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Valeurs Actuelles

Ode à la Résistance en Paca

Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.

Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.

David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».

Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes

Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.

En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.

Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.

Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.

Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures

The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.

Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.

Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.

Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.

Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.

Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.

British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.

Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.

Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."

She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.

Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.

Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.

Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.

Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.

Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.

Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.

Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.

Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.

Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.

The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.

Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.

Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.

M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.

Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.

Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.

The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".

In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."

All images subject to copyright.

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Valeurs Actuelles

Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris

Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…

À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !

Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée

Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.

Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »

Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

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France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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L'Humanité

Le « panier anti-inflation »: un remède pire que le mal

Actu

Revendiqué  par Bruno Le Maire dès le mois de janvier, le « panier anti-inflation » a été mis en place depuis le 15 mars dans les enseignes de la grande distribution. Mais il déçoit déjà les consommateurs. Il favorise aussi  les importations de matières premières de piètre qualité, dont notamment les viandes de poulet, qui entrent dans les plats préparés que certains transformateurs  vendent aux grandes surfaces à la restauration d’entreprise.

Gérard Le Puill

 Dans le Journal du dimanche  daté du 5 mars, Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, déclarait  à propos du « panier anti-inflation » mis en place, pour trois mois à partir du 15 mars: « Nous avons trouvé un très bon accord avec le ministre (Bruno Le Maire, ndlr). Il a décidé de laisser à chacun la liberté de définir les opérations de son choix ». Dans la foulée, le PDG de Carrefour annonçait que son enseigne mettrait en vente quelques 200 produits à petits prix dont certains sous la barre de 2€. Une semaine plus tard, toujours dans le Journal du Dimanche, on pouvait lire qu’en France, sur un an, le prix du beurre avait augmenté de 20%, celui, des œufs de 19,11%, celui des sucres de 21,50%,  ceux des huiles de 21,35% ; ceux des plats cuisinés de 16,19% et ceux des viandes, volailles, abats, charcuteries surgelée  de 30,94%.

Bien que bloqués entre le 15 mars et le 15 juin, rien n’indique que les prix des produits mis en exergue dans les rayons seront plus bas qu’en décembre 2022. La hausse moyenne des prix alimentaires été de 14,5%  dans les grandes surfaces depuis douze mois, loin devant celle des salaires, des pensions de retraite, des allocations familiales et de l’indemnisation des chômeurs. Ce n’est donc pas ce « panier anti-inflation » à durée limitée qui va améliorer le pouvoir d’achat des ménages.

Carrefour augmente ses marges avec les pommes importées  de Pologne!

Dans le mensuel paysan « Réussir, fruits et légumes » de mars, l’Association nationale des producteurs des pommes et de poires (ANPP)  « dénonce la vente de pommes polonaises par le distributeur français Carrefour  alors que les producteurs français sont en difficulté ». L’article nous informe que l’ANPP avait, dès la mi-janvier, « appelé la grande distribution à jouer le jeu de la pomme française. L’ANPP  avait aussi demandé une revalorisation de 0,20€ du kilo, un objectif atteignable pour son président Daniel Sauvaitre ». Nous avions, sur le site internet de l’Humanité, fait état  de cette demande qui consistait à faire passer de 71 centimes à 91 centimes le prix d’entrée de kilo de pommes « gala » en magasin. Un prix refusé par les enseignes de la grande distribution, dont Carrefour. Ce refus avait conduit les producteurs à arracher quelques hectares de pommiers dans plusieurs régions en guise de protestation.

Dans « Réussir fruits et légumes »,  l’article de Philippe Gautier est illustré par une photo prise dans le rayon fruits d’un magasin Carrefour avec un logo bleu sur lequel ont peut lire : « BON PLAN: pomme gala 2,99€ le sachet de 2kg ». Un logo identique est également visible au même prix pour la pomme golden et « origine Pologne » figure à côté dans les deux cas. Du coup, la légende du mensuel des producteurs français sous les photos prises chez Carrefour est ainsi rédigée: « pour l’Association nationale pomme, poire, la présence  de pommes polonaises dans les rayons de Carrefour  s’explique par le fait que le distributeur les achèterait 50% moins cher que les produits français ». Le coût de la main d’œuvre est trois à quatre fois plus bas en Pologne qu’en France  pour la cueillette et le tri des pommes. Mais comme ensuite elles voyagent en camions sur de longues distances, leur bilan carbone est beaucoup plus élevé que celui des pommes récoltées en France.

Logos bleu-blanc-rouge et matières premières importées

L’article de  Philippe Gautier indique l’augmentation de 20 centimes du kilo de pommes réclamée par les producteurs français leur aurait permis « de faire face à l’augmentation des charges et à la situation économique ». Il cite ensuite cette réaction de l’ANPP: « Quand on connait les exigences de Carrefour vis-à-vis  des producteurs français avec les cahiers des charges, les filières agro-écologiques,  les prétendus soutiens à l’origine France, force est de constater que ces beaux discours sont à géométrie variable ». Pire encore, selon l’ANPP, le prix de vente de ces pommes polonaises à 2,99€ le sachet de 2kg est « plus cher que le prix du sac de deux kilos de pommes françaises dans la plupart des autres enseignes ». L’ANPP s’adresse aussi aux consommateurs en les invitant à « s’interroger sur le niveau d’exigence de Carrefour sur les méthodes de production des pommes polonaises ».

Les ruineuses  exigences de Bruno Le Maire

Notons enfin  qu’avec la mise en place de ce « panier anti-inflation », les grandes enseignes n’hésitent pas à tromper les consommateurs en affichant  du bleu-blanc-rouge sur les produits transformés en France qui entrent dans ce panier. Car ils omettent de préciser que la matière première est souvent importée. C’est notamment le cas pour la volaille de piètre  qualité en provenance du Brésil et d’ailleurs pour entrer dans les plats préparés. Voilà qui aboutit encore à  augmenter le déficit de notre commerce extérieur au détriment  de la souveraineté alimentaire de notre pays, laquelle passe aussi par une juste rémunération du travail de nos paysans, comme le rappellent les deux tribunes publiée ce lundi 20 mars en page 23 de l’Humanité.

 Ce matin, sur BFMTV, Bruno Le Maire  à souhaité que les négociations, qui ont prit fin le 1er mars entre les enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs,  reprennent rapidement pour tenir compte, a-t-il  affirmé,  « de la baisse du prix du blé » et d’autres matières premières dans les salles de marchés. Cette affirmation ne tien aucun compte de la hausse des coûts de production qui reste durable car imputable à la hausse du prix des engrais et de l’énergie pour les paysans, celle de l’énergie et des emballages étant aussi très forte pour les PME de l’industrie agroalimentaire.  

BBC

Central banks take swift action to keep cash flowing amid investor fears

Central banks have rushed to keep cash flowing through the world's financial systems after the failures of two US banks and the rescue of Credit Suisse sent shockwaves across global markets.

Six central banks, including the Bank of England, announced they would boost the flow of US dollars from Monday.

Such measures were last taken during the 2008 financial crisis and at the height of the Covid pandemic.

It comes after Credit Suisse was bought by UBS in a state-backed rescue deal.

Stock markets have fallen sharply since Silicon Valley Bank and Signature Bank collapsed in the US last week, sparking fears of runs on other banks.

They remained under pressure on Monday despite the rescue of Switzerland's second largest lender this weekend.

Central banks have stressed the global banking system is safe, but there are concerns other lenders could get into trouble after recent rises in interest rates left some sitting on large losses.

In a statement the Bank of England, Bank of Japan, Bank of Canada, the European Central Bank, US Federal Reserve and Swiss National Bank said they had launched the coordinated action to keep credit flowing.

The central banks said the move served as an "important backstop to ease strains in global funding markets" and to lessen the impact on the supply of credit to households and businesses.

Instead of borrowing on the open market, British banks will be able to go direct to the Bank of England, and it will borrow from the US Federal Reserve.

It will work in the same way for banks in the eurozone, Canada, Japan, Switzerland and the US.

Banks will be able to access this funding on a daily basis.

The US dollar cash flow arrangement will run from Monday until at least the end of April, the Bank of England said.

Global banking stocks slumped following the failure of Silicon Valley Bank, despite reassurances from President Joe Biden the US would do "whatever is needed" to protect the banking system.

Since then, two more medium-sized US lenders have faced difficulties - with Signature Bank collapsing and First Republic having to seek a $30bn (£24.8bn) funding injection to shore up its finances.

A subsidiary of New York Community Bancorp - Flagstar Bank - has reached a deal with regulators to buy Signature's assets, the US Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) said on Sunday.

The deal involves almost all of Signature Bank's deposits, some of its loans, and all 40 of its former branches.

The announcement of "co-ordinated action" by six of the world's biggest central banks shows how serious is the more general nervousness about the fragility of the global banking system.

The facility hasn't been used in the UK since the financial pains at the onset of the pandemic exactly three years ago. This is not as dramatic a move as, for example, the Bank of England had to deploy after the mini-budget last autumn. But it is a clear sign that, although the past week has been dominated by specific issues in identifiable banks, the fall of a former giant such as Credit Suisse might be enough to ignite a more general concern.

The fear is less about the direct impact of problems at Credit Suisse or Silicon Valley Bank, but instead that a set of common factors are affecting some other institutions. For example non-insured deposits pouring out of some institutions and into larger ones at incredible speed, without anyone visiting a branch, thanks to technology, and influenced by social media commentary. There has also been an uncertain response by some regulators.

The bigger picture is, as I have said before, that rapidly rising interest rates were always going to set off some ticking timebombs under some institutions, and in some murky corners of the financial plumbing, where the players had started to become a little too reliant on very low interest rates. This is now happening.

The more calming news is that, for example here, British banks are well capitalised and have significant funding, or as the Bank of England put it on Sunday "safe and sound". But the fact it has joined forces with its counterparts around the world represents a show of force and an attempt to prevent risks from spilling over.

In particular there is a concern that rising rates on the funds that banks lend to one another could rapidly filter into the economy and have a very real impact.

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Valeurs Actuelles

De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants

A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.

En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.

Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.

Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.

Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.

« Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt

— Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023

Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.

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France24 - Monde

🔴 En direct : Macron n'envisage pas de dissolution ni de remaniement, selon son entourage

Publié le : 21/03/2023 - 08:11Modifié le : 21/03/2023 - 12:22

FRANCE 24 Suivre

Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'entendait ni dissoudre l'Assemblée nationale, ni remanier le gouvernement, ni convoquer un référendum sur sa réforme des retraites pour éteindre la contestation, ont rapporté mardi à l'AFP des participants à une réunion du camp présidentiel à l'Élysée. Suivez les derniers développements en direct.

  • 12 h 13 : "Il n'y a pas d'interpellations injustifiées", selon le préfet de police Laurent Nunez

Le préfet de police Laurent Nuñez a affirmé qu'il n'y avait "pas d'interpellations injustifiées" à Paris dans le cadre de la mobilisation contre l'emploi du 49.3 pour faire adopter la réforme contestée des retraites.

"Il n'y a pas d'interpellations injustifiées, je ne peux pas laisser dire ça", a-t-il déclaré sur BFMTV, alors que syndicats d'avocats, de magistrats et des politiques de gauche ont dénoncé des gardes à vue "arbitraires". "On interpelle pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées" et, une fois le placement en garde à vue décidé par un officier de police judiciaire (OPJ), "nous avons 48 heures pour essayer de matérialiser l'infraction, c'est court", a insisté le préfet de police.

"Quand on arrive au bout des 48 heures, parfois on n'a pas caractérisé l'infraction, on est dans un État de droit, c'est heureux et à ce moment-là, il n'y a pas de poursuites", a poursuivi Laurent Nuñez.

Lors du premier rassemblement spontané place de la Concorde, jeudi, seules neuf personnes ont été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi, sur les 292 placées en garde à vue. Quelque 283 procédures ont ainsi été classées sans suite, pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d'infraction.

L'autorité judiciaire n'est pas au service de la répression du mouvement socialNotre communiqué de presse 👇https://t.co/aQSciFgKO7 pic.twitter.com/0ZwCZmkRDg

March 20, 2023

Vendredi, 60 personnes ont été placées en garde à vue : 34 procédures ont été classées, 21 ont mené à des mesures alternatives (rappel à la loi, avertissement probatoire...) et cinq à un procès.

Au total, 287 personnes, dont 234 à Paris, ont été interpellées lundi soir en France lors d'une cinquième soirée consécutive de manifestations spontanées contre l'usage du 49.3.

Dans un communiqué, le Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche, a dénoncé lundi ces nombreux placements en garde à vue, y voyant une "répression du mouvement social".

  • 12 h 05 : Valérie Rabault (PS) appelle à une nouvelle délibération via l'article 10 de la Constitution

Pour sortir de la crise sur la réforme des retraites, la députée socialiste Valérie Rabault a invité Emmanuel Macron à utiliser l'article 10 de la Constitution qui lui permet, avant la promulgation de la loi, de proposer au Parlement une nouvelle délibération.

La vice-présidente de l'Assemblée nationale rappelle, dans un tweet, que face à "une situation de blocage démocratique", "le président de la République a encore la possibilité d'utiliser l'article 10 de la Constitution, qui permettrait à l'Assemblée nationale de pouvoir voter sur la réforme des retraites".

Le 49 3 a créé une situation de blocage démocratique. Le Président de la République a encore la possibilité d'utiliser l'article 10 de la Constitution, qui permettrait à l' @AssembleeNat de pouvoir voter sur la réforme des retraites 👇 pic.twitter.com/nl7FjCZrzS

March 21, 2023

Selon cet article, "le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée. Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée".

Cette procédure a déjà été utilisée à trois reprises, précise Valérie Rabault : en 1983, en 1985 et en 2003.

  • 11 h 53 : Emmanuel Macron ne va ni dissoudre, ni remanier, ni convoquer de référendum, affirment des participants à une réunion à l'Élysée

Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'entendait ni dissoudre l'Assemblée nationale, ni remanier le gouvernement, ni convoquer un référendum sur sa réforme des retraites pour éteindre la contestation, ont rapporté à l'AFP des participants à une réunion du camp présidentiel à l'Élysée.

"Pas de dissolution, pas de remaniement, pas de référendum", a résumé l'un de ces participants à l'issue de cette rencontre réunissant les ténors du gouvernement et les chefs de la Macronie. "Pas à date", a confirmé un ministre qui était présent.

Selon l'un de ces participants, le chef de l'État a demandé à ses troupes de faire "d'ici deux à trois semaines maximum" des "propositions" en vue d'un "changement de méthode et d'agenda des réformes".

Ce cadre du camp présidentiel a estimé que le président voulait "identifier quelques projets clairs, sur un agenda clair", par exemple jusqu'aux JO de Paris-2024, "avec une méthode claire", pour "éviter de se retrouver dans une contestation de la légitimité d'un texte".

Emmanuel Macron a précisé qu'il reparlerait à nouveau "plus tard", a dit un cadre de son camp parlementaire. Il a demandé de réformer avec "moins de lois et plus de réglementaire" en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, a-t-il précisé.

  • 11 h 40 : l'extrême droite a déposé un recours devant le Conseil constitutionnel

Les députés du Rassemblement national (RN) ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel contre la réforme des retraites pour "que ce texte tombe dans les oubliettes de l'histoire et soit mis à la poubelle".

Le recours vise notamment le choix du "véhicule législatif" du gouvernement pour porter ce texte très controversé, un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) "puisqu'il n'y a aucun impact sur le budget en cours", a estimé Thomas Ménagé, porte-parole du RN.

Il a également pointé "la sincérité des débats", selon lui altérée par "l'abus du droit d'amendement de la part de la Nupes qui a empêché que nous ayons un vote". Les députés RN ont encore soulevé la question de l'index senior, selon eux un "cavalier législatif" sans rapport avec un PLFRSS.

Le Conseil constitutionnel a également été saisi directement par Élisabeth Borne, alors que les députés de la Nupes et les sénateurs PS doivent chacun présenter leur propre recours.

  • 11 h 21 : les présidents des Républicains n'ont pas exclu les députés qui ont voté la motion de censure

Les présidents des Républicains (LR) ont refusé d'exclure du parti les 19 députés qui ont soutenu la motion de censure contre le gouvernement d'Élisabeth Borne, Éric Ciotti reconnaissant "une épreuve et un échec".

"Je respecte les positions de chacun de mes collègues. Je ne peux pas leur en vouloir", a affirmé sur BFM et RMC Olivier Marleix, président du groupe à l'Assemblée nationale. Les responsables LR avaient appelé à ne pas voter la motion de censure déposée par les députés indépendants Liot, refusant  de vouloir "rajouter du chaos au chaos" dans la bataille des retraites en faisant tomber le gouvernement.

Au final, 19 députés LR sur 61 ont voté le texte, soit près d'un tiers des troupes du parti à l'Assemblée nationale. Olivier Marleix a assuré "comprendre parfaitement" que les 19 députés "n'aient pas eu envie d'assumer une réforme qui a été malgré tout portée par Emmanuel Macron". "Nous sommes des députés d'opposition et chacun exerce son mandat et vote en responsabilité. Je n'ai pas à leur jeter la pierre", a insisté le député.

  • 11 h 09 : l'accès à la centrale nucléaire du Bugey bloqué, actions à Lyon et à la raffinerie de Feyzin

L'accès à la centrale nucléaire du Bugey (Ain) est bloqué par les salariés s'opposant à la réforme des retraites, a-t-on appris de sources concordantes. Les grévistes, entre 300 et 400 selon le secrétaire du CSE Christophe Paul (CGT), laissent passer seulement le personnel d'astreinte dédié aux activités liées à la sûreté. La direction de la communication a confirmé le blocage, sans donner de chiffre, insistant sur le fait que "le respect de la sûreté des installations" était assuré. 

"C'est la première fois qu'on bloque l'accès au site de l'extérieur depuis le mouvement contre la réforme des retraites", a précisé Christophe Paul. Selon le responsable syndical, l'action mardi n'affecte pas la production de la centrale, qui emploie 1 200 salariés et 600 sous-traitants.

Dans la région lyonnaise, la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône) a cessé depuis lundi les expéditions. D'après Jeff Vapillon, syndicaliste FO et salarié du site, le préavis est maintenu et les cuves de stockages sont proches d'être remplies, ce qui pourrait entraîner un arrêt de la production ce mardi après-midi.

🔴 Des manifestants ont bloqué un TER plusieurs minutes en gare de Perrache. Ils ont été évacués à 8h18 pic.twitter.com/ojQHkafLqp

March 21, 2023

Dans la matinée, la circulation a aussi été perturbée autour de l'agglomération de Lyon en divers points lors de distributions de tracts. En gare de Perrache, environ 150 manifestants ont ainsi provisoirement envahi la voie dans le calme. En partie équipés de chasubles syndicales, ils ont aussi tenté de bloquer le boulevard urbain M7 à proximité immédiate, ce qu'ils ont réussi à faire une première fois, mais pas une seconde, empêchés par les forces de l'ordre.  

Une distribution de tracts a également provoqué un important bouchon sur le périphérique à Villeurbanne.

  • 10 h 58 : Élisabeth Borne à l'Assemblée nationale pour saluer la "ténacité" de la majorité face aux "intimidations"

Élisabeth Borne s'est rendue à l'Assemblée nationale mardi matin pour rencontrer chacun des groupes de la majorité et les remercier de leur "ténacité" dans l'hémicycle face aux "intimidations" des oppositions, selon son entourage.

La Première ministre est allée sur place pour "remercier les députés de leur mobilisation sans faille, leur ténacité dans l'hémicycle, leur unité et leur courage face aux intimidations", a indiqué son entourage.

Le texte sur la réforme des retraites "est un bon compromis et il n'y a pas de majorité alternative", devait faire valoir Élisabeth Borne. "À ce titre, les groupes de la majorité ont une responsabilité : celle de rester des réformateurs tout en cherchant des sujets de concorde", selon son entourage.

"Parmi les enseignements, il faudra tenir compte de ce qui s'est passé pour la suite au Parlement : partager davantage les séquences et les sujets dont la majorité se saisit et faire preuve de plus d'anticipation sur les textes", devait-elle insister.

La Première ministre semble résolue à rester à Matignon. Elle a affirmé lundi qu'elle était "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires" au pays.

  • 9 h 52 : la CGT promet de nouvelles coupures électriques "ciblées"

La CGT Énergie (FNME-CGT) a promis de nouvelles "coupures ciblées" dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, au lendemain de son adoption au Parlement.

"On ira encore aussi vers des coupures, des coupures ciblées, ce qu'on appelle nous la sobriété énergétique, parce que ça, en soi, c'est s'attaquer au capital, à ceux qui nous gouvernent, à ceux qui sont pour la loi", a déclaré le secrétaire général de la FNME-CGT, Sébastien Menesplier, lors d'une visite sur le piquet de grève de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord). "On va leur montrer qu'on est mobilisés et qu'on est déterminés", a-t-il ajouté. "La colère est grande". 

Les grévistes du secteur multiplient depuis le début du conflit les coupures électriques, contre les permanences parlementaires – jusqu'à celle du président du Sénat, Gérard Larcher – ou les domiciles de responsables politiques, mais aussi à plus large échelle. Récemment, 43 000 foyers ont été temporairement privés de courant dans le Var ou encore 32 000 dans les Ardennes.

"Oui, les actions pèsent sur l'économie de nos entreprises et donc forcément de l'État", a souligné Sébastien Menesplier. Mais "on ne pourra pas sortir de ce mouvement sans avoir la certitude que cette réforme puisse être rangée dans le placard".

La forte mobilisation des salariés de l'énergie s'explique par une réforme dans laquelle ils ont encore plus à perdre que d'autres corporations, avec la suppression annoncée de leur régime spécial de retraite.

  • 9 h 07 : routes bloquées et un dépôt pétrolier toujours occupé en Bretagne

Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, était toujours occupé mardi matin par des manifestants opposés à la réforme des retraites, tandis que le trafic routier était perturbé en Bretagne par des blocages, a-t-on appris de source syndicale et par Bison Futé.

En Bretagne, comme lundi matin, le trafic routier était perturbé par plusieurs blocages en raison de "manifestations sociales", selon Bison Futé, notamment sur le périphérique rennais et nantais, ou encore à Laval, Vannes et Brest. À Rennes, il y a "des difficultés de circulation en cours sur la rocade et ses abords", a indiqué sur Twitter la préfecture d'Ille-et-Vilaine, qui conseille aux automobilistes "d'éviter le secteur".

À environ cinq kilomètres plus au sud, le dépôt de Vern-sur-Seiche était toujours à l'arrêt et inaccessible aux camions.

"Le dépôt est toujours bloqué, il y a une dizaine de camions qui attendent. On est une cinquantaine" de manifestants de la CGT et de Force ouvrière (FO), a déclaré Céline Cussac, responsable syndicale FO présente sur place. "Potentiellement on pourrait être délogé aujourd'hui" par les forces de l'ordre, a-t-elle ajouté. Mais au lendemain du rejet de la motion de censure et de l'adoption de la réforme contestée des retraites, les manifestants "étaient plus déterminés que jamais", a-t-elle assuré.

Selon le site de TotalEnergies, ce dépôt, proche de Rennes, "approvisionne l'Ouest en essence sans plomb 95 et 98, en gazole et en fioul domestique".

  • 8 h 23 : près de 300 interpellations en France lundi, dont 234 à Paris

Quelque 287 personnes, dont 234 à Paris, ont été interpellées lundi soir en France lors de manifestations contre l'adoption de la réforme des retraites après le recours au 49.3, a-t-on appris de source policière.

À Paris, où les manifestants par petits groupes mobiles ont déambulé dans les arrondissements du centre en brûlant poubelles, vélos et divers objets, les sapeurs-pompiers sont intervenus 240 fois, selon cette source policière.

  • 7 h 37 : le gouvernement annonce des réquisitions de personnel au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer

Le ministère de la Transition énergétique a annoncé la réquisition de "trois salariés par relève" au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer "face à l'aggravation des tensions d'approvisionnement dans les Bouches-du-Rhône", conséquence des grèves contre la réforme des retraites.

"La réquisition est valable pendant 48 h en tant que de besoin, à compter du 21 mars" et concerne "des personnels indispensables au fonctionnement du dépôt" qui approvisionne la région PACA et l'Est de la région Occitanie en carburants, a précisé le ministère dans un communiqué.

  • 7 h 15 : Emmanuel Macron va s'exprimer mercredi sur TF1 et France 2

Très attendu sur les tensions sociales et politiques suscitées par sa réforme des retraites, Emmanuel Macron s'exprimera sur TF1 et France 2 mercredi lors d'une interview en direct à 13 h, a annoncé mardi l'Élysée. Le chef de l'État répondra aux questions des journalistes Julian Bugier et Marie-Sophie Lacarrau, ont précisé les chaînes

Cette interview intervient après l'adoption définitive lundi par le Parlement de cette réforme très contestée et une journée de consultations de son camp ce mardi par le président, sur fond de poursuite des manifestations.

>> À lire aussi : Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

Lundi soir encore, des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes de France, émaillées parfois de fortes tensions. Une nouvelle journée de mobilisation syndicale est attendue jeudi, au lendemain de l'interview présidentielle.

  • 5 h 55 : les forces de l'ordre évacuent le port pétrolier de Donges bloqué par les grévistes

Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de lundi à mardi pour débloquer le terminal pétrolier de Donges (Loire-Atlantique) qui était occupé depuis une semaine par des grévistes, a constaté un photographe de l'AFP.

Selon une source de la CGT, le port pétrolier a été évacué en moins de deux heures pour faciliter un déchargement d'une cargaison de gasoil.

Les gendarmes mobiles ont démarré leur intervention vers 2 h du matin, a-t-on appris auprès de la même source. Ils ont, à l'aube, sécurisé la zone en éteignant notamment des feux allumés par les manifestants. Vers 4 h 30, plus aucun manifestant n'était présent sur le site, selon un photographe de l'AFP.

Une source proche des grévistes a fait état "d'affrontements" dans la nuit. Selon elle, les forces de l'ordre auraient "commencé à charger" les manifestants "dès leur arrivée" vers 2 h. Selon le photographe, une dizaine de fourgons des forces de l'ordre étaient visibles sur le site.

L'astreinte de la préfecture n'a pas été en mesure de confirmer si une intervention des forces de l'ordre avait eu lieu, ni la présence de blessés. La préfecture a prévu un point presse sur la situation ce mardi dans la matinée.

Avec AFP

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Retraites : après le rejet des motions de censure, nuit de colère en France

Scénarios

Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

le fil du 20 mars

Retraites : les motions de censure rejetées, la réforme adoptée

France24 - Monde

Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

Publié le : 20/03/2023 - 20:35Modifié le : 20/03/2023 - 21:52

Cyrielle CABOT Romain HOUEIX Suivre

Après le 49.3 utilisé par le gouvernement Borne pour faire adopter la réforme des retraites, et le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement, quelles sont les suites à attendre ? Manifestations, hypothèse de dissolution, référendum d'initiative partagée et recours au Conseil constitutionnel… France 24 fait le point sur les prochaines étapes pour Emmanuel Macron et ses oppositions.

Malgré le rejet lundi 20 mars des deux motions de censure déposées à l'Assemblée nationale après le recours du gouvernement au 49.3, les oppositions au projet de loi pour réformer les retraites ne désarment pas. Elles espèrent toujours faire reculer le gouvernement avant la promulgation de sa loi.

À l'image de la coalition de gauche Nupes, elles souhaitent continuer à utiliser "tous les moyens à disposition" pour faire échouer cette réforme contestée des retraites, du soutien au mouvement social à un référendum d'initiative partagée en passant par le Conseil constitutionnel.

• La rue ne désarme pas : un scénario CPE ?

La suite pour la réforme des retraites pourra se jouer dans la rue. Dès la décision du gouvernement de recourir au 49.3 pour faire adopter son projet de loi, de nombreuses manifestations spontanées ont eu lieu dans plusieurs villes en France, notamment sur la place de la Concorde, à Paris pour dénoncer "un déni de démocratie" et un passage "en force" du projet. Après des semaines de mobilisation dans le calme, ces dernières ont souvent été émaillées de violences – signe d'un durcissement du mouvement.

Outre la grogne populaire, du côté des syndicats et de l'opposition, les appels à continuer la mobilisation se poursuivent aussi. Alors que l'intersyndicale a d'ores et déjà lancé un nouvel appel à la mobilisation le jeudi 23 mars, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, appelé à "passer à la censure populaire", "en tout lieu et en toute circonstance". 

"Je forme le vœu que cette censure populaire s'exprime massivement, en tout lieu en toute circonstance, et qu'elle nous permette d'obtenir le retrait du texte", a-t-il déclaré lors d'un point presse près de l'Assemblée nationale. 

Une forte mobilisation pourrait-elle suffire ? L'opposition brandit régulièrement l’exemple du contrat de première embauche (CPE) de 2006. Cette loi, qui prévoyait un CDI spécial jeunes avec une période d’essai de deux ans avait aussi été adoptée avec une utilisation du 49.3 par Dominique de Villepin. Cela avait entraîné plusieurs semaines de blocage dans des lycées et universités et des manifestations réunissant jusqu'à trois millions de manifestants. La loi a finalement été suspendue puis supprimée par un nouveau vote. 

• L'étape suivante : le Conseil constitutionnel

Outre le 49.3, les députés disposent d'autres outils pour lever le projet de loi. Parmi eux : le recours au Conseil constitutionnel. "Il y en aura plusieurs contre ce texte s’il est voté", assurait ainsi dès mardi 14 mars, Charles de Courson, député centriste du groupe Liot.

Les députés opposés à la réforme comptent s’appuyer sur l’avis du Conseil d’État, qui avait alerté le gouvernement d’un risque d’inconstitutionnalité de certaines mesures de son projet et notamment son manque de chiffrage clair, celui présenté initialement par le gouvernement ayant été battu en brèche au fur et à mesure des débats.

Il est…éclairant sur les fragilités juridiques de la réforme

March 17, 2023

La cheffe de fil des Insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a promis que la gauche saisirait le Conseil constitutionnel, de même que le groupe Rassemblement national. 

La saisine du Conseil constitutionnel permet par ailleurs de suspendre le délai de promulgation de la loi et doit être examinée dans un délai d’un mois. Grâce à l’article 61.3 de la Constitution, le gouvernement peut cependant demander au Conseil constitutionnel d’examiner le texte en urgence, ce qui réduit le délai à huit jours.

Elisabeth Borne a d'ailleurs annoncé qu'elle allait saisir "directement le Conseil constitutionnel" pour un examen "dans les meilleurs délais", a indiqué lundi soir Matignon. La Première ministre souhaite ainsi que "tous les points soulevés au cours des débats puissent être examinés".

• Vers un référendum d'initiative partagée ?

Une demande de référendum d'initiative partagée (RIP) a aussi été soumise lundi au Conseil constitutionnel. Arme constitutionnelle à la disposition des parlementaires, le RIP prévoit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi "à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement", soit au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés, 348 sénateurs). Elle doit aussi être "soutenue par un dixième des électeurs", soit 4,87 millions de personnes, dont les signatures doivent être recueillies dans un délai de neuf mois.

Quelque 250 parlementaires, députés et sénateurs principalement de gauche, l'ont déposée sur le bureau de la présidente de l'Assemblée nationale vendredi 17 mars. Et alors que la réforme venait d'être adoptée au Parlement, cette demande a été transmise au Conseil constitutionnel qui doit désormais en vérifier la recevabilité. 

Pour Valérie Rabault, vice-présidente socialiste de l'Assemblée nationale, la procédure permettrait de "bloquer pendant neuf mois la mise en œuvre de cette réforme". Mais "si un RIP est déclenché sur les retraites, il faut qu'il le soit avant la promulgation de la loi".

• "Une seule solution, la dissolution" ?

Le slogan fait florès dans les cortèges. La dissolution est agitée par Emmanuel Macron comme une menace récurrente depuis que les élections législatives de juin 2022 ne lui ont laissé qu'une majorité relative pour gouverner. Elle l'était encore à la veille du 49.3 pour espérer faire rentrer dans le rang les Républicains réticents à voter la réforme.

Si ce scénario s'éloigne après le rejet des deux motions de censure, dans les rangs des soutiens de l'exécutif, les nouvelles législatives apparaissent comme une solution. Un responsable du groupe majoritaire affirmait ainsi récemment, sous couvert d'anonymat, que la séquence des retraites et le 49-3 est "un crash. Il faut une dissolution". Et repartir du bon pied en gagnant les élections qui reboosteraient le capital politique de la macronie.

Reste que la manœuvre est hasardeuse. En 1997, Jacques Chirac avait tenté l'opération qui lui avait coûté sa majorité. Une éventuelle dissolution de 2023 pourrait aboutir aux mêmes conséquences…

Sans boule de cristal, difficile de prédire qui pourrait sortir gagnant de ces hypothétiques législatives : la Nupes, à condition de s'entendre sur les investitures, pourrait faire un bond en capitalisant sur le mouvement social réussi. Mais les observateurs alertent sur le fait que le gagnant le plus probable risque d'être le RN, prospérant sur le mécontentement grandissant de la société française. L'Assemblée nationale risquerait alors d'être plus morcelée que jamais, rendant improbable l'existence d'une majorité.

A minima, la séquence des retraites pourrait coûter son poste à Élisabeth Borne. Le président Emmanuel Macron pourrait changer de Premier ministre pour tenter de donner une nouvelle impulsion à son nouveau quinquennat. En attendant sa décision, Élisabeth Borne s'est dite lundi soir "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires" au pays, après l'adoption par le Parlement de sa réforme très contestée des retraites.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REVUE DE PRESSE

Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

DANS LE RÉTRO

Réforme des retraites : "Il arrive parfois que la rue gouverne"

La question qui fâche

Retraites : un déni de démocratie ?

Opex 360

MBDA et Nexter ont été retenus par la DGA pour le développement de la munition téléopérée COLIBRI

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

« Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

« Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

« Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

France24 - Monde

🔴 En direct : Xi et Poutine ont discuté du plan de paix chinois pour l'Ukraine

Publié le : 21/03/2023 - 07:04Modifié le : 21/03/2023 - 11:09

FRANCE 24 Suivre

Au cours de leur première journée officielle d'entretiens, Xi Jinping et Vladimir Poutine ont parlé du plan de paix chinois pour l'Ukraine. Le leader chinois a également invité son homologue russe en Chine. Au même moment, le Premier ministre japonais Fumio Kishida est attendu en Ukraine pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev. Suivez les dernières informations de la guerre en Ukraine heure par heure.

  • 10 h 46 : le plan de paix chinois au menu des discussions Xi-Poutine

Le Kremlin a affirmé que le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinoir Xi Jinping ont eu des échanges de point de vue "approfondi" durant leur première journée officielle d'entretiens et ont discuté du plan de paix chinois pour l'Ukraine, sans donner plus de détails.

Xi Jinping a par ailleurs invité Vladimir Poutine en Chine cette année, selon l'agence de presse RIA, ainsi que son Premier ministre Mikhaïl Michoustine, ont rapporté les médias d'Etat chinois. 

  • 10 h 44 : Gazprom annonce des livraisons record à la Chine via le gazoduc "Force de Sibérie"

Le géant russe Gazprom a annoncé que des livraisons journalières record avaient été honorées à Pékin, hier, via le gazoduc "Force de Sibérie". Cet ouvrage parcourt l'Extrême-Orient russe en direction du nord-est de la Chine.

  • 9 h 39 : Xi Jinping dit avoir invité Vladimir Poutine à se rendre en Chine "cette année"

Le président chinois Xi Jinping, qui effectue une visite d'État en Russie, a indiqué avoir invité Vladimir Poutine à se rendre en Chine cette année, signe des liens qui unissent ces deux pays en pleines tensions avec l'Occident. "Hier (lundi), j'ai invité le président Poutine a venir en Chine cette année, quand il pourra", a-t-il déclaré lors d'un entretien avec le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, selon des propos rapportés par les agences de presse russes.

  • 5 h 50 : nouvelles discussions Xi-Poutine à Moscou

Vladimir Poutine et Xi Jinping doivent se retrouver mardi 21 mars pour des discussions officielles au deuxième jour de la visite du président chinois en Russie. Les deux hommes devraient logiquement aborder à nouveau le conflit en Ukraine, Pékin ayant proposé le mois dernier un plan de paix, mais aussi leur coopération au sens large et l’approfondissement de leurs liens économiques, avec la signature attendue d’accords.

La visite d’État de trois jours de Xi Jinping en Russie est une occasion pour Vladimir Poutine de s’afficher avec un allié de poids, alors qu’il est de plus en plus isolé en Occident et visé depuis la semaine dernière par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

  • 4 h : le Premier ministre japonais Fumio Kishida en route pour l'Ukraine

Le Premier ministre du Japon Fumio Kishida est en route vers Kiev pour une visite surprise et une rencontre, mardi, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé le ministère des Affaires étrangères nippon.

Fumio Kishida va "transmettre au président Zelensky son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l’Ukraine du Japon et du G7", dont le pays d’Asie est l’hôte cette année, a déclaré le ministère dans un communiqué.

Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du groupe à ne pas encore être allé à Kiev depuis l’invasion russe en février 2022. Il était régulièrement appelé à se rendre en Ukraine. En février, le président américain Joe Biden avait lui aussi effectué une visite surprise à Kiev.

  • 0 h 19 : des missiles de croisière russes détruits dans une explosion en Crimée, selon Kiev

Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré lundi soir qu'une explosion dans le nord de la péninsule de Crimée a provoqué la destruction de missiles de croisière russes destinés à être utilisés par la flotte de la marine russe déployée en mer Noire.

Via les réseaux sociaux, la direction du renseignement du ministère a indiqué qu'une "explosion dans la ville de Dzhankoi, dans le nord de la Crimée temporairement occupée, a détruit des missiles de croisière russes Kalibr-KN alors qu'ils étaient transportés par voie ferrée". Ces missiles, a-t-elle ajouté, étaient destinés à être lancés depuis des bâtiments de la marine russe en mer Noire et disposaient d'une portée de plus de 2 500 kilomètres.

D'après le chef de l'administration locale, nommé par Moscou, la ville de Dzhankoi a été la cible d'attaques aux drones. Un homme de 33 ans a été blessé tandis qu'une maison, une école et un supermarché ont pris feu, a déclaré Ihor Ivine, cité par l'agence de presse TASS.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 19 MARS

L'Ukraine dénonce le "cynisme" de Vladimir Poutine, en visite à Marioupol

LE FIL DU 18 MARS

Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

France24 - Monde

Le Conseil d'État ordonne la fermeture des zones de pêche pour protéger les dauphins

Publié le : 21/03/2023 - 09:40Modifié le : 21/03/2023 - 09:44

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Saisi en 2021 par plusieurs associations de défense de l'environnement, le Conseil d'État a octroyé un délai de six mois au gouvernement pour mettre en place l'interdiction de la pêche dans certaines zones de l'Atlantique. La population de dauphins décroit depuis plusieurs années dans le secteur et de plus en plus de cétacés sont retrouvés morts sur les côtes françaises. 

 

Victoire pour les associations de protection de l'environnement. Le Conseil d'État a ordonné au gouvernement, lundi 20 mars, de fermer certaines zones de pêche dans l'Atlantique, afin de préserver les dauphins, dont les échouages dans le golfe de Gascogne se sont multipliés.

Dès fin février, Emmanuel Macron avait admis la nécessité pour la France d'"améliorer [ses] pratiques" pour mieux protéger les dauphins. Un nombre considérable d'animaux se retrouve piégé dans les filets des pêcheurs, avant de venir s'échouer sur les plages de la côte atlantique. 

Et puis, un jour, ça arrive sur la plage où tu te balades tous les jours. Dauphin échoué à Anglet, plage du VVF. Le massacre continue, sans aucune action concrète du gouvernement. pic.twitter.com/lHEQ1UyY8X

March 14, 2023

Le Conseil d'État avait été saisi en 2021 par plusieurs associations de défense de l'environnement - France Nature environnement (FNE), Sea Shepherd France et l'association de défense des milieux aquatiques (DMA) - qui réclamaient des suspensions de la pêche dans l'Atlantique. La plus haute juridiction administrative a donc été dans leur sens et a octroyé un délai de six mois au gouvernement pour mettre en place ces interdictions. 

Ces mesures doivent venir s'ajouter aux "dispositifs de dissuasion acoustique par les bateaux de pêche qui ont déjà été déployés", a indiqué la juridiction.

Les pêcheurs inquiets

Le Conseil d'État justifie le recours à ces interdictions car les mesures actuelles "ne permettent pas de garantir un état de conservation favorable des espèces de petits cétacés", dont deux - le dauphin commun et le marsouin commun - sont menacés d'extinction, "au moins régionalement".

"C'est bien sûr un jour important pour tous ceux qui aiment la mer et les quelques personnes qui ont investi leur vie dans ce combat", a salué l'association DMA. Sea Shepherd France, quant à elle, a qualifié cette décision de "victoire historique". "Le gouvernement est forcé de fermer les pêcheries les plus destructrices", s'est réjouie l'ONG qui rappelle que "cet hiver encore un nouvel épisode intense de mortalité de dauphins communs est observé".

>> À voir - Pêche en France : le dauphin, une espèce mal protégée

"Cette décision est incompréhensible et aura des effets irréversibles sur la pêche française", a alerté pour sa part le président du Comité national des pêches Olivier Le Nezet. Il a indiqué avoir demandé à rencontrer le ministre de l'Agriculture "en urgence" afin d'analyser "l'impact de cette décision".

"Si ce n'est pas indemnisé, ce ne sera pas viable, et il va falloir que l'État ait un chéquier conséquent car la fermeture laissera plus de 500 navires à quai et c'est toute la filière qui va trinquer, économiquement c'est une catastrophe", a réagi auprès de l'AFP Olivier Mercier, patron de pêche basé à Arcachon dont les navires sont équipés d'un dispositif de répulsion des dauphins.

Les dauphins de l'Atlantique Nord-Est menacés d'extinction

D'après la LPO, "près de 1 000 cadavres de cétacés ont été retrouvés sur la côte Atlantique depuis le mois de décembre". "Le Conseil d'État met enfin un terme à l'odieuse agonie des dauphins" comme il l'a fait pour "le piégeage à la glu [chasse des oiseaux à l'aide de colle, NDLR], les chasses traditionnelles et bien d'autres dossiers qui participaient à la maltraitance de la biodiversité", s'est félicité le président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg.

Regarder la réalité en face : Hier nous avons exposé 6 🐬 aux Sables d'Olonne d'où viennent de nombreux bateaux que nous filmons avec des 🐬 capturés. Nous attendons avec impatience la décision du Conseil d'Etat sur la fermeture des zones de pêche @HerveBerville @EmmanuelMacron pic.twitter.com/kWWQrygfc8

March 12, 2023

Dans un rapport publié début février, l'observatoire Pelagis, qui recense depuis 1970 les échouages de cétacés sur la façade atlantique, souligne que la population de dauphins de l'Atlantique Nord-Est décroit depuis plusieurs années et "pourrait s'éteindre d'ici 40 à 50 ans" si rien n'est fait. En 2020, 1 299 dauphins communs ont été retrouvés morts sur les côtes françaises, un chiffre tombé à 669 en 2022.

Mais, sachant que plus de 80 % des dauphins morts coulent ou se décomposent en mer plutôt que de s'échouer, la mortalité annuelle sur les cotes atlantiques est estimée entre 8 000 et 11 000 individus.

>> À lire : Des centaines de dauphins morts sur les plages de la côte Atlantique, le gouvernement appelé à agir

Selon le Conseil d'État, le nombre de morts de dauphins par capture accidentelle dans le golfe de Gascogne "dépasse chaque année la limite maximale permettant d'assurer un état de conservation favorable en Atlantique Nord-Est". "Le système de contrôle des captures accidentelles mis en place demeure insuffisant pour connaître encore plus précisément leur ampleur", note-t-il également.

Il a donc ordonné des mesures complémentaires "pour permettre d'estimer de manière plus précise le nombre de captures annuelles de petits cétacés" et de poursuivre "le renforcement du dispositif d'observation en mer".

Avec AFP

 

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Plan chasse : pas d'interdiction le dimanche, formation de tous les chasseurs d'ici 2029

"Faux printemps"

En Europe, une "vague de chaleur hivernale" qui chamboule les écosystèmes

Des experts s'alarment du déclin des oiseaux des jardins qui se confirme en France

France24 - Monde

Tensions autour du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer

Publié le : 21/03/2023 - 12:44Modifié le : 21/03/2023 - 12:43

Fos-sur-Mer (France) (AFP) – Des incidents ont éclaté mardi en fin de matinée devant le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, près de Marseille, où les autorités ont procédé aux premières réquisitions de personnels en grève contre la réforme des retraites.

Plusieurs centaines de syndicalistes, principalement de la CGT, s'étaient rassemblés devant le dépôt "en soutien" aux grévistes réquisitionnés, bloquant un des accès du site et allumant des feux de palettes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A la mi-journée, ce face à face tendu se poursuivait.

En début de journée, les manifestants s'étaient dirigés vers le dépôt de Fos lors d'opérations-escargot, à bord notamment de dizaines de véhicules bleus siglés Enedis et ornés de banderoles protestant contre la réforme des retraites, comme "Macron ta réforme dans ton fion. En grève. Non à 64 ans".

Avec ces réquisitions visant le dépôt de Fos-sur-Mer, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a procédé mardi aux premières réquisitions de personnels depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, dans un contexte politique inflammable au lendemain de l'adoption de cette réforme via l'article 49.3 à l'Assemblée nationale.

D'importantes tensions étaient apparues ces derniers jours sur l'approvisionnement des stations-service dans les Bouches-du-Rhône et dans tout le Sud-Est. Lundi, dans les Bouches-du-Rhône, 50% des stations étaient en manque d'au moins un carburant et 37% totalement à sec.

Le dépôt de Fos-sur-Mer approvisionne la région Paca et l'est de la région Occitanie et expédie également du carburant par oléoduc vers la région lyonnaise.

Cette mesure annoncée mardi matin par le ministère de la Transition énergétique sonne comme un défi au patron de la CGT dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, qui affirmait en février que, lors du conflit dans les raffineries à l'automne autour des salaires, le 13 avait été "le seul département où il n'y a pas eu de réquisition".

© 2023 AFP

France24 - Monde

Russie-Chine : une relation renforcée par la guerre en Ukraine malgré une rivalité régionale

Publié le : 21/03/2023 - 07:09

Elie SAIKALI

Le président chinois Xi Jinping est arrivé lundi à Moscou pour une visite officielle de trois jours. L'occasion pour lui et son homologue Vladimir Poutine de réaffirmer les liens qui unissent la Russie et la Chine alors que les deux voisins affichent une rivalité régionale.

Le président chinois Xi Jinping a entamé lundi 20 mars une visite officielle de trois jours à Moscou, où il a été reçu par son homologue russe, Vladimir Poutine. Si les deux dirigeants se sont vus régulièrement depuis dix ans, cette rencontre est la première depuis la réélection de Xi Jinping à la tête de son pays et surtout depuis le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du chef du Kremlin pour des crimes de guerre en Ukraine.

Dans un article publié lundi dans un journal chinois, Vladimir Poutine a estimé que "les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire" et que la qualité des liens entre Moscou et Pékin était "supérieure à celle des unions politiques et militaires des temps de la Guerre froide". Lors d’un sommet en Ouzbékistan en septembre, le président russe avait déjà salué son homologue chinois comme son "vieil ami".

À son arrivée en Russie, Xi Jinping s’est de son côté dit persuadé que sa visite donnerait un "nouvel élan" à la relation sino-russe.

Une relation renforcée

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine a durablement bouleversé la géopolitique mondiale en décidant d'envahir l'Ukraine. La guerre a contribué à renforcer les relations entre les deux pays qui faisaient déjà face au bloc occidental. Affecté par de lourdes sanctions, Moscou a réorienté une partie de son économie vers son grand voisin asiatique. La Chine a largement augmenté ses importations d'hydrocarbures (pétrole et gaz) provenant de Russie – sécurisant ainsi ses approvisionnements énergétiques –, tout en exportant des technologies et des voitures vers son voisin russe. Au total, les échanges commerciaux sino-russes ont enregistré une hausse de 34 % sur un an, atteignant en 2022 un montant record de 190 milliards de dollars (177 milliards d'euros), selon les douanes chinoises.

"Du fait de la guerre et des sanctions, la Russie se prive d’un certain nombre de clients occidentaux, notamment de l’Union européenne, sur les produits gaziers et pétroliers. Elle en vend en Asie, notamment à la Chine", indique Emmanuel Véron, docteur en géographie et spécialiste de la Chine contemporaine et des relations internationales à l’Inalco. Un rapprochement sino-russe qui "se confirme, se densifie, s’intensifie depuis plus de dix ans" avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping et le retour à la présidence russe de Vladimir Poutine en 2012, ajoute Emmanuel Véron.

"Les relations entre les deux pays n’ont fait que croître" depuis 1994, précise Cyrille Bret, chercheur associé sur la Russie et l’Europe orientale au sein de l’Institut Jacques Delors et enseignant à Sciences Po Paris, "après la résolution du différend frontalier à la frontière russo-chinoise entre la Sibérie et l’Extrême-Orient russe", mais aussi depuis "le traité d’amitié russo-chinois et la création de l’Organisation de la coopération de Shangaï (OCS) en 2001".

Chaque crise avec l’Occident "est l’occasion de renforcer la coopération" russo-chinoise, indique Cyrille Bret, même si, au sujet de la guerre en Ukraine, la Chine a adopté une position d’équilibriste : Pékin ne condamne pas l’invasion russe, mais ne soutient pas explicitement Moscou pour autant.

Sur le plan militaire, les deux pays procèdent à des exercices militaires conjoints, comme en septembre avec l’opération "Vostok 2022" en Extrême-Orient, malgré le conflit ukrainien. Plus récemment, l'armée russe a annoncé mercredi avoir effectué des exercices navals en mer d'Arabie conjointement avec la Chine et l'Iran.

"Dissymétrie dans la relation sino-russe"

Des liens forts qui ne doivent pas faire oublier les divergences et rivalités entre les deux voisins. Sur la question économique, la Chine, deuxième puissance mondiale, dispose d'un secteur technologique dynamique et d'une industrie manufacturière de pointe, au contraire de la Russie, dont l'économie était en 2022 environ dix fois plus petite, selon des estimations de la Banque mondiale. "La Russie a peur de la taille de la Chine, en termes de population et de PIB. Et Pékin a peur de l’imprévisibilité de Moscou dans ses relations avec l’Europe", indique Cyrille Bret. Emmanuel Véron évoque de son côté la "dépression démographique et économique" d'une Russie "investie par les acteurs chinois". L'expert met en avant l’exemple de la Sibérie. "Administrativement, la zone est russe. Mais économiquement et démographiquement, la force est chinoise", précise-t-il.

Sur le plan diplomatique, Pékin et Moscou ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde. Ce fut le cas notamment en 2016 lorsque la Russie a fait campagne pour l’adhésion de l’Inde – l’un des grands rivaux de la Chine en Asie – au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). "La réponse de la Chine a été immédiate. Elle a soutenu l’entrée du Pakistan, pour gêner l’Inde", explique Cyrille Bret.

S’ajoute à cela une lutte d’influence en Asie centrale. Regroupant les anciennes républiques soviétiques du Kazakhstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, du Kirghizstan et de l’Ouzbékistan, cette région est "sous influence séculaire russe depuis (l’impératrice) Catherine II", rappelle Cyrille Bret. La rivalité chinoise se concrétise notamment avec les "Nouvelles routes de la soie" du président Xi Jinping.

"Il y a une dissymétrie dans la relation sino-russe. Les Russes se sentent déclassés chez eux, dépassés par la force économique et la puissance chinoises, mais aussi dans leur sphère d’influence historique post-soviétique", conclut Emmanuel Véron.

Avec AFP

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Au G20, la Russie et la Chine dénoncent les "menaces" des Occidentaux

DANS L'OMBRE DU PRÉSIDENT

Wang Yi en Russie, l'atout diplomatique de Xi Jinping

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

France24 - Monde

Retraites: Rabault (PS) appelle à une nouvelle délibération, via l'article 10 de la Constitution

Publié le : 21/03/2023 - 11:46Modifié le : 21/03/2023 - 11:44

Paris (AFP) – Pour sortir de la crise sur la réforme des retraites, la députée socialiste Valérie Rabault a invité mardi Emmanuel Macron à utiliser l'article 10 de la Constitution, qui lui permet, avant la promulgation de la loi, de proposer au Parlement une nouvelle délibération.

La vice-présidente de l'Assemblée rappelle, dans un tweet, que face à "une situation de blocage démocratique", "le président de la République a encore la possibilité d'utiliser l'article 10 de la Constitution, qui permettrait à l'Assemblée nationale de pouvoir voter sur la réforme des retraites".

Selon cet article, "le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée. Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée".

Cette procédure a déjà été utilisée à trois reprises, précise Valérie Rabault: en 1983, en 1985 et en 2003.

En 1983, l'article a été appliqué pour une loi relative à l'organisation d'une exposition universelle, à laquelle la France n'était finalement plus candidate, ce qui a permis de ne jamais promulguer une loi adoptée par le Parlement.

En 1985, il a été utilisé pour une loi sur la Nouvelle-Calédonie, afin de remplacer certains articles censurés par le Conseil constitutionnel.

Et, en 2003, cette procédure a été utilisée pour une loi relative à l'élection des conseillers régionaux et des parlementaires européens, pour remplacer également un article censuré.

© 2023 AFP

Opex 360

La réparation du porte-avions HMS Prince of Wales risque de coûter plus cher que prévu

par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

Depuis son admission au service, en décembre 2019, le second porte-avions britanniques, le HMS Prince of Wales, n’a pas été épargné par les avaries, avec notamment deux inondations de ses compartiments [dont une qui endommagea sérieusement son installation électrique, en octobre 2020]. La dernière en date est survenue en août dernier, avec une rupture d’un accouplement SKF au niveau de sa ligne d’arbres d’hélice à tribord, alors qu’il s’apprêtait à assurer la mission Westlant 22, en Amérique du Nord.

Depuis, le porte-avions est en cale sèche, au chantier naval de Rosyth [Écosse]. Début janvier, la Royal Navy avait dit que les réparations seraient terminées d’ici le printemps. Et de préciser que le HMS Prince of Wales entrerait dans une « autre période de maintenance » portant sur ses installations aéronautiques avant d’être de nouveau opérationnel.

Seulement, en février, il est apparu que la ligne d’arbre d’hélices à babord présentait aussi des signes de fatigue… D’où la décision d’effectuer des réparations à titre préventif. Évidemment, cela n’est pas sans conséquence, à la fois sur la facture du chantier ainsi que sur la disponibilité du navire.

En effet, selon l’édition dominicale du quotidien The Times, le coût des réparations s’éleverait désormais à 20 millions de livres… et le porte-avions devrait quitter Rosyth à la fin du mois de mai.

Une source du ministère de la Défense [MoD] a « déclaré que prolonger le séjour d’un porte-avions en cale sèche est extrêmement coûteux et a confirmé que la facture des réparations s’élevait désormais à 20 millions de livres sterling, alors que les estimations précédentes avançaient un montant de 3 millions de livres sterling », écrit le Sunday Times.

Reste à savoir qui va payer la facture… alors que le consortium « Aircraft Carrier Alliance », créé par BAE Systems, Babcock et Thales pour la contruction des deux porte-avions de la Royal Navy, a été dissous.

Pour le moment, l’enquête sur les causes de cette avarie subie par le HMS Prince of Wales n’a pas encore livré ses conclusions. Cependant, à en croire le journal britannique, les tests des lignes d’arbre – fournies par le norvégien Kongsberg – effectués lors de la construction du navire n’avaient identifié aucun problème.

Quoi qu’il en soit, pour un ancien officier de la Royal Navy, cité par le Sunday Times, « quelqu’un a fait une grosse erreur dans le processus de construction, puis, dans le processus d’essai quelqu’un a accepté le risque que cette erreur représenterait pour le fonctionnement du navire ».

Opex 360

Marine nationale : Le premier Bâtiment ravitailleur de forces a mis le cap vers son futur port d’attache

par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

« C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

« Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

« Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

Photo : Marine nationale

France24 - Monde

🔴 En direct : le journaliste français Olivier Dubois, ex-otage au Sahel, de retour en France

Publié le : 21/03/2023 - 11:48Modifié le : 21/03/2023 - 12:34

FRANCE 24 Suivre

L'ex-otage français Olivier Dubois est arrivé, mardi à l'aéroport de Villacoublay, près de Paris, où il a été accueilli par le président Emmanuel Macron. Le journaliste français a passé deux ans aux mains d'un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda dans le Sahel.

Le journaliste français Olivier Dubois est arrivé en France. L'ex-otage, qui a passé près de deux ans aux mains de jihadistes au Mali, a été accueilli sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, par le président français Emmanuel Macron, mardi 21 mars. 

Il a pu quitté le Niger mardi matin pour Paris après sa libération survenue en même temps que celle d'un autre otage américain, retenu lui pendant plus de six ans.

Le journaliste était apparu souriant et visiblement ému, lundi après-midi, à sa descente de l'avion à l'aéroport de Niamey, où il était accompagné de Jeffery Woodke, humanitaire américain qui avait été enlevé le 14 octobre 2016 au Niger. "Je me sens fatigué mais je vais bien", a déclaré le journaliste français de 48 ans, après avoir fait de brèves accolades aux reporters présents. 

Olivier Dubois, journaliste indépendant, avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda. Collaborant, entre autres, avec le quotidien Libération et le magazine Le Point, il vivait et travaillait au Mali depuis 2015.

Emmanuel Macron avait exprimé lundi son "immense soulagement" et a témoigné de sa "grande reconnaissance au Niger pour cette libération", après s'être entretenu au téléphone avec le journaliste.

Au moins trois otages occidentaux sont encore détenus au Sahel : le chirurgien australien Arthur Kenneth Elliott, enlevé au Burkina Faso le 15 janvier 2016 ; l'officier de sécurité roumain Iulian Ghergut, enlevé le 4 avril 2015 au Burkina Faso. Enfin, un religieux allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis novembre 2022, est considéré comme ayant été enlevé au Mali.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Tchad : un ressortissant franco-australien enlevé dans l'est du pays

Tchad : l'otage franco-australien captif pendant 48h est arrivé dans la capitale en "bonne santé"

Libération

Olivier Dubois, dernier otage français dans le monde, a été libéré

Opex 360

Londres propose à Varsovie de l’aider à protéger son espace aérien après le don de MiG-29 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

« Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

France24 - Monde

Contestation au Kenya : heurts entre la Police et les partisans de l'opposition

Publié le : 21/03/2023 - 11:32Modifié le : 21/03/2023 - 11:45

Un manifestant a été tué lundi 20 mars par la police dans l'ouest du Kenya, lors d'une journée d'affrontements entre forces de l'ordre et partisans de l'opposition, qui a appelé à de nouvelles mobilisations hebdomadaires contre l'inflation et le gouvernement.

New York Times - World

Live Updates: With Xi and Putin Set to Resume Talks, Japan’s Leader Visits Ukraine

Kyiv March 21, 1:47 p.m.

Moscow March 21, 2:47 p.m.

Washington March 21, 7:47 a.m.

China and Japan were making competing displays of support amid Russia’s war in Ukraine. Beijing has cast Xi’s state visit to Moscow as a “trip for peace,” despite little public mention of Russia’s invasion.

Andrea KannapellVictoria Kim and Amy Chang Chien

Here’s what to know on Xi’s second day of meetings in Russia.

As China’s leader, Xi Jinping, held a second day of meetings in Moscow on Tuesday, including more talks with President Vladimir V. Putin, Japan’s prime minister made an unannounced visit to Kyiv in a show of support for Ukraine against Russia’s invasion.

With his surprise foray into an active war zone, Prime Minister Fumio Kishida of Japan highlighted his nation’s unusually swift and proactive allegiance with Ukraine and set the stage for competing displays of diplomacy from two East Asian neighbors. Mr. Xi and Mr. Putin oppose a global order dominated by the United States and its allies, including Japan, and China’s Foreign Ministry responded to Mr. Kishida’s visit by saying that Japan should “help de-escalate the situation instead of the opposite.”

At the start of his second day in Moscow, Mr. Xi said he had invited Mr. Putin to visit China, underlining Beijing’s robust support for the Russian leader just days after the International Criminal Court issued an arrest warrant for Mr. Putin and accused him of war crimes. Beijing has cast Mr. Xi’s visit as a “trip for peace,” although both leaders have made only cursory public mention of Russia’s war in Ukraine.

Here are the latest developments:

Mr. Xi and Mr. Putin are expected to hold talks on Tuesday afternoon and address the news media before an evening state dinner that will be held in the 15th-century Granovitaya Palata, or Faceted Chamber, of the Kremlin Palace.

U.S. officials have sharply criticized Mr. Xi’s visit. John Kirby, a White House spokesman, said that although there was no certainty about whether China would send arms to Russia, he was calling on Mr. Xi to press the Russian leader to “halt the war crimes and atrocities” and withdraw his troops from Ukraine. Secretary of State Antony J. Blinken said the visit amounted to “diplomatic cover for Russia to continue to commit” war crimes.

Ukraine said that Russian forces were reprising brutal tactics in an intensifying assault on the eastern city of Avdiivka, throwing waves of soldiers toward Ukrainian defensive lines in an attempt to encircle the long-battered city.

Andrea KannapellVictoria Kim and Amy Chang Chien

Here’s what to know on Xi’s second day of meetings in Russia.

As China’s leader, Xi Jinping, held a second day of meetings in Moscow on Tuesday, including more talks with President Vladimir V. Putin, Japan’s prime minister made an unannounced visit to Kyiv in a show of support for Ukraine against Russia’s invasion.

With his surprise foray into an active war zone, Prime Minister Fumio Kishida of Japan highlighted his nation’s unusually swift and proactive allegiance with Ukraine and set the stage for competing displays of diplomacy from two East Asian neighbors. Mr. Xi and Mr. Putin oppose a global order dominated by the United States and its allies, including Japan, and China’s Foreign Ministry responded to Mr. Kishida’s visit by saying that Japan should “help de-escalate the situation instead of the opposite.”

At the start of his second day in Moscow, Mr. Xi said he had invited Mr. Putin to visit China, underlining Beijing’s robust support for the Russian leader just days after the International Criminal Court issued an arrest warrant for Mr. Putin and accused him of war crimes. Beijing has cast Mr. Xi’s visit as a “trip for peace,” although both leaders have made only cursory public mention of Russia’s war in Ukraine.

Here are the latest developments:

Mr. Xi and Mr. Putin are expected to hold talks on Tuesday afternoon and address the news media before an evening state dinner that will be held in the 15th-century Granovitaya Palata, or Faceted Chamber, of the Kremlin Palace.

U.S. officials have sharply criticized Mr. Xi’s visit. John Kirby, a White House spokesman, said that although there was no certainty about whether China would send arms to Russia, he was calling on Mr. Xi to press the Russian leader to “halt the war crimes and atrocities” and withdraw his troops from Ukraine. Secretary of State Antony J. Blinken said the visit amounted to “diplomatic cover for Russia to continue to commit” war crimes.

Ukraine said that Russian forces were reprising brutal tactics in an intensifying assault on the eastern city of Avdiivka, throwing waves of soldiers toward Ukrainian defensive lines in an attempt to encircle the long-battered city.

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Claire Fu

Xi and Putin are ‘best and bosom’ friends who meet regularly.

Since coming to power in 2012, China’s top leader, Xi Jinping, has met President Vladimir V. Putin of Russia dozens of times, as they celebrated birthdays together, cooked food with each other and mutually criticized the United States for what they called interference in domestic affairs.

“He is my best and bosom friend,” Mr. Xi said in an interview with Russian state media in 2019. “I cherish dearly our deep friendship.”

Those moments have included lighthearted birthday celebrations that center on food, attempts to soften the profiles of two men who follow tight scripts and rarely lower their guard. The two men were born within a year of each other.

Here are some highlights from those encounters:

In 2013, for Mr. Putin’s 61st birthday, Mr. Xi gave him a cake during a meeting in Bali, Indonesia. They also shared sausages and vodka.

At a meeting in 2017, Mr. Putin teased Mr. Xi, calling him a “lone warrior” as the Chinese leader faced Putin’s delegation solo waiting for his Chinese colleagues to arrive.

In 2018, the two leaders took a high-speed train from Beijing to Tianjin, China, where they watched youth teams from their nations play each other in ice hockey.

On the same day in 2018, they shared a Chinese pancake made by Mr. Putin in Tianjin, China, Mr. Putin said to Mr. Xi: “I made this, please remember.”

In September of 2018, the two cooked blinis layered with caviar in Vladivostok, Russia, and offered toasts to each other with vodka shots.

In 2019, the two leaders visited two pandas at a newly-built facility at the Moscow Zoo during Mr. Xi’s state visit to Russia.

In 2019, during a meeting in Dushanbe, the capital of Tajikistan, Mr. Putin surprised Mr. Xi with a cake for his 66th birthday and a large box of Russian ice cream.

The New York Times

‘The Daily’ looks at whether Xi’s visit signals a new Cold War.

Chinese officials have been presenting Xi Jinping’s visit to Moscow as a mission of peace. But American and European officials are watching for signs that the trip could add fuel to the full-scale war that Mr. Putin began in Ukraine.

“The Daily” podcast examines what Mr. Xi may be up to, and why it is renewing questions about whether a new Cold War is underway.

Listen to ‘The Daily’: Are We at the Beginning of a New Cold War?

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Valerie Hopkins

Xi said he had invited Putin to visit Beijing this year, “when it is convenient for him.” He said China would host a third international forum around the Belt and Road infrastructure initiative, the last two of which Putin attended. “The Belt and Road Initiative is an important topic of our cooperation with Russia, so I am certainly inviting President Putin to take part,” Xi said during a meeting with Russia’s prime minister.

Marc Santora

Russia reprises brutal tactics to attack the eastern Ukrainian city of Avdiivka.

KYIV, Ukraine — Russian forces have stepped up their assaults on the Ukrainian stronghold of Avdiivka in eastern Ukraine, making limited and costly gains in a furious attempt to encircle the long-battered city after months of failing to advance deeper into eastern Ukraine.

Ukrainian officials have said in recent days that Avdiivka is turning into another Bakhmut, the eastern city that Russian forces have sought to capture by sending waves of lightly trained recruits on near-suicidal attacks of Ukrainian defensive lines. In Avdiivka, as in Bakhmut, Ukraine says that Russian advances are also threatening key supply lines while bombardments are killing civilians.

Local officials said on Tuesday that a woman had been killed and two more civilians injured when a shell fired from tank blasted the city center.

“Russians are intensively attacking from both sides, from the south and the north,” Maj. Maksym Morozov, a member of the Special Forces regiment fighting in the area, told the Ukrainian news media on Monday night. He added that the Russian tactic of using waves of soldiers — dubbed “cannon fodder” by the Ukrainians — was having some success.

“First, cannon fodder goes to expose our firing positions, and then professionals behind them quickly and accurately try to extinguish our firing lines,” he said. But he said that Ukrainian artillery and tanks were firing back at the Russian forces, who “have to pay a rather high price for this advance.”

Avdiivka is about 15 miles west of the city of Donetsk, which Russian proxy forces took over in 2014. But Avdiivka had not experienced violence on the scale unleashed in Russia’s full-scale invasion last year.

By last April, Russian artillery had destroyed more than 800 homes and scores of businesses, according to local officials. Only about 2,300 of the city’s 30,000 prewar residents remain, according to Vitaliy Barabash, the head of the Ukrainian military administration in the city.

The Institute for the Study of War, a Washington-based think tank, has said that the Russian assault in the Avdiivka area “has reportedly led to major losses and is likely a misguided effort to pull Ukrainian forces away from other areas of the front.”

Matt Surman

Day 1 of Xi’s visit to Russia included meetings and dinner with Putin.

China’s top leader, Xi Jinping, has begun a second day of talks with top Russian officials in Moscow. Later on Tuesday, he will meet again with President Vladimir V. Putin.

Here is a recap of what happened on Monday:

Talks during the four hours the two leaders spent face to face covered plans to strengthen bilateral relations, as well as the war in Ukraine, according to an official Chinese summary of the meeting. The summary offered no sign that any breakthrough had been reached over the fighting.

When he welcomed Mr. Xi, Mr. Putin pledged that Russia would study the Chinese leader’s peace proposals for Ukraine “with respect.” Delivering brief remarks for the cameras in response, Mr. Xi did not mention Ukraine at all.

Shortly before landing in Moscow, Mr. Xi condemned the killing of nine Chinese nationals a day earlier at a gold mine in the Central African Republic, where tensions have flared between Chinese and Russian interests.

Secretary of State Antony J. Blinken said that Mr. Xi’s visit to Moscow — which came days after the International Criminal Court issued an arrest warrant for Mr. Putin — amounted to Beijing providing “diplomatic cover for Russia to continue to commit” war crimes.

A White House spokesman told reporters that U.S. officials were not certain that Beijing would provide weapons to Moscow to further the Russian invasion of Ukraine, something Mr. Blinken had recently warned was possible.

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Valerie Hopkins

Russia’s Defense Ministry said that two Tu-95MS strategic bombers flew over the Sea of Japan as Japan’s prime minister, Fumio Kishida, visited Ukraine. The ministry said the flight was conducted “over neutral waters of the Sea of Japan” and lasted more than seven hours.

Ben Dooley

There was no immediate response from Japan’s Defense Ministry. Russia last sent TU-95 bombers near Japan in mid-December, according to the ministry’s web page. Japan has scrambled jets 136 times since last April in response to various Russian aircraft, data from the ministry shows, including at least three times in response to flights by TU-95s.

Valerie Hopkins

In a sign of growing Russia-China economic cooperation, Gazprom, the Russian state-owned energy giant, said it had set “a new historical record for daily gas supplies to China,” Russia’s Interfax news agency reported.

Paul MozurAaron Krolik and Keith Bradsher

China ships drones to Russia, a sign of quiet collaboration.

The Biden administration vowed last month to crack down on companies that sell critical technologies to Russia as part of its efforts to curtail the country’s war against Ukraine. But the continued flow of Chinese drones to the country explains why that will be hard.

While drone sales have slowed, American policies put in place after Russia’s invasion have failed to stanch exports of the unmanned aerial vehicles that work as eyes in the sky for frontline fighters. In the year since Russia’s invasion of Ukraine, China has sold more than $12 million in drones and drone parts to the country, according to official Russian customs data from a third-party data provider.

It is hard to determine whether the Chinese drones contain American technologies that would violate the U.S. rules or whether they are legal. The shipments, a mix of products from DJI, the world’s best-known drone maker, and an array of smaller companies, often came through small-time middlemen and exporters.

Complicated sales channels and vague product descriptions within export data also make it hard to definitively show whether there are U.S. components in the Chinese products, which could constitute a violation of the American export controls. And the official sales are likely only one part of a larger flow of technologies through unofficial channels and other nations friendly to Russia, like Kazakhstan, Pakistan and Belarus.

The result is a steady supply of new drones to Russia that make their way to the front lines of its war with Ukraine. On the battlefield, the hovering quadcopters often last only a few flights before they are blown out of the skies. Refilling stockpiles of even the most basic unmanned aerial vehicles has become as critical as other basic necessities, such as procuring artillery shells and bullets.

Militarily, diplomatically and economically, Beijing has become an increasingly important buttress for Russia in its war effort. China has remained one of the largest buyers of Russian oil, helping finance the invasion. The two sides have also held joint military exercises and jointly assailed the North Atlantic Treaty Organization.

As China’s top leader, Xi Jinping, meets this week with President Vladimir V. Putin of Russia, U.S. officials have warned that China is still considering selling lethal weapons for use in Ukraine.

Secretary of State Antony J. Blinken on Monday said the visit amounts to “diplomatic cover for Russia to continue to commit” war crimes.

American efforts to isolate Russia from much-needed technology and cash have been complicated by China’s dominance of the global electronics supply chain.

The United States has sought to undercut some Chinese companies through export controls in recent years, but the world remains heavily reliant on China’s city-sized assembly plants and clusters of specialized component makers. The country’s outsize role has made it difficult to understand and control what foreign products go into basic, but critical, consumer electronics like drones, which can be made from widely available components sold in retail stores.

“It poses an export control challenge: The same model can be used by real estate people to survey property and can be used in Ukraine for intelligence purposes,” said William A. Reinsch, a fellow at the Center for Strategic and International Studies in Washington and a former official at the Commerce Department who oversaw export controls.

“They’re not the most sophisticated technology in the world — it’s not inevitable that they’re going to contain American chips,” he added, pointing out that if there are no American components in the drones, shipments become a political question, not a legal one.

Particularly problematic for the United States government is DJI, the maker of hovering quadcopter drones that have become emblematic of a new type of warfare in Ukraine. Sales of its drones to Russia have continued, even though it has said it suspended shipments to both Russia and Ukraine. The company is already the target of United States export controls.

The Commerce Department added DJI to a blacklist in 2020 that prevents American firms from selling technology without express permission. The measure has done little to affect DJI’s industry dominance, and the company’s products made up nearly half of the Chinese drone shipments to Russia, according to the customs data. A portion of them were sold directly by DJI, via iFlight Technology, a subsidiary of DJI.

In total, nearly 70 Chinese exporters sold 26 distinct brands of Chinese drones to Russia since the invasion. The second-largest brand sold was Autel, a Chinese drone maker with subsidiaries in the United States, Germany and Italy; exporters sold nearly $2 million of its drones, with the latest batch shipping in February 2023. On its website, the company advertises sales to United States police forces.

A DJI spokesman said the company could find no record of any direct sales to Russia since April 16, 2022, and that it would investigate other firms that appeared to be selling to Russia. The company, he said, has stopped all shipments to and operations in Russia and Ukraine since the beginning of the war and has “thorough protocols” to ensure it does not violate United States sanctions.

“Like any consumer electronics company with products sold at many different electronics stores, we cannot influence how all our products are being used once they leave our control,” the spokesman added in an emailed statement.

Autel said in an emailed statement that it was not aware of any sales to Russia and was conducting an internal investigation about the issue.

Although popular for years with photography enthusiasts and tourists, hovering quadcopter drones now constitute a major advantage for Russian and Ukrainian troops on the front line, who use them for battlefield reconnaissance. They need to be regularly resupplied, since both sides are shooting down the unmanned vehicles with increasing efficiency.

Ukraine has relied on donations of drones from third-party organizations and individuals, which has meant their troops use DJI drones on the front lines, too. Advisers estimate that about half of Ukrainian troops’ stocks are made up of Ukrainian drones and half are foreign ones, mostly those made by DJI.

In place of donations, Russia has been able to purchase a consistent, if not massive, supply of drones from China. The direct sales by Chinese exporters, industry experts say, are only one part of a wider effort to procure the drones from nearby markets, where they can be bought off the shelves of retail stores.

Some experts note that the flow of Chinese drones should be considered in the same way as more deadly weapons. Even the meager $12 million in shipments “will move the needle for what is happening on the front line,” said Cole Rosentreter, chief executive of Canadian drone maker Pegasus, who has advised Ukrainians on the use of drones during the war.

“We’ve returned to warfare at industrial scale; both sides are treating drones the same as artillery shells now, because whoever has the logistical base to outproduce the other has a clear advantage on the battlefield,” he added.

To that end, even tacit support of fresh drone shipments by Mr. Xi could constitute a longer-term advantage for Russian troops. Already, it has been difficult to fully control the shipment of high-tech components like those going into drones.

Chinese companies supplying Russia, whether out of political calculus or profit incentive, sometimes use chains of intermediary companies that can include more than a dozen firms. In other cases, descriptions of shipments can be intentionally vague or underplay the total volume of goods being sent.

“What we’ve seen from the Chinese is high-level statements about wanting an end to the war, but behind the scenes they’ve used the opportunity to take over trade channels that once went through Europe and the United States,” said James Hodson, a member of the Yermak-McFaul International Expert Group on Russian Sanctions and chief executive of the A.I. for Good Foundation.

Often, he said, the goal of sanctions is not to wipe out shipments, but to cut off “90 percent of the blood flow.”

“It’s going to be very difficult to completely amputate the flow. But it is worrying that in some instances, it’s like nothing is being blocked,” he said.

John Liu contributed to this report.

Valerie Hopkins

Xi Jinping began a carefully choreographed second day in Moscow by meeting with Russia’s prime minister, Mikhail Mishustin. Xi said that he had invited President Putin to visit China this year and that he hoped the Russian premier could also come “as soon as possible.”

Amy Chang Chien

Commenting on the visit to Ukraine by Prime Minister Fumio Kishida of Japan, Wang Wenbin, a spokesman for China’s Foreign Ministry, said the country would like Japan to “help de-escalate the situation instead of the opposite.”

Victoria Kim

Rahm Emanuel, the U.S. ambassador to Japan, praised Prime Minister Fumio Kishida’s visit to Ukraine, using the trip to criticize the decision by China’s leader, Xi Jinping, to meet with President Vladimir Putin of Russia.

Victoria Kim

Xi is visiting Moscow “to protect Vladimir Putin from the International Criminal Court and pardon him from international public opinion against this war,” Emanuel said. He called the partnership between the Chinese and Russian leaders “nefarious.” “Prime Minister Kishida stands with freedom, and Xi stands with a war criminal,” the ambassador wrote.

pic.twitter.com/TNgATEuHpe

Ben Dooley and Victoria Kim

Japan’s prime minister becomes the latest G7 leader to visit Ukraine.

Prime Minister Fumio Kishida of Japan arrived in Kyiv on Tuesday to meet with President Volodymyr Zelensky of Ukraine, becoming the latest leader of the Group of 7 nations to travel to the country as he seeks a more active role for Japan in international affairs.

Russia’s invasion of Ukraine has galvanized Japan’s foreign and military policy, stoking concerns about the costs of geopolitical instability. Policymakers and the public alike worry that the country would be unprepared to handle a crisis in its own backyard, whether North Korean aggression or an attempt by China to take the self-ruled island of Taiwan.

The timing of the visit, which coincided with the second day of meetings between China’s leader, Xi Jinping, and President Vladimir V. Putin of Russia, set the stage for competing displays of support from the East Asian neighbors.

Rahm Emanuel, the U.S. ambassador to Japan, said the prime minister’s show of solidarity with Mr. Zelensky was in contrast to the partnership between Mr. Xi and Mr. Putin, calling the alignment between the Chinese and Russian leaders “nefarious.”

Mr. Xi is visiting Moscow “to protect Vladimir Putin from the International Criminal Court and pardon him from international public opinion against this war,” Emanuel wrote in a statement. “Prime Minister Kishida stands with freedom, and Xi stands with a war criminal,” the ambassador wrote.

A spokesman for China’s Foreign Ministry responded to news of the visit by saying Japan should “help de-escalate the situation instead of the opposite.”

The war has raised concerns about Japan’s reliance on other countries for food and energy, most of which it imports. Prices for commodities such as natural gas jumped after the invasion, putting cost pressures on Japan’s production of electricity. In response, the country has pushed for closer relationships with its allies and broken a decades-long deadlock in military spending as it plans to double its budget over the next five years.

It is a significant change for Japan, where the Constitution limits the country’s ability to engage in military action and the public has long resisted any policies that even hinted at walking back its longstanding official stance of pacifism. The increase raises spending to around 2 percent of annual economic output, aligning Japan with members of NATO. The move is seen as signaling its preparedness to play a more active role in any military crisis in the Asia-Pacific region.

In a further break from past behavior, Japan has drawn a clear line on the war in Ukraine, joining with other G7 nations to impose sanctions on Russia and providing billions of dollars in financial aid, as well as nonlethal military aid, such as helmets and bulletproof vests. Late last month, Mr. Kishida pledged $5.5 billion in additional support.

Mr. Kishida embarked for Ukraine from India, where he had met with Prime Minister Narendra Modi on issues including protecting freedom of navigation in the Pacific.

In a speech on Monday at the Indian Council of World Affairs, a research institute in New Delhi, Mr. Kishida said that Russia’s war had driven a “paradigm shift” in global affairs.

“Russia’s aggression against Ukraine oblige us to face the most fundamental challenge: defending peace,” he said, according to prepared remarks.

Mr. Kishida flew from India to Poland, where he boarded a train to Kyiv, according to NHK, the Japanese public broadcaster. The secretive journey was highly unusual for a prime minister in Japan, where the leader’s movements are typically broadcast well in advance and reported in detail. Japan’s Kyodo News agency reported on Tuesday afternoon that he had arrived in Kyiv.

Hisako Ueno and Victoria Kim contributed reporting.

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Ben Dooley

Japan’s prime minister, Fumio Kishida, was headed to Kyiv on Tuesday and plans to meet with President Volodymyr Zelensky. He is the latest leader from the Group of 7 nations to visit since Russia’s full-scale invasion began last year.

Ben Dooley

Kishida has played a bigger role in foreign affairs than his predecessors, arguing that inflation spurred by the war has highlighted Japan’s reliance on imports for food and fuel. He has also used the war in Ukraine to push for more military spending, breaking decades of deadlock on allocating more money to the military.

Carly Olson and Ivan Nechepurenko

Ukraine says an explosion in Crimea destroyed Russian cruise missiles.

An explosion hit the town of Dzhankoi in Russian-occupied Crimea on Monday, and Ukraine’s Defense Ministry said the blast had destroyed Russian Kalibr cruise missiles that were being transported by rail.

Kremlin-appointed authorities in Crimea denied the claim, saying that the drones were “aimed at civilian objects.”

“One was shot down over the Dzhankoi technical school and fell between the academic building and the dormitory,” Oleg Kryuchkov, adviser to the Russia-appointed head of Crimea wrote on the social messaging app Telegram. “There were no military facilities nearby.”

Sergei Aksyonov, the Kremlin-installed leader of Crimea, said that debris from the explosion had damaged a house and a shop, leaving one person injured.

Dzhankoi, a logistics node in northern Crimea and home to an important Russian airfield, is about 150 miles from the front line in southern Ukraine and is a strategically vulnerable point for Russian forces. Weapons and supplies for Russian forces travel along a railway that runs through the town and links up with the Kerch Strait bridge that connects the peninsula with the Russian mainland. That bridge was damaged in an attack last fall.

The Black Sea peninsula of Crimea, which Russia illegally seized in 2014, is a crucial military base and staging ground for Moscow’s invasion of Ukraine. Russian warships in the Black Sea have fired cruise missiles at Ukrainian targets that are sometimes hundreds of miles away, hitting towns and cities and damaging the country’s energy infrastructure.

After a major Russian barrage against Ukraine last December, Moscow’s Defense Ministry released a picture showing a cruise missile and a message: “Kalibrs will never run out.”

Ukraine’s military did not claim responsibility for the explosion in Dzhankoi. Although the government has not acknowledged it publicly, Ukraine has struck repeatedly at military targets in Crimea and other Russian-occupied territory, and at infrastructure such as the Kerch Strait bridge.

Chris Buckley

A Chinese summary of the Xi-Putin meeting doesn’t suggest any breakthroughs.

Talks in Moscow on Monday between President Xi Jinping of China and President Vladimir V. Putin covered their plans to strengthen bilateral relations and also the war in Ukraine, according to an official Chinese summary of the meeting that gave no sign that any breakthrough had been reached over the fighting.

Citing the broadly worded framework for peace talks that China issued last month, Mr. Xi told his Russian counterpart that such negotiations were the only viable way of ending the yearlong war, according to a summary of their meeting released by Xinhua, the Chinese state news agency.

“The majority of countries support easing tensions, advocate peace negotiations and oppose pouring oil on the fire,” Mr. Xi told Mr. Putin, according to the Chinese summary. “Historically, conflicts must finally be settled through dialogue and negotiations.”

Mr. Putin said he had studied China’s document calling for peace talks and was open to negotiations, according to the summary. But it gave no signs that Mr. Putin had in mind any of the concessions that Ukraine has said must be a precondition for talks, including the withdrawal of Russian troops. Ukraine has also ruled out giving up territory in exchange for peace.

The two leaders have met about 40 times for official talks since Mr. Xi became China’s leader in 2012. And regardless of the continued fighting in Ukraine, Mr. Xi made it clear that he remained committed to building a strong relationship with Russia — and with Mr. Putin — as an invaluable partner in countering American global influence.

“Consolidating and developing Chinese-Russian relations is a strategic choice that China has made in the light of its own fundamental interests and the broad trends of global development,” Mr. Xi said.

Mr. X’s trip to Russia was his first state trip since he started his unprecedented third term as president this month, and Russia was his first foreign visit after he first became president a decade ago. He effectively endorsed yet another term for Mr. Putin, with a presidential election set for next year — although Mr. Putin has not announced his candidacy, and a Kremlin spokesman had denied that Mr. Xi had any inside information.

“I’m sure that the Russian people will certainly continue firmly supporting you,” Mr. Xi told Mr. Putin, according to Xinhua.

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Elian Peltier

Xi condemns killings in a part of Africa where Russian and Chinese interests are competing.

Shortly before landing in Moscow on Monday, China’s leader, Xi Jinping, condemned the killing of nine Chinese nationals a day earlier at a gold mine in the Central African Republic, where tensions have flared between Chinese and Russian interests.

Among competing claims about who was responsible — including one that blamed the Kremlin-backed Wagner mercenary group — Mr. Xi urged the authorities of the Central African Republic to bring the perpetrators to justice, according to a statement released by the Chinese foreign ministry. The ministry said two other Chinese nationals had been “severely injured” and called on its citizens to leave other areas of the country for the capital, Bangui, the only place there it does not consider high-risk.

The state prosecutor’s office told the Agence-France Presse news agency on Monday that an investigation had been opened into the killing.

At least one local official blamed a rebel group for the killings, which occurred early Sunday, when masked assailants attacked a mining site run by a Chinese firm. But the Coalition of Patriots for Change, an alliance of rebel groups trying to oust the pro-Kremlin president, Faustin-Archange Touadéra, denied any involvement and instead blamed Wagner, the fighting force founded by an oligarch close to President Vladimir V. Putin of Russia, which is also fighting in Ukraine.

Two Western officials based in Bangui said that while the killings might have been carried out by rebels, it was also likely that Wagner operatives were behind them.

Russian mercenaries have been operating since 2018 in the Central African Republic, one of the world’s poorest countries despite its vast reserves of gold and diamonds, which has been plagued by bitter internal conflict since 2013. Although Wagner operatives have helped the country’s military regain control of most of the country, they have done so at the expense of widespread abuses against civilians.

From beer to gold to timber, they have also extended their grip on the country’s economy.

There has been increased friction in recent months between Chinese companies that obtained mining concessions in the center of the country and companies affiliated with the Wagner group, which controls a sprawling gold mine nearby called Ndassima.

The Western officials, both speaking on the condition of anonymity because they were not authorized to speak to the news media, said that Wagner operatives had brought back the bodies of the nine Chinese nationals to Bangui. The nine men were shot, which the officials said did not correspond to methods employed by the rebel groups.

One of the officials said the C.P.C. had kidnapped at least one Chinese national for money over the past year. “They go for ransoms and the Chinese government pays,” the official said about the rebels. “But they don’t kill.”

A C.P.C. spokesman, Aboubakar Siddick Ali, said in a telephone interview that the killing bore the methods of the Wagner group. According to one of the Western officials, the victims were shot at close range.

“They want to put the blame on the C.P.C., but our goal isn’t to assassinate the Chinese,” the spokesman said, stressing that the group was focused on toppling Mr. Touadéra’s government.

In a statement, Evariste Ngamana, the vice president of the Central African Republic’s national assembly, accused “foreign mercenaries” affiliated with powers that “for centuries exercised violence in our country” of being behind the killing. But the statement from Mr. Ngamana, a politician known to be close to Russia, appeared to be a veiled reference to France, the former colonial power that until last year had troops positioned in the Central African Republic.

Katie Rogers and Edward Wong

There is no certainty that China will send arms to Russia, the White House says.

U.S. officials are not certain that Beijing will provide weapons to Moscow to further the Russian invasion of Ukraine, John Kirby, a White House spokesman, told reporters on Monday, weeks after Secretary of State Antony J. Blinken had warned of the possibility.

Mr. Kirby’s statement came as the leaders of China and Russia met in Moscow amid concern that China could decide to abandon its peacemaker stance on the invasion of Ukraine and arm Russia’s military.

“We’ll see what they come out of this meeting talking about,” Mr. Kirby said. “I mean, we don’t know if there’s going to be some sort of arrangement. I would just tell you that we still don’t believe that China has taken it off the table. We still don’t believe and haven’t seen any indication that they’re moving in that direction.”

Mr. Kirby, seeking to downplay the significance of the Moscow meeting, called the Russian-Chinese alliance a “marriage of convenience” and referred to Russia as the “junior partner” in the relationship. He also said that arming the Russian military would run counter to President Xi Jinping’s public pronouncements that the Chinese wanted a “peaceful” end to the invasion.

In February, Mr. Blinken indicated that he had evidence that, behind the scenes, Beijing was tilting toward stronger support for President Vladimir V. Putin of Russia and “considering providing lethal support to Russia in its aggression against Ukraine.”

Such a step would be a major shift for China, which has defended its broader economic, energy and political ties with Moscow but not supplied it with weapons, ammunition or other battlefield equipment for the invasion. Mr. Blinken said he had warned his Chinese counterpart that there would be serious consequences were that to occur.

On Monday, Mr. Kirby said that the president wanted to have another conversation with Mr. Xi, but that it would come at the “most appropriate time.”

Opex 360

L’armée allemande pourrait remplacer ses hélicoptères d’attaque Tigre par des H145M dotés d’une capacité antichar

par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

« Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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As War in Ukraine Grinds on, China Helps Refill Russian Drone Supplies

China has shipped more than $12 million in drones to Russia since it invaded Ukraine, in an indication of quiet collaboration between the two.

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By Paul MozurAaron Krolik and Keith Bradsher

The Biden administration vowed last month to crack down on companies that sell critical technologies to Russia as part of its efforts to curtail the country’s war against Ukraine. But the continued flow of Chinese drones to the country explains why that will be hard.

While drone sales have slowed, American policies put in place after Russia’s invasion have failed to stanch exports of the unmanned aerial vehicles that work as eyes in the sky for frontline fighters. In the year since Russia’s invasion of Ukraine, China has sold more than $12 million in drones and drone parts to the country, according to official Russian customs data from a third-party data provider.

It is hard to determine whether the Chinese drones contain American technologies that would violate the U.S. rules or whether they are legal. The shipments, a mix of products from DJI, the world’s best-known drone maker, and an array of smaller companies, often came through small-time middlemen and exporters.

Complicated sales channels and vague product descriptions within export data also make it hard to definitively show whether there are U.S. components in the Chinese products, which could constitute a violation of the American export controls. And the official sales are likely only one part of a larger flow of technologies through unofficial channels and other nations friendly to Russia, like Kazakhstan, Pakistan and Belarus.

The result is a steady supply of new drones to Russia that make their way to the front lines of its war with Ukraine. On the battlefield, the hovering quadcopters often last only a few flights before they are blown out of the skies. Refilling stockpiles of even the most basic unmanned aerial vehicles has become as critical as other basic necessities, such as procuring artillery shells and bullets.

Militarily, diplomatically and economically, Beijing has become an increasingly important buttress for Russia in its war effort. China has remained one of the largest buyers of Russian oil, helping finance the invasion. The two sides have also held joint military exercises and jointly assailed the North Atlantic Treaty Organization.

As China’s top leader, Xi Jinping, meets this week with President Vladimir V. Putin of Russia, U.S. officials have warned that China is still considering selling lethal weapons for use in Ukraine.

Secretary of State Antony J. Blinken on Monday said the visit amounts to “diplomatic cover for Russia to continue to commit” war crimes.

American efforts to isolate Russia from much-needed technology and cash have been complicated by China’s dominance of the global electronics supply chain.

The State of the War

The United States has sought to undercut some Chinese companies through export controls in recent years, but the world remains heavily reliant on China’s city-sized assembly plants and clusters of specialized component makers. The country’s outsize role has made it difficult to understand and control what foreign products go into basic, but critical, consumer electronics like drones, which can be made from widely available components sold in retail stores.

“It poses an export control challenge: The same model can be used by real estate people to survey property and can be used in Ukraine for intelligence purposes,” said William A. Reinsch, a fellow at the Center for Strategic and International Studies in Washington and a former official at the Commerce Department who oversaw export controls.

“They’re not the most sophisticated technology in the world — it’s not inevitable that they’re going to contain American chips,” he added, pointing out that if there are no American components in the drones, shipments become a political question, not a legal one.

Particularly problematic for the United States government is DJI, the maker of hovering quadcopter drones that have become emblematic of a new type of warfare in Ukraine. Sales of its drones to Russia have continued, even though it has said it suspended shipments to both Russia and Ukraine. The company is already the target of United States export controls.

The Commerce Department added DJI to a blacklist in 2020 that prevents American firms from selling technology without express permission. The measure has done little to affect DJI’s industry dominance, and the company’s products made up nearly half of the Chinese drone shipments to Russia, according to the customs data. A portion of them were sold directly by DJI, via iFlight Technology, a subsidiary of DJI.

In total, nearly 70 Chinese exporters sold 26 distinct brands of Chinese drones to Russia since the invasion. The second-largest brand sold was Autel, a Chinese drone maker with subsidiaries in the United States, Germany and Italy; exporters sold nearly $2 million of its drones, with the latest batch shipping in February 2023. On its website, the company advertises sales to United States police forces.

A DJI spokesman said the company could find no record of any direct sales to Russia since April 16, 2022, and that it would investigate other firms that appeared to be selling to Russia. The company, he said, has stopped all shipments to and operations in Russia and Ukraine since the beginning of the war and has “thorough protocols” to ensure it does not violate United States sanctions.

“Like any consumer electronics company with products sold at many different electronics stores, we cannot influence how all our products are being used once they leave our control,” the spokesman added in an emailed statement.

Autel said in an emailed statement that it was not aware of any sales to Russia and was conducting an internal investigation about the issue.

Although popular for years with photography enthusiasts and tourists, hovering quadcopter drones now constitute a major advantage for Russian and Ukrainian troops on the front line, who use them for battlefield reconnaissance. They need to be regularly resupplied, since both sides are shooting down the unmanned vehicles with increasing efficiency.

Ukraine has relied on donations of drones from third-party organizations and individuals, which has meant their troops use DJI drones on the front lines, too. Advisers estimate that about half of Ukrainian troops’ stocks are made up of Ukrainian drones and half are foreign ones, mostly those made by DJI.

In place of donations, Russia has been able to purchase a consistent, if not massive, supply of drones from China. The direct sales by Chinese exporters, industry experts say, are only one part of a wider effort to procure the drones from nearby markets, where they can be bought off the shelves of retail stores.

Some experts note that the flow of Chinese drones should be considered in the same way as more deadly weapons. Even the meager $12 million in shipments “will move the needle for what is happening on the front line,” said Cole Rosentreter, chief executive of Canadian drone maker Pegasus, who has advised Ukrainians on the use of drones during the war.

“We’ve returned to warfare at industrial scale; both sides are treating drones the same as artillery shells now, because whoever has the logistical base to outproduce the other has a clear advantage on the battlefield,” he added.

To that end, even tacit support of fresh drone shipments by Mr. Xi could constitute a longer-term advantage for Russian troops. Already, it has been difficult to fully control the shipment of high-tech components like those going into drones.

