture scientifique des journalistes ? Je suggérerais de mettre sur pied, pour eux, une formation continue, hors période de crise, sur les sujets scientifiques importants, afin qu’ils acquièrent un « fond de références » qu’ils pourraient mobiliser quand cela deviendrait nécessaire. Bref, de leur donner de véritables cours, spécialement conçus pour eux, dynamiques et bien charpentés ! Une session sur l’atome, une autre sur les virus, une troisième sur l’énergie ou le big bang ou le changement climatique, etc.

Je veux croire que cette pratique serait l’amorce d’un cercle vertueux, car elle aurait par effet de contagion un impact sur le grand public : les connaissances seraient ainsi progressivement distillées dans la culture commune. D’autant que – quiconque a vraiment percuté les questions scientifiques, le sait bien –, il y a un véritable « érotisme des problèmes » qui crée une addiction par l’association de réflexions, de connaissances, d’émotions, de récits, de paradoxes, d’idées de génie, d’aventures. Tout cela décliné au long cours engendrerait en un seul et même élan une fête de l’esprit qui, ensuite, s’auto entretiendrait, voire se développerait.

Si l’on veut donner le goût des sciences, ne convient-il pas de commencer par donner du goût aux sciences ?

« Un festival  indisciplinaire ininterrompu »

Smith, artiste 

Nommé ministre de la Culture, je commencerais par me réjouir du choix d’un artiste trans, végétarien, autiste à un poste dont mes semblables et moi-même sommes ordinairement exclu·e·s. J’organiserais, enthousiaste, un festival indisciplinaire ininterrompu, nuit blanche nomade, perpétuelle, radioactive, scène ubiquitaire ouverte aux lucioles de toutes les communes.

Harrassé d’avance par la tâche colossale que porte son intitulé originaire, j’archipellerais aussitôt mon ministère, déléguant à d’autres inassimilables chacun de ces offices et m’attribuant le premier : le ministère du Rêve ; le ministère de la Lenteur ; le ministère du Risque incalculé ; le ministère des Chemins de traverse ; le ministère de l’Intuition ; le ministère du Grand Désir ; le ministère de l’Insuccès ; le ministère de la Discrétion ; le ministère du Soin et de l’Attention ; le ministère du Sacerdoce ; le ministère de l’Au-delà ; le ministère de la Surprise ; le ministère de la Considération ; le ministère de l’Invisible et de l’Inouï ; le ministère du Dernier Cri ; le ministère du Silence ; le ministère de la Transe ; le ministère du Fétichisme ; le ministère des Architectures animales ; le ministère de la Solitude ; le ministère de l’Impertinence ; le ministère des Souvenirs ; le ministère de la Nuit ; le ministère de la Gratitude ; le ministère des Énergies inédites, des Alliances multipliées, des Hospitalités inconditionnelles.

« Réfléchir à un statut pour l’artiste »

Alain  Guiraudie, cinéaste

Avant toute chose, il me semblerait indispensable de faire un état des lieux, des états généraux de la culture, histoire de bien entendre tout le monde. A priori, pour moi, l’équation serait de développer l’accès du plus grand nombre à la culture et aux arts, tout en favorisant l’innovation, l’audace, la singularité. On pourrait agir sur quelques secteurs en lien direct avec les pouvoirs publics. Il me paraît important de renforcer les liens entre culture et éducation. La curiosité et le désir de choses nouvelles passent par la découverte dès l’école d’œuvres différentes. On devrait aussi repenser l’audiovisuel public pour qu’il redevienne un instrument de culture plutôt qu’une vitrine promotionnelle faisant la course à l’audimat. Il faudrait bien sûr augmenter le budget et surtout (dans la culture comme ailleurs) redistribuer l’argent avec plus de justesse. Je pense par exemple au CNC qui devrait faire un plus gros effort en direction des films les plus compliqués à financer. On devrait encadrer par la loi le numérique : c’est une nécessité urgente. Le numérique est un vecteur populaire d’accès à la culture. Or, c’est la loi du marché, la loi de la jungle, qui règne sur le Net. La France est un pays de culture, un pays qui regorge de créateurs. Mais, pour qu’il le reste, il faut s’en donner les moyens et ne pas hésiter à augmenter le budget alloué à la culture.Enfin, il faudrait se mettre sérieusement à réfléchir à un statut pour l’artiste, hors de Pôle emploi ou de l’aide sociale. Actuellement beaucoup sont soit intermittents (dans le spectacle vivant ou le cinéma), soit au RSA (pour les plasticiens, notamment). Je ne sais pas la forme que pourrait prendre ce statut. Il n’existe dans aucun pays, il reste à inventer.

« Parité, représentativité, transformation des imaginaires »

Anne Monfort, metteuse en scène

La première chose à faire serait de donner plus de moyens aux femmes. Dans les programmations des théâtres, la parité doit passer par le nombre de spectacles faits par les femmes et les hommes, mais aussi par les budgets alloués, la taille des productions. Sinon, les femmes se retrouvent à faire des spectacles sur des questions intimes dans les petites salles. Quand on parle d’égalité, il faut aussi parler de génération : les femmes sont émergentes plus longtemps et elles sont plus vite jugées trop vieilles. Si on regarde les directions des centres dramatiques nationaux, 47 % sont dirigés par des femmes, mais ce sont souvent de plus petits lieux ou des binômes femme-homme, voire des couples. J’ai l’impression que l’anonymisation des candidatures pour la direction des théâtres aiderait à remettre en question l’hyperpersonnalisation, la mythologie de l’artiste, qui favorise souvent les hommes.

Concernant l’écosystème sexiste, il y a une réflexion à mener sur les esthétiques, sur la représentation des personnages féminins, mais aussi des personnages racisés. La sortie du stéréotype est une chose complexe. Elle passe par l’éducation au regard, aux formations dans les écoles. L’an dernier, j’étais au jury de l’Esad (École supérieure d’art dramatique). Le texte obligatoire était en écriture inclusive, car oui, l’écriture inclusive se parle aussi. C’était très intéressant à entendre et très moteur artistiquement. Il faudrait aussi questionner le répertoire, avoir un discours critique sur les textes en réfléchissant à la diversité au sens large. Il ne s’agit pas d’annuler les classiques. On peut être fidèle au répertoire tout en sortant le théâtre du musée ou, au contraire, assumer la dimension muséale, dans une historicité précise, sans se cacher derrière une hypothétique atemporalité des sentiments humains. Non, les sentiments, la subjectivité ne sont pas atemporels, mais sont aussi déterminées par des conditions socio-économiques.

Pourquoi les jeunes acteurs ont-ils toujours envie de jouer le Cid, alors que les jeunes actrices sont ennuyées par Chimène ? Nous sommes dans une période intéressante où on n’a pas complètement déconstruit les modèles précédents et où on n’en a pas reconstruit de nouveaux, et, au nom de l’atemporalité du musée, des peurs archaïques continuent de freiner la visibilisation ou la création de modèles autres, alors que ces derniers correspondent en réalité à une bonne partie de la société !

Pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, il faut être beaucoup plus contraignant, au-delà de respecter le Code du travail en ces matières, ce qui devrait être une base absolue. C’est très bien de conditionner les subventions à l’application de mesures contre les violences sexuelles, comme l’a annoncé l’actuelle ministre de la Culture, mais le travail sur la parité doit être mené parallèlement. Cela va avec la question des représentations : il faudrait complètement revoir le discours qui consiste à séparer l’homme de l’artiste.

Bref, le respect de la loi, la parité de moyens, la représentativité et la transformation des imaginaires. Je ne parviens toujours pas à croire que collectivement l’art ne peut pas en sortir grandi.

« Libérer le patrimoine »

Arno  Bertina,  écrivain 

Si j’étais ministre de la Culture, j’inciterais le patrimoine à travailler avec la création contemporaine plus qu’il ne le fait déjà. Je ne laisserais pas les résidences et ateliers en tous genres être l’apanage des médiathèques ou des structures associatives. Je chercherais à faire que le présent dialogue mieux avec l’histoire, de façon à ce qu’il y trouve l’audace de tout bousculer. Car c’est toujours le même schéma : deviennent des classiques les œuvres qui ont été portées ou poussées par une vitalité inépuisable, par un souffle si puissant qu’il renversait toutes les conventions sur son passage, et bien souvent jusqu’au bon goût. Devient un classique celui qui a renversé la table. Il suffit de relire Racine, Chateaubriand ou Virginia Woolf pour être à nouveau saisi par leur audace. Hugo ou Duras sont à chaque époque au-delà de ce qu’on imagine trouver en ouvrant un de leurs livres. Travailler dans un château, un prieuré ou une fonderie, c’est prendre le temps de nommer les strates constituant le bâtiment – plutôt que de continuer à relayer la fable d’une unité (architecturale, par exemple, ou stylistique). Cette déconstruction des valeurs est nécessaire, elle libère le patrimoine qui a été mis sous cloche, et elle nous libère dans le même temps. Toutes les époques n’ont pas cherché à figer le patrimoine dont elles héritaient. Au fronton d’une entrée de la magnifique chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, une fenêtre a été percée – à quelle époque, je n’en sais rien. C’est un acte de vandalisme comme on en trouve beaucoup à Naples, par exemple, et un hommage. Naples, cette ville éruptive, intenable, fascinante… Voilà : moi, ministre de la Culture, je chercherais à faire que quelque chose de Naples se retrouve dans la création contemporaine, et il me semble qu’un moyen d’obtenir ça serait de libérer le patrimoine de tous ceux qui ne pensent qu’en termes de préservation – manifestement, ils ne perçoivent pas à quel point ces œuvres sont vivantes ; ils n’en sont pas dignes en quelque sorte.

« Médiation et rencontre des publics empêchés »

Benoît Décron, Directeur du musée Soulages

Je n’ai pas envie d’être ministre de la Culture, car je mesure le péril de la tâche. Pour en avoir fréquenté quelques-uns depuis plus de trente ans, j’ai compris à quel point il est difficile de satisfaire tout le monde… Être ministre relève d’une mission politique passionnante et nous, gens de culture, ne sommes pas des politiques. C’est ainsi. Les histrions plutôt que les horions.

La culture est devenue une sorte de vrac généreux : elle part dans tous les sens et c’est tant mieux, car elle a pour vocation de rendre les gens, notre public, plus curieux, plus instruits, plus épanouis en somme. Un geyser d’enthousiasme.

Les nantis et les « sachants » méconnaissent souvent la fringale des candidats au banquet. Populaire et savant, cela s’incarne en un tout. Un musée est fait pour les gens qui n’y connaissent rien et il n’y a rien de plus insupportable que les ascensions factices de certains des nôtres (moi aussi ?). La culture n’est pas réservataire. Il y a trop de cols romains et de costumes de clergyman dans nos milieux, trop de raideur et de certitudes. Des arlequinades, des patchworks ne feraient pas de mal. Trop d’Hugo Boss, pas assez de Carlo Goldoni. Depuis soixante-trois ans, et comme dit Dylan, « les temps ont changé ».

Esprit de Jean Vilar, es-tu là ?

Dans monde culturel, deux points particuliers à améliorer. D’abord ouvrir nos prés carrés à tous : ça passe par de la médiation et par la rencontre des publics empêchés. Beaucoup ont fait un travail remarquable pour y arriver. Pour autant, il faudrait encore questionner et transformer l’accès des handicapés dans nos établissements. Des lieux nous font honte, qui bannissent les personnes à mobilité réduite par exemple. Accessibilité d’abord. Ensuite et tout particulièrement, le monde des hôpitaux de jour et des établissements psychiatriques devrait être davantage sollicité ; à ma connaissance, il n’existe pas de dispositifs suffisamment complets, rapprochant le ministère de la Santé et celui de la Culture. On peut parler d’art-thérapie, et qu’importe le qualificatif, ce qui compte est la réalisation personnelle. Je ne crois pas que la gestion de la psychiatrie en France soit une priorité de nos dirigeants. N’oublions pas les accompagnants, les soignants et les familles : hôpitaux de jour, centres d’aide par le travail, etc. Les initiatives faisant participer ce public doivent être encouragées : théâtre, danse, expositions, etc. Encore un effort ! Le handicap, c’est inspirant.

Deuxième point : l’intégration des nouvelles générations. Depuis des années les universités et les autres structures ont proposé des formations d’accès aux métiers de la culture : du médiateur au gestionnaire, du régisseur au community manager (casquette à l’envers)… L’art – ses créateurs et artistes – a besoin de complices et non pas d’auxiliaires. Ces nouveaux métiers ont besoin de confort, de professionnels. Constatant que beaucoup de jeunes gens bien formés cherchent du travail, il serait temps de poursuivre l’intégration de ces forces vives, par la filière culturelle territoriale notamment : concours, formations, postes ouverts… Le monde de la culture est traditionnellement renvoyé à la suffisance niaise de l’amour et de l’eau fraîche. Il faut que ça change. Interminables attentes, stages honteux, des intermittents de la culture régulièrement dans mon monde. On ne peut pas dire éternellement à la jeunesse que l’explosion de la culture lui profitera, sans jamais rien lui proposer.

Étant d’un naturel optimiste, j’espère que ces deux choix trouveront un écho. Il y a encore beaucoup à faire. Quand le musée Soulages a été ouvert, nous avons eu la visite du chanteur Gérard Lenorman, qui interprétait Si j’étais président (paroles de Pierre Delanoë) : rêve, humour potache et poésie. Entre les toiles, cette déambulation peu officielle m’est restée comme un souvenir sensible et pertinent. Grand ouvert.

« Si j’étais ministre de la Culture, je proposerais ma démission »

François Morel, comédien et humoriste 

Si j’étais ministre de la Culture, je veillerais à ce que les grands établissements culturels soient confiés à des personnes qui aient à cœur d’avoir une vraie connaissance du public, des artistes et de tous ceux qui font vivre un lieu culturel : le personnel technique, administratif, le personnel d’accueil et même Solange qui, derrière son bar, sert un verre de blanc, je ne vous dis que ça, et compose des salades gourmandes comme personne.

On se plaint parfois de la déshumanisation de la société. C’est à chaque individu de faire en sorte que les relations restent humaines, quel que soit l’endroit où l’on se trouve, quel que soit le poste que l’on occupe.

J’ai connu et je connais des directeurs de théâtre chaleureux, enthousiastes, capables de parler de la danse contemporaine à des enfants de CM2, d’accueillir les spectateurs en les appelant par leur prénom et de boire un dernier verre avec les comédiens après la représentation. J’ai connu et connais des passeurs chaleureux, généreux, exigeants, qui permettent à une œuvre et un public de faire connaissance.

Il ne faudrait pas que les animateurs culturels deviennent simplement des administrateurs enfermés dans leurs bureaux, des programmateurs suivistes, courbés devant des tableaux Excel. La culture a besoin de personnalités capables d’insuffler de l’enthousiasme et du désir !

Enfin, si je suis ministre de la Culture, ma première action sera de proposer ma démission, parce qu’entre nous, j’ai autre chose à faire !

« Organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse »

Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen

La crise majeure que nous avons vécue ces dernières années dans la culture n’est pas sanitaire : elle est statistique. Si la parution en 2019 de l’enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français a profondément troublé les professionnels de la culture, elle n’a étrangement suscité que peu de débats publics. Qu’a-t-on appris au terme de cette enquête fleuve, conduite sur un échantillon de 9 200 personnes ? La démocratisation culturelle est un échec, les tenants d’une culture patrimoniale s’éteignent, le tout-numérique est l’horizon de la jeunesse. Il faut beaucoup d’optimisme pour voir dans certains indicateurs jugés positifs autre chose que des paradoxes : la fréquentation des bibliothèques est forte, mais le nombre de livres lus est au plus bas ; l’écoute de la musique rassemble toutes les classes sociales, mais il s’agit de musique enregistrée et la pratique en amateur est revenue à l’étiage des années 1970 ; si le théâtre maintient sa progression, c’est surtout grâce au public en âge scolaire et aux plus de 40 ans. Partout l’écart se creuse entre les pratiques des catégories socioprofessionnelles supérieures et celles des ouvriers ou employés.

Peut-on se contenter d’une culture qui profite majoritairement aux cadres et aux retraités ? Le plus cynique des raisonnements n’ignore pas qu’un tel choix condamne tout l’édifice bâti ces cinquante dernières années au déclin. La reconquête des moins de 30 ans, des classes populaires et des professions intermédiaires doit devenir la priorité du ministère et des institutions culturelles. Nous devons reconnaître l’échec des politiques conduites ces vingt dernières années, réinterroger nos actions et nos organisations pour consacrer à cet objectif tous nos efforts.

N’attendons pas pour organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse ! Formons dans chaque région une convention réunissant trois collèges, jeunes, artistes, citoyens, missionnés pour auditionner pendant cent jours les professionnels de la culture, les porteurs de projets, et refonder un nouveau pacte intégrant les pratiques et les aspirations d’aujourd’hui.

Resserrons les liens entre culture et éducation : que chaque établissement culturel parraine un établissement scolaire de zone prioritaire, que les conseils de vie lycéenne puissent s’appuyer sur les structures culturelles locales, que les enseignants reçoivent lors de la formation initiale et continue les clés d’une intégration des ressources culturelles dans les pratiques pédagogiques.

Reconnectons l’université à la culture en créant 1 000 bourses de recherches associées à 1 000 institutions culturelles. Pour accompagner les chantiers majeurs de notre époque, la diversité, le dialogue des mémoires, l’égalité femme-homme, la crise du climat et de la biodiversité, nous avons autant besoin de mobiliser le capital culturel et les expertises académiques que de regards neufs.

Ouvrons la gouvernance des institutions culturelles en inventant de nouvelles formes d’engagement et de participation citoyenne. Que tout établissement soit une maison commune où peuvent s’investir les forces vives de la société civile. Combien d’auditoriums, de salles de répétition, d’ateliers, pourraient optimiser leurs plannings en s’ouvrant à des associations et des initiatives locales ? C’est sur le terrain, dans la proximité et avec la population que se construira un nouveau pacte culturel, capable de faire émerger les citoyens émancipés, éclairés et responsables dont nos futurs bien sombres ont tant besoin.

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L'Humanité

Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

Actu

Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

Diego Chauvet

«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

Un grand coup de pression dans la campagne

Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

 Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
Le Monde

Des formes transparentes d’autogouvernement

Tribune. Les défis démocratiques, écologiques et sociaux que notre société doit relever dans les décennies à venir sont colossaux. Les élections, temps fort de notre vie politique, devraient être l’occasion d’une ébullition de propositions enthousiasmantes pour y répondre.

Pourtant, la plupart des candidats nous proposent des solutions technocratiques ou passéistes qui vont, au mieux trop lentement, au pire dans le mauvais sens, sans créer de réel engouement. Depuis plus de trente ans, le débat public tourne en boucle sur les mêmes thèmes – baisse des impôts, réduction des dépenses publiques, insécurité, immigration –, sans chercher à ouvrir l’horizon des possibles.

Quel imaginaire collectif est aujourd’hui capable de répondre aux grands défis écologiques et sociaux ? Quelles transformations profondes de nos institutions envisager afin de soutenir les initiatives citoyennes d’intérêt collectif, comme celles qui ont vu le jour pour autoproduire des masques pendant la crise sanitaire ? Quel récit politique est en mesure de reconnecter les institutions publiques avec la vitalité des acteurs engagés sur le terrain ?

Après la crise, les communs numériques en quête de reconnaissance

Nous sommes convaincus que la société des communs offre un nouveau récit et un socleprogrammatique dont la gauche française doit se saisir. La société des communs est structurée autour de communautés ouvertes de citoyens qui s’engagent ensemble pour produire et prendre soin des ressources, biens et services qui contribuent à leur épanouissement. Loin d’être une théorie politique de plus, la société des communs constitue un projet de société vivant, revendiqué par de nombreux mouvements sociaux et matérialisé par des pratiques alternatives qui se développent partout dans le monde.

En France, la coopérative Enercoop développe les énergies renouvelables en regroupant des dizaines de milliers de sociétaires producteurs et consommateurs. Le mouvement Terre de liens rachète des milliers d’hectares de terres agricoles qu’il met en commun pour les préserver de la spéculation foncière et en faciliter l’accès aux paysans pour une agriculture durable.

A l’international, les contributeurs de Wikipédia produisent la plus grande encyclopédie librement accessible jamais écrite par l’humanité. Les chercheurs et les entreprises engagés dans Open Source Drug Discovery collaborent pour produire des médicaments libres d’utilisation, afin de lutter contre des maladies tropicales qui touchent des millions d’individus.

Posséder la terre en « commun » pour mieux la protéger

Dans la société des communs, ceux qui produisent et prennent soin de ces ressources, biens et services communs ne s’engagent pas pour répondre aux besoins du capital, mais contribuent volontairement dans une logique de partage. Les décisions ne relèvent pas d’organisations hiérarchiques opaques, mais de formes transparentes d’autogouvernement. Les droits d’accès aux ressources indispensables à l’épanouissement et à l’émancipation ne sont pas déterminés par un propriétaire unique (privé ou public), mais sont garantis à tous, dans une logique de justice sociale et écologique.

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Le Monde

La faute à la procédure

Tribune. La Ve République est-elle (encore) démocratique ? Poser une telle question peut paraître inutilement provocateur, au moment où la campagne présidentielle bat son plein, et légèrement présomptueux, au regard de l’infinie variété des conceptions de la démocratie.

Prenons le risque, néanmoins. Afin d’éviter l’écueil de la signification de la démocratie, on peut d’abord opter pour une définition minimale, pour ne pas dire sommaire, de celle-ci – fondée sur l’étymologie du terme. Elle correspond alors à un système qui confère au peuple (en réalité au corps électoral) un certain pouvoir, en l’occurrence celui de peser sur la définition des politiques publiques qui lui seront appliquées. Car la démocratie ne se réduit pas à l’élection des gouvernants : cette dernière n’est qu’un moyen de parvenir à cette fin.

C’est sur de telles bases que la question mérite d’être posée : notre régime politique, qui fait de l’élection présidentielle le moment privilégié de l’expression démocratique, permet-il de conférer aux citoyens un rôle effectif dans la détermination des politiques publiques à venir ?

Il ne s’agit pas de s’interroger dans l’absolu, car cela serait un peu vain : les démocraties représentatives en général, et pas seulement la Ve République, peinent à assurer l’exercice d’un pouvoir de décision substantiel – pour toute une série de raisons qu’il n’y a pas lieu d’examiner ici. On voudrait plus modestement comparer notre régime à ceux qui l’entourent et qui sont pour l’essentiel des régimes plus classiquement parlementaires.

François Hollande et Etienne Ollion : « Combattre la fatigue démocratique »

A première vue, on pourrait considérer que l’élection directe du président de la République en France présente quelques avantages. Après tout, les différents candidats sont porteurs de programmes politiques qu’ils défendent durant de longs mois : les citoyens n’ont-ils pas là l’occasion de choisir les politiques publiques destinées à être menées durant les cinq ans à venir ?

La réponse ne peut malheureusement être que négative, et cela tient, entre autres choses, à la procédure de l’élection présidentielle elle-même. Rappelons que l’article 7 de notre Constitution prévoit que, à moins qu’un candidat obtienne plus de 50 % des suffrages exprimés (ce qui n’est jamais arrivé), un 2nd tour est organisé, auquel sont « qualifiés » les deux candidats arrivés en tête des suffrages au 1er tour.

Eparpillement

Pendant longtemps, la vie politique française s’est justement structurée autour de deux pôles, l’un de droite et l’autre de gauche, de sorte que le 2nd tour opposait traditionnellement un candidat de l’un, à un candidat de l’autre.

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L'Humanité

Indignations après des actes de vandalisme contre des locaux du PCF

Actu

Six locaux du PCF ont été dégradés, à travers le territoire, en l’espace d’une semaine. La piste de l’ultra gauche est prise au sérieux par les dirigeants communistes.

Naïm Sakhi

L’inscription, « PCF traître », taguée en rouge, est en encore visible sur la façade de la section communiste du 13e arrondissement de Paris. « Qui sont les traîtres ? », s’indigne Jean-Noël Aqua. « Ici nous organisons des permanences d’aide aux sans-papiers, des distributions de colis alimentaires, des mobilisations pour la défense des services publics… C’est une gifle pour les militants du quotidien », poursuit le secrétaire de section. L’indignation prédomine chez la cinquantaine de militants issus de toute la gauche, FI et PS en tête, rassemblés devant le siège du PCF dans le 13e arrondissement, samedi 19 mars. L’acte de vandalisme a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. « Au total, six de nos locaux en l’espace d’une semaine ont été vandalisés », déplore Ian Brossat, le directeur de campagne de Fabien Roussel. À Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, une inscription similaire, et de même couleur, a été découverte mercredi 16 mars. Dans le Haut-Rhin, à Mulhouse, le nom de Fabien Roussel a été accolé, là encore au message « PCF traître », sur la fédération communiste. Des actes de vandalismes ont été également déplorés à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, mais aussi sur la vitrine de la section PCF du 12e arrondissement de Paris. Pour Ian Brossat, ces attaques sont l’œuvre de « gens organisés, pour une opération coordonnée ».

« Fabien Roussel, en portant un discours populaire, républicain et laïque dérange certaines personnes »

Mais le gros des dégâts est à déplorer à Rennes. Outre les messages « Roussel ami du capital » ou encore « Roussel, PCF direction de traites » tagués sur les murs et volets de leur fédération, les communistes d’Ille-et-Vilaine ont découvert, mardi 15 mars au matin, leur voiture vandalisée. « Les vitres ont été fracassées et trois pneus ont été crevés » détaille Aurélien Guillot, secrétaire départemental du PCF. Mais contrairement aux actes similaires contre des locaux du PCF, revendiquée par le passé par des mouvances d’extrême droite, cette série d’attaque serait, compte tenu de la teneur des messages politiques, l’œuvre de l’ultra gauche. « Nos forts soupçons se fondent également sur le fait qu’un de ses groupuscules se soit réjoui publiquement de ces attaques », assure le dirigeant communiste. Sur twitter, le collectif « boycott 2022 » lié à la mouvance maoïste et implantée sur Rennes, estime en effet « qu’après des décennies à trahir le prolétariat, le PCF s’étonne d’être rejeté par ceux qu’il prétend représenter ». Ajoutant l’affirmation suivante : « Social-chauvins et hypocrites, vous n’aurez pas notre soutien ». « Sans doute est-ce parce que Fabien Roussel, en portant un discours populaire, républicain et laïque dérange certaines personnes, y compris à gauche. constate Ian Brossat, en démocratie, les différences politiques se règlent par le débat, non pas des intimidations ».

De son côté, le candidat du PCF à l’Élysée a publié, vendredi, une vidéo appelant « l’ensemble des candidats républicains à dénoncer ces actes de vandalisme ». Une interpellation restée pour l’heure sans réponse. À trois semaines du scrutin, Fabien Roussel, victime depuis de long mois d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux, souhaite un retour « au calme et à l’apaisement ». « Après internet, maintenant nos locaux… Quelle sera la prochaine étape ? », s’inquiète son directeur de campagne, qui n’exclut pas, à l’avenir, des attaques physiques contre des militants communistes.

pcfFabien RousselvandalismePrésidentielle 2022
Le Monde

Comparons ce qui est comparable

Tribune. La guerre en Ukraine suscite un élan de générosité sans précédent. Des centaines de Français traversent spontanément les frontières pour aller chercher en voiture, en autocar, en train, des familles ukrainiennes fuyant les villes anéanties, leur distribuent des vivres, les soignent, les réconfortent, avant de les accueillir chez eux, non seulement dans leur pays, mais dans leurs propres maisons.

Après deux années de crise sanitaire, de prudence généralisée, de contrôle ubuesque, où il nous a été interdit de sortir, interdit de voyager, interdit d’embrasser, interdit de partager, interdit d’accueillir chez soi au-delà du cercle familial le plus strict, où nous avons craint que les gestes élémentaires de notre humanité ne soient perdus à jamais, cette démonstration fracassante de solidarité ne vaut-elle pas d’être remarquée ? Mieux encore, ce témoignage de courage et d’hospitalité arrive au beau milieu d’une campagne présidentielle où plusieurs candidats ont cherché à agiter les pires chiffons rouges, à exploiter la méfiance envers l’étranger, à inspirer le repli national.

« L’agression contre l’Ukraine remet en lumière une valeur européenne : l’asile »

Curieusement, certains représentants des grandes associations d’aide aux réfugiés grincent des dents. En effet, les dizaines de milliers d’Afghans, de Syriens, de Soudanais, de personnes fuyant de toutes parts la brutalité et les misères du monde, n’ont jamais suscité pareille émotion. On dénonce deux poids et deux mesures, on crie au racisme, on accuse une préférence coupable pour le réfugié blanc, chrétien de surcroît.

Ne vient-il pas à l’idée de ces mécontents que, peut-être, leur propre travail durant les dernières années a porté ses fruits ? Grâce à eux, la question des réfugiés en France est devenue centrale dans nos vies quotidiennes. Nous avons été nourris de plaidoyers en faveur de l’asile, exposés à tant d’images d’êtres humains désespérés, d’enfants jouant dans la poussière de campements sinistres. Nul ne peut plus ignorer les réalités de la guerre et de ses funestes conséquences. A force de voir des réfugiés abandonnés le long du canal de l’Ourcq à Paris, désorientés dans toutes les gares de France, amassés devant nos préfectures, quels progrès nous avons faits, et d’abord dans l’appréciation de nos carences ! Le mot « asile » est entré dans le langage courant, la réalité désespérée de l’asile est entrée dans la conscience commune.

Oui, les Ukrainiens sont européens. Les Russes aussi. Ils font partie d’une autre Europe, qui n’est pas encore unie par des traités mais qui partage une longue, brillante et douloureuse histoire et qui s’étend, selon le mot fameux « de l’Atlantique à l’Oural ». Les réfugiés non européens qui sont arrivés en France par la terre, le savent mieux que personne. Ils ont mesuré, sous leurs semelles, la continuité territoriale de l’Europe : beaucoup sont arrivés en traversant la Bulgarie, la Roumanie, la Serbie, la Hongrie, la Pologne… parfois même l’Ukraine. Ils y seraient volontiers restés – mais ces Européens-là leur accordaient rarement l’asile.

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L'Humanité

Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron

Actu

S’il est réélu, le président de la République prévoit d’imposer entre 15 et 20 heures d’activité aux bénéficiaires de l’allocation. Une mesure, empruntée à la droite, stigmatisante pour les plus démunis, déconnectée de leur réalité et à la limite de la légalité.

Florent LE DU

Une politique de droite, antisociale, désormais totalement assumée. En présentant son programme, le 17 mars, Emmanuel Macron a annoncé la teneur de son possible deuxième mandat. Tandis que les cadeaux fiscaux aux entreprises et aux riches vont se multiplier, les pauvres seront sommés de se retrousser les manches. Une mesure emblématique symbolise cette philosophie : conditionner le versement du Revenu de solidarité active (RSA) à « 15 à 20 heures d’activité » par semaine. Une sorte de bénévolat imposé via un chantage sur leur maigre ressource (les allocataires du RSA touchent 565 euros pour une personne seule vivant en métropole) ou un mi-temps sous-payé, sans contrat ni droits sociaux. « On va donc remplacer des travailleurs qui touchent un salaire par des gens au RSA », s’est indigné Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Faire travailler les bénéficiaires du RSA pour environ 7 euros de l’heure a provoqué la même sidération du côté du Secours catholique : « M. Macron, pour les personnes au RSA qu’on accompagne, travailler, avoir une activité comme vous dites, elles en rêvent ! Mais pour un salaire qui leur permet de vivre dignement. »

Pour rappel, le RMI (Revenu minimum d’insertion), ancêtre du RSA, créé en 1988, n’a rien d’un « cadeau » mais constitue un filet de sécurité, conçu pour obéir à une exigence constitutionnelle, selon laquelle « tout être humain qui, en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence », dispose le préambule de 1946 de la loi fondamentale. Le RSA constitue ainsi un acte de solidarité et de protection indispensable, en particulier pour ceux qui ne peuvent travailler, en raison de difficultés personnelles ou du fait de la conjoncture. Un contexte économique qui reste problématique, même si Emmanuel Macron, pour justifier sa proposition, met en avant un taux de chômage en baisse, à 7,4 %. Un chiffre pourtant faussé, notamment parce qu’il ne comprend pas les exclus de Pôle emploi, alors qu’en un an, le nombre de radiés a augmenté de 44,9 %.

Surtout, conditionner le RSA à « une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation soit d’emploi » obéit à une nouvelle doctrine de la Macronie : « celle de dire que les devoirs ouvrent les droits, et non l’inverse », soutient Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement (et de la campagne de son président-candidat, visiblement). Mettant l’accent sur « l’insertion », Emmanuel Macron prétend combattre « l’idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires ». Le RSA n’est pourtant pas « uniquement » une « prestation monétaire ». Dès 1988, le RMI portait l’idée que « l’insertion est le deuxième droit après l’allocation », selon Michel Rocard, alors premier ministre. Un accompagnement est prévu dans le dispositif, mais celui-ci manque de moyens. Entre 2013 et 2018, les dépenses d’insertion liées au RSA diminuaient de 6 %, et ces moyens ont continué de baisser depuis le début du quinquennat Macron, qui n’a rien mis en place pour y pallier. Le 13 janvier dernier, la cour des comptes pointait ainsi les « graves lacunes de l’accompagnement social et socio-professionnel » des allocataires.

L’argument d’Emmanuel Macron est donc biaisé, mais celui-ci insiste, en osant vendre sa proposition comme un moyen de « reconnaître la dignité de chacun ». Une justification insupportable pour les associations de lutte contre la pauvreté, qui ont unanimement dénoncé cette proposition. ATD-Quart monde déplore notamment « une logique qui se nourrit de préjugés aussi faux que tenaces » avec l’idée selon laquelle « les allocataires des minima sociaux seraient des « assistés » qui « profitent du système », alors qu’une majorité d’entre eux se démène chaque jour ».

Même au sein de la Macronie, certains ne sont pas dupes. Comme Olivier Noblecourt, délégué à la lutte contre la pauvreté du gouvernement entre 2017 et 2020 : « Avec ce clin d’œil anti-pauvres, il les stigmatise. (…) On prend le problème à l’envers. Le RSA, c’est beaucoup de personnes en souffrance, il ne faut pas l’oublier », a-t-il confié à Mediapart. Car - il est visiblement nécessaire de le rappeler - ce n’est pas par choix que les bénéficiaires du RSA survivent avec quelque 500 euros par mois. Tandis qu’Oxfam-France observe qu’« en France, il y a treize fois plus de demandeurs d’emploi que d’emplois vacants », l’économiste Henri Sterdyniak précise aussi qu’« une majorité de personnes au RSA ne peuvent pas travailler ».

Si Emmanuel Macron s’est bien gardé de parler d’« assistanat », sa proposition s’inscrit dans une histoire politique récente clairement imprégnée de cette rhétorique, dont Nicolas Sarkozy avait fait l’une de ses marques de fabrique. En mai 2011, Laurent Wauquiez (LR), dénonçant les « dérives de l’assistanat, cancer de la société française », a été le premier à mettre sur la table cette idée, en déposant une proposition de loi pour contraindre les bénéficiaires du RSA à « assumer » cinq heures hebdomadaires de « service social ». Il y a onze ans, une certaine forme de sérieux et d’humanité traversait encore les rangs politiques, et les propos de Laurent Wauquiez suscitaient un tollé, y compris à droite. En 2022, Valérie Pécresse propose désormais la même mesure que celle présentée un mois plus tard par Emmanuel Macron. Un alignement entre LR et LaREM qu’incarne d’ailleurs une femme politique : Brigitte Klinkert. L’actuelle ministre déléguée à l’insertion, ancienne LR, a été la première, en 2016, à conditionner le RSA à sept heures de « travail bénévole » dans le Haut-Rhin, département qu’elle présidait. Le préfet, comme le tribunal administratif avaient jugé cette mesure illégale. Puis le Conseil d’État, en 2018, a estimé qu’elle pouvait être appliquée, uniquement si ce travail était réalisé sur la base du volontariat.

Pour mettre en œuvre sa proposition, Emmanuel Macron devra donc mener bataille auprès du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel pour qu’elle ne soit pas retoquée. D’ici là, les citoyens français ont aussi le pouvoir de le faire, en disant stop à la casse sociale du président de la République.

Emmanuel MacronrsaPrésidentielle 2022
Le Monde

Renforcer les moyens

Tribune. En mars 2020, les Français découvrent avec stupeur une crise sanitaire inédite. Confinés chez eux, ils applaudissent chaque soir les personnels hospitaliers. Nos hôpitaux ont fait face avec beaucoup d’inventivité et de dévouement à l’afflux des hospitalisations et aux multiples pénuries, à commencer par l’absence de stocks de masques de protection.

Si le Ségur de la santé, en juin 2020, a concrétisé le « quoi qu’il en coûte » promis par le président de la République à l’issue de cette première vague, les attentes du personnel hospitalier sont encore très fortes sur plusieurs plans. Le système hospitalier, soumis depuis plus de quinze ans aux seuls impératifs de rentabilité et de restructuration, est aujourd’hui à bout de souffle.

Quel constat en 2022 ? Une gestion des activités et des ressources à flux tendus au prix d’une dégradation des conditions de travail ; une logique de regroupement des moyens et de polyvalence dictée par des impératifs de rentabilité au détriment du collectif de soins ; des rémunérations des soignants et des médecins peu attractives ; une diminution considérable de la capacité en lits en trente ans (soit cent mille lits), dont on perçoit aujourd’hui les conséquences en termes d’accès aux soins des populations éloignées des grands centres urbains ou défavorisées.

Les hospitaliers sont épuisés et désabusés. Un nombre significatif d’entre eux démissionne faute de perspectives, les jeunes professionnels délaissent l’hôpital public devenu peu attractif. La refondation de notre système hospitalier, si souvent évoquée en 2020, n’est plus mentionnée que marginalement dans la campagne présidentielle. Elle est pourtant indispensable.

Nous réclamons un véritable plan Marshall pour l’hôpital avec cinq grandes priorités :

– Il faut renforcer les moyens des hôpitaux.

Nous demandons un moratoire sur les fermetures de lits dès le début du prochain quinquennat afin qu’une concertation puisse être engagée à l’échelle des régions pour définir dans une perspective pluriannuelle les besoins en lits en fonction des données démographiques et épidémiologiques, de l’évolution des prises en charges et des effectifs nécessaires. Il faut créer sur 2022 et 2023 cinquante mille postes de soignants dans les établissements en tension et engager, dès à présent, les mesures indispensables pour revaloriser les métiers du soin.

Hôpital : « Ce fut une erreur d’avoir pensé que le marché pouvait réguler l’offre de soins »

– Il faut réformer le mode d’allocation des ressources et renforcer l’expertise des agences régionales de santé (ARS).

La tarification à l’activité (T2A) mise en place depuis 2004 sur la base de coûts standards est conjuguée avec un objectif national de dépenses hospitalières fixé par les pouvoirs publics en dessous de l’évolution des coûts réels. Les ajustements nécessaires pour tenir dans cette enveloppe n’ont été obtenus que par la pression sur les effectifs, la stagnation des salaires réels et l’intensification du travail.

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Les insoumis se préparent à la dernière ligne droite

Actu

À trois semaines du premier tour, la France Insoumise donne rendez-vous à ses soutiens ce dimanche place de la Bastille à Paris pour une « marche pour la VIe République », à l’instar de celles de 2012 et 2017. Avec un candidat en progression dans les sondages, les équipes FI multiplient les appels au vote utile dénoncés par les autres forces de gauche.

Julia Hamlaoui

Le scénario de 2017 en tête, les insoumis et leur candidat Jean-Luc Mélenchon croient en leur chance. Dans le même étiage que dans les enquêtes à même date cinq ans plus tôt, le candidat FI est crédité de 12 %, selon le rolling Ipsos, à 14 % (+1) dans la dernière étude Elabe. Dans celle-ci, le député de Marseille, en tête de la gauche, devance la prétendante LR Valérie Pécresse (11,5 %) et l’ex éditorialiste d’extrême droite Eric Zemmour (10,5 %). Reste qu’Emmanuel Macron est largement en tête (31 %), qu’il l’emporterait à 66,5 % dans un second tour face à l’insoumis, et que Marine Le Pen est, de son côté, elle aussi en progression (+3 points en une semaine, à 18 %), malgré la présence de Zemmour. « Plus que jamais, chasser l’extrême-droite dans les urnes et éviter le remake de 2017 entre Macron et Le Pen, c’est possible », commente le député FI Adrien Quatennens qui comme ses collègues et les autres animateurs de l’Union populaire ne manque pas depuis des semaines d’appeler au « vote efficace ».

« Aujourd’hui, j’arrive sur le pas de la porte du second tour. La clé est dans votre bulletin de vote personnel », a également insisté Jean-Luc Mélenchon dans le JDD, jugeant qu’au second tour « mieux vaut discuter de savoir si la retraite est à 65 ou à 60 ans, plutôt que du venin intellectuel que répand l’extrême droite pour savoir si les problèmes de sécurité dans les quartiers dépendent de la religion de ceux qui s’y trouvent ». Avec la volonté de démontrer le sérieux de leur candidat dont l’image a été écornée par l’affaire des perquisitions ces dernières années, ses équipes ont également livré le chiffrage de son programme la semaine dernière. « Jamais ça n’a été fait à ce niveau de précision », s’est-il félicité. D’un côté, 250 milliards d’euros de dépenses supplémentaires pour financer notamment à hauteur de 50 milliards d’euros la « bifurcation écologique » et les services publics, mais aussi avec 75 milliards la création d’un million d’emplois publics et la revalorisation des fonctionnaires, et avec 125 milliards la redistribution des richesses. De l’autre, 267 milliards de nouvelles recettes alimentées par - outre l’augmentation de la contribution des plus riches - un « cercle vertueux », lié aux investissements qui se répercuteraient sur la consommation et les « carnets de commandes », qui à leur tour alimenteraient impôts et cotisations, a détaillé le candidat.

Les appels au vote utile n’en sont pas moins dénoncés par les autres prétendants de gauche. « Jamais les dynamiques ne se créent par des ralliements », rétorque Anne Hidalgo (PS) qui multiplie les attaques depuis le début de la guerre en Ukraine et estime les divergences trop profondes. « Cet appel systématique au vote utile, à voter avec un pistolet sur la tempe, ras-le-bol. Les Français ont envie de voter pour leurs convictions », pointe de son côté Ian Brossat, le directeur de campagne du communiste Fabien Roussel. Un argument que partageaient les insoumis à l’époque où le PS les devançait : « Ceux qui abandonnent leurs convictions à l’entrée du bureau de vote ne doivent pas s’étonner de ne pas les retrouver en sortant », déclarait ainsi Jean-Luc Mélenchon en 2012.

Cette année-là comme en 2017, avec plus de 120 000 personnes, selon les organisateurs, la marche « pour la VIe République », entre les places parisiennes de Bastille et République, a été un rendez-vous clé de la campagne. La FI réitère ce dimanche 20 mars à partir de 14 heures, avant un meeting à Marseille le 27 et le retour des hologrammes le 5 avril. Une marche à laquelle doivent cette fois participer, aux côtés des personnalités réunies dans le Parlement de l’Union populaire comme l’ex porte-parole d’Attac Aurélie Trouvé, des collectifs qui ont annoncé leur soutien à la campagne. À l’instar du « réseau national d’acteurs et d’actrices de luttes des quartiers populaires » qui vient de lancer un appel « Présidentielle, on s’en mêle » avec 120 premiers signataires issus du milieu associatif.

Présidentielle 2022Jean-Luc Mélenchon
L'Humanité

Le « plein-emploi » version libérale

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

Le « retour au plein-emploi », voilà le chantier qu’Emmanuel Macron entend ouvrir avec sa candidature à un second mandat. Cela fait trois ans que le Président rappelle que son but est de ramener le chômage à 7% à la fin de son premier mandat, une étape par rapport à un deuxième objectif, celui « d’arriver au plein-emploi en 2025 ». Si l’échéance est de fait reculée de deux ans, à 2027, l’objectif demeure. Le rebond de la croissance après la grande pandémie permet d’afficher 380 000 créations nettes d’emplois depuis 2019, de quoi crédibiliser le discours présidentiel !

L’objectif affiché de « plein-emploi » peut paraitre consensuel. Illusion ! Le discours cache une volonté de poursuivre la restructuration régressive du statut salarial :  après les réformes du Code du travail et de l’assurance chômage, le cap est mis sur une flexibilité accrue de l’emploi, le recul de l’âge de la retraite, le conditionnement des droits sociaux, de nouvelles exonérations de cotisation pour les entreprises… Autant de mesures destinées à « inciter au travail » dans une optique libérale.

Ce discours relève de la duperie. On est loin d’un « droit universel à l’emploi ». Selon la conception macronienne le plein-emploi ne veut pas dire « la fin du chômage » mais « une situation où le nombre des places vacantes est supérieur au nombre de candidats à un emploi »[1]. Resteraient le chômage entre deux contrats de travail et le chômage lié à des changements de structures économiques. Parions que le Président de la République, lorsqu’il évoque le plein-emploi à l’horizon 2027, imagine probablement un taux de chômage aux alentours de 5 à 6%. Du moins pour le chiffre officiel ! Les statistiques du Ministère du travail ne décomptent déjà que la moitié des 6 millions de personnes à la recherche d’emplois, oubliant les précaires, les jeunes, les exclus…

Quelles que soient les fluctuations du nombre –officiel- des privés d’emploi, le fonctionnement du marché du travail demeurerait intact. Une « armée salariale de réserve », même réduite pesant sur les salaires et les conditions de travail constituerait toujours un moyen de pression brutal et inégalé pour faire régner les lois de la rentabilité.

 Aller au-delà du plein emploi est LA révolution attendue. Si les transformations du travail et des technologies supposent de mettre l’individu et le travail au cœur du dispositif de recherche d’efficacité, protéger et développer comme jamais les capacités humaines demeurent des nécessités. Lorsque l’on parle de « sécuriser les parcours professionnels », ce n’est pas seulement le droit à un revenu garanti qui est visé mais un nouveau statut de l’emploi. D’où la nécessité de s’attaquer à la manière dont se crée la richesse, de s’attaquer au déséquilibre actuel dans le partage de cette richesse, et donc de réévaluer la place faite au travail et aux travailleurs dans l’entreprise.

Le moment est venu de renverser la table. Créer les conditions d’une dynamique des emplois et des innovations, une dynamique fondée sur une réponse aux immenses besoins sous-estimés de formation qualifiante et reconnue est une priorité. La formation, aujourd’hui parent pauvre des politiques de l’emploi, doit devenir un besoin tel que sa mise en œuvre entrainera la suppression du chômage. Il est urgent d’organiser au travers d’une « sécurité sociale professionnelle d’emploi », la sécurité collective nécessaire accompagnant le nouveau projet social et écologique de développement dont le pays a besoin.

[1] Jean Pisani-Ferry, Plein emploi, Conseil d’analyse économique, décembre 2000

EmploiPrésidentielle 2022
Le Monde

Covid-19 : l’ombre du variant Omicron complique la reprise en Chine

Alors que la dynamique économique montrait des signaux positifs début 2022, le retour du confinement dans les villes les plus riches du pays fait craindre une nouvelle année difficile.

Alors qu’elle a connu une fin de 2021 tendue, la Chine espérait sortir de son marasme économique, avec une épidémie de Covid-19 sous contrôle (malgré la tenue des Jeux olympiques d’hiver en février 2022), une lueur d’espoir sur le marché de l’immobilier et une consommation qui semblait repartir. Cependant, deux mois après l’apparition des premiers cas du variant Omicron dans le pays, les foyers d’infection se multiplient.

La Chine se prépare à une croissance plus faible

Ainsi, la moyenne est passée de 399 cas le vendredi 4 mars à 2 231 le lundi 14 mars, avec un pic à plus de 5 000 ce jour-là. La province du Jilin, frontalière de la Corée du Nord, qui enregistre la majorité des contaminations, a été mise sous cloche, mais, au total, 28 provinces sur 31 sont touchées. Pour la première fois, la troisième ville du pays, Shenzhen, a aussi imposé un confinement à sa population, tandis que Shanghaï voit des quartiers entiers se fermer.

Au lendemain du confinement de Shenzhen, lundi et mardi, les places boursières nationales ont subi l’une de leurs pires chutes depuis 2008 : en deux jours, la Bourse de Shanghaï a dégringolé de 7,55 % et celle de Hongkong, de 10,69 %. Pire, l’indice regroupant les acteurs des technologies à Hongkong, dont les poids lourds du numérique Alibaba, Tencent et Meituan, s’est effondré de 18 %. Face à cette débandade, les autorités se sont voulues rassurantes. Mercredi, le vice-premier ministre, Liu He, considéré comme l’artisan de la politique économique chinoise, a abordé point par point les principaux sujets d’inquiétude des investisseurs, s’engageant à « soutenir l’économie ».

Evergrande, le géant immobilier au bord de la faillite, fait trembler l’économie de la Chine

En ce qui concerne l’immobilier, il a indiqué qu’un projet de taxe foncière ne verrait pas le jour en 2022, et promis « des plans afin de prévenir et de désamorcer les risques ». Cela a suffi à faire remonter de 10 % l’action du promoteur Evergrande, en cessation de paiement. Liu He a de surcroît affirmé que la régulation des plates-formes numériques, qui, depuis plus d’un an, sont visées par une série de règles et d’audits, serait désormais effectuée de manière « prévisible, transparente et standardisée ».

Volatilité des Bourses

Enfin, alors que les entreprises chinoises sont menacées d’expulsion des Bourses américaines, et qu’elles opèrent sous la pression du régulateur pour des questions de sécurité des données, il a assuré que « le gouvernement [continuerait] de soutenir divers types d’entreprise dans leur cotation à l’étranger ». Résultat, l’indice Hang Seng a grimpé de 9,08 %, et le sous-indice technologique de la Bourse de Hongkong a progressé de plus de 20 %, un record absolu. Alibaba, Tencent et NetEase ont augmenté d’environ 20 %, tandis que JD.com et Meituan ont crû de plus d’un tiers.

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Le Monde

Covid-19 : la Chine dit avoir enregistré ses deux premiers morts depuis plus d’un an

Le président Xi Jinping a assuré jeudi que le gouvernement « s’en tient » à la stratégie dite « zéro Covid », selon la télévision publique.

La Chine, qui subit sa plus grande recrudescence de coronavirus depuis le début de la pandémie, a dit avoir enregistré ses deux premiers morts du Covid-19 depuis plus d’un an, samedi 19 mars. Ces deux décès, officialisés par la Commission nationale de la santé, sont survenus dans la province de Jilin au nord-est du pays. Dans le même temps, le pays a enregistré samedi 4 051 nouvelles infections.

Le pays, où les premiers cas de coronavirus sont apparus à la fin de 2019, a ensuite gardé l’épidémie sous contrôle grâce à un contrôle strict des frontières, de longues quarantaines et des confinements ciblés.

Mais le variant Omicron, hautement contagieux, est venu menacer cette stratégie, obligeant les autorités à confiner des villes comme le centre technologique Shenzhen et ses 17,5 millions d’habitants dans le sud de la Chine. La deuxième économie du monde, qui enregistrait moins de 100 cas par jour il y a encore trois semaines, annonce plus d’un millier de nouvelles infections quotidiennes depuis une semaine.

Covid-19 : malgré le confinement de millions d’habitants, la Chine voit encore le nombre de contaminations augmenter

Stratégie « zéro Covid » inchangée

Le président Xi Jinping a assuré jeudi que le gouvernement « s’en tient » à la stratégie dite « zéro Covid », selon la télévision publique. « Nous devons toujours mettre au premier plan les gens et leur vie, nous en tenir (…) à la politique du zéro Covid, et enrayer au plus vite la propagation de l’épidémie », a-t-il ordonné.

Des dizaines de millions de personnes sont actuellement confinées chez elles à travers le pays, et les autorités se sont efforcées de libérer des lits d’hôpitaux, craignant que l’épidémie ne mette le système de santé sous grande tension.

Pékin a fait de son faible taux de mortalité un argument politique, assurant que cela démontrait la puissance de son modèle de gouvernance. La province de Jilin, qui a rapporté des milliers de cas la semaine passée, a construit huit hôpitaux temporaires et deux centres de quarantaine pour gérer l’épidémie.

Hongkong, région chinoise semi-autonome, subit aussi la vague de coronavirus la plus importante depuis le début de la pandémie, enregistrant plus de 200 décès chaque jour, soit plus de 5 000 depuis le début de l’année.

Covid-19 : l’ombre du variant Omicron complique la reprise en Chine

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Attaques contre la démocratie

Lundi, les locaux de campagne de Fabien Roussel à Rennes (Ille-et-Vilaine) ont été vandalisés. Mercredi, c’était au tour de ceux d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et de Paris 12e. Vitrines taguées, vitre cassée, voiture aux couleurs des « jours heureux » saccagée. L’émotion est grande chez les militants qui vont déposer plainte. Pour Ian Brossat, ­directeur de campagne du candidat communiste, « cet enchaînement ne doit rien au hasard. Tout indique qu’il s’agit d’une opération concertée, à des fins politiques ». Il a lancé un appel solennel à « stopper la violence » en s’adressant à « l’ensemble des candidats à l’élection ­présidentielle attachés à la République » afin qu’ils « condamnent ces faits ». La campagne de Fabien Roussel dérange parce qu’il « redonne corps à une gauche populaire et républicaine, et incarne un vote sincère et utile à l’avenir ».

Fabien RousselviolencespcfPrésidentielle 2022
Le Monde

Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19

En une semaine, les nouveaux cas sont en hausse de 44 %. La campagne vaccinale de la quatrième dose doit commencer à partir du 21 mars pour les plus de 75 ans et les plus vulnérables.

Les médias n’en parlent presque plus, le ministre de la santé, Sajid Javid, ne voit « pas de raison de s’inquiéter » pour les quelques cas du nouveau variant Deltacron – il possède les caractéristiques des variants Omicron et Delta – détectés, pour autant les experts s’inquiètent car l’épidémie de Covid-19 repart fortement au Royaume-Uni.

Sur les sept derniers jours, plus de 534 000 nouveaux cas positifs ont été enregistrés, soit une hausse de 44 % et les hospitalisations sont également reparties significativement à la hausse (+ 22 %), avec plus de 11 500 patients hospitalisés. Désormais 14 078 patients sont soignés à l’hôpital principalement pour une infection au SARS-CoV-2. Le nombre de patients sous respirateur reste en revanche très faible (281) et les décès (dans les vingt-huit jours suivant un test positif) sont stables : environ 105 par jour sur la dernière semaine. A en croire l’Office national des statistiques, considéré comme la source d’information la plus fiable depuis le début de la pandémie, une personne sur vingt-cinq avait été testée positive en Angleterre durant la semaine s’étant achevée le 5 mars. La proportion était d’une personne sur trente au Pays de Galles, une sur treize en Irlande du Nord et une sur dix-huit en Ecosse (plus de 5 % de la population).

Face à la vague Omicron, les hôpitaux britanniques résistent pour l’instant

Ces hausses sont pour l’instant surtout attribuées à la nouvelle souche du variant Omicron, BA.2, qui pourrait être jusqu’à 40 % plus transmissible que la souche initiale – mais a priori, pas plus virulente. Dans sa dernière étude REACT (effectuée auprès de 95 000 tests entre le 8 février et le 1er mars), l’Imperial College London estime que près de la moitié des nouveaux cas positifs, au 21 février (47,2 %) étaient dus au variant BA.2.

Pression sur l’hôpital public

« Nous avons un aperçu de ce à quoi ressemble le retour à une situation prépandémique, mais ça n’est pas brillant », souligne dans le Financial Times John Edmunds, professeur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « Les prédictions pariant sur une accalmie printanière se sont peut-être trompées. Il me semble qu’en raison de l’émergence du variant BA.2, nous nous installons dans une situation prolongée de forte prévalence [du virus], entraînant une pression continue sur le NHS [National Health Service, le système de santé public britannique] », ajoute ce membre du SAGE, le groupe de scientifiques conseillant le gouvernement Johnson.

Covid-19 : l’Angleterre lève les dernières restrictions malgré la flambée de l’épidémie

« La présence accrue du sous-variant BA.2 et la récente hausse des infections chez les plus de 55 ans prouvent que la pandémie n’est pas terminée et que nous devons nous attendre à une circulation forte du virus », a prévenu début mars la docteure Jenny Harries, directrice exécutive de l’Agence britannique de sécurité de la santé. Mais pas question pour le gouvernement Johnson de renoncer à sa politique décrétée fin février. Depuis le 24 février, les personnes positives ne seront plus obligées de se mettre en quarantaine – le port du masque obligatoire et les passeports vaccinaux ont été abandonnés dès janvier.

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Le Monde

Covid-19 : les centres de vaccination ferment progressivement leurs portes

Début avril, il ne restera plus que quelques centres actifs, contre 1 500 au cœur de l’été 2021. Pharmaciens et médecins vont prendre le relais.

C’est une page qui se tourne dans la campagne de vaccination contre le Covid-19. Après quelque quatorze mois et 142 millions d’injections, les centres qui s’étaient ouverts début 2021 pour assurer une vaccination de masse face à l’épidémie ferment peu à peu leurs portes. « Après la fin du mois de mars, l’idée est d’avoir un maillage territorial fondé avant tout sur la vaccination en ville, c’est-à-dire en cabinet de médecins ou d’infirmières et en pharmacie », avertissait le ministère de la santé le 8 mars.

Quand plus de 1 500 centres étaient jugés actifs au cœur de l’été, c’est-à-dire avec un rythme de plus de 100 injections par semaine, ils ne sont plus que 100 à l’être aujourd’hui. La baisse s’organise à rythme soutenu : ils étaient encore 400 la semaine passée et 700 celle d’avant. Début avril, il ne devrait rester que quelques grands centres pérennes, comme le centre de vaccinations internationales Air France, à Paris, par exemple.

Le gouvernement « extrêmement vigilant », dit Olivier Véran

Pourquoi maintenant ? Le rythme de la campagne baisse de manière continue depuis janvier pour atteindre 167 000 injections seulement la semaine du 7 mars. « C’est la plus petite semaine depuis le début de la campagne », souligne le ministère de la santé. La vaccination des 5-11 ans continue de stagner, seulement 5 % de la catégorie d’âge ayant reçu une dose. Dans le reste de la population, on n’enregistre plus, d’une semaine sur l’autre, que des variations de + 0,1 point de la couverture vaccinale. C’est chez les 12-17 ans que la dynamique reste la plus forte, avec + 0,5 point. Quatre millions de personnes de plus de 12 ans n’ont toujours reçu aucune injection. Chez les plus de 80 ans, un million de personnes ont un schéma vaccinal incomplet, c’est-à-dire moins de trois doses ; ils sont la « priorité absolue » de la campagne, selon le ministère.

« Il en restera quelque chose »

« Ça fait quelque chose de fermer le centre », confesse Alain Assouline, médecin généraliste et adjoint au maire de Saint-Mandé, qui gère depuis plus d’un an le centre ouvert dans le hall de la salle de spectacle du Cresco. « C’était une vraie aventure humaine, il en restera quelque chose entre les professionnels de santé du territoire », assure le médecin référent. Au faîte de son activité, le centre accueillait 1 200 personnes par jour, grâce à une logistique gérée au cordeau. Aujourd’hui, seulement quelques dizaines de doses sont injectées quotidiennement. « Il était donc logique de proposer la fermeture », raisonne M. Assouline.

C’était compter sans l’annonce par le premier ministre, Jean Castex, dimanche dans Le Parisien, de l’administration d’une « quatrième dose », ou plutôt un « deuxième rappel » pour les personnes de plus de 80 ans et les résidents d’Ehpad. « Si on nous avait prévenus à l’avance, on aurait pu maintenir une activité réduite dans un plus petit lieu », regrette le médecin. Son équipe va donc rester « en veille », prête à participer à la répartition des doses chez les professionnels de santé en cas d’afflux de patients. Mais dans tous les cas, le centre ne rouvrira plus ses portes à partir de mercredi, quelle que soit la demande.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : avec les volontaires de la défense territoriale, une armée de civils

A Tcherkassy, comme dans le reste du pays, des milliers d’Ukrainiens se sont enrôlés dans ces unités placées sous les ordres de l’armée nationale, dont le bataillon ultranationaliste Azov, afin de protéger leur ville, leur région.

Dans la cour de la caserne, une douzaine de bonshommes en uniformes dépareillés font cercle autour d’une grosse malle kaki. Le gradé s’approche et, d’un geste de Père Noël dévoilant les cadeaux, il ouvre le couvercle. Autour, les yeux s’écarquillent : un lance-roquettes antichar vient d’apparaître. « Ça arrive de Suède », lâche-t-il, pas mécontent de son effet. La formation pour l’utiliser va durer deux heures, pas davantage afin d’éviter que le groupe ne soit repéré et ciblé. Puis, les volontaires seront dispersés tandis que d’autres seront initiés à leur tour, dans un lieu lui aussi secret.

« Nous sommes conscients de notre privilège : tout le monde n’a pas l’honneur de pouvoir offrir sa vie au pays », s’émeut l’un d’eux, un grand à moustache. Près d’un mois après le début de l’invasion russe, l’atmosphère en Ukraine change de jour en jour, d’heure en heure. A Tcherkassy, ville du centre jusque-là en deuxième ligne, le gradé sent s’approcher « le bruit des batailles » ; Kiev, la capitale, est à 150 kilomètres au nord-ouest, au bout d’une route stratégique toujours hors du contrôle des troupes russes.

Guerre en Ukraine, en direct : la ville de Mykolaïv toujours bombardée ; à Kherson, des soldats russes visent des civils

Ici, comme sur l’ensemble du territoire, tout manque pour combattre. L’inventaire poignant de la misère s’affiche jusque sur le tableau noir des écoles : besoin de gilets pare-balles, de sous-vêtements, de duvets, de casques, de batteries pour portable, d’armes… Chaque chaussette collectée est précieusement expédiée au front à bord de bus ou de camions camouflés. C’est ce dénuement qui freine aujourd’hui l’impressionnante ruée populaire pour s’enrôler dans la défense territoriale, nom officiel en Ukraine pour les unités de civils formés à protéger leur propre zone, sous les ordres de l’armée nationale.

L’état-major estime aujourd’hui que 70 % des hommes du pays ont contacté un centre de recrutement, les généraux eux-mêmes n’en reviennent pas. En trois jours, ils ont été « submergés », les ressources en matériel et en encadrement complètement saturées.

« J’ai tout essayé pour ne pas rester un civil »

Le dispositif a gagné désormais un rôle prépondérant : Soumy, ville du Nord-Est près de la frontière russe, résiste depuis des semaines sous la seule protection de la défense nationale et presque sans armes, explique le capitaine Serhii Vokavenko, sur la base de Tcherkassy. De son côté, Kiev combine les forces armées professionnelles autour de la capitale et les volontaires à l’intérieur.

« J’ai tout essayé pour ne pas rester un civil », reconnaît un étudiant en chimie : le bakchich, le piston, l’arme personnelle offerte par ses parents. Rien à faire, il n’y a plus une place, sauf sur la liste d’attente avec des milliers d’autres. Comme beaucoup désormais, l’étudiant s’affiche en pantalon de treillis, coupe militaire, visage très pâle à force de nuits hachées par les alertes aériennes. Il se revoit, voilà quelques mois encore, tentant tout aussi énergiquement d’échapper au service militaire. Il s’excuse aussitôt : « Tous mes amis faisaient pareil. » Aujourd’hui, il sent naître en lui « un sentiment nouveau » pour son pays.

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Le Monde

A Loutsk, la hantise d’une attaque biélorusse

La population de cette ville du nord-ouest de l’Ukraine redoute l’intervention de son voisin biélorusse, alors que Minsk a rappelé l’ensemble de son personnel diplomatique.

Un homme armé dans les escaliers, un autre dans les couloirs. La ville de Loutsk n’est pas encore touchée par les combats mais le bureau du maire, Igor Polishchuk, est bien gardé. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Dimanche 20 mars, l’entourage du président ukrainien Volodymyr Zelensky, citant des militaires, a évoqué le risque élevé d’une attaque sur la région, depuis la Biélorussie, sans préciser toutefois si elle impliquerait des forces russes ou biélorusses. Alors que le territoire biélorusse, situé à 150 km au nord, sert de base arrière et de zone de lancement de missiles russes depuis le début du conflit, le maire ne veut pas croire « que l’armée biélorusse attaquera. Mais nous ne pouvons pas complètement exclure cette possibilité ».

Guerre en Ukraine, en direct : la ville de Mykolaïv toujours bombardée ; à Kherson, des soldats russes visent des civils

La veille, samedi, la totalité du personnel diplomatique biélorusse a quitté l’Ukraine, faisant craindre une possible intervention militaire. Igor Polishchuk se dit prêt : « Toutes les entrées de la ville sont protégées. Nous avons suffisamment de soldats. Nous saurons nous battre. » Mais l’édile de cette ville d’un peu plus de 210 000 habitants a le visage préoccupé. L’ouest du pays, relativement épargné lors des deux premières semaines de guerre, est devenu la cible de bombardements russes réguliers. L’oblast (la région) de la Volhynie est un territoire stratégique pour acheminer l’aide humanitaire et les armes des pays européens transitant par la Pologne vers les zones touchées par le conflit.

Vendredi, des frappes aériennes ont visé pour la première fois la grande cité de Lviv, à 150 km au sud de Loutsk, détruisant une usine de réparation d’avions. Une semaine plus tôt, l’aéroport militaire de Loutsk avait été, lui aussi, la cible de bombardements, tuant quatre soldats et en blessant six autres. Au premier jour de la guerre, le 24 février, des frappes aériennes sur cette base avaient poussé « de nombreux citoyens à quitter le pays », raconte le maire. La deuxième salve a « terrifié les gens, mais nous ne voyons pas de vague de panique ».

Loukachenko, un obligé de Moscou

Les mouvements importants des forces armées biélorusses en direction de la frontière ukrainienne, enregistrés ces derniers temps, ajoutent à l’inquiétude. La crise politique biélorusse déclenchée par la réélection controversée d’Alexandre Loukachenko à la présidence du pays en août 2020 a bouleversé l’équilibre géopolitique de la région.

Isolé sur la scène internationale après avoir violemment réprimé le mouvement de contestation qui réclamait de nouvelles élections, le dirigeant a bradé sa souveraineté en échange du soutien russe. A plusieurs reprises, ce dernier a assuré qu’il n’interviendra pas militairement, mais peut-on croire celui qui est devenu un obligé de Moscou ?

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Le Monde

En Belgique, un carnaval ensanglanté par un véhicule hors de contrôle

Le conducteur, en état d’ébriété, a causé la mort de six personnes dans le Hainaut, dimanche.

Ce devait être le jour d’un carnaval tant attendu après deux ans de pandémie de Covid-19. Le jour d’une fête populaire et joyeuse, comme le veut une tradition séculaire dans ce coin du Hainaut belge. A 5 h 10 du matin, dimanche 20 mars, le cortège a quitté le centre sportif de Strépy-Bracquegnies, une bourgade proche de la Louvière, au sud de Bruxelles. C’était l’heure du « ramassage » : quelque 150 participants s’en allaient chercher, de maison en maison, les Gilles, personnages centraux de la journée qui, en costume tricolore avec collerette, sabots et coiffe de plumes, se préparaient à battre le pavé durant des heures, au son des cuivres et des tambours.

Dans la rue des Canadiens, au centre de la commune, une longue artère qui jouxte des maisons ouvrières et des pavillons de construction récente, une BMW noire avec deux hommes à son bord a soudain surgi à très grande vitesse et heurté la foule par l’arrière. Bilan provisoire : six morts, une dizaine de blessés dans un état critique et une trentaine d’autres personnes plus légèrement atteintes. Le choc a été d’une violence inouïe, racontent des témoins réveillés en sursaut. « Des cris, des pleurs, des corps envolés, c’était apocalyptique », a expliqué Fabrice Collignon, un animateur de la radio Bel RTL présent sur place et frôlé par la voiture. Le conducteur de celle-ci n’a apparemment pas freiné. Même quand son pare-brise a volé en éclats, même quand il traînait un corps. L’enquête devra déterminer si le dispositif anticollision et de freinage automatique du véhicule avait été débranché.

Carnaval annulé

La berline a été retrouvée quelque 700 mètres plus loin et deux trentenaires, deux cousins réputés pour leur amour de la vitesse selon un de leurs voisins, ont été rapidement appréhendés et mis en examen pour meurtre. Originaires de La Louvière, ils n’auraient « pas de casier judiciaire pour des faits de roulage », ont d’abord indiqué les autorités judiciaires avant de se raviser : l’un d’eux avait déjà subi un retrait de permis. Elles ont aussi formellement démenti que la BMW aurait été poursuivie par un véhicule de police. « Les patrouilles étaient toutes rentrées dans les commissariats et les voitures sont équipées d’appareils de géolocalisation qui permettent de les tracer », commentait, dimanche soir, Eddy Maillet, le chef de la zone de La Louvière.

Le parquet a, de son côté, écarté aussi une éventuelle piste terroriste. Des tests d’alcoolémie réalisés peu de temps après les faits se seraient révélés positifs, des analyses toxicologiques ne devant livrer leurs résultats que dans la journée de lundi. Les deux occupants revenaient semble-t-il d’une discothèque. Une perquisition a été menée à leur domicile.

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Le Monde

Submergée par les réfugiés ukrainiens, la République tchèque ne veut pas entendre parler de « quotas » européens

En trois semaines, plus de 200 000 Ukrainiens ont déjà reçu un titre de séjour dans ce pays d’Europe centrale qui se mobilise. A la différence de 2015, lorsque Syriens et Afghans n’étaient pas les bienvenus.

Leurs petits yeux rougis trahissent la fatigue et la tristesse. Dans le Parc des expositions de Brno, Tatiana Hrytskovian et les sept membres de sa famille sont exténuées. Arrivés le matin même de Kryvyi Rih, une ville du centre de l’Ukraine, ils ont atterri ce samedi 19 mars dans la deuxième ville de République tchèque « un peu par hasard », raconte la réfugiée. Ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le gigantesque hall transformé en centre d’accueil des réfugiés ukrainiens va toutefois leur offrir une aide impressionnante dans le calme.

En quelques minutes, la famille Hrytskovian reçoit un visa temporaire qui permet de rester un an en République tchèque, une carte d’assurance-maladie et même un hébergement. Un volontaire leur propose de les prendre chez lui, « mais ça fait un peu peur de partir avec un homme seul », craint Tatiana. Pas de problème, « on va vous mettre dans un centre de vacances, deux chambres de quatre personnes, ça vous va ? » En plus de profiter d’un hébergement gratuit, la famille pourra toucher 5 000 couronnes (200 euros) d’allocation mensuelle par personne.

Un accueil spectaculaire

A l’image des Hrytskovian, plus de 200 000 Ukrainiens ont déjà reçu un titre de séjour en trois semaines dans ce pays d’Europe centrale comptant à peine 10,7 millions d’habitants. Improvisé dans l’urgence et l’émotion, l’accueil tchèque, même s’il reste moins important qu’en Pologne, est spectaculaire, surtout pour un pays qui n’a jamais connu un tel mouvement de population depuis la seconde guerre mondiale. « Nous avions déjà l’habitude de vivre avec les Ukrainiens », explique Jan Grolich, président (chrétien-démocrate) de la région de Moravie du Sud, qui se charge de l’organisation de cet accueil. Les Ukrainiens représentaient déjà la deuxième communauté étrangère après les Slovaques avant la guerre, et « on dit que chaque maison en Moravie a été rénovée par au moins un Ukrainien », plaisante ce jeune élu de 37 ans qui se promène avec un tee-shirt jaune et bleu proclamant « Soutenez l’Ukraine ».

Sa tâche principale est de trouver un lit pour tout le monde. Au début du conflit, la République tchèque a pu compter sur la solidarité de la diaspora ukrainienne, des volontaires et des hôteliers. Mais alors que le conflit se prolonge et que des milliers de réfugiés arrivent encore chaque jour avec de moins en moins d’argent et de relations, les hôteliers volontaires se font moins nombreux, surtout pour à peine 180 couronnes (7,20 euros) par nuit et par personne de dédommagement par l’Etat. M. Grolich revient tout juste d’un voyage à Berlin où il est allé chercher des enseignements de la crise des réfugiés de 2015. Il en est revenu avec une conviction : « Il va falloir construire des villages de préfabriqués. »

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L'Humanité

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Actu

L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

Jérémie Bazart

«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

Les objectifs de la France pour 2030

♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

Des composants peu coûteux et abondants

Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

 

Le dihydrogène : des atouts et des limites

Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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Le Monde

Sous la menace russe, l’UE élabore sa stratégie de défense

Le texte que les Vingt-Sept devaient approuver lundi, insiste sur la nécessité pour les Européens de défendre vigoureusement leurs intérêts alors que sévit la guerre en Ukraine.

Réunis à Bruxelles lundi 21 mars, les ministres des affaires étrangères et de la défense devaient approuver la version finale d’un texte censé orienter l’action extérieure de l’Union européenne pour les dix prochaines années. L’adoption de cette « boussole stratégique » (Strategic Compass), la première du genre, a été hâtée par la décision de Vladimir Poutine d’attaquer l’Ukraine, alors même que « l’incrédulité dominait jusqu’à la veille du 24 février », date du déclenchement de l’offensive, relève Rosa Balfour, directrice du centre Carnegie Europe.

Ni la guerre en ex-Yougoslavie, ni celle qui a ravagé la Syrie, ni l’annexion de la Crimée, ni l’hostilité affirmée de l’administration Trump, ni l’évident constat d’une trop grande dépendance énergétique à l’égard de la Russie n’avaient permis l’adoption d’un tel texte. Il aura fallu que la Russie envahisse sa voisine pour que, d’une part, les Européens se décident enfin à parler d’une seule voix, et que, de l’autre, cette voix affirme que le retour de la guerre en Europe doit amener les gouvernements à se soucier réellement de la sécurité du continent et de la défense des intérêts de l’Union. « La guerre a enfin contribué à créer le consensus autour de la défense européenne », analyse Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew Europe et présidente de la sous-commission défense au Parlement.

« La guerre en Ukraine transformera l’Europe »

L’ancienne ministre des affaires européennes qualifie de « bon texte, nécessaire et réaliste » cette initiative qu’elle a réclamée en 2019 et que le haut représentant Josep Borrell a présentée, sous la forme d’une première version, en novembre dernier. L’Europe est « en danger », affirmait-il. La nouvelle mouture, largement adaptée depuis le déclenchement de la guerre, parle cette fois d’un « changement tectonique » dans l’histoire du continent.

Une force de déploiement rapide

Si la première version, basée sur une large consultation et les analyses des services de renseignement, évoquait surtout les nouvelles menaces telles que les attaques cyber, la désinformation à large échelle, l’instrumentalisation de la migration – comme lors de la crise déclenchée par la Biélorussie à la frontière polonaise, fin 2021… –, la cinquième version soumise aux ministres souligne surtout la nécessité, pour les Européens, de défendre vigoureusement leurs intérêts sur la scène mondiale. Et ce principalement face à la Russie, cette puissance vis-à-vis de laquelle l’attitude des Vingt-Sept a oscillé entre complaisance, naïveté et indétermination.

« Le chemin vers une Europe comme puissance militaire reste encore long et semé d’obstacles »

Désormais, suggère le haut représentant, il faut bien considérer que les agissements du pouvoir russe menacent « directement et à long terme » la sécurité de l’Union et son architecture de défense. D’où la nécessité d’investir davantage dans les moyens militaires et de le faire « mieux », c’est-à-dire d’une manière coordonnée et efficace. Face à ce que M. Borrell qualifiait déjà l’an dernier de « force brute », il faudra aussi faire preuve de cohésion et d’une volonté politique. « Le conflit ukrainien a permis de rapprocher les points de vue entre les pays d’Europe centrale et ceux d’Europe de l’Ouest, les trois partis de la coalition allemande ont renoncé à certains de leurs tabous et Emmanuel Macron, sans doute réélu, pourra entraîner le mouvement », se réjouit un diplomate.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : à la frontière avec la Pologne, le « festival » humanitaire

Une cohorte insolite de citoyens et d’organisations afflue pour accueillir les réfugiés. Un foisonnement d’initiatives qui dessine, en creux, l’absence d’une réponse structurée.

A Disneyland, il est difficile de les approcher. Mais à Medyka, le plus important point de passage entre l’Ukraine et la Pologne, pays où ont afflué plus de deux millions de personnes depuis le 24 février, la super-héroïne Wonder Woman, le Père Noël et le pirate Jack Sparrow sont réunis pour accueillir des familles fuyant les bombardements russes. Derrière ces costumes, des citoyens ordinaires qui se sont découvert une fibre humanitaire avec la guerre.

Guerre en Ukraine, en direct : la ville de Mykolaïv toujours bombardée ; à Kherson, des soldats russes visent des civils

Un Père Noël polonais est ainsi venu distribuer des peluches aux enfants ukrainiens tandis qu’une Américaine de 37 ans, débarquée de San Francisco, s’est déguisée en Wonder Woman et, entre deux accolades de bienvenue, lance des « Slawa Ukrajini ! [Gloire à l’Ukraine] » passionnés. Celle qui se fait surnommer Venetta travaillait dans l’immobilier. L’épidémie de Covid-19 lui a permis de réaliser qu’elle voulait « vraiment être actrice ». La guerre a éclaté en Ukraine et elle a convaincu un ami, Waddie, de partir une semaine à la frontière. « On est là pour inspirer les gens, les accueillir, les aider à sourire », annonce cet Américain, bijoutier à San Diego, en distribuant des bonbons, des diodes électroluminescentes et des bouteilles d’eau, coiffé d’oreilles de lapin roses. « La joie est un médicament. »

Guerre en Ukraine : à la frontière polonaise, la diaspora afflue de toute l’Europe pour sauver ses proches

Waddie est aussi là pour filmer Venetta. « Je veux faire des vidéos virales, comme Arnold Schwarzenegger », dit-elle, en référence à l’acteur américain qui en a réalisé une à l’attention des Russes pour « leur dire la vérité » sur la guerre.

Le déguisement de Wonder Woman, c’est un pianiste qui lui a glissé l’idée. Il s’appelle Davide Martello et on le croise non loin de l’endroit où des bus stationnent, affrétés pour convoyer les réfugiés ukrainiens vers la ville toute proche de Pzremysl, où se trouvent une gare et l’un des centres d’accueil ouvert par les autorités polonaises.

Davide Martello a conduit quinze heures depuis le sud-est de l’Allemagne, accompagné de son chat et chargé d’un piano numérique à queue. Il joue à Medyka des airs des Beatles. « J’essaye de créer une énergie positive, explique cet homme de 40 ans. J’avais aussi joué devant le Bataclan en 2015 et je suis allé en Afghanistan en 2012. »

Parfois plus d’« humanitaires » que de réfugiés

Dans cette ville frontière polonaise, il n’y avait rien ou presque il y a encore trois semaines. Mais à la faveur d’un élan de solidarité massif, ils sont nombreux à affluer de partout, désormais, pour participer ici à l’accueil des réfugiés. Sur le chemin pavé qui mène du poste-frontière à la route, des dizaines de stands ont fleuri. On y croise l’organisation United Sikhs, le Croissant rouge égyptien ou des Témoins de Jéhovah. On y trouve aussi des cartes SIM polonaises, des crêpes au Nutella, de la pâtée pour chiens, des cahiers de coloriage ou des serviettes hygiéniques. Le tout est distribué à profusion et gratuitement.

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L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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Le Monde

Le pape François promulgue sa réforme de la curie romaine

La précédente Constitution apostolique de l’administration du Vatican datait de 1988 par Jean Paul II. François en avait fait l’un de ses dossiers prioritaires.

Le pape François a promulgué, samedi 19 mars, la nouvelle Constitution apostolique de la curie romaine à laquelle il travaille depuis son élection, le 13 mars 2013, et dont la parution était attendue depuis longtemps. Intitulée Praedicate Evangelium (« Annoncez l’Evangile »), elle remplace la Constitution Pastor Bonus, publiée par Jean Paul II en 1988. Renouvelant le fonctionnement de l’administration romaine, ce texte est en quelque sorte le testament de François sur le gouvernement de l’Eglise catholique, qu’elle sera tenue d’appliquer à partir du 5 juin et dans les décennies à venir. La réforme de la curie était l’un des dossiers jugés prioritaires par les cardinaux lors du conclave de 2013.

Une partie des réformes instituées par les deux cent cinquante articles sont déjà entrées en application au fil du pontificat

En réalité, une partie des réformes instituées par les deux cent cinquante articles sont déjà entrées en application au fil du pontificat, mais de manière éparse. Des dicastères (les départements de la curie) ont été regroupés, d’autres remaniés, la gouvernance économique a connu un commencement de rationalisation, un laïc a été nommé à la tête de la communication… Cette fois, regroupées dans un seul texte de cinquante-quatre pages, les nouvelles dispositions s’ordonnent clairement autour des quelques principes directeurs mis en avant par François depuis neuf ans, et qui s’en trouvent, de ce fait, renforcés.

Guerre en Ukraine : les silences du pape François sur la Russie

Le premier apparaît dès le titre de ce document : ce qui prime, c’est l’annonce de l’Evangile. La nouvelle Constitution « se propose de mieux harmoniser l’exercice actuel du service de la curie avec le chemin d’évangélisation de l’Eglise ». Les autres dimensions, y compris les questions de doctrine, doivent être au service de cette finalité première. Du reste, la congrégation pour la doctrine de la foi, jusqu’ici considérée comme le premier des dicastères, est placée au même rang que tous les autres, « tous juridiquement égaux ». Mais dans l’ordre des articles, c’est le dicastère pour l’évangélisation qui vient le premier, juste après la secrétairerie d’Etat, qui coordonne les différents départements. En outre, et c’est aussi nouveau, elle sera présidée par le pape lui-même.

Le second principe central pour le pape François est ce que l’Eglise appelle la « synodalité », c’est-à-dire, en quelque sorte, la capacité à travailler collectivement. Cette dimension fait d’ailleurs actuellement l’objet d’une vaste consultation dans l’Eglise, qui trouvera son aboutissement en 2023. Cette synodalité va de pair avec le troisième principe, celui d’une certaine décentralisation en faveur des conférences épiscopales et de leurs unions régionales ou continentales. Le pape argentin répète, depuis des années, que la curie doit être « au service » du pape, bien sûr, mais aussi à celui des évêques. La nouvelle Constitution reprend ce terme.

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L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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Le Monde

Les Etats en quête d’un accord sur la biodiversité en haute mer

La quatrième session de négociation autour d’un futur traité sur le grand large n’a pas abouti, mais une nouvelle étape se profile.

Pas de traité international prêt à être ratifié, mais pas non plus de renoncement à s’entendre entre Etats sur la façon de préserver la biodiversité océanique en haute mer. Si la quatrième – et théoriquement dernière – conférence intergouvernementale sur le grand large, qui a pris fin vendredi 18 mars à New York, ne se conclut sur rien de définitif, elle s’achève néanmoins sur une note optimiste. « Ce sont des discussions longues, techniques, mais qui se passent bien, relate Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur français des pôles et des enjeux maritimes. Il n’y a pas de blocage malgré le contexte géopolitique actuel. Une cinquième session devrait probablement avoir lieu cet été, elle sera conclusive avant la fin de 2022. »

Ces deux semaines de négociation font même plutôt figure d’un nouveau démarrage, puisqu’elles ont donné lieu à de véritables débats entre diplomates, à des échanges techniques, des esquisses de compromis et des partenariats stratégiques, plutôt qu’à de simples déclarations solennelles de la part d’Etats opposés ou favorables à l’ajout d’un volet environnemental à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.

A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètes

Ce texte fondamental, signé en 1982, ne comporte presque rien sur ce chapitre. Pour l’ONU, il était temps d’y remédier, à la fois parce que progresse la conscience de l’importance du monde marin pour la vie sur cette planète, mais aussi parce que cette part gigantesque de l’océan, située au-delà des zones dépendant des juridictions de pays côtiers, est de plus en plus fréquentée. Transport maritime, pêche, pose de câbles sous-marins, recherche scientifique, exploration des grands fonds, les activités s’y multiplient. Mais sans règle juridique protégeant la vie marine, qui se révèle plus intense qu’on ne l’imaginait il y a quelques décennies.

« Accélérer le travail »

L’ONU en discute donc depuis… 2006 et a fini par entamer un cycle de négociation en 2018, que le Covid-19 est venu freiner. Le futur traité international doit prendre la forme d’un outil juridique contraignant qui porte sur quatre piliers. Pour la préservation de la biodiversité, il s’agit de définir des « outils de gestion par zone », en particulier des aires marines protégées en haute mer, et d’instaurer l’obligation de conduire des études d’impact environnemental pour tous travaux à partir d’un seuil qui reste à définir. Le second versant répond à une tout autre ambition : celle d’une « utilisation durable de la biodiversité marine », autrement dit de s’organiser afin de tirer parti dans le futur des richesses de ce patrimoine commun. Les pays en développement n’ayant pas les mêmes moyens d’y parvenir que les pays plus riches, il est dit que l’exploitation des ressources génétiques devra donner lieu à un partage des bénéfices, et que des aides au « renforcement des capacités » dans le domaine des sciences et du transfert des technologies marines devront être envisagées.

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Monde

« Comment gérer la ressource en eau quand la prochaine pluie arrivera dans trois ans ? »

A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le chercheur Marcel Kuper (Cirad) présente, dans un entretien au « Monde », plusieurs exemples de bonnes pratiques de gestion des eaux de surface et souterraines.

Marcel Kuper, directeur de recherche au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et directeur de l’unité mixte de recherche G-Eau, étudie les initiatives locales collectives de gestion des eaux souterraines, en partenariat avec une équipe de chercheurs du Maghreb. L’idée est de s’en inspirer pour améliorer la durabilité et freiner la surexploitation des nappes phréatiques.

Y a-t-il une expérience qui vous a particulièrement marqué ?

La communauté de Beni Isguen [en Algérie], héritière d’une civilisation du désert, a développé un savoir-faire impressionnant. Dans cette région du Sahara, les précipitations tombent d’un coup et génèrent des crues qui peuvent être dévastatrices, mais elles sont très rares. Comment gérer soigneusement la ressource quand la prochaine pluie arrivera dans trois mois ou trois ans ? Les habitants font en sorte de recharger les roches fracturées qui retiennent l’eau sous la terre. Ils ont développé depuis le XIe siècle un système de « puits avaleurs », très beaux, qui servent à la fois à arroser les cultures et à diriger de très gros débits vers le sous-sol. Dans l’oasis où nous avons travaillé, sur trois cents puits, soixante sont sur ce modèle. Ils peuvent en outre être nettoyés et les sédiments accumulés sont employés.

Les eaux souterraines, une ressource « mal gérée, voire gaspillée »

C’est une belle leçon. Car, en général, on regarde l’eau souterraine et celle de surface de manière séparée, sans vision d’ensemble. Avec une observation empirique fine, ils ont bien compris que l’eau est un flux, un écosystème connecté. Des générations plus jeunes se sont installées autour de cette oasis. Elles produisent avec des principes agroécologiques, avec des équipements modernes tout en s’inspirant de ces principes très anciens. C’est enthousiasmant. D’autres sont revenus au village pendant la crise du Covid-19 et ont contribué à réhabiliter le système de l’eau ancestral.

Avez-vous d’autres exemples révélateurs d’usages de l’eau ?

Au Maroc, le barrage de Bin El-Ouidane, construit dans les années 1950, a permis d’arroser très généreusement les cultures de la plaine du Tadla. Des volumes d’eau se sont infiltrés et le niveau de la nappe est monté. Elle a engorgé les terres à tel point qu’il était devenu difficile d’y enterrer les morts, dit-on. Puis une grande sécheresse est survenue en 1983-1984. L’Etat a alors poussé les agriculteurs à s’équiper en puits et en forages. Il y en avait une centaine cette année-là, plus de 9 000 en 2006. Un vrai gruyère… La nappe a donc commencé à baisser. Il y a eu un débat. La conversion au goutte-à-goutte a été subventionnée et s’est développée. Cette façon d’arroser revient à exploiter la nappe sans la recharger. Selon moi, il aurait été plus intéressant de rester sur un modèle gravitaire, mais plus équilibré.

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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Le Monde

Emballement inédit des cours

Chronique. Lorsque les cours sont au plancher, il faut produire le plus possible pour éviter la ruine ; lorsqu’ils s’envolent, il faut produire le plus possible pour rafler la mise. La guerre en Ukraine n’est pas perdue pour tout le monde et ce ne sont pas les vendeurs de bicyclettes qui en tirent, ces jours-ci, le meilleur profit.

Depuis le début du conflit, les lobbys agro-industriels ont poussé leurs arguments avec un succès éclatant. Jusqu’à remettre en cause, en France au moins, la stratégie « Farm to Fork » (« de la ferme à la fourchette »), le volet agricole du Pacte vert de la Commission européenne. Le président candidat Emmanuel Macron l’a annoncé jeudi 17 mars : le projet de verdissement de l’agriculture européenne sera « adapté » à l’aune de la crise. Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, ayant déjà annoncé la fin des jachères en France, on peut s’attendre à ce que cette adaptation s’apparente à une volonté de démantèlement en bonne et due forme.

Emmanuel Macron confirme le tournant vers une agriculture du « produire plus »

Réduction des pesticides et des engrais de synthèse, sortie progressive de l’élevage industriel, augmentation des surfaces cultivées en agriculture biologique : tout cela nous mènerait à une « décroissance » incompatible avec la crise ukrainienne. « Nous demandons à pouvoir produire plus », a exigé Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le 3 mars sur Franceinfo. « L’Europe ne peut en aucun cas se permettre de produire moins », a obtempéré, deux semaines plus tard, M. Macron.

Cela semble tomber sous le sens. Plus d’un quart des exportations mondiales de blé venant de Russie et d’Ukraine, il paraît à première vue criminel de ne pas chercher à produire plus, d’être non autonome et de ne pas nourrir le monde affamé, en particulier les pays du Sud, dont l’approvisionnement en blé dépend de l’hémisphère Nord. Ce narratif plein d’humanité a le mérite d’être facile à comprendre. Mais, hélas !, il est faux.

La flambée du prix des céréales secoue les agriculteurs français

Un obstacle majeur à l’approvisionnement des pays du Sud en céréales est, outre les quantités disponibles, leurs prix. Or ceux-ci sont fixés par les marchés. Ces dernières semaines, l’emballement des cours des matières premières agricoles a été inédit et il a, jusqu’à présent, eu bien plus à voir avec l’affolement et/ou la spéculation qu’avec de réelles pénuries. Ce qui motive l’agro-industrie à produire plus – c’est-à-dire les cours élevés – est donc exactement ce qui entrave l’accès des plus pauvres à la nourriture.

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L'Humanité

Éditorial. L’énergie mérite mieux

Éditorial

Laurent Mouloud

Le gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.

Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.

L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.

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Le Monde

« On connaît nos meutes » : bataille de chiffres autour du nombre de loups en France

Angela Bolis (Col de la Chante, Isère, envoyée spéciale)

Publié hier à 04h50

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ReportageLe suivi national des loups a été vivement remis en cause par les syndicats de la chasse et de l’élevage, jugeant leur nombre sous-estimé. En Isère, l’OFB s’efforce de remobiliser son réseau pour collecter un maximum d’indices liés au canidé.

Lorsqu’on arrive en haut du col de la Chante, dans le sud de l’Isère, la vue plonge de l’autre côté du massif dans un vallon couvert de forêts sombres. En face, le massif du Dévoluy, derrière, le Vercors. Et là, exactement au milieu du col, sur l’herbe rase des pâturages, une crotte de loup. « Tout concorde : son diamètre, les poils, les petits os dedans… Et sa position : c’est un endroit stratégique pour marquer son territoire, observe Pascal Begon, chef de brigade à l’Office français de la biodiversité (OFB). La meute traverse ici pour changer de massif et chasser les cervidés, ils sont plus bas dans la vallée en ce moment. »

En cette fin d’hiver, la neige fond et les chances d’y trouver des empreintes s’amenuisent. Restent les rares observations directes de l’animal, et les traces biologiques : fèces, urine, poils, carcasses de proie… En 2021, 3 447 indices ont ainsi été collectés dans le cadre du suivi de la population de loups en France. En plus des prospections de ses agents, l’OFB s’appuie sur un réseau de quelque 4 500 correspondants, formés à l’art du pistage et au protocole de collecte d’indices. « On connaît nos meutes sur le territoire, mais ça évolue vite : certaines changent de versant, d’autres arrivent… On n’a pas les moyens de tout suivre, explique Philippe Chabot, de la brigade Sud-Isère de l’OFB. Donc on travaille avec des chasseurs, des éleveurs, des forestiers, quelques naturalistes, des gens du coin qu’on connaît et qui nous font remonter les informations. »

En Indre-et-Loire, un loup et beaucoup de flou

Depuis quelque temps cependant, la méfiance s’est insinuée chez certains correspondants. Selon eux, les chiffres de l’OFB – qui a dénombré autour de 624 loups en 2021 – seraient faux, largement sous-estimés. Cet automne, plusieurs syndicats d’agriculteurs, d’éleveurs et de chasseurs se sont emparés de la controverse, à l’échelon tant local que national. « L’OFB nous ment », a proclamé Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le premier syndicat agricole en France, réclamant un « comptage contradictoire » par les éleveurs et les chasseurs. En écho, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a estimé en octobre qu’il fallait « revoir la façon de compter les loups »… tandis que les associations environnementales boycottaient les réunions du groupe national loup, dénonçant une vaste campagne de désinformation.

« Incompréhension de ce qu’il faut attendre »

Derrière cette bataille de chiffres, l’enjeu est clair : de cette estimation de la population lupine dépend directement le nombre d’individus abattus chaque année. Le seuil de prélèvement est de 19 % des effectifs, soit 118 loups en 2021. La hausse des tirs dérogatoires – qui visent, selon la doctrine française, à défendre les troupeaux sans compromettre le bon état de la population de cette espèce protégée – est une revendication courante dans les milieux de l’élevage et de la chasse.

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L'Humanité

Pouvoir d’achat. Après les 100 euros de Castex, le PCF appelle à redoubler de mobilisation

Actu

Le « chèque inflation » annoncé par le premier ministre jeudi ? « Toujours ça de pris », estime Fabien Roussel qui juge cependant que la réponse de l’exécutif n’est à la hauteur ni des attentes ni des besoins. Le candidat du PCF à la présidentielle appelle à des rassemblements devant les préfectures jusqu’au 21 novembre et sera dès ce vendredi à un péage francilien pour inviter les automobilistes à l’action.

Julia Hamlaoui

L’opération « Emmanuel Macron, président du pouvoir d’achat » menée par le premier ministre, jeudi au JT de TF1, a bien du mal à convaincre. Le PCF, qui a fait de la question son cheval de bataille depuis la rentrée, appelle même à redoubler de mobilisation. Le « chèque inflation » pour ceux qui gagnent moins de 2000 euros net par mois (lire le détail des annonces de Jean Castex : Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix)  ? « C’est toujours ça de pris pour ceux qui en ont besoin, répond le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. Quand on défend le pouvoir d’achat comme nous le faisons depuis des mois, lorsque le gouvernement lâche 100 euros pour 38 millions de nos concitoyens, on ne va pas mégoter. C’est le fruit de toutes les mobilisations politiques, syndicales, associatives, des gilets jaunes… »

Mais il y a bien un « mais ». Et pas des moindres pour le député du Nord qui se rendra dès la fin d’après-midi vendredi au péage de Senlis pour appeler les automobilistes à l’action : « C’est de la gestion à la petite semaine de la France et des difficultés des Français », tacle-t-il. Pour le prétendant du PCF à l’Élysée, au total, « le gouvernement distribue beaucoup de chèques aux multinationales, aux riches, et un peu aux classes populaires et moyennes » pour faire bonne mesure. L’exécutif reste bien loin de « l’ambition de redonner le pouvoir de vivre à chacun, de redonner du sens au travail et donc de revaloriser les salaires et les retraites », déplore-t-il taxant au passage le gouvernement d’être « à côté de ses pompes ». Alors que Jean Castex a estimé jeudi à « 80 euros en moyenne » le surcoût de la facture de carburant sur l’année, Fabien Roussel « conteste ces chiffres » : « Le prix de l’essence a augmenté de 30 centimes en un an, c’est plutôt 300 à 350 euros de plus en un an pour un automobiliste moyen », assure-t-il.

Après avoir organisé une semaine d’actions locales début octobre, le PCF appelle désormais à des rassemblements devant les préfectures. Son candidat sera devant celle de Lille, lundi prochain. « Jusqu’à la veille du 21 novembre où nous tiendrons un grand rassemblement à Paris, mobilisons-nous devant les préfectures, les sous-préfectures, partout pour interpeller les représentants l’État », invite Fabien Roussel déterminé à faire entendre ses propositions. À commencer par l’augmentation des salaires, dont le Smic à 1 800 euros brut, et des pensions de retraite, avec un minimum à 1 200 euros. Mais aussi pour « un nouvel âge de la sécurité sociale » sécurisant les parcours professionnels afin « d’éradiquer le chômage ». Ou encore la « baisse des taxes sur les produits de premières nécessités, notamment l’alimentation et l’énergie ».

Quant aux prix des carburants qui s’envolent, si Jean Castex a estimé hier que jouer du levier fiscal est une solution coûteuse qui « de l’avis général n’a pas marché », le candidat communiste qui défend « une taxe flottante pendant six mois » n’en démord pas : « Ça coûte peut-être le double de son chèque inflation, réplique-t-il, mais ça compense vraiment la hausse du prix de l’essence ».

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Le Monde

Le rôle-clé de la Pologne

Chronique. « Nous sommes convaincus que l’Europe a besoin d’une politique énergétique commune plus forte (…) qui garantisse l’accès à l’énergie à un prix stable et raisonnable, qui maintienne notre compétitivité industrielle, qui promeuve un développement durable et le passage à une société pauvre en carbone, qui mobilise l’investissement afin de stimuler les perspectives industrielles de demain et qui assure la sécurité d’approvisionnement à tous les Européens. »

Ces phrases auraient pu être prononcées en réaction à l’invasion russe en Ukraine et au choc énergétique qu’elle a provoqué. En fait, elles datent de mai 2010 et sont extraites d’une déclaration commune du Polonais Jerzy Buzek, alors président du Parlement européen, et de Jacques Delors, l’ex-président de la Commission européenne. Près de soixante ans après le lancement de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, leur idée était d’amorcer un retour aux sources en redonnant du sens au projet européen grâce à l’énergie.

La question se pose aujourd’hui de comprendre pourquoi, malgré quelques avancées, les belles intentions de l’époque ne se sont pas concrétisées et pourquoi il a fallu attendre l’agression déclenchée par Vladimir Poutine pour réaliser l’étendue de la vulnérabilité énergétique de l’UE.

Comment l’Europe peut réduire son ultradépendance au gaz de la Russie

« La guerre d’agression russe en Ukraine nous montre de manière dramatique à quel point la sécurité et l’approvisionnement énergétique sont étroitement liés. Nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer cela », reconnaît Patrick Graichen, le secrétaire d’Etat allemand au climat. Il était temps. Si l’aveuglement a été collectif, Berlin a joué un rôle central dans la naïveté dont l’UE a fait preuve. Ni le discours véhément de Poutine contre l’unilatéralisme occidental prononcé en 2007 à la conférence sur la sécurité de Munich, ni le coup de force contre la Géorgie en 2008 n’ont suffi pour convaincre que nos approvisionnements en pétrole et en gaz auprès de la Russie pouvaient, tôt ou tard, poser problème.

Il faut attendre 2009 et une rupture des approvisionnements à l’est de l’Europe provoquée par une brouille russo-ukrainienne sur la rente gazière pour assister au réveil de l’UE, dans lequel la Pologne joue un rôle-clé. « Varsovie peut être critiquable sur d’autres aspects de la construction européenne, mais si nous avions écouté les Polonais à l’époque, nous n’en serions certainement pas là », souligne Thomas Pellerin-Carlin, directeur du centre énergie à l’Institut Jacques-Delors. Mais la Pologne restera isolée jusqu’à ce que la Commission européenne, dans la foulée de l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, décide enfin d’accélérer la mise en place d’une union de l’énergie.

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L'Humanité

Pouvoir d’achat. Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix

Actu

Devant la flambée des tarifs des carburants, le premier ministre a annoncé, jeudi soir, une aide pour les Français gagnant moins de 2 000 euros net par mois. L’exécutif exclut de jouer sur le levier fiscal.

Julia HamlaouiDiego Chauvet

Son tour de passe-passe fin septembre sur le prix du gaz a laissé un goût amer à tous ceux qui voient arriver l’hiver avec angoisse. Le premier ministre était donc attendu au tournant sur la flambée des tarifs des carburants. Car, après les 12,6 % supplémentaires du 1er octobre sur les factures de gaz (57 % depuis janvier), l’augmentation attendue de 4 % de l’électricité dans la foulée du bond de 21,4 % entre 2010 et 2020, les prix à la pompe s’envolent eux aussi. Les niveaux sont historiquement hauts, à 1,56 euro le litre de gazole en moyenne, et 1,62 euro pour l’essence sans plomb, soit 12 % de plus en six mois. Avec cette note des plus salée pour l’énergie, nombre de ménages ne s’en sortent pas. Au point que la préoccupation du pouvoir d’achat est plus que jamais au premier plan (+ 12 points par rapport à juin, selon une enquête Elabe) et que le spectre des gilets jaunes hante un gouvernement qui temporise sur des annonces « imminentes » depuis plus d’une semaine.

« Indemnité classe moyenne »

Cette fois, c’est chose faite. Comme le 30 septembre dernier, le premier ministre s’est invité jeudi soir sur le plateau de TF1 pour présenter les arbitrages retenus par l’exécutif. « Nous sommes revenus à des montants très élevés, légèrement au-dessus des prix à l’automne 2018 (au lancement du mouvement des gilets jaunes – NDLR) », a-t-il reconnu au 20 Heures avant d’annoncer une « indemnité classe moyenne ». « Nous avons décidé d’une sorte d’indemnité inflation de 100 euros qui sera versée aux Français qui gagnent moins de 2 000 euros net par mois », a détaillé Jean Castex, estimant à « 80 euros en moyenne » le supplément sur la facture d’essence. Devraient être concernés 38 millions de Français, « d’abord ceux qui travaillent » mais aussi les « chômeurs en recherche active d’emploi » ou encore les retraités. L’aide ne sera pas réservée aux automobilistes : une façon, selon l’hôte de Matignon, d’éviter « une usine à gaz » et de répondre à « la question de l’inflation (qui) ne concerne pas que les produits pétroliers ». Et ce sont d’abord les salariés du privé qui devraient en bénéficier en décembre directement sur leur fiche de paie. Les fonctionnaires devront attendre janvier et les retraités « peut-être un peu plus tard ».

Face aux gilets jaunes, le gouvernement avait consenti des aides à hauteur de 17 milliards, quand cette mesure de 100 euros se monte au total à 3,8 milliards, dont une partie proviendra du surcroît de TVA. Pour le reste, « il nous appartient de (le) financer », a laconiquement lâché le premier ministre, tout en précisant que « l’objectif » de déficit sera tenu.

Pas de baisse des taxes

Sur le principe, un chèque de ce type a reçu le soutien des écologistes. « Trop peu, trop tard, dans la plus grande des improvisations », a cependant réagi le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou. Le montant aurait dû être, selon Yannick Jadot, de 400 euros pour les foyers les plus modestes et de 100 euros pour les classes moyennes. Loin des annonces de Matignon.

À l’instar de la stratégie du « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz pour lequel avait été retenu un lissage des prix, dont la facture sera in fine payée par les consommateurs, pas question en revanche de baisser les taxes. Une « solution de facilité » qui « coûte très cher », avait déjà estimé Bruno Le Maire. « Quand on a utilisé la baisse des taxes, de l’avis général ça n’a pas marché », a renchéri Jean Castex, qui a au passage annoncé que le blocage des prix du gaz serait prolongé jusqu’à la fin de l’année.

Depuis des jours, les idées ne manquent pourtant pas. « Je propose une taxe flottante sur l’essence financée sur les dividendes des compagnies pétrolières », a défendu le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, qui appelle à des mobilisations devant les préfectures contre la vie chère. L’insoumis Jean-Luc Mélenchon veut, de son côté, bloquer les prix comme cela a été fait « sur les masques et le gel » au moment du Covid, quand Anne Hidalgo souhaite une baisse des taxes sur les carburants « pour raccrocher les catégories populaires à la transition écologique ».

Quant à l’augmentation des prix, le ministre de l’Économie a d’ores et déjà indiqué qu’il ne voyait « pas d’amélioration avant la fin de l’année 2022, au mieux ». La bataille du pouvoir d’achat est loin d’être finie.

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Le Monde

A Toulouse, un hommage aux victimes de Mohammed Merah sur fond de campagne présidentielle

Emmanuel Macron a honoré la mémoire des sept morts de mars 2012, dimanche, aux côtés de Nicolas Sarkozy, François Hollande et du président israélien, Isaac Herzog.

Un Emmanuel Macron président de la République mais aussi candidat à sa réélection a participé aux côtés de ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy, dimanche 20 mars, à la cérémonie d’hommage aux victimes de Mohammed Merah organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), à Toulouse.

Toulouse. 19 mars 2012. Mohammed Merah se poste devant l’école juive Ozar-Hatorah, rebaptisée depuis « Ohr-Torah ». Il est un peu moins de 8 heures. Les enfants se pressent à l’entrée quand il abat devant le portail Jonathan Sandler, enseignant du collège-lycée, et son fils Arié, 6 ans. Merah entre dans la cour, poursuit et tue Gabriel, le petit frère d’Arié, âgé de 3 ans, puis tire une balle dans la tête d’une fillette, Myriam Monsonégo, « Myriami », 8 ans.

Près de dix ans après la tuerie à l’école Ozar-Hatorah, la douleur reste vive au sein de la communauté juive de Toulouse

Lors de ses tueries de Toulouse et Montauban, commencées le 11 mars, le terroriste islamiste aura tué, au total, sept personnes dont trois militaires – Imad Ibn Ziaten, abattu à bout portant après avoir refusé de se mettre à terre, ainsi que Mohamed Farah Legouad et Abel Chennouf, tous membres du 17e régiment de parachutistes. Après ses crimes contre ceux qu’il qualifie de « mécréants occidentaux », il hurle « Allahou Akbar ! » (« Allah est grand »).

Il y a dix ans, la campagne électorale, qui allait porter au pouvoir le candidat socialiste François Hollande, s’interrompait pour marquer le deuil de ce massacre antisémite. Le pays se figeait, abasourdi. Ecrasé par un chagrin rendu plus déchirant encore par les détails de la tuerie, comme cette tétine que Gabriel avait encore dans la bouche ou ces chaussons de danse que Myriami avait fait tomber en trébuchant sur son cartable.

« La première page de ce qui allait se produire ensuite »

En dix ans, le drame de Toulouse a été érigé en symbole. Celui du combat « existentiel », selon les mots d’Emmanuel Macron, que chaque chef d’Etat doit mener contre le terrorisme, l’antisémitisme et l’islamisme radical. Car Mohammed Merah a ouvert « la première page de ce qui allait se produire ensuite », a estimé, dimanche, François Hollande, évoquant les attentats de Charlie Hebdo, puis de Paris et Saint-Denis en 2015.

Après les messages bouleversants des proches des victimes ; après l’émotion de Samuel Sandler, père de Jonathan et grand-père d’Arié et de Gabriel, devenu, à ses yeux, « son propre fantôme » ; après le constat de Ness, élève de l’école confiant avoir, depuis ce jour de mars 2012, vu son innocence et celle de ses camarades « s’envoler », est venu le temps de la politique.

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Le Monde

La gestion des déchets à Paris épinglée par la chambre régionale des comptes

Progrès insuffisants, innovations hors de prix, organisation complexe : pour les magistrats, le bilan d’Anne Hidalgo en matière de propreté n’est pas à la hauteur.

Sur le papier, le système semblait idéal. Moderne et écologique à la fois. Dans le nouvel écoquartier » Clichy-Batignolles (17e arrondissement), la Mairie de Paris a mis en place fin 2013 une collecte pneumatique des ordures ménagères. Au lieu d’être jetés dans de grosses poubelles et transportés en camion jusqu’à un centre de tri, les déchets sont aspirés à 70 kilomètres par heure dans des conduites souterraines et terminent leur course dans un petit bâtiment situé face au périphérique. De là, les produits recyclables sont acheminés vers un centre de tri voisin, et les autres vers l’usine d’incinération de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). En principe, ce dispositif devait nettement limiter le nombre de camions utilisés, et réduire d’autant les émissions polluantes : de 42 % pour les gaz à effet de serre, 86 % pour l’oxyde d’azote, 98 % pour le dioxyde de carbone…

A l’usage, le système, qui se voulait exemplaire, se révèle « coûteux et peu performant », cingle la chambre régionale des comptes dans un rapport inédit sur la gestion des déchets par la Ville de Paris depuis 2015. La dépense globale de fonctionnement aboutit à un coût de collecte de 912 euros par tonne, 4 à 5 fois plus que dans les autres quartiers de Paris. « Exorbitant », estiment les magistrats régionaux. « Une gabegie », tonne Geoffroy Boulard, le maire (Les Républicains) de l’arrondissement.

Progrès insuffisants, innovations hors de prix, organisation trop complexe : pour la chambre régionale des comptes, la politique d’Anne Hidalgo en matière de déchets est ambitieuse, mais les résultats ne sont pas à la hauteur. Le rapport, qui doit être débattu lors du prochain conseil municipal, prévu à partir du 22 mars, appuie sur un point particulièrement sensible. Si la propreté constitue une compétence de base de la mairie, celle-ci est mal exercée dans la capitale, à entendre les élus d’opposition, comme les habitants réunis autour du hashtag #saccageParis. Durant la campagne des municipales de 2020, la maire elle-même avait promis de corriger le tir, en musclant le budget concerné, et en transférant une partie des responsabilités aux maires d’arrondissement. « C’est bien parce que nous partageons en grande partie les constats énoncés dans le rapport que, depuis l’élection, nous avons changé de braquet », explique Colombe Brossel, l’adjointe socialiste chargée du dossier.

Poubelles solaires à 5 000 euros

Dans le cas de la collecte pneumatique, les élus parisiens ne sont pas seuls en cause. A Romainville (Seine-Saint-Denis), une des premières villes à avoir adopté ce système, la nouvelle municipalité s’alarme également devant son « coût prohibitif », ses ratés techniques, et elle a lancé un audit en vue de changer de méthode. « Mais la Mairie de Paris a aussi sa part de responsabilité, juge Geoffroy Boulard. Si la facture est si élevée, c’est que les volumes traités sont insuffisants. Un seul immeuble de bureau est raccordé car les entreprises trouvent cela trop cher. Il aurait fallu une politique d’incitation financière plus ambitieuse. »

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L'Humanité

Le dernier Michel Deguy, ou la métamorphose du tombeau

Prescription culture

Poésie Dans son ultime recueil, le philosophe récemment disparu écrit face à la fin qui vient.

Alain Nicolas

« Commaison » : le mot n’existe plus dans aucun dictionnaire. Le verbe « commer », qu’on trouve chez Montaigne, existait au XVIIe siècle dans le sens de « comparer », dire qu’une chose est « comme » une autre, « faire comparaison ». Michel Deguy, en forgeant le néologisme qui donne le titre de son dernier recueil, affirme une double fonction de la poésie : faire apparaître le semblable dans le dissemblable, créer pour cette opération un mot. Comme si Comme ça fut ainsi le titre d’un important recueil de ses textes de 1980 à 2007 (1), Comparaison fait raison celui d’un des poèmes rassemblés dans la Commaison.

Comparer, chez Michel Deguy, n’est pas prendre acte d’une similitude, mais faire agir le pouvoir de « métamorphose » de la poésie.

« Le poème commue/La peine en roseau/La pudeur en laurier/Le meurtre en perdrix », dit-il, rappelant Ovide.

La Commaison, dernier recueil publié par Michel Deguy, qui vient de disparaître, médite sur la poésie au soir de la vie. On passe parmi des tombeaux de poètes, ceux de Jacques Dupin, Robert Davreu, Abdelwahab Meddeb, celui, poignant, dédié à Jacqueline Risset, « Dame de Près dans l’éloignement », et le « tombeau ouvert » des victimes de la Shoah par balles. Pour Yves Bonnefoy, le poème se fait plus pensif encore, véritable essai poétique et philosophique où la puissance analytique et créatrice de l’auteur se déploie. Sans cependant couper les ponts avec le monde et la poésie des temps passés, comme dans cette Ballade des mourants qui commence par : « Frères migrants qui avec nous vivez »…

Deguy fait suivre ce poème d’une réflexion sur la poésie comme « translation », aux deux sens, français et anglais, du terme. Il l’illustre en exposant sa conception de l’« emprunt » à un « grand poème modèle », en l’occurrence Ballade des pendus, de Villon. Sa poésie oscille entre la hauteur de vue philosophique et un tragique personnel retenu. Si la question de la fin donne son éclairage à tout le livre, ses derniers poèmes en proposent une vision de face. Tombeau pour un tombeau, à la toute fin du livre, convoque la figure du genre illustré par Mallarmé pour dire ce qui se passe « quand la vie et le corps se dépiautent ». Entrer chez Michel Deguy est alors prendre conscience que l’élévation de la pensée peut s’allier à une grande simplicité et une poésie accueillante. La Commaison se lit aussi « comme maison. »

LittératurepoésiePhilosophieovide
Le Monde

Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche : « Ne vous dérobez pas »

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’Union populaire a réuni ses supporteurs dans une grande marche parisienne, comme en 2012 et 2017. Et tenté d’imposer le vote Mélenchon comme une nécessité.

Le soleil, les saisons, Jean-Luc Mélenchon voit partout de bons présages, à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle. « Look Up ! A 16 h 33 l’équinoxe de printemps a eu lieu, la durée du jour a fini par rattraper celle de la nuit, le soleil a vaincu et surpassera demain l’obscurité. Le 10 avril, à vous de faire avec votre bulletin de vote, le printemps du peuple », lance-t-il, à Paris, dimanche 20 mars.

Pour la troisième édition de sa grande marche pour la VIe République, le candidat de l’Union populaire, qui ambitionne d’atteindre le palier du second tour, a réussi à faire venir « plus de 100 000 personnes », selon les organisateurs. Une mobilisation à peine moindre que les précédentes – soit 130 000 personnes revendiquées en 2017, 120 000 en 2012. La place de la République est bien remplie, la statue au centre a été habillée aux couleurs de l’Ukraine, des drapeaux français se mélangent à ceux de l’Union populaire, du Parti de gauche et de La France insoumise (LFI).

Jean-Luc Mélenchon a défendu la VIe République et a appelé les abstentionnistes à la mobilisation électorale : retrouvez les informations politiques du dimanche 20 mars

En fanfare, en serrant des mains, le candidat a lentement parcouru les deux kilomètres et quelques qui séparent la place de la Bastille de celle de la République. L’occasion de plusieurs photos de famille, avec le premier cercle et au-delà.

François Ruffin est là, qui marche à ses côtés. Ce n’est pas la première apparition du député (LFI) de la Somme dans cette campagne ; il a animé des meetings régionaux. Mais c’est la première fois qu’il va partager l’estrade avec Jean-Luc Mélenchon. Autonome aussi, mais plus insérée, la députée (LFI) de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain lui fait face, le candidat « insoumis » sourit au milieu.

Maigres réservoirs de voix

En cinq ans, les photos ont changé, plus de drapeau ni de représentant communiste dans le cortège. Le thème – abolir le régime de la Ve République et sa pratique vue comme « monarchique » – demeure, mais la constitutionnaliste qui avait modelé ce chapitre et chapeauté le programme entier, Charlotte Girard, est partie en 2019, critique du fonctionnement du mouvement.

Qu’importe, il n’y a, dimanche, dans cette dernière ligne de campagne, aucune dissension visible. Sur scène, le député (LFI) du Nord Adrien Quatennens prépare le terrain : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection vaudra aussi référendum pour la retraite, 60 ans avec Jean-Luc Mélenchon, 65 avec Macron, Français, Françaises, choisissez ! » Le ton est donné.

Jean-Luc Mélenchon, l’embarrassante menace pour Emmanuel Macron, à l’approche de l’élection présidentielle 2022

Son équipe assure y croire, à cette élection. Par rapport à 2017, elle a l’avantage de présenter un « ticket d’entrée » au second tour bien bas, autour de 17 %, en dessous de son score d’il y a cinq ans, 19,6 %. Elle a aussi l’inconvénient de ne lui offrir que de maigres réservoirs de voix à gauche, le total a fondu dans les sondages en cinq ans, pour aller notamment à Emmanuel Macron.

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Le Monde

Anne Hidalgo et Yannick Jadot agitent l’épouvantail Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022

Candidats en difficulté, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot concentrent leurs forces contre l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon pour préparer la recomposition post-présidentielle.

Anne Hidalgo est tellement en difficulté à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle qu’elle semble dorénavant se concentrer sur un autre essentiel : Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise (LFI) incarne, inexorablement, le vote « utile » pour espérer retrouver un candidat de gauche au second tour. Mais quand la maire de Paris s’exprime sur le chef de file des « insoumis », il est compliqué d’imaginer des mots plus virulents. Comme sur Franceinfo, lundi 14 mars, pour évoquer la guerre en Ukraine : « C’est un combat qui est très clair. C’est d’un côté une dictature et de l’autre côté des démocraties. Il n’y a pas de troisième voie. Il n’y a pas de non-alignement », en référence aux prises de position de Jean-Luc Mélenchon. Le problème, pour la candidate du Parti socialiste (PS), c’est que dimanche 20 mars, les « insoumis » ont mobilisé des milliers de personnes dans les rues de Paris.

Les coups de boutoir d’Anne Hidalgo semblent donc plutôt représenter une diversion pour solder une campagne qui n’en finit pas d’accumuler les déconvenues. La dernière en date : dimanche 20 mars, Bertrand Delanoë, son prédécesseur à la Mairie de Paris, déclare, dans le Journal du dimanche, vouloir, comme en 2017, voter pour Emmanuel Macron. En attendant, la candidate socialiste persévère : « Je dis que Jean-Luc Mélenchon est complaisant avec les dictateurs, oui, et ça, je ne suis pas la seule à le dire. »

Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche : « Ne vous dérobez pas »

Effectivement, le candidat Yannick Jadot qualifie le non-alignement des « insoumis » de « capitulation ». Il est moins offensif que Mme Hidalgo, sans doute parce qu’il est – un peu – en avance sur elle dans les sondages. Il continue même de se satisfaire d’une candidature « solide », selon les termes de Mounir Satouri. Le directeur de la campagne de M. Jadot estime que dans « cette campagne gelée par le Covid et la crise en Ukraine, Yannick est imperturbable. Face à l’urgence climatique, je ne suis pas sûr que les Français vont tomber dans le piège du crédit revolving avec tacite reconduction accordé à Emmanuel Macron ». Yannick Jadot prépare son grand meeting au Zénith de Paris, dimanche 27 mars. Malgré tout, jusqu’ici, sa campagne sonne comme une nouvelle occasion manquée.

« On ne va pas se laisser acheter »

Le 15 mars, le quotidien Libération a révélé un courrier adressé au secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, par La France insoumise. Qui propose un accord électoral dans une quinzaine de circonscriptions, « si cesse la stratégie délibérée de votre candidat ciblant Jean-Luc Mélenchon », « si une volonté de rassemblement autour de Jean-Luc Mélenchon est publiquement exprimée dans l’hypothèse d’une qualification au second tour ».

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Le Monde

En Corse, une fragile sortie de crise

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a signé, vendredi 18 mars, avec le président du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, un document actant la promesse d’une évolution statutaire de l’île d’ici à la fin de l’année. Des discussions débuteront en avril.

Parachuté en Corse mercredi 16 mars en prononçant un mot, « autonomie », Gérald Darmanin s’en est envolé vendredi 18 mars, avec deux feuillets gravant dans le marbre les discussions qu’il a eues avec les élus de l’île pendant trois jours. Ce document, que le ministre de l’intérieur a cosigné avec Gilles Simeoni, président du conseil exécutif corse, a été validé dans l’après-midi vendredi en visioconférence, alors que Gérald Darmanin s’apprêtait à s’envoler vers Paris depuis l’aéroport de Bastia-Poretta.

Il acte solennellement « l’ouverture d’un processus à vocation historique de discussions entre l’Etat et la Corse afin de construire une réponse politique globale à la question corse impliquant l’ensemble des élus et des forces vives ». Celui-ci débutera à Paris sous l’égide de la place Beauvau, la première semaine d’avril. Le ministère de l’intérieur et le président de l’exécutif corse « s’engagent à ce que les discussions sur une évolution statutaire soient conclues avant la fin de l’année ».

Vingt-deux ans après les accords de Matignon qui avaient déjà accru les compétences de l’Assemblée de Corse, la majorité nationaliste veut faire bégayer l’histoire et offrir un nouveau statut institutionnel, le cinquième depuis 1982.

Le périmètre de ce processus « couvrira l’ensemble des problématiques corses sans exclusive (…)  : langue, culture, reconnaissance du peuple corse » ; parmi elles, « l’évolution institutionnelle vers une autonomie » qui reste à préciser à l’aune de « statuts existants dans la Constitution, en Méditerranée ou le long de l’arc Atlantique, voire de propositions sui generis ». Certaines de ces revendications nationalistes ont toujours été censurées par le Conseil constitutionnel, comme la notion de « peuple corse » en 1991 qui figurait dans le statut Joxe.

Yvan Colonna : révélations sur les circonstances de sa violente agression en prison, une enquête ouverte pour « tentative d’assassinat »

Le document ancre aussi la « volonté présidentielle » que la Corse ait une place dans la Constitution, cinq ans après l’échec du « pacte girondin » promis par le candidat Macron en 2017.

Deux lignes rouges

Si le ministre de l’intérieur, à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, dit vouloir parler « sans tabou », il a tracé deux lignes rouges. « La Corse dans la République » qui balaie les velléités d’indépendance. Et « le refus de créer deux catégories de citoyens », allusion à peine voilée au statut de résident corse, ce rempart voulu contre la spéculation foncière, voté par l’Assemblée de Corse en 2014 dans une île touristique comptant 40 % de résidences secondaires, selon des chiffres qu’avait rappelés sur place Gérald Darmanin.

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Le Monde

Emmanuel Macron assume son SAV réformateur au lendemain de la présentation de son programme

Le candidat à sa réélection s’est rendu vendredi à Pau, fief de son allié François Bayrou, afin de mener « une conversation » très contrôlée avec des Français.

Ceci n’est (toujours) pas un meeting. Après Poissy (Yvelines), il y a une dizaine de jours, Emmanuel Macron se trouvait à Pau, vendredi 18 mars, pour une nouvelle « conversation » avec des Français dans le cadre de sa campagne présidentielle. Une « rencontre » au Palais Beaumont entre un panel de citoyens et un « homme travailleur comme il y en a peu », doué d’un « don d’analyse étonnant » et d’une « maîtrise de la complexité des dossiers », « proche des faibles et ému par les plus fragiles », ainsi que le décrit le maire de la ville, François Bayrou. Le tout devant cinq cents personnes – dont des militants de La République en marche (LRM) –, qui ovationnent le président de la République à son arrivée, lui lancent des « bravo ! », puis grognent lorsque les questions qui lui sont adressées se montrent trop véhémentes.

Le programme d’Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022

Douze lecteurs de Sud-Ouest et de La République des Pyrénées ont été sélectionnés par les deux quotidiens régionaux pour interroger Emmanuel Macron. Des « tiers de confiance », selon un proche, destinés à convaincre que la « démocratie Potemkine » raillée par l’opposition à la suite du rendez-vous très verrouillé de Poissy, avec des questions sélectionnées à l’avance, n’est plus qu’un mauvais souvenir. Un souci apparent d’ouverture qui n’a pas empêché l’Elysée d’interdire aux télévisions et aux radios d’introduire leurs micros dans la salle jusqu’à la fin de la rencontre.

Des caméras fixées sur une grue et un rail, comme sur un plateau de cinéma, se chargeaient d’immortaliser l’événement pour le compte de l’équipe de campagne, qui fournit les images aux chaînes de télévision. Une femme qui filmait avec son téléphone et souhaitait interpeller Emmanuel Macron a par ailleurs été évacuée avant l’arrivée du chef de l’Etat. Jeudi, déjà, l’entourage présidentiel avait manifesté sa volonté de contrôle strict de la communication en s’enquérant à l’avance auprès des journalistes des questions qu’ils souhaitaient poser lors de la conférence de presse tenue par M. Macron pour présenter son programme. Selon un conseiller, ces demandes concernaient simplement les « thématiques » des questions, afin d’assurer la « fluidité » des échanges. « Si la thématique n’était pas donnée par le journaliste, le micro lui était quand même passé », assure cette source.

L’annonce du projet d’Emmanuel Macron n’éteint pas les critiques envers son refus de débattre avec ses rivaux

Pour Emmanuel Macron, l’exercice palois relevait de la séance de service après-vente. Pas de surprises sur le fond, mais quelques rappels, pendant près de trois heures, sur la philosophie du projet qu’il porte en vue de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril, axée autour du travail.

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Le Monde

A Metz, Eric Zemmour encourage sa base à se défier des sondeurs et des journalistes

Lors d’un meeting plus morose qu’à l’accoutumée, dans le Grand-Est, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle a appelé ses partisans à se mobiliser dans la dernière ligne droite.

Le raisin dépouillé gît sur la table, dans la loge des Arènes de Metz, en Moselle, vendredi 18 mars, et rappelle qu’Eric Zemmour avalait des grappes entières à l’automne, au début de son marathon électoral. A vingt-trois jours du premier tour, l’atmosphère est différente : le candidat de Reconquête ! est enfoncé dans un canapé en cuir, peu après l’un de ses derniers meetings réunissant 4 000 participants. « Je suis sûr que je serai au second tour, assure-t-il devant la presse. J’y crois plus que jamais. » Si la question lui est posée, c’est que, dans la pièce d’à côté, ses équipes partagent des petits-fours en concédant à mi-voix que « le ton a changé » et que « tout le monde est fatigué » après sept mois de campagne.

Eric Zemmour s’imagine en « sauveur » contre les médias, les élites et les juges

De fait, le rendez-vous de Metz était le reflet inversé de Villepinte – son premier grand meeting du 5 décembre. Eric Zemmour a mobilisé la même rhétorique complotiste contre un mystérieux « ils » incarnant un système hostile. Mais l’ambiance militante, elle, semblait anesthésiée : peu d’acclamations, des applaudissements parfois polis, des « ouh ! » poussifs… Les drapeaux s’agitaient à peine, le public ne se levait pas. « Ça va, c’est pas mal. C’est l’Est, pas Toulon », positive Olivier Ubéda, maître des meetings d’Eric Zemmour. « Est-ce que Zemmour est toujours votre candidat ? », avait-il harangué un peu plus tôt pour chauffer une salle trop sage, comme si la réponse n’allait plus de soi.

« Ils » s’opposent, dans la bouche d’Eric Zemmour – toujours très acclamé lors de son entrée en scène – à « ceux qui disent non ». Comme une lointaine réplique de Villepinte, le candidat populiste a filé le thème du « seul contre tous ». « Nous sommes prêts à sauver la vérité pour sauver la France, quoi que disent nos adversaires, a-t-il prévenu. Nous ne cacherons jamais une vérité pour plaire aux journalistes ou aux sondeurs. Ils ne feront pas la loi ! » Alors qu’il est donné en nette baisse dans les enquêtes d’opinion, il a ciblé les instituts de sondage qui avaient sous-estimé l’abstention aux élections régionales de 2021 : « Ils diront qu’ils le savaient (…) ils se sont toujours trompés sur tout. » Dans la loge, il enfoncera ces sondages « faussés par les médias ».

Rhétorique du mensonge

Metz a été le théâtre d’une première : l’ancien chroniqueur de CNews a formulé un mea culpa. « Le candidat parfait n’existe pas », s’est-il excusé, « pas plus que l’homme parfait ». « Il y a des erreurs que je ne ferai plus », a-t-il poursuivi sur une tonalité inhabituelle, en citant ses propos sur les handicapés et sur les réfugiés ukrainiens. Et, parmi ses leçons de campagne : « Une phrase de trop se paye cher quand on n’a pas le temps de la défendre. » Sa conclusion se résume néanmoins à persister, et rester lui-même. « J’ai appris que ma sincérité pouvait changer radicalement les règles du jeu politique français, alors je vais continuer », a-t-il promis à ses partisans, en ajoutant que la diabolisation est « l’outil que les médias ont trouvé pour culpabiliser les Français de penser ce qu’ils pensent ».

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Le Monde

Le meurtre de Mathieu Hocquet, vrai-faux « cold case » qui hante Vierzon

Pendant près de vingt ans, rien n’a permis d’expliquer pourquoi ce Vierzonnais de 22 ans a été enlevé et battu à mort, en juillet 1999. Trois hommes, condamnés en 2021 après des aveux d’un quatrième, continuent de nier. Leur procès en appel s’ouvre lundi.

Le jardin de l’abbaye est peut-être la seule chose qui n’a pas vraiment bougé à Vierzo (Cher) depuis la mort de Mathieu Hocquet, il y a près de vingt-trois ans. C’est ici, à l’entrée de ce square du centre-ville, que le jeune homme de 22 ans a été enlevé, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1999. Comme souvent après le travail, il y promenait son chien. Son téléphone, son briquet et son paquet de cigarettes y ont été retrouvés. Son corps, lui, a été découvert dans un fossé au petit matin du 13 juillet, à dix minutes de là en voiture, en lisière nord de la ville, par un éleveur venu soigner ses chevaux.

L’autopsie a révélé une boîte crânienne enfoncée et un corps couvert d’hématomes, ainsi que des plaies superficielles par arme blanche sur une fesse. Les experts évoquent un coup mortel derrière la tête, suivi d’une agonie d’une dizaine de minutes. Pendant vingt ans, rien ne viendra expliquer pourquoi Mathieu Hocquet a été battu à mort derrière la ZAC où passe désormais la rocade. Son visage juvénile, longtemps affiché en « une » du Berry républicain, hante toujours la ville.

Il était arrivé à Vierzon un an et demi avant son meurtre, et travaillait dans un fast-food, le Packman, en plein centre-ville. Il était homosexuel et « ne s’en cachait pas », comme l’a raconté, en 1999, une collègue aux enquêteurs. Les investigations s’orientent d’abord vers un crime homophobe. Puis vers une vengeance liée à ses dettes, au trafic de drogue local… Ou encore vers des querelles avec les caïds du coin.

Un témoignage dix-huit ans après les faits

Trois des quatre hommes – Bouchaïb Mohib, Samir Berkani et Driss Belkhouribchia – reconnus coupables, en avril 2021, de l’enlèvement, la séquestration et la détention arbitraire suivie de la mort de Mathieu Hocquet continuent de nier et ont fait appel. Condamnés à Bourges, en première instance, à des peines allant de dix-huit à vingt ans de prison, contre douze pour le quatrième, ils comparaîtront en appel devant la cour d’assises de Nevers du 21 mars au 1er avril.

Avant cette nouvelle audience, les avocats de la défense pointent des « carences majeures » dans cette procédure à rallonge. Pour eux, ce dossier reste un « cold case », une affaire « non résolue » malgré les condamnations en première instance. De fait, les enquêteurs chargés de l’affaire ont longtemps patiné : les preuves manquent, autant que les suspects. En avril 2005, le couperet tombe : le juge d’instruction ordonne un non-lieu. Un échec que Serge Hocquet, le père de Mathieu, ne digère pas. Il mène l’enquête de son côté depuis un moment déjà, a ouvert un site Internet consacré au meurtre de son fils, envoyé des courriers au procureur, arpenté sans relâche le jardin de l’abbaye pour voir qui y venait.

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Le Monde

« On avait une belle vie, vous comprenez ? » : à Nice, des réfugiés ukrainiens aux destins brisés face à leur nouvelle réalité

Lucie Soullier (Nice, envoyée spéciale)

Publié hier à 04h51, mis à jour hier à 15h25

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ReportagePrès de 1 800 « déplacés » ukrainiens sont déjà arrivés dans les Alpes-Maritimes. La ville de Nice et les bénévoles s’affairent pour fournir repas, vêtements et logements, mais ils se disent débordés.

Des Pom’Potes. Une conserve de légumes. Une soupe en poudre. Alina Ostaschenko a les yeux dans le flou pendant que son mari attrape l’aide alimentaire délivrée par la métropole de Nice, dans l’atrium de l’ancien hôpital Saint-Roch. Sa tablette serrée tout contre elle, la trentenaire a du mal à dire d’où elle vient sans que son regard clair ne s’embue. Alors elle va montrer pour que l’on comprenne bien.

Elle fait défiler les photos de Kharkiv, cette ville de l’est de l’Ukraine qu’elle a abandonnée aux bombardements russes le 8 mars. Sa ville. Vous voyez cette brasserie bleue qui fait l’angle ? Elle y prenait son petit déjeuner tous les matins. Des ruines s’affichent sur son téléphone. Ici, la rue Pouchkine, « si belle », qui avait survécu à la seconde guerre mondiale. En ruines. Là, elle a bu son dernier café avant de quitter amis, famille, pays. Des ruines, encore, partout. Après une nuit passée dans un parking, elle a fini par s’enfuir avec sa fille, Ouliana. Elle aura 6 ans dans un, deux, trois, quatre, cinq doigts. Soit un peu moins d’une semaine.

« J’espère que cette fois, on restera… » : Lily et Artem, deux jeunes Ukrainiens accueillis par une Niçoise

A Kharkiv, Ouliana allait dans une école Montessori, faisait du tennis. Alina, elle, avait réalisé son rêve en créant sa marque de vêtements. « On avait une belle vie, vous comprenez ? » Elle continue à dérouler les anecdotes, comme autant d’illustrations d’une vie bien accomplie. Comme si la guerre ne pouvait pas frapper là. « Je sais ce qu’il se passe là-bas. Mais je n’arrive pas encore à comprendre que c’est réel. » Elle s’arrête net, sidérée. Des tresses s’agitent et un « mama » la ramène aussi sec à Nice, sa nouvelle réalité. Où peut-elle apprendre le français, vite ? « Je commence à comprendre que je n’ai plus de passé. »

« A un moment, ça va craquer »

De l’autre côté de l’atrium, d’autres réfugiés aux destins brisés font défiler des vêtements sur des portants. Fouillent dans des cartons de doudous. Essayent des chaussures rangées par taille sur des tréteaux. Au centre, quelques tables offrent le couvert midi et soir, entre les palmiers et le petit plan d’eau délaissé, sous une verrière hors du temps. Tout est étrangement silencieux. Ici doit s’installer le nouvel hôtel des polices de Nice d’ici à trois ou quatre ans. Les travaux n’ayant pas encore commencé dans cette aile, la ville y a installé, mercredi 16 mars, un lieu d’accueil de jour réservé aux Ukrainiens fuyant la guerre. Ou plutôt un nouveau lieu. Face à l’afflux de réfugiés, il a fallu agrandir, développer, multiplier tant les équipes que les espaces.

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Le Monde

« La prison est le lieu de réorganisation idéologique des djihadistes »

Le chercheur et politologue Hugo Micheron, spécialiste du djihadisme, analyse le rôle de la prison comme territoire djihadiste.

Auteur en 2020 du Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons (Gallimard), Hugo Micheron, qui est en résidence à l’université de Princeton, aux Etats-Unis, vient de publier Jihadisme européen. Quels enjeux pour l’avenir ? (Gallimard, « Tracts », 64 pages, 3,90 euros).

L’agression d’Yvan Colonna par un détenu radicalisé est-elle le symptôme de la montée en puissance du djihadisme dans les prisons ?

Yvan Colonna est un détenu qui a un statut, une réputation. On peut lire cette agression dans un contexte plus large. Depuis 2015-2016 et l’arrivée de plusieurs dizaines de revenants de Syrie derrière les barreaux, il y a des nouvelles dynamiques dans les prisons françaises. Ces arrivées ont entraîné des changements dans les équilibres carcéraux qui sont par définition très instables. En 2017, des échauffourées étaient déjà intervenues entre détenus corses et un certain nombre de revenants.

Yvan Colonna : révélations sur les circonstances de sa violente agression en prison, une enquête ouverte pour « tentative d’assassinat »

Est-ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui, la prison est le principal territoire du djihad français ?

C’est probablement son principal espace de recomposition idéologique parce que les détenus sont beaucoup plus nombreux que par le passé. Ils veulent mettre à profit le temps dont ils disposent pour lire et échanger, dans la mesure du possible. Cela se traduit par un perfectionnement idéologique pour un certain nombre d’entre eux. La prison est un territoire à part entière qu’il faut mettre en relation avec ce qui se passe sur Internet mais aussi sur les fronts étrangers.

Dans les prisons françaises, le défi de la prise en charge des détenus radicalisés

La mouvance européenne, en majorité incarcérée, a compris que c’était le moment de tirer les leçons d’une expérience qui s’est terminée par une défaite mais qui a aussi révélé que les djihadistes étaient beaucoup plus nombreux qu’ils ne le pensaient. Un certain nombre de groupes essaie de produire l’exégèse des erreurs de Daech. La prison est un espace d’observation privilégié qui peut nous en apprendre beaucoup sur les évolutions probables du djihadisme.

Quelles sont les dynamiques de cette réorganisation ?

L’histoire du djihadisme européen est rythmée par des cycles avec ses phases d’expansion, qui se traduisent par beaucoup d’attentats, et des phases de recomposition. Nos sociétés se sont toujours réveillées trop tard, durant les phases de force, pour s’en désintéresser au moment des phases de faiblesse. On a eu tendance à croire que chaque déclin du djihadisme était définitif. C’est ce qui a fait que les djihadistes ont pu nous surprendre.

Baisse de la menace d’attentats djihadistes, moyens renforcés, percée de l’ultradroite... Bilan de la lutte antiterroriste du quinquennat d’Emmanuel Macron

Dans la période actuelle qu’on peut désigner comme l’après-Daech, il y a des constantes et des nouveautés. Les constantes, c’est la volonté de sanctuariser les principes du djihadisme et de perpétuer le djihad, malgré l’échec militaire. Pour cela, il faut restructurer des réseaux de recrutement et neutraliser politiquement et religieusement tous les rivaux dans la mouvance islamiste. Au rang des nouveautés, il y a le rôle dévolu aux femmes. Daech a intégré les femmes dans son projet djihadiste en tant qu’agentes de transmission idéologique. En phase de faiblesse, cet enjeu de la transmission est énorme, les femmes y occupent une place indispensable par l’enfantement et l’éducation. Le djihadisme peut désormais prendre corps dans la cellule familiale. On voit ce phénomène en prison avec des stratégies de mariages qui créent un ciment autour de véritables clans. C’est un phénomène que l’on a observé en Irak et dans le Sahel durant les années 2000.

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Le Monde

« J’espère que cette fois, on restera… » : Lily et Artem, deux jeunes Ukrainiens accueillis par une Niçoise

La jeune fille est devenue la tutrice de son petit frère, leur mère étant restée avec leur père, qui ne pouvait quitter l’Ukraine. Pour l’heure, l’étudiante doit avant tout trouver du travail, et espère pouvoir rester dans leur hébergement actuel.

« Bienvenue à la maison ». Le paillasson donne le ton, autant que les chaussons roses aux pieds de Lily Shkil. La « vraie » maison de la jeune Ukrainienne est à Kiev, mais cet appartement commence à ressembler à un début de foyer. Depuis qu’elle est arrivée à Nice avec son petit frère Artem, le 1er mars, ils ont changé trois ou quatre fois de lieu d’accueil. « J’espère que cette fois, on restera… » Depuis trois jours, les voilà installés chez Afaf Ben Salem.

« On avait une belle vie, vous comprenez ? » : à Nice, des réfugiés ukrainiens aux destins brisés face à leur nouvelle réalité

Combien de temps les hébergera-t-elle ? « On verra. Ils sont là, un point c’est tout », tranche l’aide-soignante de 52 ans. Elle vit seule et passe beaucoup de temps à Monaco, où son patron l’héberge une partie de la semaine. Avec le prix de l’essence, elle limite les allers-retours. Alors elle a appelé la mairie de Nice en proposant sa chambre, vide quelques jours par semaine, et son canapé-lit, « si ça pouvait aider ». Lily et Artem ont débarqué quelques jours plus tard.

« Au début, on m’avait dit que c’était une maman et son fils », explique Afaf. Lily sourit tristement. Elle est devenue plus qu’une grande sœur, malgré elle. Ses parents sont restés en Ukraine, alors la voilà devenue, à 21 ans, tutrice de son frère de 15 ans.

« Je voulais te protéger »

Tous les quatre ont fui Kiev au deuxième jour de la guerre. « Parce que j’ai insisté », raconte Lily. Au premier écho des bombardements, elle s’est plantée devant ses parents en leur disant : « On part tout de suite, maintenant. » Artem a rempli son sac à dos et ils ont filé vers Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. Sans vraiment comprendre qu’ils ne reviendraient pas. Ou du moins, pas tout de suite. « Je n’ai même pas pris un deuxième pantalon », glisse Artem. Lui pensait que toute cette histoire serait réglée en une semaine. « Mais elle m’a obligée à quitter l’Ukraine. » Lily secoue la tête. « Je voulais te protéger. » Il lui sourit pour la rassurer. Il sait.

L’Union européenne se mobilise pour accueillir les réfugiés

Une fois à Lviv, les sirènes font craindre à Lily que l’ouest de l’Ukraine ne soit pas « safe » bien longtemps. Une nouvelle fois, elle se plante devant ses parents ; insiste pour emmener son frère à l’abri. Direction la frontière avec la Hongrie, à deux cette fois, où un cousin les récupère pour une nuit chez lui, à Budapest. Puis un vol pour Nice.

Afaf écoute leur périple, mais ne pose pas de questions sur la guerre. Elle sait qu’ils passent une grande partie de leurs journées à lire tout ce qu’il se passe là-bas. Alors elle ne veut pas en rajouter. Elle a tout de même voulu parler à leur mère, lui dire qu’elle prenait soin de ses « loulous ». Elles se sont fait coucou par écrans interposés. « D’ailleurs, pourquoi vos parents ne sont pas venus avec vous ? » Lily explique : les hommes n’ont pas le droit de sortir d’Ukraine, loi martiale oblige. Et sa mère voulait rester auprès de son père. Mais Lily ne regrette rien. « Si on n’avait pas fui aussi vite, on se serait retrouvés coincés par les Russes. » Un de ses amis a fui la banlieue de Kiev, vendredi 11 mars. Il lui a raconté ce qu’il a vu sur la route. Des voitures brûlées. Des corps.

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Le Monde

Baisse de la menace d’attentats djihadistes, moyens renforcés, percée de l’ultradroite... Bilan de la lutte antiterroriste du quinquennat d’Emmanuel Macron

Le mandat a notamment été marqué par la création du Parquet national antiterroriste. Le refus du rapatriement systématique des enfants toujours détenus en Syrie reste une ombre au tableau.

Emmanuel Macron, lorsqu’il énumère les crises qu’il a traversées durant son quinquennat, ne manque jamais de commencer par le terrorisme, « ce défi de nos générations », selon la formule qu’il a utilisée, dimanche 20 mars à Toulouse, lors de l’hommage qu’il a rendu aux victimes de Mohammed Merah. La série d’attentats du terroriste toulousain, en mars 2012, a marqué le début d’une décennie sanglante en France.

Une menace djihadiste en diminution et en mutation

Au moment où Emmanuel Macron arrive au pouvoir, la menace djihadiste reste très élevée. Deux jours avant le premier tour de la présidentielle, en avril 2017, le policier Xavier Jugelé est abattu sur les Champs-Elysées. Depuis, la menace n’a fait que décroître pour tomber, début 2022, à un niveau résiduel. Cette diminution est l’effet, avant tout, de la défaite et de la disparition du califat de l’organisation Etat islamique (EI) avec la perte de Mossoul puis de Rakka, en 2017. Et enfin de la chute de son tout dernier bastion, en mars 2019 à Baghouz, dans le nord-est de la Syrie. Mais elle résulte aussi de la meilleure coordination entre les différents services chargés de la lutte antiterroriste, dont la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été désignée cheffe de file par M. Macron. La lutte antiterroriste, auxquels 1 000 nouveaux postes ont été affectés, est aujourd’hui pilotée par un duo formé de Nicolas Lerner, à la tête de la DGSI, et de Laurent Nuñez, coordonnateur national du renseignement à l’Elysée.

La menace terroriste est globalement en recul en France, mais plus complexe, diversifiée et insaisissable

Le 6 décembre 2021, lors d’un colloque organisé à Paris par l’Institut Montaigne, l’European Leadership Network et la Fondapol, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la citoyenneté, chiffrait à 36 le nombre d’attentats djihadistes déjoués en France depuis 2017 (20 en 2017, 7 en 2018, 4 en 2019, 2 en 2020 et 3 en 2021), contre 14 attentats commis (3 en 2017, 3 en 2018, 1 en 2019, 6 en 2020 et 1 en 2021) ayant causé un total de 25 morts et 83 blessés. Pendant cette période, le nombre de fiches S (pour « sûreté de l’Etat ») actives en matière de terrorisme djihadiste est passé de plus de 8 000 à 5 500.

Dans ce bilan plutôt positif, l’automne 2020 est une sérieuse ombre au tableau : trois attentats s’enchaînent alors coup sur coup, à Paris, Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) puis Nice, en plein procès des attentats de Charlie Hebdo. Ils semblent tous avoir été motivés par la republication des caricatures de Mahomet par l’hebdomadaire satirique et la violente campagne lancée contre la France par des acteurs aussi divers qu’Al-Qaida, le président turc Recep Tayyip Erdogan ou des partis islamistes pakistanais.

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Le Monde

L’éducation nationale ajoute 1 h 30 de mathématiques en 1re générale à la rentrée 2022

Cette nouveauté ne concernera, en septembre, que les élèves de 1re qui ne suivent pas la spécialité maths. Une solution qui ne satisfait pas les enseignants de la discipline, qui la jugent précipitée après une polémique en pleine campagne présidentielle.

C’est décidé, l’éducation nationale se met « en ordre de marche » pour que les mathématiques reviennent par la petite porte au lycée. A la rentrée 2022, 1 h 30 supplémentaire par semaine sera ajoutée au tronc commun des élèves de 1re générale qui ne suivent pas la spécialité mathématiques. La mesure, qui devrait représenter 450 postes en équivalent temps plein (ETP), sera financée par des heures supplémentaires et des postes excédentaires déjà prévus au capes de mathématiques, fait-on savoir Rue de Grenelle.

L’éducation nationale a donc choisi de suivre la principale recommandation du comité d’experts, mandaté par le ministre Jean-Michel Blanquer pour trouver une solution à la question des mathématiques. Devenue une spécialité au choix à partir de la 1re – et suivie, en pratique, par une majorité de garçons (58 %) et de nombreux élèves d’origine sociale favorisée (46 %) –, la discipline était en recul, avec 18 % d’heures d’enseignement en moins, depuis la réforme du lycée entrée en vigueur à la rentrée 2019. Cet arbitrage, qui intervient après le début de la période de réserve ministérielle précédant l’élection présidentielle, devrait être précisé après remise du rapport d’expertise au ministre, lundi 21 mars.

Le recul des mathématiques au lycée, un nouveau front politique pour Jean-Michel Blanquer

« Pour l’instant, on ne peut que suivre les recommandations pour la rentrée 2022, c’est-à-dire faire en sorte d’ajouter 1 h 30 de maths en 1re pour les non-spécialistes », fait-on prudemment savoir Rue de Grenelle, en se gardant d’anticiper la vision du futur ministre de l’éducation, qui « pourrait faire d’autres choix pour les mathématiques à l’avenir ».

Augmenter la part de filles

La direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) et le conseil supérieur des programmes (CSP) seront saisis rapidement pour permettre – en un temps record d’ici à la rentrée de septembre – de débloquer les heures et de préparer le contenu mathématiques de cette future discipline. Rebaptisée « enseignement scientifique et mathématiques », elle sera portée à 3 h 30 en 1re, contre 2 heures aujourd’hui où se mêlaient SVT, physique et mathématiques. L’objectif est de faire en sorte que les non-spécialistes puissent basculer en terminale sur l’option « mathématiques complémentaires », choisie pour l’instant par des élèves qui abandonnent la spécialité à la fin de la 1re.

L’inquiétant recul des mathématiques au lycée

Le comité d’expert, qui réunit les pilotes de la réforme du lycée mais aussi des inspecteurs généraux de mathématiques, a également demandé que des objectifs chiffrés soient actés pour augmenter la part des filles dans l’option « maths expertes », un complément de la spécialité en terminale, dont les élèves s’orientent majoritairement vers des études en sciences dures. « Quatre lycéennes en plus par établissement suffiraient à abonder les mathématiques expertes d’un contingent de 10 000 filles, soit 40 % du total de l’effectif », indique ainsi Pierre Mathiot, l’architecte de la réforme du lycée qui a piloté le comité. « C’est un petit objectif simple, facile à transmettre aux proviseurs », et qui devrait en principe être retenu, indique-t-il.

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Le Monde

Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron

Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime Vaudano

Publié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36

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EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.

Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.

« L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.

Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.

Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.

Etrange mélange des genres

L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.

Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

A l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma Maad

Publié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51

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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.

Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligne

Particularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.

Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.

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    Assma Maad

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est

    Gary Dagorn

    Publié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57

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    DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.

    Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.

    L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.

    Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.

    Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine

    1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse

    Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.

    Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.

    Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie

    En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).

    C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.

    La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.

    Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?

    C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.

    Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »

    Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.

    La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.

    Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :

    « L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »

    Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.

    Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.

    Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN

    En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.

    Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.

    Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.

    Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.

    1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est

    Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.

    S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.

    1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.

    Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »

    Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».

    Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».

    M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTAN

    Les protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :

    • l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
    • la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
    • la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
    • la Bulgarie ;
    • la Croatie ;
    • l’Albanie ;
    • la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.

    Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.

    2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.

    Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».

    L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.

    Qui a perdu la Russie ?

    L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine

    Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.

    L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »

    Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.

    L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.

    Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass

    Gary Dagorn

    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

    Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary Dagorn

    Publié le 22 février 2022 à 17h05, mis à jour à 12h32

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    Le Figaro

    Prix du carburant : une baisse pour la première fois depuis fin décembre

    Wladimir Garcin-Berson

    La semaine dernière, en moyenne, le litre de gazole a vu son prix baisser de 16,5 centimes, selon les données officielles.

    Est-ce une bouffée d'air temporaire, ou le début d'un reflux ? La semaine dernière, selon les données du ministère de la Transition écologique, les prix des carburants ont baissé pour la première fois depuis fin décembre. Le litre de gazole coûtait, en moyenne, 1,9755 euro, contre 2,1407 la semaine précédente, repassant donc sous la barre symbolique des deux euros. Une baisse de 16,5 centimes, après près de 40 centimes de hausse en deux semaines.

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    Le litre de SP95 est aussi reparti à la baisse, atteignant 1,9737 euro, soit 10 centimes de moins que sept jours plus tôt. Celui de SP95-E10 a perdu 9,5 centimes, atteignant 1,9334 euro, et le SP98 a reflué à 2,0352 euros. Soit 8,5 centimes de moins. Sur le terrain, cette évolution se ressent dans les stations. Dans l'Aisne, alors que le litre de gazole dépassait 2,3 euros dans quelques stations, il plafonne désormais légèrement en deçà. Dans les Alpes-Maritimes, le prix atteint, au maximum, 2,3 euros, alors qu'il pouvait grimper jusqu'à 2,5 euros la semaine d'avant.

    Depuis le début de l'année, les prix du gazole, du SP95 et du SP98 ont donc augmenté respectivement de 44, 34 et 33 centimes. Une évolution expliquée notamment par la guerre en Ukraine, qui porte le cours du pétrole à des niveaux élevés. Après le début de l'invasion russe, le prix du baril de Brent a bondi sur les marchés, frôlant les 130 dollars, le 8 mars. Le prix à la pompe a, logiquement, emboîté le pas au cours de la matière première. Puis, le baril a baissé, revenant brièvement sous la barre des 100 dollars, le 16 mars, avant de remonter légèrement autour de 110 dollars deux jours plus tard. Entretemps, le prix à la pompe devait donc baisser, mais la forte incertitude rend le marché volatil, et les prix pourraient donc repartir à la hausse.

    Une baisse attendue

    La baisse des prix était attendue. La semaine dernière, «dès jeudi, vendredi, l'ensemble de nos adhérents ont baissé leurs prix en fonction de leur approvisionnement», assurait Francis Pousse, le représentant des propriétaires-exploitants de stations-service. Même constat pour Michel-Edouard Leclerc, qui disait s'attendre à une baisse de 35 centimes sur le gazole, et de 8 à 10 centimes sur l'essence. L'évolution constatée est moins importante pour le gazole.

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    Face à l'envolée de la facture, le gouvernement a agi, prenant des mesures ciblées pour les professionnels les plus touchés, ainsi que d'autres, plus générales, comme l'indemnité inflation de cent euros ou la remise de quinze centimes au litre sur le plein d'essence. De quoi soulager un peu les consommateurs. L'exécutif attend également des efforts du côté «des pétroliers», afin de contribuer à ces dispositifs.

    De nombreuses professions encaissent violemment la hausse massive des prix des carburants. C'est notamment le cas des taxis, transporteurs routiers, chauffeurs VTC ou travailleurs forcés de prendre leur voiture, comme certains personnels de santé exerçant dans des zones rurales. Des opérations escargots ont été lancées dans certains territoires afin de protester contre cette situation et d'obtenir des aides plus conséquentes. Une atmosphère qui n'est pas sans rappeler la crise des «gilets jaunes» : à l'époque, fin octobre 2018, le litre de diesel était pourtant 44 centimes moins cher.

    La nouvelle normalité engendrée par la guerre en Ukraine pèse lourd dans le portefeuille des Français. Reste à voir si la baisse de la semaine dernière va s'ancrer dans la durée ou rester temporaire, alors que le baril a vu son prix augmenter à nouveau ces derniers jours.

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    Guerre en Ukraine : 41% des consommateurs prêts à boycotter les marques toujours présentes en Russie, selon un sondage

    Si certaines entreprises ont annoncé se retirer intégralement du marché russes, d'autres, notamment dans la distribution, restent sur place.

    Le Monde

    Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022

    Service politique Les Décodeurs

    Publié le 16 février 2022 à 16h19, mis à jour hier à 12h21

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    DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.

    Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.

    Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

    Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.

    Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.

    Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau

    Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté

    Melina Zerbib et Thomas Steffen

    Pierre Breteau et Maxime Ferrer

    Comment nous avons travaillé

    Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.

    Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.

    Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.

    Service politique

    Les Décodeurs

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: pourquoi la Russie a lancé des missiles hypersoniques

    Nicolas Barotte

    DÉCRYPTAGE - Cette technologie n’avait jamais été employée jusqu’à présent sur un théâtre de guerre.

    Frapper les esprits. Deux tirs de missiles hypersoniques Kinzhal ont été revendiqués par la Russie contre l’Ukraine. Le premier aurait visé un dépôt souterrain de munitions dans l’ouest du pays, le deuxième aurait atteint un dépôt de carburant près de Mykolaïv, selon le compte rendu fait par le ministère de la Défense russe. La nature hypersonique des frappes - c’est-à-dire un missile évoluant à plus de Mach 5 - n’a pas été confirmée côté occidental. L’état-major français, dimanche, poursuivait ses analyses. Mais l’annonce n’en a pas moins suscité l’inquiétude des experts.

    DIRECT - Guerre en Ukraine: au moins six morts dans un bombardement nocturne à Kiev

    Plus de trois semaines après le début de son invasion, Moscou a dû revoir ses ambitions de «guerre éclair». Les puissances occidentales craignent une fuite en avant de Vladimir Poutine via l’extension ou l’aggravation des combats. En exposant ses nouvelles armes «invincibles», selon le terme qu’il avait employé, le président russe a choisi une démonstration de force. Jamais des missiles hypersoniques n’avaient été employés jusqu’à présent sur un théâtre de guerre.

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    Dans la course aux armements hypervéloces, c’est-à-dire supérieurs à cinq fois la vitesse du son, et jusqu’à Mach 20 pour certains, la Russie revendique une longueur d’avance avec plusieurs systèmes testés: Avanguard en 2014, Kinzhal en 2018, Zircon en 2020. Il peut s’agir de planeurs hypersoniques ou de missiles de croisière hypersoniques, comme dans le cas du Kinzhal emporté par un avion. Leur maîtrise demande un haut niveau d’expertise, compte tenu des contraintes physiques pesant sur ces engins. Si son tir est confirmé, Moscou a pris le risque de dévoiler son savoir-faire.

    La force des systèmes hypervéloces repose sur leur vol en basse altitude, leur vitesse et leur manœuvrabilité en phase terminale, qui les rendent difficiles à intercepter. Ils relèvent de ces technologies sur lesquelles la Russie, comme la Chine, mise pour égaliser le rapport de force avec les États-Unis. Mais sur le théâtre ukrainien, ces capacités sont démesurées.

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    Réactivité

    Symboliques, ces deux tirs représentent peu comparés aux centaines de frappes. Mais la Russie visait moins l’Ukraine (l’intérêt stratégique des deux cibles étant relatif, et leurs défenses probablement dépassables par des frappes classiques) que les esprits occidentaux. Moscou voudrait démontrer une capacité d’autant plus sensible que les vecteurs hypervéloces peuvent emporter des charges conventionnelles mais aussi nucléaires. Ils peuvent être utilisés sur des théâtres classiques, pour percer les défenses, ou lors d’une crise nucléaire internationale. Cette dualité n’est pas sans conséquence sur la grammaire de la dissuasion. Si l’interception de missiles hypervéloces n’est pas impossible, elle pose des défis, notamment en termes de réactivité dans la prise de décision.

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    La technologie a beau être impressionnante, son emploi en Ukraine suscite des questions. Il souligne l’échec de la première phase de l’offensive. Celle-ci n’est pas parvenue à réduire à néant les capacités de défense antiaériennes ni à détruire, grâce à des tirs de précision, des sites stratégiques. Vladimir Poutine doit ainsi puiser dans d’autres réserves.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    «Z», le nouveau signe de ralliement au Kremlin dans une société russe qui ne veut pas savoir

    RÉCIT - Pour la majorité des Russes, les «événements» en Ukraine n’ont pas d’autre réalité que la valse des étiquettes dans leur supermarché.

    Le Monde

    Buzz Aldrin n’a pas avoué qu’il n’était « jamais allé » sur la Lune

    Une vidéo de 2015 mal traduite et tronquée est utilisée pour prouver que les Américains n’auraient jamais mis les pieds sur la Lune. L’astronaute dit pourtant le contraire.

    Buzz Aldrin ne serait jamais allé sur la Lune, et il le reconnaîtrait lui-même. C’est ce qu’affirment des internautes qui croient dur comme fer que les voyages américains sur la Lune ne sont qu’un vaste complot. Ils appuient leur argumentaire sur un extrait d’une vidéo datant de 2015, qui circule à nouveau depuis la mi-mars dans la complosphère francophone, et dont la traduction suivante est donnée :

    Une fillette demande : « Pourquoi personne n’est allé sur la Lune depuis si longtemps ? »

    Buzz Aldrin répond : « Parce que nous n’y sommes jamais allés. »

    La citation, accompagnée des images de l’entretien en anglais, est brandie comme une preuve que les premiers pas sur la Lune n’ont jamais existé.

    Pourquoi c’est trompeur

    • Une mauvaise traduction

    Dans la vidéo, l’astronaute américain, deuxième homme à avoir marché sur la Lune après Neil Armstrong, répond aux questions d’une petite fille. La scène se déroule à l’occasion du Festival national du livre de Washington, le 5 septembre 2015 – Buzz Aldrin étant aussi auteur de livres pour enfants –, et la fillette s’appelle Zoey.

    Premier problème : la traduction est incorrecte. Buzz Aldrin ne dit pas « nous n’y sommes jamais allés » mais « nous n’y sommes pas allés ». La précision est importante, car il ne parle pas de son propre voyage en 1969, mais du fait que, collectivement, les hommes n’aient pas remis le pied sur la Lune depuis. La suite de sa réponse ne permet aucun doute :

    Zoey : « Pourquoi cela fait-il si longtemps que personne n’est allé sur la Lune ?

    Buzz Aldrin : — Ce n’est pas une question d’une enfant de 8 ans ! C’est la question que je me pose. Je voudrais savoir, mais je crois savoir : parce que nous n’y sommes pas allés, et c’est comme ça. Et si nous n’y sommes pas allés, c’est bien de savoir pourquoi, parce qu’à l’avenir, si nous voulons continuer, nous avons besoin de savoir pourquoi par le passé quelque chose a arrêté ce que nous voulions voir continuer. »

    En anglais dans le texte :

    Zoey :Why has nobody been to the Moon in such a long time ?”

    Buzz :That’s not an eight-year-old’s question. That’s my question. I want to know, but I think I know : because we didn’t go there and that’s the way it happened. And if it didn’t happen, it’s nice to know why it didn’t happen, so in the future, if we want to keep doing something, we need to know why something stopped in the past that we wanted to keep it going.”

    • Une critique mal comprise

    Le fait que Buzz Aldrin dise « we didn’t go there » (« nous n’y sommes pas allés ») a été repris par les complotistes renvoie à un argumentaire récurrent de Buzz Aldrin : l’astronaute reproche à la NASA de s’être désintéressée des voyages lunaires une fois les premières missions réussies. Dans la suite de l’interview, il explique ce changement de cap par le coût nécessaire à l’investissement dans une technologie plus avancée.

    Plus récemment, en 2019, pour les cinquante ans du premier pas de l’humanité sur la Lune, il déplorait que, « depuis cinquante ans, il n’y a pas eu de progrès ».

    • Buzz Aldrin raconte être allé sur la Lune durant le même entretien

    Non seulement Buzz Aldrin n’a pas avoué ne jamais être allé sur la Lune, mais il affirme exactement le contraire dans le même entretien de 2015, quelques minutes plus tôt. La petite Zoey lui demande s’il était effrayé à l’idée d’aller là où personne n’était allé. Il répond :

    « Des gens avaient décollé et atterri sans rester en orbite, des gens avaient envoyé des singes, les Russes Iouri Gagarine, nous avions fait beaucoup de choses, mais nous n’avions pas envoyé d’hommes sur la Lune. Alors nous avons envoyé des gens autour de la Lune, puis nous avons envoyé des gens, un autre groupe, s’approcher de la Lune et s’entraîner – à tout faire sauf à alunir – et alors, une personne très chanceuse a donné à Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin [il se pointe du doigt] l’occasion de faire une première tentative d’alunissage, et tout cela a fonctionné, et nous l’avons fait, et c’est pour cela que je suis là aujourd’hui ! »

    Ce passage de la vidéo n’apparaît jamais dans la séquence qui circule en ligne, alors qu’il fait partie du même entretien. C’est un exemple classique du fonctionnement démonstratif des conspirationnistes : pour convaincre les internautes d’une supercherie, ils sont les premiers à manipuler les contenus.

    William Audureau

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    Le Monde

    Emmanuel Macron minimise le recours aux cabinets de conseil privés

    Interrogé sur la forte hausse des missions confiées aux consultants, le candidat à la présidentielle a affirmé que ces dépenses auraient déjà baissé. Un argument trompeur qui minore le problème.

    Il « assume », mais cherche en même temps à éluder le sujet ; Emmanuel Macron a été interrogé, jeudi 17 mars, sur le recours récurrent de son gouvernement à des cabinets de conseil privés pour mener à bien ses réformes. Ces dépenses ont fortement augmenté au cours du quinquennat, jusqu’à dépasser le milliard d’euros en 2021, selon le rapport d’une commission d’enquête du Sénat consacré à cette question.

    C’est presque trois fois plus qu’en 2018, aux débuts du quinquennat, relèvent les sénateurs, qui s’inquiètent de voir la facture s’envoler année après année. Pourtant, le chef de l’Etat sortant, candidat à un deuxième mandat, a prétendu que les sommes dépensées ont déjà diminué.

    Ce qu’il a dit

    Lors de sa conférence de presse, Pauline de Saint-Rémy, journaliste à Politico, a interpellé le candidat à la présidentielle sur la hausse considérable du recours aux cabinets de conseil privés au cours de son quinquennat : « Est-ce que c’est quelque chose que vous assumez ? » Emmanuel Macron a alors relativisé le phénomène :

    « Il y a eu une augmentation dans les phases de crise, je crois que c’est ce que décrit le Sénat, mais il y a aussi une baisse ensuite de plus de 15 % sur l’année qui a suivi sous ce quinquennat, ce qui montre aussi une procédure de refroidissement ou de normalisation. (…)  Donc je l’assume et je pense que ce n’est pas une fatalité d’augmenter. »

    POURQUOI C’EST TROMPEUR

    L’argumentaire d’Emmanuel Macron repose sur deux points :

    • La hausse des dépenses de conseil au cours de son mandat serait avant tout liée à la crise sanitaire ;
    • Ces dépenses auraient déjà été maîtrisées, avec une baisse de plus de 15 % « sur l’année qui a suivi ».

    Or, l’un comme l’autre sont erronés.

    D’abord, la recrudescence du recours aux consultants est antérieure à la pandémie. Sur la base des données comptables de l’Etat, la commission d’enquête sénatoriale a évalué qu’elles avaient déjà augmenté de 40 % entre 2018 et 2019, avant même le début de la crise sanitaire.

    Les dépenses de conseil à forte dimension stratégique ont presque triplé depuis 2018

    Sénat (à partir des données du ministère du budget)

    Ensuite, on ne peut pas dire que ces dépenses ont déjà baissé au cours du mandat d’Emmanuel Macron. Elles ont, jusqu’à présent, augmenté, année après année, de 2018 à 2021. La baisse de 15 % évoquée par le candidat est, en fait, une directive du gouvernement pour 2022.

    2021, record des dépenses du quinquennat

    En effet, le premier ministre, Jean Castex, avait signé, le 19 janvier, une circulaire encadrant le recours aux prestations des cabinets de conseil – une probable anticipation de l’exécutif alors qu’allait être publié ce rapport au vitriol. Le texte fixe pour objectif de réduire de « 15 % au moins » par rapport à 2021 les « prestations intellectuelles engagées en stratégie et organisation ».

    Contrairement à ce qu’affirme Emmanuel Macron, cette baisse des dépenses n’est donc pas encore effective et n’est même pas certaine pour l’année 2022, car la circulaire n’est pas contraignante. Il faudra attendre la fin de l’exercice budgétaire pour vérifier si le cadre fixé par le premier ministre a été respecté ou pas. Sans compter que la circulaire exclut du calcul les dépenses de conseil liées aux projets informatiques, qui représentent environ la moitié du total.

    Le choix de prendre comme référence l’année 2021, record des dépenses du quinquennat, est également peu ambitieux : une baisse de 15 % ramènerait le coût pour l’Etat à environ 380 millions d’euros en 2022, ce qui serait encore bien supérieur à celui de 2020 (348 millions) et surtout 2018 (227 millions).

    Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

    Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’EtatDes « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat MacronLe cabinet de conseil McKinsey accusé d’évasion fiscale en FranceQui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

    Maxime Vaudano, Adrien Sénécat, Manon Romain et Luc Martinon

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    Le Figaro

    135 hôpitaux touchés et 9 détruits depuis le début des frappes russes, selon le ministre ukrainien de la Santé

    EN COURS : Mis à jour le 21 mars 2022 à 17:17

    Depuis le début de l'invasion russe, les frappes ont touché 135 hôpitaux et en ont complètement détruit 9 autres, a déclaré le ministre de la Santé Viktor Lyashko lors d’une conférence de presse lundi. Selon lui, 43 ambulances ont essuyé des tirs, 6 travailleurs médicaux ont été tués et 16 ont été grièvement blessés.

    La Russie abandonne les négociations de paix avec le Japon à cause de l'Ukraine

    La Russie a annoncé lundi abandonner les négociations avec le Japon, les deux pays n'ayant jamais signé d'accord depuis la Seconde guerre mondiale en raison d'un différend territorial, arguant de la «position inamicale» de Tokyo face au conflit en Ukraine.

    «La Russie n'a pas l'intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

    Un couple d’acteurs américain lève 30 millions de dollars pour les réfugiés ukrainiens

    Le président Zelensky a remercié lundi, dans un tweet, le couple d’acteurs américain Mila Kunis et Ashton Kutcher pour leur mobilisation en faveur des réfugiés fuyant la guerre. Plus de 30 millions de dollars on été collectés par l’acteur et sa femme, née en Ukraine.

    «Mila Kunis et Ashton Kutcheront été parmi les premiers à répondre à notre chagrin», a souligné le chef d’Etat. «Reconnaissant pour leur soutien. Impressionné par leur détermination. Ils inspirent le monde».

    Les plateformes Flexport et Airbnb se chargeront du transfert des fonds.

    Dans une vidéo partagée sur Instagram, le couple, qui s'est fait connaître pour la première fois dans la sitcom «That '70s Show», a remercié les supporters pour leurs dons. «Plus de 65 000 d'entre vous ont fait un don. Nous sommes submergés de gratitude pour ce soutien».

    Un survivant de l'Holocauste de 96 ans tué en Ukraine

    L’institut du mémorial Buchenwald annonce sur son compte Twitter la disparition de l’un des siens, touché par les tirs à Kharkiv. «Boris Romantschenko a survécu aux camps de concentration de Buchenwald, Peenemünde, Dora et BergenBelsen», annonce l’organisation mémorielle allemande. «Il a été tué par une balle qui a touché sa maison à Kharkiv, en Ukraine. Il avait 96 ans».

    Boris Romanchenko était actif au sein des organisations de mémoire de la Shoah. Il avait travaillé «sur la mémoire des crimes nazis» et a été «vice-président du Comité international de Buchenwald-Dora», indique l'institut.

    Un survivant de l'Holocauste de 96 ans tué par une frappe russe, selon l'institut du mémorial

    De Tim Lister, Victoria Butenko et Olga Voitovych

    Boris Romanchenko, 96 ans, a survécu à quatre camps de concentration nazis, mais sa vie s'est terminée vendredi dernier par une frappe russe sur Kharkiv, selon l' institut du mémorial de Buchenwald .

    L'institut a déclaré dans une série de tweets que, selon sa petite-fille, Romanchenko vivait dans un immeuble à Kharkiv qui a été touché lors d'une attaque russe.

    Zelensky ne fera pas partie des candidats au prix Nobel de la paix

    Des personnalités politiques et membres du Parlement européen avaient pris l'initiative d’inscrire le président ukrainien dans les candidatures au prix Nobel pour 2022. Mais cela impliquait de prolonger le processus de nomination, dont le délai expirait le 31 janvier.

    Dans une déclaration lundi, le comité Nobel norvégien a répondu qu’il ne pouvait «prolonger le délai de nomination des candidats au prix Nobel de la paix» pour y intégrer Volodymyr Zelensky.

    Déjà 251 personnes et 92 organisations postulent pour le prix Nobel de la paix cette année. En 2021, il avait été décerné au journaliste russe et rédacteur en chef de Novaya Gazeta Dmitry Muratov.

    Kiev appelle Pékin à jouer «un rôle important» pour trouver une solution au conflit

    «Nous partageons la position de Pékin sur la nécessité de trouver une solution politique à la guerre contre l'Ukraine», a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, sur son compte Twitter. «(Nous) appelons la Chine, en tant que puissance mondiale, à jouer un rôle important dans ces efforts».

    Samedi déjà, Zelensky avait appelé la Chine à se joindre aux Occidentaux pour «condamner la barbarie russe», alors que Pékin n'a jusqu'ici jamais officiellement critiqué l'attaque de l'Ukraine par la Russie.

    » LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : la Russie aurait demandé l'aide militaire de la Chine, selon le New York Times

    Les propos de Biden ont mené les relations russo-américaines «au bord de la rupture»

    Les termes employés par Joe Biden pour qualifier son homologue russe, affirmant notamment que Poutine est un «criminel de guerre», ne passent décidément pas du côté du Kremlin. Lundi, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur américain John Sullivan, rapporte l’agence de presse russe RIA Novosti.

    Dans une «note de protestation» remise au diplomate, le ministère affirme que ces propos sont «indignes d'un homme d'Etat d'un si haut rang» et «poussent les relations américano-russes au bord de la rupture».

    » LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : peut-on qualifier Vladimir Poutine de «criminel de guerre» ?

    Facebook et Instagram interdits en Russie pour «extrémisme»

    Un tribunal de Moscou a interdit lundi les réseaux sociaux Facebook et Instagram en Russie en estimant qu'ils menaient des activités «extrémistes».

    Plusieurs jours auparavant, le groupe Meta, qui détient les deux plateformes, avait fait savoir qu’elle tolérerait les appels à la haine concernant les forces russes, mais aussi les présidents russe et biélorusse. Depuis une semaine déjà, les deux réseaux sociaux étaient suspendus sur le territoire russe, de même que Twitter, mais restaient accessibles via VPN.

    Le FSB a exigé plus tôt lundi l'interdiction «immédiate» de Facebook et d'Instagram pour leurs activités «dirigées contre la Russie et ses forces armées». «Le tribunal a satisfait une action en justice déposée par le premier procureur général adjoint», a indiqué la cour dans un message sur Telegram.

    L'application de messagerie WhatsApp, elle aussi détenue par Meta, n'est pas concernée par cette mesure.

    » LIRE AUSSI - Privées d'Instagram, des influenceuses russes en larmes sur les réseaux sociaux

    Les autorités russes démentent toute pénurie de sucre et de sarrasin

    Alors que les Russes se sont rués ces derniers jours sur ces denrées par peur d'en manquer, les autorités russes se sont voulues rassurantes lundi. «Déjà, lors de la première vague de la pandémie, nous avons constaté une ruée sur le sucre et la gretchka. Comme en 2020, je veux calmer aujourd'hui nos concitoyens: nous sommes entièrement autosuffisants en sucre et en sarrasin», a affirmé la vice-Première ministre russe Viktoria Abramtchenko.

    Une partie de la population, traumatisée par les pénuries des années 1990, cherche à faire des provisions de sucre et de graines de sarrasin, souvent utilisées en bouillie, la fameuse «gretchka» populaire en temps de crise. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ces derniers jours en Russie ont montré des personnes dévalisant les étagères des supermarchés de leurs paquets de sucre ou encore de panneaux «Il n'y a plus de sucre» affichés dans certains magasins.

    Mais il n'y a pas de risque de «pénuries alimentaires sous la pression des sanctions», assure la vice-ministre.

    Un autre maire enlevé près de Kharkiv

    Le chef de l'administration militaire régionale de Kharkiv, Oleg Sinegubov, annonce sur Telegram que les forces occupantes russes ont arrêté le maire du village de Tsyrkuniv, Mykola Sikalenko. Selon des témoins, l’édile a été arrêté à son domicile.

    «Avec les forces de l'ordre, nous clarifions toutes les circonstances et faisons tout pour le retrouver et le ramener», déclare le responsable régional.

    Cet enlèvement, s’il est avéré, ferait suite à plusieurs autres disparitions de maires arrêtés par les Russes depuis le début de l’invasion. Après le maire de Melitopol, accusé de «terrorisme», c’était au tour de celui de Dniproroudné, au sud de l’Ukraine, de disparaître le 13 mars dernier.

    » LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les troupes russes au défi de l'occupation des zones conquises

    Tirs sur des manifestants pacifiques à Kherson, au moins un blessé

    Dans la ville du sud de l’Ukraine contrôlée par l’armée russe, des manifestations pacifiques contre l’occupant ont été réprimées par des tirs ce lundi, peut-on voir sur de nombreuses vidéos circulant sur les réseaux sociaux. Les troupes russes ont usé d'armes automatiques, de bombes lacrymogène, et manifestement de grenades selon un journaliste du Financial Times.

    Des vidéos prises d'au moins deux angles de vue différents montrent ensuite la fuite de plusieurs dizaines de protestataires sous un feu nourri. Aucun bilan n’a été fait, mais une vidéo montre un homme à terre avec une jambe ensanglantée, une voix indiquant qu'il a été blessé par l'explosion d'une grenade assourdissante.

    Deux journalistes d’Associated Press racontent leur exfiltration de Marioupol

    Ils étaient les deux seuls journalistes internationaux présents dans la ville assiégée. Le 15 mars, Mstyslav Chernov, journaliste vidéo d’origine ukrainienne, et le photographe Evgeniy Maloletka, ont suivi et raconté le siège de Marioupol pour l'Associated Press.

    Au cours d’un reportage dans un hôpital, ils se retrouvent prix en tenaille. «Les Russes nous traquaient. Ils avaient une liste de noms, dont le nôtre. Nous ne savions pas si nous nous en sortirions vivants», racontent-ils. Avec l'aide des chirurgiens, les deux journalistes se couvrent la peau d'un gommage blanc. «Les murs de la chirurgie tremblaient sous les tirs d'artillerie et de mitrailleuses à l'extérieur, et il semblait plus sûr de rester à l'intérieur».

    À l'aube, des soldats ukrainiens viennent les exfiltrer. «Nous avons couru dans la rue, abandonnant les médecins qui nous avaient hébergés, les femmes enceintes qui avaient été bombardées et les gens qui dormaient dans les couloirs parce qu'ils n'avaient nulle part où aller, raconte le journaliste, originaire de Kharkiv, à l'est de l'Ukraine. Je me sentais mal de les laisser tous derrière moi».

    Ils arrivent enfin à gagner un parking sous-terrain. «Ce n'est qu'alors que nous avons appris (...) pourquoi les Ukrainiens avaient risqué la vie de leurs soldats pour nous extraire de l'hôpital», raconte le reporter. Un officier de police le leur explique :«S'ils vous attrapent, ils vous filmeront et ils vous feront dire que tout ce que vous avez filmé est un mensonge. Tous vos efforts et tout ce que vous avez fait à Marioupol seront vains». Dans un photoreportage poignant, ils racontent les fausses communes, les convois d'ambulances fuyant l'enfer, les tanks sertis du «Z» russe bousculant des bus pour passer leur chemin.

    L'armée russe affirme avoir touché un centre d'entraînement militaire au nord-ouest de l’Ukraine

    Le ministère russe de la Défense a annoncé lundi matin avoir tiré des missiles de croisière à lancement aérien sur un centre d'entraînement militaire situé à Nova Lyubomyrka, dans l'oblast de Rivne, au nord-ouest de l'Ukraine.

    Dans un communiqué, le général de division Igor Konashenkov, porte-parole du ministère, a affirmé que la frappe avait fait des dizaines de victimes. Il a également déclaré que des missiles de croisière avaient détruit un dépôt de munitions et le quartier général d'une brigade mécanisée près du village de Selets, à moins de cent kilomètres de Lviv.

    Côté ukrainien, le chef de l'administration régionale de Rivne a déclaré dans un communiqué sur Telegram que deux missiles russes ont frappé le territoire d'un terrain d'entraînement militaire, et qu’une enquête était en cours pour en établir le bilan.

    » LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: comment les missiles hypersoniques changent la donne stratégique

    À VOIR AUSSI - «J'ai vu une énorme explosion»: les secours sur site après le bombardement d'un centre commercial à Kiev

    Agriculture: les ministres de l'UE réunis pour amortir l'impact du choc ukrainien

    Les ministres européens de l'Agriculture étudient les moyens d'amortir l'impact du conflit ukrainien, via des aides financières et une réduction temporaire des jachères, pour renforcer la production de l'UE et éviter des pénuries alimentaires dans certaines régions du monde.

    Face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie - deux pays exportateurs majeurs de céréales (notamment pour l'alimentation animale en Europe) et d'engrais -, Bruxelles travaille sur des aides spécifiques pour soutenir le stockage notamment dans la filière porcine, et sur des dérogations aux règles sur les jachères. «C'est nécessaire pour compenser la perte des récoltes de l'Ukraine. La proposition de la Commission permettrait de remettre en culture 4 millions d'hectares dans l'UE», de façon temporaire, a observé la ministre autrichienne Elisabeth Köstinger.

    » LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : faut-il s'attendre à des émeutes de la faim en Afrique et au Moyen-Orient ?

    La Commission européenne doit présenter aux ministres des Vingt-Sept, réunis à Bruxelles, ses recettes pour aider les agriculteurs à absorber la flambée du coût des carburants, de l'alimentation animale et des engrais, tout en dopant la production européenne pour exporter davantage vers les pays en manque, a indiqué à son arrivée le ministre français Julien Denormandie.

    Par ailleurs, l'exécutif européen propose de puiser dans la «réserve de crise», un fonds de 450 millions d'euros destiné à aider les agriculteurs en cas d'instabilité des prix, et va présenter «un accord-cadre rendant également possibles des aides supplémentaires par les États», a précisé Julien Denormandie.

    Une organisation actionnariale appelle Nestlé à cesser ses activités en Russie

    Nestlé doit cesser ses activités en Russie, estime les actionnaires militants d'Actares, accentuant encore la pression sur le géant de l'alimentation après un appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky auprès des citoyens suisses.

    Le groupe basé à Vevey, sur les bords du lac Léman, a cessé ses importations et exportations vers la Russie, suspendant entre autres celles de dosettes de café Nespresso ou d'eau en bouteille de la marque S.Pellegrino, mais a maintenu les livraisons de produits essentiels tels que les produits pour bébé ou aliments pour animaux de compagnie.

    L'organisation actionnariale «demande instamment à Nestlé» de considérer l'appel du Président Zelensky qui a demandé au groupe suisse de cesser de faire des affaires avec la Russie, déclare-t-elle dans un bref communiqué. Samedi, le président ukrainien s'est adressé directement aux citoyens suisses par vidéoconférence lors d'une manifestation pour la Paix à Berne sur la place fédérale, devant le Parlement, à laquelle assistait le président de la Confédération, Ignazio Cassis.

    L’ambassade de Russie publie une vidéo surprenante pour lutter contre la discrimination envers les Russes

    L’ambassade de Russie, qui compte près de 24.000 abonnés sur Twitter, a publié ce lundi une vidéo surprenante sur son compte, appelant à lutter contre la discrimination envers les Russes.

    La vidéo, tournée en anglais, démarre en mettant en scène une «fête pour chiens», réunissant plusieurs races différentes, dont un corgi ou encore un beagle, et leurs maîtres. Arrivent alors un husky sibérien et son maître, qui se voient refuser l’entrée de la fête en raison de «l'origine» du chien. Les chiens, symbolisant sans doute la variété des pays du monde, rattrapent alors le maître et le chien éconduits dans un élan de solidarité.

    À la fin de la vidéo, un message est écrit : «Les frontières sont dans la tête de l'homme. Arrêtez de répandre la haine. Arrêtez de haïr les Russes». Le décalage entre le message et la réalité des combats en Ukraine n'a pas manqué d'indigner de nombreux internautes.

    Réouverture partielle de la Bourse de Moscou pour les obligations

    La Bourse de Moscou, fermée depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le mois dernier, a annoncé lundi avoir repris les échanges d'obligations gouvernementales, première étape d'une réouverture progressive. Un porte-parole de la Bourse, Andreï Braguinski, a indiqué à l'AFP que les échanges d'obligations d'emprunt fédéral, émises par le gouvernement russe, avaient repris. Il a dit espérer que les échanges d'actions redémarrent prochainement, après plus de trois semaines de suspension.

    Le président ukrainien appelle l'UE à cesser tout «commerce» avec la Russie

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé lundi l'Union européenne à cesser tout «commerce» avec la Russie, et notamment à refuser ses ressources énergétiques, dans une vidéo sur la messagerie Telegram. «Pas d'euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques», a plaidé le président ukrainien. «Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n'aura plus d'argent pour cette guerre», a-t-il ajouté.

    Nouveau couvre-feu instauré à Kiev, de lundi soir à mercredi matin

    Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a annoncé qu'un nouveau couvre-feu serait imposé dans la capitale ukrainienne à partir de lundi soir, jusqu'à mercredi matin. «Il commencera aujourd'hui à 20h00 (18h00 GMT) et durera jusqu'à 07h00 (05h00 GMT) le 23 mars», a écrit l'ancien champion du monde de boxe sur sa chaîne Telegram.

    Un embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde», avertit le Kremlin

    Le Kremlin a estimé lundi qu'un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde», au moment où l'Union européenne doit étudier lors d'une réunion la possibilité de nouvelles sanctions contre Moscou.

    «Un tel embargo aurait une influence très sérieuse sur le marché mondial du pétrole, une influence néfaste sur le marché énergétique en Europe. Mais les Américains n'y perdront rien, c'est évident, ils se sentiront bien mieux que les Européens», a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe.

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    Russie: visé par les sanctions, l'oligarque Timtchenko se retire de Novatek

    L'oligarque russe Guennadi Timtchenko, un proche du président Vladimir Poutine visé par des sanctions occidentales liées à l'Ukraine, a démissionné du conseil d'administration du géant gazier Novatek, a annoncé lundi la compagnie. «Guennadi Timtchenko a décidé de démissionner du conseil d'administration de la compagnie à compter du 21 mars», a déclaré Novatek dans un communiqué. Aucune explication n'a été donnée.

    Milliardaire cofondateur de Gunvor, une société de négoce de matières premières, Guennadi Timtchenko est visé par les sanctions européennes en lien avec l'offensive militaire russe en Ukraine. Les avoirs dans l'UE et au Royaume-Uni de cet homme d'affaires âgé de 69 ans ont notamment été gelés. Début mars, un yacht lui appartenant, le «Lena», d'une valeur d'environ 50 millions d'euros, avait été saisi en Italie.

    Novatek est le premier producteur et exportateur de gaz naturel liquéfié russe. Le groupe est détenu à près de 10% par le géant russe Gazprom et à 19,4% par le groupe français TotalEnergies.

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    L'assaut des forces russes sur Marioupol est un «crime de guerre majeur», selon Borrell

    Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dénoncé lundi les destructions commises de manière indiscriminée par l'armée russe dans la ville assiégée de Marioupol en Ukraine comme un «crime de guerre majeur».

    «Ce qui se passe a Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements indiscriminés dévastent la ville et tuent tout le monde» a-t-il accusé, avant une réunion avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne, consacrée à l'examen de nouvelles sanctions contre Moscou.

    À VOIR AUSSI - Ukraine: L'assaut des forces russes sur Marioupol est un «crime de guerre majeur» selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell

    La Bourse de Paris progresse légèrement, scrute le pétrole et l'Ukraine

    La Bourse de Paris était en légère hausse de 0,08% dans les premiers échanges lundi, freinée par la remontée des prix du pétrole, et après une semaine en forte progression. Après une ouverture en baisse, l'indice vedette CAC 40 avançait de 5,06 points à 6.625,30 points vers 09h30. Vendredi, il avait terminé en hausse de 0,12%, pour un gain de 5,75% sur la semaine, le plus important depuis novembre 2020. À l'instar des autres indices européens, la place parisienne devait s'adapter à la forte hausse des prix du pétrole, de plus de 4%.

    Une attaque des rebelles Houthis a visé une installation du géant pétrolier Aramco à Jizan, dans le sud de l'Arabie saoudite, a déclaré samedi dans un communiqué la coalition dirigée par Ryad au Yémen. «Cette attaque est un autre rappel de l'incertitude qui règne actuellement sur les marchés pétroliers mondiaux», a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Les prix du pétrole subissent de fortes variations depuis le début de la guerre en Ukraine, avec un pic à près de 140 dollars le baril pour le Brent le 7 mars, avant que les cours ne descendent sous les 100 dollars au cours de la semaine passée.

    Le Pen n'a «pas d'admiration particulière» pour Zelensky

    Marine Le Pen a affirmé lundi qu'elle n'avait «pas d'admiration particulière» pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi par la Russie, saluant toutefois un «chef d'Etat», et qu'elle ne serait pas mercredi à l'Assemblée quand il s'adressera aux députés français en raison «d'obligations».

    «Je ne serai pas présente (mercredi à 15H00 lors de l'intervention par vidéo de Volodymyr Zelensky devant l'Assemblée nationale, NDLR), j'ai des obligations prises depuis bien longtemps», a déclaré sur franceinfo la candidate du Rassemblement national à la présidentielle et députée du Pas-de-Calais. La candidate d'extrême droite, qui avait été reçue par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et continue de rembourser un prêt à un créancier russe, a prévu à son agenda mercredi après-midi deux interviews, ainsi qu'une conférence de presse sur le chiffrage de son projet.

    Interrogée pour savoir si elle avait de l'admiration pour le président ukrainien, Marine Le Pen a répondu: «non je n'ai pas d'admiration particulière pour Volodymyr Zelensky, je crois juste qu'il se comporte comme un chef d'Etat. Et ça ne devrait pas susciter l'admiration, ça devrait être "normal"». «C'est parce que nos propres dirigeants ne se comportent pas toujours comme des chefs d'Etat qu'on trouve que c'est merveilleux quand les autres le font», a-t-elle ajouté. Volodymyr Zelensky «est le président de l'Ukraine, il défend les intérêts de l'Ukraine, il le fait avec beaucoup d'énergie et il fait preuve de patriotisme. Qu'est-ce que je peux avoir à dire sur cela ? Je suis quelqu'un qui défend la souveraineté nationale», a-t-elle encore dit.

    L'Ukraine affirme qu'aucun accord n'a été trouvé pour évacuer les civils de Marioupol ce lundi

    Un accord a été conclu sur la création de huit couloirs humanitaires pour évacuer les civils des villes assiégées lundi, mais la ville de Marioupol n'en fait pas partie, a déclaré le vice-premier ministre ukrainien Iryna Vereshchuk. Elle a ajouté que les efforts visant à acheminer des fournitures humanitaires à Marioupol continuaient d'échouer.

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    Les cartes pour suivre la situation militaire en direct

    A Marioupol, ville stratégique dans le sud-est de l'Ukraine, bombardée depuis des semaines et souffrant d'une pénurie d'eau, de gaz et d'électricité, les autorités locales ont accusé l'armée russe d'avoir bombardé la veille une école d'art servant de refuge à plusieurs centaines de personnes, assurant que des civils étaient coincés sous les décombres.

    Les forces russes qui avancent sur Kiev depuis le nord-est sont au point mort. Une grande partie des forces russes reste à plus de 25 kilomètres du centre de la ville, a indiqué lundi le renseignement militaire britannique. Un bombardement à Kiev a fait au moins six morts dans la nuit de dimanche à lundi, a constaté un journaliste de l'AFP, au moment où les forces russes cherchent toujours à encercler la capitale ukrainienne.

    Retrouvez les cartes pour suivre la situation militaire en Ukraine en direct.

    Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

    Ksénia Dudko n’a que 24 ans, pourtant elle a déjà dû fuir la guerre deux fois. En 2014, cette Ukrainienne venait de terminer le lycée à Amvrosiivka, une ville à 25 km de la frontière russe, dans la région de Donetsk.

    Huit ans plus tard, pour Svetlana, Ksénia et des centaines de milliers d’autres «déplacés» du Donbass, l’histoire se répète. «En pire», note Valentina Troyan, qui figurait parmi le 1,5 million d’Ukrainiens déplacés par le «premier conflit».

    » LIRE NOTRE REPORTAGE : Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

    Première rotation du personnel ukrainien à Tchernobyl en près d'un mois

    Les rotations de personnel à la centrale nucléaire de Tchernobyl ont commencé dimanche pour la première fois depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, a annoncé l'Agence internationale de l'énergie atomique. «L'Ukraine a informé l'AIEA qu'environ la moitié du personnel avait finalement pu rentrer chez lui après avoir travaillé sur le site contrôlé par la Russie pendant près de quatre semaines», a déclaré le directeur général Rafael Grossi dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi. «L'autorité de régulation nationale ukrainienne a confirmé que ceux qui étaient partis avaient déjà été remplacés par d'autres employés ukrainiens», a-t-il ajouté, se «félicitant» de cette rotation partielle.

    Les forces russes ont pris le contrôle de la centrale le 24 février, mais une centaine de techniciens ukrainiens qui terminait son service de nuit a continué à gérer les opérations quotidiennes sur le site, où se trouvent des déchets radioactifs depuis l'accident de 1986, le pire de l'Histoire. L'équipe de jour, elle, n'avait pas pu les relayer, selon des proches interrogés par l'AFP sous couvert d'anonymat. Avant la rotation d'aujourd'hui, la même équipe de travail était sur le site depuis la veille de l'entrée des forces russes dans la zone, ce qui «mettait en péril» selon l'AIEA l'un des «piliers» de la sécurité nucléaire, à savoir que le personnel puisse prendre des décisions sans pression indue.

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    Le Royaume-Uni affirme que le gros des forces russes se trouve à plus de 25 km du centre de Kiev

    Les forces russes qui avancent sur Kiev depuis le nord-est sont au point mort. Une grande partie des forces russes reste à plus de 25 kilomètres du centre de la ville, a indiqué lundi le renseignement militaire britannique. «De lourds combats se poursuivent au nord de Kiev», a déclaré le ministère de la Défense. «Les forces qui avancent depuis la direction d'Hostomel au nord-ouest ont été repoussées par une résistance ukrainienne féroce».

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    Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine

    «Ces enfants ont vécu l’horreur et sont dans un état psychique catastrophique», témoigne le Dr Youri Borzenko, directeur de l’hôpital, qui marque une pause puis lâche de sa voix basse: «L’un d’eux, âgé de 6 ans, nous a raconté sans verser une larme qu’il a vu sa mère mourir sous ses yeux.»

    » LIRE NOTRE REPORTAGE : Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine

    Au moins six morts dans un bombardement nocturne à Kiev

    Un bombardement à Kiev a fait au moins six morts dans la nuit de dimanche à lundi, a constaté un journaliste de l'AFP, au moment où les forces russes cherchent toujours à encercler la capitale ukrainienne.

    Six corps étaient étendus lundi matin devant le centre commercial «Retroville», dans le nord-ouest de Kiev, selon un journaliste de l'AFP. Le site a été touché par une frappe d'une très forte puissance qui a pulvérisé des véhicules stationnés sur le parking et laissé un cratère béant de plusieurs mètres de large.

    Joe Biden en Pologne vendredi

    Le président américain Joe Biden se rendra vendredi à Varsovie pour y rencontrer son homologue polonais Andrzej Duda et discuter de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé dimanche la Maison Blanche.

    Ce voyage interviendra après la visite de Joe Biden en Belgique pour y rencontrer des dirigeants de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne et «sera axé sur la poursuite du rassemblement du monde en soutien au peuple ukrainien et contre l'invasion de l'Ukraine par le président Poutine», est-il précisé à propos de ce séjour en Europe. «Mais il n'est pas prévu d'aller en Ukraine», a précisé la porte-parole Jen Psaki.

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    Dix millions de déplacés selon l’ONU

    Dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population en Ukraine, ont désormais fui leurs foyers en raison de la guerre menée par la Russie, a affirmé le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi.

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    Comment les missiles hypersoniques changent la donne stratégique

    Nicolas Barrotte, journaliste spécialiste des question de défense au Figaro, avait décrypté dans un article du 6 octobre dernier (mis à jour le 20 mars) la révolution stratégique représentée par l’émergence des missiles hypersoniques. Des armes que la Russie a pour la première fois utilisées sur un théâtre de guerre samedi et dimanche.

    » LIRE NOTRE DECRYPTAGE : Comment les missiles hypersoniques changent la donne stratégique

    La Russie dit avoir à nouveau utilisé des missiles hypersoniques

    La Russie a affirmé dimanche, pour le deuxième jour consécutif, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, cette fois pour détruire une réserve de carburant de l'armée ukrainienne dans le Sud. En utilisant ce genre d'armes, la Russie «tente de retrouver un élan» dans le conflit où son armée s'est enlisée, a affirmé le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, estimant que ces armements ne «changeaient pas la donne».

    » LIRE : Comment contrer les missiles hypersoniques ?

    A Marioupol, ville stratégique dans le sud-est de l'Ukraine, bombardée depuis des semaines et souffrant d'une pénurie d'eau, de gaz et d'électricité, les autorités locales ont accusé l'armée russe d'avoir bombardé la veille une école d'art servant de refuge à plusieurs centaines de personnes, assurant que des civils étaient coincés sous les décombres.

    A Kiev, au moins une personne a été tuée dans une frappe de l'armée russe sur un centre commercial dimanche soir, a annoncé le maire de la capitale ukrainienne. Plus tôt dans la journée, un obus avait explosé dans une cour juste devant un immeuble d'habitation blessant au moins cinq personnes.

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    «Fuite» d'ammoniac dans une usine, les riverains priés de se mettre à l'abri

    Les autorités ukrainiennes ont demandé lundi aux habitants de la ville de Novoselytsya (nord) de se mettre à l'abri après une «fuite» d'ammoniac dans une usine chimique voisine, alors que des combats contre les troupes russes font rage dans la région. Le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une «fuite d'ammoniac» dans les installations de l'entreprise Sumykhimprom, affectant une zone de 2,5 kilomètres autour de l'usine, qui produit des engrais. L'étendue et la cause de l'incident ne sont pas clairement établies à ce stade mais les habitants ont été priés de chercher refuge dans des caves ou des immeubles de faible hauteur pour éviter toute exposition.

    «L'ammoniac est plus léger que l'air, c'est pourquoi des abris, des caves et les étages inférieurs doivent être utilisés comme protection», a écrit Dmytro Zhyvytsky dans un message publié sur la messagerie Telegram. Il a ajouté que des équipes de secours d'urgence se trouvaient sur les lieux et que la ville voisine de Soumy - environ 250.000 habitants avant la guerre - n'était pas menacée dans l'immédiat, en raison de la direction des vents dominants. L'usine de Sumykhimprom produit plusieurs types de fertilisants chimiques, selon le site internet de la société.

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    Zelensky voit en Jérusalem «le bon endroit pour trouver la paix»

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dans la nuit de dimanche à lundi que Jérusalem serait «le bon endroit pour trouver la paix» en évoquant les négociations avec la Russie qu'il appelle de ses vœux. «Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, essaie de trouver un chemin pour la négociation avec la Russie et nous lui en sommes reconnaissants. Pour tous ses efforts, afin que tôt ou tard, nous puissions commencer la discussion avec la Russie. Peut-être à Jérusalem. C'est le bon endroit pour trouver la paix. Si c'est possible», a dit le chef d'Etat dans une vidéo publiée sur Telegram.

    » LIRE : Guerre en Ukraine : pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

    Naftali Bennett a tenté de lancer une médiation entre l'Ukraine et la Russie, se rendant à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, peu après le début de l'invasion, et multipliant les entretiens téléphoniques avec Volodymyr Zelensky. Volodymyr Zelensky a aussi ironisé sur les «propagandistes russes» qui ont «la tâche difficile», «parce que pour la première fois dans l'histoire, un président d'une nation étrangère s'est exprimé via un enregistrement vidéo à la Knesset et devant toute la nation d'Israël. Le président de l'Ukraine, qui est accusé de nazisme en Russie, a parlé à la Knesset, devant la nation d'Israël».

    Le président russe Vladimir Poutine a traité les dirigeants ukrainiens de «néonazis» et a mis la «dénazification» de l'Ukraine parmi les objectifs de son offensive militaire lancée le 24 février. Volodymyr Zelensky, lui-même d'origine juive, avait demandé dimanche à Israël de «faire un choix» en soutenant concrètement l'Ukraine face à la Russie, lors d'une allocution en visioconférence devant les députés du Parlement israélien.

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    L'Ukraine rejette l'ultimatum russe de capituler à Marioupol

    L'Ukraine ne «déposera pas les armes et ne quittera pas la ville» assiégée de Marioupol, a déclaré sa vice-première ministre à un média ukrainien dans la nuit de dimanche à lundi, en réaction à l'ultimatum posé par la Russie. «Il n'est pas question de parler de reddition ou de déposer les armes. Nous en avons déjà informé la partie russe», a déclaré Iryna Verechtchouk au journal Ukrayinskaya Pravda. «C'est une manipulation délibérée et une véritable prise d'otage», a-t-elle ajouté à propos de la demande.

    Le ministère de la Défense russe avait appelé l'Ukraine à «déposer ses armes» et exigé une «réponse écrite» à son ultimatum avant lundi 05H00, au nom de la sauvegarde des habitants et des infrastructures de la ville de Marioupol. «Nous demandons aux autorités officielles de Kiev d'être raisonnables et d'annuler les instructions données précédemment, qui obligeaient les militants à se sacrifier et à devenir des "martyrs de Marioupol"», avait exigé Mikhail Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, dans un briefing diffusé par le ministère de la Défense de la Russie. «Déposez les armes», avait-il lancé. «Une terrible catastrophe humanitaire s'est développée (...) Tous ceux qui déposent leurs armes ont la garantie de pouvoir quitter Marioupol en toute sécurité».

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    Bonjour et bienvenue dans ce direct

    Bonjour à tous. Ici nous suivrons la 25e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Minute par minute, suivez les dernières informations liées à ce conflit. 

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de dimanche ici.

    135 hôpitaux touchés et 9 détruits depuis le début des frappes russes, selon le ministre ukrainien de la Santé

    Depuis le début de l'invasion russe, les frappes ont touché 135 hôpitaux et en ont complètement détruit 9 autres, a déclaré le ministre de la Santé Viktor Lyashko lors d’une conférence de presse lundi. Selon lui, 43 ambulances ont essuyé des tirs, 6 travailleurs médicaux ont été tués et 16 ont été grièvement blessés.

    La Russie abandonne les négociations de paix avec le Japon à cause de l'Ukraine

    La Russie a annoncé lundi abandonner les négociations avec le Japon, les deux pays n'ayant jamais signé d'accord depuis la Seconde guerre mondiale en raison d'un différend territorial, arguant de la «position inamicale» de Tokyo face au conflit en Ukraine.

    «La Russie n'a pas l'intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

    Un couple d’acteurs américain lève 30 millions de dollars pour les réfugiés ukrainiens

    Le président Zelensky a remercié lundi, dans un tweet, le couple d’acteurs américain Mila Kunis et Ashton Kutcher pour leur mobilisation en faveur des réfugiés fuyant la guerre. Plus de 30 millions de dollars on été collectés par l’acteur et sa femme, née en Ukraine.

    «Mila Kunis et Ashton Kutcheront été parmi les premiers à répondre à notre chagrin», a souligné le chef d’Etat. «Reconnaissant pour leur soutien. Impressionné par leur détermination. Ils inspirent le monde».

    Les plateformes Flexport et Airbnb se chargeront du transfert des fonds.

    Dans une vidéo partagée sur Instagram, le couple, qui s'est fait connaître pour la première fois dans la sitcom «That '70s Show», a remercié les supporters pour leurs dons. «Plus de 65 000 d'entre vous ont fait un don. Nous sommes submergés de gratitude pour ce soutien».

    Un survivant de l'Holocauste de 96 ans tué en Ukraine

    L’institut du mémorial Buchenwald annonce sur son compte Twitter la disparition de l’un des siens, touché par les tirs à Kharkiv. «Boris Romantschenko a survécu aux camps de concentration de Buchenwald, Peenemünde, Dora et BergenBelsen», annonce l’organisation mémorielle allemande. «Il a été tué par une balle qui a touché sa maison à Kharkiv, en Ukraine. Il avait 96 ans».

    Boris Romanchenko était actif au sein des organisations de mémoire de la Shoah. Il avait travaillé «sur la mémoire des crimes nazis» et a été «vice-président du Comité international de Buchenwald-Dora», indique l'institut.

    Un survivant de l'Holocauste de 96 ans tué par une frappe russe, selon l'institut du mémorial

    De Tim Lister, Victoria Butenko et Olga Voitovych

    Boris Romanchenko, 96 ans, a survécu à quatre camps de concentration nazis, mais sa vie s'est terminée vendredi dernier par une frappe russe sur Kharkiv, selon l' institut du mémorial de Buchenwald .

    L'institut a déclaré dans une série de tweets que, selon sa petite-fille, Romanchenko vivait dans un immeuble à Kharkiv qui a été touché lors d'une attaque russe.

    Zelensky ne fera pas partie des candidats au prix Nobel de la paix

    Des personnalités politiques et membres du Parlement européen avaient pris l'initiative d’inscrire le président ukrainien dans les candidatures au prix Nobel pour 2022. Mais cela impliquait de prolonger le processus de nomination, dont le délai expirait le 31 janvier.

    Dans une déclaration lundi, le comité Nobel norvégien a répondu qu’il ne pouvait «prolonger le délai de nomination des candidats au prix Nobel de la paix» pour y intégrer Volodymyr Zelensky.

    Déjà 251 personnes et 92 organisations postulent pour le prix Nobel de la paix cette année. En 2021, il avait été décerné au journaliste russe et rédacteur en chef de Novaya Gazeta Dmitry Muratov.

    Kiev appelle Pékin à jouer «un rôle important» pour trouver une solution au conflit

    «Nous partageons la position de Pékin sur la nécessité de trouver une solution politique à la guerre contre l'Ukraine», a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, sur son compte Twitter. «(Nous) appelons la Chine, en tant que puissance mondiale, à jouer un rôle important dans ces efforts».

    Samedi déjà, Zelensky avait appelé la Chine à se joindre aux Occidentaux pour «condamner la barbarie russe», alors que Pékin n'a jusqu'ici jamais officiellement critiqué l'attaque de l'Ukraine par la Russie.

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    Les propos de Biden ont mené les relations russo-américaines «au bord de la rupture»

    Les termes employés par Joe Biden pour qualifier son homologue russe, affirmant notamment que Poutine est un «criminel de guerre», ne passent décidément pas du côté du Kremlin. Lundi, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur américain John Sullivan, rapporte l’agence de presse russe RIA Novosti.

    Dans une «note de protestation» remise au diplomate, le ministère affirme que ces propos sont «indignes d'un homme d'Etat d'un si haut rang» et «poussent les relations américano-russes au bord de la rupture».

    » LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : peut-on qualifier Vladimir Poutine de «criminel de guerre» ?

    Facebook et Instagram interdits en Russie pour «extrémisme»

    Un tribunal de Moscou a interdit lundi les réseaux sociaux Facebook et Instagram en Russie en estimant qu'ils menaient des activités «extrémistes».

    Plusieurs jours auparavant, le groupe Meta, qui détient les deux plateformes, avait fait savoir qu’elle tolérerait les appels à la haine concernant les forces russes, mais aussi les présidents russe et biélorusse. Depuis une semaine déjà, les deux réseaux sociaux étaient suspendus sur le territoire russe, de même que Twitter, mais restaient accessibles via VPN.

    Le FSB a exigé plus tôt lundi l'interdiction «immédiate» de Facebook et d'Instagram pour leurs activités «dirigées contre la Russie et ses forces armées». «Le tribunal a satisfait une action en justice déposée par le premier procureur général adjoint», a indiqué la cour dans un message sur Telegram.

    L'application de messagerie WhatsApp, elle aussi détenue par Meta, n'est pas concernée par cette mesure.

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    Les autorités russes démentent toute pénurie de sucre et de sarrasin

    Alors que les Russes se sont rués ces derniers jours sur ces denrées par peur d'en manquer, les autorités russes se sont voulues rassurantes lundi. «Déjà, lors de la première vague de la pandémie, nous avons constaté une ruée sur le sucre et la gretchka. Comme en 2020, je veux calmer aujourd'hui nos concitoyens: nous sommes entièrement autosuffisants en sucre et en sarrasin», a affirmé la vice-Première ministre russe Viktoria Abramtchenko.

    Une partie de la population, traumatisée par les pénuries des années 1990, cherche à faire des provisions de sucre et de graines de sarrasin, souvent utilisées en bouillie, la fameuse «gretchka» populaire en temps de crise. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ces derniers jours en Russie ont montré des personnes dévalisant les étagères des supermarchés de leurs paquets de sucre ou encore de panneaux «Il n'y a plus de sucre» affichés dans certains magasins.

    Mais il n'y a pas de risque de «pénuries alimentaires sous la pression des sanctions», assure la vice-ministre.

    Un autre maire enlevé près de Kharkiv

    Le chef de l'administration militaire régionale de Kharkiv, Oleg Sinegubov, annonce sur Telegram que les forces occupantes russes ont arrêté le maire du village de Tsyrkuniv, Mykola Sikalenko. Selon des témoins, l’édile a été arrêté à son domicile.

    «Avec les forces de l'ordre, nous clarifions toutes les circonstances et faisons tout pour le retrouver et le ramener», déclare le responsable régional.

    Cet enlèvement, s’il est avéré, ferait suite à plusieurs autres disparitions de maires arrêtés par les Russes depuis le début de l’invasion. Après le maire de Melitopol, accusé de «terrorisme», c’était au tour de celui de Dniproroudné, au sud de l’Ukraine, de disparaître le 13 mars dernier.

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    Tirs sur des manifestants pacifiques à Kherson, au moins un blessé

    Dans la ville du sud de l’Ukraine contrôlée par l’armée russe, des manifestations pacifiques contre l’occupant ont été réprimées par des tirs ce lundi, peut-on voir sur de nombreuses vidéos circulant sur les réseaux sociaux. Les troupes russes ont usé d'armes automatiques, de bombes lacrymogène, et manifestement de grenades selon un journaliste du Financial Times.

    Des vidéos prises d'au moins deux angles de vue différents montrent ensuite la fuite de plusieurs dizaines de protestataires sous un feu nourri. Aucun bilan n’a été fait, mais une vidéo montre un homme à terre avec une jambe ensanglantée, une voix indiquant qu'il a été blessé par l'explosion d'une grenade assourdissante.

    Deux journalistes d’Associated Press racontent leur exfiltration de Marioupol

    Ils étaient les deux seuls journalistes internationaux présents dans la ville assiégée. Le 15 mars, Mstyslav Chernov, journaliste vidéo d’origine ukrainienne, et le photographe Evgeniy Maloletka, ont suivi et raconté le siège de Marioupol pour l'Associated Press.

    Au cours d’un reportage dans un hôpital, ils se retrouvent prix en tenaille. «Les Russes nous traquaient. Ils avaient une liste de noms, dont le nôtre. Nous ne savions pas si nous nous en sortirions vivants», racontent-ils. Avec l'aide des chirurgiens, les deux journalistes se couvrent la peau d'un gommage blanc. «Les murs de la chirurgie tremblaient sous les tirs d'artillerie et de mitrailleuses à l'extérieur, et il semblait plus sûr de rester à l'intérieur».

    À l'aube, des soldats ukrainiens viennent les exfiltrer. «Nous avons couru dans la rue, abandonnant les médecins qui nous avaient hébergés, les femmes enceintes qui avaient été bombardées et les gens qui dormaient dans les couloirs parce qu'ils n'avaient nulle part où aller, raconte le journaliste, originaire de Kharkiv, à l'est de l'Ukraine. Je me sentais mal de les laisser tous derrière moi».

    Ils arrivent enfin à gagner un parking sous-terrain. «Ce n'est qu'alors que nous avons appris (...) pourquoi les Ukrainiens avaient risqué la vie de leurs soldats pour nous extraire de l'hôpital», raconte le reporter. Un officier de police le leur explique :«S'ils vous attrapent, ils vous filmeront et ils vous feront dire que tout ce que vous avez filmé est un mensonge. Tous vos efforts et tout ce que vous avez fait à Marioupol seront vains». Dans un photoreportage poignant, ils racontent les fausses communes, les convois d'ambulances fuyant l'enfer, les tanks sertis du «Z» russe bousculant des bus pour passer leur chemin.

    L'armée russe affirme avoir touché un centre d'entraînement militaire au nord-ouest de l’Ukraine

    Le ministère russe de la Défense a annoncé lundi matin avoir tiré des missiles de croisière à lancement aérien sur un centre d'entraînement militaire situé à Nova Lyubomyrka, dans l'oblast de Rivne, au nord-ouest de l'Ukraine.

    Dans un communiqué, le général de division Igor Konashenkov, porte-parole du ministère, a affirmé que la frappe avait fait des dizaines de victimes. Il a également déclaré que des missiles de croisière avaient détruit un dépôt de munitions et le quartier général d'une brigade mécanisée près du village de Selets, à moins de cent kilomètres de Lviv.

    Côté ukrainien, le chef de l'administration régionale de Rivne a déclaré dans un communiqué sur Telegram que deux missiles russes ont frappé le territoire d'un terrain d'entraînement militaire, et qu’une enquête était en cours pour en établir le bilan.

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    Agriculture: les ministres de l'UE réunis pour amortir l'impact du choc ukrainien

    Les ministres européens de l'Agriculture étudient les moyens d'amortir l'impact du conflit ukrainien, via des aides financières et une réduction temporaire des jachères, pour renforcer la production de l'UE et éviter des pénuries alimentaires dans certaines régions du monde.

    Face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie - deux pays exportateurs majeurs de céréales (notamment pour l'alimentation animale en Europe) et d'engrais -, Bruxelles travaille sur des aides spécifiques pour soutenir le stockage notamment dans la filière porcine, et sur des dérogations aux règles sur les jachères. «C'est nécessaire pour compenser la perte des récoltes de l'Ukraine. La proposition de la Commission permettrait de remettre en culture 4 millions d'hectares dans l'UE», de façon temporaire, a observé la ministre autrichienne Elisabeth Köstinger.

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    La Commission européenne doit présenter aux ministres des Vingt-Sept, réunis à Bruxelles, ses recettes pour aider les agriculteurs à absorber la flambée du coût des carburants, de l'alimentation animale et des engrais, tout en dopant la production européenne pour exporter davantage vers les pays en manque, a indiqué à son arrivée le ministre français Julien Denormandie.

    Par ailleurs, l'exécutif européen propose de puiser dans la «réserve de crise», un fonds de 450 millions d'euros destiné à aider les agriculteurs en cas d'instabilité des prix, et va présenter «un accord-cadre rendant également possibles des aides supplémentaires par les États», a précisé Julien Denormandie.

    Une organisation actionnariale appelle Nestlé à cesser ses activités en Russie

    Nestlé doit cesser ses activités en Russie, estime les actionnaires militants d'Actares, accentuant encore la pression sur le géant de l'alimentation après un appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky auprès des citoyens suisses.

    Le groupe basé à Vevey, sur les bords du lac Léman, a cessé ses importations et exportations vers la Russie, suspendant entre autres celles de dosettes de café Nespresso ou d'eau en bouteille de la marque S.Pellegrino, mais a maintenu les livraisons de produits essentiels tels que les produits pour bébé ou aliments pour animaux de compagnie.

    L'organisation actionnariale «demande instamment à Nestlé» de considérer l'appel du Président Zelensky qui a demandé au groupe suisse de cesser de faire des affaires avec la Russie, déclare-t-elle dans un bref communiqué. Samedi, le président ukrainien s'est adressé directement aux citoyens suisses par vidéoconférence lors d'une manifestation pour la Paix à Berne sur la place fédérale, devant le Parlement, à laquelle assistait le président de la Confédération, Ignazio Cassis.

    L’ambassade de Russie publie une vidéo surprenante pour lutter contre la discrimination envers les Russes

    L’ambassade de Russie, qui compte près de 24.000 abonnés sur Twitter, a publié ce lundi une vidéo surprenante sur son compte, appelant à lutter contre la discrimination envers les Russes.

    La vidéo, tournée en anglais, démarre en mettant en scène une «fête pour chiens», réunissant plusieurs races différentes, dont un corgi ou encore un beagle, et leurs maîtres. Arrivent alors un husky sibérien et son maître, qui se voient refuser l’entrée de la fête en raison de «l'origine» du chien. Les chiens, symbolisant sans doute la variété des pays du monde, rattrapent alors le maître et le chien éconduits dans un élan de solidarité.

    À la fin de la vidéo, un message est écrit : «Les frontières sont dans la tête de l'homme. Arrêtez de répandre la haine. Arrêtez de haïr les Russes». Le décalage entre le message et la réalité des combats en Ukraine n'a pas manqué d'indigner de nombreux internautes.

    Réouverture partielle de la Bourse de Moscou pour les obligations

    La Bourse de Moscou, fermée depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le mois dernier, a annoncé lundi avoir repris les échanges d'obligations gouvernementales, première étape d'une réouverture progressive. Un porte-parole de la Bourse, Andreï Braguinski, a indiqué à l'AFP que les échanges d'obligations d'emprunt fédéral, émises par le gouvernement russe, avaient repris. Il a dit espérer que les échanges d'actions redémarrent prochainement, après plus de trois semaines de suspension.

    Le président ukrainien appelle l'UE à cesser tout «commerce» avec la Russie

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé lundi l'Union européenne à cesser tout «commerce» avec la Russie, et notamment à refuser ses ressources énergétiques, dans une vidéo sur la messagerie Telegram. «Pas d'euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques», a plaidé le président ukrainien. «Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n'aura plus d'argent pour cette guerre», a-t-il ajouté.

    Nouveau couvre-feu instauré à Kiev, de lundi soir à mercredi matin

    Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a annoncé qu'un nouveau couvre-feu serait imposé dans la capitale ukrainienne à partir de lundi soir, jusqu'à mercredi matin. «Il commencera aujourd'hui à 20h00 (18h00 GMT) et durera jusqu'à 07h00 (05h00 GMT) le 23 mars», a écrit l'ancien champion du monde de boxe sur sa chaîne Telegram.

    Un embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde», avertit le Kremlin

    Le Kremlin a estimé lundi qu'un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde», au moment où l'Union européenne doit étudier lors d'une réunion la possibilité de nouvelles sanctions contre Moscou.

    «Un tel embargo aurait une influence très sérieuse sur le marché mondial du pétrole, une influence néfaste sur le marché énergétique en Europe. Mais les Américains n'y perdront rien, c'est évident, ils se sentiront bien mieux que les Européens», a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe.

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    Russie: visé par les sanctions, l'oligarque Timtchenko se retire de Novatek

    L'oligarque russe Guennadi Timtchenko, un proche du président Vladimir Poutine visé par des sanctions occidentales liées à l'Ukraine, a démissionné du conseil d'administration du géant gazier Novatek, a annoncé lundi la compagnie. «Guennadi Timtchenko a décidé de démissionner du conseil d'administration de la compagnie à compter du 21 mars», a déclaré Novatek dans un communiqué. Aucune explication n'a été donnée.

    Milliardaire cofondateur de Gunvor, une société de négoce de matières premières, Guennadi Timtchenko est visé par les sanctions européennes en lien avec l'offensive militaire russe en Ukraine. Les avoirs dans l'UE et au Royaume-Uni de cet homme d'affaires âgé de 69 ans ont notamment été gelés. Début mars, un yacht lui appartenant, le «Lena», d'une valeur d'environ 50 millions d'euros, avait été saisi en Italie.

    Novatek est le premier producteur et exportateur de gaz naturel liquéfié russe. Le groupe est détenu à près de 10% par le géant russe Gazprom et à 19,4% par le groupe français TotalEnergies.

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    L'assaut des forces russes sur Marioupol est un «crime de guerre majeur», selon Borrell

    Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dénoncé lundi les destructions commises de manière indiscriminée par l'armée russe dans la ville assiégée de Marioupol en Ukraine comme un «crime de guerre majeur».

    «Ce qui se passe a Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements indiscriminés dévastent la ville et tuent tout le monde» a-t-il accusé, avant une réunion avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne, consacrée à l'examen de nouvelles sanctions contre Moscou.

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    La Bourse de Paris progresse légèrement, scrute le pétrole et l'Ukraine

    La Bourse de Paris était en légère hausse de 0,08% dans les premiers échanges lundi, freinée par la remontée des prix du pétrole, et après une semaine en forte progression. Après une ouverture en baisse, l'indice vedette CAC 40 avançait de 5,06 points à 6.625,30 points vers 09h30. Vendredi, il avait terminé en hausse de 0,12%, pour un gain de 5,75% sur la semaine, le plus important depuis novembre 2020. À l'instar des autres indices européens, la place parisienne devait s'adapter à la forte hausse des prix du pétrole, de plus de 4%.

    Une attaque des rebelles Houthis a visé une installation du géant pétrolier Aramco à Jizan, dans le sud de l'Arabie saoudite, a déclaré samedi dans un communiqué la coalition dirigée par Ryad au Yémen. «Cette attaque est un autre rappel de l'incertitude qui règne actuellement sur les marchés pétroliers mondiaux», a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Les prix du pétrole subissent de fortes variations depuis le début de la guerre en Ukraine, avec un pic à près de 140 dollars le baril pour le Brent le 7 mars, avant que les cours ne descendent sous les 100 dollars au cours de la semaine passée.

    Le Pen n'a «pas d'admiration particulière» pour Zelensky

    Marine Le Pen a affirmé lundi qu'elle n'avait «pas d'admiration particulière» pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi par la Russie, saluant toutefois un «chef d'Etat», et qu'elle ne serait pas mercredi à l'Assemblée quand il s'adressera aux députés français en raison «d'obligations».

    «Je ne serai pas présente (mercredi à 15H00 lors de l'intervention par vidéo de Volodymyr Zelensky devant l'Assemblée nationale, NDLR), j'ai des obligations prises depuis bien longtemps», a déclaré sur franceinfo la candidate du Rassemblement national à la présidentielle et députée du Pas-de-Calais. La candidate d'extrême droite, qui avait été reçue par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et continue de rembourser un prêt à un créancier russe, a prévu à son agenda mercredi après-midi deux interviews, ainsi qu'une conférence de presse sur le chiffrage de son projet.

    Interrogée pour savoir si elle avait de l'admiration pour le président ukrainien, Marine Le Pen a répondu: «non je n'ai pas d'admiration particulière pour Volodymyr Zelensky, je crois juste qu'il se comporte comme un chef d'Etat. Et ça ne devrait pas susciter l'admiration, ça devrait être "normal"». «C'est parce que nos propres dirigeants ne se comportent pas toujours comme des chefs d'Etat qu'on trouve que c'est merveilleux quand les autres le font», a-t-elle ajouté. Volodymyr Zelensky «est le président de l'Ukraine, il défend les intérêts de l'Ukraine, il le fait avec beaucoup d'énergie et il fait preuve de patriotisme. Qu'est-ce que je peux avoir à dire sur cela ? Je suis quelqu'un qui défend la souveraineté nationale», a-t-elle encore dit.

    L'Ukraine affirme qu'aucun accord n'a été trouvé pour évacuer les civils de Marioupol ce lundi

    Un accord a été conclu sur la création de huit couloirs humanitaires pour évacuer les civils des villes assiégées lundi, mais la ville de Marioupol n'en fait pas partie, a déclaré le vice-premier ministre ukrainien Iryna Vereshchuk. Elle a ajouté que les efforts visant à acheminer des fournitures humanitaires à Marioupol continuaient d'échouer.

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    Les cartes pour suivre la situation militaire en direct

    A Marioupol, ville stratégique dans le sud-est de l'Ukraine, bombardée depuis des semaines et souffrant d'une pénurie d'eau, de gaz et d'électricité, les autorités locales ont accusé l'armée russe d'avoir bombardé la veille une école d'art servant de refuge à plusieurs centaines de personnes, assurant que des civils étaient coincés sous les décombres.

    Les forces russes qui avancent sur Kiev depuis le nord-est sont au point mort. Une grande partie des forces russes reste à plus de 25 kilomètres du centre de la ville, a indiqué lundi le renseignement militaire britannique. Un bombardement à Kiev a fait au moins six morts dans la nuit de dimanche à lundi, a constaté un journaliste de l'AFP, au moment où les forces russes cherchent toujours à encercler la capitale ukrainienne.

    Retrouvez les cartes pour suivre la situation militaire en Ukraine en direct.

    Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

    Ksénia Dudko n’a que 24 ans, pourtant elle a déjà dû fuir la guerre deux fois. En 2014, cette Ukrainienne venait de terminer le lycée à Amvrosiivka, une ville à 25 km de la frontière russe, dans la région de Donetsk.

    Huit ans plus tard, pour Svetlana, Ksénia et des centaines de milliers d’autres «déplacés» du Donbass, l’histoire se répète. «En pire», note Valentina Troyan, qui figurait parmi le 1,5 million d’Ukrainiens déplacés par le «premier conflit».

    » LIRE NOTRE REPORTAGE : Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

    Première rotation du personnel ukrainien à Tchernobyl en près d'un mois

    Les rotations de personnel à la centrale nucléaire de Tchernobyl ont commencé dimanche pour la première fois depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, a annoncé l'Agence internationale de l'énergie atomique. «L'Ukraine a informé l'AIEA qu'environ la moitié du personnel avait finalement pu rentrer chez lui après avoir travaillé sur le site contrôlé par la Russie pendant près de quatre semaines», a déclaré le directeur général Rafael Grossi dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi. «L'autorité de régulation nationale ukrainienne a confirmé que ceux qui étaient partis avaient déjà été remplacés par d'autres employés ukrainiens», a-t-il ajouté, se «félicitant» de cette rotation partielle.

    Les forces russes ont pris le contrôle de la centrale le 24 février, mais une centaine de techniciens ukrainiens qui terminait son service de nuit a continué à gérer les opérations quotidiennes sur le site, où se trouvent des déchets radioactifs depuis l'accident de 1986, le pire de l'Histoire. L'équipe de jour, elle, n'avait pas pu les relayer, selon des proches interrogés par l'AFP sous couvert d'anonymat. Avant la rotation d'aujourd'hui, la même équipe de travail était sur le site depuis la veille de l'entrée des forces russes dans la zone, ce qui «mettait en péril» selon l'AIEA l'un des «piliers» de la sécurité nucléaire, à savoir que le personnel puisse prendre des décisions sans pression indue.

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    Le Royaume-Uni affirme que le gros des forces russes se trouve à plus de 25 km du centre de Kiev

    Les forces russes qui avancent sur Kiev depuis le nord-est sont au point mort. Une grande partie des forces russes reste à plus de 25 kilomètres du centre de la ville, a indiqué lundi le renseignement militaire britannique. «De lourds combats se poursuivent au nord de Kiev», a déclaré le ministère de la Défense. «Les forces qui avancent depuis la direction d'Hostomel au nord-ouest ont été repoussées par une résistance ukrainienne féroce».

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    Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine

    «Ces enfants ont vécu l’horreur et sont dans un état psychique catastrophique», témoigne le Dr Youri Borzenko, directeur de l’hôpital, qui marque une pause puis lâche de sa voix basse: «L’un d’eux, âgé de 6 ans, nous a raconté sans verser une larme qu’il a vu sa mère mourir sous ses yeux.»

    » LIRE NOTRE REPORTAGE : Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine

    Au moins six morts dans un bombardement nocturne à Kiev

    Un bombardement à Kiev a fait au moins six morts dans la nuit de dimanche à lundi, a constaté un journaliste de l'AFP, au moment où les forces russes cherchent toujours à encercler la capitale ukrainienne.

    Six corps étaient étendus lundi matin devant le centre commercial «Retroville», dans le nord-ouest de Kiev, selon un journaliste de l'AFP. Le site a été touché par une frappe d'une très forte puissance qui a pulvérisé des véhicules stationnés sur le parking et laissé un cratère béant de plusieurs mètres de large.

    Joe Biden en Pologne vendredi

    Le président américain Joe Biden se rendra vendredi à Varsovie pour y rencontrer son homologue polonais Andrzej Duda et discuter de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé dimanche la Maison Blanche.

    Ce voyage interviendra après la visite de Joe Biden en Belgique pour y rencontrer des dirigeants de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne et «sera axé sur la poursuite du rassemblement du monde en soutien au peuple ukrainien et contre l'invasion de l'Ukraine par le président Poutine», est-il précisé à propos de ce séjour en Europe. «Mais il n'est pas prévu d'aller en Ukraine», a précisé la porte-parole Jen Psaki.

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    Dix millions de déplacés selon l’ONU

    Dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population en Ukraine, ont désormais fui leurs foyers en raison de la guerre menée par la Russie, a affirmé le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi.

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    Comment les missiles hypersoniques changent la donne stratégique

    Nicolas Barrotte, journaliste spécialiste des question de défense au Figaro, avait décrypté dans un article du 6 octobre dernier (mis à jour le 20 mars) la révolution stratégique représentée par l’émergence des missiles hypersoniques. Des armes que la Russie a pour la première fois utilisées sur un théâtre de guerre samedi et dimanche.

    » LIRE NOTRE DECRYPTAGE : Comment les missiles hypersoniques changent la donne stratégique

    La Russie dit avoir à nouveau utilisé des missiles hypersoniques

    La Russie a affirmé dimanche, pour le deuxième jour consécutif, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, cette fois pour détruire une réserve de carburant de l'armée ukrainienne dans le Sud. En utilisant ce genre d'armes, la Russie «tente de retrouver un élan» dans le conflit où son armée s'est enlisée, a affirmé le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, estimant que ces armements ne «changeaient pas la donne».

    » LIRE : Comment contrer les missiles hypersoniques ?

    A Marioupol, ville stratégique dans le sud-est de l'Ukraine, bombardée depuis des semaines et souffrant d'une pénurie d'eau, de gaz et d'électricité, les autorités locales ont accusé l'armée russe d'avoir bombardé la veille une école d'art servant de refuge à plusieurs centaines de personnes, assurant que des civils étaient coincés sous les décombres.

    A Kiev, au moins une personne a été tuée dans une frappe de l'armée russe sur un centre commercial dimanche soir, a annoncé le maire de la capitale ukrainienne. Plus tôt dans la journée, un obus avait explosé dans une cour juste devant un immeuble d'habitation blessant au moins cinq personnes.

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    «Fuite» d'ammoniac dans une usine, les riverains priés de se mettre à l'abri

    Les autorités ukrainiennes ont demandé lundi aux habitants de la ville de Novoselytsya (nord) de se mettre à l'abri après une «fuite» d'ammoniac dans une usine chimique voisine, alors que des combats contre les troupes russes font rage dans la région. Le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une «fuite d'ammoniac» dans les installations de l'entreprise Sumykhimprom, affectant une zone de 2,5 kilomètres autour de l'usine, qui produit des engrais. L'étendue et la cause de l'incident ne sont pas clairement établies à ce stade mais les habitants ont été priés de chercher refuge dans des caves ou des immeubles de faible hauteur pour éviter toute exposition.

    «L'ammoniac est plus léger que l'air, c'est pourquoi des abris, des caves et les étages inférieurs doivent être utilisés comme protection», a écrit Dmytro Zhyvytsky dans un message publié sur la messagerie Telegram. Il a ajouté que des équipes de secours d'urgence se trouvaient sur les lieux et que la ville voisine de Soumy - environ 250.000 habitants avant la guerre - n'était pas menacée dans l'immédiat, en raison de la direction des vents dominants. L'usine de Sumykhimprom produit plusieurs types de fertilisants chimiques, selon le site internet de la société.

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    Zelensky voit en Jérusalem «le bon endroit pour trouver la paix»

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dans la nuit de dimanche à lundi que Jérusalem serait «le bon endroit pour trouver la paix» en évoquant les négociations avec la Russie qu'il appelle de ses vœux. «Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, essaie de trouver un chemin pour la négociation avec la Russie et nous lui en sommes reconnaissants. Pour tous ses efforts, afin que tôt ou tard, nous puissions commencer la discussion avec la Russie. Peut-être à Jérusalem. C'est le bon endroit pour trouver la paix. Si c'est possible», a dit le chef d'Etat dans une vidéo publiée sur Telegram.

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    Naftali Bennett a tenté de lancer une médiation entre l'Ukraine et la Russie, se rendant à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, peu après le début de l'invasion, et multipliant les entretiens téléphoniques avec Volodymyr Zelensky. Volodymyr Zelensky a aussi ironisé sur les «propagandistes russes» qui ont «la tâche difficile», «parce que pour la première fois dans l'histoire, un président d'une nation étrangère s'est exprimé via un enregistrement vidéo à la Knesset et devant toute la nation d'Israël. Le président de l'Ukraine, qui est accusé de nazisme en Russie, a parlé à la Knesset, devant la nation d'Israël».

    Le président russe Vladimir Poutine a traité les dirigeants ukrainiens de «néonazis» et a mis la «dénazification» de l'Ukraine parmi les objectifs de son offensive militaire lancée le 24 février. Volodymyr Zelensky, lui-même d'origine juive, avait demandé dimanche à Israël de «faire un choix» en soutenant concrètement l'Ukraine face à la Russie, lors d'une allocution en visioconférence devant les députés du Parlement israélien.

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    L'Ukraine rejette l'ultimatum russe de capituler à Marioupol

    L'Ukraine ne «déposera pas les armes et ne quittera pas la ville» assiégée de Marioupol, a déclaré sa vice-première ministre à un média ukrainien dans la nuit de dimanche à lundi, en réaction à l'ultimatum posé par la Russie. «Il n'est pas question de parler de reddition ou de déposer les armes. Nous en avons déjà informé la partie russe», a déclaré Iryna Verechtchouk au journal Ukrayinskaya Pravda. «C'est une manipulation délibérée et une véritable prise d'otage», a-t-elle ajouté à propos de la demande.

    Le ministère de la Défense russe avait appelé l'Ukraine à «déposer ses armes» et exigé une «réponse écrite» à son ultimatum avant lundi 05H00, au nom de la sauvegarde des habitants et des infrastructures de la ville de Marioupol. «Nous demandons aux autorités officielles de Kiev d'être raisonnables et d'annuler les instructions données précédemment, qui obligeaient les militants à se sacrifier et à devenir des "martyrs de Marioupol"», avait exigé Mikhail Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, dans un briefing diffusé par le ministère de la Défense de la Russie. «Déposez les armes», avait-il lancé. «Une terrible catastrophe humanitaire s'est développée (...) Tous ceux qui déposent leurs armes ont la garantie de pouvoir quitter Marioupol en toute sécurité».

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    Bonjour et bienvenue dans ce direct

    Bonjour à tous. Ici nous suivrons la 25e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Minute par minute, suivez les dernières informations liées à ce conflit. 

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de dimanche ici.

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    «Z», le nouveau signe de ralliement au Kremlin dans une société russe qui ne veut pas savoir

    RÉCIT - Pour la majorité des Russes, les «événements» en Ukraine n’ont pas d’autre réalité que la valse des étiquettes dans leur supermarché.

    Guerre en Ukraine: «La fin de Poutine est proche»

    VU D'AILLEURS - Si l'offensive russe échoue en Ukraine, le maître du Kremlin perdra le pouvoir dans les deux ans, affirme l'opposant Mikhaïl Khodorkovski.

    L'Humanité

    La danse martiale et pacifiste de Shechter

    Prescription culture

    Au palais Garnier, le chorégraphe israélien, traumatisé par le service militaire, engage, dans deux pièces, les corps bondissants du ballet de l’Opéra dans une bien rude épreuve.

    Muriel SteinmetzMuriel Steinmetz

    Hofesh Shechter (né à Jérusalem en 1975, installé à Londres) présente Uprising (2006) et In Your Rooms (2007) à l’Opéra Garnier (1). Lors de son service militaire obligatoire, vécu comme une aliénation, Shechter, sonné, ressent « une sorte de court-circuit électrique dans le cerveau ». Formé à la Batsheva Dance Company, basée à Tel-Aviv, le chorégraphe est un homme en colère, contre l’histoire, contre Israël où il ne vit plus, « contre la danse contemporaine ennuyeuse ».

     

    Les mains battent le sol, à la manière du primate

    Uprising, pour sept danseurs du corps de ballet de l’Opéra de Paris, tient de la horde primitive. Sur un plateau nu, les interprètes, surgis de l’obscurité en fond de scène, s’avancent en ligne vers le public sous le martèlement d’une musique industrielle ultraforte conçue par le chorégraphe (bouchons d’oreilles distribués à l’entrée). Vêtus de pantalon à poche et de sweat-shirt, ils s’immobilisent sur un pied comme on met en joue. Acte d’intimidation ? Le groupe se disperse, s’efface en coulisse. Restés seuls, deux hommes, tels deux bons camarades, s’épaulent avant de s’empoigner pour mieux se rejeter.

    Uprising a été comparé à la « libération d’un chien sauvage ». Shechter œuvre sur ces moments de bascule où la rivalité pousse au meurtre. Le duo est vite rejoint par les cinq autres danseurs, sous un mur de bruit qui pulse. C’est le groupe qui intéresse le chorégraphe. Savamment disciplinée, la meute évolue de manière grégaire. Accroupi sur les talons, l’effectif parcourt la scène à toute blinde, se carapate dans un coin puis reflue. Certains se détachent par à-coups, pour reformer ailleurs une base arrière. Les mains battent sans cesse le sol, à la manière du primate qui n’a pas encore acquis la posture debout. Le centre de gravité chez Shechter se situe au niveau du bassin. Des mouvements « surbaissés » mobilisent hanches, cuisses, mollets et genoux. Quelle gageure pour des danseurs classiques habitués au geste aérien !

     

    Dans  In Your Rooms, les bras s’agitent en vaines prières

    Dans Uprising, l’individu marginal est écarté, exclu, mis au rebut. Considéré comme un fuyard, il saigne sous une lumière impitoyable. Les foules, chez le chorégraphe, sont intimidantes mais opportunistes. Elles virent de bord. Chacun danse sans l’amour de son corps. Et l’uniformité instinctive se répand comme une contagion. À la fin, un soulèvement de masse se fige en sculpture, avec drapeau rouge brandi.

    In Your Rooms est une œuvre intermittente à dessein. Les dix-neuf interprètes, dont neuf femmes, sortent de l’ombre pour y mieux rentrer. Des groupes se forment, en une suite de tableaux animés : un couple s’accroche et se rejette, ou tout un monde d’individus psalmodie en levant le poing vers un ciel noir. La lumière (Lee Curran) pleut depuis un au-delà restreint. La voix off d’un démiurge peu regardant – celle du chorégraphe, qui ne sait où va sa création – s’interroge : « Let’s start again, I can do much better than that… » (« Reprenons depuis le début. Je peux faire mieux que ça… »). Les séquences, fragmentées, sont alors autrement réagencées. Les bras, comme maltraités, s’agitent en vaines prières. « Vos bras sont comme la bouche qui prononce des mots », c’est l’une des instructions données par le chorégraphe en répétition. Au-dessus, à cour, dans un coin du tableau, les musiciens, postés sur une estrade penchée, semblent jouer malgré l’imminence du naufrage.

     

    Le juron est présent jusqu’au bout du poing

    Marqué par la danse folklorique israélienne – « l’ADN de ma formation », dit-il –, Hofesh Shechter n’a de cesse d’en déconstruire la forme : instrument de cohésion mais aussi de manipulation. « C’est un système de contrôle des foules. »

    Les corps se rallient peu à peu à un mouvement d’ensemble, qui allie l’élan du haut du corps et la soumission accrue du bas. Les interprètes abaissent toujours plus leur centre de gravité, comme s’ils allaient se fourrer sous un lit, avec une main tendue devant le front en guise de drapeau blanc ! L’énergie est celle de Cult (2004) qui a servi de modèle aux productions suivantes : « La mentalité de groupe, la pression du groupe, l’oppression du groupe, et l’inévitable envie de vouloir faire partie du groupe. » La danse, volubile, s’abaisse toujours plus comme pour éviter les balles. Ce cauchemar éveillé atteint le système nerveux du public. Dans ce rituel dénué de sens, le juron est présent jusqu’au bout du poing et sur la nuque terriblement penchée des danseurs, avant leur complète disparition.

    Encorpsdanse contemporaineopéra garnier danse contemporaineopéra garnier
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : la production de gaz naturel norvégien au maximum de sa capacité

    Le pays nordique, qui fournit entre 20 % et 25 % du gaz consommé par les Européens et les Britanniques, promet de maintenir le niveau de ses livraisons, mais sans pouvoir augmenter de beaucoup ses exportations.

    Troisième exportateur mondial de gaz naturel et deuxième fournisseur du Vieux Continent, la Norvège a promis de faire tout son possible pour aider les Européens à réduire leur dépendance aux combustibles russes. Mercredi 16 mars, la pétromonarchie scandinave a annoncé des mesures afin d’augmenter ses livraisons. Dans l’immédiat, toutefois, ses marges de manœuvre sont limitées, alors que sa production et ses exportations de gaz naturel atteignent déjà presque leur niveau maximal.

    La Norvège fournit entre 20 % et 25 % du gaz importé par les Européens et les Britanniques, contre 45 % à 50 % pour le gaz russe. En 2021, le pays nordique de 5,4 millions d’habitants a exporté 113,2 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe et le Royaume-Uni, soit la troisième plus grosse livraison annuelle depuis le début de l’exploitation du plateau continental norvégien, dans les années 1970.

    La guerre en Ukraine ravive la crise gazière dans l’Union européenne

    Afin de soutenir les Européens dans leur effort pour se sevrer des hydrocarbures russes, le ministère du pétrole et de l’énergie, à Oslo, a décidé, mercredi, de modifier les licences d’exploitation de trois gisements offshore. « Ces décisions n’augmenteront pas de manière significative les exportations quotidiennes totales de gaz du plateau continental norvégien, mais permettront de maintenir à l’avenir le niveau élevé actuel de livraison », a-t-il précisé.

    Dans la foulée, le groupe pétrolier Equinor, détenu à 67 % par l’Etat norvégien, a présenté des mesures qui lui permettront, ces prochains mois, de « maintenir le haut niveau élevé de production hivernale », selon Kjetil Hove, directeur des opérations norvégiennes. Situé en mer du Nord, au sud-ouest de la Norvège, le gisement d’Oseberg va augmenter sa production de 15 % à 20 %, pour atteindre 7 milliards de mètres cubes, soit 1 milliard de plus que prévu initialement d’ici au 30 septembre, date de début des travaux de maintenance annuels.

    Le gazoduc Baltic Pipe en cours de construction

    Plus au nord, en mer de Norvège, le champ d’Heidrun devrait accroître sa production de 30 %, ce qui représente 0,4 milliard de mètres cubes de gaz supplémentaires. D’après Equinor, « 1,4 milliard de mètres cubes de gaz répond à la demande de 1,4 million de foyers européens pendant un an ». Par ailleurs, le gisement Troll, en mer du Nord, est autorisé à augmenter sa production jusqu’à 1 milliard de mètres cubes, en cas de baisse de celle des autres puits dans la zone.

    En septembre 2021, le pays scandinave avait déjà accepté de relever ses exportations de gaz naturel, à la demande de ses clients européens et britanniques, alors que les prix atteignaient des records

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    Le Figaro

    Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    Cyrille Louis

    REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

    Envoyé spécial à Zaporijia et Dnipro

    Ce n’est qu’une minuscule lucarne, mais elle offre un aperçu glaçant de la tragédie à l’œuvre dans Marioupol assiégée. À 220 kilomètres de la ville martyre, l’hôpital pédiatrique de Zaporijia a recueilli ces derniers jours six enfants exfiltrés via le corridor humanitaire ouvert à travers la ligne de front. Blessés par balle ou par des éclats de projectiles, ils sont soignés dans des chambres aux fenêtres obstruées par des sacs de sable. Autour d’eux, des infirmières s’activent dans un silence que troublent, de temps à autre, les râles déchirants d’une adolescente. «Ces enfants ont vécu l’horreur et sont dans un état psychique catastrophique», témoigne le Dr Youri Borzenko, directeur de l’hôpital, qui marque une pause puis lâche de sa voix basse: «L’un d’eux, âgé de 6 ans, nous a raconté sans verser une larme qu’il a vu sa mère mourir sous ses yeux.»

    À lire aussiL’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    Étendu sur son lit, son petit torse recouvert de capteurs et ses deux mains attachées aux barreaux pour éviter qu’il n’arrache la sonde qui le nourrit, Artiom dort. L’infirmière, Daria Sergueïeva, jette un œil à un registre avant d’énoncer son âge, comme si elle peinait à y croire. «Deux ans et dix mois.» Le garçonnet a été amené ici mercredi par un soldat ukrainien après avoir été blessé lors du voyage entre Marioupol et Zaporijia. Depuis une semaine, l’armée russe autorise en théorie l’évacuation des civils hors de la ville assiégée, mais la traversée reste à hauts risques. Artiom, touché à l’estomac, à la tête et aux jambes par les éclats d’un projectile, a pu être opéré à temps. Les soignants qui se relaient à son chevet sont sans nouvelle de ses parents. Également blessés au cours de l’explosion, ceux-ci ont été transférés dans deux autres hôpitaux de la ville.

    Selon les autorités ukrainiennes, 115 enfants ont été tués et 140 autres ont été blessés depuis le début du conflit. Un bilan qui, si l’on en juge par le siège et l’incessant pilonnage imposés à plusieurs localités, semble condamné à s’alourdir. À Marioupol, qui comptait 450.000 habitants avant la guerre, les chars russes opèrent depuis vendredi dans le centre-ville. L’usine de sidérurgie et de métallurgie Azovstal, l’une des plus grandes d’Europe, a été détruite. Cette extension des combats complique les efforts des secouristes qui s’emploient à exfiltrer les centaines de civils encore pris au piège dans les sous-sols du théâtre municipal, bombardé à deux reprises la semaine dernière. Selon les autorités locales, l’armée russe a frappé samedi une école d’art située sur la rive gauche du fleuve Kalmious, où 400 personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants, avaient trouvé refuge.

    Lorsque je me suis réveillée, tout était gris, j’avais très mal et j’ai senti qu’il me manquait des morceaux de chair

    «Je déteste les Russes», murmure froidement le Dr Youri Borzenko, dont le regard bleu clair semble par instants s’embuer de larmes. L’afflux des tout premiers blessés de Marioupol l’a bouleversé. En vacances hors d’Ukraine lorsque Vladimir Poutine a lancé son invasion, il est rentré toutes affaires cessantes et n’envisage pas, quoi qu’il arrive, de quitter Zaporijia. «Il est évident, dit-il, que la plupart des enfants blessés à Marioupol y sont encore bloqués, et qu’ils vont avoir besoin d’être soignés.» Le discours officiel du Kremlin, qui assure cibler exclusivement des sites militaires et reproche aux Ukrainiens d’affabuler lorsqu’ils dénoncent le lourd tribut payé par les civils, le révolte plus que tout. C’est pourquoi il tient à ce que le monde découvre les visages des enfants blessés ces derniers jours à Marioupol.

    Celui de Macha, 15 ans, est pâle et voilé de tristesse. Arrivée mardi à l’hôpital, l’adolescente a dû y être amputée de sa jambe droite après avoir été blessée par l’explosion d’un projectile à Polohy, une petite ville située à mi-chemin entre Marioupol et Zaporijia. «Je marchais dans la rue avec ma mère et mes cousins, raconte-t-elle, quand nous avons commencé à entendre au loin des explosions de roquettes Grad. Puis, rapidement, elles se sont rapprochées. On s’est alors jeté au sol et j’ai mis mes mains sur mes yeux et mes oreilles. Lorsque je me suis réveillée, tout était gris, j’avais très mal et j’ai senti qu’il me manquait des morceaux de chair.» Son bras droit, également blessé dans l’explosion, est immobilisé par une attelle métallique.

    «Au moins une roquette toutes les trente minutes»

    Daria Sergueïeva, l’infirmière, passe d’un lit à l’autre, et chaque histoire semble plus terrible que la précédente. Milena, 13 ans, a été blessée à la joue droite par une balle qui s’est ensuite logée dans sa carotide. «Elle s’est mise à beaucoup saigner, raconte Mme Sergueïeva, mais par miracle ses parents ont réussi à s’occuper d’elle et une ambulance a pu la transférer ici.» Dans le lit d’à côté, une autre adolescente vient tout juste d’arriver de Marioupol. Les yeux ouverts, elle semble profondément désorientée. On se demande si ses gémissements sont causés par la douleur, l’angoisse, ou bien les deux à la fois. «Elle a été blessée par une explosion alors qu’elle était sortie acheter de quoi manger avec sa famille, soupire Youri Borzenko. Aujourd’hui, elle est la seule survivante…»

    Leana, 7 ans, et son frère de 3 ans sont, par contraste, des miraculés. Le 3 mars dernier, ils avaient trouvé refuge dans un abri souterrain près de leur maison de Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres au nord de Marioupol, lorsqu’un avion a survolé le quartier. Quelques instants plus tard, une énorme explosion a retenti juste au-dessus de leur tête. «Ça a fait un bruit énorme, raconte Leana, une fillette aux longues mèches dorées et au sourire d’ange. Puis le plafond s’est mis à se détacher au-dessus de nous et on s’est retrouvés tout couverts de poussière. Aussitôt, ma mère m’a donné une lingette humide à mettre sur mon nez.» Sa grand-mère, qui habite non loin, témoigne: «Trois maisons, dont celle de ma fille, ont complètement disparu dans l’incendie qui a suivi.»

    À lire aussi«La guerre en Ukraine est une tragédie de l’enfant»: comment les mineurs se retrouvent au cœur du conflit

    Ayant depuis réussi à fuir Volnovakha, la famille est hébergée dans un foyer de Dnipro, où des psychologues tentent d’aider les enfants rescapés de cet enfer. «Quand on lui a, pour la première fois, proposé de faire un dessin après l’explosion, mon petit-fils a tracé une multitude de points rouges sur la feuille de papier en répétant: “Sang, sang, sang”», s’inquiète la grand-mère. Leana, qui termine de dessiner un lapin et un robot à tête de chat, se souvient: «Quand on était dans la cave, maman nous racontait chaque soir des histoires en parlant très fort, pour recouvrir le bruit des explosions…» À la fin de la conversation, elle précise: «Mon perroquet, nous l’avons confié à des gens très gentils…»

    Dans un autre quartier de Dnipro, un hôtel qui date de l’époque soviétique accueille plusieurs dizaines de familles ayant réussi à fuir Marioupol et ses environs. Andreï Yedok et son fils Sacha, 12 ans, racontent leur descente aux enfers. Les explosions d’abord lointaines, qui se rapprochent jours après jour. L’obscurité, le froid, les files d’attente qui s’allongent devant les magasins, jusqu’à ce que ceux-ci soient pillés ou incendiés. «Dans le quartier Illichovsky, où nous habitions, tombait au moins une roquette toutes les trente minutes», raconte le père.

    Lire le dossierGuerre en Ukraine: les reportages du Figaro

    Sacha, bonhomme au regard vif vêtu d’une veste rouge sans manches, embraie: «Tant qu’on avait l’électricité et le chauffage, tout allait à peu près bien. Le problème, c’est quand les sirènes ont cessé de fonctionner. On s’est alors mis à avoir vraiment peur. Nous étions obligés de faire attention en permanence au bruit des avions. Avec les copains, on s’est mis à les compter. Ils volaient très bas et ça faisait un bruit assourdissant. Chaque nuit, on était réveillés vers une ou deux heures par leur vacarme.»

    Dans la journée, lorsque le rythme des explosions se calmait un peu, le garçon s’occupait en jouant de la guitare. Une passion qu’il a dû laisser derrière lui, faute de pouvoir emporter l’instrument dans sa fuite. «Aujourd’hui je suis en sécurité, mais je m’ennuie, dit-il. Et j’ai hâte de pouvoir rentrer chez moi.» 

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    «Z», le nouveau signe de ralliement au Kremlin dans une société russe qui ne veut pas savoir

    RÉCIT - Pour la majorité des Russes, les «événements» en Ukraine n’ont pas d’autre réalité que la valse des étiquettes dans leur supermarché.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : Bercy annonce avoir gelé près de 850 millions d’euros d’avoirs russes

    Depuis le 1er mars, une task force est chargée d’identifier les actifs et les biens des personnalités figurant sur une liste arrêtée par Bruxelles. Mais passer du gel à la saisie n’est toujours pas possible juridiquement pour le moment.

    C’est la partie la plus visible des sanctions prises à l’égard du pouvoir russe en France. Jusqu’à présent, l’exécutif se refusait à communiquer un chiffre global sur l’ampleur des mesures financières prises dans l’Hexagone à l’encontre des personnalités économiques ou politiques jugées proches du président Vladimir Poutine.

    Dimanche 20 mars, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », a finalement donné une première estimation : depuis le début du conflit en Ukraine, près de 850 millions d’euros d’avoirs d’oligarques russes ont été « immobilisés » – c’est-à-dire gelés – sur le territoire, a-t-il annoncé.

    Les sanctions plongent la Russie dans une grave crise financière

    « Nous avons immobilisé pour 150 millions d’euros de comptes de particuliers, de lignes de crédit en France, dans des établissements français », a indiqué M. Le Maire, ainsi que « pour 539 millions d’euros de biens immobiliers sur le territoire français, correspondant à une trentaine de propriétés ou d’appartements, et nous avons immobilisé deux yachts pour 150 millions d’euros », a détaillé le ministre. En outre, « 22 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale russe » ont aussi été gelés.

    Le 1er mars, le locataire de Bercy avait annoncé la constitution d’une task force composée d’agents des services de renseignement financiers (Tracfin), du Trésor, des douanes et de la direction générale des finances publiques afin d’identifier le plus rapidement et le plus exhaustivement possible les comptes bancaires, navires de luxe, propriétés sur la Côte d’Azur ou chalets dans les Alpes des personnalités figurant sur une liste arrêtée par Bruxelles. Un travail complexe, d’autant que les personnes concernées opèrent souvent derrière des sociétés-écrans et autres montages financiers.

    Le Maire : « Les sanctions font mal à la Russie »

    La task force de Bercy a aussi pour rôle d’informer en permanence les institutions financières (banques, assurances, gestionnaires d’actifs…), mais également les notaires, avocats ou agents immobiliers. A eux de vérifier si leurs clients font l’objet d’une mesure de gel des avoirs, en identifiant les comptes concernés ou encore en interdisant la vente d’un bien immobilier, et de le signaler à la direction générale du Trésor, à Bercy. L’autre objectif de la task force était de faire remonter de nouveaux noms à ajouter sur la liste noire des sanctions européennes. « Nous avons fait remonter des dizaines de noms », indiquait-on dimanche soir à Bercy, sans plus de précisions.

    En pratique, une immobilisation des biens revient à ce que leurs propriétaires ne puissent « plus en avoir l’usage, les revendre ou les monétiser. (…) En revanche, ils ne sont pas saisis au sens où l’Etat en deviendrait propriétaire et pourrait ensuite les revendre. Pour qu’il y ait saisie, il faut qu’il y ait une infraction pénale », a encore précisé M. Le Maire dimanche.

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    Le Monde

    En Belgique, le nucléaire prolongé de dix ans

    Prévu depuis 2003, l’abandon de l’atome par le royaume est un feuilleton à rebondissements, soumis aux aléas des changements de coalitions et à l’indécision des experts.

    L’arrêt « définitif » des sept réacteurs nucléaires belges, annoncé en décembre 2021, n’est pas pour tout de suite : le gouvernement d’Alexander De Croo a décidé, vendredi 18 mars, à l’issue d’une longue négociation entre les sept partis qui le composent, de prolonger la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3 au-delà de 2025, et pour dix ans. Ces deux unités fournissent 2 gigawatts (GW) de puissance, sur les six du parc nucléaire actuel.

    Prévu depuis 2003, l’abandon du nucléaire par la Belgique est décidément un feuilleton à rebondissements, soumis aux aléas des changements de coalitions et à l’indécision des experts. Cette fois, c’est la guerre en Ukraine, mais aussi les nombreuses incertitudes quant à la sécurité d’approvisionnement d’ici à 2025 et au-delà qui ont entraîné un énième revirement. L’avant-dernier accord, conclu à la fin de 2021, prévoyait d’ailleurs que la décision d’arrêter tous les réacteurs, qui fournissent actuellement 40 % de l’électricité produite dans le royaume, serait remise en question en cas de flambée des prix ou de risque de pénurie. Les autorités justifient également leur volte-face par les « indisponibilités supplémentaires » du parc nucléaire français, avec lequel le réseau belge est interconnecté.

    La Belgique envisage de fermer ses réacteurs nucléaires en 2025

    Le plan annoncé vendredi prévoit des mesures complémentaires, dont un montant de 1,16 milliard d’euros consacré au développement des énergies renouvelables, avec l’accélération du développement de l’éolien, du photovoltaïque et de la filière hydrogène. Un projet initial de la ministre écologiste de l’environnement évoquait une enveloppe de 8 milliards d’euros. Des mesures fiscales vont aussi viser à l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements.

    Deux centrales au gaz

    Le gouvernement fédéral entend également consacrer un montant de 25 millions d’euros au développement des nouvelles technologies du nucléaire, dont les petits réacteurs modulaires (SMR). Enfin, il fera construire deux centrales au gaz d’une puissance de 1,6 GW, même si le gouvernement régional de Flandre a refusé jusqu’ici le permis de bâtir pour l’une de ces centrales. Conduit par le parti nationaliste N-VA, le pouvoir flamand entendait ainsi faire pression pour la prolongation de plus de deux réacteurs nucléaires.

    A sein de la coalition fédérale aussi, des voix s’élevaient en ce sens. Le Mouvement réformateur (MR, libéral francophone) réclamait la prolongation d’au moins trois réacteurs, ce qui devait permettre d’éviter le recours à l’une des deux centrales au gaz. Ce parti a finalement accepté le compromis, tandis que les écologistes approuvaient, eux, le principe d’une prolongation de deux réacteurs, mais présentaient comme une victoire le fait que les cinq autres unités actuelles arrêteront de fonctionner d’ici trois ans.

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    Le Monde

    Les villes haussent le ton contre les courses express

    Depuis quelque temps, Paris, Lyon, Lille, pour ne citer qu’elles, usent de tous les moyens juridiques pour essayer d’endiguer l’installation de « dark store », ces locaux qui transforment en entrepôts d’anciens commerces et restaurants.

    Les premiers ont commencé à fleurir au printemps 2021 à la faveur de la crise sanitaire. Le phénomène s’est accéléré à la rentrée. A l’automne, pas une semaine ne passait à Paris sans qu’un Franprix, un G20 ou tout autre commerce qui n’avait pas résisté au Covid-19 soit remplacé par un « dark store », comme on appelle ces locaux consacrés à la livraison express : « Vos courses en quelques minutes », promet la publicité. Deux ou trois semaines de travaux suffisent – qui se résument bien souvent à un coup de peinture et à l’installation d’étagères métalliques sur lesquelles sont disposés paquets de chips, carottes, poireaux et rouleaux de papier toilette – avant que l’équipe de livreurs ne commence ses allées et venues dans le quartier. Sur leur dos, ni plat cuisiné ni le plein de la semaine, mais une poignée de produits achetés en trois clics et pour lesquels le client a estimé que cela ne pouvait pas attendre.

    Une étude clarifie le statut des « dark stores » et des « drive piétons » à Paris

    Toutes les métropoles occidentales sont concernées. Parti des Etats-Unis en 2013, porté par des levées de fonds exceptionnelles – trois de ces enseignes, le turc Getir, l’allemand Gorillas et l’espagnol Glovo ont dépassé le milliard d’euros –, le « quick commerce » a gagné la Turquie, l’Espagne, la France et le nord de l’Europe. On dénombre déjà plus d’une vingtaine d’enseignes à Paris, avec chacune plusieurs adresses. En coulisses, les équipes se livrent à une course acharnée pour occuper le terrain et trouver des locaux de 250 à 400 m2, en rez-de-chaussée, au loyer abordable. Un communicant, en sweat et baskets aux couleurs de la société, explique, lui, que les leçons des premières plates-formes ont été tirées : les livreurs sont salariés, circulent à vélo et personne ne stationne sur les trottoirs.

    « Une ville entrepôt »

    Ils ont beau montrer patte blanche, assurer répondre à un « nouveau besoin » de société – celui de se faire livrer des œufs ou un tube de dentifrice à 21 h 30 –, afficher des créations d’emplois, leur activité est fraîchement accueillie par les municipalités. Depuis quelque temps, Paris, Lyon, Lille, pour ne citer qu’elles, usent de tous les moyens juridiques pour essayer d’endiguer le phénomène. Car les riverains et les commerçants protestent. Surtout, « nous ne voulons pas d’une ville entrepôt, sans vitrine, où chacun reste chez soi, explique Camille Augey, adjointe (EELV) à l’emploi et à l’économie durable du maire de Lyon. Veut-on vraiment d’une société où on fait ses courses derrière un écran, où les rues sont dévolues davantage aux livreurs qu’aux promeneurs ? » Aux Pays-Bas, après Rotterdam, Amsterdam vient d’annoncer geler pour un an l’installation de nouveaux « dark stores ».

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : avec retard, la Russie honore finalement sa dette

    L’échéance de remboursement attendue est arrivée sur les comptes des créanciers vendredi, deux jours après la date prévue.

    Après avoir flirté avec le défaut de paiement, la Russie semble s’être finalement écartée du précipice. Malgré deux jours de retard, elle a honoré, vendredi 18 mars, une échéance de remboursement de sa dette publique. En fin d’après-midi, les créanciers ont vu l’argent arriver sur leurs comptes.

    La saga de ce remboursement en dit long sur les conséquences des sanctions pour la Russie. Mercredi 16 mars, le gouvernement russe devait, en principe, verser des intérêts de 117 millions de dollars sur des obligations d’Etat (environ 105,7 millions d’euros). Mais, depuis l’annonce du gel des réserves de sa banque centrale, Moscou entretenait le flou sur sa volonté de rembourser. Le 5 février, le Kremlin a publié un décret annonçant que les créanciers venant de « pays hostiles » recevraient leur argent en roubles, alors que l’emprunt était en dollars. Puis, quand le jour J du remboursement est arrivé, le gouvernement russe a tenté une autre manœuvre : effectuer le paiement en dollars, mais à partir de l’argent bloqué par les sanctions.

    Guerre en Ukraine : la Russie fait un premier pas vers un défaut de paiement

    Etait-ce possible ? La « licence générale 9A » qui définit les sanctions du gouvernement américain semblait l’autoriser, prévoyant une exemption jusqu’au 25 mai pour les transactions sur les remboursements de dette. Le gouvernement russe a voulu tester cette règle, annonçant très publiquement que le paiement avait été effectué à partir des comptes bloqués. Celui-ci a mis deux jours à être effectif, le temps que les banques américaines qui ont effectué la transaction – JPMorgan et Citi – s’assurent qu’elles ne violaient pas les sanctions.

    Une situation inhabituelle

    Après 1918 et 1998, la Russie n’a donc pas encore fait défaut. Mais cela pourrait n’être qu’une question de temps. D’une part, l’exemption ne court que jusqu’au 25 mai. D’autre part, Moscou pourrait se montrer récalcitrant : « Les sanctions semblent avoir largement réduit la volonté de [la Russie] de rembourser », souligne William Jackson, de Capital Economics.

    Guerre en Ukraine : Elvira Nabioullina, la loyale banquière centrale de Vladimir Poutine

    La Russie est dans une situation inhabituelle pour un pays qui se rapproche d’un défaut de paiement. Jusqu’aux sanctions, elle ne manquait pas de devises étrangères. Aujourd’hui encore, elle continue à vendre pétrole et gaz, encaissant plusieurs centaines de millions de dollars par jour. Elle peut théoriquement rembourser. Mais elle sait qu’elle ne peut plus aujourd’hui lever d’argent sur les marchés financiers. Dès lors, à quoi bon continuer à rembourser ? Ne pas honorer ses échéances est une sorte de contre-sanction.

    La Bourse russe demeure fermée pour le marché des actions, mais elle va rouvrir lundi pour les dettes d’Etat

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    Le Monde

    Face à la baisse de l’immobilier, Pékin renonce à un projet de taxe foncière

    Les autorités chinoises tentent de rassurer, espérant un dégonflement du marché sans provoquer une crise ouverte.

    La tentative aura fait long feu : évoquée en septembre 2021, le projet d’instaurer une taxe foncière en Chine a été remis aux calendes grecques. « Après considération de tous les aspects de la situation, les conditions ne sont pas réunies cette année pour étendre la liste des villes pilotes pour la réforme de la taxe foncière », a déclaré un porte-parole du ministère des finances, mercredi 16 mars, selon l’agence Chine nouvelle. En octobre, le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire avait autorisé le lancement de tentatives de taxes sur la propriété dans plusieurs grandes villes de Chine où l’immobilier est particulièrement cher, dont Shanghaï et Shenzhen. L’objectif était de limiter la spéculation et de calmer durablement un marché immobilier profondément déséquilibré en Chine.

    Covid-19 : l’ombre du variant Omicron complique la reprise en Chine

    Car les « conditions » de ce début d’année sont mauvaises : en février, le prix moyen des appartements a baissé de 0,13 % pour le neuf et de 0,28 % pour l’ancien, comparé à janvier. Si les prix baissent peu, les volumes chutent : les ventes des 100 principaux promoteurs ont reculé de 47,2 % en février et de 39,6 % en janvier, d’après les données du cabinet spécialisé China real estate information Corp. La baisse avait été de 22,5 % et de 35 % respectivement aux troisième et quatrième trimestres 2021, soit de 3,5 % sur l’année, la première depuis plus de dix ans.

    Crainte d’une spirale négative

    Si les prix baissent peu, c’est parce que les autorités les contrôlent, craignant une spirale négative. « Beaucoup de gens empruntent pour acheter des propriétés, comme investissement ou spéculation. Si les prix chutent ou que d’autres problèmes émergent, cela pourrait entraîner une crise financière énorme », a déclaré Guo Shuqing, le régulateur de la banque et de l’assurance, le 3 mars. Dans le même temps, certains gouvernements locaux prennent des mesures pour faciliter les achats. Quitte à revenir parfois sur les efforts du gouvernement central pour décourager la spéculation : fin février, Zhengzhou, la capitale du Henan, est devenue la première ville majeure à abaisser l’apport initial requis pour acquérir une seconde résidence de 60 % à 30 % du montant.

    Après les déclarations, mercredi 16 mars, du vice-premier ministre, Liu He, s’engageant à « soutenir l’économie », le régulateur de la banque et de l’assurance a promis de tout faire pour stabiliser le prix de l’immobilier et des terrains constructibles, et d’encourager les fusions et acquisitions. Depuis l’automne 2021, les autorités poussent les promoteurs en bonne santé financière à racheter les actifs de groupes en difficulté. Ils sont poussés à vendre des projets qu’ils n’ont pas les moyens de terminer, pour s’assurer que leurs clients, qui ont souvent acheté leur bien sur plan, reçoivent bien un logement habitable.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Hugues Maillot

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Depuis le début de l'«opération militaire spéciale» en Ukraine, la Russie subit de lourdes pertes, humaines comme matérielles. Les bilans communiqués sont évidemment à prendre avec une grande prudence, car la bataille de l'information fait rage. Mais l'Ukraine dénombrait près de 15.000 soldats russes tués au 19 mars. De son côté, le Kremlin ne communique quasiment pas sur ces chiffres. Son dernier bilan remonte au 2 mars et comptabilisait moins de 500 morts. La vérité doit vraisemblablement se situer entre les deux. Peut-être à 7000, comme l'indiquaient des fonctionnaires du Pentagone au New York Times la semaine dernière. Mais ces pertes ne sont pas les plus inquiétantes pour l'armée russe. Ces derniers jours, l'Ukraine et les médias occidentaux se font le relais de la mort de pas moins de cinq généraux et d'un amiral depuis le début de la guerre.

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    Si seulement deux d'entre elles ont été confirmées par le Kremlin, ce chiffre signifierait que les troupes de Vladimir Poutine ont perdu un quart de leurs généraux en moins d'un mois, puisque les différents analystes estiment à une vingtaine leur nombre sur le terrain. Comment expliquer ce taux de mortalité très élevé ? Il paraît peu probable que ces hauts gradés se trouvent suffisamment proches de la ligne de front pour être exposés au feu ennemi. S'en sont-ils inhabituellement approchés pour reprendre le contrôle d'opérations mal engagées ? Ou l'Ukraine cible-t-elle précisément les officiers russes de haut niveau ? Au Wall Street Journal , un membre du cercle restreint du président Zelensky a déclaré que l'Ukraine disposait d'une équipe de renseignement militaire dédiée à cibler la classe des officiers russes. Le Figaro fait le point sur les généraux annoncés morts depuis le début de la guerre.

    Major-général Andreï Soukhovetsky

    Commandant de la 7e division aéroportée et commandant adjoint de la 41e armée interarmes, le major-général Sukhovetsky aurait été tué au combat au début de l'offensive russe (entre le 28 février et le 3 mars). Les causes de sa mort diffèrent selon les sources. D'après The Independent , ce général chevronné a été abattu par un tireur d'élite, pendant le siège de Marioupol. Cependant, la 41e armée opère depuis le début de la guerre dans le nord de l'Ukraine, loin de la région de Marioupol. Sukhovetsky aurait plus vraisemblablement été tué au cours de l'assaut sur l'aéroport d'Hostomel.

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    La mort de ce haut gradé est, pour l'heure, la seule confirmée par les Russes. D'abord par un groupe de vétérans, puis par le site d'information Pravda, qui relayait un message d'un de ses compagnons d'armes sur les réseaux sociaux. Sans le nommer, Vladimir Poutine a lui-même confirmé dans un discours la mort d'un général, une semaine après le début du conflit. Andrey Sukhovetsky a été décoré pour son rôle dans l'annexion de la Crimée. Il a également participé aux campagnes géorgienne et syrienne de la Russie.

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    Major-général Vitaly Gerasimov

    Vétéran de la Seconde guerre de Tchétchénie, de la campagne syrienne et de l'annexion de la Crimée, le major-général Vitaly Gerasimov était chef d'état-major de la 41e armée interarmes. D'après les services de renseignements ukrainiens, il aurait été tué le 7 mars à l'extérieur de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, avec d'autres officiers supérieurs. Les circonstances de sa mort sont inconnues, et la Russie n'a pas communiqué sur ce décès.

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    En revanche, le très sérieux site d'investigation Bellingcat confirme la mort de Gerasimov, de source russe. Les journalistes ont également eu accès à une conversation interceptée entre deux officiers russes du FSB évoquant le décès du général et se plaignant de leurs moyens de communication. Si cette perte est avérée, il s'agirait du deuxième officier supérieur de la 41e armée abattu.

    Major-général Andreï Kolesnikov

    Commandant de la 29e armée interarmes, le major-général Andreï Kolesnikov aurait été tué au combat le 11 mars, dans des circonstances indéterminées et à une localisation inconnue. Sa mort a été confirmée par des responsables de l'Otan et par Anton Gerashchenko, conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur, sur sa chaîne Telegram. Le Kremlin n'a, lui, pas communiqué sur son décès.

    Major-général Oleg Mityaev

    Commandant de la 150e division de fusiliers motorisés russes, une unité créée en 2016, le général de division Oleg Yuryevich Mityaev aurait été abattu aux alentours du 15 mars, alors qu'il participait au siège de Marioupol. Sur Telegram, Anton Gerashchenko a publié une photo de ce qu'il a indiqué être le corps de l'officier décédé. Il a précisé que son unité avec été créée spécialement pour participer aux affrontements dans le Donbass. Le régiment Azov, souvent qualifié de «néo-nazi», a revendiqué cette perte, qui n'a, là non plus, pas été confirmée par le Kremlin.

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    Lieutenant-général Andreï Mordvichev

    Commandant de la 8e armée russe, le lieutenant-général Andreï Mordvichev serait le plus haut gradé tué en Ukraine jusqu'à maintenant (deux étoiles). Selon l'Ukraine, il aurait été abattu dans la région de Chernobyvka, près de Kherson, une ville occupée par les Russes. Aleksey Arestovich, conseiller du président Zelensky, a indiqué qu'il était mort lors d'une frappe aérienne contre l'aérodrome de Chernobaevka, tenu par l'envahisseur. Là encore, le Kremlin n'a pas confirmé ce décès.

    Vice-amiral Andreï Paliï

    Commandant adjoint de la Flotte russe de la mer Noire, Andreï Paliï, aurait été tué dans les combats entre forces russes et ukrainiennes près de Marioupol, ont annoncé dimanche 20 mars des responsables russes. «Andreï Nikolaïevitch Paliï a été tué dans les combats visant à libérer Marioupol des nazis ukrainiens», a écrit sur Telegram Mikhaïl Razvojaïev, le gouverneur de Sébastopol.

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    D'après lui, Andreï Paliï, un «vrai officier issu d'une dynastie militaire» qui jouissait d'une «grande autorité sur la flotte» russe, a péri samedi dans les affrontements autour de Marioupol, une ville portuaire stratégique du sud-est de l'Ukraine assiégée par l'armée russe depuis plusieurs semaines. Selon les médias russes, Andreï Paliï a été en 2020 commandant adjoint des forces russes en Syrie, où la Russie intervient militairement depuis septembre 2015 en soutien aux forces du régime de Bachar al-Assad.

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    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    «Z», le nouveau signe de ralliement au Kremlin dans une société russe qui ne veut pas savoir

    RÉCIT - Pour la majorité des Russes, les «événements» en Ukraine n’ont pas d’autre réalité que la valse des étiquettes dans leur supermarché.

    Guerre en Ukraine: «La fin de Poutine est proche»

    VU D'AILLEURS - Si l'offensive russe échoue en Ukraine, le maître du Kremlin perdra le pouvoir dans les deux ans, affirme l'opposant Mikhaïl Khodorkovski.

    Le Monde

    Le Brésil revient sur sa décision de bloquer Telegram

    Pavel Durov, le fondateur de la plate-forme, a entre-temps « pleinement satisfait » aux demandes du juge de la Cour suprême et mis en place des mesures contre la désinformation.

    Considérant que ses demandes avaient été « pleinement satisfaites » et que la messagerie en ligne s’était conformée aux ordres judiciaires, le juge de la Cour suprême brésilienne a finalement révoqué, dimanche 20 mars, « la décision de suspendre complètement et intégralement le fonctionnement de Telegram au Brésil ».

    Vendredi, le juge Alexandre de Moraes avait demandé à l’Agence nationale des télécommunications (Anatel) de procéder à « la suspension complète et intégrale du fonctionnement au Brésil de Telegram », jusqu’à ce que cette dernière « applique les ordres judiciaires » qui lui ont été imposés.

    Le lendemain, il accordait à la plate-forme un délai de vingt-quatre heures après que Pavel Durov, le fondateur de la plate-forme, a présenté ses excuses à la Cour suprême et affirmé qu’il s’agissait d’un simple « problème de communication ». « Il semble que nous ayons eu un problème avec les e-mails entre nos adresses d’entreprise telegram.org et la Cour suprême du Brésil », s’est défendu M. Durov, assurant qu’il n’avait à cause de cela pas pu prendre connaissance des demandes adressées par la Cour.

    Alexandre de Moraes avait décidé de bloquer la populaire messagerie en ligne, très utilisée par le président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et ses réseaux à sept mois de la présidentielle, lui reprochant de ne pas faire le nécessaire pour combattre la propagation de fausses informations, d’avoir refusé de bloquer le compte d’Allan dos Santos, blogueur bolsonariste visé par une enquête pour désinformation, ou encore de ne pas coopérer dans des affaires de pornographie infantile.

    Au Brésil, l’ex-juge Sergio Moro en campagne et droit dans ses bottes

    Des outils mis en place

    Selon le juge Moraes, Telegram a annoncé depuis avoir adopté plusieurs mesures pour lutter contre la désinformation. Parmi elles, la surveillance « manuelle » des 100 chaînes les plus populaires au Brésil, la possibilité de signaler des publications jugées inexactes, la restriction des profils qui diffusent de la désinformation et la promotion d’informations vérifiées.

    Le juge a également demandé la suppression d’une publication de M. Bolsonaro datant d’août, dans laquelle il mettait en doute, sans apporter de preuve, la fiabilité du système de vote électronique au Brésil, en place depuis 1996.

    Depuis samedi, cette publication n’est plus visible. « Ce message ne peut être affiché » car « il viole les lois locales », est-il écrit à la place.

    Très populaire au Brésil, en particulier chez les sympathisants du président, Jair Bolsonaro, Telegram est présent sur 53 % des téléphones du pays. Cette application d’origine russe, dont le siège social est actuellement basé à Dubaï, connue pour n’exercer quasi aucune modération, était une clé de voûte de la stratégie de campagne de M. Bolsonaro. Son compte Telegram compte ainsi plus d’un million d’abonnés, contre 48 000 pour son adversaire probable à l’élection d’octobre, l’ex-président de gauche Luiz Iñacio Lula da Silva.

    Vendredi, le président Bolsonaro avait dénoncé la décision initiale du juge, mettant, selon lui, en danger la « liberté » des Brésiliens. Samedi, le gouvernement avait déposé un recours devant un autre juge de la Cour suprême, estimant que le blocage de la messagerie était « disproportionné ».

    « Lulo » contre « Bolsonaryo » : au Brésil, le jeu vidéo entre satire et propagande politique

    Le Monde avec AFP

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    L'Humanité

    Le DVD de la semaine – « La lettre inachevée » de Mikhaïl Kalatozov 

    Prescription culture

    Sortie DVD en version restaurée de « la Lettre inachevée », qui permet de poursuivre la redécouverte d’un cinéaste soviétique mal connu, Mikhaïl Kalatozov, dont l’œuvre est le chaînon manquant entre Eisenstein et Tarkovski, entre formalisme lyrique et poésie transcendante. 

    Vincent Ostria

    Bien qu'elle fasse actuellement la une de l'actualité à cause de son bellicisme insensé, la Russie fut au XIXe et au XXe siècle un grand pôle artistique. La preuve, cette réédition de « La Lettre inachevée » (1960), film oublié du Géorgien Michael Kalatozov — auteur du célèbre « Quand passent les cigognes » et du magique « Soy Cuba » —, qui synthétise à la fois le formalisme lyrique d’Eisenstein, le rapport poétique à la nature de Tarkovski et l’intimisme expérimental de Sokourov. Soit quasiment à mi-chemin entre l’académisme et l’avant-garde de la cinématographie soviétique, dont le secret, comme bien d’autres, s’est perdu après la fin de l’URSS. « La Lettre inachevée » est sur le papier le film le plus simple du cinéaste : trois hommes et une femme, des géologues, partent en expédition en Sibérie avec leurs sac-à-dos pour découvrir de potentiels gisements de diamants. L’originalité de ce film, qu’on pourrait relier à une veine du cinéma d’aventures désignée aujourd’hui par le mot anglais « survival », n’est ni sociale ni scientifique : elle est toute entière concentrée dans une vision exacerbée de la nature, dont les éléments dantesques font peu à peu des humains des jouets fragiles et insignifiants. Grâce à son chef opérateur acrobate, Sergueï Oroussevski, Kalatozov rend vivants la forêt, les rivières, la glace, et surtout le feu (voir l’image saisissante du radeau de glace et de feu sur un fleuve). Les mouvements de caméra insensés et les surimpressions confèrent une expressivité inouïe à ces éléments qui s'acharnent sans trêve sur les géologues livrés à eux-mêmes et coupés du monde. Cernés par les incendies de forêts, égarés dans les marécages, les héros se dévitalisent et, malgré leur courage, perdent peu à peu de leur combativité. « La Lettre inachevée », qui appartient à une période et à des lieux où les humains étaient loin d’avoir dompté l’environnement, relativise le mythe rousseauiste de la nature bienveillante. Parfois elle peut déchaîner l’enfer et la destruction tout aussi efficacement. Ici elle semble être l’ennemie de l'homme. De quoi rappeler utilement que l'apocalypse n’est pas forcément une conséquence de la folie humaine. « la Lettre inachevée » en est l’époustouflante démonstration. 

    « La lettre inachevée » de Mikhaïl Kalatozov. URSS, 1960, 1 h 37. 

    DVD Potemkine – version restaurée en 4 K avec bonus. 16, 90 € 

    vodÉcrans
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

    REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

    Envoyée spéciale à Kiev

    Secrète, dissimulée dans les entrailles de la ville, la vie s’obstine. À l’abri des bombardements et pluies de débris de missiles qui dévastent, au hasard, immeubles résidentiels, usines de vélos et autres entrepôts, elle prend la forme d’une ruche où dorment, gigotent, pleurent et gazouillent vingt nouveau-nés et six puéricultrices dans à peine vingt mètres carrés. Invisible au reste du monde, ce sanctuaire, dans le sous-sol d’un immeuble résidentiel, abrite des enfants qui n’ont pas encore de parents ni de nationalité. La plupart sont nés juste avant ou après le début de la guerre, le 24 février dernier, et n’ont jamais vu la lumière du jour.

    «Nous ne dormons qu’environ deux heures par nuit, par roulements, sur ces matelas que vous voyez contre le mur», confie Ludmila Yachenko, désignant des sommiers recouverts de couvertures synthétiques. Sur certains, des bébés ont été posés, faute d’un nombre suffisant de berceaux. D’autres encore occupent des couffins sur des tables en bois, entre les bocaux de talc et les stocks de couches.

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    Ludmila Yachenko est puéricultrice auprès du Centre de reproduction humaine BioTexCom, la principale des quatorze firmes ukrainiennes proposant des services de GPA (gestation pour autrui). Il y a encore un mois, son rôle se limitait à s’occuper des nouveau-nés après l’accouchement de leur mère porteuse, jusqu’à ce que les parents biologiques achèvent la procédure juridique pour les récupérer. Depuis le début de la guerre, l’infirmière s’est muée en nourrice à plein temps. «Cet endroit minuscule n’est pas équipé de porte. On est tout le temps avec les bébés et il y en a toujours au moins un dont il faut s’occuper», soupire la quinquagénaire. De larges cernes marron ceignent ses yeux noisette. «Les petits sentent la tension, alors ils ont du mal à dormir. Ils sont angoissés et ils pleurent», commente l’une de ses collègues, qui porte dans ses bras un minuscule ballot: c’est le benjamin du groupe, né le 13 mars dernier, emmitouflé dans un linge chamarré. Les enfants nés depuis le début de ce confinement souterrain, selon l’entreprise BioTexCom, sont acheminés ici par un médecin flanqué du bataillon Karpatska Sich. Ce dernier, présenté par l’entreprise comme un groupe de volontaires civils, est plus précisément une faction nationaliste d’extrême droite.

    «Ils sont devenus comme nos propres enfants»

    La petite équipe d’infirmières n’a pas quitté le huis clos de ce bunker improvisé depuis le 26 février lorsque, entendant des bombardements, elle s’est précipitée sous terre, transportant un bébé à chaque bras dans des nacelles en plastique. «Heureusement, dès le premier jour de l’invasion, nos directeurs avaient identifié un endroit sûr où nous pourrions nous replier en cas de danger. Deux jours plus tard, nous étions ici, raconte Ludmila Yachenko. Nous avons passé 24 heures dans l’angoisse puis, le lendemain, nous nous sommes hasardé dehors deux par deux pour aller chercher le reste du matériel et de la nourriture dans nos locaux.»

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    Pour l’heure, le centre-ville de Kiev est relativement épargné par les bombardements, qui pilonnent surtout la banlieue et de nombreuses autres villes du pays. La majorité des missiles est interceptée par le système antiaérien de l’armée ukrainienne qui protège la capitale. Mais les carcasses métalliques qui tombent alors du ciel causent des dégâts importants et de nombreux blessés. Alors, chaque sirène qui ponctue les journées et les nuits est à prendre avec le plus grand sérieux. «La guerre, c’est laid: pour les soldats qui se battent, mais aussi pour ceux qui restent à l’arrière», continue Ludmila, elle-même mère de famille. Son époux ainsi que leurs deux fils, Artur, 30 ans, et Bogdan, 22 ans, sont au front. «Ils me supplient de quitter le pays, de me réfugier à l’étranger comme certaines de mes amies. Mais je m’y refuse. Eux ont pris les armes, mais moi aussi j’ai un rôle: je protège ces bébés», conclut-elle.

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    L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers, et c’est là que cette industrie controversée est la plus florissante. La loi exige que les deux parents biologiques soient présents pour récupérer le nourrisson, mais l’accès au pays est devenu compliqué (plus aucune compagnie aérienne civile n’atterrit en Ukraine) et dangereux. Alors, ces bébés sans parents n’ont pas d’état civil. Les puéricultrices leur ont inventé des noms: Remma, Anton, Yvan, Yachka… «Ils sont devenus comme nos propres enfants», sourit Svetlana Stetsiuk, les traits tirés, couvant ses protégés de son doux regard gris. Au-dessus des berceaux, les femmes ont écrit sur des bouts de papier ces prénoms éphémères, un numéro, ainsi que le nom de famille de la mère porteuse ayant accouché d’eux. Le plus âgé a 6 mois et les yeux en amande: «Ses parents, chinois, n’ont pas pu se déplacer à cause de la pandémie. Puis la guerre a éclaté ici», explique la nourrice qui le berce dans ses bras.

    La raison pour laquelle j’ai été deux fois mère porteuse, pour ce couple d’Allemands et pour un autre couple avant eux, est financière

    Quelque 500 Ukrainiennes porteraient actuellement des bébés qui ne sont pas les leurs, dans un pays en guerre. Parfois dans des régions éventrées par les bombes. À environ 70 km de l’abri de BioTexCom, Anna, qui n’a pas souhaité que son nom de famille soit divulgué, se remet à peine de son accouchement. Le 5 mars, alors que la guerre battait déjà son plein, la jeune femme de 34 ans a accouché de jumeaux pour un couple en Allemagne. «Il y avait des explosions assez proches… Et, même si dans mon quartier il n’y a pas de combats, j’entendais des tirs de kalachnikovs au loin», décrit cette habitante de Kaharlyk, une petite ville de la province de Kiev. Une fois arrivée à la maternité, elle a été dépêchée dans une pièce sombre: pendant toute la durée des frappes, tant que la sirène d’alerte sonne, les hôpitaux éteignent la lumière pour se faire plus discrets. «Les Russes n’hésitent pas à bombarder les civils et les maternités, comme ils l’ont fait par exemple à Marioupol, alors on n’est jamais trop prudent», ajoute-t-elle.

    À lire aussiGPA en Ukraine: le business des bébés

    Même si sa famille l’encourage à prendre le chemin de l’exil, comme presque 3,5 millions d’autres Ukrainiens, Anna a décidé de rester chez elle. «La raison pour laquelle j’ai été deux fois mère porteuse, pour ce couple d’Allemands et pour un autre couple avant eux, est financière», avoue-t-elle. En Ukraine, une mère porteuse gagne environ 13.500 euros par grossesse. Après avoir abandonné ses études de psychologie et eu «quelques problèmes» sur lesquels elle ne souhaite pas s’attarder, cette mère célibataire d’un petit garçon de 7 ans, guichetière au bureau de poste «quand il y a du travail», dit ne pas avoir les moyens de s’offrir une expatriation…

    D’autant que, selon le contrat qu’elle a signé avec une entreprise de GPA (qu’elle refuse de citer), elle ne pourra obtenir la seconde moitié de son salaire qu’une fois l’enfant remis à ses parents biologiques, à la faveur d’un contrat signé dans une ville de l’ouest du pays. «Autant dire que je ne recevrai pas cet argent avant la fin de la guerre», lâche-t-elle. Sans amertume, toutefois: «Tout ceci n’est la faute de personne sauf des Russes. Il suffit de prendre mon mal en patience…»

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    «Z», le nouveau signe de ralliement au Kremlin dans une société russe qui ne veut pas savoir

    RÉCIT - Pour la majorité des Russes, les «événements» en Ukraine n’ont pas d’autre réalité que la valse des étiquettes dans leur supermarché.

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : Wikipédia, menacée de blocage en Russie, poursuit sa documentation du conflit

    Un important contributeur biélorusse de l’encyclopédie participative a été arrêté le 11 mars.

    Lorsqu’on clique sur l’onglet « discussion » de la page « Invasion russe de l’Ukraine (2022) » de Wikipedia, c’est un véritable barrage d’avertissements qui s’affiche. Sur plus d’une page, une dizaine d’encarts préviennent l’internaute, notamment qu’il est inutile de contester le titre de la page pour le remplacer par « opération spéciale russe en Ukraine » – l’expression officiellement utilisée par Moscou. La communauté a tranché, c’est bien une « invasion ».

    Ce choix – et d’autres – a attiré à l’encyclopédie participative des menaces de blocage en Russie. Déjà dans le collimateur du Roskomnadzor, le régulateur d’Internet en Russie, Wikipédia reste, pour l’instant, accessible, alors qu’une nouvelle série de lois adoptée début mars prévoit de très lourdes peines pour toute « diffamation » contre l’armée russe ou diffusion de « fausses informations ».

    Les contributeurs actifs sur les pages liées à l’invasion courent des risques importants. « Si vous vivez en Russie ou en Biélorussie, NE SIGNEZ PAS vos messages et NE PARTAGEZ PAS d’informations personnelles », rappelle un message punaisé sur la page de discussion. La menace est extrêmement concrète : ce 11 mars, Mark Bernstein, un contributeur important du Wikipédia russophone, a été arrêté par la police biélorusse à Minsk. La veille, son identité et des informations personnelles avaient été diffusées sur un canal Telegram prorusse, où il était accusé de diffuser de « fausses informations » sur l’armée via Wikipedia. Il a été condamné à quinze jours de prison pour refus d’obtempérer, mais risque également une peine bien plus lourde, pouvant aller jusqu’à quinze années de détention, pour infraction à la nouvelle loi russe.

    Intérêt planétaire

    Si la répression politique touche aussi des contributeurs de l’encyclopédie en ligne, c’est peut-être parce qu’elle constitue l’une des principales ressources, en Ukraine comme en Russie, pour les internautes qui cherchent à comprendre l’actualité. Le principal article en langue russe consacré à l’invasion a été vu plus de dix millions de fois depuis sa création ; le 24 février, jour du début de l’invasion, les vingt articles les plus lus sur la version russophone de l’encyclopédie avaient trait au conflit et à ses protagonistes – et dix-huit pour la version en anglais, d’après les chiffres compilés par Pierre-Yves Beaudouin, administrateur de l’association Wikimedia France. « Il peut arriver qu’un sujet domine totalement les lectures dans un pays, mais c’est beaucoup plus rare que ça se produise de manière aussi internationale et simultanée », détaille-t-il au Monde.

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    Le Figaro

    Chine : un avion avec 132 personnes à bord s'écrase dans le sud-ouest du pays

    Un Boeing-737 s'est écrasé près de la ville de Wuzhou, dans la région du Guangxi, selon la télévision publique chinoise qui n'a pas fourni de bilan dans l'immédiat.

    Un Boeing-737 avec à son bord 132 personnes s'est écrasé lundi 21 mars dans le sud de la Chine, un accident qui pourrait s'avérer le plus meurtrier depuis 1994 dans ce pays où la sécurité aérienne s'est grandement améliorée.

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    L'appareil a «perdu le contact au-dessus de la ville de Wuzhou» dans la région montagneuse du Guangxi, a indiqué l'administration chinoise de l'avion civile (CAAC) sans fournir de bilan des victimes. «Il est confirmé que ce vol s'est écrasé», a-t-elle ajouté dans un bref communiqué, précisant avoir dépêché «un groupe de travail» sur les lieux. L'avion transportait 123 passagers et 9 membres d'équipage. Le président chinois Xi Jinping s'est dit «sous le choc» après l'accident, a rapporté la télévision publique CCTV. Dans une inhabituelle réaction à chaud, l'homme fort de Pékin a appelé à «déterminer au plus vite les causes de l'accident», a indiqué la chaîne.

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    Selon les médias locaux, le vol MU5735 de China Eastern Airlines avait décollé peu après 13h00 locales (05h00 GMT) de la métropole de Kunming (sud-ouest). Il avait pour destination Canton (sud), à quelque 1300 km. L'avion est «complètement tombé en morceaux» après s'être encastré sur un flanc de montagne, a raconté un riverain à un média local. Le transporteur China Eastern Airlines a confirmé des «morts» et présenté ses condoléances. «La compagnie rend un hommage attristé aux passagers et aux membres d'équipage qui sont morts dans l'accident», selon un communiqué adressé à la Bourse de Shanghai. Sans donner le bilan humain pour le moment.

    L'accident a «provoqué un incendie» dans la montagne, a de son côté indiqué la télévision publique CCTV, ajoutant que des équipes de secours avaient été envoyées sur place. Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil a perdu en l'espace de 3 minutes près de 26.000 pieds (7925 m) avant de disparaître des écrans radar après 14h22 locales (06h22 GMT).

    Catastrophes rares en Chine

    Les accidents d'avion sont relativement rares en Chine, un pays où le trafic aérien s'est considérablement développé ces dernières décennies et où les mesures de sécurité sont généralement strictes. Le dernier accident majeur dans le pays remontait à août 2010. Un vol de la compagnie chinoise Henan Airlines s'était alors écrasé dans le nord-est du pays et avait fait une quarantaine de morts. Le bilan le plus lourd pour un vol commercial date de 1994. Un Tupolev 154 de China Northwest Airlines s'était écrasé peu après son décollage de Xi'an (nord), tuant les 160 personnes à bord. De très nombreux passagers chinois avaient par ailleurs péri en mars 2014 lors de la disparition énigmatique du vol MH370 de la Malaysian Airlines, à destination de Pékin. La catastrophe aérienne de lundi est un nouveau coup dur pour Boeing en Chine.

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    En mars 2019, le pays avait été le tout premier au monde à ordonner à ses compagnies de suspendre les vols des appareils 737 MAX pour des raisons de sécurité. L'annonce avait fait suite à deux accidents en quelques mois à l'étranger, qui avaient fait 346 morts. Près de trois ans après ces déboires, le régulateur chinois avait finalement levé en décembre dernier son interdiction de vol pour le Boeing 737 MAX. On ignore encore si ces appareils ont à nouveau repris leurs vols commerciaux en Chine. Cette décision était très attendue par Boeing, dont la Chine est un important marché. Le régulateur conditionnait notamment le retour du 737 MAX dans le ciel chinois à des modifications techniques sur les avions, afin de garantir la sécurité des vols. La Chine a été le dernier grand pays à lever l'interdiction de vol pour cet appareil.

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    Le Monde

    « Grand Theft Auto » : vingt-cinq ans de polémique

    Pierre Trouvé

    Publié le 15 mars 2022 à 20h33 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 20h54

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    DécryptagesSorti en 2013 sur PlayStation 3 et Xbox 360, le jeu vidéo « Grand Theft Auto V » connaît une nouvelle version sur PlayStation 5 et Xbox Series. Retour sur les polémiques qui ont touché la série depuis ses débuts en 1997.

    « Ce jeu vidéo fait des ravages » : en septembre 2013, le journal Le Parisien s’inquiète de la violence de Grand Theft Auto V. Huit ans et demi plus tard, celui que l’on surnomme GTA V est désormais considéré comme un phénomène de société : selon son éditeur, Take-Two Interactive, il est le deuxième jeu vidéo le plus vendu de tous les temps derrière Minecraft, avec 160 millions d’exemplaires écoulés.

    Ce titre, dans lequel il est question d’incarner un trio de malfrats dans un Los Angeles de fiction, s’offre même, mardi 15 mars, un nouveau lifting en sortant sur les consoles de nouvelle génération. A l’occasion de cette adaptation pour PlayStation 5 et Xbox Series, retour sur les polémiques liées à la série.

    Quand « GTA » scandalise la France de Lionel Jospin

    S’en prendre à GTA est un exercice auquel se sont frottés plusieurs politiques français. Les joueurs hexagonaux se souviennent ainsi des critiques de Nadine Morano à l’endroit de GTA IV. En mai 2008, celle qui était alors secrétaire d’Etat à la famille le qualifie de « violent » et « amoral ». Six mois plus tard, elle est tournée en dérision lorsqu’elle s’affiche dans Paris Match en train d’essayer cette aventure déconseillée aux moins de 17 ans avec ses enfants, dont sa fille de 13 ans. A posteriori, la ministre tente de se justifier : elle aurait juste voulu les « mettre en garde », rapporte Le Monde.

    Mais l’épisode originel, lancé en septembre 1997, était lui aussi considéré comme une menace. A l’époque déjà, des gendarmes alertent les autorités après un article paru dans le magazine L’Essor de la gendarmerie et un syndicat de policiers demande son retrait en janvier 1998. GTA fait ensuite l’objet de débats à l’Assemblée nationale, nous précise Julien Lalu, enseignant-chercheur associé au Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l’art et musicologie de l’université de Poitiers et auteur d’une thèse intitulée « Histoire politique et sociale du jeu vidéo en France de 1972 à 2012 » :

    « “Grand Theft Auto” sort en 1997, quelques mois après que la chambre a basculé à gauche. Les députés socialistes s’étaient emparés du thème de la sécurité, de la violence des jeunes. Les films et les jeux vidéo violents, en premier lieu “GTA”, se retrouvent ciblés par le gouvernement, qui les considère comme les responsables de la dérive de la jeunesse. »

    D’autres jeux vidéo avaient déjà été ciblés en raison de leur violence, comme Doom (1993) ou le sanglant Carmaggedon (1997). Mais GTA cristallise les crispations, parce que le joueur y est incité à tuer des policiers. « Il y a des polémiques dans les années 1990 autour des dangers de la virtualisation du réel. On s’interroge quant au risque que les jeunes reproduisent ce qu’ils voient à l’écran », explique Julien Lalu.

    Trois ans plus tard, c’est au tour de GTA III (2001) de faire les gros titres. La série est toujours accusée d’alimenter l’insécurité, devenue un thème central de l’élection présidentielle de 2002, lors de laquelle Jean-Marie Le Pen accède au second tour.

    « Les parents sont toujours effrayés »

    La provocation comme posture

    En plus d’être critiqués, certains épisodes ont été interdits : par exemple GTA au Brésil en 1998, GTA III en Australie en 2001 ou GTA IV en Thaïlande en 2008. La série s’est ainsi vu décerner le titre de jeu vidéo le plus controversé au monde par le Livre Guinness des records en 2009.

    Le studio de développement Rockstar North et son éditeur ont fait de la polémique une marque de fabrique de la série, nous explique Marc A. Ouellette, professeur à l’université Old Dominion, en Virginie, et auteur de l’article « Grand Theft Auto : San Andreas & video games as speculative fiction » :

    « Toute l’hystérie autour de GTA est totalement intentionnelle. C’est une posture du même type que celles qui ont permis de faire de la publicité aux groupes de rock les Rolling Stones et les Sex Pistols, ou aux spectacles de catch de la World Wrestling Entertainment. »

    Le passage à un univers intégralement en 3D avec GTA III a été un moment charnière. D’abord vus du dessus, les premiers opus font penser à des jeux de réflexe abstraits façon Pac-Man (1980). La sulfureuse série gagne en réalisme en plaçant sa caméra à hauteur de ses personnages. Les bas-fonds de la ville de Liberty City deviennent encore plus sordides, par exemple avec l’intégration de prostituées qui permettent, lorsqu’on les invite dans sa voiture, de restaurer la barre de vie du personnage.

    « GTA III », le sale gosse du jeu vidéo, a 20 ans

    Cet univers machiste et violent devient aussi plus cinématographique. Les personnages ressemblent désormais à ceux des films de gangsters. Sorti sur PlayStation 2, ce troisième épisode s’impose alors comme un des pionniers des jeux vidéo destinés aux adultes sur les consoles.

    Le scandale à 20 millions de dollars

    Régulièrement accusés de pervertir la jeunesse, les créateurs du jeu ont toujours défendu leur quête de la transgression : « Nos jeux ne sont pas conçus pour la jeunesse. Si vous achetez un GTA pour vos enfants… Vous êtes un parent effroyable ! », déclare à la BBC en 2001 Lazlow Jones, qui a contribué à l’écriture des passages radiophoniques présents sur la bande-son de la série.

    Ses créateurs vont parfois très loin dans leur volonté de choquer. La misogynie de ses personnages a été maintes fois reprochée. Alors que ces dérapages sont généralement contrôlés, une découverte change la donne : des passionnés d’informatique qui bidouillent le code de GTA : San Andreas (2004) pour modifier le programme révèlent un mini-jeu pornographique caché. Une révélation qui entraîne l’interdiction du titre aux mineurs aux Etats-Unis. Résultat, les actionnaires de Take-Two Interactive poursuivent en justice l’éditeur et obtiennent 20 millions de dollars de dédommagement.

    Malgré ce revers, le studio Rockstar North n’a pas cherché à édulcorer ses créations suivantes. Grand Theft Auto V propose, par exemple, une scène de torture très éprouvante. Pourquoi le joueur s’inflige-t-il autant de violence ? Si certains psychiatres soulignent la dimension cathartique de la série, Marc A. Ouellette est plus intéressé par la satire de la société américaine qu’elle propose :

    « “GTA” a particulièrement vu juste concernant la montée de la xénophobie, de l’extrême droite ou de la soif d’argent. Même le mouvement “woke” était déjà anticipé et satirisé dans “GTA : San Andreas”. »

    Après une décennie marquée par des tensions politiques et sociales aux Etats-Unis, le sixième épisode, officialisé en février, ne devrait donc pas se trouver en panne d’inspiration pour écorcher le rêve américain.

    Many of you have been asking about a new entry in the Grand Theft Auto series. With every new project, our goal is… https://t.co/dnEKmxq4ai

    Pierre Trouvé

    Le Figaro

    Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre

    NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.

    Pour huit Français sur dix, profiter le plus longtemps possible de sa retraite est la principale motivation de départ, selon une enquête de décembre 2021 publiée par la Drees*. Voici quelques pistes à explorer pour partir le plus tôt possible sans y perdre au change.

    1. Partir avant l’âge légal avec la retraite anticipée pour carrière longue

    La première chose à faire est de vérifier si vous remplissez les conditions pour partir en retraite, dès 60 ans, dans le cadre du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue. Pour en profiter, il n’est pas nécessaire d’être effectivement entré jeune dans la vie active mais seulement d’avoir validé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de vos 20 ans. Quatre trimestres peuvent même suffire si vous êtes né en octobre, novembre ou décembre. Peu importe la nature de ces trimestres: il peut s’agir de trimestres obtenus en contrepartie de votre service militaire ou de petits boulots d’étudiant, voire de stages accomplis dans le cadre de vos études, dès lors que vous avez reçu un salaire et pas une indemnité exonérée de cotisations sociales.

    Vous devez, en outre, justifier de la durée d’assurance requise pour le taux plein: 168 trimestres si vous êtes né en 1962 ou 1963 ; 169 trimestres si vous êtes né en 1964, 1965 ou 1966… Seuls les trimestres cotisés sont, en principe, retenus dans ce décompte, sachant que certains trimestres non cotisés sont pris en compte dans les limites suivantes: 4 trimestres de service militaire, 4 trimestres de maladie ou d’accident du travail, 2 trimestres d’invalidité ; 4 trimestres de chômage et la totalité des trimestres de maternité(à ne pas confondre avec les majorations de durée d’assurance pour enfant).

    2. Lever le pied dès 60 ans avec la retraite progressive

    Encore largement méconnue - 32 % seulement des nouveaux retraités interrogés dans le cadre de l’enquête effectuée par la Drees connaissaient ce dispositif -, la retraite progressive permet de travailler à temps partiel (entre 40 et 80 % d’un temps plein) et de percevoir une partie de ses pensions de retraite. La quotité versée est inverse à la quotité travaillée. Par exemple, en passant à 60 %, vous allez percevoir 40 % de vos pensions de retraite, qui viendront s’ajouter à votre salaire à temps partiel. Les conditions d’accès à ce dispositif sont peu contraignantes: il suffit d’avoir 60 ans et au moins 150 trimestres validés, trimestres assimilés au titre du chômage, de la maladie et majorations de durée d’assurance compris (pour enfants, pour congé parental…). Principal intérêt de ce dispositif: il vous permet d’améliorer le montant de votre retraite. Lorsque vous arrêterez définitivement de travailler, on recalculera son montant pour tenir compte des droits supplémentaires acquis pendant cette période à temps partiel.

    Lorsque ce dispositif est mis en place par voie d’accord collectif, il est généralement prévu que vous continuerez à cotiser pour votre retraite sur la base d’un temps plein et que vous pourrez percevoir tout ou partie de votre indemnité de départ en retraite, également calculée sur la base d’un temps plein, de manière anticipée de façon à compenser une partie du manque à gagner. Si rien de tel n’est prévu dans votre entreprise, il faudra obtenir l’accord de votre employeur pour réduire votre temps de travail - à moins que vous ne soyez déjà à temps partiel - mais aussi négocier tous ces aspects financiers si vous ne voulez pas que cette période ait un impact trop lourd sur le montant de votre retraite.

    Depuis le 1er janvier, les cadres en forfait jours ainsi que les mandataires sociaux relevant du régime des salariés peuvent, en principe, bénéficier de ce dispositif. «Sauf que les textes réglementaires permettant l’entrée en vigueur de cette mesure n’ont toujours pas été publiés et que certains assurés ont eu la mauvaise surprise de voir leurs dossiers refusés», témoigne Nicolas Strady, directeur des opérations retraite du cabinet de conseil Ma réforme des retraites. Pourtant, ce n’est pas la consigne qui avait été donnée aux caisses de retraite, la Cnav nous ayant même précisé «qu’il leur avait été demandé de conserver les dossiers, dans l’attente de la publication du décret d’application, afin de garantir aux assurés une date d’effet à compter du 1er janvier 2022».

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    3. Racheter des trimestres de cotisation

    Si vous êtes entré tardivement sur le marché du travail, il est probable que vous n’aurez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier de vos pensions de retraite à taux plein dès 62 ans. La solution? Racheter vos trimestres manquants pour compléter artificiellement votre durée d’assurance. Par exemple, si vous aviez calculé que vous deviez travailler jusqu’à 64 ans pour bénéficier du taux plein, racheter 8 trimestres peut vous permettre de partir dès 62 ans avec à peu près la même retraite que celle que vous auriez perçue en travaillant jusqu’à la date prévue.

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    Encore faut-il que vous ayez des trimestres à racheter, c’est-à-dire des périodes pendant lesquelles vous n’avez pas ou pas assez cotisé pour votre retraite: années d’études supérieures, années civiles incomplètes, années d’expatriation. Reste un obstacle de taille: le coût du rachat, même s’il est entièrement déductible de vos revenus imposables. Il faut compter entre 3329 € et 4439 € pour racheter un trimestre à 61 ans avec l’option la moins coûteuse qui permet de supprimer la décote.

    4. Négocier une rupture conventionnelle pour partir avant l’âge de la retraite

    Si vous n’avez pas de trimestres à racheter ou pas d’argent à consacrer à cette opération, une solution plus radicale consiste à négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur. «Si l’idée est de partir le plus tôt possible, vous pouvez l’envisager dès 59 ans. Mais même si vous avez 62 ans ou plus, vous pouvez négocier une rupture conventionnelle dès lors que vous n’avez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein», explique Dominique Prévert, du cabinet Optimaretraite. À partir de 55 ans, les seniors ont, en principe, le droit à trois années d’allocation-chômage. Mais cette durée d’indemnisation peut être prolongée pour les chômeurs d’au moins 62 ans jusqu’à ce qu’ils obtiennent une retraite à taux plein, et au plus tard jusqu’à 67 ans. Conséquence: si vous négociez une rupture à partir de 59 ans, vous pourrez être indemnisé par Pôle emploi pendant une période qui peut atteindre 8 ans (de 59 ans à 67 ans), pendant laquelle vous allez continuer à accumuler des droits et à l’issue de laquelle vous êtes assuré d’obtenir votre retraite à taux plein.

    Ce dispositif est une véritable aubaine, surtout pour les cadres: il leur permet de percevoir des indemnités chômage non seulement bien souvent supérieures au montant de leur retraite, mais surtout de continuer à acquérir des points Agirc-Arrco calculés sur la base de leur dernier salaire et non sur le montant de leur allocation-chômage. Pour bénéficier de ce maintien de droit, il faut avoir au moins 62 ans et être indemnisé depuis au moins un an, être affilié depuis 12 ans à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux années discontinues dans les cinq dernières années, et avoir validé au moins 100 trimestres pour sa retraite.

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    Prix des carburants : le blocage des dépôts pétroliers se poursuit malgré le plan de résilience

    Les manifestants considèrent que les mesures annoncées par le gouvernement ce mercredi ne sont pas suffisantes pour faire face à l'envolée des prix du carburant.

    Report de l'âge de départ à la retraite: des économies de 10 à 18 milliards d'euros d'ici 2030 selon les candidats

    L'Institut Montaigne a chiffré les économies possibles en fonction des réformes proposées par Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron.

    Le Monde

    Le réalisateur des images virales d’un bombardement à Paris revendique « un film d’anticipation, pas de propagande »

    « Le Monde » s’est entretenu avec le réalisateur d’une vidéo, massivement partagée sur les réseaux sociaux, qui donne à imaginer Paris sous les bombes et appelle à davantage de soutien pour l’Ukraine.

    Une jeune fille se tient devant la tour Eiffel. Elle a levé les bras comme le font parfois les touristes, et sur les images filmées avec un smartphone, on dirait qu’elle tient la tour Eiffel entre ses deux mains. Soudain, une explosion, des cris et des panaches de fumée noire s’élèvent derrière elle. Un autre plan au smartphone, dans une rue typiquement parisienne : un avion de chasse largue une bombe sur un immeuble. La vidéo se poursuit sur d’autres images de Paris en flammes, sur fond de sirènes, de pleurs d’enfants et d’adultes qui paniquent. Elle se termine sur un message, en anglais – « Imaginez si cela devait arriver dans une autre capitale européenne » –, et une supplique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky :

    « Fermez le ciel au-dessus de l’Ukraine ou donnez-nous plus de pilotes. Si nous tombons, vous tombez. »

    You think you live in a different world and such atrocities cannot happen to you? Well, we used to have the same thinking. pic.twitter.com/4Tfny5sN3N

    March 11, 2022

    La vidéo est apparue vendredi soir et a fleuri à grande vitesse sur les réseaux sociaux, particulièrement sur les comptes du gouvernement ukrainien. Rien que sur celui du Parlement du pays, la vidéo a été vue plus de deux millions de fois.

    Le Monde a pu s’entretenir avec le réalisateur de cette vidéo. Français, scénariste, réalisateur et producteur de cinéma habitant à Kiev, Olias Barco s’est réveillé dimanche matin au son des missiles russes qui se sont abattus sur la base militaire ukrainienne de Yavoriv. Cela fait déjà plusieurs jours qu’il a fait sortir du pays femme et enfants et qu’il a rejoint l’ouest de l’Ukraine. S’il explique n’avoir pas voulu apparaître, dans un premier temps, pour mieux laisser la vidéo parler d’elle-même, il a accepté, à partir du moment où son nom a commencé à circuler, de répondre à quelques questions.

    « Donner un électrochoc à l’Occident »

    « Ce n’est pas une commande du gouvernement ukrainien », tient-il d’emblée à préciser, expliquant, avec de la colère dans la voix :

    « C’est quelque chose que j’ai voulu faire moi-même, avec le producteur Jean-Charles Lévy, pour donner un électrochoc à l’Occident. Pour moi, nous sommes dans une troisième guerre mondiale et ce conflit va se généraliser. C’est un film d’anticipation, pas un film de propagande. »

    La vidéo a été filmée à Paris et réalisée la semaine dernière depuis l’Ukraine. Olias Barco a pu compter sur l’aide d’une grosse société française spécialisée dans les effets spéciaux, qu’il ne veut pas nommer, pas plus que les personnes avec qui il a travaillé. Il veut leur épargner les menaces qu’il a commencé à recevoir sur les réseaux sociaux. « On n’a pas été rémunérés, pas financés », précise-t-il encore.

    La vidéo saisit aux tripes par son réalisme froid. Bien sûr, il y a ces paysages familiers et ces effets spéciaux professionnels. Mais si ces images sont réalistes, c’est qu’elles ressemblent terriblement à celles qui nous arrivent tous les jours d’Ukraine, postées sur les réseaux sociaux par de simples citoyens vivant désormais sous les bombes russes. Le cadrage est aléatoire, les images tremblent un peu, on entend la peur de celui ou celle qui tient le téléphone lorsque la guerre surgit soudainement sur l’écran.

    « J’ai voulu cette vidéo réaliste, car j’ai voulu que ça touche le monde. Je l’ai faite à Paris car je suis français, c’est ma ville », précise encore Olias Barco :

    « J’ai voulu mettre en avant les monuments parisiens en gardant la manière de filmer propre aux réseaux sociaux, pour montrer que ça pouvait et que ça allait arriver à Paris. Des gens avec qui je travaille et avec qui je vis tombent les uns après les autres car le ciel est rempli de missiles et personne ne fait rien. Ce film, je l’ai fait dans la rage. Il faut qu’on intervienne, il faut qu’on ferme ce putain de ciel. »

    Martin Untersinger

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    Le Figaro

    Belgique : les deux occupants du véhicule ayant foncé sur la foule à La Louvière présentés à une juge d'instruction

    Dimanche 20 mars, un véhicule a foncé dans un groupe de personnes à 5 heures du matin, faisant six morts et trente blessés. La thèse de l'attentat est exclue à ce stade.

    Les deux occupants du véhicule qui a foncé dimanche 20 mars dans une foule rassemblée pour un carnaval en Belgique doivent être présentés à une juge d'instruction lundi et leurs analyses toxicologiques sont en cours, a indiqué le procureur de Mons.

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    L'un des deux occupants de la voiture avait un éthylotest positif, mais il ne s'agit «apparemment pas» du chauffeur, selon le procureur général de Mons, Ignacio de la Serna, lors d'une interview sur la radio Bel RTL. Des prises de sang doivent permettre de confirmer ce test et de vérifier la consommation de drogues, a-t-il précisé, citant l'ecstasy. Les deux hommes sont selon la presse deux cousins âgés de 32 et 34 ans prénommés Paolo et Nino, qui étaient de retour de discothèque et sont originaires de La Louvière, commune de Wallonie qui englobe le village de Strépy-Bracquegnies où s'est produit le drame. La tragédie s'est produite dimanche vers 05h00 (04h00 GMT), faisant six morts, 10 blessés graves et une vingtaine de blessés plus légers. Le véhicule a foncé dans un groupe de ramassage de personnes qui étaient costumées pour le carnaval.

    Vitesse et absence de freinage

    Les autorités ont exclu à ce stade la thèse d'un attentat. Les deux occupants de la voiture, qui ont été entendus une première fois par les enquêteurs, n'ont pas «pour l'instant» donné «vraiment d'explications», selon Ignacio de la Serna. «On a des informations (selon lesquelles) ce sont des personnes qui aiment bien les voitures et la vitesse, mais cela reste assez flou (...) En 2017, l'un des deux a fait l'objet d'un retrait de permis, mais a repassé les examens après», a poursuivi le procureur. Les enquêteurs veulent aussi vérifier que le passager n'a pas remplacé le conducteur, «puisque le véhicule s'est arrêté» plus loin après avoir percuté le groupe.

    L'enquête a été ouverte pour «meurtre»: «Ce qui est quand même très surprenant, c'est la vitesse et l'absence de freinage», a commenté le procureur. Mais la juge d'instruction, qui doit auditionner les deux occupants de la voiture ce lundi, peut choisir de retenir une autre qualification, a-t-il ajouté.

    À lire aussiVoiture bélier dans le Wisconsin : le conducteur est un multirécidiviste qui fuyait une dispute conjugale

    Une équipe spécialisée examine la voiture «à la loupe» et notamment ses composants électroniques, puisqu'il s'agit d'un «véhicule assez neuf», et «qui pourra expliquer pas mal de choses», a poursuivi Ignacio de la Serna. Le drame a suscité une vive émotion en Belgique, où villes et villages organisent de nombreux défilés de rue pour le carnaval pendant le Carême, une tradition de retour cette année après la longue interruption due à la pandémie.

    Guerre en Ukraine: pour Boris Johnson, retrouver des relations normales avec la Russie serait une «erreur»

    Le premier ministre britannique Boris Johnson a averti samedi que ce serait une «erreur» de retrouver…

    Regarder la vidéo

    L'Ukraine doit cesser de violer les droits des prisonniers russes, selon l'ONG Human Rights Watch

    L'ONG Human Rights Watch demande à l'Ukraine de cesser de mettre en scène les prisonniers de guerre russe…

    Guerre en Ukraine: début du déploiement du système antimissile Patriot

    Cette semaine, la Slovaquie a déclaré qu'elle pourrait fournir à Kiev son système antimissile S-300 de fabrication russe, une arme idéale d'autant plus que l'armée ukrainienne en est familiarisée.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie

    En quelques jours, l’espace numérique russe a atteint un niveau d’isolement inédit, sous l’effet des mesures d’interdiction prises par le Kremlin mais aussi du contrecoup des sanctions internationales. Beaucoup craignent que cette ostracisation s’accentue encore, au risque de favoriser un peu plus les politiques drastiques de Moscou.

    Des plates-formes comme Instagram jusqu’aux médias traditionnels, un « rideau de fer numérique » menace de s’abattre entre la Russie et le reste du monde, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. Derrière cette ligne, des réseaux sociaux et des médias abreuvés de propagande, muselés par une législation de fer bannissant l’usage même du mot « guerre » et une population d’internautes soumis à l’influence et au contrôle de Moscou.

    D’un point de vue technique, l’Internet russe n’a pas fait sécession du reste du réseau. Il est encore possible de se connecter à un site Web aux Etats-Unis ou en Europe ou bien d’envoyer un e-mail. La Russie, même si elle s’en approche, est encore loin de la Chine, maîtresse dans l’art d’isoler son espace numérique du reste du monde. Mais des pans entiers de l’activité numérique des Russes sont désormais inaccessibles et cet isolement numérique se combine à d’autres formes d’autarcie, notamment économique et financière.

    Offensive contre les réseaux sociaux occidentaux

    Lorsque, le 4 mars, le régulateur des médias ordonne le blocage de Facebook, accusé d’avoir pénalisé certains médias russes, la décision est spectaculaire politiquement, mais reste limitée sur le terrain. Facebook n’est pas autant utilisé en Russie qu’ailleurs dans le monde. Le Kremlin a cependant passé un cap, le 11 mars, en annonçant le blocage, effectif trois jours plus tard, d’Instagram. Le réseau social spécialisé dans la photo et la vidéo est beaucoup plus populaire que Facebook, et est utilisé dans toutes les couches de la population.

    Pour nombre d’observateurs, la plate-forme vidéo YouTube pourrait suivre, d’autant que Google, sa maison mère, a annoncé le blocage au niveau mondial des comptes des chaînes de télévision d’Etat russes. En Russie, YouTube est un espace de relative liberté ; c’est notamment là qu’Alexeï Navalny a diffusé son enquête sur le palais de Poutine, vue plus de cent vingt millions de fois.

    Moscou ordonne le blocage d’Instagram, utilisé par 62 millions de Russes

    La justice russe a par ailleurs annoncé une procédure visant à désigner Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram, comme étant une organisation extrémiste. Une décision sans précédent, qui place l’entreprise de Mark Zuckerberg sur le même plan que l’opposant numéro un au pouvoir russe, Alexeï Navalny.

    Cette procédure pourrait ricocher sur la messagerie WhatsApp, autre propriété de Meta et encore accessible aux Russes, selon l’avocat russe spécialisé dans les droits de l’homme Pavel Tchikov. Si la justice accède à la demande du parquet, « toutes les branches de Meta seront légalement considérées comme des organisations extrémistes, ce qui rendrait inévitablement illégale l’utilisation de WhatsApp en Russie », décrypte l’avocat.

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    L'Humanité

    Une nouvelle génération d’autrices s’illustre À l’occasion de la 49e édition du festival d’Angoulême, qui se tient du 17 au 20 mars, nous vous proposons une sélection d’albums 100 % féminins. Trois regards, trois univers graphiques

    Prescription culture

    Lucie Servin

    Le trait vertigineux de Léa Murawiec

    Et si la valeur d’une vie se mesurait en « taux de présence », en quotient de popularité ? À 27 ans, venue du fanzine, Léa Murawiec dynamite les cases de son trait élastique aux cadrages exubérants. L’onde de choc graphique percute cette dystopie au pinceau dont les exagérations transfigurent les travers de la société contemporaine et ses logiques individualistes. Du bleu, du violet, du rouge, les enseignes saturent l’horizon de la mégalopole-prison. Les noms s’affichent partout. La verticalité des immeubles précipite en perspectives vertigineuses un conglomérat de solitudes. De l’énergie, il en faut pour se battre dans un monde où l’anonymat est une maladie, l’oubli un danger mortel. La jeune Manel Naher aurait voulu s’échapper, partir, sauter dans le Grand Vide, cet au-delà dont personne ne revient jamais. Mais sa vie est menacée le jour où une chanteuse homonyme sort un tube : « Mon nom sur toutes vos lèvres ». La lutte pour la survie l’emporte. Manel se plie au traitement, se conforme et trouve un moyen de se faire remarquer. Sacrée immortelle dans cette économie de l’attention au point de sacrifier ses proches, elle fait désormais partie du jeu, prise dans la rythmique implacable d’un engrenage qui mime sa dégringolade en lignes de fuite. Quand la critique sociale se métamorphose en fable philosophique, « le Grand Vide » exerce un pouvoir d’attraction spectaculaire : la profondeur d’un questionnement sur la finalité de l’existence et la nécessité d’un combat pour la dignité, vis-à-vis des autres et de soi-même.

    Les peintures à bulles de Nina Lechartier

    De la peinture à bulles, des couleurs qui débordent, des récits fantastiques : l’univers inclassable de Nina Lechartier invite au vertige. « L’autrice de BD qui fait des peintures », comme elle se définit elle-même, enchaîne les tableaux expressionnistes dans « Un soir de fête et autres nouvelles touristiques ». Cette première BD au pouvoir envoûtant nous attire dans son monde de fables où poésie et humour jonglent avec la gouache. Voici l’autrice, ou bien son avatar bleu Klein aux yeux rouges, se perdant dans la nature, les traits de peinture l’enveloppant, saturant tout l’espace, risquant à tout moment de la faire disparaître. Pour la faire revenir à la surface et à la réalité par une pirouette inattendue. Une invitation au bal se transforme en délire sous kétamine, où les oiseaux de feu picorent les amuse-bouches. Un voyage en bus fait entrevoir un sabbat de monstres orgiaques, un banal tour du quartier se fige en une rencontre avec un demi-homme à l’amour possessif, une balade en barque finit tragiquement et drôlement…

    L’autrice s’amuse avec le texte, mi-enfantin, mi-pompeux, pour mieux nous dérouter face à un pinceau qui en impose. Des mots légers, des mots écrins, comme ce livre façonné avec soin, à la typographie si bien ajustée, au papier épais, l’impression parfaite. De la belle ouvrage. Et un ovni dans la sélection officielle d’Angoulême.

    Camille Lavaud Benito, dessinatrice de l’ombre

    Cinéma dessiné, documentaire romancé, on peut se perdre dans les méandres historico-rocambolesques de « la Vie souterraine », ou se laisser porter par la puissance évocatrice de ce foisonnement graphique qui mêle hachures à la plume, encre au pinceau et couleur. Composé à partir d’archives remixées dans la culture populaire et l’esthétique de toute une époque, ce premier tome d’une trilogie annoncée se présente comme un incroyable patchwork construit autour de l’attaque du train de la Banque de France par la Résistance, le 26 juillet 1944, à la gare de Neuvic. « Il faut bien de temps en temps glisser un peu de vérité dans ce qu’on dit », rappelle, en exergue, le résistant Louis de La Bardonnie. La citation elle-même a été rapportée dans un récit du colonel Rémy. La facétieuse Camille Lavaud Benito aime ainsi jouer des filtres et des mises en abyme. Avec son vrai-faux studio, le Consortium des prairies, elle a déjà produit bandes-annonces et affiches de genre, avant de monter cette bande dessinée conçue comme un singulier jeu de piste. En séquences juxtaposées, l’histoire se confond avec sa représentation pour retracer le parcours d’un groupe de résistants impliqués dans l’avant-garde artistique, entre le Paris occupé et le maquis de Dordogne. Sur fond de persécution par les nazis et le régime de Vichy, le tourbillon de références sublime l’atmosphère délicieusement pastiche et surannée, comme un langage codé, une invitation à la lecture souterraine, à la célébration authentique d’une mémoire de la clandestinité.

    bande dessinéefestival d'angoulême
    Le Monde

    A Lyon, des enquêteurs irakiens, jordaniens et libanais formés à la lutte contre le trafic de biens culturels

    L’Ecole nationale supérieure de la police partage ses innovations pour contrer un marché illégal qui s’est développé avec les guerres en Irak et en Syrie et le pillage des sites archéologiques.

    Coopérer pour mieux attendre les trafiquants, qui s’affranchissent des frontières. Cette semaine, l’Ecole nationale supérieure de la police (ENSP) a accueilli des responsables policiers et judiciaires d’Irak, de Jordanie et du Liban, dans ses locaux de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, près de Lyon. Et à cette occasion, elle a dévoilé quelques-uns des nouveaux outils utilisés pour repérer les objets archéologiques volés. Un marché qui s’est considérablement développé ces dernières années avec le pillage des sites archéologiques dans les zones de guerre.

    Le centre de recherche de l’école des commissaires de police a présenté une application nommée Arte-Fact, qui permet la reconnaissance d’un objet archéologique à partir d’une simple photo prise sur smartphone. L’algorithme identifie rapidement l’origine de l’objet, en comparant l’image à des banques de données mondiales. Financé pour moitié par des programmes européens, Arte-Fact est proposé depuis quelques semaines auprès des services des douanes et de la police.

    « Aujourd’hui il faut aller vite, car les objets circulent très vite. Ils passent les frontières et s’échangent sur Internet. Grâce à cet outil, un policier ou un douanier posté à une frontière peut détecter un trafic dans le temps restreint d’un contrôle », expose Corinne Chartrelle, qui a codirigé durant quinze ans l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC).

    Autre nouveauté lancée par le centre de recherche de l’ENSP, l’université de technologie de Troyes et le CNRS : l’élaboration d’une encre invisible de marquage des objets archéologiques, à partir des nanotechnologies. Engagé depuis novembre 2021 pour une durée de cinq ans, ce programme de recherche ambitionne la traçabilité à grande échelle des antiquités, de manière rapide et fiable. « Les trafiquants mettent des écrans entre l’origine d’un objet et sa vente en bout de chaîne. Ils passent par une série de sas pour éviter l’identification. La traçabilité des objets est un moyen important de lutte contre le trafic des biens culturels », explique le commissaire divisionnaire Laurent Moscatello, chef des formations partenariales et internationales de l’ENSP.

    Source de financement des terroristes

    « Nous sommes passés d’un stade artisanal à un stade industriel du trafic au cours de ces dix dernières années. L’enjeu de la lutte contre le trafic des objets archéologiques, ce n’est pas tant le vol dans des lieux connus, comme les musées, que le pillage d’objets sur des sites où ils ne sont pas encore référencés. Un objet pillé, c’est une page blanche que le trafiquant remplit pour masquer son origine », confie le professeur Vincent Michel, directeur du département d’histoire de l’art et archéologie de l’université de Poitiers.

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    Le Monde

    Exemption de responsabilité de Google

    Tribune Le règlement sur les services numériques (Digital Services Act, DSA) est en cours de finalisation au niveau européen sous la présidence française. Il cherche à moderniser les moyens, qui datent d’il y a vingt ans, pour lutter contre les contenus en ligne illicites. Entre-temps, le nombre de ces contenus a explosé : 22 % des consommateurs de bien culturels en France reconnaissent consommer illicitement des livres numériques. Une réforme était donc plus que bienvenue.

    L‘Europe, avec le soutien de la France, a été à la pointe de la régulation numérique mondiale, qu’il s’agisse du règlement général sur la protection des données (RGPD) ou de la directive sur le droit d’auteur. Le DSA pourrait s’inscrire dans cet héritage, en définissant un socle solide de règles qui s’appliquent à tous les services en ligne, particulièrement sur les contenus illégaux.

    Sur Internet, l’Europe mise au défi d’appliquer ses propres règles

    La France et de nombreux décideurs politiques à Bruxelles se félicitent aujourd’hui de « la fin du Far West » grâce à ce texte : « Ce qui est illégal dans le monde physique le sera aussi en ligne », entend-on partout.

    En réalité, non seulement le DSA risque de ne pas améliorer les outils dont disposent les créateurs, notamment du secteur du livre, face au piratage de leurs œuvres en ligne, mais surtout, il risque de produire un retour à une situation pire qu’il y a vingt ans pour la lutte contre les contenus illégaux. Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) se félicitent d’ailleurs de la tournure que prend le DSA, alors qu’on les a vus autrement plus agressifs lorsqu’il s’agissait de textes qui renforçaient effectivement leurs obligations.

    L’Europe avance sur la régulation du monde numérique

    Vu le volume du piratage, il est crucial de pouvoir agir à chaque niveau : moteurs de recherche, hébergeurs, etc. Si le DSA était adopté dans sa rédaction actuelle, Google ne serait plus obligé de répondre aux éditeurs en déréférençant des livres piratés dans ses résultats de recherche.

    Pour mémoire, le Syndicat national de l’édition (SNE) a déjà contribué à faire déréférencer plus de 4 millions de liens pirates ou de « phishing ». Cette exemption de responsabilité serait d’autant plus préjudiciable que le moteur de recherche reste le premier point d’accès aux livres, y compris piratés. En outre, Google pourrait continuer à s’enrichir grâce à la publicité adossée aux liens vers ces livres piratés.

    Du temps perdu

    Pire encore, les dernières propositions de la Commission européenne neutralisent complètement les règles les plus élémentaires de lutte contre les contenus illégaux, selon lesquelles un service doit retirer promptement tout contenu illégal dont il prend connaissance, par exemple par le biais de notifications faites par les éditeurs.

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    Le Monde

    Repartir sur un autre effort

    Dix mille pas et plus. Comment les athlètes Martin Fourcade, ou plus récemment Quentin Fillon Maillet, lors des derniers Jeux olympiques de Pékin – où il a remporté cinq médailles –, arrivent à tirer avec une telle précision, à peine arrivés de leur course en ski de fond, lors des épreuves de biathlon ? Ils ont en commun d’être capables de ralentir très vite leur fréquence cardiaque à l’approche du pas de tir.

    Lors d’un exercice physique, celle-ci augmente proportionnellement aux besoins énergétiques de l’effort, cela afin de répondre à la demande métabolique des muscles. « On mesure souvent la fréquence cardiaque de repos ou d’exercice, qui dépend notamment du niveau d’endurance, du volume du cœur, mais on occulte très souvent la phase de récupération, qui suit l’exercice », regrette Sébastien Ratel, enseignant-chercheur en physiologie de l’exercice à l’université Clermont-Auvergne.

    La récupération peut se définir comme un processus qui permet aux différents paramètres physiologiques modifiés par l’exercice physique de retrouver leurs valeurs initiales. A titre d’exemple, Martin Fourcade a une fréquence cardiaque moyenne de repos entre 30 et 35 battements/minute (bpm) mais il est arrivé qu’elle descende exceptionnellement à 28 bpm, la moyenne étant comprise entre 55 et 85 bpm chez un adulte de 20 ans non sportif. Quant à la récupération, une minute après la fin d’un effort maximal, la fréquence cardiaque passe de 200 à 120 bpm, chez un jeune athlète de haut niveau entraîné en endurance, tandis qu’elle réduit de 200 à 150 chez un jeune adulte non sportif.

    « La mesure de la récupération cardiaque et de la variabilité de la fréquence cardiaque donne des indications sur la capacité du sportif à supporter l’entraînement, sur ses évolutions physiologiques, explique Laurent Schmitt, responsable du département recherche et performance au Centre national de ski nordique et de moyenne montagne de Prémanon (Jura). Ce moment est une phase essentielle de régénération post-effort qui caractérise le niveau de santé du sportif ou du patient. »

    Une récupération rapide de la fréquence cardiaque peut s’avérer déterminante dans tous les sports collectifs intermittents (handball, basket, foot, rugby…) où les temps de repos qui séparent les phases de jeu sont souvent très courts. « Dans le handball, si la pente de récupération cardiaque est très rapide, cela veut dire que le sportif est capable de repartir sur un autre effort dans de meilleures conditions », explique Olivier Maurelli, préparateur physique de l’équipe de France de handball et docteur en sciences du sport à l’université de Montpellier. Des exercices peuvent habituer le cœur à mieux freiner, comme par exemple le fartlek (qui alterne des phases d’effort intense et d’effort plus modéré) ou les exercices fractionnés. Mais attention, prévient Olivier Maurelli, « dans des cas extrêmement rares, le nerf vague est surstimulé, ce qui peut amener à un arrêt cardiaque. Dans ces cas-là, il s’agit d’une anomalie cardiaque qui peut être détectée à l’aide d’un test d’effort et de la variabilité de la fréquence cardiaque. »

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    Le Monde

    CO2 : l’effet COVID déjà effacé

    21 mars 202221 mars 2022huet

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    Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie le confirme : l’appel à une sortie de crise sanitaire climato-compatible n’a pas été entendu. Malgré des restrictions d’activité encore en cours, l’année 2021 a vu un tel rebond des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles que le creux de 2020 est déjà effacé. Plus 6% et un total de 36,3 milliards de tonnes envoyées vers l’atmosphère. Un chiffre boosté par l’effet prix : en 2021, le gaz a commencé la hausse aujourd’hui explosive de ses prix, ce qui a reporté la production d’électricité vers du charbon, encore plus émissif en CO2, notamment aux Etats-Unis et en Europe.

    selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Le rebond de 2021 est spectaculaire, puisque, avec plus de 2 milliards de tonnes, c’est le plus fort jamais enregistré dans l’histoire.

    selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Malgré les effets de la guerre russe en Ukraine, 2022 sera probablement un nouveau record d’émissions. Et cette incapacité du monde à engager véritablement la sortie des énergies fossiles se lit également dans les efforts publics et privés pour les énergies bas-carbone, renouvelables et nucléaires, et les économies d’énergies. Ces efforts peuvent sembler importants, puisque l’AIE recense environ 400 milliards par an pour la période 2021 à 2023. Mais cela ne représente que 40% de ceux qui sont jugés nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

    l’AIE tourne écolo

    On comprend, alors, pourquoi l’AIE publie des recommandations qui semblent remonter aux années 1973-1976 visant tout simplement à économiser l’énergie par des moyens anti-gaspi rapidement mobilisables. D’où, par exemple, ce tableau où l’on trouve des mesures comme la diminution des vitesses autorisées sur les autoroutes, le covoiturage, le recours au télétravail, aux transports collectifs et au vélo. Et même de préférer le train de nuit ou à grande vitesse aux avions… on croirait lire un manifeste écolo.

    Si l’on se penche plus en détail sur l’origine du formidable rebond des consommations d’énergies fossiles en 2021, les raisons profondes de ce dernier sont mises en lumière.

    gaz fossile

    Le charbon, à lui seul, est responsable de 40% de la croissance des émissions, avec 15,3 milliards de tonnes au total. Celles dues au gaz fossile (un adjectif probablement plus efficace que celui de « naturel » si l’on veut que la population prenne mieux conscience de son effet climatique) ont atteint 7,5 milliards de tonnes, donc au dessus du niveau de 2019. Tandis que les émissions dues au pétrole, avec 10,7 milliards de tonnes demeurent bien en deçà du niveau pré-pandémie en raison des restrictions toujours en cours pour le tourisme, notamment les déplacements en avion (ce qui signifie que la reprise de cette activité, tant attendue dans certains pays pauvres, provoquera un rebond supplémentaire).

    Si l’on regarde par origine géographique, c’est en Chine qu’il faut chercher l’une des plus fortes augmentations des émissions, avec plus 750 millions de tonnes entre 2019 et 2021. En 2021, les émissions chinoises ont atteint 11,9 milliards de tonnes, 33% du total mondial. Mais avant de crier haro sur le chinois, il est utile de comparer deux informations.

    La première est celle de la quasi disparition de l’extrême pauvreté (au sens ONU, soit les personnes vivant avec environ moins de 2 dollars constants par jour) en quelques trente années en Chine, comme le montre le graphique suivant :

    Source World in data

    Rapprocher cette information cruciale de l’évolution des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles en Chine sur cette période, aboutit à une conclusion simple : c’est avec et grâce à ces énergies que ce résultat majeur a été obtenu :

    source : JRC report 2021

    L’augmentation des émissions chinoises en 2021 provient pour une grande part de la consommation d’électricité qui a augmenté de 10%, plus rapidement que le PIB qui s’est « contenté » de 8,4%. Cette augmentation correspond à une production de 700 TWh (la consommation française totale de 2021 a été de 468 TWh) dont la moitié provient du charbon. Pour juger du potentiel de croissance de l’électricité chinoise, il suffit de comparer la consommation d’électricité par habitant en Chine, moins de 5 000 kWh par an, et aux Etats-Unis, plus de 12 000 kWh (environ 7 000 kWh en France, ces chiffres sont arrondis au millier proche).

    L’Inde, autre pays très peuplé et encore très pauvre, a vu ses émissions de CO2 de 2021 dépasser celles de 2019, avec notamment une augmentation de 13% de l’électricité générée à partir de charbon par rapport à 2020.

    Ces chiffres montrent que l’augmentation de la production d’électricité bas carbone, malgré de nouveaux records (8 000 TWh produits par les renouvelables en 2021, soit 500 de plus que l’année précédente, dont 270 pour l’éolien et 170 pour le solaire) est encore loin de pouvoir prendre le relais du charbon et du gaz.

    Sylvestre Huet

     

    TweetScience
    L'Humanité

    Les foulées assassinées de Zenash Gezmu

    Prescription culture

    THÉÂTRE Avec « 2h32 » le Morbus théâtre rend hommage à une jeune sportive victime d’un féminicide et défend l’idée d’une solidarité à travers la course à pied.

    Gérald Rossi

    Pour que le nom de Zenash Gezmu ne bascule pas dans l’oubli définitif, le Murbus théâtre propose son denier spectacle, au titre insolite : 2h32. On peut y ajouter 48 secondes pour être précis et pour dire le temps exact que cette Éthiopienne a réalisé au marathon d’Amsterdam en 2016.

    Assassinée chez elle par un homme, le 28 novembre 2017 à Neuilly-sur-Marne, dans la région parisienne, Zenash Gezmu avait 27 ans. En 2014, 2015, 2016 elle avait remporté le marathon de Sénart. Deux fois par jour la jeune femme s’entraînait au centre d’athlétisme de Montreuil, et elle venait d’intégrer le Stade français. C’est l’histoire de cette sportive et de sa passion pour la course, que raconte le texte de Gwendoline Soublin, dans la mise en scène de Guillaume Lecamus et la création plastique de Norbert Choquet.

    Sur le plateau, deux comédiennes, Sabrina Manach et Candice Picaud, et une marionnette, qui symbolise la présence de la marathonienne. Non seulement elles donnent vie au personnage, mais sont un peu comme des dédoublements de l’action. Dans l’effort comme dans les déboires du quotidien, avant le drame. Car pour tenter de poursuivre sa passion baskets aux pieds, Zenash Gezmu qui courait le jour, travaillait la nuit, comme femme de chambre dans une chaîne d’hôtels et comme femme de ménage dans des bureaux. « S’inspirer de l’histoire de Zenash Gezmu, c’est ouvrir la malle à ‘’sujets’’: féminisme, violences faites aux femmes, spet, immigration, précarité… » explique Gwendoline Soublin.

    Après la mort de la jeune sportive, voilà, et une foule de marionnettes en témoigne progressivement sur scène, que des hommes et des femmes, de tout âge, de toute condition, sans un mot, chaussent à leur tour des baskets et descendent dans les rues. Comme en une manifestation solidaire. Comme dans un mouvement poétique qui rallie à sa cause, d’heure en heure, de mètre en mètre. Jusqu’aux policiers envoyés pour tenter de barrer la rue à ces manifestants qui courent, simplement et en silence. L’autrice a voulu « réinventer » l’histoire de Zenash Gezmu : « ce sera elle et pas elle. Ce sera ici, mais pas seulement ». Dans un élan d’humanité nécessaire.

    Théâtre
    Le Figaro

    Un quart des Français juge la menace terroriste islamiste très élevée, selon un sondage

    À moins de trois semaines de l'élection présidentielle, 53% des personnes interrogées pensent aussi que les questions liées à la lutte contre l'islamisme ne sont pas suffisamment abordées par les candidats et les médias.

    Un quart des Français (27%) juge la menace terroriste islamiste très élevée en France alors qu'ils étaient 68% juste après les attentats du 13 novembre 2015, selon un sondage de l'Ifop pour Elnet France rapporté lundi 21 mars par l'AFP.

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    Cette perception varie en fonction du positionnement politique des personnes interrogées : 56% des sympathisants du Rassemblement national estiment cette menace actuellement très élevée et 45% de ceux de Reconquête! (Eric Zemmour). À l’inverse, seuls 17% des sympathisants de LREM et 14% de ceux de la France insoumise sont de cet avis. Plus globalement, 79% des Français jugent la menace élevée, soit près de 20 points (98%) de moins qu'après les attentats islamistes du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

    Distinction entre pratiquants et radicaux

    À moins de trois semaines de l'élection présidentielle, 53% des personnes interrogées pensent que les questions liées à la lutte contre l'islamisme ne sont pas suffisamment abordées par les candidats et les médias. Marine Le Pen est considérée la plus à même de lutter contre cette menace (48% lui font plutôt confiance), devant Emmanuel Macron (44%) et Eric Zemmour (38%). Par ailleurs, 77% des sondés pensent que l'islamisme est un danger pour la République, une proportion qui varie fortement en fonction de l'âge (90% pour les 65 ans et plus, 53% pour les 18-24 ans).

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    Enfin, plus des trois quarts des Français (79%) font une distinction claire entre la grande majorité de musulmans pratiquant «paisiblement leur religion» et «une minorité d'islamistes radicaux» en rupture avec les valeurs de la République.

    L'enquête, menée pour Elnet France, un think tank qui organise dimanche à Paris un colloque sur la radicalisation islamiste et la menace islamiste, a été réalisée en ligne le 1er et 2 mars auprès d'un échantillon de 1007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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    EXCLUSIF - Herses, murs de flammes, bolides: les gendarmes disposent d’un arsenal pour stopper ces convois de drogue. Sur l’A10, ils viennent de saisir 558 kg de cannabis.

    Le pape François réforme la curie romaine

    DÉCRYPTAGE - François a publié samedi une nouvelle constitution apostolique, qui promeut une « saine décentralisation ».

    Comment se justifient les «mauvais payeurs» de pensions alimentaires

    DÉCRYPTAGE - Une agence publique sert désormais d'intermédiaire entre les parents divorcés, pour éviter que certains se dérobent à leur devoir.

    L'Humanité

    Claire Andrieux, portrait tout en délicatesse d’une femme blessée

    Prescription culture

    TÉLÉVISION Diastème et Olivier Jahan racontent, avec beaucoup de poésie, les émois et les blessures profondes d’une agente immobilière à la vie trop bien réglée. Un bijou.

    Caroline Constant

    Claire Andrieux habite dans un village en Bretagne. C’est une femme toute simple. Sa vie est réglée au millimètre : elle travaille dans sa petite agence immobilière, participe à sa chorale, déjeune tous les dimanches avec son amie libraire. Elle est appréciée et toujours prête à rendre service, même quand on ne le lui demande pas. Claire Andrieux n’a pas de problèmes, elle est au contraire de celles qu’on appelle quand on a un souci. Quand le film commence, Claire Andrieux « accomplit une des choses les plus folles de son existence » : elle se fait teindre les cheveux. Avant de rejoindre Bruno, qui cherche une maison comme décor d’une série.

    C’est la voix chaude et tendre de Bruno (Thomas VDB, absolument touchant) qui présente Claire Andrieux. Une dame entre deux âges qui parle beaucoup et ponctue toutes ses actions par « zou » !  Bruno remarque d’emblée qu’« en un claquement de doigts, ses yeux peuvent se teinter d’émerveillement ou de désespoir. Une microseconde de vide, une absence, et ça repart. Zou ! Comme s’il fallait se rappeler plusieurs fois par jour qu’il faut continuer à vivre ». D’autres éléments étonnent, au fil de la narration : le dégoût qu’éprouve Claire Andrieux pour son collègue Gwendal, la façon écœurée qu’elle a de lui dire bonjour. Son refus du moindre contact physique. Son agacement pour une réflexion qui semble anodine. Sa panique et sa fin de non-recevoir quand Bruno l’invite à dîner. « Je ne suis pas le genre de fille qui dîne ! » lui lance-t-elle avant de lui claquer la portière à la figure. Et de se sauver. C’est que Claire Andrieux, cette femme en apparence si simple, si disponible, cette femme sur qui l’on peut compter en toutes circonstances, cache un secret depuis l’enfance. Un secret qu’elle a cadenassé sous des kilos de maîtrise de soi, au prix d’efforts que nul ne peut imaginer en la voyant. Comme elle tombe amoureuse, les digues explosent…

    Ce film, qui cache en son cœur un secret grave, est d’une délicatesse absolue. Les deux auteurs, Olivier Jahan et Diastème, ont développé avec Claire Andrieux un personnage de leur film précédent, les Châteaux de sable. Les deux héros de ce premier opus, Éléonore (Emma de Caunes) et Samuel (Yannick Renier), jouent ici les seconds rôles, ceux devant qui l’abcès va être crevé. La comédienne qui joue Claire, Jeanne Rosa, est d’une justesse incroyable, dans ses regards, ses mouvements, sa fuite en avant. Son visage reflète absolument toutes ses émotions, de la plus anodine à la plus violente. Thomas VDB, qui joue donc Bruno, est aussi le narrateur du film.

    Le portrait de femme est assez remarquable. Sa lumière, ses cadrages très serrés sur le visage de Claire, son parti pris de ne jamais être ni tragique ni démonstratif en font une vraie œuvre cinématographique à la télévision. Claire Andrieux, c’est cette femme qui boit un peu trop à une soirée pour avoir la force d’affronter le monde, celle qui dit que tout va bien et qu’elle est super zen, en hurlant. « Elle fait partie de ces gens qui se sont construit une carapace, une carapace solide », qui parfois se fissure, remarque le narrateur. Et c’est pour toutes ces raisons qu’elle touche au cœur.

    téléfilmArteemma de caunes
    Le Monde

    Du quantique dans l’écoulement de l’eau

    Le mystère de la vitesse des fluides dans des nanotubes de carbone vient d’être résolu. Un pont est jeté entre mécanique quantique et mécanique des fluides.

    Le niveau monte. Bientôt pour devenir plombier, il faudra maîtriser la physique quantique, cette théorie des particules dont on se demande bien comment elle aiderait à régler des soucis de tuyaux. Pourtant, sans elle, impossible de résoudre un problème de plomberie vieux d’une quinzaine d’années, à en croire un article paru dans Nature, le 3 février.

    Depuis plusieurs années, les physiciens ont découvert que l’eau s’écoule 10 000 fois plus vite dans de microscopiques tubes de quelques dizaines de nanomètres de diamètre fait en carbone. Mais cette propriété disparaît si, au lieu du carbone, un mélange de bore et d’azote est utilisé alors même que la surface a l’air tout aussi lisse. En outre, de façon inattendue, dans les « gros » tubes de plus de trente nanomètres de diamètre, l’eau frotte plus que dans les petits et elle est donc ralentie.

    Pour expliquer ces phénomènes, Lydéric et Marie-Laure Bocquet (ENS Paris) avec Nikita Kavokine (ENS Paris et Institut Flatiron à New York) ont profité des périodes de confinement pour se plonger dans la littérature scientifique, y compris dans des grimoires que leurs spécialités, la chimie et l’hydrodynamique, ignoraient jusqu’alors. Et les idées ont ruisselé. D’abord, ils ont pensé que la surface agit sur l’eau comme une tôle ondulée. Mais, entre le carbone et le mélange bore-azote, aucune différence géométrique alors que l’écoulement est moins rapide dans le second cas.

    Plongée dans la mer d’électron

    Ils ont ensuite testé une première hypothèse quantique. Dans le matériau, les électrons qui « sortent » un peu de la surface et attirent des charges électriques de l’eau pourraient freiner son écoulement. Mais cet effet n’explique pas la totalité du phénomène. Ils ont alors plongé plus profond en s’intéressant à la mer d’électrons du matériau connue pour être agitée de « vagues » légères, appelées plasmons, et qui pourraient « dialoguer avec le fluide », comme le disent les auteurs de l’étude. Cette fois tout s’explique ! Le liquide frotte sur la surface si les ondulations en son sein résonnent avec les plasmons. « C’est comme quand vous agitez les pieds dans votre bain. Si vous battez juste, ça peut vraiment déborder ! », ose Lydéric Bocquet. Comme les plasmons du carbone et du bore-azote n’ont pas les mêmes fréquences, la baignoire ne déborde pas dans le premier cas et donc peu d’énergie est perdue : le fluide ne frotte quasiment pas.

    Idem pour l’effet du diamètre du tuyau. Le faire varier, c’est comme accorder une guitare. A gros diamètre, les vagues dans l’eau et celles des plasmons s’accordent : le liquide frotte. A petit diamètre, c’est le désaccord, aucune énergie dissipée, et le fluide glisse sans friction. « Ce modèle explique des faits expérimentaux non triviaux. Il combine des éléments de théorie électronique des solides pour expliquer un phénomène de mécanique des fluides, ce qui correspond habituellement à deux communautés se parlant peu », apprécie Thierry Giamarchi, professeur à l’université de Genève.

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    Le Monde

    Un fléau mondial

    Les plombs de chasse tuent. La belle affaire, direz-vous. N’est-ce pas là leur raison d’être ? Sauf que les tirs des chasseurs ne tuent pas seulement leurs cibles. Elles empoisonnent aussi toute la chaîne alimentaire. Là encore, le constat n’est pas neuf et la littérature est abondante. En 1919, il y a donc plus d’un siècle, des chercheurs américains avaient déjà montré comment les munitions perdues retombées dans les étangs intoxiquaient les canards et autres oiseaux aquatiques sauvages qui les ingéraient. Plus récemment, l’Agence européenne des produits chimiques avait estimé, en 2018, que les 30 000 à 40 000 tonnes de plomb dispersées chaque année en Europe par la chasse et le tir sportif représentaient un danger pour de nombreuses espèces animales, humains compris.

    Pourtant, on peinait jusqu’ici à chiffrer les dégâts. Ou, pour le dire de façon plus optimiste, les bénéfices que pourrait présenter une substitution des munitions actuelles par des projectiles non polluants.

    Une équipe de chercheurs britanniques vient de s’en charger, pas sur l’ensemble de la faune, tâche herculéenne, mais sur vingt-deux espèces de rapaces. Et le résultat, publié mardi 15 mars dans la revue Science of the Total Environment, apparaît saisissant : en moyenne, le seul changement de projectiles permettrait d’augmenter de 6 % le nombre d’oiseaux de proie dans le ciel européen.

    Le choix de rapaces ne tient évidemment pas du hasard. Une partie de ces oiseaux emblématiques sont des charognards, d’autres n’hésitent pas à se nourrir de façon épisodique d’animaux morts ou blessés par les plombs ou les balles. En 2015, une étude réalisée dans les Pyrénées a ainsi attribué à l’ingestion de polluants, essentiellement pesticides et plomb, pas moins de 24 % de la mortalité chez les vautours fauves et les milans royaux. « Ils sont parmi les espèces les plus protégées en Europe, donc établir le bénéfice d’un changement de munitions chez eux présente un intérêt évident », souligne Rhys Green, professeur de science de la conservation à l’université de Cambridge et premier auteur de l’étude.

    Plus de la moitié des oiseaux sauvages en mauvais état de conservation dans l’UE

    Le bénéfice global de 6 % cache de grandes disparités. Chez les aigles royaux, le gain de population serait de 13 %, de 12 % pour le vautour fauve, il atteindrait 14 % chez les pygargues à queue blanche. « Ces espèces sont particulièrement affectées car elles se reproduisent tard, font peu de petits, vivent longtemps, poursuit le chercheur. En plus, elles se nourrissent, régulièrement ou occasionnellement, de carcasses d’animaux morts que les chasseurs n’ont pas retrouvées, oiseaux, canards, lapins, chevreuils… Mais en s’attaquant à des animaux blessés, des rapaces non charognards sont également affectés. » Ainsi, la population d’autours des palombes pourrait croître de 6 %, celles de faucons pèlerins et de busards des marais de 3 %. Le gain pour les buses variables serait plus modeste, 1,5 %, mais cela représenterait quand même 22 000 individus, soulignent les chercheurs.

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    Le Figaro

    Agressions de militants du RN et de Reconquête! : Bardella écrit à Darmanin

    Le président par intérim du Rassemblement national demande au ministre de l'Intérieur d'agir pour mettre fin au cycle d'agressions dont des soutiens de Marine Le Pen et Éric Zemmour ont été victimes.

    Le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella a écrit au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour lui demander de «sévir» contre les auteurs d'agressions de militants de son parti comme de celui d'Éric Zemmour.

    À lire aussiMilitants aspergés d'essence, frappés ou insultés : des soutiens d'Éric Zemmour ciblés dans plusieurs villes

    «Par ce courrier, je veux attirer votre attention sur la succession ininterrompue d'agressions ayant visé ces derniers jours des hommes et des femmes engagés dans la campagne électorale», affirme le responsable du RN soutien de la candidate Marine Le Pen, dans un courrier daté de lundi. «Cette escalade doit cesser immédiatement avant qu'un drame ne survienne. L'État doit sévir à l'endroit de tous ceux qui empêchent la libre expression des opinions politiques dans notre pays», ajoute l'eurodéputé.

    «Qu'elles soient le fait d'individus militants d'ultra-gauche ou d'agresseurs opportunistes», ces agressions «sont chaque fois déclenchées par le sentiment d'impunité dont leurs auteurs bénéficient systématiquement», estime l'élu RN. Il évoque des militants «pris pour cible» à Hyères, dans le Var, avec «les vitres de leur voiture détruites par des individus lors d'un collage», tandis qu'à Vedène (Vaucluse), «des élus et sympathisants venus accueillir le bus de campagne de Marine le Pen ont été physiquement attaqués».

    «Complaisance totale du monde politico-médiatique»

    Le président du RN cite aussi des agressions contre des militants du rival de Marine Le Pen, Éric Zemmour. À Metz vendredi soir, le chef de file des jeunes de Génération Z, Stanislas Rigault, ainsi qu'un porte-parole de Reconquête! se sont fait abondamment insulter en marge d'un meeting du candidat, selon une vidéo qu'ils ont diffusée sur les réseaux sociaux. Deux hommes âgés de 24 et 26 ans se sont vus par ailleurs ordonner dimanche une composition pénale par le parquet d'Évry (Essonne), après avoir aspergé d'essence des militants pro-Zemmour vendredi, sans faire de blessé. La composition, qui sera inscrite à leur casier, leur impose d'indemniser les victimes et de réaliser un stage de citoyenneté.

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    Éric Zemmour, qui a lui-même reçu un œuf sur la tête le 12 mars à Moissac (Tarn-et-Garonne), avait dénoncé dans un communiqué une «complaisance totale du monde politico-médiatique» vis-à-vis de ces agressions, et demandé «à l'État de sévir». «Ils aspergent nos militants d'essence et repartent avec un stage de citoyenneté. Cet extrême laxisme est un véritable appel à la récidive», a-t-il tweeté lundi.

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    Présidentielle 2022 : Éric Zemmour et le spectre du coup de fatigue

    RÉCIT - Après deux prestations télévisées qui ont semé le doute parmi ses troupes, le candidat a annulé plusieurs événements de campagne pour se concentrer sur les rendez-vous essentiels.

    «Il était ignoble» : Marion Maréchal répond aux critiques de Robert Ménard

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    Le Monde

    Eugene Parker, astrophysicien américain, spécialiste du Soleil, est mort

    Enseignant à l’université de Chicago, il avait consacré ses recherches à notre étoile et aux champs magnétiques dans l’espace. Dans un article publié en 1958, il avait prédit l’existence du vent solaire, bouleversant la recherche dans ce domaine de l’astrophysique. Il est décédé le 15 mars, à l’âge de 94 ans.

    Avec l’Américain Eugene Parker, mort mardi 15 mars à Chicago, à l’âge de 94 ans, s’est éteint un des plus grands spécialistes du Soleil et des champs magnétiques dans l’espace. « Je ne pense pas qu’il soit exagéré de dire que le domaine de l’héliophysique existe aujourd’hui en grande partie grâce au travail du Dr Eugene Parker », a ainsi déclaré Nicola Fox, directrice du département de physique solaire à la NASA. En prédisant – contre l’avis de ses collègues – l’existence du vent solaire, le chercheur a profondément bouleversé ce champ de l’astrophysique.

    Eugene Parker est né le 10 juin 1927 à Houghton, dans le Michigan, et, à l’exception de son doctorat soutenu en 1951 au California Institute of Technology et de ses premières années d’enseignement à l’université de l’Utah, il aura toute sa vie été fidèle à la région des Grands Lacs. En 1955, il commence à enseigner à l’université de Chicago, où il effectuera toute sa carrière. Deux ans plus tard, il se pose la question de savoir si des particules électriquement chargées s’échappent de l’atmosphère du Soleil. Le consensus de l’époque assure que non, s’appuyant sur le fait que l’atmosphère de la Terre ne fuite pas. Mais Parker ne voit pas les choses ainsi, intrigué par la queue des comètes, systématiquement dirigée dans la direction opposée au Soleil, comme si un vent provenant de notre étoile soufflait dessus.

    Le jeune astrophysicien fait donc les calculs en se basant sur la très haute température de la couronne solaire (qui peut atteindre 1 million de degrés). Il en déduit que, en théorie, un vent de particules doit s’en échapper à des vitesses supersoniques. Le reste de l’histoire est entré dans la légende : iconoclaste, l’article que le chercheur soumet en 1958 à l’Astrophysical Journal est retoqué, non sans mépris, par les deux relecteurs auxquels il est soumis. Dans une interview donnée en 2018, Eugene Parker se remémorait en riant l’anecdote suivante : « Le premier relecteur de l’article a dit : “Eh bien, je suggérerais à Parker d’aller à la bibliothèque et de se documenter sur le sujet avant d’essayer d’écrire un article dessus. Parce que c’est un non-sens total.” »

    Un observatoire à son nom

    Heureusement, le rédacteur en chef de la revue, Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995), lui aussi de l’université de Chicago, a l’esprit plus ouvert. Ce futur Nobel de physique n’apprécie pas la théorie d’Eugene Parker mais ne trouve pas d’erreur en refaisant les calculs de ce dernier. Contre l’avis des relecteurs, il décide donc de publier l’article. Bien lui en prend car, en 1962, la sonde de la NASA Mariner-2, en route vers Vénus, détecte dans l’espace un flux continu de particules solaires, dont la structure en spirale correspond à celle prédite par Eugene Parker. Ce vent baigne tout le système solaire.

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    Le Figaro

    Blé déversé en Bretagne après le blocage d'un train : le parquet de Lorient ouvre une enquête

    Près de 1400 tonnes de blé ont été rendues inutilisables après l'action samedi de militants du Collectif «Bretagne contre les fermes usines». Une opération qui a suscité l'indignation dans un contexte de pénuries mondiales.

    Le parquet de Lorient a annoncé lundi avoir ouvert une enquête, notamment pour dégradations de biens privés, après une action de manifestants samedi qui ont déversé près de 1400 tonnes de blé pour un préjudice avoisinant les deux millions d'euros.

    À lire aussiMorbihan: «plusieurs plaintes» après l'attaque d'un train de céréales pour l'alimentation animale

    Vers 9h30 à hauteur de Saint-Gérand (Morbihan), un train de marchandises de 22 wagons transportant du blé tendre, qui venait de la Beauce et destiné à la fabrication d'aliments pour le bétail, «était délibérément bloqué, à hauteur d'un passage à niveau desservant une usine agroalimentaire», indique le procureur de la République de Lorient Stéphane Kellenberger dans un communiqué.

    «Environ 50 manifestants, revêtus de combinaisons, dont plusieurs masqués, montaient un muret de parpaings en travers de la voie ferrée, avant d'essayer de pénétrer à bord de la locomotive. Ils ouvraient ensuite les vannes des wagons conteneurs et faisaient ainsi se déverser des tonnes de blé sur les voies, tandis que les auteurs prenaient la fuite», poursuit le parquet.

    Délit d'entrave à la circulation d'un train et dégradations de biens privés

    Au total, 1390 tonnes de blé ont été rendues impropres à toute destination, «situation inacceptable en une période de tensions internationales majeures, alors que les pénuries se multiplient de par le monde», d'après la même source. L'enquête a été confiée par le parquet de Lorient à la Brigade de recherches (BR) de gendarmerie départementale de Pontivy, sous les qualifications délictuelles d'entrave à la mise en marche ou à la circulation d'un train, dégradations de biens privés, entrée dans l'enceinte d'un chemin de fer ou par une issue non affectée à cet usage.

    Une cinquantaine de militants, réunis à l'appel du Collectif «Bretagne contre les fermes usines», avaient bloqué ce train, pensant intercepter une cargaison de soja, ont-ils expliqué. «Le système d'élevage hors-sol va droit dans le mur, nous devons mettre l'agro-industrie à terre», affirment-ils dans un communiqué. Cette action a suscité de nombreuses condamnations dont celles du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, de la FRSEA ou du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot.

    Enquête pour délit d'initié présumé chez Orpéa: Image 7 perquisitionné

    L'agence de communication fondée par Anne Méaux Image 7 a été perquisitionnée dans le cadre de l'enquête…

    Bretagne : des activistes déversent 1500 tonnes de blé sur une voie ferrée, pensant qu'il s'agissait de soja

    Les militants ont dit souhaiter dénoncer par cet acte le système d'élevage. L'opération a suscité une vague d'indignation.

    Regarder la vidéo

    L'Iran confirme avoir reçu le règlement de la dette britannique

    L'Iran a indiqué mercredi avoir reçu «il y a quelques jours» le règlement de la dette britannique, qui…

    Le Monde

    Le télescope spatial James-Webb aligne ses miroirs

    La NASA a achevé une étape des réglages de l’engin et estime que ses performances optiques pourraient être meilleures que ce qui était escompté.

    Le télescope James-Web poursuit sans encombre les étapes de réglage qui devraient lui permettre de livrer, à l’été, ses premières observations scientifiques. La NASA a ainsi publié, le 16 mars, une image qui témoigne du succès de la phase d’alignement fin de sa caméra en proche infrarouge, avec les 18 plaques hexagonales de béryllium qui constituent son miroir primaire. Il y a quelques semaines, quand l’engin était pointé vers une étoile, l’image captée montrait 18 points indistincts. Cette fois, les vérins permettant d’orienter chaque surface réfléchissante ont permis de faire converger la lumière de l’étoile 2MASS J17554042+6551277 pour qu’elle donne une seule et même image, bien plus précise – on y devine aussi des galaxies. La NASA estime que les performances excèdent d’ores et déjà les spécifications. Les autres imageurs bénéficieront des mêmes procédures d’alignement optique, avant deux mois de préparation des instruments qui conduiront l’œil infrarouge du télescope à commencer sa moisson scientifique.

    Le Monde Science et Médecine

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    L'Humanité

    Vers un « Printemps des services publics »

    Entretien

    Le collectif Nos Services Publics accompagné par d’autres collectifs, associations et syndicats, appelle à se réunir à Bobigny ce samedi 19 mars pour le « Printemps des services publics ».

    Clara Bolzinger

    Ce week-end ne sera pas marqué seulement par le changement de saison qui aura lieu dimanche. C’est aussi l’occasion pour Nos Services Publics d’organiser la journée « Printemps des services publics » à la bourse du travail départementale de Bobigny ce samedi de 17 heures à 19 heures.

    Willy Pelletier, membre du collectif, professeur de sociologie à l’Université de Picardie et coauteur du livre « La valeur du service public » explique pourquoi il est important de se mobiliser sur le sujet à quelques semaines de l’élection présidentielle.

    Pourquoi avoir choisi spécifiquement ce week-end pour organiser le Printemps des services publics ?

    L’enjeu de la campagne présidentielle réside dans le grand effondrement organisé depuis des années des services publics. Il produit des votes de repli sur soi, comme pour Le Pen ou Zemmour, et la disparition des protections collectives. Il est temps d’avoir un plan pour sauver les services publics. Il faut un printemps, une renaissance des services publics. Le collectif ne compte pas s’arrêter tant que les services ne seront pas réinventés.

    Quels secteurs sont impactés ?

    Il n’y a pas d’écologie ni d’emploi sans les services publics. Il n’y a pas de convivialité non plus. Les services publics sont les trains, les bus, les routes, l’entretien des forêts. Seuls eux peuvent recréer des protections collectives. Ou alors, c’est le chacun de son côté, seul. C’est un choix de civilisation.

    Deux ans après son irruption, le Covid-19 et la crise sanitaire ont-ils finalement permis une prise de conscience générale de l’importance des services publics ?

    C’est le dévouement des enseignants, des aides soignants, des infirmières qui ont fait tenir le service public pendant la crise. On a applaudi les soignants comme ont applaudi leurs sacrifices, ces mêmes soignants qui manifestaient trois semaines avant, qui toujours aujourd’hui sont désespérés car rien n’est fait. On a supprimé des milliers de lits pour de la rentabilité à court terme. On se focalise sur les coûts des services publics. Mais à traquer des coûts, on en provoque de bien plus graves : des coûts humains, environnementaux. Par exemple une maternité dans l’Indre a été fermée : il faut maintenant 1 h 30 à 2 heures pour aller accoucher. [Ça entraîne une] multiplication des naissances en voiture, aux urgences ou chez soi, en toute insécurité.

    Quelle serait la solution contre cette dégradation ?

    Aller sur le terrain et réévaluer les besoins locaux, contre la rentabilité et la privatisation. Des services de proximité ferment petit à petit : ça pénalise des millions de personnes, notamment dans les campagnes, les communes et les départements les plus pauvres. Il est temps d’une nouvelle alliance entre syndicalistes, qui défendent le statut et l’indépendance des fonctionnaires, mais aussi [avec] SOS racisme car les services publics luttent contre les discriminations. Les services publics, c’est l’anti Zemmour.

    services publicswilly pelletier
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : Le Pen n'a «pas d'admiration particulière» pour Zelensky

    Le Figaro

    La candidate RN, qui refuse de qualifier Vladimir Poutine de «criminel de guerre», indique par ailleurs qu'elle ne pourra pas assister à l'adresse du président ukrainien aux députés français mercredi.

    Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adressera aux députés français mercredi en visioconférence, Marine Le Pen a indiqué qu'elle ne serait pas physiquement présente à l'Assemblée nationale pour entendre son message. «J'ai des obligations prises depuis bien longtemps», a justifié la députée RN du Pas-de-Calais et candidate à la présidentielle sur France Info.

    À lire aussiL'accueil des réfugiés ukrainiens divise le camp nationaliste

    «J'ai affiché ma solidarité avec le peuple ukrainien d'abord, à plusieurs reprises et y compris avec les réfugiés dont j'ai dit qu'il fallait les accueillir dans de bonnes conditions», s'est-elle ensuite expliquée en indiquant ne pas ressentir «d'admiration particulière» pour Zelensky. «Il est le président de l'Ukraine, il défend les intérêts de l'Ukraine, il le fait avec beaucoup d'énergie et fait preuve de patriotisme. (...) Je crois qu'il se comporte juste comme un chef d'État et cela ne devrait pas susciter l'admiration. Cela devrait être normal.»

    Interrogée sur les déclarations du président américain Joe Biden, qui a qualifié Vladimir Poutine de «criminel de guerre», Marine Le Pen a affirmé ne pas vouloir reprendre ces termes. «Le président de la République (française) est en train de négocier la paix et on ne négocie pas la paix en insultant l'une des deux parties», a-t-elle tranché. «Certains se font plaisir en multipliant les propos les plus injurieux et agressifs. Mais cela fait durer la guerre.»

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Marine Le Pen «soutient» les sanctions contre la Russie

    Présidentielle 2022 : épinglée pour une allusion supposée au couple Macron, Hidalgo dénonce une «calomnie»

    Dans un entretien à Closer, la candidate socialiste semblait se moquer de la différence d'âge entre le président et son épouse.

    Présidentielle 2022 : ce qu'il faut retenir du programme d'Emmanuel Macron

    Le président sortant a présenté ce jeudi après-midi son programme lors d'une conférence de presse aux «Docks de Paris», à Aubervilliers. Travail, éducation, recherche, baisses d'impôts... Voici les principales mesures annoncées.

    Guillaume Tabard: «Valérie Pécresse et le piège diabolique de la photocopieuse»

    CONTRE-POINT - L’argument du plagiat induit l’idée d’une proximité de fond destructrice pour la présidente d’Île-de-France qui peine déjà à se poser en alternative tranchée au président en place.

    Le Figaro

    «Je vaux plus que lui» : quand la réussite et l'argent éloignent les vieux copains

    TÉMOIGNAGES - Une ascension professionnelle fulgurante, des primes qui s'enchaînent au rythme des signatures de contrats et au prix parfois, d'un entourage qui s'éloigne.

    Depuis huit ans, Marceau et Ava, respectivement 43 et 41 ans, partent tous les étés avec une bande de copains. Des quadragénaires lillois, comme eux, éparpillés aux quatre coins de la France et qui se retrouvent le temps des vacances. Capri, Crête, Corse… Les huit couples jettent généralement leur dévolu sur une île. Au programme, grande maison, barbecue, restos : la dolce vita. «Mais au fil des années, l'écart se creuse entre ceux qui gagnent très bien leur vie et ne regardent pas la dépense au moment de remplir le caddie commun, de booker un masseur à domicile ou de commander une bouteille de champagne au resto, et ceux qui ont une bonne situation mais sans ascension fulgurante, et qui toussent devant la facture», explique Marceau. Le sujet est tellement présent que cette année, le couple s'est inventé une excuse pour ne pas rejoindre la troupe. Pour eux, évoquer cette différence de moyens est inimaginable. L'argent n'est pas un sujet de conversation. Jamais.

    Rien d'étonnant pour le psychologue : «Notre rapport à l'argent se construit notamment sur une représentation collective, et rappelons que nous sommes une société dont la culture s'est fondée sur un modèle judéo-chrétien, où l'argent est tabou». Quand il n'est pas tabou, l'argent peut être un instrument de mesure de la réussite. Au point, pour certains, de le considérer comme un étalon de la valeur humaine. «Si je gagne 100.000 euros par an, c'est que je les vaux. Si quelqu'un gagne 20.000 euros par an, c'est qu'il les vaut. 100.000 euros valent plus que 20.000. Je vaux donc plus que lui. CQFD», lance Brice dans un sourire mi-figue mi-raisin. À 35 ans, il s'est fixé comme objectif professionnel de devenir millionnaire d'ici cinq ans (patrimoine immobilier inclus). Il s'entoure donc de proches aux ambitions similaires, et ne tisse rien avec les autres. Dans certains cas, le changement de niveau de vie lié à la réussite professionnelle est tel qu'une faille se creuse dans un groupe d'amis. «L'argent peut éroder les relations», rappelle Thierry Gallois.

    Une différence de niveau de vie qui creuse le fossé

    Valentine et Brune étaient inséparables. Elles ont grandi ensemble au cœur de leur petit village du Luberon, où elles ont fait les 400 coups ensemble. Le bac en poche, elles intègrent la même école de commerce, à Lyon, et emménagent en colocation. Elles signent toutes deux leur premier CDI comme gestionnaire de comptes en 2009, et gravissent les échelons de leur entreprise respective. Seulement problème. En 2020, Valentine est chassée par une compagnie américaine. Sa carrière s'accélère, celle de Brune stagne. Une ombre plane. Elle s'obscurcit au rythme des contrats et des primes emportés par Valentine. Au fil des mois, leurs soirées copines s'espacent. «L'été dernier, j'ai décidé de crever l'abcès pour repartir sur des bases saines», raconte Valentine, 37 ans aujourd'hui. Autour d'un rosé piscine, Brune admet alors sa jalousie, son profond sentiment d'injustice. «J'ai essayé de me mettre à sa place, j'aurais certainement aussi mal vécu cette situation», imagine Valentine, peinée par la rancœur de son amie. Reste que la discussion en reste là, et que depuis, les deux femmes ne se sont plus revues.

    L'argent peut éroder les relations

    > > LIRE AUSSI - Pourquoi s'obstiner à garder contact avec ses amis de longue date ?

    Il arrive parfois que la réussite voue les relations à l'échec. «Un profond sentiment d'injustice peut naître quand, alors qu'on partage un même CV, une même charge de travail, le résultat diffère, commente Thierry Gallois, auteur de Psychologie de l'argent (1). Certains se définissent par leur réussite professionnelle, et ne pas atteindre leurs objectifs peut les meurtrir profondément. Ils se sentent dévalués.»

    En vidéo, les clefs pour prendre sa place au bureau et sa carrière en main

    > > LIRE AUSSI - Jusqu'à ce que l'argent nous sépare : couple et finances, l'éternel tabou

    «La sociologue Jeanne Lazarus pointe très justement que l'argent est le seul repère qui permette de se comparer, décrypte Anna Borrel, journaliste et co-productrice du podcast Thune, qui interroge notre rapport intime à l'argent. Dans la vie, on peut se comparer par rapport à des talents, des qualités, des parcours ou des épreuves, mais l'argent donne une mesure unique. Donc effectivement si quelqu'un gagne 2.000 euros et un autre 2.500, ça peut donner l'impression, l'illusion, qu'une personne "vaut" plus qu'une autre.»

    La charge symbolique de l'argent

    Au-delà des rentrées d'argent mensuelles qui éloignent (ou rapprochent), c'est aussi la charge symbolique de cet argent qui entraîne la prise de distance. «Quand on travaille sur la thématique, on se rend compte que l'argent a toujours une ou des histoires, précise Anna Borrel. Qu'on en hérite ou qu'on le gagne, qu'on le cache ou qu'on le montre, qu'on en ait honte ou qu'on l'exhibe... En réalité, c'est tout autre chose qu'on tait ou qu'on raconte. Les conflits que peut déclencher l'argent naissent toujours d'ailleurs. C'est un outil qui se charge symboliquement de ce qu'on y met et de ce que les autres y projettent.» Pour preuve, les grandes réussites professionnelles sont souvent le fait de gens qui cherchent autre chose que l'argent lui-même. Pour Brice, abandonné à la naissance par un père qui a préféré tenter sa chance avec une seconde famille, c'est une quête de revanche.

    Nous sommes une société dont la culture s'est fondée sur un modèle judéo-chrétien, où l'argent est tabou

    En filigrane de ces ascensions qui entraînent parfois des ruptures amicales, on trouve aussi tout simplement des trajectoires de vie qui diffèrent, des goûts qui évoluent. Préférer aller dans un restaurant bistronomique plutôt qu'au café du coin ne fait de personne un snob, mais quelqu'un avec d'autres habitudes de vie. Lorsque la carrière de Valentine s'est envolée, la jeune femme n'a pas vu Brune s'éloigner. Mais elle attribue la prise de distances des autres à «un cheminement naturel : on évolue tous au gré de nos expériences, on prend des chemins différents. Je me suis moi-même éloignée de celle que j'étais», contre-t-elle.

    Un fait indéniable et qu'elle accepte. Cet été, Valentine et ses cousins organisent une semaine de vacances en Dordogne. Elle a pris les devants : «Pour éviter toute gêne, on a envoyé un sondage par mail pour connaître le budget max à ne pas dépasser, les envies des uns et des autres, on évite ainsi tout non-dit ou tout faux-pas».

    Clara Chappaz, la French Tech : "Oui, on peut avoir la trentaine, un poste de direction et une famille"

    Nouvelle directrice de la Mission French Tech, Clara Chappaz veut accompagner les championnes de demain qu'elle veut plus vertes, plus performantes, plus inclusives.

    Les 5 conseils de Marie Kondo pour ranger son bureau comme son dressing

    Vous aussi êtes gagnée par l'obsession du tri et classez vêtements et légumineuses par couleur ? En cette journée mondiale du rangement de bureau, Marie Kondo, papesse mondiale de la discipline, livre ses conseils pour s'attaquer efficacement à ce dernier bastion du désordre.

    «Elle est dépassée» : comment bien vieillir en entreprise ?

    C'est un sujet tabou : en France, près d'une femme sur deux ne travaille pas après 55 ans. Comment bien vieillir en entreprise, dans un monde qui valorise l'énergie des trentenaires et des quadras ? Et où l'âge est mieux valorisé quand on est un homme.

    Le Monde

    Véritable « routine révolutionnaire »

    L’invasion russe de l’Ukraine a provoqué l’irruption sur les écrans de scènes de guerre et de séparation familiale, d’exode et de destruction, mais aussi de nombreuses figures de citoyens et citoyennes ordinaires prenant les armes pour défendre leur pays. Voir ainsi ses voisins et voisines se saisir de fusils automatiques et aller au front a suscité une empathie exceptionnelle et a posé de façon aiguë aux ressortissants de l’Union européenne la question de ce que serait leur propre réaction dans une telle configuration.

    En Ukraine, l’énigme du passage d’un rapport routinier, voire distant, à la politique à un engagement potentiellement violent a déjà été étudiée lors du mouvement de la place Maïdan, à Kiev, durant l’hiver 2013-2014.

    A partir d’enquêtes individuelles menées par observation directe, entretiens et analyse documentaire durant des années, en amont, pendant et après l’occupation de la place, Alexandra Goujon et Ioulia Shukan ont croisé leurs matériaux pour rédiger un article, intitulé « Sortir de l’anonymat en situation révolutionnaire. Maïdan et le citoyen ordinaire en Ukraine (hiver 2013-2014) », publié dans la « revue des sciences sociales du politique », Politix, en 2015. Les autrices montrent comment des citoyens qui s’étaient jusque-là tenus très éloignés de toute activité politique se retrouvent au cœur d’une occupation de place de plusieurs semaines, puis d’une lutte insurrectionnelle où plusieurs d’entre eux meurent sous les coups de la police.

    Si le contexte est bien différent de la situation actuelle de guerre ouverte – les citoyennes et citoyens contestaient alors la décision du président Viktor Ianoukovitch de suspendre la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne –, l’article permet de comprendre que la société ukrainienne entretient depuis longtemps des systèmes de solidarité et de défense. La place Maïdan n’est que la face visible d’une véritable « routine révolutionnaire », tenue par des habitants de Kiev et des Ukrainiens d’autres régions, fondée sur le bénévolat, l’auto-organisation et la coordination horizontale.

    Occuper la place s’accompagne d’un apprentissage politique accéléré, qui permet peu à peu de prendre publiquement la parole, et l’engagement des participants se renforce à la faveur des liens et des microgroupes qui se constituent. La résistance politique plonge ses racines dans une sociabilité dense. La lutte n’existe pas sans la fête, l’affrontement avec la police n’est pas possible sans l’éducation populaire. En se concentrant sur les citoyens ordinaires, les deux chercheuses parviennent ainsi à comprendre les ressorts de ce mouvement, mais aussi la mobilisation citoyenne qui se poursuit dans le Donbass, et plus largement dans le pays.

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    L'Humanité

    Service public. La pénurie d’inspecteurs du travail met le feu aux poudres

    Mobilisés depuis deux ans contre un sous-effectif massif, les agents de contrôle de Seine-Saint-Denis attaquent leur hiérarchie en justice.

    Loan Nguyen

    C’est un constat connu de tous : l’inspection du travail souffre d’un sous-effectif chronique depuis des années. Fin mars, le ministère du Travail recensait sur l’ensemble du territoire 260 sections d’inspection vacantes, soit un taux de 12,5 % de ces unités géographiques sans agent de contrôle attitré. Pour boucher les trous, l’administration use et abuse de l’intérim, cette disposition qui permet d’attribuer temporairement à des agents affectés sur d’autres sections la charge supplémentaire des sections vacantes.

    Mobilisation. Les chevilles ouvrières battent le rappel

    Si la problématique est nationale, en Seine-Saint-Denis, les taux de vacance explosent. Sur ces quatre dernières années, celui-ci n’est jamais descendu en dessous de 12 % et a même atteint 24 % sur les deux derniers mois de 2021. « Théoriquement, on est censés être un agent de contrôle pour 10 000 salariés. En Seine-Saint-Denis, on tourne plutôt autour de 11 000 salariés par section. Donc, si on nous en colle une deuxième, ça veut dire qu’on est censés assurer le contrôle pour 20 000-22 000 salariés, ce n’est juste pas possible », souligne Simon Picou, secrétaire national de la CGT TEFP (travail, emploi, formation professionnelle).

    Un recours au tribunal administratif

    Face à cette situation, de nombreux inspecteurs ont décidé de ne plus assumer l’intérim sur ces postes laissés en déshérence depuis deux ans. Dernier coup de pression en date : une dizaine d’agents concernés, ainsi que la CGT TEFP et SUD travail ont déposé une requête auprès du tribunal administratif de Montreuil, fin décembre 2021, afin de contraindre le ministère à recruter pour assurer la continuité du service public. Ils rappellent que le recours à l’intérim ne peut être que temporaire, s’appuyant notamment sur la jurisprudence du Conseil d’État. 

    En parallèle, les unions départementales CGT, FO, Solidaires, CFTC et CFDT de Seine-Saint-Denis, ainsi que la CGT TEFP et SUD travail ont adressé, le 12 janvier dernier, au directeur régional et interdépartemental de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Drieets) d’Île-de-France, une mise en demeure. « On estime à environ 100 000 le nombre de salariés sur le territoire de la Seine-Saint-Denis qui ne peuvent pas saisir l’inspection du travail, déplore Kamel Brahmi, responsable de l’union départementale CGT.  Est-ce qu’on imagine qu’on puisse imposer à un médecin de s’occuper de deux cabinets en même temps ? »

    Des procédures disciplinaires envisagées

    Face à cette mise en demeure, le directeur départemental aurait fait part de sa volonté de rencontrer les organisations en bilatéral. Mais dans un document daté du 10 janvier, qui semble être un rapport à sa hiérarchie régionale, celui-ci s’inquiète de l’action de boycott de l’intérim. Listant nommément une dizaine d’agents, il déplore que 128 demandes d’autorisation de licenciement de salariés protégés aient été laissées en souffrance du fait de cette situation. Dans la liste des actions à envisager, le responsable cite l’envoi de courriers aux inspecteurs récalcitrants, mais également des « procédures disciplinaires ». Contactés, ni le directeur départemental de Seine-Saint-Denis, ni le ministère du Travail n’ont donné suite.

    inspection du travailinspecteurs du travailservices publics
    Le Figaro

    Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

    REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour?

    Envoyée spéciale à Lviv

    Ksénia Dudko n’a que 24 ans, pourtant elle a déjà dû fuir la guerre deux fois. En 2014, cette Ukrainienne venait de terminer le lycée à Amvrosiivka, une ville à 25 km de la frontière russe, dans la région de Donetsk. Au printemps 2014, après l’annexion de la Crimée et alors que la Russie soutient les insurgés prorusses dans l’est de l’Ukraine, des soldats russes entrent dans sa ville. «Ils sont venus dans l’école pour voir les jeunes filles, prendre des photos avec elles et avec des armes. Ksénia n’avait que 16 ans, elle m’a dit: “Maman, je veux partir d’ici”», raconte sa mère Svetlana, par téléphone depuis l’Allemagne où elle a trouvé refuge chez des connaissances.

    Cette médecin radiologue de 51 ans emmène à l’époque sa fille près de Poltava, une ville du centre de l’Ukraine, «chez des gens que je ne connaissais pas, car on n’a pas de famille dans le reste du pays». La file de voitures dans laquelle elles partent, via un couloir humanitaire, se retrouve sous les bombardements. Sa collègue et amie Olha, neurologue, est tuée par un éclat d’obus, laissant deux enfants orphelins.

    À lire aussiÀ Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

    Il y a trois semaines, Svetlana était en vacances à l’étranger quand la Russie a attaqué. Ksénia a été évacuée seule de Poltava, où elle travaille désormais comme médecin. «Aujourd’hui encore, elle ne peut pas parler de notre première fuite, c’est trop douloureux», assure sa mère.

    Huit ans plus tard, pour Svetlana, Ksénia et des centaines de milliers d’autres «déplacés» du Donbass, l’histoire se répète. «En pire», note Valentina Troyan, qui figurait parmi le 1,5 million d’Ukrainiens déplacés par le «premier conflit». Cette journaliste radio de 37 ans, aujourd’hui réfugiée à Vinistsya, avait trouvé refuge à Kiev en 2014. «Tout le monde en Ukraine ne se rendait pas compte qu’il y avait la guerre, souligne-t-elle. Dire que ce conflit a commencé le 24 février dernier, c’est dévalorisant pour tous ces gens, les soldats, les volontaires qui ont donné leur vie depuis huit ans.»

    «Je ne veux plus fuir»

    Début mars, Valentina a quitté Kiev et sa maison, encore plus dans la précipitation qu’en 2014. «La grosse différence, c’est qu’à Louhansk tout était resté ouvert, même les piscines marchaient, raconte-t-elle. Quand je suis partie début mars, Kiev se préparait à un siège, mais pas à l’occupation.»

    Selon l’ONU, 10 millions d’Ukrainiens ont quitté leur foyer en Ukraine à cause de la guerre, dont quelque 3,5 millions à l’étranger. Si pour beaucoup de réfugiés qui vivent l’exode pour la première fois, les jours paraissent des mois, Valentina, elle, se dit patiente. «Je sais que je ne rentrerai jamais à Louhansk, mais j’ai encore un espoir pour Kiev.»

    À l’époque, des gens pensaient que ce n’était pas leur guerre parce qu’elle n’était pas chez eux. Aujourd’hui, tout le monde est touché

    Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour? Alors, certains décident de rester et de résister. Veronika Kobzysta avait 20 ans quand la Russie a attaqué l’Ukraine en 2014. «On pensait que ça allait être fini en deux semaines, je suis partie chez de la famille à Kiev avec deux jeans et trois t-shirts», se souvient-elle. Huit ans plus tard, la jeune femme n’est jamais rentrée chez elle. «À l’époque, des gens pensaient que ce n’était pas leur guerre parce qu’elle n’était pas chez eux. Aujourd’hui, tout le monde est touché. Cette fois on n’a nulle part où aller.» Cette directrice d’une agence de communication avait alors évacué toute sa famille, ses grands-parents, son oncle, sa tante, son frère, et reconstruit sa vie.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: dans l’est de la Pologne, les premiers réfugiés pris en charge par des bénévoles

    Le 24 février, bien que la guerre fût sur toutes les lèvres depuis trois mois, Veronika n’avait pas préparé de valise d’urgence, pensant comme beaucoup que la Russie se cantonnerait à une opération militaire dans le Donbass. «Bombarder Kiev, c’est impossible, fantaisiste», a-t-elle pensé quand une connaissance l’a prévenu, un jour avant l’attaque. Mais le jour de l’invasion, réveillée par les bombardements, elle a pris quelques affaires et a couru dans le métro. Elle y a passé deux semaines.

    Aujourd’hui, Veronika coordonne l’arrivée d’aide humanitaire et l’envoie dans les endroits qui souffrent le plus des combats. Une manière de se sentir utile et d’aider l’effort de guerre. «Je ne veux plus fuir, je resterai cette fois, assure Veronika, la voix tremblante. Combien de fois encore les Russes vont me forcer à quitter ma maison?»

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    «Z», le nouveau signe de ralliement au Kremlin dans une société russe qui ne veut pas savoir

    RÉCIT - Pour la majorité des Russes, les «événements» en Ukraine n’ont pas d’autre réalité que la valse des étiquettes dans leur supermarché.

    Guerre en Ukraine: «La fin de Poutine est proche»

    VU D'AILLEURS - Si l'offensive russe échoue en Ukraine, le maître du Kremlin perdra le pouvoir dans les deux ans, affirme l'opposant Mikhaïl Khodorkovski.

    Le Monde

    Adeptes du cocooning ou avides de sorties : comment les Français ont modifié leurs pratiques culturelles après deux années de Covid-19

    Sandrine Blanchard

    Publié le 19 mars 2022 à 07h00, mis à jour hier à 20h44

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    TémoignagesLes confinements et contraintes sanitaires imposés par la pandémie ont changé les habitudes de sortie des Français, comme l’illustrent des témoignages recueillis grâce à un appel sur « Lemonde.fr ».

    Fin des jauges, du masque et du passe vaccinal… les conditions d’accès aux lieux culturels ont enfin retrouvé leur normalité. Mais dans quel état d’esprit est le public après ces très longs mois de contraintes sanitaires et de fermeture des cinémas, musées, salles de spectacle, relégués durant la pandémie de Covid-19 au rang de secteurs « non essentiels » ? Le ministère de la culture devait réaliser une nouvelle étude cet hiver sur l’évolution du comportement des Français en matière de sorties culturelles. Les résultats, initialement annoncés pour février, n’ont toujours pas été rendus publics et ont peu de chance de l’être avant l’élection présidentielle. Alors que les professionnels de la culture tentent de relancer l’activité de leurs établissements, tout se passe comme si la Rue de Valois voulait éviter de leur casser le moral avec d’éventuels mauvais chiffres de fréquentation.

    Il faut dire que les conclusions de la première enquête, réalisée début septembre 2021 et publiée le 27 octobre, avaient donné des sueurs froides aux responsables des lieux culturels. Depuis la réouverture et la mise en place du passe sanitaire, seulement 51 % des personnes allant au cinéma habituellement au moins une fois par an étaient retournées en salle, 40 % des familiers des musées avaient repris le chemin des expositions, seulement 27 % des amateurs de musique avaient assisté à un concert et les amoureux des planches n’étaient que 25 % à revenir au théâtre.

    Le difficile retour à une vie culturelle normale

    Qu’en est-il aujourd’hui ? Pour tenter de mieux appréhender les traces laissées par la crise sanitaire dans l’évolution des pratiques culturelles, Le Monde a lancé, le 20 février sur son site, un appel à témoignages. Le retour d’une centaine d’internautes dresse une photographie nuancée des changements engendrés postconfinement. Quatre profils se dessinent : il y a ceux qui n’ont pas retrouvé l’envie de sortir, ceux qui ont modifié leurs habitudes sous l’effet de la découverte des plates-formes de streaming, ceux qui ressortent mais autrement (sans s’abonner pour plusieurs spectacles par exemple) et ceux qui ont repris le chemin des lieux culturels avec frénésie comme pour effacer un sevrage imposé. Surtout, la fin du passe vaccinal et du port du masque, effective depuis le 14 mars, laisse entrevoir l’espoir de redonner un coup de fouet à la fréquentation. Car ils sont nombreux à témoigner que les contraintes édictées en mai 2021, lors de la réouverture des établissements, les avaient fait fuir.

    Ceux qui attendaient la fin du masque et du passe

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    Le Monde

    Exposition : les liaisons surréalistes entre Monaco et Alexandrie

    L’événement organisé au Nouveau Musée national de la Principauté éclaire la vie artistique, au XXe siècle, des deux villes portuaires, proches par leur cosmopolitisme.

    Surprenant jumelage artistique que fait le Musée national de Monaco avec la ville d’Alexandrie. Qu’on en juge : la Principauté, environ 40 000 habitants, en majorité très riches ; le port égyptien, à peu près 4,5 millions d’habitants, la plupart fort pauvres. La bibliothèque du second fut célèbre dans le monde antique, la médiathèque de la première n’a pas, même aujourd’hui, atteint cette notoriété… Bref, deux cités qui n’ont en apparence rien à voir entre elles, hormis leur caractère de villes portuaires.

    L’un des points forts de la manifestation monégasque est d’avoir un tropisme féministe

    Ce qui les relie, selon les commissaires de l’exposition présentée au Nouveau Musée national de Monaco (Morad Montazami, Madeleine de Colnet et Francesca Rondinelli comme conseillère scientifique), c’est le cosmopolitisme. Au moins jusqu’à l’expulsion d’Egypte par Nasser des Européens et des juifs égyptiens après la prise du canal de Suez, en 1956. Ce sont deux villes-mondes, accueillantes aux étrangers, pour peu qu’ils soient talentueux ou argentés (la première exposition d’art contemporain en Egypte au XXe siècle eut lieu à l’Automobile-Club du Caire, pas accessible aux communs), et spécialement aux artistes. Et, parmi ceux-ci, l’exposition fait la part belle aux surréalistes. Cela surprendra même les spécialistes, le surréalisme alexandrin n’étant pas la plus connue de ses variantes nationales. Il est pourtant passionnant, et sa découverte justifie à elle seule le voyage à Monaco.

    Un de ses autres points d’intérêt, c’est de faire ressurgir des figures oubliées. Comme celle de l’inénarrable Valentine de Saint-Point (1875-1953), remise en lumière par la thèse puis la biographie écrite par Fawzia Zouari (Valentine d’Arabie. La nièce oubliée de Lamartine, Le Rocher, 2020). Arrière-petite nièce de Lamartine, elle eut deux maris (dont un futur ministre de la IIIe République) et bien plus de maîtresses et d’amants, parmi lesquels sans doute Rodin pour qui elle posa souvent. Tenant salon, publiant des poèmes, écrivant et faisant jouer des pièces de théâtre (la première par Charles Dullin), c’est une personnalité de la vie parisienne, qui devient célèbre dans le milieu des avant-gardes en publiant, en 1912, le Manifeste de la femme futuriste, bientôt suivi du Manifeste futuriste de la luxure…

    Electrons libres

    Elle est aussi peintre, danseuse (elle théorise la « Métachorie », qu’on ne tentera pas de définir ici), se produit en 1917 au Metropolitan Opera de New York puis part au Maroc où elle se convertit à l’islam, prend le nom de Rawhiyya Nourreddine et se passionne pour le soufisme, qu’elle tente de fusionner avec la théosophie. Installée en Egypte (au Caire, pas à Alexandrie, mais on n’en veut pas aux commissaires : s’ils ont eu tendance à recruter large et parfois bien trop pour la clarté du propos, ce personnage-là n’a guère de frontières), elle crée une antenne de la Ligue des droits de l’homme puis soutient le nationalisme arabe à travers une revue, Phoenix, qu’elle a créée, au grand dam des autorités coloniales et à une époque où Nasser est encore un gamin !

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    L'Humanité

    Éloge du service public

    Éditorial

    Fabien Gay

    On se souvient que, selon les apôtres du libéralisme et leur prophète Tchatcher, « la société n’existe pas ». Le monde n’est pour eux qu’une somme d’individus isolés et rivaux, tirant tant bien que mal leur épingle d’un jeu sauvage. L’un des antidotes à cette conception barbare de l’humanité a pour nom « service public ». Le saccage méthodique dont il fait l’objet est la condition préalable de l’établissement d’une société régie par la guerre de tous contre tous.

    On peut ainsi affirmer sans crainte que l’état de tension de la société française se mesure à l’aune de la situation qui est faite à ses services publics, qui relèvent fondamentalement d’une conception révolutionnaire en ce qu’ils opposent aux logiques capitalistes une logique de mise en commun des richesses et des compétences dans des secteurs clés de la vie sociale et économique.

    En première ligne de la crise sociale, au-devant des défis posés par les confinements et la pandémie, les agents des trois fonctions publiques, d’État, hospitalière et territoriale, remplissent des missions qui incarnent l’éthique de la République sociale : leurs tâches sont toutes dédiées aux autres, comme en ont témoigné les agents de GRDF refusant de couper le gaz à des clients bernés par de nouveaux fournisseurs. Ils et elles forment un cordon altruiste et solidaire sans lequel, effectivement, la société n’existe plus ou à peine.

    Or, les services publics sont maintenus dans un état proche de l’apoplexie. Et les différents candidats de droite promettant la suppression de postes par dizaines de milliers ne précisent évidemment jamais ni comment, ni où. Dans le secteur hospitalier, dont la pandémie a révélé les sous-effectifs scandaleux ? Dans la fonction publique territoriale, alors que la République répond aux abonnés absents dans de si nombreux territoires ? Dans l’éducation nationale où des milliers de postes ne sont pas pourvus ? Dans la fonction publique d’État pour confier à des cabinets privés, souvent nord-américains, la conduite des affaires publiques ?

    Emmanuel Macron a eu beau jeu, lors de son allocution sponsorisée TF1, de prendre ses distances avec la curée promise par ses rivaux. Il est pourtant comptable d’un affaiblissement colossal du rôle des services publics. Sa loi de transformation de la fonction publique, inspirée par la Commission européenne, acte une attaque sans précédent contre le statut des agents, poussant à la contractualisation, à des délégations de service public, au transfert d’agents vers le privé, entérine la fin des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), ainsi qu’une annualisation du temps de travail qui poussera les agents à travailler plus pour gagner moins. Le même M. Macron nous vante l’autonomie des établissements scolaires, laissant aux chefs d’établissement, comme il s’y est engagé à Marseille, le loisir de choisir eux-mêmes leurs enseignants. Le président de la Cour des comptes a ainsi le champ libre pour nous enjoindre de « reconnaître le rôle du chef d’établissement comme manager ».

    Santé, collectivités locales, sécurité publique, éducation : partout les agents crient leurs difficultés et la perte de sens de leur travail. C’est ce que dit avec force le mouvement à l’ampleur inédite lancé par des milliers de greffiers et magistrats. Ajoutons que le gel du point d’indice, alors que l’inflation galope, en plus de saper l’attractivité de la fonction publique, a amputé le pouvoir d’achat des agents de près de 10 % sur les dix dernières années !

    Quand certains souhaitent cantonner les services publics au rôle d’œuvres de charité pour pallier les défaillances du marché capitaliste, la tradition républicaine et sociale les érige en contre-modèle qui porte « les germes de communisme » dont parlait Jaurès. C’est à cette haute conception que de très nombreux citoyens restent attachés. Il nous faudra, dans les mois qui viennent, la défendre de toutes nos forces. 

    Julien Jaulin

    services publics
    Le Monde

    Enchères records attendues pour « Le Panier de fraises des bois » de Chardin

    La nature morte, mise en vente le 23 mars chez Artcurial, est estimée entre 12 et 15 millions d’euros.

    Le Panier de fraises des bois de Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779) est aujourd’hui l’une de ses œuvres les plus connues. Elle était en couverture du catalogue de la première grande rétrospective du peintre au Grand Palais, à Paris, en 1979 et, depuis, a été reproduite des milliers de fois, jusque sur les autobus de Tokyo, quand elle y fut exposée. Elle n’est pas très grande : 38 centimètres de haut, 46 de long. Elle ne montre que des choses simples et sans sous-entendus symboliques. Sur une table de bois épaisse sont juxtaposés un haut tas conique de fraises des bois dans une corbeille, un verre d’eau, une pêche, deux cerises et deux œillets blancs. Ils sont peints avec la légèreté et la grâce dans les couleurs et les touches qui faisaient écrire à Denis Diderot, en 1763 : « On n’entend rien à cette magie. »

    Chardin et la nature morte

    C’était deux ans après l’apparition de la nature morte au Salon de 1761. Pour autant, celle-ci subit le sort d’une grande partie de la peinture du XVIIIe siècle après la Révolution : l’indifférence, l’oubli. Elle ne réapparut que des décennies plus tard, dans la collection de l’amateur François Marcille (1790-1856), qui, sans doute, l’acquit chez quelque brocanteur. Les artistes oubliés du temps de Louis XV et de Louis XVI étaient sa passion et, en chinant, il réunit près de 4 500 tableaux, dont 30 Chardin – et aussi 40 Boucher et 25 Fragonard… A sa mort, Les Fraises des bois échut, par tirage au sort, à l’un de ses deux fils, Eudoxe, et est demeurée chez ses descendants jusqu’à aujourd’hui et la vente aux enchères qui aura lieu chez Artcurial, le mercredi 23 mars.

    Possible exportation

    L’expert de la vente, Eric Turquin, l’estime entre 12 millions et 15 millions d’euros. Qui est en mesure de les payer aujourd’hui ? Probablement pas un musée, car tous ont été ébranlés par la pandémie et leur pouvoir d’acquisition en souffre. Plus vraisemblablement un mécène ou un groupe de mécènes, qui offrirait l’œuvre à son musée préféré. Le Louvre, qui conserve à peu près un quart des 120 natures mortes répertoriées de Chardin, n’aurait pas manifesté son intérêt. Mais d’autres musées, qui n’ont aucun Chardin ou aucun de la qualité et de la célébrité de celui-ci, pourraient y songer : en France, le Musée des beaux-arts de Lyon ou aux Etats-Unis, où la toile a été montrée ces dernières semaines, le Metropolitan de New York. Comme il se doit, Eric Turquin ne répond aux questions sur ce point que fort évasivement. Il a déposé auprès du ministère de la culture une demande de passeport en vue de la possible exportation de la toile, mais n’a, pour l’heure, reçu aucune réponse.

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    Le Monde

    Julia Sinkevych, présidente du jury du festival Séries Mania : « Ce sont les voix ukrainiennes que l’on doit entendre »

    La productrice ukrainienne, présidente du jury du festival Séries Mania, qui se tient à Lille, appelle au boycott total des films russes.

    Il y a un mois, Julia Sinkevych mettait la dernière main, en tant que productrice, aux effets spéciaux et au mixage de Lucky Girl, premier long-métrage de la réalisatrice Marysia Nikitiuk. Elle préparait en même temps une série historique et la première édition d’un nouveau festival à Odessa, après avoir quitté la direction d’une autre manifestation dans la même ville. Dirigeante de l’Académie ukrainienne du cinéma, elle est devenue du jour au lendemain assistante pour les envoyés spéciaux à Kiev, avant de se décider à répondre à l’invitation de Séries Mania, qui lui a proposé de présider le jury de sa compétition internationale.

    Dans quelles circonstances avez-vous accepté d’être la présidente du jury de cette édition de Séries Mania ?

    La guerre avait commencé depuis quelques jours. Laurence [Herzsberg, la directrice de Séries Mania] a été parmi les premières à m’appeler pour savoir de quelle manière elle pouvait m’aider. Elle a fini par me soumettre cette idée, que je préside le jury de la compétition internationale. Ça m’a semblé impossible, j’étais à Kiev, je ne pouvais ni ne voulais partir. Nous avons gardé toutes les options ouvertes jusqu’au dernier moment. J’ai fini par décider de quitter Kiev pour Lviv avec ma mère et ma tante, parce que la vie y était devenue trop dangereuse. Il nous a fallu deux jours pour faire un trajet qui prend normalement six heures, entre les barrages militaires, les routes fermées, le manque de carburant. Une fois à Lviv, je pouvais envisager de venir au festival, je ne voulais pas accepter sans être sûre de pouvoir faire mon travail de présidente, c’est une manifestation pour laquelle j’ai un grand respect.

    « Les Ukrainiens aimaient Zelensky non parce qu’il était drôle, mais parce qu’il était pertinent » : Alexandre Rodnianski, producteur sur plusieurs fronts

    Que reste-t-il de la vie culturelle dans l’Ukraine en temps de guerre ?

    Les Ukrainiens sont très créatifs, très inventifs. L’un des projets en cours est la collecte de ce qu’on appelle l’art de guerre, on s’occupera de la curation plus tard. Quand aux cinéastes, ils se sont très rapidement organisés. Ils avaient déjà l’expérience de la révolution de 2014, du conflit dans l’est de l’Ukraine ; ils filment, ils documentent ce qui se passe. Ce qui produit deux types de matériau : ce que l’on peut partager avec les médias internationaux et ce qui relève d’une intention artistique dont, pour l’instant, on ne sait pas ce qu’il adviendra. Hier (le 18 mars), à Lviv, on a vu apparaître une installation faite de 109 poussettes pour enfants, qui symbolisait les enfants qui sont morts depuis le début de cette guerre. Il y a aussi des salles de cinéma qui essaient de continuer à projeter des films, là où on peut le faire en sécurité. C’est bien sûr impossible à Kharkiv ou à Marioupol.

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    Le Monde

    Le réalisateur Thierry Michel, radiologue du Congo

    Le documentariste belge a consacré treize films à ce pays d’Afrique, où il a « croisé l’histoire ». Son dernier, « L’Empire du silence », sort en salle.

    Qu’est-ce que, au juste, n’a pas filmé Thierry Michel ? Né en 1952 à Charleroi, ce réalisateur belge au long cours, entré dans la carrière en 1970, a plus de trente films à son compteur. Du documentaire social sur le démantèlement de la sidérurgie (Pays noir, pays rouge, 1975), de la fiction engagée sur fond de grève (Hiver 60, 1982), du docufiction pénitentiaire (Hôtel particulier, 1985), des favelas du Brésil (Gosses de Rio, 1990), un scandale politique belge (La Grâce perdue d’Alain Van der Biest, 1993), un état des lieux du régime iranien (Iran, sous le voile des apparences, 2003), la construction d’une gare liégeoise (Métamorphose d’une gare, 2009)…

    Cinéaste prolifique, Thierry Michel s’est particulièrement distingué par le travail qu’il mène en République démocratique du Congo, ex-Congo belge, ex Congo-Kinshasa, ex-Zaïre. A compter de Zaïre, le cycle du serpent (1992), une part primordiale de son œuvre poursuit ainsi la radiographie mémorielle et politique de l’ex-colonie belge. Les Derniers Colons (1995), Mobutu, roi du Zaïre (1999), Congo River (2005), Katanga Business (2009), L’Affaire Chebeya, un crime d’Etat ? (2011), L’Homme qui répare les femmes (2015), en sont les principales étapes, constituant, selon des angles à chaque fois différents et sur une période de trente ans, un document exceptionnel sur l’histoire de ce pays, sur ses richesses systématiquement pillées, sur le martyre ininterrompu de son peuple, plus largement sur le destin de l’Afrique néo et postcoloniale.

    Thierry Michel : « La culture congolaise ne m’attire pas spécialement. Mais je crois que j’ai été pris par l’émotion que suscite la condition de ce peuple »

    Une telle constance, confinant à la hantise, est chose rare dans l’œuvre d’un cinéaste. Comment se l’explique-t-il à lui-même ? Habitué à la question, Thierry Michel y répond avec pragmatisme, entreprenant de détailler, si on ne le coupait dans son élan, quel fil part de chacun des treize films pour justifier le suivant. Il faut donc le pousser un peu dans les coins pour que cet homme pudique accepte de parler sentiment : « Dans le premier film, je pensais filmer la fin du régime de Mobutu et le commencement d’une nouvelle ère démocratique. C’est le contraire qui s’est produit. J’ai documenté un basculement. J’ai croisé l’histoire. Et j’ai été aspiré. C’est très bizarre, car la culture congolaise ne m’attire pas spécialement. A cet égard, je me sens beaucoup plus brésilien. Mais je crois que j’ai été pris par l’émotion que suscite la condition de ce peuple. »

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    L'Humanité

    Augmentation de salaires : pour les 150 000 agents de la Sécu, c'est 0 euro... depuis des années

    Actu

    Pour la onzième année consécutive, la direction des caisses nationales gèle les augmentations collectives. L’intersyndicale devrait appeler à de nouvelles mobilisations.

    Stéphane Guérard

    S’ils avaient reçu un euro à chaque remerciement pour leur dévouement, depuis l’irruption du Covid, les salariés de la Sécurité sociale seraient les nouveaux Crésus. Mais au bout de cette deuxième année passée contre vents et confinements à assurer leurs missions de service public, les 150 000 agents des caisses d’allocations familiales (CAF), de retraite (Cnav, MSA, régimes spéciaux), d’assurance-maladie et chômage (Urssaf) espèrent une autre forme de gratitude, plus tangible. Ce lundi, ils étaient en grève, à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC et SUD protection sociale, pour obtenir l’augmentation du point servant de base au calcul de leurs rémunérations. Au bout de quelques heures de discussion avec la direction de l’Ucanss (Union des caisses nationales de Sécurité sociale), l’affaire était vite réglée. Malgré la forte mobilisation, c’est un zéro euro pointé pour 2022.

    « C’est sûr que nos directions comme les pouvoirs publics n’ont pas été avares en remerciements, ironise Benjamin Sablier, élu CGT à la Cpam des Bouches-du-Rhône.  Elles ont toujours reconnu que nous avions tenu notre rôle et évité des drames en continuant à verser les prestations malgré les difficultés, en assurant aussi le contact tracing. Mais, aujourd’hui, ces remerciements commencent à être mal ressentis. Parce que, au bout, il n’y a rien. Encore aujourd’hui. »

    « La misère est aussi dans la Sécu »

    Ce nouveau tour de vis salarial devrait accroître la colère. Il intervient après dix années de gel des augmentations collectives (sauf + 0,5 % en 2017) et fait même fi de la hausse du coût de la vie (+ 2,8 % d’inflation). Cette absence de revalorisation va mécaniquement faire plonger les deux premiers niveaux de salaire d’embauche en dessous du Smic, qui, lui, a été revalorisé au 1er octobre, mais en dessous de l’inflation (+ de 2,20 %). « Ils vont bricoler avec l’enveloppe destinée aux augmentations individuelles pour compenser les premiers niveaux. Mais la valeur du point va rester à un peu plus de 7 euros. Si on avait suivi l’inflation, ces dix dernières années, on aurait été à 10 euros », déplore Nadine Leclerc, de la coordination des organismes sociaux CGT. Le syndicat a calculé que ce gel du point avait fait perdre, en dix ans, 33 000 euros à un salarié de niveau 3.

    À écouter les salariés massés devant le siège de l’Ucanss, à Montreuil, cette journée de mobilisation n’était pas une affaire de gros sous, mais de respect vis-à-vis des agents de la Sécurité sociale. « Certains de nos collègues touchent la prime d’activité qu’ils sont amenés à verser aux travailleurs les plus précaires. La misère est aussi dans la Sécu », souligne Florence Puget, de la CFDT. La grève du jour est surtout une affaire de respect vis-à-vis des usagers. « Si les conditions de travail étaient bonnes, cette question de salaire serait moins aiguë, analyse Laurent Weber, de FO. Mais la situation est difficile dans toutes les caisses car il manque du personnel. Si bien qu’il faut deux mois d’attente aux personnes en arrêt maladie pour recevoir leurs indemnités journalières, six mois pour toucher sa première pension retraite. On ne peut plus recevoir les allocataires qui rencontrent un problème au fil de l’eau comme avant. On casse le lien avec les assurés, avec des rendez -vous lointains. » Après le grand coup de froid du gel des salaires, les directions des caisses des organismes sociaux, qui avaient tenté il y a deux ans de remettre en cause le petit mécanisme d’augmentation à l’ancienneté, vont tenter de souffler le chaud en disséminant quelques revalorisations individuelles. L’intersyndicale n’entend pas faire girouette dans ces vents contraires. De nouvelles mobilisations sont à venir.

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    L'Humanité

    Salaires, services publics, transition écologique : les priorités des syndicats

    Si les revendications sont multiples et les solutions proposées diverses, trois points s’imposent à l’ensemble du spectre syndical à quelques mois de l'élection présidentielle.

    Loan Nguyen

    1. Augmenter les salaires

    Smic à 2 000 euros brut à la CGT, 2 070 euros brut chez FO, revalorisation des bas salaires et des minima sociaux à la CFDT… L’urgence de l’augmentation des salaires s’impose comme une priorité absolue pour l’ensemble des syndicats de salariés. En bas de l’échelle mais pas uniquement : même les cadres de la CFE-CGC alertent sur la nécessité de tirer les rémunérations vers le haut. « On constate de plus en plus que les jeunes cadres ont de réelles difficultés à se loger dans les grandes métropoles, voire à boucler les fins de mois », affirme Gérard Mardiné, secrétaire général de la CFE-CGC. Si, côté CGT, on prône une hausse générale, à la CFDT on penche plutôt pour une relance des négociations de branche et d’entreprise, pour faire du cas par cas. « Avec la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs, le patronat va être confronté à une obligation de lâcher un peu », note Céline Verzeletti, pour la CGT. Mais les syndicats attendent que le futur exécutif aille bien au-delà, en incitant fortement les employeurs à de réelles augmentations de salaire.

    2. Donner des moyens aux services publics

    Malmenés par les candidats de droite, ignorés par les médias, les fonctionnaires et les services publics veulent revenir au cœur du débat public. « La loi de transformation de la fonction publique de 2019 est une entreprise de destruction du statut de fonctionnaire ! » tempête Benoît Teste, de la FSU, qui plaide pour redonner au statut une place centrale, et diminuer par là même la part de l’emploi contractuel. Mais, au-delà du statut et des rémunérations, c’est aussi la question de la privatisation des services publics qui intéresse les syndicats. « On peut imaginer que le secteur privé cohabite avec le public sur certaines activités comme les Ehpad, mais pour nous, il est impératif de revenir sur la question du financement des écoles privées », souligne le secrétaire général de la FSU. « La pandémie a montré à quel point le service public est une vraie richesse, que ce soit la recherche scientifique, le système de santé, les aides à domicile, etc., et qu’on a besoin de réfléchir en fonction des besoins et non d’un budget », insiste Céline Verzeletti.

    3. Œuvrer pour une transition écologique socialement juste

    « La réalité du changement climatique est désormais acquise, ainsi que la nécessité d’agir face à cela », pointe Frédéric Sève, de la CFDT. « Certaines actions sont à portée de main, comme la rénovation énergétique qui permet de lutter contre l’émission de gaz à effet de serre. Et on agit, par la même occasion, sur une dimension de justice sociale, car ce sont bien souvent les ménages modestes qui ont le plus de mal à isoler leur logement. » Du côté de FO, on plaide pour « une politique de recherche et d’investissements publics, ambitieuse et massive, afin de répondre aux défis des transitions, qui ne laisse aucun salarié, notamment les plus démunis, de côté », estimant que la croissance et l’emploi ne sont pas incompatibles avec des exigences écologiques. « Fin du monde et fin du mois, même combat ! » scande Simon Duteil, de Solidaires, qui définit ainsi l’objectif du collectif Plus jamais ça, qui défend notamment l’idée d’une relance du rail, en particulier le fret ferroviaire, et la gratuité des transports en commun. 

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    Le Monde

    « Les Ukrainiens aimaient Zelensky non parce qu’il était drôle, mais parce qu’il était pertinent » : Alexandre Rodnianski, producteur sur plusieurs fronts

    Proche de l’ancien comédien devenu président, cet Ukrainien, pilier du cinéma russe, joue les intermédiaires entre les deux camps depuis le début de la guerre, le 24 février.

    C’est un minivan, comme tant d’autres, venu recueillir quatre octogénaires à la frontière qui sépare la Pologne de l’Ukraine. De vieilles parentes qu’il faut, comme tant d’autres, mettre à l’abri des bombes russes, en cette mi-mars plombée. Au volant, l’Ukrainien Alexandre Rodnianski, accompagné de sa femme, Valeriya. Tous deux sont producteurs. Comment deviner que ces mains-là œuvrent, en parallèle, à la résolution du conflit ?

    Le 24 février, vers 5 heures du matin, Alexandre Rodnianski, 60 ans, reçoit un appel de son fils, Alexandre Rodnianski Jr. « Papa, ils ont commencé », lâche ce dernier, tandis que les premiers missiles déferlent sur la banlieue de Kiev. Le père a longtemps tenu les rênes de la télévision ukrainienne, puis de l’audiovisuel russe, dans son versant tant commercial qu’indépendant. Diplômé de Princeton, aux Etats-Unis, le fils est le conseiller économique du président ukrainien, l’ex-acteur Volodymyr Zelensky.

    Sous le choc, Rodnianski senior prend aussitôt position, sur Instagram, où il compte 200 000 abonnés. Avec flamme, il cite les appels au peuple allemand de l’écrivain Thomas Mann, exilé à Hollywood durant la seconde guerre mondiale.

    « Jusqu’alors, sur mon compte, je ne parlais que de culture, rembobine-t-il, par téléphone. Là, j’ai appelé un chat un chat : cette agression est une erreur insensée de la Russie. » Le producteur n’a d’abord vu dans l’escalade verbale de Vladimir Poutine qu’un « pari politique », une « stratégie pour faire monter les enchères ». Dès la première explosion, il comprend s’être trompé. Et fédère les cinéastes russes opposés au conflit, au côté du critique moscovite Anton Dolin, proche de l’ennemi numéro un du régime, Alexeï Navalny.

    Sens de la diplomatie

    Dans le même temps, la présidence ukrainienne lui demande de trouver, côté russe, des interlocuteurs avec qui ébaucher des pourparlers. « Je ne me suis jamais hasardé en politique, ce n’est pas mon monde, module-t-il de sa voix ronde. J’ai appelé les personnes les plus puissantes que je connais, des entrepreneurs influents. Le seul à m’avoir répondu est Roman Abramovitch. » Réputé proche du Kremlin, l’oligarque ira jusqu’en Biélorussie, où il participera aux premières négociations, infructueuses, entre belligérants.

    Alexandre Rodnianski : « A ma grande surprise, Zelensky est devenu un héros, calme, courageux, inspirant. Je ne suis pas sûr que ses prédécesseurs auraient agi de la sorte »

    En aparté, Rodnianski peut avoir des mots durs contre certains intimes de Poutine ; Abramovitch garde, en revanche, toute son estime. « J’ai rencontré Roman après qu’il a constitué sa fortune, c’est une personnalité intéressante, qui sort du lot. Plutôt que de financer des émissions et des films de propagande, il a soutenu l’avant-garde : le Garage, par exemple, un lieu culturel underground, à Moscou ; ou encore des pièces de théâtre et des films indépendants, dont ceux que je produis. Sa décision de vendre son club de football londonien, Chelsea, et d’en reverser les bénéfices aux victimes, a surpris beaucoup de monde. Pas moi. »

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    L'Humanité

    Table ronde. Pourquoi les services publics sont-ils un atout d’avenir ?

    Débats

    Rappel des faits. Alors que la doxa libérale de la réduction des déficits publics se traduit depuis des décennies par un désengagement financier de l’État, les services publics ont toujours la cote chez les Français, qui déplorent leur dégradation. Avec Natacha Pommet Secrétaire générale de la fédération CGT des services publics Willy Pelletier Sociologue coordinateur de la Fondation Copernic et Michel Jallamion Président de la Convergence nationale des services publics maire adjoint PCF du 20e arrondissement de Paris

    Pierre Chaillan

    Natacha Pommet Secrétaire générale de la fédération CGT des services publics Willy PelletierSociologue coordinateur de la Fondation Copernic Michel JallamionPrésident de la Convergence nationale des services publics maire adjoint PCF du 20e arrondissement de Paris

    Depuis plusieurs décennies, le discours sur la réduction des ­dépenses publiques justifie les politiques de coupes claires dans les effectifs et les évolutions. Comment cela se traduit-il ?

    Natacha Pommet Avec la promulgation de la loi organique relative aux lois de finances (Lolf) en 2001, la notion néolibérale de « dépenses ­publiques » s’est développée… alors que ce concept même est une ineptie. Un enfant qui suit une scolarité serait une dépense publique ? Un patient soigné à l’hôpital ? Un usager de la route ? Bref, introduire une notion de rentabilité, de dépenses et de recettes dans les services publics a tout simplement pour but de privatiser ce qui relevait jusqu’à présent du secteur public. La traduction actuelle la plus visible est bien évidemment la situation de l’hôpital public, où la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) a conduit à la réduction des effectifs, de l’offre de soins, et a fortement dégradé les conditions de travail, conduisant ainsi au départ de nombreux professionnels de santé et à la fermeture de lits. D’autres exemples tout aussi marquants sont les réductions d’effectifs à Bercy, avec un impact immédiat sur les missions exercées. S’il n’y a plus de recettes fiscales, plus de contrôles sur l’évasion fiscale (estimée suivant les années entre 60 et 120 milliards d’euros), il est facile de parler de déficit et de justifier la baisse des dépenses publiques. La diminution des moyens humains et matériels dans les services publics contribue à leur appauvrissement, à leur dégradation… voire à leur disparition au profit du secteur privé lucratif.

    Willy Pelletier Ces modernisations brisent des vies. Ce que montre l’ouvrage l a Valeur du service public (1). Les modernisations libérales, c’est ce serrement de gorge qui étreint Nadine jusqu’à l’étouffer, sa gêne au ventre pour respirer depuis qu’à son travail d’assistante sociale, où elle se donne tant contre les expulsions de logements et pour les allocataires du RSA, s’ajoute l’entrée, sur quatre logiciels informatiques, du minutage de ses rendez-vous, de leur contenu. La modernisation, c’est ce contrôle à la « Big Brother is watching you ». Temps de travail dévoré par la mesure comptable absurde des modernisateurs. Total : un volume d’activités impossible à assurer, sauf à bâcler ses rendez-vous. Entre ceux-ci, Nadine a souvent envie de crier. Elle ne peut plus aider les familles populaires qu’elle aidait. Les modernisations libérales, depuis qu’a fermé la maternité de proximité du Blanc, ce sont ces femmes de l’Indre, contraintes à deux heures de route sur des voies dangereuses pour aller accoucher. Ce sont des galères pour les IVG, des naissances en voiture. Combien sommes-nous, comme ces femmes de l’Indre, face aux hôpitaux ou aux Ehpad soumis à rentabilité ? Combien de Nadine empêchées d’aider en centre des impôts, dans un tribunal, à la protection judiciaire de la jeunesse, dans une préfecture, une caisse d’allocations familiales, ou d’autres services publics ? Les modernisations libérales déprofessionnalisent les fonctionnaires, les démoralisent jusqu’au burn-out, désaménagent les territoires, augmentent les violences aux guichets, accentuent la caporalisation des agents. Elles obligent au surtravail faute d’effectifs, avec plus de pénibilité physique. Elles individualisent les carrières, précarisent, fracturent les collectifs de travail. Et avec la numérisation forcée, des usagers sans ressources de toutes sortes, âgés, peu diplômés ou loin de l’emploi, se retrouvent incapables d’utiliser les services publics, mis en défaut, en honte, hors-jeu.

    Michel Jallamion Que ce soit le rail sous Napoléon III, les béquilles du capital (2) des entreprises du XXe siècle, les partenariats public-privé actuels… la recette du capitalisme est fort simple : maximiser la rémunération du capital en reportant le plus grand coût possible sur la collectivité. Pour la Sécurité sociale, cela se traduit par l’augmentation du reste à charge et des franchises, fermetures de lits, la diminution de personnel, la baisse des retraites, des prestations familiales… Pour le service public : baisse des moyens, précarisation et diminution de personnel. Cela affecte la qualité des missions et leur universalité. L’informatisation, au lieu d’être utilisée pour mieux répondre aux besoins des citoyens, l’est pour adapter les besoins des citoyens aux impératifs économiques de l’entreprise en charge du service public. L’usager se transforme en client captif. Cela a des conséquences sur les collectivités territoriales qui subissent transferts de charges sans compensation, règle d’or… tout en tentant de pallier les manques de l’État. Leur investissement est rogné, alors qu’il est primordial : c’est 70 % des investissements publics ! Des gens mal soignés, mal rémunérés, qui ont du mal à se déplacer, des collectivités exsangues, des entreprises qui ne s’implantent plus faute de services publics… finalement, c’est l’ensemble de notre société qui est fragilisé et, ce qui est ironique, l’économie elle-même.

    Dans la bataille d’idées, la question de « la modernisation des services publics » est aussi souvent avancée pour mettre en œuvre des logiques de désengagement de l’État, de libéralisation et de mise en concurrence. Comment y répondre ?

    Willy Pelletier Attaquons les causes. Une noblesse nouvelle gouverne le secteur public : la noblesse managériale public-privé. Elle provient d’écoles du pouvoir converties en « business schools », qui imposent la foi libérale, ses dogmes : d’abord le fric, les calculs de coûts, la hiérarchie au travail, aligner le public sur le privé, réduire les services publics, transférer au marché une part de leurs fonctions. Avec pour seule boussole la rentabilité financière immédiate. Les modernisations se font avec acharnement, brutalité, sans s’arrêter. Pourquoi ? Parce que, dans la noblesse managériale public-privé, la réussite des carrières exige les va-et-vient permanents entre hauts postes dans le privé et hauts postes publics. Lesquels font obtenir des postes encore plus élevés en grande entreprise, si l’on montre hautement aux recruteurs que, sous sa direction, l’on a fait fonctionner le service public comme une entreprise ou qu’on l’a mis au service des entreprises. Venus de familles bourgeoises, les managers public-privé passent leur vie parmi leurs semblables, sans relation aucune avec les salariés qu’ils restructurent. Ils ne savent pas ce qu’ils font endurer aux usagers. Ce n’est pas leur problème. Leur seul problème, c’est leur carrière, les concurrences entre eux. Donc, ils ne s’arrêteront pas de « moderniser », c’est-à-dire de massacrer. Ils continueront, c’est leur ADN professionnel. Il faut les stopper : rendre illégaux les passages répétés entre public et privé, et reconfigurer les écoles du pouvoir pour qu’y prévalent les valeurs de l’intérêt général.

    Michel Jallamion Les services publics doivent répondre aux principes d’égalité, d’adaptabilité et de continuité : quoi de plus moderne dans un monde qui se fracture ? Pourtant, il s’agit là des principes du service public posés par Rolland au… XIXe siècle. Qu’ont-ils de moderne, ceux qui veulent nous faire revenir au travail à la tâche via l’ubérisation ? Qu’ont-ils de moderne, ceux qui veulent que la France revienne avant 1946, au temps où 1 450 entreprises et tarifs différents préexistaient à la naissance d’EDF-GDF ? Où la Sécurité sociale, la retraite, la formation professionnelle n’étaient pas universelles ? Revenir sur le statut des fonctionnaires de 1983 pour qu’il ne garantisse plus l’égalité de traitement aux usagers, est-ce moderne ? Les citoyens sont favorables à plus de 75 % aux services publics et majoritairement favorables à ce qu’ils soient effectués par des agents publics. Profitons de la période électorale actuelle pour permettre l’émergence d’un large débat public. Passons de la défense à l’offensive.

    Natacha Pommet Le principe des services publics et de la fonction publique est résolument moderne et fait preuve de sa solidité et de son adaptabilité depuis près de quarante ans. Les services publics s’adaptent aux besoins de la population et cela depuis leur création. L’asphyxie financière et la casse du statut dégradent les services publics et justifient leur disparition. Cependant, à chaque crise (financière en 2008, pandémique en 2020), les services publics, même fortement attaqués, montrent leur efficacité à servir l’intérêt général. Il faut, en ce sens, saluer l’engagement des fonctionnaires et agents publics qui n’ont de cesse de remplir leurs missions dans des conditions difficiles. Les services publics ont besoin de moyens financiers pour recruter du personnel, augmenter les salaires et se développer. Pour un service rendu égal, le secteur public est, et sera, toujours moins onéreux pour l’usager que le secteur privé, rentabilité oblige… C’est un choix de société et non une nécessité de modernisation ou de dépenses publiques, qui ne sont que de faux prétextes pour casser cet héritage du Conseil national de la Résistance.

    Pourquoi les services publics doivent-ils être alors au contraire développés et étendus. Lesquels, par exemple ? Et comment y parvenir ?

    Michel Jallamion L’urgence est d’arrêter la casse des services publics en renouant avec les fondamentaux : répondre aux besoins, permettre l’accès aux droits (droit du travail, égalité femmes-hommes, transport…), assurer l’équilibre et l’égalité sur notre territoire. L’impératif climatique nécessite le développement du rail, en particulier du fret ferroviaire, tout comme la création d’un service public de l’alimentation. Le mal-logement, les SDF, l’envolée du foncier et le non-respect de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains nécessitent la création d’un service public du logement. La fonction publique et les services publics doivent massivement recruter professeurs, personnels hospitaliers, de Pôle emploi, postiers… afin de répondre aux besoins. La question d’un grand service public de la téléphonie et de l’informatique doit également être posée. Il faut aussi que les services soient 100 % publics pour qu’ils puissent avoir à nouveau l’intérêt général comme horizon, les démocratiser pour qu’élus, usagers et personnels aient leur mot à dire et contrôlent l’adéquation entre les missions de service public et la couverture des besoins. Le terreau existe pour créer les conditions d’une mobilisation citoyenne. Partout naissent des luttes et des collectifs. Seule la résignation explique le manque de mobilisation nationale. À nous de la combattre et convergeons le plus largement possible pour remettre au goût du jour l’efficacité et la modernité sans pareilles des services publics !

    Natacha Pommet La crise pandémique a été d’une certaine façon éclairante pour justifier la nécessité du développement des services publics. L’hôpital, les services départementaux d’incendie et de secours, l’éducation nationale, les finances publiques, les aides à domicile, les assistantes familiales, etc. Les services publics ont besoin d’être développés, certains ont besoin d’être créés. Parce qu’il est urgent et nécessaire pour l’intérêt général de se doter de services publics de bon niveau, répondant aux besoins sociaux, la CGT fonction publique s’est engagée dans une campagne revendicative intitulée « 10 % immédiatement pour la fonction publique ». 10 % d’augmentation de la valeur du point d’indice (base de la rémunération des fonctionnaires) pour rattraper les pertes accumulées depuis juin 2010 et le début de la politique de gel de la valeur du point ; 10 % d’effectifs en plus pour répondre aux besoins criants de personnel ; 10 % de diminution du temps de travail pour travailler moins, travailler mieux et travailler toutes et tous ; 10 % d’efforts budgétaires concrets pour revaloriser les carrières des filières à prédominance féminine et atteindre ainsi enfin l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ; 10 % du temps de travail consacré à la formation professionnelle. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons nous doter de services publics répondant aux besoins sociaux du XXIe siècle.

    Willy Pelletier La civilisation des services publics, c’est l’anti-Zemmour : l’égalité, des protections sociales sans discrimination d’origine, la promotion des femmes, le mélange social. Syndicats, salariés, usagers doivent se retrouver dans un vaste forum social itinérant pour établir comment élargir, sauver, les services publics. Nous travaillons à l’organiser.

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    Le Monde

    Orelsan, simple et basique à l’AccorHotels Arena de Paris

    En concert depuis le 15 mars, le rappeur de Caen se produit encore samedi 19 à guichets fermés dans la salle du 12e arrondissement.

    C’est ce qui s’appelle faire un carton plein. Depuis le mardi 15 mars, Orelsan enchaîne les concerts à guichets fermés à l’AccorHotels Arena de Paris et ce jusqu’au samedi 19, soit plus de 100 000 personnes en cinq soirées. Un public auquel il offre un spectacle d’une générosité, d’une simplicité et d’une proximité rares dans l’antre de l’ancien Palais omnisports de Bercy. Après avoir été contraint, fin décembre 2021, de reporter ses premières dates de tournée à cause de l’interdiction des concerts debout décrétée par le premier ministre, Jean Castex, en raison de la pandémie, le rappeur est monté sur scène, gonflé à bloc pour ce marathon de cinq jours. « On dirait une fête de famille ! s’extasie-t-il avant de se moquer lui-même de cette allusion à un de ses tubes [Défaite de famille]. Est-ce que ce n’est pas la transition la plus cramée ? » Puis, il interpelle son technicien lumière : « Est-ce que tu peux allumer des spots jaunes, bleus, rouges pour créer une sorte d’atmosphère de salle des fêtes ? »

    Orelsan : « Le monde n’a pas besoin de plus de cynisme »

    Jusque-là, il n’y a aucune mise en scène, aucun éclairage. Mardi, il débutait son concert sans scénographie grandiloquente : seul sur l’avancée de scène, emmitouflé dans son sweat-shirt à capuche, casquette vissée sur ses mèches blanches. Après avoir été applaudi par son public qui clame « Aurélien une chanson ! », comme dans l’introduction de Défaite de famille, il débite a cappella les premières mesures de son morceau Jour meilleur où il remonte le moral à un copain dépressif : « Comme dans toutes les chansons de variet’, les meufs sont parties/Comme dans tous les morceaux de rap où tes potes t’ont trahi/Des fois t’as besoin de soutien, des fois t’as besoin d’un ami… » Il rappelle : « On ne soignera jamais la dépression comme un rhume/Mais dis-toi que tu pourras compter sur moi le temps qu’ça dure. »

    Proche de ses fans

    Orelsan veut être ce bon copain, proche de ses fans, qui compatit aux deux années de mise sous cloche à cause de la pandémie. Au cours du show, il lâchera soulagé : « J’ai cru qu’elle ne commencerait jamais, cette tournée ! » Il est rejoint, un par un, par les quatre musiciens qui vont l’accompagner pendant les deux heures de concert : Skread, son beatmaker et fidèle complice, Eddie Purple, son guitariste, Phazz, son pianiste et Manu Dyens, son batteur. L’autre copain de Caen, Ablaye, s’occupera des chœurs.

    Contrairement à ses collègues rappeurs qui ont ouvert les premiers gros concerts de rap à l’AccorHotels Arena, Orelsan fait simple et basique, pas de liste d’invités interminable comme Ninho, pas plus de prestigieux comme lors du concert de Laylow le vendredi 11 mars (Nekfeu et Damso). Seuls Gringe pointera son nez le mercredi soir, l’acteur et humoriste Jonathan Cohen, le jeudi soir, et Oxmo Puccino, ce vendredi soir.

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    L'Humanité

    « Qui veut la peau des services publics, comment et pourquoi ? » : une enquête de Claire Lemercier et Willy Pelletier

    Entretien

    À mi-chemin entre l’essai, le reportage, le roman, voire le polar, «  la Valeur du service public » dévoile les motifs et modes opératoires du massacre en cours au nom de la « modernisation ». Le but : « briser le silence » et remettre au cœur du débat l’enjeu de l’intérêt général. Willy Pelletier et Claire Lemercier, deux de ses auteurs, expliquent la démarche.

    Loan Nguyen

    Les services publics fonctionnent comme ces évidences, ces normalités qu’on remarque seulement quand elles déraillent » : des routes aux maternités, en passant par l’entretien des forêts et l’action sociale, la politiste Julie Gervais, l’historienne Claire Lemercier et le sociologue Willy Pelletier mettent en lumière dans « la Valeur du service public » (La Découverte), sorti le 14 octobre, la richesse sociale sous-estimée derrière ces activités qui échappent au privé, et le dévouement des fonctionnaires qui les font vivre. Mais ils pointent aussi le massacre à l’œuvre derrière le vocable si séduisant de « modernisation » : une influence croissante du privé et une obsession de la rentabilité qui minent la qualité des services publics et qui broient agents comme usagers. Claire Lemercier, directrice de recherche au CNRS, et Willy Pelletier, sociologue à l’université de Picardie, expliquent leur démarche, à la fois scientifique et citoyenne.

    Quel a été le moteur de cet ouvrage ?

    Willy Pelletier  L’origine de ce livre, c’est la souffrance des agents dans les services publics partout, ce sont les grèves dans les finances publiques, les douanes, les forêts, les hôpitaux… C’est la désorganisation et ces « modernisations » libérales des services publics qui cassent des vies, même au-delà des services publics. J’habite dans l’Aisne, où les services publics ont disparu. Résultat : mes voisins, les personnes âgées, les personnes sans grandes ressources financières, attendent des heures aux urgences, n’ont plus de bureaux de poste – qui sont dans des containers et ne sont jamais ouverts ; les centres des impôts ont été remplacés par des bornes numériques. Quand les usagers ne parviennent pas à se servir des bornes ou qu’elles ne marchent pas, ils sont méprisés, renvoyés à leur incompétence. Il y a désormais des vigiles privés dans les accueils des services publics sociaux, car agents et usagers subissent des violences. On constate une souffrance sociale en cascade au-delà des services publics, que les modernisateurs qui n’habitent pas les territoires impactés ne voient jamais. On a tenté de faire voir ce massacre invisible.

    Claire Lemercier  Willy avait lancé un appel à coauteurs pour un livre qui au départ devait être assez court et porter sur les grands principes du service public. Mais on s’est rendu compte que cela existait déjà. On avait aussi la volonté d’incarner les choses, de parler concrètement des services publics pour montrer qu’ils sont partout. On voulait également incarner les modernisateurs, donner des noms, pas dans une optique de chasse aux sorcières, mais pour essayer de comprendre leur trajectoire individuelle. Le but était de produire un ouvrage lisible, qui serve aux syndicalistes, pour ne pas rester dans un débat entre universitaires, juristes ou hauts fonctionnaires.

    Pourquoi avoir choisi cette forme hybride à mi-chemin entre l’essai, le reportage, le roman, voire le polar ?

    Claire Lemercier Nous voulions que le livre puisse se lire par petits bouts. Que celui-ci soit accessible même si nous sommes allés chercher des travaux universitaires très pointus. Nous avons choisi ce parti pris de l’enquête policière sur le thème « Qui veut la peau des services publics ? », où l’on part des dégâts pour identifier les coupables et les victimes.

    Willy Pelletier Nous avons voulu donner à voir les vies brisées par ce qu’on impose aux agents, les relations au travail avec des chaînes hiérarchiques violentes imposées aux agents sans qu’ils puissent se défendre puisque la loi de transformation de la fonction publique empêche désormais les syndicats d’intervenir en comité pour défendre les salariés. Ce sont des vies où les gens pleurent des humiliations subies et du travail empêché. On pense à cette assistante sociale qui aide les personnes, contre les expulsions locatives ou pour l’obtention du RSA, et qui ne peut plus effectuer son travail parce qu’on lui demande de rendre compte d’une performance chiffrée à travers le reporting. On pense aux agents des routes dont les effectifs sont comprimés par les fusions, dont on exige des tâches accentuées, qui tombent malade de la pollution. On pense aux forestiers qui ne peuvent plus exercer leur métier et qui craquent sans jamais être entendus.

    Vous pointez le rôle de cette « modernisation » et des modernisateurs dans cette destruction du service public. Qu’est-ce qui se cache derrière cette obsession de la modernisation ?

    Claire Lemercier Il faut se demander ce qu’on entend par modernité. C’est la raison pour laquelle nous gardons toujours des guillemets quand nous parlons de la « modernisation » qui sert de prétexte au démantèlement des services publics. On peut rappeler que, sur le plan de la modernité technique, le TGV ou le Minitel ont représenté de grandes innovations portées par le public. Sur le plan de la modernité sociale, l’égalité salariale entre instituteurs hommes et femmes était, par exemple, une réalité dès 1910. La « modernisation » qui obsède les hauts fonctionnaires repose, elle, toujours sur une logique de rationalisation des coûts, sur l’externalisation ou sur la dématérialisation. Pour comprendre comment on en arrive à ce raisonnement, on a voulu remonter à la formation de ces élites. Notre collègue Julie Gervais s’est également penchée sur le rôle des cabinets de consultants qui vendent des solutions aux administrations.

    Willy Pelletier Notre livre introduit une nouvelle appellation pour cette élite modernisatrice que Bourdieu appelait la noblesse d’État, c’est la noblesse managériale public-privé. Cette noblesse managériale public-privé est formée dans la croyance fantasmée que les normes du secteur privé sont les plus efficientes, et qu’il faut traquer les coûts du service public, qui n’est plus appréhendé comme dépositaire de l’intérêt général mais comme une charge, un mammouth. Cette noblesse managériale public-privé ne se rend pas compte que, derrière ce qu’elle considère comme un coût financier, il y a des coûts sociaux et environnementaux absolument désastreux. Ce sont des jeunes gens, généralement des héritiers de bonne famille, qui entrent en compétition pour accéder à des grandes écoles. Pour y réussir, il faut être le meilleur dans cette croyance en la rentabilité financière. Leur existence les sépare de ce que leurs actions produisent : ils vivent dans l’entre-soi des étages de direction, sont servis par un personnel dédié. C’est la course à celui qui fera le plus de « rendus d’emploi », d’intensification du travail.

    La première phase consiste à isoler la victime : c’est la phase de découpage d’un service public. La deuxième étape repose sur la dévalorisation de la victime. Lors de la troisième étape, l’agresseur retourne la faute contre l’agressé.

    Si les procédés peuvent varier d’un service public à l’autre, on retrouve néanmoins des manœuvres récurrentes pour délégitimer et déconstruire le service public. Quelles sont les techniques utilisées par ces modernisateurs ?

    Claire Lemercier Dans le livre, nous expliquons que leur mode opératoire s’apparente à celui des agresseurs par rapport à leur victime. On observe une première phase qui consiste à isoler la victime : c’est la phase de découpage d’un service public où, comme on a pu le voir à la SNCF, on va séparer les centres de coût et les centres de profit, comme les rails d’un côté, les trains de l’autre. La deuxième étape repose sur la dévalorisation de la victime : c’est, par exemple, la mise en avant d’un « trou de la Sécu », d’un service public trop coûteux, avec trop d’agents. Lors de la troisième étape, l’agresseur retourne la faute contre l’agressé : c’est la faute du service public et de ses agents si les caisses sont vides. On passe sous silence la manœuvre qui a consisté à créer ces déficits et on ne pose pas la question des impôts comme levier de recettes. Enfin, la quatrième étape est celle de la menace, du chantage. « Si vous ne faites pas des économies, on va fermer. » Tout cela finit par dégrader le service public, avec des agents en souffrance qui se retrouvent en butte aux critiques des usagers et de leur hiérarchie.

    Willy Pelletier  La grande caractéristique de la noblesse managériale public-privé est de circuler de hauts postes du public à des hauts postes du privé. Les services publics se trouvent ainsi privatisés par ces logiques de carrière en toute cécité de leurs effets.

    Comment expliquer l’invisibilité de ces questions dans le débat public ?

    Willy Pelletier Les hérons, les perdreaux, les lombrics, victimes de la réforme de l’Office national des forêts, ne peuvent pas parler pour se défendre, mais les forestiers, qui en meurent également, n’ont pas non plus la force sociale d’être entendus. Les femmes de l’Indre, même lorsqu’elles manifestent avec leurs élus ou les syndicats contre la fermeture de la maternité du Blanc, ne sont pas entendues. La vocation de cet ouvrage, c’est justement de briser le silence et, en creux, d’appeler à une mobilisation unitaire de ces millions de gens formidables qui résistent mais qui, atomisés, ne peuvent être entendus.

    Claire Lemercier Ce sont des situations qui rencontrent très peu de médiatisation. Même les personnes qui sont confrontées à ces difficultés ne vont pas forcément comprendre ce qui se passe, elles vont se dire qu’elles n’ont pas de chance, ou que c’est un cas isolé. Et le premier réflexe des personnes qui souffrent de ce massacre des services publics, ce n’est pas forcément de lutter mais d’essayer de trouver une solution individuelle.

    Les services publics, c’est l’anti-Zemmour : c’est la défense d’une civilisation qui inclut et protège, c’est l’égalité, ce sont des droits pour toutes et tous, des libertés gagnées au travail avec le statut général des fonctionnaires.

    Comment espérez-vous faire de ce livre un outil contre cette invisibilité ?

    Willy Pelletier Ce livre veut contribuer à l’intelligence des causes des malheurs, et constituer une première phase vers l’établissement d’une force commune pour faire en sorte que les mobilisations qui existent aujourd’hui côte à côte soient mises coude à coude. On l’a vu sur les ronds-points avec les gilets jaunes : quand on se met ensemble et qu’on discute, on comprend bien que l’origine des dégâts sociaux, c’est l’obsession libérale de la rentabilité financière. Les services publics, c’est l’anti-Zemmour : c’est la défense d’une civilisation qui inclut et protège, c’est l’égalité, ce sont des droits pour toutes et tous, des libertés gagnées au travail avec le statut général des fonctionnaires qu’il faudrait étendre au privé. Les trois fédérations CGT des services publics ont été motrices dans l’élaboration de ce livre. Cette démarche est désormais soutenue également par la FSU, Solidaires et des associations de défense des services publics. Nous allons tenter, dans les mois qui viennent, de travailler à la construction d’une cause commune pour briser le silence autour des services publics. L’enjeu est très fort : les prochaines élections se feront-elles sur des fantasmes sécuritaires ethno-raciaux ou sur la réalité des expériences vécues et des difficultés concrètes d’existence ?

    Claire Lemercier Nous avons voulu donner un contrepoint universitaire pour montrer comment le même phénomène se retrouve dans tous les secteurs. Nous avons lancé le site vivelesservicespublics.org pour que les gens s’en saisissent, et afin de multiplier les témoignages et favoriser les mobilisations. Mais, maintenant, nous allons nous taire et laisser les personnes concernées s’exprimer.

     À LIRE :

    • « La Valeur du service public », de Julie Gervais, Claire Lemercier et Willy Pelletier, La Découverte, 480 pages, 22 euros.
    • « L’Impératif managérial : désirs privés et devoirs publics d’un grand corps de l’État », de Julie Gervais, Presses universitaires du Septentrion, collection « Espaces politiques », 2019.
    • « Sociologie historique du capitalisme », de Pierre François et Claire Lemercier, La Découverte, collection « Grands Repères/ Manuels », 2021.
    • « L’État démantelé : enquête sur une révolution silencieuse », sous la direction de Laurent Bonelli et Willy Pelletier, La Découverte, collection « Cahiers libres », 2010.
    services publicswilly pelletierSociologie
    Le Monde

    Le succès du XV de France tient aussi à une union sacrée du rubgy français

    Après des années d’affrontement, la Fédération et les clubs avaient trouvé un terrain d’entente fin 2019 sur la mise à disposition des joueurs.

    Il n’y a pas si longtemps, l’image aurait tenu de la science-fiction. Le capitaine de l’équipe de France soulevant le trophée du Tournoi des six nations devant le président de la Fédération française de rugby (FFR) et celui de la Ligue nationale de rugby (LNR), tout sourire, côte à côte. Tout d’abord parce que les Bleus, en plein marasme depuis une décennie, étaient loin de prétendre au titre, jusqu’à leur renouveau, insufflé par Fabien Galthié il y a deux ans et demi. Mais aussi parce que, dans le même temps, les deux institutions s’affrontaient sur la question de la mise à disposition des joueurs.

    Comment le XV de France de Fabien Galthié a retrouvé les sommets

    La victoire dans le Tournoi des six nations, samedi 19 mars, a certes été avant tout conquise sur les terrains. Mais elle tient aussi pour une bonne part au fait que les partenaires du capitaine Antoine Dupont ont bénéficié depuis deux ans d’un contexte favorable.

    Après des années de dissension entre des clubs professionnels de plus en plus puissants privilégiant leur santé économique et sportive et un XV de France de moins en moins influent face à eux, les deux institutions ont trouvé un terrain d’entente. Désormais, l’ensemble de l’ovalie hexagonale s’est mis au service des Bleus.

    « L’équipe de France est la vitrine du rugby français, c’est une évidence », expose Bernard Laporte, le président de la FFR, saluant « l’intelligence des dirigeants de la LNR et des clubs ». « Cette excellente dynamique des Bleus est due à une volonté collective d’avancer ensemble », insiste René Bouscatel, le président de la LNR.

    « Certains clubs ont fait de très gros sacrifices »

    Le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié et son manageur général, Raphaël Ibanez, ont obtenu, à leur prise de fonction fin 2019 – après force négociations – que 42 joueurs puissent être disponibles à chaque rassemblement, contre 31 pour leurs prédécesseurs. Une avancée significative pour permettre aux Bleus de travailler sereinement ; un luxe, aussi, porté par l’urgence de bien figurer à la Coupe du monde à domicile, se profilant en 2023.

    « Evidemment, il y a des contreparties à payer, et certains clubs ont fait de très gros sacrifices, mais ont su l’accepter », relève René Bouscatel. Outre les doublons entre calendrier international et calendrier du Top 14, certaines équipes - comme le Stade toulousain, le plus gros pourvoyeur d’internationaux -, ont en sus vu leur agenda chamboulé par les reports de rencontre en raison du Covid-19. Mais au nom de l’intérêt supérieur du XV de France, les clubs concernés ne se plaignent pas de l’absence de leurs joueurs – indemnisée par la Ligue.

    Si Antoine Dupont et consorts ont pu rester au repos lors des semaines sans rencontres dans le Tournoi, en vertu de l’accord passé entre la FFR et la LNR – et sont arrivés en pleine forme pour les ultimes rencontres de la compétition –, leurs prédécesseurs n’avaient pas eu cette chance. L’ancien sélectionneur Philippe Saint-André exhortait ainsi en 2015 à ce que « le rugby français se remette en question pour donner des moyens aux joueurs ».

    « On a un peu été les rats de laboratoire pendant les années de galère, a regretté l’ancien capitaine du XV de France Guilhem Guirado, interrogé sur RMC vendredi 18 mars. On a l’impression que la solution vient d’être trouvée avec la priorité donnée à l’équipe de France, les joueurs protégés. Nous, on était sur la brèche tous les week-ends. »

    Car les Bleus et le Top 14 ont connu « des années de bagarre », résume Bernard Laporte. « Depuis dix ans, la Ligue commandait, et jusqu’en 2016 [année de son élection], la Fédération n’avait pas grand-chose à dire. » En opposition frontale avec Paul Goze, ancien président de la LNR, l’ex-sélectionneur des Bleus insiste avoir lutté pour que l’équipe de France, « devenue la dernière roue du carrosse du rugby professionnel » retrouve sa place. L’élection en mars 2021 de René Bouscatel, qui avait axé sa courte campagne sur un réchauffement des relations entre les deux instances, a accéléré l’apaisement.

    « Désormais vous [les Français] avez le luxe d’avoir 42 joueurs pour la préparation. Les clubs travaillent avec la Fédération, donc vous n’avez plus d’excuses », avait insisté le sélectionneur de l’Angleterre, Eddie Jones, avant le début du Tournoi 2022. L’ensemble du rugby tricolore s’est mis en ordre de bataille. Et cela devrait se prolonger jusqu’à la Coupe du monde, à l’automne 2023.

    Clément Martel

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    Le Monde

    Flamber l’été, s’éteindre au printemps

    Les rescapés du naufrage au stade Santiago-Bernabeu, en Ligue des champions, ont encore dû essuyer une tempête au Parc des Princes, dimanche 13 mars lors de la réception de Bordeaux. Lionel Messi et Neymar Jr ont subi le plus gros d’une bronca à laquelle tous leurs coéquipiers du Paris Saint-Germain ont eu droit, à l’exception de Kylian Mbappé.

    Le procès en ingratitude ou en irrespect intenté aux supporteurs est particulièrement infondé : le statut d’un joueur, aussi légendaire soit-il, ne vaut pas impunité s’il ne le justifie pas. Mbappé, brocardé en début de saison pour ses velléités de départ, a honoré le sien, lui…

    La défaite concédée dimanche 20 mars à Monaco par une équipe léthargique (3-0, sans Messi) ne va pas mieux disposer les fans. Ils ciblent cependant moins les stars que le star-system, c’est-à-dire la politique du casting du club, dont l’échec est parachevé par celui du recrutement de Messi. Le gouffre s’est creusé entre la réussite médiatique ou économique et les résultats sportifs, ou simplement la qualité de jeu.

    Il y a eu des précédents dans les tribunes parisiennes, mais désormais, les critiques ciblent le directeur sportif Leonardo et remontent jusqu’au président Nasser Al-Khelaïfi. Si les banderoles « Direction démission » sont fréquentes en Ligue 1, celle déployée au Parc des Princes est une première sous l’ère qatarie – du moins depuis le retour des ultras en octobre 2016.

    Dans son communiqué, le Collectif Ultras Paris (CUP) estime que « NAK », trop souvent absent, n’est plus « l’homme de la situation », déplore un « empilement de stars », le « rythme de sénateurs » en championnat, le confort dans lequel se complaisent les « éternels remplaçants », un entraîneur privé d’autorité, l’absence de projet de jeu qui en résulte.

    C'est l'heure... DIRECTION DÉMISSION !!! @PSG_inside https://t.co/y9ELoVKHaV

    Le CUP avait déjà exprimé sa « colère » début février, avant l’élimination par le Real Madrid. Censé survoler son championnat (il n’y est pas parvenu en 2012, 2017 et 2021), plombé par l’objectif d’une victoire en Ligue des champions (annoncé inconsidérément lors du rachat en 2012), Paris joue toujours sa saison sur quelques matches couperets en Ligue des champions.

    Syndrome d’un club qui flambe l’été, lors du mercato, mais s’éteint au printemps, il enrichit surtout son palmarès d’éliminations légendaires. Même la finale et la demi-finale de Ligue des champions atteintes lors des deux saisons précédentes ont souligné l’incapacité à convertir la richesse de son effectif en victoires durant ce money time.

    La fronde des supporteurs parisiens ne relève pas du divorce devenu classique avec ces dirigeants gestionnaires souvent incapables de comprendre les racines de la passion et celles des clubs eux-mêmes. Ils doivent à Qatar Sports Investments la reconnaissance d’avoir donné au PSG un lustre dépassant celui de ses glorieuses (mais déjà agitées) années 1990.

    La raison des supporteurs

    Reste que, placé au centre d’une attention planétaire, devenu une marque mondiale hautement valorisée, suscitant les jalousies avec ses transferts galactiques, le PSG s’expose aussi au retour d’un bâton qu’il tend un peu trop souvent. Les sarcasmes, aussi, sont planétaires.

    Certains réclament de faire table rase, une tentation peu raisonnable : le club s’est doté de structures, a acquis de l’expérience et son effectif reste exceptionnel. Il s’agirait d’abord de le dégraisser – précisément ce que ne sait pas faire Leonardo. Surtout, de mettre à sa tête un entraîneur doté des pleins pouvoirs sportifs et assisté (enfin) d’une vraie cellule de recrutement.

    Nasser Al-Khelaïfi semble toutefois inamovible, bénéficier d’une forme d’extraterritorialité : sa position de pouvoir au Qatar (ainsi que dans les institutions françaises et européennes du football) paraît trop solide pour qu’il soit fragilisé comme un dirigeant ordinaire. Seule l’issue des poursuites judiciaires dont il est l’objet pourrait changer la donne.

    Cette crise sportive et institutionnelle compromet néanmoins le pacte de réconciliation scellé entre le club et ses supporteurs les plus fervents, quelques années après le grand ménage du « plan Leproux » qui avait précédé la reprise du club.

    Certes, les ultras ne représentent plus qu’une infime fraction de la « fanbase » mondiale du club, mais c’est la plus légitime et la plus visible, et les faits leur donnent raison. Tandis qu’à Bordeaux, le groupe des Ultramarines a soutenu inconditionnellement une direction qui entraîne les Girondins vers la relégation, ceux du PSG contribueront peut-être à des changements salutaires.

    Jérôme Latta

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.

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    La carte suivante montre l'avancée des troupes, les principales frappes et les territoires contrôlés par les forces russes. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand pays d'Europe par sa superficie (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

    Au 25e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord (notamment autour de Kiev) et dans le Nord-est (près de Kharkiv). En revanche, les choses bougent dans le Sud-Est, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à encercler peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.

    Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes de la moitié est de l'Ukraine, que Moscou souhaite encercler, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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    Si le rapport de force général reste en faveur des Russes, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Moscou ne contrôle qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. Cette stabilisation de la situation militaire ne présage nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Une possibilité si la pression russe qui s'exerce au Nord, au Sud et à l'Est changeait brutalement la situation localement - par exemple dans le Donbass -, ce qui pourrait produire un effet domino. Mais un enlisement long reste une autre hypothèse, les Russes manquant pour l'instant de réserves - notamment en hommes - pour renverser rapidement la situation. L'hypothèse que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas la fin de la guerre - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, Kharkiv en ligne de mire

    À l'est du pays, les forces russes continuent d'encercler Kharkiv. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la deuxième ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants) où les tirs d'artillerie se multiplient, occasionnant des destructions importantes et des morts parmi la population civile. Depuis longtemps, l'on savait que, si invasion il devait y avoir, Kharkiv, située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, serait un verrou clé. Vu la difficulté des combats urbains, Moscou tente d'en faire le siège en l'encerclant, plutôt que de la prendre par un choc frontal, coûteux en hommes et en matériels.

    Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de Konotop, mais qui s'est désormais stabilisée. Cette ville de 80.000 habitants, encerclée depuis plus d'une semaine, ne semble pas être la priorité des Russes. L'on imagine bien en revanche le réel objectif de cette opération puisque, dans cette direction, les forces russes peuvent aller en ligne droite jusqu'à Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.

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    Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient visiblement de les contourner par le Nord et par le Sud (cf. infra). Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum est passée côté russe. En ligne de mire aussi, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Là encore, d'intenses combats ont lieu et les combattants ont commencé d'avancer ces derniers jours à l'intérieur de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre ont été qualifiés de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon son maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

    Au Sud, percée vers le Dniepr

    La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. Sur le front du Sud, l'armée russe a avancé aussi depuis la Crimée dans le but notamment de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Cet objectif a été atteint dès le 1er mars, selon le ministère russe de la Défense, car les troupes russes venues de Crimée, après avoir conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le lendemain, ont réussi à encercler Marioupol.

    Là encore, Moscou privilégie donc une manœuvre d'encerclement déjà mise en œuvre par les séparatistes du Donbass en 2014 lors de la bataille décisive de Debaltseve. Il s'agit d'une vieille tradition militaire soviétique connue sous le nom de «kotel» - chaudron en russe -, d'autant plus utile que Marioupol est très bien défendue depuis 2014 avec la présence, notamment, du bataillon ukrainien d'extrême-droite Azov. Ce lundi 21 mars, les Ukrainiens ont refusé l'offre russe de reddition.

    Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.

    Remontant vers le nord-ouest, les forces russes contrôlent, depuis le 2 mars, la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la Crimée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant ainsi sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, où de rudes combats ont eu lieu. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint. Le maire d'Odessa redoute des bombardements contre la cité balnéaire. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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    Depuis la Crimée, les troupes russes percent également vers le Nord avec la prise de contrôle par les Russes le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.

    Néanmoins, dans cette région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces avancées russes situées les plus au Nord. Celles-ci ne sont plus loin, néanmoins de Kryvyï Rih. Il est probable que les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr et préfèrent se concentrer pour l'instant à Marioupol et plus largement dans le Donbass. Une victoire locale dans cette région orientale du sud de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

    Au Nord, la bataille de Kiev

    Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

    Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourg nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

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    Une nouvelle fois, la priorité de Moscou semble être l'encerclement de la cité, plus qu'une avancée frontale vers le centre-ville. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Si les Russes décident de faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, il leur faudra contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant. Si le rapport de force général est en faveur de Moscou, force est de constater que le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a, lui, échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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    L'encerclement de la capitale se double de tirs d'artillerie et de frappes de missiles particulièrement meurtrières, et de diverses opérations dites de «sabotage» menées au cœur même de la ville, probablement par des unités des SSO, les forces d'opérations spéciales, une unité d'élite de l'Armée russe, indépendante et chargée des missions les plus difficiles, notamment clandestines.

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    Un recours croissant à l'artillerie

    Les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à une résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires déployés en mer Noire et en mer d'Azov ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

    Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis dix jours, conformément à une vieille tradition militaire soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour de Kiev, de Kharkiv et de Marioupol, les principales villes assiégées ou en passe de l'être.

    De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'un emploi de plus en plus soutenu dans le ciel ukrainien des chasseurs-bombardiers Soukhoï Su-24 et Su-34, de même que des avions d'attaque au sol Su-25.

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    Des lance-roquettes multiples TOS-1, montés sur des châssis de chars T-72, ont aussi été observés pour la première fois en Ukraine. Ce déploiement est significatif dans la mesure où les TOS-1 sont mis en œuvre par des unités NBC (nucléaires, biologiques, chimiques) et non par l'artillerie car les projectiles utilisés sont thermobariques (avec deux charges explosives et un liquide volatil, ils combinent effets thermiques - thermos en grec - et effets de pression - baros en grec -, NDLR).

    Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré près de 800. «La moitié de ce stock a déjà été consommé», selon l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain - information à considérer avec prudence. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

    Une forte résistance ukrainienne

    Côté ukrainien, l'équipement d'origine soviétique est assez similaire à celui utilisé par les Russes. En revanche, Kiev peut s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles portatifs anti-chars Javelin ou des missiles portatifs anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. L'on observe que les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont équipées de cages «anti-Javelin» dont l'efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones de combat turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou plus récemment dans le Haut-Karabagh. Des vidéos montrent l'attaque réussie de plusieurs convois russes, y compris de systèmes anti-aériens Buk, Tor ou Pantsir qui ont été détruits avant même d'avoir pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, notamment à Kiev. Des images montrent que plusieurs aéronefs russes - y compris des modernes Su-30 ou Su-34 - ont été abattus ces derniers jours par des missiles sol-air, sans compter les hélicoptères dont on sait - depuis la guerre d'Afghanistan (1979-1989) - qu'ils sont particulièrement vulnérables aux missiles Stinger.

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    La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

    Une victoire inéluctable des Russes ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «La progression russe s'est ralentie au cours de la semaine. On a assisté à plusieurs pauses opérationnelles, dues bien sûr à la résistance ukrainienne mais aussi à la réorganisation russe (...) On observe une usure rapide des deux parties, plus qu'attendue (...) Le rapport de force initial [en faveur des Russes] pèse toujours. (...) L'issue du conflit dépend donc de la capacité à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté ce week-end Olivier Kempf, général (2S) de l'Armée de Terre, sur Twitter. Le chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) de poursuivre : «A court terme, les Russes peuvent espérer un gain tactique visible (soit l'encerclement de Kiev, soit une dislocation du front du Donbass) qui d'une part, leur permettra de réarticuler leur dispositif sur les autres objectifs, d'autre part les mettra en position de force dans les négociations tenues parallèlement».

    Même son de cloche du côté de l'historien militaire Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien colonel des troupes de marine donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.

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    Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Il est fait état depuis le début de l'invasion d'importantes colonnes de véhicules militaires aperçus dans le sud-ouest de la Biélorussie. Et d'ailleurs, l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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    Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne dans les prochaines semaines, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?

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    Le Monde

    FIFA : nouvelle procédure pénale ouverte en Suisse contre l’ex-président Sepp Blatter

    Selon les informations du « Monde », l’ancien patron de la Fédération internationale de football fait l’objet d’une enquête pour « soupçon de gestion déloyale » à la suite d’une plainte de la FIFA sur la gestion du chantier de son musée.

    A 86 ans, Sepp Blatter n’en a pas fini avec la justice de son pays. Selon les informations du Monde, l’ex-président de la Fédération internationale de football (FIFA) fait l’objet d’une nouvelle procédure pénale en Suisse.

    Déjà poursuivi depuis 2015 et mis en accusation en novembre pour « soupçons d’escroquerie, d’abus de confiance et de gestion déloyale » et de « faux dans les titres » par le Ministère public de la Confédération (MPC) helvétique, le Valaisan est cette fois visé par une enquête du parquet de Zurich pour « soupçon de gestion déloyale ».

    L’ex-secrétaire général français de la FIFA, Jérôme Valcke, est aussi visé par cette enquête. « La présomption d’innocence s’applique jusqu’à ce que la procédure soit définitivement close », déclare au Monde le parquet de Zurich.

    Cette nouvelle procédure pénale fait suite à la plainte déposée, en décembre 2020, par la FIFA « en relation avec le projet de musée FIFA, qui a généré une facture de 500 millions de francs suisses [plus de 460 millions d’euros] ».

    La FIFA dénonce un contrat de location « supérieur à la valeur du marché »

    Dans sa plainte, la FIFA relevait que son ancienne direction avait « consacré 140 millions à la rénovation et [à] la modernisation d’un bâtiment dont l’instance n’est pas propriétaire, tout en s’engageant dans un contrat de location à long terme supérieur à la valeur du marché, qui coûtera à la FIFA un total de 360 millions. »

    Contacté par Le Monde, l’avocat de Sepp Blatter, Lorenz Erni, n’a pas souhaité réagir. Quant à M. Valcke, il n’a pas voulu commenter. Au moment du dépôt de la plainte de la FIFA, il affirmait n’avoir « jamais été concerné par le dossier du musée ».

    La FIFA reprochait à son ancienne direction d’avoir, avec la « complicité vraisemblable » de M. Blatter, scellé en avril 2013, et jusqu’en 2045, un contrat de location annuelle de 8,9 millions de francs suisses qui aurait été défavorable à la fédération et aurait entraîné des dommages de 26,1 millions de francs suisses pour l’organisation.

    « La plainte fait état de l’implication directe de l’ancien président de la FIFA, Joseph S. Blatter, ainsi que de plusieurs autres individus dans des activités relatives aux accords signés en lien avec le bâtiment », avait annoncé la FIFA en décembre 2020, notant des « preuves de mauvaise gestion [et de gestion] criminelle présumée visant l’ancienne direction de la FIFA et des entreprises nommées par cette dernière ».

    Lancé en 2013 près de la gare d’Enge, à Zurich, le chantier s’est terminé trois ans plus tard avec l’ouverture du musée, le 28 février 2016, soit deux jours après l’élection de Gianni Infantino à la tête de la FIFA, alors minée par les scandales de corruption.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: les drones turcs, clés de la résistance armée face à la force de frappe russe

    Delphine Minoui

    DÉCRYPTAGE - Déjà vendus dans une dizaine de pays, ces petits fleurons de l’industrie militaire turque sont entrés au service de l’armée ukrainienne après un premier contrat passé avec Ankara en 2019.

    Correspondante à Istanbul

    C’est une chanson insolite qui passe et repasse sur les ondes ukrainiennes. «Les envahisseurs sont venus vers nous en Ukraine. (…) Mais leur arsenal s’est délité. Bayraktar! Bayraktar!», s’excite une chorale masculine à la gloire des drones de combat turcs qui donnent actuellement du fil à retordre aux forces russes. Un hymne qui en dit long sur les prouesses de ce nouvel étendard militaire venu à la rescousse de Kiev contre Moscou: depuis le début de l’offensive lancée le 24 février par Vladimir Poutine, les petits engins de fabrication turque ont détruit plus d’une dizaine de véhicules blindés, de systèmes de missiles et de camions russes, d’après des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.

    À ce jour, seuls deux d’entre eux - sur un total estimé à une vingtaine - auraient été abattus par la riposte des Russes, lesquels se seraient d’ailleurs empressés d’attribuer le titre de «héros» au commandant du bataillon qui a piloté l’opération. «Sans les drones Bayraktar TB2, l’armée russe aurait progressé plus rapidement. Les Ukrainiens les utilisent de deux façons: en mode défensif pour viser l’armement logistique et les chaînes d’approvisionnement russe, y compris les trains transportant du carburant ; et pour s’attaquer aux systèmes sol-air. D’après les chiffres à source ouverte dont nous disposons, environ 30% des systèmes de défense aérienne russes ciblés ou abandonnés ont été détruits par les drones turcs», observe le chercheur turc Emre Kürsat Kaya, spécialiste des questions de défense.

    À lire aussiEn Ukraine, les drones civils sont devenus des armes

    Leur efficacité, précise-t-il, tient de leur endurance, mais aussi de leur «légèreté». Capable de voler jusqu’à 27 heures d’affilée à plus de 220 km/heure, le TB2 pèse 650 kg - soit deux fois moins que son concurrent américain, l’US Reaper. Il peut transporter de petits missiles à guidage laser lui permettant de frapper des cibles fixes ou mobiles distantes d’une dizaine de kilomètres.

    Une aubaine économique pour Ankara

    Déjà vendus dans une dizaine de pays, ces petits fleurons de l’industrie militaire turque, fabriqués par le gendre du président Erdogan, sont entrés au service de l’armée ukrainienne après un premier contrat passé avec Ankara en 2019. Kiev envisage déjà, dit-on, d’élargir son arsenal. Bien que mis en suspens par la guerre, un projet de production locale est également en gestation.

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    Une aubaine économique pour Ankara: moins chers que les drones américains et israéliens, et plus performants que les drones chinois, ces aéronefs devraient pouvoir capitaliser sur leurs succès en Ukraine, après leurs exploits déjà remarqués en Syrie et en Libye, pour trouver d’autres acquéreurs, en Afrique, mais aussi parmi les membres de l’Otan, comme la Pologne, qui s’y intéresse de près. Pour la Turquie, maillon réputé «indocile» de l’Alliance atlantique, notamment pour son rôle considéré comme perturbateur en Méditerranée orientale, le bénéfice se mesure aussi en termes d’image. «Les Turcs sont ravis qu’on parle en bien de leurs drones. Ça les met du côté de la morale occidentale. Ça “blanchit” cet outil, qui avait fait grincer les dents lors du conflit dans le Haut-Karabakh, en 2020, lorsqu’il avait contribué à un tournant déterminant au profit de l’Azerbaïdjan face à l’Arménie», souligne Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine de l’Ifri.

    Mais leur utilisation par Kiev n’est pas sans crisper les relations, déjà complexes, entre Ankara et Moscou. Si la Russie, alliée de la Turquie quand il s’agit de lui procurer des S-400 pour contourner Washington, est épargnée par les sanctions turques, elle voit d’un mauvais œil le recours aux Bayraktar dont Kiev s’est servi une première fois en octobre 2021 pour faire taire une position d’artillerie séparatiste russe qui visait les troupes ukrainiennes dans le Donbass. Lors d’un appel téléphonique à Recep Tayyip Erdogan en décembre dernier, le chef du Kremlin avait qualifié l’action d’Ankara de «provocatrice» et «destructrice».

    Pour autant, ces petits engins de combat sans pilote ont-ils la capacité de faire plier à eux seuls le mastodonte russe? «On en est bien loin», estime Sinan Ülgen, directeur du centre de recherche turc Edam. Si «l’impact psychologique est incontestable», l’ex-diplomate turc tient à rappeler que le rapport de force reste à l’avantage de Moscou. «Le contexte ukrainien est différent de celui qu’on a pu voir en Syrie, en Libye et dans le Haut-Karabakh. Contrairement aux précédents conflits, les drones turcs doivent faire face à la menace aérienne russe. De plus, la capacité militaire des Russes est nettement supérieure à celle de Kiev, que ce soit en termes quantitatifs (troupes mobilisées) ou qualitatifs (équipement utilisé)», ajoute-t-il.

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les drones civils, nouveaux outils de l’armée ukrainienne

    Guerre en Ukraine: les drones civils, nouveaux outils de l'armée ukrainienne - Regarder sur Figaro Live

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

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    Le Monde

    Tennis : Fritz fait chuter Nadal et s’offre le plus beau titre de sa carrière à Indian Wells

    L’Américain Taylor Fritz, 20e joueur mondial, a remporté pour la première fois de sa carrière le Masters 1000 d’Indian Wells, dimanche, en battant en finale l’Espagnol Rafael Nadal, pourtant grand favori.

    Taylor Fritz a décroché dimanche 20 mars la victoire en deux sets (6-3, 7-6) en finale du tournoi d’Indian Wells (Californie), face à Rafael Nadal. Agé de 24 ans, le natif de San Diego s’adjuge son deuxième tournoi sur le circuit ATP, après celui sur gazon, bien moins prestigieux, d’Eastbourne, en 2019. Il est le premier Américain à triompher dans le désert californien depuis Andre Agassi, en 2001.

    Il est surtout le premier de la saison à faire chuter l’ogre Nadal, joueur le plus titré en Grands Chelems (avec vingt et une victoires) depuis son triomphe à l’Open d’Australie à la fin de janvier, qui restait sur vingt victoires successives et visait un quatrième sacre à Indian Wells (après 2007, 2009 et 2013). L’Espagnol, qui devra attendre pour égaler le record de 37 titres en Masters 1000 détenu par Novak Djokovic, n’aura pour se consoler que l’assurance de grimper au troisième rang mondial dès lundi.

    Il a fini par redevenir humain, face à un adversaire que la rumeur ne disait pourtant pas à 100 % de ses moyens. Fritz avait en effet dû écourter rapidement son entraînement matinal, à cause d’une cheville récalcitrante. La veille après avoir écarté le Russe Andrey Rublev (7e), il avait confié s’être fait un peu mal en fin de match.

    Nadal blessé

    Mais le plus souffrant des deux n’était manifestement pas celui qu’on pensait. Nadal, qui s’était lui aussi occasionné une douleur pectorale dans le troisième set de son rude combat face à son compatriote Carlos Alcaraz (19e), a de nouveau fait appel au kiné après avoir perdu le premier set. Et il est parti se faire soigner dans le vestiaire pendant cinq bonnes minutes.

    Il venait de céder le premier set à Fritz, qui, comme la veille, pour se débarrasser d’Andrey Rublev, a donné le ton dès le début du match. L’Américain a été agressif et saisi sa chance quasiment à chaque échange, en s’appuyant sur son excellente première balle et son revers croisé – sa meilleure arme.

    Nadal a résisté comme il a pu dans la seconde manche, malgré une douleur de plus en plus évidente – il s’est fait cette fois masser le dos sur le court – qui le pénalisait essentiellement en revers, le poussant à faire énormément de fautes directes. L’Espagnol a su toutefois remporter de très beaux points en allant au bout de lui-même, laissant croire à une énième remontada, après avoir sauvé une première balle de match à 5-4 sur son service.

    Mais, pour une fois, il n’a pas réussi à convertir les balles de break qui auraient peut-être tout relancé. Il a fini par céder 7-5 au jeu décisif.

    Le Monde avec AFP

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    L'Humanité

    Fabien Roussel : « Il faut créer une banque publique pour l’emploi et le climat »

    Actu

    Le candidat du PCF, Fabien Roussel, propose un plan de « reconquête industrielle et de relance des services publics » qui s’appuie sur des nationalisations et de nouveaux pouvoirs pour les travailleurs.

    Julia Hamlaoui

    « En mémoire des 600 emplois détruits à Haubourdin depuis 2008, sacrifiés sur l’autel du profit. » Parmi les initiatives de la semaine de mobilisation lancée par le PCF pour l’emploi, la réindustrialisation et le pouvoir d’achat, les communistes du Nord pointeront ce week-end, via « un monument éphémère » érigé dans cette commune de la métropole lilloise, le bilan catastrophique aligné par les gouvernements successifs ces dernières décennies.

    Emploi et salaires. Les communistes s’attaquent aux vrais problèmes

    Au total : « 2,2 millions d’emplois supprimés dans l’industrie depuis 1980 et des dizaines de plans de licenciements et de délocalisations », rappelle le PCF. Airbus, Renault, General Electric, Sanofi, Vallourec, Michelin… Emmanuel Macron est loin d’échapper à la règle malgré le lancement en grande pompe, ce mardi, du plan d’investissement « France 2030 », soit de 30 à 50 milliards d’euros destinés aux «champions de demain dans les domaines du numérique, de l’industrie verte, des bio­technologies ou encore dans l’agriculture ».

    Plan « France 2030 ». Quand Macron privatise l'avenir

    « Flécher l'argent au service d'investissements utiles »

    Et pour cause : « Les deux tiers des 204 milliards d’euros investis par le gouvernement jusque-là vont être attribués aux entreprises de taille intermédiaire et aux grandes entreprises. Elles représentent 6 200 entreprises contre 520 000 PME et TPE », fustige le candidat du PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, évoquant les « 51 milliards de dividendes » distribués en parallèle. C’est une « très mauvaise utilisation de l’argent public et des prêts de la Banque centrale européenne », estime le député du Nord, qui juge impératif de « conditionner les aides à la création d’emplois à des critères écologiques et environnementaux, à l’égalité professionnelle femmes-hommes, à la reconquête industrielle et à la relance de nos services publics ». À cette fin, « il est urgent de créer une banque publique pour l’emploi et le climat », assure le candidat, qui propose ainsi « la nationalisation d’au moins deux banques systémiques, ce qui permettra de flécher cet argent au service d’investissements utiles ».

    Nous voulons qu’au sein des comités d’entreprise, les salariés aient un droit de veto, mais aussi la possibilité de présenter des propositions alternatives en matière d’investissements, de relocalisation, de formations.

    Reste l’urgence des suppressions d’emplois en cours, auxquelles le PCF oppose l’idée d’un « moratoire » immédiat. « Il faut tout de suite interdire toute fermeture d’activité, d’usine, d’entreprise dans une filière industrielle parce que, quand on ferme, on perd les compétences et ensuite on a beaucoup de mal à les relocaliser », défend Fabien Roussel, qui souhaite en matière de réindustrialisation s’appuyer sur des filières stratégiques. Parmi elles, le médicament, les transports, l’alimentation ou encore l’énergie. Pour cette dernière, par exemple, le prétendant à l’Élysée veut à la fois « nationaliser EDF et Engie », protéger l’ensemble de la filière jusqu’à « la production de turbines à Belfort », mais aussi investir « dans de nouvelles centrales nucléaires et des mini-EPR permettant de compenser la fermeture des 12 réacteurs d’ici à 2035, et dans nos barrages hydrauliques dont les capacités peuvent être augmentées ».

    La conquête de nouveaux droits sociaux

    Mais il s’agit aussi de « reprendre le pouvoir à la minorité qui décide aujourd’hui : nous voulons qu’au sein des comités d’entreprise, les salariés aient un droit de veto, mais aussi la possibilité de présenter des propositions alternatives en matière d’investissements, de relocalisation, de formations », avec l’appui de la « banque publique pour l’emploi et le climat ». Sans compter la conquête de nouveaux droits sociaux, à commencer par la semaine de 32 heures, le Smic à 1 800 euros brut ou encore la retraite à 60 ans. Autant de propositions défendues dans de multiples rendez-vous locaux cette semaine, avant un « grand rassemblement » dédié à l’emploi, le 21 novembre, à Paris.

    Fabien RousselPrésidentielle 2022Politique industrielleindustrie
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : les pieds-rouges ou la solidarité internationaliste

    Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, quelques dizaines de milliers de militants français anticolonialistes affluent dans le pays pour « réparer les dégâts » de la guerre. S’ils ont « le cœur à gauche », la majorité d’entre eux n’ont aucune attache partisane.

    Longtemps, les pieds-rouges n’ont pas existé. Invisibles, inaudibles, absents des romans nationaux où ils n’avaient pas place. A l’inverse des pieds-noirs, dont l’exode spectaculaire a marqué les esprits et la culture française, l’arrivée de ces jeunes Européens dans l’Algérie indépendante est passée presque inaperçue. Pas d’Albert Camus ni d’Enrico Macias parmi eux. Hormis quelques figures de la lutte anticoloniale, comme celle du communiste Henri Alleg, auteur de La Question (Minuit, 1958), ou celle de la « porteuse de valises » Hélène Cuenat, évadée de la prison de la Petite Roquette, en février 1961, et que la presse française avait baptisée « la Tigresse », aucun de ces extravagants migrants, emplis de curiosité et d’espérance dans la révolution algérienne, soucieux de « réparer les dégâts » de la guerre et du colonialisme, n’est célèbre, ni même connu. Certains le deviendront plus tard, mais pour d’autres raisons, à l’instar d’un Gérard Chaliand ou d’une Marceline Loridan. En cet été 1962, l’« été Far West », selon le mot du médecin militant Michel Martini, personne ne les remarque.

    "La Question" d'Henri Alleg, histoire d'un manuscrit

    Le terme de pied-rouge a-t-il été inventé par l’écrivain Kateb Yacine, soucieux de célébrer l’« homme nouveau », version algérienne, ou par le journaliste Edmond Brua, raillant ces « bolcheviques » débarquant à Alger, à contre-courant des pieds-noirs, dans un pays dont ils ne savent rien ? Son origine demeure obscure. Drôle de nom, en tout cas, que celui de pied-rouge – drôles de gens surtout !

    Une tribu hétéroclite

    Pour commencer, ils ne sont pas nombreux : quelques dizaines de milliers, tout au plus, chacun jalousement attaché à son lien singulier avec l’Algérie. S’ils ont « le cœur à gauche », ces anticolonialistes sont rarement des têtes politiques, ni des militants chevronnés. Médecins, instituteurs, agronomes, étudiants, artistes ou journalistes, certains ont déserté l’armée française ou se sont insoumis, quelques-uns ont fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN), d’autres sont des syndicalistes ou des membres d’associations chrétiennes.

    Cette tribu hétéroclite compte en son sein des communistes et quelques trotskistes. Mais la majorité n’a aucune attache partisane. « La révolution, à l’époque, on ne pouvait pas la faire en France », expliquera Eugénie Dubreuil. Issue d’une famille modeste de province, la jeune femme est alors membre de la Fédération anarchiste. « La France, c’était Charonne, c’étaient les Algériens jetés à la Seine, ce pourrissement de la vie politique, cet étouffement ! Moi, j’avais envie de vivre, d’avancer. C’est surtout ça, je crois, qui m’a convaincue d’aller en Algérie. L’envie de vivre, oui ! Plus que la révolution. » Elle fera le saut en 1963, rejoignant son amoureux, Georges Chatain, reporter à l’hebdomadaire Révolution africaine, alors dirigé par l’avocat Jacques Vergès. Eugénie Dubreuil devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.

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    Le Figaro

    Pourquoi la mer d'Azov est-elle si chère aux yeux de Poutine ?

    Brune Daudré

    L'un des objectifs prioritaires de la guerre en Ukraine semble être, pour les Russes, de mettre la main sur la mer d'Azov et tout son littoral ukrainien. Une prise symbolique et hautement stratégique.

    En Ukraine, le front où les Russes ont le plus progressé se trouve dans le sud, autour de la mer d'Azov. Les villes moyennes Melitopol et Berdiansk sont déjà tombées aux mains des Russes et Marioupol est assiégée et constamment attaquée.

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    Dans les faits, Moscou contrôle déjà cette mer, vu qu'elle en contrôle la seule entrée: le détroit de Kertch. Mais en conquérant toute la bande littorale côté ukrainien, les Russes seront désormais libres de disposer de cette mer dont la position est aussi symbolique que stratégique.

    L'historien Martin Motte, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, responsable du cours de stratégie à l'École de guerre et membre de l'Institut de stratégie comparée, décrypte pour Factu les enjeux géopolitiques et stratégiques qui se cachent derrière la mer d'Azov.

    *Les propos tenus par Martin Motte dans cette vidéo n'engagent en rien l'École de guerre.

    » VOIR AUSSI - Quelle est la stratégie militaire de Poutine en Ukraine?

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Pourquoi la Russie attaque l'Ukraine

    Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

    «Z», le nouveau signe de ralliement au Kremlin dans une société russe qui ne veut pas savoir

    RÉCIT - Pour la majorité des Russes, les «événements» en Ukraine n’ont pas d’autre réalité que la valse des étiquettes dans leur supermarché.

    L'Humanité

    Guillaume Duval : « Macron et l’aristocratie républicaine méprisent les classes populaires »

    Le chef de l’État « nous mène dans le mur », affirme Guillaume Duval. Dans « l’Impasse », le journaliste spécialiste des questions économiques étrille le système de pensée macroniste, un paradigme élitiste, ultralibéral et déficient. Entretien.

    Cyprien Caddeo

    Ingénieur de formation, Guillaume Duval a longtemps travaillé pour des multinationales, avant d’embrasser la carrière de journaliste et rejoindre le mensuel « Alternatives économiques », dont il fut rédacteur en chef. Cet ex-membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) cherche, dans son nouvel ouvrage, à nous désintoxiquer de l’imaginaire libéral.

    Dans votre ouvrage, vous avancez que le « péché originel » de Macron, c’est d’appartenir à « l’aristocratie d’État ». En quoi cela explique ses choix politiques ?

    Guillaume Duval En France, l’État-nation s’est construit d’en haut par la mise en place d’un appareil d’État. Historiquement, celui-ci n’est pas au service de la population, mais au service du prince. Cela se traduit par le développement d’une sorte d’aristocratie diplômée : les énarques qui sont à la tête des grands corps de l’État, mais sont aussi souvent parachutés à la tête de grandes entreprises privées. Le propre de ces élites, c’est de penser qu’elles savent mieux que le peuple ce qui est bon pour lui.

    Comme François Hollande, Emmanuel Macron est le produit de cette aristocratie, mais il marque une étape supplémentaire: c’est « l’énarchie », à la fois de droite et de gauche, qui se débarrasse des partis de gouvernement pour exercer le pouvoir directement. De cela découle sa manière de diriger, en faisant fi des corps intermédiaires : on retourne à une logique purement bonapartiste, verticale, descendante et autoritaire, parfois antidémocratique. Il se prend pour un Bonaparte qui serait un général d’armée civil.

    Prenez la polémique sur les chèques d’allocation rentrée. Emmanuel Macron et l’aristocratie républicaine qu’il incarne se caractérisent par un mépris des classes populaires. Il y a l’idée que les pauvres ne savent pas se comporter avec l’argent qu’on leur donne, tandis que l’élite qui sort des mêmes écoles qu’eux est forcément rationnelle et vertueuse.

    Le président a misé sur la baisse des dépenses publiques. En quoi est-ce une erreur ?

    Guillaume Duval Dans le monde, les vrais ultralibéraux sont souvent des hauts fonctionnaires qui ne comprennent pas l’économie de marché et son fonctionnement. Ce sont eux qui ont donné, un peu partout, la priorité à la baisse des dépenses publiques, dans le sillon du consensus de Washington, de Reagan, Thatcher... Emmanuel Macron et l’inspection des finances par laquelle il est passé sont sur cette ligne-là depuis quarante ans. Le problème, c’est que cela repose sur une analyse qui est fausse. Nos sociétés ont au contraire de plus en plus besoin de biens publics pour pouvoir fonctionner. Vouloir abaisser l’emploi public, c’est se tirer une balle dans le pied. On dépense, par exemple, deux fois moins que la plupart de nos voisins pour le fonctionnement de la justice. Il n’y a vraiment pas de quoi être fier tant c’est contre-productif.

    On peut certes accorder à Macron d’avoir su laisser filer les dépenses pendant la crise, même si le « quoi qu’il en coûte » est resté très inégalitaire, avec beaucoup pour les entreprises et très peu pour les très pauvres. De toute façon, ce n’était visiblement que passager. Il entend désormais reprendre sans délai la baisse des dépenses relatives à l’assurance-chômage ou aux retraites. Il ne comprend pas que la dégradation des services publics est négative, y compris pour l’économie privée : si l’école marche mal, si le système de santé ou judiciaire est défaillant, c’est mauvais pour les affaires.

    J’ajoute que la dépense publique est un des outils qui permet à la France de corriger des inégalités territoriales fortes, chose dont ne se soucie guère le président, puisqu’il est élu par des couches urbaines et privilégiées.

    La fin du « quoi qu’il en coûte » est justifiée, selon Macron, par la nécessité de rembourser la dette…

    Guillaume Duval Je n’ai jamais été vraiment partisan de laisser filer la dette publique. Ceux qui laissent filer la dette publique sont des gens de droite qui préfèrent emprunter aux riches plutôt que de leur faire payer des impôts. En réalité, il est tout à fait possible de diminuer les déficits en taxant davantage les plus fortunés, d’autant plus que ceux-ci se sont enrichis pendant la crise.

    Autre erreur de Macron, selon vous, l’obsession du « travailler plus ». On le voit avec le discours sur les retraites ou encore la remise en cause des 35 heures.

    Guillaume Duval La France compte 6,4 millions d’inscrits au chômage. Dans un contexte pareil, dire que la priorité est d’allonger le temps de travail de ceux qui ont déjà un emploi, notamment à temps plein, c’est une aberration. Cela ne peut se faire qu’aux dépens du chômage. Encore une fois, cette idée provient d’une analyse qui est fausse : on travaillerait moins en France que dans les autres pays développés. Ce n’est pas vrai. Nous travaillons en moyenne 34,8 heures par semaine. Au Danemark (32,9), en Allemagne (34,6), ou aux Pays-Bas (30,1), c’est moins. C’est dû notamment au fait que les femmes, dans ces pays, et singulièrement en Allemagne, travaillent souvent en temps partiel ou très partiel. C’est donc l’effet d’une répartition encore plus inégalitaire que chez nous du temps de travail entre les hommes et les femmes. Chez nous, ce genre de compromis social est inacceptable et inaccepté, ce qui est très bien comme ça.

    Donc la solution reste la réduction du temps de travail des salariés à temps plein, ce qu’on avait fait avec les 35 heures et qui avait bien fonctionné, contrairement à l’idée reçue. Il y a une mauvaise perception des 35 heures, car cela revient à dire aux salariés de se serrer un peu la ceinture pour laisser de la place aux chômeurs. Vous faites 3 millions d’heureux et 30 millions de mécontents qui ne voient pas les effets positifs d’une telle réforme.

    Il faut donc passer aux 32 heures, comme le proposent le PCF ou Jean-Luc Mélenchon ?

    Guillaume Duval Les 35 heures ayant laissé un souvenir assez négatif malgré leur succès, il faut peut-être envisager d’autres options. Par exemple, instaurer six mois de congé sabbatique rémunéré tous les cinq ans, ou un an de congé sabbatique tous les dix ans. Cela correspond à une baisse de 10 % du temps de travail et pourrait répondre davantage à la demande sociale, comme celle de pouvoir partir en vacances longues avant la retraite…

    Temps de travail : et si c'était l'occasion de passer aux 32 heures ?

    Imaginons que Macron achève son mandat en 2022 en perdant les élections. Comment résumeriez-vous la France qu’il laisserait ?

    Guillaume Duval C’est une France qui n’aura pas été renforcée sur le plan économique, avec un système de santé fragile, une université dans un état déplorable, une école profondément inégalitaire. Elle n’a pas beaucoup avancé sur la question environnementale, car celle-ci nécessite de lutter contre les inégalités. Au contraire, la société est davantage éclatée, socialement et territorialement. Elle est aussi plus violente, plus défiante à l’égard des institutions, alors que, parallèlement, se développe l’autoritarisme d’État. En résumé, c’est une France mûre pour basculer vers l’alliance de la droite radicalisée et de l’extrême droite, si les gauches et les écologistes échouent à se réunir d’urgence et à offrir une alternative.

     « L’Impasse. Comment Macron nous mène dans le mur », de Guillaume Duval. Éditions les Liens qui libèrent, 160 pages, 14,50 euros.

    Emmanuel Macrondépense publiquedettedémocratie
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : Emmanuel Macron veut continuer à « apaiser » les mémoires de la guerre d’Algérie

    Lors de son discours, samedi, le chef de l’Etat a fait valoir que cette date, contestée par certains de ses opposants à la présidentielle, n’était « ni le début de la paix ni la fin de la guerre », mais « un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Il compte continuer sur la voie ouverte depuis cinq ans pour réconcilier les mémoires douloureuses de la guerre d’Algérie. « Il y aura immanquablement des moments d’énervement, mais nous y arriverons », a plaidé Emmanuel Macron samedi 19 mars, lors de son discours proclamé à l’Elysée, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire des accords d’Evian.

    Le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, a, en effet, affirmé qu’il entendait continuer à « tendre la main » aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début de son quinquennat n’ont pas permis d’améliorer durablement les relations avec Alger.

    Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel Macron

    Le 19 mars 1962, « un jalon » qui « ne peut être renié »

    M. Macron prenait la parole devant les 200 invités réunis lors d’une cérémonie, à laquelle n’assistait justement aucun représentant officiel algérien. Pour l’occasion, une centaine de lycéens et de collégiens étaient, en revanche, présents, ainsi que des témoins de toutes les mémoires du conflit : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.

    « Beaucoup me diront : vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. (…) Tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin ».

    Lors de son discours, il a souligné que cette date de commémoration du 19 mars, contestée par plusieurs porteurs de mémoire du conflit et certains de ses opposants à l’élection présidentielle, « ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre » mais « fut un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il est également revenu sur l’ensemble des gestes mémoriels qu’il a engagé depuis le début de son mandat en faveur de la reconnaissance des différentes mémoires du conflit, notamment sur les recommandations émises par le rapport de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la colonisation et de la guerre d’Algérie.

    Depuis 2018, le chef de l’Etat a ainsi reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et dans celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, durant la bataille d’Alger en 1957. Il a aussi reçu séparément des représentants des harkis et des pieds-noirs à l’Elysée, et qualifié d’« impardonnable pour la République » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, qui a eu lieu le 26 mars 1962.

    Vendredi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel entre les deux pays devait « inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance ». Mais les « hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription », a-t-il prévenu dans un message à l’occasion de cet anniversaire, célébré en Algérie comme une « fête de la Victoire ».

    Un dossier qui s’invite dans la campagne présidentielle

    A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ce dossier mémoriel s’est aussi imposé aux autres candidats. Depuis le Loiret, la candidate du RN, Marine Le Pen, a réaffirmé que, selon elle, « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie ». « Sous le mandat d’Emmanuel Macron, l’histoire n’est pas équilibrée. Tant qu’il reste comme seule politique de passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France, (…) on n’arrivera pas à cet équilibre », a-t-elle jugé.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    La candidate s’oppose au maintien de la date du 19 mars 1962 pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, tout comme Valérie Pécresse, prétendante à l’Elysée des Républicains. Cette dernière s’est engagée, vendredi, à trouver « une autre date » de commémoration, car « 80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d’Evian », a-t-elle déclaré. Eric Zemmour a revendiqué vouloir établir une relation avec l’Algérie « dans le respect mais sans repentance » et promis de mettre fin aux « accords migratoires » convenus avec le pays en 1968, dans une tribune publiée dans Le Figaro.

    Anne Hidalgo, candidate du PS, tenait, en sa qualité d’édile de Paris, la tête de la cérémonie d’hommage de la capitale à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, au cimetière du Père-Lachaise.

    Le candidat communiste Fabien Roussel a, lui, commémoré cette date dans un message vidéo. « Soixante ans plus tard, nous n’oublions pas ce jour si important pour la paix et tous les efforts qu’il a fallu déployer pour qu’il arrive », déclare-t-il. Le prétendant à l’Elysée du PCF plaide pour que « s’instaure une ère nouvelle », « de confiance », entre les deux pays et « que la vérité soit totalement faite sur les crimes du colonialisme ».

    « Parti d’Algérie en juillet 1962, mon grand-père, Marcel, savait qu’en France rien ni personne ne les attendait »

    Le Monde avec AFP

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    Le Figaro

    «Crise démocratique: fausse querelle, vrai péril»

    L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

    Il y a quelque chose d’accablant à rappeler des vérités premières. Si, comme le disent les enquêtes d’opinion, Emmanuel Macron l’emportait au soir du 24 avril, la majorité des suffrages exprimés lui donnerait une légitimité démocratique indiscutable. On peut légitimement juger cette campagne pauvre, voire escamotée ; regretter que, de pandémie en guerre, l’événement matriciel tende, médiatiquement et politiquement, à écraser toutes les autres délibérations ; considérer que le chef de l’État tire profit de ces situations extrêmes: il suffit alors de se rendre aux urnes pour mettre dans une enveloppe l’un des bulletins - l’offre est riche - qui dénonce cet état de fait. Plutôt que pinailler à l’avance sur un mauvais résultat, il serait peut-être judicieux de jeter toutes ses forces dans la bataille pour tenter de l’améliorer. Rien n’est écrit avant que le rendez-vous des urnes n’ait eu lieu.

    À lire aussiLa présidentielle hantée par les législatives

    L’abstention préoccupante qui se profile et que l’on peut encore espérer déjouer n’altère en rien la légitimité de l’élu (sinon, maires et présidents de région peuvent déjà remettre leurs mandats), elle est un des effets de la véritable maladie de la démocratie contemporaine: la crise de la représentation.

    Souhaitons que les élections législatives du mois de juin ne renforcent pas ce sentiment d’impuissance que nombre de citoyens éprouvent. Il est à craindre, pourtant, qu’une fois encore les forces électorales puissantes de l’élection présidentielle n’arrivent déplumées à l’heure du Parlement. Le RN, La France insoumise et Reconquête! dépassent à eux trois 40 % dans les sondages ; combien pèseront-ils dans l’Hémicycle? Emmanuel Macron s’est dit personnellement favorable à la proportionnelle intégrale. C’est l’une des pistes pour surmonter cette défaillance démocratique, il faudrait qu’elle soit enfin explorée jusqu’au bout. Sinon, le transformisme macronien continuera de décourager toute alternance franche et renverra les prétendants dans les marges accidentées de l’opposition éternelle. Le rôle historique de la droite de gouvernement n’est pas de se perdre dans les querelles de légitimité mais plutôt de répondre, par le courage et l’intelligence, à la défiance qu’inspire une démocratie que beaucoup jugent inaccessible.

    Mathieu Bock-Côté: «La “légitimité”, un dilemme français?»

    CHRONIQUE - Ce n’est pas le régime de la Ve République qui est aujourd’hui déréglé, mais le système des partis. Et ce depuis un bon moment.

    «La situation géopolitique qui sert Emmanuel Macron pourrait lui revenir en boomerang aux législatives»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dégel du point d'indice des fonctionnaires, remise à la pompe de 15 centimes par litre de carburant, levée des restrictions sanitaires... Benjamin Morel estime que les bonnes nouvelles se multiplient, à moins d'un mois de la présidentielle, pour des raisons purement électoralistes.

    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : une indépendance assombrie par l’« été de la discorde »

    En juillet et août 1962, la course au pouvoir déchire dans des combats meurtriers le mouvement nationaliste algérien.

    « Sebaâ snine barakat ! » (« sept ans ça suffit ! »). Les 29 et 30 août 1962, les Algériens descendent dans les rues du pays. Dans la journée du 29, de violents affrontements ont opposé, entre elles, des unités qui se revendiquent de l’Armée de libération nationale (ALN) à Alger et dans le centre du pays. L’insécurité s’installe dans la capitale. La guerre civile guette. Martyrisée après huit années de guerre, la population est à bout.

    Ces jours sanglants sont l’aboutissement de dissensions que connut le Front de libération nationale (FLN) au cours de la guerre et qu’il ne parvint jamais à surmonter, sans projet politique homogène – au-delà de la libération du pays – et écartelé entre plusieurs centres de décision : une direction basée à l’extérieur du pays ; des régions militaires autonomes (wilayas) en Algérie. Son objectif ultime atteint, l’indépendance, un autre conflit débute : celui de la course au pouvoir entre la poignée d’hommes qui, en 1954, se sont lancés dans le pari fou d’affronter militairement la puissance coloniale après plus de cent vingt ans d’occupation.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Trois mois plus tôt, en mars 1962, alors que le cessez-le-feu issu des accords d’Evian entre en vigueur, les maquis de l’intérieur sortent exténués de la guerre. Leurs effectifs ont été décimés. Un quart seulement des combattants qui ont rejoint l’ALN entre 1954 et 1962 a survécu. « Ceux qui ont traversé la guerre étaient des survivants », racontera plus tard le commandant Azzeddine, l’un des cadres de la wilaya IV (centre du pays) qui, de retour dans les maquis au début de l’année 1962 après un exil en Tunisie, est marqué par l’ampleur des pertes subies dans le djebel. « Mais mon Dieu, ils sont donc tous morts ? […]. Nos maquis se sont affaiblis, je n’ai jusqu’à présent croisé que des embryons de sections disséminés dans la nature », écrira-t-il dans ses mémoires.

    Une rancœur tenace

    L’ALN ne comptait plus alors qu’à peine 10 000 hommes en armes après sept ans de combats dans des conditions épouvantables. La « bataille d’Alger », en 1957, a porté au cœur de la capitale la sale guerre et la répression à son paroxysme, avec des milliers de morts et de disparus. L’organisation indépendantiste y a perdu des cadres politiques ou intellectuels de premier rang, tels que Larbi Ben M’hidi.

    Les chefs politiques survivants sont contraints à l’exil. C’est le début de la coupure entre la direction du FLN – « l’Extérieur » – et une Algérie combattante isolée par la construction de barrages électrifiés aux frontières et coupée de renforts et d’armes. Beaucoup de partisans, ayant le sentiment d’avoir été abandonnés, nourriront une rancœur tenace à l’égard de « ceux des frontières ».

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022: en Corrèze, le village d’Ayen, seul à la barre de son destin

    Angélique Négroni

    VOIX DE FRANCE (1/6) - Comme tant d’autres en France, ce village aux portes de la Dordogne fait partie des territoires reculés, aux marges des bassins de population, à l’écart de l’emploi et des services publics, au cœur des déserts médicaux. Malgré un fort dynamisme et une résilience qu’il a opérés seul, en attirant médecins et activités, Ayen s’épuise à retrouver âme qui vive.

    À trois semaines de l’élection présidentielle, «Le Figaro» est allé à la rencontre des Français dans leurs régions: ils nous parlent de politique, de vie quotidienne, de l’Ukraine, de leurs espoirs pour la France et des désillusions qui façonneront leur choix dans l’isoloir.

    Bâti à flanc de falaise, Ayen, 700 habitants, qui surplombe un parterre de champs hérissé de forêts, embrasse, sous un ciel chargé de pluie, la campagne corrézienne. Situé à 23 kilomètres de Brive-la-Gaillarde, ce village, qui s’étire tout le long d’une route accrochée à la roche, offre un magnifique point de vue. Il jouit aussi d’une riche singularité: malgré sa localisation éloignée de tout, sa population clairsemée et les dégâts de la désertification, il compte d’innombrables services, à faire pâlir d’envie tout chef-lieu.

    Nichée aux portes de la Dordogne, cette commune minuscule peut s’enorgueillir de deux médecins, deux kinés, une flopée d’infirmières, une école, un bar, un coiffeur, une médiathèque, une pharmacie, une supérette, dont les murs ont été achetés par la commune, mais aussi de la présence de France services, ce guichet unique pour faire toutes sortes de démarches administratives. Elle dispose même d’une station-service communale. Et, installation presque incongrue dans ces territoires ruraux où l’on roule au diesel dans de vieilles guimbardes, une borne de recharge électrique est déjà mise en place. Ayen, qui a aussi lancé le covoiturage, a beau être ancrée dans les profondeurs rurales, elle a un pied dans l’avenir.

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    Cette activité bouillonnante et vertueuse est le résultat d’un travail acharné des municipalités qui se sont succédé. Depuis des années, les maires se battent pour résister à la force attractive des mégapoles qui dépeuplent inexorablement les campagnes, même touristiques comme c’est le cas d’Ayen. Située sur la route de la noix, et à proximité de Sarlat, la petite commune est une étape pour des vacances type «séjour à la ferme». Mais une fois les touristes partis, le village reste seul, confronté à un quotidien où, sans grands revenus, on s’escrime à faire des économies. On fait alors son potager, ses conserves de canard, et France services remplit à tour de bras des dossiers MaPrimRénov’ pour réduire les factures de chauffage et investir dans des poêles à granulés. Dans ces territoires où les kilomètres en voiture s’imposent, on renonce aussi parfois à son travail quand il devient trop coûteux de se déplacer. «Une heure de route pour rejoindre le concessionnaire moto à Périgueux qui m’embauchait, soit deux heures de trajet par jour. Au prix exorbitant du diesel aujourd’hui, j’en avais pour 200 euros par mois de carburant. Cela ne valait plus le coup. J’ai arrêté», témoigne ainsi Carole.

    Une démarche de développement durable

    Chez Nadine Borel, le bistrot qui fait point-presse avec la une d’Ici Paris scotchée sur la vitrine, on devise de l’actualité et des tracas qui frappent le monde rural. Sous les publicités Ricard encadrées au mur, assis sur la banquette de skaï rouge, l’ancien maire, Paul Reynal, prend son café comme tous les matins. Un rituel, entouré de sa garde rapprochée - des membres de son ancienne équipe de la mairie - mais qui, ce jour-là, est un peu clairsemée pour cause de chasse. Natif du village, l’ancien édile, qui était vétérinaire, se souvient des «claques» encaissées par Ayen. Comme ailleurs, les habitants ont vu partir les services de l’État: le Trésor public, le bureau des douanes, la gendarmerie. «Tout ça en pleine poire!», maugrée l’ex-responsable. En évoquant ce passé, le café a, ce jeudi matin, un petit goût de nostalgie…

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    «À Ayen, vous comprenez, ce sont nos tripes qui sont là», martèle Paul Reynal. Il avait alors actionné tous les leviers pour garder sa population, notamment les familles. Toutes les maisons «dont plus une seule ne tenait debout» avaient été réhabilitées, des nourrices avaient été prioritairement logées et un centre de garderie mobile, dans un bus, venait chaque vendredi. Les classes primaires avaient été sauvées. Très vite aussi, la commune avait été inscrite dans une démarche de développement durable. Ce fut la fin des désherbants dans le cimetière, la création d’un verger conservatoire avec d’anciennes espèces cultivées, le compost dans les écoles, la biodiversité étudiée au sommet d’une colline achetée par la commune…

    À Ayen, où l’on a fait moisson de prix et de labels, on vit écolo depuis bien longtemps… mais on ne votera pas pour les Verts. «Tous des bobos!», assène Daniel, artisan ébéniste présent autour du traditionnel café du matin. «Ils ne connaissent rien au problème. Ils disent que le glyphosate c’est un poison, mais les agriculteurs l’utilisent avec parcimonie. Le plus gros consommateur, c’est la SNCF pour nettoyer ses voies.» Pour qui voter alors? Ce département, qui avait largement soutenu deux des siens - Chirac puis Hollande, devenus tour à tour présidents de la République -, n’a pas cette fois de candidat corrézien en lice à défendre… Mais, pour Daniel, le choix est fait: ce sera l’enveloppe vide. «Pour sanctionner ces politiques tous formés à la même école et qui n’ont pas tenu compte des revendications des “gilets jaunes”

    La vie du village est bien fragile. On est à la limite de tout

    Tandis que Paul Reynal pressent une percée notable de l’extrême droite à Ayen, comme aux régionales, l’hésitation domine autour de la table. Colette, fille d’agriculteur et ancienne fonctionnaire, ne sait toujours pas pour qui voter. Tout comme Patrick, ancienne figure de la vie associative, même si, dit-il, il est de gauche. Mais quelle que soit l’enveloppe qui tombera dans l’urne, tous adressent la même critique. Rien n’est fait pour ces territoires reculés qui inspiraient au président Chirac cette réflexion: «C’est beau, mais c’est loin!» On serait tenté de dire aujourd’hui: «C’est beau, mais c’est mort»…

    Car, malgré tous les efforts pour préserver la vie dans la bourgade, la sensation de solitude étreint le village, dont on ne perçoit comme bruit que le gargouillis de l’eau dans les caniveaux. Et la décision prochaine de Nadine ne va rien arranger. La bistrotière va «tirer le rideau dans deux mois», confie-t-elle. Pas sûr qu’un repreneur ne vienne, sachant que, comme elle, il devra s’arracher les cheveux pour trouver un employé. Au grand dam des habitants, personne ne se bat pour venir travailler ici. Et puis une autre figure locale a décidé de lever le camp. Gérard Veillet met en vente son hôtel-restaurant. Dans la période post-68, ce céramiste parisien s’était installé dans le village avec trois copains. «Lorsque je suis arrivé, j’avais les cheveux longs!», sourit-il. Il partira le cheveu court et grisonnant, après cinquante ans d’ateliers de création dans le bourg, pour mettre le cap sur le Sud-Ouest. Autre coup dur: le village vacances de la commune, faute de repreneur, restera pour la première fois fermé cet été. Petite consolation: un autre restaurant devrait ouvrir.

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    «La vie du village est bien fragile. On est à la limite de tout», reconnaît Hélène Lacroix, dentiste et maire de la commune. Son prochain challenge est de trouver un boulanger. L’homme ne devrait pas chômer. Avec la crise sanitaire, toutes les maisons à vendre ont été achetées par des urbains abonnés au télétravail deux jours par semaine environ. Et, côté location, les demandes affluent tant, qu’Ayen pourrait bien gagner en population. «Mais, pour favoriser la densification et protéger les terres agricoles, on ne peut plus rien construire dans nos villages. Les règles qui se justifient en zone urbaine sont totalement inadaptées au monde rural, un monde qui n’est pas représenté par les élus», regrette la maire qui attend une plus grande attention portée aux campagnes. Un monde aujourd’hui en péril. «Avant, le bus passait», rappelle-t-elle. Il y avait même «le tacot», un train qui reliait Ayen à d’autres villages. Aujourd’hui, alors que tout est toujours plus loin, il faut sa voiture pour se rendre chez les rares «ophtalmos» ou gynécologues qui, débordés, fixent parfois les rendez-vous un an plus tard.

    «1500 euros à deux par mois»

    Heureusement, la commune est désormais pourvue de deux généralistes. Grégory Gémarin, l’enfant du pays, s’est installé ici en janvier dernier. Une aubaine. Et déjà un sacerdoce pour ce médecin, qui ne compte plus ses heures de travail. Dans son cabinet, avec des patients qui viennent de Brive et de plus loin encore tant la pénurie de généralistes sévit, c’est la ruée. «Tout le monde me félicite de m’être installé à Ayen. Mais je ne suis éligible à aucune aide. Je n’ai rien reçu car je ne suis pas en zone rouge. Un comble!», s’agace le médecin, qui espère de nouvelles règles pour lutter contre les déserts médicaux. Qui, parmi les candidats, pourrait le mieux défendre sa profession? Le généraliste s’en tient à une ferme neutralité: «Je me refuse de dire quoi que ce soit sur le sujet.»

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    Dans sa ferme, où il fait de l’élevage et de la culture de pommes, à quelques kilomètres d’Ayen, Christophe Dos Santos, lui, sait à qui il donnera sa voix. Valérie Pécresse. «Avec elle, il y a de la sincérité et je souhaite une femme au pouvoir», dit-il, accoudé à la table de cuisine. Un choix guidé aussi par l’homme fort du département, Pascal Coste, qui, ancien agriculteur comme lui, est le référent ruralité pour la campagne de la candidate LR. «Je le connais, c’est un homme qui sort de la terre, un vrai chiraquien qui parle avec les mains!», s’enthousiasme l’éleveur, qui attend «de vraies réponses» pour sa profession.

    Avec sa compagne, Virginie, il se bat pour sauver l’exploitation, «une petite structure typique de Corrèze». Après deux saisons catastrophiques pour les arbres fruitiers et maintenant le prix du gasoil, mais aussi de la paille, qui flambe, le couple est «miné par l’inflation». L’inquiétude monte à mesure que leurs salaires dégringolent. «Il y a cinq ans, on gagnait un smic chacun et maintenant on se partage 1500 euros à deux par mois», se désole l’agriculteur. Même en se tuant à la tâche et en ayant un coup de main des parents de Virginie, qui habitent le village, il s’en sort à peine. «L’un de nous deux va devoir faire un autre métier», lâche-t-il résigné mais cramponné à ce qui lui reste, sa dignité. «Devenir clochard alors que je travaille… Je ne veux pas finir comme ça et je ne veux pas donner cette image à mes enfants», s’émeut-il. «On a été les laissés-pour-compte de l’après-Covid, renchérit Virginie. Contrairement à d’autres professions, on n’a pas eu d’aides. C’est nous les petits qui souffrons.»

    Présidentielle 2022 : le Printemps républicain soutient la candidature d'Emmanuel Macron

    Le collectif, qui se pose en défenseur de la laïcité, salue «l'évolution » sur cette question du président de la république.

    Présidentielle 2022 : Éric Zemmour et le spectre du coup de fatigue

    RÉCIT - Après deux prestations télévisées qui ont semé le doute parmi ses troupes, le candidat a annulé plusieurs événements de campagne pour se concentrer sur les rendez-vous essentiels.

    Présidentielle 2022 : ce qu'il faut retenir du programme d'Emmanuel Macron

    Le président sortant a présenté ce jeudi après-midi son programme lors d'une conférence de presse aux «Docks de Paris», à Aubervilliers. Travail, éducation, recherche, baisses d'impôts... Voici les principales mesures annoncées.

    Le Monde

    L’Algérie est partout aujourd’hui

    Tribune. Ce n’est plus mon histoire, mais c’est encore la mienne. Pour moi, le 19 mars sonne de façon paradoxale. Je n’étais pas né et pourtant, chaque année, je ressens le besoin de penser à ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Sans doute parce que mon père est né un 18 mars et qu’il y a comme une continuité entre les deux événements : l’histoire de mon père et l’histoire de son pays, qui est aussi le mien. Pour moi, les deux sont liés et leur lien relève de l’évidence. Or, ça ne l’est plus, ou ça ne l’a même jamais été pour beaucoup d’autres, comme moi Français d’origine algérienne.

    Chez nombre de « jeunes », enfants ou petits-enfants de l’immigration algérienne, la distance qui sépare la représentation exaltée, fantasmée, du pays d’origine de leur connaissance réelle de sa culture et de son histoire, est souvent considérable.

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il y a beaucoup de raisons à cela, mais reconnaissons-le : en France, pour de nombreux enfants issus de l’immigration algérienne, le 19 mars 1962 ne signifie plus grand-chose. A peine est-ce un bruit sourd qui remonte chaque année à la surface, un grondement que l’on entend de loin et auquel, après avoir tendu l’oreille un instant, on ne prête plus attention.

    Cela interroge : comment un événement aussi central dans notre histoire récente que la fin de la guerre d’Algérie, mais aussi au sein de nos familles, a-t-il pu ainsi passer à la trappe de nos mémoires ?

    Il me semble d’abord que, malgré la mobilisation de nombreuses associations et personnalités engagées, malgré le travail considérable des historiens, nous sommes encore en France, en 2022, les victimes collectives et collatérales de ce que Benjamin Stora appela en 1991, dans un livre qui fit date, La gangrène et l’oubli.

    Trente ans après, au fond, très peu de choses ont changé. Le 19 mars – en réalité l’ensemble de la guerre d’Algérie et plus encore la colonisation de ce pays par la France – demeure pour nombre de jeunes Français d’origine algérienne un phénomène évanescent et parfois même davantage : un trou noir, un vaste silence.

    Certains pourraient s’en réjouir, considérant que c’est là le symptôme d’un processus d’assimilation en cours qui gomme les aspérités identitaires et broie les questionnements existentiels. Plus la mémoire s’estompe, plus l’identité s’éclaire, en quelque sorte. Ce que l’on observe va néanmoins à rebours de ce raisonnement.

    De façon là aussi paradoxale, l’Algérie est partout aujourd’hui. Elle écume aux lèvres des nostalgiques de l’empire, ou de ceux, peut-être encore plus nombreux en ces temps de campagne électorale, qui s’efforcent de les imiter, espérant glaner ici ou là quelques voix de plus à l’appui de leur sombre dessein. Elle se dresse, fière et rageuse, à travers les drapeaux que de jeunes Français d’origine algérienne arborent lors de compétitions sportives et, même disons-le franchement, pour un oui ou pour un non.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »

    Pour l’historienne Malika Rahal, l’accession du pays à l’indépendance, en juillet 1962, a mêlé l’effervescence festive à l’apparition de failles au sein de la société algérienne.

    Malika Rahal est historienne chargée de recherche au CNRS, directrice de l’Institut de l’histoire du temps présent. Autrice d’une biographie d’Ali Boumendjel, avocat proche du Front de libération nationale (FLN) assassiné en 1957 (Belles Lettres, 2011 ; réédition poche La Découverte, 2022), elle vient de publier Algérie 1962, une histoire populaire (La Découverte, 496 p., 25 euros), une radioscopie de la société algérienne au moment du grand bouleversement de l’accession à l’indépendance.

    Vous écrivez que l’année 1962 a fait l’objet en Algérie d’un « récit de la déploration ». Qu’entendez-vous par là ?

    En Algérie, certains y voient le mauvais départ de l’Algérie indépendante. L’année 1962 fournit une explication commode de tous les malheurs qu’on a pu connaître après, de ce qui ne va pas dans le présent. Je dis « malheur » entre guillemets, parce que c’est le sens de ce récit-là que de rattacher au mauvais départ de 1962 toutes les difficultés politiques ou le blocage démocratique qui suivront.

    Et ce « mauvais départ », ce serait l’été de la discorde, c’est-à-dire les conflits internes au mouvement nationaliste tout juste vainqueur ?

    Le mauvais départ serait en effet la crise interne au Front de libération nationale durant l’été 1962. Celle-ci oppose, en gros, le gouvernement provisoire de la République algérienne à l’armée des frontières (branches de l’Armée de libération nationale en Tunisie et au Maroc) qui, associée à Ahmed Ben Bella, le premier président de la République algérienne, en sort vainqueur. Le conflit est assez dur, il y a des morts. Il est traumatisant pour les gens qui y assistent, parce que des Algériens se battent contre des Algériens. Il en est resté le souvenir d’une grande déception. Dans le récit qui va se construire, l’épisode devient l’origine mythologique des déconvenues ultérieures. La révolution serait mal partie.

    Mais avant d’en arriver à cette discorde, il y a la flambée de violence qui accompagne les accords d’Evian et le départ des Français d’Algérie. Vous soulignez en particulier le poids de la rumeur, notamment celle du sang volé…

    C’est un des paradoxes de l’année 1962. Au moment où la guerre se termine, on assiste à des paroxysmes de violence. En réalité, ce n’est pas si paradoxal quand on connaît les autres sorties de guerre. On a toutefois ici des mécanismes particuliers parce que coïncident fin de guerre et fin d’empire. Ce qui m’a vraiment fascinée en étudiant cette période, c’est le degré de violence produit par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et le soutien populaire qu’elle a reçu pendant quelques mois de la part des Français d’Algérie. Une des explications est le désespoir, tout simplement, de ces Français d’Algérie dont le monde va disparaître.

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    L'Humanité

    Éditorial. Nécessité

    Éditorial

    Laurent Mouloud

    Où sont-ils ? Où sont les zélateurs de l’ouverture à la concurrence « libre et non faussée » ? En 2007, ils nous promettaient que la libéralisation des marchés du gaz et de l’électricité permettrait « une sécurité d’approvisionnement à un prix abordable à tous les consommateurs ». On voit le résultat : une catastrophe. Sous l’effet d’une demande mondiale pressante, le prix du gaz n’en finit plus de s’enflammer, avec une hausse historique de 12 % prévue ce 1er octobre. Depuis 2006, la facture a gonflé de 142 % ! Quant au tarif réglementé de l’électricité, lié à celui du gaz, il a augmenté en dix ans de près de 60 % – soit quatre fois plus que l’inflation – et devrait prendre 12 % de plus en janvier… Vous avez dit « prix abordable » ?

    Le sujet prêterait presque à sourire s’il n’était si grave. Car, derrière ces chiffres, des millions de Français – et d’Européens – affrontent la précarité énergétique, vivent le calvaire des privations, développent des pathologies liées à l’insalubrité thermique de leur logement. Des secteurs économiques, les plus « électro-dépendants », se voient également menacés d’éteindre leurs machines. Chacun paye ici l’orientation ultralibérale de l’Union européenne. Ce dogmatisme qui consiste à voir le gaz et l’électricité, biens de première nécessité, comme de simples marchandises, prisonnières des fluctuations du marché répercutées, in fine, sur le porte-­monnaie des consommateurs.

    Des solutions de court terme s’imposent pour stopper l’hémorragie. Invité sur TF1 jeudi soir, Jean Castex n’a même pas fait le service minimum : un chèque énergie de 100 euros, insuffisant pour compenser les hausses, et un blocage des prix du gaz… après la douloureuse du 1er octobre ! En revanche, rien dans l’immédiat sur la réduction de la TVA à 5,5 %. Et encore moins sur la maîtrise du secteur énergétique. Pourtant, nombre d’économistes le répètent : seule une reprise en main de notre souveraineté en matière de production et de distribution serait à même d’offrir une régulation sérieuse et des prix garantis. L’énergie, au même titre que l’éducation ou la santé, est un secteur trop fondamental pour être laissé aux mains des marchands du Temple. 

    prix du gazélectricitéÉnergieouverture à la concurrence
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : paradoxe, l’indépendance algérienne a amplifié l’émigration vers la France

    Les accords, signés le 18 mars 1962, pérennisent le principe de la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Mais ni le départ forcé des pieds-noirs ni l’exode massif des Algériens après l’indépendance n’avaient été anticipés.

    Pourquoi des centaines de milliers d’Algériens partisans voire militants de l’indépendance de leur pays ont-ils émigré vers la terre de leur ancien colonisateur ? Pourquoi ce flux a-t-il redoublé sitôt l’émancipation de l’Algérie actée par les accords d’Evian, le 19 mars 1962 ? Cette réalité inscrite dans les chiffres – 70 000 arrivées d’Algériens par semaine en France au dernier trimestre de 1962 ; 350 000 Algériens en France en 1962, 820 000 vingt ans plus tard – est l’un des grands non-dits franco-algériens. Un mouvement massif que l’on a préféré oublier à Alger comme à Paris.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Côté algérien parce qu’il reflète le chaos de l’après-indépendance et l’ambiguïté des relations avec la France. Côté français parce qu’il n’avait nullement été anticipé ni souhaité. Des deux côtés parce que le pernicieux « mythe du retour » a longtemps été entretenu et que l’afflux de travailleurs algériens dans l’ancienne métropole correspondait en réalité à un intérêt convergent : soupape à chômeurs et transfert de devises pour Alger ; main-d’œuvre bon marché et docile pour le patronat français au cœur des « trente glorieuses ».

    Attentisme des émigrés algériens

    Presque par raccroc, les accords d’Evian pérennisent le principe qui va se révéler ensuite crucial et controversé : la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Ce droit, acquis seulement depuis 1947 pour les musulmans d’Algérie, va s’appliquer après 1962 aux ressortissants de l’Etat nouvellement indépendant. « Sauf décision de justice, tout Algérien muni d’une carte d’identité est libre de circuler entre l’Algérie et la France », stipulent les accords. Combiné à la disposition prévoyant que « les ressortissants algériens résidant en France, et notamment les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l’exception des droits politiques », le texte paraphé en 1962 instaure au bénéfice des Algériens le droit d’entrer et de s’établir librement en France. Symétriquement, les accords garantissent le droit des Français installés en Algérie d’aller et venir à leur guise entre les deux pays.

    Les 60 ans des accords d’Evian : l’exode des pieds-noirs, un arrachement douloureux

    Mais tandis que le départ dramatique des pieds-noirs rendra cette dernière disposition sans objet pour eux, la libre circulation accordée aux Algériens facilitera l’immigration vers la France sans que cette conséquence ait été prévue. « Les négociateurs d’Evian pensaient que les travailleurs algériens quitteraient les usines françaises pour rentrer en Algérie et que les Français d’Algérie resteraient, analyse l’historien Benjamin Stora. Ils se sont trompés sur ces deux aspects centraux. »

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    Le Monde

    Abdelmalek Alaoui : « Le visage de la géopolitique maghrébine est en train de changer »

    Pour la première fois, Madrid a soutenu le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara occidental. Un « coup diplomatique » majeur pour le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique.