Chinese companies supplying Russia, whether out of political calculus or profit incentive, sometimes use chains of intermediary companies that can include more than a dozen firms. In other cases, descriptions of shipments can be intentionally vague or underplay the total volume of goods being sent.

“What we’ve seen from the Chinese is high-level statements about wanting an end to the war, but behind the scenes they’ve used the opportunity to take over trade channels that once went through Europe and the United States,” said James Hodson, a member of the Yermak-McFaul International Expert Group on Russian Sanctions and chief executive of the A.I. for Good Foundation.

Often, he said, the goal of sanctions is not to wipe out shipments, but to cut off “90 percent of the blood flow.”

“It’s going to be very difficult to completely amputate the flow. But it is worrying that in some instances, it’s like nothing is being blocked,” he said.

John Liu contributed to this report.

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Opex 360

L’Union européenne débloque deux milliards d’euros pour livrer des munitions à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

Si le sujet des avions de combat a donné lieu à maints débats au cours de ces dernières semaines, les forces ukrainiennes ont des besoins beaucoup plus urgents à satisfaire pour contrer l’offensive russe. Outre les systèmes de défense aérienne, celles-ci doivent impérativement refaire leurs stocks de munitions, notamment d’obus de 155 mm. Et pour cause : en moyenne, elles en tirent entre 10’000 et 20’000 par jour.

D’ailleurs, Kiev a dit vouloir 350’000 obus par mois pour permettre à ses troupes de contenir les assauts russes maus aussi permettre à ces dernières de lancer des contre-offensives.

D’où le plan de l’Union européenne [UE], qui, doté de deux milliards d’euros, vise à livrer au moins un million d’obus de 155 mm aux forces ukrainiennes et à regarnir les stocks des pays membres, dont certains sont déjà presque épuisés.

Ce plan a fait l’objet d’un accord de principe, ce 20 mars, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept. Mais il doit encore être approuvé par les chefs d’État et de gouvernement, lors du Conseil européen des 23 et 24 mars.

Dans le détail, il est d’abord question de rembourser, à hauteur de un milliard d’euros, les munitions prélevées dans les stocks des États membres, au prix de « 1000 à 1300 euros » par obus, a précisé une source diplomatique auprès de l’AFP. Or, une telle munition vaut 4000 euros l’unité actuellement…

Ensuite, un second milliard d’euros sera utilisé pour un achat mutualisé de munitions d’artillerie destinés aux forces ukrainiennes. Au regard des tarifs actuels, cette enveloppe permettra de livrer 250’000 obus à ces dernières. Soit de quoi tenir entre 12 et 25 jours… si la consommation observée jusqu’alors est la même.

À noter que que le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a affirmé que l’objectif de fournir un million de munitions au cours de l’année prochaine n’était pas gravé dans le marbre » car « il est possible que nous ne puissions pas l’atteindre ».

D’où le troisième volet de ce plan, lequel parle d’augmenter les capacités de production des industriels européens afin de « reconstituer les stocks des pays de l’UE et continuer à approvisionner les forces ukrainiennes ».

More artillery ammunition for Ukraine as fast as possible. This was the main focus of today’s EU Foreign Affairs Council. I anticipate the swift adoption of big decisions which will bolster Ukraine’s capabilities on the battlefield. pic.twitter.com/oQpIZDa3EJ

— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 20, 2023

« Plus de munitions d’artillerie pour l’Ukraine aussi vite que possible. C’était l’objet principal du Conseil des affaires étrangères de l’UE d’aujourd’hui. Je m’attends à l’adoption rapide de grandes décisions qui renforceront les capacités de l’Ukraine sur le champ de bataille », s’est félicité Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne.

Les deux milliards d’euros de ce plan proviendront de la Facilité européenne pour la paix [FEP], un fonds abondé par les États membres en fonction de leur PIB. À que l’Autriche, Malte et l’Irlande ne participent au financement de livraisons d’armes. Un accord de principe a également été trouvé pour augmenter de 3,5 milliards d’euros la dotation de cette FEP.

Cela étant, livrer des obus est une chose… Mais s’assurer que les forces ukrainiennes ont les moyens de les tirer en est une autre. En clair, le maintien en condition opérationnelle [MCO] des pièces d’artillerie qui leur ont été livrées [et d’autres doivent l’être encore] est crucial. Et celui-ci ne sera pas forcément aisé à assurer, compte-tenu de la diversité des canons donnés à Kiev.

France24 - Monde

Les États-Unis annoncent une nouvelle aide militaire à l'Ukraine

Publié le : 20/03/2023 - 07:31Modifié le : 20/03/2023 - 21:25

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Alors que le président chinois Xi Jinping est en visite à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, les États-Unis annoncent une nouvelle tranche d'aide militaire à Kiev, d'un montant de 350 millions de dollars. Voici le fil du 20 mars 2023.

Cette page n'est plus actualisée. Pour continuer à suivre l'actualité en Ukraine, c'est ici

  • 4 h : le Premier ministre japonais Fumio Kishida en route pour l'Ukraine

Le Premier ministre du Japon Fumio Kishida est en route vers Kiev pour une visite surprise et une rencontre, mardi, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé le ministère des Affaires étrangères nippon.

Fumio Kishida va "transmettre au président Zelensky son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l’Ukraine du Japon et du G7", dont le pays d’Asie est l’hôte cette année, a déclaré le ministère dans un communiqué.

Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du groupe à ne pas encore être allé à Kiev depuis l’invasion russe en février 2022. Il était régulièrement appelé à se rendre en Ukraine. En février, le président américain Joe Biden avait lui aussi effectué une visite surprise à Kiev.

  • 0 h 19 : des missiles de croisière russes détruits dans une explosion en Crimée, selon Kiev

Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré lundi soir qu'une explosion dans le nord de la péninsule de Crimée a provoqué la destruction de missiles de croisière russes destinés à être utilisés par la flotte de la marine russe déployée en mer Noire.

Via les réseaux sociaux, la direction du renseignement du ministère a indiqué qu'une "explosion dans la ville de Dzhankoi, dans le nord de la Crimée temporairement occupée, a détruit des missiles de croisière russes Kalibr-KN alors qu'ils étaient transportés par voie ferrée". Ces missiles, a-t-elle ajouté, étaient destinés à être lancés depuis des bâtiments de la marine russe en mer Noire et disposaient d'une portée de plus de 2 500 kilomètres.

D'après le chef de l'administration locale, nommé par Moscou, la ville de Dzhankoi a été la cible d'attaques aux drones. Un homme de 33 ans a été blessé tandis qu'une maison, une école et un supermarché ont pris feu, a déclaré Ihor Ivine, cité par l'agence de presse TASS.

  • 20 h 44 : la CPI obtient de nouveaux moyens financiers et techniques pour son action en Ukraine

La Cour pénale internationale (CPI) a obtenu lundi davantage de moyens financiers et techniques de la part d'une quarantaine de pays réunis à Londres pour poursuivre ses investigations en Ukraine, trois jours après avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine.

"Étant donné la mise en accusation du président Poutine vendredi, il était très important (...) de montrer notre soutien concret à la CPI", s'est félicité Dominic Raab, le ministre britannique de la Justice, à l'issue d'une conférence internationale réunissant ministres de la Justice et représentant d'une quarantaine d'États à Londres.

À l'issue de cette journée "nous avons levé plus de 4 millions de livres et de nombreux soutiens non-financiers et techniques" pour l'action de la CPI en Ukraine, a-t-il ajouté.

  • 19 h 18 : fin de l'entretien au Kremlin entre Vladimir Poutine et Xi Jinping

Les dirigeants russe et chinois Vladimir Poutine et Xi Jinping ont achevé lundi au Kremlin une première discussion informelle en tête-à-tête qui a duré quatre heures trente, ont rapporté les agences de presse russes. Les deux chefs d'État doivent désormais dîner ensemble, puis ils auront mardi des discussions plus officielles avec la signature attendue d'accords devant approfondir la coopération russo-chinoise.

  • 16 h 53 :  "Le monde ne doit pas être dupe" des propositions de la Chine à Moscou, selon Antony Blinken

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé lundi que "le monde ne (devait) pas être dupe" des propositions émises par Pékin quant au conflit en Ukraine.

"Le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit selon ses propres conditions", a déclaré le secrétaire d'État devant la presse.

  • 16 h 39 : les États-Unis annoncent une nouvelle aide militaire de 350 millions de dollars à l'Ukraine

Les États-Unis vont livrer une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 350 millions de dollars et incluant notamment des munitions pour les lance-roquettes Himars, a annoncé lundi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

"La Russie pourrait seule mettre fin à sa guerre aujourd'hui. Jusqu'à ce qu'elle le fasse, nous nous tiendrons aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire", a déclaré le secrétaire d'État dans un communiqué, au moment où le président chinois Xi Jinping est en visite à Moscou.

  • 16 h 25 : le patron de Wagner dit que ses hommes contrôlent "environ 70 %" de Bakhmout

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé lundi que ses hommes contrôlaient "environ 70 %" de la ville de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine, théâtre de violents combats depuis l'été dernier.

"À l'heure actuelle, les unités de Wagner contrôlent environ 70 % de Bakhmout et continuent l'offensive pour sa libération complète", a indiqué Evguéni Prigojine dans une lettre adressée au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et publiée par son service de presse sur Telegram.

  • 16 h 14 : la Norvège a livré à l'Ukraine les huit chars Leopard 2 promis

La Norvège a annoncé lundi avoir livré à l'Ukraine les huit chars Leopard 2 qu'elle lui avait promis, une contribution qui, avec celle d'autres alliés, sera "déterminante" selon elle pour la prochaine contre-offensive ukrainienne.

"Les huit Leo (Leopard) 2 sont tous en Ukraine", a indiqué une porte-parole de l'armée norvégienne, Stine Barclay Gaasland, dans un courriel à l'AFP. Le pays scandinave avait indiqué en février qu'il donnerait à l'Ukraine huit de ses Leopard de type 2A4, un modèle d'avant-dernière génération qu'il va remplacer pour ses propres besoins par des Leopard 2A7 plus modernes dont il vient de commander 54 exemplaires.

  • 15 h 13 : Xi Jinping salue les "relations étroites" entre Moscou et Pékin

"Nous sommes partenaires dans une coopération stratégique globale. C'est ce statut qui détermine qu'il doit y avoir des relations étroites entre nos pays", a déclaré Xi Jinping au début de son entretien avec Vladimir Poutine, selon une traduction de ses propos en direct à la télévision russe.

  • 15 h 05 : Poutine dit à Xi être prêt à discuter de son plan de paix pour l'Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a dit lundi, lors d'un entretien très attendu à Moscou avec son homologue chinois Xi Jinping, être prêt à discuter du plan de paix proposé par Pékin pour régler le conflit en Ukraine.

"Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociation. Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect", a déclaré Vladimir Poutine lors de cette rencontre informelle dont le début a été retransmis à la télévision russe.

  • 14 h 59 : un haut responsable des services de sécurité sera jugé pour "haute trahison"

Un ex-chef des services de sécurité ukrainiens (SBU) dans la région de Kharkiv (est) sera jugé pour "haute trahison", a annoncé lundi le bureau d'enquête national (DBR) d'Ukraine, qui accuse l'homme de sabotage au profit de Moscou au début de l'invasion russe. 

Romain Doudine, 40 ans, "s'est de facto occupé d'(actions de) sabotage au lieu d'organiser" la défense de cette région, a accusé le DBR dans un communiqué sur Telegram. "Une fois que la défense prendra connaissance de son dossier, celui-ci sera transmis au tribunal", a-t-il précisé, ajoutant que l'homme, arrêté en septembre et qui se trouve toujours en détention, risque la réclusion à perpétuité.

  • 14 h 42 : début d'un entretien très attendu entre Poutine et Xi en Russie

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont débuté lundi un entretien "informel" à Moscou, une rencontre très attendue qui scelle l'alliance entre Pékin et Moscou face aux Occidentaux.

Les deux dirigeants se sont retrouvés au Kremlin pour ce tête-à-tête, avant des négociations plus officielles prévues mardi, ont rapporté les agences de presse russes.

  • 14 h 10 : Vladimir Poutine promet de livrer l'Afrique en céréales si l'accord sur les exportations ukrainiennes n'était pas reconduit

Le président russe Vladimir Poutine a promis lundi de livrer l'Afrique en céréales si l'accord sur les exportations ukrainiennes n'était pas reconduit dans deux mois, à l'issue de l'extension annoncée samedi par son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

"Si nous décidons en fin de compte de ne pas prolonger cet accord dans 60 jours, alors nous sommes prêts à livrer depuis la Russie gratuitement tout le volume qui était destiné ces derniers temps aux pays les plus nécessiteux d'Afrique", a-t-il déclaré lors d'un discours à Moscou devant des responsables africains.

Selon lui, la Russie "remplit consciencieusement toutes ses obligations, tant dans l'approvisionnement en nourriture, engrais, carburant et autres produits critiques pour les États du continent, contribuant ainsi à assurer leur sécurité alimentaire et énergétique".

  • 13 h 29 : l'UE débloque 2 milliards d'euros pour fournir des munitions à l'Ukraine 

L'Union européenne a approuvé l'allocation de 2 milliards d'euros pour acheter et livrer des munitions d'artillerie à l'Ukraine, ont annoncé à l'AFP plusieurs sources diplomatiques européennes.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont approuvé un plan d'action en trois phases pour fournir aux forces ukrainiennes au moins un million d'obus de 155 mm et reconstituer les stocks stratégiques des pays de l'UE, dont certains sont proches de l'épuisement, ont précisé les représentants de cinq délégations.

  • 13 h 13 : Londres exhorte Xi Jinping à presser Vladimir Poutine de mettre fin à la guerre en Ukraine

Le Royaume-Uni a dit lundi "espérer" que le président chinois Xi Jinping exhortera Vladimir Poutine à mettre fin à la guerre et aux "atrocités" en Ukraine, lors de sa visite à Moscou.

"Nous espérons que le président Xi profitera de cette occasion pour exhorter le président Poutine à cesser de bombarder les villes, les hôpitaux et les écoles d'Ukraine et qu'il mette un terme aux atrocités auxquelles nous assistons quotidiennement", a déclaré le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak, après l'arrivée de Xi Jinping à Moscou.

  • 12 h 57 : l'Ukraine demande à Xi Jinping d'"utiliser son influence" sur Vladimir Poutine pour arrêter la guerre

"L'Ukraine suit la visite du président chinois en Russie. Nous nous attendons à ce que Pékin utilise son influence sur Moscou pour qu'il mette fin à la guerre d'agression contre l'Ukraine", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Oleg Nikolenko, peu après l'arrivée de Xi Jinping à Moscou.

  • 12 h 56 : Moscou ouvre une enquête pénale contre des magistrats de la CPI

La Russie a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête pénale contre le procureur et trois juges de la Cour pénale internationale (CPI), quelques jours après l'émission par la CPI d'un mandat d'arrêt visant le président Vladimir Poutine pour "crime de guerre" en Ukraine.

Ces magistrats, dont le procureur de la CPI Karim Khan, "ont rendu des décisions illégales (visant à) arrêter le président de la Fédération de Russie et la commissaire aux Droits des enfants", a indiqué le Comité d'enquête russe dans un communiqué. "Une enquête pénale a été ouverte", est-il précisé.

  • 12 h 33 : le Kremlin demande à des fonctionnaires de ne plus utiliser d'iPhone, selon le journal Kommersant

Le Kremlin a demandé aux fonctionnaires impliqués dans les préparatifs de l'élection présidentielle russe de 2024 de cesser d'utiliser les iPhone d'Apple car il craint que ces appareils soient vulnérables aux agences de renseignement occidentales, a rapporté le journal Kommersant.

Lors d'un séminaire organisé par le Kremlin pour les fonctionnaires impliqués dans la politique intérieure, Sergueï Kirienko, directeur adjoint de l'administration présidentielle, a demandé aux fonctionnaires de changer de téléphone d'ici le 1er avril, a déclaré Kommersant, citant des sources non identifiées.

"C'est fini pour l'iPhone : soit on le jette, soit on le donne aux enfants", a déclaré l'un des participants à la réunion, cité par Kommersant. "Tout le monde devra le faire en mars."

  • 12 h 20 : quatre soldats ukrainiens tués par un obus lors d'un entraînement

Quatre soldats ukrainiens ont été tués par l'explosion d'un obus survenu lors de tirs d'entraînement dans le nord de l'Ukraine, a indiqué lundi le bureau d'enquête national (DBR).

L'incident s'est produit samedi dans la région de Tchernihiv, a précisé le DBR dans un communiqué sur Telegram. Une enquête pour "violation des règles de maniement des armes" a été ouverte, selon la même source.

  • 11 h 38 : Russie et Chine sont "des partenaires fiables", déclare Xi Jinping à son arrivée à Moscou

Le président chinois Xi Jinping a dit lundi être confiant que sa visite en Russie donnera un "nouvel élan" aux relations avec Moscou, après être descendu de son avion sur le tarmac de l'aéroport de la capitale russe.

"Je suis convaincu que cette visite sera fructueuse et qu'elle donnera un nouvel élan au développement sain et stable des relations sino-russes", a déclaré le dirigeant chinois, cité par les agences de presse russes, qualifiant Pékin et Moscou de "bons voisins" et de "partenaires fiables".

Selon lui, la Chine est "prête à se tenir fermement aux côtés de la Russie" en faveur d'un "réel multilatéralisme" et d'une "multipolarité dans le monde".

Pour sa première visite en Russie depuis 2019, Xi Jinping a été accueilli lundi sur le tarmac de l'aéroport Vnoukovo de Moscou par le vice-Premier ministre Dmitri Tchernychenko. Les deux hommes ont ensuite écouté les hymnes russe et chinois joués par un orchestre militaire et devant une garde d'honneur.

Xi Jinping souhaite jouer un rôle de médiateur dans le conflit en Ukraine. La Chine a ainsi publié le 24 février – soit un an exactement après l'invasion russe de l'Ukraine – un document en 12 points pour préciser sa position sur la guerre.

  • 11 h 22 : "Nous n'hésiterons pas à agir", dit le procureur de la Cour pénale internationale

Plus de 40 États sont représentés lundi à Londres pour la conférence internationale de ministres de la Justice visant à mobiliser des moyens supplémentaires pour soutenir l'enquête en Ukraine de la Cour pénale internationale (CPI) – conférence d'une journée organisée conjointement par le Royaume-Uni et les Pays-Bas, selon le gouvernement britannique.

"Nous n'hésiterons pas à agir", a déclaré avant l'ouverture le procureur de la CPI, à propos de crimes de guerre présumés commis en Ukraine.

  • 10 h 07 : Xi Jinping est arrivé en Russie

Le président chinois Xi Jinping est arrivé lundi à Moscou pour une visite d'État en Russie durant laquelle il doit rencontrer son homologue Vladimir Poutine, a annoncé la télévision publique CCTV.

Il s'agit de la première visite en Russie du dirigeant chinois depuis le début de la guerre en Ukraine et de son premier déplacement à Moscou depuis près de quatre ans.

  • 9 h 53 : Pékin appelle la CPI à éviter "le deux poids deux mesures"

La Chine a réagi quelques heures avant le début de la visite d'État de son président en Russie, en demandant à la Cour pénale internationale d'"adopter une position objective et impartiale, respecter l'immunité de juridiction des chefs d'État en vertu du droit international". Cette réaction fait suite à l'émission par cette juridiction d'un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine.

La CPI doit "éviter la politisation et la politique du deux poids deux mesures", a souligné Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise, dans une référence aux autres interventions militaires ne donnant lieu à aucun mandat d'arrêt de chef d'État.

  • 5 h : l'UE finalise un plan pour soutenir l'Ukraine

L'Union européenne finalise cette semaine un plan de 2 milliards d'euros pour financer des achats communs de munitions d'artillerie

"Nous n'avons pas encore de fumée blanche", a confié dimanche un responsable européen. "Deux États membres, les Pays-Bas et l'Italie, ont encore des réserves, mais il n'y a pas de blocage. Elles devraient pouvoir être levées pour la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense lundi à Bruxelles", a expliqué un diplomate. L'accord sera ensuite soumis aux dirigeants de l'UE pour leur sommet jeudi et vendredi.

  • 4 h 28 : Vladimir Poutine reçoit Xi Jinping

Le président russe Vladimir Poutine attend plus que jamais un signe de soutien de la part de son homologue chinois, Xi Jinping, qu'il reçoit à Moscou ce lundi.

Cette visite, la première de Xi Jinping depuis sa reconduction pour un troisième mandat inédit, devrait être vantée par la Russie comme l'illustration qu'elle dispose d'un puissant allié disposé à faire front à ses côtés face à des Occidentaux hostiles.

  • 1 h 33 : une conférence des ministres de la Justice pour financer la CPI sur l'Ukraine

La mobilisation de moyens supplémentaires pour soutenir l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine devrait être annoncée lors de la conférence internationale des ministres de la Justice à Londres, lundi.

La CPI a engagé une enquête sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le cadre de la guerre lancée par Moscou contre l'Ukraine. Vendredi, elle a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens.

Pour mener ses investigations, la CPI a besoin de moyens financiers et techniques et en décembre dernier, son procureur Karim Khan, qui sera présent à la conférence de Londres, avait appelé la communauté internationale à augmenter son soutien à l'institution.

  • 0 h 46 : Londres et Kiev vont signer un accord sur le commerce numérique

Le Royaume-Uni et l'Ukraine vont signer virtuellement lundi un accord sur le commerce numérique visant à faciliter les échanges entre les deux pays, dans le cadre du soutien britannique à Kiev face à l'invasion russe. 

Cet accord permet à l'Ukraine un "accès garanti aux services financiers cruciaux pour les efforts de reconstruction" grâce à la "facilitation" de la circulation des données, selon un communiqué du ministère britannique du commerce.

​​​Outre cet accord, le Royaume-Uni annonce l'extension de la suppression des droits de douane sur toutes les importations de produits ukrainiens jusqu'à mars 2024.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 19 MARS

L'Ukraine dénonce le "cynisme" de Vladimir Poutine, en visite à Marioupol

LE FIL DU 18 MARS

Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

Opex 360

Le Pentagone note une posture de plus en plus agressive des forces aériennes russes à l’égard de ses troupes en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

En septembre 2022, dans les pages d’Air & Space Forces Magazine, le général Alexus G. Grynkewich, le commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes américaines relevant de l’US CENTCOM, le commandement dédié au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale, avait confié que la « cohabitation » avec l’aviation militaire russe en Syrie devenait de plus en plus « compliquée », alors que le soutien des États-Unis à l’Ukraine prenait de l’ampleur.

Pour rappel, quand la Russie lança son intervention militaire en Syrie, en 2015, un accord de « déconfliction » avait été trouvé avec la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [Opération Inherent Resolve – OIR] afin d’éviter tout incident dans l’esapce aérien syrie. Une ligne de communication avait ainsi été établie, de même que des procédures spécifiques.

Depuis, et alors que l’État islamique a été défait, les États-Unis ont maintenu environ 900 militaires en Syrie, notamment dans les provinces de Der ez-Zor et de Homs pour y protéger les puits de pétrole au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, essentiellement Kurdes] ainsi que dans le secteur stratégique d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’y entraîner le groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution]. En outre, la coalition poursuit ses vols de reconnaissance, dans le but d’éviter une résurgence de l’oganisation jihadiste.

Aussi, le général Grynkewich avait expliqué que, contrairement à l’accord de déconfliction, les forces russes envoyaient des avions de combat dans les zones où se trouvaient des troupes d’Inherent Resolve sans prévenir. « Avant, ils nous passaient un coup de fil. Maintenant, ils ont cessé de le faire », avait-il dit.

« La différence est que lorsque nous entrons dans l’espace aérien [qu’ils contrôlent], nous les prévenons. Et nous le faisons dans le but de combattre l’État islamique. Quand les Russes viennent vers nos positions, pour autant que nous puissions en juger, ils ne font rien contre l’État islamique », avait ajouté le chef de l’AFCENT, notant, au passage, une posture « plus agressive ».

Cela étant, aucun incident important n’a depuis été signalé… Mais pour combien de temps encore? En effet, témoignant devant le comité sénatorial des Forces armées, le 16 mars, le général Erik Kurilla, qui est à la tête de l’US CENTCOM, a dit avoir constaté une augmentation « significative » de vols militaires russes « agressifs » en Syrie.

Ainsi, selon le général Kurilla, les avions d’attaque au sol russes [Su-25 Frogfoot, voire Su-24 Fencer] survolent régulièrement les bases américaines en Syrie en étant « chargés d’armes ». Et cela « dans le but d’être provocateurs ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas ce que nous attendons d’une force aérienne professionnelle ».

Cependant, a poursuivi le chef de l’US CENTCOM, de tels vols, qualifiés « d’agressifs », ne sont « pas nouveaux ». Mais, a-t-il continué, « nous avons constaté un pic important depuis le 1er mars ».

« Ce que nous constatons, c’est une augmentation récente du comportement non professionnel et dangereux des forces aériennes russes dans la région », a insisté le général Kurilla.

L’audition de celui-ci s’est tenue deux jours après que deux Su-27 « Flanker » russes ont été impliqués dans la perte d’un drone MQ-9 Reaper de l’US Air Force, dans la région de la mer Noire.

Opex 360

Développés en interne, LION, SINGE, LIANE et PANDA sont les nouveaux logiciels du Mirage 2000 D RMV

par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

« Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

« Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

France24 - Monde

Mandat d'arrêt contre Poutine : "Nous avons suivi les preuves", déclare le procureur de la CPI

Publié le : 17/03/2023 - 22:13

Marc PERELMAN

Après l'émission, le 17 mars, d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du président russe Vladimir Poutine, le procureur général de la CPI, Karim Khan, déclare sur France 24 qu'il s'agit d'un jour important pour la justice internationale. Car pour la première fois, "un chef d'État d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU est poursuivi" par la CPI, souligne Karim Khan. Le mandat concerne la "déportation" de milliers d'enfants ukrainiens vers la Russie.

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

Vu de Russie

Quand les mobilisés russes demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir"

Le monde dans tous ses États

Ukraine : jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ?

France24 - Monde

Retraites : après le rejet des motions de censure, nuit de colère en France

Publié le : 20/03/2023 - 22:54

FRANCE 24 Suivre Eliott SAMUEL

Des manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France, lundi soir, alors que l'Assemblée nationale a rejeté les deux motions de censure contre le gouvernement, après son déclenchement du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.

Poubelles renversées et brûlées, barricades, jets de projectiles sur les forces de l'ordre, fumigènes : l'adoption lundi 20 mars de la réforme des retraites après le rejet de la motion de censure a provoqué de nombreuses manifestations émaillées d'incidents dans toute la France.

À Paris, quelques centaines de personnes, rejointes par des députés de la France Insoumise (LFI), se sont d'abord rassemblées, non loin de l'Assemblée nationale, Place Vauban (7e arrondissement), avant d'être canalisées par les forces de l'ordre.

Puis, des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l'ordre ont été repérés dans le quartier de la gare Saint-Lazare (9e arrondissement), autour de la place de l'Opéra, où de nombreux cars de CRS étaient stationnés. Un cortège a ensuite arpenté les rues en renversant des poubelles, suivi par les policiers de la BRAV-M en moto, tandis que d'autres étaient au Châtelet, non loin de l'Hôtel de Ville.

Peu après 0 h 30, 171 personnes avaient été interpellées à Paris, selon une source policière.

 

Manifestation sauvage en cours sur la rue de Rivoli à Paris. Des barricades sont érigées #ReformeDesRetraites #Manifestations pic.twitter.com/cT6ZV7pn68

March 20, 2023

🔴 Des milliers de personnes défilent à #Paris vers les lieux de pouvoir. #Acte5 pic.twitter.com/v5pv14OcnS

March 20, 2023

 

Renversant sur leur passage trottinettes électriques et vélos, ou mettant le feu à des poubelles, les manifestants ne cherchaient pas la confrontation avec les forces de l'ordre, selon les journalistes de l'AFP sur place, mais plutôt à se livrer au jeu du chat et de la souris. Les forces de l'ordre ont utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes.

Dans la journée, sur les réseaux sociaux, il était demandé aux manifestants de s'inspirer de la méthode "hongkongaise" consistant à jeter des objets, vélos, poubelles etc. pour barrer les rues.

"On entend que les jeunes ne sont pas mobilisés. Nous voilà. C'est pour les retraites et pour le reste. C'est un tout, une accumulation", a expliqué à l'AFP une étudiante désirant rester anonyme, la manifestation n'étant pas déclarée.

Vers 23 h, la situation s'est tendue place de la Bastille et dans les rues adjacentes avec des barricades improvisées de poubelles et de palettes de bois enflammées. "On est là, on est là, la rue est à nous", scandaient les manifestants. Peu avant une heure du matin, les forces de l'ordre sont intervenues pour évacuer la place.

Certains élus ont dénoncé des violences policières. "Arrêtez le massacre", a tweeté la députée LFI Raquel Garrido en repostant une vidéo d'un manifestant frappé par un policier. "De très nombreuses personnes sont actuellement placées en garde à vue de façon arbitraire", a affirmé une autre députée LFI, Sarah Legrain.

"Ça va péter"

Les mêmes scènes se sont reproduites dans plusieurs grandes villes de France, comme à Strasbourg, où un gros millier de manifestants se sont d'abord rassemblés place Kléber, en plein centre-ville, sifflant et huant le rejet de la motion de censure avant d'allumer des fumigènes et de scander "nous aussi on va passer en force".

Certains manifestants ont ensuite commis des dégradations: façade de banque caillassée, poubelles incendiées, panneaux publicitaires brisés... La préfecture a annoncé six interpellations.

"Mon état d'esprit c'est un dégoût infini, c'est un déni de démocratie dans la forme, sur le fond", a déclaré Giampiero Russo, prof de sciences économiques et sociales à Strasbourg, avant que le cortège se mette en route.

À Dijon, environ 200 personnes ont manifesté, certains, masqués et souvent encagoulés, scandant : "On déteste la police". La manifestation a été dispersée vers 21 h et la police a procédé à deux interpellations.

À Lyon, environ 500 manifestants, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblés vers 20 h 30 place Guichard dans le 3e arrondissement et s'en sont pris aux forces de l'ordre avec des jets de projectiles, avant de se disperser en plusieurs groupes dans différents quartiers. La préfecture a fait état de six interpellations et un blessé léger parmi les policiers. À Saint-Étienne, la préfecture a recensé quatre interpellations et trois policiers blessés. 

Les manifestants étaient plusieurs centaines à Lille devant la préfecture, où ils ont sifflé et hué en apprenant le rejet de la motion de censure. "Ça va péter", ont-ils scandé, "Louis XVI on l'a décapité, Macron on va recommencer".

Dans l'Ouest aussi

"On s'y attendait mais on est déçus, en colère", souligne Emma Maes, une Lilloise de 26 ans, tout en soulignant que "la mobilisation n'est pas finie" et en évoquant l'espoir d'un referendum d'initiative populaire.

À Nantes la manifestation, qui a débuté dans le calme vers 18 h, s'est tendue en milieu de soirée, et des bouteilles ont été jetées sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. Même tension à Rennes, déjà secouée par de violentes manifestations ces dernières semaines. Plusieurs centaines de jeunes - entre 300 et 500 selon la préfecture -, ont défilé dans le centre-ville aux cris notamment de "49.3 on n’en veut pas", et des barricades improvisées ont été incendiées.

D'autres rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Limoges, Poitiers, ou encore à Rouen ou Brest.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Scénarios

Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

le fil du 20 mars

Retraites : les motions de censure rejetées, la réforme adoptée

REVUE DE PRESSE

Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

France24 - Monde

Quand les mobilisés russes demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir"

Publié le : 17/03/2023 - 19:27

Elena VOLOCHINE

Sur la messagerie cryptée Telegram, des vidéos prétendument filmées par des mobilisés russes se multiplient. Ils demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir". En cause : l’absence de moyens, de formation et un commandement qui, selon leurs dires, les considère comme de la "chair à canon". Des messages directs au président russe qui rappellent l’émission "Ligne directe avec Vladimir Poutine" où, chaque année avant la guerre, il promettait de résoudre les problèmes des Russes en pilotage manuel. Elena Volochine analyse ces plaintes de forme, sur fond d’une absence constante de remise en question de la guerre elle-même par ces Russes.

Vu de Russie

Zones d’ombre et propagande autour de l’attaque de "saboteurs" en Russie

Vu de Russie

8 mars en Russie : une journée des droits des femmes sous le signe des "valeurs traditionnelles"

Vu de Russie

Avant l’attaque de l’Ukraine, la Russie mettait en scène la menace d’une attaque ukrainienne

Opex 360

Boeing a obtenu un contrat pour livrer 184 hélicoptères AH-64E Guardian à l’US Army et à des « pays partenaires »

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

En Ukraine, les hélicoptères d’attaque subissent d’importantes pertes, notamment à cause des missiles anti-aériens portatifs [MANPADS] que les forces ukrainiennes ont reçu en masse avant le début de la guerre. Ainsi, depuis février 2022, les Russes en ont perdu au moins une soixantaine, dont 32 Ka-52 « Alligator », sur une flotte qui en comptait initialement près d’une centaine d’exemplaire.

En octobre dernier, le minstère britannique de la Défense [MoD] a mis cette attrition sur le compte des MANPADS mais également sur celui de la doctrine russe. « Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », a-t-il expliqué. En outre, il a été démonté que le Ka-52 pouvait être vulnérable à des munitions de petit calibre [malgré son blindage] et que sa maintenance laissait à désirer, en raison de déficiences en matière logistique.

Quoi qu’il en soit, certains en ont tiré des conclusions définitives. Tel est ainsi le cas du ministère japonais de la Défense, lequel envisage de retirer du service tous les hélicoptères d’attaque et de reconnaissance exploités par ses forces d’autodéfense en vue de les remplacer par des drones. En France, le standard Mk3 du Tigre [qui correspond à sa modernisation à mi-vie] serait menacé, même s’il n’est pas question de se séparer d’une telle capacité à court-terme.

A contrario, estimant que les pertes infligées aux Ka-52 russes est surtout une affaire de concept d’emploi, la British Army n’a pas l’intention d’abandonner ses AH-64E Guardian… puisqu’elle a récemment organisé un exercice afin d’adapter ses tactiques en fonction des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle expliqué. Et elle n’est visiblement pas la seule à voir les choses sous cet angle.

En effet, le 17 mars, Boeing a indiqué avoir été notifié d’un « contrat pluriannuel » pour livrer 184 AH-64E Guardian [ou Apache], dont 115 « remanufacturés » pour les besoins de l’US Army [avec 15 exemplaires en option] et 54 pour des « pays partenaires », dans le cadre des « ventes militaires à l’étranger » [FMS].

Ce contrat vient après que « la flotte ‘Apache’ de l’US Army a dépassé les cinq millions d’heures de vol, une étape importante prouvant que l’AH-64 est l’hélicoptère d’attaque le plus performant, le plus fiable et le plus polyvalent », a souligné Boeing.

« Dans le cadre du premier contrat pluriannuel, signé en 2017, Boeing a livré 244 Apache remanufacturés à l’US Army et 24 appareils neufs à un client international. L’ AH-64E , construit sur le site Boeing de Mesa, en Arizona, est l’hélicoptère de combat multirôle le plus avancé au monde. Il y a plus de 1275 Apache actuellement en service dans le monde », a par ailleurs rappelé le constructeur américain.

Parmi les clients internationaux qui recevront des AH-64E Apache dans le cadre de ce contrat figure l’Australie. C’est d’ailleurs le seul qui été cité dans le communiqué de Boeing. Pour rappel, Canberra en a commandé 29 exemplaires en janvier 2021 afin de remplacer les Tigre de l’Australian Army. Les premiers appareils entreront en service en 2025.

Opex 360

L’Agence de l’innovation de Défense a (enfin) un nouveau directeur

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

Depuis qu’Emmanuel Chiva a pris les rênes de la Direction générale de l’armement [DGA], le 1er août dernier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] n’avait pas de directeur à sa tête… Du moins, son numéro deux, qui était alors l’ingénieur général de l’armement [IGA] Patrick Aufort, avait-il été désigné pour assurer l’intérim.

Alors que l’innovation a été l’un des mots clés de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qui s’achève, avec un budget dédié passé de 723 millions d’euros en 2018 à plus d’un milliard en 2022, il semblerait que la vacance de la direction de l’AID n’ait pas suscité les vocations… Ou qu’il a été compliqué de trouver le profil idéal.

En décembre denrier, La Lettre A avait d’ailleurs avancé que le cabinet de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, attendait de M. Chiva une « short-list » de candidats pour diriger l’AID.

Quoi qu’il en soit, il aura fallu attendre plus de six mois pour connaître le nom du nouveau directeur de l’AID… Et finalement, il est apparu que l’IGA Aufort était le mieux placé pour assurer cette fonction. Pourquoi avoir attendu autant de temps alors que la solution était sous les yeux?

« L’IGA Patrick Aufort a été nommé, à compter du 15 mars 2023 directeur de l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il était, depuis octobre 2020, directeur adjoint de l’AID puis directeur par intérim depuis le 1er août 2022 à la suite de la nomination d’Emmanuel Chiva comme délégué général pour l’armement », a en effet annoncé le ministère des Armées, le 16 mars.

Pour rappel, créée en 2018, l’AID a la tâche de fédérer les initiatives en matière d’innovation au sein du ministère des Armées, avec le souci d’en assurer la coordination et la cohérence. En outre, elle se définit comme le « capteur des innovations d’opportunité au bénéfice de tous les utilisateurs finaux quels que soient leurs domaines : conduite des opérations, équipements, soutiens, fonctionnement, administration ».

Le rôle qu’aura à tenir l’IGA Aufort devrait gagner en importance dans les années à venir dans la mesure, où, dans sa vision stratégique qu’elle a dévoilée cette semaine, la DGA fait de l’anticipation l’une de ces cinq priorités. Et il est ainsi question de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance ». Aussi, l’AID aura évidemment une partition à jouer.

L’Agence se réjouit de la nomination de l’Ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, en tant que directeur de l’Agence de l’innovation de défense.👏

Meilleurs vœux de succès pour les nombreux défis d’#innovation à relever !Lien vers la biographie : https://t.co/meedWIEA6d pic.twitter.com/8Q7oA8toYK

— Agence Innovation Défense (@Agence_ID) March 16, 2023

Selon sa notice biographique, l’IGA Patrick Aufort a commancé sa carrière 1994, en se spécialisant d’abord dans la guerre électronique, ce qui l’a amené à travailler comme « architecte du système d’auto-protection du Rafale ». Puis, au tournant des années 2000, il est devenu « architecte de marque Hawkeye » [l’avion de guet aérien de la Marine] avant de s’intéresser aux modifications des radars mis en oeuvre par les E-3F AWACS.

En 2006, il s’est occupé du Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales [SCCOA]. « Son action conduit à la réception des deux premiers niveaux d’informatisation opérationnelle des bases aériennes et au transfert du centre de commandement et de conduite des opérations aériennes à Lyon Mont-Verdun sans interruption de la posture permanente de sûreté », précise le document.

Après avoir pris part au programme de rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [Standard 6] et dirigé le « segment de management de l’unité de management avions de missions et de support », l’IGA Aufort a été nommé directeur du centre d’expertise et d’essais de la DGA Essais propulseurs, puis, en 2018, du centre d’expertise et d’essais de DGA Ingénierie des projets, avant de rejoindre l’AID en octobre 2020.

New York Times - World

Ferraris and Hungry Children: Venezuela’s Socialist Vision in Shambles

After years of extreme scarcity, some Venezuelans lead lives of luxury as others scrape by. The nation of grinding scarcity has increasingly become one of haves and have-nots.

Chefs preparing a meal at Altum, a restaurant suspended on a crane over Caracas, the Venezuelan capital.Credit...

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By Isayen Herrera and Frances Robles

Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

Isayen Herrera and Adriana Loureiro Fernandez reported from Caracas, Venezuela. Frances Robles reported from Key West, Florida.

CARACAS, Venezuela — In the capital, a store sells Prada purses and a 110-inch television for $115,000. Not far away, a Ferrari dealership has opened, while a new restaurant allows well-off diners to enjoy a meal seated atop a giant crane overlooking the city.

“When was the last time you did something for the first time?” the restaurant’s host boomed over a microphone to excited customers as they sang along to a Coldplay song.

This is not Dubai or Tokyo, but Caracas, the capital of Venezuela, where a socialist revolution once promised equality and an end to the bourgeoisie.

Venezuela’s economy imploded nearly a decade ago, prompting a huge outflow of migrants in one of worst crises in modern Latin American history. Now there are signs the country is settling into a new, disorienting normality, with everyday products easily available, poverty starting to lessen — and surprising pockets of wealth arising.

That has left the socialist government of the authoritarian President Nicolás Maduro presiding over an improving economy as the opposition is struggling to unite and as the United States has scaled back oil sanctions that helped decimate the country’s finances.

Conditions remain dire for a huge portion of the population, and while the hyperinflation that crippled the economy has moderated, prices still triple annually, among the worst rates in the world.

But with the government’s ease of restrictions on the use of U.S. dollars to address Venezuela’s economic collapse, business activity is returning to what was once the region’s wealthiest nation.

As a result, Venezuela is increasingly a country of haves and have-nots, and one of the world’s most unequal societies, according to Encovi, a respected national poll by the Institute of Economic and Social Research of the Andrés Bello Catholic University in Caracas.

Mr. Maduro has boasted that the economy grew by 15 percent last year over the previous year and that tax collections and exports also rose — though some economists stress that the economy’s growth is misleading because it followed years of huge declines.

For the first time in seven years, poverty is decreasing: Half of the nation lives in poverty, down from 65 percent in 2021, according to the Encovi poll.

But the survey also found that the wealthiest Venezuelans were 70 times richer than the poorest, putting the country on par with some countries in Africa that have the highest rates of inequality in the world.

And access to U.S. dollars is often limited to people with ties to the government or those involved in illicit businesses. A study last year by Transparency International, an anti-corruption watchdog, found that illegal businesses such as food, diesel, human and gas smuggling represented more than 20 percent of the Venezuelan economy.

Though parts of Caracas bustle with residents who can afford a growing array of imported goods, one in three children across Venezuela was suffering from malnutrition as of May 2022, according to the National Academy of Medicine.

Up to seven million Venezuelans have simply given up and abandoned their homeland since 2015, according to the United Nations.

And despite the Maduro administration’s new slogan — “Venezuela is fixed” — many scrape by on the equivalent of only a few dollars a day, while public-sector employees have taken to the streets to protest low salaries.

“I have to do back flips,” said María Rodríguez, 34, a medical lab analyst in Cumaná, a small city 250 miles east of the capital, explaining that, to pay for food and her daughter’s school tuition, she relied on two jobs, a side business selling beauty products and money from her relatives.

Yrelys Jiménez, a preschool teacher in San Diego de los Altos, a half-hour drive south of Caracas, joked that her $10 monthly salary meant “food for today and hunger for tomorrow.” (The restaurant that allows diners to eat 150 feet above the ground charges $140 a meal.)

Despite such hardship, Mr. Maduro, whose administration did not respond to requests for comment, has focused on promoting the country’s rising economic indicators.

“It seems that the sick person recovers, stops, walks and runs,” he said in a recent speech, comparing Venezuela with a suddenly cured hospital patient.

The United States’ shifting strategy toward Venezuela has in part benefited his administration.

In November, after the Maduro administration agreed to restart talks with the opposition, the Biden administration issued Chevron an extendable six-month license to pump oil in Venezuela. The deal stipulates that the profits be used to pay off debts owed to Chevron by the Venezuelan government.

And while the United States still bans purchases from the state oil company, the country has increased black-market oil sales to China through Iran, energy experts said.

Mr. Maduro is also emerging from isolation in Latin America as a regional shift to the left has led to a thaw in relations. Colombia and Brazil, both led by recently elected leftist leaders, have restored diplomatic relations. Colombia’s new president, Gustavo Petro, has been particularly warm to Mr. Maduro, meeting with him repeatedly and agreeing to a deal to import Venezuelan gas.

With presidential elections planned next year and the opposition’s parallel government having recently disbanded, Mr. Maduro seems increasingly confident about his political future.

Last year’s inflation rate of 234 percent ranks Venezuela second in the world, behind Sudan, but it pales in comparison to the hyperinflation seen in 2019, when the rate ballooned to 300,000 percent, according to the World Bank.

With production and prices up, Venezuela has also started to see an increase in revenues from oil, its key export. The country’s production of nearly 700,000 barrels a day is higher than last year’s, though it was twice as high in 2018 and four times as high in 2013, said Francisco J. Monaldi, a Latin America energy policy fellow at Rice University.

The Venezuelan government’s loosening of restrictions on dollars has made it easier for some people to use money sent from abroad. In many cases, no cash is actually exchanged. Venezuelans with means increasingly use digital apps like Zelle to use dollars in accounts outside the country to pay for goods and services.

Still, U.S. officials call Venezuela’s economic picture somewhat illusory.

“They were able to adjust to a lot of their problems after sanctions were implemented through dollarization,” according to Mark A. Wells, a deputy assistant secretary of state, “and so it starts to look over time that they are able to reach a status that basically helps the elites there, but the poor are still very, very poor.’’

“So, it’s not that everything is more stable and better there,” Mr. Wells added.

Mr. Maduro took office nearly 10 years ago and was last elected in 2018 in a vote that was widely considered a sham and was disavowed by much of the international community.

The widespread belief that Mr. Maduro won fraudulently led the National Assembly to deem the presidency vacant and use a provision in the Constitution to name a new leader, Juan Guaidó, a former student leader. He was recognized by dozens of countries, including the United States, as Venezuela’s legitimate ruler.

But as the figurehead of a parallel government that had oversight over frozen international financial accounts, he had no power within the country.

In December, the National Assembly ousted Mr. Guaidó and scrapped the interim government, a move some observers considered a boost to Mr. Maduro. A number of opposition figures have announced that they will run in a primary scheduled for October, even though many political analysts are skeptical that Mr. Maduro will allow a credible vote.

“What Maduro does have today is an opposition that is disjointed and dispersed,” Mr. Guaidó said in an interview. “He also has a majority of the people against him. He continues being a dictator without popular support, a destroyed economy, which was his own fault, with professors, nurses, older people and workers protesting right now as we speak.”

Even people like Eugenia Monsalves, who owns a medical supply company in Caracas and sends her two daughters to private schools, is frustrated with the country’s direction.

Though she is upper middle class, she said she still had to watch how she spends her money.

She goes out to eat occasionally and has visited some of the city’s new luxury stores, but without buying anything.

“The vast majority of Venezuelans live in a complicated situation, very complicated,” she said.

Ms. Monsalves believes the Maduro administration needs to go, but she worries that the best candidates were forced into exile or disqualified. The opposition, she said, has not coalesced around what it most needs: a leader who can energize the electorate.

“That’s what I most want, like many other Venezuelans,” she said. “But the truth is that without a clear vision from the opposition, a clear platform from a single candidate, I think it’s going to be hard.”

Nayrobis Rodríguez contributed reporting from Sucre, Venezuela, and Julie Turkewitz from Necoclí, Colombia.

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New York Times - World

France’s Pension Plan

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Macron Plots Next Move After Bitter Victory in Pensions Dispute

The future of President Emmanuel Macron’s second term was unclear after a no-confidence vote triggered by his effort to raise France’s retirement age fell short by only nine votes.

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By Aurelien Breeden and Constant Méheut

Reporting from Paris

France was waiting for President Emmanuel Macron’s next steps on Tuesday after his government barely survived a no-confidence vote in Parliament, ensuring that his unpopular pension overhaul became law but doing little to quell the swirling political uncertainty about the future of his second term.

Despite months of massive street protests and strikes, Mr. Macron has said little publicly about his pension overhaul, which increases the legal retirement age to 64, from 62, and he had mostly left members of his cabinet to defend it.

Mr. Macron is expected on Wednesday to publicly address the political turmoil and popular anger surrounding his pension plan for the first time in a television interview.

The overhaul was never popular, and discontent intensified after he chose to ram his pension bill through the National Assembly, the lower house of Parliament, without a vote, because of his inability to secure a majority to pass the legislation.

With 278 votes in favor, the main no-confidence motion on Monday fell only nine votes short of succeeding — a much smaller margin than initially expected, and a sign that Mr. Macron’s political troubles are far from over.

A minority of lawmakers are expressing doubts even within Mr. Macron’s own party, Renaissance, and suggesting he should try to calm the country by setting aside the pension overhaul instead of forging ahead with it.

“We have to put this pension reform on standby,” Patrick Vignal, a Renaissance lawmaker, told the radio station Franceinfo on Tuesday.

“We need this pension reform,” Mr. Vignal added. But he said that the public had lost trust in the government and needed to be heard. “We can’t always govern with the 49.3,” he said, referring to the article of the French Constitution that allowed Mr. Macron’s government to push the bill through the lower house without a vote.

Others also insisted business as usual was no longer possible.

“We are all weakened. The president, the government and the majority,” Gilles Le Gendre, a senior Renaissance lawmaker, told the newspaper Libération on Tuesday. “The worst enemy,” he added, “is denial.”

But Mr. Macron’s government said it was determined to stay the course. The president was holding a flurry of meetings with top cabinet ministers and political allies on Tuesday to chart his next moves.

Olivier Véran, the French government spokesman, speaking to RTL radio on Tuesday, dismissed the no-confidence motion as an unnatural alliance of opposition parties interested only in toppling the government and incapable of ruling.

“The prime minister and our majority are the only ones that have a project to govern today,” Mr. Véran said.

Vowing to continue the fight, opposition parties on both the left and right are filing challenges against the new pension law before the Constitutional Council — a body that reviews legislation to ensure it complies with the French Constitution.

So far, the government has expressed confidence that the core of the law would stand, and the office of Prime Minister Élisabeth Borne said she would also refer the law to the council as quickly as possible to ensure that it was quickly implemented.

Left-wing lawmakers also filed a request to the council on Monday evening, asking it to clear the way for a referendum that would let French voters decide whether to set a maximum legal age of retirement of 62.

The vote would take place only if those calling for it can collect supporting signatures from at least five million citizens within the next nine months, a long and complex process.

But it was on the streets that opponents of the pension law mainly vented their anger.

Shortly after the no-confidence motion was rejected on Monday, thousands of people held spontaneous demonstrations across France. In Paris, marches of a few hundred protesters crisscrossed the capital for several hours at night, chanting slogans and booing the government.

Some protests turned violent, with small groups rampaging through the streets in a cat-and-mouse game with the police.

The protesters set fire to piles of uncollected trash that had lain on the sidewalks for days, because of a strike by garbage collectors. An avenue in the capital’s Latin Quarter was littered with smoldering ashes of trash, with firefighters bustling around to put out the last flames, and overturned trash cans.

A few blocks away, tension was palpable on the Place Vauban, near the National Assembly, where hundreds of mostly young protesters had gathered. Police officers in riot gear had completely cordoned off the entrances to the square, even though the protest had been approved.

“It’s amazing — you can see that the gathering is peaceful,” said Jérôme Legavre, a lawmaker from the hard-left party France Unbowed. “We have a government that’s at an impasse and responds by an unbelievable number of police.”

Mr. Legavre and some of his colleagues had joined the protest to show their support but also in the hope that their presence would prevent potential clashes with the police. Over 280 people were arrested across the country overnight, according to the police.

Labor unions have scheduled a ninth day of nationwide street protests and strikes on Thursday. While none of the strikes so far have ground France to a halt, blockages and walkouts in some sectors have lasted longer and been more disruptive, leading the government to harden its response.

In Paris, the local police prefecture said on Tuesday that it had commandeered over 670 workers to clear out the trash.

In the Bouches-du-Rhône area in southern France, where some gas stations were starting to run dry, the local authorities said they were commandeering workers at a fuel depot — one of several critical energy or transportation facilities, like refineries or ports, that have been shut down or blocked over the past week by striking workers.

“We don’t want chaos,” Frédéric Souillot, the head of Force Ouvrière, one of the main labor unions, told the BFMTV news channel on Tuesday. “We want to be heard.”

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France24 - Monde

Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

Publié le : 18/03/2023 - 07:18

Sébastian SEIBT Suivre

La Suisse a été contrainte mercredi de débloquer 50 milliards de dollars pour venir en aide à Credit Suisse, première banque en Europe à trembler sous le choc des faillites bancaires aux États-Unis. Et ce n’est pas un hasard si c’est cette institution helvète qui se fissure : avec une histoire chargée de scandales en tout genre, elle semble la plus fragile en Europe.

Cocaïne, yakuza, corruption en Afrique, espionnage, fraude fiscale, ou encore un Premier ministre plumé. Autant de sujets qui ne sont, traditionnellement, pas associés à une banque. Pourtant, chacun d’eux correspond à l’un des scandales qui a accompagné la lente descente aux enfers de Credit Suisse au cours des dernières années.

Ce sont aussi autant d’affaires rocambolesques qui permettent de comprendre pourquoi la banque centrale suisse a dû débloquer en urgence, mercredi 15 mars, une ligne de crédit de 50 milliards de dollars pour Credit Suisse. Et surtout, comment les problèmes d’abord rencontrés par des banques régionales américaines ultra-spécialisées dans la tech comme la Silicon Valley Bank (SVB) se sont propagés à l’une des institutions majeures du système bancaire mondiale. 

Crise de liquidités

Car la SVB et la banque Silvergate ne jouent pas dans la même cour que Credit Suisse. Les deux banques américaines ont succombé car leurs activités étaient trop concentrées sur un seul domaine : les start-up de la Silicon Valley pour la première et les cryptomonnaies pour la deuxième. Elles n’avaient pas de plan B quand ces deux secteurs ont commencé à pâtir économiquement. "Credit Suisse est une banque bien plus diversifiée avec des clients venus d’horizon très différents", souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.

Mais, ces trois institutions ont toutes été prises au même piège. "Il y a une crise de liquidité qui affecte toutes les banques. C’est-à-dire qu’elles doivent faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et peinent à toutes les satisfaire", explique Alexandre Baradez. Elles ont certes les fonds nécessaires, mais ils sont placés dans des actifs à long terme. Pour avoir l’argent tout de suite, elles devraient les vendre, "ce qu’elles se refusent à faire car cela risquerait d’être interprété comme un signe de mauvaise santé financière par les investisseurs", précise Alexandre Baradez.

D’où l’intérêt des 50 milliards de dollars débloqués pour Credit Suisse. "Pour n’importe quelle banque cela aurait largement suffi à lui permettre de faire face aux retraits. Mais dans le cas de Credit Suisse, cela reste à voir", assure Alexandre Baradez.

Car si c’est ce pilier de la finance helvète est le premier touché en Europe, "c’est parce que la crise de confiance semble y être particulièrement aiguë", estime ce spécialiste. La faute à des années d’erreurs et de scandales que les responsables de cette banque mettent pudiquement sur le compte d’une "culture du risque mal gérée". 

Des dictateurs et des mafieux

L’histoire des affaires louches dans lesquelles cette "vénérable" institution fondée en 1856 a joué les premiers rôles remontent à loin. À la fin des années 1980 déjà, Credit Suisse a été accusée d’être la banque ayant aidé le dictateur philippin Ferdinand Marcos à dissimuler sa fortune. En 1995, une cour à Zurich a condamné Credit Suisse à rendre 500 millions aux Philippins ainsi spoliés, rappelle le Guardian.

La banque a aussi hébergé l’argent détourné au Nigeria par le dictateur Sani Abacha durant son règne dans les années 1990. Et quand elle n’aidait pas des autocrates, Credit Suisse s’est acoquinée avec d’autres "mauvais garçons", comme les yakuzas. L’un de ses banquiers a aidé la mafia japonaise à blanchir environ cinq milliards de yens de l’époque (38 millions d’euros au taux de change de 2004), mais il a été acquitté au Japon en arguant qu’il n’était pas au courant de l’origine des fonds. 

Du début du XXIe siècle à la seconde moitié des années 2010, Credit Suisse est passée d’un scandale d’évasion fiscale à l’autre, que ce soit en Italie, en Allemagne ou aux États-Unis. La justice américaine a même condamné la banque à une amende record de 2,6 milliards de dollars en 2014 pour avoir incité des milliers de riches contribuables à dissimuler leur fortune en Suisse. 

Certains de ses clients les plus en vue se sont aussi plaints du traitement qui leur a été réservé. C’est le cas de l’ancien Premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili qui a accusé la banque d’avoir dilapidé son argent en 2018. Credit Suisse a affirmé que tout était de la faute d’un de ses banquiers, accusé d’avoir falsifié la signature de l’homme d’État pour faire des paris boursiers avec ses fonds. Le banquier s’est suicidé en 2020, et un tribunal des Bermudes a condamné la banque deux ans plus tard à verser plus de 500 millions de dollars à Bidzina Ivanichvili.

Mais le pire était encore à venir : entre 2019 et 2022, Credit Suisse a connu "les pires années de son histoire", assure le Financial Times. Elle a perdu deux PDG, emportés par d’extravagantes affaires. Le premier, Tidjiane Thiam, a dû démissionner en 2020 après un scandale d’espionnage de plusieurs employés de la banque. Ensuite, c’est António Horta-Osório, un célèbre banquier portugais, appelé à la rescousse pour redresser Credit Suisse et qui a dû jeter l’éponge en 2022 pour avoir… violé à plusieurs reprises les règles sanitaires relatifs au confinement durant la pandémie de Covid-19.

Entre-temps, la banque a été accusée en 2020 d’avoir manqué à ses obligations de vérifications et, de ce fait, financé un cartel de drogue bulgare. Deux ans plus tard, Credit Suisse est devenue la première banque à être poursuivie au pénal en Suisse dans le cadre de cette affaire.

Des sommes folles perdues en un an

Mais surtout, elle a perdu des sommes folles en 2021. Elle a misé près de 10 milliards de dollars dans Greensill Capital, un fonds d’investissement britannique, qui a fait faillite en 2021 et a perdu 5,5 milliards de dollars lors de l’effondrement très médiatique, la même année d’Archegos, un obscur fond spéculatif.

À lire aussi sur France 24 : Archegos : comment un obscur fonds spéculatif a fait trembler Wall Street

Une succession de faux pas et de scandales "qui a ébranlé la réputation de la banque et poussé certains clients fortunés à partir", assure le Financial Times. Depuis plusieurs mois, le Conseil d’administration a entamé une vaste campagne de mea culpa assurant que la priorité était de "changer la culture" de la banque. Les responsables n’ont demandé qu’une chose : qu’on leur laisse le temps, car transformer le vilain petit canard du secteur bancaire en cygne ne peut se faire en une nuit. 

Et c’est justement ce dont Credit Suisse ne dispose plus depuis que la chute de SVB a tout accéléré… à commencer par l’exode de clients. Les autorités européennes ont beau répéter que le système bancaire européen est plus solide qu’aux États-Unis, "ce qui est vrai, notamment grâce à la réglementation mise en place après la crise de 2008, mais si Credit Suisse venait à tomber, il y aurait forcément d’autres victimes", reconnaît Alexandre Baradez. Et les marchés financiers semblent décidés à vouloir sanctionner Credit Suisse malgré le sauvetage helvète : vendredi, son action en Bourse clôturait en baisse de 8,01 %.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} La chronique de l’éco

Les autorités volent au secours du Credit Suisse

La chronique de l’éco

Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

Crise bancaire : Credit Suisse tente de rassurer après son effondrement en Bourse

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Why China and Russia Are Closer Than Ever

This week’s meeting between the leaders of China and Russia marks another key moment in the deepening relationship between the two powers.

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By Nicole Hong

Follow the latest news of the Putin-Xi summit in Russia.

Xi Jinping, China’s leader, is scheduled to meet with President Vladimir V. Putin of Russia in Moscow this week in the most high-profile visit by any world leader to Russia since before the pandemic.

Coming more than a year after Russia launched its invasion of Ukraine, the meeting will be watched closely by Western officials for any indications of how far China may be willing to go to act as a mediator in the conflict. Chinese officials have framed the meeting partly as a mission to promote constructive talks between Russia and Ukraine, even though U.S. officials have been skeptical of Mr. Xi’s recent efforts to become a global peacemaker.

Here are five things to know about the relationship between China and Russia:

Are China and Russia allies?

China and Russia are not formal allies, meaning they have not committed to defend each other with military support. But the two countries are close strategic partners, a relationship that deepened during the war in Ukraine as Russia became increasingly isolated from many other countries.

Chinese officials have said the current relationship is at a “historic high.”

The partnership is fueled by a shared goal of trying to weaken American power and influence.

The relationship between China and Russia has not always been so warm. The two sides were fierce adversaries in the 1960s and clashed in 1969 over disputed territory along their border, raising fears at the time of a nuclear showdown between the two countries.

The two countries have also been competing for influence in Central Asia, a region that the Kremlin has long seen as its turf but is becoming increasingly important to China’s geopolitical and economic ambitions. China is building more railroads, highways and energy pipelines in former Soviet republics like Kazakhstan and Uzbekistan, which still rely on Russia as a crucial security partner.

The State of the War

How close are Xi Jinping and Vladimir Putin?

Right before the start of the Ukraine war in February 2022, Mr. Xi and Mr. Putin declared publicly that their countries’ relationship had “no limits.”

Mr. Xi has often described Mr. Putin as his best friend. During an economic forum in Russia in 2018, the two fried Russian pancakes and took vodka shots together. For Mr. Xi’s 66th birthday in 2019, Mr. Putin presented him with a cake and a giant box of ice cream.

In an article published in a Chinese newspaper on Sunday, Mr. Putin said the two enjoyed the “warmest relationship,” noting that they have met about 40 times in recent years and always found time to talk at “no‑tie” events.

What is the economic relationship between Russia and China?

Economic ties between China and Russia have strengthened significantly since Russia’s first invasion of Ukraine in 2014, when it annexed Crimea. At the time, China helped Russia evade the sanctions imposed by the Obama administration that were supposed to cut off Russia’s access to global markets.

In the wake of harsher sanctions against Russia following the start of the Ukraine war last year, China has helped to supply many of the products that Russia previously purchased from Western-allied countries, including computer chips, smartphones and raw materials needed for military equipment.

Total trade between Russia and China surged last year.

What does Putin want from China?

Mr. Putin needs China to help bolster his economy, which has been battered by Western sanctions. For the Russian leader, China has increasingly become a lifeline for investment and trade. After Western countries restricted their purchases of Russian crude oil and natural gas last year, China helped offset the decline by buying more energy from Russia.

At the start of the Ukraine war, Russia asked China for military equipment and economic assistance, according to U.S. officials. American officials have recently said that China is considering giving weapons to Russia for use in Ukraine, a claim that China has denied.

China has refrained from condemning Russia’s invasion of Ukraine, even though China’s foreign policy is rooted around the principles of sovereignty and territorial integrity. Although China has portrayed itself as a neutral party in the Ukraine war, it has endorsed Russian narratives, blaming the U.S. and NATO for starting the conflict.

But China has also hesitated to put its full backing behind Russia. The turmoil and instability stemming from the war could threaten China’s growth and complicate its efforts to strengthen its economic ties around the world.

Last September, after Mr. Putin and Mr. Xi met in person, Mr. Putin acknowledged that China had expressed “questions and concerns” about the war in Ukraine.

What does Xi want from Russia?

Mr. Xi wants Mr. Putin to join him as a like-minded ally in confronting U.S. and Western dominance.

In an article published in a Russian newspaper on Monday ahead of the visit, Mr. Xi said China and Russia needed to cooperate to overcome challenges to their security, including “damaging acts of hegemony, domination and bullying.”

Mr. Xi has pursued a harder stance against what he calls an American effort to contain China’s rise, portraying China as a nation besieged — much as Mr. Putin has done in speeches to Russians. Mr. Xi has urged Chinese industries to reduce their reliance on Western technology and hailed China’s growth as proof that it does not need to adopt Western political values.

China has been buying more advanced weapons from Russia to modernize its military, and the two nations have increased their joint military exercises. Last year, as President Biden was visiting Tokyo, China and Russia sent bombers over the seas in northeast Asia as a show of force.

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Les six derniers élèves pilotes de chasse formés sur Alphajet ont reçu leur macaron à Cazaux

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

En 2020, l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] abandonna ses avions d’entraînements Alphajet pour des turbopropulseurs Pilatus PC-21 et quitta Tours pour rejoindre la base aérienne de Cognac, dans le cadre du projet FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse], lequel avait commencé à être mis en oeuvre un an plus tôt, avec la formation d’une première promotion d’élèves pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA].

En outre, dans le prolongement de FOMEDEC, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] lança le programme MENTOR, celui-ci consistant à remplacer la transition opérationnelle des pilotes fraîchement « macaronés » jusqu’alors effectuée sur Alphajet à Cazaux par une phase « complémentaire » devant également se dérouler à Cognac, toujours avec des Pilatus PC-21.

Pour l’AAE, cette réforme présente au moins deux avantages : elle permet de faire des économies, l’exploitation d’un PC-21 étant moins onéreuse que celle d’un Alphajet, avec un coût de l’heure de vol cinq fois moindre [1500 euros contre 7800 euros, ndlr] tout en familiarisant les futurs pilotes et navigateurs à l’avionique du Rafale.

Quoi qu’il en soit, les jours de l’Alphajet en tant qu’avion d’entraînement étaient comptés… D’autant plus que l’Escadron de transition opérationnelle 2/8 « Nice », qui en était équipé, fut mis en sommeil en 2022, tandis que les deux premiers PC-21 acquis dans le cadre du projet MENTOR furent livrés.

Cependant, et après le transfert de l’EAC à Cognac, l’Escadron de chasse 3/8 « Côte d’Or », qui, ordinairement, tient le rôle de « force adverse » au sein de l’AAE, reçut « temporairement » la mission de former une poignée d’élèves pilotes. Or, cette mission a pris fin le 16 mars, avec le « macaronage » de cette ultime promotion formée sur Alphajet.

« En recevant les brevets de pilote de chasse, la promotion composée de six officiers issus de l’École de l’air et de l’espace a ‘clôturé’ 59 années de formation de la filière chasse sur la base aérienne 120 Cazaux. Elle fut la dernière à recevoir ses ailes sur Alphajet, ainsi que la seule à avoir été formée entièrement au sein de l’escadron de chasse 3/8 ‘Côte d’Or’ à qui la mission de formation avait été attribuée temporairement. La formation sur Alphajet est donc désormais révolue », a en effet annoncé l’AAE.

Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) March 16, 2023

Cependant, l’Alphajet effectuera encore des tours de pistes en tant qu’avion d’entraînement dans la mesure où ces six pilotes brevetés doivent encore terminer leur transition opérationnelle. Après, il sera essentiellement utilisé par la Patrouille de France [qui pourrait le remplacer à l’horizon 2030] et pour les missions dites « Red Air » assurées par le 3/8 « Côte d’Or ».

Seulement, sur ce dernier point, il apparaît que les capacités de l’Alphajet sont limitées pour la préparation des équipages de l’AAE à la haute intensité.

« Les Alphajet ne possèdent pas toutes les capacités nécessaires permettant de ‘durcir’ la préparation opérationnelle. Il existe en effet plusieurs niveaux de Red Air. Ainsi, un haut niveau de prestation Red Air pourrait être conservé en interne et le reste des prestations envisagé au titre de l’externalisation et de la contractualisation en bornant bien les prestations », a récemment relevé un rapport parlementaire sur la préparation opérationnelle. Et celui-ci d’ajouter : « L’enjeu réside, néanmoins, dans la capacité à identifier des entreprises susceptibles de fournir une prestation représentative avec des capacités et des moyens spécifiques, tout en étant compétitive ».

France24 - Monde

Les États-Unis suspendus à une possible arrestation de Donald Trump mardi

Publié le : 20/03/2023 - 18:02

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Donald Trump pourrait devenir, mardi, le premier ancien président américain à être inculpé, voire arrêté. Alors qu'il a appelé ses partisans à manifester, les démocrates s'inquiètent de nouvelles violences.  

L'Amérique est suspendue lundi 20 mars à une possible inculpation pénale, voire arrestation symbolique, à New York de l'ancien président Donald Trump pour une affaire de paiement en 2016 à une actrice de films pornographiques avec qui il aurait eu une liaison. Une "chasse aux sorcières" selon le milliardaire, qui appelle à des manifestations.

Le coup de tonnerre, à plus d'un an et demi de la présidentielle de 2024, a retenti samedi lorsque l'ex-locataire de la Maison Blanche a affirmé sur sa plateforme Truth Social qu'il serait "arrêté" mardi.

Pourquoi ? Citant des "fuites" de la justice de l'État de New York, Donald Trump s'attend à être inculpé au pénal à l'issue d'une enquête de plusieurs années des procureurs du district de Manhattan, avec à leur tête depuis un an le magistrat Alvin Bragg. Jamais un chef d'État américain, en exercice ou ayant quitté la Maison Blanche, n'a été mis en examen.

Un appel à manifester

Le 45e président américain, battu par Joe Biden en novembre 2020 et qui rêve d'être réélu en novembre 2024, a appelé ses partisans à "manifester", et un premier rassemblement "pacifique" de jeunes trumpistes est prévu à 18 h (22 h GMT) dans le sud de l'île new-yorkaise de Manhattan.

Face aux craintes de tensions voire de violences dans cette ville démocrate – mais où le natif Donald Trump a des soutiens –, la police municipale (NYPD) a répondu à l'AFP que son "état de préparation était une constante de tous les instants et à toutes les éventualités", et qu'elle se "coordonnait" avec la police fédérale (FBI) et le parquet de Manhattan.

Donald Trump, un homme d'affaires de 76 ans qui a durablement modifié l'équilibre des pouvoirs aux États-Unis, s'en est encore pris lundi aux services "corrompus" du procureur Bragg, un magistrat afro-américain, démocrate et élu (comme tous les juges et procureurs). Une avocate du milliardaire, Susan Necheles, avait dénoncé samedi auprès de l'AFP des "poursuites politiques".

L'affaire de l'actrice porno Stormy Daniels est juridiquement complexe. La justice new-yorkaise cherche à déterminer si Trump est coupable de fausses déclarations – une infraction – ou de manquement aux lois sur le financement électoral – un délit pénal – en ayant versé 130 000 dollars à cette femme, de son vrai nom Stephanie Clifford, dans les semaines précédant l'élection de novembre 2016. Dans quel but ? Pour qu'elle taise une supposée relation extraconjugale, selon l'accusation.

"Il n'y a pas de délit"

"Il n'y a pas de délit", s'est encore défendu lundi Donald Trump, en lettres majuscules sur Truth Social. L'enquête s'est accélérée la semaine dernière. Michael Cohen, ancien avocat de Trump ayant effectué le versement en 2016 et devenu son ennemi depuis, ainsi que l'actrice ont témoigné devant un grand jury, un panel de citoyens américains doté de larges pouvoirs d'enquête et chargé d'entériner une mise en examen.

Donald Trump a aussi été invité à s'exprimer devant ce grand jury, selon la presse américaine. Un autre de ses avocats avait répondu qu'il se "rendrait" volontiers à une convocation de la justice new-yorkaise.

"Les procureurs n'invitent presque jamais la cible de l'enquête à témoigner devant le grand jury à moins qu'ils n'aient l'intention de l'inculper", avait décrypté pour l'AFP le professeur de droit et ancien procureur, Bennett Gershman.

Selon son confrère Renato Mariotti, même en cas d'inculpation du milliardaire, il est probable que Donald Trump, qui habite à Palm Beach, en Floride, se rende volontairement au tribunal de Manhattan.

Il y serait très symboliquement placé quelques instants en état d'arrestation, photographié, et ses empreintes digitales seraient relevées, et pourrait éventuellement être menotté quelques minutes.

Mais pour éviter d'en faire un "spectacle", le magnat de l'immobilier "n'arriverait probablement pas au tribunal (de Manhattan) par la porte de devant", afin de fuir les caméras et pour des raisons de sécurité, selon Robert McDonald, professeur de droit pénal et ancien du Secret Service, l'agence qui protège les dignitaires américains.

La principale crainte des autorités serait une répétition du chaos de l'assaut du Capitole de Washington le 6 janvier 2021, lorsqu'un Donald Trump battu dans les urnes en novembre 2020 avait appelé ses partisans à contester les résultats.

Dimanche, nombre de caciques républicains ont pris la défense de Trump, notamment son ancien vice-président Mike Pence, lequel a pourtant rompu avec lui depuis 2021, et pourrait l'affronter pour la nomination républicaine en vue de la présidentielle de 2024.

Avec AFP

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Donald Trump assure qu'il va être "arrêté" le 21 mars et appelle à manifester

À la grand-messe des conservateurs américains, Donald Trump affirme sa différence sur l'Ukraine

PORTRAIT

Primaires républicaines : Nikki Haley, candidate de l'establishment sans renier Trump

New York Times - World

Xi Condemns Killings in African Nation Where Russian and Chinese Interests Compete

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Nine Chinese nationals were killed in the Central African Republic, where the Kremlin-aligned Wagner group controls a gold mine and Chinese companies have built their own operations.

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By Elian Peltier

Shortly before landing in Moscow on Monday, China’s leader, Xi Jinping, condemned the killing of nine Chinese nationals a day earlier at a gold mine in the Central African Republic, where tensions have flared between Chinese and Russian interests.

Among competing claims about who was responsible — including one that blamed the Kremlin-backed Wagner mercenary group — Mr. Xi urged the authorities of the Central African Republic to bring the perpetrators to justice, according to a statement released by the Chinese foreign ministry. The ministry said two other Chinese nationals had been “severely injured” and called on its citizens to leave other areas of the country for the capital, Bangui, the only place there it does not consider high-risk.

The state prosecutor’s office told the Agence-France Presse news agency on Monday that an investigation had been opened into the killing.

At least one local official blamed a rebel group for the killings, which occurred early Sunday, when masked assailants attacked a mining site run by a Chinese firm. But the Coalition of Patriots for Change, an alliance of rebel groups trying to oust the pro-Kremlin president, Faustin-Archange Touadéra, denied any involvement and instead blamed Wagner, the fighting force founded by an oligarch close to President Vladimir V. Putin of Russia, which is also fighting in Ukraine.

Two Western officials based in Bangui said that while the killings might have been carried out by rebels, it was also likely that Wagner operatives were behind them.

More on China

Russian mercenaries have been operating since 2018 in the Central African Republic, one of the world’s poorest countries despite its vast reserves of gold and diamonds, which has been plagued by bitter internal conflict since 2013. Although Wagner operatives have helped the country’s military regain control of most of the country, they have done so at the expense of widespread abuses against civilians.

From beer to gold to timber, they have also extended their grip on the country’s economy.

There has been increased friction in recent months between Chinese companies that obtained mining concessions in the center of the country and companies affiliated with the Wagner group, which controls a sprawling gold mine nearby called Ndassima.

The Western officials, both speaking on the condition of anonymity because they were not authorized to speak to the news media, said that Wagner operatives had brought back the bodies of the nine Chinese nationals to Bangui. The nine men were shot, which the officials said did not correspond to methods employed by the rebel groups.

One of the officials said the C.P.C. had kidnapped at least one Chinese national for money over the past year. “They go for ransoms and the Chinese government pays,” the official said about the rebels. “But they don’t kill.”

A C.P.C. spokesman, Aboubakar Siddick Ali, said in a telephone interview that the killing bore the methods of the Wagner group. According to one of the Western officials, the victims were shot at close range.

“They want to put the blame on the C.P.C., but our goal isn’t to assassinate the Chinese,” the spokesman said, stressing that the group was focused on toppling Mr. Touadéra’s government.

In a statement, Evariste Ngamana, the vice president of the Central African Republic’s national assembly, accused “foreign mercenaries” affiliated with powers that “for centuries exercised violence in our country” of being behind the killing. But the statement from Mr. Ngamana, a politician known to be close to Russia, appeared to be a veiled reference to France, the former colonial power that until last year had troops positioned in the Central African Republic.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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E.U. Officials Agree to Supply More Artillery Shells to Ukraine

European leaders adopted a plan to provide Ukraine with badly needed shells, while replenishing their own national stocks.

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By Steven Erlanger

BRUSSELS — European Union foreign and defense ministers agreed on Monday to spend up to 2 billion euros, or $2.14 billion, to supply Ukraine with badly needed artillery shells, replenish their own national stocks and ramp up Europe’s ammunition production.

As is typical for the bloc and its 27 member states, the details of the agreement must still be worked out and questions remain about the speed of the response, a crucial matter as Ukraine prepares for a spring counteroffensive.

But the agreement nevertheless marks another step for the European Union in working collectively for Ukraine, and in an area — defense — that member countries largely keep as a national priority.

Josep Borrell Fontelles, the bloc’s foreign policy chief, hailed the agreement. “We are taking a key step toward delivering on our promises to provide Ukraine with more artillery ammunition,” he said on Twitter.

On Monday, 17 member states, plus Norway, also agreed to work with a Brussels institution, the European Defense Agency, on joint ammunition procurement, especially for the 155-millimeter artillery rounds Ukraine badly needs.

The State of the War

Germany’s defense minister, Boris Pistorius, said that Germany would also let other countries join in its contracts with German defense manufacturers since speed was of the essence. “Our goal has to be to ship a significant amount of munitions to Ukraine before the end of this year,” he said.

His Estonian counterpart, Hanno Pevkur, said, “There are many, many details still to solve, but for me, it is most important that we conclude these negotiations, and it shows me one thing: If there is a will, there is a way.”

But even one of the most forceful advocates for helping Ukraine, Foreign Minister Gabrielius Landsbergis of Lithuania, has admitted that the target of one million rounds this year, originally proposed by Prime Minister Kaja Kallas of Estonia, was aspirational. “It is possible that we might not be able to reach it,” he said.

With Ukraine using up artillery shells faster than the West can produce them, the Europeans are pushing ahead with a three-part program.

The first part, which is most urgent, involves pressing member states to send artillery shells from their own dwindling stocks to Ukraine, using €1 billion to reimburse them.

It remains unclear how many shells are available in E.U. stockpiles, since some member states have refused to divulge their holdings, partly for security reasons. And countries have been keen to preserve some of their own stocks in case the war suddenly escalates.

The new European money is meant to increase their willingness to part with those shells.

Kyiv’s primary need is for 155-millimeter shells to be used in Western guns. Ukraine says it wants 350,000 shells a month but arms manufacturers in the European Union can produce a total of only about 650,000 rounds of all types a year.

That is why the second part of the plan involves another €1 billion for arms manufacturers to accelerate the production of shells, both to replenish E.U. stocks and provide more for Ukraine. But that won’t be easy or quick: New contracts must be drawn up and signed, the now-rare raw materials to make explosives must be sourced and factories must be built.

Officials in Brussels want to start ordering ammunition collectively because they believe that larger orders are more attractive to manufacturers and can bring prices down. The European Commission president, Ursula von der Leyen, and others have cited the example of Brussels buying Covid-19 vaccines in bulk.

Some countries, however, do not want to hand over that kind of power on defense issues to Brussels or believe that coalitions of member states with long experience in military contracts would be more efficient than the commission, which has not negotiated such contracts before.

There are split views, too, on what to buy: Some countries want to purchase only European-made ammunition, while others think that the need for speed should dictate buying off-the-shelf from wherever stocks can be found.

The third part of the plan is longer-term and centers on boosting Europe’s defense industry, but that would require billions more and remains vague.

So for now the immediate goal is to provide Ukraine with another one million 155-millimeter shells this year and sign new procurement contracts by the end of May, Mr. Borrell said.

Since the start of the war 13 months ago, Brussels has spent €450 million to reimburse members for supplying 350,000 shells to Ukraine.

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France24 - Monde

Retraites : Liot, le petit groupe parlementaire qui espère faire tomber le gouvernement

Publié le : 17/03/2023 - 18:25

Pauline ROUQUETTE Suivre

Composé d'une vingtaine d'élus, ce groupe parlementaire entend faire tomber Élisabeth Borne avec sa motion de censure "transpartisane", qui espère rallier des élus de droite et du parti présidentiel. Figure désormais emblématique du groupe Liot, le député centriste Charles de Courson veut unir les oppositions pour rejeter la réforme des retraites, et renverser le gouvernement.

Il est le plus petit groupe de l'hémicycle et fait trembler le gouvernement. La petite bête qui voudrait manger la grosse. Premier signataire d'une motion de censure "transpartisane" – cosignée par des élus de la Nupes et déposée vendredi contre le gouvernement en riposte au 49.3 –, le groupe, composé de vingt députés réunis sous la bannière Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoire (Liot), est aujourd'hui celui qui a le plus de chances de faire sombrer l'exécutif.

"C'est le retour à la IVe République : c'est le plus petit groupe qui se met à avoir le plus d'influence dans un Parlement morcelé", déplore le député macroniste Jean-René Cazeneuve.

À la tête de la contestation, Charles de Courson, député centriste de la Marne. Élu depuis 1993, il est devenu l'une des mascottes de l'Assemblée pour son opposition marquée au gouvernement. C'est lui qui porte la motion de censure "transpartisane" du groupe Liot qui se retrouve ainsi en position de pivot.

🔵 Le groupe LIOT a déposé une #MotionDeCensureTransPartisane sur la #ReformeDesRetraites.Voici la déclaration du Président @BertrandPancher ⤵️ pic.twitter.com/5Yodd51kUG

March 17, 2023

>> À lire aussi - Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?

Rôle pivot

Né en juin dernier, Liot n'était pas hostile, au départ, à l'idée de collaborer avec le camp présidentiel, qui ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée. Emmanuel Macron l'avait d'ailleurs cité, au même titre que Les Républicains (LR), comme groupe avec lequel il souhaitait pouvoir nouer une "alliance" pour permettre à certains textes d'être adoptés.

Mais les méthodes de l'exécutif pour mener sa réforme ont provoqué une cassure, et Liot se retrouve désormais propulsé meneur de la fronde contre le gouvernement après le déclenchement, jeudi, du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne.

"Nous avons une capacité à rassembler le plus grand nombre", plaide Bertrand Pancher, chef de file du groupe. Effectivement, le groupe est aujourd'hui considéré par la Nupes et le Rassemblement national – qui a aussi déposé sa propre motion de censure – comme le plus susceptible de rassembler les voix de l'extrême droite à l'extrême gauche.

Son absence de couleur politique marquée doit en effet permettre à tous les autres opposants de se rallier à la motion de censure "transpartisane", contrairement à celle déposée par le groupe Rassemblement national, disposé toutefois à voter les motions des autres.

Quant à la Nupes, Liot ne disposant pas d'un nombre de députés suffisants pour déposer seul une motion de censure, les quatre groupes de l'alliance de gauche ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'apporter leur soutien, afin d'atteindre la soixantaine de signatures requises.

Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a pour sa part annoncé que LFI retirait sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a, selon lui, davantage de chances d'être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites.

Si mes amis ont chanté la Marseillaise, c'est pour refuser de banaliser le 49.3.Ils ont eu raison.Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de soutenir la motion de censure du groupe LIOT.#le7930Inter #MotionDeCensureTransPartisane pic.twitter.com/0beXpfZDj1

March 17, 2023

Tout semble désormais reposer sur la droite. Mais si Bertrand Pancher a expliqué vendredi qu'il cherchait encore à convaincre des députés LR d'apposer leur signature, ses ultimes efforts sont restés vains. Au total, la motion a recueilli 91 signataires de cinq groupes politiques, a-t-il fait savoir à Reuters. Mais aucun député Les Républicains (LR) n'a signé la motion de censure.

"Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d'une crise politique profonde", a-t-il déclaré devant la presse, regrettant que "les collègues de LR ne soient pas signataires".

Plus tôt, sur BFM TV, Charles de Courson expliquait : "Si vous additionnez l'ensemble des oppositions, nous sommes à 256 ou 258 votes". Rappelant qu'il faut un total de 287 voix pour voter la censure, et qu'une trentaine de votes Républicains sont donc nécessaires pour cela, le député de la Marne poursuit : "Dans le groupe LR, ils sont 61. Il y en avait 30 qui voulaient voter contre ou s'abstenir, et les votes contre étaient estimés à 25 ou 26. Si tout le monde vote, cela pourrait nous sortir de cette crise politique".

 

Charles de Courson, meneur de contestation

"Le recours au 49.3 signe l'échec de ce gouvernement, et je sais par les indiscrétions de membres de la majorité présidentielle que beaucoup étaient opposés au recours au 49.3, car cela signe la faiblesse du gouvernement", déclarait encore Charles de Courson, vendredi matin.

S'il n'a d'ordinaire pas le profil du frondeur, Charles Amédée du Buisson de Courson – qui détient le record de longévité à l'Assemblée, et dont la famille y a toujours siégé depuis la Révolution – s'est malgré tout toujours montré prêt à se battre quand il le jugeait nécessaire. Comme en 2019, lorsqu'il s'était opposé farouchement au projet de loi anticasseurs.

"Ce qu'on voudrait, c'est avoir une motion de censure très ouverte, transpartisane, pour sauver la démocratie politique et sociale", a-t-il encore lancé, vendredi, fustigeant l'énième recours de l'exécutif au 49.3. "Cet acharnement du président de la République à vouloir absolument faire adopter un texte qui est minoritaire à l'Assemblée nationale et ultraminoritaire dans le pays est une pure folie".

Ce n'est pas la première fois que le député prend le taureau par les cornes. Début février, il s'était déjà illustré dans l'hémicycle en condamnant le refus de la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, d'examiner une motion référendaire déposée par Liot au nom de 58 députés d'opposition. "En faisant cela, vous participez au déni de démocratie", avait-il lancé à la présidente, sous les applaudissements du groupe Nupes.

"Comment avez-vous pu refuser la motion référendaire que nous avons déposée [...] pour éviter qu'il y ait un vote ?", lance @C_deCourson (Liot) à @YaelBRAUNPIVET. "Vous participez au déni de démocratie."#Retraites #RéformeDesRetraites #DirectAN pic.twitter.com/X2fGSriaCK

February 6, 2023

La motion de censure du groupe Liot a-t-elle une chance de remporter suffisamment de voix pour faire tomber le gouvernement ? Charles de Courson se montre prudent. "On le verra lundi, mais on ne peut pas continuer comme cela", répond-il par exemple à France Info.

Quoi qu'il en soit, le député marnais a prévenu que la motion de censure n'était que la première étape de la bataille. Déplorant une situation qui "ruine le système démocratique", Charles de Courson a annoncé la couleur : si le texte était adopté sans vote, il ira au Conseil constitutionnel.

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Réforme des retraites : motions de censure et actions de colère après le 49.3

REVUE DE PRESSE

Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

France24 - Monde

En France, un racisme anti-Asiatiques banalisé et rarement dénoncé

Publié le : 17/03/2023 - 12:55

Pauline ROUQUETTE Suivre

Une étude publiée mercredi révèle que les personnes d'origine asiatique font face à un racisme multiforme, "banalisé" et rarement dénoncé en France. Érigées en "minorités modèles", les populations asiatiques font montre d'un faible taux de recours face aux discriminations dont elles sont victimes, ce qui peut s'expliquer par plusieurs facteurs, parmi lesquels l'insécurité linguistique mais aussi le passé colonial.

Minimisé, banalisé, souvent inaperçu car automatiquement justifié par "l'humour". Le racisme subi par les personnes originaires d'Asie, en France, est pourtant bien réel, a révélé mercredi 15 mars l'étude REACTAsie publiée par des sociologues et soutenue par la Défenseure des droits, Claire Hédon.

Rarement dénoncée, la discrimination à l'encontre des Asiatiques n'avait jusqu'ici jamais fait l'objet d'un rapport officiel financé par cette autorité constitutionnelle indépendante. Mais la pandémie de Covid-19 a contribué à une accélération de la "prise de conscience" de ces discriminations, poussant la recherche scientifique à se mobiliser pour les documenter.

"Depuis le Covid-19, on a témoigné d’un phénomène mondial de surgissement de toutes ces hostilités envers cette population asiatique, d'ailleurs souvent confondue avec la population chinoise", confirme Ya-Han Chuang, docteure en sociologie et chercheuse au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris, qui précise qu'une première prise de conscience avait eu lieu en 2016 après la mort de Chaolin Zhang, couturier chinois de 49 ans, décédé des suites d'une violente agression à Aubervilliers.

En France, tel que le relate le rapport REACTAsie, les discriminations, qui se manifestent le plus fréquemment sous couvert d'"humour", sont largement banalisées. Des plaisanteries douteuses qui interviennent surtout "au sein des relations sociales de proximité". Collègues, amis, camarades de classe... "Ces liens de proximité (...) souvent situés aux frontières de la vie publique et de la vie privée rendent la dénonciation de ces phénomènes d’autant plus difficile", démontre l’étude, qui précise qu'elles sont alors rarement punies.

Pour réaliser cette enquête, des entretiens biographiques approfondis ont été menés, entre 2020 et 2022, auprès de 32 jeunes diplômés de l'enseignement supérieur, âgés de 20 à 40 ans et originaires de neuf pays (primo-arrivants ou descendants de migrants) : Chine continentale, Japon, Corée, Vietnam, Laos, Cambodge, Philippines, Hong Kong, Taïwan.

Des données recensées par les chercheurs découlent plusieurs constats. Tout d'abord, il existe des "spécificités propres" aux expériences de racisme anti-asiatique, parmi lesquelles la "banalisation" et "le caractère ordinaire" de leurs manifestations – souvent exprimées "sous la forme de l'humour", résume Simeng Wang, sociologue qui a coécrit l'étude, chargée de recherche au CNRS et membre du Cermes3, les deux entités à l'origine de l’enquête.

Au travail, ou dès l'école, certains des enquêtés témoignent avoir subi "du mépris social, avec des moqueries de leurs camarades" qui ont nourri un "sentiment de honte", et ont pu contribuer à forger une attitude de "surcompensation et d'envie de réussir".

Par ailleurs, précise-t-elle, le racisme ne se manifeste pas de la même façon selon le genre. Effectivement, "les hommes asiatiques subissent des stéréotypes liés à leur masculinité souvent dévalorisée", tandis que les femmes, dont "la féminité est fantasmée", doivent faire face à "l'imbrication du racisme et du sexisme", aussi bien dans le monde du travail (harcèlement sexuel) que dans l'espace public.

Fière de la sortie de l’étude REACTAsie soutenue par le @Defenseurdroits, présentation des résultats par @MAF_reseau, introduite par la Défenseure @clairehedon, à côté de @ajcf_fr lire le rapport https://t.co/agj9EMTcgc pic.twitter.com/fzVI4QEicu

March 15, 2023

Faible taux de recours d'une "minorité modèle"

Pourtant, bien souvent le racisme subi par les personnes d'origine asiatique est passé sous silence par les victimes de discriminations elles-mêmes. Un faible taux de réaction et de recours que l'étude REACTAsie explique par l'étiquette de "minorité modèle" qui enferme les personnes asiatiques dans des stéréotypes positifs ("travailleurs", "discrets", "forts en maths") et les empêche de signaler les situations de racisme auxquelles elles peuvent être confrontées.

La faible maîtrise de la langue française, la "logique de survie" et l'héritage du confucianisme – qui cultive les relations non conflictuelles – chez les primo-arrivants peuvent aussi, selon Simeng Wang, expliquer que les populations asiatiques recourent moins au droit et à une hiérarchie autoritaire.

Sur le dernier aspect, Ya-Han Chuang, autrice de "Une minorité modèle ? Chinois de France et racisme anti-Asiatiques" (éd. La Découverte), se veut "moins essentialiste", dit-elle. Au-delà des valeurs de confucianisme, elle préfère "parler de la vision de la population asiatique qui se situe entre le dominant et le dominé", précise celle qui est également membre du projet PolAsie. Analysé par Djamel Sellah, doctorant à Sciences Po Bordeaux, ce projet vise à analyser la spécificité de la participation politique en France des Asiatiques et Français d’origine asiatique.

"Il y a la société française avec, d’un côté, la population majoritaire ; de l’autre, des populations issues d’anciennes colonies africaines, souvent stigmatisées ; et au milieu, on retrouve les Asiatiques, qualifiés de bons immigrés, d'immigrés modèles qui travaillent bien et sont silencieux, mais que l'on continue tout de même à regarder à travers le prisme du 'péril jaune' (risque supposé que les peuples d'Asie surpassent l'Occident et gouvernent le monde, NDLR)."

D'autres facteurs sociaux permettent, selon la sociologue, d'expliquer cette relative inertie face à des discriminations qui, le plus souvent d'ailleurs, ne sont même pas perçues comme telles par les victimes : "Il maîtrisent moins bien le français et ont, pour certains (notamment les réfugiés indochinois), une telle gratitude en tant que réfugiés que cela empêche une prise de conscience du racisme quotidien subi." Ainsi, poursuit Ya-Han Chuang, "ils reconnaissent un traitement défavorable, mais n’ont pas forcément les ressources intellectuelles pour que cela se traduise comme une manifestation de racisme dans leur conscience. Et encore moins pour que cela se transforme en une action collective."

Pourtant, les enquêtés de l'étude REACTAsie ont, à 80 %, un niveau bac+5, et les deux tiers sont nés sur le sol français. Un choix que Simeng Wang justifie par la volonté de dégager les particularités du racisme subi par les personnes d'origine asiatique occupant une position sociale élevée. La question à laquelle l'équipe de chercheurs souhaitait répondre était alors la suivante, explique la sociologue : "Est-ce que la facilité de s'exprimer augmente la chance de pouvoir rapporter des vécus de l'injustice sociale ?" En réalité, poursuit-elle, "nous avons remarqué qu'ils ne sont pas forcément épargnés par ce phénomène, mais qu'il prend des formes différentes."

Pas épargnés, car il existe aussi une insécurité linguistique subie par des primo-arrivants, bien que diplômés. Les personnes venues en France pour suivre des études supérieures ont beau être diplômées et être entrées sur le marché du travail français, elles ne maîtrisent pas pour autant la langue française, ni les démarches administratives pour aller porter plainte, poursuit Simeng Wang, évoquant des entraves linguistiques et administratives qui empêchent de recourir au droit.

Un phénomène à conjuguer également avec une diversité des postures à l'intérieur même des populations d'origine asiatique, révèle l'étude REACTAsie.

Passé colonial et rapports de force ethno-raciaux

"Cela renvoie au passé colonial", explique la chercheuse, autrice d'"Illusions et souffrances. Les migrants chinois à Paris" (éd. Rue d'Ulm).

En effet, développe-t-elle, les personnes d'origines vietnamienne, cambodgienne ou laotienne (ex-Indochine française) ont souvent pour parents des "boat people" (réfugiés ayant fui par la mer le régime communiste vietnamien entre 1978 et 1981) ou des individus ayant été accueillis en France après les guerres avec les Khmers rouges. "Ils ont grandi dans un environnement familial traversé par ce passé colonial", explique Simeng Wang, les opposant, par exemple, aux personnes d'origine japonaise, qui n'ont jamais été colonisées par la France ou par un autre pays asiatique.

"Il y a une prédisposition différente à ces questions en lien avec la colonisation et la notion des rapports de forces ethno-raciaux, même au sein de l'Asie elle-même", poursuit la sociologue, évoquant entre autres la colonisation de Taïwan par le Japon ou encore la guerre sino-vietnamienne. "Ces événements ont participé à donner aux différents enquêtés un héritage sur la question de la conscientisation du racisme anti-asiatique."