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    C’est un tournant historique dans les relations entre Rabat et Madrid. Pour la première fois, l’Espagne a soutenu, vendredi 18 mars, le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara occidental en le présentant comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit qui oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

    Le Sahara occidental « n’est pas à négocier », réaffirme le roi Mohammed VI du Maroc

    Abdelmalek Alaoui est économiste, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur la géopolitique marocaine, dont Le temps du Maroc (éd. La Croisée des chemins, septembre 2021). Dans cet entretien, il explique en quoi la décision de l’Espagne est un « coup diplomatique » majeur pour le Maroc et comment les alliances sont en train de se reconfigurer au sud de la Méditerrannée.

    Le conflit du Sahara occidental est au centre de l’action diplomatique de Rabat, qui revendique la « marocanité » de ce territoire au nom d’anciennes allégeances tribales. Un référendum d’autodétermination sur l’avenir du Sahara occidental avait été promis par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de 1991, mais n’a jamais pu se tenir. Que change le soutien du voisin espagnol pour le royaume chérifien ?

    Abdelmalek Alaoui L’Espagne a un poids diplomatique et symbolique considérable dans le dossier du Sahara occidental, puisqu’il est l’ancien pays colonisateur de ce territoire. Jusqu’à présent, il affichait une forme de neutralité bienveillante à l’égard du Maroc tout en restant parfois vague, voire équivoque. En formalisant son soutien au plan d’autonomie marocain, Madrid a franchi le Rubicon et a clairement choisi son camp.

    Sahara occidental : le risque d’une escalade entre le Maroc et l’Algérie

    Cette décision s’inscrit aussi dans une ambition plus large de réenchanter la relation entre les deux pays après une période de fortes turbulences au printemps 2021 [provoquées par l’hospitalisation en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, malade du Covid-19]. Lors de son discours du trône en juillet, Mohammed VI avait affirmé son engagement « personnel » dans ce dossier. On peut donc légitimement penser que le souverain était à la manœuvre depuis plusieurs mois pour préparer ce coup diplomatique.

    Rejeté par le Front Polisario, le « plan d’autonomie » déposé par le Maroc à l’ONU en 2007 consacre la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En quoi consiste-t-il ?

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    Le Figaro

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    Le Monde

    Sahara occidental : en voulant mettre fin à la crise diplomatique avec le Maroc, l’Espagne fâche l’Algérie

    La décision du gouvernement de Pedro Sanchez de soutenir les plans marocains pour le territoire a provoqué le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid.

    En voulant mettre un terme à dix mois de crise avec le Maroc, l’Espagne pourrait bien en avoir ouvert une autre, avec l’Algérie. Pris entre l’intérêt stratégique de rétablir les relations diplomatiques avec le Maroc – essentielles notamment dans la lutte contre l’immigration illégale – et le maintien de sa neutralité sur l’avenir du territoire disputé du Sahara occidental, Madrid a pris une décision osée. Vendredi 18 mars, le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a envoyé un courrier à Mohammed VI dans lequel il s’aligne sur les thèses marocaines.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », écrit M. Sanchez, en saluant « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ». De quoi « envisager une feuille de route claire et ambitieuse afin d’inscrire durablement le partenariat bilatéral », a réagi le ministère marocain des affaires étrangères, dans un communiqué.

    Sahara occidental : le risque d’une escalade entre le Maroc et l’Algérie

    Les propos de M. Sanchez constituent un revirement inattendu de la position de Madrid sur une question très sensible, qui empoisonne depuis des dizaines d’années les relations entre le Maroc, l’Algérie et l’Espagne. Favorable à une résolution du conflit « dans le cadre des Nations unies », Madrid avait jusque-là refusé de se positionner sur la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée comme « non autonome » par l’ONU, et dont la majeure partie du territoire est sous contrôle du Maroc depuis la guerre menée en 1976 contre les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

    « Brusque revirement »

    Sans surprise, le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi, a critiqué le revirement « hypocrite » de l’Espagne, qui a, selon lui, « cédé à la pression et au chantage » du Maroc. Cependant, c’est la réaction de l’Algérie qui est la plus susceptible d’inquiéter l’Espagne. Samedi 19 mars, le gouvernement algérien a rappelé son ambassadeur à Madrid, « surpris par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental », selon un communiqué officiel.

    Une crise avec l’Algérie, autre partenaire stratégique, pourrait avoir de graves conséquences pour l’Espagne. Alger a fourni en 2021 près de la moitié du gaz consommé dans le pays. Après la fermeture en octobre d’un des deux gazoducs reliés à l’Espagne, le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc, cette part est descendue à 25 %, derrière le gaz importé liquéfié des Etats-Unis par méthaniers, mais elle reste essentielle pour le pays.

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    L'Humanité

    Bricolage. Vous ne pouvez plus voir votre mur en peinture…

    Actu

    Le bon matériel, le bon produit et une sérieuse préparation : voilà ce qu’il vous faudra pour badigeonner d’un geste sûr et sans coulure vos murs. Nos conseils pratiques et astuces insoupçonnées.

    Marcel Guedj

    Matériel

    • Papier abrasif et cale à poncer
    • Éponge, seau et lessive St Marc
    • Rouleau
    • Brosse à rechampir
    • Brosse plate
    • Camion avec grille d’essorage
    • Ruban adhésif de masquage bleu
    • Bâches en plastique
    • Escabeau

    Si le plafond est aussi à peindre (ce que nous verrons dans un autre article), commencer par lui pour ne pas risquer de tacher les murs qui auraient été peints auparavant.

    Tout est une question d’organisation

    1. Protéger le sol (et les meubles si vous n’avez pas pu les sortir de la pièce) avec des bâches.
    2. Préparer les surfaces est essentiel. Elles doivent être lisses et planes, donc restaurées (rebouchage des trous et des fissures, enduit de lissage si besoin), Comment reboucher une fissure égalisées (ponçage minutieux) et propres (dépoussiérage, lessivage). Et maintenant, par où commencer la peinture du mur ?
    3. Coller des longueurs de ruban adhésif de masquage (bleu de préférence, car il est plus facile à décoller par la suite) en bordure des surfaces limitrophes pour ne pas risquer de déborder : plinthes, boiseries, huisseries, plafond…
    4. Il est recommandé d’appliquer une sous-couche (ou primaire), cela afin de « bloquer » le support avant de passer à la peinture de finition qui n’en sera que plus résistante.
    5. Passer une première couche de finition. Bien mélanger la peinture et ne pas trop en charger le pinceau (les pros parlent de brosse) pour commencer à peindre les bords d’un angle supérieur, le long des rubans. Poursuivre avec le rouleau, en croisant perpendiculairement les passes, de manière à progresser par mètre carré. Laisser sécher selon les indications figurant sur le pot Passer une seconde couche si besoin.

    Conseil et astuce

    Ne faites pas l’erreur du débutant qui charge beaucoup – trop – le pinceau ou le rouleau, pensant ainsi mieux couvrir le mur. Vous ne feriez que provoquer des éclaboussures et des coulures. Il suffit de tremper les poils de la brosse jusqu’au premier tiers et de bien essorer le rouleau en le faisant rouler sur la grille du camion (petit bac spécial en plastique), dont il existe des versions bon marché, jetables après utilisation.

    Bricolagemurs
    Le Figaro

    La météo du lundi 21 mars : une journée printanière excepté dans le Sud

    Le Figaro

    Le soleil sera au rendez-vous sur tout le territoire sauf dans le croissant sud où il sera chassé par quelques nuages.

    En ce deuxième jour du printemps, le soleil sera au rendez-vous. Il brillera sur l'ensemble du territoire, excepté l'Hérault, le Gard et les Bouches Rhône qui se réveilleront avec de légères perturbations, selon La Chaîne Météo*.

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    Dans l'après-midi, quelques nuages viendront jouer les trouble-fêtes sans s'installer durablement. Les températures seront homogènes et printanières. Fraîches au matin, elles atteindront jusqu'à 18°C sous les coups de midi dans le Sud.

    La météo dans vos régions

    Dans le Nord-Est, les températures basses durant la nuit laissent craindre du gel au réveil. Malgré un beau soleil, elles ne dépasseront pas 4°C à Nancy, Metz, 3°C à Lille. Dans l'après-midi, elles atteindront jusqu'à 17°C dans la capitale des Flandres.

    À l'Ouest, la côte bretonne va bénéficier d'une douceur printanière. Sous un beau soleil, il fera 9°C à Brest, 11°C à Rennes, 10°C à Cherbourg.

    Le long de la Loire, quelques nuages viendront voiler le soleil présent dès les premières heures du jour et s'installeront pour la journée. Il en faudra plus pour gâcher le début du printemps ! En effet, les températures seront comprises entre 14°C et 17°C, dont 16°C à Bourges, Vichy, Chalon-sur-Saône. Seul Aurillac ne dépassera pas la barre des 11°C.

    Dans le Sud-Est, la perturbation du week-end sera encore présente au réveil. Quelques ondées sont attendues dans la matinée avant de légèrement s'atténuer dans l'après-midi. Côté températures, elles seront comprises entre 12°C et 18°C. Un vent fort, pouvant aller jusqu'à 60km/h, donnera une impression de frais. Attention à bien se couvrir !

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    Météo du vendredi 18 mars : beau temps pour la moitié du pays

    La France est divisée en deux, entre éclaircies et mauvais temps. Un vent soutenu se fait ressentir dans certaines régions.

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    La météo du week-end : un dimanche ensoleillé, excepté dans le Sud

    Ce dimanche 20 mars marque le début du printemps.

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    Le Monde

    Les eaux souterraines, une ressource « mal gérée, voire gaspillée »

    A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, les Nations unies alertent, dans un rapport, sur l’épuisement des réserves hydriques souterraines.

    Les grands lacs rétrécissent, le débit de fleuves puissants faiblit, des sources se tarissent… Les effets conjugués du changement climatique et des activités humaines se constatent à l’œil nu sur la terre, mais qu’en est-il en dessous ? Les auteurs du rapport 2022 de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les ressources hydriques se sont penchés cette fois sur les ultimes réserves de la planète : les eaux souterraines. L’objectif de leur copieux document, publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, est de « Rendre visible l’invisible », comme l’indique son titre. Il doit être lancé depuis le Forum mondial de l’eau qui se tient dans la ville nouvelle de Diamniadio près de Dakar, au Sénégal, du 21 au 26 mars.

    Avec le réchauffement, les longues sécheresses et les épisodes de pluie diluvienne, ainsi que la dégradation générale de la qualité des rivières, les humains vont être de plus en plus dépendants des réserves souterraines. Les puits et les sources fournissent déjà 36 % de l’eau potable dans le monde et restent essentiels dans de nombreuses régions rurales.

    Dans une ville comme Lagos, au Nigeria, la desserte par un service public est minoritaire, et la moitié de la population possède des forages privés auxquels s’approvisionnent 30 % d’habitants supplémentaires. L’alimentation des trois quarts des habitants de l’Union européenne dépend aussi de ce que contiennent les aquifères. « Pourtant, cette ressource naturelle reste mal comprise et, par conséquent, est sous-évaluée, mal gérée, voire gaspillée », notent les auteurs.

    L’eau à l’épreuve des changements climatiques

    99 % des réserves mondiales

    « Lors d’une grande sécheresse, d’une contamination grave ou après un séisme, elle peut être d’un plus grand secours que d’envoyer d’un avion des bouteilles d’eau sur la tête des sinistrés, lance Alice Aureli, experte du Programme hydrologique international de l’Unesco. A condition d’avoir une bonne connaissance des nappes existantes, ce qui ne s’obtient pas avec une simple observation par un drone ou un satellite, mais en allant faire des repérages sur le terrain. » L’hydrogéologie est une science jeune, ajoute cette scientifique qui a participé à la rédaction du rapport. « Il a fallu le développement des capacités informatiques à partir des années 1970 pour numériser des tas de données éparpillées et créer des modèles mathématiques. »

    Aujourd’hui, l’ONU-eau partage un diagnostic a priori réconfortant : l’importance des volumes retenus dans les diverses formations géologiques sous la surface de la terre est phénoménale. Les évaluations de la totalité des eaux douces présentes sur la planète oscillent entre 11,1 millions de kilomètres cubes et 15,9 millions de kilomètres cubes, et celles qui sont retenues dans les aquifères – dans les deux premiers kilomètres de la croûte terrestre – constituent 99 % des réserves mondiales. Très inégalement répartis, ces systèmes sont de tailles très variables : de moins de cent kilomètres carrés à plus d’un million de kilomètres carrés et d’une épaisseur de dix mètres à plus de mille mètres. On trouve des lentilles d’eau douce jusque sous le plancher des océans.

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    L'Humanité

    La gemmothérapie, ou les vertus des bourgeons

    Actu

    Jeune pousse de la phytothérapie, cette méthode qui utilise les végétaux au stade embryonnaire se distingue par sa facilité d’utilisation, le peu de contre-indications et surtout une très forte concentration en vitamines, minéraux et principes actifs. Explications.

    Marie Mersier

    Branche récente de la phytothérapie, la gemmothérapie tout comme l’aromathérapie, l’autre discipline de cette belle arborescence thérapeutique, se base sur l’utilisation des plantes et de leurs bienfaits afin de prévenir et soigner certains maux. La particularité de la gemmothérapie, et son atout majeur, est qu’elle s’articule autour des bourgeons et jeunes pousses d’arbres et arbustes : ginkgo, frêne, noyer, vigne, etc. Chaque bourgeon – ou tissu embryonnaire végétal – contient de façon ultra-condensée toutes les propriétés et bienfaits d’une plante adulte. Que du bon et de l’efficace, donc. Même si les alchimistes du Moyen Âge avaient déjà inclus les bourgeons dans quelques remèdes de l’époque, il faudra attendre le XXe siècle et un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry pour que l’approche naturelle et thérapeutique de la « gemmo » se développe.

     

    Macérâts glycérinés

    Afin d’extraire tout le potentiel des bourgeons, ceux-ci sont récoltés juste avant leur éclosion au printemps. Ils vont ensuite macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, puis être filtrés et conservés dans un flacon opaque. Que l’on souhaite traiter des désagréments passagers ou procéder à un traitement de fond, les macérâts de bourgeons agissent en solo et/ou en synergie sur l’ensemble de notre métabolisme et ont de multiples vertus, telles que le drainage, la régulation hormonale, l’amélioration de la circulation sanguine ou encore le renforcement des défenses immunitaires.

     

    Précautions d’usage

    Dans la pratique, comment cela se passe ? La gemmothérapie est adaptée à tous les âges. Quelques gouttes, entre 5 et 15 par jour, à diluer dans un verre d’eau que l’on prendra en dehors des repas sous forme de cure ponctuelle (environ 21 jours) ou sur une durée de quelques mois. N’oublions pas qu’il est toujours préférable de se faire accompagner par un professionnel avant de s’y mettre – naturopathe ou pharmacien averti –, car même si les contre-indications sont modérées, certains principes de précaution s’appliquent. Par exemple lors d’une grossesse, en cas de chimiothérapie, troubles hormonodépendants, etc.

    Si chaque bourgeon peut avoir ses propres spécificités, et donc son champ d’application, ils sont parfois polyvalents. Parmi les incontournables, le bouleau et le cassis, que l’on peut intégrer dans une cure afin de rebooster tout l’organisme (1). Le cassis est antioxydant, anti-inflammatoire, et antiallergique et le bouleau draine (foie, reins…) tout en reminéralisant. Le romarin constitue également un allié pour la détox printanière. En cas de grosse fatigue, le chêne stimule les glandes endocriniennes et permet donc à l’organisme de repartir de plus belle.

    www.la-royale.comBien-être
    Le Monde

    Soixantième anniversaire des accords d’Evian : Macron opte pour une commémoration apaisée

    Durant son quinquennat, le chef de l’Etat a fait de l’Algérie un axe fort de sa politique mémorielle. Lors de la cérémonie samedi à l’Elysée, il a évité le sujet de la colonisation.

    Chacun a ses souvenirs. Une couleur, une odeur, une douleur. Chacun a ses souffrances. Différentes, taiseuses, brûlantes. Chacun a son Algérie. Dans la tête, dans le cœur, dans le sang. « Vos histoires sont toutes incomparables. Elles sont toutes singulières. Elles sont toutes irréductibles », leur a lancé Emmanuel Macron. Samedi 19 mars, à 12 h 28, soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à plus de sept années de conflit entre la puissance coloniale et le Front de libération nationale (FLN), le président de la République a choisi de convier – et rassembler – à l’Elysée différents témoins qui portent en eux les blessures de la guerre d’Algérie.

    Il y a eu des rapatriés, des militaires, des appelés, des harkis, des familles de disparus, des indépendantistes ou des militants contre l’indépendance et des juifs d’Algérie. Ces mémoires ont accepté – certains ont refusé l’invitation comme l’ambassadeur d’Algérie – de se retrouver ensemble au cœur du palais de la République pour commémorer une date, loin de faire l’unanimité, mais « symbole de vies bouleversées par la guerre d’Algérie et ses conséquences de blessures vives et de fractures entre les acteurs d’un même drame », a résumé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.

    Avant de prendre la parole, le chef de l’Etat a tenu à les écouter en permettant à quatre d’entre eux de dire quelques mots. Jean-Pierre Louvel, un appelé du contingent, Lalia Ducos, une Algérienne indépendantiste, Messaoud Guerfi, un harki, et Marie-Rose Antoine, une pied-noir d’origine espagnole, ont raconté leur guerre d’Algérie devant le chef d’état-major Thierry Burkhard.

    « La matrice d’une grande partie de nos traumatismes »

    Le symbole est fort : quatre mémoires, parfois rivales, assises côte à côte, se succèdent. Les récits de quelques minutes se multiplient, se mélangent, se conjuguent aussi. L’émotion est là, l’Algérie aussi, bien présente dans la salle des fêtes de l’Elysée. On sent la nostalgie, le mal de ne plus y être pour certains et l’épreuve qu’a été ce conflit. « Je voulais rassembler aussi toutes ces mémoires et nous permettre d’avancer dans cette histoire et sa transmission pour nous-mêmes et pour notre avenir. Alors, pendant ces quelques années, j’ai tenu beaucoup de mains, je ne les lâcherai pas et j’ai un rêve : c’est qu’elles se tiennent les unes les autres », leur a répondu Emmanuel Macron.

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    Le Figaro

    Quand la crise d’adolescence cache le risque de psychose: ces 10 signes qui doivent vous alerter

    PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.

    Après avoir longtemps pensé que les épisodes psychotiques aigus (autrefois appelés «bouffées délirantes») survenaient comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, il s’avère que la réalité est bien plus nuancée. «Chez les trois-quarts des 15.000 jeunes de 15 à 25 ans concernés chaque année en France, il existe des signes de dysfonctionnements dans les cinq ans qui précèdent», confirme la Pr Marie-Odile Krebs, chef du Pôle hospitalo-universitaire Pepit, GHU Paris-Sainte-Anne, coordinatrice du réseau Transition et du programme Investissement d’Avenir PsyCare faisant la promotion des stratégies innovantes de soins précoces et personnalisés.

    À condition de vite repérer ces signes et de consulter tôt, il est donc souvent possible d’éviter ou de limiter l’ampleur de l’épisode psychotique aigu, et une prise en charge précoce multiplie les chances de poursuivre ses études ou son travail. L’enjeu est de taille - l’autonomie future du jeune -, et l’organisation PositiveMinders, qui coordonne les Journées de la schizophrénie du 19 au 26 mars 2022, entend bien alerter les parents.

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    Puisque la meilleure façon de «soigner» un épisode psychotique aigu est d’intervenir en amont, il est crucial de repérer des situations à très haut risque. «Bien souvent, le jeune concerné se met à vivre plutôt la nuit, s’isole, est irritable et présente des problèmes d’hygiène. À côté de ses troubles du sommeil et de son humeur, souvent morose, il stoppe plus ou moins ses activités de loisirs, prend de la distance avec ses amis. Il a des difficultés pour mémoriser, s’organiser, se concentrer en cours (d’où des difficultés scolaires). Il ne va pas bien», décrit le Dr Guillaume Fond, psychiatre et chercheur en neurosciences à Marseille, auteur de Je fais de ma vie un grand projet (Éditions Flammarion). Le piège est de se dire que ça va passer, que c’est l’âge, insiste le Pr Krebs: «Ces symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent annoncer d’autres troubles - une peine de cœur, un harcèlement, une dépression… -, mais l’important est d’en tenir compte.» D’autres signes ont encore une valeur d’alerte, mais comme ils sont plus étranges - impression d’être hors de son corps, d’avoir des idées autres que les siennes qui font irruption dans sa pensée - le jeune n’ose pas toujours en parler ou ne sait pas décrire ce qu’il ressent.

    Vulnérabilité à la psychose

    Consulter son médecin traitant, un pédiatre ou un médecin d’un centre médico-psychologique (CMP) permet d’éliminer une maladie non psychiatrique. Au moindre doute, le médecin peut demander un avis au dispositif d’intervention précoce (DIP) le plus proche: il en existe une soixantaine en France, au moins un par région. Le jeune peut y bénéficier d’un bilan complet comprenant un bilan médical et biologique (génétique, métabolique, etc.), un bilan fonctionnel et cognitif (concentration, mémoire, planification) et un bilan des symptômes. À défaut de DIP à proximité, consulter un psychiatre est recommandé. «C’est une erreur de penser qu’il ne faut pas y aller: au contraire, le jeune est rassuré quand on met des mots sur ce qu’il ressent», insiste le Pr Krebs.

    Une fois le bilan de situation réalisé, le psychiatre regarde sur quels leviers agir: le jeune est-il stressé? Fume-t-il du cannabis, prend-il des substances psychoactives? Sans être la cause unique, ces facteurs sont précipitants. «La maladie se déclare uniquement s’il y a une vulnérabilité à la psychose, souvent génétique, et des facteurs environnementaux déclencheurs: or la prise de cannabis en fait partie et c’est pourquoi la prise en charge de cette addiction s’avère particulièrement efficace pour éviter la crise», confirme le Dr Clément Dondé, psychiatre responsable de Calipso (Centre ambulatoire de liaison, intervention précoce, suivi et orientation) au CH Alpes-Isère et au CHU Grenoble Alpes.

    L’avenir du jeune n’est pas gravé dans le marbre. Des actions sont possibles et les chances de réussite sont meilleures lorsqu’on s’y prend tôt

    À l’inverse, les facteurs protecteurs manquent souvent à l’appel. «Une alimentation équilibrée - sans carence en vitamine D et en oméga 3 qui semblent jouer un rôle protecteur contre l’inflammation cérébrale -, un rythme de vie régulier avec un temps de sommeil suffisant, une activité physique quotidienne et une insertion sociale réussie protègent. Réinstaurer une bonne hygiène de vie est donc aussi payant pour prévenir l’épisode psychotique aigu», assure le Dr Fond.

    Autre action préventive efficace, en cours de développement: le «case management», proposé dans les DIP et certains services hospitaliers. Il s’agit le plus souvent d’un soignant référent qui voit le jeune (parfois à son domicile), le soutient, l’accompagne dans certaines démarches, en évitant qu’il se retrouve isolé. Des études ont montré que le case management était très utile avant la phase aiguë et après.

    Il ne faut pas sous-estimer l’importance de toutes ces actions, insiste la Pr Marie-Odile Krebs: «L’avenir du jeune n’est pas gravé dans le marbre. Des actions sont possibles et les chances de réussite sont meilleures lorsqu’on s’y prend tôt.»

    10 signes d’alerte

    Si vous constatez durant plusieurs semaines un ou plusieurs de ces changements, consultez un médecin.

    • Caractère. Un changement important et durable de caractère, des sautes d’humeur peuvent être les premiers signes de perturbations de la pensée dont le jeune n’a pas forcément conscience.

    • Mémoire et Concentration. La maladie perturbe la capacité à être attentif, à mémoriser, à comprendre et à planifier des tâches, même simples.

    • Arrêt des études, du travail. Démotivation, manque d’énergie, difficultés de concentration et mise en retrait compliquent l’engagement dans des activités scolaires ou professionnelles.

    • Rituels, idées fixes ou bizarres. La pensée et le raisonnement logique sont perturbés, les idées désorganisées. Le délire, souvent de type paranoïde, peut cependant être très élaboré.

    • Hallucinations. La maladie perturbe la perception de la réalité, avec des hallucinations, notamment auditives. Attention au jeune qui ne quitte pas son casque: il peut tenter ainsi de faire taire les voix qu’il entend…

    • Sommeil. Le jeune se met à vivre la nuit, a des insomnies. Ces troubles du sommeil peuvent accélérer l’entrée dans la maladie et augmenter l’anxiété.

    • Lien social. La psychose entraîne un appauvrissement affectif et émotionnel. Le jeune semble en retrait, communique moins et s’isole, y compris de ses amis.

    • Hygiène. L’apathie peut faire négliger l’hygiène personnelle. En revanche, la dépersonnalisation (le jeune a le sentiment que son corps est dissocié de sa personne) peut le pousser à passer beaucoup de temps à se contempler.

    • Drogues, alcool. La consommation de substances, en particulier hallucinogènes, peut précipiter le premier épisode psychotique chez un adolescent prédisposé à la maladie. Elle peut aussi être utilisée par le jeune pour faire taire une souffrance qu’il ne comprend pas.

    • Soliloquie et agitation. Le jeune peut «converser» avec les voix qu’il entend et n’identifie pas comme hallucinatoires. Il peut aussi se montrer agité, avoir des gestes impulsifs, des rires sans lien avec le contexte…

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    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Le Monde

    « L’Odeur du père » de Mudimbé, l’indiscipline au cœur

    A la redécouverte des classiques de la philosophie africaine (6). Le Congolais Valentin-Yves Mudimbé a mené une « archéologique » des discours scientifiques occidentaux sur l’Afrique afin d’en dégager la part d’idéologie.

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    Comment « échapper réellement à l’Occident » et penser l’Afrique à partir d’une expérience africaine ? Cette interrogation traverse l’œuvre du romancier, philosophe et philologue congolais Valentin-Yves Mudimbé. Selon Anthony Mangeon, professeur de littératures francophones à l’université de Strasbourg, elle trouve son origine dans la « crise de foi » de celui qui, né au Katanga en 1941 sous la colonisation, a été formé chez les moines bénédictins, auprès desquels il a fait son noviciat, avant de renoncer à la vie cléricale. « Son détachement vis-à-vis de l’ordre religieux s’est radicalisé dans une sorte de doute qui va s’étendre au domaine des sciences et des sciences humaines », explique-t-il.

    de notre série

    Après s’être attaqué aux travaux ethnologiques qu’il qualifie de « langages en folie » dans L’Autre Face du royaume en 1973, V.-Y. Mudimbé élargit sa démarche, en 1982, à l’ensemble des sciences humaines dans L’Odeur du père. Ces deux ouvrages, précise Anthony Mangeon, constituent « un diptyque francophone qui assoit Mudimbé comme philosophe, y compris aux Etats-Unis », où il trouve refuge après avoir quitté le Zaïre de Mobutu en 1979 et où il fera carrière avec une œuvre écrite essentiellement en anglais, notamment avec son ouvrage devenu un incontournable des études africaines outre-Atlantique, The Invention of Africa (1988, traduit).

    En fidèle lecteur de Michel Foucault, Mudimbé montre comment les productions scientifiques sont toujours tributaires de catégories de pensée qui sont à la fois leur condition de possibilité et leur propre limite. Il entreprend alors de faire l’archéologie des discours scientifiques sur l’Afrique afin d’en dégager les soubassements et de montrer depuis quels lieux géographiques, mais aussi philosophiques et épistémologiques, ils parlent. En cela, il y aurait toujours une part d’idéologie en eux.

    Discipliner les corps et les esprits

    Mudimbé cherche à opérer des ruptures afin, écrit-il, de « produire un ordre africain du discours et des sciences sociales et humaines africaines » et de « concevoir l’Afrique comme pouvant être autre chose qu’une marge de l’Occident et donc comme pouvant prétendre à un autre avenir que celui de zone sous-développée, garante du développement de l’Occident ».

    « Sur la “philosophie africaine” », ou comment libérer la pensée du « ghetto africaniste »

    Les sciences humaines, dénonce Mudimbé, ont « instauré explicitement ou implicitement un seul lieu à partir duquel l’ordre s’ordonne, le sens se donne, l’humain s’offre à penser ». Ce lieu, c’est l’Occident qui, au fond, reste toujours extérieur à son objet d’étude (africain) et ne parviendra jamais à accéder à une intériorité africaine. Dès lors, il produit un universalisme, qui n’est autre que la volonté de réduire « tous les phénomènes sociaux à une même grille de lecture ». Il y a un impérialisme au fondement même des sciences et du discours scientifique.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les rêves brisés des footballeurs africains contraints à la fuite

    Lorsque la guerre a débuté, une quinzaine de joueurs africains évoluaient en ligues 1 et 2 du championnat ukrainien. Deux d’entre eux racontent leur exode de Kharkiv à Paris.

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    De l’Ukraine, Jonathan B. (il n’a pas souhaité donner son identité complète), 20 ans, préfère garder le souvenir des jours heureux. Les balades au parc avec sa petite amie, les rires et les disputes autour de grandes tablées à la cantine du club de football. Et même la soupe de bortsch qu’il avait appris à apprécier. « On kiffait tranquillement », répète-t-il, encore hébété par le tournant dramatique qu’a pris sa vie en quelques jours.

    Le footballeur ivoirien, repéré dans les ruelles d’un quartier populaire d’Abidjan par un agent camerounais, est arrivé en janvier 2020 au Metalist 1925 Kharkiv, un club de football professionnel de la deuxième plus grande ville d’Ukraine. Il jouait dans la réserve de la catégorie des moins de 19 ans avec qui il avait remporté la coupe d’Ukraine en 2021.

    Le milieu de terrain a eu la vie sauve, mais il ne se résigne pas à cette guerre qu’il « ne comprend pas » et qui a mis un coup d’arrêt brutal à ses plans de carrière. « Le 24 février, je devais signer un contrat avec un nouveau club professionnel, le Real Pharma à Odessa. Mon manager avait tout arrangé. Au lieu de ça, ce jour-là, ce sont les bombardements à l’aéroport de Kharkiv qui m’ont réveillé », raconte-t-il, depuis un hôtel du nord de Paris où il rend visite à un coéquipier du club, Mouhamed Zidane Diarrassouba, 17 ans, lui aussi arrivé d’Ukraine.

    « On a payé pour sauver notre vie »

    Les retrouvailles entre les deux joueurs sont bon enfant : il est peu question de ces nuits et de ces jours de terreur. Pourtant, l’exode de Kharkiv jusqu’au 19e arrondissement de Paris fut long et douloureux. Il y a d’abord eu l’incompréhension le 24 février, à l’aube. « Quand les bombardements ont commencé, j’ai pensé que les Russes voulaient effrayer les Ukrainiens. J’ai vraiment pris peur quand des soldats ukrainiens se sont installés dans l’académie de football où je vivais en internat. Leurs chars étaient garés à l’extérieur. Le site pouvait devenir une cible », indique Jonathan B.

    A Kharkiv, en Ukraine, « la ville dans laquelle je vivais n’existe plus »

    Le jeune homme se réfugie quelques jours chez la cuisinière du club puis décide de partir. A la gare de Kharkiv, il « [se] colle » à quatre étudiants africains qui tentent aussi de fuir. « Une agente nous a refusé l’accès au train sans aucune raison. Sauf peut-être notre couleur de peau. On a patienté pendant dix-huit heures dans un froid glacial avant qu’un policier nous fasse monter à bord, en échange de 300 dollars [270 euros]. On a payé pour sauver notre vie », rapporte-t-il, toujours en colère.

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    Le Monde

    Art scénique : les marionnettes « vivantes » de Yaya Coulibaly exposées à Paris

    A l’Echomusée, dans le 18e arrondissement, le grand marionnettiste malien présente une vingtaine de pièces de son immense collection jusqu’au 26 mars.

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    Au cœur de la Goutte-d’Or, dans le 18e arrondissement de Paris, les marionnettes de Yaya Coulibaly se reposent un moment, suspendues et immobiles, avant leur entrée en scène. L’Echomusée, galerie associative, en présente une vingtaine de tous formats et de toutes couleurs. Elles ne sont qu’un aperçu des quelque 25 000 pièces que possède le maître malien, né à Koula le 26 avril 1959, dans le cercle de Koulikoro, à près de 100 km au nord-est de Bamako.

    Bien qu’il ne soit pas l’aîné de la fratrie, c’est à lui qu’a été transmis le pouvoir des ancêtres car il est venu au monde le jour de la cérémonie du Jo, un rite d’initiation d’une société secrète en milieu traditionnel bambara au Mali qui passe notamment par le jeûne et « l’épreuve de fer », la circoncision sans anesthésie.

    Depuis le XIe siècle

    Très tôt initié aux savoirs occultes dont il ne peut parler, secret oblige, descendant du roi du royaume animiste bambara (familles Coulibaly puis Diarra) de Ségou (1712-1861), il hérite de son père la maîtrise du théâtre de marionnettes, une tradition familiale qui remonte au XIe siècle.

    « Les marionnettes, c’est la victoire de la vie sur la mort. A travers elles, nous pouvons exprimer nos sentiments les plus vifs, les plus profonds », souligne Yaya Coulibaly, heureux de pouvoir partager son art en Europe. « Toute culture qui ne vit pas est appelée à disparaître. On a eu la chance d’aller hors du Mali, dans le monde entier, et voir le travail des autres marionnettistes. Nous sommes tous aujourd’hui considérés comme des métis culturels », précise-t-il dans le documentaire de Christian Lajoumard (Acrobates Films) qui lui est consacré.

    Après avoir étudié à l’Institut national des arts de Bamako de 1975 à 1977, il fréquente l’Ecole supérieure nationale des arts de la marionnette (Esnam) de Charleville-Mézières (Ardennes) de 1988 à 1990. En France et en Afrique, il côtoie régulièrement dans les années 1980 et 1990 les ethnologues Germaine Dieterlen et Youssouf Tata Cissé ainsi que Jean Rouch, considéré comme le père de l’ethnofiction, participant ainsi à l’élaboration des savoirs occidentaux sur les sociétés traditionnelles d’Afrique de l’Ouest.

    Parallèlement, en 1980, Yaya Coulibaly fonde la compagnie Sogolon, (« la femme-buffle »), prénom de la mère aux pouvoirs magiques de Soundjata Keïta, le souverain mandingue du royaume du Mali (XIIIe siècle). Son théâtre de marionnettes s’inspire des traditions des communautés bambara, somono et bozo, de contes, de fables sociales et de ce qu’il nomme des « gangrènes contemporaines », comme les guerres et les extrémismes.

    « Comme des papillons »

    Trois catégories de marionnettes sont présentées à l’Echomusée. La première est constituée de petits pantins à fil, à l’effigie humaine ou animale, très articulés, qui apparaissent généralement dans un castelet. La deuxième montre des pièces dont les bras peuvent bouger grâce à des tiges, « très agiles comme des papillons », mentionne le maître malien. Enfin, la troisième regroupe celles qui sont « habitées », car portées par des personnes cachées sous un long tissu et représentant des êtres humains ou des animaux.

    Au Mali, les trésors du collectionneur d’art Richard Pierron

    « Au Mali, la marionnette est considérée comme un être vivant. Si elle est trop abîmée pour être réparée, elle a droit à des funérailles. Chacune a sa musique, sa danse, son chant. Elle est comme un historien, un sorcier, un guérisseur, un enseignant. Prenez par exemple celle qui représente la hyène, seul animal à connaître les mystères du jour et de la nuit et emblème des sociétés secrètes. Elle est très importante car elle doit être la première marionnette à apparaître pour purifier l’espace de jeu », aime à expliquer le père de la compagnie Sogolon.

    Pour faire vivre les marionnettes, quatre types de théâtre traditionnel existent. Le premier se déroule tous les sept ans, uniquement dans le bois sacré autour du conseil des anciens. La deuxième forme théâtrale se produit sur la place du village où les marionnettes ne sont manipulées que par des personnes âgées pour des cérémonies comme les mariages ou les funérailles. La troisième annonce l’arrivée des pluies. C’est le moment du carnaval des fêtes des semailles, selon un calendrier dicté par le conseil des anciens. La dernière, dite populaire, peut être jouée à tout moment.

    Pour Jean-Marc Bombeau, fondateur de l’Echomusée qui fête cette année ses trente ans d’existence, « cet art traditionnel prolonge l’oralité au niveau visuel en empruntant les symboliques de chaque marionnette pour perpétuer les cultures du Mali. Les marionnettes de Yaya Coulibaly deviennent comme des griots passeurs de l’histoire, des traditions, des contes et légendes de cette mémoire multiséculaire ».

    « Jusqu’à mon dernier souffle »

    Un projet de musée de 320 m2 – dans le quartier de Magnambougou à Bamako, « rue 326, porte 33, sur un terrain acquis sur fonds propres », annonce fièrement Yaya Coulibaly – avance doucement, freiné notamment par la situation politico-sécuritaire du pays et « les conflits qui rongent nos sociétés et la pauvreté ». Un programme de sauvetage des marionnettes soutenu par l’Union européenne est plus abouti : il s’agit d’inventorier l’immense collection, de la photographier et de la documenter.

    « J’ai un pied dans la tradition, car je suis un initié, et un pied dans la modernité, car je suis allé à l’école des Blancs. D’un savoir occulte, j’ai fait un art du spectacle. J’ai l’obligation de le transmettre à mes enfants. Et je fabriquerai des marionnettes jusqu’à mon dernier souffle », conclut celui qui donnera vie à ses morceaux de bois et de tissu lors de deux représentations samedi 19 et dimanche 20 mars à Paris.

    Exposition des marionnettes de Yaya Coulibaly à l’Echomusée, 21, rue Cavé, 75018 Paris. Du lundi au dimanche, de 14 heures à 19 heures, jusqu’au 26 mars.

    Le Baptême du lionceau, spectacle de la compagnie Sogolon donné devant l’Echomusée samedi 19 mars à partir de 16 heures, et à l’angle de la rue Léon et de la rue d’Oran, près du Lavoir moderne parisien, dimanche 20 mars à partir de 16 heures, dans le 18e arrondissement de Paris.

    Olivier Herviaux

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    L'Humanité

    Le rôle des parents quand un adolescent consomme du cannabis

    Actu

    À l’âge des expérimentations et de la transgression des règles, des adolescents peuvent se laissent tenter par le cannabis. Au-delà de l’inquiétude légitime des parents, l’enjeu est alors de comprendre les raisons de cette consommation sans dramatiser ni banaliser, afin de mieux les aider.

    Noé Blouin

    L’expérimentation du cannabis est en recul chez les jeunes. 39 % des adolescents de 17 ans ont déclaré en 2017 avoir déjà expérimenté la marijuana ou ses dérivés, contre plus de 50 % en 2002, selon les chiffres de l’enquête sur la santé et les comportements de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (1). La consommation quotidienne baisse également, perdant 2 points par rapport à 2014 (7,2 %). Malgré ces résultats encourageants, la France demeure parmi les pays européens dont la jeunesse consomme le plus cette substance. Au même titre que les « premières cuites », le premier joint peut ainsi s’avérer un passage banal dans l’adolescence, une période où l’appel du défi et de l’expérimentation est plus fort que celui de la prudence.

     

    Anxiété, dépression et addiction

    Cette incursion dans le monde des drogues peut faire paniquer les parents. Comme le tabac, l’alcool ou les jeux d’argent, c’est surtout la dimension addictive et les effets à long terme du cannabis qui posent problème, à un âge où la construction cérébrale n’est pas encore terminée. Les dangers de la plante et de sa molécule psychoactive, le THC, sont, en effet, bien réels et peuvent provoquer de lourdes séquelles psychiques et sociales. Sa consommation agit à court terme sur la mémoire immédiate ; elle peut altérer la perception et l’attention. Elle comporte des risques sur la santé mentale, comme l’anxiété, les symptômes dépressifs, voire psychotiques.

    Chez l’adolescent, le cerveau est toujours dans sa phase de maturation et des études ont montré que ces substances peuvent provoquer des dommages plus importants que chez l’adulte. Dans les cas les plus graves, un seul joint peut servir à déclencher des troubles schizophréniques, pour peu que le consommateur possède un terrain favorable. Avec le temps, le corps développe une tolérance au produit, cela induit qu’une quantité plus importante sera nécessaire pour obtenir le même effet. Des problèmes comme l’isolement ou l’agressivité envers son entourage sont à déplorer en cas de prises régulières, tout comme des problèmes financiers liés à l’achat continu du produit.

    Comment réagir alors, lorsque son adolescent se retrouve confronté à de tels risques ? En amont, cela passe évidemment par l’éducation. Sans forcément diaboliser le produit, auquel il sera sûrement confronté, il faut qu’il en connaisse les risques. S’il est pris la main dans le sac, il est d’abord important de déterminer sa consommation. Pour ce faire, mieux vaut laisser d’abord ses sentiments de côté pour éviter la confrontation directe. Il convient d’instaurer un vrai dialogue, de poser des questions sur ses habitudes vis-à-vis du cannabis, de savoir ce qu’il en pense, ce qu’il connaît du produit qu’il consomme et des raisons pour lesquelles il s’est mis à fumer.

     

    L’aide d’un professionnel de santé

    Des indices extérieurs peuvent aussi aiguiller les parents afin de savoir s’il s’agit d’une addiction ou d’une simple expérimentation – à risque certes, mais moins inquiétante – comme la chute des notes scolaires, un isolement continu dans sa chambre ou à l’inverse de nombreuses sorties, ou le refus de parler de son quotidien. Si le lien semble rompu ou si une addiction se révèle, l’appui d’un tiers reste la meilleure solution. L’aide d’un professionnel de santé, médecin, psychologue ou psychiatre est importante pour déterminer l’ampleur de l’accoutumance et mettre en place un programme de suivi. Partout en France, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie accueillent et aident des jeunes plongés dans cette spirale (2). Enfin, les consultations jeunes consommateurs proposent une prise en charge complète pour les adolescents et leur famille.

    3 questions à.... Camille Naudin, psychologue clinicienne en psychiatrie

    « Il faut créer une discussion authentique »

    Camille Naudin Psychologue clinicienne en psychiatrie

    Comment réagir lorsque l’on s’aperçoit que son adolescent consomme du cannabis ?

    Parfois, les parents pensent qu’ils peuvent faire changer leur adolescent en ayant un discours très éducatif. Cela est souvent contre-productif. L’idée est plutôt d’amener l’ado à explorer sa propre motivation au changement, qu’il ait la sensation que cela émane de lui. Avoir uniquement des motivations extrinsèques ne va pas forcément aider le jeune à bouger. Il vaut mieux libérer la parole et voir avec lui quels sont les intérêts derrière sa consommation, quels bénéfices il en tire. Si le jeune consomme, c’est qu’il cherche à compenser quelque chose. Plus les parents seront concentrés sur le comportement à problèmes, sans penser aux bénéfices que cela amène à l’adolescent, plus ils auront tendance à passer à côté de quelque chose. Il faut adapter ensuite sa réaction aux conduites à risques, au rythme de consommation, et bien tenir compte de ces différents facteurs. Les parents peuvent aussi faire part de leur inquiétude, non pas pour manipuler émotionnellement les enfants, mais pour créer une discussion authentique.

    Quels sont les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une consommation de cannabis ?

    Il y a une grande part de désirabilité sociale, de faire des choses pour se sentir appartenir à un groupe, en l’occurrence, de fumer avec l’idée que cela les rendrait plus attrayants aux yeux de leurs pairs. On fume également pour l’expérience ou encore, dans un autre registre, pour gérer des angoisses. La comorbidité entre les addictions relève aussi du psychotraumatique. Lorsque les jeunes ont vécu un événement traumatisant, ils vont plus avoir tendance à intérioriser et à réguler les futurs événements stressants en consommant. Face à de jeunes patients, on commence toujours par statuer sur le volume, la fréquence de sa consommation de drogue – si elle est stable, et constante, ou si elle peut évoluer en fonction de son seuil émotionnel ou de son environnement. Puis on essaye de comprendre quel événement l’a poussé à commencer.

    Faut-il obligatoirement consulter un professionnel de santé ?

    Si l’adolescent consomme une petite quantité de cannabis pendant des fêtes, entre amis ou encore tous les six mois, ce n’est pas un trouble psychologique. Ce n’est pas parce que l’adolescent a essayé de la drogue une fois qu’il est accro. Mais, dans les cas où cette consommation est plus régulière ou qu’une addiction se confirme, il s’agit d’un trouble psychopathologique. Le mieux est alors de se tourner vers un professionnel car, dans ces cas, l’entourage n’est pas toujours le mieux placé pour agir, en raison des croyances familiales, de la pression sociale, etc. La prise en charge des familles est aussi très importante, car il ne faut pas que leur propre anxiété vienne interférer dans le processus.

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    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

    Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

    Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »

    Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.

    Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité

    Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.

    Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?

    Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.

    Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »

    Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.

    Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux

    « Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards

    Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.

    Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais

    Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.

    Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?

    Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.

    Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

    Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

    Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers

    Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.

    Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique

    Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.

    Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi les rites funéraires sont éternels

    Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

    Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »

    La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.

    Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »

    Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.

    Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?

    Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.

    Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »

    Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».

    Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?

    Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.

    Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier

    Critique Article réservé à nos abonnés

    En Chine, la religion fait de la résistance

    Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.

    Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels

    Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.

    Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »

    La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.

    Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »

    « Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.

    Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique

    Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.

    Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique

    Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.

    Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident

    Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.

    Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».

    Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

    « En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel

    Brève Article réservé à nos abonnés

    « Des soutanes et des hommes »

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Une majorité de Français affirme ne pas croire en Dieu

    Selon un sondage de l’IFOP, 51 % des personnes interrogées se déclarent non croyantes. Elles étaient 43 % en 2011.

    Publié le 24 septembre 2021 à 10h51 - Mis à jour le 24 septembre 2021 à 16h18 Cécile Chambraud

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Hela Ouardi : « L’islam n’arrive pas à trancher le fil de la mythologie qui lui permettrait d’entrer dans la modernité »

    Les origines de l’islam sont idéalisées dans l’imaginaire musulman. Pourtant, l’universitaire tunisienne Hela Ouardi, dans sa saga « Les Califes maudits », montre que cette religion est née dans un contexte de violence et de luttes intestines. Violence dont les répercussions se font encore sentir de nos jours.

    Publié le 19 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h37 Virginie Larousse

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    L'Humanité

    Recettes. Une grosse légume qui fait les dessous du gratin

    Actu

    En chemise ou robe de chambre, en purée, en soufflé, rissolée ou sautée... la pomme de terre, toujours prête à toutes les variations, est aussi gourmande et nutritive. Version primeur ou longue conservation, elle garde la frite. Polyvalente, conviviale et indémodable.

    Gaëlle Brière

    La pomme de terre est aujourd’hui un incontournable de nos menus. Son origine remonte à environ 8 000 ans, époque à laquelle elle poussait de façon sauvage sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Au XVIe siècle, elle traverse l’Atlantique lors du retour des conquistadors espagnols. Sa consommation en Europe demeure alors timide car, par méconnaissance, on la juge toxique. Elle est essentiellement réservée aux animaux, jusqu’à ce qu’un apothicaire, Antoine-Augustin Parmentier, mette en valeur ses qualités, au XVIIIe siècle. On peut donc lui dire merci, car la pomme de terre est un petit bijou nutritif et gustatif qui pousse localement et dont le coût, même s’il a connu une certaine augmentation ces dernières années, ne plombe pas le porte-monnaie.

    Féculent riche en glucides complexes, la pomme de terre est rassasiante et source d’énergie. Bien qu’on lui reproche parfois de favoriser la prise de poids, c’est plutôt un mode de cuisson trop riche – à base d’huile, par exemple, si on parle des frites – qui est en cause. Elle constitue par ailleurs un très bon apport en vitamine C, en minéraux (notamment magnésium et fer), ainsi qu’en protéines et fibres. Tous ces petits bonus nutritifs seront encore plus présents et disponibles dans les pommes de terre « primeurs », et si on privilégie une cuisson vapeur.

    Nouvelle, d’avril à juillet

    Plus ou moins dodues, à la chair ferme ou légèrement farineuse, parmi toutes les variétés de pommes de terre, on peut distinguer deux grandes familles : celles de conservation et les primeurs. Les premières sont disponibles toute l’année, même si la pleine saison s’étend de septembre à mars. Citons par exemple la Bintje ou la Spunta, deux variétés qui s’adapteront très bien à la préparation des frites, d’un ragoût ou encore en purée ou au four (éviter de les faire bouillir, car elles se désagrègent). Variété à chair ferme la plus cultivée en France, la Charlotte offre une très belle tenue à la cuisson et se cuisine ainsi en gratin, à la vapeur, sautée, ou en chips maison. Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont quant à elles plantées en février et récoltées avant pleine maturité, d’avril à juillet. L’idéal est d’en acheter de petites quantités et de les consommer rapidement, car elles ne se conservent pas plus d’une semaine dans le bac du réfrigérateur. Elles sont délicieuses juste rissolées avec leur peau, comme la pomme de terre de Noirmoutier ou celle de l’île de Ré, la seule à bénéficier d’une AOC. Cuisiner les pommes de terre ouvre un incroyable champ de créativité et de goûts. Elles apportent du liant aux soupes et se retrouvent dans d’innombrables plats traditionnels ou régionaux (gratin dauphinois, aligot, hachis parmentier, raclette, etc.). On les adore également tièdes, dans des salades à base de poisson émietté avec des câpres, de l’huile d’olive et de la fleur de sel. Enfin, la chair noir-violet de la pomme de terre Vitelotte et son parfum un peu sucré apporteront un brin d’originalité à vos assiettes.

    Salade tiède de pommes de terre primeurs aux algues

    Ingrédients pour 4 personnes : 1 kg de pommes de terre primeurs, 1 oignon de Roscoff émincé, 5 cl d’huile d’olive, 1 citron (jus et zeste), 1 gousse d’ail rosé écrasée, 2 cuillères à soupe d’algues déshydratées en paillettes (dulse, wakamé, nori, laitue de mer, disponibles en boutique bio ou sur greenweez.com), 1 petit bouquet de persil plat ciselé, Sel et poivre du moulinPréparation : 25 minutesDifficulté : facile

    1. Brosser délicatement les pommes de terre, ne pas les éplucher et les couper en deux ou en quatre, selon leur taille. Les mettre dans une casserole, ajouter une pincée de sel et couvrir d’une grande quantité d’eau.
    2. Porter à ébullition et cuire 10 minutes jusqu’à ce qu’elles soient juste tendres. Ne pas trop les cuire, sinon elles deviendront trop molles. Égoutter et laisser refroidir quelques instants.
    3. Pendant la cuisson des pommes de terre, préparer l’assaisonnement dans un petit bol. Mélanger dans un bol l’huile d’olive, l’ail, les paillettes d’algues, le zeste et le jus du citron. Saler et poivrer au goût.
    4. Mettre les pommes de terre chaudes dans un plat, puis ajouter l’oignon émincé, le persil. Arroser de vinaigrette et mélanger délicatement. Saler si besoin.
    5. Le plat est meilleur s’il est dégusté tiède. Toutefois, on peut aussi le confectionner à l’avance et laisser refroidir à température ambiante avant de servir. Voici quelques idées de variantes : ajouter des câpres, des morceaux de poisson fumé, une cuillerée de moutarde et, à la place du persil, essayer le romarin, la coriandre ou l’aneth ciselés. Faire également une salade de Primaline aux algues et curcuma, lieu jaune fumé avec du vinaigre de cidre.

    Accords parfaits

    Artisanal. Saké français

    Fabriqué à partir de riz et de koji (un ferment), le saké est un alcool brassé au Japon depuis 2000 ans. Avec une teneur en alcool similaire à celle du vin (entre 13 et 15 %), il accompagne les repas de l’apéritif au dessert et étonne par la délicatesse de ses saveurs. Formé au Japon, Wakaze a adapté les techniques de brassage aux conditions françaises et élabore un saké au cœur de la région parisienne à base de riz cultivé en Camargue et d’une levure biologique qui apporte des notes fruitées, florales et minérales.Nigori Saké, 19,50 euros.

    Belles cuvées. Foire aux vins de printempsActeur incontournable des vins de nouvelle génération, le Petit Ballon célèbre le retour des beaux jours lors d’une foire aux vins du 23 mars au 19 avril. On pourra dénicher en ligne, et à prix avantageux, une sélection de blancs frais et fruités ou de rouges, dont ce Métaphysique des cuves de la vigneronne Julie Karsten. Un très joli côtes-du-rhône gourmand et généreux, issu d’un assemblage grenache-syrah-cinsault. Le domaine est mené dans le respect de l’environnement pour des vignes joyeuses et des vins vivants.Métaphysique des cuves, 9,50 euros, au lieu de 11,50 euros.

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    Bon et sain
    Le Figaro

    Blanquer souhaite le retour des maths obligatoires en classe de première

    Par Paul de Montferrand • AFP agence • Publié le 21/03/2022 à 14:24 • Mis à jour le 21/03/2022 à 16:44

    L’enseignement des mathématiques devrait redevenir obligatoire en classe de première générale dès la rentrée prochaine.

    Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer pourrait annoncer prochainement le retour des mathématiques obligatoires en classe de première générale. Le rapport d’un comité d’experts piloté par Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille, recommande de réintroduire entre 1 heure 30 et 2 heures de maths hebdomadaires dans le tronc commun et donc de revenir sur la réforme de lycée de 2019 qui avait mis fin à l’enseignement obligatoire de cette matière en première hors spécialité mathématiques.

    » LIRE AUSSI - Classement des lycées du Figaro

    Le comité ajoute qu’un tiers des deux heures d’enseignement scientifique présent dans le programme pourrait aussi être dédié aux maths et rebaptisé enseignement scientifique et mathématique (ESM). Les élèves qui le souhaitent pourraient poursuivre les maths en terminale en tant que matière complémentaire. Le ministère de l’Éducation nationale envisagerait également d’introduire une épreuve anticipée de maths dans le cadre du bac.

    Un effondrement du niveau des élèves

    Ce rétropédalage devrait permettre de répondre à la diminution de l’enseignement des maths en première, abandonné par un tiers des lycéens et surtout des lycéennes depuis la réforme de 2019. Le rapport se donne pour objectif d’augmenter de 15.000 à 25.000 le nombre de filles en terminale option mathématiques expertes d’ici à la rentrée 2024, soit 40% environ d’une promotion.

    Cette diminution se répercute dans les enquêtes internationales Pisa et Timss qui pointent un effondrement du niveau des élèves français en maths. Pour y remédier, le rapport publié par Charles Torossian et Cédric Villani en 2018 préconisait déjà de renforcer la formation des professeurs et de repenser l’apprentissage d’une matière dont le désintérêt chez les élèves est de plus en plus marqué.

    Cela pourrait prendre la forme d’une modification du programme d’enseignement scientifique en première: le rapport recommande de «redonner aux mathématiques la place de langage commun des sciences, en écartant les situations mathématiques artificielles en inutilement complexes».

    Les conclusions du rapport n’ont pas convaincu la Société mathématique de France. Sa vice-présidente, Mélanie Guénais, considère qu’ «intégrer les maths aux sciences ne permet pas d’aborder tous les aspects de la matière». Elle ajoute que «ne donner qu’entre 1 heure 30 et 2 heures en plus de maths ne suffira pas pour se mettre à niveau».

    La rédaction vous conseille

    Le Monde

    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

    La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

    Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.

    L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?

    L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.

    Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.

    « L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »

    Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.

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    Le Figaro

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    Camille Lestienne

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

    À lire aussiCovid-19 : la France se dirige-t-elle vers une quatrième dose de vaccin pour tous ?

    • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

    À lire aussiLe nouveau vaccin Novavax pourrait-il convaincre les derniers récalcitrants ?

    • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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    • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
    • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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    Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

    1. Où en est la campagne de vaccination?

    En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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    2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

    Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

    • Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

    L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

    • Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

    Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

    • Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

    • Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

    Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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    3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

    L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

    En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

    L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

    Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

    4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

    Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

    Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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    Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

    Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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    Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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    5. Pourquoi se faire vacciner?

    La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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    Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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    6. Doit-on craindre des effets secondaires?

    Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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    Le Monde

    « Faire confiance au bol »

    Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.

    Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.

    Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.

    Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.

    Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.

    Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.

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    Le Figaro

    Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange

    Claire RodineauPierre Morel

    DÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.

    Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.

    Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.

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    A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...

    Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.

    Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :

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    Vers ou en provenance d'un pays vert

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :

    VOIR AUSSI - Les Vingt-Sept s'accordent pour éviter d'imposer des tests aux vaccinés lors de leurs voyages au sein de l'UE

    Vers ou en provenance d'un pays orange

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :

    Vers ou en provenance d'un pays rouge

    Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.

    Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.

    Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.

    Voyage et Covid-19 : le Royaume-Uni lève toutes ses restrictions ce 18 mars

    Les autorités britanniques suppriment vendredi matin les restrictions sanitaires liées à la pandémie. Les voyageurs n'ont plus à présenter de passe vaccinal ou de test négatif.

    Vacances scolaires 2022 : dates à Pâques et calendrier des zones A, B et C

    Les vacances de printemps débuteront dans la zone B dès le 9 avril 2022 pour deux semaines. Les dates des zones A, B et C et le calendrier complet des vacances scolaires 2022-2023 à Paris et partout en France sont à retrouver ci-dessous.

    La Thaïlande assouplit ses restrictions : les conditions pour y voyager en 2022

    Le programme «Test & Go» permet aux touristes vaccinés de séjourner dans le pays sans quarantaine et s'allège encore en avril. Sous réserve, toutefois, de remplir certaines conditions.

    Le Monde

    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

    Publié le 13 mars 2022 à 08h00

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    EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.

    La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.

    La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).

    Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?

    En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.

    Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?

    Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.

    Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.

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    Le Figaro

    Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    La rédaction du Figaro Voyage

    En France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.

    Pour les voyages en France

    Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.

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    Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :

    • Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
    • Des restaurants et les bars ;
    • Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
    • Des remontées mécaniques ;
    • Des navires et bateaux de croisière ;
    • Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).

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    Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.

    À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).

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    Pour les voyages à l'étranger

    Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).

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    Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.

    Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

    La Thaïlande assouplit ses restrictions : les conditions pour y voyager en 2022

    Le programme «Test & Go» permet aux touristes vaccinés de séjourner dans le pays sans quarantaine et s'allège encore en avril. Sous réserve, toutefois, de remplir certaines conditions.

    Faire sa valise : cinq astuces signées Marie Kondo pour être plus efficace

    Si chaque départ en vacances rime avec souffrance, c'est peut-être que vous n'avez pas bien intégré la «méthode KonMari»... Suivez le guide !

    Voyage et Covid-19 : le Royaume-Uni lève toutes ses restrictions ce 18 mars

    Les autorités britanniques suppriment vendredi matin les restrictions sanitaires liées à la pandémie. Les voyageurs n'ont plus à présenter de passe vaccinal ou de test négatif.

    L'Humanité

    Découverte. La « cabane à lapins » d’Émile Zola

    Actu

    Après dix ans de travaux, la maison ayant appartenu à l’auteur de « l’Assommoir », à Médan (Yvelines), a rouvert ses portes. Cette résidence un brin hétéroclite, qui s’est agrandie au fil des succès de l’écrivain, est désormais complétée par un musée consacré à l’affaire Dreyfus.

    Sabine Jeannin

    C’est un charmant village de quelques rues et sentes, entre le coteau et la Seine, où le poète Ronsard se promena bien avant Zola, Cézanne ou Maeterlinck. Bourg de grande banlieue et pourtant déjà campagnard, Médan semble immuable, même si sa population s’est multipliée par huit depuis la fin du XIXe siècle.

    On se demande comment Émile Zola, cet historien de la société si impliqué dans la vie de son époque, a bien pu se retrancher huit mois de l’année dans le calme de ce bourg, de 1878 à 1902. Il chante pourtant les louanges de cette tranquillité à Gustave Flaubert lorsqu’il lui annonce, dans sa lettre du 9 août 1878, avoir déniché « une cabane à lapins, dans un trou charmant entre Poissy et Triel, au bord de la Seine (…) ; cet asile champêtre (…) a le mérite d’être loin de toute station et de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage. Je suis seul, absolument seul ; depuis un mois, je n’ai pas vu une face humaine ».

    Le lieu "a le mérite de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage" Émile Zola

    Achetée avec les droits d’auteur de « l’Assommoir », ladite masure ne ressemblait pas à la propriété que l’on peut aujourd’hui visiter. Elle ne comprenait alors que la partie centrale, ouvrant sur un jardin bordé par la ligne des Chemins de fer de l’Ouest.

    Avec le temps, le bâtiment va prendre de l’ampleur et une silhouette quelque peu hétéroclite : une grande tour carrée, appelée la tour Nana, puis une tour hexagonale, baptisée Germinal, financées par le succès des romans éponymes, viennent encadrer la maisonnette d’origine.

    Puis, pour loger ses amis, l’écrivain construit un pavillon (dénommé Charpentier, du nom de son éditeur), agrandit le jardin, plante une allée de tilleuls au bout de laquelle il fait bâtir une ferme, installe des serres, un potager, achète une parcelle de l’île de Médan (île de Platais), juste en face de son jardin, sur laquelle il fait remonter un kiosque norvégien rescapé de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1933.

    Un esprit cosmopolite

    À Médan, Zola profite de la campagne. Il canote avec ses amis sur la Seine, part en promenade sur les bords du fleuve avec son chien Pinpin, pratique le cyclisme avec sa femme, Alexandrine.

    C’est également à bicyclette qu’il rejoint son deuxiè­me foyer, chez Jeanne Rozerot et les deux enfants qu’elle lui a donnés, à Triel-sur-Seine, à l’orée de la forêt de l’Hautil (allez y faire un tour, elle est magnifique), puis plus tard à Verneuil-sur-Seine.

    Ici, on peut voir encore la maison de Jeanne dans le tournant de la rue Bazincourt. Le jardin d’autrefois, où les enfants jouaient, a été transformé en allée privée (allée Jeanne-Rozerot). Malheureusement, le trajet entre Médan et Verneuil, bucolique il y a cent vingt ans, passe aujourd’hui par des artères que la circulation automobile rend peu agréables à parcourir à vélo…

    L’intérieur de la maison Zola rend compte de l’esprit cosmopolite de l’écrivain, de son goût du mélange, qui puise à toutes les cultures et à toutes les époques : cheminée Renaissance et objets décoratifs asiatiques dans le cabinet de travail, carreaux de Delft, cuirs de Cordoue et vitraux médiévaux dans la salle à manger, vitraux Art nouveau dans le salon-billard, obsession du confort moderne (calorifère dans la salle de bains), boiseries dans la lingerie à l’étage de la tour Germinal, où le cœur de l’écrivain chavira en croisant le regard de la tendre Jeanne, lingère employée par Mme Zola…

    En haut de la tour Nana se trouve l’antre de Zola, où nul ne pouvait pénétrer hormis le chien Pinpin. Son immense cabinet de travail, pareil à un atelier d’artiste, éclaboussé de lumière, ouvre par une large baie, sur le parc et la Seine.

    Éveil de la conscience ouvrière

    Assis à ce bureau, l’écrivain poursuit la saga des Rougon-Macquart, dont « Germinal ». Il fait jaillir sur le papier les dures conditions de travail, l’éveil de la conscience ouvrière, la sourde révolte qui gronde. Pour nourrir ce livre, Zola s’était rendu fin février 1884 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il visite les corons d’Anzin et de Bruay, descend dans les profondeurs de la fosse Renard.

    Le 2 mars, jour où il quitte le bassin minier, commence la grève des mineurs d’Anzin, longue de cinquante-six jours, qui prendra fin aux conditions imposées par la Compagnie. Le 2 avril, en pleine grève, Zola rédige la première page de « Germinal »… Les mineurs de Denain n’oublieront jamais l’écrivain et, en 1902, accompagneront son cortège funéraire en scandant : « Germinal ! Germinal ! »

    En quittant Médan, alors que s’allument les premières étoiles, on repense à la lettre où Zola explique à Alexandrine sa décision de lancer son combat en faveur de Dreyfus : « J’ai la certitude intérieure qu’une fois encore, je vais à mon étoile. »

    La cause d’Alfred Dreyfus, douze années de combat judiciaire

    Le musée Dreyfus rend hommage au combat d’un homme, officier courageux et intègre, victime d’un complot qui le conduisit au bagne de l’île du Diable (Guyane). Capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus (1855-1935) fut injustement condamné pour espionnage pour le compte des Allemands, en 1894. Absence de preuves, mensonges, faux témoignages, parjures : l’affaire, qui dura douze ans, jusqu’à la réhabilitation du capitaine, et lia les destins d’Alfred Dreyfus et d’Émile Zola, fut une nauséeuse machination aux relents antisémites. Installé sur deux étages dans une dépendance de la maison Zola, le nouveau musée se veut un lieu de réflexion sur le droit, la justice, la tolérance, et interroge le rôle des médias, le fonctionnement de la justice ainsi que la place des intellectuels dans la société.

    Découverteémile zolayvelines
    Le Monde

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.

    Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).

    Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?

    Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.

    Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !

    Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?

    Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.

    « Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »

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    Le Monde

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.

    « Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».

    Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du Congo

    La RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.

    Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.

    Instabilité chronique

    La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.

    Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.

    Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du pays

    Le Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.

    Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.

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    Le Monde avec AFP

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    L'Humanité

    Paris : Le Salon des vignerons est ouvert à l’Espace Champerret

    Actu

    Gérard Le Puill

    Après avoir été annulé deux années de suite pour cause de pandémie Covid 19, le Salon de printemps des vignerons indépendants a ouvert ce vendredi 18 mars à 10 heures à l’Espace Champerret à Paris. Les vignerons sont des exploitants familiaux qui vendent directement la majeure partie, voire la totalité de leur production au départ de l’exploitation, ainsi que sur différents salons régionaux. Pour se prévaloir de ce logo, ils ont choisi de respecter les terroirs, de travailler la vigne en limitant les produits de traitement, de vinifier le raisin au moment de la récolte, puis de mettre en bouteille après des durées d’élevage variées en cuve ou en barrique.

    Discuter avec ces hommes et ces femmes - de plus en plus nombreuses dans le métier- est toujours passionnant, tant pour apprécier le breuvage que l’on déguste sur le salon que pour connaître le potentiel de garde de chaque vin, surtout quand on achète des bouteilles de l’année de naissance de ses enfants ou de ses petits enfants. Depuis deux ans, la vie de beaucoup de vignerons indépendants a été rendue plus difficile en raison de l’annulation d’un grand nombre de salons. Certains ont également été victimes de gelées de printemps, puis d’orages dévastateurs en été, ce qui a réduit les volumes de production et augmenté le prix de revient de chaque bouteille.

    salon des vignerons indépendantsBon et sain
    Le Figaro

    Olivier Ménard, l’esprit d’équipe

    Laurent Louët

    PORTRAIT - «L’Équipe du soir», l’émission de télévision que ce journaliste anime sur la chaîne sportive L’Équipe, vient de fêter sa 3000e édition.

    Son surnom, «Mémé», ne lui plaît pas plus que ça. «Ce n’est pas moi qui l’ai choisi.» Mais il ne lui déplaît pas non plus. «Tout le monde m’appelle comme ça à L’Équipe. » La force de l’habitude. Derrière ses lunettes colorées, Olivier Ménard (51 ans) reste un éternel adolescent en chemise et tennis blanches qui cogite bien plus qu’il ne le montre. «J’ai une bonne mémoire, c’est ma chance.» «L’Équipe du soir», l’émission de télévision qu’il anime sur la chaîne L’Équipe, a fêté sa 3000e en février. Une gageure dans l’univers concurrentiel des talk-shows et du sport. «Je fabrique tous les jours un programme qui me plaît, c’est rare à la télévision.»

    En une vingtaine d’années, Olivier Ménard est devenu un repère des soirées sportives. Il est le meilleur pote des fans de sport qui zappent devant leur écran, en deuxième partie de soirée. Leur plateau télé a une autre saveur lorsqu’il les invite à partager la table avec ses chroniqueurs. L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, l’humoriste Michaël Youn ou le rappeur Hatik figurent parmi les plus grands fidèles.

    «Une sorte de récréation»

    Entré comme journaliste au desk de L’Équipe, Olivier Ménard est le pilier d’un vrai rendez-vous. «C’est une création, un format qu’on a inventé avec Benoit Pensivy, l’ancien patron de la chaîne», note-t-il. «En prévision de la rentrée 2008, il m’avait demandé de présenter la “Grande émission”, mais nous avions en tête ce que faisait la chaîne américaine ESPN, avec le programme “PTI show”. Nous n’avions aucune certitude que cela allait fonctionner en France. Je tenais à afficher une “rivière” à l’écran, ce bandeau d’informations vertical. «L’Équipe du soir» était née.»

    Le 2 septembre 2008, la première émission est enregistrée avant d’être diffusée. L’œil brillant, le meneur de jeu se souvient avoir eu tout de suite de bonnes sensations en plateau. «Et lorsque nous avons visionné quelques images, je me suis dit:“L’enfant est bien né”. J’avais trouvé l’échange drôle et intéressant.» D’emblée, Olivier Ménard souhaite quatre intervenants autour de lui en plateau. Altruiste, «Mémé» recherche des passionnés qui allient compétence et personnalité. Évidemment, au sein de la rédaction du quotidien L’Équipe, les doigts se lèvent. «Je voulais que cette émission soit pour mes confrères une sorte de récréation. Avec du sport, rien que du sport!» Il instaure une ambiance, un esprit et une humeur sans équivalent dans le sport en France. «Je n’ai jamais craint que nous soyons en décalage par rapport aux spécialistes, explique le patron. On a la légitimité de commenter l’actualité parce que les journalistes de la rédaction sont là. La cohérence est de leur fait.»

    Grâce à cette émission, j’ai effectué mon propre cheminement. J’ai appris mon métier et je me suis rencontré

    Né à Angers au cœur des Pays de la Loire, Olivier Ménard ne semblait pas prédestiné à une carrière médiatique. Au fil d’une jeunesse paisible en province - «Mes parents ne me mettaient pas la pression» - le jeune titulaire d’un bac A2 boucle un DEUG en trois ans à la faculté d’histoire avant de s’interroger concrètement sur son avenir. «J’étais barman pour gagner un peu d’argent et j’aimais bien l’idée de travailler à la radio, un jour. Je suis donc monté à Paris pour tenter quelque chose, comme ça.» Quoi de plus naturel pour lui que de se rendre à la… Maison de la radio pour s’informer! «La dame au guichet m’a dit qu’elle n’y connaissait rien. Voyant que je repartais déçu, elle m’a tendu le prospectus d’une école.» Le jeune Ménard s’inscrit et décroche un poste de stagiaire chez Michel Drucker à la sortie. Il réalise des micros-trottoirs. «Il était déjà doué pour écouter les gens», relève Drucker dans le documentaire sur «L’Équipe du soir», réalisé par Sébastien Tarrago.

    Aujourd’hui, les téléspectateurs «accros» ne tarissent pas d’éloges sur Ménard et ses complices. Les journalistes Patrick Lemoine, Vincent Duluc, Bernard Lions ou Régis Testelin ont d’abord donné le ton. Encadrés par le «président à vie» de l’émission, Didier Roustan, et les anciens sportifs Olivier Rouyer, Éric Blanc ou Johan Micoud. Clivant à souhait, Raymond Domenech a débarqué avec une nouvelle génération de contradicteurs: Hervé Penaud, Etienne Moati ou Guillaume Dufy, mais aussi leurs consœurs Carine Galli et Mélisande Gomez. «Ce que les téléspectateurs ignorent, explique Ménard, c’est qu’ils font l’émission tout le temps, pendant leurs journées dans la rédaction. Venir le soir sur le plateau est un prolongement naturel.»

    Profondément amoureux de sport, l’animateur-journaliste sait tirer le meilleur parti de ceux qui l’entourent. Derrière son éternelle décontraction se cache une bonne dose d’anticipation et de discernement. Ménard est un bosseur qui sait où il va. «Ce sont les collisions qui font que l’émission est intéressante», souffle-t-il, malicieux. Celui qui reconnaît que sa première qualité d’animateur est «l’écoute», enchaîne les records d’audience. «Grâce à cette émission, j’ai effectué mon propre cheminement. J’ai appris mon métier et je me suis rencontré. J’avais voulu faire de la télé pour exprimer ma personnalité. Au fur et à mesure, cela s’est concrétisé. Dans le spectacle et à la télé, je n’étais pas doué. Il a fallu travailler.» Et «Mémé» de conclure, tout en douceur: «Aujourd’hui, je fais partie du décor de “L’Équipe du soir”. Comme Patrice Laffont l’était dans “Les Chiffres et les Lettres” ou Philippe Gildas dans “Nulle part ailleurs“.»

    Oscars 2022: la liste complète des films en compétition

    Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

    Genesis en concert : La Défense Arena vibre au son des retrouvailles et des adieux

    NOUS Y ÉTIONS - Le groupe anglais donnait le 16 mars le premier de deux concerts français dans le stade de l'ouest parisien.

    Un collectif souhaite débaptiser un collège Soljenitsyne en raison de la proximité de l'écrivain avec Vladimir Poutine

    Une pétition soutenue par plusieurs syndicats de Vendée propose de changer le nom d'un établissement scolaire d'Aizenay, près de La Roche-sur-Yon, au profit de l'anarchiste ukrainien Voline.

    Le Figaro

    Une agence immobilière sur deux prête à une discrimination raciale à la location

    Actualité

    SOS Racisme a mené une enquête auprès de 136 agences immobilières en se faisant passer pour des propriétaires réclamant ces discriminations.

    Par Le Figaro Immobilier

    Mis à jour le 21/03/22, 09:07

    Publié le 21/03/22, 09:07

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    Les discriminations raciales pour les locations sont encore très répandues, rapporte Franceinfo qui dévoile une enquête de SOS Racisme, ce lundi. L’association a réalisé un testing auprès de 136 agences immobilières, sur tout le territoire. 48,5% des agences testées acceptent de «discriminer ou se rend complice de discrimination», d’après l’étude. Or, il y a trois ans, SOS Racisme a mené un testing similaire sur les agences en Île-de-France et 51% d’entre elles acceptaient de discriminer mes candidats à la location. «Un constat qui prouve que les mesures mises en place pr lutter contre les discris ne sont pas suffisantes», tweete SOS Racisme.

    » LIRE AUSSI - Une subvention au logement des Noirs pour indemniser les discriminations

    Pour mener cette enquête, SOS Racisme a contacté par téléphone des agences immobilières de plusieurs villes françaises en se faisant passer pour des propriétaires réclamant ces discriminations. Résultat, les personnes d’origine maghrébine ou subsaharienne «ont une chance sur deux de contacter une agence qui accepterait de pratiquer ou de laisser pratiquer une discrimination à leur endroit», déplore SOS Racisme auprès de Franceinfo.

    Il y a 3ans, un testing similaire réalisé sur les agences en IDF montrait que 51% d'entre elles (contre 48,5% ojd) acceptaient de discriminer ou se rendaient complice. Un constat qui prouve que les mesures mises en place pr lutter contre les discris ne sont pas suffisantes (2.2)

    March 21, 2022

    Plus précisément, une agence sur quatre laisse le propriétaire choisir son futur locataire en ne retenant pas «les profils dits arabes ou noirs afin d’éviter les problèmes de voisinage», soit 32 agences sur les 136 contactées. Une sur quatre sélectionne elle-même les locataires potentiels sur la base d’un critère discriminatoire racial, soit 34 agences sur 136.

    Un renforcement des sanctions pénales

    Une directrice d’agence a témoigné anonymement dans l’étude de SOS Racisme: «On est dans un quartier assez aisé et on ne peut pas placer n’importe qui …».

    Certaines des agences épinglées dans ce testing l’avaient déjà été lors de l’enquête de 2019. SOS Racisme revendique l’instauration de nouvelles mesures comme un «renforcement des sanctions pénales en cas de discriminations», et la «mise en place d’un ordre disciplinaire» en rétablissant «la fonction disciplinaire du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilière, supprimée par la loi Elan de 2018». La discrimination à la location est punie jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.

    À l’inverse, une agence sur deux refuse de procéder à une sélection sur la base d’un critère discriminatoire racial, soit 70 sur 136 agences. Les trois quarts des agences testées, dont des agences appartenant au réseau de la Fnaim, à Century 21, à Guy Hocquet, Stéphane Plaza ou encore Orpi, rappellent pourtant que la loi interdit toutes les formes de discriminations.

    Le Figaro

    Présidentielle 2022: Éric Zemmour rêve de législatives recomposant l’échiquier à droite

    Charles Sapin

    La répartition des circonscriptions entre les soutiens du candidat s’annonce houleuse.

    Il leur aura fallu près de trente ans pour se retrouver. Le temps a passé depuis leur rencontre dans les années 1990, au Front national de la jeunesse. La création de leur association, Jeunesse action chrétienté, pour convaincre les catholiques de s’engager politiquement contre le Pacs paraît loin déjà. Et pourtant.

    Nicolas Bay et Guillaume Peltier, 44 et 45 ans, ne se sont jamais perdus de vue durant leur ascension respective. L’un au Rassemblement national, l’autre chez Les Républicains. Comme si les deux ambitieux avaient toujours eu cette certitude que leur destin politique les mènerait à se croiser de nouveau.

    Adoubés l’un et l’autre vice-présidents exécutifs de Reconquête!, ils se sont vu confier par Éric Zemmour la direction politique des futures élections législatives. «Ce sont les deux meilleurs connaisseurs de la carte électorale de ce côté de l’échiquier», loue en privé le candidat, qui voit dans cette échéance le point de départ de la recomposition politique à droite tant escomptée dans son camp.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: Éric Zemmour et le spectre du coup de fatigue

    «Notre priorité, c’est la présidentielle. C’est la mère de toutes les batailles», tempère au Figaro Guillaume Peltier, qui assure qu’aucune investiture ne sera communiquée, même aux intéressés, avant le 25 avril, lendemain du second tour de la présidentielle. Reste que sur la table de réunion, au quartier général de campagne rue Jean-Goujon à Paris, s’amoncellent déjà les cartes des 577 circonscriptions et les piles de curriculum vitæ afférents. Depuis de nombreuses semaines y travaille Philippe Schleiter, secondé par l’ancien LR Sébastien Pilard et Thibaud Monnier, coordinateur des fédérations Reconquête!. Ils ont ensemble la charge du pilotage opérationnel des élections législatives à venir. Et préparent à ce titre le travail de sélection qui doit débuter ce lundi. «L’objectif, dès la fin mars, est de passer en revue une centaine de circonscriptions par semaine», glisse un membre de l’équipe de campagne qui confirme l’ambition d’arrêter une liste de 577 candidats, respectant la parité, et ayant vocation à se présenter sous une unique bannière commune.

    Le problème de la carte du vote Zemmour, c’est qu’on ne la connaît pas

    Par rapport aux écuries Les Républicains, Rassemblement national ou même En marche!, les équipes de Reconquête! partent avec un handicap certain pour préparer le scrutin des 12 et 19 juin: «Le problème de la carte du vote Zemmour, c’est qu’on ne la connaît pas, reconnaît Nicolas Bay. On ne pourra la dessiner qu’après le soir du premier tour de la présidentielle.» Pour y pallier et identifier les circonscriptions les plus favorables, les équipes ont compilé tous les résultats du RN et de LR lors des dernières présidentielle et législatives. Une cartographie évolutive, donc, à l’image du nombre de circonscriptions consenties à chaque «mouvement partenaire» lors de leur ralliement à la candidature d’Éric Zemmour…

    À l’origine, une base de quarante circonscriptions a été négociée pour chacun: Via, le parti de Jean-Frédéric Poisson, le Mouvement conservateur de Laurence Trochu et le Centre national des indépendants et des paysans (CNIP) de Bruno North. Une clé de répartition aujourd’hui remise en question, au grand dam des intéressés. «La situation a beaucoup évolué depuis, confirme une source. Il faut faire de la place aux amis de Marion Maréchal, à quelques-uns de nos 115.000 adhérents et à certains maires qui nous ont donné leurs parrainages. D’autant que certains partenaires nous avaient promis des dizaines de parrainages dont nous n’avons jamais vu la couleur. Il y a une idée de mérite qui compte chez nous.» Guillaume Peltier tempère: «Les accords seront respectés. Mais la politique, c’est une dynamique, pas du statique. Des législatives, c’est mouvant, c’est du cousu main, de la dentelle.»

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    Du sur-mesure dont aura au moins bénéficié une «partenaire» entre tous: Marion Maréchal. L’ancienne députée du Vaucluse n’est plus si sûre de vouloir se représenter aux législatives. Mais aura réussi à négocier, grâce à la création future de sa propre structure, un nombre d’investitures susceptible de lui garantir une certaine «autonomie politique et financière» lors du prochain quinquennat. «Il sera réservé à Marion Maréchal un espace politique qui correspond à son poids politique, soit un minimum de 50 circonscriptions», abonde Philippe Schleiter.

    En cas de qualification le 10 avril prochain, les équipes anticipent déjà le ralliement d’une vingtaine de députés LR à qui il faudra trouver une place, comme celui de quelques individualités issues du Rassemblement national. Toute la question est de savoir ce qu’il adviendra de la recomposition politique à droite en cas d’élimination d’Éric Zemmour dès le soir du premier tour: «Si nous sommes au second tour, le RN et LR, c’est terminé. En revanche si on n’y est pas, on fera élire deux députés», pronostique un cadre de l’équipe de campagne.

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    Le Figaro

    Le monde avance «les yeux fermés vers la catastrophe climatique» selon le chef de l'ONU

    Il faudrait réduire de 45% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 pour espérer limiter la hausse des températures à +1,5°C, un objectif en «soins critiques», selon Antonio Guterres.

    Le monde marche «les yeux fermés vers la catastrophe climatique», a alerté lundi 21 mars le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, déplorant qu'en dépit de «l'aggravation» de la situation, les grandes économies continuent de laisser leurs émissions de gaz à effet de serre augmenter.

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    L'objectif de limitation de la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, est en «soins critiques», a-t-il déclaré lors d'une conférence sur le développement durable organisée par The Economist à Londres. Selon l'ONU, il faudrait réduire de 45% les émissions d'ici 2030 pour espérer limiter la hausse des températures à +1,5°C. Mais les émissions sont toujours en hausse et la planète a gagné en moyenne environ +1,1°C depuis l'ère pré-industrielle, multipliant canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations catastrophiques.

    «Le problème s'aggrave», a déclaré Antonio Guterres dans un message vidéo préenregistré, rappelant qu'en 2020, les catastrophes climatiques avaient déjà «chassé de leurs maisons 30 millions de personnes - soit trois fois plus que le nombre de personnes déplacées par les conflits». «Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique» et «si nous continuons comme ça, nous pouvons dire adieu à l'objectif de 1,5°C. Celui de 2°C pourrait aussi être hors d'atteinte». Mais même si les nations honorent les engagements pris à Paris, les émissions devraient encore augmenter de 14% avant la fin de la décennie, conduisant à un réchauffement «catastrophique» de 2,7°C, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) des Nations unies.

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    «Folie» de la dépendance aux fossiles

    Fustigeant une forme «d'optimisme naïf» à l'issue de la COP26 de Glasgow cet automne, le chef de l'ONU a qualifié de «folie» la dépendance persistante aux énergies fossiles. «Cette addiction aux combustibles fossiles nous conduit vers une destruction collective», a-t-il affirmé, à quelques heures du coup d'envoi d'une réunion de deux semaines visant à valider un rapport historique du Giec sur les scénarios permettant de limiter le réchauffement de la planète, déclinant les possibilités par grands secteurs et visant à augmenter stockage et absorption du carbone. Ce rapport devrait conclure que les émissions de CO2 doivent atteindre un pic d'ici quelques années si l'on veut atteindre les objectifs de température fixés à Paris.

    L'invasion de l'Ukraine par la Russie, a ajouté Antonio Guterres, pourrait faire dérailler encore davantage l'action en faveur du climat, de nombreux pays s'engageant dans une recherche effrénée de nouveaux approvisionnements en gaz et pétrole pour remplacer leurs importations russes, confortant ainsi leur dépendance aux combustibles fossiles. L'année dernière, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié un rapport qui avait fait l'effet d'une bombe en concluant qu'un monde à 1,5°C était incompatible avec toute nouvelle exploitation pétrolière ou gazière, ou toute nouvelle centrale électrique au charbon.

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    Rompant avec la pratique habituelle consistant à ne pas désigner de pays en particulier, Antonio Guterres a reproché à l'Australie et à une «poignée de récalcitrants» de ne pas avoir présenté de plans «significatifs» à court terme pour réduire les émissions. La Chine et l'Inde, qui dépendent toutes deux fortement du charbon, ont refusé d'adhérer pleinement à l'objectif de 1,5°C et de fixer des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions à court terme.

    «La bonne nouvelle, a-t-il nuancé, c'est que tous les gouvernements du G20 - y compris la Chine, le Japon et la Corée - ont accepté de ne plus financer le charbon à l'étranger». «Ils doivent maintenant de toute urgence faire de même chez eux», a plaidé Antonio Guterres. Il incombe aux nations riches de fournir l'argent, la technologie et le savoir-faire nécessaires pour aider les économies émergentes à éliminer le charbon de leurs portefeuilles énergétiques, a-t-il ajouté, citant l'exemple d'un accord novateur conclu avec l'Afrique du Sud, dévoilé lors de la COP26 à Glasgow.

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    Sur fond de guerre en Ukraine, la combinaison des trois cosmonautes arrivés à bord de l'ISS surprend

    Sur les images de leur arrivée à bord de la Station spatiale internationale, on peut voir les trois Russes porter une combinaison jaune et bleue. Rappelant fortement le drapeau... ukrainien.

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    Apnée du sommeil : les signes qui doivent vous alerter

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    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

    Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.

    Le Monde

    Ce que « Le Petit Prince », de Saint-Exupéry, a de spirituel

    Le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible est un conte pour enfants dépouillé, dont la dernière note n’est pas un « happy end ». Une fin atypique qui voile le sens de ce conte philosophique, auquel le Musée des arts décoratifs (Paris) consacre actuellement une exposition.

    « Il y avait, à côté du puits, une ruine de vieux mur de pierre. Lorsque je revins de mon travail, le lendemain soir, j’aperçus de loin mon petit prince assis là-haut, les jambes pendantes. Et je l’entendis qui parlait :

    — Tu ne t’en souviens donc pas ? disait-il. Ce n’est pas tout à fait ici !

    Une autre voix lui répondit sans doute, puisqu’il répliqua :

    — Si ! Si ! C’est bien le jour, mais ce n’est pas ici l’endroit…

    Je poursuivis ma marche vers le mur. Je ne voyais ni n’entendais toujours personne. Pourtant le petit prince répliqua de nouveau :

    — … Bien sûr. Tu verras où commence ma trace dans le sable. Tu n’as qu’à m’y attendre. J’y serai cette nuit.

    J’étais à vingt mètres du mur et je ne voyais toujours rien. Le petit prince dit encore, après un silence :

    — Tu as du bon venin ? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps ?

    Je fis halte, le cœur serré, mais je ne comprenais toujours pas.

    — Maintenant va-t’en, dit-il… Je veux redescendre !

    Alors j’abaissai moi-même les yeux vers le pied du mur, et je fis un bond ! Il était là, dressé vers le petit prince, un de ces serpents jaunes qui vous exécutent en trente secondes. Tout en fouillant ma poche pour en tirer mon revolver, je pris le pas de course, mais, au bruit que je fis, le serpent se laissa doucement couler dans le sable, comme un jet d’eau qui meurt, et, sans trop se presser, se faufila entre les pierres avec un léger bruit de métal. Je parvins au mur juste à temps pour y recevoir dans les bras mon petit bonhomme de prince, pâle comme la neige. »

    La mystique révélée à la fin du Petit Prince est à l’image des motivations spirituelles de son auteur, Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) : inquiètes, parfois amères, mais toujours sans concession et fidèles à ses interrogations.

    Dans les arcanes de cette œuvre, certaines énigmes persistent et voilent le sens final du conte philosophique. Le petit prince est-il retourné auprès de sa rose ? S’est-il volatilisé ? A la question « De quelle façon se termine Le Petit Prince ? », il n’existe pas de réponse limpide et définitive. Saint-Exupéry ne nous dit rien. Aucun indice suffisant ne nous est donné pour suggérer la trame concrète du dernier acte. Et pourtant…

    Situé dans l’avant-dernier chapitre, l’événement relaté précède la séparation entre le petit prince et le narrateur. Après avoir découvert le puits tant recherché dans lequel l’aviateur et l’enfant peuvent enfin se désaltérer, le petit prince explique qu’il est maintenant sur la Terre depuis un an et qu’il serait grand temps pour lui de retourner sur son astéroïde. Il recommande donc au narrateur de trouver le moyen de réparer son avion afin de quitter, lui aussi, le désert pour de bon. De retour de sa réparation, l’aviateur aperçoit l’enfant discutant avec un serpent.

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    Le Monde

    « Religion et tolérance, mission impossible ? » au Forum des religions de Strasbourg, du 24 au 26 février

    Du 24 au 26 février, à Strasbourg, le Forum des religions proposera pour sa troisième édition des rencontres, tables rondes, débats et portes ouvertes afin de questionner la place du fait religieux dans nos sociétés sécularisées. Parmi les temps forts, une conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka.

    Evénement. Pour sa troisième édition, le Forum des religions, organisé par la ville de Strasbourg, la région Grand-Est, l’université de Strasbourg et la Collectivité européenne d’Alsace, en partenariat avec Le Monde des religions, se penche sur la question : « Religion et tolérance, mission impossible ? » Peut-on être fidèle à sa propre religion, tout en s’ouvrant à celle de l’autre ou à d’autres visions du monde ? La loyauté envers une tradition peut-elle aller de pair avec la capacité à se remettre en cause dans la rencontre avec autrui ?

    Durant trois jours, intellectuels, universitaires, spécialistes, personnalités politiques, représentants des cultes, mais aussi acteurs de la société civile vont tenter de répondre à cette question. La tolérance religieuse est-elle une utopie ? La vie quotidienne peut-elle être vectrice de tolérance ? Où doit s’arrêter la tolérance ? Autant de pistes qui permettront de soutenir la réflexion.

    Les jeunes Alsaciens de 13 à 20 ans seront également conviés à un café des religions sur le thème « Jeunesse et tolérance » : « Je tolère…, tu tolères, … elle/il tolère…, nous tolérons…, Tu me tolères ou quoi ? » Plusieurs rendez-vous musicaux sont, en outre, proposés par les Sacrées journées, avec des chants chrétiens, des chants juifs et des chants musulmans, le 26 février, de 16 heures à 17 heures.

    Enfin, au cours « Samedi soir avec les religions », ce ne sont pas moins de 29 lieux de culte qui seront ouverts au public à Haguenau, Strasbourg, Sélestat, Colmar et Mulhouse : synagogues, églises catholiques, protestantes et orthodoxes, mosquées, centres bouddhistes et bahai…

    Dans ce programme très riche, Le Monde des religions a organisé trois temps forts :

    • Le 24 février, à 18 heures : Table ronde « La religion peut-elle être tolérante ? Entre fidélité et ouverture »

    Avec Dominique Avon, historien spécialiste de l’islam sunnite, Catherine Chalier, philosophe spécialiste du judaïsme, Marion Muller-Colard, théologienne protestante, Marwan Sinaceur, professeur de psychologie sociale à l’Essec (Paris). Animé par Virginie Larousse, responsable du Monde des religions.

    • Le 25 février, à 18 heures : Témoignages « La connaissance, l’art, la cuisine, les rencontres… Quand la vie quotidienne est vectrice de tolérance »

    Avec Jean-Paul Veziano, « le boulanger de la paix », Anny Bour, présidente de l’association Jardin du Livre, Lorène Spielewoy, ancienne présidente de Coexister Strasbourg, Khadija Ourouh, présidente du Festival interreligieux du conte (Mulhouse), Reza Moghaddassi, professeur agrégé de philosophie. Animé par Virginie Larousse, responsable du Monde des religions.

    • Le 26 février, à 18 heures : Conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka « La tolérance religieuse est-elle une utopie ? »

    Conversation avec Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (2014-2017), actuellement conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, et Richard Malka, avocat du journal Charlie Hebdo, auteur de Le Droit d’emmerder Dieu (2021). Animé par Virginie Larousse, responsable du Monde des religions.

    Consulter l’intégralité du programme du Forum des religions et s’inscrire à l’un des événements. Tous les événements sont gratuits et certains sont retransmis en direct. En replay sur le site du Forum des religions.

    Le Monde

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    Le Monde

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissants » : à la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utiles

    Eric Nunès

    Publié le 19 mars 2022 à 16h19, mis à jour à 14h43

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    TémoignagesLes étudiants ukrainiens de la CIUP s’organisent pour lutter, à distance, contre la désinformation et tentent de poursuivre le dialogue avec les étudiants russes.

    Il y a eu un premier temps de sidération, puis de colère lorsqu’ils ont appris, jeudi 24 février, l’assaut des forces armées russes contre leur pays. Aujourd’hui, l’heure est à la mobilisation pour la vingtaine d’étudiants ukrainiens qui poursuivent leurs études dans différents lieux d’enseignement supérieur parisiens et qui sont tous résidents de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Construite au lendemain de la première guerre mondiale, la CIUP se voulait un lieu de rencontre et d’échange des jeunesses de tous les pays, un outil de construction d’amitiés durables entre les peuples, un accélérateur de fraternité pour éviter tous nouveaux conflits. Une utopie.

    Viktor, 21 ans, en master énergie à Sciences Po, se souvient bien de ce matin de février quand il reçoit un appel de sa mère. Une phrase courte et abyssale : « La guerre a commencé ! » Les premières heures sont confuses, chacun tente d’avoir des nouvelles de ses proches. Certaines familles prennent la route, fuyant les zones de combat et les bombardements. D’autres restent. « Ma maison est à proximité d’un aéroport, explique Olena, 21 ans, en master d’économie à Panthéon-Sorbonne, une zone stratégique cible des bombardements russes. J’ai appelé ma famille, ça ne répondait pas. J’ai paniqué, j’ai eu si peur. » Ses parents étaient réfugiés dans la cave, dans l’impossibilité de répondre. La crainte de recevoir les pires nouvelles ne la quitte pas.

    « Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissant. J’ai tout de suite pensé partir et prendre les armes », raconte Viktor, un grand gaillard aux cheveux courts, déjà doté d’une formation militaire. La volonté d’être auprès des leurs proches les taraude. « Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena. Mais la fermeture de l’espace aérien freine sa décision, puis le projet d’un retour est définitivement écarté par ses parents, soulagés de savoir leur enfant loin d’un terrain de guerre. « Ils savent que je suis ici en sécurité et ne s’inquiètent pas pour moi », confirme-t-elle.

    Viktor a également décidé de rester : « Je serai plus utile pour mon pays en agissant de France. » L’étudiant sait que s’il passe la frontière ukrainienne, c’est un aller sans retour, il ne sera pas autorisé à revenir et à terminer ses études – tous les hommes ukrainiens âgés de 18 ans à 60 ans ont l’interdiction de quitter le pays. Iryna, 21 ans, en master de technologies spatiales à Paris sciences et lettres (PSL), abonde : « Je ne serai d’aucune aide sur le terrain, c’est d’ici que je pourrai faire la différence. »

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    Le combat contre la désinformation russe

    Pour se sentir utiles, ils participent à l’accueil des réfugiés de leur pays, organisent une aide humanitaire et mènent un combat contre la désinformation russe sur les réseaux. « Le peuple russe n’a aucune idée de ce qui se passe dans notre pays, ils sont abreuvés de “fake news”, les Ukrainiens seraient des néonazis, racistes envers les Russophones et nous mènerions des attaques chimiques contre la Russie avec l’aide des Etats-Unis », s’insurge Olena, qui confirme que cette bataille contre la propagande russe peut se faire à distance.

    Pour sortir leur pays de l’étau russe, Viktor veut croire au succès des sanctions économiques occidentales, couplées à une aide en matière d’armement et à une résistance héroïque de l’armée ukrainienne. « Il faut faire peser une pression forte pour conduire le gouvernement russe à une table de négociation devant une Ukraine forte. » Olena, elle, espère que la sortie du conflit pourrait venir du peuple russe. « Les Russes n’approuvent pas cette guerre. J’aimerais qu’eux aussi fassent leur révolution et se libèrent. »

    « J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement », affirme Daria Kriazhova

    L’idée d’un peuple russe qui se soulève est une autre utopie, selon Daria Kriazhova, 27 ans, doctorante russe en littérature comparée à Sorbonne Université, résidente de la Cité internationale. « Le peuple russe n’est pas prêt ! », estime cette étudiante, opposante revendiquée à Vladimir Poutine, qui participe activement au soutien des réfugiés ukrainiens. « J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement. C’est un Etat totalitaire. La Russie n’est pas Poutine. »

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    A Paris, loin des bombardements, les étudiants ukrainiens rêvent toujours de s’installer, une fois diplômé, dans leur pays. « Aussi loin que j’aille, je veux toujours retourner chez moi », souligne Iryna. Olena poursuit : « Notre pays aura besoin de nous, avec les compétences que nous aurons acquises ici, pour reconstruire ce qui aura été détruit, en mieux. »

    Dans la CIUP, la vingtaine d’étudiants ukrainiens croisent quotidiennement la centaine d’étudiants russes et biélorusses, également résidents. « On se parle encore, la majorité des Russes n’approuve pas cette guerre », explique Olena, mais un malaise s’est installé. La belle machine créée pour forger une amitié entre les peuples est grippée. « Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était ! », déplore l’étudiante.

    « J’ai décidé de défendre l’Ukraine de la France, avec les moyens à ma disposition »… Les étudiants ukrainiens de Bordeaux en ordre de bataille

    Eric Nunès

    Le Figaro

    Malades mentaux, personne fichée, déserteur… Le sulfureux casting belge de la Légion ukrainienne

    VU D'AILLEURS - Après un militaire déserteur, des personnes fragiles mentalement et au moins une personne fichée par les services, le gouvernement belge s'est ému auprès de l'ambassade d'Ukraine de sa sélection de combattants pour la Légion internationale.

    Par Louis Colart et Frédéric Delepierre (Le Soir)

    Lorsque nous l'avions rencontré chez lui, le 3 mars dernier à Flémalle, Jacques avait insisté sur son engagement anarchiste. La diffusion, cinq jours plus tard sur la RTBF, d'une affiche suspecte filmée dans ce même appartement, a provoqué un certain malaise. Jacques, 52 ans, affichait au mur les couleurs d'un «Corps Franc Wallonie». L'autre nom de la «Légion Wallonie», le corps de volontaires nazis de Léon Degrelle, selon l'historienne Chantal Kesteloot, interrogée par la chaîne publique au lendemain de la diffusion du reportage.

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    Une assertion que conteste Jacques, qui nous a répondu depuis l'Ukraine, où il s'est engagé comme combattant volontaire au sein de la Légion internationale contre l'envahisseur russe. «Le nom “Corps franc Wallonie” est une allusion à la spécificité de ce corps, francophone, ceci afin de faciliter la cohésion du groupe et le regroupement par origine et langue», se défend l'intéressé, qui a été très actif dans le recrutement sur Facebook d'autres volontaires comme lui. «Je suis militant antinazi et anticommuniste, en un mot anti-autoritaire», assure Jacques, qui promet des poursuites pour diffamation contre la RTBF.

    Le passé de Jacques n'est pourtant pas sans zones d'ombre. Comme l'ont relaté plusieurs militants antifascistes depuis la diffusion des reportages, Jacques était connu dans la région comme un ancien «bonehead», les skinheads d'extrême droite. Selon une version difficilement vérifiable, cet engagement passé se serait soldé par une exclusion du parti d'extrême droite Nation lorsqu'ils purgèrent leur mouvement des éléments anar' d'extrême droite, avant que Jacques ne file «par esprit de revanche», dixit ses détracteurs, dans le camp opposé, antifasciste. Un récit que l'intéressé conteste.

    Jacques était fiché

    La fascination pour le mouvement skin est pourtant bien présente à travers les pages Facebook ou le compte Soundcloud de Jacques. Surtout, Jacques a cofondé en 2018 l'association «Liège Calling», avec pour objectif de produire des concerts. À ses côtés, un certain Geoffrey, dont la passion «bonehead» ne laisse planer aucun doute.

    Notre enquête révèle aujourd'hui que Jacques était bien «fiché» par les services de sécurité*. Connu de longue date, mais pas spécialement comme extrémiste de droite, plutôt pour avoir combattu à l'étranger. Le tatoueur ne s'en cachait pas, lorsque nous l'avions rencontré: «Durant la guerre en ex-Yougoslavie, j'ai déjà intégré une légion internationale qui défendait les couleurs de la Croatie». Une source de sécurité commente: «Les services ont été eux-mêmes surpris par le reportage de la RTBF. Il était plutôt connu comme un anarchiste et ne faisait plus parler de lui depuis longtemps».

    La seule arme qu'il ait un jour utilisée, c'est à la kermesse. Et encore, pas très bien car il a perdu l'usage d'un œil en ayant reçu un coup de crosse de hockey à l'école primaire

    En guise de frère d'armes pour Jacques, le 3 mars à Flémalle, un certain Kevin se cachait derrière son masque buccal. Cet habitant de Vielsalm déclarait au Soir avoir une grande expérience des armes, puisqu'il aurait servi comme paracommando au sein de l'armée belge mais aussi au Canada. Il affirmait même être capable d'utiliser plusieurs types d'armes. Renseignements pris, Kevin a menti sur toute la ligne, y compris à l'ambassade ukrainienne. Le jeune homme de 30 ans n'a jamais été militaire. «Il rêve de faire la guerre depuis son plus jeune âge», déclare un proche. «La seule arme qu'il ait un jour utilisée, c'est à la kermesse. Et encore, pas très bien car il a perdu l'usage d'un œil en ayant reçu un coup de crosse de hockey à l'école primaire. Pour intégrer cette légion, il s'est inventé une vie, comme il le fait tout le temps. Kevin est schizophrène. Quand il est en crise, il doit prendre un traitement, une camisole chimique.»

    Pourquoi a-t-il voulu partir en Ukraine. A-t-il des attaches avec ce pays ? «Pas du tout», poursuit le témoin. «Il ne m'a jamais parlé de ça auparavant. Je suppose qu'il y a vu l'opportunité de réaliser son rêve de faire la guerre. Kevin émarge au CPAS et il est criblé de dettes. Peut-être a-t-il aussi tenté de fuir cette réalité ainsi qu'une déception amoureuse?»

    Ce jeudi, Jacques a informé Le Soir que Kevin était «blessé au pied. Il a quitté la Légion et a pris un train en Autriche qui doit l'amener en Belgique». Il n'est pas exclu que les responsables de Légion lui aient demandé de rentrer au pays après avoir découvert la maladie dont il souffre. Le porte-parole de ce bataillon d'étrangers, Damien Magrou, un Norvégien aux origines françaises, précise que plusieurs volontaires ont été renvoyés chez eux pour des soucis mentaux détectés à leur arrivée sur place. Sans préciser si des Belges sont concernés.

    Le CNS s'émeut

    Le 3 mars, devant l'ambassade d'Uccle où se réunissaient les premiers Belges partant combattre, une maman s'était inquiétée du départ de son fils. Jimmy, un Turc araméen qui aurait «de graves problèmes mentaux», selon sa mère Sarah, citée par De Standaard . «Comment peuvent-ils le laisser y aller ? Il ne devrait pas être ici du tout.»

    Jacques est aussi sur le chemin du retour. «Suite au bombardement de la caserne où nous logions, samedi dernier, j'ai subi une commotion cérébrale et j'ai un poignet cassé», dit-il. «Malgré mon insistance pour rester, l'état-major m'a demandé de rentrer chez moi me soigner. Une fois rétabli, ce qui ne tardera pas, j'y retournerai.»

    On n'accepte plus que les personnes avec une expérience de combat

    Suite aux départs de personnes telles que Jacques et de son ami Kevin, le conseil national de sécurité, lors de sa récente réunion, s'est ému du peu de contrôles effectués par l'ambassade d'Ukraine sur la personnalité des candidats au départ. Le SPF Affaires étrangères a donc pris contact avec l'ambassade pour lui rappeler que «recruter du personnel en vue de constituer une légion n'est pas le rôle d'une mission diplomatique», explique le SPF.

    18 personnes originaires de Belgique, sur la grosse centaine intéressée, ont effectivement gagné l'Ukraine pour combattre. «Parce que notre ministère de la Défense a rendu les règles d'enrôlement plus strictes», justifie l'ambassade. «On n'accepte plus que les personnes avec une expérience de combat», confirme le caporal Magrou par téléphone.

    L'Ukraine a d'ailleurs fait signer un ex-militaire et un autre Belge considéré comme déserteur, comme nous le révélions cette semaine. À ce propos, la Légion internationale explique qu'elle n'est pas responsable du statut légal de ses recrues par rapport à leurs pays d'origine, mais insiste sur un point: «Notre Légion est parfaitement légale au regard du droit international».

    * Dans une première version de cet article nous écrivions que Jacques était inscrit dans la Banque de données commune (BDC), gérée par l'Ocam. La BDC contient les noms des extrémistes et terroristes en Belgique qui doivent être suivis d'une manière prioritaire, elle contient environ 700 noms. Suite à la publication, des sources requérant l'anonymat nous ont précisé que l'intéressé était effectivement connu de différents services de sécurité, et de différente bases de données, mais qu'il n'était pas renseigné dans ce fichier précis.

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    Le Figaro

    «Meghan et Harry, chronique d'une tempête annoncée» : les hauts et les bas du couple princier dans le podcast Scandales

    PODCAST - Le deuxième épisode de Scandales vous raconte comment, alors que Meghan Markle et le prince Harry avaient un destin tout tracé dans la famille royale, ils ont tout plaqué après deux ans de mariage.

    Dans ce deuxième épisode du podcast Scandales, on pourrait tout aussi bien être dans Succession ou Dallas, son univers impitoyable. En 2017, Meghan Markle, une actrice américaine, tombe dans les bras d’Harry, un prince. Leur coup de foudre fait rêver les Anglaises, et leur mariage à Windsor fascine les Américains… Meghan devient LA princesse qui peut changer le monde, et le couple princier, le plus scruté de la planète. Mais ça, c’était il y a quatre ans. Depuis, Meghan est devenue un tyran, puis une victime, il y a eu l’exil vers les États-Unis, et nous, on s’est retrouvés là, sans trop savoir quoi choisir entre les admirer parce qu’ils ont fui un système qui les emprisonnaient, ou les condamner pour leur ingratitude envers la famille royale.

    Et c'est ça qui nous a questionnés. Pourquoi on devrait, soit les aimer, soit les détester ? Comment se fait-il qu'on ait tous un avis si tranché sur cette histoire ? Dans cet épisode de Scandales, la journaliste Marion Galy-Ramounot, rédactrice en chef adjointe à Madame Figaro, interroge notre fascination pour les Windsor, et se demande sur ce qu'elle dit de nous et de notre société. À son micro se succèdent :

    • Richard Fitzwilliams, consultant et commentateur royal, officiant notamment pour la BBC
    • Jamil Dakhlia, sociologue des médias à la Sorbonne Nouvelle
    • Florentin Collomp, grand reporter au Figaro, et correspondant à Londres au moment du mariage de Meghan et Harry, en 2018
    • Anne-Laure Peytavin, journaliste française basée à New York, qui a suivi les rebondissements du Megxit aux États-Unis.

    Cet épisode intitulé «Meghan et Harry : chronique d'une tempête annoncée» est diffusé sur les toutes les plateformes, dont Apple Podcasts, Deezer, Spotify à partir du 21 mars 2022.

    En vidéo, gentleman, le prince William s'empare d'un parapluie pour abriter Kate Middleton à Westminster

    Après avoir assisté aux célébrations de la journée du Commonwealth, à l'abbaye de Westminster, lundi 14 mars, le duc de Cambridge s'est empressé de protéger son épouse du mauvais temps.

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    Interview de Meghan et Harry par Oprah Winfrey : toutes les questions qui restent sans réponse

    La réaction de la famille royale, l'origine des commentaires racistes évoqués par le prince Harry et Meghan Markle... Plusieurs interrogations se posent et subsistent après l'échange explosif entre la présentatrice américaine et le couple, dont l'interview a été diffusée le dimanche 7 mars sur CBS.

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    Retrait de Meghan et Harry : la fureur de la Couronne

    Alors que les Sussex ont annoncé mercredi soir leur prise de distance avec leurs engagements royaux, les autres membres de la famille royale seraient sous le choc, rapporte la presse britannique.

    Le Figaro

    Un gérant de bars jugé à Paris pour viols et agressions sexuelles

    Wilfried Nkongo, 41 ans, est suspecté de quatre viols et deux agressions sexuelles, sur des employées de son établissement et des connaissances.

    Quelques mois avant la déflagration #MeToo, la plainte d'une femme pour viol libérait la parole d'autres se disant victimes des agissements d'un gérant de bars. Le procès de cet homme, jugé pour quatre viols et deux agressions sexuelles entre 2016 et 2018, s'est ouvert lundi matin devant la cour d'assises de Paris.

    Wilfried Nkongo, 41 ans, pull noir et crâne rasé, masque chirurgical sur le visage, comparaît détenu jusqu'à vendredi. Il conteste fermement les accusations, selon sa défense.

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    L'affaire débute le 28 mai 2017. Une jeune femme, serveuse dans l'un des établissements de nuit gérés par l'accusé, vient dénoncer un viol subi quelques heures plus tôt. Aux policiers, elle explique avoir fêté l'anniversaire d'une amie dans le bar où elle travaille pour «Fabio» et bu de grandes quantités d'alcool sans avoir mangé. Elle se souvient s'être retrouvée chancelante dans la cour derrière l'établissement avec son patron, qu'il l'a conduite dans son bureau, l'a allongée sur un canapé-lit. Selon ses déclarations, elle se réveille alors qu'il est en train de la pénétrer.

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    En déposant plainte, elle relate qu'une autre serveuse vient de quitter son emploi après un «incident» avec «Fabio». Entendue à son tour, cette dernière dénonce une agression sexuelle deux mois plus tôt, dans le même bar. Elle affirme que Wilfried Nkongo l'a attirée à l'écart et embrassée de force tout en tentant de glisser une main sous sa jupe, alors qu'elle avait consommé alcool et cocaïne.

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    Informée de l'enquête, une troisième jeune femme demande à être auditionnée. Elle dénonce une agression plus d'un an plus tôt, en février 2016, toujours dans le même café. Elle raconte qu'après une soirée alcoolisée, Wilfried Nkongo l'a plaquée contre la paroi de l'ascenseur de l'établissement et commencé à la toucher aux seins et aux fesses, avant de l'embrasser de force et de glisser sa main dans son pantalon, malgré l'opposition répétée de la jeune femme. Elle était rentrée chez elle la bouche boursouflée, refusant de dire à son petit ami ce qu'il s'était passé. Plusieurs mois plus tard, elle révélera avoir été victime d'une pénétration digitale, précisant ne pas l'avoir mentionné jusque-là par honte. Les faits sont alors requalifiés en viol.

    Six plaintes pour des faits de 2016 à 2018

    Durant l'enquête des témoins dépeignent le gérant en «prédateur sexuel», offrant régulièrement cocaïne et ecstasy à ses jeunes serveuses ou clientes dans la cuisine du bar pour qu'elles ne soient plus «en état de lui résister». D'autres employés notent le «comportement lourd» du mis en cause à l'égard des femmes, mais disent n'avoir jamais constaté de baisers forcés ou d'attouchements. Confronté à ses accusatrices, Wilfried Nkongo maintient ses dénégations, arguant d'une possible «entente» entre les plaignantes. Il a été mis en examen en juillet 2017 et a passé environ vingt jours en détention provisoire avant d'être placé sous contrôle judiciaire.

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    Auditionnée en tant que témoin en mars 2018, une quatrième jeune femme a dénoncé deux agressions sexuelles à quelques mois d'intervalle, la première datant approximativement de mai 2016. Elle expliquait avoir craint qu'avant «sa parole ne soit pas entendue». Deux autres faits ont été dénoncés au cours de l'information judiciaire.

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    Wilfried Nkongo est accusé d'avoir violé une autre femme en juillet 2018, dans sa maison du Var, alors qu'il était sous contrôle judiciaire. Cette femme avait immédiatement porté plainte. Elle relatait qu'au cours d'un séjour avec deux amies, il l'avait pénétrée alors qu'elle dormait, avant de cesser quand elle l'a repoussé. Cette plainte en a déclenché une sixième, un an plus tard, alors que Wilfried Nkongo était réincarcéré. Une de ses amies de longue date, également présente dans le Var à l'été 2018, signifiait avoir été elle-même victime d'un viol début 2017 à Paris. Elle expliquait avoir été dans un «déni total», éprouvant «honte» et «culpabilité», et avoir eu des difficultés à parler en raison de l'emprise de celui qu'elle considérait comme son confident.

    «Dans ce dossier, on a un effet cumulatif qui peut impressionner, mais dans chacune des versions prises séparément on n'a aucun élément matériel pour la plupart, voire la totalité, des parties civiles. (...) L'accumulation de dires ne vaut pas preuve», estime Me Rouyer.

    Cinq des six jeunes femmes s'étant constituées parties civiles étaient présentes lundi à l'ouverture des débats.

    Montpellier : une gendarme se suicide en s'immolant par le feu

    Grièvement brûlée, elle a été transportée mercredi aux urgences, où elle est décédée des suites de ses blessures.

    Val-de-Marne : un policier découvre les corps de deux nouveau-nés dans un congélateur, sa compagne en garde à vue

    Une femme d'une trentaine d'années est en garde à vue après la découverte par son compagnon de deux bébés congelés à leur domicile à Marolles-en-Brie.

    Belgique : trente ans plus tard, il tue son ex-institutrice pour se venger

    Après la découverte du corps sans vie de l'institutrice dans une mare de sang, en novembre 2020, le suspect s'est finalement confié à un ami qui a prévenu la police.

    Le Figaro

    L'étrange histoire de Vera Poutina, celle qui prétendait être la vraie mère de Vladimir Poutine

    Léa Mabilon

    Depuis 1999, une vieille dame vivant en Géorgie prétend être la véritable mère du président de la Russie, qui, selon elle, aurait été adopté.

    Un documentaire baptisé La Maman de Poutine la mettait en vedette en 2008. Vera Poutina, 81 ans à l'époque, accueillait alors les journalistes dans son petit village de Metekhi, en Géorgie. Sous l'œil des caméras, elle racontait l'histoire de son fils perdu, «Vova», ou plutôt Vladimir, confié à ses grands-parents en 1960, quand il n'avait que 10 ans. Autour d'elle, les autres habitants du village aussi se souvenaient bien du petit, le qualifiant tantôt d'enfant joyeux, tantôt de garçon battu. Cette «autre» enfance de Vladimir Poutine, Vera, aujourd'hui âgée de 95 ans, la raconte depuis 1999, année où, après plus de cinquante ans sans nouvelle, elle l'a aperçu dans une émission de télévision. Il était alors premier ministre de Boris Eltsine.

    Bien que plusieurs biographes s'accordent sur l'identité des parents biologiques du président russe, né de l'union entre le militaire Vladimir Spiridonovich et l'ouvrière Maria Ivanovna Poutina, tous deux décédés avant son ascension à la tête de l'État, Vera Poutina relate pour sa part une tout autre version de l'histoire.

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    Scolarité à Metekhi

    Celle-ci commencerait à Métèque, en Géorgie. Comme elle l'expliquait en 2008 au quotidien britannique Telegraph, Vladimir Poutine serait né de sa relation avec Platon Privalov, un mécanicien russe marié à une autre femme. Mère célibataire, elle aurait ensuite élevé seule son fils, prénommé Vladimir, avant d'épouser, quelques années plus tard, un soldat géorgien du nom de Giorgi Osepahvili.

    Jusqu'à ses 10 ans, le futur président de la Fédération de Russie aurait été un enfant bien sous tout rapport, scolarisé à l'école de son village. Au cours de son enquête, et si étrange cela peut paraître, le Telegraph a effectivement confirmé qu'un certain «Vladimir Poutine» aurait bien été inscrit dans les registres de l'établissement de Metekhi entre 1959 et 1960. Par la suite, Vera Poutina, sous la pression de son compagnon qui ne s'entend pas avec Vladimir, finit par confier son fils à ses grands-parents, résidants en Russie.

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    Une histoire bancale

    Bien que Vera Poutina ait fait l'objet de plusieurs articles et d'un documentaire, son histoire reste bancale, et certains détails ne collent pas. Selon la version officielle de l'enfance de Vladimir Poutine, racontée dans la biographie First Person par les journalistes russes Natalia Timakova, Nataliya Gevorkyan et Andreĭ Vladimirovich Kolesnikov en 2000, le chef de l'exécutif serait né en 1952, à Leningrad (devenu Saint-Pétersbourg, NDLR). Une date de naissance ne corroborant pas les chiffres de Vera Poutina, qui explique que Vladimir avait 10 ans en 1960.

    Lors d'une interview pour un journal géorgien dont certains extraits sont disponibles sur Youtube, elle expliquait pourtant face caméra : «En Russie, il a dû redoubler quelques années parce qu'il ne parlait pas russe». Et d'ajouter : «C'est pourquoi ils ont changé son année de naissance». Quant à ses parents, Vladimir Spiridonovich et Maria Ivanovna Poutine, ils auraient tout simplement adopté le jeune Vladimir lorsque ce dernier habitait chez ses grands-parents.

    Conspiration

    Sans surprise, le Kremlin a toujours nié cette histoire. Dans le Telegraph, Vera Poutina déclare qu'après ses révélations de 1999, des chefs russes et géorgiens lui auraient rendu visite au village pour s'assurer qu'elle garde le silence. Une histoire corroborée par une institutrice de l'école de Metekhi, qui déclare également avoir été menacée.

    Si l'on a du mal a démêlé le vrai du faux, l'histoire passionne toujours et les théories conspirationnistes se succèdent. Parmi celles-ci, le Telegraph relayait celle du journaliste d'investigation russe Artyom Borovik, décédé dans un accident d'avion en 2000, alors qu'il réalisait un documentaire revenant sur les traces de Vladimir Poutine. Dans la liste de ses intervenants figurait le nom de Vera Poutina.

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    Fille cadette du président russe, issue de son premier mariage, Ekaterina Poutina se voit rattrapée par la guerre en Ukraine. Et se retrouve scrutée par les médias occidentaux.

    «Quand on est un ou une politique, on ne peut pas ne pas trahir, sinon, on fait du sur place»

    Leçon de campagne 1/4.- Dans la course à la présidentielle, tous les moyens sont bons pour convaincre. Chaque semaine, un expert décortique un incontournable de la stratégie politique. Ici, Nicole Prieur analyse l'art de trahir.

    Le Figaro

    La fausse couche, ce drame intime qui pèse sur les femmes

    Marion Joseph

    Une femme sur dix est confrontée à une grossesse «invisible» au cours de sa vie. Pourtant, le silence sur ces drames intimes perdure depuis des décennies, comme s'ils n'existaient pas. Aujourd'hui, la parole se libère.

    «Soyons clairs, j'ai été enceinte pendant 8 semaines. Il n'y avait rien de faux là-dedans. Ce mot de fausse couche, je le déteste. [...] Appelons les fausses couches ce qu'elles sont vraiment, des grossesses arrêtées, des projets d'enfants stoppés net et, parfois, autant de deuils périnataux qu'il faut faire, seul.e.s. Nos fausses couches sont des drames silencieux, des douleurs vécues dans l'ombre». Comme une femme sur dix, Sandra Lorenzo, l'auteure de ses lignes, a vu sa grossesse s'arrêter. C'était sa deuxième grossesse, et elle n'en avait presque jamais entendu parler. Il lui a fallu cinq échographies et une attente insupportable avant d'entendre ce terrible diagnostic : «La grossesse est terminée», lui a annoncé un médecin, sans lui donner plus d'informations. «Tout va bien se passer, ne vous inquiétez pas madame. (…) Ce sera comme de grosses règles», a-t-il simplement répondu à ses nombreuses questions sur ce qui adviendrait après. Un événement traumatisant que la journaliste raconte dans un livre, Une fausse couche comme les autres (1).

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    Contrairement aux générations précédentes, où les fausses couches étaient gardées au secret, de nombreuses femmes s'expriment aujourd'hui sur le sujet. Avant Sandra Lorenzo, Céline Kallmann, une autre journaliste, racontait sa douloureuse expérience dans un post Instagram en juin 2021. Alors qu'elle a très vite l'intuition «que c'était fini», elle se rend aux urgences pour s'en assurer. Elle découvre alors un traitement «inhumain», avec une jeune gynécologue qui lui dit à peine bonjour et qui, avant même de constater quoi que ce soit, la félicite «d'être encore fertile à 40 ans». «Elle s'est ensuite tournée vers son interne, pour lui dire que c'était fini. Mais à moi rien, comme si ce que je vivais ne comptait pas», nous raconte l'auteure du podcast Encore une histoire.

    En vidéo, des célébrités brisent le tabou de la fausse couche

    «Il n'y a rien de faux dans une fausse couche, c'est malheureusement bien réel»

    Pourquoi si peu d'attentions sont-elles apportées aux femmes qui font une fausse couche ? Pourquoi manquent-elles cruellement d'informations ? Et pourquoi, surtout, un tel tabou depuis des décennies ? «Le terme en lui-même pose déjà question et il est difficile à entendre pour les femmes car il n'y a rien de faux dans une fausse couche, c'est malheureusement bien réel», réagit Christine Krautter, écoutante au sein de l'association Agapa, qui accompagne les personnes dont la grossesse n'a pu être menée à terme, ou touchées par un deuil périnatal.

    Lorsqu'elles en vivent une, certaines femmes se voient dire par leur médecin que c'est un phénomène «banal» et «fréquent» au premier trimestre de grossesse. «Quand elles entendent cela, elles ont l'impression d'être seules et incomprises dans leur souffrance. Pour elles, cela n'a absolument rien de banal. Elles le vivent comme un drame», ajoute la vice-présidente d'Agapa.

    Les femmes ont l'impression d'être seules et incomprises dans leur souffrance

    Un drame qui marque les femmes depuis plusieurs siècles. «Jusqu'au 19e, la fausse couche était très présente dans l'esprit des femmes, car si cela arrivait ou si l'enfant naissait trop tôt, on ne pouvait pas le baptiser. Et les mères étaient toujours jugées responsables de l'arrêt d'une grossesse», explique Emmanuelle Berthiaud, historienne du genre et de la maternité. Face à cette responsabilité qui leur était imputée, elles avaient aussi tendance à garder le silence, de peur que la grossesse se termine mal. «La différence aujourd'hui c'est que les femmes savent beaucoup plus tôt qu'elles sont enceintes. Avant, elles devaient attendre au moins 2 ou 3 cycles pour en être sûres», note l'enseignante à l'Université de Picardie Jules Verne. «C'est cette attente silencieuse pendant trois mois qui est beaucoup plus difficile à vivre. Surtout que le médecin n'est pas là pour apporter du réconfort mais un suivi médical».

    «Le refus de prendre en compte la douleur de la femme nous encourage aussi à ne pas en parler, renchérit Judith Aquien, auteure de Trois mois sous silence (éditions Payot, 2021). À cela s'ajoutent des discours culpabilisants qui donnent le sentiment que la femme n'y est pas pour rien dans ce qui est arrivé. Tout cela nous pousse à en faire une affaire personnelle et donc à faire perdurer le tabou». Les fausses couches – comme le sujet de la grossesse de manière générale d'ailleurs – relèvent de l'intime, de la vie personnelle des femmes et de leur conjoint. «C'est un sujet qui met mal à l'aise, moi la première, reconnaît Sandra Lorenzo dans une interview sur le blog Parlons maman (2). Il a trait à la mort et à la vie intime des femmes à travers leur utérus. Et puis il y a quelque chose autour de la maternité : il ne faut surtout pas effrayer les futures mères. Alors on sait, mais on n'en parle pas, même dans le corps médical. Il faut faire sauter cette cloche, il faut informer pour que les femmes puissent se préparer si cela leur arrive».

    «Notre deuil semble faux puisque le chemin pour le vivre n'existe pas»

    Une meilleure formation des soignants pour accompagner ces cas et savoir répondre aux questions, c'est ce que réclament beaucoup de femmes ayant traversé une fausse couche. «Sans remettre en cause le travail énorme qu'ils font, il faut que les médecins soient plus humains avec nous et qu'ils nous expliquent ce qui va se passer ensuite dans notre corps», affirme Céline Kallmann. Combien de temps vont durer les saignements ? Quand peut-on retrouver une vie sexuelle normale ou retomber enceinte ? Sans oublier que toutes ou presque, retournent travailler dans la foulée comme si de rien n'était. Actuellement, on ne leur propose ni accompagnement psychologique, ni arrêt de travail automatique. C'est à elles de s'informer et de réclamer si elles en ressentent le besoin. «C'est à nous de tout faire. C'est à nous d'appeler à l'aide, d'en chercher, de prendre rendez-vous. Notre deuil semble faux puisque le chemin pour le vivre n'existe pas. Ma grossesse, comme toutes celles qui s'arrêtent aussi tôt, n'existe nulle part », écrit Sandra Lorenzo dans son livre.

    Tous les candidats à la présidentielle devraient s'emparer du sujet

    Depuis plusieurs mois, la société civile tente de lever progressivement le tabou. Les témoignages se multiplient, des podcasts abordent la question, à l'instar de Luna Podcast, dédié aux «itinéraires bis» de la maternité avec un focus particulier sur les fausses couches et le deuil périnatal. L'association Agapa œuvre pour sa part à aider les couples mais aussi à former les soignants à plus de compréhension et d'écoute, pour mieux accueillir la souffrance des femmes et les orienter. «Ça bouge mais il faut aller encore plus loin, pour que ça devienne un sujet de société et de santé publique. Tous les candidats à la présidentielle devraient s'en emparer», estime Judith Aquien, qui réclame un «arrêt fausse couche» pris en charge à 100% par l'Assurance maladie.

    Début novembre, la députée Paula Forteza a présenté devant l'Assemblée nationale une série de 17 mesures pour que soient mieux pris en charge et en considération les trois premiers mois de grossesse, ainsi que les fausses couches. Elle proposait notamment la prise en charge médicale à 100% dès le début de la grossesse et non plus à partir de trois mois, la mise en place du télétravail au premier trimestre ou l'instauration d'un arrêt maladie automatique après une fausse couche. Toutes ont été rejetées.

    (1) Une fausse couche comme les autres, (Éd. First), 2022, 14,95 euros.(2) Parlons Maman , un blog dédié aux maternités, à la parentalité au sens large, de la grossesse à la petite enfance.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: «La fin de Poutine est proche»

    VU D'AILLEURS - Si l'offensive russe échoue en Ukraine, le maître du Kremlin perdra le pouvoir dans les deux ans, affirme l'opposant Mikhaïl Khodorkovski.

    Par Bernhard Odehnal et Zita Affentranger (La Tribune de Genève)

    Aujourd'hui exilé à Londres, l'ancien oligarque Mikhaïl Khodorkovski, 58 ans, a passé 10 ans dans les geôles russes. Il appelle la population russe à saboter l'effort de guerre du Kremlin.

    LA TRIBUNE DE GENÈVE. - Quand la guerre en Ukraine a commencé, avez-vous été surpris ou vous attendiez-vous à l'invasion?

    Mikhaïl KHODORKOVSKI. - Dans ma tête, je m'y attendais, sur le plan intellectuel. J'avais déjà dit que Poutine n'avait pas d'autre solution. Mais en mon for intérieur, je n'y croyais pas. Quand la guerre a commencé, ça a été un choc.

    Quelle est votre relation avec l'Ukraine?

    Toute ma famille est originaire d'Ukraine. Mes parents sont nés à Moscou, mais jusqu'à l'âge de 4 ans, je passais chaque été chez mon arrière-grand-mère à Kharkiv. Il avait une brasserie qui s'appelait «Nouvelle Bavière». Aujourd'hui, elle a été bombardée. Pour moi, il n'y a jamais eu de conflit entre la patrie de mes ancêtres et ma patrie, la Russie. Le fait qu'une de mes patries envahisse l'autre a été un choc psychologique.

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    Pourquoi Poutine a-t-il déclenché cette guerre?

    Je suis convaincu que, comme tous les dictateurs, il a fini par perdre le contact avec la réalité. Les gens autour de lui ont créé une bulle. Non pas qu'il ne reçoive pas d'informations, mais elles ont été biaisées de manière à lui plaire. Ceux qui n'ont pas agi ainsi ont disparu de son entourage. Ce n'est pas nouveau. Mais il y a en plus eu deux ans de pandémie. Poutine était dans un bunker. Le cercle autour de lui s'est drastiquement rétréci. Il a perdu le contact avec la réalité.

    Et cela a aussi brouillé son regard sur l'Ukraine?

    Il pensait vraiment que l'armée russe serait accueillie avec des fleurs, au moins dans des villes comme Kharkiv. Il comptait sur les Russes ethniques, qui représentent une part considérable de la population ukrainienne, environ 30%. Mais le fait que les Russes ethniques, les Ukrainiens ou les Juifs soient restés attachés à la nation ukrainienne après son agression a été un choc absolu pour lui.

    Durant les deux ans de pandémie. Poutine était dans un bunker. Le cercle autour de lui s'est drastiquement rétréci. Il a perdu le contact avec la réalité

    Pourquoi Poutine en veut-il tant à l'Ukraine?

    Les causes de l'attaque sont claires. Lors de la révolution de Maïdan, en 2014, son proconsul ukrainien Viktor Ianoukovitch a été renversé par le peuple. Poutine craint, et il a sans doute raison, qu'une Ukraine qui réussit soit un exemple pour le peuple russe. Qu'il y ait en Europe des pays démocratiques comme l'Allemagne ou la Grande-Bretagne est une chose – ils sont loin. Mais quand un peuple juste à ta frontière vit mieux que toi, c'est une tout autre affaire.

    Poutine est-il prêt à utiliser des armes nucléaires?

    Poutine se trouve certes à un certain stade de psychose, mais il n'est pas suicidaire. C'est pourquoi je doute qu'il utilise des armes nucléaires contre une puissance nucléaire comme l'OTAN. Je suis aussi convaincu qu'en aidant l'Ukraine, l'Europe s'aide à éviter une guerre. Car si Poutine perd en Ukraine, il n'aura pas la force d'intervenir ailleurs avant longtemps.

    Les Russes soutiennent-ils Poutine dans cette guerre?

    Pour l'instant, sa cote de popularité a augmenté. Il y a une hystérie guerrière dans le pays. Cela offre à Poutine une certaine protection et une indépendance vis-à-vis de son environnement. Et cela lui donne la possibilité de poursuivre la guerre. Mais ce qui est important, c'est que ce consensus sur la guerre peut s'effondrer. Et ce mouvement peut s'accélérer, grâce aux sanctions. Je suis devenu très favorable aux sanctions, alors que je ne les ai jamais soutenues auparavant. Le fait que la population russe soit affectée ne peut pas être un argument. Car ses problèmes sont de toute façon moins importants que ceux des gens qui sont bombardés à Kharkiv ou Kiev.

    L'élite russe soutient-elle la guerre?

    Au sein de l'élite politique et économique, la part de ceux qui soutiennent la guerre est tout à fait marginale. Il y a bien sûr quelques fanatiques dans l'entourage proche de Poutine. Le reste, la masse de l'élite, est en état de choc. Beaucoup ont de la famille en Ukraine et ils comprennent que c'est aussi une attaque contre leur mode de vie habituel. Mais leurs perturbations psychiques et leurs souffrances ne font aucune différence. Ils n'ont pas le courage de résister à Poutine.

    Qui peut donc encore résister en Russie?

    Un véritable allié dans une coalition contre la guerre peut être le bureaucrate moyen. Ce sont des gens qui ont l'habitude de bien vivre, avec des voitures occidentales et des vacances en Turquie. Cette bureaucratie moyenne ne peut évidemment pas éliminer le président. Mais elle peut rendre le travail de l'appareil d'État tellement difficile qu'il serait très compliqué pour Poutine de poursuivre sa guerre. Cela représente près de 1 million de personnes. Elles peuvent faire la différence, par exemple par des sabotages.

    En dehors de la bureaucratie, quelles autres couches pourraient se rebeller?

    Des gens simples qui descendent dans la rue lors de manifestations contre la guerre. Poutine ne peut pas autoriser les manifestations, ne serait-ce que pour des raisons psychologiques. Il doit les disperser et pour cela, il a besoin de la garde nationale, qu'il utiliserait sinon contre l'Ukraine. Chaque manifestant arrêté en Russie bloque un soldat qui, sinon, tuerait en Ukraine. Notre comité antiguerre appelle aussi ceux qui veulent agir contre la guerre à commettre des sabotages sur leurs lieux de travail: n'allez pas travailler, commettez volontairement des fautes, ne livrez pas les marchandises, perdez des documents! Faites tout ce que vous pouvez pour entraver l'appareil d'État de Poutine.

    Chaque manifestant arrêté en Russie bloque un soldat qui, sinon, tuerait en Ukraine

    Qu'en est-il des oligarques? Sont-ils encore importants pour Poutine?

    Ils ne sont que des outils pour lui. Ce ne sont pas des conseillers, ce ne sont pas des amis, ils ne peuvent pas prendre la décision de financer Poutine ou non. Nous avons aujourd'hui affaire à une société totalitaire. Il y a un dictateur et il y a les hommes de main du dictateur. Tous les autres ne sont que des instruments. Concernant les oligarques, ils ne peuvent pas nous aider à résoudre le problème. Il suffit de leur poser une question simple: Poutine est-il un criminel de guerre? Même selon le droit russe? Si les personnes interrogées ne répondent pas par l'affirmative, c'est qu'elles veulent préserver leurs bonnes relations avec Poutine. Il peut donc utiliser les ressources de ces oligarques à ses propres fins, y compris pour poursuivre la guerre.

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    L'histoire nous le montre: après chaque guerre perdue, les dirigeants russes se sont retrouvés en grande difficulté. Après la guerre de Crimée, le tsar a dû faire d'importantes concessions. Après la guerre russo-japonaise, il y a eu la révolution de 1905, qui a finalement entraîné la chute du tsar en 1917. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation similaire. La Russie est une dictature, et si le dictateur ne parvient pas à convaincre la population de sa victoire dans la guerre d'Ukraine, il aura perdu le pouvoir dans les deux ans.

    Est-ce que nous assistons au début de la fin du tsar Poutine?

    Je pense que l'attaque contre l'Ukraine était une énorme erreur. Nous nous dirigeons désormais très rapidement vers la fin de Poutine.

    Bernhard Odehnal est journaliste à la cellule enquête Tamedia. Il a étudié les langues et les cultures slaves. Jusqu'en 2017, il a été le correspondant en Autriche et en Europe de l'Est pour le Tages-Anzeiger.

    Zita Affentranger dirige l'équipe International. Elle écrit depuis plus de vingt ans sur des thèmes internationaux, surtout sur la situation en Russie, l'ancienne république soviétique et l'Europe de l'Est. Historienne et slaviste, elle a travaillé pendant plusieurs années en tant que correspondante à Moscou.

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    Le Figaro

    «La culture n’est nulle part!»: Le coup de gueule de Virginie Ledoyen contre les candidats à l’élection présidentielle

    • Par  Damien Canivez
    • Mis à jour le 21/03/2022 à 15:58
    • Publié le 21/03/2022 à 15:48

    FIGARO LIVE - La comédienne endosse le premier rôle dans la mini-série L’Île aux 30 cercueils, ce lundi 21 mars, à 21h10, sur France 2. Invitée du «Buzz TV», elle évoque cette intrigue particulièrement angoissante.

    Elle est tombée dans la marmite de la comédie quand elle était petite. À l’âge de seulement seize jours, alors qu’elle vient tout juste de naître, Virginie Ledoyen tourne une publicité pour un prêt bancaire. Plus de quatre décennies plus tard, auréolée d’une carrière bien remplie, l’actrice se glisse dans la peau d’un personnage bien plus complexe dans L’Île aux 30 cercueils , une fiction adaptée du roman de Maurice Leblanc. Dans cette série en six épisodes, que France 2 démarre en prime time ce lundi 21 mars, elle interprète un médecin urgentiste dont le quotidien prend une nouvelle dimension lorsqu’elle reçoit un message sur son téléphone portable. Elle y découvre une vidéo de son accouchement où elle remarque que son enfant n’est pas mort accidentellement, mais a été assassiné. «C’est une femme en quête de vérité qui ne s’est jamais remise de la mort de son bébé. Elle est à la fois vulnérable et courageuse», affirme Virginie Ledoyen.

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    Après avoir visionné cette séquence filmée, l’héroïne décide de repartir sur les traces de son passé, persuadée qu’elle y trouvera des réponses à ses interrogations. Elle se rend sur l’île de Sarek, un endroit fictif qui se situe à proximité de l’archipel des Glénan, où les habitants se connaissent tous. Dans ce décor brumeux, loin de son mari campé par Charles Berling, elle renoue avec d’anciennes connaissances mystérieuses, qui semblent toutes cacher des secrets. «Elle se retrouve face à des situations angoissantes. Lorsqu’elle arrive, elle est très mal reçue et se retrouve face à une prophétie», explique Virginie Ledoyen, notant au passage que cette série contient des ingrédients issus de différents univers: le fantastique et le drame familial.

    « C’est d’une hypocrisie crasse ! »

    Virginie Ledoyen, invitée du «Buzz TV» le lundi 21 mars 2022;

    Sur le plateau du «Buzz TV», l’actrice en a profité pour s’exprimer sans détour sur la place de la culture dans la campagne présidentielle. À son grand regret, elle constate que les arts sont les grands absents de cette course à l’Élysée. Contrairement à la primaire socialiste de 2011, où elle avait indiqué qu’elle voterait pour Martine Aubry, elle a choisi cette fois-ci de ne pas révéler publiquement quel bulletin elle glissera dans l’urne en avril prochain. «Cette campagne est très particulière. La culture n’est présente absolument nulle part, quelle que soit la couleur des partis politiques, déplore-t-elle. Pourtant, tout le monde se targue qu’il faut préserver la culture française, donc c’est d’une hypocrisie crasse! C’est vraiment dommage.» D’ici quelques mois, Virginie Ledoyen ajoutera une nouvelle pierre à l’édifice culturel français. Elle endossera le costume de la duchesse d’Étampes, dans le téléfilm Diane de Poitiers, réalisé par Josée Dayan.

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    Le Monde

    A l’université de Saclay, le discret diplôme « cannabis » avance sur une ligne de crête

    Lancée en 2021, ce diplôme d’université attire un public varié : médecins, entrepreneurs, pharmaciens, producteurs de chanvre… Ses concepteurs, qui misent sur une évolution de la loi, souhaitent donner davantage d’écho à la recherche scientifique menée dans ce domaine.

    Après un « méchant Covid » qui l’a conduit jusqu’en salle de réanimation, Olivier Pons a repris du poil de la bête. Atteint d’une sclérose en plaques, ce médecin généraliste est inscrit dans le diplôme d’université (DU) sur le cannabis médical, piloté par les universités de Saclay et de Montpellier, premier en son genre en France. Un intérêt personnel et professionnel pour ce Montpelliérain, qui se documente et écrit depuis plusieurs années sur la relation patient-soignant, sur les compléments alimentaires ou encore sur le rôle de la méditation. Lui en est convaincu : dans certaines situations et avec une prescription individualisée, le cannabis a des effets « spectaculaires pour certaines pathologies ». Il en fait l’expérience sur sa spasticité, l’une des manifestations de sa maladie : « Il y a une nette amélioration, même si ce n’est pas un miracle. » Avec cette formation, il souhaite continuer à améliorer ses connaissances dans ce domaine, dans une perspective de « prise en charge globale ».

    Mais encore faudrait-il que la législation évolue. Aujourd’hui, si une dizaine de pays en Europe autorisent l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques, ce n’est pas le cas de la France (à l’exception d’un médicament pour traiter une forme rare d’épilepsie). Lancé en 2021, ce nouveau diplôme d’université sur le cannabis prend appui sur l’expérimentation lancée il y a un an par le ministère de la santé, et qui pourrait potentiellement déboucher sur une évolution de la loi.

    Une expérimentation en cours

    Piloté par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ce dispositif permet à des médecins « labellisés » de prescrire et de faire délivrer du cannabis en pharmacie à certains patients, dans cinq cas (douleurs neuropathiques, épilepsies sévères, symptômes rebelles en oncologie, soins palliatifs, sclérose en plaques). A ce jour, un peu plus de 1 000 personnes sont entrés dans cette expérimentation – dont la méthodologie, sans double-aveugle, est critiquée par l’Académie de médecine –, des conclusions sont attendues pour 2023. La création de ce diplôme surfe également sur l’autorisation récente de vente, en France, de produits à base de CBD… Et de l’explosion, très visible dans les centres-villes, du nombre de boutiques commercialisant les dérivés de la plante, dans un contexte réglementaire mouvant.

    L’expérimentation du cannabis médical en France commence

    « Il y a une vraie méconnaissance, en France, du rôle thérapeutique du cannabis, de ses effets bénéfiques ou de ses limites », estime Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, co-concepteur, avec le neurologue Pierre Labauge, du diplôme. Les multiples études scientifiques réalisées sur ce sujet – en particulier au Canada ou en Israël – ont encore peu d’écho en France. « L’enjeu de ce DU, c’est d’appuyer le développement d’une filière de cannabis thérapeutique française sécurisée, et d’y faire intervenir tous ceux qui ont une connaissance réelle du secteur. »

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    Le Figaro

    Quels risques avez-vous de vous séparer de votre conjoint ?

    Youssr YoussefFIG Data

    SIMULATEUR - Fig Data a décortiqué les dernières données Insee en la matière, pour vous permettre d’évaluer les risques de rupture de votre couple.

    On compte sur les doigts d’une main, les hommes ou femmes qui ont partagé notre logis. En France, le célibat définitif est rare, et les couples qui font appartement à part, également. À la fin de l’année 2013, près des trois quarts des 26-65 ans sont en couple et vivent en ménage avec leur partenaire. Pour 74% d’entre eux, c’est la première union cohabitante de leur vie, et pour 20 %, la seconde. Certains se tracassent alors à compter les années.

    Le premier amour finit mal, en général

    L’amour dure trois ans, Sept ans de réflexion... et si le monde de la culture avait deviné les bons seuils ? La probabilité de rompre son premier ménage est plus élevée dans les quatre premières années de cohabitation (plus de 4 % par an). Elle diminue ensuite rapidement jusqu’aux huit ans de vie commune (près de 2 % de risque), puis décroît lentement. Résultat : à la fin de la huitième année de cohabitation, un couple sur quatre s’est séparé. Mais ce n’est qu’après 37 ans de cohabitation, que plus de la moitié de ces premières unions se brisent, par séparation ou décès du conjoint (les données ne permettant pas de distinguer les deux situations).

    Les statisticiens des conjugalités dissèquent ainsi le délitement de nos relations, comme les biostatisticiens peuvent étudier les morts du cancer. La « survie » du couple, plus qu’un terme dramatique, fait référence aux analyses de survie des organismes biologiques - humains compris. Quant au « risque instantané » de rupture, il faut l’entendre comme la probabilité de rompre à un temps T, sachant que le couple a réussi à tenir jusque-là. Car dans ce domaine, on le sait : rien n’est jamais acquis à l'homme…

    Le temps ne fait rien à l’affaire !

    Il n’y a pas d’égalité devant l’amour. Vos parents se sont quittés avant vos 18 ans ? Vous aurez alors une probabilité de 65 à 72 % plus élevée de vous séparer du premier conjoint avec lequel vous avez vécu. « Les enfants de parents divorcés finissent toujours par divorcer. C’est statistique ! », auraient caricaturés les têtes blondes du film Génial mes parents divorcent ! Avec des mots d’adultes, c’est ce que les statisticiens ont appelé « la transmission intergénérationnelle du divorce ».

    Et mauvaise nouvelle : d’après les hypothèses vérifiées par Vianney Costemalle, à l’origine de l’étude Insee sur les premières et deuxièmes unions, ces risques ne semblent pas s’atténuer avec le temps.

    L’engagement, contractuel et génésique, est l’un des autres facteurs étudiés. Toutes choses égales par ailleurs, les couples cohabitants qui sont mariés ou pacsés ont moins de risque de se séparer, de même que ceux qui ont un jeune enfant en commun. Sans que l’on puisse dire si c’est l’amour, malgré les épreuves qui fait tenir, ou la contrainte.

    A contrario, le fait d’emménager à un jeune âge, et dès les premiers temps de la relation, augmente les risques de rupture. Quant à l’effet, négatif, du diplôme sur la durée du couple : il se fait moins ressentir à travers les générations.

    Deuxième union : le couple n'est pas mort

    « La proportion de couples qui se séparent augmente au fil des générations et les premières unions durent moins longtemps », explique Vianney Costemalle. Mais le couple n’est pas mort pour autant ! Les dernières générations, à date de l’enquête, se mettent en ménage pour la deuxième fois plus rapidement, en particulier les hommes. Moins de cinq ans après une séparation entre 25 et 50 ans, la moitié des personnes cohabitent de nouveau en couple.

    À génération donnée, plus on est jeunes séparés, plus on se remet vite en selle. Pour les femmes toutefois, la roue de l’amour freine à un obstacle : avoir un enfant mineur de leur précédente relation. Sans doute car la garde leur est souvent confiée. Quant aux risques de rupture de cette seconde union cohabitante, difficile de la déduire à partir de la première. Par exemple, la durée de la précédente union ou le temps écoulé depuis la séparation ne semblent pas avoir d’effet ou un effet à la marge.

    Bonne nouvelle, il en faut : la deuxième relation dure. Dans 61 % des cas, elle dure plus longtemps que la première union (pour 20 % des cas ce n’est pas encore tranché). Il est vrai, c’est aussi parce que les premières relations se raccourcissent. Mais du moins, si l’on s’en remet à la sagesse populaire, celle de Cher et de sa chanson Believe : il faut croire à une nouvelle vie après un premier amour, parce qu’elle est très probable.

    Méthodologie

    Réalisée conjointement par l’Ined et l’Insee, EPIC (Étude des parcours individuels et conjugaux) est la troisième grande étude, après celle de 1959 puis de 1983-1984, sur la vie conjugale et familiale en France. Données de 2013-2014. Travaux de Vianney Costemalle.

    Le modèle de Cox à risques proportionnels a permis de modéliser les risques relatifs de rupture. La rupture étant définie comme séparation ou décès d’un des conjoints, car les données ne permettent pas de séparer les cas. Il faut garder à l’esprit que le modèle reste une approximation de la réalité, révélateur par les sens de variation et proportions globales des risques.

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    EXCLUSIF - Herses, murs de flammes, bolides: les gendarmes disposent d’un arsenal pour stopper ces convois de drogue. Sur l’A10, ils viennent de saisir 558 kg de cannabis.

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    DÉCRYPTAGE - François a publié samedi une nouvelle constitution apostolique, qui promeut une « saine décentralisation ».

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    DÉCRYPTAGE - Une agence publique sert désormais d'intermédiaire entre les parents divorcés, pour éviter que certains se dérobent à leur devoir.

    Le Monde

    « Ma première confrontation avec la réalité de la prison a été un électrochoc »

    « Premières fois » – Une série qui raconte des moments charnières de passage à l’âge adulte. Cette semaine, Naïri Zadourian, jeune avocate de 29 ans, raconte la première fois où elle s’est rendue en prison alors qu’elle était étudiante.

    La première fois que j’ai mis les pieds en prison, c’était à Fleury-Mérogis, il y a deux ans. J’étais encore étudiante à l’école des avocats de Versailles, et j’accompagnais Nabil Boudi, collaborateur du cabinet Carbon de Seze, à Paris, où j’étais en stage. Il rendait visite à l’un de ses clients en détention provisoire qui était poursuivi pour assassinat, tentative d’assassinat et violences volontaires.

    Dans le RER en direction de Grigny, j’ai remarqué toutes ces femmes qui portaient des immenses sacs de linge. Elles allaient déposer des vêtements à un fils, un frère, un mari. Une fois arrivés à la prison, nous nous sommes avancés dans une longue allée menant aux parloirs. L’ambiance était très froide. Nabil Boudi et moi donnons nos permis de communiquer, un document du juge nous autorisant à entrer. A un moment, je referme mal une porte. Un surveillant m’interpelle alors, en me disant qu’il ne faut pas les laisser ouvertes. J’imagine qu’il pensait aux détenus. Pour plaisanter, je lui réponds : « moi, je suis là pour les faire sortir ».

    On arrive ensuite à un point de contrôle. Il faut qu’on montre l’intérieur de nos sacs, qu’on enlève absolument tout : bracelets, montres, ceintures, même les bottines. On franchit une bonne dizaine de portes avant de parvenir, enfin, au parloir pour rencontrer le client. Là, c’est un vrai choc pour moi. Il est extrêmement jeune – c’était un gamin de 20 ans. « J’ai rien fait ! » : c’est la première chose qu’il nous dit. A ce moment-là, je n’avais pas pris connaissance du dossier. C’était irrationnel, mais quelque chose me disait qu’il était vraiment innocent.

    Depuis toute petite, j’ai voulu être avocate

    A l’époque, il était déjà en prison depuis près d’un an et demi. Il parvenait tout de même à parler de choses un peu joyeuses. C’était le mois du ramadan et il nous racontait qu’il cuisinait les meilleurs bricks au thon de tout Fleury. Il nous parlait de foot, de choses normales pour un jeune de son âge. Je me suis alors demandé : « mais qu’est-ce qu’il fout là ? » On était restés deux bonnes heures avec lui.

    A ma première visite en prison, au moment de repartir, j’avais vraiment le cœur serré. J’avais l’impression d’avoir laissé un petit frère, un proche. Je n’arrivais pas à l’imaginer retourner seul dans sa cellule. Les conditions de détention à Fleury-Mérogis sont réputées très mauvaises. Bien sûr, je savais bien qu’il n’allait pas ressortir avec nous. Mais avoir été confrontée à cette réalité-là a été un électrochoc. Je suis repartie en pleurs. La détention provisoire, c’est pour moi la pire chose que notre système ait pu inventer.

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    L'Humanité

    1962, « une année qui fait révolution »

    Prescription culture

    Essai Le domaine de l’édition est fécond en ce 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. Dans ce foisonnement, l’ouvrage de Malika Rahal constitue un événement.

    Latifa Madani

    Ce livre est un événement éditorial (1), comme ont pu l’être ceux de Howard Zinn ou de Michelle Zancarini-Fournel, parce qu’il s’agit d’une histoire populaire, celle des gens d’en bas, quasi absente des approches classiques. L’historienne, qui dirige depuis peu l’Institut­ d’histoire du temps présent (IHTP), a enquêté, mobilisant diverses sources, rarement exploitées : de nombreux témoignages oraux, des biographies, des photos, des chansons, des films, etc. Dans un récit découpé en quatre séquences – la violence, les corps, l’espace, le temps –, elle restitue les ­expériences vécues par les habitants du pays.

    Au-delà des trois dates clés de cette année charnière, le cessez-le-feu d’Évian du 19 mars, l’indépendance du 5 juillet, la proclamation de la République algérienne le 25 septembre, Malika Rahal inscrit l’année 1962 dans la longue durée (de décembre 1960 à mars 1963), « une année qui fait révolution » au sens où « elle bouleverse le rapport au passé, au présent et à l’avenir ». Dans les pays du Sud, cette date est devenue le symbole de l’ensemble des indépendances des peuples colonisés. Car 1962 n’est pas seulement la sortie d’une guerre, c’est la fin d’un empire colonial, difficile à admettre pour de nombreux Français d’Algérie. C’est, en même temps, le début de l’édification d’un État indépendant. La fin d’un monde, tragique pour les uns, le début d’un monde nouveau et fondateur pour les autres.

    Jusque-là, cette date évoquait trop souvent la crise au sein du Front de libération nationale (FLN), le départ des pieds-noirs et la question des harkis. Mais que savait-on vraiment du climat de « violences paroxystiques » créé par les ultras de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et des folles rumeurs qui ont provoqué « le déplacement post­colonial le plus massif qu’a connu la France » ? En une année, 650 000 sur un million de Français quittent l’Algérie avec un pic en mai, juin et ­juillet. Paradoxe, après le cessez-le-feu, on connaîtra la séquence la plus violente de cette guerre.

    Que savait-on de toutes ces urgences auxquelles il a fallu faire face dans ce moment de rupture brutale et de nécessaire construction, de « fabrique des futurs » ? Urgence sanitaire, menace de guerre civile, risque de famine en raison de la violence, du nombre de personnes déplacées, de villages détruits, de champs ­dévastés. Il ­fallait gérer le retour de 300 000 réfugiés de Tunisie et du Maroc et celui des prisonniers, la libération des camps où était détenu un quart de la population. Il ne fallait pas rater le rythme agricole, organiser la rentrée scolaire, structurer l’État, assurer son entrée en scène diplomatique.

    La préoccupation pour les Algériens alors est : comment faire société tous ensemble ? C’est une histoire certes compliquée, mais heureuse. Sur des cahiers ­d’écoliers, on lit au sujet du 5 juillet : « Ce sera le plus beau jour de notre vie. » Cette histoire-là, souligne Malika Rahal, il fallait la raconter.

    AlgérieGuerre d'Algérie
    Le Monde

    Filles et mathématiques, une équation complexe

    En plein débat sur la place des mathématiques au lycée, les associations Femmes et mathématiques et Animath ont organisé, le 10 mars à Valenciennes, une journée de débats et rencontres pour inciter des collégiennes et des lycéennes à s’orienter vers les sciences. Reportage.

    Les questions résonnent fort, ce jeudi 10 mars, dans le grand amphithéâtre du bâtiment Abel de Pujol, sur le campus de l’école d’ingénieurs INSA à quelques stations de tram du centre-ville de Valenciennes (Nord). « Comment être sûres de vos choix d’orientation ? Comment être sûres de faire les bons choix, à l’abri de toute pression ? Et même quand vous vous dites “Je ferai ça, plus tard, parce que j’aime ça”, Pourquoi aimez-vous “ça” ? Posez-vous la question… »

    Sur l’estrade, ce n’est pas une enseignante qui mène la séquence, mais Emilie Lambert, directrice de la troupe de théâtre qui vient de jouer, sur cette scène improvisée, Codée, une pièce mettant en scène le dilemme d’Alice, de Bob et d’Eve, un trio de lycéens de terminale un peu perdus à l’approche du bac.

    Face à la comédienne, le public n’est pas non plus celui auquel on pourrait s’attendre sur un campus universitaire scientifique : il y a là une petite centaine de filles, exclusivement. Pas encore des étudiantes, mais des collégiennes et des lycéennes venues se frotter, le temps d’une journée organisée par l’association Femmes et mathématiques, à ces disciplines dites de sciences dures (les maths mais aussi l’informatique et les sciences de l’ingénieur) qu’elles choisissent peu dans leurs vœux d’orientation. Moins, en tout cas, que leurs « camarades garçons », soufflent d’une même voix les enseignantes du lycée du Hainaut de Valenciennes qui jouent, ce jeudi, le rôle d’accompagnatrices scolaires.

    La balle au bond

    Pour la cohorte des 2nde, le choix des spécialités – à démarrer en classe de 1re – est imminent. Les 3e elles, ont un an pour affiner leur choix. « C’est difficile de se projeter », souffle Jenna, 15 ans. Assises à ses côté, Lea, Léna, Chaïma, Line et Alessia, même âge, lui donnent raison. Elles disent avoir « un peu » parlé d’orientation avec leurs parents et leurs enseignants, surtout pour « caler » leur stage d’observation effectué à la Toussaint. Chez un fleuriste pour l’une, dans une crèche, une pharmacie ou encore un salon de coiffure pour les autres. « Un stage en plein Covid, ce n’était pas tout à fait un stage », regrette Chaïma. « Et ça n’a pas vraiment de rapport avec ce qu’on voudrait faire plus tard », ajoute Line.

    Une enseignante saisit la balle au bond : « Justement, vous voulez faire quoi, les filles, plus tard ? Des maths ? » Silence gêné. En dehors d’Alessia, qui voudrait être esthéticienne « mais après un bac général », aucune n’a de projet clair. La moitié a une « vague idée » de ce qu’elles préfèrent – plutôt l’anglais ou le français. Toutes partagent un constat : « Les maths, c’est dur… »

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    Le Figaro

    En photos, «l'offensive de charme» de Kate et William au Bélize

    Kate Middleton et le prince William ont atterri au Bélize, le samedi 19 mars. Le couple princier vient de débuter une tournée officielle dans les Caraïbes.

    Ils sont arrivés en majesté, tout de bleu vêtus, pour le premier jour de leur tournée officielle dans les Caraïbes. Le prince William et Kate Middleton ont en effet atterri au Bélize, le samedi 19 mars. Un voyage organisé dans le cadre du jubilé de platine (les 70 ans de règne) d'Elizabeth II.

    Le prince William et Kate Middleton, un couple rayonnant en tournée dans les Caraïbes

    Le duc et la duchesse de Cambridge parcourront, durant une semaine, le Bélize, la Jamaïque et les Bahamas. Une visite officielle au cours de laquelle le couple se rendra sur «des sites Maya historiques et célébrera la riche culture de la communauté garifuna, tout en explorant la biodiversité des pays», a annoncé le palais royal.

    Entrés dans la danse

    Pour l'heure, le duc et la duchesse de Cambridge ont d'ores et déjà ébloui l'assemblée lors de leur arrivée à l'aéroport de Bélize City. Kate Middleton dans tailleur bleu profond, et le prince William dans un costume gris clair. Le couple, tout sourire et muni de lunettes de soleil, a été accueilli au son de 21 coups de canon et par le gouverneur général Froyla Tzalam, avant de rencontrer le Premier ministre Johnny Briceno.

    Le lendemain, Kate et William sont entrés dans la danse à l'occasion d'une visite dans une ferme de cacao, située dans les Maya Mountains. Kate Middleton avait opté pour une robe bleue aux motifs floraux signée Tory Burch, et le prince William pour une chemise et un pantalon bleus. Une fois sur place, le couple s'est déhanché en compagnie de la communauté Garifuna, et a de nouveau démontré sa grande complicité, entre regards de connivence et éclats de rire.

    Tous deux ont également découvert la manière dont les locaux extrayaient le cacao pour fabriquer le chocolat. «Je pense que nos enfants vont être très jaloux», a notamment glissé l'épouse du prince William. Les Cambridge ont par la suite visité Hopkins, un village de bord de mer et le centre culturel du Bélize, où ils ont de nouveau brillé par leur décontraction et leur sourire.

    Une visite annulée

    Le premier jour de cette tournée internationale a cependant été terni par l'annulation d'une visite. Les parents des princes George et Louis et de la princesse Charlotte, devaient initialement se rendre dans une autre ferme du Bélize. Mais les membres de la communauté d'Indian Creek ont eu tôt fait de protester contre cette arrivée.

    Ces derniers sont en effet en conflit avec l'organisation Flora and Fauna, parrainée par le prince William, et ont protesté contre le colonialisme et l'usage de leur terrain de football pour l'atterrissage de l'hélicoptère du duc de Cambridge. L'incident n'a pas empêché le prince William et Kate Middleton de poursuivre leur opération séduction dans les Caraïbes. Un voyage que le Telegraph a immédiatement qualifié d'«offensive de charme».

    Le prince Harry et Meghan Markle renoncent à leur titre d'altesse royale

    Une semaine après avoir annoncé se mettre en retrait de leurs engagements officiels, les Sussex ont révélé renoncer à leur titre d'altesse royale.

    En vidéo, gentleman, le prince William s'empare d'un parapluie pour abriter Kate Middleton à Westminster

    Après avoir assisté aux célébrations de la journée du Commonwealth, à l'abbaye de Westminster, lundi 14 mars, le duc de Cambridge s'est empressé de protéger son épouse du mauvais temps.

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    Interview de Meghan et Harry par Oprah Winfrey : toutes les questions qui restent sans réponse

    La réaction de la famille royale, l'origine des commentaires racistes évoqués par le prince Harry et Meghan Markle... Plusieurs interrogations se posent et subsistent après l'échange explosif entre la présentatrice américaine et le couple, dont l'interview a été diffusée le dimanche 7 mars sur CBS.

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    Le Figaro

    Nantes: début de procès de quatre jeunes d'extrême droite pour une violente agression

    Ces anciens membres du GUD sont accusés d'avoir attaqué deux jeunes à coups de pieds, de barre de fer et de bouteille en verre.

    Le procès de quatre sympathisants d'extrême droite pour la violente agression de deux jeunes hommes en 2017, le soir de l'élection d'Emmanuel Macron, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises à Nantes.

    À lire aussi«Ce qui se passe dans les autres grandes villes nous a rattrapés»: plongée au cœur du centre-ville de Nantes, miné par l'insécurité

    Le 7 mai 2017, les deux victimes, Erwan David, 18 ans au moment des faits, et Steven Dardenne, 16 ans, rentrent chez eux à vélo quand ils sont poussés au sol, puis frappés à coups de pieds, de barre de fer et de bouteille en verre, par des sympathisants du GUD, Groupe union défense, un syndicat étudiant d'extrême droite, dissout depuis.

    Jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle

    Conduit inconscient à l'hôpital, Erwan David se voit prescrire un an d'interruption totale de travail (ITT). «Erwan souffre de séquelles neuropsychologiques. Il a des troubles de la concentration, des difficultés à accomplir certains gestes, un sommeil très perturbé», énumère son conseil, Me Benoît Poquet, qui évoque une vie «massacrée en quelques secondes».

    Parties civiles, Erwan David et Steven Dardenne ont assisté à l'audience assis côte à côte, vestes sur le dos, échangeant à voix basse pendant l'examen de la personnalité des accusés.

    Les deux agresseurs présumés d'Erwan David, François-Mamès Cosseron de Villenoisy, 23 ans aujourd'hui, et Joyce Burkat, 32 ans, comparaissent jusqu'à vendredi pour des violences ayant entraîné une infirmité permanente, en réunion, avec armes et préméditation. Ils encourent jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle.

    Jusqu'à sept ans d'emprisonnement

    Moins mal en point à l'issue de l'agression, Steven Dardenne s'était vu prescrire une ITT de cinq jours. Ses agresseurs présumés, Antoine Desbas, 23 ans, Matthieu Gaultier de la Richerie, 24 ans, et Joyce Burkat, sont jugés pour des violences en réunion, avec usage d'une arme et préméditation. Ils encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

    Un cinquième accusé, Tanguy Martin, 20 ans au moment des faits, est mort accidentellement pendant la procédure.

    «Une violence inouïe»

    À la demande de leurs avocats, les accusés, qui comparaissent libres après avoir effectué chacun entre 8 et 15 mois de détention provisoire, se sont assis sur un banc de la salle d'audience plutôt que dans le box. À la barre, seul Joyce Burkat, tatouages dans le cou et pull bleu marine, a refusé de reconnaître les faits qui lui sont reprochés, affirmant ne pas avoir «porté de coups» aux victimes.

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    Le soir de l'agression, un rassemblement contre le nouveau président avait réuni dans les rues de Nantes des militants antifascistes et anticapitalistes. Au cours de l'enquête, l'un des mis en cause avait affirmé avoir été pourchassé par des manifestants. Croyant reconnaître les deux victimes un peu plus tard dans la soirée, il avait décidé de «régler des comptes».

    «Dans cette agression, il y a une violence inouïe d'un milieu d'extrême droite qu'on croyait tapi dans l'ombre, dans le contexte d'une élection qui a manifestement exacerbé les rancœurs et tensions», résume Me Poquet.

    Des explications

    Avant de se rapprocher du GUD, Joyce Burkat avait été membre du groupe Génération identitaire, dissout en 2021, a appris l'AFP lors de l'audience. François-Mamès Cosseron de Villenoisy et Matthieu Gaultier de la Richerie avaient quant à eux adhéré adolescents à l'Action française, mouvement politique d'extrême droite d'obédience royaliste.

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    Les accusés affirment avoir désormais coupé les ponts avec le GUD et toute autre organisation politique. «Mon client était simple sympathisant au moment des faits, pas adhérent. Il était très jeune, il n'est plus le même», assure le conseil d'Antoine Desbas, Me Jean-Guillaume Le Mintier. Au cours du procès, l'avocat entend retracer le «cheminement psychologique» de son client, jusqu'à et depuis son «endoctrinement».

    Erwan David et Steven Dardenne doivent être entendus mardi après-midi. «Ce qu'(Erwan David) attend c'est que ses agresseurs s'expliquent et disent qui a fait quoi», précise son avocat, qui ajoute: «Il faut qu'on sache enfin ce qui a pu mener ces jeunes gens à faire de son visage un ballon de football».

    Le procès doit durer jusqu'au 25 mars.

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    Montpellier : une gendarme se suicide en s'immolant par le feu

    Grièvement brûlée, elle a été transportée mercredi aux urgences, où elle est décédée des suites de ses blessures.

    Val-de-Marne : un policier découvre les corps de deux nouveau-nés dans un congélateur, sa compagne en garde à vue

    Une femme d'une trentaine d'années est en garde à vue après la découverte par son compagnon de deux bébés congelés à leur domicile à Marolles-en-Brie.

    Belgique : trente ans plus tard, il tue son ex-institutrice pour se venger

    Après la découverte du corps sans vie de l'institutrice dans une mare de sang, en novembre 2020, le suspect s'est finalement confié à un ami qui a prévenu la police.

    Le Figaro

    «Vous connaissez la série You, c’est ce que je vis en ce moment»: une animatrice de W9 victime de harcèlement

    • Par  Damien Mercereau
    • Mis à jour le 21/03/2022 à 15:34
    • Publié le 21/03/2022 à 12:03

    À la tête de l’émission de téléréalité «Les Marseillais vs. Le Reste du monde» depuis 2019, Catalia Rasami a raconté lundi être traquée par un individu et s’apprête à déposer une plainte.

    Révélée en 2018 en tant que bookeuse des candidats des «Marseillais Asian Tour», Catalia Rasami est devenue dans la foulée animatrice de la saison 4 de l’émission «Les Marseillais vs. Le Reste du monde» pour W9. Née à Phuket, en Thaïlande, d’un père français et d’une mère thaïlandaise, et elle s’est installée en France en 1998 alors qu’elle n’avait que 8 ans. D’abord à Nantes puis à Paris avant de revenir vers Bangkok. Lundi matin, la jeune femme a tenu à raconter sur ses réseaux sociaux le calvaire qu’elle vit depuis plusieurs semaines. «Vous connaissez sûrement la série You, c’est ce que je vis en ce moment. Je vais bientôt vous montrer la tête du psychopathe qui me piste et me harcèle dans la vraie vie, pas seulement sur les réseaux sociaux», a-t-elle écrit en mentionnant la série de Netflix où le personnage principal traque des femmes jusqu’à l’obsession.

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    La jeune femme a confié être tellement angoissée qu’elle n’en dort presque plus depuis plusieurs jours. «Cela a commencé début mars avec message très suspect de quelqu’un qui disait vouloir me proposer un tournage et qui voulait me parler au téléphone», a-t-elle raconté. Refusant de donner suite à la proposition de cet individu, elle a dès lors reçu une succession d’appels anonymes en pleine nuit. «Cela s’est intensifié ces derniers jours, j’ai entendu des motos s’arrêter devant chez moi la nuit, les pneus de mon scooter ont été crevés à deux reprises dans la même semaine, des objets ont commencé à disparaître...»

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    L’inquiétude de Catalia Rasami s’est accentuée en apprenant par les serveurs d’un café où elle a ses habitudes qu’un homme était venu poser des questions à son sujet, prétendant connaître son petit ami et vouloir organiser une surprise. «Il voulait des informations privées, savoir où j’habite», a-t-elle notamment déclaré. Un stratagème qui a été reconduit à plusieurs reprises dans d’autres commerces. «J’ai obtenu une description du mec, c’est un blanc qui parle couramment le Thaïlandais, qui présente bien, etc.» L’animatrice de W9 parvient à identifier son harceleur dans un restaurant, à la prendre en photo et à noter la plaque d’immatriculation de son véhicule. «Demain, je vais tout communiquer à la police, je ne vais pas lâcher l’affaire», a-t-elle assuré tout en soulignant qu’elle allait bien, qu’elle était en sécurité et entourée de sa famille.

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    Le Figaro

    Macron veut baisser la fiscalité pour les couples en concubinage

    Océane Herrero

    Le président-candidat inscrit cette mesure dans sa volonté de réduire les impôts des Français à hauteur de 15 milliards d'euros sur cinq ans.

    Emmanuel Macron a affirmé sa volonté, lors de la présentation de son programme jeudi dernier, de baisser les impôts à hauteur de 15 milliards d'euros s'il était réélu. Pour y parvenir, le président-candidat dévoile une nouvelle mesure : il souhaite revoir la fiscalité des concubins, ces couples qui ne sont ni mariés, ni pacsés, selon les informations du Parisien .

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    Confirmée au Figaro par les équipes du candidat Macron, cette proposition a pour but de permettre aux couples en union libre de faire une déclaration commune, leur permettant de réduire le montant de leur impôt sur le revenu.

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    Régime moins avantageux

    Actuellement, contrairement aux personnes mariées ou pacsées, l'union libre implique que les concubins remplissent généralement séparément leurs déclarations sur les revenus perçus au cours de l'année. Il existe pourtant un régime permettant de passer à une déclaration commune sans pour autant se marier ou se pacser : celui du «concubinage notoire». Si un couple peut justifier qu'il vit une relation stable, continue et connue de son entourage, il lui est possible de le déclarer et ainsi de passer à un avis d'impôt commun.

    «C'est surtout avantageux pour les couples qui ont un écart de revenus important», explique Maître Thomas Carbonnier, avocat au barreau de Paris. Mais ce dispositif qui ne passe pas par un contrat en bonne et due forme est moins protecteur - et moins connu. «Actuellement, très peu de personnes font une déclaration de concubinage», explique Priscilla Fernandes, avocate en droit de la famille.

    La mesure proposée par Emmanuel Macron doit permettre à davantage de couples de recourir à ce dispositif : «une déclaration ne serait pas nécessaire», nous explique-t-on du côté des équipes de campagne du président-candidat. «Mais le fisc pourrait contrôler a posteriori que la communauté de vie entre les concubins est bien avérée». Selon l'Insee, plus d'une personne sur cinq en couple vit désormais en union libre en France, soit plus de 6 millions de personnes (2016). «La très grande majorité des couples qui se forment aujourd'hui sont des unions libres», explique ainsi l'Insee.

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    Après un quinquennat marqué par des baisses d'impôts à hauteur de 50 milliards d'euros, Emmanuel Macron veut poursuivre sur cette lancée. Jeudi dernier lors de la présentation de son programme, il avait ainsi cité plusieurs pistes pour y parvenir. Parmi elles, une baisse des droits de succession et une suppression de la redevance audiovisuelle. Pour les entreprises, Emmanuel Macron envisage également une suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).

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    Plan de résilience : ce qu'il faut retenir des aides annoncées par Jean Castex

    Éleveurs, pêcheurs, transporteurs... Le premier ministre a présenté ce mercredi un dispositif pour accompagner les entreprises et les particuliers face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine.

    La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?

    LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».

    Poutine promet des aides face aux sanctions

    Le président russe a promis d'augmenter «le minimum vital, les salaires de fonctionnaires», les retraites et de supprimer des entraves administratives pour les affaires.

    Le Monde

    « Une partie des candidats qu’on cherche n’existent pas » : une entreprise face aux difficultés de recrutement

    Les difficultés d’embauche du fabricant de semi-conducteurs X-Fab révèle combien la question est complexe.

    Observer trois représentants des ressources humaines de l’une des pépites de l’industrie française en pleine opération séduction de jeunes demandeurs d’emploi sans qualification a quelque chose d’étonnant. « On propose des CDD de dix mois et on peut prolonger par un CDI. Chaque année on titularise une vingtaine de personnes », lance comme un appât Régis Perron, l’un des recruteurs, avant d’interroger : « Savez-vous ce qu’on fait chez X-Fab ? » « De la logistique ? », tente celui qui lui fait face, habitué à voir cette activité conquérir le paysage autour de chez lui. « On fabrique des semi-conducteurs, ces puces électroniques qu’on retrouve dans votre téléphone, votre console de jeux. Il y en a partout !, détaille Quentin Graiz, de l’équipe RH. Les voitures électriques Tesla, vous connaissez ? ». Le regard du candidat s’allume. « Eh bien, il y a minimum 40 puces X-Fab dans chaque Tesla ! »

    Les tensions de recrutement, un problème récurrent et multifactoriel

    Comme X-Fab, en cette mi-février, La Poste, Carrefour ou Castorama participeront la même semaine à ces job datings organisés par la mission intercommunale vers l’emploi de Corbeil-Essonnes (Essonne). « Le marché s’est retourné, les entreprises ont du mal à recruter. Cela nous ouvre des perspectives qu’on n’avait pas avant pour ces jeunes », confie Djamal Cherad, directeur de la structure.

    Si la guerre en Ukraine a momentanément éloigné ce sujet du débat public, elle n’a rien changé aux difficultés de recrutement sur lesquelles la Banque de France avait alerté dès l’automne. Selon son dernier point de conjoncture du 13 mars, elles se maintiennent à « un niveau élevé » et concernent la moitié des entreprises.

    Un trésor convoité

    L’exemple d’X-Fab révèle combien la question est complexe. L’entreprise est implantée à quelques kilomètres du centre de Corbeil. Du boulevard verdoyant bordé de lotissements pavillonnaires, on ne distingue rien de son immense site. Juste un panneau, qui signale d’emblée qu’« X-Fab recrute ». Dans des locaux qui semblent abriter des bureaux ordinaires, se fabrique un trésor convoité de l’industrie post-Covid : la désorganisation provoquée par la pandémie a fait du semi-conducteur, fabriqué par peu d’usines dans le monde, une denrée rare. Récompensée en janvier par le prix Choose France compétitivité et innovation, X-Fab ne cesse d’augmenter son activité et prépare la relocalisation en Essonne d’une partie de sa production, aujourd’hui en Malaisie.

    Réindustrialisation : Macron veut célébrer « l’attractivité dans les territoires »

    « Dans l’année, nous aurons environ 150 postes à pourvoir, pour combler les départs à la retraite et absorber la hausse d’activité, explique sa DRH, Laëtitia Guisot. Cela fait beaucoup. Sans compter qu’une partie des candidats qu’on cherche n’existent tout simplement pas. »

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    Le Monde

    « Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant

    En quête de sens ou d’une meilleure qualité de vie, de plus en plus de jeunes cadres, se posent la question de leur reconversion professionnelle. Une myriade de coachs et d’agences se positionnent sur ce segment de marché prometteur.

    « Vous étiez de ces élèves à qui tout réussit. Aujourd’hui, vous avez un bon poste. Et pourtant rien ne va si bien. Comme si vous n’étiez pas au bon endroit. Pour vous, nous avons conçu une méthode. » Voilà, en résumé, le texte d’une publicité pour une entreprise de coaching parue récemment dans la presse magazine, et qui cible spécifiquement les jeunes actifs. Ce public constitue désormais une cible privilégiée pour ces cabinets, qui se sont multipliés ces dix dernières années sur fond de libéralisation du marché de la formation professionnelle et du compte personnel de formation (CPF) des salariés.

    Alors que la quête de sens au travail des jeunes générations fait régulièrement les gros titres, encore plus depuis la crise sanitaire, les témoignages de jeunes reconvertis après seulement quelques années d’exercice se multiplient. Et si certains arrivent à prendre leur virage seul, pour d’autres, la demande d’accompagnement va crescendo, selon nombre d’acteurs du secteur. En la matière, le marché est en tout cas prometteur : le dernier baromètre de la formation et de l’emploi Centre Inffo-CSA, publié en février, fait état de pas moins de 35 % des 18-34 ans qui seraient déjà en train de préparer leur reconversion. Et plus de 75 % de tous les actifs ayant entamé une démarche se font « conseiller ou accompagner » pour cette difficile transition par des organismes publics ou privés.

    Le rapport des jeunes au travail, une révolution silencieuse

    C’est le cas d’Astrid, la trentaine, responsable financière dans une entreprise lilloise… pour encore quelques semaines. Elle a suivi « sans trop se poser de questions » la voie dite royale, « bac scientifique-classe préparatoire-école de commerce », mais s’est rapidement aperçue après son diplôme qu’elle « ne prenait aucun plaisir » dans un quotidien professionnel pas franchement en accord avec ses valeurs. Quatre changements d’employeur en cinq ans n’y ont rien fait. « Ce n’était pas l’entreprise qui posait problème, mais mon métier. Sauf que je ne savais pas par où commencer pour en changer. J’étais perdue. » Après avoir été « désespérée » par un « test de personnalité et d’orientation métier” » réalisé avec un acteur associatif, « dont le résultat disait que j’exerçais en fait actuellement mon métier “idéal”, celui-là même qui me fait souffrir », explique-t-elle, elle s’est décidée à pousser la porte de Primaveras pour « prendre le temps de la réflexion ».

    Tutorat individuel

    Comme d’autres acteurs du secteur, cet organisme de formation propose un accompagnement mêlant une dizaine de journées de réflexion collective avec des séances de tutorat individuel et des heures de cours en ligne. « Avec mon groupe, composé majoritairement de trentenaires comme moi, j’ai multiplié les exercices de réflexion sur mes envies et valeurs, ce qui me distingue, l’environnement professionnel qui me conviendrait, en comprenant petit à petit les blocages ou croyances liées à mon histoire qui m’empêchaient de réfléchir », raconte Astrid. Ça y est : après avoir affiné ses priorités et rencontré des acteurs du secteur, elle se lance prochainement dans une formation de design.

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    Le Monde

    L’anglais en entreprise, entre nécessité et effet de mode

    De plus en plus d’activités requièrent la maîtrise effective de l’anglais pour travailler, mais certains employeurs abusent des intitulés de poste anglicisés juste pour l’image.

    Connaissez-vous le métier de « growth hacker » (littéralement « pirate de la croissance ») ? Cet intitulé de poste, fréquent dans le numérique, est souvent moqué, car personne ne sait ce qu’il recouvre : pour Valentin Pouillart, PDG de la plate-forme CVDesignR, « un jeune qui fait ce métier va dire qu’il est un peu le couteau suisse du développement de la boîte. Mais dans les pays anglo-saxons, le growth hacking est une fonction de développement commercial. L’exportation en France d’intitulés de postes anglais peut changer leur sens, d’autant que tout le monde ne saura pas à quoi ils renvoient… »

    L’anglais tient une place importante dans la société et les entreprises françaises, et la semaine de la francophonie, qui se tient du 12 au 20 mars, aura sans doute l’occasion de le rappeler. Sa maîtrise est aujourd’hui un atout pour obtenir un emploi : selon une étude publiée en décembre 2021 sur le site d’emploi Monster, 13 % des offres d’emploi disponibles en France exigent une sérieuse maîtrise de l’anglais, et le chiffre monte à 31 % dans le secteur de l’information et des nouvelles technologies.

    La tendance est aussi à angliciser les noms de métiers, majoritairement pour les cadres, les secteurs du numérique, du marketing et du management. L’intitulé de poste en anglais est ainsi devenu une norme, selon Julien Broue, cofondateur du cabinet de recrutement Easy Partner, « du chef de produit devenu “product owner” au simple mot “manager”, car l’entreprise qui garde la terminologie française ne sera même plus visible sur le marché de l’emploi. »

    « Entre 2020 et 2022, la part des intitulés de poste en anglais a été multipliée par deux sur nos offres, de 0,8 % à 1,6 % », précise Flavien Chantrel, directeur éditorial chez HelloWork, qui édite plusieurs plates-formes d’emploi. « On en voit passer beaucoup plus, sous l’effet de l’essor des métiers de la tech, reconnaît Alexandre Judes, économiste au Hiring Lab du site d’emploi Indeed. Le principal objectif est de rendre l’emploi plus attractif, montrer qu’on appartient à un écosystème dynamique. Mais il faut reconnaître qu’un certain nombre d’indicateurs et de concepts sont difficilement traduisibles en français. » Les entreprises ouvertes à l’international sont soucieuses de standardiser leur fonctionnement dans plusieurs pays avec les mêmes documents, les mêmes outils informatiques et la même dénomination de poste.

    Traduction obligatoire

    Mais dans le milieu des start-up, l’usage de l’anglais relève souvent d’une culture, où son utilisation est synonyme d’innovation. « Les mots-clés les plus utilisés sont “chief officer”, tout ce qui se termine par “manager” (“community manager”, par exemple), tout ce qui concerne le business, avec des termes comme “growth”, “account”, “owner”, “sales”, “key”… C’est très lié à l’univers des start-up et ça infuse du côté commercial », décrypte Flavien Chantrel. « Certaines jeunes structures injectent abusivement des anglicismes, se plongent dans cette tendance mais n’en ont pas forcément besoin », déplore Julien Broue.

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    L'Humanité

    Algérie , l’histoire d’une guerre rendue inévitable

    Prescription culture

    Télévision En cette année marquée par le 60e anniversaire de l’indépendance algérienne, France 2 diffuse une série documentaire inédite sur l’un des conflits coloniaux les plus sanglants du XXe siècle.

    Emile Leauthier

    L e 14 juin 1830, 37 000 soldats français débarquent à Sidi-Ferruch. La conquête du pays va durer dix-sept ans. En choisissant de commencer son récit aux origines de la colonisation française en Algérie, ce documentaire en cinq épisodes signé de Georges-Marc Benamou et Benjamin Stora rappelle qu’elle est, dès ses premiers instants, une histoire écrite en lettres de sang. Mais également une histoire émaillée de rendez-vous manqués.

    Car cette histoire au long cours, estiment les auteurs, est marquée par des tentatives ratées. Ainsi, durant son règne, Napoléon III défend, sans jamais être entendu, l’idée d’un « royaume arabe associé à la France ». La IIIe République décide de transformer l’Algérie en colonie de peuplement. Quand les premières migrations européennes débutent, les terres sont spoliées. Les Algériens, traités en indigènes, voient leurs droits étouffés. Pourtant, la majorité veut croire à l’idéal républicain et ses promesses d’égalité. Au lendemain de 1918, malgré la participation des soldats algériens à l’effort de guerre, rien ne change. À l’arrivée du Front populaire, l’espoir renaît. Maurice Viollette, ancien gouverneur d’Alger, et ministre du gouvernement Blum, formule des propositions allant dans le sens de l’assimilation. Bien que timoré, ce projet suscite de l’espoir. Sous la pression du parti des gros colons, il ne sera jamais présenté au Parlement. Nouveau rendez-vous manqué. Quand, en 1943, de Gaulle balaie de sa main galonnée le Manifeste du peuple algérien, les rêves d’assimilation s’effondrent. L’étouffement du statut libéral de l’Algérie, voté en 1947 par l’Assemblée du pays, enterre à jamais l’espérance d’égalité avec les Français.

    Le large spectre des mémoires

    « La guerre était inévitable. On ne pouvait pas vivre avec un million de personnes possédant tous les pouvoirs et 9 millions reléguées au second plan », précise un témoin de l’époque. Face aux échecs du réformisme, la jeunesse indépendantiste veut passer à l’insurrection. D’anciens partisans de Messali Hadj, père du nationalisme algérien, fondent, en 1947, l’Organisation spéciale. Et déclenchent, le 1er novembre 1954, une série d’attentats qui signent le début d’une guerre rendue inévitable par le mépris des colons.

    Cette série propose un panorama historique abondamment illustré, ainsi qu’un portrait nuancé de ces événements. Aucun forfait n’est tu. Les exactions commises par l’armée française (tortures, assassinat…) y sont décrites avec une chirurgicale précision, de même que celles perpétrées par le FLN contre des populations civiles. Le large spectre des mémoires qui s’y rencontrent esquisse un tableau complet d’une période complexe. Le tout y est narré avec force par un Benoît Magimel habité.

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    Le Figaro

    Mort de l'ex-international Federico Aramburu tué par balles : les circonstances précises du drame au cœur de Paris

    Gilles FestorGuillaume Poingt

    INFO LE FIGARO - Une enquête pour assassinat a été ouverte par la justice. Selon nos informations, le tireur serait défavorablement connu des services de police. Une femme est en garde à vue.

    Une enquête pour assassinat a été ouverte par le parquet de Paris et confiée à la bri­gade criminelle après la mort de ­Federico Martin Aramburu, un rugbyman argentin de 42 ans, dans la nuit de vendredi à samedi.

    De passage dans la capitale pour assister au match de rugby France-Angleterre au Stade de France, l'ancien international a passé la soirée de vendredi à samedi au bar Le Mabillon, boulevard Saint-Germain (6e arrondissement), en compagnie de plusieurs amis rugbymen. Cet établissement de nuit est situé non loin de la célèbre « rue de la Soif » très prisée des joueurs de rugby.

    Aux alentours de 6 heures, samedi, Federico Aramburu est en terrasse pour prendre « un dernier burger » quand une altercation - dont le motif reste encore à éclaircir - éclate entre deux groupes d'individus qui ne se connaissent pas, dont celui du joueur argentin. Dans la confusion, le rugbyman aurait notamment tiré sur la capuche d'un individu de l'autre groupe, qui aurait alors chuté au sol. Plusieurs témoins racontent aux policiers avoir vu un homme montrer une arme à feu pendant la bagarre. Un autre témoin évoque un brassard de police sorti par un suspect.

    Trois suspects, deux hommes et une femme, activement recherchés

    Séparés et éconduits de l'établissement par des videurs, les deux groupes semblent calmés. Mais alors que Federico Aramburu et son ami Shaun Hegarty, lui aussi ancien joueur de rugby, s'apprêtent à rejoindre leur hôtel en direction du boulevard Saint-Michel, les individus de l'autre groupe, qui avaient entre-temps quitté les lieux, reviennent sur place. Une femme au volant d'une jeep et un homme à son bord s'arrêtent au niveau du rugbyman : deux coups de feu sont tirés dans sa direction sans le toucher, indique une source policière. Un troisième individu serait alors venu récupérer l'arme dans la voiture et aurait poursuivi, à pied, Federico Aramburu avant de lui tirer dessus à six reprises, et l'atteignant cinq fois, poursuit cette même source. Le rugbyman est mort des suites de ses blessures vers 6 h 45.

    Une femme, soupçonnée d'être la conductrice, a été interpellée samedi en fin de journée et était toujours en garde à vue lundi matin, a appris l'AFP de source proche de l'enquête. Deux hommes sont activement recherchés. Les images de vidéosurveillance du secteur devraient jouer un rôle prépondérant pour résoudre l'affaire. Selon nos informations, le tireur aurait été identifié comme l'homme à la capuche et serait défavorablement connu des services de police. Il pourrait s'agir de Loïk Le Priol, un militant violent d'extrême droite. Cet ancien militaire et commando marine fut un membre du GUD (Groupe union défense), une organisation étudiante de l'ultradroite dissoute en 2017 mais très active durant les années 1970 et 1980 dans les facultés, avant de perdre peu à peu de l'influence. Contacté, l'avocat de Loïk Le Priol, Me Xavier Nogueras, ne souhaite pas s'exprimer pour le moment.

    De très nombreux hommages

    La mort du joueur international argentin (22 sélections), ancien centre et ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), a donné lieu à de nombreux hommages. Une minute de silence a été respectée samedi soir au Stade de France lors du match France-Angleterre du Tournoi des six nations. Ses anciens clubs ont également fait part de leur émotion sur les réseaux sociaux. « Nous apprenons le décès de Federico Martín Aramburu dans des circonstances tragiques. L'ensemble du BOPB adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches, et les assure de son total soutien », a tweeté son ancien club du Biarritz Olympique.

    Son ancien club de Perpignan a également fait part sur Twitter de son « immense tristesse » à l'annonce de son décès « dans des circonstances tragiques » et adressé « à sa famille et ses proches ses plus sincères condoléances ». La sélection argentine de rugby a aussi dit sur les réseaux sociaux « regretter profondément » ce décès et a fait part de son soutien aux proches du sportif. Depuis sa retraite sportive, Federico Martin Aramburu vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

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    France-Angleterre : les coups de cœur et les coups de griffe de nos envoyés spéciaux

    La jeunesse tricolore triomphante, une communion extraordinaire avec le public, mais aussi une communication a minima et un hommage raté à l'Argentin Aramburú, tragiquement décédé samedi matin. Retrouvez ce que nos deux spécialistes rugby ont retenu de la folle soirée au Stade de France.

    Sous le choc, le rugby français rend hommage à Aramburu, tué par balles ce samedi à Paris

    Le décès tragique du joueur argentin, qui avait porté les couleurs de Biarritz, Perpignan et Dax, provoque une vive émotion. Des Bleus ont également fait part de leur immense tristesse sur les réseaux sociaux.

    Mort du rugbyman Martin Aramburu : un militant d'extrême droite impliqué dans l'assassinat ?

    La brigade criminelle rechercherait trois individus suspectés d'être impliqués dans la mort de l'ancien international. Selon Le Point, l'un d'eux pourrait être un ancien militaire et militant du Gud, un groupe de l'ultradroite.

    Le Monde

    La coopérative Scopelec se place en procédure de sauvegarde

    La plus ancienne coopérative de France, spécialisée dans le déploiement de réseaux de télécommunication, a été mise en difficulté par la perte, en 2021, d’un important contrat auprès d’Orange.

    Cela pourrait devenir le dossier social « chaud » de la campagne présidentielle. Mise en difficulté par la perte en 2021 d’un important contrat auprès d’Orange, Scopelec, la plus ancienne coopérative de France, spécialisée dans le déploiement de réseaux de télécommunications, a annoncé vendredi 18 mars avoir été placée en procédure de sauvegarde par un jugement du 17 mars rendu par le tribunal de commerce de Lyon. « Face à l’impératif de la situation, nous n’avions pas d’autres choix que de prendre cette décision. Il nous faut maintenant, dans ce nouveau cadre judiciaire, faire valoir nos droits dans l’intérêt de Scopelec et de ses salariés », explique Thomas Foppiani, le président du directoire de Scopelec.

    Grâce à cette procédure, la coopérative va pouvoir suspendre le paiement de ses dettes et préserver sa trésorerie au cours d’une période d’observation de 6 mois, renouvelables. Scopelec a une dette financière brute de 85 millions d’euros, dont un prêt garanti par l’Etat de 40 millions. Elle dispose d’une trésorerie d’un peu plus de 50 millions.

    Elus et salariés se mobilisent pour tenter de sauver 1 900 emplois chez Scopelec

    Ce sursis sera mis à profit pour étudier avec l’aide du tribunal de commerce différentes possibilités de rétablissement. Si l’une d’entre elles assure la viabilité de l’entreprise, le tribunal pourra alors arrêter d’un plan de sauvegarde avec un étalement potentiel des dettes sur dix ans. En revanche, si aucune solution viable n’est trouvée à la fin de la période d’observation, la sauvegarde passera en procédure de redressement ou en liquidation judiciaire, ce qui conduirait à la cession

    Coup de pression sur le gouvernement

    Aidée par le ministère de l’économie et le Comité interministériel de restructuration industrielle, Scopelec cherchait depuis plusieurs semaines une solution amiable avec Orange et plusieurs des concurrents afin que ceux-ci reprennent une partie de ses salariés menacés par la perte de ce contrat. Mais « en près de quatre mois, Scopelec n’a reçu que des réponses partielles et peu concluantes », regrette amèrement la société.

    Ces négociations ont permis quelques avancées. « Sur la question des transferts de salariés vers les autres attributaires du marché, Scopelec a obtenu de la part de plusieurs repreneurs un cadre contractuel acceptable, avec reprise d’ancienneté et maintien des conditions salariales », apprécie la coopérative. Les discussions portant sur des mesures visant à compenser la perte d’activité de la société grâce à l’attribution de « volumes additionnels temporaires » se poursuivent, ce qui laisse encore un peu d’espoir.

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    Le Figaro

    Rare apparition de Jake Gyllenhall et sa compagne Jeanne Cadieu, sur un tapis rouge parisien

    Jake Gyllenhaal est apparu à la première parisienne de son film Ambulance (2022) avec sa compagne française, Jeanne Cadieu, le dimanche 20 mars.

    Jake Gyllenhaal a foulé le tapis rouge en compagnie de sa Jeanne Cadieu, pour la première du film Ambulance, le dimanche 20 mars à Paris. L'acteur de 41 ans, vêtu d'un blazer bleu canard, sur une chemise vert menthe, est apparu au côté du mannequin de 26 ans qui portait, quant à elle, une robe noire à manches longues pailletées.

    Dans un article du magazine Esquire , datant du mois de février, le comédien s'est exprimé sur la relation discrète qu'il entretient avec la Française : «Nous sommes une famille. Je suis dans une relation pleine d'amour et de soutien. Je me sens tellement bien». Avant d'ajouter : «Ma vie et ma relation sont merveilleuses, j'ai une famille que j'aime tant». Rarement sous le feu des projecteurs, le couple a été officiellement aperçu pour la première fois en septembre 2021, lors du Festival du film de New York.

    À lire aussiJake Gyllenhaal et sa compagne française, Jeanne Cadieu, font leurs premiers pas sur le tapis rouge

    Une quarantaine de films à son actif

    Jake Gyllenhall était à Paris pour la première d'Ambulance, le film de Michael Bay en salles le 23 mars 2022. Le pitch : un vétéran dont la compagne est malade, et qui s'associe à son frère adoptif pour braquer une banque et payer les frais médicaux.

    En vidéo, la bande annonce du film Ambulance

    Pour ce film d'action, l'acteur américain partage l'affiche avec Yahya Abdul-Mateen II, dans le rôle de son frère adoptif, et Eiza Gonzalez, qui incarne la conductrice de l'ambulance que les deux complices vont détourner.

    «Dès qu'il mettait son costume, je tombais amoureuse de lui» : Léa Seydoux raconte l'alchimie sur son dernier tournage

    Invitée dans l'émission «Boomerang» sur France Inter mercredi 16 mars, Léa Seydoux s'est confiée sur sa vie d'actrice. Elle relate notamment son dernier tournage, L'Histoire de ma femme, et l'alchimie avec son partenaire à l'écran, l'acteur néerlandais Gijs Naber.

    Interview de Meghan et Harry par Oprah Winfrey : toutes les questions qui restent sans réponse

    La réaction de la famille royale, l'origine des commentaires racistes évoqués par le prince Harry et Meghan Markle... Plusieurs interrogations se posent et subsistent après l'échange explosif entre la présentatrice américaine et le couple, dont l'interview a été diffusée le dimanche 7 mars sur CBS.

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    En vidéo, gentleman, le prince William s'empare d'un parapluie pour abriter Kate Middleton à Westminster

    Après avoir assisté aux célébrations de la journée du Commonwealth, à l'abbaye de Westminster, lundi 14 mars, le duc de Cambridge s'est empressé de protéger son épouse du mauvais temps.

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    Le Figaro

    Fanny Herrero (Dix pour cent) révèle avoir été approchée par un ministère pour «scénariser des séquences politiques»

    • Par  Le TVMag.com
    • Mis à jour le 21/03/2022 à 14:46
    • Publié le 21/03/2022 à 14:29

    La showrunneuse la plus courtisée de France, de passage au festival Séries Mania de Lille, s’est laissée aller à quelques confidences au micro de France Inter.

    Acclamée pour Dix pour cent, Fanny Herrero a imaginé un nouveau programme pour Netflix, Drôle, qui se déroule dans les coulisses des scènes de stand-up parisiennes. Elle le présentait au festival Séries Mania de Lille, la semaine dernière. Au micro de France Inter, dans l’émission «Par Jupiter», la quadragénaire en a profité pour faire cette étonnante confidence: elle assure avoir été approchée par «un ministère». Pour écrire un scénario, non de fiction mais de... réalité.

    » LIRE AUSSI - Notre critique de Drôle de Fanny Herrero: pari enfin gagnant pour Netflix

    «Pour la petite histoire, j’ai été contactée par un ministère pour scénariser les séquences politiques», détaille-t-elle, suscitant la surprise des animateurs Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek. «Je n’aurais peut-être pas dû le dire...», réfléchit Fanny Herrero à voix haute, qui ne donne pas le nom du ministère en question. Elle a visiblement décliné la proposition. «J’ai trouvé bizarre de leur part d’essayer d’adopter des codes extérieurs (ceux des séries, NDLR) plutôt que de s’intéresser avant tout au contenu», poursuit-elle. Donnant là, finalement, une leçon d’écriture...

    Une candidature en forme de feuilleton

    Mais est-ce une confidence si étonnante? Pour entrer en campagne, Emmanuel Macron a bien parié sur une série de vidéos à l’esthétique léchée diffusée à la manière d’un feuilleton. Son équipe va jusqu’à «teaser» le matin, pour reprendre le terme habituellement utilisé pour les plateformes de SVOD, la sortie de la vidéo dans la journée. L’an passé, le mouvement Les Jeunes avec Macron avait également diffusé une affiche qui copiait celles de Netflix. «Vivement qu’on signe pour 5 saisons de plus», pouvait-on y lire.

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    L'Humanité

    Guerre d’Algérie. Le crime impuni de Château-Royal à Alger

    Actu

    À quelques jours des accords d’Évian, le 15 mars 1962, six dirigeants des centres sociaux éducatifs d’Algérie, structures créées par Germaine Tillion, sont tués par un commando Delta de l’OAS.

    Alain Ruscio

    Après un siècle de colonisation et à la veille de la guerre d’indépendance, 80 % des enfants que l’on appelle alors « indigènes » ne sont toujours pas scolarisés. C’est pour tenter de pallier ce bilan désastreux que, le 27 octobre 1955, sont créés les centres sociaux éducatifs (CSE), à l’initiative de Germaine Tillion  Qui était Germaine Tillion déportée, résistante, membre du cabinet civil du gouverneur général Soustelle. Progressivement, les animateurs des centres vont faire de leurs locaux, dans des villages dépourvus de tout, des lieux d’apprentissage, doublés de centres de soins infirmiers, où de surcroît les enfants au ventre creux, dès le matin, pouvaient boire du lait.

    La guerre de libération nationale qui éclate le 1er novembre 1954 constitue un défi pour l’armée française qui sort de la défaite de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954 au Vietnam. Les officiers y ont appris le rôle essentiel tenu par la population dans la guerre dite « subversive ». C’est en ­partie pourquoi le succès des CSE auprès des musulmans est vu par l’armée comme une connivence entre le personnel du service et le FLN. Pour ces esprits bornés, nourris par une haine inexpiable, tout ce qui assure au peuple algérien un minimum de bien-être et de dignité est à détruire.

    Conserver l’Algérie française « à l’ancienne »

    Des unités de « centurions », selon l’expression employée par l’écrivain militaire Jean Lartéguy, vont exprimer leur hostilité contre un service dont le fonctionnement reste pourtant conforme aux grandes traditions de l’éducation nationale française. Le 15 octobre 1956, une série d’enlèvements par les parachutistes frappe le personnel algérien et français, femmes et hommes qui seront tous torturés. Le journal d’extrême droite Aux écoutes titre : « Tentatives de subversion dans les centres sociaux ». Cette affaire est montée de toutes pièces par les services « psychologiques » de l’armée à seule fin de stigmatiser les centres. Le 16 décembre 1960, lors d’une audience au procès dit des barricades, le tribunal permet à des officiers supérieurs de tenir des propos diffamatoires contre un service de l’éducation nationale totalement étranger à l’affaire jugée.

    Début 1961, à Madrid, en terre franquiste, les plus fanatiques partisans de l’Algérie française fondent l’Organisation armée secrète (OAS), dont le sigle va bientôt semer la terreur. L’OAS est une structure associant des civils ayant déjà la pratique du meurtre de sang-froid et des déserteurs des unités parachutistes ayant participé au putsch raté d’avril 1961 du « quarteron de généraux en retraite ». Elle entend conserver l’Algérie française « à l’ancienne » par le terrorisme des deux côtés de la Méditerranée. Pendant les seize derniers mois de la guerre d’Algérie, elle fera régner un climat de terreur et de guerre civile. Ce groupement ultraviolent a mis à sa tête le putschiste Salan. Ce dernier rédige fin février 1962 une instruction aux chefs des commandos de la mort : « Il faut s’attaquer aux personnalités intellectuelles musulmanes… Chaque fois qu’un de ceux-ci sera soupçonné de sympathie (et je dis bien “soupçonné” et “sympathie”) à l’égard du FLN il devra être abattu. » Les animateurs des centres sociaux figurent sur la liste des « ennemis ».

    « Une effroyable tuerie de l’OAS à Alger »

    Le jeudi 15 mars 1962, aux informations de 13 heures, est annoncée « une effroyable tuerie de l’OAS à Alger » : six dirigeants des centres sociaux éducatifs viennent d’être massacrés sur leur lieu de travail et dans l’exercice de leur mission d’enseignement. Les victimes ont noms Marcel Basset, ancien du réseau de résistance Voix du Nord, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, écrivain de langue française le plus connu de son époque, grand prix littéraire de la ville d’Alger (1950), Ali Hammoutène, Max Marchand inspecteur d’académie chef du service, grand prix littéraire de l’Algérie (1957), Salah Henri Ould Aoudia, oncle de maître Amokrane Ould Aoudia, assassiné par les services secrets français le 23 mai 1959 à Paris.

    On a bien lu : 15 mars, soit trois jours avant les accords d’Évian, quatre jours avant le cessez-le-feu.

    Lundi 19 mars, à 11 heures, dans tous les établissements scolaires, un hommage sera rendu aux six victimes, comportant la lecture d’un message du ministre de l’Éducation nationale, suivie de l’observation d’une minute de silence.

    Les meurtriers sont aujourd’hui connus

    Il n’y eut pas d’enquête pour découvrir les meurtriers qui sont aujourd’hui connus. L’un d’eux, Gabriel Anglade, a été élu conseiller municipal de Cagnes-sur-Mer, chargé des rapatriés, sur une liste de droite. À son enterrement, il eut droit à un éloge au cours duquel sa participation au massacre de six fonctionnaires de l’Éducation nationale, le 15 mars 1962, fut portée à son crédit. Ainsi va la mémoire de la « Nostalgérie ».

    Dans quelques jours ce sera le triste anniversaire de cette tuerie. Le président Macron, qui a alterné les actes positifs et les compromissions en matière mémorielle, aura-t-il un mot sur ce massacre d’hommes de bonne volonté ?

    Guerre d'AlgérieoasHistoire
    Le Figaro

    «La Corse restera française», assure Gérald Darmanin

    Claire Conruyt

    Invité sur RTL, le ministre de l'Intérieur est revenu sur son déplacement en Corse, qui a connu une flambée de violences.

    C'est l'une des «deux lignes rouges» décidées par le gouvernement : l'île de Beauté restera «dans la République», a indiqué lundi 21 mars Gérald Darmanin, tout juste revenu de Corse qui a connu une flambée de violences à la suite de la brutale agression contre Yvan Colonna.

    À lire aussiAutonomie, détenus… Comment Emmanuel Macron a changé de braquet sur la question corse

    La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'un accord sur le statut de l'île pouvant aller «peut-être, jusqu'à l'autonomie» , pourrait voir le jour «d'ici la fin de l'année». Mais il y a des conditions, a-t-il précisé ce matin sur RTL. «La Corse reste française et restera française», et il n'y aura pas «deux catégories de citoyens sur le territoire national».

    «Nous sommes prêts à discuter d'une possible autonomie. Il y a des statuts dans la République où l'autonomie est grande», a-t-il poursuivi en citant les cas de la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie. «Derrière le mot ''autonomie'', il faut désormais travailler, a poursuivi Gérald Darmanin. J'ai proposé un an de discussions, il faut entrer dans le détail et ne pas simplement avoir une vision romantique de l'autonomie.»

    À VOIR AUSSI - «J'ai proposé que nous allions vers l'autonomie» de la Corse, annonce Gérald Darmanin

    Attentats de Toulouse et Montauban: Macron rappelle l'union sacrée contre le terrorisme

    Le président a commémoré, avec ses deux prédécesseurs, le dixième anniversaire des attentats terroristes islamistes de Montauban et de Toulouse.

    Le candidat Macron s’engage à réduire les droits de succession en ligne directe et indirecte

    INFO LE FIGARO - Le président-candidat prévoit d’intégrer au programme qu’il présente ce jeudi après-midi un vaste projet d’allègement des droits de succession.

    Le Monde

    Les tensions de recrutement, un problème récurrent et multifactoriel

    Selon la Banque de France, la moitié des entreprises ne rencontrent pas les profils qu’il leur faut. Un « niveau élevé », a-t-elle alerté dès septembre.

    Il y a là quelque chose qui « heurte le bon sens », avait affirmé le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours télévisé de novembre. Qu’au moment « où trois millions de nos compatriotes se trouvent encore au chômage, tous les entrepreneurs disent peiner à recruter ». C’est que la problématique des difficultés de recrutement est une question complexe, « structurelle et récurrente » écrit dans un avis adopté le 12 janvier le Conseil économique, social et environnemental (CESE), saisi du sujet par le premier ministre.

    « Une partie des candidats qu’on cherche n’existent pas » : une entreprise face aux difficultés de recrutement

    « Les tensions de recrutement existaient avant la crise sanitaire, qui a plutôt agi comme un catalyseur, précise Pierre-Olivier Ruchenstain, rapporteur de l’avis du CESE. Mais comme à chaque fois dans notre histoire, ce sont les crises qui amènent à réfléchir à des problèmes structurants. » Selon le dernier point de conjoncture de la Banque de France, publié le 13 mars, la moitié des entreprises rencontrent des difficultés à recruter. Un « niveau élevé » sur lequel elle a alerté dès septembre. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne recruteront pas, a tempéré Pôle Emploi dans une étude publiée le 10 février. Il faudra peut-être plus de temps ou plus d’efforts qu’imaginé au départ. Mais l’embauche finira par se faire et la plupart du temps dans des délais raisonnables.

    Avantages collectifs

    Si ces difficultés coexistent avec un taux de chômage élevé, c’est en raison d’une inadéquation entre offre et demande de travail soulignent toutes les études : la qualification ou la localisation des demandeurs ne correspond pas aux profils recherchés. Il faut donc procéder à une « analyse fine par métiers et territoires » souligne le CESE, qui a réfléchi à des leviers structurels pour agir sur plusieurs freins. « Des réponses multiples à un problème multifactoriel », résume Pierre-Olivier Ruchenstain.

    Les offres d’emploi non pourvues restent, selon une étude, un phénomène « marginal »

    Parfois, ce sont les salaires qui sont peu attractifs. Aux branches professionnelles d’abord d’œuvrer à les augmenter, comme l’a fait l’hôtellerie-restauration. Quand les marges sont trop faibles, le CESE suggère de réfléchir à des avantages collectifs (chèque-déjeuner, chèque mobilité), qu’il faudrait défiscaliser. Une femme sur cinq renonce par ailleurs totalement ou partiellement à travailler dès le premier enfant, c’est un tiers dès le deuxième. Il y a donc un enjeu à développer les offres d’accueil des jeunes enfants et à limiter leur coût ou le « reste à charge » pour les familles.

    Un levier-clé réside dans l’orientation et la formation

    Autre frein : la mobilité. Pour pourvoir les offres d’emplois dans les grandes villes où l’immobilier est cher tandis que le prix de l’essence atteint des sommets, le CESE suggère de recréer de logements de fonction, et plus généralement d’attribuer plus de logements sociaux aux actifs.

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    Le Figaro

    «Tous les enfants ne sont pas faits pour l'école» : Hugo, 26 ans, sauvé par un institut spécialisé

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    REPORTAGE - Après une infructueuse scolarité ordinaire, Hugo Bellamy a rejoint un institut pour enfants porteurs de handicap.

    Madeleine Meteyer

    Septembre 2005, Valérie Bellamy est dans sa voiture, elle ne la démarre pas, elle regarde les bâtiments jaune pâle et gris où elle vient de laisser son fils de 10 ans. Ils n'abritent pas d'école. Ce matin-là, Hugo a fait sa rentrée à l'institut médico-éducatif (IME) Jean Itard à Cherbourg. «Je pleurais toutes les larmes de mon corps, se souvient-elle 16 ans plus tard. Pour moi, il allait être exclu de la société.» Le parcours scolaire classique d'Hugo s'achève, l'école «inclusive» l'aura inclus 10 ans.

    Quand Valérie et Daniel Bellamy adoptent leur fils en 1996, il a trois mois. La famille, aussi composée des jumelles Adèle et Pauline, vit à Gatteville-le-Phare (Manche). Le bébé se porte bien, on n'en fait pas de plus vigoureux. «Il bougeait tellement dans son berceau qu'il le renversait», rit Valérie en jetant un œil à Hugo : est-ce qu'il rit aussi? Assis entre ses parents chez qui il vit encore, il boit un chocolat. Parler de son handicap le gène, «c'est désagréable» dit-il, mais il reste, écoute sa mère évoquer en pouffant son premier rendez-vous chez un pédopsychiatre.

    À lire aussi«Inclusif», «inclusion»: ce que ces mots omniprésents révèlent de notre société

    «T'avais 2 ans, lui rappelle Valérie. Quand on est rentré dans la pièce, t'as couru te cacher dans un coin. Le médecin a dit ''T'inquiète pas Hugo, il va pas tomber ton zizi''. Parce qu'un enfant qui se cache a, apparemment, des problèmes avec sa sexualité…» Daniel lève les yeux au ciel. Le docteur diagnostique un «dysfonctionnement cérébral». «Ça voulait tout et rien dire.» Ce diagnostic flou range leur fils dans le clan des «anormaux», des enfants à besoins spécifiques, nuance la novlangue bienveillante.

    Un salaire pour cinq

    Valérie ne recommencera pas à travailler, aucune nourrice n'est habilitée à garder son fils. Aiguilleur du rail, Daniel est aux 3-8. Afin de compléter les revenus du ménage - on nourrit mal cinq personnes avec 2000 euros -, ce costaud consacre sa demi-journée de liberté à planter des poireaux.

    En 1997 Hugo entre en maternelle dans la même école privée que ses sœurs. «Sa prof de petite section était trop bien, pédagogue, s'extasie Valérie. Tu te souviens, Hugo?» Mémoire de vieux sage, il murmure : Élise. En moyenne section, même maîtresse. Toujours aussi bien. Hugo est agité. On demande à Valérie de le prendre les après-midi. «J'avais plus de vie sociale. Mais on était bien, hein», s'empresse-t-elle d'assurer. Un protocole d'accompagnement personnalisé (PAP) est mis en place. Puis, en grande section, nouvelle institutrice «la cata : Madame Q.»

    «Devant tout le monde, elle me disait à la sortie 'qui c'est qui a encore fait dans sa culotte ? C'est Hugo Bellamy'. Elle le mettait dans le fond de la classe», ressasse Valérie. «Il perturbe le groupe classe» imite Daniel en prenant une voix hautaine. «C'était vrai. Et puis, elle n'était pas formée, convient Valérie. Mais que vouliez-vous qu'on fasse ?»

    Hugo, 26 ans, handicapé mental, frère, fils.

    Pour leur fils, les Bellamy ont des rêves modestes. «On ne pensait qu'à son intégration. Au jour le jour». Pauline, l’une des sœurs d'Hugo, revoit sa mère souvent «folle de colère à la sortie de la classe après avoir entendu une remarque de la maîtresse.» À la fin de la maternelle, alors qu'Hugo a été reconnu handicapé à plus de 50%, une commission se réunit. On lui propose d'aller dans une classe pour l'intégration scolaire intégrée dans une école ordinaire (Clis).

    Commencent alors ce que les Bellamy appellent «les années bonheur.» Hugo restera quatre ans dans la classe de Monsieur Lepetit - il n’oublie aucun nom. «Il était comment avec toi?» demande Valérie. «Gentil!» s'exclame Hugo. «Et vous appreniez quoi?» «...les chiffres, l'alphabet, la poésie aussi, récite Hugo. Et... la cuisine, des quiches!». De temps en temps, inclusion oblige, les élèves de la Clis partagent des cours avec les autres élèves, ceux qui font des multiplications, pas des quiches.

    À 10 ans, c'est l'entrée au collège. Hugo rentre en Ulis : unité localisée pour l'inclusion scolaire. Nouvelle bourgade: Tourlaville. Un gros collège. Là, ses notes chutent. Les collégiens le rudoient. «Dans le bus, il se faisait humilier par d'autres gamins, bout encore Pauline. Ça me faisait sortir de mes gonds. On se foutait de sa gueule à la cantine.» Vive l'inclusion.

    Retour devant les grilles de l'IME Jean Itard où Valérie Bellamy pleure en cette rentrée 2005. Elle pleure, bien qu'ils aient prié pour l'obtenir cette place. «C'était inespéré, les listes d'attente étaient longues comme le bras.» Les IME accueillent les enfants et adolescents atteints de handicap mental présentant une déficience intellectuelle. Un enfant qui y entre quitte la voie académique classique. Partout en France, ils sont surchargés. Moyenne d'âge à l'entrée : 12 ans. À Jean Itard, on compte 176 places. Toutes occupées. «À la rentrée dernière, 62 enfants ont été mis sur liste d'attente» rapporte l'actuelle directrice de l'établissement, Valérie Vasselin.

    Daniel et Valérie s'y sont résolus en voyant leur fils revenir de l'école «normale» malheureux, chaque soir. «À l'école, ils n'avaient pas les moyens de l'inclure dans de bonnes conditions. Pour Hugo, c'était un échec. L'IME l'a sauvé. Il rentrait, il était content, il disait qu'il avait fait ci, ça, que tout le monde était gentil avec lui et ça c'était…» Valérie est émue.

    À lire aussiScolarisation des enfants handicapés : Valérie Pécresse choquée par Éric Zemmour

    À l'IME, les élèves sont encadrés par des éducateurs spécialisés, des psychologues. Hugo apprend «à arroser les fleurs, faire les courses à Auchan». De 8h30 à 16h. Avec une ou deux heures de classe lambda par jour, d'écriture, de lecture. «C'était super. Il s'est fait plein de copains.» L'IME s'engage auprès des parents à garder leurs enfants jusqu'à leur trouver une place soit en établissement et service d'aide par le travail (ESAT), s'ils peuvent travailler, soit dans une maison d'accueil spécialisée (MAS) ou un foyer d'accueil spécialisé (FOA). À Jean Itard, Hugo prend confiance en lui, va en boîte de nuit chaque année à Noël, son «meilleur souvenir». Dans son dossier figure le bilan qu'il tirait de ses premières semaines sur place : «j'aime mon emploi du temps, je trouve dommage de ne pas assez travailler dehors.»

    «C'est pour ça que quand j'ai entendu les propos de Zemmour sur les handicapés (le 14 janvier, le candidat à la présidentielle s'est affligé de «l'obsession de l'inclusion» à l'école, NDLR), je n'ai pas vraiment été choquée, explique Valérie Bellamy. Il a été maladroit. Mais sur le fond, il n'avait pas tort: tous ne sont pas faits pour l'école actuelle qui n'a pas les moyens de les inclure.» L'entrée en IME «a sauvé Hugo». En 2015, le jeune homme est entré en ESAT. Il emballe désormais des rouleaux de plastique, débusque les défauts des sacs plastiques Leclerc. Il n'a pas la même vie que ses sœurs, l'une est ingénieur-chimiste, l'autre maîtresse d'école, mais «ça va bien», sourient ses parents.

    Le Monde

    Une singularité institutionnelle

    Tribune. Voilà une décennie que les méthodes américaines de la compliance prennent position dans le paysage juridique des pays européens. D’abord issue de la régulation des marchés financiers et du contrôle des opérateurs comme les télécoms, la compliance s’attache à préserver les systèmes en anticipant les risques posés par les entreprises. Ces méthodes organisationnelles d’anticipation où la gestion du risque repose a priori sur l’opérateur plutôt qu’a posteriori sur son contrôleur s’étendent désormais à tous les champs d’activité.

    Même le droit pénal, pourtant particulièrement codifié, consécutif et régalien, applique ces méthodes au monde des affaires en matière de corruption, de blanchiment, d’atteintes aux droits humains. Ainsi les grandes entreprises sont-elles désormais tenues d’instaurer une cartographie de leurs risques, une évaluation de leurs partenaires et un système d’alerte interne.

    Le Vatican annonce l’ouverture d’un procès sans précédent au sein de la curie romaine

    Devant des problématiques d’une technicité accrue, plus internationales et plus systémiques, la compliance se révèle plus efficace que la politique traditionnelle de sanction des infractions. Le terme de « conformité » se montrant insuffisant à traduire la réalité de ce nouveau paradigme juridique qui procède par risques et par systèmes, c’est le concept de « compliance » qui s’est imposé, témoignage éloquent d’une acculturation.

    Le Vatican, en tant qu’Etat comme en tant qu’Eglise, est toujours apparu aux antipodes de cette culture anglo-saxonne d’autorégulation du monde des affaires, la récente encyclique Fratelli tutti en dénonçant les limites, voire les compromissions. A l’inverse, comme le montre l’index corruption de Transparency International, les pays de culture protestante s’y montrent traditionnellement plus réceptifs, y trouvant même une des racines du schisme, dont la dénonciation du commerce des indulgences au XVIe siècle offre une illustration.

    Trois facteurs peuvent expliquer à l’origine la méfiance du Vatican envers ces méthodes de régulation. D’abord sa singularité institutionnelle, fruit d’un équilibre historique, qui justifie à la fois l’existence de ce micro-Etat et son organisation propre, à rebours de tout contrôle organisationnel, à commencer par la séparation des pouvoirs. Ensuite, sa philosophie de la peine issue du droit canon, qui se veut plus pénitentielle que pénale, en reposant sur l’engagement individuel et le repentir sincère. Enfin, sa défiance traditionnelle pour les affaires économiques, et plus singulièrement pour la finance.

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    Le Monde

    Flambée des prix de l’énergie, difficultés d’approvisionnement : pour les artisans, « ça va être de pire en pire... Même avec le Covid, on n’a jamais vu ça »

    La guerre en Ukraine affecte tous les professionnels du bâtiment et des travaux publics en France, pénalisés par des arrêts de production.

    Le principal fournisseur de la menuiserie savoyarde Pellicier ne livre plus de fenêtres ni de portes en pin ou en mélèze jusqu’à nouvel ordre. « Compte tenu de la situation internationale », les résineux ne sont plus disponibles, est-il expliqué dans un courriel, le 10 mars. Il faudra donc composer avec les réserves des petits fabricants, puis, quand celles-ci seront épuisées, se rabattre sur le chêne ou le bois exotique, réagit Magali Pellicier, dont le mari dirige la menuiserie.

    Près de 7 milliards d’euros d’aides pour faire face à une « crise qui va s’installer »

    Trois jours plus tard, la femme du patron déjeune avec un commercial d’une usine de carrelage à Modène, en Italie. Les usines arrêtent leur production les unes après les autres. Les fours tournent au gaz, la matière première vient d’Ukraine. « Mon ami n’avait jamais pris autant de commandes en Savoie. De retour à Modène, il a tout annulé. Ils ne pourront plus honorer les commandes. » Lundi, c’est une coopérative qui annonce la fin du parquet massif : tout était fabriqué en Ukraine. « C’est un par jour, et ça va être de pire en pire. Même avec le Covid, on n’a jamais vu ça. Pendant le confinement ? On n’a fermé qu’une semaine. Là, ça fait peur. »

    Opérations escargot

    De fait, pas un corps de métier, pas une entreprise du bâtiment ou des travaux publics qui ne soit touché par le conflit ukrainien. L’annonce d’une remise de 15 centimes à la pompe avait un peu apaisé les esprits. « Avec mes 5 véhicules [et les frais kilométriques remboursés aux 70 salariés], 20 centimes de hausse, c’était 5 000 euros de frais supplémentaires par mois », confirme Michaël Carré, à la tête d’une entreprise générale du Val-de-Marne. Mais tous attendaient les mesures du plan de résilience. La simple demande faite par le gouvernement aux acteurs publics de bien vouloir réviser les prix des contrats, et à tous de ne pas appliquer de pénalités de retard, a fortement déçu. En Bretagne, les dépôts pétroliers de Brest et de Lorient étaient encore en partie bloqués par les artisans tandis que des opérations escargot ont été lancées vendredi 18 mars. En Occitanie, les artisans se disent prêts à retourner sur les ronds-points.

    « Pour la menuiserie, on était sur six à huit semaines de délai. Aujourd’hui, on oscille entre vingt-deux et vingt-quatre semaines pour les fenêtres » Pierre-Emmanuel Bossis, gérant de Déclic Bois

    Même les grilles d’arbres de la ville de Paris, dont le marché est détenu par les Fonderies Dechaumont, 145 salariés près de Toulouse, sont rattrapées par la guerre. Chaque pièce, comme les plaques d’égout, contient 10 à 20 % de fonte neuve, explique le dirigeant – septième génération – de cette entreprise familiale. Or, 70 % des besoins européens provenaient de Russie et d’Ukraine. Il reste encore un ou deux mois de stock dans les ports d’Anvers, de Bilbao et de La Rochelle, mais les prix ont pris 30 % en une semaine. Les réserves épuisées, il faudra trouver une solution. Acheminer la matière depuis l’Afrique du Sud ou le Brésil en est une. La remplacer par de la ferraille de récupération, une autre. « Mais cela revient à cuisiner sans beurre ou sans huile », explique Jean-Baptiste Dechaumont. Et les Chinois annoncent déjà 20 à 25 % de hausse sur la ferraille, pour mars.

    Il vous reste 62.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

    Le Figaro

    Covid-19 : les cas contacts non vaccinés n'ont plus besoin de s'isoler à partir de lundi

    Alors que le nombre de contaminations remonte légèrement, les non-vaccinés n'ont plus besoin de s'isoler s'ils ont été en contact avec des positifs au Covid.

    Une semaine après la levée du port du masque et du passe vaccinal, c'est au tour de l'isolement des cas contact d'être abandonné. À partir du lundi 21 mars, que vous soyez vacciné ou non, vous n'aurez plus à vous isoler après avoir été en présence d'une personne positive au Covid-19.

    Néanmoins, selon le dernier avis du Haut conseil de la Santé publique du 11 février, il est fortement conseillé de conserver les gestes barrières, notamment de garder son masque en intérieur et d'éviter d'approcher les personnes fragiles et immunodéprimées.

    Autre changement, les autotests et antigéniques doivent nécessairement être doublés d'un PCR.

    Ces nouveaux allégements interviennent alors que l'épidémie repart légèrement à la hausse. Le nombre de cas, s'établissant autour de 80.000 nouvelles contaminations quotidiennes, a augmenté de 26% en une semaine.

    Toutefois, pour le moment, cette hausse n'est pas encore visible dans les services hospitaliers. 1644 personnes sont actuellement en service de réanimation. 664 personnes sont décédées du Covid-19 cette dernière semaine.

    À VOIR AUSSI - Covid-19: est-il raisonnable de lever le passe vaccinal ?

    Sur fond de guerre en Ukraine, la combinaison des trois cosmonautes arrivés à bord de l'ISS surprend

    Sur les images de leur arrivée à bord de la Station spatiale internationale, on peut voir les trois Russes porter une combinaison jaune et bleue. Rappelant fortement le drapeau... ukrainien.

    Regarder la vidéo

    Apnée du sommeil : les signes qui doivent vous alerter

    NOS CONSEIL SANTÉ - En l'absence de traitement, cette maladie répandue entraîne une fatigue persistante et fait le lit de maladies cardiovasculaires.

    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

    Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.

    L'Humanité

    « Tout confronter pour tout raconter »

    Prescription culture

    Télévision À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian, Arte diffuse une série documentaire truffée de témoignages inédits sur la guerre d’Algérie. Son réalisateur, Rafael Lewandowski, raconte la démarche qu’il a suivie avec sa coauteure, Raphaëlle Branche.

    Emile Leauthier

    Rafaël Lewandowski coréalisateur

    Pourquoi avoir choisi de travailler sur ce sujet ?

    Arte a eu l’idée d’une série autour de la guerre d’Algérie qui soit essentiellement racontée par ceux qui l’ont vécue, de tous les points de vue. Dès que j’ai entendu parler de ce projet, j’ai été très enthousiaste. Depuis trente ans, au travers de mes documentaires, je m’intéresse aux petites histoires dans la grande Histoire, à l’histoire racontée par ceux qui l’ont traversée. Dans ma famille, ce sujet de la guerre d’Algérie a toujours été douloureux. Un de mes oncles en est revenu détruit. Après dix années de maladies psychiatriques, il s’est suicidé.

    Quel temps de travail a nécessité cette série documentaire ?

    J’ai commencé à travailler avec l’INA et Raphaëlle Branche, voici trois ans. En me plongeant dans ce sujet, j’ai découvert que je ne le connaissais pas. Il a fallu que j’apprenne et que je lise beaucoup.

    Espérez-vous qu’elle puisse contribuer à faire sauter les verrous autour du tabou qui entoure la guerre d’Algérie ?

    Au fil des mois, je me suis rendu compte que l’on pouvait difficilement parler de tabou, vu le nombre de livres et de films sur ce sujet. Cependant, la série se démarque dans sa volonté de raconter globalement cette guerre. Jusqu’à présent, la grande majorité de ce qui a été fait autour de la guerre d’Algérie abordait ces événements au travers d’un point de vue particulier. L’ambition d’Arte était au contraire de tout raconter, en créant un espace de parole où se rencontrent des mémoires qui n’ont a priori jamais eu l’occasion de fonctionner ensemble. Mon espoir, c’est que des personnes de tout âge puissent comprendre cette guerre. C’est pour cela que nous avons fait le choix de rajouter un s à guerre dans le titre. Durant les sept années de conflit, il y a eu plusieurs guerres. C’est une accumulation de conflits les uns dans les autres. Les Algériens se sont battus entre eux, les Français se sont tués entre eux. C’est cette complexité que nous avons voulu raconter au travers d’un seul récit.

    La grande force de cette série documentaire réside dans la pluralité des témoignages qui s’y rencontrent. Comment s’est déroulée cette collection de témoignages ?

    Au départ, avec Raphaëlle Branche, nous avons dressé une liste du « témoin idéal » pour aborder chaque aspect de cette guerre. Nous avons ensuite créé une équipe d’historiens, essentiellement gérée par Raphaëlle, elle aussi historienne. Chacun avait son réseau. Nous avons, au final, eu beaucoup plus d’offres que ce dont nous avions besoin. Une assistante de réalisation de l’INA a téléphoné à chaque témoin potentiel pour connaître sa biographie, et savoir si ces personnes, très âgées pour la plupart, se sentaient capables de raconter leur histoire de façon intelligible.

    Y a-t-il eu des réticences de certaines personnes à l’idée de témoigner ?

    Certaines nous ont confié des craintes. Mais la plupart ont accepté avec enthousiasme. À chaque fois que nous leur demandions pourquoi, ils nous disaient : « Vous savez, il y a dix ou quinze ans, je n’aurais jamais raconté ça. » Aujourd’hui, compte tenu de leur âge, ils sentent qu’ils sont à un stade où c’est peut-être la dernière occasion de transmettre.

    A contrario, y a-t-il des témoignages que vous avez choisi de ne pas diffuser ?

    Les réalités du montage font que certaines personnes ne sont pas dans le film. L’immense majorité des entretiens y sont cependant. Et tous seront, après la diffusion TV, accessibles sur le site de l’INA.

    Pensez-vous que le poids du temps qui passe entraînera une libération progressive des mémoires ?

    Oui, je pense que cette année va en être d’une certaine manière le témoin, avec les 60 ans de l’indépendance. La guerre d’Algérie sera aussi au premier plan de la campagne présidentielle. Je crains qu’elle ne soit instrumentalisée. Mais il est évident que l’on va entendre beaucoup de témoignages. Et que d’autres auront envie de parler. C’est le dernier moment. Depuis que nous avons fini cette série, plusieurs témoins nous ont quittés. J’espère qu’elle contribuera à ce que d’autres personnes racontent leur histoire.

    À titre personnel, quel témoignage vous a le plus marqué ?

    Le personnage que je n’oublierai jamais, c’est cette Algérienne centenaire qui finit la série. Cette femme, malgré ses souffrances, délivre un message d’espoir, d’une façon poétique et bouleversante.

    documentaireArteGuerre d'Algérie
    Le Monde

    Crimes de guerre en Ukraine : la chasse aux preuves

    podcast Vladimir Poutine sera-t-il un jour poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI), chargée de juger les crimes de guerre ? Depuis le début de l’offensive russe, l’Ukraine, des pays occidentaux et des ONG montent un dossier pour traduire la Russie en justice. Explications en podcast avec la journaliste Stéphanie Maupas, qui couvre la CPI pour « Le Monde ».

    Vladimir Poutine commet-il des crimes de guerre en Ukraine ? C’est la question à laquelle tente de répondre la Cour pénale Internationale (CPI), qui a ouvert une enquête le 2 mars. Mercredi 16 mars, le président américain a qualifié son homologue russe de « criminel de guerre » ; le premier ministre britannique, Boris Johnson, l’a, quant à lui, accusé de perpétrer des crimes de guerre. Comment définit-on un crime de guerre ? Pourquoi est-ce si difficile à prouver ? Et Vladimir Poutine peut-il, un jour, être traduit devant la Cour pénale internationale ?

    Explications en podcast avec la journaliste Stéphanie Maupas, qui couvre la CPI pour Le Monde.

    Un épisode produit par Jeanne Boëzec, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur les crimes de guerre en Ukraine :

    Deux Ukrainiens, l’un à Kiev, l’autre en fuite, racontent la guerre au quotidien

    Jeanne Boëzec

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    Le Monde

    Sébastien Tellier : « Le perfectionnisme, c’est quelque chose dont j’essaie de me libérer »

    podcast Le chanteur, qui a composé « Symphonic » pour la bande-son d’un récent défilé Chanel, est le nouvel invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Paris, 18e arrondissement, à deux pas des Puces et de la porte de Clignancourt. Au fond d’une impasse, un grand portail noir. Sébastien Tellier nous reçoit dans son appartement, quelques semaines après avoir sorti un nouvel EP, Symphonic. Un espace qu’il trouve adapté pour composer avec un piano, des guitares et de grandes enceintes.

    Le chanteur âgé de 47 ans évoque son enfance dans une zone pavillonnaire du Val-d’Oise, les dimanches passés à écouter Pink Floyd avec son père, passionné de guitare, et à aller manger chez Wimpy, une chaîne de restauration rapide, son admiration pour Axl Rose, George Michael et les mélodies des années 1980, sa lente transformation en artiste, sa découverte du clip Sexy Boy de Air, la composition de La Ritournelle, sa défiance envers la frime, son obsession du vêtement et sa facilité à écrire des accords touchants : « Si je me mets là au piano, ce qui sort de moi, c’est un truc d’émotion mais pas n’importe quelle émotion : le rêve, la nostalgie, l’envie d’ailleurs, les doutes… C’est ma nature musicale. »

    Depuis trois saisons et désormais toutes les semaines, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)

    préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Mélissa Phulpin

    Réalisation : Guillaume Girault

    Musique : Gotan Project

    Retrouvez ici tous nos podcasts « Le Goût de M ».

    M le magazine du Monde

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    Le Monde

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    podcast Le 18 mars 1962 étaient signés les accords d’Evian, qui mettaient fin à huit ans de conflit en Algérie. Comment la France essaie-t-elle d’apaiser aujourd’hui la mémoire, toujours vivace, de cette guerre ? Dans ce podcast, Frédéric Bobin, journaliste au « Monde », revient, avec l’historien Benjamin Stora, sur cet axe important du quinquennat d’Emmanuel Macron.

    Au mois de novembre 1954, la guerre d’Algérie, qui allait opposer le mouvement nationaliste algérien à la France, commence. Pendant huit ans, près de deux millions de soldats français seront appelés sous les drapeaux pour se battre contre des indépendantistes algériens, qui souhaitaient mettre fin à cent trente-deux ans de colonisation française. Aujourd’hui, la mémoire de ce conflit est toujours douloureuse pour les descendants des personnes y ayant pris part des deux côtés de la Méditerranée.

    Soixante ans après la signature des accords d’Evian, qui mirent fin à cette guerre, Frédéric Bobin, journaliste chargé de la couverture de l’Afrique du Nord au Monde, revient dans ce podcast sur la politique mémorielle d’Emmanuel Macron autour de la question algérienne. L’historien Benjamin Stora, qui a remis un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie à Emmanuel Macron, expliquera sa démarche dans cet épisode de « L’Heure du Monde ». Vous entendrez également le témoignage de Stanislas Hutin, 91 ans, ancien soldat appelé à combattre en Algérie, aujourd’hui membre actif de l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs ami(e)s contre la guerre (4ACG).

    Un épisode produit par Cyrielle Bedu, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Jean-Guillaume Santi.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur la mémoire de la guerre d’Algérie :

    Massacre du 17 octobre 1961 : la fin d’un long silence ?

    Cyrielle Bedu

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    Le Figaro

    Comment se libérer de la rancune

    PSYCHOLOGIE - L’autre nous a offensé, on lui en veut à mort… Peut-on apaiser sa colère sans passer par la case vengeance?

    Qui n’en a jamais voulu à mort à Pierre, Paul ou Jacques? Véritable poison auto-administré, la rancune est tenace. Ce sentiment tantôt diffus, vague, ou au contraire aigu, violent, survient après une offense ou une injustice - ou du moins ce que nous considérons comme tel. «À la différence de la rancœur, qui s’inscrit dans une dimension plus large et plus conceptuelle, la rancune est souvent dirigée contre une personne ou un groupe de personnes, jugés responsables de l’affront, explique Bernard Anselem, médecin spécialisé en neuropsychologie et auteur de Je rumine, tu rumines, nous ruminons (Eyrolles). Surtout, elle est associée à de l’hostilité, et souvent à un désir de vengeance.»

    À lire aussiLa colère, un sentiment à faire taire?

    Blessé sur le moment, nous voilà vert de rage et pour longtemps! C’est l’émotion de colère qui prédomine, puisque l’un de nos besoins (physique, affectif) a été mis à mal, ou que nos valeurs, nos principes ont été bafoués. «Derrière la colère, il n’est pas rare de trouver aussi de la tristesse (Pourquoi tant de haine?), de la peur (que le lien se dégrade ou se rompe), voire de la culpabilité ou de la honte», ajoute le médecin. Ce petit tsunami émotionnel est ensuite largement entretenu par des pensées amères et des jugements à l’emporte-pièce, dont nous avons parfaitement conscience.

    Il semble pourtant impossible de passer l’éponge. «Tant qu’un problème n’est pas réglé, il reste enregistré par le cerveau comme une tâche non résolue, explique Bernard Anselem. Toujours en arrière-plan, l’idée du préjudice se réveille à tout moment, dès qu’une situation nous apparaît similaire.» Si Pierre a été jugé coupable, toute personne portant le même prénom est susceptible de nous replonger dans les affres de la rancune. «Par ailleurs, le système nerveux retient plus facilement les informations à forte charge émotionnelle, qui doivent être traitées en priorité pour maintenir l’équilibre de l’organisme.» Voilà pourquoi nous n’arrêtons pas d’y penser quand bien même nous tentons de nous raisonner.

    Le rôle important joué par l’estime de soi

    Nous ne sommes pas tous rancuniers. Pierre, d’ailleurs, continue peut-être à couler des jours heureux pendant que nous ressassons nos désillusions. D’abord, tout dépend du contexte: on peut relativiser en famille et moins au bureau… ou l’inverse. Et puis nous n’avons pas tous les mêmes objets de vexation: certains se sentiront floués s’ils perdent du temps ou de l’argent, d’autres ne supporteront pas d’être mis à l’écart ou en doute. Chacun place son honneur en fonction de ses valeurs! «C’est aussi une question de tempérament, ajoute Bernard Anselem. Les personnalités perfectionnistes, égocentrées ou hyperémotives, comme ceux et celles qui croient en un monde juste, auront plus de mal à lâcher prise. Enfin, l’estime de soi joue un rôle important: quand le regard de l’autre est surinvesti, une parole maladroite ou un geste déplacé peut rapidement nous affecter.»

    Il n’est pas rare de nourrir un désir de vengeance. Œil pour œil, dent pour dent? «C’est une fausse bonne idée, poursuit le médecin. Selon une étude de l’université d’Harvard , non seulement la vengeance n’apporte aucun soulagement, mais elle augmente le mal-être. Cette solution contre-productive a des effets contre-intuitifs.»

    Chacun peut utiliser la puissance de la colère à bon escient, pour s’engager pleinement dans un projet qui a du sens, qui tient à cœur, qui occupe l’esprit et le corps

    Pourtant, il va bien falloir nous libérer de la rancune, tant ses conséquences sur notre organisme sont délétères. «Elle produit beaucoup de stress, donc une augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle et du tonus musculaire, afin de combattre l’adversité. À long terme, ce mécanisme censé nous maintenir en vie sur le moment, se chronicise et fragilise la santé physique et psychique.»

    Trois pistes semblent plus intelligentes que nous en vouloir ou en vouloir à l’autre. Il s’agit d’abord d’arrêter de tenter de maîtriser ce qui échappe à notre contrôle: inutile de chercher à arrêter de penser à l’objet de notre rancune ou à empêcher l’apparition de la colère, nous perdons du temps et de l’énergie. «Le deuxième pas est de reconnaître la réalité de l’offense, et celle de notre souffrance. Mais de convenir que cette douleur, c’est nous-même qui nous l’infligeons et qui l’entretenons. Nous ne pouvons rien contre l’émotion elle-même qui nous signale que nous avons été touchés, rien non plus contre l’autre ou la situation, puisque ce qui est fait est fait.»

    À lire aussiPeut-on pardonner l’impardonnable?

    En revanche, et c’est la troisième voie, celle de l’action, nous conservons la possibilité d’agir différemment pour atténuer ce qui continue de faire mal. À court terme, au moment même du choc, ou plus tard en y repensant, nous pouvons réguler rapidement la colère que nous éprouvons. «Des techniques de contrôle respiratoire, comme la cohérence cardiaque, ou une activité physique et sportive, font redescendre la pression. Des stratégies plus élaborées, la sophrologie ou la méditation par exemple, permettent sur le long terme de quitter la rumination mentale.»

    Enfin, il est important de se concentrer sur soi. «C’est en effet pour soi qu’on lâche prise, pour préserver sa propre santé, insiste Bernard Anselem. Chacun peut utiliser la puissance de la colère à bon escient, pour s’engager pleinement dans un projet qui a du sens, qui tient à cœur, qui occupe l’esprit et le corps.» Ce peut être un projet professionnel (améliorer ses compétences), familial (partir en voyage), personnel (se lancer dans une activité créative) et surtout relationnel (enrichir ses liens). Ce nouvel engagement mettra vite à distance notre mésaventure avec… Avec qui, déjà?

    Covid-19 : 101.747 nouveaux cas en 24 heures, 110 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

    Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.

    Sur fond de guerre en Ukraine, la combinaison des trois cosmonautes arrivés à bord de l'ISS surprend

    Sur les images de leur arrivée à bord de la Station spatiale internationale, on peut voir les trois Russes porter une combinaison jaune et bleue. Rappelant fortement le drapeau... ukrainien.

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    Le Monde

    Festival d’Angoulême : pourquoi les auteurs ne profitent pas du boom de la bande dessinée ?

    podcast Les ventes de BD ont explosé ces deux dernières années et pourtant le métier d’auteur se précarise. Explications en podcast avec les journalistes du « Monde » Nicole Vulser et Frédéric Potet, à l’occasion du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

    Les ventes de BD ont atteint un record en 2021 : plus de 85 millions d’exemplaires vendus. Les grandes maisons d’édition engrangent des chiffres d’affaires historiques et pourtant le métier d’auteur dans ce domaine se précarise.

    Comment expliquer un tel succès de la bande dessinée ? Comment fonctionne son économie ? Et quelles sont les difficultés rencontrées par les auteurs ? Nicole Vulser et Frédéric Potet, journalistes au Monde – elle est spécialiste de l’économie de la culture, lui, de la bande dessinée –, expliquent dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde » les mutations de la BD.

    Un épisode produit par Garance Muñoz, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    Pour en savoir plus sur l’évolution du secteur de la BD :

    Qui décide des livres que nous lirons ?

    Garance Muñoz

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    Le Figaro

    «Dieu seul le sait» N°33 : comment François combat la guerre en Ukraine ?

    Jean-Marie Guénois

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Religions, laïcité, spiritualité, par Jean-Marie Guénois.

    Les trois combats du pape François contre la guerre en Ukraine

    Contrairement aux accusations de «silence» formulées contre le pape François dont notre confrère Le Monde s'est fait l'écho quant à la crise ukrainienne, que je ne trouve pas fondées comme je l'explique dans cette analyse publiée samedi 19 mars dans Le Figaro , il me semble que François travaille sur ce dossier avec sa méthode propre. Elle repose sur les contacts personnels et directs, sur sa «culture du dialogue» avec tous. Elle se déploie dans le cadre de la tradition diplomatique de l'Église catholique veillant à la neutralité. Mais elle dit ce qu'elle a à dire à qui de droit sans forcément le crier sur tous les toits.

    Parler d'un «silence» du pape qui veillerait à préserver ses relations avec la Russie ne résiste donc pas à l'examen des faits et des déclarations même s'il est vrai, sur un autre plan, que François conduit très consciemment cette stratégie du silence sur Hongkong pour ne pas gêner Pékin et la Chine où il rêve de se rendre.

    Réfléchir, en tout cas, sur ce genre de réalité guerrière, dans le feu de l'action, en affirmant des conclusions péremptoires est hasardeux tant les données d'équations, déjà multiples, sont complexes et mouvantes. La situation religieuse de la Russie et de l'Ukraine est fascinante, mais pas simple comme le relate notre correspondant à Moscou. Il y a aussi en Ukraine une grande histoire juive comme le raconte l'un de nos envoyés spéciaux.

    À vrai dire, cette accusation rapportée par Le Monde est nourrie par Antoine Arjakovsky, grand connaisseur de l'Ukraine dont il est proche, enseignant au collège des Bernardin qui défend ce pays agressé contre la Russie. Sur ce thème du parti pris, on peut évidemment critiquer cette idée de «neutralité» chère à la diplomatie vaticane, mais l'Église catholique présente dans tous les pays du monde ou presque depuis des siècles a appris à parler avec tous parce que c'est sa nature d'Église chrétienne et parce qu'elle y est obligée par sa transnationalité pour y poser ses fondations.

    Le soft power de la diplomatie pontificale

    Quand l'Église a quelque chose à reprocher à un pays, elle ne convoque pas une conférence de presse. Elle préfère la persuasion et la discussion des canaux diplomatiques. Elle veille aussi aux intérêts des populations et des catholiques. D'où des dosages parfois subtils et loin des slogans qui donnent cette impression d'atermoiements.

    Et puis elle a conscience qu'elle pèse peu dans le rapport de force politique et qu'elle ne sera écoutée que d'une demi-oreille et vite oubliée puisqu'elle n'est pas un acteur politique menaçant.

    Par ailleurs, l'Église catholique ne parle pas non plus de la seule voix papale. Elle est essentiellement composée de ressortissants des pays où elle est implantée ce qui lui donne une force multiculturelle considérable. Elle «parle» donc la langue locale et vit de l'intérieur la culture des pays puisque ses prêtres, prélats, religieux et religieuses y sont nés.

    Enfin, sa «neutralité» ne signifie pas compromission. On l'a vu le mercredi 16 mars. Le pape a longuement dialogué par visioconférence avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. Cette personnalité que l'on dit proche de Poutine a pourtant justifié à plusieurs reprises et publiquement cette invasion militaire en Ukraine. Rome sait mieux que quiconque les pressions que ces Églises orthodoxes nationales subissent de la part des pouvoirs politiques qui les instrumentalisent volontiers, mais ce n'est pas une raison pour le pape de ne pas maintenir le contact afin de faire passer ses messages et tenter de peser pour accélérer les négociations de paix.

    La diplomatie pontificale ne parle pas en effet le même langage politique que les diplomaties étatiques. Le Saint-Siège est certes une entité juridique reconnue de droit international, mais il demeure fondamentalement une œuvre religieuse. Sa diplomatie défend essentiellement deux droits : ceux de l'homme, justice sociale et paix internationale ; ceux de Dieu, liberté de conscience et de pratique religieuse. Les diplomates du Vatican sont formés à ne jamais se braquer frontalement et à faire preuve de patience infinie, sans jamais lâcher sur l'essentiel, la foi catholique et son libre exercice dans le pays concerné.

    D'où la prédilection pour une politique de «concordat» avec tous les régimes y compris les pires, consistant à garantir la liberté de culte et d'enseignement pour l'Église. En négociant, l'Église ne justifie pas des régimes parfois iniques, mais elle leur demande ou leur impose de respecter la liberté de conscience et de religion.

    Ce soft power est lent, mais il peut être efficace. On a oublié par exemple l'engagement du Saint-Siège pour signifier dans les accords d'Helsinki en 1975 - signé par l'URSS - la mention «Les États participants respectent les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion». Ce fut un combat de coulisses acharné, mais ce fut une référence dont se servira le Vatican, cinq ans plus tard, derrière Lech Walesa lors des accords de Gdansk en Pologne en 1980 qui prépareront indirectement la chute du mur de Berlin en 1989.

    Le pape récuse toute «guerre juste»

    Enfin, à côté de ces fondamentaux de la diplomatie pontificale, François a ajouté une touche personnelle. Sur le style : il a rompu avec la méthode «salons de thé» qu'il juge trop mondaine pour la rencontre directe d'homme à homme avec les chefs d'État. Juste après l'incursion russe en Ukraine, il a fait sa propre incursion surprise, en petite Fiat 500 blanche, à l'ambassade de Russie près le Saint-Siège pour y rencontrer Aleksandr Avdeyev. Le lendemain, il a donné long coup de fil au président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

    Second infléchissement du pape François sur la diplomatie vaticane et «arme» contre ce conflit, il travaille beaucoup à combattre la notion même de «guerre» comme solution potentielle à un conflit, considérant que le concept de «guerre juste» a vécu. Il l'a encore exprimée vendredi 18 mars : «Il n'existe pas de guerres justes», «une guerre est toujours une défaite de l'humanité» et contre le risque de «dictature», a-t-il expliqué, il faut apprendre aux jeunes que le bien commun «ne peut pas être défendu par la force militaire». Surtout, dans son encyclique Fratelli tutti publiée en octobre 2020, François écrit : «Il est très difficile aujourd'hui de défendre les critères rationnels, mûris en d'autres temps, pour parler d'une possible “guerre juste”. Jamais plus la guerre !»

    François assume donc un pacifisme absolu. Le recours aux armes n'est justifiable en aucun cas. La négociation doit être reine. Comme ses prédécesseurs, François défend un «non» absolu à la guerre - on se souvient des tempêtes de Jean-Paul II contre le déploiement américain lors des guerres du Golfe - mais le pape avance à présent un non quasi formel à l'usage des armes et à la course à l'armement, nucléaire en particulier.

    D'où cette nouveauté qu'il voudrait inscrire dans la tradition politique chrétienne : récuser jusqu'au concept classique de légitime défense qui pouvait justifier - quand toutes les ressources de la diplomatie ont échoué - une «guerre juste».

    Je pense que cette «arme» du pacifisme est une noble idée puisqu'elle veut imposer le dialogue à l'agression, mais aucun peuple jamais n'acceptera de se laisser militairement écraser sans réagir. Il se sacrifiera ne serait-ce que pour protéger ses civils sans défense et pour retrouver son autonomie et sa liberté. C'est un droit, une dignité. Il doit être encadré, mais pas spolié.

    Le pape François le sait très bien, mais par cette position extrême, c'est aussi son style, il voudrait déclencher une prise de conscience sur un autre excès, celui de la nouvelle spirale du réarmement global. À la doctrine militaire, il oppose la doctrine pacifiste.

    Fatima : l'arme mystique

    Enfin, après la négociation, la guerre à la guerre, le pape François enclenche sur ce conflit une troisième arme, mystique celle-là. À la surprise générale, il a convoqué pour le 25 mars prochain, jour de l'Annonciation pour les catholiques, «une consécration de l'Ukraine et de la Russie au Cœur immaculé de Marie» dans la filiation spirituelle aux apparitions de Fatima de 1917 pour obtenir la paix.

    À Fatima, au Portugal, où l'Église catholique a reconnu des «apparitions de Marie» en 1917 à trois enfants, Lucie Dos Santos, Jacinthe et Francisco Marto et leur «message» spécifique contenant «trois secrets».

    Dont le «deuxième secret» qui annonçait une nouvelle guerre mondiale, pire que la première, assorti d'une «demande» de «la Vierge Marie» de «consacrer la Russie» à son «Cœur immaculé» pour éviter que ce pays ne répande «ses erreurs dans le monde» avec cette promesse selon les voyants : «Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix».

    Dans cet esprit, vendredi 25 mars 2022, jour de la fête mariale de l'Annonciation dans l'Église, le pape François va donc prononcer publiquement cette prière de consécration depuis la basilique Saint-Pierre de Rome, lors d'une célébration pénitentielle.

    Dans le même temps, au sanctuaire marial de Fatima, le cardinal Konrad Krajewski, un Polonais, aumônier apostolique que François a déjà envoyé en Ukraine pour superviser des opérations humanitaires, prononcera la même prière en tant que représentant personnel de François devant la statue de la Vierge de Fatima.

    Il s'agira de prier pour les deux pays, la Russie ET l'Ukraine. Ou l'Ukraine ET la Russie. Le Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite italienne La Civilta Cattolica, proche de François, a précisé que cette prochaine «consécration» selon le message de Fatima devrait nommer la Russie et l'Ukraine pour insister sur «la vision non nationaliste de la foi chrétienne».

    Je vous remercie vivement de votre attention et de votre fidélité.

    Nous reviendrons, dans la prochaine lettre, sur les religions dans la campagne présidentielle française.

    Bon dimanche et bonne semaine à toutes et à tous.

    Jean-Marie Guénois

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    Le Monde

    Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur

    Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.

    « The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard

    Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.

    Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).

    Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier

    1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).

    « Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief

    Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.

    Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.

    Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani

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    Le Figaro

    Face aux restrictions de paiements et de voyages, ces entrepreneurs russes qui quittent le pays

    Laetitia Lienhard

    Entre la Turquie, la Lettonie ou encore la Serbie, le choix de leur futur pays d'adoption n'est pas encore arrêté. Mais une chose est sûre, leur départ de Russie.

    « Je dois pouvoir continuer à travailler avec mes clients américains et européens », avance Sergei Kuvshinov, à la tête d'une agence de marketing de dix personnes basée à Moscou. Cet entrepreneur de 27 ans a quitté la Russie pour Alanya en Turquie, juste avant le début de la guerre.

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    « Pour poursuivre mon activité, il faut que je puisse rendre visite à mes partenaires internationaux. Je ne pouvais pas prendre le risque de rester bloqué en Russie », explique-t-il. À cela s'ajoutent des soucis techniques : les logiciels utiles à son entreprise ne peuvent plus être utilisés en Russie tels qu'Adobe qui a effectivement annoncé arrêter toutes les ventes de produits et de services.

    Une partie de son équipe va le rejoindre en Turquie dans les prochaines semaines. Certains de ses salariés préfèrent quant à eux demeurer en Russie pour des raisons personnelles, notamment continuer à prendre soin de leurs parents âgés. Sergei a l'objectif d'ouvrir une filiale de son entreprise en Turquie pour pouvoir s'y installer durablement.

    Il est difficile de comptabiliser leur nombre exact, par manque d'informations, mais comme Sergei, les entrepreneurs semblent être nombreux à quitter leur pays pour pouvoir poursuivre leur activité à l'international. « Il y a une immense vague de start-up russes qui sont en train de fuir la crise économique, affirme de son côté Adrien Henni, rédacteur en chef de East-West Digital News, un magazine d'actualité sur le digital en Russie, tenu depuis Paris. «Pour le moment, elles se dirigent principalement vers la Lettonie, la Turquie et Dubaï où il est encore possible de se rendre depuis la Russie et où les conditions d'entrée ne sont pas trop contraignantes. »

    La Turquie est en effet accessible sans visa tandis qu'un visa pour la Lettonie s'obtient en seulement quelques jours. À Dubaï, un visa touriste de 90 jours peut également être obtenu relativement facilement. Il s'agit cependant de visas touristes, les visas de travail sont tout de même plus complexes à obtenir.

    «Notre partenariat pourrait reprendre si nous déménagions»

    Mission Tech, une entreprise de Lettonie dont la mission est justement d'accompagner les chefs d'entreprise dans leur délocalisation et notamment leur obtention de visa letton, a vu les demandes de start-up russes se multiplier par trois en quinze jours, en recevant plus d'une centaine. « En Russie, ces entrepreneurs font face à de grandes difficultés pour être payés en euros ou en dollars par leurs clients et rencontrent également des problèmes logistiques notamment pour l'envoi et la réception de matières premières », affirme Alex, le fondateur de Mission Tech.

    C'est notamment le cas de Dmitry, à la tête d'une entreprise qui fabrique des vélos à Moscou, qui a quitté le pays trois jours après le début de la guerre en direction de Tel-Aviv, grâce à sa double nationalité israélienne. «Nos contrats avec nos fournisseurs internationaux de composants pour la fabrication des vélos ont été annulés. Mais ils m'ont assuré que notre partenariat pourrait reprendre si nous déménagions dans un autre pays », déclare ce quarantenaire à la tête d'une équipe de dix personnes. Comme lieu de délocalisation, il envisage la Lettonie et la Serbie. «Je recherche un pays où mes salariés russes pourraient me rejoindre facilement et où j'ai les moyens financiers de racheter des machines pour construire les vélos. En Israël, ce n'est pas possible. C'est difficile de choisir en seulement quelques jours vers quel pays se diriger. Il faut prendre en compte les problématiques de visa, de taxes et d'impôts mais aussi de niveau de vie », met-il en avant.

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    Costa Rhoda, à la tête d'une société de conseil en relations clients à Moscou, a quant à lui d'ores et déjà choisi son futur pays d'adoption, ce sera le Mexique. Après de longues hésitations entre le Mexique et Dubaï, ce quarantenaire se tourne plutôt vers l'Amérique. « Le visa de travail y est plus facile à obtenir et la vie y est moins chère. ». Pour y obtenir un visa, il faut tout de même pouvoir prouver un salaire d'environ 2400 euros mensuels sur les six derniers mois. Aucune hésitation cependant sur sa décision de quitter la Russie d'ici la fin du mois. « Le blocage des accès aux services financiers internationaux, la dépréciation du rouble me poussent à déménager », explique cet entrepreneur dont l'entreprise emploie 25 personnes dont 8 en Russie.

    Du côté de la France qui pourrait faire envie à certains entrepreneurs russes, « la France n'a pas restreint la délivrance de visas, dont les French Tech Visas, pour les ressortissants russes. Les canaux de délivrance de visas fonctionnent normalement», a déclaré le ministère de la Transition numérique.

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    Franchises: dix activités qui ne connaissent pas la crise

    DÉCRYPTAGE - Les besoins essentiels de la vie quotidienne représentent un potentiel de croissance pour les enseignes.

    Ces franchisés qui dirigent plusieurs points de vente

    Les entrepreneurs les plus ambitieux n’hésitent pas à ouvrir plusieurs points de vente, sous une seule bannière ou sous des enseignes différentes.

    Les centres commerciaux restent des points de chute pour les franchises

    ANALYSE - Quelle que soit la région d’élection du futur franchisé, sa priorité, comme celle du franchiseur, est de veiller à la qualité de l’endroit choisi pour le point de vente.

    Le Monde

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Grenade

    Palais sublimes, patios tranquilles, tapas copieuses, déambulations rock… Autant de bonnes raisons de s’échapper dans la ville andalouse.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Suivre les traces du poète qui exprime l’âme de la ville, retrouver les splendeurs arabes de la cité, se glisser dans les maisons-jardins dissimulées sur les collines, mais découvrir aussi l’esprit rock de la cité et profiter de ses généreuses tapas… Grenade, la preuve par cinq.

    Marcher sur les pas de Lorca

    Grenade et sa province habitent son œuvre, il en dit comme personne la séduction. A Fuente Vaqueros, la maison natale de Federico Garcia Lorca (1898-1936) est devenue musée comme, à Valderrubio, la propriété familiale et celle des voisines qui inspirèrent La Maison de Bernarda Alba. A Grenade, ville de sa jeunesse où le poète revint avant son assassinat par les franquistes, un centre abrite ses archives. Sa statue est assise au café Chikito, près de celle de Mariana Pineda (1804-1831), exécutée pour ses idées libérales et héroïne de la première pièce du dramaturge. Sa poésie baigne les collines de l’Alhambra et de l’Albaicin d’une « lumière salée par la nostalgie de la mer », flotte dans les jardins du Generalife où « les eaux sont des torrents de rose », vibre dans les grottes de Sacromonte quand un musicien flamenco chante sa « lune gitane » et que « la guitare fait pleurer les songes ».

    Universolorca.com, Valderrubioenlorca.com, Andalucia.org (les paysages de Grenade qui ont inspiré le poète)

    Plonger dans l’héritage arabo-andalou

    On ne peut (re)venir à Grenade sans visiter les palais nasrides de l’Alhambra, dentelles de marbre et de stuc, miracles de fontaines et de bassins où l’on tente de préserver l’émotion malgré la cohue touristique. Mais l’héritage arabo-andalou se retrouve aussi dans le quartier de l’Albaicin, que l’on découvre en compagnie d’Amélie Laigle, guide francophone, passionnée et joyeuse : le Corral del carbon, ancien caravansérail du XIVe siècle, les bains islamiques du Banuelo et, sur la colline, le ravissant palais de Dar-al-Horra, où vivait Aïcha, la mère de Boabdil, dernier sultan de Grenade. Renouant avec ce passé, la jolie mosquée inaugurée en 2003 et son jardin offrent le calme et la vue sur l’Alhambra. Et l’Orient rêvé coule dans le luxueux décor du hammam Al Andalus, construit sur d’antiques bains.

    Alhambra-patronato.es, Hammamalandalus.com

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Turin

    Se perdre dans les « carmenes »

    Les Carmenes, maisons-jardins des collines, incarnent l’art de vivre grenadin. Ils mêlent le luxe de la vue sur les palais nasrides ou sur la plaine de la Vega à l’intimité sensuelle des vergers parfumés et du murmure de l’eau. Certains sont accessibles quand ils sont musées comme la maison du peintre Max Moreau, celle de Manuel de Falla – le compositeur ami de Lorca –, ou l’imposante demeure éclectique du peintre Rodriguez Acosta. Si le Carmen de los Martires est un parc très fréquenté, certains espaces verts sont encore de doux secrets comme le Carmen de la Victoria qui appartient à l’université. Le Mirador de Morayma, restaurant créé dans une maison-jardin par un amoureux de la culture et de la gastronomie locales, est un incontournable avec ses terrasses ouvertes sur l’Alhambra et la Sierra Nevada, ses pièces couvertes de tableaux et sa bonne cuisine grenadine.

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    L'Humanité

    Ils sont pas lourds, en février, à se souvenir de Charonne

    Actu

    L’État n’a toujours pas reconnu ses responsabilités dans le massacre du 8 février 1962. De nombreuses organisations l’appellent à le faire soixante ans après les faits. Un communiqué de l’Élysée est attendu dans la journée. Aucun membre du gouvernement ne participera aux cérémonies.

    Aurélien SoucheyreCyprien Caddeo

    Il y a soixante ans, la police française assassinait neuf personnes au métro Charonne, à Paris. Toutes étaient membres de la CGT. Toutes étaient membres du PCF, à l’exception d’une. Daniel Féry avait 15 ans, et assurait le routage de notre journal. Suzanne Martorell et Édouard Lemarchand travaillaient eux aussi à l’Humanité. Leur faute ? Qu’avaient-ils bien pu faire pour mourir étouffés dans le métro, matraqués à mort ? Pourquoi la police leur a-t-elle jeté les lourdes grilles qui entourent les arbres parisiens ? Parce qu’ils étaient venus manifester pacifiquement contre les crimes et les attentats de l’OAS, et pour le droit à l’autodétermination du peuple algérien. « Ils sont pas lourds, en février / À se souvenir de Charonne / Des matraqueurs asser­mentés / Qui fignolèrent leur besogne », chantait Renaud dans Hexagone (1975). Emmanuel Macron s’en souvient-il seulement ? Le président de la République, qui est devenu le premier à participer à une cérémonie dédiée aux massacres du 17 octobre 1961, ne fera pas de même pour le 8 février 1962, puisqu’il est en déplacement entre la Russie et l’Ukraine.