Concrètement, cela s'exprime par une tendance de mise à distance du racisme de la part des individus d'origine japonaise, qui se sentent bien moins concernés que des personnes d'origine asiatique issues des anciennes colonies de la France.

Quoi qu'il en soit, sur ce sujet aussi, la parole – bien que timide – se libère. La pandémie de Covid-19, qui a été "un moment d'expression paroxystique" de ce racisme, a joué un rôle de "catalyseur dans la prise de conscience", individuelle ou collective, des discriminations, chez les jeunes enquêtés, répète Simeng Wang.

Les réseaux sociaux ont un temps permis l'émergence d'un débat sur la question, rappelle de son côté Ya-Han Chuang, évoquant le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus, utilisé sur Twitter au début de la pandémie de Covid-19 pour dénoncer des faits de discrimination... et une épidémie d'amalgames racistes.

S'en est suivie une médiatisation accrue de ces phénomènes, et la prise en considération d'un problème auquel les pouvoirs publics s'intéressent davantage.

Ainsi, la collaboration avec la Défenseure des droits va continuer, précise Simeng Wang, qui ajoute qu'une minisérie vidéo sera bientôt largement diffusée. "Pour le volet 'action', il s'agira notamment de collaborer avec des acteurs associatifs pour promouvoir la minisérie, et organiser des projections-débats, notamment en milieu scolaire, pour sensibiliser la population, et notamment la population majoritaire."

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New York Times - World

Americans’ Old Car Batteries Are Making Mexican Workers Sick

The removal of lead from car batteries, many from the United States, at recycling plants in northern Mexico has led to high levels of lead contamination, a new report found.

After tests showed high levels of lead in Azael Mateo González Ramírez’s body, his supervisor at a car battery recycling plant in northern Mexico insisted he keep working.Credit...Alejandro Cegarra for The New York Times

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By Steve Fisher

Photographs by Alejandro Cegarra

Steve Fisher traveled to Monterrey, Mexico, and spoke with current and former workers at car battery recycling plants.

After returning home from his job at a car battery recycling plant in northern Mexico one evening in 2019, Azael Mateo González Ramírez said he felt dizzy, his bones ‌ach‌ed and his throat was raspy. Then came ‌stomach pain, he said, followed by bouts of diarrhea.

The plant in Monterrey where he worked handled used car batteries, many from the United States, extracting lead as part of the process. Mr. González, 39, stacked the batteries, he said, near large containers of lead dust.

Medical tests, Mr. González said, showed high levels of lead in his body; experts agree that no level of lead is safe and over time it can result in neurological and gastrointestinal damage.

His superviso‌r at the facility, he said, insisted he keep working.

The city of Monterrey, a three-hour drive from Texas, has become the largest source of used car batteries from the United States, with steady growth over the past decade in the shipment of used American batteries to Mexico, according to the U.S. Environmental Protection Agency.

The increase in batteries from the United States comes as a report released Monday found significantly high levels of lead at many facilities, leaving workers vulnerable to a toxic metal that poses severe risks to human health.

Soil samples taken outside six battery recycling plants in Monterrey in 2022 revealed lead levels far above the legal limit in Mexico, according to the report by Occupational Knowledge International, a San Francisco-based public health nonprofit, and Casa Cem, a Mexican environmental group.

While Mexico’s regulations stipulate that facilities must remove lead from contaminated soil and can be shut down for violating environmental standards, Mexican government records show that in recent years few plants have been closed.

Mexico’s lax environmental laws and even more lax enforcement encourages American companies to offload used car batteries to the country, wh‌ere labor is cheaper and unions are weaker, according to experts in labor rights and occupational health.

More on Mexico

“Workers in these plants are being poisoned day in and day out, and often without even their own knowledge of that,’’ said Perry Gottesfeld, executive director of Occupational Knowledge International. “They don’t get the training, they don’t get the equipment and they don’t get to operate in facilities that have adequate ventilation.”

Over the past 10 years the number of car batteries shipped to Mexico from the United States has grown by nearly 20 percent, according to E.P.A. records included in the study by the two groups. In 2021, more than 75 percent of all used U.S. batteries were exported there, E.P.A. records showed.

At recycling plants, lead is removed from batteries, ground up, melted and turned into ingots that are used to make new batteries.

The world’s largest car battery ‌maker, Clarios, which is based in Milwaukee, Wis., bought two ‌plants in Monterrey ‌in 2019, and the ‌report found lead levels in soil outside ‌its facilities that were well above the legal limit in Mexico of 800 parts per million. (The samples in the report were tested and analyzed by an independent laboratory.)

At one Clarios plant, a soil sample showed lead levels of 15,000 parts per million, while at the other Clarios facility, a sample showed 3,800 parts per million of lead.

Clarios closed its last U.S.-based car battery recycling facility, in South Carolina, in 2021, following a series of ‌fines by the E.P.A. for violations involving air pollution, hazardous waste and the improper transportation of lead batteries.

Shipping batteries to Mexico would save the company 25 percent in recycling costs, according to a filing by Clarios with the Securities and Exchange Commission.

“Certainly there is cost savings if you don’t have to worry about upgrading your facility to meet the standards that are in place in the U.S.,” ‌‌Mr. Gottesfeld said.

A spokeswoman for Clarios said the company’s facilities use “strict safety protocols and we provide our employees with state of the art protective safety gear.”

“We work with local health, safety, and environmental authorities to ensure our facilities are not only in compliance, but set the benchmark for our industry,” said the spokeswoman, Ana Margarita Garza-Villarreal.

Though Mexico’s ‌federal ‌environmental ‌agency has the power to shut down plants that violate environmental standards, agency documents show that officials temporarily closed parts of battery recycling plants ‌just four times for air and soil contamination‌‌ in the past 23 years.

Mexican law requires plants to have filtration systems to eliminate the spread of lead dust and companies must provide workers with face masks. But some filter systems are outdated or break down, the wearing of face masks is not strictly enforced and lead dust containers are in work areas that are not properly ventilated, according to interviews by The Times with 15 current and former workers at battery recycling plants in Monterrey.

Óscar Nuñez, 32, said he worked at a recycling plant owned by a Mexican company where the ventilation did not work well and lead dust penetrated his gloves.

“It was like prison in there,” said Mr. Nuñez, who quit after three months over concerns for his health.

Elizabeth Coronado‌ was a nurse at a Monterrey plant owned by Grupo Gonher, where Mr. González had worked, and was responsible for monitoring the health of workers in high lead exposure areas.

Of the ‌roughly 300 workers whose blood samples she tested every three months, she said a third of them had ‌50 micrograms of lead per deciliter of blood in their system. The average for battery recycling workers in the United States in 2022 was nine micrograms, according to a battery trade group.

Lead experts in the United States say workers whose lead level reaches 30 micrograms of lead per deciliter of blood should be removed from the source of the metal.

“It’s alarming,” said Ms. Coronado, who left the plant in 2021 and now works at a local health clinic.

Ms. Coronado said the company typically gave workers with high levels of lead multivitamins and milk, neither of which experts say will do anything to ameliorate lead exposure. Instead, they say, the most effective treatments include giving patients medications that specifically target lead in the body and removes it.

Grupo Gonher did not respond to a request for comment.

Though no amount of lead in the body is safe, levels like those found in workers at the Gonher plant can have severe consequences, said Dr. Michael Kosnett, an expert on workplace lead exposure and an associate adjunct professor at the Colorado School of Public Health.

“It should not be tolerated,” ‌he said. “Among the most significant long term adverse effects associated with blood lead in the teens or higher levels is a documented risk of death from heart disease.”

As for Mr. González, he said he had offered to curtain off containers holding lead dust. But his supervisor told him it was not a priority.

Mr. González said he was fired from the plant in 2021 ‌‌as part of what the company told him was a restructuring. In his five years at the plant, he had never missed a day of work, he said, and believed he was dismissed at least in part because of the concerns he raised repeatedly about lead exposure.

Mr. González, who now works renting music equipment for private events, said friends who work ‌at the recycling plant say little has changed.

“There is a lot of venom there,” he said.

Chantal Flores and Lorena Ríos contributed reporting from Monterrey.

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France24 - Monde

États-Unis : Joe Biden promulgue une loi de transparence sur les origines du Covid-19

Publié le : 20/03/2023 - 22:44Modifié le : 20/03/2023 - 22:47

FRANCE 24 Suivre

"Nous devons aller au fond des choses en ce qui concerne les origines de la pandémie de Covid-19", a affirmé Joe Biden, lundi, en annonçant la promulgation d'une loi qui permet de déclassifier des documents concernant les origines de la pandémie due à ce coronavirus.

Le président américain Joe Biden a annoncé lundi 20 mars dans un communiqué avoir promulgué une loi qui permet de déclassifier des documents concernant les origines de la pandémie de Covid-19, apparue en Chine.

"Nous devons aller au fond des choses en ce qui concerne les origines de la pandémie de Covid-19 pour assurer que nous saurons mieux prévenir les pandémies futures", a déclaré Joe Biden, en ajoutant : "Mon administration va déclassifier et publier le plus possible d'informations", dans le respect toutefois de la "sécurité nationale".

Porté au départ par l'opposition républicaine, ce texte a finalement fait l'objet d'un consensus massif avec les démocrates, puisqu'il a été voté à l'unanimité de la Chambre des représentants - à majorité conservatrice.

C'est d'autant plus notable que la pandémie a creusé des clivages partisans particulièrement profonds aux États-Unis, que ce soit sur la vaccination par exemple ou les mesures de prévention.

Un accident de laboratoire ?

Le directeur de la police fédérale Christopher Wray a récemment estimé qu'un accident de laboratoire à Wuhan en Chine était "très probablement" à l'origine de la pandémie de Covid-19, peu après une hypothèse similaire avancée par le ministère américain de l'Energie.

Cela a conduit en particulier l'Organisation mondiale de la santé à demander aux Américains de partager leurs informations.

La communauté scientifique reste divisée entre les tenants de l'hypothèse d'une transmission par animal intermédiaire et ceux qui défendent la thèse de la fuite d'un laboratoire de Wuhan.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Question de définition

Covid-19 : quand pourra-t-on décréter la fin de la pandémie ?

Covid-19 : Biden accuse la Chine de cacher des informations sur "les origines de la pandémie"

France24 - Monde

Les Baloutches, à l’avant-poste des manifestations en Iran depuis la mort de Mahsa Amini

Publié le : 16/03/2023 - 16:52

Bahar MAKOOI Suivre

Six mois après la mort de Mahsa Amini, les manifestations se font plus rares en Iran, mais dans la région du Sistan-Baloutchistan, la mobilisation ne faiblit pas. Chaque vendredi, des centaines de protestataires se rassemblent à la sortie de la grande prière. Un mouvement très durement réprimé par les autorités iraniennes.

La province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est de l'Iran, est le théâtre de manifestations hebdomadaires contre le pouvoir. Sur les vidéos relayées par l'organisation locale de défense des droits humain Haalvsh sur les réseaux sociaux, le vendredi 10 mars, une foule compacte d'hommes a une nouvelle fois envahi le centre-ville de Zahedan, la capitale de région, à la sortie de la grande prière du vendredi. Dans des slogans scandés en chœur, les manifestants ont réclamé la libération des prisonniers politiques.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Armin Arefi (@arefiarmin)

En arrière-plan, la grande mosquée Makki, tenue par l'imam sunnite Molavi Abdol Hamid, qui joue un rôle de premier plan dans la poursuite du mouvement de contestation anti-pouvoir, dans cette province d'Iran à majorité sunnite, frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan.

Alors que les manifestations se sont raréfiées dans le reste du pays, les Baloutches continuent de battre le pavé depuis 23 semaines, bien qu'ils en payent un lourd tribut. Parmi les victimes de la répression du pouvoir iranien contre le mouvement de contestation qui a suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre 2022, nombreux sont des Baloutches.

D'après l'ONG Human Rights Iran, au moins 530 personnes ont tuées dans les protestations à travers l'ensemble du pays depuis six mois. Au Sistan-Baloutchistan, la répression a trouvé son apogée le vendredi 30 septembre, rebaptisé le "vendredi sanglant". Ce jour-là, les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur les manifestants à Zahedan, faisant au moins 66 morts dont des enfants, selon Amnesty International.

>> À voir : Iran : à Zahedan, un massacre invisible

"Des aiguilles dans les parties génitales"

Mais si l'objectif était d'écraser le soulèvement, il a eu l'effet inverse. Les manifestations du vendredi ont repris deux semaines plus tard, malgré une intensification des moyens de répression : présence militaire, installation de caméras de sécurité, coupures régulières d'Internet, surveillance des hôpitaux pour pister les blessés...

Début février, le Washington Post a authentifié une centaine de vidéos témoignant des violences et intimidations à l'égard des manifestants Baloutches. "Le redouté corps des Gardiens de la révolution travaille en tandem avec la police anti-émeute et des agents en civil pour réprimer violemment les manifestations - en procédant à des arrestations arbitraires, à des passages à tabac aveugles et, dans certains cas, en ouvrant le feu sur des civils", ont listé les journalistes du quotidien américain.

De son côté, Amnesty international a noté dans un rapport publié début mars qu'au moins treize Baloutches ont été condamnés à mort depuis janvier "à l'issue de procès manifestement inéquitables", dont six jeunes hommes rien que pour le mois de décembre, "en lien avec les manifestations". Pour certains d'entre eux, l'ONG a recueilli des preuves de tortures, y compris des violences sexuelles, pour les forcer à faire des "aveux". "Ils ont enfoncé des aiguilles dans les parties génitales d'Ebrahim Narouie et battu Mansour Dahmardeh si violemment qu'ils lui ont cassé les dents et le nez", déplore ainsi l'ONG concernant deux des prisonniers exécutés.

After being subjected to torture in detention for weeks, Ebrahim Narouie, 25, has been sentenced to death on the charge of “waging war” by an Islamic Revolutionary Court in Zahedan in connection with recent protests, reports @1500tasvir.#ابراهیم_نارویی#زن_زندگی_آزادی pic.twitter.com/0Orni3t3op

January 18, 2023

"Les Baloutches sont habitués à un taux d'exécution important. Alors qu'ils sont estimés à seulement 2 % de la population iranienne, très régulièrement ils représentent plus d'un tiers des exécutions annuelles", note Stéphane Dudoignon, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Iran.

"Désespoir social et économique"

Dans cette région pauvre de l'Iran, le mouvement de protestation trouve surtout ses racines "dans le désespoir social et économique", explique Stéphane Dudoignon. Les Baloutches, majoritairement sunnites, sont victimes de discrimination de la part du gouvernement chiite théocratique de Téhéran. Ils sont systématiquement écartés des emplois publics.

"L'embrasement actuel correspond à des frustrations cumulées. Pendant des années, les Baloutches ne pouvaient pas s'exprimer. Ils ont profité de cette fenêtre pour faire valoir leur cause", ajoute le chercheur.

Dans certains endroits de cette province, le chômage atteint les 60 %, les investissements productifs sont rares, et la région est en proie à une catastrophe écologique avec le réchauffement climatique, l'assèchement de ses lacs saisonniers et une explosion des maladies respiratoires.

Mais les revendications des manifestants du vendredi dépassent leur seule ethnie. "Ils rejoignent le mouvement national", souligne Stéphane Dudoignon. Leur mouvement s'est présenté très tôt comme un mouvement iranien et pas seulement baloutche, dans la bouche de l'imam Molavi Abdol Hamid, qui prend la parole devant les fidèles tous les vendredis.

Bien que ce leader religieux sunnite soit plutôt partisan du voile islamique, "les revendications de démocratisation qu'il prône rejoignent le discours de nombreux manifestants et manifestantes à travers le pays". "Il existe une connectivité des luttes entre la blogueuse de Téhéran, l'ouvrier de métallurgie et le manifestant de Zahedan. Ils se considèrent tous comme des citoyens de seconde zone à qui aucun espoir ne peut être donné d'accéder au statut de citoyen de plein droit", conclut le chercheur.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} un vent d'optimisme

Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?

Manifestations en Iran : le pouvoir reconnaît pour la première fois l'ampleur de la répression

Chronologie

Mort de Mahsa Amini : retour sur quatre mois de manifestations et de répression en Iran

France24 - Monde

Retraites : les motions de censure rejetées, la réforme adoptée

Publié le : 20/03/2023 - 08:06Modifié le : 20/03/2023 - 22:02

FRANCE 24 Suivre

La réforme des retraites a été définitivement adoptée lundi après le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement. L'exécutif fait face à une contestation sociale qui menace de se durcir. Revivez cette journée sur notre liveblog.

L'Assemblée nationale a rejeté lundi 20 mars les deux motions de censure qui avaient été déposées après le déclenchement du 49.3 par Élisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites. Après le rejet à neuf voix près de la première motion transpartisane, celle de l'extrême droite n'a recueilli que 94 voix sur les 287 nécessaires. 

La réforme des retraites est désormais considérée comme définitivement adoptée par le Parlement. La gauche comme le groupe RN ont cependant déjà annoncé des saisines du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer avant une promulgation du projet de réforme très contesté. 

  • Les deux motions de censure déposées contre le gouvernement ont été rejetées. La première a recueilli 278 votes sur les 287 qui étaient nécessaires pour son adoption. 

  • "Le recul de l'âge légal de 62 à 64 ans cristallise toutes les injustices", a affirmé le député Charles de Courson (groupe Liot), qui a appelé au vote d'une motion de censure transpartisane pour s'opposer à un "déni de démocratie" et rejeter ainsi la réforme des retraites.

  • Les députés du Rassemblement national dénoncent le "marasme" et "l'enlisement" de l'exécutif sur la réforme des retraites, et disent "chiche" à une dissolution de l'Assemblée, a souligné Laure Lavalette (RN) en défendant une motion de censure contre le gouvernement.

  • Élisabeth Borne a dénoncé "l'antiparlementarisme à l'œuvre" des oppositions au Parlement et le "déchaînement de violence" de certains députés de gauche. Le gouvernement n'est "jamais allé aussi loin" dans le "compromis", a-t-elle assuré.

  • Le déclenchement, jeudi, de l'arme constitutionnelle du 49.3 par la Première ministre pour faire passer sans vote la réforme n'a fait que redoubler la contestation, qui dépasse souvent le sujet du recul de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans.

  • L'intersyndicale a appelé à une neuvième journée de mobilisation pour le jeudi 23 mars, tandis que la grève s'est durcie dans les raffineries et que les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou encore Nantes. 

Ce liveblog est désormais terminé. Suivez l'actualité sur la réforme des retraites ici.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} COLèRE À L'ASSEMBLÉE

Retraites : Liot, le petit groupe parlementaire qui espère faire tomber le gouvernement

REVUE DE PRESSE

Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

Cinq scénarios

Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?

France24 - Monde

Attention, ces vidéos de déchets et de rats dans les rues parisiennes sont anciennes

Publié le : 20/03/2023 - 17:38

Lise Kiennemann Suivre

Alors que la grève des éboueurs se poursuit à Paris, de nombreuses images montrant les rues parisiennes recouvertes d’ordures sont partagées sur les réseaux sociaux. Mais certaines n’ont rien à voir avec la situation actuelle.

La vérification en bref

  • Une vidéo vue près de 2 millions de fois sur Twitter montre des campements de fortune installés dans la capitale française, ainsi que des déchets. Elle date en fait de 2016.
  • Sur une autre vidéo qui circule sur Twitter, on voit des rats au milieu de montagnes de déchets à Bagnolet, à l’est de Paris. On retrouve cette vidéo dans des publications de mai 2021.
  • Une troisième vidéo partagée récemment montre elle aussi des rats, traversant cette fois un boulevard parisien. Une séquence qui a été prise il y a au moins un an, en mars 2022.

 

Le détail de la vérification

Ces derniers jours, les images de déchets jonchant les rues de la capitale française ont fait le tour du monde, circulant sur les réseaux sociaux et dans la presse internationale. En cause : une grève des éboueurs contre la très contestée réforme des retraites, qui a débuté le 7 mars 2023, et qui a touché la moitié des arrondissements parisiens.

Cette situation a parfois été aggravée par les manifestations qui ont éclaté suite à l’utilisation par le gouvernement français de l’article 49.3 le 16 mars 2023, au cours desquelles des poubelles ont pu être renversées et brûlées. 

Mais si certaines de ces images sont authentiques, d’autres n’ont rien à voir avec les événements récents.

Une vidéo prise en 2016 suite à un raid sur un camp de migrants

Une première vidéo, vue plus de 1,8 million de fois et partagée plus de 10 000 fois, montre ainsi des rues recouvertes de déchets, des campements de fortune installés au milieu de larges avenues ou encore des affrontements entre des hommes et les forces de l’ordre, au cours desquels des gaz lacrymogènes semblent être utilisés.

“Paris, France. On dirait un pays du tiers monde. Telle est la réalité lorsque le Forum économique mondial est aux commandes” peut-on lire en légende de la vidéo. “La guerre civile a commencé en France” écrit un autre compte.

Mais la vidéo n’a rien à voir avec les événements récents. 

En utilisant l’outil InVid WeVerify (voir ici comment procéder), il est possible de retrouver cette vidéo dans des articles publiés en octobre 2016 par des tabloïds anglophones, comme The Sun ou The Daily Mail.

Selon ces publications, la vidéo montrerait “les suites d'un raid sur un camp de migrants sur l'avenue de Flandre”, dans le nord de Paris.

Plusieurs articles de médias français publiés en octobre 2016 documentaient la présence de près d’un millier de migrants installés dans des campements autour de la station de métro Stalingrad, qui se situe non loin de l’avenue de Flandre. Ils faisaient aussi état d’opérations menées par la police pour les évacuer.

Des déchets et des rats à Bagnolet… en 2021

Une autre vidéo partagée plus de 4 000 fois montre pour sa part des dizaines de rats au milieu de déchets. “Juste sur le bord du périphérique parisien, vous savez, celui de Paris, la ville hôte des JO 2024” commente un utilisateur de Twitter.

“L’histoire des éboueurs, ça va finir en virus a cause des rats, ils vont en profiter pour vous sortir du narratif crise sanitaire pour ressortir leur pseudo vax” écrit un autre compte Twitter.

La vidéo a également circulé sur TikTok.

La vidéo a bien été prise à proximité de Paris, plus précisément à l’entrée de la ville de Bagnolet, à l’est de la capitale. Il est en effet possible de géolocaliser cette séquence. 

Mais ces images sont anciennes. 

Grâce à l’outil InVid WeVerify, on la retrouve dans une publication Twitter du 19 mai 2021. “Porte de Bagnolet, décharge à ciel ouvert” indiquait sa légende.

Elle ne montre donc pas l’état actuel de la ville de Paris, contrairement à ce que laissent penser de récentes publications. 

Le compte qui avait originellement partagé la vidéo a d’ailleurs publié une photo le 6 octobre 2021, montrant le même endroit nettoyé. 

Une vidéo montrant des rats… tournée il y a un an

Une autre vidéo prétend elle aussi montrer des rats “envahissant” la capitale parisienne. “C'est épouvantable ! il faut agir !” peut-on lire dans une publication du 14 mars 2023 du compte Twitter @saccageparis. Ce compte se présente comme “une communauté de Twittos (...) qui met en lumière les dysfonctionnements et la mauvaise gestion de la ville de Paris, sur tous les sujets…”.

On la retrouve également dans plusieurs publications TikTok partagées ces derniers jours.

La vidéo n’est pourtant, là encore, pas récente. Elle date au moins de mars 2022, puisqu’on la retrouve à ce moment-là dans une publication Facebook. “Paris , ville lumière 2022… Les rats sur les Grands Boulevards” indiquait alors la légende. 

Si ces deux vidéos montrant des rats dans la capitale sont anciennes, la présence de rats dans la capitale est toutefois régulièrement pointée du doigt. Selon les spécialistes, ceux-ci seraient plus de six millions, un chiffre qui serait en augmentation. Cette situation est d’ailleurs parfois dénoncée comme représentant une menace pour la santé publique.

Eboueurs réquisitionnés par la préfecture de police

Bien que le retour à la normale risque de prendre du temps dans la capitale, les rues des arrondissements concernés par la grève des éboueurs ont commencé à être déblayeés ce lundi 20 mars 2023. 

Des éboueurs ont en effet été réquisitionnés par la préfecture de police sur ordre du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, alors que la maire de Paris Anne Hidalgo, avait pour sa part refusé de recourir à cette option, se présentant comme “solidaire” du mouvement social.

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France24 - Monde

Sept milliards d'euros d'aide internationale promis à la Turquie et la Syrie après les séismes

Publié le : 20/03/2023 - 17:12Modifié le : 20/03/2023 - 21:36

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Un mois après les séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie, les donateurs internationaux réunis à Bruxelles lundi se sont engagés à apporter sept milliards d'euros d'aide aux populations des deux pays.

Les donateurs internationaux se sont engagés lundi 20 mars à Bruxelles à apporter sept milliards d'euros d'aide aux populations de Turquie et de Syrie affectées par le séisme du 6 février, qui a fait plus de 56 000 morts et des dégâts évalués à plus de cent milliards d'euros.

"Les engagements s'élèvent au total aujourd'hui à sept milliards d'euros", a déclaré le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, à l'issue d'une conférence internationale des donateurs organisée à Bruxelles.

Sur ces sept milliards, quelque 950 millions d'euros vont à la population syrienne, a détaillé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La majorité des promesses d'aide va à la Turquie, où le bilan du séisme a été le plus lourd. Elle s'est aussi félicitée "d'un bon jour pour la solidarité internationale" mais a souligné que la conférence, à laquelle participaient plus de 60 délégations, "n'était qu'un début". 

"Nous avons beaucoup de travail devant nous", a-t-elle reconnu, ajoutant qu'une conférence des donateurs uniquement dédiée à la population syrienne se tiendrait à Bruxelles les 14 et 15 juin.

La Commission s'est engagée à verser un milliard d'euros d'aide pour la reconstruction de la Turquie, et 108 millions d'euros d'assistance humanitaire à la Syrie. La Banque européenne d'investissement a annoncé 500 millions d'euros de prêts pour la Turquie. 

Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a jugé que le résultat de la conférence constituait "un grand pas en avant". "Mais nous avons encore un long chemin à parcourir", a-t-il souligné.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé à "quelque 104 milliards de dollars" (97 milliards d'euros) le coût des dégâts dans son pays. "Quel que soit son statut économique, il est impossible pour un pays de lutter seul contre une catastrophe de cette ampleur", a déclaré le dirigeant turc, qui s'exprimait par vidéoconférence.

Des millions de personnes ont vu leurs logements détruits dans la zone affectée par le séisme dans le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, où vit une importante population réfugiée ou déplacée par le conflit syrien. En Syrie, les dégâts sont estimés à 8,9 milliards de dollars par l'ONU, et le coût des réparations d'urgence à 14,8 milliards.

"La situation dans les régions touchées reste désespérée"

L'Allemagne a annoncé qu'elle doublerait son aide aux victimes du séisme, en la portant à 240 millions euros, et la France qu'elle ajoutait 12 millions à la trentaine de millions déjà annoncés pour la Turquie et la Syrie.

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait regretté il y a une quinzaine de jours la faible réponse à l'appel d'urgence lancé par l'ONU à la mi-février pour récolter plus d'un milliard de dollars pour la Turquie, et près de 400 millions de dollars pour la Syrie. L'appel pour la Turquie n'a jusqu'à présent été financé qu'à 16 %.

L'ONG International Rescue Committee (IRC) a appelé les donateurs à garantir que ces appels soient entièrement couverts et que les fonds puissent parvenir "sans délai" aux organisations humanitaires sur le terrain.

"Plus d'un mois après le tremblement de terre, la situation dans les régions touchées reste désespérée. De nombreuses maisons ayant été endommagées ou détruites, beaucoup de personnes n'ont d'autre choix que de dormir dans des abris collectifs surpeuplés et sous-équipés", a souligné Tanya Evans, directrice pour la Syrie de l'IRC.

La secousse de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard, a fait en Turquie 50 096 morts, selon le dernier bilan des autorités. En outre, 5 954 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie, selon une compilation effectuée par l'AFP.

En Turquie, des inondations ont frappé mercredi deux des provinces touchées par le séisme, faisant une vingtaine de morts ou disparus et ajoutant à la détresse des rescapés.

Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre succession le 14 mai, a demandé "pardon" aux populations touchées par le séisme pour les retards dans l'arrivée des secours et promis une reconstruction au pas de charge, "en un an".

Damas exclu

Même si les relations sont souvent tendues, la Turquie est un partenaire clé pour l'Union européenne, qui a versé plus de cinq milliards d'euros à ce pays pour l'aider à faire face à l'accueil des réfugiés syriens.

"Nous accueillons quatre millions de réfugiés, dont 3,5 millions de Syriens. Alors que nous pansons nos plaies, nous sommes solidaires du peuple syrien, qui a également été touché par le tremblement de terre", a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

En revanche le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, sanctionné par les Occidentaux depuis la répression en 2011 du soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile, n'est pas associé à la conférence. Ce qu'a "déploré" le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Si l'aide internationale a rapidement été acheminée en Turquie après le séisme, les organisations humanitaires se sont, elles, retrouvées confrontées à d'importantes difficultés pour apporter du soutien à la population syrienne, en particulier dans la zone rebelle d'Idleb (nord-ouest).

Depuis, l'UE et les États-Unis ont allégé les sanctions imposées à la Syrie, tandis que Damas a accepté d'autoriser l'ONU à ouvrir deux autres passages frontaliers pour aider à acheminer plus d'aide. "Que ce soit clair, l'Union européenne ne travaille pas avec le régime d'Assad. Mais nous soutenons toujours les populations dans le besoin", a souligné Ursula von der Leyen, ajoutant que l'aide se faisait par le biais d'organisations humanitaires partenaires.

La Russie, allié principal de Damas, est exclue de la conférence des donateurs de Bruxelles en raison de la guerre menée en Ukraine.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EXPRESS ORIENT

Séisme en Turquie : le défi du relogement

Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan humain et économique de la catastrophe, un mois après

"C'est comme si c'était hier" : la Turquie pleure toujours ses morts, un mois après le séisme

France24 - Monde

Entre la France et l'Irak, une relation ancienne en pleine reconstruction

Publié le : 20/03/2023 - 07:17Modifié le : 20/03/2023 - 15:53

Elie SAIKALI

Il y a vingt ans, les États-Unis et leurs alliés déclaraient la guerre à l’Irak. La France, tout comme la Chine, la Russie et l’Allemagne, s’opposait à une intervention militaire dans le pays. Deux décennies plus tard, les relations franco-irakiennes sont "dynamiques", sans toutefois être aussi flamboyantes qu’elles le furent dans les années 70 et 80, période durant laquelle les deux pays entretenaient une étroite relation.

Le 20 mars 2003, une coalition militaire dirigée par les États-Unis envahissait l’Irak du dictateur Saddam Hussein, sans recevoir le feu vert de l'ONU, déclenchant la seconde guerre du Golfe. L’objectif annoncé par le président américain de l’époque, George W. Bush, est de "désarmer l’Irak, de libérer son peuple, et de défendre le monde contre un grand danger", référence aux armes de destruction massive qu’il accuse Saddam Hussein de détenir.

Parmi les États qui refusent d’accompagner Washington et ses alliés dans le désert irakien : la Russie, la Chine, l’Allemagne et... la France. Le "non" de Paris à la guerre, formulé par le président Jacques Chirac et le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, dans un discours au Conseil de sécurité des Nations unies, retentit à la surface du Globe et entre dans l’Histoire.

Son discours est dans toutes les mémoires. "Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d’un idéal, lâche Dominique de Villepin, martial et déterminé. (…) Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie, un pays qui n’oublie pas, et qui sait tout ce qu’il doit aux combattants de la Liberté venus d’Amérique et d’ailleurs." Aujourd’hui encore, ce discours reste l’un des plus forts de la diplomatie française et vaut à son ministre d'être applaudi dans l'enceinte du Conseil de sécurité, un fait rare. Il est aussi la cause de relations compliquées qui empoisonneront pendant plusieurs années les relations avec Washington. A contrario, le geste de Paris est salué par une grande majorité du monde arabe.

Partenariat stratégique

Les relations franco-irakiennes sont à présent décrites comme "particulièrement dynamiques", selon le site internet du Quai d’Orsay. De nombreuses visites "de haut niveau", y compris de la région autonome du Kurdistan, ont été effectuées ces dernières années par des responsables irakiens en France, et français en Irak.

Le président Emmanuel Macron s’y est pour sa part rendu deux fois lors de son premier mandat : en septembre 2020, puis fin août 2021 à l’occasion de la Conférence de Bagdad. Comme le rappelle l’Élysée, elle a été organisée par l'Irak, en coordination et coopération avec la France, afin de rassembler les pays voisins du Moyen-Orient en vue d'œuvrer à la sécurité, la stabilité et au développement du pays. Un deuxième volet de cette conférence s’est tenu en Jordanie en décembre 2022, où le chef de l’État français s’est également rendu.

Côté irakien, le Premier ministre, Mohammed Chia al-Soudani, – élu fin octobre 2022 – a été reçu à Paris le 26 janvier.Interrogé par France 24, le chef du gouvernement irakien a salué sa visite comme un "changement de paradigme dans les relations entre l'Irak et la France", qui ont pris une "voie stratégique grâce à la signature d'un accord de partenariat stratégique".

Ce partenariat bilatéral concerne "les domaines militaire, économique, sanitaire, éducatif, de l'enseignement supérieur, sans parler du réchauffement climatique (…) C’est un accord global qui couvre tous les domaines et qui met en évidence les intérêts stratégiques des deux pays pour devenir partenaires à tous les niveaux", estime Adel Bakawan, directeur du centre français de recherches sur l’Irak et auteur de l’ouvrage "L’Irak, un siècle de faillite. De 1921 à nos jours" (éd. Tallandier, 2021). Il précise toutefois que le Parlement irakien doit encore ratifier l’accord franco-irakien.

L'Irak, pivot du Moyen-Orient

Les experts divergent toutefois sur la nature de la relation franco-irakienne. Selon Adel Bakawan,"Paris pense que l’Irak est le pivot du Moyen-Orient. Lorsque le pays est sécurisé, stabilisé et développé, toute la région est positivement concernée. Elle est au contraire affectée lorsque l’Irak perd en stabilité, en sécurité et en développement".

La France souhaite "mettre en place un partenariat, et non une collaboration, dans tous les domaines avec la république d’Irak", poursuit l’expert, qui précise que la réciproque irakienne est "globalement présente et constatée". "Seulement, l’Irak est fracturé ethniquement, confessionnellement et politiquement. Et à l’intérieur de ces fractures, on peut avoir des remarques nuancées de temps en temps, mais les Irakiens souhaitent globalement s'engager dans ce partenariat sur la durée avec la France."

>> À lire aussi - Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"

S’il s’agit d’une relation bilatérale dynamique, "ce n’est pas une relation à travers laquelle la France projette une influence significative en Irak, en dehors de la représentation diplomatique qui est la sienne, estime de son côté Myriam Benraad, professeure en relations internationales à l’université internationale de Schiller et auteure de 'L’Irak par-delà toutes les guerres' (éd. Le Chevalier Bleu, 2023). Et il ne s’agit pas d’une relation qui, côté irakien, est perçue comme lui procurant d’importantes opportunités".

Elle ajoute qu’"en dehors du plan militaire et de la lutte très circonscrite contre le groupe État islamique (EI), la coopération demeure relativement limitée. La France coopère ainsi avec l’Irak comme elle coopère avec d’autres États au Moyen-Orient. Il n’y a pas de priorité irakienne spécifique pour l’actuelle diplomatie française".

Concrètement, la France est le deuxième partenaire de l’Irak dans le domaine des effectifs de la Coalition contre le groupe EI, toujours selon les données site du Quai d'Orsay. Paris participe, en outre, à la mission NM-I de l’Otan (Mission de l'Alliance atlantique en Irak, non-combattante, NDLR).

Faire en sorte que l'Irak n'implose pas

Les relations entre Paris et Bagdad sont toutefois loin d’avoir retrouvé leur lustre d’antan, lorsque Jacques Chirac, à l’époque Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, se déclarait l’"ami personnel" de Saddam Hussein, alors n°2 du régime irakien. Dans les années 70 et 80 - sous des gouvernements de droite comme de gauche –, la France avait fait de l’Irak son partenaire privilégié au Moyen-Orient. Les relations étaient telles que Paris est allé jusqu’à fournir à Bagdad un réacteur nucléaire, Osirak, détruit par l’aviation israélienne en 1981.

"Dans les années 70, on avait un Irak ayant un État central clé au Moyen-Orient et qui montait en puissance à l’échelle moyen-orientale dans tous les domaines. C’était la période de l’autonomisation de l’économie irakienne, notamment via la nationalisation du pétrole (en 1972, NDLR). Alors, les relations entre la France et l’Irak baasiste avaient une autre forme avec une autre vision du monde", rappelle Adel Bakawan.

Aujourd’hui, "on est dans un contexte de reconstruction de l'État irakien. (...) Dans les années 70, Paris voulait être un partenaire de ce pays qui dominait le Moyen-Orient". L’heure est ainsi au pragmatisme. "La France a la volonté d’accompagner l’Irak dans sa reconstruction et fait tout pour qu’il ne tombe pas dans la faillite politique, économique, sociale et institutionnelle", poursuit le spécialiste.

>> À lire aussi - Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine

"On se situe dans le cadre d’une coopération militaire qui vise pour l’essentiel la menace jihadiste, l’idée est aussi de s’assurer que l’Irak ne resombre pas dans les affres de la violence jihadiste", estime de son côté Myriam Benraad. "L’objectif de la France est de faire en sorte que l’Irak n’implose pas".

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Jordanie : une conférence pour tenter de désamorcer les crises au Moyen-Orient

EXPRESS ORIENT

Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine

BILLET RETOUR

Irak : vingt ans après la chute de Tikrit, ville natale de Saddam Hussein

New York Times - World

Iraq War: 20 Years On

The Children of the Iraq War Have Grown Up, but Some Wounds Don’t Heal

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Photographs by Joao Silva

Written by Alissa J. Rubin

BAGHDAD — The thump of a car bomb explosion, then a whoosh of flame interrupting homework; the low boom of a roadside bomb and seconds later the shattering of glass jolting families awake; an apartment door being kicked open in the middle of the night and someone shouting in a foreign language; the pop, pop, pop of bullets whizzing past in a firefight and the bang of doors slamming as grown-ups drag children inside.

For six years, during the war launched by the United States in 2003 and the sectarian conflict it gave birth to, this was the soundtrack of life in Iraq, and especially for those under age 26 — about 23 million people, nearly half of the population. Trauma was a daily event. Losses touched nearly every family.

Now, especially in Baghdad, many young people want to move on. The cities have somewhat recovered from the war years, and more affluent young Iraqis frequent coffee shops, go to malls and attend live concerts. Even so, most conversations keep circling back to a relative who was killed, family members who were displaced or lingering doubts about Iraq’s future.

Wars leave scars even when people survive with their bodies intact. The metallic whirring of helicopters, the flash of flares, the smell of burning after bombs, the taste of fear, the ache of something lost — all of these linger long after the fighting stops.

“The war took away our childhood,” said Noor Nabih, 26, whose mother was wounded in crossfire from a passing American convoy and then seriously injured again in a bomb blast.

Joao Silva, a New York Times photographer, and Alissa J. Rubin, a senior correspondent, recently talked to young Iraqis in Baghdad about their lives, their thoughts on the American invasion and the state of their country. Here are some of their stories.

‘I was so scared I lay down on the ground.’

Mohammed Hassan Jawad Jassim, 25

Mohammed was 5 at the time of the invasion. Every explosion startled him. The first time he saw an American vehicle hit a roadside bomb, he said, the blast vibrated through him; then came a barrage of bullets.

“I was so scared I lay down on the ground and pressed my face into the road,” he recalled.

Before long, the U.S. soldiers began to knock at the family’s door in search of Shiite Muslim militia members loyal to the anti-American cleric Muqtada al Sadr. “I was afraid they were going to shoot,” he said.

With 17 sisters and brothers, and a father who could barely piece together a living working in a garage, Mohammed could not focus at school, and dropped out after second grade. “I had thoughts of death,” he said. “Sometimes I tied a blindfold around my eyes and sat in a dark room.”

When he was 21, his daughter, Tabarak, was born and he wanted to get a government job but had no connections to politicians who could help him. Indignant, he joined the 2019 youth protests over government corruption and the Iranian presence in Iraq, known in the Arab world as the October Revolution.

On his first day at the protests, a tear-gas canister exploded in his face, pulling one eye out its socket and damaging the other. His world went dark.

Now his daughter is 4; he also has a 1-year old son, Adam.

“My only wish is that I could have my eyesight so that I could see my children,” he said. “Adam came into the world after I was hit, so I have never seen him.

‘When I play, I forget where I am.’

Fadi Khalil Ibrahim Paulus Alo, 26, and his sister, Fadia Khalil Ibrahim Paulus Alo, 24

Throughout the war, Fadi and his sister, Fadia, found solace in the Baghdad Music and Ballet School.

Many of their fellow Christians had fled Iraq, and the smell of smoke filled their lungs as they studied. American soldiers kept barging into their family’s fifth-floor apartment in search of insurgents, only to stop in their tracks when they saw the portrait of Jesus in prayer over the television.

But the music school was a refuge for the siblings, a world of harmonies instead of explosions.

“When I play, I forget where I am,” said Fadi, a computer auditor at the Central Bank of Iraq, as well as a flutist in the Iraqi National Orchestra.

But when the notes fade, he wonders whether he can really spend the rest of his life in Iraq.

Fadia is now a marketing agent for an Iraqi electronic payment system and a violist in the orchestra. When she was 12, a car bomb exploded at a municipal court next door to the school. She recalled the eerie silence right afterward and then screaming.

After checking on her brother, she fetched a first-aid bag; bandaged the leg of the principal, which had been sliced by shrapnel; and helped first graders who had been cut by glass and shrapnel. “The children were so scared, so I knew what I had to do,” she said.

“It was strange to be so calm when everyone was screaming and crying, but it came from God,” she said.

Fadia loves the theme music from the film “LaLa Land” and Smetana dances. Unlike her brother, she sees her future in Iraq.

“I am attached to this place,” she said. “When I am here, I feel at home.”

‘It was all beautiful until Hussain was shot.’

Dalia Mazin Sedeeq Al-Hatim, 24; Hussain Sarmad Kadhim Al-Bayati, 26

Dalia, 24, and Hussain, 26, met at the hospital where they were both pharmacists. It took Hussain just a month to know he wanted to marry Dalia and for Dalia to feel the same about Hussain.

They had much in common. Both were from families that prized education; both had grown up with the sounds of war. Dalia remembered watching the Nickelodeon cartoon channel when bombs began to fall on Baghdad; Hussain remembered windows being blown out from a bomb blast.

And both their families fled to Syria when the war came too close to home. Dalia’s school bus driver disappeared during the sectarian fighting and was later found dead, and the same happened to Hussain’s brother’s school bus driver.

Their one difference — Dalia is a Sunni Muslim and Hussain is a Shia Muslim — did not matter to them, although they knew it might to others. “Even if our sect could be an obstacle, we agreed that it wouldn’t be,” Hussain said.

“On the day I proposed to Dalia, my father insisted that I tell Dalia’s family that I am a Shia so it is clear and Dalia’s family won’t be surprised someday,” he said. “They said: ‘We do not care what sect you are. We care that you love our daughter and she loves you.’”

Even before their Feb. 18 wedding day, the violence that is part of daily life touched them. Hussain was stabbed and shot during a robbery while working the night shift at a pharmacy.

“It was all beautiful until Hussain was shot and now we were once again reminded of the reality of Baghdad,” Dalia said.

They hope now, Hussain said, “for health and safety.”

‘I cannot see much of a future.’

Sulaiman Fayadh Sulaiman, 22

Sulaiman was 3 years old in August 2003, and having an early breakfast with his father in their family’s garden when, he recalled, “five bullets came to our house, four hit the wall and different parts of the house, and one hit me.”

The bullet went through his abdominal wall and passed into his spine, paralyzing him from the waist down. Then, as he was being treated at a spinal injury hospital, a huge truck bomb targeting the United Nations headquarters next door badly damaged the hospital and buried him in rubble.

Months later, his father brought him to the gate of an American base, hoping to find aid for the boy, since his initial injuries were caused by a skirmish with U.S. soldiers. A soldier told his father that he would bring Sulaiman to the United States for treatment, and that he “would send me back able to walk again.”

But when they returned to the base, he said, “the soldiers at the gate said the soldier who was going to take me had been transferred two days before.”

Years later the disappointment is still traced upon his face.

Since then, Sulaiman has found flashes of joy as a member of the Iraqi Paralympic archery team, competing internationally. For brief moments, he said, as he holds his bow, fits his arrow and pulls the string, he can smile. But the happiness fades quickly.

“I cannot see much of a future,” he said.

‘To make my father be proud of me in the hereafter.’

Hamza Amer Chamis, 24

Hamza, 24, grew up with the military in his blood. His father had been a colonel when Saddam Hussein was in power, and rejoined the Iraqi Army, which the Americans initially dissolved, after it was reconstituted. He bonded with the American soldiers he worked with, rising to the rank of general.

“My dream, my passion for becoming an officer, started at the age of 12,” Hamza recalled. “Our school had a costume party, and my father gave me his uniform with his rank and colors to wear. It was a great thing, and the next day I told him, ‘I want to become like you.’”

But the family was seen as traitors by some of his father’s former army colleagues who had joined the insurgents fighting the American military. One group of militants tried to kidnap Hamza’s older brother. Then, in 2014, Hamza’s father was killed as he was fighting in Anbar against the country’s newest scourge, the Islamic State.

From then on, he said, he wanted “to make my father be proud of me in the hereafter and feel that I did something for him, just as he raised and supported me.”

Hamza graduated at the top of his class in military college and became the youngest lieutenant in the history of the post-2003 Iraqi Army. His first mission: to fight the remnants of the Islamic State, the same militants who killed his father.

Now he is an officer in charge of security for the Joint Command, which includes the senior staff of the Iraq Armed Forces. His dream is to reach the same rank as his father.

‘I still have fear inside me.’

Noor Nabih, 26

Soft voiced and restrained, Noor recited her experiences of life after the invasion.

She is a Sunni Muslim, from the religiously mixed area around Samarra about two hours north of Iraq’s capital, and at first the fighting did not touch her. But in 2005, she said, “we began to hear the sounds of gunfire and explosions.”

“We knew it was the Americans, because the news was everywhere that this was an American war,” she recalled.

Soon after, the family moved to Baghdad. But back in Samarra, her fathers’ four brothers were kidnapped by anti-American Sunni insurgents. The youngest, the one Noor was closest to, “was shot many times, his body was left by a rubbish heap.” 

Then the insurgents torched her grandfather’s house.

When Noor was 11, the family returned to Samarra to put flowers on her uncle’s grave. As they drove, a firefight between U.S. troops and insurgents forced them to take a detour. A stray bullet flew through a window, hitting her mother in her side. They believed it came from the U.S. troops because of its caliber.  

Her father instructed her to stop the bleeding with tissues, she said, but the blood soaked through. “I felt I had lost everything,” she said.

Her mother survived, and the family fled to Syria for a time. Then, soon after they returned to Iraq, a bomb attached to the underside of her parents’ car by unknown people left her mother with a traumatic brain injury.

“I do not feel safe in Iraq, period, and if I have a chance to leave this country I will,” Noor said. “I still have fear inside me every day, despite all my attempts to forget what I have seen.”

Falih Hassan contributed reporting.

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New York Times - World

Meta Manager Was Hacked With Spyware and Wiretapped in Greece

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Artemis Seaford, a dual U.S.-Greek national, was targeted with a cyberespionage tool while also under a wiretap by the Greek spy agency in a case that shows the spread of illicit snooping in Europe.

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By Matina Stevis-Gridneff

Matina Stevis-Gridneff has been investigating the proliferation of spyware in Europe, reporting from Brussels, Athens and elsewhere, as part of a global Times effort to map the rise of cyberespionage tools.

A U.S. and Greek national who worked on Meta’s security and trust team while based in Greece was placed under a yearlong wiretap by the Greek national intelligence service and hacked with a powerful cyberespionage tool, according to documents obtained by The New York Times and officials with knowledge of the case.

The disclosure is the first known case of an American citizen being targeted in a European Union country by the advanced snooping technology, the use of which has been the subject of a widening scandal in Greece. It demonstrates that the illicit use of spyware is spreading beyond use by authoritarian governments against opposition figures and journalists, and has begun to creep into European democracies, even ensnaring a foreign national working for a major global corporation.

The simultaneous tapping of the target’s phone by the national intelligence service and the way she was hacked indicate that the spy service and whoever implanted the spyware, known as Predator, were working hand in hand.

The latest case comes as elections approach in Greece, which has been rocked by a mounting wiretapping and illegal spyware scandal since last year, raising accusations that the government has abused the powers of its spy agency for illicit purposes.

The Predator spyware that infected the device is marketed by an Athens-based company and has been exported from Greece with the government’s blessing, in possible breach of European Union laws that consider such products potential weapons, The New York Times found in December.

The Greek government has denied using Predator and has legislated against the use of spyware, which it has called “illegal.”

“The Greek authorities and security services have at no time acquired or used the Predator surveillance software. To suggest otherwise is wrong,” Giannis Oikonomou, the government spokesman, said in an email. “The alleged use of this software by nongovernmental parties is under ongoing judicial investigation.”

“Greece was among the first countries in Europe that passed legislation banning the sale, use and possession of malware in December 2022, which has the most severe legal consequences and strict penalties for individuals and legal entities involved in such an offense,” Mr. Oikonomou continued. “The same legislation includes provisions on restructuring of the National Intelligence Service, additional safeguards for legal surveillance and modernizing procedures on confidentiality of communications.”

European Union lawmakers have launched their own investigation.

Prime Minister Kyriakos Mitsotakis of Greece has come under pressure to explain how and why Predator was sold from Greece and used in Greece, supposedly without the government’s knowledge, against members of his own government, opposition politicians and journalists.

He has insisted that the Greek government had nothing to do with the cyber-surveillance tool, but that opaque actors may have used it behind the authorities’ backs.

The latest case centers on Artemis Seaford, a Harvard and Stanford graduate, who worked from 2020 to the end of 2022 as a trust and safety manager at Meta, the parent company of Facebook, while partly living in Greece.

In her role at Meta, Ms. Seaford worked on policy questions relating to cybersecurity and she also maintained working relations with Greek as well as other European officials.

After she saw her name on a leaked list of spyware targets in the Greek news media last November, she took her phone to The Citizen Lab at the University of Toronto, the world’s foremost forensics experts on spyware.

The lab report, which was reviewed by The New York Times, found that Ms. Seaford’s mobile phone had been hacked with the Predator spyware in September 2021 for at least two months.

“This does not preclude the possibility of other infections, or of an infection period extending beyond 2021-11-16,” the forensic report by Citizen Lab said.

Ms. Seaford on Friday filed a lawsuit in Athens against anyone found responsible for the hack. The suit compels prosecutors to open an investigation.

Ms. Seaford also filed a request with the Greek Authority for the Protection of the Privacy of Telecommunications, an independent constitutional watchdog, asking them to determine whether the Greek national intelligence service, known as the EYP, had wiretapped her phone.

What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

Two people with direct knowledge of the case said that Ms. Seaford had in fact been wiretapped by the Greek spy service from August 2021, the month before the spyware hack, and for several months into 2022.

They spoke on condition of anonymity because it is illegal for them to publicly comment on EYP operations.

It could take a minimum of three years for Ms. Seaford to be informed of the spy agency wiretap under Greek laws that the government has twice changed since a flurry of wiretapping cases have come to light.

Ms. Seaford is now is the fourth known person to file suit in Greece involving the spyware, after an investigative reporter and two opposition politicians.

In the first case, an investigative reporter, Thanasis Koukakis, in 2020 similarly asked the constitutional watchdog authority to inform him whether he had also been placed under a wiretap.

Before Mr. Koukakis could get a formal answer, the government quickly passed a law in 2021 that drastically curbs citizens’ rights to be informed if they had been under surveillance by the national intelligence service. Mr. Koukakis has taken the Greek government to the European Court of Human Rights over the change in the law.

The Greek government has since come under pressure to restore some recourse for citizens to learn about being wiretapped and seek redress if their surveillance had been abusive.

Under a law passed last year, a citizen who has been targeted by the spy agency can now be informed — but only if they ask, and subject to the approval of a committee, and no earlier than three years after the end of the wiretap.

It is under those new conditions that Ms. Seaford’s surveillance by the Greek national intelligence service may one day be officially confirmed.

“Targets of abusive surveillance should have the right to know what happened to them and have means of redress just like every other crime,” Ms. Seaford said in an interview.

She maintains that there is no reasonable explanation for her being targeted. Wiretapping in Greece is permitted only for national security reasons or serious criminal investigations.

More than a year after her surveillance by the Greek intelligence service and the illegal spyware infection of her mobile device, no charges have been brought against her, and she has not been asked to cooperate with the authorities on any investigation.

“In my case, I do not know why I was targeted, but I cannot see any reasonable national security concerns behind it,” Ms. Seaford said. Meta and the U.S. embassy in Athens declined to comment.

Ms. Seaford’s targeting by the Greek spy agency and some elements of her case were earlier reported by the Greek newspaper Documento.

In Ms. Seaford’s case, it appears that information gleaned from the wiretap may have assisted the ruse used to implant the spyware, according to the timeline established by the forensic analysis and submitted to the Greek prosecutor.

In September 2021, Ms. Seaford booked an appointment for a booster shot of the Covid-19 vaccine through the official Greek government vaccination platform.

She got an automated SMS with her appointment details on Sept. 17, just after midnight. Five hours later, at 05:31 a.m., documents show, she received another SMS asking her to confirm the appointment by clicking on a link.

This was the infected link that put Predator in her phone. The details for the vaccination appointment in the infected text message were correct, indicating that someone had reviewed the authentic earlier confirmation and drafted the infected message accordingly.

The sender also appeared to be the state vaccine agency, while the infected URL mimicked that of the vaccination platform.

Ms. Seaford, who has been reluctant to get dragged into Greek party politics, where the surveillance scandal has become a point of bitter debate, said the question of spyware and surveillance abuse should be a nonpartisan issue.

“My hope is that my case and others like mine will not just be instrumentalized, shut down to avoid political cost for some, or, conversely, elevated for the political gain of others,” she said.

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New York Times - World

Internet Blocked in Indian State as Security Forces Pursue Separatist

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The rise of Amritpal Singh, a self-styled preacher, has raised fears of violence in Punjab, where thousands died in the 1980s during a Sikh insurgency.

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By Sameer Yasir and Suhasini Raj

Reporting from New Delhi

The authorities on Monday restricted communications across the Indian state of Punjab for a third day as a manhunt continued for a Sikh separatist leader, whose rapid rise in the public eye has stirred fears of violence in a state with vivid memories of a bloody separatist insurgency.

The statewide search for Amritpal Singh, 30 — who leads a group called Waris Punjab De, meaning “the heirs of Punjab” — comes a month after the self-styled preacher and hundreds of his supporters stormed a police station with swords and firearms, demanding the release of one of his aides. Six police officials were injured in the clash.

For many in India, the images of Mr. Singh’s armed followers chasing police officers in the city of Amritsar raised memories of the 1980s in Punjab, India’s only Sikh-majority state, when thousands of people were killed during an insurgency by Sikh separatists that raged for years.

Internet service has been blocked and telephone communications restricted in Punjab since Saturday, when the manhunt began. Local police officials said the government has deployed thousands of paramilitary soldiers to Punjab, many of whom have been patrolling streets and setting up checkpoints.

Satinder Singh, a senior police official in Amritsar, said the separatist leader was being sought in connection with the storming of the police station.

More on India

Sukhchain Singh Gill, the inspector general of police for Punjab, said 114 people have been arrested so far. “Amritpal is still on the run,” he said.

On Sunday in London, in a show of anger over the crackdown in Punjab and the move to arrest Mr. Singh, Sikh separatists climbed the balcony of the Indian High Commission, lowered India’s national flag and tried to raise the flag of Khalistan, as the movement calls its would-be homeland. India summoned a senior British diplomat in New Delhi to protest what it called the breach of security at the embassy in London.

Promoting the Khalistan cause has been outlawed in India, but it is still a rallying cry for some Sikhs in Punjab and among the Sikh diaspora, particularly in Canada and the United Kingdom. In recent years, India has repeatedly expressed displeasure with some Western countries about how easily supporters of the movement have been able to gather and raise funds in their capitals.

Mr. Singh, who for years drove a truck and ran a small car rental business in Dubai in the United Arab Emirates, was unknown until last year, when he emerged in Punjab and began leading marches joined by thousands of people. He called for protecting the rights of Sikhs and the culture of Punjab against what he called the overreach of Prime Minister Narendra Modi’s Hindu nationalist government. He has extended his appeal by combining appeals to religious faith with commentary on social issues, such as Punjab’s rampant drug problems.

Mr. Singh has encouraged his followers to associate him with Jarnail Singh Bhindranwale, the Sikh separatist leader who was killed along with many of his followers in 1984, when the Indian Army stormed the Golden Temple in Amritsar. In September, Mr. Singh was honored in a religious ceremony in Mr. Bhindranwale’s home village.

In recent months, besides calling for an independent Sikh state, Mr. Singh has implicitly threatened India’s powerful home minister, Amit Shah. He suggested that Mr. Shah would meet the same fate as Indira Gandhi, the prime minister who was assassinated by her Sikh bodyguards in 1984 after she ordered the raid on the Golden Temple, one of the holiest Sikh sites. Her death was followed by widespread violence against Sikhs in New Delhi.

Waris Punjab De, the organization that Mr. Singh now leads, was founded by Deep Sidhu, an actor who died last year in a traffic accident. It was part of a successful campaign to mobilize farmers in Punjab, most of them Sikhs, against an attempt by Mr. Modi to overhaul Indian agriculture, which farmers said would leave them even more vulnerable to corporations at a time when many were struggling with debt.

That yearlong protest movement, which forced Mr. Modi’s government to retract its legislation, turned violent after it culminated in a massive show of strength on India’s Republic Day in the heart of New Delhi in 2021.

On Monday, thousands of farmers, many of them from Punjab, once again descended upon New Delhi, protesting what they called the government’s “unfulfilled promises” since Mr. Modi retracted the bills and promised to study their demand that minimum prices be guaranteed for their crops. They threatened to carry out a larger protest movement than the previous one.

At a time when India’s government has been quick to arrest activists and critics of the government, questions have been raised about why Mr. Modi’s central government and state leaders in Punjab had allowed Mr. Singh to travel around the state for months and mobilize openly for a separatist cause.

Saurabh Bharadwaj, a spokesman for the Aam Aadmi Party, which is in power in Punjab, said politics played no role into why action was not taken immediately against Mr. Singh after his takeover of the police station.

“This is a professional operation of the government,” he said. “We will deal with these kind of law and order issues.”

Mujib Mashal and Karan Deep Singh contributed reporting.

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France24 - Monde

Gare de Niolon, destination l'inclusion

Publié le : 20/03/2023 - 16:58

Wassim NASR Ségolène MALTERRE Suivre

À l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars, le premier numéro de l’émission "Hors Champ" est consacré à un projet social porté par des personnes trisomiques. La gare de Niolon, près de Marseille, a été réhabilitée, avec le soutien de la SNCF, pour devenir une auberge-restaurant tenue par des personnes en situation de handicap. En les formant aux métiers de l'éco-tourisme, l’association TCAP 21 offre une alternative aux foyers de vie où elles sont souvent cloisonnées.

Journée de l’autisme : signes, tests... Emmanuel Macron veut que la France "rattrape son retard"

Journée de l’autisme : "On ne rattrape pas 40 ans de retard en trois ans"

L'invité du jour

"L'idée des Cafés joyeux m'est venue d'un jeune autiste qui voulait travailler"

New York Times - World

Australian State Moves to Ban Nazi Salute After Clashes at Rally

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After neo-Nazis appeared at a protest against transgender rights in Melbourne, a local politician was facing expulsion from her party for taking part in the demonstration.

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By Natasha Frost

Reporting from Melbourne, Australia

It was a startling sight on the stone steps of Parliament House, the grand seat of state government in Melbourne, Australia: more than two dozen people dressed in black, many with their faces covered, each extending an arm in an unmistakable Nazi salute.

The 30 or so people, who later identified themselves as members of the Australian neo-Nazi group the National Socialist Network, appeared on Saturday amid a crowd of about 300 people at a protest against transgender rights that was led by the British anti-trans rights campaigner Kellie-Jay Keen-Minshull.

The display shocked political leaders in Victoria, the southeastern state of which Melbourne is the capital, who on Monday said they would move to ban Nazi salutes in the state. A local lawmaker from Australia’s center-right opposition party was facing expulsion after she attended the rally on Saturday.

Neo-Nazis have shown up at a number of events in the past few months in Melbourne — which has a longstanding reputation as a progressive, multicultural city — including in neighborhoods with historically large Jewish populations and at events honoring Indigenous Australians, while concerns about far-right extremism have rippled across Australia.

In rural Queensland, a state in northeastern Australia, two police officers and a resident were killed in December by three people who were part of a fringe “sovereign citizen” movement. The attack stunned the country and was later declared “domestic terrorism” by the authorities, with Prime Minister Anthony Albanese announcing last month that he would review Australia’s terrorism laws because of it.

The Australian government has identified nationalist and racist violent extremism as a threat to the country’s security, particularly “the potential for these groups to radicalize individuals who then go on to undertake attacks, potentially without any warning,” according to a post on the government website.

More on Australia

The rally on Saturday featured Ms. Keen-Minshull, a British anti-transgender rights campaigner who is also known as Posie Parker. She is on a tour of Australia, with rallies planned in other cities across the country, as well as in New Zealand. Between 300 and 400 supporters attended the event in Melbourne, with nearly twice as many counterprotesters. The two groups clashed during the event and had to be broken up by the police.

Moira Deeming, a lawmaker from the center-right Liberal Party, was among those protesting against transgender rights on Saturday, though she did not participate in the Nazi salute. On Sunday, John Pesutto, the Liberal Party leader in Victoria, said he intended to call a vote to expel her from the party this week for “organizing, promoting and participating” in the rally, including remaining at it after the appearance of neo-Nazis.

“Her position is untenable,” Mr. Pesutto said of Ms. Deeming. “The violence, prejudice and hate that these protesters conveyed by their odious actions will never be acceptable in our state.”

Ms. Deeming said on Monday that the masked individuals had “gate crashed” the event and said that the motion to expel her was “unjust” and went counter to “shared Liberal traditions” of “robust freedom of thought and speech.”

Ms. Keen-Minshull said in an interview with The New Zealand Herald that the people giving Nazi salutes were “absolutely not associated with me whatsoever,” adding: “I absolutely abhor anything to do with Nazis.”

In a post on Twitter on Sunday, Daniel Andrews, the state premier of Victoria, affirmed his support for transgender rights and said the neo-Nazi group had “gathered to spread hate” in the city. He added: “Their evil ideology is to scapegoat minorities — and it’s got no place here. And those who stand with them don’t, either.”

Jaclyn Symes, the attorney general of Victoria, said the government would introduce legislation to ban Nazi salutes within a few months. “The behavior we saw on the weekend was cowardly,” she said. “It’s clear this symbol is being used to incite hatred against a variety of people, a variety of minority groups.”

The straight-armed gesture, used in Nazi Germany to salute Adolf Hitler, is banned in Germany, Austria, Poland and Slovakia, as well as other jurisdictions.

After a sharp rise in antisemitic incidents, Victoria became the first Australian state to ban displays of the Nazi swastika late last year, with violators facing up to 12 months in prison and a fine of 22,000 Australian dollars, around $15,000.

The swastika ban appears to have already had an effect, said Josh Roose, a sociologist and researcher on the far-right at Deakin University.

“They’re keen to avoid a detrimental impact, from a legal perspective, of what they say they are prepared to fight and die for,” he said. “In some ways, it may well shut them down. We didn’t see any swastikas at that rally.”

A protest targeting transgender people and their rights was a natural fit for neo-Nazis, both in terms of their beliefs and because of the opportunity to recruit others to their causes, said Matthew Sharpe, also a researcher at Deakin University.

“This is a way of reaching more conservatively minded people,” he said. “They’re intersecting with an audience, potentially, of people who, although they are absolutely not anywhere near neo-Nazis, might take this single issue as a way of starting a dialogue.”

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New York Times - World

Israel’s Judicial Overhaul

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Who’s Behind the Judicial Overhaul Now Dividing Israel? Two New Yorkers.

Kohelet, the once-obscure think tank that conceived and now champions a revamped court system, is an American import.

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By David Segal and Isabel Kershner

Reporting from Jerusalem and Tel Aviv

As part of a recent “national day of resistance,” a group of army reservists wearing masks converged at the Jerusalem office of a think tank and blocked its front door with sandbags and coils of barbed wire. Outside, protesters led a noisy rally on the street, waving dozens of placards and sharing a microphone for a series of furious speeches.

“The Kohelet Policy Forum has been hiding in the shadows,” shouted one speaker, standing atop a car. “But we are onto them and we will not let them win!”

For years, Kohelet quietly churned out position papers, trying to nudge government policy in a more libertarian direction. Then, starting in January, it became more widely known as one of the principal architects of the judicial overhaul proposal that has plunged Israel into a crisis over the future of its democracy.

If the plan succeeds, it would be a stunning victory not only for the think tank, but also for the people behind it: two guys from Queens.

The first is Moshe Koppel, a 66-year-old mathematics Ph.D. who grew up in New York City and moved to Israel in 1980. He founded Kohelet in 2012 and has been drafting laws and producing conservative and libertarian policy papers with a roster of full- and part-time scholars that now numbers 160.

“I don’t want to sound arrogant,” he told Ami, the Orthodox Jewish magazine, in 2019, “but in some sense we’re the brains of the Israeli right wing.”

Kohelet is not required to disclose the names of individual donors, and for years Mr. Koppel has artfully deflected questions about funding.

But one source of money is a second New Yorker: Arthur Dantchik, a 65-year-old multibillionaire who has donated millions to Kohelet, according to people familiar with his philanthropic giving. Mr. Dantchik did not return a call for comment.

American money and ideas, from the left and the right, have played a perennial role in Israeli politics. Today, American consultants are a regular feature of election campaigns, and the American-backed Israel Hayom, a free daily, is the country’s most widely read newspaper.

Until recently, though, few knew that the nation-rattling judicial proposals were largely an American production.

What to Know About Israel’s Judiciary Overhaul

A divisive proposal. A package of proposed legislation for a far-reaching overhaul of the judicial system in Israel has set off mass protests by those who say it will destroy the country’s democratic foundations. Here is what to know:

What changes are being proposed? Israel’s right-wing government wants to change the makeup of a committee that selects judges to give representatives and appointees of the government a  majority. The legislation would also restrict the Supreme Court’s ability to strike down laws passed by Parliament and weaken the authority of the attorney general, who is independent of the government.

What do opponents of the plan say? The front opposing the legislation, which includes Israelis largely from the center and left, argues that the overhaul would deal a mortal blow to the independence of the judiciary, which they view as the only check on government power. They say that the legislation would change the Israeli system from a liberal democracy with protections for minorities to a tyranny of majority rule.

Where does Benjamin Netanyahu stand? In the past, Netanyahu, Israel’s current prime minister, was a staunch defender of the independence of the courts. His recent appointment of Yariv Levin, a leader of the judicial overhaul, to the role of justice minister signaled a turnaround, even though Netanyahu publicly promised that any changes would be measured and handled responsibly.

Is there room for compromise? The politicians driving the plan said they were prepared to talk and a group of academics and lawmakers, in the meantime, met behind the scenes for weeks to find a compromise. On March 15, the government rejected a compromise by Issac Herzog, the president of Israel, that was dismissed by Netanyahu soon after it was published.

The plan, which has spurred hundreds of thousands of Israelis to weekly protests, would give the government far greater control over the selection of judges and would make it harder for the Supreme Court to strike down laws passed by legislators.

Negotiations — which included Kohelet — for a scaled-back version of the judicial overhaul that would satisfy a broader swath of the Israeli public appear to be on hold for now. The government is determined to push at least some of its proposals through Parliament by early April.

Opponents of the overhaul say the courts are all that prevent Israel from devolving into a country with no checks on government power and no protection for minorities. Mr. Koppel and his allies believe that the real threat to Israeli democracy is activist judges, who, he says, now operate virtually without constraint.

While prominent in Israel’s conservative political circles for years, Mr. Koppel has long worked to maintain the lowest possible profile.

“I discovered that you get an awful lot more done,” he said during a rare interview at Kohelet’s headquarters, “if you let others get the credit than if you insist on announcing your contribution.”

Mr. Dantchik has for decades remained about as invisible as a man with his fortune can be. (With an estimated net worth of $7.2 billion, he ranks higher on the Forbes 400 list than marquee tycoons like Mark Cuban and George Soros.) He is a co-founder of Susquehanna International Group, a privately held financial powerhouse based in a sprawling campus in a suburb of Philadelphia, with offices around the world. The company has never taken outside investors, limiting what it is required to publicly disclose about the markets in which it operates — options, equities, cryptocurrency and sports betting.

“They are as quiet as a church mouse,” said Paul Rowady of Alphacution, a research group that specializes in proprietary trading firms. “These guys don’t like to talk, and they don’t want anyone in their business.”

Mr. Dantchik’s connection to Kohelet was first published in an article in the Israeli newspaper Haaretz, based on reporting by the Democratic Bloc, a nonprofit in Israel that largely monitors right-wing groups.

“We spent months searching for a clue that would lead us back to the origins of the money,” said Ran Cohen, the Democratic Bloc’s director. “It was a maze of nontransparent U.S. companies and charities.”

The group’s research found that funds to Kohelet came through a 501(c)(3) called the American Friends of Kohelet Policy Forum, which was originally based in Bala Cynwyd, the same suburb as Susquehanna. Two of the nonprofit’s directors are siblings of Mr. Koppel’s wife. The third, Amir Goldman, works at Susquehanna Growth Equity, a private equity arm of Susquehanna International.

After Haaretz published its feature in March 2021, the Democratic Bloc found that the primary conduit for funds to Kohelet changed.

A financial disclosure report filed in Israel by the think tank in April of that year showed that more than 90 percent of its $7.2 million in income came from the Central Fund of Israel, a family-run nonprofit that gave $55 million to more than 500 Israel-related causes in 2021, according to its website.

In previous reporting on Kohelet’s funding, Mr. Dantchik was cited as a key donor along with Jeff Yass. Mr. Yass is a fellow co-founder of Susquehanna and a prolific conservative political donor in the United States, whose net worth has been estimated by Forbes at $28.5 billion.

But people familiar with giving by both men say that Mr. Yass has never been a Kohelet donor. He declined to comment for this article.

Should some form of the Kohelet-backed overhaul go through, Mr. Koppel would become an improbable godfather of a refashioned Israeli judiciary.

He is not a jurist, nor did he attend law school. Before he turned to politics, his expertise was in machine learning. A lean man with a graying beard and the faint remnants of a New York City accent, Mr. Koppel lives in a relatively upscale settlement in the southern West Bank, one filled with plenty of transplanted Americans.

Even many of his detractors like him personally, and most open with this assessment: “He’s brilliant.” One of his gifts is describing policy positions and himself in ways that make both sound eminently reasonable.

“You see I’m wearing a kippah on my head, but I’m not in favor of religious coercion in any form whatsoever,” he said in a recent interview on the podcast “Two Nice Jewish Boys.”

He would not say how he connected with Mr. Dantchik, who grew up in Queens and graduated from the State University of New York at Binghamton with a degree in biology.

Mr. Dantchik’s roommate there was Mr. Yass, a friend from high school, and the men bonded over a shared love of poker. The two moved to Las Vegas after graduation to become professional players, with modest success. They later lugged briefcases filled with cash from a “consortium” of like-minded gamblers to make thousands of small bets on long-shot combinations at horse tracks. In 1985, at Sportsman’s Park in Cicero, Ill., they won $764,284, then one of the largest payouts in U.S. racing history.

The pair started Susquehanna in 1987 with a handful of friends. Poker, with its emphasis on probabilities and decision making under pressure, remains so central to Susquehanna’s culture that its monthslong training program includes weeks of Texas hold ’em.

Former Susquehanna employees say Mr. Dantchik is a much-admired character at the company — quiet, warm and exceptionally generous.

“He ran the training program when I started,” said Francis Wisniewski, who joined Susquehanna in 1993 and stayed for a decade. “My grandfather died during it, and he offered me his Audi so I could immediately drive four hours home. He said, ‘I’ll get a cab. You take my car.’ That’s just the way he was.”

If money talks, it is apparently the only way Mr. Dantchik does so in public. What is revealed through his public philanthropy is a man interested in supporting mostly moderate Republican politicians; he has given approximately $850,000 to political candidates and groups that disclose their donors, according to data provided by OpenSecrets.org.

Far more of his giving is channeled through the Claws Foundation, which is based in Reston, Va., and lists Mr. Dantchik and Mr. Yass as two of its directors. The latest Claws Foundation filing with the I.R.S., which appears on ProPublica’s site, reported that the organization gave $36 million to more than 30 recipients, including theaters, hospitals, synagogues, universities and libertarian think tanks, such as the Cato Institute and the Ayn Rand Institute.

On paper, Mr. Dantchik and Mr. Koppel have a lot in common, most notably a shared passion for Israel and libertarian ideas. Mr. Koppel became interested in politics 20 years ago, when he began attending hearings of the Knesset’s Constitution, Law and Justice Committee. In the interview, Mr. Koppel said he quickly learned that busy and short-staffed politicians are grateful to anyone willing to help draft legislation.

“That person has a lot of power, the person with the pen,” Mr. Koppel said.

After a couple of failed attempts to write a formal constitution for Israel, he formed Kohelet — the word is Hebrew for Ecclesiastes, a book of the Bible — more than a decade ago.

From the start, Kohelet targeted the ideological pillars erected by Israel’s socialist founders. The group promotes the familiar libertarian menu of small government, free markets and privatized education. In recent decades, Israel has tiptoed away from regulation and emphasized its hospitality to entrepreneurs. But Kohelet’s libertarianism feels to many Israelis like a foreign intrusion.

Describing Kohelet’s policies as an American import, Gilad Kariv, a Labor Party lawmaker and former chairman of the Constitution, Law and Justice Committee, said, “They are not only getting their financial contribution from the United States, but they are bringing in an ultra-right-wing, neocon philosophy.”

One of Kohelet’s triumphs came in 2019, when the Trump administration announced that the United States did not consider Israeli settlements in the occupied West Bank a violation of international law, reversing four decades of American policy. Secretary of State Mike Pompeo delivered a video message at a Kohelet conference, thanking the group for supporting the new doctrine.

But the proposed judicial overhaul represents the height of Kohelet’s influence. When Yariv Levin, the minister of justice, unveiled the plan in January, he publicly thanked the director of Kohelet’s legal department for his assistance. Mr. Koppel would only say that Kohelet’s judicial proposals were “similar” to the government’s.

“We can’t tell them what to do, only give advice,” Mr. Koppel said. “They’ve taken some of the advice and rejected some of the advice.”

Soon after this interview, tensions in Israel went from a simmer to a boil, and the president recently warned of the real possibility of civil war.

A speaker at the protest outside Kohelet this month denounced rich Americans who export ideas to Israel “straight from the delusional fringes of the Republican Party.”

Onlookers tossed fake $100 bills in the air.

Alain Delaquérière contributed reporting.

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France24 - Monde

À Paris les déchets s’entassent, les infox pullulent

Publié le : 20/03/2023 - 22:48Modifié le : 20/03/2023 - 22:53

Anthony SAINT-LÉGER Suivre

Du fait de la grève des éboueurs qui se poursuit à Paris, les déchets s’accumulent dans les rues de la capitale. Nombreuses sont les images partagées sur les réseaux sociaux qui montrent des ordures qui s’amoncellent. Mais certaines ont été sorties de leur contexte.

Info ou intox

La vidéo de l'agression d'un prêtre détournée pour accuser les migrants

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Réforme des retraites en France : des intox parmi les images de violences

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Ukraine : la Croix-Rouge attache-t-elle des gens à des poteaux ?

New York Times - World

First Official Estimate of Somalia’s Drought Shows 43,000 Dead

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At least half of the deaths were children under the age of 5, according to the report by health researchers, the United Nations and the Somali government.

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By Abdi Latif Dahir

Reporting from Nairobi, Kenya

About 43,000 people died last year from the drought in Somalia, according to international agencies and the government, which on Monday released the first official death toll about the record drought devastating the Horn of Africa nation.

At least half of those deaths were children under the age of 5 who had been living in south-central Somalia, the center of the drought crisis. Experts called the drought the worst in decades even before the release of the report, which was conducted by the London School of Hygiene and Tropical Medicine and released by the World Health Organization, the United Nations Children’s Fund and the Somali government.

The researchers warned that in the first six months of this year, too, between 18,000 and 34,000 people are likely to succumb to the drought.

The new estimates illustrated the grim impact of the drought, which has led to massive displacement, outbreaks of disease and acute malnutrition among children — affecting millions not only in Somalia but also in Kenya and Ethiopia. The drought has wiped out millions of livestock animals that families depend on for food and income, and left nearly half of Somalia’s population of 16 million hungry.

Global warming increases the likelihood of drought, and extreme weather events, some linked to climate change, have wrecked communities across Somalia, leading to recurring droughts, flash floods, cyclones and increasing temperatures.

Farmlands have also been devastated after five consecutive poor rainy seasons, exacerbating hunger in a nation already contending with sharp increases in food, fuel and fertilizer prices stemming from the war in Ukraine and the fallout from the Covid-19 pandemic.

“From the very beginning of this drought, the W.H.O. has clearly stated that the drought is a health crisis as much as it is a food and climate crisis,” Dr. Mamunur Rahman Malik, the Somalia representative for the W.H.O., said in a statement following the study’s release.

“We are racing against time to prevent deaths and save lives that are avoidable,” he said.

The latest figures were released just three months after the United Nations said that Somalia had narrowly averted a famine but said there was a strong chance one could take place between April and June this year. The Integrated Food Security Phase Classification, an organization for monitoring global hunger, defines a famine as when 20 percent of households in an area face an extreme lack of food, 30 percent of children there are suffering from acute malnutrition, and two adults or four children out of every 10,000 are dying every day from starvation. Some experts and humanitarian workers say a formal declaration of a famine could open up more aid for Somalia.

Part of the reason that Somalia avoided a full-blown famine included the boost in funding from donors and the quick response by aid agencies and local authorities to reach those in need, U.N. officials said. But the United Nations said the situation remains catastrophic, and put out an appeal for $2.6 billion to assist the millions of people in need.

The drought is ravaging Somalia even as the country faces deepening insecurity and political instability. The central government in the capital, Mogadishu, is engaged in an all-out offensive against the Qaeda-linked group Al Shabab, and has received backing from local militias, African Union troops and nations including the United States. Al Shabab has viciously retaliated as it lost territory and soldiers, targeting security forces and civilians, destroying wells and blowing up trucks carrying food relief.

The estimates released on Monday show the death toll was higher in the first year of the drought in 2021 than during a 2017 crisis, when about 31,400 people died. But it did not compare to the devastating 2011 famine, when about 30,000 people died every month and nearly 260,000 people, about half of them children under five, died over the whole year.

Dr. Ali Haji Adam Abubakar, the Somali minister of health, warned in a statement that the country desperately needed a surge in funding for food, clean water and medical services to avoid another calamity on that scale.

If it does not, he said, “those vulnerable and marginalized will pay the price of this crisis with their lives.”

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France24 - Monde

Fuir Paris pour le Perche : l'exode urbain, trois ans après le confinement

Publié le : 21/03/2023 - 10:58

Florence GAILLARD Jonathan WALSH Stéphanie CHEVAL

En mars 2020, Paris se vide à la faveur du premier confinement. Les citadins qui en ont la possibilité prennent d’assaut les trains pour trouver refuge à la campagne. Trois ans plus tard, que sont devenus ces Parisiens qui ont goûté à une autre vie ? Et comment cet afflux de néo-ruraux a-t-il bouleversé le paysage local ? Réponse dans le Perche.

France24 - Monde

Israël : une démocratie en danger

Publié le : 20/03/2023 - 10:39

Raphael KAHANE Suivre

La démocratie israélienne, qui s'est longtemps vécue comme la seule véritable du Proche-Orient, connaît une crise existentielle. Elle est prise en étau entre une réforme de la justice vécue comme un coup de force par de nombreux Israéliens et le réveil des aspirations palestiniennes à un État face à l’absence totale de perspectives offertes par le gouvernement israélien le plus à droite de l'histoire d'Israël. L'analyse de David Khalfa, spécialiste du Moyen-Orient à la fondation Jean Jaurès.

  • David KHALFA, co-directeur de l'observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la fondation Jean Jaurès

En Israël, 11e semaine consécutive de manifestations contre un projet de loi controversé

Cisjordanie : quatre Palestiniens tués dans un raid militaire israélien à Jénine

Focus

Israël : les réservistes de l'armée se mobilisent contre la réforme judiciaire

France24 - Monde

Cinéma : l'Arabie saoudite tisse sa toile

Publié le : 17/03/2023 - 15:08Modifié le : 17/03/2023 - 15:13

Thomas PAGA Mathieu BEAUDOUIN

Tournages, festivals avec pléiade de stars, studios modernes : la très rigoriste Arabie Saoudite ne lésine pas sur les moyens pour devenir une terre de cinéma. Montrer les beautés du pays permet aussi d'attirer des touristes et de s'offrir une image moderne, à l’opposé des graves atteintes aux libertés coutumières dans le royaume. La jeunesse se rue vers les cinémas créés dans tout le pays, accueillant aussi des spectatrices, une situation impensable voilà cinq ans. Un reportage de Thomas Paga et Mathieu Beaudouin.

En Arabie saoudite, 70 % de la population a moins de 30 ans. Ces jeunes s’emparent d'un nouvel espace de liberté. Ils voient s’ouvrir de nouveaux secteurs du divertissement, à l’instar du festival de musique MDLBeast Soundstorm. Cet événement contribue, lui aussi, à forger une autre image de ce pays dirigé par le Premier ministre Mohammed ben Salmane.

Mais cet agenda culturel ne suffit pas à faire oublier la nature liberticide du régime saoudien, régulièrement épinglé pour le non-respect des droits de l’homme. Selon un rapport récemment publié, les exécutions en Arabie saoudite ont ainsi presque doublé, avec plus de 1 000 condamnations à mort appliquées depuis l'accession au pouvoir du roi Salmane en 2015.

#REPORTERS - L'#ArabieSaoudite 🇸🇦 fait son cinéma🎬 !Montrer les beautés du pays sur grand écran, c’est attirer de futurs touristes et s’offrir une image moderne.🎥 Le reportage de @ThomasPaga et @beaudouinmath ce soir à 21h10 sur #FRANCE24 ➡️ https://t.co/hc4BkDvdgS pic.twitter.com/tSve8QxsU5

March 18, 2023

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ARABIE SAOUDITE

Affaire Khashoggi : la lune de miel entre Hollywood et l'Arabie saoudite est-elle finie ?

ARABIE SAOUDITE

L'Arabie saoudite mise sur le secteur du divertissement et du cinéma en particulier

ARABIE SAOUDITE

Arabie saoudite : première projection cinéma depuis trente-cinq ans à Riyad

France24 - Monde

En Centrafrique, neuf Chinois tués dans une attaque sur un site minier

Publié le : 20/03/2023 - 12:15

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La Chine a confirmé, lundi, la mort de neuf de ses ressortissants la veille en Centrafrique, dans une attaque qui n'a pas encore été revendiquée. Les victimes travaillaient sur un site minier de la région de Bambari, dans le centre du pays. Une enquête a été ouverte. 

Neuf Chinois ont été tués dimanche 19 mars sur un site minier de Centrafrique, en proie à une guerre civile. L'attaque a été dénoncée par le président chinois Xi Jinping, qui a appelé lundi à "punir sévèrement" les coupables. Une enquête a été ouverte.

Les faits se sont déroulés dimanche vers 5 h locales (4 h GMT) dans la région de Bambari, dans le centre du pays, a déclaré à l'AFP le maire de la commune, Abel Matchipata. "On a décompté neuf corps et deux blessés", a-t-il précisé.

Selon lui, les victimes sont des ressortissants chinois travaillant sur un site minier de "l'entreprise Gold Coast Group", situé à 25 kilomètres de la localité et qui a été attaqué par "des hommes armés".

>> À lire aussi : L'Égypte, une "porte d'entrée" pour la Chine sur le monde arabo-musulman

Pékin appelle ses ressortissants à quitter les zones dangereuses

La Chine a confirmé lundi le bilan, évoquant "deux blessés graves", mais sans donner davantage de détails sur les circonstances de cette attaque, qui n'a fait l'objet d'aucune revendication jusqu'à présent. Xi Jinping "a appelé à déployer tous les efforts nécessaires pour soigner les blessés" ainsi qu'à "sévèrement punir les meurtriers conformément à la loi", a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

"À l'exception de la capitale Bangui, le niveau de risque sécuritaire dans les autres régions de la Centrafrique est rouge, c'est-à-dire extrêmement élevé", a souligné le ministère, appelant les citoyens chinois "à évacuer au plus vite" les zones dangereuses.

"Une enquête a été ouverte", a annoncé à l'AFP Manassé Wankian, procureur de la République de Bambari, le chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, la province du centre du pays, au lendemain de l'assaut meurtrier. 

Pas de revendication

Dimanche, le Premier ministre de Centrafrique, Félix Moloua, avait accusé la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, d'être à l'origine de cette attaque, mais sans prouver ces allégations.

L'alliance rebelle avait immédiatement démenti dans un communiqué toute implication dans l'attaque. Elle a dénoncé un acte "ignoble et barbare" et accusé les "mercenaires russes Wagner" d'en être à l'origine.

La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.

>> À lire - Centrafrique : la "guerre de la bière" ou la prédation économique du groupe Wagner

Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé, peu avant les élections, une offensive sur Bangui et Faustin-Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie. Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint les quelques centaines déjà présents depuis 2018.

Cela avait permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles, puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient, mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'État centrafricain.

Avec AFP

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Centrafrique : la "guerre de la bière" ou la prédation économique du groupe Wagner

L’UE annonce de nouvelles sanctions contre le groupe russe Wagner en Afrique

Moscou convoque l'ambassadeur français après une attaque contre un Russe en Centrafrique

France24 - Monde

En Iran, Nouvel An persan et ramadan s'entrechoquent sur fond de crise

Publié le : 20/03/2023 - 10:16

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Les Iraniens devront cette année concilier les traditions du Nouvel An persan avec les obligations du ramadan, imposé en Iran sous peine de sanctions. Les dates des deux festivités coïncident, ce qui pourrait poser problème en cas de non-respect du jeûne musulman.

En Iran, en Afghanistan, au Kazakhstan mais aussi chez les Kurdes en Turquie ou en Irak, quelque 300 millions de personnes s'apprêtent à célébrer le Nouvel An persan, appelé Norouz, mardi 21 mars à 00 h 54 et 26 secondes (21 h 24 GMT lundi).

Cette fête inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, marque l'entrée dans l'année 1402 du calendrier persan, à l'heure astronomique précise de l'équinoxe du printemps.

En Iran, Norouz, célébré depuis quelque 3 000 ans, met le pays à l'arrêt pendant près de deux semaines. Téhéran se vide de ses habitants qui partent aux quatre coins de l'immense pays, des côtes de la mer Caspienne au nord à celles du Golfe au sud.

Des millions d'Iraniens ont ainsi commencé à partir en vacances pour célébrer cette fête en famille. Mais cette année, les festivités devront s'adapter au début du mois du jeûne du ramadan, dont les dates coïncident. Bien que considérée comme une fête païenne, Norouz n'a jamais été réellement remise en cause par la République islamique arrivée au pouvoir en 1979.

"Il ne fait aucun doute que Norouz est une fête nationale qui existait avant l'islam. Mais elle ne contredit aucun des enseignements musulmans", affirme Mohsen Alviri, religieux chiite et historien de la religion à Qom, interrogé par l'AFP. "Norouz accorde une attention à la préservation de la nature et met l'accent sur l'élimination des rancœurs entre les personnes, le respect des aînés, la visite aux parents... Ce sont des valeurs qui sont fortement recommandées par l'islam", ajoute-t-il.

Interdiction de manger dans sa voiture 

Néanmoins, les Iraniens, majoritairement musulmans, devront cette année concilier ces traditions avec les obligations du ramadan, qui doit débuter le 22 ou 23 mars pour un mois durant lequel ils sont invités à s'abstenir de manger et boire de l'aube au crépuscule.

Le dilemme se posera notamment pour la clôture des festivités de Norouz, 12 jours après le Nouvel An, marquée par le Sizdeh Bedar, ou "jour de la nature", durant lequel les Iraniens organisent de grands pique-niques dans la verdure.

Dans les conseils aux croyants, le théologien de Qom, Mohsen Alviri a recommandé de se rassembler mais "sans manger" et d'"attendre l'heure de la rupture du jeûne". "Dans la jurisprudence chiite, si les fidèles parcourent une certaine distance depuis leur ville de résidence, ils sont considérés comme des voyageurs et peuvent ne pas jeûner", a-t-il rappelé par ailleurs.

Les autorités feront-elles preuve de tolérance ? L'an dernier, le procureur général, Mohammad Jafar Montazeri, avait rappelé que "ceux qui ne jeûnent pas pour une raison ou une autre" étaient susceptibles d'être punis. Même le fait de manger dans sa voiture, qui "n'est pas considérée comme un espace privé", est passible de sanction, avait-il rappelé.

Deuil des victimes de la répression et inflation

En attendant Norouz, certains Iraniens disent ne pas avoir l'esprit à la fête après une année difficile marquée par une forte inflation, de l'ordre de 50 % et par respect pour les victimes de la répression du mouvement de contestation ayant secoué le pays après la mort de Mahsa Amini. Au moins 530 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans les protestations qui ont suivi l'arrestation par la police des mœurs de cette jeune Iranienne le 16 septembre 2022, selon diverses ONG, dont Human Rights Iran.

Dans le bazar de Tajrish, dans le nord de Téhéran, Razieh, une femme au foyer quinquagénaire, se contente de regarder les échoppes qui débordent de produits colorés pour Norouz. "Je demande les prix, mais sans être capable d'acheter grand chose", regrette-t-elle.

"J'ai toujours été enthousiaste pour Norouz mais je suis tellement dépitée cette année que je n'ai même pas acheté un poisson rouge et un pot de pousses de blé", deux des objets symboliques de la fête, se désole aussi Effat, une retraitée âgée de 75 ans.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} six mois après

Les Baloutches, à l’avant-poste des manifestations en Iran depuis la mort de Mahsa Amini

Décryptage

Six mois après la mort de Mahsa Amini, "les Iraniens savent que ce mouvement peut être long"

Mahsa Amini

"Nous n’attendons qu’une étincelle" : quand la désobéissance civile s'installe en Iran

New York Times - World

Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal

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Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.

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By Aida Alami

Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.

Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.

He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.

He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.

“This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.

Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.

His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.

Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.

They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.

But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.

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Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.

They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”

After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.

His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.

The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.

While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.

“Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.

His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.

Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.

His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.

While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.

As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.

His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.

“I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”

Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.

His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”

In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:

“We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”

With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.

Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.

He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.

Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.

In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.

“I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”

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France24 - Monde

En images : 20 ans après, retour sur les grandes dates de la guerre en Irak

Publié le : 19/03/2023 - 20:00Modifié le : 20/03/2023 - 08:39

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Le 20 mars 2003, une coalition internationale dirigée par les États-Unis envahit l’Irak. Selon le président américain George W. Bush, l'objectif est de "désarmer l’Irak, libérer son peuple, et défendre le monde contre un grand danger". Cette guerre a certes mis un terme au régime du dictateur Saddam Hussein, mais elle a engendré un véritable chaos dans le pays. Retour en images sur cette guerre qui a fait basculer le destin de l'Irak.

New York Times - World

The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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By Jason Horowitz

ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

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Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

“Well,” she said. “We’ll see.”

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New York Times - World

The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

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Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

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By Patrick Kingsley

Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

“Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

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By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

“It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

20 miles

Mediterranean

Sea

Jordan R.

West

Bank

Tel Aviv

JORDAN

DESTINATION

Jerusalem

ISRAEl

Dead

Sea

Deir al-Asal al-Fauqa

GAZA

STRIP

ORIGIN

Meitar

Beersheba

By The New York Times

Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

“Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

“I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

“My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

“It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

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France24 - Monde

Rapport du Giec : des impacts de pire en pire mais des solutions sous notre nez

Publié le : 20/03/2023 - 11:19

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Le résumé du sixième rapport du Giec a été approuvé dimanche par les délégués des pays des 195 États membres. Le texte offre aux décideurs une synthèse de l'état de la science et le panorama des solutions possibles pour une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre.

Près de neuf ans après leur dernière synthèse, les experts climats de l'ONU réunis en Suisse livrent, lundi 20 mars, le dernier consensus scientifique sur le réchauffement climatique et sur la réponse urgente de l'humanité à ce défi existentiel.

Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) doit publier à 14 h (13 h GMT) la synthèse de son sixième rapport d'évaluation. Un résumé des plus de 10 000 pages de travaux qu'il a publiées depuis sa précédente synthèse fin 2014.

En neuf ans, la communauté scientifique a établi que le réchauffement climatique causé par l'activité humaine se produisait plus vite et plus fort que prévu. Et mis en évidence le risque d'atteindre des "points de bascule", synonyme d'impacts irréversibles majeurs, voire d'emballement.

>> À lire aussi - Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"

Après une semaine de réunions à Interlaken en Suisse, les représentants des États membres du Giec ont approuvé dimanche le "résumé pour les décideurs", une trentaine de pages synthétisant l'état de la science et le panorama des solutions possibles, sous une forme intelligible par tous. Ce document, hautement politique, a dû être approuvé ligne par ligne par les délégués des pays représentés sur l'ensemble des 195 États membres. 

"Nous nous approchons du point de non-retour, du dépassement du seuil de réchauffement maximum de 1,5 degré", a rappelé le chef de l'ONU António Guterres dans un message vidéo à l'ouverture de la session, le 13 mars."Les dirigeants ont besoin d'une orientation scientifique solide, franche et détaillée pour prendre les bonnes décisions (...) et accélérer la sortie des énergies fossiles et la réduction des émissions", a déclaré António Guterres.                

Bilan mondial à la COP28 en décembre

Le "résumé pour les décideurs" sera un point d'appui majeur pour la société civile qui a en ligne de mire le rendez-vous de la COP28, en décembre à Dubaï, où un premier bilan mondial des engagements des pays pour tenir les objectifs de Paris est attendu.

Contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C, et si possible à 1,5 °C, par rapport à l'ère préindustrielle, comme le prévoit l'accord de Paris de 2015, semble difficile à atteindre sans une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre, à commencer par celles liées au pétrole, au gaz et au charbon.

Le monde en est aujourd'hui à près de 1,2 °C de réchauffement et la multiplication des événements extrêmes, prédite par les premiers travaux du Giec, se produit déjà sur tous les continents.

>> À lire : COP28 : des Émirats arabes unis pris dans leurs contradictions sur le climat

En 2022, l'influence du changement climatique sur l'intensité et la récurrence de phénomènes extrêmes a été démontrée pour les inondations dévastatrices au Pakistan ou au Nigeria, la canicule exceptionnelle en Argentine et au Chili ou les vagues de chaleur et de sécheresses associées en Europe et aux États-Unis, selon le réseau scientifique World Weather Attribution.

Avec AFP

 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} extraction controversée

Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden

Interview

Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"

Décryptage

Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

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The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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By Constant Méheut

Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

“We wanted to repeat May 1968!” he said.

Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

“Protesting rejuvenates,” he said.

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France24 - Monde

Crise bancaire : UBS va racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses

Publié le : 19/03/2023 - 18:47Modifié le : 19/03/2023 - 22:57

FRANCE 24 Suivre Kalidou SY

UBS a accepté de racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros) a annoncé, dimanche, le président de la Confédération helvétique. Récemment malmenée en Bourse, Credit Suisse compte parmi les 30 plus importantes banques du monde d'un point de vue systémique.

UBS va racheter son rival Credit Suisse pour plus de trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros), avec d'importantes garanties du gouvernement, a annoncé, dimanche 19 mars, le président de la Confédération helvétique Alain Berset, confirmant une information du Financial Times.

"C'est le meilleur moyen d'assurer la confiance", a lancé devant les médias à Berne Alain Berset, en annonçant l'accord. Cette solution "n'est pas seulement décisive pour la Suisse (...) mais pour la stabilité de l'ensemble du système financier" mondial.

UBS va reprendre la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a lui perdu 7,3 milliards de francs suisses l'année dernière et tablait encore sur des pertes "substantielles" en 2023. Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME.

>> À lire aussi : Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

La Banque nationale suisse (BNS), la banque centrale du pays, a accepté de débloquer des liquidités pour 100 milliards de dollars en faveur de Credit Suisse dans le cadre de l'accord, ajoute le FT

Et UBS va bénéficier d'une garantie de quelque 9 milliards de francs du gouvernement qui sert d'assurance si des problèmes devaient être découverts dans des portefeuilles très spécifiques de Credit Suisse.

Un impact "insignifiant" sur le secteur bancaire de Hong Kong

Ce rachat a été aussitôt salué par ceux qui craignaient un nouvel emballement des marchés. La présidente de la BCE Christine Lagarde a estimé que ce rachat allait "contribuer à rétablir des conditions de marché ordonnées". Côté américain, le Trésor et la banque centrale se sont dits "satisfaits".

Pour faire bonne mesure, les plus puissantes banques centrales du monde, dont la BCE et la Fed, ont annoncé dans la foulée une action coordonnée pour améliorer l'accès à des liquidités et rassurer un peu plus les investisseurs.

La fusion entre ces géants, qui font tous deux partie du club très fermé des 30 établissements bancaires trop importants pour faire faillite, a été annoncée à temps pour l'ouverture des marchés asiatiques dans l'espoir d'empêcher une panique généralisée.

Celles-ci se sont réveillées en ordre dispersé, Shanghai et Shenzhen affichant une petite hausse de respectivement 0,85 % et 0,14 %, Hong Kong et perdant 0,85 % et l'indice vedette Nikkei à Tokyo 0,18 %.

L'autorité monétaire hongkongaise a qualifié, lundi, d'"insignifiant" l'impact de cette saga sur son système bancaire, précisant que les actifs de Credit Suisse AG à Hong Kong ne représentaient que "moins de 0,5 % des actifs totaux du système bancaire" de la ville.

Course vers l'abîme

Selon le quotidien financier britannique, UBS a accepté de doubler le montant initialement proposé pour surmonter les réticences de Credit Suisse et de l'un de ses principaux actionnaires.

La transaction se ferait uniquement en actions UBS et valoriserait l'action Credit Suisse à un prix de 50 centimes, au lieu des 25 initialement proposés, qui reste très inférieur au cours du titre vendredi à la clôture (1,86 franc). La transaction a été examinée à Berne par le gouvernement fédéral, déjà réuni d'urgence jeudi et samedi. 

Le secteur bancaire est sous tension depuis que les grandes banques centrales ont augmenté fortement leurs taux afin d'essayer de maîtriser l'inflation. Nombre d'établissements ont omis de se préparer après avoir eu accès, pendant des années, à de l'argent pas cher.

La récente faillite de la Silicon Valley Bank aux États-Unis et d'autres banques régionales américaines a augmenté l'angoisse des investisseurs et les a poussés à vendre les titres des banques considérées comme les maillons faibles.

C'est le cas du Credit Suisse qui depuis 2 ans va de scandales retentissants en revers.

Et malgré les efforts de sa direction pour vanter un plan de restructuration sur trois ans, rien n'y a fait. Les investisseurs ont voté avec leurs pieds et l'établissement zurichois a eu du mal à accéder des liquidités à des prix raisonnables.

Une bouée de sauvetage de 50 milliards de francs suisses lancée mercredi par la banque centrale suisse, après une journée noire en Bourse, n'a donné qu'un bref répit à la banque.

Les autorités de régulation et le gouvernement fédéral ont eu à faire à une pression immense des principaux partenaires économiques de la Suisse pour assainir la situation avant qu'elle ne contamine le monde entier.

Selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses en une seule journée en fin de semaine dernière.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} VILAIN CANARD BANCAIRE

Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

BANQUES

Évasion fiscale : la banque suisse UBS mise en examen pour démarchage illicite

New York Times - World

After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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By Norimitsu Onishi

TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

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During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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New York Times - World

Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

Angola Dispatch

A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

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By John Eligon

Photographs by Gulshan Khan

Reporting from Luanda, Angola

The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

“United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

By The New York Times

Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

“When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

“There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

“When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

“It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

“We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

“They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

But Mr. do Fumo was already moving on.

Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

“Let’s go now, let’s work,” he said.

Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

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France24 - Monde

Retraites : climat électrique en France avant l'examen des motions de censure lundi

Publié le : 19/03/2023 - 11:34Modifié le : 19/03/2023 - 21:39

FRANCE 24 Suivre

Mouvements de grèves, affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, caillassage de la permanence du président du parti Les Républicains... La tension est palpable en France avant l'examen, lundi, des motions de censure déposées contre le gouvernement après son recours au 49.3. Dimanche soir, Emmanuel Macron a dit souhaiter que la réforme "puisse aller au bout de son cheminement démocratique".

La tension est montée en intensité ce week-end en France, dans la rue comme dans les expressions politiques, à l'approche de l'examen, lundi 20 mars, des motions de censure déposées après le recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

Des affrontements avec la police ont eu lieu à Paris, samedi, pour la troisième nuit consécutive alors que des milliers de personnes ont défilé dans le reste de la France. Au total, les forces de l'ordre ont procédé à 169 interpellations en France, dont 122 dans la capitale, selon le ministère de l'Intérieur.

Dans la nuit de samedi à dimanche, la permanence du président des Républicains, Éric Ciotti, a par ailleurs été vandalisée, a-t-il annoncé sur Twitter. Sur la façade, le slogan "La motion ou le pavé" a été tracé.

Cette nuit ma permanence a été caillassée.Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi.Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la Terreur. pic.twitter.com/8sgs3q85HF

March 19, 2023

"Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi", a dit Éric Ciotti sur Twitter, ajoutant qu'il ne céderait pas à la terreur.

Macron souhaite que la réforme "puisse aller au bout de son cheminement démocratique"

Dimanche soir, le président Emmanuel Macron a émis le souhait que la réforme des retraites, qui sera adoptée définitivement lundi si les deux motions de censure visant le gouvernement d'Élisabeth Borne sont rejetées, "puisse aller au bout de son cheminement démocratique".

"Après des mois de concertations politique et sociale et plus de 170 heures de débat qui ont abouti sur le vote d'un texte de compromis entre le Sénat et l'Assemblée nationale, le président de la République a exprimé aux deux présidents (du Sénat et de l'Assemblée, NDLR) son souhait que le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous", a indiqué l'Élysée dans un message transmis à l'AFP.

Emmanuel Macron a par ailleurs assuré de "la mobilisation du gouvernement pour que tout soit mis en œuvre" afin de "protéger" les parlementaires menacés par des opposants à la réforme des retraites, dans un message de l'Élysée transmis à l'AFP.

Le président de la République a appelé le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour "réaffirmer son soutien au Parlement et à l'ensemble de ses parlementaires tout comme la mobilisation du gouvernement pour que tout soit mis en œuvre pour les protéger", a indiqué l'Élysée.

"La retraite à 60 ans, on se battra pour la garder"

Dimanche, quelques centaines de personnes se sont rassemblées aux Halles, au cœur de Paris en fin d'après-midi, scandant pour la quatrième soirée consécutive dans la capitale des slogans visant Macron et la police et rejetant l'usage du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. 

Débuté vers 18 h dans ce quartier commerçant et très fréquenté, le rassemblement se déroulait dans le calme, selon une journaliste de l'AFP sur place.

"Le gouvernement n'a pas voulu discuter, il est responsable de cette impasse. Les rassemblements à répétition c'est le seul moyen de lui mettre la pression. La rue s'exprime, et si elle brûle des choses c'est pour se faire entendre", a déclaré Pierre Simon, 24 ans. 

"La retraite à 60 ans on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder", scandait la foule, encadrée de près par les forces de l'ordre à la veille d'une journée décisive avec le débat à l'Assemblée nationale sur les motions de censure.

Selon une source policière, le rassemblement, auquel ont participé 350 personnes, n'avait pas été déclaré. Une tentative de départ en cortège sauvage a été empêchée par les forces de l'ordre et 17 personnes ont été interpellées.

"Moment de vérité"

Interrogé sur l'issue possible des votes de lundi à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a répondu dans Le Parisien : "Je pense qu'il n'y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement. Mais ce sera un moment de vérité." "La réforme des retraites vaut-elle, oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique ? La réponse est clairement non", a-t-il ajouté.

Pour Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, un changement de gouvernement est au contraire souhaitable. "Je ne me cache pas, ce gouvernement mène une politique qui, à mon avis, n'est pas légitime, n'est pas majoritaire dans la population", a-t-il dit sur Europe 1. "Quand je dépose avec mes collègues une motion de censure, c'est pour faire tomber cette réforme mais c'est aussi pour faire tomber ce gouvernement."

>> À lire : Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?

La semaine qui vient sera aussi marquée par une nouvelle neuvième journée de grève et de manifestations, jeudi, à l'appel de l'intersyndicale, et par la poursuite du mouvement dans les raffineries avec, à la clé, la question d'un impact éventuel sur l'approvisionnement des stations-service.

Un porte-parole de TotalEnergies a dit à Reuters que 34 % des effectifs opérationnels des raffineries et dépôts du groupe en France étaient en grève dimanche matin.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Cinq scénarios

Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?

La question qui fâche

Retraites : un déni de démocratie ?

France24 - Monde

Corée du Nord : Kim Jong-un a dirigé une simulation de "contre-attaque nucléaire"

Publié le : 20/03/2023 - 02:10

FRANCE 24 Suivre

L'agence d'État nord-coréenne KCNA rapporte, lundi, que le dirigeant Kim Jong-un est "satisfait" des exercices militaires "simulant une contre-attaque nucléaire" qu'il a dirigé pendant deux jours. Cette simulation s'adresse à Washington et Séoul.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un insiste pour que son pays soit prêt à mener des attaques nucléaires à tout moment pour dissuader des adversaires de lancer une guerre, a rapporté lundi 20 mars la presse officielle nord-coréenne.

Ces déclarations ont été effectuées alors que Pyongyang a mené samedi et dimanche des exercices destinés à renforcer ses "capacités de dissuasion de guerre et de contre-attaque nucléaire", a indiqué l'agence de presse officielle KCNA, ajoutant qu'il agissait d'un avertissement fort à destination de Washington et Séoul.

Dans ce cadre, pour simuler une attaque nucléaire tactique, un missile balistique équipé d'une tête nucléaire factice a atteint une cible située à 800 kilomètres après avoir volé à une altitude de 800 mètres, a précisé KCNA.

Kim Jong-un, qui a supervisé cet essai, a constaté les capacités militaires accrues de la Corée du Nord et souligné la nécessité de s'assurer que le pays soit prêt à effectuer une "contre-attaque nucléaire immédiate et écrasante". Il a exprimé sa "satisfaction" après ce week-end d'exercices, selon KCNA.

Selon l'armée sud-coréenne, il s'agit d'une "grave provocation" contrevenant aux sanctions des Nations Unies. Les services de renseignement américains et sud-coréens procèdent à des analyses.

Tokyo a également condamné le tir, tout comme le commandement militaire américain dans la région.

Quatrième démonstration de force de Pyongyang en une semaine

Il s'agissait de la quatrième démonstration de force de Pyongyang en une semaine, au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans, baptisés "Freedom Shield" et d'une durée de 11 jours.

La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme les répétitions d'une invasion de son territoire et a averti à plusieurs reprises qu'elle y répondrait de manière "écrasante".

Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant Kim Jong-un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

Il s'agissait du deuxième essai d'ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires "frénétiques" de la Corée du Sud et des États-Unis.

Ce tir survenait lui-même après le lancement mardi de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.

Avec AFP et Reuters

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La Corée du Nord lance un missile balistique vers la mer du Japon

La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental

La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques, affirme Séoul

France24 - Monde

Cameroun : la ruée vers l'eau potable à Douala

Publié le : 20/03/2023 - 17:52

Samia METHENI Suivre

"L'eau potable dans la ville de de Douala, c'est comme un trésor", explique Cédric Meka venu remplir des bombonnes d'eau tirée directement du sous-sol par un forage privé à la brasserie Guinness de Bassa, dans la capitale économique du Cameroun. Cependant la demande en eau est supérieure à l'offre et avec les forages privés qui se multiplient, les risques sanitaires suivent la tendance.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Ukraine Dispatch

In Stoic Ukraine, Stony Faces Are Starting to Crack and to Cry

Although Ukrainians excel at putting up a brave front, a tremendous amount of suffering is being kept bottled up and sometimes bursts out.

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By Jeffrey Gettleman

KYIV, Ukraine — Hunched over a bowl of borscht in a crowded restaurant, the man was bragging about how many people he used to employ, all his political connections and how, if he ever had to, he could even kill someone and make the trouble “go away.”

With his clean-shaven head, black sweatshirt and hands the size of bear paws, he certainly looked as if he could make good on that threat. And if this overtly macho owner of a construction company couldn’t do it himself, he kept dropping hints of his links to the Ukrainian underworld.

But then his face suddenly softened, saddened.

“All my life, all my life, when I had problem, I could fix it,” he said. “But now … with this war ...” — he couldn’t even finish his sentence. He covered his face with his hands and burst into sobs, tears plunking into his soup.

Ukrainians are generally good at putting up a brave front. So much of the messaging from President Volodymyr Zelensky on down has been that they are tough, they are ready to sacrifice, they are “unbreakable” — that’s one of Mr. Zelensky’s favorite words.

But as the war drags on, an almost unbearable amount of pain builds up. And just like the sudden outburst at the restaurant, which surprised everyone at the table, especially the man himself, so many people here try to conceal their suffering that it creates a precarious emotional landscape, full of unmarked cliffs.

“People don’t want to open up, because they’re afraid that if they do, they’ll lose it,” said Anna Trofymenko, a psychotherapist in Kremenchuk, a city in central Ukraine.

She had a metaphor for this tendency to bottle up emotions.

“There are two types of people in this world — the avocado and the coconut,” she said.

The avocado, she explained, is soft on the outside, hard on the inside. The coconut is the opposite.

“We’re like coconuts,” she said.

Even before the war, she said, Ukrainians tended to be stoic and reluctant to emote. She chalked this up to the lingering haze of Soviet times when the survival strategy was: Don’t stand out. Don’t draw attention to yourself. Don’t open up to strangers.

The State of the War

Yevhen Mahda, a leading political scientist in Kyiv, agreed.

“During the Soviet Union,” he said, “every person was a small piece of a big machine. No one expressed their emotions. It wasn’t needed. No one cared.”

Though younger Ukrainians don’t have the same baggage, “society doesn’t change so fast,” Mr. Mahda said. “It’s a process, it’s not a fairy tale, it’s not a Harry Potter book, it’s our life.”

In Pokrovsk, an eastern town near the front line, I met a young woman sitting on an evacuation train. Her village had been relentlessly bombed, and she fled in a hurry. She carried 150 hryvnias in her pocket — about $4. But she was composed and neatly dressed, her carefully made up face a blank mask.

I didn’t ask many questions, but at one point looked at her and said, “Sorry you’re going through this.” She looked right back at me and burst into tears.

Ms. Trofymenko, the psychologist, explained this was part of the landscape, too. “As soon as you feel safe,” she said, “you let yourself go.”

“You know, we seem very reserved, unemotional, with a lack of feelings,” she added. “But once you are inside, it’s a different story.”

On the Poland-Ukraine border in the earliest days of the war, I watched one of the greatest refugee crises of modern times. An endless assembly of women and children streamed across the border, millions of them. Burdened by hastily packed, bulging suitcases and cast out of their own homes by circumstances that were upending history, they were tiny, vulnerable figures dwarfed by the long roads and huge skies.

One woman in a green hoodie stopped for a rest along a Polish highway. Because of the rule that military-age Ukrainian men are not allowed to leave the country, she was alone. She had just parted with her husband, whom she had known since they were young. She, too, was dry eyed — at first.

But after she shared her parting words to her husband, her composure cracked. Once she allowed herself to think about the man she loved and how she had no idea when, or maybe even if, she would see him again, and how it felt to clutch him that last time at the border, it was impossible to cauterize her feelings.

As a journalist, covering huge traumatic events doesn’t necessarily get easier the more one does it. I sometimes feel my protective lining wearing down.

Recently, I saw a photo of a building on fire in eastern Ukraine, not far from Pokrovsk. I looked closer and felt a pang of fear. Wait a sec, I said to myself. I’ve been to that building.

It was in the same town, Chasiv Yar, where I had an unusual interaction with a Russian sympathizer. He told me and my translator, Alex, that he believed the Russians were “doing the right thing” by invading Ukraine. Alex and her family have suffered immensely from this war (as have just about all Ukrainians), but she did not argue with the sympathizer. As a journalist, that wasn’t her role.

At the end of the interview, the Russian sympathizer, who was in his 70s, cheerful and full of life, plodded into his garden and started sawing down a bunch of grapes. He really appreciated the company, he said, and wanted to give us a gift.

As he stretched toward the glistening fruit, I saw Alex’s eyes fill with tears.

“What is it?” I asked.

We had interviewed so many people who had lost everything, but I’d never seen her cry. She is tough. She is hard. She is, by her own admission, a coconut.

Why was she crying now?

“Because these people are good,” she said.

If someone from the “other side” — as most Ukrainians and much of the West brand Russia and its supporters — could so happily offer fruit from his garden, what did that say about the complexities of war?

We walked off with the grapes, filled with emotions that were not so easily buttoned down.

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France24 - Monde

En Allemagne, un robot face à la pénurie de soignants

Publié le : 20/03/2023 - 15:37Modifié le : 20/03/2023 - 17:32

Thibault JEANPIERRE

En Allemagne, le robot "Garmi" est conçu pour faire face à la pénurie de personnel soignant en gériatrie dans un contexte de population allemande vieillissante. Multitâche, cet humanoïde est capable d'assister à distance les médecins dans des phases de soins et pourrait être déployé dans les maisons de retraites ou lieux de santé. 

France24 - Monde

À Istanbul, la psychose des habitants face au risque sismique

Publié le : 17/03/2023 - 16:40Modifié le : 20/03/2023 - 17:33

Thibault JEANPIERRE

À Istanbul, depuis le tremblement de terre meurtrier du 6 février dernier, les habitants sont inquiets face au risque sismique. Achats de kits de survie en cas de séisme et expertises des immeubles pour vérifier la qualité du béton sont désormais des précautions systématiques dans la mégapole turque. 

New York Times - World

Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

Nepal Dispatch

In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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By Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

After the prayers, the nuns gathered outside.

Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

Bhadra Sharma contributing reporting.

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France24 - Monde

AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine

Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54

Fadile BHAYAT Suivre

En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.

New York Times - World

The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

Toronto Dispatch

Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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By Norimitsu Onishi

SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

“Eight years the same,” he said.

The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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France24 - Monde

Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

Publié le : 20/03/2023 - 16:06

Sébastian SEIBT Suivre FRANCE 2

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi, sa très attendue synthèse du sixième rapport d'évaluation sur les changements climatiques. Un document d'une trentaine de pages qui souligne les dégâts déjà causés par le réchauffement de la planète et la difficulté d'atteindre l'objectif de limiter la hausse des températures. Mais les travaux des scientifiques démontrent aussi que l'effort en vaut la peine, y compris économiquement.

C’est la nouvelle “bible” du changement climatique. La synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a été publiée lundi 20 mars et devient la référence en matière de connaissances scientifiques sur le réchauffement de la planète et ses conséquences.

Ce document est le résultat d’une compilation de milliers d’études et de recherches dans ce domaine menée depuis fin 2014 et la publication de la précédente synthèse des experts du Giec.  

Les auteurs de ce “résumé pour les décideurs” constatent l’ampleur des dégâts déjà occasionnés par ces changements du climat dans un monde soumis à des températures qui ont déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à la période de référence, de 1850 à 1900. 

Ils soulignent aussi l’insuffisance des efforts consentis par les États pour tenir les engagements pris à l’occasion des différents sommets sur le climat. L’objectif de rester dans les clous d’une hausse des températures comprise entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100 semble de plus en plus inatteignable. Ainsi, “la hausse des températures pourrait dépasser les 1,5 °C d’ici dix ans si les émissions annuelles de CO2 restent au niveau actuel”, explique Gerhard Krinner, chercheur à l'Institut des géosciences de l'environnement et l’un des auteurs du rapport du Giec. 

"Les bénéfices compensent largement les coûts"

Mais tout n’est pas noir dans ce document hautement sensible politiquement et dont chaque phrase a été soigneusement soupesée en amont de la publication. “Il y a de multiples options disponibles et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre d’adapter [le monde] au changement climatique causé par l’Homme”, affirme même le Giec en préambule de ce document.

C’est, notamment, “la première fois que le Giec prend position et juge bénéfique de manière générale un effort pour maintenir les températures sous le seuil d’une hausse de 2 °C”, souligne Jean-Charles Hourcade, économiste du climat au CNRS qui a participé à l’élaboration du rapport. 

En effet, jusqu’à présent, ces scientifiques se contentaient seulement d’évaluer comment atteindre les objectifs climatiques et d’estimer à quel point c’était réaliste. Cette fois-ci, “ils affirment que les bénéfices des politiques pour limiter la hausse des températures compensent largement les coûts”, affirme Jean-Charles Hourcade.

Une prise de position qui vise clairement à pousser les décideurs à s’engager davantage sur la voie des réformes et des investissements pour un avenir plus vert. Même si, à court terme, ces changements provoqueront des bouleversements sociétaux profonds. 

Le meilleur programme d’action, d’après le Giec, “serait de réorienter l’essentiel des investissements [environnementaux] vers les pays en développement”, assure Jean-Charles Hourcade. C’est dans ces zones que chaque dollar investi aura le meilleur retour sur investissement pour la planète et l’économie. 

Les chiffres clés du rapport du Giec

1,1 °C. Entre 2011 et 2020, la température mondiale a été 1,1 °C au-dessus de celle entre 1850-1900. C’est cette dernière période qui sert de référence à tous les modèles élaborés par les scientifiques pour calculer notre trajectoire climatique et établir si, par exemple, nous pourrons contenir la hausse des températures à 1,5 °C ou 2 °C.

 

3,2 °C. C’est la hausse médiane des températures prévue d’ici à 2100, en prenant en compte toutes les mesures déjà mises en œuvre par les États pour limiter leurs émissions. 

En fait, elle devrait se situer entre 2,2 et 3,5 °C d’après les calculs des scientifiques du Giec. Dans tous les cas, les efforts consentis jusqu’à présent sont loin de suffire pour atteindre l'objectif d’une hausse de 2 °C maximum fixé en 2015 lors de la COP21 à Paris. 

 

0,45 °C. Le Giec affirme que l'émission de 1 000 milliards de tonnes de CO2 en raison de l’activité humaine entraîne à chaque fois une hausse des températures globales de 0,45 °C.

En se fondant sur les seules émissions de CO2 en 2018 – 38 milliards de tonnes –, la hausse des températures dépasserait les 1,5 °C d’ici 23 ans. Mais en réalité, ce seuil risque d’être atteint d’ici dix ans en raison des autres gaz à effet de serre comme le méthane qui contribuent aussi au réchauffement climatique.

 

3,7 mm. C’est la hausse annuelle du niveau des mers en raison du réchauffement climatique entre 2006 et 2018, constate le Giec. La vitesse de ce phénomène s’est considérablement accélérée puisqu’entre 1971 et 2006, cette hausse annuelle était près de deux fois moins rapide.

En tout, le niveau de la mer a déjà augmenté de 20 cm depuis le début du XXe siècle. Autrement dit, près d’un cinquième de la hausse globale a eu lieu entre 2006 et 2018 (4,4 cm).

 

6 mètres. Sur le très long terme, le niveau des océans pourrait s’élever de près de 6 mètres, même si l’humanité parvient à maintenir la hausse des températures à 2 °C au maximum. 

Le rapport du Giec indique, en effet, que dans ce scénario, le niveau des eaux devrait augmenter de 3 à 6 mètres durant les 2 000 prochaines années. De quoi changer dramatiquement la géographie du globe et faire disparaître une partie des terres aujourd’hui émergées.

Même en limitant la hausse des températures à 1,5 °C, le niveau des mers augmenterait encore fortement – entre 2 et 3 mètres – en 2 000 ans.

 

Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes qui les rendent très vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Près de la moitié de la population mondiale est donc susceptible d’être affectée par des événements météo extrêmes, comme les sécheresses, les pluies torrentielles ou encore les séismes.

Ce sont les populations vivant dans les pays les plus pauvres qui sont le plus à risque, soulignent à nouveau les scientifiques du Giec. Entre 2010 et 2020, la mortalité liée à des inondations, des sécheresses ou encore des ouragans était 15 fois plus forte dans les pays les plus pauvres par rapport aux régions où se trouvent les pays dits riches.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE

Réchauffement climatique : l’été 2022 a-t-il vraiment été un déclic pour les Français ?

Rapport du Giec : des impacts de pire en pire mais des solutions sous notre nez

Climat : la montée du niveau des océans sous-évaluée par les experts

France24 - Monde

Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden

Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34

David RICH Suivre

Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.

Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars,  au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.

Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.

L’or noir de l’Arctique

La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.

Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.

Bataille judiciaire

En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.

Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.

Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.

"J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."  

"Bombe climatique"

Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve. 

Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.

"Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.

Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT

March 13, 2023

"Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de  voitures neuves à essence par an.  

Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.

Avec AFP

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Les États-Unis puiseront une nouvelle fois dans leurs réserves de pétrole

Le fil du 27 décembre

La Russie ne vendra plus son pétrole aux pays utilisant le prix plafond

STOCKS D'ÉNERGIES

Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

New York Times - World

Las baterías usadas de coches estadounidenses enferman a los trabajadores mexicanos

La extracción de plomo de baterías de automóvil, muchas de ellas procedentes de Estados Unidos, en algunas plantas de reciclaje del norte de México ha provocado altos niveles de contaminación por plomo, según un nuevo informe.

Después de que unos análisis mostraron altos niveles de plomo en el cuerpo de Azael Mateo González Ramírez, su supervisor en una planta de baterías recicladas en el norte de México lo instó a seguir trabajando.Credit...Alejandro Cegarra para The New York Times

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Por Steve Fisher

Photographs by Alejandro Cegarra

Una tarde de 2019, después de regresar a casa de su trabajo en una planta de reciclaje de baterías de automóviles en el norte de México, Azael Mateo González Ramírez dijo que tenía mareos, le dolían los huesos y sentía la garganta áspera. Luego le dio dolor de estómago, y sufrió episodios de diarrea.

González trabajaba en una planta de Monterrey donde manipulaba baterías usadas de automóviles, muchas procedían de Estados Unidos, y extraer plomo era una parte del proceso. El trabajador, de 38 años, apilaba las baterías cerca de grandes contenedores de polvo de plomo.

Según González, las pruebas médicas mostraron que tenía altos niveles de plomo en su cuerpo. Los expertos coinciden en que ningún nivel de plomo es seguro y que, con el tiempo, puede provocar daños neurológicos y gastrointestinales.

Su supervisor insistió en que siguiera trabajando.

La ciudad de Monterrey, ubicada a tres horas en coche desde Texas, se ha convertido en la mayor fuente de baterías de automóvil de Estados Unidos. En la última década se ha registrado un crecimiento constante del envío de baterías usadas estadounidenses a México, según la Agencia de Protección Ambiental de EE. UU. (EPA, por su sigla en inglés).

El aumento de los envíos de baterías se produce mientras un informe publicado el lunes reveló que hay niveles significativamente altos de plomo en muchas instalaciones, lo que deja a los trabajadores en una situación vulnerable ante un metal tóxico que plantea graves riesgos para la salud humana.

Las muestras de suelo tomadas afuera de seis plantas de reciclaje de baterías en Monterrey, en 2021, revelaron niveles de plomo muy por encima del límite legal en México, según el informe de Occupational Knowledge International, una organización de salud pública sin ánimo de lucro con sede en San Francisco, y Casa Cem, un grupo ecologista mexicano.

Aunque la normativa mexicana estipula que las instalaciones deben eliminar el plomo del suelo contaminado y pueden ser clausuradas por infringir las normas medioambientales, los registros del gobierno mexicano muestran que en los últimos años se han cerrado pocas plantas.

La laxitud de las leyes medioambientales mexicanas y su aplicación aún más laxa animan a las empresas estadounidenses a llevar baterías usadas en ese país, donde la mano de obra es más barata y los sindicatos son más débiles, señalaron los expertos en derechos laborales y salud ocupacional.

“Los trabajadores de esas plantas son envenenados día tras día y, a menudo, ellos mismos no lo saben”, dijo Perry Gottesfeld, director de Occupational Knowledge International. “No reciben la formación necesaria, no disponen del equipo adecuado y no operan en instalaciones que tengan una ventilación adecuada”.

En los últimos 10 años, el número de baterías de automóvil enviadas a México desde Estados Unidos ha crecido casi un 20 por ciento, según los registros de la EPA incluidos en el estudio de ambas organizaciones. Los datos de la EPA muestran que, en 2021, más del 75 por ciento de todas las baterías estadounidenses usadas se exportaron a ese país.

En las plantas de reciclaje, el plomo se extrae de las baterías, se tritura, se funde y se convierte en lingotes que se utilizan para fabricar nuevas baterías.

El mayor fabricante de baterías de automóviles del mundo, Clarios, con sede en Milwaukee, Wisconsin, compró dos plantas en Monterrey en 2019, y el informe encontró niveles de plomo en el suelo afuera de sus instalaciones que estaban muy por encima del límite legal en México de 800 partes por millón. (Las muestras en el reporte fueron probadas y analizadas por un laboratorio independiente).

En una planta de Clarios, una muestra de suelo arrojó niveles de plomo de 15.000 partes por millón, mientras que en la otra instalación, una muestra mostró 3800 partes por millón de plomo.

En 2021, Clarios cerró su última planta de reciclaje de baterías de automóviles en Estados Unidos en Carolina del Sur, tras una serie de multas de la EPA por infracciones relacionadas con la contaminación del aire, los residuos peligrosos y el transporte inadecuado de baterías de plomo.

El envío de baterías a México le ahorraría a la empresa un 25 por ciento en costos de reciclaje, según una presentación de Clarios ante la Comisión de Bolsa y Valores.

“Ciertamente, hay un ahorro de costos si no hay que preocuparse por actualizar las instalaciones para cumplir con las normas que están en vigor en EE. UU.”, dijo Gottesfeld.

Una portavoz de Clarios declaró que en las instalaciones de la empresa se aplican “estrictos protocolos de seguridad y proporcionamos a nuestros empleados equipos de protección de última generación”.

“Trabajamos con las autoridades locales en materia de salud, seguridad y medioambiente para garantizar que nuestras instalaciones no solo cumplen las normas, sino que son un punto de referencia para nuestro sector”, declaró Ana Margarita Garza-Villarreal, la portavoz.

Aunque la agencia federal de medioambiente de México está facultada para cerrar las plantas que incumplan las normas medioambientales, los documentos muestran que solo en cuatro ocasiones, durante los últimos 23 años, las autoridades han cerrado temporalmente algunas secciones de las plantas de reciclaje de pilas por contaminación del aire y el suelo.

La legislación mexicana exige que las plantas dispongan de sistemas de filtración para eliminar la propagación del polvo de plomo y que las empresas proporcionen mascarillas a los trabajadores. Pero algunos sistemas de filtrado están anticuados o se estropean, el uso de mascarillas no se aplica estrictamente y los contenedores de polvo de plomo se encuentran en zonas de trabajo que no están correctamente ventiladas, según las entrevistas realizadas por el Times a 15 trabajadores actuales y antiguos de plantas de reciclaje de baterías en Monterrey.

Óscar Nuñez, de 32 años, dijo que trabajó en una planta de reciclaje propiedad de una empresa mexicana donde la ventilación no funcionaba bien y el polvo de plomo penetraba en sus guantes.

“Era como una cárcel ahí”, dijo Núñez, quien renunció a los tres meses por temor a su salud.

Elizabeth Coronado era enfermera en una planta de Monterrey propiedad del Grupo Gonher, donde trabajó González, y se encargaba de supervisar la salud de los trabajadores en zonas de alta exposición al plomo.

De los aproximadamente 300 trabajadores cuyas muestras de sangre analizaba cada tres meses, dijo que un tercio de ellos tenía 50 microgramos de plomo por decilitro de sangre en su organismo. En 2022, el promedio de los trabajadores de reciclaje de baterías en Estados Unidos era de nueve microgramos, según un grupo comercial de baterías.

Los expertos en plomo en Estados Unidos dicen que los trabajadores cuyo nivel de plomo alcanza los 30 microgramos de plomo por decilitro de sangre deben ser retirados de la fuente del metal.

“Es alarmante”, dijo Coronado, quien dejó la planta en 2021 y ahora trabaja en una clínica local.

Coronado dijo que la empresa solía darles a los trabajadores con altos niveles de plomo multivitaminas y leche pero, según los expertos, eso no hará nada para mejorar la exposición al plomo. Dicen que, en vez de eso, los tratamientos más eficaces incluyen darles a los pacientes medicamentos que se enfocan en el plomo presente en el cuerpo y lo elimina.

El Grupo Gonher no respondió a una solicitud de comentarios.

Aunque ninguna cantidad de plomo en el cuerpo es segura, niveles como los encontrados en los trabajadores de la planta de Gonher pueden tener graves consecuencias, dijo Michael Kosnett, experto en exposición al plomo en el lugar de trabajo y profesor adjunto asociado de la Escuela de Salud Pública de Colorado.

“No debe tolerarse”, dijo. “Entre los efectos nocivos a largo plazo, más significativos, que se asocian al plomo en la sangre en las etapas de adolescencia o de mayor edad se encuentra un riesgo documentado de muerte por enfermedad cardiaca”.

González dijo que se había ofrecido a tapar los contenedores que contenían polvo de plomo. Pero su supervisor le dijo que no era una prioridad.

González aseguró que fue despedido de la planta en 2021 como parte de lo que la empresa le dijo que era una reestructuración. En sus cinco años en la planta, dijo, nunca había faltado un día al trabajo y cree que, en parte, fue despedido por las preocupaciones que planteó en repetidas ocasiones sobre la exposición al plomo.

González Ramírez, quien ahora trabaja alquilando equipos de música para eventos privados, dijo que sus amigos que trabajan en la planta de reciclaje afirman que poco ha cambiado.

“Hay mucho veneno ahí”, dijo.

Chantal Flores y Lorena Ríos colaboraron con reportes desde Monterrey.

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New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

Turkey Dispatch

‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

Photographs by Sergey Ponomarev

Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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France24 - Monde

Libération des deux travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge enlevés au Mali

Publié le : 20/03/2023 - 01:08Modifié le : 20/03/2023 - 01:10

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Enlevés début mars dans le nord du Mali, deux travailleurs humanitaires employés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été libérés dimanche et sont "sains et saufs", a annoncé la branche malienne du CICR sur Twitter.

Deux employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), kidnappés il y a deux semaines dans le nord du Mali, ont été libérés dimanche 19 mars au soir, a annoncé la branche malienne du CICR sur Twitter. Ils avaient été kidnappés, le 4 mars, entre Gao et Kidal.

Nous confirmons que les 2 collaborateurs du CICR enlevés le 4 mars entre Gao et Kidal dans le nord du Mali ont été libérés ce soir. Nos collègues se portent bien et ont été libérés sains et saufs, et sans conditions. Nous remercions tous ceux qui ont contribué à leur libération.

March 19, 2023

"Nos collègues se portent bien et ont été libérés sains et saufs et sans conditions", a-t-elle affirmé. L'ONG "remercie tous ceux qui ont contribué à leur libération", sans plus de détails.

En février, un médecin de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui avait été enlevé fin janvier au Mali a été libéré.

Le Mali est en proie à une crise sécuritaire, déclenchée par une révolte régionale dans le nord qui s'est transformée en insurrection jihadiste.

Les violences qui secouent ce pays sahélien depuis 2012 sont le fait de jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique, mais aussi de milices autoproclamées et de bandits.

Les troubles se sont étendus au Burkina Faso et au Niger voisins. Des milliers de civils, de policiers et de militaires ont été tués dans la région, et plus de deux millions de personnes ont fui leurs foyers.

Avec AFP

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Deux travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge enlevés au Mali

SYRIE

Trois employés du CICR et un Syrien du Croissant-Rouge libérés

YÉMEN

La Française enlevée mardi dans le sud du Yémen a été libérée

France24 - Monde

Falloujah : l'héritage d'une guerre aveugle en Irak

Publié le : 17/03/2023 - 12:14

Lucile WASSERMANN

Falloujah est l’une des villes qui a payé le plus lourd tribut à l'invasion de l'Irak il y a 20 ans. Largement acquise à l’ex-dictateur Saddam Hussein, elle est vite devenue le bastion d’une guérilla sunnite opposée aux Américains. L'instabilité vécue pendant ces années de guerre aura des conséquences bien au-delà du conflit. Elle cultivera un terreau fertile au jihadisme : Al-Qaïda en Irak se fera connaître avant de devenir le groupe État islamique (Daech). Un reportage de Lucile Wassermann.

Le 20 mars 2003, le président des États-Unis George W. Bush lançait le début de l’opération "Iraqi Freedom" pour faire tomber le régime de Saddam Hussein. Une invasion jugée illégale par les Nations unies, et qui, on le sait aujourd’hui, reposait sur un mensonge d’État : la soi-disant possession d’armes de destruction massive par Saddam Hussein. Ces armes n’ont jamais été retrouvées depuis. Cette guerre, qui ne devait durer que quelques mois, se prolongera finalement jusqu’en 2011, provoquant la mort de centaines de milliers de personnes.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EXPRESS ORIENT

Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine

L’invité du jour

Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"

BILLET RETOUR

Irak : vingt ans après la chute de Tikrit, ville natale de Saddam Hussein

France24 - Monde

Le roi Salmane invite le président iranien en Arabie saoudite pour sceller leur alliance

Publié le : 19/03/2023 - 16:11Modifié le : 19/03/2023 - 18:52

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Le président iranien Ebrahim Raissi a salué et accepté, dimanche, une invitation du roi saoudien Salmane à se rendre à Riyad afin de sceller le rapprochement entre leurs deux pays. Cette annonce fait suite à l'annonce du rétablissement de leurs relations diplomatiques, le 10 mars dernier.

Une demande officielle. Le président iranien, Ebrahim Raissi, a salué, dimanche 19 mars, une invitation qu'il a reçue du roi d'Arabie saoudite pour se rendre à Riyad afin de sceller le rapprochement entre les deux pays, a indiqué un responsable de la présidence iranienne.

"Dans une lettre au président Raissi, le roi Salmane d'Arabie saoudite a salué l'accord conclu entre les deux pays frères, l'a invité à Riyad et a appelé à une forte coopération économique et régionale."

"Ebrahim Raissi a salué cette invitation", a indiqué sur Twitter son chef de cabinet adjoint, Mohammad Jamshidi.

Engagement de chacun à respecter la souveraineté de l'autre

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a affirmé que les deux pays s'étaient entendus sur une prochaine réunion de leur chef de la diplomatie. Il a indiqué que "trois lieux" avaient été suggérés "pour tenir cette rencontre", sans préciser lesquels.

Cette annonce fait suite à celle faite le 10 mars par Téhéran et Riyad de leur décision de rétablir leurs relations diplomatiques d'ici deux mois à l'issue de pourparlers en Chine.

L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rompu leurs liens en 2016 après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l'exécution par Riyad d'un célèbre religieux chiite.

L'accord entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient prévoit la réouverture mutuelle des ambassades, ainsi qu'un engagement de chacun à respecter la souveraineté de l'autre et à ne pas s'immiscer dans ses "affaires intérieures".

En soutien à Riyad, d'autres pays du Golfe parmi lesquels les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn avaient réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran.

Ces derniers mois, les Émirats et le Koweït ont repris leurs relations diplomatiques avec l'Iran.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} un vent d'optimisme

Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?

douche froide

Détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : le rêve israélien d'un front anti-iranien s'éloigne

L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques

France24 - Monde

Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

Publié le : 13/03/2023 - 06:58

Romain BRUNET Suivre

Le projet de loi d’accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive lundi à l’Assemblée nationale, après un vote au Sénat qui l’a largement amendé. Censé être purement technique, ce texte suscite désormais des interrogations qui pourraient enflammer le Palais Bourbon.

Lever les obstacles administratifs pour aller vite. C'est l'objectif poursuivi par le projet de loi visant à accélérer la construction en France de nouveaux réacteurs nucléaires, voté au Sénat le 24 janvier, et dont l'examen à l'Assemblée nationale débute lundi 13 mars, bien que la réforme des retraites ne soit pas achevée.

Dans la lignée du discours de Belfort d'Emmanuel Macron du 10 février 2022, qui a marqué le revirement du président en faveur du nucléaire, ce projet de loi doit permettre la construction plus rapide de six réacteurs de type EPR2 (réacteur pressurisé européen de 2e génération) et la possibilité d'en ajouter huit autres en accélérant les procédures.

>> À lire : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Pour y parvenir, le texte prévoit de rendre possible la mise en compatibilité des documents locaux d'urbanisme, de dispenser de permis de construire les nouveaux réacteurs nucléaires qui seront construits à proximité immédiate des centrales existantes, ou encore de construire des nouveaux réacteurs en bord de mer s'ils sont installés dans le périmètre d'une centrale existante. Alors que 69 % de l'énergie produite en France est d'origine nucléaire, le texte permet également de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants.

Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui porte ce projet de loi, cela permettrait "de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d'un réacteur".

Quatre jours d'examen sont annoncés au Palais Bourbon pour un texte initialement présenté comme purement technique, mais qui, après son examen au Sénat, va désormais bien au-delà. Le projet de loi tel qu'il sera débattu entre députés soulève par conséquent plusieurs questions.

  • Un texte qui se substitue à la loi de programmation sur l'énergie et le climat ?

Le projet de loi voté au Sénat le 24 janvier a subi d'importantes modifications par rapport au texte initial, à tel point que son objet même semble avoir été détourné. D'un texte qui devait se contenter de modifier des aspects administratifs pour rendre plus rapide d'éventuelles décisions de construction, l'Assemblée nationale hérite davantage d'une feuille de route.

Les amendements apportés par les sénateurs intègrent ainsi la relance du nucléaire à la planification énergétique et prévoient que la future loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) acte la construction de nouveaux réacteurs.

>> À lire : Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

"Ce n'est plus un texte technique, mais programmatique, regrette la députée écologiste Julie Laernoes. La loi de programmation sur l'énergie et le climat n'arrivera pas avant le printemps, mais on sait déjà que l'on veut construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. C'est très différent de ce qui a été produit avec la loi d'accélération sur les énergies renouvelables qui, elle, ne fixe aucun objectif."

D'autant que les sénateurs ont supprimé un élément clé de la loi de transition énergétique de 2015 : le plafonnement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français d'ici 2035. Dans la version du projet de loi votée au Sénat, le plafond de 50 % devient un plancher. Les sénateurs ont également imposé la révision du décret prévoyant la fermeture de douze réacteurs existants.

  • Quelles conséquences sur la sûreté nucléaire après la fusion entre l'IRSN et l'ASN ?

Le gouvernement a ajouté le 8 février, lors de l'examen de son projet de loi en commission des affaires économiques, une réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement. Celle-ci prévoit la disparition de l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), que l'exécutif veut fondre dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

L'IRSN est l'institut en charge de l'expertise scientifique du risque nucléaire qui émet des avis sur lesquels se base l'ASN, entité en charge des décisions en matière de sûreté et de contrôle des centrales, pour rendre ses arbitrages.

L'ajout de cet amendement en catimini a fait l'effet d'une bombe et a suscité une levée de boucliers des syndicats de l'IRSN comme de l'ASN, de la gauche, et des protestations jusque dans la majorité. Les salariés de l'IRSN étaient en grève, lundi 20 février, et l'intersyndicale a prévu une nouvelle journée d'action, lundi 13 mars, pour l'arrivée du texte dans l'Hémicycle.

>> À voir : En France, la fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?

"On ne comprend pas pourquoi le gouvernement vient déstabiliser notre système de sûreté. Le faire à ce moment-là de manière aussi brutale est totalement irresponsable. Qu'on soit pour ou contre le nucléaire, on doit être pour la sûreté", affirme Julie Laernoes.

D'autant que cette annonce intervient au moment où une fissure "importante" dans la tuyauterie d'un réacteur de la centrale de Penly, en Seine-Maritime, vient d'être révélée.

Le ministère de la Transition énergétique assure que cette réorganisation doit permettre de "fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités lié à la relance de la filière nucléaire".

"On a plus que jamais besoin d'un système de sûreté robuste, mais c'est le moment que le gouvernement choisit pour tout casser. La réforme n'est pas guidée par des intentions vertueuses, mais par la volonté de faire rentrer l'IRSN dans le rang. Ce qui est en jeu, c'est son indépendance", estime de son côté Yves Marignac, de l'association négaWatt, qui promeut la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.

  • Quid de la capacité industrielle de la France à construire des EPR2 ?

Le projet de loi mentionne la construction de six EPR2. Les deux premiers devraient être implantés à Penly, en Seine-Maritime, suivis de deux autres à Gravelines, dans le Nord, selon les plans d'EDF. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a avancé l'objectif de 2027 pour "la première coulée de béton", et "2035-2037" pour la mise en service.

Une gageure quand on garde à l'esprit le cauchemar que représente la construction de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Lancé en 2007, le chantier devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024, tandis que son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.

>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?

Le projet de loi ne se concentre que sur les autorisations administratives, alors que pour être mené à bien, le nouveau "plan Messmer" que souhaite lancer Emmanuel Macron demande aussi des compétences industrielles. Or, "vingt ans après la mise en service de la dernière centrale (Civaux en 2002), le tissu industriel s'est progressivement délité" et "des travaux sur les déboires de l'EPR de Flamanville pointent des pertes de compétences industrielles dans la soudure, l'ingénierie et la gouvernance du projet", relèvent Michaël Mangeon, spécialiste de l'histoire du nucléaire, professeur à l'Université Paris Nanterre, et Mathias Roger, chercheur en histoire et sociologie des sciences et des techniques à l'IMT Atlantique, dans un article publié le 21 avril 2022 sur le site The Conversation.

"D'autres travaux mettent en évidence des mécanismes de désapprentissage liés à une longue période d'absence de projets et un profond renouvellement générationnel des équipes d'ingénieurs", poursuivent-ils.

"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", affirmait Emmanuel Macron dans son discours de Belfort il y a un an. EDF a depuis mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et a estimé en novembre que celle-ci devra recruter 10 000 à 15 000 personnes par an sur la période 2023-2030.

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Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

BATAILLE CULTURELLE

Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022

France24 - Monde

Séisme meurtrier en Équateur et au Pérou, d'importants dégâts

Publié le : 19/03/2023 - 19:11

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Un séisme a fait au moins 15 morts et plusieurs blessés, samedi, dans le sud de l'Équateur et au Pérou, provoquant également d'importants dégâts, selon un nouveau bilan publié dimanche.

Au moins 15 personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées, samedi 18 mars, lors d'un tremblement de terre dans le sud de l'Équateur et au Pérou, qui a provoqué d'importants dégâts, selon un nouveau bilan officiel publié dimanche.

Selon l'Institut sismologique américain USGS, la magnitude du séisme a atteint 6,8. Les autorités équatoriennes l'ont évaluée à 6,5 et celles du Pérou à 6,7.

En Équateur, 14 personnes ont été tuées dans les provinces d'El Oro et d'Azuay, dans le sud-ouest du pays, et plusieurs autres ont été blessées, a annoncé la présidence.

Dans la ville péruvienne de Tumbes, à la frontière avec l'Équateur, une fillette de quatre ans a été tuée par une brique qui lui est tombée sur la tête, selon les autorités.

"Là où se trouve la flaque de sang, elle jouait avec mon autre nièce et un bloc lui est tombé dessus", a raconté à l'AFP David Alvarado, l'oncle de l'enfant.

Le séisme s'est produit à 12 h 12 (17 h 12 GMT), à une profondeur de 44 km, avec pour épicentre la ville de Balao, à environ 140 km au sud du grand port équatorien de Guayaquil. Il a semé la panique parmi les habitants qui sont sortis dans les rues. Des habitations se sont effondrées dans plusieurs villes, dont Cuenca, dans la province d'Azuay, l'une des plus touchées.

"Je suis sortie dans la rue parce que j'ai vu des gens se mettre à courir, terrifiés, d'autres sortir de voitures", raconte à l'AFP Magaly Escandón, une vendeuse d'articles de couture dans cette cité andine. "Ils couraient, ils criaient, ils pleuraient".

Dans le centre historique de Cuenca, des journalistes de l'AFP ont vu des bâtiments effondrés, des maisons anciennes endommagées, des murs fissurés et des véhicules écrasés par les débris. Plusieurs rues de cette ville ont été bloquées à cause de glissements de terrain provoqués par le séisme.

Les autorités équatoriennes ont fait état de 360 bâtiments détruits ou endommagés dans le pays. Au total, 22 glissements de terrain ont été signalés dans la province d'Azuay.

À Tumbes, 12 habitations ont subi des dégâts.

Appel au calme

Le tremblement de terre a été ressenti jusque dans la capitale Quito, selon des témoignages sur les réseaux sociaux.

"Je lance un appel au calme et à s'informer par les canaux officiels", a tweeté le président équatorien Guillermo Lasso, qui s'est immédiatement rendu dans la province d'El Oro puis à Cuenca pour "constater les dégâts".

Le Brésil a exprimé dimanche sa solidarité avec les deux pays affectés, comme l'avait déjà fait la veille le Chili, se disant "prêt à apporter toute l'aide possible aux autorités pour répondre à l'urgence humanitaire". 

Le souvenir du séisme dévastateur qui a secoué l'Équateur en 2016 est encore frais dans ce pays. Avec une magnitude de 7,8, le tremblement de terre avait fait 673 morts et détruit des villages côtiers. Les pertes avaient été estimées à plus de trois milliards d'euros.

"C'est une magnitude relativement élevée pour (...) le pays", a expliqué sur la radio locale FM Mundo Mario Ruiz, directeur de l'Institut géophysique équatorien, à propos du séisme de samedi. "Dans la région du golfe de Guayaquil, nous avons eu depuis 2017 (...)  environ deux tremblements de terre d'une magnitude supérieure à 5,0 par an", a-t-il rappelé.

"Après 12 h 13, la réplique la plus importante s'est produite à 12 h 22", a ajouté Mario Ruiz, notant qu'il y avait eu huit répliques au total.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Découvertes

Le président de l'Équateur vend ses cadeaux diplomatiques pour aider les victimes du séisme

ÉQUATEUR

En images : l'Équateur frappé par un violent séisme, sa "plus grave tragédie depuis 67 ans"

ÉQUATEUR

Un séisme meurtrier a frappé la côte de l'Équateur

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Yevgeny Prigozhin, el líder de un ejército privado ruso que también quiere librar batallas políticas

En sus intervenciones públicas mezcla declaraciones grandilocuentes y críticas dirigidas al ejército ruso, mientras trata con cuidado a la jerarquía política y con respeto al presidente Vladimir Putin.

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Por Anatoly Kurmanaev

Durante meses, Yevgeny Prigozhin ha sido el líder militar ruso más público y desafiante en Ucrania. Cuando no está elogiando el heroísmo de su fuerza de combate privada desde el frente, critica a los generales rusos por privarlo de los suministros que necesita para terminar el trabajo que ellos no pudieron hacer.

Sin embargo, mientras sus mercenarios luchan por tomar el control de la ciudad oriental de Bajmut, Prigozhin se enfoca cada vez más en el frente interno de Rusia, en lo que muchos analistas ven como una estrategia para asegurar una salida política de la debilitante lucha en el campo de batalla.

Prigozhin ha dicho que su fuerza de combate, Wagner, pasará a un segundo plano después de que termine la lucha por Bajmut “para recargar gradualmente, para reducirse”. También agregó, en un mensaje de video publicado el 11 de marzo, que Wagner se “transformaría en un ejército con ideología, y esta ideología será la lucha por la justicia”.

Esas declaraciones coincidieron con otros anuncios recientes que sugieren que Prigozhin quiere dejar su posición como líder militar y desempeñar un papel más importante en la sociedad rusa.

La semana pasada, Wagner, que operaba en secreto desde el año pasado, anunció que abrirá centros de reclutamiento en 42 ciudades rusas, a pesar de la reducción del grupo de veteranos que conformaron la columna vertebral de sus fuerzas. Hace poco, Wagner también abrió un club juvenil patriótico, llamado Little Wagnerite, y organizó una exposición de arte a favor de la guerra.

El cambio coincide con una ola de especulaciones sobre las ambiciones políticas de Prigozhin, ya que mezcla declaraciones grandilocuentes y críticas dirigidas al ejército de Rusia, mientras trata con cuidado a la jerarquía política y con respeto al presidente Vladimir Putin.

“Él ve que su futuro está en riesgo y está luchando por encontrar su lugar en el panorama general de la guerra, después de Bajmut”, dijo Jack Margolin, un experto en las empresas militares privadas de Rusia con sede en Washington.

Prigozhin ha redoblado sus esfuerzos para demostrar el amplio apoyo que Wagner tiene entre los empresarios, políticos y militares rusos.

La semana pasada, agradeció públicamente al ministro de Industria de Rusia y a un ejecutivo del conglomerado militar-industrial Rostec por proporcionar municiones.

En los últimos meses, también ha mostrado sus vínculos con funcionarios regionales y políticos nacionalistas al margen del sistema político de Putin, así como con otros líderes paramilitares prorrusos. Wagner cuenta con el respaldo del gobernador de la región rusa de Kursk, Roman Starovoyt, quien en enero realizó un curso de capacitación en la base del grupo. Con frecuencia, su región ha sido un objetivo de los ataques con misiles y drones ucranianos.

Los analistas dicen que este tipo de alianzas podrían servir de preludio a la transformación de Wagner en un movimiento político que, a través de campañas de reclutamiento y propaganda, ayudará al objetivo de Putin de movilizar a la sociedad rusa para una guerra prolongada. Eso permitiría que Prigozhin le demuestre su valía al Kremlin, aunque Wagner sufra derrotas en el campo de batalla, dijo Margolin.

Al mismo tiempo, Prigozhin sigue criticando a los altos oficiales militares por negar a sus fuerzas suministros críticos. El domingo, llegó a afirmar que los militares rusos estaban pasando por alto la burocracia militar para donar algunas de sus escasas municiones a Wagner.

“Militares como esos son la mayoría”, dijo en una nueva declaración el lunes. “Es solo que nos perdimos el momento en que sinvergüenzas e intrigantes no calificados aplastaron a estos tipos humildes”, dijo, usando sus insultos habituales para el Estado Mayor ruso.

Los ministerios de Defensa e Industria de Rusia y Rostec no respondieron a las solicitudes de comentarios.

Para algunos analistas, la ráfaga de alardes y proyecciones grandiosas de Prigozhin revela una lucha perdida contra los principales generales de Rusia.

“Veo cierta desesperación aquí”, dijo Kirill Rogov, fundador de Re: Russia, un grupo de análisis. “La influencia de Prigozhin se ha debilitado notablemente porque no ha tomado Bajmut, además está sufriendo grandes pérdidas y no está claro cómo las repondrá”.

El politólogo ruso Dmitri Oreshkin dijo que Putin había tolerado la franqueza y la autonomía militar de Prigozhin porque su gran avance sobre Bajmut había presionado al ejército ruso regular a mostrar un éxito similar en otras partes de Ucrania.

El mismo Prigozhin ha enmarcado su papel en el campo de batalla en términos similares. Como Wagner avanza, “otros deben tratar de seguirnos para evitar la humillación”, dijo en un video publicado el 4 de marzo.

Putin apostó por Prigozhin el verano pasado, después de los sucesivos desastres militares de las fuerzas rusas durante los primeros meses de la guerra.

A Wagner se le permitió aumentar sus filas con decenas de miles de hombres reclutados directamente de las prisiones rusas. Putin emitió indultos masivos para los convictos que se alistaron, una desviación del precedente legal que en ese momento reveló la magnitud de la relación del Kremlin con el proyecto de Prigozhin.

Lanzados a la batalla con poco entrenamiento, los exconvictos han agotado gradualmente a las defensas ucranianas alrededor de Bajmut después de repetidos asaltos ofensivos, lo que permitió que el grupo tomara el control de la mitad oriental de la ciudad la semana pasada. Las fuerzas rusas no han logrado avances significativos en otros lugares.

A lo largo de los meses de batalla en Bajmut, Prigozhin parece disfrutar de su papel como provocador militar de Rusia, publicando acusaciones de incompetencia cargadas de obscenidades contra altos comandantes e insultando a los familiares del ministro de Defensa, Sergei K. Shoigú.

Prigozhin se ha burlado del yerno de Shoigú por vacacionar en Dubái y coquetear con una actitud antibélica, y la semana pasada dijo que Wagner había reclutado a un hombre que se llama igual que el yerno del ministro. Luego los canales de redes sociales afiliados a Wagner publicaron un video del combatiente maldiciendo al yerno.

Pero si bien el progreso de Wagner en Bajmut ha puesto a Rusia en la cúspide de su primera victoria significativa desde el verano pasado, también ha expuesto los límites de la estrategia militar de Prigozhin y el costo de sus ataques contra los jefes de defensa rusos.

El mes pasado, Prigozhin dijo que Wagner había perdido el acceso a las cárceles rusas para reclutar combatientes; la semana pasada agregó que él y sus representantes han sido vetados de las instalaciones militares rusas. Esas decisiones han interrumpido el acceso de Wagner a reclutas y suministros, dijo. También suele quejarse por la falta de municiones.

Funcionarios ucranianos dijeron este mes que Wagner había comenzado a quedarse sin combatientes exconvictos, lo que lo obligó a utilizar unidades profesionales más eficientes pero escasas. Eso amplifica el costo de las bajas.

El domingo, Prigozhin reconoció el lento ritmo del avance en Bajmut, calificó la lucha como “difícil” y dijo que los defensores ucranianos continuan “aferrándose a cada metro”.

En los últimos días, Prigozhin también ha advertido sobre una contraofensiva ucraniana que busca liberar a la ciudad, y dijo que eso podría colapsar todo el frente de Rusia si el ejército regular no acude en ayuda de Wagner.

“Está recurriendo a la opinión pública y a los medios de comunicación porque ya no puede resolver los problemas tras bastidores”, afirmó Margolin, el analista.

Prigozhin accedió a responder algunas preguntas por escrito y dijo que sus planes para convertir a Wagner en un ejército ideológico se referían al entrenamiento político de sus combatientes, más que a un proyecto político más amplio.

“La preparación ideológica, en mi opinión, aumentará en gran medida la eficacia de nuestras unidades”, dijo.

Analistas rusos y occidentales afirmaron que la volatilidad de la política y la sociedad rusas en tiempos de guerra difículta poder predecir el éxito de Prigozhin en su transformación de líder paramilitar en figura política nacional. Ya ha modificado su imagen pública en otras ocasiones, pasando de ser un estafador convicto a un magnate del cáterin que llegó a ser conocido como “el chef de Putin”.

Una encuesta nacional realizada a principios de febrero por la encuestadora moscovita Russian Field reveló que el 41 por ciento de las personas consultadas aprobaba el papel de Prigozhin en la guerra. Según Artemiy Vvedenskiy, fundador de Russian Field, esto lo convierte en uno de los líderes bélicos más populares del país.

Sin embargo, a pesar de la hiperactividad de Prigozhin en las redes sociales, la misma encuesta reveló que casi un tercio de los rusos no sabía nada de su esfuerzo bélico, lo que demuestra los límites de la creación de imagen en internet en un país donde la mayoría de la gente se sigue enterando de las noticias por la televisión.

Sergei Markov, exasesor del Kremlin e invitado habitual en los programas de la televisión estatal rusa, declaró el mes pasado que el Kremlin les ordenó a las cadenas televisivas que limitaran la cobertura de Prigozhin con el fin de limitar sus ambiciones.

Pero entre los rusos más jóvenes y conocedores de la tecnología que son partidarios de la guerra, Prigozhin ha avivado el sentimiento patriótico construyendo una poderosa narrativa antiélite. Según Rogov, sus mensajes culpan a los mandos militares incompetentes y corruptos de los reveses militares de Rusia y de sus enormes pérdidas.

Hasta ahora, esta narrativa le ha servido a Putin para movilizar a los partidarios de la guerra y presionar a sus generales con el fin de que actúen. Pero podría ser contraproducente si la suerte de Rusia en el campo de batalla se vuelve catastrófica, dijo Rogov, porque fue Putin quien nombró a los comandantes.

El analista sostiene que, en un sistema que hace hincapié en la unidad pública, “Prigozhin podría convertirse en una poderosa fuerza desestabilizadora”.

Alina Lobzina colaboró en la investigación y Anton Troianovski en el reporteo.

Anatoly Kurmanaev es corresponsal en el extranjero y cubre la transformación de Rusia tras la invasión de Ucrania. @akurmanaev

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France24 - Monde

Une rencontre entre Sissi et Erdogan prévue après les élections en Turquie

Publié le : 19/03/2023 - 16:46

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Lors d'une visite au Caire samedi, le ministre turc des Affaires étrangères a annoncé une rencontre prochaine entre les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, "après les élections" turques.

Vers la fin d'une décennie de brouille diplomatique entre la Turquie et l'Égypte ? C’est en tout cas l'objectif affiché lors de la conférence de presse qui s'est tenue au Caire, samedi 18 mars, entre le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, et son homologue turc, Mevlüt Çavuşoğlu.

Ce dernier a dit "vouloir restaurer les relations diplomatiques entre les deux pays au plus haut niveau", expliquant qu'il "est possible que l'on soit en désaccord dans le futur mais nous ferons tout pour éviter de rompre nos relations à nouveau".

Sameh Choukri a lui confirmé l'existence d'"une volonté politique émanant des présidents des deux pays (...) visant à normaliser leurs relations".

Rencontre Erdogan-Sissi

Durant la conférence de presse, Mevlüt Çavuşoğlu a assuré qu'"après les élections" turques, dont la présidentielle prévue le 14 mai, "notre président (Recep Tayyip Erdogan) rencontrera le président Sissi".

"Nous avons ouvert une nouvelle page dans nos relations avec l'Égypte, avec qui nous avons des liens profonds", a indiqué sur Twitter le ministre turc.

Köklü bağlarımız olan Mısır’la ilişkilerimizde yeni bir sayfa açtık.- Diplomatik ilişkilerimizi en üst seviyeye çıkaracağız, - Ekonomi, ticaret, enerji ve turizm alanlarında işbirliğimizi geliştireceğiz,- Bölgesel konularda istişareleri ve işbirliğimizi artıracağız.🇹🇷🇪🇬 pic.twitter.com/WpAxyQ4YIi

March 18, 2023

Les États-Unis ont, de leur côté, "salué" cette visite, "une étape importante pour la stabilité et la prospérité de la région" a déclaré, samedi, sur Twitter, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. 

We welcome today’s visit to Cairo by Turkey’s FM @mevlutcavusoglu for meetings @MFAEgypt with FM Shoukrey, the first such visit in over a decade. An important step towards a more stable and prosperous region.

March 18, 2023

Rupture des relations en 2013

Les relations entre Ankara et Le Caire avaient été brutalement rompues après l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi en 2013. La destitution par ce dernier du premier président démocratiquement élu d'Égypte Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et grand allié de la Turquie, faisait alors répéter au président Erdogan qu'il ne parlerait "jamais" à "quelqu'un comme" Abdel Fatah al-Sissi.

Au lendemain du séisme du 6 février qui a fait près de 48 500 morts en Turquie, les deux hommes s'étaient toutefois parlé par téléphone après avoir échangé leur toute première poignée de main en novembre, à la Coupe du monde au Qatar, un autre pays avec lequel l'Égypte a récemment renoué après l'avoir accusé de proximité avec les Frères musulmans.

Et Mevlüt Çavuşoğlu avait reçu son homologue égyptien fin février en Turquie, après le tremblement de terre.

Des intérêts divergents

Sur le plan commercial, les échanges entre l'Égypte et la Turquie n'ont jamais cessé : ils sont passés de 4,4 milliards de dollars en 2007 à 11,1 milliards de dollars en 2020, note le centre de recherche Carnegie. En 2022, Ankara a même été le premier importateur de produits égyptiens pour une valeur de quatre milliards de dollars.

Mais les désaccords demeurent entre les deux capitales, Istanbul étant devenue "la capitale" des médias arabes critiques de leurs gouvernements, en particulier ceux proches de la confrérie des Frères musulmans, considérés comme "terroristes" par Le Caire. 

Et les intérêts du Caire et d'Ankara divergent également en Libye, où la Turquie a envoyé conseillers militaires et drones contre le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu notamment par l'Égypte. 

Avec AFP

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Visite historique du chef de la diplomatie égyptienne en Syrie et en Turquie lundi

Vladimir Poutine et Bachar al-Assad s'entretiennent à Moscou, réconciliation turco-syrienne au menu

EXPRESS ORIENT

Séisme en Turquie : le défi du relogement

France24 - Monde

La Corée du Nord lance un missile balistique vers la mer du Japon

Publié le : 19/03/2023 - 07:34

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La Corée du Nord a tiré un missile balistique dimanche, le dernier lancement en date au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.  

La Corée du Nord montre une nouvelle fois les muscles. Pyongyang a tiré un missile balistique de courte portée dimanche 19 mars, selon l'armée sud-coréenne, sa quatrième démonstration de force en une semaine au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.

"Notre armée a détecté un missile balistique de courte portée tiré des environs de la zone de Tongchang-ri, dans la province du Pyongan du Nord (nord-ouest), à 11 h 05 (2 h 05 GMT) vers la mer de l'Est", a indiqué l'état-major interarmées (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon.

Les renseignements américains et sud-coréens analysent le projectile, qui a volé sur 800 kilomètres, a déclaré le JCS dans un communiqué, qualifiant ce lancement de "provocation sérieuse" en violation des sanctions de l'ONU. 

Le JCS a ajouté que l'armée se tient prête à répliquer de manière "écrasante", tout en poursuivant des "manœuvres et exercices militaires intensifs et minutieux".

Séoul et Washington mènent depuis lundi leurs plus importantes manœuvres militaires en cinq ans, censées renforcer leur coopération face à la menace croissante du Nord. Baptisées "Freedom Shield", elles doivent durer jusqu'au 23 mars.

Le Commandement Indo-Pacifique de l'armée américaine a aussi condamné ce tir, qui souligne "l'impact déstabilisant" des programmes d'armement nord-coréens pourtant interdits. 

Tokyo a également confirmé le tir tout en le condamnant "avec véhémence" par l'intermédiaire de son ambassade à Pékin, a expliqué à la presse le vice-ministre de la Défense, Toshiro Ino.

Selon des médias nippons citant des sources gouvernementales anonymes, le projectile semble être tombé hors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon après avoir suivi une trajectoire irrégulière.  

Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse "écrasante". 

Ils se "rapprochent d'une impardonnable ligne rouge", avait dit l'agence officielle nord-coréenne KCNA à leur sujet samedi. 

Exercices militaires "frénétiques" 

Le lancement de dimanche intervient au lendemain d'une annonce de KCNA selon laquelle "plus de 800 000" jeunes volontaires déterminés à "anéantir de façon impitoyable les obsédés de la guerre" ont rejoint l'armée pour combattre "les impérialistes américains". 

Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen, Yoon Suk-yeol.

En froid pendant des années en raison d'un contentieux historique, les deux voisins ont repris langue au plus haut niveau et décidé de présenter un front uni face à la Corée du Nord.

Yoon Suk-yeol a également annoncé la réactivation de l'Accord sur la sécurité générale des informations militaires (GSOMIA). Ce pacte, signé en 2016 mais remis en cause en 2019 par Séoul en raison de tensions diplomatiques, permet l'échange d'informations militaires. 

Il s'agissait jeudi du deuxième essai d'ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires "frénétiques" de la Corée du Sud et des États-Unis.

Ce tir survenait lui-même après le lancement, mardi, de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.

Des experts avaient averti que Pyongyang prendrait probablement prétexte de ces manœuvres pour tirer plus de missiles et peut-être même procéder à un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017. 

L'an dernier, la Corée du Nord a déclaré "irréversible" son statut de puissance nucléaire et Kim Jong-un a appelé à augmenter de manière "exponentielle" l'arsenal militaire du pays, y compris en armes nucléaires tactiques.

Plus tôt ce mois-ci, le leader a ordonné à l'armée d'intensifier ses propres manœuvres en vue d'une "guerre réelle". 

Avec AFP

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La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental

La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques, affirme Séoul

Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Pasaporte para salir de Rusia: dar a luz en Argentina

Desde el inicio de la guerra de Ucrania, muchas mujeres rusas embarazadas viajan al país sudamericano donde obtener la ciudadanía es relativamente fácil, si dan a luz ahí.

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Por Natalie Alcoba

BUENOS AIRES, Argentina — Los pasajeros comenzaron a alejarse hasta que en el control migratorio solo quedaron las mujeres embarazadas.

Entre ellas estaba Maria Konovalova, que fue apartada del resto de los viajeros y le hicieron preguntas por su embarazo. Estaba embarazada de 26 semanas, según le dijo a los funcionarios de inmigración en el aeropuerto internacional de Ezeiza, el mes pasado.

Luego le dijeron que se reuniera con otras mujeres rusas, también embarazadas, en una zona común del aeropuerto, donde movieron muebles para sentarse y hacían bromas para calmar los nervios.

“Era bastante extraño, era como un campamento de mujeres embarazadas”, relató Konovalova, quien estuvo retenida 24 horas hasta que un juez ordenó la liberación de las seis mujeres detenidas.

Desde que el Kremlin ordenó la invasión de Ucrania, miles de rusos que esperan bebés han llegado a Argentina atraídos por el procedimiento relativamente fácil y rápido del país para concederles pasaportes que les darán a sus hijos, y a ellos, más libertad que sus pasaportes rusos.

Los rusos no necesitan visado para entrar en Argentina. Y una vez que nacen, sus hijos son automáticamente ciudadanos argentinos, lo que les otorga a los padres el derecho a la residencia permanente y también es una vía rápida para obtener un pasaporte argentino.

“Cuando me enteré que iba a tener un niño, dije: ‘Tengo que mudarme, no quiero que sea carne de cañón en ese país’”, cuenta Konovalova, de 25 años y natural de San Petersburgo, Rusia.

Lo que empezó como grupos pequeños se ha convertido en grandes cantidades de personas, según los funcionarios de migración argentinos. En enero llegaron unas 4500 personas rusas, cuatro veces más que el pasado enero, aunque no está claro cuántas eran mujeres embarazadas. Dos grandes hospitales de Buenos Aires afirman que entre el 25 por ciento y el 45 por ciento de los bebés nacidos en sus maternidades entre diciembre y enero eran de mujeres rusas.

Las empresas argentinas están sacando provecho de la agitación mundial provocada por la invasión rusa de Ucrania comercializando de manera agresiva los partos en el país como una vía hacia la ciudadanía.

“Parto en Argentina. El país más rápido del mundo para conceder pasaportes a los padres”, proclama en su página web RU Argentina, una organización que ayuda a los rusos en Argentina. Su paquete VIP, que incluye traductores, clases de español y residencia permanente para los padres, cuesta 15.000 dólares.

Otra agencia, Eva Clinic, exhibe hospitales privados y consejos para descubrir Buenos Aires en su cuenta de Instagram. En una noche reciente, Ekaterina Bibisheva, una sexóloga y bloguera rusa con 4,8 millones de seguidores en Instagram, llegó al aeropuerto internacional. Bibisheva fue recibida con una pancarta y flores, mientras dos hombres vestidos con camisetas de fútbol de Argentina hacían trucos futbolísticos para ella y su familia.

“Me dijeron que, en Argentina, el parto era como un cuento de hadas”, le dijo Bibisheva, de 34 años, a la doctora Karina Fraga a través de un traductor unos días después durante una cita en Buenos Aires. La consulta de la obstetra estaba adornada con esculturas de mujeres embarazadas y sobre su mesa había un bol lleno de caramelos con envoltorios rusos.

Bibisheva ya es madre de dos hijos, pero hacía tiempo que quería dar a luz en Argentina. El pasaporte “es un extra”, dijo la bloguera, cuya misión es educar a las mujeres para que disfruten de su sexualidad.

Algunas organizaciones han atraído la atención de los legisladores argentinos, que afirman que se está abusando de la política migratoria de puertas abiertas del país.

Florencia Carignano, directora de Migraciones en Argentina, cree que la mayoría de los rusos que esperan bebés no tienen intención de vivir en el país, sino que buscan un pasaporte que les permita entrar en más de 170 países sin visado y obtener una visa estadounidense válida hasta por 10 años. En la actualidad, los rusos solo pueden ingresar en 87 países sin visado.

Su departamento está vigilando más de cerca a los rusos, cancelando las residencias permanentes de las personas que pasan mucho tiempo fuera del país y realizando comprobaciones de domicilio de las mujeres embarazadas recién llegadas para asegurarse de que realmente viven allí.

“Lo que está en juego es la seguridad de nuestro pasaporte”, dijo Carignano, que citó el caso de dos personas acusadas de ser espías rusos en Eslovenia y que tenían un pasaporte argentino.

La policía también investiga la posibilidad de que algunas organizaciones que ayudan a los rusos podrían estar blanqueando dinero e implicadas en actividades del crimen organizado. El mes pasado, unos agentes hicieron una redada en una organización acusada de usar documentación fraudulenta para ayudar a los rusos a obtener papeles de residencia y ciudadanía.

Christian Rubilar, abogado especializado en inmigración, que representó a tres de las seis mujeres embarazadas que fueron detenidas en el aeropuerto, calificó de discriminatoria la reacción de los funcionarios argentinos.

Dijo que, si bien es cierto que un bebé argentino permite a los padres evitar el periodo de espera de dos años que suele exigirse antes de solicitar la nacionalidad, aún deben cumplirse otros requisitos.

“Lo más importante es vivir acá”, lo que significa pasar al menos siete meses al año en Argentina, explica Rubilar. Después se tarda entre uno y tres años en obtener la nacionalidad.

Para Pavel Kostomarov, aclamado director de cine ruso, obtener el pasaporte era proteger a su familia. En mayo de 2022, emigró a Argentina con su esposa Maria Rashka, diseñadora de producción cinematográfica. Temían por su seguridad debido al apoyo que le dieron a un político de la oposición, por lo que huyeron de Moscú y finalmente llegaron al país austral. En agosto nació su hija Alexandra, su “pequeña porteña”, un término que se usa para referirse a alguien nacido en la capital argentina.

“Los rusos están buscando un lugar para escapar”, dijo Kostomarov, de 47 años. “No queremos formar parte de la agresión. Es muy vergonzoso. No somos combatientes, no somos revolucionarios”.

El cineasta sostiene que su plan es quedarse en Argentina para “salvar una vida joven”. Están intentando adaptar una película de Netflix que Kostomarov iba a empezar a rodar en Rusia antes de que estallara la guerra.

En Buenos Aires, la nueva presencia rusa es notable en Palermo, un barrio de moda, y Recoleta, un vecindario de lujo, donde muchos se han asentado. El ruso se oye a menudo en las calles y los hospitales locales tienen letreros en cirílico.

The New York Times habló con 10 familias con hijos recién nacidos o con bebés en camino. La mayoría habían venido por su cuenta, sin ayuda de ninguna organización. Muchos están tomando clases intensivas de español. Buscan trabajo o desempeñan oficios remotos en zonas horarias diferentes. Las redes de apoyo en Telegram, la aplicación de mensajería, ofrecen consejos sobre cómo asentarse y desenvolverse en una nueva cultura.

Irina Bugaeva, de 31 años, y su marido Aisen Sergeev, de 32, eligieron Argentina por su reputación de país acogedor. Son yakutos, un pueblo indígena que vive en el norte de Rusia. Cuando el presidente Vladimir Putin anunció la movilización de soldados en septiembre, temieron que Sergeev fuera reclutado.

“Se estaban llevando a gente de pueblos que no conocen sus derechos”, dijo Bugaeva, que trabaja en producción cinematográfica con su marido. Su hijo, Duolan, nació en noviembre, y han estado viviendo de sus ahorros y del dinero que Sargeev obtiene de sus contratos como trabajador autónomo. También tienen una hija, Leia, de 5 años.

“Extraño el invierno. Extraño los 50 grados bajo cero, aunque parezca una locura, pero es así”, dijo Bugaeva, que también es activista de los derechos de la mujer y del medioambiente. “Tengo muchas ganas de regresar a casa, pero mi casa ya no es mi casa”.

El mes pasado, se convocó una manifestación contra la guerra ante la embajada rusa en Buenos Aires por el primer aniversario de la invasión. Y las parejas con bebés abundaban entre la multitud.

Entre ellas estaba Konovalova, que trabaja como profesora de inglés, con una pegatina de protesta en su vientre de embarazada.

Tras su experiencia en el aeropuerto, le preocupaba no ser aceptada en su nuevo hogar. Pero se concentraba en conseguir un apartamento, encontrar un hospital y esperar a que llegara su marido, Yuriy. Corrió a recibirlo cuando salió por la puerta del aeropuerto, dos semanas después de la llegada de ella, y lo abrazó con fuerza.

Al principio, su plan era viajar al país por el pasaporte del bebé y seguir adelante. Pero ahora quieren quedarse y ver qué les depara Argentina.

“Se trata de buscar la vida, con V mayúscula”, dijo Konovalova. “En Rusia no hay vida, se trata de sobrevivir”.

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New York Times - World

La policía y el ejército de Perú usaron fuerza excesiva contra manifestantes

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Investigaciones visuales

Una investigación de The New York Times revela que las fuerzas de seguridad dispararon municiones letales contra civiles desarmados, en las protestas de diciembre y enero.

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Por Brent McDonald y Ainara Tiefenthäler

Graphics by James Surdam

En el transcurso de cinco semanas, las fuerzas de seguridad de Perú respondieron repetidamente a las protestas antigubernamentales con lo que los expertos califican como fuerza excesiva, lo que incluye accionar escopetas con munición letal y disparar rifles de asalto contra los manifestantes que huían, así como ocasionar la muerte de personas desarmadas que estaban a cientos de metros de distancia, según revela una investigación de The New York Times.

Las protestas comenzaron a principios de diciembre, desencadenadas por la destitución y detención del presidente Pedro Castillo, quien intentó disolver el Congreso y gobernar por decreto. Tanto los militares como las fuerzas de la Policía Nacional han participado en las medidas represivas que se han concentrado en las provincias del sur, donde Castillo tenía su base de apoyo.

Algunos manifestantes exigen que se redacte una nueva Constitución que aborde los arraigados problemas de pobreza y desigualdad.

Cuarenta y ocho civiles han muerto y más de 970 han resultado heridos, según la Defensoría del Pueblo de Perú. La investigación del Times descubrió que la mayoría de las muertes fueron causadas por armas de fuego.

El Times analizó cientos de videos e imágenes, revisó informes de autopsias y balística y habló con testigos y expertos. Analizamos en detalle ocho muertes ocurridas en diciembre y enero en tres localidades —en las ciudades de Ayacucho, Juliaca y Macusani— para mostrar que los militares y la policía utilizaron tácticas letales, a menudo en aparente violación de sus propios protocolos, que estipulan el uso de fuerza razonable y proporcional al responder a disturbios civiles.

“El factor clave es que la policía no está utilizando la fuerza letal de forma proporcional”, afirmó Joel Hernández, de la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Hernández ayudó a efectuar una evaluación sobre el terreno de la violencia, y la calificó de “excesiva para el objetivo de controlar la protesta”.

Las protestas han desembocado en escaramuzas violentas entre agentes de la policía y manifestantes. Al menos 363 agentes de las fuerzas de seguridad habían sido heridos hasta finales de febrero, según el Ministerio de Salud. Con la intención de tomar aeropuertos y atacar edificios gubernamentales, los manifestantes han arrojado piedras con hondas y lanzaron explosivos improvisados. Un oficial de policía murió cuando una turba enfurecida quemó su vehículo. Las autoridades dijeron que los bloqueos de carreteras de los manifestantes provocaron accidentes de tráfico e impidieron el traslado a los hospitales, lo que contribuyó a la muerte de 11 personas.

La presidenta de Perú, Dina Boluarte, hizo campaña como líder de izquierda y aliada de los pobres de las zonas rurales, pero luego ha adoptado una línea dura contra los manifestantes. Boluarte ha dicho que la policía y el ejército respondieron conforme a la Constitución, las leyes y los protocolos del país, y culpa de las muertes a delincuentes violentos y armados.

“Eso no es una protesta pacífica. Eso es una acción violenta generada por un grupo de personas radicales”, dijo Boluarte en un discurso el 24 de enero, después de que 18 civiles fallecieran en Juliaca. Ese grupo de personas, de acuerdo con la presidenta, tienen una agenda política y económica “basada en el narcotráfico, en la minería ilegal y el contrabando”.

Pero en los cientos de imágenes y otros materiales examinados, el Times no encontró pruebas de que las armas caseras portadas por algunos manifestantes causaran muertes de civiles. Y la ministra de Relaciones Exteriores de Perú, Ana Cecilia Gervasi, declaró al Times en febrero que el gobierno no contaba con pruebas de que las protestas estuvieran siendo impulsadas por grupos criminales.

La fiscalía peruana está investigando a Boluarte y las acciones de su gobierno relacionadas con las protestas.

Tanto Boluarte, como el Ministerio de Defensa y la Policía Nacional del Perú no han respondido a las preguntas del Times.

Los videos e imágenes de este reportaje contienen escenas de violencia explícita.

Ayacucho: manifestantes baleados con fusiles de asalto

El 15 de diciembre, un día después de que Boluarte declaró un estado de emergencia nacional que le otorgaba a la policía mayores poderes para detener a personas e ingresar en propiedades privadas sin orden judicial y autorizaba al ejército a colaborar en el control de los disturbios civiles, un grupo de soldados peruanos apostados en Ayacucho acudió al aeropuerto local para desalojar a los manifestantes que se encontraban ahí.

Al final del día, 10 civiles habían muerto o recibido heridas mortales. Todos por armas de fuego.

En dos de los casos en Ayacucho analizados por el Times, las pruebas visuales y los documentos muestran que los soldados desplegaron un uso excesivo y letal de la fuerza contra los civiles.

Los videos muestran que alrededor de las 2:00 p. m., elementos de policía comienzan a disparar gases lacrimógenos contra unos 150 manifestantes reunidos en el aeropuerto, y que algunos respondieron lanzando o arrojando piedras. Más de una decena de soldados avanzaron con fusiles de asalto Galil. El Times tuvo acceso a un registro militar de las armas entregadas a los soldados destacados en Ayacucho que confirma que más de 80 efectivos recibieron fusiles Galil ese mismo día.

A medida que más manifestantes intentaban tomar el aeropuerto de nuevo, las imágenes muestran a los soldados haciendo que retrocedan y persiguiéndoles hasta las calles residenciales adyacentes, mientras disparaban de manera indiscriminada en dirección a los civiles que huían.

Un video grabado hacia las 6:30 p. m. capta a varios soldados en la esquina suroeste del aeropuerto disparando hasta 20 veces con fusiles de asalto Galil en dirección a un parque de la ciudad donde había gente escondida detrás de árboles y muros bajos de hormigón.

Los explosivos improvisados lanzados por los manifestantes detonaban a decenas de metros de los soldados, que parecían no inmutarse y seguían disparando.

A las 6:35 p. m., a dos cuadras de distancia, una cámara de seguridad situada frente a un parque municipal graba una bala que alcanza por la espalda a Christopher Michael Ramos Aime, de 15 años, cuando cruzaba la calle.

La bala alcanzó a Christopher con tal fuerza que le atravesó la parte superior del torso, saliendo por el hombro opuesto, según un informe de balística realizado por la policía peruana y consultado por el Times. El reporte estimaba que la bala, que no fue recuperada, tenía unos 5 milímetros de diámetro.

Las imágenes muestran a soldados disparando hacia donde estaba Christopher con fusiles de asalto Galil. Los soldados estaban a unos 90 metros de distancia, una distancia dentro del rango de alcance de 396 metros del arma, y dispararon proyectiles de 5,56 milímetros, consistentes con la bala que mató a Christopher, según un análisis del Times y la revisión de un experto forense que pidió permanecer en el anonimato porque no está autorizado para hablar con los medios de comunicación.

Momentos después, a una cuadra de distancia, José Luis Aguilar Yucra, de 20 años, cae muerto de un balazo en la cabeza. Un video muestra que estaba parado en la acera entre un grupo de personas cuando es impactado por una bala.

Aproximadamente en ese momento, parece que los soldados disparaban desde un muro del cementerio ubicado a 76 metros de distancia, un rango dentro del alcance de un fusil Galil, y en la línea de visión del sitio donde Aguilar Yucra estaba de pie.

Las imágenes muestran que, después de que los soldados se retiran el lugar, un grupo de personas recupera del pavimento más de una decena de casquillos usados, identificados por el Times como munición de 5,56 milímetros.

Según el informe de balística, la herida de bala en la frente de Aguilar Yucra corresponde a un proyectil de 5 milímetros, consistente con la munición utilizada por el fusil de asalto militar Galil.

El Ministerio de Defensa de Perú no ha respondido a las solicitudes de información sobre estos dos casos concretos, pero dijo en un comunicado el 16 de diciembre que su personal había sido atacado en el aeropuerto con “objetos contundentes, explosivos y armas de fuego artesanales”. En las imágenes analizadas, el Times no encontró indicios de que los manifestantes portaran armas.

Los videos parecen mostrar que tanto Christopher como Aguilar Yucra estaban desarmados y, como estipulan los protocolos militares, no representaban “un peligro inminente de muerte o lesiones graves” para los agentes ni para nadie cuando recibieron disparos.

Otras seis víctimas presentaban heridas de bala compatibles con el calibre de la munición disparada por los fusiles Galil, según los expertos forenses de la Policía Nacional. Un informe de balística muestra que la policía recuperó una bala de 5,56 milímetros en una de las víctimas.

Juliaca: el día más mortífero de las protestas

El 9 de enero, tras varios días de marchas, Juliaca se convirtió en el escenario de los enfrentamientos más mortíferos desde que comenzaron las protestas. Dieciocho civiles, entre ellos tres menores y un residente médico, murieron por disparos, según los registros hospitalarios y de autopsias obtenidos por el Times. Otras 70 personas resultaron heridas, al menos 31 de ellas por arma de fuego. Un suboficial de policía murió luego de que su patrulla fue incendiada esa noche.

Las imágenes, documentos y testimonios recogidos por el Times ofrecen un relato detallado de la respuesta militar y policial desplegada ese día contra los manifestantes en el aeropuerto local, y sugieren que los agentes policiales que estaban en la primera línea fueron responsables de la mayoría de las personas heridas de bala y fallecidas. Las imágenes y los documentos oficiales también señalan la participación de elementos de la policía en otros tiroteos con civiles sucedidos en el centro de la ciudad esa noche.

El tiroteo comenzó por la tarde, cuando cientos de manifestantes se dirigieron al aeropuerto de Juliaca, que estaba resguardado por las fuerzas de seguridad. Algunas personas intentaron tomar las instalaciones, lanzando piedras y disparando lo que parecían ser fuegos artificiales con lanzadores caseros. Los efectivos policiales disparaban gases lacrimógenos desde tierra y, finalmente, también lo hizo el ejército desde un helicóptero que volaba a baja altura.

Las imágenes del aeropuerto y las calles cercanas muestran a los agentes apuntando y disparando repetidamente armas de fuego en la dirección en la que estaban los civiles. Un video muestra a un soldado disparándole a la multitud. El Times, en consulta con expertos en armamento, pudo identificar los tipos de armas de fuego que usaban los oficiales de policía y los militares ese día, y las municiones que dispararon.

Poco antes de las 2:00 p. m., Gabriel Omar López Amanqui, de 35 años y padre de dos hijos, fue fotografiado lanzándole piedras a una fila de agentes de policía cerca del aeropuerto. Minutos después, le dispararon. En el informe de la autopsia se describen más de 70 pequeñas heridas penetrantes compatibles con perdigones o postas —un tipo de munición letal que suelen disparar las escopetas calibre 12—, algunas de las cuales le causaron lesiones mortales en el corazón y los pulmones.

Según el experto forense que analizó los documentos para el Times, es probable que la escopeta disparada contra López apuntara por encima de la cintura a una distancia de menos de 20 metros.

Pareciera que esa táctica viola los protocolos de la policía peruana, que establecen que ante manifestantes que lanzan objetos contundentes como piedras, los agentes deben usar balas de goma, apuntar a las extremidades inferiores y disparar a una distancia no inferior a los 35 metros.

Las directrices policiales también establecen que el primer paso para controlar a una multitud descontrolada debe ser detener a los actores violentos. Ese día fueron detenidas 11 personas en las protestas en Juliaca, según la Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, un grupo de defensa de los derechos humanos.

Rápidamente las inmediaciones del aeropuerto se convierten en un caos, con varios muertos y decenas de heridos. Al anochecer, la multitud se dispersa, pero pequeños grupos de manifestantes seguían enfrentándose a los efectivos policiales en el centro de la ciudad, y al menos tres civiles más resultan muertos.

Uno de esos civiles es Eberth Mamani Arqui, quien estaba varias cuadras al oeste de una comisaría de la Policía Nacional con un grupo de más de una decena de personas. Las imágenes tomadas en ese momento muestran a agentes armados con equipamiento antidisturbios que corrían en dirección a la multitud. Un video capta a los civiles gritando a los agentes por la calle, cuando se oye un disparo y Mamani cae de espaldas al suelo.

Mamani, de 40 años, murió luego de recibir un disparo en el rostro. Era un operador de maquinaria pesada y tenía un hijo de 8 años.

A dos cuadras al norte de la comisaría de la Policía Nacional se produjo otro enfrentamiento, en el que al menos cuatro civiles fueron heridos de bala, dos de ellos mortalmente. Según el análisis de las imágenes grabadas durante aproximadamente una hora, se produjeron repetidos disparos de fusil en dirección a los peatones y manifestantes, algunos de los cuales lanzaban lo que parecen ser fuegos artificiales hacia los agentes.

A las 7:51 p. m., las imágenes de un circuito cerrado de televisión mostraban a un grupo de personas que arrastraron fuera del campo de visión de los agentes de policía a dos jóvenes que recibieron disparos mortales. En imágenes tomadas con un teléfono celular en el lugar, las víctimas yacían en la acera, sangrando abundantemente. El Times ha identificado a estas dos víctimas como Paul Franklin Mamani Apaza, de 20 años, y Brayan Apaza Jumpiri, de 15.

Según el informe de la autopsia de Mamani Apaza, el joven murió por un tiro de un proyectil de 7,62 milímetros en el pecho, que coincide con la munición de los fusiles de asalto Kalashnikov usados por los efectivos policiales.

Brayan tenía una bala alojada en la cabeza, según los testimonios, los informes médicos y la autopsia. Murió tras permanecer tres días en coma.

Los 18 civiles que resultaron heridos mortalmente en Juliaca el 9 de enero, excepto uno, murieron por disparos en la parte superior del cuerpo, cuatro de ellos en la cabeza. Los expertos forenses encontraron balas de 7,62 milímetros en cuatro de los cadáveres, incluido el de Mamani Apaza. Otras ocho víctimas también presentaban heridas compatibles con fusiles de asalto policiales y militares. Al menos tres víctimas, entre ellas López Amanqui, murieron por municiones letales que coinciden con las que usan las escopetas que portaban las fuerzas de seguridad en el aeropuerto.

Según la Policía Nacional, un agente murió y otro resultó herido en la madrugada del 10 de enero en Juliaca, cuando fueron atacados por una turba enfurecida que incendió su patrulla. Otros seis agentes heridos durante las protestas del 9 de enero fueron trasladados en helicóptero a un hospital de Lima.

En un discurso televisado dos semanas después, Boluarte afirmó que “no es la policía que está disparando” y que la mayoría de las muertes en Juliaca se debían a armas caseras o ilegales. “La policía no usa esas armas letales”, afirmó. El gobierno no ha aportado ninguna prueba que respalde esa afirmación.

Macusani: disparos a distancia

El 18 de enero, otros dos manifestantes, Sonia Aguilar Quispe y Salomón Valenzuela Chua, murieron por disparos mientras cientos de personas se concentraban en Macusani, una ciudad al sur de Perú. Los disparos que los mataron parecen haber sido efectuados por la Policía Nacional, según pruebas visuales, análisis de audio y relatos de testigos recogidos por el Times.

Por la tarde, tras una marcha pacífica en Macusani, las imágenes muestran a decenas de personas dispersas a lo largo de un camino de tierra que pasa por la comisaría de la Policía Nacional de la ciudad. Algunos manifestantes lanzan piedras, explosivos improvisados e insultan a los agentes que estaban dentro y fuera del edificio, en un perímetro de unos 90 metros de distancia. Los agentes de policía lanzaron gases lacrimógenos y se oyeron disparos esporádicos.

En un video que parece filmado desde el interior de la comisaría, un agente disparaba con un fusil de asalto Kalashnikov contra los manifestantes que estaban en un cerro. Una transmisión en directo de una hora de duración desde el exterior de la comisaría capta disparos repetidos desde la entrada del edificio. Los agentes también disparaban desde el techo de la comisaría.