    L’Élysée assure néanmoins qu’une gerbe sera déposée, et qu’un communiqué officiel de la présidence sera rédigé. Son contenu est attendu de pied ferme. Soixante ans après, la France va-t-elle enfin reconnaître la responsabilité de l’État dans la tuerie de Charonne ? Ou bien va-t-elle de nouveau botter en touche, n’incriminant que le préfet de police de l’époque, ce coupable idéal qu’est Maurice Papon ? C’est exactement ce qu’a fait Emmanuel Macron le 17 octobre 2021 au sujet de l’assassinat de centaines de travailleurs algériens en Île-de-France en 1961, dédouanant au passage les plus hauts responsables de l’époque, à savoir le président de la République, Charles de Gaulle, le premier ministre, Michel Debré, et le ministre de l’Intérieur, Roger Frey. Ce sont pourtant eux qui ont donné les ordres de réprimer brutalement les manifes­tations d’octobre 1961 et de février 1962.

    L’admiration de debré pour papon…

    « Ce que nous attendons, ce que les familles des victimes attendent, c’est la reconnaissance de la vérité, celle d’un acte criminel de l’État, avec le but explicite de tuer, coordonné au plus haut niveau entre Maurice Papon et Michel Debré », témoigne Henri Cukierman, président du Comité vérité et justice pour Charonne. Un texte soutenu par de nombreuses organisations invite à ce que la République française regarde pleinement l’histoire en face. L’appel est signé par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui participeront tous les deux, ce mardi, à une cérémonie métro Charonne, à 18 heures. Il est également paraphé entre autres par la Ligue des droits de l’homme, le Mouvement pour la paix, le MJCF et l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS.

    « Il faut une reconnaissance officielle », affirme Philippe Martinez, qui précise que « la CGT s’est toujours mobilisée contre les guerres coloniales et le racisme, et pour le devoir de mémoire ». « Dans le climat actuel, se remémorer Charonne, se remémorer la violence de l’extrême droite et de l’OAS, c’est essentiel pour ne pas la banaliser », ajoute le diri­geant syndical. À l’époque des faits, le gouvernement ose pourtant incriminer les manifestants. Roger Frey les décrit en « groupes organisés de véritables émeutiers, armés de manches de pioche, de boulons, de morceaux de grille, de pavés, d’outils divers qui ont attaqué le service d’ordre ». Il va même jusqu’à mettre sur un pied d’égalité l’OAS et le PCF en les qualifiant tous deux d’ennemis de la République. Michel Debré se rend pour sa part dans les locaux de la police parisienne pour « apporter le témoignage de sa confiance et de son admiration », et rend « hommage » à Maurice Papon, soulignant ses « qualités de chef et d’organisateur ».

    Le 8 février, la police a pourtant chargé alors que la CGT et le PCF venaient d’annoncer la dispersion de la manifestation, comme le rappelle Henri Cukierman, présent ce soir-là. Pourquoi, diable, charger une manifestation non violente ? Et ce, alors que la paix et l’indépendance de l’Algérie étaient en train d’être discutées ? En janvier 1961, 75 % des Français s’étaient d’ailleurs prononcés par référendum pour le droit à l’autodétermination du peuple algérien… « C’est le comble de l’absurde ! On a du mal à comprendre cette violence de la police alors que le gouvernement est en pleine négociation avec les représentants algériens pour un accord de paix signé un mois plus tard », observait l’historien Pierre Vidal-Naquet.

    Aller au-delà des « petits pas »

    « Mais nous étions dans un climat anticommuniste haineux consubstantiel de la naissance de la Ve  République », relève Alain Ruscio. « Il ne faut pas oublier que de Gaulle était au départ favorable à la répression des résistants algériens. Debré et Papon étaient des partisans de l’Algérie française jusqu’au bout des doigts. De Gaulle a cherché, farouchement, à dissocier la colère populaire de la cause algérienne, en la réprimant, car celle-ci risquait d’abîmer son récit », précise l’historien. « Les morts du 8 février auraient servi, assure-t-on au gouvernement , à démontrer à l’armée et à la droite conservatrice que le rempart contre le communisme était assez solidement maintenu par l’État », écrit même Jean Daniel dans l’Express du 15 février 1962.

    Un important travail de mémoire a depuis été réalisé sur le massacre de Charonne. Une plaque, avec les noms de toutes les victimes, est fleurie chaque année à l’intérieur de la station. Le 8 février 2007, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, a baptisé une place du 8-Février-1962. Mais une partie du travail historique est encore empêchée. « Les archives de la préfecture de Paris sont officiellement ouvertes, mais de nombreux documents sont inaccessibles, notamment ceux relatifs au rôle de l’État », note Alain Ruscio. Un État qui n’a toujours pas reconnu ses torts. « L’écriture sereine et dépassionnée de l’histoire coloniale est des plus difficiles. Il y a un lobby de la nostalgie coloniale et la volonté de ne pas égratigner des icônes du roman français, comme de Gaulle », mesure l’historien. « On ne reconstruit pourtant pas une France apaisée en éludant les faits et les responsabilités. Plutôt que d’assumer une ligne, une cohérence, Macron tente de ménager un peu tout le monde », regrette Guillaume Roubaud-Quashie, responsable archives et mémoire du PCF. Ainsi, s’il a su reconnaître la responsabilité de l’État dans les assassinats de Maurice Audin et Ali Boumendjel, le président doit aller au-delà des « petits pas » et se libérer de « conceptions électoralistes », observe Henri Cukierman. Reste à savoir ce que dira le communiqué attendu.

    Massacre de CharonnecharonneGuerre d'Algériedécolonisation
    Le Figaro

    Les notes globales des Bleus après le Grand Chelem : Villière et Alldritt, deux combattants en pleine lumière

    David ReyratArnaud Coudry

    À l’issue de la victoire du XV de France dans le Tournoi, retrouvez la moyenne des notes attribuées par les spécialistes rugby du Figaro.

    Les notes des avants

    Baille (267 minutes jouées) 6,4 : Considéré par beaucoup comme le meilleur pilier gauche du monde, le Toulousain a débuté les cinq rencontres. Très solide en mêlée fermée, il est également toujours aussi précieux en relais dans le jeu au courant. Une dextérité étonnante balle en mains, à l'image de sa passe après-contact et acrobatique à destination de Moefana pour l'essai du jeune Bordelais contre l'Écosse. A également marqué un essai contre l'Irlande.Gros (133 min) non noté : A secondé Baille lors des cinq rencontres, à chaque fois autour de la 50e minute. Le Toulonnais est discret mais terriblement efficace en défense et dans le jeu au sol. Les statistiques indiquent qu'il est le joueur français avec le plus gros rendement dans les rucks comparé à son temps de jeu. Le double champion du monde U20 est la parfaite doublure.

    J. Marchand (248 min) 6,8 : Le talonneur toulousain a également été titularisé lors des cinq matches. Précis en touche, terriblement efficace dans la bataille du jeu au sol. Dynamique et endurant, il multiplie les charges et les gros plaquages. Pas loin, lui aussi, d'être le meilleur d'Europe à son poste.

    Mauvaka (137 min) non noté : Il a remplacé Marchand lors des cinq rencontres. Son coéquipier toulousain, véritable numéro bis, assure le relais dans la continuité. Gratte le ballon décisif en fin de match contre le pays de Galles. Dynamique et costaud. A pris le meilleur sur la concurrence, le Castrais Barlot et le Rochelais Bourgarit.

    Atonio (248 min) 6 : Le massif pilier droit du Stade Rochelais a gagné un statut de titulaire en débutant les cinq rencontres du Tournoi. Il a stabilisé la mêlée française et infligé quelques impressionnants stops en défense. Beaucoup plus mobile à force de travail physique. Le moins endurant de la première ligne cependant.

    Bamba (88 min) non noté : Le jeune pilier lyonnais, qui a pris le relais au cours des trois premiers matches, a eu du mal à se mettre en valeur. Le champion du monde U20, certes puissant, est cependant trop souvent pénalisé. Semble parfois perdu sur le terrain. On attend plus de lui vu son potentiel.

    Haouas (64 min) non noté : Est devenu le remplaçant attitré d'Atonio lors des deux dernières rencontres. Efficace et propre dans les tâches obscures. Plus discret que lors du Tournoi 2021 dans le jeu au courant. Le Montpelliérain a reculé dans la hiérarchie du poste. Provisoirement ?

    Woki (327 min) 6,4 : Sa reconversion au poste de deuxième-ligne donne entière satisfaction. Forcément, il perd un peu d'énergie en mêlée fermée pour un rendement moindre dans le jeu courant. Capitaine de touche, il ne s'est pas souvent trompé, à l'exception de la première mi-temps à Cardiff.

    Flament (106 min) non noté : Le géant Toulousain au parcours atypique est entré en jeu à quatre reprises (forfait car positif au Covid avant l'Italie). Très précieux dans le jeu aérien, il s'est également signalé à chaque fois pour son exceptionnel rendement en défense. Comme ses 10 plaquages en seulement 27 minutes contre l'Écosse.

    Willemse (293 min) 6,6 : Le massif deuxième-ligne de Montpellier a confirmé tout son potentiel. Déleste de quelques kilos, il inflige des plaquages retentissants. Plus mobile également, à l'image de son essai à Murrayfield au soutien derrière une longue relance de Dupont. Auteur d'une performance XXL 80 minutes durant au pays de Galles. L'inamovible poutre du pack.

    R. Taofifenua (107 min) non noté : Tout en puissance également, il l'a relayé à quatre reprises. Quelques grosses charges à son actif. Solide en défense. Un petit manque de mobilité à corriger encore.

    Jelonch (374 min) 7,1 : La confirmation du Tournoi. Des prestations défensives de très haut niveau (16 plaquages contre l'Irlande par exemple). Bataille dans tous les rucks. Récompensé par un essai au soutien de Jaminet contre le pays de Galles. Il s'est imposé comme un titulaire à part entière. Charles Ollivon va avoir du boulot pour récupérer sa place dans le XV de départ…

    Cros (305 min) 6,9 : Remplaçant contre l'Italie, le flanker toulousain a enchaîné avec quatre titularisations. Son apport défensif est énorme, tout comme sa présence sur chaque ballon brûlant et dans le jeu au sol. Un retour au premier plan après une blessure au pied qui l'avait handicapé l'année dernière.

    Cretin (133 min) 6 : Titulaire lors du premier match contre l'Italie, puis remplaçant couteau-suisse de Woki, Cros ou Alldritt selon les matches. Le Lyonnais est à son aise dans le jeu aérien. Malgré un profil de coureur, il manque parfois de présence au soutien offensif. Pour rivaliser dans la bataille des rucks, le troisième-ligne aile doit également prendre un peu d'épaisseur physique.

    Alldritt (374 min) 7,4 : Comme lors du Tournoi 2021, le meilleur avant tricolore. S'il a paru fatigué contre les Gallois (remplacé dès la 50e minute), ses autres prestations ont de nouveau été tonitruantes. Des charges incessantes pour harasser la défense adverse et gagner des mètres précieux sur la ligne de front. Omniprésent dans les rucks et défenseur aussi rugueux qu'actif. Malgré son jeu à très haute intensité, dévoreur d'énergie, a disputé trois des cinq rencontres dans leur intégralité.

    Les notes des arrières

    Dupont (359 minutes jouées) 7,1 : Après une mise en route discrète contre l'Italie, le numéro 9 et capitaine des Bleus est clairement monté en puissance, jusqu'à l'apothéose contre les Anglais où il a réalisé un match titanesque. Auteur d'accélérations fulgurantes, le numéro 9 tricolore est capable de déverrouiller n'importe quel match. Très efficace dans son jeu au pied et omniprésent en défense. A totalement assumé son titre de meilleur joueur du mode.

    Lucu (41 min) non noté : Préféré à Baptiste Couilloud ou Baptiste Serin pour être la doublure d'Antoine Dupont, le demi de mêlée de l'UBB n'a pas eu beaucoup de minutes à se mettre sous la dent, mais il a su gérer les fins de matches étouffantes contre l'Irlande et le pays de Galles, où il est entré à la 70e minute. Évolue dans un registre de gestionnaire à l'opposé de Dupont, mais précieux lors des finishs au couteau.

    Ntamack (400 min) 6,1 : L'ouvreur du Stade Toulousain a disputé l'intégralité du Tournoi, en l'absence de Matthieu Jalibert, blessé. Il a dirigé la manœuvre avec sobriété et application. Toujours juste dans ses choix. Il incarne la glace quand Dupont est le feu. Un duo parfaitement complémentaire. Jalibert va devoir cravacher s'il veut le déloger.

    Villière (320 min) 7,6 : Le chien fou des Bleus ! L'ailier du RC Toulon a réalisé un Tournoi de très haut niveau. Il n'hésite pas à dézoner pour aller des ballons, à mettre la tête dans les rucks pour gratter de précieuses munitions. Auteur d'un triplé contre l'Italie, il a manqué le déplacement en Écosse après avoir été blessé au sinus contre l'Irlande. Il est devenu incontournable en Bleu. Il se voit attribuer la meilleure note des arrières pour sa régularité dans les performances.

    Danty (320 min) 6,6 : Depuis l'éphémère Coupe d'automne des nations, le centre de La Rochelle est devenu le choix numéro 1 au poste de premier centre, devant Virimi Vakatawa, ce qui est déjà en soi une sacrée performance. À la fois puissant et capable d'assurer la continuité du jeu, l'ancien joueur du Stade Français Paris - qui a manqué sur blessure le match contre l'Irlande - a encore marqué des points dans ce Tournoi, après s'être mis en lumière lors de la tournée estivale en Australie.

    Fickou (400 min) 6,8 : Avec Ntamack, il est l'autre joueur à avoir disputé la totalité de la compétition. Constant dans ses performances, le centre du Racing 92 est indispensable aux Bleus. En défense, un secteur dont il est le capitaine. Mais aussi en attaque, où il peut assurer la continuité du jeu ou faire des différences individuelles. Le baromètre de la ligne de trois-quarts.

    Moefana (240 min) 6,5 : Révélé lors de la Coupe d'automne des nations, le jeune joueur de l'UBB a confirmé lors de ce Grand Chelem en répondant présent à chaque fois où l'on a fait appel à lui. Sa polyvalence est précieuse. Il a évolué au centre contre l'Irlande puis à l'aile contre l'Écosse et le pays de Galles. Dur au mal et technique, il a à l'évidence marqué des points auprès du staff de Fabien Galthié.

    Penaud (320 min) 6,9 : L'ailier de Clermont est un finisseur redoutable, capable de chevauchées folles. Il a inscrit un doublé somptueux à Edimbourg. Excellent sous les ballons hauts, un autre de ses points forts. Positif au Covid, il a manqué le déplacement au pays de Galles. Point négatif, des montées défensives parfois hasardeuses. Mais il reste incontournable en équipe de France.

    Lebel (1 min) non noté : Régulièrement présent à Marcoussis pour les entraînements collectifs à haute intensité, il n'est entré qu'une petite minute contre le pays de Galles. Difficile d'exister dans l'ombre de Penaud et Villière...

    Jaminet (383 min) 5,7 : Après des débuts fracassants avec les Bleus lors de la tournée estivale en Australie, l'arrière des Bleus - préféré à Thomas Ramos et Brice Dulin - a connu un Tournoi plus contrasté. Plusieurs fois, notamment contre les Gallois et les Anglais, il a été mis en difficulté sous les ballons hauts. Moins tranchant également, par moments, dans ses relances. Et également un peu moins en réussite dans son rôle de buteur, alors qu'il avait jusque-là tutoyé les sommets. Va devoir rectifier le tir.

    Ramos (17 min) non noté : L'arrière toulousain n'a disputé que quelques minutes lors de ce Tournoi. Sa polyvalence arrière-ouvreur lui a permis de se faire une place sur le banc des finisseurs, devant Brice Dulin.

    XV de France : magnifique soirée pour un Grand Chelem

    Les Bleus, emmenés par un Dupont survolté, ont dominé l'Angleterre 25 à 13 pour boucler leur sans-faute dans le Tournoi des six nations. Et mettre fin à douze ans d'attente et entrer dans l'histoire du rugby français.

    France-Angleterre : déclarations chocs, 5e place, équipe remaniée... Eddie Jones plus que jamais sous pression

    Le sélectionneur du XV de la Rose est sous le feu des critiques en Angleterre. Les vice-champions du monde pourraient terminer cinquièmes du Tournoi pour la deuxième année consécutive.

    Les notes des Bleus après France-Angleterre : Dupont superstar, le tracteur Alldritt

    Après la victoire du XV de France sur les Anglais (25-13), découvrez les notes attribuées par nos spécialistes rugby.

    Valeurs Actuelles

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    [Jamet] Zemmour et les handicapés : le bal des hypocrites

    [Jamet] Et lui non plus, il n’a pas changé

    Le Monde

    Warhol, espions, Russie, soignants : les replays du week-end

    Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re) voir ou à (re) écouter en différé.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Ce week-end, de la Russie, bien sûr, mais pas que. Andy Warhol fait son éternel retour dans un documentaire magique de sept heures qui révèle un artiste méconnu. La Ville Lumière dévoile elle aussi sa part d’ombre, avec les milliers d’espions qui arpentent les mille et un lieux de Paris pour y exercer leur métier en toute discrétion. Enfin, nous découvrirons la ferveur, sinon la foi des soignants qui, depuis deux ans, malgré les conditions de travail, se refusent à dénigrer leur métier. Parce que soigner reste, disent-ils, « le plus beau métier du monde, quand même ».

    Ces citoyens qui rêvent d’« une autre Russie »

    La répression non pas à visage humain, mais à hauteur d’hommes et de femmes. Telle est l’ambition du documentaire de Stéphane Bentura, Russie, le poison autoritaire, sur Arte : montrer le nouveau durcissement opéré dans ce pays depuis plusieurs mois et la façon dont il affecte la vie de ceux et celles qui réclament un autre choix. Le film prend le parti de laisser longuement la parole à ces « citoyens ordinaires qui veulent une autre Russie », sans pour autant prétendre en faire une majorité. Il rappelle, aussi, à quel point l’empoisonnement d’Alexeï Navalny a constitué un tournant majeur dans l’histoire récente du pays, prélude d’une intensification des répressions contre toutes les voix critiques.

    « C’est une dictature postmoderne, avec une façade pseudo-démocratique, des parodies d’élections et de procès, mais le fond est le même qu’en Union soviétique », assène Vladimir Kara-Murza, vice-président du mouvement Russie ouverte, victime de deux empoisonnements, qui a envoyé sa famille à l’étranger, mais refuse, lui, de partir. On entend aussi, par intermittence, la voix de ceux qui sont satisfaits. Celle du pouvoir aussi. Piotr Tolstoï, par exemple, un ancien collègue du réalisateur, journaliste en poste à Moscou au début des années 1990, quand la démocratie était un horizon. Pour lui, le problème, c’est la génération « qui a été élevée à une époque où l’idée nationale russe avait été abandonnée ». Générationnel ou autre, le film pose bien le constat d’une coupure : un pays dans lequel vivent « deux mondes que tout sépare », et qui se tournent le dos. Benoît Vitkine

    Russie, le poison autoritaire, documentaire de Stéphane Bentura (Fr., 2021, 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 15 avril.

    Dans l’intimité méconnue et paradoxale d’Andy Warhol

    Les documentaires sur l’un des rares artistes du XXe siècle à être connu du grand public ne manquent pas. Citons, entre autres, Andy Warhol, le pape du pop art (2 DVD Arte Editions, 2006), de Ric Burns, un film en deux parties de près de quatre heures, ou Andy Warhol’s America (2022), de Francis Whately, trois heures passionnantes pour la BBC sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique. Mais le travail titanesque effectué par Andrew Rossi pour The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, dépasse largement ces cadres et ces durées par ses six épisodes qui totalisent quelque sept heures passionnantes, riches en documents d’archives publics et privés rares, voire inédits. Elles révèlent un Warhol intime méconnu.

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    L'Humanité

    Massacre de Charonne. Une manifestation pacifiste réprimée dans le sang

    Actu

    Le 8 février 1962, des dizaines de milliers de participants défilent dans Paris en riposte aux attentats de l’OAS commis la veille. Lors de la dispersion, le piège tendu se referme sur les manifestants.

    Presque 19 h 30, la nuit est déjà tombée sur le boulevard Voltaire, à Paris. Il fait un froid glacial ce 8 février 1962, quand les cortèges de milliers de manifestants pacifiques se rejoignent, clamant « OAS assassins ! Le fascisme ne passera pas ! » La veille, une série d’attentats commis par l’OAS a secoué la capitale. Ont été visés les domiciles de deux professeurs de droit – Roger Pinto et le doyen Georges Vedel –, du journaliste Serge Bromberger qui écrivait pourtant dans le très droitier Figaro, de l’écrivain communiste Vladimir Pozner, gravement blessé, et du sénateur PCF Raymond Guyot, dont l’épouse Fernande est également blessée.

    Un choc, d’une dimension émotionnelle exceptionnelle

    Les Parisiens sont hélas habitués depuis quelques mois à ces plastiquages. Mais le choc est plus important ce jour-là, car doublé d’une dimension émotionnelle exceptionnelle : une enfant, Delphine Renard, 4 ans, est défigurée. La photo de son visage ensanglanté émeut l’opinion. Syndicats et organisations de gauche, à la notable exception du parti socialiste (SFIO), appellent à une manifestation de protestation, dès le lendemain. Son interdiction par le gouvernement, dont le sinistre préfet Papon n’est qu’un exécutant, n’a pas découragé les dizaines de milliers d’antifascistes et militants pacifistes. La place de la Bastille, point de rassemblement annoncé, a été depuis l’après-midi investie par d’importantes forces de répression. Les bouches de métro aux alentours sont bouclées. Mais d’autres points de rassemblement ont été prévus, sans publicité.

     Les corps de ceux qui furent assommés furent jetés par-dessusla rambardesur la masse des gens bloquésdans la bouche. » Le Monde du 10 février 1962

    Alors que la manifestation touche à sa fin, le début du cortège s’arrête un peu plus haut que le croisement d’avec la rue de Charonne. Les organisateurs appellent à la dispersion dans le calme. Soudain, les manifestants qui faisaient cercle autour des orateurs, tournant la tête, alors que d’autres s’apprêtent déjà à quitter les lieux, voient le dispositif policier foncer vers eux : brigades d’interventions avec leurs longs bidules de bois, cars de police sur la chaussée et sur les trottoirs. Léo Figuères, grande figure de la Résistance et des luttes anticoloniales, ceint de son écharpe de conseiller général de la Seine, s’avance vers un commissaire pour l’informer de la dispersion. Il est durement matraqué, comme des centaines de manifestants qui refluent comme ils peuvent.

    ILS SONT MORTS CE JOUR-LÀ

    Les témoignages ne manquent pas

    C’est le début d’un déferlement de violence. Les témoignages ne manquent pas. Ainsi, Claude Bouret décrit la scène dans le Monde du 10 février 1962 : « Bon nombre de personnes, voyant s’ouvrir sur leur chemin la bouche du métro Charonne, s’y engouffrèrent. La précipitation fut telle que les premiers rangs se trouvèrent écrasés au bas des escaliers par ceux qui se pressaient derrière eux, si bien que tous tombèrent les uns sur les autres, au point que les premiers se trouvèrent enfouis sous quinze couches humaines. (…) Un groupe de forces de l’ ordre, voyant la cohue devant la bouche du métro, s’acharna sur elle, matraquant d’abord les derniers manifestants qui cherchaient encore à s’engouffrer. Les corps de ceux qui furent assommés furent jetés par-dessus la rambarde sur la masse des gens bloqués dans la bouche et, pour finir, les policiers jetèrent sur ce tas humain des grilles d’arbres… »

    L’Humanité et ses filiales payent un lourd tribut à la répression

    On dénombre neuf morts, tous adhérents à la CGT, huit sont communistes, triste échantillon qui témoigne avec éloquence de la place des uns et des autres dans le combat antifasciste, et pour l’indépendance de l’Algérie. Parmi eux, trois femmes, ce qui ne s’était pas vu depuis la fusillade de Fourmies, le 1er mai 1891. Avec trois victimes dans leurs rangs, les équipes de  l’Humanité et de ses filiales payent un lourd tribut à la répression.

    Parmi les centaines de blessés, certains sont atteints très gravement. Leur état va souvent nécessiter des soins intensifs et longs, parfois durant des années. Un agent de la RATP, Mohamed Aït Saada, 28 ans au moment de la manifestation, restera cloué sur un fauteuil roulant durant vingt et une années, avant de mourir des séquelles en 1983. Des rescapés, aujourd’hui encore, souffrent dans leur chair de cette répression. Sans compter les traumatismes psychiques.

    La volonté de tuer des policiers et de leur hiérarchie est évidente.  L’Humanité du lendemain matin, qui ne dispose, à ce moment-là, évidemment pas de tous les éléments d’information, donne néanmoins de premiers détails terrifiants. Quant au gouvernement, Roger Frey, ministre de l’Intérieur, réagit avec un cynisme abyssal et désigne les coupables : les manifestants, nommés pour la circonstance « émeutiers ».

    L’opinion bascule massivement en faveur de l’arrêt de la guerre d’Algérie

    Une protestation se met rapidement en place. Dès le 9 février débrayages et mouvements de grève rassemblent plus de deux millions de participants. L’opinion bascule massivement en faveur de l’arrêt immédiat de la guerre d’Algérie. Le mardi 13 février, les syndicats appellent à un arrêt national de travail d’une demi-journée. Le peuple de Paris organise des obsèques grandioses à ses martyrs. Un million de personnes accompagnent leurs cercueils de la Bourse du travail au Père-Lachaise.

    Un peu plus d’un mois après le massacre de Charonne, le 18 mars, les accords d’Évian seront signés, le cessez-le-feu prendra effet le lendemain. Aux centaines de milliers de morts algériens, aux 20 000 soldats français, aux 2 000 victimes de l’OAS, le peuple de Paris avait ajouté neuf de ses enfants, tombés sous les coups de la police du préfet Maurice Papon.

    charonnemassacreoasGuerre d'Algérie
    Le Figaro

    Santé : six gestes simples pour (télé)travailler sans vous abîmer

    Quentin Périnel

    NOS CONSEILS - Pour prendre soin de son corps et rester zen au bureau, il existe des mouvements simples, rapides, et efficaces.

    Vous avez mal au dos ? L'accumulation de travail vous fait fréquemment sortir de vos gonds ? Vos relations avec votre manager et/ou vos collègues ne sont pas au beau fixe ? Si une heure de massage vous ferait assurément du bien, pas certain que vous puissiez vous payer ce luxe en pleine journée de travail... Rassurez-vous ; il existe des gestes simples et efficaces pour vous détendre instantanément et prendre soin de votre corps. Des mouvements réalisables depuis votre bureau, sans le moindre équipement sportif. Le Figaro a sollicité Anne-Charlotte Vuccino, fondatrice de YOGIST et auteur d'ouvrages sur ce sujet, afin qu'elle dévoile six gestes précieux - illustrés par des photos - qui vont vous apaiser et relaxer votre corps. Ils sont tirés de son livre Pauses YOGIST : le guide pour bouger, respirer, déconnecter en travaillant*.

    À lire aussiCe que vous risquez si vous avez une liaison amoureuse au travail

    À la lecture de ces lignes, vous allez comprendre que (télé)travailler sans vous abîmer est non seulement possible, mais en plus extrêmement simple. «Il suffit de connaître quelques réflexes et gestes très simples qui peuvent littéralement changer la vie. C'est ce qui m'est arrivé et c'est pour cela que j'en ai fait mon métier, analyse Anne-Charlotte Vuccino. Le terme de yoga, très à la mode, est tabou pour certains.» Nombreux sont ceux - probablement vous - qui passent leur temps à travailler assis devant un ordinateur. Ce petit guide de survie va faciliter vos journées...

    La respiration carrée

    Cette méthode est d'une simplicité enfantine. Assis sur votre chaise, au bureau ou chez vous, inspirez par le nez pendant 4 secondes. Fermez les yeux et retenez votre respiration, les poumons pleins, pendant 4 secondes. Expirez lentement par le nez pendant 4 secondes. Retenez votre respiration, les poumons vides, pendant 4 secondes. «Respirez ainsi en vous concentrant uniquement sur le souffle - et pas sur le programme de la journée ou l'ordre du jour de la prochaine réunion pendant 4 cycles. Si vous êtes à l'aise, vous pouvez progressivement augmenter le nombre de temps pendant lesquels vous respirez et retenez votre souffle : 5, 6, 7secondes, voire plus», précise Anne-Charlotte Vuccino. Une pause cérébrale idoine pour vous détendre, reprendre votre souffle et retrouver des idées claires entre deux visioconférences.

    Le 1 à 9 pour les yeux

    Assis sur votre chaise, vous allez tracer avec vos yeux dans l'espace devant vous de très grands chiffres, de 1 à 9, sans bouger la tête. Pour vous aider, vous pouvez tracer les chiffres avec l'index et suivre ce mouvement des yeux, en respirant lentement. En inspirant et en expirant pour chaque chiffre, tracez lentement le 1, le 2, le 3... jusqu'au 9, en exagérant le mouvement pour que les chiffres soient les plus grands possible. Si votre regard fatigue, fermez les yeux et respirez une fois entre chaque chiffre pour vous reposer un instant. «Ce geste est parfait pour soulager la fatigue oculaire et ne pas finir comme un lapin myxomateux, hypnotisé par la lumière bleue», observe avec malice Anne-Charlotte Vuccino.

    La prise de tête

    Le nom de cette méthode, vous vous en doutez, aura l'effet inverse de ce que son nom indique ! Assis, placez votre main droite à plat sur votre joue droite. Tout doucement, poussez légèrement la joue vers la droite. Avec votre main, résistez à cette pression pour garder la tête vers le centre. Sentez cette double résistance : la main appuie sur la joue, la joue repousse la main pendant 5 secondes, en respirant lentement. Refaites l'exercice avec la main gauche contre la joue gauche. Placez la paume de votre main droite sur le front, et faites le même exercice : la main appuie sur le front, le front repousse la main. Pour terminer, en gardant la tête droite, entrelacez les doigts de vos mains et placez-les à l'arrière du crâne. Inspirez et poussez la tête dans les mains vers l'arrière ; en même temps, résistez en poussant avec vos deux mains vers l'avant. Respirez 5 fois en sentant les muscles de l'arrière de la nuque, jusque dans le milieu du dos, qui se réchauffent. «Ce geste est idoine pour prévenir le «tech neck» en renforçant les muscles de votre cou, quand vous cassez la nuque sur votre smartphone toute la journée», analyse Anne-Charlotte Vuccino.

    À lire aussiLes signes qui montrent que vous êtes face à un imposteur

    Le pianiste

    Détendez chacun de vos doigts après une longue journée à cliquer ou pianoter. Tendez votre bras droit devant vous, la paume de la main vers l'avant. Avec la main gauche, attrapez le bout de votre pouce et tirez-le vers vous en inspirant profondément. Expirez et relâchez le pouce, puis tirez l'index vers vous, en inspirant à nouveau. En coordination avec votre souffle, tirez chacun des doigts de votre main droite vers vous, un par un, en gardant le bras droit bien tendu et sans forcer. Une fois le petit doigt étiré, rapprochez tous les doigts de la main droite et étirez-les ensemble tout doucement vers vous avec la main gauche. Respirez deux fois ici, puis relâchez la main droite et répétez l'exercice avec l'autre main.

    Le coyote

    «Comme un grand nombre de salariés, vous passez vos journées voûté ou avachi sur vos écrans ? Conjurez le sort et soulagez votre dos», s'enthousiasme Anne-Charlotte Vuccino. Une fois n'est pas coutume, ce geste est d'une grande simplicité. Asseyez-vous au bord de votre siège. Croisez les bras devant vous et placez la main droite à plat sur votre genou gauche, et la main gauche sur le genou droit. Inspirez profondément par le nez, pliez les coudes et tirez vos genoux vers vous. Roulez vos épaules vers l'arrière tout en regardant vers le haut. Vous devez sentir le haut du dos qui se creuse et se cambre, les omoplates qui se rapprochent l'une de l'autre. En expirant par le nez, tendez vos bras et poussez sur vos genoux pour arrondir le haut du dos. Laissez tomber le menton vers la poitrine, regardez vers le sol. Recommencez ce mouvement 5 fois, en le coordonnant à la respiration, pour assouplir les muscles le long de la colonne vertébrale.

    Le pigeon

    Le sixième et dernier geste est aussi le remède anti-sciatique par excellence pour tous les sédentaires ! Asseyez-vous au bord de votre chaise, les jambes pliées à 90 degrés. Posez votre cheville droite sur votre genou gauche et abaissez au maximum le genou droit vers le sol. Inspirez par le nez et allongez le dos vers le plafond. Vous devriez déjà sentir un étirement dans la hanche droite. En expirant, penchez-vous à partir de la taille et sans arrondir le dos. Sentez l'étirement dans la cuisse droite, dans la hanche droite, dans tout le bas du dos. Respirez ici 5 secondes puis redressez-vous et reposez le pied droit sur le sol. Recommencez de l'autre côté en plaçant la cheville gauche sur le genou droit... et savourez !

    *Pauses YOGIST : le guide pour bouger, respirer, déconnecter en travaillant. Anne Charlotte Vuccino, SOLAR éditions, 2020, 18,90 euros.

    Toutes les chroniques Le Bureaulogue sont à retrouver ici.

    À VOIR AUSSI - Covid-19 : Ce que le télétravail a changé

    Le Monde

    « Un général, des généraux », « La Forêt », « Immonde ! », « Dai Dark »… Douze albums BD à découvrir

    Chaque mois, « La Matinale » vous propose une sélection d’ouvrages récemment sortis, chroniqués par la rédaction.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Alors que le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême bat son plein et a décerné, mercredi soir 16 mars, son Grand Prix à la Québécoise Julie Doucet, les chroniqueurs BD et manga du Monde livrent leurs derniers coups de cœur de l’hiver avec une dizaine de titres conseillés aux lecteurs de « La Matinale ».

    « Un général, des généraux » : une hilarante relecture de l’histoire

    C’est l’histoire d’un coup d’Etat réussi… ou pas. Un putsch fomenté par des généraux qui voulaient garder l’Algérie française. Mais dont le grand gagnant, le général de Gaulle, sera celui qui donnera l’indépendance aux Algériens.

    Dans un album hilarant, Nicolas Juncker et François Boucq revisitent les événements de mai 1958, ces trois semaines qui virent la France à deux doigts de la guerre civile et se conclurent par la naissance de la Ve République. « Une des plus belles arnaques de l’histoire de la politique française », selon les auteurs, qui décrivent avec minutie et force caricatures les événements ayant amené militaires dépassés et politiques aux abois à se jeter dans les bras du « Grand Charles ». Une relecture de l’histoire à se tordre les côtes. Cédric Pietralunga

    « Un général, des généraux », de François Boucq et Nicolas Juncker, Le Lombard, 144 p., 22,50 €.

    « Dai Dark » : l’espace ténébreux et dangereux

    Bien que biberonnée à Alien, de Ridley Scott, et The Thing, de John Carpenter, Q Hayashida revendique une SF affranchie de ses poncifs visuels et scénaristiques, à l’équilibre entre autodérision, ingrédients horrifiques et trituration de la matière organique.

    Celle qui a d’abord conquis avec sa fantasque et crasseuse série postapocalyptique Dorohedoro, rempile dans Dai Dark avec un univers spatial ténébreux et dangereux qu’arpente un ado de 14 ans vêtu d’un uniforme en décomposition et dont les os recèlent des propriétés magiques. Désossage garanti. Pauline Croquet

    « Dai Dark », tome I, de Q Hayashida, traduit du japonais par Florent Gorges, Soleil-Delcourt, 208 p., 11,95 €.

    « Otoshiyori, trésors japonais » : sublime hommage au grand âge

    Quelle place la société nippone accorde-t-elle à ses aînés ? L’illustratrice Isabelle Boinot, qui s’est rendue dans l’Archipel à plusieurs reprises, a tenté de répondre à cette question dans un album empreint d’une douceur immense.

    Elle y dresse la topographie des cafés, gares et autres endroits fréquentés par les personnes âgées qu’elle a rencontrées et établit un inventaire poétique, de la boîte de sablés au beurre aux petits rubans d’emballage, sans oublier les indispensables animaux de compagnie. Une démarche tendre et pleine de grâce (les aquarelles sont sublimes), érudite tout en restant modeste. Alexis Duval

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    New York Times - World

    Ukraine Live Updates: Russia Strikes Kyiv Mall; Mariupol Refuses to Yield

    Kyiv March 21, 6:21 p.m.

    Moscow March 21, 7:21 p.m.

    Washington March 21, 12:21 p.m.

    Russian forces had given a predawn deadline for the surrender of the port city. A Russian missile strike reduced a sprawling shopping mall in Kyiv to a smoldering ruin. And the Ukrainian foreign ministry accused Russia of forcibly deporting thousands of children.

    Andrew E. Kramer and Marc Santora

    Here are the latest developments in Ukraine.

    KYIV, Ukraine — Ukraine rejected Russia’s demand that soldiers defending the embattled southern port of Mariupol surrender at dawn on Monday, even as a powerful blast rocked the capital, Kyiv, and reduced a sprawling shopping mall to rubble.

    After nearly a month of fighting, the war has reached a stalemate, with Russia turning to deadlier and blunter methods, including targeting civilians. A New York Times reporter saw six dead bodies at the mall in Kyiv covered in plastic as rescue workers battled fires and pulled more victims from the wreckage Monday morning.

    President Volodymyr Zelensky, addressing the nation overnight, said that a relief convoy in northeastern Ukraine near the city of Kharkiv had been hijacked by Russian forces. And efforts to reach hundreds of thousands of people trapped in Mariupol remained fraught with danger.

    “The enemy desperately does not want civilians to break through,” Olena Zelenska, the president’s wife, said in a statement. “But they will. Please hold on, dear people, I beg you. I will repeat my husband’s words, ‘Ukraine doesn’t abandon her people.’”

    Across eastern Ukraine, there were signs that Russia was seeking to consolidate control, including a drive to conscript men to fight in their war effort. At the same time, Ukrainian officials and witnesses said they were forcibly deporting people, including children. Oleg Nikolenko, the spokesman for Ukraine’s foreign ministry, said in a statement that 2,389 children were taken from their parents in the Donbas region and sent to Russia on a single day, Saturday. The claim could not be independently confirmed.

    In other major developments:

    President Biden is making his biggest diplomatic push of the war. On Monday, he will speak to his counterparts from France, Germany, Italy and Britain. He will travel to Brussels on Wednesday to meet with NATO and European leaders, then head to Poland on Friday.

    The United States has said it opposes Poland’s proposal for a NATO peacekeeping mission.

    The deputy commander of Russia’s Black Sea fleet, Andrei Paliy, died in combat in Mariupol, according to the governor of Sevastopol, the Crimean city where the fleet is based. Paliy is one of several high-ranking Russian officers who have been killed in action in Ukraine.

    President Zelensky called for renewed peace talks with Russia, despite few signs of progress after four days of negotiations last week.

    Valeriya Safronova

    Russian Court calls Meta, owner of Facebook and Instagram, an extremist organization and bans it.

    A Russian court ruled on Monday that Meta, which owns Facebook, Instagram and WhatsApp, is an extremist organization and banned it from operating on Russia’s territory.

    The “extremist” label will apply to Instagram and Facebook, but not to WhatsApp, and is effective immediately, according to Tass, a state news agency. The ruling followed Meta’s decision to allow users in Ukraine to call for violence against the Russian Army in the context of the invasion.

    During arguments in the Tverskoy court in Moscow, the plaintiffs’ lawyers said that individuals will not be prosecuted for using Instagram or Facebook. But, according to an analysis by a legal rights group that tracks internet freedoms in Russia, Net Freedoms Project, the court’s ruling will mean that using Instagram or Facebook logos in public — for example, on a clothing store’s website or on the door of a cafe — could result in up to 15 days in jail.

    Additionally, buying ads from Facebook or Instagram, or trading Meta’s stocks could be considered as “financing an extremist organization” and result in a criminal case.

    During the last two weeks, the Russian government has blocked Instagram and Facebook in the country, as well as Twitter. TikTok restricted access to its platform.

    Many users have continued to use all of these social media platforms with virtual private networks, a technology that hides the user’s location. Since the war in Ukraine began, demand for VPNs in Russia increased by more than 2,600 percent at its peak, according to Top10VPN, which tracks the technology’s usage.

    Meta is the first commercial entity to be labeled an “extremist organization” by Russia; previously, the label was reserved for nongovernmental organizations, and religious and political groups.

    “This will affect wide layers of the Russian population that haven’t been targeted before,” said Pavel Chikov, the executive director of Agora International Human Rights Group. Russia’s tens of millions of Instagram users, he said, “are people who mostly have never faced troubles with Russian law enforcement.”

    The Russian government’s lawsuit against Meta was based on the company’s decision to allow users in some countries to call for violence against members of Russia’s military. Such actions are “aimed at inciting hatred and hostility toward citizens of the Russian Federation,” the Russian prosecutor general’s office said in a statement on March 11.

    Nick Clegg, Meta’s president of global affairs, said in a statement on March 11 that Meta’s policies were intended to protect the right to self-expression for the citizens of a country that has been invaded.

    “There is no change at all in our policies on hate speech as far as the Russian people are concerned,” Mr. Clegg said. “We will not tolerate Russophobia or any kind of discrimination, harassment or violence toward Russians on our platform.”

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    Mark Landler

    U.K. accuses Russia of hoax phone calls to British cabinet ministers.

    LONDON — Russia was behind two hoax phone calls placed to top British cabinet ministers by a person pretending to be Ukraine’s prime minister, a spokesman for Prime Minister Boris Johnson said Monday.

    The calls — to Defense Secretary Ben Wallace and Home Secretary Priti Patel — were purportedly from Denys Shmyhal, the prime minister of Ukraine. A third call, targeting the culture secretary, Nadine Dorries, did not go through.

    “The Russian state was responsible for the hoax telephone calls made to U.K. ministers last week,” said the Downing Street spokesman, who by custom was not identified by name. He did not give more specific details.

    Mr. Wallace said on Twitter that he had been targeted by an impostor who “posed several misleading questions and after becoming suspicious, I terminated the call.”

    “This is standard practice for Russian information operations and disinformation is a tactic straight from the Kremlin playbook to try to distract from their illegal activities in Ukraine and the human rights abuses being committed there,” Mr. Johnson’s spokesman said.

    “We are seeing a string of distraction stories and outright lies from the Kremlin, reflecting Putin’s desperation as he seeks to hide the scale of the conflict and Russia’s failings on the battlefield,” he added.

    The government has opened an investigation into how an impostor could have gained access to two of its most senior ministers, a jarring security breach.

    Mr. Wallace has been a particularly outspoken critic of President Vladimir V. Putin of Russia. Writing in The Times of London before the war broke out, he accused Mr. Putin of crude “ethnonationalism,” based on what Mr. Wallace called the bogus claim that Russians and Ukrainians are one people.

    Megan Specia

    ‘My city is dying a painful death.’ One woman describes life under siege in Mariupol.

    KRAKOW, Poland — There was the terrifying shelling at night. There was the near-constant roar of planes and sound of explosions overhead in the darkness underground. And then there were the corpses heaped on the street.

    In a rare firsthand account on social media, Nadezhda Sukhorukova, a Mariupol resident who managed to escape the besieged southern city, has described what she called a living “hell” during weeks of hiding in a basement, only daring to venture out for necessities.

    “A neighbor said that God left Mariupol. He was afraid of everything he saw,” Ms. Sukhorukova wrote in a series of Facebook posts posted after her escape late last week. “I am alive and now I will live long. And my city is dying a painful death,” she added. “For twenty days I was dying with it. I was in hell.”

    Before the war, Mariupol’s picturesque coastline provided a backdrop for tourists. Now, it has become the scene of some of the greatest horrors of the war. But there have been few witness accounts of what the estimated 300,000 people trapped in the city have had to endure.

    The city has been cut off from water, electricity and communications, and the fierce fighting has made it almost impossible to escape. Less than 40 miles from the Russian border and strategically located between a separatist enclave and Crimea, Mariupol has become a key target for Russian forces.

    Ms. Sukhorukova said one of the few glimmers of hope amid her ordeal was the camaraderie with her neighbors as they struggled to survive the Russian assault.

    Getting reliable information from the city has been fraught. The only international journalists who had remained in the city in recent weeks were a team from The Associated Press. But they said on Monday they were forced to flee after appearing on a Russian hit list.

    When people do emerge in the trickle of evacuations through humanitarian corridors that open sporadically, they bring with them glimpses of life under siege.

    “The dead lie in the entrances, on the balconies, in the yards. And you’re not scared one bit,” Ms. Sukhorukova wrote. “Because the biggest fear is night shelling. Do you know what night shelling looks like? Like death.”

    The blasts sounded like “a huge hammer is pounding on the iron roof and then a terrible rattle, as if the ground was cut with a huge knife, or a huge iron giant walks in forged boots on your land and steps on houses, trees, people,” she added.

    “You sit and realize that you can’t even move. You can’t run, there’s no point in screaming, there’s no point in hiding. He will still find you if he wants to. And then there is silence.”

    As she went out onto the streets looking for water, her hair matted from the inability to bathe for days, she said she dreamed of two things: “not to get shot and to take a hot shower before I die.”

    Despite the desperate needs of many, Ms. Sukhorukova said that those she was sheltering with pooled their food and water, sharing everything they had.

    “We forgot that there are shops, that you can turn on the TV, chat on social networks, take a shower or go to sleep in a real bed.”

    Instead they ate from the same plate so as not to waste water on washing, shared mattresses on the floor.

    “It was warmer that way,” she said.

    She said she would question everyone she met to find out the latest news.

    She finally managed to leave her basement shelter and drove through the city in a friend’s car before joining a convoy of others escaping.

    She said she didn’t recognize her city.

    “I sat in the basement for too long, and during this time it was completely destroyed,” she wrote, describing bodies in the road, the charred remains of houses and uprooted trees.

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    Andrew Higgins

    A senior Kremlin official lashes Poland and calls its leaders ‘vassals’ of the U.S.

    WARSAW — Echoing the false history promoted by President Vladimir V. Putin of Russia to justify his invasion of Ukraine, a senior Kremlin official released an angry diatribe on Monday against Poland, a NATO member country, claiming that it and Russia were bound by cultural, economic and other links but had been driven apart by the machinations of the United States.

    The splenetic essay, “On Poland,” was posted on the Telegram channel of Dmitri A. Medvedev, a loyal ally and longtime friend of Mr. Putin who, after stints as Russia’s president and prime minister, now serves as deputy head of the Kremlin’s security council.

    Writing that Russia and Poland, both Slavic nations, had a long, if sometimes painful, “common history” that destined them to work together, Mr. Medvedev asserted that Poles had been led astray by “their puppeteers from across the ocean with clear signs of senile insanity.”

    The attack included accusations that the Polish political elite, whom he described as “vassals” of Washington, were in the grip of a “pathological Russophobia” that was contrary to the interests of their people. It was posted just days before a visit to Warsaw on Friday by President Biden, whose administration is working closely with Poland to get weapons and other assistance to the Ukrainian government of President Volodymyr Zelensky.

    Commentators in Russia’s state news media have been ratcheting up their attacks against Poland since a visit last week to Kyiv by the Polish prime minister and the leader of the country’s governing party. Both had previously cozied up to Kremlin-friendly European politicians on the far right, but since the invasion began last month they have been in the vanguard of rallying support for Ukraine and denouncing Moscow.

    After the visit, a foreign affairs analyst for the Russian media outlet Pravda described Poland as the “hyena of Europe” and called for its “denazification,” the Kremlin’s code for forced submission to Moscow. (One of Mr. Putin’s stated justifications for launching the war in Ukraine has been the false claim that Ukraine is run by Nazis.)

    Once viewed as a relative moderate eager to develop ties with the West, Mr. Medvedev has now become a particularly belligerent member of Mr. Putin’s inner circle, joining hard-line security chiefs at a Kremlin meeting last month to push publicly for military action against Ukraine.

    Anxious to avoid a direct military clash with Russia, NATO has rejected Ukrainian pleas that it deploy warplanes to deter Russian bombing. But fears that Poland, and with it NATO, could get sucked into the war in Ukraine have been escalating: Last week, Russian missiles destroyed a Ukrainian military base not far from the Polish border. A few hours before that, Russia’s deputy foreign minister Sergei Ryabkov warned that convoys of Western arms into Ukraine through bordering NATO countries were “legitimate targets.”

    In his Monday diatribe, however, Mr. Medvedev made no overt threats against Poland or NATO. And, unlike Mr. Putin in his prewar historical essay denying the existence of Ukrainians as a separate people, he did not argue that Poles and Russians belonged in a single nation. But he did rake up old grievances, casting Russia as a victim of Polish aggression in the early 17th century, when the Polish-Lithuanian Commonwealth occupied Moscow, and accusing Poland of “forgetting” the Soviet role in defeating Nazi Germany.

    “History,” he wrote, “is now being redrawn, monuments are being demolished. But the fascist occupation is openly equated with the ‘Soviet.’ It is difficult to come up with a more deceitful and disgusting rhetoric, but the Poles succeed.”

    He also sent an ominous warning that Poland should make “the right choice” in the interest of peace and prosperity.

    “Sooner or later they will understand that hatred of Russia does not strengthen the society, it does not contribute to well-being and tranquillity,” Mr. Medvedev said. “There are no anti-Polish sentiments in Russia and never have been,” he added.

    Anton Troianovski

    Russia summoned the American ambassador to Moscow, John J. Sullivan, to warn that “recent statements” by President Biden about President Vladimir V. Putin had put “Russian-American relations on the verge of breaking,” the Russian Foreign Ministry said. Last week, Biden called Putin a “murderous dictator” and a “pure thug.”

    Marc Santora

    Ukraine’s foreign ministry accused Russia of forcibly relocating thousands of children from the eastern Donbas region to Russia. Oleg Nikolenko, the ministry's spokesman, said in a statement that 2,389 children were taken from their parents on a single day, March 19. The claim could not be independently confirmed.

    Megan Specia

    Ukraine’s leader accuses Russia of hijacking a relief convoy.

    Fierce fighting was undermining the struggle to get people out of cities devastated by the war, while Ukrainian officials accused Russia of attacking civilians and relief efforts.

    President Volodymyr Zelensky, addressing the nation overnight, said that a relief convoy headed to a city in northeastern Ukraine near Kharkiv had been hijacked by Russian forces and authorities had lost contact with six people in it, suggesting they had been detained.

    “Five drivers and one doctor. We will release them,” he said. The claim could not be independently verified, but Russian soldiers have been targeting civilians.

    “We will try again and again to deliver to our people what they need,” Mr. Zelensky said.

    On Sunday, 7,295 people were evacuated through four humanitarian corridors in the east and south, he said. That includes some 4,000 residents of the embattled southern port city of Mariupol who made it to safety.

    But hundreds of thousands remain trapped in Mariupol and Mr. Zelensky said the authorities would try once again on Monday to reach as many people there as they could.

    Human Rights Watch on Monday called on Russian forces to ensure that civilians in Mariupol and other cities are not being denied access to their most basic needs.

    “Mariupol residents have described a freezing hellscape riddled with dead bodies and destroyed buildings,” Belkis Wille, senior crisis and conflict researcher at Human Rights Watch, said in a statement. “And these are the lucky ones who were able to escape, leaving behind thousands who are cut off from the world in the besieged city.”

    Aid groups raised similar concerns about other parts of Ukraine, as well.

    Birgitte Bischoff Ebbesen, the regional European director for the International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies, said that vital supplies are needed “to avert an even greater humanitarian catastrophe” across the country.

    Many of the people in most dire need were already vulnerable before the conflict.

    “They face an even harsher situation as they are losing their homes and their livelihoods, being forced to seek shelter wherever they can or fleeing their country in search of safety,” she said in a statement.

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    Andrew E. Kramer and Marc Santora

    A Russian missile strike reduces a Kyiv mall to smoldering ruins.

    KYIV, Ukraine — A Russian missile strike reduced a sprawling shopping mall in Kyiv to a smoldering ruin, one of the most powerful strikes to rock the center of the Ukrainian capital since the war began last month.

    City officials said at least eight people were killed, though the toll was likely to rise from the explosion around midnight at the shopping mall, Retroville, in northern Kyiv. It was so powerful that it blew debris hundreds of yards in every direction, shook buildings and flattened one part of the mall. It turned the parking lot into a sea of flames.

    On Monday, roughly eight hours after the strike, firefighters were still battling pockets of flames while soldiers and emergency crews searched the rubble for any survivors or casualties. By 8 a.m. local time, the rescuers had pulled out six bodies and covered them with plastic, and they held out little hope for finding survivors. A soldier at the scene said body parts littered the wreckage.

    In the mall itself, burst pipes sent water cascading through a mess of tangled metal and concrete. An office building next door was still standing, but all of its windows were blown out and a fire was burning inside at dawn.

    There was no visible evidence of any military vehicles or hardware at the devastated site. All of Kyiv, however, is involved in the defense of the capital, a once-thriving metropolis turned into a fortress.

    While Kyiv has been under bombardment for weeks, the scope of the devastation around the mall was greater than anything The New York Times has witnessed inside the city limits.

    Ukrainian armed forces have waged ferocious battles in the cities around Kyiv and have managed to push Russian forces back in places. The British defense intelligence agency said on Monday that the bulk of those forces were more than 15 miles from the center and that taking Kyiv remained “Russia’s primary military objective.”

    With the city seemingly out of artillery range, Russia has turned to rockets and bombs, often targeting civilian infrastructure and neighborhoods.

    The Retroville mall hosted a multiplex movie theater, a fitness club and fast food restaurants like McDonald’s and KFC as well as a whole gallery dedicated to sporting goods, among other stores.

    On the first day of the war in Ukraine, its managers announced a temporary closure on Facebook and offered information on the nearest shelters.

    “We believe in our army and peaceful sky,” they said in the post. To date, it was their last.

    Marc Santora

    Ukraine Dispatch

    An Ancient City Transformed by War

    LVIV, Ukraine — On the night before the Russian invasion of Ukraine, a musician was singing on a cobblestone street in the heart of Lviv’s old town, the glow from heat lamps casting a soft light on a yellow stone house.

    Until the war, it was the home of Wild House, part exhibition space, part barbershop, part TikTok studio, and a gathering spot for artists and digital nomads. Now, it is a boardinghouse for people fleeing Russia’s assault.

    It started informally, with word of its existence spreading in rushed phone calls and frenzied text messages. As the war expanded, so did word of Wild House, now part of an elaborate volunteer network dealing with a never ending stream of need.

    Nadiya Opryshko, 29, an aspiring journalist turned humanitarian, is the driving force behind its transformation.

    “The military of Russia, they are fighting for nothing,” she said in an interview. “They did not know and cannot understand what they are fighting for.

    “Ukrainian people, we know what we are fighting for,” she continued. “We are fighting for peace. We are fighting for our country. And we are fighting for freedom.”

    Her story, and that of Wild House, in many ways mirror the broader transformation that her city and her nation have undergone in only a few weeks of war.

    The signs of change are visible everywhere, at once strange but also oddly familiar, former rituals playing out in a radically altered context.

    A family stands on a corner with their suitcases near a French cafe, as the voice of Edith Piaf wafts in the background. But they are not tourists. In their suitcases are lifetimes condensed, whatever time and space would allow as they ran.

    Two people share coffee at Black Honey. Not old friends, but a soldier of fortune and an Australian journalist. The hotels are all full, but the travelers are not tourists drawn to the city’s magnificent architecture, but relief workers, diplomats, journalists, spies and an assortment of other people whose pursuits are harder to divine.

    And, always, there are the air raid sirens, wailing reminders of the destruction raining on cities across the country that, with the horrific strike last week on a military base just outside of town and another attack on Friday near the airport, are drawing ever closer to the city itself.

    But every day that Ukrainian forces around the capital, Kyiv, and other cities fight off the Russian onslaught is another day for Lviv to harden its defenses. Artwork is now stowed in bunkers. Four limestone statues in Rynok Square, meant as an allegory for the Earth, are now wrapped in foam and plastic, turning Neptune into a silhouette with only his trident identifiable. The stained-glass windows of the Basilica of the Assumption of the Blessed Virgin Mary, founded in 1360, are covered in metal to protect them from Russian rockets.

    The majority of the three million people who have fled Ukraine have passed through Lviv’s train and bus stations. And for millions more internally displaced people, Lviv is the gateway to safety, however fleeting, in the west. The city is overstuffed with people and emotion. Energy and despair. Anger and determination.

    The morning after the first air raid siren sounded before dawn on Feb. 24, however, there was mostly uncertainty. People emerged bleary eyed and unsure, lining up at bank machines and stores, rushing to collect valuables and making plans to wait out the storm.

    Most of the shops closed, taxis stopped working and seemingly everyone went on Telegram to watch videos — some real, some fake — of Russian fighter jets roaring over cities and Russian missiles crashing into buildings.

    The hotels emptied as people rushed to join loved ones in Ukraine and outside the country.

    “They are afraid for their families, afraid for their friends,” Denys Derchachev, 36, a doorman at the Citadel Inn, said on the first morning of the war.

    Christina Kornienko was in line to collect her valuables from a safe deposit box. But even in the shock of the moment, she had an idea of what would happen next. “The women will go to Poland and the men will fight,” she said.

    She was right. Shock quickly turned to anger, which fueled a remarkable sense of solidarity.

    Less than a month ago, Arsan, 35, was the owner of a local coffee shop. He was about to go to the gym when his wife told him the country was at war. Four days later, he was learning how to make firebombs and spot the fluorescent markers placed by Russian saboteurs on buildings to direct missile strikes.

    “We can learn to shoot because we don’t know how this situation will develop,” he said. He said he was scared of what “crazy people may do,” particularly President Vladimir V. Putin of Russia, with his talk about nuclear weapons, but Arsan was confident in the army.

    “The Ukrainian army is doing a great job,” he said. “They are super people.”

    A month ago, Arsan’s confidence could easily have been dismissed as bravado. Few military analysts gave the Ukrainian army much of a chance against what was assumed to be the Russian army’s superior firepower and professionalism. But with each passing day — as Ukrainian forces defend Kyiv, hang on with grim determination in Mariupol and mount a spirited campaign to keep Russian forces from advancing on Odessa — the nation’s belief in itself appears to deepen.

    Periodically, the Ukrainian military makes expansive claims, impossible to verify, about its achievements on the battlefield. This month, for example, it said that since the start of the war, its forces had killed 13,500 Russian soldiers and destroyed 404 tanks, 81 planes, 95 helicopters and more than 1,200 armored personnel carriers.

    These numbers, that Western analysts say are almost certainly inflated, are cited by President Volodymyr Zelensky in his daily talks to the nation — once, twice, sometimes three or four times a day, as he channels the nation’s anger and tries to lift its spirits.

    It is a routine he has managed to keep up for weeks, often bringing Ukrainians to tears while inspiring a resistance born of baristas, computer programmers, accountants and lawyers.

    But an army, as Napoleon once said, moves on its stomach, even a civilian one. And the effort to supply the nation’s ever growing cadre of citizen-warriors, like so many aspects of the nation’s defense, started with volunteers.

    Hundreds of them assemble daily at the Lviv Palace of Arts, fighting the war by packing jars of pickled preserves, mountains of donated clothes, gallons of water and trash bags stuffed with toiletries.

    “We began immediately after the bombardment started,” said Yuri Viznyak, the artistic director of the center, who now finds himself leading a critical hub in the war effort. And with Russians increasingly targeting civilians, much of his work is now devoted to getting relief to people in dire need.

    But as soldiers, weapons and humanitarian aid move from Lviv to the eastern front, a tide of humanity continues to move in the other direction. With each day, the stories they carry to Lviv grow more dire.

    Matukhno Vitaliy, 23, is from the Luhansk region in eastern Ukraine and the city of Lysychansk, near the Russian border. It took him two days and nights to reach Lviv in a crowded evacuation train.

    He said his parents were still in the city, with no running water because all the pipes had been destroyed. It had 100,000 inhabitants before the war, but there is no telling how many have fled and how many have died.

    “Everything is destroyed,” he said.

    Mariupol. Kharkiv. Chernihiv. Sumy. Okhtyrka. Hostomel. Irpin. The list of Ukrainian cities turned to ruins keeps growing. While the Russian advance may have slowed, the destruction has not.

    Any illusions people in Lviv might have had that their city might be spared have long faded. So grandmothers join grandchildren stringing fabric together to make camouflage nets. Villagers on the outskirts of the city dig trenches and erect barricades. Movie streaming sites feature videos on how to make firebombs.

    Yet, in contrast to the first days of the war, the city is humming with life. Stores have reopened and street musicians are performing. Alcohol is banned, but bars are full. A 7 p.m. curfew means finding a table for the compressed dinner hours is a challenge.

    But the posters around town that once advertised local businesses have been replaced by war propaganda. Many take aim at Mr. Putin, focusing on a crude remark he made about Mr. Zelensky.

    “Like it or not, beauty, you have to put up with it,” Mr. Putin said, using an expression that rhymes in Russian. Ukrainians believe he was making a reference to rape — a prelude to what they say is the rape of a nation.

    One of the most popular posters features a woman looming over Mr. Putin. Jabbing a gun into his mouth, she says, “I am not your beauty.”

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    Megan Specia

    The art school hit in Mariupol was sheltering 400 people, Zelensky says.

    KRAKOW, Poland — President Volodymyr Zelensky, in an overnight address to Ukrainians, said that the Russian bombing of an art school in the besieged coastal city of Mariupol on Sunday may have left up to 400 people trapped.

    “There were no military positions,” he said, adding that the 400 people sheltering there from relentless shelling in the city were mostly women, children or seniors. “They are under the debris. We do not know how many are alive at the moment.”

    The strike had echoes of an attack in the same city last week on a theater where hundreds of people were sheltering, with the word “children” written in huge letters on the ground outside as a warning against airstrikes. It was reduced to rubble.

    More than 7,000 people were evacuated through humanitarian corridors on Sunday, Mr. Zelensky said, though only four of the humanitarian corridors set up to allow for escape had remained open.

    On Monday, more buses will be sent to Mariupol to continue evacuations. But elsewhere in the country, he said, Russian forces had targeted humanitarian efforts intended to spare civilians from the worst effects of their sieges.

    He accused Russian troops of capturing a convoy delivering humanitarian supplies to the town of Vovchansk, which is on a route from Russia into Kharkiv, a major city where Russian forces have laid siege since the start of the war, destroying civilian infrastructure.

    “There is no connection now with six people, five drivers and one doctor,” Mr. Zelensky said of the convoy. “We will release them. We will try again and again to deliver to our people what they need.”

    Mr. Zelensky applauded resistance in Kherson, a Black Sea port that is the most important city so far claimed by Russian forces, saying he was grateful to the military and ordinary civilians there for keeping Russia from taking full control.

    In a message directed at the Russian side, he said the Russian military was struggling to get home, adding, “That is why our soldiers help them with the path to God’s judgment.”

    What they would find in hell, he said, would be much like the besieged cities of Ukraine: “I am sure they receive only one punishment, one for all: the eternal cellar. Forever under the bombs. Forever without food, water and heat. For everything they did to our people, ordinary Ukrainians.”

    Megan Specia

    Two missiles struck a military training ground in the area of Rivne, in northwestern Ukraine, the governor of the region said in a video message early on Monday. It was unclear what had been damaged and if there were any casualties.

    Andrew E. Kramer

    A powerful missile struck a shopping mall in northern Kyiv, reducing what was until recently a buzzing hive of commerce into a scene of utter devastation. By 8 a.m. Monday, six dead bodies had been pulled from the rubble. A soldier at the scene, who described body parts littering the wreckage, said there may be more than two dozen more in the rubble.

    Austin Ramzy

    Biden plans to travel to Europe in a diplomatic push against Russia.

    President Biden will travel to Europe for talks with some of America’s closest allies this week, in his most direct effort yet to rally opposition to the Russian invasion of Ukraine.

    His week of diplomacy will begin Monday, in a call with the leaders of Britain, France, Germany and Italy. He will then travel on Wednesday to Brussels, where NATO will hold an emergency meeting on a response to the war.

    One of the most potentially divisive issues at the NATO meeting will be a proposal from Poland to organize an international peacekeeping mission for Ukraine. While NATO has carried out such missions in Europe before, those were done after fighting eased.

    While the United States provides weapons to Ukraine, Mr. Biden has resisted calls to support a no-fly zone over the country, fearing it could draw the United States closer to a direct confrontation with Russia. NATO and American officials have also said there are no plans to send troops to Ukraine.

    Later Thursday, Mr. Biden will join a European Council summit and a G7 meeting called by Germany to discuss imposing more sanctions against President Vladimir V. Putin of Russia. They will also discuss how to help the more than three million people who have fled Ukraine.

    On Friday, he will visit Poland, a NATO member that borders Ukraine and is the main destination for refugees. He is scheduled to discuss the humanitarian crisis caused by the war with President Andrzej Duda of Poland. Jen Psaki, the White House press secretary, said there are no plans for Mr. Biden to travel to Ukraine during the trip.

    “The trip will be focused on continuing to rally the world in support of the Ukrainian people and against President Putin’s invasion of Ukraine,” she wrote on Twitter.

    Mr. Biden’s travels follow repeated talks between Russia and Ukraine, including a meeting between foreign ministers of the two countries in Turkey earlier this month. While those negotiations have made no clear progress, Mevlut Cavusoglu, Turkey’s foreign minister, said Sunday that the two sides were close to an agreement, and he was hopeful about the chances of a cease-fire.

    American officials have questioned whether Russia has been a sincere participant in the talks and downplayed the possibility of a deal.

    “The negotiations seem to be one-sided, and the Russians have not leaned into any possibility for a negotiated and diplomatic solution,” Linda Thomas-Greenfield, the U.S. ambassador to the United Nations, told CNN on Sunday.

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    Austin Ramzy

    Russian shelling in Sumy damaged an ammonia tank, causing some leakage but posing no risk to nearby residents, the State Emergency Service of Ukraine said Monday. One person, a chemical plant employee, was injured.

    Austin Ramzy

    Russian shelling of a chemical plant in the Sumy region east of Kyiv caused an ammonia gas leak early Monday, the regional leader said. Dmytro Zhyvytskyi, the governor of Sumy, said residents of the town of Novoselytsya were at risk. Ammonia can cause burning of the eyes and respiratory tract and is potentially lethal in high concentrations.

    Andrés R. Martínez

    The diplomatic push will start even before President Biden leaves for Brussels. He is scheduled to hold a call on Monday with his most important European allies: the leaders of France, Germany, Italy and Britain.

    Andrés R. Martínez

    President Biden will travel to Warsaw to meet with Poland’s president on Friday, capping a week where he will be in Brussels to discuss Ukraine with leaders from the G7, NATO and the E.U.

    Austin Ramzy

    Prime Minister Janez Jansa of Slovenia said his country would send some diplomats back to Kyiv, one month after evacuating its embassy. The diplomats volunteered to return because Ukraine “needs direct diplomatic support,” Mr. Jansa, who visited Kyiv last week, wrote on Twitter.

    Ada Petriczko

    Poland will propose a NATO peacekeeping mission for Ukraine at the alliance’s meeting this week.

    Poland will formally propose a plan to organize an international peacekeeping mission in Ukraine at an emergency NATO summit in Brussels on Thursday, an idea that is at odds with the alliance’s official stance and one the United States rejected on Sunday.

    Poland’s deputy prime minister, Jaroslaw Kaczynski, first proposed the idea when the leaders of Poland, the Czech Republic and Slovenia traveled to Kyiv last week to meet with Ukraine’s leaders.

    “I think that it is necessary to have a peace mission — NATO, possibly some wider international structure — but a mission that will be able to defend itself, which will operate on Ukrainian territory,” Mr. Kaczynski said at a news conference in Kyiv.

    So far, NATO has maintained that it will not send troops to Ukraine in fear that it may escalate tensions and be interpreted as an act of war against Russia.

    “I can’t preview what decisions will be made at this NATO conference and how NATO will respond to the Polish proposal. What I can say is American troops will not be on the ground in Ukraine at this moment,” the U.S. ambassador to the United Nations, Linda Thomas-Greenfield, told CNN on Sunday.

    During a news conference on Thursday, Piotr Müller, a Polish government spokesman, made it clear that Poland is not advocating “getting into direct conflict with Russia.” The proposed peacekeeping mission would only be stationed in the parts of Ukraine which are not occupied by Russia, “to send a clear signal that war crimes will not be accepted” Mr. Müller explained.

    Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said during a news conference on Wednesday that while the alliance “supports peace efforts” and “calls on Russia and President Putin to withdraw its forces,” it has “no plans of deploying NATO troops on the ground in Ukraine.”

    NATO has deployed peacekeeping missions to conflict-stricken countries in the past, such as Kosovo and Bosnia and Herzegovina, where the role of the troops was to ensure public safety and support international humanitarian efforts. However, these missions were usually launched after the end of military conflicts, and not while they were still in place.

    L'Humanité

    Rescapée du massacre de Charonne, la sociologue Maryse Tripier témoigne : « Personne n’imaginait l’ampleur de ce qui s’est passé »

    Entretien

    Marquée par les événements tragiques du 8 février 1962, une des victimes rescapée revient, pour l’Humanité, sur son traumatisme et son engagement.

    Latifa Madani

    Elle s’est tue pendant presque cinquante ans, traumatisée par ce qu’elle a vécu, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Rescapée du massacre de Charonne, la sociologue Maryse Tripier a brisé le silence en décembre 2010, lorsqu’elle s’est confiée à Désirée et Alain Frappier, auteurs du récit graphique Dans l’ombre de Charonne. Juive d’origine égyptienne, Maryse est arrivée en France à l’âge de 5 ans. Lycéenne en 1962, elle a participé à la manifestation du 8 février, à l’insu de ses parents, car ils étaient encore des sans-papiers.

    Qu’est-ce qui a motivé votre participation à la manifestation du 8 février 1962 ?

    Ce n’était pas ma première manifestation pour la paix et pour l’indépendance de ­l’Algérie. Mais celle-ci avait la particularité­, en plus, de dénoncer la répression d’octobre 1961 et les violences de l’OAS. J’étais en première au lycée de Sèvres, où je militais au sein du cercle anti­fasciste. C’est vrai que, pour nous, jeunes ados, c’était l’époque des flippers, du rock et des premiers pick-up. Mais la guerre d’Algérie était là, elle nous suivait. Je devais faire attention parce que je n’avais pas encore mes papiers français, la nationalité avait été refusée à mes parents, accusés d’être proches des communistes. Nous savions que c’était risqué d’y aller, mais nous n’imaginions pas que ce risque pouvait aller jusqu’à perdre la vie. Personne n’imaginait l’ampleur de ce qui s’est passé.

    Racontez-nous ce qui s’est passé lorsque vous êtes arrivée près du métro Charonne...

    Avec mes camarades du lycée, nous avons été surpris par le monde qu’il y avait déjà. Deux cortèges ont convergé sur le boulevard Voltaire. Cela faisait une foule dense, impressionnante. Nous avions du mal à nous déplacer, les accès étaient protégés par des barrages de police. Vers 19 h 30, au moment de la dispersion, la police s’est déchaînée, elle a chargé avec une violence extrême, on ne s’y attendait pas. Cela a provoqué panique et bousculade. Je me trouvais au milieu de la rue, prise en étau dans une foule compacte. J’ai voulu rejoindre le trottoir près de la station, j’ai été entraînée dans ce flot humain, projetée sur les marches de la bouche de métro, piétinée ; d’autres, blessés sur moi, m’écrasaient.

    Je ne pouvais pas bouger, j’étouffais, je me disais « respire, respire »... J’attendais qu’on me sauve. J’étais naïve au point qu’au son des sirènes d’alarme, je pensais que c’étaient les ambulances qui venaient nous secourir. Ce n’était pas le cas, au contraire les policiers ont continué à matraquer, ils projetaient des grilles d’aération et des barrières Vauban sur les manifestants à terre, sans défense. Un camarade du lycée m’a raccompagnée chez moi en scooter, et là j’ai pris conscience réellement de l’ampleur du massacre.

    Planche extraite du roman graphique, Dans l’ombre de Charonne, de Désirée et Alain Frappier, préface de Benjamin Stora, Éditions du ­Mauconduit 2012, 136 p., 18,50 euros ou 12,99 euros en version numérique.

    Qu’a déclenché en vous un tel événement ?

    Des sentiments contradictoires. J’ai été traumatisée. Physiquement, je m’en suis sortie avec deux côtes fracassées, il a fallu que je porte une sorte de pansement­-corset pendant longtemps. Mais, psychologiquement, j’ai souffert de claustrophobie et d’agoraphobie pendant vingt-cinq ans au moins. Peur de prendre le métro, d’être au milieu d’une foule. Pendant les manifestations de Mai 68, j’étais toujours accompagnée.

    Au plan politique, cela n’a fait que renforcer mon engagement. On a monté un cercle de la JC au lycée. La plupart des victimes étaient communistes et/ou cégétistes, ça a scellé mon adhésion. J’ai eu le « complexe » du survivant, je me suis dit : « Je dois être fidèle au combat. » Mais à ce jour, nous n’avons toujours pas eu de reconnaissance, ni de réparations.

    Pourquoi cette reconnaissance est-elle importante et nécessaire ?

    D’abord, il faut déjà dénoncer les mensonges et réhabiliter la vérité. Des mensonges orchestrés par le ministre de l’Intérieur Roger Frey et le préfet Maurice Papon. Ensuite, le massacre de Charonne doit être reconnu comme un crime d’État, ainsi que la répression du 17 octobre 1961. Les deux événements sont liés, ils se ­situent dans un contexte de répression ­généralisée et systémique dans laquelle l’ancien préfet Papon occupe une place centrale. La police qui a jeté des manifestants dans la bouche du métro Charonne est la même que celle qui, quelques ­semaines plus tôt, balançait des corps d’Algériens dans la Seine.

    Enfin, dans l’histoire de la guerre d’Algérie, les pacifistes et les soutiens français de l’indépendance algérienne demeurent invisibilisés, ils n’ont pas de place dans le récit. Reconnaître le massacre de Charonne, c’est, symboliquement, reconnaître et réhabiliter leur engagement et leur contribution à l’avènement de la paix. 

    Massacre de CharonneGuerre d'Algérie
    Le Monde

    « Cœurs vides », « N’avance que désarmé », « Paradaïze »… Nos lectures de la semaine

    Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Les livres de la semaine nous invitent à des voyages tous azimuts. Dans le futur, avec une fable dystopique de Juli Zeh. Au Japon, grâce à un récit nomade de Stéphane Audeguy. Dans le no man’s land moderne d’un aéroport, dont Dorothée Werner fait le cadre d’une histoire d’amour impossible, sur fond de réchauffement climatique. La Mexicaine Fernanda Melchor propose quant à elle une plongée violente dans les inégalités sociales de son pays. Enfin, un essai de Malika Rahal dresse un tableau éclairant de l’année 1962, celle de l’indépendance de l’Algérie, dont le soixantième anniversaire tombe le 18 mars.

    ROMAN. « Cœurs vides », de Juli Zeh

    Il serait tentant d’affirmer que Cœurs vides, le sombre conte de l’écrivaine allemande Juli Zeh, parce qu’il traite de l’incapacité des modernes à se joindre à la moindre aventure collective n’ayant pas leur intérêt pour objectif, a perdu de son mordant avec le retour de la guerre en Europe. Car tous les phénomènes d’égoïsme actuels que pointe, dans cette fable dystopique en forme de thriller, l’ancienne juriste devenue romancière peuvent à leur manière expliquer pourquoi les dictateurs ont pu tabler sur l’inertie des nantis pour déchaîner leurs projets impériaux.

    Britta, revenue des idéaux de sa jeunesse, ne songe qu’à gagner de l’argent tandis que son mari, pâle figure d’homme, peine dans ses affaires et qu’un parti populiste d’extrême droite a réussi à arriver au pouvoir. Elle monte un cabinet de psychologie consacré au suicide, mais dont l’objectif consiste à proposer à des groupes terroristes des candidats dont les motivations à l’autodestruction sont déterminées « scientifiquement ».

    Paru en 2017 en Allemagne, le roman reflète l’inquiétude qu’ont pu provoquer les progrès et la radicalisation du parti d’extrême droite AfD aux yeux d’une démocrate écœurée par le cynisme contemporain. Nicolas Weill

    ROMAN. « Dejima », de Stéphane Audeguy

    La montre Mickey avec laquelle l’empereur Hirohito s’est fait enterrer n’est qu’une anecdote parmi d’autres dans Dejima, mais elle se situe au carrefour des grandes ambitions de l’ébouriffant roman de Stéphane Audeguy. Le cartoon riant squatte auprès de la dépouille, la babiole repose avec l’empereur longtemps isolé de ses semblables par son statut divin, l’ornement puéril pare le poignet du descendant d’une lignée pluriséculaire, le temps fragmenté en secondes se frotte à la sombre éternité du caveau.

    De la même manière qu’un détail dérisoire peut devenir à ce point éloquent, un sujet – en l’occurrence le Japon dans Dejima – est surtout, chez Stéphane Audeguy, l’épicentre d’un récit nomade et d’une réflexion foisonnante.

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    L'Humanité

    Emmanuel Macron montre patte blanche aux pieds-noirs

    Actu

    Mémoire Le président a reçu à l’Élysée des collectifs de rapatriés d’Algérie et reconnu, devant eux, la responsabilité française lors du massacre de la rue d’Isly, le 26 mars 1962.

    Cyprien Caddeo

    Le 26 mars 1962, une semaine après les accords d’Évian, Bab el Oued est en état de siège. La police et l’armée organisent le blocus de ce quartier populaire d’Alger. Elles cherchent à débusquer des militants de l’OAS, qui y sont barricadés. Trois jours plus tôt, ces derniers ont tué sept appelés, lors d’un échange de tirs. Les « forces de l’ordre » sont à cran. Or, ce 26 mars, des milliers de Français, civils, non armés et hostiles à l’indépendance de l’Algérie, convergent pour protester contre le blocus. La foule atteint les barrages de police, rue d’Isly. Une première balle fuse. Puis un feu nourri s’abat sur les manifestants, durant quinze minutes. Bilan : 80 morts et 200 blessés. Le soir même, le général de Gaulle, averti du bain de sang, n’en dit pas un mot, alors qu’il prend la parole à la télévision. Une humiliation supplémentaire pour les pieds-noirs.

    un geste fort

    L’État n’avait jamais assumé sa responsabilité, malgré les demandes des associations mémorielles. C’est chose faite. Mercredi 26 janvier, après avoir reçu des collectifs de rapatriés d’Algérie à l’Élysée, Emmanuel Macron a reconnu le rôle de la France dans ce « massacre impardonnable pour la République ». Le président a également évoqué la « double peine » des pieds-noirs, les « valises faites à la va-vite » et « l’accueil défaillant » en métropole. Ce nouveau geste mémoriel s’inscrit dans une séquence longue « d’apaisement de toutes les mémoires de l’Algérie, par touches impressionnistes », selon l’Élysée. Ainsi, en septembre 2018, Emmanuel Macron a reconnu le rôle de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin, en 1957. Le 3 mars 2021, il a admis que l’avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été lui aussi « torturé et assassiné » le 23 mars 1957, par la France. En septembre 2021, il s’est excusé auprès des harkis, « abandonnés » après la guerre. Avant de dénoncer des « crimes inexcusables pour la République » lors du massacre des manifestants algériens du 17 octobre 1961, à Paris.

    Pour le chef de l’État, c’est donc cette fois un geste fort envers les pieds-noirs, électorat qui penche plutôt à droite, voire à l’extrême droite, à soixante-dix jours de la présidentielle. En février 2017, le candidat Macron avait été accusé de « trahison » par certaines associations de rapatriés, après avoir déclaré depuis Alger que la colonisation était un « crime contre l’humanité ». Il avait d’ailleurs très vite édulcoré son discours de retour à Paris, parlant cette fois de « crime contre l’humain », un qualificatif qui a moins d’implications juridiques.

    Guerre d'AlgérieMassacre d'IslyRapatriéspieds-noirs
    Valeurs Actuelles

    Monseigneur Matthieu Rougé : « Il n’y a pas de vote catholique, mais des catholiques qui votent »

    Marion Maréchal : “Emmanuel Macron a fait du mépris sa marque de fabrique”

    [Exclusif] Marion Maréchal rallie Eric Zemmour : “Avec lui, je sais qu’il n’y aura ni compromission dans les idées ni renoncement dans les actions”

    Les Hijabeuses ou la défaite de la République

    Alexandre Jevakhoff : « Nous commençons une nouvelle Guerre froide »

    Présidentielle : les fantômes de la campagne LR

    L’Église au défi de la conversion des musulmans

    Euthanasie, IVG, bioéthique : à l’aube de la présidentielle, la bataille se poursuit

    « Il ferait bien de regarder la poutre dans son œil avant de nous traiter d’irresponsables » : cette jeunesse “emmerdée” par Emmanuel Macron

    Sidération chez les catholiques après la charge du Vatican contre la messe traditionnelle

    Le Monde

    « A plein temps », « L’Empire du silence », « Notre-Dame brûle »… Les sorties cinéma

    Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent aux lecteurs de « La Matinale » leurs critiques des films à découvrir en salle.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Cette semaine, dans les salles, il y aura de l’action avec Laure Calamy, femme pressée dans A plein temps, du suspense avec Notre-Dame brûle, de l’histoire et des portraits avec deux beaux documentaires, L’Empire du silence et Funambules.

    • A ne pas manquer

    « A plein temps » : Laure Calamy en héroïne surmenée

    C’est l’histoire d’une femme qui prend le RER, et c’est parfaitement addictif. Des grèves de transport généralisées viennent d’éclater, du sérieux comme en 1995, contraignant les Franciliens à échafauder des plans d’attaque pour éviter les bousculades, les faux départs et les retards. Ni de la ville ni de la campagne, Julie, mère de famille monoparentale, habite ce qu’on appelle une zone périurbaine et travaille à Paris, autrement dit la pire des situations quand le pays est paralysé.

    Toute la journée, elle court : il lui faut déposer les enfants chez l’assistante maternelle, tenter d’attraper un train, se rendre dans le palace parisien où elle officie comme première femme de chambre, se déplacer à l’autre bout de la capitale pour passer un entretien d’embauche plus conforme à ses aspirations, rentrer chez elle, récupérer ses enfants avant que la nounou se fâche et la laisse tomber.

    Doté d’une puissante ambition formelle qui lui a valu deux prix dans la sélection Orizzonti (meilleur réalisateur et meilleure actrice) à la Mostra de Venise 2021, le film nous fait littéralement vivre la course contre la montre à laquelle se livre quotidiennement Julie. Au choix classique de la musique électronique à tempo rapide d’Irène Drésel s’agrège une dimension plus inattendue, qui joue sur la réduction de notre champ de vision : dans les pas à vive allure de son héroïne, le film efface le décor autour, comme si l’on regardait perpétuellement à travers la vitre d’un train. Maroussia Dubreuil

    Film français d’Eric Gravel. Avec Laure Calamy et Anne Suarez (1 h 25).

    « L’Empire du silence » : radiographie d’un pays en guerre

    A 69 ans, le réalisateur belge Thierry Michel a bâti, au sein de son œuvre, une sorte de cathédrale filmique consacrée à l’actuelle République démocratique du Congo, ex-Congo belge. Ses quelque treize films, réalisés entre 1992 et 2022, constituent une incomparable radiographie politique, sociale et anthropologique de ce pays et des affres historiques qui l’ont tour à tour façonné et défiguré depuis la colonisation.

    Vaste synthèse historique d’un pays en guerre depuis plus de deux décennies et qui n’aura cessé d’être saigné, au vu et au su du monde entier, ce film procède d’une dénonciation cinglante de ce scandale, d’une tentative de vaincre la loi du silence. L’interrogation fondamentale inlassablement croisée dans l’œuvre africaine de Thierry Michel est ici saisie à bras-le-corps : pourquoi ce pays grand comme l’Europe, aux ressources exceptionnelles en minerais, est-il l’un des plus pauvres du monde ? Et pourquoi l’état de guerre avérée ou larvée qui y sévit depuis près de trente ans et qui a fait des millions de morts ne fait-il l’objet d’aucune sanction internationale ? Il est à redouter que la réponse soit la plus cruelle que l’on puisse imaginer : parce que cela, directement ou indirectement, arrange tout le monde.

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    Le Figaro

    Le journal du mercato : Dybala ne prolongera pas et quittera la Juventus, annonce la presse italienne

    Dybala vers un départ de la Juve, le Bayern chaud sur Gravenberch ou Aston Villa prêt à faire sauter la banque : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 21 mars 2022.

    La Juve et Dybala, c'est (sûrement) fini

    Après presque trois ans de négociations pour une prolongation de contrat, le dénouement émerge. Paulo Dybala, attaquant star et capitaine de la Juventus, va quitter les Bianconeri à la fin de son contrat, le 30 juin prochain. C'est que qu'annonce unaninement la presse italienne ce lundi (Gazzetta dello Sport , Corriere dello Sport , Goal ...), après une réunion de deux heures dans la matinée entre la direction turinoise et le clan Dybala. Âgé de 28 ans, l'Argentin se serait vu proposer un salaire annuel de 7 M€, assorti de bonus liés au nombre de matches joués. Ce serait moins que les 8 M€ proposés et refusés par Dybala en octobre dernier, la Juve ayant revu son offre à la baisse en raison des pépins physiques réguliers du joueur. Les positions des deux parties «sont restées éloignées» à la sortie de cette réunion, résume la Gazzetta. Il est désormais acté que «la Joya» (le bijou, en espagnol), joueur de la Juve depuis 2015, ne prolongera pas. L'Inter Milan, l'Atlético de Madrid, le FC Barcelone ou encore Tottenham seraient parmi les clubs prêts à l'accueillir.

    À VOIR AUSSI – Le top 5 des buts de Dybala avec la Juventus en Serie A

    MU pense à Bounou (Séville)

    Qui gardera les cages de Manchester United la saison prochaine ? Si David De Gea (31 ans), élu joueur du mois de janvier en Premier League, donne satisfaction, il n'en sera pas moins en fin de contrat en juin 2023. D'après le Daily Mirror , Manchester a coché le nom de Yassine Bounou pour le concurrencer dans quelques mois. Bounou, international marocain de 30 ans, est un titulaire indiscutable au Séville FC, actuel 2e de Liga. Ses dirigeants tiennent toutefois à lui et souhaiteraient prolonger son contrat de deux saisons, soit jusqu'en 2026. Ils espèrent aussi augmenter le montant de sa clause libératoire, actuellement de 30 M€. L'Atlético de Madrid aurait également un œil sur lui, en plus de différents clubs italiens.

    Le Bayern fait une offre pour Gravenberch (Ajax)

    Selon le réputé journaliste Fabrizio Romano (Sky Sports, The Guardian), le Bayern Munich est passé à l'attaque pour Ryan Gravenberch. Le longiligne milieu de l'Ajax Amsterdam, au profil box-to-box, est sur les tablettes de gros clubs européens depuis des mois. Le Bayern aurait formulé une offre de 15 M€, plus des bonus pouvant atteindre les 10 M€. Ce serait insuffisant aux yeux de l'Ajax qui va faire monter les enchères, mais qui sait inéluctable le départ de Gravenberch, international néerlandais à seulement 19 ans.

    À VOIR AUSSI – Le superbe but de Gravenberch avec l'Ajax contre Cambuur le 11 mars dernier (2-3)

    A. Villa prêt à casser la tirelire pour Phillips (Leeds)

    On ne le présente plus depuis deux ans. Kalvin Phillips a bouclé une foudroyante première saison en Premier League en 2020-21, avant de jouer quasiment l'intégralité de l'Euro avec l'Angleterre, battue en finale par l'Italie (0-0, 4-3 aux tirs au but). Incontournable à son club formateur de Leeds, le milieu défensif de 26 ans attise les convoitises, forcément. Le Times informe qu'Aston Villa prépare une offre de 71 M€ pour lui, avec un «énorme salaire» de 12 M€/an à la clé. Les Villans, 9es du championnat anglais, nourrissent de grandes ambitions malgré le départ de leur star Jack Grealish l'été dernier, pour 117 M€ à Manchester City.

    Mercato : Messi veut rester à Paris, qui discute avec Dembélé pour l'après-Di Maria

    RMC Sport estime qu'il n'y a aucun doute dans l'esprit du septuple Ballon d'or argentin : il veut rester au Paris-SG pour la saison prochaine.

    Mercato : pourquoi l'AS Monaco tremble à l'idée d'un départ de Mbappé libre cet été

    DÉCRYPTAGE – Un départ sans indemnité de transfert de Kylian Mbappé représenterait une perte sèche de 35 M€ pour Monaco. Explications.

    France24 - Monde

    En direct : l'UE dénonce un "crime de guerre majeur" commis à Marioupol en Ukraine

    Publié le : 21/03/2022 - 00:03Modifié le : 21/03/2022 - 16:54

    FRANCE 24 Suivre

    Un centre commercial de Kiev a été ravagé par un bombardement russe qui a tué au moins huit personnes, tandis que l'Union européenne a qualifié lundi la dévastation de la ville assiégée de Marioupol de "crime de guerre majeur". Suivez en direct les dernières informations concernant la guerre en Ukraine.

    • La vice-Première ministre ukrainienne a affirmé que Kiev ne capitulerait pas face aux Russes à Marioupol, ravagée par les bombardements et les combats. Le ministère de la Défense russe avait appelé l'Ukraine à "déposer ses armes" et exigé une "réponse écrite" à son ultimatum avant lundi 5 h locales, au nom de la sauvegarde des habitants et des infrastructures de la ville.

    • Pour le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, "ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements indiscriminés dévastent la ville et tuent tout le monde".

    • L'armée russe a bombardé lundi pour la première fois les faubourgs d'Odessa, dans le sud-ouest du pays, endommageant des immeubles d'habitation sans faire de victime, ont annoncé les autorités locales.

    • Au moins huit personnes ont été tuées à Kiev dans une frappe de l'armée russe sur un centre commercial, dans la nuit de dimanche à lundi.

    • Le président américain, Joe Biden, se rend vendredi à Varsovie pour y rencontrer son homologue polonais, Andrzej Duda, et discuter de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    • Environ la moitié du personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl a pu être remplacée dimanche pour la première fois depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.

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    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

    Guerre en Ukraine

    L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

    LE FIL DU 19 MARS

    Guerre en Ukraine : l'armée russe est entrée à Marioupol, des frappes aériennes à Mykolaïv

    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

    enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
    New York Times - World

    Live Updates: China Eastern Plane Crashes in Remote Mountain Valley

    It was unclear if any of the 132 crew and passengers survived the Boeing 737-800 crash. The first rescuers on the scene found only debris and fires, and rain was likely to hamper rescue efforts overnight.

    Here’s what you need to know:

    Emergency teams initially found only debris, and weather and rough terrain could hamper rescue efforts overnight.

    A deafening boom, a plume of smoke: Farmers describe a plane plunging from the sky.

    The China Eastern plane descended more than 20,000 feet in just over a minute.

    Shares of Boeing fall after the China Eastern plane crash.

    The China Eastern plane that crashed was a Boeing 737-800.

    China’s recent air safety record is strong, after a troubled past.

    China Eastern is the nation’s second-biggest carrier.

    Emergency teams initially found only debris, and weather and rough terrain could hamper rescue efforts overnight.

    A passenger plane with 132 people on board crashed on Monday afternoon in a mountainous area of southern China, the Civil Aviation Administration of China confirmed. Rescue teams rushed to the steep, heavily wooded site hoping to find survivors, but initial reports before night fell were that they had only encountered debris and fire.

    The Boeing 737 plane, operated by China Eastern Airlines, went down in the Guangxi region, and flames and smoke could be seen rising from a hillside, initial Chinese news reports said, according to pictures and videos shared from the scene. The fire was put out later Monday.

    “The situation with casualties remains unclear,” said an online report issued by Chinese state television.

    Source: Flightradar24

    By Pablo Robles

    Rescuers at the crash site have begun to search through the debris, but the nighttime search efforts are expected to be hampered by the rains and heavy winds in the forecast. In an interview on state-run TV, a fire department official in Guangxi noted the poor visibility in the area, which could slow the search.

    Residents in the area told reporters that the plane appeared to have shattered into debris, dampening hopes of finding survivors. The company offered its condolences to the relatives of those on board in a news statement.

    Initial reports said the plane, Flight 5735, crashed in Teng County in Guangxi while flying from Kunming, a city in southwest China, to Guangzhou, a city in the country’s far south. The plane was carrying 132 people, including 123 passengers and 9 crew members, according to the civil aviation administration. State media reports initially said 133 passengers were on board.

    China’s top leader, Xi Jinping, quickly issued a statement calling for rescuers to do their utmost and “handle the aftermath in a proper manner.” The Chinese central government dispatched officials to the scene to deal with the disaster and investigation into its causes.

    “Ensure the absolute safety of civil aviation operations,” Mr. Xi said in his instructions.

    The plane, about seven years old, had been flying steadily on this flight until it abruptly lost altitude at around 2:20 p.m., flight data indicated.

    The plane was not a Boeing 737 Max, a model that has not resumed flying in China after a ban prompted by deadly crashes in Indonesia in 2018 and Ethiopia in 2019.

    Chinese state media said the airline has confirmed that there were no foreign passengers aboard the plane.

    Family members of the flight’s crew have begun to gather at a China Eastern Airlines office in Yunnan Province, according to Chinese state media. The southwestern city of Kunming, where the plane took off, is the capital of Yunnan. A team is being set up at that office to assist the families.

    The crash could become one of China’s worst air disasters in many years, after a succession of deadly accidents in the 1990s. Over the past two decades, the country has established a relatively safe flying record, thanks to a young fleet of planes and stricter air controls.

    Firefighters in Teng County were first alerted to a possible flight accident there in the afternoon, when villagers reported that they had come across debris from a plane, the China News Service reported.

    John Liu, Liu Yi, Claire Fu , Amy Chang Chien and Nadav Gavrielov contributed reporting.

    An earlier version of this article misstated the status of the orders of Boeing Max planes among Chinese airlines. Boeing has been looking to deliver Max planes ordered before the ban was imposed; the airlines have not announced new orders.

    Chris Buckley

    A deafening boom, a plume of smoke: Farmers describe a plane plunging from the sky.

    The thunderous boom rippled across a tree-covered valley at midafternoon. China Eastern Airlines Flight MU-5735 had plunged to earth in a hilly part of rural southern China, where usually the loudest noises come from swarms of insects and villagers’ motorbikes.

    At first, residents in Teng County in the Guangxi region were baffled by the explosion, they told Chinese news outlets. But soon those gathering around a hillside saw the signs of what may be China’s worst air accident in decades.

    Plumes of smoke floated over the clusters of bamboo and banana trees. Farmers came across shards of wreckage, apparently from the plane’s wings and fuselage, some showing the lettering of China Eastern Airlines. And villagers gathered to put out some of the fires that had broken out in the hills, one said in a telephone interview with The New York Times.

    Residents told Chinese news outlets that the plane, a Boeing 737 model, plunged sharply to earth in a sparsely populated area.

    According to the state-owned China News Service, a resident from the village of Molang, whom the news service cited by only his last name, Liu, said he rode his motorbike to the site with three other villagers to see if they could help with the rescue. They saw parts of the plane scattered on the site, strips of cloth hanging on trees, and a fire that stretched across more than 10 acres. But they didn’t see any remains, he told the news service.

    In an interview on state-owned TV, Ou Ling, a fire department official in Guangxi, noted that the crash site is “a depression that is surrounded by mountains on three sides,” adding that “there is no electricity at the site.”

    The remote nature of the site makes it inaccessible to large rescue equipment, he said.

    He said that public security officials had arrived to secure the scene and that, in order to avoid endangering rescue workers, “unnecessary rescue forces have been withdrawn and are now on standby, while emergency teams such as firefighters and armed police were retained on site to carry out work.”

    Nearly 1,000 firefighters and 100 members of a local militia were dispatched by Chinese officials to the crash site. As night fell, the forecast called for rain and heavy winds, weather sure to hamper the rescue effort.

    At the flight’s scheduled destination, Guangzhou Baiyun International Airport, some 150 miles away, friends and relatives who had gone there to greet arriving passengers from the flight now waited for news of any survivors among the 132 onboard.

    Claire Fu contributed research.

    Chris Buckley and Joy Dong

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    The China Eastern plane descended more than 20,000 feet in just over a minute.

    China Eastern Airlines’ Flight MU-5735 left Kunming, the capital of Yunnan Province, at 1:11 p.m. on Monday for what should have been an hour-and-a-half flight east to Guangzhou, a major commercial city in southeastern China.

    After an hour, though, the flight turned horribly wrong, according to data from Flightradar24, a tracking platform.

    About 2:20 p.m., it “suddenly started to lose altitude very fast,” Flightradar24 said in a tweet.

    The plane was cruising at an altitude of 29,100 feet when, in just over a minute, it lost more than 21,000 feet. It appeared to briefly regain altitude around 8,000 feet before continuing its plunge, according to Flightradar24’s data.

    A manager for Wuzhou City Beichen Mining, Liao Wenhui, confirmed by telephone that their surveillance camera caught an image that appeared to be a plane plunging directly toward earth, but refused to say more.

    The plane was in the far east of the Guangxi region, where weather reports don’t suggest any possible contributing factors. Temperatures reached a high of 86 degrees Fahrenheit around 2 p.m., according to the China Meteorological Administration. Winds were moderate at less than 12 miles per hour, and visibility was 10 miles. Rain was forecast for the evening, but no precipitation had been measured at the time of the crash.

    China Eastern Airlines has dispatched a team to the crash site in Wuzhou City, according to state-owned media.

    Flight #MU5735 was flying from Kunming to Guangzhou. It took off from Kunming at 05:11 UTC. It was cruising at 29.100 feet until 06:20:59 when it suddenly started to lose altitude very fast.https://t.co/Lwo8klGf8g pic.twitter.com/QRt7lNIuoM

    Amy Chang Chien contributed reporting.

    Austin Ramzy

    Shares of Boeing fall after the China Eastern plane crash.

    The crash of a Boeing airliner in China on Monday follows years of upheaval for the American manufacturer, raising the prospect of renewed regulatory scrutiny and sending its stock sharply lower.

    Boeing shares were off 5 percent shortly after the start of Wall Street trading, a few hours after a Boeing 737-800 NG operated by China Eastern plunged from the sky on a domestic flight with more than 130 people aboard. China Eastern shares ended Monday 6.5 percent lower in trading in Hong Kong.

    Boeing issued a short statement, saying, “We are aware of the initial media reports and are working to gather more information.”

    The Federal Aviation Administration said that it “is ready to assist in investigation efforts if asked.”

    If China requests help from the U.S. government in carrying out an investigation, the National Transportation Safety Board, which conducts crash investigations, would be the lead agency to provide it. That agency said on Twitter that it was “monitoring” the crash.

    There are nearly 25,000 passenger planes in service worldwide, according to Cirium, an aviation data provider. Of those, about 4,200, or 17 percent, are Boeing 737-800 NGs. China is home to nearly 1,200 of those planes, followed by Europe, with nearly 1,000, and the United States, with nearly 800.

    American Airlines has 265 737-800 NGs in service, while Southwest Airlines has 205, United Airlines has 136 and Delta Air Lines has 77, according to Cirium. Boeing delivered nearly 5,000 of the planes to customers between 1998 and 2020, according to Boeing data.

    China is one of Boeing’s largest markets. Last year, the company forecast that the number of commercial planes there would double by 2040, with Chinese airlines needing 8,700 new aircraft by then, valued at about $1.47 trillion.

    Niraj Chokshi

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    The China Eastern plane that crashed was a Boeing 737-800.

    BEIJING — The plane that crashed on Monday in southern China was a Boeing 737-800, a mainstay of airline fleets around the world with a strong safety record.

    The model is part of Boeing’s so-called Next Generation line of narrow-body jets that have a maximum range of over 3,000 miles, but are commonly used on shorter routes.

    The 737-800 is an older model. Some airlines were shifting to the 737-Max, a newer narrow-body plane. The 737-Max was temporarily grounded worldwide after two of them crashed nearly four years ago.

    The 737-Max was widely criticized after one of them crashed in Indonesia in late 2018 and a second crashed in Ethiopia. The Max was grounded worldwide after the second crash, in March 2019. Boeing ended up making a series of changes to the aircraft before it was approved again for commercial service in most countries 20 months later.

    China waited longer than most countries to allow the 737-Max to resume flying, however. China’s aviation regulators only granted approval in early December, and demanded that Chinese airlines prove that they had made all of Boeing’s changes before they could actually start flying them on commercial routes again.

    Chinese airlines have made these changes and are still testing the planes, so the 737-Max is not yet back in service in mainland China, said David Yu, a finance professor specializing in aviation at the Shanghai campus of New York University.

    Boeing agreed in January of last year to pay over $2.5 billion in a fine to the Justice Department to resolve a criminal charge that the company conspired to defraud the Federal Aviation Administration, which regulates Boeing and evaluates its planes.

    The criminal charge against the company involved the actions of two employees who did not share information with the F.A.A. about changes made to computer software on the 737-Max. That software was later implicated in both crashes.

    Keith Bradsher

    The plane crash is the latest test of Xi Jinping’s leadership.

    Even before rescuers had began working through the plane wreckage, China’s leader, Xi Jinping, issued orders to spare no effort to rescue any survivors from the country’s worst aviation crash in many years.

    “Instantly initiate the emergency response mechanisms and put everything into organizing search and rescue,” Mr. Xi said in instructions issued by Chinese official news outlets. “Step up safety checks in the civil aviation sector,” he added. “Ensure that people’s lives are absolutely safe.”

    That promise of safety for Chinese citizens has become an important symbol of Mr. Xi’s authority. Mr. Xi, China’s most dominant leader in decades, has often cast the ruling Communist Party as the country’s savior. The air crash — the country’s first big aviation disaster in over a decade — will add to the issues facing him amid the pandemic and a war in Ukraine.

    The Chinese government has been grappling with its biggest outbreak of Covid-19 cases since early in 2020, when the coronavirus spread out from central China.

    With the war in Ukraine, Chinese officials had at first dismissed the likelihood of war and did not announce plans to evacuate citizens. After Russia invaded Ukraine, Beijing scrambled to evacuate Chinese nationals.

    Last year, local officials faced widespread public anger after nearly 400 people died in central China’s Henan Province after immense rainfall in July flooded tunnels, subways and homes.

    Most Chinese people are unlikely to hold Mr. Xi personally accountable for an airplane disaster. But his promise of accountability for the crash will raise expectations for a quick and thorough inquiry into why the China Eastern Airlines flight plunged to the ground.

    Chinese state media also reported that the premier, Li Keqiang, ordered that officials “issue information truthfully and promptly, and conscientiously and solemnly get to the cause of the accident.”

    Chris Buckley

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    China’s recent air safety record is strong, after a troubled past.

    BEIJING — The plane crash on Monday in southern China is unusual in a country that had a spate of deadly air accidents in the early 1990s but then overhauled its procedures and produced one of the world’s best air safety records over the past two decades.

    “Historically it was questionable, but in the new era, it has been very good from a safety point of view,” said David Yu, a finance professor specializing in aviation at the Shanghai campus of New York University.

    The Chinese airline industry has one of the world’s newer fleets of planes, and is considerably newer than the American fleet. That is because Chinese airlines have been among the world’s biggest buyers of new planes over the past decade, as rising prosperity in China has fed a big surge in domestic and international air travel.

    Until the pandemic, Chinese airlines hired a sizable share of their pilots from overseas, as air travel grew faster than China’s ability to train its own pilots. China developed a reputation for offering some of the world’s highest salaries for experienced foreign pilots.

    But many of these foreign pilots returned to their home countries in the past couple years as China has halted almost all international air travel during the pandemic, and as domestic travel has shrunk somewhat as well. Chinese airlines now rely almost entirely on Chinese pilots, Mr. Yu said.

    China has been designing its own alternative to the Boeing 737-800 that crashed on Monday. That alternative, the C-919, is being built in Shanghai by a state-owned company. China Eastern is set to be the first airline to operate the C-919 in the months ahead, through one of its subsidiaries.

    Keith Bradsher

    China Eastern is the nation’s second-biggest carrier.

    China Eastern Airlines is the second-largest carrier by passengers in China, operating hundreds of planes on domestic and international routes.

    Based in Shanghai, the airline flies to 177 countries, according to its website. The Boeing 737 that crashed on Monday in southern China was a twin-engine, single aisle aircraft. It had been flying for over six years, having been delivered to China Eastern from Boeing in June 2015, according to The Associated Press.

    “The cause of the plane crash is still under investigation, and the company will actively cooperate with relevant investigations,” the airline said in a statement on Monday night.

    “The company expresses its deep condolences to the passengers and crew members who died in the plane crash.”

    The airline traces its lineage back to the first squadron established by what was then the Civil Aviation Administration of Shanghai in January 1957. China Eastern Airlines Corporation Limited was established in 1988 and listed on stock exchanges in New York, Hong Kong and Shanghai in 1997. It became, according to a company profile, the first airline listed on three markets together.

    The Chinese government is a major shareholder.

    Over the years, China Eastern has been awarded the Golden Ting Award, Best Public Company, World Most Improved Airline, and Most Popular Airlines in Asia, the airline says.

    After the crash on Monday, the company’s Weibo page changed to gray, black and white, as did its website in China.

    China Eastern Airlines' official website has turned black and white following the crash of a Boeing 737 on Monday. pic.twitter.com/O8wEwo5wWs

    Yonette Joseph

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    China Eastern has not had a deadly crash in 18 years.

    China Eastern Airlines has a history of safe flying and has gone nearly two decades without a deadly crash, according to aviation safety databases. But in its earlier history, the airline had a series of disasters.

    The last deadly Chinese Eastern crash was in 2004, when a Bombardier CRJ-200 flying from the city of Baotou in Inner Mongolia to Shanghai plunged into a frozen lake shortly after takeoff, killing 55 people. The disaster was caused by ice on the wings, safety regulators said.

    In 1989, just over a year after the airline was founded, an Antonov AN-24RV lost engine power on takeoff from Shanghai, killing 34. In 1993, a China Eastern crew member accidentally deployed slats on the wings of a McDonnell Douglas MD-11, forcing an emergency landing at a U.S. Air Force base in Alaska. Two passengers died.

    Austin Ramzy

    Le Figaro

    Le compositeur ukrainien Igor Poklad exfiltré de sa ville occupée près de Kiev

    Simon Cherner

    Décoré en décembre par le président Volodymyr Zelensky, le musicien populaire âgé de 80 ans avait été pris au piège, avec sa femme, au nord-ouest de la capitale. Il a été sauvé grâce à des alertes lancées par un journaliste sur Facebook.

    Le musicien acclamé avait davantage l'habitude des tonnerres d'applaudissements que des tempêtes de bombes. Élevé en décembre au rang de Héros de l'Ukraine par le président Volodymyr Zelensky, le compositeur Igor Poklad a été évacué, avec sa femme Svetlana, de la région de Kiev à la mi-mars, plusieurs semaines après le début du siège partiel de la capitale. Le dénouement heureux fait suite à un cri d'alerte lancé sur Facebook par un journaliste, alors que tout contact avec cette figure majeure de la musique ukrainienne contemporaine avait été rompu à la suite de l'avancée des troupes russes.

    À VOIR AUSSI - Dans les rues de Lviv, les Ukrainiens chantent leur hymne national

    À lire aussiJulia Sinkevych : «Face à l'invasion barbare de l'Ukraine, le monde culturel doit nous aider»

    Isolé dans son village de Vorzel, situé dans la partie occupée du nord-ouest de Kiev, le couple s'était terré dans sa maison alors que les combats faisaient rage. Depuis la fin février, la commune voisine d'Irpin se trouve sur la ligne de front, prenant au piège les civils encore sur place et les coupant de tout lien direct avec le reste du monde. Une situation qui, jour après jour, inquiétait de plus en plus le journaliste et présentateur Dmitry Gordon, qui avait interviewé Igor Poklad en 2015. «Nous devons sauver la légende et la fierté de l'Ukraine !», avait-il alerté le 9 mars sur Facebook, en indiquant la position précaire du compositeur et de sa femme, forcés de se réfugier dans leur cave, «sans eau ni nourriture».

    Sauvé par un bénévole

    L'appel a été entendu. Le couple, ainsi que ses deux chiens, a pu être rejoint et évacué en voiture, les jours suivants, par l'action de Kostyantyn, un bénévole. «Deux semaines passées sous les explosions de mortiers et sous la grêle, sans lumière et sans eau. La famille a survécu à une période effrayante et a connu l'enfer sur le dangereux chemin emprunté, s'est ému, le 12 mars sur Facebook, l'ancien ministre ukrainien de la culture Yevhen Nyshchuk. Les artistes sont faits pour créer et non subir une telle épreuve !». L'homme politique a précisé avoir pu rencontrer Igor Poklad depuis son évacuation, s'assurant de ses propres yeux que le compositeur phare de l'Ukraine était bien sain et sauf.

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    Depuis l'invasion de l'Ukraine par les forces armées russes, le 24 février, de nombreux ensembles et artistes ont été accueillis à l'étranger, notamment ceux qui se trouvaient déjà en tournée, comme c'est le cas du Kiev City Ballet ou du Grand Ballet de Kiev. D'autres sont restés, par choix ou par contrainte - les hommes entre 18 et 60 ans ayant l'interdiction de quitter le pays. À Kiev, plusieurs artistes ont ainsi, par exemple, trouvé refuge dans la galerie d'art Voloshyn.

    L'œuvre d'Igor Poklad a été célébrée en grande pompe en Ukraine, en décembre dernier, à l'occasion de son 80e anniversaire. Un âge canonique qui avait incité le gouvernement à décerné au compositeur les plus hautes décorations officielles. Ce ne sont pas les premières obtenues par le musicien. Né en 1941 au Kirghizistan, alors en URSS, le lauréat 1986 du prix Shevchenko et créateur d'opérettes est à l'origine de nombreux airs populaires de l'Ukraine d'après-guerre. Des chansons interprétées par des figures de la variété soviétique, comme Muslim Magomayev, Tamara Miansarova et Nina Matvienko, ou encore la vedette ukrainienne Ruslana. Le compositeur est également l'auteur de nombreuses musiques de films des années 1970-1980, dont les thèmes et les motifs sont restés populaires jusqu'à aujourd'hui. Et qui forment une partie de cette culture ukrainienne vouée aux gémonies par le pouvoir russe.

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    Le Monde

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    Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Pour vivre l’ouverture de Séries Mania en direct, on pourra regarder, comme les festivaliers lillois, les premiers épisodes de Drôle, qui ouvrira la manifestation le 18 mars. Ensuite, on peut programmer son propre festival, en compagnie d’héroïnes pas tout à fait héroïques comme Pauline ou Julie.

    « Drôle » : le comedy club de Fanny Herrero

    Première production issue du contrat que la scénariste et showrunneuse Fanny Herrero a signé avec Netflix, Drôle surprend d’abord par la modestie de son sujet. Après les paillettes et les « guests » de Dix pour cent, il y a quelque chose de rafraîchissant à voir s’ébrouer à l’écran cette poignée de têtes inconnues très « black-blanc-beur », qui se débattent sur scène et en coulisses pour se tailler une place dans le stand-up parisien. Drôle surprend aussi par la présence et la qualité de jeu de ces nouveaux venus, parmi lesquels on reconnaîtra les excellentes Mariama Gueye, souvent vue à la télévision, et Elsa Guedj (Une jeune fille qui va bien).

    Dans la peau de Nézir, livreur fauché mais surdoué de la vanne, Younès Boucif est en revanche une révélation. Ils sont quelques-uns des visages du comedy club parisien qui donne son nom à la série, et qui forment à eux tous un panel sur lequel la série s’appuie pour dresser un portrait des vingtenaires d’aujourd’hui. Celui-ci n’est pas forcément plus original qu’un autre mais son écriture premium, son parti pris sociologique et sa mise en scène joyeuse placent d’emblée Drôle largement en tête des productions francophones de Netflix. Il était temps. Audrey Fournier

    « Drôle », série créée par Fanny Herrero. Avec Younès Boucif, Elsa Guedj, Mariama Gueye, Jean Siuen (France, 2022, 6 x 45 min). A la demande sur Netflix à partir du vendredi 18 mars.

    « Ce que Pauline ne vous dit pas » : Ophélia Kolb seule contre tous

    Un peu comme Jérôme Bonnell avec ses délicieuses Herbes hautes, série diffusée en janvier sur Arte, Rodolphe Tissot s’emploie dans Ce que Pauline ne vous dit pas à imaginer ce que peuvent les moyens du cinéma pour les séries françaises. Avec peut-être encore un peu plus d’audace. Le format de cette minisérie en quatre parties laisse plus de temps que d’habitude à l’histoire pour s’installer, ce qui donne à Pauline une sorte de flottement dans sa première demi-heure. Ce n’est qu’au terme du premier épisode que l’on acceptera de suivre cette mère de famille au bout du rouleau, récemment séparée de son mari et soupçonnée d’être impliquée dans sa mort.

    Des hésitations, maladresses et faux pas de Pauline face à la police et à la justice se dégage d’abord quelque chose de rugueux, désagréable même, qui rappelle les téléfilms « d’auteur » que l’on entrevoit parfois sur le service public. Mais, une fois débarrassée de cette exposition à la fois fastidieuse et nécessaire, la série prend doucement son envol vers une exploration tout en finesse de la psychologie d’une femme humiliée, en passe de perdre les pédales. Dans le rôle de Pauline, Ophélia Kolb – horripilante, déconcertante – fait des merveilles. Au. F.

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    New York Times - World

    These Revered Cranes Escaped Extinction. Can They Survive Without Humans?

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    Conservators vastly increased the numbers of red-crowned cranes, a symbol of loyalty and longevity in Japanese culture. That’s just a start.

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    By Motoko Rich and Hikari Hida

    Photographs by James Whitlow Delano

    KUSHIRO, Japan — The dance of the red-crowned cranes commenced, an impromptu pas de deux.

    The pair approached each other with a bow. They crossed back and forth, gliding up into the air and returning to earth with the effortless grace of parachutes. In a dramatic flourish, they spread their pristine white and jet-black wings wide and tilted their beaks to the arc of blue sky above.

    As this elegant courtship ritual unfolded, Kazuhiko Yamazaki, a vegetable farmer, drove a large red tractor onto a snow-covered field on the northern Japanese island of Hokkaido. From a green rotating funnel he dispensed about 40 pounds of corn to more than 50 red-crowned cranes, a bird revered in Japan as a symbol of loyalty and longevity.

    Just over half a century ago, when Mr. Yamazaki’s grandfather started sprinkling corn kernels from a metal bucket onto that same field, only about three dozen red-crowned cranes were left in all of Japan. But thanks to a decades-long effort led by local conservators and subsidized by the Japanese government, the number of red-crowned cranes in Mr. Yamazaki’s town, Kushiro, has swelled to about 1,900.

    Last year, the bird — which appeared on the 1,000-yen note for nearly a quarter-century, serves as the logo of Japan Airlines and regularly features in artistic scrolls and New Year’s greeting cards — was reclassified as “vulnerable” from “endangered” by a worldwide conservation group. The new designation signals that the cranes are no longer at imminent risk of extinction.

    Some ornithologists question whether the species can be declared safe, given that its natural population in China is still deeply imperiled and that the Japanese population relies almost entirely on human feeding. Across Asia, climate change is degrading the wetlands where the cranes find food, nest and raise their young.

    Scientists worry that a disease outbreak in Kushiro could wipe out the heavy concentration of cranes in the area. A managed plan to reduce artificial feedings has driven many of the birds onto local farms, in some cases wreaking havoc on livestock food supplies and making other communities leery of hosting large numbers of cranes.

    “We have been overly successful in some ways,” said Osamu Harada, chief ranger at a crane sanctuary in Tsurui, a village in the Kushiro area where a branch of the Wild Bird Society of Japan feeds hundreds of cranes twice a day.

    “Our first stage of conservation was simply to increase the number,” Mr. Harada added. “But the second stage is to think about how we can help them to live on their own in nature.”

    Kushiro residents have a self-interested reason for preserving the cranes: They are a considerable tourist draw. Before the pandemic, hundreds of thousands of visitors traveled to Hokkaido from the rest of Asia, Europe and the United States to ogle and photograph the birds.

    Even with Japan’s borders still closed to international tourists, a feeding one recent day drew a lineup of domestic bird watchers to the Tsurui sanctuary. Wielding cameras outfitted with enormous telephoto lenses, they provided a soundtrack of rapid-fire shutter clicks as snow silently fell around the dancing cranes.

    “If the cranes were to disappear from Tsurui village, it would be a big problem,” said Masahiro Wada, 66, a third-generation inn owner and photographic tour guide who recently opened a gallery where framed prints of his own crane pictures line the walls, some with asking prices of close to $1,200.

    Records show that red-crowned cranes — named for the discs of red skin that gleam on the heads of adult birds — were plentiful throughout Japan during the Edo period, from the 17th to the 19th century. In that era, the cranes were kept as pets — as well as prepared as culinary delicacies — for the shoguns who ruled the realm.

    During the latter half of the 19th century, commoners began to hunt the red-crowned cranes aggressively, and in the 20th century, construction and agriculture wiped out their wetland habitats. By the 1920s, there were fears that the cranes had gone extinct, until a handful were discovered in Kushiro, barely surviving in a large marsh.

    The Japanese government began passing laws that prohibited the hunting of the red-crowned cranes and restricted construction in breeding areas. The ministry of culture designated the birds a natural monument in 1935.

    Sadajiro Yamazaki, Mr. Yamazaki’s grandfather, was the first local resident to purposefully feed the red-crowned cranes after he spotted a few nibbling on corn originally intended for his dairy cows. A community effort to save the cranes gained momentum in 1952, when students at an elementary school in Tsurui started to sprinkle corn next to a playground every morning, a ritual that continues to this day.

    By the early 1980s, Japan’s environment ministry was funding local groups that administered regular feedings, and the Hokkaido government was offering subsidies to individual landowners.

    To Sayoko Takahashi, 75, the birds have become an indelible part of daily life after 25 years of backyard feedings with her husband. Dozens of cranes arrive each afternoon to wait for Ms. Takahashi as she drags a children’s snow sled bearing two large buckets of corn.

    Sometimes, the cranes linger outside the house, peering into the picture window in their living room — especially, she is convinced, when she plays music by torchy Japanese ballad singers. “I joke that I can’t go anywhere because of them,” she said. “But if they don’t show up, I get concerned.”

    She worries that no one will look after them once she and her husband, who suffered a stroke last year, are gone. None of their three adult daughters have shown interest.

    Experts are working to ensure that the cranes survive any threat, including an outbreak of avian flu. The zoo and sanctuaries in Kushiro keep about 35 rescued cranes in captivity — some that spend their days pacing back and forth in small cells — in case an artificial breeding program is needed to replenish the population. Researchers freeze the corpses and organs of dead cranes to study and preserve their DNA.

    The biggest focus, however, is a plan to nudge the cranes away from organized feedings and disperse them toward more natural sources of food in marshes and rivers across Hokkaido — a process that officials say could take a decade.

    “That’s the No. 1 challenge,” said Kunikazu Momose, chairman of the Red-Crowned Crane Conservancy in Hokkaido. “We have to train these cranes to become more wild.”

    In 2015, the environment ministry began curtailing the daily feeding volumes. The cranes then invaded local farms, helping themselves to corn feed intended for dairy cows or beef cattle.

    Last year, Arata Oikawa, a dairy farmer in Tsurui, dumped 300 tons of corn silage, at a replacement cost of 10 million yen, or about $85,000, after dozens of red-crowned cranes pecked holes in the tarps covering the feed and caused it to mold.

    “They are beautiful birds,” said Mr. Oikawa, 47, “but when I think about them in relation to my work, I don’t like them so much.”

    Some local farmers have learned to live with their avian neighbors, but other communities are wary about attracting too many cranes.

    In Naganuma, a town in western Hokkaido where cranes began showing up a few years ago, officials and farmers say they want to avoid a large influx of the birds. “Our hope is not for a lot of them to come to the area,” said Yoshikazu Kato, director of a local society aiming to “bring back” the red-crowned cranes.

    Tamizo Nakamoto, 75, who with his wife, Akiko, 75, moved to the Kushiro area from Osaka almost three decades ago, said that the “worst thing for the crane environment are human beings.”

    The couple have developed a private crane sanctuary on their 25 acres, digging wells to create ponds and spending half their pension on corn and frozen smelt to feed three crane couples that have returned daily year after year and produced 60 chicks.

    On a recent afternoon, Mr. Nakamoto carried a metal pot filled with smelt to one of the ponds in front of the couple’s modest house. Spotting a crane couple, he began to wave his arms. One of the cranes, flapping its wings, reciprocated.

    For a moment, it looked as if man and bird were dancing with each other.

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    Valeurs Actuelles

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    Le Monde

    Une cancel culture à la sauce conservatrice : aux Etats-Unis, des livres renvoyés de l’école

    Raphaëlle Besse Desmoulières

    Publié hier à 02h46, mis à jour hier à 15h00

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    EnquêteMême un monument comme « Maus », d’Art Spiegelman, en a fait les frais. Depuis la pandémie, les conseils d’école, qui choisissent les livres destinés aux élèves, intensifient la mise à l’index des ouvrages traitant de sexe, de genre ou de « race ». La résistance s’organise.

    Mary Ellen Cuzela s’approche du pupitre en bois. Au micro, sa voix est parfaitement calme, mais une colère froide l’anime. Cette habitante de Katy, dans la banlieue de Houston (Texas), aux Etats-Unis, fait face aux membres du conseil d’école dont ses enfants dépendent. C’est une réunion de routine, une parmi d’autres, un soir de novembre 2021, mais, pour elle, c’est enfin l’occasion de se faire entendre. « Nous avons besoin de votre aide et d’un plan d’action immédiat pour nettoyer les livres obscènes, vulgaires et pornographiques qui se trouvent actuellement dans les bibliothèques » des établissements du district, lance-t-elle. Dans sa main droite, Me and Earl and the Dying Girl, de Jesse Andrews, que les lycéens de Katy peuvent trouver dans leurs écoles.

    Un roman où deux copains de terminale bidouillent un film pour une amie atteinte d’un cancer. « Je veux savoir comment ce livre a été approuvé et qui l’a approuvé », intime Mary Ellen Cuzela. Elle ouvre le livre, trouve la page qu’elle avait préalablement sélectionnée et lit quelques extraits, dont un dialogue entre les deux jeunes qui parlent de « bouffer de la chatte », avant que le narrateur note qu’il arrive souvent à l’un d’eux d’être « vraiment grossier ». Elle n’ira pas plus loin, l’affaire est entendue pour elle. « Et ce n’est qu’un seul livre. Il y en a plusieurs centaines que nous devons vérifier dans nos bibliothèques », conclut-elle, sous les applaudissements.

    Ce qui peut être lu – ou pas

    La scène, filmée, a fait le tour des médias. La stratégie s’est avérée payante. En février, le conseil d’école avait retiré dix ouvrages, dont Me and Earl and the Dying Girl, sous prétexte de « vulgarité généralisée ». Texas, Arizona, Wisconsin, Colorado, Pennsylvanie, Floride, Illinois… Pas une semaine ne passe sans que la presse locale ou nationale ne se fasse l’écho d’un banned book, un livre supprimé d’un programme scolaire ou des rayonnages d’une école à la suite d’une plainte de parents. C’est une cancel culture à la sauce conservatrice. Sexe, identité sexuelle, genre, racisme, les prétextes sont multiples et les titres censurés nombreux, comme Beloved, de Toni Morrison, La Servante écarlate, de Margaret Atwood, All Boys Aren’t Blue, de George M. Johnson, ou encore La haine qu’on donne, d’­Angie Thomas.

    Aux Etats-Unis, l’irrésistible tentation radicale des républicains

    Quelle n’a pas aussi été la surprise du dessinateur de bande dessinée Art Spiegelman d’apprendre, en janvier, que son Maus, monument de la BD sur la Shoah, prix Pulitzer 1992, ne serait plus étudié par les élèves de 4e d’un collège du Tennessee. A l’unanimité, le conseil d’école a qualifié le contenu de « vulgaire » et d’« inapproprié » – pour huit gros mots et une image de femme nue. Dans le camp progressiste, les attaques existent aussi mais sont moins nombreuses. Le grand classique d’­Harper Lee, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, prix Pulitzer 1961, est ainsi régulièrement mis en cause ou proscrit pour « la mise en scène d’un personnage de “sauveur blanc” et la perception du vécu des personnes noires ».

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    Le Figaro

    Les commerçants face à la schizophrénie des consommateurs

    Marie Bartnik

    CHRONIQUE - Le président de l’enseigne Système U, Dominique Schelcher, analyse dans un essai les évolutions de la consommation et de ses conséquences sur le futur du commerce.

    Quel meilleur poste d’observation des évolutions de la société française que les allées d’un supermarché? Dominique Schelcher, président de l’enseigne Système U et patron d’un magasin à Fessenheim, dans le Haut-Rhin, se considère, ainsi que ses collègues, comme une «prise de terre». «C’est parce que je m’occupe de mon magasin, je gère 90 salariés, je vois mes clients, j’échange avec mes collègues présents aux quatre coins de la France, que je peux livrer une analyse par le prisme des territoires», écrit-il dans un livre qui vient tout juste de paraître, Le bonheur est dans le près, aux Éditions de l’Archipel. Il y analyse avec acuité les évolutions de la consommation et de ses conséquences sur le futur du commerce.

    À lire aussiAnne-Cécile Suzanne: «L’invasion russe ouvre une ère de tensions alimentaires»

    Pour un commerçant de 2022, répondre aux attentes des clients est un sacré casse-tête. Le supermarché continue de s’adresser à tous les Français, quel que soit leur budget. Mais les besoins des clients sont de plus en plus dissemblables. «Pour les uns, l’enjeu est de manger mieux, local, sans gluten, sans lactose ; pour les autres, il s’agit de trouver des aliments qui nourrissent au prix le plus bas. On en est arrivé à une consommation à deux vitesses», souligne-t-il. Les ventes de produits premiers prix sont en constante augmentation. L’inflation présente et à venir, qui rogne le pouvoir d’achat des clients, va renforcer cette attention aux prix.

    Produits locaux

    Le client lambda n’existe plus. Les besoins particuliers, les profils spécifiques se multiplient (végans, amateurs de produits bio, de produits locaux, de fait maison ou de produits industriels…). Surtout, chacun est individuellement pétri de contradictions. «La consommation est devenue le lieu d’une tension fondamentale entre la conviction et le comportement: ce qu’on achète ne reflète pas ce qu’on pense ou, pour le dire autrement, les produits présents dans le Caddie à la sortie du magasin ne correspondent pas aux déclarations du citoyen à l’entrée», souligne Dominique Schelcher. Certains voudraient consommer des produits plus sains et plus respectueux de l’environnement mais n’en ont pas les moyens. La plupart des clients se disent attentifs à l’impact environnemental de leur consommation tout en achetant toujours davantage sur internet.

    Dominique Schelcher propose des pistes pour réconcilier ces aspirations contraires. Il estime que les territoires, le local, font partie de la solution. Consommer des produits locaux est avantageux pour l’environnement et concourt à renforcer notre filière agricole. Mais ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Régulièrement, l’enseigne fait des opérations à prix coûtant sur les fruits et légumes français, en moyenne 15 % plus chers. Mais Dominique Schelcher insiste sur le devoir de pédagogie des enseignes: «Il faut assumer le coût de la qualité», estime-t-il. La part du budget des ménages consacré à l’alimentation n’a jamais été aussi basse.

    Le magasin est une autre partie de la solution, qui ne s’oppose pas au développement de l’e-commerce - les drives et services de livraison se sont localement développés presque partout. Il rappelle que le magasin, qui doit s’enrichir en services offerts aux clients, est souvent le principal employeur local lorsque les industries sont parties.

    Le bonheur est dans le près de Dominique Schelcher, Éditions de l’Archipel, 272 p., 18 €.

    Les aides aux particuliers pour remplacer les chauffages individuels vont être relevées de 1000 euros

    Cette mesure vise notamment à réduire la dépendance du pays aux importations d'énergies fossiles.

    Rappel massif de pizzas surgelées Buitoni après détection d'Escherichia coli dans une pâte

    La marque demande aux consommateurs ayant acheté des pizzas surgelées Fraîch'Up avant le 18 mars 2022 de ne pas les consommer et de jeter les produits.

    Avec la fin du port du masque, les ventes de rouges à lèvres décollent dans les magasins

    Plusieurs marques profitent de cet enthousiasme en proposant des remises promotionnelles à leurs clients, jusqu'à -30%.

    Le Monde

    A quoi on les reconnaît

    Il fut un temps où parents et enseignants déploraient l’écriture phonético-abrégée des e-mails et textos de leurs enfants : « dsl jsp ». Ce serait passer à côté d’un autre phénomène, celui qui voit collégiens et lycéens taper dans les suggestions de réponse de leur boîte mail pour répondre aux anciens et se mettre à les traiter comme des robots LinkedIn. À la « lol génération » a succédé la « génération cdt ». Voilà que, en envoyant des messages à leurs enfants pour leur proposer d’aller manger une pizza, des parents reçoivent en réponse des « C’est noté » qui pourraient venir de la compta. Quand ils leur demandent de se souvenir d’un rendez-vous chez le dentiste, ils sont gratifiés de courtois « Bien reçu » qui pourraient provenir de leurs manageurs.

    L’intelligence naturelle des parents et des profs leur a bien sûr fait deviner qu’une réponse courte, impersonnelle, tranchée et sans fautes ne pouvait venir que d’une intelligence artificielle : celle de Gmail ou d’autres plateformes qui proposent une fonction « smart reply » (« réponses suggérées »). Plutôt que de s’inspirer de la façon d’écrire de l’utilisateur, l’intelligence artificielle emploie une espèce de langue générique supposée se glisser partout mais qui détonne dans les écrits des ados. Et pourtant, plutôt que de se réjouir de cette politesse ­corporate, enseignants et parents éprouvent en lisant ces messages ce même malaise diffus que ressentent leurs enfants quand une grand-tante signe son message d’un GIF. On ne l’avait pas vu venir : pendant que les courriels professionnels se sont mis à souhaiter « une très belle journée », nos enfants sont passés au « cordialement ».

    « On avait mis le compteur de gaz à leur nom pour qu’ils puissent être sectorisés ici » : les parents des élèves d’élites

    Ils remercient en majuscules. Quand ils veulent personnaliser une réponse, ils ajoutent un point d’exclamation à celui déjà proposé. Ils s’expriment avec un enthousiasme avec lequel ils ne s’adressent jamais à leurs parents. Ils utilisent aussi l’autocomplete pour les dictées en ligne. Ils ont commencé à écrire à leurs enseignants avec le confinement et ont gardé le pli. A chaque fois qu’ils écrivent le mot « cordialement », ils se sentent comme leurs parents quand ils mettent une cravate. Quand ils se découvrent une mauvaise note sur Pronote, ils envoient un message de négociation à leur prof le dimanche soir à 23 heures avec les arguments les plus alambiqués mais systématiquement accompagnés d’un « Cordialement ». Ils oublient parfois de signer parce que l’intelligence artificielle ne leur a pas proposé.

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    Le Monde

    « Tu es bien Yvan Colonna ? »

    L’agression en détention d’Yvan Colonna, le 2 mars, a embrasé la Corse. Le nationaliste de 61 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, à Ajaccio, est toujours entre la vie et la mort après qu’un codétenu, condamné pour des faits de djihadisme en 2015, l’a étranglé alors qu’il faisait du sport. La colère de la famille Colonna, qui « entend demander raison à l’Etat de l’agression meurtrière dont il a été la victime », a contaminé les rues de l’île, tant les milieux nationalistes demandaient depuis longtemps le rapprochement des détenus « politiques ».

    Le Monde écrit pour la première fois le nom d’Yvan Colonna le 23 mai 1999, quinze mois après l’assassinat du préfet Erignac, dans un article de Pascal Ceaux et Jacques Follorou titré « Affaire Erignac : les policiers pensent avoir arrêté le “groupe opérationnel” ». Le nom de Colonna apparaît au détour d’un encadré sur « un groupe radical et isolé, né au début des années 90 ». Il est le fils d’un ancien député (PS) niçois, Jean-Hugues Colonna, qui a conseillé certains ministres de l’intérieur ces dernières années sur le dossier corse. « Yvan Colonna, berger, a élevé ses enfants dans la seule langue corse avant qu’ils n’intègrent le système scolaire. Représentant la Cuncolta à Cargèse, il milite pour un nationalisme intransigeant », lit-on. A l’heure où ces lignes sont rédigées, nul ne le sait encore, mais sa cavale durera quatre années supplémentaires.

    Agression d’Yvan Colonna : l’administration pénitentiaire se défend

    Jacques Follorou annonce qu’un avis de recherche a été apposé dans tous les commissariats de France le 27 mai 1999, et Le Monde consacre pas moins de quatre pages à l’affaire. C’est qu’en garde à vue trois des six membres du commando viennent de désigner Yvan Colonna comme le tireur. « Les aveux des militants nationalistes ont été obtenus grâce à la confrontation de leurs alibis et des expertises techniques menées sur les téléphones portables. Celles-ci ont permis de localiser précisément les membres du commando à l’heure du meurtre, démontrant à chaque fois une contradiction avec le lieu où ils prétendaient se trouver à ce moment-là. » Pour son reportage, Danielle Rouard, elle, est allée à Cargèse recueillir l’appel à la reddition du père d’Yvan, Jean-Hugues Colonna, en pleurs.

    Le 3 juin 2003, une nouvelle salve d’articles annonce l’ouverture du procès, devant la cour d’assises spéciale de Paris, de huit nationalistes pour l’assassinat du préfet. Le cas d’Yvan Colonna, toujours en fuite, a été disjoint. Le Corse est devenu l’obsession de trois ministres de l’intérieur successifs, « le “TOC” de Nicolas Sarkozy », reprend Ariane Chemin, qui consacre au fugitif une pleine page. Les parents Colonna n’ont rien vu venir, jurent-ils. Dans les années 1990, ils « croient que leur fils a rompu avec le nationalisme. Sans doute très sincèrement. Un bon militant cloisonne, en effet, sa vie et retient ses mots. En réalité Yvan est entré dans une église et fait partie des intégristes. (…) Il est devenu le soldat du peuple corse ».

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    France24 - Monde

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Publié le : 21/03/2022 - 08:38Modifié le : 21/03/2022 - 09:53

    David GORMEZANO Suivre

    Le ProEnglish Theatre, petit théâtre indépendant de Kiev qui joue et enseigne dans la langue de Shakespeare, s'est mué en un "art shelter", un abri artistique. La petite troupe d'acteurs s’est installée au sous-sol de leur théâtre pour vivre l'épreuve de la guerre ensemble, témoigner et organiser une résistance tous azimuts. Rencontre avec des artistes pétris d'humanité et résolus à gagner la guerre contre la Russie.

    Le 24 février, c'est au téléphone qu'Alex Borovensky, le directeur du ProEnglish Theatre, a appris que la guerre avait éclaté et que les chars russes étaient entrés en Ukraine. "J'ai raccroché, puis j'ai entendu les explosions, puis les sirènes. C'était irréel, je ne voulais pas y croire. Avec ma compagne, nous avons fait nos valises et nous avons décidé de nous installer au théâtre qui est en sous-sol. À la fin de la journée, nous avons tous regardé 'Mission Impossible 4', parce qu'à la fin, Tom Cruise détruit le Kremlin."

    En quelques jours, l'acteur et ancien professeur d'anglais se mue en résistant. Obstruer les fenêtres des deux pièces du théâtre donnant sur la rue, transformer la salle où étaient données les représentations en dortoir, abriter les gens de l'immeuble pendant la nuit ou lorsque les sirènes signalent une attaque aérienne, donner des interviews aux médias anglophones pour témoigner de la situation à Kiev et ailleurs en Ukraine, décharger des camions d'aide humanitaire et aider à leur répartition dans le quartier… L'heure était à la survie et à la solidarité. "Tous les jours, on me propose de venir me réfugier ici ou là, mais je veux rester. Je veux voir ce qui est en train de se passer de mes propres yeux. Ma résistance, c'est l'art et c'est ce que je veux partager, c'est pour ça que je vais rester à Kiev".

    En ce dimanche 20 mars, au 25e jour de guerre, l'irréel est devenu la nouvelle normalité. Un calme étrange règne dans la ville de Kiev troublée par le grondement sourd de la défense anti-aérienne ukrainienne. Ces derniers jours, les tirs de missiles russes ont touché des immeubles d'habitation, faisant plusieurs morts, tandis qu'à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, les affrontements se poursuivent. Un ciel bleu intense et les rayons du soleil semble annoncer le printemps. Alex et ses compagnons ont décidé de s'offrir une petite journée de détente.

    "Il n'y a pas de bombardements massifs alors nous nous aventurons un peu plus en ville, nous recommençons à circuler en voiture autour de Kiev. Mais il y a eu des frappes directes sur la ville. L'une d'elles a touché un immeuble juste à côté de celui d'une des actrices du théâtre et les vitres de son appartement ont explosé. Nous sommes dans l'attente."

    Un théâtre pour résister et créer

    Avec la guerre qui s'installe, la petite bande de trentenaire n'a pas renoncé à ses projets. Tetiana Shelepko, actrice et metteuse en scène, est en train de monter une pièce d'Harold Pinter, "Le nouvel ordre mondial", qui sera diffusée en direct sur Internet le 27 mars et projetée dans plusieurs théâtres en Allemagne, en Slovaquie et au Portugal. Continuer à jouer semble pour elle une nécessité. "Pendant les guerres, le théâtre devient un abri pour les âmes, il permet de s'échapper de la folie de la guerre", explique-t-elle.

    Alex a adopté le même dispositif et prépare une performance basée sur "La Voleuse de livres", un roman de l'écrivain australien Markus Zusak. "Ce sera un monologue qui se déroule dans un abri anti-aérien qui n'est autre que notre théâtre ! Le stream sera repris par différents théâtres dans le monde qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Quand l'Ukraine aura gagné la guerre, nous allons faire une grande tournée, dans beaucoup de villes, pour que ceci ne se reproduise jamais."

    Soutenir avant tout l'armée

    Pour les deux compères, le monde artistique ne doit pas se contenter d'interpeller sur les souffrances et les dévastations qu'infligent cette guerre. "Si vous [les Occidentaux, NDLR] voulez venir en aide aux réfugiés ukrainiens ou aux artistes ukrainiens, donnez de l'argent à l'armée ukrainienne, il y a un compte qui a été ouvert pour cela et qui reçoit des donations dans toutes les monnaies. Pour moi, c'est une évidence, il faut s'attaquer à la racine du problème, qui est la Fédération de Russie et son armée. Sinon, vous n'allez pas résoudre le problème."

    Lorsqu'ils sont assis autour d'un café, les mines deviennent plus sombres. Certes, il règne un calme apparent à Kiev, mais chaque jour apporte son lot d'informations insoutenables, comme celles du bombardement par les forces russes du grand théâtre de Marioupol où s'étaient réfugiés plusieurs centaines de personnes.

    Le sort réservé à cette ville de 400 000 habitants au bord de la mer d'Azov prend aux tripes les Ukrainiens et décuple leur envie d'en découdre avec la Russie. "Je suis en colère. Il faut que ça s'arrête. Je pense qu'il faut aussi boycotter le monde de la culture russe, sans hésitation, parce que la Russie est en train de tuer mon pays", affirme Alex.

    L'aveuglement des Européens

    Tetiana ressent aussi une colère froide qu'elle dirige, elle, vers l'attitude des Européens. "L'Europe vit dans une illusion. Elle semble vivre dans le monde de Harry Potter, faisant semblant que ce qui est en train de se passer n'existe pas. Ce n'est pas le 'Ministère de la magie' qui va faire disparaître l'armée russe."

    De son côté, Bogdan, un journaliste qui a rejoint l'"art shelter" de la rue Smolenska, regrette la nonchalance des Européens vis-à-vis de la Russie. "Après l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine a multiplié les conférences de presse pour vanter le réarmement de la Russie, le développement de nouvelles armes ultra-sophistiquées et vos dirigeants semblaient ne pas y prêter attention. Ils ont continué à acheter du pétrole et du gaz russe comme si de rien n'était. Cela fait huit ans que Poutine prépare la guerre, pour nous, c'était évident."

    Regrettant l'aveuglement des Européens, Alex, Tetiana et leurs amis ont une foi inébranlable dans leur pays et la certitude qu'il vaincra l'ogre russe. "Soutenir l'armée, c'est très important mais il faut aussi penser à soutenir le pays tout entier. Si l'économie continue à tourner, alors la Russie va connaitre la défaite", estime Alex. Dans une ultime pirouette, l'acteur devenu résistant rappelle que cela fait trois semaines que Moscou tente de faire pénétrer ses blindés dans Kiev sans y parvenir. "L'armée russe est faible, rouillée et désorganisée. Il ne faut pas en avoir peur puisque qu'un petit pays corrompu comme le nôtre a pu la mettre en échec ! De quoi l'Europe a-t-elle peur ?"

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    Guerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...

    REPORTAGE

    À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix

    Guerre en Ukraine

    L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

    Le Monde

    « Impossible de faire comme si de rien n’était » : récit d’une fashion week marquée par la guerre en Ukraine

    Caroline Rousseau Sophie Abriat Valentin Pérez

    Publié le 18 mars 2022 à 07h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h48

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    RécitL’industrie du luxe espérait renouer avec sa légèreté passée. Mais le conflit en Ukraine, omniprésent dans les esprits, a hanté les défilés parisiens. Pendant neuf jours, la communauté de la mode a oscillé entre la joie des retrouvailles et la culpabilité de profiter de ces instants privilégiés.

    Lundi 28 février On a connu un exercice plus simple que de parler de défilés alors qu’une guerre est en cours en Europe. Ce sont les étudiants du master of arts in fashion design de l’Institut français de la mode qui ont eu le rôle délicat d’ouvrir la fashion week parisienne en présentant une vidéo de leurs collections de fin d’études. Une partie des accessoires dessinés ont ensuite été transformés en objets numériques prêts à intégrer le métavers. On peut y voir une façon de déserter le monde qui se disloque sous nos yeux pour tenter d’en construire un nouveau. Car la guerre en Ukraine a percé la bulle euphorisante de la mode. Les invités s’interrogent au fil des heures : poster ou ne pas poster ? Relayer les shows en stories ou faire profil bas ? Les avis sont partagés. Certains professionnels, les influenceurs et les tiktokeurs, doivent assurer leur mission de retransmission s’ils veulent être réinvités la saison prochaine… « Business is business », se justifient ceux qui continuent de brandir leur téléphone au passage des mannequins. D’autres ont fait le choix de ne plus diffuser de photos. « Impossible de faire comme si de rien n’était. »

    Victor Weinsanto a lancé sa marque pendant la pandémie, soutenu par Adrian Joffe. Le créateur labélisé « génération Covid » est habitué à ce que les soubresauts de l’actualité dictent son agenda. Fataliste, le demi-finaliste du prix LVMH 2022 se demande s’il existe un bon moment pour défiler… Bon gré, mal gré, il continue d’avancer. Depuis qu’une de ses robes en dentelle a été aperçue dans la saison 2 d’Emily in Paris, les commandes s’envolent…

    "As the greater fashion family gathers for Paris Fashion Week®, war has brutally hit Europe and plunged the Ukraini… https://t.co/zkX5tCjtof

    A 19 heures, la Fédération de la haute couture et de la mode poste un message à sa communauté. Son président rappelle que « la création repose sur le principe de liberté, quelles que soient les circonstances. Et le rôle de la mode est de contribuer à l’émancipation individuelle et collective dans nos sociétés ». Il invite à « vivre les défilés des jours à venir avec la gravité qui s’impose en ces heures sombres ». Ceux qui hésitaient à poster des photos des shows sur les réseaux sociaux interprètent ce communiqué comme un feu vert à la retransmission des événements. En stories Instagram, les drapeaux bleu et jaune de l’Ukraine se mélangent à des photos de streetstyle et de podiums. Le contraste est déroutant.

    Le soir, de jeunes gens crient, massés devant l’entrée du Palais Brogniart. Venus s’installer devant l’entrée du défilé Off-White, ils grappillent, comme une nuée de papillons attirés par la même source de lumière, des photos des invités plus ou moins célèbres : Carla Bruni, Paul Pogba, Olivier Rousteing et Jonathan Anderson… Mais leur notoriété n’est pas grand-chose face à celle de Rihanna : à l’intérieur, voilà les vedettes condamnées à attendre trois quarts d’heure avant que la star ne s’installe.

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    France24 - Monde

    Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    Publié le : 21/03/2022 - 16:23

    Benjamin DODMAN Romain BRUNET Suivre

    Fort d’une dynamique indéniable, le candidat de la gauche radicale s’imagine bousculer le scénario écrit d’avance d’un second tour opposant, comme en 2017, Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Mais pour cela il devra relever plusieurs défis : convaincre l’électorat de la gauche modérée et les abstentionnistes.

    Cela ressemble à une démonstration de force : en mobilisant, dimanche 20 mars, lors de sa marche pour une VIe République plusieurs dizaines de milliers de personnes – 100 000 selon La France insoumise –, Jean-Luc Mélenchon a montré qu’il fallait compter avec lui au moins jusqu’au 10 avril, pour le premier tour de l’élection présidentielle… et peut-être même au-delà.

    Car il y a bien une dynamique dans la campagne du candidat de la gauche radicale. Outre le rassemblement de dimanche, les meetings de Jean-Luc Mélenchon attirent systématiquement du monde partout en France. Cela se traduit dans les sondages avec une courbe qui, à l’image de la "tortue sagace" de la fable de La Fontaine à laquelle il se compare, progresse doucement mais sûrement : les instituts de sondage le créditent désormais de 13-14 % des intentions de vote, en troisième position mais tout de même à bonne distance derrière Emmanuel Macron (30 %) et Marine Le Pen (17-18 %).

    >> À lire : "Le vote utile à gauche, c'est Mélenchon", affirme Ségolène Royal

    Résultat, Jean-Luc Mélenchon fait de plus en plus figure de "vote utile" pour l’électorat de gauche. Les autres candidats de cette famille politique semblent, toujours selon les sondages, nettement distancés : l’écologiste Yannick Jadot plafonne autour de 5-6 % d’intentions de vote, le communiste Fabien Roussel émerge à 4-5 % et la socialiste Anne Hidalgo ne dépasse pas les 2 %.

    Dans ce contexte, la marche pour la VIe République avait pour but de convaincre les indécis. "Chaque personne est personnellement responsable du résultat, chaque personne a la clé du deuxième tour. (…) Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes. C’est vous qui faites la décision. Ne vous dérobez pas", leur a lancé Jean-Luc Mélenchon. Et faisant du choix des électeurs de gauche au premier tour une "responsabilité morale" face au programme d’Emmanuel Macron, le candidat insoumis a mis en garde : "Ce vote est un référendum social. Vous êtes prévenus".

    Chaque personne, quelle qu'ait été sa vie et ses engagements, est personnellement responsable du résultat de l'élection présidentielle. Car c'est chaque personne qui a la clé du deuxième tour, qui ouvre la porte d'une meilleure société. #MarchePourLa6eRepublique pic.twitter.com/QomwtNf03l

    March 20, 2022

    L’argument sera-t-il efficace ? Certains ont déjà franchi le pas, à l’image de Christine, ancienne Gilet jaune de 52 ans, "pas fan de Jean-Luc Mélenchon" à la base mais favorable à une VIe République qui permettrait, comme le promet le candidat insoumis, de passer à un régime parlementaire et de mieux partager le pouvoir entre président, Parlement et citoyens. "Je voterai pour lui pour qu’il nous défasse de la Ve République. La société se déshumanise, se dépolitise. Il faut changer de système. Je ne fais plus confiance aux politiques, mais cette fois c’est notre dernière chance", confie-t-elle à France 24.

    Une image écornée

    Mais de nombreux autres électeurs de gauche restent réticents. L’image de Jean-Luc Mélenchon, écornée par ses coups de sang comme l’épisode "la République c’est moi" en 2018 ou par ses positions en matière de politique étrangère jugées trop favorables à la Russie, notamment la sortie de la France de l’Otan, reste un handicap.

    "La politique extérieure, pour une fois, prend une importance réelle dans la campagne et il sera compliqué pour Jean-Luc Mélenchon de parvenir à convaincre toute une partie de l’électorat de gauche sensible à cette question et attachée notamment à l’adhésion de la France à l’Otan", estime le politologue Gérard Grunberg, contacté par France 24.

    >> À lire : Comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon

    D’autant que l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo ne cessent de l’attaquer sur la question ukrainienne. Et plus l’hypothèse d’une accession du candidat insoumis au second tour de l’élection présidentielle gagne en crédibilité, plus les piques deviennent acerbes, à l’image d’Anne Hidalgo qui caricature Jean-Luc Mélenchon comme "complaisant et complice avec les dictateurs".

    Même l’ancien président socialiste, François Hollande, est monté au créneau pour critiquer l’idée d’un vote utile en faveur du député des Bouches-du-Rhône. "À un moment, il faut avoir un président utile, pas simplement un vote utile", a-t-il déclaré, mercredi 9 mars, sur France Inter.

    .@fhollande ne conseille pas de voter Jean-Luc Mélenchon : "Il faut avoir un président utile, pas simplement seulement un vote utile"#le79Inter pic.twitter.com/rlxTFptgIv

    March 9, 2022

    "L’enjeu est important pour le Parti socialiste, qui joue sa survie, souligne Gérard Grunberg. On sait que cette élection est déjà perdue pour le PS, mais en termes d’image, l’accession de Jean-Luc Mélenchon au second tour lui porterait un coup fatal."

    Alors la gauche modérée tape comme elle peut sur l’ancien sénateur socialiste, quitte à favoriser un nouveau second tour entre Emmanuel Macron et l’extrême droite. "On reconstruit davantage sur un champ de ruines où tout le monde (à gauche) arrive au plus haut autour de 12 % que sur un champ de ruines où Mélenchon arrive haut", affirme une parlementaire socialiste, citée par Libération.

    La clé de la participation

    Les abstentionnistes constituent l’autre clé d’une éventuelle accession au second tour de Jean-Luc Mélenchon. "Autour de moi, je constate une montée constante de l’abstention, de l’apathie. Il y a une grande désillusion par rapport à la politique", juge Hélène, 32 ans, présente dimanche à la marche pour la VIe République, "malgré Mélenchon plutôt que pour lui", dit-elle à France 24 en plaisantant. Elle estime toutefois que "Mélenchon a raison de proposer une constituante et la révocation des mandats" car "il faut redonner du pouvoir aux gens pour qu’ils s'investissent à nouveau".

    Hélène a été séduite par la proposition d’une VIe République, d’autres électeurs le seront peut-être par la retraite à 60 ans, le Smic à 1  euros net, le prix de l'essence bloqué à 1,40 euro, l’allocation d’autonomie de 1 063 euros pour les étudiants ou les investissements massifs promis dans les services publics. C’est en tout cas le pari que fait Jean-Luc Mélenchon en envoyant ses militants sillonner les quartiers populaires à la rencontre des abstentionnistes, ou quand il s’adresse à eux en évoquant "un choix de société" en répétant à trois reprises, au cas où la proposition d’Emmanuel Macron serait passée inaperçue : "La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans !"

    >> À voir : Ils ne voteront pas à la présidentielle : ces Français désenchantés par la politique

    "Ce que feront les abstentionnistes reste une inconnue, mais le problème pour Jean-Luc Mélenchon, c’est que la réélection d’Emmanuel Macron est jugée probable par la plupart des Français, indique Gérard Grunberg. Or, cela risque d’être un facteur d’abstention car sans réel espoir de victoire à l’arrivée, les électeurs de gauche pourraient être démotivés."

    Sans doute conscient de cette réalité, Jean-Luc Mélenchon répond à cet argument en insistant sur les conséquences de sa présence dans un débat d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron. Au lieu de parler immigration et sécurité face à Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Valérie Pécresse, un second tour Macron-Mélenchon obligerait le président sortant à parler protection sociale, bifurcation écologique, logement et retraite. Une perspective susceptible de faire ressurgir le clivage droite-gauche et qui devrait au contraire donner à l’électorat de gauche des raisons d’espérer, analyse l’entourage du candidat insoumis.

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    Jean-Luc Mélenchon exhorte ses soutiens à se rassembler derrière sa candidature

    MA PREMIÈRE PRÉSIDENTIELLE (4/4)

    Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"

    élysée 2022

    La question de l'autonomie de la Corse divise les candidats à la présidentielle

    Le Figaro

    Hélène Gestern remporte le Grand Prix RTL-Lire pour son énigmatique roman sur les sonates de Scarlatti

    555, du nombre de pièces que le compositeur italien a écrit pour le clavier, est une déclaration d'amour à la musique sur fond d'enquête.

    L'écrivaine française Hélène Gestern a remporté lundi le Grand Prix RTL-Lire Magazine pour son roman 555, une enquête dans le monde de la musique classique.555 est le nombre de sonates composées par l'Italien Domenico Scarlatti au XVIIIe siècle. Et le héros du roman, un ébéniste, est persuadé d'en avoir découvert une 556e, inconnue jusque-là. Mais elle disparaît et plusieurs mélomanes partent à sa recherche. Publié en janvier aux éditions Arléa, le roman «se lit comme un polar», a salué le jury dans un communiqué.

    À VOIR AUSSI - Le prix Goncourt 2021 est attribué à Mohamed Mbougar Sarr pour «La plus secrète mémoire des hommes»

    À lire aussiChristophe Carlier couronné du prix du roman de la gendarmerie pour Un prénom en trop

    «J'ai découvert Scarlatti quand j'avais 18 ans, et j'aurai 51 ans dans quelques jours, donc c'est un amour ancien», a déclaré la lauréate sur RTL. Hélène Gestern enseigne la littérature à l'université de Nancy. «Je suis illettrée de la musique, je ne sais pas jouer d'un instrument, pas déchiffrer une partition... La seule chose que je sais faire avec la musique, c'est de l'aimer», a-t-elle expliqué.

    Ce Grand Prix, qui fête ses 30 ans, est issu d'un jury de 100 lecteurs qui se regroupent dans 20 librairies. Cinq livres étaient en lice, dont ceux des anciens prix Goncourt Pierre Lemaitre (Le Grand Monde) et Nicolas Mathieu (Connemara).

    À VOIR AUSSI - Faut-il lire le dernier roman de Michel Houellebecq ?

    L’océan est mon frère, de Jack Kerouac: le premier roman inédit qui annonce Sur la route

    CRITIQUE - L’océan est mon frère, oeuvre inédite de l’écrivain américain, est un roman inachevé, mais parfaitement travaillé, réfléchi.

    Mélanie Michaud: «Il n’y a rien de plus humain que la littérature»

    ENTRETIEN - Dans un premier roman tragicomique, inspiré de son enfance, l’auteure montréalaise interroge le déterminisme social.

    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    New York Times - World

    An Ancient City Transformed by War

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    Marc Santora

    LVIV, Ukraine — On the night before the Russian invasion of Ukraine, a musician was singing on a cobblestone street in the heart of Lviv’s old town, the glow from heat lamps casting a soft light on a yellow stone house.

    Until the war, it was the home of Wild House, part exhibition space, part barbershop, part TikTok studio, and a gathering spot for artists and digital nomads. Now, it is a boardinghouse for people fleeing Russia’s assault.

    It started informally, with word of its existence spreading in rushed phone calls and frenzied text messages. As the war expanded, so did word of Wild House, now part of an elaborate volunteer network dealing with a never ending stream of need.

    Nadiya Opryshko, 29, an aspiring journalist turned humanitarian, is the driving force behind its transformation.

    “The military of Russia, they are fighting for nothing,” she said in an interview. “They did not know and cannot understand what they are fighting for.

    “Ukrainian people, we know what we are fighting for,” she continued. “We are fighting for peace. We are fighting for our country. And we are fighting for freedom.”

    Her story, and that of Wild House, in many ways mirror the broader transformation that her city and her nation have undergone in only a few weeks of war.

    The signs of change are visible everywhere, at once strange but also oddly familiar, former rituals playing out in a radically altered context.

    A family stands on a corner with their suitcases near a French cafe, as the voice of Edith Piaf wafts in the background. But they are not tourists. In their suitcases are lifetimes condensed, whatever time and space would allow as they ran.

    Two people share coffee at Black Honey. Not old friends, but a soldier of fortune and an Australian journalist. The hotels are all full, but the travelers are not tourists drawn to the city’s magnificent architecture, but relief workers, diplomats, journalists, spies and an assortment of other people whose pursuits are harder to divine.

    And, always, there are the air raid sirens, wailing reminders of the destruction raining on cities across the country that, with the horrific strike last week on a military base just outside of town and another attack on Friday near the airport, are drawing ever closer to the city itself.

    But every day that Ukrainian forces around the capital, Kyiv, and other cities fight off the Russian onslaught is another day for Lviv to harden its defenses. Artwork is now stowed in bunkers. Four limestone statues in Rynok Square, meant as an allegory for the Earth, are now wrapped in foam and plastic, turning Neptune into a silhouette with only his trident identifiable. The stained-glass windows of the Basilica of the Assumption of the Blessed Virgin Mary, founded in 1360, are covered in metal to protect them from Russian rockets.

    The majority of the three million people who have fled Ukraine have passed through Lviv’s train and bus stations. And for millions more internally displaced people, Lviv is the gateway to safety, however fleeting, in the west. The city is overstuffed with people and emotion. Energy and despair. Anger and determination.

    The morning after the first air raid siren sounded before dawn on Feb. 24, however, there was mostly uncertainty. People emerged bleary eyed and unsure, lining up at bank machines and stores, rushing to collect valuables and making plans to wait out the storm.

    Most of the shops closed, taxis stopped working and seemingly everyone went on Telegram to watch videos — some real, some fake — of Russian fighter jets roaring over cities and Russian missiles crashing into buildings.

    The hotels emptied as people rushed to join loved ones in Ukraine and outside the country.

    “They are afraid for their families, afraid for their friends,” Denys Derchachev, 36, a doorman at the Citadel Inn, said on the first morning of the war.

    Christina Kornienko was in line to collect her valuables from a safe deposit box. But even in the shock of the moment, she had an idea of what would happen next. “The women will go to Poland and the men will fight,” she said.

    She was right. Shock quickly turned to anger, which fueled a remarkable sense of solidarity.

    Less than a month ago, Arsan, 35, was the owner of a local coffee shop. He was about to go to the gym when his wife told him the country was at war. Four days later, he was learning how to make firebombs and spot the fluorescent markers placed by Russian saboteurs on buildings to direct missile strikes.

    “We can learn to shoot because we don’t know how this situation will develop,” he said. He said he was scared of what “crazy people may do,” particularly President Vladimir V. Putin of Russia, with his talk about nuclear weapons, but Arsan was confident in the army.

    “The Ukrainian army is doing a great job,” he said. “They are super people.”

    A month ago, Arsan’s confidence could easily have been dismissed as bravado. Few military analysts gave the Ukrainian army much of a chance against what was assumed to be the Russian army’s superior firepower and professionalism. But with each passing day — as Ukrainian forces defend Kyiv, hang on with grim determination in Mariupol and mount a spirited campaign to keep Russian forces from advancing on Odessa — the nation’s belief in itself appears to deepen.

    Periodically, the Ukrainian military makes expansive claims, impossible to verify, about its achievements on the battlefield. This month, for example, it said that since the start of the war, its forces had killed 13,500 Russian soldiers and destroyed 404 tanks, 81 planes, 95 helicopters and more than 1,200 armored personnel carriers.

    These numbers, that Western analysts say are almost certainly inflated, are cited by President Volodymyr Zelensky in his daily talks to the nation — once, twice, sometimes three or four times a day, as he channels the nation’s anger and tries to lift its spirits.

    It is a routine he has managed to keep up for weeks, often bringing Ukrainians to tears while inspiring a resistance born of baristas, computer programmers, accountants and lawyers.

    But an army, as Napoleon once said, moves on its stomach, even a civilian one. And the effort to supply the nation’s ever growing cadre of citizen-warriors, like so many aspects of the nation’s defense, started with volunteers.

    Hundreds of them assemble daily at the Lviv Palace of Arts, fighting the war by packing jars of pickled preserves, mountains of donated clothes, gallons of water and trash bags stuffed with toiletries.

    “We began immediately after the bombardment started,” said Yuri Viznyak, the artistic director of the center, who now finds himself leading a critical hub in the war effort. And with Russians increasingly targeting civilians, much of his work is now devoted to getting relief to people in dire need.

    But as soldiers, weapons and humanitarian aid move from Lviv to the eastern front, a tide of humanity continues to move in the other direction. With each day, the stories they carry to Lviv grow more dire.

    Matukhno Vitaliy, 23, is from the Luhansk region in eastern Ukraine and the city of Lysychansk, near the Russian border. It took him two days and nights to reach Lviv in a crowded evacuation train.

    He said his parents were still in the city, with no running water because all the pipes had been destroyed. It had 100,000 inhabitants before the war, but there is no telling how many have fled and how many have died.

    “Everything is destroyed,” he said.

    Mariupol. Kharkiv. Chernihiv. Sumy. Okhtyrka. Hostomel. Irpin. The list of Ukrainian cities turned to ruins keeps growing. While the Russian advance may have slowed, the destruction has not.

    Any illusions people in Lviv might have had that their city might be spared have long faded. So grandmothers join grandchildren stringing fabric together to make camouflage nets. Villagers on the outskirts of the city dig trenches and erect barricades. Movie streaming sites feature videos on how to make firebombs.

    Yet, in contrast to the first days of the war, the city is humming with life. Stores have reopened and street musicians are performing. Alcohol is banned, but bars are full. A 7 p.m. curfew means finding a table for the compressed dinner hours is a challenge.

    But the posters around town that once advertised local businesses have been replaced by war propaganda. Many take aim at Mr. Putin, focusing on a crude remark he made about Mr. Zelensky.

    “Like it or not, beauty, you have to put up with it,” Mr. Putin said, using an expression that rhymes in Russian. Ukrainians believe he was making a reference to rape — a prelude to what they say is the rape of a nation.

    One of the most popular posters features a woman looming over Mr. Putin. Jabbing a gun into his mouth, she says, “I am not your beauty.”

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    Le Figaro

    Le blanchiment dentaire est-il sans risque pour la santé ?

    Cécile Thibert

    NOS CONSEILS SANTÉ - Il existe plusieurs façons de rendre ses dents plus blanches. Mais rares sont celles qui n'abîment pas l'émail.

    Qui n'a jamais rêvé d'avoir un sourire éclatant de blancheur ? Dans les «bars à sourire», sur internet, en supermarché ou dans les parapharmacies, on ne compte plus les produits censés rendre les dents ultra-blanches. Certains leur préfèrent des remèdes de grand-mère avec des produits «naturels». Mais ces techniques sont-elles aussi inoffensives qu'elles en ont l'air ? Lesquelles sont vraiment efficaces ? Réponses avec un chirurgien-dentiste.

    «Les dents se colorent à deux endroits : sur leur surface et à l'intérieur», commence le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste en libéral et porte-parole de l'Union française pour la santé bucco-dentaire. «La coloration externe est due à nos habitudes de vie, aux dépôts de café, de thé, de tabac, à tous les tanins que l'on consomme et qui viennent se déposer sur la surface de nos dents». Ces dépôts s'éliminent bien avec un détartrage et un polissage réalisés dans un cabinet dentaire. Un acte dont le coût s'élève à 28,92 euros, pris en charge par la Sécurité sociale. «On peut aussi limiter leur installation en utilisant une brosse à dents électrique et des dentifrices ''blancheur'' qui contiennent du bicarbonate micro pulvérisé pour éviter l'effet abrasif», poursuit le Dr Lequart.

    Autre astuce : boire un verre d'eau après avoir bu une boisson contenant des tanins. «C'est comme pour votre mug de thé : si vous le rincez rapidement, les tanins s'éliminent très facilement. Mais si vous attendez une semaine, il va falloir frotter pour les enlever. C'est pareil pour la surface des dents», explique le dentiste.

    Des remèdes «naturels» à proscrire

    Gare en revanche aux remèdes «maison». Jus de citron, charbon, poudre de bicarbonate... Ils ont la cote (notamment sur les réseaux sociaux), ce qui agace les dentistes qui alertent régulièrement sur leur dangerosité. «Le jus de citron déminéralise les dents, il leur donne un aspect crayeux et provoque l'érosion de l'émail. Si on y ajoute du bicarbonate, cela entraîne la diminution de l'épaisseur de l'émail et rend plus visible la dentine (substance jaune située sous l'émail, NDLR), ce qui donne l'inverse de l'effet escompté», met en garde le dentiste. «Ça ne coûte rien, mais c'est 100% à proscrire !»

    Le jus de citron déminéralise les dents, il leur donne un aspect crayeux et provoque l'érosion de l'émail. Ça ne coûte rien, mais c'est 100% à proscrire!

    Le dentiste concède qu'il est possible d'utiliser de la poudre de bicarbonate, mais pas toutes les semaines. «Une fois par mois, grand maximum», précise-t-il. Et pour cause : les grains de bicarbonate ont un effet abrasif qui abîme l'émail. Même problème pour le charbon qui, au lieu de changer la couleur de la dent, va «poncer» sa surface et retirer de la matière. Or une fois abîmé, l'émail ne se reforme malheureusement pas.

    Il n'y a pas que la surface de la dent qui peut changer de couleur : l'intérieur aussi. Chacun a en effet déjà pu constater qu'avec l'âge, les dents ont une fâcheuse tendance à jaunir, même si l'on ne boit pas (ou peu) de café ou de thé et que l'on ne fume pas. «Cela s'explique par le fait qu'avec le temps, l'émail s'use du fait de la mastication, donc son épaisseur diminue. Cela laisse mieux voir ce qu'il y a sous l'émail, à savoir la dentine, une substance de couleur jaunâtre», explique le chirurgien-dentiste. Pour modifier cette coloration-là, il n'existe qu'un seul et unique produit efficace : les gels à base de peroxyde d'hydrogène (ou «eau oxygénée»).

    Le peroxyde d'hydrogène, un traitement très efficace mais coûteux

    Le principe est simple : le dentiste va d'abord réaliser une empreinte des arcades dentaires dans le but de fabriquer des gouttières personnalisées. À l’intérieur, il va déposer un produit à base de peroxyde d'hydrogène. «Cette molécule va pénétrer dans la dent et oxyder les pigments colorés qui y sont présents, ce qui va rendre la dent plus blanche», explique le Dr Lequart. Le reste du traitement se fait à domicile. Les gouttières doivent être portées au moins trois heures par jour (plutôt la nuit, donc) pendant une quinzaine de jours. Attention, «le peroxyde d'hydrogène n'agit que sur les dents naturelles. Si vous portez une dent en céramique ou avez une reconstitution en résine, il faudra les faire refaire à la bonne teinte ensuite», met en garde le chirurgien-dentiste.

    Le peroxyde d'hydrogène va pénétrer dans la dent et oxyder les pigments colorés qui y sont présents, ce qui va rendre la dent plus blanche

    Le seul effet indésirable possible de ce traitement est de provoquer une hypersensibilité temporaire des dents au froid et au chaud. «Ce n'est pas systématique et dans tous les cas, cela disparaît à la fin du traitement», précise le spécialiste. Petite précision : le peroxyde d'hydrogène ne peut être utilisé ni chez les femmes enceintes, ni chez les moins de 18 ans.

    Le coût de l'opération se situe entre 500 et 1200 euros, selon la localisation géographique du cabinet dentaire. Il n'y a aucune prise en charge possible par l'Assurance maladie, mais certaines mutuelles proposent un remboursement partiel. Ce prix, loin d'être dérisoire, pousse certaines personnes à se tourner vers les «bars à sourire», où le coût d'un éclaircissement dentaire tourne plutôt autour de 70 euros. Une différence qui s'explique par le fait que les bars à sourire n'ont pas le droit d'utiliser du peroxyde d'hydrogène à une concentration supérieure à 0,1%, tandis que les dentistes ont le droit d'utiliser une concentration allant jusqu'à 6%. Les produits contenant une concentration supérieure à 0,1% sont également interdits à la vente grand public.

    Les inconvénients des «bars à sourire»

    Si se faire blanchir les dents dans un «bar à sourire» n'est pas très risqué, du fait de la faible concentration en eau oxygénée utilisée, ce n'est tout de même pas conseillé par les spécialistes. «Il est indispensable de faire une visite de contrôle avant de faire un éclaircissement au peroxyde d'hydrogène, quel que soit l'endroit ou la manière dont on le fait», prévient le Dr Lequart, qui rappelle que les salariés des bars à sourire ne sont pas des professionnels de santé. «On ne peut pas faire d'éclaircissement si le patient a une inflammation de la gencive car le peroxyde d'hydrogène pourrait l'aggraver. De même, si le patient a une carie, il faut la soigner avant car le peroxyde d'hydrogène pourrait conduire à la nécrose de la dent concernée.»

    L'autre point faible des bars à sourire est le manque d'efficacité. «À ces concentrations le résultat n'est pas durable. L'effet durera quelques heures, car en réalité, le blanchiment vient du fait que la dent est asséchée», indique le Dr Anne Le Goff, chirurgien dentaire au CHU de Rennes dans un entretien publié en 2017. À l’inverse, le traitement réalisé chez un dentiste peut durer plusieurs années. «La dent se repigmente, tout comme elle aurait continué à se pigmenter au fil du temps, mais on ne perd pas le bénéfice d'un blanchiment. Certains patients ne reviennent pas nous voir avant cinq ou dix ans», précise le Dr Le Goff.

    Après un blanchiment réalisé en cabinet dentaire, « certains patients ne reviennent pas nous voir avant cinq ou dix ans

    Quand il est réalisé par un dentiste, le blanchiment fonctionne généralement très bien, à de rares exceptions près. «Les produits à base de peroxyde d'hydrogène sont peu efficaces sur les colorations provoquées par une famille d'antibiotiques appelée tétracycline, souligne le Dr Lequart. Ces antibiotiques, qui ne sont désormais plus prescrits chez les jeunes enfants et les femmes enceintes, provoquent une coloration en strate brune grisée sur les dents.»

    Ultime conseil : mieux vaut éviter de se blanchir les dents tout seul à la maison avec du peroxyde d'hydrogène. «Le problème est que l'on trouve en vente libre sur internet, des produits fortement concentrés, venus de l'étranger où la réglementation ne s'applique pas. Dans ce cas, les patients échappent au contrôle du chirurgien-dentiste et peuvent développer d'importantes hypersensibilités au niveau de la pulpe de la dent, ou être très déçus par un résultat totalement inadapté», souligne le Dr Le Goff. En outre, les gouttières vendues sur internet ne sont pas faites sur mesure, ce qui fait que le produit pourra déborder sur la gencive et provoquer des douleurs. Pour le Dr Lequart, il est clair que «faire cela par soi-même représente un risque important pour la pérennité des dents et de la gencive, surtout si aucune visite de contrôle n'est faite au préalable.»

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    New York Times - World

    Truth Is Another Front in Putin’s War

    The Kremlin has used a barrage of increasingly outlandish falsehoods to prop up its overarching claim that the invasion of Ukraine is justified.

    President Vladimir V. Putin of Russia has tried to create an alternative reality. Credit...Erin Schaff/The New York Times

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    By Steven Lee Myers and Stuart A. Thompson

    In the tense weeks before Russia invaded Ukraine on Feb. 24, Russian officials denied that it planned anything of the sort, denouncing the United States and its NATO allies for stoking panic and anti-Russian hatred. When it did invade, the officials denied it was at war.

    Since then, the Kremlin has cycled through a torrent of lies to explain why it had to wage a “special military operation” against a sovereign neighbor. Drug-addled neo-Nazis. Genocide. American biological weapons factories. Birds and reptiles trained to carry pathogens into Russia. Ukrainian forces bombing their own cities, including theaters sheltering children.

    Disinformation in wartime is as old as war itself, but today war unfolds in the age of social media and digital diplomacy. That has given Russia — and its allies in China and elsewhere — powerful means to prop up the claim that the invasion is justified, exploiting disinformation to rally its citizens at home and to discredit its enemies abroad. Truth has simply become another front in Russia’s war.

    Using a barrage of increasingly outlandish falsehoods, President Vladimir V. Putin has created an alternative reality, one in which Russia is at war not with Ukraine but with a larger, more pernicious enemy in the West. Even since the war began, the lies have gotten more and more bizarre, transforming from claims that “true sovereignty” for Ukraine was possible only under Russia, made before the attacks, to those about migratory birds carrying bioweapons.

    Russia’s message has proved successful domestically, where the Kremlin’s claims go unchallenged. Surveys suggest a majority of Russians support the war effort. Internationally, the campaign has seeped into an information ecosystem that allows them to spread virulently, reaching audiences that were once harder to reach.

    “Previously, if you were sitting in Moscow and you wanted to reach audiences sitting in, say, Idaho, you would have to work really hard doing that,” said Elise Thomas, a researcher in Australia for the Institute of Strategic Dialogue, referring to disinformation campaigns dating to the Soviet Union. “It would take you time to set up the systems, whereas now you can do it with the press of a button.”

    The power of Russia’s claim that the invasion is justified comes not from the veracity of any individual falsehood meant to support it but from the broader argument. Individual lies about bioweapons labs or crisis actors are advanced by Russia as swiftly as they are debunked, with little consistency or logic between them. But supporters stubbornly cling to the overarching belief that something is wrong in Ukraine and Russia will fix it. Those connections prove harder to shake, even as new evidence is introduced.

    That mythology, and its resilience in the face of fact-checking and criticism, reflects “the ability of autocrats and malign actors to completely brainwash us to the point where we don’t see what’s in front of us,” said Laura Thornton, the director and senior fellow at the German Marshall Fund’s Alliance for Securing Democracy.

    The Kremlin’s narratives today feed on pre-existing views of the war’s root causes, which Mr. Putin has nurtured for years — and restated in increasingly strident language last week.

    The strategy to deceive, or at least confuse, international observers was used after the bombing of a maternity ward in Mariupol on March 9.

    The day after the bombardment, official Russian accounts falsely claimed that a pregnant woman seen in photos from Mariupol had faked her injuries.

    The story appeared on the official accounts of more than a dozen Russian embassies, according to data collected by FakeReporter, an Israeli group that studies disinformation, and ricocheted across Twitter, Facebook and Telegram.

    Many of the posts used the exact same media and similar language, suggesting a coordinated campaign.

    Twitter and Facebook eventually removed the posts, but gruesome photographs, stamped “Fake,” continued circulating across the internet, including on the chat app Telegram.

    Another meme gained even more traction, relying on a yearslong campaign in Russia to stoke unfounded fears that the United States was manufacturing biological weapons in Ukraine.

    The claim gained ground in English-language social media just two days into the invasion after a Twitter post by the account WarClandestine went viral. Until the account was suspended, it peddled QAnon conspiracy theories about secretive government plots. These theories fester and then seep into the mainstream.

    By early March, the Russian Defense Ministry claimed it had uncovered “traces of a military biological program” in Ukraine, which it said was “financed by the U.S. Defense Ministry.”

    The Fox News host Tucker Carlson soon floated the idea on his show, airing Russia’s statement and dismissing the explanation from United States officials that they were diagnostic and biodefense laboratories used for research, saying, “Whether you call them weapons or not is completely irrelevant, because they can be used as weapons.”

    Mr. Carlson’s commentaries were then picked up in Russian media, including in a Telegram post by the Russian state news agency RIA Novosti that received over one million views.

    China’s government and state media parroted the claim too, in what was clearly an effort to discredit the American government’s frequent criticism of China’s behavior.

    When Russia took such claims to an emergency meeting of the United Nations Security Council, however, it faced withering criticism. “Russia has today brought into the Security Council a series of wild, completely baseless and irresponsible conspiracy theories,” the British representative, Barbara Woodward, told the Council. “Let me put it diplomatically: They are utter nonsense.”

    Russia’s accusations about nefarious American activities in Ukraine date back decades, resurfacing in new forms with each new crisis, like the political upheaval in 2014 that led to Russia’s annexation of Crimea.

    Ukraine is waging an information campaign of its own, aiming to discredit Russia, exaggerate its own military successes and minimize its losses. It has also circulated false reports of heroism, including the martyrdom of soldiers defending an island in the Black Sea and the exploits of an ace fighter pilot in the skies over Kyiv.

    By most accounts, Ukraine has so far been winning the information war, led by a powerful social media operation that flooded the internet with its own jumble of anecdotes and myths, bolstering morale among Ukrainians and uniting the Western world behind its cause. The most central figure in their campaign has been President Volodymyr Zelensky himself, whose video messages to Ukrainians and the world have combined bravery with the stage presence of the television performer he once was.

    Russia, though, has more tools and reach, and it has the upper hand with weaponry. The strategy has been to overwhelm the information space, especially at home, which “is really where their focus is,” said Peter Pomerantsev, a scholar at the Stavros Niarchos Foundation Agora Institute at Johns Hopkins University who has written extensively about Russian propaganda.

    Russia’s propaganda machine plays into suspicion of the West and NATO, which have been vilified on state television for years, deeply embedding distrust in Russian society. State media has also more recently echoed beliefs advanced by the QAnon movement, which ascribes the world’s problems largely to global elites and sex traffickers.

    Those beliefs make people feel “scared and uncertain and alienated,” said Sophia Moskalenko, a social psychologist at Georgia State University. “As a result of manipulating their emotions, they will be more likely to embrace conspiracy theories.”

    Mr. Putin’s public remarks, which dominate state media, have become increasingly strident. He has warned that nationalist sentiment in Ukraine is a threat to Russia itself, as is NATO expansion.

    Yet when the invasion began, it seemed to catch the organs of the propaganda apparatus unprepared. Officials and state media had just spent weeks accusing the Biden administration of exaggerating what Russia claimed were simply regular military exercises, not the buildup of an invasion force.

    “Clearly, they did not prepare the information warfare machine,” Mr. Pomerantsev said. “It takes months to prepare something like this.”

    That could explain the changing, disjointed nature of Russia’s campaign. The threat of biological weapons in Ukraine — let alone secret American weapons factories producing them there — was not cited as a rationale for the “special military operation” that Mr. Putin announced at dawn on Feb. 24. These falsehoods emerged only later.

    “They throw stuff out and they see what works,” said Ms. Thomas, the researcher from the Institute for Strategic Dialogue. “And what’s really working for them at the moment is the biolabs stuff.”

    The Kremlin’s campaign has gone beyond simply propagating its message. It has moved swiftly to silence dissenting points of view that could cut through the fog of war and discourage the Russian population.

    For now, the campaign appears to have rallied public opinion behind Mr. Putin, according to most surveys in Russia, though not as high as might be expected for a country at war.

    “My impression is that many people in Russia are buying the government’s narrative,” said Alexander Gabuev, a senior fellow at the Carnegie Moscow Center. “They have doctored images on state-controlled media. Private media don’t cover the war, fearing 15 years in prison. Same goes for people on the social media. Russia has lost information warfare globally, but the regime is quite successful at home.”

    The question is for how long.

    Cracks have appeared in the information fortress the Kremlin is building.

    A week after the invasion began, when it was already clear the war was going badly for Russian troops, Mr. Putin rushed to enact a law that punishes “fake news” with up to 15 years in prison. Media regulators warned broadcasters not to refer to the war as a war. They also forced off the air two flagships of independent media — Ekho Moskvy, a liberal radio station, and Dozhd, a television station — that gave voice to the Kremlin’s opponents.

    Access to Facebook, Twitter, TikTok and most recently Instagram has also been severed inside Russia — all platforms the country’s diplomats have continued to use outside to misinform. Once spread, disinformation can be tenacious, even in places with a free press and open debate, like the United States, where polls suggest that more than 40 percent of the population believes the 2020 election was stolen from former President Donald J. Trump.

    “Why are people so surprised that this kind of widespread disinformation can be so effective in Russia when it was so effective here?” Ms. Thornton of the German Marshall Fund said.

    As the war in Ukraine drags on, however, casualties are mounting, confronting families in Russia with the loss of fathers and sons. That could test how persuasive the Kremlin’s information campaign truly is.

    The Soviet Union sought to keep a similar veil of silence around its decade-long quagmire in Afghanistan in the 1980s, but the truth seeped into public consciousness anyway, eroding the foundation of the entire system. Two years after the last troops pulled out in 1989, the Soviet Union itself collapsed.

    Claire Fu contributed research.

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    Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

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    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté

    Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.

    Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Passion fermentation, ou la confrérie du bocal

    Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives

    Publié le 17 mars 2022 à 00h02 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 15h48 Léo Pajon

    Portrait

    La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis

    Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.

    Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués

    Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».

    Publié le 14 mars 2022 à 20h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h57 Sophie Abriat, Marie Godfrain, Sabine Maida et Litza Georgopoulos

    Portrait

    Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne

    A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.

    Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto

    Article réservé à nos abonnés

    Vapoter, est-ce déguster ?

    Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.

    Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin

    Fiche

    La râpe Microplane, une invention accidentelle

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin

    Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)

    Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.

    Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon

    Portrait

    William Ledeuil, passeur de saveurs

    Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »

    Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes

    Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.

    Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »

    Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon

    Témoignages

    André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »

    Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le gua bao : la recette d’­André Tan

    Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954

    C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.

    Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille

    Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.

    Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux

    Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.

    Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman

    Fiche

    La patate douce, un produit, deux possibilités

    Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.

    Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro

    Témoignages

    Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »

    Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel

    La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita

    Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent

    Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.

    Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben

    Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges

    Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.

    Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »

    L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

    Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation

    Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.

    Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo

    Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !

    Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin

    Enquête

    De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud

    Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.

    Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud

    Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.

    Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet

    Fiche

    Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »

    Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.

    Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto

    Podcast

    Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »

    L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier

    Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant

    Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman

    Fiche

    Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet

    De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Témoignages

    Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »

    Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro

    Critique

    Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair

    A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Le sursaut de la grenouille française

    Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Cinq idées reçues sur le tonneau

    Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ?  Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art

    Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman

    Fiche

    Le kiwi, un produit, deux possibilités

    Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.

    Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro

    Décryptages

    L’Australie chante les louanges de sa gastronomie

    L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?

    Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.

    Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Critique

    Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais

    Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Les poissons de Loire, ces chairs méconnues

    Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet

    Fiche

    Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini

    Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Témoignages

    Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »

    Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche

    Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.

    Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les plats en trompe-l’œil, la grande illusion en cuisine

    Mâcher une éponge, picorer dans un cendrier, croquer une fleur… Certains chefs mettent leur virtuosité au service de mets faussement immangeables ou confondants de réalisme. Quand d’autres ont trouvé d’ingénieux moyens de nous faire avaler, à notre insu, du céleri-rave.

    Publié le 13 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 14 février 2022 à 12h13 Stéphanie Noblet

    Chronique

    Le moulin à légumes, l’ennemi juré des grumeaux

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h43 Léo Bourdin

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « Le Thermomix, j’en parle tout le temps » : comment les robots-cuiseurs ont envahi les foyers français

    C’est une communauté de passionnés qui se décline plutôt au féminin. Elles disent que leur robot cuiseur, quelle qu’en soit la marque, les a libérées. Et vantent les mérites de cet aide ménager qui a envahi un foyer français sur six.

    Publié le 11 février 2022 à 19h00, mis à jour à 15h25 Pascale Krémer

    Témoignages

    Guillaume Chupeau : « Il y a beaucoup de belles vues dans le monde et pas assez de restaurants pour en profiter »

    Ancien publicitaire, Guillaume Chupeau a créé Ventrus, un restaurant itinérant et écoresponsable, où l’on mange en profitant des plus beaux panoramas. Le plat de toujours de ce bon vivant : le porc aux oignons brûlés de sa mère.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le porc aux oignons brûlés : la recette de Guillaume Chupeau

    Le créateur du restaurant itinérant Ventrus a emprunté à sa mère ce plat qui se tient en équilibre précaire entre oignons carbonisés et caramélisés.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : un Capitaine au long cours

    C’est dans une impasse du Marais, à Paris, que Baptiste Day a ouvert, en 2017, son propre restaurant, Capitaine. Fort de son amour des voyages, il y développe une cuisine de bistrot imaginative aux saveurs d’ailleurs.

    Publié le 10 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Il rend les légumes sexy » : les toqués du chef Ottolenghi

    Ses livres de recettes sont les nouvelles coqueluches des cuisiniers amateurs, un sésame pour initiés redonnant un peu de magie au chou-fleur ou au céleri.

    Publié le 10 février 2022 à 16h48 - Mis à jour le 10 février 2022 à 16h50 Guillemette Faure

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les meilleures tables locavores de Bordeaux

    Des saint-jacques de l’île de Ré chez Maison nouvelle, la nouvelle table de Philippe Etchebest, de la kefta de bœuf du domaine girondin des Faures servie chez Casa Gaïa… Notre sélection de lieux proposant les plus beaux produits de la région.

    Publié le 10 février 2022 à 10h14 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    « Top Chef » recommence ce soir : testez-vous avec trois recettes signées Philippe Etchebest

    Avec le pilier de la cuisine bordelaise, réalisez poulet basquaise, salade de haricots tarbais et cœurs de canard accompagnés de pommes sarladaises, à l’aise, Blaise !

    Publié le 10 février 2022 à 10h08 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Léo Pajon

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    A Bordeaux, restos gastros riment avec producteurs locaux

    De Philippe Etchebest, l’enfant du pays star des fourneaux et des plateaux de « Top Chef », à Vivien Durand, aux manettes du Prince noir et de Gaùta, qui la joue local simplement « parce que c’est meilleur », tour des tables locavores de la capitale girondine.

    Publié le 10 février 2022 à 00h19 - Mis à jour le 23 février 2022 à 16h47 Léo Pajon

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Dans le Nord, la renaissance de la brasserie Motte-Cordonnier

    Un patrimoine brassicole vieux de quatre siècles reprend vie à Armentières, dans le Nord. Profitant d’un marché porteur, la dixième génération des Motte a relancé l’entreprise familiale.

    Publié le 06 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 07 février 2022 à 04h01 Laurie Moniez

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Ce fâcheux goût de bouchon qui gâche le vin

    Le liège peut contenir des molécules néfastes aux arômes du vin. Odeur de moisi, perte de longueur en bouche… Ouf, cette contamination devient rare !

    Publié le 06 février 2022 à 00h37 - Mis à jour le 09 février 2022 à 17h04 Ophélie Neiman

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    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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    Le Monde

    L’idéal du débutant

    Avant de démarrer cette chronique, je ne savais pas que le merlot portait un si joli nom. Je n’avais pas la ref, aurais-je dit avec vingt ans de moins. Merlot, ou encore merlau, comme on l’écrivait parfois au XVIIIe siècle, signifie en patois gascon « petit merle ». A partir de là, les avis divergent. Est-ce en référence à sa couleur, proche du plumage des merles noirs ? Ou parce que les merles apprécient particulièrement les raisins de cette variété ? En tout cas on le surnomme, quoique trop rarement, « le petit merle ». Et si vous connaissez le chant du merle, combien il est mélodieux, jamais lassant, si facile à reconnaître, il y a de quoi penser que le merlot est un cépage des plus charmants.

    C’est vrai, car déjà, à l’œil, il est beau. Des baies sphériques, de taille moyenne, en grappes coniques, parfois ailées, des feuilles vert foncé, aux lobes bien découpés, c’est une vigne de carte postale. Mais surtout, c’est une superstar. Incontournable. Le Jean Dujardin du vignoble. Cépage le plus planté en France, avec 112 000 hectares en 2015 (dernier relevé de l’Organisation internationale de la vigne et du vin), presque dix fois plus que dans les années 1950, il est le raisin le plus courant du Bordelais, où il recouvre près de la moitié du vignoble. En somme, LA référence. On le retrouve dans le Sud-Ouest, le Languedoc, en rouge comme en rosé.

    Et ce n’est pas tout. Il cartonne aussi à l’international, puisque c’est le deuxième raisin noir de cuve (destiné au vin) le plus exploité au monde, derrière le cabernet sauvignon, son compagnon d’aventure bordelais. En 2015 toujours, il représentait une superficie de 266 000 hectares, avec une présence dans 37 pays. En Californie ? Bien sûr, tout comme dans les Etats américains de Washington, New York et en Virginie. En Australie ? Evidemment. Au Chili, en Argentine, au Canada ? Oui, oui, oui. Mais également en Afrique du Sud, en Israël, dans le nord de l’Italie, en Espagne, en Suisse, en Croatie, en Belgique, en Bulgarie, en Slovénie, en Hongrie, en République tchèque.

    Pourquoi un tel assentiment ? Parce que le merlot est plutôt facile à cultiver, fertile et vigoureux, mûrissant bien. Mieux encore, il permet de produire des vins denses à la robe sombre, ronds en bouche, riches en alcool et aux tanins agréables, aux arômes de fruits rouges et noirs, de pruneau, de chocolat, de réglisse, de confiture. Dans les pays qui favorisent les choix par cépage, le verre de merlot est l’idéal du débutant, facile à boire jeune, plus gourmand que le pinot noir, plus souple que le cabernet sauvignon. Il est le rouge des occasions simples, d’une sortie de travail, d’un apéro dînatoire, d’une pizza, le compagnon pas bégueule, impossible à contrarier, une sorte de Belmondo de la vigne.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : au cœur d'un mouvement nationaliste qui combat l'armée russe

    Publié le : 21/03/2022 - 07:46

    James ANDRE Jonathan WALSH

    Vladimir Poutine en a fait une justification de l'invasion russe : il veut "dénazifier" l'Ukraine. Selon la propagande du Kremlin, le pays est aujourd'hui aux mains des mouvements nationalistes qui combattent dans le Donbass depuis 2014. Nos envoyés spéciaux à Kiev ont rencontré les membres d'un de ces groupes, qui forment les volontaires de la Défense territoriale ukrainienne.

    Au nom de la défense nationale, des civils ukrainiens rejoignent des unités de jeunes volontaires qui combattent l'armée russe. Certains de ces groupes à l'idéologie nationaliste, voir ultranationaliste, trainent une réputation sulfureuse. 

    C'est le cas de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), qui existe depuis près d'un siècle et combattait déjà les séparatistes prorusses dans le Donbass en 2014. L'OUN a activement collaboré avec les nazis avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, au nom de la lutte commune contre les Soviétiques. 

    Ce groupe, tout comme le Régiment Azov ou Pravi Sektor, sont au cœur de la propagande russe, qui clame que l'Ukraine est aux mains des nazis.

    Oleg Magdych, ancien pasteur qui encadre l'unité de jeunes volontaires OUN-Bortnichi, affirme pour sa part que les positions extrémistes sont minoritaires dans les rangs de l'organisation. "Certains membres vont trop loin, mais ils ne sont pas représentatifs de ces organisations. Poutine nous traite de nazis, moi je lui réponds que ce n'est pas nous qui tuons des civils. Nous aimons notre pays, est-ce que ça fait de nous des nazis ? Je ne crois pas."

    Depuis l'invasion russe, l'OUN dit avoir déployé plus de 500 combattants, dont une grande partie autour de Kiev, qui concentre l'essentiel de leur effort.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine

    LE FIL DU 19 MARS

    Guerre en Ukraine : l'armée russe est entrée à Marioupol, des frappes aériennes à Mykolaïv

    PORTRAITS

    Guerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...

    Valeurs Actuelles

    [Albert] 60 ans des accords d’Évian : le grand renoncement

    Entrevoir l’autonomie de la Corse menacée d’une reprise d’armes au moment où le gouvernement s’apprête à commémorer les accords d’Évian nous confère un sentiment amer. En 2022, des milliers de rues et des places dans notre pays arborent encore fièrement la date du « 19 mars 1962 ». Cette « célébration » n’est pas seulement une insulte commise contre l’armée et les Français d’Algérie, elle témoigne d’une cruelle ignorance des faits sur les massacres qui se sont déroulés après la signature des accords. Car le 19 mars ne marque pas la fin des hostilités, et encore moins la réconciliation entre les communautés, mais le début d’un affrontement que les nationalistes algériens ont voulu « civilisationnel ». Au terme de négociations qui ne furent que des renonciations françaises, les accords d’Évian prétendirent mettre un terme à un conflit de huit ans. Mais bâclés, parce que De Gaulle voulait « en finir vite », ces accords sont aussitôt bafoués par les dirigeants du FLN. Le renoncement se mua en humiliation. Une nouvelle guerre commença. Pieds-noirs et harkis vont en payer le lourd tribut. Ces tragiques évènements qui ont fait chavirer à jamais la vie de millions d’êtres sont le résultat du cynisme assumé du gouvernement français qui a conduit à l’un des plus grands drames humains de l’histoire française.

    Les discussions mêmes des accords d’Évian sont faussées par l’impatience française. Les négociateurs n’ont pas le même calendrier. Or celui qui est pressé est toujours perdant. Depuis les entrevues de 1961, De Gaulle a décidé de se débarrasser sans ménagement de la « boite à chagrin ». La France voulait conserver l’accès à Mers el-Kébir aux hydrocarbures du Sahara, garantir les droits civils des « Européens » par la double nationalité et des harkis et proposer une partition du pays. Les représentants algériens, rompus à la dialectique révolutionnaire, convaincus que les Français vont lâcher, méprisent ces revendications en avançant l’intégrité territoriale et l’unité du peuple au mépris des réalités historiques et démographiques. La délégation algérienne, sous pression du FLN, encouragée à durcir ses conditions, refuse la double nationalité. De Gaulle va alors tout leur concéder. En février 1962, il ordonne, « ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. D’ailleurs ne vous attachez pas au détail ». Il accepte que des détenus, Ben Bella et Boudiaf en tête, participent aux échanges. Il n’obtient pas de statut particulier pour les minorités. Avec des relents ethnicistes, les dirigeants du FLN considèrent comme inassimilables les Français d’Algérie qui ne peuvent être « algériens ». La présence française à Mers-el-Kébir est ramené de 99 à 5 ans au cours des débats. La France a abandonné tout ce qu’elle estimait non négociable. Pour montrer pourtant sa bonne volonté, Paris libère des milliers de prisonniers et propose une trêve que ne respecte pas le FLN. C’est le début d’une surenchère algérienne qui va conduire aux exactions.

    Ayant pourtant eu ce qu’ils souhaitaient avec la signature des accords d’Évian le 18 mars, les nationalistes n’entendent pas les respecter et maintiennent le climat de guerre civile pour obtenir davantage de concessions. De nouvelles flambées d’attentats, d’enlèvements et de destructions commencent dès le 19 mars. Ils sont encouragés par le flou institutionnel qui s’instaure jusqu’en juillet. Dans les campagnes et les périphéries urbaines, l’insécurité grandissante pousse les Français d’Algérie qui ne peuvent plus compter sur la police à se tourner vers l’Organisation Armée Secrète (OAS) pour assurer leur protection. Dans Bab-el-Oued soulevé le 23 mars par les Pieds-Noirs et assiégé par les gendarmes, l’OAS ravitaille clandestinement ce quartier d’Alger en proie au blocus. Une manifestation de soutien à ces Français asphyxiés est prévue le 26 mars rue d’Isly. Des tirailleurs algériens de l’armée française ouvrent alors le feu causant la mort d’une cinquantaine de Pieds-noirs. En mai, le FLN ordonne de nouveaux attentats au mépris du cessez-le-feu. Les enlèvements par l’ALN – plus de 3 000 – et la révélation de charniers provoquent l’exode des Français d’Algérie vers la métropole.

    Alors que l’OAS n’est plus là et que Paris a ordonné à l’armée de ne plus intervenir, l’ALN, libre d’agir, traque et égorge dans les rues d’Oran 300 Pieds-Noirs.

    Ces drames auraient dû immédiatement rendre caducs les accords du 19 mars. Mais De Gaulle préfère incriminer l’OAS et donner toujours plus de gages au FLN. Et alors que l’OAS a cessé toute activité militante sur le sol algérien après l’indépendance de juillet, les attentats et les enlèvements redoublent d’intensité. D’ailleurs, le FLN a préféré s’en prendre aux Pieds-Noirs sans défense qu’à l’OAS pour accentuer le climat de terreur et accélérer leur départ. La concurrence politique au sein des mouvements algériens a accru cette violence. Alors que l’OAS n’est plus là et que Paris a ordonné à l’armée de ne plus intervenir, l’ALN, libre d’agir, traque et égorge dans les rues d’Oran 300 Pieds-Noirs. Le général Katz commandant les troupes n’éprouva aucune gêne à laisser à leur sort ces oranais « pas vraiment français ». Alors que le consulat déplore 800 disparus, le préfet a pris soin de fuir deux jours plus tard. Les Pieds-Noirs prennent massivement le chemin de l’exil alors que résonne la voix surréaliste de Debré qui, par micro, les exhorte à rester sur place. Ce ne sont que des « vacanciers » qu’il suffit de déplacer en en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie propose le chef de l’État. Particulièrement avisé, De Gaulle prédit qu’ils ne seront pas plus de 50 000. Ils seront un million !

    Le cauchemar ne fait que commencer. Alors que la France découvre en août la charte FLN de Tripoli qui remet en cause les accords d’Évian jugés « néo-colonialistes », elle s’obstine à croire en la bonne foi d’Alger. La panique orchestrée par l’ALN vise à faire fuir des Européens et permettre la spoliation massive de leurs biens perçus comme un « butin ». La France avait également cru le discours d’Alger qui promettait le pardon aux harkis qui se rangeraient au FLN – à condition de payer l’impôt révolutionnaire bien sûr. Largement supérieurs en nombre aux combattants de l’ALN, ces musulmans qui ont choisi la France sont, en réalité, torturés, émasculés ou essorillés, enterrés vivants ou soumis aux travaux forcés et massacrés par le FLN. 20 000 ont péri dans les opérations de déminage aux frontières. De Gaulle qualifiant ces supplétifs de « magma qui n’a servi à rien, et dont il faut se débarrasser sans délai », ordonne de les désarmer et les empêche de venir se réfugier en métropole. Beaucoup d’officiers y voient un nouveau parjure à la parole donnée et préférant l’honneur à l’obéissance choisissent l’indiscipline pour sauver des milliers de harkis condamnés à une mort certaine. De Gaulle fait poursuivre ces officiers et renvoyer le moindre harki venu sans autorisation. Ce ne sont que des « vacanciers » qu’il suffit de déplacer en en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie propose le chef de l’État. Près de 75 000 d’entre eux confinés en Algérie seront assassinés.

    Pendant ce temps, la France continue de combler les déficits du gouvernement d’Alger, d’envoyer des fonctionnaires aider le pouvoir et de payer au prix fort le gaz naturel et le pétrole algériens mais elle estime avoir sauvé l’essentiel : les essais nucléaires au Sahara et Mers el-Kébir.

    Le drame des Français d’Algérie ? Pour De Gaulle, tout est de leur faute. Selon lui, ils ont empêché « les deux peuples » de « marcher fraternellement ensemble sur la route de la civilisation ». Pour en convaincre l’opinion, médias et programmes scolaires ajoutent à la souffrance des Pieds-Noirs et des harkis la douleur de la damnatio memoriae. La dernière émission de France 2 sur le sujet prétendait donner la voix à chaque « mémoire ». Elle ose pourtant un parallèle « entre attentats de l’OAS et actions du FLN » dans un raccourci douteux : le FLN n’a fait qu’agir, l’OAS est terroriste. Avec de tels procédés et les messages équivoques qu’envoie Emmanuel Macron à l’une et l’autre des parties pour des raisons électorales bien senties, la « réconciliation » des mémoires, à laquelle n’aspirent ni les dirigeants d’Alger ni les décolonialistes, semble encore un vœu pieu.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Ukraine: les influenceurs, petits soldats de la guerre informationnelle

    Claudia CohenChloé Woitier

    ENQUÊTE - Washington comme Moscou comptent sur ces relais d’opinion. Un défi pour les réseaux sociaux.

    Sous les coups de 14 heures, jeudi 10 mars, Joe Biden entame son après-midi par une réunion de premier plan autour de la guerre en Ukraine. Depuis la Maison-Blanche, le président américain, entouré de ses équipes, se retrouve sur Zoom face à une trentaine d’influenceurs TikTok, âgés pour la plupart d’à peine 25 ans. Au quinzième jour de l’invasion du pays par la Russie, l’Administration démocrate veut s’assurer que ces créateurs de contenus décrypteront, sans fausse note, le conflit pour leurs centaines de milliers d’abonnés. La visioconférence à peine terminée, la magie commence à opérer. Sur le réseau social, l’influenceuse Victoria Hammet (suivi par 750.000 personnes) raconte pourquoi la mise en place de l’interdiction de survol de l’Ukraine peut faire «dégénérer le conflit». Puis, elle lance le hashtag #StopVladimirPoutine. Au même moment, l’influenceur Khalil Green rappelle à ses 534.000 abonnés «la nécessité de soutenir les actions de l’Otan».

    De la Maison-Blanche au Kremlin, les influenceurs se retrouvent embarqués par les pouvoirs publics sur le front de la bataille informationnelle. «Ces personnalités sont parfois la seule source d’information pour des millions de jeunes citoyens qui ne lisent pas la presse et ne regardent pas la télévision», analyse Soraya Khireddine, fondatrice de l’agence TikTok 4You. Des influenceurs troquent leurs habituels tabliers d’expert beauté, musique ou sport, pour endosser le rôle de spécialistes en géopolitique, voire de reporters de guerre. Au cœur du champ de bataille, les Ukrainiens filment des scènes de vie dans un bunker, les villes détruites, ou l’élaboration de cocktails Molotov.

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    Outre-Atlantique, le soutien des influenceurs envers l’Ukraine s’affiche essentiellement comme une défense du «monde libre» face à «l’agresseur russe», analyse le cabinet Backbone Consulting. Une rhétorique américaine qui reprend certains codes de la guerre froide. «On assiste à un retour en force de l’adversaire russe, après des années concentrées sur l’ennemi chinois», décrypte Julien Nocetti, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales.

    Registre de l’émotion

    À plus de 7000 kilomètres de Washington, Vladimir Poutine organise depuis Moscou son armée de communicants pour rallier la génération Z à sa cause. Fin février, les autorités ont lancé une chaîne Telegram pour organiser une vaste campagne de communication avec de célèbres influenceurs, révélait le site américain Vice. Contre rémunération, des dizaines de tiktokeurs, comme les influenceuses beauté @l_kosmosstars (783.900 abonnés), @tvoya_malyshka001_ (1,8 million d’abonnés) ou l’humoriste @fentazi90 (1,2 million), ont diffusé une vidéo d’eux sur le réseau social, relayant la propagande du Kremlin. Du verbatim à l’émoji, en passant par un hashtag officiel prônant la «paix», rien ne fut laissé au hasard. Tandis que les comptes officiels des ambassades russes relayent avec agressivité les thèses autour de la «dénazification de l’Ukraine», les jeunes influenceurs s’appuient, eux, sur des récits plus modérés. «La stratégie du Kremlin consiste à répandre une vingtaine de récits différents, au ton plus ou moins modéré. Il choisit le type d’émetteur qui correspond le mieux à chacune des versions», abonde Julien Nocetti.

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    Pour le président russe, la guerre informationnelle autour de l’Ukraine se joue en priorité à domicile. L’enjeu est la survie de son régime et la loyauté de sa population. Il s’agit d’étanchéifier l’espace informationnel afin que les citoyens souscrivent au discours officiel. Dans leurs vidéos, les tiktokeurs justifient l’«invasion» par le fait que l’Ukraine aurait perpétré un «génocide» sur les populations russes vivant dans la région du Donbass. Le registre employé est celui de l’émotion: «Le sang de nos frères coulait depuis huit ans dans l’indifférence. Notre intervention est nécessaire pour assurer la paix. Nous appelons à l’unité nationale.» Certaines de ces vidéos ont aujourd’hui disparu des comptes des influenceurs. Il n’est pas clair s’ils ont décidé de supprimer eux-mêmes les contenus, face aux critiques d’une partie de leurs abonnés, ou s’ils ont été retirés par la plateforme.

    En supprimant ce qui vient de l’étranger, on retire les contenus liés au conflit ukrainien. Les utilisateurs russes sont isolés de l’information occidentale. TikTok en devient presque un média d’État

    Cette guerre informationnelle met les réseaux sociaux sous pression. Jeudi, YouTube comme Facebook ont été prompts à retirer une vidéo truquée du président Zelensky appelant l’armée ukrainienne à rendre les armes. Mais, au-delà de la suppression des messages litigieux, faut-il aller jusqu’à bannir certains comptes? La problématique s’étend au-delà des discours des influenceurs et concerne les publications des comptes officiels du Kremlin, de ses ambassades et de ses médias, ces derniers n’ayant été bannis qu’en Europe. Savoir où placer le curseur est un véritable défi pour des services qui ont l’habitude d’adapter leurs politiques de modération au fil de l’eau. Et dont les décisions ne sont pas sans conséquences pour leurs activités, mais aussi pour les populations.

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    Cette problématique est prégnante chez TikTok, un service jeune qui n’avait pas encore eu à gérer un conflit armé. Le réseau chinois au milliard d’utilisateurs ne cesse de clamer qu’il est un service de divertissement où la politique n’a pas sa place. Mais la réalité ukrainienne l’a rattrapé. D’après le Wall Street Journal, ses modérateurs ont tâtonné au début de l’invasion faute de directives claires. Le 6 mars, TikTok a pris une décision radicale: ses 76 millions d’utilisateurs russes ne peuvent plus publier de contenu sur la plateforme. Officiellement, il s’agit de les protéger de la nouvelle loi édictée par le Kremlin punissant jusqu’à 15 ans de prison toute personne allant à rebours du discours officiel. Cela permet aussi de stopper net le robinet à propagande, et de soulager les modérateurs. Pourtant, certains utilisateurs russes, dont des influenceurs ayant travaillé pour le Kremlin, parviennent toujours à publier du contenu. «Nous n’avons pas réussi à trouver l’origine de cette faille, mais elle existe», poursuit Marc Faddoul, codirecteur de Tracking Exposed. «Les contenus publiés sont toutefois bénins et sans relation avec le conflit. Nous allons observer si des opposants russes publient des vidéos, et si ces dernières restent ou non en ligne.»

    «Mort à Poutine!» interdit

    Mais TikTok n’a pas tout dit: les chercheurs européens de l’ONG Tracking Exposed ont découvert que son service russe était désormais coupé du reste du monde. Impossible d’y voir des vidéos européennes ou américaines. «En supprimant ce qui vient de l’étranger, on retire les contenus liés au conflit ukrainien. Les utilisateurs russes sont isolés de l’information occidentale. TikTok en devient presque un média d’État», explique Marc Faddoul.

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    Les réseaux sociaux occidentaux sont, eux, chassés de Russie. Moscou entend les punir pour leur modération du conflit ukrainien. Début mars, le Kremlin a coupé l’accès à Facebook et Twitter en représailles du blocage des comptes des médias RT et Sputnik dans l’Union européenne. Le 14 mars, c’est Instagram qui a disparu de l’internet russe, au grand désespoir de ses 80 millions d’utilisateurs dans le pays. La raison de cette sanction? Le groupe Meta avait informé ses modérateurs qu’en Ukraine et dans les pays limitrophes, les messages haineux contre l’armée russe étaient exceptionnellement autorisés. Même décision concernant les appels à la mort de Vladimir Poutine. «Il s’agit d’une mesure temporaire pour permettre la libre expression de personnes faisant face à une invasion militaire», expliquait le groupe américain. «C’est un appel aux meurtres des Russes», a immédiatement répliqué le Kremlin. Meta a assoupli sa décision en interdisant les «Mort à Poutine!» et en n’autorisant qu’en Ukraine les messages hostiles envers l’armée russe. Mais Moscou est resté inflexible: Instagram a été banni.

    Le même sort plane désormais sur YouTube, très populaire en Russie. Vendredi, le régulateur des télécoms a dénoncé «les activités de nature terroriste» du service de Google, accusé d’autoriser des publicités comprenant «des appels à mettre hors service les communications ferroviaires de la Russie», «une menace pour la vie et la santé des citoyens». Le pouvoir russe laisse toutefois la porte ouverte à un rétablissement des services américains. «Ils devront prouver leur indépendance et leur bienveillance envers la Russie et ses citoyens», a déclaré Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité du pays et ex-premier ministre de Vladimir Poutine. En attendant, l’audience des réseaux sociaux locaux, comme VKontakte ou Telegram, grimpe en flèche. L’horizon numérique des Russes, lui, se réduit.

    Le coréen Piccoma veut convertir la France au webtoon

    Poids lourd de la BD numérique en Asie, Piccoma entend s’imposer dans un pays déjà friand de mangas.

    M6 utilise ses stars maison pour se lancer dans la formation en ligne

    Depuis sa création, le groupe a l’habitude de multiplier les activités de diversification.

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    Le long-métrage de près de deux heures aura pour toile de fond la guerre de Vendée et sera centré sur l’histoire du général Charette.

    Le Monde

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.

    Ils sont discrets. Leur restaurant est tout petit. Sakura Mori et Frédéric Charrier, son mari, sont presque cachés par le haut comptoir qui sépare la cuisine ouverte de la salle de poche sur deux étages dans laquelle ils ont à cœur de servir tous les jours de la semaine. Ils se sont lancés en 2013, faisant de ce microterrain de jeu lové dans le 5e arrondissement de Paris celui de tous les possibles.

    Dans les quelques mètres carrés consacrés aux fourneaux, le couple, qui s’est connu à L’Arpège (où Sakura Mori était ­pâtissière), la fameuse table trois étoiles d’Alain Passard, échange volontiers les rôles. Lorsque l’un cuisine, l’autre sert en salle, discute avec un client, conseille un vin ou dresse un dessert, et vice versa. Ils ont en commun une forme de douce bonté dans le regard qui fait la signature du lieu. Ainsi collègues, vieux amis, jeunes couples s’attablent avec la sensation d’être dans une maison sans prétention et paradoxalement hors du commun.

    Les pommes dauphines ambrées mettent tout le monde d’accord. Complètement immorales, elles sont fourrées à la tomme de Savoie, à la fois crémeuses, texturées et croustillantes.

    Parmi les odeurs de cuisson qui font saliver, celles de l’assiette de maquereau légèrement mariné et grillé à l’unilatérale se fait une belle place. La chair du poisson est encore rosée. La cuisinière ou le cuisinier a eu la délicatesse de préserver le maquereau d’une plancha trop agressive. L’iode et le goût du grillé s’entremêlent, donnant naissance à une fraîcheur vive. Elle est soutenue par la salade de chou rouge et shitakés où se joue, là encore, un drôle de combat entre croquant (du légume crucifère) et moelleux (du champignon). Les pommes dauphines ambrées mettent tout le monde d’accord. Complètement immorales, elles sont fourrées à la tomme de Savoie, à la fois crémeuses, texturées et croustillantes.

    Malheureusement pour notre conscience, le dessert est tout aussi indécent. Au premier coup d’œil, la tarte pudiquement décrite « au citron feuille de Nice meringuée, agrumes frais », paraît bien chaste : pâte très fine, crème jaune pâle, meringue colorée au chalumeau, suprême de pamplemousse au teint de jeune fille en fleur.

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Et puis vient la première cuillérée… Déjà, la meringue quasi crue rappelle un marshmallow doré au feu de bois version grande noblesse. Elle dégorge sur la crème citron dont l’acidité maîtrisée est aussi adoucie par la gentillesse beurrée de la pâte sablée. Les équilibres sont maintenus par quelques bouchées de pamplemousse. Vierge, il donne du ressort pour retourner se perdre dans les délices de cette simple tartelette. Alors que les uns et les autres se remettent difficilement de leurs émotions, nous bénissons en silence Sakura et Frédéric pour cet enchantement.

    L’adresse Kokoro, 36, rue des Boulangers, Paris 5e. Tél. : 01-44-07-13-29. Ouvert du lundi au vendredi de 12 h 15 à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30.

    Le plat incontournable La tarte au citron.

    Le détail qui n’en est pas un Le pain est fait maison tous les jours.

    L’addition Menu entre 21 euros et 26 euros le midi, à la carte, autour de 50 euros, le soir.

    Marie Aline

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    France24 - Monde

    Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine

    Publié le : 21/03/2022 - 10:12Modifié le : 21/03/2022 - 15:00

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    Un avion de ligne de la compagnie China Eastern Airlines, avec à son bord 132 passagers, s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine. Dans un communiqué, la compagnie aérienne a "rendu hommage" aux "morts" de la catastrophe sans toutefois préciser le nombre de victimes.

    Un Boeing 737 avec 132 personnes à bord s'est écrasé lundi 21 mars dans le sud de la Chine après une chute brutale de 8 000 mètres, un accident d'avion qui pourrait s'avérer le plus meurtrier dans ce pays depuis 1994.

    Aucun bilan des victimes n'avait été publié lundi soir heure de Pékin, plus de six heures après la catastrophe qui a suscité une réaction à chaud du président Xi Jinping, inhabituelle pour un dirigeant chinois.

    Mais à l'examen des données de l'accident, il semblait peu probable que quiconque ait pu en réchapper vivant. Dans un communiqué, la compagnie aérienne, China Eastern Airlines, a "rendu hommage" aux "morts" de la catastrophe.

    Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil a perdu en l'espace de trois minutes près de 26 000 pieds (7 925 m) avant de disparaître des écrans radar après 14 h 22 locales (6 h 22 GMT).

    Le vol MU5735 de la compagnie shanghaïenne China Eastern Airlines avait décollé peu après 13 h locales (5 h GMT) de la métropole de Kunming (sud-ouest). Il avait pour destination Canton (sud), à quelque 1 300 km.

    Le 737-800, qui transportait 123 passagers et 9 membres d'équipage, a "perdu le contact au-dessus de la ville de Wuzhou" dans la région montagneuse du Guangxi, a indiqué l'administration chinoise de l'avion civile (CAAC).

    L'avion "a été pulvérisé", a raconté un riverain à un média local.  

    "Sous le choc"

    L'accident a "provoqué un incendie" dans la montagne, a indiqué la télévision publique CCTV, qui a diffusé des images des pompiers se dirigeant vers le site de l'accident à travers une zone montagneuse et arborée. Les secours ont éteint les flammes.

    "Tous les habitants ont pris l'initiative d'aider les secours. Tout le monde s'est rendu dans la montagne", a déclaré par téléphone à l'AFP une commerçante du nom de Tang Min, installée à environ quatre kilomètres du lieu de l'impact.

    Le président Xi Jinping s'est dit "sous le choc" après l'accident, a rapporté l'agence Chine Nouvelle. L'homme fort de Pékin a appelé à "déterminer au plus vite les causes de l'accident".

    Depuis les États-Unis, Boeing a dit s'efforcer "de réunir davantage d'informations".

    Selon le média financier Yicai, China Eastern a décidé sans attendre les résultats de l'enquête de suspendre tous ses 737-800 à compter de mardi. La compagnie n'était pas joignable pour commenter ces informations.

    Nouveau coup dur pour Boeing

    Les accidents d'avion sont relativement rares en Chine, un pays où le trafic aérien s'est considérablement développé ces dernières décennies et où les mesures de sécurité sont généralement strictes.

    Le dernier accident majeur dans le pays remontait à août 2010. Un vol de la compagnie chinoise Henan Airlines s'était alors écrasé dans le nord-est du pays et avait fait une quarantaine de morts. 

    Le bilan le plus lourd pour un vol commercial date de 1994. Un Tupolev 154 de China Northwest Airlines s'était écrasé peu après son décollage de Xi'an (nord), tuant les 160 personnes à bord.

    De très nombreux passagers chinois avaient par ailleurs péri en mars 2014 lors de la disparition énigmatique du vol MH370 de la Malaysian Airlines, à destination de Pékin.

    La catastrophe aérienne de lundi est un nouveau coup dur pour Boeing en Chine.

    En mars 2019, le pays avait été le tout premier au monde à ordonner à ses compagnies de suspendre les vols des appareils 737 MAX pour des raisons de sécurité.

    L'annonce avait fait suite à deux accidents en quelques mois à l'étranger, qui avaient fait 346 morts.

    Près de trois ans après ces déboires, le régulateur chinois avait finalement levé en décembre dernier son interdiction de vol pour le Boeing 737 MAX. On ignore si ces appareils ont à nouveau repris leurs vols commerciaux en Chine.

    Cette décision était très attendue par Boeing, dont la Chine est un important marché.

    Le régulateur conditionnait notamment le retour du 737 MAX dans le ciel chinois à des modifications techniques sur les avions, afin de garantir la sécurité des vols.

    La Chine a été le dernier grand pays à lever l'interdiction de vol pour cet appareil.

    Avec AFP

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    Le Figaro

    Partir loin, polluer moins : neuf beaux voyages qui jouent la carte du slow tourisme

    Marine Sanclemente

    LA SÉLECTION DU FIGARO - Aucun saut de puce ni vol intérieur dans ces propositions de voyages, l'accent est mis sur l'exploration douce et le temps long, celui qui sied à l'immersion et à la rencontre.

    Aux États-Unis, une odyssée désertique

    Welcome to Vegas ! C'est dans le Nevada que débute ce roadtrip à travers les immensités désertiques de l'Ouest américain. Cap ensuite vers le Parc national de Zion pour prendre le pouls des richesses de l'Utah. On se met dans le bain en piquant une tête dans la Virgin River, cernée des hautes parois abruptes du canyon, avant de s'essayer au glamping pour deux nuits face aux majestueux rochers rouges qui font la renommée de l'État. Bryce ­Canyon, à proximité immédiate, est tout aussi enchanteur mais très différent. À une altitude plus élevée, le calcaire remplace le grès pour former une armée de cheminées des fées. Vertige assuré sur la Million Dollar Road, route ­panoramique menant jusqu'au Capitol Reef, parc ­national où peu de touristes s'arrêtent, trop pressés de rejoindre Moab. Il donne pourtant un aperçu fascinant de la vie des pionniers mormons qui ont planté des vergers, construit l'école de Fruita et se sont fait une place dans cet environnement riche en curiosités géologiques. La plus impressionnante : Waterpocket Fold, un plissement ­tectonique de plus de 160 kilomètres de longueur, cicatrice béante de l'écorce terrestre.

    Avec Étendues Sauvages (Tél. : 01 77 37 03 10). À partir de 11 175 € pour 13 jours/12 nuits (dont 2 au Zion Under Canvas et 3 dans un ranch de luxe à Moab). Prix hors vols internationaux, incluant les hébergements, visites, excursions et la location de voiture.

    À lire aussiDormir chez Elvis, visiter le Titanic… Ces expériences hors-norme que l'on ne vit qu'aux USA

    Au Zimbabwe et au Botswana, des safaris pédestres et électriques

    Un cri d'alerte, une empreinte fraîche, une branche cassée… Rien de mieux qu'un jeu de piste grandeur nature pour découvrir à pied le bush africain dans le Parc national de Hwange (Zimbabwe), considéré comme l'un des derniers sanctuaires animaliers encore intacts. Accompagné d'un guide local, on s'initie à l'art de la traque sur les traces des big five, dont le rare rhinocéros noir, avant de renouer avec l'esprit des safaris ­d'antan dans un camp de toile de seulement 6 tentes, au milieu des acacias. Puis direction le Botswana et le Parc national de Chobe, qui abrite la plus grande concentration d'éléphants du continent. Embarquement à bord d'un bateau alimenté à l'énergie solaire pour observer sans bruit les pachydermes se désaltérer dans les eaux du fleuve Chobe. De retour à terre, un 4 x 4 électrique vous attend pour un écosafari. Un face-à-face respectueux avec les géants de l'Afrique.

    Avec Club Faune Voyages (Tél. : 01 42 88 31 32). À partir de 5 900 €, le combiné de 9 jours/7 nuits, dont 3 au Somalisa Expeditions (Zimbabwe) et 4 au Chobe Game Lodge (Botswana). Prix au départ de Paris sur Ethiopian Airlines, en pension complète, activités, guides et transfert privé en voiture pour rejoindre le Parc national de Chobe inclus.

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    Au Népal, les secrets du royaume himalayen

    Les vaches y sont sacrées et les treks grandioses : le ­Népal, pays de l'Himalaya, de l'hindouisme et de ­Katmandou, aussi. Vous commencerez par là, la capitale, ses ruelles foisonnantes et ses statues en terre cuite. Vous le saviez ? La poterie fait partie intégrante de la culture ­népalaise. Admirez, prenez le temps, la vallée de Katmandou est si belle, si verte, si fascinante. À Bhaktapur, les temples s'élèvent jusqu'au ciel et vous voilà minuscule. À Bandipur, les maisons traditionnelles s'accrochent à une crête calcaire. Après la ville, direction les grands espaces, dans le Népal vertigineux. Que dire de Pokhara, où l'Himalaya se reflète dans les eaux émeraude du lac Phewa. Quels mots pour décrire Dhampus, où les Annapurna surgissent au-dessus des toits. Pour accéder à ce village, trois heures de randonnée facile, à travers des forêts luxuriantes et des terrasses agricoles. Là-haut, vous y êtes, ça y est, dans l'arrière-pays népalais, arrêtez le temps. Profitez de vos journées libres pour faire du parapente et un tour en pirogue à ­Chitwan, où vous dormirez chez l'habitant. Ou plutôt les habitants : sa jungle est peuplée d'animaux rares, éléphants, rhinocéros et tigres du Bengale. Pas de panique, vous les verrez, accompagnés d'un guide, lors d'un safari en Jeep. Avec Shanti Travel (Tél. : 01 82 28 92 28). À partir de 874 € le circuit « Le Népal en famille » de 11 jours/10 nuits. Prix hors vols internationaux, guides, transports et petits déjeuners inclus.

    À lire aussiRandonnée zen au Népal

    Au Canada, traversée ferroviaire d'est en ouest

    Parti des rives de l'océan Atlantique, laissant derrière vous Halifax, Québec, Montréal, Ottawa, Toronto, vous voici désormais en route vers le Pacifique, à bord d'un palace sur rails, Le Canadien : des wagons d'acier, de larges baies vitrées et une cuisine de standing. ­Asseyez-vous là, juste là, sur votre siège, et regardez les ­paysages défiler, les chutes du Niagara, les grands lacs d'Ontario, les plaines du Manitoba. À bord du train, tout paraît si calme, si mouvant, et que dire de l'horizon qui semble courir loin devant en vous narguant. Sauf dans les Rocheuses. Alors là, la locomotive s'ébroue dans les lacets et se faufile dans la montagne, agile cheval de fer. À ce moment précis, changez de place pour la voiture panorama, on y voit les reliefs défiler en CinémaScope. Le déplacement vous berce quand apparaît la plus belle route panoramique du monde, l'Icefields Parkway, avec ses glaciers, ses lacs verts, ses chutes d'eau. Au bout ­surgit Jasper puis les gratte-ciel d'une grande ville, ­Vancouver, paisible, assise sur un bout de terre les bras ouverts sur le Pacifique. Sans le remarquer, vous venez de traverser l'un des plus grands pays du monde.

    Avec Les Maisons du Voyage (Tél. : 01 53 63 13 43). À partir de 5 890 €, le circuit « D'un océan à l'autre » de 28 jours/26 nuits. Prix au départ de Paris, train et location de voiture inclus.

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    En Australie, dans la peau des pionniers

    C'était il y a longtemps, au XVIe siècle, les premiers explorateurs découvraient un grand continent, difforme, au large de l'océan Indien : l'Australie. Un siècle plus tard, on pensait en avoir fait le tour, pas du tout, on mit des centaines d'années à cartographier l'intérieur des terres. Et aujourd'hui ? À vous d'explorer, lancez-vous sur les pistes plus isolées de l'Outback, le désert australien, avec ses crêtes, ses pics et ses gorges étroites. Le jour, on y voit des dingos, des ranchs poussiéreux et une terre aussi rouge que des coquelicots. La nuit, on y admire toutes les étoiles de l'univers brûler dans un ciel d'encre. Le lendemain, poursuivez en 4 x 4, direction les plus grands parcs nationaux, où tout n'est que falaises de grès, crevasses et flore luxuriante. Le plus spectaculaire ? Sans doute celui de Nitmiluk, dans le nord du pays : des cascades, des ­canyons et des eaux claires. Lâchez alors la voiture et ­descendez les rapides en canoë, il n'y a pas mieux pour admirer les espèces endémiques. En fin de journée, posez un coude et une bière sur le zinc d'un pub australien et prenez le temps, vous l'avez, les étoiles sont là pour l'éternité.

    Avec Australie à la carte (Tél. : 0 825 822 295). À partir de 2 415 €, le circuit « Les Routes des explorateurs » de 19 jours/16 nuits. Prix au départ de Paris, hébergements et location de véhicule inclus.

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    Au Brésil, la bohème tropicale

    Imaginez un lieu coupé du monde, entouré d'arbres centenaires et de plages de sable blanc, difficile d'accès, mais paradisiaque. Cet endroit existe au Brésil, au bord de l'Atlantique sud, à un millier de ­kilomètres de Rio et 750 kilomètres de Salvador. ­Trancoso, un village de 1000 habitants et de petites ­maisons colorées dans l'État de Bahia. Fondé en 1583 par les Jésuites, il a vécu près de cinq siècles en autarcie, avant d'être investi par les artistes et quelques célébrités. Aujourd'hui, on y vient pour son ambiance bohème, ses eaux chaudes, son église du XVIIe et le Quadrado, place rectangulaire magnifique construite par les Jésuites. Trancoso, ses falaises ocre et ses mangroves, une oasis secrète d'une poignée d'initiés ? Ici, pas de palaces, on loge dans de vieilles maisons de pêcheurs ­aménagées en villas chics : toit de chaume, plafond voûté et lit à baldaquin. Au programme : spa, massages, ­acupuncture et balades sur la plage. Tout est local, même la cuisine, dont les ingrédients proviennent de fermes ­biologiques voisines. « Ordre et progrès », dit la devise du Brésil. Et beauté, aussi.

    Avec Kuoni Émotions (Tél. : 01 55 87 85 65). À partir de 4 210 € le séjour de 10 jours/7 nuits au Uxua Casa Hotel & Spa. Prix au départ de Paris, petits déjeuners inclus.

    Au Maroc, le sud en aparté

    Et vous voilà sur les dunes de sable rousses, seuls. Derrière vous, le lac asséché d'Iriki. Là-bas, le silence du désert. Demain, la palmeraie de Skoura, ses kasbahs, ses amandiers, ça sent déjà bon le jasmin. Cinq jours que vous parcourez le grand sud marocain, à la découverte de ses plus beaux paysages. En arrivant, vous avez pris le grand air sur la côte ouest du pays, à Agadir, maintenant, vous explorez l'intérieur des terres avec la même intention, toujours : rester loin de la foule et des itinéraires touristiques. Ici, d'ailleurs, on vous accueille comme un visiteur unique : chauffeur privé, bivouac dans le désert et cuisine sur mesure, maisons privées en pisé avec piscine et terrasse ouverte sur les étoiles. Vous l'avez compris, dans ce circuit itinérant de 5 étapes, vous faites votre programme selon votre rythme et vos souhaits. Envie de verdure ? Perdez-vous dans l'une des plus belles palmeraies du pays, à Akka. D'aventure ? Partez à dos de dromadaire vers les greniers fortifiés, ces défenses typiques du sud marocain. De douceur ? Un hammam de Skoura vous tend les bras. Une bulle enchantée où les rencontres sont spontanées et les contraintes minimisées. Une bouffée de liberté.

    Avec Voyageurs du Monde (Tél. : 01 84 17 21 68). À partir de 5 800 €, l'échappée « Sud marocain exclusif - Maisons privées, butler & dar d'exception » de 7 jours/6 nuits. Prix au départ de Paris, transferts, 4 x 4 avec chauffeur et repas inclus.

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    À Cuba, rencontres rythmées

    Terre de passions, Cuba est une île qui se découvre au ralenti. Pour en comprendre la culture et les ­paradoxes, mieux vaut prendre son temps. Aller à la ­rencontre de ceux qui font bouger les lignes. À La ­Havane, rendez-vous privés dans des ateliers pour échanger avec la communauté artistique florissante, avant une visite de la Fábrica de Arte Cubano (FAC), le grand laboratoire créatif interdisciplinaire. La scène culinaire émergente se découvre avec un mixologue, un jeune chef… À 40 minutes de voiture, Alfredo, un flamboyant Péruvien incarne le nouveau visage de l'agriculture ­locale. Il accueille les voyageurs dans sa finca Tungasuk, une ferme biologique en pleine campagne. Certains ­participent aux activités de l'exploitation, d'autres ­partent en randonnée dans ce paysage vert et vallonné. À 150 kilomètres de là, au cœur du Parc national de Viñales, étape incontournable d'un séjour sur l'île, on pose ses valises dans une casa particular. Un havre de paix loin de l'agitation de la pittoresque Viñales, tenu par un jeune écrivain affable et passionné d'art. Les oiseaux de nuit ne seront pas en reste grâce à Brenda, ­talentueuse musicienne qui initie ses hôtes au batá. Cet instrument de la musique afro-cubaine, hérité du peuple yoruba, est la garantie de se déhancher et de s'enivrer le temps d'une dernière soirée.

    Avec Tselana Travel  (Tél. : 01 55 35 00 30). À partir de 6 500 €, les 10 jours/9 nuits. Prix au départ de Paris sur Air France, incluant le visa, l'hébergement en hôtels ou en casa particular, les petits déjeuners et déjeuners dans les fermes rurales, les transports avec chauffeur, les visites avec guide francophone et le téléphone cubain.

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    Ses canyons verdoyants et ses paysages désertiques de l'ère du jurassique lui valent parfois des comparaisons avec le Colorado. Mais le gigantesque massif de l'Isalo, à quelque 700 kilomètres au sud-ouest de la capitale Antananarivo, est bien trop particulier pour s'en rapprocher. Dans les méandres de ce monde que l'érosion des grès a bâti comme une immense cité morte, il n'est pas rare d'apercevoir un amoncellement de pierres qui marque la tombe d'un ancêtre bara. Comme partout sur l'Île rouge, la faune et la flore rivalisent de surprises, au gré des piscines naturelles et des grottes qui abritaient au XIXe siècle des navigateurs échoués. De nombreuses espèces d'oiseaux et de lémuriens sont endémiques au massif de l'Isalo, dont le point le plus haut atteint 1250 mètres d'altitude. Les trekkeurs les plus aguerris emprunteront le canyon des Makis pour admirer la ­cascade des Nymphes, l'un des attraits de cette région naturelle préservée.

    Avec Horizons Nomades  (Tél. : 03 88 25 00 72). À partir de 2900 € par personne sur la base de 7 à 12 participants, le circuit « Vers les Terres du Grand Sud » de 14 jours/12 nuits. Prix au départ de Paris sur Air France, hébergement en demi-pension (pension complète lors du trek), transports en véhicule privé, excursions guidées et accès aux parcs inclus.

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    Salon mondial du Tourisme : une mine d'infos avant de partir

    Après deux années de pause forcée, le Salon mondial du tourisme revient à Paris ce week-end pour sa 45e édition. Une pléiade de destinations internationales et françaises parmi lesquelles des habituées (Espagne, Maroc, Thaïlande, Croatie, Cuba, Japon, Pérou…), mais aussi des petites nouvelles (Panama, Sardaigne, États-Unis…) seront présentes. Offices de tourisme, tour-opérateurs, agences spécialisées, réceptifs locaux dispenseront aux visiteurs toutes les informations nécessaires et les conseils indispensables à l'organisation de leur prochain voyage. Bien sûr, les professionnels répondront aux questions pratiques relatives aux situations géopolitique et sanitaire, aux assurances de voyage, mais pas seulement.

    Le Salon du tourisme célèbre le voyage sous toutes ses formes. Les tendances émergentes ou déjà bien ancrées : l'itinérance (en bateau, en train, à vélo, en van…), les séjours sportifs ou expérientiels, et le tourisme durable et responsable. Deux nouvelles thématiques font leur apparition cette année sur le Salon : « Tourisme industriel et savoir-faire » et « Sorties et loisirs en Île-de-France ». On retrouvera aussi un ensemble d'offres adaptées aux personnes en situation de handicap (avec l'association Tourisme & Handicaps), les bons outils pour voyager en 2022, les applis les plus innovantes…

    Dans le même pavillon se tient le salon Destinations Nature, la mecque de l'outdoor : escapades en plein air, idées de vacances respectueuses de l'environnement, conseils pour randonner, équipements adaptés… Tout ce qu'il faut pour s'inspirer et se préparer.

    Salon mondial du tourisme et Destinations Nature , Paris Expo Porte de Versailles - Pavillon 4. Jusqu'au 20 mars. De 10 heures à 19 heures (sauf dimanche fermeture à 18 heures). Entrée donnant l'accès aux deux salons : 10 € le billet en prévente, 12 € au guichet. Gratuit pour les enfants (moins de 18 ans).

    Valeurs Actuelles

    [Albert] De la fin du tabou nucléaire au retour de la dissuasion

    [Albert] L’esprit de sacrifice à l’épreuve du conflit ukrainien : le retour du panache ?

    [Albert] Poutine, continuateur de l’empire soviétique

    [Albert] Critiques contre le meeting de Valérie Pécresse : la politique est-elle un concours d’éloquence ?

    Pie XII et les juifs, la parole et les actes

    [Albert] Le soin de nos aînés : un manque de considération morale

    [Albert] L’armée au secours de la police ou la faillite de l’autorité publique

    [Albert] Une société inclusive sans vin, sans viande et sans fromage

    [Albert] Faut-il en finir avec les parrainages ?

    [Albert] Faciliter le changement de nom ou comment le Macron fait disparaître la transmission

    France24 - Monde

    Nazanin Zaghari-Ratcliffe appelle à la libération des personnes "injustement détenues" en Iran

    Publié le : 21/03/2022 - 14:10

    FRANCE 24 Suivre

    L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenue six ans en Iran où elle avait été condamnée pour sédition et libérée le 16 mars, a exhorté lundi Téhéran à libérer tous les otages "injustement détenus".

    L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe a appelé, lundi 21 mars, à la libération de tous ceux qui sont "injustement détenus" en Iran, estimant qu'elle n'aurait pas dû y passer six ans en prison jusqu'à sa libération la semaine dernière.

    "Le sentiment de liberté ne sera jamais complet tant que tous ceux d'entre nous qui sont injustement détenus en Iran n'auront pas retrouvé leur famille", a déclaré Nazanin Zaghari-Ratcliffe lors d'une conférence de presse, citant notamment le trinational irano-britannico-américain Morad Tahbaz.

    Âgée de 43 ans, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été libérée mercredi dernier avec Anoosheh Ashoori, un autre Irano-Britannique de 67 ans.

    "Je n'aurais pas dû passer six ans en prison"

    Cheffe de projet pour la Fondation Thomson Reuters, branche philanthropique de l'agence de presse du même nom, elle avait été arrêtée en 2016 à Téhéran, où elle venait rendre visite à sa famille. Elle avait été accusée de complot pour renverser la République islamique, ce qu'elle nie farouchement, et condamnée à cinq ans de prison.

    Nazanin Zaghari-Ratcliffe a remercié tous ceux qui ont permis sa libération mais critiqué le fait qu'il ait fallu cinq chefs de la diplomatie britannique pour obtenir sa libération.

    "Ce qui vient de se passer aurait dû se passer il y six ans", a-t-elle estimé. "Je n'aurais pas dû passer six ans en prison."

    En parallèle des libérations la semaine dernière, Londres a annoncé avoir soldé avec Téhéran une vieille dette de 394 millions de livres (470 millions d'euros), sans établir de lien entre les deux affaires.

    Avec AFP

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    Libération de deux Irano-Britanniques, dont Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenus en Iran

    La justice iranienne condamne Nazanin Zaghari-Ratcliffe à un an de prison

    Le nouveau procès de l'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe s'est tenu à Téhéran

    L'Humanité

    L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

    Il était une fois

    Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

    Gaël De Santis

    Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

    Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

    La « partitocratie » est à son comble

    Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

    Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

    À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

    Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

    Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

    C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

    Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

    Une mort civile des suspects

    Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

    Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

    Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

    Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

    Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

    Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

    Le tribunal populaire et médiatique

    Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

    À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

    Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer
    Le Monde

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.

    Les livres sur la fermentation pullulent aujourd’hui. L’avantage de celui de Malika Nguon, Cuisine et fermentations (Ulmer, 2021), c’est son accessibilité : on y retrouve la cuisine de bistrot, très familiale, qu’elle propose au restaurant parisien Ferment. « Quand j’ai fait mon CAP cuisine, on ne m’a pas appris les techniques de fermentation qui sont pourtant à la base de nombreux produits : fromage, saucisson, vin… explique Malika Nguon. Je voulais écrire un bouquin qui puisse reprendre les bases, simplement, et surtout les traduire en plats. » Création d’un bocal, recette de fermentation par salage, ou avec une saumure : la cheffe reprend les fondamentaux avant d’en venir au « gros morceau » de l’ouvrage, la préparation de 40 bocaux associés à 40 recettes. Celles qu’elle propose ici célèbrent les légumes et les fruits des beaux jours.

    Bocal de concombres/Soupe froide de concombres et yaourt

    Pour le bocal (saumure de 3 jours) :

    10 g de gros sel

    500 ml d’eau non chlorée

    2 concombres

    1 c. à c. de graines de coriandre et de baies rose

    Préparation :

    Commencer par dissoudre 10 grammes de gros sel dans l’eau dans le verre doseur. Laver les concombres et les couper grossièrement avec peau et pépins. Les placer dans le bocal en les tassant, ajouter les graines de coriandre et de baies roses.

    Verser la saumure pour recouvrir les légumes en laissant 2 centimètres de vide en haut du bocal. Placer le poids de fermentation afin que les légumes soient complètement immergés. Fermer hermétiquement et coller l’étiquette en écrivant soigneusement la date du jour, les aliments et épices du bocal.

    Laisser fermenter trois jours à température ambiante pour que les concombres gardent un peu de leur texture (avec le temps, le concombre perd de sa consistance). Vous pouvez déguster au bout de sept jours. Une fois ouvert, conserver au frigo pendant plusieurs semaines.

    Pour la soupe Pour 2 personnes

    Préparation : 20 minutes Ingrédients :

    3 ou 4 tronçons de concombres fermentés 1 concombre entier cru 1 c. à s. d’huile de lin 1 yaourt entier non pasteurisé

    Préparation :

    Ouvrir votre bocal, sortir les tronçons de concombres, les couper en dés. Laver le concombre frais, émincer grossièrement. Ajouter tous les éléments dans le blender : le concombre fermenté, le concombre cru émincé, l’huile de lin, le jus de fermentation et les assaisonnements. Mixer le tout jusqu’à l’obtention d’une texture onctueuse.

    Laisser au frigo une petite heure, la soupe se déguste et se savoure bien froide ! Dresser dans un bol avec une bonne cuillère de yaourt. Ajouter un filet d’huile de lin et dégustez bien frais. Vous pouvez agrémenter la soupe avec du jus de fermentation de concombres frais.

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    Le Figaro

    La politique est-elle un sujet de bande dessinée comme les autres ?

    Albums engagés, coulisses de campagnes... Le nombre d'albums parus ou à paraître autour de l'élection présidentielle interroge sur un genre qui prend de l'ampleur.

    Une bande dessinée sur la politique est-elle un moyen d'exercer un contre-pouvoir, ou un simple divertissement? En pleine campagne présidentielle, le festival d'Angoulême s'est posé la question avant sa clôture dimanche. Réponse: idéalement, les deux.

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    Nombre de titres sont parus ou vont paraître autour de cette élection, tantôt des fictions qui illustrent ses thèmes, tantôt des mises en scène d'un monde politique qui s'ouvre de plus en plus au neuvième art. Pour lancer la maison d'édition de bande dessinée de son frère Mourad, Farid Boudjellal a par exemple imaginé, dans ÉlyZée, Éric Zemmour élu chef de l'État.

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    La critique de l'extrême droite est aussi le sujet de Aux portes du Palais, par Hervé Bourhis et la rédaction de Médiapart (édition La Revue dessinée).

    Les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, avec Pierre Van Hove au dessin, ont publié début mars L'Obsession du pouvoir (éditions Delcourt), sur les trois derniers présidents en date, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.

    «Moins critique»

    Ce qu'ils voient de cette campagne 2022, après avoir eu un accès très privilégié à François Hollande, les inquiète. Le favori de cette élection Emmanuel Macron garde plus près de lui un dessinateur de BD, Mathieu Sapin, que les journalistes. «En tant que journaliste je me sens non pas offensé, mais mis à l'écart», a souligné Gérard Davet lors d'une conférence samedi à Angoulême. «Il ouvre ses portes à Mathieu Sapin, qui m'est extrêmement sympathique, qui pose un regard ironique, toujours drolatique sur le monde politique, mais bienveillant, moins critique». «Ça renvoie une image terrible dans l'opinion publique, montrant qu'on n'a pas besoin des journalistes», a abondé Fabrice Lhomme.

    Mathieu Sapin est devenu un habitué des arcanes de l'Élysée depuis le quinquennat Hollande. Il a lancé un collectif d'auteurs de BD sur les traces des candidats à la présidentielle. Lui-même suit Macron, en vue de publier avec cinq autres auteurs Carnets de campagne (Dargaud-Seuil) en mai, après l'élection.

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    Lors d'une autre conférence le même après-midi à Angoulême, cette star de la BD a admis que l'exercice suivait des contraintes et des objectifs différents de la couverture médiatique. «Si j'étais détenteur d'un scoop incroyable qui peut changer le cours de l'élection, je me demanderais quoi en faire», a-t-il par exemple avancé. Il a un accès privilégié pour cette raison justement. «Le contrat moral, c'est que comme le bouquin sort juste après l'élection, les équipes de campagne nous laissent voir pas mal de choses».

    C'est le syndrome de la VIP Room: souvent, quand tu arrives à y entrer, c'est un peu décevant. Tu es très préservé, tu voyages entre gens de bonne compagnie, tu manges bien... Tu ne vois pas vraiment ce qui se passe. Tu perds le contact

    Être au plus près, pourtant, n'est peut-être pas le meilleur poste d'observation. Le dessinateur prenait l'exemple d'un voyage à La Réunion, fin 2019, où il avait côtoyé la délégation présidentielle, comme rêveraient de le faire les journalistes. «C'est le syndrome de la VIP Room: souvent, quand tu arrives à y entrer, c'est un peu décevant», a-t-il plaisanté. «Tu es très préservé, tu voyages entre gens de bonne compagnie, tu manges bien... Tu ne vois pas vraiment ce qui se passe. Tu perds le contact».

    Ainsi le dessinateur Hervé Bourhis préfère-t-il éviter de rencontrer les responsables politiques. «Je ne veux pas être influencé», a-t-il affirmé lors de la même rencontre à Angoulême. Pour lui, illustrer des enquêtes journalistiques sur Marine Le Pen et Éric Zemmour, «c'était une mission citoyenne (...) Mon fils de quatorze ans s'est jeté sur la bande dessinée alors qu'il n'aurait jamais lu un livre sur l'extrême droite». Les éditeurs affectionnent le genre depuis le succès de la BD Quai d'Orsay (deux tomes, 2010-2011), de Christophe Blain et Abel Lanzac, sur la diplomatie de Dominique de Villepin.

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    D'après Mathieu Sapin, «ils ont ouvert un champ montrant qu'on pouvait parler de politique de manière très précise, documentée, avec les atouts de la bande dessinée. Et ça touche un public plus large que le livre.»

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    Angoulême 2022 : le prix du courage artistique décerné à Zainab Fasiki

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    NOUS Y ÉTIONS - Après deux ans de pandémie, la manifestation inaugure sa 49e édition en grande pompe. Et sans masque.

    Angoulême 2022 : Philippe Manœuvre lance l'Elvis d'Or de la meilleure BD rock !

    ENTRETIEN - Profitant du festival charentais, l'éternel enfant du rock revient créer un nouveau prix de bande dessinée qui célèbre «l'esprit libre, impertinent et marginal». Premier lauréat de cette distinction alternative, Benoît Carbonnel qui vient de publier Cool parano, une BD plongeant pleinement dans l'univers des graffeurs.

    L'Humanité

    En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

    Il était une fois

    Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

    Bernard Frédérick

    Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

    Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

    La revanche de Vichy

    Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

     Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

     Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

    Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

    Condamner le gouvernement du Front populaire

    Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

    Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

    Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

    « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

    Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

    Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

    Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

     De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

    Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

    Léon Blum et Édouard Daladier accusent

    Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

     Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

    Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

    Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

    Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

    En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

    Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

    Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

    Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

    Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

    Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

    www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
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    France24 - Monde

    Gain de cause pour Twitter, jugé pour ne pas avoir coopéré avec les autorités

    Publié le : 21/03/2022 - 16:50Modifié le : 21/03/2022 - 16:48

    Versailles (AFP) – Twitter France et son DG Damien Viel ont été relaxés lundi par le tribunal correctionnel de Versailles où ils étaient jugés pour ne pas avoir aidé la justice à identifier les auteurs de deux tweets injurieux visant un responsable de la préfecture des Yvelines.

    Le parquet avait requis lors de l'audience en janvier l'amende maximale contre l'entreprise et son directeur général, jugés respectivement pour "refus de répondre à une réquisition" et "complicité d'injure publique".

    "Nous saluons la décision rendue par le tribunal correctionnel de Versailles qui innocente Twitter France et Damien Viel des faits qui leur sont reprochés", a indiqué l'entreprise dans un communiqué transmis à l'AFP.

    L'affaire part d'un tweet de la préfecture des Yvelines appelant au respect du couvre-feu, comme il s'en faisait beaucoup en mars 2021.

    Ce message, somme toute assez banal, montrait le secrétaire général de la préfecture assistant à des opérations de contrôle.

    Un "twittos" anonyme répond alors en comparant les forces de l'ordre à la police de Pétain. Un autre qualifie le responsable de la préfecture de "nazi", ajoutant: "il faudrait le pendre à la Libération celui-là".

    Des insultes relativement banales sur le réseau social, très souvent pointé du doigt par les autorités et les associations pour ses problèmes de modération.

    Mais le secrétaire général de la préfecture porte plainte et le parquet de Versailles ouvre alors une enquête pour injure contre les auteurs de ces deux tweets. Pour les identifier, les gendarmes envoient donc une réquisition à Twitter France.

    Réquisition qui est restée lettre morte.

    A la barre, Damien Viel s'était défendu en rappelant que Twitter France "est une entité qui ne stocke pas de données", ces dernières étant conservées et traitées par la filiale européenne de la maison-mère Twitter Inc, située en Irlande.

    "Je suis en charge du développement économique de Twitter et pas d'autre chose", avait-il ajouté.

    "Je me réjouis de cette décision de justice qui innocente Damien Viel et Twitter France de toutes les accusations portées à leur encontre", a réagi lundi à l'issue de l'audience l'avocat du réseau social, Karim Beylouni.

    Dans une autre procédure, la cour d'appel de Paris a obligé en janvier Twitter à communiquer les documents détaillant précisément ses moyens de lutte contre la haine en ligne.

    Plusieurs associations de lutte contre les discriminations avaient assigné en justice le réseau, jugeant qu'il manquait de façon "ancienne et persistante" à ses obligations de modération de contenus.

    © 2022 AFP

    Le Monde

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…

    Joyau parfumé de l’hiver, la mandarine commune, ou Citrus deliciosa, se récolte souvent jusqu’au début du printemps. Cultivée en Chine depuis des millénaires, elle tient vraisemblablement son nom des mandarins, qui l’appréciaient particulièrement – à moins que cela ne soit une référence à la couleur vive des robes de ces hauts fonctionnaires de l’ancien Empire chinois.

    Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    Arrivée en Europe au début du XIXe siècle, elle s’est vite répandue et a été très cultivée sur tout le pourtour méditerranéen, avant d’être supplantée par la clémentine, plus douce et contenant moins de pépins, issue, elle, d’une hybridation naturelle entre la mandarine et l’orange douce. Souvent confondue avec cette dernière, la mandarine a pourtant un arôme incomparable, et son huile essentielle est très recherchée en parfumerie.

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    Ce fruit est légèrement aplati, avec une peau peu adhérente jaune orangé issu d’un arbre de taille moyenne, à port étalé et sans épines. Ses cousines proches sont la grosse mandarine King (Citrus nobilis), également appelée mandarine d’Indochine, les Citrus reticulata, qui regroupent des petits hybrides (tangerine, tangelo…), et la mandarine Satsuma (Citrus unshiu), originaire du Japon et très précoce (souvent l’un des premiers agrumes sur les étals). Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    La pulpe

    De la taille d’un petit poing, la mandarine est un fruit de bouche qui s’épluche aisément et se mange tel quel. Frais, ses quartiers juteux et acidulés décorent et rafraîchissent un gâteau, une tarte, une salade et font un jus délicieux (à combiner avec d’autres agrumes). Cuite au sirop, confite ou rôtie entière, voire glacée façon citron givré, elle se prête à toutes sortes de confections gourmandes.

    La peau

    La peau de la mandarine doit absolument être conservée : c’est la plus parfumée des écorces. Fraîche et hachée, elle agrémente salades de fruits, gâteaux, volailles, poissons, boissons. Séchée, elle peut être concassée et conservée pour aromatiser marinades et bouillons au fil du temps, à moins d’être brûlée pour ­parfumer divinement la maison.

    Camille Labro

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    New York Times - World

    Creating Space Command, Australia Strengthens High-Tech Bond With U.S.

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    The expanded commitment to space defense reflects the reality of a new, extraterrestrial landscape for war.

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    By Damien Cave

    CANBERRA, Australia — Two years after the United States inaugurated a military Space Force to mixed reviews, Australia has created its own Space Command to counter threats from China, Russia and other extraterrestrial powers.

    The new force will expand Australia’s space capabilities and contribute to “a larger, collective effort among like-minded countries to ensure a safe, stable and secure space domain,” according to prepared remarks to be delivered on Tuesday by Peter Dutton, Australia’s defense minister.

    In a speech at a conference with several American military officers in attendance, Mr. Dutton will also announce that Australia and the United States have agreed to partner on “a broad range of satellite activities.”

    It is not clear how sizable the command’s ranks will be. The announcement, shared in advance with reporters, comes just two months before a federal election in which Australia’s conservative governing coalition is trying to make national security a key plank of its pitch to voters.

    At the same time, the expanded commitment to space defense reflects the reality of a new technological landscape for war, in which satellites are vital tools for navigation, surveillance and attacks from unmanned weapons.

    The announcement also amounts to yet another sign of deepening Australian-American security ties. The two countries, allies since World War I, have been working more closely together in recent years as China’s ambitions and military investment have become a greater concern.

    In September, Australia announced a new defense agreement in which the United States and Britain will help it deploy nuclear-powered submarines, a major advance in Australian military strength. The partnership, known as AUKUS, also includes plans to collaborate on new military capabilities in artificial intelligence, quantum computing and other next-generation technologies.

    The space partnership has not been branded as a part of that agreement, but the backdrop — an increasingly contested, multipolar era — remains the same.

    “Space is a sector that China has invested in heavily as part of its broader military modernization and efforts for technological advancement,” said Jennifer Jackett, a security researcher focused on technology at the Australian National University. “This reflects the fact that space is a critical domain for both military capability and civil applications.”

    Some security analysts said that Australia had recognized, with both Russia and China advancing their ability to damage or destroy satellites, that space vulnerabilities must be managed for Australia’s own security and in the case of an attack on America’s satellite network.

    The relative power of the United States compared to China continues to be a concern, with the war in Ukraine leading some to worry that demands in Europe will draw American attention and resources away from Asia, or lead China to challenge the United States more directly.

    “There is a growing concern that reliance on large U.S. systems could leave us quite vulnerable if they were to be targeted in a confrontation,” said John Blaxland, a defense expert at the Australian National University. “There is a lot of emphasis on smaller — and greater volume and greater frequency of launching satellites — that are going to be able to give Australia that greater resilience, and redundancy.”

    The United States seems determined to prove that its commitment is unwavering. Several senior officials from the U.S. Indo-Pacific Command, based in Honolulu, will be in Australia this week, along with senior commanders from the American Space Force. Secretary of State Antony J. Blinken visited Australia and Fiji last month.

    When the Trump administration announced its intention to create a Space Force in 2018, the idea drew an uneven response, including inside the American military, with some questioning its necessity and cost.

    But the Biden administration, after taking office last year, said it would not review the decision to create the force, and it has cemented itself as the sixth, and smallest, branch of the U.S. military.

    Australia, for its part, is a small player in the global space industry, having created a national civilian space agency only in 2018.

    Nonetheless, in his prepared comments, Mr. Dutton will emphasize that Russia’s invasion of Ukraine has made space, highly technical military strength and traditional alliances all the more important.

    “We must remain determined in what we can do to support liberty against the odious forces of tyranny,” his statement said. “In the Indo-Pacific, Australia is contributing to collective efforts to maintain stability and deter aggression.”

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, les bombardements se poursuivent

    Publié le : 21/03/2022 - 16:41Modifié le : 21/03/2022 - 16:45

    L'armée russe a bombardé lundi 21 mars pour la première fois les faubourgs d'Odessa, dans le sud-ouest de l'Ukraine, endommageant des immeubles d'habitation sans faire de victime, ont annoncé les autorités municipales du port de la mer Noire. A une centaine de kilomètre, la ville de Mikolaïv, dernier verrou avant Odessa, est, elle aussi, victime de bombardements.

    L'Humanité

    En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

    Il était une fois

    C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

    Dominique Bari

    Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

    Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

    Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

    En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

    Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

    Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

    Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

    Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

    Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

    Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

    Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

    À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

    Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

    Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

    Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

    Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

    La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

    La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

    L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

    D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

    Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

    En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

    En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

    Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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    Le Monde

    Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?

    Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.

    Il en prend bien le chemin… Quand un mets simple commence à se décliner en versions gourmande ou veggie, c’est le signe qu’il est devenu une valeur sûre, à deux doigts de tomber dans la culture populaire. Ainsi du sando, sandwich japonais encore confidentiel il y a deux ans, qui se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français en format salé, ou sucré. Le terme « sando » (adaptation nippone du mot sandwich) désigne deux tranches d’un pain de mie au lait (shokupan) à la texture moelleuse, encadrant une garniture traditionnellement roborative, type ­côtelettes de porc, poulet pané ou mélange d’œufs mayonnaise.

    Facile à transporter, facile à manger, il se pare de goûts simples, amplifiés par une petite dose de gras.

    L’origine du sando remonte à l’ère Meiji : dans les années 1850, les restaurants occidentaux servaient des sandwichs et des cafés aux étrangers de Yokohama, de Tokyo ou d’Osaka. Ils firent des émules parmi les locaux et, en 1899, la ­première enseigne de sandwichs japonais fit son apparition à la gare d’Ōfuna.

    A bien y regarder, le sando possède toutes les qualités pour partir à la conquête du monde. Facile à transporter, facile à manger, il se pare de goûts simples, amplifiés par une petite dose de gras. La plupart du temps, une mayonnaise et une sauce bulldog (proche de la Worcestershire, à la fois acidulée, épicée, sucrée, épaisse et corsée) accompagnent la viande panée.

    En France, quelques adresses éparses ont bien vu le jour dans les années 2010, mais, depuis les confinements de 2020, elles sont plus nombreuses. Aujourd’hui, les pépites ne manquent pas, pour un prix qui avoisine souvent les 12 euros. Au Sando Club, à Paris, le pain est fait maison, et le sando poulet pané au panko et sésame est aussi fun que la version breakfast, avec œuf sur le plat, avocat et bacon.

    A Toulouse, Le Boui Boui ­propose une version à l’effiloché de porc basque avec légumes marinés et pickles d’oignons rouges. Les chefs parisiens d’Abri, de Clamato et de Mokonuts en livrent une version plus gastronomique, tout aussi gourmande. Et chez Benchy, à Paris, on peut tester une délicieuse version sucrée aux fruits, kiwi ou fraise-­mascarpone. Signe que la tendance a dépassé le petit cercle parisien : Sushi Shop a lancé, en 2021, une gamme de sando, agrémentée en 2022 d’un petit nouveau à la truffe, car, décidément, le ­syncrétisme culinaire ne connaît pas de limites. Et la vague du sando ne fait que commencer.

    Benchy, 50, rue du Cherche-Midi, Paris 6e ; Sando Club, 1-3, passage Thiéré, Paris 11e ; Le Boui Boui, 24, rue des Paradoux, Toulouse.

    Elvire von Bardeleben

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    France24 - Monde

    Foot: Overmars rebondit à l'Antwerp après ses "messages déplacés" à des femmes

    Publié le : 21/03/2022 - 16:40

    Bruxelles (AFP) – L'ex-footballeur star des Pays-Bas Marc Overmars, mis en cause pour des "messages déplacés" envoyés à des femmes, a été recruté comme directeur technique de l'Antwerp, a annoncé lundi le club belge qui affirme vouloir lui donner une "seconde chance".

    L'ancien milieu de terrain international avait dû démissionner début février de son poste de directeur sportif de l'Ajax Amsterdam après les témoignages de plusieurs collègues indiquant avoir reçu de nombreux messages inappropriés, et même une "dick pic" (photo de pénis non sollicitée) de sa part.

    Ces femmes avaient mis en cause la culture "sexiste" du club, dans le journal néerlandais NRC, affirmant que les rares à avoir tenté de dénoncer les abus n'avaient pas été entendues.

    Marc Overmars a signé un contrat de quatre ans avec l'Antwerp, actuel 3ème du championnat de 1ère division belge.

    "Nous avons dit à Marc quelles étaient nos valeurs", a affirmé le directeur général Sven Jacques, lors de la conférence de presse de présentation, selon l'agence Belga. "Nous sommes aussi un club qui veut donner une seconde chance aux gens", a-t-il dit, reconnaissant ne pas avoir consulté les membres féminins du personnel avant ce recrutement.

    "Cela ne se reproduira plus", a promis de son côté Marc Overmars. "Je veux tourner la page de l'Ajax et entamer un nouveau chapitre ici, a-t-il déclaré. Mon départ de l'Ajax a été regrettable. Je dois surmonter cela et aller de l'avant, c'est ce que je vais faire maintenant".

    Sa mise en cause aux Pays-Bas avait suscité une immense émotion. Evoquant sa "honte", Marc Overmars avait présenté ses excuses et reconnu avoir "dépassé les bornes".

    Overmars avait remporté comme joueur la Ligue des champions avec l'Ajax Amsterdam en 1995, avant d'évoluer à Arsenal puis au FC Barcelone.

    Nommé en 2012 directeur sportif de l'Ajax, il avait, selon plusieurs commentateurs, contribué aux récents succès sportifs du club.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Il y a 10 ans : le meurtre de Trayvon Martin et les ferments de Black Lives Matter

    Il était une fois

    26 février 2012. La mort à 17 ans de Trayvon Martin, tué par un vigile qui le trouvait suspect, émeut l’Amérique. L’acquittement du meurtrier, couvert en Floride par une loi instaurant le concept « d’homicide justifiable» – un véritable permis de tuer – crée l’embrasement. Une jeunesse multiraciale se lève. La révolte va donner naissance au puissant mouvement Black Lives Matter, « les vies des noirs comptent ».

    Michel Muller

    Il est un peu plus de 19 heures, ce 26 février 2012 à Sanford, une petite ville de Floride. Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, rentre dans la résidence fermée Twin Lakes, où habite son père et chez qui il réside depuis une semaine. Grand et filiforme, Trayvon a un visage encore enfantin et sa peau est « noire ». Il vient d’acheter une cannette de thé glacé et un sachet de bonbons pour son amie, Rachel Jeantel. Il pleut, il fait froid et Trayvon se couvre la tête avec la capuche de son sweat-shirt.

    Ce « hoodie » est un marqueur vestimentaire de mauvais augure, bien plus aux États-Unis qu’ailleurs, pour les « braves citoyens respectueux et défenseurs de la loi et de l’ordre ». C’est à ce moment-là qu’il constate qu’un homme le suit en voiture, s’arrête, en descend et se rapproche de lui. Inquiet, Trayvon téléphone à Rachel, qui lui demande à quoi ressemble cet homme : « À un “creepy ass-cracker” », (1) lui dit-il. « Tu ne connais pas le coin, il s’agit peut-être d’un violeur », lui répond son amie.

    « Pourquoi vous me poursuivez ? Lâche-moi, lâche-moi ! » sont les derniers mots de Trayvon avant la rupture de la communication. Des voisins proches entendent des appels à l’aide puis un coup de feu. Arrivée sur les lieux, la police constate que l’adolescent a été tué d’une balle dans le cœur. Le tueur, George Zimmerman, resté sur place, est un Latino-Américain âgé de 28 ans qui avait décidé, comme l’y autorise la législation de Floride, de veiller à la tranquillité de la résidence. Ce que, bien sûr, Trayvon ne pouvait pas savoir, d’autant que son assassin ne s’était même pas identifié.