Alrededor de las 5:50 p. m., se produjo una ráfaga de seis disparos en rápida sucesión que causaron conmoción en las personas que estaban en el cerro porque Aguilar Quispe recibió un disparo en la cabeza. Según los testimonios de los testigos, estaba de pie entre la multitud cuando la alcanzó la bala.

Aguilar Quispe, de 35 años y madre soltera de dos niños pequeños, llegó al hospital ya muerta, con el cráneo fracturado por la bala, según los informes de la autopsia.

El sonido de los disparos —uno de los cuales se cree que mató a Aguilar Quispe— fue captado en dos emisiones de video en directo: una se grabó cerca de la comisaría de policía y la otra en la protesta en lo alto del cerro, a menos de 45 metros de Aguilar Quispe.

El Times les pidió a dos expertos que analizaran el audio. Robert C. Maher, experto en acústica de disparos de la Universidad Estatal de Montana en Bozeman, dijo que el sonido de los disparos era coherente con disparos de rifle dirigidos en la dirección general de los manifestantes. Steven Beck, exasesor de acústica del FBI, dijo que la distancia del tirador coincidía con la ubicación de la comisaría.

Valenzuela, de 30 años, camionero, operador de maquinaria pesada y padre de cuatro hijos, se encuentra cerca cuando Aguilar Quispe fue abatida. Una media hora más tarde, él también recibe un disparo, a pocos pasos de distancia, y fallece al día siguiente de un disparo en el pecho, según consta en su autopsia.

Esa noche, una turba incendió la comisaría de la Policía Nacional de Macusani. Según las noticias locales, los agentes fueron rescatados en helicóptero. No se informó de ningún herido.

Responsabilidad del gobierno

En total, las 48 víctimas civiles de Perú tenían edades comprendidas entre los 15 y los 62 años. Entre las muertes analizadas se encuentran la de Sonia Aguilar Quispe, una mujer que estudiaba en el extranjero y regresó a casa para cuidar de sus padres; la de José Luis Aguilar Yucra, un joven padre que trabajaba en una tienda de refrescos, y la de Brayan Apaza Jumpiri, un estudiante de secundaria que decía que quería ser agente de policía.

Algunos familiares entrevistados por el Times expresaron su temor a las represalias de las autoridades y dijeron que las víctimas han sido tachadas de terroristas en los medios de comunicación locales.

“Mi hijo tenía un futuro adelante”, dijo Asunta Jumpiri Olbea, madre de Brayan, quien acababa de cumplir 15 años. “Mi hijo no es un terrorista. Ellos son terroristas y nos están matando como animales”.

El Ministerio Público de la fiscalía de Perú está investigando a Boluarte por posibles delitos de “genocidio, homicidio calificado y lesiones graves” relacionados con las protestas e intenta determinar la responsabilidad de cada muerte por arma de fuego. Al mismo tiempo, en un documento interno oficial del 27 de febrero el ministerio ha dicho que dejará de prestar servicios de investigación, incluido el uso de expertos forenses y balísticos —servicios que pueden ser cruciales para las investigaciones de derechos humanos—, a menos que lo soliciten específicamente los principales fiscales del país.

Hasta la fecha, no se ha acusado ni detenido a ningún militar o agente de policía en relación con las muertes ocurridas en las protestas.

John Ismay colaboró desde Washington. Julie Turkewitz colaboró desde Bogotá, Colombia. Mitra Taj colaboró desde Lima. Haley Willis colaboró desde Nueva York.

Brent McDonald es corresponsal sénior de video para el Times en Washington. Produce cortos documentales, reportajes en video e investigaciones visuales. @DocuBrent

Ainara Tiefenthäler es videoperiodista y trabaja en el equipo de Investigaciones visuales. Fue una de las periodistas galardonadas con el Premio Pulitzer 2022 de Reportaje Internacional por la cobertura del Times sobre la gran cantidad de víctimas civiles en los ataques aéreos liderados por Estados Unidos. @tiefenthaeler

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Tshé Tshé, membre du Fulu Miziki Kolektiv : "On ne veut pas que l'Afrique soit la poubelle du monde"

Publié le : 20/03/2023 - 15:26

Aline BOTTIN Valériane GAUTHIER Suivre

Les Fulu Miziki Kolektiv fabriquent leurs instruments et leurs tenues de scène à partir de matériaux et de déchets récupérés dans les rues de Kinshasa. Pas d’électronique, mais un groove unique. Leur nom signifie "musique des poubelles" en lingala. Tshé Tshé, membre de ce groupe musical hors-du-commun, parle du message panafricain du groupe sur la situation écologique du continent. Il sera en concert le 25 mars à Marseille lors du Festival Babel MusicXP, qui va de l'afro-beat au punk métissé.

En RD Congo, des milliers de déplacés dans des camps de fortune à Goma

Un conflit particulièrement meurtrier se déroule en République Démocratique du Congo. L'armée et les rebelles du M23 s'affrontent dans l'est du pays. La population fuit l'atrocité des combats dans le Nord-Kivu. Plus de 600 000 personnes ont afflué aux alentours de la capitale provinciale de Goma, pour se réfugier dans des camps composés de tentes et d'abris de fortune. Les ONG et le gouvernement tentent de les accueillir tant bien que mal.

Bientôt un Sénégallywood ?

L'Afrique de l'Ouest francophone va-t-elle devenir le nouvel Hollywood africain ? On connait bien Nollywood au Nigéria, d'où sortent environ 2 500 films par an. La Côte d'Ivoire et le Sénégal voient aussi leur production audiovisuelle exploser. Au pays de la Teranga,  le nombre de séries tournées a quasiment été multiplié par 10 au cours des 5 dernières années. Une nouvelle génération de cinéastes est en train d'émerger, appuyée par la montée en puissance des plateformes de diffusion en ligne. De plus en plus de jeunes n'hésitent pas à se former aux métiers du cinéma et des producteurs internationaux viennent sur place pour développer leurs projets.

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Angélique Kidjo : "La musique est une porte sur le reste du monde"

Focus

Soudan : les artistes engagés dans le viseur de la junte

Emmanuel Macron en Algérie

Destination Disco Maghreb, symbole du raï propulsé par DJ Snake

France24 - Monde

Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko dénonce une tentative d'assassinat

Publié le : 21/03/2023 - 10:49

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Hospitalisé 5 jours après avoir respiré du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l'ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar, l'adversaire le plus en vue de Macky Sall, Ousmane Sonko, accuse le président sénégalais d'avoir tenté de l'empoisonner. Le chef d'État sénégalais continue d'entretenir le flou sur son éventuelle candidature à un troisième mandant. 

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a de nouveau dénoncé une tentative d'assassinat à son encontre, a appris l'AFP, lundi 20 mars, de sources locale, administrative et auprès de son parti. Ce même jour, une personne est morte en Casamance, dans le sud du Sénégal, lors de heurts entre les forces de l'ordre et des partisans de l'adversaire de Macky Sall.

Ousmane Sonko se trouve depuis le 16 mars dans une clinique privée de Dakar où il reçoit des soins, après avoir affirmé s'être senti mal à cause du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l'ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar où s'est tenu son procès en diffamation contre un ministre, ont affirmé à l'AFP deux responsables de son parti El Hadji Malick Ndiaye et Ousseynou Ly.

>> À voir - Sénégal : que reproche-t-on à Ousmane Sonko, leader de l'opposition, et que risque-t-il ?

"Nous avons expédié en France le produit qui a été vaporisé sur moi pour trouver ce que c'est", a déclaré l'opposant sur son lit d'hôpital. "C'est une tentative d'assassinat", a-t-il affirmé. Il a indiqué qu'il quitterait la clinique mardi pour poursuivre sa convalescence chez lui.

"Depuis que les FDS [Forces de défense et de sécurité] m'ont déposé chez moi [à Dakar], je suis sujet à de terribles vertiges, je souffre de douleurs au bas ventre et j'éprouve des difficultés respiratoires", avait écrit l'opposant jeudi soir sur sa page Facebook. Le président sénégalais "Macky Sall se livre ouvertement à une énième tentative d'assassinat sur ma personne", avait-il ajouté, des accusations reprises par son parti qui parle "d'empoisonnement". Les autorités n'ont pas réagi.

Pas d'obstacle constitutionnel à un troisième mandat, dit Macky Sall

Macky Sall a maintenu ouverte, lundi, la question de sa candidature à un troisième mandat en 2024, dans un entretien au magazine français L'Express.

Le président sénégalais a fait valoir que seuls des facteurs politiques et non pas constitutionnels l'empêcheraient de se présenter, quoi qu'en disent ses adversaires. L'opposition, elle, affirme que la Constitution interdit à Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, de briguer à nouveau la tête de l'État en 2024. 

La Constitution, après la révision de 2016, prévoit en effet que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans, et non plus sept, et que "nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs". Cependant, Macky Sall fait valoir dans l'entretien accordé au magazine français que, quand le Conseil constitutionnel avait été consulté avant la révision, ce dernier avait estimé que son premier mandat était "hors de portée" de la réforme.

"Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps", déclare-t-il. "Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C'est un débat politique, je l'admets", ajoute-t-il. "Je n'ai pas encore apporté ma réponse. J'ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d'abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise", dit-il.

Ousmane Sonko risque une radiation des listes électorales

L'incertitude entretenue par le chef d'État se conjugue à celle sur le sort politique de son adversaire le plus en vue, Ousmane Sonko, pour alimenter les tensions.

Depuis le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko poursuivi en diffamation par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, des heurts ont opposé des groupes de jeunes aux forces de sécurité dans plusieurs villes du pays. L'audience a été renvoyée au 30 mars.

Dans la ville de Bignona, un fief d'Ousmane Sonko à une trentaine de kilomètres de Ziguinchor, principale ville de Casamance, "un gosse a été abattu" lundi par les forces de l'ordre, a déclaré à l'AFP Yankhoba Diémé, le président du conseil départemental éponyme, une institution locale. Des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre quand "des jeunes de façon spontanée sont sortis manifester dans la rue" contre le pouvoir, a dit M. Diémé, membre du parti de M. Sonko. L'information a été confirmée à l'AFP par un responsable administratif.

>> À voir - Sénégal : troubles à Dakar pendant le procès de l'opposant Ousmane Sonko

Les forces de l'ordre ont depuis le 16 mars arrêté plus de 400 personnes dans tout le pays lors des manifestations contre le pouvoir, a assuré lundi à l'AFP M. Ndiaye, responsable de la communication du parti de M. Sonko. Contactées par l'AFP, la police et la gendarmerie n'ont pas réagi.

Le ministre Niang poursuit M. Sonko pour diffamation, injures et faux. Il lui reproche d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé dans le rapport d'une institution de contrôle pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes dans l'agriculture.

L'enjeu dépasse largement la réputation du ministre. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. L'opposant risque donc d'être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024.

Avec AFP

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Sénégal : renvoi du procès pour diffamation d’Ousmane Sonko, des heurts à Dakar

Sénégal : l'opposant Ousmane Sonko bloqué à Dakar, des élus visés par des gaz lacrymogènes

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Sénégal : des milliers de partisans de l'opposition se rassemblent à Dakar

New York Times - World

Pandemia de la COVID-19

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Nuevos datos vinculan los orígenes de la pandemia con perros mapache en el mercado de Wuhan

En unas muestras que dieron positivo para coronavirus, un equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache.

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Por Benjamin Mueller

Ben Mueller ha estado cubriendo el coronavirus, incluido sus consecuencias, tratamiento y orígenes, desde su aparición a principios de 2020.

Un equipo internacional de expertos en virus declaró el jueves que encontraron datos genéticos de un mercado en Wuhan, China, que vincula el coronavirus con los perros mapache que se venden allí, lo que añade evidencia al argumento de que la peor pandemia en un siglo podría haber sido provocada por un animal infectado que estaba siendo vendido a través del comercio ilegal de vida silvestre.

Los datos genéticos se extrajeron de muestras tomadas dentro y en los alrededores del Mercado Mayorista de Mariscos de Huanan desde enero de 2020, poco después de que las autoridades chinas clausuraran esas instalaciones debido a las sospechas de que estaban relacionadas con el brote de un nuevo virus. Para ese entonces, los animales ya no estaban allí, pero los investigadores tomaron muestras en paredes, pisos, jaulas de metal y carritos que a menudo se usan para transportar jaulas de animales.

En las muestras que dieron positivo para coronavirus, el equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache, afirmaron tres científicos involucrados en el análisis.

La mezcla del material genético del virus y el animal no prueba que un perro mapache estuviera infectado. Incluso si un perro mapache hubiese sido infectado, no estaría claro que el animal haya propagado el virus a las personas. Otro animal podría haberle transmitido el virus a las personas, o alguien infectado con el virus podría habérselo transmitido a un perro mapache.

Sin embargo, el análisis estableció que los perros mapache —animales peludos que están relacionados con los zorros y que se sabe que son capaces de transmitir el coronavirus— depositaron firmas genéticas en el mismo lugar donde se recolectó material genético del virus, afirmaron los tres científicos. Esa evidencia es consistente con un posible escenario en el que el virus haya “saltado” a los humanos desde un animal salvaje, explican los investigadores.

Aún no se ha publicado el informe con todos los detalles de los hallazgos del equipo de investigación internacional. Su análisis fue divulgado por primera vez por The Atlantic.

Con seguridad, los nuevos datos atizarán el debate sobre los orígenes de la pandemia, aunque no resuelva la interrogante de cómo se inició.

En las últimas semanas, la llamada teoría de la fuga de laboratorio, que plantea que el coronavirus surgió de un laboratorio de investigación en Wuhan, ganó impulso gracias a una nueva evaluación de inteligencia del Departamento de Energía de Estados Unidos y audiencias dirigidas por el nuevo liderazgo republicano de la Cámara de Representantes.

Pero los datos genéticos del mercado ofrecen algunas de las pruebas más tangibles sobre cómo el virus podría haberse propagado de animales salvajes, fuera de un laboratorio, a las personas. También sugiere que los científicos chinos no han proporcionado un recuento completo de la evidencia que podría completar los detalles sobre cómo se propagó el virus en el mercado de Huanan.

Jeremy Kamil, virólogo del Centro Shreveport de Ciencias de la Salud de la Universidad Estatal de Luisiana, quien no participó en el estudio, afirmó que los hallazgos demuestran que “las muestras del mercado que tenían los primeros linajes de covid en ellos estaban contaminadas con lecturas de ADN de animales salvajes”.

Kamil dijo que eso no llegaba a ser una evidencia concluyente de que un animal infectado había desencadenado la pandemia. Sin embargo, dijo que “eso realmente centra la atención, de manera profunda, en el comercio ilegal de animales”.

Los científicos chinos ya habían publicado un estudio que analizó las mismas muestras del mercado en febrero de 2022. Esa investigación reportó que las muestras habían dado positivo para el coronavirus, pero sugirió que el virus provenía de personas infectadas que estaban comprando o trabajando en el mercado, en vez de los animales que se vendían allí.

En algún momento, esos mismos investigadores, incluidos algunos afiliados al Centro Chino de Control y Prevención de Enfermedades, publicaron los datos sin procesar de las muestras tomadas en el mercado en GISAID, un archivo internacional de secuencias genéticas de virus (los intentos de contactar a los científicos chinos por teléfono el jueves 16 de marzo no tuvieron éxito).

Florence Débarre, bióloga evolutiva del Centro Nacional de Investigación Científica de Francia, explicó en una entrevista que el 4 de marzo estaba buscando en esa base de datos información relacionada con el mercado de Huanan cuando, por casualidad, notó que aparecían más secuencias de lo habitual. Confundida sobre si contenían nuevos datos, Débarre los apartó. Al volver a iniciar sesión la semana pasada, descubrió que contenían una gran cantidad de datos sin procesar.

Los expertos en virus habían estado esperando esos datos de secuencias sin procesar del mercado desde que se enteraron de su existencia en el informe chino de febrero de 2022. Débarre dijo que alertó a otros científicos, entre ellos los líderes de un equipo que el año pasado publicó un conjunto de estudios que señalaba al mercado como el lugar de origen.

La semana pasada, un equipo internacional —que incluía a Michael Worobey, biólogo evolutivo de la Universidad de Arizona; Kristian Andersen, virólogo del Instituto de Investigación Scripps en California; y Edward Holmes, biólogo de la Universidad de Sídney— comenzó a extraer los nuevos datos genéticos.

Una muestra en particular llamó su atención. Había sido tomada de un carrito vinculado a un puesto específico en el mercado de Huanan que Holmes visitó en 2014, dijeron los científicos involucrados en el análisis. Holmes descubrió que ese puesto contenía perros mapache enjaulados encima de otra jaula que contenía aves, es decir, exactamente el tipo de entorno propicio para la transmisión de nuevos virus.

El equipo de investigación descubrió que la muestra tomada de un carrito en ese lugar a principios de 2020 contenía material genético del virus y de un perro mapache.

“De manera relativamente rápida pudimos darnos cuenta de que al menos en una de estas muestras había mucho ácido nucleico de perro mapache, junto con ácido nucleico del virus”, afirmó Stephen Goldstein, virólogo de la Universidad de Utah que trabajó en el nuevo análisis (los ácidos nucleicos son los componentes químicos básicos que transportan la información genética).

Después de que el equipo internacional tuvo acceso a los nuevos datos, algunos científicos involucrados en el análisis dijeron que se comunicaron con los investigadores chinos que subieron los archivos con una oferta para colaborar, siguiendo las reglas del archivo en línea. Acto seguido, las secuencias desaparecieron de GISAID.

No se sabe con certeza quién los eliminó o por qué fueron eliminados.

Débarre afirmó que el equipo de investigación estaba buscando más datos, incluidos algunos de muestras del mercado que nunca se divulgaron. “Lo importante es que todavía hay más datos”, dijo.

Los científicos involucrados en el análisis afirmaron que algunas de las muestras también contenían material genético de otros animales y de humanos. Angela Rasmussen, viróloga de la Organización de Vacunas y Enfermedades Infecciosas de la Universidad de Saskatchewan en Canadá, trabajó en el análisis y afirmó que la presencia del material genético humano era de esperarse porque las personas compraban y trabajaban allí y los casos humanos de covid fueron vinculados al mercado.

Sin embargo, Goldstein advirtió: “No tenemos un animal infectado, y no podemos probar definitivamente que había un animal infectado en ese puesto”. El material genético del virus es lo suficientemente estable, dijo, como para no tener claro cuándo con exactitud se depositó en el mercado. Goldstein afirmó que el equipo seguía analizando los datos y que no tenía la intención de que su análisis se hiciera público antes de publicar un informe.

“Pero, como a los animales que estaban en el mercado no se les tomaron muestras en ese momento, esto es lo mejor que podemos obtener”, dijo.

Benjamin Mueller es reportero de salud y ciencia. Anteriormente, cubrió la pandemia de coronavirus como corresponsal en Londres y la policía en Nueva York. @benjmueller

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L'Humanité

Des terres agricoles franciliennes au patrimoine de l’Unesco ?

Reportage

Urbanisation. Plusieurs collectifs de défense de terres menacées par les projets de nouvelles lignes de métro du Grand Paris Express réclament la protection de ces zones fertiles et leur classement au Patrimoine mondial de l’humanité. Nous sommes allés écouter leurs arguments.

Pablo Patarin

Des baguettes partout. Le week-end dernier, une centaine de personnes sont venues brandir la star des pains devant le siège de l’Unesco, à Paris. Mais aucun boulanger parmi ces manifestants répondant à l’appel du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG) ou encore de celui contre la ligne 18 de Saclay (CCL18).

Leur revendication : que, à l’instar du croustillant savoir-faire français, les terres agricoles menacées par les projets de lignes de métro du Grand Paris Express soient aussi inscrites au Patrimoine mondial de l’humanité. « Les baguettes ont été classées récemment, mais, sans blé, comment les produit-on ? Pourquoi ne pas aussi classer les terres nécessaires à leur production ? » interroge Philippe, membre du CPTG et agriculteur à la ferme urbaine du Sausset (Seine-Saint-Denis).

La baguette, chef-d’œuvre menacé par la course au blé

Des pancartes pédagogiques expliquent l’importance de préserver ces sols formés au néolithique. « Ce sont des terres d’excellente qualité, souligne Philippe. On y trouve des vers de terre, un limon important et de l’argile pour retenir l’eau. » Près de la tribune, des pots de terre et de graines venus de Saclay, mais aussi des paniers de productions locales, où cohabitent poireaux, carottes et salades.

« Cela fait cent mille ans que ces terres se forment. Aujourd’hui, ils voudraient les artificialiser, dénonce Cyril Girardin, ingénieur en sciences du sol. Il s’est passé la même chose avec les terres fruitières situées avant à Bagnolet ou Arcueil. Maintenant, les fruits qui y sont consommés font 800 kilomètres en moyenne. »

3 000 hectares en danger

À Saclay (Essonne), le projet de la ligne 18 est déjà lancé. Le tronçon Massy-Versailles traverserait 10 kilomètres de zone rurale, accélérerait l’urbanisation du plateau et les expropriations de fermes. Les membres du CCL18, eux, militent pour une rénovation des transports existants et le maintien des sols cultivables.

Du côté de Gonesse (Val-d’Oise), les militants espéraient souffler après l’abandon du centre commercial EuropaCity, mais la ligne 17 réveille les tensions : « Ils veulent construire la gare en plein milieu des champs. Le maire, favorable au projet, veut mettre une cité scolaire à côté. Sauf qu’il s’agit de zones qui étaient jusqu’ici inconstructibles en raison du trafic aérien de Roissy », explique Philippe.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À moyen terme, ces projets pourraient détruire plus de 3 000 hectares de terres qui, outre leur rôle alimentaire, participent à l’absorption de l’eau de pluie et au rafraîchissement d’un air souvent étouffant en région parisienne.

Parmi les critères pour entrer au patrimoine de l’Unesco, l’organisation cite « les habitats naturels les plus importants pour la conservation de la diversité biologique », mais aussi les « exemples représentatifs des grands stades de l’histoire, y compris le témoignage de la vie ». Rien d’inaccessible pour ces terres millénaires.

Près de 8 000 signatures

La pétition a déjà recueilli près de 8 000 signatures. Pour Benoît Biteau, député européen écologiste et paysan agronome, « il va falloir donner un statut particulier aux sols pour les protéger. Produire dans ces zones à forte densité de population montre qu’on est conscient de la menace écologique et sociale. Le gouvernement nous parle de souveraineté alimentaire, mais c’est en protégeant ces terres qu’on l’atteindra ».

D’après les collectifs, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, aurait transmis le dossier à son homologue de la Transition écologique, Christophe Béchu. Marie-Catherine Arrighi, coprésidente de l’association Arbres et faune, dresse un parallèle entre Saclay et l’extension de la ligne 1 du métro : « Le ministre des Transports a arrêté ce projet qui devait passer par le bois de Vincennes, après une étude publique alarmante. Pour la ligne 18, la situation est encore pire. On aimerait que les mêmes décisions soient prises pour ces terres d’exception. »

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France24 - Monde

Olivier Dubois, dernier otage français dans le monde, a été libéré

Publié le : 20/03/2023 - 14:51Modifié le : 20/03/2023 - 16:33

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Enlevé au Mali il y a près de deux ans, Olivier Dubois a été libéré et est arrivé lundi à l'aéroport de Niamey, au Niger. Le journaliste était le dernier otage français recensé dans le monde depuis la libération de Sophie Pétronin en octobre 2020. L'humanitaire américain Jeffery Woodke, enlevé en octobre 2016 au Niger, a également été libéré.

Le journaliste français Olivier Dubois a été libéré après quasiment deux ans de captivité : il avait été enlevé au Mali le 8 avril 2021 dans la région de Gao (Nord) par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), filiale au Sahel d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Il est arrivé libre lundi 20 mars à l'aéroport de Niamey. "Je me sens fatigué mais je vais bien", a-t-il déclaré à sa descente de l'avion, souriant et visiblement ému, vêtu d'une chemise blanche ouverte sur un tee-shirt et d'un pantalon beige.

"C'est énorme pour moi d'être là, d'être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et à tous ceux qui m'ont permis d'être là aujourd'hui", a-t-il ajouté devant plusieurs journalistes.

Le journaliste avait annoncé lui-même son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. "Il se rendait à Gao pour interviewer un chef jihadiste. On sait aujourd’hui qu’il a été piégé par des malfrats qui l’ont ensuite remis au Jnim", affirme Wassim Nasr, spécialiste des questions de jihadisme à France 24.

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait affirmé le 10 décembre 2022, lors d'un déplacement en Côte d'Ivoire, que la France faisait "tout son possible pour permettre la libération" du journaliste français.

Olivier Dubois travaillait notamment pour Libération, Le Point et Jeune Afrique. Il était le seul otage français recensé dans le monde – non retenu par un État – depuis la libération, en octobre 2020, de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.

>> À voir aussi : Déborah Al Hawi Al Masri, compagne d'Olivier Dubois, otage au Mali : "Je ne perds pas espoir"

️🔴OLIVIER DUBOIS ENFIN LIBRE ! Nous nous réjouissons de la libération de notre confrère qui était aux mains d’un groupe islamiste armé au #Mali depuis près de deux ans. C’est le journaliste français qui a été le plus longuement retenu en otage depuis la guerre du Liban. 1/3 pic.twitter.com/jbWVrqE1A3

March 20, 2023

L'otage américain Jeffery Woodke également libéré

L'Américain Jeffery Woodke, enlevé en octobre 2016 au Niger, est lui aussi arrivé libre lundi à l'aéroport de Niamey, aux côtés d'Olivier Dubois. Humanitaire chrétien qui venait en aide aux populations nomades avec une ONG à Abalak au Niger, Jeffery Woodke avait été enlevé le 14 octobre 2016 par des groupes jihadistes et conduit au Mali, selon des sources sécuritaires nigériennes.

Après sa libération, #OlivierDubois est arrivé à l'aéroport de Niamey, au Niger, ce lundi après-midi.L'otage américain #JeffWoodke a également été libéré après plus de six ans de captivité en Afrique.📸Moussa Kaka pic.twitter.com/zd1ekAf2yt

March 20, 2023

"Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigériennes avant d'être remis aux autorités françaises et américaines", a déclaré lundi à l'aéroport le ministre de l'Intérieur nigérien, Hamadou Souley.

"C'est juste incroyable"

"C'est juste incroyable, c'est quelque chose qu'on attendait depuis deux ans. Pour lui le cauchemar est terminé, et pour sa famille aussi. Il va pouvoir reprendre sa vie, même si ce sera difficile pour lui d'oublier ça", a déclaré la sœur d'Olivier Dubois, Canèle Bernard. 

L'organisation Reporters sans Frontières (RSF), a fait part de son "immense soulagement". "Nous avions eu des nouvelles rassurantes à plusieurs reprises ces derniers mois, et encore très récemment : il semblait en bonne forme, mais la durée de sa captivité nous inquiétait", a commenté le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire

La rédaction du quotidien Libération avec lequel Olivier Dubois collaborait, a également fait part de sa "joie immense". 

"Nous attendons avec impatience de pouvoir fêter avec lui son retour, et adressons nos plus vifs remerciements à toutes celles et tous ceux qui ont œuvré inlassablement à nos côtés pendant cette longue période", a poursuivi Libération sur son site internet.

Emmanuel Macron a lui aussi exprimé son "immense soulagement". "Grande reconnaissance au Niger pour cette libération", a dit le président français dans un tweet après s'être entretenu au téléphone avec le journaliste, arrivé lundi à l'aéroport de Niamey.

"Je viens d'échanger avec Olivier Dubois : il est en bonne santé. Soulagement immense pour la Nation, pour ses proches et ses confrères journalistes", a-t-il tweeté.

À l'Assemblée nationale, l'ensemble des députés et ministres, debout, ont rendu hommage à Olivier Dubois. Sous les applaudissements, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a fait part "du soulagement" et de la "joie" de la représentation nationale en saluant "l'action de ceux qui ont contribué à cette libération".

Avec AFP

 

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En Martinique, la ville d'origine d'Olivier Dubois se mobilise pour sa libération

Mali : 21 mois de détention pour le journaliste français Olivier Dubois

France24 - Monde

Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle

Publié le : 17/03/2023 - 19:57

Guillaume GRALLET Suivre

De Baidu à Open AI en passant par Microsoft, Anthropic et Google, les annonces se succèdent dans l'intelligence artificielle.  Elles promettent des résumés de réunion, des conseils culinaires et financiers, ou encore la création de jeux vidéo en un temps record. Libératrice, l'intelligence artificielle s'invite dans tous les pans de notre vie. Et si on allait un peu trop vite ?

Avec l'arrivée de GPT-4, le tout dernier modèle de langage d'Open AI, l'entreprise californienne qui a mis au point ChatGPT, promet de coder une réplique du jeu vidéo Pong en 60 secondes, de rédiger une plaidoirie d'avocat, ou encore de donner des conseils de sommelier comme d'investissements financiers. Le programme serait même capable de battre 90 % des juristes à l'épreuve qui permet de devenir avocat.

De son côté, le logiciel d'images génératives Midjourney, qui a fait parler de lui avec une version élargie de La jeune fille à la perle, vient de sortir une nouvelle version. Enfin, le géant historique de l'informatique Microsoft a mis au point Copilot, un outil qui permet de prendre des notes, de faire des résumés de réunions, ou encore de générer facilement des tableaux. Ces changements sont-ils trop brutaux ? Une chose est sûre, l'humain doit garder le contrôle de ces machines.

>> À voir aussi : Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

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France24 - Monde

Un pirate informatique de légende à la tête du bras cyber du renseignement militaire russe ?

Publié le : 16/03/2023 - 18:37

Sébastian SEIBT Suivre

Evgueni Serebriakov, un célèbre pirate informatique russe, aurait été nommé à la tête de Sandworm, groupe de cybercriminels lié aux services de renseignement militaire russe, et réputé pour son agressivité en Ukraine, d’après le magazine américain Wired. 

C’est un nom qui semble sorti d’un roman de science-fiction de Frank Herbert, auteur de la saga Dune. Mais Sandworm – "ver de sable" – n’a rien d’un monstre fictif : il s’agit de l’un des groupes de pirates informatiques russes les plus redoutés, qui représente le principal bras cyber du GRU, le service russe de renseignement militaire, d’après Washington

Ce groupe de cybercriminels aux ordres de Moscou dispose d’un visage depuis mercredi 15 mars : Evgueni Serebriakov, en serait le nouveau patron, d’après le site Wired, qui affirme en avoir eu la confirmation par des responsables américains du renseignement. 

Sandworm, présent en Ukraine depuis 2013

Une promotion que Wired qualifie de rencontre entre l’un des cybercriminels russes "les plus téméraires et l’organisation de cyberpirates la plus agressive en Russie". Un cocktail qui, sur fond de guerre d’invasion en Ukraine, pourrait être de nature à  inquiéter Kiev.

Les Ukrainiens connaissaient bien Sandworm avant l'arrivée supposée d’Evgueni Serebriakov à sa tête. "Cette région apparaît comme le terrain de jeu favori de ce groupe, même si on ne connaît pas avec certitude l’ensemble des opérations qu’il a menées dans le monde", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour la société slovaque Eset, très présente en Ukraine où elle collabore avec les autorités pour parer aux cyberattaques depuis le début de la guerre. 

À lire aussi sur France 24 : Guerre en Ukraine : "Il n'y a jamais eu une telle variété de cyberopérations dans un conflit"

Ce groupe est "apparu sur nos radars dans cette région à partir de 2013, et y a maintenu une présence constante à travers de multiples attaques depuis lors", résume ce spécialiste. À l’époque, le lien entre Sandworm et le GRU n’avait pas encore été établi. 

Mais il était clair que ces pirates informatiques n’appartenaient pas au commun des cybercriminels qui agissent avant tout par intérêt financier. "Les cibles choisies avaient généralement un intérêt stratégique pour les États", souligne Benoît Grunemwald. 

Leurs principaux faits d’armes en Ukraine, avant l’offensive russe lancée en 2022, ont été de couper le courant dans une partie de Kiev en 2016, grâce au virus Industroyer, après avoir paralysé une partie des centrales électriques du pays – un an plus tôt, à l’aide d’un autre logiciel malveillant de leur confection.

"C’est clairement un groupe spécialisé dans le cyber-sabotage, qui excelle dans la destruction de données ou d’installations", précise John Fokker, chef des renseignements sur la menace du centre de recherches de Trellix, une entreprise américaine de cybersécurité.

Attaque contre la campagne de Macron en 2017

Même si Sandworm a un tropisme avéré pour l’Ukraine, le groupe a su aussi exporter son savoir-faire sur d’autres territoires. Il est aussi responsable de la propagation, en 2017, de NotPetya, l’un des rançongiciels les plus destructeurs de l’histoire. Ce dernier a coûté plus d’un milliard de dollars aux centaines de victimes à travers le monde, selon les autorités américaines. 

Ces cybercriminels se sont aussi illustrés sur la scène politique. Ils ont participé à la vaste opération russe de déstabilisation de l’élection présidentielle américaine de 2016 en subtilisant des documents sur les serveurs du parti démocrate. Un an plus tard, ces mêmes Russes ont été accusés d’avoir tenté de reproduire la manœuvre lors de l’élection française en visant les serveurs de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. 

À lire aussi sur France 24 : Le GRU, l'arme pas si secrète de Poutine

Autrement dit, "Sandworm a comme spécialité les attaques contre les infrastructures électriques, mais le groupe sait s’adapter aux circonstances", résume Benoît Grunemwald. Du moment que les opérations font du bruit. C’est un détail qui a rapidement mené des experts en cybersécurité à soupçonner des liens entre Sandworm et le GRU, "un service de renseignement connu pour ses coups d’éclat", comme le souligne John Fokker. Mais il faudra attendre 2020 pour que Washington associe Sandworm à l’unité 74455, qui est la dénomination officielle du principal bras cyber du GRU.

Un cybercriminel arrêté puis relâché aux Pays-Bas

L’arrivée d’Evgueni Serebriakov à la tête d’un groupe très agressif comme Sandworm peut paraître logique. Ce Russe est, en effet, réputé pour être "techniquement très doué" et pour "aimer prendre des risques", souligne Wired. Son principal fait d’armes est, paradoxalement, l’opération au cours de laquelle il s’est fait arrêter. Et qui a échoué.

En 2018, Evgueni Serebriakov a été interpellé par la police néerlandaise sur un parking situé devant le bâtiment de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye. Il portrait sur lui l’attirail du parfait cyber-espion venu écouter d’aussi près que possible les discussions relatives à la tentative d’empoisonnement par le GRU de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, qui se déroulaient à ce moment dans l’enceinte de cette institution. 

Arrêté en compagnie d'autres Russes, Evgueni Serebriakov a été remis aux autorités russes peu après. "Ce n’est pas étonnant, ils avaient tous des passeports diplomatiques, ce qui fait que les Pays-Bas ne pouvaient pas, par exemple, les extrader vers les États-Unis, comme cela avait été suggéré à l’époque. La seule chose qui a pu être faite est de les qualifier de persona non-grata dans le pays et de demander aux Russes de les récupérer", souligne John Fokker, qui a été membre des forces spéciales de la marine néerlandaise avant d’être spécialiste en cybersécurité chez Trellix. 

En 2018, Evgueni Serebriakov travaillait déjà pour le GRU, mais au sein d’un autre groupe, spécialisé dans le cyberespionnage et à un échelon plus bas. Il avait déjà un CV bien rempli : il avait participé à des opérations en marge des Jeux olympiques de Rio et contre l’Agence mondiale antidopage en 2016, en plein scandale éclaboussant les athlètes russes.

"C’est donc un agent très expérimenté qui, si c’est confirmé, a pris la tête de Sandworm", reconnaît John Fokker. Wired n’est d’ailleurs pas seul à avoir constaté qu’Evgueni Serebriakov est monté en grade. Christo Grozev, spécialiste de la Russie pour le site d’investigation Bellingcat, a fait la même déduction… après avoir obtenu des relevés téléphoniques de ce pirate. Il recevait des appels de généraux du GRU qui n’appellent pas directement le menu fretin des cyberespions, ce qui "m’a fait réaliser qu’il devait lui-même avoir été nommé à une position de commandant", a expliqué Christo Grozev à Wired.

Reste à savoir quel impact une telle nomination pourrait avoir sur la cyberguerre en Ukraine. Les pirates informatiques russes ont été très actifs au début de l’invasion, mais sans faire d’importants dégâts. L’arrivée Evgueni Serebriakov pourrait être le signe que Moscou veut taper plus fort. Si cette nomination venait à être confirmée, "[cela] pourrait indiquer que quelque chose se prépare", note John Fokker. Trellix avait constaté que Sandworm s’était fait discret en Ukraine depuis quelques mois. Le calme avant la tempête ?

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Cyberattaques : au-dessus de nos têtes... du nouveau

TECH 24

Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine

CYBERARMÉE

Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

France24 - Monde

Faillite de la Silicon Valley Bank : "on est peut-être allés trop loin dans la Tech"

Publié le : 15/03/2023 - 11:23Modifié le : 15/03/2023 - 11:26

Elisabeth ALLAIN

Faillite de la Silicon Valley Bank. Comment interpréter cette faillite ? Pour Pascal de Lima, chef économiste à la CGI Business Consulting, invité de France 24, "il y a une remise en cause des fondements économiques des start-up, de la Tech, quelque part, de toute la Silicon Valley, quelque part aussi, de tous les paris qu’on a pu faire sur ces entreprises de la nouvelle économie". Explications.

France24 - Monde

Football : Didier Deschamps nomme Kylian Mbappé capitaine de l'Équipe de France

Publié le : 21/03/2023 - 00:46

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Plusieurs médias ont rapporté lundi que Didier Deschamps a désigné Kylian Mbappé capitaine de l'Équipe de France de football, en remplacement de Hugo Lloris. Antoine Griezmann, lui, est promu vice-capitaine des Bleus, à la place de Raphaël Varane.

Kylian Mbappé a été désigné capitaine de l'équipe de France par le sélectionneur Didier Deschamps en remplacement de Hugo Lloris, qui a pris sa retraite internationale, a-t-on appris lundi 20 mars de source proche des Bleus, confirmant une information du Figaro et de L'Équipe.

À 24 ans, Mbappé (66 sélections, 36 buts) a accepté cette nouvelle fonction après une discussion lundi soir avec son sélectionneur, a-t-on appris de même source. Deschamps s'est également entretenu avec Antoine Griezmann, promu vice-capitaine à la place de Raphaël Varane, qui a également pris sa retraite internationale après le Mondial-2022.

L'attaquant du Paris SG, dont la première sélection en bleu remonte à mars 2017, disputera son premier match comme capitaine vendredi (20 h 45) contre les Pays-Bas au Stade de France en ouverture des qualifications à l'Euro-2024. 

Pressenti depuis plusieurs semaines

Champion du monde 2018 et vice-champion du monde 2022, Mbappé était pressenti depuis plusieurs semaines pour hériter du brassard, après avoir guidé les Bleus vers leur deuxième finale de suite au Qatar en décembre. 

Le Parisien, leader technique et dont la voix porte de plus en plus dans le vestiaire, a marqué un triplé contre l'Argentine en finale et a réussi son tir au but, sans parvenir à offrir un troisième titre planétaire aux Tricolores (3-3, 4-2 t.a.b.). Il a également pris de l'importance dans la vie de groupe, relançant en 2022 la question du droit à l'image collectif, qu'il souhaite voir réformé. 

Au premier jour du rassemblement lundi, Didier Deschamps avait laissé planer le suspense sur l'identité du futur capitaine, assurant en conférence de presse en début d'après-midi qu'il comptait "utiliser ces premiers jours pour en discuter avec les joueurs concernés". Les discussions se sont finalement tenues lundi soir au centre d'entraînement de Clairefontaine.

Mbappé a la lourde tâche de remplacer Hugo Lloris, détenteur du brassard pendant plus de dix ans, la première fois en 2010. Ce dernier, homme de confiance de Deschamps, avait de larges responsabilités, notamment de représentation des Bleus à la Fédération ou auprès des médias. Il se rendait ainsi en conférence de presse à la veille de chaque rencontre qu'il disputait comme titulaire.

Dans son club, Mbappé fait partie des vice-capitaines derrière le porteur N.1 du brassard, le Brésilien Marquinhos. Dimanche, lors de la défaite du PSG contre Rennes (2-0), il a par exemple été capitaine en l'absence de ce dernier. 

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} NOUVELLE ÈRE

Équipe de France : place aux jeunes, Deschamps dévoile sa première liste des Bleus post-Mondial

FOOTBALL

Le gardien et capitaine des Bleus Hugo Lloris annonce sa retraite internationale

Football : le sélectionneur Didier Deschamps prolonge avec les Bleus jusqu'en 2026

L'Humanité

Évelyne Perrin, militante épanouie

Un jour avec

Figure de la lutte pour les droits des travailleurs précaires et des sans-papiers, cette sociologue est aussi une femme qui, au fil des années, a mené sa vie sans jamais renoncer à sa liberté.

Eugénie Barbezat

Elle nous a donné rendez-vous en face de la Bourse du travail, à Paris, dans un café aux murs couverts de photos, de dessins et d’affiches revendicatives. « C’était le QG de Nuit debout, et maintenant c’est là que nous débriefons les cours d’autodéfense que j’organise, dans le bâtiment d’en face, chaque premier lundi du mois. »

Qu’on ne s’y trompe pas, Évelyne Perrin, 82 ans, n’a rien d’une adepte du kick-boxing. C’est l’arme du droit qui est offerte aux précaires, chômeurs, mal-logés ou sans-papiers, invités à rencontrer des juristes ou des associations qui les aident à contourner les méandres administratifs. « Les personnes viennent à ces ateliers pour démêler leur situation personnelle, mais, très vite, ils comprennent le caractère systémique de ce qui leur arrive et se battent collectivement », assure la sociologue, dont les multiples ouvrages témoignent de ses engagements : Chômeurs et précaires au cœur de la question sociale, Jeunes Maghrébins de France. La place refusée, Identité nationale, amer ministère, Guide des droits des Roms, Désobéir contre la précarité

Parallèlement à son emploi de chargée de mission « emploi-économie-territoires » au ministère de l’Équipement, elle n’a jamais cessé de militer. De 1994 à 2012, elle a été membre d’Agir ensemble contre le chômage !, a participé à la création de Stop précarité, puis est devenue membre du conseil scientifique d’Attac et a apporté sa pierre au réseau Stop stress management, qui aide les salariés à comprendre les mécanismes du harcèlement au travail. Enfin, elle a fondé l’association Sang pour sans, à Champigny, où elle habite depuis 1975, avec laquelle elle remue ciel et terre pour trouver des solutions aux « sans-emploi », « sans-logement » et « sans-papiers ».

Et Mai 68 arrive...

« Ce goût de la solidarité me vient de ma tendre enfance. C’est mon grand-père anarchiste qui a fait de moi celle que je suis », justifie-t-elle dans un sourire. Née à Clermont-Ferrand, en octobre 1940, tandis que son père, officier, était prisonnier en Allemagne, la fillette vit ses premières années entourée de nature et d’animaux avec sa mère, sa tante et ses cousins dans la ferme-château de cet aïeul. « On cachait des juifs, qui vivaient avec nous dans cette grande bâtisse et je me souviens qu’une fois, ils ont dû fuir en catastrophe car ils avaient été dénoncés… » Paradoxalement, la fin de la guerre marque aussi, avec le retour du père, celle de l’insouciance. « J’ai été victime de maltraitances qui relèvent de la pédocriminalité », souffle pudiquement Évelyne.

Brillante élève, elle a son bac à 17 ans, s’inscrit en droit et décroche une bourse pour aller étudier un an dans une université américaine. « À ma grande déception, j’ai atterri au fin fond du Massachusetts, au Smith College, un très chic établissement fréquenté par des filles de sénateurs et de riches industriels. » Outre-Atlantique, Évelyne découvre un racisme insupportable : « Les étudiants étaient servis par des Noirs auxquels il leur était interdit d’adresser la parole. Évidemment, cela ne m’a pas plu et j’ai fait tout le contraire ! » De retour à Paris, la jeune femme s’inscrit à Sciences-Po où son allure excentrique détonne et lui vaut d’être recalée deux fois à l’oral alors qu’elle avait eu l’écrit haut la main…

À l’époque, le chômage n’existe pas

Qu’à cela ne tienne, elle poursuit son cursus en droit et en économie, trouve du travail dans un bureau d’urbanisme, se marie une première fois, divorce deux ans plus tard. Et arrive Mai 1968 ! « J’ai participé à toutes les actions avec les grévistes. De là est né mon engagement et je n’ai plus jamais cessé de lutter pour les droits des travailleurs, notamment dans les boîtes où j’étais employée, quitte à me faire licencier. » À l’époque, le chômage n’existe pas, Évelyne obtient facilement un CDI au ministère de l’Équipement où elle mène des projets qui la passionnent, notamment en direction des quartiers populaires. Elle prend sa retraite à 65 ans, au début de années 2000. Des années marquées par la maladie et le décès, en 2004, de son second mari adoré, « un Marocain originaire du Rif », avec qui elle a eu deux enfants.

Si elle se consacre désormais à l’écriture et à ses activités militantes et ne rate aucune manifestation contre la réforme des retraites, Évelyne n’oublie pourtant pas de vivre. « Mon prochain bouquin ne sera peut-être pas publié sous mon nom. J’y raconte comment j’ai découvert le plaisir sexuel à 71 ans, après me l’être inconsciemment interdit presque toute ma vie en raison de ce que m’avait fait subir mon père. Mais je me suis bien rattrapée depuis. » Sacrée Évelyne ! Si elle accepte aujourd’hui de révéler cette part très intime de son existence, c’est pour passer un message aux femmes : « On peut guérir de maux dont on ne croyait jamais se sortir. »

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Liga : le Barça assomme le Real au Camp Nou et file vers le titre

Publié le : 19/03/2023 - 23:41

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Dans un clasico décisif pour le titre, le FC Barcelone a largement dominé le Real Madrid (2-1), dimanche soir au Camp Nou. Les Catalans, qui disposent de douze points d'avance en tête, se retrouvent en position idéale pour gagner le championnat. 

Le FC Barcelone fait un grand pas vers le sacre. Le Barça a raflé sur le fil le clasico retour comptant pour la 26e journée de Liga (2-1) face au Real Madrid, dimanche 19 mars.

Le club catalan compte désormais douze points d'avance à douze journées de la fin. "On fait un championnat extraordinaire", savoure Xavi.

Dans un Camp Nou plein à craquer (95 745 spectateurs, record de la saison), les Catalans ont mal débuté la partie, avec un but contre son camp de Ronald Araujo, qui a dévié un centre de Vinicius dans ses propres cages dès la 9e minute, puis ont égalisé juste avant la mi-temps, grâce à un but du droit de Sergi Roberto, bien placé à la retombée d'une frappe contrée.

Et dans le temps additionnel (90e+2), Kessié, qui était pressenti pour débuter la partie à la place de Sergi Roberto (qu'il a remplacé à la 77e minute), a délivré les Catalans d'une reprise du plat du pied droit après un centre d'Alejandro Balde.

Rejoint par tout le banc et tous ses coéquipiers, le milieu ivoirien a célébré son but avec effusion devant le bouillant virage nord du Camp Nou.

Une fin de match inespérée : quelques minutes auparavant, les hommes de Xavi pensaient bien avoir perdu ce 253e clasico de l'histoire. Car à la 81e, Marco Asensio, à peine entré en jeu (76e à la place de Fede Valverde) a cru offrir la victoire aux Madrilènes... Mais son but du gauche, similaire au but de Kessié, a été annulé par l'arbitre vidéo en raison d'une position de hors-jeu.

Prochain affrontement : la demi-finale retour de la Coupe du Roi

En dehors du terrain, ce choc était teinté de polémiques. Les Merengues se sont joints aux poursuites judiciaires engagées contre les Catalans pour tentatives présumées d'influence sur les arbitres. 

Le match de clubs le plus suivi du monde a fait du Barça la première équipe au monde à atteindre la barre des cent victoires contre la "Maison Blanche".

Le Real peut presque déjà dire adieu à sa couronne de champion d'Espagne, qui semble désormais destinée au Barça de Xavi et devra très vite se concentrer sur la Ligue des champions, où il affrontera Chelsea en quarts.

Mais les deux équipes se reverront très vite : dès le 5 avril, en demi-finale retour de la Coupe du Roi au Camp Nou, le Real aura l'occasion d'effacer ce revers et de rééquilibrer les comptes. Car cette saison, les Catalans ont remporté trois des quatre clasicos disputés.

Avec AFP et Reuters

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Le Barça surclasse le Real et remporte la 14e Supercoupe d'Espagne de son histoire

TOUR DES STADES

Foot européen : le PSG sombre, le Bayern assure et le Barça s'envole

Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu

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Ski alpin : éternelle fille de l'hiver, Tessa Worley tire sa révérence

Publié le : 19/03/2023 - 15:14

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Tessa Worley, l'un des plus grands palmarès du ski français, a décidé de mettre un terme à sa carrière, à l'âge de 33 ans, à l'issue du géant des finales de la Coupe du monde de ski alpin à Soldeu (Andorre), a annoncé, dimanche, la Fédération française de ski (FFS).

Élevée dans un hiver permanent, la skieuse française Tessa Worley, 33 ans, a mis un terme, dimanche 19 mars, à Soldeu (Andorre), à une carrière exceptionnelle marquée par deux titres de championne du monde (2013 et 2017), laissant un vide en équipe de France.

UNE REINE TIRE SA RÉVÉRENCE 👑 Merci pour tout Tessa Worley 🙏🇫🇷2⃣ globes de cristal en Géant 3⃣ titres de championne du monde 2⃣ médailles de bronze aux Mondiaux3⃣6⃣ podiums en Coupe du Monde dont 16 victoires !📸 Agence Zoom pic.twitter.com/NQXomzdcaB

March 19, 2023

Il y a une trentaine d'années, une Française et un Australien créent les remontées mécaniques et l'école de ski de la station où ils habitent six mois par an, pendant l'hiver, avec leurs deux enfants, dont une petite blonde très douée pour la glisse. C'était à l'autre bout du monde, à Mount Lyford, un minuscule village perdu en Nouvelle-Zélande, à deux heures de route de Christchurch et du premier hôpital.

"Mount Lyford, c'était vraiment l'aventure, dit en souriant Tessa Worley. La station était au milieu de nulle part, très sauvage. Et on n'habitait même pas au village mais dans une maison complètement isolée, qu'on atteignait après une demi-heure de 4X4 sur des routes caillouteuses. J'ai apprécié cette vie perdue dans la nature, monter à la station, partir au ski, aller à la petite école et ses trois classes."

Avec sa famille, Tessa, née le 4 octobre 1989 à Annemasse, traverse le globe tous les six mois entre la Nouvelle-Zélande et la Haute-Savoie, pour vivre dans un hiver sans fin. "Cette éducation a forgé mon caractère, estime Tessa Worley. Voyager, s'adapter, on déménageait tout un bazar tous les six mois. Avoir différents repères, me sentir bien à plusieurs endroits, je suis à l'aise avec ça."

Plus de 17 ans sur le circuit

Sans le savoir, la jeune fille prépare son avenir sur le circuit de Coupe du monde de ski alpin, la valise toujours prête, entre deux hôtels, en voiture ou dans les halls d'aéroport.

Sortie de la petite enfance, Tessa Worley suit sa mère et s'installe définitivement en France. Elle rejoint la Fédération et le haut niveau à 15 ans, à Albertville. Avec ses amies Taïna Barioz, Anémone Marmottan, plus tard Nastasia Noens, elle forme une joyeuse bande.

La championne éclot rapidement en Coupe du monde, gagne une première fois à Aspen (États-Unis) en novembre 2008, à seulement 19 ans, et s'installe parmi les meilleures, un cercle qu'elle n'a jamais quitté, avec 16 victoires sur le circuit en plus de ses deux titres mondiaux.

À 33 ans, sa carrière fait figure d'exception : aucune autre skieuse n'a eu sa longévité, plus de 17 ans sur le circuit mondial, alors que les carrières de la plupart des championnes s'arrêtent tôt.

Au carrefour des générations, Tessa Worley a skié contre les légendes Tina Maze, Lindsey Vonn et Anna Fenninger avant d'être opposée pendant des années à Viktoria Rebensburg et Lara Gut-Behrami, jusqu'à la meilleure skieuse de l'histoire Mikaela Shiffrin.

Fin d'une époque

Après ses débuts en fanfare, sa trajectoire aura été météorique jusqu'à décembre 2013, quelques mois après son premier titre mondial, où une grave blessure au genou droit à Courchevel l'avait privée des Jeux olympiques de Sotchi l'année suivante.

D'autres blessures, moins graves, ont émaillé son parcours, mais la blonde aux yeux bleus est revenue de chaque difficulté avec une rage de vaincre difficile à déceler dans la douceur de ses apparitions publiques.

Depuis plusieurs saisons, Tessa Worley était quasiment la seule skieuse française à jouer les victoires régulièrement, une pression qu'elle a toujours parfaitement assumée, alors que ses coéquipières Coralie Frasse-Sombet et Nastasia Noens arrêtent aussi, en plus des adieux chez les hommes d'une autre figure, Johan Clarey.

Au moment de partir, la question de sa succession se pose, alors qu'une nouvelle génération pointe doucement le bout de ses spatules, notamment menée par Marie Lamure.

Pendant toutes ces années effrénées sur les pentes glacées, jamais Tessa Worley n'a revu le Mount Lyford. "Après ma carrière, j'y retournerai, c'est sûr", avait-elle promis à l'AFP en 2021. Il est l'heure de redécouvrir ses racines, profondément ancrées dans la neige.

Avec AFP

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L’Arabie saoudite organisera les Jeux asiatiques d’hiver 2029 en plein désert

Ski alpin : Alexis Pinturault sacré champion au classement de la Coupe du monde

SKI ALPIN

Coupe du monde de ski : la Française Tessa Worley remporte le géant d'ouverture à Sölden

L'Humanité

Le gouvernement Borne échappe de justesse à la censure

Actu

La première ministre et son équipe ont eu très chaud. La motion de censure transpartisane a échoué à neuf voix près. L’exécutif en ressort très affaibli, alors que la lutte contre la réforme se poursuit.

Cyprien Caddeo

À neuf voix près. Le gouvernement Borne a survécu à la journée du 20 mars, mais il a senti de très près le souffle chaud du boulet. À l’Assemblée nationale, la motion de censure transpartisane déposée à la suite du 49.3 – celle qui avait le plus de chance de réussir – n’a pas atteint le seuil des 287 voix nécessaires (278 voix). Sans surprise, celle du RN a connu le même sort (94 voix), la plupart des députés refusant de voter une motion venant de l’extrême droite.

Conséquence immédiate : la réforme des retraites est considérée comme adoptée (mais il reste encore plusieurs étapes avant qu’elle entre en vigueur). Une victoire pour l’exécutif, certes, mais à la Pyrrhus. Jamais depuis la censure de 1962 un gouvernement n’avait paru aussi proche du précipice. D’autant que les coups ont à nouveau plu lors de l’examen des motions.

Micro coupé au moment où le député parlait de « laisser la parole à la démocratie »

À la tribune, le centriste Charles de Courson, porteur de la motion transpartisane, n’a pas mâché ses mots : « Vous avez délibérément détourné l’esprit de la Constitution pour passer en force. Vous avez échoué à rassembler, à convaincre, choisi la facilité pour éviter la sanction du vote. Vous l’auriez probablement perdu, mais c’est la règle en démocratie. » Un discours coupé au bout de dix minutes par la présidente de l’Assemblée nationale, au nom du règlement, au moment où le député parlait de «  laisser la parole à la démocratie ». Qu’à cela ne tienne. Charles de Courson a achevé son propos micro éteint, sous les applaudissements de la Nupes.

Arrivé au terme de son temps de parole, @C_deCourson est prié par la présidence de quitter la tribune, alors qu'il continue de s'exprimer. Les bancs de la Nupes se lèvent pour l'applaudir. #MotionsDeCensure #DirectAN #RéformeDesRetraites pic.twitter.com/KQS6GIBbWT

— LCP (@LCP) March 20, 2023

« Emmanuel Macron siffle une musique dangereuse à l’oreille des Français : la démocratie ne suffit plus à se faire entendre », a ensuite déploré l’insoumise Mathilde Panot, voyant dans le chef de l’État « un Caligula ivre de pouvoir (…) qui volera deux ans de vie à tous les Français ». La présidente du groupe FI a rappelé que 71 % des Français souhaitent que le gouvernement chute avec sa réforme.

🔴 Retraite : Motion de censure contre le gouvernement

Suivez en direct le discours de Mathilde Panot, à l’occasion du vote de la motion de censure contre le gouvernement, à partir de 16H30#MotionDeCensureTransPartisane https://t.co/bxLTj79FwY

— Mathilde Panot (@MathildePanot) March 20, 2023

« Depuis le 7 mars, il y a un point de rupture entre le président et tout un peuple », a relevé pour sa part l’écologiste Cyrielle Chatelain. «  Je me demande comment vous pouvez être encore là, à défendre votre réforme scélérate, qui n’a pas de majorité dans cette Assemblée, qui en a encore moins dans le pays, a enchaîné le communiste Pierre Dharréville. Vous vous trompez lourdement si vous pensez que vous pouvez vous en tirer comme ça, que c’était juste un mauvais moment à passer, que tout ça sera bientôt oublié. »

#MotionsDeCensure : "Si le vote de cette motion devait décevoir, nous disposons encore d'outils pour nous faire entendre. Nous avons déposé un recours et une proposition de référendum d'initiative partagée", dit dit @pdharreville.#DirectAN #RéformeDesRetraites pic.twitter.com/yHlC2wz7Lv

— LCP (@LCP) March 20, 2023

Au final, 19 députés LR ont voté la motion

Même Olivier Marleix, président du groupe LR, venu expliquer pourquoi son groupe ne voterait pas (en partie) la motion de «  ceux qui tirent le pays vers le fond », a décoché une flèche vers les bancs de l’exécutif : « Le bras d’honneur ne peut pas être une méthode de gouvernement : réformer oui, fracturer non. »

La censure ne pouvait passer qu’avec un nombre conséquent de députés LR prêts à assumer d’être les tombeurs du gouvernement pour s’opposer à une réforme sur laquelle ils n’ont pas de désaccord idéologique majeur.

Au total, 19 l’ont votée, insuffisant malgré la volte-face de dernière minute de l’ancien vice-président exécutif du parti Aurélien Pradié. «  Pour sortir de ce chaos, de ce spectacle d’affaiblissement démocratique, il faut voter la motion », avait déclaré le député du Lot dans la matinée.

« L’alliance de la gauche et d’un député de la Manif pour tous », dixit Elisabeth Borne

Mais l’essentiel du groupe ne l’a pas suivi et a respecté la consigne du patron de LR, Éric Ciotti, qui a toujours enjoint ses troupes à voter une réforme qu’il a négociée en amont à Matignon. La majorité présidentielle, elle, a fait pression jusqu’au dernier moment sur la droite pour qu’elle ne rejoigne pas, dixit Élisabeth Borne, «  l’alliance de la gauche et d’un député de la Manif pour tous ».

«  Une motion de censure transpartisane devient de facto un programme commun ! » a lancé la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, aux oppositions (comme si la censure valait forcément dissolution et alternance), crachant au passage sur chaque groupe : LR et «  ses calculs personnels », la gauche «  qui ne répond qu’à Jean-Luc Mélenchon », Liot «  dont certains avaient pourtant soutenu la réforme de François Fillon », le RN «  qui n’a rien dit pendant les débats ». Dernière à prendre la parole avant le vote des motions, la première ministre a fustigé « l’antiparlementarisme » des oppositions sous leurs huées. Le groupe insoumis a, lui, quitté l’Hémicycle et boycotté son discours.

"Le #49al3 n'est pas l'invention d'un dictateur, mais le choix profondément démocrate qu'a fait le général de Gaulle et qu'a approuvé le peuple français", déclare @Elisabeth_Borne.#MotionsDeCensure #DirectAN #RéformeDesRetraites pic.twitter.com/9iEX3EYjgG

— LCP (@LCP) March 20, 2023

Sauvée mais toujours affaiblie, la Macronie cherche maintenant à faire croire que ce vote siffle la fin du match, et donne à la réforme la légitimité parlementaire qui lui manquait. Mais le choix de lier le sort du gouvernement et de la réforme a changé la nature de la question posée aux députés, et donc biaisé le scrutin. La preuve ? Le chantage au chaos auquel se sont livrés les élus de la majorité. «  Faire tomber le gouvernement, ce serait ajouter du chaos au désordre », s’est ainsi inquiété Laurent Marcangeli, le président du groupe Horizons, alors que précisément c’est bien la réforme, maintenue envers et contre tout, qui est vectrice de désordre depuis plusieurs semaines.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

« Un vote a donc eu lieu, comme il se doit », considère toutefois la première ministre qui prévenait que « la démocratie parlementaire aura le dernier mot ». Toute honte bue par un gouvernement qui se sera dérobé par deux fois aux suffrages de l’Assemblée et qui loue désormais la bouche en cœur les vertus du vote.

« L’exécutif est disqualifié, comme cette réforme »

Personne n’est dupe : la page est loin d’être tournée. Le texte n’est pas encore promulgué et doit encore être examiné par le Conseil constitutionnel. Il pourrait aussi faire l’objet d’un référendum d’initiative partagée.

Sur le front syndical, une nouvelle journée de grève et de manifestation est prévue jeudi 23 mars. « Ce gouvernement ne tient plus que par un fil, il est disqualifié comme cette réforme, alors le combat continue », résume le communiste Fabien Roussel.

« En aucun cas le gouvernement peut se prévaloir d’un vote de l’Assemblée en faveur de la réforme. Il y a dans le pays une révolte sourde contre l’ordre établi », prévient également le socialiste Boris Vallaud. « Emmanuel Macron n’a plus que deux choix : soit il retire sa réforme, soit il fait appelle au peuple, par le référendum ou la dissolution », a ajouté Mathilde Panot (FI). Si le gouvernement a échappé à une claque institutionnelle, le ressentiment, lui, perdure.

Réforme des retraitesmotion de censureMotion de censure transpartisaneÉlisabeth Borne
L'Humanité

Fin des voitures thermiques en 2035, la confusion

Voix d'Europe

Jean-Jacques Régibier

Alors que l'interdiction des véhicules thermiques après 2035 semblait acquise suite au vote du Parlement européen, l'Allemagne, puis sept autres pays refusent d'appliquer cette date butoir, semant la confusion chez les consommateurs et dans l'industrie automobile qui emploie 13 millions de travailleurs en Europe. 

Pourquoi ce revirement, quelles conséquences et que va-t-il se passer maintenant ? Explications avec la députée européenne Karima Delli (les Verts), présidente de la commission du transport au Parlement européen. 

 

Parlement européen
France24 - Monde

Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

Proposé par

Publié le : 16/03/2023 - 17:31

The green paths

L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.

Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.

Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».

L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.

Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.

Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».

L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.

Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023

#Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre

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Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

France24 - Monde

Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

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Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

The green paths

Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

L'Humanité

Grèce : le grand ras-le-bol après le drame ferroviaire qui a fait 57 morts

Voix d'Europe

Jean-Jacques Régibier

Après l'accident de chemin de fer qui a fait 57 morts près de Larissa, provoquant la colère et l'exaspération dans tout le pays, les manifestations massives se succèdent pour dénoncer la situation économique et politique catastrophique dans laquelle se trouve la Grèce, sans pour autant qu'émerge une alternative.

Le point sur ce moment crucial qu'affrontent les Grecs - à l'instar de ce qui se profile dans d'autres pays européens - avec le député européen Stélios Kouloglou (La Gauche).Un entretien réalisé par Jean-Jacques Régibier

Grèce
France24 - Monde

Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

Proposé par

Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

Unicef

Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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L'Humanité

Un 49.3 sous les huées... En vidéo, les réponses au coup de force du gouvernement

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Après le déclenchement du 49.3 annoncé par Elisabeth Borne afin d'imposer la réforme des retraites, le gouvernement doit composer avec une crise politique : les oppositions vont déposer vendredi des motions de censure alors que des manifestations de colère éclatent dans le pays.

Jeudi après-midi, l'exécutif a opté pour l'article 49.3 de la Constitution. Cette procédure, déclenchée pour la 11e fois par Élisabeth Borne, permet l'adoption d'un texte sans vote à l'Assemblée nationale, sauf si une motion de censure venait à renverser le gouvernement.

Le groupe des députés indépendants Liot projette de déposer une motion de censure "transpartisane", particulièrement surveillée par l'exécutif, et à laquelle devrait adhérer toutes les composantes de la Nupes.

"La mobilisation doit se poursuivre et nous allons déposer et défendre un RIP (référendum d’initiative partagée) afin que cette réforme ne soit jamais mise en application" a annoncé Fabien Roussel, députée communiste du Nord.

Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a annoncé vendredi que LFI allait "retirer" sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a davantage de chances d'être votée par des députés de droite, défavorables à la réforme des retraites.

Le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve désormais en position de pivot dans les tentatives de faire tomber le gouvernement.

Les motions de censure doivent être déposées moins de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3, soit avant vendredi en milieu d'après-midi. Puis il faudra attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues.

La mobilisation continue

Mais dans la rue, les opposants à la réforme sont bien décidés à ne pas abandonner le combat.

Depuis le milieu de l'après-midi, jeudi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.

Ils ont été rejoints peu après 16H30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 1.600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3"

L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end ainsi qu'à une neuvième journée de grèves et de manifestations, le jeudi 23 mars. Elle a dénoncé un passage "en force" et dit mesurer "avec gravité la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie".

Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie ont mis en garde contre de possibles "débordements" ou "actions individuelles" de salariés de la base.

Ce vendredi 17 mars, pendant environ une demi-heure, la circulation sur le périphérique parisien a été perturbée par des militants CGT à hauteur de la porte de Clignancourt.

Borne menacée

"Nous avons vocation à continuer de gouverner", a affirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, renouvelant sa "confiance" à la Première ministre Elisabeth Borne dont la position à Matignon semble menacée.

De son côté, le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui porte ce texte prévoyant notamment un recul de deux ans de l'âge de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, a refusé de présenter le recours au 49.3 comme "un échec". "Il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en oeuvre", a-t-il estimé.

"C'était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l'état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc", a réagi le député MoDem Erwan Balanant.

Pour un responsable du groupe majoritaire, sous couvert d'anonymat, "c'est un crash. Il faut une dissolution".

Avec Afp.

Réforme des retraites
L'Humanité

Retraites : après le 49.3, des milliers de manifestants se mobilisent face à l'Assemblée nationale

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce jeudi 16 mars, place de la Concorde à Paris, pour protester contre le vote de la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3.

Depuis le milieu de l'après-midi, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale alors qu' Elisabeth Borne avait recours à l'article 49.3.

Ils ont été rejoints peu après 16h30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 2.000 jeunes partis de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "À bas le 49.3".

Sur des pancartes, on pouvait lire: "Qui sème la misère récolte la colère" ou encore "le printemps arrive... Et le mois de mai".

Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes communistes, Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs : cheminots, raffineurs et enseignants notamment.

"Ce 49.3 est une insulte à la démocratie", a souligné Sonia, étudiante en archéologie tandis que son amie Emma nous a expliqué : "C'est maintenant ou jamais qu'il faut se mobiliser et lorsqu'on ne respecte pas la démocratie, celle-ci arrive place de la Concorde".

"On est en train de dire non à cette atteinte à la démocratie après toutes ces luttes qui ont eu lieu et on ne se fait pas encore entendre", a martelé Amélie, enseignante à Argenteuil.

D'autres rassemblements étaient organisés en France, comme à Grenoble, où 200 à 300 personnes étaient rassemblées depuis le milieu de l'après-midi devant la préfecture. "Je m'étais dit qu'ils respecteraient un peu la démocratie. A priori je suis très naïve donc j'ai été surprise, je croyais qu'ils n'allaient pas oser user du 49.3", explique Karen Mantovani, agente d'accueil à la CPAM de Grenoble et déléguée syndicale CGT. "Tout le monde grogne mais ça manque d'action", regrette-t-elle, se disant "révoltée".

Présent à Toulouse, Olivier Saint-Jours, enseignant de 53 ans, pense que le recours au 49.3 "va tendre le mouvement, c'est certain, ça ne va pas s'arrêter là, les gens vont se radicaliser".

Avec Afp

Réforme des retraites
France24 - Monde

L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

Proposé par

Publié le : 05/09/2022 - 11:10

Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

Proposé par

Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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L'Humanité

VIDÉO. Réforme des retraites. Cheminots et paysans reprennent Versailles

ReportageRéforme des retraites

Samuel Eyene

Des agriculteurs du Modef et de la Coordination paysanne, en lien avec la CGT cheminots, ont effectué une distribution de denrées alimentaires en soutien aux salariés en grève.

Matthieu Bolle-Reddat en a la gorge nouée. « C’est émouvant de voir tous ces dons et la fraternité des gens », confie le secrétaire général de la CGT des cheminots de Versailles. Il est vrai que la scène qui se joue sur la place de la gare de Versailles-Chantiers sort de l’ordinaire. En partenariat avec la CGT-cheminots de Versailles, les paysans du MODEF et de la Confédération Paysanne viennent distribuer des denrées alimentaires à une soixantaine de salariés en grève reconductible.

Énergéticiens, ouvriers, cheminots… reçoivent les victuailles les uns après les autres. Ce geste de solidarité marquant en cette huitième journée nationale de mobilisations contre la réforme des retraites est née d’une rencontre. « Quand le syndicat CGT des cheminots de Versailles nous a contactés pour nous proposer d’organiser une opération solidaire entre les salariés en grève et les paysans du MODEF, nous n’avons pas hésité, amorce Raymond Girardi, vice-président du Mouvement de défense des exploitants familiaux. C’est par la convergence des luttes que nous pouvons porter un coup à la réforme des retraites ». Accompagnés d’autres cultivateurs, l’agriculteur du Lot et Garonne a parcouru 700 kilomètres dans la nuit de mardi à mercredi pour concrétiser ce rapprochement.

Devant la gare de Versailles Chantier, les drapeaux flottent dans l’air. Rouges de la CGT, jaunes de la Confédération paysanne. Le lieu est symbolique. « Nous sommes ici à Versailles où les derniers Communards ont été suppliciés, rappelle Matthieu Bolle-Reddat.  »C’est aussi ici que les paysans sont venus en 1789 brûler les demeures aristocrates« , ajoute-t-il. L’humeur est festive. Le soleil s’ajoute à la bonhommie des gens présents. Pour autant, l’ambiance demeure combattive.  »Aujourd’hui, il y a un projet de contre-réforme et de recul social qui veut nous imposer de travailler plus longtemps« , cingle Sébastien Pigache, membre du bureau de la Confédération paysanne du Gers.

Témoins de cette convergence, Fabien Roussel, député PCF, résume:  »C’est la plus belle union qui se produit ici, celle des paysans et des salariés, celle de l’union de la terre et du travail des industries. C’est la faucille et le marteau.«  Venu aussi en soutien, Éric Coquerel, député LFI et président de la Commission des finances, souligne que tous les mouvements de lutte qui se sont déroulés jusqu’à maintenant sont positifs car ils ont montré que le syndicalisme dans ce pays est capable d’organiser une résistance majoritaire. »

Après la distribution des denrées, les manifestants et grévistes se dirigent dans les rues de Versailles. Des chants résonnent. « Paysans, unité, salariés », lancent Matthieu Roll-Beddat depuis le cortège de tête. « On reprend notre outil de travail », se réjouit l’un de ses collègues cheminots. L’étonnant cortège surgit devant le château de Versailles sous les paroles de l’Internationale:« Ouvriers, paysans, nous sommes le grand parti des travailleurs. »

Réforme des retraites
France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

Proposé par

Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

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L'Humanité

Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène

Reportage

Solène CahonAlexia Avril

Alors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue. 

Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent  “tout aussi injuste et injustifié”.

Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier. 

Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.

journée internationale des droits des femmes
L'Humanité

Interventions musclées et arrestations en nombre : le service après-vente du 49.3 façon Darmanin

Actu

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin assume un tournant répressif dans le suivi du mouvement social, chauffé à blanc par l’utilisation du 49.3.

Stéphane GuérardEmbarek Foufa

Le projet de réforme des retraites a un nouveau porte-parole. Depuis jeudi 16 mars et le 49.3, Gérald Darmanin s’est vu confier le service après-vente du texte gouvernemental. Le ministre de l’intérieur a depuis assumé un virage sécuritaire au suivi d’un mouvement social chauffé à blanc par le passage en force de l’adoption sans vote à l’Assemblée.

Ce 16 mars où le gouvernement a décidé de tordre le bras au peuple

« L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation non », a-t-il déclaré le 17 mars sur RTL, soulignant le bilan des interpellations en marge des manifestations de la veille : 310 personnes interpellées, dont 258 rien que pour le rassemblement de la Concorde, à Paris.

Les interventions se doublent d'une violence accrue

Bis repetita samedi soir, avec 169 interpellations, dont 122 dans la capitale. Les forces de sécurité justifient leur célérité par les incidents – feux de poubelle, bris de vitrines et de devantures de permanences de parlementaires – et les affrontements très localisés en marge de protestations à Paris, Amiens et Lille, Dijon, Bordeaux, Rennes, Lille, Lyon ou Strasbourg.

Mais leurs interventions se doublent d’une violence accrue. Ema, observatrice indépendante des pratiques policières en manifestation, l’a remarqué à Paris ce ­week-end : « Les deux rassemblements à la Concorde étaient similaires. La différence, c’était la présence samedi de la compagnie d’intervention avec son commissaire réputé pour sa gestion brutale. J’ai été choquée par les arrestations arbitraires, les charges sur des gens immobiles. On ne cherche pas à sécuriser, mais à réprimer et punir. Parmi les centaines d’interpellés, il y a très peu de poursuites. La suite s’annonce intense… »

Manifestations. « Ils ne cherchent pas à sécuriser, mais à réprimer et punir » 

Matthieu en témoigne. Samedi soir, après avoir quitté la place de la Concorde pour rentrer chez lui, il se trouve dans le quartier de l’Olympia à proximité d’une cinquantaine de personnes « parties » à la sauvage « mais qui ne représentaient pas de danger. La Brav-M (brigade de répression de l’action violente motorisée) nous a foncé dessus, chargeant tout le monde et interpellant à tour de bras ».

« Les policiers dissuadaient les personnes arrêtées de faire appel à un avocat ou à un médecin  »

Interpellé, le jeune homme a été privé de liberté plus de 20 heures durant, à l’issue desquelles aucune charge n’a été retenue contre lui. « La garde à vue, c’est une maltraitance en soi, souligne-t-il. Mais le plus choquant, c’est que les policiers dissuadaient les personnes arrêtées de faire appel à un avocat ou à un médecin, affirmant qu’ils resteraient plus longtemps. Ce qui est faux. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Chercheur au CNRS spécialiste de l’usage de la force par la police en France, Fabien Jobard décrypte la nouvelle situation sécuritaire : « Tant que le projet de réforme était au Parlement, il y avait un lieu de discussion. Dès lors que ce lieu n’existe plus, les manifestants qui privilégient les actions plus directes se retrouvent plus nombreux dans les cortèges, plus souvent en première ligne et plus légitimes au regard des autres manifestants. D’autant que dans le même temps, le 49.3 a changé la donne. Depuis 2003, tous les gouvernements avaient fait leur le slogan de Raffarin “la loi ne se fait pas dans la rue mais au Parlement”. Ce n’est plus le cas. C’est le gouvernement qui fait la loi. La vraie radicalisation relève de la perte de confiance dans la démocratie représentative. »

Mobilisations retraitesviolences policièresGérald DarmaninRéforme des retraites
L'Humanité

Retraites. Qui sème le 49.3 récolte la censure ?

Premier plan

Le devenir de la réforme et du gouvernement Borne se joue ce lundi 20 mars à l’Assemblée nationale. La Macronie s’expose à un désaveu cinglant sous la forme d’une motion de censure.

Emilio MesletCyprien Caddeo

Le centième 49.3 sera-t-il celui de trop ? L’arme constitutionnelle du gouvernement pour forcer l’adoption de la réforme des retraites pourrait bien s’enrayer et lui exploser au visage, ce lundi 20 mars. Élisabeth Borne, « fusible » assumé, a décidé d’imbriquer son destin politique à celui d’un texte rejeté par le plus grand nombre.

Risqué, alors que des manifestations spontanées partout en France ont rythmé le week-end, réclamant le retrait de la réforme et la démission de l’exécutif. Les regards sont désormais tournés vers l’Assemblée. Élisabeth Borne doit faire face à deux motions de censure, l’une déposée par le RN, l’autre portée par le groupe central Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) et l’intergroupe Nupes. Celles-ci devraient être mises en débat vers 16 heures. Si l’une des deux venait à être votée, le gouvernement devrait démissionner et la réforme serait enterrée. Peu importe l’issue, jamais un exécutif n’avait paru aussi isolé, sur le point de vaciller. Décryptage.

1. Le gouvernement Borne peut-il perdre son pari ?

Esquiver un vote qu’il savait perdu : voilà le pari hasardeux qu’a pris, jeudi 16 mars, le gouvernement quand il a décidé de recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui lui permet d’adopter un texte de loi sans vote du Parlement. À une nuance près : « Sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée », est-il inscrit dans le texte fondamental.

Ce 16 mars où le gouvernement a décidé de tordre le bras au peuple

Deux motions ayant été dégainées par les oppositions, la tête de l’exécutif est maintenant dans les mains de la représentation nationale. Mais cette fois encore, il pense pouvoir sauver sa peau. De façon certaine, il gagnera au moins un vote : la plupart des députés refusent d’apporter leurs suffrages à la motion du RN. Elle n’a aucune chance d’atteindre la majorité absolue, fixée à 287 voix avec la prise en compte des quatre sièges vacants.

Pour la motion transpartisane Liot-FI-PCF-PS-EELV, c’est une autre affaire. Portée par le groupe Liot, et notamment le très respecté centriste Charles de Courson, elle est bâtie pour agréger des députés de tous bords. Ce qui, sur le papier, ferait s’additionner les 20 parlementaires Liot avec les 149 de la Nupes, 5 non-inscrits et 88 élus du RN, qui ont déjà annoncé qu’ils la voteraient. Total : 262, à l’hypothétique condition que tout le monde l’approuve.

Motion de censure transpartisane : a-t-elle des chances de passer ?

Il manquerait alors 25 voix à aller chercher, pour une large part dans le groupe « Les Républicains », divisé sur la question. Officiellement, LR refuse de faire tomber Élisabeth Borne et ses ministres. Mais une dizaine de frondeurs ont prévu de désobéir, comme Ian Boucard ou Fabien Di Filippo.

L’avenir de l’exécutif pourrait se jouer à une quinzaine de voix. Elles pourraient provenir des LR, régulièrement qualifiés de traîtres par la Macronie depuis le 16 mars, ou, plus baroque, des rangs des soutiens au président, à l’instar de Richard Ramos (Modem), qui veut « un gouvernement qui rebatte les cartes, avec des ministres capables d’écouter le peuple français, et pas une bande d’arrogants qui expliquent aux Français pourquoi ils sont idiots ». Chiche ?

2. À quoi sert une motion de censure ?

S’il fallait choisir un mot pour résumer la communication gouvernementale sur sa réforme des retraites, nul doute que le terme « enfumage » ferait figure de favori. Car, après avoir menti sur les pensions à 1 200 euros ou le dispositif carrières longues, l’équipe d’Élisabeth Borne interprète à sa sauce la Constitution. Le vote d’une motion de censure provoquerait le « désordre politique », d’après le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, et servirait même, selon son homologue du Travail Olivier Dussopt, à « voir s’il existe une majorité alternative ». C’est faux.

D’après la loi fondamentale, l’adoption d’une motion de censure consécutive à l’utilisation d’un 49.3 a deux conséquences : l’obligation pour le gouvernement de remettre sa démission au président de la République et le rejet du projet de loi. Ni plus ni moins. Concernant les motions de censure du 20 mars, il s’agit donc du seul vote possible, par l’Assemblée nationale, sur la réforme des retraites. « Ce sera le vote de ceux pour ou contre la réforme », a même résumé, sur TF1 vendredi 17 mars, la première ministre.

3. Les Français y sont-ils favorables ?

Durant le week-end, les appels directs ou indirects aux députés se sont multipliés, dans les cortèges et sur les réseaux sociaux, pour les enjoindre à voter la censure. Selon un sondage Harris Interactive, 71 % des Français souhaitent que la motion aboutisse et que le gouvernement démissionne. Sans surprise, une écrasante majorité de sympathisants de gauche comme du RN y sont favorables. Et même les soutiens de LR veulent à 53 % la chute du gouvernement. Comme 27 % des électeurs macronistes.

4. Que se passe-t-il si elle est votée ?

Si une majorité de députés se prononce pour la censure, le projet de loi est rejeté et le gouvernement doit démissionner. Ce serait la première fois depuis 1962, et la première fois tout court qu’un gouvernement serait sanctionné par l’Assemblée pour avoir utilisé un 49.3.

La Macronie a beau agiter l’épouvantail du chaos politique, cela ne veut pas dire que la France serait un canard sans tête pour autant. Le président peut nommer un nouveau gouvernement. D’un point de vue strictement légal, rien n’empêche d’ailleurs Emmanuel Macron de refuser la démission, voire de l’accepter puis de garder les mêmes aux postes qu’ils occupent actuellement.

Toutefois, reconduire une équipe désavouée par les députés et l’opinion publique serait politiquement intenable. Rien ne lui interdit, non plus, d’agir en forcené et de proposer un nouveau projet de loi sur les retraites. Il faudrait alors reprendre à zéro le chemin législatif.

L’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée, menace brandie par l’Élysée en cas de censure, n’a rien d’automatique. En 1962, c’est ce qu’avait fait Charles de Gaulle. Le général était alors ressorti renforcé des nouvelles législatives.

Pour Emmanuel Macron, le contexte politique est autre : sa réforme a agrégé un large front du rejet et d’éventuelles élections risqueraient de se transformer en sanction collective pour tous les élus ayant défendu la retraite à 64 ans. Le crash politique serait alors complet.

5. Et si la motion est rejetée ?

Si la motion de censure ne passe pas, la réforme des retraites est considérée comme adoptée. Mais pas encore promulguée : la bataille institutionnelle ne s’arrêterait pas là. Le Conseil constitutionnel devra encore se prononcer sur les recours qui contestent le véhicule législatif choisi par le gouvernement (le PLFRSS et le fameux article 47.1) et l’insincérité des débats parlementaires (absence d’étude d’impact, mensonges sur les pensions minimales…).

Retraites. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau dénonce un « détournement de procédure »

Les juges constitutionnels pourraient, sur cette base, censurer tout ou partie du projet de loi. Parallèlement, la Nupes a annoncé vouloir lancer une campagne pour que la réforme fasse l’objet d’un référendum d’initiative partagée (RIP).

Le 17 mars, 252 parlementaires ont déposé la proposition de loi pour un RIP sur les retraites. Si le Conseil constitutionnel donne son feu vert, la gauche aura ensuite neuf mois pour recueillir la signature de 4,7 millions de Français (10 % du corps électoral) et faire advenir le référendum.

André Chassaigne : « Le RIP est un prolongement formidable de la lutte » 

Une gageure, mais qui aurait le mérite de mobiliser sur la durée le mouvement social, tout en bloquant la réforme pendant neuf mois. Enfin, même en cas de promulgation du texte, Emmanuel Macron peut toujours, sous la pression, retirer sa réforme.

6. Emmanuel Macron peut-il tenir ?

Bien qu’il puisse encore gagner sur le plan légal, Emmanuel Macron a déjà politiquement perdu sur tous les tableaux. Si la motion de censure transpartisane est adoptée, il sera contraint de se reconnaître battu et minoritaire, alors que moins d’un an après sa réélection, sa légitimité est plus que jamais questionnée.

Au point que des conseillers présidentiels anonymes envisagent, dans la presse, une possible démission du chef de l’État, qui ne désespérerait pas de revenir ensuite. Si elle n’est pas adoptée, une réforme largement rejetée pourrait être promulguée. Il lui resterait alors plus de quatre ans de mandat à traîner ce boulet.

Quatre années difficiles pour un président à la cote de popularité au plus bas (28 % d’opinions favorables seulement, d’après un sondage Ifop). Un niveau comparable à ce qu’il était en pleine crise des gilets jaunes. Preuve qu’on ne peut sans dommages gouverner contre son peuple.

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L'Humanité

La mobilisation décolle dans de nombreux secteurs

Actu

Raffinerie, électricité, gaz, déchets ménagers, le ton monte depuis le passage en force du gouvernement, en vue de la journée d’action nationale de jeudi 23 mars à l’appel de l’intersyndicale.

Cécile Rousseau

Après un week-end riche en manifestations à travers le pays, la pression monte pour le gouvernement avant la journée d’action interprofessionnelle du 23 mars. Alors que le début de semaine s’annonce décisif avec le vote des motions de censure à l’Assemblée nationale pour barrer la route à la réforme des retraites, les différents secteurs économiques haussent le ton.

Retraites. Qui sème le 49.3 récolte la censure ?

Dans les raffineries, plus rien ne sort

Dans les raffineries, les robinets commencent à se fermer. Depuis le 17 mars au soir, l’arrêt des installations du site de TotalEnergies en Normandie, le plus important du pays, basé à Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime), est acté et devrait se poursuivre jusqu’à lundi soir. Selon Éric Sellini, coordonnateur CGT du groupe TotalEnergies, « plus rien ne sort » du site.

Les expéditions sont aussi stoppées à la raffinerie Pétroineos à Lavéra (Bouches-du-Rhône), qui serait mise à l’arrêt dès demain. Alors que la grève se poursuit au dépôt pétrolier du Havre (tout comme à celui de Fos-sur-Mer), la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) ­devrait cesser l’activité le 21 ou 22 mars, faute de matière première.

« Ça fait quinze jours que les ­expéditions sont ralenties partout. Depuis le 7 mars, on travaille à mener un bras de fer plus important : ce ne sont pas des jours de grève par-ci par-là qui allaient faire plier le gouvernement, poursuit Éric Sellini. On voit les premiers effets : 70 stations-service étaient en rupture totale de stock jeudi 16 mars, elles sont 300 aujourd’hui et 400 sont en rupture partielle, c’est plus marqué dans les grandes agglomérations et le sud de la France. » Pour l’instant, les menaces de réquisitions brandies par le gouvernement n’ont été mises en application nulle part.

À la centrale nucléaire du Blayais, des barrages filtrants 24 heures sur 24

Réunis vendredi 17 mars, les syndicats CGT de l’énergie ont décidé quant à eux de « renforcer partout » le mouvement cette semaine et d’appeler à « la ­reconduction de la grève et à la perturbation maximale du travail », selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT énergie.

À la centrale nucléaire du Blayais, en Gironde, les barrages filtrants à l’entrée sont désormais en place 24 heures sur 24. Ce week-end, la production a baissé de 75 mégawattheures et deux arrêts de tranches ont eu lieu. Les équipes grévistes se relaient pour dormir sur le piquet et occuper l’entrée.

On ne bougera pas tant que la réforme ne sera pas retirée. Ça permet de canaliser certains agents qui voudraient recourir à des moyens plus extrêmes tellement ils sont en colère ». Olivier Delbos, secrétaire CGT de la centrale nucléaire du Blayais

Pour le secrétaire de la CGT du site, Olivier Delbos, « c’est du jamais-vu depuis 2005. Quand le gouvernement a commencé à devenir plus agressif, on a changé notre façon de faire à la demande du personnel. On ne bougera pas tant que la réforme ne sera pas retirée. Ça permet de canaliser certains agents qui voudraient recourir à des moyens plus extrêmes tellement ils sont en colère ».

Partout, comme le précise Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT mines-énergie, « les baisses de production continuent dans le thermique, l’hydraulique et le nucléaire. Les actions “Robin des bois” de gratuité d’électricité aussi. D’autres centrales ont mis en place des barrages filtrants comme celles de Tricastin ou de Penly. Les trois terminaux gaziers d’Elengy, filiale d’Engie, sont à l’arrêt depuis le 7 mars, les stocks baissent. L’impact commence à se faire sentir ». Le mouvement s’est durci également sur les onze sites de stockage souterrain de gaz Storengy, dont le plus important, à Chémery (Loir-et-Cher), a été mis à l’arrêt.

Les éboueurs ont reconduit jusqu'au 21 mars

Du côté des incinérateurs de déchets ménagers, la mobilisation tient bon. Sur les trois sites franciliens d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les grévistes ont mis en place des barrages filtrants pour laisser passer quelques camions de collecte des ordures. En assemblée générale vendredi 17 mars, ils ont « reconduit l’action jusqu’à mardi inclus, avec un filtrage des camions à Issy-les-Moulineaux samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen lundi et mardi », a déclaré Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT à Issy-les-Moulineaux.

Si vendredi, la police est venue déloger les salariés du site d’Ivry-sur-Seine, selon la CGT, 95 % d’entre eux restent en grève et son accès est toujours bloqué. Quant aux quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT), ils ont appelé à maintenir la grève reconductible entamée le 7 mars.

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La peur change de camp

Éditorial

Sébastien Crépel

À l’instant même où Élisabeth Borne activait le 49.3 contre la représentation nationale, jeudi, la première ministre concluait son coup de force par cette phrase surréaliste : « La démocratie parlementaire aura le dernier mot. » Drôle de façon de souligner la prééminence du pouvoir législatif en commençant par lui retirer le droit de vote. L’hôte de Matignon a beau essayer de sauver les apparences, le fonctionnement normal des institutions, même sous la très monarchique Constitution de la Ve République, ne consiste pas à s’essuyer les pieds sur l’Assemblée nationale faute de pouvoir la mettre au pas, en lui jetant comme un défi de censurer le gouvernement si elle l’ose.

Quoi qu’en dise la cheffe du gouvernement, le recours au 49.3 ne sera jamais une procédure démocratique acceptable parce que, même en cas de dépôt d’une motion de censure, le combat ne se joue pas à armes égales. L’exécutif, bien que minoritaire sur son projet, est outrageusement avantagé face à des députés majoritaires mais tétanisés par l’enjeu, qui dépasse le sort d’une loi. La Constitution n’offre aucune échappatoire à ceux dont la main tremble à l’heure du vote. L’abstention vaut soutien au gouvernement et, sans majorité absolue des 577 députés, pas de censure. L’exécutif le sait et en use. En cent fois qu’il a dégainé le 49.3 depuis 1958, jamais celui-ci n’a entraîné la chute d’un cabinet ministériel.

Aujourd’hui, pourtant, la peur a changé de camp, par-delà l’odieux chantage d’Emmanuel Macron, qui n’a pas hésité à braquer sur la tempe des députés l’arme de la dissolution de l’Assemblée nationale. La pression citoyenne est énorme et pourrait faire basculer le vote. L’enjeu de fond, pour le mouvement social et la majorité des Français, est d’empêcher coûte que coûte la réforme des retraites. Le reste, comme le sort d’Élisabeth Borne et de ses ministres, est secondaire. Soit les députés font valoir le droit que la Constitution leur octroie. Soit les syndicats et l’opposition de gauche feront tout pour que le dernier mot revienne à la majorité populaire, d’une manière ou d’une autre.

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Des vallées alpines aux facs du Nord, des luttes ravivées

Reportage

Depuis l’utilisation par l’exécutif du 49.3, le 16 mars, la mobilisation sociale contre la réforme des retraites est entrée dans une nouvelle phase d’actions mêlant mouvements de grève et manifestations locales, parfois violemment réprimées. Retour sur trois jours à nul autre pareils.

Cyprien BogandaSamuel EyeneJoseph KordaGuillaume Pavis

Instantanément, l’article 49.3 dégainé a produit son effet. Jeudi, en fin d’après-midi, des manifestations spontanées ont surgi de Rennes à Bordeaux, de Dijon à Marseille et jusqu’à la place parisienne de la Concorde. Une éruption de colère, parfois violente, qui ne s’est pas démentie les jours d’après, alors que l’intersyndicale a appelé à des actions locales, avant une nouvelle journée nationale de mobilisation jeudi.

Vendredi, Paris, 7 h 30. Le périphérique à l’arrêt

Un homme sort de son sac une chasuble rouge de la CGT. Un autre se pare du vêtement rose de Solidaires. Une centaine de personnes effectuent le même mouvement. Une fumée rouge enveloppe l’air, signe du craquement d’un fumigène.

« La CGT, l’union départementale Paris, l’interprofessionnelle et des syndicats autonomes ont décidé de bloquer le périphérique à trois endroits différents, dont la porte de Clignancourt, dévoile Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. C’est notre réaction au coup de force réalisé jeudi par le gouvernement. »

Cinq minutes plus tard, les militants et grévistes déboulent sur la voie intérieure à pied, banderoles dépliées, chants entonnés. Malgré l’agacement des quelques conducteurs immobilisés, l’opération s’effectue sans violence et dans la joie.

Des automobilistes en sens contraire klaxonnent en guise de soutien. « Je suis contente d’être mobilisée aux côtés de tout ce monde présent », se réjouit Florine, professeure en collège, qui appelle à « multiplier les actions sauvages ».

Une heure et demie plus tard, le cortège, arrivé à la porte de la Chapelle, se disperse. « La rue va reprendre ses droits », promet Cédric Liechti pour les prochains jours.

Vendredi, Saint-Georges-de-Commiers (Isère), 11 heures. Que la troisième semaine de lutte commence

Le barbecue commence à fumer. Voilà de quoi accueillir la cinquantaine de personnes venues partager un moment revendicatif à la centrale hydroélectrique de Saint-Georges-de-Commiers. C’est la plus proche de Grenoble parmi les huit sites isérois à être occupés par les énergéticiens encore ce week-end. « Il y a des grévistes d’Enedis, de RTE, des gaziers, des cheminots, des profs », énumère Jordan, technicien d’exploitation. « C’est la deuxième fois qu’on se réunit sur le piquet, ces grèves ont vraiment soudé tout le monde », se réjouit Nicolas Peix.

La mobilisation décolle dans de nombreux secteurs

Pour cet autre technicien et représentant syndical Force ouvrière, « ça nous permet de faire le point après le 49.3, qui nous a vraiment énervés et remotivés. On a discuté d’actions à mener la semaine prochaine et de comment durcir le mouvement ».

Une fois le repas terminé, les salariés votent la reconduction à main levée : à l’unanimité, la grève se poursuivra au moins jusqu’au jeudi 23 mars. « On va entrer dans notre troisième semaine de lutte », explique Nicolas.

Dans l’après-midi, les salariés reçoivent la visite de Marie-Noëlle Battistel, la députée socialiste de la 4e circonscription de l’Isère. « Avec elle, on a fait un point sur la semaine à venir, entre les motions de censure et le référendum d’initiative partagée (RIP) », égrène Nicolas Peix.

Vendredi, Rennes (Ille-et-Vilaine), 14 heures. Opération « ville morte » votée pour lundi

Ils auraient pu inscrire « pagaille » ou « désordre ». C’est « le zbeul tous les soirs » qui fait l’unanimité comme maître mot de l’assemblée générale organisée à l’université Rennes-II, après une manifestation pacifique qui a réuni 5 000 personnes dans la matinée, dont une foule de jeunes galvanisée.

Devant le bâtiment universitaire, entre deux votes à main levée, on fait le point en fumant quelques cigarettes roulées. Les murs sont tagués de nombreux slogans revendicatifs accumulés semaine après semaine. « Il suffira d’une étincelle », peut-on lire sur l’un d’entre eux. Une bande d’amis s’amusent à jouer au black bloc avec des parapluies et projectiles fictifs. Le chat et la souris version militant radical et policier.

À l’intérieur, on essaie de se projeter vers les jours à venir. Manifestations, barrages, blocages ? Tout à la fois ? On se demande s’il ne serait pas temps d’obtenir cette fameuse « prime à la violence » évoquée par Laurent Berger. Finalement, l’assemblée générale décide l’organisation d’une journée «  ville morte » lundi 20 mars

C’est qu’après la nuit de violences de jeudi 16 mars, d’une rare intensité (quelques blessés, des magasins saccagés, du mobilier urbain détruit), l’ambiance est encore électrique. Au petit matin, les commerçants ont ramassé ce qu’il reste de leurs vitrines.

Les devantures du centre-ville sont barricadées par crainte que le 49.3 dégainé par Élisabeth Borne n’embrase à nouveau la capitale bretonne. Mais le calme est de rigueur, finalement, ce vendredi soir, dans le cœur de Rennes, où une armada de CRS est déployée. Après une poussée de fièvre, la mobilisation marque une pause. On se replie pour mieux préparer la suite.

Vendredi, Lille (nord), 22 h 30. L’espoir de convergence face à la répression

S’il fallait un mètre étalon pour mesurer la colère des Lillois à l’annonce du passage en force du gouvernement pour faire adopter sans vote son projet de réforme des retraites, la place de la République en fournirait un efficace.

Le 16 mars au soir, l’esplanade dédiée à l’accueil des manifestations unitaires les jours de mouvement national est longtemps restée occupée par des militants de tout bord. Parmi eux, quelques dizaines de jeunes et d’étudiants.

Le lendemain matin, le gros de ces forces est déjà présent sur le campus de Lille-III. « On avait occupé le campus dès mercredi, explique Louis, étudiant en sociologie et histoire et adhérent de la Fédération syndicale étudiante (FSE). Pour contrarier le mouvement, la direction de l’université avait décidé de passer les cours en distanciel. Point que nous avons dénoncé. »

À 11 heures, en assemblée générale interprofessionnelle, étudiants et salariés ont voté le principe d’une grève reconductible pour ce début de semaine. Le soir même, plusieurs centaines de personnes organisent des manifestations spontanées réprimées par la police avec une violence peu habituelle dans la capitale des Hauts-de-France. Le rond-point précédant la porte des Postes est le théâtre de heurts importants. Le rassemblement s’achève vers 22 h 30 avec un appel à intensifier le mouvement.

« Nous déplorons plusieurs blessés, dont certains ont dû passer par les urgences », témoigne un étudiant entre deux nuages de gaz lacrymogènes. « La logique est d’occuper les mêmes lieux, chaque jour à la même heure, mais ce n’est pour autant pas la même qu’au moment des gilets jaunes », prévient Louis.

Ici, les étudiants comptent sur une convergence dans la durée, permettant aussi de porter les revendications propres au milieu universitaire, comme la question de la sélection ou des moyens alloués aux facultés. « Ce qui se passe est incroyable, franchement. Si on ne bouge pas, au-delà des retraites, c’est l’extrême droite qui va gagner », prévient Élise, étudiante en histoire. Qui s’inquiète : « J’espère que le mépris du gouvernement et les violences policières ne décourageront pas les grévistes. »

Samedi, centrale de Grand-Maison (Isère), 15 heures. La grève de vallée en vallée

« Si la motion pour le référendum d’initiative partagée (RIP) passe, on lève le piquet dès le lendemain », assure Valentin Dombey. Chaque jour sur les routes pour soutenir les grévistes des nombreux barrages hydroélectriques en débrayage, le délégué syndical CGT d’EDF Hydro Alpes se trouve ce samedi 18 mars à la centrale de Grand-Maison.

En cet après-midi, le piquet de la plus importante installation de ce type en France est tenu par une dizaine de salariés. « Depuis le début de la grève le 6 mars dernier, j’ai passé dix nuits ici. C’est devenu une ZAD », s’amuse Léa, mécanicienne de 26 ans, tout en remplissant d’eau une cuve dans laquelle elle a installé des bancs.

« On se fabrique un Jacuzzi », sourit-elle. Avant de redevenir plus grave : « On ira jusqu’au bout. Je vais taper dans mon épargne, faire attention aux dépenses. Mais mieux vaut se priver que de tirer quatre ans de plus », explique-t-elle en référence à la destruction du régime des industries électriques et gazières prévue par le projet de loi gouvernemental.

Samedi, Paris, 18 heures. Une manifestation au secours de la démocratie

« Au point où on en est, ce n’est même plus vraiment la retraite que je défends, c’est la démocratie. » Erick, directeur de MJC (maison des jeunes et de la culture) parisienne, a de la colère à revendre et un certain sens de la formule. Il n’a pas hésité longtemps avant de se rendre place d’Italie pour participer à cette manifestation organisée par la CGT où se pressent plusieurs milliers de personnes.

« Quand Élisabeth Borne est redescendue de la tribune de l’Assemblée nationale avec le sourire après avoir annoncé le 49.3, nous avons basculé dans autre chose, poursuit le quinquagénaire, accoudé à la balustrade de l’entrée du métro. Nous sommes toujours en République, certes, mais plus en démocratie. »

À croire que la brutalité politique déployée par l’exécutif a cristallisé une colère qui dépasse la seule opposition à la réforme des retraites. Chez les manifestants, c’est un ras-le-bol généralisé qui s’exprime. Ainsi qu’une réelle volonté d’en découdre.

Des incidents se produisent d’ailleurs dans les avenues adjacentes à la place d’Italie lorsque des manifestants tentent de rejoindre le site d’incinération d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où les éboueurs sont en grève.

La police revendiquera 110 interpellations. « Le passage en force n’est pas acceptable », cingle Valérie, militante FSU et prof de SVT au lycée Jules-Ferry, qui se prend à rêver à un scénario façon CPE en 2006.

Dimanche, Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), 16 heures. Vannes fermées au terminal méthanier

Les installations sont à l’arrêt depuis le 6 mars. En temps normal, le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) accueille des navires chargés en gaz naturel liquéfié (GNL), qui est ensuite transformé à l’état gazeux sur le site, odorisé, puis envoyé sur les réseaux. Mais pas en ce moment. Les grévistes ont arrêté les pompes, les moteurs, et rien ne sort des tuyaux.

Lorsqu’on appelle Julien Guillaud, délégué syndical Elengy (filiale d’Engie), il se trouve dans la salle de contrôle. « Les grévistes se relaient sur le site pour le maintenir en sécurité, explique-t-il. Nous avons trois cuves de 120 000 mètres cubes de GNL, un liquide incolore et inodore. Autant dire qu’il ne faut pas qu’il y ait de fuite. »

Le taux de grévistes – autour de 80 % en moyenne – donne une indication quant au niveau de détermination. « L’utilisation du 49.3 ne fait que nous conforter dans notre action, assure le syndicaliste. Nous avons été parmi les premiers à entrer dans la lutte, ce n’est pas le moment de lâcher. » La suite sera décidée en assemblée générale, ce mardi.

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Manifestations. « Ils ne cherchent pas à sécuriser, mais à réprimer et punir » 

Entretien

Après le passage en force du gouvernement avec le 49.3, des manifestations spontanées ont eu lieu tout le week-end en France. La répression est montée d’un cran, comme l’a constaté, et subit, Ema, observatrice indépendante des pratiques policières en manifestation. Témoignage.

Embarek Foufa

Tout d’abord, qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas et à observer les violences policières ?

Je n’ai pas commencé avec les manifestations. En premier lieu, je me suis rendue sur les camps des exilés à Stalingrad à Paris dans l’idée de documenter les violences policières. J’ai réalisé la vidéo qui a énormément tournée il y a quelques semaines sur le compte de Utopia 56, où l’on voit des CRS gazer les couvertures des demandeurs d’asiles dans la rue. Cette vidéo démontre une nouvelle fois l’importance des vidéos, en guise de preuve. 

À l'instant, des CRS gazent les couvertures et les effets personnels de demandeurs d'asile à la rue près du métro Stalingrad à Paris. Si ces pratiques sont régulières, il est rare d'en avoir la preuve. Nous entamons des poursuites. pic.twitter.com/ketFQjqc6Q

— Utopia 56 (@Utopia_56) March 9, 2023

Dans cette même démarche, le 15 mars dernier, vous étiez à Rennes pour suivre la 8e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Vous avez été confrontée à la police, que s’est-il passé ? 

Je ne suis pas de Rennes, mais j’avais eu des échos sur des violences policières sur place depuis le début du mouvement. Malheureusement, cela se faisait sans image. Alors, avec AB7 Media (NDLR; un média indépendant) je suis allée sur place pour filmer et documenter au cas où.

Pour observer, je me suis tenue à distance raisonnable du cortège, équipée de lunettes et d’un masque pour me protéger. Je n’étais pas du tout habillée en noir. À un moment de la manifestation, des incidents ont éclaté, on avancait au niveau d’un croisement, sans aucune visibilité à cause des gaz lacrymogènes, et des policiers ont bondi sur nous.

Comme on le voit sur la vidéo, un policier m’a mis un coup de matraque dans le genou, m’a tiré les cheveux et retiré mon équipement de protection. Juste après, tout en me demandant de « dégager », il m’a poussée vers le cortège qui était noyé sous les gaz.

J’ai fait un malaise à ce moment-là. Il n’y avait quasimenent plus personne autour de moi, j’ai mis un peu de temps avant de me remettre de mes émotions. 

Alors que nous filmons avec une observatrice indépendante @m_a_ema, des policiers nous agressent, coup de matraque, arrachage de lunettes, coups sur le téléphone, « dégage ! ». #Rennes #NonALaReformeDesRetraites #manifestation #manif15mars #Greve15mars pic.twitter.com/jNxLdonQBA

— AB7 Média (@Ab7Media) March 15, 2023

De retour à Paris ce week-end, vous avez suivi les différentes mobilisations. Comme beaucoup d’observateurs, avez-vous constaté une répression de plus en plus forte ?

C’était extrêmement intéressant d’observer la similitude entre les deux manifestations place de la Concorde, jeudi 16 et vendredi 17 mars.

Les policiers étaient placés au même endroit et bloquaient les mêmes accès, les manifestants rassemblés exactement au même endroit, avec un incendie aussi similaire. C’était très frappant.

La seule différence, c’était la présence le deuxième jour de la Compagnie d’intervention, avec son commissaire réputé pour sa gestion brutale en maintien de l’ordre et qui s’en est déjà pris à des journalistes.

J’ai été choquée par les arrestations arbitraires, les charges sur des gens immobiles présentant aucun danger. Sur toutes les scènes auxquelles j’ai assisté, la violence n’était jamais nécessaire.

Ils ne cherchent pas à sécuriser; mais à réprimer et punir. Parmi les centaines de personnes interpellées, au final il y a très peu de poursuites. Le pouvoir cherche à faire peur avec une violence physique couplée à des moyens légaux (arrestations, GAV). La suite s’annonce très intense, avec une répression qui rappelle celle que nous avons connue lors des Giles Jaunes. 

Réforme des retraitesMobilisations retraitesRépression antisyndicaleviolences policières
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Philippe Martinez : « Le syndicalisme doit représenter la diversité des travailleurs »

La rencontre

Avant de passer la main à la tête de la CGT, Philippe Martinez mène la bataille contre la réforme des retraites. Défis et utilité du syndicalisme à l’heure des mutations du travail, danger de l’extrême droite et retour sur son parcours... le secrétaire général se livre à « l’Humanité magazine ». Entretien.

Naïm Sakhi

A l’issue du congrès confédéral qui se tiendra à Clermont-Ferrand du 27 au 31 mars, Philippe Martinez ne sera plus à la tête de la CGT. En visite dans nos locaux, le jeudi 9 mars, le secrétaire général nous a accordé un entretien, alors que l’accélération du calendrier parlementaire et le durcissement de la contestation laissaient planer des interrogations sur la suite du mouvement contre la réforme des retraites. Une séquence qui clôt huit années à la tête de la CGT, pour ce militant engagé depuis plusieurs décennies dans la transformation sociale.

Après près de deux mois de mobilisation contre la réforme des retraites, la course contre la montre est engagée. Les semaines à venir seront décisives. Quelle que soit l’issue parlementaire du projet de loi, comment imposer le retrait de la réforme ?

Par la mobilisation. Toutes les journées de mobilisation ont été importantes, avec notamment 3,5 millions de personnes dans les rues, le 7 mars. Cette pression doit être maintenue pour la suite. La colère s’accumule depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Que ce soit sur le pouvoir d’achat, les services publics, l’emploi, elle s’est exprimée de façon différente. Mais cette réforme est une goutte d’eau qui fait déborder le vase, parce qu’elle traverse l’ensemble de la société. Agrégeant autour d’elle l’ensemble des colères.

Retraites. Philippe Martinez, CGT : « L’unité syndicale, meilleur indicateur de la nocivité de la réforme »

Vous avez mis sur la table de nombreuses propositions alternatives, en insistant notamment sur le rôle des cotisations sociales. En quoi ce mouvement interroge-t-il plus largement la question du travail ?

Dès 2019 et 2020, lors de la réforme systémique, nous avions dû expliquer non seulement ce qu’est une cotisation, mais aussi qu’elle était liée au salaire, donc au travail, contrairement à l’impôt. La question des retraites pose celle du travail. Ce sujet n’est jamais abordé, a contrario du chômage ou de l’emploi. Le travail, c’est autre chose que des statistiques. Les salariés veulent savoir à quoi sert leur boulot et avoir un regard sur leurs conditions de travail. Sinon, on se retrouve avec des seniors, qui, arrivés à 58 ans, sont non seulement usés, mais veulent partir. Le travail est essentiel à la vie. Bien sûr, les salariés ont pris goût au télétravail. Mais, aujourd’hui, ils souhaitent être aussi présents en semaine, parce que le collectif a du sens. L’organisation et le management imposent aux travailleurs, qu’importe leur catégorie, une seule façon de travailler, en décalage avec la conception que portent les salariés. Il n’y a rien de pire que d’avoir conscience de mal faire son travail. Cette réforme fera travailler tout le monde deux années de plus, les Français l’ont bien compris. Pour un déménageur qui a porté des charges lourdes toute sa vie, ce n’est pas un petit effort. Les aides-soignantes, les pompiers… plein de corps de métiers ne tiendront pas à cause de la pénibilité. Les entreprises jouent là-dessus pour virer les plus âgés qui coûtent plus cher en fin de carrière. Elles appellent cela non pas des plans de licenciement, mais des plans de départs volontaires.

Tenir le congrès de la CGT dans un tel contexte social, est-ce un atout pour vos travaux ?

On ne fait pas de théorie sans pratique. L’unité syndicale est-elle utile pour le mouvement social ? Le débat sur la notion de syndicalisme rassemblé traverse la CGT. Je constate que, quand les syndicats sont unis, on bat des records de mobilisation. Pareil pour l’ouverture aux autres de la CGT. Sans les discussions avec les ONG, je suis convaincu qu’il n’y aurait pas eu, lors de ce mouvement, l’articulation entre les urgences sociale et climatique. Pour l’anecdote, sur la porte de mon bureau, j’ai affiché une citation de Pierre Desproges : « Un jour, j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie, tout se passe bien. »

 Les salariés veulent savoir à quoi sert leur boulot et avoir un regard sur leurs conditions de travail. Sinon, on se retrouve avec des seniors, qui, arrivés à 58 ans, sont non seulement usés, mais veulent partir. Le travail est essentiel à la vie.

En quoi cette expérience peut-elle alimenter vos débats autour du rassemblement syndical ?

J’en suis convaincu : quand les syndicats sont d’accord, les salariés ont confiance. En 2019 et 2020, les organisations n’avaient pas toutes le même point de vue sur la réforme systémique. Les salariés se questionnaient. Aujourd’hui, l’unité syndicale a convaincu l’opinion sur les méfaits de cette réforme. Bien sûr, tout le monde sait que la CFDT et la CGT ne sont pas d’accord sur tout, par exemple sur la reconduction de la grève. Mais la franchise permet de faire confiance. Sur le rassemblement du syndicalisme, la CGT et la FSU avaient, dès 2009, édité une brochure à l’issue d’un colloque. Elle avait vocation à débuter un travail commun. Je pense qu’il y a trop de syndicats en France. La réduction du nombre de confédérations est à discuter, en ce qui nous concerne, avec la FSU et Solidaires.

15 mars. Les syndicats font monter la pression populaire

La CGT s’est-elle suffisamment adaptée aux mutations du salariat ?

Le monde du travail a changé. Cela peut donner des maux de tête, mais notre responsabilité est de s’occuper de ceux qui subissent cette évolution. La CGT est contre le travail du dimanche. Pour autant, nous défendons les travailleurs du dimanche. Les livreurs à vélo sont aux antipodes de notre conception du travail. Doit-on les laisser tomber ? Le syndicalisme de transformation sociale est la base de la construction de la CGT. Il s’accompagne d’un syndicalisme dit du carreau cassé, au quotidien. Si on considère ceux qui subissent les transformations du salariat comme des suppôts du capital, on finira peu nombreux.

La CGT a débattu sur les enjeux sociaux et environnementaux dans l’Énergie

Quid des nouvelles attentes sur l’écologie et le féminisme ?

Le tournant a été pris par la CGT bien avant que je sois son secrétaire général. Dès 1999, avant tout le monde, sa direction a été paritaire. Il reste des efforts à faire, mais sur le féminisme la CGT est à l’avant-garde. Nous sommes par ailleurs la première organisation à s’être dotée d’une cellule de veille contre les violences sexistes, en 2016, avant MeToo. Mais cela ne signifie pas que tout le monde est convaincu y compris dans nos rangs. Emmanuel Macron et le Medef considèrent pour, leur part, le féminisme et l’environnement comme des sujets sociétaux. Mais ils sont hautement sociaux et politiques. La CGT doit prendre ces sujets à bras-le-corps. Nos adversaires veulent restreindre nos activités en nous cantonnant à aider le patronat et le pouvoir à mettre en œuvre les mesures qu’ils décident. Notre syndicalisme vise la transformation et non la gestion des mauvais coups et doit donc couvrir l’ensemble des questions sociales.

Le rôle d’un parti ou d’une formation n’est pas d’être à la tête du mouvement social. Ces deux rôles sont distincts, tout en ayant besoin de passerelles. Je suis convaincu de l’importance de la politique.

Vous proposez Marie Buisson pour vous succéder. En quoi a-t-elle le profil, selon vous, pour relever les défis auxquels est confrontée la CGT ?

Il n’y a pas de profil pour être secrétaire général, sinon je ne l’aurais jamais été ! Marie Buisson partage la conception d’ouverture de la CGT votée au précédent congrès… Sa fédération, l’éducation, est loin d’être la plus petite. La Ferc est l’une des rares à progresser, chaque année, en nombre d’adhérents. C’est un signe. Ils ont fait adhérer 600 moniteurs d’escalade, pourtant autoentrepreneurs, regroupés dans une association. C’est dans ce sens que la CGT doit agir pour représenter au mieux la diversité du monde du travail. Marie est une grande dirigeante. La CGT se réclame du féminisme mais n’a jamais eu de femme à sa tête en cent vingt-sept ans.

Le débat ne se résume pas aux personnes. Ça n’intéresse d’ailleurs pas beaucoup les militants. En revanche, les questions liées au syndicalisme rassemblé, à l’ouverture de la CGT ou à la structuration des travailleurs qui sont aujourd’hui hors du champ de nos structures ou encore la façon de mener les luttes, si. Ce sont des débats d’orientation. Quand j’ai proposé la candidature de Marie Buisson, la direction a validé ce choix. Mais le fait qu’elle soit une femme posait question. Je constate que cela n’est plus le cas. Quand on discute, les choses évoluent.

Ce mouvement signe-t-il un retour en force des syndicats ? Ont-ils marqué des points sur l’utilité de la syndicalisation ?

Emmanuel Macron pense que le syndicalisme n’est pas utile. Il nous a toujours exclus. Ce que l’on appelle les réformistes estiment aussi que les syndicats ne sont pas respectés. Le patronat et le pouvoir ont contribué à nous dénigrer. En 2010, sur les retraites, ou durant la loi travail, les ministères avaient toujours un lien avec nous. Les conseillers sociaux savaient ce qu’était la vraie vie. Aujourd’hui, ils sont totalement hors sol. Dans ce conflit, je n’ai eu qu’un appel de cinq minutes de la première ministre, un dimanche soir à 21 heures. J’ai eu plus de coups de téléphone avec Élisabeth Borne lors du conflit dans les raffineries en octobre 2022, alors que ce sont des entreprises privées, que maintenant. Mais le syndicalisme doit évoluer car il ne représente plus la diversité du monde du travail. Les syndicats sont présents dans moins d’une entreprise sur deux. Avec ce mouvement, le syndicalisme fait preuve de son utilité en démontrant qu’il peut se mobiliser ensemble, tout en étant responsable et doté de propositions. Au début de l’année, en six semaines, la CGT a réalisé 13 000 adhésions, c’est bien plus que sur la même période, les années précédentes.

 Les syndicats sont les derniers à refuser de débattre, dans les médias, avec le RN. L’antiracisme, l’antifascisme, la solidarité internationale sont des valeurs essentielles, sur lesquelles nous ne pouvons transiger.

Les débats sur l’articulation entre actions syndicales et politiques ont resurgi dans ce mouvement. Quelle est, selon vous, la bonne façon de travailler ensemble ?

Tout comme avec les ONG et associations, nous devons préciser les liens entre le mouvement social et les partis, sans se marcher sur les pieds. Le rôle d’un parti ou d’une formation n’est pas d’être à la tête du mouvement social. Cette tentation est de retour, mais je ne veux montrer personne du doigt. Ces deux rôles sont distincts, tout en ayant besoin de passerelles. Je suis convaincu de l’importance de la politique. Celle-ci peut transformer les revendications en lois ou projets pour la société. De plus, les partis doivent trouver les formes d’une implantation dans l’entreprise.

Cédric Bottero : « Le RN est discret à l’Assemblée, mais sa présence médiatique est énorme »

Durant votre mandat, vous avez beaucoup alerté sur le danger de l’extrême droite. Les luttes sociales comptent-elles parmi les dernières armes pour la faire reculer ?

Je le pense. Et je note que, sur ce sujet, nous partageons les mêmes valeurs avec la CFDT. Les syndicats sont les derniers à refuser de débattre, dans les médias, avec le RN. Tout comme nous refusons d’aller chez CNews. L’antiracisme, l’antifascisme, la solidarité internationale sont des valeurs essentielles du syndicalisme, sur lesquelles nous ne pouvons transiger. Le RN a 88 députés à l’Assemblée. Nous sommes plus qu’inquiets quand nous entendons un ministre expliquer que l’extrême droite a eu un comportement républicain lors des débats parlementaires. Idem quand ils obtiennent des vice-présidences à l’Assemblée. En n’écoutant pas le mouvement social, Macron déploie le tapis noir à l’extrême droite pour l’Élysée. Nous devons également être vigilants dans nos rangs. Malgré nos campagnes, 20 % de nos sympathisants ont voté RN aux dernières élections.

Syndicalisme. Combattre l’extrême droite dès le piquet de grève

Quelle expérience tirez-vous de vos huit années à la tête de la Confédération ?

L’exigence d’être en phase avec ceux que vous ambitionnez de représenter. J’ai agi comme secrétaire général, comme je l’ai fait en tant que délégué du personnel : être au contact des salariés, des syndiqués. Je dis toujours aux militants qu’ils ont deux oreilles et une bouche. Les unes doivent servir deux fois plus que l’autre. Mon expérience de secrétaire général est très riche. Je suis un métallo. Aller dans un hôpital, par exemple, était une découverte. Quand une infirmière me dit passer plus de temps sur son ordinateur qu’à produire des soins, cela interpelle. Quand on passe une demi-journée avec les égoutiers de Paris, on comprend mieux pourquoi ils se doivent de partir à la retraite avant tout le monde.

Quels ont été les fondements de votre engagement ?

Les trois quarts des adhérents qui ont rejoint la CGT l’ont fait après avoir subi une injustice. C’est bien, car le syndicalisme doit être utile et efficace. J’ai franchi le pas après une non-application d’un accord dans ma boîte. Très vite je me suis rendu compte qu’avec le collectif, on résout les problèmes. Dans ma famille, j’entendais plutôt parler de la CGT. Mon père était secrétaire du CE dans sa boîte. Il lisait « l’Humanité » tous les jours. Il a adhéré au PCF le jour de sa retraite. Ma mère a rejoint la CGT peu de temps après son arrivée en France. Elle était la meilleure vendeuse de la vignette de la Fête de l’Huma à Rueil-Malmaison.

 Aujourd’hui, les jeunes ont aussi le sens de l’engagement. Ils préfèrent sans doute TikTok et Twitter à la poignée de main, mais, comme les autres, ils ont ce besoin d’échanger. On l’a vu avec les marches pour le climat.

Ces motivations se retrouvent-elles de nos jours, notamment auprès des jeunes ?

Cette démarche n’a pas changé. Aujourd’hui, les jeunes ont aussi le sens de l’engagement. Ils préfèrent sans doute TikTok et Twitter à la poignée de main, mais, comme les autres, ils ont ce besoin d’échanger. On l’a vu avec les marches pour le climat : ils peuvent se mobiliser collectivement pour une cause, sans doute de manière plus consumériste. Mais dans les ONG, la moyenne d’âge est un peu plus basse qu’à la CGT… Et des opérations coups de poing, comme ils font pour le climat, j’en ai fait quand j’étais jeune adhérent. Avant que la Bourse ne soit virtuelle, je me suis rendu plus d’une fois à Paris pour bloquer des transactions financières. J’ai aussi arrêté des trains, déployé des banderoles en haut des Champs-Élysées. Un jour, nous avions couvert d’affiches la rue où habitait François Mitterrand, pour soutenir les « dix de Billancourt », licenciés arbitrairement de Renault.

D’un point de vue personnel, quelle suite professionnelle à la fin de votre mandat ? Et militante ?

Comme je suis salarié de Renault depuis près de quarante et un ans, lundi 3 avril, je serai dans ma boîte. Je suis un citoyen comme les autres. J’ai atteint l’âge légal, mais il me reste trois trimestres pour avoir toutes mes cotisations. Je me rendrai dans les manifestations. Non plus derrière une banderole et devant les photographes, mais avec l’ensemble des salariés.

Philippe MartinezCGTcongrès de la CGTsyndicalisme
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Des salariés en grève s’emparent de la porte de Clignancourt

Actu

Au lendemain du recours controversé à l’article 49.3 par le gouvernement, des militants en grève ont bloqué le périphérique au nord de Paris.

Samuel Eyene

À la porte de Clignancourt, juste en dessous du périphérique, l’excitation monte. Il est 7 h 30, un homme sort de son sac une chasuble rouge de la CGT. Un autre se pare du vêtement rose de Solidaires. Puis, une centaine de personnes copient le même mouvement. Une fumée rouge enveloppe l’air, signe du craquement d’un fumigène. Les manifestants affichent des sourires, et pour cause. Ils s’apprêtent à réaliser une action de mobilisation inédite ce vendredi 17 mars. « La CGT, l’Union Départementale Paris, l’interprofessionnel et des syndicats autonomes ont décidé de bloquer le périphérique à trois endroits différents, dont la porte de Clignancourt », dévoile Cédric Liechti, secrétaire générale CGT-Énergie Paris. C’est notre réaction au coup de force réalisé hier par le gouvernement« .

Klaxons, banderoles et rares agacements

Il n’aura fallu que cinq minutes aux militants et grévistes pour débouler sur la voie intérieure à pied. Même Bison Futé n’aurait pu le prévoir. Banderoles dépliées, chants entonnés, les personnes mobilisées s’emparent de la route. Malgré l’agacement des quelques conducteurs immobilisés, l’opération s’effectue sans violence et dans la joie. Des automobilistes qui roulent dans le sens contraire n’hésitent pas à klaxonner en guise de soutien aux personnes mobilisées.

 » Je suis contente d’être mobilisée aux côtés de tout ce monde présent, se réjouit Florine. Cette professeure en collège à Paris appelle à « multiplier les actions sauvages » . Les revendications sont nombreuses après l’usage du 49.3 par Élisabeth Borne. Des agents d’EDF-CGT exhibent une banderole « 100 % Public » . Pour Malek Bouakkaz, secrétaire général adjoint CGT Énergie 93, le camouflet infligé à la majorité hier est une « victoire » . « ​​​​​​​ Le gouvernement n’a pas eu de majorité, il a été obligé d’utiliser le 49.3. C’est un fiasco pour lui » . «   C’était la suite logique des choses. Le gouvernement n’a jamais été honnête. Il a placé ce projet de réforme dans le cadre de la loi de finance rectificative de la sécurité sociale et bloqué les débats à plusieurs reprises. Certes il utilise les outils à sa disposition, mais il n’en demeure pas moins contestable » , commente un professeur d’école.

Après une vingtaine de minutes sur place, le cortège s’élance progressivement en direction de la porte de la Chapelle sous les chants. « ​​​​​​​ Le périphérique il est à qui ? Il est à nous. Et les retraites elles sont à qui ? Elles sont à nous » , scande la foule. Plusieurs grévistes portent des drapeaux de la CGT. «   L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans cette dynamique de mobilisation et d’actions. Celles-ci, de formes diverses, sont maintenant ancrées dans le paysage et se poursuivront jusqu’au retrait de la réforme des retraites » , a d’ailleurs annoncé le syndicat.

« ​​​​​​​ La rue va reprendre ses droits »

Rapidement exécutée, l’opération ne dure que moins d’une heure au total. Une fois arrivés à destination, les personnes mobilisées se dispersent alors que la police assiste à la scène. Similaires à ce blocage, des actions inopinées éclatent partout en France ce vendredi : Rennes, Amiens, Lyon, Grenoble… Et elles ne risquent pas de s’arrêter. « ​​​​​​​ La rue va reprendre ses droits. Ce qui s’est passé hier a provoqué la colère. Les semaines qui vont venir vont permettre d’élargir la grève générale » , promet Cédric Liechti. Et Adèle Tellez, délégué CGT UL 19, de promettre : « ​​​​​​​ L’intersyndicale appelle à une grande journée de lutte et de manifestation jeudi 23 mars. Nous y serons et nous ferons augmenter le niveau de mobilisation par la grève reconductible et par toutes les actions nécessaires. »

Mobilisations retraitesCGTRéforme des retraites
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Direct Retraites. Lancement du référendum d'initiative partagée, 71 % des Français pour la motion de censure

  • Après le 49.3 utilisé hier par la Macronie pour imposer sa réforme des retraites, une demande de référendum d’initiative partagée (RIP) a été déposée ce vendredi 17 mars par 252 parlementaires de gauche.
  • Le groupe centriste Liot a déposé, ce vendredi, une motion de censure transpartisane, susceptible de réunir les voix des opposants à la réforme.

        Quelles sont ses chances de passer ?

  • Ce matin, plusieurs réseaux routiers ont été bloqués. À midi, des milliers de personnes manifestaient à Rennes. Des rassemblements sont attendus dans plusieurs villes à 18 heures.
  • L’intersyndicale appelle à des « rassemblements syndicaux de proximité » ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestation le jeudi 23 mars. La CGT appelle à des « actions visibles » lundi, mardi et mercredi.

         Lire notre analyse : la bataille des retraites ne fait que commencer.

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Pendant la crise, les affaires continuent

Chronique

Christophe Prudhomme

Alors que l’attention est focalisée sur le dossier des retraites, les affaires continuent dans le domaine de la santé, avec une accélération de la marchandisation du secteur. Quelques exemples sont éclairants. Citons d’abord le domaine du médicament, avec le chantage des laboratoires concernant les anciens et très bons médicaments qui sont mis sciemment en rupture de stock pour exiger une augmentation des tarifs. Le gouvernement a accepté une révision des prix de vente des génériques. Dans le même temps, les laboratoires, qui ont très largement augmenté leurs bénéfices pendant la crise sanitaire, se lancent dans des opérations financières de rachat de start-up dans des domaines à haute rentabilité, en délaissant de nombreuses priorités de santé publique. Le meilleur exemple en est Pfizer, dont le chiffre d’affaires a doublé entre 2019 et 2022, passant de 50 à 100 milliards de dollars, du fait d’un prix de vente de son vaccin très au-dessus des coûts de mise au point et de fabrication. Ainsi, la firme se permet de racheter pour 43 milliards de dollars une petite entreprise prometteuse sur de nouveaux médicaments anticancer.

3,6 millions de doses détruites : le grand gâchis des vaccins contre le covid

Si le cancer est bien un domaine où de nouveaux traitements sont attendus, on observe ces dernières années des dérives, avec la mise sur le marché de médicaments aux bénéfices très incertains, mais surtout très coûteux (jusqu’à plusieurs milliers d’euros la dose). En fait, le prix du médicament n’a rien à voir avec son coût. Il est lié au prix de rachat des brevets. Autre scandale : les avancées devraient être utilisées pour développer des vaccins, notamment contre le paludisme, qui tue plus de 600 000 personnes chaque année dans le monde, notamment des enfants. Mais ce type de produit n’intéresse pas l’industrie pharmaceutique, car ce marché, centré sur des pays pauvres, n’est pas rentable.

EHPAD : en finir avec le scandale Orpea

Encore un autre exemple de la gangrène de notre système : la nomination de Claude Évin comme médiateur chez Orpea. Ce monsieur est un ancien ministre socialiste de la Santé, nommé directeur général de l’ARS d’Île-de-France par Nicolas Sarkozy. Mais le pire, c’est qu’il est celui qui a ouvert le marché des maisons de retraite, permettant notamment la création d’Orpea par un médecin devenu, depuis, une des premières fortunes de France. Les affaires continuent donc avec toujours les mêmes profiteurs, grâce à Emmanuel Macron qui vient de sauver les actionnaires d’Orpea, en injectant des fonds publics dans le groupe par le biais de la Caisse des dépôts. Tout cela est légal, mais immoral. C’est pourquoi, face à un pouvoir politique qui bafoue la démocratie, la révolte est légitime, en utilisant tous les moyens qui permettent d’instaurer un rapport de force à même de le faire reculer. Et pas que sur la réforme des retraites.

Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantélibéralismemédicaments
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Quand un soldat revient de guerre

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Les silences s’avouent infiniment parlants.

Au Théâtre-Studio d’Alfortville, Christian Benedetti met en scène Guerre, une pièce de 2003 de Lars Norén, emporté par le Covid-19, le 26 janvier 2021, à l’âge de 77 ans. C’est un hommage posthume à l’adresse de cet auteur né et mort à Stockholm, poète lyrique repenti, qui fut appelé à succéder à Ingmar Bergman à la tête du Théâtre national de Suède et à qui l’on doit plus de 40 pièces d’une intensité sans merci, tant dans la sphère familiale que dans le champ social. Un soldat rendu aveugle (Marc Lamigeon), qui a été prisonnier dans un camp, rentre à la maison après deux ans d’absence sans nouvelles. Il n’est pas le bienvenu. On l’avait cru cadavre. L’épouse, qui ne l’a jamais aimé (Stéphane Caillard), s’est donnée entre-temps au frère (Jean-Philippe Ricci) de ce revenant intempestif. Il y a deux filles. L’aînée (Manon Clavel) se prostitue au contact des troupes d’occupation. La cadette (Alix Riemer) est une adolescente anxieuse au comportement éruptif… Ce sont de courtes scènes d’une stricte économie langagière.

La représentation, réglée de main de maître, Benedetti assumant tout, de la régie à la scénographie, des lumières aux costumes, traduit fidèlement l’esprit de Norén, expert en tensions successives, au sein d’un théâtre de situations aux dialogues savamment construits suivant des critères musicaux. Dans cette forme d’écriture elliptique, les silences s’avouent infiniment parlants, pour ainsi dire, car le metteur en scène possède, au plus haut point, l’art de suggérer les affects par le truchement de corps en expectative, juste avant que se fasse la césure du noir, dans lequel s’effectuent les déplacements furtifs des acteurs, qu’on va retrouver soudain en pleins feux.

La science du jeu constitue d’ailleurs le luxe exclusif de l’esthétique du Théâtre-Studio, où l’on cultive scrupuleusement un dynamisme physique explosif, dont témoignent, cette fois, la brève lutte des deux frères ou l’accès d’hystérie de la plus jeune des filles à terre, à qui la mère flanque des coups de pied dans le ventre. Dit ainsi, cela peut faire peur, mais en vrai, devant chaque spectateur, cela rend résolument compte de la violence du saccage à l’œuvre dans les êtres, ici simulé dans l’infinie détresse de l’intimité domestique d’une famille en miettes, plongée dans la démence d’un conflit qui la ravage de surcroît. Christian Benedetti, qui dirige le Théâtre-Studio d’Alfortville depuis 1997, continue d’en faire un haut lieu d’exigence artistique entre tous digne d’éloge.

www.theatre-studio.comLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtre
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Jusqu’au dernier souffle

Chronique

Maryam Madjidi

Un masque à gaz lui couvre tout le visage, sur l’épaule un sac à dos, à la main une pancarte sur laquelle on peut lire : « Jusqu’au dernier souffle. Femme. Vie. Liberté ». C’est une adolescente déterminée à poursuivre sa scolarité. Elle se battra jusqu’à son dernier souffle.

À l’heure où j’écris cette chronique, 681 attaques au gaz ont été menées dans 230 établissements scolaires dans 25 provinces du pays qui en compte 31. Toutes ont été recensées par l’association We Are Iranian Students avec la date, le lieu et le nombre de victimes. Ce travail est essentiel et je tenais à l’en remercier.

Plus de 5 000 jeunes filles ont été victimes de ce gaz inhalé qui provoque des symptômes tels que vertiges, vomissements, nausées, maux de tête, problèmes respiratoires, difficultés à marcher. Certaines ont été hospitalisées. Pour d’autres, les symptômes persistent encore deux à trois semaines plus tard. C’est le cas d’une jeune fille dans la ville de Qom qui se déplace toujours avec un déambulateur deux semaines après avoir été empoisonnée.

Depuis la première, le 30 novembre 2022, les attaques se sont intensifiées, en particulier à partir de février.

Le guide suprême a fait deux déclarations parfaitement contradictoires. L’une, début octobre, affirme qu’il suffirait d’une punition pour régler le problème de ces jeunes qui se révoltent. C’était l’époque des lycéennes déployant leurs cheveux en adressant un doigt d’honneur aux portraits de Khomeyni et de Khamenei.

La deuxième déclaration date du 6 mars et la punition a changé de camp : « Il ne s’agit pas d’un petit crime, il vise la partie la plus innocente de notre société, c’est-à-dire les enfants. Ce ne sont pas de petites affaires, elles doivent être sérieusement poursuivies. »

Celles qui méritaient des coups de fouet, le viol, l’arrestation et la mort, sont devenues des enfants innocents ?

Expert dans l’art du mensonge, Khamenei ne dupe personne.

Dans les faits, aucune enquête, aucun suspect, pourtant il ne manque pas de caméras dans les rues. Souvenez-vous avec quelle rapidité les jeunes manifestants étaient identifiés et emprisonnés. Mais là, aucun nom, aucun visage. Ceux qui sont désormais poursuivis sont les parents des victimes. Une mère crie son indignation devant l’école où sa fille a été intoxiquée et on la moleste : un officier des pasdarans lui tire les cheveux avec une violence inouïe.

Nul doute que ces attaques soient orchestrées par le régime. Le gaz proviendrait d’un laboratoire. Minutieusement dosé, il évite de provoquer la mort des victimes pour simplement les rendre malades ou entraîner leur hospitalisation. Le nombre élevé des attaques dans presque toutes les provinces du pays ne peut être le fait de quelques individus. Leur impunité apporte une preuve supplémentaire de l’implication du régime.

On peut se demander ce qu’il manigance. Une punition ? Une volonté de faire de l’Iran un nouvel Afghanistan ? Le signe d’une division au sein même du pouvoir ? Les voies de Dieu sont impénétrables, celles de ce régime encore plus.

Maryam Madjidi
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Une famille palestinienne dans la peur

Un jour avec

À Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est occupé, envoyé spécial.

Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans

Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »

Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienne

Elle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.

Sous prétexte de fouilles archéologiques

Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »

France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-Est

Le processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.

« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »

En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »

Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »

Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.

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Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

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Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

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En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Actu

Dix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.

Gaël De Santis

Pour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.

Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique

Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien. 

La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.

30 morts en 26 jours

Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.

La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Gaza bombardée

Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.

Des faits traduits devant la Cour pénale internationale

Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.

Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.

Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité

Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ». 

À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese. 

Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël

 

« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. » 

Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.

 

Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts. 

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En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
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Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
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Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

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Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

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Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation
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Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
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Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat
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Portrait. Luther King, son rêve brisé et sa parole pasteurisée

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Laurent Etre

La mémoire collective se souvient du King des droits civiques, qui obtint l’abolition de la ségrégation raciale dans les États du Sud, aux États-Unis. La loi fut signée en juillet 1964, à la Maison-Blanche, en couronnement d’une dizaine d’années de mobilisations. Mais, ainsi que le rappelle ce passionnant documentaire de Barbara Necek, Martin Luther King avait aussi à cœur de prolonger cette lutte première dans un combat plus global pour l’égalité sociale, et donc pour la fin de la pauvreté. Car il avait identifié que ce fléau constituait « l’autre visage du racisme », rendant quasiment inefficients les droits arrachés par les Noirs sur le plan politique. Cette aspiration du célèbre leader noir américain, que l’on redécouvre ici lecteur critique de Marx et tenant d’un socialisme volontiers révolutionnaire dans ses visées, a culminé avec la « campagne des pauvres », au printemps 1968. Las, s’il aura marqué un progrès dans la convergence des déshérités par-delà leurs origines, cet ultime projet (King meurt assassiné cette même année, par un suprémaciste blanc) n’aura pas eu la même audience que les manifestations du début des années 1960. Sur fond de sale guerre impérialiste au Vietnam, le président d’alors, Lyndon B. Johnson, autrefois en dialogue avec le pasteur militant, donnera finalement carte blanche au FBI de l’anticommuniste virulent Edgar Hoover pour surveiller, harceler et tenter de bâillonner Martin Luther King. Celui-ci deviendra la cible d’une haine provenant également, pour partie, de ses fidèles d’autrefois. Jusqu’à ce que l’irréparable se produise.

Appuyé sur de nombreuses archives – dont certaines, absolument glaçantes, donnent à voir les déchaînements de haine de l’Amérique blanche –, ce film raconte à la fois la détermination impressionnante d’un dissident dans l’âme, et les doutes qui ont assailli un homme, disciple revendiqué de Gandhi, confronté à la marginalisation progressive de sa stratégie de non-violence.

Télévision
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Dave Heath, un terrible sentiment de solitude

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PHOTOGRAPHIE La galerie Miranda, à Paris, offre la possibilité de découvrir le regard subtil et empathique porté par l’artiste américain sur ses contemporains.

Magali Jauffret

Le temps passe, le photographe américain Dave Heath (1931-2016) n’est toujours pas connu du grand public et c’est injuste. Il a bien bénéficié d’une formidable rétros­pective au Bal, à Paris, à l’automne 2018, mais cela n’a pas suffi. L’exposition « Seuls, ensemble » qui lui est consacrée, ces temps-ci, à l’excellente galerie Miranda, à Paris, répare donc ce manque et donne l’occasion de voir les images noir et blanc les plus iconiques de cet artiste singulier. Que des tirages d’époque faits par Heath lui-même !

On explique toujours sa vision du monde, assez sombre, son ­regard sur ses contemporains, assez mélancolique, par le contexte social et par sa biographie. Il est vrai que l’époque assez courte pendant laquelle il filme (il s’arrête en 1970), d’abord marquée par la pleine croissance d’après-guerre, est bientôt chahutée par le mouvement pour les droits civiques et par celui contre la guerre au Vietnam.

Il se trouve que la vie de Dave Heath, elle aussi, commence mal. Abandonné à 4 ans par ses parents, il découvre, dès lors, le misérable cortège des familles d’accueil et des orphelinats. Il dit à ce propos : « Pour ma part, je suis dominé par le sentiment de solitude. (…) Je crois que tout cela remonte à la perte de ma mère, à ce traumatisme premier. J’ai créé cette œuvre pour dépasser le stade du deuil, mais cela n’a fait que m’enfoncer en lui au lieu de me libérer. » Heureusement, la photographie est venue au secours de Dave Heath sous la forme d’un reportage de Ralph Crane paru dans Life du 12 mai 1947 sous le titre « A Bad Boy’s Story ». « Je me suis immédiatement reconnu dans cette histoire et j’ai aussi reconnu la photographie comme mon moyen d’expression », dit-il.

Isoler quelqu’un dans la foule

À son retour de la guerre de Corée, où il servait comme mitrailleur, il fait ses premières armes dans un studio commercial, avant de devenir un excellent tireur argentique et de suivre l’atelier du grand Eugene Smith. Sur les cimaises de la galerie Miranda, on découvre l’univers de Dave Heath, fait de portraits aux formats moyens très attirants : il sait en effet, comme personne, repérer quelqu’un dans une foule, quelqu’un qui, seul ou en couple, semble songeur, absorbé dans ses pensées. Il sait l’isoler, le cadrer, le révéler par la douceur de ses contrastes. Toutes les générations y passent, tous les groupes sociaux, de l’ouvrier à l’ingénieur. Ce qu’il faut, pour accrocher le regard de Dave Heath, c’est être en proie à une vulnérabilité, à une incommunicabilité, à une nécessité intérieure existentielle. L’artiste est capable de transmettre ces états grâce aux dimensions expressives de la photographie, qu’il soit dans les rues de New York, Philadelphie ou Chicago, où il vit avant de se retirer au Canada. « La solitude, dit-il encore, peut paraître un thème banal, dans la mesure où la plupart des gens trouvent le moyen de s’y adapter, de la surmonter ou de l’ignorer. Pour ma part, je suis dominé par le sentiment de solitude. »

PhotographieExpositions
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À l’école d’un humanisme sincère et étrange

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THÉÂTRE ​​​​​​​Dans Je m’appelle Bashir Lazhar, d’Évelyne de la Chenelière, mis en scène par Thomas Coste, Thomas Drelon interprète avec humour un instituteur remarquable.

Gérald Rossi

Une petite table de salle de classe. Parfum d’école primaire. Une chaise. Et deux rangées de projecteurs. Dans ce décor simple, banal, se déploie cependant une aventure humaine d’une rare tension, rendue fluide et précise par la mise en scène de Thomas Coste. Un beau matin, un remplaçant se présente devant la classe : « Je m’appelle Bashir Lazhar », dit-il aux gamins. La maîtresse, on l’appendra plus tard, ne reviendra plus. Jamais. On ne fait pas marche arrière depuis le monde des défunts, même s’ils ont mis fin à leurs jours sur leur lieu de travail.

Plutôt strict, voire vieille France, un peu dissimulé derrière sa barbe, engoncé dans un costume-cravate, Bashir débarque dans ce CM2 comme un sauveteur. Comme au spectacle après un drame, la classe doit continuer. Alors, il fait avec les moyens du bord. C’est-à-dire pas grand-chose. Pas même une liste des noms des élèves, pas même une note sur leur niveau, pas même l’état d’avancement du programme. « Comme souvent dans la réalité », souffle une enseignante.

Mais il en faut plus à Bashir Lazhar pour se démoraliser. Face à cette adversité passive, il avance. S’il commence par la dictée d’un fragment de la Peau de chagrin, d’Honoré de Balzac (tiré de la Comédie humaine, publié en 1831), il découvre qu’il a mis la barre un peu haut. Mais pas de découragement de part et d’autre. L’instit remplaçant suit son chemin et son idée. C’est-à-dire aider les futurs adultes à se construire. Étant entendu que l’apprentissage des matières de base est indispensable.

Mais tout cela n’est qu’un des moteurs du texte publié en 2011 par l’autrice et comédienne canadienne Évelyne de la Chenelière. L’idée première est de raconter l’histoire d’un homme pour mieux faire résonner les grandes questions qui traversent chacun de nous, et de réaffirmer que le récit est plus grand que soi, dit-elle. Ainsi, que sait-on finalement de ce Bashir Lazhar ? Il s’est glissé dans la peau d’un enseignant de remplacement, face à des gamins que l’on ne voit pas – il est seul en scène – mais que l’on imagine bien déboussolés.

Un personnage crédible et surréaliste

Et que sait-on aussi de son passé, qui se découvre par fragments. Ne serait-il pas désorienté, lui aussi, sans papiers peut-être –  « je n’ai que ma carte de transport », dit-il. À la directrice de l’école, il explique aussi qu’il veut aider ses élèves à grandir, et que ce n’est pas toujours facile d’avoir assez de temps disponible entre une sortie au théâtre, la visite instructive d’un pompier, etc.

Toujours sans un mot plus haut que l’autre. Tel est ce personnage étrange, manifestement atteint au plus profond de lui, interprété par Thomas Drelon. Le comédien, qui a notamment défendu pendant dix ans à Angers des projets de « théâtre citoyen au sein de quartiers sensibles », avec sa compagnie Map, est ici remarquable. Sa sobriété mesurée est payante. Et son personnage est à la fois totalement crédible et en même temps surréaliste. Tout en donnant au passage un beau coup de chapeau au métier d’enseigner, avec humour et tendresse.

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Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

MarocgateMarocSénatmohammed VI
L'Humanité

Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Union africainesahara occidentalMarocfront polisario
L'Humanité

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

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Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
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Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

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Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc
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L’extrême droite échoue à gâcher la fête

Actu

Le camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.

Nada Abou El Amaim

Joie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.

Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.

L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. «  Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.

Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-­parole de la Jeune Garde antifasciste.

La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

FootballExtrême droiteMaroc
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Trois petits robots passés maîtres en cuisine

Actu

Le petit électroménager nous facilite la vie, surtout quand on veut une cuisine rapide, saine et vitaminée. Extracteur de jus, cuisson vapeur ou préparation du riz... rien de plus simple, il suffit d’appuyer sur le bouton.

André Goulven

Pour bien manger, mangez varié. Si l’on retrouve cette idée dans le discours de nombreux nutritionnistes, ce n’est pas pour rien. Avoir une alimentation diversifiée permet d’éviter les carences, en donnant à son corps tout ce dont il a besoin. Le manque de temps, la gestion du quotidien ou tout simplement le manque d’envie ont pourtant souvent raison des élans culinaires. C’est qu’éviter de manger la même chose semaine après semaine demande de se creuser un peu la tête et d’y consacrer de l’énergie… pas toujours évidente à trouver au moment de passer aux fourneaux. Afin d’y remédier et de s’ouvrir le champ de nouveaux plaisirs gustatifs, pourquoi ne pas se tourner vers de nouvelles acquisitions en matière de petit électroménager ? En plus d’un gain de temps certain, ces appareils permettent de s’essayer à autre chose. On peut alors se laisser imaginer des sushis maison réussis à coup sûr grâce à un cuiseur à riz, des fruits laissés un peu trop longtemps dans la corbeille mais sauvés grâce à un extracteur de jus, ou de délicieux plats sans matière grasse ajoutée et extrêmement rapides à préparer avec un cuit vapeur… Et ça tombe bien, « l’Humanité magazine » vous a sélectionné à l’avance chacun de ces produits.

Bain de vapeur

Disposer légumes et poisson en les répartissant sur les deux étages de la machine, ajouter de l’eau dans le réservoir, tourner la molette, patienter et… c’est prêt ! Plus besoin de beurre ou de contrôler la casserole toutes les deux minutes. Un bon point pour alléger son planning.

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Juteux

Un bon jus d’orange fraîchement pressé pour bien commencer la journée, tout le monde apprécie. Avec cet extracteur de jus, il suffit d’appuyer sur un bouton. C’est aussi l’occasion d’essayer de nombreuses associations de fruits et de ne pas jeter ceux un peu trop mûrs.

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Bon riz

Extrêmement populaire en Asie, le « rice cooker » fait de plus en plus d’émules en France. En plus de cuire le riz automatiquement à la perfection, il le garde au chaud jusqu’au moment du service. Parfait pour la préparation du riz à sushi, souvent ratée à la casserole.

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Un avocat qui cache bien des vertus

Actu

Dans les makis ou en tartare, l’avocat plaide pour une alimentation équilibrée. Gourmand en eau, ce fruit originaire de loin présente hélas un bilan écologique sans appel.

Noé Blouin

Au même titre que les galettes de maïs et le saumon, l’avocat est devenu incontournable dans tout bon article sur les brunchs sains et équilibrés du dimanche matin. Doux au goût, ce fruit venu de loin est effectivement un vrai concentré d’antioxydants (vitamines A, C et E), de minéraux, de fibres et de vitamines K et B9. Si certains lui reprochent sa haute teneur en lipides, équivalente à une cuillère d’huile, ceux-ci contiennent notamment des oméga 6 et 9. De la bonne graisse pour lutter contre le cholestérol.

La France, le plus gros consommateur en Europe

À l’instar de nombreux produits de notre gastronomie, l’avocat est arrivé sur le Vieux Continent par les cales des galions espagnols après la découverte du Nouveau Monde. Considéré comme un mets de luxe dans nos contrées, il était alors largement démocratisé outre-Atlantique et ce depuis plusieurs milliers d’années. Ce n’est que récemment que le fruit s’est éloigné de la cuisine tex-mex pour devenir un aliment commun en France, le pays européen qui en consomme le plus.

Parmi les nombreuses variétés existantes, la plus présente sur les étals de nos marchés est sans aucun doute le Hass, à la peau bosselée, qui doit son succès à sa facilité de conservation, idéale pour un marché basé sur l’exportation longue distance. Le Hass est un hybride, découvert par hasard dans les années 1920 par un postier californien à la main verte. Rudolf Hass avait ainsi planté trois noyaux d’avocats aux provenances diverses dans le jardin de sa maison de La Habra Heights. Après avoir hésité à couper le plan qui refusait tous ses greffons, il aurait finalement découvert ces « nouveaux » fruits étranges. Devant l’accueil chaleureux de sa famille et de son voisinage pour ces avocats différents, il aurait ensuite breveté son invention, sans en tirer grand bénéfice. Un siècle plus tard, son arbre a conquis le monde et un festival est même organisé chaque année en son honneur à l’endroit qui l’a vu grandir.

La question de la maturation

Le problème principal avec l’avocat, c’est de l’avoir à point au moment où l’on désire le manger. Le fruit n’est pas consommable dès qu’il est récolté, ni même souvent à l’achat. Il faut attendre que sa chair se ramollisse, un état mesurable uniquement par le toucher. Pour accélérer grandement la maturation, il est cependant possible de le mettre dans un sachet avec une banane, un kiwi ou une tomate, des fruits secrétant de l’éthylène.

Mais avant de se lancer dans ses nombreuses recettes, il est tout de même nécessaire de rappeler que la culture de l’avocat est une énorme consommatrice d’eau, demandant plusieurs centaines de litres pour un kilo de fruits. Sa consommation demande donc de la retenue. Afin de limiter au maximum l’impact environnemental du produit, il est donc nécessaire de bien vérifier s’il est labellisé et de connaître sa provenance, le pays producteur le plus proche étant l’Espagne. Sur les côtes corses, quelques exploitations proposent aussi des avocats, mais ces denrées sont difficiles à trouver au vu de la faible production.

Avocat rôti, œuf et truite fumée

 

 

Difficulté : facile

Temps de préparation : 20 minutes

Ingrédients pour 4 personnes : 2 beaux avocats Hass, 4 œufs de petit calibre, 4 tranches de truite fumée, 250 g de roquette, Ciboulette, Sel, poivre, 1 citron vert, Piment d’Espelette.

Préchauffer le four à 180 °C.

  1. Couper les avocats en deux et retirer les noyaux.
  2. Casser un œuf dans chaque partie centrale des avocats.
  3. Ajouter le sel, le poivre et une pincée de piment d’Espelette.
  4. Enfourner le tout pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à ce que le blanc de l’œuf soit cuit.
  5. Découper les tranches de truites en petits carrés d’environ 1 cm de côté. En mélanger les deux tiers avec la roquette.
  6. Après avoir sorti les avocats du four, y ajouter un trait de jus de citron vert et le reste de la truite. Il ne reste plus qu’à dresser.
Bon et sain
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Taille des rosiers : le pourquoi du comment

Actu

Voici le printemps, c’est la période idéale pour tailler certains rosiers afin de les conserver touffus et florifères. Mais la coupe doit être adaptée à la vie de l’arbuste. En voici les principes et quelques exemples.

Marcel Guedj

Faut-il vraiment tailler ce rosier alors qu’il a si bien fleuri la saison précédente ? Oui, sans hésiter, précisément pour le voir refleurir abondamment. Sinon, il deviendrait hirsute et fleurirait moins bien. La taille consiste en effet à raccourcir les rameaux ayant fleuri pour détourner le flux de sève et favoriser de nouvelles pousses latérales à la base de l’arbuste (en plomberie, on appellerait ça une dérivation…), qui fleuriront à leur tour. Avec en prime l’avantage de rajeunir le sujet. Le tout est de savoir quand et comment.

Pour les variétés buissons et arbustes non remontantes (qui ne fleurissent qu’une fois, au printemps), cette taille doit intervenir en juin-juillet, juste après la floraison, car les roses de l’année suivante vont se former sur les nouveaux rameaux qui naissent après la taille. Pour les remontants (qui fleurissent plusieurs fois, du printemps à l’automne), la taille se pratique maintenant, en fin d’hiver (février-mars selon la zone géographique et le climat – voire mi-avril pour les zones montagneuses), hors des périodes de gel, avant que la végétation n’ait redémarré.

Respect de la charpentière

Il faut cependant adapter les principes généraux qui précèdent. Voici quelques exemples : on ne taille pas de la même façon un rosier buisson (ou à massif) remontant et un grimpant. Pour les premiers, on taille assez court, en rabattant les rameaux entre les deux tiers et la moitié de leur longueur environ (plus on taille court, plus l’arbuste va se fortifier). Pour les seconds, on respecte les charpentières qui structurent l’arbuste (sauf si elles sont mortes ou gênantes : dans ce cas on les supprime). On se contente de les palisser et de raccourcir les branches secondaires à une vingtaine de centimètres de leur naissance sur la charpentière.

Au passage, dans tous les cas, on supprime les branches malades et les gourmands (qui poussent sous le bourrelet de greffe) qui détournent la sève à leur profit. C’est le côté sauvage du rosier (l’églantier) qui réapparaît au détriment de la variété (greffée) de votre rosier. Équipez-vous pour tout cela de gants de jardin pour rosier, d’un sécateur propre et bien affûté pour ne pas écraser la tige lors de la coupe, et d’un coupe-branches pour les grosses charpentières. Et dites-vous que la nature saura bien corriger vos petites erreurs…

 

    Les 4 étapes de la taille d’un rosier buisson remontant

    • Couper le bois mort (sécateur ou coupe-branches selon le diamètre des rameaux).
    • Supprimer les pousses malades ou malingres, ainsi que celles qui se dirigent vers l’intérieur, cela pour aérer le centre de l’arbuste.
    • Éliminer les gourmands qui partent du pied, sous le point de greffe (bourrelet) reconnaissables à leur vigueur et leur développement rapide.
    • Tailler chaque branche juste au-dessus d’un bourgeon (par exemple le troisième ou le cinquième) orienté vers l’extérieur. Tailler toujours en biseau pour que l’eau ne puisse stagner.
    Jardinage
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    Télétravail, ne négligez pas les pauses !

    Actu

    Si le télétravail semble offrir plus de latitude pour prendre les pauses nécessaires, quand la charge de travail est forte, la tentation est grande de ne pas s’arrêter. Les pauses sont pourtant indispensables tant à la concentration qu’à la santé.

    Mélanie Mermoz

    « Certains jours j’ai énormément de travail, je ne décroche presque pas les yeux de mon écran. D’autres jours, c’est plus cool, je prends un peu plus de temps pour moi, je vais faire une course, fais une petite sieste ou vais à un cours de sport », explique Sandra (1), chargée de communication. Avec la mise en place du travail hybride, une nouvelle organisation s’est progressivement mise en place pour les 26 % de salariés (2) qui pratiquent régulièrement le télétravail. Les tâches nécessitant des échanges sont effectuées au bureau tandis que celles qui demandent plus de concentration sont, elles, réalisées hors bureau. Quand on est face à un dossier tunnel, la tentation peut être forte de ne pas s’arrêter afin de finir plus tôt. Pour éviter des situations de surcharge et permettre des moments de déconnexion, la régulation de la charge de travail est primordiale !

    Qu’on soit en télétravail ou sur site, c’est la même réglementation qui s’applique concernant le temps de pause. Dès lors que le temps de travail atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause de 20 minutes qu’il peut prendre à la fin de ces 6 heures ou avant (ce temps monte à 30 minutes pour les moins de 18 ans). En revanche, il n’existe pas de disposition spécifique concernant la pause méridienne. Si tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessité de prendre un vrai temps pour manger, dans les faits, la tentation est grande pour de nombreux télétravailleurs de manger sur le pouce, devant leur écran. « Quand je suis en télétravail, je grignote, je prends très rarement le temps de me préparer quelque chose à manger », observe Marion (1), ingénieure. Cette pratique n’est pas sans risques pour la santé, elle est notamment souvent la cause d’une prise de poids.

    Marcher, s’aérer, s’étirer

    Loin d’être un temps perdu, les pauses, ces respirations, tant physiques que mentales, sont en réalité indispensables. Elles permettent notamment que le cerveau s’approprie les informations reçues et que la mémoire puisse les traiter. Dans une de ses brochures consacrées aux risques en télétravail, l’Institut national de recherche et de sécurité invite les salariés à prendre des pauses régulières (5 minutes toutes les heures) « pour limiter la fatigue visuelle (en quittant l’écran des yeux) et pour se déconnecter mentalement », il recommande de profiter de cette pause pour se lever et faire quelques pas. « Faire quelques mouvements des poignets et des étirements du dos permet de lutter contre l’apparition des douleurs », rappelle Gérald Demortière, médecin du travail. Au moment du déjeuner, marcher une dizaine de minutes permet de s’aérer et de faire une peu d’exercice. Dans le télétravail, au moment des pauses, hommes et femmes ne sont toujours pas égaux. Pour ces dernières, les pauses sont plus souvent l’occasion de lancer une lessive ou de l’étendre, d’aller éventuellement faire une course pour le foyer. Cela leur permet de moins avoir le sentiment de courir en fin de journée, mais ne modifie pas la répartition inégalitaire des tâches domestiques, voire l’accentue !

    Télétravail
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    Heure d'été le 26 mars 2023 : on avance ou on recule ?

    En attendant que la France acte la fin du changement d'heure bi-annuel comme de nombreux autres pays, le passage à l'heure d'été revient dans la nuit du 25 au 26 mars 2023... Pour la dernière fois ? Et, au fait, on avance ou on recule ? On remet les pendules à l'heure.

    Daniel Roucous

    Ça fait 47 ans que les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1976, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 25 ans que le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre et le passage à l’heure d’été le dernier dimanche de mars.

    Deux heures de plus que le temps universel

    Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars 2023, à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Nous perdons ainsi une heure de sommeil... mais nous gagnons d'un coup une heure de luminosité naturelle en fin de journée.

    Ce changement d'heure nous ramène à deux heures de plus que le temps universel (T.U) contre une seule après le passage à l'heure d'hiver.

    Bien entendu, les smartphones ou tout autre appareil connecté passent à l'heure d'été automatiquement, sans qu'aucune intervention ne soit nécessaire.

    Un temps universel avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage et, dernière lubbie, lutter contre l'éclairage artificiel. Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 a, à cet effet, mis à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.

    Les citoyens poussent pour ne plus changer d'heure

    1 Le calendrier du changement d'heure s'applique normalement jusqu'en 2032 inclus, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l'Ademe qui date maintenant de plus de 10 ans.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.

    Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation.

    2 Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d'Européens qui avaient demandé que ça cesse lors d'une consultation publique en 2018, est résolu à mettre fin au changement d'heure deux fois pas an.

    Rebelote l'année suivante :  la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avait lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019.

    Cette consultation sur la fin du changement d'heure avait reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16 % des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d'heure. Par ailleurs, 83,71 % des répondants souhaiteraient mettre fin au changement d'heure 2 fois par an. Enfin, en cas de suppression du changement d'heure, 59,17 % des participants choisiraient de rester définitivement à l'heure d'été.

    En France, le maintien définitif de l'heure d'été plébiscité

    Dans un communiqué de presse du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne proposait de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle heure ? Chaque Etat membre de l'Union européenne doit notifier à la Commission européenne son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver. Cependant il est conseillé aux États membres de "coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d'éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l'heure d'été alors que d'autres les supprimeraient."

    Mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a acté la fin du changement d'heures. Mais la directive n'est toujours pas adoptée.

    En France, c'est le maintien définitif de l'heure d'été qui a été plébiscité. Lors d'une consultation citoyenne des Français sur le changement d'heure réalisée par l'Assemblée nationale, 59 % ont voté en faveur de l'heure d'été.

    Chaque pays aurait dû normalement faire un choix avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif semble compromise pour 2021. 

    Aux États-Unis, un projet de loi pour rendre l'heure d'été permanente

    Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d'heure, transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l'économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, avait pour but d'harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.

    Elle n’a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal. Celles et ceux qui voyagent en Europe le savent bien.

    Les pays de l'UE sont répartis sur trois fuseaux actuellement :- Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal et Royaume-Uni ;- Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;- Europe orientale (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.

    La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure a toujours été du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.

    La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne.

    Aux États-Unis, le Sénat américain a approuvé à l’unanimité le 15 mars 2022 un projet de loi appelé Sunshine Protection Act qui rendrait l'heure d'été permanente à partir de l'année 2023. Mais la mesure n’a pas encore été adoptée par la Chambre des représentants, ni promulguée par le président Joe Biden.

    A quand enfin une décision similaire en Europe ?

    En lien :

    changement d'heuretransition énergétique
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    Montceau-les-Mines, ou l’histoire d’un chef-d’œuvre en terril

    Actu

    Fondée en 1856, la plus jeune commune de Saône-et-Loire est née par et pour le charbon. Bâtiments et monuments racontent la destinée de cette ville nouvelle avant l’heure où s’est écrit tout un pan de l’histoire sociale du pays.

    Lea Desportes

    Randonnée

    Difficulté : facileDurée : 1h30Distance : 4,4 km

    Le voyage en pays noir commence devant une élégante bâtisse rose (1). C’est dans ces murs que s’établit, au début des années 1820, l’administration qui exploite les houillères de Blanzy, un peu plus au nord.

    Perdu en plein bocage, le lieu-dit le Monceau présente pourtant un avantage. À ses pieds coule le canal du Centre, 114 petits kilomètres qui assurent depuis 1793 la jonction entre la Saône et la Loire, permettant de livrer le charbon bien au-delà de la région.

    Juste à côté, un grand édifice en forme de H (2) est ajouté au milieu du siècle pour abriter les bureaux et les ateliers centraux de la Compagnie des mines de Blanzy, constituée en 1833. Le médaillon qui surplombe le portail en fer forgé dessine les initiales de son fondateur, Jules Chagot.

    Chaque jour, des centaines d’ouvriers et d’employés traversaient la cour pavée et passaient sous le porche pour se rendre dans un quartier alors entièrement dédié à la fabrication et la réparation des outils et des machines utilisés par les mineurs.

    Une partie seulement des bâtiments, qui abritaient une forge, une fonderie, un moulin ou des écuries – les chevaux travaillaient en surface mais aussi dans les galeries –, a été conservée. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie (3) se distingue par son architecture industrielle XIXe : façade en briques, hautes fenêtres et toiture en sheds.

    À la mine ou au balcon

    Pour se rendre sur la zone d’extraction du charbon, il faut s’éloigner encore un peu. Au visiteur de faire fonctionner ses jambes mais aussi son imagination. Le paysage minier a en effet totalement disparu, remplacé par les parcs Maugrand et Saint-Louis (4). Ici, pas de terrils à dévaler mais de vastes pelouses agrémentées de lacs, vestiges des puits et d’anciennes carrières qui se sont naturellement remplis d’eau. De fins poteaux indiquent l’emplacement de la quinzaine de puits d’extraction.

    Naturelles et artificielles, deux voies d’eau n’étaient sans doute pas de trop pour laver la fatigue des gueules noires après une journée dans le fond. Pour rejoindre le centre-ville, il leur fallait enjamber la rivière Bourbince et passer sur l’autre rive du canal. Créée par décret en 1856, Montceau-les-Mines, avec son plan orthogonal, a tous les attributs d’une ville nouvelle. Premier « cadeau » à la cité, tout entière à son service, la Compagnie lança, dès 1858, l’édification de l’église Notre-Dame (5).

    Elle mit aussi à disposition le terrain et finança pour moitié la construction de l’actuelle mairie (6) ! Sa façade principale donnerait sur la place, côté canal, pour que, disait-on, Léonce Chagot, neveu de Jules et premier édile, puisse contempler depuis le balcon ses possessions.

    Fonds du lavoir

    Sans doute n’aurait-il pas apprécié que la place serve de point de rassemblement, comme ce fut le cas lors des grèves qui se sont succédé au tournant du XXe siècle, exceptionnelles par leur ampleur. En juin 1899, sur un total de 11 500 salariés, près de 10 000 se sont mobilisés. Entre janvier et mai 1901, les mines connurent un arrêt de travail de 105 jours. Si les avantages obtenus furent modestes au regard de sa durée, une des grèves les plus longues du mouvement ouvrier français, cette « grande grève » accompagna la naissance du mouvement syndical. En 1908, le tout jeune syndicat choisit de construire son siège au 42 de la rue de l’Est, devenue Jean-Jaurès, autrefois très commerçante (7).

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    Le long de la voie ferrée, le bâtiment de trois étages se dresse dans l’alignement de la direction des houillères. Son style Beaux-Arts, tout en briques et pierres de taille, le pose également en contre-pouvoir. Au numéro 37, l’école communale des garçons (8), achevée en 1882 à la suite des lois Jules Ferry par le premier maire républicain de Montceau, se voit elle aussi de loin. Sa hauteur et sa superbe façade inspirée du néogothique imposent le respect dû au savoir et la différencient des établissements scolaires patronaux, confiés à des congrégations religieuses.

    La ville à angles droits n’y a pas été par quatre chemins pour tourner la page du charbon. Le 14 septembre 1993, le double chevalement du puits Darcy, le principal et le dernier en activité du bassin, est détruit en catimini. L’exploitation à ciel ouvert obtiendra un bref sursis, jusqu’en 2000.

    La bataille patrimoniale se joue à présent autour du lavoir des Chavannes. Vieille carcasse rouillée pour certains, cathédrale d’acier pour d’autres, tous s’accordent sur un point : les 800 000 euros promis par l’État, qui l’a cédé en 2021 pour un euro symbolique à la ville, ne suffiront pas à le sauver. En attendant de trouver les fonds, le gigantesque site de triage reste sur le carreau (9). Née du charbon, l’histoire de Montceau-les-Mines s’écrit désormais sans lui. Mais pour « changer de base », du passé faut-il toujours faire table rase ?

    Sur les deux rives de Chagot-ville

    1. La Maison d’administration, 52, quai Jules-Chagot. Construite dans les années 1820, agrandie en 1879.

    2.Les Ateliers du Jour, 52, quai Jules-Chagot. Bureaux et ateliers centraux, désaffectés après la fin de l’exploitation.

    3. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie est devenue l’Atelier du coin, un atelier chantier d’insertion par l’art.

    4. Entièrement réhabilités et redessinés, les terrains des anciens puits d’extraction ont donné naissance à deux grands parcs paysagers.

    5. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, 53, rue de la République.

    6. Mairie de Montceau-les-Mines, 18, rue Carnot.

    7. Au 42 de la rue Jean-Jaurès, la maison syndicale est inaugurée en 1909.

    8. L’ancienne école communale, au 37, rue Jean-Jaurès, est devenue le musée de l’École.

    9. Le lavoir des Chavannes, 40, quai du Nouveau-Port, fut l’un des plus grands lavoirs à charbon d’Europe.

    Découverte
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    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, Pékin s’affirme comme le principal allié du Kremlin. La visite du président Xi Jinping à Moscou qui débute ce 20 mars confirme des rapports privilégiés et un tournant géopolitique.

    Vadim Kamenka

    Le président chinois, Xi Jinping, arrive, ce lundi 20 mars, à Moscou pour discuter de la « coopération stratégique » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il s’agit de sa première visite d’État en Russie en près de quatre ans.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, les deux dirigeants se rencontreront pour la deuxième fois, un premier dialogue avait eu lieu en septembre lors d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.

    Chine-Russie, une coopération et des arrière-pensées

    À l’époque, Xi Jinping et Vladimir Poutine avaient affiché leur volonté de se soutenir face aux pays occidentaux. Cette fois, ils devraient signer « une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère », a affirmé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

    La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort

    Cette visite d’État n’est pas anodine étant donné le contexte. La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort. Le dirigeant chinois doit rester chez son voisin jusqu’au mercredi 22 mars pour y signer des documents bilatéraux importants.

    Pour le programme : « Ce sera une conversation en tête-à-tête, il y aura un déjeuner informel. Et dès le (mardi) 21 mars, se tiendra une journée de négociations », a précisé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Côté chinois, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, évoque un « déplacement pour l’amitié et la paix » et « un échange de vues approfondi avec le président Poutine sur les relations bilatérales et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun ». La vraie question est de savoir si la forte convergence politique qui se manifeste peut devenir une alliance ou un pacte.

    Les deux pays ont désormais une même priorité stratégique : l’opposition à l’Occident et aux États-Unis. Dans ce nouvel ordre mondial que cherchent à défendre Pékin et Moscou, où la Chine s’affirme, d’autres puissances adhèrent : Brésil, Iran, Inde, Afrique du Sud, Congo, Mali… Ainsi, treize pays ont affirmé vouloir rejoindre l’organisation des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Afghanistan, l’Indonésie...

    « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires»

    Si Pékin a refusé de condamner Moscou pour le conflit en Ukraine, il avait publié le jour anniversaire de l’invasion, le 24 février dernier, un document en 12 points à propos de la guerre. Ce texte pointait l’impératif du dialogue et de la négociation en vue d’une « solution pacifique ».

    Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

    Le ministère des Affaires étrangères rappelait aussi le « respect de la souveraineté des pays » et la ferme condamnation de l’emploi de l’arme atomique brandi à plusieurs reprises par Vladimir Poutine et des « attaques armées contre les centrales nucléaires ». Il reprenait aussi des propositions mentionnées le 21 février lors la présentation de son « initiative globale de sécurité ».

    Il est évident que les deux présidents vont échanger sur ces points. « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur certains comme l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires. Mais sur d’autres comme le respect de la souveraineté territoriale, il y a des points de divergence », note Igor Delanoë, le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe.

    Igor Delanoë : « Les deux pays partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Après sa visite en Russie, le président chinois appellera Volodymyr Zelensky

    Pour de nombreux diplomates, la Chine veut maintenir une excellente image, notamment auprès des pays du Sud, et apparaître désormais comme un acteur majeur capable de promouvoir la paix. Au Moyen-Orient, la Chine a favorisé une médiation entre les Saoudiens et les Iraniens.

    Et le président chinois a précisé qu’au terme de sa visite en Russie, il appellerait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « En ce qui concerne l’Ukraine, je doute que les Européens, les Russes et les États-Unis, qui considèrent ce continent comme leur pré carré, laissent les Chinois à la manœuvre pour mettre fin au conflit », estime un expert en relations internationales.

    En attendant, la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de viser Vladimir Poutine d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre peut-elle avoir un impact ? Ni la Chine ni la Russie n’ont reconnu les compétences de la CPI. Moscou a contesté cette décision et rappelé que d’autres États membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis, ne l’avaient pas ratifiée.

    Côté économique, le commerce bilatéral, qui a progressé de 29 % en 2022, a atteint les 189 milliards de dollars. Un niveau qui concerne les secteurs de l’énergie (pétrole, gaz), les semi-conducteurs, l’automobile, équipements militaires, etc. La part du pétrole russe dans les importations chinoises est proche de 17 %.

    L’un des enjeux de la visite portera aussi sur le futur gazoduc Power of Siberia II, qui doit passer par la Mongolie et pourrait fournir, à l’horizon 2030, 50 milliards de m3 de gaz supplémentaires par an. Les marques chinoises occupent désormais plus de 30 % du marché automobile russe. La stabilité de l’économie russe dépend désormais de la Chine, qui s’affirme en alternative à l’impérialisme américain.

    ChineRussiexi jinpingVladimir Poutine
    L'Humanité

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Entretien

    Depuis plusieurs années, la coopération entre Moscou et Pékin s’est développée. La venue du président chinois sera l’occasion de redéfinir ce partenariat dit stratégique. Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, revient sur cette notion. Entretien.

    Vadim Kamenka

    Plusieurs convergences de fond existent entre les autorités chinoises et russes, notamment en matière politique, sur le besoin d’un nouvel ordre mondial multipolaire et désoccidentalisé.

    À partir de lundi, Xi Jinping entame une visite de trois jours en Russie. Que peut-on en attendre ?

    Il s’agit du premier déplacement important de Xi Jinping depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et sa réélection officielle, le 10 mars. Les deux chefs d’État s’étaient vus à Pékin, en février 2022, juste avant le déclenchement de la guerre, à l’occasion des jeux Olympiques. Ils avaient évoqué leur partenariat stratégique sans limite. Avec le conflit en Ukraine, les autorités chinoises ont pris leurs distances vis-à-vis de cette formule pour décrire la nature de leur relation avec le Kremlin. Inversement, les Russes persistent à conserver le narratif du partenariat stratégique sans limite. Cette visite sera donc l’occasion de renouveler les termes de cette coopération étant donné le nouveau contexte géopolitique qui existe depuis le 24 février 2022.

    L’autre objectif sera d’évoquer la montée en puissance dans la zone pacifique de l’Aukus (Australie, Royaume-Uni, États-Unis), qui a pris une nouvelle tournure avec la réunion à San Diego, le 13 mars. Les trois pays ont annoncé un partenariat pour la vente de sous-marins à propulsion nucléaire pour l’Australie. Russes et Chinois estiment devoir – chacun selon des modalités et des contextes différents – faire face à une pression occidentale : les premiers dans le cadre d’un conflit ouvert en Ukraine, les seconds dans la zone Asie-Pacifique.

    Cette visite marque-t-elle un tournant dans leurs rapports bilatéraux ?

    Étant donné la durée conséquente de cette visite pour un chef d’État, il est certain qu’il y aura des annonces. Les deux pays pourraient bien signer de nouveaux documents pour formaliser les différents volets de ce partenariat stratégique présenté comme « approfondi » qui s’étale jusqu’à 2030. En somme, ils vont présenter une feuille de route et discuter aussi du volet militaro-technique de cette coopération. Côté russe, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef du service fédéral vont participer à ces échanges. Car les deux pays ont développé des partenariats dans ce domaine avec des exercices militaires communs, notamment sur la côte pacifique. Mais pas seulement. Ils effectuent actuellement un exercice naval dans le golfe d’Oman avec la marine iranienne. Un volet économique sera également abordé : nouveaux contrats énergétiques, nœuds logistiques, investissements chinois en Russie.

    Que signifie le concept de coopération stratégique ?

    Ce partenariat exprime plusieurs convergences de fond. En matière politique, les deux pouvoirs partagent une perception similaire d’un Occident menaçant et agressif. Quand on examine les deux documents chinois publiés à quelques jours d’intervalle sur la sécurité globale et sur la paix en Ukraine, Pékin critique en creux le rôle de l’Occident dans les affaires du monde. Moscou et Pékin fustigent la « mentalité de la guerre froide » et l’ « unilatéralisme » qui caractériseraient l’action des Occidentaux dans la gestion des affaires du monde et dénoncent l’utilisation abusive des sanctions dans les relations internationales en désignant les États-Unis. En clair, il y a des convergences très fortes sur la perception du rôle de l’Occident et, par extension, sur ce que devrait être le nouvel ordre mondial : multipolaire et passablement désoccidentalisé.

    Le partenariat économique, lui, demeure très dense. La Chine doit être désormais le premier partenaire commercial de la Russie. Dans la coopération militaro-technique, les Chinois sont en avance dans de nombreux domaines sur les Russes, mais il subsiste des niches potentielles si les deux partenaires souhaitent avancer dans cette direction. Avec l’affaire de l’Aukus et des sous-marins nucléaires, Vladimir Poutine avait proposé, en 2019, que les Russes puissent travailler avec les Chinois sur l’élaboration d’un système d’alerte avancée pour les tirs de missiles balistiques. Un sujet extrêmement sensible qui touche à la souveraineté et que les Russes étaient prêts à partager.

    Depuis le début du conflit en Ukraine, comment cette relation a-t-elle évolué ?

    Le déséquilibre qui existait avant dans la relation entre les deux économies a été confirmé et même accentué. Les dirigeants russes avaient parfaitement identifié cette situation particulièrement inconfortable et avaient cherché à diversifier « leurs partenariats asiatiques » avec le Japon, la Corée du Sud et le Vietnam, notamment. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Il ne reste plus que la Chine qui a maintenu ses liens et dans une moindre mesure le Vietnam. L’asymétrie dans ces relations n’en est que plus prononcée. Dans le cadre de ce conflit, les Chinois sont très anxieux face à la rhétorique nucléaire employée par les autorités russes. Cela ressort dans leurs documents stratégiques affirmant qu’il ne fallait pas que l’arme nucléaire soit utilisée.

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    L'Humanité

    Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts

    Actu

    Depuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.

    Vadim Kamenka

    Dans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.

    Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?

    La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.

    Tactique ou épuisement humain et matériel ?

    Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stra­tégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «

     L’opération défensive dans cette direction est d’une ­importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.

    Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes

    Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stra­tégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.

    « Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas ­lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.

    Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.

    « La contre-offensive majeure au printemps »

    « Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.

    Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.

    C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.

    Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.

    La stratégie d’une guerre longue en question

    Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.

    Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.

    Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"

    Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.

    Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés

    Pour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-­le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».

    Pour ­garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.

    Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass
    L'Humanité

    Accord céréalier : le chantage de Moscou

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.

    Vadim Kamenka

    À Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.

    Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.

    Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix

    Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.

    Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».

    La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».

    « Préserver l’intégrité de l’accord »

    Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».

    À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.

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    L'Humanité

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Entretien

    Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

    Gaël De Santis

    Moscou (Russie), envoyé spécial.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

    Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

    L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

    En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

    À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

    La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

    Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

    La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

    Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

    Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

    La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

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    L'Humanité

    Walter Baier, solidaire des Français

    Un jour avec

    Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

    Gaël De Santis

    Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

    En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

    Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

    Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

    Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

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    L'Humanité

    À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

    Reportage

    Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

    Vadim Kamenka

    Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

    Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

    des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

    Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

    Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

    Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

    Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

    RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
    L'Humanité

    Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

    Entretien

    GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

    Youness Machichi

    Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

    Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

    Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

    Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

    Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

    Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

    Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

    L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

    Guerre en UkraineChine
    L'Humanité

    Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

    Reportage

    Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

    Emmanuelle Chaze

    Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

    Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

    Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

    les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

    La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

    Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

    Guerre en Ukraineodessa
    L'Humanité

    Habib Benglia, un comédien haut en couleur

    Il était une fois

    Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

    Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

    Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

    De Tombouctou à Paris

    Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

    Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

    Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

    Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

    La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

    Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

    Un « racisme ordinaire »

    Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

    Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

    Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

    La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

    La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

    Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

    Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

    Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

    À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

    « La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

    La polyvalence des artistes de l’époque

    Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

    Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

    Histoire
    L'Humanité

    Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

    Il était une fois

    Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

    L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

    Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

    Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

    Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

    Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

    Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

    Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

    Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

    Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

    Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

    Métamorphoser les réfractaires en combattants

    Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

    Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

    La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

    Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

    Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

    L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

    Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

    À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

    Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

    L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

    Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

    Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

    Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

    Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

    Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

    En savoir plus

    • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
    • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
    • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
    • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
    Résistance
    L'Humanité

    Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

    Il était une fois

    Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

    Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

    « Une épreuve prolétarienne de masse »

    Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

    Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

    Une foule admirative des sportifs

    Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

    Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

    Un rendez-vous de l’athlétisme français

    Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

    Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

    Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

    « Le sport est un moyen et non un but »

    La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

    Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

    Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

    L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

    La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

    La base de départ pour de futurs champions

    La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

    La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

    Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

    Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

    Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

    Pour en savoir plus

    • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
    • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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    Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

    Il était une fois

    Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

    Thomas Grillot

    C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

    Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

    Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

    Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

    L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

    Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

    Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

    Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

    Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

    Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

    Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

    Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

    C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

    Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

    C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

    Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

    Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

    Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

    C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

    Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

    1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

    Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

    Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

    Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

    Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

    Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

    Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

    Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

    Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

    Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

    Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

    Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

    Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

    Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

    Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

    La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

    En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

    D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

    Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

    (1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

    Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

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    Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

    Il était une fois

    Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

    Jean-Yves Mollier

    On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

    Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

    Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

    De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

    Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

    Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

    Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

    « Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

    Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

    Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

    C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

    Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

    Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

    En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

    EN SAVOIR PLUS

    « Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

    « Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

    « Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

    livres
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    Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

    Il était une fois

    Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

    Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

    Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

    Trop fluet pour le football américain

    Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

    Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

    Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

    Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

    Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

    A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

    Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

    Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

    Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

    Martin Luther King lui écrit personnellement

    Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

    Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

    La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

    Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

    Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

    Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

    Un dernier défi : remporter Wimbledon

    En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

    Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

    Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

    « Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

    Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

    S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

    Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

    EN SAVOIR PLUS

    « Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

    « Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

    TennisségrégationnismeÉtats-Unis
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    Avec le RIP, la gauche veut donner la parole au peuple

    Actu

    Les parlementaires de la Nupes ont déposé, en fin de semaine dernière, une demande d’organisation d’un référendum. Ils font le pari de récolter 4,7 millions de signatures pour faire tomber la réforme.

    Emilio Meslet

    Si une large consultation populaire avait lieu aujourd’hui, il est certain que la réforme des retraites serait très largement balayée. Selon les sondages, près de 7 Français sur 10 y sont hostiles. Un chiffre qui monte à 9 sur 10 chez les actifs. Mais le gouvernement est resté sourd à cette opposition massive, en passant plusieurs fois en force.

    Le peuple n’a pas dit, pour autant, son dernier mot, tout comme les élus de gauche. « Nous n’acceptons pas cette réforme illégitime et nous utilisons tous les leviers possibles. Si le référendum d’initiative partagée (RIP) ne sert pas aujourd’hui dans une telle crise démocratique, quand sert-il ? questionne le député PCF Pierre Dharréville. Nos institutions, aussi critiquables et fragiles soient-elles, doivent servir la volonté populaire et lui permettre de s’exprimer. »

    André Chassaigne : « Le RIP est un prolongement formidable de la lutte » 

    Vendredi 17 mars, à l’initiative des communistes et soutenus par l’intersyndicale, 252 parlementaires de gauche ont déposé une proposition de loi référendaire, comme le prévoit l’article 11 de la Constitution, visant à « affirmer que l’âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans ».

    Première étape validée

    Première étape validée puisqu’il fallait réunir au moins 185 signatures. Après examen par une commission de recevabilité, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a transmis, lundi 20 mars, la demande au Conseil constitutionnel qui doit la valider ou non, au plus tard d’ici à un mois. « Là où il y a un juge, il y a risque, philosophe Boris Vallaud, président du groupe socialiste. Deux questions sont en jeu : propose-t-on une réforme de politique sociale ? La réponse est, selon nous, oui. Crée-t-on une nouvelle dépense ? Non. »

    Si la juridiction suprême donne le feu vert, la réforme des retraites est suspendue pour neuf mois, le temps d’organiser et de mener une grande campagne populaire pour recueillir les signatures de 10 % du corps électoral, soit environ 4,7 millions de personnes.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    « La logique aurait été d’aller au vote, jeudi 16 mars, sur la réforme. Or le gouvernement n’avait pas de majorité et veut faire croire, maintenant que la motion de censure a été rejetée, que la loi est en vigueur. Il faut combattre la résignation en se tournant vers les Français. Ce peut être une belle campagne commune », se félicite Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée. Un temps réticents à l’idée du RIP, les députés insoumis ont fini par s’y rallier. « Ils pensaient que ce serait décevant si on n’y arrive pas, mais c’est compliqué pour eux d’expliquer pourquoi ils ne montent pas dans le bateau », assure un cadre de la Nupes.

    Même avec les signatures, le Parlement pourrait tout de même enterrer le référendum

    Depuis 2008, date d’entrée du RIP dans la Constitution, celui-ci n’a été autorisé qu’une seule fois, en 2019. Il visait à « affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris ». Le décompte s’était arrêté à 1,1 million de signatures. Le vote populaire n’avait pas eu lieu mais la privatisation d’ADP avait été abandonnée sous la pression.

    Si les 4,7 millions de signatures sont récoltées sur les retraites, le Parlement pourrait tout de même enterrer le référendum. « Mais je leur souhaite bon courage pour le censurer, rassure Pierre Dharréville. Sinon, ce serait vraiment la démonstration d’un passage en force jusqu’au bout, d’un mépris de la volonté populaire. » Réponse fin 2024.

    référendumRéforme des retraitesparlementAssemblée nationale
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    Le président est nu

    Éditorial

    Maurice Ulrich

    Le gouvernement a sauvé son texte à neuf voix près. La première ministre va y voir une victoire en ayant le front d’affirmer que la démocratie l’a emporté. C’est se rassurer à bon compte sur la profondeur de la crise politique et sociale. Voilà donc le président contre le pays. Le fiasco est tel qu’il était souligné ces derniers jours dans la presse étrangère, alors même qu’entre promesses de renvois d’ascenseur et petits arrangements entre frères faussement ennemis, les ministres avaient été fermement engagés à tout faire pour acheter les voix de la droite. On le sait désormais, l’illusion lyrique qui avait accompagné la première élection d’Emmanuel Macron est depuis longtemps dans les oubliettes de l’histoire. Le « en même temps » prétendument de droite et de gauche est aux yeux de tout le pays de droite et de droite.

    Le roi est nu. Dans le conte d’Andersen, un enfant dit ce que la foule refuse de voir. Là, c’est le peuple qui le sait. Les habits neufs de celui qui fut surnommé « Jupiter » sont les vieilles hardes des politiques autoritaires quand bien même elles se parent des plumes de paon de la modernité. Le pacte démocratique qui lie un président au pays est rompu. Emmanuel Macron avait dit, au lendemain de sa réélection qu’il en avait compris les conditions. C’était pour affirmer par la suite que les électeurs avaient approuvé son programme et en particulier la réforme des retraites. Mensonge. Plus des deux tiers des Français y sont opposés et, au premier rang, celles et ceux à qui il rendait hommage pendant la crise sanitaire, les premiers de corvée opposés aux premiers de cordée, censés faire ruisseler la richesse. On sait comment.

    Contre lui, les jeunes, les rassemblements spontanés dans toutes les villes de France où des interventions policières injustifiées, selon les termes même de Philippe Martinez, voudraient donner à voir partout des extrémistes. Contre la réforme, face au déni démocratique. Contre lui, une unité jamais vue depuis des années, une vision des syndicats renouvelée dans l’opinion. Mais avec lui, c’est l’image même de la politique qui est abîmée durablement, une part de la représentation nationale s’est coupée du pays, le gouvernement est discrédité. Les jours à venir vont peser lourd. La parole est au peuple.

    Emmanuel MacronRéforme des retraitesmotion de censure
    L'Humanité

    Projet de loi retraites : la bataille juridique à venir

    Actu

    La réforme des retraites n’est pour l’heure ni promulguée ni entrée en vigueur. Le processus juridique poursuit son chemin. Sénateurs et députés de gauche ont décidé de saisir ce mardi le Conseil constitutionnel. Objectif : faire censurer la réforme.

    Emilio Meslet

    Contrairement au message que veut faire passer le gouvernement pour démobiliser le mouvement social, le rejet des motions de censure, consécutives au passage en force sur la réforme des retraites, ne signifie en rien la fin de la bataille.

    Du strict point de vue légal, le projet de loi est uniquement considéré comme adopté par le Parlement. Mais le processus juridique poursuit son chemin. La réforme des retraites n’est pour l’heure ni promulguée ni entrée en vigueur. D’ici là, les opposants ont plusieurs cartes en main pour mettre en échec la Macronie.

    Les parlementaires ont des arguments à la pelle

    C’est pourquoi, ce mardi 21 mars, les quatre groupes de la Nupes déposent conjointement des recours devant le Conseil constitutionnel pour un contrôle a priori. Lequel pourrait censurer tout ou partie de la réforme. Les trois groupes de gauche au Sénat suivront la même démarche.

    Les sages, selon le terme consacré, ont alors un mois (huit jours si le gouvernement le demande) pour se prononcer sur ces saisines. Entretemps, la promulgation de la loi est suspendue.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Des arguments, les parlementaires en ont à la pelle. « Dans ce texte, rien ne va. Nous utilisons toutes les cartouches à notre disposition », assure Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée. La gauche conteste en premier lieu le véhicule législatif choisi par l’exécutif, à savoir le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) rectificatif, qui lui permet de contraindre les débats. Et ce quelques semaines après avoir adopté un budget par 49.3. Or, une réforme des retraites n’a rien d’un texte budgétaire sur l’année en cours mais a des implications bien plus larges dans le temps.

    Quel sort pour les « cavaliers sociaux » ?

    Autre problème : la sincérité des débats. « Il nous a fallu débusquer des contre-vérités et des mensonges », résume Boris Vallaud. Reste à connaître le sort des « cavaliers sociaux », ces dispositions qui n’ont rien à faire dans un PLFSS, comme l’index senior, sur lequel le Conseil d’État avait déjà averti le gouvernement.

    Retraites. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau dénonce un « détournement de procédure »

    « Nous sommes dans un moment grave où la solidité de nos institutions est en question. Le Conseil constitutionnel doit juger en droit, et non en termes d’opportunités politiques. Je lui fais confiance pour trancher indépendamment des pressions », alerte la présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain. Et le communiste Pierre Dharréville de promettre : « L’accumulation d’effractions démocratiques vient entacher la légitimité du texte. On va faire feu de tout bois. »

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    conseil constitutionnelRéforme des retraitesAssemblée nationaleparlement
    L'Humanité

    Quel problème ?

    Billet

    Maurice Ulrich

    Que va-t-on imaginer ? Non, ce n’est pas Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, qui décide comme ça de s’octroyer une petite augmentation. Il a été clair à ce propos la semaine passée. « Ce n’est pas moi qui fixe ma rémunération, mais le conseil d’administration de TotalEnergies qui le fixe et les actionnaires qui l’approuvent. » C’est donc à l’insu de son plein gré que, sur proposition en effet du conseil d’administration, ses quelque 6 millions d’euros annuels vont s’arrondir de 10 %. Le groupe peut bien faire ça avec un peu plus de 20 milliards d’euros de bénéfices l’an passé. Ça paye, la crise de l’énergie. Au moment où 1 600 stations Total en Europe vont être cédées à un groupe canadien avec on ne sait quelles conséquences et alors qu’en plein mouvement plusieurs raffineries sont à l’arrêt, ça pourrait faire désordre. Mais Patrick Pouyanné est serein. Son salaire est certes élevé, « mais comparable à mes pairs du CAC 40 ». Où est le problème ? Et puis avec la soixantaine, il faut qu’il pense à sa retraite.

    le billet de Maurice UlrichTotalEnergieshauts salaires
    L'Humanité

    Depuis la France, le ministre israélien Bezalel Smotrich nie l’existence des Palestiniens

    Pas honte

    Le ministre d’extrême droite est venu en France déclarer, lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Betar : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Sans que cela ne gêne qui que ce soit au gouvernement.