    Le racisme règne sur la vie quotidienne états-unienne

    Les échanges de ce « vigile volontaire » avec la police révèlent l’ampleur du racisme non dit, implicite et accepté comme tel qui règne sur la vie quotidienne états-unienne. Ce n’est que le 16 mars que la police rend publique une partie des appels de Zimmerman et de témoins au commissariat. Tout « naturellement », le choix des échanges à publier, donc à remettre au procureur, s’est opéré entre le chef de la police et le « city manager » (gérant municipal) (2), Norton Bonaparte.

    22 mars 2012. Un mois après l'assassinat de l'adolescent, son meurtrier est toujours libre. Des manifestations éclatent dans tout le pays pour réclamer son arrestation. © Julie Fletcher/AP

    Zimmerman : « Ce type fait comme s’il était en train de faire un mauvais coup, ou il est drogué… quelque chose comme ça. Il observe, regarde toutes les maisons… et maintenant il se dirige vers moi. Il a mis sa main dans sa poche de ceinture. Il a quelque chose de louche. » Le policier : « OK. Et le gars, il est blanc, noir ou hispanique ? » « Noir », lui répond le « vigile », en indiquant qu’il porte un « hoodie ». « Ces foutus voyous, ces encu… ils s’échappent toujours ! Merde, il se met à courir ! » Apparemment, Zimmerman est sorti de sa voiture : « Vous le poursuivez ? » demande le policier. « Oui », répond Zimmerman. « OK », lui répond le policier. Et la conclusion tombe, sans appel : « Nous n’avons pas besoin que vous fassiez cela. »

    Une loi adoptée sous l’impulsion du lobby des armes à feu

    Zimmerman n’est pas arrêté, ni inculpé dans un premier temps. Sans que ce ne soit dit formellement, c’est sous couvert de la loi « stand-your-ground » (tenez votre position) que l’assassin sera jugé : il « avait le devoir de ne pas battre en retraite », selon les instructions données par le procureur au jury – même si la police lui avait intimé le contraire – et il avait le droit de « tenir tête et d’affronter la force par la force, y compris la force mortelle, s’il estimait raisonnablement qu’il devait agir ainsi pour éviter la mort ou une atteinte grave à son intégrité corporelle ».

    La Floride a été le premier État, en 2005, à adopter cette loi sous l’impulsion du lobby des armes à feu – la National Rifle Association (NRA) – et d’un puissant groupe de pression de droite, le Conseil d’échanges législatifs américain (Alec), financé par les frères Koch, multimilliardaires, et soutenu notamment par la chaîne commerciale Walmart. Depuis, plus de la moitié des États ont fait de même. La Floride est même allée plus loin : c’est au procureur de prouver que la loi ne bénéficie pas à l’accusé, et non à l’avocat de prouver le contraire. Ainsi, le nombre d’« homicides justifiés » y a été multiplié par 2,5 depuis 2005.

    Acquitté par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire

    Le procès de Zimmerman ne s’est tenu qu’en juin 2013. Le tueur a été acquitté le 13 juillet par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire. Le témoignage de l’amie de Trayvon est particulièrement douloureux et significatif d’une structure mentale raciste dominante aux États-Unis, que subissent les « personnes de couleur », notamment dans les couches les plus pauvres. Souffrant tout à la fois de misère sociale, d’un système éducatif intrinsèquement ségrégué et dévalué, elles sont, de ce fait, assignées à un statut d’êtres inférieurs. C’est dès son plus jeune âge qu’un enfant « de couleur » états-unien découvre dans le regard des autres que sa peau est noire.

    Mal à l’aise, bouleversée, Rachel ne répond que succintement et de manière confuse aux questions. À l’avocat de Zimmerman, Don West, qui lui demande « pourquoi », selon elle, le qualificatif de « creepy ass-cracker » a une signification « raciale » – c’est ainsi que Trayvon a qualifié Zimmerman –, elle répond : « Oui ». « C’est donc Trayvon Martin qui a mis de la race dans cela », insinue Don West. « Non », dit la jeune fille. Et l’avocat d’insister : « Vous ne pensez pas que c’est un commentaire racial ? » « Non », confirme-t-elle.

    Mais pour le jury, il est clair que Trayvon a accusé le « vigile » de racisme. Don West en tire parti : si « creepy ass-cracker » est une expression péjorative définissant un Blanc raciste et qu’elle a été utilisée par Trayvon, un Noir, et que d’autre part Zimmerman n’a pas prononcé d’insultes de même ordre (bien qu’il l’ait fait, comme en témoigne son appel au commissariat), ce dernier n’a donc pas « ciblé racialement Trayvon », c’est donc bien Trayvon qui est l’agresseur raciste... Tout le monde en déduit que c’était Trayvon Martin qui était un « danger » pour la vie de Zimmerman. Pour enfoucer le clou, la juge Debra S. Nelson donnera au jury l’instruction suivante : « Zimmerman a certes ciblé Trayvon, mais il ne l’a pas fait racialement. »

    « Protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes »

    Autre moment tragique provoqué par l’avocat pour démontrer que ces « gens-là » ne sont décidément pas du même monde que les bons et respectables citoyens blancs cultivés : Don West demande à Rachel de lire une lettre qu’elle a envoyée à la mère de Trayvon, mais qu’elle a demandé à une amie étudiante d’écrire à sa place. « Êtes-vous capable de lire ce document suffisamment bien pour nous dire s’il s’agit bien de cette lettre ? » lui demande-t-il. « Non », répond Rachel. Et devant l’insistance indécente de l’avocat, elle explique : « Je ne comprends pas l’(écriture) cursive. » (3).

    En 2016, le quarterback Colin Kaepernick met un genou à terre lors de l’hymne national, pour éveiller les consciences.

    © Thearon W. Henderson/Getty Images/AFP

    Malgré de notables changements intervenus depuis l’acquittement de Zimmerman – grâce aux puissantes protestations antiracistes – dans la qualité de la justice accordée aux victimes de crimes racistes, un scénario similaire s’est produit récemment. Dans la soirée du 25 août 2020, une importante manifestation a lieu à Kenosha (Wisconsin) pour protester contre des tirs de policiers qui ont paralysé un père de famille noir, Jacob Blake, et dont les auteurs n’ont pas été inquiétés par la justice. Kyle Rittenhouse, un adolescent de 17 ans qui se proclame défenseur des braves gens, adepte par ailleurs des « protecteurs du serment » à la nation (Oath Keepers, un groupe d’extrême droite), prend son fusil de guerre AR 15 et quitte son Antioche natal, dans la banlieue de Chicago (Illinois), pour Kenosha, où il dit vouloir « protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes ». Il tue deux manifestants et en blesse un autre – tous blancs et non armés – qui tentent de le désarmer. Il est déclaré non coupable le 19 novembre 2021. Donald Trump a immédiatement invité le gamin dans son palais, à Mar-a-Lago en Floride, le qualifiant de « héros de l’Amérique ». Quant à Zimmerman, il a vendu aux enchères son pistolet meurtrier et récolté plus de 130 000 dollars.

    Un Afro-Américain a huit fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier et huit fois moins de chances qu’un Blanc de sortir libre d’un tribunal (4). Selon une étude publiée le 2 octobre 2021 par la revue médicale « The Lancet », de 1980 à 2019, 30 800 personnes, dont plus de 60 % de Noirs, ont été les victimes mortelles de violences policières aux États-Unis. En 2019, les polices états-uniennes ont été responsables de 13 % des morts par balles policières dans le monde, alors que le pays ne compte que pour 4 % de la population mondiale.

    En 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme

    Ces chiffres montrent, s’il en était besoin, combien la montée en force du combat contre le racisme structurel – une notion que même Joe Biden a été amené à employer – est devenue le cœur des révoltes et des soulèvements aux États-Unis. Révoltées par le meurtre de Trayvon et l’acquittement de son meurtrier, trois jeunes femmes noires militantes des droits humains à divers titres, Patrisse Cullers, Alicia Garza – toutes deux militantes queer se réclamant du marxisme – et Opal Tometi – fondatrice et responsable de la seule organisation états-unienne de défense des migrants (Black Alliance for Just Immigration lance en 2013 le mouvement Black Lives Matter (5).

    Depuis, il a pris une ampleur telle – avec les quelque 150 organisations qui s’en réclament – que, pendant l’été 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme, mais aussi contre les inégalités et pour la justice sociale.

    « Une nation qui continue au fil des ans à dépenser davantage pour sa défense militaire que pour le progrès social approche de sa mort spirituelle. » Ces paroles, prononcées par Martin Luther King en avril 1967, sont prophétiques. Comme il l’avait proclamé quelques jours avant son assassinat, le 4 avril 1968, les combats contre le racisme et l’exploitation de classe sont intimement liés. Une étape qualitative de cette formidable marche vers l’émancipation humaine a été franchie au cours de cette décennie aux États-Unis. Mais aussi, les forces de refus – dont Donald Trump se veut l’actuel thaumaturge – redoublent de férocité au risque de la destruction même de la démocratie dans ce pays, le plus puissant militairement au monde.

    www.huffpost.comwww.cairn.info

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.

    Ingrédients pour la pâte :

    • 300 g de farine de blé T80,
    • 50 g de beurre végétal (bio),
    • 50 g d’huile d’olive,
    • 120 g d’eau à température ambiante,
    • 6 g de sel fin.

    Ingrédients pour la garniture :

    • 2 ou 3 belles patates douces,
    • 1 c. à c. de miso blanc,
    • 50 g de graines de courge,
    • sirop d’érable,
    • paprika fumé,
    • huile d’olive,
    • branches de coriandre,
    • sel, poivre.

    La préparation

    Dans un grand saladier, mélanger la farine, le sel et les matières grasses jusqu’à obtenir une texture sableuse homogène. Ajouter l’eau, pétrir et former une boule de pâte. Couvrir et laisser reposer 1 heure au frais.

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Nettoyer les patates et enfourner la plus grosse (ou les ⅔) sur une plaque de cuisson. Rôtir pendant 25 à 30 minutes à 180 °C. Laisser refroidir puis écraser ou mixer en purée avec le miso blanc, 1 filet d’huile, sel, poivre. Réserver. Découper ce qui reste de patates douces en petits cubes, mélanger avec 1 filet d’huile, sel, poivre. Etaler sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé et enfourner à 180 °C pendant 15-20 minutes.

    Dans un cul-de-poule, mélanger les graines de courge, 1 pincée de sel et 1 filet de sirop d’érable. Etaler les graines sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé. Faire torréfier à 180 °C pendant 15 minutes, en remuant à mi-temps. Dans un bol, fouetter un généreux filet d’huile avec 1 pincée de paprika.

    Etaler la pâte brisée, puis la disposer dans un moule à tarte graissé ou sur une feuille de papier cuisson. Garnir le centre de la pâte avec la purée de patate douce, replier les bords de la tarte pour la fermer. Enfourner pendant 30 à 40 minutes. Garnir avec les cubes de patate rôtis, les graines de courge torréfiées, l’huile de paprika et de la coriandre fraîche hachée.

    Camille Labro

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    France24 - Monde

    Bleus: jouer les doublures, "humainement très compliqué" pour Giroud (Deschamps)

    Publié le : 21/03/2022 - 16:36Modifié le : 21/03/2022 - 16:34

    Clairefontaine-en-Yvelines (France) (AFP) – Un joueur ayant le statut d'Olivier Giroud "a besoin d'avoir un rôle important à jouer" en équipe de France, a expliqué lundi le sélectionneur Didier Deschamps, reconnaissant qu'il était "humainement très compliqué" pour lui d'être cantonné à un poste de doublure en sélection.

    Q: Pourquoi avez-vous rappelé Olivier Giroud après le forfait de Karim Benzema ?

    R: "Le plus important pour moi est d'être cohérent et juste par rapport au discours que je peux avoir avec le joueur. C'est le cas, en l'occurrence. Olivier a fait partie de cette équipe très performante. Elle l'a été sans lui aussi. Il reste sélectionnable. Évidemment, sa présence est liée à la blessure de Karim. Quand un joueur a un statut, et a mérité ce statut, c'est très difficile à vivre, pour ne pas dire impossible, de revenir et d'avoir un autre statut en étant là. C'est humain: quand on est habitué à avoir 100, c'est très compliqué d'avoir 20, 30, et même 50. Ce n'est pas spécifique à Olivier, mais humainement, c'est très compliqué. Avoir moins (de temps de jeu), psychologiquement, cela a des conséquences sur lui-même et le groupe. Un joueur avec ce statut a besoin d'avoir un rôle important à jouer, j'en suis convaincu. (Giroud) a eu ce statut pendant de longues années. La question n'est pas le relationnel, ce n'est pas Karim, Kylian (Mbappé) ou qui que ce soit, ça va plus loin que ça. C'est par rapport à l'utilisation, à son temps de jeu. Tout est possible, mais je considère qu'humainement, pour un joueur habitué à un statut, ce sera très difficile d'avoir moins."

    Q: Que vous inspire la joie de Jonathan Clauss à l'annonce de sa convocation ?

    R: "J'ai vu sa joie, sa fierté, celle de tous les gens qui sont proches de lui et celle de ses supporters. Il y a beaucoup d'émotions mais je ne suis pas là pour faire des cadeaux. Il ne faut pas oublier qu'il est là car il le mérite. L'histoire est belle car ce n'est pas un parcours habituel, il est arrivé tard au très haut niveau. Mais ce n'est pas la fête à Jonathan, ce n'est pas son jubilé, il ne doit pas considérer ça comme une finalité même si ce n'était pas forcément programmé. Il doit considérer ça comme une étape. Il aura du temps de jeu aussi. Ce n'est pas facile de faire abstraction du côté émotionnel, mais la seule vérité c'est celle du terrain. C'est celle-là qui l'a amené ici, c'est ça l'unique raison qui le fait être là."

    Q: Pourquoi avoir choisi William Saliba pour remplacer Benjamin Pavard ?

    R: "On le suit depuis un moment, il est avec les Espoirs. Il connaît bien ce rôle, dans un système similaire (avec Marseille). C'est un bon défenseur dans le duel, il est rapide, il a un bon jeu de tête, il dégage beaucoup de sérénité, même si ces joueurs ont parfois des petits excès dans la relance. Il fait partie de ces jeunes joueurs, il y en a d'autres. Evidemment, l'équipe de France A est prioritaire, mais à ce poste-là parmi les quatre, cinq joueurs à disposition des Espoirs, ils peuvent tous être titulaires là-bas."

    Propos recueillis en conférence de presse.

    © 2022 AFP

    Le Monde

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    « La passion du bien manger est une histoire familiale. J’avais d’un côté un arrière-grand-père meunier en Bourgogne et un grand-père, directeur de moulin à Annecy, qui a monté avec mon père une chaîne de boulangeries locales en Savoie. De l’autre côté, une grand-mère maternelle auvergnate, passionnée de bonne bouffe et pionnière du bio, qui a transmis toutes ces valeurs à ma mère. J’allais déjà faire des courses avec elle à La Vie claire quand j’avais 2 ans ! La cuisine végétale a toujours été son obsession, même si elle n’est pas végétarienne.

    Depuis que je suis tout petit, ma mère n’a quasiment jamais cuisiné autre chose que des légumes, pour le déjeuner comme pour le dîner : pas de plats en sauce traditionnels, mais plutôt de belles salades, des légumes au four, des galettes de céréales, du bon poisson. Une cuisine du Sud, à l’huile d’olive. Résultat, je n’aime pas trop le beurre, j’adore les légumes, et je préfère de loin le salé au sucré. Avec elle, j’ai appris l’amour d’une nourriture bio, végétale et savoureuse, tandis qu’avec mon père j’ai abordé l’entrepre­nariat, le management, la gestion d’une production.

    « Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin. »

    La boulange en tant que telle, je l’ai plutôt apprise grâce à des formations à l’Ecole internationale de boulangerie, fondée par Thomas Teffri-Chambelland. C’est pour moi la seule école de boulangerie digne de ce nom en France. Ailleurs, les propos sont très en retard : on ne parle quasiment pas de bio, de ferments naturels ni de blés de population [mélanges de variétés anciennes]…

    Je suis arrivé à Paris en 2014, à 28 ans. J’ai travaillé dans une chaîne de restauration italienne tout en sachant déjà que je voulais me consacrer au pain. Après ma formation, j’ai créé un atelier de ­boulangerie chez moi. Personne ne faisait cela à l’époque, cela a très bien marché : j’ai organisé au moins une centaine d’ateliers dans ma cuisine.

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Lorsque j’ai ouvert ma boulangerie, en juin 2019, dans un beau local avec pignon sur rue et un fournil ouvert à la lumière du jour, je savais que je voulais y proposer des ateliers. Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale, au levain, au pain bio, aux gestes traditionnels qu’on a oubliés.

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    Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin, des petites gammes sucrées et salées, toujours un sandwich végan et une tarte salée rustique. C’est une tarte 100 % végétale, comme celles que me préparait ma mère – une pâte à l’huile d’olive et au beurre de coco et tournesol, très légère et friable, dont la garniture varie selon les saisons.

    Lorsque nous avons ouvert, au début de l’été, j’ai confectionné exactement celle que faisait ma mère, aux tomates, pistou et olives. C’est devenu l’emblème de la maison. On la décline aussi aux poireaux, lait de coco, moutarde ou encore, en hiver, avec du panais, de la courge ou de la patate douce. C’est un plat simple et modulable qui régale même les plus carnivores d’entre nous. »

    Atelier P1, 157, rue Marcadet, Paris 18e.

    Camille Labro

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    New York Times - World

    Back in U.K., Nazanin Zaghari-Ratcliffe Urges Iran to Release Others

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    Ms. Zaghari-Ratcliffe, the British-Iranian charity worker held for six years in Tehran, said “freedom will never be complete” until all detainees were allowed to leave.

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    By Stephen Castle

    LONDON — In her first public comments since arriving back in Britain, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, the British-Iranian woman freed from detention in Iran last week, on Monday appealed for others unjustly held in Tehran to be allowed to leave, saying that she herself should have been released a long time ago.

    “I cannot be happier than this that I am here, but also this should have happened six years ago,” said Ms. Zaghari-Ratcliffe, speaking at a news conference four days after being flown to Britain from Iran, where she had been held since making a visit to her parents there in 2016.

    Looking composed despite her ordeal, Ms. Zaghari-Ratcliffe pleaded for the release of others left in Tehran including Morad Tahbaz, who holds U.S., British and Iranian citizenship, and whose eldest daughter, Roxanne, spoke at the news conference in Parliament. Without that, “freedom will never be complete,” Ms. Zaghari-Ratcliffe said.

    “It has been cruel what happened to me,” Ms. Zaghari-Ratcliffe said. But, she added, although her release had taken a long time, others remained in prison and she “was the lucky one who got to be recognized internationally.”

    Ms. Zaghari-Ratcliffe was reunited with her husband, Richard, and her 7-year-old daughter, Gabriella, last week at the British air base she was flown to after her release in Tehran. Both were with her at the news conference, at which Mr. Ratcliffe also spoke of his wife’s strength and thanked Foreign Secretary Liz Truss for helping to reunite his family.

    Despite the elation, coming home had also been tough, Ms. Zaghari-Ratcliffe said, because she was returning to a daughter who was around 2 years old when she left and is now almost 8. She paid tribute to her “amazing” husband and “patient” daughter.

    Also released last week was another British-Iranian, Anoosheh Ashoori, a retired civil engineer, who was allowed to return to Britain.

    Ms. Zaghari-Ratcliffe’s ordeal began in 2016 when she was detained after being accused of plotting to overthrow the Iranian government. She was then sentenced to a further year in prison in April last year and received a one-year travel ban over accusations of spreading propaganda.

    Mr. Ratcliffe kept up a tireless campaign to keep his wife’s case in the public eye, even staging hunger strikes to draw attention to her situation. On Monday he joked that it was “nice to be retiring,” and thanked politicians and diplomats who helped secure his wife’s release and journalists who kept her case in the spotlight.

    Accusations that Prime Minister Boris Johnson had mishandled the situation when he was serving as foreign secretary gave Ms. Zaghari-Ratcliffe’s case a political edge, too.

    Speaking in Parliament in 2017, Mr. Johnson told lawmakers that “she was simply teaching people journalism, as I understand it,” comments that may have harmed her case in Iran. Her employer, the Thomson Reuters Foundation, the London-based charitable arm of the Thomson Reuters news organization, said that Ms. Zaghari-Ratcliffe was not teaching journalism, was not a journalist and was on vacation in Iran at the time of her detention.

    Asked about Mr. Johnson’s remarks, Ms. Zaghari-Ratcliffe said that she had been unaware of many developments in Britain while she had been held in Tehran. But she did not specifically thank Ms. Truss, noted that since 2016 there had been five different British foreign secretaries and said that she had come to disregard promises that they were seeking her freedom. “How many foreign secretaries does it take for someone to come home? Five,” she said.

    Her release came after Britain settled a debt to Iran of almost 400 million pounds, or about $522 million, dating from the 1970s, when Iran ordered British tanks and armored vehicles which were not delivered after the Iranian revolution in 1979.

    Throughout the news conference Monday, Ms. Zaghari-Ratcliffe largely kept away from political issues, avoided discussing her captivity in detail, and said she was determined not to allow her detention to overshadow her future.

    “I always felt I am holding this black hole in my heart all these years,” she said, adding that she had decided on her return to “leave this black hole on the plane.”

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : nouveau couvre-feu à Kiev, la police à la recherche des "saboteurs"

    Publié le : 21/03/2022 - 16:35Modifié le : 21/03/2022 - 16:46

    Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a annoncé qu'un nouveau couvre-feu serait instauré dans la capitale ukrainienne à partir de lundi soir, jusqu'à mercredi matin. Plusieurs couvre-feux ont déjà été observés dans la capitale, que les troupes russes cherchent toujours à encercler. Le dernier en date a duré 35 heures la semaine dernière.

    Le Monde

    La « stratégie » d’éducation financière des jeunes en voie d’accélération

    Cette année, environ 100 000 mineurs doivent être sensibilisés à la gestion des finances personnelles par un de leurs enseignants au collège ou dans le cadre du Service national universel.

    Qu’est-ce qu’un découvert bancaire ? Combien coûte un crédit ? Combien rapporte, sur un an, un livret d’épargne comportant 100 euros rémunéré à 1 % ?... Des questions sur lesquelles plusieurs milliers de collégiens d’environ 13 ans seront amenés à réfléchir dans les jours à venir, en classe, avec un de leurs professeurs, dans le cadre du « passeport Educfi », une séquence pédagogique de quelques heures visant à leur fournir le b.a.-ba des finances personnelles.

    Selon la Banque de France, 2 156 classes de 4e, dans les trente académies de l’éducation nationale doivent en effet expérimenter avant la fin de l’année scolaire ce passeport Educfi, qui se présente sous la forme d’un quiz. Soit près de 50 000 élèves.

    Education financière au collège : « Le loyer avant la console, ce n’est pas aussi naturel qu’on le pense »

    Et la plupart le feront dans le cadre de la dixième édition de la Semaine de l’éducation financière, organisée du 21 au 27 mars. Durant l’année scolaire 2020-2021, ce passeport avait été testé dans 74 classes de cinq académies (Nancy-Metz, Dijon, Créteil, Rennes, Limoges), par environ 2 200 élèves.

    « Escape game » au SNU

    L’initiative est portée par la Banque de France, opérateur de la stratégie nationale d’éducation financière lancée par Bercy en 2016, sous l’impulsion de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui s’est emparé du sujet au début des années 2000 et incite ses pays membres à améliorer la culture financière du grand public.

    Dans le détail, cette stratégie d’éducation financière française comporte plusieurs piliers, dont l’un cible spécifiquement les jeunes.

    Eduquer financièrement les Français, une « stratégie nationale »

    « Le passeport Educfi est axé sur le budget, l’équilibre entre les ressources et les dépenses, le compte bancaire, l’épargne de précaution et celle pour financer des projets, ou encore l’assurance. On essaie de susciter les premiers réflexes. On le fait en [classe de] quatrième car c’est un âge où les jeunes sont sensibles déjà à ces sujets mais n’ont pas la pression du brevet », explique Stéphanie Lange-Gaumand, directrice de l’éducation financière à la Banque de France.

    Malgré la montée en puissance du dispositif constatée pour l’année scolaire en cours, celui-ci, expérimenté pour la première fois en 2019, ne concerne toujours qu’une petite partie des élèves de quatrième – environ 7 %, selon la Banque de France. Sera-t-il généralisé dans les années à venir à tous les élèves de ce niveau ? C’est envisagé mais rien n’est acté : « Ce sera aux ministres d’en décider dans le cadre du comité opérationnel de la stratégie [l’instance de pilotage, où siègent, notamment, les ministres de l’économie, de l’éducation nationale et des solidarités]», répond Mme Lange-Gaumand.

    La culture financière des Français ? Dans la moyenne

    Les jeunes ont toutefois désormais plusieurs opportunités de se frotter aux questions d’argent dans le cadre de la stratégie nationale d’éducation financière, précise-t-elle : en quatrième d’abord, si le passeport Educfi est déployé dans leur classe, puis entre 15 et 17 ans s’ils participent au Service national universel (SNU), et enfin via des interventions dans les missions locales (organismes qui accompagnent les jeunes dans leur insertion sociale et professionnelle). « Nous considérons que ces trois rendez-vous permettront, à terme, d’éviter les accidents de parcours financiers », ajoute Mme Lange-Gaumand.

    Au SNU, l’initiation financière prend la forme d’un escape game, explique la Banque de France. Si, en 2021, environ 14 000 jeunes avaient été sensibilisés dans ce cadre, sur deux cents sites, près de 50 000 devraient l’être au total en 2022, selon l’institution : 2 700 lors des séjours de février et 46 000 lors des sessions du SNU prévues en juin et juillet.

    Du 21 au 27 mars a lieu la dixième édition de la Global Money Week, la « semaine mondiale de l’argent » – une initiative de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) renommée en France depuis 2019, plus pudiquement, Semaine de l’éducation financière. Dans ce cadre, la Banque de France lance un MOOC, un cours en ligne, sur la monnaie et les moyens de paiement. Il sera accessible gratuitement du 21 mars au 14 mai (inscription possible jusqu’au 12 mai ici). « Visant un public de fin de lycée, d’étudiants et d’adultes, ce MOOC aborde notamment la question des fraudes aux moyens de paiement et comment les éviter, comment réagir si on est victime, etc. », détaille Stéphanie Lange-Gaumand, de la Banque de France.

    La prévention des arnaques bancaires sera en outre l’objet d’un forum organisé mercredi 23 mars à Evry-Couronnes (Essonne) par l’association Prévention Océane et diffusé en direct sur le compte Instagram @stop_arnaque. Cette association porte le prénom d’une jeune fille de 17 ans qui s’est suicidée après avoir été victime d’une escroquerie aux chèques volés. « On l’ignore souvent, mais les jeunes sont très visés, surtout sur les réseaux sociaux, par la fraude aux chèques », souligne Mme Lange-Gaumand.

    Aurélie Blondel

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    France24 - Monde

    Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"

    Publié le : 21/03/2022 - 09:48

    Aude MAZOUE Suivre

    Noélie votera pour la première fois à l'élection présidentielle. Issue d'une famille de gauche qui ne votait pas particulièrement, la jeune étudiante s'est jetée à corps perdu dans la campagne en soutenant… Éric Zemmour. Portrait d'une ardente militante.

    À tout juste 18 ans, Noélie compte, fébrile, les semaines qui la séparent du premier tour de l'élection présidentielle. "Je suis sûre qu'une fois dans l'isoloir, je serai très émue", confie dans un sourire la jeune fille qui se dit très émotive. L'impatiente ne ratera ce moment pour rien au monde. "C'est vraiment important de se rendre aux urnes : c'est une manière de s'exprimer, chaque vote compte. Je n'oublie pas que, lorsque ma grand-mère est née, les femmes n'étaient pas autorisées à voter en France". Voter n'est pourtant pas une pratique ancrée dans la tradition familiale. "Ma mère s'est invariablement abstenue et mon père a toujours voté blanc." 

    La jeune étudiante, en première année de lettres modernes à la Sorbonne, qui a passé son enfance à déménager au gré des mutations de sa mère, principale de collège, a d'ailleurs choisi d'aller plus loin dans sa démarche citoyenne. Depuis juin, elle est devenue militante au sein de Génération Z, l'équipe de jeunes qui soutient Éric Zemmour dans sa campagne. "J'aimais beaucoup les prises de position de l'intellectuel quand il passait à la télévision. Et quand j'ai entendu les rumeurs d'une possible candidature à la présidentielle, j'ai frappé à la porte de l'organisation pour savoir comment je pouvais être utile." 

    Nous sommes de nombreuses équipes dynamiques et très mobilisées pour soutenir Eric Zemmour. 🚀🇨🇵#JeNeSuisPasUnRobotEtJeSoutiensZemmour pic.twitter.com/RmokPpA80w

    February 3, 2022

    Peur du déclassement  

    Depuis, la jeune militante, plus convaincue que jamais, tracte et colle sans relâche. Elle déroule tantôt des banderoles pour le collectif "Les femmes avec Zemmour", tantôt pour "Génération Z". Issue d'une famille de gauche, la jeune adhérente de Reconquête ! s'est cependant toujours sentie plus réceptive aux idées portées par la droite. "Mais jusque-là, je ne trouvais pas de candidat qui incarnait vraiment mes idées. Valérie Pécresse représente tout ce que je déteste dans la droite : une candidate qui n'est pas en phase avec son discours et qui prône un libéralisme économique dans lequel je ne me reconnais pas. Et Marine Le Pen a complètement viré de bord. Finalement, plus j'en apprends sur Éric Zemmour, plus je suis confortée dans mon choix."   

    Originaire du monde rural, avec des grands-parents ouvriers qui ont connu la lente désindustrialisation du bassin minier de Moselle, la jeune militante est avant tout sensible au discours en faveur des campagnes porté par le candidat d'extrême droite. Notamment la prime exceptionnelle de 10 000 euros qu'Éric Zemmour souhaite attribuer à chaque nouvelle naissance dans une famille "de la France rurale" pour compenser les frais de transports, de garde d'enfants, ou de logement. Plus généralement, la jeune femme se reconnaît dans cette France décrite par le candidat qui se sent déclassée. "J'ai l'impression que l'école ne parvient plus à assurer l'ascension sociale qui existait au temps de mes grands-parents. Aujourd'hui, je sens que je ne peux que régresser." 

    Prier "très fort"

    D'ailleurs, l'étudiante qui projetait un temps de devenir enseignante, ne sait plus bien quel métier exercer plus tard. Grisée par la campagne présidentielle, elle n'exclut pas de travailler un jour dans la communication politique. Même si la politique peut être violente. "Il nous arrive souvent de nous faire insulter quand on tracte. Certains se sont même pris des coups. C'est dur. Il faut une vraie force morale. Mais je crois tout de même que ça vaut le coup, car je suis persuadée que ça peut changer la vie des gens". 

    En attendant, Noélie sait déjà ce qu'elle fera le jour des élections. Issue d'une famille athée, celle qui est devenue catholique pratiquante sur le tard, se rendra à l'église et priera "très fort" pour son candidat avant de rejoindre les autres jeunes militants pour fêter les résultats. "Même si on ne gagne pas, on a fait tellement de bruit, qu'on ne pourra plus ignorer nos idées." Prochain objectif pour la jeune militante et ses nouveaux amis : obtenir un maximum de sièges aux élections législatives. 

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    Assia, 19 ans : "Les femmes se sont battues pour le droit de vote, on ne doit pas l'oublier"

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    ‘I Don’t Have the Right to Cry’: Ukrainian Women Share Their Stories of Escape

    In war, things can change quickly. A New York Times reporter wanted to capture — in whatever blurry way one can in a war — this moment in this war, three weeks in.

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    By Sabrina Tavernise

    In war, things can change quickly. You look away and the kaleidoscope has turned. Suddenly the greens click out of view and the reds have taken their place.

    I wanted to capture — in whatever blurry way one can in a war — where the kaleidoscope had stopped turning, at this moment, three weeks in. For several days, I interviewed people who had come from places that were often too dangerous for reporters to get to, talking to them by phone after they had reached quieter places in western Ukraine or had made it safely across the border.

    All of them were women, many with children, as that is overwhelmingly who is doing the leaving in Ukraine today, and I realized the small stories of their lives were telling me something about the broader war, too.

    They talked about the randomness of who survives and who does not; the sheer weirdness of the moment things change, when suddenly your body is moving in ways that your brain can’t comprehend. One day you are driving to the dentist. The next you are whispering with strangers in a dark basement. It is a moment when instinct — to save your children, to get through the next checkpoint — takes over and emotions are blocked. Finally, it is the shocking realization that suddenly, unwillingly, you are a refugee, dependent on the generosity of strangers, no longer a middle-class person in charge of your own life.

    It reminded me of the stunned quality of the early moments of other wars, when people are still in disbelief, habits have not hardened, and society has yet to fully collapse.

    Here are the accounts of four women that capture this moment. These interviews have been edited and condensed.

    Vika Kurilenko, 46, television screenwriter and journalist

    Three children, ages 20, 10, 5

    Interviewed on March 12. She escaped Bucha, a small town northwest of Kyiv, which was taken by the Russians after days of fierce fighting.

    That morning, my daughter had to have a filling fixed, so we went to the dentist. And already when we were driving, we began seeing these terrible explosions. The sky had begun to rumble, and there was black smoke. It was so weird. It was like some dream. There we were going to the dentist to fix her tooth, and suddenly there’s this background of big black clouds of smoke on the horizon and fighter aircraft. Suddenly, there were these huge flows of cars and traffic.

    At first, we were hopeful. I remember standing near the window washing dishes and seeing out the window that four tanks with Ukrainian yellow and blue flags drove down our street. I just cried with joy, seeing that our tanks were there protecting us.

    Our building was eventually hit by a shell or a mortar. The building itself did not collapse, but the water supply system was damaged. Then there was no power, no water, no heating. On the fourth day, the telephone communication was cut.

    We were afraid to be seen or heard at all. We even blew out the candles at night so that the Russians wouldn’t see us from the windows.

    At some point, I remember, trying to catch a mobile phone signal on the balcony. And I looked out over our city — we have such a lively city. There are lots of storefronts and streetlights and trees and water and rivers, cars driving around. But when I opened the window, it was as if we were on the steppe, somewhere with no light. Only a sky so black, as if you were somewhere on the outskirts of civilization. Some kind of apocalypse. That was what our beautiful town had turned into.

    Somewhere on the fifth day, the Russians took control of Bucha. One night, a woman knocked on our door and, crying, begging my husband to help her husband. He had been wounded. He just went for a walk down the street to get a sense of whether his family could leave. And a Russian armored personnel carrier shot him — shot him on both of his thighs. And he couldn’t walk and he was still lying there.

    And so my husband with this other guy, Sasha, somehow got him, somehow brought him in. A doctor lives in our building. She bandaged him. But they didn’t have medicine. They couldn’t call an ambulance because there was none. I honestly don’t know about his fate.

    I just had a feeling that we had to get out of there. Every minute you hear these explosions, these shots somewhere nearby, it’s hard to understand, are you a target? Even if it’s silent, the silence feels ominous. There is just this constant sense of danger.

    And I had a great sense of guilt that I was not protecting my children. I felt like a terrible mother because my children are in danger and they’re suffering. It’s cold and they have nothing to eat. So, we decided to leave.

    We needed to get to Irpin. There was some kind of transfer that would help take us to Kyiv. To get there, we had to cross this park. And as we entered the park, some kind of madness started. It was shelling, it was shooting. We all fell to the ground and covered our heads. Everywhere around us, there was glass exploding, flying glass. My husband put his body over my daughter, the youngest one.

    The bridge was out. So, we had to walk across this piece of metal. Suddenly, again, there was shooting from both sides. There was a sound of the shots hitting metal. We got to the ground, on our palms, you know? And on the other side, there was a soldier, one of ours. He picked up Marina, my youngest daughter. She thought it was all a game. When he picked her up, she laughed.

    I write TV shows. But now I feel like I’m a character in one of them. I didn’t want to leave my homeland. I was satisfied with my country, even with all its shortcomings and all its complications. But now I understand that tomorrow is my last day in my country. I don’t want to be a refugee somewhere in a foreign land. I’ll miss my home. I’ll miss my things, our photographs, pictures of my parents. I left my diaries, my children’s toys, my dresses.

    Daria Peshkova, 37, office worker at the Mariupol port

    Two children, ages 8 and 14

    Interviewed on March 11. She escaped Mariupol, a port city in southern Ukraine that has been under siege by the Russian military for more than two weeks.

    When it all started, we hoped that everything would end pretty quickly and we didn’t even pack anything. But then the shelling began and the light and the heat were turned off. That was Feb. 28. And at that point, we knew it was going to be a long time. And on March 2, when the water stopped and phone connection was lost, we finally understood that we should try to leave.

    On March 5, they announced a green corridor, a safe passage. So we got gathered all together, a huge column of lots of our friends and people we knew. There’s a lot of shelling, but we still decided we should try to drive. There was about 120 cars.

    We drove through about six checkpoints. They were all Russian. It was about 40 kilometers. But then when we got to the seventh, it was a Donetsk People’s Republic checkpoint. They said only the cars with no men can pass. They told us we don’t know anything about a green corridor. And they said they had no phone connection.

    We waited for five hours on the road. It was very cold. We couldn’t turn on the cars for heat because we didn’t have enough gas. Our convoy had a large number of pregnant women, lots of children, even animals. They didn’t let us through. At some point, the head of the nearby village came and offered the whole column to drive into the village and wait till morning. They said they would heat the school and put down mattresses and feed us. And then, locals took everyone into their houses to spend the night.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    At 8 a.m., we met and realized that we were again not allowed to pass the checkpoint. So a reconnaissance group of four guys went to find a different entrance onto the highway. They came back and said they’d found a way. But the road was very dangerous. They said we had to hide the children to make sure that their faces didn’t see what was outside, didn’t see the horror. And we had to pull ourselves together and calmly move down the road. We drove along for about an hour down this road. There was a lot of burned equipment, things on fire. There were dead military men and there were parts of bodies.

    I wasn’t thinking how horrible it was. I was thinking just about the way to get there. We have to get there.

    Please, I beg you, convey the message that all of this happened on March 5. That was a long time ago now. Now it is a catastrophic situation in Mariupol. People, to get water, they take water from the radiators, from the pipes that heat the radiators. That’s how they make tea.

    There is no civilization in Mariupol. There’s nothing. We survived, but there are hundreds of thousands of people left who are dying from this now. We left the keys for our apartment to our friends because we still had some water left.

    They try to give the water first to the children and then to the elderly. For themselves, they just wet their lips. That’s not an exaggeration. That’s what’s happening. They wet their lips so as not to die from thirst. Also, there are almost no windows left in the houses. Recently, it was minus five degrees in Mariupol. People are freezing in the cold.

    Alyona Zub-Zolotarova, 33, account manager at an advertising agency

    One child, age 8

    Interviewed on March 10. She escaped Irpin, a small city northwest of Kyiv that Russia invaded in early March. They are still fighting.

    I will speak in Russian for you to understand me. But in fact, since the beginning of the war, I have completely abandoned the Russian language.

    In the beginning, my husband, Alexei, wrote to a group of parents saying anybody who needs food and help can come to our courtyard, and about three families did. We had a lot of potatoes in the basement. So we were preparing food for people, for the territorial defense, for the army, for the hospitals.

    On the eighth day, the Russian troops began to fully occupy Bucha [the neighboring town].

    The men went out onto the street to consult, and after five minutes, they came back and they told everybody to urgently pack their things, that we have to leave at that moment. And just at that moment, a very strong bombing began.

    Before that, the eight days there were also explosions. You heard them, but never in my life had I heard something like this. We all got into our cars and we started going. There were four cars. The first car immediately left, and we didn’t have time to catch it because the bombing started to go so heavily. You know, nobody’s waiting for anybody. Once you get going, you just sit down and go because this is your life.

    Russia-Ukraine War: Key Things to Know

    Assault on Mariupol broadens. Russian forces continued to bombard the besieged coastal city and have forcibly deported thousands of residents, according to local officials. Among the freshly devastated was an art school, where about 400 residents were hiding, city officials said.

    Signs of a stalemate take shape. With Russia’s advance on Ukraine’s major cities stalled and satellite imagery showing soldiers digging into defensive positions around Kyiv, a consensus is emerging in the West that the war has reached a bloody stalemate.

    A Ukrainian base is hit. A missile attack on barracks in the southern city of Mykolaiv killed more than 40 marines, a Ukrainian official said. That would make it one of the single deadliest attacks on Ukrainian forces since the start of the war, and the death toll could be much higher than reported.

    Chernobyl workers are relieved. After more than three weeks without being able to leave the nuclear power plant in northern Ukraine, 64 workers were able to be rotated out, officials said. Staff at the plant have been trapped since Feb. 23, a day before Russian forces took control of the site.

    We went back and there was some quiet and then we tried again. We drove 100 meters from the house and the bombing began again, but this time, we did not turn back. There were very terrible sounds of explosions. We heard a strong whistle at first and then a bang. It was a lot of different sounds right next to us. Thirty minutes after us, two more families from our courtyard drove out. But they were already not allowed into the next village because the Russians had already taken it. They had to go back.

    We went in the direction of Fastov on the road. We got lost and we had only 20 liters of gasoline — that was very little. By night, we could hardly find a place to stay. We were 13, but people took us in. We were sheltered by people who had themselves 10. We were living in a small dacha. The 10 of them and the 13 of us. They gave us bread. We spent two days and one night with them.

    We knew the Russian soldiers were somewhere nearby, maybe five or 10 kilometers. We heard them. But God helped us.

    I’m thinking of myself and what I did. I had no tears for some reason. All we did over and over was to pray that we would find gas and be able to make it to Lutsk.

    The most terrible moment was when we left Irpin because that was when the Russians entered. Four shells hit our house. The kindergarten 800 meters from us also was burning. My friends who were about to evacuate, they were killed. They were shot. Three people. They were heading in the direction of the evacuation route on foot. And they were shot on the road.

    Yesterday, 50 buses were blocked and Russian soldiers didn’t allow them to pass down the green corridor that had been agreed on by the Red Cross. Only civilian cars were allowed to pass. People got out of the buses and ran out onto the street and fell on the cars and begged them to take them. My friends saw this. They loaded their car with 10 people. They threw out every belonging so they could get more people in.

    It’s a sin for me to complain. I was received by a wonderful Polish family. This family gives me food and a place to sleep and something to eat and warm socks. But I’m very worried about the people who stayed in Ukraine, who don’t have food, who are being shot at. My husband stayed in Kyiv to defend his right to live in his country. We have to be strong for his sake. I pray all the time. But I don’t have the right to cry.

    Maria Nuzhna, 36, interior designer

    Two children, ages 12 and 7

    Interviewed on March 15. She escaped from the small village of Andriyivka, an hour and a half west of Kyiv, where her family has a dacha. It has been occupied by Russians since early March.

    I kept a diary. When I realized that day was like a day but not exactly like a day, I started writing down what was going on because I woke up, I didn’t know what day of the week it was. I didn’t know what date it was because it seemed like it was going on for a long time even though it was a few days.

    Our house and garden is on 25 acres. We plant vegetables there. If you go out of the house, you can see the old farm next to us. The Russians put a Grad rocket launcher in this farm. We counted how many volleys. From three to seven and sometimes up to 30. It makes very scary noises — I can’t express to you how scary. It makes this sound: shooh, shooh, shooh. These rockets the fly with such force, and at night they make these red streaks. It sounds like a murderous force.

    Missiles were also hitting. Tanks were passing by. The roof was constantly shaking. The dishes in the closet clattering. And I feel it with my feet.

    The first time the Russian soldiers came to us, they said they wanted to check the men’s documents and see how many of us were in the house. They said we had to tie a white rag on the gate to show that people lived in this house. My husband’s mother did not let them in. She said, “No, we have children in the house.”

    Suddenly, I heard bangs. There are four people out on the street from our family. And four shots were fired. Bang bang bang bang. It was like my heart burst. The children started screaming: “Where’s Dad?” I ran outside then saw that both my husband and brother and husband’s parents were still talking, that they were still alive.

    We were lucky because my husband’s mother, she found a connection. The soldiers were from Dagestan and Buryatiya. They were not Russian. Russians are mean. But these were national minorities.

    My mother-in-law, she said, “We’ve also been to Dagestan.” She was very calm with him.

    He said, “We’re here to protect you.” She said to him, “From whom?” He said they were looking for foreigners in the village.

    They really believed that there is no army in Ukraine and that foreigners are fighting for us. They hear from the propaganda that Russia is at war with NATO and with the West here. They believe that they should remove all weapons because Ukraine is under the control of America and NATO.

    We left on March 10.

    And for the first time since it began, I went out of the gate. My husband had the children in his car. I was carrying the guinea pigs. I was driving alone and crying. Tanks were in people’s yards. Equipment scattered. One car was just a pile of metal. A bike was broken in two pieces. Gates had fallen off houses.

    We saw two soldiers in uniform lay face down on one part of the road. I was worried they were ours. But then I saw they had dark green uniforms, and most likely they were Russians. It’s so inhuman. People are like meat.

    When we finally got out and we were in a city in Ivano-Frankivsk region, we went to buy some clothes and a teapot. And I saw people in a shopping center buying flowers, and I overheard snippets of conversation, someone saying someone had a birthday. And as I was standing in the middle of all this, I had the feeling that I was still there, under occupation. And that this was a parallel reality, this was a dream. It was a very strange feeling.

    Now I’m talking to you and crying, but I haven’t cried for two days. This is my personal achievement.

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    L'Humanité

    Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron

    Actu

    S’il est réélu, le président prévoit d’imposer entre quinze et vingt heures d’activité aux bénéficiaires de l’allocation. Une mesure stigmatisante empruntée à la droite et à la limite de la légalité.

    Florent LE DU

    Une politique de droite, antisociale et totalement assumée. En présentant son programme, le 17 mars, Emmanuel Macron a annoncé la teneur de son possible deuxième mandat. Tandis que les cadeaux fiscaux aux entreprises et aux riches vont se multiplier, les pauvres seront sommés de se retrousser les manches. Une mesure emblématique symbolise cette philosophie : conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à « quinze à vingt heures d’activité » par semaine. Une sorte de bénévolat imposé via un chantage sur leurs maigres ressources (les allocataires du RSA touchent 565 euros pour une personne seule vivant en métropole) ou un mi-temps sous-payé, sans contrat ni droits sociaux. « On va donc remplacer des travailleurs qui touchent un salaire par des gens au RSA », s’est indigné Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Faire travailler les bénéficiaires du RSA pour environ 7 euros de l’heure a provoqué la même sidération du côté du Secours catholique : « M. Macron, pour les personnes au RSA qu’on accompagne, travailler, avoir une activité comme vous dites, elles en rêvent ! Mais pour un salaire qui leur permet de vivre dignement. »

    Une nouvelle doctrine de la  Macronie

    Pour rappel, le RMI (revenu minimum d’insertion), ancêtre du RSA, créé en 1988, n’a rien d’un « cadeau » mais constitue un filet de sécurité, conçu pour obéir à une exigence à valeur constitutionnelle, selon laquelle « tout être humain qui, en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Le RSA constitue ainsi un acte de solidarité et de protection indispensable, en particulier pour ceux qui ne peuvent travailler, en raison de difficultés personnelles ou du fait de la conjoncture actuelle. Un contexte économique qui reste problématique, même si Emmanuel Macron, pour justifier sa proposition, met en avant un taux de chômage en baisse, à 7,4 %. Un chiffre pourtant faussé, notamment parce qu’il ne comprend pas les exclus de Pôle emploi, alors qu’en un an le nombre de radiés a augmenté de 44,9 %.

    Surtout, conditionner le RSA à « une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation, soit d’emploi », obéit à une nouvelle doctrine de la Macronie, « celle de dire que les devoirs ouvrent les droits, et non l’inverse », soutient Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement (et de la campagne de son président-candidat, visiblement). Mettant l’accent sur « l’insertion », Emmanuel Macron prétend combattre « l’idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires ». Le RSA n’est pourtant pas « uniquement » une « prestation monétaire ». Dès 1988, le RMI portait l’idée que « l’insertion est le deuxième droit après l’allocation », selon Michel Rocard, alors premier ministre. Un accompagnement est même déjà prévu dans le dispositif, mais celui-ci manque de moyens. Entre 2013 et 2018, les dépenses d’insertion liées au RSA ont diminué de 6 %, et ces moyens ont continué de baisser depuis le début du quinquennat Macron, qui n’a rien mis en place pour y pallier. Le 13 janvier dernier, la Cour des comptes a ainsi pointé les « graves lacunes de l’accompagnement social et socioprofessionnel » des allocataires.

    « Une logique qui se nourrit de préjugés tenaces »

    L’argument d’Emmanuel Macron est donc biaisé, mais celui-ci insiste, en osant vendre sa proposition comme un moyen de « reconnaître la dignité de chacun ». Une justification insupportable pour les associations de lutte contre la pauvreté, qui ont unanimement dénoncé cette proposition. ATD Quart Monde déplore « une logique qui se nourrit de préjugés aussi faux que tenaces », selon laquelle « les allocataires des minima sociaux seraient des “assistés” qui “profitent du système”, alors qu’une majorité d’entre eux se démènent chaque jour ».

    Même au sein de la Macronie, certains ne sont pas dupes. Comme Olivier Noblecourt, délégué à la lutte contre la pauvreté du gouvernement entre 2017 et 2020 : « Avec ce clin d’œil antipauvre, il les stigmatise. (…) On prend le problème à l’envers. Le RSA, c’est beaucoup de personnes en souffrance, il ne faut pas l’oublier », a-t-il confié à Mediapart. Car – il est visiblement nécessaire de le rappeler – ce n’est pas par choix que les bénéficiaires du RSA survivent avec quelque 500 euros par mois. Tandis qu’Oxfam observe qu’« en France, il y a treize fois plus de demandeurs d’emploi que d’emplois vacants », l’économiste Henri Sterdyniak précise qu’« une majorité de personnes au RSA ne peuvent pas travailler ».

    Un projet également défendu par  Pécresse

    Si Emmanuel Macron s’est bien gardé de parler d’« assistanat », sa proposition s’inscrit dans une histoire politique récente clairement imprégnée de cette rhétorique, dont Nicolas Sarkozy avait fait l’une de ses marques de fabrique. En mai 2011, Laurent Wauquiez (LR), dénonçant les « dérives de l’assistanat, cancer de la société française », a été le premier à mettre sur la table cette idée, en déposant une proposition de loi pour contraindre les bénéficiaires du RSA à « assumer » cinq heures hebdomadaires de « service social ». Il y a onze ans, une certaine forme de sérieux et d’humanité traversait encore les rangs politiques sur ce sujet, et les propos de Laurent Wauquiez avaient suscité un tollé, y compris à droite. Mais, en 2022, Valérie Pécresse propose désormais la même mesure que celle présentée un mois plus tard par Emmanuel Macron. Un alignement entre LR et LaREM qu’incarne d’ailleurs parfaitement une femme politique : Brigitte Klinkert. L’actuelle ministre déléguée à l’Insertion, ancienne LR, a été la première, en 2016, à conditionner le RSA à sept heures de « travail bénévole » dans le Haut-Rhin, département qu’elle présidait. Le préfet comme le tribunal administratif avaient jugé cette mesure illégale. Puis le Conseil d’État, en 2018, a estimé qu’elle pouvait être appliquée, uniquement si ce travail est réalisé sur la base du volontariat.

    Pour mettre en œuvre sa proposition, Emmanuel Macron devra donc mener bataille auprès du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel pour qu’elle ne soit pas retoquée. D’ici là, les citoyens français ont aussi le pouvoir de le faire, en disant stop à la casse sociale du président de la République.

    Présidentielle 2022rsaEmmanuel Macron
    L'Humanité

    Angoisses

    Billet

    Maurice Ulrich

    À trois semaines de la présidentielle, il y a ceux qui s’inquiètent de possibles catastrophes. Éditorialiste du Point, penseur de plateaux télé, Franz-Olivier Giesbert a peur de l’abstention qui pourrait un jour amener au pouvoir, dit-il, « Jean-Luc Mélenchon… ou Nathalie Arthaud ». Ajoutons Fabien Roussel pour ne pas être en reste. Horreur, des politiques qui pourraient contester les régressions sociales, toucher aux dividendes… De quoi faire des cauchemars. Pour d’autres, c’est plus terre à terre mais pas moins angoissant. Des députés s’inquiètent des ralliés à Macron susceptibles de leur piquer leur place. Les petits arrangements méritent de grands cadeaux. Jean-Michel Blanquer, lui, cherche un terrain où se parachuter pour les législatives. Il aurait déjà essayé les Yvelines, la Seine-et-Marne, les Hauts-de-Seine et le Val-d’Oise. « Depuis l’affaire Ibiza, il n’est plus très bankable. » Pas très vendable, donc, commente un habitué des allées du pouvoir. Mais il n’est pas sans avenir, avec une occasion unique de mettre en pratique sa vision éducative. On a besoin de profs dans les écoles difficiles.

    le billet de Maurice UlrichPrésidentielle 2022franz-olivier giesbert
    Le Monde

    Succession : quelles conséquences lors de la dépréciation d’un bien donné ?

    Dans certains cas, la diminution de la valeur doit être compensée au moment de la succession, explique Valérie Bentz, responsable des études patrimoniales à l’UFF.

    Question à un expert

    Le bien que j’ai reçu en donation s’est déprécié, contrairement à ceux qu’ont reçus mes frères et sœurs, cette situation va t-elle avoir un impact au moment de règlement de la succession de nos parents ?

    Il existe deux catégories de donation. La donation simple, qui permet de donner ce que vous souhaitez à l’héritier de votre choix (sans déshériter vos enfants), et la donation-partage, qui est à la fois une donation et un partage. Cette dernière ne s’adresse qu’à vos héritiers présomptifs, en général vos enfants. Vous pouvez avantager l’un d’entre eux, en veillant à respecter la réserve des autres.

    Au moment de la succession, la donation simple implique une réévaluation du bien donné, contrairement à la donation-partage. Cette mécanique s’applique quelle que soit la nature du bien donné. En cas de valorisation du bien, son bénéficiaire peut être contraint, au décès du donateur, à verser une soulte si la donation atteint la réserve et ne peut être compensée par d’autres biens.

    Donner la nue-propriété de sa maison à ses enfants, une stratégie payante… fiscalement

    A l’inverse, si le bien donné s’est dégradé, le calcul s’effectuera sur la valeur au moment du partage de la succession, soit une valeur inférieure à celle enregistrée lors de la donation. Cette situation peut engendrer des conflits entre les héritiers. L’un d’eux peut se sentir lésé, si la gestion de son frère ou de sa sœur a entraîné une dévaluation du bien reçu, de voir sa part amoindrie, au moment du partage de la succession. En présence de plusieurs enfants, il est donc préférable de privilégier la donation-partage

    Valérie Bentz(Responsable des études patrimoniales à l’UFF)

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    Le Monde

    Faute dolosive

    Les familles dans lesquelles une personne s’est suicidée peuvent, en plus de leur peine, craindre de devoir payer de fortes sommes d’argent, lorsque ce suicide a causé des dommages à des tiers (incendie d’un immeuble, déraillement d’un train). Certains assureurs refusent en effet d’assurer ce type de sinistre, en invoquant le code des assurances (article L. 113-1), selon lequel ils ne doivent pas « [répondre] des pertes et dommages provenant d’une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré ».

    Ils considèrent que les dégâts survenus à l’occasion d’un suicide résultent d’une « faute dolosive » : en se donnant la mort, l’assuré n’a certes pas voulu provoquer l’accident, tel qu’il s’est produit (à la différence de celui qui a commis une « faute intentionnelle »). Mais il l’a rendu inéluctable, ce qui a fait disparaître l’aléa devant être lié à leur couverture du risque, et justifie leur refus de garantie.

    Cette conception de la faute dolosive mécontente les victimes, comme la SNCF. Récemment, elle a, en vain, réclamé quelque 60 000 euros à la Macif, assureur d’un homme, M. W, qui s’était jeté sous un train, alors que celui-ci arrivait en gare de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines). Et quelque 20 000 euros à Assurances du Crédit mutuel (ACM) incendie, accidents et risques divers (IARD), assureur d’une femme qui s’était placée sur un passage à niveau à Feuchy (Pas-de-Calais), au moment où le train passait. Elle a donc saisi la justice.

    Elle s'échappe de la clinique psychiatrique et se suicide

    Lorsque ces affaires arrivent devant la Cour de cassation, l’avocat de la SNCF, Me Guillaume Tapie, affirme qu’il ne peut y avoir faute dolosive – et disparition de l’aléa – que si l’assuré a eu « conscience » du dommage qu’il allait inéluctablement causer à autrui, ce que l’assureur doit prouver.

    La Cour lui donne raison. Le 20 mai 2020 (19-14.306), elle condamne la Macif à indemniser la SNCF. Elle juge en effet que « l’intention de M. W était de mettre fin à ses jours ». Selon elle, « rien ne permettait de conclure qu’il avait conscience des conséquences dommageables de son acte pour la SNCF » ; de ce fait, « l’assurance n’avait pas perdu tout caractère aléatoire ».

    Le 20 janvier 2022 (20-13.245), elle confirme cette nouvelle définition de la faute dolosive, plus favorable aux victimes, contre ACM IARD. Elle casse l’arrêt d’appel qui avait donné satisfaction à ACM, « sans caractériser la conscience que l’assurée avait du caractère inéluctable des conséquences dommageables de son geste ».

    Elle saute du taxi lancé sur l'autoroute

    Pour qu’il y ait faute dolosive, il faut que « les moyens employés » dans le but de mettre fin à ses jours aient « [dépassé] très largement ce qui est nécessaire pour uniquement se suicider ». C’est ce qu’a jugé la Cour, le 20 mai 2020 (19-11.538), à propos d’un copropriétaire, M. X, ayant placé deux bouteilles de gaz dans son salon, avant d’y répandre de l’essence et d’y mettre le feu, ce qui a provoqué sa mort, par asphyxie et par brûlures, mais aussi plus de 400 000 euros de dégâts.

    La Macif, son assureur, refusait d’indemniser Axa IARD, assureur de la copropriété. Elle affirmait que, « au-delà de sa volonté de se suicider, M. X souhaitait causer d’importants dommages à [son] immeuble », comme en témoignait « sa volonté de provoquer une forte explosion ». La Cour lui donne raison. Elle estime en effet que, « si l’incendie n’avait pas pour motivation principale la destruction (…) de l’immeuble, celle-ci était inévitable et ne pouvait pas être ignorée par l’incendiaire, même s’il lui était difficile d’en apprécier l’importance réelle et définitive ».

    L’assureur n’indemnise pas toujours la mort brutale

    Axa IARD ne souhaite pas communiquer sur cette affaire, mais confirme au Monde que « la procédure dans de tels événements est de s’enquérir des éventuels héritiers puis, s’il n’y en a pas, de se mettre en relation avec les services fiscaux ». Pour se faire rembourser des sommes avancées.

    Rafaële Rivais

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    Le Monde

    « A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.

    Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?

    Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.

    Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.

    Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?

    M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.

    Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.

    C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.

    Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?

    C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    C’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.

    M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…

    Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?

    M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.

    Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.

    C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    France24 - Monde

    Jean-Luc Mélenchon exhorte ses soutiens à se rassembler derrière sa candidature

    Publié le : 21/03/2022 - 07:24

    FRANCE 24 Suivre

    Le candidat de la France insoumise à l'élection présidentielle française, Jean-Luc Mélenchon, a appelé dimanche ses soutiens à se mobiliser lors d'un rassemblement à Paris pour espérer atteindre le second tour de la présidentielle le 10 avril.

    Jean-Luc Mélenchon s’est offert une démonstration de force. À trois semaines de la présidentielle, le leader de la gauche radicale a appelé, dimanche 20 avril, former une "union populaire" à même de le propulser au second tour, alors qu'il est donné en troisième ou quatrième position selon les sondages.

    Le candidat insoumis, qui a dédié le rassemblement à "la résistance du peuple ukrainien à l'invasion russe", s'est clairement mis dans le rôle de l'opposant principal au président sortant Emmanuel Macron.

    "Vous avez répondu à l'appel", a lancé le tribun devant des dizaines de milliers de personnes – 100 000 selon les organisateurs - rassemblées place de la République à Paris, en les incitant à aller voter le 10 avril "chacun ayant la clé du second tour qui ouvre la porte" de l'Élysée.

    Le 10 avril, rendez ce pays, rabougri par la cupidité et le racisme, à tous ses enfants. Votez pour l'Union populaire ! Le 10 avril, adressez-vous à tout le peuple humain. Faites parler la France au monde ! Un autre monde est possible !#MarchePourLa6eRépublique pic.twitter.com/uC2svu2fne

    March 20, 2022

    "Cinq points en trois semaines"

    Il assure devoir trouver "cinq points en trois semaines" afin de se qualifier alors que les états-majors des candidats conviennent que le seuil pour accéder au second tour est historiquement bas, en-dessous des 20 % d'intentions de vote.

    Arrivé à la tête du cortège parti place de la Bastille, Jean-Luc Mélenchon a visiblement savouré le plus gros événement de sa campagne, aux cris de "On va gagner" et "Mélenchon président !".

    Pour Ouassima Dive, animatrice en puériculture de 44 ans, le candidat de la gauche radicale est "le seul salut" à cette élection. Mais, dit-elle à l'AFP, "le problème, c'est l'abstention" alors que "le programme est fait pour eux, les oubliés, les petites gens".

    "Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus", a affirmé le candidat dans son discours. Et de lancer : "La retraite à 65 ans c'est avec Macron, la retraite à 60 ans c'est avec Mélenchon".

    Le vote "efficace"

    Pour les insoumis, l'idée est de susciter le vote "efficace" au moment où le candidat est le mieux placé à gauche dans les sondages d'intentions de vote (autour de 13 %).

    Jean-Luc Mélenchon, 70 ans, avait échoué de justesse en 2017 à accéder au second tour lequel avait opposé Emmanuel Macron à Marine Le Pen.

    Un sondage publié dans le JDD donne Emmanuel Macron loin devant avec 29,5 % des intentions de vote, suivi par la candidate du Rassemblement national (18,5 %). Jean-Luc Mélenchon avec 13 % devance ensuite Éric Zemmour (12 %), Valérie Pécresse (11 %), Yannick Jadot (5,5 %), Fabien Roussel (4 %), et encore Anne Hidalgo à 2 %, à égalité avec Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan.

    Malgré cette avance, les candidats veulent croire que rien n'est encore joué, un argument également repris dans le camp Macron. "Une élection n'est jamais pliée. Nous devons rester mobilisés, convaincre", selon le président du groupe LREM à l'Assemblée, Christophe Castaner, sur FranceInfo.

    Avec AFP

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    La question de l'autonomie de la Corse divise les candidats à la présidentielle

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    Le Monde

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.

    La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »

    Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.

    La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

    « Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.

    Onze propositions de chercheurs

    En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.

    Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.

    Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »

    En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.

    Un conseil de développement présidé par une chercheuse

    Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.

    Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.

    En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)

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    France24 - Monde

    Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises

    Publié le : 19/03/2022 - 14:58

    Romain BRUNET Suivre

    Emmanuel Macron candidat à sa réélection, France 24 dresse le bilan de son quinquennat en quatre volets. Après la politique étrangère et l’économie, place au social, où la priorité donnée à la réduction des dépenses a été contrariée par les Gilets jaunes et le Covid-19.

    La volonté d’Emmanuel Macron de réduire les dépenses sociales n’a pas tardé à être mise en œuvre. Dès l’été 2017, soit quelques semaines après son élection, le président de la République fait le choix de coupes budgétaires ciblant les plus précaires : baisse de 5 euros de l’aide personnalisée au logement (APL) et baisse massive des contrats aidés.

    Des mesures impopulaires mais qui répondent à une cohérence budgétaire à laquelle tient particulièrement Emmanuel Macron en début de quinquennat : pour augmenter le pouvoir d’achat des Français et favoriser les entreprises en baissant aux uns et aux autres impôts et cotisations sociales, tout en respectant les règles budgétaires européennes – celles-ci imposent de ramener le déficit public, qui est de 3,4 % du PIB en 2016, sous les 3 % –, il est indispensable, selon le chef de l’État, de couper dans les dépenses sociales.

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (2/4) : en économie, un ruissellement au goutte-à-goutte

    Ces décisions sont accompagnées par les justifications des membres les plus audibles du gouvernement que sont le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, tous issus de la droite.

    Si bien que les premières mesures d’économie d’Emmanuel Macron, conjuguées à la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) ou à la mise en place d’un impôt forfaitaire de 30 % sur les revenus du capital (la "flat tax"), valent rapidement au chef de l’État le surnom de "président des riches".

    Une étiquette qui lui colle d’autant plus à la peau qu’Emmanuel Macron assume vouloir revoir profondément le modèle social français. "On met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres restent pauvres. (…) Il faut responsabiliser les gens", affirme-t-il dans une vidéo, publiée le 12 juin 2018, le montrant en train de s’adresser à ses conseillers à la veille de son discours au congrès de la Mutualité française.

    Le Président ? Toujours exigeant. Pas encore satisfait du discours qu’il prononcera demain au congrès de la Mutualité, il nous précise donc le brief ! Au boulot ! pic.twitter.com/2mjy1JmOVv

    June 12, 2018

    Trois mois plus tard, un "plan pauvreté" de 8,5 milliards d’euros sur quatre ans est présenté. Celui-ci est censé revoir de fond en comble le système des aides à la française afin d’"éradiquer la pauvreté extrême" en une génération. Il prévoit des petits-déjeuners gratuits dans certaines écoles, la cantine à 1 euro dans certaines communes, des places en crèche pour les enfants issus de familles défavorisées, un service public de l’insertion et un revenu universel d’activité (RUA) fusionnant plusieurs minima sociaux. Les objectifs sont ambitieux, mais seront petit à petit délaissés. En revanche, la baisse des dépenses dans d’autres secteurs est une priorité.

    "Il n’y a pas d’argent magique"

    Le programme d’Emmanuel Macron prévoit en effet 25 milliards d’euros d’économie, dont 15 milliards dans la santé. Par conséquent, le budget de l’hôpital public ne répond pas aux besoins, notamment en raison de la baisse des tarifs hospitaliers – qui constituent la base de calcul pour les moyens alloués –, ceux-ci ayant chuté de 7 % entre 2008 et 2018, selon le magazine Alternatives économiques. Cette situation oblige les personnels soignants à travailler toujours davantage en flux tendu. À une soignante qui lui demande, en avril 2018, plus de moyens, Emmanuel Macron répond qu’"il n’y a pas d’argent magique". Pour le président de la République, la logique du respect des engagements budgétaires de la France vis-à-vis de Bruxelles prévaut. Et les résultats sont là : le déficit public de la France passe à 2,8 % du PIB en 2017 puis 2,3 % du PIB en 2018.

    La hausse de la taxe carbone sur les carburants, quelques mois plus tard, et la naissance du mouvement social des Gilets jaunes, en novembre 2018, viennent toutefois perturber ses plans. D’abord peu prises au sérieux par l’exécutif, les manifestations sur les ronds-points se radicalisent et, en quelques semaines, contraignent Emmanuel Macron à dévier de la trajectoire prévue.

    Pour calmer la fronde, le chef de l’État propose lors des premiers mois de l’année 2019 un Grand débat national pour recueillir les doléances des Français. Il prend aussi des mesures d'ampleur en faveur du pouvoir d'achat, comme la baisse de 5 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, la hausse de la prime d’activité de 100 euros au niveau du Smic ou la revalorisation du minimum vieillesse. Quant à la hausse de la taxe carbone, elle est tout simplement annulée. Au total, ce sont 17 milliards d’euros qui viennent s’ajouter aux comptes publics.

    La crise passée, le gouvernement reprend ses réformes visant à faire des économies, quitte à braquer encore davantage les syndicats. La situation s’exacerbe dans les hôpitaux et mène à une importante mobilisation des soignants tout au long de l’année 2019. Le gouvernement finit par débloquer en novembre 2019 une enveloppe de 1,5 milliard d’euros sur trois ans, des primes pour les aides-soignants et infirmiers, ainsi que la reprise d’un tiers de la dette des hôpitaux. Malgré ce "plan d’urgence", les personnels soignants estiment que le compte n’y est toujours pas. Plus de 1 000 médecins hospitaliers, dont 600 chefs de service, démissionnent de leurs fonctions administratives en janvier 2020 en signe de protestation.

    La réforme de l’assurance-chômage, adoptée en 2019, durcit quant à elle les conditions d’accès et revoit le montant des allocations à la baisse. L’alternance entre contrats courts et périodes d’inactivité sera pénalisée. Et alors qu’Emmanuel Macron avait promis durant sa campagne de permettre aux indépendants et aux démissionnaires d’être indemnisés, les conditions exigées rendent le dispositif très restrictif. L’ouverture du système à un trop grand nombre de personnes aurait entraîné des dépenses trop importantes, juge le gouvernement, d’autant que l’objectif du candidat Macron était de réaliser 10 milliards d’euros d’économie sur l’assurance-chômage.

    >> À lire : Grève contre la réforme des retraites : les raisons de la mobilisation

    Enfin, la réforme des retraites, à laquelle s’attaque le gouvernement fin 2019, a également pour but de faire des économies grâce à un système universel à points indexé sur l’inflation et à la mise en place d’un âge pivot de départ à la retraite fixé à 64 ans. Des centaines de milliers de personnes manifestent dans la rue contre le projet de loi pendant de longues semaines, fin 2019 et début 2020, si bien que la mobilisation contre la réforme des retraites devient le plus long conflit social de l’histoire de la SNCF et de la RATP – les régimes spéciaux de leurs agents ayant vocation à disparaître, selon le texte de loi. La réforme est finalement adoptée sans vote, le 29 février 2020, grâce à l’article 49-3 de la Constitution.

    "Quoi qu’il en coûte"

    Mais après les Gilets jaunes, un autre événement inattendu vient perturber les ambitions budgétaires d’Emmanuel Macron. La pandémie de Covid-19 apparue en Chine fin 2019 touche l’Europe et la France début 2020. La crise sanitaire et économique qu'elle provoque bouleverse la fin du quinquennat. En mars, le chef de l’État suspend la réforme des retraites et reporte l’application complète de la réforme de l’assurance-chômage. Surtout, il instaure le "quoi qu’il en coûte" pour aider l’hôpital public, sauver les entreprises, les emplois et relancer l'activité économique, qui subit une récession de 8 %, inédite depuis la Seconde Guerre mondiale.

    L'"argent magique" refusé aux soignants et à de nombreux autres secteurs coule désormais à flots. Le budget de la santé augmente de 9,4 % en 2020 et de 7,4 % en 2021, tandis que le "Ségur de la Santé", organisé à l’été 2020, débouche sur 9 milliards d’euros d’augmentation des salaires des personnels soignants. Au total, les mesures d’urgence prises en 2020 et 2021 coûtent 133,5 milliards d’euros, selon le Trésor. Le déficit se creuse à 9,2 % du PIB et la dette publique explose à plus de 115 % en 2020. L’orthodoxie budgétaire du début de quinquennat paraît alors bien loin.

    >> À lire : Hôpital public : des soignants dénoncent "une discordance entre les mots et les actes" d'Emmanuel Macron

    L’imminence de l’élection présidentielle de 2022 pousse toutefois Emmanuel Macron à donner des gages de sérieux à son électorat de droite. La réforme de l’assurance-chômage entre pleinement en vigueur à l’automne 2021. Et une petite musique sur les devoirs des citoyens s’installe dans les derniers mois du quinquennat. "On veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales", affirme ainsi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, le 29 janvier dernier, dans une interview au Parisien.

    Une philosophie confirmée le 17 mars, lors de la présentation du programme du président-candidat Emmanuel Macron : ce dernier compte, en cas de réélection, soumettre le versement du revenu de solidarité active (RSA) à "l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation en insertion soit d’emploi". Quant aux retraites, la réforme qu'il envisage fera passer l'âge légal de départ de 62 ans à 65 ans.

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    Emmanuel Macron, le bilan (1/4) : sur la scène internationale, un président médiateur impuissant

    L'Humanité

    Les rappels utiles de Jean-Michel Aphatie sur l'Algérie

    Homme du jour

    Aurélien Soucheyre

    Notre confrère s’est lancé sur son blog dans une série d’articles passionnants consacrés à la colonisation de l’Algérie par la France. La raison ? « Mon objectif est d’expulser ma colère. Notre méconnaissance de l’histoire m’agace au plus haut point. » À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian, le journaliste revient surtout sur les 132 ans de présence française. « On parle toujours de la guerre d’Algérie et jamais de ce qui s’est passé avant et qui est absolument scandaleux. »

    Vidéo Débat sur la guerre d'Algérie avec Benjamin Stora, Florence Beaugé, Pierre Audin, Gilles Manceron et Charles Silvestre.

    Il retrace ainsi la conquête d’Alger en 1830 « pour des raisons de politique intérieure », Charles X voulant faire diversion pour s’attaquer « au Parlement et à la liberté de la presse ». La suite ? Des massacres arbitraires par centaines. « Nous avons débordé en barbarie les barbares que nous venions civiliser », conclut une commission d’enquête dépêchée sur place en 1834. « Cette histoire honteuse est trop largement oubliée », regrette notre confrère. À tel point que « des individus qui ont massacré en Algérie sont encore de nos jours honorés dans l’espace public. Bugeaud a une école maternelle à son nom à Brest. Lamoricière à Paris. Cela m’horrifie ».

    À rebours de ceux qui crient à la « repentance » pour un oui ou un non, Jean-Michel Aphatie fustige les prétendus « bienfaits de la colonisation » et rappelle les spoliations, les famines, la « clochardisation » de l’Algérie rurale, et le fait que seul un enfant arabe sur dix était scolarisé. Il s’attarde aussi sur les massacres de Sétif, en 1945, et de Philippeville, en 1955, et le fait que les Arabes n’étaient pas considérés comme des citoyens à part entière. Ce qui lui vaut d’être qualifié de « woke » et d’« islamo-collabo » sur les réseaux sociaux. « Si être woke c’est penser qu’il faut regarder l’histoire en face, alors je suis woke », lance-t-il. 

    Retrouvez l'entretien avec Jean-Michel Aphatie

    jean-michel aphatieGuerre d'Algériesétifguerres coloniales
    Le Monde

    Demain, la ville africaine : revivez les conférences organisées par « Le Monde Afrique »

    En novembre et décembre 2021, « Le Monde », en partenariat avec l’Institut Veolia, a organisé trois conférences sur l’urbanisation africaine et ses enjeux : l’accès pour tous aux services essentiels, l’avenir des villes dites « intermédiaires » et l’économie circulaire.

    A Rabat, zoom sur l’accès pour tous aux services essentiels

    D’ici une génération, l’Afrique aura multiplié par deux sa population et abritera 2,5 milliards d’habitants. Les villes en seront bien sûr transformées puisqu’elles absorberont 70 % de la croissance démographique du continent. Face à ce constat, les autorités vont devoir développer les infrastructures nécessaires : donner accès à tous à l’eau potable, à l’assainissement, à l’électricité, à la gestion des déchets… Autant de grands défis évoqués par notre panel d’invités le 4 novembre 2021.

    Une émission consacrée à l’économie circulaire en Afrique

    Extraire, produire, consommer et jeter, c’est notre quotidien. Mais imaginez que ce qu’on produit puisse être réutilisé efficacement pour produire de nouveau. Ce modèle alternatif se développe et s’appelle « l’économie circulaire ». En opposition à l’économie « linéaire ».

    Quelle place pour cette économie sur le continent africain ? Comment la mettre en place et convaincre les populations ? Cette émission spéciale tâche de répondre à ces questions grâce à deux spécialistes en plateau, Jocelyne Landry Tsonang et Edouard Yao, représentants du Réseau africain d’économie circulaire (ACEN) pour la Côte d’Ivoire et le Cameroun. En reportage, deux exemples concrets d’économie circulaire en Namibie et en Afrique du Sud ainsi que des témoignages d’entrepreneurs l’ayant mise en place.

    Cette émission a été produite par la société Eyeshot, en partenariat avec l’Institut Veolia.

    A Paris, la question d’une ville africaine durable

    Si l’urbanisation africaine est source de grandes opportunités, elle est aussi et surtout source de défis pour les communes. Et en particulier les villes petites et moyennes, qui abritent déjà 70 % des urbains du continent, un territoire maillé par près de 7 000 agglomérations de moins de 100 000 habitants. Leur discrétion à l’ombre des onze mégalopoles de plus de 5 millions d’âmes ne fait pas oublier qu’elles sont l’avenir de l’urbanisation africaine.

    Alors comment mettre en place un urbanisme maîtrisé au sein de villes moyennes capables de répondre aux impératifs de la vie quotidienne ? Comment éviter de créer en leur sein des poches de pauvreté, d’insalubrité et de vulnérabilité sanitaire et environnementale ?

    Tous ces enjeux sociaux, économiques, environnementaux et politiques étaient au cœur des échanges lors cette conférence qui a clôturé à Paris le 9 décembre 2021 le cycle de débats sur l’urbanisation africaine.

    Ce cycle de conférence a été réalisé en partenariat avec l’institut Veolia.

    Le Monde

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    France24 - Monde

    Covid-19 : la hausse des contaminations se poursuit en France

    Publié le : 21/03/2022 - 09:06Modifié le : 21/03/2022 - 11:49

    FRANCE 24 Suivre

    Les cas positifs au Covid-19 continuent de progresser en France, selon les chiffres publiés dimanche par les autorités sanitaires, tandis que le nombre de personnes hospitalisées poursuit sa décroissance sur une semaine.

    La hausse des cas de contamination au Covid-19 se poursuit en France, mais le chiffre des hospitalisations est en baisse. Le nombre de nouveaux cas recensés au dimanche 20 mars, est de 81 283.

    La moyenne quotidienne sur sept jours, qui lisse les à-coups journaliers, est en hausse : elle s'établit à 89 002 contre 86 022 samedi et 65 251 il y a une semaine, selon les chiffres publiés par les autorités sanitaires.

    Dans le même temps, le nombre de personnes hospitalisées pour Covid-19 continue de décroître sur une semaine, avec 20 566 patients concernés dimanche contre 20 917 une semaine plus tôt.

    Allègement de la pression

    Les hôpitaux ont accueilli 323 nouveaux malades du Covid-19 dimanche, contre 620 samedi.

    La pression continue de s'alléger un peu dans les services de réanimation, qui comptaient 1 642 malades dimanche, dont 30 admissions, contre 1 644 samedi, et 1 855 dimanche dernier.

    La maladie a emporté 27 personnes en 24 heures dans les hôpitaux pour un bilan total de 140 933 décès en France depuis le début de la pandémie il y a plus de deux ans.

    Côté vaccination, 54,27 millions de personnes au total ont reçu au moins une injection (80,5 % de la population totale), 53,35 millions ont un schéma vaccinal complet (79,1 %) et 39,40 millions ont reçu une dose de rappel.

    Croissance dans le reste de l'Europe 

    Dans d'autres pays avec deux semaines d'avance sur la France, comme l'Angleterre, on observe ainsi une croissance très rapide de l'épidémie, liée sans doute à la contagiosité accrue de ce variant.

    À cela s'ajoute un relâchement des gestes barrières de certains Français, lassés par deux ans de pandémie, qui n'ont pas attendu la fin du masque et la suspension du pass vaccinal le 14 mars pour baisser la garde face au virus.

    "Les Français font moins attention car le message que fait passer le gouvernement, avec la levée des restrictions, c'est que tout va très bien, alors que ce n'est pas vraiment le cas", a regretté Catherine Hill.

    Face à la hausse des contaminations, l'Autriche va réimposer le port du masque (FFP2) en intérieur.

    "Les pays européens sont en train de constater les premiers effets de la désinvolture de leurs politiques vis-à-vis de la gestion de la pandémie", a taclé dans un récent tweet l'épidémiologiste Antoine Flahault.

    Mesure électoraliste ? 

    Le gouvernement français se défend toujours d'avoir lâché du lest trop tôt. "Si nous avions conservé les mesures, certains auraient dénoncé une manœuvre électoraliste pour maintenir un niveau de peur soi-disant utile au président. Quand on les lève, les mêmes nous disent que c'est électoraliste", a lancé Olivier Véran.

    Une autre explication du rebond est à chercher du côté des vaccins : l'effet protecteur du rappel s'érode après trois mois, comme l'a rappelé vendredi la Drees, le service statistique des ministères sociaux.

    C'est d'ailleurs pour cela que le gouvernement invite aujourd'hui les plus de 80 ans à effectuer une deuxième dose de rappel. À ce jour, 75 % des 80 ans et plus ont reçu un premier rappel vaccinal.

    Vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) est allée plus loin que le gouvernement, estimant que la quatrième dose de vaccin devait être proposée aux personnes de plus de 65 ans les "plus à risque".

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Covid-19 : la France lève l’essentiel des restrictions sanitaires, dont le port du masque

    Covid-19 : nouveau record de cas depuis deux ans en Chine

    Chine : en plein rebond épidémique, Xi Jinping s'accroche à la stratégie "zéro Covid"

    L'Humanité

    Fabien Gay : « Le consommateur aura toujours le choix entre différents journaux, mais le citoyen ? »

    Actu

    Depuis le lancement des nouvelles formules, le directeur de l’Humanité multiplie les rencontres avec ses lecteurs. Vendredi 18 mars, c’était au tour des Girondins de débattre avec Fabien Gay de l’avenir de leur journal.

    Clément Garcia

    Fabien Gay connaît bien Bordeaux, la ville qui l’a vu naître il y a trente-huit ans. À Cenon, dans l’immédiate banlieue du port de la Lune, rendez-vous était pris avec une cinquantaine de lecteurs pour ouvrir « un débat franc sur notre journal, notre bien commun à toutes et tous ». Le directeur de l’Humanité a effectué, depuis la mi-janvier, quinze rencontres de ce type dans différentes régions pour sonder l’avis des lectrices et lecteurs sur l’actualité et l’avenir de leurs journaux. Tous soulignent ici la clarté de la nouvelle maquette de l’Humanité et la lisibilité d’un journal « qui a trouvé son équilibre ».

    « Le recul de l’Huma est hyper-important »

    Un lecteur salue la « volonté de ne pas céder à faire plus court, de conserver de la place pour des reportages qui nourrissent les lecteurs ». Jean-Jacques, qui confesse être un « éternel râleur », apprécie « un journal dans lequel il est plus facile de rentrer ». « Et quand les médias sont dans l’émotion, le recul de l’Huma est hyper-important », ajoute-t-il, en référence à l’actualité internationale. Quant à la chronique du coursier syndicaliste bordelais Arthur Hay, publiée chaque semaine dans l’Humanité Magazine, elle remporte ici une adhésion fière et unanime.

    « Le bien commun de toute la gauche »

    À quelques semaines de l’élection présidentielle, le débat s’engage sur le traitement de la campagne. Fabien Gay « revendique de donner un point de vue sur l’ensemble des candidatures de gauche, ce qui est tout à l’honneur de l’Humanité ». « L’Humanité est le bien commun des communistes, mais, au-delà, de toute la gauche », appuie-t-il. Un bien à protéger tant son économie reste fragile, malgré la validation du plan de continuation et l’apport de la souscription populaire. «Notre situation est rendue encore plus compliquée par la concentration spectaculaire des médias, la hausse des coûts des transports, de l’énergie, de l’impression… » Comme par la baisse des recettes publicitaires vampirisées par les grands groupes.

    Le défi d’inventer une nouvelle Fête

    Autant d’enjeux qui posent celui, central, du pluralisme. « Le consommateur aura toujours le choix entre différents journaux, mais le citoyen ?» s’interroge Fabien Gay. La nécessité d’un renouvellement du groupe de presse, concrétisé par le lancement de nouvelles formules, n’en est que plus forte, « afin de mieux décrypter l‘actualité pour être plus utile aux lectrices et lecteurs ». « Un pari sur l’intelligence », ajoute-t-il. L’Humanité Magazine est ainsi pensée comme «une porte d’entrée en politique », plus complémentaire avec le journal quotidien, mais aussi avec un nouveau site Internet qui a vocation à accueillir plus de contenus vidéo. Et, évidemment, le défi d’inventer une nouvelle Fête de l’Humanité en Essonne, dont le déménagement risque de s’avérer coûteux.

    « Un bien précieux pour faire vivre la contradiction »

    « On a une presse en difficulté, mais avec des lecteurs eux aussi en difficulté. Mais c’est justement cette période de crise qui rend l’Humanité absolument indispensable », relève Jean-Claude Gomez, militant communiste chevronné. Ce média « reste un bien précieux pour faire vivre la contradiction. Car, sans contradiction, pas de mouvement, et sans mouvement, pas de révolution». «Il faut que l’Humanité nous arrache à la peur qu’instille le capital», conclut-il. Une manière de renvoyer à ce que Fabien Gay appelle « le journal des possibles ».

    l'humanitéfabien gay
    Le Monde

    Photo Mystère # 92 : l’aéroport désaffecté de Tempelhof à Berlin

    On se trouve ici au sein d’un hangar de… l’aéroport désaffecté de Tempelhof, à Berlin. D’une piste d’atterrissage en herbe, dotée ensuite du plus grand terminal du monde, avant d’être transformée en l’un des plus grands parcs urbains de la planète : aucun autre aéroport n’a eu une histoire aussi mouvementée que celui-ci. Quand Hitler arriva au pouvoir en 1933, il confia à l’architecte nazi Ernst Sagebiel la tâche de convertir la structure, construite dix ans plus tôt, en un aéroport international. Pendant la guerre froide, l’aéroport est utilisé par les Américains et les Britanniques pour ravitailler Berlin-Ouest par ponts aériens.

    En raison des nuisances occasionnées par sa trop grande proximité avec le centre-ville, Berlin-Tempelhof a dû cesser son activité le 30 octobre 2008. Et il a été converti en 2010 en un immense parc qui, avec 380 hectares de superficie, surpasse Central Park, à New York. Les habitants utilisent les pistes pour faire du vélo, du jogging, du patin à roulettes et du kitesurf. Les gens se pressent sur les pelouses pour se détendre, jouer au football ou faire un barbecue. Des jardins communautaires ont même fleuri sur l’ancien tarmac. Les hangars ont été transformés en centre sportif, en discothèque ainsi qu’en studios d’art et d’enregistrement.

    S’il est actuellement devenu un immense terrain de jeu pour les Berlinois, sa reconversion reste épineuse et sujette à polémiques. En témoigne le nouveau centre d’art ouvert récemment au sein de deux hangars et sujet à discorde, comme le raconte un récent article de « M Le magazine du Monde ».

    New York Times - World

    Russia Is Losing Tens of Thousands of Outward-Looking Young Professionals

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    Jane Arraf

    YEREVAN, Armenia — At the Lumen cafe in the Armenian capital, Russians arrive as soon as the doors open, ordering specialty coffees, opening up their sleek Apple laptops and trying to navigate a dwindling array of options for starting their lives over.

    The background music and the sunlit interior are calming counterpoints to the frantic departures from their country, where they left behind parents, pets and the sense of home that all but vanished when Russia invaded Ukraine last month.

    “This war was something I thought could never happen,” said Polina Loseva, 29, a web designer from Moscow working with a private Russian I.T. company that she did not want to name. “When it started, I felt that now, everything is possible. Already they are putting people in jail for some harmless words on Facebook. It was safer to leave.”

    This is a different kind of exodus — tens of thousands of young, urban, multilingual professionals who are able to work remotely from almost anywhere, many of them in information technology or freelancers in creative industries.

    Russia is hemorrhaging outward-looking young professionals who were part of a global economy that has largely cut off their country.

    Before the war broke out, only about 3,000 to 4,000 Russians were registered as workers in Armenia, according to officials. But in the two weeks following the invasion, at least an equal number arrived almost every day in this small country. While thousands have moved on to other destinations, government officials said late last week that about 20,000 remained. Tens of thousands more are looking to start new lives in other countries.

    The speed and scale of the exodus are evidence of a seismic shift that the invasion set off inside Russia. Though President Vladimir V. Putin repressed dissent, Russia until last month remained a place where people could travel relatively unfettered overseas, with a mostly uncensored internet that gave a platform to independent media, a thriving tech industry and a world-class arts scene. Life was good, the émigrés said.

    For the new arrivals in Armenia, a sense of controlled panic overlays the guilt of leaving their families, friends and homeland, along with the fear of speaking openly and the sorrow of seeing a country they love doing something they hate.

    “Most of those who left oppose the war because they are connected to the world and they understand what’s happening,” said Ivan, part-owner of a Cyprus-based video game development firm. He and many other Russian exiles interviewed in Armenia said they did not want to give their full names for fear of repercussions at home.

    Ms. Loseva and her boyfriend, Roman Zhigalov, a 32-year-old web developer who works for the same company that she does, sat at a table in the crowded cafe with friends who were looking for a place to stay. Dressed in jeans and a sweatshirt, she leaned against Mr. Zhigalov, closing her eyes as he put his arm around her shoulder.

    “A month ago, I didn’t want to move to another country,” she said. “But now, I don’t want to go back. It’s not the country I want to live in anymore.”

    At other tables in the small cafe, young Russians tapped on laptops or checked their Apple watches. Some logged into Zoom meetings; others searched for places that they could afford to rent with their savings inaccessible.

    But the plunge in the ruble, which at one point had lost about 40 percent of its value against the U.S. dollar, and the soaring housing costs in Armenia, which are priced in dollars, have left some who lived in stylish apartments in Moscow contemplating moves from budget hotels to even cheaper hostels with bunk beds and shared bathrooms.

    Most of those who have come to Armenia work in I.T. and other sectors that rely on unfettered internet and international banking links, the country’s economy minister, Vahan Kerobyan, told The New York Times.

    But among those who have fled Russia are also bloggers, journalists or activists who feared arrest under the country’s draconian new law that makes it a crime even to use the word “war” in connection with Ukraine.

    Some of the recent Russian arrivals in Armenia said they have contracts that will pay them for at least a couple of months of working remotely if they can find a way to get the money. Others said they had been relocated to Armenia by U.S. and other I.T. firms, which continue to pay their salaries. But many have been left scrambling to access enough money to scrape together apartment deposits.

    Visa, Mastercard and PayPal have all cut ties with Russia, leaving only the Russian Mir bank card, which is accepted in Armenia and a very few other countries, for electronic payments.

    Mira, 26, who works at an aid agency, said the night before she and her boyfriend left Moscow, they went from A.T.M. to A.T.M. for three hours, unsuccessfully trying to withdraw dollars. At every cash machine, people with bodyguards would push to the front of the line and withdraw $5,000 at a time until the machines were empty, she recalled.

    “We couldn’t say anything because it felt really dangerous,” she said.

    Tens of thousands of other Russian exiles have traveled to Georgia and Turkey. But Armenia, a former Soviet republic which has remained neutral in the conflict, has offered the softest landing. Unlike the reception in Georgia, none of the Russians interviewed said they had encountered hostility. Here, they can enter the country without visas or even passports and stay up to six months, and Russian is widely spoken.

    For some, the anguish of leaving their country is compounded by the feeling that the world increasingly equates all Russians with their president.

    “I want to be with the rest of the world, not with Russia,” said Mr. Zhigalov, the web developer. “But we cannot be with the rest of the world because it feels like being Russian now is seen as a bad thing.”

    Maria, a 30-year-old Russian travel guide editor who had arrived in Armenia the previous week, also worried about the hostility.

    “What do people in America think of Russians?” she asked earnestly. “Do they hate us?”

    Maria said she had been involved in anti-government protests in Russia in 2018.

    “I was so scared,” she said of her decision to leave with her husband, a manager of a sports training center. “I was afraid of being arrested if I went out to protest. And to live there and do nothing, I don’t want to live like that.”

    Most of the Russians interviewed said they left because crushing international sanctions had made it impossible to work for companies from other countries or with foreign clients, or because they feared that Russia could close its borders.

    Like many of the men who left, her husband, Evgeny, feared that he could be conscripted and forced to fight in Ukraine. The couple scrambled to find a flight out of Moscow after most airlines had cut ties with Russia, eventually spending almost all the money they had on tickets for a flight to Yerevan.

    Many of those who left are entrepreneurs or freelancers in industries that relied on foreign clients, who have cut ties with them, even for work outside of Russia.

    “They just tell us, ‘Sorry guys. We hope to work together in the future but right now, we cannot,’” Ivan, the video game developer, said of his European partners.

    At another cafe, 35-year-old Alex, his blond hair pulled back with a hair tie and arms tattooed with milestones in his life, said he spent four hours at the Moscow airport while his flight was delayed, drinking gin and tonics.

    “I just got drunk in the airport to get some courage,” he said. “I probably should have left earlier, but I’m in love with my country.”

    Alex, who did not want to say what industry he worked in, said he cried as he listened to voice messages from Ukrainian friends who had been called up to fight.

    “These guys were sitting around, smoking cigarettes, drinking beer, playing music,” he said. “The next day, they had to go get a gun and defend their country. These were people who had never held a gun before. It’s horrible.”

    For many Russians, there is also the pain of a generational divide with parents and grandparents who grew up in the former Soviet Union.

    “My parents, my grandma and grandpa are watching TV and totally believing the TV line so it hurts to speak with them,” said Mira, the aid worker. “At one point, I realized I loved them too much to argue. So I said, let’s not talk about it.”

    “I don’t have any stable ground under my feet,” she said. “We are here now, but we don’t know where we will be in a week or a month, or even tomorrow.”

    At the Yerevan airport last week, Viktoria Poymenova, 22, and her boyfriend, Bulat Mustafin, 24, from the Russian city of Mineralnye Vody, wheeled out a tower of suitcases, bulging backpacks and two small carriers holding their small rescue dog, Mukha, and their tortoiseshell cat, Kisya.

    Mr. Mustafin, an engineer, worked as a technician for film projectors in cinemas, which are now unable to show films from Hollywood studios, since they have cut ties with Russia.

    Ms. Poymenova teaches web programming for a Cyprus-based online school. Their plan was to find an affordable apartment in Georgia.

    “If we don’t find one, we will come back here. And if we don’t find one here, we will go to Turkey. And if there is nothing, we will go to Serbia,” said Ms. Poymenova. “We just want a peaceful life, but it is very hard when your country is making such a disaster.”

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    L'Humanité

    Revivifier la démocratie, tout un programme

    Prescription culture

    TÉLÉVISION LCP propose un documentaire du politologue Roland Cayrol visant à mieux cerner le phénomène de l’abstention.

    Laurent Etre

    Le choc des dernières élections régionales et départementales, en juin 2021, est encore dans toutes les têtes : près de deux tiers des électeurs avaient boudé les urnes lors de ces scrutins. Un record et, en même temps, la banale confirmation d’un phénomène enclenché il y a plus de trente ans pour ce qui est de la France. Peut-on parler, alors, de « démocratie d’abstention » à propos du système politique hexagonal ? Et, surtout, comment remédier à cette situation ? En consultant les meilleurs spécialistes, au premier rang desquels Céline Braconnier, directrice de Sciences Po à Saint-Germain-en-Laye, le politologue Roland Cayrol cherche à saisir les motifs profonds de la désaffection d’un nombre croissant de concitoyennes et concitoyens à l’égard du bulletin de vote. La fracture générationnelle apparaît centrale avec, d’un côté une jeunesse désabusée et, de l’autre, des plus de 60 ans qui continuent à jouer le jeu de la participation « par devoir ». S’il donne également la parole à quelques acteurs associatifs et à des jeunes, ce documentaire finit toutefois par s’enferrer dans une approche formelle du problème et de ses solutions. Le vote par correspondance ou par Internet, l’idée d’un abaissement à 16 ans de l’âge légal, entre autres pistes explorées, ne sauraient se substituer à une réflexion sur les responsabilités d’une partie des politiques. Entre trahisons des promesses électorales et exercice technocratique du pouvoir, la démocratie est devenue artificielle aux yeux de larges secteurs de la population, à commencer par les classes populaires. Un aspect ici à peine effleuré. Dommage.

    TélévisionabstentiondocumentaireÉlections 2022
    Le Monde

    La tension immobilière s’accroît à Vannes

    Dans le neuf ou l’ancien, les prix augmentent de plus de 10 % dans la commune du golfe du Morbihan. Une tendance qui n’est pas près de s’inverser.

    Avec son architecture médiévale et son port de plaisance, la ville fortifiée de Vannes a tout pour ravir les touristes à la découverte du golfe du Morbihan. Le charme opéré par la commune est tel que bon nombre d’entre eux décident, in fine, de s’y installer : « Nous avons beaucoup d’acheteurs venus des métropoles avoisinantes comme Nantes et Rennes mais aussi des Parisiens », observe Jean-Philippe Beaulieu, directeur de l’agence Century 21 de Vannes.

    La commune est reliée à la capitale par le TGV en un peu plus de 2 heures 30 ce qui, depuis l’essor du télétravail, joue dans les prises de décision des Franciliens qui achètent. Mais la ville est aussi séduisante que ses prix sont élevés.

    En un an, selon les données des notaires de Bretagne, les prix des appartements anciens ont augmenté de 10,8 % et celui des maisons de 12,2 %. « Les acheteurs veulent des appartements de charme, dans le centre-ville, avec poutres apparentes et parquet à l’ancienne. Leurs prix varient entre 4 000 et 5 000 euros le mètre carré. Les maisons de style sont aussi très recherchées et leurs prix vont de 500 000 euros à 700 000 euros pour un bien sans défaut », ajoute-t-il.

    Difficultés pour les étudiants

    Les propriétés avec travaux sont moins chères, mais très rares, à 300 000 euros. « Pour l’ensemble du marché, les délais de vente sont courts, aux alentours de trente jours, voire moins », remarque Hervé Bourriaud, agent immobilier Nestenn à Vannes. Les propriétaires occupants dominent le marché et les investisseurs, eux, se tournent vers d’autres circuits : « Depuis trois ou quatre ans, ils préfèrent s’orienter vers la location saisonnière », souligne Jean-Philippe Beaulieu. La ville, très attrayante sur le plan touristique, se prête bien à la location meublée sur plate-forme. Le cadre réglementaire se limite, pour les résidences secondaires, à la déclaration de son activité auprès des services publics.

    Crédits immobiliers : la hausse des taux est annoncée

    Pendant ce temps, de nombreux témoignages, publiés dans la presse locale, font état de la difficulté qu’ont les étudiants à se loger dans la ville. Pourtant, selon une étude de LocService publiée en 2021, Vannes est la troisième ville étudiante de Bretagne et concentre à elle seule 7 % de la demande de logements étudiants dans la région.

    La vaste opération de renouvellement urbain du centre-ville, décidée en fin d’année 2021 par les pouvoirs publics, doit permettre de remettre sur le marché plus de quatre cents logements. Mais les travaux devraient prendre fin en… 2026, et les constructions neuves ne sont pas assez nombreuses pour compenser la pénurie.

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    New York Times - World

    Ukraine War Threatens to Cause a Global Food Crisis

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    Jack Nicas

    The war in Ukraine has delivered a shock to global energy markets. Now the planet is facing a deeper crisis: a shortage of food.

    A crucial portion of the world’s wheat, corn and barley is trapped in Russia and Ukraine because of the war, while an even larger portion of the world’s fertilizers is stuck in Russia and Belarus. The result is that global food and fertilizer prices are soaring. Since the invasion last month, wheat prices have increased by 21 percent, barley by 33 percent and some fertilizers by 40 percent.

    The upheaval is compounded by major challenges that were already increasing prices and squeezing supplies, including the pandemic, shipping constraints, high energy costs and recent droughts, floods and fires.

    Now economists, aid organizations and government officials are warning of the repercussions: an increase in world hunger.

    The looming disaster is laying bare the consequences of a major war in the modern era of globalization. Prices for food, fertilizer, oil, gas and even metals like aluminum, nickel and palladium are all rising fast — and experts expect worse as the effects cascade.

    “Ukraine has only compounded a catastrophe on top of a catastrophe,” said David M. Beasley, the executive director of the World Food Program, the United Nations agency that feeds 125 million people a day. “There is no precedent even close to this since World War II.”

    Ukrainian farms are about to miss critical planting and harvesting seasons. European fertilizer plants are significantly cutting production because of high energy prices. Farmers from Brazil to Texas are cutting back on fertilizer, threatening the size of the next harvests.

    China, facing its worst wheat crop in decades after severe flooding, is planning to buy much more of the world’s dwindling supply. And India, which ordinarily exports a small amount of wheat, has already seen foreign demand more than triple compared with last year.

    Around the world, the result will be even higher grocery bills. In February, U.S. grocery prices were already up 8.6 percent over a year prior, the largest increase in 40 years, according to government data. Economists expect the war to further inflate those prices.

    For those living on the brink of food insecurity, the latest surge in prices could push many over the edge. After remaining mostly flat for five years, hunger rose by about 18 percent during the pandemic to between 720 million and 811 million people. Earlier this month, the United Nations said that the war’s impact on the global food market alone could cause an additional 7.6 million to 13.1 million people to go hungry.

    The World Food Program’s costs have already increased by $71 million a month, enough to cut daily rations for 3.8 million people. “We’ll be taking food from the hungry to give to the starving,” Mr. Beasley said.

    Rising prices and hunger also present a potential new dimension to the world’s view of the war. Could they further fuel anger at Russia and calls for intervention? Or would frustration be targeted at the Western sanctions that are helping to trap food and fertilizer?

    While virtually every country will face higher prices, some places could struggle to find enough food at all.

    Armenia, Mongolia, Kazakhstan and Eritrea have imported virtually all of their wheat from Russia and Ukraine and must find new sources. But they are competing against much larger buyers, including Turkey, Egypt, Bangladesh and Iran, which have obtained more than 60 percent of their wheat from the two warring countries.

    And all of them will be bidding on an even smaller supply because China, the world’s biggest producer and consumer of wheat, is expected to buy much more than usual on world markets this year. On March 5, China revealed that severe flooding last year had delayed the planting of a third of the country’s wheat crop, and now the upcoming harvest looks bleak.

    “This year’s seedling situation can be said to be the worst in history,” said China’s agriculture minister, Tang Renjian.

    Rising food prices have long been a catalyst for social and political upheavals in poor African and Arab countries, and many subsidize staples like bread in efforts to avoid such problems. But their economies and budgets — already strained by the pandemic and high energy costs — are now at risk of buckling under the cost of food, economists said.

    Tunisia struggled to pay for some food imports before the war and now is trying to prevent an economic collapse. Inflation has already set off protests in Morocco and is helping stir renewed unrest and violent crackdowns in Sudan.

    “A lot of people think that this is just going to mean that their bagels are going to become more expensive. And that’s absolutely true, but that’s not what this is about,” said Ben Isaacson, a longtime agriculture analyst with Scotiabank. Since the 1970s, North Africa and the Middle East have grappled with repeated uprisings. “What actually led to people going into the streets and protesting?” he said. “It starts from food shortages and from food price inflation.”

    Countries afflicted by protracted conflict, including Yemen, Syria, South Sudan and Ethiopia, are already facing severe hunger emergencies that experts fear could quickly worsen.

    In Afghanistan, aid workers warn that the humanitarian crisis has already been exacerbated by the war in Ukraine, making it more difficult to feed the roughly 23 million Afghans — more than half the population — who do not have enough to eat.

    Nooruddin Zaker Ahmadi, the director of Bashir Navid Complex, an Afghan imports company, said that prices were rising across the board. It took him five days in Russia this month to find cooking oil. He bought 15-liter cartons for $30 each and will sell them at the Afghan market for $35. Before the war, he sold them for $23.

    “The United States thinks it has only sanctioned Russia and its banks,” he said. “But the United States has sanctioned the whole world.”

    For the global food market, there are few worse countries to be in conflict than Russia and Ukraine. Over the past five years, they have together accounted for nearly 30 percent of the exports of the world’s wheat, 17 percent of corn, 32 percent of barley, a crucial source of animal feed, and 75 percent of sunflower seed oil, an important cooking oil in some parts of the world.

    Russia has largely been unable to export food because of sanctions that have effectively cut it off financially. Ukraine, meanwhile, has been cut off physically. Russia has blocked the Black Sea for exports, and Ukraine lacks enough rail cars to transport food overland.

    What is now becoming more worrisome is the next harvest, particularly in Ukraine. On March 11, Ukraine’s agriculture minister begged allies for 1,900 rail cars of fuel, saying that the country’s farms had run out after supplies were diverted to the military. Without that fuel, he said, Ukrainian farmers would be unable to plant or harvest.

    There are other hurdles. The United Nations estimated that up to 30 percent of Ukrainian farmland could become a war zone. And with millions of Ukrainians fleeing the country or joining the front lines, far fewer can work the fields.

    Russian and Ukrainian wheat is not easily replaced. Inventories are already tight in the United States and Canada, according to the United Nations, while Argentina is limiting exports and Australia is already at full shipping capacity. Over the past year, wheat prices are up 69 percent. Among other major food exports of Russia and Ukraine, corn prices are up 36 percent and barley 82 percent.

    The war also threatens another longer-term shock to the food markets: a shortage of fertilizer.

    Matt Huie, a farmer near Corpus Christi, Texas, said that skyrocketing prices had already forced him to stop applying fertilizer to the grazing fields that nourish his hundreds of cows, assuring that they will be skinnier come slaughter. Now he is worried he will have to also reduce fertilizer for his next corn crop, which would slash its yield. “We’ve gotten into uncharted territory,” he said.

    Russia is the world’s largest fertilizer exporter, providing about 15 percent of the world supply. This month, just as farmers around the world prepared for planting, Russia told its fertilizer producers to halt exports. Sanctions already were making such transactions difficult.

    Sanctions also have hit Russia’s closest ally, Belarus, a leading producer of potash-based fertilizer, critical for many major crops including soybeans and corn. But even before the Ukraine war, Belarus’s fertilizer exports were blocked because of sanctions over its seizure of an expatriate dissident who had been a passenger in a Ryanair jetliner forced to land in the country.

    In another ominous signal to fertilizer customers, earlier this month European fertilizer producers said they were slowing or halting production because of soaring energy prices. Many fertilizers are made with natural gas.

    The world’s major fertilizers have now more than doubled or tripled in price over the past year.

    Brazil, the world’s largest producer of soybeans, purchases nearly half its potash fertilizer from Russia and Belarus. It now has just three months of stockpiles left. The national soybean farmers association has instructed members to use less fertilizer, if any, this season. Brazil’s soybean crop, already diminished by a severe drought, is now likely to be even smaller.

    “They’re preventing fertilizers from getting to producing countries,” said Antonio Galvan, the soybean association’s president, criticizing international sanctions. “How many millions are going starve to death because of the lack of these fertilizers?”

    Brazil sells most of its soybeans to China, which uses much of the crop to feed livestock. Fewer, more expensive soybeans could force ranchers to cut back on such animal feed, meaning smaller cows, pigs and chickens — and higher prices for meat.

    Jon Bakehouse, a corn and soybean farmer in Hastings, Iowa, said he prepaid for fertilizer late last year because he worried about a looming shortage.His fertilizer still has not arrived, and he now has less than a month to apply it to his corn crop. Without it, he said, his yields would be halved.

    “You know when they show the cars jumping in slow motion and the passengers inside are up in the air? That’s what it feels like,” he said. “We’re all just kind of suspended in the air, waiting for the car to land. Who knows if it’s going to be a nice, gentle landing, or if it’s going to be a nosedive into the ditch.”

    Reporting was contributed by Keith Bradsher from Beijing; André Spigariol from Brasília; Najim Rahim from Houston; and Safiullah Padshah from Kabul, Afghanistan.

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    L'Humanité

    JoeyStarr en remplaçant qui veut révolutionner le lycée

    Prescription culture

    La série de TF1, qui met en scène un professeur de français remplaçant incarné par JoeyStarr, fait un peu sourciller sur le fond.

    Caroline ConstantLe Remplaçant,

    La télévision adore les histoires d’école. Comme la police, comme l’hôpital, elles permettent de raconter la société. Avec sa série le Remplaçant, TF1 se situe dans cette lignée : présenter un enseignant face à des élèves en difficulté dans leur vie personnelle plus que dans leur vie scolaire. C’est JoeyStarr qui incarne avec son brio habituel ce personnage colérique et passionné. Dans les deux nouveaux épisodes présentés ce mois-ci, c’est l’homophobie qui est en ligne de mire. La fiction s’empare donc d’un thème sociétal aigu, et c’est tout à son honneur. N’empêche que le Remplaçant chatouille un peu le téléspectateur. Et dit, profondément, quelque chose de la séquence politique actuelle.

    Des adolescents mal dans leur peau

    Par définition, le remplaçant est nommé sur la place d’un titulaire. Nicolas Valeyre, professeur de français interprété par JoeyStarr, n’échappe pas à la règle. Il emprunte à Sam (TF1, avec Natacha Lindinger), la Faute à Rousseau (France 2, avec Charlie Dupont) ou même l’École de la vie (France 2, avec Guillaume Labbé) : il bouscule les codes et les conventions établies au lycée pour créer le contact avec ses élèves. Il pousse l’intrusion personnelle un peu trop loin pour parvenir à entamer le dialogue avec des adolescents mal dans leur peau. Seule différence avec les personnages des autres séries : il est contractuel. Au moindre problème, il peut prendre la porte, et son grand rival, Mayer (Stéphane Guillon), s’y emploie vigoureusement.

    Un corps enseignant un peu caricatural

    Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle que TF1 prenne ce virage. Ce qui caractérise Valeyre, c’est qu’il n’a pas été formé à être enseignant. Ce qu’on voit en retour, c’est un corps enseignant qui finit par accepter avec réticence ses « méthodes », mais peut aussi se débarrasser de lui au moindre problème. Ce n’est pas si grave : il sera remplacé par un remplaçant. Le corps enseignant lui-même est un peu caricatural : le collègue professeur de français Mayer insulte sans ciller ses élèves. La prof de sport est obsédée par sa propre image, son colocataire est un brin dépressif : le tableau qui se dégage n’est guère glorieux. Les portraits manquent d’épaisseur, d’abord. Et la série dit, en filigrane, qu’il faut secouer le cocotier, et que cela passera, nécessairement, par quelqu’un qui n’est pas du sérail…

    Mieux : les méthodes de Valeyre ne sont pas plus folles que celles de Sam ou de Rousseau. Mais Valeyre semble s’intéresser davantage à leur vie privée, en mode intrusif et sur la foi d’intuitions, qu’à leur scolarité… Dans une scène, il fuit lorsqu’une gamine demande de l’aide sur Parcoursup…

    Reste JoeyStarr, Barbara Schultz et les jeunes comédiens qui incarnent les élèves. Avec eux, le téléfilm reste un divertissement. Mais qui désigne les profs comme la cause du mal, dans le contexte politique, ça pique, malgré JoeyStarr et Barbara Schultz.

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    Le Monde

    A La Réunion, un téléphérique urbain pour réduire le trafic automobile

    L’objectif est de lutter contre la congestion frappant Saint-Denis, une ville de 150 000 habitants. Près de 6 000 usagers sont attendus quotidiennement, entre 6 heures et 20 heures, pour voyager à une hauteur maximale de 50 mètres au-dessus du sol.

    « Cela fait une ambiance ski avec la chaleur », s’amuse Orlando, plutôt fier de sa formule. Comme la plupart des habitants de Saint-Denis, cet étudiant à l’université de La Réunion ne s’est pas encore familiarisé avec la vision exotique des cabines du téléphérique, du même modèle que celles des stations de montagne, passant au-dessus des flamboyants et des cocotiers dans le quartier du Moufia, pour des essais de fonctionnement. A tel point que Papang, le nom retenu en référence au seul rapace nichant dans l’île par le vote des futurs usagers, est encore abondamment photographié par les Dionysiens avant diffusion sur les réseaux sociaux. « Quand je partage des “stories” sur Instagram, on me répond : “Mais t’es où ?” », rigole aussi Marie-Laëtitia, étudiante en communication venue de l’île Maurice.

    A La Réunion, un second viaduc pour terminer la nouvelle route du littoral

    Initialement prévue deux jours avant Noël, l’inauguration de ce « premier téléphérique urbain de La Réunion » a eu lieu mardi 15 mars. Les tests complémentaires de sécurité s’étant révélés concluants, l’arrêté préfectoral d’ouverture a été signé.

    Un euro le trajet

    Cette ligne, conçue par le systémier français Poma, s’étend sur 2,7 kilomètres entre le quartier populaire du Chaudron, à l’est de Saint-Denis, et celui de Bois de Nèfles, sur les hauteurs de la ville également densément peuplées. Le trajet complet s’effectue en quatorze minutes. Pour cinq stations. Chacune des 46 cabines comporte dix places avec des banquettes de part et d’autre, relevables pour accueillir les personnes à mobilité réduite. Près de 6 000 usagers sont attendus quotidiennement, entre 6 heures et 20 heures, pour voyager à une hauteur maximale de 50 mètres au-dessus du sol. Le ticket a été fixé à 1 euro quel que soit le trajet. « Une tarification sociale », précise la Communauté intercommunale du nord de La Réunion (Cinor), maîtresse d’ouvrage. Comme pour le bus, qui est gratuit à Saint-Denis pour les moins de 22 ans.

    Le projet Papang a été inspiré du téléphérique urbain de Medellin, en Colombie, ville dont la géographie est semblable à celle de Saint-Denis, afin de permettre aussi de désenclaver les quartiers sur les hauteurs

    Le chantier entamé en janvier 2020, au commencement de la crise sanitaire, représente un investissement de 50 millions d’euros. Avant la mise en service prochaine de Téléo, le téléphérique urbain de Toulouse, Papang marque l’arrivée d’un nouveau mode de déplacement, 100 % électrique, dans les agglomérations françaises, à un moment où beaucoup d’élus réfléchissent à cette solution de transports publics. Jusque-là, seules Brest, avec sa ligne reliant deux rives de la Penfeld, et Grenoble, avec ses « bulles » montant du centre-ville à la colline de la Bastille, étaient équipées de ce type d’infrastructures. Mais sur des trajets bien plus limités.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : la comparaison de Zelensky sur la Shoah fait polémique en Israël

    Publié le : 21/03/2022 - 10:01

    FRANCE 24 Suivre FRANCE 24 Suivre

    Dans un discours retransmis sur grand écran dans la métropole israélienne de Tel-Aviv, le président ukrainien a estimé que l'invasion russe de l'Ukraine était une tragédie pour "les juifs et le monde entier", en traçant des parallèles avec la Shoah, le génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce parallèle a été diversement apprécié dans l'État hébreu. 

    Le parallèle divise les Israéliens. Évoquant ses propres racines juives devant la Knesset, Volodymyr Zelensky a évoqué la "solution finale" menée par la Russie contre son pays. Le président ukrainien a dressé une comparaison entre la situation que vit son peuple et celle qu'a vécue le peuple juif lors de la Seconde Guerre mondiale.

    >> À lire : À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Israël devra vivre en assumant les choix qu'il fera ou pas pour aider à protéger l'Ukraine de l'invasion russe, a déclaré dimanche 20 avril le président ukrainien Volodimir Zelensky, s'adressant au Parlement israélien par liaison vidéo.

    "Vos systèmes de défense antimissile sont les meilleurs"

    Dressant des comparaisons entre l'offensive russe et la "solution finale" du régime nazi, Volodimir Zelensky a remis en question la réticence de l'État hébreu à vendre son système de défense aérienne "Dôme de fer" à l'Ukraine. "Tout le monde sait que vos systèmes de défense antimissile sont les meilleurs (...) et que vous pouvez certainement aider notre peuple, sauver la vie des Ukrainiens, des juifs ukrainiens", a déclaré le président Zelensky.

    "Nous pouvons demander pourquoi nous ne pouvons pas recevoir d'armes de votre part, pourquoi Israël n'a pas imposé de puissantes sanctions à la Russie ou ne fait pas pression sur les entreprises russes. Quoi qu'il en soit, le choix vous appartient, frères et sœurs, et vous devrez ensuite vivre avec, peuple d'Israël", a-t-il ajouté.

    Dans sa quête d'équilibre entre l'Occident et la Russie, l'État hébreu n'a pas rejoint le train des sanctions occidentales à l'encontre de la Russie et d'oligarques jugés proches du président Vladimir Poutine, dont certains ont aussi la nationalité israélienne, à l'instar de Roman Abramovitch, propriétaire du club anglais de football de Chelsea.

    Israël s'est engagé la semaine dernière à ne pas permettre à Moscou et aux oligarques visés de "contourner" les sanctions et va déployer cette semaine une clinique dans l'ouest de l'Ukraine.

    Propos polémiques

    Le génocide s'est déroulé également sur le sol ukrainien, a rappelé Yoaz Hendel un ministre du gouvernement de Naftali Bennett, allant dans le sens du président ukrainien. "Beaucoup d'Israéliens font le rapprochement avec la tragique histoire juive lors de la Shoah et se disent qu'en tant qu'Israélien, on ne peut pas laisser faire ça", constate Stéphane Amar, correspondant de France 24 en Israël.

    Mais cette comparaison n'a pas été du goût de tous les Israéliens, qui y voient là une banalisation de la Shoah et même une forme de négationnisme. Pour la droite israélienne, le président ukrainien est allé trop loin dans son analogie avec l'Holocauste, surtout lorsqu'il a prononcé deux mots : "Solution finale".  

    Lundi matin, quelques heures seulement après son discours, Zelensky a nuancé son propos : dans une vidéo postée sur un réseau social, il a affirmé dans la nuit qu'il "comprenait" les intérêts israéliens et qu'Israël devait "protéger sa population".

    Avec AFP

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    Guerre en Ukraine : au cœur d'un mouvement nationaliste qui combat l'armée russe

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    GUERRE EN UKRAINE

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    Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine

    Publié le : 20/03/2022 - 07:10Modifié le : 20/03/2022 - 22:35

    Marc DAOU Suivre

    Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine, selon Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, alors que la Russie a annoncé l'utilisation de missiles hypersoniques pour le deuxième jour consécutif. Retrouvez les principaux développements de la journée du 20 mars.

    • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que le siège du port de Marioupol par la Russie était "une terreur dont on se souviendra pendant des siècles", alors que les autorités locales ont affirmé que des milliers de résidents avaient été forcés à traverser la frontière.
    • Les bombardements meurtriers se poursuivent en Ukraine, notamment sur Marioupol. Les autorités ukrainiennes ont notamment dénoncé le bombardement d'une école d'art où 400 personnes étaient réfugiées. 
    • Le consul général de Grèce à Marioupol Manolis Androulakis, revenu dimanche à Athènes de Marioupol, a comparé la ville ukrainienne aux villes martyres de Guernica ou encore Alep.
    • Le président ukrainien s'est dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. "Je suis prêt depuis les deux dernières années et je pense que sans négociations, on n'arrêtera pas la guerre", a-t-il déclaré dans un entretien diffusé par CNN. 
    • Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine, selon Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
    • La Russie a affirmé, pour le deuxième jour consécutif, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, cette fois pour détruire une réserve de carburant de l'armée ukrainienne dans le sud du pays.

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    Marina Ovsiannikova, journaliste russe : "Je ne fais pas partie de la racaille"

    la géopolitique du blé

    La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

    TÉMOIGNAGE

    "Je déteste cette guerre" : Sergueï a fui la Russie au premier jour de l'invasion de l'Ukraine

    Le Monde

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.

    Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.

    Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »

    « Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon

    Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.

    Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Voter pour la première fois

    Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »

    Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.

    Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.

    Une possible carrière politique

    La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.

    Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »

    Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.

    A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquants

    Les dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.

    Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.

    Robin Richardot

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    L'Humanité

    Télévision. Le camp de Compiègne, antichambre de l’horreur nazie

    Prescription culture

    À partir du récit personnel et familial d’Anne Sinclair, un documentaire revient sur la rafle des notables, qui a composé l’essentiel du premier convoi en partance pour Auschwitz, depuis la France occupée.

    Laurent Etre

    C’est un épisode jusque-là peu exploré de l’histoire de la déportation : la rafle dite des notables, organisée par la police allemande au petit matin du 12 décembre 1941 à Paris. Ils seront 743, tous des hommes, à se voir embarqués, d’abord en direction de l’École militaire, où l’occupant les parque dans le manège du commandant Bossut, dévolu habituellement aux exercices équestres. Aucun des raflés ne saisit tout de suite les raisons de son arrestation. Car, si les lois antijuives de Pétain et son gouvernement de collaboration sont déjà promulguées, elles reposent encore sur une distinction – cynique et abjecte, comme l’ensemble – entre juifs français et juifs étrangers, les premiers étant censés ne subir que la mise au ban, pas les maltraitances les plus actives. Or, les personnalités ciblées le 12 décembre 1941 sont quasi exclusivement de nationalité française. Dès lors, l’effet de sidération joue à plein. « En quelques heures, ces hommes bien installés dans la société connaissent une chute vertigineuse et rencontrent frontalement la violence et l’humiliation », résume Anne Sinclair, dont le grand-père maternel, Léonce Schwartz, négociant en dentelle, compte parmi les raflés. La journaliste s’est lancée sur la trace de cet homme et de ses compagnons de misère. Et en a tiré un livre poignant, « la Rafle des notables », paru en 2020 chez Grasset, dont le présent documentaire constitue en quelque sorte l’adaptation à l’écran. Le réalisateur Gabriel Le Bomin suit Anne Sinclair dans cette quête qu’elle mène avec pudeur, en voix off, sans jamais s’adresser directement au téléspectateur.

     

    Avec la complicité de la France

    « Elle redoutait d’apparaître à l’image, arguant du fait que cette histoire n’est pas la sienne mais celle de Léonce et de ses camarades de calvaire. Je lui ai donc suggéré de croiser deux fils narratifs : le sien, de petite-fille qui cherche à retracer l’histoire de son grand-père pour pouvoir la transmettre, et celui de la grande Histoire – le cours des événements eux-mêmes. Elle a accepté. Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés d’abord au Mémorial de la Shoah, pour les sources documentaires, puis à Compiègne », raconte Gabriel Le Bomin, sollicité par nos soins.

    C’est en effet au camp de Compiègne, une ancienne caserne réquisitionnée, que sont déplacés, l’après-midi du 12 décembre 1941, les 743 notables. Ils sont juges, avocats, ingénieurs, universitaires, artistes, administrateurs de société, hauts fonctionnaires… On trouve René Blum, homme de théâtre et frère de l’ancien président du Conseil sous le Front populaire, mais aussi Roger Masse, un polytechnicien, officier et ancien combattant de 14-18. Plus de 300 d’entre eux ont la Légion d’honneur ou la croix de guerre. Les Allemands les ont sélectionnés en se basant sur un des registres de juifs qui comporte des entrées par profession. Un fichier établi par la préfecture de police de la Seine. « La rafle est un message politique fort adressé à Vichy : pour les nazis, la nationalité ne compte pas », souligne l’historienne Annette Wieviorka, l’une des intervenantes du film.

     

    « Le camp de la mort lente » 

    À la descente du train, les raflés voient dans la proximité avec Paris l’indice qu’ils pourront bientôt regagner leur foyer. Mais le soulagement ressenti est de courte durée. C’est une terrible prise de conscience qui s’empare des 743, au rythme des souffrances et humiliations qui leur sont infligées par les gardiens. Seul camp de France alors entièrement dirigé par l’armée allemande, Compiègne regroupe déjà des prisonniers politiques, dont de nombreux communistes, ainsi que des civils, ressortissants des puissances ennemies du Reich. Avec l’arrivée du convoi des 743, une autre partie du camp se voit désormais affectée aux juifs, sous un régime « spécial » : pas de communication avec les autres détenus, ni de correspondance avec les familles, pas d’inspections de la Croix-Rouge et, surtout, la faim. Une faim qui tiraille les ventres et obsède les esprits. C’est ainsi que l’un des détenus, Jean-Jacques Bernard, auteur dramatique, désignera Compiègne d’une formule éloquente : « Le camp de la mort lente. » Des témoignages, parvenus jusqu’à notre époque, ponctuent le récit. Les carnets d’un certain Roger Gompel, par exemple, se révèlent particulièrement bouleversants. « 16 heures de ténèbres par jour, seuls avec nos pensées. Que faire de la ronde des fantômes, qui se lèvent la nuit ? Le sort de nos familles traquées nous hante sans répit. Quelle aide pouvons-nous leur fournir, nous qui sommes retranchés du nombre des vivants ? »

    Devant leurs bourreaux, les internés tiennent tête comme ils peuvent, notamment en organisant pour eux-mêmes des conférences dans les baraquements. « Tous ces hommes sont des intellectuels, et c’est par l’activité du cerveau qu’ils arrivent à résister. Même face à la barbarie, ils conservent leur foi dans la réflexion, la raison, la culture », analyse Gabriel Le Bomin.

    La faim et le froid finiront néanmoins par rendre impossibles ces manifestations improvisées. Et bientôt, dans les suites de la conférence de Wannsee (20 janvier 1942), où les nazis mettent sur pied la solution finale, le camp de Compiègne franchit un pas de plus vers l’horreur. Le 27 mars 1942, un train en provenance de la gare du Bourget-Drancy, transportant déjà des juifs, fait une halte à Compiègne. Il en repart avec, au total, 1 112 juifs. Direction Auschwitz-Birkenau.

    Quelques-uns ont pu échapper à ce convoi n° 1. Léonce Schwartz est de ceux-là. Mais, à ce jour encore, Anne Sinclair n’a pas toutes les réponses à ses questions, en particulier concernant les complicités dont il a pu bénéficier à l’hôpital du Val-de-Grâce où les Allemands, pour des raisons avant tout logistiques, confrontés à l’ampleur des maladies dans la zone C, laissaient évacuer provisoirement les détenus les plus mal en point. Le travail de mémoire continue aussi pour retrouver les identités de quelque 200 personnes, sur les 743 recensées. Un documentaire réalisé de main de maître en contournant l’obstacle du manque d’images d’archives sur le camp de Compiègne.

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    L'Humanité

    Grand chelem et entente cordiale : comment le rugby français a réussi sa transformation

    Actu

    Pour le dernier match du tournoi des Six Nations, l’équipe de France, en s’imposant (25-13) face à l’Angleterre, concrétise le travail de deux ans du staff, de la fédération et des clubs, qui dorénavant avancent main dans la main vers la Coupe du monde 2023.

    Éric Serres

    Douze années, « p… c’est long ! », mais le plaisir est d’autant plus immense. Samedi soir, le Stade de France éclairé en extérieur aux couleurs tricolores a vibré plus que jamais, a chanté a cappella, et à gorge déployée, les hymnes et n’a pas résisté à un clap de fin initié par les joueurs, afin de célébrer le dixième grand chelem de l’histoire du XV de France et l’avènement, cette fois-ci confirmé,­ d’une jeune génération dorée à l’or fin dans les clubs et dans les sélections. Battre les Anglais est toujours un peu spécial, mais les laisser sur leur fin, leur faim (25-13), avec un « sorry, good game » pour poignée de main, quel plaisir.

    Mais ce bonheur vient de loin et de l’union sacrée obtenue par Fabien Galthié : « Le staff a été formidable. Ça ne date pas d’aujourd’hui, ça fait deux ans et demi. Le travail réalisé avec passion, engagement, sans concession nous a permis d’aller chercher cette victoire ce soir et de conclure ce tournoi par un grand chelem. Je n’arrive pas encore à ­réaliser, c’est ça le truc. On est encore sous tension… Wow !, quel chemin, quel chemin… (Quelle différence avec les grands chelems remportés comme joueur en 1997, 1998, 2002 ?) Vingt ans d’écart ! » Ajoutons à ces mots ceux du patron de la Ligue nationale de rugby : « C’est tout le rugby français qui a gagné », pour rappeler que les clubs jouent ­dorénavant le jeu en attendant la Coupe du monde en France en 2023. Mais revenons au match…

    Une défense de fer et d’acier trempé

    Les Bleus face aux hommes de la Rose, qui leur avaient promis entre les lignes « du sang et des larmes », ont répondu quasiment présent dans tous les domaines, excepté­ ce trou d’air habituel entre la 40e minute et la 50e. Eddy Jones eut beau cibler Antoine Dupont comme arme fatale à ranger chez l’armurier, il n’en fut rien. L’arrière-garde britannique et son botteur Markus Smith eurent beau prendre pour souffre-douleur l’arrière Melvyn Jaminet, supposé mal à l’aise dans les airs, il n’en fut presque rien. Le jeune ouvreur anglais s’est certes évertué tout au long de la rencontre à illuminer de chandelles le ciel dyonisien, Jaminet lâcha bien quelques ballons sous la pression, mais il fut suppléé à bon escient par d’autres, mettant fin aux espoirs de destruction par « carpet bombing ». Enfin, dans leurs tentatives de jeu au large, au près et parfois en travers, les Anglais ont rencontré pendant 80 minutes ce que Shaun Edwards a mis en place depuis deux saisons avec succès, une défense de fer et d’acier trempé.

    Maintenant, passé l’euphorie d’une victoire et d’un grand chelem, sans doute prolongée tard dans la nuit vers la rue de la Soif, l’avenir reste en construction jusqu’à la Coupe du monde en France. « Quand tu gagnes, ça veut dire que tu travailles bien, que tu construis la bonne équipe. Demain, on sera n°2 mondial avec une équipe jeune qui va encore grandir et s’améliorer. Il n’y a aucune raison pour que l’équipe ne continue pas à progresser. C’était bien de jouer avec cette tension qui nous a d’un coup sauté dessus. Il faut vivre ces matchs, ces finales, pour continuer à grandir et acquérir du vécu commun. C’était notre 25e match. Le 46e sera la finale de la Coupe du monde. » L’objectif est clair pour le sélectionneur et les fondamentaux sont bien là. Pas ceux d’antan qui faisaient du « combat » le gage de toutes les réussites, mais ceux inculqués aujourd’hui par le staff tricolore : défense au sol – grattage pour les initiés –, longueur dans le jeu au pied de déplacement et, pour parachever le tout, attaques fulgurantes dans les moments forts. Le XV de France s’est abreuvé de cela tout au long du tournoi afin de mettre à genoux ceux qui voulaient garder espoir. Encore samedi soir, comme il y a une semaine contre les Gallois, la « british corps » a eu le sentiment pendant 80 minutes d’être passée de peu à côté. Eddie Jones (sélectionneur de l’Angleterre), roi de l’auto­com – il faut protéger ses arrières ! – n’a pas dit autre chose. S’il a reconnu que la France méritait son titre, il n’a pu s’empêcher d’expliquer : « Nous avons eu beaucoup d’opportunités pour marquer, mais nous n’avons pas su les transformer. » Une semaine plus tôt, le Gallois Dan Biggar faisait part de la même frustration après la défaite de son équipe face aux Bleus : « On était meilleurs que l’équipe de France. Nous l’avons mise sous pression de nombreuses fois. Mais ce sont les Français qui ont gagné. » Ce discours a longtemps été celui des Tricolores, proches de l’exploit, mais qui par étourderie, faute d’inattention se faisaient punir. Dorénavant le père Fouettard a changé de camp.

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    Le Monde

    Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche

    Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.

    Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…

    Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »

    Agriculture urbaine

    Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.

    Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.

    « Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.

    « Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »

    Marges métropolitaines

    Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.

    La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.

    Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.

    « Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

    Le premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.

    Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    L'Humanité

    La fièvre bleue du samedi soir

    Actu

    Au French Flair, pub du boulevard de Clichy, à Paris, l’ambiance était à son comble pour suivre le Crunch et soutenir le XV de France.

    C’est un coup de sifflet dont on se rappellera toute sa vie. 22 h 48 samedi soir, Grégory Alldritt tape le ballon en touche et les supporters français exultent. Douze ans après leur dernier sacre, les Bleus remportent le grand chelem après une ultime victoire face aux meilleurs ennemis anglais.

    Dans les rues de la capitale, l’ambiance des grands soirs était au rendez-vous bien avant que ne débute ce Crunch historique, à ranger parmi les plus belles victoires du sport français. Dans le 9e arrondissement, à quelques kilomètres du Stade de France, le pub French Flair ne faillit pas à sa réputation de repère de l’Ovalie. Bière, transpiration et chansons paillardes sont au menu du soir de ce bar qui regroupe passionnés de rugby et simples curieux en quête de frissons. « On est mieux ici qu’au stade », s’amuse un jeune supporter, maillot tricolore floqué du numéro 10 de Romain Ntamack sur le dos. Une heure avant le coup d’envoi, l’atmosphère est déjà à la fête, comme un signe que la soirée ne peut que bien se terminer. Certains tiennent quand même à tempérer les ardeurs. « Les Anglais n’ont rien à perdre, ils veulent nous faire tomber de notre piédestal », prédit un observateur méfiant.

    « La meilleure équipe de l’hémisphère Nord »

    20 heures, l’effervescence retombe légèrement alors que débute le journal télévisé de France 2, diffusé sur les quatre télévisions. Très vite, le rugby reprend ses droits. Dans l’Hexagone, 9 millions de téléspectateurs­ sont devant leur écran. La Marseillaise fait trembler les murs tandis que God Save the Queen est copieusement sifflé. Même Pink Floyd et les Rolling Stones, encadrés au-dessus du comptoir, semblent se faire tout petits. La première période voit un XV de France serein et dominateur. « Ils vont passer une mauvaise soirée, on est juste plus forts », avance un téléspectateur. À la pause, les aficionados sont conquis. « Les Français font le nécessaire pour gagner, le match semble déjà plié. C’est la meilleure équipe de l’hémisphère Nord. Ils sont incroyables ! » lance Chris, Écossais amoureux du beau jeu. Pourtant, la reprise est plus timide côté Tricolores et Freddie Steward parvient à ramener le XV de la Rose à 5 points des Bleus. « Il faut remettre la main sur le ballon », s’agace un supporter. Mais l’infime inquiétude qui parcourt le public est de courte durée. Lorsque le capitaine Antoine Dupont, après un gros travail de Grégory Alldritt, s’en va héroïquement inscrire l’essai qui scelle le titre français, les spectateurs exultent et les pintes de bière volent jusqu’au plafond. Rien n’a semblé pouvoir arrêter les joueurs de Fabien Galthié et l’inébranlable assurance de leurs supporters, au terme d’une partie maîtrisée avec flegme et sang-froid.

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    New York Times - World

    What Happened on Day 25 of Russia’s Invasion of Ukraine

    Ukraine refused to surrender the port city of Mariupol after Russian forces gave a predawn deadline. A shopping center was reduced to ruins by one of the heaviest strikes to hit the center of the capital.

    Follow the latest updates on Russia’s invasion of Ukraine.

    Andrew E. Kramer and Marc Santora

    Here are the latest developments in Ukraine.

    KYIV, Ukraine — Ukraine rejected Russia’s demand that soldiers defending the embattled southern port of Mariupol surrender at dawn on Monday, even as a powerful blast rocked the capital Kyiv and reduced a sprawling shopping mall to rubble.

    After nearly a month of fighting, the war has reached a stalemate, with Russia turning to deadlier and blunter methods, including targeting civilians. A New York Times reporter saw six dead bodies at the mall in Kyiv covered in plastic as rescue workers battled fires and pulled more victims from the wreckage on Monday morning.

    President Volodymyr Zelensky, addressing the nation overnight between Sunday and Monday, said that a relief convoy in northeastern Ukraine near the city of Kharkiv had been hijacked by Russian forces. And efforts to reach hundreds of thousands of people trapped in Mariupol remained fraught with danger.

    “The enemy desperately does not want civilians to break through,’’ Olena Zelenska, the president’s wife, said in a statement. “But they will. Please hold on, dear people, I beg you. I will repeat my husband’s words, ‘Ukraine doesn’t abandon her people.’”

    Ukrainian forces were making progress in pushing the Russians out from parts of the southern city of Kherson. Russian forces were said to be leaving a trail of destruction in their wake. In places where Russia does have control, Ukrainian officials and witnesses said they were not only forcibly deporting people, but conscripting men to fight in their war effort.

    In other major developments:

    President Joseph R. Biden is making his biggest diplomatic push of the war. On Monday, he will speak to his counterparts from France, Germany, Italy and Britain. He will travel to Brussels on Wednesday to meet with NATO and European leaders, then head to Poland on Friday.

    The United States has said it opposes Poland’s proposal for a NATO peacekeeping mission.

    The deputy commander of Russia’s Black Sea fleet, Andrei Paliy, died in combat in Mariupol, according to the governor of Sevastopol, the Crimean city where the fleet is based. Paliy is one of several high-ranking Russian officers who have been killed in action in Ukraine.

    President Zelensky called for renewed peace talks with Russia, despite few signs of progress after four days of negotiations last week.

    Andrew E. Kramer and Marc Santora

    A Russian missile strike reduces a Kyiv mall to smoldering ruins.

    KYIV, Ukraine — A Russian missile strike reduced a sprawling shopping mall in Kyiv to a smoldering ruin, one of the most powerful strikes to rock the center of the Ukrainian capital since the war began last month.

    City officials said at least eight people were killed, though the toll was likely to rise from the explosion around midnight at the shopping mall, Retroville, in northern Kyiv. It was so powerful that it blew debris hundreds of yards in every direction, shook buildings and flattened one part of the mall. It turned the parking lot into a sea of flames.

    On Monday, roughly eight hours after the strike, firefighters were still battling pockets of flames while soldiers and emergency crews searched the rubble for any survivors or casualties. By 8 a.m. local time, the rescuers had pulled out six bodies and covered them with plastic, and they held out little hope for finding survivors. A soldier at the scene said body parts littered the wreckage.

    In the mall itself, burst pipes sent water cascading through a mess of tangled metal and concrete. An office building next door was still standing, but all of its windows were blown out and a fire was burning inside at dawn.

    There was no visible evidence of any military vehicles or hardware at the devastated site. All of Kyiv, however, is involved in the defense of the capital, a once-thriving metropolis turned into a fortress.

    While Kyiv has been under bombardment for weeks, the scope of the devastation around the mall was greater than anything The New York Times has witnessed inside the city limits.

    Ukrainian armed forces have waged ferocious battles in the cities around Kyiv and have managed to push Russian forces back in places. The British defense intelligence agency said on Monday that the bulk of those forces were more than 15 miles from the center and that taking Kyiv remained “Russia’s primary military objective.”

    With the city seemingly out of artillery range, Russia has turned to rockets and bombs, often targeting civilian infrastructure and neighborhoods.

    The Retroville mall hosted a multiplex movie theater, a fitness club and fast food restaurants like McDonald’s and KFC as well as a whole gallery dedicated to sporting goods, among other stores.

    On the first day of the war in Ukraine, its managers announced a temporary closure on Facebook and offered information on the nearest shelters.

    “We believe in our army and peaceful sky,” they said in the post. To date, it was their last.

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    Marc Santora

    Ukraine Dispatch

    An Ancient City Transformed by War

    LVIV, Ukraine — On the night before the Russian invasion of Ukraine, a musician was singing on a cobblestone street in the heart of Lviv’s old town, the glow from heat lamps casting a soft light on a yellow stone house.

    Until the war, it was the home of Wild House, part exhibition space, part barbershop, part TikTok studio, and a gathering spot for artists and digital nomads. Now, it is a boardinghouse for people fleeing Russia’s assault.

    It started informally, with word of its existence spreading in rushed phone calls and frenzied text messages. As the war expanded, so did word of Wild House, now part of an elaborate volunteer network dealing with a never ending stream of need.

    Nadiya Opryshko, 29, an aspiring journalist turned humanitarian, is the driving force behind its transformation.

    “The military of Russia, they are fighting for nothing,” she said in an interview. “They did not know and cannot understand what they are fighting for.

    “Ukrainian people, we know what we are fighting for,” she continued. “We are fighting for peace. We are fighting for our country. And we are fighting for freedom.”

    Her story, and that of Wild House, in many ways mirror the broader transformation that her city and her nation have undergone in only a few weeks of war.

    The signs of change are visible everywhere, at once strange but also oddly familiar, former rituals playing out in a radically altered context.

    A family stands on a corner with their suitcases near a French cafe, as the voice of Edith Piaf wafts in the background. But they are not tourists. In their suitcases are lifetimes condensed, whatever time and space would allow as they ran.

    Two people share coffee at Black Honey. Not old friends, but a soldier of fortune and an Australian journalist. The hotels are all full, but the travelers are not tourists drawn to the city’s magnificent architecture, but relief workers, diplomats, journalists, spies and an assortment of other people whose pursuits are harder to divine.

    And, always, there are the air raid sirens, wailing reminders of the destruction raining on cities across the country that, with the horrific strike last week on a military base just outside of town and another attack on Friday near the airport, are drawing ever closer to the city itself.

    But every day that Ukrainian forces around the capital, Kyiv, and other cities fight off the Russian onslaught is another day for Lviv to harden its defenses. Artwork is now stowed in bunkers. Four limestone statues in Rynok Square, meant as an allegory for the Earth, are now wrapped in foam and plastic, turning Neptune into a silhouette with only his trident identifiable. The stained-glass windows of the Basilica of the Assumption of the Blessed Virgin Mary, founded in 1360, are covered in metal to protect them from Russian rockets.

    The majority of the three million people who have fled Ukraine have passed through Lviv’s train and bus stations. And for millions more internally displaced people, Lviv is the gateway to safety, however fleeting, in the west. The city is overstuffed with people and emotion. Energy and despair. Anger and determination.

    The morning after the first air raid siren sounded before dawn on Feb. 24, however, there was mostly uncertainty. People emerged bleary eyed and unsure, lining up at bank machines and stores, rushing to collect valuables and making plans to wait out the storm.

    Most of the shops closed, taxis stopped working and seemingly everyone went on Telegram to watch videos — some real, some fake — of Russian fighter jets roaring over cities and Russian missiles crashing into buildings.

    The hotels emptied as people rushed to join loved ones in Ukraine and outside the country.

    “They are afraid for their families, afraid for their friends,” Denys Derchachev, 36, a doorman at the Citadel Inn, said on the first morning of the war.

    Christina Kornienko was in line to collect her valuables from a safe deposit box. But even in the shock of the moment, she had an idea of what would happen next. “The women will go to Poland and the men will fight,” she said.

    She was right. Shock quickly turned to anger, which fueled a remarkable sense of solidarity.

    Less than a month ago, Arsan, 35, was the owner of a local coffee shop. He was about to go to the gym when his wife told him the country was at war. Four days later, he was learning how to make firebombs and spot the fluorescent markers placed by Russian saboteurs on buildings to direct missile strikes.

    “We can learn to shoot because we don’t know how this situation will develop,” he said. He said he was scared of what “crazy people may do,” particularly President Vladimir V. Putin of Russia, with his talk about nuclear weapons, but Arsan was confident in the army.

    “The Ukrainian army is doing a great job,” he said. “They are super people.”

    A month ago, Arsan’s confidence could easily have been dismissed as bravado. Few military analysts gave the Ukrainian army much of a chance against what was assumed to be the Russian army’s superior firepower and professionalism. But with each passing day — as Ukrainian forces defend Kyiv, hang on with grim determination in Mariupol and mount a spirited campaign to keep Russian forces from advancing on Odessa — the nation’s belief in itself appears to deepen.

    Periodically, the Ukrainian military makes expansive claims, impossible to verify, about its achievements on the battlefield. This month, for example, it said that since the start of the war, its forces had killed 13,500 Russian soldiers and destroyed 404 tanks, 81 planes, 95 helicopters and more than 1,200 armored personnel carriers.

    These numbers, that Western analysts say are almost certainly inflated, are cited by President Volodymyr Zelensky in his daily talks to the nation — once, twice, sometimes three or four times a day, as he channels the nation’s anger and tries to lift its spirits.

    It is a routine he has managed to keep up for weeks, often bringing Ukrainians to tears while inspiring a resistance born of baristas, computer programmers, accountants and lawyers.

    But an army, as Napoleon once said, moves on its stomach, even a civilian one. And the effort to supply the nation’s ever growing cadre of citizen-warriors, like so many aspects of the nation’s defense, started with volunteers.

    Hundreds of them assemble daily at the Lviv Palace of Arts, fighting the war by packing jars of pickled preserves, mountains of donated clothes, gallons of water and trash bags stuffed with toiletries.

    “We began immediately after the bombardment started,” said Yuri Viznyak, the artistic director of the center, who now finds himself leading a critical hub in the war effort. And with Russians increasingly targeting civilians, much of his work is now devoted to getting relief to people in dire need.

    But as soldiers, weapons and humanitarian aid move from Lviv to the eastern front, a tide of humanity continues to move in the other direction. With each day, the stories they carry to Lviv grow more dire.

    Matukhno Vitaliy, 23, is from the Luhansk region in eastern Ukraine and the city of Lysychansk, near the Russian border. It took him two days and nights to reach Lviv in a crowded evacuation train.

    He said his parents were still in the city, with no running water because all the pipes had been destroyed. It had 100,000 inhabitants before the war, but there is no telling how many have fled and how many have died.

    “Everything is destroyed,” he said.

    Mariupol. Kharkiv. Chernihiv. Sumy. Okhtyrka. Hostomel. Irpin. The list of Ukrainian cities turned to ruins keeps growing. While the Russian advance may have slowed, the destruction has not.

    Any illusions people in Lviv might have had that their city might be spared have long faded. So grandmothers join grandchildren stringing fabric together to make camouflage nets. Villagers on the outskirts of the city dig trenches and erect barricades. Movie streaming sites feature videos on how to make firebombs.

    Yet, in contrast to the first days of the war, the city is humming with life. Stores have reopened and street musicians are performing. Alcohol is banned, but bars are full. A 7 p.m. curfew means finding a table for the compressed dinner hours is a challenge.

    But the posters around town that once advertised local businesses have been replaced by war propaganda. Many take aim at Mr. Putin, focusing on a crude remark he made about Mr. Zelensky.

    “Like it or not, beauty, you have to put up with it,” Mr. Putin said, using an expression that rhymes in Russian. Ukrainians believe he was making a reference to rape — a prelude to what they say is the rape of a nation.

    One of the most popular posters features a woman looming over Mr. Putin. Jabbing a gun into his mouth, she says, “I am not your beauty.”

    Megan Specia

    The art school hit in Mariupol was sheltering 400 people, Zelensky says.

    KRAKOW, Poland — President Volodymyr Zelensky, in an overnight address to Ukrainians, said that the Russian bombing of an art school in the besieged coastal city of Mariupol on Sunday may have left up to 400 people trapped.

    “There were no military positions,” he said, adding that the 400 people sheltering there from relentless shelling in the city were mostly women, children or seniors. “They are under the debris. We do not know how many are alive at the moment.”

    The strike had echoes of an attack in the same city last week on a theater where hundreds of people were sheltering, with the word “children” written in huge letters on the ground outside as a warning against airstrikes. It was reduced to rubble.

    More than 7,000 people were evacuated through humanitarian corridors on Sunday, Mr. Zelensky said, though only four of the humanitarian corridors set up to allow for escape had remained open.

    On Monday, more buses will be sent to Mariupol to continue evacuations. But elsewhere in the country, he said, Russian forces had targeted humanitarian efforts intended to spare civilians from the worst effects of their sieges.

    He accused Russian troops of capturing a convoy delivering humanitarian supplies to the town of Vovchansk, which is on a route from Russia into Kharkiv, a major city where Russian forces have laid siege since the start of the war, destroying civilian infrastructure.

    “There is no connection now with six people, five drivers and one doctor,” Mr. Zelensky said of the convoy. “We will release them. We will try again and again to deliver to our people what they need.”

    Mr. Zelensky applauded resistance in Kherson, a Black Sea port that is the most important city so far claimed by Russian forces, saying he was grateful to the military and ordinary civilians there for keeping Russia from taking full control.

    In a message directed at the Russian side, he said the Russian military was struggling to get home, adding, “That is why our soldiers help them with the path to God’s judgment.”

    What they would find in hell, he said, would be much like the besieged cities of Ukraine: “I am sure they receive only one punishment, one for all: the eternal cellar. Forever under the bombs. Forever without food, water and heat. For everything they did to our people, ordinary Ukrainians.”

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    Megan Specia

    Two missiles struck a military training ground in the area of Rivne, in northwestern Ukraine, the governor of the region said in a video message early on Monday. It was unclear what had been damaged and if there were any casualties.

    Andrew E. Kramer

    A powerful missile struck a shopping mall in northern Kyiv, reducing what was until recently a buzzing hive of commerce into a scene of utter devastation. By 8 a.m. Monday, six dead bodies had been pulled from the rubble. A soldier at the scene, who described body parts littering the wreckage, said there may be more than two dozen more in the rubble.

    Austin Ramzy

    Biden plans to travel to Europe in a diplomatic push against Russia.

    President Biden will travel to Europe for talks with some of America’s closest allies this week, in his most direct effort yet to rally opposition to the Russian invasion of Ukraine.

    His week of diplomacy will begin Monday, in a call with the leaders of Britain, France, Germany and Italy. He will then travel on Wednesday to Brussels, where NATO will hold an emergency meeting on a response to the war.

    One of the most potentially divisive issues at the NATO meeting will be a proposal from Poland to organize an international peacekeeping mission for Ukraine. While NATO has carried out such missions in Europe before, those were done after fighting eased.

    While the United States provides weapons to Ukraine, Mr. Biden has resisted calls to support a no-fly zone over the country, fearing it could draw the United States closer to a direct confrontation with Russia. NATO and American officials have also said there are no plans to send troops to Ukraine.

    Later Thursday, Mr. Biden will join a European Council summit and a G7 meeting called by Germany to discuss imposing more sanctions against President Vladimir V. Putin of Russia. They will also discuss how to help the more than three million people who have fled Ukraine.

    On Friday, he will visit Poland, a NATO member that borders Ukraine and is the main destination for refugees. He is scheduled to discuss the humanitarian crisis caused by the war with President Andrzej Duda of Poland. Jen Psaki, the White House press secretary, said there are no plans for Mr. Biden to travel to Ukraine during the trip.

    “The trip will be focused on continuing to rally the world in support of the Ukrainian people and against President Putin’s invasion of Ukraine,” she wrote on Twitter.

    Mr. Biden’s travels follow repeated talks between Russia and Ukraine, including a meeting between foreign ministers of the two countries in Turkey earlier this month. While those negotiations have made no clear progress, Mevlut Cavusoglu, Turkey’s foreign minister, said Sunday that the two sides were close to an agreement, and he was hopeful about the chances of a cease-fire.

    American officials have questioned whether Russia has been a sincere participant in the talks and downplayed the possibility of a deal.

    “The negotiations seem to be one-sided, and the Russians have not leaned into any possibility for a negotiated and diplomatic solution,” Linda Thomas-Greenfield, the U.S. ambassador to the United Nations, told CNN on Sunday.

    Austin Ramzy

    Russian shelling in Sumy damaged an ammonia tank, causing some leakage but posing no risk to nearby residents, the State Emergency Service of Ukraine said Monday. One person, a chemical plant employee, was injured.

    Austin Ramzy

    Russian shelling of a chemical plant in the Sumy region east of Kyiv caused an ammonia gas leak early Monday, the regional leader said. Dmytro Zhyvytskyi, the governor of Sumy, said residents of the town of Novoselytsya were at risk. Ammonia can cause burning of the eyes and respiratory tract and is potentially lethal in high concentrations.

    Ron DePasquale

    Here are the latest developments in Ukraine.

    Ukraine rejected a demand to surrender the city of Mariupol by 5 a.m. Monday, as Russian forces broadened their bombardment of the strategic port and forcibly deported thousands of residents, according to city officials and witnesses.

    Iryna Vereschuk, a deputy prime minister of Ukraine, told Ukrainska Pravda that her country rejected the Russian demand for surrender. She called on Russia to open a humanitarian corridor in Mariupol so thousands of civilians trapped with little food or water can escape.

    Military experts now describe the war as a bloody stalemate, with Russian troops appearing to lose ground around Kyiv, the Ukrainian capital, while making some gains in the east.

    Russia is increasingly turning to long-range missiles and targeting civilians as Ukraine stifles its ground campaign, despite Russia’s superior manpower and weaponry. Mariupol has become a grim symbol of Russian brutality and frustration.

    The situation there deteriorated even more over the weekend, with reports of Russian forces successfully conquering three neighborhoods and Russian naval vessels shelling the city.

    Among the latest targets in Mariupol was an art school, where about 400 residents were hiding, according to city officials who claimed it had been bombed by Russian forces targeting civilians. The number of casualties was not known.

    The week ahead was shaping up to be a busy one for members of the reinvigorated NATO alliance, which is holding an emergency summit in Brussels on Thursday. Poland said it would propose a peacekeeping mission in Ukraine at the meeting, an idea that is at odds with the alliance’s official stance and one the United States rejected on Sunday.

    In other major developments:

    President Biden, before leaving on a trip to Europe, plans to hold a call on Monday with the leaders of France, Germany, Italy and Britain. He will head to Brussels on Thursday and then to Warsaw to meet with Poland’s president on Friday.

    Ukrainian officials said that an attack by a Russian tank on a home for seniors in eastern Ukraine’s Luhansk region had killed 56 people on March 11. The incident was belatedly reported, the authorities said, because fighting had made access impossible.

    The deputy commander of Russia’s Black Sea fleet, Andrei Paliy, died in combat in Mariupol, according to the governor of Sevastopol, the Crimean city where the fleet is based. Paliy is one of several high-ranking Russian officers who have been killed in action in Ukraine.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine called for renewed peace talks with Russia, despite few signs of progress after four days of negotiations last week.

    Valerie Hopkins, Marc Santora, Catherine Porter and Ada Petriczko contributed reporting.

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    Andrés R. Martínez

    The diplomatic push will start even before President Biden leaves for Brussels. He is scheduled to hold a call on Monday with his most important European allies: the leaders of France, Germany, Italy and Britain.

    Andrés R. Martínez

    President Biden will travel to Warsaw to meet with Poland’s president on Friday, capping a week where he will be in Brussels to discuss Ukraine with leaders from the G7, NATO and the E.U.

    Austin Ramzy

    Prime Minister Janez Jansa of Slovenia said his country would send some diplomats back to Kyiv, one month after evacuating its embassy. The diplomats volunteered to return because Ukraine “needs direct diplomatic support,” Mr. Jansa, who visited Kyiv last week, wrote on Twitter.

    Ada Petriczko

    Poland will propose a NATO peacekeeping mission for Ukraine at the alliance’s meeting this week.

    Poland will formally propose a plan to organize an international peacekeeping mission in Ukraine at an emergency NATO summit in Brussels on Thursday, an idea that is at odds with the alliance’s official stance and one the United States rejected on Sunday.

    Poland’s deputy prime minister, Jaroslaw Kaczynski, first proposed the idea when the leaders of Poland, the Czech Republic and Slovenia traveled to Kyiv last week to meet with Ukraine’s leaders.

    “I think that it is necessary to have a peace mission — NATO, possibly some wider international structure — but a mission that will be able to defend itself, which will operate on Ukrainian territory,” Mr. Kaczynski said at a news conference in Kyiv.

    So far, NATO has maintained that it will not send troops to Ukraine in fear that it may escalate tensions and be interpreted as an act of war against Russia.

    “I can’t preview what decisions will be made at this NATO conference and how NATO will respond to the Polish proposal. What I can say is American troops will not be on the ground in Ukraine at this moment,” the U.S. ambassador to the United Nations, Linda Thomas-Greenfield, told CNN on Sunday.

    During a news conference on Thursday, Piotr Müller, a Polish government spokesman, made it clear that Poland is not advocating “getting into direct conflict with Russia.” The proposed peacekeeping mission would only be stationed in the parts of Ukraine which are not occupied by Russia, “to send a clear signal that war crimes will not be accepted” Mr. Müller explained.

    Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said during a news conference on Wednesday that while the alliance “supports peace efforts” and “calls on Russia and President Putin to withdraw its forces,” it has “no plans of deploying NATO troops on the ground in Ukraine.”

    NATO has deployed peacekeeping missions to conflict-stricken countries in the past, such as Kosovo and Bosnia and Herzegovina, where the role of the troops was to ensure public safety and support international humanitarian efforts. However, these missions were usually launched after the end of military conflicts, and not while they were still in place.

    Austin Ramzy

    Ukraine has rejected a Russian demand to surrender the besieged city of Mariupol by 5 a.m. Monday, Iryna Vereschuk, a deputy prime minister of Ukraine, told the Ukrainska Pravda online newspaper. She called on the Russians to open a humanitarian corridor so thousands of civilians trapped with little food or water can escape.

    The New York Times

    Devastation and displacement: scenes from the invasion of Ukraine.

    A survivor being pulled from the rubble a day after a missile strike killed at least 40 marines.

    A kindergarten basement doing duty as a shelter for refugees driven away by the fighting.

    An economics student working on his laptop in the bunker where he had been living since the start of the war.

    And a brief moment of joy at a base where two Ukrainian soldiers were married by their battalion commander.

    In Ukraine, the unimaginable has become the unforgettable. For the past four weeks since Russia invaded, photographers with The New York Times and other news organizations throughout the country have worked to chronicle the ordeal.

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    Ivan Nechepurenko

    The deputy commander of Russia’s Black Sea fleet, Andrei Paliy, died in combat in Ukraine, according to the governor of Sevastopol, the Crimean city where the fleet is based. Paliy died during fighting in the city of Mariupol, Leonid Razvozhayev said. Paliy is one of several high-ranking Russian officers who have been killed in action in Ukraine.

    Chris Cameron

    After the Xi-Biden call, China offers different messages to different audiences on Ukraine.

    Qin Gang, the Chinese ambassador to the United States, said on Sunday that China would not send weapons and ammunition to support Russia’s war in Ukraine and that Beijing would “do everything to de-escalate the crisis.”

    Mr. Qin’s comments, which were aimed at an American audience, presented a softer tone than the one officials in Beijing have used when discussing the war, particularly in domestic settings.

    The remarks came as higher-ranking Chinese officials continued to accuse the United States and Europe of instigating the conflict, and continued to amplify Russian disinformation that served as a rationale for the invasion. They also followed President Biden’s warning on Friday to President Xi Jinping that China would face “consequences” if Beijing gave material aid to Russia to support its war.

    China’s rhetorical strategy — speaking of peace and de-escalation to an international audience while continuing to support Russia domestically — demonstrates the careful moves Beijing has made in staking out its position on Ukraine.

    But the United States has voiced skepticism of that approach. Secretary of State Antony J. Blinken criticized Beijing in a news conference on Thursday for refusing to condemn Russia’s invasion of Ukraine “while seeking to portray itself as a neutral arbiter” in the crisis.

    “We believe China in particular has a responsibility,” Mr. Blinken said, “to use its influence with President Putin and to defend the international rules and principles that it professes to support.”

    Instead, he added, “it appears that China is moving in the opposite direction.”

    Some of Mr. Qin’s remarks aligned with the language of more senior officials. He rejected as “naïve” the idea of China publicly condemning Russia’s invasion, insisting that Beijing’s efforts to pull Moscow back from the conflict would be more effective from a position of neutrality.

    “China’s trusted relations with Russia is not a liability,” Mr. Qin said on CBS’s “Face the Nation,” adding that Mr. Xi had at some point told President Vladimir V. Putin of Russia to back down from the conflict.

    But domestically, Chinese officials have continued to echo Russia and accuse NATO of provoking the war while criticizing sanctions levied against Moscow in retaliation for the invasion.

    “What lies at the heart is the issue of European security, and NATO’s move of expanding eastward without limit merits reflection,” Wang Yi, China’s foreign minister, said on Sunday during a joint news conference with Algeria’s foreign minister.

    Mr. Wang also equated Russia’s invasion of Ukraine, which has killed thousands and displaced millions, with the sanctions against Russia.

    “It is widely believed that when addressing regional and international hot-spot issues,” Mr. Wang said, “war and sanctions are not the only options, and dialogue and negotiation is the fundamental way out.”

    Le Yucheng, the vice foreign minister, a day earlier also criticized the sanctions, saying that “globalization is used as a weapon” against Russia and that “the overseas assets of Russian citizens are seized groundlessly.”

    He also falsely said that NATO had broken a pledge not to expand into Eastern Europe at the end of the Cold War. In fact, while that offer had been made during negotiations with the Soviet Union, no such provision was included in the final treaty unifying Germany signed by American, European and Russian officials.

    Valerie HopkinsMarc Santora and Catherine Porter

    Russia broadens Mariupol assault as signs of stalemate take shape.

    LVIV, Ukraine — Firing rockets and bombs from the land, air and — probably for the first time — from warships in the Sea of Azov, Russian forces broadened their bombardment of the besieged Ukrainian city of Mariupol on Sunday and have forcibly deported thousands of residents, according to city officials and witnesses.

    Among the freshly devastated was an art school, where about 400 residents were hiding, according to city officials who claimed it had been bombed by Russian forces targeting civilians. The number of casualties was not known.

    Into the fourth week of the Russian assault on the country, the coastal city — a strategic port that would give Russia control over much of Ukraine’s southern coast — has increasingly become a grim symbol of Russian frustration that its superior manpower and weaponry have not forced the quick capitulation of the country. And it has come to symbolize Russia’s brutality, with its forces increasingly targeting civilian sites with long-range missiles to crush the public’s spirit and break the Ukrainian military resistance.

    The city has been without food, water, electricity or gas since the early days after the Feb. 24 invasion. But its situation deteriorated even more over the weekend, with reports of raging street battles and Russian forces successfully conquering three neighborhoods. On Sunday morning, the Azov battalion, a Ukrainian regiment that has drawn far-right fighters from around the world and is charged with the city’s defense, said four Russian naval vessels had shelled the city. Largely cut off from the outside world, the toll on civilians there is difficult to assess.

    Last week, a Mariupol theater sheltering hundreds of people was reduced to rubble. The word “children” was written in huge letters on the pavement, clearly visible from the air. Even now, the fates of most of those people remain unknown.

    “The besieged Mariupol will go down in the history of responsibility for war crimes,” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a speech to the nation late Saturday night.

    “The terror the occupiers perpetrated on this peaceful city will be remembered for centuries to come.”

    In a video address on Sunday to Israeli lawmakers, Mr. Zelensky seemingly compared the suffering of his people to those of the Jews during the Holocaust — an analogy some Israeli lawmakers criticized as going too far.

    “Our people are now wandering in the world, seeking security,” the Ukrainian president said in the address, broadcast to crowds in a public square in Tel Aviv, “as you once did.”

    Mr. Zelensky is Jewish, but has been called a “little Nazi” by President Vladimir V. Putin of Russia, who has falsely claimed that Ukraine’s government is pro-Nazi. He has made the “de-Nazification” of Ukraine a justification for the invasion.

    Israel has attempted to act as a mediator between Ukraine and Russia, offering aid to the besieged country and accepting refugees, but refusing to provide weapons like its vaunted Iron Dome missile defense system or even defensive equipment, like helmets, to Ukraine. Israel’s stance has angered Mr. Zelensky.

    “It is possible to mediate between countries,” Mr. Zelensky said in his 10-minute address, “but not between good and evil.”

    Ukrainian officials said on Sunday that an attack by a Russian tank on a home for the elderly in a town called Kreminna in eastern Ukraine’s Luhansk region had killed 56 people on March 11. The incident was belatedly reported, the authorities said, because fighting had made access impossible.

    “They just adjusted the tank, put it in front of the house and started firing,” said Serhiy Haidai, a Ukrainian official overseeing the Luhansk Regional State Administration.

    Despite four days of negotiations last week between Ukraine and Russia, there was little indication of progress toward peace. Still, Mr. Zelensky reiterated his desire to engage diplomatically with the Russians, telling CNN on Sunday that “without negotiations we cannot end this war.”

    As Russian forces pushed into the center of Mariupol, some 4,500 residents were forcibly taken across the nearby Russian border, according to Pyotr Andryuschenko, an adviser to Mariupol’s mayor. With no resources in Russia to rely on, they would be at the mercy of people who had taken them across the border, he said.

    Recently evacuated Mariupol residents also told The New York Times that they had been in touch with people who had been apprehended in basements and taken across the border against their will.

    “What the occupiers are doing today is familiar to the older generation, who saw the horrific events of World War II, when the Nazis forcibly captured people,” said Mariupol’s mayor, Vadym Boychenko.

    Officials in Moscow have not directly addressed these claims, but said on Friday that thousands of Ukrainians had “expressed a desire to escape” to Russia.

    Elsewhere in Ukraine, Russia said it had used advanced long-range missiles to hit three military facilities, including a training center in the northern town of Ovruch and a large fuel depot near the southern city of Mykolaiv.

    Maj. Gen. Igor Konashenkov, the Russian Defense Ministry’s spokesman, said Sunday that Russia had used a Kinzhal hypersonic missile — so fast it can evade interception — to strike the fuel depot. It was the same type of missile that Russia claimed it had used for the first time on Saturday to strike an ammunitions depot in western Ukraine.

    Mykhailo Podolyak, a Ukrainian presidential adviser, acknowledged on Sunday that Russia had used Kinzhal hypersonic missiles, but did not specify where or when.

    Cruise missiles launched from the Black Sea on Sunday also destroyed a military factory’s workshops in the northern town of Nizhyn, General Konashenkov said.

    There was no immediate comment from Ukrainian officials, and the claims could not be independently verified.

    The aerial bombardment fit into a picture of a bloody stalemate that Western military experts are now describing, with Russia increasingly turning to long-range missiles as its ground campaign has been stifled by Ukrainian resistance, and as Russian troops appear to be even losing ground around Kyiv, the capital.

    The U.S. defense secretary, Lloyd J. Austin III, told CBS’s “Face the Nation” that Russia’s military campaign had “essentially stalled” after sustaining heavy casualties, characterizing Russia’s strategy so far as feeding its soldiers “into a wood chipper.”

    “Russian generals are running out of time, ammunition, and manpower,” Ben Hodges, the former commander of the U.S. Army in Europe, wrote last week.

    “The Russians are in trouble, and they know it,” Mr. Hodges wrote.

    Russian commanders initially planned airborne and mechanized operations to quickly seize Kyiv, Kharkiv, Odessa, and other major Ukrainian cities. Their hope was to install leaders loyal to Moscow.

    It is now clear that plan has failed, analysts said.

    Britain’s defense intelligence agency said on Sunday that Russian forces were still working to encircle cities and continue to hold territory in the south around Kherson. But, it said Russia had increased “indiscriminate shelling of urban areas resulting in widespread destruction and large numbers of civilian casualties.”

    This, said Mr. Hodges, had been intentional.

    “These strikes confirm that they do have precision capabilities, as we’d assumed,” he said in an email message. “Which also confirms that their use of indiscriminate strikes in cities is not because they don’t have precision munitions. It is deliberate, also as we’d assumed.”

    A stalemate is not the same as an armistice or cease-fire.

    Some of the deadliest battles of World War I were fought during stalemates that the antagonists failed to break, at a cost of tens of thousands of lives, pointed out a recent examination of the Ukraine invasion by the Washington-based Institute for the Study of War.

    Even as the Russian invaders find military success entering Mariupol, the costs might limit the impact of any Russian victory.

    “If and when Mariupol ultimately falls the Russian forces now besieging it may not be strong enough to change the course of the campaign dramatically by attacking to the west,” the institute’s analysis stated, adding that continued bombardment of Ukrainian cities was likely.

    The Russian invasion has led to the fastest-moving exodus of European refugees since World War II. More than two million Ukrainians have surged into Poland, where the government has worked feverishly to provide support, according to Marek Magierowski, Poland’s ambassador to the United States.

    The ambassador told CNN’s “State of the Union” on Sunday that Poland had already integrated tens of thousands of Ukrainian children into its school system, thanks in part to a new law that allows Ukrainians to apply for Polish IDs, business permits, health care and insurance.

    The efforts represent a sharp departure by the Polish government, which has resorted to increasingly extreme measures to prevent migrants of color fleeing conflicts in Africa and the Middle East from crossing its border.

    But, Polish officials are discussing longer term efforts to relocate the largely white Ukrainians to other European countries, the Polish ambassador said.

    “We have done our utmost to accommodate the Ukrainian refugees, to host them in our homes,” Mr. Magierowski said.

    “But, of course, two million people. It’s a huge number.”

    Valerie Hopkins reported from Lviv, Ukraine; Marc Santora from Krakow, Poland; and Catherine Porter from Toronto. Ivan Nechepurenko contributed reporting from Istanbul, Chris Cameron from Washington, and Isabel Kershner from Jerusalem.

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    Chris Cameron

    Zelensky rejects recognition for Ukraine’s Russian-backed separatists.

    President Volodymyr Zelensky said Sunday that he would reject any peace agreement requiring that Ukraine recognize the independence of two Russian-backed separatist regions, but suggested that there could be a “model of understanding” to be reached on the territories.

    “There are compromises for which we cannot be ready as an independent state,” Mr. Zelensky said through an interpreter during an interview on CNN’s “Fareed Zakaria GPS.” He added: “You cannot just demand from Ukraine to recognize some territories as independent republics. These compromises are simply wrong.”

    The Ukrainian president laid out his vision for an agreement to end the war, prevent future conflicts with Russia, and “approach these territories which are temporarily occupied,” referring to the separatist regions.

    Mr. Zelensky also said that if Ukraine was unable to join the NATO military alliance, he would seek a more limited coalition of countries — including some NATO members — that could help deter future attacks from Russia.

    “If NATO members are ready to see us in the alliance, then do it immediately — because people are dying on a daily basis,” he said. If not, he said, “Ukraine has to seek for other security guarantees from individual countries.”

    Mr. Zelensky defended the value of the peace talks.

    “I think that without negotiations we cannot end this war,” he said. “I think that all the people who think that this dialogue is shallow and that it’s not going to resolve anything, they just don’t understand that this is very valuable.”

    He said: “If there is just 1 percent chance for us to stop this war, I think that we need to take this chance. We need to do that.”

    The Ukrainian president stressed his hopes for peace even as he spoke of atrocities committed by Russian forces against the Ukrainian people, particularly children. “Russian forces have come to exterminate us, to kill us,” he said.

    Now, he said, the Ukrainian “people are feeling hatred towards them, animosity, and they will continue to kill Russians because Russians have killed their children.”

    Without a peace settlement, he warned, the war might escalate still more.

    “If these attempts fail,” he said, “that would mean that this is a third World War.”

    Maciek Nabrdalik

    In Warsaw, the Polish capital, murals painted in yellow and blue and anti-war signs are seen in support for Ukraine.

    William P. Davis

    LG Electronics is joining other consumer electronics companies like Apple and Microsoft in suspending shipments of its products to Russia. In a two-sentence news release that did not mention the word "Ukraine," the Seoul-based maker of televisions and appliances said that it was “deeply concerned for the health and safety of all people” and that it would continue “to keep a close watch on the situation as it unfolds.”

    Lynsey Addario and Ivor Prickett

    As fighters dig in, so do volunteers providing aid in Kyiv.

    After a residential complex was hit in Ukraine’s capital, Mykola, 80, was comforted by a volunteer on Sunday. The United Nations estimates that more than three million civilians have been displaced by the Russian invasion.

    At a depot in Kyiv, volunteers worked to sort aid donations.

    And at the main train station in the capital, Ukrainians unloaded humanitarian aid.

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    The New York Times

    War brings out solidarity and defiance in Ukrainians who remain.

    About two million people have stayed in Kyiv, a population galvanized by a newfound unity and its refusal to be cowed by Russian invaders.

    By Carlotta Gall

    Photographs by Ivor Prickett

    KYIV, Ukraine — The historic center of Kyiv, usually bustling with tourists and souvenir stalls around its pastel-colored buildings and golden domed churches, is largely deserted these days. Shops and offices are closed, and the city, placed under curfew from 8 p.m., falls dark and silent at night.

    Nearly half the population left the city through the first weeks of war in a chaotic exodus that blocked the roads and swamped the central train station. But just as many people remained — an estimated two million. Some stayed because they did not have the means to leave, or a place to go to, but others did so from a sense of patriotism or a newfound defiance in the face of the Russian invasion.

    People were still out walking their dogs in a park by St. Andrew’s Church, above the Dnieper River on Sunday morning, even as the sound of heavy bombardment rolled like thunder from the northern suburbs of the city.

    “I don’t want to leave,” said Galina Sizikova, 48, an architect who was walking her husky near the central St. Sophia’s Cathedral. “I have a lot of opportunities to do something to help.” Her daughters were grown up and had gone to stay with relatives in Vienna and she had stayed behind with her dog, Avrora.

    She was spending her time sewing, making bulletproof vests for volunteers who have signed up to join the territorial defense forces. “A lot of friends went to fight,” she said. “My hobby is sewing so I went into production.”

    The people who had stayed in the neighborhood had bonded, she said. “We became closer,” she said. “Even those who were not friendly before, we are together now. Some prepare food.”

    The invasion has galvanized the population, fostering a unity that few had felt before; spawning enthusiasm for volunteering and solidarity for the men fighting, but also a stubborn refusal to be cowed by the invader.

    “The Ukrainian people have been reborn,” said Oleg Sentsov, a filmmaker who was imprisoned in Russia for his opposition to the annexation of the Crimea peninsula from Ukraine in 2014. Mr. Sentsov said he evacuated his family to western Ukraine and joined the territorial defense within a day of the invasion, and he has already been serving in the suburbs of Kyiv.

    “Of course the war is terrible,” he said, “and many people are dying but there is a feeling that our nation is being born and our connections to Russia are being cut.”

    The day after a missile smashed into the yard of their apartment building on the north side of the city, an army of volunteers turned out with brooms and dumpster trucks to clean up the debris.

    Three volunteers were helping Viktor Chernyatevich, 75, sweep up the shattered glass in his fifth-floor apartment. He escaped by a miracle as he was standing in his hallway at 8.01 a.m. when the missile struck, but his apartment caught the full brunt of the explosion, its balcony sheared off and his belongings were wrecked.

    He had sent his daughter and grandchildren to take refuge in Poland in the first days of the war, but like many working-class Ukrainians he stayed to guard his property.

    “Who would be here to turn off the water and gas?” Mr. Chernyatevich said. Even after the damage from the explosion, he said he would remain in the apartment and had canvas ready to cover the shattered windows. “I was a construction worker, I can do these things,” he said.

    His neighbors said they would stay as well. “We are rooted in Kyiv, married for 38 years,” said Frida Maslovska, 71, standing at her door wrapped in a woolen scarf and hat. The explosion shook the walls like an earthquake, she said, but her husband was opposed to leaving. “He says we should support people,” she said. Asked what she wanted, she smiled and answered, “I would like to live here, in my apartment, my ugly apartment.”

    Mr. Chernyatevich was one of the few prepared to contemplate a long, grim war.

    “The longer it goes on, the more Ukrainians will lose, and the more Russians will lose,” he said. “And then we will come to a solution and say, ‘Why do we have a war?’”

    At the site of another missile strike where firefighters had to evacuate people from a burning building, the mayor, Vitali Klitschko, said people had refused his offer to evacuate them to safety and asked for weapons instead. A former world heavyweight boxing champion, Mr. Klitschko said that the Russian airstrikes were creating more anger in the population.

    “Nobody feels safe right now in the whole Ukraine, not just in the capital,” he said, “but I tell you, right now, people don’t want to leave,” he said. “And those people do not just want to stay in Kyiv. They are ready to defend our city.”

    For days volunteers and security forces have been rescuing people from the northern suburbs of Kyiv that are under bombardment, ferrying them to checkpoints on the edge of the city where buses take them to overnight shelters.

    Disheveled, eyes staring with shock, they described a harrowing ordeal of living for days without water, electricity and heating, with diminishing food supplies as mortar and artillery fire landed closer.

    “We should have left in the first days,” said Valentin Tkachenko, 67, who was evacuated on Thursday with his wife, teenage children and a neighbor.

    “No one thought it would be so bad. They said it would take a while for Russian troops to come.”

    Beside him, a pensioner sat nodding happily as she ate her way through thick slices of bread handed her by a volunteer. Another woman said she had not wanted to leave because she owned a dog and 11 cats. Eventually, she was forced to go and left the animals behind.

    Many of those rescued from Irpin, Bucha and other war-torn suburbs in recent days have been old and infirm, some barely able to walk unaided, an indication that a large percentage of those who remain in the capital may not have the means or ability to escape. Pensioners are often out in the streets, waiting in line at the banks to draw their pension payments, or shopping at grocery stores.

    Kyiv has not suffered the same level of destruction of some of Ukraine’s cities — such as Kharkiv, Mariupol, Chernihiv and Mykolaiv — and some residents said they were confident that the city had good air defenses, but Russian attacks have been increasing. Two cruise missiles seemed to pierce the defense system, causing devastating damage in two districts last week, and others have been intercepted but the remnants have killed people and damaged buildings where they fell.

    The Kyiv City Council announced last week that 228 people have died and more than 900 have been wounded in three weeks of war in the capital. Four of the dead were children.

    “It’s not a good joke, but it’s absolutely like Russian roulette,” said Vyacheslav Ostapenko, 55, who works for a Ukrainian TV network, Channel 5. He and his partner, Iryna Popova, a puppeteer and author of children's stories, are among the many middle-class professionals who chose to stay in Kyiv.

    Mr. Ostapenko said his parents and sister, a documentary film director, were also still in Kyiv, one of his reasons to stay. The couple had spent three weeks sleeping in the corridor, away from the windows, so they had avoided injury but the apartment was no longer safe.

    “I want to stay in Ukraine but the question now is where?” he said.

    Isabel Kershner

    In an address to Israeli lawmakers, President Zelensky appeals to Jewish sentiment.

    JERUSALEM — President Volodymyr Zelensky of Ukraine appealed to the sentiments of Jewish Israelis but also criticized Israeli policies on Sunday in a virtual address to lawmakers that touched on the most painful periods of Jewish history and what he called the parallel experiences of the Ukrainian people.

    The address was set up to be emotionally charged: President Vladimir V. Putin of Russia has branded the Ukrainian government “pro-Nazi,” and controlled by “little Nazis,” even though Mr. Zelensky is Jewish.

    Mr. Zelensky, for his part, has thanked the Israeli leader, Prime Minister Naftali Bennett, for his mediation efforts with Russia, but has also castigated the Israeli government for not taking a strong enough moral stand on Ukraine’s side — a position he reiterated on Sunday.

    “It is possible to mediate between countries,” Mr. Zelensky said in his 10-minute address, during which he spoke Ukrainian, “but not between good and evil.”

    Mr. Zelensky appeared to make comparisons between the current suffering of the Ukrainians and that of the Jews during the Holocaust — an equation that some Israeli lawmakers later said went a step too far.

    He asked why Israel had refused to provide Ukraine with weapons like Iron Dome, Israel’s vaunted anti-rocket missile defense system, and asked Israel to take in more refugees.

    “Our people are now wandering in the world, seeking security,” he said, “as you once did.”

    Israel has refused Ukrainian requests to provide even defensive equipment such as helmets, but has sent aid, including six large generators, and is in the process of setting up a field hospital in Mostyska, in western Ukraine.

    More than 11,000 Ukrainian citizens have arrived in Israel since the start of the war, the majority of them non-Jews. After initially limiting entry to 5,000 refugees, Israel’s interior minister, Ayelet Shaked, under public and political pressure, expanded the guidelines to offer temporary refuge to Ukrainian citizens who have relatives living in Israel, on condition that they receive approval before boarding a plane to Israel.

    Israel’s Supreme Court is hearing a petition against the limitations on the entry of refugees that was initiated by the Ukrainian ambassador to Israel, Yevgen Korniychuk.

    Israel’s Knesset, or Parliament, is currently in recess, and no special gathering was convened for Mr. Zelensky’s speech, so most of the 120 lawmakers and several ministers who do not sit in Parliament tuned in from their offices or homes. Since the assembly hall is undergoing renovations, the speaker of the Knesset, Mickey Levy, introduced Mr. Zelensky from a conference room in the Parliament building.

    Mr. Zelensky’s speech was broadcast live on all the main television channels and was screened in a public square in Tel Aviv, where crowds had gathered. Many people were waving Ukrainian flags.

    Mr. Zelensky has already addressed other assemblies, including the United States Congress, the Canadian, British and Polish Parliaments as well as the German Bundestag.

    The lower-key event in Israel, with the lawmakers watching Mr. Zelensky’s address remotely on their own screens, was in keeping with Mr. Bennett’s balancing act aimed at also maintaining good relations with the Kremlin. Israel has a strong interest in being able to continue its military campaign against Iranian entrenchment in Syria, where Russia maintains a significant presence. In addition, Israeli officials have expressed concerns about the large Jewish community in Russia.

    Russia’s ambassador to Israel, Anatoly Viktorov, had expressed Moscow’s displeasure with Israel’s intention to host Mr. Zelensky’s parliamentary address. In a meeting with Mr. Levy, the Parliament speaker, last week, Mr. Viktorov spoke of Russia’s main objectives in the conflict, including the “denazification and demilitarization” of Ukraine, according to the Russian Embassy in Israel, and discussed “the development of Russian-Israeli inter-parliamentary interaction,” according to the embassy.

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    Jesus Jiménez

    After about 600 hours, 64 workers at the Chernobyl plant have been relieved.

    After more than three weeks without being able to leave the Chernobyl nuclear power plant in northern Ukraine, 64 workers were able to be rotated out, the plant said on Sunday.

    Staff at the plant, which includes more than 200 technical personnel and guards, had not been able to rotate shifts since Feb. 23, a day before Russian forces took control of the site, according to the International Atomic Energy Agency, which serves as a nuclear watchdog for the United Nations.

    In a Facebook post, the plant said that to rotate the 64 workers, 46 volunteers were sent to the site to make sure operations at the plant could continue. It was unclear whether the remaining workers would also have an opportunity to be rotated.

    For weeks, the International Atomic Energy Agency, known as the I.A.E.A., has expressed concern for the workers at the Chernobyl site, calling for the staff to be rotated for their safety and security.

    Rafael Mariano Grossi, director general of the I.A.E.A., said on Sunday that the workers “deserve our full respect and admiration for having worked in these extremely difficult circumstances.”

    “They were there for far too long,” he said. “I sincerely hope that remaining staff from this shift can also rotate soon.”

    The I.A.E.A. said on March 13 that workers were no longer doing repairs and maintenance, partly because of “physical and psychological fatigue.”

    In a Facebook post last week, the plant said that there were enough food supplies and that “fortunately, everyone is alive and well.”

    Workers at the site have faced a number of issues recently, including a power outage and limited communication. Ukrainian government officials said on March 9 that damage by Russian forces had “disconnected” the plant from outside electricity, leaving the site dependent on power from diesel generators and backup supplies. Power was restored a few days later, and the plant resumed normal operating conditions.

    Earlier this month, after Russian forces took command of the plant, the I.A.E.A. said that it had received a report from Ukraine’s nuclear regulator that it was only able to communicate with the workers through email.

    Jack Nicas

    Ukraine war threatens to cause a global food crisis.

    The war in Ukraine has delivered a shock to global energy markets. Now the planet is facing a deeper crisis: a shortage of food.

    A crucial portion of the world’s wheat, corn and barley is trapped in Russia and Ukraine because of the war, while an even larger portion of the world’s fertilizers is stuck in Russia and Belarus. The result is that global food and fertilizer prices are soaring. Since the invasion last month, wheat prices have increased by 21 percent, barley by 33 percent and some fertilizers by 40 percent.

    The upheaval is compounded by major challenges that were already increasing prices and squeezing supplies, including the pandemic, shipping constraints, high energy costs and recent droughts, floods and fires.

    Now economists, aid organizations and government officials are warning of the repercussions: an increase in world hunger.

    The looming disaster is laying bare the consequences of a major war in the modern era of globalization. Prices for food, fertilizer, oil, gas and even metals like aluminum, nickel and palladium are all rising fast — and experts expect worse as the effects cascade.

    “Ukraine has only compounded a catastrophe on top of a catastrophe,” said David M. Beasley, the executive director of the World Food Program, the United Nations agency that feeds 125 million people a day. “There is no precedent even close to this since World War II.”

    Ukrainian farms are about to miss critical planting and harvesting seasons. European fertilizer plants are significantly cutting production because of high energy prices. Farmers from Brazil to Texas are cutting back on fertilizer, threatening the size of the next harvests.

    China, facing its worst wheat crop in decades after severe flooding, is planning to buy much more of the world’s dwindling supply. And India, which ordinarily exports a small amount of wheat, has already seen foreign demand more than triple compared with last year.

    Around the world, the result will be even higher grocery bills. In February, U.S. grocery prices were already up 8.6 percent over a year prior, the largest increase in 40 years, according to government data. Economists expect the war to further inflate those prices.

    For those living on the brink of food insecurity, the latest surge in prices could push many over the edge. After remaining mostly flat for five years, hunger rose by about 18 percent during the pandemic to between 720 million and 811 million people. Earlier this month, the United Nations said that the war’s impact on the global food market alone could cause an additional 7.6 million to 13.1 million people to go hungry.

    The World Food Program’s costs have already increased by $71 million a month, enough to cut daily rations for 3.8 million people. “We’ll be taking food from the hungry to give to the starving,” Mr. Beasley said.

    Rising prices and hunger also present a potential new dimension to the world’s view of the war. Could they further fuel anger at Russia and calls for intervention? Or would frustration be targeted at the Western sanctions that are helping to trap food and fertilizer?

    While virtually every country will face higher prices, some places could struggle to find enough food at all.

    Armenia, Mongolia, Kazakhstan and Eritrea have imported virtually all of their wheat from Russia and Ukraine and must find new sources. But they are competing against much larger buyers, including Turkey, Egypt, Bangladesh and Iran, which have obtained more than 60 percent of their wheat from the two warring countries.

    And all of them will be bidding on an even smaller supply because China, the world’s biggest producer and consumer of wheat, is expected to buy much more than usual on world markets this year. On March 5, China revealed that severe flooding last year had delayed the planting of a third of the country’s wheat crop, and now the upcoming harvest looks bleak.

    “This year’s seedling situation can be said to be the worst in history,” said China’s agriculture minister, Tang Renjian.

    Rising food prices have long been a catalyst for social and political upheavals in poor African and Arab countries, and many subsidize staples like bread in efforts to avoid such problems. But their economies and budgets — already strained by the pandemic and high energy costs — are now at risk of buckling under the cost of food, economists said.

    Tunisia struggled to pay for some food imports before the war and now is trying to prevent an economic collapse. Inflation has already set off protests in Morocco and is helping stir renewed unrest and violent crackdowns in Sudan.

    “A lot of people think that this is just going to mean that their bagels are going to become more expensive. And that’s absolutely true, but that’s not what this is about,” said Ben Isaacson, a longtime agriculture analyst with Scotiabank. Since the 1970s, North Africa and the Middle East have grappled with repeated uprisings. “What actually led to people going into the streets and protesting?” he said. “It starts from food shortages and from food price inflation.”

    Countries afflicted by protracted conflict, including Yemen, Syria, South Sudan and Ethiopia, are already facing severe hunger emergencies that experts fear could quickly worsen.

    In Afghanistan, aid workers warn that the humanitarian crisis has already been exacerbated by the war in Ukraine, making it more difficult to feed the roughly 23 million Afghans — more than half the population — who do not have enough to eat.

    Nooruddin Zaker Ahmadi, the director of Bashir Navid Complex, an Afghan imports company, said that prices were rising across the board. It took him five days in Russia this month to find cooking oil. He bought 15-liter cartons for $30 each and will sell them at the Afghan market for $35. Before the war, he sold them for $23.

    “The United States thinks it has only sanctioned Russia and its banks,” he said. “But the United States has sanctioned the whole world.”

    For the global food market, there are few worse countries to be in conflict than Russia and Ukraine. Over the past five years, they have together accounted for nearly 30 percent of the exports of the world’s wheat, 17 percent of corn, 32 percent of barley, a crucial source of animal feed, and 75 percent of sunflower seed oil, an important cooking oil in some parts of the world.

    Russia has largely been unable to export food because of sanctions that have effectively cut it off financially. Ukraine, meanwhile, has been cut off physically. Russia has blocked the Black Sea for exports, and Ukraine lacks enough rail cars to transport food overland.

    What is now becoming more worrisome is the next harvest, particularly in Ukraine. On March 11, Ukraine’s agriculture minister begged allies for 1,900 rail cars of fuel, saying that the country’s farms had run out after supplies were diverted to the military. Without that fuel, he said, Ukrainian farmers would be unable to plant or harvest.

    There are other hurdles. The United Nations estimated that up to 30 percent of Ukrainian farmland could become a war zone. And with millions of Ukrainians fleeing the country or joining the front lines, far fewer can work the fields.

    Russian and Ukrainian wheat is not easily replaced. Inventories are already tight in the United States and Canada, according to the United Nations, while Argentina is limiting exports and Australia is already at full shipping capacity. Over the past year, wheat prices are up 69 percent. Among other major food exports of Russia and Ukraine, corn prices are up 36 percent and barley 82 percent.

    The war also threatens another longer-term shock to the food markets: a shortage of fertilizer.

    Matt Huie, a farmer near Corpus Christi, Texas, said that skyrocketing prices had already forced him to stop applying fertilizer to the grazing fields that nourish his hundreds of cows, assuring that they will be skinnier come slaughter. Now he is worried he will have to also reduce fertilizer for his next corn crop, which would slash its yield. “We’ve gotten into uncharted territory,” he said.

    Russia is the world’s largest fertilizer exporter, providing about 15 percent of the world supply. This month, just as farmers around the world prepared for planting, Russia told its fertilizer producers to halt exports. Sanctions already were making such transactions difficult.

    Sanctions also have hit Russia’s closest ally, Belarus, a leading producer of potash-based fertilizer, critical for many major crops including soybeans and corn. But even before the Ukraine war, Belarus’s fertilizer exports were blocked because of sanctions over its seizure of an expatriate dissident who had been a passenger in a Ryanair jetliner forced to land in the country.

    In another ominous signal to fertilizer customers, earlier this month European fertilizer producers said they were slowing or halting production because of soaring energy prices. Many fertilizers are made with natural gas.

    The world’s major fertilizers have now more than doubled or tripled in price over the past year.

    Brazil, the world’s largest producer of soybeans, purchases nearly half its potash fertilizer from Russia and Belarus. It now has just three months of stockpiles left. The national soybean farmers association has instructed members to use less fertilizer, if any, this season. Brazil’s soybean crop, already diminished by a severe drought, is now likely to be even smaller.

    “They’re preventing fertilizers from getting to producing countries,” said Antonio Galvan, the soybean association’s president, criticizing international sanctions. “How many millions are going starve to death because of the lack of these fertilizers?”

    Brazil sells most of its soybeans to China, which uses much of the crop to feed livestock. Fewer, more expensive soybeans could force ranchers to cut back on such animal feed, meaning smaller cows, pigs and chickens — and higher prices for meat.

    Jon Bakehouse, a corn and soybean farmer in Hastings, Iowa, said he prepaid for fertilizer late last year because he worried about a looming shortage.His fertilizer still has not arrived, and he now has less than a month to apply it to his corn crop. Without it, he said, his yields would be halved.

    “You know when they show the cars jumping in slow motion and the passengers inside are up in the air? That’s what it feels like,” he said. “We’re all just kind of suspended in the air, waiting for the car to land. Who knows if it’s going to be a nice, gentle landing, or if it’s going to be a nosedive into the ditch.”

    Reporting was contributed by Keith Bradsher from Beijing; André Spigariol from Brasília; Najim Rahim from Houston; and Safiullah Padshah from Kabul, Afghanistan.

    L'Humanité

    Cette équipe de France « CHE » l’aime !

    Actu

    Rugby. Les Bleus ont été au bout de leurs rêves, parfois malmenés par des Anglais fidèles à leur réputation, ils ont su lors de leurs moments forts aller chercher un dixième grand Chelem et une victoire (25-13).

    Éric Serres

    Un stade de France en extérieur aux couleurs de la patrie. Bleu, blanc et rouge… Un public en feu attendant l’événement, une squad regroupée, serrée collée rentrant au vestiaire. Puis, concentrée comme jamais avant d’entrer sur la pelouse. 10, 9, 8… quatre, trois, deux, un, zéro. Et… un dixième grand Chelem après 80 minutes intenses et une victoire (25-13).

    Cette fois-ci, nous y étions. Ce crunch plus craquant que jamais, cette finale tant espérée, ce bout du bout tant voulu par l’équipe de France se mettait en place. Il ne restait plus qu’à…

    Oublier les désillusions, les « la faute à pas de chance ! » à l’arbitre, au terrain, aux conditions météo. Et puis un hommage marqué à un ex-international argentin, tué par balles à Paris vendredi soir. Puis, une salve d’applaudissements pour l’Ukraine. Les hymnes, enfin. A cappella pour les Bleus. Après 7 victoires consécutives, douze années d’attente depuis le dernier Grand Chelem, allait-il être temps pour cette jeune garde ?

    Oui, mais que ce fut chaud durant cette première période. Du jeu au pied côté anglais, des tentatives offensives encore timides et maladroites dans le camp tricolore. Ça chambre entre Gabin Villière et Markus Smith pour débuter. Sur une mêlée écroulée grâce au travail du puissant Atonio, l’équipe de France obtient malgré tout une pénalité transformée par Jaminet (3-0 à la 9e). C’est à la 15e minute que les Bleus trouvent finalement le sens de cette rencontre. Sur une touche, Woki récupère. Villière après deux interventions décisives, , feinte la passe sur la seconde avant de trouver Woki qui charge et passe au sol. Ntamack saute pour un trois contre un, le rebond est favorable à Fickou qui aplatit en coin. (8-0). Markus Smith ramène l’Angleterre à 8-3 sur une pénalité. Puis Jaminet reprend 3 points sur une énième faute anglaise (11-3). De nouveau une pénalité de Markus Smith (11-6) rapproche l’Angleterre. Du jeu au pied, beaucoup de jeu au pied, malgré quelques tentatives d’espace, la rencontre reste tendue comme un arc attendant le moment. Il intervient deux minutes avant la fin de première mi-temps. Une percée de Fickou relayée par l’inévitable Gabin Villière voit Jelonch en position d’ailier transpercer. Les passes dans la défense se multiplient, avant et après contact, jusqu’à ce que François Cros au sol après regroupement allonge le bras pour marquer son premier essai en bleu. (18-6) après transformation. Il est bien temps de rentrer au vestiaire, visages marqués des deux côtés, mais satisfaction pour les Français heureux d’avoir fait une partie du chemin sur leurs quelques occasions franches. Clinique !

    Le deuxième acte débute sur un tout autre scénario. Les Anglais occupent le terrain et les esprits français. À peine dix minutes et les hommes de la rose trouvent ce qu’ils ont eu du mal à obtenir durant tout le tournoi : Un essai ! ( 7 seulement en 5 matchs ). Celui-ci arrive après un beau temps de jeu achevé par Freddie Stewart à la 50e (18-13 après transformation). Le match s’emballe des deux côtés. Le point de rupture est proche. Le premier intervenait à la 61e quand après plusieurs raffûts, Penaud trouve Haouas pour Alldritt qui franchit la ligne blanche pour donner dans le contact à Dupont lancé. Ce dernier résiste à un plaquage pour aplatir entre les perches. (25-13, transformé). La fin de la rencontre allait ressembler à une lutte interminable face à des joueurs anglais déterminés mais sans imagination. Ils poussent, poussent, pompent, pompent tels des Shadoks sans jamais dépasser la ligne Maginot dressée devant eux et notamment par l’inépuisable Gregory Aldritt qui a le plaisir sur une dernière mêlée de taper en touche et libérer ses partenaires. Ils sont entrés dans l’histoire avec un grand Chelem en bandoulière.

    rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby
    Le Monde

    Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste

    Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.

    « J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »

    Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.

    « Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)

    Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.

    Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »

    Passage du produit au service

    Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »

    Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode

    Depuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.

    Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».

    De belles réussites dans le B to B

    Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.

    Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.

    Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.

    Accompagner les TPE-PME

    Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.

    « Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »

    C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »

    Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.

    Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »

    « Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines années décennies », Christian du Tertre (Artemis)

    L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »

    Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une association

    Ainsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?

    Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.

    Julia Zimmerlich

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    Le Monde

    La Finlande, le pays qui investit dans le bonheur

    Des congés parentaux partagés entre la mère et le père, un des systèmes éducatifs les plus performants du monde… L’Etat nordique fait le maximum pour garantir aux jeunes générations le meilleur départ possible dans la vie.

    Quelques semaines avant la naissance d’un enfant en Finlande, il y a cet instant que tous les jeunes parents attendent : l’arrivée, par la poste, de la « baby box » offerte par l’Etat. Pour une valeur totale de 170 euros, l’édition 2022 contient un peu plus d’une quarantaine d’articles, dont une combinaison, sept bodys, trois pantalons, un pyjama, des gants, un livre, un bavoir… Le tout dans une épaisse boîte en carton colorée, de 70 centimètres sur 43, convertible en couffin.

    L’histoire de la « baby box » débute en 1938. A l’époque, elle est uniquement attribuée aux familles les plus défavorisées. La boîte contient des étoffes pour confectionner des vêtements de bébé, d’une valeur équivalente à un tiers du salaire mensuel d’un ouvrier. L’objectif est triple : réduire le taux de mortalité, accroître la nativité, et venir en aide aux familles dans le besoin. A partir de 1949, toutes les familles y ont droit : le principe est que chaque enfant, quelle que soit son origine sociale, connaisse le même début dans la vie. Seule condition : se soumettre à un examen prénatal.

    « Il y a vraiment un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, les écoles sont de très bonne qualité et c’est un environnement sûr pour les enfants », assure Petra, mère de famille finlandaise épanouie

    Au fil des ans, la « baby box » finlandaise, adoptée depuis ailleurs, est devenue le symbole d’une politique active de la santé maternelle et infantile et d’un Etat-providence qui prend soin de ses citoyens du berceau au cercueil. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le pays de 5,5 millions d’habitants, désigné quatre années d’affilée comme « le plus heureux du monde », domine aussi avec ses voisins nordiques le classement des « meilleurs pays pour élever ses enfants ».

    La Croix-Rouge veut accélérer l’innovation sociale

    La quarantaine, Petra, directrice des ressources humaines dans une grosse compagnie internationale spécialisée dans les équipements médicaux, a vécu huit ans aux Etats-Unis, avec son mari américain. Ses enfants y sont nés. Mais quand il a été question de reprendre le travail, « tout est devenu très compliqué : la garde des enfants coûtait cher, les journées étaient longues ». Alors la famille a décidé de venir s’installer à Helsinki. Un choix qu’elle ne regrette pas : « Il y a vraiment un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, les écoles sont de très bonne qualité et c’est un environnement sûr pour les enfants. »

    En général, les petits Finlandais entrent à la crèche entre leur premier et leur deuxième anniversaire. Avant, ils sont à la maison avec leur mère ou leur père, les jeunes parents finlandais étant ceux qui, selon une étude publiée en 2017, passent le plus de temps avec leurs enfants au sein des pays de l’OCDE. Parmi les principales réformes annoncées par le gouvernement de Sanna Marin, composé d’une coalition de cinq partis de centre-gauche, tous dirigés par des femmes : celle des congés parentaux. A partir de septembre 2022, chacun des parents aura droit à quatre-vingt-dix-sept jours de congés lui étant réservés, et à soixante-trois jours supplémentaires pouvant être transférés à l’autre parent.

    Cette réforme, la ministre des affaires sociales et de la santé, Aino-Kaisa Pekonen, l’a présentée en février 2020 comme « l’investissement du gouvernement dans le futur des enfants et le bien-être des familles ». Ainsi, selon Mme Pekonen, « le partage des responsabilités parentales dans la vie quotidienne sera simplifié et la relation entre les deux parents et l’enfant renforcée dès le plus jeune âge ». Elle précise aussi qu’il s’agissait d’une mesure destinée à accroître l’égalité femme-homme, dans un pays qui arrive à la cinquième place de l’index d’égalité de genre de l’Union européenne en 2021.

    Jean Jouzel : « Face au changement climatique, nous devons faire de la nature notre alliée »

    Petite anecdote : depuis 2020, trois ministres femmes, dont les cheffes de file du parti Vert et de l’alliance de gauche, respectivement ministres de l’intérieur et de l’éducation, ont pris un congé maternité. Les trois ont d’ailleurs fait le choix d’avoir un enfant alors qu’elles siégeaient déjà au gouvernement et sans que cela ne provoque le moindre débat dans leur parti ou le pays.

    Pour les familles, après le congé parental, le problème de la garde est vite réglé. La plupart des enfants vont à la crèche : des établissements municipaux ou privés. Le coût varie en fonction du salaire des parents, de 27 à 288 euros mensuels pour le premier enfant. Le tarif est dégressif pour les frères et sœurs. Les petits Finlandais y restent jusqu’à leur sixième anniversaire, quand ils font leur entrée dans ce système scolaire considéré comme l’un des plus performants du monde.

    La collaboration plus que la compétition

    Pour les habitants, c’est d’ailleurs un grand sujet de fierté que ce système éducatif, qu’ils citent fréquemment comme un des investissements les plus précieux du pays. En 2006, la Finlande avait ainsi fait sensation en se hissant à la première place des pays de l’OCDE dans l’enquête réalisée par le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Surprise alors : le reste du monde découvrait un système éducatif misant sur la collaboration plus que sur la compétition, peu ou pas de devoirs à la maison, une autonomie pédagogique très forte et une place de choix accordée aux activités artistiques et sportives.

    Selon PISA, les jeunes Finlandais sont particulièrement forts en lecture. Et comment en serait-il autrement dans un pays qui, pour le centenaire de son indépendance célébré en 2017, s’est offert… une nouvelle bibliothèque. Construite en plein cœur de Helsinki, à deux pas de la gare centrale, Oodi, immense paquebot de bois et de verre, fait une place de choix aux enfants et aux jeunes, avec une salle de lecture en forme de nid pour les plus petits, des studios de musique et des salles de jeu pour les plus grands.

    « Mon Erasmus en Finlande m’a réconcilié avec les études supérieures »

    Si la Finlande a légèrement reculé dans les classements PISA ces quinze dernières années, le pays nordique reste celui où les inégalités entre élèves, et d’une région à l’autre, sont parmi les plus faibles du monde – un véritable tour de force qui s’explique notamment par la qualité de la formation des enseignants mais aussi par le respect pour la profession, qui en fait un métier attirant.

    Résultat : des jeunes Finlandais qui se classent à la cinquième place dans l’étude sur le bien-être des enfants réalisée par l’Unicef en 2021 ; 85 % des ados de 15 ans disent avoir un « haut niveau de satisfaction de la vie ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre du Global Positive Forum, organisé par l’Institut de l’économie positive, qui se tiendra le 9 mars de 9 heures à 13 heures à Paris dans l’auditorium du Monde, partenaire de cet événement. Le forum réunira plus de vingt personnalités pour débattre des thématiques de l’enfance et de l’éducation, de la lutte contre les inégalités et de la nécessité de réconcilier les hommes avec la nature pour résoudre le défi climatique. S’inscrire à l’événement et suivre en live la conférence ici.

    Anne-Françoise Hivert(Malmö (Suède), correspondante régionale)

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    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

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    As Omicron Surges and Economy Suffers, China Tweaks ‘Zero Covid’

    Beijing is fine-tuning its virus response playbook to try to limit the cost of restrictions. But its goal of eliminating all infections could make that difficult.

    By Amy Qin and Amy Chang Chien

    When the coronavirus first swept across China in early 2020, the country’s leader, Xi Jinping, declared a “people’s war” against the epidemic, launching what would become a no-holds-barred strategy to eliminate infections.

    Now, in year three of the pandemic, and faced with the rise of a stealthy and rapidly spreading variant, Mr. Xi is trying to fine-tune the playbook, ordering officials to quash outbreaks — but also to limit the economic pain involved.

    As China grapples with the country’s largest outbreak since the pandemic began in Wuhan more than two years ago, Beijing says its measures should be more precise in scope. Officials are now promoting policies that to much of the world might either seem obvious, such as allowing the use of at-home test kits, or still extreme, such as sending people to centralized isolated facilities instead of hospitals.

    But in China, where no effort has been spared to stamp out the virus, these point to a notable shift. Last week, for the first time, Mr. Xi urged officials to reduce the impact of the country’s Covid response on people’s livelihoods.

    The adjustments are largely out of necessity. So far, the number of cases remains relatively low, and only two deaths have been reported in the latest wave. But many of the more than 32,000 cases reported across two dozen provinces in recent weeks have been of the highly transmissible BA.2 subvariant of Omicron.

    The mushrooming of outbreaks around the country could quickly overwhelm the medical system if every person who tested positive were sent to a hospital, as was required until recently. It could wear down the armies of community workers and neighborhood volunteers tasked with organizing mass PCR tests for millions of people every day and checking on residents under quarantine. Lengthy, unpredictable lockdowns could wipe out the already razor-thin profits of many factories or lead to layoffs of service workers.

    In his remarks to top officials last week, Mr. Xi said officials should strive for “maximum effect” with “minimum cost” in controlling the virus, reflecting concerns about the economy’s slowing growth. Yet his order to swiftly contain the outbreaks underscored a broader question about how far his rhetoric on controlling costs would go. On Friday, Chinese health officials emphasized to reporters that the effort to be more targeted did not amount to a relaxing of the policy.

    Dali Yang, a professor of political science at the University of Chicago, said Mr. Xi was signaling a “willingness to adapt and to reduce the disruptions to the economy,” but not that the government was giving up control.

    The ruling Communist Party’s zero-tolerance approach creates high costs for officials should outbreaks occur under their watch, Mr. Yang said, pointing to the recent firings of top officials in Jilin City and a district in the city of Changchun as examples. State media reported that more than two dozen officials had been dismissed in recent weeks, accused of negligence in responding to the outbreaks.

    For many in China, everyday life has been upended since the latest wave began. Tens of millions of people are now under some form of lockdown. Factories have suspended work and truck traffic has been delayed, snarling already frayed supply chains. In some areas of the major metropolises of Shenzhen and Shanghai, life has ground to a halt as offices and schools have been shuttered and residents have been ordered to stay in their homes.

    In Shanghai, the authorities have avoided imposing a citywide lockdown, using contact tracing instead to contain neighborhoods deemed high-risk. Still, the restrictions have hit the bottom line for businesses, such as a spicy hot pot restaurant in the upscale Xuhui district of Shanghai.

    Zhang Liang, the owner of the restaurant, said his profits had plunged by more than 80 percent since the lockdowns began. He was worried about his bills.

    “We’re still open, but no one is coming,” Mr. Zhang said.

    The lockdown is taking a toll on residents in other ways. Tang Min, a 37-year-old gas station worker in a town in Jilin Province, was among residents ordered to stay at home. Days later, she was running out of the prescription medicine she takes to treat her depression.

    She called the local government hotline, and neighborhood volunteers eventually brought her more medicine, just before she would have run out.

    “When I don’t take medicine, I don’t feel like I have much to live for,” Ms. Tang said in a telephone interview.

    China’s stringent virus controls still appear to enjoy widespread support, with people hoping to avoid the devastation Covid has wrought on hospitals and communities around the world. But in recent weeks, there have been signs that the public’s patience is wearing thin.

    When Zhang Wenhong, a prominent infectious disease expert from Shanghai, suggested last summer that China should learn to live with the virus, he was attacked online as a puppet of foreigners. Now, people online have started debating the question of how long the measures will last. Some have even joked that the government should “lie flat,” a reference to a popular term among Chinese millennials for pushing back against societal pressures by doing less.

    “People seem to be increasingly fed up with these excessive anti-Covid measures,” said Yanzhong Huang, director of the Center for Global Health Studies at Seton Hall University.

    But the outbreak in Hong Kong — where patients on gurneys have been parked outside hospitals and body bags have piled up in wards — has shocked many in the mainland. Charts showing high Covid death rates in Hong Kong, where many older residents are unvaccinated, have been ricocheting around Chinese social media.

    The toll on older people in Hong Kong has spurred officials in China to redouble efforts to boost vaccinations among the country’s vulnerable groups. More than 87 percent of China’s population has been fully vaccinated. But among people 80 and older, just over half have had two shots, and less than 20 percent have received a booster, Zeng Yixin, a vice minister of the National Health Commission, said on Friday.

    Officials have announced plans to send vaccination trucks to inoculate the many older Chinese who live in less accessible rural areas. Misinformation about the vaccines and a lack of urgency stemming from the relatively low number of cases have exacerbated the problem.

    For months, Li Man, a 69-year-old housewife in Beijing, put off getting vaccinated, believing that she was at low risk for contracting the virus because she did not often go out. Eventually, at the urging of her daughter, she got the jab a few months ago. But in a telephone interview, she said she still felt it had been unnecessary.

    “China’s situation is way better than in the United States or other Western countries,” Ms. Li said.

    Ms. Li’s confidence points to the high stakes the government faces as it tries to calibrate its response. Beijing has touted China’s low number of deaths from the virus as a sign of the superiority of the country’s top-down, centralized system. A failure to contain the latest surge could erode the party’s legitimacy.

    With each new variant, tracing the chain of transmission has become more difficult. Last month, a village near Shenzhen was locked down for nearly three weeks. The community was later cleared and the lockdown was lifted. But within a few days, cases began to emerge, and the village was placed under lockdown again.

    In allowing the use of at-home test kits, officials have said that the onus was on residents to report any positive results to their local authorities. Jiao Yahui, an official with China’s National Health Commission, said on Friday that people would be punished if they failed to do so, but she did not specify what the consequences might be.

    Even if the authorities succeed in quashing all infections in the current wave, it will only be a matter of time before the next outbreak, said Jin Dongyan, a virologist at the University of Hong Kong. That is why, he said, China urgently needs to come up with a road map to learn how to live with the virus.

    “It’s the only option,” Mr. Jin said. “It’s almost impossible now to come back to zero.”

    Keith Bradsher contributed reporting. Li You contributed research.

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    L'Humanité

    « Le CAC 40 n’oublie jamais de profiter d’une bonne crise »

    Actu

    L’année fiscale se clôt et les entreprises ont publié leurs résultats record, annonçant des distributions de dividendes tout aussi exceptionnelles en 2022.

    Pierric Marissal

    Il n’y a pas de quoi se réjouir. Le journal les Échos a compilé, lundi, les 38 résultats cumulés disponibles des multinationales du CAC 40. Les bénéfices enregistrés en 2021 atteignent un montant record de 160 milliards d’euros, qualifié d’« historique » ou encore d’« exceptionnel » par le quotidien financier. Des qualificatifs élogieux que ne partage pas Maxime Combes. « Le précédent record de profits comparable était en 2007, juste avant l’éclatement de la crise financière. Ce n’est pas vraiment de bon augure », insiste l’économiste de l’Observatoire des multinationales.

     

    Nombreuses aides publiques touchées par ces multinationales

    Dans l’ensemble, ces grands groupes font valoir le rattrapage de l’activité de 2020, ralentie par la pandémie, pour expliquer leurs résultats indécents. Dans les faits, ces multinationales n’ont pas souffert du Covid, à quelques exceptions près, comme Renault, qui était mal en point avant, ou Airbus. « Au contraire, ces entreprises sont restées fidèles à leurs principes : ne jamais oublier de profiter d’une bonne crise en sabrant dans leurs coûts et dans leurs effectifs », assure Maxime Combes. Ainsi les seules entreprises du CAC 40 se sont saisies du prétexte du Covid pour supprimer 60 000 emplois dans le monde, dont près de 30 000 en France. La sous-traitance a aussi été saignée : toutes les fonderies françaises des constructeurs automobiles sont par exemple menacées. « Le gouvernement affirme que les profits de 2021 sont les emplois de 2022. Ce n’est pas vrai ! Les suppressions d’emploi de 2020 sont les profits de 2021 et seront les dividendes de 2022 », corrige l’économiste, qui n’oublie pas non plus de regretter les nombreuses aides publiques massivement touchées par ces multinationales, alors qu’elles n’en avaient pas besoin.

     

    « Avec la guerre en Ukraine, les cours s’envolent »

    Cette logique dure encore aujourd’hui. Air Liquide – 2,6 milliards de bénéfices – touche 200 millions d’euros de subvention pour installer une usine près de Rouen. Total – 14,2 milliards de profits – reçoit une aide publique pour une « gigafactory » de batteries… Sans oublier le crédit impôt recherche dont profitent proportionnellement plus les sociétés du CAC 40, ni les rachats de titres de dettes de ces entreprises par la Banque centrale européenne. « Et ce n’est pas fini, car, avec la guerre en Ukraine, les énergéticiens voient les cours s’envoler, leurs profits aussi », renchérit Maxime Combes.

     

    « La question d’une taxation exceptionnelle de ces bénéfices »

    Pour 2021, Vivendi, détenu par Vincent Bolloré, affiche les plus gros profits, avec 24,7 milliards d’euros : des revenus exceptionnels liés à la vente d’Universal. Derrière, TotalEnergies, habitué des premières places qui lui aussi bat son record de 2007, devance Stellantis, ArcelorMittal et LVMH, entre 13 et 14 milliards de bénéfices chacun. La BNP et Axa s’approchent des 10 milliards. Sanofi fait un peu pâle figure avec « seulement » 6,2 milliards, loin des 12,3 accumulés en 2020 au cœur de l’épidémie.

    « En ces temps de calamités, il faut poser la question d’une taxation exceptionnelle de ces bénéfices, conclut Maxime Combes. La pandémie n’est pas finie. L’hôpital est au plus mal. On n’a toujours pas de purificateur d’air dans les écoles. Il y a une guerre et des réfugiés qu’il faut accueillir. Sans parler d’une transition énergétique à mener à bien… Et ces entreprises se permettent de cumuler 160 milliards de bénéfices en contribuant si peu à l’effort collectif. »

    cac 40maxime combesmultinationalesdividendes
    Le Monde

    L’euro a 20 ans, et après ?

    vidéo 2002-2022. L’euro a 20 ans. De son lancement aux crises traversées, retour sur l’arrivée de la monnaie unique et les défis qu’elle a rencontrés.

    Le 1er janvier 2002 à minuit, l’Union européenne voyait arriver sa monnaie unique : l’euro. Adieu le franc, la peseta ou le deutschemark… Quinze milliards de billets et plus de 50 milliards de pièces en euro sont introduits sur le marché. Une arrivée qui va chambouler la vie quotidienne de 304 millions d’Européens. C’est la première fois que des pays souverains, égaux, décident d’abandonner leur monnaie et d’avoir une nouvelle histoire monétaire commune. Aujourd’hui, l’euro est la monnaie officielle de 19 des 27 pays membres de l’UE. Mais l’arrivée de la monnaie unique ne s’est pas faite en une nuit. Retour en images sur la mise en place de l’euro et les défis qu’il a fallu relever depuis vingt ans, avec le journaliste Pierre Laurent.

    Cette vidéo a été réalisée dans le cadre d’un partenariat avec la Monnaie de Paris.

    Joséfa Lopez

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    France24 - Monde

    Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

    Publié le : 18/03/2022 - 18:32

    Grégoire SAUVAGE Suivre

    Impensable il y a vingt ans, l’adhésion de la Finlande à l’Otan devient un scénario de plus en plus crédible. Un bouleversement de la politique extérieure de ce pays nordique qui a longtemps soigneusement évité la confrontation avec son voisin russe.

    C’est un basculement historique de l’opinion publique finlandaise. Selon un sondage publié cette semaine, 62 % de la population se dit favorable à rejoindre l’Otan. Il y a deux semaines, une autre enquête avait pour la première fois donné une majorité absolue (53 %) à cette adhésion à l’alliance militaire occidentale, soit un bond de près de 25 points, après l’invasion russe de l’Ukraine.

    Au sein de la classe politique, le débat est ouvert et la question de la sacro-sainte neutralité finlandaise apparaît de plus en plus secondaire dans le contexte sécuritaire actuel. Dès le début de l’attaque menée par Vladimir Poutine, la Première ministre Sanna Marin avait annoncé qu’elle allait fournir des armes à l’Ukraine, du jamais vu pour ce pays nordique, militairement non aligné mais membre de l’Union européenne.

    Le président Sauli Niinistö a toutefois récemment appelé ses concitoyens à garder "la tête froide" sur la question. "Il y a une émotion au sein de l’opinion publique dans un pays qui est gouverné ces derniers temps par deux partis atlantistes, à savoir la coalition nationale et les sociaux-démocrates, explique Maurice Carrez, professeur à Sciences Po Strasbourg, joint par France 24. "Mais le président finlandais a bien rappelé qu’il fallait éviter d’agir sous le coup de l’émotion", ajoute le directeur de la revue d’Histoire nordique.

    Avertissements russes

    Cependant, garder son sang-froid pour la Finlande et ses 5,5 millions d’habitants se révèle un défi de taille alors que les menaces russes se font de plus en plus précises.

    "Il y a des avertissements fréquents de la Russie envers la Suède et la Finlande. Par exemple, début mars, quatre avions de chasse russes ont violé l’espace aérien suédois alors que les armées suédoises et finlandaises menaient des exercices sur l’île du Gotland [la plus grande île de Suède située en mer Baltique]", rappelle Chiara Ruffa, professeure à l’université suédoise de la Défense sur l’antenne de France 24. "Toutefois, personne ne croit vraiment à l’hypothèse d’une attaque imminente mais il est désormais très clair qu’il va falloir se préparer à cette éventualité", ajoute la chercheuse.

    "Les mouvements de troupes russes à proximité de la frontière des pays baltes ont également joué un rôle dans cette inquiétude qui remonte en réalité à 2014", précise Maurice Carrez.

    En effet, avec l’annexion de la Crimée et la montée en puissance de la Russie dans la mer Baltique, la méfiance de la Finlande s’est accentuée vis-à-vis de Moscou ces dernières années. Le pays a donc entrepris de moderniser son armée et a multiplié les initiatives pour se rapprocher de l’Otan, sans toutefois y adhérer.

    Souvenirs de "la guerre d’Hiver"

    Cette crainte d’une attaque russe puise également ses racines dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Délimité à l’est par plus de 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie, l’invasion de son territoire par l’Armée rouge en 1939, reste un événement marquant dans la mémoire collective. Lors de cette "guerre d’Hiver", les Finlandais ont mené une résistance acharnée contre l’ogre russe, perdant plus de 80 000 soldats.

    Si le pays est indépendant depuis le 6 décembre 1917 après avoir été sous la domination de l'Empire russe pendant plus d’un siècle, c’est bien le deuxième conflit mondial qui a servi de mythe fondateur à la nation finlandaise, explique Maurice Carrez.

    "Après l’indépendance, il y a eu une terrible guerre civile et tout l’entre-deux-guerres a été marqué par un conflit entre les Rouges et les Blancs. Mais au moment de la guerre d’Hiver [guerre russo-finlandaise durant l’hiver 39-40], une partie de cette division a disparue. Aujourd’hui, les Finlandais se souviennent plutôt de cet événement comme étant celui qui a marqué la naissance de la Finlande", analyse l'historien.

    >> À voir : Ukraine: non à la "finlandisation" ?

    Avec la Guerre froide, la Finlande adopte ensuite une politique prudente pour ne pas contrarier Moscou. Dès le printemps 1948, Helsinki signe un "traité d'amitié" et de coopération avec Moscou.

    "La Finlande n’est pas devenue neutre parce qu’elle avait perdu la guerre contre l’Union soviétique en 1944", précise toutefois Maurice Carrez." En réalité, la Finlande a toujours essayé de se présenter comme un pays neutre, même pendant l’entre-deux-guerres. C’était évidemment une neutralité contrainte liée à la présence d’un État très puissant à sa frontière", détaille le spécialiste de la Finlande.

    Le pour et le contre

    Après l’effondrement de l’URSS, la Finlande s’ancre logiquement à l’ouest et adhère en 1995 à l'Union européenne mais choisit de rester en dehors de l’Otan. Comme la Suède, le pays est officiellement non aligné, bien qu'il soit des partenaires de l’alliance.

    Cependant, la guerre en Ukraine change la donne. "Les experts parlent d’un processus d’adhésion relativement rapide car les capacités militaires de la Suède et de la Finlande sont bien connues et il y a un niveau très élevé d’interopérabilité, ces deux pays ayant participé à de nombreuses missions communes avec l’Otan", précise Chiara Ruffa.

    >> À lire : Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?

    Côté finlandais, la question devrait être examinée au Parlement en avril, après la remise d'un rapport sur les "bénéfices et risques" d’une telle option.

    Le principal intérêt pour le pays serait de bénéficier de l’article du 5 du Traité de l’Otan. Mais "est-ce que l’Otan offre une réelle protection ? Cela pourrait être aussi contre-productif", estime Maurice Carrez qui souligne l’importance des liens unissant la Russie à la Finlande où vit une importante communauté russophone.

    Franchir le Rubicon signifierait aussi mettre à mal ses relations économiques avec Moscou, un partenaire commercial important, qui lui fournit la quasi-totalité de son gaz. Selon eurostat, 97 % des importations de gaz naturel de la Finlande proviennent de Russie.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Ukraine: non à la "finlandisation" ?

    Décryptage

    Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?

    La chronique de l’éco

    L'Union européenne veut se libérer de sa dépendance dans certains secteurs stratégiques

    L'Humanité

    Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »

    Entretien

    La fédération CGT mines-énergie vient de clore son 7e congrès sur fond d’explosion des prix et d’une guerre en Ukraine qui déstabilise le secteur. Son secrétaire général nous en dit plus.

    Marion d'Allard

    En augmentation constante depuis des mois, les tarifs de l’énergie (électricité et gaz) se conjuguent, pour les consommateurs, à une remontée historique des prix des carburants à la pompe. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, qui a mis la question de la souveraineté énergétique au centre du débat public. Dans un tel contexte, EDF anticipe des résultats 2022 en chute libre. Plombée par le bouclier tarifaire du gouvernement, qui oblige l’énergéticien public à vendre son électricité à perte à ses concurrents privés, affaiblie par des problèmes de corrosion qui handicapent son parc nucléaire, l’entreprise vient de lancer une augmentation de capital pour renflouer ses caisses. Pour la CGT, la gravité de la situation exige la sortie de l’énergie, dans son ensemble, des mécanismes de marché. Le secteur devant être placé sous maîtrise publique totale.

    EDF vient d’annoncer une augmentation de capital de plus de 3 milliards d’euros avec une participation de l’État à hauteur de 2,7 milliards d’euros. Cette recapitalisation est-elle une bonne nouvelle ?

    C’est, une fois encore, un pansement sur une jambe de bois. Car tant que l’énergie, et en l’occurrence l’électricité, ne sera pas sortie des logiques de marché, EDF sera toujours en difficulté. Les comptes de l’entreprise ont été plombés par l’augmentation de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique – NDLR), sur décision de l’État. Et même si l’État venait à annoncer une renationalisation d’EDF, nous ne crierions pas victoire. Nous ne donnons pas à ce mot le même sens. Renationaliser, c’est faire de l’énergie un bien de première nécessité, c’est revenir à une forme de souveraineté dans laquelle l’État organise la réponse aux besoins. Si réellement il s’agissait de renationalisation, EDF devrait changer de statut juridique, redevenir un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) et non plus une société anonyme. Enfin, la gestion de l’entreprise serait démocratisée. Rien de tout cela n’a été fait, ni même envisagé. Donc, quand Emmanuel Macron évoque une « reprise de contrôle capitalistique », ce que cela recouvre demeure très flou. D’autant qu’il y a aujourd’hui trois acteurs majeurs dans le secteur : EDF, Engie et TotalEnergies – qui s’implante de plus en plus avec les énergies renouvelables, mais également en rachetant quelques moyens de production thermiques. Si l’État veut reprendre la main en montant au capital des entreprises publiques, quid de Total ? C’est la raison pour laquelle, dans notre programme progressiste de l’énergie, nous en appelons au retour à deux Epic nationalisés avec une gestion démocratisée.

    Emmanuel Macron confirme également, s’il était réélu, la construction immédiate de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la création d’une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Ces annonces vont-elles dans le bon sens ?

    Là encore, derrière ces annonces, dont on ne peut pas dire qu’elles sont mauvaises, il n’y a rien de bien concret. Prenons les six EPR. Nous apprenons qu’ils devraient être exploités par EDF. Mais qui va les construire ? Quand ces programmes vont-ils commencer ? Combien vont-ils coûter ? Quel sera le niveau de la maîtrise publique ? Toutes ces questions n’ont pas de réponses. Nous nous félicitons que la France engage un programme pour relancer la filière nucléaire, pour construire de nouveaux outils de production pilotables, mais nous souhaitons surtout que tout cela soit réalisé sous maîtrise publique totale et que l’État donne les moyens à EDF de faire face à l’enjeu. Bien entendu, il faut travailler avec des industriels et des sous-traitants, mais il va d’abord falloir évaluer les compétences et assurer la formation à ces métiers très spécifiques. C’est ce que l’on a fait par le passé, avec le parc nucléaire historique. Il faut rouvrir les écoles de métiers.

    « Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. »

    L’invasion russe en Ukraine a aussi remis l’énergie au centre des débats, sur fond d’augmentation historique des prix. La France et l’UE entendent en finir avec leur dépendance au gaz russe. Est-ce faisable ?

    Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. Si nos stockages avaient été pleins, si cette situation avait été anticipée, nous n’en serions pas là. La France ne produit pas de gaz, mais, avec une autre stratégie et une meilleure gestion, nous aurions fait en sorte de moins dépendre du gaz russe. Par ailleurs, même si la filière gazière est nécessaire et implique des coopérations et des liens à l’international, dépendre d’un fournisseur quasi unique est un problème. Encore une fois, il faut revoir l’organisation de ce service public. Et la première chose à faire est de sortir de ce marché à cause duquel nous ne maîtrisons pas les prix. Si l’énergie, dans son ensemble, n’était plus soumise aux lois du marché, nous pourrions assurer pour les usagers des tarifs les moins chers possible. Aujourd’hui, l’Union européenne tente de trouver d’autres fournisseurs que la Russie. Mais ça ne doit pas se traduire par des importations de gaz de schiste. Ce n’est absolument pas une énergie d’avenir. Nous devons travailler à construire des filières de gaz vert, de biométhane entre autres.

    Le 7e congrès de la Fédération nationale mines-énergie CGT vient de s’achever. Vous en avez été réélu secrétaire général. Quels sont les grands enjeux de votre prochain mandat ?

    Ma première satisfaction est d’avoir vu notre bilan d’activité voté à l’unanimité. C’est une première et ça signifie que nous avons réussi, pendant ce mandat et malgré la crise sanitaire, à mettre en œuvre un syndicalisme de transformation sociale porteur de luttes gagnantes. Nos orientations sont désormais tracées, avec comme objectif de gagner notre programme progressiste de l’énergie. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons également décidé de nous adresser aux candidats pour faire en sorte que l’énergie, qui est un enjeu de société, bénéficie d’une politique offensive et mieux organisée, appuyée sur une industrie solide, de nouvelles garanties collectives et un meilleur service public, pour les salariés et pour les usagers.

    Énergiefnme-cgtsébastien menesplierPrésidentielle 2022
    Le Monde

    « Nos futurs », la parole à la relève

    Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus«  est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.

    A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le chef rennais « étoile verte » Michelin Julien Lemarié, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.

    A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.

    La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :

    MERCREDI 23 MARS

    18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?

    Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?

    Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H :  rencontre avec la militante Lena Lazare, porte-parole en France du mouvement Youth for Climate.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    JEUDI 24 MARS

    16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?

    Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?

    Invités : Julien Lemarié, chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de  « Vous êtes fous d’avaler ça! »  et  « Les imposteurs du bio » .

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier.

    VENDREDI 25 MARS

    16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?

    Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?

    Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.

    SAMEDI 26 MARS

    15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?

    Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?

    Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde

    Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.

    DIMANCHE 27 MARS

    14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?

    Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?

    Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Nos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : l'Arménie, refuge pour les Russes dénonçant le "crime" de Moscou

    Publié le : 17/03/2022 - 08:17

    Tiffany FILLON

    En Russie, la répression des opposants se renforce à mesure que l'invasion de l'Ukraine progresse. Par peur d'être arrêtés, certains Russes opposés à la guerre en Ukraine choisissent de s'enfuir, notamment en Arménie. Sacha, Marina, Youlia et Kseniia se sont confiés à France 24.

    Ils s'appellent Sacha, Marina, Youlia et Kseniia. Après l'invasion de l'Ukraine, ces quatre Russes ont pris la décision de quitter leur pays. Craignant la répression du pouvoir, ils ont pris des billets d'avion en urgence pour rejoindre l'Arménie, l'un des seuls pays de la région où les Russes peuvent se rendre sans visa.

    Avant leur exil, ils ne se connaissaient pas. Aujourd'hui, ils vivent au même endroit, aux alentours de la capitale, Erevan. "On a tout laissé derrière nous mais ici, on se sent plus en sécurité qu'en Russie", confie Sacha, entrepreneur arrivé de l'ouest de la Russie avec sa femme, Marina, et leurs deux enfants.

    Ils sont partis après l'entrée en vigueur, le 5 mars, de la nouvelle loi qui durcit la répression contre les médias et les opposants à la guerre en Ukraine. Le texte prévoit jusqu'à quinze ans de prison pour ceux qui diffusent des "informations mensongères sur l'armée russe".

    Les conséquences ont été immédiates. "Les médias les plus populaires et critiques du pouvoir ont été bloqués [...], des stations de radio indépendantes ont été fermées, des dizaines de journalistes ont été contraints de cesser leur travail, certains ont même quitté le pays", détaillait l'ONG Amnesty International dans un communiqué. Au moins 150 journalistes ont fui le pays depuis le début de la guerre, d'après Agentstvo, un site de journalisme d’investigation désormais inaccessible en Russie.

    Depuis, le réseau social Facebook a aussi été bloqué, Twitter est restreint et l'accès à Instagram est limité. YouTube, très populaire en Russie et utilisé par les opposants au régime, pourrait être la prochaine cible de Moscou.

    Des départs précipités

    Sacha, Marina, Youlia et Kseniia se sont tous très vite sentis menacés. Le 24 février et les jours suivant l'invasion russe, Sacha a publié des contenus antiguerre sur les réseaux sociaux. "Dans les commentaires, il y avait de plus en plus de messages déplaisants voire menaçants", se rappelle-t-il.

    De son côté, Kseniia, qui travaillait dans le secteur bancaire en Russie, a partagé beaucoup d'"informations indépendantes" sur les réseaux sociaux et a signé des pétitions contre la guerre. Youlia, elle, a posté des contenus anti-Poutine sur Instagram et a utilisé le célèbre hashtag #нетвойне ["non à la guerre", NDLR]. Or, en Russie, l'utilisation des mots "guerre", "invasion" et "attaque" pour décrire les actions militaires de Moscou en Ukraine peut entraîner de lourdes conséquences. L'exemple de Marina Ovsiannikova en est la preuve. Elle a été arrêtée pour avoir brandi à la télévision russe une pancarte dénonçant la guerre en Ukraine. Rapidement libérée, elle risque toujours de lourdes peines de prison.

    >> À voir : "La fuite des ressortissants russes vers l'Arménie"

    "Les Russes ne sont pas au courant de ce qu'il se passe en Ukraine. Et la propagande commence très tôt, même à l'école maternelle", dénonce Marina. Dès le 24 février, l'école de ses enfants a demandé aux élèves d'écrire des cartes postales aux soldats russes pour les soutenir. "J'ai dû expliquer à ma fille que les soldats n'avaient pas d'autre choix que d'obéir aux ordres."

    La famille a par ailleurs reçu des pressions des autorités russes. La police a téléphoné à la sœur de Sacha et s'est rendue chez leur mère pour tenter de le retrouver. Puis, alors que Sacha se trouvait déjà en Arménie, la police l'a appelé et lui a demandé de se rendre au commissariat pour un entretien. "Je suis allé une fois à une manifestation contre la guerre. Je suis resté au maximum cinq minutes mais je tenais une pancarte donc j'ai dû être repéré", affirme-t-il. Selon l'ONG OVD-Info, depuis le 24 février, près de 15 000 manifestants pacifistes ont été interpellés en Russie. Par peur de recevoir des amendes, d'être arrêtés voire emprisonnés, Sacha et Marina ont quitté leur domicile. Le soir même, la famille était en Arménie.

    De son côté, Youlia, qui travaille dans le design graphique, a participé à plusieurs manifestations. "Je ne voulais pas rester en Russie parce que ceux qui manifestent leur opposition à cette guerre risquent d'avoir des gros problèmes. Et je refuse de prendre part à ce 'crime de l'État russe'", souligne-t-elle. Elle n'a pas attendu pour partir. Quelques jours après le vote de la nouvelle loi russe, Youlia a pris un vol depuis Moscou. "C'était la seule possibilité, pour moi, de sortir de la Russie à ce moment-là."

    >> À lire aussi : "En Russie, dans la rue et derrière les écrans, un mouvement antiguerre"

    Les vols pour Erevan étaient à la fois disponibles rapidement et dans son budget. Et puis Youlia n'a pas de visa pour l'espace Schengen. Kseniia et Marina sont dans la même situation, comme "beaucoup de gens qui veulent partir", d'après Youlia. Ces mêmes raisons ont également poussé Kseniia à partir pour l'Arménie, où elle a retrouvé son mari, Donald. Ce Français, qui a beaucoup voyagé dans les anciens pays soviétiques et qui parle couramment russe, a rejoint sa femme pour l'aider à rentrer en France avec lui. "En Arménie, il y a un sentiment russophile et francophile assez marqué. Je me suis dit que c'était peut-être le dernier pays de la région où un sentiment antirusse pourrait se développer. Et puis, comme les Russes, les Français peuvent venir ici sans visa."

    L'espoir d'un changement politique

    Donald doit rentrer dans une semaine en France. Mais sa femme risque de ne pas pouvoir le suivre. "Kseniia est autorisée à rester six mois en Arménie. Mais je fais tout mon possible auprès des autorités françaises pour qu'elle ait un visa pour la France avant que je parte." Pour l'obtenir, Kseniia doit faire une demande de titre de séjour en Russie. Mais pour elle, ce n'est pas envisageable. Si elle rentre en Russie, elle a peur de devoir y rester pendant plusieurs mois, dans l'attente de son visa.

    Sacha et Marina espèrent, eux, pouvoir rentrer "s'il y a un changement politique soudain en Russie, plus précisément démocratique", explique Sacha, qui se dit "convaincu que Poutine perdra la guerre". Ils n'écartent pas non plus la possibilité d'aller en Ukraine après la guerre. "Là-bas, il y a une population russophone et nous soutenons le peuple ukrainien dans la défense de son pays", justifie Sacha. La troisième option est d'"aller vivre dans l'Union européenne, si jamais elle accepte les réfugiés russes".

    >> À lire sur Les Observateurs : "Que sait-on de cette vidéo où l’on voit deux femmes russes arrêtées près de la place Rouge ?"

    Pour Youlia, c'est aussi l'incertitude. "Je ne planifie rien. Ce qui est sûr, c'est que, sauf changement politique majeur, je ne rentrerai pas en Russie", affirme-t-elle. Il est difficile de savoir combien de Russes ont fui leur pays depuis le 24 février. Contactée par France 24, l'Organisation internationale pour les migrations a affirmé, mercredi, "ne pas avoir cette information".

    L'ambassade de Russie en Arménie et le consulat de Russie à Paris n'ont pas répondu à nos sollicitations. L’économiste Konstantin Sorin, de l’université de Chicago, a estimé le 8 mars que 200 000 personnes avaient quitté la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. La semaine dernière, Vahe Hakobyan, président de la commission des affaires économiques du Parlement arménien, a déclaré qu'environ 6 000 citoyens russes et ukrainiens arrivaient chaque jour dans le pays.

    Armenian gov't gave a number of 80K there; Tbilisi mayor said 20-25K there. There were more flights to Istanbul than to Erevan each day, and on larger planes. Plus Tel Aviv, Almaty, Bishkek + tiny, but constant stream via Estonia, Latvia, and Finland. So, 200K is a lower bound.

    March 8, 2022

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    La fuite des ressortissants russes vers l'Arménie

    MOBILISATION

    En Russie, dans la rue et derrière les écrans, un mouvement antiguerre

    On va plus loin

    Ukraine : quelles armes face à la propagande russe ?

    France24 - Monde

    Après Zaporojie, l'inquiétude d'attaques russes contre les centrales nucléaires persiste

    Publié le : 19/03/2022 - 21:49

    Anne MAILLIET Gulliver CRAGG Suivre Gulliver CRAGG Suivre

    Alors que les forces armées russes ont pris le contrôle de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, Zaporojie, le 4 mars après s'être emparés de Tchernobyl la semaine précédente, les autorités ukrainiennes ont désormais les yeux rivés sur celles de Rivné, dans le nord-ouest de l'Ukraine, craignant qu'elle ne soit la prochaine cible.

    Le 4 mars, les Russes prenaient le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud de l'Ukraine, ravivant la peur d'un accident nucléaire dans ce pays toujours marqué par la catastrophe de Tchernobyl, en 1986. Deux semaines plus tard, le 19 mars, les autorités ukrainiennes tentent de surveiller à distance l'activité de la centrale et craignent d'en voir d'autres tomber aux mains des Russes. Parmi elles, celle de Rivné, dans le nord-ouest du pays.

    Depuis son studio de télévision, le directeur de l'établissement, Pavlo Pavlyshyn, fait régulièrement un point sur la situation des quinze sites nucléaires situés en Ukraine. "Les forces russes font sauter des obus qui n'ont pas explosé pendant les combats autour de la centrale de Zaporojie, à quelques centaines de mètres seulement de l'entrée principale. C'est très dangereux", déplore-t-il auprès de France 24.

    Désormais, il redoute aussi une potentielle attaque sur Rivné. "Regardez ce qu'ils sont déjà en train de faire. Comment peut-on savoir de quoi ils sont capables ? Je n'en sais rien. Je sais seulement que nous défendrons la centrale, peu importe les conséquences et ce qui pourrait nous arriver."

    >> Ukraine, puissance nucléaire : "Une attaque russe pour détruire des réacteurs n’a aucun sens"

    "Si les habitants partaient, ce serait terrible"

    Dans la ville mitoyenne de la centrale de Rivné, Varach, l'inquiétude gagne la population. "Si les habitants partaient d'ici, ce serait terrible. La centrale a besoin de professionnels pour fonctionner", affirme le maire de la ville, Oleksandr Menzul. "Et elle n'a pas été conçue pour résister à des manœuvres militaires..."

    L'Ukraine représente la huitième puissance nucléaire mondiale. Elle compte quinze réacteurs en fonctionnement, répartis sur quatre sites, à Zaporojie, à Rivne, à Khmelnytskyï et dans le sud de l'Ukraine à Youjnooukraïnsk, dans l'oblast de Mykolaïv, auxquels s’ajoutent les quatre réacteurs à l’arrêt de l’ancienne centrale de Tchernobyl. 

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    Qu'est-ce que Zaporojie, la plus grande centrale nucléaire d'Europe en Ukraine ?

    GUERRE EN UKRAINE

    Risque nucléaire : ce qu’il faut savoir sur les pastilles d’iode

    guerre en ukraine

    Ukraine, puissance nucléaire : "Une attaque russe pour détruire des réacteurs n’a aucun sens"

    New York Times - World

    Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

    Ottawa Dispatch

    Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

    Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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    By Ian Austen

    Photographs by Aaron Vincent Elkaim

    OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

    But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

    “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

    Chris Neil, a defenseman in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

    Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

    More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

    When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

    Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

    Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

    “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

    Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

    CANADA

    ONTARIO

    QUEBEC

    Detail

    area

    Arrowhead

    Provincial Park

    Toronto

    N.Y.

    QUEBEC

    Patinage en Forêt

    Rideau Canal

    Skateway

    ONTARIO

    Icelynd

    Ottawa

    10 mileS

    By The New York Times

    When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

    The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

    To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

    Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

    Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

    But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

    Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

    The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

    This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

    The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

    One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

    But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

    While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

    Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

    Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

    In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

    But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

    “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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    Le Monde

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.

    La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.

    Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.

    Mobiliser l’intelligence collective

    Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.

    Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologique

    Dans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.

    « J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans

    « Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…

    « Nos Futurs », la parole à la relève

    Constance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Depuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.

    Trouver « la force d’agir »

    C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.

    « Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.

    Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieurs

    Assis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))

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    L'Humanité

    Fatima Lancien, déléguée cinq étoiles

    Un jour avec

    Représentante du personnel, cette travailleuse en hôtel de luxe ne se laisse pas marcher sur les pieds face à une direction qui aimerait se débarrasser d’elle. La CGT dénonce une discrimination antisyndicale.

    Luis Reygada

    Ce matin-là, Fatima Lancien s’est réveillée à 5 heures, comme d’habitude. À 6 heures, elle était déjà à son poste de travail, pour préparer les petits déjeuners : café, jus de fruits, viennoiseries… Tables et couverts doivent être impeccablement dressés pour accueillir les premiers clients, qui ne tardent pas à pointer leur nez dans le fastueux restaurant. Fatima est demi-chef de rang au Hyatt Paris Madeleine, un de ces luxueux « hôtels-boutiques » cinq étoiles qui font le bonheur des touristes fortunés de passage dans la capitale. Pour elle, c’est une journée de plus et c’est peu dire que, avec ses treize ans d’ancienneté, elle se sent ici un peu comme chez elle.

    Un entretien préalable à sanction

    Pourtant, cette belle journée de fin d’hiver parisien n’a rien d’anodin. À 14 heures, c’est le branle-bas de combat. Chasubles et drapeaux siglés CGT commencent à s’amasser à l’entrée du 24, boulevard Malesherbes : un groupe festif mais résolu s’active autour d’une petite sono qui finit par cracher les premières notes d’une musique aux paroles revendicatives. C’est l’heure du débrayage et Fatima quitte son poste pour rejoindre ses camarades installés sur le trottoir. L’employée serviable endosse alors son armure de déléguée syndicale et s’empare du micro, entourée de la trentaine de sympathiques agitateurs qui l’encouragent, sous les regards – médusés ou amusés – des clients prêts à débourser jusqu’à 2 700 euros la nuitée dans l’établissement. Elle gagne à peine 1 500 euros par mois, et doit se présenter dans une demi-heure auprès de la direction pour un entretien préalable à sanction.

    « J’en ai marre ! Ils me cassent les pieds sans arrêt, c’est inadmissible », proclame-t-elle sans trembler, tout en dénonçant haut et fort, sous les fenêtres de l’hôtel qui l’emploie, les stratagèmes mis en place par la direction depuis plusieurs années pour la « faire craquer ». « Pourtant, je bosse dur ; je demande juste à pouvoir travailler sereinement… Je suis fatiguée, mais je ne me laisserai pas faire, martèle-t-elle avant de lancer en forme de défi : et s’il y a un problème avec un salarié, je serai toujours là pour le défendre, c’est mon rôle de déléguée. Point. »

    En aparté, le responsable CGT des hôtels de prestige et économiques (HPE), Claude Lévy, explique : « C’est sa énième convocation, ça fait un moment que la direction cherche à la faire dégager, car c’est la déléguée la plus combative. C’est contre ce harcèlement et cette discrimination syndicale qu’on a organisé ce rassemblement. On veut faire passer un message à l’employeur : lâchez-la, elle n’est pas toute seule. »

    Insultée et humiliée

    Les déboires avec sa hiérarchie se sont accumulés au fil des ans – ​« J’ai même déjà été agressée physiquement et insultée », nous raconte-t-elle –, particulièrement ces derniers mois, avec le nouveau responsable de la restauration. « Il essaye tout le temps de m’humilier ; il me dit : “Tu es nulle. Tu es encore là ? Rentre chez toi ! Tu n’es rien du tout ici.” Il m’appelle “la vieille machine”, il modifie mon planning sans me demander, juste pour m’embêter. Un jour il a cassé un verre devant moi, en me disant droit dans les yeux : “C’est toi qui l’as cassé” ! »

    Son syndicat vient de saisir les prud’hommes pour dénoncer une situation qui devient invivable. « C’est mon rôle de syndicaliste qui dérange », assure Fatima. Voilà huit ans qu’elle participe à toutes les batailles, souvent victorieuses, menées par la CGT HPE. Grèves aux Hyatt Vendôme et Madeleine en 2013, 2014 et 2018, idem au palace W Paris-Opéra en 2015 ou à l’Ibis Batignolles en 2019… Assurément, Fatima a de quoi irriter plus d’un patron dans un secteur qui a fait de la sous-traitance sa profession de foi, afin d’abaisser les coûts et d’augmenter la rentabilité.

    À 14 h 30, une haie se forme pour accompagner Fatima, qui pénètre dans l’hôtel comme si elle se dirigeait vers un ring, tandis que ses camarades scandent son nom sous les hourras. Elle ressort moins d’une heure plus tard : « Pas de sanction, mais ils veulent me changer de service. » Une militante cégétiste s’étonne ironiquement de voir ainsi convoquée une employée simplement pour l’affecter à un nouveau poste : « C’est clairement une tentative d’intimidation. Je sens qu’on va devoir revenir. »

    Fatima ne reprend pas le travail cet après-midi ; elle part prendre un café avec ses camarades sous un ciel clair et relativement dégagé. Elle sera de retour demain matin, pour 6 heures. Prête à préparer les petits déjeuners, mais aussi à ne pas se laisser faire. Comme d’habitude.

    Répression antisyndicalecgthôtel hyatt
    New York Times - World

    Revered Jewish Sage Buried in One of the Largest Gatherings in Israel’s History

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    Hundreds of thousands of Israelis shut down large parts of central Israel to attend the funeral of Rabbi Chaim Kanievsky, an influential spiritual leader.

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    By Patrick Kingsley

    JERUSALEM — Hundreds of thousands of Israelis gathered on Sunday at the funeral of Rabbi Chaim Kanievsky, a spiritual leader in ultra-Orthodox Judaism, in one of the largest public gatherings in Israeli history. Rabbi Kanievsky died on Friday, aged 94.

    Estimates suggested that 400,000 to 750,000 mourners attended the funeral or filled nearby streets, balconies and rooftops, hoping to get as close as possible to the rabbi’s bier. The crowds shut down not only Bnei Brak, an ultra-Orthodox enclave on the eastern edge of Tel Aviv where the rabbi lived, but also large parts of central Israel, where hundreds of schools stayed closed on Sunday, the first day of the Israeli workweek, to prevent students from being stuck in traffic jams.

    The estimated crowd numbers were still short of the 850,000 who were said to have attended the funeral of Rabbi Ovadia Yosef, another ultra-Orthodox leader, who died in 2013.

    But the size of Rabbi Kanievsky’s funeral on Sunday nevertheless reflected the veneration with which he was held by Israel’s ultra-Orthodox Jews — or Haredim, as the community’s members prefer to be known.

    Rabbi Kanievsky had no formal role, but he was widely considered a leader of the so-called Lithuanian Jews, a non-Hasidic stream of ultra-Orthodox Jewry that has roots in Eastern Europe. Lithuanian Jews form roughly a third of the 1.1 million Haredim in Israel.

    As the authorities tried to lessen the risk of a stampede on Sunday, Israeli military rescue teams were placed on standby at a nearby stadium. Before the funeral, commentators and officials feared a repeat of a catastrophe at a religious festival in northern Israel last March, when 45 Haredi worshipers were crushed to death.

    A quiet man with a wispy white beard and wrinkled skin, Rabbi Kanievsky was revered for his encyclopedic knowledge of Jewish law and scripture. His family said he had read religious texts for up to 17 hours a day since the 1930s.

    That relentless scholarship established his reputation as a major sage, leading hundreds of thousands of people to look to him for regular spiritual advice on both the profound and the banal. Every day hundreds of people would line up outside Rabbi Kanievsky’s house to seek his guidance on matters like urgent medical and political issues and even what household appliances they should buy.

    Born in 1928 in what is now Belarus, Rabbi Kanievsky moved to what became Israel before World War II — making him one of the last bridges between the European Haredi communities that were decimated during the Holocaust and the new Haredi world that emerged in Israel after the establishment of the state.

    Rabbi Kanievsky’s illustrious family heritage also added to his prestige: His father and uncle were considered venerable religious sages, known respectively as the Steipler and the Chazon Ish, long before he rose to prominence himself.

    The Israeli prime minister, Naftali Bennett, paid tribute to the rabbi in a statement before a cabinet meeting on Sunday. “The name of Rabbi Kanievsky will be remembered as an important part of the Torah history of the people of Israel,” Mr. Bennett said. “The son of the Steipler and the nephew of the Chazon Ish, he continued in their path, after the Holocaust, in the Land of Israel, preserving the Torah world of the destroyed communities of Europe.”

    In later life, Rabbi Kanievsky was considered to hold significant influence over an Israeli political party, Degel HaTorah, which represents parts of the Haredi community in the Israeli Parliament and has played a key role in several Israeli governments over the past three decades.

    During the early weeks of the coronavirus pandemic, the rabbi became a villain to many secular Israelis when he ordered his followers not to close their schools, even as infection rates rose disproportionately among the Haredim. That decision helped set off one of the biggest showdowns in Israeli history between secular and religious Jews.

    But Rabbi Kanievsky later reversed his stance and issued several statements encouraging his followers to adhere to coronavirus restrictions and to be vaccinated.

    Rabbi Kanievsky’s insular and ascetic life led to frequent questions from secular Israelis about the extent to which he understood the world on which he pronounced.

    His family said he was so focused on Talmudic study that he did not know how to brew tea or the name of Israel’s longest-serving prime minister, Benjamin Netanyahu.

    Rabbi Kanievsky’s grandson and gatekeeper, Yaakov Kanievsky, said that the rabbi was solely responsible for his pronouncements and worldview.

    But the rabbi’s knowledge of breaking news was nevertheless largely filtered through his grandson, who would shout brief bursts of information into Rabbi Kanievsky’s ear before carefully posing the questions to which he gave his fateful answers. Mr. Kanievsky was also tasked with interpreting the rabbi’s sometimes inaudible responses, giving him influence over both what the rabbi knew of the world, and also how he responded to it.

    During a brief encounter with a New York Times reporter last year, Rabbi Kanievsky registered the journalist’s presence only after his grandson spoke loudly in his ear. Then the rabbi quickly returned to his religious texts.

    The death of any Haredi leader usually prompts a debate about a successor. But in Rabbi Kanievsky’s case, the question is less pressing because he is survived by another leading Lithuanian cleric, Rabbi Gershon Edelstein, 98, who was already considered to hold equal weight in the Haredi world.

    Myra Noveck contributed reporting.

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Face aux antifas, des militants de Génération Z entonnent la Marseillaise

    J-25 avant le premier tour de l’élection présidentielle. En difficulté depuis quelques semaines, Éric Zemmour et ses soutiens n’en continuent pas moins de mener une campagne intense, et viennent de donner le coup d’envoi d’une série de 100 réunions publiques partout en France. Mercredi 16 mars, ce sont Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête !, et Marion Maréchal, tout juste ralliée au mouvement initié par l’ancien journaliste, qui ont montré l’exemple. Les deux cadres se sont rendus à Orléans (Loiret) où ils ont été accueillis par quelques dizaines de militants antifas.

    « Nous lançons ce soir les 100 meetings de la reconquête en soutien à @ZemmourEric avant le premier tour de la présidentielle ! »

    Conférence de presse avant le meeting à Saint-Jean-le-Blanc avec @G_Peltier. #ZemmourMobilisationGénérale pic.twitter.com/Y4EgTS0V0z

    — Marion Maréchal (@MarionMarechal) March 16, 2022

    Réponse en chanson

    Tenus à distance de l’entrée par les forces de l’ordre, les militants d’extrême gauche ont entonné plusieurs chants et insultes à l’égard des sympathisants d’Éric Zemmour, qui sont près d’un millier à s’être rendus au meeting. Une provocation à laquelle ont répondu une petite dizaine de militants de Génération Z – la banche jeunesse de Reconquête ! présidée par Stanislas Rigault – en entonnant la Marseillaise, devant la caméra de Livre Noir.

    🔴 À Orléans, alors que Marion Maréchal et Guillaume Peltier s’apprêtent à tenir un meeting devant 1000 personnes, les militants GZ répondent aux quelques antifas réunis devant la salle en entonnant une Marseillaise ⤵️ pic.twitter.com/ghk4ldxyP8

    — Maud Koffler (@MaudPK) March 16, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Un combat d’arrière-garde du patronat

    Chronique

    Aline Chanu

    Avocate au barreau de Paris

    Un salarié saisit le conseil de prud’hommes pour contester son licenciement pour insuffisance professionnelle, car ce dernier est intervenu pendant la période de protection prévue à l’article L.1225-4-1 du Code du travail, à savoir durant les dix semaines suivant la naissance de son enfant. Durant cette période, l’employeur ne peut rompre le contrat de travail que s’il justifie d’une faute grave ou de l’impossibilité de maintenir le contrat pour un motif étranger à l’arrivée de l’enfant (par exemple, la cessation d’activité de l’entreprise).

    Osant tout pour sa défense, l’employeur soumet une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) aux motifs que cette protection serait contraire à la Constitution, car elle offrirait « aux jeunes pères non concernés par la grossesse une protection contre le licenciement uniquement destinée à protéger la santé physique et psychique des femmes ayant accouché ». Il s’agirait donc d’une atteinte au principe d’égalité entre les femmes et les hommes. On voit bien ici que l’intérêt porté par les employeurs aux discriminations subies par les femmes est à géométrie variable ! Cette interdiction de licencier serait en outre une atteinte excessive et disproportionnée à la liberté d’entreprendre.

    La Cour de cassation refuse de transmettre la QPC au Conseil constitutionnel, considérant que « les questions posées ne présentent pas un caractère sérieux », et vient rappeler l’importance d’une telle période, qui « a notamment pour objectif de permettre au salarié, en instaurant une période de stabilité et de sécurité du lien contractuel, de concilier vie professionnelle et vie familiale, et de favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales ». Cette protection a pour objectif d’inciter les salariés à prendre le congé paternité, qui est actuellement de 25 jours, dont 4 obligatoires (article L.1225-35 du Code du travail).

    Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, dans une étude du 7 mars 2022, relève qu’un père sur trois n’a pas recours au congé. Il a été constaté que l’emploi précaire est un obstacle à la prise de ce congé (65 % des salariés en CDD, intérimaires l’ont sollicité contre 87 % pour les salariés en CDI). L’étude conclut que « le Portugal, l’Allemagne ou encore l’Espagne réservent aux pères respectivement 1, 2 et 4 mois de congés bien rémunérés. En Finlande, sur les 54 jours du congé, 36 doivent être utilisés en dehors du congé de la mère. La littérature internationale indique que les congés les plus propices à favoriser l’investissement des hommes dans les tâches parentales et domestiques sont ceux rémunérés, réservés aux pères, de plusieurs mois et utilisés en partie en dehors du congé de la mère ». Nous attendons donc une réforme de cette ampleur.

    Chronique juridiquedroit du travailconstitutioncongé paternité
    Le Monde

    « Le Monde », un média généraliste et indépendant

    « Le Monde » garantit à ses lecteurs une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée » sur ses supports numériques et imprimés. L’indépendance éditoriale constitue un principe jalousement défendu par les 500 journalistes de sa rédaction.

    Le Monde est un média français d’information générale qui rend compte de l’actualité internationale, nationale, économique et culturelle. Forte de plus de 500 journalistes présents sur tous les continents, la rédaction du Monde offre la couverture la plus exhaustive possible de l’actualité sur ses différents supports. Le Monde se lit sur ses éditions imprimées, son site Internet, ses applications et sur les réseaux sociaux.

    Le Monde a été fondé en 1944, au sortir de la seconde guerre mondiale, par le journaliste Hubert Beuve-Méry. Depuis sa création, il occupe une place singulière dans le paysage médiatique français. Il s’efforce, selon la charte d’éthique et de déontologie du Groupe Le Monde, d’offrir une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée ». Il cherche à traiter tous les aspects de la vie publique au travers de sa rédaction de journalistes généralistes et spécialisés ainsi que de son réseau de correspondants à l’étranger. Sa ligne éditoriale repose sur l’expertise, l’investigation et la pédagogie.

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    Totale liberté éditoriale

    L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde a toujours été préservée. Son capital a été contrôlé pendant des décennies par ses salariés, et notamment ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), premier actionnaire de l’entreprise jusqu’en 2010. Le Monde, confronté à des difficultés financières, a alors dû faire appel à des actionnaires extérieurs, qui sont devenus majoritaires dans son capital : Pierre Bergé (décédé en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

    A leur arrivée, ces actionnaires ont signé une charte d’éthique et de déontologie garantissant la totale liberté éditoriale de la rédaction : ils se sont notamment engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ». Un comité d’éthique et déontologie, présidé par une personnalité extérieure, a été constitué pour veiller à la bonne application de ces principes.

    Le directeur du Monde et la SRM sont les garants du respect de cette charte. La SRM a également le pouvoir de valider ou non, par un vote devant réunir une majorité qualifiée de 60 %, la nomination du directeur ou de la directrice du journal, proposé(e) tous les six ans par les actionnaires. L’actuel directeur, Jérôme Fenoglio, a été nommé en 2015 et son mandat a été renouvelé en 2021 pour six années.

    Une nouvelle équipe de direction de la rédaction au « Monde »

    Les journalistes du Monde sont restés actionnaires minoritaires du Groupe Le Monde à travers leur participation au Pôle d’indépendance du Groupe Le Monde, structure créée en 2010, qui réunit les sociétés de personnels du groupe ainsi que la Société des lecteurs du Monde. Ce pôle a notamment le pouvoir de bloquer l’entrée au capital du groupe d’un nouvel acteur qui ne respecterait pas les équilibres mis en place entre les sociétés de personnels et les actionnaires de l’entreprise.

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    New York Times - World

    ‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra

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    Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.

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    Por Ben Hubbard y Marlise Simons

    BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.

    Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.

    A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.

    El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.

    Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?

    En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.

    “Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.

    Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.

    The Lasting Effect of Syria’s Civil War

    After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.

    El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.

    En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.

    Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.

    Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.

    Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.

    Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.

    El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.

    Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.

    Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.

    Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.

    El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.

    Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.

    Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.

    Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.

    En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.

    Understanding Syria’s Civil War

    An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:

    The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.

    Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.

    Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.

    The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.

    Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.

    Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.

    Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.

    Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.

    Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.

    Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.

    Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.

    Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.

    Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.

    “Ya no puedo comer helado”, dijo.

    A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.

    Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.

    El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.

    Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.

    Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.

    El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.

    “No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.

    Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.

    Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen

    Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.

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    Le Monde

    « Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue

    L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.

    Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.

    • Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels

    Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.

    L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendance

    Quand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).

    Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :

    • la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
    • la Société civile des publications de La Vie catholique ;
    • la Société des lecteurs du Monde ;
    • la Société des cadres du Monde ;
    • la Société des employés du Monde ;
    • la Société des personnels du Monde ;
    • la Société des personnels de Courrier international ;
    • l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.

    En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.

    En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.

    La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.

    • Une charte d’éthique et de déontologie publique

    L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».

    La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :

    • ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
    • ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.

    Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.

    • Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant

    Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :

    • bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
    • empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
    • disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
    Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupe

    En 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.

    « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendance

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    Valeurs Actuelles

    Bordeaux : Jordan Bardella empêché de débattre à Sciences Po par des antifas

    « Il ne s’agissait pas seulement d’étudiants mais aussi de militants professionnels : antifas, black blocs, et tout ça au nom de la liberté d’expression. » Voilà comment a commenté, amer, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, l’annulation in extremis d’un débat auquel il devait participer jeudi 10 février à Sciences Po Bordeaux, rapporte Sud Ouest. Le député européen RN était invité par une association étudiante de l’Institut d’Etudes Politiques. Devant la mobilisation d’environ 150 militants d’extrême-gauche, le jeune parlementaire a dû reculer et la conférence a été annulée.

    « La haine n’est pas une opinion »

    Devant l’amphithéâtre, plus d’une centaine de militants antifas avait déroulé une banderole « Dehors RN et Bardella » et scandait « la haine n’est pas une opinion ». La direction de l’école a bien tenté une négociation, rien à faire : les militants anti-RN n’ont rien voulu savoir. L’un des organisateurs de la conférence s’est dit extrêmement déçu, expliquant qu’ « il y a eu une incompréhension sur la nature du débat. Ce n’était pas un meeting. Nous avions beaucoup travaillé pour que ce soit un débat », a-t-il expliqué à Sud Ouest. Jordan Bardella s’est contenté de relever que la venue de Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle, quelque temps plus tôt, n’avait pas dérangé l’IEP ou des étudiants.

    Bordeaux : les dernières actualités

    « On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »

    Une mosquée près de Bordeaux fermée 6 mois pour « idéologie salafiste »

    Bordeaux : une vente aux enchères de vins au profit de l’Ukraine

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - Monde

    L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

    Publié le : 20/03/2022 - 11:38

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    Très dépendante du gaz russe, l'Allemagne s'inquiète des risques de pénuries durant l'hiver prochain. Dans un entretien, samedi, le ministre allemand de l'Économie a assuré que l'approvisionnement n'était "pas encore complètement garanti", et s'est donc rendu au Qatar, l'un des trois plus gros exportateurs de gaz naturel liquéfié.

    L'Allemagne, très dépendante de la Russie pour son approvisionnement en hydrocarbures, risque de manquer de gaz l'hiver prochain, a déclaré dans un entretien, samedi 19 mars, le ministre de l'Économie, qui multiplie les démarches pour éviter ce scénario.

    L'approvisionnement en gaz "n'est pas encore complètement garanti" pour cet hiver, a déclaré Robert Habeck dans un entretien à la radio Deutschlandfunk.

    "Si nous n'obtenons pas plus de gaz à l'hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées, alors nous n'aurions pas assez de gaz pour chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries (...)", a prévenu le ministre écologiste.

    Le gouvernement de la première économie européenne se prépare à cette éventualité "qui espérons-le pourra être évitée", a ajouté Robert Habeck.

    Le ministre s'est rendu, samedi, au Qatar, l'un des trois plus gros exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), cette ressource sur laquelle comptent les pays européens pour réduire leur dépendance au gaz russe, avant une visite dans la foulée aux Émirats arabes unis.

    >>  Fourniture de gaz à l'Europe : Algérie, Qatar et Iran pourraient-ils remplacer la Russie ?

    Déstabilisation de l'économie et de la société allemande

    La question est particulièrement délicate pour l'Allemagne dont la moitié des importations de gaz viennent de Russie.

    Cette semaine, Robert Habeck, également ministre du Climat, s'est déjà rendu en Norvège, important producteur de gaz, après un voyage aux États-Unis au début du mois.

    Berlin est critiqué en s'opposant à un embargo immédiat sur les hydrocarbures russes dans le but d'assécher les flux financiers vers Moscou suite à l'invasion de l'Ukraine. 

    Mais pour le gouvernement, un tel boycott déstabiliserait l'économie et la société allemande en raison de la flambée attendue du coût de l'énergie et des risques de pénurie.

    Vendredi, le ministre avait déjà insisté sur l'urgence de "rendre l'approvisionnement sûr, puis aller de l'avant" en coupant les importations russes, dans un entretien à la chaine de télévision publique ARD, tout en reconnaissant que la dimension morale dans le commerce d'hydrocarbures "n'existe pas vraiment".

    Les Émirats arabes unis et le Qatar sont tous deux critiqués au niveau international pour la situation des droits de l'Homme, le Qatar en particulier dans le cadre de l'attribution de la Coupe du monde qui doit s'y dérouler à la fin de l'année.

    Avec AFP

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    France : carburant, entreprises, pêcheurs... le "plan résilience" détaillé par le gouvernement

    La chronique de l’éco

    Prix de l'énergie : les gouvernements européens cherchent à freiner la hausse

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    Guerre en Ukraine : quelles conséquences après l'embargo américain ?

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    Valeurs Actuelles

    [Jamet] 19 mars 1962 : jour de défaite

    Fallait-il marquer, et de quelle manière, le soixantième anniversaire des accords (et surtout des désaccords) d’Évian, de ce cessez-le-feu hâtivement et difficilement négocié qui, censé clore l’affrontement meurtrier que l’on n’osait pas encore appeler « guerre », préluda en réalité à la période la plus sanglante et la plus dramatique du conflit et se traduisit par l’élimination d’un des deux peuples qui, depuis plus d’un siècle, se partageaient, sur des bases inégales, l’Algérie ?

    Dans un pays, le nôtre, qui ne célèbre plus ses gloires passées et qui, par exemple, après maintes hésitations, a escamoté les commémorations de la Révolution et de l’Empire, mais où l’on se plaît de plus en plus, avec une délectation morose, à se pencher sur les épisodes les plus contestables et les heures les plus sombres de son histoire, tout était prêt pour la controverse qui, comme de coutume, allait opposer les tenants de la colonisation, de ses aspects positifs, de son bilan, les défenseurs de notre passé et ceux qui s’acharnent, au nom des idées reçues d’aujourd’hui, à critiquer, à dénigrer, à noircir les conceptions et les actions de nos ancêtres.

    Déjà, dans les coulisses de l’Élysée, les scribes attachés à la préparation des discours présidentiels et les communicants en charge des cérémonies officielles polissaient les phrases convenues qui feraient la plus large place à la repentance et les appels aussi rituels que vains à la réconciliation des mémoires. La lumière sinistre de l’incendie qui ravage notre vieux continent a éclipsé et rejeté dans l’ombre le souvenir des accords d’Évian, des accords déviés qui ont mis fin, en même temps qu’à la guerre d’Algérie, à cent trente ans de présence et de souveraineté françaises sur l’autre rive de la Méditerranée et c’est fort bien ainsi.

    Lorsque le général de Gaulle, en 1958, lança aux pieds-noirs son fallacieux « Je vous ai compris », lorsqu’il déclara solennellement qu’en Algérie « il n’y a plus que des Français à part entière », il était bien tard.

    Par quelque bout qu’on le prenne, l’arrachement, dans la douleur, de l’Algérie à la France, reflète et constitue un drame politique, humain, culturel, civilisationnel, affectif, le naufrage d’un rêve, d’une réalité, d’un espoir. Le 19 mars 1962, s’il met fin aux combats, ne désarme pas les hostilités. Un jour de défaite n’est pas un jour de fête. Les séparations, les divorces, les avortements, ne sont pas d’heureux événements. La fin de la guerre d’Algérie, c’est aussi, c’est d’abord pour nous la fin de l’Algérie française, et s’il est compréhensible que d’autres, ailleurs, fêtent la naissance d’une nation et la transformation d’un échec militaire en victoire historique, il ne le serait pas moins que chez nous l’on pleure ce qui a été et surtout ce qui aurait pu être.

    L’échec était pourtant inscrit dans les données du problème. En 1954, lorsque débutèrent les « événements », sur une population globale de dix millions d’habitants, il n’y avait pas en Algérie cinq mille couples « mixtes », européens et africains, colonisateurs et colonisés. L’apartheid de fait, voire de droit, que la Métropole lointaine, indifférente, aveugle, avait laissé s’installer ou se perpétuer sur le sol algérien, portait en germe l’affrontement des deux communautés qui, après avoir vécu côte à côte sans se mélanger, devaient se retrouver face à face, les armes à la main.

    Par trois, voire quatre fois, dès 1870, de nouveau en 1914, derechef en 1939 et en 1945, des Africains et notamment des Algériens, après avoir généreusement versé leur sang au service et au secours de la mère-patrie, sollicitèrent, de plus en plus impérieusement, la prise en compte et la rémunération de leur sacrifice. Ils ne furent pas écoutés, ils ne furent pas entendus. Pas plus les leaders nationalistes, arabes ou kabyles, tel Ferhat Abbas, futur chef du gouvernement de la République algérienne (GPRA) qui, n’ayant pas trouvé sa patrie dans les cimetières, la chercha aussi vainement dans nos écoles et sur les bancs de nos Assemblées. Lorsque le général de Gaulle, en 1958, lança aux pieds-noirs son fallacieux « Je vous ai compris », lorsqu’il déclara solennellement qu’en Algérie « il n’y a plus que des Français à part entière », il était bien tard. Trop tard.

    Que d’occasions manquées, quel aveuglement, quel gâchis ! La population d’origine européenne, ce ferment, ce levain, a disparu de l’Algérie nouvelle. Ceux des Algériens qui croyaient encore que l’avenir était français n’ont échappé au massacre que pour connaître l’exil. Les autres – l’immense majorité en 1962 – croyaient qu’ils allaient vivre libres dans un pays indépendant. Leur pays est en effet indépendant, mais ils n’y sont pas libres. Au fond, des deux côtés de la Méditerranée, le 19 mars 1962, avec le recul que lui donne le temps écoulé, ne pourrait-il pas être commémoré comme un jour d’illusion, de mensonge et de deuil ?

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Christiane Jatahy, brésilienne et brechtienne

    Actu

    THÉÂTRE Bien plus qu’une adaptation de Dogville, le film de Lars von Trier, la metteuse en scène propose une lecture où la morale est balayée par une approche politique.

    Marie-José Sirach

    Tous les personnages de Dogville sont là, sur le plateau, à vaquer à leurs occupations quotidiennes. Une communauté d’apparence tranquille, soudée, qui vit recluse et accepte d’accueillir Grace, une étrangère en fuite. Toute la mécanique des relations ambiguës qui lient chacun des habitants du lieu est montrée à vue : l’égoïsme, la jalousie, l’envie, le désir… À la différence que Grace n’est pas simplement une étrangère en fuite, mais une étrangère pourchassée par des milices fascistes dans son pays, le Brésil. Évidemment, ça change tout. Et le Brésil n’est pas en Italie comme dit la chanson…

     

    Pas de circonvolutions ni de bondieuseries

    Là où le réalisateur danois déclinait en neuf chapitres un engrenage fatal comme inhérent à la nature même de l’homme, du genre l’homme est un loup pour l’homme ; là où le fondateur de Dogme 95 séquençait son scénario en neuf chapitres où la morale chrétienne tendance mormone ne pouvait s’épanouir que dans le fameux « œil pour œil, dent pour dent », bref, là où Lars von Trier prétextait la cruauté pour mieux asséner des vérités de tartuffe concupiscent tout en se référant à Brecht, Christiane Jatahy prend cette histoire à revers frontalement, radicalement. Comme si les aboiements du chien dans la dernière scène du film, dernier survivant du massacre, ne s’étaient jamais éteints…

    Entre chien et loup, c’est ce moment de la journée où l’obscurité empêche de distinguer le canidé de la bête sauvage. Ce moment suspendu, où tout peut basculer. Celui où l’on peut subir l’histoire, la violence, ou résister, tenter de modifier le cours des choses, faire que l’inéluctable n’advienne pas. Christiane Jatahy ne s’embarrasse pas de circonvolutions ni de bondieuseries. Elle va droit au but et interroge chacun de nous, notre attitude face au fascisme ordinaire, celui de tous les jours, qui s’immisce partout et auquel on finit par s’habituer. Jusqu’à quand va-t-on détourner le regard, faire le tri dans nos émotions, confondre compassion et solidarité ? Jusqu’à ce qu’il soit trop tard ? Ou avant qu’il ne soit trop tard ?

    C’est cette urgence-là que l’on entend entre les gestes et les mots, que l’on saisit dans des doublements et découpages scénaristiques et narratifs filmés avec virtuosité qui ne cessent de repousser le hors-champ. Grace est l’incarnation de ce refus. Elle est une héroïne brechtienne pur jus, la petite sœur de la Jeanne des Abattoirs qui semble prêcher dans le désert mais dont les actes de résistance sont des marqueurs d’histoire. Elle tente d’en renverser le cours, s’adressant à chaque membre de cette communauté frileuse et lâche dans l’espoir de réécrire la fin, parce qu’on peut toujours réécrire la fin. « Lorsqu’un homme assiste sans broncher à une injustice, les étoiles déraillent », écrivait Brecht. Le théâtre de Christiane Jatahy aspire à changer le cours de l’histoire, à défaut de changer le monde. Et c’est déjà beaucoup.

    ThéâtreodéonChristiane Jatahy
    France24 - Monde

    Dix ans après les attentats de Toulouse et Montauban, hommages et recueillements

    Publié le : 20/03/2022 - 17:05Modifié le : 20/03/2022 - 19:53

    FRANCE 24 Suivre

    Le président Emmanuel Macron et son homologue israélien, Isaac Herzog, ont rendu hommage, dimanche, aux victimes des attentats perpétrés il y a dix ans à Toulouse par Mohamed Merah. 

    Dix ans après les attentats de Mohamed Merah qui ont fait sept morts, dont des enfants juifs, à Toulouse et Montauban, le président Emmanuel Macron et son homologue israélien, Isaac Herzog, ont rendu hommage aux victimes, dimanche 20 mars, à Toulouse. 

    "Nous sommes là ensemble pour ceux qui ont été frappés par la barbarie pour leur dire que nous les soutenons", a souligné le président français en clôturant une cérémonie émouvante, aux côtés de son homologue israélien et ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

    Avant le discours des deux présidents, Samuel Sandler, père et grand-père de Jonathan, Gabriel et Arié, tués en mars 2012, a pris la parole devant quelque 200 personnes. "Depuis ce carnage, je vis sous anesthésie, comme un fantôme. Leur absence me hante", a-t-il dit devant une assistance bouleversée, estimant que "la guerre" contre les siens, les juifs, "n'a jamais cessé".

    "Nous sommes plus forts que les terroristes"

    Le 19 mars 2012, vers 8 h, à l'école juive Otzar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah, deux enfants, Myriam Monsonego, 7 ans, et Gabriel Sandler, 3 ans, avaient été abattus à bout portant dans la cour de récréation par Mohammed Merah, un délinquant radicalisé âgé de 23 ans.

    Quelques secondes avant, Arié Sandler, 6 ans, et son père Jonathan Sandler avaient également succombé aux balles du tueur au scooter. Celui-ci avait démarré son périple meurtrier une semaine plus tôt pour abattre, à Toulouse puis Montauban, trois militaires, Imad Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad, et provoquer des blessures irréversibles à un quatrième soldat, Loïc Liber, devenu tétraplégique.

    Dénonçant des "raids diaboliques", rendant hommage aux victimes une par une, Emmanuel Macron a rappelé que "ce jour-là, pour la première fois en France, une école était le champ de bataille du fondamentalisme islamiste". Au-delà des "vies innocentes fauchées", c'est un "pays tout entier qui était frappé au cœur par la folie destructrice et la religion trahie", a-t-il dit.

    Ces "enfants purs et innocents", tués par "un vil assassin, plein d'une haine brûlante", "Dieu les vengera", a souligné de son côté le président israélien. Mais, a ajouté Emmanuel Macron, "nous sommes plus forts que les terroristes, nous tenons, nous n'avons pas baissé la tête, nous n'avons pas baissé les bras" face à "ce défi de nos générations auquel nous ne céderons rien".

    Dans l'après-midi, les deux dirigeants avaient déposé une gerbe dans la cour de l'école Ohr Torah, au pied de "l'Arbre de vie", un monument en hommage aux victimes.

    "Nous sommes ensemble pour vaincre le terrorisme sous toutes ses formes et anéantir l'antisémitisme, y compris celui qui se cache sous le masque de l'antisionisme", a insisté le président français. Près de 2 000 personnes étaient invitées pour ces cérémonies organisées par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif).

    Dimanche matin, avant l'arrivée d'Emmanuel Macron et d'Isaac Herzog, la cour de l'école s'est d'abord remplie d'anciens élèves, témoins de l'attaque, venus des quatre coins du monde pour une cérémonie poignante autour du rabbin et directeur de l'établissement, Yaacov Monsonego, dont la fille Myriam a péri sous les balles de Mohamed Merah.

    Il y a dix ans, la série d'attaques de Mohamed Merah, qui allait revendiquer les attentats au nom d'Al-Qaïda, avait semé l'effroi. Plusieurs centaines d'enquêteurs avaient été mobilisés pour identifier l'auteur qui avait basculé dans le fondamentalisme lors de séjours en prison, mais était passé sous les radars de l'antiterrorisme.

    Dans la nuit du 20 au 21 mars, Mohammed Merah, qui s'était retranché dans un appartement, a été abattu lors d'un assaut donné par le Raid. Les attaques de Toulouse et Montauban, survenues quelques jours avant l'élection présidentielle lors de laquelle s'affrontaient le président sortant Nicolas Sarkozy et le leader socialiste François Hollande, avaient marqué le début d'une série d'attaques terroristes en France, avec notamment ceux visant Charlie Hebdo, le Bataclan, l'Hypercacher.

    Avec AFP

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    Dix ans après, Toulouse rend hommage aux victimes des attentats de mars 2012

    Focus

    Tueries de Toulouse et Montauban : dix ans après, la communauté juive toujours meurtrie

    FRANCE

    Le frère de Mohamed Merah de retour devant la justice

    Le Monde

    La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde

    La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.

    Sommaire :

    Préambule

    La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.

    Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.

    La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.

    Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.

    Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.

    L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.

    Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.

    La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.

    Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.

    Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.

    Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.

    Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.

    Devoirs et droits des actionnaires

    Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.

    Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.

    Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.

    La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.

    Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.

    Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.

    Gouvernance

    Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.

    La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :

    - un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants

    - des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat

    - des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.

    Devoirs et droits des journalistes

    Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :

    Déclaration des devoirs et des droits des journalistes

    Préambule

    Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.

    De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.

    La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

    La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.

    Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.

    Déclaration des devoirs

    Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

    1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

    2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;

    3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;

    4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;

    5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;

    6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

    7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;

    8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;

    9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;

    10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.

    Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.

    Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

    Déclaration des droits

    1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.

    Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;

    2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;

    3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

    4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.

    Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;

    5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

    Publicité

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    Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.

    La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.

    Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie

    Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.

    En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.

    Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE

    Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde

    Synthèses d’activité annuelles :

    MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

    Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.

    La Société des rédacteurs du Monde

    La Société des rédacteurs du Monde interactif

    La Société des journalistes de Télérama

    La Société des rédacteurs de La Vie

    La Société des journalistes de Courrier international

    Le Monde Libre

    Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde

    Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA

    La directrice de la rédaction du Monde

    Les rédacteurs en chef du Monde.fr

    La directrice de la rédaction de Télérama

    Le directeur de la rédaction de La Vie

    Le directeur de la rédaction de Courrier international.

    ANNEXES

    Principes déontologiques

    Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.

    Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.

    La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.

    Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.

    Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.

    Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.

    NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.

    Déclarations d’intérêt

    Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde

    Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde

    Le Monde

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Análisis noticioso

    La guerra de Putin en Ucrania es sobre identidad étnica y un imperio

    El discurso de Biden de “democracias contra autocracias” pasa por alto el origen más sombrío de esta guerra, que tiene profundas raíces en la historia y el pensamiento rusos.

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    Por Steven Erlanger

    BRUSELAS — El presidente Joe Biden asumió su cargo con la idea de que la lucha de este siglo sería entre las democracias y las autocracias del mundo.

    Sin embargo, la motivación del presidente de Rusia, Vladimir Putin, para librar una guerra en Ucrania ha sido un concepto distinto: el etnonacionalismo. Es una idea de nacionalidad e identidad con base en el idioma, la cultura y la sangre, una ideología colectivista profundamente arraigada en la historia y el pensamiento rusos.

    En repetidas oportunidades, Putin ha afirmado que Ucrania no es un Estado real y que los ucranianos no son gente real, sino que en realidad son rusos, parte del núcleo eslavo que también incluye a Bielorrusia.

    “Putin quiere consolidar la frontera de la civilización rusa, como la llama, y lo está haciendo con la invasión de un país europeo soberano”, opinó Ivan Vejvoda, investigador sénior en el Instituto de Ciencias Humanas en Viena.

    En este sentido, Ivan Krastev sostiene que esta guerra es de recolonización, en la que se están tomando tierras que gobernaron el imperio ruso y la Unión Soviética. “Aunque Ucrania fuera autocrática, Putin no la toleraría”, comentó Krastev. “Está volviendo a consolidar el nacionalismo imperial”.

    Si bien Putin comenzó como un “soviético, un coronel rojo”, mencionó Krastev, un búlgaro que es presidente del Centro de Estrategias Liberales de Sofía, “ahora ataca a la Unión Soviética como represora del pueblo ruso. Para él, esta es una guerra de identidad”.

    Para los opositores de Putin en Ucrania y Occidente, las naciones se basan en la responsabilidad cívica, el Estado de derecho y los derechos de los individuos y las minorías, entre ellos la libertad de expresión y la libertad de voto.

    Timothy Snyder, profesor de la Universidad de Yale y autor prolífico sobre el tema de Rusia y Ucrania, opina que “Rusia no solo le está declarando la guerra a una nación inocente”, sino que está atacando los supuestos de una Europa pacífica que respeta las fronteras, la soberanía nacional y las instituciones multilaterales.

    “Los líderes rusos están deshaciendo a propósito la estructura lingüística y moral que tenemos desde la Segunda Guerra Mundial”, comentó.

    Bajo la superficie de la guerra hay un choque de sistemas políticos, “una guerra en contra de la democracia liberal” y el derecho de Ucrania a la autodeterminación, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto Italiano de Asuntos Internacionales. Sin embargo, Tocci señaló que esto tan solo es parte de un conflicto más grande, pues Putin está intentando cambiar el significado de la soberanía.

    “Putin está regresando a una peligrosa visión nacionalista étnica e irredentista de la soberanía y la autodeterminación”, opinó Tocci.

    Vejvoda, de origen serbio, señala que el exlíder de Serbia Slobodan Milosevic también manipuló el concepto de etnonacionalismo, al afirmar que la antigua Yugoslavia había reprimido la identidad y las ambiciones de los serbios. Aunque Milosevic utilizó ese tipo de argumentos de una manera cínica, Putin parece haberlos absorbido seriamente.

    La idea de Rusia como una civilización distinta de Occidente, con quien compite, se remonta siglos atrás, a las raíces del cristianismo ortodoxo y la noción de Moscú como una “tercera Roma”, después de la misma Roma y Constantinopla. Snyder ha examinado las fuentes de lo que define como una forma de fascismo cristiano ruso, que incluye a Iván Ilyín, un escritor nacido en 1883, quien vio la salvación en un Estado totalitario gobernado por un individuo honrado.

    Las ideas de Ilyín han sido resucitadas y celebradas por Putin y su círculo íntimo de hombres de seguridad y aliados como Yuri Kovalchuk, a quien Mikhail Zygar, el exeditor del canal de noticias independiente TV Rain, describió hace poco como “un ideólogo, que se suscribe a una cosmovisión que combina el misticismo cristiano ortodoxo, las teorías conspirativas contra Estados Unidos y el hedonismo”.

    De manera similar, Putin ha tomado las ideas de Lev Gumilev, un historiador y etnólogo de la era soviética que promovió el “euroasianismo” como un antídoto para la influencia de Europa, y Aleksandr Dugin, quien ha planteado esa noción de promover una visión ultranacionalista del destino de Rusia como un imperio conservador en conflicto perpetuo con el mundo liberal de Occidente. En particular, sus historias han sido descritas en el libro Black Wind, White Snow: The Rise of Russia’s New Nationalism de Charles Clover.

    Dugin, quien durante mucho tiempo ha presionado por la reabsorción de Ucrania, a veces es llamado el “filósofo de Putin”. En 2014, Dugin dijo: “Tan solo después de restaurar la Rusia más grandiosa, que es la Unión Euroasiática, podremos ser un actor mundial creíble”. Dugin dijo que la revuelta ucraniana en contra de la influencia rusa ese año había sido “un golpe de Estado orquestado por Estados Unidos”, un intento de Occidente para detener “el avance de la integración rusa”.

    No obstante, si alguna vez Putin dio la impresión de haber usado esas visiones con cinismo para llenar el vacío ideológico que dejó el colapso del comunismo, ahora parece haberlas absorbido… y puesto en práctica.

    Hay un terreno preparado para ese tipo de ideas en Rusia, nación que durante siglos ha estado dividida entre los “occidentalizadores” y quienes consideran a Occidente como un cáncer: ajeno, decadente, insidioso y amenazador.

    Los europeos occidentales lidiaron de otra manera con sus propios imperios fallidos, al integrar sus Estados nación debilitados en la Unión Europea, en parte para limitar el nacionalismo agresivo. “La Unión Europea fue la transformación de imperios que fracasaron, desesperados por encontrar algo nuevo”, comentó Pierre Vimont, exembajador francés en Estados Unidos quien ahora trabaja en Carnegie Europe, un sitio más seguro y menos propenso a la guerra.

    El concepto de nación de Putin es étnico y autocrático, en contraste con la idea occidental de un Estado multicultural construido sobre la responsabilidad cívica, el estado de Derecho y los derechos individuales. Para ser estadounidense, han sugerido muchos, es necesario simplemente jurar lealtad a la bandera, obedecer la ley y pagar los impuestos.

    Los esfuerzos por definir más estrechamente lo que es ser un “verdadero estadounidense” han alimentado un populismo de extrema derecha, y en los elogios del expresidente Donald Trump a Putin hay elementos de identificación con un líder fuerte que defiende definiciones “tradicionales” —y restrictivas— de pertenencia nacional.

    Pero al igual que ocurre con la extrema derecha en países europeos como Alemania, Francia e Italia, la asociación con Putin ahora, durante su guerra de agresión en Ucrania, es un recordatorio embarazoso de adónde pueden conducir esas opiniones.

    China, la otra gran autocracia en la fórmula de Biden, se basa en ideas similares de nacionalismo étnico: todos los chinos forman parte de la misma nación, las minorías como los uigures son inferiores o peligrosas y la separación de Taiwán es ilusoria, un crimen de la historia que debe repararse.

    Incluso India, una gran democracia, ha sido empujada al nacionalismo étnico por el primer ministro Narendra Modi, con su ascendencia hindú. En Turquía, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha recreado relatos históricos del Imperio Otomano al tiempo que ha actuado en solidaridad con los pueblos de habla turca en Azerbaiyán, Nagorno-Karabaj y en Asia Central.

    También en Europa, Viktor Orbán, el primer ministro húngaro, ha promovido la identidad y el nacionalismo húngaros a pesar de la censura de Bruselas. Ha entregado pasaportes húngaros a los húngaros étnicos de Rumanía y otros países, que pueden votar en Hungría, lo que le ha dado, hasta ahora, una ventaja electoral. Pero Orbán se enfrenta a unas elecciones parlamentarias el mes que viene, y sus largas y estrechas relaciones con Putin lo han perjudicado políticamente, aunque se ha apresurado a apoyar las sanciones de la Unión Europea a Rusia y a acoger a los refugiados ucranianos.

    La guerra etnonacionalista de Putin no ha salido tan bien —pareciera que para sorpresa del mandatario—, pues se ha desarrollado más como un esfuerzo sangriento que como un triunfo veloz. Presentarla como una guerra entre civilizaciones crea todo tipo de dificultades para los invasores rusos; después de todo, si los rusos y los ucranianos son un mismo pueblo, como insiste Putin, les están disparando a sus hermanos y hermanas.

    “Para esos chicos no es fácil asesinar ucranianos, porque comparten el idioma y se parecen a ellos”, mencionó Krastev. “Era más fácil con los chechenos”, el pueblo no eslavo del Cáucaso que Rusia ha combatido desde Catalina la Grande.

    Para Krastev, la gran decepción de Putin fue descubrir que los hablantes de ruso en Ucrania pelearan en contra de sus fuerzas. Incluso sus oligarcas ucranianos favoritos, como Rinat Akhmetov y Dmytro Firtash, “de pronto han descubierto su pertenencia a Ucrania”.

    Putin también ha trabajado para crear una sociedad más militarizada, basada en el orgullo ruso de haber derrotado a la Alemania nazi en la llamada “Gran Guerra Patriota”. Sin embargo, ahora Ucrania, la cual también combatió y sufrió a los nazis, está usando los mismos tropos en contra de los rusos invasores. Según Krastev, para Ucrania, “esta es su Gran Guerra Patriota”.

    Putin ha hecho más para fomentar la nacionalidad ucraniana que cualquiera de Occidente, opinó Krastev. “Putin quería ser el padre de una nueva nación rusa pero, en cambio, es el padre de una nueva nación ucraniana”, señaló.

    Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Fabien Roussel estime devant des écoliers que Castro est “un camarade” et hésite sur Staline

    « Au tableau » est de retour ! A l’occasion de l’élection présidentielle et trois ans après le dernier numéro, l’émission produite par Mélissa Theuriau a invité plusieurs candidats à se soumettre aux questions d’enfants âgés de 8 à 12 ans dans une salle de classe. Il n’y aura qu’un numéro cette année, indique franceinfo, et il conviera quatre candidats : Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Yannick Jadot et Fabien Roussel. Et c’est ce dernier qui fait parler de lui à la veille de la première diffusion sur la plateforme myCanal (diffusion le 27 mars sur C8). Le candidat communiste est alors invité à faire un petit jeu avec les écoliers en classant des personnalités politiques dans une colonne « camarade » ou « pas camarade ».

    Exclusif: L’incroyable dérapage de Fabien Roussel dans « Au Tableau » sur MyCanal qui estime que Fidel Castro est « un camarade » et hésite longuement sur… Staline ! Regardez les séquences inédites – VIDEO #fabienroussel #autableau #staline #fidelcastro https://t.co/nr7IZXS1fl

    — Jean Marc Morandini (@morandiniblog) March 21, 2022

    Dès le premier nom, Fabien Roussel dérape. Le candidat place en effet Fidel Castro dans la catégorie « camarade », parce que, dit-il, « Fidel Castro est celui qui a, avec Che Guevara, avec d’autres, libéré Cuba qui était occupé par les Américains ». Malgré les remontrances des élèves, il persiste : « On peut contester la manière dont le régime est mis en place et la manière dont il l’exerce, et c’est pour ça que je vais émettre des critiques, mais je préfère garder en mémoire le fait qu’il a permis la libération de son pays ».

    « Je ne sais pas comment on peut faire »

    Mais ce n’est pas tout. Si le leader coréen Kim Jong-un est classé dans les « pas camarade », vient alors le cas de Staline. Une grosse hésitation l’envahit : « Je ne sais pas comment on peut le classer. Il est celui qui a été le chef de guerre contre le nazisme […] De l’autre, il a été responsable de millions de morts dans son pays… », lâche-t-il, mais continue à hésiter : « Je ne sais pas comment on peut faire. Je ne sais pas où le mettre », dit-il avant de le placer dans « pas camarade ». Une séquence qui ne va pas arranger les affaires de Fabien Roussel après l’ouverture d’une enquête le concernant pour emploi fictif.

    Des images sidérantes pour certains observateurs, une faute pour d’autres qui pose la question de l’idéologie du Parti communiste. Du pain bénit en tout cas pour l’émission, « avec quatre candidats novices ». Sur franceinfo, Mélissa Theuriau s’est félicitée de ces moments rares : « C’est toujours avantageux pour chacun d’oser, d’avoir le courage de venir se prêter à l’exercice. Parce qu’ils peuvent être déstabilisés. Il y a toujours des moments très touchants et très révélateurs. » Celui-ci en est sans doute un.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La culture, un art de vivre

    Éditorial

    Marie-José Sirach

    À quoi mesure-t-on la grandeur d’un pays ? À son économie, à son PIB, à sa puissance militaire, au nombre de ses milliardaires, soutiennent les technocrates et les va-t-en-guerre de tous les pays… À sa politique sanitaire, éducative et culturelle, revendiquent les citoyens. Pourtant, ce sont ces secteurs-là qui sont abandonnés, pillés, asphyxiés, au nom de la concurrence et du capitalisme mondialisé.

    L’absence de débat sur les enjeux de la politique culturelle lors des élections présidentielles n’est pas chose nouvelle. La valse des ministres de la Culture depuis vingt ans en dit long sur la place que nos dirigeants accordent au sujet. Or, un pays qui abandonne sa culture au marché, fait l’impasse sur la création, sur l’éducation artistique, l’éducation populaire ; un pays qui menace le service public de l’audiovisuel, privatise l’imaginaire, tourne le dos à la créolisation inéluctable, est un pays en voie de récession, qui laisse le champ libre à l’obscurantisme, à la peur de l’autre et se replie sur lui-même.

    Partout ça sent la poudre, en Ukraine, au Mali, au Yémen ou en Syrie. Cet état du monde devrait nous alerter sur la nécessité de changer de grille de lecture. Reposons la question : à quoi pourrait-on mesurer la grandeur d’un pays ? À sa création, à son cinéma, à son théâtre, à ses musées, à ses bibliothèques, à ses librairies, à la liberté de la presse, à son audiovisuel public, à son réseau diplomatique et culturel partout dans le monde. À la capacité de la force publique de soutenir ses artistes, de leur permettre de créer librement, de vivre de leurs métiers. À la fréquentation des œuvres de l’esprit, à tous les âges de la vie, que l’on soit pauvre ou riche, que l’on habite une métropole ou un village.

    Pendant les confinements, les artistes se sont mobilisés pour maintenir ce lien essentiel avec un public privé de culture. Depuis la guerre en Ukraine, ils se mobilisent encore, ouvrant grand les portes des théâtres, des cinémas, des opéras, des bibliothèques contre la barbarie. Les artistes montent au front. Aujourd’hui, l’Humanité leur confie les clés d’un ministère de la Culture où tout reste à inventer.

    Editorialpolitique culturellecréation artistique
    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

    Publié le : 20/03/2022 - 11:21Modifié le : 20/03/2022 - 11:25

    À la frontière polonaise, où jusqu'à 50 000 Ukrainiens arrivent chaque jour, l'accueil des réfugiés s'organise. Ces derniers sont accueillis dans des centres d'hébergement d'urgence, et peuvent rester sur place ou y faire étape pour repartir vers d'autres destinations. Pour assurer cet effort tout au long de la frontière, la Pologne a débloqué une enveloppe de 1,6 milliard d'euros.

    Plus de trois millions d'Ukrainiens ont pris les routes de l'exil, dont près des deux-tiers vers la Pologne. Dans la ville de Medyka, à la frontière polonaise, des centaines de personnes continuent d'arriver chaque jour. Principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ils ont alors le choix : se diriger vers un entrepôt transformé en centre d'hébergement d'urgence, ou aller à Premysl, point de départ vers d'autres destinations. Ici, jusqu'à 50 000 personnes sont arrivées quotidiennement depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

    "Beaucoup de réfugiés ont de la famille ici, ou des amis dans d'autres parties de la Pologne ou de l'Europe", explique Kamil Krukiewicz à France 24. "Ils savent où ils veulent aller et organisent leur voyage après quelques jours. S'ils veulent aller quelque part, Premysl l'organisera."

    Une enveloppe de 1,6 milliard d'euros

    Plus au nord, la ville de Lubaczow est un poste-frontière plus calme. Chaque personne y est enregistrée par l'organisation internationale pour la migration, et le dispositif d'accueil est financé par les autorités polonaises.

    "Le gouvernement finance ce lieu, couvre les frais quotidiens ainsi que le fonctionnement des centres d'accueil et d'urgence", détaille Wieslaw Kapel, le maire de Lubaczow. "Les communautés reçoivent un soutien financier pour cela et sont également soutenues par les villes polonaises et européennes". Une aide également utilisée pour la préparation des repas et des colis de soins destinés aux voyages ultérieurs.

    Depuis trois semaines, la Pologne a accueilli près de deux millions d'Ukrainiens. Pour assurer cet effort continu tout au long de la frontière, Varsovie a débloqué une enveloppe de 1,6 milliard d'euros. Toutefois, de nombreuses interrogations persistent quant à la capacité de la Pologne à gérer cet afflux dans les prochaines semaines voire les prochains mois.

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    Guerre en Ukraine : l'armée russe est entrée à Marioupol, des frappes aériennes à Mykolaïv

    LE FIL DU 20 MARS

    Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine

    reportage

    Après Zaporojie, l'inquiétude d'attaques russes contre les centrales nucléaires persiste

    New York Times - World

    ‘Les ordenó que los mataran’: tres trabajadores humanitarios fueron ejecutados por soldados en Etiopía

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    Tres empleados de Médicos Sin Fronteras estaban rescatando personas heridas en una zona bélica del norte de Etiopía, cuando fueron asesinados. Su historia es un ejemplo de los peligros que corren muchos socorristas que trabajan en zonas de conflicto.

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    Por Simon Marks y Declan Walsh

    Este reportaje contó con el apoyo del Centro Pulitzer para la Cobertura Informativa de Crisis.

    Cuando la lucha se intensificó en el norte de Etiopía, en junio del año pasado, tres trabajadores humanitarios de Médicos Sin Fronteras se subieron a su vehículo todoterreno y recorrieron el paisaje azotado por el conflicto en busca de víctimas.

    Horas más tarde desaparecieron. Los trabajadores dejaron de responder su teléfono satelital. Un dispositivo de rastreo mostró que su vehículo dio una vuelta repentina en U y luego se detuvo. Desesperados, sus colegas intentaron localizarlos.

    Al día siguiente, los hallaron muertos, sus cuerpos fueron acribillados a balazos y estaban a un costado de la carretera polvorienta, cerca de su vehículo calcinado: María Hernández, española de 35 años y veterana del conflicto, quien llevaba un uniforme blanco manchado de sangre con el logotipo de Médicos Sin Fronteras; Yohannes Halefom, médico etíope de 32 años, quien estaba bocabajo sobre la tierra; y el conductor etíope Tedros Gebremariam, de 31 años, quien quedó tendido en la carretera a casi 27 metros.

    Médicos Sin Fronteras, ampliamente conocida por su nombre en francés, Médecins Sans Frontières, denunció de inmediato los ataques como “asesinatos brutales”, pero no señalaron culpables. Ahora, uno está saliendo a la luz.

    Los investigadores, los altos funcionarios de organizaciones humanitarias y los soldados etíopes entrevistados por el Times afirman que los tres socorristas fueron abatidos por soldados del gobierno etíope que se encontraban en retirada, mientras cumplían la orden de un comandante que se enfureció al encontrarlos en una zona de combate activa.

    “Él dijo: ‘Mátenlos’”, afirmó el capitán Yetneberk Tesfaye, de las Fuerzas de Defensa Nacional de Etiopía, quien asegura que escuchó la orden por radio.

    Los socorristas tenían las manos sobre la cabeza cuando les dispararon, según otro soldado que presenció los asesinatos.

    La matanza brutal que fue ejecutada en la región septentrional de Tigré, donde estalló una disputa bélica entre el primer ministro Abiy Ahmed y los líderes de la región del norte de Tigré en noviembre de 2020, atrajo relativamente poca atención. Fue otra atrocidad sin sentido en un tenso conflicto en el que se han reportado masacres, agresiones sexuales, limpieza étnica y otros probables crímenes de guerra.

    Las atrocidades no solo se producen en Tigré. Un espantoso video que circuló hace poco mostraba a las fuerzas de seguridad etíopes quemando vivos a tres hombres, que se cree que son de la etnia tigré, en la región occidental de Benishangul-Gumuz. El gobierno etíope se comprometió a enjuiciar a los perpetradores.

    Sin embargo, el asesinato de los tres miembros de Médicos Sin Fronteras puso de manifiesto los peligros específicos a los que se enfrentan los trabajadores humanitarios en Etiopía, donde el hambre y los desplazamientos amenazan a millones de personas, mientras el gobierno parece tratar a los grupos de socorro como enemigos en lugar de aliados.

    Desde el pasado mes de julio, cuando Tigré cayó en manos de los rebeldes, respetados grupos de ayuda han sido acusados de suministrarles armas a los rebeldes, altos funcionarios de las Naciones Unidas han sido expulsados de Etiopía y el gobierno ha impuesto un bloqueo punitivo en la región, lo que, según los informes de la ONU, ha cortado el suministro de alimentos a cinco millones de personas necesitadas.

    Etiopía es el país con la mayor tasa de asesinatos de trabajadores humanitarios, con 19 muertes en 2021, más que en Afganistán, Siria o el Congo, de acuerdo con The Aid Worker Security Database, una base de datos sobre ataques. Los empleados locales son los que más riesgo corren: de los 129 cooperantes que murieron en todo el mundo durante el año 2021, solo tres eran miembros del personal internacional, incluyendo a Hernández.

    Inmediatamente después del asesinato del equipo de Médicos Sin Fronteras, el gobierno etíope culpó a los rebeldes de Tigré. Las oficinas del primer ministro, el fiscal general y el portavoz militar de Etiopía no respondieron a las solicitudes para ser entrevistados.

    La misión es primero

    Cuando el equipo de Médicos Sin Fronteras partió el 24 de junio de su base en Abiy Adiy, en el centro de Tigré, la guerra había dado un giro dramático.

    Dos días antes, los militares etíopes habían salido de Abiy Adiy tras el levantamiento de una extensa ofensiva tigriana. En toda la región se produjeron grandes enfrentamientos, con importantes pérdidas etíopes. Las fuerzas tigrianas presionaban, mientras se trasladaban rumbo a Mekele, la capital regional.

    Sin embargo, el equipo de Médicos Sin Fronteras estaba comprometido con su misión.

    Hernández, quien creció en un pequeño pueblo de España, encontró su vocación a los 20 años durante su trabajo como voluntaria en la India en un refugio para niños desfavorecidos. “No hubo un solo día en el que no me fuera a la cama sin sentir paz y alegría”, escribió más tarde a su familia.

    En 2015, se unió a Médicos Sin Fronteras, y la enviaron a algunas de las zonas de conflicto más peligrosas del mundo: Yemen, México, Sudán del Sur, Nigeria y la República Centroafricana. Hernández solía regresar a Madrid agotada, y le preocupaba no tener tiempo para formar una familia, dijo Anne-Sophie Colleaux, una amiga de París. Sin embargo, el trabajo estaba primero.

    “Para ella, era más importante dedicarse a su trabajo”, comentó Colleaux.

    Yohannes, un médico sonriente con actitud relajada, se había unido a Médicos Sin Fronteras dos meses antes, después de un periodo como director médico en un hospital cercano. Su hermana, Wezef Halefom, dijo en una entrevista que también estaba comprometido con su trabajo.

    Tedros, el conductor, tenía un pequeño negocio de taxis en Tigré antes de conseguir el codiciado trabajo en una organización internacional de ayuda. Su pareja acababa de dar a luz por segunda vez, a una niña. Y aún no habían elegido el nombre.

    El equipo condujo hacia el sur desde Abiy Adiy, pasando por casquillos de bala desperdigados y agujeros de proyectiles por doquier tras los últimos combates, relató una investigadora humanitaria que pidió no ser nombrada para evitar represalias contra su organización. Encontraron víctimas: seis combatientes tigrianos heridos y un civil, a quienes enviaron a un hospital en ambulancia. Luego, el equipo siguió adelante.

    Justo después de las 3:00 p. m., a un kilómetro y medio antes de la aldea de Sheweate Hugum, su Land Cruiser se acercó a un convoy militar etíope que viajaba en la misma dirección, según seis soldados de la Fuerza de Defensa Nacional de Etiopía que se encontraban en la zona y que fueron entrevistados más tarde para este reportaje.

    El que divisó el convoy informó del vehículo de socorro a su comandante, el coronel Tadesse Bekele, de la División 31 de los militares etíopes, de acuerdo con otros soldados que estaban escuchando el canal de radio. El coronel Tadesse les ordenó que dispararan hacia el vehículo.

    Las balas impactaron el Land Cruiser, por lo que los tres socorristas salieron del auto y se resguardaron a un costado de la carretera, según los soldados. Un dispositivo de rastreo que los investigadores recuperaron más tarde mostró que el vehículo dio una vuelta en U a las 3:11 p. m. y luego se detuvo.

    El coronel Tadesse ordenó a sus soldados que detuvieran a los trabajadores humanitarios y registraran su vehículo. No obstante, cuando Hernández y Yohannes empezaron a caminar en su dirección, con las manos al aire, el coronel volvió a gritar por la radio.

    “Les preguntó a los soldados por qué estaban dirigiendo a los socorristas hacia él”, aseguró el capitán Yetneberk. “Luego les ordenó que los mataran”.

    El capitán Girmay Moges, situado a casi 50 metros de los trabajadores humanitarios, dijo que fue testigo de lo que ocurrió. “Tres o cuatro soldados los mataron”, declaró.

    Los seis soldados hablaron desde la prisión principal de Mekele, donde estaban recluidos entre miles de soldados etíopes encarcelados desde que los combatientes de Tigré los capturaron en junio. El Times los entrevistó por separado. No hubo señal alguna de que hubieran sido forzados o influenciados por sus captores.

    Los soldados dijeron que sabían que el incidente daba mala imagen al ejército etíope, pero aceptaron hablar porque creían que había estado mal. El comandante Teshome Abera esperaba que se responsabilizara a alguien por lo ocurrido. “Los soldados no habrían actuado así, si no se les hubiera ordenado”, aclaró.

    Pero la rendición de cuentas es poco común en la guerra de Etiopía. El gobierno solo ha acusado a 60 soldados de abusos relacionados con la guerra desde noviembre de 2020 y ha condenado a 16. Los rebeldes tigrianos, acusados de crímenes similares, no han señalado a nadie.

    Las pruebas fotográficas y de video del periodo inmediatamente posterior a los asesinatos, revisadas por el Times, mostraban los cuerpos de los socorristas asesinados y su Land Cruiser calcinado. Los soldados afirmaron que el vehículo fue destruido con una granada propulsada por cohete.

    El convoy etíope continuó hacia el sur, hasta una ciudad llamada Yechila, donde fue emboscado por combatientes tigrianos. Varios miles de soldados etíopes fueron capturados.

    El coronel Tadesse murió en el campo de batalla, según relataron varios soldados. El Times no pudo confirmar su muerte.

    El nombre de una bebé

    Los aldeanos se apostaron a lo largo de la carretera para ver el convoy de las Naciones Unidas que transportaba a Mekele los cuerpos de los socorristas asesinados. Algunos aldeanos iban vestidos con el tradicional traje blanco que normalmente usan para celebrar ceremonias religiosas, en señal de honor.

    Pero en Adís Abeba, el gobierno etíope empezó a tratar a los trabajadores humanitarios internacionales como enemigos.

    En julio, Redwan Hussein, ministro responsable de Tigré, acusó a los grupos de ayuda de suministrar armas a los rebeldes tigrianos. Poco después, el gobierno suspendió las operaciones de la sección neerlandesa de Médicos Sin Fronteras y del Consejo Noruego para los Refugiados, y expulsó a siete altos funcionarios de la ONU por acusaciones de “inmiscuirse” en los asuntos internos de Etiopía. Para ese entonces, las fuerzas tigrianas se dirigían al sur, hacia la capital, Adís Abeba.

    Pero la guerra volvió a cambiar de dirección cuando Abiy, con la ayuda de drones armados suministrados por aliados de Medio Oriente, obligó a los tigrianos a retirarse al interior de Tigré. Ahora el conflicto se concentra en la vecina región de Afar, donde los hospitales están llenos de niños malheridos.

    En Tigré empeora la crisis humanitaria. Un bloqueo impuesto por el gobierno implica que solo el ocho por ciento de la ayuda alimentaria necesaria ha llegado a Tigré desde octubre, según la ONU, por lo que 23.000 “niños se encuentran en una condición muy grave” y en riesgo de muerte inminente.

    Médicos Sin Fronteras ya no opera en Tigré, aunque sigue trabajando en otras regiones de Etiopía. Con frecuencia, sus empleados han sido “objeto de acoso, graves amenazas y detenciones”, dijo Paula Gil, directora de la rama española de la organización, mediante un correo electrónico.

    El grupo de ayuda afirmó que había compartido con el gobierno etíope las conclusiones de su investigación interna sobre la muerte de los tres trabajadores humanitarios.

    Sin embargo, la tragedia también ha suscitado dudas sobre los procedimientos de seguridad de Médicos Sin Fronteras. Aunque su ética de trabajar en primera línea a menudo pone a su personal en mayor peligro del que corren los integrantes de muchos otros grupos de ayuda, varios trabajadores humanitarios dijeron en entrevistas que la organización tal vez tomó demasiados riesgos en Tigré.

    El 25 de mayo, un mes antes de los asesinatos, el grupo de ayuda Acción contra el Hambre retiró a su personal de Abiy Adiy después de que algunos de sus trabajadores fueron detenidos, interrogados y golpeados por soldados eritreos, dijo un funcionario de esa organización.

    Los eritreos, que luchaban junto a los militares etíopes en apoyo de Abiy, “asumieron que eran espías”, declaró un funcionario de seguridad de Acción contra el Hambre, quien habló con la condición de mantener su anonimato para poder comentar sobre ese asunto.

    Gil, de Médicos Sin Fronteras, insistió en que su equipo en Abiy Adiy había seguido “estrictos y rigurosos protocolos de manejo de la seguridad”.

    Hernández fue sepultada en un cementerio de Sanchotello, a unos 177 kilómetros de Madrid, junto a los abuelos que ayudaron a criarla. La fotografía de su tumba muestra a una joven sonriente mirando la costa española.

    Yohannes y el conductor, Tedros, fueron enterrados cerca de sus hogares en Tigré. La esposa de Tedros ya eligió el nombre de su hija recién nacida.

    Se llama María.

    Un reportero de The New York Times colaboró en este reportaje desde Mekele, Etiopía.

    Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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    Le Monde

    SANS TITRE

    Je prends le temps de vous écrire devant la terreur que m’inspire la situation en Ukraine, mais aussi la douleur, l’impuissance et le sentiment de honte et de lâcheté de nos comportements d’Occidentaux au confort installé. Je ne suis pas politologue, mais un simple médecin et scientifique d’université. J’écoute les débats, les contradicteurs, le pluralisme des experts et des journalistes.

    Et pendant ce temps, des hommes, des femmes et des enfants meurent sous les bombes russes, sans que nous ne décidions, Européens, Américains, OTAN ou Nations unies, d’une action forte contre le tyran Poutine, homme d’Etat - mais peut-on encore l’appeler ainsi ? -, alors que son comportement, connu de tous depuis des années, relève avant tout d’une action de dictateur expansionniste, rêvant de l’époque lointaine de la grande Russie du tsar, laquelle, faut-il le rappeler, avait vu le jour à Kiev.

    Les mesures prises à ce jour par les Occidentaux sont certes inédites, comme le récent vote des Nations unies condamnant de manière quasi unanime le régime du Kremlin pour cette invasion qui est sans précédent depuis l’annexion des Sudètes par Hitler en 1938. Mais, à mes yeux, c’est une réponse bien pâle face à la monstruosité de la guerre que Poutine a déclenchée.

    Nous ne voulons pas la guerre mais nous l’aurons si nous le laissons avancer, commettre ses atrocités insupportables et « jouer » avec la menace nucléaire brandie de manière irresponsable dès le début du conflit. Après l’Ukraine, les pays baltes, la Pologne ? L’absence de rationalité de son comportement laisse entrevoir le pire des scénarios.

    Guerre en Ukraine : assumer le coût des sanctions contre la Russie

    Qu’attendons-nous pour nous réveiller, tous, peuples de liberté, pour bloquer définitivement la faculté de nuisance de ce tyran qui n’a aucune morale, qui ment à nos dirigeants, et dont on connaît le triste parcours d’agent spécial du KGB ? Sommes-nous à ce point aveugles pour ne pas faire de rapprochement historique avec ce que nos parents et grands-parents ont vécu il y a quatre-vingts ans, quand l’Europe s’était couchée devant les mensonges d’Hitler précédant l’annexion en 1939 de la Tchécoslovaquie puis de la Pologne ?

    La lâcheté ne paye jamais, le compromis face à la dictature non plus. Les tristes accords de Munich de 1938, diplomatie de pacotille, n’ont retardé qu’une d’une année l’entrée en guerre des pays occidentaux.

    Et puis que penser de la belle hypocrisie de notre monde occidental destinée à préserver notre confort quotidien ? Fermer le système Switch, c’est une mesure que j’approuve évidemment. Mais laisser ouvert le robinet financier grâce à quelques organismes bancaires bien choisis, pour régler les quelque 800 millions de dollars journaliers de gaz et de pétrole russes et alimenter ainsi la machine de guerre, tout cela de peur d’affronter une hausse des prix de l’énergie, j’avoue que je m’interroge...

    De quoi parle-t-on ? D’une inflation qui touchera chacun d’entre nous, avec les difficultés pour ceux d’entre nous qui sont les plus précaires ? Bien sûr que cette inflation générale aura des répercussions dans notre vie quotidienne. Ne plus consommer autant qu’avant, retarder des projets de déplacements ou d’investissements personnels, en regard de la défense de nos libertés, de la lutte contre la barbarie et de la nécessité d’envoyer un signal fort à l’ensemble du monde pour dire « Plus jamais ça ». Personnellement, le fléau de la balance penche pour la sauvegarde d’un monde libre et juste que nous devons défendre corps et âme !

    Guerre en Ukraine : l’Europe adopte un quatrième train de sanctions contre la Russie

    Faut-il attendre des dizaines de milliers de morts et de civils déplacés pour envoyer un signal fort au pouvoir russe ? Les Ukrainiens n’ont comme seul défaut que d’avoir des frontières communes avec la Russie. Ils n’aspirent qu’à vivre dans une démocratie souveraine qui vient d’être violée et piétinée. Souvenons-nous qu’il y a quatre-vingts ans, ce sont nous, Français, qui avions ce voisin agresseur.

    Souvenons-nous du temps perdu en tergiversations inutiles face à l’oppresseur, n’oublions jamais les millions de morts que cette guerre a engendrés par lâcheté et retard à intervenir pour stopper le régime des dictateurs nazis, et surtout souvenons-nous de notre espoir puis de notre joie à voir surgir les libérateurs alors que nous subissions l’oppression quotidienne et la barbarie au sein même de l’Europe.

    Devons-nous donc attendre encore plus longtemps pour intervenir de manière musclée contre Poutine ? Que tous les pays s’unissent pour défendre l’Ukraine, pour éviter un nouveau massacre et venir en aide aux Ukrainiens. Notre inaction nous dessert chaque jour un peu plus, chaque jour qui passe, face à l’ogre russe qui ne sera jamais rassasié dans son désir d’hégémonie et sa folie guerrière.

    Bruno Guerci, Nancy

    Le Monde

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    Valeurs Actuelles

    Affaire Merah : pour Sandrine Rousseau, “l’antisémitisme tuait”, pas l’islamisme

    Ce mois de mars 2022 résonne comme un très mauvais souvenir pour les Toulousains et surtout les familles des victimes de la série d’attentats islamistes qui ont touché la ville, ainsi que Montauban, dix ans plus tôt. De nombreuses personnalités de la classe politique ont rendu hommage aux sept personnes décédées (dont trois enfants) mais certains ont eu une vision un peu plus personnelle. Réagissant à la Une de Libération qui énumérait les noms et âges de personnes tuées par Mohammed Merah, la candidate battue à la primaire écologiste, Sandrine Rousseau, a simplement tweeté « Il y a 10 ans, l’antisémitisme tuait. Aucun oubli ».

    Non ! en l’occurrence c’est l’islamisme qui a tué indifféremment les enfants juifs, Jonathan Sandler et les militaires non juifs. Étranges ces hommages qui n’osent pas utiliser le qualificatif d’islamiste pour qualifier Mohamed Merah… https://t.co/yt6ySaUAGq

    — Anne Sinclair (@anne_sinclair) March 20, 2022

    Une posture que n’a guère apprécié la journaliste Anne Sinclair, lui rappelant clairement que c’était « l’islamisme qui a tué indifféremment les enfants juifs, Jonathan Sandler et les militaires non juifs ». L’ancienne femme de Dominique Strauss-Kahn s’interroge encore : « Etranges ces hommages qui n’osent pas utiliser le qualificatif d’islamisme pour qualifier Mohammed Merah ».

    « Ennemis de la République »

    Le 18 mars, la candidate Les Républicains à la présidentielle, Valérie Pécresse, s’était recueillie au cœur de l’école Ohr Torah (anciennement Otzar Hatorah), qualifiant cet attentat de « barbare ». Dimanche sur France 3, elle avait estimé que « nous n’avons pas encore pris totalement la mesure de cette menace islamiste », dix ans après. Elle avait rappelé au passage qu’elle prévoit, si elle est élue, une « grande loi constitutionnelle contre la menace islamiste pour réaffirmer des principes clairs » (loi au-dessus de la foi, pénalisation de la consultation de sites djihadistes, expulsions d’étrangers prêcheurs de haine, etc.)

    Dimanche 20 mars, c’est le président de la République qui s’était rendu sur les lieux à Toulouse. En compagnie de son homologue israélien Isaac Herzog, Emmanuel Macron a assisté à la cérémonie de la Halle aux Grains. Qualifiant l’antisémitisme et l’antisionisme « d’ennemis de la République », le président français a assuré que les deux pays étaient « déterminés à anéantir l’antisémitisme, y compris celui qui se cache sous le masque de l’antisionisme ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    Issued on: 21/03/2022 - 13:49

    David GORMEZANO

    The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.

    On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”

    In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.

    “Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”

    On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.

    "There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”

    Resisting and creating

    Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.

    Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”

    Support the army!

    Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”

    As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.

    ‘Europe lives in a Harry Potter world’

    Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.

    Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."

    Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"

    This article has been translated from the original in French.

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    L'Humanité

    Vie et mort de Valerie Solanas, icône du féminisme radical

    Prescription culture

    THÉÂTRE En adaptant la Faculté des rêves, de l’autrice suédoise Sara Stridsberg, Christophe Rauck ravive l’histoire de celle qui avait osé tirer sur Andy Warhol.

    Marie-José Sirach

    Que reste-t-il des écrits, de la pensée de Valerie Solanas ? Peu au regard de toutes les pages qu’elle a noircies, fébrilement, mais que sa mère a brûlées à sa mort. Beaucoup, si l’on se réfère au Scum Manifesto, pamphlet d’une virulence salutaire, une mise à mort dans un même mouvement du système patriarcal et capitaliste. Écrit en 1967, le Scum Manifesto appelait les femmes à « renverser le gouvernement, éliminer le système de l’argent et éliminer le sexe masculin ». Un an après, Solanas se rend à la Factory et tire sur Andy Warhol. Condamnée, internée, elle finira sa vie seule et miséreuse.

    Adaptée du roman de Sara Stridsberg, la mise en scène de la Faculté des rêves par Christophe Rauck retrace avec liberté et audace le récit kaléidoscopique, découpé en cinq séquences non chronologiques, qui embrasse et embrase l’itinéraire de Valerie Solanas. Enfance chaotique, guerre du Vietnam, la Factory, le procès, les hôpitaux psychiatriques, l’hôtel minable de San Francisco où elle finira ses jours…

    Femme blessée, meurtrie, flétrie, violée, Solanas témoignera­ tout au long de sa vie d’une rage de vivre, d’une colère intacte qui ont nourri et aiguisé sa réflexion. Sur un plateau-miroir où se reflètent les corps, un écran diffuse par intermittence des images d’une Amérique enfiévrée où la contestation croise le fer avec les ligues de bonne vertu, ­puritaines, blanches, ­racistes et homophobes.

     

    Hallucinations visionnaires et éclairs de lucidité

    Le récit de Solanas est porté par une Cécile Garcia-Fogel incan­descente, dont le jeu félin subjugue, aimante, fascine. Si on la suit à la trace, on ne perd pas de vue ses partenaires. Claire Catherine, Mélanie Menu, Marie-Armelle Deguy, David Houri, Pierre-Henri Puente sont au diapason d’une partition dodé­caphonique où chaque mot, chaque silence et chaque geste ont leur importance. Jeux de miroirs, jeux de lumières, chassés-croisés d’images relient avec fluidité chaque fil d’un récit qui ne va cesser de bifurquer, en roue libre. On mesure la solitude de Solanas, l’incompréhension et les malentendus dans lesquels elle s’est piégée, prisonnière de ses hallucinations visionnaires et de ses éclairs de lucidité.

    Ses confessions dérangent, bousculent, nous obligent à sortir de notre torpeur. Solanas exécrait les associations féministes, qu’elle qualifiait de « salon de thé de la désobéissance civile ». Le mouvement féministe d’alors a eu du mal à s’emparer de ses écrits, qui étaient tombés dans l’oubli. Jusqu’à leur résurrection, il y a quelques années. Le roman de Sara Stridsberg paraît en 2009. En 2013, Mirabelle Rousseau et Sarah Chaumette avaient présenté au Festival d’Avignon Scum Rodeo, comme un signe précurseur de la vague féministe actuelle.

    Théâtreamandiers de nanterre
    Le Monde

    Des expériences viscérales

    Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.

    Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention

    C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Le Monde

    Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez

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    France24 - World

    Live: EU accuses Russia of committing 'massive war crime' in Ukraine's Mariupol

    Issued on: 21/03/2022 - 03:24

    FRANCE 24 Follow

    EU foreign policy chief Josep Borrell has accused Russia of committing war crimes in Ukraine, most notably in the besieged port city of Mariupol where hundreds of civilians have been killed. Ukraine has rejected an ultimatum to surrender Mariupol to Russian forces and where many of the city's 400,000 residents remain trapped with little if any food, water and power. The city has endured heavy bombardments since the invasion began on February 24. Follow the latest updates on our live blog.

    • Russia’s assault on Mariupol constitutes a “massive war crime”, EU foreign policy chief Josep Borrell said at the start of a meeting of EU foreign ministers.
    • An embargo on Russian oil imports, which some European countries have requested in retaliation for Moscow's invasion of Ukraine, would 'hit everyone', the Kremlin said Monday.
    • At least eight people were killed in an overnight bombing in Kyiv, Mayor Vitali Klitschko confirmed.
    • Ukraine said there is no question of surrendering Mariupol after Russia called on Ukrainian forces on Sunday to lay down arms in the besieged port city.
    • Ukrainian President Volodymyr Zelensky denounced the Russian bombing of an art school in Mariupol where he said about 400 civilians were taking shelter. “They are under the rubble, and we don’t know how many of them have survived,” he said. “But we know that we will certainly shoot down the pilot who dropped that bomb, like about 100 other such mass murderers whom we already have downed.”
    • US President Joe Biden will travel to Poland on Friday to meet with President Andrzej Duda for discussions over Russia’s invasion of Ukraine, the White House said Sunday, as part of a previously planned trip to Europe to meet with leaders from NATO, the G7 and the European Union.
    • More than 900 civilians have been killed since Russia’s invasion of Ukraine and more than 1,450 have been injured, the UN’s human rights office said Sunday. Due to a lack of information from badly hit cities including Mariupol, the actual tolls are thought to be considerably higher, the office said.
    • At least 10 million people in Ukraine have fled their homes due to the "devastating" war in the country and are either internally displaced or have become refugees abroad, the UN High Commissioner for Refugees, Filippo Grandi, said on Twitter.

    Follow our live updates below. If updates do not appear, please refresh the page.

     

     

    © Studio graphique France Médias Monde

    (FRANCE 24 with REUTERS, AFP and AP)

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    ‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants

    On the ground

    More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    Le Monde

    SANS TITRE

    • Le Club de l’Economie s’est tenu le jeudi 17 mars 2022.
    • Regardez en replay la discussion avec Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, sur la thématique : « Montée des tensions, révolution numérique, guerre en Ukraine : quelle souveraineté pour l’Europe ? », suivie d’un débat entre Cédric O, secrétaire d’État chargé de la transition numérique, Elie Cohen, économiste et spécialiste de la politique industrielle et technologique française et Sylvie Matelly, économiste et spécialiste de la géopolitique internationale.
    • La session était animée par Philippe Escande et Alexandre Piquard.
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : Eric Zemmour pense déjà aux législatives et rêve de redistribuer les cartes à droite

    « Notre priorité, c’est la présidentielle. » Par ces mots, Guillaume Peltier, transfuge LR, ne s’en cache pas, l’heure n’est pas aux ambitions personnelles ni aux législatives. Et pourtant, raconte Le Figaro, au sein de Reconquête !, on commence à se mettre en ordre de marche en vue des deux scrutins du mois de juin, avec comme chefs de file, les deux vice-présidents du parti, Guillaume Peltier et Nicolas Bay. Deux hommes, rappelle Le Figaro, qui se sont connus dans les années 1990 au Front national de la jeunesse.

    En off, Eric Zemmour l’assure, il s’agit des « deux meilleurs connaisseurs de la carte électorale de ce côté de l’échiquier politique ». Ils sont accompagnés dans leur tâche par trois hommes : Thibaut Monnier, Sébastien Pilard et Philippe Schleiter, qui pilotent déjà ces législatives et planchent sur les candidats possibles pour tenter de conquérir les 577 circonscriptions. Un travail qui commence ce lundi 21 mars, avec comme objectif le passage en revue d’une « centaine de circonscriptions par semaine » d’ici la fin du mois de mars, avoue une source interne au Figaro.

    Des circonscriptions réservées aux soutiens

    Car pour Eric Zemmour, les ambitions ne se cantonnent pas à la présidentielle. Rêvant d’un second tour, il aimerait aussi redistribuer les cartes à droite lors de ces législatives. Mais plusieurs écueils se présentent à lui, comme le confie Nicolas Bay, à commencer par la carte électorale : « On ne la connaît pas », avoue-t-il, précisant qu’elle ne sera connue « qu’après le soir du premier tour de la présidentielle ». Il faudra aussi prendre en compte les volontés et accords passés avec les « mouvements partenaires » qui se sont ralliés à Eric Zemmour. Il s’agit du Centre national des indépendants et des paysans (CNIP), le parti de Jean-Frédéric Poisson ou celui de Laurence Trochu (mouvement conservateur). Tous devraient avoir droit à une quarantaine de circonscriptions.

    Mais ce n’est pas tout : « Il faut faire de la place aux amis de Marion Maréchal, à quelques-uns de nos 115 000 adhérents et à certains maires qui ont donné leurs parrainages », explique Guillaume Peltier. Selon Philippe Schleiter, Marion Maréchal devrait bénéficier d’un « minimum de 50 circonscriptions » ce qui devrait lui « assurer une certaine autonomie financière » en vue du prochain quinquennat. C’est sans compter sur le possible ralliement d’élus LR si Eric Zemmour est au second tour. En revanche, aucune investiture ne sera annoncée avant le second tour, histoire de ne pas s’éparpiller, assure-t-on dans le parti.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Émission 100 % musique avec la DJ ukrainienne Kate Zubok et l'artiste français Lewis OfMan

    Publié le : 21/03/2022 - 16:29

    Marjorie HACHE Sonia PATRICELLI

    La DJ ukrainienne Kate Zubok vit en France depuis sept ans. Elle était sur le point d'entamer une tournée dans son pays natal quand l'invasion russe a été lancée. Elle raconte comment ce conflit l'a affecté personnellement et professionnellement. La jeune pousse électro parisienne Lewis OfMan présente son très attendu premier album, "Sonic Poems", qui sent bon le soleil et devrait être la bande son parfaite de l'été 2022. Enfin, pour finir, la star espagnole Rosalia qui révolutionne le Flamenco.

    À L’AFFICHE !

    La guerre en Ukraine bouleverse le monde de la culture

    MOBILISATION

    "La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine

    À L’AFFICHE !

    Lieux culturels : Lucie Berelowitsch lance un appel pour l'accueil des artistes ukrainiens

    Le Monde

    SANS TITRE

    Chaque jour, « Le Monde » publie en « une » un dessin de presse issu du réseau des dessinateurs et dessinatrices de l’association Cartooning for Peace. Vous pouvez les retrouver dans la rubrique « Dessins ».

    Le Monde

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    Valeurs Actuelles

    Rennes : des militants prennent d’assaut un gymnase pour y loger des migrants

    Une opération coup de poing pour demander plus de moyens. Voilà pourquoi une petite centaine de militants et de migrants ont pris d’assaut le gymnase municipal situé rue de Vern, à quelques kilomètres du centre-ville de Rennes, en Bretagne. Une action menée après que le campement au parc de Gayeulles a été évacué en octobre dernier, rappelle Ouest-France samedi 15 janvier. Une militante a d’ailleurs déploré auprès de nos confrères : « Depuis des mois, les associations font le travail de l’État, qui doit normalement prendre en charge ces personnes. »

    « Un manque à gagner » déjà conséquent

    Malgré cela, il est urgent que le gymnase soit libéré afin que le début de la « saison » de janvier puisse commencer, indique le directeur régional, Stéphane Lamare, au quotidien local. « Nous avons déjà un manque à gagner très important », a-t-il encore pointé, se montrant au passage « solidaire » des associations de soutien aux migrants. Stéphane Lamare a également réclamé, de la part de l’État et des collectivités, qu’elles « assument leurs responsabilités ».

    Une mise à l’abri prochaine des migrants ?

    La mairie de Rennes a pour l’instant refusé d’avoir recours à la police pour évacuer les lieux, relate Ouest-France. Elle a choisi de simplement demander la fin de cette occupation. Avant d’indiquer que cette salle municipale devait accueillir « dès lundi des activités sportives scolaires et associatives » et qu’elle n’était de toute façon « pas adaptée à l’hébergement ». La ville de Rennes s’est de ce fait tournée vers la préfecture afin de trouver des solutions pour loger ces migrants. De son côté, la préfecture assure ne pas avoir reçu la liste des personnes à héberger urgemment. Un document qui lui permettrait d’étudier le sujet. « S’il y a lieu de proposer des places en hébergement d’urgence, nous le ferons », a promis Matthieu Blet, secrétaire général adjoint. La préfecture s’est montrée ainsi « prête à examiner toute demande de la mairie de Rennes qui souhaiterait avoir le concours de la force publique ».

    Rennes : les dernières actualités

    La mairie de Rennes exige l’expulsion de 142 migrants qui occupent un gymnase depuis mi-janvier

    « Je dois baisser les yeux » : à Rennes, un point de deal pourrit la vie des riverains

    Rennes : une rave-party réunit plusieurs centaines de personnes

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : la menace nucléaire

    Publié le : 21/03/2022 - 12:56

    Raphaël KAHANE Suivre

    Le risque nucléaire est dans toutes les têtes depuis maintenant trois semaines et le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine. Qu'il soit volontaire ou accidentel, ce risque n'est plus une fiction. Nous voilà replongés en pleine guerre froide, 40 ans en arrière. Bloc contre bloc. Et si la perspective d’un anéantissement devenait soudain à nouveau possible ? Les réponses de nos reporters et de notre grand témoin.

    • Benjamin HAUTECOUVERTURE, Maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste des questions nucléaires militaires et civiles
    DECRYPTAGE

    Guerre en Ukraine : Moscou prend en otage les négociations sur le nucléaire iranien

    reportage

    Après Zaporojie, l'inquiétude d'attaques russes contre les centrales nucléaires persiste

    CARTOONING FOR PEACE

    L'actu en dessin : le monde retient son souffle face à la menace nucléaire russe

    Le Monde

    Pas tant d’histoire

    16 mars 2022uneanneeaulycee

    Tweet

    Tweet#guerreukraineActualité 16 mars 2022 à 15:24

    Monsieur a son avenir devant lui et il l’aura dans le dos à chaque fois qu’il se retournera. P. Dac

    Répondre 17 mars 2022 à 19:50

    si l’on s’efforce d’oublier le passé, un jour celui-ci vous sautera au visage comme un chat enragé (plus ou moins de D. Daeninckx dans « Meurtres pour Mémoire » sur les massacres du 17 octobre 1961 à Paris, ma mémoire est faillible)

    Répondre
    L'Humanité

    Tchekhov vivant à Alfortville

    Chronique

    Jean-Pierre Léonardini

    Christian Benedetti anime, depuis 1997, le Théâtre-studio d’Alfortville. Il en a fait un laboratoire de théâtre à vif, chaleureux, inventif. Depuis la Mouette, il y a plus de dix ans, spectacle ô combien mémorable, il poursuit une exploration exaltante de l’univers de Tchekhov. Ces temps-ci, sous le titre générique de Tchekhov, 137 évanouissements, il propose « l’intégrale » du théâtre de celui qui affirmait : « Le rôle de l’écrivain est de décrire une situation, si honnêtement, que le lecteur ne peut plus s’en évader. » Et le spectateur donc ! Pari tenu haut la main vendredi dernier, quand j’assistais aux représentations de Trois sœurs et de la Cerisaie. C’est joué allegro vivace (le rythme souhaité par l’auteur, face à Stanislavski noircissant le tableau), avec des élans, des embrassades, des pleurs, des saillies grotesques, des mélancolies vite oubliées, sur un fond de tristesse gaie, tiens, un oxymore. Un rien de meubles et d’accessoires (armoire, divan de velours rouge, chaises, tables, un samovar entrevu) apportés puis ôtés à vue par les acteurs au gré des situations.

    Entrées et sorties rapides, on ne s’installe pas, du nerf, du jus émotif. On sent le beau travail d’une bande soudée, un bonheur d’être ensemble. On les retrouve, pour la plupart, dans l’une et l’autre pièce sous un visage différent. Les trois sœurs (Macha-Stéphane Gaillard, Olga-Marilyne Fontaine, Irina-Leslie Bouchet) font un bouquet de féminités anxieuses. Benedetti est souverain deux fois, en Verchinine, capitaine amoureux, en Lopakine, fils de moujik délicat et « pragmatique », devant Brigitte Barilley, Lioubov virevoltante, vivant pivot de la Cerisaie, qui se clôt sur l’abandon de Firs, vieux serviteur qui regrette le servage, que Jean-Pierre Moulin, l’aîné de la troupe, campe avec une rare élégance. Malheur du critique, condamné à citer, manque de place, des interprètes en rang d’oignon, sans pouvoir s’attarder sur leur juste poids d’humanité dans des peaux diverses. Ce sont Helen Stadnicki, Martine Vandeville, Olivia Brunaux, Vanessa Fonte, Philippe Crubezy, Daniel Delabesse, Alain Dumas, Alex Mesnil, Marc Lamigeon, Baudouin Cristoveanu et Julien Bouanich. Le trait de génie de la conception de Benedetti est dans ces « évanouissements », éclairs du sens en suspens, quand les gestes se figent dans l’expectative.

    www.theatre-studio.comLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtreanton tchekhov
    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    El miedo a la pandemia cede paso a la fiebre por los refugios antibombas

    Desde que Vladimir Putin invadió Ucrania, en Europa aumenta la ansiedad. Búnkeres, guías de supervivencia y pastillas de yodo se agotan con rapidez.

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    Por Jason Horowitz

    BAGNOLO SAN VITO, Italia — Al otro lado de un puente peatonal ubicado en un centro comercial tipo outlet muy concurrido rodeado de frondosos campos en el norte de Italia, los trabajadores de un almacén común y corriente se preparan para un ataque nuclear, sus efectos radioactivos y el fin del mundo como lo conocemos ahora.

    “Nos encontramos en medio de una avalancha de solicitudes”, comentó Giulio Cavicchioli, mientras nos mostraba un sistema subterráneo de filtración de aire que “limpia” las partículas radioactivas, el gas nervioso y otros agentes biológicos y reproducía el video de un recorrido por un refugio nuclear “listo para usarse”. Su empresa, Minus Energie, ha pasado de producir 50 búnkeres en los últimos 22 años a atender 500 solicitudes en las últimas dos semanas.

    “Hay una fiebre de construcción de búnkeres” ocasionada por el temor de que las bombas nucleares rusas lleguen a Europa, señaló. “Ahora es mucho más aterrador”.

    Desde que el presidente de Rusia, Vladimir Putin, inició su guerra en Ucrania y puso en “alerta máxima especial” a sus fuerzas nucleares, la violencia cada vez más extrema y el legado de dos guerras mundiales han reavivado en Europa un temor que no había existido en varias décadas acerca de un desastre nuclear.

    Europa ya ha pasado dos años en alerta máxima por la pandemia, pero ahora la manifestación de sus miedos y su deseo de defenderse ha pasado de los cubrebocas, las vacunas y las cuarentenas por la COVID-19 a los búnkeres, las pastillas de yodo y las alarmas de ataques aéreos de una guerra nuclear.

    De Italia a Suecia, de Bélgica al Reino Unido, el fantasma de la guerra nuclear, que parecía un vestigio del pasado, está impregnando la conciencia europea de una nueva generación. También está dando lugar a una nueva perspectiva de la infraestructura para la defensa, las guías de sobrevivencia y los refugios para lluvias radioactivas que hasta hace poco tiempo pertenecían al ámbito de quienes usan ropa de camuflaje, los catastrofistas que portan armas de asalto o los multimillonarios paranoicos.

    “Estamos muy preocupados por la seguridad, la protección y los riesgos de las medidas de seguridad provocados por la invasión rusa a Ucrania”, declaró la Unión Europea en un comunicado del 9 de marzo.

    “Desde la caída de la Unión Soviética, no habíamos pensado en eso, lo habíamos hasta que, bueno, se le ocurrió invadir a este loco”, comentó Hamish de Bretton-Gordon, excomandante de la Defensa Nuclear, Radiológica, Biológica y Química del Reino Unido y de la OTAN, y quien ahora es profesor invitado en el Magdalene College, en Cambridge.

    Explicó que los búnkeres de toda Europa “han caído en el abandono” y estaban muy deteriorados. “Estamos completamente desprevenidos”, señaló Bretton-Gordon. “Pero, cada día que pasa, es un hecho que tal vez debamos considerar con cierto detalle”.

    Los países cercanos a Rusia ya lo están considerando.

    Finlandia, en la frontera occidental con Rusia, ha mantenido durante años una alta presteza militar y periódicamente prueba sus alarmas; además, según Petri Toivonen, secretario general del Secretariado del Comité de Seguridad de Finlandia, cuenta con una “larga tradición de preparación”. “Hemos estado construyendo refugios de manera continua”, escribió en un correo electrónico.

    Añadió que “por el momento, tenemos capacidad para aproximadamente 4.000.000 de personas en cerca de 50.000 refugios”.

    En Suecia, la anexión de Crimea por parte de Rusia reactivó una estrategia de “defensa total” que se había relajado desde la caída de la Unión Soviética. Ahora, la Agencia de Contingencia Civil de Suecia está probando un sistema de alarma para ataques aéreos y difundiendo un folleto de prevención al estilo de la era de la Guerra Fría. Esta guía de 20 páginas incluye una lista de verificación de los suministros básicos que hay que conseguir en el supermercado para sobrevivir durante la huida o dentro de un refugio.

    Incluso en lugares más alejados, la demanda de búnkeres y refugios para lluvias radioactivas va en aumento y está abarcando un mercado más extenso que el de la gente adinerada.

    “Imagínenlo como una quinta, pero bajo tierra”, explicó Mathieu Séranne, fundador de Artemis Protection, una empresa francesa que produce búnkeres de lujo prefabricados que cuentan con sistemas de filtración de aire con un costo de por lo menos medio millón de euros por cada refugio.

    Anteriormente, esto solo les interesaba a “las personas ricas de verdad”, comentó.

    “Pero hace dos semanas, comenzamos a recibir miles de solicitudes de gente común y corriente”, señaló Séranne. “Tuvimos que modificar toda nuestra estrategia comercial”.

    También mencionó que había recibido cerca de 300 solicitudes de información y que estaba vendiendo refugios reducidos, que son mucho más baratos —alrededor de 140.000 euros, o 152.000 dólares— y más pequeños para “adaptarse a esta nueva demanda”. Nos comentó que ya estaban en producción diez búnkeres básicos.

    Pero dijo que Francia estaba muy por detrás de su vecina, Suiza, en cuanto a preparación. Los suizos aprobaron en la década de 1960 una legislación que exigía la instalación de refugios nucleares en los edificios residenciales. Aunque el requerimiento se relajó recientemente, las puertas de acero reforzado y los filtros de gas de los búnkeres son aspectos familiares en las casas de todo el país. También hay más de 350.000 búnkeres comunales —incluido un refugio en lo alto de una autopista de Lucerna para 20.000 personas— que podrían proteger a toda la población.

    De Bretton-Gordon dijo que casi todos los aproximadamente 650 búnkeres en uso después de la Segunda Guerra Mundial en el Reino Unido ya no estaban operativos, algunos eran atracciones turísticas y al menos uno se utiliza ahora como bodega de vinos finos. Los pocos que aún funcionaban estaban al servicio de funcionarios de gobierno.

    Además de los búnkeres, otras personas están buscando la protección de las pastillas de yodo, las cuales, si se toman de manera adecuada, pueden absorber la radiación de la glándula tiroides y ayudar a prevenir el cáncer causado por su exposición.

    En Bélgica ha aumentado muchísimo la demanda de los paquetes de estas pastillas, gratuitas para cualquier persona con una credencial de identidad belga. Michael Storme, funcionario del Sindicato de Farmacéuticos de Bélgica, le dijo a Belga, la agencia de noticias de ese país, que tan solo el lunes, las farmacias del país distribuyeron más de 30.000 cajas. Esta demanda también ha aumentado en los Países Bajos y Finlandia.

    En Italia, las vitaminas a base de yodo han volado de las estanterías.

    “Es la nueva moda”, afirma Stefano Franceschini, farmacéutico de Roma. “La gente compra vitaminas con pequeñas cantidades de yodo, sin saber muy bien qué son y qué podría protegerles realmente en caso de explosión nuclear. Básicamente por miedo”.

    Andrea Neri, farmacéutico del centro de Trieste, ciudad del noreste de Italia, añadió que las vitaminas probablemente no sirvan para nada, pero que al menos no son peligrosas.

    “El yoduro de potasio se tomó en los años 80 tras la explosión de Chernóbil, pero es un veneno y solo se puede adquirir con receta médica”, dijo. “La mayoría de las personas que preguntan por él desisten una vez que se enteran de que tienen que pedírselo a su médico de cabecera”.

    De Bretton-Gordon comentó que las pastillas de yodo solo sirven hasta cierto punto y que la mejor prevención es evitar el conflicto y prepararse bien.

    Según Bretton-Gordon, “la información para la población civil sobre qué hacer y cómo sobrevivir” como la que tenían muchos países durante la Guerra Fría, podría enseñarle a la gente a protegerse por sí misma detrás de muros de piedra que obstruyan la radiación o evitar beber agua contaminada.

    Pero también afirmó que Europa debería “estar muy alarmada” por las denuncias de Rusia relacionadas con las armas químicas y biológicas en Ucrania, mismas que él y la Casa Blanca calificaron como una posible operación de bandera falsa con el propósito de sentar las bases para el posible uso de ese tipo de armas.

    Señaló que, al parecer, Putin ya ha usado un gas nervioso mortal de uso militar para envenenar a alguien en Salisbury, Inglaterra, donde Bretton-Gordon solía vivir. “Creo que debemos estar muy atentos”, añadió.

    Cavicchioli, de Minus Energie, estuvo de acuerdo, pero mientras caminaba por su oficina con un medidor de radiación que emite una señal aguda intermitente, confesó que preferiría que esta nueva demanda fuera disminuyendo si eso significara el final de una guerra a la que denominó “una tragedia infinita”.

    Mientras regresaba a su oficina —donde comentó que ese día había recibido 20 correos electrónicos y llamadas telefónicas de posibles clientes “que no pueden conciliar el sueño”—, explicó que había una idea equivocada de que los propietarios de búnkeres eran entusiastas de la catástrofe.

    “La persona que posee un búnker es optimista”, aseveró. “Cree que posteriormente habrá algo más, que la vida va a continuar”.

    Gaia Pianigiani colaboró en este reportaje desde Siena, Italia.

    Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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    Valeurs Actuelles

    Restriction de la messe tridentine : des mères de prêtres marchent vers Rome

    1700 kilomètres de Paris à Rome. C’est le parcours suivi par plusieurs dizaines de mères de prêtres, parties à la rencontre du pape François dans la ville éternelle. Leurs fils ont fait le choix du sacerdoce dans des communautés dont le charisme repose sur la messe ancienne, ou simplement dans les diocèses de France. Mais depuis l’annonce du motu proprio promulgué par le souverain pontife l’été dernier, la célébration de la messe préconciliaire (ou messe tridentine) est devenue quasiment impossible. Dix ans auparavant, Benoît XVI avait pourtant renoué le dialogue pour mettre fin au conflit entre les traditionalistes et les partisans de la nouvelle messe instaurée par le concile Vatican II. Alors que les clivages s’étaient peu à peu dissipés, le pape François est revenu sur le motu proprio de Benoît XVI, provoquant la sidération chez de nombreux catholiques.

    Défendre la vocation de leurs fils

    De là est né le collectif la Voie romaine, porté par des mères de prêtres. Leurs fils ont choisi de se consacrer à Dieu dans une société où règne l’indifférence religieuse. Ainsi, pour ces mères, l’engagement pour soutenir la demande du retrait du motu proprio leur a paru naturel. « La vocation sacerdotale vient du cœur de Dieu, mais elle passe par le cœur de la mère », disait saint Pie X, que ces mères reprennent volontiers. Depuis novembre, elles se préparent à grand périple, qui de Paris, les mènera jusqu’à Rome. Plus de 45 d’entre elles ont pris la route le 6 mars dernier. 

    Parmi les ces mères, cinq feront le pèlerinage à pied jusqu’au bout. Sur les 1700 kilomètres qui les séparent de Rome, elles marcheront plus de 1037 kilomètres. Plus qu’une simple marche, c’est un véritable pèlerinage qu’elles ont entamé vers la ville sainte. D’Ars, la Sainte Baume où vécut sainte Marie-Madeleine, Cotignac jusqu’à Rome, les mères font étapes dans des sanctuaires emblématiques qui ont marqué l’histoire de l’Eglise. Avec elles, une charrette transportant plus de 2500 lettres de catholiques, traditionalistes ou non, suppliant le pape de revenir sur sa décision de restreindre la célébration de la messe tridentine. 

    Un long pèlerinage

    Le collectif a mis en place plusieurs étapes marquant le périple. De nombreux marcheurs peuvent rejoindre les pérégrines en cours de route, pour une journée ou plus. À Paris, les intentions de prière affluent vers le cortège, où l’on récite le rosaire chaque jour sur le chemin. « Tout se passe très bien, nous espérons rencontrer le pape, nous sommes confiantes », confie Diane Sévillia avec enthousiasme, alors que le cortège fait étape à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme). « Nous prions beaucoup, nous chantons, nous prions pour nos prêtres, mais aussi pour la paix dans le monde », ajoute Stéphanie du Bouëtiez.

    Toutes les deux sont mères de prêtres, l’un diocésain, l’autre au sein de la Fraternité Saint-Pierre. Le 11 février dernier, le pape François a accordé une dérogation à cette communauté, à laquelle les restrictions ne s’appliquent plus. Une nouvelle qui encourage les pérégrines dans leur démarche, espérant toucher le cœur du pape par leur initiative et leur témoignage. 

    Il est important de conserver ce rite tridentin, cela fait vivre la diversité au sein de l’Eglise, c’est une vraie richesse

    Hormis cette dérogation, le motu proprio reste applicable aux autres communautés traditionalistes, ainsi qu’aux diocèses, où les prêtres ne peuvent célébrer la messe en rite tridentin qu’avec l’approbation de leur évêque. « Nous sommes particulièrement touchées parce qu’avec ce motu proprio, ce sont les cœurs de nos fils qui sont blessés », explique Diane Sévillia. Toutes deux témoignent du charisme singulier du rite tridentin, qui attire de nombreux jeunes, suscite de nombreuses conversions et vocations religieuses. « Il est important de conserver ce rite tridentin, cela fait vivre la diversité au sein de l’Eglise, c’est une vraie richesse », explique Stéphanie du Bouëtiez. Elles tiennent aussi à manifester leur attachement à l’Eglise, et leur fidélité au pape. « Nous venons vers lui comme des enfants viennent vers leur père », témoignent-elles. 

    À la rencontre du pape François

    Déterminées, elles poursuivent leur marche, à raison de 20 kilomètres en moyenne par jour. Accompagnées par des prêtres et d’autres laïcs, elles sont aussi soutenues par l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Rey, qui célébrera la messe en leur présence le 3 avril, à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Beaume. Puis, ce sera l’Italie, où ces mères de famille traverseront la Toscane pour arriver à Rome, le 1er mai. 

    Arrivées aux portes du Vatican, elles seront joyeusement accueillies par l’ensemble du collectif qui les rejoindra pour l’occasion, avec de nombreuses et nouvelles lettres de témoignages sous le bras. Il n’est pour le moment pas assuré que les mères de la Voie romaine obtiennent une audience privée avec le pape. Mais elles affirment être optimistes et garder confiance, et surtout rester déterminées. « Nos fidélités sont des citadelles, affirme Diane Sévillia, reprenant les mots de Charles Péguy. Nous sommes fidèles, mais nous ne fléchiront pas, nous continueront d’agir ». La quête est longue, l’arrivée incertaine, mais pour ces mères de prêtres, l’espérance demeure. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Énergies renouvelables : l'Autriche en tête du combat en Europe pour l'électricité verte

    Publié le : 21/03/2022 - 15:55

    La Commission européenne a proposé d’inclure l’énergie nucléaire et le gaz dans la taxonomie verte de l'UE. Une décision contre laquelle s'élève notamment l'Autriche, qui menace de poursuivre la Commission en justice pour avoir ajouté ces énergies à la liste des investissements verts. Ce pays a refusé d'avoir recours au nucléaire, possédant même une centrale jamais mise en fonctionnement située à Zwentendorf. L'Autriche produit plus de 75 % de son électricité grâce à des énergies renouvelables.

    Emission préparée par Agnès Le Cossec

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    Projet de label "vert" européen : le nucléaire, une énergie verte ?

    L’UE accorde un label "vert" au gaz et au nucléaire, l’Autriche contre-attaque

    REPORTAGE

    Énergies renouvelables : le Portugal, un modèle en Europe

    New York Times - World

    ¿Cuál es el riesgo de una guerra nuclear cuando Rusia ataca?

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    “La posibilidad de que se empleen armas nucleares es extremadamente baja”, aseguró un experto. “Pero no es cero”.

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    Por Max Fisher

    Una gran guerra que arrasa en las fronteras de Rusia y la OTAN. Apoyo militar occidental cada vez más audaz. Amenazas rusas de represalias directas. Un ánimo de asedio y desesperación en el Kremlin. Incertidumbre creciente alrededor de las líneas rojas de cada bando.

    Mientras Rusia y la OTAN escalan su distanciamiento por Ucrania, los estrategas nucleares así como exfuncionarios estadounidenses advierten que existe un riesgo remoto pero creciente de que se caiga involuntariamente en un conflicto directo e, incluso en algunos escenarios, un intercambio nuclear.

    “La perspectiva de una guerra nuclear”, advirtió esta semana António Guterres, secretario general de Naciones Unidas, “ahora está dentro del ámbito de lo posible”.

    Los líderes de ambos lados enfatizan que una guerra así les parece impensable, incluso cuando hacen preparativos y emiten declaraciones sobre cómo la llevarían a cabo. Pero el temor, insisten los expertos, no es una escalada deliberada hacia la guerra, sino un malentendido o una provocación que se sale de control si se lleva demasiado lejos cuando cada lado intente responder.

    La guerra en Ucrania eleva estos riesgos a un nivel que no se ha visto desde la Crisis de los Misiles Cubanos y en cierto modo es potencialmente más peligrosa que entonces, dicen algunos expertos.

    Las fuerzas de la OTAN, cuyo propósito es defensivo, se reúnen cerca de las fronteras rusas que están inusualmente vulnerables debido a que el ejército de Rusia está empantanado en Ucrania. Los líderes del Kremlin, que enfrentan la devastación económica y la agitación nacional, están cada vez más paranoicos y pueden llegar a creer que ya hay un plan de Occidente para deponerlos.

    Rusia ha dicho que considera que las armas y otra ayuda militar que los gobiernos occidentales envían a Ucrania es equiparable a la guerra y ha insinuado que podría atacar los convoyes de la OTAN. Durante el fin de semana, misiles rusos impactaron una base ucraniana a solo unos kilómetros de territorio polaco.

    “Esas son las cosas que me causan mucha preocupación por una escalada aquí”, dijo Ulrich Kühn, estratega nuclear en la Universidad de Hamburgo en Alemania.

    “La posibilidad de que se empleen armas nucleares es extremadamente baja. Pero no es cero. Es real y podría incluso incrementarse”, dijo. “Esas cosas podrían suceder”.

    El Kremlin ha recurrido a los tambores de guerra nucleares de un modo que tal vez no esté desprovisto completamente de amenaza. Los planeadores rusos de la guerra, obsesionados con el temor de una invasión de la OTAN, han insinuado en documentos recientes y ejercicios militares que parecen creer que, con un solo ataque nuclear, Rusia podría hacer que esas fuerzas de ataque den marcha atrás, una táctica que los líderes de la era soviética descartaban como impensable.

    Sería imposible predecir el resultado de un ataque así. Una simulación reciente de la Universidad de Princeton, que proyecta los planes de guerra de cada bando y otros indicadores, estimó que sería probable desencadenar un intercambio de toma y daca que, al escalar a armas estratégicas como misiles intercontinentales, podría matar a 34 millones de personas en apenas unas horas.

    Alexander Vershbow, subsecretario general de la OTAN de 2012 a 2016, dijo que los líderes occidentales habían concluido que los planes rusos para emplear armas nucleares en una gran crisis eran sinceros y planteaban el riesgo de algún accidente o paso en falso que el Kremlin pudiera confundir con un acto de guerra.

    Mientras las fuerzas rusas luchan en un conflicto con Ucrania que los líderes de Moscú han presentado como existencial, Vershbow agregó: “Ese riesgo definitivamente ha aumentado en las últimas dos semanas y media”.

    Límites difusos

    Desde al menos 2014, cuando la anexión de Crimea por parte de Rusia causó muchas tensiones con Occidente, Moscú ha articulado una política de potencialmente emplear armas nucleares contra cualquier amenaza a “la existencia misma del Estado”.

    Las declaraciones de Rusia desde entonces han ampliado el tema de modos que pueden hacer que sea más fácil activar las trampas nucleares del país sin darse cuenta.

    En 2017, Moscú publicó una doctrina redactada con ambigüedad que decía que, en caso de un gran conflicto, podía llevar a cabo una “demostración de presteza y determinación para emplear armas nucleares no estratégicas”, lo que algunos analistas creen podría ser la descripción de un lanzamiento nuclear único.

    Evgeny Buzhinsky, integrante retirado del personal militar ruso, ha descrito que el objetivo de un ataque así sería “mostrar intención, como un factor para reducir la intensidad”. Algunas versiones piden que el bombardeo suceda en territorio vacío y otras que impacte en tropas enemigas.

    El próximo año, según Vladimir V. Putin, el presidente de Rusia, Rusia podría usar cabezas explosivas nucleares “en segundos” tras un ataque a territorio ruso, algo que plantea temores de que una escaramuza en la frontera u otro incidente pudiera, si se le confunde con algo más, desencadenar un ataque nuclear.

    Un documento del gobierno ruso de 2020 parecía ampliar estas condiciones y mencionaba el uso de drones y otro equipo como eventos que podrían activar las alarmas nucleares de Rusia.

    Estas políticas están diseñadas para abordar un problema que los líderes soviéticos nunca enfrentaron: la creencia de que, a diferencia de lo que pasó en la Guerra Fría, la OTAN podría ganar con rapidez y decisión una guerra convencional contra Rusia.

    El resultado es una aceptación reticente pero al parecer real de que el conflicto nuclear es manejable e incluso es algo que se puede ganar. Se cree que Rusia ha acumulado al menos 1000 cabezas explosivas no estratégicas para prepararse, así como misiles hipersónicos que podría lanzar por toda Europa antes de que Occidente pueda reaccionar.

    Pero los estrategas militares rusos aún debaten cómo calibrar un ataque así para forzar a la OTAN a retroceder sin dar lugar a una guerra más amplia, lo que pone de manifiesto de que hilar así de fino podría ser imposible, y también que Moscú igual lo intentaría.

    Riesgos de escalada

    “La dinámica de intensificación de un conflicto entre EE. UU. y Rusia podría llevar con facilidad a una espiral que conduzca a un intercambio nuclear”, dijo Dmitry Gorenburg, analista de política militar rusa.

    Esto se debe en parte a que la guerra en Ucrania, a diferencia de las guerras subsidiarias de la Guerra Fría, sucede en el corazón de Europa, con fuerzas rusas y de la OTAN reunidas a un trayecto relativamente corto de Moscú y de varias capitales occidentales.

    Y en parte es causa del umbral nuclear más reducido de Rusia y un sentido ampliado de vulnerabilidad.

    Pero Moscú también parece creer que algún tipo de conflicto entre Rusia y la OTAN ya ha empezado.

    La doctrina estratégica rusa está diseñada parcialmente alrededor del temor de que Occidente fomente agitación política y económica en Rusia como preludio a una invasión.

    Ahora que Putin enfrenta aflicción económica y protestas que van en aumento, “muchas de las piezas de su pesadilla se han empezado a reunir”, dijo Samuel Charap, quien estudia política exterior rusa en la Corporación RAND

    En estas circunstancias, Moscú podría malinterpretar la acumulación de tropas de la OTAN o las medidas de apoyo militar a Ucrania como preparativos para justo el tipo de ataque para el que fue diseñada la política nuclear rusa.

    “Entre los voluntarios de los países de la OTAN y todo este arsenal de la OTAN, el refuerzo de Polonia y Rumania”, dijo Charap, “podrían llegar a conclusiones que no buscábamos que concluyeran y decidir que es necesario prevenir”.

    En un clima así, algunos contratiempos o errores de cálculo, por ejemplo, un bombardeo errado o una provocación torpe de un lado que desencadena una represalia más fuerte de lo esperado por el otro, podría escalar, en solo unos pocos pasos, hasta el punto de encender los temores de Moscú de un ataque.

    Putin ya ha dicho que la intervención occidental directa en la guerra de Ucrania podría desencadenar represalias nucleares por parte de Rusia. Ahora, cada aumento en el apoyo occidental a las fuerzas ucranianas pone a prueba esos límites.

    “Parte de nuestro problema es que no estoy seguro de que tengamos un sentido claro de dónde están los límites exactamente”, dijo Gorenburg. “Por eso estamos viendo todas las dudas y vacilaciones con el tema de proveer aeronaves. Simplemente hay incertidumbre a cómo responderían ante eso los rusos”.

    Kühn, el analista alemán, expresó preocupación de que la política nacional estadounidense también pudiera influir. Si es que Rusia emplea armas químicas o lleva a cabo otra transgresión, los líderes estadounidenses podrían enfrentar una presión fuerte para responder más allá de lo anticipado por Moscú.

    En Washington muchos ya están llamando a establecer una zona de exclusión aérea u otra intervención directa, con el argumento de que las ojivas estadounidenses podrían disuadir a Moscú de tomar represalias nucleares. Pero liberar el espacio aéreo de Ucrania probablemente requiera atacar bases aéreas y defensas antiaéreas dentro de Rusia que también sirven para defender las fronteras rusas. Los analistas advierten que dichos combates podrían salirse de control fácilmente o activar los miedos del Kremlin de que NATO avance sobre Moscú, lo que llevaría a Putin a lanzar un ataque nuclear de último recurso.

    Ejercicios militares

    Christopher S. Chivvis, un exfuncionario de inteligencia de Estados Unidos para Europa, escribió hace poco que “un montón de ejercicios militares llevados a cabo por Estados Unidos y sus aliados” proyectaban que Putin lanzaría un solo ataque nuclear si se enfrentaba a combates limitados con la OTAN o serios reveses en Ucrania de los que culparía a Occidente.

    Lo cierto es que incluso puede que Putin no conozca bien su punto nuclear sin retorno. Pero los temores estadounidenses sobre la intensificación nuclear rusa también pueden resultar peligrosos.

    Cualquier conflicto nuclear, sin importar cuán limitado sea en un inicio, conlleva un riesgo de escalada que los estrategas llaman de “usar o perder”.

    Ambos bandos saben que los ataques nucleares rápidos podrían eliminar a sus fuerza militares en Europa e incluso arsenales nucleares enteros, lo que los dejarían sin defensas.

    Esto significa que ambos lados tienen un incentivo de lanzar ampliamente antes de que el otro lo haga, incluso si los líderes creen que el conflicto pudo haber iniciado por error.

    Los avances recientes en la tecnología de misiles de corto alcance significan que los líderes ahora tienen tan solo unos minutos para decidir si lanzar o no, lo que aumenta drásticamente la presión para iniciar un ataque de forma rápida, amplia y solo con información parcial del terreno.

    A finales de la gestión de Barack Obama, dos simulaciones estadounidenses de guerra imaginaron una escaramuza accidental entre la OTAN y Rusia que Moscú enfrentaba con un solo ataque nuclear.

    En la primera, los líderes del Pentágono propusieron un ataque nuclear en represalia para dar a entender que había determinación. Pero un funcionario civil de la Casa Blanca, Colin H. Kahl, los presionó para resistir y aislar a Moscú a través de diplomacia. Kahl ahora es subsecretario en el Pentágono.

    Pero la segunda simulación terminó con los ataques nucleares estadounidenses, algo que subraya que Washington no puede anticipar por completo ni sus propias acciones en caso de una crisis así.

    Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Escribe The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad. @Max_Fisher | Facebook

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    [Goldnadel] Vive le nationalisme de l’autre ! À bas le patriotisme français ! Le syndrome Kassovitz

    Monsieur Mathieu Kassovitz, acteur et réalisateur de métier, n’est pas économe de ses billevesées. Mais il se sera cette fois surpassé. On lui doit cette noble saillie, sortie de sa bouche mardi : « Si je n’avais pas d’enfants, je serais en Ukraine (…) Les Ukrainiens que je connais, ils sont ultra-nationalistes… mais dans le bon sens, ils veulent défendre et protéger leur pays. »

    Ainsi le nationalisme irait dans le bon ou le mauvais sens. On reconnaît là l’esprit de discrimination gauchisant, dont, reconnaissons-le, Monsieur Kassovitz n’a point le monopole, notamment dans un milieu artistique qui ne brille pas par sa subtilité analytique.

    Il y aurait donc un nationalisme vertueux, celui de l’Autre et un nationalisme honteux, celui des Français. Ces franchouillards lépreux, qui eux n’auraient pas le droit de vouloir défendre et protéger leur pays sans devenir, pour reprendre l’expression macronienne, des lépreux. Reconnaissons-le, les mêmes qui pensent que les frontières européennes sont obsolètes – à commencer par les françaises, qui considèrent, en citoyens du monde, qu’il ne saurait y avoir d’invasion étrangère, puisqu’il n’y a qu’une seule espèce humaine, ont découvert au lendemain de l’agression russe de l’Ukraine, que les frontières d’un pays européen devaient être considérées comme inviolables et sacrées.

    À ma seule question de savoir si, toujours au nom du même sacro-saint principe, il était prêt à respecter celle de l’auteur du point de détail, notre acteur est demeuré pendant d’interminables secondes bouche bée.

    Monsieur Kassovitz, s’il n’était père de famille, serait évidemment prêt à donner sa vie pour les protéger. Tout le malheur français est résumé dans cette différence flagrante de traitement, qui tient plus du réflexe pavlovien que du raisonnement. C’est le même que celui tenu par Bernard-Henri Lévy et ses amis, qui détestent tout ce qui est sauciflard, biniou et franchouillard, mais qui sont prêts à donner leur vie pour la Bosnie. Pardon de leur répliquer par le Talmud de Babylone : « Si je ne suis pas pour moi, alors qui le sera ? »

    Retour et fin vers Kassovitz, qui décidément n’a pas changé depuis la première fois où je le croisais. Cette anecdote significative mérite, je crois, d’être narrée.

    C’était lors du procès du groupe de rap Ministère A.M.E.R. pour son tristement fameux Sacrifice de poulets. Je représentais alors un syndicat de policiers partie civile. Le réalisateur de La Haine était venu soutenir ces brûleurs de flics en chanson au seul nom « de la liberté d’expression ». À ma seule question de savoir si, toujours au nom du même sacro-saint principe, il était prêt à respecter celle de l’auteur du point de détail, notre acteur est demeuré pendant d’interminables secondes bouche bée.

    Toute la morale à géométrie variable de l’extrême gauche bébête est résumée dans cette béance. Les frontières pour l’étranger lointain, l’ouverture béante pour son prochain.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    J'irai faire rire les Blancs : d'Abidjan à Montreux, l'itinéraire de l'humoriste Clentélex

    Publié le : 18/03/2022 - 15:07

    Dans cette émission, nous vous proposons de découvrir le parcours d'un jeune humoriste africain invité pour la première fois de sa vie à se produire sur la scène du prestigieux festival d'humour de Montreux, en Suisse. Clentélex a 23 ans et habite le quartier pauvre d'Abobo, à Abidjan. Plutôt que de céder à la violence ambiante, il a préféré manier l'arme de l'humour. Son talent lui a permis de remporter le concours organisé en Côte d'Ivoire. Un documentaire de Jean-Charles Guichard et Noémie Mayaudon.

    Le Monde

    Moules à glace ronds Zoku

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Par une chaude journée d’été, quoi de plus agréable que d’ouvrir son congélateur pour y trouver une glace maison ? Les meilleurs moules à glace sont faciles à remplir, faciles à ranger et faciles à démouler. Après avoir étudié des dizaines de modèles, en avoir testé 26, avoir fabriqué 140 glaces au fil des ans et en avoir mangé suffisamment pour rafraîchir toute une armée, nous avons conclu que les moules à glace ronds Zoku produisaient les glaces les plus régulières et les plus esthétiques parmi tous les modèles que nous avons testés.

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons testé quinze moules cette année (dix nouveaux et les cinq choix de notre guide de 2013) avec des recettes totalement nouvelles. Force est de constater que la plupart de nos favoris d’origine font toujours les meilleures glaces. Et pour la deuxième fois, les moules à glace ronds Zoku ont une bonne longueur d’avance sur les autres. Le set Zoku permet de créer des glaces de la bonne taille pour les enfants et les adultes, et c’est l’un des modèles les moins salissants grâce aux discrètes protections anti-goutte sur les bâtonnets. Par rapport aux moules en plastique, leur design original permet de sortir les glaces beaucoup plus facilement. Ils sont également plus simples à démouler que les autres versions en silicone. Enfin, les moules ronds Zoku ont été plus résistants que tous les autres que nous avons testés. Ils conviennent à tous types de préparations, de la crème glacée aux glaces avec morceaux, en passant par les sorbets pur jus de fruits, et sont vendus à partir de 18 euros, ce qui en fait le bon choix pour la plupart des foyers.

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    Si notre premier choix n’est plus disponible, nous nous tournons vers les moules à glace classiques Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, sauf qu’ils sont de forme allongée et en plastique plutôt qu’en silicone, donc il faut les passer sous l’eau chaude pour libérer les Esquimaux. Ces moules sont plus encombrants dans le congélateur, mais en contrepartie, ils peuvent faire six bâtonnets à la fois. En raison de leur forme, les glaces ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus quand on les mange, notamment parce que les bâtonnets ne sont pas munis d’une protection anti-goutte. Mais leur forme est parfaite si vous aimez croquer la glace à pleines dents. De plus, contrairement aux moules à glace ronds Zoku, ceux-ci ne sont pas opaques. Une caractéristique utile si vous avez l’habitude de congeler plusieurs parfums en même temps, car vous pouvez voir plus facilement lequel vous prenez.

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    Pour servir tout un régiment, nous recommandons les moules à glace Norpro. Vous obtiendrez dix glaces en même temps et avec leur forme carrée, elles ressemblent à celles que vous auriez achetées dans une station balnéaire des années 1950. Mais les moules en plastique doivent être passés sous l’eau chaude (sous différents angles) pour libérer les glaces et il est difficile d’en sortir une seule à la fois. Le couvercle qui se trouve sur le dessus du moule peut également être difficile à enlever. C’est néanmoins la meilleure option quand vous organisez une fête et que vous avez besoin de préparer beaucoup de glaces à la fois. De plus, compte tenu du nombre de glaces que ce modèle peut contenir, il est assez compact et vous n’aurez pas à lui trouver une place immense dans le congélateur.

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Si vous recherchez un design hors du commun, nous recommandons chaudement les moules à glace Poissons Zoku. Les adorables figurines aquatiques raviront les petits, et les glaces ont une forme bien nette, d’aspect professionnel, quelle que soit la recette. Comme pour notre premier choix, il est facile de retirer les glaces en forme de poisson des moules en silicone, chacun d’eux contenant environ 45 ml, selon la forme : une taille idéale pour les tout-petits et jusqu’à l’école primaire. Néanmoins, on risque facilement de trop remplir les moules et il n’est pas toujours évident de savoir quel bâtonnet en plastique (à la forme amusante) correspond à chaque compartiment (le corps de la baleine va avec une queue de baleine, le poisson-globe avec des nageoires, etc.). Mais globalement, ces moules ont été les plus simples à utiliser parmi tous les modèles pour enfants que nous avons testés. Comme les autres moules Zoku, cet ensemble occupe un espace non négligeable dans le congélateur, mais il est unique en termes d’aspect visuel.

    Notre sélection des meilleurs moules à glace

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant trois ans comme cheffe de la rubrique « cuisine/maison » pour le magazine BUST. Durant cette période, j’ai élaboré, relu et écrit des recettes. J’ai également collaboré avec des chefs de cuisine sur des reportages gastronomiques et supervisé des séances photo. Actuellement, je suis rédactrice pour la section alimentaire (entre autres) d’un grand magazine féminin américain.

    Afin de déterminer les éléments les plus importants dans un moule à glace, quels sont les matériaux les plus efficaces pour un cuisinier amateur et comment faire les meilleures glaces, j’ai interviewé Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau Popbar, et Charity Ferreira, qui a écrit en 2011 le livre de cuisine Perfect Pops. Pour notre premier guide, en 2013, notre rédacteur Jamie Wiebe s’était entretenu avec Doug Goff, ingénieur agroalimentaire spécialisé dans la glace à l’université de Guelph, et David Carrell du glacier People’s Pops, à Brooklyn.

    À qui s’adressent ces moules à glace ?

    Les moules à glace ne sont pas des ustensiles de cuisine aussi indispensables qu’une casserole ou un ouvre-boîtes. On vit très bien sans. Mais quand l’été arrive et que l’on a des enfants ou des invités en nage chez soi, on est très heureux de les avoir. Par une journée étouffante, rien n’est plus savoureux qu’une glace fraîche, sortie tout droit du congélateur et mangée sous un parasol.

    Bien que l’on trouve des Esquimaux industriels un peu partout, les amateurs de desserts glacés qui veulent expérimenter divers parfums et recettes créatives aimeront les préparer eux-mêmes à la maison. Si vous n’avez pas l’espace ou le budget nécessaires pour une sorbetière, un jeu de moules et un congélateur suffisent pour devenir un expert. Le processus constitue aussi une activité simple et amusante pour les enfants comme les adultes, que l’on peut adapter à d’éventuelles restrictions alimentaires.

    Comment nous les avons sélectionnés et testés

    Lors de nos tests, nous avons constaté que les crèmes glacées se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Il existe différentes formes et tailles de moules à glace. En général, les modèles lisses sont les plus polyvalents, permettant une plus grande variété de recettes. « Les moules qui ont une forme avec des détails élaborés fonctionnent mieux avec des mélanges qui gèlent de façon très solide, comme ceux à base de jus de fruits », explique Charity Ferreira. A contrario, « tout ce qui est crémeux, alcoolisé ou avec des morceaux ne sera pas bien défini si vous le congelez dans un moule avec des aspérités. » L’autrice de Perfect Pops a également précisé que les crèmes glacées « ou toute autre glace au rendu plus mou », sont souvent plus difficiles à extraire des moules qui ne sont pas lisses. Pour notre part, lors de nos tests, nous avons constaté que les glaces crémeuses se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Les moules sont généralement fabriqués en plastique, silicone ou acier inoxydable. Chacun de ces matériaux a ses avantages et ses inconvénients.

    Les moules en plastique sont bon marché et faciles à trouver, mais ils ont davantage tendance à se casser et se montrent parfois difficiles à utiliser, car ils doivent être passés sous l’eau chaude jusqu’à ce qu’ils libèrent leur précieuse cargaison de bâtonnet glacé. Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne américaine de glaces à l’eau PopBar, a refusé de nous dire quel matériau est utilisé dans ses magasins (c’est un secret commercial), mais il affirme que, « pour un usage domestique, vous pouvez choisir le plastique sans problème. Je ne pense pas que cela affectera la qualité à long terme, et ils resteront bons pour une consommation occasionnelle ». Nous pensons qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter en effet des produits chimiques contenus dans les moules en plastique (voir notre section Sécurité des matériaux).

    Le silicone est un matériau fréquemment utilisé dans les moules à glaces, mais sa longévité pose problème : si vous perforez accidentellement ces moules avec un objet pointu dans le lave-vaisselle, l’armoire ou l’évier, ils sont définitivement hors service. En outre, ils peuvent dégager une odeur peu agréable et sont plus susceptibles de conserver les effluves des glaces précédemment préparées. Le silicone ne se fragilisant pas aux températures de congélation et se détachant facilement de la matière congelée, c’est un matériau particulièrement adapté aux moules à glace. Comme nous l’a décrit le scientifique Doug Goff, « le plastique vu sous un microscope est très rugueux, avec beaucoup de coins et recoins, de sorte que la glace y adhère facilement et le retrait d’un élément congelé est donc rendu plus difficile. Les moules en silicone sont de loin préférables pour faciliter l’extraction, car ils sont plus lisses… Mais plus important encore, le silicone repousse l’eau, donc l’absence d’adhérence est principalement due à l’absence d’interaction entre l’eau/la glace et le silicone à la surface du moule ». Comme pour le plastique, il y a peu de risques que des produits chimiques soient libérés du silicone dans vos glaces.

    L’acier inoxydable est le plus difficile à dénicher et peut coûter plus que ce qu’un novice de la fabrication de bâtonnets glacés est prêt à dépenser. « Je n’ai pas essayé les moules en métal », confie Charity Ferreira. « Ils sont chers et pas très faciles à trouver, pour autant que je sache. »

    Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger.

    Le moule à glace idéal doit être de fabrication robuste pour que les esquimaux (et le moule lui-même) ne se cassent pas en morceaux s’il tombe. Il doit être hermétique pour éviter les fuites de liquide. Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger. Si leur base est trop lourde, elles risquent de se briser pendant que vous les dégustez. Le moule doit également être facile à nettoyer et permettre de démouler la glace aussi simplement que possible.

    En ce qui concerne la taille, la meilleure contenance se situe entre 85 et 100 ml. Davantage, et on risque de se lasser. Moins, c’est insuffisant, à moins que vous ne nourrissiez exclusivement des enfants en bas âge. Le cas échéant, nous avons constaté que le meilleur format de glaces pour les jeunes enfants est de 35 à 45 ml.

    Un plateau limite les chances que les glaces se renversent et permet de garder un frigo bien rangé. Mieux encore : les plateaux dont on peut retirer les glaces une par une. Dans certains cas, tous les moules sont reliés entre eux, ce qui complique la consommation d’une seule glace, surtout si le moule est en plastique et qu’il faut le passer sous l’eau chaude pour démouler.

    La plupart des moules sont munis de bâtonnets réutilisables, et certains (comme notre premier choix) ont une protection intégrée pour recueillir les gouttes qui dégoulinent avant qu’elles ne tombent sur vos vêtements. On attend d’un bâtonnet qu’il soit lisse pour ne pas irriter la bouche quand on arrive tout en bas, et qu’il ne soit pas trop pointu, pour être sans danger pour les enfants. Acheter des bâtonnets en bois et les insérer dans les glaces peut vite se transformer en galère, surtout lorsqu’on est en rupture de bâtonnets et que l’on a une envie subite de faire des glaces maison. Mais tout est une question de préférence : Charity Ferreira, elle, n’aime pas l’aspect ni le toucher des bâtons en plastique. Elle opte toujours pour le bois.

    Pour notre premier guide, nous avions testé seize moules, produisant environ soixante glaces. Après avoir parlé avec des experts, consulté Amazon et des blogs alimentaires, et relu des sources éditoriales de confiance citées dans la première étude, nous avons choisi dix modèles supplémentaires, en nous concentrant sur des moules en silicone, des moules classiques et des designs mignons pour enfants. Nous les avons comparés à nos cinq premiers choix précédents et avons produit environ quatre-vingts glaces. Plusieurs des moules que nous avons testés et rejetés ont connu des problèmes de stock, mais nous avons répertorié ceux qui sont disponibles dans la section Concurrence ci-dessous.

    Afin de déterminer si les moules avaient des problèmes avec certains types de glace, nous avons essayé quatre recettes différentes dans chaque moule : jus d’orange pur, crème glacée, mélange de fruits et fudge. Nous avons mené deux séries de tests dans chaque moule, puis nous avons lavé à la main tous les moules pour évaluer la difficulté de nettoyage et d’entretien.

    Notre premier choix de moule à glace

    Moules à glace ronds Zoku

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons examiné 26 modèles pour cette mise à jour et en avons testé 15. Résultat des courses : les moules à glace ronds Zoku, déjà nos favoris dans notre premier guide, ont encore démontré qu’ils avaient une belle longueur d’avance sur leurs concurrents. Ces moules ont produit les glaces les plus régulières, et ils sont plus élégants et plus modernes que les moules rectangulaires classiques (si ce critère a une importance pour vous). Leur rendu lisse et sphérique a moins tendance à se casser. Par rapport à la plupart des moules que nous avons utilisés, leur support est plus facile à remplir. Ce modèle s’est également montré plus solide que les autres, ne se cassant pas même lorsque nous le laissions tomber. Par ailleurs, c’est l’un des rares modèles qui n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour libérer une ou plusieurs glaces : les fourreaux en silicone souple se retournent comme un gant.

    Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces obtenues sont étonnamment régulières : lors de nos tests, deux fournées de quatre recettes de glace différentes ont donné systématiquement la même forme sphérique et sont restées bien consistantes tout au long de la dégustation, contrairement à celles des moules Tovolo Bug et Rocket. Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces rondes de 85 ml sont faciles à manger et, grâce à leur forme parfaitement sphérique, elles ont peu de chances de se casser au beau milieu de la dégustation, contrairement aux glaces d’un robot Cuisipro, qui ont une grande base angulaire et se brisent systématiquement lorsqu’on arrive au dernier tiers. Toutes les glaces ont tendance à se casser (y compris les glaces classiques Zoku), selon que vous préfériez lécher ou mordre l’Esquimau, mais les glaces rondes Zoku ont bien tenu sur le bâtonnet et ne sont pas tombées en morceaux.

    Les moules ronds Zoku sont aussi plus faciles à remplir, en grande partie grâce au support léger de 17,5 x 12,5 cm qui les maintient bien en place pendant qu’on verse le liquide. Grâce au large rebord en silicone sur chaque moule, on risque moins de déborder et d’en mettre partout. En comparaison, pour les fusées et les crèmes glacées, Tovolo compte des moules en plastique séparés qu’il faut soigneusement installer sur leurs supports, et il est difficile de se rendre compte si les moules sont vraiment bien fixés. D’autres moules sont tout simplement plus difficiles à remplir. Le Norpro et le Progressive International ont chacun un support, mais leur ouverture étant très étroite, on a souvent tendance à en mettre à côté quand on les remplit. Aucun des moules en silicone à poussoir (« push-pop ») que nous avons essayés n’est équipé d’un support, donc leur remplissage est compliqué.

    Le moule rond en silicone Zoku est semblable à un fourreau souple que l’on déroule très facilement pour sortir les glaces. Contrairement à la majorité des autres moules que nous avons testés (à part les « push pops » en silicone et les moules en forme de poisson), celui-ci n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour pouvoir en extraire une glace. Et comme le moule souple peut être retourné (comme un gant), on peut le nettoyer sans problème.

    Ces moules à succès ont obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 sur Amazon, avec un peu plus de 200 avis.

    Des défauts non rédhibitoires

    En raison de leur forme ronde, ces moules ne permettent pas de faire des glaces à couches superposées (il faut une forme plus allongée pour cela). Il se peut aussi que les glaces soient trop grandes et trop larges pour tenir dans les petites bouches, qui peineront à les mordre.

    Le grand support en plastique prend également beaucoup de place dans le congélateur (il mesure 17,5 x 12,5 x 7,5 cm), pour seulement quatre glaces. Et le coût du Zoku pourrait dissuader certains consommateurs : vous n’aurez que quatre moules à glaces pour 18 euros. Il existe des modèles nettement moins chers sur le marché qui permettent de faire plus de glaces à la fois.

    Notre deuxième choix

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 39,90 €

    Si notre premier choix est en rupture de stock, nous conseillons aussi les moules à glace classiques de Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, mais produisent une forme plus allongée et sont en plastique, et non en silicone. Comme les moules ronds, les classiques sont faciles à remplir et à transporter jusqu’au congélateur. Ils sont néanmoins plus encombrants (21 x 10 cm, contre 17,5 x 12,5 cm pour les moules ronds). La conception de ces moules les rend également plus difficiles à utiliser et le résultat est un peu plus salissant.

    Il faut passer les moules en plastique sous l’eau chaude pour libérer les glaces, donc ils sont moins faciles à utiliser que la version ronde de Zoku. Ce modèle classique n’intégrant pas de protection anti-gouttes sur les bâtonnets réutilisables, on risque davantage de se salir en mangeant, d’autant plus que les bâtonnets doivent être clipsés dans le socle, ce qui favorise les fuites. Et les glaces de forme allongée ont tendance à se casser.

    Cela dit, ces glaces sont plus faciles à mettre en bouche et plus agréables à croquer que les glaces rondes Zoku, si c’est là un critère important pour vous. Il est également plus aisé de retirer les glaces de leur contenant qu’avec n’importe lequel des autres modèles en plastique que nous avons essayés. Il n’est pas surprenant que ce produit ait obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 parmi plus de 1 500 avis sur Amazon.

    Pour les grandes quantités

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 25,82 €

    Si vous faites un grand nombre de glaces pour une fête ou un rassemblement, le favori de notre première version du guide demeure le champion : les moules Norpro sont solides et pratiques, et on obtient dix glaces en une seule fois. Avec une contenance de 85 ml chacun, ces Esquimaux sont de belle taille et ont la forme rectangulaire classique de ceux que vous trouveriez dans une épicerie ou dans le congélateur de votre grand-mère.

    Difficile de trouver des moules pour non-professionnels qui fassent dix glaces ou plus à la fois : c’est le grand avantage de Norpro. Mais comme le soulignent de nombreux acheteurs en ligne, il est vraiment compliqué de sortir les glaces de leur prison de plastique. Les dix Esquimaux sont tous reliés à un seul et grand couvercle, ce qui signifie que vous devrez passer l’intégralité du moule sous l’eau chaude pendant un certain temps, sous différents angles. Cela peut s’avérer assez fastidieux, surtout si vous ne voulez extraire qu’une seule glace.

    C’est néanmoins la meilleure option lorsque vous organisez une fête et que vous avez besoin de beaucoup de glaces en même temps. Compte tenu du nombre que vous pouvez en tirer, ce modèle est également assez compact (22,5 x 14 x 12 cm), de sorte que vous n’aurez pas à faire une place immense dans le congélateur pour le ranger. Le Norpro a fait mieux que le seul autre moule de dix glaces que nous avons testé, le Progressive International (PI), en grande partie parce que son couvercle en plastique est plus pratique que celui en métal du PI. Le Norpro coûte 25 euros sur Amazon, contre 80 euros pour le moule PI, ce qui nous pousse à voter sans hésitation pour le premier.

    N’oubliez pas que vous devrez acheter des bâtonnets en bois jetables pour ce moule, car il n’est pas fourni avec des bâtonnets réutilisables.

    Pour notre premier guide, David Carrell, du glacier People’s Pops de Brooklyn, nous a recommandé ce set. Son équipe utilisait ce modèle au départ, même si elle est maintenant passée à un moule à glace industriel propre à la marque. Les moules ont obtenu une moyenne impressionnante de quatre étoiles sur cinq sur Amazon, avec plus de 1 700 avis.

    Le moule à glace idéal pour les enfants

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Nous recommandons chaudement les moules Zoku en forme de poisson comme alternative amusante pour les enfants. Ils nous ont fait pousser un petit cri de joie très aigu (un peu comme celui d’un dauphin) quand nous avons libéré les glaces de leur gaine en silicone. Les formes aquatiques sont remarquablement nettes et d’aspect professionnel, fidèles aux photos de l’emballage. La contenance de 35 à 45 ml de chaque glace est pile la bonne taille pour les petits. Les moules en silicone fonctionnent de la même manière que les ronds de Zoku, mais leur taille et leurs formes les rendent moins polyvalents pour toute la famille.

    Les moules sont très petits et on risque de trop les remplir sans s’en rendre compte. Par ailleurs, lorsqu’on insère les bâtons en plastique, ils reposent simplement sur le liquide et ne se verrouillent pas en place. Mais ce n’est pas tant un défaut de conception qu’un élément légèrement déroutant la première fois qu’on les utilise. Chacun des moules (poisson-clown, requin, baleine, pieuvre, plongeur et poisson-globe) est assorti à un bâton. Un petit symbole sur chaque moule correspond à un symbole sur chaque bâton, pour faire correspondre les deux pièces et ainsi vous assurer d’obtenir l’effet visuel souhaité (pour voir les symboles, il ne faut pas trop les remplir). Mais si on n’associe pas le bon bâton au bon moule, ce n’est pas dramatique pour la forme obtenue, et nous sommes sûrs que les enfants s’amuseraient à la vue d’un plongeur avec des tentacules de pieuvre.

    Comme tous les moules en silicone, les moules Zoku en forme de poisson ont une légère odeur chimique quand ils sortent de l’emballage, mais elle devrait disparaître après les premiers lavages.

    Selon Charity Ferreira, on distingue moins bien les détails des moules aux formes élaborées lorsqu’on fait une préparation à base de crème ou de yaourt. Mais je n’ai pas observé de problème avec ces modèles en forme de poisson. Cela peut s’expliquer par le fait que les moules contiennent très peu de liquide, ce qui fait que la congélation est plus solide que dans leurs concurrents plus grands. Bien que les moules Zoku en forme de poisson soient certainement les plus détaillés que j’aie essayés, on peut facilement dégainer les glaces des moules en silicone, et le résultat final a conservé un niveau de détail impressionnant, quelle que soit la recette.

    Les moules Fusée Tovolo étaient arrivés en tête dans la catégorie « formes amusantes » de la première version de ce guide, mais je les ai trouvés un peu difficiles à nettoyer, et bien que la fusée soit mignonne, impossible de rivaliser avec les adorables petites figurines aquatiques qui sortent des moules Zoku en forme de poisson. Il en est de même pour les autres moules spécifiques aux enfants que nous avons testés.

    Les moules Zoku en forme de poisson ont obtenu une moyenne de 4,5 étoiles sur 5 (avec plus de 600 avis) sur Amazon et ont aussi été recommandés par le magazine Good Housekeeping en 2014.

    Entretien et utilisation

    Tous ces moules doivent être soigneusement lavés après chaque utilisation. Lisez bien les indications sur l’emballage pour savoir s’ils passent au lave-vaisselle : ce n’est pas le cas de certains modèles que nous avons testés, dont les trois Zoku. Comme pour tous les produits en silicone, veillez à ne pas utiliser de tampon à récurer ni de laine d’acier lors du nettoyage, pour ne pas laisser de rayure. Et gardez-les bien à distance de tout couteau ou autre objet pointu dans l’évier ou le lave-vaisselle pour ne pas les percer accidentellement.

    Si vous êtes gêné par l’odeur du silicone, il existe des tonnes d’astuces pour vous en débarrasser, notamment celle-ci, lue sur Amazon, qui peut paraître dégoûtante mais est toutefois intrigante et est validée par les lecteurs de Chowhound (en anglais) Elle consiste à placer le moule durant trois jours dans un sac en plastique fermé rempli de litière pour chat, et laisser reposer durant trois jours.

    Si vous n’aimez pas les bâtonnets en plastique réutilisables, vous pouvez toujours recourir à la version en bois à l’ancienne. Charity Ferreira nous a expliqué comment elle s’y prend avec les moules normalement accompagnés de bâtonnets en plastique : « Vous avez la possibilité de n’utiliser que des bâtonnets en bois : recouvrez le dessus du moule avec du papier aluminium, faites une fente dans cette feuille et insérez le bâtonnet. Cela permet de maintenir le bâtonnet en place pendant que le mélange gèle. »

    La concurrence

    De nombreux moules que nous avons testés sont en rupture de stock ou ont été retirés de la vente. Certains présentaient des problèmes comme des odeurs de silicone, des fonds difficiles à nettoyer ou une conception salissante.

    Dans la catégorie « Mignon pour les enfants », nous accordons une mention honorifique au mini moule à glace Cuisipro, qui produit des glaces de la taille idéale pour les enfants et qui est doté d’un discret petit plateau récepteur de gouttes. Chaque bâtonnet a la forme d’un animal (nous avons essayé la collection « Safari ») et les moules se relient entre eux par des segments qui s’emboîtent les uns dans les autres, ce qui les rend plus stables pour verser le liquide et les placer au congélateur. Ce n’est pas le modèle le moins cher, mais il est bien fait et la glace obtenue, en forme d’œuf, est plus facile à manger que les glaces ultra-rondes de Zoku. Les poignées s’adaptent aussi parfaitement au moule, ce qui évite d’en mettre partout quand on transfère les futures glaces du plan de travail au congélateur. Cependant, ces glaces sont loin d’être aussi mignonnes que les glaces Zoku en forme de poisson, donc en fin de compte elles ne sont pas notre premier choix.

    Le prix devient un problème avec les moules à glace individuels en acier inoxydable Freezycup, qui coûtent environ dix euros l’unité. Mais nous avons compris leurs atouts : la taille des glaces est correcte pour les adultes comme les enfants, et la forme tubulaire un peu étroite permet de lécher ou mordre plus facilement dedans que les formes plus larges. Malheureusement, le collecteur de gouttes n’étant pas fixé au moule de façon permanente (il s’agit d’un disque métallique avec un joint en caoutchouc que l’on glisse sur le bâtonnet de la glace), il a tendance à bouger au milieu de la dégustation, et le liquide accumulé finit par couler. Par ailleurs, les moules sont censés pouvoir tenir debout tout seuls dans un congélateur. Mais les clayettes du nôtre étant à treillage, nous avons dû les placer dans leur support en bois. Or, le socle est vendu séparément et les trous dans lesquels les moules devaient entrer n’étaient pas exactement de la bonne taille, donc nous avons dû les caler maladroitement. Nous avions aussi peur d’égarer les collecteurs de gouttes et de jeter accidentellement les bâtonnets en bambou qui accompagnent chaque moule, car ils ressemblent beaucoup à des bâtonnets en bois jetables.

    Les moules Tovolo en forme d’insectes ont produit des glaces qui ne rappelaient que très vaguement les petites bestioles voulues (ressemblant plus à une sorte de crabe). Ils contiennent entre 90 et 120 ml, soit un peu trop pour convenir aux enfants. Bien que leur support en forme de feuille et leurs poignées en forme de vigne les distinguent des autres moules au design amusant pour enfants, la poignée a tendance à se casser, selon certains acheteurs Amazon, et il est presque impossible de boire dans le gobelet recueille gouttes sans se renverser du liquide dessus, vu sa profondeur (contrairement à la protection anti-gouttes de Zoku, qui est plus plate et permet de boire plus facilement la glace fondue).

    Les moules à glace Tovolo Groovy sont trop volumineux (même si les glaces contiennent tout juste 90 ml) et ne sont bons qu’à faire des glaces à base de jus de fruits. Le bâtonnet a tendance à sortir sans la glace, ou alors, la glace ne sort pas du tout. Ils se sont brisés en petits morceaux lorsque nous les avons fait tomber sur le sol avec de la glace à l’intérieur.

    Les moules à glaces Bijoux de Tovolo sont trop petits : ils ne contiennent que 30 ml de liquide. Selon certains acheteurs, les glaces sont difficiles à extraire du plateau et le bâtonnet en plastique a tendance à se casser en deux.

    Les glaces que nous avons fabriquées dans le moule Cuisipro Snap Fit Circle se sont presque toujours cassées en deux. Elles ont une belle forme et une taille raisonnable, mais nous avons passé trop de temps à essayer de faire fondre le petit morceau coincé au fond du moule pour pouvoir le boire.

    Nous avons aussi examiné d’autres moules, mais nous les avons éliminés :

    Les moules Popze IcePopIt sont chers alors que leur conception semble identique à certains des autres moules à glace que nous avons testés.

    Le Norpro Frost Pop Maker s’en sort plutôt bien dans les avis Amazon, mais les utilisateurs se sont plaints que son ouverture était trop étroite, ce qui complique le remplissage. En outre, il n’a reçu que 14 avis, ce qui ne nous permet pas vraiment de nous faire une idée précise.

    Le moule à glace Jelly Belly Lickety Sip a reçu de bons avis sur Amazon, mais il est trop bon marché. Il a tendance à se casser et est conçu dans un plastique dur qui rend difficile l’extraction de chaque glace. De plus, il présente le plus gros défaut de Norpro (à savoir que tous les moules sont reliés entre eux) sans aucun de ses avantages.

    Le moule à glace Chosigt d’IKEA est un choix très populaire et bon marché, mais les acheteurs d’Amazon trouvent que les glaces sont trop petites. Une taille qui convient bien aux enfants, mais pas aux adultes, et toujours dans le même plastique cassable.

    Cuisipro distribue plusieurs déclinaisons de son moule à glace Snap Fit. Cette année, nous avons essayé la forme robot et avons écarté les fusées et voiliers. Les acheteurs trouvent qu’elles sont un peu trop grandes pour les enfants (qui sont pourtant le meilleur public pour ces silhouettes amusantes), et que les bâtonnets sont trop pointus (comme nous l’avons constaté avec les moules robots), ce qui fait peur si un enfant venait à tomber en sirotant sa glace.

    Sécurité des matériaux

    Depuis quelques années, les médias, les parents et autres consommateurs sont préoccupés par les produits chimiques dangereux qui s’échappent des plastiques. De nouvelles recherches tendraient à montrer que les plastifiants (les produits chimiques utilisés pour rendre les plastiques résistants mais souples) ne représentent pas un risque aussi important pour la santé qu’on pourrait le craindre. La plus grande inquiétude concerne les perturbateurs endocriniens. Le bisphénol A (BPA) est certainement le plus connu, et de nombreux fabricants ont cessé de l’utiliser dans les produits destinés aux enfants (la plupart des moules à glace que nous présentons sont exempts de BPA). Cependant, il est probable que d’autres plastifiants soient plus à risques que le BPA. Une évaluation des risques à grande échelle menée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (qui a des normes beaucoup plus strictes que la FDA américaine) a révélé que le BPA ne représentait quasiment aucune menace, même pour les jeunes enfants.

    Pour ce qui est des autres plastifiants, la recherche n’est pas concluante quant à savoir lesquels causent des dommages et dans quelle mesure. Mais il se pourrait que cela importe peu, surtout lorsqu’il s’agit de moules à glace. Certains types de plastifiants peuvent relâcher des produits chimiques, mais en très petites quantités, et cela peut prendre plusieurs années. Selon Neal Langerman, directeur de recherche et propriétaire de la société de conseil Advanced Chemical Safety, c’est lorsque les entreprises font des études de vieillissement accéléré sur ces matériaux, en soumettant le plastique à l’équivalent de cinq à six ans d’utilisation, qu’une petite quantité d’additifs peut apparaître dans les aliments ou le liquide conservés dans ledit plastique. Leur volume est bien plus faible que ce qui serait réellement nocif selon les données disponibles, a déclaré Neal Langerman. « Mais je veux ensuite savoir ce qui se passera si je le laisse dans mon congélateur à -7 ou -8 °C pendant 45 jours. Eh bien, cela ralentit tout », car les réactions chimiques sont encore plus longues lorsqu’il fait froid. Et Langerma de déclarer : « clairement, les plastifiants ne m’inquiètent pas ». En fin de compte, une utilisation quotidienne de moules à glace en plastique ne représente un risque pour personne.

    Techniquement, le silicone est peut-être encore plus sûr que le plastique. Comme il s’agit d’un polymère silicium-oxygène, il est l’une des liaisons chimiques les plus solides qui existent, et il est donc considéré comme inerte. Sable et quartz sont d’ailleurs constitués d’une forme de ce polymère : c’est vraiment un roc. Selon la FDA, le silicone est « généralement reconnu comme sûr » et « peut être utilisé sans danger comme emballage alimentaire ». L’American Chemistry Council affirme que le silicone est l’un des matériaux les plus étudiés au monde et qu’il s’est avéré résistant au chaud et au froid (une bonne nouvelle pour les moules à glace).

    Sources

    1. Charity Ferreira, autrice de 2011’s Perfect Pops, interview

    2. Reuben Ben Jehuda, propriétaire/cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau PopBar, interview

    3. Jillian Urcelay, Up Your Dessert’s Cuteness With These New Popsicle Molds, magazine Good Housekeeping

    4. Jennifer Chait, GUIDE : 22 BPA-free popsicle molds for making all kinds of delicious homemade popsicles, site Inhabitots

    5. Valya Boutenko, What Popsicle Molds Are Best, blog personnel

    6. Jill Parkin, 10 Great Ice Pop Molds to Make Homemade Popsicles, Sandy Toes and Popsicles

    7. Cool Popsicle Molds for a Fun Summer, HolyCool  

    Molly Simms (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Jamie Wiebe (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Béatrice Catanese (traduction française)

    Valeurs Actuelles

    Pour Amine Elbahi, le « contre reportage » de Mediapart sur Roubaix confirme les révélations de Zone interdite

    Il est l’une des figures révélées par l’enquête de « Zone interdite » sur l’islamisme à Roubaix. Depuis sa parution, Amine Elbahi a rejoint l’équipe de campagne de Valérie Pécresse et été désigné comme futur candidats LR aux législatives, pour la circonscription de Roubaix. Ce jeudi 17 mars, c’est justement depuis un café du centre-ville de Wattrelos, commune limitrophe à Roubaix où le militant prépare sa campagne, qu’il a visionné le “contrereportage” de Mediapart. Amine Elbahi a accepté de nous livrer son impression.

    Le documentaire, long de 15 minutes, se concentre sur plusieurs boutiques de la rue de Lannoy pointées par Amine Elbahi et « Zone interdite », dont celle qui vend des poupées sans visage pour respecter les préceptes islamistes. Les journalistes de Mediapart sont partis à la rencontre de ces commerçants pour mener une “contre-enquête” (“contre-enquête” selon les termes utilisés dans la vidéo, tandis que le titre parle lui de “contre-reportage”) et montrer un autre visage de la rue de Lannoy. Sans succès, semble-t-il.

    Mediapart en plein déni de réalité

    « Je ne vois pas ce qu’il y a de “contre” puisque les images montrent exactement la même chose ! Exactement ce qu’on dénonce, exactement ce que les gens ne veulent plus… », nous glisse d’emblée Amine Elbahi. « Cette vidéo va à l’inverse de ce qu’ils veulent prouver. On sent que les journalistes voulaient trouver quelque chose, mais qu’ils n’ont rien trouvé », s’étonne encore le Roubaisien, pour qui la démarche de ce média d’investigation d’extrême gauche « démontre au contraire la crédibilité de “Zone interdite ».

    D’autant plus que la gérante de la boutique où les poupées sans visage sont mises en vente ne trouve rien à dire sur le fond du problème, à savoir le rôle de l’islam radical dans l’instauration de nouvelles normes culturelles et religieuses. « Ce n’est pas seulement la poupée qu’il fallait voir, indique Amine Elbahi, c’est aussi le discours qui accompagnait la vente de ces poupées, et sur lequel la gérante choisit de ne pas s’exprimer. »

    Mais y est-elle seulement incitée ? Les journalistes du site d’investigation, dans leur grande bienveillance envers l’islam radical, ont choisi de ne pas poser les questions qui fâchent. « Mediapart ne fait que conforter le déni, alors que tout vient confirmer l’existence du communautarisme (…).  Ce média a abandonné l’esprit républicain et l’esprit Charlie. Leur reportage ne fait pas honneur au journalisme », indique Elbahi avant de rappeler « que le documentaire de “Zone interdite” commençait, lui, par dénoncer le rôle trouble d’une association de soutien scolaire, chose qui a été rendu possible grâce au travail de la presse locale. Mais la liberté d’expression et d’informer ne plaît apparemment pas à Mediapart. »

    Un verset du Coran dès l’entrée du magasin

    Le Roubaisien s’étonne d’ailleurs de ne pas avoir été contacté par le média dans le cadre de cette contre-enquête, que nous avons nous aussi visionnée. De fait, rien de ce qui y est montré ne décrédibilise les images de « Zone interdite ». Dès les premières images, un tableau avec une inscription en arabe apparaît à l’entrée du magasin, qui s’avère être un verset du Coran. La boutique elle-même, dénommée Sounna Shop, fait explicitement référence à la pratique rigoureuse de l’islam, puisque Sounna signifie « tradition orthodoxe de la religion islamique ». Tout comme les articles qui s’y trouvent, tels que les jouets pour enfants : des poupées sans visage, mais aussi des jeux pour apprendre la prière et l’arabe.

    Interrogés par Mediapart, les commerçants expliquent, pour leur défense, vendre ces articles simplement par opportunisme, c’est-à-dire pour répondre à la demande de la clientèle locale. Maigre défense, qui montre bien que l’islam radical imprègne une partie de la population de Roubaix, et que ces magasins ne sont que la partie visible de l’iceberg. Par ailleurs, à aucun moment les commerçants, ni même les journalistes de Mediapart, n’émettent de réserves sur l’idéologie véhiculée par l’islamisme à travers les articles vendus.

    Plus surprenant encore, est le choix de Mediapart de se rendre dans les locaux de Pastel FM, une radio locale, « dont le reportage de Zone interdite ne parle absolument pas », s’étonne Amine Elbahi. D’autant que, là encore, Pastel FM a fait l’objet de diverses polémiques en raison de ses positions communautaristes. Plusieurs militants islamistes avaient été accueillis sur les ondes, comme le rappelait Marianne, dans un article daté de mai 2021. Le militant écologiste local, et animateur au sein de la radio, Ali Rahni, c’était vu, par exemple, désavoué par La France insoumise aux dernières élections cantonales pour sa proximité avec la mouvance islamiste. Avant cela, la région avait décidé de cesser de subventionner la radio parce que celle-ci avait diffusé une série d’émissions confessionnelles, parfois depuis des mosquées et animées par des imams, alors même que la convention qui la liait avec la région excluait « toute forme de prosélytisme politique, philosophique ou religieux ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    L'Humanité

    Mémoires incandescentes

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    Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

    Latifa Madani

    Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

    Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

    « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

    Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

    Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

    Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

    Guerre d'Algérie
    France24 - World

    A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

    Issued on: 21/03/2022 - 15:58Modified: 21/03/2022 - 16:01

    Benjamin DODMAN Follow

    Rising in the polls, the French election’s dark horse Jean-Luc Mélenchon has promised a reboot of the French Republic, vowing to overhaul a presidential regime that he blames for mounting abstention, disillusion and increasingly violent protests.

    Sporting a prominent French moustache and the Phrygian cap of the revolutionary Sans-culottes, Johan Pain cut a familiar figure on place de la République in Paris – the French capital’s traditional protest hub

    The sprawling square, best known for its towering allegorical statue of the French Republic (coiffed, of course, with a Phrygian cap), has long been a rite of passage for every left-wing march in town. On Sunday, it was the stage for the biggest rally of France’s presidential campaign, in support of veteran campaigner Jean-Luc Mélenchon, who is polling in third with just three weeks to go before the April 10 vote.

    Basking in the warm sunshine, tens of thousands of flag-waving supporters flocked to hear Mélenchon promise a reboot of the Republic. Few had travelled as far as Pain, who made the 500-kilometre trip from Lausanne in Switzerland to back the leftist firebrand.

    “The Fifth Republic has failed us, it’s a broken system,” Pain, 72, said of the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago. “I’ve realised this much from living abroad: when it comes to democracy in Europe, we’re bottom of the league.”

    Sunday’s “March for the Sixth Republic” marked the third such rally since Mélenchon first ran for the presidency a decade ago. It was a chance for the hard-left candidate to flex his muscles as he continues his slow but steady rise in the polls, five years after he narrowly missed out on a place in the all-important presidential run-off.

    The promise of a new Republic allowed Mélenchon to reach beyond his core support, drawing people for whom an overhaul of France’s constitution is the priority. Among them was 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.

    Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”. 

    “It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention.” 

    The permanent coup d’état

    Apathy and disillusion have translated into a steady decline in participation at French elections – leading up to the dismal 35% turnout registered at regional polls last year, in which the pandemic also played a part. As France’s marquee election, the presidential contest has traditionally enjoyed stronger participation, hovering at around 80%. But pollsters are warning that a surge in abstention threatens to undermine next month’s process.

    Last week, a study commissioned by French daily Le Monde found that fewer than 70% of French voters were certain they would take part in the first round on April 10. The number dropped to 53% for the 18-24 age group.

    “France is the only country in the European Union that is witnessing a steady decline in turnout in all elections, from local to presidential,” said Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, in an interview with FRANCE 24. “When it comes to abstention, we’re number one!”

    A long-time advocate of a Sixth Republic, Alliès said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added,  is “a parliament that is totally impotent”.

    “This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.”

    French presidential election © France 24

    Critics of the presidential role fashioned by De Gaulle have long complained that it carries traits of Napoleon’s imperial synthesis, combining elements of France’s monarchical and revolutionary traditions. The criticism is as old as the system itself, its central tenet summed up in François Mitterrand’s 1964 pamphlet “The Permanent Coup d’Etat”. 

    Mitterrand accused De Gaulle of betraying the spirit of the constitution by sidelining parliament and swapping the role of arbiter for that of omnipotent ruler. “By replacing the national representation with the notion of the leader’s infallibility, General De Gaulle concentrates the nation’s interest, curiosity and passions on himself and depoliticises the rest,” wrote the future Socialist president, who would later play by the same rulebook. 

    Similar accusations have been levelled at De Gaulle’s successors, including Mitterand: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Elysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.

    In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said “the era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.”

    “France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.” 

    Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.”

    Regime change

    Five years of self-styled "Jupiterian" rule under President Emmanuel Macron have only exacerbated the problems long flagged by critics of the Fifth Republic, said Alliès, pointing to the incumbent’s habit of relying on the secrecy of special “defence councils” to steer the country through the Covid-19 pandemic, terrorist threats and now the war in Ukraine.

    It’s a theme the Mélenchon campaign has been pushing as it promises an overhaul of France’s republican regime.

    “Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”

    Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval. 

    But those are just proposals. The candidate for La France insoumise (France Unbowed) says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.

    The veteran leftist is hardly the first presidential candidate to call for a Sixth Republic. In past elections, it was not uncommon for a majority of candidates – not all of them left-wingers – to back the idea of sweeping constitutional reform. Their proposals often differed, some advocating a parliamentary regime with a strong prime minister while others called for scrapping the PM’s job altogether.

    “Traditionally, only two parties have always supported the Fifth Republic – the mainstream centre-left and mainstream centre-right,” said Alliès. “It’s easy to see why: they’re the ones who enjoyed the regime’s sweeping powers.”

    Therein lies the main difficulty for advocates of regime change, Alliès added: “Essentially, you need a candidate who is willing to take the huge powers of the Fifth Republic and give them back to the people.”

    ‘Don’t disappoint me, Jean-Luc’

    Since the Revolution of 1789, France has had no shortage of regime changes, but all of them have coincided with times of great turmoil – whether revolutions, wars or coup d’états. The Fifth Republic may be experiencing difficulties, but it is not yet in terminal crisis. It has also proven to be relatively malleable, allowing for 24 constitutional revisions since its inception.

    During Macron’s term, the presidential regime weathered one crisis with game-changing potential: the Yellow Vest insurgency, one of the most potent and contagious protest movements in recent French history. It was eventually smothered through a combination of tax breaks, police crackdowns and a "Great National Debate", which France’s ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage. 

    The high-visibility jackets were easily spotted at Sunday’s rally in Paris, where the Yellow Vests’ flagship demand for a “citizens’ initiative referendum” – which Mélenchon has included among his proposals for a Sixth Republic – featured prominently on placards and banners.

    “The people have been stripped of all power and so have our representatives in parliament,” said primary school teacher Christine Arlandis, who described herself as a Yellow Vest at heart, even though she did not wear a gilet jaune.

    “I’m voting for Mélenchon so that he gets rid of the Fifth Republic,” she added, blaming the current regime for “dismantling France’s social model and devitalising its democracy.”

    In 1988, an 18-year-old Arlandis cast her very first presidential vote for Mitterrand, who would famously make the most of the very presidential powers he had previously decried. More than three decades later, she is not certain she can trust Mélenchon to surrender those powers should he clinch the presidency.

    “I was wrong to trust Mitterrand back then, but I’m willing to risk it again because this is our last chance to revive democracy,” she said, holding up a sign with the words, “Don’t disappoint me, Jean-Luc”. 

    She added: “If we fail, then that’s it. I won’t vote again.”

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    Valeurs Actuelles

    Paris : un dirigeant d’une association d’aide aux migrants jugé pour exploitation

    Il se présente comme « petit-enfant d’esclave ». Pourtant, comme le raconte Le Parisien, c’est bien lui, Ronald Désir, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris vendredi 18 mars, pour « traites d’êtres humains » et « soumissions de personnes vulnérables » dans le cadre de son association, Vies de Paris, créée en 1991. Censée aider les migrants en situation irrégulière sur le territoire, cette association était en réalité une coquille vide, indiquent nos confrères. La direction confédérale de la CGT s’est même penchée sur son cas et a signalé des dysfonctionnements. Selon la chargée des migrations, sous couvert de bénévolat, les migrants étaient en fait exploités et employés par l’association.

    Lors de l’enquête, il a été mis au jour un système opaque où les migrants, en théorie bénévoles, devaient adhérer en réglant 45 euros. Afin d’avoir une régularisation plus rapidement, ils devaient signer un « contrat d’engament bénévole », et travaillaient ainsi en contrepartie de 600 euros mensuel. Sauf que dans les faits, ils travaillaient tous les jours et n’avaient droit qu’à cinq jours de congés… au bout de deux ans de présence. En plus de ce travail, ceux qui avaient adhéré devaient accueillir les nouveaux et leur proposer des formations payantes qui avaient lieu le soir : pour eux, le bénéfice était de 50 euros ; pour les nouveaux, ils allaient signer une reconnaissance de dette de 1 400 à 1 800 euros, détaille Le Parisien.

    Enrichissement personnel ?

    Mais en plus de ce travail indigne ou dissimulé, Ronald Désir est accusé de s’être comporté comme un despote. Qualifié de « gourou », homme « raciste » ou encore « Hitler », il n’autorisait aucun de ses employés à s’absenter par exemple, même quand il y avait un décès d’un proche. Des accusations totalement fausses selon l’intéressé, qui n’a pas cessé de se justifier sur tous les points lors de l’audience. A commencer par celle de racisme : « Je suis Noir, Je viens des îles. Mes aïeux étaient esclaves. Et on me traite de raciste, moi, le petit-enfant d’esclave ! » S’il a bien tenté de prouver qu’une bonne ambiance régnait au sein de Vies de Paris à travers des vidéos, les 52 « bénévoles », qui s’étaient constitués parties civiles, n’ont pas tenu le même discours.

    Reste la question pécuniaire. Sur la période de l’enquête, de janvier 2018 à fin décembre 2020, il est ressorti que les caisses de l’association avaient amassé plus de 571 000 euros. Des sommes glanées grâce aux adhésions à 45 euros et près de 200 formations. En outre, les policiers ont retrouvé chez Ronald Désir 78 000 euros en liquide, de l’argent dit-il, pour payer les études de sa fille. Problème, il avait aussi payé une taxe sur un de ses logements vacants tout en étant bénéficiaire d’un logement social. La cour a requis trois ans de prison ferme contre lui. Décision en juin prochain.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Chargeur solaire portable BigBlue 28W

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Une batterie contient une quantité d’énergie épuisable, à la différence du chargeur USB solaire qui, dès que le soleil est là, peut fournir une alimentation pour votre téléphone et d’autres petits appareils électroniques afin qu’ils restent chargés. Vous pouvez même l’utiliser pour recharger une batterie externe, afin de mettre cette énergie de côté pour plus tard. Après plus de 60 heures passées à tester 12 modèles, nous sommes convaincus que le BigBlue 28W USB est le meilleur chargeur solaire pour tous ceux qui ont besoin d’alimenter leurs petits appareils électriques afin de rester connecté en cas d’éloignement des réseaux électriques, voire en situation d’urgence (catastrophe naturelle, etc.).

    Le meilleur chargeur solaire mobile

    Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75€

    Le chargeur solaire USB de 28 W de BigBlue est le plus puissant de tous les chargeurs solaires testés, et il offre des caractéristiques uniques lui permettant d’être plus polyvalent et plus résistant : un troisième port USB (la plupart des concurrents se contentent de deux), une protection antipluie pour ses connecteurs, et un accordéon de panneaux photovoltaïques léger mais offrant une belle surface afin de capturer le moindre rayon de soleil. Bien que d’autres modèles s’en approchent en matière de puissance, le BigBlue est aussi plus compact et léger que les concurrents proposant un rendement comparable : il tient plus facilement dans un sac de camping ou de randonnée, ou encore dans un kit d’urgence.

    X-Dragon SunPower 20W

    Puissance comparable, mais plus basique

    Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.

    Acheter sur Amazon*

    *Au moment de la publication, le prix était de 130€

    Si le BigBlue n’est pas disponible, nous apprécions également le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower. Lors de nos tests, seul notre produit vainqueur a généré plus d’énergie au fil de la journée ; le X-Dragon a même produit un rendement légèrement supérieur lorsque le soleil était au zénith. Bien qu’il puisse charger vos équipements aussi vite que notre modèle favori, il lui manque quelques petits plus pratiques, comme le port de chargement supplémentaire et la protection des connecteurs, qui permettent au BigBlue de se distinguer.

    Tout ce que nous recommandons

    La recherche

    Pourquoi nous faire confiance

    J’ai passé une trentaine d’heures à enquêter et à tester des chargeurs solaires portables pour ce guide, en plus des dizaines d’heures que d’autres rédacteurs de Wirecutter y ont passées au cours des deux dernières années. J’ai entre autres écrit des guides sur les meilleures batteries portables USB pour téléphones et tablettes, les meilleures batteries USB pour ordinateur portable et les meilleures alimentations portables à onduleur (en anglais). Avant de travailler à Wirecutter, j’ai été rédactrice scientifique et « fact-checker » pendant quatre ans. En outre, au cours d’un voyage d’un mois dans la brousse au Malawi, en Afrique, j’ai pu tester moi-même un chargeur solaire portable médiocre, si lent que je l’ai abandonné au milieu du voyage.

    À qui s’adressent les chargeurs solaires ?

    Les chargeurs solaires USB sont extrêmement pratiques si vous partez pour un voyage en camping ou si vous vous rendez dans une région où vous ne pourrez pas compter sur le réseau électrique. Ils sont également utiles dans un kit de survie. Un chargeur solaire peut recharger un smartphone de la taille d’un iPhone X en profitant durant quelques heures du soleil zénithal. Mais dans certains cas, un chargeur solaire n’est pas la meilleure alimentation portable. Une batterie externe conçue pour les téléphones et tablettes ou les ordinateurs portables (alimentés en USB-C ou par une prise secteur) vous conviendra peut-être mieux. Les batteries externes que nous recommandons peuvent alimenter un smartphone pendant des heures, voire des jours, tout en tenant dans le volume d’un livre de poche, et elles ne dépendent pas de la météo.

    Mais que vous choisissiez un chargeur solaire ou une batterie externe, l’appareil n’alimentera que des équipements USB ou USB-C, ce qui limite son intérêt pour ceux qui ont besoin d’une alimentation secteur durable et sans réseau électrique. Si vous prévoyez des séjours globalement sédentaires durant lesquels vous aurez besoin de charger ou d’alimenter des appareils plus gourmands, comme un ordinateur portable ou un téléviseur, ou encore des équipements de communication sophistiqués, vous préférerez sans doute un robuste générateur d’alimentation portable et à onduleur (en anglais).

    Notre méthode de sélection

    Pour sélectionner les chargeurs que nous souhaitions tester, nous avons commencé par piocher dans les listes de modèles les plus vendus et les plus appréciés sur Amazon. Nous avons aussi consulté les recommandations sur les sites de référence tels qu’OutdoorGearLab, et recherché des mentions sur les sites spécialisés en matériel high-tech ou équipement de sports de pleine nature. Une mauvaise note ou un avis très critique d’utilisateur trouvés sur le site Fakespot n’entraînaient pas une élimination systématique, mais nous avons rejeté les modèles récoltant régulièrement des commentaires négatifs pointant des problèmes de performances faibles ou irrégulières, de déformations du matériel, ou encore des défauts d’alimentation. Avant de demander la livraison des modèles à tester, nous avons pris en compte les éléments suivants.

    • Puissance d’alimentation et chargement

    Nous n’avons pris en compte que les chargeurs solaires USB promettant 10 watts ou plus : en deçà, vous n’auriez pas suffisamment d’électricité pour alimenter un simple smartphone toute la journée, ce qui n’est pas pratique. Nous avons préféré les modèles annonçant des puissances encore plus élevées, mais sans prendre d’appareils trop volumineux, à la portabilité limitée.

    Nous avons éliminé les modèles ne proposant qu’un seul port USB. Deux ports permettent de charger un second appareil ou de partager le chargeur avec un camarade. Tout port supplémentaire est un bonus. Chacun doit fournir au moins 1 ampère, le minimum nécessaire pour charger complètement un smartphone tel que l’iPhone X en trois à quatre heures.

    • Taille

    Un bon chargeur solaire portable doit être suffisamment compact pour le ranger facilement dans un petit sac à dos. Dans l’idéal, il n’est pas plus encombrant qu’un iPad. Ceci étant, une surface de capteurs plus grande permet de mieux capturer les rayons du soleil un jour nuageux ; nous avons donc éliminé les modèles à un seul panneau. Lors de tests précédents, nous avions d’ailleurs regretté les résultats médiocres des petits pavés solaires à batterie intégrée, comme vous le verrez dans la section Concurrence. Les campeurs et les randonneurs étant ceux que ces chargeurs solaires intéressent le plus, nous ne voulions pas non plus de modèles trop lourds : ceux que nous avons testés font autour de 500 g, et nous avons éliminé tout ce qui dépassait le kilo.

    • Garantie et fiabilité

    Nous avons exploré les sites web des fabricants et contacté leur service client pour nous assurer que chaque modèle était fabriqué et vendu par une marque réputée, effectivement disponible à la vente durant les mois à venir.

    • Petits plus

    Lorsqu’un chargeur offrait des caractéristiques en plus, nous les avons également prises en compte. Une fermeture magnétique ou un pied intégré peuvent simplifier l’utilisation d’un chargeur solaire, mais il faut bien entendu que celui-ci maîtrise sa tâche première, alimenter et charger des appareils. La plupart des modèles testés sont fournis avec un câble USB vers Micro-USB, mais certains (comme le modèle de 90 cm d’Anker) étaient plus longs et paraissaient plus solides. Beaucoup comportent également quelques mousquetons ; ils sont toujours petits et de qualité médiocre, mais nous apprécions la possibilité d’accrocher le chargeur sur un sac à dos ou une tente.

    Prix

    Les chargeurs solaires dépassant 100 € n’apportent pas d’avantage notable sur les modèles moins coûteux, ou bien ils font partie d’une catégorie de taille et de poids qui dépasse les besoins du campeur occasionnel ou du kit de survie courant. A l’autre bout de la gamme, les chargeurs vraiment premier prix ne produisent généralement pas assez de puissance et ne chargent pas assez rapidement pour mériter votre attention. Nous nous sommes battus avec des modèles low-cost, trop faibles ou bizarrement conçus (voir La concurrence), et notre conclusion est que vous ne devriez pas compter sur de tels appareils, quelle que soit la situation. Par élimination, il nous restait quatre chargeurs offrant la bonne combinaison de puissance maximale affichée, de taille et de poids, de disponibilité et de caractéristiques pratiques. Nous avons testé un modèle Anker de 15 W (notre ancien favori, désormais indisponible) et trois concurrents :

    Neuf autres modèles ont été testés auparavant ; nous les présentons dans la section La concurrence.

    Notre procédure de test

    Nous avons essayé les modèles les plus prometteurs lors d’une brumeuse semaine de juillet à New York. Si vous comptez voyager plus près de l’équateur ou sous des cieux plus dégagés, vous obtiendrez une puissance supérieure à celle que nous avons obtenue. Mais étant donné que nous avions testé des chargeurs dans des conditions optimales par le passé (dans le sud ensoleillé de la Californie), nous avons voulu cette fois créer un point de comparaison pour les citadins plus septentrionaux. Nous avons mené les tests en parallèle afin de nous assurer que chaque chargeur était face aux mêmes conditions météo, et nous avons mesuré la puissance maximale délivrée par chaque modèle, l’énergie totale produite durant la journée, et la puissance dégagée lorsque des nuages apportaient un peu d’ombre.

    Puissance de sortie en USB un jour brumeux (W)

    Lors d’un jour brumeux à New York, aucun des chargeurs n’a atteint la puissance maximale permise par ses ports USB.

    • Puissance maximale/charge la plus rapide : nous avons installé les panneaux juste avant midi solaire, l’heure à laquelle le soleil est au plus haut dans le ciel à un endroit donné. Après avoir vérifié que tous pointaient dans la même direction et étaient inclinés au même angle, nous les avons branchés sur un multimètre, le PortaPow 3-20V Dual USB Power Monitor, et un testeur de charge, le Drok DC 3-21V, afin de vérifier avec précision quelle puissance ils pouvaient fournir à l’instant le plus ensoleillé de la journée.
    • Énergie totale : nous avons également installé tous nos produits candidats durant quatre heures en milieu de journée, afin que chacun remplisse une batterie USB Anker PowerCore 20100 entièrement vidée. Nous avons mesuré le total de l’énergie produite à l’aide d’un multimètre PortaPow, placé entre le chargeur solaire et la batterie. Une fois le test terminé, nous avons également vidé chaque batterie à l’aide des testeurs de charge Drok, afin de vérifier la précision de nos mesures. Ces chiffres nous ont aidés à comprendre à quel point un smartphone ou une tablette courants seraient rechargés au bout d’un temps donné.
    • Stabilité de l’alimentation : lors d’une autre journée ensoleillée, nous avons vérifié si chaque chargeur retrouvait bien sa puissance maximale après avoir été couvert, comme par exemple au passage d’un nuage. À l’aide de la même installation, nous avons attendu que les multimètres atteignent au moins quelques watts, puis nous avons replié les panneaux photovoltaïques des chargeurs. Lorsque la puissance fournie est arrivée à zéro, nous les avons redéployés et avons attendu de retrouver la pleine puissance. Tous les modèles de notre plus récente série de tests l’ont réussi, mais par le passé, certains chargeurs solaires (souvent les moins chers) ne retrouvaient pas leur puissance. C’est un défaut rédhibitoire : si vous laissez votre téléphone branché à un chargeur solaire tout l’après-midi pour qu’il se recharge avant de partir en randonnée, vous serez très déçu de constater en revenant que la charge n’aura duré que 15 minutes avant d’être interrompue par un nuage.

    Un bon chargeur solaire portable doit être léger et compact lorsqu'il est plié, et imposant une fois étendu. CRÉDIT : WIRECUTTER / ROZETTE RAGO

    • Dimensions, praticité et finitions : avant d’analyser les performances, nous avons comparé la taille et la qualité de fabrication de chaque modèle. Nous avons mesuré les dimensions du panneau plié et déplié, et avons utilisé une balance électronique de cuisine pour les peser avec précision. La plupart des chargeurs solaires se composent de deux à quatre panneaux solaires cousus sur une toile de nylon, avec des câbles cachés entre deux couches de tissu et des composants électroniques situés dans une pochette sur le dernier panneau. Souvent, un Velcro ou un aimant les maintient fermés. Des trous rivetés ou des anneaux sur les bords permettent de les suspendre ou de les accrocher sur un sac à dos ou une tente. La qualité de la toile et des coutures s’est avérée similaire sur tous les modèles testés. Les panneaux solaires eux-mêmes étant étanches, ils sont simplement cousus sur les bords, sans revêtement supplémentaire. Taille et poids variaient un peu d’un modèle à l’autre, en comparant tous nos finalistes, nous avons conclu que leur conception était trop proche pour éliminer un produit ou même désigner un favori sur ce critère.

    Notre favori : chargeur solaire USB BigBlue 28W

    Chargeur solaire portable BigBlue 28W

    Le meilleur chargeur solaire mobile

    Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75€

    Le BigBlue 28W USB est le chargeur solaire USB que nous choisirions pour une semaine dans les bois ou un mois au Malawi. C’est le plus puissant des modèles testés, il offre en outre plusieurs caractéristiques uniques : un troisième port, une protection des connecteurs USB, et une série de panneaux photovoltaïques de belle surface (bien que légers) afin de saisir le moindre rayon de soleil.

    Sous le soleil de midi, le BigBlue a fini ex æquo avec le X-Dragon 20W SunPower en ce qui concerne la puissance instantanée, culminant à environ 10,7 watts. Mais sur une journée, le BigBlue a offert un rendement total supérieur : 48,8 wattheures, contre 43,7 Wh pour le X-Dragon. La différence n’est pas énorme : elle représente à peine une demi-charge de batterie d’un iPhone X. Cependant, chaque wattheure compte quand vous êtes loin du réseau électrique, et ce petit supplément n’augmente guère sa taille ou son prix.

    Production d'énergie totale en 4 heures (Wh)

    Le chargeur solaire BigBlue a produit plus d’énergie sur l’ensemble d’un test de 4 heures que tout autre modèle testé.

    Le BigBlue se distingue des dizaines de modèles que nous avons étudiés par ses deux ports de 2,4 A et son port de 1 A, permettant de recharger trois appareils à la fois. Notez que ces indications supposent que les panneaux solaires fonctionnent à leur puissance maximale, donnée pour 28 W, ce qui n’arrive que rarement. Tous les autres modèles testés se contentent de deux ports. En outre, les USB du BigBlue sont mieux protégés de l’eau et de la poussière que ceux des concurrents : ils sont recouverts d’un couvercle en caoutchouc et d’un rabat de tissu. Heureusement, ce couvercle est attaché au chargeur, afin de ne pas le perdre, ce qui n’est pas le cas avec le chargeur Eceen.

    Le BigBlue est élégant, il paraît robuste, et il est de bonne fabrication, en toile synthétique résistante aux intempéries. Avec le chargeur X-Dragon, au poids similaire, c’est l’un des modèles les plus légers que nous avons testés : il pèse 570 grammes, le poids d’une petite boîte de conserve. Replié, il fait également partie des modèles les plus compacts, à égalité avec le chargeur Anker : 28 cm sur 16. Il est pourtant de loin le plus grand une fois déplié : il dispose de quatre panneaux, contre trois pour le X-Dragon et deux pour l’Anker et l’Eceen. Ainsi, le BigBlue est-il un peu moins simple à utiliser, mais sa surface supérieure lui permet de capturer un maximum de lumière, même durant un jour couvert.

    Pour alimenter votre appareil à charger, le BigBlue est livré avec un câble de 60 centimètres, deux fois plus long que ceux du X-Dragon et de l’Eceen. Cette longueur fait une énorme différence, par exemple pour pouvoir utiliser votre téléphone pendant qu’il se recharge ou pour placer une batterie à l’ombre, en toute sécurité, tandis que les panneaux sont en plein soleil. Quatre mousquetons sont également inclus : ils se fixent sur les anneaux de tissu cousus sur les bords du BigBlue et permettent de l’attacher sur un sac à dos afin de produire de l’énergie en vous déplaçant, ou bien sur une tente pour recharger votre équipement pendant que vous partez vous promener.

    Des défauts non rédhibitoires

    Le principal inconvénient du chargeur BigBlue est, comme le nom de la marque pourrait l’indiquer, sa taille. Sans être plus lourd que le X-Dragon, il fait bien 25 cm de plus une fois déployé, ce qui complique un peu la manœuvre lorsqu’il faut le placer dans la position idéale. Mais cette taille lui donne plus de surface pour capturer la lumière. En outre, il demeure relativement fin et compact lorsqu’il est plié, ce qui est le plus important.

    Certains modèles testés, comme l’Eceen, se referment aisément à l’aide de deux aimants cousus sous le tissu ; vous pouvez ainsi les replier et les ranger en un instant. La simple bande de Velcro du BigBlue s’est avérée moins sûre que celle du X-Dragon et se détache plus facilement. Par le passé, nous avons remarqué lors de tests au long cours que les bandes en Velcro vieillissent souvent mal dans l’eau, sous la pluie et le soleil, par rapport aux aimants. Gardez ce détail à l’esprit mais, encore une fois, il n’est pas rédhibitoire.

    Notre second choix : X-Dragon 20W SunPower

    X-Dragon SunPower 20W

    Puissance comparable, mais plus basique

    Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 130€

    Si le BigBlue n’est pas disponible ou si les prix changent considérablement, le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower est une bonne alternative. Il a fourni presque autant de puissance que le BigBlue lors de nos tests, laissant les modèles Anker et Eceen mordre la poussière, et il utilise comme lui une bande de Velcro pour maintenir les panneaux pliés et les protéger des rayures entre deux utilisations. Mais il n’a que deux ports USB-A (un de moins que notre favori) et la pochette de tissu à fermeture à glissière qui les recouvre n’est pas aussi protectrice que le couvercle en caoutchouc du BigBlue.

    La puissance maximale du X-Dragon s’est avérée identique à celle de notre premier choix : environ 10,7 W lors d’un jour brumeux à New York. Mais la quantité d’énergie produite sur la journée n’a pas dépassé 43,7 Wh, 5 de moins que le BigBlue. Pour mettre les choses en perspective, cette différence permettrait de recharger la batterie d’un téléphone Galaxy S10 de plus d’un tiers.

    Puissance de sortie en USB, à midi (W)

    Au midi solaire, le X-Dragon a produit la même puissance maximale que notre modèle favori.

    Les deux ports du X-Dragon sont donnés pour 2 ampères, soit 10 watts : lorsque le soleil est au rendez-vous, ils peuvent donc recharger un appareil presque aussi vite qu’un adaptateur secteur USB-A classique. Notez cependant que la puissance maximale combinée plafonne à 3 A (soit 15 W) : le chargement simultané de deux appareils sera donc un peu plus long. Cela reste un rendement raisonnable pour des panneaux solaires de 20 W, étant donné qu’il y a toujours quelques pertes dans la conversion.

    Même si le X-Dragon ne comporte pas de couvercle caoutchouté pour ses ports, comme le BigBlue, nous apprécions la pochette fermée par une glissière qui les protège, en plus de la couche externe de toile. Un rabat à Velcro sécurise le chargeur lorsqu’il est replié, avec une conception un peu plus réussie que celle du BigBlue. Les modèles testés qui ne disposent pas d’une telle protection sont plus vulnérables face aux éléments.

    Le X-Dragon pèse autant que le BigBlue. Il est un peu plus fin, mais plus large et plus haut de deux centimètres lorsqu’il est replié. Il est aussi bien moins élégant, avec une bande vert fluo et un énorme logo collés sur l’avant. Cela dit, aucun de ces reproches n’est éliminatoire.

    Comment tirer le maximum de votre chargeur solaire

    La simplicité d’utilisation de l’énergie solaire est une véritable source d’émerveillement. Le seul entretien nécessaire pour la plupart des panneaux photovoltaïques est de les maintenir relativement propres, sans dépôt de poussière. Un chiffon humide suffit généralement.

    Pour maximiser la puissance produite, vous devrez tout de même orienter correctement les panneaux. En règle générale, par rapport au sol, le panneau doit faire un angle correspondant à votre latitude, avec des petits ajustements saisonniers. Plus vous êtes loin des pôles (et proche de l’été), plus l’angle est faible. Par exemple, l’inclinaison moyenne idéale à Amiens tourne autour de 41 degrés, mais à Louxor elle est de l’ordre de 22 degrés. Même si vous n’atteignez pas l’angle parfait, vous en rapprocher peut augmenter sensiblement votre production électrique. Pour obtenir le rendement maximal, une recherche en ligne vous permettra de calculer l’angle idéal avant de partir. Notez les paramètres optimaux (attention, certains sites donnent l’inclinaison par rapport à l’horizontale, d’autres par rapport à la verticale) et tentez de vous en approcher une fois sur le terrain. Astuce de pro : une chaussure de randonnée est parfaite pour relever les panneaux.

    Comme la plupart des chargeurs solaires, le BigBlue dispose d’une poche sur le rabat principal où ranger votre appareil en cours de chargement. Cependant, s’il fait chaud, cette poche noire exposée en plein soleil est comme un four pour un téléphone ! Afin d’éviter la surchauffe, mieux vaut alors placer votre équipement sous les panneaux, dans le triangle entre le chargeur, son support et le sol, ou le maintenir à l’ombre d’une manière ou d’une autre.

    La concurrence

    Un représentant de la marque nous a confirmé qu’Anker ne fabrique plus le 15W PowerPort Solar Lite, notre précédent favori, de même que la version 21 watts.

    L’Eceen ECC-626 13W, lui aussi indisponible désormais, était léger et compact, et il offrait de petits plus intéressants comme son support dépliable, sa fermeture magnétique et une poche en néoprène. Mais ses performances étaient notablement moins bonnes que celle des autres modèles testés, et nous n’avions pas apprécié le positionnement des ports à l’extérieur du chargeur, à la merci des intempéries. Comme le BigBlue, un couvercle de caoutchouc protégeait ses ports lorsqu’ils ne servaient pas, mais celui-ci n’était pas attaché à l’appareil : il était donc facile à perdre (cela faillit nous arriver à plusieurs reprises).

    Nous avons testé le Goal Zero Nomad 7, cette marque ayant l’une des meilleures réputations de qualité et de service client dans sa catégorie. Bien construit, le chargeur dispose de ports USB et DC 12 V, et il profite d’avantages tels qu’une fermeture magnétique en lieu et place du Velcro des modèles moins coûteux. Mais il n’annonce que 7 watts, un quart de la puissance revendiquée par le BigBlue, malgré un prix élevé.

    Compacts, les chargeurs Instapark Mercury 10 et le Poweradd 14W ont un défaut majeur : ils ne retrouvent pas leur puissance maximale après avoir été masqués pendant dix secondes.

    Le chargeur solaire RAVPower 15W était notre ancien second choix, mais il a été remplacé par un modèle de 16 watts. Nous n’avons pas testé celui-ci : il coûte aussi cher que des concurrents bien plus puissants.

    Les modèles Creative Edge Solar-5, Poweradd Apollo 3 et ZeroLemon SolarJuice 10 000 mAh ont plafonné respectivement à 60, 60 et 65 % des puissances annoncées. Même avec la batterie intégrée à ces trois chargeurs, leur petit et unique panneau solaire n’offrait pas une charge suffisamment rapide pour concurrencer les modèles repliables à plusieurs panneaux.

    Sources

    1. James Bruce, Poweradd 14W Portable Solar Charger Review and Giveaway, MakeUseOf, 20 août 2014

    2. Charles R. Landau, Optimum Tilt of Solar Panels, Solarpaneltilt.com, 18 mars 2017

    3. Smythe Richbourg, RAVPower 15W Foldable Solar Charger review, The Gadgeteer, 1er juin 2015

    4. Gaye Levy, Gear Review : RAVPower 15W Solar Charger with Dual USB Ports, Backdoor Survival, 6 mars 2015

    5. Solar Angle Calculator, Solar Electricity Handbook.

    Sarah Witman (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Franck Mée (traduction française)

    New York Times - World

    At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

    Angkor Wat Dispatch

    Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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    By Richard C. Paddock

    Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

    ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

    Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

    “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

    But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

    This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

    “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

    Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

    The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

    Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

    Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

    In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

    A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

    Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

    Among those in Siam Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

    Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

    Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

    But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

    At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

    Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

    Over the past 15 months, Siam Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

    “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

    Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

    In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

    Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

    In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

    “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

    Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

    “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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    L'Humanité

    Henri Curiel, un ardent internationaliste

    Actu

    La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

    La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

    Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

     La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

    L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

    Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

    Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

    Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

    À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

    En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

    En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

    Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

    Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

    Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

    Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

    Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

    Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

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    L'Humanité

    Pierre Semard, l’indomptable

    Actu

    engagement Le 7 mars 1942, le dirigeant ouvrier était fusillé par les nazis. Il participa à la création de la CGT-U et à la réunification de la CGT. Il fut aussi secrétaire général du PCF.

    L’histoire du mouvement ouvrier est bien souvent remisée au rang des antiquités. Elle n’aurait plus aucun sens aujourd’hui au nom de la transformation du monde. Ainsi, évoquer Pierre Semard pourrait être associé à une forme de nostalgie d’une époque définitivement révolue. Comment cet homme, alors que rien ne l’y prédestinait, est-il encore aujourd’hui une des personnalités historiques les plus estimées au sein de la CGT et notamment chez les cheminots ?

    La vie de Pierre Semard nous plonge dans une période de transition du mouvement ouvrier. Né en 1887, il entre très jeune dans le monde du travail. La CGT, constituée en 1895, en est à ses balbutiements. Il intègre les chemins de fer dans la Drôme. Affecté au secrétariat du chef de gare de Valence, il prend ses premières responsabilités syndicales. En 1917, il devient responsable de l’union CGT Drôme-Ardèche. En 1919, il est le dirigeant incontesté des cheminots de la Drôme. En février 1920, son charisme et son activité contribuent à une grève massive dans le département. À l’issue de cet épisode, Semard prend une dimension nationale. S’opposant à la direction fédérale, il va contribuer au changement de majorité. C’est le début de l’affrontement interne au sein de la CGT entre révolutionnaires et réformistes. En juin 1921, il se retrouve à la tête de la fédération CGT des cheminots, une organisation alors éclatée puisque des syndicats refusent que la fraction révolutionnaire prenne l’ascendant.

    Cette fédération n’est pas reconnue par la CGT, qui exclut Semard du comité confédéral national. La fédération doit quitter les locaux rue Baudin pour s’installer à la Grange-aux-Belles. Semard va alors jouer un grand rôle dans la création de la CGT-U. Il porte au sein de cette organisation sa vision du syndicalisme en plaidant pour l’adhésion à une internationale révolutionnaire. Et dans le même temps, au sein du Parti communiste naissant, il combat le contrôle du parti sur l’activité syndicale. Il porte cette orientation avec Gaston Monmousseau au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge), où il obtient gain de cause.

    Pour un syndicalisme de masse n’affichant aucune doctrine

    En 1923, il est emprisonné à la Santé pour avoir agi contre l’occupation de la Ruhr. Lors du 2e congrès de la CGT-U en 1923, fidèle à ses convictions, il s’oppose aux commissions syndicales constituées par le PC et plaide pour un syndicalisme de masse ouvert et n’affichant aucune doctrine. Malgré ses positions tranchées, il entre au comité central du parti en janvier 1924 et en devient secrétaire général au lendemain du Ve congrès de l’Internationale communiste. La mort de Lénine marque un virage dans les concessions faites aux organisations françaises. Semard prône une rupture avec le sectarisme et l’autoritarisme, il souhaite une politique de débat. Sa confirmation comme secrétaire général en juin 1926 suscite de grandes discussions à Moscou.

    Ses positions contre la guerre du Maroc lui valent un nouvel emprisonnement, durant lequel il est écarté de la direction du parti. En 1933, il revient vers le syndicalisme et est élu secrétaire général de la fédération unitaire en juin 1934.

    Face à la montée du péril fasciste, Semard porte la voix de l’unité d’action tant sur le plan syndical entre les deux CGT que politique entre communistes et socialistes. Il favorise les fusions de syndicats locaux puis de réseaux et, le 24 novembre 1935, il est élu cosecrétaire général des fédérations unifiées. Il est à la tête de la délégation qui négocie les accords de 1936 pour les cheminots. À la création de la SNCF, en janvier 1938, il entre au conseil d’administration (CA) comme représentant des salariés. Toutefois, il est très critique sur cette forme de nationalisation. Dans son discours à la conférence des conducteurs à la Mutualité, il dira : « La nationalisation reste à faire. » Au lendemain de la grève de novembre 1938, il est révoqué du CA de la SNCF et rétrogradé au rang de facteur en écritures.

    À la suite du pacte germano-soviétique, les ex-confédérés les démettent, lui et ses camarades, de leurs ­responsabilités le 25 septembre 1939. Pour s’opposer à cette mesure antistatutaire, il décide avec Raymond Tournemaine de bloquer en banque les cotisations syndicales. Une plainte de ses opposants conduit à son arrestation et son incarcération à la Santé. Bien que l’accusation ne tienne pas, il est condamné à la prison le 6 avril 1940 pour le seul fait d’être communiste. Le 9 mai, il est révoqué de la SNCF.

    Début 1942, alors qu’il devrait être ­libéré, il est transféré de Bourges au camp de Gaillon. Le 6 mars, lorsqu’il apprend un nouveau transfert vers la prison d’Évreux, il sait qu’il s’agit de son dernier voyage. Le 7 mars 1942, désigné comme otage, il est fusillé par les nazis.

    L’Humanité clandestine publie le 1er mai un texte présenté comme sa dernière adresse aux cheminots, dans laquelle il salue l’Armée rouge et Staline et où il appelle les cheminots à l’action contre les nazis. L’ignominie de cet assassinat renforce les réseaux de la Résistance cheminote jusqu’à la grève insurrectionnelle du 10 août 1944.

    Le 7 mars 1945, un immense cortège traverse Paris, de la gare de Lyon au cimetière du Père-Lachaise. La dépouille de Semard est escortée par des milliers de militants communistes et de la CGT. Semard est entré dans l’histoire, il symbolise l’engagement sans faille, la discipline du militant et la fidélité à ses idéaux.

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    China Eastern Airlines Boeing jet crashes in China, state media says

    Issued on: 21/03/2022 - 09:58

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    A China Eastern Airlines 600115.SS Boeing 737-800 with 132 people on board crashed in mountains in southern China on a domestic flight on Monday after a sudden descent from cruising altitude. Media said there were no signs of survivors.

    A China Eastern Airlines 600115.SS Boeing 737-800 with 132 people on board crashed in mountains in southern China on a domestic flight on Monday after a sudden descent from cruising altitude. Media said there were no signs of survivors.

    The airline said it deeply mourned the loss of passengers and crew, without specifying how many people had been killed.

    Chinese media showed brief highway video footage from a vehicle's dashcam apparently showing a jet diving to the ground behind trees at an angle of about 35 degrees off vertical. Reuters could not immediately verify the footage.

    The plane was en route from the southwestern city of Kunming, capital of Yunnan province, to Guangzhou, capital of Guangdong, bordering Hong Kong, when it crashed.

    China Eastern said the cause of the crash, in which the plane descended at 31,000 feet a minute according to flight tracking website FlightRadar24, was under investigation.

    The airline said it had provided a hotline for relatives of those on board and sent a working group to the site. There were no foreigners on the flight, Chinese state television reported, citing China Eastern.

    Media cited a rescue official as saying the plane had disintegrated and caused a fire destroying bamboo trees. The People's Daily quoted a provincial firefighting department official as saying there was no sign of life among the debris.

    State media showed a piece of the plane on a scarred, earthen hillside. There was no sign of a fire or personal belongings.

    The aircraft, with 123 passengers and nine crew on board, lost contact over the city of Wuzhou, China's Civil Aviation Administration of China (CAAC) and the airline said.

    The flight left Kunming at 1:11 p.m. (0511 GMT), FlightRadar24 data showed, and had been due to land in Guangzhou at 3:05 p.m. (0705 GMT).

    The plane, which Flightradar24 said was six years old, had been cruising at 29,100 feet at 0620 GMT. Just over two minutes and 15 seconds later, data showed it had descended to 9,075 feet.

    Twenty seconds later, its last tracked altitude was 3,225 feet.

    Crashes during the cruise phase of flights are relatively rare even though this phase accounts for the majority of flight time. Boeing said last year only 13% of fatal commercial accidents globally between 2011 and 2020 occurred during the cruise phase, whereas 28% occurred on final approach and 26% on landing.

    "Usually the plane is on auto-pilot during cruise stage. So it is very hard to fathom what happened," said Li Xiaojin, a Chinese aviation expert.

    Online weather data showed partly cloudy conditions with good visibility in Wuzhou at the time of the crash.

    President Xi Jinping called for investigators to determine the cause of the crash as soon as possible, state broadcaster CCTV reported.

    A Boeing spokesperson said: "We are aware of the initial media reports and are working to gather more information."

    Shares of Boeing Co BA.N were down 6.4% at $180.44 in premarket trade.

    Shares in China Eastern Airlines 0670.HK in Hong Kong closed down 6.5% after news of the crash emerged, while its U.S.-listed shares CEA slumped 17% in premarket trading.

    China Eastern grounded its fleet of 737-800 planes after the crash, state media reported. China Eastern has 109 of the aircraft in its fleet, according to FlightRadar24.

    'Good record'

    Aviation data provider OAG said this month that state-owned China Eastern Airlines was the world's sixth-largest carrier by scheduled weekly seat capacity.

    The 737-800 has a good safety record and is the predecessor to the 737 MAX model that has been grounded in China for more than three years after fatal crashes in Indonesia and Ethiopia.

    China's airline safety record has been among the best in the world for a decade.

    "The CAAC has very rigid safety regulations and we will just need to wait for more details," said Shukor Yusof, head of Malaysia-based aviation consultancy Endau Analytics.

    ​ Investigators will search for the plane's black boxes - the flight data recorder and cockpit voice recorder - to shed light on the crash.

    The U.S. Federal Aviation Administration said it was ready to assist with China's investigation if asked.

    China's aviation safety record, while good, is less transparent than in countries like the United States and Australia where regulators release detailed reports on non-fatal incidents, said Greg Waldron, Asia managing editor at industry publication Flightglobal.

    "There have been concerns that there is some underreporting of safety lapses on the mainland," he said.

    According to Aviation Safety Network, China's last fatal jet accident was in 2010, when 44 of 96 people on board were killed when an Embraer E-190 regional jet flown by Henan Airlines crashed on approach to Yichun airport.

    In 1994 a China Northwest Airlines Tupolev Tu-154 flying from Xian to Guangzhou crashed, killing all 160 on board in China's worst-ever air disaster, according to Aviation Safety Network.

    (REUTERS)

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    Valeurs Actuelles

    Yannick Jadot accuse les chasseurs de prendre en « otage le reste de la société »

    Réitérant son intention d’interdire la chasse les week-ends et pendant les vacances afin que « tout le monde puisse accéder à la nature », Yannick Jadot s’en est pris aux chasseurs dans le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, ce dimanche 20 mars, rapporte Europe 1. « On ne peut pas avoir le week-end et pendant les vacances 900 000 chasseurs qui prennent en otage tout le reste de la société », a déploré le candidat.

    « La moitié des chasseurs sont des retraités »

    S’il est élu, Yannick Jadot souhaite la règlementation et l’encadrement de la chasse. « Je n’ai pas peur du débat », a-t-il affirmé, regrettant que les familles ne puissent pas se promener en forêt les week-ends, les jours fériés et pendant les vacances scolaires. Cependant, il a déclaré « ne pas mettre tous les chasseurs dans le même panier », reconnaissant que certains d’entre eux étaient « respectueux des espèces et ne pratiquent pas de chasse cruelle »

    Face à une possible interdiction de la chasse le week-end, certains pratiquants, qui travaillent la semaine, ne pourraient plus exercer leur passion. Mais Yannick Jadot a estimé qu’ils « s’organiseront », soulignant que « la moitié des chasseurs sont déjà des retraités ».

    Parmi les candidats à la présidentielle, seul Jean-Luc Mélenchon partage l’avis du député EELV. Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Jean Lassalle, eux, sont contre l’interdiction de la chasse durant les week-ends et les vacances scolaires.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Quelle que soit l’activité pratiquée (randonnée, canoë ou simple jardinage), il est très important de protéger sa peau du soleil, tête et cou compris. Nous avons parlé à trois dermatologues, à un coureur d’ultra-marathon et à quatre ultra-randonneurs puis effectué 200 heures de tests sur le terrain. Nous sommes parvenus à la conclusion que le chapeau qui vous protégera le mieux du soleil est celui que vous garderez sur la tête. Le grand favori de tous nos testeurs, le Sunday Afternoons Ultra Adventure, assure le meilleur équilibre entre protection et respiration. Il est suffisamment discret pour se faire oublier.

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est respirant, ventilé et facile à transporter, tout en étant assez confortable pour ne pas être une gêne. Il a gardé les meilleures qualités du modèle précédent, les améliorant même, avec par exemple un tissu plus léger (dont l’indice de protection reste à UPF 50 +) et un encombrement réduit. Si nous avons été obligés d’ôter les autres chapeaux afin de ne pas perdre en visibilité pour négocier des cols montagneux couverts de neige, le bord de l’Ultra Adventure s’arrête juste avant l’oreille, laissant une vue dégagée. En cas de vent, le bord reste rigide et continue donc de protéger le visage. Et vous ne le perdrez pas même si les bourrasques deviennent violentes, grâce à sa taille ajustable et à sa bride efficace. Des logements sont conçus pour caler vos lunettes de soleil, et des bandes réfléchissantes sont prévues pour la nuit. Il est très facile à plier sans lui faire perdre sa forme.

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Nos testeurs ont approuvé le Columbia Bora Bora II Booney à l’unanimité pour son côté respirant, ce qui paraît logique car il est pourvu de la plus grande surface en filet d’aération de tous. Il nous a gardé la tête plus fraîche que ses concurrents, tant sur le terrain que pendant le test. Pour un chapeau de randonnée plus élégant que la plupart de ceux que nous avons pu trouver, il offre une protection très respectable, avec un tissu assurant une protection d’indice UPF 50. La bride et le tour de tête ajustables l’ont maintenu en place quand le vent s’est levé. Dans l’avion, et la nuit quand on n’en a plus besoin, le Columbia se fait tout petit dans un sac.

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est fait d’un tissu assurant un indice de protection UPF 50 +, conçu pour protéger le visage et le cou, et il est particulièrement joli. Ce chapeau résistant, de conception canadienne, affiche des finitions de bien meilleure qualité que les autres (en témoignent les coutures arrêtées à la main) et son bord rigide ne perd pas sa forme en cas de vent ou quand on le compresse. Seul hic : toutes ces qualités ont un prix.

    Notre sélection des meilleurs chapeaux de randonnée

    Nos recherches

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je suis une grande randonneuse, j’ai plus de 25 000 km de chemins de randonnée derrière moi. J’ai été détentrice du record de la marcheuse la plus rapide en totale autonomie sur l’Appalachian Trail (3 516 kilomètres de la Géorgie au Maine) et je passe entre deux et cinq mois par an à faire de la randonnée. J’écris régulièrement des comptes rendus sur du matériel de camping et j’enseigne le cours en ligne Thru-hiking 101 de Backpacker Magazine.

    Pour cet article nous avons consulté trois dermatologues certifiés par l’American Board of Dermatology qui ont répondu à nos questions sur l’exposition solaire, les qualités d’un bon chapeau et pourquoi certains protégeaient mieux du soleil que d’autres.

    Enfin, nous avons demandé à cinq athlètes de plein air la différence entre un chapeau qui a l’air bien dans le magasin et un chapeau qui fait ses preuves sur le terrain. Parmi eux, le coureur d’ultra-marathon David Jared, qui habite au Texas, est un spécialiste des courses au nom évocateur de chaleur, tels que le semi-marathon Jalapeño, le semi-marathon Wildlfire et le Habanero Hundred. Il a l’habitude de courir entre 40 et 65 km par semaine par des températures comprises entre 32 et 38 °C en plein soleil. Nous avons aussi consulté le marcheur longue distance et ultra-runner Lint Bunting, qui a plus de 50 000 km de randonnée au compteur, notamment le Triple Crown (comprenant l’Appalachian Trail, le Pacific Crest Trail et le Continental Divide Trail) réalisé trois fois, et qui inclut la traversée du Nouveau Mexique et du sud de la Californie. Il a également parcouru l’Arizona.

    Qui a besoin d’un chapeau ?

    Que ce soit en courant, en randonnée, en camping, en faisant du rafting, du golf ou simplement en sortant le chien, vous êtes exposé aux rayonnements ultraviolets. Tous les dermatologues que nous avons interrogés nous ont avertis que même l’hiver ou quand le ciel est nuageux, les ultraviolets frappent la terre et, par conséquent, vous, qui êtes dessus.

    Lisa Quale, formatrice santé à l’Institut pour les cancers de la peau, rattaché à l’université d’Arizona, m’a expliqué que « le visage, le haut des oreilles, le cou, la poitrine, les mains et les bras figurent parmi les endroits du corps où les cancers de la peau sont les plus courants. » À ses yeux, le chapeau doit être considéré comme un élément incontournable de toute panoplie de survie. Il convient en outre d’éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes, de porter des vêtements couvrants et offrant une bonne protection contre le soleil, et d’utiliser de la crème solaire et une ombrelle (un des objets préférés de Bunting, qui a parcouru plus de 48 000 km aux États-Unis avec une ombrelle anti UV en mylar).

    Vous avez une « peau qui bronze bien » ? Que nenni. Le Dr Marie Jhin, dermatologue et auteure d’Asian Beauty Secrets : Ancient and Modern Tips from the Far East explique qu’une peau qui bronze vite est simplement un épiderme dont les cellules essaient de se protéger des agressions. Un hâle « fournit un indice de protection solaire de 3 maximum, et tout indice inférieur à 15 ne procure pas de protection adéquate contre les coups de soleil. » Pour le Dr D’Anne Kleinsmith, également dermatologue, c’est clair : « Un bon bronzage, ça n’existe pas. »

    Où les avons-nous testés ?

    Nous avons testé les chapeaux de randonnée dans deux types de situations : dans des déserts de haute altitude et des cols de montagne en plein soleil d’une part, et lorsque le soleil était voilé d’autre part (nos dermatologues nous ont avertis qu’on courait autant de risque d’attraper des coups de soleil sous les nuages qu’en plein soleil). Nous les avons emportés dans les lieux suivants :

    • au parc national Joshua Tree, en Californie, sur le chemin de randonnée California Riding and Hiking Trail : c’est un parc désertique de la taille de Rhode Island, qui comprend certaines zones des déserts de Mojave et du Colorado.
    • sur les monts San Jacinto, en Californie : leur sommet de quasiment 3 300 mètres combine altitude, vent et terrain désertique de style Palm Springs.
    • dans les Highlands écossais, le long du West Highland Way : une balade de 150 km, idéale pour tester la résistance des chapeaux au vent.
    • à Ptarmigan Pass, dans le Colorado : ce col en haute altitude est exposé à de grands vents et à un ensoleillement au-dessus du niveau de la canopée.
    • à Nancy Pass/Fancy Pass Loop, dans le Colorado : ces deux cols de haute altitude ont nécessité de s’orienter dans la neige, impeccable pour les tests de visibilité.
    • à Hanging Lake et Booth Falls, dans le Colorado : de petites randonnées d’une journée où l’altitude monte vite, tout comme la chaleur, ce qui permet de tester le côté respirant des chapeaux.

    Comment avons-nous choisi ?

    Nous avons consacré une quinzaine d’heures à lire des guides et des avis de clients, à interroger des dermatologues et à écumer la littérature scientifique sur l’exposition au soleil lors des sports en extérieur. Forts de ces informations, nous avons établi certains critères (en gras ci-dessous) pour évaluer les chapeaux testés.

    Sa capacité à protéger du soleil est la principale raison de porter un chapeau, mais elle ne se réduit pas à l’ombre portée par son rebord. Lisa Quale souligne qu’un bon chapeau de randonnée doit être fabriqué avec un tissu d’indice UPF d’au moins 30. Cette sorte de matériau, tissé très serré, empêche la plus grande partie des ultraviolets d’atteindre votre corps, même lorsqu’il est mouillé, par la transpiration par exemple (d’autres tissus verraient leurs fibres se détendre et laisseraient ainsi passer davantage de rayonnements).

    Les randonneurs, alpinistes et quiconque pratique des activités en altitude sont plus exposés aux UV que ceux qui jouent au volley sur la plage. Le Dr Jhin nous a expliqué que le niveau de rayons UVA et UVB augmentait avec l’altitude ; et ce sont eux qui provoquent des coups de soleil, des lésions et des cancers de la peau. « Plus on est exposé à ces rayons dangereux, plus le risque est grand » prévient-elle, « je vois d’ailleurs beaucoup de pilotes de ligne exposés à ces rayons en vol développer des cancers de la peau. »

    L’exposition au soleil peut venir d’en haut mais aussi des rayons reflétés par le sol, même dans des lieux ombragés par les arbres. L’eau, le sable, les rochers, le béton et la neige réfléchissent davantage que les autres surfaces, ce qui vaut la peine d’être noté par les amateurs de rafting, de course, d’alpinisme et par tous ceux qui pratiquent des sports d’hiver. Le Dr Jhin explique en outre qu’un bord de chapeau sombre contribue à protéger le visage.

    Tous les athlètes que nous avons interrogés affirment que le côté respirant et le système de ventilation sont des facteurs déterminants pour décider de porter leur chapeau… ou de le laisser roulé en boule au fond du sac. Jared, qui court des ultra-marathons, nous a confié que pendant ses activités, « [il] génère tellement de chaleur que parfois [il a] envie d’enlever [son] chapeau. Or il ne servira à rien dans la main. S’il est plus respirant et qu’il évacue une partie de cette chaleur, [il peut] le garder plus longtemps sur la tête. » Nous avons choisi des chapeaux faits avec des tissus très respirants et qui permettent à la chaleur de s’évacuer grâce à des aérations stratégiquement situées.

    Au début, nous pensions que le plus important pour un chapeau de randonnée était qu’il soit couvrant, mais lors de nos tests sur le terrain il nous est vite apparu que le gagnant serait celui qui permettrait de garder une bonne visibilité. Les chapeaux les plus couvrants permettent de bien voir ses pieds, et pas grand-chose d’autre. Ce sont de véritables œillères qui n’offrent qu’une vision en tunnel. Or, il est essentiel de bien voir pour s’orienter, éviter les cailloux, les obstacles, les effrayantes rencontres que sont les véhicules à moteur et surtout pour profiter pleinement de la nature.

    Nous avons essayé de ne pas nous laisser trop influencer par le look, mais en définitive le confort et l’élégance sont des facteurs à envisager lorsqu’il s’agit de garder le chapeau sur la tête (et même de l’acheter, à la base). Côté confort, nous avons pris en compte le toucher du tissu, son poids ainsi que la taille et le côté ajustable du chapeau, de même que les pans, Velcro, brides ou sangles qui pendent et créent un frottement désagréable. Jared nous a avertis que, quand on achète un chapeau de randonnée pour la première fois, « c’est facile de croire que n’importe lequel fera l’affaire, mais j’ai appris que trouver celui qui va vous convenir à vous est aussi difficile que de trouver les bonnes chaussures. Assurez-vous qu’il est confortable et adapté aux conditions que vous allez affronter. »

    Un chapeau de randonnée peut coûter cher. C’est pourquoi nous avons tenu compte de leur durée de vie en les sélectionnant, ainsi que de leur solidité et de leur garantie. Nous nous sommes particulièrement penchés sur la manière dont un chapeau allait survivre à une vie d’expéditions dans la nature. Nous avons cherché à savoir s’il garderait sa forme d’origine après avoir été fourré sans ménagement dans une housse de compression, un sac à dos ou un bagage pour un vol long courrier. Nous avons aussi voulu jauger à quel point il était compact et si les coutures tiendraient le choc quand il était malmené. En outre, perdre son chapeau à chaque bourrasque n’est vraiment pas une sinécure, nous avons donc sélectionné des couvre-chefs dotés de sangles, de mentonnières et autres bidules du même genre permettant de ne pas le perdre par grand vent.

    Pour évaluer tous ces critères, six testeurs (trois femmes et trois hommes) ont emporté les chapeaux pendant au moins une randonnée de quatre heures en altitude (entre 2 000 et 3 800 mètres) en Californie et dans le Colorado. À eux six, ils ont cumulé une centaine d’heures de tests. De plus, deux testeurs (un homme et une femme) les ont emportés lors d’un périple de 150 kilomètres sur le chemin de randonnée West Highland Way en Écosse. Le test par temps nuageux s’est avéré idéal pour déterminer si le chapeau était confortable. En effet, bien que les dermatologues avertissent qu’il faut en porter un même quand le ciel est voilé, la plupart du temps nous n’avions pas l’impression qu’il était nécessaire. Il était donc essentiel qu’il soit très confortable.

    Dans notre banc d’essai maison, nous avons testé les chapeaux en les plaçant côte à côte, dans des conditions semi-contrôlées. Nous sommes partis du principe que ceux qui couvraient le plus garderaient la tête plus fraîche. Nous nous sommes armés de melons, d’un thermomètre de cuisine et de beaucoup de patience, et avons pris la température interne de dix melons de même taille, forme et poids (3,5 kg) toutes les heures, pendant six heures, dans la pleine chaleur du sud de la Californie. Chaque « tête/melon » a porté un chapeau entre 13 heures et 19 heures en plein soleil, avec des températures variant entre 31 et 34,5 °C. Trente-cinq kilos de melon tiède plus tard, nous avons relevé une différence notable dans les températures internes de chacun, en fonction de la couverture assurée par le chapeau.

    Notre chapeau à protection solaire préféré : le Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est la version améliorée d’un modèle qui était déjà notre préféré (mentionné dans notre guide piscine et plage). Il propose une meilleure ventilation et un meilleur maillage UPF 50 + que la version antérieure. Il est très couvrant, tout en nous laissant voir où l’on va, et assez léger pour qu’on le garde sur la tête sans être gêné. Il est compactable et solide et ne vous quittera pas à la moindre brise.

    Son tissu léger assure une protection indice UPF 50 +. L’élégance n’est pas son point fort mais une de nos testeuses nous a confié qu’il était si confortable qu’elle avait « presque oublié » qu’elle le portait. Et c’est vraiment important. Il est doté d’une sangle réglable à l’arrière qui permet de le porter quel que soit votre tour de tête, et d’une mentonnière qui l’empêche de s’envoler.

    Un chapeau couvrant, c’est une tête plus fraîche. L’Ultra Adventure a une visière de 8,25 cm et une jupe flottante qui protège largement le visage, les oreilles, la nuque et le haut des épaules. La visière rigide reste efficace même en cas de vent, et s’étend jusqu’aux oreilles qu’elle protège sans pour autant entraver la vision latérale du marcheur.

    Ce chapeau est également un grand gagnant en termes de facilité de rangement et de robustesse. Il est assez souple pour avoir supporté d’être plié et fourré dans un sac de compression lors de plusieurs voyages en avion à travers le pays. Contrairement à d’autres, il a conservé sa tenue d’origine et n’est pas ressorti tout froissé ou déformé. Il nous a semblé tout à fait solide, mais en cas de problème, Sunday Afternoons répare ou remplace à vie tous ses chapeaux qui auraient un défaut de fabrication, et offre de les réparer à petit prix dans les autres cas.

    Des défauts qui n’ont rien de rédhibitoire

    Bien que l’Ultra Adventure figure parmi les modèles les plus respirants de tous ceux que nous avons testés, le Columbia Bora Bora II Booney, dépourvu de cape, offre une meilleure ventilation. Lorsqu’il y a du vent, nos testeurs ont trouvé agréable le flux d’air vers la tête de l’Ultra Adventure, tout en convenant qu’il gagnerait à posséder un plus grand maillage et davantage d’aérations sur les côtés.

    Plus facile à assumer : le Columbia Bora Bora II Booney

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Il offre une moins bonne protection solaire que notre premier choix, mais le Columbia Bora Bora II Booney présente davantage de ventilation et peut-être un peu plus de classe. Sa visière est plus courte : 6,35 cm contre les 8,25 cm de l’Ultra Adventure. Les deux sont faits d’un tissu à l’indice de protection UPF 50, mais celui-ci n’a pas de pans latéraux ce qui signifie que le bas des joues, les côtés du visage et les longs nez ne sont pas aussi couverts. Cela dit, nos testeurs ont adoré le large filet qui fait presque totalement le tour du chapeau et assure une excellente ventilation. Toute transpiration est absorbée par un épais bandeau intérieur qui sèche très vite.

    Un seul bémol : l’absence de visière rigide. Quand il y a du vent, le bord se rabat sur le front et expose le nez au soleil.

    En outre, si ce chapeau est le plus facile à ranger de tous, il reste fripé plus longtemps et met plus de temps à regagner sa forme d’origine. Un utilisateur mécontent l’a comparé à « ces gros chapeaux mous que les vieilles dames portent à la plage (pensez à la femme dont le fils se fait dévorer par un requin dans le premier film des Dents de la mer). »

    Pour les activités plus calmes : le Tilley LTM6 AirFlo

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est vraiment classe, et si c’est une motivation suffisante pour garder un chapeau sur la tête quand vous sortez, c’est parfait. Son tissu en nylon et élasthanne affiche un indice de protection UPF 50 + et il offre une sctructure plus ferme que nos autres choix. En contrepartie, il n’est donc pas aussi simple à ranger : le plier peut provoquer des marques qui ne disparaissent plus. Pour le tester, nous l’avons fourré dans un sac pendant un vol à travers les États-Unis et avons été ravis de constater qu’à l’arrivée, il ressemblait encore à quelque chose. Ceci dit, il est évident que le compresser sans ménagement dans un petit espace peut complètement le déformer, donc s’il vous en faut un très compactable, choisissez l’un des deux premiers que nous proposons. Le bord du Tilley n’est pas ajustable, vous devrez donc mesurer votre tour de tête et choisir la bonne taille à la commande. L’avantage est qu’il vous ira comme un gant, qu’il sera confortable à porter et ne risquera pas de tomber. Une mentonnière permet d’éviter qu’une bourrasque de vent ne l’emporte. Son principal inconvénient, c’est son prix : il coûte 90 euros, soit environ deux fois plus que notre premier choix qui protège davantage. Tilley le garantit à vie et propose même une assurance de deux ans contre la perte.

    Notons également que la ventilation du Tilley n’est pas comparable à celle de nos deux autres choix, donc si vous subissez de très longues périodes de chaleur, il se peut que vous transpiriez.

    Et pourquoi pas tout simplement une casquette ?

    Y a-t-il vraiment une raison de payer 90 euros pour un Tilley alors qu’on peut trouver une casquette à cinq euros dans la première boutique de souvenirs venue ? Selon Lisa Quale, si le choix se résume à une casquette ou rien du tout, « n’importe quoi vaut mieux que de rester tête nue. » Mais ce n’est pas suffisant.

    Le Dr Kleinsmith avertit que les casquettes « ne protègent absolument pas les oreilles, les côtés du visage, ni le cou. » C’est une des raisons qui expliquent que « ce sont beaucoup les hommes qui développent des cancers de la peau sur les oreilles. » La casquette trucker très à la mode est encore pire que la casquette classique, car « le maillage laisse passer beaucoup plus d’UV nuisibles », prévient Quale. Elle recommande de choisir plutôt un couvre-chef fait d’un tissu spécial UPF, tissé serré, pour mieux protéger des UV.

    Si vraiment c’est une casquette que vous voulez porter, choisissez bien la couleur. À partir d’un indice de protection de 30, elle n’a pas d’importance, mais si le tissu n’est pas protecteur, vous gagneriez à vous y intéresser. « En règle générale, les couleurs plus sombres protègent mieux du soleil car elles absorbent mieux les UV avant qu’ils n’atteignent la peau », décrit Quale. « Les couleurs claires laissent davantage passer les UV (pensez à la différence de fraîcheur des pièces qui ont des rideaux sombres plutôt que clairs). »

    Il y a une astuce pour savoir si votre casquette laisse trop passer les rayons : « Brandissez-la vers une source lumineuse. Si vous voyez que beaucoup de lumière passe à travers, choisissez-en une autre, au tissage plus serré. »

    Si malgré tout vous ne disposez que d’une casquette, Bunting, randonneur et coureur de haut niveau, conseille d’y coincer un foulard ou un bandana à l’arrière pour « former une petite cape qui va protéger le cou et les oreilles. » C’est un système qui a l’immense avantage d’être extrêmement adaptable en fonction de la chaleur et de l’ombre des arbres, et donne la possibilité de « tremper le bandana dans un cours d’eau, pour vous rafraîchir tandis que l’humidité s’évapore. » Bien qu’il ait utilisé ce système et une ombrelle en mylar, les plus de 48 000 kilomètres de randonnée ont prélevé leur tribut sur la santé de Lint : « J’ai probablement un cancer de la peau au niveau de l’oreille, ce qui me rend vraiment parano pour tout ce qui concerne la protection solaire. Bon, je me dis que si le cancer est confirmé, je pourrai toujours me faire enlever l’oreille. Au moins ça me permettra de faire des blagues sur le fait de randonner léger. »

    La concurrence

    REI Paddler’s Hat : Il n’est pas aussi respirant que le Sunday Afternoons Ultra Adventure ou le Columbia Bora Bora II, mais il a bien tenu lorsque le vent a soufflé. Sa visière rigide, contrairement à celle du Columbia, est restée en place malgré les bourrasques. Si vous envisagez d’être actif dans des conditions météo venteuses, jetez-y un œil.

    Sunday Afternoons Derma Safe : Ce chapeau n’est pas aussi respirant que notre premier choix, peut-être parce que le Derma Safe recouvre les pans en maille d’une couche de tissu supplémentaire pour mieux protéger du soleil, alors que l’Ultra Adventure laisse la maille ouverte.

    Kavu Chillba : Le Chillba est arrivé deuxième au test du melon, après avoir gardé sa tête de fruit jusqu’à 5,5 °C plus frais que ses homologues. Nous l’avons également trouvé plus élégant que les autres et adoré qu’il puisse faire office de bol à chips. Malgré cela, il prend plus de place et il est donc moins pratique à transporter que les autres. Les coureurs de fond le trouvent moins sûr que les autres couvre-chefs : la bride interne qui sert à régler la taille à l’intérieur de la calotte n’empêche pas le bord d’avoir prise au vent et de se retourner. Son design conique semble d’inspiration asiatique, et j’ai eu droit en le portant à quelques remarques racistes de la part de passants (je suis d’origine asiatique).

    Outdoor Research Sun Runner : Bien que nos testeurs aient fréquemment été complimentés par d’autres randonneurs sur la couleur et le design original de ce chapeau, ils ont tous trouvé que le tissu était trop chaud et pas assez respirant. D’ailleurs, le melon qui l’a porté accusait 4,5 °C de plus que ses collègues. Ce phénomène est au moins partiellement imputable à la couleur bleue du modèle testé (il existe en cinq couleurs, dont blanc et beige), mais nous avons interrogé deux utilisateurs qui ont parcouru plus de 1 500 km avec leur Sun Runner beige et qui témoignent de la même chose. Il a l’avantage de rester bien calé pendant les activités les plus intenses, et nous avons beaucoup apprécié sa cape anti-soleil amovible qui permet de le transformer en casquette quand la nuque et les oreilles n’ont plus besoin d’être protégées.

    Straw Lifeguard Hat : Dans les années 1990, ce type de chapeau se voyait sur toutes les plages du sud de la Californie, et si on le trouve encore dans moult magasins de surf, ce n’est pas sans raison. Ce chapeau est de loin celui qui a offert la meilleure protection de tous ceux que nous avons essayés. Un testeur a noté que « sa visière est si large qu’on pourrait randonner tout nu et ne pas recevoir une seule goutte de soleil sur la peau » (quoique l’exposition au soleil ne se mesure pas en gouttes…). Mais dès qu’il y a du vent, il décolle ! Il s’est également montré peu résistant, ne se plie pas et il n’est vraiment pas pratique à transporter accroché au sac à dos ou pour prendre l’avion. Si nous recommandons ce chapeau pour faire du jardinage, traîner à la plage ou au bord de la piscine, il ne fonctionne pas pour les activités plus intenses.

    La casquette : Tous les dermatologues à qui nous avons parlé nous ont avertis que le principal inconvénient de la casquette était qu’elle ne protégeait pas les oreilles ni le nez. Même une casquette de couleur claire a entraîné une augmentation de température de 2,3 °C dans notre melon.

    La casquette trucker : L’arrière de ce genre de casquettes est composé d’un filet en maillage, ce qui lui permet d’être plus respirante mais moins couvrante. Les athlètes que nous avons interviewés nous ont mis en garde : avec une casquette trucker, la peau du crâne de ceux qui n’avaient plus de cheveux brûle à travers le maillage.

    L’entretien

    Un lavage régulier permet d’éviter l’accumulation de transpiration et de sel qui peuvent abîmer le tissu, provoquer une décoloration permanente et/ou de la moisissure.

    Ne mettez jamais votre chapeau dans la machine : lavez-le à la main, à l’eau tiède. Vous pouvez utiliser une brosse douce et du liquide vaisselle pour les taches particulièrement résistantes. N’utilisez jamais d’eau de javel ou d’adoucissant, qui pourraient abîmer les traitements appliqués au tissu.

    Une fois propre, redonnez-lui sa forme et lissez-le bien pour éviter les plis, puis laissez-le sécher à l’air libre.

    Sources

    1. Lisa Quale, formatrice santé à l’University of Arizona Skin Cancer Institute, interview par email.

    2. Lint Bunting, randonneur longue distance, interview par email.

    3. Dr Marie Jhin, dermatologue et autrice, interview par email.

    4. Dr D’Anne Kleinsmith, dermatologue, interview par email.

    5. Joe Jackson, What are the Best Sporty Sun Hats ?, Outside, 17 avril 2014  

    Liz Thomas (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Bérengère Viennot (traduction française)

    L'Humanité

    Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

    Un jour avec

    Relativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.

    Olivier ChartrainOlivier Chartrain

    Dès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six ­semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…

    Le dernier gisement d’économies

    Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.

    Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »

    La classe de « grands décrocheurs » supprimée

    Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».

    L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.

    Un rassemblement devant le ministère

    Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’édu­cation prioritaire.

    Éducation nationaleéducation prioritairegennevilliers Éducation nationaleéducation prioritaire
    France24 - World

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    Issued on: 21/03/2022 - 08:48

    FRANCE 24 Follow James ANDRÉ

    To justify the invasion of Ukraine, Vladimir Putin claims to be "denazifying" the country. Russian propaganda charges that Ukraine is now ruled by the nationalist groups who have been fighting in Donbas since 2014. FRANCE 24 reporters James André and Jonathan Walsh went to meet the members of one of these organisations, which is training volunteers for Ukraine's territorial defence units and fighting on the outskirts of Kyiv. Here is their report.

    As Ukrainians prepare for a full-blown assault on the capital, the country’s territorial defence units have seen an influx of first-time recruits signing up to fight Russian troops.

    In Kyiv, one group of volunteers is training to join the effort.

    “Most of them have zero experience,” says Oleg Magdych, a Protestant pastor and deputy commander, "so our goal is to train them...and prepare them for the front lines". His unit is led by the Organisation of Ukrainian Nationalists (OUN), one of several nationalist groups participating in the country’s defence against the Russian invasion. 

    Territorial defence units are officially a part of Ukraine's armed forces, but have their own chain of command. 

    “Skipper”, the instructor, served as a sergeant major in the military. Like all the commanders in this unit, he is a member of OUN.

    These groups are also at the core of Russia’s propaganda message that Ukraine is in the hand of Nazis. During World War II, OUN actively collaborated with Hitler against the common enemy, the USSR. More recently, its members have been fighting Russian-backed separatists in the Donbas. Magdych says some of the group’s members hold “extremist” views, but says they do not reflect the organisation as a whole.

    "Putin is calling us Nazis," says Magdych. "My answer to that would be, we're not killing civilians. We love our country. Does that make us Nazis"? 

    Watch the full report in the player above.

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    Live: EU accuses Russia of committing 'massive war crime' in Ukraine's Mariupol

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    ‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    Valeurs Actuelles

    « On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »

    Agressé en deux fois en quatre jours, parce qu’il milite pour Eric Zemmour ? Le responsable de la section jeunes de Génération Z en Gironde s’en sort, miraculeusement, avec trois points de suture à l’arcade et six jours d’ITT au total. Il est 19h45 ce 10 mars, lorsque Augustin Meynard sort d’une salle de sport près de la barrière d’Arès, à Bordeaux. A la sortie, une quinzaine de jeunes cagoulés qui l’attendaient le rouent de coups et l’agonissent d’insultes. Ce n’est qu’après plusieurs minutes que des passants lui viendront en aide et appelleront les secours, après la fuite des agresseurs. Le 14 mars, bis repetita. Le jeune homme sort de la patinoire Meriadeck de Bordeaux, où il assistait à un match de hockey avec sa compagne, alors que trois ou quatre individus le prennent à nouveau à partie. « Alors Augustin, tu te souviens de moi ? », lui aurait lancé l’un d’eux. Pour le militant, la proximité entre les deux évènements et la péroraison de son agresseur ne peuvent être une coïncidence. D’autant que le motif semble signé. « Alors les Zemmour, ça dit quoi ? », lui aurait signifié l’un d’eux, tandis qu’un autre avertissait : « Retenez bien ma gueule, on va tous vous buter ! ». Cagoulés et donc pas identifiables, les individus ont à chaque fois pris la fuite après leur forfait, jusqu’à se faire rattraper. L’un d’eux, placé en garde à vue, a été confronté à Augustin, ce 18 mars. En attendant les suites de l’enquête, et surtout la fin de la campagne présidentielle, les policiers ont recommandé au jeune homme de ne plus sortir dans Bordeaux le soir, ni seul en journée. C’est entouré d’un groupe d’amis Zemmouriens qu’il vient à notre rencontre.

    Ils font le tour des bars à Bordeaux pour nous chasser

    Après quatre ans d’études aux États-Unis et un passage dans l’armée en tant que parachutiste, c’est la tête bien faite et bien sur les épaules que ce militant, jamais engagé en politique auparavant, assène ses vérités. Dans son viseur, les « antifas » bordelais : « Ils font le tour des bars à Bordeaux pour nous chasser. Un soir, ils étaient entre 25 et 30 à attendre devant un bar, pensant que nous y étions, pour nous cueillir à la sortie. Ils ont des yeux partout ». Insultés ou chahutés lors des collages d’affiches ou actions militantes, les jeunes mains du parti Reconquête! à Bordeaux seraient régulièrement harcelées par les groupes antifascistes, particulièrement bien implantés dans la cité girondine et visibles lors des manifestations bruyantes des dernières années (gilets jaunes, retraites, loi sécurité globale etc.). Récemment, ils se sont encore fait remarquer pour avoir empêché, par leurs menaces, la venue de Jordan Bardella à Sciences Po Bordeaux. « Cette agression planifiée et ciblée s’inscrit dans un contexte de violence généralisée envers nos militants qui partout en France sont en ligne de mire de ces nervis d’extrême-gauche », affirme Dany Bonnet, coordonateur départemental du parti d’Eric Zemmour. Presque aussi bien renseignés que feu les renseignements généraux, ces sentinelles d’ultra-gauche revendiquent même la traque voire le recours à la violence, sur leur blog dédié à « l’offensive antifasciste ». Augustin comme d’autres militants de Génération Z, basés à Bordeaux et en Gironde, y sont nommés, et leurs photos exposées, tandis que celles des militants antifas, elles, sont floutées. Ils mettent en garde : « Il n’appartient qu’à nous toutes et tous de faire en sorte que la peur reste dans leur camp. » Il appartient désormais aux autorités chargées de l’enquête de faire en sorte que celle-ci change de camp.

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    Bordeaux : une vente aux enchères de vins au profit de l’Ukraine

    Bordeaux : l’individu ayant craché au visage d’un prêtre pourrait écoper d’un… stage de citoyenneté

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

    Ce test a été réalisé aux Etats-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Pour dénicher le meilleur antivol de vélo, nous avons commandé vingt-sept modèles parmi les plus robustes du marché. Puis nous les avons sciés, découpés et réduits en pièces. Nous avons constaté que la quasi-totalité des antivols peuvent être forcés en moins d’une minute… Mais le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, s’est avéré être le plus abordable des antivols dont on peut venir à bout avec un outil électrique (en faisant beaucoup de bruit). Il est suffisamment efficace, par rapport aux autres modèles de cette gamme de prix, pour qu’un vélo discret qui sert à faire de petits trajets quotidiens ne devienne pas une cible facile pour les voleurs. Il est doté d’une anse de 17,8 cm de long, assez courte pour être difficile à couper tout en étant pratique à utiliser. Il comprend un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant et les accessoires, et il bénéficie du programme antivol ATPO (Anti-Theft Protection Offer) de la marque, qui consiste à vous rembourser votre vélo sous certaines conditions en cas de vol. La première année est offerte et une extension jusqu’à cinq ans est disponible en option pour 25 euros.

    Le meilleur antivol de vélo

    Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 46€

    Le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 fait partie des antivols les plus abordables que nous avons trouvés, et il est a priori capable de résister à toutes sortes d’attaques, exceptée une scie circulaire. Avec ses 17,8 cm de long, il a une taille idéale pour la majorité des cyclistes : c’est suffisamment long pour pouvoir attacher la roue et le cadre de la plupart des vélos à un point fixe, sans laisser assez de place pour exercer un effet de levier à l’aide d’une barre ou d’un cric (et donc l’ouvrir). Il utilise un système de serrure à disques, beaucoup plus difficile à forcer que les serrures à paillettes que l’on trouve sur d’autres modèles. Les seuls qui en viendront à bout seront des malfaiteurs équipés d’outils sophistiqués. En démarrant nos tests, nous avons tout de suite compris l’énorme avantage de cet antivol par rapport à ses concurrents : son anse renforcée de 13 mm peut résister aux pinces coupe boulons, écartant ainsi l’immense majorité des voleurs potentiels. Il comprend également un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant, ainsi qu’une année offerte de protection antivol Kryptonite. Un élément important pour celles et ceux qui vivent à New York : la protection antivol de ce modèle ne s’applique pas aux habitants de Manhattan, où les vols sont très courants. Par contre, les modèles « New York » de la marque, y compris nos deux favoris ci-dessous, couvrent cette partie de la ville.

    Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Un antivol encore plus robuste

    Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.

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    Avec son anse renforcée de 18 mm à double verrouillage, le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini nous a demandé quatre fois plus de temps pour parvenir à le forcer avec une meuleuse, en comparaison avec le Kryptonite New-U Evolution Mini-7. Il ne comprend pas de câble, et il pèse environ 2 kg. Il fait donc 680 g de plus que l’Evolution Mini-7. Mais si vous vous garez dans une zone à hauts risques, cet antivol est celui qu’il vous faut. Il a mieux résisté aux tentatives de sciage que tous les autres antivols : nos testeurs ont mis plus d’une minute à réaliser les deux coupes nécessaires pour l’ouvrir. Comme notre premier choix, il utilise un mécanisme de serrure à disques très robuste et il est assez long pour passer autour du cadre et de la roue sans être trop encombrant. Et pour vous rassurer encore plus, ce modèle est également fourni avec une année offerte du meilleur programme de protection antivol de Kryptonite.

    Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Le meilleur rapport qualité-prix

    Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.

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    Si vous recherchez une chaîne pour pouvoir attacher autre chose que le cadre et la roue de votre vélo, si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui nécessite un antivol plus long, ou si vous avez l’habitude d’attacher votre vélo à un poteau, la Kryptonite New York Fahgettaboudit Chain est l’une des chaînes les plus solides que nous avons testées. D’autres chaînes se sont avérées plus difficiles à couper, mais elles coûtent presque deux fois plus cher que la Fahgettaboudit – à ce prix-là, mieux vaut acheter un deuxième antivol. Elle comprend 90 cm de maillons renforcés de 14 mm, verrouillés par un cadenas à disques Kryptonite New York de 15 mm et seuls les voleurs les plus déterminés ne se laisseront pas dissuader.

    Notre sélection des meilleurs cadenas de vélo

    Le test complet

     

    Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant 15 ans dans des magasins de vélo, sur les côtes Est et Ouest des États-Unis, et à l’étranger. J’ai moi-même utilisé un grand nombre des modèles et marques testés, et je les ai tous vendus en magasin – j’ai même dû les couper, parfois. Entre ces expériences et le travail de test que j’ai réalisé pour ce guide, j’ai passé des centaines d’heures à étudier, vendre, utiliser et tester ces antivols.

    Nous avons aussi contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de 20 ans, et nous avons examiné ensemble tous les antivols reçus et évaluer leurs vulnérabilités face au forçage. Par ailleurs, nous avons discuté par e-mail avec Mark Podob de Metlab, société de traitement thermique et de conseil en métallurgie, pour lui demander comment les différents métaux sont renforcés et pour mieux comprendre la façon dont ces antivols ont été fabriqués.

    Avertissement : nous avons fini par choisir trois antivols de la marque Kryptonite, ce qui peut sembler biaisé, mais nous pensons que les résultats parlent d’eux-mêmes. Il y a une dizaine d’années, je travaillais dans un magasin de vélos lorsque le scandale des stylos Bic capables d’ouvrir des modèles Kryptonite a été révélé au grand jour (j’ai même fait une démonstration de la technique à utiliser pour une chaîne de télévision locale). Nous avons donc commencé ce guide avec cette affaire en tête et en gardant beaucoup de recul concernant tous les arguments avancés par les fabricants. Nous avons découpé tous ces antivols en morceaux et nous avons observé ce qu’il en restait.

    Comment nous avons procédé pour la sélection

    Nous avons passé de nombreuses heures à étudier tous les antivols de vélo proposés par les grandes marques, à parcourir les stands du salon Interbike pour découvrir des modèles qui n’étaient pas encore sortis, à réexaminer notre précédent guide, à repérer les projets d’antivols les plus soutenus sur le site de financement participatif Kickstarter, et à rechercher les antivols bien notés fabriqués par de petites sociétés ou des marques peu connues.

    Les fabricants sortent des dizaines d’antivols qui se ressemblent beaucoup. Cependant, avec des niveaux de sécurité a priori différents et des systèmes d’évaluation propres à chaque marque, il est difficile de décider quels antivols sont comparables les uns aux autres autrement qu’en procédant par prix ou en consultant les résultats de recherches d’organismes indépendants qui évaluent les antivols de vélos, comme ART aux Pays-Bas et Sold Secure en Angleterre. Malheureusement, ces institutions utilisent des systèmes de notation différents, et tous les fabricants d’antivols ne soumettent pas leurs modèles aux tests. Et bien que ces labos indépendants attribuent des notes, leur raisonnement et les tests qu’ils ont réalisés pour parvenir à leur conclusion ne sont pas détaillés. Leurs évaluations ne nous ont donc donné qu’une vague idée de la sécurité des différents antivols.

    La seule façon d’avancer efficacement, selon nous, était de commander les antivols les plus chers de chaque marque et de tous les soumettre à des tests de destruction : nous pourrions ainsi établir notre propre référentiel de ce que chaque société considère comme son plus haut niveau de sécurité. Nous avons ensuite commandé les antivols premiers prix de notre précédent guide, ainsi que des modèles plus haut de gamme de marques bien classées dans notre première série de tests, et nous les avons également soumis à des tests de destruction. Nous avons réuni au total 27 antivols des marques ABUS, Altor, Artago, Blackburn, Hiplok, Knog, Kryptonite, Litelok, OnGuard, RockyMounts, Schlage et TiGr.

    Comment nous avons procédé pour les tests

    Pour la version précédente de ce guide, nous avions étudié les différents systèmes de notation de fondations comme ART et Sold Secure, et nous avions discuté avec des voleurs professionnels de vélos. Même si cette expérience s’est avérée très instructive, cette fois-ci, nous avions besoin de mettre les mains dans le cambouis et de voir par nous-mêmes de quoi étaient vraiment faits tous ces antivols. Les informations que l’on peut glaner en consultant les expériences d’autres personnes et les notations ont leurs limites. Nous l’avons vérifié en constatant, grâce à nos tests, de nombreuses divergences de résultats pour des antivols qui étaient pourtant notés de la même façon par les mêmes organismes de notation.

    Par ailleurs, nous avons parcouru le Web à la recherche de toutes les évaluations possibles, afin de déterminer quelles étaient les méthodes de forçage utilisées par les autres testeurs, quels antivols et quels types d’antivols étaient couramment testés, et comment ils s’en sortaient. Aucune étude n’avait testé autant de modèles ni employé autant de méthodes comme nous espérions le faire. Nous avons donc compris qu’il serait difficile d’établir des jugements comparatifs sur les antivols que nous avions choisis, à moins de réaliser tous les tests par nous-mêmes. C’est donc ce que nous avons fait.

    Notre objectif ? Tester au mieux tous les antivols sélectionnés et faire preuve de rigueur afin de pouvoir vous recommander un produit qui, vraisemblablement, constituera le seul rempart entre un voleur et votre monture favorite. Pour cela, nous devions comprendre quels outils les voleurs de vélos pouvaient avoir à leur disposition, ainsi que leurs avantages et inconvénients, toujours selon leur point de vue. En nous appuyant sur notre expérience professionnelle en tant que vendeurs dans des magasins de vélos pendant plusieurs années et nos entretiens avec des voleurs en personne, nous avons créé une liste d’outils que les voleurs de vélos utilisent le plus souvent pour forcer des antivols. Cette liste répertoriait les outils que les voleurs pourraient réellement utiliser pour ouvrir les antivols que nous avions sélectionnés, et c’est elle qui nous a permis d’établir les différentes étapes de tests par lesquelles devrait passer chacun des antivols.

    Les outils

    Crochets : il s’agit des outils les plus petits, silencieux et faciles à transporter, mais ce sont aussi ceux qui demandent le plus d’habileté. Chaque type de serrure nécessite des outils spécifiques et est plus ou moins difficile à ouvrir. Mais une fois qu’un voleur possède les outils et les connaissances nécessaires pour ouvrir rapidement une serrure en particulier, il n’a plus qu’à arpenter les rues à la recherche d’une serrure qu’il sait ouvrir facilement.

    Pince coupe câble : un grand nombre de vols de vélos (voire la quasi-totalité) sont commis à l’aide d’une simple pince coupante. Ces outils se transportent sans problème dans une poche, ne font pas de bruit, et peuvent facilement être volés à l’étalage pour ceux qui n’en ont pas. Malheureusement, ce qui rend ces pinces coupantes toutes simples si efficaces, c’est que les cyclistes continuent à attacher leur vélo à l’aide d’un câble en acier tressé et d’un cadenas, ou d’un câble souple basique. Ces dispositifs n’offrent pourtant qu’un degré de sécurité minimal et doivent uniquement servir d’antivols secondaires dans la plupart des situations. Une bonne pince coupe câble peut trancher ces antivols en un seul coup, et même une toute petite peut en venir à bout en quelques incisions.

    Scie à métaux : une scie à métaux est généralement silencieuse et peut découper un antivol sans renfort de protection assez rapidement. Elle peut faire céder la plupart des chaînes vendues en grande surface, des U premier prix et des câbles. Mais elle présente également des inconvénients pour un voleur : elle prend du temps pour faire céder un antivol épais, elle risque de faire des à-coups en essayant de couper un câble et elle demande un effort physique de façon générale. Néanmoins, c’est un outil très peu cher, qui se transporte et se dissimule facilement.

    Pince coupe boulons : énormément de vols de vélos n’étant pas signalés, il est difficile de collecter des données précises sur le nombre de vols commis chaque année, et de savoir quelles méthodes sont utilisées. En tant que vendeur de vélos pendant plusieurs années, j’ai cependant entendu des centaines d’histoires de vélos volés et vu de nombreux antivols coupés, la plupart (hormis les câbles) à l’aide d’une pince coupe boulons. Ces pinces sont souvent assez petites, de 45 à 60 cm de long. Elles agissent rapidement, sont bon marché, faciles à transporter et à dissimuler. Elles ne fonctionnent pas sur tous les antivols, mais lorsque c’est le cas, un simple geste suffit à libérer le vélo… Une fois que les voleurs savent quels antivols ils peuvent couper avec l’outil qu’ils ont sur eux, ils n’ont plus qu’à arpenter les rues et à cibler les antivols et vélos correspondants.

    Perceuse sans fil : les voleurs de vélos ont plus rarement recours à cet outil, car il ne fonctionne bien que sur certains types d’antivols, souvent plus simples à forcer avec d’autres outils. Mais il arrive qu’une perceuse soit utilisée (généralement après une tentative infructueuse pour forcer le barillet). Néanmoins, les antivols sur lesquels les perceuses marchent bien, comme les antivols pliants, rencontrent un succès croissant et sont de plus en plus répandus. En outre, les perceuses sans fil étant de moins en moins bruyantes et de plus en plus petites par rapport aux meuleuses d’angle, elles deviennent une bonne option pour les voleurs.

    Meuleuse d’angle : un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui. Le plus gros inconvénient de la meuleuse pour lui est le bruit et les étincelles qu’elle émet lorsqu’elle s’attaque à de l’acier trempé. Auparavant, les outils sans fil n’étaient pas assez puissants pour ce type d’utilisation, mais la technologie sur batterie a suffisamment progressé pour qu’ils soient aussi efficaces que leurs homologues sur secteur. Ils ont donc transformé le paysage de la sécurité des vélos. Ces outils passent difficilement inaperçus, mais un voleur qui n’a pas froid aux yeux et qui parvient à masquer le bruit a toutes les chances de réussir son larcin.

    Un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui

    Une fois notre liste établie, nous devions décider comment les résultats des tests nous permettraient de classer les différents antivols. Nous sommes convaincus que dans toute forme de sécurité, il faut tenir compte de son aspect le plus vulnérable — comme par exemple une maison fermée à double tour, mais avec une fenêtre ouverte, ou un système d’exploitation avec un cheval de Troie. Nous avons donc décidé que plus un antivol pouvait être forcé sans faire de bruit et rapidement (quelles que soient ses performances par ailleurs), plus sa note serait basse. Nous n’allions pas établir une moyenne de sécurité à partir de l’ensemble de nos tests, mais évaluer les faiblesses - en classant les antivols en fonction des méthodes les plus simples et silencieuses à employer pour les forcer. Le premier test a consisté à voir si l’un des antivols pouvait être crocheté (cela s’est avéré possible) ; à voir si l’un d’entre eux succombait à une pince coupe boulons (ça a été le cas), à une scie à métaux (malheureusement, oui) ou à une perceuse (sans problème) ; et enfin, à voir combien de temps il faudrait pour couper chaque antivol avec une meuleuse d’angle portable d’entrée de gamme (plus vite qu’on ne le pense). Une fois tous les tests terminés, nous avons classé les antivols en fonction de leur niveau de sécurité et de leur prix pour savoir où ils se plaçaient, puis nous avons pris en compte des caractéristiques comme la durabilité, le poids, la portabilité et la simplicité d’emploi.

    Les techniques de vol testées

    Le crochetage de serrure

    Exemple de crochetage sur la chaîne OnGuard Beast, qui a été ouverte en 30 secondes. Du ruban adhésif a été rajouté pour dissimuler l’ouverture à opérer sur le plastique, par laquelle un voleur peut exploiter la vulnérabilité de la serrure.

    Tout en haut de notre liste des techniques de vol à éprouver, nous avions à tester la robustesse des mécanismes de verrouillage. Nous savions d’avance qu’il serait difficile d’être complètement exhaustifs sur ce point. Mais nous voulions avant tout nous assurer de ne pas passer à côté d’un élément important et en apprendre un peu plus sur les différents types de mécanismes. Nous avons contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de vingt ans, et nous nous sommes rencontrés pour examiner ensemble tous les antivols reçus. Après une rapide inspection visuelle et quelques petits coups à l’aide d’un des nombreux outils pointus qu’il avait apportés dans un étui pliant en cuir, John Edgar Park a tout de suite repéré que les antivols OnGuard étaient vulnérables au crochetage. Son inspection lui a permis de comprendre le fonctionnement du mécanisme et le moyen le plus simple de l’ouvrir - selon lui, les outils les plus basiques sont suffisants.

    Non seulement il a réussi à crocheter les antivols OnGuard, mais il a aussi pu me montrer comment procéder. Je n’avais jamais crocheté un antivol auparavant (si l’on exclut l’expérience du stylo Bic). Pourtant, je suis parvenu à l’ouvrir en moins de trente secondes après l’avoir regardé faire deux fois et après qu’il m’ait guidé étape par étape une fois. Il s’agit d’une simple technique de raclage qui nécessite peu de compétences et des outils basiques ; il est possible de le faire à l’aide de deux ou trois bouts de ferraille récupérés sur un essuie-glace de voiture ou une pince à cheveux (j’ai pourtant toujours cru que la série MacGyver était une blague !). Tous les antivols OnGuard que nous avons testés ont succombé à cette attaque.

    Même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter.

    Pour être absolument sûrs, nous avons décidé de contacter un groupe d’amateurs de crochetage de serrures, que nous avons rencontré le soir d’une présentation sur les serrures à disques haute sécurité. La réunion avait lieu dans un immeuble et dans une salle banalisés, et tous ceux qui ont fait une présentation ont utilisé leur nom de code Def Con. La première chose qu’ils nous ont apprise est que forcer les derniers modèles d’antivols et publier les résultats peut exposer aux mêmes problèmes juridiques que le piratage numérique. La deuxième est que même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter, et personne n’avait les outils adaptés aux petites clavettes intégrées à la plupart des antivols. Par conséquent, nous sommes convaincus que les serrures à disques peuvent résister à la majorité des voleurs. Et ceux qui prendront le temps d’acheter des outils et de les modifier pour apprendre à crocheter ce type de serrure pourront certainement commettre des vols par crochetage plus lucratifs.

    Les pinces coupe boulons

    Le test suivant pour les antivols : les pinces coupe boulons. Ces outils ne coûtent pas cher en magasin de bricolage et, généralement, au cours d’un vol, ne font du bruit que lorsqu’il est trop tard, que l’antivol s’ouvre et que le voleur a déjà enfourché votre vélo. Même en vous trouvant à 5 ou 6 mètres de votre vélo, vous pourriez ne rien entendre. Pour nos tests, nous avons choisi d’utiliser des pinces de deux longueurs différentes, une HDX de 61 cm et une Tekton 3421 de 91 cm.

    L’ABUS Ultra 410, le U ABUS U-mini 40, le Kryptonite Series 2 Standard, le Litelok et le TiGr Mini ont cédé à la petite pince. L’Altor 560G et la chaîne Hiplok Gold ont été plus difficiles à couper avec le plus petit modèle, et nous avons réussi à couper l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus, la chaîne ABUS Granit CityChain X-Plus et la Kryptonite Series 2 955 avec la pince de 91 cm, mais après de lourds efforts. Le grand antivol pliant ABUS Bordo a été le plus difficile pour nous, et il est donc peu probable qu’il puisse être coupé.

    Les fabricants de certains de ces antivols revendiquent leur résistance, mais en raison de problèmes de conception, de maillons de chaînes plus fins, de métaux plus mous ou de différences dans les procédés de renforcement, nous sommes parvenus à tous les couper. Les antivols en U les plus faciles à couper étaient en fait uniquement renforcés par cémentation, c’est-à-dire en surface et pas dans leur intégralité, via un autre procédé de traitement thermique.

    Comme nous l’a expliqué par e-mail Mark Podob de Metlab, une société de traitement thermique : « un renforcement en surface, par rapport à un renforcement complet, a l’avantage de fournir une surface endurcie jusqu’à une certaine profondeur et de permettre l’utilisation d’un acier à faible teneur en carbone, moins cher, pour l’intérieur du U. Mais d’un autre côté, une fois que le revêtement est percé, on peut rapidement scier le reste. »

    Le revêtement extérieur endurci ne semble donc pas suffisant pour arrêter les pinces coupe boulons, puisque les mâchoires de l’outil arrivent à écraser et couper le métal plus mou qui se trouve sous la surface renforcée, comme le montrent les photos des antivols coupés ci-dessus.

    Les scies à métaux

    Nous ne nous attendions pas à des résultats remarquables pour ces tests à la scie à métaux, étant donné que même l’acier d’entrée de gamme renforcé par cémentation résiste généralement à une scie à métaux. Néanmoins, l’Altor et le TiGr sont tous deux en titane, une matière résistante mais pas très dure, et la scie à métaux l’a prouvé. Avec la scie à métaux, il nous a fallu moins de 30 secondes pour couper ces deux antivols coincés dan un étau. Le fait d’avoir utilisé l’étau a certainement accéléré la coupe par rapport à des conditions réelles, mais les voleurs entraînés connaissent des astuces (colliers de serrage ou appui contre le vélo) qui permettent également de gagner du temps. Le RockyMounts que nous avons testé utilise un matériau que l’on voit rarement dans les antivols de vélos, l’acier inoxydable, qui n’a pas été renforcé, comme nous avons pu le vérifier : malgré le large diamètre de l’anse, notre scie à métaux en est venue à bout en seulement 90 secondes.

    Les perceuses sans fil

    Cette catégorie d’outil méritait bien des tests car si une petite perceuse sans fil est plus bruyante qu’une pince coupe boulons, elle reste à peine perceptible derrière le brouhaha d’une rue animée ; elle est aussi plus facile à transporter, éveille moins les soupçons qu’une grande pince, et elle est beaucoup plus silencieuse qu’une meuleuse d’angle. Celle que nous avons utilisée dans nos tests était une 12 V Milwaukee Fuel, qui est assez petite pour tenir dans une poche de veste. Si l’Altor 560G a cédé à la pince coupe boulons, de même que l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus après beaucoup d’efforts, la perceuse a facilement vaincu les deux modèles. Il nous a suffi de jeter un rapide coup d’œil aux serrures pour voir que la charnière était probablement l’élément le plus faible de chaque système et nous avons pu le vérifier lors de nos tests. Les goupilles de raccordement qui relient les maillons de ces deux antivols pliants n’ont pas été renforcées et nous avons réussi à les faire sauter rapidement en perçant à travers.

    La meuleuse d’angle

    Le dernier test qu’il nous restait à faire était avec la meuleuse d’angle. Nous savions que tous les antivols succomberaient aux 7000 tours/minutes d’un disque en oxyde d’aluminium, mais nous ne savions pas exactement en combien de temps. En plusieurs années, nous avons écouté les anecdotes racontées par des clients, lu des contenus marketing, regardé des vidéos YouTube, de temps en temps, et retiré des antivols réfractaires, ici et là… Nous nous attendions donc à ce que certains de ces antivols demandent plus d’une minute pour réaliser une coupe, et au moins deux minutes pour réaliser les deux coupes nécessaires à la libération d’un vélo. Nous avions prévu de consacrer une ou deux matinées entières à meuler. Pour nous, ce test serait un travail acharné, à avoir des crampes dans les mains, avec des étincelles dans tous les sens et des meules à tronçonner contraignantes, puisque nous devions accomplir plus de 50 coupes pour tester tous nos antivols plusieurs fois.

    Nous avons chargé toutes les batteries que nous avions pour notre meuleuse sans fil, installé l’étau à l’extérieur, prévu une bonne dose de café, et nous nous sommes préparés psychologiquement à passer plusieurs heures à couper encore et encore. Et puis, nous avons commencé : le premier antivol a cédé en 14 secondes, le deuxième, en 15 secondes. Certains n’ont même pas dépassé les 10 secondes. L’ABUS, pour lequel nous avions de meilleurs espoirs, a tenu à peine 20 secondes avant que notre lame ne passe de l’autre côté. Même le plus épais et le plus robuste, le Kryptonite New York Fahgettaboudit, n’a résisté que 30 secondes. Le scénario a été quasiment identique pour les chaînes : sur la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, une coupe a demandé 30 secondes.

    Nous avons compris qu’aucun antivol ne pouvait résister plus d’une minute aux derniers outils sans fil sur batterie, même les chaînes ou les anses à double verrouillage qui nécessitent deux coupes. Nous admettons cependant que nous avons réalisé tous ces tests dans des conditions idéales, à l’aide d’un étau, pour établir un contexte identique pour tous les modèles. Mais nous avons ensuite testé les antivols dans des conditions plus inconfortables et sans étau, pour constater qu’ils résistaient à peine plus longtemps. Nous pouvons donc dire que nos résultats ne sont pas très éloignés de ce qui pourrait se passer dans la réalité.

    Entendre des bruits de travaux pendant quelques secondes dans une ville animée n’a rien d’extraordinaire. Et même s’il est évident qu’un vélo est en train d’être volé, cela ne semble pas forcément alarmer les passants ni attirer l’attention, comme le montre l’une de mes vidéos favorites (publiée par le New York Times, qui est désormais la maison mère de Wirecutter).

    À quoi bon attacher son vélo dans ces conditions ? Beaucoup de gens se posent cette question quand ils prennent conscience de l’indifférence de la majorité des passants face aux vols de vélos et de la puissance des nouveaux outils sans fil. Pourquoi utiliser un meilleur antivol s’il ne demande, au mieux, qu’une minute de plus au voleur, ou peut-être même quelques secondes ? C’est regrettable, mais il s’agit en réalité de faire mieux que les vélos garés à côté du vôtre — on ne vous demande pas de distancer un sportif de haut niveau/champion du 100 mètres, mais juste vos voisins. Si vous utilisez un vélo moins cher et si vous l’attachez correctement avec un meilleur antivol dans un lieu plus sûr, vous pourrez dissuader les voleurs de choisir votre vélo par rapport à une cible plus facile.

    La bonne technique d’attache : passer le U dans la roue arrière et les haubans (les deux tubes fins en diagonale qui se rejoignent sous la selle). Le câble ajoute une protection supplémentaire pour votre roue avant.

    Dans certaines situations, même l’antivol le moins cher peut apporter ce niveau de sécurité. Mais en achetant un modèle juste au-dessus du Kryptonite New-U Evolution Mini-7, vous devriez échapper à plus de techniques de vol que la concurrence au même prix — et par conséquent, dans la plupart des villes, votre vélo ne sera visé que par des voleurs très déterminés. La majorité d’entre eux ne souhaitent pas voler votre vélo en particulier, mais juste un vélo. Si l’un d’entre eux est plus facile à voler et a plus de valeur, c’est celui qu’ils choisiront. Vous les aurez alors persuadés d’aller vers une autre cible, et ce sera suffisant. Mais s’ils optent malgré tout pour votre vélo, nous pensons que vous devriez au moins tenter de les prendre en flagrant délit, avec un antivol qui nécessite une meuleuse.

    Notre antivol de vélo favori : le Kryptonite New-U Evolution Mini-7

    Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

    Le meilleur antivol de vélo

    Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 46€

    Le U Kryptonite New-U Evolution Mini-7 comprend un câble d’1,2 m et bénéficie d’une année gratuite de protection antivol. Il est quasiment identique à notre ancien favori, mais il dispose d’une amélioration non négligeable : un double mécanisme de verrouillage. L’avantage d’un U qui possède un pêne à chaque extrémité est qu’un voleur devra probablement réaliser deux coupes à l’aide d’un outil électrique pour l’ouvrir. Ce modèle est légèrement plus cher que le Kryptonite Series 2, mais si vous pensiez de toute façon ajouter la protection de Kryptonite au Series 2, l’année offerte permet de compenser l’écart de prix. Pour quelques euros de plus, vous bénéficiez d’un énorme atout qui ne se détecte pas facilement : l’anse (la grande boucle en forme de U qui donne leur nom aux « U ») de la série Evolution a non seulement un revêtement renforcé, mais elle est entièrement fabriquée en acier renforcé, avec un processus de durcissement. Sans être techniquement en acier « trempé à cœur », elle a mieux résisté à nos mauvais traitements que les autres antivols au même tarif. Nous avons réussi à couper les antivols de moins bonne qualité avec une simple pince de 61 cm, mais le New-U Evolution Mini-7 a même survécu à nos pinces de 91 cm, s’en tirant avec simplement quelques égratignures.

    Le New-U Evolution Mini-7 utilise par ailleurs un système de verrouillage à disques, plus sécurisé. Ce type de clavette est beaucoup plus difficile à crocheter et nécessite des outils spécialisés, de la patience et des compétences en crochetage. Après avoir consulté de nombreux amateurs et experts du crochetage de serrures, nous avons décidé que les chances que cette serrure soit crochetée dans la rue étaient très minces, contrairement aux serrures d’autres antivols que nous avons testés.

    Cet antivol présente l’un des designs les plus sobres que nous avons observés, sans gros boîtier en plastique à casser, et avec un revêtement de protection en caoutchouc sur les principaux éléments pour éviter de rayer la peinture de votre vélo. Il est également fourni avec l’une des meilleures fixations pour l’attacher au cadre pendant que vous roulez. (Cela dit, ça n’est pas forcément un atout, car les U accrochés au cadre sont souvent considérés comme un fléau pour les vélos, car les fixations sont généralement positionnées à un endroit gênant ou se desserrent avec le temps. Si c’est possible, il vaut mieux transporter cet antivol dans le panier ou sur le porte-bagages, sinon la fixation fera l’affaire).

    L’Evolution étant disponible en différentes tailles, vous aurez du choix si vous avez besoin d’une autre longueur. Mais nous pensons que ce modèle de 18 cm conviendra à la plupart des utilisateurs, car il s’attache facilement, tout en étant assez court pour éviter les forçages par effet de levier s’il est correctement verrouillé. Assurez-vous simplement d’opter pour la version « New-U » de la série Evolution, avec son nouveau design, pour bénéficier de la sécurité renforcée de l’anse à double verrouillage. Si vous utilisez un vélo à pneus larges et si vous devez attacher les deux roues, ce modèle sera sûrement trop court pour passer autour du pneu et du cadre. Vous surmonterez ce problème en ajoutant des axes de roue antivol, mais Kryptonite vend aussi l’Evolution dans une taille plus grande et sans câble. Si vous ne savez pas quelle taille prendre, n’hésitez pas à passer dans un magasin de vélo près de chez vous.

    Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    Nous restons convaincus qu’un New-U Evolution Mini-7 correctement attaché, avec son anse robuste et trop courte pour y insérer un cric, pourra mieux contrecarrer la plupart des attaques (autres que la meuleuse d’angle) que d’autres antivols au même prix. Mais si vous vous trouvez dans une zone à hauts risques (renseignez-vous auprès d’un magasin de vélos proche de chez vous si vous ne savez pas), ou si vous vivez à Manhattan, où seuls les modèles « New York » sont couverts par la protection antivol de Kryptonite, il est préférable d’oublier l’Evolution de taille standard à double verrouillage et d’opter pour le modèle au-dessus : le Kryptonite New York Fahgettaboudit.

    Le choix haut de gamme : Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

    Un antivol encore plus robuste

    Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 114,60 €

    L’antivol en forme de U Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini est un dur à cuire. Il n’offre pas de fonctionnalités spéciales ni de fioritures, mais juste une présence bien solide : environ 2 kg de matériel. Il est doté d’une anse à double verrouillage en acier trempé et d’un renforcement métallique dans la barre transversale pour encore plus de sécurité. La surface transversale de son anse renforcée de 18 mm est deux fois plus grande que celle de l’anse de 13 mm de notre favori – il faut donc proportionnellement deux fois plus de temps pour arriver à la couper.

    Cet antivol faisant partie de la ligne « New York » de Kryptonite, il est couvert par la protection antivol de la marque à Manhattan.

    Le seul vrai inconvénient de ce modèle, mis à part son prix qui est supérieur à celui de notre favori, est qu’il pèse deux fois plus lourd que notre premier choix. Cependant, comme l’ont montré nos tests, un métal mieux renforcé est fondamental pour plus de sécurité. Par ailleurs, le New York Fahgettaboudit Mini n’est pas fourni avec une fixation au cas où vous souhaiteriez l’attacher à votre cadre (même si nous doutons qu’elle puisse rester en place avec un tel poids), ni avec un câble, que vous devrez acheter séparément. Si vous recherchez un tel niveau de sécurité, une petite chaîne comme la Kryptonite KryptoLok Series 2 995 Integrated ferait un bon antivol secondaire.

    Peut aussi s’envisager : Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

    Le meilleur rapport qualité-prix

    Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 105,83 €

    Parfois, on a tout simplement besoin d’un antivol plus long. Si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui n’est pas doté d’un cadre classique, ou si vous attachez votre vélo à un large poteau, il vous faudra une chaîne. Selon nous, la chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit présente le meilleur rapport qualité prix de sa catégorie pour s’assurer une sécurité de haut niveau.

    La chaîne est dotée de maillons en acier trempé de 14 mm et offre une longueur standard de 90 cm, ainsi qu’une version ultra-longue d’1,5 m. Elle est équipée d’une serrure à disques Kryptonite New York de 15 mm, avec un double mécanisme de verrouillage. Et étant donné qu’elle fait partie de la série New York de Kryptonite, elle est couverte par la protection antivol de la marque à Manhattan.

    Une chaîne permet d’attacher facilement des pneus larges, des roues plus grandes ou plusieurs tubes à la fois grâce à sa longueur.

    S’il nous a fallu moins de temps pour découper cette chaîne que pour venir à bout du U New York Fahgettaboudit Mini, nous pouvons toutefois conclure que leur niveau de sécurité est similaire. Cette chaîne offre une longueur plus pratique, et elle est plus simple à utiliser que la New York Legend de Kryptonite. Les seules chaînes que nous avons mis plus de temps à couper étaient la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, qui coûtent toutes deux beaucoup plus cher. La New York Legend a demandé environ 50 % de temps en plus pour un prix environ 50 % supérieur. Si la sécurité est votre préoccupation principale, nous pensons qu’il est plus judicieux d’utiliser cette somme d’argent pour acheter un antivol secondaire plus solide : vous bénéficierez ainsi d’une meilleure sécurité pour le même montant.

    Entretien et maintenance

    Les antivols doivent endurer une multitude de mauvais traitements : des chutes aux saletés de la route, en passant par la pluie et la neige. Heureusement, ceux que nous avons choisis sont très faciles à entretenir. Il suffit d’ouvrir l’antivol, de nettoyer les saletés à l’aide d’un chiffon, de vaporiser un peu de dégraissant si nécessaire, puis un lubrifiant sec (comme le lubrifiant sec Tri-Flow Superior (indisponible en France) ou le lubrifiant sec pour vélo Finish Line) et de faire tourner la clé dans la serrure. Kryptonite propose même des instructions à ce sujet sur son site. Si vous vivez dans une région au climat sec ou si l’antivol est rarement exposé aux intempéries, il est même inutile de procéder à cet entretien aussi souvent que la marque le recommande. Mais gardez bien en tête qu’il ne faut jamais forcer sur la clé pour la faire tourner. Si vous avez du mal à l’utiliser, commencez par vérifier si un peu de lubrifiant peut arranger les choses. Si ce n’est pas suffisant, essayez l’une des autres clés fournies avec l’antivol pour déterminer si votre clé habituelle est tordue ou endommagée.

    La concurrence

    Kryptonite Evolution Mini-7 : ce modèle, notre ancien favori, est presque identique à notre favori actuel, le New-U Mini-7. La principale différence, sur cette ancienne version, est qu’elle ne se verrouille que d’un côté, contrairement au New-U Mini-7, qui est doté d’un double mécanisme de verrouillage. L’anse de cet antivol est dotée d’un côté d’une extrémité courbée et de l’autre d’un pêne classique. Nous pensons cependant qu’il s’agit d’un très bon antivol si vous avez l’occasion de l’acheter en promotion. Mais comme le nouveau modèle à double verrouillage a rapidement remplacé cette version pour le même prix (voire moins cher), nous vous conseillons d’opter pour une sécurité renforcée et d’acheter plutôt le nouveau modèle.

    L’extrémité courbée du Kryptonite Evolution Mini-7.

    Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard : le Series 2 est le modèle combiné U et câble le moins cher de cette marque réputée. Il utilise un mécanisme de serrure à disques et vous pouvez ajouter la protection antivol de Kryptonite en option. Le principal problème de cet antivol reste qu’il est uniquement renforcé au niveau du revêtement, ce qui signifie que les pinces coupe boulons peuvent le couper. La plupart des U peuvent être sectionnés rapidement et sans bruit à l’aide d’une pince de ce type. Il est donc préférable, selon nous, d’acheter un antivol mieux renforcé, comme notre favori, qui coûte environ 30 % plus cher, pour dissuader tous les voleurs qui ne sont pas équipés des outils nécessaires.

    Chaîne Kryptonite KryptoLok Series 2 955 Integrated : pour son prix, c’est une excellente chaîne. Son plus gros inconvénient est qu’un voleur peut la couper à l’aide d’un coupe boulons, mais lors de nos tests, la forme carrée de la chaîne de 9 mm a eu tendance à la faire glisser des mâchoires de la pince, et il nous a fallu fournir pas mal d’efforts pour réussir à la casser. En ce qui concerne la solidité et le temps nécessaire pour en venir à bout, la chaîne Series 2 a fait aussi bien que l’ABUS Granit CityChain X-Plus pour un quart de son prix. Elle fera un très bon antivol secondaire ou un antivol principal, mais moins sûr, car nous avons trouvé qu’elle était beaucoup plus difficile à sectionner que le U Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard.

    Chaîne Kryptonite New York Legend : il s’agit de la chaîne la plus solide que nous avons testée. Elle est dotée de maillons renforcés de 15 mm avec une serrure dissimulée – le voleur ne pourra donc s’attaquer qu’à la chaîne. Pour la couper, il faut environ une minute, soit à peu près le même temps que le U Fahgettaboudit Mini. Mais étant donné le volume et le design de son cadenas, la chaîne New York Legend est difficile à trimballer et à utiliser plusieurs fois dans la journée. Elle convient mieux à ceux qui peuvent la laisser attachée à un point fixe. Si vous envisagez de laisser une chaîne antivol attachée seule, devant votre lieu de travail ou votre domicile, nous vous recommandons de retirer la protection en nylon qui l’entoure (au risque d’égratigner la peinture) pour pouvoir repérer toute tentative de sabotage. On nous a en effet rapporté que des voleurs soulevaient la protection de la chaîne laissée seule, la coupaient pendant la nuit, puis remettaient la protection en place et revenaient un peu plus tard, une fois le vélo attaché avec, et libéraient la chaîne d’un simple coup de couteau. C’est l’une des raisons pour lesquelles les chaînes ABUS sont dotées d’une protection inamovible.

    Kryptonite New York Noose : cette chaîne est plus légère et moins chère que la New York Fahgettaboudit, et par conséquent, elle offre un niveau de sécurité légèrement inférieur. Elle ne présente pas de véritable vulnérabilité, mais si vous recherchez un bon niveau de sécurité, autant opter pour le modèle au-dessus, la chaîne Fahgettaboudit.

    OnGuard Brute STD : lors de nos tests, ce U a obtenu un temps de coupe très satisfaisant, entre l’ABUS U-Lock Granit X-Plus et le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini. Mais malgré son double verrouillage, il y avait tellement de jeu que nous avons pu le retirer après une seule coupe. Le gros problème de cet antivol, et de tous les antivols OnGuard que nous avons testés, est le mécanisme de verrouillage en lui-même, qui est particulièrement simple à crocheter, même lorsqu’on ne dispose pas d’un outil sophistiqué ou de compétences particulières.

    OnGuard Beast 8016 (indisponible en France) : encore une fois, cette chaîne a obtenu de bons résultats lors de nos tests de solidité, et les temps de coupe étaient proches de ceux de nos favoris, mais l’énorme lacune de tous les antivols OnGuard est qu’ils sont faciles à crocheter. Nous ne pouvons vraiment pas recommander un antivol qui est si simple à ouvrir.

    OnGuard Pitbull STD : ce modèle est le moins cher de la gamme de U OnGuard. Il utilise une anse plus fine et n’a pas de protection anti poussière et sécurité, au niveau de la clavette. De toute façon, on peut également crocheter cet antivol très facilement, ce qui est dommage car les antivols OnGuard s’en sont bien sortis en ce qui concerne les autres tests.

    Antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus : Grâce à son design et à celui de son support de fixation, cet antivol est, de loin, le plus agréable à transporter. Il se plie en effet de façon très compacte et, placé à l’intérieur de son étui fixé au cadre, il ne fait aucun bruit pendant le trajet. Cependant, son niveau de sécurité n’est pas aussi élevé qu’annoncé, et un voleur peut facilement en venir à bout en perçant à travers les goupilles de raccordement qui relient les maillons. Avec un peu de patience, j’ai aussi pu faire sauter les maillons en insérant une grande pince coupe boulons au niveau des jointures, comme on peut le voir dans cette vidéo d’House of Chain avec une version plus petite de l’antivol Bordo. C’est un modèle qui peut passer dans une zone peu risquée, mais son prix est trop élevé par rapport au niveau de protection qu’il offre.

    U ABUS Granit X-Plus : si ce U est l’un des plus légers par rapport à sa taille, il nous a fallu beaucoup moins de temps pour le couper que notre « favori haut de gamme » Kryptonite, et il coûte beaucoup plus cher. Le boîtier en plastique qui entoure la barre transversale semble plus encombrant qu’autre chose. Cet antivol a des atouts, mais d’autres modèles sont plus sûrs tout en coûtant moins cher.

    ABUS U-Lock U-mini 40 (indisponible en France) : nous avons d’abord pensé que cet antivol, qui coûte à peine plus cher que notre favori, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, pourrait décrocher la médaille d’or. Les deux extrémités de l’anse se verrouillent et résistent aux torsions, ce qui signifie qu’un voleur doit réaliser deux coupes pour le libérer de la plupart des points fixes. Il est également doté du mécanisme à disques haute qualité d’ABUS et d’une anse de 14 mm de diamètre, deux avantages dont sont dépourvus les modèles ABUS Ultra 410 et New-U Evolution Mini-7. Mais malheureusement, lors de nos tests, nous avons réussi à couper l’antivol très facilement à l’aide d’une pince coupe boulons — c’est même l’un des modèles qui a été le plus simple à ouvrir, en réalité, et il a finalement affiché des résultats similaires à ceux du U Kryptonite Series 2 Standard.

    U Blackburn San Quentin (indisponible en France) : nous avons mis à peine plus de 20 secondes pour couper cet antivol à l’aide de la meuleuse, ce qui le positionne en milieu de peloton. Mais il remuait beaucoup après une seule coupe, suffisamment pour qu’un voleur puisse le retirer de son point d’attache. Il est par ailleurs doté d’un boîtier en plastique dur et d’un manchon interne en plastique qui maintient le mécanisme de verrouillage, et les deux risquent de poser des problèmes de durabilité à long terme. Les commentaires laissés sur Amazon confirment en effet qu’à de nombreuses reprises, les protections en plastique se sont cassées ou sont tombées, laissant à découvert le corps de l’antivol, qui risque alors de rayer le vélo. La résistance de l’acier est satisfaisante, mais la protection et les parties internes doivent être améliorées.