    Pierre Barbancey

    Le 13 mars, le député communiste Jean-Paul Lecoq envoyait un courrier à la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour s’inquiéter de la possible venue en France de Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances.

    Il rappelait son profil : « Membre d’un parti d’extrême droite israélienne, ouvertement raciste, prônant le nettoyage ethnique des Palestiniens sur les terres occupées par Israël. » Et que Bezalel Smotrich se présente comme un « fasciste homophobe ». Un courrier resté sans réponse.

    Gérald Darmanin était sans doute trop occupé à trouver le meilleur moyen de faire taire l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé de Jérusalem en décembre. Il n’a pas vu arriver Bezalel Smotrich sur le sol français ce dimanche. Il n’a même pas tenté d’empêcher ce sinistre personnage de s’exprimer. D’abord lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Likoud France et du Betar, Jacques Kupfer, dont il a repris les déclarations avec plaisir : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Ce qui ne gêne pas Gérald Darmanin. Mais qu’on ose critiquer la politique d’Israël alors, on est, aux yeux du ministre de l’Intérieur, un « antisémite ».

    «Pas question d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme »

    Smotrich n’en est pas resté là. Interrogé par la chaîne I24 News, celui qui avait déclaré qu’Israël devait raser le village de Huwara, avant de faire une molle volte-face, a insisté : « Il n’est pas question pour nous d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme. »

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Emmanuel Macron, qui a reçu il y a peu Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement auquel appartient Smotrich, sait maintenant à quoi s’en tenir. Inutile donc de parler d’une solution à deux États avec une telle coalition.

    Au contraire, il convient désormais d’envisager des sanctions efficaces pour forcer Israël à respecter le droit international. À cet égard, les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale peuvent être délivrés contre tous les dirigeants. Y compris israéliens.

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    Israël-Palestine
    L'Humanité

    Réfugiés climatiques

    Chronique

    Charlotte Recoquillon

    Mohamed, dont la famille vote pour le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), a hérité des terres agricoles de son père, dans la région de Sylhet. Un conseiller municipal de la Ligue Awami l’a approché pour lui racheter le terrain à un prix dérisoire, parce qu’il a lui-même un terrain à côté et qu’il veut construire un centre commercial. À la suite de son refus, des armes ou de la drogue sont cachées dans sa propriété et Mohamed est visé par de fausses accusations de trafic qui le conduisent à subir quelques mois de détention. À sa sortie, nouvelle affaire : cette fois, il y a un mort dans une bagarre générale et Mohamed est accusé d’avoir participé à l’assassinat. Il bascule dans la clandestinité et s’enfuit.

    Cette histoire est typique, parmi les 10 554 premières demandes déposées en 2022 auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Les Bangladais représentent la deuxième nationalité des demandeurs d’asile, derrière les Afghans qui restent largement majoritaires. Mais contrairement à ces derniers, il est rare que les Bangladais obtiennent le statut de réfugié, car, comme dans le cas de Mohamed, les motifs d’exil ne relèvent pas de leurs opinions politiques. Pourtant, avec une augmentation de près de 70 % des demandes, force est de constater qu’il se passe quelque chose au Bangladesh. En effet, la montée du niveau des mers, due au dérèglement climatique, et les inondations catastrophiques qui menacent le littoral bangladais, de faible altitude, et inondent d’eau salée les terres agricoles les plus fertiles forcent de plus en plus de personnes à fuir.

    Le rapport 2022 de l’ONU sur la traite des êtres humains a même révélé une augmentation du nombre de cas dans ce pays, en particulier après le déplacement de millions de personnes en raison de cyclones dévastateurs et d’inondations. Il a souligné que les trafiquants d’êtres humains sont actifs dans les plus grandes forêts de mangroves du monde, les Sundarbans, et les zones côtières de la région de Khulnâ. Pourtant, pour la CNDA, il n’est pas possible d’accorder l’asile aux personnes impactées. « Au mieux », les Bangladais peuvent bénéficier de la protection subsidiaire, s’ils peuvent prouver avoir subi un traitement suffisamment inhumain et dégradant. Mais, dans un contexte où le dérèglement climatique s’accélère et ses effets s’aggravent, les tensions géopolitiques et les crises humanitaires vont pousser des millions de personnes à chercher un refuge. Et, en l’état, le droit d’asile ne permet pas de protéger ces réfugiés climatiques.

    Réchauffement climatiqueréfugiés climatiquesbangladeshONU
    Opex 360

    Le Pentagone évalue le rapport « bénéfice/risque » de ses vols de drones au-dessus de la mer Noire

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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    La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.

    Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

    En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

    Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

    Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

    Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

    Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

    D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

    En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

    FORTE10's mission has been much shorter than usual. pic.twitter.com/VuYwp2TIXQ

    — Manu Gómez (@GDarkconrad) March 17, 2023

    Le Pentagone évalue le rapport « bénéfice/risque » de ses vols de drones au-dessus de la mer Noire

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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    La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.

    Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

    En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

    Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

    Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

    Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

    Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

    D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

    En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

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    — Manu Gómez (@GDarkconrad) March 17, 2023

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    Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

    En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

    Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

    Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

    Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

    Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

    D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

    En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

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    En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

    Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

    Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

    Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

    Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

    selon CNN

    D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

    En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

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    March 17, 2023

    Opex 360

    L’Australie va passer une grosse commande de missiles de croisière américains Tomahawk

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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    En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

    Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

    Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

    Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

    À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

    Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

    À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

    « Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

    L’Australie va passer une grosse commande de missiles de croisière américains Tomahawk

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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    En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

    Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

    Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

    Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

    À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

    Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

    À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

    « Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

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    En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

    Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

    Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

    Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

    À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

    Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

    À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

    « Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

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    En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

    Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

    Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

    Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

    les détails

    À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

    Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

    À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

    « Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

    L'Humanité

    La trappe de l’inflation financière

    Actu

    Bruno Odent

    Contrairement aux messages servis par les dirigeants de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale états-unienne, la crise bancaire démarrée avec la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) outre-Atlantique, puis celle annoncée en Europe de Credit suisse, n’a pas fini de secouer le monde de la finance. En dépit de la planche à billets fébrilement réactivée aux États-Unis, en dépit d’une prise de contrôle de Credit suisse par le mastodonte des banques helvètes, UBS, pour 3 milliards de francs suisses (3,02 milliards d’euros), la crainte que le mégacoup de torchon ne continue de s’étendre reste maximale. Sur les places financières, en Asie comme en Europe, les valeurs bancaires, comme la française Société générale, ont ainsi continué de perdre du terrain ce lundi.

    La formidable inflation financière qui a sévi durant ces quinze dernières années, et singulièrement pendant la pandémie de Covid, est à l’origine de ces mégaturbulences. « Heureusement, il y a eu Lehman Brothers », se rassure-t-on parmi les champions hexagonaux du placement boursier. On s’y réjouit que, cette fois, les autorités monétaires aient réagi au quart de tour pour empêcher un désastreux effet domino, comme lors du krach de 2008.

    Il reste une gigaboursouflure financière accumulée, nourrie par ces dizaines de milliers de milliards de crédits gratuits déversés sur les marchés et confisqués par leurs plus gros opérateurs dans des placements spéculatifs (cryptomonnaie, rachat d’actions pour faire grimper le cours des titres), au détriment de nécessaires investissements. Se prémunir de la débâcle ne peut passer que par une autre politique du crédit, avec des taux augmentés contre la spéculation et abaissés, à l’inverse, pour le financement de tant de projets qui manquent aujourd’hui si cruellement.

    Banquescrise financièreÉtats-Unissuisse
    Opex 360

    À son tour, la Slovaquie annonce le don d’avions MiG-29 Fulcrum à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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    Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

    Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

    À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

    Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

    Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

    #Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

    — Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

    « Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

    Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

    Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

    Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

    Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

    À son tour, la Slovaquie annonce le don d’avions MiG-29 Fulcrum à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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    Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

    Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

    À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

    Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

    Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

    #Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

    — Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

    « Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

    Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

    Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

    Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

    Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

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    Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

    Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

    À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

    Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

    Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

    #Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

    — Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

    « Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

    Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

    Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

    Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

    Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

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    Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

    Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

    À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

    Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

    Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

    #Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

    — Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

    #Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

    #Slovak#MiG29s#Ukraine@ZelenskyyUa#weapons#Military#Europe#Russia

    — Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

    March 17, 2023

    « Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

    Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

    Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

    Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

    Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

    L'Humanité

    ski freestyle. Perrine Laffont, plus que jamais la boss

    Éric Serres

    ski freestyle Assurée de remporter le gros globe de cristal, Perrine Laffont a terminé sa saison par une 30e victoire en Coupe du monde de ski de bosses, en dominant en finale l’Américaine Jaelin Kauf, sur les pistes kazakhes d’Almaty. Avec deux médailles d’or aux championnats du monde en simple et en parallèle, quatre victoires en Coupe du monde, onze podiums sur douze courses cet hiver, le gros globe du classement général et le petit globe des bosses parallèle, Perrine Laffont a repris sa domination de la discipline, un an après sa décevante quatrième place aux JO de 2022 à Zhangjiakou (Chine). « Je suis simplement contente que la saison soit terminée, ça a été dur et compliqué. C’est génial de terminer sur deux victoires », a commenté la Pyrénéenne de 24 ans. 

    ski freestyle
    L'Humanité

    Julia Simon

    Femme du jour

    Éric Serres

    La Française Julia Simon s’est adjugé, samedi, le gros globe de cristal de bi- athlon. La Savoyarde, qui disposait de 144 points d’avance à deux courses de la fin, n’a pas flanché et a devancé sa dernière concurrente, l’Italienne Dorothea Wierer, au bout du sprint disputé à Oslo. Après avoir été sacrée championne du monde de la poursuite et médaillée de bronze de la mass start à Oberhof (Allemagne) en février, elle conclut ainsi une année remarquable qui l’a vue dominer quasiment tout l’hiver. Souvent jugée trop impatiente jusque-là, Julia a complètement changé de dimension, portée par une régularité toute nouvelle au tir couché, son point faible. Elle a signé ainsi trois victoires et dix podiums en Coupe du monde, presque autant que depuis ses débuts dans la cour des grandes en 2017. Chapeau !

    Biathlonhomme ou femme du jourfemme du jour
    L'Humanité

    Quidditch sans frontières

    Chronique

    Mejdaline Mhiri

    Fin avril, 400 personnes se retrouveront, balai en main, dans la banlieue d’Épinal, en Lorraine, pour mener le combat le temps d’un week-end. Il ne s’agit aucunement d’une manifestation de technicien·nes de surface en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail, mais d’un tournoi de quidditch. Ce « sport-fiction » issu de l’univers du jeune sorcier Harry Potter s’est popularisé dans l’Hexagone au point d’aboutir, en 2013, à la création d’une fédération, la FFQ.

    Dès 2005, deux étudiants de l’université américaine de Middlebury avaient adapté des scènes du film en une discipline sportive. Comme les balais ne volent évidemment pas (vous aussi, vous vous êtes posé la question ?), il s’agissait d’établir des règles pour que l’intérêt sportif, la faisabilité, mais aussi le spectacle soient au rendez-vous. Ainsi, le souafle s’est mué en ballon de volley, le vif d’or en balle de tennis logée dans une chaussette accrochée au dos de l’arbitre, et les anneaux suspendus dans le vide en cerceaux. Plus banal mais plus réaliste aussi.

    S’il y a peu de chance pour qu’un sort soit jeté en plein match, une obligation majeure est à respecter : chaque équipe doit être composée de sept membres dont au maximum quatre s’identifient au même genre. La FFQ se vante d’organiser « le seul sport de contact obligatoirement mixte à reconnaître la pluralité des genres ». Un état d’esprit porté à la fois sur la compétition, la bonne humeur et l’altérité. « Je n’en connais pas les raisons exactes mais ça fait partie de notre ADN, porté par la fédé internationale, partage Tess Harmand, présidente de la FFQ. Les personnes trans ou non binaires peuvent donc être elles-mêmes sur un terrain de quidditch. »

    Avec plus de 300 licencié·es, la discipline demeure confidentielle en France mais veut transmettre ses valeurs. Également directrice du développement à la Fondation Alice Milliat, Tess Harmand détaille : « On n’a pas de chiffres concernant la pratique des personnes trans parce qu’on ne leur demande pas de s’identifier comme telle à l’inscription. Instinctivement, je dirais qu’il y a peut-être trois ou quatre personnes concernées. Ce n’est pas énorme mais c’est crucial pour nous. »Une commission égalité/mixité au sein de la FFQ veille à ce que chacun·e trouve sa place au quotidien. « On a une belle communauté parmi nos licencié·es mais les vieilles habitudes, avec les hommes qui mènent le jeu, peuvent vite reprendre le dessus si on n’y prend pas garde… » glisse-t-elle. Les 29 et 30 avril, vingt-quatre équipes venues de tout le continent s’affronteront pour remporter la coupe dans leur maison respective. Et ce, quelle que soit leur composition. 

    sportharry potterLGBTLa chronique sportive de Mejdaline Mhiri
    L'Humanité

    Chez Ilévia, le « coup de marteau du 49.3 » galvanise les troupes

    Reportage

    Déclenchée à l’occasion d’une négociation sur les salaires, la grève dans les transports publics lillois voit son succès renforcé par la lutte contre la réforme des retraites.

    Ludovic Finez

    Villeneuve-d’Ascq (Nord), correspondance.

    «Elle m’a licencié et maintenant elle veut me faire travailler deux ans de plus ! » Dorian Vallois s’est battu comme délégué CGT contre les 180 suppressions de postes à l’usine d’amidon Cargill, à Haubourdin (Nord). Son licenciement a été, contre l’avis de l’inspection du travail, validé par Élisabeth Borne, alors ministre du Travail, avant de devenir première ministre et d’endosser la retraite à 64 ans.

    Le militant est arrivé à l’aube, ce lundi 20 mars, devant le dépôt de bus de Villeneuve-d’Ascq, en soutien aux grévistes d’Ilévia, les transports publics de la métropole lilloise. Musique à fond, barrières métalliques, feux de palettes : aucun véhicule ne sort. Pour le militant, il n’y a rien à sauver dans la loi : « Même la pénibilité, ce sont des conneries. » Dans son ex-usine, aucun ouvrier n’est considéré comme exposé au bruit, sous prétexte que la situation ne dure pas huit heures d’affilée. Dans son congé de reclassement, dix mois ne comptent pas comme cotisés : autant de rab avant la quille.

    À ses côtés, Yves Estager, retraité de la communauté urbaine de Lille, ajoute : « Ma femme est également retraitée. Vivre avec 1 900 euros par mois à deux, ce n’est pas évident. J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? » Frédéric Szolga se joint à la conversation. Éducateur spécialisé et délégué SUD, il encadre des enfants de 6 à 14 ans. « Nous sommes deux pour gérer en moyenne un groupe de dix-huit, précise-t-il. J’ai 53 piges et ça devient physiquement compliqué, je ne me vois pas faire ça jusqu’à 64 ans. » Quant aux beaux discours sur l’emploi des seniors, il n’en croit pas un mot, tant il constate dans son établissement les pratiques diverses pour « se débarrasser des anciens ».

    Dorian, Yves et Frédéric font partie des dizaines de militants venus prêter main-forte au dépôt de Villeneuve-d’Ascq, tandis que de nombreux autres ont fait de même aux dépôts de Sequedin et de Wattrelos. Ce lundi, aucun tram n’a circulé et seulement une poignée de bus. Signe de la forte mobilisation : une des deux lignes de métro était à l’arrêt toute la journée. Un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé.

    Reconduite à l’assemblée générale de 10 heures, la grève avait été enclenchée par la CGT, suivie par la CFDT, SUD et l’Unsa, après une réunion tendue de négociation annuelle obligatoire. En contrepartie d’une proposition d’augmentation salariale qui a fini par se rapprocher des 5 %, la direction veut alourdir le système de carence, en cas de congé maladie. « Psychologiquement, l’utilisation du 49.3 a également mis un coup de marteau aux salariés de notre entreprise, où se posent beaucoup de problèmes de conditions de travail. Ils n’imaginent pas travailler jusqu’à 64 ans, ni atteindre le nombre suffisant de trimestres », souligne Mohamed Farhi, de la CGT Ilévia, joint au téléphone à la mi-journée. Ou quand un bras d’honneur à la démocratie galvanise les troupes plutôt que de les assommer.

    LilleRéforme des retraitesMobilisations retraitesTransports publics
    Opex 360

    L’armée britannique va recevoir 14 obusiers suédois « Archer »

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

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    Le 15 mars, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le budget militaire du Royaume-Uni augmenterait de 11 milliards de livres sterling [soit 12,5 milliards d’euros] au cours des cinq prochaines années… Et qu’il représenterait près de 2,25% du PIB d’ici 2025.

    Cette annonce fait suite à celle faite deux jours plus tôt par Rishi Sunak, celui-ci ayant accordé aux forces britanniques une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres dans les deux à venir, afin de leur permettre de « reconstituer et de renforcer » leurs stocks de munitions après les prélèvements effectués pour aider militairement l’Ukraine, de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins », dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, États-Unis].

    Ces moyens financiers serviront donc en partie à remplacer certeins équipements fournis à l’Ukraine, dont les 32 obusiers automoteurs AS-90 promis à Kiev en janvier dernier, en même temps, d’ailleurs, que 14 chars Challenger 2. C’est en effet ce qu’avait assuré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quand il fit part de son intention d’accélérer le programme MFP [Mobile Fires Platform] de la British Army.

    « J’ai décidé d’accélérer le programme MFP afin qu’il aboutisse dans la décennie en cours et non plus dans les années 2030. J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire nous soit livrée », avait en effet déclaré M. Wallace. Et d’ajouter : « Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassé par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km ».

    Or, cette capacité provisoire évoquée par M. Wallace reposera sur 14 obusiers Archer, dans le cadre d’un accord trouvé avec la Suède. Tel est en effet l’annonce faite ce 16 mars par le ministère britannique de la Défense [MoD].

    The @BritishArmy will receive 14 modern heavy artillery guns to replace those gifted to Ukraine. Procured at pace and produced by 🇸🇪, the Archer moves faster and fires further that the Army’s current artillery gun 👇https://t.co/tOzOtaYTc1 pic.twitter.com/1HrReZ3htr

    — Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 16, 2023

    « Les 14 premiers Archer seront transférés à l’armée britannique ce mois-ci et seront pleinement opérationnels d’ici avril prochain, formant ainsi une capacité provisoire pour remplacer les 32 AS90 que le Royaume-Uni a offert à l’Ukraine », a expliqué le MoD.

    « L’achat des Archer à la Suède permet au Royaume-Uni de remplacer rapidement l’AS-90 jusqu’à ce que le MFP soit livré d’ici la fin de cette décennie, dans le cadre du programme de modernisation ‘Futur Soldier’. L’Archer contribuera à notre capacité de soutien rapproché au titre de notre engagement envers l’Otan », a développé M. Wallace, qui s’est gardé de préciser le coût de cette acquisition.

    Pour rappel, produit par BAE Systems Bofors, l’Archer est un obusier de 30 tonnes, monté sur un châssis à roues Volvo 6×6 et doté d’un canon de 155mm couplé à un système de chargement automatique. En fonction des munitions utilisées, sa portée peut atteindre 50 km… Soit pratiquement le double que celle d’un AS-90. Il y a encore peu, il n’était mis en oeuvre que par l’armée suédoise. Mais depuis les annonces faites en janvier par Stockolm, les forces ukrainiennes en recevront 12 exemplaires.

    Dans son communiqué, le MoD explique que l’accord pour obtenir ces 14 Archer a été conclu « en seulement deux mois ». Et d’y voir l’efficacité de ses processus d’approvisionnement et, surtout, de souligner « les liens étroits avec nos alliés suédois ».

    L’armée britannique va recevoir 14 obusiers suédois « Archer »

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 15 mars, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le budget militaire du Royaume-Uni augmenterait de 11 milliards de livres sterling [soit 12,5 milliards d’euros] au cours des cinq prochaines années… Et qu’il représenterait près de 2,25% du PIB d’ici 2025.

    Cette annonce fait suite à celle faite deux jours plus tôt par Rishi Sunak, celui-ci ayant accordé aux forces britanniques une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres dans les deux à venir, afin de leur permettre de « reconstituer et de renforcer » leurs stocks de munitions après les prélèvements effectués pour aider militairement l’Ukraine, de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins », dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, États-Unis].

    Ces moyens financiers serviront donc en partie à remplacer certeins équipements fournis à l’Ukraine, dont les 32 obusiers automoteurs AS-90 promis à Kiev en janvier dernier, en même temps, d’ailleurs, que 14 chars Challenger 2. C’est en effet ce qu’avait assuré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quand il fit part de son intention d’accélérer le programme MFP [Mobile Fires Platform] de la British Army.

    « J’ai décidé d’accélérer le programme MFP afin qu’il aboutisse dans la décennie en cours et non plus dans les années 2030. J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire nous soit livrée », avait en effet déclaré M. Wallace. Et d’ajouter : « Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassé par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km ».

    Or, cette capacité provisoire évoquée par M. Wallace reposera sur 14 obusiers Archer, dans le cadre d’un accord trouvé avec la Suède. Tel est en effet l’annonce faite ce 16 mars par le ministère britannique de la Défense [MoD].

    The @BritishArmy will receive 14 modern heavy artillery guns to replace those gifted to Ukraine. Procured at pace and produced by 🇸🇪, the Archer moves faster and fires further that the Army’s current artillery gun 👇https://t.co/tOzOtaYTc1 pic.twitter.com/1HrReZ3htr

    — Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 16, 2023

    « Les 14 premiers Archer seront transférés à l’armée britannique ce mois-ci et seront pleinement opérationnels d’ici avril prochain, formant ainsi une capacité provisoire pour remplacer les 32 AS90 que le Royaume-Uni a offert à l’Ukraine », a expliqué le MoD.

    « L’achat des Archer à la Suède permet au Royaume-Uni de remplacer rapidement l’AS-90 jusqu’à ce que le MFP soit livré d’ici la fin de cette décennie, dans le cadre du programme de modernisation ‘Futur Soldier’. L’Archer contribuera à notre capacité de soutien rapproché au titre de notre engagement envers l’Otan », a développé M. Wallace, qui s’est gardé de préciser le coût de cette acquisition.

    Pour rappel, produit par BAE Systems Bofors, l’Archer est un obusier de 30 tonnes, monté sur un châssis à roues Volvo 6×6 et doté d’un canon de 155mm couplé à un système de chargement automatique. En fonction des munitions utilisées, sa portée peut atteindre 50 km… Soit pratiquement le double que celle d’un AS-90. Il y a encore peu, il n’était mis en oeuvre que par l’armée suédoise. Mais depuis les annonces faites en janvier par Stockolm, les forces ukrainiennes en recevront 12 exemplaires.

    Dans son communiqué, le MoD explique que l’accord pour obtenir ces 14 Archer a été conclu « en seulement deux mois ». Et d’y voir l’efficacité de ses processus d’approvisionnement et, surtout, de souligner « les liens étroits avec nos alliés suédois ».

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    Le 15 mars, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le budget militaire du Royaume-Uni augmenterait de 11 milliards de livres sterling [soit 12,5 milliards d’euros] au cours des cinq prochaines années… Et qu’il représenterait près de 2,25% du PIB d’ici 2025.

    Cette annonce fait suite à celle faite deux jours plus tôt par Rishi Sunak, celui-ci ayant accordé aux forces britanniques une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres dans les deux à venir, afin de leur permettre de « reconstituer et de renforcer » leurs stocks de munitions après les prélèvements effectués pour aider militairement l’Ukraine, de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins », dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, États-Unis].

    Ces moyens financiers serviront donc en partie à remplacer certeins équipements fournis à l’Ukraine, dont les 32 obusiers automoteurs AS-90 promis à Kiev en janvier dernier, en même temps, d’ailleurs, que 14 chars Challenger 2. C’est en effet ce qu’avait assuré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quand il fit part de son intention d’accélérer le programme MFP [Mobile Fires Platform] de la British Army.

    « J’ai décidé d’accélérer le programme MFP afin qu’il aboutisse dans la décennie en cours et non plus dans les années 2030. J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire nous soit livrée », avait en effet déclaré M. Wallace. Et d’ajouter : « Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassé par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km ».

    Or, cette capacité provisoire évoquée par M. Wallace reposera sur 14 obusiers Archer, dans le cadre d’un accord trouvé avec la Suède. Tel est en effet l’annonce faite ce 16 mars par le ministère britannique de la Défense [MoD].

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    « Les 14 premiers Archer seront transférés à l’armée britannique ce mois-ci et seront pleinement opérationnels d’ici avril prochain, formant ainsi une capacité provisoire pour remplacer les 32 AS90 que le Royaume-Uni a offert à l’Ukraine », a expliqué le MoD.

    « L’achat des Archer à la Suède permet au Royaume-Uni de remplacer rapidement l’AS-90 jusqu’à ce que le MFP soit livré d’ici la fin de cette décennie, dans le cadre du programme de modernisation ‘Futur Soldier’. L’Archer contribuera à notre capacité de soutien rapproché au titre de notre engagement envers l’Otan », a développé M. Wallace, qui s’est gardé de préciser le coût de cette acquisition.

    Pour rappel, produit par BAE Systems Bofors, l’Archer est un obusier de 30 tonnes, monté sur un châssis à roues Volvo 6×6 et doté d’un canon de 155mm couplé à un système de chargement automatique. En fonction des munitions utilisées, sa portée peut atteindre 50 km… Soit pratiquement le double que celle d’un AS-90. Il y a encore peu, il n’était mis en oeuvre que par l’armée suédoise. Mais depuis les annonces faites en janvier par Stockolm, les forces ukrainiennes en recevront 12 exemplaires.

    Dans son communiqué, le MoD explique que l’accord pour obtenir ces 14 Archer a été conclu « en seulement deux mois ». Et d’y voir l’efficacité de ses processus d’approvisionnement et, surtout, de souligner « les liens étroits avec nos alliés suédois ».

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    Le 15 mars, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le budget militaire du Royaume-Uni augmenterait de 11 milliards de livres sterling [soit 12,5 milliards d’euros] au cours des cinq prochaines années… Et qu’il représenterait près de 2,25% du PIB d’ici 2025.

    Cette annonce fait suite à celle faite deux jours plus tôt par Rishi Sunak, celui-ci ayant accordé aux forces britanniques une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres dans les deux à venir, afin de leur permettre de « reconstituer et de renforcer » leurs stocks de munitions après les prélèvements effectués pour aider militairement l’Ukraine, de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins », dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, États-Unis].

    Ces moyens financiers serviront donc en partie à remplacer certeins équipements fournis à l’Ukraine, dont les 32 obusiers automoteurs AS-90 promis à Kiev en janvier dernier, en même temps, d’ailleurs, que 14 chars Challenger 2. C’est en effet ce qu’avait assuré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quand il fit part de son intention d’accélérer le programme MFP [Mobile Fires Platform] de la British Army.

    « J’ai décidé d’accélérer le programme MFP afin qu’il aboutisse dans la décennie en cours et non plus dans les années 2030. J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire nous soit livrée », avait en effet déclaré M. Wallace. Et d’ajouter : « Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassé par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km ».

    Or, cette capacité provisoire évoquée par M. Wallace reposera sur 14 obusiers Archer, dans le cadre d’un accord trouvé avec la Suède. Tel est en effet l’annonce faite ce 16 mars par le ministère britannique de la Défense [MoD].

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    March 16, 2023

    « Les 14 premiers Archer seront transférés à l’armée britannique ce mois-ci et seront pleinement opérationnels d’ici avril prochain, formant ainsi une capacité provisoire pour remplacer les 32 AS90 que le Royaume-Uni a offert à l’Ukraine », a expliqué le MoD.

    « L’achat des Archer à la Suède permet au Royaume-Uni de remplacer rapidement l’AS-90 jusqu’à ce que le MFP soit livré d’ici la fin de cette décennie, dans le cadre du programme de modernisation ‘Futur Soldier’. L’Archer contribuera à notre capacité de soutien rapproché au titre de notre engagement envers l’Otan », a développé M. Wallace, qui s’est gardé de préciser le coût de cette acquisition.

    Pour rappel, produit par BAE Systems Bofors, l’Archer est un obusier de 30 tonnes, monté sur un châssis à roues Volvo 6×6 et doté d’un canon de 155mm couplé à un système de chargement automatique. En fonction des munitions utilisées, sa portée peut atteindre 50 km… Soit pratiquement le double que celle d’un AS-90. Il y a encore peu, il n’était mis en oeuvre que par l’armée suédoise. Mais depuis les annonces faites en janvier par Stockolm, les forces ukrainiennes en recevront 12 exemplaires.

    Dans son communiqué, le MoD explique que l’accord pour obtenir ces 14 Archer a été conclu « en seulement deux mois ». Et d’y voir l’efficacité de ses processus d’approvisionnement et, surtout, de souligner « les liens étroits avec nos alliés suédois ».

    L'Humanité

    Orange Business : un plan social sur le dos des seniors ?

    Actu

    Le groupe de télécoms envisage de supprimer près de 700 emplois dans sa filiale, dont la moitié des salariés ont entre 46 et 55 ans. Une annonce qui illustre la contradiction du projet gouvernemental.

    Samuel Ravier-Regnat

    «Une catastrophe sociale. » Président de la CFE-CGC à Orange, Sébastien Crozier ne décolère pas de la décision que s’apprêterait à annoncer la direction d’Orange Business, filiale du groupe de télécoms spécialisée dans les services aux entreprises.

    Selon des informations du journal le Monde et du site la Lettre A, l’opérateur va dévoiler mercredi 22 mars, à l’occasion d’un comité économique et social, un plan de suppression de 669 emplois en France, précisément au sein de l’entité SCE, qui compte 5 700 salariés. L’employeur espère procéder à une rupture conventionnelle collective, mais devra se résoudre à un plan de départs volontaires s’il ne trouve pas d’accord majoritaire avec les organisations syndicales, pour le moment réticentes.

    Le rôle de l'Etat, premier actionnaire du groupe

    Les réductions d’effectifs espérées par Orange Business risquent de concerner essentiellement des « seniors », alerte la CGT, selon laquelle 46 % des salariés de SCE ont entre 46 et 55 ans. « Nous savons que les postes concernés par des menaces de suppression sont occupés par les salariés les plus anciens, ceux qui ont les plus gros salaires », dénonce Christian Mathorel, secrétaire général de la fédération des activités postales et de télécommunications de la CGT.

    Et le syndicaliste de pointer le rôle de l’État, premier actionnaire du groupe, dont il détient 23 % des parts. « Dans le cadre de la réforme des retraites, le gouvernement dit qu’il veut prendre des mesures pour garder les seniors au travail. Mais le gouvernement donne son aval à un projet qui les fait partir d’une des plus grandes entreprises françaises. C’est complètement contradictoire », accuse-t-il.

    À Orange, la perspective d’un tel projet fait ressurgir le traumatisme de la « crise des suicides » quand plusieurs dizaines de salariés de l’ex-France Télécom avaient mis fin à leurs jours, entre 2007 et 2010, dans le contexte de plans de départs particulièrement brutaux. En 2019, l’affaire a valu à l’entreprise une condamnation historique pour « harcèlement moral institutionnel ».

    Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer

    Elle n’a pas entamé, pour autant, sa volonté de réduire sa masse salariale, par le biais notamment du dispositif de temps partiel senior, qui a bénéficié depuis 2010 à quelque 42 000 travailleurs. « Avec un nouveau choc de réduction d’effectifs, on va avoir un fort risque de désorganisation de l’activité et de surcharge du travail », s’inquiète Sébastien Crozier, dont le syndicat est majoritaire à SCE.

    La situation psychosociale est déjà préoccupante

    Christian Mathorel redoute, lui aussi, les conséquences sociales d’une nouvelle vague de suppressions de postes. « On prend le risque de replonger les salariés qui partent comme ceux qui restent dans un état de mal-être et de stress », alerte-t-il, alors même que la situation psychosociale à Orange est d’ores et déjà préoccupante.

    Selon les résultats d’un « baromètre salariés 2022 » réalisé cet automne, que nous avons pu consulter, seuls 5,1 % des employés de la société­ en France déclarent avoir « le sentiment que le bien-être au travail est une priorité pour Orange ». Et à peine plus de 10 % affirment se sentir « reconnus » dans leur travail. À écouter Christian Mathorel, ces résultats sont les plus mauvais depuis l’affaire France Télécom.

    Fragilisée par une diminution de son ­bénéfice opérationnel de 35 % en l’espace de trois ans, Orange Business avait annoncé­ mi-février, par la voix de la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, un « plan intense de restructuration ».

    Forte d’un chiffre d’affaires de 7,9 milliards d’euros en 2022, l’entreprise souffre d’une chute de ses activités historiques (comme l’installation de téléphones fixes dans les bureaux), concurrencées par l’explosion des applications de visioconférence et du télétravail.

    Mais, pour Sébastien Crozier, le problème est ailleurs. « Au nom de la concurrence, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution – NDLR) nous impose en permanence des règles qui dégradent nos marges et la profitabilité de nos activités. Pour ­réduire les coûts, l’entreprise cherche donc à délocaliser au maximum ses activités », ­déplore-t-il. Une manifestation aura lieu, mercredi 22 mars, devant les locaux d’Orange à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis.

    orangeSuppression d'emploisRéforme des retraites
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    La Pologne annonce un premier don de quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

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    L’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.

    « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

    Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].

    Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.

    En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».

    À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.

    Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.

    « Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.

    Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.

    La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].

    Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.

    La Pologne annonce un premier don de quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

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    L’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.

    « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

    Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].

    Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.

    En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».

    À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.

    Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.

    « Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.

    Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.

    La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].

    Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.

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    L’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.

    « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

    Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].

    Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.

    En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».

    À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.

    Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.

    « Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.

    Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.

    La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].

    Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.

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    L’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.

    « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

    Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].

    Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.

    En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».

    À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.

    Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.

    « Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.

    Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.

    La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].

    Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.

    L'Humanité

    Mobilisation Les syndicats reprennent la main contre la réforme

    Unis pour revendiquer le retrait de la réforme des retraites, les huit syndicats ont vite pris acte du rejet des motions de censure pour redonner le programme des luttes sociales pour les jours à venir. « L’intersyndicale et singulièrement la CGT appellent à amplifier la mobilisation, à prendre toutes les initiatives dans les entreprises, les administrations et les lieux de vie, pour porter, encore plus nombreux et plus fort, le rejet de la réforme des retraites », pose comme principe la centrale de Philippe Martinez. En écho, Frédéric Souillot (FO) complète sur Twitter les modalités : « On va appuyer sur tous les boutons : manifestations, grèves, blocages, Conseil constitutionnel. » Laurent Escure (UNSA) ajoute un autre levier, le RIP : « Maintenant les salariés et le peuple ont rendez-vous dans la rue et dans les urnes avec une consultation citoyenne via un référendum d’initiative partagée (RIP). » Un peu plus tôt, Laurent Berger (CFDT) avait remis dans Libération un coup de pression sur Emmanuel Macron, toujours en capacité d’agir même en cas de rejet des motions de censure : « Nous voulons que le président abandonne ce texte. (…) Pour cela, il y a la voie du ­Parlement. Et une autre voie : que le président de la République ne promulgue pas » la réforme des retraites.

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    Le Pentagone diffuse les images de l’incident entre le drone MQ-9 Reaper et les deux Su-27 russes

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

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    Le 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.

    Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.

    Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

    Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».

    Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].

    Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.

    Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.

    « Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.

    Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.

    « Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.

    D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.

    Le Pentagone diffuse les images de l’incident entre le drone MQ-9 Reaper et les deux Su-27 russes

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

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    Le 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.

    Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.

    Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

    Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».

    Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].

    Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.

    Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.

    « Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.

    Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.

    « Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.

    D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.

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    Le 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.

    Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.

    Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

    Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».

    Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].

    Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.

    Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.

    « Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.

    Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.

    « Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.

    D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.

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    Le 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.

    Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.

    Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

    Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».

    Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].

    Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.

    Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.

    « Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.

    Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.

    s’annonce compliquée

    « Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.

    D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.

    L'Humanité

    Données personnelles. Chauffeurs Uber ou journalistes, un même combat pour Paul-Olivier Dehaye

    Entretien

    Aux sources du scandale Cambridge Analytica, le mathématicien Paul-Olivier Dehaye vient aujourd’hui à la rescousse des chauffeurs Uber en lutte pour leur requalification. Et ouvre des perspectives à tous les « travailleurs de la donnée » que nous sommes. Entretien.

    Pierric Marissal

    La journaliste du Guardian et de The Observer Carol Cadwalladr l'assure : elle n’aurait pas pu révéler le scandale Cambridge Analytica, cette gigantesque affaire de siphonnage de données personnelles qui a joué un rôle dans l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et dans le vote du Brexit en Grande-Bretagne, sans l’aide déterminante de Paul-Olivier Dehaye.

    Grand militant de la réappropriation collective des données personnelles, ce mathématicien réussit à rendre concret et tangible ce sujet qui nous concerne tous. Il invite les travailleurs des plateformes que nous sommes tous, utilisateurs de réseaux sociaux, d’applications de mobilité ou de rencontre, à récupérer leurs données personnelles pour les mutualiser, afin de comprendre comment fonctionnent les plateformes et les subvertir, créer des alternatives.

    Les chauffeurs Uber en lutte pour leur requalification vous présentent comme le mathématicien qui vient en aide aux VTC. Concrètement, que faites-vous pour eux ?

    Je les aide à récupérer leurs données personnelles auprès de la plateforme. Avec l’association Personaldata.IO, nous organisons des ateliers en Suisse et en France pour l’instant, pour expliquer aux chauffeurs comment se les réapproprier, et pour quoi faire. La première étape, c’est pour que cela leur serve devant les prud’hommes.

    Nous développons aussi les outils permettant de rendre intelligibles ces données brutes, afin de calculer à la seconde près à quel moment le chauffeur était dans chacun des états de son emploi : en transit avec un client, en approche ou en attente. Lorsqu’il travaille, le chauffeur navigue entre ces 3 étapes. Avec ces données, nous pouvons quantifier combien de secondes il a été avec un client entre 2 heures et 3 heures du matin, le dimanche de la 49e semaine de l’année. On comprend l’intérêt immédiat pour calculer les frais et le salaire qui lui sont dus en cas de requalification.

    Scandale. Macron, le meilleur agent d’Uber

    Cette première étape est déjà assez compliquée, car il faut former les avocats pour qu’ils puissent expliquer concrètement au juge ce que prouvent ces données. C’est aussi là que les Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés - NDLR) des différents pays échouent ; ce serait leur rôle de former des spécialistes, de mettre autrui en capacité d’expliquer. Déjà que c’est difficile de les saisir pour exiger qu’Uber, en particulier la filiale des Pays-Bas, respecte le règlement général sur la protection des données (RGPD) et nous fournisse les données des chauffeurs.

    Et la seconde étape ?

    On n’y est pas vraiment encore, mais le but est que les chauffeurs s’approprient leurs données collectivement. Des centaines d’entre eux ont demandé à les récupérer, et cela a été possible grâce à l’entremise des syndicats, comme INV en France. Ces données agrégées permettent d’expliquer concrètement comment marchent les plateformes. Cela pourrait intéresser la Ville de Paris de comprendre comment sont dirigés les chauffeurs. Ce sont aussi des outils de travail, qui peuvent permettre aux chauffeurs de créer des alternatives vertueuses, sous forme de coopérative, par exemple.

    Si, comme premier cas d’usage de l’association, nous nous sommes dirigés vers les chauffeurs Uber, c’est parce qu’on est dans un cas assez tangible : les données impliquent une transaction, donc des revenus. Le secteur est aussi assez structuré par des syndicats qui défendent l’intérêt collectif de ces travailleurs. On n’est pas dans un cadre d’usage des données pour de la surveillance de masse, ce qui peut parfois nous paralyser, et où on a du mal à identifier concrètement comment nous sommes concernés.

    Vous avez qualifié les données personnelles d’outils de travail. Pouvez-vous développer ?

    Je dirais, pour être plus précis, que la donnée devient un outil de production. Par exemple, en tant que journaliste, vous allez peut-être poster un lien vers votre article sur les réseaux sociaux : vous devenez alors un travailleur du réseau social. Vous n’en recevez aucun revenu, cette relation n’est encadrée par aucune convention collective, mais vous travaillez bien pour la plateforme. Et cette donnée a un impact sur votre travail, puisque selon ce que vous connaissez du réseau social, vous vous adapterez à lui.

     Vous n’en recevez aucun revenu, cette relation n’est encadrée par aucune convention collective, mais vous travaillez bien pour la plateforme. » Paul-Olivier Dehaye, mathématicien

    Le plus souvent, la plateforme utilise ce qu’on lui confie pour faire du prédictif. Grâce aux milliards de données qu’il a enregistrées, Uber essaie de deviner s’il a par exemple intérêt à envoyer tel chauffeur en périphérie de Paris, et le prix de la course sera fonction de la probabilité qu’il y ait un passager dans les environs. Facebook et Twitter vont prédire le contenu que vous allez aimer, en fonction de vos réactions passées. L’autocomplete, ces programmes qui essaient de prédire vos mots sur les traitements de texte ou les moteurs de recherche, se nourrit de vos écrits. Cela va encore plus loin avec ChatGPT qui se veut capable de produire du contenu.

    ChatGPT, Midjourney... 4 grands enjeux posés par les intelligences artificielles génératives

    Donc, nous aussi, journalistes, aurions tout intérêt à récupérer nos données ?

    Mais oui ! Par exemple, les réseaux sociaux établissent un score de véracité pour les médias et les producteurs de contenus. C’est complètement opaque, mais cela a un impact sur la diffusion du contenu. C’est un classement, une note, exactement comme les chauffeurs Uber, qui sont eux-mêmes évalués.

    Mais si vous seul demandez vos données, vous ne comprendrez rien de la logique. Il faut pour cela catalyser des collectifs de données : motiver les journalistes à rassembler leurs données, pour les mutualiser, créer une dynamique sociale. Et il faut aller des deux côtés de la plateforme : que les lecteurs récupèrent leurs données Google et Facebook pour comprendre comment ils consomment leur contenu. Là, seulement, on pourra voir comment la donnée est utilisée dans l’économie de l’attention : comment nos parcours de lecteurs de contenus sont utilisés pour nous profiler, orienter les articles qu’on nous adresse… Ensuite, mutualiser ces données, permettra d’aider les travailleurs à s’émanciper, établir de nouvelles tactiques pour contourner les plateformes.

     Il faut aller des deux côtés de la plateforme : que les lecteurs récupèrent leurs données Google et Facebook pour comprendre comment ils consomment leur contenu. » Paul-Olivier Dehaye, mathématicien

    Je pense que nous sommes tous des travailleurs de la donnée, qu’on soit utilisateurs d’applications de mobilité, de rencontre, de réseaux sociaux… Mais il y a une différence entre les écosystèmes. Les médias sont structurellement vulnérables : la plupart des journalistes sont convaincus qu’il y a un mur infranchissable entre le marketing et le contenu qu’ils produisent. Alors que, souvent, ils font eux-mêmes la promotion de leur contenu sur les réseaux sociaux, ils scrutent les outils de surveillance utilisés par le marketing comme Google Analytics, ce qui va entraîner une aliénation.

    Uber Files. « Nous exigeons des protections pour les salariés victimes de l’ubérisation »

    Pour ne rien vous cacher, la stratégie explicite de mon association est de faire observer ce qu’on fait avec les chauffeurs Uber aux journalistes, dans l’espoir de leur faire ouvrir les yeux sur leur propre sort.

    Que pensez-vous de ceux qui prônent la réappropriation personnelle des données, pour pouvoir les revendre à leur guise ?

    J’en pense que c’est à la fois naïf et pernicieux. Sur le coup, on se croit malin parce qu’on a revendu 10 euros ses données du mois écoulé. Mais la géolocalisation permet de voir que, par exemple, si on sort du bâtiment toutes les 2 heures, cela veut dire qu’on est fumeur, et que toute notre vie on paiera plus cher ses prêts, ses assurances…

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Comment un universitaire, qui faisait des maths qu’on pourrait qualifier de dures, se retrouve ainsi militant ?

    Je reste fondamentalement mathématicien, en tout cas dans ma manière d’observer les choses, de les déconstruire. Mais plusieurs éléments m’ont fait devenir militant. Les révélations de Snowden déjà (en 2013, sur l’existence de programmes de surveillance de masse par la CIA et la NSA - NDLR)

    Et un incident personnel aussi. Quand je passais mon doctorat à Stanford, je me suis fait arrêter pour état d’ébriété. Rien de grave, mais ils l’ont inscrit dans un fichier, et pris mes empreintes digitales. Depuis, je ne peux retourner aux États-Unis sans fouille et interrogatoire approfondis à la frontière, parce que je figure dans leur base de données. Cela n’a fait qu’accroître mon intérêt pour la question.

    Mais ce qui a changé, c’est quand j’ai commencé à enseigner à l’université de Zurich. Quand les plateformes de cours en ligne son arrivées, tout le monde se disait que c’était super, que cela allait permettre la démocratisation du savoir, qu’on pourrait suivre des cours dans les meilleures universités… Ce n’est pas faux, mais il n’y avait aucune réflexion sur les données.

    Est-ce vraiment grave ? Est-ce que, d’ailleurs, les universités utilisent ces données ?

    C’est là que je me suis rendu compte que nous étions tous devenus des travailleurs de plateformes. Et pire encore : ces plateformes de cours en ligne sont le meilleur outil à entraînement d’intelligence artificielle qui soit. Vous donnez un même exercice à des milliers d’étudiants. La plateforme récupère la logique du professeur, celles des milliers d’élèves qui y répondent, et tout le système d’évaluation, y compris l’échelle de pertinence des raisonnements incorrects. Il n’y a pas de meilleur moyen pour qu’une machine apprenne. Lorsque j’ai expliqué tout ça à mes élèves, je me suis mis en porte-à-faux avec mon université.

     Suite à l’affaire Cambridge Analytica, la responsabilité s’est aussi déplacée, de l’individu vers les autorités, ce qui devrait inviter à changer les réponses. » Paul-Olivier Dehaye, mathématicien

    Comment vous êtes-vous retrouvé à dénoncer la société Cambridge Analytica ?

    À la fin de mon poste académique, en 2015, j’ai vu passer un article technique sur Cambridge Analytica. Cette entreprise avait récupéré 5 000 points de données sur 87 millions d’électeurs américains (ces informations personnelles compilées permettaient à l’entreprise de classer les électeurs selon leur profil « psychographique » – NDLR) dans le but d’influencer les élections. Ça permettait d’expliquer le moment Trump, le Brexit… Pour moi, c’était aussi gros que les révélations de Snowden.

    J’ai essayé d’expliquer tout ça aux journalistes en Suisse, il y a eu quelques articles, mais c’est quand un analyste de Cambridge Analytica est devenu lanceur d’alerte, en 2018, que le scandale a vraiment éclaté. Après, je suis allé aux États-Unis inciter les électeurs à récupérer leurs données, et faire une forme d’ingénierie inversée, afin de comprendre comment ils ont été influencés. L’histoire de l’un d’eux a permis le documentaire The Great Hack, disponible sur Netflix.

    Y a-t-il un avant et un après Cambridge Analytica , selon vous ?

    Ce qui a vraiment changé, c’est que les données personnelles ne sont plus considérées comme une question individuelle, mais bien, quand cela influe sur des élections par exemple, comme un enjeu collectif.

    La responsabilité s’est aussi déplacée, de l’individu vers les autorités, ce qui devrait inviter à changer les réponses. Aux autorités de protection des données, comme les Cnil, de le comprendre et de s’en saisir. Je ne vous cache pas que là réside le blocage.

    En attendant, on invite tout le monde à récupérer ses propres données auprès des Uber, Tinder, Google et Facebook, de se les réapproprier, et éventuellement de les mutualiser pour créer de nouveaux projets d’intérêt collectif.

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    Les trente CAESAr cédés par l’armée de Terre à l’Ukraine seront remplacés d’ici un an

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

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    Le 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.

    Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.

    Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.

    « On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.

    « On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».

    En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.

    Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.

    ⚡️⚡️The first video of the 🇺🇦Ukrainian military on light 🇫🇷French tanks AMX-10RC pic.twitter.com/wI4oZMRLKP

    — 🇺🇦Ukrainian Front (@front_ukrainian) March 14, 2023

    Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.

    En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.

    Les trente CAESAr cédés par l’armée de Terre à l’Ukraine seront remplacés d’ici un an

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

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    Le 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.

    Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.

    Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.

    « On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.

    « On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».

    En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.

    Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.

    ⚡️⚡️The first video of the 🇺🇦Ukrainian military on light 🇫🇷French tanks AMX-10RC pic.twitter.com/wI4oZMRLKP

    — 🇺🇦Ukrainian Front (@front_ukrainian) March 14, 2023

    Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.

    En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.

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    Le 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.

    Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.

    Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.

    « On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.

    « On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».

    En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.

    Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.

    ⚡️⚡️The first video of the 🇺🇦Ukrainian military on light 🇫🇷French tanks AMX-10RC pic.twitter.com/wI4oZMRLKP

    — 🇺🇦Ukrainian Front (@front_ukrainian) March 14, 2023

    Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.

    En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.

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    Le 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.

    Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.

    Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.

    « On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.

    « On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».

    En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.

    Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.

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    March 14, 2023

    Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.

    En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.

    L'Humanité

    Hamlet hors de ses gonds

    Nos recommandations culturelles

    Opéra À Bastille, le metteur en scène Krzysztof Warlikowski fait entrer l’œuvre d’Ambroise Thomas, d’après Shakespeare, dans l’univers de la folie.

    Maurice Ulrich

    Qui est Hamlet ? On peine à croire dès la première scène qu’il s’agit bien de ce personnage, que l'on découvre alors dépressif, vêtu comme un as de pique avec un pull terne qui pendouille sur un pantalon informe, s’adressant à sa mère en fauteuil roulant devant la télé qui diffuse les Dames du bois de Boulogne, de Robert Bresson, avec Maria Casarès. Histoire d’amour déçu et de manipulation. Il a bonne mine, le prince du Danemark, dans cet opéra d’Ambroise Thomas mis en scène dans une nouvelle production à l’Opéra de Paris par Krzysztof Warlikowski.

    drame, vengeance et paranoïa

    Ambroise Thomas (1811-1896) est aujourd’hui un compositeur quasiment oublié, sauf pour son Hamlet, donc, créé en 1868, et un autre opéra, Mignon. L’œuvre, d’après Shakespeare bien évidemment, avec un livret de Michel Carré et de Jules Barbier à partir de la traduction d’Alexandre Dumas, est dans l’ensemble fidèle au dramaturge anglais, si ce n’est qu’à la fin, Hamlet ne meurt pas mais est fait roi, quand bien même il se pense maudit. « Mon âme est dans la tombe, hélas ! Et je suis roi. » On connaît à peu près l’histoire. Alors que sa mère s’est remariée avec le frère de son père mort, le prince est visité par le fantôme de ce dernier, qui lui révèle qu’il a été assassiné par le couple et le pousse à la vengeance. Hanté désormais, il va rejeter Ophélie, qui se suicide. Ambroise Thomas et ses librettistes ont resserré l’action sur ces quatre personnages, tout en faisant une large place aux scènes avec de multiples figurants et aux intermèdes de ballet, ce qui était d’usage à l’époque dans la grande forme de l’opéra. Musicalement, le compositeur n’est pas un novateur, mais il maîtrise parfaitement ses effets sonores, parfois un peu trop appuyés par le chef Pierre Dumoussaud. Les parties chantées sont souvent exceptionnelles et d’une très haute difficulté. Lisette Oropesa  (Ophélie) et Ludovic Tézier (Hamlet) ont été justement ovationnés. On retient aussi que, avec pertinence, l’expression l’emporte quand il le faut sur le lyrisme, allant presque jusqu’au parlé, quand à d’autres moments les voix côtoient la grâce. Ophélie : « Nymphe au regard de feu, hélas. Tu dors sous les eaux du lac bleu…  »

    Cela étant, on ne répond pas à la question. Qui est Hamlet et qui est ce Hamlet ? « The time is out of joint », le temps est hors de ses gonds, lui fait dire Shakespeare. Le coup de force du metteur en scène, hué comme il se doit par une partie du public rétive à sa vision, c’est de pousser à l’extrême son désarroi, son incapacité à répondre à l’injonction de son père, le gel de son amour masquant son désir inconscient pour sa mère et une jalousie morbide… Freud, Lacan ont largement écrit à ce sujet. Hamlet, d’une certaine manière, ne se possède plus, entre paranoïa, désir de meurtre, visions du fantôme du père, impossibilité d’aimer. Warlikowski a fait le choix d’un second plan de l’action en installant d’emblée Hamlet dans ce qui ressemble à un établissement psychiatrique, avant de revenir au drame, mais désormais marqué du sceau de la folie avec des scènes étonnantes, baroques et débridées, voire hallucinées. A-t-il imaginé le spectre et inventé le meurtre de son père ? Tout cela, comme la vie elle-même, n’est-ce pas un songe ? Et nous-mêmes, spectateurs, à quoi pensons-nous quand nous évoquons l’image tremblante et douloureuse d’Hamlet ?

    Opéra
    Opex 360

    L’armée lituanienne envisage de se doter de chars de combat

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

    « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

    We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

    — Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

    Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

    « Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

    « En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

    Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

    Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

    En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.

    L’armée lituanienne envisage de se doter de chars de combat

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

    « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

    We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

    — Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

    Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

    « Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

    « En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

    Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

    Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

    En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.

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    Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

    « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

    We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

    — Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

    Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

    « Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

    « En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

    Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

    Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

    En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.

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    Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

    « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

    We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

    — Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

    We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

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    February 24, 2023

    Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

    « Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

    « En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

    avait expliqué

    Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

    Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

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    L'Humanité

    La ligne, la puissance de la matière, le tragique

    Nos recommandations culturelles

    Exposition Le Centre Pompidou consacre, enfin, avec plus de 200 œuvres, une rétrospective à Germaine Richier, l’une des plus grandes figures de la sculpture du XXe siècle.

    Maurice Ulrich

    La Regodias, qui porte le nom du modèle qui fut celui de Germaine Richier, Renée Regodias, est un buste de femme, en bronze patiné et en douze exemplaires. Il est confondant d’élégance un brin altière, dans la pureté des lignes et du modelé… Réalisé en 1938, on pourrait le mettre en parallèle, ou même en opposition avec la tête d’une autre œuvre, tout aussi confondante, mais d’une autre manière, celle du Berger des Landes, réalisé en 1951, perché sur de longues tiges comme les branches d’un compas. Cette tête qui est un morceau de brique érodé par la mer, ramassé sur la plage de Varangeville, près de Dieppe, au pied de la falaise et de la petite église et son cimetière, qui gardent le souvenir de Georges Braque et d’Albert Roussel, le compositeur du Festin de l’araignée. On pourrait aussi parler de la tête de la Sauterelle réalisée en 1944, sorte d’insecte à forme humaine prêt à bondir qui semble faire un clin d’œil au cubisme et à l’un des portraits par Picasso de sa compagne Fernande Olivier.

    Avec environ 200 œuvres, l’exposition du Centre Pompidou est un événement qui redonne enfin à celle dont le poète André Pieyre de Mandiargues avait dit qu’elle sauvait la sculpture la place qui fut la sienne, première femme à être exposée de son vivant en 1956, trois ans avant sa disparition, au musée national d’Art moderne. Pour Ariane Coulondre, commissaire de l’exposition, « de ses fascinants portraits des années 1930 à ses expérimentations colorées des dernières années, cette exposition restitue à la fois la fulgurance du parcours de la sculptrice, l’originalité de sa création et sa place majeure dans l’art du XXe  siècle. Elle souligne comment, tout en prolongeant la tradition de la statuaire en bronze, Germaine Richier invente après-guerre de nouvelles images de l’homme et de la femme, jouant des hybridations avec les formes de la nature ».

    Elle réalise de multiples bustes alliant beauté et vérité

    Née en 1902 dans les Bouches-du-Rhône, passée par les Beaux-arts de Montpellier, elle est à Paris, dès 1926, seule élève particulière d’Antoine Bourdelle, lui-même élève d’Auguste Rodin avant d’affirmer son propre style, jusqu’à la mort de ce dernier en 1929. Elle prend assez rapidement des élèves. Pour sa première exposition parisienne, en 1934, elle expose Loretto I, le nu d’un jeune adolescent. C’est l’œuvre qui ouvre l’exposition du Centre Pompidou, dont l’élégance égale celle de la Regodias. La jeune femme est alors dans la continuité de la sculpture classique, avec ceci en plus qu’elle la maîtrise à merveille, réalisant de multiples bustes alliant beauté et vérité. Elle n’en est pas moins, dès la fin des années 1930, familière des avant-gardes. À Montparnasse, ses amis s’appellent Marino Marini, le grand sculpteur italien dont elle sera toujours proche, Robert Couturier, Alberto Giacometti, qui par la suite ne sera pas toujours avec elle d’une élégance raffinée, pour le moins. Dans les années 1950, note au passage Ariane Coulondre, alors que le déjà célèbre marchand Aimé Maeght propose à ce dernier d’exposer avec elle, sa réponse est brutale : « C’est elle, ou moi. » On peut se demander s’il ne craignait pas la confrontation avec une œuvre qui, dès la fin de la guerre, après les années d’Occupation passées en Suisse, s’affirme avec une force exceptionnelle.

    En 1948-1949, deux œuvres d’une rare puissance en témoignent. L’Orage et l’Ouragane, dans une matière qui semble rester brute, malaxée, sont des formes d’homme et de femme, sans véritable visage, massives mais comme spectrales malgré leur poids de bronze. On ne peut oublier face à elles les années précédentes, la découverte des camps de la mort comme les deux premières bombes nucléaires. « On ne peut nier, dira-t-elle, l’expression humaine comme faisant partie du drame de notre époque. »

    une inquiétude existentielle quant à la place de l’humain

    D’une certaine manière, les œuvres qui suivent et renvoient l’humain au monde des insectes, dans une sorte d’hybridation monstrueuse, tiennent peut-être davantage à une sorte d’inquiétude existentielle quant à la place de l’humain qu’à une volonté de faire place à la nature comme on peut l’entendre aujourd’hui, quand bien même elle en inscrit des éléments dans sa matière (os, branches)… Elle introduit aussi dans ses œuvres des réseaux de fils dans l’espace, elle expérimente de multiples matériaux, le plomb, le verre coloré, des os de seiche, et fait appel à des amies et amis peintres, Vieira da Silva, Hartung, Zao Wou-ki, pour donner un fond à certaines de ses pièces où elle introduit aussi la couleur, comme pour sa dernière œuvre, l’Échiquier, un ensemble de grandes pièces polychromes qu’elle ne pourra achever.

    Une place particulière dans le parcours est réservée, justement, à son Christ de l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy, près d’Annecy. La commande lui en est faite en 1949 par le père Couturier, qui sollicite les plus grands artistes du temps pour intervenir dans ce lieu unique. Braque, Chagall, Léger, Matisse… Certains croient au ciel, d’autres non. Le christ en croix, sans visage, dans une matière comme torturée, semble bien porter dans ces années, encore, une partie des souffrances du monde. Des intégristes catholiques vont obtenir son retrait. Il ne retrouvera sa place qu’en 1969.

    Expositionssculpturecentre pompidou
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    La Norvège veut remplacer ses hélicoptères européens NH-90 par des MH-60 Sea Hawk américains

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

    La Norvège veut remplacer ses hélicoptères européens NH-90 par des MH-60 Sea Hawk américains

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

    L'Humanité

    Eunice Kathleen Waymon, dite Nina Simone

    Nos recommandations culturelles

    Théâtre David Geselson évoque l’une des plus grandes artistes de la musique noire américaine. Malgré une distribution brillante, le projet, trop didactique, manque de souffle.

    Marie-José Sirach

    Vingt ans après sa mort, le 21 avril 2003 dans le sud de la France, la figure de Nina Simone, sa voix rugueuse, son jeu virtuose au piano, son engagement pour les droits civiques fascinent encore. La vie de la jeune Eunice Kathleen Waymon s’engouffre dans le vent de l’Histoire qui souffle sur les États-Unis au mitan du siècle dernier. La bataille pour les droits civiques aux États-Unis fait rage.

    Jeune pianiste, son modèle est Jean-Sébastien Bach

    Il y a cette petite fille, Eunice, née en Caroline du Nord, dont les talents de pianiste, très vite remarqués, lui permettent de présenter le concours du très prestigieux Curtis Institute of Music. Recalée, celle qui ne jure que par Jean-Sébastien Bach et rêve de devenir « première concertiste classique noire en Amérique » ravale sa déception et ses larmes. Elle commence alors à gagner sa vie comme pianiste dans des boîtes de jazz à Atlantic City. Dans un pays où la ségrégation raciale l’empêche de se produire ailleurs que dans des clubs uniquement réservés aux Noirs, elle joue, mais ne désarme pas. Elle devient alors Nina Simone, Nina pour ­gamine, en espagnol, et Simone pour la Signoret de Casque d’or. Une renaissance.

    Le Midtown Bar & Grill refuse du monde quand elle s’y produit. En 1958, elle enregistre un premier album, Little Girl Blue, premier d’une longue série. Son répertoire embrasse toute l’histoire de la musique noire, blues, gospel, jazz. Sa maîtrise du clavier, son toucher si particulier qui laisse des notes en suspens, sa voix dont la tessiture charrie la douleur et la révolte de ses frères et sœurs de couleur la propulsent très vite au rang de star. Au tournant des années 1960, elle est à la pointe de la lutte pour les droits civiques.

    Un combat entre addictions et un mari violent

    Durant cette décennie, elle enregistre des chansons qui deviendront des standards, Don’t Let Me Be Misunderstood, My Baby Just Cares for Me, I Put a Spell on You, Ain’t Got No, I Got Life… Figure incontournable de la contestation, sa vie personnelle est chaotique. Entre ses multiples addictions et un mari violent, elle tente de ne pas perdre pied. En vain.

    Vingt ans après sa mort, elle continue de fasciner et d’inspirer. Le Silence et la peur, écrit et mis en scène par David Geselson, tente un portrait de Nina Simone. Mais qui trop embrasse mal étreint… On sature devant tous les éléments qui mêlent aspects intimes et historiques de la vie de Nina Simone. Même s’ils sont bien entrelacés, si les flash-back sont bien amenés et agencés, on se sent prisonnier d’un récit par trop démonstratif, trop didactique qui oublie de nous parler de l’essentiel : l’artiste. Comme si la musique de Nina Simone était de trop. Alors on piaffe d’impatience dès qu’on entend les premières mesures de Sinnerman, qui installent une tension palpable, et l’on se sent frustré parce que le metteur en scène s’en tient là. Dommage. Saluons quand même les acteurs, une distribution où se côtoient trois artistes afro-américains et deux acteurs français, formidables dans leur engagement. M.-J. S.

    Théâtrenina simone
    Opex 360

    La Direction générale de l’armement dévoile sa nouvelle vision stratégique

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

    Photo : Nouveau logo de la DGA

    La Direction générale de l’armement dévoile sa nouvelle vision stratégique

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

    Photo : Nouveau logo de la DGA

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

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    L'Humanité

    Dachau, laboratoire du système concentrationnaire

    Il était une fois

    Le 22 mars 1933, deux mois après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, est ouvert, sous la houlette d’Heinrich Himmler, le camp de concentration de Dachau. Destiné tout d’abord aux opposants politiques - militants communistes en tête -, il accueillera in fine tous les indésirables du IIIe Reich : juifs, homosexuels, tsiganes, criminels de droit commun... Emblématique de la barbarie nationale-socialiste, Dachau servira de modèle pour tous les camps nazis.

    Bernard Frederick

    Le 30 janvier 1933, le maréchal Paul von Hindenburg, Reichspräsident et légende de la Première Guerre mondiale, nomme au poste de chancelier de la République de Weimar Adolf Hitler, dont le parti politique, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), a obtenu 33,1 % des voix lors des élections fédérales de novembre 1932, contre 20,4 % aux sociaux-démocrates et 16,9 % aux communistes. Hitler est contraint de former un gouvernement de coalition avec la droite nationaliste mais, dès le 1er février, il obtient d’Hindenburg la dissolution du Reichstag et de nouvelles élections, prévues le 5 mars.

    L’incendie du Reichstag, le 27 février 1933, provocation fomentée par les nazis, qui accusent les communistes, une semaine avant les élections, est le prétexte pour suspendre toutes les libertés civiles et arrêter des centaines de communistes, dont des députés, ainsi que des sociaux-démocrates. Ces mesures, parfaitement illégales, sont entérinées le 28 février par le « décret du président du Reich pour la protection du peuple et de l’État », qu’Hitler a obtenu du vieux maréchal. Et qui crée la « détention de protection » et suspend les droits civiques et les droits de l’homme « jusqu’à nouvel ordre ».

    C’est dans ce contexte que, le 20 mars 1933, Heinrich Himmler, préfet de la police de Bavière, annonce, lors d’une conférence de presse, que, le mercredi 22 mars, « s’ouvrira près de Dachau le premier camp de concentration. Il a une capacité de 5 000 personnes ». Il est destiné à l’incarcération d’opposants politiques : communistes, syndicalistes et sociaux-démocrates.

    Le camp est situé en Bavière, tout près de la petite ville de Dachau, à une vingtaine de kilomètres de Munich, sur un territoire marécageux et boisé. En 1916, une fabrique de munitions y avait été installée, avec des halls de production, des dépôts et des logements pour 8 000 ouvriers. Après l’arrêt de l’usine en 1920, les bâtiments se sont délabrés. Le lieu, entouré par un haut mur, n’en convenait pas moins parfaitement pour l’installation d’un camp de concentration.

    Les premiers détenus sont amenés au camp de Dachau, le 22 mars. Les nazis bavarois y ont placé environ 5 400 personnes en « détention de protection » jusqu’au 13 avril 1933. Quelque 1 600 d’entre elles sont alors relâchées et 3 700 restent incarcérées.

    Jusqu’en 1938, le nombre total de détenus oscillera entre 2 000 et 2 500. Les communistes allemands constituent le premier contingent. Ils sont ensuite rejoints par de plus en plus de sociaux-démocrates, d’hommes politiques issus de la bourgeoisie et des monarchistes.

    Les conditions de détention se dégradent très vite. Le 1er avril 1933, Himmler est nommé commandant de la police politique de Bavière et fait savoir dès le lendemain au commandant de la police de sûreté (Schutzpolizei) que « le camp de concentration de Dachau sera subordonné, avec effet immédiat, au chef de la police politique auxiliaire ». C’est-à-dire à lui-même. Le 10 avril, l’Oberführer SS Johann-Erasmus Freiherr von Malsen-Ponickau, s’adressant aux gardes, déclare que celui qui s’imagine que « les détenus à garder ont figure humaine » ou qui « ne supporte pas la vue du sang » est incapable d’y exercer des fonctions.

    Le premier commandant de Dachau est le SS-Standartenführer Hilmar Wäckerle, jusqu’en juin 1933, date à laquelle il est démis de ses fonctions en raison du scandale que provoque la mort de plusieurs prisonniers – il y a encore, à cette époque, des juges républicains. Le SS-Standartenführer Theodor Eicke est nommé par Himmler en remplacement de ­Wäckerle. Au moment de sa nomination, il se trouve dans une clinique psychiatrique.

    Sous Eicke, Dachau devient une base d’entraînement à la gestion des camps. Une discipline implacable, basée sur la terreur, y règne, et des châtiments cruels, pouvant aller jusqu’à la peine de mort, y sont appliqués. Extrait du règlement qu’il a rédigé : « Quiconque fait de la politique, tient des discours ou des réunions de provocation, forme des clans, se rassemble avec d’autres dans le but d’inciter à la révolte, se livre à une nauséabonde propagande d’opposition ou autre, sera pendu en vertu du droit révolutionnaire ; quiconque se sera livré à des voies de fait sur la personne d’un garde, aura refusé d’obéir ou se sera révolté sous quelque forme que ce soit, sera considéré comme mutin et fusillé sur-le-champ ou pendu. »

    Un système de travail forcé est introduit. Dans les premières années, des travaux exténuants visent à terroriser et punir les détenus ; à partir de 1938, cette main-d’œuvre est aussi utilisée pour l’agrandissement du camp. Puis, lorsque le régime recourt massivement au travail forcé des déportés dans le cadre de la « guerre totale », un vaste réseau de Kommandos (camps) extérieurs implantés près des usines y est créé, principalement pour l’armement aérien.

    Eicke invente aussi le costume rayé des prisonniers et les triangles de couleur pour indiquer leur statut : rouge pour les prisonniers politiques, vert pour les droits communs, rose pour les homosexuels, violet pour les Témoins de Jéhovah.

    Deux mois après l’arrivée d’Eicke, les meurtres commencent. Le député communiste allemand Franz Stenzer est abattu le 22 août 1933 ; le 27, un journaliste communiste est assassiné par Eicke lui-même. D’autres vont suivre.

    Eicke fait aussi de Dachau une école où il forme de nombreux commandants de camps de concentration existants ou à venir, comme Rudolf Höss, futur directeur d’Auschwitz. Le 4 juillet 1933, Himmler nomme Eicke inspecteur des camps de concentration, auxquels il va appliquer le modèle d’organisation qu’il a élaboré à Dachau, et commandant des unités SS Totenkopf (« tête de mort » en français ; elles assurent principalement la garde des camps).

    Après la Nuit de cristal, le pogrom organisé par les hitlériens dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, 11 000 juifs sont envoyés à Dachau. À partir de 1939, le camp se développe pour accueillir des milliers de déportés, représentant 38 nationalités. Entre 1933 et 1945, il a reçu plus de 200 000 détenus dans le camp central et dans les 183 Kommandos extérieurs. Au moins 28 000 prisonniers y sont morts entre juin 1940 et mai 1945, et certainement plus de 13 000 auparavant, 160 000 autres seront marqués à vie par les tortures, le travail forcé et les terribles conditions de détention.

    À Dachau, des médecins allemands effectuent des expériences sur des prisonniers. Y sont réalisés notamment des expérimentations à haute altitude avec une chambre de décompression et sur l’hypothermie pour l’armée de l’air, des procédés pour rendre l’eau de mer potable, des tests de nouveaux médicaments contre le paludisme et un anticoagulant, ainsi que, comme dans d’autres camps nazis, contre le typhus, la tuberculose, la fièvre typhoïde… Des centaines de déportés en sont morts ou ont gardé de graves séquelles de ces pratiques.

    Après l’attaque de l’URSS, en juin 1941, des prisonniers de guerre soviétiques, sélectionnés par la Gestapo parce qu’identifiés comme intellectuels, juifs ou fonctionnaires communistes, sont fusillés par les SS du camp au cours d’exécutions de masse. Plus de 4 000 sont ainsi assassinés en 1941-1942.

    La résistance s’est organisée à Dachau, d’abord autour des déportés communistes autrichiens, puis elle s’est internationalisée dans le Comité international des détenus, devenu par la suite Comité international de Dachau (CID).

    Devant l’avancée des Alliés, les SS commencent à évacuer des détenus du camp de Dachau – ils sont alors près de 68 000, sous-camps compris–, fin avril 1945. Quelque 25 000 prisonniers sont forcés de marcher en direction du Tyrol, ou sont emmenés dans des trains de marchandises. Plusieurs milliers y laissent la vie. L’arrivée à Dachau de déportés évacués d’autres camps provoque une épidémie de typhus. Le 28 avril, le dernier Kommando de travail, composé d’Allemands et d’Autrichiens dont beaucoup d’anciens des Brigades internationales, sorti du camp pour travailler, découvre les routes jonchées de cadavres des évacués, morts du typhus, d’épuisement ou abattus. Il décide de ne pas attendre l’arrivée des Américains. Otto Jendran, vétéran de la guerre d’Espagne, prend le commandement de cette troupe de résistants qui s’empare de l’hôtel de ville de Dachau. Après cinq heures d’une bataille inégale contre les SS, les insurgés tentent de s’enfuir, en vain pour la plupart.

    Le 29 avril 1945, les troupes de la 7e armée américaine entrent dans le camp de Dachau. Résistant communiste, Joseph Sanguedolce, futur maire de Saint-Étienne, est détenu dans le camp extérieur d’Allach. Il en raconte la libération : « Au matin du 29 avril, il n’y a plus de SS, les armes qui traînent sont récupérées par des détenus. Nous sommes coupés de l’extérieur (…). Les charniers grossissent. Les risques d’épidémie se précisent. Il y a moins d’une semaine de vivres (…). À l’intérieur des blocks, l’animation est grande. (Elle) cache mal l’anxiété qui nous étreint. Juste avant la tombée de la nuit, un sifflement suivi de détonations arrête nos ébats. Des obus (américains – NDLR) tombent sur des baraques dans le camp des juifs et celui des femmes. Il y a des morts et des blessés. (…) Le camp est entre nos mains, mais les Américains ne sont toujours pas là. Le Comité international a d’importantes dispositions à prendre (contre) l’épidémie de typhus. Le nombre de morts augmente considérablement. Le 30 avril au matin (…), au loin, des tanks américains passent ; bientôt, ils s’éloignent. (…) Soudain un cri : derrière les champs, surgissent des soldats (qui) avancent avec précaution. C’est une joie délirante. Des détenus pleurent, d’autres squelettes mus par on ne sait quelle force avancent et veulent voir les libérateurs. Ce sera pour beaucoup d’entre eux leur dernière satisfaction. » (1).

    Les Allemands ont fait une telle publicité sur le camp de concentration de Dachau lors de sa création qu’il est connu au-delà du Reich. En 1937, plusieurs journaux français publient des articles ou des reportages sur l’univers des camps, dont Dachau. Le magazine communiste « Regards » publie dans son édition du 7 janvier un texte du journaliste et militant antifasciste Stefan Priacel, parmi les premiers en France à dénoncer ce qui se passe à Dachau. Il base son article sur un reportage paru dans le journal nazi « Illustrierter Beobachter ». Il en traduit certains passages, à côté de photographies publiées à titre de propagande par cet hebdomadaire. « Il n’y a lieu ici de commenter ni ces photos, ni ces textes. Atrocement éloquents, ils disent ce que la plupart d’entre nous avaient hésité à écrire, par crainte d’être taxés d’exagération », souligne Stefan Priacel. Il poursuit : « Après nous avoir fait voir quelques ateliers, le “Illustrierter Beobachter” met sous les yeux de ses lecteurs des types de “sous-hommes” (Untermenschen). Trois têtes portent cette légende : “Trois représentants typiques de l’humanité inférieure au camp de concentration de Dachau. Un communiste. Un fainéant. Un criminel professionnel.”  En dépit des efforts du photographe et bien que le “communiste” porte une barbe de trois jours, le reporter n’est point parvenu à lui enlever un front large et intelligent, non plus que son regard douloureux et franc d’ouvrier allemand. » Ce n’était que le début, personne ne sait encore de quoi Dachau sera le nom.

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    « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros 

    Florent LE DU

    Comme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.

    Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793

    Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.

    « Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.

    robespierredantonRévolution française
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    Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe

    Chronique

    Nicolas Offenstadt

    Voici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?

    Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.

    Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !

    À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. »  En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.

    Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.

    Nicolas Offenstadt
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    Au lycée Utrillo, une joyeuse colère

    Actu

    Devant cet établissement de Seine-Saint-Denis, les professeurs mobilisés contre le projet de loi organisaient lundi une « kermesse », tout en conseillant leurs élèves avant les épreuves du bac.

    Olivier Chartrain

    Terreur sur le bac, annonçaient certains, après l’appel intersyndical (CGT, FO, FSU, Solidaires) à la grève dans l’éducation, dénonçant le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites. Le ministère de l’Éducation nationale avait même prévenu qu’en cas de souci les préfectures se tenaient prêtes à envoyer la troupe. Mais ce lundi 20 mars, en début d’après-midi, devant le lycée Utrillo à Stains (Seine-Saint-Denis), l’ambiance n’est pas exactement à l’affrontement…

    Un piquet de grève ? « C’est une kermesse », explique Agathe, une jeune professeure de sciences économiques et sociales, missionnée par l’assemblée générale du matin pour parler aux journalistes. De fait, sous les banderoles « Utrillo en grève pour nos retraites » ou « Pas un jour de plus, 60 ans max » qui recouvrent l’entrée de l’établis­sement, une grande marelle a été dessinée à la craie. Elle part de « Bac Blanquer, retraite de misère » pour s’élever jusqu’à « Retraite à 60 ans, bac en juin », en passant par les cases « 49.3 » ou « Macron démission ». Il y a aussi un chamboule-tout de la Macronie, et même une pêche aux canards où l’on peut gagner une « Retraite sur mon yacht »…

    Selon Mickaël Barbut, de SUD éducation, ce lycée d’environ 1 200 élèves compte une vingtaine de grévistes ce lundi. Ce qui n’empêchera pas les premières épreuves de spécialités du baccalauréat de se dérouler. Non seulement parce que, suivant la consigne de la rue de Grenelle, la direction de l’établissement a mobilisé bien plus de personnel que nécessaire. Mais aussi parce que ces grévistes, pour très en colère qu’ils sont, sont avant tout des enseignants, responsables et soucieux de l’avenir de leurs élèves. La preuve, à côté de la marelle, les craies colorées ont aussi tracé les dernières recommandations d’usage : « Lis la consigne entièrement, puis relis-la », « Gère ton temps » ou encore « Fais-toi confiance ».

    Les élèves qui attendent pour aller passer leurs épreuves ne se montrent pas vraiment perturbés. Au contraire : quand les profs se mettent à chanter « Le bac en mars, c’est dégueulasse, Parcoursup, c’est dégueulasse… », ceux qui ne rient pas reprennent à l’unisson. Ainsi, Selen et Sarah ont juste le temps d’expliquer qu’elles « font grève par l’esprit avec les profs » que leur prof d’histoire-géographie, gréviste, vient leur prodiguer ses derniers conseils. « Avec la réforme, le contrôle continu a accentué la pression sur les notes, explique-t-elle. Nos élèves sont en stress, en mars ils ne se sentent pas prêts. Et pour nous, ces trois mois en moins, c’est énorme, surtout pour leur permettre d’acquérir la méthodologie. »

    « Nous sommes un lycée populaire, dans une ville populaire, analyse Agathe. Cette réforme frappera nos élèves et leurs parents, ceux qui font des métiers pénibles et précaires. » Le lycée risque, en outre, de perdre soixante heures d’enseignement à la rentrée 2023, et de « gagner » des classes à plus de 30 élèves. « La casse des retraites, des services publics, des solidarités : tout ça, c’est le même projet, et on n’en veut pas ! »

    Baccalauréatréforme du baccalauréatgrèvesRéforme des retraites
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    Arnaques à la prothèse

    Actu

    Certains trouvent toujours le moyen de faire de l’argent sur le dos de la Sécurité sociale et des assurés les plus fragiles. Depuis que les prothèses auditives sont remboursées à 100 %, le marché explose, mais les fraudes aussi, racontent les Échos. La méthode ? Proposer un suivi client au rabais, en confiant le réglage et l’adaptation de l’appareil à de simples commerciaux en lieu et place d’audioprothésistes, qui ont effectué trois années de formation pour savoir le faire. Cette utilisation d’un personnel non formé est difficile à contrôler. Un seul numéro d’agrément d’audioprothésiste est obligatoire pour ouvrir un centre, qui peut ensuite continuer à tourner, même une fois le professionnel parti. Et c’est une affaire rentable. À lui seul, le suivi représente les deux tiers du coût total de l’installation d’un appareil auditif.

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    À Briançon, la solidarité ne connaît pas de frontières

    Reportage

    Face aux exactions policières et à la loi portée par Gérald Darmanin, des centaines de militants se sont rassemblés, samedi 18 mars, dans les Alpes, avant une grande maraude.

    Émilien Urbach

    Briançon, Montgenèvre (Hautes-Alpes), envoyé spécial.

    Les pieds, les mains et le visage glacés, le souffle coupé par le froid et l’altitude… ils sont des dizaines, chaque nuit, à gravir la montagne, dans le noir et la neige. Leur objectif : franchir la frontière franco-italienne en quête d’un refuge, ici, dans le Briançonnais, pour certains, mais surtout plus loin, pour la plupart, à Paris, en Grande-Bretagne, en Allemagne…

    La traque policière dont ils font l’objet pousse ces exilés, venus d’Afrique ou du Proche-Orient, à emprunter des chemins toujours plus risqués. Neuf d’entre eux sont morts depuis 2016 dans ces montagnes. Décidés à contrer cette funeste réalité, des dizaines d’habitants, experts de la haute montagne et de ses dangers, leur portent assistance quotidiennement.

    Ce samedi 18 mars, ils sont plus nombreux que d’habitude. L’association Tous migrants et ses partenaires organisent la cinquième grande maraude solidaire pour donner de la visibilité à ce qui se déroule sur cette frontière intérieure de l’Union européenne et dénoncer la logique répressive du projet de loi immigration, en débat depuis quelques jours au Sénat.

    À quoi sert le projet de loi sur l’immigration ?

    « On sera vraiment soulagé quand on sera définitivement à l’abri »

    Il est plus de 22 heures, dans la forêt qui borde les pistes de ski, à Montgenèvre. Le vent est tombé. Quatre groupes d’une vingtaine de maraudeurs marchent depuis presque une heure lorsque Michel Rousseau, coprésident de l’association Tous migrants et, ce soir, responsable d’une des équipes de solidaires, demande à tout le monde de s’arrêter.

    « On vient de repérer deux amis un peu plus haut, explique-t-il. Quand ils nous auront rejoints, nous marcherons avec eux jusqu’à la route où ils seront pris en charge. » Quelques instants plus tard, Kouné et Touré, deux Ivoiriens d’une trentaine d’années aux yeux écarquillés, apparaissent dans la nuit.

    « On est partis vers 18 heures de Clavière, en Italie, confie le premier. On était en train de consulter le GPS sur notre téléphone quand un maraudeur est venu nous parler. On sera vraiment soulagé quand on sera définitivement à l’abri. »

    L' unité mobile de Medecins du monde victime d'intimidations des forces de police

    Le groupe les accompagne vers le bas de la montagne. Ils montent à bord d’une voiture de Médecins du monde (MDM), mais ne sont pas pour autant tirés d’affaire. Cette unité mobile mise en place par l’ONG, en appui de l’action des maraudeurs, fait régulièrement l’objet d’intimidations et de contrôle de la part des forces de police.

    Une situation dénoncée, un peu plus tôt dans l’après-midi, lors d’une conférence de presse organisée à Briançon. « Nos véhicules sont des lieux de soins, clame Florence Rigal, la présidente de MDM. Ils devraient être sanctuarisés. Pourtant, la police n’hésite pas à intercepter des personnes que nous transportons. Récemment quatre exilés, les pieds gelés, dont une femme enceinte, ont été interdits de rejoindre l’hôpital. »

    « Ce soir, je serai en France » : notre reportage dans les Alpes, avec les exilés

    Le plus grand danger que rencontrent les exilés dans les montagnes, c’est justement d’être surpris par un agent des forces de sécurité et, apeurés, de tenter de fuir en courant.

    Près d’un tiers des prises en charge médicales faites par l’association concernent des blessures causées à la suite de ce type de situation ou de gelures provoquées par de trop longues périodes de planque dans la neige.

    La préfecture durcit ses pratiques

    Et c’est sans parler de toutes les autres exactions commises par les autorités : enfermements arbitraires, refoulements illégaux, privation d’accès aux droits fondamentaux et à l’asile… Tous, organisations syndicales et associatives (dont Tous migrants, Refuges solidaires, SUD-solidaires et la Confédération paysanne) dénoncent également la réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (ceseda) portée par l’exécutif.

    À Briançon, les acteurs de la solidarité dans le collimateur du parquet

    La préfecture ne semble d’ailleurs pas avoir attendu ce changement législatif pour durcir ses pratiques. « Depuis début mars, cinq personnes résidant à Briançon se sont vu délivrer des obligations de quitter le territoire (OQTF) assorties d’interdictions de retour (IRTF) avec assignation à résidence, alerte Lou, une bénévole du collectif Briançon solidarité exil (BSE). Deux d’entre elles se sont fait interpeller devant les locaux des Restos du cœur, trois autres à proximité du lieu d’accueil associatif les Terrasses solidaires. Elles ont toutes été placées en garde à vue. Nous n’avions plus constaté de telles pratiques depuis trois ans. » Le 8 mars, une sixième personne a reçu une assignation à résidence dans le cadre d’une autre mesure d’expulsion.

    « Le droit européen interdit le refoulement des demandeurs d’asile »

    Quelques heures plus tard, ils sont près d’un millier à marcher vers le poste frontière de Montgenèvre. Ils viennent d’Italie, des vallées voisines mais aussi d’ailleurs. « Je mène ce combat depuis plus de vingt ans, à l’époque ou Pasqua plaçait les Algériens dans ses charters », pointe Ienisseï, arrivée de Grenoble.

    Un badge de la CGT épinglé à la poitrine, la comédienne est venue lire, devant les locaux de la police de l’air et des frontières (PAF), des textes que lui ont confiés les associations. « En février 2022, une famille d’Afghans, composée de Jamila, Sayed et leurs deux enfants (…), a été refoulée à trois reprises (…) après avoir été enfermée illégalement, lit-elle pour l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé). Lors de leur première interpellation, (…) la famille a exprimé sa volonté de demander l’asile, (…) droit qui leur a été refusé. (…) Lors de leur deuxième interpellation, (…) ils ont demandé à voir un médecin pour leur bébé (…), ce qui leur a été refusé. La troisième fois, la famille (…) a été privée de liberté toute la nuit (…) sans nourriture et a ensuite été refoulée à nouveau (…). »

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    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Au milieu de la foule, mue par une fanfare locale, quatre parlementaires sont venus en soutien. « On a pu visiter le lieu d’enfermement, explique Léo Walter, député FI des Alpes-de-Haute-Provence. Trois lits, un seul WC… C’est très spartiate. »

    Et sa collègue eurodéputée écologiste, Gwendoline Delbos-Corfield, de compléter : « Ces lieux existent en dehors de tout cadre légal. Le droit européen interdit, de plus, le refoulement des demandeurs d’asile. Or, les policiers pensent bel et bien que leur mission est d’empêcher les passages. »

    À l’issue de la manifestation, la nuit est déjà tombée. Les solidaires se retrouvent pour un repas partagé avant d’entreprendre leur grande maraude. Parmi eux, de nombreuses personnes portent la chasuble bleue de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). « C’est normal pour nous de secourir ceux qui risquent leur vie, déclare Maurice Latapie, guide de haute montagne au sein de la fédération et militant communiste. Nous, on est là. L’État, lui, ne fait rien et s’en prend aux aidants. »

    Briançon. À la Maison Bessoulie, des exilés bien accueillis

    Depuis 2016, 33 solidaires ont été inquiétés par la justice et plus d’une centaine ont fait l’objet d’interrogatoires par la police, mais les habitants des montagnes n’ont pas l’intention de laisser périr dans la neige leurs semblables venus d’ailleurs.

    Cette nuit, là, en plus de Kouné et Touré, cinq autres exilés ont été secourus. Dimanche, au matin, ils étaient aux Terrasses solidaires, avec Amine et Aaron, deux Iraniens arrivés la veille ainsi que Jean-Cédric, exilé camerounais, présent depuis l’avant-veille. « Je veux maintenant retrouver mes parents à Angoulême », lâche Touré. Comme lui, ils sont 47, arrivés cette dernière semaine, à pouvoir faire, ici, le temps d’un répit, des projets d’avenir.

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    Le rapport de synthèse du GIEC montre que lutter contre le réchauffement climatique, c'est aussi lutter contre les inégalités

    Actu

    Les experts du climat ont remis le rapport de synthèse de leurs derniers travaux, validé par les 195 pays de l’ONU. Il réaffirme l’objectif de 1,5 °C, atteignable à condition de réduire drastiquement nos émissions de CO2 et de s'attaquer aux inégalités mondiales.

    Marion d'Allard

    L’épilogue des derniers travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été rendu public le 20 mars, et Hoesung Lee, le président du Giec a porté « un message d’alerte, mais aussi un message d’espoir ».

    Au terme d’une interminable séance de validation réunissant les représentants de 195 pays sous l’égide de l’ONU, l’économiste sud-coréen a présenté à la presse mondiale les conclusions du rapport de synthèse de leur 6e cycle d’évaluation, entamé en 2015, « la fin d’un incroyable processus scientifique », a-t-il salué.

    Un travail de titan, qui a consisté à compulser l’ensemble de la littérature scientifique existante relative à la question climatique. À cette synthèse de centaines de pages est adjoint un « résumé pour décideurs », adopté « phrase par phrase » – selon la formule consacrée – par l’ensemble des parties. Une base claire en somme, sur laquelle nul désormais ne pourra revenir.

    Un paradoxe, en apparence

    Si ce nouveau rapport ne porte en lui aucune donnée nouvelle, il revêt une importance cruciale. Un paradoxe. En apparence seulement. « Cette synthèse n’est pas un simple résumé de ce qui a été publié ces dernières années , explique le journaliste scientifique Sylvestre Huet (1), c’est une mise en cohérence des travaux réalisés par les trois groupes du Giec à l’occasion de ce cycle d’évaluation » :

    C’est d’ailleurs l’adoption de ce dernier volet qui constitue la plus grande avancée en matière de consensus international, et qui a probablement concentré le plus gros des négociations de dernière minute sur l’adoption du texte final. Et pour cause. « Il exprime clairement le fait que, sans réduction des inégalités sociales mondiales, les objectifs climatiques fixés lors des COP climat ne sont tout simplement pas atteignables », poursuit Sylvestre Huet. Mais pas seulement.

    Clap de fin de COP, un top et des flops

    S’ils n’ont par essence aucune valeur prescriptive – ce n’est pas le rôle du Giec – les travaux du groupe 3 ont clairement évoqué la mise à contribution des plus riches, de même que la sortie totale des énergies fossiles, conditions sine qua non pour atteindre l’objectif fixé par l’accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique mondial sous la barre des 2 °C.

    Ainsi, « ce rapport de synthèse souligne l’urgence de prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore assurer un avenir durable et vivable pour tous », insistait, le 20 mars, le Giec.

    Le défi est immense, poursuivent les scientifiques, relevant « l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre » et l’ « insuffisance des plans » mis sur la table « pour lutter contre le changement climatique ».

    Depuis 1850, la planète s’est réchauffée de 1,1 °C et la trajectoire actuelle des émissions de CO2 menace d’une élévation des températures de 2,8 °C d’ici la fin du siècle, détaillait fin 2022 le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).

    L'appel de Jean Jouzel : « Le réchauffement climatique lié à nos activités est une menace pour notre humanité »

    « Des changements profonds et, dans la plupart des cas, immédiats »

    Les conséquences sont connues : augmentation en fréquence et en intensité des événements climatiques extrêmes – « canicule plus intense », « augmentation des précipitations » –, aggravation de l’ « insécurité alimentaire et hydrique », détaille le Giec, qui met en garde contre la combinaison de ces risques avec « d’autres éléments indésirables comme les pandémies ou les conflits ».

    Une double peine pour « les communautés les plus vulnérables qui, historiquement, ont le moins contribué au changement climatique actuel (et qui) sont touchées de manière disproportionnée », affirme le texte présenté ce lundi.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    « Au cours de la dernière décennie, les décès dus aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes ont été 15 fois plus élevés dans les régions les plus vulnérables », souligne ainsi Aditi Mukherji, spécialiste indienne du climat et coautrice de ce rapport de synthèse.

    C’est ce lien explicite, officiellement et unanimement reconnu par l’ensemble des gouvernements de la planète, qui fait l’importance d’un texte « qui n’a pas seulement valeur d’expertise mais constitue de fait la base scientifique de toutes les futures négociations internationales sur le climat », note Sylvestre Huet. Un texte « essentiel, notamment en matière de réparation des dommages », poursuit le spécialiste. Ce chapitre, qui a bien failli faire échouer la dernière COP climat à Charm el-Cheikh (Égypte), crispe régulièrement les négociations internationales.

    Valérie Masson-Delmotte, du Giec : « L’été 2022 a montré à quel point nous sommes vulnérables »

    Désormais, en validant le rapport de synthèse du Giec, la communauté internationale reconnaît formellement l’importance de « donner la priorité aux processus d’équité, de justice climatique, de justice sociale, d’inclusion et de transition juste », ce qui passe, notamment, « par un soutien accru aux régions et aux personnes les plus vulnérables aux aléas climatiques ».

    Un point crucial qui acte le principe d’une participation financière des pollueurs historiques aux réparations des pertes et dommages causés par le réchauffement climatique dont ils sont à l’origine. C’est sur cette base, au reste, que le premier ministre pakistanais, lors de la COP28, a fait valoir le consensus mondial pour exiger des réparations à la suite des inondations monstres qui ont dévasté le Pakistan en août dernier, faisant 1 700 morts et affectant 33 millions de personnes.

    Climat. Le Pakistan toujours dans une situation d’urgence 

    Pour conjurer la hausse des températures, le Giec estime nécessaire d’« atteindre la transition dans tous les secteurs » : alimentation, électricité, transports, industrie, bâtiments, usage des terres. Mettre tout en œuvre pour maintenir le réchauffement en deçà de 1,5 °C implique « des changements rapides et profonds et, dans la plupart des cas, immédiats », afin de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre mondiales d’ici à 2030, affirme le résumé pour décideurs. « Ce que l’on fait maintenant, a conclu Hoesung Lee, aura des conséquences bénéfiques sur les êtres humains et les écosystèmes pour les milliers d’années à venir. »

    le GIEC, urgence climat. Le rapport incontestable expliqué à touschroniqueur pour l’Humanité

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    L'Humanité

    Biden cède à l’or noir d’Alaska

    Actu

    Marion d'Allard

    ConocoPhillips a désormais les coudées franches. La société pétrolière états-unienne, mastodonte du secteur aux 80 milliards de chiffre d’affaires en 2022, vient de se voir octroyer par l’administration Biden le feu vert pour son projet de méga-forages en Alaska. Objectif : 576 millions de barils sur trente ans. Conséquences : 239 millions de tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère. Initialement approuvé par Donald Trump, le projet Willow avait été temporairement suspendu en 2021, alors que Joe Biden, tout juste installé à la Maison-Blanche, s’était engagé à ne plus autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Un changement de braquet – le projet de ConocoPhillips concerne une zone nationale du nord-ouest de l’Alaska, propriété de l’État – qui passe très mal auprès des défenseurs de l’environnement. « Willow va être l’une des exploitations de pétrole et de gaz les plus grandes sur des terres fédérales publiques », dénonce l’ONG Sierra Club, qui estime que « la pollution carbone engendrée aura des effets dévastateurs pour les populations, la vie sauvage et le climat ». Ce faisant, surtout, Joe Biden met en péril les engagements qu’il a lui-même pris en matière de réduction des émissions nationales de gaz à effet de serre. Celles-ci sont censées diminuer de 50 à 52 % à l’horizon 2030 – un objectif inscrit dans le cadre de l’accord de Paris – et les États-Unis, atteindre la neutralité carbone en 2050. Or, en validant le projet Willow, le président démocrate vient de rajouter l’équivalent des émissions de 64 centrales à charbon sur un an au bilan carbone déjà bien lourd de l’un des plus gros pollueurs de la planète.