    Chaîne et cadenas Blackburn Attica (indisponible en France) : la partie cadenas de cet antivol connaît les mêmes problèmes de durabilité que le U Blackburn, étant donné qu’il s’agit du même modèle mais en plus petit. Lors de nos tests, le temps de coupe a été dans la moyenne, aussi bien pour la chaîne que pour le cadenas, classant cette chaîne en milieu de peloton.

    Hiplok Gold : le design de cette chaîne vous permet de la porter autour de la taille sans la fermer - porter sur soi une chaîne fermée est d’ailleurs à proscrire totalement en raison des risques de perte des clés, de blocage de l’antivol, d’accident… et les équipes paramédicales doivent pouvoir retirer l’antivol facilement en cas d’urgence. C’est un atout intéressant, mais des attaches Zip ou une bande Velcro peuvent offrir la même fonctionnalité sur la majorité des chaînes, pourvu qu’elles soient assez longues. Dans nos tests, le temps de coupe pour cet antivol a été parmi les plus rapides. Son vrai bémol : nous avons pu la couper rapidement avec une grande pince coupe boulons. Il faudrait que la chaîne soit légèrement plus épaisse pour que nous la classions parmi les meilleurs antivols.

    Hiplok D Bike Lock (indisponible en France) : les attaches en plastique à l’arrière de ce U permettent de le porter à la ceinture ou de l’accrocher à son pantalon. Une fonctionnalité qui marche vraiment et qui s’avère utile, car la plupart des supports de fixation pour les antivols U ne sont pas très efficaces et ont tendance à faire du bruit et à se desserrer. L’antivol est par ailleurs doté d’une anse renforcée à double verrouillage, et nous n’avons pas réussi à la couper avec une pince coupe boulons. Elle intègre une serrure à paillettes, mais de bien meilleure qualité que sur les modèles OnGuard. Un voleur peut malgré tout la crocheter avec des outils plus simples que dans le cas d’une serrure à disques, et peut-être avec un « passe-partout », mais elle nous a semblé offrir un bien meilleur niveau de sécurité que tous les autres modèles OnGuard. Néanmoins, malgré son double verrouillage, l’anse bougeait beaucoup après la première coupe lors de nos tests, suffisamment pour qu’un voleur puisse la retirer de nombreux points fixes. En raison de cet inconvénient, et de son prix supérieur à celui de notre favori, nous avons décidé de ne pas la sélectionner, mais en ce qui concerne les autres points, ce modèle semble être un bon antivol.

    RockyMounts Compton Large (indisponible en France) : cet antivol, qui vient juste de sortir aux États-Unis, est l’un des plus lourds que nous avons testés. Il est en acier inoxydable, avec une anse de 18 mm. L’acier inoxydable est plus dur que l’acier à faible teneur en carbone, mais il est beaucoup moins robuste que l’acier endurci. Nous avons pu le constater lors de nos tests, puisqu’il a résisté deux fois moins longtemps que les modèles Artago et Kryptonite, qui intègrent aussi une anse de 18 mm. Il ne nous a fallu en outre que 90 secondes pour couper le Compton Large à la main à l’aide d’une scie à métaux. Par ailleurs, avec ses rebords en acier tranchant, sans protection vinyle, il s’agit de l’antivol le moins ergonomique que nous avons testé. Bien que ce ne soit pas l’antivol qui offre le meilleur niveau de sécurité, c’est celui que nous choisirions comme arme si une bagarre venait à se déclencher chez Wirecutter…

    Knog Strongman (indisponible en France) : ce petit antivol présente selon nous de nombreux avantages. Il est presque entièrement recouvert d’une épaisse protection en silicone, ce qui en fait un antivol anti rayures et silencieux pendant les trajets. Néanmoins lors de nos tests, malgré son anse à deux verrouillages, nous avons constaté qu’après une seule coupe, il se formait un très gros écart entre les deux parties sectionnées. Étant donné qu’il coûte beaucoup plus cher que notre favori, sans offrir des avantages considérables, et en gardant à l’esprit les nombreux avis d’acheteurs sur Amazon qui indiquent que le mécanisme se rouille et devient difficile à ouvrir avec le temps, nous avons été forcés de passer notre chemin.

    TiGr Mini : cet antivol a fait ses débuts sur le site de financement participatif Kickstarter. Le corps principal, qui est en titane, est de conception souple et très légère. Son système de fixation pour cadre est notre favori parmi tous les antivols que nous avons testés, et il est fabriqué aux États-Unis. Son point noir : il succombe très facilement aux pinces coupe boulons, bien que le fabricant revendique le contraire. Nous avons identifié un vrai point faible entre l’anse principale et le mécanisme de verrouillage, un espace qui permet même à une petite pince coupante d’ouvrir l’antivol. Par ailleurs, le titane est assez solide mais n’est pas forcément dur, et nous avons réussi à scier le Mini en moins de 30 secondes en le maintenant dans un étau.

    Litelok (indisponible en France) : nous avons trouvé que le bandeau de cet antivol était extrêmement difficile à couper sans outil électrique. Disposer des câbles sur une large bande métallique est une très bonne idée et ce système ralentit ce type d’attaque, même si on peut en venir à bout avec un peu de patience. Mais cet antivol présente un problème majeur selon nous : nous n’avons eu besoin que d’une petite pince coupe boulons pour forcer le mécanisme de verrouillage (c’est à cet endroit-là que les voleurs coupent généralement les antivols en forme de câble, car c’est plus rapide). L’intégralité du mécanisme s’est ouvert pour révéler les fines bandes métalliques qui relient une tige, qui constitue le loquet, à l’antivol. Il a suffi de faire une deuxième coupe sur cette tige pour que l’antivol s’ouvre.

    Les évolutions à venir : les antivols connectés

    ABUS vient de sortir une nouvelle version de son antivol pliant avec une alarme intégrée, le Bordo Alarm 6000a. Selon nous, le mécanisme de pliage de la version que nous avions testée précédemment le rendait trop vulnérable face aux attaques, mais nous prévoyons de tester ce nouveau modèle afin de voir s’il bénéficie d’améliorations notables au cas où le système de détection de mouvements ne suffirait à dissuader les voleurs.

    Comme c’est le cas désormais dans de nombreux secteurs, l’Internet des objets connectés semble pouvoir s’étendre aux antivols : les fabricants essayent d’enrichir leurs offres en connectant leurs antivols au Web. Mais le service est plus compliqué à fournir pour un objet mobile de ce type que pour un réfrigérateur ou un micro-ondes. Sans réseau Wi-Fi, il faut passer par la 4G (avec généralement un abonnement mensuel) ou par une connexion Bluetooth (qui a une portée limitée). Même si aucun des dispositifs antivol connectés présentés ci-dessous ne semble être encore au point, nous avons commencé à les étudier en espérant qu’ils pourront bientôt s’avérer utiles.

    Pour ce guide, nous voulions tester l’antivol de vélo électronique Lattis Ellipse, qui utilise la technologie Bluetooth pour vous avertir si quelqu’un est en train de trafiquer votre antivol, mais au moment où nous nous sommes renseignés, l’antivol n’était toujours pas disponible à la vente. Nous doutons par ailleurs que sa connexion Bluetooth puisse avoir une portée au-delà de l’autre côté de la rue, voire qu’elle puisse traverser un mur. Attendons de voir.

    LINKA propose également un nouvel antivol à cadre connecté doté d’une alarme mais il permet uniquement de fixer la roue au cadre du vélo, et on aura besoin d’un antivol supplémentaire pour attacher le vélo à un point fixe. Son système de déverrouillage automatique par Bluetooth, comparable à celui du Lattis, présente les mêmes motifs d’inquiétude.

    Pour veiller sur votre vélo, vous pouvez bien sûr l’attacher de la façon la plus sûre possible, mais aussi tenter de suivre sa trace une fois qu’il a été volé. Des antivols comme le Boomerang CycloTrac, le Spot Trace et le Spybike Top Cap Tracker sont tous conçus pour envoyer une alerte sur votre téléphone si votre vélo est déplacé, avant de commencer à vous adresser des informations de suivi. Pour fonctionner, il faut que le ciel soit dégagé afin qu’ils puissent être détectés par les GPS des satellites, et que vous disposiez d’un abonnement mensuel pour recevoir les données via un réseau de téléphonie mobile. Cependant, si le voleur parvient à les arracher, ces antivols deviennent inutiles.

    Les autres types de balises qui commencent à avoir la cote sont les dispositifs de suivi Bluetooth comme Tile et TrackR, qui utilisent des systèmes Bluetooth passifs associés à une application communautaire, sans GPS. Pour que ça marche, il faut cependant que vous soyez (ou bien quelqu’un d’autre équipé de l’application) à moins de 300 mètres de votre vélo pour le détecter. Ce système peut fonctionner dans certains lieux et s’avérer complètement inutile dans d’autres. Cela reviendrait à essayer de retrouver votre enceinte Bluetooth en arpentant toutes les rues de la ville dans l’espoir que votre téléphone parvienne à se connecter à elle.

    Sources

    1. John Edgar Park, créateur, écrivain et amateur du crochetage de serrures de puis plus de 20 ans, interview

    2. Mark Podob, vice-président Marketing et ventes de Metlab, interview

    3. Shane D. Johnson, Aiden Sidebottom, Adam Thorpe, Problem-Oriented Guides for Police Problem-Specific Guides Series No. 52 : Bicycle Theft (PDF), ministère de la Justice américain

    4. Traitement thermique, Wikipédia, 14 juin 2017

    Récapitulatif

    Notre sélection des meilleurs antivols de vélo :

    Duncan Niederlitz (journaliste Wirecutter) et Béatrice Catanese (traduction française)

    New York Times - World

    The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

    The Great Read

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

    Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

    ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

    It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

    Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

    “I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

    It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

    But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

    Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

    12:45 A.M.

    “Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

    It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

    Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

    After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

    “I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

    A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

    Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

    “When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

    10:15 A.M.

    We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

    Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

    Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

    As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

    Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

    “Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

    H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

    Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

    The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

    “The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

    Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

    By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

    Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

    “I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

    H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

    Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

    Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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    BBC

    SANS TITRE

    Earlier we reported that, according to officials in Odesa, Russian naval forces have shelled residential buildings on the outskirts of the port city.

    Ukraine's emergency services have released footage of what they say is some of the damage.

    The city has so far not faced the bombardment and fighting that other areas have experienced. But it's a key port, not far from the border with Moldova, and is considered a strategic target if Moscow is attempting to expand its control along the Black Sea coast.

    Olga Ivshina and Olga Prosvirova

    BBC News Russian

    Reports of Russian troop deaths in the invasion vary wildly.

    Ukrainian military sources say that so far as many as 15,000 have been killed, though this figure may include injured as well as dead. US intelligence suggests half that number may have died.

    Russia's defence ministry has released casualty figures only once. On 2 March it said 498 servicemen had died, and has reported nothing since then.

    But now our colleagues at BBC Russian have created a list of 557 confirmed Russian fatalities.

    It has been compiled only from reports containing specific information about an individual's death, including name and rank.

    These names have generally come from announcements by officials or media from each serviceman's local area, or by educational establishments where they previously studied.

    The list includes one major-general, seven colonels, one naval captain first rank, nine lieutenant-colonels, 20 majors and 70 junior officers. The rest are non-commissioned officers or privates.

    The UK Foreign and Commonwealth Office has denied having any contact with Marina Ovsyannikova, the editor who staged an anti-war protest during a live news bulletin on Russian state TV.

    "We have not been in touch with Ovsyannikova. This is yet another lie being peddled by the disinformation machine," the FCO said.

    It was commenting on the claim by Kirill Kleymenov, head of news at Russia's Channel One, that the journalist had spoken to the British embassy before her protest - a claim we reported on earlier.

    Ovsyannikova told the independent Russian newspaper Novaya Gazeta that throughout her interrogation over the incident she had been continuously questioned about her alleged connections with foreign secret services.

    The World at One

    BBC Radio 4

    A survivor who escaped the besieged city of Mariupol in south-eastern Ukraine has told BBC Radio 4's World at One about his experiences sheltering from Russian shelling.

    Artur Shevchenko had been in Mariupol with his family since the start of the war until finally escaping three days ago.

    "It was terrible. A lot of bombing, a lot of shelling all over the place," he says of his time in a shelter with around 60 other people.

    "I heard the rockets. It was maybe 15 metres from our hiding spot."

    He describes how people in the shelter were forced to live off polluted river water and a diet of buckwheat and rice.

    "Our city is not ecologically safe because of the plants and factories. We were boiling [the water] on the fireplaces.

    "We were afraid to leave the shelter but we had no choice."

    He continues: "It was devastating because we had no mobile connection and no internet. We were sitting five days under this siege and we didn't know what's happening."

    Artur also says he knew several people killed by the shelling, including his friend's father and some neighbours.

    Steve Rosenberg

    BBC Russia editor

    In its coverage of Ukraine, Russian state TV continues to broadcast an alternative reality.Reports regularly allege that Russian forces are battling "Nazis", "neo-Nazis" and "ultra-nationalists", as if the Ukrainian government has been overrun by fascists, which is simply not true.

    TV news here portrays Russian soldiers as heroes defending the "Motherland" and protecting Russian citizens and Russian-speakers in Ukraine.

    The news bulletins continue to avoid calling this a "war" or a Russian "invasion". They stick to the Kremlin line, that what’s happening is a "special military operation".

    And there is much finger-pointing at America and Europe.

    Following calls in the West for an international tribunal to investigate Vladimir Putin over his actions in Ukraine, Russian state TV has now suggested that Western leaders - from George W Bush to Boris Johnson - be tried for war crimes.

    Does the public believe what it’s being told?

    Many Russians do. In Russia, television is the most powerful tool for shaping public opinion.

    And since almost all independent Russian news sources have either been blocked or shut down, accessing an alternative view is increasingly difficult.

    A court in Moscow has ruled the activities of Instagram and Facebook are "extremist" and has banned their operations in Russia, reports say.

    "We are granting the prosecution's request to ban the activities of [Instagram and Facebook's parent company] Meta," Judge Olga Solopova said, according to Russian state news agency Tass.

    The Russian Prosecutor General's Office said that extremist materials had been posted on the social networks, citing alleged calls for violence against Russian citizens, including military personnel stationed in Ukraine.

    Earlier this month, prosecutors called for a criminal investigation into Meta, citing Russian propaganda and extremism laws.

    Access to Facebook and Instagram had already been restricted in the country over what Moscow had described as "fake news" about its invasion of Ukraine.

    Meta had said it would let users in some countries call for violence against Russian President Vladimir Putin and Russian soldiers, temporarily allowing posts such as "death to the Russian invaders" that usually break its rules.

    The judge said the court ruling does not apply to the messaging service WhatsApp, which is also owned by Meta.

    The authorities in Ukraine's biggest port, Odesa, say Russian naval forces in the Black Sea have shelled some residential buildings on the outskirts of the city.

    It's the first time buildings have been hit there.

    A spokesman for the regional military administration said there had been no casualties.

    The Russian navy has been blockading Odesa, which is seen as a major strategic and symbolic target for Russia.

    The administration of the Buchenwald memorial centre in Germany has said a man who survived a number of concentration camps during World War Two was killed in the bombing on his home in the north-eastern city of Kharkiv on Friday, according to his relatives.

    Boris Romantschenko, who was 96, "actively campaigned for the memory of the crimes of Nazism and was vice president of the Buchenwald-Dora International Committee", they said in a series of tweets.

    If you're just joining us, or want a recap, here are today's main headlines from the war in Ukraine:

    Russian troops have dispersed a demonstration in the occupied southern city of Kherson by firing on protesters, media reports say.

    Video footage has appeared on social media showing the protesters on a city square, with people running and the sound of automatic gunfire.

    Some reports say stun grenades were also used.

    Several people are reported to have been injured.

    The city has seen regular protests against the occupation since Russian troops took over at the beginning of March.

    It is the largest of only a handful of cities captured by Russian forces since the invasion last month.

    As we've been reporting, the latest attempts to agree a humanitarian corridor out of the blockaded city of Mariupol have failed, and the plight of thousands of trapped residents looks set to continue.

    Roman Skliarof, who left the southern port city in the first week of the war, says he had to leave his grandmother behind because she refused to abandon her home, and that he is now unable to contact her.

    "It's not possible because there is no electricity [or] mobile service, we try every day to make a connection, but it's impossible," he says.

    Roman says he has tried to reach her and others through volunteers or people outside Mariupol.

    "We hope after all this is finished, we will come back to save her."

    Another resident, Anastasiya, told the BBC she managed to escape the city three days - by hitchhiking with a family.

    "There was a guy who was leaving with his family… they took us - we said we don't care where we go, we just need to be out."

    She said they had to pass Russian checkpoints, where their phones were checked and men were asked to undress.

    Describing the city she left behind, she said: "They started bombing our district and it was horrific, we were hiding in our apartment, it was impossible to go out.

    "First it was the heating, then electricity, water, internet... shops raised their prices, it was impossible to find bread.

    "After that people started looting and they destroyed shops completely."

    Downing Street has publicly blamed the Kremlin for being behind hoax calls targeting British ministers.

    Defence Secretary Ben Wallace and Home Secretary Priti Patel said they had been targeted by calls from imposters last week while No 10 revealed an unsuccessful attempt was also made to contact Culture Secretary Nadine Dorries.

    The prime minister's official spokesman said: "The Russian state was responsible for the hoax telephone calls made to UK ministers last week.

    "This is standard practice for Russian information operations and disinformation is a tactic straight from the Kremlin playbook to try to distract from their illegal activities in Ukraine and the human rights abuses being committed there.

    "We are seeing a string of distraction stories and outright lies from the Kremlin, reflecting Putin's desperation as he seeks to hide the scale of the conflict and Russia's failings on the battlefield."

    Wallace had previously said he believed Russia was behind a call he received, claiming to be from the Ukrainian PM, but this is the first time the UK Government has directly blamed Vladimir Putin's administration.

    Senior Westminster sources fear the Russians may attempt to doctor footage obtained in the calls in an attempt to embarrass the UK.

    BBC Newshour

    BBC World Service

    Russia isn't serious about peace talks, Ukrainian President Zelensky's adviser has told the BBC's Newshour.

    Alexander Rodnyansky says talks aim to "trap the West into thinking further sanctions aren't necessary".

    "They've been using these talks as a way to distract attention from what's happening on the battlefield", he adds.

    "You don't look for peace and bombard cities on a large scale at the same time."

    Ukrainian authorities say at least eight people were killed by shelling that destroyed a shopping centre in the Podilskyi district of the capital, Kyiv.

    Video released by Ukraine's State Emergency Service captured the moment the centre was struck, causing a huge explosion followed by a large ball of flames.

    The force of the blast shattered the windows of a neighbouring high-rise block.

    Firefighters were later seen trying to reach people stranded beneath rubble at the site. Several floors of the 10-storey building remained ablaze for hours after the attack.

    Some survivors nearby said they had to scramble for cover while others said they were fortunate to have been sleeping "between two walls" in their hallways to protect themselves from any possible attack, Reuters news agency reports.

    The BBC's James Waterhouse, who is in Kyiv about eight miles (13km) south of the Podilskyi district, said he heard a series of very loud bangs overnight.

    Our correspondent described being met with "a wall of energy" as wind hit the side of his building and its windows.

    We're getting more reports about rationing of some staple foods in Russia. There has been particular demand for sugar.

    In the far eastern Maritime Region, supermarkets have imposed limits of 2kg per customer for sugar, flour, rice, buckwheat, salt and macaroni; 2L of vegetable oil and three jars of baby food. The rationing was reported by Russia’s business daily Kommersant.

    In Khabarovsk, a city in that region, there has been panic-buying of sugar, and it has disappeared from many supermarket shelves, a local news agency reports.

    However, deputy industry and trade minister Viktor Yevtukhov insists “there is no problem with sugar”, as Russia produces enough for itself and has banned sugar exports.

    The St Petersburg supermarket chain Vkuster told Kommersant that it was also limiting sugar sales to 2kg per customer. “When one customer fills a whole basket with bags of sugar, others look at him and think about stockpiling too,” said Vkuster director Sergei Plis.

    Last week the national statistics service Rosstat said sugar prices had jumped nearly 13%.

    Sanctions imposed over Russia’s invasion of Ukraine have severely weakened the rouble and fuelled inflation, pushing up food prices.

    The biggest concern for Russian people currently is the shortage of food supplies in their local supermarkets - and the rising cost of the goods still available, reports the BBC's Steve Rosenberg.

    "Sugar has disappeared from a lot of supermarket shelves," Rosenberg tells BBC Radio 4 - with a Russian newspaper today writing about a "sugar panic" among the public.

    He said that there was no sugar in his local Moscow supermarket when he visited on Sunday, and the shop "had introduced quite a few restrictions on food items to prevent panic-buying".

    Salt and cooking oil are among the everyday food items being rationed.

    Rosenberg said the Russian media continued to create "an alternative reality" with its coverage of the invasion of Ukraine, which they refer to as a "special military operation".

    "The Kremlin wants Russians to believe Russia is under attack from Fascist and Nazis - aided by Western aggressors - and that Moscow has truth and justice and good on its side, and will fight to destroy evil," he told the Today programme.

    Ukrainian Deputy PM Iryna Vereshchuk has said the assault on Mariupol is personal for Russian President Vladimir Putin - because he failed to capture the city in 2014 at the time when Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine.

    "I think Putin is wreaking personal revenge on the people of Mariupol, after his failure to take over the city in 2014. It's collective punishment for their refusal of Russian tutelage," she told French newspaper Libération (in French).

    Vereshchuk said efforts to reach the south-eastern city with humanitarian supplies continue to fail.

    "If Putin wanted it, the Mariupol humanitarian corridor would already be open. The Russians are destroying the hospitals, the theatre which housed displaced people, [...] the mosque, the churches, nothing stops them."

    At least 300,000 people are thought to be still trapped inside the besieged city without power, food or water amid intense bombardment.

    The head of news on Russia’s main state TV channel has condemned as “treachery” the anti-war protest by editor Marina Ovsyannikova, who interrupted a live news bulletin.

    Ovsyannikova ran onto the set on 14 March with a placard saying “no war” and was later detained and fined 30,000 roubles (£219; $288).

    Speaking on Channel One, head of news Kirill Kleymenov said “an emotional outburst is one thing, but treachery is quite another matter”.

    Ovsyannikova’s message told viewers that they were being told lies about the war in Ukraine. There was huge global interest in her protest.

    Kleymenov alleged that shortly before her protest Ovsyannikova “according to our information, spoke to the British embassy”. He also said her lawyer had turned up at the TV studios, and it was "a planned action".

    She has made no mention of any contact with the British embassy.

    He said the journalist had “betrayed all of us… coldly, duplicitously, for a bonus”.

    We told you earlier how more than 2.1 million people have fled Ukraine for Poland over the past three weeks, since the Russian invasion began.

    Numbers crossing the border are beginning to ease, with some refugees moving on to other parts of Europe, such as Germany.

    It comes as Poland, and specifically the transport hub city of Krakow, is struggling to find space for everyone, with accommodation in the city running out.

    Daria, a Ukrainian volunteer working at Krakow station, told the BBC it was "a big problem trying to find places for everyone" and it meant some people were now being sent to small cities and towns outside the region, sometimes reluctantly.

    "Sometimes it's very hard for them to move," Daria told the BBC's Dan Johnson. "People come here, they are very shocked - they have no idea what they are going to do with their lives."

    But she said Poland continued to provide free accommodation, free food and lots of support to the weary refugees.

    "We are doing all we can to help them."

    Kyiv was hit by a number of large explosions late on Sunday, which included strikes on several houses and a shopping centre in the north-west of the city.

    France24 - Monde

    Ukraine : la "guerre sale" de Vladimir Poutine

    Publié le : 21/03/2022 - 10:04

    Julien CHEHIDA Suivre

    À la une de la presse de ce lundi 21 mars 2022, l'arsenal interdit de Vladimir Poutine, le récit glaçant de femmes et enfants rescapés de la guerre et les conséquences du conflit en Ukraine sur l'alimentation mondiale.

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    La Russie a reconnu avoir employé des missiles hypersoniques dans le conflit en Ukraine. Face à la résistance militaire et populaire, le "Kremlin utilise des armes de plus en plus sales" écrit le journal suisse Le Temps. Le quotidien s’inquiète des fanfaronnades du ministère de la Défense qui a claironné à deux reprises avoir utilisé, pour la première fois, des missiles hypersoniques, théoriquement impossibles à intercepter.

    Même si les cibles visées n'étaient que des sites de moindre importance, comme un dépôt de carburant, le journal dresse une liste des potentielles armes non conventionnelles que pourrait utiliser Moscou : des bombes à sous-munitions, comme l'affirme l'ONG Human Rights Watch, et des bombes au phosphore, comme celles utilisées par le régime syrien - soutenu par Moscou - lors de l'attaque de la Ghouta orientale en banlieue de Damas en 2013.

    #Ukraine : plusieurs zones résidentielles de Mykolaïv ont été frappées par des attaques aux armes à sous-munitions en l’espace d'une semaine. Les forces russes devraient mettre fin à ces attaques qui sont manifestement menées sans discernement.https://t.co/qMed1qhcaW pic.twitter.com/EbowKAL5JU

    March 18, 2022

    D’après plusieurs experts militaires, l’utilisation éventuelle de ces armes interdites par la Convention de Genève serait la conséquence d’une opération militaire qui n’avance pas comme prévue. L'Opinion évoque une "déconvenue" pour l'armée russe, longtemps présentée comme l'une des plus puissantes au monde. Il rappelle que le pouvoir a dépensé "des centaines de milliards de dollars dépensés en 10 ans pour restructurer tout le secteur militaire et faire face à l’Occident". Mais, rappelle le quotidien libéral, l'armée russe fait face à des défaillances des systèmes de communication, à un manque de préparation et au manque de motivation de certains conscrits. Et l'Occident a peut-être, selon un spécialiste du Pentagone, surestimé la puissance russe, eu égards aux déclarations officielles du Kremlin.

    Au cœur de cette guerre, il y a les civils, notamment ces mères et leurs enfants qui racontent leur calvaire sous les bombardements avant de tenter de fuir leur pays. Le site du New York Times propose une galerie de portraits extrêmement forts. Avec le titre évocateur "Je n’ai pas le droit de pleurer", parce que ces femmes, qui ont tout quitté, luttent pour leur survie et celles de leurs enfants. Parmi elles, une journaliste de Kiev, mère de 3 enfants, qui raconte avoir cru que l’armée ukrainienne tiendrait tête aux bombardements russes avant de voir son bâtiment détruit et de se résigner à tout quitter. Le reste du récit, c’est l’exode avec sa famille sur des routes où les balles tirent de tous les côtés. Et au milieu du chaos, il y a cet éclat de rire de sa plus jeune fille, rire nerveux d’un enfant traumatisé par un conflit qui la dépasse.

    "I write TV shows. But now I feel like I’m a character in one of them." A New York Times reporter asked Ukrainian women to share first-hand accounts that capture this moment in this war, three weeks in. https://t.co/I0rZz3RR6P

    March 20, 2022

    Parmi les rescapés de Marioupol, beaucoup sont des enfants exfiltrés vers des hôpitaux de l’ouest du pays. Le Figaro publie un reportage sur l’hôpital pour enfants de Zaporijia, une ville située au centre de l’Ukraine. Seuls six ont pu être transférés au cours des derniers jours, "blessés par balles ou par des projectiles". Ils sont soignés dans des conditions difficiles mais même s’ils recouvrent un jour leur faculté physique, "ils ont vécu l’horreur et sont dans un état psychique catastrophique", témoigne le médecin en charge du service. D’après les autorités ukrainiennes, au moins 115 enfants sont morts et 140 ont été blessés depuis le début du conflit. Les médecins s’inquiètent aussi de la situation à Marioupol où "la plupart des enfants blessés sont encore bloqués là-bas", disent-ils.

    Selon le Wall Street Journal, cette guerre pourrait aussi avoir des conséquences très graves en matière de production alimentaire pour les Ukrainiens mais aussi pour la demande mondiale. Imaginez un pays où les villes et villages font face à des magasins vides et à des coupures d'eau. Ajoutez à cela une production agricole réduite à néant à cause de la guerre et vous avez les risques d’une famine à grande échelle à long terme explique le quotidien américain. Grande terre céréalière, surnommée le grenier de l’Europe, l’Ukraine ne peut notamment pas planter ses grains de blé pour la saison prochaine. Et les conséquences pourraient être dramatiques pour la population si le conflit devait perdurer.

    L’autre conséquence pourrait être plus global, comme l'indique la une du Gulf News, "les gouvernements paniquent à l’idée d’une potentiel crise alimentaire mondiale"Environ 10 % des exportations de blé dans le monde viennent d'Ukraine. C'est là que s’approvisionnent les pays du Maghreb et d'une partie du Proche-Orient où des pénuries ont déjà été constatées depuis de le début de la guerre.

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    Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine

    LE FIL DU 19 MARS

    Guerre en Ukraine : l'armée russe est entrée à Marioupol, des frappes aériennes à Mykolaïv

    REPORTAGE

    Guerre en Ukraine : au cœur d'un mouvement nationaliste qui combat l'armée russe

    Valeurs Actuelles

    La mairie de Rennes exige l’expulsion de 142 migrants qui occupent un gymnase depuis mi-janvier

    « Nous ne demandons pas le rejet de l’évacuation du gymnase, mais le rejet d’une évacuation ne s’accompagnant pas de solutions d’hébergement. Pour que ces personnes ne se retrouvent pas à la rue demain soir. » Voilà ce qu’a déclaré auprès de France 3 Bretagne l’avocat d’un collectif de soutien à des migrants installés dans un gymnase de Rennes depuis la mi-janvier, gymnase que la mairie souhaite voir évacué sans délai. La municipalité a fait une demande en ce sens auprès du tribunal administratif lundi 21 mars.

    Des problèmes de violences et de drogue

    Depuis l’installation des migrants, la municipalité rennaise constate un certain nombre de problèmes de violences et de drogue au sein de ce gymnase. Ils seraient environ 280 à y avoir transité depuis le 15 janvier, et il y aurait encore 142 personnes, dont 43 enfants, qui y vivraient, indique le collectif de soutien. « II faut que les pouvoirs publics s’occupent des personnes en détresse, » a indiqué Bakoly Razafindrazaka, membre de l’association : « Il manque 300 places d’hébergement d’urgence sur la ville de Rennes. Et c’est à la préfecture de s’en occuper », explique le militant. Le tribunal administratif a mis sa décision en délibéré.

    Rennes : les dernières actualités

    « Je dois baisser les yeux » : à Rennes, un point de deal pourrit la vie des riverains

    Rennes : une rave-party réunit plusieurs centaines de personnes

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The lonely funeral of a young soldier in Ukraine

    By Joel Gunterin Lviv, Ukraine

    There was no family around Dmytro Kotenko when they put him in the ground. His parents did not hear the gunshots that rang out over his grave. They did not hear the sound of the ribbon tied to the wooden cross above him as it fluttered in the wind. They did not see the rough earth that first landed on his coffin and they did not lay a flower over him when he was completely covered by the earth.

    Most likely, Kotenko's parents did not know their son was being buried that day in the Lychakiv Cemetery in Lviv. They were 600 miles away, with his two younger brothers, near the eastern city of Sumy, which was being so heavily shelled by Russian forces that it was cut off from the outside world.

    Kotenko's parents did know that their son was dead. He died on 26 February, the third day of the Russian invasion, near to the southern city of Kherson. It was his first operation. He was 21. Two days after his death, his parents received a call from his childhood friend Vadym Yarovenko, an artillery soldier, who broke the news.

    It had taken Yarovenko all night to work up the courage to make the call — a long and restless night on his army bunk in Lviv, alone with the knowledge that Kotenko was gone. They were just boys when they met, all of 15 years old, with fresh haircuts and new uniforms for their first day at military school. When they discovered they were from adjacent villages, it was the beginning of a friendship that might have lasted for a lifetime.

    Kotenko's father was a truck driver. His mother worked on a local farm. "To join the army meant to come up in the world," Yarovenko said. "I think this was part of the reason Dmytro signed up." The Kotenkos were a poor family, two parents and three sons, with a modest house in a small village on the Russian border in eastern Ukraine — the very people the Russian president Vladimir Putin claims he is rescuing from the yoke of Ukrainian oppression.

    Russia's annexation of Crimea in 2014, and the grinding war that followed in Donbas in eastern Ukraine, was another reason they signed up, Yarovenko said. "We knew that something like this could happen," he said, "and we would have to go and defend our land." When people from the village asked why they wanted to join the army in wartime, Kotenko would say, "If not me then who?"

    Yarovenko's father also drove a truck, and at the military school in Sumy the boys bonded over their love of cars. Yarovenko, an only child, had found something like a brother in Kotenko. "Neither of us liked the city-like entertainment, clubs etc," Yarovenko said. "We loved spending time in nature — fishing, hunting, picnics. We loved to go to the river with friends."

    They worked together on an old car — a Red Zhyguli — that Kotenko was fixing up on his family plot. They repaired motorbikes and drove them on the rural roads around home. They got to know each other's families.

    "Dmytro's parents loved him and he loved them," Yarovenko said, wiping tears from his cheeks. "Dmytro would always help them with repairs, he was good at that. Even at school or at the academy he would always help. He was very good to his parents. I never heard them argue."

    Yarovenko wanted to join an artillery unit but Kotenko's dream was to be a paratrooper. After two years at the academy they were separated — Yarovenko to the western city of Lviv to train for artillery and Kotenko to the southern city of Odesa to train to be a paratrooper.

    "We messaged each other every day," Yarovenko said. "We talked about everything. Regular things — how are you? What is happening where you are? We were close friends, we just talked."

    For a while last year, from July to October, they were reunited when Kotenko was stationed in Lviv. They went running together on the weekends and trained together. It was a happy time. On 31 December, their families got together to ring in the new year, and a month or so later Kotenko came to Lviv to visit Yarovenko before deploying south on an operation. They stayed up late talking. Along Ukraine's borders, Russia's forces were massed, waiting for orders to invade, but in Lviv life was normal and that night the war felt like a distant thing.

    The next morning, Kotenko and Yarovenko said their goodbyes and Kotenko went south. They continued messaging every day. On 26 February, Kotenko stopped responding, and Yarovenko feared the worst. Eventually he reached the commander of Kotenko's unit by phone, who told him his friend had been killed by a mortar shell.

    "I don't have all the details yet," Yarovenko said. "There was shelling, there was an explosion, Dmytro died."

    When he dialled the number for Kotenko's parents, there was still a phone connection, and in a short conversation he told them that their son was gone. When he tried to call later about the funeral, the aerial bombardment of Sumy had worsened and the line would not connect. He kept trying but the line stayed dead. So Kotenko's body was brought to Lviv and buried there without them, because the city was safe from falling shells.

    Yarovenko travelled alone from his base to the Saints Peter and Paul Garrison Church, and he stood alone on one side of the nave, under its vaulted ceiling painted with saints, as smoke from burning incense drifted over the priests and mourners.

    Next to where he stood, there are boards mounted with pictures of Ukraine's war dead. The first pictures were put up by the chaplains in 2014, to honour the fallen soldiers who had been members of the church. Then bereaved parents from around Lviv saw the pictures and wanted their sons and daughters to be there, and gradually the collection of portraits grew.

    "They bring us photographs because they know we pray every day for those who died in war," said Father Vsevolod, one of the chaplains. "We are part of this city's mission to bury army men and women with honours, so their acts of bravery are never forgotten."

    Before the invasion, the church held a funeral for a soldier once or twice a month, Father Vsevolod said. Now it was burying two or three men a day. None of the recent dead had yet been added to the wall of portraits. Kotenko was not there. But the pictures would be put up, Father Vsevolod said, and if a family was cut off and did not know their son was being buried in Lviv, the church would add it for them.

    On the day of Kotenko's funeral, there were three coffins in the church. One of the men was from a village near Lviv and the church was filled with his family and friends, and afterwards they took him home. The two other coffins went quietly to the Lychakiv Cemetery, with a small group of soldiers from a local unit who help to commemorate the dead.

    Kotenko was buried alongside Kyrylo Moroz, 25, a paratrooper from his unit, who could also not be taken home. They were laid to rest in a far corner of the cemetery, among the dead from the first and second world wars and the war with Russian-backed forces in Donbas.

    Kotenko and Moroz were the fourth and fifth men killed in this invasion to be buried at the Lychakiv. Their graves were almost bare, but for a bunch of roses and a bunch of asters laid by the church and marked with designation of their unit. The three other graves, for soldiers from Lviv, were festooned with flowers and lanterns.

    The following day, the gravediggers at the Lychakiv buried two more men. The day after, three. Eventually, the wooden crosses bearing their names will be replaced by headstones that will hold their memory here for good.

    "Thank God we do not have fighting yet here in Lviv," said the groundsman, "so we can bury the soldiers who are defending our home."

    Yarovenko is still trying to reach Kotenko's parents, but the line is dead. They are likely still trapped in Sumy. The invasion has robbed them first of their son, and then of one of the few things that might have ameliorated their grief — the right to be by his side when went into the ground.

    As Kotenko's coffin was lowered, Yarovenko stood to one side, behind the honour guard that fired the guns. It was the saddest thing he had ever experienced. "I watched my friend being buried far from his home," he said. Afterwards, he stood silently, looking at the grave, the sole mourner left, alone with the gravediggers as they cleared away their tools.

    "We never got the chance to meet at the front," he said. All that was left was the hope of speaking to Kotenko's parents soon, and the memory of their son, which he will carry with him as he waits for his turn to fight and carry with him to the frontline when he goes.

    Additional reporting by Svitlana Libet.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...

    Publié le : 19/03/2022 - 17:51

    Bahar MAKOOI Suivre

    Selon le bureau des droits de l'Homme des Nations unies, au moins 726 civils ont été tués en Ukraine depuis le début de l'invasion russe. Au-delà des chiffres, France 24 revient sur le nom, le visage et le parcours de plusieurs jeunes Ukrainiens emportés par la guerre alors qu’ils tentaient de fuir, d’aider, d’informer ou de combattre. Portraits.

    Trois semaines après le début de l’invasion russe en Ukraine, il reste encore impossible de recenser précisément le nombre de victimes. Au moins 726 civils - dont 52 enfants - ont été tués en Ukraine et plus de 1 250 blessés, selon le dernier décompte de l’ONU du 17 mars. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) prend soin de souligner que ce décompte est probablement très inférieur à la réalité. Derrière ces chiffres accablants et le flot incessants d’images des combats, nous nous sommes arrêtés sur le parcours de plusieurs Ukrainiens, victimes de cette guerre. 

    Tetiana, 43 ans, Mykyta, 18 ans, et Alisa, 9 ans 

    The Story Behind a Defining War Photo - The New York Times https://t.co/dUpneR0d91

    March 16, 2022

    Originaires de Donetsk, la famille Perebyinis avait déménagé dans la région de Kiev, en 2014, pour échapper aux combats dans la région séparatiste de l’est du pays. Tetiana Perebyinis et ses deux enfants ont été tués par un tir de mortier en tentant de traverser le pont d’Irpin pour rejoindre la capitale Kiev, le 6 mars.  

    Leur mort a été documentée par une photographe du New York Times, Lynsey Addario, qui se trouvait à proximité lorsque l'obus de mortier a frappé. Le quotidien américain a retrouvé le mari de Tetiana : Serhiy Perebyinis. En voyage dans l’est de l’Ukraine, celui-ci s’est retrouvé coincé là-bas, loin de ses proches. Il avait dû quitter Irpin en urgence pour aller soigner sa mère atteinte du Covid-19 à l’autre bout du pays. Lorsqu’il a vu les clichés du New York Time circuler sur Twitter, il a immédiatement reconnu Tetiana et les enfants, les valises verte et bleu, et les sacs à dos des petits jonchant le sol. En géolocalisation permanente avec son épouse, il avait perdu sa trace quelques heures auparavant.  

    Pour retrouver la dépouille des siens et retourner à Kiev depuis l'est de l'Ukraine, contrôlé par les séparatistes, Serhiy a dû faire un détour par la Russie, afin de traverser une frontière terrestre vers la Pologne. Lorsque des gardes-frontières russes l’ont interrogé avant son passage en Pologne, il leur a dit qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de lui. "Toute ma famille est morte dans ce que vous appelez une opération spéciale et que nous appelons une guerre. Je n'ai plus rien à perdre", raconte le père meurtri au New York Times.

    Les jours précédant sa mort, Tetiana plaisantait encore en ligne avec ses collègues anglo-saxons de SE Ranking, une société californienne spécialisée dans le numérique et pour laquelle elle travaillait en tant que chef comptable. "Elle était optimiste et plaisantait en disant que l'entreprise devrait maintenant faire une opération spéciale pour les faire sortir, comme 'Sauver le soldat Ryan'", rapporte une collègue. Tatiana leur donnait des nouvelles très régulièrement depuis la cave de sa barre d’immeubles située dans une cité-dortoir, à l'extérieur de Kiev. Elle avait préféré rester le temps de trouver une solution pour sa propre mère souffrant de la maladie d'Alzheimer. Tatiana et son époux, originaires de Donetsk, avaient déménagé à Kiev pour échapper aux combats en 2014. Ils avaient commencé à y reconstruire une vie meilleure. Mais Tatiana a fini par quitter les lieux avec toute la famille, à cause des bombardements incessants et du stress causé sur les enfants.  

    Lors de l’explosion qui a coûté la vie à la famille Perebyinis, un bénévole de l'église d’Irpin est décédé à leurs côtés. Anatoly Berezhnyi, 26 ans, était venu aider les civils à fuir les zones de combats, après avoir mis sa famille à l’abri dans l’ouest. Un homme "calme et généreux", a décrit le prêtre de l’église locale au New York Times.  

    Yulia Zdanowska, 21 ans, championne de Mathématiques 

    II y a quelques jours, une bombe russe a tué à #Kharkiv Yulia Zdanowska : mathématicienne ukrainienne de 21 ans, parmi les plus douées du monde, passionnée par la transmission de sa passion aux écoliers, tuée alors qu'elle oeuvrait à l'aide humanitaire pour son pays. #Ukraine pic.twitter.com/fncx5D8Eha

    March 14, 2022

    Cette jeune mathématicienne ukrainienne a perdu la vie à Kharkiv, le 8 mars, dès les premiers jours de la guerre. Yulia Zdanowska s’était portée volontaire pour distribuer l’aide humanitaire. La jeune femme, originaire de cette ville du nord, était une figure connue dans le monde des mathématiques en Ukraine. Prodige, elle avait décroché une médaille d’argent aux Olympiades européennes de mathématiques pour filles en 2017. Pourtant, la championne avait préféré délaisser la recherche pour enseigner dans son domaine aux enfants des villages les plus démunis du pays. 

    KNU: Yula Zdanovska, a talented young mathematician, died during the bombing of Kharkiv. She was a member of the Ukraine EGMO team in 2016 and in 2017, when she was awarded a silver medal. Yula was doing volunteer work, helping people in the hardest days for Kharkiv. pic.twitter.com/oePwMQtbu0

    March 10, 2022

    Depuis la cave d’un immeuble, où ils ont trouvé refuge, ses parents, interrogés par la chaine britannique ITV News une semaine après sa mort, ont exprimé leur profonde tristesse, décrivant une Yulia "aimée de tous", "talentueuse" et "très brillante". "J’ai entendu une grosse explosion. Et d’habitude après ce genre de situation, Yulia nous envoyait un message pour nous rassurer, en disant ‘Je vais bien’, mais elle ne l’a pas fait cette fois-ci", raconte en anglais son père, qui dispose de très peu de détails sur la mort de sa fille. Au Canada et en France, la communauté des mathématiciens a rendu hommage à Yulia sur les réseaux sociaux.  

    Yevhen Malyshev, 19 ans, ex-biathlète 

    Yevhen Malyshev, ancien biathlète ukrainien, est mort 😢🖤🇺🇦Terrible nouvelle. La Fédération ukrainienne de biathlon a annoncé le décès de Yevhen Malyshev, ancien biathlète ukrainien âgé de seulement 19 ans.https://t.co/AFf6DJpFsd

    March 1, 2022

    Yevhen est mort lui aussi à Kharkiv, où il effectuait son service militaire obligatoire. Le jeune homme, originaire de la ville, a été tué au cours d’un assaut russe, a-t-on appris le 2 mars par la fédération ukrainienne de biathlon. Ce sportif de haut-niveau était connu dans son pays pour avoir intégré l’équipe junior olympique de biathlon entre 2018 et 2010, sport dans lequel excellent plusieurs athlètes ukrainiens, dont Dmytro Pidruchnyi, lui aussi enrôlé dans l’armée ukrainienne pour défendre son pays

    La Fédération internationale de biathlon et de nombreux champions de la discipline, comme la norvégienne Tiril Eckhoff, gagnante de la Coupe du monde l’année dernière, ont exprimé leur colère après la nouvelle de sa mort brutale à quelques jours de son anniversaire. Yevhen Malyshev devait fêter ses 20 ans le 10 mars prochain. 

    D’autres jeunes sportifs ukrainiens ont perdu la vie dans les combats. Les joueurs de football, Vitalii Sapylo, 21 ans, espoir du club du Karpaty Lviv, est décédé au volant d’un char ukrainien, le 25 février, en périphérie de Kiev. Dmytro Martynenko, 25 ans, était un joueur du FC Hostomel, une équipe d’une ligue amateur dans la région de Kiev. Il était considéré comme le meilleur buteur de la Ligue. Il a péri aux côtés de sa mère dans un bombardement visant son immeuble dans la nuit du 27 février. 

    Our thoughts are with the families, friends, and teammates of young Ukrainian footballers Vitalii Sapylo (21) and Dmytro Martynenko (25), football’s first reported losses in this war.May they both rest in peace. pic.twitter.com/f6l9oHHRMr

    March 1, 2022

    Oleksandra Kuvshynova, 24 ans, journaliste 

    Cette journaliste ukrainienne a été tuée dans une fusillade alors qu’elle couvrait le conflit. Le véhicule dans lequel elle se trouvait avec son équipe de tournage de Fox News a été pris pour cible, le 15 mars, près de Kiev. Son collègue, le caméraman franco-irlandais, Pierre Zakrzewski est mort dans cette même attaque, et le reporter Benjamin Hall a été gravement blessé.

    RIP Pierre and Sasha. From our last correspondence:I will effort to get as much of this on TV to help Ukrainians in every way possible. Keep Smiling.Pierre pic.twitter.com/StinVdSfFK

    March 15, 2022

    Plusieurs reporters de Fox News ont salué la mémoire d’Oleksandra Kuvshynova, qui effectuait un courageux travail pour aider ces étrangers venus informer de la guerre en Ukraine. Elle "était notre consultante (...). Elle aidait nos équipes à circuler dans la ville, rassembler des informations et parler avec des sources", a expliqué Suzanne Scott, PDG de Fox News Media dans un communiqué. 

    "Sasha [Oleksandra Kuvshynova] a été tuée aux côtés de Pierre. Elle était talentueuse, bien sourcée et pleine d’esprit. Elle aimait la photographie, la poésie et la musique. Nous sommes devenus rapidement amis grâce à un amour partagé du café. Elle avait 24 ans", a ainsi tweeté le reporter de Fox News Trey Yingst, qui a travaillé aux côtés d’Oleksandra, qu'il surnomme "Sacha".  

    Sasha was killed alongside Pierre. She was talented, well-sourced and witty. She liked photography, poetry and music. We became fast friends over a shared love of coffee. She was 24 years old. pic.twitter.com/5iVcUwZgpu

    March 15, 2022

    Au moins cinq journalistes, dont trois Ukrainiens, ont perdu la vie depuis le début du conflit. Le journaliste ukrainien Evgueni Sakoun a été tué le 1er mars dans le bombardement de la tour de télévision à Kiev, et son confrère Viktor Doudar a péri pendant des combats près de Mykolaïv, selon les autorités ukrainiennes. Le journaliste américain Brent Renaud a, lui, été tué le 13 mars. 

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    À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix

    Reportage

    Dans une ville sous le feu russe, les habitants de Kiev retiennent leur souffle

    REPORTAGE

    "En ville, on devrait se terrer dans des caves" : la campagne, refuge face à l'invasion russe

    BBC

    Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

    By Suzanne BearneBusiness reporter

    Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

    Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

    These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

    These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

    Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

    Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

    "I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

    The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

    Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

    And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

    Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

    "It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

    Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

    He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

    Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

    "Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

    "Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

    One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

    The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

    Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

    "If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

    Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

    Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

    "One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

    She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

    Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

    Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

    Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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    L'Humanité

    Un entrepreneur proche de l’extrême droite débouté

    Loan Nguyen

    Yves Alphé, directeur d’une entreprise de pompes funèbres à Orléans (Loiret), a été débouté mercredi par la cour d’appel de Toulouse (Haute-Garonne), a-t-on appris vendredi sur le site Politica-mag. L’entrepreneur espérait faire condamner pour « diffamation publique » deux sites antifascistes locaux, qui avaient exhumé plusieurs morceaux de rap néonazi composés par l’intéressé, une quinzaine d’années auparavant. Le businessman des obsèques semble vouloir aujourd’hui faire oublier son passé de Goldofaf – son nom de scène de l’époque. « Je n’ai rien de raciste ni de haineux en moi », avait-il affirmé auprès de France 3, fin novembre 2021. Yves Alphé s’était alors illustré en se rendant au domicile du journaliste local Mourad Guichard Lire notre article – par ailleurs pigiste à l’Humanité – à la suite d’un article dans Magcentre évoquant les affinités politiques de l’entrepreneur. Une visite qui s’assimilait fortement à une tentative d’intimidation, suscitant de la part du corps journalistique un fort mouvement de soutien à Mourad Guichard.

    Extrême droiteliberté de la presseorléans
    France24 - Monde

    Des membres du chœur de l'Armée rouge arrêtés pour des chants anti-guerre ? Attention, c'est faux

    Publié le : 18/03/2022 - 17:37

    Aude Dejaifve Suivre

    Des publications prétendent montrer une chorale militaire russe se faire arrêter par un commando pour avoir interprété des chants anti-guerre. S’il est vrai que la loi récemment signée par Vladimir Poutine interdit de diffuser des "fausses informations" à propos de la guerre en Ukraine, et que de nombreux manifestants ont été arrêtés en Russie, cette vidéo est hors contexte. Il s’agit d’un incident survenu en 2015, lorsque la chorale a interprété une chanson du film de James Bond "Spectre".

    Sur la vidéo, on peut voir un groupe de cinq hommes, en uniforme militaire russe, chanter dans un centre commercial. En quelques secondes, au moins cinq hommes cagoulés et habillés en noir, appartenant aux SOBR, une unité de la garde nationale russe, arrêtent violemment les chanteurs, avant de les évacuer du centre commercial sous les yeux de la foule.

    "La fanfare militaire voulait chanter la chanson 'Oui-oui-oui au monde ensoleillé, non-non-non à une explosion nucléaire', affirme en russe ce tweet du 12 mars, atteignant plus de 14 000 vues, prétendant donc que la fanfare s’opposait à la guerre en Ukraine. Il s’agit d’une référence à la chanson soviétique "Avant qu'il ne soit trop tard" de Iosif Kobzon.

    La vidéo a également été visionnée plus de 10 000 fois sur cette publication en russe datée du même jour.

    Военный оркестр в России хотел спеть песню «Солнечному миру да-да-да, ядерному взрыву нет-нет-нет». pic.twitter.com/29ibRfHbo3

    March 12, 2022

    Les internautes l’ont aussi partagée sur Facebook, en anglais le 12 mars et en français le 13 mars.

    La chorale avait été arrêtée en 2015, lors de son interprétation d’une chanson du film "Spectre", pour des raisons inconnues.

    En recherchant avec les mots clés "chorale russe" et "arrestation" en russe, on s’aperçoit que la vidéo remonte à 2015. 

    Selon le site MetroNews, un site d’information russe non indépendant, l’incident s’est déroulé le jeudi 5 novembre 2015, au centre commercial du Grand Canyon à Saint Pétersbourg, en Russie, alors que des membres du chœur de l’Armée rouge interprétaient la chanson "Writing's On The Wall" du film "Spectre" de la saga James Bond. 

    Les raisons de l’arrestation sont inconnues. Le directeur de la chorale Kirill Markov a déclaré à Metro News : "Pendant la représentation, ils ont été arrêtés par des combattants de la SOBR. Ils ont été emmenés au poste de police, détenus et relâchés." Kirill Markov a également dit à Metro News que "selon lui, il n'y a pas lieu de s'inquiéter". 

    Le centre commercial a déclaré au journal russe que la représentation de la chorale avait été convenue à l’avance. 

    Selon le site Russia Today, dans un article du 8 novembre 2015, il pourrait s’agir d’une opération commerciale à l’occasion de la sortie du film "Spectre", qui avait eu lieu le 6 novembre en Russie. Russia Today avait également publié la vidéo de l’arrestation sous un autre angle.

    De nombreuses arrestations de manifestants hostiles à la guerre

    Si la vidéo est hors contexte, les arrestations de manifestants anti-guerre en Russie se multiplient depuis le début du conflit. Depuis le 24 février, au moins 14 700 personnes ont été interpellées en Russie lors de manifestations contre la guerre, selon l’ONG russe OVD-Info. Dimanche 13 février à Moscou, au moins 100 manifestants et un journaliste ont été emmenés par des policiers, selon un correspondant de l’AFP.

    >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Que sait-on de cette vidéo où l'on voit deux femmes russes arrêtées près de la Place Rouge ? 

    Télécharger l'application

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    New York Times - World

    Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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    India Dispatch

    Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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    By Emily Schmall

    AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

    When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

    When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

    They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

    “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

    The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

    That unity, however, has recently frayed.

    A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

    New

    Delhi

    Chennai

    INDIA

    Detail

    area

    Auroville

    Pondicherry

    INDIA

    Bay of

    Bengal

    TAMIL NADU

    Madurai

    SRI

    LANKA

    Gulf of

    Mannar

    50 mileS

    By The New York Times

    The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

    Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

    But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

    They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

    The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

    But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

    Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

    The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

    Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

    “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

    Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

    Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

    “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

    The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

    “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

    The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

    “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

    Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

    “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

    Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

    “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

    The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

    Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

    Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

    Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

    “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

    Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

    While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

    Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

    “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

    Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

    Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

    “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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    France24 - Monde

    À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix

    Publié le : 19/03/2022 - 14:04

    David GORMEZANO Suivre

    Kiev n’est plus une ville normale, loin de là. Prise dans l’étau de la guerre et des souffrances, la ville se réorganise. Des chefs d’entreprise contribuent à la résistance et viennent en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Dans les supermarchés, chacun tente de faire face à la situation pour que la vie continue. Reportage.

    Depuis près d’une semaine, l’armée russe terrifie la population de Kiev en frappant presque chaque matin des zones résidentielles. Vendredi 18 mars, à l’aube, un immeuble d'habitation a été touché à Svyatoshyn, à l’ouest de Kiev, faisant quatre morts, selon la mairie de la capitale.

    Quelques heures plus tard, non loin des immeubles dévastés, les habitants de ce quartier se rendaient au supermarché pour faire leurs courses. Si plusieurs rayonnages sont complètement vides, cette grande surface fréquentée par les classes moyennes et supérieures reste correctement pourvue, avec de la viande, de la charcuterie, du café ou encore du houmous ou des bouteilles de kombucha, cette boisson tendance venue d’Asie. Avec leurs caddies, les clients vont et viennent, alors que quelques heures plus tôt, la fumée, les sirènes des ambulances et des pompiers créaient un chaos dans le quartier.

    Au fond du magasin, une queue se forme pour acheter du pain, cuit sur place. Iryna Gorshkova, la gérante, explique avec calme qu’il n’y a pas de pénuries et que les problèmes d’approvisionnement des premiers jours de la guerre sont presque résolus.

    "Nous avons toujours des problèmes, mais nous sommes parvenus à remettre en route les commandes par Internet et les livraisons à domicile. C’est très important pour les personnes âgées. Si le supermarché arrive encore à fonctionner, c’est avant tout grâce aux employés. Certains viennent désormais travailler à pied car il n’y a presque plus de transports en commun".

    Elle ne sait pas vraiment comment sa direction parvient à maintenir un approvisionnement presque normal dans ses 240 magasins à travers le pays. Dans "son" supermarché, certains salariés ne peuvent plus occuper leurs postes car ils habitent trop loin ou ont quitté la ville. Mais ils ont été remplacés par des volontaires qui viennent travailler gratuitement.

    Iryna et Vitaly se sont ainsi présentés spontanément. "Je suis vieux et j’ai des problèmes de santé. Je ne peux pas prendre un fusil pour défendre mon pays sur la ligne de front", raconte cet ingénieur à la retraite. "Il fallait que je trouve quelque chose à faire pour aider mon pays. Le gouvernement et l’armée ont réussi à ce que la vie quotidienne continue et empêcher que tout ne s’écroule."

    Sa compagne, Iryna, comptable, travaille toujours à distance pour un laboratoire pharmaceutique, mais elle n’a que très peu d'activité, nous dit-elle. Elle vient quelques heures par jour disposer des produits sur les rayons pour que "l’Ukraine reste debout. Nous allons reconstruire le pays. Je remercie tous les pays du monde qui nous soutiennent".

    Préserver une presque normalité dans une ville en guerre

    Du côté des fruits et légumes, de nouvelles palettes viennent d’être disposées. Nous discutons avec Galyna, une des employées du supermarché, qui s’interrompt car elle doit s’occuper de "son client préféré" pour qui elle choisit des pommes. "Beaucoup de clients la connaissent, elle est très populaire" dit la gérante.

    Âgée d’une soixantaine d’années, elle dit se "grouiller" le matin pour venir travailler. "Je n’ai pas peur de marcher dans la ville, même si c’est la guerre. Je m’y suis déjà habituée".

    >> À lire : Dans une ville sous le feu russe, les habitants de Kiev retiennent leur souffle

    "Je vis tout au nord-ouest de la ville, près d’Hostomel et d’Irpin, c’est très dangereux. Hier, un entrepôt a été bombardé juste à côté de chez moi. Au moins ici, au travail, je n’ai pas peur de prendre une bombe sur la tête, je vis au 14e étage vous comprenez. Finalement, je me sens plus en sécurité au travail".

    Sa directrice l’écoute, émue. Retenant sans doute quelques larmes, elle raconte que "tout le monde fait de son mieux pour s’adapter aux évènements mais c’est très dur pour nous. J’ai décidé de ne pas partir, je veux rester à Kiev pour faire mon travail. Où voulez-vous que j’aille ? Je travaille ici depuis 10 ans et je connais personnellement beaucoup de nos clients qui nous remercient tous les jours parce que nous sommes ouverts, parce que les employés continuent de travailler".

    Car Kiev s’est mise à l’heure de la résistance civile. Clients, volontaires ou employés croisés dans ce supermarché vivent un moment d’intense solidarité et tentent de combattre la peur qui les tenaille. La ville est désormais sous la menace des forces russes, qui se trouvent à une trentaine de kilomètres du centre et dont les missiles peuvent frapper à chaque instant.

    Galyna continue d’aller d’un client à un autre, et raconte que la défense territoriale (les civils en armes qui, notamment, contrôlent les checkpoints) "arrête des voitures aux barrages pour qu’on m’emmène au boulot. Et moi je leur prépare à manger. Je veux la paix. La paix en Ukraine et pour le monde entier".

    La réorganisation de la société civile

    Dans les quartiers ouest de la ville, de nombreuses entreprises sont à l’arrêt et contribuent à l’effort de guerre avec les moyens dont ils disposent. Oleksander Kozhan dirige une société qui fabriquait des revêtements d’intérieur prisés des designers.

    Avec ses salariés, ils sont devenus des volontaires. Un chauffeur décharge dans la cour de l’entreprise un van rempli de colis d’aide humanitaire envoyés d’Italie. Avec sa femme et d’autres salariés, ils entreprennent immédiatement de trier les produits et d’identifier les médicaments. "Nous faisons parvenir cette aide aux gens qui en ont besoin, que ce soit les civils ou l’armée. Les hôpitaux nous demandent des kits médicaux".

    Comme de nombreux Ukrainiens, Oleksander a cessé d’être pacifiste il y a bien longtemps. Aujourd’hui, il veut se rendre utile à tout prix et utilise les moyens logistiques de son entreprise pour faire de son mieux.

    "Nous trouvons des véhicules pour emmener des gens, qui se sont échappés des zones de combat, vers l’ouest du pays. Nous avons transporté des groupes d’orphelins avec leurs accompagnateurs. Au retour vers Kiev, nous transportons des colis d’aide humanitaire."

    À Kiev, les habitants vivent désormais au jour le jour, déterminés à résister par tous les moyens possibles. Depuis plusieurs jours, l’activité militaire des forces russes au nord de la ville semble s’être ralentie, mais la ville reste déserte. Chaque nuit revient la peur des bombardements et l’angoisse d’un encerclement de la capitale et de son éventuel pilonnage, comme à Kharkiv ou à Marioupol.

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    Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale

    Actu

    Le volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.

    Olivier Chartrain

    Après la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

     

    1. Bienvenue dans le marché scolaire

    Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.

     

    2. Personnels : marche ou crève

    Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.

     

    3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier

    Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

    écoleÉducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquer
    BBC

    The conflict can be seen as an opportunity for us to learn more about each other and to grow together in a positive direction – Dylan Selterman

    In one memorable episode of Sex and the City, Carrie admits to being completely taken with her new beau, Jack Berger. “Everything is fresh, everything is a first, everything is foreplay,” she says, describing their time together. “Even a trip to Bed Bath & Beyond can be an ecstatic errand… And of course, those first kisses are the greatest in the world.” 

    The first two times they are intimate, however, Carrie finds the experience distinctly disappointing. “Dump him,” Samantha advises Carrie – following up with an unprintable take on the phrase “fool me once, shame on you; fool me twice, shame on me”. 

    The episode – whose title was “Great Sexpectations” – caught the attention of psychologist Jessica Maxwell, a senior lecturer in psychology at the University of Auckland, New Zealand. “I was caught off guard that the characters would just assume sex should be relatively effortless and be so willing to throw in the towel on a relationship if the sex is bad,” she says. Yet her conversations with her friends suggested that many people in real life take Samantha’s attitude. 

    Those thoughts led Maxwell to investigate the ways our beliefs can influence our intimate relationships in the short and long term. On the one hand, there is the “sexual growth mindset” – the belief that satisfaction requires effort and work. On the other, there’s the “sexual destiny mindset” – the idea that natural compatibility between sexual partners is the key factor that allows couples to maintain sexual satisfaction, which means that any struggles in a sexual relationship can signal the relationship is destined to fail. 

    In a series of studies, Maxwell has found these mindsets can dictate the ways people deal with problems in the bedroom, with huge consequences for the quality of their relationships. Her research suggests that by forging more constructive ‘sexpectations’, we might all enjoy a healthier and happier love life. 

    Romantic destiny? 

    Maxwell’s findings join a growing body of literature examining the effects of mindsets across many different areas of life. 

    The most famous studies come from Carol Dweck at Stanford University. In decades of research, she has examined whether people believe academic ability is fixed and cannot be changed, or whether they see their abilities as something that can grow with practice. In general, people with the growth mindsets seem keener to take on new challenges and are better able to handle setbacks. And attempts to promote the growth mindset, applied in a supportive educational environment, seem to increase students’ overall achievement, so that struggling children can better meet their potential.

    A 'destiny' mindset means you're more likely to see conflict as a sign that the relationship is not meant to be (Credit: Getty)

    Inspired by Dweck’s findings, psychologists across the world have now explored the role of mindsets in many other outcomes, including people’s health and fitness behaviour, passion in the workplace and the strength of their romantic relationships. 

    If you have a “romantic destiny mindset”, you are more likely to agree with statements such as: “Potential relationship partners are either compatible or they are not” and “Relationships that do not start off well inevitably fail”. You will probably believe in love at first sight. If you have a “romantic growth mindset”, meanwhile, you might see love as something that blossoms as you get to know each other. You’re more likely to agree with statements such as “The ideal relationship develops gradually over time” and “Challenges and obstacles in a relationship can make love even stronger”. 

    The two sets of beliefs are not necessarily mutually exclusive, meaning you could score high (or low) on both measures. (You might expect compatibility to be somewhat important and hope to have instant chemistry with your future partner, while also recognising the need to work hard at building a deeper connection.) And the research shows that these beliefs can both profoundly influence couples’ interactions.

    For example, people who score higher on the destiny mindset scale may fare well in the first flush of romance, but they are more likely to lose interest in the relationship when times get tough. “The belief is that, if my partner and I are having conflict, it means we’re not compatible,” says Dylan Selterman, an associate professor at Johns Hopkins University, Baltimore, US. “There’s a shift away from repair and commitment.” 

    In one recent paper, Selterman surveyed around 500 people about the times they had cheated in a relationship. He found that the people with the destiny mindsets were more likely to blame it on factors such as neglect from their partner. When they felt things were falling apart, they simply felt less committed to staying faithful.

    The people who score high on the growth mindset scale, meanwhile, tend to deal better with conflict, since they believe they can work through it. “The conflict can be seen as an opportunity for us to learn more about each other and to grow together in a positive direction,” says Selterman. In his study on cheating, these people were significantly less likely to blame their infidelity on problems such as low commitment to their existing relationship. 

    Sex takes work 

    As interesting as these studies were, the focus had been on the romantic rather than the physical side of the relationship. Maxwell suspected that our attitudes to sex might be equally important, with unique consequences for our relationships. 

    To find out, she designed a parallel set of scales that measured the “sexual destiny mindset” and the “sexual growth mindset”. 

    Like its romantic equivalent, the sexual destiny mindset focused on the belief that sexual compatibility is instant and reflects the overall suitability of their partner, through agreement with statements such as “If sexual partners are meant to be together, sex will be easy and wonderful” and “It is clear right from the start how satisfying a couple’s sex life will be over the course of their relationship”. 

    The sexual growth mindset, in contrast, is measured through agreement with statements such as “Making compromises for a partner is part of a good sexual relationship” and “A satisfying sexual relationship is partly a matter of learning to resolve sexual differences with a partner”. 

    In a series of studies, Maxwell and her colleagues have confirmed that people’s sexual mindsets influenced their sexual satisfaction and their overall relationship quality above and beyond their romantic mindsets. The sexual destiny mindsets were especially important when couples faced disagreements about their sex life. “They're letting what happens in the bedroom bleed over to affect their overall judgments about the relationship,” says Maxwell. A greater endorsement of sexual growth beliefs, in contrast, tended to produce happier relationships, in and out of the bedroom.

    A 'growth' mindset in the bedroom predicts greater sexual satisfaction (Credit: Getty)

    Maxwell next wanted to know how variations in mindsets affected people’s day-to-day sex lives. (In general, people’s scores on mindset scales are thought to be relatively stable over time but they can move around an average “set point”.)  She asked participants to complete a diary over three weeks, which allowed her to track changes to people’s mindsets and the overall quality of their sexual experiences. “We found that greater endorsement of the belief that ‘sex takes work’, on any given day, brings benefits,” she says. 

    As further evidence, Maxwell explored the ways that the sexual mindsets influenced couples’ transitions to parenthood – an event that is known to play havoc with sexual relationships. In line with the previous findings, the growth beliefs predicted greater satisfaction for both the individual and their partner during this difficult time. High destiny beliefs, in contrast, resulted in considerably less satisfaction. 

    Maxwell and her colleagues have now replicated these findings in other contexts – and she has been pleased to see that many other researchers are now investigating the importance of mindsets in our sexual relationships. They have shown, for example, that mindsets influence how well people cope with low sexual desire and the communication between partners about their sexual needs. 

    Sexual healing 

    In the future, might this research provide new interventions for couples who are struggling to connect? 

    So far, there is some evidence that the mindsets are malleable, at least temporarily. In one recent study from the University of Minnesota Duluth, US, researchers asked some participants to read a (fake) news article, which emphasised the idea that couples’ love can blossom with hard work – text that was designed to prime a romantic growth mindset. They were then questioned about their attitudes to various kinds of perceived infidelity – from flirting with someone to cybersex and direct sexual contact. The people primed with the growth mindset tended to take more forgiving attitudes.

    They're letting what happens in the bedroom bleed over to affect their overall judgments about the relationship – Jessica Maxwell

    Maxwell has performed a similar experiment using articles that attempted to manipulate people’s sex mindsets. Once participants had read the articles, she gave them bogus feedback on how compatible they were as a couple, based on a survey they’d taken 10 days beforehand. Hearing they had low sexual compatibility with their partner led many participants to reassess their relationship quality – but the effect was much less pronounced among those who had been primed with the growth beliefs, suggesting that they would be less pessimistic and defeatist when they had real-life disagreements about their sexual needs. 

    The article promoting the sexual growth mindset also increased participants’ willingness to accommodate their partner’s sexual needs, Maxwell found. (Needless to say, she debriefed the couples afterwards and explained that the feedback on their compatibility was fake – so no one left the lab under any false beliefs about their relationships.) 

    Maxwell emphasises that these are preliminary findings of a short-term manipulation, but she is optimistic that education about the growth mindset could help to inform couples’ therapy. “I think it would have to involve multiple exposures to the idea,” she says, and she thinks that the couples would need encouragement to apply what they had learnt. 

    Maxwell also points to a study that asked couples to watch movies depicting relationship problems, before reflecting on the content and describing how the same lessons might apply to their own lives – a surprisingly simple intervention that significantly reduced divorce rates over a three-year period. “It was essentially as effective as regular couples therapy,” she says. She’d be interested to see whether you could apply the same method, but with an extra focus on the mindsets the characters are revealing and the effects that has on the relationships. 

    You could ask couples to spot when the characters fail to communicate their needs because of their destiny mindset, for example, and to suggest ways that the fictional couples could use a growth mindset to navigate the problems more constructively. 

    If so, it may be time to start re-watching those Sex and the City episodes.

    David Robson is a science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

    France24 - Monde

    60e anniversaire des accords d'Évian : Emmanuel Macron va poursuivre le "parcours de reconnaissance"

    Publié le : 19/03/2022 - 08:13Modifié le : 19/03/2022 - 14:38

    FRANCE 24 Suivre

    Emmanuel Macron a présidé une cérémonie à l'Élysée, samedi, pour le 60e anniversaire des accords d'Évian et du cessez-le-feu en Algérie, à laquelle ont assisté près de 200 invités, représentant les témoins de toutes les mémoires liées à la guerre d'Algérie.

    Emmanuel Macron a commémoré, samedi 19 mars, le 60e anniversaire des accords d'Évian et du cessez-le-feu en Algérie, avec une cérémonie à l'Élysée durant laquelle le président français a de nouveau plaidé pour un "apaisement" des mémoires sur les deux rives de la Méditerranée. Il a par ailleurs assurer "assumer" les gestes mémoriels, parfois controversés, faits depuis le début du quinquennat sur la guerre d'Algérie.

    "Aujourd’hui, c’est une étape, c’est un cheminement aussi très imparfait, mais c’est un parcours de reconnaissance qui a consisté à mettre fin à des dénis, à des silences (...)", a déclaré le président. "J’assume mes gestes, j’assume cette main tendue, le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin. C’est sans doute plus difficile pour le peuple et les dirigeants algériens", a-t-il ajouté.

    "Ce parcours de reconnaissance que nous allons poursuivre, car il est maintenant inarrêtable, est simplement la condition pour nous tous de ne rien oublier, de ne rien nier du caractère irréductible des souffrances, des douleurs de ce qui a été vécu, mais d’assumer qu’elles sont toutes françaises, parce que la guerre d’Algérie, ses non-dits, étaient devenus la matrice des ressentiments".

    Aucun officiel algérien n'était présent à l'Élysée, même si l'ambassadeur en France, Mohamed-Antar Daoud, avait été invité, selon l'Élysée.

    Une date toujours polémique

    Soixante ans plus tard, la date du 19 mars 1962, jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu signé la veille entre armée française et indépendantistes algériens, continue à faire polémique. Elle a été consacrée par la loi en 2012 comme la "Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc".

    Les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ont signé, le 18 mars 1962, les accords dits d'Évian, consacrant la défaite française et ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation. © Studio Graphique - France Médias Monde

    Mais les rapatriés estiment que les accords d'Évian ne marquent pas la fin de la guerre d'Algérie ayant débuté en 1954, en raison des violences qui se poursuivirent jusqu'à l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962 et se conclurent par l'exode de centaines de milliers d'entre eux vers la France.

    Cette position est soutenue par plusieurs candidats de la droite et de l'extrême droite. Valérie Pécresse (LR) s'est ainsi engagée à trouver "une autre date" que le 19 mars pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie. Car "80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d'Évian", a-t-elle affirmé vendredi, en rappelant la fusillade de la Rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962, ou le massacre d'Oran du 5 juillet 1962.

    Marine Le Pen (RN) a également souligné qu'elle contestait "depuis longtemps" cette date car "il y a eu des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés" après le 19 mars 1962.

    "Cette date ne marque ni le début de la paix ni la fin de la guerre, ni la fin de cette histoire dont nous sommes tous les héritiers, a souligné Emmanuel Macro dans son discours. "Mais ce fut un jalon, cette date ne peut ni être la seule ni être reniée".

    Deux cents invités à l'Élysée

    Étaient conviés à 12 h dans la salle des fêtes de l'Élysée quelque 200 invités, représentant les témoins de toutes les mémoires liées à la guerre d'Algérie : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.

    Avant le discours d'Emmanuel Macron, la parole a été donnée à quatre personnes ayant participé au programme "Histoire et mémoires de la guerre d'Algérie", notamment en intervenant dans des collèges et lycées.

    La ministre des Armées, Florence Parly, le chef d'État-major des Armées, Thierry Burckhard, ainsi que des élus, dont le maire de Montpellier, Michaël Delafosse (PS), ville qui accueillera le futur musée de l'Histoire de France et de l'Algérie, étaient également présents.

    Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron a cherché, à travers une série de gestes mémoriels, à "réconcilier la France et l'Algérie" ainsi que les "mémoires cloisonnées" en France, a rappelé l'Élysée.

    Suivant les préconisations de l'historien Benjamin Stora, il a reconnu la responsabilité de l'armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et celle de l'avocat nationaliste Ali Boumendjel durant la bataille d'Alger en 1957.

    Une stèle à la mémoire d'Abd el-Kader, héros national algérien du refus de la présence coloniale française, a été érigée en France à Amboise (centre) et les crânes de résistants algériens du XIXe siècle restitués à l'Algérie.

    Mais Alger, qui réclame des excuses officielles de la France pour la colonisation, n'a pas donné suite à ce travail de mémoire. "C'est une main qui est tendue et qui restera tendue", a toutefois souligné l'Élysée.

    Dans la société française, il s'agit de "constituer dans le temps long une mémoire commune, partagée, apaisée", a expliqué la présidence, en réfutant les accusations de "clientélisme mémoriel" à l'encontre du chef de l'État.

    Avec AFP

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    Soixante ans après les accords d'Évian, la mémoire toujours douloureuse de la colonisation

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    60 ans après les accords d'Évian, les mémoires franco-algériennes vues par les jeunes générations

    WEBDOCUMENTAIRE

    Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    BBC

    For Louise Bourgeois, spirals were more than a symbol to toy with – they were embedded in her psyche

    They are to be found everywhere – in the structure of a snail's shell or a pine cone, or the whorl of our fingerprints; in the shape of the Dean's Staircase at St Paul's Cathedral, or the exterior and interior of the Guggenheim Museum in New York; in the tusk of the narwhal – or, indeed, the unicorn; winding through the heart of our galaxy, and in the double helix of our DNA.

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    The spiral is one of the oldest geometric shapes found in the ancient world – petroglyphs of the symbols date back to the Neolithic period, and they are one of the most common patterns in nature, found in the path of draining water or the eye of a hurricane.

    Nature is full of twists, spirals and helixes, from sea shells and galaxies to our DNA (Credit: Getty Images)

    There are various types, such as the logarithmic spiral, first described by Albrecht Durer in 1525; the Archimedean spiral, so called after the 3rd-Century BC Greek mathematician; Fermat's spiral; the helix and the vortex, to name a few. They're prevalent in man-made structures in art, design and architecture, both secular and sacred – such as the 9th-Century Great Mosque of Samarra or the Vatican Museum's spiral staircase.

    And this mesmerising form is having a moment, with the imminent launch of what promises to be an iconic new skyscraper in New York. The Spiral is a 66-floor structure that tapers skyward at 66 Hudson Boulevard; its build cost, including site purchase, was $3.2 billion, and at just over 1,000-ft tall, it's one of the tallest buildings in the city. Open-air garden terraces snake around the building – these double-height atriums on each floor, according to the publicity information, make a "unique hybrid that intertwines a continuous green pathway" spiralling up.

    Dominyka Voelkle, an associate at BIG NYC, the architecture firm behind The Spiral, tells BBC Culture that it has "a very striking silhouette – modern and recognisable and yet very 'old New York', reminiscent of stepped, setback skyscrapers such as the Rockefeller Centre". The wellbeing and mental health of occupants were integral to the brief; Spiral's biophilic design – which gives access to outdoor space and better indoor air quality – contributes to that. "The design will help occupants to find tranquility in a busy environment – and the greenery is there to be calming or provide a little reboot," says Voelkle.

    The Spiral skyscraper in New York is due to be completed this year, and incorporates terraces twisting around its exterior (Credit: BIG NYC)

    Trees and plants have been "acclimatised" upstate before being transplanted to the harsher Manhattan climate prior to planting; providing they take well and flourish, Spiral will be "the first of its type and the highest vertical garden in the world," says Voelkle.

    Artists across the ages have taken inspiration from spirals. Leonardo da Vinci used spirals in many of his drawings, such as those of molluscs, not to mention his double-helix spiral staircase at Chateau de Chambord in France. Meanwhile, Chan Hwee Chong, a contemporary Singapore artist, makes illustrations of famous paintings including Da Vinci's Mona Lisa or Vermeer's Girl with a Pearl Earring using a continuous spiralling line.

    For Louise Bourgeois, spirals were more than a symbol to toy with – they were embedded in her psyche, representing the birth, life and rebirth cycle, and sometimes in her work referencing motherhood. The late French-American artist recalled how the spiral – as a potent, occasionally violent, symbol – impressed on her from a young age, and her working life in her family's tapestry restoration business in Paris. "The spiral is important to me," she said in 1994. "It is a twist. As a child, after washing tapestries in the river, I'd turn and twist and wring them… Later I'd dream of my father's mistress. I'd do it in my dreams by wringing her neck." She said she loved the spiral, and it "represents control and freedom".

    The spider is another frequent motif Bourgeois used; her monumental steel spider sculpture Maman dominated the Turbine Hall in London's newly opened Tate Modern in May 2000. Spirals and spiders loom large in a current show at London's Hayward Gallery featuring Bourgeois's fabric art. It includes a sculpture, Spiral Woman, a motif she returned to repeatedly, in which a woman's upper body is trapped in a spiral, like a giant spider's prey. Bourgeois described drawing as "a secretion, like a thread in a spider's web." Katie Guggenheim, assistant curator of The Woven Child, notes that the artist was in psychoanalysis for 30-odd years, and referenced that  throughout eight decades of her career. "In fact, some of the works seem to be spiralling out of control into madness," she notes.

    For the artist Louise Bourgeois, the spiral represents birth, life and rebirth (Credit: Alamy)

    Taking the symbol into nature is Robert Smithson's Spiral Jetty, a giant spiral-shaped environmental artwork of 1,500ft by 15ft. Built with 6,000 tons of basalt at the mouth of a terminal basin in Great Salt Lake, Utah, where it will inevitably be eroded, it reflects Smithson's fascination with entropy. "One could perhaps see it as a culturally collective symbol of the emergence of the feminine," notes the artist's website, which points out "the spiral goes counter-clockwise, toward the unconscious".

    The Swiss psychiatrist and psychoanalyst Carl Jung, renowned for his work on symbols, archetypes and the collective unconscious, wrote: "The spiral in psychology means that when you make a spiral you always come over the same point where you have been before, but never really the same, it is above or below, inside, outside, so it means growth." Jung visualised the unconscious process as moving "spiral-wise round a centre, gradually getting closer, while the characteristics of the centre grow more and more distinct".

    "Serpent of energy"

    A fascination with consciousness and the psyche in the West no doubt contributed to the growing interest in meditation and yoga from the 1960s, such as the practice of kundalini yoga, in which the spiral plays a fundamental role: "kundal" is a Sanskrit word for spiral or coil, denoting a serpent of energy that coils up through the chakras. In the healing arts, a spiral represents connectivity to the divine. In Vortex healing, it is believed that a divine spiral energy is brought in through the heart to manifest healing and transformation.

    The spiral is a motif in Hitchcock's Vertigo, and also features in the scene in Jungle Book where the snake Kaa hypnotises Mowgli (Credit: Alamy)

    Around the same time, psychedelic art made good use of spirals and kaleidoscopic patterns to suggest the effect of hallucinogenic drugs and altered consciousness. This and the influence of psychoanalysis is clear in films such as Vertigo (1958)  in which director Alfred Hitchcock uses spirals to suggest the "downward spiral" into insanity of his main protagonist, Scottie; from the opening credits, a spiral whirling in a graphic eye hypnotises us as a man in silhouette tumbles into a well of psychosis. A spiral staircase triggers Scottie's vertigo and the score, by Bernard Herrmann, was "built around spirals and circles – of fulfilment and despair", according to film director Martin Scorsese. And spiral or concentric eyes are animators' shorthand for madness – or hypnosis, such as the sinister scene when Kaa the snake in Jungle Book hypnotises Mowgli in order to eat him.

    Spirals are enigmatic, which is perhaps why they lend themselves to interpretations that are, as Jung put it, "cosmic"

    A nobler intention was at the heart of a New-York based African-American collective, Spiral, formed in 1963, as a direct response to the march on Washington for jobs and freedom rally. Led by Romare Bearden, Norman Lewis, Charles Alston and Hale Woodruff, its 15 members aimed to address how African-American artists should respond to the US's changing political and cultural scene. They chose an Archimedean spiral because, "from a starting point, it moves outward embracing all directions, yet constantly upward".

    Emma Amos, Spiral's youngest and only female member, died in May 2020. But the group is still celebrated: fashion designer Duro Olowu wrote in Vogue of how he was "captivated" by Amos's use of bold, vivid colour, and her "ability to powerfully challenge sexism and racism… By addressing sexism, racism and stereotypes around black feminism, her paintings offer the kind of resilience and optimism for change that is so important now".

    A spiral logo was recently chosen by the new creative director of luxury fashion house Chloe, Gabriela Hearst, to flag up its most exquisite artisan pieces. "Spirals are in," declared Vogue in response. "A nod to circularity, perhaps? Nothing is a coincidence in Hearst’s world; helixes are next season's most coveted motif."

    The spiral is frequently featured in sacred spaces, including the Vatican (Credit: Getty Images)

    Astronomer Edward Hubble narrowed down galaxies into four shapes: elliptical, lenticular, irregular – and spiral. Of all the galaxies scientists have so far discovered, most are of the spiral type, "twisted collections of stars and gas that often have beautiful shapes", according to space.com. The Milky Way – our solar system – is an "elegant spiral structure dominated by just two arms wrapping off the ends of a central bar of stars," says Nasa Science. Spirals are omnipresent, enduring and infinitely fascinating, but they are also enigmatic, which is perhaps why they lend themselves to interpretations that are, as Jung put it, "cosmic". Like black holes, they remain one of life's mysteries.

    Louise Bourgeois: The Woven Child is at The Hayward Gallery, London until 15 May 2022.

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    France24 - World

    Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery

    Issued on: 21/03/2022 - 06:00

    NEWS WIRES

    Yemen’s Iran-aligned Houthi group fired missiles and drones at Saudi energy and water desalination facilities, causing a temporary drop in output at a refinery but no casualties, the Saudi energy ministry and state media said on Sunday.

    Drone strikes hit a petroleum products distribution terminal in the southern Jizan region, a natural gas plant and the Yasref refinery in the Red Sea port of Yanbu, the ministry said in a statement.

    “The assault on Yasref facilities has led to a temporary reduction in the refinery’s production, which will be compensated for from the inventory,” it said, referring to Yanbu Aramco Sinopec Refining Company, a joint venture between Saudi Aramco and China Petrochemical Corporation (Sinopec).

    Aramco CEO Amin Nasser told a call about the firm’s earnings there was no impact from the attacks on its supply to customers.

    The Saudi-led military coalition that has been battling the Houthis in Yemen for seven years said the assaults on Saturday night and Sunday morning had also targeted a water desalination plant in Al-Shaqeeq, a power station in Dhahran al Janub and a gas facility in Khamis Mushait.

    Later on Sunday, another Aramco distribution plant was attacked in the Red Sea city of Jeddah, leading to a fire in one of the tanks, according to the Saudi-led coalition. The fire was controlled and did not result in any casualties, it said.

    Houthi military spokesperson Yahya Sarea said the group had fired ballistic and winged missiles as well as drones at Aramco facilities in the capital Riyadh, Yanbu and “other areas,” followed by attacks on “vital targets” in other Saudi regions.

    Possible truce

    It said the attacks and debris from intercepted projectiles caused material damage but no loss of life.

    The coalition said initial investigations showed the group used Iranian-made cruise missiles on the desalination plant and Aramco’s Jizan distribution centre. It said Saudi air defences intercepted a ballistic missile and nine drones.

    State media posted images and videos of projectile debris, damaged cars and structures, and firefighters dousing flames.

    U.S. National security adviser Jake Sullivan said that the United States condemned the attacks.

    Saudi Arabia has struggled to extricate itself from the war in Yemen which has killed tens of thousands and left millions of people there facing starvation. Houthi attacks on Saudi Arabia have also endangered the kingdom’s airports, oil facilities and caused some civilian deaths.

    United Nations special envoy Hans Grundberg is discussing a possible truce during the Muslim holy month of Ramadan which starts in April, his office said on Sunday. It was unclear if both sides had agreed on the U.N. plans.

    The Houthis ousted Yemen’s government from the capital, Sanaa, in late 2014, prompting the alliance to intervene. The conflict is seen as a proxy war between Saudi Arabia and Iran.  The Houthis say they are fighting a corrupt system and foreign aggression.

    (REUTERS)

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    UN warns of catastrophe in Yemen if $4.3bn funding gap is not met

    Saudi Arabia executes record 81 people in one day for terrorism-related offences

    Civilian deaths and injuries in Yemen have doubled since UN human rights monitors removed

    BBC

    Nazanin Zaghari-Ratcliffe: I should have been freed six years ago

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    Nazanin Zaghari-Ratcliffe has said it should never have taken the government so long to secure her release.

    Appearing at a press conference in Westminster, she said: "What's happened now should have happened six years ago. I shouldn't have been in prison for six years."

    The British-Iranian was speaking for the first time since her dramatic return to the UK last week.

    She was freed after spending six years of detention in Iran.

    Her release came after the UK government paid a £400m debt to Iran dating back to the 1970s, although both governments have said the two issues should not be linked.

    Speaking from Portcullis House, Mrs Zaghari-Ratcliffe took issue with the credit her husband, Richard Ratcliffe, had granted Foreign Secretary Liz Truss for her release.

    "I have seen five foreign secretaries change over the course of six years," she said.

    "How many foreign secretaries does it take for someone to come home? It should have been one of them eventually.

    "We all know… how I came home. It should have happened exactly six years ago."

    She said she had been told by Iranian authorities shortly after her arrest that they wanted "something off the Brits" and that they would not let her go until they had got it.

    She thanked her husband, who has campaigned tirelessly over the last six years, and all those who have worked for her release.

    Mr Ratcliffe joked that it was "nice to be retiring" from his role as a campaigner.

    Mrs Zaghari-Ratcliffe described the moment of getting off the plane last week and seeing her daughter Gabriella again as "precious".

    "I had been waiting for that moment for such a long time," she said.

    "It was lovely to get to hold her, to braid her hair and to brush her hair. That was a moment that I really, really missed."

    She added that she was now looking forward to getting to know Gabriella better and doing everyday things like taking her to school.

    Before Mrs Zaghari-Ratcliffe addressed the media, she met Speaker of the House Sir Lindsay Hoyle in his rooms at the Houses of Parliament.

    Sir Lindsay gave Gabriella a Speaker Bear fluffy toy, which she decided to call Speechless.

    The Speaker told Mrs Zaghari-Ratcliffe "the whole nation rejoiced" when she returned to the UK.

    He added: "You have achieved something that many others before you have not - in uniting the House in their efforts and hope to get you home."

    Mrs Zaghari-Ratcliffe, a project manager for the Thomson Reuters Foundation, was detained while visiting her parents in Iran in April 2016 and accused of plotting to overthrow the Iranian government.

    She was given a five-year sentence in September 2016 and in April of last year was given another year on charges of propaganda against the government.

    She has always said that she was only in Iran to visit family.

    Mrs Zaghari-Ratcliffe also used the event to draw attention to the plight of other dual nationals still detained in Iran.

    Morad Tahbaz, who has British, Iranian, and American citizenship, remains in detention, and there are numerous people from other countries who are being held on various allegations of working to undermine the Iranian regime.

    "I believe that the meaning of freedom is never going to be complete until such time that all of us who are unjustly detained in Iran are reunited with our families," Mrs Zaghari-Ratcliffe said.

    "There are so many other people - we don't know their names - who have been suffering in prison."

    Another British-Iranian national, Anoosheh Ashoori, was released at the same time as Mrs Zaghari-Ratcliffe.

    Mr Tahbaz's daughter, Roxanne, also appeared at the conference, and said her family felt her father had been "abandoned and left behind" in Iran.

    She said they had been told by the Foreign Office that Mr Tahbaz would be included in any deal to release hostages in Iran, and called on the prime minister and the foreign secretary to continue to work for his release.

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    France24 - World

    Christie's to auction Warhol portrait of Marilyn Monroe estimated at $200 mn

    Issued on: 21/03/2022 - 16:46

    New York (AFP) – Christie's announced Monday that it will sell Andy Warhol's 1964 "Shot Sage Blue Marilyn" portrait of Marilyn Monroe for an estimated $200 million.

    The auction house said it expects the painting to become the most expensive 20th century artwork when it goes up for auction in New York in May.

    In a statement, Christie's described the 40 inch (100 centimeter) by 40 inch silk-screen work as "one of the rarest and most transcendent images in existence."

    Alex Rotter, head of 20th and 21st century art at Christie's, called the portrait "the most significant 20th century painting to come to auction in a generation."

    "Andy Warhol's Marilyn is the absolute pinnacle of American Pop and the promise of the American Dream encapsulating optimism, fragility, celebrity and iconography all at once," he said in a statement.

    Warhol first began creating silkscreens of Monroe following her death in August 1962.

    The pop artist produced four known as the "Shot Marilyns," all equal in size with different colored backgrounds.

    The "Shot Sage Blue Marilyn" portrait has her with a pink face, ruby lips, yellow hair and blue eye shadow set against a sage-blue backdrop.

    At an unveiling at Christie's headquarters in Manhattan, Rotter said the portrait stood alongside Sandro Botticelli's "Birth of Venus", Leonardo Da Vinci's "Mona Lisa" and Pablo Picasso's "Les Demoiselles d'Avignon as "categorically one of the greatest paintings of all time."

    Christie's is selling the work on behalf of the Zurich-based Thomas and Doris Ammann Foundation.

    All proceeds of the sale will benefit the foundation, which works to improve the lives of children around the world.

    In 1998, Sotheby's sold the orange Marilyn one for $17 million.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menace

    Premier plan

    La hausse des cours des céréales et autres graines, provoquée par le conflit russo-ukrainien menace la sécurité alimentaire mondiale. Elle réveille aussi les débats sur les modes de production définis par les politiques agricoles.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Produire plus ou produire mieux ? Le débat qui oppose deux visions de l’agriculture rejaillit à l’aune de la guerre en Ukraine et des risques alimentaires qui en découlent. Le conflit exacerbe la flambée des prix des céréales et oléagineux enregistrée ces derniers mois sur les marchés mondiaux.

    Guerre en Ukraine. L’Afrique menacée par « un ouragan de famines »

    Le 8 mars, la tonne de blé tendre a dépassé les 410 euros, contre plus de 300 euros à l’automne et 210 euros en moyenne en temps normal. Côté huiles, les choses vont à l’avenant. Le 11 mars, le colza s’échangeait à 924 euros la tonne, contre 690 euros début février. Le tournesol suit le même chemin. Avec ces hausses grandit le risque d’une crise de la faim à l’échelle globale telle que la planète en a connu en 2008 et 2010.

    Vendredi 11 mars, les pays du G7 ont appelé la communauté internationale à « éviter toute mesure » susceptible de limiter « les exportations de denrées alimentaires » afin de ne pas aggraver cette distorsion des cours. Les États-Unis, l’Allemagne, le Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon et le Canada se sont engagés, dans une déclaration commune, « à éviter tous les signaux et mesures restrictives qui limiteraient les exportations et entraîneraient de nouvelles hausses de prix ».

    Ce même vendredi 11 mars, l’Organisation des Nations unie pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a pour sa part tiré un signal d’alarme bien plus effrayant : le conflit engagé à l’est de l’Europe pourrait faire plonger dans la faim 8 millions à 13 millions de personnes supplémentaires.

    « Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 % »

    De fait, l’Ukraine et la Russie pèsent lourd dans le marché mondial alimentaire. Elles représentent près de 29 % des exportations mondiales de blé. 26 pays dépendent d’eux pour plus de 50 % de leurs apports de cette céréale, singulièrement en Asie-Pacifique, en Afrique subsaharienne, au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

    En France, l’alerte résonne aussi, lancée, cette fois, par le secteur agroalimentaire. La hausse des prix des matières premières dans leur globalité aura un impact rapide sur les consommateurs. Il n’en va pas uniquement du prix du grain. La hausse des prix du gaz et du pétrole est elle aussi en jeu.

    « C’est du grand délire », assure Éric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). « Le prix du carburant agricole est passé de 0,70 euro le litre à 1,80 euro », illustre-t-il. À 300 litres le réservoir, faire le plein d’un tracteur frise, en ce moment, les 550 euros. Le cours du blé a beau grimper sur les marchés, pas sûr que cela compense le manque à gagner pour les céréaliers. « Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 %, voire 85 % », poursuit Éric Thirouin. Celles attendues cet été ne seront pas sur les marchés avant l’hiver prochain. « D’ici là, les prix peuvent redescendre. » Impossible de deviner aujourd’hui si, à terme, ils tireront leur épingle du jeu. D’autant que le conflit a aussi un impact sur le prix des engrais, prévient encore le président de l’AGPB. 43 % de ceux utilisés en France sont importés d’Ukraine. La hausse du prix du gaz, quoi qu’il en soit, fait grimper celui de l’azote : l’hydrocarbure est un élément nécessaire à la fabrication de cet élément essentiel aux fertilisants de synthèse.

    La « souveraineté alimentaire » au menu de la présidentielle

    Côté éleveurs, la conjoncture s’avère encore plus épineuse. Une large part des tourteaux de tournesol et de colza est importée, en France, d’Ukraine et de Russie. Condensés de matière sèche issue du pressage des huiles très riches en protéines, ils sont indispensables à l’alimentation du bétail élevé hors-sol.

    Les maraîchers, singulièrement ceux qui travaillent sous serres, ne sont pas non plus épargnés. « J’ai l’exemple d’un producteur, près de Nantes, dont la facture de gaz devrait passer de 400 000 euros l’an passé à 4 millions cette année », illustre Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. Multipliée par dix, la somme paraît hallucinante mais correspond à celle du mégawattheure de gaz, passé de 20 000 à plus 200 000 euros. « Impossible, à ce compte, qu’il n’y ait pas de répercussion s sur les consommateurs. L’ensemble de nos entreprises vont vraisemblablement l’inclure à leurs prix de vente », conclut Dominique Chargé.

    « Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit »

    Comment parer à cette flambée ? Les réponses se disputent la primeur. Côté agro-industrie et grands céréaliers, on plaide pour augmenter la production en France et en Europe. Non que le blé y fasse défaut – loin de risquer la pénurie, la France en produit 35 millions de tonnes par an et n’en consomme que 9 millions (1) –, « mais sur l’échiquier mondial, les productions russes et ukrainiennes vont manquer », reprend Éric Thirouin. « Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit. » Les acteurs du secteur exigent le champ libre pour mener à bien cette « mission nourricière ». Et attaquent, depuis le début du conflit, l’Europe et sa stratégie dite de la ferme à la fourchette – Farm to Fork en anglais (F2F).

    Volet agricole du Green Deal destiné à verdir les pratiques afin d’aligner sur les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de la biodiversité, celle-ci prévoit une réduction de 20 % des engrais et de 50 % des pesticides d’ici à 2030. Elle prévoit également de porter à 25 % la part des terres consacrées à l’agriculture biologique. Une «  logique de décroissance » qui « doit être profondément remise en question », avance la FNSEA dans un communiqué publié le 2 mars . « Il faut au contraire produire plus sur notre territoire, produire durablement, mais produire. » De la même manière, le syndicat majoritaire s’en prend à la future politique agricole commune (PAC), laquelle programme la mise en jachère de 4 % des surfaces agricoles. « Des surfaces non productives », dénonce la FNSEA… là où les organisations paysannes et environnementales préfèrent quant à elles parler de « surfaces d’intérêt écologique ». Et c’est là une fracture manifeste entre les deux parties.

    Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »

    « S’il est nécessaire de prendre des mesures immédiates, cela ne doit pas être au détriment des autres enjeux auxquels l’humanité fait face, comme la souveraineté alimentaire des peuples, la pollution généralisée ou encore l’urgence climatique », écrivent quinze organisations dans une lettre ouverte adressée, jeudi 10 mars, à Emmanuel Macron. «  La guerre en Ukraine et ses conséquences nous forcent à réfléchir aux choix fondamentaux de l’agriculture européenne », poursuivent-elles, exigeant « une véritable transition agroécologique, seule compatible avec l’autonomie de nos agriculteurs et agricultrices et donc avec notre souveraineté alimentaire ».

    Les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées 

    Alors, faut-il ou non revenir sur la stratégie F2F ? Dans une note publiée la semaine dernière, quatre chercheurs de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) répondent par la négative. « Une telle approche se révélerait contre-productive à bien des égards », avancent-ils. D’abord « parce que les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées », avancent-ils. « Les surfaces en jachère ne dépassent probablement pas 6 millions d’hectares sur 100 millions d’hectares de terres arables, et les rendements potentiels y sont faibles. » En outre, poursuivent les chercheurs, « en l’état actuel, cultiver plus pour produire plus, c’est recourir à plus d’azote minéral ou produit en Europe avec du gaz ». En bref, se mordre la queue.

    Enfin, relèvent-ils, si les rendements en Europe plafonnent depuis de nombreuses années, les réglementations environnementales ne sont pas en cause : ce sont « les chocs climatiques qui limitent ce rendement, la perte des pollinisateurs et la dégradation des sols ». Chercher à cultiver plus dans ces conditions « ne pourra que dégrader encore un peu plus la capacité productive des agrosystèmes ».

    L’Europe n’est cependant pas sans pouvoir actionner de levier, notent-ils. Celui de l’aide internationale en est un. Le déblocage « des stocks stratégiques de céréales que ses pays membres ont pu se constituer » en est un autre.

    Guerre en Ukrainealimentationsécurité alimentaireagriculture
    BBC

    China Eastern: Plane carrying 132 people crashes in Guangxi hills

    A Chinese passenger plane with 132 people on board has crashed in a forested hillside in southern China.

    The China Eastern Airlines Boeing 737-800 was flying from Kunming to Guangzhou when it plunged to earth in Guangxi province and caught fire.

    The number of casualties and reason for the crash are not yet known. Rescuers have seen no signs of survivors.

    Chinese airlines generally have a good safety record - the last major accident took place 12 years ago.

    The crash has caused shock in China, where President Xi Jinping has ordered an immediate investigation to determine the cause. China Eastern Airlines has grounded all its 737-800s.

    Flight tracking data suggested the plane lost height rapidly from its cruising altitude before plummeting to the ground.

    More than 600 emergency responders are said to be at the crash site. Firefighters reached the scene first and managed to extinguish a blaze in the hills caused by the crash.

    Footage taken by local villagers and shared on Chinese social media - and by state broadcasters - showed fire and smoke from the crash, with plane debris on the ground.

    Pictures from the scene of a #Boeing 737 crash in south #China.latest: https://t.co/otZytipiEw pic.twitter.com/IBFrkJDsK3

    Air safety and aviation standards in China have improved vastly in recent decades, following a series of accidents in the 1990s, and crashes such as this are now very rare.

    The country's last major plane accident was in August 2010, when a flight from Harbin crashed in north-east Yichun during foggy weather, killing 42 people.

    China Eastern has set up a hotline for people seeking information about those on board. It expressed "its deep condolences for the passengers and crew members who died".

    Earlier, it greyed out its logo on its Weibo account and also changed its website to black and white in an apparent sign of mourning.

    Staff at Guangzhou airport are directing worried relatives to a separate zone set up to receive them.

    One woman waiting for news there told local media she had booked a seat on the flight, but ended up switching to an earlier plane.

    "I feel very sad," she said. Her sister and four friends were on the crashed plane, AFP news agency reports.

    State-owned China Eastern is one of China's big three airlines, along with China Southern and Air China.

    Flight MU5735 left Kunming at 13:11 local time (05:11 GMT) and was scheduled to arrive in Guangzhou at 15:05.

    Flight tracking sites report the plane was in the air for just over an hour and was nearing its destination when it went down in Wuzhou, a verdant, hilly area prone to mixed weather at this time of year as China enters its annual flood season.

    The weather was cloudy, but visibility was reported to have been good at the time of the crash.

    The plane dropped thousands of metres in three minutes, flight tracker data showed.

    According to FlightRadar24 data, the plane was cruising at 29,100ft, but two minutes and 15 seconds later it was recorded at 9,075ft. The last sourced information on the flight showed it ended at 14:22 local time, at an altitude of 3,225ft.

    "Usually the plane is on autopilot during cruise stage. So it is very hard to fathom what happened," Li Xiaojin, a Chinese aviation expert, told Reuters news agency.

    The Boeing 737-800 plane was seven years old, according to tracker websites. It is the predecessor model to the Boeing 737 Max line, which were the planes involved in deadly crashes in Indonesia in 2018 and Ethiopia in 2019.

    China banned that model after those crashes.

    Boeing issued a statement on the crash of MU5735, saying: "We are aware of the initial media reports and are working to gather more information."

    China's Civil Aviation Administration said it had dispatched its investigators to the scene.

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    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

    Brazil Dispatch

    In Glitter and Leotards, They Took a Stand: Carnival Must Go On

    After Brazil’s biggest party was effectively canceled for the second straight year, a group of artists rallied to play on despite police orders.

    Musicians and revelers crowding a downtown street in Rio de Janeiro on Monday.Credit...Dado Galdieri for The New York Times

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    By Jack Nicas

    Jack Nicas, The Times’s Brazil bureau chief, reported this story by spending the weekend with the Carnival blocos on the streets of Rio de Janeiro.

    RIO DE JANEIRO — A young man sat alone with a beer and his tuba. One by one, his co-conspirators arrived. A man in a leotard with a trumpet. A shirtless drummer in a wizard hat. Another tuba player in a leopard-skin bra.

    They were a ragtag group, convening near a popular downtown plaza to break the rules and start a party. In their view, they were here to save Rio de Janeiro’s Carnival.

    After Omicron brought a new wave of Covid cases to Brazil, Rio banned the roving bands known as “blocos” that fuel the free, impromptu street parties that make this city’s Carnival such a democratic revelry. City authorities had been scouring social media for planned blocos and vowed to break up any that violated the order.

    Instead of the blocos, the city was allowing private, paid parties that could check for vaccinations. That left many Rio residents worried that Carnival — one of the few institutions where Rio’s social classes still mingle — was becoming more private and elite. Some of them wondered whether it would be much of a Carnival at all.

    But on the edge of the plaza just after 9 p.m. on Friday, Carnival’s first official night, the resistance was assembling next to a Chinese noodle stand. They were armed with glitter, fishnet and a full brass section.

    “Carnival is a cultural manifestation, not an event,” said Rafael Comote, 30, a trumpet player wearing a pink wig and a vest from the Rio health department, borrowed from a friend. “Carnival is not something you can forbid.”

    The bloco had formed over the previous few days in a WhatsApp group of about 100 musicians from bands that had canceled their plans. After last year’s Carnival cancellation, these musicians wanted to play. They called their makeshift band “Repressed Demand.” To evade the police, they decided on the meeting spot just a few hours before.

    Around 10:30 p.m., the group headed for Olympic Boulevard, a promenade along the water created for the 2016 Olympics. “We’re all apprehensive,” Mr. Comote said as he walked. “This is the first bloco of the first day, so let’s see.”

    About 20 musicians and 30 spectators stopped in front of a warehouse. With streetlights flickering overhead, they warmed up with a famous Brazilian Carnival song whose opening lyrics sent a message: “Make way so I can pass. Excuse me so I can let off some steam.” The small crowd bounced to the rhythm — and began texting their friends.

    Benjamin Rache Salles, a physics professor with glitter on his face, said he was heading to meet friends at a samba bar when he heard there was a bloco. Now those 10 friends were on their way here.

    Within an hour, the band was encircled by more than 200 people dancing and singing. Vendors were selling $2 beers. Carnival had arrived.

    “The music produces a vibration that reaches your heart and gives you emotion. And you sing, dance, jump, get happy and forget everything,” said Fabio Morais, a trumpet player in a red firefighter vest. “Then you come back to reality.”

    Suddenly, there were red flashing lights. The police had arrived, too.

    ‘We’ll ask them to disperse.’

    In 1919, after the Spanish flu ravaged much of the world, Rio’s Carnival celebration was filled with such debauchery that it is still known as perhaps the best party the city has ever seen. Historians have said that year led to many Carnival hallmarks that continue today, including Rio’s biggest bloco, costumes and the occasional kissing of a stranger.

    That left expectations high for this year’s Carnival, the days-long celebration of indulgence ahead of the Christian observance of Lent. Much like 1919, it was expected to serve as a pressure valve after the pandemic restrictions. “We don’t party because life is quiet, because life is good,” said Luiz Antônio Simas, a Rio historian who has studied Carnival. “The party is restorative.”

    The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

    Then Omicron arrived. In January, Rio’s mayor postponed until April the official Carnival parade, known for its elaborately costumed dancers and floats, and banned altogether the more than 450 blocos and their freewheeling street parties. Most other cities made similar moves.

    But a loophole in Rio’s policy — allowing private Carnival parties, which had already become more popular in recent years — let paid gatherings flourish.

    Dozens popped up, with some offering elaborate musical performances and selling tickets for more than $100. Almost immediately, many Rio residents saw the policy as hypocritical.

    “On what moral grounds do you stop the street carnival while various other gatherings and events are happening?” Mr. Simas said. “The ban was not based on public health criteria.”

    City Hall stood firm. The man tasked with hunting the Carnival blocos was Brenno Carnevale — yes, that is his real name — head of the department that cracks down on illegal street vendors, taxis and, during the pandemic, parties.

    The day before Carnival started, Mr. Carnevale said he had 32 agents monitoring social media for blocos and hundreds of police officers patrolling the streets. They had infiltrated more than 50 WhatsApp group chats. And they issued a clear warning the previous weekend when they broke up two blocos downtown in a pre-Carnival celebration.

    “There are always people who want to defy the rules,” he said. If the blocos go out, “we’ll seek dialogue,” Mr. Carnevale said. “We’ll ask them to disperse.”

    ‘We’re not going to stop.’

    When the police showed up on Olympic Boulevard on Friday night, things became tense. In some ways, the encounter would set the tone for the rest of Carnival.

    The police wanted the bloco to move. But the officers didn’t necessarily say they had to stop playing. “We are going to Harmony Plaza,” said Paula Azevedo, a fiery trombone player. “We’re not going to stop.”

    The police agreed the party could move. Then Ms. Azevedo posed another question. “You agree that this is hypocrisy?” she said. “It is hypocritical to have to pay to enjoy Carnival?”

    “Yes,” one officer responded. “Of course.”

    The party became a parade down Olympic Boulevard, gathering energy and size as it went. When the band turned left onto a more narrow street, it was difficult to move.

    By 3 a.m., thousands of people packed Harmony Plaza. They greeted friends, kissed and moved to the music. Some climbed on to a gazebo. People wore wigs, capes and feathers, and vendors sold caipirinhas, meat skewers and corn on the cob. And the band didn’t stop, the drums and horns the heartbeat of the party. Overlooking it all was a state police precinct.

    At 6 a.m., Paulo Mac Culloch, a spokesman for Mr. Carnevale, responded to a text message asking if the department had spotted any blocos that night. “Up until now,” he responded, “no.”

    The party made clear that Rio’s Carnival was on. While much smaller than usual and without the typical infrastructure, like portable toilets and sound stages, blocos played through the streets of downtown for the next four days, sometimes attracting enormous crowds.

    The police, for their part, mostly watched. They tried to keep people off the tram tracks and from disrupting traffic, but tensions mostly remained low. One officer said everyone just wanted to get along because of the war in Ukraine.

    On Monday, Mr. Carnevale’s department said that it broke up 11 blocos from Saturday through Monday. “The street Carnival, with the big organized blocos, didn’t happen as it usually does,” the department said. “However, we had people celebrating in the streets and we followed it all.”

    Renata Rodrigues, a sociologist and a drummer in a feminist bloco that played on Tuesday, said that despite all the challenges, Rio’s street Carnival was alive and well.

    “There is nothing more Rio than this street culture, this way of intertwining, getting together with people you know and you don’t know,” she said. “We haven’t been able to do any of that for two years, so it’s been a memorable, incredible Carnival.”

    She added: “Something that only the street can provide.”

    Leonardo Coelho contributed reporting.

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    France24 - World

    Russia bans Instagram and Facebook as 'extremist'

    Issued on: 21/03/2022 - 16:40Modified: 21/03/2022 - 16:38

    Moscow (AFP) – A Russian court on Monday banned Facebook and Instagram as "extremist", part of sweeping efforts by Moscow to crack down on social media during the conflict in Ukraine.

    The Russian authorities have accused US tech giant Meta -- the parent company of Facebook, Instagram and WhatsApp -- of tolerating "Russophobia" since President Vladimir Putin sent troops into Ukraine on February 24.

    Facebook and Twitter have been inaccessible in Russia since early March and Instagram was blocked in the country a week ago.

    Moscow's Tverskoi district court acceded to a request from prosecutors for the two social media platforms to be banned for "carrying out extremist activities".

    It ruled that Meta's WhatsApp messenger service would not be prohibited because it is not used to post public statements.

    There was no immediate comment from Meta.

    During Monday's hearing, Russia's FSB security service accused Meta of working against the interests of Moscow and its army during the conflict.

    "The activities of the Meta organisation are directed against Russia and its armed forces," FSB representative Igor Kovalevsky told the court in a statement reported by Russian news agencies.

    "We ask (the court) to ban Meta's activities and oblige it to implement this ruling immediately," he said.

    Meta had announced on March 10 that the platforms would allow statements like "death to Russian invaders" but not credible threats against civilians.

    But in what appeared to be damage control, Meta's global affairs president, Nick Clegg, later said the laxer rules would only apply to people posting from inside Ukraine.

    - Is posting safe? -

    In court, a Meta representative said that "following public debate" the company had now changed its policy and deemed that "Russophobia and calls for violence against Russian citizens are unacceptable".

    Experts said on Monday it remained unclear whether it was now illegal for ordinary Russians to post on Facebook and Instagram.

    Net Freedoms Project said Russians could use Meta's social media "carefully" -- for now.

    The rights project noted that the prosecution said Russians cannot be prosecuted for simply using the social media.

    "This means that it can be safe to have accounts and post on Instagram and Facebook," Net Freedoms Project said.

    It pointed out however that those purchasing Facebook and Instagram advertising could be prosecuted for financing an extremist organisation.

    Russia's Investigative Committee, which probes major crimes, this month said it was launching a probe "due to illegal calls for the murder of Russian nationals by employees of the American company Meta".

    Meta boasts billions of users globally across its apps.

    Facebook and Instagram were widely used in Russia and the latter was the most popular social media platform among young Russians.

    For many small Russian businesses, Instagram was a key platform for advertising, processing sales and communicating with clients.

    The United Nations had voiced alarm at Facebook's decision to temporarily ease its policy on violent speech after Moscow's invasion of Ukraine, warning it could spark "hate speech" against Russians.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    La grippe aviaire s’abat sur la Vendée

    Actu

    Plus de 120 nouveaux foyers de virus H5N1 ont été identifiés en moins d’une semaine. Les Pays de la Loire enregistrent globalement une reprise des infections, alors que la région fournit plus de 70 % des canards du Sud-Ouest.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Les uns parlent de catastrophe, d’autres disent cataclysme : une chose est sûre, l’hécatombe en cours dans les élevages de volailles vendéens risque de dépasser toutes celles déjà connues. En quelques jours, le nombre d’élevages touchés dans le département a flambé. Vendredi 11 mars, le ministère de l’Agriculture a fait état de 187 foyers. Cinq jours plus tôt, on en dénombrait moins de 60. Dans toute la région des Pays de la Loire, plus de 1,2 million de volailles ont déjà été tuées. Ce n’est pas fini. Le ministère de l’Agriculture estime que 3 millions d’animaux devront encore être abattus. Le bilan serait alors de plus de 4,2 millions de bêtes éliminées, excédant largement celui déjà critique affiché par la France en 2021 (3,5 millions d’animaux tués).

    6 500 tonnes de cadavres en attente d’être traités

    Le rythme est tel, témoignent des éleveurs, que les cadavres ne sont plus gérables et s’entassent dans les bâtiments faute de pouvoir être ramassés. « Toutes les volailles du jeune exploitant qui vit près de chez moi sont en train de mourir de la grippe aviaire, enfermées dans ses quatre bâtiments », raconte Christian Drouin, polyculteur-éleveur aux Essarts-en-Bocage, à quelques encablures de La Roche-sur-Yon. Les services d’équarrissage ne parviennent plus à faire face. Tous auraient environ une semaine de retard. « Près de 6 500 tonnes de cadavres de poulets, de dindes et surtout de canards sont en attente d’être traités, et il en sera au moins ainsi chaque semaine à venir », assure ainsi Sylvie Colas, référente nationale grippe aviaire pour la Confédération paysanne. « La situation est telle qu’une des solutions avancées est l’enfouissement, poursuit-elle, on parle même de réquisitionner les barges frigorifiques le long de la côte pour stocker les carcasses.  »

    Un premier mail d’alerte il y a quinze jours

    Assainir, afin de garantir la salubrité des exploitations, est une urgence. Stopper la propagation du virus en est une autre, alors que beaucoup redoutent que l’ordre tombe d’abattre toutes les volailles de la région. « Nous avons reçu le premier mail d’alerte à la grippe aviaire il y a quinze jours. Aujourd’hui, voilà où nous en sommes », reprend Christian Drouin. Les élevages de canards ont été les premiers touchés – et restent à ce jour les principaux affectés par H5N1. Mais ils ne sont plus les seuls. Les poulets et les dindes sont eux aussi touchés. Même les filières bio et certifiées n’échappent pas à la règle. « Depuis que j’ai appris que l’épidémie concernait aussi les poulets, je redoute un dépeuplement de tous les élevages », poursuit celui qui en élève.

    Les Landes, plus au sud, ont déjà subi ce même sort. Les producteurs du département comptaient pouvoir relancer leur production sous peu. L’épisode vendéen vient obscurcir cette perspective.

    « La Vendée fournit près de 60 % des canetons destinés au sud-ouest de la France », reprend Sylvie Colas. L’ensemble des Pays de la Loire en produisent près de 72 %, relève pour sa part le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). La zone comporte de nombreux élevages de volailles, dont certains considérés comme  stratégiques car produisant des animaux servant à la reproduction, appuie le ministère de l’Agriculture. Sont également présents des couvoirs, « vraiment clés pour la reprise d’activité dans quelques semaines quand on aura assaini la zone ». Bref, que les Pays de la Loire  sombrent sous le coup du virus et une large part de la filière française pourrait ne pas s’en remettre.

    37 foyers identifiés en Loire-Atlantique

    En Vendée, le risque plane sur près de 2 500 exploitations agricoles. Au-delà, c’est tout le secteur agroalimentaire qui promet d’être affecté. Le département compte une vingtaine d’abattoirs de volailles, soit plus de la moitié de ceux présents dans la région, qui elle-même réalise près de 30 % des abattages nationaux, se plaçant au deuxième rang avicole derrière la Bretagne. Si celle-ci devait à son tour être frappée, les retombées nationales seront terribles, prédisent certains, alors que le virus s’en rapproche. Trente-sept foyers ont été identifiés dans des élevages de Loire-Atlantique. L’hyperspécialisation de la Bretagne et des Pays de la Loire, qui fournissent à elles deux 61 % des abattages de volailles en France, risque in fine de leur coûter cher, relève Christian Drouin. « Il se dit déjà que les usines agroalimentaires ne vont plus tourner qu’à 30 % de la production habituelle… »

    Ce n’est pas là la seule menace qui les guette. Une crise économique en percutant une autre, celle générée par la guerre en Ukraine n’arrange rien à l’affaire. Cette fois, c’est la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT (Fnaf CGT) qui alerte. « La France exporte beaucoup de volailles en Russie », souligne ainsi Jocelyne Hacquemand, membre de son secrétariat fédéral. « Bientôt, celle-ci risque de ne plus les payer. »

    grippe aviairevendéeélevage
    New York Times - World

    ‘This Is Not My City’: Protesters Turn a Quiet Capital Upside Down

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    Canada Dispatch

    The Ottawa protesters are giddy with their sense of collective purpose. But local residents see the demonstration as an unruly, disrespectful and even dangerous occupation.

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    By Catherine Porter

    OTTAWA — Canada’s most important — and most notoriously boring — city has found itself stuck in a never-ending tailgate party.

    Giant trucks scatter the roads downtown, stretching for almost a mile, in front of the Gothic stone Parliament buildings and government offices that feel like they’ve been snatched from one former motherland — England — and plunked into the New World.

    Between them, crowds of protesters wander, many wearing Canadian flags as capes or carrying them on hockey sticks and paddles. In makeshift encampments are tents and tables laden with snacks, coffee, mittens and earplugs. Grills sizzle with hot dogs. The flatbed of one trailer with a crane attached has been converted into a stage, with four loudspeakers erected on it, pumping the classic disco song by Sister Sledge, “We Are Family.” People dance in the adjacent intersection.

    “This is not my city,” said Ellie Charters, 45, crossing the street before a line of shoulder-to-shoulder tractor cabs, their metal grills festooned in flags, handmade signs and stuffed toys. Ms. Charters, a local resident, called the party scene a “sanitization” of the protest’s darker motives.

    From the start, the protest, initially organized to oppose a vaccine mandate for cross-border truckers, has attracted the company of far right, anti-government and other fringe groups in Canada. In the first days, in Ottawa, at least two flags with Nazi swastikas fluttered in the crowd. Many demonstrators were draped in flags that told Prime Minister Justin Trudeau where to go, rudely. They demanded Parliament be dissolved, and Mr. Trudeau be removed from office.

    But when many of the thousands of protesters who first arrived in Ottawa went home, several hundred truckers held firm. They parked their vehicles and refused to leave — and the police could do little to force them out.

    Now, the protesters who have dug into Ottawa’s core for nearly two weeks are giddy with their sense of collective purpose and, so far, perceived success. However, many of the residents who live in nearby apartment buildings and renovated heritage homes don’t see it as a celebration but as an unruly, disrespectful and even dangerous occupation.

    How could a group of ostensible anti-vaccine protesters, many wonder, descend upon their city and manage to take it over?

    This is the capital of a country whose constitution calls for “peace, order and good government.” Canadians are generally rule followers, and Ottawa — a quaint capital known for bureaucrats who skate along a frozen canal to work — takes that rule-following to new levels. A few years ago, a parks officer in a flak jacket shut down a lemonade stand that two little girls had set up on a grassy median because they didn’t have a permit.

    As the seat of government, protests in Ottawa are almost as common as traffic jams — regular affairs that quickly wash through. However, for almost two weeks, more than 400 truckers have made camp and settled their tractor cabs — some still attached to hulking trailers — across more than a dozen blocks that Ottawa officials have deemed “the red zone.”

    Not far from Parliament is the Supreme Court of Canada, in its art deco glory, where the justices don scarlet robes with white fur trim for special occasions. It sits at the end of Kent Street, which has become a type of den for protesters — a place to get warm, refuel and relax.

    Between tall glass buildings and apartment towers, the trucks are flanked four to a row for blocks. Across from a Catholic church, they have set up some barrels for bonfires, feeding them continuously from a giant cord of firewood, to offer a reprieve from Ottawa’s winter chill. And right down the middle of the road is a giant open-backed truck piled with donations: boxes of sweaters and sleeping bags, toiletries and tissues. One truck has erected a mail box inscribed with “Simon Vallée Freedom Convoy.”

    It’s clear the group plans to stay put.

    Blasting truck horns echoed for up to 16 hours a day during the first 11 days of the protest, but they have gone silent. The prevailing sound now is the guttural hum of very big engines, fed by a seemingly endless supply of diesel fuel.

    Since the police declared that they would remove fuel supplies and arrest people bringing fuel to the trucks, plastic orange jerrycans have become a veritable fashion item. At night, it seems everyone is carrying one — as if to dare the police to try to arrest them all.

    Many protesters say they are here in peace. Some get on their knees and pray outside Parliament.

    “We’re all family here,” said Joseph Richard, 24, a beekeeper from Prince Edward Island, holding a hamburger made by a volunteer cook. He arrived in Ottawa the first weekend of the occupation. “They are saying we are violent and racist and white supremacist, and terrorists and a lot of demoralizing things. That’s not it at all.”

    He added: “We are trying to spread love and peace.”

    But there is a definite edge — like that end-of-the-night feeling at a tailgate party, when some of the crowd might have had too much to drink, and things could go sideways. In part, it is the trucks: giant lumbering machines that offer more esprit de roadkill than peace.

    Local residents say it is far more than perception. They have been harassed on the street, and recount being frightened, even chased. The police are investigating a potential arson attempt in the lobby of an apartment building downtown.

    The mayor declared a state of emergency. Many locals said they felt abandoned by the police. Ms. Charters helped start a community safety program, to send volunteers to escort frightened residents out of their buildings past the protesters for errands, walks and even commutes.

    “Why weren’t they enforcing the law at all? The police aren’t doing anything,” said Ms. Charters, a community activist. “We are keeping each other safe.”

    Some of the only relief has come thanks to Zexi Li, a 21-year-old data analyst, who brought forward a class-action lawsuit to silence the booming truck horns. Their incessant bellowing frayed the nerves of many living near Parliament Hill. On Monday, after lawyers presented evidence that the noise could cause serious, permanent ear damage, a judge granted a 10-day injunction.

    “Their image of a peaceful protest is not aligned with the reality,” Ms. Li said of the protesters, recounting the repeated experience of being heckled for wearing a mask when she left her apartment building and then being honked at.

    “They seemed to enjoy the terror I felt,” she said. “They would laugh at it and cheer when I flinched at the honks.”

    Now, with the injunction enforced, “they’ve lost their only tactic, which is intimidation,” she said.

    Since the ban was announced, Ms. Li has been lauded repeatedly as a community hero. People have offered her portraits, groceries, guest rooms and gift cards — which captures what many residents say is the silver lining of the protest convoy.

    “Ottawa has a very neighborly, community-oriented culture,” said Esther Cleman, a retiree in her 70s, who was braving a stroll around her neighborhood on Tuesday accompanied by volunteers. “This convoy seemed to spark more people to stand up and say, ‘What can I do to help?’”

    Many hope it will end soon, and they will get their nice, placid, uneventful city back.

    There is a meme that’s become popular: “Make Ottawa Boring Again.”

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    France24 - World

    Court told alleged killer of UK lawmaker was 'Islamist terrorist'

    Issued on: 21/03/2022 - 16:38

    London (AFP) – British lawmaker David Amess was "assassinated" while meeting constituents last year by a "fanatical, radicalised Islamist terrorist," a court heard Monday as his accused killer went on trial.

    Veteran Conservative MP Amess was stabbed to death at a Methodist church in Leigh-on-Sea in southeast England in October.

    Ali Harbi Ali, 26, from north London, was arrested at the scene and has pleaded not guilty to murder and to preparing acts of terrorism.

    On the opening day of his trial at the Old Bailey court in central London, prosecutor Tom Little told jurors that Ali was undoubtedly responsible for the "cold and calculated murder".

    "This was nothing less than an assassination for terrorist purposes," he said, noting it was "carried out because of a warped and twisted and violent ideology.

    "It was a murder carried out by that young man (Ali) who for many years had been planning just such an attack and who was, and is, a committed, fanatical, radicalised Islamist terrorist."

    'Public service'

    Amess, a 69-year-old father of five, was a long-serving member of parliament for Prime Minister Boris Johnson's ruling Conservative party.

    Little said Ali had been determined to carry out a terror attack "for a number of years", and had bought the knife allegedly used to kill the lawmaker in 2016.

    He had researched and planned potential attacks on the Houses of Parliament and other MPs, including targeting the higher profile senior minister Michael Gove, the prosecutor added.

    This led to the additional charge against Ali of preparing acts of terrorism.

    The 26-year-old defendant appeared in the dock wearing a black robe and black-rimmed glasses.

    The killing of Amess, the second of a British MP within five years, shocked the country and led to calls for better security for elected representatives.

    In 2016, a right-wing extremist who shouted "Britain first" shot and stabbed Labour MP Jo Cox to death in the febrile run-up to the Brexit referendum.

    'I want him dead'

    The Old Bailey jury was told that Ali had tricked his way into getting an appointment with Amess by claiming he was moving into the constituency.

    The defendant had appeared "relaxed and chatty" moments before he "brutally" stabbed the MP in a "vicious and frenzied attack" shortly after midday on October 15, Little said.

    Afterwards, Ali waved the bloody knife around and said "I killed him, I killed him" while threatening those present to stay away from him, he added.

    "I want him dead. I want every parliament minister who signed up for the bombing of Syria, who agreed to the Iraqi war to die," he allegedly added.

    Jurors heard that the defendant then made a phone call in which he said: "I've done it because of Syria. I've done it because of the innocent people. I've done it because of the bombing. He deserved to die."

    They also learned that around the time of the murder, Ali sent a long message to friends and family with a video relating to conflict in Syria.

    Amess was first elected to parliament in 1983, first representing Basildon in Essex, then nearby Southend West.

    Hundreds of locals turned out in the seaside town to pay their respects after his death. Pope Francis praised the Catholic lawmaker's "devoted public service" in a special message read out at his November funeral.

    © 2022 AFP

    BBC

    Chelsea: Centricus bid to buy club intends to 'maintain existing management'

    Last updated on 4 minutes ago4 minutes ago.From the section Chelsea

    Global investment firm Centricus is funding another British bid to buy Chelsea, saying it wants to "maintain and support existing management".

    The Premier League club was put up for sale by Russian owner Roman Abramovich before he was sanctioned following his country's invasion of Ukraine.

    This latest bid, backed by Centricus - which has £29bn in assets - features several Chelsea season-ticket holders.

    At least four other consortiums have said they have bid to buy the Blues.

    There is a group featuring Sir Martin Broughton and Lord Coe, and one headed by British property investor Nick Candy.

    United States interest comes from the Ricketts family, while a group consisting of Swiss billionaire Hansjorg Wyss and Los Angeles Dodgers part-owner Todd Boehly has also bid.

    There are also reports that a bid from Saudi Media Group has been lodged, with the American investment firm Raine Group handling the sale.

    It is understood that those bidding will be whittled down to a short list this week with a sale expected before the end of the month.

    Centricus co-founder Nizar Al-Bassam and chief executive Garth Ritchie are heading the bid, which also includes hedge fund manager Jonathan Lourie of Cheyne Capital and Bob Finch of Talis Capital.

    In a statement, the group said it "will be committed to supporting [Chelsea] and its key stakeholders to ensure its continued success".

    It added: "Our financing for the deal includes funding for the completion of the transaction and funding for working capital required for the day-to-day operations of the CFC Group, funds required to maintain an elite global brand, investment in grassroots and in-community football initiatives such as the Chelsea Academy, the Women's Team, the Youth Development Program and the Chelsea Foundation and strategic real estate investment.

    "The intention is to maintain and support existing management on both the business and sporting operations of the CFC Group. We intend to maintain the existing strategy direction.

    "Clearly, the CFC Group has been operating in challenging conditions and we appreciate the importance for the CFC Group, the fans and other key stakeholders of ensuring a smooth and stable ownership transition.

    "During this transition period and thereafter, we will ensure that we have frequent and open dialogue with all key stakeholders which underpins our long-term commitment to the CFC Group and its continued future success.

    "If our offer is successful, Centricus would be focused on ensuring that the CFC Group continues to achieve sporting excellence, high level of community support, transparent governance, financial sustainability, fan engagement and exemplary custodianship."

    Former Chelsea captain John Terry has also lent his support to a group which wants to buy 10% of the club "to make sure whoever buys Chelsea is held accountable by fans."

    The True Blues consortium is being advised by Oakvale Capital and has support from Chelsea Supporters Trust, Chelsea Pitch Owners and former Chelsea and England full-back Claire Rafferty.

    Terry said: "Chelsea has been such an important part of my life for 22 years. I want to see the club's history and heritage protected as we go into a new era with like-minded people who have the same long-term vision of building the best football club in the world and understand how important our DNA is."

    New York Times - World

    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

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    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    France24 - World

    Biden call to allies kicks off crucial week for West's Ukraine strategy

    Issued on: 21/03/2022 - 16:36Modified: 21/03/2022 - 16:34

    Washington (AFP) – President Joe Biden was talking by phone with key European allies Monday ahead of attending NATO and EU summits, followed by a trip to Poland, in a crucial week for the Western response to Russia's invasion of Ukraine.

    The White House said Biden was hosting the call with French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz, Italian Prime Minister Mario Draghi and UK Prime Minister Boris Johnson "to discuss their coordinated responses to Russia's unprovoked and unjustified attack on Ukraine."

    Later, Biden will join prominent CEOs in Washington at a roundtable where the economic squeeze on Russia -- and likely the complications for US businesses -- is also on the table.

    This kicks off the most momentous foreign trip of Biden's presidency so far, with Thursday's summits in Brussels and talks with President Andrzej Duda in Poland, on the frontline of the West's confrontation with Russia, Saturday.

    Russia's war is about to enter its second month and US and Western allies have imposed unprecedented sanctions on Moscow, crippling the ruble and stock market, while going after President Vladimir Putin's wealthy supporters.

    On the ground in Ukraine, Western-supplied weapons, backed by years of training and funding, have helped the country's military to bloody the Russian invaders on multiple fronts.

    However, with the war starting to look like a stalemate, Ukrainian President Volodymyr Zelensky is making increasingly desperate appeals for the West to do more.

    Hard decisions

    What those additional steps could be remains far from obvious, as Biden and his European allies ponder the blowback from their sanctions on Russia and also the potential danger of wider war if they expand military assistance to Ukraine.

    One big hole in the sanctions regime is China, the world's second biggest economy. Beijing is refusing even to condemn ally Russia and a nearly two-hour talk between Biden and his Chinese counterpart Xi Jinping on Friday appeared to result in no change.

    While the sanctions have sent severe shockwaves through Russia's economy, US and especially European economies -- which rely heavily on Russian energy imports -- are likewise vulnerable.

    The United States and Britain have already announced their own bans on Russian oil imports. A wider ban by EU countries would mark a huge escalation hurting Moscow -- but also Western consumers.

    Brent North Sea crude traded at $114.55 a barrel early Monday and earlier this month hit $139, up from about $79 at the beginning of the year.

    A broad oil embargo "will hit everyone," Kremlin spokesman Dmitry Peskov warned.

    Neither is there an easy path to significantly bolstering Ukraine's military.

    Zelensky is pleading for more powerful tools beyond the hugely effective but limited anti-tank rockets and Stinger missiles used to hit low flying aircraft.

    But Biden has firmly rejected Zelensky's calls for a NATO-imposed no-fly zone, saying this would require the United States to go to war against Russia.

    The alliance has also stumbled over a failed push by Poland to send Soviet-designed MiG-29 fighter jets to Ukraine through a US air base. Again, Washington said this would risk Russia declaring that NATO had actively entered the war.

    Now, there is growing discussion about furnishing Ukraine with another piece of Russian-origin technology -- the S-300 anti-aircraft system. This would be a big step up for Ukraine's defenders, because the missiles can hit planes at high altitude.

    Slovakia says it is willing to provide the system it has in its arsenal to Ukraine, but only if NATO provides a replacement for its own defense.

    One thing Biden won't be doing this week, the White House says, is making the risky, but hugely symbolic trip to Kyiv himself.

    Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki, along with the Czech and Slovenian prime ministers, traveled to the embattled capital last week. But "there are no plans to travel into Ukraine," White House Press Secretary Jen Psaki said.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Reconquête ! dépose plainte après une opération frauduleuse contre l’élu RN de Nice Philippe Vardon

    Une opération « sous faux drapeau ». C’est ce que dénonce auprès de Nice-Presse Patrick Isnard, coordonnateur de Reconquête ! en PACA, ce dimanche 20 mars. En effet, ce week-end-là, un certain nombre de journalistes ont reçu un mail semblant émaner du mouvement d’Eric Zemmour. Sauf que d’après Patrick Isnard, il n’en est rien. « Nous sommes victimes d’une tentative de déstabilisation, basée sur le vol d’une partie de notre fichier et l’usage frauduleux de notre logo », explique le militant, qui précise : « Une plainte sera déposée pour faire toute la lumière sur cette affaire et y donner les suites pénales nécessaires. »

    Philippe Vardon dans le viseur

    Le contenu du mail incriminé : un tacle en règle contre l’élu Rassemblement national Philippe Vardon, conseiller régional et chef de file du groupe RN au conseil municipal de Nice. Le mail explique que Philippe Vardon ne serait « pas le bienvenu » si d’aventure, il souhaitait rallier Reconquête ! Sauf que du côté de l’élu en question, malgré des tensions avec son parti, et notamment Alexandra Masson, proche de Marine Le Pen et cadre du RN en PACA, il n’est pour l’instant nullement question de rejoindre Eric Zemmour. Pour autant, Patrick Isnard ne ferme pas la porte : « Nous ne nous positionnons pas sur des questions de personnes, mais d’objectif politique. Tout patriote sincère et partageant réellement nos idées et notre volonté d’union est a priori le bienvenu au sein de la Reconquête ! » Avant de conclure sur cette curieuse affaire : « Ce type de manœuvre n’est malheureusement pas surprenant à l’approche d’une élection. Nous ne nous laisserons pas faire et gardons le sang-froid nécessaire ».

    Nice : les dernières actualités

    À Nice, Christian Estrosi décore l’ambassadeur du Qatar et reçoit un déluge de critiques

    Le chef du RN niçois fustige le fonctionnement du parti en PACA et vise deux proches de Marine Le Pen

    Deux personnes transgenre agressées au couteau à Nice, « au nom d’Allah »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    Publié le : 14/03/2022 - 17:09

    Assiya HAMZA Suivre Stéphanie TROUILLARD Suivre Assiya HAMZA Suivre

    Le 18 mars 1962, la signature des accords d'Évian ouvrait la voie à l'indépendance de l'Algérie. Soixante ans après la fin de la guerre, les plaies sont encore vives de part et d'autre. France 24 est allé à la rencontre de ceux qui ont vécu ce conflit dans les deux camps.

    Les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ont signé, le 18 mars 1962, les accords dits d'Évian, consacrant la défaite française et ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation. © Studio Graphique - France Médias Monde

    Ils s'appellent Lucien, Bachir, Marie-Claude, Serge, Roger et Djamila. Ils sont Français, Algériens. En 1954, lorsque les "événements" éclatent en Algérie, ils sortent à peine de l'adolescence. L'heure est à la décolonisation un peu partout dans le monde. Ceux que l'on appelle alors les "indigènes" aspirent à mettre fin à 132 ans de colonisation française.

    Mais la France ne l'entend pas de cette oreille. Avec plus d'un million d'Européens installés (pour environ 9 millions d'autochtones), l'Algérie est la seule colonie de peuplement de l'empire colonial français. C'est aussi une terre riche en pétrole et en gaz. À partir de 1956, le gouvernement de Guy Mollet décide de recourir à l'armée pour maintenir l'ordre dans ce territoire. Au total, 1,5 million de jeunes appelés français seront envoyés en Algérie pour affronter les fellaghas, ces combattants algériens ayant pris le maquis.

    Le 19 mars 1962, lorsque le cessez-le-feu prévu par les accords d'Évian entre en vigueur, 400 000 appelés sont toujours de l'autre côté de la Méditerranée. Leur service militaire a duré 18 mois, parfois même 28 ou 30 mois. Une expérience vécue comme un traumatisme pour nombre d'entre eux. Pendant des décennies, ce qu'ils ont vécu restera tabou – y compris au sein de leurs propres familles.

    Soixante ans après la fin de cette guerre sans nom (la "guerre" n'a été officiellement reconnue qu'en 1999), ils ont fouillé dans leur mémoire pour nous confier leurs souvenirs. Appelé, compagne d'appelé, harki, soldat de l'Armée de libération nationale (ALN) – bras armé du Front de libération nationale (FLN) – ou membre du FLN, ils nous racontent la colonisation, l'horreur des combats, la torture, la peur mais aussi leur volonté d'apaisement.

    >> Voir le webdocumentaire : Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

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    Guerre d'Algérie : la France ouvre ses archives des affaires judiciaires et policières

    COMMÉMORATION

    Le 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie réprimée dans le sang à Charonne

    17 octobre 1961 : Macron dénonce des "crimes inexcusables pour la République"

    Valeurs Actuelles

    À Nice, Christian Estrosi décore l’ambassadeur du Qatar et reçoit un déluge de critiques

    Les réactions ne se sont pas fait attendre. Vendredi 18 mars, Christian Estrosi, maire de Nice, remettait la plus haute distinction niçoise à Ali Jassim Al-Thani, ambassadeur de l’Etat du Qatar. Et c’est peu de dire que cette décoration a fait vivement réagir à Nice, rapporte Nice-Presse. A l’instar de l’opposition municipale, comme, entre autres, Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère écologiste qui dénonce : « Le Qatar applique la peine de mort pour les homosexuels et en réponse, vous leur donnez une médaille. C’est à vomir ». Ou encore l’élu Rassemblement national Philippe Vardon, grand adversaire de Christian Estrosi, qui s’est insurgé sur Twitter : « Vergougna ! Ce soir, Christian Estrosi a donc remis « la plus prestigieuse des distinctions niçoises » à l’ambassadeur du Qatar, pays connu pour le financement de l’islamisme, y compris en France. Je n’ai pas de mots pour exprimer ma colère. »

    Une décoration locale tombée dans l’oubli

    Créée en 1962 par Léon Baréty, député des Alpes-Maritimes et ancien ministre, l’Aigla Nissarda récompense les personnes qui, par leurs fonctions ou par leurs actes, ont « contribué notablement à la vie de notre cité ». Cette décoration niçoise était tombée dans l’oubli durant trente ans avant d’être remise au goût du jour en 2019. Ont déjà été décorés Christian Estrosi, le Prince Albert II de Monaco, mais aussi Fabio Quartararo, pilote de MotoGP et premier Français champion du monde dans cette discipline. Vendredi 18 mars, outre l’ambassadeur qatari, étaient distingués le directeur du mythique hôtel le Negresco Lionel Servant, la chef cuisinière Virginie Basselot, et l’artiste Ben.

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    Reconquête ! dépose plainte après une opération frauduleuse contre l’élu RN de Nice Philippe Vardon

    Le chef du RN niçois fustige le fonctionnement du parti en PACA et vise deux proches de Marine Le Pen

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    France24 - Monde

    Un équipage russe rejoint la Station spatiale internationale, sur fond de guerre en Ukraine

    Publié le : 19/03/2022 - 16:29

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    Un équipage russe a rejoint, vendredi, la Station spatiale internationale au moment où la guerre en Ukraine met à mal la coopération spatiale entre Moscou et les Occidentaux. 

    Trois cosmonautes russes ont rejoint, vendredi 18 mars, la Station spatiale internationale (ISS) où, à 400 km de la Terre, la collaboration entre Moscou et Washington se poursuit malgré la guerre en Ukraine

    Cet équipage, dirigé par le cosmonaute expérimenté Oleg Artemiev, accompagné de Denis Matveïev et Sergueï Korsakov, a décollé à 15 h 55 GMT vendredi à bord d'une fusée Soyouz pour un vol de trois heures jusqu'à l'ISS. Ils ont été accueillis par une équipe de deux Russes, quatre Américains et un Allemand, selon des images retransmises par la Nasa.

    Ils doivent effectuer une mission de six mois et demi et vont remplacer trois autres membres actuellement présents à bord de la station : les cosmonautes russes Piotr Doubrov et Anton Chkaplerov et l'astronaute américain Mark Vande Hei, qui regagneront la Terre le 30 mars.

    La coopération spatiale en danger

    Jusqu'à récemment, la coopération spatiale entre la Russie et les pays occidentaux était l'un des rares domaines à ne pas avoir trop pâti des sanctions décrétées contre Moscou après l'annexion en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée.

    Quelques tensions étaient toutefois apparues, notamment après que le président russe, Vladimir Poutine, a nommé, en 2018, à la tête de l'agence spatiale russe Roscosmos le nationaliste Dmitri Rogozine. Ce dernier affiche régulièrement son soutien à ce que la Russie appelle "une opération militaire spéciale" en Ukraine. "Les nôtres ! Pour la première fois depuis de longues années, c'est un équipage entièrement russe", s'est-il félicité sur Twitter quelques heures avant le décollage de l'équipage.

    Ce week-end, le responsable avait affirmé que les récentes sanctions occidentales introduites contre Moscou pourraient provoquer la chute de l'ISS.

    Selon lui, le fonctionnement des vaisseaux russes ravitaillant l'ISS sera perturbé par les sanctions, affectant donc le segment russe de la station. En conséquence, cela pourrait provoquer "l'amerrissage ou l'atterrissage de l'ISS pesant 500 tonnes", avait-il mis en garde.

    Les propulseurs des vaisseaux russes amarrés à la station servent en effet à corriger l'orbite de la structure spatiale. Une procédure est réalisée une dizaine de fois par an pour la maintenir à la bonne altitude, ou encore éviter des débris spatiaux sur sa trajectoire. 

    Les Américains seuls n'ont pas cette capacité, a confirmé  Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. "La Station spatiale a été conçue sur le principe de l'interdépendance (...) il ne s'agit pas d'un processus dans lequel un groupe peut se séparer de l'autre." "À l'heure actuelle, il n'y a aucune indication que nos partenaires russes veuillent faire les choses différemment. Donc nous prévoyons de continuer les opérations comme nous le faisons aujourd'hui", a-t-il dit.

    Des répercussions à bord de l'ISS   

    À bord de l'ISS, les cosmonautes russes et les astronautes américains ont évité de parler du conflit, qui a déjà fait des milliers de morts et provoqué une des plus importantes crises de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Mais l'astronaute Mark Vande Hei a fait les frais de la guerre des mots entre la Russie et l'Occident, quand Roscosmos a publié une vidéo dans laquelle il était dit, en plaisantant, qu'il pourrait rester dans l'ISS au lieu de revenir sur terre à bord d'une fusée Soyouz le 30 mars.

    Scott Kelly, un autre astronaute de la Nasa dont le record de jours consécutifs passés dans l'espace a été battu par Mark Vande Hei cette semaine, a répondu à cette plaisanterie en refusant une médaille que lui décernait le gouvernement russe.

    Dernier accroc en date dans la coopération spatiale, l'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé, jeudi, avoir acté la suspension de la mission russo-européenne ExoMars et la recherche d'alternatives pour le lancement de quatre autres missions en raison de l'offensive en Ukraine.

    Dmitri Rogozine a critiqué "un événement très amer" et affirmé que la Russie pourrait effectuer toute seule cette mission, "dans quelques années".

    Avec AFP

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    Le SLS, la fusée XXL de la Nasa pour retourner sur la Lune

    L'Europe met fin à sa coopération spatiale avec la Russie, la mission ExoMars suspendue

    Guerre en Ukraine : la Russie estime que les sanctions pourraient provoquer la chute de l'ISS

    BBC

    Georgia Hall's Saudi Ladies International win highlights golf's huge gender pay gap

    Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Golfcomments468

    It has taken until mid-March for a British golfer to post a victory on one of the main professional tours and Georgia Hall's success in the Middle East was a fine triumph that bodes well for her 2022 season.

    And in these times of hyper prize money inflation, it was also a win to highlight a continuing gender discrepancy that blights professional golf.

    The 25-year-old from Bournemouth dominated the Saudi Ladies International in Jeddah from start to finish, preserving a five-stroke advantage on the final day to win in convincing fashion on Sunday.

    Hall eclipsed Solheim Cup team-mates Emily Kristine Pedersen and Carlotta Ciganda to claim a winner's cheque of $135,548 (£103,000) from a $1m prize pot.

    It seems a decent return for a week's work, until you consider the figures banded around last week for the launch of the men's LIV Golf International Series, fronted by former world number one Greg Norman.

    Currently there are scores of leading male professionals, most of them already multi-millionaires, weighing up invitations to take part in Norman's eight-tournament series worth $25.5m per event.

    The women's tournament won by Hall was presented by Saudi Arabia's Public Investment Fund (PIF), the same source of revenue that backs the LIV Golf Series.

    And to be fair, this was the first of six $1m Aramco Series competitions that significantly bolster an otherwise relatively impoverished Ladies European Tour schedule.

    So it is little wonder that Norman used this investment in the female game as a prime argument against claims of Saudi Arabian "sports washing" of the country's record on human rights.

    As he launched his so-called Saudi Super League last week, Norman faced repeated questions regarding the recent mass execution of 81 men as well as women's rights in the Kingdom.

    The 67-year-old Australian insisted that his project was nothing to do with politics but also stated: "Saudi Arabia has invested a lot of money into women's golf.

    "They're the largest investor in women's golf today. So when you look at all the facts sitting out there, yes, our investor is Saudi money.

    "I'm proud of that because, like I said, golf is good for the world and we're just going to grow the game of golf on a worldwide basis."

    But the fact is that Saudi Arabia's investment in the female game is a mere $6m prize money, spread over half a dozen tournaments. The overall seed investment for Norman's men's series is $400m.

    That's a gender pay gap in anyone's money.

    And, while singling out the Saudi project, it is only fair to say this applies across the board in professional golf as well as much of the international sporting world.

    Yes, the R&A and United States Golf Association have sought to narrow the discrepancy - the prize fund for this year's AIG Women's Open at Muirfield rises to $6.8m and the prize fund for the Women's US Open rises to $12m over the next four years.

    But both events still lag behind their male equivalents. They remain some way short of the examples of the four tennis grand slams - Wimbledon, the Australian, French and US Opens - which all pay equal prize money.

    The female footballers of the United States won a court case last month entitling them to the same pay as their male counterparts in a deal that nets them $24m plus bonuses.

    This is a growing direction of travel and despite efforts by some of the governing bodies, golf remains among the back markers.

    Norman constantly talks about his desire to "grow the game of golf" as do so many other stakeholders running the sport.

    So, how about genuinely turning attention to a still largely neglected 50% of the world's population? How about making it a much more attractive proposition to them?

    Those running golf in all its guises talk about modernising, making sure the sport is relevant to modern life and still thriving 50 years from now. There is broad agreement that ridding the game of its sexist, elitist reputation is a key priority.

    Yet at a time when more and more cash is being thrown at professionals, it continues to land in grotesquely disproportionate piles and ending up in already bulging male sized back pockets.

    This week, the 64 man field at the WGC Matchplay in Austin, Texas will split $12m. When former Olympic champion Inbee Park defends the JTBC Classic in California, on the LPGA Tour, the purse is $1.5m.

    Next week's Chevron Championship, the first major of the year, is worth $5m.

    For the coming seven weeks the world's best female players compete for purses totalling less than was on offer for the men in one week on the PGA Tour at this month's $20m Players Championship.

    Over the next fortnight in South Africa on the Ladies European Tour purses total $550,000. Most competitors will show up for successive events knowing they will make a substantial loss.

    'It's market forces,' goes the argument. Well if you want to "grow the game" perhaps you need to be radical and shift the market in the way the now booming tennis grand slams did earlier this century?

    Maybe golf could be more widely seen as the enlightening force it perhaps has the potential to be?

    Possibly that would attract more sponsors and media rights, from companies run by executives who regard it just that their daughters have the same earning potential as their sons?

    'The women aren't as good as the men,' is another excuse that gets thrown in. Well, in Saudi Arabia last Sunday American Kelly Whaley rolled in a record eight consecutive birdies in a closing 63.

    That is golf of the highest quality. Ask the best male player in your club to have a go (he can use the red tees) at trying to match that achievement.

    Good luck with that.

    And the 24-year-old Whaley still trailed the winner Hall by eight shots. As I say, it was an excellent victory for the Brit.

    She is no doubt grateful for her win, the Saudi investment - such as it is - and the cheque she is banking.

    But look at the bigger picture in golf right now. Hall, and the other elite female pros deserve way more for such

    L'Humanité

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Décryptage

    Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

    Marine Cygler

    Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

    En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

    Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

    Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

    Conséquences darwiniennes

    Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

    Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

    Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

    La perdrix des neiges repoussée en altitude

    Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

    De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : de Nîmes à Toulouse, le voyage mémoriel de Valérie Pécresse

    Concorde et unité. En terre occitane, Valérie Pécresse s’est offert ce 18 mars une parenthèse mémorielle. La candidate des Républicains a tenu à honorer la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie et des attentats islamistes de 2012. Elle a successivement visité le sanctuaire pied-noir de Notre-Dame de Santa Cruz à Nîmes et l’école juive Ohr Torah de Toulouse. Une séquence suspendue dans le temps, mais pas si éloignée de ses préoccupations de campagne.

    Cette itinérance a été notamment pensée comme une contre-offensive aux supposées allégations historiques d’Éric Zemmour ainsi qu’aux repentances à répétitions d’Emmanuel Macron. « Il faut refaire la France, affirme Valérie Pécresse à Valeurs actuelles. Je suis une candidate qui défend ses valeurs. Je défends un programme qui défend et revalorise le pays. Je serai une présidente de la République qui assume tout. J’assume et mon projet fera la rupture sur tous ces sujets-là avec le macronisme. »

    La première étape de cette séquence mémorielle : le sanctuaire nîmois de Notre-Dame de Santa Cruz. Soixante ans après, nul n’a oublié les tristes événements de la décolonisation en Algérie. Pour ces fidèles, l’Algérie demeurera cette terre de cœur, cette terre de vie qui a vu grandir leurs grands-parents. Jacques est fils de pieds-noirs. Il a quitté « sa vie de là-bas », comme il le dit, en 1962. Un souvenir si lointain et pourtant tellement proche dans son for intérieur. Béret militaire sur la tête, médailles accrochées à son veston, il déploie son drapeau qu’il installe près de la stèle de l’ancien combattant harkis, bachagha Boualam. Le militaire en retraite sort un mouchoir de sa poche et brique la stèle pour faire ressortir le nom du héros du jour.

    « La candidate dépose une gerbe de fleurs en mémoire de ces âmes du passé. Elle s’incline devant l’étendard tricolore. »

    De loin, il aperçoit la silhouette de la candidate à la présidentielle. Il se met au garde-à-vous. Valérie Pécresse jette un œil curieux et respectueux au lieu. Elle pointe de la main la statue de la Vierge Marie qui surplombe l’esplanade. Accueillie par des bénévoles du site, elle compare le site « au sanctuaire de Lourdes ». Ce petit mot glissé ravit les représentants associatifs. Des monuments et des plaques commémoratives ornent l’enceinte de l’édifice religieux. Un soleil de couleur azur en céramique orne le centre du parvis. Pensive, Pécresse scrute chaque recoin du sanctuaire. Un sourire se dessine sur son visage à la vue des barons LR locaux : les députés Michèle Tabarot et Julien Aubert ; le sénateur Philippe Tabarot ; la maire-adjointe de Marseille Sarah Boualem.

    Pour cette dernière, Pécresse a une attention toute particulière. Elle est la descendante du bachagha Boualam, ancien parlementaire français. Devant la stèle, Pécresse tient à être aux côtés de la coordinatrice de son mouvement de femmes. La petite-fille de l’ancien chef militaire harkis est émue. Elle prend la main de Sarah Boualem. Elle glisse une main protectrice sur l’épaule de Michèle Tabarot. Les deux édiles sont les héritières de cette histoire. L’une pour être la descendante d’un chef harkis, l’autre pour être la fille d’un ancien chef pied-noir de l’OAS.

    La candidate dépose une gerbe de fleurs en mémoire de ces âmes du passé. Près de la stèle, Jacques incline son drapeau. Avec déférence, Pécresse s’incline à son tour devant l’étendard. Jacques la regarde. L’assistance entonne fièrement La Marseillaise puis Le Chant des Africains. L’ancienne ministre écoute religieusement les partitions, qu’elle reprend avec une certaine solennité. À l’issue de l’hommage, elle s’avance vers Jacques. L’ancien sous-officier la salue. L’élue appuie son geste de remerciement. Elle le questionne sur ses insignes ainsi que sur feu son engagement militaire. « Mes parents et mes cousins sont revenus d’Algérie, – sa gorge se noue – ils n’ont jamais vraiment trouvé le sommeil depuis ce départ. C’est un geste courageux de venir ici pour rendre un hommage. Elle se démarque de Macron qui nous demande de nous excuser. C’est grâce aux pieds-noirs que l’Algérie est devenu un beau pays », confie Jacques.

    Unir les mémoires pour préserver l’unité de la nation

    La présidente de la région Île-de-France se départit (brièvement) du protocole. Elle embrasse les représentants de pieds-noirs et salue leur « amour de la France » ainsi que leur « engagement » pour faire perdurer cette mémoire. Certaines retraitées ne manquent d’ailleurs pas d’immortaliser ce moment. Et à ce petit jeu, Pécresse s’y prête timidement. Trop timidement. Au point qu’avec leur gouaille, elles forcent la main de la candidate LR. 

    Après cette parenthèse, Valérie Pécresse se dirige vers la basilique. Son pas est plus lent et feutré qu’à son habitude. Elle pénètre timidement dans la chapelle. Face à l’idole de la Vierge Marie, elle ferme les yeux et noue ses mains. Elle découvre çà et là, les objets de l’ancien sanctuaire de Santa Cruz d’Oran, exposés dans les salles avoisinantes. Elle s’arrête devant une maquette représentant l’ancien édifice religieux. « Cela me fait penser à Tibhirine, confie-t-elle. Je l’ai visité à plusieurs reprises. Je retrouve cet environnement paisible dans votre lieu. »

    Face aux parois rocheuses de la basilique, elle tient un discours aux intonations très sarkozystes. Elle appelle à la réconciliation des mémoires et se refuse à toute division de la nation française. Les mains sur son pupitre, d’une voix rauque inhabituelle, elle défend l’héritage mémoriel de la guerre d’Algérie. Elle égrène ses mesures pour le faire perdurer. Parmi ses propositions : la création d’un monument national dédié aux disparus d’Algérie ; la mise en place d’une grande commission « Vérité et Réconciliation » destinée à recueillir les témoignages sur les injustices et les violences dont ont été victimes les harkis ; l’élargissement de la recevabilité des dispositifs d’indemnisation à tous les harkis et enfants de harkis. Elle s’engage à « trouver une autre date pour célébrer la mémoire de celles et ceux qui sont tombés en Algérie et en Afrique du Nord. Je suis là pour dire que justice doit être rendue à ce million d’hommes, de femmes et d’enfants forcés de s’embarquer dans le chaos pour un voyage sans retour ».

    « Il y a aura un travail de mémoire qui sera fait à deux pour permettre la vérité et la réconciliation. »

    Présent aux côtés de la candidate, le député du Vaucluse Julien Aubert l’écoute avec attention. Le parlementaire s’est mobilisé pour faire avancer la législation en faveur des pensions de retraite pour les harkis. Il a également multiplié les interventions dans l’hémicycle pour défendre la mémoire des combattants français et algériens. Il nous confie à propos de cet hommage, « la symbolique est double. La réconciliation de la mémoire franco-algérienne est l’un des plus grands ratés de la présidence d’Emmanuel Macron. Il a insulté les harkis. Il a divisé les pieds-noirs. Valérie Pécresse a choisi ce lieu pour parler à cette composante pour représenter sa vision. Je crois que c’est un sujet important. Dans tous les débats que nous avons sur les sujets comme l’islam, l’immigration, il y a au cœur de ce malaise le souvenir d’une guerre. »

    À l’issue de sa visite, Valérie Pécresse se confie à Valeurs actuelles : « Ce que je crois, c’est qu’aujourd’hui nos amis rapatriés et leurs descendants, nos amis harkis et leurs descendants, doivent savoir que dans ce soixantième anniversaire de la célébration des accords d’Évian, il y a aura un travail de mémoire qui sera fait à deux. Il sera fait des deux côtés. Leurs souffrances seront vraiment et entièrement prises en compte. On ne fera pas le tri entre les harkis qui ont été accueillis dans des camps et ceux qui ne l’ont pas été. Ce sera un vrai travail de vérité et de réconciliation. » 

    Hommage aux victimes de l’école juive Ohr Torah

    Avec cette itinérance mémorielle, Valérie Pécresse souhaite porter un message d’union nationale. Elle poursuit son périple direction Toulouse. La destination est soigneusement choisie par la présidente de la région Île-de-France. La « Ville rose » a été la cible d’une vague d’attentats islamistes en 2012. Elle se rend à l’école juive Ohr Torah. Cette école juive avait été visée par le djihadiste Mohammed Merah. Le salafiste avait alors exécuté à bout portant un professeur et trois de ses élèves. Sur la façade de l’établissement, aucune inscription n’indique le nom du lieu. Une immense porte blindée grisâtre, des caméras et des parois avec des barbelés protègent son accès. Pécresse, regard gêné, fixe derrière la fenêtre de sa voiture l’ouverture des portes austères de l’établissement. Elle est chaleureusement accueillie par le directeur, Yaacov Monsonégo.

    Les mains rivées sur son portable, Ava ne quitte pas Valérie Pécresse des yeux. La venue de la candidate à la présidentielle dans son établissement scolaire, l’émeut. Adossée à un bosquet, la jeune lycéenne de 19 ans immortalise la scène. Derrière ses lunettes rondes, elle observe les réactions pudiques de ses camarades de classe et des parents d’élèves. Mains jointes, Pécresse remercie son hôte pour lui permettre de venir en ce lieu honorer la mémoire de Jonathan Sandler, le fils défunt de son ami Samuel. « Nous avons repoussé cette visite depuis si longtemps. Ce fut un rendez-vous manqué. Je tiens à vous remercier de m’accueillir ici », insiste la candidate. Le directeur la conduit pour une visite privée de l’école. Des gardes du corps empêchent les journalistes de la suivre. Pécresse et Monsonégo vont s’entretenir de longues minutes, discutant à plusieurs reprises de la foi.

    « Je pense à Jonathan, à son insouciance et à son avenir. Je voulais faire un geste personnel en sa mémoire. »

    Les élèves s’approchent timidement. Ava a vécu dans sa chair les événements de 2012. Sa meilleure amie se nommait Myriam Monsonégo. Elle se souvient « des sirènes des ambulances, des sonneries de téléphones des parents qui appellent et des va-et-vient de policiers ». « J’avais alors neuf ans, confie la jeune fille. Je n’ai jamais oublié. Je pense toujours à elle, à sa gentillesse et à son visage si souriant. C’est la solidarité qui nous a permis de penser à l’avenir. Recevoir la visite d’une candidate à la présidentielle, cela montre le soutien des politiques pour les familles et pour l’établissement après ce drame. »

    La candidate des Républicains rend hommage aux victimes juives de l’attentat de l’école Ohr Torah du 19 mars 2012. Photo © Lionel Bonaventure/AFP

     

    Ava fini à peine de témoigner, que Valérie Pécresse sort de son entretien avec le principal. Elle s’empresse de chercher son téléphone de la poche de son imper. L’adolescente filme le moindre mouvement de l’élue francilienne et joue des coudes avec les caméras de télévision.

    Entourant leur directeur, Ava et ses copains tendent l’oreille pour écouter les propos de la candidate. L’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur se dirige vers les élèves pour échanger quelques mots sur leur scolarité. Ava continue de photographier la scène. Pécresse s’approche et lui serre la main. Ava sourit et de sa voix fluette fait part de « sa douleur en souhaitant que dix ans après, les citoyens que nous sommes n’aient plus à vivre ce qu’a vécu les enfants que nous étions », confie la jeune femme. Attentive aux témoignages de ces étudiants, Pécresse leur lance : « Je suis dans votre maison, dans cette grande famille, fière d’honorer cette jeunesse française qui se bat et ne renonce pas. »

    Dix ans ont passé. Mais la douleur demeure toujours vive pour les familles. Pour écrire une nouvelle histoire, la communauté enseignante a fait dresser un monument en forme d’arbre de vie. Cette sculpture rend hommage à la mémoire des victimes de Merah. Main sur le cœur, la présidente de la région Île-de-France ne prête aucune attention aux caméras et aux micros. Son regard, empreint de compassion, elle le porte sur les plaques en bronze inscrites sur la sculpture.

    Touchée à la lecture des noms des victimes, elle regarde le directeur de l’école, Yaacov Monsonégo. Le chef de l’établissement a été personnellement meurtri par la tuerie, en perdant sa fille de huit ans, Myriam. Pécresse le sait. Elle appose ses mains sur les épaules du père endeuillé et se penche alors vers lui pour l’enlacer. Elle lui glisse à l’oreille : « Je pense à Jonathan, à son insouciance et à son avenir. Je voulais faire un geste personnel en sa mémoire. » Sourire en coin, il raconte les derniers jours du professeur dans l’établissement. Devant les élèves et les instituteurs, elle n’a de cesse de rappeler sa grande amitié pour le père de Jonathan Sandler, Samuel, dont elle se dit très proche.

    Dans la cour de l’école, Yaacov Monsonégo invite les anciens élèves et familles de rescapés à rencontrer la candidate. Cette entrevue se tient à huis clos. Dans une salle de classe ou Samuel Sandler a enseigné, l’émotion est vive pour la candidate. Une grande table avec une nappe blanche est aménagée dans la pièce. Les étagères emplies de livres religieux, servent de décor à cette entrevue. Autour d’elle, des dizaines de parents et d’adolescents. Dans l’intimité de cette réunion, elle leur confie que « de ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est que de ces meurtres barbares, il en est sorti de l’amour ».

    Yaacov Monsonégo est touché. Ils se mettent alors à parler avec une certaine pudeur de Samuel Sandler. Tous font part de leur admiration pour l’ancien professeur. Pécresse fait alors la rencontre de Jonathan. Il a été un des élèves formé par Sandler. Il était présent le jour du drame. Celui qui a désormais 28 ans rend hommage à son professeur défunt dans un livre qu’il remet à la candidate. « Merci Jonathan, lui répond ému Pécresse. Vous avez libéré la parole de vos camarades. C’est le plus beau cadeau que vous pouviez lui faire. » Devant les caméras, elle se ressaisit. Son visage se referme. Pour conclure son itinérance mémorielle, elle lance aux journalistes dont Valeurs actuelles fait partie : « C’est ça la France. C’est la fraternité et l’humanité. Et la France restera toujours debout. »  

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Cricket World Cup: Pakistan shock West Indies in rain-reduced match

    Last updated on 7 hours ago7 hours ago.From the section Women's Cricket

    Off-spinner Nida Dar took a career-best 4-10 as Pakistan claimed their first Women's World Cup win for 13 years and dealt a blow to West Indies' semi-final hopes.

    The result also boosted England's hopes of a semi-final place, with Heather Knight's side knowing if they win their two remaining group games - against Pakistan (24 March, 01:00 GMT) and Bangladesh (26 March, 22:00 GMT) - they are likely to finish above West Indies because of a superior net run-rate.

    With Australia already through, England are realistically in a fight with South Africa, West Indies and India for the last three semi-final places.

    Heavy rain and a wet outfield saw Monday's match in Hamilton delayed by more than five hours and reduced to 20 overs per side.

    That was expected to favour West Indies' powerful batting line-up but instead it was the Pakistan spinners, led by the experienced Dar, who dominated.

    West Indies scrambled to 89-7 after a late flurry of runs, Deandra Dottin top-scoring with 27 from 35 balls, but Muneeba Ali's 37 from 43 balls set Pakistan on their way to an eight-wicket victory that was sealed with seven balls to spare.

    Pakistan skipper Bismah Maroof earlier won the toss, opted to bowl first and with Hayley Matthews (1) removed cheaply, her bowlers soon started to build pressure.

    Dar struck with her first ball to remove Dottin (27) in the 10th over as the spinners took hold and the West Indies slumped to 51-4 in the 13th.

    It got worse for Stafanie Taylor's side as Dar ended her spell in style with the wickets of Kycia Knight and Chinelle Henry before Taylor (18), having been dropped on 0 and 7, gave Nashra Sandhu a simple return catch from the first ball of the next over to make it 63-7.

    Afy Fletcher and Aaliyah Alleyne combined to take 23 from the last two overs but West Indies were still well short of a par total.

    After a steady start from Pakistan, Fletcher gave West Indies hope by bowling Sidra Ameen but Muneeba and Bismah kept their side on track with some excellent running between the wickets, punctuated by the occasional boundary.

    Muneeba departed in the 13th over but Pakistan would not be denied and an unbroken stand of 33 between Bismah (20*) and Omaima Sohail (22*) was enough to get them over the line without any late drama.

    West Indies remain third in the table, two points ahead of India and England having played a game more, but with the worst net run-rate of the semi-final contenders before their final group match against South Africa.

    France24 - World

    Becker on trial accused of failing to hand over trophies to settle debts

    Issued on: 21/03/2022 - 16:34

    London (AFP) – A British jury was told to ignore Boris Becker's celebrity status on Monday as the former world number one tennis player faces trial, accused of failing to hand over trophies he won to settle his debts.

    The 54-year-old German, who was declared bankrupt in 2017, is alleged to have concealed assets, including properties in Germany and London.

    Becker is accused of removing hundreds of thousands of pounds by transferring it to other accounts, including those of former wife Barbara Becker and estranged wife Sharlely "Lilly" Becker.

    The six-time Grand Slam champion is also said to have failed to hand over a number of trophies, including two for winning Wimbledon and his two Australian Open trophies, as well as his 1992 Olympic gold medal for the men's doubles.

    Becker, who commentated for the BBC at Wimbledon last year, is facing a three-week trial at a south London court, where he denies 24 charges under the Insolvency Act relating to the period between May and October 2017.

    They include nine counts of failing to deliver up trophies and other awards and seven counts of concealing property.

    Other charges include five counts of failing to disclose estate, including properties in Germany and London, and one of concealing 825,000 euros ($910,000, £690,000) of debt.

    Becker, who won 49 singles titles during his 16 years as a professional player, arrived at court on Monday morning hand in hand with his partner Lilian de Carvalho Monteiro.

    He sat in the dock at Southwark Crown Court, wearing a dark suit and white shirt, next to a German translator, who is helping him during the trial.

    Judge Deborah Taylor said it was not suggested Becker "does not speak English" but said he may need help with "technical vocabulary such as legal concepts".

    "You must leave aside anything you have heard or any preconceptions about this case, including anything about this defendant, and start with a blank page," she told the jury.

    "You must ignore this defendant's celebrity and treat him in exactly the same way you would treat someone you have not heard of and is not in the public eye."

    The prosecution is expected to open the case later on Monday.

    'Boom Boom' Boris

    Becker, with a shock of strawberry-blond hair, shook up the tennis world in 1985 when he became Wimbledon's youngest men's singles champion at the age of 17 -- repeating the feat the following year.

    The German's dynamic style and boyish enthusiasm -- best captured in his penchant for spectacular diving volleys on the Wimbledon grass -- made him the darling of the crowds at the All England Club.

    Nicknamed "Boom Boom" Becker for his ferocious serve, he won Wimbledon for a third time in 1989.

    He also won the Australian Open twice and the US Open during his glittering career, becoming the top-ranked player in the world in 1991.

    Becker turned to commentary after his retirement, landing a high-profile role on the BBC, but he returned to the court in 2013 as the coach of Novak Djokovic, helping the Serb win six more Grand Slam trophies before the pair parted ways in 2016.

    © 2022 AFP

    BBC

    Tübingen has a certain feel of being green and happy, and has a lot of young people

    In Germany's south-west, nestled between the alps of the Swabian region and the densely wooded Schönbuch nature park, lies Tübingen, a university city that would put most Disney locations to shame.

    The city is built around the almost perfectly preserved old town, with its cobbled alleyways, old timbered houses and rippling canals. (While historical centres of most German cities were destroyed during World War Two, just one bomb fell on Tübingen.) The river Neckar flows through the city centre, forming a little island – the Neckarinsel – which is covered with blossoms in the spring and shines golden in autumn.

    Tübingen lies in Swabia, a German region famed for its frugality – and which is also one of the nation's sunniest spots, making it considerably more cheery than other parts of the country with more gloomy, rainy weather. Significantly, being an academic city, it is small yet dynamic. "For the size of the city, I find it incredibly international," said Nele Neideck, who runs an expat community.

    I first came to Tübingen eight years ago to visit a friend, and, on first impression, the city seemed like a fairy tale, with its idyllic landscape and youthful vibe; out of the 90,000 residents, more than 27,000 are students at the University of Tübingen. We waded through gushing streams, feasted on Swabian specialties and travelled to parties in buses full of students. When I bid goodbye to this quirky town, I never imagined that years later I'd be returning to make it home. But that's what Tübingen does: it pulls you in, and before you know it, the ease of living in a place as small and vibrant as this makes you never want to leave.

    The river Neckar flows through the city centre, forming a little island, the Neckarinsel (Credit: 4FR/Getty Images)

    But that's not all that characterises Tübingen: it's also innovative, green and allows the existence of alternative lifestyles.

    To put the city's singularity into context, Tübingen was one of the centres of the German student protests of 1968, which took place all over West Germany rejecting traditionalism and authority, which influenced the city's leftist and environmental sensibility.

    You may also be interested in: • Germany's futuristic city set in a forest • Is this Europe's greenest city? • How can we be sustainable post Covid?

    "In Tübingen, there are self-governed housing initiatives, where cooking and grocery shopping is organised collectively and is mostly vegan," explained Jenny Bröder, who has been living in Tübingen for 12 years and works at the university. "The people running and living in these housings are often politically active, cultivate an awareness for social and ecological topics, and contribute to the cultural scene by organising concerts, lectures, festivals and parties. The food offered at these events is usually vegan too."

    In fact, a lot of people I have met since moving here are vegetarian or vegan, and it's as common to ask if someone eats meat as it is to ask if they have allergies. Tübingen is even an official participant in Veganuary, the annual challenge that encourages people to go vegan for the month of January.

    "Our vegetarian offering of the day gets sold out much quicker than the meat offering," said Alok Damodaran, who runs a South Indian food truck in the city. This is significant in a country that is known for its sausage.

    Sedat Yalcin's popular Turkish bakery sells mostly vegetarian or vegan food (Credit: Srishti Chaudhary)

    Green politicians have been a part of the District Council since way back in 1979. And as a third of its population are students, the city is home to an educated community that is aware of environmental issues. It is this young and energetic spirit that allows for sustainability to be functional.

    For example, Amelie Dietenberger and Kajetan Krott started baking vegan banana bread during the pandemic, first making individual deliveries and then turning it to a business supplying to several cafes. "Tübingen has a certain feel of being green and happy, and has a lot of young people, which fits our project," said Dietenberger. "People are so supportive because it's a local initiative, and they especially appreciate it that we deliver it in an electric car."

    Sedat Yalcin opened Ada Bakery in the city after coming here for an exchange programme several years ago, and now runs it with his wife, Aysenur-Sarcan Yalcin. While Germany is famous for its döner kebab and shawarma joints, in Yalcin's bakery, virtually all the food is vegetarian or vegan. There are delicious böreks filled with spinach, potatoes, aubergines, tahini and cheese alongside simits, a circular Turkish bread, and heaping salads. "We are sold out every evening," Yalcin said. "A vegetarian Turkish bakery works here because of all the students, but also people who are from here, they care about the environment."

    Tübingen is also constantly being redesigned and updated to be ever-more environmentally friendly. Wide and well-integrated bike lanes along with high parking fees makes the city very car unfriendly. An order passed in February 2022 declared that cars will no longer be allowed to drive on the city's central street, which will be reserved for buses and bikes. Students can travel on buses for free on weekends and after 19:00 in the evenings, while bus travel is free for everyone on Saturdays. (The local government even plans to make buses free all the time.)

    Tübingen spends three times as much per capita on bicycle infrastructure than Copenhagen, Boris Palmer, the city's mayor, told me. And a new tax imposed at the beginning of 2022 – with Tübingen being the first city in Germany to implement it – has upgraded the green status of the city even further.

    The city is known for being innovative and green, with modern housing designed to be energy efficient (Credit: Westend61/Getty Images)

    The Verpackungssteuer(packaging tax) imposes an extra payment of fifty cents on any disposable packaging, from coffee cups to ice cream bowls to meal plates. In addition, all disposable cutlery like folks, knives and spoons cost twenty cents extra. Even pizza boxes and the foil around a takeaway falafel are taxed. Regardless of whether they're made from sustainable or recycled material, anything that is one-time use will be costlier, based on the principle that non-production is better than future recycling or disposal.

    The tax is already off to an encouraging start: the first few weeks resulted in up to 15% less waste in the city's rubbish bins. The number is only set to rise, as more people get in the habit of bringing their own cutlery and restaurants start providing reusable dishes.

    Both the residents and businesses of Tübingen have risen to the challenge. "I have stopped stocking any disposable plates," said Naresh Taneja, who has owned vegan Indian restaurant Maharaja in Tübingen for 30 years. "We were already encouraging our customers to bring their own lunchboxes, and now this tax helped even more."

    Yalcin added that the local government provided assistance to deal with the packaging tax and helped them buy dishwashers and reusable cutlery.

    The ruling has not gone down well with Tübingen's only McDonalds, however, which is suing the city over the tax. With more than 1,500 restaurants across the country, McDonalds claim it's hard to customise solutions and are arguing for a uniform framework as opposed to rules differing across cities. "We agree that the best packaging is the one that is not produced in the first place. But local special paths of individual cities or communities stand in the way of a nationally successful and implementable concept," said a spokesperson, as the company is implementing targeted trials of their own reusables system.

    The Verpackungssteuer aims to decrease waste in Tübingen – but McDonalds is suing the city over the tax (Credit: Freeartist/Getty Images)

    It is not, however, the first time McDonald's has tried to block such a move; the packaging tax was proposed in the German city of Kassel in the 1990s, but a McDonald's lawsuit overturned the attempt.

    However, Palmer is confident that Tübingen's packaging tax will prevail when the case is heard in March 2022. "We believe that a city has the right to frame such a tax, and then even a big company has to accept that. I can't believe why an international company can't switch to reusables if every small business can do that."

    This gives us hope that there might be a way to overcome global warming

    Palmer, who was appointed mayor in 2007, is credited by many for shaping Tübingen's green policies, such as obligatory solar photovoltaic systems on roofs and the free buses on Saturdays. "We have seen a reduction in the emission of carbon dioxide per capita by 40% in the last 15 years, while Tübingen's economy has grown by 40%," he said. "This gives us hope that there might be a way to overcome global warming and keep growing."

    While much can be learnt from Tübingen's model, perhaps it's hard to replicate the city's victories, as they emerge from a uniquely supportive social and political landscape. Some worry Tübingen runs the threat of going too far: a 2011 Spiegel article described the French Quarters, one of the greenest neighbourhoods in the city – and the country – as a "green hell", presenting its residents as intolerant and hypocritically green.

    Additionally, many feel that Tübingen is too academic to be considered a real-world example. "You will stay very much in the academic bubble if you live there," said Kathi Winkler, who lived in Tübingen for several years before moving to Berlin.

    Nevertheless, the example of Tübingen shows that paving the way for a greener planet can be achieved on a small scale, proving that small can be powerful, beautiful and inspirational.

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    France24 - World

    France's Covid-19 infections spike week-on-week following easing of restrictions

    Issued on: 21/03/2022 - 16:05Modified: 21/03/2022 - 16:25

    France reported an average of close to 90,000 new coronavirus infections over the last seven days, marking a 36% rise from one week ago when most Covid-19 health protocol measures were lifted by the government just ahead of the country's elections.

    L'Humanité

    D’autres regards sur l’espace à travers les arts

    Exposition L’observatoire du Cnes, à Paris, ouvre exceptionnellement ses portes au public à l’occasion d’un événement intitulé « Avec l’espace ».

    Anna Musso

    Alors que l’avenir de la mission spatiale russo-européenne ExoMars est en jeu ces jours-ci, au sein de l’Agence spatiale européenne, la nouvelle exposition d’art contemporain de l’Observatoire de l’espace, le laboratoire culturel du Centre national d’études spatiales (Cnes), à Paris, arrive à point nommé au service de la paix et de la coopération. Consacrée aux relations entre arts visuels et espace, elle vise à « renverser notre rapport à l’espace », explique Gérard Azoulay, responsable de l’observatoire et commissaire de l’exposition. L’aventure spatiale est plus que jamais sur le devant de la scène avec l’arrêt de la coopération spatiale russe et le développement de l’industrie américaine du New Space. Or, l’exposition montre l’engagement des artistes pour reconsidérer les rapports de l’art actuel et de l’espace : « Afin qu’il ne se situe plus du côté de la conquête et la domination mais de l’attention à l’autre. »

    espaceExpositionscnes
    Valeurs Actuelles

    Des policiers blessés par des tirs dans un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand

    Une intervention qui tourne mal. Samedi 19 mars, alors que des policiers intervenaient au sein d’un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ils ont subi des tirs de petit plomb, rapporte La Montagne. Appelés vers 19h30, les policiers devaient sécuriser l’intervention des sapeurs-pompiers qui prenaient en charge un homme âgé de 46 ans blessé au visage à la suite d’une agression, et dont le véhicule aurait également été dégradé. C’est alors que les forces de l’ordre ont été prises à partie par des jets de pierres tout droit venus du campement.

    Trois policiers blessés

    Ripostant à l’aide de lanceurs de grenades lacrymogènes, les policiers essuient alors des tirs d’armes de chasse au petit plomb. Trois fonctionnaires sont blessés : deux au visage, et l’un au mollet. Le ou les tireurs n’ont pour l’heure pas été retrouvés. Les policiers visés ont déposé plainte. L’enquête a été confiée à la sûreté départementale de Clermont-Ferrand.

    Clermont-Ferrand : les dernières actualités

    Clermont-Ferrand : après un différend avec un automobiliste, il tire un coup de feu en l’air en plein centre-ville

    Clermont-Ferrand : en 2022, Michelin devrait concrétiser son projet d’aile gonflable pour bateau cargo

    Clermont-Ferrand : des cyclistes manifestent contre l’insécurité routière après plusieurs accidents mortels

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    On this day in 2012: Terror in Toulouse halts presidential race

    Issued on: 21/03/2022 - 14:53

    Tracy MCNICOLL Follow

    Any presidential campaign has its share of emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant tide-turners or incidents laden with meaning only in hindsight. With French voters set to elect a president in April, FRANCE 24 takes a look back at some of the emblematic moments from campaigns past. In the spotlight: The deadly shooting rampage in Toulouse and Montauban that brought the 2012 presidential campaign to a halt.

    With just over a month to go before the first round of France's 2012 presidential election, a horrific killing spree rocked the country to its core. The first Islamist terrorist attacks on French soil since 1995 brought the race to a standstill, with top candidates taking the historically unprecedented step of suspending their presidential campaigns. The surreal truce coincided with the dramatic pursuit of a killer and the laying to rest of his seven victims. The photograph of a palette of solemn presidential candidates, left to far right, side-by-side in mourning on March 21, 2012, remains as stark visual evidence of a historic political hiatus.

    The eight-day rampage began that March 11 in a Toulouse parking lot, where an off-duty paratrooper was shot dead by the stranger who had answered his ad offering a motorcycle for sale. Four days later, two more paratroopers were killed and a third paralysed after a bullet through the spine by a man on a scooter hollering "Allahu Akbar!" outside the soldiers' barracks in neighbouring Montauban. Then on March 19, the same gunman, wearing a GoPro camera as he had for each of his grisly crimes, struck a Jewish school in Toulouse, killing a 30-year-old teacher and rabbi, his two young sons, aged 3 and 5, and the headmaster's daughter, 8, before again speeding off on a scooter.

    The manhunt would conclude with a 32-hour standoff at the suspect's Toulouse apartment. In the end, the Al Qaeda-inspired killer – 23-year-old Mohamed Merah, born in Toulouse to Algerian parents – was shot dead by police on the morning of March 22, a month to the day before the first round of the 2012 presidential vote.

    How did the candidates react?

    The massacre at the Jewish school alone may well have jolted the campaign. But when it was quickly linked to the same killer who had slain the three paratroopers, that attack made clear the scope of the terror befalling the country. Authorities promptly raised the terror alert level to maximum vigilance. The grim escalation of events put candidates at risk of appearing frivolous, oblivious or vulgar in pursuing business as usual. After all, in the 75 hours between the Jewish school attack and Merah's violent demise, TV news coverage of the manhunt and the standoff was live and non-stop.

    President Nicolas Sarkozy naturally travelled to the scene of the school tragedy in his role as head of state. But the conservative incumbent announced he would pause his re-election race until the soldiers were laid to rest two days later. Over the hiatus, Sarkozy shut down his campaign website, striking it through with a black banner and a brief message.

    Socialist Party challenger François Hollande also travelled to Toulouse on the day of the school attack, calling for the whole Republic to come together with a "firm and unified response". He and Sarkozy, the presidential frontrunners, both attended a religious ceremony at the same Paris synagogue that evening, alongside their respective romantic partners. But Hollande cancelled a prime-time TV appearance that night and a campaign rally the next day.

    Far-right National Front candidate Marine Le Pen halted her race, too; as did Greens candidate Eva Joly.

    France's media regulator, which enforces strict rules on the "speaking time" that broadcasters can allot to candidates during a presidential campaign, changed tack as well. The Superior Audiovisual Council announced that, for two days, it would suspend its meticulous stopwatch tally whenever a candidate was discussing the Toulouse and Montauban attacks.

    Other candidates, however, decided to press on with their races. Far-left candidate Jean-Luc Mélenchon, for his part, pointedly kept to his campaign schedule. "Pursuing the campaign is an act of moral, intellectual and emotional resistance," the Front de Gauche ("Left Front") nominee declared. Referring to Merah, Mélenchon added, "We are not at the mercy of a degenerate. He does not make the rules. He cannot impose his rhythm on us. We will catch him and he will pay."

    Centrist candidate François Bayrou, meanwhile, went ahead with his rally on the night of the anti-Semitic attack – although without the usual peppy campaign music. On stage, Bayrou lamented a society "poisoned by divisions" and railed against politicians he accused of "fanning the flames" when they single people out on ethnic grounds. Bayrou's remarks rankled Sarkozy's foreign minister, Alain Juppé, who warned against "taking advantage" of the horror on any side. “No politician should be trying to earn political capital from a tragedy that has absolutely nothing to do with the political campaign,” said Juppé, a conservative former prime minister.

    Grim precedents

    Indeed, in 2012, presidential candidates already had grim – and somewhat contradictory – precedents from which to draw wisdom. On March 27, 2002, less than a month before a previous presidential election, a gunman killed eight and injured 19 more at a city council meeting in Nanterre, outside Paris. The next day, President Jacques Chirac, running for re-election, appeared to link the grievous attack to crime in general, noting it was one of his fellow citizens' (read: voters') top concerns. Chirac's remarks were promptly deemed crass. Rivals of all stripes were scathing, each accusing the conservative incumbent of hijacking the bloodshed for political gain.

    But just three weeks after the Nanterre attack, and just three days before the 2002 election, another sort of assault entered French presidential election lore with a different lesson for candidates. On April 18, 2002, a 72-year-old man who would come to be known as "Grandpa Voise" was found beaten, his home burned down, spurring outrage and massive media coverage.

    Down the home stretch that year, pollsters had agreed Chirac would win a place in the final duel alongside the Socialist candidate, Prime Minister Lionel Jospin. Famously, that is not how things turned out. When after the first-round dust had settled, Chirac's run-off challenger turned out to be far-right rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, seen as tougher on crime. Some pundits pointed to the Grandpa Voise affair as a factor in the result. It was a specious theory – a glut of left-wing candidates split the 2002 vote and pollsters had underestimated Le Pen's true support. But it has stuck ever since as a cautionary tale.

    The murky upshot? Don't be seen taking advantage of a gory event; but know that rivals might well benefit if you let them.

    Epilogue

    After the tenuous truce in the 2012 campaign, the regular business of contesting a presidential election returned with a vengeance. Candidates did accuse one another of exploiting the tragedy. And the first rumours of intelligence flubs on Sarkozy's watch in the Merah case put the incumbent on the defensive.

    On the campaign trail, Sarkozy, who had made his name as a crime-fighting interior minister, blasted "uncontrolled waves of immigration" (despite the fact he'd been in charge for years). He pledged new legislation to crack down on training in terrorist camps abroad and vowed to punish internet users visiting websites deemed to espouse terrorism. Speaking to censorship fears, the far-left candidate Mélenchon responded: "Sarkozy would do well not to give an absurd criminal the gift of transforming every citizen into a suspect."

    Marine Le Pen, meanwhile, in her first bid for president after taking the National Front torch from her father, pursued her campaign seeking to regain the hardline support Sarkozy had pried away from her party five years earlier. She, too, sought to link crime and immigration in the wake of the Toulouse and Montauban killings – even though Merah was born and raised in France.

    But in the end, the Socialist Hollande won the 2012 presidential vote. Voters' top concern back then – indeed, as now – was "purchasing power", followed by unemployment. Out of 14 voter concerns the BVA firm polled for that spring, security and immigration were far down the list – tied for eighth place – and the Toulouse rampage didn't change that in the weeks that followed.

    As strange as it may seem in hindsight – given the bloody attacks that would leave hundreds dead in Paris and Nice during the second half of Hollande's five-year term to come – the terrorist threat was a middling concern in France in 2012. In a poll by the Ifop firm conducted in the immediate wake of the Toulouse and Montauban attacks, on March 22 and 23 of that year, only 53 percent evaluated the terrorist threat in France as "high" – one of the lowest rates since the pollster began asking the question 11 years earlier. “The fact that worry about the threat of terrorism is today at a historically low level leads us to think that, while the tragedy of Montauban and Toulouse left an impression and moved French people, it did not create psychosis about security,” Ifop reported then.

    Analysts speaking to FRANCE 24 at the time largely guarded against overstating the French Islamist threat in the wake of the Toulouse and Montauban attacks, a year into Syria's civil war. But one commentator was prescient in flagging the impact Merah could have going forward. “That’s the danger,” said Noman Benotman, a former Libyan jihadist working for the London-based counter-extremist Quilliam Foundation. “If you’re a French Muslim looking for a war with French society, maybe you will look to Merah as a model.”

    As it happened, no other European country would see as many of its young people travel to join Islamic State group and other extremist factions in Iraq and Syria as France did. One of them was Mehdi Nemmouche, who became the first European veteran of the jihadist fight in Syria to return and stage an attack on European soil in 2014 when he shot four people dead at the Jewish Museum in Brussels, killings claimed by IS group. Nemmouche, by all accounts, had expressed an obsessive admiration for Merah. The Toulouse and Montauban killings are also widely seen as a precursor to 2015 attacks in Paris against Charlie Hebdo, the Bataclan concert hall and other soft-target venues.

    In 2017, Abdelkader Merah, the Toulouse gunman's elder brother, was sentenced to 20 years in jail when France's highest court found him guilty of criminal terrorist conspiracy in the murders committed by his late brother. His punishment was raised to 30 years on appeal in 2019. A friend of the Merah brothers, Fettah Malki, was handed a 10-year sentence for associating with known criminals.

    French presidential election © France 24

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    Haute-Garonne : des habitants de Plaisance-du-Touch furieux contre les nuisances de gens du voyage

    Trop, c’est trop. Des habitants de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) sont excédés. Une cinquantaine d’entre eux a rencontré lundi 18 octobre le maire de la ville, Philippe Guyot, pour lui faire part de leurs doléances concernant les gens du voyages installés depuis quelque temps sur la commune, raconte la Dépêche. Une cinquantaine d’entre eux a rencontré lundi 18 octobre le maire de la ville, Philippe Guyot, pour lui faire part de leurs doléances concernant les gens du voyage installés depuis quelque temps sur la commune, raconte la Dépêche.

     

    Des incivilités insupportables

     

    Ceux-ci se livreraient à des nuisances répétées, qui gâcheraient la quiétude des habitants. Les témoignages sont édifiants : « Mon fils est sous assistance respiratoire, il y a eu une coupure de courant de 4 heures à cause de leur branchement sauvage sur la ligne électrique qui traînait dans un fossé et qui a été sectionné. Qui sera responsable s’il arrive malheur à mon fils ? » explique une mère de famille. Un représentant du groupe 3R, dont le terrain est squatté illégalement par les gens du voyage, signale que ses plaintes sont restées sans effet : « Nous avons donné en gestion notre terrain à un agriculteur qui avait fauché le champ, le lendemain matin, il devait labourer, le terrain était déjà occupé. Que faire face à cela ? ». Le maire semble impuissant et conseille de saisir la préfecture. Très remonté, l’un des habitants résume l’enjeu : « Nous payons nos impôts et pour eux, c’est la gratuité des installations, zéro sanction, et il y a des frais de nettoyage aux frais des contribuables… »

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    BBC

    Now a new generation of engineers is pursuing hydrogen-powered flight with greater urgency, spurred on by its promise of zero carbon emissions

    Few of the thousands of tourists who visit West Palm Beach, Florida, every year for its beaches notice the abandoned industrial site on the edge of town. A faded sign reading "CAMERAS FIREARMS NOT PERMITTED ON THIS PROPERTY" was attached to a gate blocking a forgotten access road. It was one of the few clues that the Apix Fertilizer factory once hid a secret.

    The 10-square-mile (25.9 sq km) site was a clandestine government facility that, in the late 1950s, was at the heart of American efforts to spy on the Soviet nuclear arsenal.

    Rather than producing fertiliser for farmers, the site was probably the world’s largest producer of liquid hydrogen, which was needed for one thing: Project Suntan. This was the code name given to the "beyond top-secret" project to build the replacement for the Lockheed U-2 spy plane, which began in 1956. 

    The Lockheed CL-400 Suntan was more like a space plane, or a Thunderbird, than a spy plane. Led by Lockheed's genius designer and secretive Skunk Works founder Kelly Johnson, the dartlike flying machine was intended to fly at Mach 2.5 at 30,000m (100,000ft) with a skin temperature of 177ºC (350ºF), have a range of 4,800km (3,000 miles) and be powered by liquid hydrogen – that is, hydrogen cooled down to cryogenic temperatures of around -423ºF (-253C). The Skunk Works, based in Burbank California, was a business-within-a-business that was free of the usual corporate oversight.

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    Engineers believed they were in a "hydrogen race" against the Soviets after U-2 flights over the Soviet Union spotted the construction of liquid hydrogen plants. The Americans became convinced that the Soviets were developing their own space plane/spy plane, or a high-flying, high-speed interceptor to shoot down the U-2. The true Soviet motivation became clear in 1957, when Sputnik was launched on top of a liquid hydrogen-powered rocket.

    Even though aspects of the project were a success, the Skunk Works team was unable to solve two problems with hydrogen-powered aircraft which still confront designers today. The first was range. Hydrogen is very light compared to kerosene – traditional aviation fuel – and packs three times as much punch per unit of mass, but it needs four times the volume on an aircraft for the same hit, and storing it is tricky.

    The Lockheed CL-400 was Lockheed's ambitious design from Project Suntan (Credit: Lockheed)

    Liquid hydrogen has advantages over the alternative, pressurised hydrogen gas, which include a higher energy density (vital for longer ranges) and not needing strong, heavy tanks. Nonetheless, while Johnson's design for Project Suntan was as long as a B-52 bomber, it still couldn’t achieve the range Johnson had promised the US Air Force.

    The second problem was even greater. While it proved possible to produce enough liquid hydrogen, the infrastructure needed to run a hydrogen-powered plane was a different matter. Kerosene was just too cheap and convenient compared to transporting volatile liquid hydrogen in huge amounts to air bases around the world, storing it, and safely refuelling the aircraft.

    When the Lockheed team stored hundreds of gallons of liquid hydrogen at the Skunk Works a visiting scientist warned them "My God … you're going to blow up Burbank." Later, they were reminded of this prophecy when a fire broke out and nearly caused a massive explosion that could have demolished the top-secret facility, the neighbouring airport and Burbank itself.

    With his famous bluntness, in 1958 Johnson told his paymasters in Washington that he was "building them a dog", and repaid around $90m spent on the project. The hydrogen-powered plane became one of the few failures of his long career. It was easy to think that if Johnson and his Skunkworks couldn’t make the new fuel work, no one could.

    Several other aircraft engineers disagreed. On 15 April 1988 the rather mundane-looking Soviet experimental aircraft the Tupolev Tu-155 flew using liquid hydrogen, and the modified airliner went on to fly around 100 flights. The fall of the Soviet Union curtailed the programme, but a handful of hydrogen-powered small planes or UAVs (unmanned aerial vehicles) have flown since then. The prototype of Boeing's Phantom Eye high-altitude, long-endurance, liquid hydrogen-powered drone flew for the first time on 1 June 2012. On the last of its nine flights the Phantom Eye flew for eight to nine hours at 16,500m (54,000ft). A lack of funding eventually grounded the drone.

    Now a new generation of engineers is pursuing hydrogen-powered flight with greater urgency, spurred on by its promise of zero carbon emissions. (The aviation industry is currently responsible for around 2.4% of global carbon emissions.)

    Visionary designer Kelly Johnson looked into hydrogen aircraft designs in the 1960s (Credit: Golding/Getty Images)

    Most of these designs generate electricity by either using liquid hydrogen to power a fuel cell or to combust in an engine, or a combination of the two. With hydrogen comes the opportunity to rethink aircraft design, including the wings, because of the need to store liquid hydrogen in relatively heavy, insulated tanks. That might make future aircraft look a lot different, because lighter kerosene can be stored in the wings. It is also a chance to rethink practices that in some case date to the 1950s.

    "When a process hasn’t been innovated for a very long time you can end up with malfunctions in the design," says Arlette van der Veer, senior manager radical innovation at KLM Royal Dutch Airlines. "For example, my colleagues from cargo, or ground services, are the last point in the aircraft design process, and that is a huge problem. They are currently lying on their backs in the belly of planes moving luggage because robots can't go into the space, and it is too narrow for other solutions."

    Full-sized, the Flying-V would be around the same size as an Airbus A350

    In July 2020 a team from Delft University drove across the border from the Netherlands to Fassberg air base in Lower Saxony, Germany, on a mission to test a radical new design of hydrogen-powered commercial aircraft called the Flying-V. In the back of their van was a 3m-wide (10ft) scale model in the distinctive blue-and-white KLM livery. The team – including researchers, engineers, and a drone pilot – had a week to prove that their one-and-a-half years of hard work in the university's aerospace laboratory had not been a waste of time.

    Delft is one of the top technical universities in the world and has one of the largest aerospace engineering faculties in northern Europe. The Flying-V was conceived by TU Berlin student Justus Benad, supported by KLM and Airbus. It is a radical new design that is 20% more efficient than a conventional aircraft, with the passenger cabin, cargo hold and fuel tanks integrated into the two arms of its V-shaped structure. Full-sized, the Flying-V would be around the same size as an Airbus A350, carry a similar number of passengers (more than 300) and could use the same departure gates.

    Soviet designers flew a converted Tu-154 airliner with hydrogen fuel in the 1980s (Credit: Joker/Getty Images)

    The Flying-V is a type of aircraft called a "blended wing" because the wings and fuselage are smoothly blended, with no clear dividing line. Often called flying wings, they are seen as a natural fit for hydrogen-powered aircraft because they are more efficient than traditional tube-and-wing aircraft and have plenty of space for the hydrogen tanks.

    Airbus itself has unveiled three Zeroe concepts for liquid hydrogen-powered aircraft, one of which could enter service by 2035. They are a rather conventional-looking short-haul turboprop and an intercontinental jet airliner, as well as a more radical blended wing that looks more like a space plane.

    FlyZero, a British project aiming to realise zero-emissions commercial aviation, assessed 27 different configurations for hydrogen-powered airliners before producing its own. These included planes with two fuselages, one for hydrogen and one for passengers, through to gondola designs, with the tanks above the passengers, and a flying wing. Its own, recently unveiled concept, is for a mid-sized aircraft flying non-stop to San Francisco or Delhi which looks like a bloated version of a conventional airliner with ultra-thin wings.

    Aircraft design is a compromise between many things, and you can get into get into a spiral when designing a plane – David Debney

    There are many other designs for future hydrogen-powered commercial aircraft. "It is a question of where you can site these hydrogen tanks in an aircraft for the minimum penalty," says David Debney, a chief engineer at FlyZero. "We looked at wacky ideas, for example, where you could put a giant hydrogen tank between the wings and have two cabins, one at the back, one at the front, but they'd be separate. And you couldn't get from one to the other. That's not allowed under the regulations.

    "Aircraft design is a compromise between many things, and you can get into get into a spiral when designing a plane. If you make it heavier, then you need more lift, and that means a bigger wing; a bigger wing means more weight, so you need even more lift but a bigger wing weighs more, and so on."

    The Flying-V was designed in a completely different way to most aircraft concepts (Credit: Flying-V)

    For the Flying-V, hydrogen means trade-offs that Kelly Johnson would have recognised, and which the kerosene powered version doesn’t need. "We sacrificed two things: the first is about two-thirds of the cargo volume [which will hit profitability]," says Roelof Vos, an assistant professor at the Aerospace Engineering Faculty of Delft University of Technology. He is also technical lead on the project. "We will have sufficient volume for the passengers' luggage, but nothing more. The second is the amount of volume we have available for hydrogen, and how far we can fly on that." While a hydrogen-powered Flying-V could fly from London to Cape Town non-stop, a kerosene-powered version could reach as far as Sydney.

    On 16 July 2020 the Delft team’s hard work paid off. The scale model of the Flying-V was carried through the doors of the old wartime hangar onto the concrete apron at Fassberg. A little after 3.30pm, with a whine of its two electric motors, it rose sharply into the air for its successful five-minute-long maiden flight. "The flight of the scale model demonstrates that the Flying-V can be flown controllably with good handling qualities without any problems," says Vos.

    "Hydrogen aircraft have flown now, so we know the fundamentals of the fuel, and we know the fundamentals of the aircraft," says Mark Bentall, head of operations for technology at Airbus, "and like we do with a traditionally fuelled aircraft… we will always take the benefit of the latest technologies."

    Thanks to computer modelling our level of understanding of combustion is way, way more advanced than in Kelly Johnson’s day – David Debney

    Carbon fibre allows engineers to build lighter, stronger structures. Easily overlooked new manufacturing techniques such as friction stir welding (FSW) deliver more accurate high-quality joins. It uses the heat generated by friction from a rotating tool to fuse two different materials together. The Skunk Works team used wooden models and wind tunnels to design Suntan; today computer design and simulation tools help engineers to produce highly accurate designs, quickly and cheaply.

    "Thanks to computer modelling our level of understanding of combustion is way, way more advanced than in Kelly Johnson's day, and this has helped kerosene engines, but it will help hydrogen-powered aircraft more," says David Debney. "Greater efficiency of aircraft helps massively with the volume of hydrogen fuel that you need to accommodate, and that’s the big thing that's changed.

    "If you were using 1950s aerodynamics and engine technology, for the same missions you’d need a lot more hydrogen, and that's hugely penalising from the volume perspective."

    FlyZero has offered three different airliner coincepts, including a smaller model for regional journeys (Credit: FlyZero)

    The innovation continues. Ultima Forma is a British technology company based south of London. Fuel tanks are heavy. Hydrogen causes corrosion embrittlement in metals such as steel, but less so in copper. Ultima Forma is developing ultra-thin liners made from copper for the inside of lightweight carbon-fibre fuel tanks. The same technology could be used in the transportation of hydrogen.

    It is in everyone’s interest, as well as the planet's, if the lessons learned by different teams could be shared. "I know for sure that the best design cannot come from one party," says Arlette van der Veer. "What would be really disruptive is an open knowledge-sharing economy to combine the knowledge of different manufacturers to produce the best designs."

    Crucially, commercial aviation will have to learn from other industries that work with hydrogen every day

    Even though an estimated $500bn (£370bn) is going to be spent globally on hydrogen infrastructure, not every problem that Johnson faced has been solved, and some – including whether the hydrogen is produced locally or centrally, how it is distributed and how it is stored at the airport – are far too big for an aircraft manufacturer or airline to solve on its own.

    Then there is the matter of how aircraft will be refuelled with passengers nearby (robotic arms are one idea), and what the safety regulations will be. "That’s a big bit of work," says Captain David Morgan, director of flight operations at budget airline easyJet. "And that's something we’re going to start doing long before the first aeroplane arrives on the scene."

    Crucially, commercial aviation will have to learn from other industries that work with hydrogen every day. "One of the reasons why we brought Zeroe to public attention early was because we need to work as an ecosystem to make it happen," says Bentall. Conversations between airports, airlines and manufacturers have started.

    Tests with the model Flying-V showed that it had good handling qualities, Roelof Vos says (Credit: Flying-V)

    There are many reasons why it might not happen, but there are good indications that sometime in the 2030s commercially viable hydrogen-powered aircraft will be in the air, though initially they might look like the planes that line up at airports like Heathrow today.

    "There are some really interesting designs, futuristic designs, that would lend themselves to hydrogen," says Morgan. "However, what you don’t want to do when you change over to a hydrogen fleet is to make everything so radical that the changeover becomes a real problem."

    "Safety is the sole purpose of everything we do… but what I discovered in my research is that there are some mindsets and approaches from the 1960s or 1970s that still prevail today despite all the new testing methods," says van der Veer. "If I designed the most perfect aircraft…but there is no fuselage, it’s not cylindrical, it would be a case of the computer says 'no'. The certification authorities need to develop certification methods for aircraft designs that they have never seen before."

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    Valeurs Actuelles

    Un policier blessé et de nombreuses dégradations lors du carnaval de la Plaine à Marseille

    La fête a tourné au drame. Dimanche 20 mars, alors que se déroulait le carnaval de la Plaine dans le 6e arrondissement de Marseille, des individus s’en sont pris aux installations publiques, rapporte La Provence. Peu après 20 heures, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour sécuriser la place Jean-Jaurès, où se déroulait le carnaval. En effet, un certain nombre de personnes ont commis diverses dégradations sur du mobilier urbain, taguant des caméras de vidéosurveillance de la ville, et endommageant des pylônes électriques, au point de faire sauter le courant.

    Un policier blessé

    Les forces de l’ordre et les pompiers sont donc intervenus. Mais ils ont subi des jets de projectiles divers, blessant un policier. Neuf personnes ont été interpellées. La municipalité marseillaise a annoncé qu’elle déposerait plainte contre les fauteurs de troubles dès lundi 21 mars.

    Marseille : les dernières actualités

    Marseille, bientôt ville-test pour la légalisation du cannabis ?

    Sabrina Roubache, la Marseillaise qu’écoute l’Élysée

    « Injure sexiste » : Stéphane Ravier relaxé en appel malgré la plainte de Samia Ghali

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Le Burkinabè Diébédo Francis Kéré, premier architecte africain à recevoir le prix Pritzker

    Publié le : 16/03/2022 - 15:53Modifié le : 16/03/2022 - 16:29

    Samia METHENI Suivre

    Pionnier des constructions durables au service des populations, comme l'école de son village au Burkina Faso, l'architecte Diébédo Francis Kéré réagit après avoir reçu le prix Pritzker, devenant le premier Africain à recevoir la plus haute distinction de la profession.

    BBC

    SANS TITRE

    The Grand Hotel in Beira, Mozambique has had an extraordinary life: opened in 1954, it was a luxury destination with an Olympic-sized swimming pool and cinema. Closed in 1963 and taken over for political purposes during the country's war of independence, it now houses a few thousand squatters – some of whom are the third generation living there.

    Mozambique photographer Amilton Neves Cuna documented the space, and the people living there, in his fascinating project Grand Hotel. In this video, he talks about what drew him to the building, and what its history can tell us about the impact of colonialism. "Photography should focus on… building a narrative, telling the unknown – trying to bring new stories to the world," he says.

    Video by Zuri Obi; edit by Zuri Obi and Ana Catala.

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    Valeurs Actuelles

    Deux mineurs mis en examen après l’agression de militants de Reconquête

    Deux militants du parti Reconquête! ont été agressés dans la nuit du 10 au 11 mars alors qu’ils collaient des affiches de soutien à Eric Zemmour à Montévrain (Seine-et-Marne). Deux mineurs ont été mis en examen, mercredi 17 mars, pour « violences volontaires aggravées ».

    Deux mineurs ont été mis en examen pour « violences volontaires aggravées» après l’agression de deux sympathisants du candidat nationaliste. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès, selon Le Figaro.

    Un coup de couteau évité

    Alors qu’ils placardaient des affiches de leur candidat sur des panneaux d’affichage réglementaires à Montévrain (Seine-et-Marne), vers 1 heure du matin, dans la nuit du 10 au 11 mars, deux militants, l’un trentenaire et l’autre quinquagénaire, ont été pris à partie par deux mineurs de 17 ans.

    La tension est rapidement montée entre les deux groupes. L’un des deux assaillants a alors sorti un couteau et a tenté de poignarder l’un des militants, qui est parvenu à esquiver le coup. Le second militant a de son côté été atteint au niveau des côtes. Identifiés grâce aux images de vidéosurveillance, les agresseurs ont été interpellés à leur domicile et ont été placés en garde à vue au commissariat de l’agglomération de police de Chessy-Lagny. Ils sont tous les deux âgés de 17 ans. A noter que l’un des mineurs était déjà connu des services de police.

    Les agressions sur des militants d’Eric Zemmour se multiplient ces derniers jours. Deux cadres de Reconquête ! ont été insultés par un groupe d’individus, vendredi 18 mars à Metz, après le meeting du candidat à la présidentielle. Le même jour, d’autres sympathisants du candidat nationaliste ont été aspergés d’essence après avoir déployé une banderole au-dessus de la Francilienne, à Linas (Essonne).

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    France24 - Monde

    Pologne : après avoir traversé la frontière, les femmes réfugiées vulnérables

    Publié le : 15/03/2022 - 18:14

    Samia METHENI Suivre

    "On a perdu notre vie entière, on ne sait pas de quoi demain sera fait": comme Anastasia, réfugiée ukrainienne en Pologne, elles sont des milliers à avoir dû tout laisser derrière elles. Après avoir traversé la frontière, les femmes réfugiées deviennent vulnérables. Des témoignages d'abus dont notamment un cas de viol sur une jeune femme ukrainienne arrivée en Pologne suscite l'inquiétude sur le sécurité des femmes réfugiées qui arrivent dans le pays.

    France24 - Monde

    Exécution collective en plein jour dans une rue du Mexique : "les cartels agissent dans l’impunité"

    Publié le : 17/03/2022 - 21:22

    Chloé Lauvergnier Suivre

    Une dizaine de personnes ont été exécutées par des membres d’un cartel dans une petite ville mexicaine fin février, comme le montrent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette violence : un conflit entre deux hommes de ce groupe. Selon notre Observateur, cette exécution dans une rue, en plein jour, témoigne de l’impunité dans laquelle agissent les cartels. 

    Dans une vidéo tournée le 27 février, dans la ville de San José de Gracia, dans l’État de Michoacán, on voit un groupe de personnes, le long d’un mur, dans la rue, les mains sur la tête. Des hommes armés leur font face. Un autre homme est au téléphone. Puis on entend un tir. À ce moment-là, l’homme au téléphone semble tomber au sol et le cadre de l’image bouge vers la gauche : il devient alors impossible de voir ce qu’il se passe, mais on entend une rafale de tirs durant dix secondes environ. À la fin de la vidéo, de la fumée est visible à l’endroit où se trouvait le groupe de personnes. 

    Notre rédaction a décidé de montrer uniquement des captures d’écran de cette vidéo, en raison de la violence de la scène (géolocalisation ici).

    Dans une autre vidéo, tournée au même endroit, un corps est visible au sol : si l’on se fie à son emplacement, il s’agit du corps de l’homme qui téléphonait dans la première vidéo. La situation semble tendue, car des hommes se cachent derrière un véhicule, puis de nouveaux tirs résonnent durant 40 secondes.

    En San José de Gracia Michoacan, en mi pueblo, a 10 minutos de Mazamitla Jalisco. pic.twitter.com/UXICpriyWJ

    February 28, 2022

    Autre vidéo tournée à San José de Gracia (Michoacán), le 27 février, montrant un corps au sol.  

    Conflit entre deux membres d’un cartel 

    Selon les autorités et les médias mexicains, ces violences se sont produites en raison de l’existence d’un conflit entre les deux hommes, membres de cellules différentes du Cartel de Jalisco Nueva Generación : "El Pelón" ("le chauve") et "El Viejón" ("le vieux").

    "El Pelón" s’était rendu à San José de Gracia pour participer à une veillée funéraire, organisée pour la mort de sa mère, malgré les menaces d'"El Viejón". Ce dernier et d’autres hommes armés sont ensuite arrivés, et l’ont obligé à sortir dans la rue, de même que les gardes du corps qui l’avaient accompagné à la veillée. "El Pelón" est l’homme qui téléphone dans la première vidéo : il aurait essayé de passer un appel pour "négocier", avant d’être abattu. 

    Corps enlevés et site nettoyé 

    Selon d’autres images publiées sur les réseaux sociaux, à la suite des tirs, les corps ont été retirés des lieux et le sang visible au sol a été nettoyé, a priori par les hommes armés ayant exécuté le groupe.

    Au moins onze morts, selon les autorités

    Les forces de sécurité sont arrivées sur les lieux plus de trois heures après les événements. Le lendemain, Adrián López Solís, le procureur général du Michoacán, a déclaré qu'ils avaient retrouvé sur place un sac contenant "des restes de masse encéphalique", un autre rempli de produits de nettoyage, et une centaine de cartouches percutées de quatre calibres différents. Plusieurs médias locaux ont indiqué que le bilan oscillait entre 10 et 17 morts. 

    Le 7 mars, Adrián López Solís a déclaré qu’au moins onze personnes avaient été tuées, selon l’ADN retrouvé dans le sang prélevé sur place. Aucun corps n’a toutefois encore été retrouvé par les autorités.  

    Pour l’heure, rien n’indique si les victimes étaient toutes membres du cartel ou non.

    No es #Ucrania, es San José de Gracia #Michoacán ojala @Adrian_LopezS @FiscaliaMich vea las pruebas para decirle a @ARBedolla y a @lopezobrador_ que si hubo masacre, pero ante el desgobierno y ante la nula respuesta del @GobiernoMX los delincuentes limpiaron la escena del crimen. pic.twitter.com/JNldx8DsME

    March 1, 2022

    Vidéo tournée à San José de Gracia (Michoacán), le 27 février, montrant un homme marcher dans la rue où les tirs se sont produits : on voit du sang sur le sol, et des impacts de balles sur un portail et un mur.

    "Faire disparaître les corps et laver le lieu du crime, cela permet d’éviter les enquêtes"

    Le prêtre Gregorio López Gerónimo - plus connu comme père "Goyo" - vit à Apatzingán, une ville située dans le Michoacán, à 200 km environ de San José de Gracia. Il est à l’origine de la fondation "El Buen Samaritano", qui défend les droits de l’homme et dénonce notamment le crime organisé. 

    Après une exécution, il est courant que les corps soient enlevés par les assassins, pour les faire disparaître. Dans la région, il y a d’ailleurs des milliers de disparus. [Près de 100 000 personnes disparues sont actuellement enregistrées au Mexique, NDLR.] Par contre, laver le lieu du crime, c’est moins courant. Tout cela permet d’effacer les preuves d’un crime, et donc d’éviter les enquêtes. Mais avec les réseaux sociaux, on ne peut plus tout cacher…

    Le fait d’exécuter des gens dans une rue, en plein jour, sans se soucier d’être inquiétés, cela montre que ce sont les groupes armés qui font autorité ici. Ils agissent dans l’impunité. Les autorités civiles ne comptent pas, et leur non-intervention les rend complices. D’ailleurs, des dizaines de maires ont des liens avec le crime organisé dans la région.

    Il y a au moins dix cartels dans le Michoacán. Ils se disputent le contrôle du territoire de façon permanente. Bien évidemment, ce sont les habitants qui souffrent le plus de leur présence. Par exemple, ils obligent les éleveurs, les agriculteurs, les commerçants ou encore les producteurs d’avocats à leur verser de l’argent, pour les laisser tranquilles. Ils volent des propriétés, des vaches... Ils forcent des jeunes à les rejoindre pour qu’ils deviennent tueurs à gage. C’est pourquoi beaucoup de jeunes partent d’ici. D’une manière générale, il y a beaucoup de déplacés internes, dans la région et dans le reste du pays. [Selon des chiffres publiés en 2020 par la Commission mexicaine de défense et de promotion des droits de l’homme, un organisme non-gouvernemental, 356 792 personnes sont actuellement déplacées en interne, c’est-à-dire dans le pays, en raison de la violence, NDLR.]

    >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : 

    Le 10 mars, de nouvelles violences ont eu lieu dans le Michoacán, dans la ville de San Juan Nuevo, impliquant d’abord des civils armés, puis les militaires et la police, faisant cinq morts.

    #Michoacán 🚨⚠️ Un enfrentamiento entre bandas criminales se lleva acabo en las calles de San Juan Nuevo, videos en redes muestran la intensidad de la balacera, así como vehículos blindados atacando en la avenida. 🔴La carretera y el acceso al pueblo se encuentran cerrados. pic.twitter.com/JgDCvwClR1

    March 10, 2022

    Tirs dans les rues de San Juan Nuevo (Michoacán), le 10 mars. 

    En 2021, plus de 33 000 assassinats ont été recensés au Mexique, un chiffre légèrement en baisse par rapport aux records de 2019 et 2020. Le Michoacán a été le troisième État comptabilisant le plus de morts cette année-là.

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    New York Times - World

    At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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    After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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    By Vjosa Isai

    MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

    By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

    Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

    She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

    She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

    When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

    By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

    She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

    Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

    The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

    No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

    “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

    As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

    “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

    Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

    “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

    She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

    But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

    “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

    In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

    Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

    Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

    “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

    She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

    She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

    The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

    She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

    Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

    As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

    “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

    Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

    One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

    Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

    “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

    In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

    Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

    People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

    Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

    “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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    BBC

    Candidates are being approached all the time with an abundance of jobs to choose from. If they have multiple applications on the go, it can be easier to simply ignore one of them – Craig Freedberg

    When Laura was invited for a final-stage interview at a multinational music corporation based in London, she thought she was on the cusp of landing her dream role. After passing a first-round phone interview and meeting team members in person, all Laura had to do was meet a senior-level executive. “It was presented to me as a formality,” she says. “The interview went well, and I was later told I’d got the job.”

    And then – nothing. Despite receiving initial guarantees she would be joining the team, the email formally confirming Laura's role never arrived. She’d send occasional follow-ups to the firm’s HR department only to receive non-committal replies. “It was always me instigating the conversation,” says Laura. “The last message I received said they promised to contact me as soon as they had more information on my new role. I never heard from them again.”

    Laura had been ghosted. Rather than sending her a formal rejection or an explanation of what had happened, her potential employer ignored her. It’s a practice that’s common in the recruitment process; one recent study of 1,500 global workers found that 75% of jobseekers have been ghosted by a company after a job interview. Employers openly acknowledge that they do it; only 27% of US employers surveyed by job listings site Indeed said they hadn’t ghosted a candidate in the past year.

    But it’s not just companies. Right now, employees are ghosting back – and potentially in higher numbers than ever before. In the same 2021 Indeed survey, 28% of workers said that they’d ghosted an employer – compared to 19% two years before. The phenomenon seems to be happening at all stages of the recruitment process. While some employers reported that candidates cut off communications following an initial phone screening, a quarter said new hires had “no-showed” on their first day at work.

    Ghosting is considered bad practice for both companies and workers; no one likes being on the receiving end of it. Yet its rise seems inexorable: digital hiring processes deluge companies with candidates, making replying to everyone hard, even as labour shortages give job-hunters more options as employers scramble for talent. Is the inevitable consequence of this an increasingly discourteous recruitment process – or can steps be taken by both sides to avert a downward spiral?

    Easier – but more impersonal?

    Ghosting’ was originally coined in the dating world: it meant a sudden, unexpected end to all contact. It’s a social phenomenon increasingly being co-opted in the workplace – and put into practice on either side of the interview table.

    Being able to suddenly drop communications during the recruitment process generally favours the party in the more powerful position. Traditionally, employers have been more likely to ghost than the workforce. However, even before Covid-19, ghosting had become a growing trend among candidates, too: thanks to a tightening job market, they could afford to begin mimicking companies’ behaviour.

    But the pandemic has acted as a catalyst, fuelling the current spike. Yuletta Pringle, of the Society for Human Resource Management, based in Virginia, US, says the rise is coming from both workers and employers. 

    Pringle attributes the uptick to the fall-out from the Great Resignation. “Labour shortages have left employers pinched and desperate to hire, meaning they have to push out a ton of feelers online and may not be able to respond to everyone,” she explains. “On the employee side, there are so many job vacancies – they may be ghosting potential employers as they search for their ideal role and move around the recruitment process.”

    In many cases, recruitment processes have been digitised. Job-search algorithms place the open positions right in front of workers. ‘Easy apply’ options mean candidates can send off resumes for multiple jobs more effortlessly than ever. Virtual interviews have improved accessibility, increasing opportunities for employers and workers to find the best fit. “Before the pandemic, only a fraction of interviews brokered through us would be done virtually,” says Craig Freedberg, a regional director at recruitment firm Robert Half, based in London. “Now, 99% of our first-stage interviews are via Zoom calls.”

    However, the convenience of digitised and virtual recruitment comes at a cost. Employers are having to both widen their net and interview more people as a result of the hiring crisis. That creates a knock-on effect for hiring managers who, whether inside firms or at external recruitment companies, are dealing with a glut of applicants and roles. “Much of the ghosting we’re seeing today may simply be the fact that someone just can’t get back to everyone,” says Pringle.  

    The loss of in-person interviews may also be a factor in ghosting by both parties. “It can sometimes be harder to build a rapport with someone virtually,” says Freedberg. “The emotional investment of travelling to meet someone for an in-person interview is difficult to replicate when you’re clicking on a calendar link from home, and it’s easier for employers to ghost when you’re losing that human, face-to-face element.”

    The process can, therefore, feel increasingly transactional. And, in the current buoyant job market, applicants may well be swamped, too. “Candidates are being approached all the time with an abundance of jobs to choose from,” says Freedberg. “If they have multiple applications on the go, it can be easier to simply ignore one of them.”

    From the recruiters' end, an explosion of candidates due to new digital recruiting may mean applicants find themselves waiting for emails that never come (Credit: Getty Images)

    Balancing ghosting and professionalism 

    Market conditions may well mean that not replying to every lead or candidate is becoming more normalised. But ghosting comes with downsides to both employers and candidates: it leaves a bad impression – likely ending a professional relationship before it’s even begun.

    For that reason, some companies, particularly relationship-led ones, remain staunchly anti-ghosting – even if they’ve been on the receiving end themselves. “In our industry, it’s very important to be approachable and build strong relationships, so we’re certainly anti-ghosting,” says Christoph Hardt, founder of consultancy marketplace Comatch, based in Berlin. “Nevertheless, we’re seeing more of our requests to consultants go unanswered. That can be seen as unprofessional, but it’s a consequence of the current market: a worker may ghost simply because they’re too busy.”

    Pringle suggests that both employers and workers could benefit from thinking about what constitutes ghosting and where this strays into unprofessionalism. “If you have a job posting and, through your digital process, you push out your vacancy to hundreds of candidates but don't reply to each one individually, is that ghosting? Or, would ghosting be once you've made some contact both ways and then communication drops? It would be helpful to define it first.”

    Like its dating namesake, Freedberg believes that interview ghosting is rooted in a lack of commitment. “A precursor to ghosting is when either party doesn’t feel bought into the process or has that emotional investment,” he says. “There has to be greater emphasis on approaching people you genuinely think are right for the job. And, if someone takes time out of their day for an interview, virtually or in person, they deserve feedback.”

    There were no excuses to ghost me: I’d invested so much time and energy reaching that point, only for them to drop off the face of the Earth – Laura

    Pringle believes responsibility for communication still falls on the employer’s side – and says the right kind of communication can limit the prospect of ghosting from the outset. “If the employer is as clear and specific on the requirements of the position as possible, right at the beginning of the hiring process, then that could help reduce ghosting on the employees’ side,” she says.

    Keeping in touch with candidates during the recruitment process is also important, stresses Freedberg. “Much of the time, it’s just about managing expectations,” he says. “If there are delays to the recruitment process on either side, responding to people’s emails and letting them know will always be considered good practice.”

    But workers have responsibilities, too. Freedberg suggests that rather than applying for jobs on autopilot, workers mindfully select positions that offer a good cultural fit. Otherwise, they risk wasting recruiters’ time. “If a candidate agrees to meet an employer for an interview, then decides to ghost, then that’s something a client won’t be happy with,” he adds. “It’s just bad practice.”

    Generally speaking, for both sides, the rule of thumb seems to be that the further you go down the recruitment process, the less acceptable it is to ghost. The more effort an applicant or a company has invested in the recruitment process, the ruder an abrupt end to contact will feel. Inevitably, it will leave a bad impression – as was the case for Laura.

    In the end, she never received a rejection email. Instead, the delays, doubt and ghosting she experienced inflicted a deeper psychological blow – one that caused her to rethink her entire career. “I’d rather have just been told that for whatever reason I didn’t get the job,” she says. “There were no excuses to ghost me: I’d invested so much time and energy reaching that point, only for them to drop off the face of the Earth.”

    New York Times - World

    In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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    Saturday Profile

    Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

    In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

    Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

    “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

    “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

    She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

    An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

    The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

    For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

    “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

    “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

    But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

    Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

    She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

    In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

    Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

    “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

    The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

    What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

    That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

    Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

    For the princess, the past few years have been a constant battle.

    In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

    She considers the inspection tantamount to a home invasion.

    As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

    But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

    “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : à Kiev, un garage automobile reconverti en atelier d'armes de guerre

    Publié le : 15/03/2022 - 16:45Modifié le : 15/03/2022 - 17:17

    Laura MOUSSET Suivre

    L'invasion russe en Ukraine dure depuis plus de deux semaines. À Kiev, un garage automobile a décidé de se reconvertir pour aider l'armée ukrainienne. L'atelier est passé de la réparation et de l'entretien de voitures à la transformation d'armes lourdes en armes légères.

    New York Times - World

    The Academy Awards

    The saturday profile

    An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

    Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

    Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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    By Farnaz Fassihi

    Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

    The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

    “It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

    For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

    His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

    After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

    “Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

    If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

    Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

    Explore the 2022 Academy Awards

    The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.

    The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

    Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

    If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

    Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

    “In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

    Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

    But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

    As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

    Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

    “For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

    Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

    In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

    He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

    Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees

    “Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

    “CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

    “Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

    “Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

    “Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

    “King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

    “Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

    “Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

    “The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

    “West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

    In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

    Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

    Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

    If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

    Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

    He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

    In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

    He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

    Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

    When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

    That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

    “I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

    If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

    Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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    France24 - World

    French far-left candidate Mélenchon rallies on lower retirement age, framing self as the anti-Macron

    Issued on: 21/03/2022 - 08:29

    FRANCE 24 Follow

    Three weeks before France’s presidential election, far-left leader Jean-Luc Mélenchon on Sunday rallied tens of thousands of supporters on the streets of Paris, framing himself as the anti-Emmanuel Macron candidate by vowing to lower the retirement age, raise the minimum wage and freeze food and fuel prices.

    Polling in third or fourth place in the presidential vote, Mélenchon – the head of La France Insoumise (France unbowed, or LFI) party, who has been called “Mélen-show” for his crowd-attracting rhetoric – rallied at the Place de la République in central Paris to unite left-leaning supporters after a series of stumbles by French Socialists in recent years.

    “We are going to win! Mélenchon! President!” chanted supporters ahead of a 45-minute speech during which the rebellious leftist highlighted contrasts with Macron, the incumbent president currently topping polls. The 70-year-old criticised Macron’s plan for different teaching methods in school and backed lowering the retirement age from 62 to 60. Macron wants to raise the retirement age to 65 to balance the pension bill.

    “The time has come for a collective decision, to put people first, and [in] whose service the economy must be, and not the other way around,” Mélenchon told the crowd.

    Under Macron, he said, it will be “the end of the républican school, the end of the one and indivisible French people,” he claimed. “Vote [for me and] you will retire at 60!”

    Wants to pull France out of NATO

    Mélenchon has also pledged to place controls on the movement of capital, guarantee jobs for the long-term unemployed and a minimum wage of €1,400 net per month.

    The hard-left candidate also wants to withdraw France from NATO and block future European Union free trade agreements.

    Mélenchon’s campaign received a boost this month when left-winger and feminist icon Christiane Taubira exited the race. With the traditional centre-left Parti Socialiste (Socialist Party) verging on irrelevance and the Greens struggling to galvanise a wide support base, Mélenchon appealed to undecided voters and those who might otherwise abstain to back him.

    Campaign officials said around 100,000 people attended the rally.

    France’s first round of the presidential election takes place on April 10. If no one candidate wins more than 50% of the vote [which has never happened], the April 24 runoff will decide the winner between two finalists who won the most votes in the first round.

    In 2017, the charismatic Mélenchon failed to reach the presidential runoff, in which Macron beat far-right challenger Marine Le Pen.

    (FRANCE 24 with AP, REUTERS)

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    French presidential candidates grilled over Ukraine war in faux debate

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Ukraine war puts France’s NATO-sceptic presidential candidates in a tight spot

    Perspective

    Russia's invasion of Ukraine casts 'a very long shadow' over French presidential election

    France24 - Monde

    France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

    Publié le : 24/02/2022 - 21:31

    Alix LE BOURDON

    Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

    La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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    El País (ESP)

    Tierra adentro en Baja California Sur entre pueblos mágicos, junglas espinosas y antiguas minas de oro

    MÉXICO

    La ciudad colonial de San José del Cabo, el cabo San Lucas y sus atardeceres de postal, la villa de Todos Santos, El Triunfo y La Paz vertebran un viaje en coche por el sur de la península mexicana

    Hay lugares donde el mar es tan fascinante que mirar tierra adentro parece una pérdida de tiempo. Flanqueada por el océano Pacífico y el Mar de Cortés, la estrecha península de Baja California, un desierto de 1.200 kilómetros de largo y entre 45 y 250 kilómetros de ancho que se prolonga desde Tijuana (México), en la frontera con Estados Unidos, hasta el paralelo 23 en cabo San Lucas, por debajo del Trópico de Cáncer, es uno de esos sitios, y por eso la mayoría de los visitantes que llegan aquí pasan más tiempo con la cabeza debajo del agua que fuera de ella. Y es que cuando hablamos del “mayor acuario del mundo”, en palabras del marino y oceanógrafo francés Jacques-Yves Cousteau, donde el mar tienta con piruetas submarinas en compañía de lobos marinos o invita a escoltar tiburones ballena en su nado cadencioso, es difícil resistirse a esa llamada. Sin embargo, esta península mexicana repartida en dos Estados —Baja California (capital, Tijuana) y Baja California Sur (capital, La Paz)— también tiene mucho que ofrecer en tierra firme: pueblos mágicos, junglas espinosas, antiguas minas de oro o modestas y bonitas ciudades donde todo está por descubrir. 

    Arte y tequila

    Los Cabos, como se conoce al extremo meridional de la Baja, es la puerta de entrada por aire al Estado de Baja Sur. Cerca del aeropuerto queda la ciudad colonial de San José del Cabo, el primer contacto con una región en la que hay que saber mirar para ver más allá de la influencia gringa que, debido a su cercanía, lo impregna casi todo. Tras las tiendas de souvenirs y restaurantes fast food, San José tiene un alma que se remonta a 1730, cuando era una de las misiones del Camino Real en California. 

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    La plaza Mijares, presidida por la parroquia de San José y con su antiguo quiosco de música, nos da pistas de una ciudad tejida alrededor de un centro donde ocurre todo. Aquí se pasea, se platica y se baila, como hacen los chicos y chicas de la asociación folclórica de San José, concentrados en aprender los pasos de El Tupe, una polca criolla, ajenos a la mirada de los turistas. Cada jueves, los talleres de artesanía y las galerías abren sus puertas sacando sus obras a la calle, cerrando el paso al tráfico y acompañando la velada con vino y tequila en la fiesta más arty de Baja California. El arte como tabla de salvación de un pueblo empeñado en conservar su identidad. Frente a los locales tex mex de comida rápida, el movimiento slow food y la comida orgánica se reivindican en lugares como Los Tamarindos, una hacienda a las afueras de San José en un enclave idílico al que se llega cruzando el lecho de un río seco. En este vergel en medio del desierto, con huertos y árboles frutales, es posible aprender a cocinar platos tradicionales mexicanos con los vegetales y las hierbas que uno mismo ha recolectado en el huerto. En el horno de barro de una cocina tradicional se asa un suculento cochinillo que, más tarde, acabará en el plato acompañado de mole verde. 

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    Un arco entre dos mares

    Después, es hora de emprender camino hacia el sur de la península, bordeando el corredor turístico costero que durante casi 40 kilómetros regala playas espectaculares, hoteles de lujo —guaridas exclusivas de famosos de Hollywood— y mares embravecidos aptos solo para surferos valientes. Al final espera cabo San Lucas con sus atardeceres de postal enmarcados por El Arco, un pórtico de roca modelado por la erosión del mar y el viento que separa las aguas cálidas y tranquilas del Mar de Cortés de los embates salvajes del Pacífico, y la playa del Amor, una lengua de arena que permite cruzar a pie entre los dos mares. Desafortunadamente, la belleza natural de cabo San Lucas se ve ensombrecida por hileras de hoteles de playa, cuerpos enrojecidos por el sol, noches largas y las borracheras fáciles. Razones suficientes para no detenerse mucho allí y seguir camino conduciendo hacia el norte por la carretera costera 19, siempre pegado al Pacífico en busca de lo auténtico. 

    El próximo destino es el pueblo de Todos Santos, pero antes de llegar a él, tomo una carretera de tierra para visitar a otro santo, San Cristóbal, patrón de los conductores y encarnado en forma de hotel boutique en la playa virgen de Punta Lobos, en la costa del Pacífico. Este idílico lugar, flanqueado por la sierra de la Laguna, invita a un retiro espiritual boho chic. Pero el paraíso también tiene su lado oscuro. Las barcas de pescadores que durante generaciones han llegado hasta este arenal creando un mercado espontáneo donde los vecinos del pueblo compran jureles, marlin y cabrilla, podrían tener sus días contados si se imponen los planes que pretenden arrebatar este espacio a los pescadores en nombre del desarrollo turístico. La batalla por el futuro del turismo sostenible se libra en frentes como este.

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    Cerca de aquí, en playa La Máquina, con un ojo puesto en esta lucha, el Grupo Tortuguero de Todos Santos continúa con su labor de conservación de tortugas golfinas de Baja California. En unas modestas instalaciones, Enedino Castillo y su ayudante monitorean los nidos y recolectan los huevos. Durante la temporada de suelta (de septiembre a noviembre) se liberan alrededor de mil tortugas al día. Como parte del programa de conservación, y pagando únicamente la voluntad, se puede ayudar en sus primeros pasos a una cría de tortuga, acercando la jícara que la contiene a la arena para que emprenda su frenética carrera hacia el mar y sea engullida por la espuma y las olas, con la esperanza de que sea una de las que regresará a desovar en esta misma playa 30 años después. 

    Un pueblo mágico

    Por fin llego a Todos Santos. Este pueblo mágico acentúa sus credenciales por la luz vespertina que lo tiñe todo de color rojizo. Este plácido refugio de artistas con haciendas restauradas, calles decoradas con guirnaldas de papel picado y pequeños cafés invita a hacer un alto en el camino e incluso a inventarse una vida, como hizo el escultor Benito Ortega, que encontró aquí su lugar en el mundo y se dedicó a tallar las piedras y las maderas que se cruzaban en su camino. La postal histórica del pueblo corre a cargo del hotel The Todos Santos Inn, una antigua hacienda y almacén de azúcar de ladrillo rojo que sumerge en el siglo XIX a través de sus arcos de piedra, sus habitaciones coloniales y los sillones antiguos de piel gastada de su bar La Copa, con un cóctel de autor en la mano. Pero cuando se trata de lugares con leyenda, el hotel California acapara sin duda todos los focos. “Nunca dejes que la realidad te estropee una buena historia” podría ser el eslogan de un alojamiento que a pesar de los desmentidos de la banda The Eagles de que fuera el lugar que inspiró su famosa canción Hotel California, sigue atrayendo hordas de turistas para hacerse la foto bajo sus letras doradas. Historias aparte, este lugar sí tuvo sus merecidos 15 minutos de fama en 1948, cuando su dueño, un avispado comerciante chino, fue el primero en importar hielo a Todos Santos, descubriendo a sus clientes el maravilloso placer de la cerveza helada. 

    Seguimos el viaje hacia el interior rumbo a El Triunfo, que, a pesar de su nombre, condenó al fracaso a miles de buscadores de oro que llegaron en 1862 en busca de fortuna. En su momento de esplendor, con más de 4.000 habitantes, fue el primer lugar de la región donde llegaron la luz eléctrica y el teléfono. Hoy apenas viven aquí 300 personas, pero aquella fiebre dejó un fascinante pueblo minero detenido en el tiempo. Hago el recorrido por la zona minera a lomos de un quad (también se puede hacer en camión y en caballo) que me lleva hasta una de las minas abandonadas. Entrar en su interior y sujetar con las manos uno de los pesados picos con los que se quebraba la montaña supone experimentar por un momento la dureza y la claustrofobia vivida por aquellos hombres que se dejaron la vida arañando las tripas de la montaña. En el complejo minero levantado por El Progreso Mining Company, y conservado casi intacto, se erige La Ramona, una enorme chimenea de ladrillo de 47 metros de altura atribuida a Gustave Eiffel.

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    El pueblo, con su iglesia de colores ocre y amarillo, sus casas coloniales y su calle principal adoquinada parece el escenario de un wéstern. El letrero de madera astillado del café El Triunfo invita a entrar a un local, decorado con objetos de época, donde almorzar unos deliciosos huevos rancheros sazonados de nostalgia. El rostro de Spahr, su dueño, un old timer americano, motero y tatuado, como salido de la película Easy Rider, refleja el desierto y ese mismo carácter indomable de los que llegaron aquí tocados por la fiebre del oro. 

    Selva de espinas

    A tan solo unos kilómetros, está el pueblo de El Real de San Antonio. Con menos fortuna que El Triunfo, las cicatrices del tiempo y el desierto son en este sitio más profundas. Haciendas desconchadas y maleza haciéndose paso entre los adoquines de la plaza. También tuvo su momento de gloria rockera cuando apareció en la portada del disco These Days de Bon Jovi. 

    Continúo otros 50 kilómetros hacia La Paz, capital de Baja California del Sur. Antes de llegar al destino, hago un alto en la península de Mogote, en la bahía de La Paz. El paisaje de dunas, algunas de ellas de 20 metros de altura, llega hasta el mar y desde arriba es posible intuir la silueta de los tiburones ballena que nadan en aguas poco profundas cerca de la orilla. El paisaje llama a dejar el coche y adentrarse a caminar por el bosque tropical de cactus sorprendentemente frondoso. Además de los cardones centenarios, de hasta 15 metros de altura, se pueden ver nopales, pitayas, viejitos, barriles, biznagas y arbustos espinosos como el palo blanco, el palo de arco, el mezquite, el alcanfor o la planta gobernadora. En la punta de uno de ellos, un quelele otea el suelo en busca de su almuerzo de roedores. Camino mirando mis pies para evitar pisar una víbora de cascabel o un escorpión, cuando asoma un correcaminos de un palmo de altura detrás de un arbusto y, alertado por mi presencia, desaparece como una exhalación. Ya de vuelta en el coche, la fauna se resiste a decir adiós del todo y una tarántula del tamaño de mi mano me obliga a aminorar la marcha mientras cruza la carretera con su lento caminar de ocho patas. 

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    A orillas del mar de Cortés

    Por fin llego a La Paz, puerta del famoso Mar de Cortés. De momento, mantenemos esa puerta cerrada y seguimos mirando tierra adentro. Es una de esas ciudades cuyo encanto radica en lo que está aún por descubrir. Su malecón se convierte cada tarde en una pasarela por donde desfilan los vecinos orgullosos de pisar, correr, patinar y andar en bicicleta por sus baldosas. En el paseo, el restaurante Bismarkcito sirve los mejores tacos de langosta y mantarraya de la ciudad. Un cuadro del famoso acorazado alemán Biskmark le da el nombre y un toque surrealista. Las calles del centro histórico alrededor de la plaza de la Constitución son ahora una operación a corazón abierto con calzadas y aceras levantadas y hoteles boutiques en construcción en antiguas casonas coloniales que prometen devolver a La Paz el esplendor que un día tuvo cuando fue centro comercial de perlas negras. Es precisamente en el antiguo edificio colonial de la Casa de las Perlas donde, hace justo un año, abrió sus puertas el flamante hotel boutique Baja Club, del grupo mexicano Habita. 

    Quizás hoy esta no sea la ciudad más instagramable de Baja California, y es que para disfrutarla hay que zambullirse en ella dejando los filtros de lado. En un modesto local de comidas el dueño abre a cuchillo docenas de almejas chocolatas del tamaño de un puño. Al fondo, un cuarteto con guitarras, acordeón y un enorme contrabajo toca música norteña para los comensales por una propina. En la peluquería El Zurdo, con casi 70 años de historia, la conversación de los hermanos Gallardo va incluida en el precio del corte de pelo. En su tienda de abarrotes, el Killiki, un boxeador retirado, sirve las litronas de cerveza más frías de La Paz envueltas en papel de periódico. La entrada de la tienda está adornada con un mural del propio Killiki en el ring con los puños en alto dispuesto a repartir ganchos. En el restaurante Prana, Cristian, un biólogo marino reconvertido en chef, desentraña los secretos de la totoaba —una especie de corvina— ahumada y otros pescados de la zona para crear sabores que no sabías ni que existían. Lugares y personajes de pueblo en esta ciudad sin vocación de capital que recibe al visitante con los brazos abiertos y que anima a seguir la noche en la mezcalería La Miserable, acompañado de elixires de agave y buena música. No hay prisa por marcharse. Al fin y al cabo, los de tierra adentro no tenemos que madrugar para bucear al día siguiente.

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    Valeurs Actuelles

    Toulouse : refusant de se soumettre à un contrôle, un automobiliste percute trois policiers

    Une nuit « éprouvante ». C’est ce qu’ont vécu trois agents de la brigade anticriminelle (BAC) de Toulouse ce samedi 19 mars, selon le syndicat Unité SGP Police. Circulant à vive allure dans le quartier de Bagatelle, à l’ouest de la ville Rose, un automobiliste a tenté de se soustraire à un contrôle percutant un véhicule de police avec les agents à l’intérieur, rapporte France Bleu Occitanie. Selon le secrétaire régional d’Unité SGP Police Didier Martinez, le conducteur, âgé de 29 ans, serait délibérément et frontalement rentré dans le véhicule des forces de l’ordre, qui arrivait en sens inverse lors de sa fuite.

    « Un contexte de totale impunité » 

    À bord d’une Renault Clio, sans permis de conduire, l’individu aurait pris « tous les risques pour échapper à une interception » durant sa course-poursuite avec la police, avant d’être finalement interpellé. Trois agents ont été blessés, l’un d’entre eux ayant perdu connaissance, précise La Dépêche du Midi. L’auteur des faits a également été blessé lors du choc. Le parquet de Toulouse est chargé de faire toute la lumière sur l’affaire.

    De son côté, le syndicat Unité SGP Police appelle à « la plus grande fermeté » contre cet acte et son auteur, jugeant qu’il existe « un contexte de totale impunité ambiante qui caractérise ce genre de comportement inacceptable ».

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    En raison d’un « coup de fatigue », Yannick Jadot annule son meeting prévu à Toulouse

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    How Ikea tweaked its products to woo India's shoppers

    Soutik BiswasIndia correspondent

    When Neha Mandlik moved to India's western city of Ahmedabad in October, she bought Ikea furniture and bric-a-brac for her new home.

    Ms Mandlik ordered study tables, stools, lamps, a carpet, dishes and glassware for her one-bedroom apartment. The Swedish furniture giant, which opened in India in 2018, operates large-format stores in two cities and offers online shopping in seven, including Ahmedabad.

    When guests come, Ms Mandlik joins the two study tables to make a dining table for eight. White, beige and grey dominate the colour palette of her new home. It reminds her of the 18 months she spent in London in a shared Kensington apartment, pursuing a masters in design research from the Royal College of Art.

    "My tastes in furniture have changed completely over the years. And for some reason, Ikea seems to fit my new aesthetics," says Ms Mandlik, an architect who teaches at India's prestigious National Institute of Design.

    She grew up in a sprawling joint family home in the western city of Aurangabad. Most of the furniture was heavy: teakwood sofas and chairs, glass-top dining tables, bulky metal folding chairs. Bric-a-brac picked up by her parents during holidays - lamps, baubles, miniature wooden boats, masks - also took up space. "Now families and spaces are getting smaller, and mobility has gone up. The way my generation looks at furniture has changed," the 35-year-old architect says.

    This was possibly one reason that encouraged Ikea to set sail for one of the world's most complex furniture markets. Here antique furniture is handed down as a family heirloom; bespoke furniture continues to be made by carpenters; and tens of thousands of unorganised small outlets offer a more modern range that they assemble and deliver swiftly.

    India's $40bn (£29bn) "home and living" market - of which furniture and furnishings is a big component - is mainly powered by the country's middle class. Ikea believes it is slowly making inroads - many of the 8,500-odd products on sale at its two 430,000 sq ft stores in Hyderabad and Mumbai, and online, are tailored and tweaked to suit Indian consumers. "Ikea is not in a hurry. They are all about creating and expanding an organised, price-sensitive, modern retail furniture market for India," said Ankur Bisen, senior vice-president at Technopak, a consultancy.

    A third of Ikea's range in India changes every year and a quarter of its products on sale are locally sourced, according to Kavitha Rao, Ikea India's chief commercial officer. "As a market, India always holds surprises for any global retailer. It is price-sensitive and you have to work across consumers in each category."

    So, Ikea here sells its cheapest sofa at 10,000 rupees ($134; £98) and its most expensive one at 125,000 rupees. A 19-rupee set of colourful spoons for children and a 99-rupee whiskey glass are among the lowest-priced items.

    To better understand Indian consumers, Ikea visited more than 2,000 households with varying incomes in different cities. It placed furniture, home furnishing accessories and kitchens in many homes and tested them to see how they fared in the country's hot, humid and dusty cities.

    They found a splintered, heterogenous market.

    The average home in Hyderabad, for example, was double that of a home in Mumbai. So Ikea offered more vertical storage options in Mumbai, which has a lot of "small-space living". Here, consumers were also more likely to buy a sofa-cum-bed - a sofa which can be converted into a bed.

    In Hyderabad, consumers were likely to buy bigger sofas and more beds. The bedrooms on display at the stores in Hyderabad and Mumbai reflected these differences in space and size, according to Ms Rao. "Preferences and solutions are different in every Indian city," she said.

    Indians also preferred closed storage because of dust, so Ikea trimmed its vast range of open storage items and instead offered glass cabinets and cupboards.

    The Indian kitchen threw up some surprises. Families typically eat four to five meals a day and use much more water while cleaning up in the kitchen. The retailer found that a lot of water was dripping off worktops in their modular kitchens, ruining the fronts of cabinets. So they came up with a "counter top block" or a slim ledge to stop the water from spilling over.

    Just like Ikea made a lot of paella pans in Spain, it offered a range of pans, woks and stainless steel idli (steamed rice cake) steamers and cookers adapted to Indian cooking. Indians eat fairly elaborate lunches at work, so the retailer offered lunch boxes with three containers, and a combination pack, which included a water bottle.

    The bedroom threw up a different challenge. Indians preferred to sleep on harder beds, so the retailer sold mainly locally made mattresses, some stuffed with coconut coir. A queen-size firm mattress - worth 19,000 rupees - is one of Ikea's biggest selling products in India.

    But with a growing number of middle class Indians travelling abroad, consumers are also warming up to Ikea's ethos. Although the retailer hires assemblers, more and more shoppers are taking flatpacks home and proudly recording their efforts at assembling on Instagram. Ikea has been catering to local taste buds - biryanis, samosas, vegetarian meatballs - in its popular cafeterias from the start. But the salmon filet in red curry and the salmon biryani are also a big draw. "We call it the Swedish desi-food," Ms Rao muses.

    More stores are expected to come up in Bangalore and in Delhi, and their suburbs, as the furniture giant steams ahead with its $1.5bn investment in India. Footfalls have risen to several million a year, and up to 60 million visitors shopped online in 2021.

    Ikea launched online in Mumbai in 2019, the first time the furniture giant had done so before opening a store in any city in the world. Today, a fourth of its sales are online. While sales have grown, profits are some distance away. Ikea believes it wants to know more about how Indians socialise, entertain, sleep and eat. "This is a journey with no end," Ms Rao said. "We have just about scratched the surface in India."

    Shoppers have been enthusiastic. Jayasree Anumolu, a 67-year-old Hyderabad-based homemaker, has taken her 95-year-old wheelchair-bound mother shopping to Ikea. "She was so excited!" Ms Anumolu said. At the store, they picked up knives, spoons, pots, pans, gift boxes and bowls. "We picked up things for ourselves, we picked up stuff to gift to others."

    Ms Anumolu also chose the furniture for her teenage grand-daughter's room - "One of the tables has eight drawers. Eight!" she exulted. When her friends come visiting from out of town, they want to go on a three-hour-long jaunt of the local Ikea store rather than visit the magnificent ruins of the city's iconic Golconda Fort. "Ikea is a craze!".

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    Lyon : une fusillade éclate dans le quartier de La Duchère, quatre jeunes blessés

    Si le quartier de la Guillotière à Lyon fait beaucoup parler sur le plan national, d’autres places de la ville sont également le théâtre de violences. Cela a été le cas ce samedi 19 mars dans le quartier de La Duchère, situé dans le 9e arrondissement. Une fusillade a éclaté, blessant quatre jeunes âgés de 15 à 17 ans, rapporte Le Parisien. Les motifs et circonstances exactes de ces échanges de tirs restent encore à déterminer.

    La police scientifique a procédé à des relevés sur place, mais aucune caméra de vidéosurveillance n’est disposée sur les lieux et n’a donc pu filmer la scène. D’après des informations de Lyon Mag, une cinquième personne aurait été prise en charge par les secours, pour des blessures faisant suite à l’explosion d’une grenade.

    Une équipe de la BAC attaquée dans le même quartier

    Ce n’est pas la première fois que des armes à feu sont utilisées dans le quartier de La Duchère, au nord-ouest de la ville. En octobre dernier, trois agents de la brigade anticriminalité (BAC) avaient été ciblés par des tirs dans un lieu connu pour être un important point de deal. Une fusillade qui avait nécessité une opération de sécurisation dans le quartier dès le lendemain, et divisé au sein des pouvoirs politiques. En effet, le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet avait reçu les critiques du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, notamment au sujet de l’absence de caméra de vidéosurveillance dans un secteur pourtant identifié.

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Free-range eggs no longer available in UK due to bird flu

    By Michael RaceBusiness reporter, BBC News

    People can no longer buy free-range eggs in the UK due to the length of time hens have been kept indoors following outbreaks of bird flu.

    The eggs in shops will be labelled as "barn eggs" due to birds being kept inside for more than 16 weeks.

    The country is experiencing its largest ever outbreak of avian influenza and measures are in place to prevent the virus from spreading.

    About 55% of all eggs produced in the UK are free-range, says the RSPCA.

    It means they come from birds that, during the daytime, enjoy unlimited access to outdoor pastures.

    Signs will be put in supermarkets to inform shoppers of the change from Monday, and free-range labelling will only return when hens are permitted to go outside again.

    Aimee Mahony, chief poultry adviser at the National Farmers' Union, said the government's advice was that there was "still a high level of risk" to birds of catching flu.

    "This is an incredibly difficult time for all bird owners and vigilance remains vital," she added.

    Ms Mahony said farmers were following "stringent biosecurity measures" and adapting hen houses to make birds more comfortable.

    What are barn eggs?

    Both "barn" and "free range" eggs meet the RSPCA's welfare standards, because the hens that lay them have freedom and space to move around, along with perches for roosting and nest boxes.

    The difference is that for barn hens, this all happens inside, whereas free-range hens can access to the outside through "popholes" - although bird flu restrictions have put a stop to this.

    The RSPCA says consumers buy more boxes of free range and barn eggs than those from caged hens, which are also known as battery hens.

    However, the charity says a large proportion of eggs used as ingredients in products like mayonnaise, cakes and sandwiches are still from hens kept in cages.

    It says battery cages provide less than the size of an A4 piece of paper of space per bird and have limited facilities for perching, nesting and scratching and do not meet its welfare standards.

    The charity says about 35% of egg-laying hens are still kept in cages.

    Case numbers of the H5N1 strain of bird flu began rising in November last year. The virus - which is highly contagious and can destroy poultry flocks - was first discovered in North Yorkshire.

    It poses an extremely low risk to humans, according to the NHS, although several people have been infected around the world and a number have died.

    The outbreaks have resulted in the government enforcing an Avian Influenza Prevention Zone which made it a legal requirement for all bird keepers across the UK - whether they have pet birds, commercial flocks or just a few birds in a backyard flock - to keep them indoors and follow strict biosecurity measures.

    Under such restrictions egg farmers have a 16-week "grace period" to maintain their free-range status, but this ended on Monday.

    Andrea Martinez-Inchausti, assistant director of food at the British Retail Consortium, said shops and supermarkets would "continue to support British farmers".

    In a statement the government said it would work with farmers and retailers to implement the branding changings.

    A spokesman added: "We are experiencing our largest ever outbreak of avian flu and housing measures remain in force to protect poultry and other birds from this highly infectious and unpleasant disease."

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    County has fifth bird flu outbreak within a month

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    Toulouse l'espagnole

    Publié le : 10/02/2022 - 12:01

    Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

    Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

    Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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    Michelin Guide to unveil 2022 edition celebrating 'resilience' in the face of Covid

    Issued on: 20/03/2022 - 14:19

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    The 2022 edition of the Michelin Guide will launch on Tuesday, with organisers vowing to celebrate the diversity of French cooking and the industry's resilience after two challenging years caused by the Covid-19 pandemic. 

    The yearly rankings are hotly anticipated by chefs and gourmets, and this year the famous red book is being unveiled in Cognac in southwest France, the first time in its 122-year history that the ceremony has taken place outside of Paris. 

    "The 2022 edition is a very fine vintage that reflects the diversity of cuisines that can be found in France," the guide's director, Gwendal Poullennec, told AFP.

    "But it will also make room for a new generation of chefs who have taken the risk of embarking on this journey in spite of the challenging context," he said.  

    "Despite the crisis, the profession has shown great resilience. It was an opportunity for professionals to reinvent themselves, to go further, and that's what we want to support." 

    Last year's ceremony, in the midst of a months-long shutdown caused by the pandemic, was a low-key affair with only one chef – Alexandre Mazzia – promoted to three stars, the highest distinction.    

    While Poullennec said the judges' criteria remained the same, there was an increased focus on more minimalist, sustainably sourced restaurants that have come to dominate the food scene. 

    Suicides and lawsuits

    Controversies have long swirled around the guidebook and the pressure it places on chefs. 

    A handful of French restaurateurs have relinquished their Michelin status because of the stress of being judged by its inspectors, including Joël  Robuchon (1996), Alain Senderens (2005), Olivier Roellinger (2008) and Sébastien Bras (2017).

    The 2003 suicide of chef Bernard Loiseau was linked, among other reasons, to hints that his restaurant was about to lose its three stars.

    Star Swiss chef Benoît Violier took his life in 2016, a day ahead of the release of the Michelin Guide, although his restaurant maintained its three-star rating.

    In 2020, Michelin shocked foodies by downgrading the Auberge du Pont de Collonges – the oldest three-starred restaurant in the world – following the death of its legendary chef Paul Bocuse.

    A year earlier, Marc Veyrat became the first to sue the guidebook, after losing the third star for his Alps restaurant La Maison des Bois just a year after it was awarded. 

    He lost the case and said he never again wants to see a Michelin inspector in his restaurants.

    But Poullennec said demotions were vital if the guidebook was to "remain relevant to customers".

    Overall, however, the French food scene is back in fine form.  After a long period during which French restaurants were accused of growing stale and lazy, the past 15 years have seen an influx of young chefs who are more open to global influences and new approaches, said Paris-based food writer Lindsey Tramuta.

    The Michelin Guide has sometimes struggled to keep up, she added. 

    "When you have something as structured as Michelin, it is very tricky to incorporate all the things that are happening in the food scene – things that are high-calibre, but maybe aren't as formal," she said, adding that female chefs remained poorly represented. 

    "But Michelin is still very important for chefs and owners. If it motivates their kitchen staff and team, and brings more diners and curiosity, then it has value."

    From motorist aid to fine dining standard-bearer

    The red guide was created in 1900 by tyre manufacturers André and Édouard Michelin as a travel aid for motorists that included maps, instructions on how to change tyres, and lists of mechanics and hotels along the route. The first run of 35,000 copies was such a success that guides for Belgium, Germany, Portugal and Spain followed.

    Michelin began including restaurant listings in 1920, when it also started charging for the publication. The company also began dispatching undercover inspectors and starting in the early 1930s introduced its famous star ratings.

    Michelin says it issues its stars based on the quality of the ingredients used; mastery of flavour and cooking techniques; the personality of the chef in his cuisine; value for money; and consistency between visits.

    One star indicates "High-quality cooking, worth a stop"; two stars is for "Excellent cooking, worth a detour" and the coveted three stars are reserved only for "Exceptional cuisine, worth a special journey".

    Of about 20,000 international restaurants listed, only around 130 have attained this highest distinction.

    Global reach

    The guide now has editions across Europe, Asia, and North and South America. In 2005, the Michelin Guide branched out of Europe with a New York guide followed by editions for San Francisco, Las Vegas and Los Angeles in 2007.

    It moved to Asia with a Tokyo version in 2008 when 90,000 copies, in English and Japanese, flew off the shelves in 48 hours.

    Michelin published its first Shanghai guide in 2016 and today there are versions for several Asian cities.

    Having long been criticised as biased towards formal dining, the guide in 2016 awarded a star to a Singapore street food outlet known for a braised chicken dish. 

    A famed Tokyo sushi restaurant, where former US president Barack Obama is said to have enjoyed the best sushi of his life, was dropped in 2019 after it stopped accepting reservations from the general public.

    Michelin announced in March that it was suspending operations in Russia due to the war in Ukraine, just a few months after launching its first guide in Moscow

    (FRANCE 24 with AFP)

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    BBC

    Oscars 2022: Five ways the Academy is trying to stay relevant

    By Steven McIntoshEntertainment reporter

    The 94th Academy Awards take place this Sunday. But with last year's viewing figures at an all-time low, organisers are under pressure to make the ceremony relevant again, particularly to younger audiences.

    There used to be a hundred reasons to sit down and watch the Oscars.

    In a pre-social media age, it provided a rare opportunity to glimpse the world's biggest film stars gathered in the same place; to see what they were wearing and (for masochists) to hear their speeches.

    Secondly, it was a place to catch clips of the year's most acclaimed films, long before YouTube made trailers available on demand.

    And thirdly, there quite frankly wasn't much else to do. The highest-rating Oscars aired at a time when linear television was dominant, and there weren't as many channels to watch.

    But in an era of TikTok, YouTube and streaming, the biggest showbiz night of the year has been losing viewers and, with them, its power.

    "The biggest challenge is getting people to watch," ceremony producer Will Packer told Little Gold Men. "What that means is there's got to be something different about the show this year that connects with people outside of Hollywood. You've got to connect with the casual movie fan."

    It is a delicate balance trying to keep the ratings high while simultaneously preserving everything that makes the Oscars sacred and prestigious. Here are five ways the Academy is hoping to capture audiences this year.

    1. Solid-gold stars

    Much to the Academy's relief, there are some proper movie stars in the running for the big prizes this year.

    Will Smith, who has never won an Oscar, is the firm favourite to win best actor for his performance in King Richard - where he plays the determined father of a young Venus and Serena Williams.

    As early as September 2021, Vanity Fair's Richard Lawson said: "I don't see anyone beating him. It feels like the timing is right, the movie is right, the subject matter is right, and the kind of performance is right. It's playful but also serious, and we know the Academy likes actors playing a real-life person."

    Rewarding Smith, he noted, would also be making a statement - that after two years of cinemas being closed due to lockdowns, movies, and movie stars, are back.

    Nicole Kidman, Olivia Colman, Jessica Chastain, Penelope Cruz and Kristen Stewart's nominations make the best actress category similarly starry. However, there less of a consensus about who will triumph here.

    The frontrunner has changed several times, but Chastain is the current favourite, following her recent recognition from the Screen Actors Guild and the Critics' Choice awards.

    The Academy has also lined up a plethora of big names to present the awards, including Lady Gaga, Shang-Chi star Simu Liu, The Batman's Zoe Kravitz and Ukraine-born actress Mila Kunis.

    2. Hosts who will 'burn every bridge'

    The Oscars have not had a presenter since 2018, arguably missing an opportunity for jokes, monologues and sketches to go viral and grab headlines - a strategy which has worked well for the Golden Globes.

    Sadly, getting an A-lister proved challenging, partly due to scheduling conflicts, partly because many big names would presumably run a mile given the potential pitfalls involved (the memory of James Franco and Anne Hathaway's disastrous stint in 2011 still looms large).

    The Academy has instead settled on Amy Schumer, who was big in 2015, alongside actress Regina Hall and comedian Wanda Sykes - who are both well-respected but not exactly huge international names.

    However, Schumer has recently indicated she might be taking a leaf out of the Globes' playbook, and using the opportunity to poke fun at the stars in the room (an approach we warmly support).

    "I'm going to get myself in some trouble," she told Extra earlier this month. "Wanda, Regina are hilarious, and we're having a blast preparing.

    "I mean, I don't know who made the decision to let me personally be a host, but it's not a good one… because it'll burn all bridges. I'll burn every bridge."

    3. The 'fan favourite' award

    Perhaps the most interesting new addition this year is the fan favourite prize - an attempt to recognise more mainstream films during the ceremony.

    Without it, The Academy would have been acutely aware that they had not nominated 2021's biggest box office successes, including Spider-Man: No Way Home and No Time To Die, in the major categories.

    Meryl Johnson, the Academy's vice president of digital marketing, said the introduction of fan favourite would "help build an engaged and excited digital audience leading up to this year's ceremony", and voting was opened to the public for two weeks.

    However, people could vote up to 20 times a day, which meant the voting process was liable to manipulation by organised and mobilised fan bases. Which is exactly what happened.

    Although Spider-Man still has a good shot, the Camila Cabello-starring Cinderella musical and the arthouse Johnny Depp film Minamata could bizarrely (and hilariously) end up being recognised at the Oscars instead.

    We'll have more on the new fan favourite category later this week.

    4. Pre-recording prizes

    Eight of the 23 awards this year will be pre-recorded in an effort to save time during the telecast. While the big awards will still be live, the so-called "below-the-line" categories like best editing, sound and production design will have been presented earlier.

    That means the nominees in the technical categories will be seated a full hour before the main ceremony begins. Their awards will be presented off-air, and highlights will then be edited into the TV broadcast.

    "We must prioritise the television audience to increase viewer engagement and keep the show vital, kinetic, and relevant," Academy president David Rubin wrote in a letter to members last month.

    But there has been resistance to the idea from big figures within the industry. "I feel very strongly that this is perhaps the most collaborative medium in the world," West Side Story director Steven Spielberg told Deadline. "All of us make movies together, we become a family where one craft is just as indispensable as the next.

    "I feel that at the Academy Awards there is no above-the-line, there is no below-the-line. All of us are on the same line bringing the best of us to tell the best stories we possibly can."

    In 2019, the Oscars reversed their decision to present awards during the commercials after significant industry backlash. This time they're standing firm, but unlike the commercials idea, the tech winners will at least still feature in the main ceremony.

    5. Bruno: Live

    You couldn't hold the Oscars without acknowledging that one of the biggest worldwide chart hits of the past year was from a movie soundtrack.

    So the Academy is going all in, announcing that the cast of Encanto will perform the smash We Don't Talk About Bruno live for the first time during the ceremony.

    We'll gloss over the fact that an entirely different track from Encanto is the one actually nominated for best original song because we can't wait to see how complex, overlapping salsa melodies of Bruno might be performed live.

    In the film, it's performed by more than 10 characters, so it could be a complicated one to stage.

    But does relevance even matter?

    The conversation about how to arrest the decline in viewing figures rolls around like clockwork every year. The lower the ratings get, the louder the cries for changes become.

    Last year's Oscars attracted their worst-ever TV audience, with just 10.4 million viewers tuning in. However, the subdued 2021 ceremony was unusual - taking place during worldwide lockdowns after a year that saw few major film releases - so it's an unreliable benchmark.

    This year, Covid restrictions have eased and the ceremony is returning to normal, so the Academy is pulling out all the stops in an effort to make sure the viewing figures rebound to pre-pandemic levels - equalling or bettering 2020's figure of 23.6 million.

    But some have questioned whether staying relevant to a mass audience is even necessary.

    "I don't get why movie people care so much if other people care what awards we give ourselves," actor Seth Rogen told Insider. "I don't care who wins the automobile awards.

    "No other industry expects everyone to care about what awards they shower upon themselves. Maybe people just don't care. Maybe they did for a while and they stopped caring. And why should they?"

    Some former Oscar winners aren't even bothered about attending. "I won't be going this year. To be honest, they're actually really boring," Don't Look Up star Sir Mark Rylance told the Radio Times this month.

    "I don't think awards are a serious marker of what the greatest or most inspiring things are, but it's nice to be celebrated."

    The Oscars take place on Sunday 27 March.

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    France24 - World

    US rules Myanmar's military committed genocide against Rohingya

    Issued on: 21/03/2022 - 01:28

    NEWS WIRES

    The Biden administration has formally determined that violence committed against the Rohingya minority by Myanmar's military amounts to genocide and crimes against humanity, U.S. officials told Reuters, a move that advocates say should bolster efforts to hold the junta that now runs Myanmar accountable.

    Secretary of State Antony Blinken will announce the decision on Monday at the U.S. Holocaust Memorial Museum in Washington, U.S. officials said, which currently features an exhibit on the plight of the Rohingya. It comes nearly 14 months after he took office and pledged to conduct a new review of the violence.

    Myanmar's armed forces launched a military operation in 2017 that forced at least 730,000 of the mainly Muslim Rohingya from their homes and into neighbouring Bangladesh, where they recounted killings, mass rape and arson. In 2021, Myanmar's military seized power in a coup.

    U.S. officials and an outside law firm gathered evidence in an effort to acknowledge quickly the seriousness of the atrocities, but then Secretary of State Mike Pompeo declined to make a determination. 

    Blinken ordered his own "legal and factual analysis," the U.S. officials told Reuters on condition of anonymity. The analysis concluded the Myanmar army is committing genocide and Washington believes the formal determination will increase international pressure to hold the junta accountable.

    "It's going to make it harder for them to commit further abuses," said one senior State Department official.

    Officials in Myanmar's embassy in Washington and a junta spokesperson did not immediately respond to emails requesting comment on Sunday.

    Myanmar's military has denied committing genocide against the Rohingya, who are denied citizenship in Myanmar, and said it was conducting an operation against terrorists in 2017.

    A U.N. fact-finding mission concluded in 2018 that the military's campaign included "genocidal acts," but Washington referred at the time to the atrocities as "ethnic cleansing," a term that has no legal definition under international criminal law.

    "It's really signaling to the world and especially to victims and survivors within the Rohingya community and more broadly that the United States recognises the gravity of what's happening," a second senior State Department official said of Blinken's announcement on Monday.

    A genocide determination does not automatically unleash punitive U.S. action.

    Since the Cold War, the State Department has formally used the term six times to describe massacres in Bosnia, Rwanda, Iraq and Darfur, the Islamic State's attacks on Yazidis and other minorities, and most recently last year, over China’s treatment of Uyghurs and other Muslims. China denies the genocide claims.

    Blinken will also announce $1 million of additional funding for the Independent Investigative Mechanism for Myanmar (IIMM), a United Nations body based in Geneva that is gathering evidence for potential future prosecutions.

    "It's going to enhance our position as we try to build international support to try to prevent further atrocities and hold those accountable," the first U.S. official said.

    Focus on military 

    Days after U.S. President Joe Biden took office, Myanmar generals led by Commander in Chief Min Aung Hlaing seized power on Feb. 1, 2021, after complaining of fraud in a November 2020 general election won by democracy champion Aung San Suu Kyi's party. Election monitoring groups found no evidence of mass fraud.

    The armed forces crushed an uprising against their coup, killing more than 1,600 people and detaining nearly 10,000, including civilian leaders such as Suu Kyi, according to the Assistance Association for Political Prisoners (AAPP), a campaign group, and setting off an insurgency. 

    Reuters was unable to independently verify the figures from the AAPP. The junta has said the group's figures are exaggerated and that members of the security forces have also been killed in clashes with those opposing the coup. The junta has not provided its own figures. Read full story

    In response to the coup, the United States and Western allies sanctioned the junta and its business interests, but have been unable to convince the generals to restore civilian rule after they received military and diplomatic support from Russia and China.

    Blinken's recognition of genocide and crimes against humanity refers mainly to events in 2017, before last year's coup. The step comes after two State Department examinations – one initiated in 2018 and the other in 2020 – failed to produce a determination.

    Some former U.S. officials told Reuters those were missed opportunities to send a firm message to the Myanmar generals who later seized power.

    Activists believe a clear statement by the United States that genocide was committed could bolster efforts to hold the generals accountable, such as a case in the International Court of Justice where The Gambia has accused Myanmar of genocide, citing Myanmar's atrocities against the Rohingya in Rakhine state.

    Myanmar has rejected the charge of genocide and urged the court's judges to drop the case. The junta says The Gambia is acting as a proxy for others and had no legal standing to file a case. 

    The International Criminal Court (ICC), a separate court at The Hague, is also investigating the deportation of Rohingya from Myanmar, and the IIMM in Geneva is gathering evidence that could be used in future trials.

    Myanmar opposes the investigations and has refused to cooperate, asserting the ICC does not have jurisdiction and that its decision to launch a probe was swayed by "charged narratives of harrowing personal tragedies which have nothing to do with the legal arguments in question."

    John Sifton, Asia advocacy director at Human Rights Watch, said Myanmar's military has faced "few real consequences for its atrocities, whether against Rohingya or other ethnic minority groups in Myanmar."

    As well as imposing more economic sanctions on the junta, the United States should press for a U.N. Security Council resolution that would refer all the military's alleged crimes to the International Criminal Court, Sifton said.

    If Russia and China veto a resolution, as is likely, Washington should lead action in the U.N. General Assembly, he said.

    "Condemnations of Myanmar should be coupled with concrete actions," he said.

    Before Blinken made the decision this month, officials debated whether blaming Myanmar's government – rather than specifically its military – for the atrocities could complicate U.S. support for the country's deposed democratic forces, according to a source familiar with the matter.

    The State Department opted to pin the blame on the military, said the second senior department official.

    "It's not clear to what degree the civilian leadership had control over actions that were happening in Rakhine State and so that's where the determination ends at this point," said that official, who did not comment on the internal deliberation.

    Suu Kyi, forced to share power with the generals, traveled to the International Court of Justice in 2019 to reject the genocide charges brought by The Gambia.

    She said the country would itself prosecute any soldiers found to have committed abuses, but maintained the alleged violations did not rise to the level of genocide, for which the specific intent to destroy a group has to be proven.

    When they seized power, the generals put Suu Kyi on trial in nearly a dozen cases that could see her sentenced to more than 100 years in prison. She remains in detention. 

    (REUTERS)

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    Myanmar coup anniversary: Government in exile urges France to act against junta

    Myanmar hits out at top UN court over Rohingya genocide case

    Rohingya refugees sue Facebook for $150bn over Myanmar genocide

    France24 - Monde

    Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

    Publié le : 18/02/2022 - 13:28

    Caroline DE CAMARET

    Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

    DECRYPTAGE

    La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    DECRYPTAGE

    Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

    BBC

    How a jetpack design helped create a flying motorbike

    By Ben MorrisTechnology of Business editor

    At around the age of 12, David Mayman tried to build a helicopter out of fence posts and an old lawn mower.

    Needless to say, it did not go well. His contraption didn't fly and he was made to fix the fence.

    "I was brought up in a way that I guess challenged me scientifically... I was always told that nothing's impossible," he says.

    Perhaps he got a bit ahead of himself during his childhood in Sydney, but as an adult Mr Mayman, has built innovative machines that really do fly.

    After selling his online listings business Mr Mayman developed a jetpack, which in 2015 he flew around the Statue of Liberty.

    But, since 2018, he has been working on a different kind of project, one he thinks will have more commercial opportunities.

    Called the Speeder, his new machine will be like a flying motorbike. It will take off vertically, fly at high speeds, but be compact enough to fit in the back of a pick-up truck.

    Speeder is just one of many flying machine projects under way at the moment.

    There are currently hundreds of EVTOL (electric vertical take-off and landing) aircraft in development, with engineers hoping to create a new era of cheap, quiet air transportation.

    But Mr Mayman's machine is very different from those aircraft. Instead of being powered by batteries and electric engines, his Speeder uses four small jet engines, which run on aviation fuel.

    That might seem like a step backwards in technology, but for the customers Mr Mayman has in mind, only liquid fuel will do.

    He says the military, emergency services and the offshore energy industry want a fast, compact aircraft that can carry a significant weight.

    For that, you need jet fuel, as it stores 20 times the energy of batteries for a given weight. Or in other words, to supply the power needed, batteries would be too heavy.

    "If you want to carry a certain payload, and you want that aircraft to have a certain range and certain speed, the only way to do that with current technology is, with turbine engines." Mr Mayman explains.

    The Speeder idea emerged from work with the US Navy, who were interested in a jetpack for use by the Navy's special forces, the Seals.

    "As is so often the case in aviation, you start with one set of specifications, and fairly quickly, you end up with an entirely different set of specs," he explains.

    "They initially wanted something that would carry a payload of 210 pounds (95kg), not far into the project that morphed to nearly 300 pounds (135kg). And they wanted it to be possible to train somebody literally in 10 minutes," Mr Mayman says.

    None of that was possible with his existing jetpack product - something bigger and easier to fly would be needed, so the Speeder project was born.

    Some of the jetpack technology was helpful on the new project, but much of it had to be developed from scratch.

    To simplify things, while on the jetpack the direction of thrust is controlled mechanically by the pilot on the Speeder the angle of the four jet turbines is controlled by an electronic flight control system.

    The key part of that system is bespoke software that understands the physics of the four very powerful jets. This means that when the pilot lifts-off or turns, the Speeder can angle its jets to make that happen.

    Mr Mayman says that owners will not necessarily need a pilots licence, as the Speeder's flight control systems are doing much of the work to keep the aircraft steady.

    "It's effectively AI (artificial intelligence) - if you want to call it that - that understands what the vehicle is going to need... so it can start instructing the engines to be spooling up or spooling down," says Mr Mayman.

    It's that aspect of artificial intelligence that interests Sajal Kissoon, a research assistant in gas turbine technology at Cranfield University's aerospace centre.

    "The important enabler for this [the Speeder] is the use of AI to assist control. This, in itself, is a very exciting advancement," she explains.

    "What if the Speeder faces unusual weather conditions, or unusual wind conditions, or an unusual manoeuvre by the pilot? I think AI would be essential to assist control," Ms Kissoon adds.

    More technology of business:

    Mr Mayman is hopeful that the Speeder will eventually be used to transport cargo. Piloted by remote control, or autonomously he thinks there will be demand particularly from the armed forces or emergency services.

    With a top speed of around 200mph and a flight time up to 60 minutes, Mr Mayman says it could get essential supplies for the military, or emergency services, very quickly to where they need to be.

    In cargo mode, where it is piloted remotely, it will be able to go even faster, perhaps at 500mph and carry 450kg.

    Being compact and able to fly in all sorts of weather conditions, he thinks it has the potential to be more versatile than a helicopter.

    But before you get too excited at the prospect of ditching the bus and hopping on a Speeder to work, Mr Mayman says it is unlikely to fly through cities.

    "We make noise, we're incredibly powerful, we're incredibly small. I don't think there's necessarily a need within the urban air mobility space for an aircraft that can be the size of your kitchen table."

    Crucially, a lot more testing still needs to be done before the Speeder is delivered to any customer. A third full-size prototype (called the P2) is being prepared for flight at test range about two hours east of Los Angeles.

    There will be enough space there for the Speeder to be put through its paces.

    A key phase will also come late next year, when the company hopes to start the certification process. The company estimates that will take 12 months.

    If all goes to plan, the Speeder might be available for sale in late 2024 or 2025, although the military might be able to start flying it earlier, according to Mr Mayman.

    Unsurprisingly, all of his engineers want to be the first to fly the machine out in the desert, but Mr Mayman is saving that thrill for himself.

    "It's pretty much the main reason they work here. So, I have got a long queue of folks waiting to test fly this thing. But I'll be pulling rank," he says.

    And hopefully for Mr Mayman, this time he will not have to fix any fences.

    Follow Technology of Business editor Ben Morris on Twitter.

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    L'Humanité

    Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

    Actu

    Le gouvernement espagnol entérine l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. Levée de boucliers à gauche en soutien au Front Polisario

    Nadjib Touaibia

    Madrid se range officiellement aux côtés de Rabat dans le déni du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. « L’Espagne considère que l’initiative d’autonomie présentée en 2007 (par le Maroc) est la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend » entre Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, a déclaré devant la presse le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares. Le gouvernement estime dans un communiqué que c’est là « une nouvelle étape » dans les relations avec son voisin.

    Sahara occidental. Au pied du mur de sable, un cri de liberté dans le fracas des armes

    Cette prise de position intervient dans un contexte de crise diplomatique latente entre Madrid et Rabat, marquée par une pression du royaume marocain. Au mois de mai 2021, plus de 8 000 migrants tentaient d’entrer dans l’enclave de Ceuta. La ministre de la Défense espagnole, Margarita Robles, dénonçait alors un « chantage ». Rabat a aussi pris soin de perturber le flux de passagers entre Ceuta et Melilla et à travers le détroit de Gibraltar.

    Un revirement  loin de faire l’unanimité

    Ce revirement est cependant loin de faire l’unanimité parmi les forces politiques espagnoles. Le ministre de la Consommation, Alberto Garzon, membre d’Izquierda Unida (gauche dans la coalition), a aussitôt exprimé son désaccord. « Toute solution au conflit doit passer par le dialogue et le respect de la volonté démocratique du peuple sahraoui », a réagi sur Twitter Yolanda Diaz, ministre du Travail et membre du Parti communiste d’Espagne (PCE). La gauche radicale de Podemos dénonce de son côté un soutien à « l’occupation coloniale du Maroc sur le Sahara occidental ». Son porte-parole au Congrès a accusé le Maroc de « violer le droit international des droits de l’homme ». Dans l’opposition, le Parti populaire (droite) affirme que « Madrid s’est couché devant Rabat ».

    Le gouvernement de la République sahraouie (RASD) qualifie la nouvelle position espagnole de « dérive dangereuse ». Elle est « en contradiction avec la légalité internationale, les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, la Cour internationale de justice, la Cour européenne de justice et toutes les organisations régionales et continentales ne reconnaissent pas la (prétendue) souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », souligne-t-il dans une déclaration.

    Alger se dit pour sa part « très étonnée » du revirement espagnol. Le soutien historique du Front Polisario a décidé de rappeler son ambassadeur à Madrid « pour consultations avec effet immédiat ». Il pourrait y avoir de l’eau dans le gaz… livré à l’Espagne.

    marocespagneizquierda unidapodemas
    France24 - World

    US Supreme Court Justice Thomas hospitalised with ‘flu-like symptoms’

    Issued on: 21/03/2022 - 00:46

    NEWS WIRES

    Justice Clarence Thomas has been hospitalised because of an infection, the Supreme Court said Sunday.

    Thomas, 73, has been at Sibley Memorial Hospital in Washington, D.C., since Friday after experiencing “flu-like symptoms,” the court said in a statement.

    The court offered no explanation for why it waited two days to disclose that the justice was in the hospital.

    It also provided no additional details about the infection, but said Thomas is being treated with antibiotics and his symptoms are abating.

    He could released in the next couple of days, the court said.

    The Supreme Court is meeting this week to hear arguments in four cases. Thomas plans to participate in the cases even if he misses the arguments, the court said.

    Thomas has been on the court since 1991. News of his hospitalization came as the Senate Judiciary Committee prepared to begin hearings Monday in the nomination of Ketanji Brown Jackson, whom President Joe Biden named to replace Stephen Breyer. He is retiring at the end of the session.

    (AP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Biden pledges to nominate Black woman to US Supreme Court within weeks

    Biden nominates Kentanji Brown Jackson to serve on US Supreme Court

    Liberal US Supreme Court Justice Breyer expected to retire, giving Biden an opening

    New York Times - World

    A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’

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    The Saturday Profile

    Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.

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    By Jane Arraf

    BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.

    Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?

    Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.

    Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)

    “I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.

    Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.

    “I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”

    On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.

    The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.

    “I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.

    Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.

    “We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”

    Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.

    In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.

    Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.

    In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.

    Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.

    Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.

    “He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.

    Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.

    “At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”

    In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.

    When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.

    While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.

    There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.

    Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”

    “Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.

    Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.

    “I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.

    “Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.

    She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.

    “I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.

    If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.

    Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.

    While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.

    “Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.

    Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.

    “I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.

    Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.

    “My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.

    Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.

    “If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”

    Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.

    “I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”

    Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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    L'Humanité

    Espagne. Selon le syndicaliste, Unai Sordo : « La réforme du travail est l’antithèse parfaite des précédentes »

    Entretien

    Précarité, sous-traitance... Le gouvernement a adopté une loi d’une portée sans précédent. Secrétaire général des Commissions ouvrières, Unai Sordo revient sur cette avancée. Entretien

    Thomas Lemahieu

    Le chiffre est sorti en fin de semaine dernière, et c’est le premier indicateur qui mesure l’un des effets de la vaste réforme du marché du travail, adoptée début février, en Espagne : dans un pays miné par la précarité depuis des décennies, et plus encore depuis la déferlante austéritaire qui a ravagé son droit social en 2012, le nombre de contrats à durée indéterminée a bondi de 22 % en février. « La politique que nous menons est très efficace, c’est un pari payant », s’est réjouie la communiste Yolanda Diaz, ministre du Travail et vice-présidente du gouvernement Sanchez, à qui l’on prête par ailleurs l’intention de lancer un mouvement politique débordant sa coalition d’origine, Unidas Podemos.

    Quelle portée a la réforme du travail qui découle de l’accord que vous avez, en tant que secrétaire général des Commissions ouvrières (CCOO), trouvé avec le patronat ?

    Cette réforme apporte une amélioration substantielle des droits des travailleurs. Il s’agit du paquet de mesures législatives le plus ambitieux qui ait jamais été mis sur la table pour s’attaquer au travail temporaire avec, en particulier, le recours abusif aux multiples contrats précaires. L’Espagne est, rappelons-le, le pays avec le taux d’intérim et de contrats courts le plus élevé de toute l’Union européenne.

    Par ailleurs, la négociation collective, fortement dégradée en 2012, a été rétablie dans ses grands principes : en Espagne, les accords seront de nouveau valables pour une durée indéfinie, et les accords d’entreprise ne pourront pas servir à réduire les salaires convenus dans les accords de branche. Enfin, des alternatives aux licenciements ont été gravées dans le marbre, avec une forme de nouveau chômage partiel (Erte) qui, au plus fort de la pandémie, a sauvé plus de 3 millions d’emplois.

    Dans son ensemble, c’est donc une réforme qui permet de pérenniser les embauches, d’éviter les licenciements, de donner plus de force au monde du travail dans la négociation collective et d’améliorer les conditions dans les entreprises sous-traitantes. Lors de la crise précédente, la stratégie était rigoureusement inverse : faire baisser les salaires, précariser les embauches et faciliter les licenciements. C’est pourquoi je dis, et je maintiens, que cette réforme est l’antithèse des précédentes.

    Comment faire respecter l’accord ?

    Avec l’accord transposé dans la loi, il y a une augmentation très importante des sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas la législation sur les contrats de travail. Évidemment, les moyens de l’inspection du travail et la bonne utilisation des métadonnées dans les déclarations transmises à l’administration seront essentiels, car le non-respect des causes et surtout des délais d’utilisation des contrats temporaires sera beaucoup plus contrôlable et vérifiable. En tant que syndicat le plus représentatif d’Espagne, les Commissions ouvrières auront un rôle de contrôle très important à jouer à travers les comités d’entreprise et les sections syndicales. Nous comptons réintégrer tout ce que les patrons ont désintégré, et l’occasion de le faire nous est donnée désormais…

    Depuis l’approbation de la réforme, le salaire minimum a été augmenté à 1 000 euros net en Espagne, sans le patronat, cette fois... De quoi compenser la hausse du coût de la vie ?

    En Espagne, l’inflation glissante sur douze mois a dépassé les 6 % en 2021. Ajoutez maintenant les énormes incertitudes après l’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie qui auront un impact sur l’économie mondiale. Mais, en restant sur l’année 2021, les deux tiers de cette inflation à 6,1 % sont liés aux prix de l’énergie. Et pas seulement à cause de la hausse du coût des produits comme le gaz, mais surtout à cause d’un système de tarification de l’énergie inéquitable, qui fait que la totalité du prix du mix énergétique est payée au prix de la production d’énergie la plus chère. Ce modèle doit être revu, et pas seulement en Espagne, dans toute l’Europe. D’autre part, nous avons besoin d’un fort renforcement de la souveraineté énergétique par le biais de sources de production où nous avons une grande marge d’amélioration, comme les énergies renouvelables.

    Pour faire face à cette inflation, il faut absolument garantir l’amélioration du pouvoir d’achat et les augmentations de salaires. Cela peut être fait en concluant des accords de deux ou trois ans, qui garantissent de telles évolutions dans le temps. De telle sorte que les salaires puissent croître sans générer de spirales inflationnistes. Aujourd’hui, en Espagne, les salaires peuvent augmenter sans générer de hausses de prix : les salaires subissent l’inflation, ils ne la provoquent pas.

    La gestion de la pandémie a consacré une forme de retour de l’intervention publique dans l’économie au sein de l’Union européenne (UE). Comment creuser cette brèche dans le consensus néolibéral si largement répandu sur le continent ?

    Je ne voudrais pas paraître naïf. La réponse à la crise du Covid a été très différente de celle de la crise financière précédente, car il s’agissait cette fois de la survie même de l’UE, en termes politiques et économiques. Le risque d’effondrement était général et évident, si l’économie n’avait pas été placée sous oxygène lorsque la pandémie a tout mis à l’arrêt. Sur fond d’expérience du Brexit, une nouvelle dose d’austérité aurait fait imploser l’UE. Mais, évidemment, je ne pense pas que les faucons austéritaires aient changé leur façon d’appréhender l’économie, la société et le modèle de construction européenne.

    Mais, au-delà, on a administré la preuve, dans ces circonstances, de la nécessité de la puissance et des services publics, de l’État garant de la cohésion sociale. De plus, sous l’impulsion du plan de relance NextGenerationEU (NGEU), s’ouvrent des perspectives pour certaines politiques sectorielles et industrielles qui manquent cruellement en Espagne depuis des décennies.

    C’est un moment clé pour promouvoir une controverse à grande échelle sur les idées et l’hégémonie dans les récits, après des décennies de déluge individualiste et d’offensive néolibérale. Par exemple, en Espagne, la démonstration est faite : avec une politique fortement interventionniste en matière sociale, il est possible de perdre beaucoup moins d’emplois que dans d’autres crises, de les regagner plus rapidement, et même de le faire en augmentant dans le même temps le salaire minimum interprofessionnel de près de 40 % !

    Les tentatives ne manqueront pas pour revenir au plus vite au dogmatisme néolibéral, avec un nouveau pacte de stabilité et de croissance qui place au centre les objectifs de dette et de déficit publics afin d’entraîner un nouveau cycle de coupes budgétaires dans les droits sociaux. De plus, à partir d’un message prétendument contradictoire, le populisme d’extrême droite tente de fédérer les mécontentements pour sauver les billes du néolibéralisme, le temps qu’il récupère l’hégémonie.

    En Espagne, la droite, par exemple, a développé un processus sans précédent de détérioration des services publics, de délégitimation du gouvernement et de boycott du NGEU. Attention toutefois, cette analyse est antérieure à l’escalade de la guerre en Ukraine, qui va définir de nouvelles priorités, peut-être un nouveau cadre d’analyse et la direction que prendra l’UE dans les années à venir.

    Avec l’adoption d’extrême justesse de la réforme du travail, la situation est encore plus compliquée, non ?

    Oui, la réforme du marché du travail a bien failli ne pas être adoptée au Parlement parce que les partis de la gauche nationaliste ont privilégié une stratégie d’érosion du gouvernement et une attaque, en particulier, contre la ministre du Travail, Yolanda Diaz, qu’ils considèrent comme une future concurrente dans le champ électoral. Pour CCOO, ce qui s’est passé a mis en danger cette réforme, mais aussi tout le reste de la législature. C’est lamentable. Or, la période que traverse l’Espagne est dangereuse. Non seulement un parti d’extrême droite, comparable aux autres expressions nationales populistes à caractère réactionnaire ailleurs en Europe, a émergé avec force. Mais le Parti populaire lui-même est infecté par ce virus.

    En Espagne, il y a une opération de déstabilisation à laquelle une partie du pouvoir économique et médiatique ainsi que des segments de l’appareil d’État ne sont pas étrangers. La droite a entamé la législature en contestant la légitimité du gouvernement. C’est une constante en Espagne depuis 2004, mais maintenant ça prend des connotations plus inquiétantes encore, car nous sommes désormais face à une vague évidente, réactionnaire, néonationaliste et antiprogressiste.

    Pour contrecarrer cette dynamique, l’alternative est complexe. Un agenda social puissant me semble indispensable, avec le déploiement des effets économiques des fonds européens. Il faut en effet améliorer les conditions de vie de notre majorité sociale. Cette condition est nécessaire, mais elle ne suffit pas. Dans une société occidentale comme la nôtre, il y a eu un intense processus de dislocation des liens collectifs. Cela a conduit à une société individualiste et irrationnelle au plan politique. Dans ce contexte, après des décennies d’infusion néolibérale, l’amélioration des conditions matérielles de vie risque de n’être appréhendée que comme une manifestation clientéliste en quelque sorte : on perçoit les améliorations sans les expliquer par une forme de conscience sociale et sans mesurer qu’elles sont en ­réalité les conséquences d’une position politique progressiste.

    On le voit depuis des années, toute dégradation des conditions de vie est, elle, récupérée immédiatement par le populisme d’extrême droite qui prétend offrir de simples refuges culturels, aussi stupides qu’ils puissent nous paraître : la patrie dans son sens réactionnaire, les vieilles masculinités, l’ordre face au soi-disant ­désordre, etc. Nous avons besoin d’une nouvelle narration progressiste qui aille mener la bataille des idées.

    espagnedroit du travailsyndicats
    BBC

    SANS TITRE

    "There are many wisdoms embedded in cultures still alive today… by rescuing some of these narratives that somehow are getting lost, we might be better off," says Tomás Saraceno. For his latest exhibition at The Shed in New York, the Argentine artist draws on some of these embedded wisdoms, working with a community of "spider diviners" in Cameroon and even collaborating with spiders in what he calls "interspecies communication".

    Trained as an architect, he believes that artists and scientists should work together – and has dissolved the boundaries between different disciplines in his works, which include a solar-powered balloon that can carry humans and "cloud cities" floating above the Earth.

    "We need to learn to move differently, or relearn some other form of moving from the past," Saraceno says in this video, the first in BBC Culture's Blue-sky Thinking series.

    Video by Madeline Johnson

    Tomás Saraceno: Particular Matter(s) is at The Shed, New York until 17 April.

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    France24 - World

    No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

    Issued on: 19/03/2022 - 16:37

    Finland has traditionally walked a careful line of neutrality to avoid confrontation with its Russian neighbour. But the war in Ukraine is changing public attitudes, and joining NATO is becoming an increasingly realistic possibility. 

    Twenty years ago, joining NATO would have been unthinkable in Finland. But a historic shift in public opinion is now under way, with a survey released on February 28 finding that, for the first time, a majority of the population (53%) was in favour of joining the Atlantic alliance – an increase of 25% since the Russian invasion of Ukraine began.

    By March 14, a second poll found support for joining NATO had jumped again – to 62%.

    Since Russia’s invasion of Ukraine, heightened security concerns have pushed Finnish politicians to consider dramatic policy shifts away from the country’s traditional neutrality. In an unprecedented move, Prime Minister Sanna Marin announced on February 28 that Finland would supply Ukraine with weapons to fight against Russian forces.

    Meanwhile, Finnish President Sauli Niinistö has called for “cool heads” to prevail when it comes to making decisions over NATO membership.

    “There is emotion at the heart of public opinion,” said Maurice Carrez, a professor at Sciences Po Strasbourg and a specialist in Finnish history. He added that two of the largest political parties in Finland are pro-NATO, the Social Democratic Party and the National Coalition.

    “The Finnish president wanted to remind people that they have to avoid making a rash decision.”

    Warnings from Russia

    For Finland’s 5.5 million inhabitants, this means keeping calm in the face of escalating threats from Russia.

    “Finland and Sweden are getting frequent warnings from Russia,” Chiara Ruffa, associate professor in war studies at the Swedish Defense University, told FRANCE 24. “In early March, for example, four Russian fighter jets violated Swedish airspace while the Swedish and Finnish armies were carrying out exercises on the island of Gotland [in the Baltic sea].”

    “Nobody really believes that an attack is imminent, but it has become very clear that we are going to need to prepare for that eventuality,” she added.

    >> 'War in Ukraine is coming dangerously close to NATO borders'

    The current threat from Russia arguably became clear in 2014, when its forces entered Ukraine and annexed Crimea. Now, “the movement of Russian troops close to borders with Baltic countries has also played a role in stoking fears that were shown to be realistic”, Carrez said.

    As a result, Finland has been modernising its own military and moving closer to NATO, even if it is not yet a member.

    In 2014, Finland signed a treaty granting NATO troops support and transit through the country in times of crisis. And in 2022, NATO announced it would include Finland in alliance information-sharing during the war in Ukraine.

    Memories of the Winter War

    The fear of a Russian attack in Finland also has roots in World War II. The eastern Finnish border with Russia is more than 1,300 kilometres long, and the collective memory of Russian forces breaching it in 1939 remains potent.

    During the Winter War that followed, Finland lost more than 80,000 soldiers in fierce battles with Russian forces.

    The fight helped forge Finnish national identity, even though the country became independent in 1917 after more than a century as part of the Russian Empire.

    “After independence, there was a terrible civil war,” said Carrez. “But when the Winter War started some of those national divisions disappeared. Today the Finnish remember the Winter War as the birth of the nation of Finland.”

    The war ended with Finland ceding territory to Russia but retaining independence. Ever since, Finland has adopted a carefully balanced political stance to avoid antagonising its neighbour.

    In 1948, Finland and Russia signed the Agreement of Friendship, Cooperation and Mutual Assistance, confirming Finnish neutrality in the decades to come.

    “Finland didn’t become neutral because it lost the war against the Soviet Union in 1944,” Carrez said. “Finland has always tried to present itself as a neutral country, even between the two world wars. Obviously, it was a coerced neutrality, linked to the presence of a very powerful state at Finland’s border.”

    The pros and cons

    After the Soviet Union collapsed in 1991, Finland shifted focus towards the West. It made its political allegiance official by joining the European Union in 1995 but kept its military neutral by declining to join NATO. Neighbouring Sweden made the same choice.

    Now Finland’s parliament will reopen discussions in April on whether to join NATO after a report on the risks and benefits has been presented. The main advantage would be the military protection provided by NATO allies in case of attack under Article 5 of the NATO treaty.

    But this could have drawbacks, too. “Does NATO offer real protection? It could be counterproductive,” said Carrez. Despite historical tensions there are also genuine ties linking Russia to Finland, and a large Russian-speaking community lives there.

    Aligning with the West could also damage economic relations with Russia, which is an important trade partner and currently provides more than 97% of all the natural gas used in Finland, according to the EU statistical office Eurostat.

    While no request has yet been made, NATO has indicated it would accept applications from either Finland or Sweden to join the alliance.

    “Experts have said the process could move relatively fast,” said Ruffa. “It is well known that Sweden and Finland have the necessary military capacity, and there is a high level of interoperability as both countries have already participated in multiple shared missions with NATO.”

    This article was translated from the original in French.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN WAR IN UKRAINE

    Has war in Ukraine revived NATO?

    The France 24 Interview

    War in Ukraine: 'We are there to defend and protect all allies,' NATO chief says

    The Debate

    How far will it spiral? Russian invasion draws NATO closer to Ukraine

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : l'armée russe est entrée à Marioupol, des frappes aériennes à Mykolaïv

    Publié le : 19/03/2022 - 06:58Modifié le : 19/03/2022 - 23:04

    Cyrielle CABOT Marc DAOU Suivre

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lancé, samedi, un appel à la Russie, estimant qu'il était "temps" de discuter de "paix et de sécurité", tandis que l'armée russe a affirmé avoir réussi à pénétrer à Marioupol et combattre dans le centre-ville.

    • L'armée russe a affirmé avoir pénétré et combattre dans le centre-ville de Marioupol après plusieurs jours de siège. Selon un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur, la situation y est "catastrophique". 
    •  Les raids aériens russes se sont multipliés sur Mykolaïv, une ville du sud de l'Ukraine où des dizaines de soldats ont été tués, vendredi, dans une frappe contre une caserne de l'armée, selon le gouverneur de la région. "Pas moins de 200 soldats dormaient dans les baraquements", a raconté un militaire interrogé sur place, selon lequel "au moins 50 corps ont été extraits". Un autre militaire a estimé qu'il pourrait y avoir eu 100 morts.
    • Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir utilisé des missiles hypersoniques "Kinjal" dans l'ouest de l'Ukraine, une première dans un conflit. Ce type de missiles, très manœuvrables, défie, selon Moscou, tous les systèmes de défense antiaérienne.
    • Plus de 3,3 millions de réfugiés ont désormais fui l'Ukraine depuis l'invasion russe, ont indiqué les Nations unies, tandis que près de 6,5 millions de personnes seraient déplacées à l'intérieur du pays.
    • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé qu'il était temps pour Moscou d'accepter de se "réunir" pour "discuter" sérieusement de paix afin d'éviter à la Russie des conséquences "sur plusieurs générations". 
    • La présidence ukrainienne a appelé la Chine à se joindre aux Occidentaux et "condamner la barbarie russe", alors que Pékin n'a jusqu'ici jamais officiellement critiqué l'attaque de l'Ukraine par la Russie. 

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    Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden

    LE FIL DU 17 MARS

    Isolée, la Russie renonce au vote d'une résolution sur l'Ukraine à l'ONU

    L'Entretien de France 24

    Marina Ovsiannikova, journaliste russe : "Je ne fais pas partie de la racaille"

    Valeurs Actuelles

    Six militants d’Eric Zemmour aspergés d’essence pour avoir déployé une banderole

    Alors que deux cadres de Reconquête ! ont été insultés par un groupe d’individus, vendredi 18 mars à Metz, après le meeting d’Eric Zemmour, d’autres sympathisants du candidat nationaliste ont été visés, relaie Le Parisien. Vendredi 18 mars, six militants, et trois adolescents qui les accompagnaient avec des drapeaux tricolores ont été aspergés d’essence après avoir déployé une banderole au-dessus de la Francilienne, à Linas (Essonne).

    « Ils sont revenus pour terminer le travail »

    Peu de temps après avoir quitté le pont, le groupe de militants a vu « une voiture avec deux individus à l’intérieur arrivée à leur hauteur », a indiqué Stefan Milosevic, conseiller municipal à Montgeron et référent de Reconquête en Essonne. « La voiture a ralenti pour les asperger d’une grande quantité d’essence. Même leurs sous-vêtements étaient imbibés. S’ils sont revenus, c’était certainement pour terminer le travail », a-t-il ajouté.

    Quelques minutes après l’agression, « les policiers municipaux ont sauté dans leur voiture et ont essayé de les suivre », poursuit le référent. « C’est vraiment très grave, quelle était leur intention ? S’ils sont revenus, c’est qu’il y avait un autre objectif derrière, certainement pour mettre le feu et terminer le travail », a-t-il souligné. 

    Des faits de violence inédits dans l’Essonne durant cette campagne présidentielle. « C’est la première fois que j’ai peur pour les militants. Jusque-là, on avait juste été menacés et insultés sur le marché de Corbeil-Essonnes. Ces scènes devenues banales doivent cesser d’urgence », a dénoncé le référent de Reconquête!. Selon Le Parisien, une personne a été interpellée ce samedi après-midi.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Un ex-rugbyman abattu en plein centre de Paris

    L’ex-international argentin de rugby Federico Martín Aramburú, joueur du Top 14 pendant six ans, a été abattu à Paris dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 mars, révèle RMC. Selon les premiers éléments rapportés, il a été visé par plusieurs tirs après une altercation dans un bar du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Une enquête pour « assassinat » a été ouverte, un suspect étant activement recherché. Selon les informations du Parisien, ce lundi 21 mars, une femme a été arrêtée en fin d’après-midi samedi. Elle aurait été au volant du véhicule qui a permis aux deux hommes d’ouvrir le feu. Les faits s’étaient produits peu après 6 heures sur le boulevard Saint-Germain, devant un bar de nuit. Selon RMC, une altercation avait eu lieu entre deux groupes d’individus, qui ont été séparés par les videurs.

    Un suspect connu des services de police

    Mais peu après, l’un des deux groupes serait repassé devant le bar en voiture et des coups de feu auraient été tirés. Federico Martín Aramburú a été touché par plusieurs projectiles et a succombé à ses blessures. Selon les informations de Valeurs actuelles, le tireur a été identifié comme un homme connu défavorablement des services qui n’avait cependant pas encore été interpellé samedi 19 mars à la mi-journée. Selon Le Point, les enquêteurs sont à la recherche de Loïk Le Priol, ancien membre du GUD (Groupe union défense), connu comme militant violent d’extrême droite. Des témoins rapportent que des termes racistes ont été employés durant l’altercation. Deux autres personnes, un complice qui aurait également pointé une arme sur le rugbyman, et une femme d’une trentaine d’années qui auraient été au volant du véhicule utilisé, sont également recherchées.

    Décédé à 42 ans, Federico Martín Aramburú avait évolué au poste de trois-quarts centre ou d’ailier au sein du Biarritz Olympique, avec lequel il avait remporté deux championnats de France en 2005 et 2006. Il avait poursuivi sa carrière notamment à Perpignan et à Dax et revêtu les couleurs de l’Argentine à 22 reprises. Le club basque a adressé « ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches, et les assure de son total soutien ».

    🔴 [Info @Valeurs] L’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu tué par balles à Paris : le tireur aurait été identifié et serait défavorablement connu des services, indique une source policière. Pas d’interpellation pour le moment. La brigade criminelle est saisie.

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 19, 2022

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    France24 - Monde

    Ursula von der Leyen : en Ukraine, "la démocratie se dresse contre l’autocratie"

    Publié le : 18/03/2022 - 19:20

    Caroline DE CAMARET

    Trois semaines après le début de l’invasion russe en Ukraine, nous recevons Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui a la charge de préparer et actionner la réponse de l’UE à la guerre que le président russe Vladimir Poutine mène contre Kiev.

    Pour la présidente de la Commission européenne, Vladimir Poutine n’avait pas prévu "l’unité de l’Union européenne et de ses amis américains, canadiens et britanniques" dans ce soutien à l’Ukraine, ni "la rapidité et l’importance des sanctions". Et dans ce conflit, "c’est la démocratie qui se dresse contre l’autocratie et nous sommes unis".

    L'UE a activé contre Moscou quatre paquets de sanctions sans précédent qui ont "dévasté l’économie russe" : "Poutine essaye de détruire l’Ukraine mais il détruit l’avenir de son pays et de son peuple", estime la cheffe de l’exécutif européen. "Notre réponse à la guerre cruelle de Poutine a fait chuter sa Bourse" et "cela aura un impact durable sur l’économie du pays… quasiment en état de cessation de paiement". Ursula von der Leyen admet cependant : "Ces sanctions ont également un coût pour l’économie européenne, mais je suis convaincue que les citoyens européens comprennent que nous devons nous opposer à cette invasion cruelle, car c’est notre liberté qui est en jeu. Et notre liberté n’a pas de prix."

    "Chacun peut contribuer en économisant l’énergie"

    Les 27 sont "bien trop dépendants aux énergies fossiles russes, et il faut nous débarrasser de cette dépendance", déclare l'ancienne ministre allemande de la Défense, se tournant vers "nos amis américains pour voir s’il n’est pas possible de disposer de davantage de gaz naturel liquéfié", "même si les stocks européens sont encore suffisants pour tenir l’hiver prochain", assure-t-elle. Il faut investir dans les énergies renouvelables, car "elles sont locales, elles créent des emplois, elles sont bonnes pour la planète et pour la sécurité énergétique". Elle en appelle aussi aux Européens car "chacun peut contribuer en économisant l’énergie. Moins nous utilisons de l'énergie, mieux nous nous débarrassons de cette dépendance à l’égard de la Russie."

    Ursula von der Leyen rappelle que "pour la première fois de notre histoire, nous finançons l’achat et la livraison d’armes à un pays attaqué avec des fonds européens" et "nous faisons tout ce que nous pouvons pour l’aider dans les négociations qui ont commencé". "L’UE fournit une assistance d’urgence de 1,2 milliard d’euros à l’Ukraine, dont 500 millions sont attribués pour l’aide humanitaire, et c’est seulement le début. Et surtout, nous recevons les réfugiés ukrainiens avec les bras ouverts."

    Au sujet du voyage de trois Premiers ministres du groupe de Visegrad en Ukraine, elle le qualifie de "geste courageux". Mais "cela ne veut pas dire que nous n’allons pas traiter des autres questions de droits de l’Homme entre nous".

    "Il faut faire preuve de créativité"

    Faut-il poursuivre Vladimir Poutine devant la justice internationale ? "Il est tout à fait nécessaire qu’il y ait une enquête sur les crimes de guerre et que les responsables rendent des comptes" car "il s’agit de l’ordre international qu’il nous faut maintenir".

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé l’adhésion de son pays à l’UE, dans un premier temps soutenue par Ursula von der Leyen mais pas par les États membres réunis à Versailles : "Les 27 ont dit unanimement que l’Ukraine faisait partie de notre famille européenne. Le fait que le président Zelensky ait posé sa candidature a lancé le processus." Pour la présidente de la Commission européenne, "la situation est tout à fait extraordinaire, il nous faut des solutions sur mesure et faire preuve de créativité". Ursula von der Leyen assure que son objectif "est d’aller plus vite, d’émettre cette opinion sur l’adhésion en l’espace de quelques mois et de faire tout ce que nous pouvons pour soutenir l’Ukraine dans ce processus qui a commencé".

     

    Émission préparée par Isabelle Romero, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Perrine Desplats.

    Pour donner votre avis sur la démocratie en Europe, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Kiev rejette l’ultimatum russe de capituler à Marioupol

    « Le peuple lui-même défend le pays », assure Zelensky

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accordé un entretien à l’Union des médias publics européens (UER), dont France Télévisions. Et le chef d’Etat a assuré que « tout le monde peut voir que c’est le peuple lui-même qui défend le pays ». Il a également déclaré, comme le relaie franceinfo : « Cet élan collectif n’est pas le seul que nous ayons, mais c’est le plus important au côté de notre armée (…) et c’est ça notre véritable force. »

     

    Meta interdit en Russie pour « extrémisme »

    Zelensky demande d’autres sanctions à l’UE

    Dans une nouvelle vidéo publiée sur Telegram, le président ukrainien demande à l’Union européenne de cesser tout « commerce » avec la Russie, décrit BMFTV. « Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre », a-t-il lâché.

    Il a enjoint l’UE d’agir : « Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques. »

    Nouveau couvre-feu à Kiev

    Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a mis en place un nouveau couvre-feu, commençant ce lundi soir et prenant fin mercredi matin. La capitale est toujours sous les bombardements russes.

    Une frappe à Kiev fait plusieurs morts, pas d’ultimatum à Marioupol

    Un bombardement a eu lieu dans la capitale Kiev faisant au moins six morts, relaie BFMTV. Plusieurs corps ont été retrouvés dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de la ville. La frappe aurait laissé un cratère de plusieurs mètres de large. Dans le même temps, l’Ukraine a indiqué qu’elle « ne déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, rejetant l’ultimatum de la Russie.

    Plus loin, dans la ville de Novoselytsya, une fuite d’ammoniac s’est produite dans une usine chimique forçant les habitants à quitter la zone, à 2,5 kilomètres aux alentours. L’incident serait terminé. Joe Biden se rendra, lui, en Pologne vendredi 25 mars.

    Une attaque aérienne dans l’Ouest de l’Ukraine fait trois blessés

    19 enfants évacués à Marioupol

    Le président ukrainien évoque « la solution finale » menée par la Russie

    Devant le parlement israélien, Volodymir Zelenski a estimé qu’Israël et l’Ukraine vivent la « même menace : la destruction totale de notre culture » et demande au pays de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, relaie Le Figaro. Le président de l’Ukraine a également affirmé que le Kremlin parle de « solution finale » au problème ukrainien, « comme les nazis » ont parlé de la question européenne.

    Cinq blessés dans l’explosion d’un obus devant un immeuble à Kiev

    Après l’explosion d’un obus russe près d’un immeuble dans le nord-ouest de Kiev, ce dimanche, cinq personnes ont été blessées, dont deux hospitalisées, a indiqué le maire de la ville Vitali Klitschko. Le bâtiment de dix étages, situé dans le quartier de Sviatiochine, est très endommagé, rapporte BFMTV.

    Le président Zelensky souhaite négocier avec Vladimir Poutine

    Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le président ukrainien s’est de nouveau dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. « Sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre. […] S’il existe seulement 1 % de chance d’arrêter cette guerre, nous devons la saisir », a déclaré Volodymir Zelenski. « Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit ukrainien] est une troisième guerre mondiale », a-t-il ajouté.

    Au moins 847 civils tués selon l’ONU

    Le Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations-Unies affirme, dans un rapport dévoilé samedi 19 mars, avoir décompté 847 civils tués entre le 24 février et le 18 mars. Un chiffre nettement inférieur aux affirmations de Kiev, mais il ne s’agit là que des cas avérés par l’organe onusien. « Le nombre réel est considérablement plus important », détaille le document qui évoque également 1 399 blessés. Il précise que cette enquête ne tient pas compte de l’intensification récente des frappes russes contre plusieurs villes ukrainiennes.

    From 24 Feb—18 March, we recorded 2,246 civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 847 killed, incl 64 children; 1,399 injured, incl 78 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. Full update https://t.co/g7O1JLgmky pic.twitter.com/aN399jikz5

    — UNHumanRightsUkraine (@UNHumanRightsUA) March 19, 2022

    Le pape François dénonce une « agression contre l’Ukraine »

    Durant sa bénédiction de dimanche 20 mars sur la place Saint-Pierre, le pape François a condamné « l’agression violente contre l’Ukraine » et « un massacre insensé où chaque jour des atrocités se répètent ». Le souverain pontife a appelé à mettre fin à cette « guerre répugnante ».

    Boris Johnson demande une condamnation de la part de Pékin

    Le Premier ministre britannique a jugé, dans une interview au Sunday Times publiée samedi 19 mars, qu’il devenait « de pus en plus difficile et politiquement gênant pour les gens, activement ou passivement, de tolérer l’invasion de Poutine », au regard des « atrocités » commises par l’armée russe. Il a exhorté la Chine, allié historique de Vladimir Poutine, a se prononcer ouvertement contre l’invasion. Pékin a jusqu’ici dit « déplorer » la situation, mais sans parler de « guerre » et s’abstenant de condamner l’attaque. « Je pense qu’à Pékin, il comme ce à y avoir des doutes », a déclaré Boris Johnson.

    De nouveaux couloirs humanitaires

    La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé dimanche 20 mars la mise en place de sept corridors humanitaires, notamment dans le sud-est du pays et dans les environs de Kiev. Ils devraient permettre en particulier une évacuation de la ville de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes. 

    Moscou évoque de nouvelles frappes de missiles hypersoniques

    La Russie a de nouveau affirmé, dimanche 20 mars, avoir eu recours à des missiles hypersoniques. « Une importante réserve de carburant a été détruite […] par des missiles balistiques hypersoniques » tirés depuis la Crimée, a affirmé le ministère russe de la Défense. Des affirmations encore impossibles à confirmer. Les missiles hypersoniques ont la particularité de pouvoir déjouer les systèmes d’interception et de pouvoir transporter une charge nucléaire. En affirmant les utiliser avec succès, Moscou laisse donc entendre être en capacité de frapper les pays de l’Otan.

    Multiplications des raids dans l’Est

    Les bombardements se sont intensifiés dans les villes de l’est de l’Ukraine, samedi 19 mars. Mykolaïv, ville portuaire située sur la Mer Noire, a notamment été visée. Les raids contre la cité industrielle se sont succédé à un rythme très soutenu, rapporte Le Figaro. Une caserne a été frappée et les témoins évoquaient des morts par dizaines, bien que cette information n’ait pas été confirmée par une source indépendante. Marioupol, ville stratégique sur la Mer d’Azov, a également connu une intensification des frappes et Moscou affirme avoir conquis 90 % de la ville.

    Une école bombardée à Marioupol, selon les autorités locales

    Vers une guerre longue ?

    Si les raids se poursuivent, l’avancée russe sur le terrain a été assez faible sur la plupart des fronts. Selon les renseignements britanniques, la Russie aurait changé de tactique face à la résistance ukrainienne et pour limiter ses pertes déjà importantes. Elle mise désormais sur « un bombardement aveugle » des zones urbaines pour appuyer ses troupes, au prix de pertes civiles plus importantes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des troupes russes et ukrainiennes creuser des tranchées, souligne Le Monde. Ce qui laisse augurer que les deux camps envisagent une guerre d’usure.

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    France24 - Monde

    Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011

    Publié le : 18/03/2022 - 22:53

    FRANCE 24 Suivre

    Bachar al-Assad s'est rendu aux Émirats arabes unis, vendredi, pour sa première visite dans un pays arabe depuis le début, en 2011, du conflit qui a ravagé son pays, la Syrie. Il a notamment évoqué, avec le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed, "la coopération et la coordination entre les deux pays frères" en vue de "contribuer à la sécurité, la stabilité et la paix dans le monde arabe et au Moyen-Orient".

    Le président syrien Bachar al-Assad s'est rendu, vendredi 18 mars, aux Émirats arabes unis pour sa première visite dans un pays arabe depuis le début, en 2011, du conflit qui a ravagé son pays, a annoncé l'agence officielle émiratie Wam.

    Le président syrien, au ban du monde arabe depuis une décennie, a été reçu par le dirigeant de facto des Émirats, le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed, pour discuter des "relations fraternelles" entre les deux pays, selon l'agence émiratie Wam.

    Les deux hommes ont évoqué "la coopération et la coordination entre les deux pays frères" en vue de "contribuer à la sécurité, la stabilité et la paix dans le monde arabe et au Moyen-Orient", ajoute-t-on de même source.

    Réouverture de l'ambassade à Damas fin 2018

    La Syrie avait été exclue de Ligue arabe dès la fin 2011, les pays arabes, dont ceux du Golfe, protestant contre la répression menée par le pouvoir de Damas contre des manifestations pro-démocratie, déclenchant une guerre dévastatrice.

    En février 2012, les Émirats et les cinq autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient annoncé le retrait de leurs ambassadeurs de Syrie, dénonçant dans un communiqué commun le "massacre collectif" commis par le pouvoir syrien.

    Mais fin 2018, Abu Dhabi, qui assume de plus en plus ses positions divergentes sur la scène diplomatique, avait rouvert son ambassade à Damas, alors que la question du retour de la Syrie dans la Ligue arabe continue de diviser.

    Le ministre émirati des Affaires étrangères, le cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, avait rencontré en novembre dernier le président syrien à Damas lors de la première visite effectuée par un haut responsable de cette monarchie du Golfe depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

    Bachar al-Assad, qui a achevé sa visite en fin de journée vendredi, y a également rencontré Mohammed ben Rached al-Maktoum, le dirigeant de Dubaï, l'autre grand émirat du pays où il avait atterri plus tôt.

    Avec AFP

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    Syrie : retour à la case Bachar ?

    La chronique de l’éco

    Syrie : des manifestations contre la levée de subventions pour des denrées nécessaires

    Reporters

    La traque des criminels de guerre syriens en Europe

    Opex 360

    L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

    France24 - Monde

    Guerre d'Algérie : 60 ans après, retour sur les accords d'Évian

    Publié le : 17/03/2022 - 10:40

    Aurélien PORCHER Sylvain ROUSSEAU Karim YAHIAOUI Suivre FRANCE 24 Suivre

    Le 18 mars 1962, la France et l’Algérie signent des accords de cessez-le-feu qui ouvrent la voie vers l’indépendance. Des accords au forceps qui vont être suivis d’une période de transition particulièrement violente. L’Organisation armée secrète (OAS), qui refuse ces accords, va appliquer une stratégie de la terre brûlée qui va précipiter le départ de centaines de milliers de pieds-noirs. Le projet d’une Algérie multiculturelle vole en éclat dans la douleur. Soixante ans après, nos reporters ont retrouvé les témoins et les acteurs d’un moment central dans l’histoire des deux pays.

    >> À lire : Les accords d'Évian, cadre historique des relations France-Algérie

    >> À lire, notre webdocumentaire : Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    Les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ont signé, le 18 mars 1962, les accords dits d'Évian, consacrant la défaite française et ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation. © Studio Graphique - France Médias Monde

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    Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    C'EST EN FRANCE

    Accords d’Évian et indépendance de l'Algérie : 60 ans après, comment réconcilier les mémoires ?

    COMMÉMORATION

    Le 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie réprimée dans le sang à Charonne

    Valeurs Actuelles

    Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar

    Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).

    L’Allemagne veut éviter la pénurie

    En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden

    Publié le : 18/03/2022 - 00:07Modifié le : 18/03/2022 - 23:07

    Yona HELAOUA Suivre Soraya BOUBAYA Suivre Marc DAOU Suivre

    Au cours d'un nouvel entretien téléphonique, vendredi, entre les présidents français et russe, Emmanuel Macron a exprimé à Vladimir Poutine sa "préoccupation extrême" concernant la situation à Marioupol et de nouveau exigé "le respect immédiat d'un cessez-le-feu" en Ukraine. Le bombardement mercredi d'un théâtre de cette ville du sud du pays a fait au moins un blessé grave mais pas de morts selon un premier bilan du conseil municipal de la ville. 

    • Emmanuel Macron a exprimé à Vladimir Poutine sa "préoccupation extrême" concernant la situation à Marioupol, lors d'un nouvel entretien téléphonique vendredi. Le bombardement d'un théâtre de cette ville du sud de l'Ukraine par des troupes russes, selon Kiev, a fait au moins un blessé grave, mais pas de morts, a indiqué le conseil municipal dans son premier bilan sur ce drame.
    • Des "missiles" russes ont détruit une usine de réparation d'avions dans le quartier de l'aéroport de Lviv, grande ville ukrainienne située près de la frontière polonaise, a annoncé son maire, Andriy Sadovy.
    • "La Chine et les États-Unis ont la responsabilité d'aider à la paix mondiale", a déclaré Xi Jinping à Joe Biden lors d'un entretien entre les deux dirigeants.
    • Vladimir Poutine a de son côté accusé l'Ukraine de "faire traîner" les pourparlers sur le conflit et a estimé que Kiev avait des demandes "pas réalistes", lors d'un entretien téléphonique avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.
    • Les grandes organisations économiques internationales telles que la BERD, le FMI et la Banque mondiale se sont déclarés "horrifiées et profondément inquiètes" de l'invasion russe de l'Ukraine, prévoyant de "vastes retombées économiques mondiales". Dans un communiqué, les organisations signataires soulignent qu'en plus "de la dévastatrice catastrophe humanitaire en Ukraine, la guerre perturbe les moyens de subsistance dans la région et au-delà", réduisant l'approvisionnement en énergie, en nourriture, augmentant les prix et la pauvreté.
    • Plus de 100 000 réfugiés se sont ajoutés en 24 heures aux 3 millions de personnes qui ont déjà fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon l'ONU, qui recense également environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays.

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    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Isolée, la Russie renonce au vote d'une résolution sur l'Ukraine à l'ONU

    Focus

    Trois semaines de guerre en Ukraine : la population face au choc de l'invasion russe

    L'Entretien de France 24

    Marina Ovsiannikova, journaliste russe : "Je ne fais pas partie de la racaille"

    Valeurs Actuelles

    En Belgique, une voiture fonce sur la foule lors d’un carnaval et fait six morts

    « C’est l’horreur »

    « Il n’y a pas de mots, c’est l’horreur », a déclaré le Bourgmestre (maire) de la ville à RTL Info. « Nous avons mis la salle de sport communale à disposition des familles et le service d’assistance aux victimes a également été activé », a-t-il détaillé. Une cellule d’aide psychologique a également été mise en place.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    France24 - World

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    Issued on: 17/03/2022 - 19:24

    Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.

    On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.

    The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.

    Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.

    “But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”

    As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".

    The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.

    Catastrophic shortages

    Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."

    Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.

    In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.

    In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.

    “The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”

    Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.

    ‘Unsustainable' prices for developing countries

    North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well. 

    "I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”

    On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.

    The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.

    "We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.

    Wheat, a geopolitical issue

    Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".

    "What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."

    "Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."

    This article has been translated from the original in French.

     

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    Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’

    Business Daily

    OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    Opex 360

    La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

    L'Humanité

    Russie. Frapper le pouvoir et tendre la main au peuple

    Chronique

    Francis Wurtz

    Notre solidarité avec le peuple martyr de l’Ukraine est totale et notre soutien aux sanctions visant son agresseur sans réserve. Mais Poutine n’est pas la Russie. Pour une partie des Russes, l’après-Poutine est, plus que jamais, à l’ordre du jour, tant la stratégie suicidaire de l’actuel maître du Kremlin en Ukraine leur fait subir l’épreuve la plus traumatisante qu’ils aient traversée depuis la chute de l’Union soviétique : voir leur pays sombrer dans la régression, l’isolement et le déshonneur. Quelle injustice cela serait d’infliger, par une « guerre économique totale », la double peine à celles et à ceux d’entre eux, chaque jour plus nombreux, qui résistent avec courage au « chauvinisme grand-russien » (Lénine) de leurs dirigeants !

    Faisons mieux connaître ces appels d’intellectuels russes qualifiant, dès les premiers jours de l’agression, de « crimes » les actes de guerre du Kremlin au mépris de leur carrière sinon de leur liberté ; ou cette courageuse « lettre ouverte » à Poutine dénonçant sa « guerre insensée » et se couvrant aussitôt de 17 000 signatures du monde russe de la culture ; ou bien cette prise de position collective contre la guerre de la part de stars du football, du hockey ou du tennis russes ; ou encore cette déclaration officielle de la Confédération du travail de Russie (KTR), partie prenante du mouvement syndical mondial, exprimant la « nécessité d’une cessation rapide » de la guerre, de la reprise d’un « dialogue pacifique » et de la « coexistence entre les peuples multinationaux de Russie et d’Ukraine » ; ou de cet appel international couvert de signatures russes et ukrainiennes côte à côte pour crier : « Assez de guerre en Europe » !

    Quant à la partie de la population russe, sans doute encore majoritaire à ce jour, qui – dans le contexte de la désinformation et du climat nationaliste entretenu par le pouvoir – continue toujours de se ranger derrière son président, nous aurions tout à perdre à contribuer à les humilier, au risque de voir grossir comme jamais le camp des nostalgiques, des revanchards et autres ultras sur lesquels comptent les pitoyables « élites » du régime pour pérenniser leurs prébendes !

    À qui verrait dans cette position une bienveillance mal placée, je conseillerais de se reporter, entre autres sources d’une inépuisable expérience historique, aux Mémoires de Robert Gates, qui fut directeur de la CIA puis chef du Pentagone sous la présidence de George W. Bush : il y reconnut, en 2014, le lien entre l’exacerbation des tensions Est-Ouest et le fait que, dans leur stratégie à l’égard de Moscou, « les Occidentaux, et particulièrement les États-Unis n’ont pas mesuré l’ampleur de l’humiliation ressentie par les Russes avec l’éclatement de l’URSS ». Poutine y a puisé une bonne part de sa popularité en Russie.

    C’est pourquoi, pour préserver les chances de tisser, dès que les conditions le permettront, des relations nouvelles avec cet incontournable voisin européen qu’est la Russie – et nous attaquer ensemble aux problèmes de fond non résolus ! –, il me paraît vital, en même temps que de sanctionner aussi durement que nécessaire le pouvoir responsable de la tragédie ukrainienne, de tendre, dès aujourd’hui, la main au peuple russe.

    la chronique de francis wurtz la chronique de francis wurtz
    France24 - World

    Ten million have fled their homes due to 'devastating' war in Ukraine, UN says

    Issued on: 20/03/2022 - 07:11Modified: 20/03/2022 - 13:54

    FRANCE 24 Follow

    At least 10 million people have fled their homes in Ukraine due to the "devastating" war in the country, the UN refugee chief said on Sunday. Ukraine's President Volodymyr Zelensky said the port city of Mariupol is suffering under a campaign of "terror" waged by Russian troops while city council officials said thousands of residents had been taken by force across the border onto Russian territory. FRANCE 24 brought you Sunday’s events as they unfolded in the liveblog below.

    • More than 900 civilians have been killed since Russia’s invasion of Ukraine and more than 1,450 have been injured, the UN’s human rights office said Sunday. Due to a lack of information from badly hit cities including Mariupol, the actual tolls are thought to be considerably higher, the office said.
    • At least 10 million people in Ukraine have fled their homes due to the "devastating" war in the country and are either internally displaced or have become refugees abroad, the UN High Commissioner for Refugees, Filippo Grandi, said on Twitter.
    • The Russian defence ministry said on Sunday it had once again fired its Kinzhal hypersonic missiles in Ukraine,"destroying a large storage site for fuels and lubricants" in the Mykolaiv region. Russian Kinzhals on Saturday targeted "a large underground warehouse containing missiles and aviation ammunition" in the village of Deliatyn in the Ivano-Frankivsk region.
    • Air raid alerts went off in almost every region of Ukraine late Saturday and early Sunday, according to the Kyiv Independent. Multiple air raids on Mykolaiv took place in quick succession on Saturday, a regional official said, a day after a deadly strike on a military barracks in the southern Ukrainian city.
    • Mariupol's rescue workers were still searching for survivors after a theatre was flattened by Russian air strikes on Wednesday. Moscow denies hitting the building or targeting civilians.
    • The city council in the besieged port city of Mariupol said Russian forces bombed an art school where about 400 residents had taken shelter. There was no word yet on casualties.
    • Zelensky said in an address to the nation early on Sunday that the country wants peace and that ongoing talks with Russia are “not simple or pleasant, but they are necessary”. He has requested a direct meeting with Russian President Vladimir Putin.

    Read the archives of Sunday's live blog below. 

    © Studio graphique France Médias Monde

    (FRANCE 24 with REUTERS, AFP and AP)

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    France24 - Monde

    Les visages de Nick Kyrgios, tennisman talentueux et tempétueux

    Publié le : 18/03/2022 - 20:03

    Nicolas BAMBA

    En quarts de finale du Masters 1000 d'Indian Wells, jeudi, Nick Kyrgios a fait trembler Rafael Nadal. Et il a, une nouvelle fois, affiché son caractère tempétueux. Sur le circuit, le tennisman australien se distingue par ses accès de colère. Des écarts qui lui coûtent cher mais qui en disent aussi long sur sa personnalité.

    Avant le début du tournoi d'Indian Wells, premier Masters 1000 de l'année, cela faisait un mois et demi qu'on n'avait plus vu Nick Kyrgios. Sa dernière apparition remontait au deuxième tour de l'Open d'Australie, en janvier. Devant son public, l'Australien avait enflammé la Rod Laver Arena avant de s'incliner face au Russe Daniil Medvedev, futur finaliste et futur numéro un mondial.

    En Californie, Nick Kyrgios a bénéficié d'une invitation (wild card). Aux portes du top 10 entre 2016 et 2018, le natif de Canberra a progressivement reculé au classement, jusqu'à sortir du top 100 en début d'année 2022. Mais son 132e rang actuel reflète davantage ses failles psychologiques que son potentiel réel.

    Sebastian Baez (60e mondial), Federico Delbonis (34e mondial) et Casper Ruud (8e mondial) peuvent en attester. Tous trois ont été sortis sèchement l'un après l'autre par Nick Kyrgios depuis le début du tournoi, à chaque fois en deux manches. Et Rafael Nadal, son adversaire jeudi en quarts de finale, a dû s'acharner pour ne pas subir le même sort.

    Coups de génie et coups de sang

    Devant un public acquis à sa cause, l'Espagnol a énormément souffert pour se dépêtrer du piège tendu par l'Australien. Après avoir remporté la première manche, Rafael Nadal a perdu la seconde. Et au bout de presque trois heures hautes en couleurs, le "Taureau de Manacor" a pu exulter.

    Battu (7-6 [0], 5-7, 6-4), Nick Kyrgios a reçu les félicitations de son bourreau. "Nick est l'un des joueurs les plus talentueux du circuit. Quand il joue avec motivation et passion, il peut battre n'importe qui. Je lui souhaite le meilleur", a applaudi "Rafa". Quelques mots sympathiques de la part du numéro 4 mondial à l'attention du volcan australien en éruption tout l'après-midi. Jeudi, Nick Kyrgios a fait du Nick Kyrgios.

    Dans les tribunes, face au chouchou Nadal, le joueur de 26 ans n'avait pas que des amis. Quelques spectateurs avinés ont cru bon de crier pendant qu'il servait. Une attitude irrespectueuse et malheureusement efficace pour faire sortir Nick Kyrgios de ses gonds plusieurs fois. Sur la première balle de set, il a hurlé à un spectateur "Ferme ta p... de gueule". Résultat : l'arbitre a sanctionné Kyrgios d'un point de pénalité qui a offert la première manche à Nadal.

    Plus tard, alors qu'il était revenu dans le match en signant quelques coups somptueux, l'outsider s'est emporté contre un spectateur assis derrière lui et un peu trop bavard à son goût : "Tu joues ? T'es bon au tennis ? Voilà, alors pourquoi tu parles ?" Il a ensuite illustré son propos en prenant à témoin l'acteur Ben Stiller, juste à côté : "est-ce que je lui dis comment jouer (au cinéma) ? Non !" Ambiance... L'acteur américain, venu soutenir Rafael Nadal, n'est pas resté insensible à la fougue de l'Australien.

    😡 "Je te dis comment jouer au cinéma, moi ?"😁 Après Stan Wawrinka et Jean-Vincent Placé, nouveau crossover inattendu entre Nick Kyrgios et Ben Stiller !#IndianWells #HomeOfTennis pic.twitter.com/2TjsdakI9x

    March 18, 2022

    "Nous sommes seulement des humains"

    Avant de déposer les armes, Nick Kyrgios avait aussi allumé l'arbitre : "C'est ton p... de job de contrôler le public !". Et quelques secondes après sa défaite, il a passé ses nerfs en fracassant (encore) une raquette au sol. Celle-ci a rebondi très loin et a failli heurter un ramasseur de balle. Ce dernier a dû faire un écart pour éviter le projectile.

    Déjà suspendu plusieurs semaines dans sa carrière pour ses colères trop véhémentes, l'Australien a vu rouge face à la presse quand il a été interrogé sur cet incident. "Que veux-tu que je te dise ? C'était mon intention ? Non. (...) C'est une question que tu vas me poser après une bataille de trois heures contre Nadal ? C'est pour ça que tu viens ici ?", a-t-il lancé à un journaliste. Auparavant, il s'était enquis de la santé du ramasseur de balles et avait été rassuré. Il l'a depuis retrouvé sur Instagram, où il dit s'être fait "un nouvel ami".

    En conférence de presse, Nick Kyrgios a fait part de toute son amertume : "ça fait mal parce que je sais qu'on ne parlera pas des matches que j'ai joués avant ça. C'est toute l'histoire de ma carrière. J'ai joué trois p... de bons matches. J'ai battu un mec qui a gagné presque 60 matches l'année dernière (Casper Ruud, ndlr) et personne ne s'en rappelle. On ne va se rappeler que du match où Kyrgios a perdu contre Rafa à Indian Wells ou du match où il a jeté une raquette. Les gens comme vous (il désigne les journalistes) abîment le sport." "C'est injuste, mais en même temps, c'est juste le genre de personnalité que je suis pour le sport", a-t-il poursuivi.

    Victime d'une dépression en 2019, en proie à des pensées suicidaires, Nick Kyrgios a encore tancé les spectateurs qui s'en prennent aux sportifs et sportives. Il s'est appuyé sur ce qui est arrivé à Naomi Osaka le 12 mars, déjà à Indian Wells. La Japonaise, qui a fait état d'importants problèmes de santé mentale l'année dernière, a été prise à partie par un spectateur et à fondu en larmes pendant et après son match perdu. "Ça nous affecte, nous sommes seulement des humains", dit l'Australien, avant d'égratigner "les réseaux sociaux" sur lesquels "les gens pensent être pertinents alors que non".

    Personnage atypique, Nick Kyrgios joue sur les deux tableaux. Provocateur fragile, capable de s'engager pour des causes humanitaires tout en critiquant ouvertement d'autres joueurs dans des termes flirtant avec l'insolence, l'homme aux six titres (trois ATP 500, trois ATP 250) sait tirer avantage de son caractère. À Indian Wells, une équipe de Netflix l'a suivi dans le cadre d'un documentaire. Et à un spectateur étonné de le voir ainsi accompagné, il a lancé : "ils voulaient un mec un peu chiant, neutre, sans personnalité", rapporte le quotidien L'Équipe.

    Il n'atteindra peut-être jamais la cote de popularité d'un Rafael Nadal ou d'un Roger Federer. Mais Nick Kyrgios, avec son style bien à lui, porte des messages et des combats dans le tennis actuel. Dans le paysage de la petite balle jaune, le tennisman ne laisse pas indifférent.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : selon Kiev, il n’existe “aucune solution militaire” pour sauver Marioupol

    Un couloir humanitaire instauré à Marioupol

    La vice-première ministre ukrainienne, Iryna Vereshchuk, a annoncé samedi que dix couloirs humanitaires avaient été convenus avec les Russes, dont l’un part de Marioupol. Les autres sont situés dans la région de Kiev et dans celle de Louhansk, dans l’est du pays, relaie Le Figaro.

    847 civils tués depuis le début de l’offensive russe selon l’ONU

    La ville de Mykolaïv ciblée par les bombardements russes

    « Près de 1 400 français ont pu quitter l’Ukraine », affirme l’ambassadeur français à Lviv

    L’ambassadeur français à Lviv, en Ukraine, Étienne de Poncins, a indiqué sur BFMTV, qu’à « peu près 1 400 français ont pu quitter l’Ukraine ». « Quelques dizaines au maximum » de Français restent coincés en Ukraine, a-t-il ajouté. Pour des raisons de sécurité, l’ambassade de France en Ukraine a dû quitter la capitale Kiev, début mars, pour s’installer à Lviv, près de la frontière polonaise.

    L’Ukraine appelle la Chine à condamner l’invasion russe

    190 000 civils évacués par des couloirs humanitaires

    Plus de trois millions de réfugiés ont fui l’Ukraine

    Selon le décompte des Nations-Unies, plus de 6 millions d’Ukrainiens ont dû fuir leur foyer depuis le début des combats, relaie Le Parisien. Parmi eux, 3,3 millions ont quitté le pays. L’Unicef précise que près de la moitié de ces réfugiés (1,5 millions) sont des enfants, et appelle à la mise en place de « mesures renforcées » pour assurer leur protection.

    Marioupol au bord de la chute

    La ville de Marioupol devrait bientôt tomber aux mains de l’armée russe. Un conseiller du président Zelensky, cité par BFMTV, a reconnu que les tentatives de désencerclement de la ville avaient échoué, et qu’il n’existait donc « aucune solution militaire » pour sauver la ville.

    Frappe meurtrière contre un site militaire dans le sud de l’Ukraine

    Des tirs de roquettes ont touché, vendredi 18 mars, une caserne de Mykolaïv, faisant plusieurs morts parmi les militaires, rapporte Le Figaro. Les autorités ukrainiennes et des témoins évoquent au moins une dizaine de morts, chiffre qui n’a cependant pas encore été confirmé par une source indépendante. Les Russes « ont lâchement effectué des frappes de missiles contre des soldats qui dormaient. Une opération de secours se poursuit toujours », a fait savoir le gouverneur de la région.

    Gaz russe : l’Allemagne craint de ne pas passer l’hiver

    Le ministre allemand de l’Economie et de l’Ecologie, Robert Habeck, a fait part, samedi 19 mars, de son inquiétude quant à la capacité de son pays à « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » si la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine se poursuivait. Les livraisons de gaz russe, dont l’Allemagne est très dépendante, ont été limitées par le conflit, et la possibilité d’une coupure ou d’un embargo reste envisageable. L’approvisionnement en gaz « n’est pas encore complètement garanti » pour cet hiver, a déclaré le ministre à la radio Deutschlandfunk.

    Londres redoute « un usage aveugle » des armes par la Russie

    Le ministère britannique de la Défense a jugé, vendredi 18 mars dans un point de ses services de renseignements, que la Russie a dû « adapter sa stratégie » à la résistance ukrainienne, et tente désormais une guerre « d’usure » qui pourrait impliquer « un usage aveugle de sa puissance de feu et donc une hausse des pertes civiles ». Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, a par ailleurs affirmé, dans un entretien au Times, craindre que les pourparlers ne soient qu’un « écran de fumée » utilisé par le Kremlin pour cacher des « épouvantables atrocités » avant une nouvelle offensive.

    Quatre militaires tués lors d’un exercice de l’Otan en Norvège

    Le corps des Marines des Etats-Unis a fait savoir vendredi 18 mars qu’un appareil de transport « Osprey » s’est crashé durant un exercice militaire en Norvège. Quatre passagers ont été tués, ont précisé les forces armées norvégiennes. L’avion participait à l’opération de l’Otan « Cold Response » qui implique quelque 30 000 soldats et 220 aéronefs. Prévue de longue date, elle a officiellement pour but de démontrer « la force et l’unité de l’Otan » et sa capacité à agir dans un environnement arctique. Mais elle prend évidemment un sens particulier dans le contexte de tensions extrêmes avec la Russie.

    Combats de rue à Marioupol

    Zelensky exhorte Moscou à négocier

    Des missiles hypersoniques tirés en Ukraine, selon Moscou

    Les couloirs humanitaires bombardés, selon Amnesty International

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine

    Issued on: 15/03/2022 - 13:54

    Lara BULLENS Follow

    The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.

    “The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris. 

    Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.

    The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.

    Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.

    ‘For now, it’s the best we can do’ 

    Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.

    Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”

    On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.

    Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.

    #Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR

    March 2, 2022

    “We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”

    First steps towards a French education

    The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.

    “We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday. 

    Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche

    The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.

    The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma. 

    The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms. 

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    France24 - Monde

    Le SLS, la fusée XXL de la Nasa pour retourner sur la Lune

    Publié le : 18/03/2022 - 17:54

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le lanceur SLS - ou Space Launch System - a quitté pour la première fois son hangar, dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette fusée, la plus puissante de l’histoire américaine d’exploration de l’espace, doit permettre aux astronautes de fouler à nouveau le sol lunaire. Et pour y parvenir il faut un lanceur de taille hors-norme.

    Du haut de ses quasi 100 mètres, elle incarne le renouveau des ambitions spatiales américaines. La fusée SLS (Space Launch System) a fait sa première apparition en public pour des tests, dans la nuit du jeudi 17 mars au vendredi 18 mars, onze ans après que le programme a été lancé par la Nasa.

    Mais surtout, elle s’est lentement mue, pendant près de onze heures, vers la rampe de lancement du fameux complexe de tir 39B du centre spatial Cap Canaveral, d’où sont parties les dernières missions habitées vers la Lune du programme Apollo, il y a cinquante ans. 

    😮 🤯 pic.twitter.com/woEq6oLhvn

    March 17, 2022

    Plus de 100 mètres de haut pour aller sur la Lune

    Ce n’est pas un hasard. SLS est au cœur du programme Artemis, lancé par l’ex-président américain Donald Trump, qui doit permettre aux États-Unis de retrouver le chemin de la Lune, si possible dès 2025. "Être présent quand un nouveau super-lanceur voit le jour est un événement extraordinaire qui restera marqué dans les mémoires", s’est enthousiasmé Tom Whitmeyer, un haut responsable de la Nasa en charge des systèmes d’exploration spatiale, interrogé par la BBC.  

    L’ambition du Space Launch System se devine tout de suite à sa taille. Pour faire simple, plus ces fusées sont grandes, plus elles veulent aller loin. Le mythique lanceur Saturn V de la Nasa, qui a permis à Neil Armstrong de voler vers la Lune, s’élevait à 113 mètres, tandis que la taille finale du SLS doit faire 117 mètres de haut (pour l’instant seule la première version de la fusée, qui fait 99 mètres, a été construite).

    Des lanceurs comme le Falcon 9 de Space X ou Ariane 5 ne mesure qu’un peu plus de 50 mètres. C’est suffisant pour rejoindre la Station spatiale internationale qui se trouve à 408 km de la Terre. Mais la Lune se situe dix fois plus loin.

    Pourquoi la taille de la fusée est-elle si importante ? "Il faut prévoir de quoi faire vivre l’équipage et il faut des puissances différentes selon l’endroit où vous voulez aller", répond François Forget, astrophysicien et spécialiste de l’exploration spatiale au CNRS, contacté par France 24. 

    La puissance de propulsion provient des moteurs qui ont besoin de carburant. Et pour les fusées spatiales, il s’agit d’un mélange entre hydrogène et oxygène liquide. Un assemblage qui, en plus de cinquante ans d’exploration spatiale a prouvé son efficacité, mais reste très encombrant. 

    Pas de grand bond technologique

    Et si le Space Launch System est aussi grand, c’est aussi un signe que depuis l’ère de Saturn V "il n’y a pas eu de grand bond technologique quant au mode de propulsion", souligne François Forget. Des recherches sont menées pour tenter de trouver des alternatives, comme des fusées à propulsion nucléaire, mais rien n’a encore abouti. Des travaux qui doivent permettre de rendre ces fusées moins onéreuses.

    Mais avant de pouvoir faire ces économies, il faudrait dépenser plus pour rechercher plus. Et le cahier des charges du SLS exigeait de faire attention à l’addition. Le programme du lanceur a été initié par l’ancien président américain Barack Obama peu après la crise financière de 2008 dans un contexte de recherche d’économies à tout prix. 

    C’est pourquoi le SLS a été pensé comme "un héritage de la navette spatiale américaine [le véhicule spatial utilisé par la Nasa entre 1981 et 2011] par souci d’économie", explique François Forget. Des rêves d’économies qui se sont envolés au fil des années puisque le coût de développement du SLS a été 30 % supérieur au budget initial (plus de 9 milliards de dollars au lieu de 7 milliards de dollars).

    La filiation avec la navette spatiale américaine est visible à l’œil nu : il s’agit des deux propulseurs d’appoint situés de chaque côté du châssis central de la fusée. Ce sont eux qui font le plus gros du travail de la poussée initiale de la fusée après le décollage, et contribuent à faire du Space Launch System le lanceur le plus puissant de l’histoire de la Nasa.

    Le credo de la nouvelle fusée destinée à emmener des Hommes sur la Lune semble donc être le "changement dans la continuité". Une règle qui vaut aussi pour la capsule Orion qui remplace le célèbre module Apollo dont les images d’amerrissage dans l’océan Atlantique en 1969 ont marqué l’histoire. 

    C’est à bord de cette capsule que les astronautes qui ont rendez-vous avec la Lune vont se mettre en orbite autour de ce satellite naturel de notre Terre. Elle sera légèrement plus grande qu’Apollo et pourra accueillir quatre personnes au lieu de trois, mais elle repose sur la même technologie de bouclier thermique qui a protégé le module spatial en 1969 lors de son retour dans l’atmosphère terrestre. 

    L’incontournable Elon Musk

    Ironiquement, l’aspect le plus innovant du programme Artemis de retour des Américains sur la Lune ne vient pas de la Nasa, mais… d’Elon Musk. L’agence spatiale américaine a en effet choisi une version modifiée du Starship, le lanceur de Space X, pour alunir les astronautes. 

    Et ce vaisseau n’a rien à voir avec le petit module d’où Neil Armstrong est sorti pour effectuer son "petit pas pour l’Homme, mais un bond de géant pour l’Humanité". Le Starship HLS (Human landing system) est dix fois plus grand. Une différence de taille qui doit permettre, au fur et à mesure des vols vers la Lune, de transporter du matériel "dans l’optique à terme d’y établir une base", souligne François Forget. 

    La fusée d’Elon Musk présente un autre avantage : elle peut être réapprovisionnée en carburant dans l’espace. Ce qui fait du Starship un bon candidat pour pousser l’exploration spatiale jusqu’à Mars. En travaillant avec Elon Musk, la Nasa espère donc un jour pouvoir profiter de cette technologie si, après la Lune, elle continue son voyage vers la planète rouge.

    Mais en attendant, la Nasa va préparer son SLS par étapes à son aventure spatiale. Le premier vol, en 2022, ne sera pas habité et servira à vérifier que tout fonctionne correctement. Les astronautes monteront à bord lors du second lancement, mais ils ne se poseront pas encore sur la Lune. Ce n’est que lors du troisième vol, prévu pour 2025 au plus tôt, qu’ils passeront de la capsule Orion au Starship HLS de Space X pour alunir. Et cette fois-ci, il n’y aura pas que des hommes, puisque la Nasa compte profiter de l’occasion pour permettre à la première femme de poser un pied sur la Lune.

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    La Nasa confie à SpaceX sa prochaine mission habitée vers la Lune

    Les États-Unis repoussent à 2025 "au plus tôt" leur retour sur la Lune

    Objectif Lune pour la Russie et la Chine, qui projettent ensemble une station spatiale

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Poutine accuse l’Ukraine de “crimes de guerre”, Macron fait part de son “extrême préoccupation”

    Au 23e jour de l’offensive russe en Ukraine, les accusations de « crimes de guerre » contre Moscou se multiplient. Joe Biden doit s’entretenir avec Xi Jinping. Et Emmanuel Macron fera de même avec Vladimir Poutine dans l’après-midi.

    6,5 millions de déplacés en Ukraine

    L’ONU a enregistré ce vendredi 18 mars quelque « 6,5 millions de déplacés internes » en Ukraine, depuis le début de l’offensive russe, relaie franceinfo.

    Moscou accuse le Conseil de l’Europe d’être « russophobe »

    Après que le Conseil de l’Europe a définitivement exclu la Russie, mercredi 16 mars, Moscou l’a accusé en retour d’être un « instrument obéissant » à l’Occident et d’être « russophobe », relaie BFM TV. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a notamment indiqué dans un communiqué ce vendredi 18 mars : « Le Conseil de l’Europe a été transformé en un instrument obéissant de l’Union européenne, de l’Otan et de leurs satellites. » Parlant également de « l’activité russophobe des Occidentaux ».

    Plus de 1 300 Français exfiltrés depuis le début de la guerre

    D’après les informations de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Anne-Claire Legendre à BFM TV, exactement 1 386 ressortissants de nationalité française ont été exfiltrés d’Ukraine depuis le début de l’offensive russe menée par Vladimir Poutine. 

    Macron réclame la « levée du siège de Marioupol »

    Durant son entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron s’est montré particulièrement inquiet de la situation à Marioupol parlant d’une « préoccupation extrême ». Le président français a ainsi demandé à son homologue russe des « mesures concrètes et vérifiables de levée du siège de Marioupol », relate BFM TV. Plus généralement, Emmanuel Macron a déploré la « détérioration de la situation en Ukraine ». Le chef de l’Etat français a de nouveau demandé au président russe le « respect immédiat d’un cessez-le-feu ».

    Poutine accuse l’Ukraine de « crimes de guerre »

    Lors d’un appel téléphonique d’1 h 10 avec Emmanuel Macron, ce vendredi 18 mars, Vladimir Poutine a accusé l’Ukraine d’avoir commis « nombreux crimes de guerre », relaie BFM TV. D’après le président russe, son armée ferait « tout » pour éviter de viser des civils. Le Kremlin a notamment rapporté dans un communiqué : « L’attention a été attirée sur les nombreux crimes de guerre commis quotidiennement par les forces de sécurité et les nationalistes ukrainiens. »

    Aucun mort à déplorer après le bombardement du théâtre de Marioupol

    D’après un premier bilan, le Conseil municipal de Marioupol a annoncé qu’aucun mort n’était à déplorer après le bombardement du théâtre de Marioupol, mercredi 16 mars. Cependant, une personne est gravement blessée. 

    Un « conflit n’est dans l’intérêt de personne », assure Xi Jinping

    Le président américain Joe Biden s’est entretenu au téléphone avec son homologue chinois Xi Jinping. Les Etats-Unis craignent que la Chine se décide à aider financièrement ou militairement la Russie dans son offensive en Ukraine. Une idée balayée par Xi Jinping ce vendredi 18 mars. Il a assuré à Joe Biden qu’un « conflit n’est dans l’intérêt de personne », précisant que la Chine et les Etats-Unis doivent travailler pour la paix mondiale.

    130 personnes évacuées du théâtre de Marioupol

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dans un discours que 130 personnes avaient été sauvées des décombres du théâtre de Marioupol, relate BFM TV. Le lieu culturel, qui servait d’abri à des civils, avait été bombardé mercredi 16 mars. Toutefois, des « centaines » de personnes sont toujours recherchées sous les décombres, a rapporté le chef d’Etat ukrainien.

    Zelensky s’adressera aux députés français mercredi

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adressera par visioconférence aux députés français, mercredi 23 mars, a confirmé l’Assemblée nationale. Le chef d’Etat avait déjà parlé aux députés allemands jeudi 17 mars, et au Congrès américain, mercredi 16 mars.

    Un nouvel appel téléphonique prévu entre Poutine et Macron

    Les deux chefs d’Etat, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, s’entretiendront au téléphone vers 16 heures ce vendredi 18 mars. Emmanuel Macron sera à ce moment-là à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, relaie BFM TV.

    Vladimir Poutine devant une foule de Moscovites

    Vladimir Poutine s’est exprimé en grande pompe au cœur du stade Luzhniki de Moscou, lors du huitième anniversaire du rattachement de la Crimée à la Russie. « Nous allons réaliser tous nos plans », a-t-il déclaré devant une foule acquise à sa cause, fustigeant une nouvelle fois un pouvoir ukrainien « nationaliste » et « nazi » qui aurait commis, selon lui, un « génocide » dans le Donbass depuis 2014. Vladimir Poutine a également rappelé faire « tout pour (le) peuple » russe, relate BFM TV. Avant d’assurer le soutien des troupes : « Elles se comportent comme des vrais frères de sang ensemble dans le combat. Cela fait longtemps que nous n’avions pas vu un tel comportement. »

    Opération de sauvetage sous les bombes à Marioupol

    Environ 130 personnes ont pu être sorties vivantes des décombres du théâtre de Marioupol, a annoncé la chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien, citée par Libération. Selon elle, les bombardements incessants compliquent cependant les opérations de sauvetage. Quelque 600 personnes s’étaient réfugiées dans l’abri situé sous le bâtiment lorsqu’il a été touché par une frappe mercredi 16 mars.

    Le maire de Lviv met en garde contre d’autres frappes russes

    « Aujourd’hui, il n’y a plus d’endroit où être en sécurité en Ukraine », a déclaré lors d’une conférence de presse le maire de Lviv, ville de l’ouest de l’Ukraine ciblée par une frappe russe vendredi 18 mars. Il a annoncé que seul un blessé était à déplorer après cette attaque qui visait l’aéroport de la ville. « Dès que vous entendez l’alarme, s’il vous plaît, allez rejoindre les abris », a-t-il demandé à la population.

    De « vastes retombées économiques mondiales » attendues

    Dans un communiqué commun, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement ont annoncé, vendredi 18 mars, de « vastes retombées économiques mondiales » de la guerre en Ukraine. « La guerre perturbe les moyens de subsistance dans la région et au-delà », ont fait savoir ces organisations, pointant notamment les difficultés d’approvisionnement en nourriture et en énergie.

    2 200 morts à Marioupol selon la mairie

    Le maire adjoint de Marioupol a déclaré sur BFMTV que « plus de 2200 personnes » ont été tuées à Marioupol depuis le début de l’offensive russe. Selon lui, quelque 600 personnes étaient présentes dans l’abri du théâtre bombardé mercredi 16 mars, mais n’a pas été en mesure de donner un bilan concernant d’éventuelles victimes.

    Poutine accuse Kiev de « faire traîner » les négociations

    Vladimir Poutine a discuté avec le chancelier allemand Olaf Scholz par téléphone, relate Le Figaro. Selon le communiqué du Kremlin, le président russe a accusé l’Ukraine d’être responsable de l’absence d’accord. « Il a été noté que le régime de Kiev cherche par tous les moyens à faire traîner le processus de négociations, en avançant de nouvelles propositions pas réalistes », précise ce communiqué. Emmanuel Macron doit à son tour appeler le président russe vendredi 18 mars.

     Nouveaux bombardements à Kiev, combats à Marioupol

    Selon l’armée russe, des combats sont en cours dans le centre-ville de Marioupol. La ville à l’emplacement stratégique sur la Mer d’Azov a été durement bombardée depuis le début de l’offensive. De nouvelles frappes ont également frappé Kiev, vendredi 18 mars, faisant un mort selon BFMTV qui cite les secours ukrainiens. 

    43 frappes contre des centres de santé, selon l’OMS

    Selon l’Organisation mondiale de la santé, des hôpitaux et centre de soin ont subi 43 attaques depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Des frappes qui ont fait 12 morts et 34 blessés parmi lesquels des professionnels de santé. L’OMS a rappelé dans un communiqué que les attaques contre les infrastructures de santé sont une violation du droit humanitaire international.

    Les Etats-Unis « n’hésiteront pas » à sanctionner un soutien de la Chine

    Joe Biden doit discuter par téléphone avec son homologue chinois Xi Jinping, vendredi 18 mars en début d’après-midi (heure de Paris). Selon le secrétaire d’Etat et chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken, il « lui dira clairement que la Chine portera une responsabilité pour tout acte visant à soutenir l’agression russe, et que nous n’hésiterons pas à lui imposer des coûts », rapporte Le Figaro. Washington soupçonne la Russie d’avoir demandé à Pékin de lui fournir des armes et un soutien financier pour faire face aux sanctions internationales. Des allégations qu’ont démenties les deux pays.

    Des explosions à Lviv

    Des explosions ont été entendues à Lviv vendredi 18 mars au matin, rapporte BFMTV. Cette ville de l’Ouest de l’Ukraine avait été jusqu’ici épargnée. Selon les autorités ukrainiennes, plusieurs missiles de croisière russes tirés depuis la Mer Noire ont frappé les alentours de l’aéroport. Un bâtiment de maintenance a été détruit.

    Washington et Bruxelles accusent la Russie de « crimes de guerre »

    Anthony Blinken a accusé la Russie d’avoir commis des « crimes de guerre », jeudi 17 mars, après plusieurs bombardements qui ont touché des infrastructures et des habitations civiles. Des frappes dont le caractère volontaire ne fait pas de doute selon Washington. Il réagissait durant une conférence de presse aux propos de Joe Biden qui avait, la veille, qualifié Vladimir Poutine de « criminel de guerre ». « Personnellement, je suis d’accord », a déclaré Anthony Blinken. « Cibler intentionnellement des civils est un crime de guerre. Après tant de destruction ces trois dernières semaines, je trouve difficile de conclure que les Russes font autre chose que cela », a-t-il poursuivi. Il a affirmé que le processus juridique pour formaliser ces accusations était en cours, précise BFMTV.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

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    La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    France24 - Monde

    Treize soldats tués dans une attaque dans l'est du Burkina Faso

    Publié le : 21/03/2022 - 01:45Modifié le : 21/03/2022 - 10:38

    FRANCE 24 Suivre

    Près de deux mois après le coup d'État du 24 janvier, les violences font leur retour au Burkina Faso. Une attaque de jihadistes présumés a fait 13 morts et huit blessés au sein de l'armée, dimanche près de Natiaboani, dans l'est du pays.

    Treize soldats du Burkina Faso ont été tués, dimanche 20 mars, lors d'une attaque de jihadistes présumés, dans l'est du pays, confirmant un regain des violences ces derniers jours dans le pays.

    "Une unité militaire engagée dans une opération de sécurisation dans la région de l'Est a été accrochée à une vingtaine de kilomètres à l'est de Natiaboani, ce dimanche 20 mars 2022", indique le communiqué.

    "Au cours des combats, treize militaires ont malheureusement été mortellement touchés et huit autres ont été blessés", poursuit l'armée qui assure que plusieurs assaillants ont été "neutralisés".

    Natiaboani est une commune rurale située à une soixantaine de kilomètres au sud de Fada N'Gourma, chef-lieu de la région de l'Est, régulièrement visé par des attaques de groupes armées depuis 2018. 

    Selon l'agence d'information du Burkina, une quinzaine de jeunes ont été enlevés par des individus armés à l'issue d'une attaque, à Nagré, près de Natiaboani, vendredi.

    Six attaques en dix jours

    En dix jours, il s'agit de la sixième attaque recensée, dans le nord et l'est du Burkina Faso. Au total, 23 civils et 25 militaires (gendarmes et soldats) sont morts dans ces attaques.

    Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré souvent accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste. Mais après une relative accalmie, le nouveau chef de l'État, qui a fait de la lutte antijihadiste une priorité, se retrouve confronté à son tour à des attaques meurtrières.

    Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts dans le pays et contraint au moins 1,7 million de personnes à fuir leur foyer.

    Avec AFP

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    Au Burkina Faso, l'universitaire Albert Ouédraogo nommé Premier ministre

    Au Burkina Faso, la junte nomme un gouvernement pour diriger la transition

    Au Burkina Faso, la junte fixe à trois ans la période de transition avant des élections

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    Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

    Valeurs Actuelles

    Un migrant syrien refoulé réclame 500 000 euros à Frontex

    Il a été refoulé à la frontière et souhaite une indemnisation. Un homme de nationalité syrienne, nommé Alaa Hamoudi, a déposé un recours devant la justice européenne, contre Frontex le 10 mars dernier. Il réclame la somme de 500 000 euros à l’agence européenne de protection des frontières. C’est ce qu’a affirmé l’ONG Front-Lex jeudi 17 mars, une information également relayée par InfoMigrants. Alaa Hamoudi a assuré avoir été victime d’un refoulement illégal de la part des autorités grecques le 28 avril 2020, à la frontière entre la Grèce et la Turquie.

    « Frontex surveillait la situation »

    Ce jour-là, le migrant syrien se trouvait sur l’île de Samos, en Grèce, avec une vingtaine d’autres demandeurs d’asile. Mais le groupe aurait été refusé par les autorités locales qui les auraient ensuite renvoyés en mer sur un bateau pneumatique surchargé, d’après Alaa Hamoudi. Selon ses dires, les migrants seraient restés en mer durant 17 heures. Durant ces longues heures, un avion « de Frontex surveillait la situation », a indiqué le migrant. Les demandeurs d’asile ont finalement regagné la Turquie. Alaa Hamoudi y vit depuis. Mais il compte bien se faire indemniser pour ce traitement qu’il juge illégal.

    L’agence a-t-elle vraiment « observé » l’incident ?

    D’après le site de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), que relaie InfoMigrants, l’homme a réclamé une indemnisation de 500 000 euros à Frontex. Il accuse l’agence de « complicité » dans ce refoulement. Pourtant, le groupe de travail du conseil d’administration de Frontex s’est défendu, relate InfoMigrants. Il n’y aurait, en effet, « pas d’indication que l’incident du 28-29 avril, rapporté par les médias, ait été observé par Frontex ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    En Tunisie, plus de 2 000 manifestants contre le président Kaïs Saïed

    Publié le : 20/03/2022 - 16:34

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que la Tunisie célèbre, dimanche, la fête de son indépendance, une manifestation a eu lieu dans la capitale pour dénoncer la consultation électronique du président Kaïs Saïed organisée en vue d'un référendum constitutionnel. 

    Depuis son coup de force du 25 juillet dernier, la colère gronde. Plus de deux mille personnes manifestaient, dimanche 20 mars, à Tunis, contre le président Kaïs Saïed et sa consultation en ligne organisée en vue d'importantes réformes politiques.

    "À bas le coup d'État !", "Le peuple veut écarter le président", "Non à la consultation !", ont scandé les manifestants, en ce jour de la fête de l'indépendance. Ils se sont rassemblés à l'appel du mouvement Citoyens contre le coup d'État et du parti islamo-conservateur Ennahda, selon des journalistes de l'AFP sur place.

    Le coup de force du président Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet et gouverne depuis le pays par décrets, a été, dès le début, qualifié de "coup d'État" par ses opposants.

    Plusieurs manifestants sont des électeurs déçus de Kaïs Saïed, comme Mounira Bouazizi, une blogueuse militante des droits humains qui avait voté pour lui en 2019.

    "Je pensais qu'il croyait à la démocratie et aux acquis de la Révolution et il a fait tout le contraire", a-t-elle dit à l'AFP.

    "On ne peut pas appeler ça un processus démocratique. Aujourd'hui, le peuple est divisé entre pro et anti-Kaïs Saïed, ça nuit aux libertés et à la démocratie", a appuyé Mohammed, un retraité. 

    Brandissant des drapeaux tunisiens, les protestataires ont marché vers le Parlement, dans le quartier du Bardo, mais ont été bloqués par un important dispositif policier.

    "Nous n'accepterons pas les résultats de la consultation, cette arnaque contre le peuple", a lancé à la foule Samira Chaouachi, vice-présidente de l'Assemblée des représentants du peuple, le Parlement gelé depuis le 25 juillet.

    À quelques heures de sa clôture dimanche, la consultation électronique, lancée le 15 janvier par le président, enregistrait seulement 508 000 participants, moins de 10 % du corps électoral (de 7,07 millions), selon les statistiques officielles.

     "Sauver le pays"

    Les réponses doivent servir de base à des réformes politiques qui seront élaborées par une commission d'experts nommée par le président. Un référendum doit être ensuite organisé, en juillet, sur des amendements à la Constitution que Kais Saïed veut rendre plus "présidentielle", avant de nouvelles législatives prévues mi-décembre.

    "Nos condoléances pour la consultation, président Saïed", s'est moquée la foule de manifestants.

    Le chef d'État a imputé l'insuccès de son vaste sondage à des "obstacles techniques" et "des tentatives de l'ancien système de faire avorter cette expérience", en allusion à Ennahda.

    "Nous voulons des élections présidentielle et législatives anticipées. Nous sommes en pleine crise politique et nous devons avoir un dialogue politique qui sauvera le pays", a affirmé à l'AFP Yamina Zoghlami, une membre d'Ennahda, disant craindre "un scénario libanais" pour son pays très endetté et qui a réclamé une nouvelle aide du FMI.

    Les manifestants ont aussi réclamé la libération de l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats Abderrazek Kilani, arrêté début mars sur ordre de la justice militaire pour "trouble de l'ordre public dans l'intention de s'opposer à l'application de la loi".

    Figure respectée en Tunisie, Abderrazek Kilani est membre du comité de défense du numéro deux d'Ennahda Noureddine Bhiri, poursuivi lui aussi par la justice.

    Avec AFP

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    En Tunisie, HRW dénonce des détentions secrètes "sous couvert d'état d'urgence"

    En Tunisie, l'organe de supervision judiciaire "temporaire" entre en fonction

    Tunisie : le président étend son pouvoir sur le système judiciaire, manifestation à Tunis

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Etats-Unis : la victoire d’une nageuse transgenre en catégorie féminine fait scandale

    Tensions en marge d’une compétition sportive. Jeudi 17 mars, des manifestants se trouvaient devant le Georgia Tech Aquatic Center, à Atlanta aux Etats-Unis. Certains ont brandi des pancartes avec l’inscription suivante : « Les sports de filles pour les filles seulement », ou encore « sauvez le sport féminin ». Leur but : protester contre la présence de Lia Thomas. Cette nageuse transgenre, née homme sous le prénom de William, a participé au championnat universitaire américain. Mais elle concourrait dans la catégorie féminine. Un véritable avantage physiologique par rapport aux autres nageuses que dénoncent des manifestants. Lia Thomas a récemment remporté la finale du 500 yards nage libre féminin – environ 457 mètres – relate RMC Sport.

    Échanges tendus entre manifestants

    Lia Thomas représentait l’université de Pennsylvanie et est ainsi devenue la première nageuse transgenre à gagner un titre universitaire (NCAA). Si une manifestation s’opposant à sa présence a eu lieu, une autre s’est organisée pour soutenir Lia Thomas, qui devrait être libre de concourir en tant que femme. Dans une vidéo relayée sur Twitter par un journaliste d’USA Today Sports, il est possible de voir les deux camps débattre en pleine rue : « Je me définis en tant qu’individu », a scandé un soutien de Lia Thomas. « Je ne me définis pas en tant que femme, je suis née femme », a renchéri une personne de l’autre camp.

    Confrontation between protestors outside the Georgia Tech aquatic center pic.twitter.com/WgRPBmHRv0

    — Dan Wolken (@DanWolken) March 17, 2022

    Protest growing. Meanwhile someone just stopped their car and yelled “**** you transphobe assholes!” pic.twitter.com/pku5GRO5Kz

    — Dan Wolken (@DanWolken) March 17, 2022

    Cette polémique enfle depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis. En décembre dernier, Lia Thomas – qui concourait déjà pour son club en tant qu’homme – avait fait le jeu des critiques. La nageuse avait remporté toutes les courses auxquelles elle a participé, du 100 mètres au 500 mètres en passant par le relais, lors du Zippy Invitational à Akron dans l’Ohio. Sa participation aux épreuves féminines était déjà vivement critiquée. « Évidemment que les records des femmes sont battus […] Lia a concouru en tant qu’homme pendant trois ans avec la NCAA », s’était notamment offusqué Linda Blade, auteur de How Trans Activism and Science Denial are Destroying Sport (Comment l’activisme trans et le déni de la science détruisent le sport).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

    Photo : illustration

    L'Humanité

    Debout, les affamés de justice

    Tribune

    Par le collectif des prêtres-ouvriers

    Collectif

    La proximité des élections présidentielle et législatives nous incite à prendre la parole. Prêtres-ouvriers, nous sommes du peuple des travailleurs, des personnes en précarité, des exilés, des personnes et familles fragilisées par la société. Leur vie, leurs souffrances, leurs combats, leurs espoirs, sont devenus nôtres, avec les organisations ouvrières et sociétales auxquelles nous participons. En tant que prêtres-ouvriers, nous souhaitons simplement témoigner des convictions qui nous habitent à la veille de ces scrutins qui revêtent une grande importance pour notre pays, et surtout pour les plus fragiles de la société.

    Nous croyons qu’un monde meilleur est possible, car nous avons toujours côtoyé des hommes et femmes qui ne se résignent ni à la misère, ni à l’exclusion, ni au mépris, et qui reprennent le flambeau avec audace et persévérance. Pour nous, l’Évangile de Jésus-Christ est une brûlure. Il nous appelle à résister à ceux qui veulent réduire les travailleurs à l’esclavage, et à promouvoir une société où les besoins et les droits fondamentaux sont respectés pour tous : se loger, travailler, se nourrir, s’éduquer, se cultiver, s’organiser. Pour nous, notre Foi est indissociable de l’émancipation humaine.

    Force est de constater qu’aujourd’hui le système capitaliste, avec l’appui de la droite, amplifie ses dégâts en mettant gravement en danger la planète et en organisant une société où les inégalités n’ont jamais été aussi scandaleuses. Non seulement les moyens de vivre de ceux qui sont au bas de l’échelle se rétrécissent dangereusement pendant que ceux des plus riches flambent. Mais c’est aussi le droit d’exister, de vivre, d’être écouté, d’être respecté qui est mis en cause.

    Nous témoignons que la citoyenneté peut permettre à tous, individuellement et collectivement, de prendre la parole, d’être respecté et de participer dans tous les lieux de vie – l’entreprise, le quartier, la nation – au mieux-vivre ensemble et aux grands choix de notre nation. Nous savons que la démocratie est un combat permanent pour redonner le goût d’être acteur et de contribuer à la recherche du Bien commun. Dans la société, les centres de décision sont de plus en plus éloignés et impersonnels… C’est la société « anonyme » qui est en train d’émerger. Il faut réinventer la citoyenneté afin de permettre à chacun(e) d’être acteur (trice) pour bâtir une terre humaine et habitable pour tous.

    Nous croyons que les besoins essentiels peuvent être satisfaits pour tous par une autre organisation économique et un arrêt du détournement des richesses et des lois au profit de quelques-uns. Nous ne pouvons tolérer que les droits des demandeurs d’emploi et des précaires soient diminués. Ni que des travailleurs dorment dans leur voiture, faute de moyens pour se loger. Le droit d’asile lui-même est bafoué avec l’accueil déshumanisé et des dispositions liberticides. Pour tous, se soigner est souvent une vraie galère. Les services publics sont vendus au privé les uns après les autres, alors qu’ils sont un des piliers essentiels de la vie démocratique. Les familles que nous côtoyons dans nos quartiers se privent sur la nourriture et les loisirs… Le pillage n’a que trop duré ! Le politique doit s’imposer devant le marché. Il faut rompre avec la finance.

    Cette société à deux vitesses, nous n’en voulons pas ! Nous sommes liés à beaucoup de citoyen (ne) s qui la refusent en s’attaquant aux grandes questions qui nous sont posées : la répartition des richesses mais aussi la manière dont nous les produisons et leur utilité sociale. Pour nous, la terre et l’humanité sont sacrés et interdépendants l’un de l’autre, et il est urgent d’arrêter la surexploitation de la nature.

    Nous croyons que la fraternité est un trésor à conserver envers et contre tout. Avec beaucoup, nous luttons contre l’extrême droite qui veut casser la fraternité entre les hommes et entre les peuples. Pour eux, l’émigré est devenu le bouc émissaire. Nous pouvons témoigner que « la fraternité, ça marche », lorsqu’il faut défendre le droit d’asile ou celui d’avoir un logement digne ; lorsqu’il faut aller soutenir des travailleurs en lutte ou respecter la nature… Lorsque les droits fondamentaux sont bafoués, le sursaut de la fraternité est toujours le plus fort.

    Pour nous, la fraternité dépasse toutes les frontières. Et lorsqu’elle est abîmée par ceux qui provoquent le rejet ou la haine, c’est l’humanité entière qui est blessée. La fabrication et le commerce des armes dans lequel baignent les choix politiques de notre pays, et le surarmement du monde auquel nous participons largement, sont autant de choix que nous combattons car ils brisent la coopération entre les peuples et mènent toujours à la ruine. Beaucoup se lèvent dans le monde pour exiger la paix et le désarmement, cet espoir nous fait vivre. Aujourd’hui, le peuple Ukrainien doit retrouver sa souveraineté et la paix. Partout dans le monde, manifestons notre solidarité avec le peuple Ukrainien pour que les armes se taisent, ainsi qu’avec tous les peuples où la paix est menacée.

    La JOC affirme : « Un jeune travailleur vaut plus que l’or du monde car il est Fils de Dieu ». Cette exigence de dignité due à tout être humain sera au cœur de notre vote.

    Nous voterons pour choisir un projet de société qui, dans tous les domaines – social, économique, écologique – place l’humain avant l’argent.

    Nous voterons pour faire barrage au poison de la haine et de l’exclusion

    Nous voterons pour la liberté de vivre dans un monde fraternel et solidaire.

    Avec les membres de la Mission Ouvrière, nous croyons que Dieu aime notre monde et qu’il entend le cri des opprimés. Nous croyons que son Esprit vit avec celles et ceux qui luttent pour un monde solidaire et respectueux de l’environnement. Nous croyons que l’appel lancé par Jésus il y a 2000 ans sur les collines de Palestine demeure d’une brûlante actualité : « Debout les affamés de justice et de paix ! »… Un monde différent est possible.

    Contact : pretres.ouvriers@gmail.com​​​​​​​ ou ENPO 47, rue Voltaire 93100 Montreuil

    Présidentielle 2022
    France24 - World

    ‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants

    Issued on: 20/03/2022 - 13:22

    Gulliver CRAGG Gulliver CRAGG

    Pavlo Pavlyshyn, the director of the Rivne nuclear power plant, has been working in Ukraine’s atomic power industry since 1992. He spoke to FRANCE 24’s Gulliver Cragg about the current dangers at Ukraine’s power plants, only three of which – including Rivne – remain under Ukrainian control.

    What are the dangers that Ukraine’s nuclear power plants are facing?

    There are a lot of different potential scenarios depending on the type of incident. If there is damage to the auxiliary equipment, that is one thing. If there is damage to the primary circuit and the reactor, then that could be something comparable to the Chernobyl disaster or to what happened at Fukushima in Japan – that’s the biggest risk.

    Do you think Russian forces might try to deliberately damage the plants?

    It’s hard to say whether or not they would do it deliberately or by accident, but the risk exists, and it’s a very big risk in my assessment.

    What will you do if the Rivne power station is attacked? 

    I want to make it absolutely clear that giving up the station is not an option. No matter the threat to ourselves and the whole world, under no circumstances, no matter how severe the emergency – no one will abandon the power station. This is absolutely certain; you must understand this.  

    So you will fight for the station even if that means the risk of facing a nuclear disaster?

    So be it – we will not surrender the station.  

    … Why should we? It’s our power station, these are our people, our staff, why should we give up anything? That’s why we are ready to fight, ready to defend ourselves, we will defend the power station and no one will surrender it.

    But what if there’s a risk of a nuclear accident and everyone would die? What are the chances of this happening?

    Well, then we will die. But no one will surrender the power station.

    The war is really happening. In Europe or America maybe you think that this war is not really happening. But look what is happening in Mariupol: they are burying people in mass graves, innocent children and civilians are dying. And Kyiv, Kharkiv, Bucha, Hostomel … So what difference does it make? Why should anyone surrender anything? No one will do that. That’s the one thing I can guarantee you.

    Could the plant withstand a possible missile hit?

    Our blocs are designed to withstand an aeroplane crashing onto them. But an airplane crash and a direct hit by missiles of different calibres are absolutely not the same thing. The maximum impact the power station was designed to resist is a plane falling on its roof. As to what would happen in the case of several missiles hitting the station, no such studies have been done.

    Why do you think Russia took over the defunct Chernobyl power station?

    It’s very close to the Belarus border and there are very few people there, so it’s a useful bridgehead for amassing forces and materiel. That’s the first thing. And the second thing, clearly, is that there is an element of blackmail involving radioactive material, because there are quite a lot of storage sites at and near the Chernobyl power station containing used fuel, liquid radioactive waste and other things.

    Do you think the Ukrainian workers at Chernobyl and at the Zaporizhzhya plant are doing the right thing by continuing to work there?

    First, these are our power stations, this is our territory, this is our country. They are going to work and not abandoning their posts. And they are generating electricity for our country. They are doing this today at gunpoint and under great psychological pressure. What this says about how nuclear technicians act in situations of stress, it’s hard to say.

    What would you like to hear from Ukraine’s Western partners?

    First, there are organisations that oversee nuclear weapons and nuclear power stations across the world. There is the International Atomic Energy Agency (IAEA) and there is the World Association of Nuclear Operators (WANO) that brings together power station operators from all over the world. We have so far heard nothing concrete from them. Nothing. They mumble something or other but it’s completely ineffective, and they give the impression that they are just trying to cover for themselves somehow. So the first thing I’d like is for those organisations to start seriously warning the world of the dangers of combat operations taking place near nuclear installations, of the huge problem that might become for the world.

    As for our European neighbours – first I want to say a huge thank you to the many countries that are today providing us with both humanitarian aid and weapons. This is very important and we will repay you. But you should not be afraid to gather the political will and take stronger steps to defend the European country that is Ukraine.

    Do you not worry that the nuclear risks could lead Western countries to pressure Ukraine into compromises?

    I’m not a politician, I’m an engineer, I’ve worked in nuclear energy my whole life. So I can’t really comment on this question. All I know is that the time will come when we will all know who was right and who was wrong.

    After talking to you I’m more inclined to think that we’ll all be dead soon…

    I don’t think that. We don’t think about that. I hope that everything will be OK and the war will end, and then we’ll have a lot of work to do to rebuild this country. My whole family is in this town and we’re not running away, we’re not emigrating.

    Click on the player above to watch the FRANCE 24 report.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN The France 24 Interview

    IAEA head Rafael Grossi: 'The risk of a nuclear accident in Ukraine needs to be excluded'

    As it happened

    Russian troops enter central Mariupol, air strikes take place in Mykolaiv

    Ukrainian journalists back on the job after deadly Russian strike on Rivne TV tower

    L'Humanité

    Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

    Tribune

    Par Anicet Le Pors et Charles Fiterman, anciens ministres

    Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril prochain peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel.

    Nous fondons ensemble ce choix sur plusieurs raisons essentielles. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du Président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons.

    Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

    Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

    Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

    anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
    France24 - World

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    Issued on: 20/03/2022 - 15:27

    David GORMEZANO

    In the Ukrainian capital Kyiv, life is far from normal. But local businesses are finding their own ways to help civilians who have remained in the city, despite the threat of a Russian attack. FRANCE 24 meets some of the workers keeping the capital supplied with food and medicine. 

    Residents in Kyiv have been waking to the sounds of shelling as early-morning Russian attacks have targeted residential zones. At dawn on Friday, March 18, a residential building was hit in Sviatoshyn killing four, according to local authorities. 

    Four hours later, not far from the site of the attack, the chaos of the early hours has dissipated. Smoke, sirens and ambulances have been replaced with civilians, coming and going with shopping trolleys.  

    At a high-end supermarket some shelves are empty but overall the store is well-stocked. There is meat, coffee and hummus, and even the trendy fermented health drink kombucha. 

    At the back of the store a queue is forming near a bread counter that is selling fresh baguettes cooked on site. Manager Iryna Gorshkova says the supply problems experienced in the first few days of the war have mostly been resolved.   

    The supermarket chain is managing to supply its 240 branches throughout Ukraine more or less successfully. “We still have some problems, but we have been able to resume online orders and home deliveries. Those are really important for the elderly,” Gorshkova says.

    “The supermarket is running today thanks to the employees,” she adds. “Some are coming to work on foot, because there is almost no public transport left.” Others have stopped coming to work altogether because they live too far away or have fled the city.    

    Staff shortfalls have been met by volunteer workers, such as Iryna and Vitaly. 

    “I’m old and I have health problems,” says Vitaly, a retired engineer. “I can’t pick up a gun to defend my country on the front lines, so I had to find something else to do to help. The government and the army have made sure that daily life can continue and things haven’t fallen apart.” 

    Iryna, his partner, is an accountant who still works remotely for a pharmaceutical laboratory, but there is not much work to do at the moment. Instead, she spends a few hours each day stocking shelves so that “Ukraine can keep standing. We are going to rebuild our country,” she says, adding: “I’m thankful to all the countries around the world that support us.”  

    Maintaining normality in a city at war 

    In the fresh produce aisle, fruits and vegetables are being restocked and supermarket worker Galyna, a beloved member of the team, is helping one of her favourite customers select apples.

    “Lots of the customers know her, she is very popular,” Gorshkova observes. 

    Although Galyna is in her 60s, she walks to work every day. “I’m not afraid of walking through the city, even though we are in a war. I’m already used to it,” she says. 

    She lives in the northwest of the city near Hostomel airfield and Irpin, where fighting has been intense. “It’s very dangerous,” she says. “Yesterday a warehouse next to where I live was bombed. At least at work I’m not afraid of being hit by a bomb. I live on the 14th floor, and I feel safer at work.” 

    This is life in Kyiv now. “Everyone is doing their best to adapt to what is happening, but it’s very hard for us,” says Gorshkova. “I decided not to leave because I want to stay in Kyiv and do my job. Where else would I go? I’ve worked here for 10 years. Many of our customers thank us every day because we are open, because our employees are still working.” 

    The supermarket has become more than just a place to buy essentials. It is a place for customers, workers and volunteers to be together and feel a sense of solidarity in terrifying circumstances. Russian forces are now 30 kilometres from the city centre and could launch missiles at any moment. 

    Galyna keeps helping customer after customer. The way she sees it, the territorial defence army, made up of civilian volunteers, controls checkpoints in the city so that she can keep coming to work. “And I make sure they have food,” she says. “I want peace. Peace in Ukraine and everywhere in the world.” 

    Working towards a new goal  

    In the west of the city, many businesses have ceased normal operations and are putting their resources towards the war effort. Oleksander Kozhan is the director of a company that makes interior surfaces used by designers. Now, he and his employees work as volunteers. 

    A van parked outside the company building is filled with humanitarian aid packages sent from Italy. Kozhan, his wife and their workers will sort the products and take out any medicines. “We take them to people who need them, whether they are civilians or in the army,” Kozhan says. “Hospitals have asked us to bring medical kits.” 

    Kozhan wants to be as useful as possible and is using the means his company has at its disposal to try and make a difference. “We found vehicles to transport people who have escaped from combat zones to west Ukraine,” he says. “We have transported groups of orphans and their guardians. On the way back to Kyiv we brought back humanitarian aid packages.” 

    Military activity from Russian forces in the north of Kyiv has slowed in recent days. But each night still brings fear of bombings and worry that the city will be surrounded and besieged, like Kharkiv or Mariupol.  

    In the meantime, residents live life day to day, determined to hold on to a semblance of normality by any means possible.

    This article is a translation of the original in French.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    ON THE GROUND

    Kyiv residents hold their breath as Russian troops strike fear and loathing

    On the ground

    In Kyiv, residents of Irpin are evacuated before curfew begins

    Valeurs Actuelles

    La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

    À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

    Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

    Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

    En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

    Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

    Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

    Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

    Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

    Issued on: 20/03/2022 - 11:18

    NEWS WIRES

    Germany, which relies heavily on Russian gas, has major concerns over securing supplies for next winter and is doing all it can to secure alternatives, Minister for Economic Affairs Robert Habeck said Saturday.

    "If we do not obtain more gas next winter and if deliveries from Russia were to be cut then we would not have enough gas to heat all our houses and keep all our industry going," warned Habeck.

    Supplies are "not yet completely guaranteed," Green Party member Habeck told Deutschlandfunk radio.

    He added that the government of Europe's biggest economy was preparing for the possibility of shortages "which we hope can be avoided."

    Habeck was later Saturday headed for Qatar, one of the world's three biggest exporters of liquified natural gas (LNG), which European states are increasingly counting on as a means of weaning themselves off Russian gas in the wake of Moscow's invasion of Ukraine.

    Half of Germany's LNG imports come from Russia.

    Habeck, also minister for climate affairs, has already recently visited another gas powerhouse Norway, as well as current top global exporter the United States.

    This weekend he is also due to make a stop in the United Arab Emirates.

    >> Read also: Nord Stream 2: Russia-Germany gas pipeline becomes a geopolitical lever

    Berlin has come in for criticism over its opposition to an immediate embargo being imposed on Russian energy supplies as a means of choking off a major source of Moscow's foreign earnings.

    But Germany believes a boycott could cripple the German economy and saddle society with huge rises in energy prices as well as lead to shortages.

    While Russia has come under fire for its war in Ukraine, Habeck conceded in a Friday interview with ARD television that, where energy policy is concerned, a moral dimension "does not really exist."

    Qatar, which is to host the World Cup later this year, and the UAE have both faced international criticism over human rights.

    Habeck also said Friday it was imperative to ensure a steady supply stream of supplies but stressed the country must speed up its transition from conventional natural gas to green hydrogen.

    (AFP)

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    Nord Stream 2: Russia-Germany gas pipeline becomes a geopolitical lever

    Business Daily

    Russia threatens to cut off natural gas flow via key pipeline over sanctions

    France to offer fuel rebate to help motorists

    Valeurs Actuelles

    De l’incendie de l’ambassade d’Autriche au brasier de Notre-Dame, la longue histoire des pompiers de Paris

    Les sirènes retentissent dans l’île de la Cité. Le long des quais de Seine, plusieurs véhicules rougeâtres tentent de se frayer un chemin entre les files d’automobilistes. Sur les trottoirs du quartier Saint-Michel, une foule interdite retient son souffle. Il est 18 h 45 ce 15 avril 2019 et une épaisse fumée noire s’élève de la toiture de la cathédrale Notre-Dame.

    Sauver ou périr

    Lances à incendie sur les épaules, les premiers pompiers affluent sur le parvis de l’édifice religieux. Juchés sur leurs échelles, les soldats du feu tentent de circonscrire la propagation des flammes sur le toit. Dans le beffroi, les militaires progressent difficilement. Ils traquent par petits groupes les foyers pouvant provoquer l’effondrement du monument. Ils montent difficilement leurs lances dans les tours. Leur mission : protéger les imposantes cloches de la cathédrale, la rosace centrale et le grand orgue.

    Mais une image de cette tragédie demeure : la chute de la flèche de Viollet-le-Duc dans le brasier ardent. Quelques minutes plus tôt, le général commandant la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ordonne à ses hommes de pénétrer dans le bâtiment. Un détachement d’une dizaine de volontaires se charge de sauver les reliques de Notre-Dame. La mission est périlleuse. Le plomb en fusion tombe sur le sol. L’opacité de la fumée réduit le champ de vision des sauveteurs. Ils extraient in extremis certains trésors inestimables de la cathédrale dont la Sainte Couronne d’épines du Christ et la tunique de Saint Louis.

    Pour sauver ce joyau de l’art gothique, 21 lances à incendie placées sur des bras élévateurs d’une cinquantaine de mètres arrosent sans discontinuer la toiture. Les 600 sapeurs mettent tout en œuvre pour réaliser l’impossible. Vers deux heures du matin, le centre opérationnel annonce le message « feu éteint ». Notre-Dame est sauvée.

    Devant les caméras du monde entier, le sauvetage de Notre-Dame a mis en lumière tout le sang froid et le courage de la BSPP. Avec une intervention toutes les soixante secondes, dans Paris et sa petite couronne, cette unité est sur tous les fronts : incendie domestique, attentat terroriste, malaises, ivresse sur la voie publique, accidents de la route… Pour la seule année 2021, ces héros du quotidien ont accompli 463 851 missions avec une seule devise à l’esprit : « Sauver ou périr. »

    En 2018, Valeurs actuelles accompagnait ces hommes et ces femmes dans leur quotidien. Quarante-huit heures durant, nous avons partagé le quotidien du personnel de la caserne Blanche dans le IXe arrondissement de la capitale. Ils s’étaient alors confiés sur le sens qu’ils donnaient à ce métier hors-norme. « Il n’est pas obligatoire d’être fou pour travailler ici mais ça aide », commentait l’un deux. Un autre ajoutait : « Nous sommes une grande famille. On est tous solidaires les uns des autres. » Une « grande famille », voilà comment qualifier cette unité qui célèbre cette année le 211e anniversaire de sa fondation par… Napoléon.

    Une grosse colère de Napoléon entraîne la fondation de la BSPP

    Ambassade d’Autriche, 1er juillet 1810. Son excellence le prince Karl Philipp de Schwarzenberg donne une réception en l’honneur de Napoléon et de son épouse Marie-Louise. L’hôtel de Montesson se pare de ses plus beaux atours. De vastes tentes richement décorées sont élevées dans les jardins de l’ambassade. Une imposante salle de bal éphémère se monte avec des lustres ornés de bougies. Un feu d’artifice est même tiré en l’honneur du couple impérial.

    Soudain, le ciel s’assombrit. Un violent mouvement d’air rabat violemment un des lustres sur lequel s’enflamme une draperie. Les convives assistent impuissants au sinistre. La pièce s’embrase du sol au plafond. Certains convives meurent brûlés vifs, d’autres étouffés. Le cri sourd des blessés se perd dans le brasier. Qu’en est-il de l’action des pompiers sur place ? Seuls et sans renforts, six garde-pompes tentent tant bien que mal de stopper les flammes avec deux malheureuses lances. Napoléon enrage. L’Empereur ne pardonne pas cet échec et désavoue la Compagnie des garde-pompes.

    Dans la foulée, Napoléon entérine la fondation du Bataillon militaire de sapeurs-pompiers de Paris par un décret impérial du 18 septembre 1811. Ce décret jette les bases de ce que deviendra la future Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et définit les caractéristiques militaires de l’unité. Le décret clarifie les missions et l’emploi du régiment. Il souligne le caractère militaire de l’unité en insistant sur la formation des personnels, l’innovation et la recherche de nouveaux équipements. Encore aujourd’hui, cette charte continue d’imprégner les esprits des nouvelles générations de pompiers.

    Notre-Dame, Bataclan, Rue Erlanger… Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques

    En deux cents ans d’existence, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a été confrontée à des interventions aussi extrêmes que spectaculaires. Le 8 août 1868, un immeuble de la rue Saint-Antoine (IVe arrondissement) est en proie à un terrible incendie. Les flammes se répandent avec une violence inouïe dans les logis. Certains résidents se recluent de peur chez eux, quand d’autres s’amassent paniqués aux fenêtres.

    Cette détresse suscite un sentiment de révolte chez le caporal François Thibault. Il se saisit d’un simple drap et d’une échelle à crochet. À la force de ses bras, il agrippe son échelle aux balcons pour progresser sur la façade de l’immeuble.

    Une à une, il va chercher les victimes, qu’il protège avec son drap. Son exploit, devenu légendaire, est toujours narré à la nouvelle génération de pompiers. Cette échelle à crochet connaît une seconde jeunesse en février 2019, lors du drame de la Rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement. Cet incendie d’origine criminelle entraîne la mobilisation en pleine nuit de la BSPP. Les héritiers du caporal Thibault réitèrent cette méthode de sauvetage. Pour aller secourir les victimes dans les étages, ils crochètent les balcons. Par binôme, ils réussissent à évacuer les habitants par la façade extérieure du bâtiment. Les pompiers de Paris demeurent les gardiens de la vie, en temps de paix, comme en temps de guerre.

    Dans les heures sombres de l’Occupation, au lendemain de la rafle du 16 juillet 1942, les familles juives sont entassées dans le Vélodrome d’Hiver. Les soldats du feu dirigés par le capitaine Henri Pierret vont leur venir en aide. Face aux conditions inhumaines de leur détention, l’officier ordonne à ses hommes de distribuer de l’eau aux malheureux. Les sapeurs recueillent discrètement les petits mots des internés, qu’ils glissent dans leurs besaces et dans leurs bottes. Ils s’empressent le lendemain d’adresser aux familles des détenus ces petits mots figés dans le temps. Les combats de la libération de Paris, du 19 au 25 août 1944 témoignent de cet héroïsme et de cette fidélité pour la « Ville lumière ». La verrière du Grand Palais en flamme, ils se précipitent pour sauver le monument. Une mission durant laquelle ils évacuent secrètement et sauvent les résistants piégés dans l’édifice. Ce sont ces mêmes pompiers, sous les ordres du capitaine Lucien Sarniguet, qui hissent le drapeau tricolore sur la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe pour signifier la libération de la capitale.

    Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques. Face à la fureur des balles djihadistes ou à la violence des flammes, c’est toujours en première ligne que les pompiers répondent aux périls. Au soir des attentats du 13 novembre 2015, les pompiers mettent en place une véritable médecine de guerre. À même le sol des terrasses ensanglantées, ils se relaient sans relâche pour sauver le plus grand nombre de vies. L’éthique des pompiers de Paris se résume en cette formule du général Casso, « si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion, mais bien pour mieux t’aider ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Nazanin Zaghari-Ratcliffe asks why it took six years for her to be released

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    Nazanin Zaghari-Ratcliffe has questioned why it took six years for her to be released from detention from Iran.

    The UK-Iranian national said it was "unprecedented" to have seen five foreign secretaries come and go, in the time she was in prison.

    This was her first media appearance since her return from Iran.

    Nazanin holding first news conference since release

    France24 - World

    More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

    Issued on: 20/03/2022 - 11:57

    Up to 50,000 refugees have been arriving each day in the Polish town of Przemyśl near the border with Ukraine, with hundreds more arriving at other frontier crossing points. Warsaw has thus far spent €1.6 billion to manage the influx of people escaping the Russian invasion.

    Hundreds of refugees – mainly women, children and the elderly – are also arriving every day at Medyka, another Polish town on the border. Upon arrival they are faced with two choices: Go to a warehouse transformed into an emergency shelter, or continue to the neighbouring town of Przemyśl, where they can embark for other destinations.

    "A lot of refugees here have family, friends in other parts of Poland and other parts of Europe," Kamil Krukiewicz, a press officer for the town, told FRANCE 24. "They know when they want to go."

    Farther north at another border crossing, the International Organization for Migration registers every refugee.

    Poland has thus far spent €1.6 billion to manage the refugee emergency, and as FRANCE 24's Emmanuelle Chaze reports, questions persist about how the humanitarian effort will continue in the weeks and months to come.

    Click on the player above to watch the full report.

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    War in Ukraine sparks refugee crisis: 'The 1930s and 40s were a moment like this'

    WAR IN UKRAINE

    Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine

    The Debate

    Collective response: Is Europe doing its best for Ukraine?

    Opex 360

    Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

    Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

    La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

    Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

    « Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

    Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

    En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

    « Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

    « Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

    La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

    Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

    Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un centre culturel russe visé par une attaque au cocktail Molotov à Paris

    L’ambassade de Russie réagit

    « Le 7 mars 2022, à 2h du matin, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a été attaquée. Nous demandons aux autorités françaises d’assurer la sécurité des représentations officielles russes en France », a tweeté l’ambassade de Russie en France. Sur son site, la Maison russe des Sciences et de la Culture évoquait au lendemain de l’incident une fermeture temporaire pour « des raisons administratives ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Estimant que la Russie est « dangereuse » et « imprévisible », Oslo accentue son effort militaire

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

    Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

    Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

    D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

    Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

    Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

    Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

    En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

    Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

    « Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

    « Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

    Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

    Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

    « Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

    Valeurs Actuelles

    “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

    Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

    Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

    Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

    Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

    De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

    Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

    Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

    Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

    Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

    L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

    Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

    Publié le : 16/03/2022 - 19:00

    L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

    Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

    Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

    Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

    Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

    Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

    Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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    L'Humanité

    Pour le droit de se défendre dans la dignité face à la justice antiterroriste. Soutien à Libre Flot en grève de la faim

    Tribune

    Dimanche 27 février un militant, placé en détention provisoire depuis 15 mois et maintenu illégalement sous le régime de l’isolement, a entamé une grève de la faim. Pour Libre Flot (surnom), il s’agit du dernier moyen à sa disposition, aux risques de graves séquelles physiques, pour tenter de se défendre d’une accusation qu’il rejette avec force. Il est en effet mis en examen, avec 6 autres personnes aujourd’hui sous contrôle judiciaire, dans une affaire d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il s’agit de la première inculpation de ce genre visant un « groupe d’ultragauche » depuis la retentissante affaire dite « de Tarnac » en 2008, qui avait tourné au fiasco pour les services de renseignement et la justice antiterroriste et devait finir dans ans plus tard par une relaxe quasi-générale.

    Si les arrestations des 7 inculpé.es du 8 décembre 2020 ont été moins médiatisées que celles de 2008, ce qui ressort du contenu du dossier dans la presse ne peut qu’interroger.

    L’enquête, ouverte depuis 10 mois au moment des arrestations, ne laisse apparaître aucune élaboration concrète de projet d’attentat - ni même d’une esquisse de projet -, mais seulement une bien vague « intention de s’en prendre aux forces de l’ordre ». Aucun projet précis, a fortiori aucun projet terroriste, et encore moins de projet terroriste imminent ne viennent donc justifier les arrestations en ce mois de décembre 2020. En revanche, celles-ci interviennent opportunément au moment où un vaste mouvement questionnait le rôle de la police dans notre société, à la suite du soulèvement récent contre les crimes policiers aux États-Unis et de la diffusion virale d’une vidéo dans laquelle on pouvait voir des agents parisiens tabassant un homme noir, Michel Zecler. Mouvement que le gouvernement, devant l’impossibilité de nier dans ce contexte l’existence de « violences policières », cherchait alors à contenir en agitant le spectre des « casseurs », « black blocs » et autres « gilets jaunes radicalisés ».

    Il apparaît ensuite que l’enquête est principalement motivée par la présence de Libre Flot aux côtés des YPG du Rojava, parmi d’autres militants internationalistes, dans la bataille contre Daesh à Raqqa en 2017. Depuis son retour, il était en effet surveillé par les services de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui le soupçonnent de chercher à constituer autour de lui un groupe de lutte armée. La DGSI avait déjà tenté d’appliquer à d’autres personnes ce fantasme du vétéran revenu du Rojava pour prendre les armes en France, avant d’être démentie par la justice, et ce dans un contexte plus large de criminalisation des luttes pour l’autodétermination du peuple kurde en Europe. Alors que des milliers d’internationaux s’engagent en ce moment-même pour défendre l’Ukraine, l’iniquité de l’utilisation à charge de l’implication dans le projet communaliste au Rojava saute aux yeux – sans parler de la qualification terroriste pour quelqu’un qui a contribué à la chute de l’État Islamique.

    De sa grève de la faim, Libre Flot n’attend la satisfaction que d’une seule revendication : qu’on le libère pour lui permettre de préparer sa défense. D’autres inculpé.es dans cette affaire ont dû attendre des mois – le temps que la cour d’appel ne contredise le juge d’instruction – avant d’avoir simplement accès au dossier, et donc à ce qu’on leur reproche précisément. Les écoutes servant de base à l’accusation (dont la légalité est contestée par certains avocats) ont mis plus de 7 mois avant d’être accessibles à la défense. Libre Flot a décrit, dans plusieurs lettres publiques, la réalité glaçante des effets du régime de l’isolement sur le corps et l’esprit (pertes de mémoire, vertige, douleurs thoraciques, trouble de la concentration, perte de repère spatio-temporel, hébétude, etc.). C’est dans cet état qu’il est censé se défendre d’une machinerie kafkaïenne dans laquelle l’absence d’éléments matériels joue à charge, parce qu’il faut réfuter non pas tant des faits que la construction d’un récit. Les inculpé.es de Tarnac avaient fini par obtenir la déqualification terroriste, en 2017 après neuf ans de bataille judiciaire, en faisant acter par la cour de cassation que les faits qui leur étaient reprochés (le sabotage de l’alimentation électrique de lignes TGV) n’avaient pas été commis « en relation avec une entreprise ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Mais comment se défendre quand il n’est reproché que des « intentions » supposées ?

    Aujourd’hui la décision de renouvellement du maintien à l’isolement de Libre Flot vient d’être validée pour la seconde fois par le Ministre de la Justice. Depuis le début ce régime lui est imposé sur la seule base de la qualification « terroriste » de l’affaire, sans rapport avec son comportement en détention, alors que cette mesure n’est censée être justifiée que par des considérations relevant de la sécurité du détenu ou de la prison. Eric Dupond-Moretti, prompt à retrouver sa verve d’avocat pour dénoncer les instructions montées uniquement à charge quand il s’agit de plaider sapropre cause, ne semble pas particulièrement ému par l’utilisation du régime de l’isolement comme moyen de pressuriser un prévenu et de l’empêcher de préparer sa défense. Libre Flot reste donc privé de contact humain jusqu’à nouvel ordre.

    Combien de temps devra encore durer sa grève de la faim avant qu’il n’obtienne le droit élémentaire – et d’autant plus important que l’accusation est lourde – de se défendre dans des conditions décentes ?

    Une pétition est en ligne pour réclamer la libération de Libre Flot :  https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/soutien-greve-faim-liberte-florian/173967

    Signataires : Bernard Aspe, philosophe. Gwenn Audic, artiste peintre. Léna Balaud, agricultrice et chercheuse en philosophie politique. Etienne Balibar, philosophe. Ludivine Bantigny, historienne. Jérôme Baschet, historien. Élisa Bausson, Ttravailleuse sociale. André Bernold, écrivain. Edgar Blaustein, militant associatif. Hamit Bozarslan, historien et politiste. Claude Calame, anthropologue. Joachim Clémence, artiste-chercheur. Vanessa Codaccioni, politiste. Annick Coupé, porte Parole Attac. Alain Damasio, écrivain. Kamel Daoudi, assigné à résistance. David Dufresne, écrivain-réalisateur. Michel Dugué, enseignant retraité. Olivier Fillieule, politiste. Isabelle Frémeaux et Jay Jordan, artistes-activistes. Julien Fretel, politiste. Laurent Gayer, politiste. Julie Gervais, politiste. Olivier Grojean, politiste. Manon Guilbert, ex-inculpée dans l’affaire de Tarnac. Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-délégués généraux, Union Syndicale Solidaires. Claude Guillon, écrivain. Christiane Renauld, écrivain. Laurent Jeanpierre, politiste. Antoine Jobard, éditeur-imprimeur. Naruna Kaplan de Macedo, cinéaste. Gérard Lambert, utopiste. Jacques Lèbre, écrivain. Jean-Claude Leroy, écrivain. Serge Martin, professeur émérite (Sorbonne nouvelle). Gustave Massiah membre du conseil scientifique d’Attac. Lola Miesseroff, écrivaine. Lionel Monier, comédien. Corinne Morel Darleux, autrice. Willy Pelletier, sociologue. Serge Quadruppani, auteur et traducteur. Mathieu Rigouste, sociologue Benjamin Rosoux, ex-inculpé dans l’affaire de Tarnac. José Sciuto, cadre en entreprise culturelle. Isabelle Stengers, philosophe. Comité limousin de soutien à l’affaire du 15 juin 2021

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    Valeurs Actuelles

    Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

    TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

    Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

    Le gaz finalement concerné

    À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

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    France24 - Monde

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Publié le : 07/03/2022 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

    "Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

    Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

    Héritage de l’ère soviétique

    "La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

    Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

    Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

    Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

    Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

    Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

    L'essor de la Chine

    Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

    Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

    Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

    Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

    Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

    La guerre après la pandémie

    Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

    Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

    Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

    Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

    Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

    La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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    France24 - Monde

    Les réseaux sociaux au cœur de la bataille ukrainienne

    Publié le : 04/03/2022 - 19:08

    Guillaume GRALLET Suivre

    La guerre de l'information est aussi celle de l'influence qui se démontre en ligne. Aperçu dans #Tech24.

    Suppression de comptes, propagande relayée par des activistes dont le visage a été imaginé par l’intelligence artificielle ou encore faux commentaires sur des sites de restaurants : l'affrontement qui se déroule au sol et dans le ciel prend aussi la forme d'une bataille d'influence qui se joue sur les réseaux sociaux.

    Ces plateformes, d'où sont lancés des appels à la cyberrésistance, permettent aussi l'échange d'informations par "Osint" ("open source intelligence"), une méthode open source permettant de repérer des ennemis mais qui peut se retourner contre les auteurs des publications.

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    Valeurs Actuelles

    Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

    La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

    C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

    Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

    Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

    Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

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    France24 - World

    Rugby: France beat England to claim long-awaited Six Nations Grand Slam

    Issued on: 20/03/2022 - 08:03

    NEWS WIRES

    France claimed their first Grand Slam and championship title in the Six Nations since 2010 as they beat England 25-13 on Saturday after passing a test of nerves in a contest they largely dominated at a packed Stade de France.

    Fabien Galthie's side showed their brilliance in an exhilarating opening half, although some poor passing and handling kept England in the game until the hour.

    Les Bleus prevailed through tries by Gael Fickou, Francois Cros and Antoine Dupont with the rest of the points coming from Melvyn Jaminet's boot to finish the championship on 25 points, four ahead of Ireland a year before France host the World Cup.

    England answered with a try by Freddie Steward and kicks from Marcus Smith, but were too limited to be a credible threat as they ended up third on 10 points and three defeats.

    "Fair play to England, they tried to break our defence but our play and tactics won us the game," said France general manager Raphael Ibanez.

    "We need to keep our feet on the ground and there is more to come. We can still improve."

    England captain Courtney Lawes believes his team could have earned a better result.

    "We're pretty disappointed, we had them in fitness but we failed to capitalise but that's on us," he said. "I thought there were points where we had them but it wasn't to be, we didn't deliver."

    England looked to unsettle the French with nagging kicks behind the defence but fullback Jaminet stayed alert.

    France's set moves did not go through at first as knock ons by Anthony Jelonch, Gael Fickou and Romain Ntamack delayed the inevitable.

    After 15 minutes, however, Cameron Woki drew several defenders as Les Bleus piled on the pressure near the line, leaving Fickou unmarked on the right wing.

    Ntamack found him with a long pass and Fickou touched down to put Les Bleus 8-0 up. England reduced the arrears right away through Smith's penalty.

    Lead restored

    Jaminet restored France's eight-point lead with a routine penalty before one of Smith's many high kicks was captured within the French 22.

    But the hosts, impeccable at the ruck, stole the ball back to kill what could have been a rare try chance for England.

    France wasted another golden opportunity with another knock on, by Gabin Villiere this time, then allowed their opponents to narrow the gap with Smith's second penalty.

    Just when it seemed the momentum could swing England's way, France came up with a long-range attack that saw the ball whiz between Fickou, Villiere and Ntamack, who was stopped close to the line only for Cros's arm to emerge from the ruck and touch down.

    Jaminet converted and Galthie's side led 18-6 at halftime.

    England came back from the dressing room with more ambition and were quickly rewarded when Steward dotted down from the right flank after the French defence had been fixed in the middle.

    But the home side remained undaunted and struck again when Dupont powered through the middle of the breakdown and escaped Jamie George's tackle to score the third try.

    Since 2019, Dupont has been involved in 18 tries in 15 home games, scoring eight and setting up 10.

    England refused to give up, though, and came close with 10 minutes left but Alex Dombrandt was held up as France's steely defence came to the rescue and made sure Les Bleus would celebrate their 10th Grand Slam - the first of the Galthie era.

    (REUTERS)

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    Flamboyant France thrash hosts Scotland 36-17 in Six Nations rugby

    France hold on for 30-24 Six Nations win over Ireland

    France beat Italy 37-10 in Six Nations with hat-trick hero Villiere

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

    Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

    Que doit faire l’Europe ?

    Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

    Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

    Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

    Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

    Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

    Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

    L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

    L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

    La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

    Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

    Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

    Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

    Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

    Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

    Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

    Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

    Sans oublier la réforme des retraites…

    Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

    Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

    Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

    Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

    Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

    La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

    « Une inquiétude qui monte » 

    Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

    Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

    « Toute l’offre mondiale va se contracter » 

    Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

    Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

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    Des F-35 américains ont eu au moins un contact avec des J-20 chinois en mer de Chine orientale

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

    Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

    Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

    A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

    Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

    « Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

    Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

    Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

    Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

    Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

    « Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

    Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

    Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

    France24 - World

    From where I stand: The incredible story of Ivorian comedian Clentélex

    Issued on: 18/03/2022 - 15:47

    Clentélex is a 23-year-old man from Ivory Coast who has overcome the odds. He grew up in a poor neighbourhood of Abidjan. Unlike many of his contemporaries who were lured into violence and crime, Clentélex used comedy as his weapon of choice. He won the biggest comedy prize in his homeland, an award which gave him the chance to perform at the prestigious Montreux Comedy Festival in Switzerland. Noémie Mayaudon and Jean-Charles Guichard bring us his incredible story in this documentary.

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Sans gaz russe, la France aura du mal à passer l’hiver, prévient la directrice d’Engie

    Parmi le train de sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, l’arrêt de l’importation du gaz russe n’a pas encore été décidé lundi 7 mars. Il faut dire que de nombreux états sont dépendant de cette énergie. Si la France est un importateur modéré en la matière, une coupure pure et simple risque de mener à une pénurie l’hiver prochain, a prévenu sur France Inter Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie.

    Plafonner les prix

    Pour la fin de la saison, le risque de pénurie est écarté en France, qui importe  environ 20 % de son gaz depuis la Russie. Cependant, « on utilise l’été pour remplir les stockages. A la fin de l’hiver, les stocks sont très faibles », explique Catherine MacGregor. Par conséquent, « si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement depuis la Russie, alors le remplissage de nos stockages serait insuffisant, et nous n’aurions pas suffisamment de gaz au début de l’hiver prochain ». Refuser le gaz russe serait selon elle un « scénario extrême » avec des marchés qui « pourraient cesser de fonctionner » et des prix de l’énergie qui deviendraient « extrêmement élevés ».

    Face à ces risques, Catherine MacGregor recommande à court terme un plafonnement du prix du gaz, et à moyen terme de travailler sur les capacités d’importations françaises depuis d’autres pays, mais aussi à accélérer le développement du biométhane et des énergies renouvelables.

    .@cathmacgregor : « .@cathmacgregor : « Si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement » de gaz depuis la Russie, « alors le remplissage » de nos réserves « serait insuffisant » pour l’hiver prochain, selon la directrice générale d’Engie #le79inter  » #le79inter pic.twitter.com/FRLrCd0LrP

    — France Inter (@franceinter) March 7, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    El País (ESP)

    Dónde encontrar o comprar mantecas, zurrapas, lomo en manteca y cachuela

    El mundo se divide entre las zonas donde se desayuna dulce y las que se desayuna salado. Buena parte de España se decanta por el segundo, y en concreto hay un tipo de desayuno salado que reina más en las mañanas de Andalucía, Extremadura y otros sures que Ana Rosa Quintana o Susanna Griso: las tostás. Allí donde hay o hubo una presencia fuerte de pastores y jornaleros, el menú por antonomasia para empezar el día parte de esta combinación de pan tostado -si es mollete de Antequera, mejor-, con aceite de oliva virgen extra, tomate opcional (en diferentes versiones: triturado o entero) y embutido ibérico también opcional, con el jamón como joya de la corona.

    Sin embargo, en el cuadrante suroeste, en una especie de carrera hacia el norte por la Ruta de la Plata que comprende las provincias de Cádiz, Sevilla y Badajoz, hay un subgénero de tostada que tampoco falta en la barra de ningún bar que se precie y que aporta un empuje calórico importante para pasar el día. Son la tostá con manteca colorá y sus variantes como las zurrapas, la manteca de hígado, el lomo en manteca y la cachuela (en Extremadura). Esta familia de motomamis calóricas, tan poderosas y explosivas como las de Rosalía, se complementa actualmente con untables industriales más modernos como los untables de jamón, que algunas marcas están intentando extender a un consumo más generalizado dándoles un aspecto menos agresivo. Todos estos productos parten de una base común: cochino ibérico frito en su propia grasa y con sus restos de carne o algún órgano, ajo y especias, entre las que reina el pimentón, clave en el oeste estatal. Pon una bomba -de sabor- en tu desayuno.

    Las variantes

    La más conocida es la manteca colorá. Normalmente se sirve en los bares o en carnicerías para llevar a casa y la fórmula mágica es simple: mucha manteca de cerdo, preferiblemente la conocida como pella o la que rodea algunos órganos, pimentón, ajo y algún aliño a base de orégano. Todo se fríe primero y se deja reposar en frío para poder untar en el pan. La segunda motomami es la zurrapa, cuya receta casera ya explicamos hace algún tiempo aquí y que básicamente es la manteca colorá -o blanca, en caso de no ponerle pimentón- pero con restos de alguna carne que se ha desmenuzado al freírse en su propia grasa. Es la prima hermana de los rillettes franceses. Y es cerdo frito en sí mismo, sí.

    Las zurrapas y las mantecas pueden estar hechas a base de solo carne o de una combinación de carne e hígado. En Cádiz se suele usar más solo la carne y en Écija (Sevilla) y el sur de Badajoz también este órgano cortado en trozos muy pequeños y también frito en la manteca. En el caso de la cachuela extremeña, la idea es una combinación de todo y con una condimentación de otras especias aparte del orégano, como matalahúva, culantro -como llaman al cilantro en la zona- e incluso canela. Según lo grandes que sean los trozos de carne o hígado también se le conoce como caldillo, aunque como en todas las denominaciones comestibles, hay intensos debates al respecto en los que no nos vamos a meter.

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    La tercera motomami sería el lomo en manteca, que ha cogido fuerza en Vejer de la Frontera como reclamo turístico, donde el producto tiene hasta el nombre de un callejón y un día internacional celebrado desde 2015 (menos durante la pandemia). En este caso es la misma manteca colorá, pero con un trozo de lomo que se corta en rebanada fina, un poco al estilo de la carne mechá y que se puede poner tanto en la tostada como en formato bocadillo. Este es un producto también similar al lomo en orza, clásico en muchas partes de España.

    No apta para fitness, o sí

    La manteca y sus similares son productos de aprovechamiento que viven de la manidísima pero cierta frase de que del cerdo se aprovechan hasta los andares. Históricamente se ha usado para conservar alimentos como embutidos y carnes de la matanza, cuando no había aparatos eléctricos capaces de producir frío. Hay que apuntar que este tipo de comestible tiene una diferencia con la sobrasada, que es más magra, con más proporción de carne y además con carne proveniente de partes más nobles del cerdo que en Extremadura o Andalucía jamás se usarían para embutir.

    Según Paco Melero, carnicero de Vejer de la Frontera (Cádiz) y uno de los productores de lomo en manteca y derivados más conocidos en la zona, la manteca colorá se empezó a untar en el pan cuando en los años cincuenta y sesenta se extendió el uso de frigoríficos en las casas. Melero reivindica la importancia del producto: ”La clave es no usar mantecas industriales”. La pella que él tanto defiende se funde totalmente con el calor, en contra de la panceta y otras grasas que se reducen hasta quedar crujientes -como la del bacon o los chicharrones, otro producto estrella que también vende en su carnicería-, pero que no desaparecen y que tienen importancia en otras partes de la gastronomía andaluza como el aperitivo o las tapas. Otra clave según él es cogerle el punto a la cocción, a fuego medio, que puede llegar hasta las dos horas.

    Una publicación compartida de Carniceria Paco Melero (@carniceriapacomelero)

    Si escribes la palabra “cachuela iberitos” en la web de fitness Myfitnesspal se te explica que se necesitan 1.1 horas de correr, 1.6 de ciclismo o 3.9 de limpiar tu casa como los chorros del oro para quemar las calorías que se cogen con 100 gramos de este producto. Moisés Cruz, gerente y propietario actual de la carnicería Casa Cruz de Écija (Sevilla), donde llevan unas cuantas décadas haciendo mantecas, lucha contra este mantra de producto fuerte y repetitivo de forma clara: “La bollería industrial es peor”. El heredero de esta tienda cogió la receta de su madre renovada con un ingrediente que se quiere llevar a la tumba y que, como Melero, tiene como punto fuerte la artesanía. El hígado lo pican a cuchillo y venden directamente en su puesto del mercado y también online.

    El escenario

    Los feligreses de la manteca colorá la consumen mayoritariamente en los bares. Paula Álvarez, sevillana y redactora del blog Cosas de Comé, diferencia claramente dos tipos de consumidores: los de toda la vida y los que abogan por un reencuentro con la tradición. “Tiene tanta importancia porque la matanza era un punto de inflexión en el año. A la carne se le hacía mucha fiesta y está muy arraigada porque la matanza es un ritual en muchas zonas”, explica. Ahora hay un perfil de gente que la reserva para días especiales y ella, personalmente, se encuadra más bien en este sector.

    El icono

    Para muchos andaluces, el desayuno fuera de casa es una parte de la jornada imprescindible en la socialización. Esto viene de la época en la que los manijeros -capataces de las explotaciones agrarias- iban a buscar mano de obra en puntos y plazas concretas de los pueblos, y allí los trabajadores esperaban desayunando a que llegaran sus jefes. Es lo que tiene el latifundio y no vivir pegado al centro de trabajo, como en el minifundio más propio del norte o el Mediterráneo. La manteca colorá es un símbolo de la cultura andaluza potentísimo. Ha ido ganando importancia en el imaginario colectivo hasta el punto de dar nombre a grupos de música rock-folk y suponer un drama cuando algo falla, como cuando robaron un cargamento en un colegio de Cádiz unos días antes de la celebración del Día de Andalucía el pasado 28 de febrero. Un crimen que debe ser castigado.

    La celebración de ese día en los colegios con tostada hecha con mollete se ha introducido en el subconsciente de toda una generación sociopolítica a la que este panecillo ha empezado a dar nombre, como explica el politólogo Javier Jurado en su último libro. En esta actividad escolar, el mollete se suele acompañar con aceite y azúcar, en el conocido como "desayuno molinero", pero en algunos centros de Cádiz no se andan con tonterías y acuden a estos pringues tradicionales.

    En general estos untables tienen un carácter muy casero y pocas grandes marcas se han atrevido a producirlas. No obstante, como producto esencial para dar forma a la gastronomía andaluza, algunos cocineros la están incluyendo en recetas como el caso de José Calleja en el Surtopía de Madrid, en La Malaje (también en Madrid), o en la genial carne mechá del ya conocidísimo Casa Manteca de Cádiz o en el Cañabota sevillano. En definitiva, a pesar de estas pequeñas incursiones en la gastronomía media o alta, todavía no tiene el punto de popularidad kitsch que han conseguido los torreznos, por ejemplo, así que el halo general que rodea a estos productos es el de machote campero que bebe café en vaso de caña. Pero aún estamos a tiempo de ver a la siguiente Paquita Salas zampándose unos buenos molletes de zurrapa, y convertirla así en el próximo icono pop.

    • Venta Pinto: La Barca de Vejer, s/n. Vejer de la Frontera (Cádiz). Tel. 956 450 877. Mapa.
    • Venta la Cartuja: CA-3108 km 5. Jerez de la Frontera(Cádiz). Tel. 956 156 590. Mapa.
    • Los Corzos: Crta A-381 p.k. 45, C. Pl Palmosa, Alcalá de los Gazules (Cádiz). Tel. 956 413 212. Mapa.
    • La Butibamba: Autovía del Mediterráneo, km 201. La Cala de Mijas, Málaga. Tel. 952 492 133. Mapa.
    • Carnicería Paco Melero: C. Juan Relinque, 22. Vejer de la Frontera (Cádiz) Tel. 956 450 304. Mapa. (Venden online).
    • Carnicería San Miguel: Av. de Buenavista, 16. Vejer de la Frontera (Cádiz). Tel. 615 425 660. Mapa.
    • Manteca Casa Cruz: Calle Compañía 6 - Plaza de Abastos Puesto 11. Écija (Sevilla). Tel. 660 057 350. Mapa. (Venden online).
    • Carnicería Manolo: C. Azacanes, 1. Écija (Sevila). Tel. 667 939 098. Mapa. (Venden online).
    • Icarben: Zona de la vega, s/n. Benaoján (Málaga). Tel. 952 167 325. Mapa. (Venden online).
    • Iberitos: C. Carpinteros, 26. Don Benito (Badajoz). Tel. 924 830 408. Mapa. (Venden online).
    • Fábrica de embutidos Jamón de Monesterio: Polígono Industrial El Cerezo S/N. Monesterio (Badajoz). Tel. 924 516 504. Mapa.
    • Fábrica de embutidos Manuel Castillo: Ctra. Badajoz Granada, km 143. Azuaga (Badajoz). Tel. 924 137 855. Mapa.
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    Rugby : la France réalise le Grand chelem en battant l’Angleterre

    Publié le : 19/03/2022 - 14:50Modifié le : 19/03/2022 - 14:57

    Olivier BRAS

    Les Français ont nettement battu l'Angleterre (25-13), samedi, et ont ainsi réalisé le Grand Chelem, le dixième dans l'histoire des Bleus. Ils remportent l'édition 2022 du Tournoi des Six Nations, une compétition que la France n'avait plus gagnée depuis 2010. 

    Les Bleus, auteurs du Grand Chelem grâce à leur victoire sur l'Angleterre (25-13), samedi 19 mars, au Stade de France, lors de la dernière journée du Tournoi des Six Nations, ont su gérer la pression énorme qui entourait cette rencontre, en patrons qu'ils sont devenus, collectivement. Elle était pourtant énorme, à la mesure de l'attente, le dernier Grand Chelem remontant à 2010.

    Au coup de sifflet final, le staff du XV de France a exulté dans les gradins. L'Anglais Shaun Edwards, pourtant si peu expressif en temps normal, a embrassé ses collègues : sa science de la défense, si précieuse tout au long de la compétition, a été l'une des clés du succès tricolore.

    Après la victoire bonifiée de l'Irlande face à l'Écosse (26-5), le XV du Trèfle avait pris la tête provisoirement du classement, avec trois points d'avance sur les Bleus. Plus aucun scénario alambiqué ne tenait du coup : il fallait l'emporter absolument. Et pour le titre, et pour le dixième Grand Chelem.

    Le ton était donné dès le coup d'envoi, avec une "cérémonie" d'ouverture de cette "finale" du Tournoi tant attendue face aux meilleurs ennemis des Français, avec un Stade de France à guichets fermés, chauffé à blanc, avec drapeaux des deux nations, force feux d'artifice, "Marseillaise" a capella et applaudissements à tout rompre.

    Le public au rendez-vous 

    Il faut dire que l'attente du public était énorme : tous les billets de la rencontre avaient été vendus au lendemain de la victoire historique des Bleus face aux All Blacks le 20 novembre (40-25).

    C'est dire si le public en voulait. Avoir vu la victoire contre la Nouvelle-Zélande l'avait mis en appétit, une impatience dont les Bleus avaient conscience, insistant toute la semaine sur le plaisir d'avoir à nouveau le soutien de leurs supporters.

    "On est contents qu'il y ait de l'attente. Avant, on râlait parce qu'on n'était pas soutenus, parce qu'on était beaucoup critiqués. Là, on se sent soutenus par nos supporters, avec une ambiance assez incroyable donc pourvu que ça dure", avait confié, dans la semaine, le centre Gaël Fickou, auteur d'un essai samedi soir.

    Les Bleus de Fabien Galthié, après avoir terminé seconds lors de leurs deux précédents Tournois, ne pouvaient se contenter de finir une nouvelle fois à cette place, si frustrante.

    "Ces joueurs ont une expérience collective maintenant, ils ont grandi depuis deux ans. Nos défaites nous ont appris, nos deuxièmes places dans la compétition nous ont appris énormément", avait lancé Fabien Galthié jeudi, à l'annonce de la composition de l'équipe qui allait affronter le XV de la Rose.

    Il fallait gagner, à tout prix, et sans se laisser "submerger par la pression", avait prévenu Antoine Dupont vendredi, après l'entraînement du capitaine. 

     "On a bien conscience de ça mais nous, moi en tous les cas, on a envie d'écrire notre histoire", avait ajouté le demi de mêlée, désireux d'inscrire le nom de son pays au bas du trophée du Tournoi.

    Avec AFP

    Retrouvez le suivi de la rencontre en direct : 

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    Rugby : le XV de France ne veut pas rater la dernière marche face à l'Angleterre

    Compte-rendu

    Tournoi des Six Nations : les Bleus gagnent au pays de Galles et restent invaincus

    Rugby

    Tournoi des Six Nations : "Les Bleus comptent sur une génération exceptionnelle"

    France24 - World

    Algerian War: Looking back at the Évian Accords, 60 years on

    Issued on: 18/03/2022 - 10:15Modified: 18/03/2022 - 10:21

    Emerald MAXWELL Aurélien PORCHER Sylvain ROUSSEAU

    On March 18, 1962, after almost eight years of brutal war, France and Algeria signed a ceasefire agreement in the French spa town of Évian, paving the way for Algeria's independence. But the initial relief was followed by a particularly violent transition period. The OAS, a dissident far-right French paramilitary group that refused Algerian independence, stepped up its bombings and assassinations, leading to the departure of hundreds of thousands of French settlers from Algeria. Sixty years after Évian, our reporters have tracked down witnesses and key players from this crucial chapter in both countries' history.

    >> Read our webdocumentary: Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

    Sixty years after the Évian Accords, Algerians and French recall the trauma of the war and its aftermath. © Studio Graphique – France Médias Monde

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    Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

    France's National Assembly passes law to recognise, recompense Harkis

    FRANCE IN FOCUS

    A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    "Pa' ti naki, chicken teriyaki. Tu gata quiere maki, mi gata en Kawasaki". Este es el estribillo de Chicken teriyaki, uno de los últimos éxitos de Rosalía, y si quieres buscarle algún sentido, aquí está ella misma explicándolo. Nosotros hemos venido a otra cosa: enseñarte cómo se prepara el plato del que habla la canción.

    Teriyaki es el nombre de una salsa japonesa, pero su uso en el pollo, que la hizo famosa en todo el mundo, es un invento más bien estadounidense. Acompaña muy bien a este tipo de carne, y su combinación de sabores dulces, salados y umami garantiza el gustarraco al tomarla. ¿Se puede comprar envasada? Sí, pero prepararla en casa es sencillísimo, y te permite adaptarla a tu gusto personal ajustando el dulzor o añadiendo ingredientes que le quedan bien, como el jengibre, el sésamo o la ralladura de lima. Mira el vídeo y comprobarás que hacerla es más fácil que aprenderte el bailecito de Rosalía.

    POLLO TERIYAKI

    Ingredientes

    Para 4 personas

    • 4 contramuslos de pollo, sin piel, sin hueso y cortados en porciones de bocado (también se pueden usar 2 o 3 pechugas).
    • 100 ml de salsa de soja
    • 100 ml de mirin
    • 3 cucharadas de sake
    • 3 cucharaditas de miel o azúcar
    • 1 cucharada de sésamo
    • 1 cucharada de jengibre rallado
    • Ralladura de limón
    • El tallo verde de una cebolleta (opcional)
    • Guindilla roja fresca (opcional)

    Preparación

    1. Mezclar el sake, el mirin y la salsa de soja en un cazo y calentarla a fuego suave.
    2. Cuando esté caliente, añadir la miel o el azúcar y remover hasta que se disuelva. Dejar que la salsa reduzca hasta que espese y adquiera una textura de sirope ligero.
    3. Retirar el cazo del fuego y añadir el jengibre rallado, el sésamo y la ralladura de limón.
    4. Untar el pollo con un poco de aceite de girasol.
    5. Poner una sartén a fuego vivo y saltear el pollo por tandas hasta que esté bien dorado.
    6. Junta todo el pollo en la sarten y bajar el fuego. Añadir la salsa teriyaki y remover hasta que la carne esté bien embadurnada. Si la salsa está demasiado líquida, retirar los trozos de pollo y reducirla hasta conseguir la densidad que guste.
    7. Servir el pollo teriyaki con arroz blanco y, si se quiere, col china salteada un minuto en la sartén con un poco de aceite y sal. Terminar con un poco de cebolleta y guindilla roja cortadas en juliana.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com

    France24 - World

    Renewable energy: Austria, a leader of anti-nuclear advocacy in Europe

    Issued on: 21/03/2022 - 16:18

    The EU is proposing to put nuclear power on its list of sustainable energy sources. But Austria is threatening to file a case with the Court of Justice of the European Union to get that text annulled. The country has never embraced nuclear energy and is even home to the world's only power station to have been built but never fired up. Austria produces more than 75 percent of its electricity from renewable energy and is a leader of anti-nuclear advocacy in Europe. Our correspondents report.

    Programme prepared by Agnès Le Cossec.

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    Austria vows legal action as EU angers activists with ‘green’ label for nuclear energy

    Paris, Berlin 'agree to disagree' on French push to label nuclear energy green

    The Debate

    How about the nuclear option? France goes all in on atomic enegry

    France24 - World

    French presidential election: Mélenchon promises retirement at 60, Macron champions sovereignty

    Issued on: 21/03/2022 - 12:19Modified: 21/03/2022 - 12:25

    Haxie MEYERS-BELKIN Follow

    With less than three weeks to go before the first round of voting in France's presidential election, we check in on the latest twists and turns of the campaign trail with Andrew Smith, a professor of contemporary French history at the University of Chichester. He unpicks far-left candidate Jean-Luc Mélenchon’s pledge to reduce France's retirement age to 60 (down from the current 62). Our guest also takes a look at the reasons behind President Emmanuel Macron's manifesto focus on bolstering French self-sufficiency across everything from energy to agriculture.

    Andrew Smith will be joining us for Perspective every Monday leading up to the French presidential election, which begins with a first round on April 10.

     

    French presidential election © France 24

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    French far-left candidate Mélenchon rallies on lower retirement age, framing self as the anti-Macron

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    FRENCH CONNECTIONS

    French presidential election: How France regulates candidates' air time

    France24 - World

    Britain to offer fourth Covid shot to those over 75, immunocompromised

    Issued on: 20/03/2022 - 11:19

    NEWS WIRES

    England will begin rolling out its fourth coronavirus vaccine shot this week, the National Health Service (NHS) announced Sunday, with millions of the country's most vulnerable people being offered jabs. The latest booster shot will be made available to care home residents, people aged over 75 and the immunosuppressed.

    Around five million people are expected to be offered the jab, and 600,000 are being invited to book their appointments next week, according to the NHS.

    "Our phenomenal vaccination programme has saved countless lives and built a wall of defence which has allowed us to learn to live with Covid," Health and Social Care Secretary Sajid Javid said: 

    "Following the massive success of the rollout so far, we are now offering over-75s and the most vulnerable a spring booster dose to top up their protection against this virus."

    Cases are soaring once again across Britain due to a rampant Omicron variant, with around 1 in 20 people currently infected.

    Hospitalisations are once again rising, but the number of people in high-dependency care remains low.

    Speaking at his Conservative Party's Spring conference, Prime Minister Boris Johnson on Saturday said: "We're getting ready for the fourth jab, because we're going to need it."

    Britain has been one of the world's hardest hit countries during the pandemic, with more than 163,000 people dying after contracting the disease.

    (AFP)

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    Too soon? Covid cases on the rise as France lifts restrictions

    China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks

    Most of US can now drop masks indoors, health officials say

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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    France24 - Monde

    La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"

    Publié le : 18/03/2022 - 10:10

    FRANCE 24 Suivre

    Un blanchiment "généralisé" touche à nouveau la Grande Barrière de corail, ont annoncé vendredi les autorités australiennes. Des températures océaniques supérieures à la moyenne au large du nord-est de l'île continent menacent ce site de biodiversité déjà fragile. 

    Des températures océaniques supérieures à la moyenne au large du nord-est de l'Australie menacent la Grande Barrière de corail, touchée à nouveau par un blanchissement "généralisé", ont annoncé vendredi 18 mars les autorités.

    "Le blanchissement a été détecté dans l'ensemble du parc marin", a déclaré l'autorité du site de la Grande Barrière de corail dans sa mise à jour hebdomadaire.

    Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l'eau – conséquence du réchauffement climatique – qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive.

    Les vols de surveillance au-dessus du récif, qui s'étend sur une surface de 2 300 kilomètres, ont révélé des dommages dûs au stress thermique, selon l'autorité. 

    Au cours de la semaine, les températures de la mer dans l'ensemble du parc marin se situaient entre 0,5 et 2 degrés Celsius au-dessus de la moyenne, tandis que l'extrême nord et les zones côtières ont enregistré des températures entre 2 et 4 degrés au-dessus de la moyenne.

    >> À (re)voir sur France 24 : L'INVITÉ DU JOUR - Pascale Joannot : "Chacun d’entre nous doit se sentir responsable des récifs coralliens"

    L'autorité a indiqué qu'une "mortalité précoce" avait été signalée "là où le stress thermique a été le plus important".

    Ce constat intervient au moment où l'Unesco va procéder à une inspection du site, pour vérifier son état de santé.

    Si les résultats de la mission, qui doivent être présentés en juin 2022 au Comité du patrimoine mondial, s'avèrent négatifs, la Grande Barrière pourrait rejoindre la liste des sites en péril, a avancé l'Unesco.

    En 2015, lorsque l'ONU avait menacé de rétrograder le statut de la Grande Barrière, inscrite au patrimoine mondial depuis 1981, l'Australie avait lancé un plan d'investissement de plusieurs milliards de dollars pour lutter contre la détérioration du récif.

    Mais depuis, l'ensemble a durement souffert après trois épisodes très graves de blanchissement des coraux, en 2016, 2017 et 2020.

    Selon une étude récente, le blanchissement a touché 98 % de la Grande barrière de corail australienne depuis 1998, épargnant seulement une infime partie du récif.

    "Cela montre la pression constante que subit aujourd'hui notre récif en raison du réchauffement climatique", s'est alarmée Lissa Schindler de la Conservation marine australienne. 

    "Un récif sain peut se remettre du blanchiment des coraux, mais il lui faut du temps. L'augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marine, principalement due à la combustion du charbon et du gaz, signifie qu'il n'aura pas ce temps", explique-t-elle.

    >> À (re)voir aussi sur France 24 : FOCUS - Réchauffement climatique : la Grande Barrière de corail se meurt

    L'économie australienne repose encore grandement sur les énergies fossiles et les partis politiques reçoivent des financements significatifs de donateurs liés aux industries du charbon et du gaz.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Des impacts "irréversibles" : le Giec alerte sur les effets du changement climatique

    ÉLYSÉE 2022

    Le combat des ONG pour faire exister le climat dans la campagne présidentielle

    ELEMENT TERRE

    Climat : la fin du ski ?

    France24 - World

    Russian cosmonauts receive warm welcome at International Space Station

    Issued on: 19/03/2022 - 15:42

    NEWS WIRES

    Three Russian cosmonauts arrived safely at the International Space Station (ISS) on Friday, docking their Soyuz capsule with the outpost for a mission that continues a 20-year shared Russian-U.S. presence in orbit despite tensions over Russia’s invasion of Ukraine.

    The arrival of the latest cosmonaut team – warmly welcomed by four Americans, two Russians and a German crewmate already aboard – came a day after the European Space Agency (ESA) announced it had suspended a joint robotic rover mission to Mars with Russia due to the Ukraine conflict.

    The rendezvous with the space station capped a flight of three hours and 10 minutes following liftoff of the Soyuz spacecraft from Russia’s Baikonur Cosmodrome in Kazakhstan.

    “Congratulations on the successful docking,” a voice from Russia’s mission control said moments later, according to an English translator speaking during a live NASA webcast of the event.

    Link-up of the space vehicles took place as the Soyuz and space station flew some 250 miles (400 km) above eastern Kazakhstan, a NASA commentator said.

    About 2-1/2 hours later, after the passageway between the station and Soyuz was pressurized, two sets of hatches were opened and the three smiling Soyuz astronauts, dressed in yellow flight suits, floated head-first, one by one, into the ISS.

    They were greeted warmly with hugs and handshakes by all seven existing space station occupants who were waiting for them on the other side of the short corridor.

    The Soyuz team, just beginning a science mission set to last 6-1/2 months, was led by commander Oleg Artemyev, accompanied spaceflight rookies Denis Matveev and Sergey Korsakov.

    They will be replacing three current ISS crew members scheduled to fly back to Earth on March 30 - cosmonauts Pyotr Dubrov and Anton Shkaplerov and U.S. astronaut Mark Vande Hei.

    Vande Hei will have logged a NASA record-breaking 355 days in orbit by the time he returns to Kazakhstan aboard a Soyuz capsule with his two cosmonaut colleagues.

    Remaining aboard the space station with the newcomers until the next rotation in a couple of months are three NASA astronauts - Tom Marshburn, Raja Chari and Kayla Barron - and German crewmate Matthias Maurer of the European Space Agency.

    Those four crew members arrived together in November aboard a SpaceX Crew Dragon craft launched from NASA’s Kennedy Space Center in Florida to begin a six-month stint in orbit.

    Launched in 1998, the research platform has been continuously occupied since November 2000 while operated by a U.S.-Russian-led partnership including Canada, Japan and 11 European countries.

    According to NASA, Friday’s arrival marked the first time a spacecraft docked to the station’s newly added Prichal module, a spherical-shaped unit launched to ISS and attached to the outpost’s Russian segment in November 2021.

    It is actually plausible that the 'Ukrainian' color flight suits are in fact "Bauman University" color suits. They made a big deal of this being the first all-Bauman crew. (BMGTU is sort of Moscow's MIT AeroAstro and many Russian astronauts are graduates) https://t.co/9yPLgwtYHv

    March 18, 2022

    Collaboration tested

    The durability of U.S.-Russian collaboration in space is being tested by heightened antagonism between the two former Cold War adversaries over Russia’s three-week-old invasion of Ukraine.

    As part of U.S. economic sanctions against Russian President Vladimir Putin’s government last month, U.S. President Joe Biden ordered high-tech export restrictions against Moscow that he said were designed to “degrade” Russia’s aerospace industry, including its space program.

    Dmitry Rogozin, director-general of Russian space agency Roscosmos, then lashed out in a series of Twitter posts suggesting the U.S. sanctions could “destroy” ISS teamwork and lead to the space station falling out of orbit.

    A week later, Rogozin announced that Russia would stop supplying or servicing Russian-made rocket engines used by two U.S. aerospace NASA suppliers, suggesting U.S. astronauts could use “broomsticks” to get to orbit.

    At about the same time, Russia said it ceased joint ISS research with Germany and forced the cancellation of a British satellite launch from Baikonur.

    The Roscosmos chief also said last month that Russia was suspending its cooperation with European launch operations at the European Spaceport in French Guiana.

    On Thursday, the ESA announced that it would be impossible to continue cooperating with Russia on the ExoMars mission, which had called for a Russian rocket to launch a European-made rover to Mars later this year. Rogozin responded by saying Russia would start work on its own Mars mission.

    The space station was born in part from a foreign policy initiative to improve American-Russian relations following the collapse of the Soviet Union and the Cold War hostility that spurred the original U.S.-Soviet space race.

    Rogozin’s recent actions have prompted some in the U.S.  space industry to rethink the NASA-Roscosmos partnership. NASA officials have said that U.S. and Russian ISS crew members, while aware of events on Earth, were still working together professionally and that geopolitical tensions had not infected the space station.

    (REUTERS)

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    European Space Agency suspends joint Mars mission with Russia

    German prosecutors charge Russian spy with sharing details of European space rocket programme

    NASA's new space telescope arrives at its destination after million-mile journey

    France24 - World

    'Democracy is standing up against autocracy' in Ukraine, EU's von der Leyen says

    Issued on: 18/03/2022 - 19:10Modified: 18/03/2022 - 19:15

    "It cannot be that an autocrat attacks a sovereign country which has the right to the integrity of its territory." That's the firm response directed at Russia from the President of the European Commission, Ursula von der Leyen. Speaking exclusively to FRANCE 24 about the war in Ukraine, the EU leader added that "democracy is standing up against autocracy and therefore we stand as one".

    Faced with the unprecedented crisis at the borders of the European Union that has sent shockwaves across the bloc, Ursula von der Leyen outlined the EU's response to the war in Ukraine. This means continuing to inflict economic stress on Russia, partly through the latest sanctions outlined this week, which have had "a huge effect on Russia's economy right now, but also a huge effect over time on the economy so it will have a lasting effect. There is a price for President Putin to pay and this is our strength in the European Union," the European Commission president told FRANCE 24.

    On top of that, von der Leyen laid out the measures that the EU wants to take to mitigate the bloc's dependence on Russia, especially when it comes to fossil fuel. The European Commission chief called on Europeans to reduce their energy consumption, for EU states to increase renewable energy usage, and, in the shorter term, to find alternatives to Russian gas, notably turning their attention to Liquefied Natural Gas (LNG): "If Russia were to cut us off from the gas today we would be able to go through this winter. So we have already a lot of LNG gas."

    As for sending a message to Ukraine regarding its joining the European Union – a key demand of Ukrainian President Volodymyr Zelensky – von der Leyen said European Union member states are unanimous: "Ukraine is part of our European family, and we are forging the path forward to enlargement [...] We are in an extraordinary situation. We need a tailored solution and we need to be creative." The EU Commission president added that the accession process has already been accelerated, with the Commission set to issue its "Opinion" ruling in the coming months, rather than taking years, as has been the case in the past.

    Produced by Isabelle Romero, Georgina Robertson, Sophie Samaille and Perrine Desplats 

    Submit your views and put forward your ideas on EU Democracy to the Conference on the Future of Europe.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    European Space Agency suspends joint Mars mission with Russia

    Talking Europe

    War in Ukraine: Ukrainian government looks to EU for ongoing support

    Talking Europe

    Croatian PM says EU sent 'strong political signal' on Ukraine at Versailles summit

    BBC

    Line-up announced for Ukraine benefit concert

    By Mark SavageBBC Music Correspondent

    Camila Cabello, Ed Sheeran and Snow Patrol will all play at next week's Concert For Ukraine, which will be broadcast on ITV and STV.

    Emeli Sande and Gregory Porter have also been added to the line-up, with more acts to be confirmed.

    Tickets for the show will go on sale on Tuesday 22 March, with the concert taking place in Birmingham on the 29th.

    Cabello said her "heart was breaking" for the people of Ukraine, adding "we all have a responsibility" to help.

    Proceeds from the concert will go to the Disasters Emergency Committee's Ukraine Humanitarian appeal, which is providing food, water, shelter and medical assistance to refugees in Ukraine and neighbouring countries.

    ITV has also pledged that all sponsorship and advertising revenue generated from the broadcast - an estimated £3m - will be donated to the appeal.

    "I will be singing to try to help every human being forced to flee their home and in solidarity with those being racially discriminated against even within this humanitarian crisis," said Sande in a statement.

    "Nobody should be refused access to relief, aid and the right to cross the border to safety, and I'm pleased for the chance to support the DEC's appeal to help all people whose lives have been affected by the conflict."

    Cabello added: "One of the biggest needs is to get funds to organisations who can serve these communities directly, so we're focusing our efforts on doing that as quickly as we can".

    The show is being produced by ITV in conjunction with the Global radio network - which will broadcast live, behind-the-scenes coverage on its Heart and Capital stations.

    London Calling repurposed

    It comes as Russia's invasion of Ukraine enters its fourth week.

    In that space of time, the United Nations' Office of the High Commissioner for Human Rights estimates the conflict has claimed 2,361 civilian casualties (902 killed and 1,459 injured). The UN also estimates that there are nearly 1.85million Ukrainians have been displaced.

    The country's musicians have played a role in documenting the conflict and combating misinformation amongst their Russian fans.

    Many of them - along with Russian musicians who oppose the war - have found themselves blacklisted by the Kremlin.

    But that has not deterred hardcore punk band Beton, who have been given permission by The Clash to re-record London Calling as a protest song against the war.

    Renamed Kyiv Calling, the song now includes the lyrics: "Kyiv calling to the Nato zone/Forget it, brother, we can't go it alone".

    Recorded last week in Lviv, the video features footage captured by the band's family and friends of the attacks on Ukraine's cities.

    Proceeds from the song will go towards the Free Ukraine Resistance Movement, helping to fund a shared communications system that will alert the population to threats and lobby for international support.

    Discussing the track, Beton vocalist Andriy Zholob said: "Many Ukrainian musicians are now on battlefields or in territorial defence. This time they've changed guitars to guns. We hope this song shows Ukrainians' spirit and our defiance to Russian aggression."

    The band are now also playing a part in the war effort. Zholob also works as an orthopaedic doctor, and is treating war victims and soldiers.

    Drummer Bohdan Hrynko and bassist Oleg Hula have joined the territorial defence.

    Follow us on Facebook, or on Twitter @BBCNewsEnts. If you have a story suggestion email entertainment.news@bbc.co.uk.

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    Under attack, Ukraine's musicians become war reporters

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    France24 - World

    Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

    Issued on: 16/03/2022 - 12:55

    Stéphanie TROUILLARD

    On March 18, 1962, the Évian Accords paved the way for Algeria's independence from France after more than seven years of a gruesome war. Sixty years on, the wounds of that bloody conflict are still deep, on both sides of the divide. FRANCE 24 spoke to Algerians and French nationals scarred by the war.

    Their names are Lucien, Bachir, Marie-Claude, Serge, Roger and Djamila. They are Algerian or French. In 1954, when the Algerian War of Independence broke out, they were barely out of their teens. It was a time of post-war decolonisation around the world. In Algeria, the so-called indigènes (natives) hoped for an end to 132 years of French colonial rule.

    But France did not see things that way. Home to more than a million Europeans (and some 9 million Algerians), Algeria was the only colony of the French colonial empire settled by Europeans and, as a French department, was considered part of France. It was also a land rich in oil and gas. In 1956, the French government of Guy Mollet decided to send in the army to maintain order in the occupied land. In total, 1.5 million young French conscripts were sent to Algeria to battle the fellaghas, Algerian guerrilla fighters.

    Sixty years after the Évian Accords, Algerians and French recall the trauma of the war and its aftermath. © Studio Graphique – France Médias Monde

    On March 19, 1962, when the ceasefire reached in the Évian Accords came into force, 400,000 French conscripts were still on the other side of the Mediterranean. Their military service lasted at least 18 months, sometimes 28 or even 30. Many found the experience traumatic. For decades, talking about what they had lived through was taboo, even within their own families. These were not war experiences, at least officially, since the “events” in Algeria – as they were known – were not recognised as a war until 1999.

    We interviewed French conscripts, the wife of a conscript, a harki (an Algerian who served as an auxiliary in the French army), a member of the pro-independence Front de Libération nationale (FLN, or National Liberation Front) and a fighter in the FLN’s armed wing, l’Armée de Libération nationale (ALN, or National Liberation Army). They told us about colonialism, the horror of conflict, torture and fear, but also their desire for healing. Sixty years after that war without a name, they have dug deep into their memories and told us their stories.

    >> Click here for our web documentary: Algerians and French share their stories of the Algerian war

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    A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria

    France to open classified Algerian War archives 15 years ahead of schedule

    FRANCE IN FOCUS

    Remembering the 1961 massacre of Algerians in the heart of Paris

    BBC

    Influencers in Australia risk jail for breaking finance tips rules

    Influencers in Australia face up to five years in jail if they break laws on financial advice, a new information sheet warns.

    The Australian Securities and Investments Commission (ASIC) says they may need a licence to give such advice.

    A 2021 ASIC survey suggested 33% of 18 to 21-year-olds follow financial influencers.

    And it also found that 64% of young people in Australia changed a financial behaviour because of an influencer.

    ASIC commissioner Cathie Armour said it was crucial that "influencers who discuss financial products and services online comply with the financial services laws. If they don't, they risk substantial penalties and put investors at risk".

    Aleks Nikolic, who dislikes the label influencer, but posts about financial investment on Instagram, TikTok and Twitter, told the Guardian the information sheet was useful.

    "I think it's some of their clearest and best comms they've ever put out, potentially ever," she told the paper.

    "Obviously everyone will now madly scramble to become compliant, but that was the point."

    The information sheet also gave a number of examples of statements that could constitute financial advice.

    For example, 'I'm going to share with you five long-term stocks that will do well and which you should buy and hold", was probably financial product advice, ASIC said.

    But "you can save money each week by preparing your own home-cooked lunches for work, instead of eating out", was just a budgeting tip and unlikely to be financial product advice.

    The information sheet also warns that making misleading or deceptive remarks about financial products could also break the law.

    And it points out that sharing affiliate links which send followers to online brokers could be offering a financial service and might require a licence.

    Scrutinising influence

    In February, the UK Financial Conduct Authority (FCA) urged caution over the use of influencers in the marketing of financial products.

    "Retail investments' use of social media influencers on various platforms to market investments is becoming a concern for us," the financial watchdog said.

    "Firms should ensure they have taken appropriate legal advice to understand their responsibilities prior to using influencers."

    And there has been particular concern about the use of influencers in cryptocurrency marketing.

    In the past, FCA chairman Charles Randell has accused influencers who promote cryptocurrency of fuelling "delusions of quick riches".

    In January, proposed new laws were announced by the UK Treasury to deal with misleading crypto-asset promotions.

    The laws would make "qualifying crypto-assets" subject to the same rules as other financial promotions, such as for stocks, shares, and insurance products.

    The FCA also launched a consultation on "a significant strengthening of its rules on how high-risk financial products are marketed".

    In the same month, Spain's National Securities Market Commission also revealed plans for new rules for advertising crypto-assets, including promotions by social media influencers.

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    New laws to tackle misleading crypto-asset adverts

    Celebrities signed up to warn of investment risks

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    Valeurs Actuelles

    Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

    Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

    Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

    l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

    Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

    Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

    Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

    L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

    Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

    * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

    Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

    Viser l’excellence

    Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

    Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

    Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

    Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

    Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

    Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

    Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

    Une terre d’histoire

    Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

    En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

    Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

    Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

    Du Lidl au château de la ville

    Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

    Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

    À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    War in Ukraine: Ukrainian presidential adviser says Zelensky is 'ready' to talk to Putin

    Issued on: 18/03/2022 - 17:40Modified: 18/03/2022 - 17:42

    Marc Perelman Follow

    Igor Zhovkva is the deputy head of the office of Ukrainian President Volodymyr Zelensky and also his chief diplomatic adviser. In an interview with FRANCE 24, Zhovkva underlined Zelensky's willingness to talk to Russian President Vladimir Putin in a bid to end the war in Ukraine, but stressed that Russia had until now rejected such an offer. Zhovkva also said that Ukraine wants "guarantees" from the United States and major European powers regarding its future security.

    Igor Zhovkva told FRANCE 24 that some 130 civilians were rescued from a theatre bombed by Russian forces in the eastern city of Mariupol. However, he feared there could still be many casualties, with "several hundred people" possibly still trapped.

    Zhovkva said that talks between the warring sides were continuing and rejected the Kremlin's claim that Kyiv was dragging its feet. He insisted that Ukraine was fully committed to negotiating. He added that President Volodymyr Zelensky was "ready" to talk directly to Russian President Vladimir Putin, but that Russia had until now rejected such an offer. He stressed that the first step needed to be a ceasefire, but that unfortunately Russian bombing and shelling was continuing. 

    Zhovkva told FRANCE 24 that Ukraine was seeking "security guarantees" from the US and major European powers, noting that the guarantees granted to his country back in 1994 had been ignored by Russia and that there was no way this could be repeated.

    With regards to Crimea and the self-proclaimed Russian-controlled territories in the regions of Donetsk and Luhansk, he insisted that they were part of Ukraine. Zhovkva refused to specify whether greater autonomy could be granted to those areas.

    Finally, while he said Kyiv was "disappointed" at NATO's opposition to a no-fly zone over Ukraine, Zhovkva said that the supply of sophisticated anti-missile systems and even fighter jets was still on the table.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    AS IT HAPPENED

    War in Ukraine: The bombing continues, Biden warns China against helping Russia

    The Debate

    Can the US deliver for Ukraine? Zelensky's call for help from Congress

    BBC

    Climate change: 'Madness' to turn to fossil fuels because of Ukraine war

    By Matt McGrathEnvironment correspondent

    The UN Secretary General says the rush to use fossil fuels because of the war in Ukraine is "madness" and threatens global climate targets.

    The invasion of Ukraine has seen rapid rises in the prices of coal, oil and gas as countries scramble to replace Russian sources.

    But Antonio Guterres warns that these short-term measures might "close the window" on the Paris climate goals.

    He also calls on countries, including China, to fully phase out coal by 2040.

    In his first major speech on climate and energy since COP26, Mr Guterres makes no bones about the fact that the limited progress achieved in Glasgow is insufficient to ward off dangerous climate change.

    Scientists believe that keeping the rise in global temperatures under 1.5C this century is crucial to limiting the scale of damage from global warming.

    To keep that threshold alive, carbon output needs to be cut in half by the end of this decade. Instead, as Mr Guterres points out, emissions are set to rise by 14%.

    "The problem was not solved in Glasgow," Mr Guterres says, in a speech delivered at the Economist Sustainability Summit.

    "In fact, the problem is getting worse."

    The war in Ukraine threatens to make that situation even more problematic, he says.

    Europe and the UK and other countries are looking to cut their reliance on Russian oil and gas this year. Many are turning to coal or imports of liquefied natural gas as alternative sources.

    But Mr Guterres warns this short-term approach heralds great danger for the climate.

    "Countries could become so consumed by the immediate fossil fuel supply gap that they neglect or knee-cap policies to cut fossil fuel use," Mr Guterres said.

    "This is madness. Addiction to fossil fuels is mutually assured destruction."

    Countries must "accelerate the phase out of coal and all fossil fuels," and implement a rapid and sustainable energy transition.

    It is "the only true pathway to energy security."

    Mr Guterres says the solutions to the climate crisis mostly lie in the hands of the G20 group of richest nations, which produce around 80% of global emissions.

    While many of these countries have taken great steps to slash emissions by 2030, there are a "handful of holdouts, such as Australia."

    Coal must be banished, Mr Guterres says, with a full phase-out for richer nations by 2030, and 2040 for all others, including China.

    Coal "is a stupid investment," according to the Secretary General, "leading to billions in stranded assets."

    He says the way forward is to build coalitions to help major emerging economies to move rapidly away from fossil fuels.

    He highlights the case of South Africa. During COP26 several countries including the UK, US and others agreed to an $8.5bn financing programme to end South Africa's reliance on coal.

    Mr Guterres says the pieces are coming together for similar coalitions in Indonesia, Vietnam and elsewhere.

    Money is one of the key problems in addressing the climate issue and Mr Guterres has called for a major ramping up in finance to help countries adapt to rising temperatures.

    He points out that right now, one person in three globally is not covered by early warning systems for disasters - in Africa six in ten people are not protected.

    In 2022, he argues, richer countries must finally make good on their well-worn promise to provide a $100bn a year to the developing world.

    Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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    France24 - World

    Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

    Issued on: 18/03/2022 - 18:51

    Sam BALL

    With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

    Valeurs Actuelles

    Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

    Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

    La vraie langue des Ch’tis

    Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

    Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

    Hauts-de-France : les dernières actualités

    A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

    Nord : un sexagénaire contraint de cohabiter avec des squatteurs pendant des mois

    Oise : à cause du bruit et de l’odeur de ses vaches, un éleveur condamné à payer plus de 100 000 euros

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Afghanistan: Girls return to school in amidst hope and fear

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    This week could be incredibly important for girls in Afghanistan. The Taliban ban on their secondary school education is due to be lifted, with girls returning to classes on Wednesday.

    But not all girls are convinced the extremist group will fully live up to their promises.The BBC has been following three pupils to find out how the ban has impacted them.

    Video by Kawoon Khamoosh and Firouzeh Akbarian

    Animation and illustration by Manuella Bonomi

    Valeurs Actuelles

    [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

    Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

    Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

    Eric Zemmour et la civilisation

    Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

    A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

    Des religions et des visions du monde différentes

    Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

    La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

    C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Southern Turkey, a magnet for Russians, braces for the war's impact on tourism

    Issued on: 17/03/2022 - 18:36Modified: 17/03/2022 - 18:37

    Juliette MONTILLY Follow

    With its shimmering azure waters, secluded coves and golden sands, Turkey's Mediterranean coast is a destination beloved by Russian tourists, nearly five million of whom visited last year. But since Russia's invasion of pro-Western Ukraine, the sunny seaside resort of Antalya is bracing for the war's impact on tourism.

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

    Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

    C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

    Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

    On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

    Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

    Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

    La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

    Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

    Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - World

    The Kyiv car mechanics converting captured Russian weapons for Ukraine’s troops

    Issued on: 15/03/2022 - 17:28

    Sam BALL

    At an auto repair shop in Kyiv, mechanics used to working on car engines are instead applying their skills to heavy weaponry captured from Russian armoured vehicles. They are converting them into handheld weapons that can be used by Ukrainian troops.

    BBC

    E-waste: Royal Mint wants to turn your old phone into gold

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    Every year we throw away millions of tons of electronic waste – old computers, mobile phones, televisions.

    All of them have circuit boards in them.

    Now the Royal Mint has found a way to turn them into gold, which they’re planning to use to make commemorative coins.

    BBC Science Editor Rebecca Morelle has been to their factory in Llantrisant, in South Wales to find out how it's going to be done.

    Produced by Alison Francis.

    Filmed and edited by Duncan Stone.

    Valeurs Actuelles

    Pour un État au service de la fraternité

    Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».

    L’Etat « moderne » est à bout de souffle

    Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.

    Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.

    Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale

    Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.

    Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.

    * Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'I hope to start my life over again': Ukrainian refugees in Paris in search of a future

    Issued on: 15/03/2022 - 11:26

    Every day, hundreds of Ukrainian refugees have been queueing outside a new dedicated reception centre in northern Paris where they can get something to eat, access to accommodation and help obtaining papers. Some say they are hoping to be able to return to their homeland sometime in the future, but others are resigned to starting life over again in France.

    BBC

    Kenya’s killer roads: Dodgy driving licences and dangerous vehicles

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    Have the network of roads which criss-cross Kenya become death traps?

    Between 2020 and 2021 Kenyan road deaths rose more than 20%. Last year, more than 4,500 people were killed and over 16,000 injured.

    The Kenyan government says drunk driving, overloading, and speeding are among the top causes of the carnage. But is corruption also a factor? Journalist Richard Chacha, himself paralysed in a road accident 10 years ago, joins Africa Eye to expose rogue driving school employees who, for a fee, fix it for rookie drivers to get behind the wheel without ever having to take a driving test.

    Africa Eye also reveals how brokers take cash to beat the vehicle safety testing system, enabling taxis fit for the scrap heap to be driven on Kenya’s roads… and carry passengers.

    Valeurs Actuelles

    Lycées d’élite : le grand remplacement

    Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».

    Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.

    certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”

    Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.

    Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.

    Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.

    * Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Omicron vs Zero-Covid: How long can China hold on?

    By Yvette TanBBC News

    China and Hong Kong are seeing their largest spike in Covid cases in more than two years, despite determinedly pursuing one of the world's strictest virus elimination policies.

    Most countries are now trying to live with coronavirus - so how long can China hold on to its "zero-Covid" goal?

    Striking a balance

    For the last two years, China's strict measures to contain Covid, enforced by swift lockdowns and aggressive restrictions, seemed to be largely paying off.

    As the rest of the world grappled with surges in cases and deaths in 2020, China's President Xi Jinping declared the country's handling of the pandemic through lockdowns and widespread testing a success - and touted its methods as being the most effective in dealing with the virus.

    The zero-Covid model was therefore strictly enforced both in mainland China and Hong Kong.

    But things soon began to change.

    The first signs of strain on the much-vaunted zero-Covid model in China began to appear when authorities were forced to impose increasingly large lockdowns triggered by the more infectious Delta variant in 2021. These started to raise questions about how long China could maintain this policy.

    And now Omicron has called it further into question.

    In mainland China, thousands of cases are now being reported each day and millions of people in the north-eastern province of Jilin have been placed under lockdown - the first time China had restricted an entire province since the early days of the pandemic in Wuhan.

    Hong Kong, which was previously almost untouched by the virus, is now seeing 30,000 cases and more than 200 deaths a day. The city's healthcare system has been overrun, with shocking images of people in need of hospital care receiving rudimentary treatment outside medical facilities.

    It's a situation unlike anything the country has seen for the past two years.

    Officially, the Chinese government has not budged from its zero-Covid position. But there have been some signs that it may be softening its stance on how best to deal with the virus.

    Earlier this week, China's National Health Commission said it was changing its rules so that mild cases would be isolated in centralised locations, rather than treated in hospitals. The criteria for a patient to be discharged from quarantine has also been lowered.

    "In the past, China would actually admit every patient - whether they were asymptomatic or with just mild symptoms - to the hospital," Prof Jin Dong-yan of The University of Hong Kong told the BBC.

    "The fact they're now proposing to [locally isolate] them - that's one step to show they recognise that there's a large group of people that do not need much help."

    During China's recent National People's Congress meeting, Chinese Premier Li Keqiang also said China would continue to make its Covid-19 response more "scientific and targeted".

    "[Premier Li's speech] hints that the government is ready to be more flexible and loosen restrictions gradually," said Prof Chen Gang of the National University of Singapore.

    "Under [a more] dynamic policy, more emphasis will be placed on striking a balance between disease control and enabling people to live normal lives."

    On the ground as well, there's also been a noticeable shift in attitudes.

    Last year, top Chinese epidemiologist Zhang Wenhong suggested that China would eventually need to "co-exist" with the virus. He was met with a barrage of criticism, with some calling him a traitor, and others saying he was colluding with foreign forces to undermine China's Covid response.

    But just this week, Dr Zhang posted another message on Chinese social media that got a very different reception.

    While he said that it was necessary for China to maintain its zero-Covid strategy for now, he added that it should not be afraid to eventually move towards a more "sustainable coping strategy" in the future.

    "With this virus, alleviating fear is the first step we must take," he said. "Omicron has become so mild, in countries that have achieved widespread vaccination and natural infection rates, it may be less deadly than even the flu."

    This time, he was not met with vitriol - and was instead widely praised.

    "Thank you Dr Zhang for your scientific and rational [take] on issues," one comment said.

    Others shared their struggles over the past years - a sign of growing frustration after more than two years of lockdowns.

    "These past few years, I have suffered a lot. I have lost my freedom - all in the name of the virus," one said.

    According to Professor Huang Yanzhong, a senior fellow for global health at the Council on Foreign Relations, there is a sense that "public support for zero-Covid is in decline".

    "My sense is that especially in bigger cities like Shanghai, some people are saying it's just too much. While there's still overall public support for zero-Covid - it's being undermined by the recent Omicron wave," he said.

    Politics and the pandemic

    So how much longer can China hold on?

    Experts say we are unlikely to see any big moves this year, especially not now while it is in the throes of its biggest outbreak in years.

    Many believe loosening restrictions now could lead to an overwhelmed healthcare system - and a huge spike in the death rate.

    All mainland China needs to do is look to Hong Kong to see a city struggling to contain its outbreak, with morgues filled to capacity and hospitals swamped with patients.

    Prof Huang says China's Centre for Disease Control and Prevention (CDC) has been proclaiming the fact that it has avoided a significant number of deaths, and "there is no doubt that opening will lead to a rapid increase in cases".

    "The dilemma is do you want to accept short-term pain - a significant increase of cases, deaths - for long-term stability?"

    Analysts believe the answer is unlikely to be yes - especially right now.

    "If restrictions are loosened, the number of deaths may shoot up, leading to social panic - something that will not be allowed in the politically sensitive year of the 20th party congress," said Prof Chen.

    This Chinese Communist Party 20th party congress is one of the country's most important political events of the decade, and on paper, was when President Xi Jinping was supposed to step down, having come to the end of his two term-limit in office.

    But this limit was removed and there is growing certainty that Mr Xi will secure another term in power as party chief and come out of the congress "more powerful than ever", according to Michael Cunningham of research institution the Heritage Foundation.

    "The government usually shifts the pendulum toward preserving stability in party congress years, as those in power seek to avoid crises rather than make bold decisions that, if unsuccessful, could negatively impact their career prospects," said Mr Cunningham in a report.

    Mr Xi himself said in a politburo meeting on Thursday that China would stick to its dynamic zero-Covid policy, saying: "Victory comes from perseverance".

    With this clear instruction coming from the top, its more likely that officials will instead put in place smaller and gradual measures, similar to those already being made - but with no "fundamental" change - for now.

    "The problem with the zero-Covid policy is that it doesn't accept risks," says Prof Huang.

    "And unless [the Chinese government] is no longer obsessed with worst-case scenarios, you cannot expect to see a fundamental change to its policy."

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    Valeurs Actuelles

    Des syndicats demandent le changement de nom d’un collège “Soljenitsyne”, trop proche de Poutine

    Le nom d’Alexandre Soljenitsyne va-t-il disparaître des établissements français qui honorent l’écrivain russe ? C’est en tout cas le souhait de plusieurs syndicats vendéens de l’Education, qui ont demandé au conseil départemental et au rectorat de débaptiser le collège d’Aizenay, rapporte Ouest-France vendredi 18 mars. Ils jugent que le nom ne peut être conservé dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. L’établissement avait été baptisé en l’honneur du prix Nobel de littérature en 2005.

    « Une forme de révisionnisme »

    Dans leur courrier, les syndicats évoquent la proximité d’Alexandre Soljenitsyne dans les dernières années de sa vie avec Vladimir Poutine. « Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie, un patriotisme aveugle », détaillent-ils. Fervent dénonciateur du totalitarisme de l’URSS, ce qui lui valut 8 ans de goulag, l’auteur n’était cependant pas hostile à l’instauration d’un régime autoritaire fondé sur le nationalisme. Certains lui reprochent de ne pas avoir dénoncé les atteintes du Kremlin aux droits de l’Homme dans les dernières années de sa vie. Décédé en 2008, l’auteur de « L’Archipel du goulag » n’a cependant pas connu la radicalisation du discours de Poutine jusqu’à l’invasion ukrainienne.

    « C’est une forme de révisionnisme. Sous l’émotion, on peut vouloir faire des changements, mais Soljenitsyne s’est battu pour la liberté », a répondu le vice-président du département, Guillaume Jean, cité par Ouest-France. Le changement de nom ne semble donc pas à l’ordre du jour. « L’année de la Russie », que devait organiser le département en 2023 pour le 30e anniversaire de la venue de l’écrivain, a cependant été annulée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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    BBC

    'I sent my brother flak jackets, helmets and boots'

    By Victoria CraigBBC reporter

    When Olia Hercules first saw what was happening in Ukraine she went through a rollercoaster of emotions. The chef and author, has lived in the UK for the last 20 years but was born and raised in Ukraine and still has family there.

    "I've had really dark days, when I didn't want to live. I had days when I felt the most powerful I've ever felt in my life. And I had days when I felt completely numb," she says.

    But within a fortnight she had turned her emotions to a practical purpose.

    Olia's east London kitchen where she usually tests recipes is now no longer dedicated to food preparation. Instead it is the headquarters of a fundraising campaign to send protective equipment to Ukraine's soldiers, including her brother, Sasha, who has joined the fight to defend the country.

    When the fighting first spread to southern Ukraine, where Olia's family is from, Sasha told her he was going to try to head for Lviv in the western part of the country. But, his plans quickly changed.

    "He messaged me, and he said that he's not going to leave, that the situation is extremely desperate, and that he needs to go and join the territorial defences," Olia says.

    "But he realised that when you join, you're only given a rifle and that's it. There was no protective gear, there were no helmets, no protective vests, not even kneepads. No radios, nothing."

    What struck Olia in particular, was how it was ordinary people joining the fight, people like her, who a week earlier were "tapping on their laptops and drinking flat whites" but were now taking up weapons.

    The conversation with her brother spurred Olia into action. She posted a video to her 70,000 followers on Instagram, asking for donations to help buy protective equipment like flak jackets, boots, and helmets for her brother and his team in Kyiv.

    In just two days, she collected over £100,000. Then she set about sourcing the equipment from military surplus stores.

    There was an early hiccup when the flood of donations to her Paypal account was flagged up as unusual by the algorithm monitoring transactions.

    "It took a while, but we finally managed to release the funds," she says.

    Then came the logistics - finding a way to send a van over to deliver the items to Ukraine.

    Nevertheless, within two weeks of the start of her campaign, the items had reached their destination.

    "It's just such an amazing thing," she says. "I was so worried that maybe, because Kyiv is like basically surrounded, I just thought, 'how are they going to break through?' but they did," she says.

    Sasha sent her a video of him and his fellow fighters wearing the new things.

    A post shared by Olia Hercules (@oliahercules)

    Hundreds of people across the UK, many with connections to Ukraine, have been collecting items and raising funds since the Russian invasion at the end of February.

    The Disasters Emergency Committee (DEC) and other charities suggest donating money as the most effective way to ensure people in Ukraine and refugees in neighbouring countries get what they need.

    DEC brings under one umbrella 15 of the country's biggest charitable organisations - including the British Red Cross and Save the Children.

    The group estimates 18 million people will be affected by the war in Ukraine, and four million will be displaced. It's now actively campaigning for donations to provide food, water, shelter, healthcare and protection for those fleeing conflict.

    But charities and official fundraising groups are very closely regulated in terms of what they are and aren't allowed to fundraise for and finance, points out James Maloney, a partner at London-based law firm Farrer & Co.

    "There's a bit of a web of laws and regulation that you need to work your way through. Charities have purposes and those purposes set out what they can do, where they work, and who they can help," he says.

    Mike Noyes, director of humanitarian aid at Action Aid UK, which is also part of the DEC group, has been on Poland's border with Ukraine, helping support women and children fleeing conflict. Action Aid has helped provide food, access to phones and medical facilities.

    "The main way we plan is to listen to people and find out what they want, to make sure we're responding to their needs rather than telling them what's good for them. It's really, really important that we put the refugees from Ukraine, the people displaced within Ukraine, at the centre of our response," he says.

    When Olia set out to find protective equipment for her brother, she hoped she would be able to work with a charity or group already set up with supply lines and logistics to help procure the equipment and get it to Ukraine. But nothing like that was operating, she says.

    While her priority now is to continue sourcing and sending supplies to her family and friends back home, she also wants to help her country rebuild, not just physically but psychologically from the horrors of war.

    "My aim is to help communities, especially where I already have family and friends," she says.

    Her long-term plan is to raise money to build cookery schools, where school-leavers can learn a skill.

    In the meantime she has launched a campaign called CookForUkraine. It encourages people all over the world to try their hand at cooking or baking Ukrainian dishes, but more importantly, she says, to gather around the table to discuss the war and work out how they best can help.

    You can hear Olga's story on Business Daily on the BBC World Service here.

    War in Ukraine: More coverage

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    'I bought a child's drawing' and other acts of kindness

    Uni to uniform - 3-day training for teens to fight

    Ukraine's restaurants rally to the war effort

    The women tracing missing relatives in Ukraine

    UK charity appeal donations for Ukraine pass £100m

    What can people in the UK do to help Ukraine?

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    Opex 360

    La Slovaquie se dit prête à fournir un système russe de défense aérienne S-300 à l’Ukraine… mais sous conditions

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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    Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

    Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

    Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

    « Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

    Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

    Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

    Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

    En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

    La Slovaquie se dit prête à fournir un système russe de défense aérienne S-300 à l’Ukraine… mais sous conditions

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

    Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

    Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

    « Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

    Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

    Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

    Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

    En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

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    Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

    Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

    Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

    « Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

    Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

    Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

    Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

    En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

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    Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

    Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

    Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

    « Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

    Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

    Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

    Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

    En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

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    The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

    Issued on: 16/02/2022 - 16:01

    For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

    France24 - World

    France marks 60 years since Evian Accords ended the Algerian war

    Issued on: 19/03/2022 - 12:37

    FRANCE 24 Follow Yena LEE Follow

    France commemorated 60 years since the signing of the Evian Accords – which ended the Algerian war and paved the way for independence from France – at an Élysée Palace ceremony on Saturday. 

    In the 60 years since Algeria won independence from France, bilateral crises have often fuelled by domestic politics. Yet some experts say the two sides had surprisingly good relations for four decades, and it was only in the 1990s that things started to fall apart.

    "Generally, despite appearances and criticism, there has been a stable, very balanced relationship," said Luis Martinez, a Maghreb researcher at Sciences Po university in Paris.

    That is despite the devastation caused by the eight-year war of independence that finally ended after the signing of the Evian accords on March 18, 1962.

    French historians say half a million civilians and combatants died – 400,000 of them Algerian – while the Algerian authorities believe some 1.5 million were killed.

    Under French General Charles de Gaulle, whose administration signed the accords, and his successor Georges Pompidou, Paris had good relations with Algiers. The same was true under François Mitterrand, even though he had been interior minister when Algeria's armed independence struggle began in 1954 and remained opposed to the country's independence. 

    "Mitterrand was surrounded by Socialist Party people, who were all pro-FLN," said historian Pierre Vermeren, referring to the National Liberation Front that led the revolt and has dominated Algerian politics ever since.

    Mitterrand "was able to take a back seat" and let others deal with Algeria, said Vermeren, a professor at the Sorbonne University.

    France was allowed to continue its nuclear tests in the Algerian Sahara until 1967, and de Gaulle managed to negotiate a secret deal with the new Algerian state to allow for chemical weapons tests until 1978.

    But in 1992, Paris raised hackles by criticising Algiers for suspending elections after Islamist parties had won the first round.

    Algeria withdrew its ambassador in response.

    The cancellation of the polls sparked another decade of devastating conflict, only ending after an amnesty offer by Abdelaziz Bouteflika, who became president in 1999.

    Despite being close to France, Bouteflika made use of anti-French discourse, primarily for domestic consumption, Vermeren said.

    "To win back control of the ideological and political sphere after the civil war, [the Algerian leadership] 'forgot' that France had helped them fight the Islamists," he said.

    "They went back to their traditional enemy."

    'Good ties in secret' 

    Under Bouteflika, Algerian leaders used ever-stronger language against France, accusing it of having committed "genocide" during its more than 130-year occupation of Algeria.

    Then in 2019 a vast protest movement toppled the autocratic Bouteflika after two decades in power – but the new regime has kept up the anti-French discourse.

    Observers say, however, that cooperation behind closed doors has been surprisingly close. Starting in 2013, Algeria allowed French forces to use its airspace to reach Mali for its battle against the jihadists that threatened to overrun the country.

    According to Naoufel Brahimi El Mili, who has written a book on 60 years of "secret stories" between the two countries, "French-Algerian relations are good when they're in secret. They're more hostile when they're in public." 

    Relations continued to be good under Emmanuel Macron, who became president after an election campaign in which he had visited Algiers, where he described colonisation as a "crime against humanity".

    After taking office he made several gestures aimed at healing past wounds on both sides of the Mediterranean.

    But he refused to apologise for colonialism, a highly sensitive topic in France, which for decades saw Algeria as an integral part of French territory and where far-right discourse has been escalating.

    Comments reported last October dampened hopes around reconciliation. Macron accused Algeria's "political-military system" of rewriting history and fomenting "hatred towards France".

    In remarks to descendants of independence fighters, reported by Le Monde, he also questioned whether Algeria had existed as a nation before the French invasion in the 1800s.

    Once again, Algeria withdrew its ambassador.

    'Algeria votes Macron' 

    Now, as French presidential elections loom in April, relations appear to be looking up again. Millions of French citizens of Algerian origin and descendants of Europeans who left after independence are among those casting votes.

    "Algeria will vote for Macron," said author El Mili. "Algerians are convinced that a Macron II will be bolder."

    Xavier Driencourt, a former French ambassador to Algeria, shared that view. "They don't want [conservative candidate] Valérie Pecresse, who has a fairly right-wing tone, and definitely not [Eric] Zemmour or Marine Le Pen," he said, referring to two far-right presidential hopefuls.

    But much remains to be done. Martinez from Sciences Po said Macron's comments had done a lot of damage.

    "They'll go back to the drawing board, and try to see what they can agree on," he said.

    Former envoy Driencourt remarked that "it takes two sides to have a relationship", adding: "I'm not very optimistic."

    (FRANCE 24 with AFP)

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    Six decades ago, Évian Accords paved way for Algerian independence

    The Debate

    Algeria, 60 years on: Can France heal the open wound?

    ENCORE!

    Algerian War: Sixty years on, artists help heal the wounds

    Valeurs Actuelles

    Laurence des Cars veut réenchanter le Louvre

    Elle avait le meilleur dossier ! À l’Élysée, le nom de Laurence des Cars pour le poste de président-directeur du musée du Louvre s’est imposé. Au mépris du premier choix de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, militante de la reconduction de Jean-Luc Martinez, lequel n’avait pas hésité à déclarer à la presse, quelques jours avant sa défaite, être « le mieux placé pour réarmer intellectuellement la France »…

    À l’inverse de son prédécesseur, qui avait conduit l’institution sur la voie de stratégies commerciales financièrement opportunes, Laurence des Cars entend protéger l’image de marque du Louvre et refaire du musée « un lieu de rendez-vous de la vie culturelle parisienne ». Et pour les Franciliens, puisqu’elle songe à allonger les horaires d’ouverture à leur profit. L’aspiration est judicieuse, à l’heure où les mesures liées à l’épidémie de Covid-19 ont fait s’effondrer le taux de visiteurs étrangers : s’ils constituaient près de 75 % du public, ils ne représentent aujourd’hui plus que 38 % des entrées.

    Nommée au lendemain d’une crise sanitaire dont les restrictions affectèrent lourdement les musées, la nouvelle directrice n’entend pour autant pas se lancer dans une politique du chiffre effrénée. Alors que le musée avait atteint un record avec 10,2 millions d’entrées en 2018, elle préfère miser sur de meilleures conditions de visite. « Le problème n’est pas d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mais d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mal accueillis », a-t-elle déclaré à la presse, au début du mois de février, en présentant publiquement les grandes orientations de son mandat à la tête du plus grand musée du monde.

    Car pour cette ancienne élève de l’Institut national du patrimoine (INP), qui fut directrice de l’Agence France Museum (responsable du projet du Louvre Abu Dhabi), le Louvre doit rester « fidèle à sa mission de service public » et « n’a pas d’objectif de rentabilité ». Un rappel nécessaire, d’autant plus louable qu’il pourrait, alors que l’établissement fait face aux effets économiques de plusieurs mois de fermeture, se transformer en véritable défi face aux nombreux projets qui doivent voir le jour. Mais fidèle à la politique active d’expositions qu’elle mena dès 2017 à la tête du musée d’Orsay, la fille de l’historien Jean des Cars et petite-fille de l’écrivain Guy des Cars redéfinit les contours et dessine les prochains horizons de sa nouvelle maison.

    Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps.

    C’est d’abord la suppression de la Petite Galerie, un espace jusqu’alors réservé à l’éducation artistique et dont la programmation s’adressait notamment aux enfants. Mal à l’aise avec ce “petit Louvre”, la directrice entend donc en fermer les portes. « Ma conception n’est pas des expositions dédiées aux enfants, mais plutôt que les enfants puissent visiter toutes les expositions » , note-t-elle non sans raison. À l’heure où quelques musées parisiens se lancent dans la création de parcours spécifiquement adressés aux enfants, dont la nature infantilisante n’honore guère la confiance qui doit être faite à l’intelligence de ce jeune public, un tel choix apparaît courageux.

    Aspirant à redonner au pavillon des Sessions sa vocation originelle d’ambassade du musée du Quai Branly au sein de l’institution, elle entend aussi refaire de cet espace ouvert depuis vingt-deux ans et aujourd’hui déserté un lieu de visite où les œuvres extra-européennes sont appréhendées tant sous l’angle esthétique qu’ethnographique. Une façon de « conserver le souhait d’Apollinaire qui, dès 1909, voulait que le Louvre accueille ces chefs-d’œuvre de l’art africain », affirme-t-elle. Une manière, aussi, d’être « force de proposition » et de « ne pas subir » les polémiques relatives à la provenance des œuvres. La piste est cohérente, au moment où les premières restitutions des œuvres d’art en Afrique portent gravement atteinte au cadre juridique qui protégeait jusqu’alors les collections françaises.

    Douze mille œuvres réunies dans un nouveau département

    Apporter une réponse scientifique aux débats dits “de société” : telle est la conduite que semble vouloir adopter Laurence des Cars qui, concédant « ne pas aimer l’exercice solitaire du pouvoir », a renoué avec l’usage de la réunion collégiale avec les conservateurs. Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps. Un exercice auquel elle est accoutumée : avec “Le modèle noir”, exposition rationnelle qui abordait notamment l’histoire de l’esclavage, n’avait-elle pas habilement prévenu les polémiques ? S’appuyant sur un discours scientifique et factuel, évitant l’écueil de l’anachronisme, cette exposition dont on ne déplorait que quelques éléments de la programmation l’accompagnant, a fait la preuve que l’usage de la raison prévalant sur celui des passions est, en cette période où d’aucuns souhaitent effacer des segments entiers de notre histoire, plus que nécessaire.

    Mais c’est surtout la création du tant attendu département d’arts de Byzance et des chrétiens d’Orient qui risque de constituer dans les années à venir l’une des plus belles actualités du musée du Louvre. Porté de longue date par les conservateurs Hélène Rutschowscaya et Jannic Durand, ce projet avorté sous la présidence de Jean-Luc Martinez, qui n’en voyait pas « l’urgence » en 2013 (alors que le martyre des chrétiens d’Orient débutait), rassemblera quelque 12 000 œuvres jusqu’alors disséminées dans les sept départements du musée. À sa tête, Maximilien Durand, nommé par Laurence des Cars le 18 février dernier et ancien directeur du musée des Tissus de Lyon, devra assurer la préfiguration de ce nouvel espace. « Aujourd’hui, on ne lit pas cette extraordinaire civilisation qui est perdue, si je puis dire, dans plusieurs départements du Louvre, avait déclaré la directrice du Louvre à nos confrères du Figaro, en mai dernier. C’est pourtant une collection magnifique qui mérite un département à part entière. » Ce nouveau département, qui devrait ouvrir ses portes d’ici à 2025, constituait pour celle qui devra l’orchestrer un « projet ambitieux, attendu et nécessaire », dont on salue vivement la naissance.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Le constructeur français Naval Group accélère dans le domaine de la robotique en essaim

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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    Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

    D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

    Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

    Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

    L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

    « Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

    Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

    Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

    Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

    Le constructeur français Naval Group accélère dans le domaine de la robotique en essaim

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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    Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

    D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

    Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

    Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

    L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

    « Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

    Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

    Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

    Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

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    Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

    D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

    Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

    Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

    L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

    « Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

    Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

    Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

    Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

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    Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

    D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

    Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

    Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

    L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

    « Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

    Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

    Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

    Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

    BBC

    Climate change: IPCC scientists to examine carbon removal in key report

    By Matt McGrathEnvironment correspondent

    UN scientists are likely to weigh up technology to remove CO2 from the atmosphere, as they gather to finalise a key report.

    This idea will be one of many solutions considered over the next two weeks by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).

    Also in attendance will be government officials from all over the world, who will need to approve every line in the summary report.

    It is due to be published on 4 April.

    This new study will be the third of three important reports from the IPCC issued over the past eight months. The previous two have looked at the causes and impacts of climate change, but this one will focus on mitigation - or what we can do to stop it.

    This essentially means that researchers will look at how we can reduce the amount of warming gases that are emitted from human activities.

    However, the IPCC co-chair says this mitigation report will look more closely at ways of removing CO2 that's already in the atmosphere.

    "We have a lot more material, this time on carbon dioxide removal. That is, not putting carbon into the atmosphere, but getting it out again," said Prof Jim Skea, from Imperial College, London.

    "The report was scoped out to cover the full spectrum of carbon dioxide removal approaches, which vary absolutely hugely, and the carbon dioxide that is removed can end up in very different stores and in very different places. So it was within the scope of the report to cover the whole lot, basically."

    The kind of carbon removal approaches the report will consider will likely include tree planting and agriculture, as well as the more advanced technological approaches that use large machines to remove the carbon from the air.

    They will also look at combined approaches, where land is used to grow crops which can be burned for energy while the carbon is captured and buried.

    The use of these types of technology is controversial. Campaigners express doubts that they can be made to work economically and there are also concerns that technology could be seen as an excuse not to make the major changes in energy production that are needed.

    Scientists though say that the situation is now so serious that carbon dioxide removal will be needed in addition to massive cuts in emissions and not as a substitute for them.

    What ultimately emerges in the short summary for policymakers that will be published in two weeks, will depend on delicate negotiations with government representatives from 195 countries.

    Researchers and officials will work through the summary line by line to agree the final text.

    There are some concerns that the war in Ukraine might have an impact on the meeting, with representatives from both Russia and Ukraine due to take part.

    "We have been running some informal meetings with governments to brief them ahead of the actual approval session," said Prof Skea.

    "I would be optimistic that we would get full participation."

    The new report, part of a regular review of the science dating back to 1990, will also have a new focus on the social aspects of cutting carbon.

    "This chapter looks at the social science perspective of demand, and what motivates individual consumers, communities, businesses, to make responsible consumption, reduction, design and investment choices," said Dr Joyashree Roy, from Jadavpur University and the lead author of this part of the report.

    "Responsible production and consumption are also within the scope of this chapter, and we have also been asked to look into what are the drivers of behaviour change."

    There will be much focus on short term actions that governments can take in the remaining years of this decade to keep the rise in global temperatures under 1.5C this century.

    This was assessed in 2018 as needing emissions to be cut in half by 2030 - but after the pandemic and with the likely ramping up of fossil fuel use in the wake of the conflict in Ukraine, the scale of emissions cuts may need revising upwards.

    Despite this, the report will likely emphasise that there is hope that the worst impacts of climate change can be avoided, if urgent action is taken.

    Prof Skea says the summary will not be "unremitting doom and gloom."

    "What I think we have to convey in our report is that the activities of humans have caused climate change, but human beings also have the agency to do something about it."

    "And that I think is a really big part of the messaging for the report."

    Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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    Valeurs Actuelles

    La Passion de Notre-Dame

    Ce fut, dans le monde entier, une soirée d’émotions crucifiantes, et plus encore pour ceux qui, se trouvant à Paris, contemplèrent le désastre de leurs yeux stupéfaits, horrifiés et emplis d’un saisissement qui, même pour les plus incroyants, avait quelque chose de religieux. Ce 15 avril 2019, la douceur printanière de la soirée parisienne prenait soudain un goût de larmes et de cendres tandis que la cathédrale livrée aux flammes jouait sa survie, remise au courage et à la lucidité d’une poignée d’hommes pendant que ceux qui étaient là, hypnotisés, ne pouvaient détacher leurs regards de la célèbre silhouette désormais rougeoyante, vers laquelle peinaient à s’élever de maigres jets d’eau qui, de loin, semblaient dérisoires.

    Il y avait l’effroi de devoir assister au pire, l’effondrement de Notre-Dame tout entière, le spectacle malgré tout fascinant de ces soldats du feu qui, quelques centaines de mètres plus loin, risquaient leur vie pour sauver ce trésor millénaire, l’excitation nerveuse qu’on ne peut s’empêcher de ressentir lorsqu’on se trouve au cœur d’un événement que l’on sait historique, la désolation qui dominait tous les autres sentiments – et puis, au cœur même de cette désolation, la consolation d’entendre ces prières et ces cantiques entonnés par des milliers d’âmes réunies autour de la cathédrale en flammes ; et la certitude aussi que se jouait, dans cette tragédie qui marquait d’un sceau dramatique l’entrée dans cette semaine liturgique si particulière qu’est, pour les chrétiens, celle de la Passion du Christ, une sorte d’épiphanie qui allait mettre en lumière, mieux que tout autre chose, la nature profondément spirituelle de la France.

    Dans le film de Jean-Jacques Annaud, rien n’est romancé mais tout est romanesque

    C’est dire que l’on attendait le Notre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud avec intérêt, mais aussi crainte et tremblement : le film serait-il à la hauteur de la force des émotions éprouvées ce soir-là ? N’y aurait-il pas quelque chose de dérisoire à voir des comédiens rejouer le drame comme sur un théâtre ? Le cinéaste saurait-il dépasser la reconstitution des faits pour laisser souffler quelque chose du frisson spirituel qui a saisi tous les acteurs et spectateurs de l’incendie ?

    Le début, un peu plan-plan, semble justifier nos craintes. Mais il fallait bien que le réalisateur, qui a choisi de ne faire appel qu’à des comédiens peu connus pour coller au plus près d’une histoire qui ne met en scène, comme il le dit, que « des héros anonymes », mette en place la suite d’incidents, de malchances, de négligences, « stupéfiant non-alignement des planètes » selon lui, qui a bien failli causer la mort de Notre-Dame. Sans en privilégier aucune, Annaud expose les causes potentielles du départ de feu, écartant seulement, faute d’élément concret, la piste de l’incendie volontaire : ouvriers qui fument sur le chantier de restauration, étincelles échappées des outils, système électrique vétuste, insuffisance du système de sécurité… Ce jour-là, prenait ses fonctions un nouvel employé chargé de surveiller le système anti-incendie, qui n’avait eu que deux heures de formation et ne connaissait pas le bâtiment…

    De très précieuses minutes perdues dans les embouteillages parisiens

    Dans ce film où rien n’est inventé, tout est romanesque. Lorsque l’alarme se déclenche, au milieu de la messe du soir, on croit à une énième fausse alerte. Un employé va tout de même vérifier, mais au mauvais endroit. Les pompiers sont bien alertés, une demi-heure plus tard, mais par un ami de l’adjoint au commandant des sapeurs-pompiers de Paris, en vacances… à Florence, qui a vu tourner sur Internet une photo d’une épaisse fumée se dégageant du toit de la cathédrale.

    Tourné en partie dans la vraie cathédrale, en partie dans des décors en studio, en partie dans des cathédrales de style similaire, Bourges ou Amiens, utilisant nombre d’images d’archives, Notre-Dame brûle trouve alors son ton et son souffle en se concentrant sur l’intervention des pompiers et sur la course contre la montre entre leur action héroïque et la progression des flammes. Course où ils devront d’abord triompher d’un obstacle : les embouteillages parisiens. Si Anne Hidalgo a droit à une apparition dans son propre rôle, le récit est accablant pour elle : coincés dans des bouchons monstrueux, parfois bloqués par des aménagements de voirie qui les empêchaient de passer, les pompiers ont perdu là de très précieuses minutes qui auraient pu s’avérer fatales pour la cathédrale.

    Durant un long moment, une petite équipe de pompiers a bravé le danger pour chercher dans la cathédrale son plus précieux trésor : la couronne d’épines

    Le film prend alors à la gorge en retraçant minutieusement le combat, pied à pied, des soldats du feu pour la sauver, nous faisant repasser, de manière saisissante, par toutes les émotions traversées ce soir-là. C’est avec angoisse et admiration qu’on les voit progresser vers la fournaise dans des escaliers trop petits, parfois arrêtés par une porte dont ils n’ont pas la clef, parfois forcés de reculer devant une chaleur infernale qui menace de les faire cuire à la vapeur dans leurs combinaisons trempées. On reçoit un coup de poing quand on assiste à l’effet de souffle produit, dans toute la cathédrale, par l’effondrement de la flèche. Et on a beau connaître la fin de l’histoire, c’est avec un vrai suspense que l’on voit un simple sergent proposer au général commandant la lutte un plan de la dernière chance, qui s’apparente à une mission suicide, pour se glisser à quelques hommes dans la tour nord en flammes et éviter que la cloche, en tombant, n’entraîne la chute de tout l’édifice.

    Suspense aussi autour du plus précieux trésor : la couronne d’épines du Christ… Courage incroyable de ces hommes affrontant le danger pour sauver cette relique inestimable, croyant l’avoir fait… pour s’apercevoir qu’ils n’avaient sauvé qu’une réplique ! Y retournant aussitôt pour chercher la vraie, cachée dans un coffre dont une seule personne savait où était la clef, difficilement revenu de Versailles où il assistait ce soir-là à une réception pour, une fois devant le coffre, sous le coup de l’émotion… ne plus se souvenir du code ! La couronne enfin récupérée, l’image des sauveteurs la portant comme en procession dans la cathédrale en flammes émeut jusqu’au cœur. Tout autant que celle où un pompier stupéfait, dans cette cathédrale censée avoir été évacuée par tous, aperçoit un de ses camarades, seul, transporter avec respect un mystérieux fardeau, trésor pour lui plus précieux que tout l’or du monde : un calice contenant les hosties consacrées, corps du Dieu vivant, que l’aumônier des soldats du feu est allé chercher au péril de sa vie.

    “Cette intervention exceptionnelle avait quelque chose de mystique”

    C’est la dernière bonne surprise de ce film, et pas la moindre : l’étonnante mise en lumière de la dimension spirituelle de ce qui s’est joué ce soir-là. On n’attendait pas cela de Jean-Jacques Annaud, qui se dit étranger à toute croyance religieuse mais éprouvant « le plus grand respect pour la foi des autres » – ce qui ne sautait pas aux yeux en regardant l’absurde Nom de la rose. Il aurait pu réduire le sauvetage de la cathédrale à un passionnant film d’action, en omettant, selon les mots du capitaine Franck, qui supervisa le sauvetage de la sainte couronne, « que cette intervention exceptionnelle à Notre-Dame avait quelque chose de mystique ».

    Mais le cinéaste a su magnifiquement le souligner, n’oubliant pas de mettre en scène l’impressionnante chaîne de prières qui s’est mise en place, toute la soirée durant, autour de la cathédrale, formant comme une couronne d’oraisons qui portait l’action des sauveteurs et donnait aussi à l’événement sa signification ultime. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je ? » : leurs chants disaient la confiance, la lumière de Dieu, le feu même, pas celui qui consume mais celui qui brûle d’un amour plus fort que la mort. Si l’incendie de Notre-Dame nous rappelait tragiquement qu’ici-bas, il n’est rien qui ne soit périssable, il nous faisait aussi souvenir, comme le souligne la dernière image du film d’Annaud, qu’aussi sublime soit-elle, une cathédrale n’est que le signe d’une flamme qui, elle, est immortelle : celle de la petite fille Espérance.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    L’Allemagne s’intéresse au système de défense aérienne américain THAAD

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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    Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

    En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

    Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

    Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

    Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

    Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

    Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

    Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

    Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

    En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

    L’Allemagne s’intéresse au système de défense aérienne américain THAAD

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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    Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

    En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

    Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

    Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

    Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

    Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

    Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

    Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

    Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

    En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

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    Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

    En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

    Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

    Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

    Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

    Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

    Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

    Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

    Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

    En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

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    Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

    En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

    Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

    Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

    Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

    Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

    Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

    Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

    Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

    En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

    France24 - World

    Six decades ago, Évian Accords paved way for Algerian independence

    Issued on: 18/03/2022 - 22:28

    Yena LEE Follow

    In tonight's edition: Sixty years ago, French and Algerian officials inked a peace deal, the Évian Accords, bringing an end to an eight-year war and paving the way for Algerian independence. Also, a 19-year-old woman says she was raped by Sudanese security forces on the sidelines of a protest. Rights groups fear sexual violence is being used as a weapon of war. And we bring you a report on Ugandan efforts to track down the Islamist ADF militia, an operation that takes them into neighbouring DR Congo.

    BBC

    War in Ukraine: Backlash in Russia against anti-war musicians

    By Ekaterina Sedlyarova & Ben TobiasBBC News

    A few days after Russia's invasion of Ukraine, one of Russia's largest media companies, Russian Media Group (RMG), released a statement explaining why it would no longer be playing certain artists on its popular radio stations or music TV channel.

    "The reason for this decision was the harsh statements these musicians made towards Russia in the context of the difficult situation between Russia and Ukraine," the statement read.

    It explained that respect for its listeners was the company's top priority, and the "arrogant and contemptuous attitude of the musicians towards Russian listeners" left it no choice but to terminate its contract with the artists.

    The list included several Ukrainian musicians and three Russian acts, including legendary rock group Aquarium, whose lead singer, Boris Grebenshchikov, had called the war "madness" in a post on Instagram. He is no stranger to political pressure.

    "I've spent half my life under some sort of ban", Mr Grebenshchikov told the BBC. "There were bans in the 70s, bans in the 80s - there's nothing unusual about it. Then the same people who ban you give you prizes."

    War in Ukraine: More coverage

    The pressure on dissenting voices in the music industry marks a stark contrast to those artists who are loyal to the Kremlin, some of whom performed last week at a glitzy, made-for-TV stadium concert which featured Vladimir Putin as the headline act.

    Tens of thousands of people waved Russian flags and chanted pro-Russian slogans at the event celebrating the eighth anniversary of Russia's annexation of Crimea from Ukraine. Many of them told the BBC they had been pressured to be there.

    Black-listed

    On the first day of the war, Ukrainian singer Ivan Dorn published a video on Instagram calling for Russians to "end this catastrophe" and "not to participate in this murderous war".

    Days later he found himself on the list of acts banned by the Russian Media Group, and his name appeared on another "black list" leaked to Russian media, demanding that certain musicians are banned from performing because of their anti-war views. The list was reportedly circulated to music venues and promoters in Russia.

    But Mr Dorn told the BBC that being blacklisted in Russia made no difference to him.

    "Any cooperation with Russia was impossible even before the announcement of any list," he said.

    "Does anyone within the organs of the Russian state really think we want to work with the aggressors who are exterminating the Ukrainian nation, murdering thousands of innocent people, building a totalitarian regime and putting their own people in jail for dissent?"

    It isn't clear who created the "black list" or where it originated, and the BBC cannot confirm its authenticity, but music industry insiders say such documents are not uncommon.

    "It's never indicated where they come from - no name, phone number, email, official stamp. It can look like a fake - just a printed list with the names of musicians, writers or comedians," music manager Elena Saveleva told the BBC. Her client, rapper Noize MC, is on the list.

    According to Ms Saveleva, pressure on promoters usually comes from regional security services, with officials turning up at concert halls and threatening them with closures and fines.

    The art director of Moscow's oldest club, 16 Tons, believes the document could be fake.

    "I haven't seen it and no officials have come to see me, even though usually we are the first club they visit," Pavel Kamakin told the BBC.

    The ambiguity surrounding the list's origin makes it difficult for promoters, musicians and venue owners to know how seriously to take it.

    Whatever its origins, the list reflects the increasingly unpredictable environment for people in Russia who disagree with the war.

    For some musicians, that means the only option is to perform abroad.

    Russian rapper Oxxxymiron, whose name appears on the "black list" circulated by Russian media, cancelled his upcoming tour in Russia and has instead organised charity concerts abroad - known as "Russians Against War" - to raise money for Ukrainian refugees.

    He raised over $30,000 (£22,760) at a performance in Istanbul, and will appear in London later this week.

    Announcing the postponement of his Russian tour, Oxxxymiron explained that he could not "entertain people while Russian rockets fall on Ukraine, while residents of Kyiv are forced to hide in their basements and the metro, and while people are dying".

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    Ocean warming: UN weighs listing Great Barrier Reef as 'in danger'

    Issued on: 21/03/2022 - 14:28Modified: 21/03/2022 - 14:47

    The United Nations began a monitoring mission on the Great Barrier Reef Monday, assessing whether the World Heritage site is being protected from climate change as it suffers further widespread bleaching.

    Valeurs Actuelles

    Glenn Viel au menu de Top Chef

    La transmission et l’engagement. Lorsque nous avions rencontré Glenn Viel, meilleur chef de l’année 2020, 42 ans, c’est sur ces valeurs qu’il revenait sans cesse avant la présentation de son menu gastronomique, qui fait avec tact de sa table une des adresses gastronomiques les plus recherchées de France. « Chaque plat est une narration », dit le chef triplement étoilé des Alpilles qui présente notamment ses couteaux à la verticale sous l’appellation “les pieds dans l’eau” et maîtrise toutes les cuissons, du traditionnel “gigot de lait” au saint-pierre.

    L’exigence du dosage, la justesse est là. Mais le chef s’était-il préparé à intégrer cette saison Top Chef, lui qui disait apprécier le contact avec les clients mais pas la surmédiatisation ? Le plus jeune chef triplement étoilé de France est juré du concours culinaire de M6. Ce qui l’a décidé, c’est, explique-t-il, « l’idée d’apporter notre expérience aux jeunes » : « La transmission est le sens de notre métier. » Pour lui, pas de doute, il faut aussi avoir conscience que « plus ce que l’on fait est personnel, plus on se heurte ».

    De l’expérience de juré, il retient que s’exposer est profitable à chacun : « L’échange n’est pas unilatéral, si les candidats apprennent, eh bien, moi aussi j’apprends. »

    Il a grandi à Versailles, mais c’est en breton de cœur qu’il a conquis la Provence

    Garder la tradition mais réinventer en permanence est aussi son défi à L’Oustau de Baumanière, institution située juste à côté du splendide village des Baux-de-Provence, dans les Alpilles. Que trouve-t-on à sa table ce printemps ? « Essentiellement des produits de saison, et ma personnalité et mon identité culinaire », défend-il avec malice.

    D’un tempérament un peu réservé, mais pas timide, Glenn Viel, le Breton qui a accosté avec brio en Provence, passe beaucoup de temps à L’Oustau de Baumanière à discuter avec ses clients. « Dans l’échange, nous grandissons. J’apprécie d’échanger avec les clients, il faut écouter leurs attentes et leurs opinions ; ils peuvent aussi nous aider à aller encore plus loin, ce sont des échanges riches et parfois surprenants. Mais bien entendu, pas question de brader sa propre identité culinaire », confie le chef qui expérimente une gastronomie respectueuse de l’environnement, les circuits courts et la richesse d’un vaste potager en permaculture dans le domaine dirigé par Jean-André Charial. Son approche a été récompensée par une étoile verte Michelin, et sa brigade (une trentaine de personnes) semble se rallier intégralement à cette cause.

    Quel serait son meilleur conseil à un candidat sur le plateau de Top Chef ? Il attend de voir comment évolue la saison. Il a l’avantage d’être simple, télégénique et d’avoir son franc-parler ; c’est ce que les organisateurs de l’émission avaient déjà retenu lorsqu’il était chef invité dans l’émission. À L’Oustau de Baumanière, sa brigade témoigne de sa générosité, et de « son énergie partagée ». Le goût des autres.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Mer Noire : Un navire commercial battant pavillon du Panama aurait coulé après avoir été touché par des tirs

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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    La semaine passée, il a été rapporté que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160], mis en service en décembre 2018, avait subi de lourds dégâts après avoir été touché par un lance-roquettes multiple ukrainien, alors qu’il naviguait au large d’Odessa. Le quotidien britannique « The Times » a même soutenu, sur la base des affirmations de l’une de ses sources, que ce navire avait même coulé.

    Une telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.

    Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.

    Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.

    This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd

    — Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022

    Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.

    « Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…

    En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.

    Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.

    « Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.

    Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas

    Photo : le patrouilleur Vassili Bykov

    Mer Noire : Un navire commercial battant pavillon du Panama aurait coulé après avoir été touché par des tirs

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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    La semaine passée, il a été rapporté que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160], mis en service en décembre 2018, avait subi de lourds dégâts après avoir été touché par un lance-roquettes multiple ukrainien, alors qu’il naviguait au large d’Odessa. Le quotidien britannique « The Times » a même soutenu, sur la base des affirmations de l’une de ses sources, que ce navire avait même coulé.

    Une telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.

    Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.

    Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.

    This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd

    — Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022

    Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.

    « Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…

    En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.

    Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.

    « Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.

    Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas

    Photo : le patrouilleur Vassili Bykov

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    La semaine passée, il a été rapporté que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160], mis en service en décembre 2018, avait subi de lourds dégâts après avoir été touché par un lance-roquettes multiple ukrainien, alors qu’il naviguait au large d’Odessa. Le quotidien britannique « The Times » a même soutenu, sur la base des affirmations de l’une de ses sources, que ce navire avait même coulé.

    Une telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.

    Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.

    Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.

    This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd

    — Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022

    Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.

    « Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…

    En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.

    Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.

    « Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.

    Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas

    Photo : le patrouilleur Vassili Bykov

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    La semaine passée, il a été rapporté que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160], mis en service en décembre 2018, avait subi de lourds dégâts après avoir été touché par un lance-roquettes multiple ukrainien, alors qu’il naviguait au large d’Odessa. Le quotidien britannique « The Times » a même soutenu, sur la base des affirmations de l’une de ses sources, que ce navire avait même coulé.

    a même soutenu

    Une telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.

    Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.

    Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.

    This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd

    — Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022

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    — Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022

    March 16, 2022

    Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.

    « Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…

    En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.

    Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.

    « Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.

    Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas

    HeltLord NelsonNamura Queen

    Photo : le patrouilleur Vassili Bykov

    France24 - World

    Winter droughts: The new normal?

    Issued on: 18/03/2022 - 13:14

    Valérie DEKIMPE

    Parched soil and empty reservoirs aren't just warning signs of droughts in the summer, they’re also becoming the new normal in the early days of winter. Can science or nature help farmers endure future dry spells? We take a closer look in this edition of Down to Earth. 

    Vineyards at risk

    Franck Renouard, a winegrower in southern France, knows a thing or two about drought. The Gard region where he is based is known for its dry Mediterranean climate. But even here, drought conditions in the winter have startled the business owner. 

    "We are used to water shortages in the spring and summer," he explains. "But now we’re also running low on water in the winter."

    This past winter has been particularly dry. At one point, it didn't rain for over a month and half in the area. And yet the winter season plays a vital role, allowing the water table and reservoirs to replenish themselves ahead of the summer season. 

    It's a no-brainer, according to Renouard. 

    "Whichever way you look at it, the maths are simple: if you don’t fill up your bath, it won't drain. It’s that straightforward," he says.

    For Renouard, irrigating his crops is not an option. The volume of water needed would be colossal: about 6 million litres in a region already suffering from acute water shortages. Drought-resistant grape varieties could provide some relief, but the winegrower offers an ominous prediction: "In the medium term, our vineyards are in danger."

    The science behind future mega-droughts

    In south-western France, scientists at the National Research Institute for Agriculture and the Environment (INRAE) are trying to piece together how and when droughts strike. To do so, they have designed an extreme climate simulator. It's a greenhouse, but on rails. 

    "Our automatic system detects the arrival of rain and then, every time it rains from May to September, the roof covers the crops and shelters them," says Marc Ghesquière, the lead researcher. "Little by little, they suffer from the lack of water."

    The system is able to simulate much stronger droughts than those that occur naturally. In other words, it offers a glimpse into a future of ever more extreme climate impacts.

    The goal is to understand how species behave and react in dry conditions. The next step will be to determine which genes are involved in this response and to select them for breeding purposes. 

    But it can take years before gene selection techniques can yield meaningful results, and crops need a helping hand now. One French start-up, Elicit Plant, is doing exactly that, having developed a product that can help plants limit their water consumption. 

    Its co-founder, Aymeric Molin, comes from a family of farmers who have been confronted with drought conditions throughout their lives. 

    "The product is made of natural plant extracts," he says. "It works by partially closing the plant's stomata, the tiny pores on the outer layer of the plant's 'skin', just like we have pores on our skin. We close them momentarily."

    According to Molin, this method reduces the number of days crops are exposed to drought conditions, and yields can rise by 10 percent.

    Agroforestry: A low-tech solution

    Could nature itself be the best remedy against drought? Back in Franck Renouard's vineyards, an experiment is underway. The winegrower is placing his hopes on an alternative, low-tech solution: planting trees around and across his plot of land to retain the water. 

    It's an ancestral tradition known as agroforestry, which combines trees with crops. 

    Agroof, a local association, is a strong advocate of the method, helping farmers set up their own oasis of trees.

    "The trees will have a significant impact on temperature levels around the vineyard," says its co-founder Fabien Lagre. "They can also affect the wind circulation, especially dry and warm winds."

    In recent years, the association has seen a boom in demand for agroforestry, especially from farmers like Renouard who cannot rely on irrigation .

    "We are running out of time. We will keep on planting trees in the years to come, hoping to stay afloat a little longer than the others, those who won’t have done the same."

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    Valeurs Actuelles

    Économique Fiat Tipo SW

    PHILOSOPHIE

    Même si le Diesel n’est plus en odeur de sainteté dans les villes, la Fiat Tipo de troisième génération gagne à être connue. Sa version break SW représente une excellente affaire pour qui a besoin d’un véhicule économique, logeable, au long rayon d’action. Les commerciaux comme les familles. Pour une taille raisonnable, cette italienne au style récemment rajeuni ne manque d’espace ni aux places arrière ni dans le coffre. Un ratio habitabilité/ encombrement parmi les plus favorables de sa catégorie (1 650 litres de volume de chargement pour 4,58 mètres de long). La deuxième rangée de sièges peut se replier pour libérer un vaste plancher parfaitement plat. Quand l’assise avant droite est avancée au maximum, vous pouvez loger des objets de deux mètres de long. Ne vous attendez certes pas au summum du raffinement et du design à ce niveau de prix, mais la finition reste sérieuse. La plate-forme est dérivée de celle de la Fiat 500X.

    ÉQUIPEMENTS

    La planche de bord, robuste et claire, inspire confiance. N’hésitez pas à choisir l’option grand écran 10 pouces – celui de base fait 7 pouces -, très lisible, à 500 euros, avec son Pack Tech qui inclut la recharge par induction de votre téléphone mobile. D’emblée, notre Tipo est déjà bien équipée, avec un régulateur de vitesse, une interface médias de bonne qualité, une alerte de franchissement de ligne pour sécuriser votre conduite. La finition Life Plus du 1.6 Multijet comprend de surcroît des jantes alliage de belle facture, des phares adaptatifs à Led, un radar de recul pour faciliter les manœuvres.

    TECHNIQUE

    Le poids contenu de la SW et sa puissance de 130 chevaux, avec son Multi-jet turbo Diesel bien “coupleux”, en font une machine plutôt vigoureuse. Ce 4-cylindres, il est vrai, a gagné 10 chevaux par rapport à l’ancienne mouture. Moins creux à bas régime, il demeure un brin sonore à froid. À peine plus de 10 secondes au “0 à 100 kilomètres par heure” pour un break d’entrée de gamme, c’est plus que convenable, en tout cas. Ce bloc n’aura droit qu’à une “boîte 6” manuelle aux rapports un peu longs. Ce qui favorise la baisse des consommations, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne, pour une autonomie d’environ 1 000 kilomètres. L’auto échappe ainsi au malus. Ce break incite, quoi qu’il en soit, à une conduite en bon père de famille, car le châssis est plutôt typé confort et la direction n’est pas des plus informatives. Alternatives : un 3-cylindres essence ou le petit Diesel de 95 chevaux. Leurs prix sont plus attractifs, mais ce n’est pas du tout le même agrément. Le Multijet 130 sera surtout apprécié pour sa polyvalence.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The popular apps aiming to tame the chaos of family life

    By Katherine LathamBusiness reporter

    "My husband and I couldn't live without three apps," says Jo O'Connell, from Bournemouth in Dorset.

    She lives with her husband, Jonathan, their two children, Bethany and Bo, plus one rescue dog. As well as juggling household and family responsibilities, she also runs her own public relations company.

    "Everyone has busy lives," she says. "There is school work, appointments, shopping… all constantly demanding our attention. We used to double-book ourselves, waiting to get back home to look at a calendar, or shopping list on the fridge."

    The O'Connells turned to technology, looking for apps that would update on their phones immediately, giving them shared information in real-time.

    Trello is a list-making app, which the family use to keep track of household chores, to manage a house renovation, to list account passwords, favourite recipes, and Christmas and birthday presents.

    They use Google Calendar to sync activities, and OurGroceries to plan meals and share shopping lists.

    "The pace of life just gets faster and faster," says Ms O'Connell. "It can be overwhelming. We never stop."

    Research shows that communication is key to maintaining a relationship through stressful times.

    With the increased pressures of modern life, is the way we're communicating with our partners changing?

    Lou Baltruschat Hollis, 35, from Bedfordshire, is another working parent juggling a busy schedule. She lives with her husband and their two young boys.

    "Running a business full time and having two children - there is always a lot going on in our lives," she says.

    Research from UN Women suggests that women also took on a greater burden of household work during the pandemic. So, could technology help -among the multitude of apps that promise to help families collaboratively manage their lives, which ones are popular?

    Ms Baltruschat Hollis trialled various apps. Then she had a brainwave: to re-purpose an existing app she was already using for her online business. Notion is a project management software that is used for note-taking and task management.

    "I found it so helpful to compartmentalise things - from cleaning to Christmas," says Ms Baltruschat Hollis. "Using this tech feels simple and streamlined. It makes life easier."

    When Steven Rueter, 32, from San Francisco, and his now wife, Lily, first moved in together, they found they had new shared responsibilities to divvy-up.

    "We learned that the seemingly simple tasks of running a household can really add up," says Mr Rueter. "I figured, there needs to be an app for this - so I built Merge."

    Task management app, Merge, was launched in 2017.

    "It helps couples organise the everyday responsibilities of living together," says Mr Rueter. "The growth to tens of thousands of users was unexpected. Membership continues to grow daily."

    But it's not all about managing life's mundane tasks. After what has been a largely fun-free couple of years, during the pandemic, there are apps popping up geared to helping couples get their lives back. Apps that help organise adventures, plan for a family or simply spend quality time together.

    "We use quite a few apps as a couple," says Lavina Dsouza, 34, from Leeds. "Some to log expenses or for daily chores. But mostly we use them for travel."

    Previously, Ms Dsouza and her husband would lose track of budgets and end up paying more than they had planned. Now they use an array of apps to plan for their adventures.

    "We particularly like TripIt," she says. "It keeps track of all our reservations and tickets, so we're not arguing [over] who was in charge!"

    When Tom, 35, and Madeleine, 32, Whiteley, from Surrey, discovered they were expecting their first child, they turned to an app called Kinder, to help them choose a name for their new baby.

    "It was a fun way to do something that was otherwise quite boring," says Mr Whitely. "We'd been out of the dating scene for a while, so doing something Tinder-style was a bit of fun!"

    Kinder uses the 'swipe-to-like' characteristic of dating app, Tinder. It was launched in 2016 by Dutch developer, Krijn Haasnoot.

    In the first year after it was launched, around 3,000 people downloaded the app. In 2018, the app went viral and has now been downloaded 1.5 million times.

    "Technology can improve 'old' ways of doing things by making them more fun," says Mr Haasnoot.

    Another app similar in design to Tinder is Cobble, which promises "less time planning, more time together".

    "I was tired of going back and forth with my husband every night about what we were doing for dinner," says founder, Jordan Scott. "While there were tonnes of great resources out there, there was nothing to help us collaboratively land on a decision."

    Ms Scott launched decision-making app, Cobble, in June 2020. Since then, Cobble has grown to a team of 16 people and, this year, the firm plan to launch in 15 new cities.

    Cobble makes "decision-ing" easy, says Ms Scott - what to watch on TV, which bar to go to, where to go on a mini-break.

    "Gone are the days of sending 50 texts back and forth, or going around in circles over what to watch, or what to order. We don't need to waste time like this."

    All of the apps mentioned so far, might make life more efficient - but do they just add another layer of screen-based activity?

    More technology of business:

    According to DataReportal, people aged 16 to 64 already spend around seven hours per day on connected devices.

    Recent studies have shown screen time often replaces healthy behaviours like physical activity and sleep and, rather than making us feel more connected, can lead to loneliness and depression.

    Jeremy Edge, founder of internet addiction counselling service Escapingthe.com raises some concerns. He helps people who suffer from gaming disorders, social media addiction and other problematic screen use.

    He says that if we are on our devices while in the company of others we are 'phubbing', or ignoring someone in favour of our phones, which "hurts the relationship and leaves people feeling disconnected".

    Mr Edge says social media should be used to contact loved ones, and to organise a place to spend time together in-person.

    "Great relationships are built face-to-face in the physical world," he says. "Couples need time to talk and connect without any screens or distractions."

    But back in Bournemouth, Ms O'Connell says using tech as a tool can mean we get to spend more time with our loved ones.

    "Simply having a few apps can make life easier," she says, "so you can spend more time doing what you love with those you love."

    Valeurs Actuelles

    Gastronomie Bellefeuille au Saint James

    Au cœur de Paris, l’hôtel particulier retrouve son âme et plonge dans la modernité avec de grands travaux, réconciliant les contraires avec élégance et légèreté. L’établissement est immergé dans la nature, une décoration orchestrée par l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez. Transformé dans les années 1990 en résidence hôtelière, le Saint James Paris devient la propriété de la famille Bertrand en 2008 puis rejoint Relais & Châteaux en 2011.

    Aujourd’hui, c’est le chef Julien Dumas qui interprète une nouvelle partition en cuisine. Arrivé du Lucas Carton , ce Grenoblois d’origine a le goût des grands espaces et sa cuisine trouve au Saint James une nouvelle dimension. Il propose une cuisine vouée à la nature et, soucieux de l’environnement, s’approvisionne dans le potager que possède l’hôtel en Île-de-France.

    Ses inspirations sont liées aux saisons, bien sûr, et sa technique est à la fois discrète et foudroyante. Les plats peuvent être amers mais jamais acides, boisés et parfois fumés, c’est son nouveau challenge. Le rythme est soutenu et de nombreux petits plats font se promener les papilles.

    “Entre potager et chêne truffier”

    Le dîner peut se jouer à la carte ou avec un grand menu en six ou neuf services (145 et 180 euros), avec des plats dont le nom poétique met déjà en appétit. Ainsi, on peut déguster, entre autres : “Entre potager et chêne truffier” (chou-fleur, noisette, truffe noire), “Passage au-dessus d’un ruisseau dans le massif du Cézallier” (omble, pin douglas), “Sous un rocher à marée basse” (étrille, agrumes, algues)… Et en dessert, “Entre souvenir et gourmandise” (miel, cédrat, géranium, chocolat noir d’Équateur, prunelle).

    Les menus du déjeuner sont plus classiques, avec deux formules (69 et 76 euros). À la carte, ravioles de crustacés, chausson de colvert ou encore saint-honoré du Saint James , le choix est difficile tant les mets sont attrayants.

    Le service très actif est peut-être un peu trop présent et la salle quelque peu bruyante, mais l’assiette est précise et riche en saveurs.

    Bellefeuille, 5, place du Chancelier-Adenauer, Paris XVIe. Tél. : 01.44.05.81.88.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Valeurs Actuelles

    [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

    Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

    Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

    Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

    Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

    Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

    Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

    “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

    Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

    Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

    Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

    Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

    Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

    Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    BBC

    In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

    The winners of the Open category of the 2022 Sony World Photography Awards have been revealed.

    More than 170,000 images were entered into this year's Open competition, with over 100 photographers shortlisted.

    Each winner will go on to compete for the overall Open Photographer of the Year title and a $5,000 (£3,827) prize.

    The overall winners in the Open, Student, Youth and Professional competitions will be announced on 12 April.

    Here are the category winners, along with comments from the photographers themselves.

    Bike with Flowers - Thanh Nguyen Phuc, Vietnam

    Category: Travel

    "A hundred years ago, there were just 36 streets and now there are many more - but the street culture remains strong in Hanoi.

    "There are lots of shops in the main streets but people in the old streets prefer to get serviced by mobile street vendors.

    "I spent a weekend following street vendors and found that they were walking or riding their bikes all day.

    "Here is one of my favourite moments."

    The Honey Collector - Utsab Ahamed Akash, Bangladesh

    Category: Lifestyle

    "The honey collectors collect in winter.

    "They place the bees' nests near the mustard field as they can produce more honey that way.

    "We often see this kind of scene in the Bangladesh countryside."

    Surfing Festival - Raido Nurk, Estonia

    Category: Motion

    "The waves were the biggest I've ever seen in the evening, when I took this photo in The Netherlands.

    "The waves and the pouring rain created quite a unique atmosphere."

    Havana Running Away - Etienne Souchon, France

    Category: Street Photography

    "This is the third picture of thousands taken over a month-long trip to Havana, Cuba, with my 35mm [camera] - and it is my favourite!

    "There is something happening here, some kind of tension: this car looks like it is drifting in the middle of the street, and this kid looks like he is running away from something."

    Segundo Uso (Second Use) II - Leonardo Reyes-González, Mexico

    Category: Object

    "Still life photography of things thrown away (aka trash), that might be useful for someone else - or could, hopefully, become art."

    The Endless Summer: Surf Trip - Simone Corallini, Italy

    Category: Portraiture

    "Simone Gentile, a 16-year-old surfer."

    Anger Management - Scott Wilson, United Kingdom

    Category: Natural World and Wildlife

    "A wild mustang stallion kicks up a dust storm in north-western Colorado."

    Old Meets New - Anthony Chan, Hong Kong

    Category: Architecture

    "In an industrial district in Hong Kong, surrounded by a mix of old and new developments, this shot was taken to highlight a contrasting co-existence: a new skyscraper's stylishly designed front entrance and an old industrial complex with myriads of air conditioners, pipes and wires mounted on its wall.

    "The shadow and light accentuated the overall monochromic effect of the city's architecture."

    Untitled - Isabel Salmon, United Kingdom

    Category: Creative

    "I began to document my mum's experience with labyrinthitis and persistent postural-perceptual dizziness (PPPD).

    "I am finding ways to explore this through experimental techniques, with the intention of combining sound, and also considering other senses.

    "I hope to create an installation in collaboration with my mum, using a series of conversations with her."

    Exodus - Vicente Ansola, Spain

    Category: Landscape

    "I encountered this field of sunflowers in Castilla and León [north-west Spain].

    "Sunflowers always seek the divine by following the sun on its route.

    "These ones, although withered, stood up proudly.

    "When I grabbed my camera to shoot, I no longer saw sunflowers but women walking the dry fields of Castilla, wearing ancestral garments."

    All photographs courtesy 2022 Sony World Photography Awards. Selected work by winners and shortlisted entries will be exhibited at Somerset House, London, from 13 April - 2 May 2022.

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    Valeurs Actuelles

    1830 ou la révolution introuvable

    À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

    Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

    Sous les pavés, Louis-Philippe

    « Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

    Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

    “Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

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    Diébédo Francis Kéré: The first African to win architecture's top award

    Burkino Faso-born architect, Diébédo Francis Kéré, has become the first African to win the prestigious Pritzker Prize, which is often referred to as the Nobel Prize of architecture. His highly esteemed work, including permanent and temporary structures, has been erected in his country of birth, but also across Africa, Europe and the United States.

    Mr Kéré, 56, was elated to receive what is considered architecture's most renowned award, telling the BBC he was "very happy, very proud. It was a huge surprise."

    But his decades-long journey to the top of his field was far from straightforward, with limited opportunities in his village.

    "I grew up in a community where there was no kindergarten, but where community was your family," he told the Pritzker Prize.

    "I remember the room where my grandmother would sit and tell stories with a little light, while we would huddle close to each other and her voice inside the room enclosed us, summoning us to come closer and form a safe place. This was my first sense of architecture," he continued.

    At the age of seven, Mr Kéré found himself crammed into an extremely hot classroom with more than 100 other students.

    As the first child in his community to have attended school, this experience of poor building facilities was his earliest inspiration to improve the educational lives of Burkina Faso's children, using architecture.

    Years later and after studies in Germany, the dream became a reality, with Mr Kéré designing a primary school in his home village of Gando as his first building in 2001.

    It was built with significant input from local people, who contributed to the workforce and resources, according to the prize's website.

    "Architecture is an instrument we can use to create better cities, to create space to inspire people, to create classrooms which inspire the best generation," he told BBC Afrique.

    The success of the primary school earnt Mr Kéré the Aga Khan Award in 2004, which is awarded every three years to identify building projects that address the needs of societies with a large Muslim population.

    The renown of the Gando school later paved the way for him to design more educational establishments, like Lycée Schorge, also in Burkina Faso.

    One of the distinguishing markers of Mr Kéré's work is his use of light, which Pritzker Prize facilitators noted in their announcement: "A poetic expression of light is consistent throughout Kéré's works. Rays of sun filter into buildings, courtyards and intermediary spaces, overcoming harsh midday conditions to offer places of serenity or gathering."

    Mr Kéré's signature use of light is also evident in his design of healthcare facilities, such as the Centre for Health and Social Welfare in Burkina Faso's Opera Village, which is still under construction, according to the architect's own website.

    Beyond his designs in Burkina Faso, the award-winning architect has also designed permanent and temporary structures across Europe and the United States, such as London's 2017 Serpentine Pavilion.

    Each year, the Serpentine Gallery invites an international architect to build their first ever London edifice on its grounds.

    His inspiration for the design was the trees in his home village of Gando, with structures that sought to connect the visitors with the surrounding nature, according to the Serpentine website.

    Mr Kéré has also done designs for the famous Coachella Valley Music and Arts Festival, which runs each year in California and attracts celebrities and big names in the entertainment industry with Billie Eilish, Swedish House Mafia and Kanye West among those set to perform this year.

    Mr Kéré's design for the 2019 festival was named Sarbalé Ke, which means House of Celebration. His inspiration for the structure was the Baobaob tree, which has a hollow interior bark.

    Mr Kéré's ongoing architectural works include parliament buildings in both Burkina Faso and Benin. Although unfinished, the designs once again demonstrate his signature use of light.

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    Northern Lights: Powerful aurora borealis display above Scotland

    A powerful display of the aurora borealis was visible across many parts of Scotland overnight - from Orkney in the north to Dumfries and Galloway in the south.

    The aurora is a natural phenomenon caused by geomagnetic storms from the Sun. It can appear in the sky as rays of light which shimmer and "dance".

    Astronomer Steve Owens said the Sun was emerging from a quiet phase in the star's 11-year cycle of solar activity. He said the Sun heading out of minimum to maximum activity over the next few years increased the chances of people being able to see the space weather.

    He told BBC Radio Scotland's Good Morning Scotland that places away from light pollution in northern Scotland offered the best locations in the UK for seeing the aurora - if skies were clear and the Sun was active.

    Mr Owens said it was usually only possible for space weather forecasters to give a day or two's notice of displays of the lights.

    He said: "Last night happened to be a very good, very strong display.

    "It just so happens at the moment we are heading into a more active phase and last night the Sun was giving off solar flares."

    Contributors to BBC Weather Watchers were among those to enjoy views of the aurora overnight.

    All images are copyrighted.

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