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    Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe

    Actu

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

    Marion d'Allard

    Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

    L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

    Entre les mains du géant russe Rosatom

    Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

    De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

    Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

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    « Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »

    Entretien

    La marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.

    Marion d'Allard

    Ce vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?

    On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.

    C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.

    Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?

    Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.

    Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?

    Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire. 

    Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat » 

    C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables. 

    L'Humanité

    Comment notre environnement culturel peut se retrouver dans nos gènes

    Entretien

    Dans son dernier livre, Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle, dévoile les mystères de l'évolution de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines. Un nouvel éclairage fascinant sur l’aventure humaine. Entretien.

    Anna Musso

    Évelyne Heyer est une référence en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain au prisme des données génétiques et culturelles des populations. Dans son dernier ouvrage, la professeure au Muséum national d’histoire naturelle et commissaire scientifique du musée de l’Homme, développe, de façon accessible, une trentaine de sujets d’actualité ou fondamentaux, pour comprendre d’où nous venons et réfléchir sur notre humanité. De Neandertal au boom des jumeaux au XXIe siècle en passant par la colonisation de l’Amérique, Évelyne Heyer apporte un nouveau regard sur la grande aventure humaine.

    Pour aborder notre humanité en tant qu’Homo sapiens, vous évoquez le legs de Neandertal, ce cousin qui s’est croisé avec nos ancêtres. En quoi était-il différent de nous ?

    Le mélange entre Sapiens et Neandertal s’est fait au moment où Sapiens s’est aventuré hors d’Afrique. Les populations qui ont leurs ancêtres uniquement en Afrique ont très peu de Neandertal. Toutes les autres en possèdent environ 2 % dans leur patrimoine génétique. La différence entre Neandertal et nous était assez faible, ce qui a rendu possible ce croisement, ces mélanges et descendances. Mais Neandertal est quand même une humanité différente, ne serait-ce que par la forme du crâne et son univers culturel.

    Par exemple, les peintures dans les grottes ont été réalisées par Sapiens et non par Neandertal. Les petits bouts de gènes néandertaliens que nous possédons influencent, entre autres, notre immunité. Des travaux en cours tendraient à montrer que certains ont augmenté la probabilité d’avoir un Covid grave ou, au contraire, de protéger contre le virus, que d’autres encore seraient liés à des formes de diabète…

    Dans les bouts de génome que Sapiens a reçu de Neandertal, plusieurs sont liés à la résistance aux pathogènes. Nous venions d’Afrique, et nous avons dû faire face à de nouvelles infections en arrivant en Europe et en Asie, alors que Neandertal était là depuis plusieurs centaines de milliers d’années, et donc adapté à ces pathogènes. Le fait de récupérer ses bouts d’ADN dans notre génome nous a permis de nous adapter et de mieux résister à certaines maladies ou de mieux cicatriser notre peau.

    Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

    Au fil du livre, vous rappelez que la notion de race humaine n’a aucun fondement scientifique…

    Le racisme consiste à définir une hiérarchie et même une essence des êtres humains à partir des différences de couleur de peau dont il existe au moins 4 000 nuances ! Ainsi vous réduisez ce qu’est un individu à ce que vous croyez savoir de lui d’après sa couleur de peau. Se replonger dans notre passé permet de montrer, par exemple, que les premiers Européens, d’après nos connaissances actuelles, étaient de couleur de peau foncée. À la grotte de Lascaux, les peintres étaient noirs aux yeux bleus.

     Les choix culturels modifient les rythmes des migrations humanines. » 

    Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle

    Dans mon livre, je donne aussi l’exemple de cette jeune femme danoise dont les scientifiques ont reconstitué la couleur de peau à partir de son ADN datant de 6 000 ans ; elle avait une peau de couleur foncée et des yeux bleus. Au XIXe et au début du XXe siècle, on pensait qu’il y avait des différences fortes entre les groupes humains qu’on appelait « races ». Mais la génétique a montré qu’il y a, en fait, très peu de différences parce qu’on est une espèce qui a toujours migré au fil de l’histoire, entraînant des mélanges.

    Paléogénétique. La longue histoire du compagnonnage de l’âne et de l'homme

    L’humain transmet non seulement ses gènes, mais aussi sa culture, influençant son évolution. Pouvez-vous nous préciser votre approche ?

    C’est une des choses qui m’a fascinée chez les êtres humains, et c’est pourquoi je considère que je fais de l’anthropologie. Si on veut comprendre l’évolution des populations humaines, il faut toujours mélanger des éléments biologiques et culturels.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Je vous donne un exemple amusant. Prenons la capacité à digérer le lait. Nous sommes des mammifères, or, normalement, les mammifères adultes ne digèrent pas le lait : une vache ne boit pas de lait. Quel mécanisme génétique a permis à des humains de le faire ? C’est un avantage qui a évolué depuis plusieurs milliers d’années dans certaines populations qui ont changé de culture, élevé des animaux, bu leur lait frais et en ont fait une composante importante de leur alimentation. Ces mutations leur sont devenues avantageuses, elles ont mieux survécu et se sont mieux reproduites. Et, au fil des générations, ces mutations se sont répandues à tel point que, dans le Nord de l’Europe, par exemple, 90 % des adultes digèrent le lait. C’est un exemple où la culture s’inscrit à travers les générations dans nos gènes.

    Vous parlez également de l’exemple du mariage ?

    Dans les sociétés humaines, il existe de multiples manières de faire famille. C’est l’anthropologie de la parenté. Un des traits qui différencie les manières de faire famille est ce qu’on appelle la patrilocalité ou la matrilocalité. Quand un homme ou une femme de villages différents s’épousent et vont vivre dans le village du mari, on dit que la société est patrilocale. Si c’est le contraire, on dit qu’elle est matrilocale. Ces choix culturels modifient les rythmes des migrations humaines. Par exemple, dans notre espèce, 60 % des sociétés sont plutôt patrilocales car ce sont surtout les femmes qui ont migré, et cela se voit dans l’ADN. Le système de parenté influence les migrations et donc la diversité génétique des populations.

    Paléogénétique. L’incroyable écosystème du Groenland... d’avant

    En observant l’ADN de plusieurs populations, je saurai si elles sont plutôt patrilocales ou matrilocales. Des études réalisées à l’échelle de la planète montrent que notre espèce est plutôt patrilocale. Dans l’ADN, certains bouts ne sont transmis que par les femmes, l’ADN mitochondrial, et d’autres ne sont transmis que par les hommes, le chromosome Y. Ainsi, en comparant les données sur ces bouts d’ADN, on sait s’il s’est produit plus de migrations par les hommes ou par les femmes. Dans cet exemple, l’ADN sert à retracer des éléments forts de notre culture.

    L’évolution ne cesse de se poursuivre, comment l’imaginez-vous avec le réchauffement climatique ou les épidémies ?

    Chez les êtres vivants, il y a toujours une évolution génétique mais elle se déroule sur une très longue durée. Ce qui va changer en termes biologiques est lié au fait qu’on a plus de migrations à longue distance, avec les moyens actuels de transport et de communication. Des gens d’aspect différent vont donc se mélanger et créer de nouvelles apparences. On peut imaginer un visage aux traits chinois et noir de couleur de peau, avec des yeux bleus et des cheveux roux ! S’agissant du réchauffement climatique, le point d’interrogation est de savoir quelles migrations il va entraîner, et cette question demeure très débattue. Quant à notre espèce, elle ne va pas disparaître : elle est arrivée à s’acclimater à de nombreux environnements différents, par des adaptations aussi bien culturelles que biologiques.

    La Vie secrète des gènesSciencesanthropologiepaléoanthropologieneandertal
    L'Humanité

    Sous les cendres de Notre-Dame, les secrets des bâtisseurs

    Notre-Dame aurait été la première cathédrale gothique à faire un usage massif et innovant des agrafes, des pièces de fer mesurant de 20 à 98 cm qui permettaient de sceller des pierres entre elles et de renforcer une structure.

    Eugénie Barbezat

    Le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, à Paris le 15 avril 2019, a néanmoins ouvert la voie à de nouvelles recherches. Après quatre ans de restauration, les scientifiques viennent de publier une enquête mettant en évidence le plus ancien emploi du métal pour la construction d’une cathédrale gothique. « L’accès à des endroits de l’édifice jusqu’alors inaccessibles a permis de détecter pour la première fois l’utilisation d’armatures en fer dans la cathédrale », expliquent-ils.

    Les plus anciennes remonteraient aux années 1160

    Parmi les tonnes de métal récupérées à la suite de l’incendie, l’équipe de recherche s’est intéressée aux milliers d’agrafes utilisées pour assembler les blocs de pierre : les plus anciennes d’entre elles remonteraient aux années 1160, correspondant aux prémices du chantier. Si ces découvertes ne compensent en rien la perte en termes de patrimoine architectural, elles nous éclairent sur les techniques de construction et les conditions de travail des ouvriers de l’époque.

    Rencontre virtuelle avec les compagnons de fortune de Notre-Dame de Parisnotre-dame-de-parisSciencesArchitecture
    L'Humanité

    Anticiper l’effet des technologies

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Réfléchir avant d’agir. Ce vieux et sage adage prend un sens très précis, mais redoutable, lorsqu’on l’applique aux innovations issues des sciences et des techniques. Dans nos sociétés capitalistes, les actionnaires des entreprises privées sont pressés. Ils souhaitent les mettre en œuvre le plus rapidement possible. Objectif ? Que l’avantage concurrentiel qui en découle produise le maximum de profits. Ce mécanisme peut se révéler dangereux. Par l’usage massif d’un objet ou d’une substance dont les effets nocifs pour les êtres humains ou les écosystèmes ne se dévoilent qu’avec le temps. Pour limiter ce risque, il faut l’anticiper. Développer des recherches sur ces effets possibles, avant le déploiement sans limite et sans précautions des produits de l’innovation technologique. Et donc réfréner l’appétit de profits. Puis imposer des règles fondées sur l’intérêt général et celui des générations futures.

    Constellations : tout comprendre des projets d'Internet par satellite d'Elon Musk et Jeff Bezos

    Prenons un exemple où il est encore temps : l’usage de l’orbite terrestre. Certes, il existe depuis les années 1960 avec les premiers satellites. Mais le développement de technologies réduisant le coût de l’accès à cet espace ouvre la voie à une invasion inédite. Les « constellations » des géants du Net ou de SpaceX vont compter des dizaines de milliers de satellites. Cette invasion n’est pas sans risques, dont celui de déclencher, par chocs entre satellites ou avec des débris de plus en plus nombreux, une réaction en chaîne. Elle pourrait transformer certaines orbites les plus utiles en champs de mines. Écarter ce risque exige de le mesurer, puis de concevoir, signer et appliquer un traité mondial pour réglementer l’usage de l’espace circumterrestre, ce bien commun de l’humanité. Pour que cette démarche soit efficace, elle doit anticiper le risque et non le suivre. Or, s’il est encore temps pour l’orbite terrestre, il est déjà trop tard pour nombre des dégâts infligés aux écosystèmes marins, à la biodiversité terrestre ou pour un réchauffement climatique limité à 1,5 °C depuis la révolution industrielle.

    Pour anticiper, il faut une recherche publique puissante et libre, chargée de l’évaluation des risques. Cette activité ne peut rapporter aucun profit ; elle sera donc toujours réduite par les actionnaires. Il faut des dirigeants politiques soucieux de l’intérêt général et d’un avenir plus lointain que celui de leur pouvoir. Les citoyens peuvent évaluer à ces deux points si leur pays peut, ou non, appliquer le prudent adage.

    la chronique scientifique de sylvestre huetSciencespollutionrecherche
    L'Humanité

    Le grand sommeil d’un tout petit village du Limousin

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Un prisonnier s’échappe et, d’un coup, les habitants d’une bourgade en apparence tranquille tombent dans le coma…

    Caroline Constant

    À voir la gueule d’ange de Lucas, difficile de croire qu’il est un dangereux criminel, accusé d’un horrible féminicide. Et pourtant, dès les premières minutes du Village des endormis, le garçon (interprété par Julien Crampon) donne la mesure de sa violence : alors que le fourgon pénitentiaire qui le transporte a un accident spectaculaire, Lucas s’acharne sur un gardien de la paix et s’enfuit. La police, avec Martin (Aurélien Wiik), et la gendarmerie, avec Cyril (Vincent Winterhalter), se lancent à sa poursuite dans la forêt. Les questions pleuvent : pourquoi le chauffeur du fourgon s’est-il endormi au volant ? Est-ce un hasard si l’accident a eu lieu dans le village natal de Lucas, où il peut sans doute bénéficier de complicités ? Pourquoi reste-t-il dans cette forêt plutôt que de s’enfuir au loin ? Et pourquoi, d’un coup, les gens, hommes, femmes, enfants, tombent-ils dans un sommeil profond, proche du coma, dans ce village qui va du coup se retrouver confiné, coupé du reste du monde ? Pour résoudre cette dernière énigme, une spécialiste du sommeil, Élise (Lola Dewaere), est appelée à la rescousse. Le téléfilm commence par une cavalcade de péripéties, avant de prendre son temps pour dénouer tous les fils. Nombreux, puisque les vies privées des personnages pèsent sur la résolution de l’enquête : Martin, le policier, est en pleine crise de couple avec sa femme, Camille (Flore Bonaventura), et entretient une relation de confiance absolue avec son beau-père, le maire du village, Damien (Stéphane Freiss). Ce dernier est en cheville avec un industriel de la région, dont Camille est en charge du divorce. Comme souvent dans les petites localités, les vies des uns sont imbriquées dans celles des autres : difficile de déterminer le niveau de loyauté de ses interlocuteurs. À noter, encore une fois, les femmes sont les principales victimes dans ce téléfilm.

    TélévisionTéléfilmfrance 3
    L'Humanité

    Sous les décombres, les germes d’une nouvelle société irakienne

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Ce documentaire suit la création d’une radio libre dans un pays qui peine à se remettre de décennies de conflits et doit faire face, aujourd’hui, à une corruption endémique.

    Laurent Etre

    Jeune journaliste énergique et débrouillard, Ghadeer a dû fuir Mossoul, la principale ville du nord de l’Irak, lorsque celle-ci est tombée aux mains du groupe « État islamique » (EI), en 2014. Sa famille restée sur place l’avait alors incité à ne pas revenir, et à se chercher plutôt un avenir européen. Mais lui nourrissait un tout autre projet : rentrer dès que possible dans la ville de son enfance et, avec une poignée d’amis prêts à mettre en commun leurs maigres économies, monter une radio indépendante de toute tutelle politique, communautaire, religieuse ou économique. Une gageure dans un pays en proie à la corruption et aux violences confessionnelles.

    Avant de se confier sur l’histoire à rebondissements de Radio One, Ghadeer déambule au milieu des ruines de l’ancienne cité, reprise à l’EI en 2017. L’occasion d’évoquer, sur fond d’images d’archives saisissantes, les différentes crises qui ont frappé l’Irak, à partir de la guerre avec l’Iran voisin, dans les années 1980. Puis les souvenirs de l’exil vers l’Europe, et plus particulièrement la Belgique, affluent. Des scènes glanées tout au long du périple ponctuent un récit forcément empreint d’émotion.

    « Nous essayons de répandre de l’amour »

    Et l’on parvient peu à peu au cœur du sujet : la ténacité impressionnante d’une jeunesse désormais engagée dans la construction d’un Irak moderne et fraternel. C’est à cette aspiration fondamentale que Radio One tend le micro, par-delà le suivi de l’actualité. « Nous essayons de répandre de l’amour », lâche Ghadeer, porté par son idéalisme. Et de poursuivre, entre deux considérations sur la dangerosité du métier de journaliste en Irak : « 90 % de ce qui s’est passé ici est lié à la haine, à la haine des autres, de leur couleur, de leur religion. »

    Quoi qu’il en soit, pour Radio One, le succès n’a pas tardé à advenir. En couvrant notamment les manifestations dites de la « révolution d’octobre », en 2019, contre la corruption gouvernementale, la station a démultiplié ses audiences. Assez pour s’attirer les foudres de quelques politiques, tout en suscitant l’appétit d’hommes d’affaires locaux. L’équipe de journalistes et techniciens, à l’origine bénévole, a d’abord résisté aux pressions. Mais, confronté à des difficultés financières abyssales, le petit groupe d’amis s’est résolu, la mort dans l’âme, à vendre boutique. Reste l’espoir soulevé par une aventure humaine et médiatique hors du commun, et qui ne demande certainement qu’à renaître. Au travers de ce documentaire bouleversant, on perçoit l’immense appétit de démocratie et de citoyenneté de tout un peuple.

    mossoulirakdaechradio
    L'Humanité

    Méga-bassines : “Nous ne voulons pas revivre le drame de Sivens” 

    Tribune

    Nous publions cet appel signé par de nombreux citoyens, personnalités scientifiques, militants politiques et élus écologistes.

    Collectif

    « Eh bien vous savez ce qu’il va se passer ? Nous allons bientôt manquer d’eau ». Voilà comment René Dumont terminait son allocution pour défendre la candidature écologiste à l’élection présidentielle de 1974. Nous y sommes. Près de 50 ans d’inaction climatique après, la ressource en eau n’est plus abondante et l'ONU se réunit en catastrophe pour décliner un programme mondial d'action pour l'eau. En France, la situation est encore pire que ce qu'avaient imaginé les scénarios les plus pessimistes : notre territoire se réchauffe plus vite et plus intensément que la moyenne planétaire. 

    Dans ce contexte de raréfaction de l’eau, quelques acteurs économiques cherchent à se l’accaparer, notamment en construisant des méga-bassines : les stations de ski pour alimenter des canons à neige, une frange minoritaire d’agriculteurs, gros céréaliers maïsiculteurs pour irriguer leurs cultures l’été… Depuis 20 ans, des projets sortent de terre, avec une opposition toujours plus forte des scientifiques et des autres usagers de l’eau (citoyens, agriculteurs non-irrigants ou non-raccordés, défenseurs des milieux aquatiques, conchyliculteurs, pêcheurs, etc.). 

    Dans cette course à l’accaparement, l’Etat se dérobe à sa mission de garantir la défense de l’intérêt commun. En Poitou-Charentes, il a signé des arrêtés autorisant la construction de méga-bassines qui ont fini par être déclarés illégaux devant les tribunaux administratifs2. Entre-temps, il a continué de financer en grande partie les travaux, sans que les usagers de l’eau ne soient consultés sur leur participation financière à des ouvrages privés. Et depuis, il protège quotidiennement lesdites réserves au moyen de plusieurs centaines de policiers. Autoriser, financer et protéger des ouvrages illégaux qui endommagent les écosystèmes, voilà un profond mépris étatique...de l'Etat de droit. 

    Le programme de construction de 16 méga-bassines dans les Deux-Sèvres, dont celles de Sainte Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon s’inscrit dans la même logique. Les travaux ont démarré alors même que le premier jugement du tribunal a exigé un redimensionnement de 9 méga-bassines, car les volumes prévus dépassent les volumes auxquels les irrigants ont droit, pourtant déjà indécents au regard de la capacité des milieux à les fournir. L’Etat n’a pour autant pas suspendu son financement de 50 millions d’euros et mobilise plusieurs milliers de policiers à chaque manifestation. 

    La paix ne s’impose pas par la force, elle se construit par l’objectivité des solutions proposées, le dialogue et la démocratie. La trajectoire prise par Emmanuel Macron depuis qu’il est à la tête de notre pays n’est pas la bonne. De la loi ASAP (Accélération et Simplification de l’Action Publique) qui a supprimé les consultations publiques, au traitement policier des gilets jaunes, en passant par le refus du dialogue social pour la réforme des retraites et la loi de sécurité globale pour éviter de documenter les violences policières, tout a été fait pour réduire les espaces de démocratie dans notre pays.  

    Quand l’Etat transgresse les lois, contourne les décisions du tribunal, ignore les alertes des scientifiques, impose par la force des projets sans l’aval des citoyens, brusque voire blesse des manifestants, l’état de droit est bafoué et les conditions ne sont plus réunies pour assurer la paix à laquelle notre société aspire.  

    Nous étions déjà là pour nous opposer à la construction du barrage de Sivens, et avions dénoncé, en vain, les dérives du maintien de l'ordre. Nous ne voulons pas revivre le même drame, qui a couté la vie à Rémi Fraisse, parce que l’Etat refuse d’organiser le dialogue. Nous étions à Sainte-Soline en octobre dernier, et nous serons à Melle les 24, 25 et 26 mars prochains, pour penser, proposer, défendre et fêter l’eau, dans le même esprit de désobéissance fertile, festive et non-violente. Agriculteurs, citoyens, scientifiques, élus locaux, nationaux et européens, associations de protection de l’environnement, nous serons toutes et tous en résistance.  

    Premiers signataires : 

    Marine Tondelier, Secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts 

    Sylvain Griffault, Maire de la commune de Melle, Vice-président de la communauté de communes Mellois en Poitou 

    Lisa Belluco, Députée de la Vienne, Écologiste - NUPES 

    Benoît Biteau, Paysan, agronome & député écologiste EELV au Parlement Européen 

    Signataires (par ordre alphabétique) : 

    Laurence Abeille, Conseillère régionale Ile-de-France                              

    Patrick Anne, Conseiller Municipal Cesson Sévigné 35 EEL V          

    Danielle Aumercier, EELV Quimper                

    Yves Aurégan, Conseiller municipal EELV à Angers et conseiller communautaire à Angers Loire Métropole.     

    Anne Babian-Lhermet, Conseillère régionale EELV Auvergne Rhône Alpes           

    Benjamin Badouard, Bureau Exécutif d'EELV               

    Daniel Barré, Maire de Chizé Deux-Sèvres

    David Belliard, Maire Adjoint de Paris         

    Michèle Berteaux, Citoyenne écologiste Nouvelle-Aquitaine              

    Ugo Bessière, Conseiller départemental de Loire-Atlantique              

    François Blachon, EELV 79               

    Grégory Boisseau, Conseiller municipal Château-Gontier sur Mayenne EELV 53          

    Delphine Bonamy, Adjointe au Maire de Nantes et conseillère métropolitaine 

    François Braillon, Paysan retraité, ancien Maire         

    Daniel Breuiller, Sénateur du Val-de-Marne               

    Jean-François Bridet, Conseiller régional Centre Val de Loire, VP au vivant, groupe Écologie et Solidarité    

    Yannick Brohard, Conseiller régional EELV Hauts de France           

    Marcel Burel, Militant EELV Bretagne              

    Sophie Bussiere, Porte-parole EELV, conseillère régionale Nouvelle Aquitaine           

    Damien Carême, Député européen EELV              

    Alexandra Caron-Cusey, Conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes              

    Nathalie Chaline, EELV, Vice-présidente Brest métropole            

    Didier Chapellon, EELV Adjoint Biodiversité Rennes             

    Daniel Chateigner, Professeur Université de Caen Normandie, Coordonnateur CSNM          

    Cyrielle Chatelain, Présidente du groupe Écologiste - NUPES            

    Tessa Chaumillon Conseillère départementale EELV de la Seine-Saint-Denis            

    Simon Citeau, Adjoint EELV ville de Nantes            

    Albane Colin, Conseillère régionale EELV Auvergne Rhône Alpes           

    Bernard Cordier, Président association sykadap -28            

    David Cormand, Député européen EELV              

    Isabelle Couradin, Écologue et porte-parole de la Commission biodiversité EELV        

    Françoise Coutant, Conseillère régionale Nouvelle Aquitaine             

    Renaud Daumas, Conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes Les Écologistes            

    Nadège Davoust - Conseillère Départementale EELV de la Mayenne          

    Alexandre de Fraissinette, Conseiller Municipal Sèvremoine EELV 49           

    Monique de Marco, Sénatrice de la Gironde            

    Kim Delagarde, Conseiller départemental des Deux-Sèvres (groupe de gauche écologiste et citoyen) 

    Gwendoline Delbos-Corfield, Députée européenne écologiste               

    Karima Delli, Députée européenne écologiste                              

    Véronique Delort, EELV Languedoc Roussillon      

    Marion Deniaud, Adjointe Groupe écologistes et citoyenn-e-s, Ville de Rennes      

    Claire Desmares, Secrétaire nationale adjointe d'EELV, présidente du groupe écologiste à la Région Bretagne      

    Françoise Dorval, Adjointe Ville de Quimper EELV 29            

    Thomas Dossus, Sénateur écologiste du Rhône              

    Laurent Dreyfus, Conseiller régional EELV du Grand Est           

    Laurent Dubost, Conseiller Départemental de Loire Atlantique            

    Jean-Luc Dumesnil, Conseiller régional Ile-de-France             

    Christophe Dumont, Conseiller régional Grand Est             

    Guillaume Dumoulin, Conseiller municipal et communautaire Deux-Sèvres - Porte-Parole EELV 79           

    Christophe Dupin, Adjoint ville de Tours             

    Guillaume Durand, Adjoint à la Maire du 14e arrondissement de Paris        

    Nour Durand-Raucher, Conseiller de Paris EELV     

    Marie-France Esnault, Conseillère municipale St Christophe des Bois  

    Lucie Etonno, Conseillère régionale EELV Pays de la Loire           

    Jean-Laurent Félizia, Conseiller Municipal EELV 83             

    Kattalin Fortuné, Conseillère départementale de l’Aude             

    Françoise Foubert, Conseillère municipale 44             

    Benoit Foucher, Conseiller municipal et communautaire Pays de Châteaugiron          

    Charles Fournier, Député d'Indre-et-Loire                

    Armelle Gallot-Lavallée, Conseillère municipale EELV Tours              

    Evelyne Gareaux, Conseillère régionale Cap 21 du Grand Est          

    Marie-Charlotte Garin, Députée Écologistes - NUPES             

    Vincent Gay, Conseiller Régional EELV Auvergne-Rhône-Alpes             

    Amélie Germain, Conseillère municipale EELV à Saint-Herblain             

    Cécile Germain-Ecuer, Conseillère régionale EELV du Grand Est           

    Damien Girard, Conseiller départemental du Morbihan, conseiller municipal et communautaire de Lorient, EELV Bretagne  

    Chloé Girardot Moitié, Conseillère départementale de Loire-Atlantique   

    Jean-Marie Goater, Conseiller délégué Rennes ville et métropole, EELV Bretagne         

    Christine Graval, Conseillère régionale Nouvelle Aquitaine 

    Fabienne Grebert, co-Présidente du groupe écologiste - Région Auvergne-Rhône-Alpes     

    Claude Gruffat, Député européen écologiste                

    Marie-Annick Guillou, Conseillère Municipale Lannion et Conseillère Départementale 22 

    Gérôme Gulli, Bureau exécutif EÉLV               

    Laetitia Hamot, Maire de la commune de La Crèche           

    Hélène Hardy, Bureau exécutif EELV              

    Guillaume Hédouin, Conseiller régional de Normandie             

    Nadine Herrati, Présidente du conseil fédéral d’EELV            

    Thomas Hutin, Conseiller régional EELV des Hauts-de-France             

    Yannick Jadot, Député européen EELV              

    Nadine Kassis, Conseillère municipale et communautaire Lannilis 29           

    Sarah Klingler, Adjointe de la commune de Melle, vice-présidente de la communauté de communes Mellois en Poitou  

    Joël Labbé, Sénateur du Morbihan              

    Fabienne Lafon, Militante EELV Aquitaine              

    Annie Lahmer, Conseillère Régionale d’Ile de France           

    Gaëlle Lahoreau, Vice-présidente Région Centre-val de Loire            

    Myriam Laïdouni-Denis, conseillère régionale EELV Auvergne Rhône Alpes            

    Manuel Lambert, Membre de Vert.e.s suisses et d’EELV Hors-de-France          

    Loïc Le Hir, Conseiller Régional de Bretagne            

    Virginie Léonard, Conseillère municipale à Coulon (Marais poitevin)           

    Judith Leray, Conseillère municipale et communautaire EELV 44 – Co-secrétaire régionale EELV Pays de la Loire 

    Sophie Leterrier, Conseillère municipale Andouillé 53 EELV        

    Pauline L-J-Dogué, EELV Bretagne 

    Franck Loiseau, Conseiller municipal de Cholet (49 

    Christiane Loret, Les Ami.e.s de la Confédération Paysanne                      

    Bernard Loup, Président du Collectif pour le Triangle de Gonesse   

    Henri Lourdou, EELV 65       

    Marie-Madeleine Braud, EELV 67              

    Claire Mallard, Conseillère Régionale Bourgogne Franche-Comté             

    Patrick Marcotte, Conseiller municipal, Porte-Parole EELV Languedoc Roussillon          

    Jean Mariaud, Conseiller municipal Rochefort 17 EELV            

    Océane Mariel, Conseillère municipale et communautaire de La Rochelle            

    Axel Marin, Conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes                 

    Marion Maury, Maire adjointe EELV Ville de Brest           

    Camara Mélissa, Membre du bureau exécutif d'EELV, conseillère municipale de Lille           

    Fabienne Meurice, Conseillère régionale Pôle Ecolo IDF 

    Cécile Michel, Conseillère régionale EELV Auvergne Rhône-Alpes 

    Lydia Morlot, Conseillère fédérale EELV 

    Medora Mostajo, Conseillère municipale                

    Laurence Motoman, Conseillère régionale Nouvelle-Aquitaine    

    Francine Narbal, Les Ami.e.s de la Confédération paysanne        

    Dany Neveu, EELV Aquitaine, Conseillère municipale St Jean d'Illac        

    François Nicolas, Conseiller municipal pour Rezé et métropolitain pour Nantes Métropole           

    Franck Nicolon, Conseiller régional EELV des Pays de la Loire         

    Christine Noblet, Conseillère municipale ville de Saint-Herblain            

    Marie-Odile Novelli, Adjointe au Maire de Meylan (transition écologique, environnement) 

    Goulven Oillic, Bretagne Ecologie, Conseiller régional de Bretagne, groupe Écologistes 

    Fatima Parret, Conseillère régionale EELV               

    Marc Pascal, Dirigeant de coopérative               

    Bénédicte Pasiecznik, Conseillère régionale EELV Auvergne-Rhône-Alpes             

    Bruno Paternot, Conseiller municipal et Métropolitain de Montpellier            

    Jean-Baptiste Pegeon, Conseiller régional Île-de-France              

    Michel Perrier, Conseiller municipal Bonchamp-lès-Laval 53             

    Robin Petit-Roulet, co-Responsable commission Agriculture & ruralité EELV           

    Ronan Pichon, EELV, Conseiller municipal et métropolitain de Brest, Conseiller régional de Bretagne, président du groupe Écologistes   

    Éric Piolle, Maire de Grenoble              

    Henri Plandé, Président Alerte Pesticides Haute Gironde             

    Marie Pochon, Députée Écologiste - NUPES             

    Raymonde Poncet, Sénatrice EELV du Rhône             

    Anny Poursinoff, ex-députée des Yvelines              

    Christine Prigent, EELV, Conseillère régionale de Bretagne, groupe Écologistes          

    Gwendal Quiguer, Conseiller municipal EELV Brest             

    Sylvie Quilan, Conseillère départementale 35 EELV              

    Maëlle Ranoux, EELV 93                

    Viviane Rat-Morris, Citoyenne écologiste               

    Sylvie Réant - Formatrice en techniques de traitement de l’eau d'irrigation 

    Bastien Recher, Conseiller régional de Normandie             

    Sandra Regol, Députée Écologiste - NUPES                            

    Morgan Reille, Militant EELV et ancien chargé de plaidoyer agriculture au Bureau Européen de l’Environnement     

    Bernard Renet, citoyen écologiste Centre Val de Loire           

    Caroline Reys, Conseillère régionale EELV du Grand Est           

    Elsa Richard, Conseillère régionale EELV Pays de la Loire          

    Serge Rivet, ex-membre CLE du SAGE Clain, Poitiers          

    Jean-Christophe Robert, co-fondateur de l’association Filière Paysanne            

    Philippe Rocher, Conseiller municipal La Bouëxière, conseiller communautaire Liffré-Cormier 

    Eliane Romani, Conseillère Régionale du Grand Est, Co-Présidente du groupe Les Écologistes Grand Est        

    Caroline Roose, Députée européenne EELV              

    Didier Rouffignac, Conseiller municipal EELV de Saint Molf -44          

    Gaëlle Rougier, Adjointe EELV Ville de Rennes            

    Pierre Salane, EELV 47               

    Daniel Salmon, Sénateur d’Ille-et-Vilaine               

    Mounir Satouri, Député européen.                

    Magali Sautreuil, Conseillère régionale EÉLV du Centre-Val de Loire           

    Gérard Schann, Conseiller régional EELV du Grand Est           

    Sabrina Sebaihi, Députée Écologistes - NUPES             

    Jean-François Secondé, Conseiller régional Génération écologie du Grand Est          

    Marie-Cécile Seigle-Vatte, Conseillère municipale écologiste 31             

    Aïcha SIF, Conseillère Municipale EELV 13             

    Yann Soulabaille, Conseiller départemental EELV d’Ille et Vilaine             

    Anne Souyris, maire adjointe à la santé, Paris  

    Claudie Ternoy Léger, Conseillère régionale EELV Auvergne Rhône-Alpes          

    Nicolas Thierry, Député écologiste-NUPES               

    François Thiollet, secrétaire national adjoint EELV              

    Marie Toussaint, Députée européenne EELV              

    Stéphane Trifiletti, Conseiller régional Nouvelle Aquitaine             

    Martine Villenave, EELV 17 - Terre de Liens           

    Mélanie Vogel, Sénatrice EELV    

    Paul Vo Van, EELV 47, Conseiller départemental Lot-et-Garonne (47)          

    Ghislain Wysocinski, Conseiller régional du Grand Est 

    gestion de l'eauEELV
    L'Humanité

    Guyane : le couperet du réchauffement climatique plane sur l’Amazonie

    Nos recommandations culturelles

    TÉLÉVISION Les scientifiques s’inquiètent des conséquences de la hausse des températures sur l’avenir de la forêt tropicale.

    Emile Leauthier

    Située à 7 000 km de la métropole, la Guyane est le plus grand département français. Forte de 300 000 habitants, elle est également recouverte à 95 % d’arbres. Un écrin de verdure qui déploie ses ailes émeraude à perte de vue. Ce trésor écologique est aujourd’hui menacé par le changement climatique. La hausse des températures risque de mettre en péril la survie de la forêt tropicale. Sous l’effet des fortes chaleurs et des saisons sèches qui s’éternisent, les arbres transpirent et n’ont plus assez d’eau pour survivre. Ils meurent et se décomposent, libérant tout le carbone qu’ils ont absorbé. Or, une étude scientifique internationale, menée sur toutes les forêts tropicales de la planète, a démontré qu’au-delà de 32 degrés, les forêts émettent plus de carbone qu’elles n’en absorbent. À terme, elles risquent donc de ne plus atténuer les effets du changement climatique, mais au contraire de les accentuer.

    crues historiques

    Cette menace, aux conséquences dévastatrices, n’est, hélas, pas la seule qui inquiète scientifiques et élus locaux. Jusqu’à présent, la Guyane vivait au rythme des saisons, alternant petite pluie, mousson et période sèche. Depuis quelques années, le climat se détraque, les pluies diluviennes se multiplient. La commune de Grand-Santi, qui s’étale le long du fleuve Maroni, affronte, depuis 2020, des crues historiques. Face à la mer, le constat n’est guère plus réjouissant : les eaux progressent, l’érosion s’accélère. La montée du niveau des mers obligera bientôt les habitants des littoraux à quitter leur maison. Si des mesures sont déjà mises en place pour freiner cette montée et mieux gérer la forêt, elles sont insuffisantes. Des perspectives angoissantes, que nous rappelle ce nouveau numéro de Sale temps pour la planète, à visionner absolument.

    écologiefrance 5forêtsRéchauffement climatique
    L'Humanité

    Le petit braqueur et « l’enfant de la cavale »

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Tomer Sisley interprète un voleur sans envergure mais aux grands rêves qui va entraîner dans sa fuite un garçon abandonné par sa mère. Un joli téléfilm plein de tendresse en deux épisodes.

    Caroline Constant

    Victor (Tomer Sisley) ne voulait pas faire ce petit cambriolage dans un entrepôt. Parce qu’en liberté conditionnelle il peut « prendre cher » et vise du coup un boulot « genre légal ». Et s’il finit par céder devant l’insistance de son pote Samir, c’est qu’il est « à sec ». Seulement, l’opération tourne mal : quand ils sont découverts par des policiers, Samir fonce sur leur voiture et blesse gravement un agent qui décédera plus tard. La présence de Victor sur les lieux est vite avérée. Ce que la police ignore, c’est que, toujours grâce à Samir, Victor a hébergé Rose, une mère à la rue, avec son fils, Charlie (Jordan Delassus, épatant). Et que ladite mère a abandonné l’enfant chez lui. Le petit garçon a 6 ans, une langue bien pendue et de très grandes oreilles qui ont entendu toute la préparation du cambriolage : plutôt de mauvaise grâce, le braqueur embarque le gamin avec lui.

    une fiction inspirée d’une histoire vraie

    L’enfant est malicieux, futé, et surtout en manque total d’affection. Victor est un solitaire, un pirate comme il dit, sans attaches et complètement fermé aux autres. Ces deux solitudes se rencontrent et s’apprivoisent, dans la clandestinité. Charlie apprend à être émerveillé, ce qui n’est pas rien pour un enfant. Il apprend à se laver les dents et les cheveux, et même à compter (avec des billets de banque). Victor découvre l’affection, et l’ouverture aux autres. Il rencontre même une jeune femme, Margaux (Lizzie Brocheré), pas du tout effarouchée devant la situation hors du commun qui s’offre à elle. Évidemment, la police est sur les dents : la commissaire Claire Marsac (Constance Dollé), une femme qui prend le temps de comprendre, et son adjoint Benjamin Roméro (Phénix Brossard), une brute nerveuse et machiste, le traquent, et fatalement vont le retrouver…

    Le point de départ évoque d’emblée le film de Clint Eastwood  Un monde parfait, avec Kevin Costner. Pourtant, il s’agit d’une tout autre affaire : Eastwood s’était inspiré d’une affaire sanglante, en 1963. Edgar Marie (le scénariste) et Franck Brett (le réalisateur), pour  Comme mon fils, ont adapté un livre français, l’Enfant de la cavale, paru en 2018 et écrit par Jean-Marie Drouet et Ludovic Guittet, qui y racontent leur propre histoire, en 1993. Soit l’alliance de ce petit braqueur et de cet enfant mal-aimé. Le point d’arrivée, sans en dire trop, est aussi beaucoup moins tragique que dans le film de Clint Eastwood. On se laisse facilement prendre par cette jolie histoire hors du temps, bien rythmée et interprétée.

    Téléfilmtf1enfance
    L'Humanité

    Environnement. Purifier l’air des villes avec différentes essences d’arbres

    Actu

    Une étude montre que plus la diversité des arbres en ville est grande, plus les polluants de nature différente sont absorbés. Conifères ou feuillus, les arbres n’ont pas les mêmes spécificités pour capter les particules fines…  Explications.

    Jérémie Bazart

    Depuis plusieurs mois, ces pages se font l’écho de découvertes récentes à propos de l’impact des espaces arborés en ville sur la santé.

    Cette fois-ci, c’est vers la Suède qu’il faut se tourner. « On sait depuis plus de quinze ans, grâce à de la modélisation et des observations empiriques, que la végétation urbaine a le potentiel pour améliorer la qualité de l’air. En 2011, des chercheurs ont démontré l’importance du rôle des arbres urbains dans l’élimination de la pollution atmosphérique mais sans quantifier l’importance de cet effet », expliquent les chercheurs de l’université de Göteborg dans un article (1) paru fin 2022.

    Deux familles de polluants atmosphériques

    L’équipe s’est intéressée à deux familles de polluants atmosphériques qui appartiennent aux composés aromatiques polycycliques : celle des dibenzothiophènes (DTP), et celle des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, voir encadré ci-dessous).

    Il existe en effet un lien, maintes fois prouvé, entre l’exposition aux polluants atmosphériques et un risque accru de maladies cardio-vasculaires et respiratoires.

    Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

    Ces composés chimiques forment une famille de plus de 100 molécules émises dans l’atmosphère par des sources diverses. Les HAP sont liés à des processus de combustion incomplète de matières fossiles (charbon, gaz, pétrole) issues de processus industriels ou domestiques (fumée de la cuisine, feux de cheminée, tabagisme…).

    Leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Les risques associés à ces composés sont principalement liés à une exposition chronique, car les HAP présentent des concentrations dans l’environnement relativement faibles. Cependant, sur la durée, ils forment des dépôts sur les végétaux et contaminent aussi les eaux de surface. De fait, ils peuvent s’accumuler dans la faune et la flore.

    Plusieurs HAP sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer comme des substances cancérogènes, mutagènes et cytotoxiques. C’est pourquoi leurs émissions, leur production et leur utilisation sont réglementées.

    Source : Airparif

    « Dans les villes, le trafic est la principale source de ces polluants, qui sont rejetés en raison d’une combustion incomplète dans les moteurs. Nous avons étudié les concentrations de ces polluants dans les feuilles des arbres du jardin botanique de Göteborg. Cette collection offre une occasion unique de tester de nombreuses espèces différentes avec des conditions environnementales contrôlées et une exposition aux polluants atmosphériques identique autorisant les comparaisons », poursuivent les auteurs dans leur article.

    Feuillus et conifères sont complémentaires

    Ils ont ainsi pu observer des changements dans le contenu, en polluants atmosphériques, des feuilles au fil du temps et détecter des variations entre les espèces. Leurs analyses ont porté sur 11 espèces d’arbres : 7 feuillus (comme le bouleau, le châtaignier ou le peuplier), 3 conifères à feuilles persistantes (de la famille des pins par exemple) et une à feuilles caduques (c’est le cas du mélèze).

    « Les résultats de notre étude montrent que les conifères absorbent généralement plus de HAP gazeux que les feuillus. Ce qui peut être considéré comme un avantage », affirment les botanistes. La publication explique que ces mêmes espèces agissent d’ailleurs comme une sorte de purificateur d’air en hiver, lorsque la pollution de l’air est généralement la plus élevée.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Par ailleurs, il semblerait également que leurs aiguilles absorbent les polluants atmosphériques durant de nombreuses années. Mais les feuillus ne sont pas en reste, puisqu’ils auraient un rôle important dans le nettoyage de l’air. En effet, la plus grande surface de contact de leurs feuilles aiderait les particules à se déposer…

    Vers une planification urbaine raisonnée

    « Les disparités d’absorption entre les espèces sont très importantes. Le mélèze, qui perd ses aiguilles chaque automne, a été le meilleur aux tests d’absorption des polluants », poursuivent les chercheurs. Cependant, les feuilles et les aiguilles ne décomposent pas les polluants, qui se retrouvent finalement dans le sol lorsqu’elles tombent et se décomposent.

    Toute l’actualité scientifiquedécryptée par nos journalistes spécialisésAnna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.

    Néanmoins, suffit-il de remplir les rues d’arbres pour améliorer la qualité de l’air ? Non, car, selon les botanistes, « une allée d’arbres dans un dédale de rues étroites peut réduire le débit d’air, ce qui a pour effet de concentrer localement les polluants. C’est pourquoi, lorsqu’il n’y a pas de vent, il est préférable de mettre en place une végétation plus basse, comme des haies par exemple ».

    La conclusion de l’article des chercheurs porte en fait sur l’intérêt d’une planification urbaine minutieuse. Ainsi, multiplier les espèces d’arbres ainsi que leurs tailles apporterait un élément supplémentaire dans la purification de l’air pour aménager des villes durables… tout en diminuant, bien sûr, les émissions de polluants.

    (1) « Differences in accumulation of polycyclic aromatic compounds (PACs) among eleven broadleaved and conifer tree species », dans « Ecological Indicators », décembre 2022

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    pollution de l'airarbres
    L'Humanité

    À quoi sert le projet de loi sur l’immigration ?

    Le débat

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déposé son texte législatif le 1er février. Lourd de dangers pour les droits des étrangers, il suscite une vive opposition des associations engagées sur le terrain.

    Depuis deux décennies, la situation s’aggrave. En instrumentalisant l’ordre public, cet énième texte s’inscrit dans la logique du bouc émissaire.

    Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH)

    Depuis vingt ans, la répression à l’égard des étrangers n’a cessé de s’aggraver rendant de plus en plus précaire la situation de certains de ceux qui vivent sur notre territoire. Un étranger, cela peut être un Allemand, un Ukrainien, un Tunisien, un Afghan et bien d’autres ressortissants du monde entier, mais les uns et les autres sont traités bien différemment quand ils arrivent en France. Pire, ce sont ceux qui ont le plus besoin de protection, ceux qui fuient leur pays d’origine quelle qu’en soit la motivation (politique, économique, climatique) dont les visas sont refusés, qui sont refoulés aux frontières et qui sont maltraités quand ils arrivent à rejoindre notre pays. Un nouveau projet de loi sur l’immigration a été déposé. Il se heurte à l’opposition unanime de l’ensemble des organisations qui travaillent sur ces questions.

    À l’avenir, aucune personne étrangère ne sera à l’abri d’un risque d’expulsion.

    Pour faire adopter son texte, Gérald Darmanin a besoin, quoi qu’il en coûte, du soutien des LR. Il a enfourché le cheval de l’invasion migratoire et alimente le fantasme de l’étranger délinquant. Sur une telle base, toutes les régressions peuvent se justifier : expulsions, multiplication des obligations de quitter le territoire (OQTF) et des interdictions de revenir sur le territoire (IRTF), y compris à l’encontre de personnes inexpulsables (parents d’enfants français, conjoints de Français ou ressortissants de pays où la répression fait rage, Syrien·ne·s, Afghan·e·s, Soudanais·es, etc.), rétablissement de la double peine… À cela s’ajoute le rabaissement de toutes les procédures judiciaires : réduction des délais de recours et de jugement, généralisation de la visioconférence (justice « dématérialisée »), juge unique, recours à des procédures accélérées.

    En bref, une justice au rabais pour empêcher l’effectivité de droits eux-mêmes au rabais. Et ce n’est pas la création expérimentale d’un titre de séjour dit « métiers en tension » qui peut masquer les freins mis pour faire obstacle à la délivrance ou au renouvellement de titres de séjour, y compris de la carte de résident. Tous les prétextes sont bons comme le montre, au motif de meilleure intégration, le rehaussement de l’exigence de maîtrise de la langue française sans tenir compte des vulnérabilités dues à l’âge, au handicap, à la santé ou à la situation économique et sociale.

    Mais le pire est sans doute l’instrumentalisation de l’ordre public à travers des notions comme celles de menaces à l’ordre public ou d’atteintes graves aux principes républicains dont l’imprécision ouvrira grand la porte à l’arbitraire des préfets. À l’avenir, aucune personne étrangère ne sera à l’abri d’un risque d’expulsion. Les amendements en cours d’adoption au Sénat vont encore aggraver les choses : ils mettent en cause l’aide médicale d’urgence (AME), le regroupement familial, la naturalisation, les titres de séjour pour raisons de santé et fragilisent un peu plus les jeunes majeurs. La situation de toutes les personnes étrangères va être encore plus précarisée. C’est plus que jamais la logique du bouc émissaire qui est à l’œuvre. Quoi de mieux en période de crise sociale et politique…

    Ce projet de loi est d’abord un acte politique d’un ministre qui cherche à ratisser large jusqu’à l’extrême droite. Il entraîne une grande précarité.

    Kaltoum Gachi, François Sauterey et Jean-François Quantin, coprésidents du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap)

    L’annonce d’une nouvelle loi sur l’immigration par Gérald Darmanin, en juillet 2022, est en soi, avant tout, un geste politique. Tout ministre de l’Intérieur se doit de laisser son nom à une loi sur ce sujet, imposé par l’extrême droite depuis quarante ans, comme problème majeur prétendu. Et ce d’autant plus lorsque le ministre en question se construit un profil de présidentiable et espère ratisser large jusqu’à l’extrême droite.

    Un premier volet de ce projet devrait satisfaire un fantasme cher à certains : expulser ! rejeter ! Une série de mesures vise ainsi à limiter le regroupement familial et à intensifier l’exécution des mesures d’éloignement, en popularisant leur nom : les obligations de quitter le territoire français (OQTF). Quitte à limiter les quelques droits dont disposent encore les étrangères et les étrangers. Et pour faire bonne mesure, on viserait essentiellement les étrangers délinquants, entretenant cet autre fantasme : l’immigration a un lien étroit avec la délinquance…

    Les États européens s’ingénient à restreindre l’application du droit d’asile.

    Un autre volet affecte le droit d’asile, pourtant ancré dans la tradition française, mais qui embarrasse les pays européens depuis que des persécutés du monde entier demandent légitimement leur protection. Les États s’ingénient alors à en restreindre l’application. Le projet de loi propose de réduire le délai d’instruction de neuf mois à six mois. L’intention serait louable si elle ne débouchait pas sur un examen expéditif des situations. L’organe chargé de cet examen, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), pourrait également perdre son indépendance au profit de bureaux « France Asile » implantés en préfecture. Quant à l’organe d’appel, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), elle serait régionalisée et réduite à un juge unique là où la collégialité constituait une garantie.

    Avec un volet « intégration », le projet se veut équilibré, mot magique du macronisme. Il introduit l’idée qu’une certaine régularisation des « sans-papiers » serait possible. Cette possibilité n’est en réalité pas une nouveauté, étant, de fait, pratiquée depuis 2012. Le nouveau titre proposé créerait certains droits nouveaux, mais serait surtout d’une extrême précarité. Limité à un an, il enfermerait les bénéficiaires dans des métiers dits « en tension ». Ce serait une régularisation opportuniste, réponse provisoire aux difficultés d’une partie du patronat. Le débat parlementaire devrait commencer fin mars et ne peut aboutir qu’avec la complicité de la droite au prix de concessions aisément imaginables.

    Mais, nous aussi, nous faisons de la politique, au sens noble, et continuons à prôner la solidarité, l’égalité des droits, ainsi que la régularisation de tous les étrangers. Ce n’est pas l’étranger le problème, mais bien le rejet de l’autre. Le Mrap persistera, avec tous les antiracistes, à combattre le racisme, sous toutes ses formes et à promouvoir la fraternité entre les peuples.

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    Известия (RUS)

    ЕС предложил странам-партнерам подключиться к разработке нового оружия

    Евросоюз (ЕС) предложил странам-партнерам со всего мира подключиться к военным проектам по разработке и производству новых видов оружия. Об этом заявил глава евродипломатии Жозеп Боррель на форуме Шумана по вопросам партнерства в области безопасности и обороны, проходящем в Европарламенте во вторник, 21 марта.

    Глава Евродипломатии предложил странам-партнерам присоединиться к проектам в рамках программы PESCO [постоянного структурированного сотрудничества в сфере безопасности и обороны]. По его словам, эти проекты доступны для стран за пределами ЕС — Норвегии, Канады, Украины. Он подчеркнул, что и другие страны, которые разделят подходы ЕС, к примеру Сербия, могут присоединиться к этой инициативе.

    «Мы готовы сделать для других стран мира то же самое, что сделали для Украины в плане поставок оружия и предоставления летальной помощи через Европейский фонд мира», — указал Боррель.

    Он также добавил, что ЕС готовы к партнерству со странами Африки и Азии.

    «Евросоюз фактически пошел по пути самоизоляции» Постпред РФ при ЕС Владимир Чижов — о проблемах с визами, газовых поставках и решении вопроса с Запорожской АЭС

    Ранее, 9 марта, Боррель выдвинул предложение на неформальной встрече с министрами обороны стран ЕС наладить совместные закупки оружия для Украины. В ответ на это депутат Госдумы Евгений заявил, что ЕС хочет надавить на европейские страны, которые не желают передавать Киеву вооружение. По его словам, Евросоюз пытается заставить европейские государства передать те боеприпасы, которые они не хотят передавать, например в силу расчета своей безопасности.

    До этого, 3 марта, Киев обратился к ЕС с призывом каждый месяц выделять 250 тыс. артиллерийских снарядов в рамках военной помощи Украине. Глава минобороны страны Алексей Резников отправил письмо европейским коллегам, в котором сообщил, что Вооруженные силы страны сильно ограничены в своих возможностях из-за дефицита боеприпасов.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой власти РФ объявили 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    Известия (RUS)

    Патрушев заявил о накачивании Украины оружием США

    Западные страны во главе с США продолжают накачивать Украину оружием, а также обучают неонацистов и помогают Киеву в планировании военных действий. Об этом 21 марта заявил секретарь Совета безопасности РФ Николай Патрушев на совещании в Ульяновске.

    «Преследуя цель добиться поражения России, США и их вассалы продолжают накачивать украинский режим вооружением и фактически уже являются участниками конфликта. Вооружают и предоставляют киевскому режиму разведданные, обучают неонацистов и помогают в планировании военных операций», — заявил он в выступлении.

    Патрушев также отметил, что украинцы не считают, что значительные людские потери с их стороны — это какая-то большая проблема.

    В этот же день главный аналитик Центрального разведывательного управления (ЦРУ) по России Джордж Биб предупредил, что президент США Джо Байден может оказаться в «украинской ловушке», из-за которой позиции Соединенных Штатов Америки на мировой арене пошатнутся. Аналитик спецслужбы, в частности, заявил, что члены Республиканской партии начали чаще сомневаться в степени поддержки Украины на фоне «истинных целей США».

    По телевизору сказали: как меняется восприятие украинского кризиса в США По мере продолжения СВО энтузиазм в американском обществе сходит на нет

    20 марта госсекретарь Энтони Блинкен, выступая перед журналистами в Госдепартаменте, указал, что Соединенные Штаты выступают против попыток заморозить боевые действия на Украине и мирного плана Китая по данному вопросу. Блинкен также подчеркнул, что фундаментальным элементом любого мирного плана должно стать подтверждение суверенитета Украины.

    Блинкен также отметил, что США выделяют новый пакет военной помощи Украине на сумму $350 млн. Он уточнил, что новая помощь будет включать снаряды для РСЗО HIMARS и БМП Bradley, ракеты HARM, противотанковые вооружения, речные лодки и другое снаряжение.

    В феврале газета The Hill подсчитала, что общие расходы США на оказание военной помощи Украине, включая противотанковые ракетные комплексы Javelin и танки М1 Abrams, превысили $77 млрд. Из них $29,3 млрд являются прямой военной помощью США с начала российской спецоперации.

    Замглавы Совета безопасности РФ Дмитрий Медведев тогда же заявил, что конфликт на Украине закончится, когда Вашингтон перестанет поставлять Киеву оружие. Он также напомнил, что США развязали больше всех войн в XX и XXI веках.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса. Москва со своей стороны направила странам НАТО ноту из-за поставок вооружений. Глава МИД РФ Сергей Лавров отмечал, что любые грузы, которые содержат вооружение для Украины, станут законной целью для России.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    Бизнес в РФ инвестировал более 520 млрд рублей в туризм, транспорт и автодороги

    В 2022 году, несмотря на сложную макроэкономическую ситуацию и уход иностранных инвесторов, было заключено концессионных соглашений на 825 млрд рублей, из которых более 520 млрд рублей пришлось на частные инвестиции, рассказал «Известиям» 21 марта первый замглавы Минэкономразвития РФ Илья Торосов.

    «Это является рекордным показателем с момента запуска механизма концессионных соглашений 18 лет назад. Прирост инвестиций по сравнению с 2021 годом составил более 70%. Причем если смотреть динамику за три года, то этот рост стабильный», — отметил он.

    Так, в проекты образования вложено 213 млрд рублей (рост к 2021 году в 5,5 раза), в транспорт общего пользования — 173 млрд рублей (рост в 6,2 раза), автодорожную инфраструктуру — 159 млрд рублей (в два раза), сообщили в Минэкономразвития.

    В ведомстве добавили, что среди ключевых локомотивов роста — запуск проектов по созданию, реконструкции и эксплуатации наземного электрического транспорта общего пользования в регионах. Благодаря этой программе в 2022 году заключены концессии на 140 млрд рублей — больше, чем в 2021 году.

    В сфере образования инвестиции были направлены в том числе в создание общеобразовательных школ совместно с «Прошколой», а также старт ряда проектов по строительству кампусов с господдержкой. Это позволило увеличить объем инвестиций в сфере образования почти на 175 млрд рублей по сравнению с 2021 годом.

    По словам Ильи Торосова, Минэкономразвития продолжает отлаживать инвестиционный механизм. Ведомством разработан системный законопроект о государственно-частном партнерстве, который в настоящее время находится на рассмотрении в Госдуме. Предложенные изменения предусматривают возможность возмещения инициатору проекта расходов, если он проиграл конкурс, введение банковской гарантии в качестве способа обеспечения заявки и в целом повышение прозрачности механизма.

    «В этом году мы отправим в экономику 1 трлн рублей инвестиций» Первый заместитель министра экономического развития Илья Торосов — о привлечении капитала в страну, поддержке бизнеса и отмене моратория на банкротство

    Ранее, 19 декабря прошлого года, председатель совета директоров АО «Технологии контроля безопасности» Анатолий Исайкин в беседе с «Известиями» назвал государственно-частное партнерство одной из самых эффективных систем взаимодействия частного бизнеса и государства. Он уточнил, что у бизнеса появляется возможность рационально инвестировать, а у государства — решать социальные и общественно значимые задачи.

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    Британский политик счел затягивание конфликта на Украине вредным для Запада

    Страны Запада должны как можно быстрее прийти к разрешению конфликта на Украине, так как это вредит всем — и Украине, и России, и самому Западу. Об этом 21 марта заявил британский политик и лидер партии «Наследие» Дэвид Куртен.

    «Коллективный Запад должен принять меры по немедленной деэскалации напряженности на Украине. Затягивание и раздувание конфликта наносит ущерб нашим национальным интересам и интересам простых людей России, Украины и Запада», — указал он на своей странице в Twitter.

    В этот же день МИД РФ заявил, что Великобритания, США, Франция и Германия не могут претендовать на роль нейтральных посредников в мирном процессе по Украине, поскольку они — участники конфликта с Россией. В Москве полагают, что устойчивое урегулирование конфликта возможно только посредством прекращения боевых действий и поставок западных вооружений, а также признания новых территориальных реалий, демилитаризации и денацификации Украины и подтверждения ее нейтрального и внеблокового статуса.

    НАТО и порешили: альянс анонсировал новые поставки оружия Киеву Есть ли у стран блока вооружения, способные переломить ситуацию, и как подобные решения влияют на перспективы переговорного процесса

    До этого, 9 марта, министр иностранных дел России Сергей Лавров заявил, что Россия не видит желания Украины начать серьезный диалог об урегулировании конфликта. Глава ведомства указал на то, что «западные хозяева» украинского лидера не хотят мирного урегулирования конфликта и постоянно заявляют о необходимости поражения РФ на поле боя, чтобы получить возможность разговаривать с ней с позиции силы.

    17 февраля председатель Мюнхенской конференции по безопасности Кристоф Хойсген заявил, что Россия виновата в том, что Западу приходится тратить огромное количество денег на помощь Украине и покупать оружие, чтобы защитить демократию, вместо того чтобы вкладывать эти ресурсы в борьбу с глобальным потеплением.

    14 февраля бывший премьер-министр Италии, глава партии «Вперед, Италия» Сильвио Берлускони призвал прийти к дипломатическому урегулированию конфликта на Украине. Политик напомнил, что всегда выступал за поддержку и помощь украинцам как путем финансирования, так и поставками оружия. Но теперь, по его мнению, необходимо как можно скорее закончить этот конфликт, поскольку он несет угрозы всем.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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    Власти Бали занялись мониторингом соцсетей россиян для выявления нарушений по визам

    Офицеры иммиграционной службы Бали отслеживают страницы российских туристов в соцсетях, чтобы выявить нарушения правил туристической визы. Благодаря такому способу двух россиян депортировали в понедельник, 20 марта. Об этом рассказал заместитель главы ведомства Нгурах Рай Сугито.

    Он уточнил, что двое граждан РФ, которые обучали соотечественников ездить на мотоцикле на острове, «попались» иммиграционной службе именно благодаря публикациям в соцсетях.

    «Нам также очень помогает индонезийское сообщество, которое активно сообщает о предполагаемых иммиграционных нарушениях со стороны иностранцев», — сказал Сугито на пресс-конференции во вторник, 21 марта.

    Тайское предупреждение: россиян ждут сложности на Пхукете и Бали Какие ограничения для туристов вводят в азиатских странах

    17 марта российское посольство в Индонезии сообщило о том, что Джакарта сейчас не предпринимает никаких шагов для того, чтобы ужесточить требования к россиянам по визам и отменить выдачу виз по прибытии. В заявлении диппредставительства сказано, что «в случае введения данного запрета это может привести к снижению российского турпотока в Индонезию».

    Двумя днями ранее вице-президент Альянса турагентств России (АТА) Алексан Мкртчян выразил «Известиям» сомнения по поводу того, что власти Индонезии могут отменить бесплатные визы для граждан РФ.

    Замминистра иностранных дел России Евгений Иванов 5 марта отметил, что Россия сейчас готовит соглашения об упрощенном визовом режиме с Индией, Анголой, Вьетнамом, Индонезией, Сирией и Филиппинами.

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    Офис Зеленского попросил у США дополнительное оружие и боеприпасы

    Украинская армия нуждается в скорейших поставках дополнительного оружия и боеприпасов. Об этом 21 марта заявил руководитель офиса президента Украины Владимира Зеленского Андрей Ермак в телефонном разговоре с советником президента США по национальной безопасности Джейком Салливаном.

    Как сообщается на сайте офиса Зеленского, Ермак проинформировал Салливана о ситуации на фронте, в том числе на направлениях в Донбассе, которые он назвал самыми сложными.

    При этом руководитель офиса Зеленского подчеркнул, что дополнительные вооружение и боеприпасы необходимы Украине в самые ближайшие сроки.

    НАТО и порешили: альянс анонсировал новые поставки оружия Киеву Есть ли у стран блока вооружения, способные переломить ситуацию, и как подобные решения влияют на перспективы переговорного процесса

    Накануне, 20 марта, США объявили о новом пакете военной помощи Украине на $350 млн. Как сообщил американский госсекретарь Энтони Блинкен, новая помощь будет включать снаряды для РСЗО HIMARS и БМП Bradley, ракеты HARM, противотанковые вооружения, речные лодки и другое снаряжение.

    Между тем в феврале издание The Hill подсчитало, что общие расходы США на оказание военной помощи Украине, включая противотанковые ракетные комплексы Javelin и танки М1 Abrams, превысили $77 млрд. Из них $29,3 млрд являются прямой военной помощью США с начала российской спецоперации.

    Замглавы Совета безопасности РФ Дмитрий Медведев тогда же заявил, что конфликт на Украине закончится, когда Вашингтон перестанет поставлять Киеву оружие. Он также напомнил, что США развязали больше всех войн в XX и XXI веках.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса. Москва со своей стороны направила странам НАТО ноту из-за поставок вооружений. Глава МИД РФ Сергей Лавров отмечал, что любые грузы, которые содержат вооружение для Украины, станут законной целью для России.

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    Известия (RUS)

    Советник главы ДНР Гагин рассказал о тактике взятия Авдеевки

    Штурм Авдеевки в Донецкой Народной Республике (ДНР) будет проводиться с учетом опыта Соледара и Артемовска (украинской название — Бахмут), город попытаются отсечь от линий снабжения и сковать в окружение, заявил советник врио главы ДНР Дениса Пушилина Ян Гагин во вторник, 21 марта.

    «Наши войска используют опыт, приобретенный на штурмах в том числе Соледара и Артемовска, чтобы отсечь прежде всего город от линий снабжения, с тем чтобы потом сковать в окружении», — сообщил он в эфире телеканала «Россия 24».

    Гагин при этом отметил, что говорить об окружении города пока преждевременно, однако всё идет к тому, что российская сторона будет контролировать эти линии снабжения. Он также добавил, что на данный момент по укрепрайонам Вооруженных сил Украины (ВСУ) в городе и рядом с ним работает российская артиллерия.

    Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших

    Днем ранее военный эксперт Алексей Леонков в беседе с «Известиями» заявил, что если перерезать все пути снабжения Авдеевки или взять их под огневой контроль, то ситуация там сложится, как в Артемовске. Леонков подчеркнул, что Авдеевка на протяжении восьми лет превращалась в мощный укрепрайон, где в качестве живого щита выступали люди. Взятие этого направления очень важно, поэтому, по его словам, противник максимально всё укрепил.

    До этого, 16 марта, врио главы ДНР Денис Пушилин упомянул, что взятие Авдеевки проходит постепенно. Ситуация для Вооруженных сил России, по его словам, осложняется тем, что город хорошо укреплен, а боевики регулярно подтягивают туда новые резервы по дорогам, над которыми установлен только условный контроль.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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    Заседание комиссии Украина – НАТО пройдет вопреки возражению Венгрии

    Генеральный секретарь НАТО Йенс Столтенберг объявил о проведении 4 апреля заседания комиссии Украина – НАТО на министерском уровне, несмотря на возражение со стороны Венгрии. Об этом 21 марта заявил глава МИД республики Петер Сийярто.

    «Столтенберг заявил, что по различным причинам, в которые он не будет вдаваться, он созовет заседание комиссии Украина – НАТО на уровне министров во время встречи Совета министров иностранных дел стран НАТО 4 апреля, несмотря на возражения Венгрии», — сказал он журналистам.

    Сийярто заявил об этом после встречи со Столтенбергом в Брюсселе.

    Кремень преткновения: с чем связан отказ Венгрии вооружать Украину И почему не стоит ожидать масштабных поставок истребителей Киеву от остальных стран НАТО и ЕС

    Ранее, 16 марта, госсекретарь МИД Венгрии по двусторонним отношениям Тамаш Менцер обвинил членов Европарламента и «брюссельских бюрократов» в разжигании конфликта на Украине. Менцер отметил, что венгерское правительство хочет мира и выступает за проведение переговоров и немедленное прекращение огня.

    Ранее, 5 марта, Сийярто сказал, что решения, которые принимают в Европейском союзе (ЕС) для разрешения конфликта на Украине, не работают. Будапешт не участвует в отправке Киеву оружия, поскольку не хочет стимулировать дальнейшее кровопролитие.

    В этот же день спикер парламента Венгрии Ласло Кевер заявил, что страны НАТО и ЕС могут считаться полноправными участниками конфликта на Украине, поскольку поставляют Киеву оружие. Он отметил, что к настоящему моменту члены ЕС и НАТО уже отправили на Украину смертоносное оружие на $60 млрд. При этом Кевер подчеркнул, что североатлантический альянс и ЕС не воюют на Украине напрямую.

    27 февраля премьер-министр Венгрии Виктор Орбан сообщил, что власти страны встревожены непрекращающимися поставками вооружений на Украину и опасаются, что какая-нибудь из европейских стран направит туда своих военных. По словам Орбана, в последнее время «вся Европа шаг за шагом скатывается к войне». Так, Евросоюз продолжает передавать Киеву вооружения — на Украину уже отправлены танки, идет обсуждение поставок истребителей. Всё это, подчеркнул Орбан, вызывает серьезные опасения.

    До этого, 25 февраля, глава канцелярии премьер-министра Венгрии Гергей Гуйяш заявил, что конфликта на Украине можно было избежать, если бы в свое время НАТО гарантировала, что не примет страну в состав блока.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой власти РФ объявили 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

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    Больницы в США столкнулись с быстрым распространением опасного грибка

    В США опасный грибок Candida auris с высокой устойчивостью к препаратам быстро распространяется в медицинских учреждениях, говорится на сайте американских центров по контролю и профилактике заболеваний (CDC) в понедельник, 20 марта.

    «Быстрый рост и географическое распространение случаев заболевания вызывает беспокойство и указывает на необходимость постоянного эпиднадзора, расширения лабораторных мощностей, более быстрых диагностических тестов и соблюдения проверенных методов профилактики и контроля инфекций», — высказалась автор статьи, эпидемиолог CDC доктор Меган Лайман.

    Впервые Candida auris описывался в 2009 году. С ним тогда столкнулся пациент в Японии. В настоящее время грибок-мутант идентифицирован на пяти континентах. Вспышка Candida auris была зафиксирована в больницах Великобритании в 2019 году, заразились 200 человек, из которых восемь погибли.

    «Тревогу вызвал рост в три раза в 2021 году числа случаев [заболеваний грибковыми инфекциями], устойчивых к эхинокандину — противогрибковому препарату, наиболее рекомендованному для лечения инфекций Candida auris <…> Центры продолжают наблюдать рост числа случаев заболеваний в 2022 году», — говорится в материале.

    Отмечается, что для здоровых людей этот грибок не несет опасности, при этом, опираясь на информацию центров, он опасен для людей с ослабленным иммунитетом.

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    В июле 2021 года у пациентов в нескольких больницах в американском штате Техас, а также в Вашингтоне врачи нашли неизлечимую грибковую инфекцию Candida auris. 1/3 пациентов в Штатах, которые заразились этой инфекцией, умерли в течение 30 дней. При этом отмечалось, что эти люди были уже серьезно больны и нельзя с уверенностью говорить, что причиной смерти стал именно грибок.

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    Рогов сообщил о взрыве в Запорожье

    Взрыв произошел в подконтрольном Киеву городе Запорожье. Об этом 21 марта написал председатель движения «Мы вместе с Россией» Владимир Рогов в Telegram-канале.

    Он отметил, что по данным от местных жителей после взрыва была объявлена воздушная тревога.

    Позже Рогов написал, что, по предварительной информации, взрыв который слышали запорожцы, был в Вольнянске — пригороде Запорожья.

    Он указал, что этом городе расположен командный пункт 128-й горно-штурмовой бригады Вооруженных сил Украины (ВСУ) и подразделения противовоздушной обороны.

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    Рогов 19 марта сообщил, что город Запорожье переполнен украинскими военными и иностранными наемниками, местные жители фактически взяты в заложники.

    16 марта Рогов заявлял, что ВСУ будут предпринимать больше попыток по прорыву линии фронта в Запорожской области, так как у украинского президента Владимира Зеленского началась истерика по причине отсутствия успехов в боевых действиях.

    Россия 24 февраля 2022 года начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

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    В бундестаге указали на невозможность прекращения диалога с Россией

    Конфликт на Украине не в интересах Германии. Берлин должен нацелиться на диалог с Москвой. Об этом 21 марта «Известиям» сообщил депутат бундестага от партии «Альтернатива для Германии» Штеффен Котре.

    Таким образом он отреагировал на слова канцлера ФРГ Олафа Шольца в интервью Rheinische Post о том, что конфликт на Украине может длиться долгое время.

    «Все, кто здесь бряцает оружием, кто здесь занимается разжиганием военных действий, должны осознавать, что после конфликта Россия всё равно будет существовать и нам придется дальше жить вместе в Европе, а США далеко. Лучше искать переговорные решения и долгосрочное сотрудничество. Мы не можем прекратить работать с РФ по вопросам безопасности. Другого выхода просто нет — давайте просто посмотрим на карту», — заявил Котре.

    Депутат добавил, что если Берлин «продолжит действовать так же», это не будет отвечать национальным интересам Германии.

    «К сожалению, Олаф Шольц занимает позицию США, которая не может быть нашей. Ведь страдаем мы, а не США», — заключил парламентарий.

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    Ранее в этот день Шольц также рассказал, что регулярно общается с президентом России Владимиром Путиным, в беседах с ним политик всегда вежлив. При этом канцлер обратил внимание на то, что стороны не приходят к компромиссу и сохраняют кардинальные различия в своих взглядах на украинский конфликт.

    Вместе с тем 16 марта Шольц призвал закрыть все возможности для обхода антироссийских санкций Евросоюза через третьи страны.

    Глава правительства ФРГ подчеркнул, что ЕС продолжит санкционное давление на Россию. Он добавил, что обход ограничений делает усилия Евросоюза бессмысленными, поэтому важно тщательно проработать варианты его пресечения на заседании Европейского совета, которое пройдет 23–24 марта в Брюсселе.

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    Премьер-министр Японии Кисида прибыл в Киев

    Премьер-министр Японии Фумио Кисида прибыл в Киев по приглашению президента Украины Владимира Зеленского. Об этом во вторник, 20 марта, сообщает агентство «Киодо».

    «Визит, который держался в секрете до прибытия, состоялся через день после того, как Кисида встретился со своим индийским коллегой Нарендрой Моди в Нью-Дели», — говорится в публикации.

    Прибытие главы японского правительства на вокзал в Киеве подтвердил журналист агентства.

    Ожидается, что японский премьер обсудит с Зеленским поддержку Японией восстановления Украины. Кисида также планирует продемонстрировать приверженность Токио киевскому режиму в преддверии саммита «большой семерки», который пройдет в мае в Хиросиме.

    До настоящего времени Кисида — единственный глава государства из числа G7, кто до сих пор не встречался с Зеленским лично.

    Украинский лидер предложил Кисиде посетить Киев во время телефонного разговора, который состоялся 1 марта. Такие же обращения были направлены американскому президенту Джо Байдену и представителям стран — членов G7.

    Оборонный наказ: зачем премьер Японии встречается с коллегами по G7 И что может омрачить планы Токио на родине

    Согласно обнародованному ранее пресс-релизу, после посещения Украины Кисида вернется в Польшу. Там 22 марта у него запланирована встреча с представителями польского руководства.

    Руководитель Центра японских исследований Института Китая и современной Азии РАН Валерий Кистанов 21 марта в беседе с «Известиями» объяснил визит премьер-министр Японии на Украину. По его словам, Токио всегда действует с оглядкой на США, потому и в украинской теме старается действовать в русле Вашингтона. Кроме того, подчеркнул он, у Кисиды неважно обстоят дела на внутриполитической арене и визитом в Киев он хочет поднять свой рейтинг.

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    Глава МИД Эстонии Рейнсалу прибыл в Киев

    Глава МИД Эстонии Урмас Рейнсалу 21 марта прибыл в Киев, сообщил депутат украинского парламента Алексей Гончаренко.

    «Сегодня в Верховной раде замечательные гости! К нам пришел министр иностранных дел Эстонии Урмас Рейнсалу», — написал Гончаренко в Telegram-канале.

    В посте парламентарий также поблагодарил Эстонию за помощь, которую страна оказывает Украине.

    Дома не лучше: что кроме Украины обсудили на саммите ЕС И смогут ли страны объединения преодолеть возникшие разногласия

    Кроме того, 21 марта в Киев впервые после начала спецоперации прибыл премьер-министр Японии Фумио Кисида.

    Руководитель Центра японских исследований Института Китая и современной Азии РАН Валерий Кистанов в разговоре с «Известиями» отметил, что Кисида хочет поднять свой рейтинг путем визита на Украину и общения с президентом страны Владимиром Зеленским.

    Он также полагает, что одной из главных мотиваций в антироссийской и проукраинской позиции властей Японии является проблема Тайваня.

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    Карта спецоперации на Украине 21 марта

    Специальная военная операция по защите мирного населения Донбасса проводится Россией с 24 февраля 2022 года. Отследить ход продвижения совместных войск России, Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР), а также посмотреть карту военных действий на 21 марта можно в материале «Известий».

    Как сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков, российские войска за сутки уничтожили до 80 украинских военных на купянском направлении. Средства ПВО РФ за сутки уничтожили 31 украинский беспилотник и перехватили три снаряда РСЗО HIMARS.Войска РФ уничтожили на краснолиманском направлении до 95 военных ВСУ и до 160 на донецком направлении. На херсонском направлении ВС РФ уничтожили более 40 военных ВСУ и артсистему М777 производства США.

    На южнодонецком и запорожском направлениях ВСУ потеряли около 30 военных.

    В ДНР российские силы сбили украинский самолет Су-25. Также за сутки были уничтожены три РЛС ВСУ американского производства.

    По словам Конашенкова, с начала спецоперации российские силы уничтожили более 3,5 тыс. украинских беспилотников;

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    Россия продолжает спецоперацию РФ по защите Донбасса, решение о которой принято 24 февраля 2022 года на фоне обострения в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    Евросоюз перевел Украине очередной транш в €1,5 млрд

    Евросоюз (ЕС) перевел Украине очередной транш в €1,5 млрд в рамках программы макрофинансовой помощи, сообщила глава Еврокомиссии (ЕК) Урсула фон дер Ляйен 21 марта.

    «Сегодня мы выплатили Украине еще €1,5 млрд», — написала она в своем Twitter-аккаунте.

    Фон дер Ляйен отметила, что таким образом ЕС помогает «поддерживать Украину на плаву», защищая при этом саму себя. Это, по ее словам, также ставит Украину на путь вступления в ЕС и поддерживает такие реформы, как эффективное управление и финансовая стабильность.

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    Программа «Макрофинансовая помощь плюс» в виде льготного кредитования Украины на 2023 год рассчитана на €18 млрд. Страны Евросоюза утвердили ее 15 декабря 2022 года. Тогда Урсула фон дер Ляйен уточнила, что ЕС по итогам 2022 года выделил Киеву €19,7 млрд и продолжит поддерживать Украину «так долго, как будет нужно».

    Первый транш в размере €3 млрд ЕС перевел Киеву 17 января текущего года. Тогда же сообщалось, что ЕК намерена, начиная с марта, ежемесячно переводить киевскому режиму по €1,5 млрд.

    13 января на пресс-конференции в шведском Кируне после встречи с премьер-министром страны Ульфом Кристерссоном Урсула фон дер Ляйен назвала эту программу крупнейшей в истории ЕС.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой власти РФ объявили 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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    ВС РФ уничтожили до 160 военных ВСУ на донецком направлении

    Вооруженные силы (ВС) РФ уничтожили до 160 украинских военных на донецком направлении. Об этом во вторник, 21 марта, сообщил на брифинге официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков.

    «На донецком направлении в ходе активных действий подразделений Южной группировки войск, ударов авиации и огня артиллерии потери противника за сутки составили до 160 украинских военнослужащих, три боевые бронированные машины, четыре автомобиля и гаубица Д-20», — сказал он.

    В оборонном ведомстве добавили, что на южнодонецком и запорожском направлениях Российская армия поразила подразделения Вооруженных сил Украины (ВСУ) в районах Угледара, Новомихайловки Донецкой Народной Республики (ДНР) и Преображенки Запорожской области. Уничтожено более 30 украинских боевиков, два пикапа и гаубица Д-30.

    Помимо этого, ликвидированы три радиолокационные станции контрбатарейной борьбы производства США AN/TPQ-37 в районах Шандриголова ДНР, Орехова Запорожской области и Белозерки Херсонской области.

    Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших

    Накануне, 20 марта, Конашенков рассказал, что на донецком направлении ВС РФ за сутки уничтожили более 245 украинских солдат, а также один танк, три боевые бронированные машины, три пикапа, боевую машину РСЗО «Град» и гаубицу «МСТА-Б».

    На южнодонецком и запорожском направлениях было нанесено поражение подразделениям ВСУ в районах населенных пунктов Угледар и Новомихайловка и уничтожено до 55 украинских военных.

    В тот же день подполковник Народной милиции Луганской Народной Республики (ЛНР) в отставке Андрей Марочко заявил, что Киев наращивает группировку ВСУ в районах ДНР и временно подконтрольных Киеву городов Дружковка, Краматорск и Славянск. Он отметил, что, несмотря на потери ВСУ в Артемовске (украинское название — Бахмут), противник продолжает наращивать группировку своих войск на донецком направлении.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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    Известия (RUS)

    Родители получившей ножевые ранения девочки в лицее в Химках подали иск в суд

    Родители девочки, на которую с ножом напала одноклассница в лицее в Химках, подали иск в суд. Об этом во вторник, 21 марта, сообщила президент Благотворительного фонда «Юристы помогают детям» Виктория Дергунова, представляющая их интересы, «Известиям».

    Иск подан в Химкинский городской суд. Родители требуют компенсацию морального вреда в 20 млн рублей: 10 млн рублей заявлены девочке и по 5 млн рублей — ее родителям. Сумма для оплаты лечения еще уточняется.

    Дергунова уточнила, что возбуждено два уголовных дела по факту нападения: ч. 3 ст. 30, ч. 2 ст. 105 УК РФ («Покушение на убийство малолетней») и ст. 293 УК РФ («Халатность должностных лиц учебного заведения»).

    «Произошедшее является прямым следствием пробелов в законодательстве, касающихся вопросов ответственности в ситуациях, когда в образовательных учреждениях сталкиваются с отклонениями в поведении учащихся», — сказала она.

    Адвокат уверена, что защита сможет не только добиться компенсации, но изменить ситуацию в законодательстве. Она пояснила, что в настоящее время закон не дает школе инструментов для контроля за поведением учеников и рычагов влияния при сложных ситуациях.

    По словам матери девочки, цель обращения в суд — не допустить, чтобы подобное случалось с другими детьми в будущем.

    Учебная тревожность: что могло стать причиной трагедии в химкинском лицее Понесет ли 11-летняя школьница наказание за попытку жестокого убийства

    7 февраля между ученицами пятого класса лицея № 10 в Химках произошел конфликт, вследствие которого одна из школьниц напала с кухонным ножом на другую. Нападавшая нанесла не менее 20 тяжелых ножевых ранений. Пострадавшей девочке вызвали бригаду скорой помощи, а ее состояние оценивалось как крайне тяжелое.

    Позднее, 18 февраля, уполномоченный по правам ребенка в Московской области Ксения Мишонова сообщила, что девочку выписали из больницы.

    8 февраля детский психолог Наталья Наумова рассказала «Известиям», в чем могла быть причина нападения девочки на свою одноклассницу. По ее словам, нападавшая — тихий и замкнутый ребенок, и зачастую именно такие дети долго вынашивают обиды внутри себя. В дальнейшем достаточно просто смешка, косого взгляда или слова — и это может стать пусковым элементом для того, чтобы человек вышел из себя. Психолог также добавила, что учителям также важно обращать внимание на подобное поведение учеников и следить за тем, как они взаимодействуют между собой.

    Известия (RUS)

    ВКС России сбили украинский Су-25 в районе Никаноровки в ДНР

    Украинский самолет Су-25 сбит в районе населенного пункта Никаноровка в Донецкой Народной Республике (ДНР). Об этом во вторник, 21 марта, сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков.

    «Истребительной авиацией ВКС России в районе населенного пункта Никаноровка в воздушном бою сбит самолет Су-25 воздушных сил Украины», — сказал он на брифинге.

    Кроме того, средствами противовоздушной обороны (ПВО) за сутки уничтожен 31 украинский беспилотный летательный аппарат.

    Днем ранее ВКС России сбили вертолет Ми-8 ВСУ в районе населенного пункта Колесниковка Харьковской области.

    За день до этого, 19 марта, Конашенков доложил, что российская истребительная авиация сбила вертолет Ми-8 ВСУ в районе Купянска. За этот же период было сбито семь украинских беспилотников в Харьковской и Херсонской областях, а также на территориях ЛДНР.

    Всего с начала проведения специальной военной операции (СВО) уничтожено 403 самолета, 223 вертолета и 3502 беспилотных летательных аппарата (БПЛА) Вооруженных сил Украины (ВСУ).

    Повысить сброс: ВКС России получили сверхточные дальнобойные боеприпасы Они позволят самолетам поражать цели, не входя в зону действия ПВО

    Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее начале принято 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.

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    Известия (RUS)

    Патрушев заявил о накачивании Украины оружием США

    Западные страны во главе с США продолжают накачивать Украину оружием, а также обучают неонацистов и помогают Киеву в планировании военных действий. Об этом 21 марта заявил секретарь Совета безопасности РФ Николай Патрушев на совещании в Ульяновске.

    «Преследуя цель добиться поражения России, США и их вассалы продолжают накачивать украинский режим вооружением и фактически уже являются участниками конфликта. Вооружают и предоставляют киевскому режиму разведданные, обучают неонацистов и помогают в планировании военных операций», — заявил он в выступлении.

    Патрушев также отметил, что украинцы не считают, что значительные людские потери с их стороны — это какая-то большая проблема.

    В этот же день главный аналитик Центрального разведывательного управления (ЦРУ) по России Джордж Биб предупредил, что президент США Джо Байден может оказаться в «украинской ловушке», из-за которой позиции Соединенных Штатов Америки на мировой арене пошатнутся. Аналитик спецслужбы, в частности, заявил, что члены Республиканской партии начали чаще сомневаться в степени поддержки Украины на фоне «истинных целей США».

    По телевизору сказали: как меняется восприятие украинского кризиса в США По мере продолжения СВО энтузиазм в американском обществе сходит на нет

    20 марта госсекретарь Энтони Блинкен, выступая перед журналистами в Госдепартаменте, указал, что Соединенные Штаты выступают против попыток заморозить боевые действия на Украине и мирного плана Китая по данному вопросу. Блинкен также подчеркнул, что фундаментальным элементом любого мирного плана должно стать подтверждение суверенитета Украины.

    Блинкен также отметил, что США выделяют новый пакет военной помощи Украине на сумму $350 млн. Он уточнил, что новая помощь будет включать снаряды для РСЗО HIMARS и БМП Bradley, ракеты HARM, противотанковые вооружения, речные лодки и другое снаряжение.

    В феврале газета The Hill подсчитала, что общие расходы США на оказание военной помощи Украине, включая противотанковые ракетные комплексы Javelin и танки М1 Abrams, превысили $77 млрд. Из них $29,3 млрд являются прямой военной помощью США с начала российской спецоперации.

    Замглавы Совета безопасности РФ Дмитрий Медведев тогда же заявил, что конфликт на Украине закончится, когда Вашингтон перестанет поставлять Киеву оружие. Он также напомнил, что США развязали больше всех войн в XX и XXI веках.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса. Москва со своей стороны направила странам НАТО ноту из-за поставок вооружений. Глава МИД РФ Сергей Лавров отмечал, что любые грузы, которые содержат вооружение для Украины, станут законной целью для России.

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    Известия (RUS)

    У ликвидированного в Гродно террориста был поддельный паспорт РФ

    Ликвидированный в Гродно террорист был переправлен из Польши и имел поддельный российский паспорт. Об этом во вторник, 21 марта, сообщил телеканал «Беларусь-1».

    По данным телеканала, в феврале Комитетом государственной безопасности (КГБ) республики были получены сведения о намерениях беглых экстремистов переправить из Польши в Белоруссию одного из своих сторонников.

    «В поле зрения попал человек с российским паспортом — Ломакин Алексей Николаевич, 1981 года рождения. Позже выяснилось, что документы были поддельными», — заявили в эфире телеканала.

    Отмечается, что Ломакин проводил разведку на предмет совершения диверсий в Гродненском облисполкоме, областном КГБ, в местах жительства силовиков, а также на железнодорожном вокзале и промышленных объектах. В своем распоряжении он имел 5 кг взрывчатки.

    В этот же день президент Белоруссии Александр Лукашенко заявил, что во время прошедшей в Гродно спецоперации КГБ изъят арсенал оружия и взрывчатки для терактов. Также белорусский лидер прокомментировал работу силовиков, назвав ее блестящей. Он отметил, что в ходе спецмероприятий не пострадали ни гражданские лица, ни сами правоохранители.

    Выгнали из подполья: чем уникальна ликвидация банды террористов в Чечне Эксперты считают, что серьезных формирований экстремистов в стране сегодня не осталось

    Ранее сообщалось, что 19 марта сотрудники КГБ Белоруссии ликвидировали проникшего на территорию страны вооруженного иностранного гражданина, готовившего теракт. Злоумышленника выявили в жилом доме на улице Курчатова в ходе проведения спецмероприятий. При задержании он оказал вооруженное сопротивление, использовав автомат и боевые гранаты, и был уничтожен ответным огнем. Следственное управление КГБ Белоруссии возбудило уголовное дело.

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    Россиянам дали советы по защите от покупки поддельных автозапчастей

    Ряд предосторожностей следует соблюдать при покупке автозапчастей, чтобы не приобрести поддельный товар. Об этом автоэксперт Дмитрий Славнов сообщил во вторник, 21 марта.

    Ранее, 10 марта, «Известия» писали, что в России маркетплейсы обяжут контролировать работу продавцов и проверять до продаж подлинность товаров, которые они допускают на свои площадки. Этот вопрос уже обсуждают на базе Общественного совета при Роспортебнадзоре.

    Сейчас идет разработка черного списка продавцов контрафакта, используя который, площадки смогут отсеивать и блокировать недобросовестных продавцов. По словам эксперта, очень сложно определить на глаз, где настоящая запчасть, а где поддельная.

    «Несколько лет назад мы проводили эксперимент. Брали фильтры топливные от Honda и смотрели. Один фильтр был идеально упакован, красные лейблы, всё как положено, прямо комар носа не подточит, а второй — упакован кое-как, как будто в подвальных условиях. По факту вышло, что фильтр, который был идеально упакован, — подделка, а тот, который упакован кое-как, — оригинал», — отметил он в беседе с Lenta.Ru.

    Славнов рекомендовал приобретать запчасти только в крупных проверенных точках, поскольку это дает лишнюю гарантию того, что они оригинальные. Также при покупке необходимо запрашивать сертификат и всегда следует брать чек, сообщает телеканал «360».

    «Чек много места не займет, его можно просто перефотографировать на телефон, если боитесь потерять, и завести какую-то папочку, чтобы данные документы вести», — заключил он.

    Дневной надзор: маркетплейсы обяжут проверять товары до продаж Позволит ли это ликвидировать фальсификат и контрафакт на онлайн-площадках

    Ранее, 20 марта, Российский союз автостраховщиков (РСА) сообщил, что средняя стоимость автозапчастей в России по сравнению с ценами марта прошлого года увеличилась на 19,5%.

    Ранее в РСА сообщили, что самый серьезный рост отмечен по ряду запчастей на машины иностранных марок. При этом в результате стабилизации ситуации с запчастями цены за последние три месяца снизились на 6,4%. Это связано с тем, что с осени прошлого года начали появляться новые каналы поставок автокомпонентов.

    В январе в пресс-службе ГК «Автодом» рассказали «Известиям», что ситуация с комплектующими в России стала лучше, чем в июне-июле 2022 года. Расходные материалы для технического обслуживания — лобовые стекла, фары, бамперы — есть практически на все модели. В то же время по-прежнему наблюдается непростая ситуация с кузовными запчастями — боковинами и панорамными крышами.

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    Бизнес в РФ инвестировал более 520 млрд рублей в туризм, транспорт и автодороги

    В 2022 году, несмотря на сложную макроэкономическую ситуацию и уход иностранных инвесторов, было заключено концессионных соглашений на 825 млрд рублей, из которых более 520 млрд рублей пришлось на частные инвестиции, рассказал «Известиям» 21 марта первый замглавы Минэкономразвития РФ Илья Торосов.

    «Это является рекордным показателем с момента запуска механизма концессионных соглашений 18 лет назад. Прирост инвестиций по сравнению с 2021 годом составил более 70%. Причем если смотреть динамику за три года, то этот рост стабильный», — отметил он.

    Так, в проекты образования вложено 213 млрд рублей (рост к 2021 году в 5,5 раза), в транспорт общего пользования — 173 млрд рублей (рост в 6,2 раза), автодорожную инфраструктуру — 159 млрд рублей (в два раза), сообщили в Минэкономразвития.

    В ведомстве добавили, что среди ключевых локомотивов роста — запуск проектов по созданию, реконструкции и эксплуатации наземного электрического транспорта общего пользования в регионах. Благодаря этой программе в 2022 году заключены концессии на 140 млрд рублей — больше, чем в 2021 году.

    В сфере образования инвестиции были направлены в том числе в создание общеобразовательных школ совместно с «Прошколой», а также старт ряда проектов по строительству кампусов с господдержкой. Это позволило увеличить объем инвестиций в сфере образования почти на 175 млрд рублей по сравнению с 2021 годом.

    По словам Ильи Торосова, Минэкономразвития продолжает отлаживать инвестиционный механизм. Ведомством разработан системный законопроект о государственно-частном партнерстве, который в настоящее время находится на рассмотрении в Госдуме. Предложенные изменения предусматривают возможность возмещения инициатору проекта расходов, если он проиграл конкурс, введение банковской гарантии в качестве способа обеспечения заявки и в целом повышение прозрачности механизма.

    «В этом году мы отправим в экономику 1 трлн рублей инвестиций» Первый заместитель министра экономического развития Илья Торосов — о привлечении капитала в страну, поддержке бизнеса и отмене моратория на банкротство

    Ранее, 19 декабря прошлого года, председатель совета директоров АО «Технологии контроля безопасности» Анатолий Исайкин в беседе с «Известиями» назвал государственно-частное партнерство одной из самых эффективных систем взаимодействия частного бизнеса и государства. Он уточнил, что у бизнеса появляется возможность рационально инвестировать, а у государства — решать социальные и общественно значимые задачи.

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    Власти Бали занялись мониторингом соцсетей россиян для выявления нарушений по визам

    Офицеры иммиграционной службы Бали отслеживают страницы российских туристов в соцсетях, чтобы выявить нарушения правил туристической визы. Благодаря такому способу двух россиян депортировали в понедельник, 20 марта. Об этом рассказал заместитель главы ведомства Нгурах Рай Сугито.

    Он уточнил, что двое граждан РФ, которые обучали соотечественников ездить на мотоцикле на острове, «попались» иммиграционной службе именно благодаря публикациям в соцсетях.

    «Нам также очень помогает индонезийское сообщество, которое активно сообщает о предполагаемых иммиграционных нарушениях со стороны иностранцев», — сказал Сугито на пресс-конференции во вторник, 21 марта.

    Тайское предупреждение: россиян ждут сложности на Пхукете и Бали Какие ограничения для туристов вводят в азиатских странах

    17 марта российское посольство в Индонезии сообщило о том, что Джакарта сейчас не предпринимает никаких шагов для того, чтобы ужесточить требования к россиянам по визам и отменить выдачу виз по прибытии. В заявлении диппредставительства сказано, что «в случае введения данного запрета это может привести к снижению российского турпотока в Индонезию».

    Двумя днями ранее вице-президент Альянса турагентств России (АТА) Алексан Мкртчян выразил «Известиям» сомнения по поводу того, что власти Индонезии могут отменить бесплатные визы для граждан РФ.

    Замминистра иностранных дел России Евгений Иванов 5 марта отметил, что Россия сейчас готовит соглашения об упрощенном визовом режиме с Индией, Анголой, Вьетнамом, Индонезией, Сирией и Филиппинами.

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    В ГД назвали причину невозможности участия четырех стран в переговорах по Украине

    Позиция США, Франции, Великобритании и Германии в отношении украинского конфликта не может претендовать даже на отдаленную объективность. Об этом 21 марта «Известиям» заявил член комитета Госдумы по международным делам Дмитрий Белик.

    «Страны, которые своей военной «помощью» Киеву намеренно затягивают конфликт, не могут диктовать шаги по урегулированию ситуации по Украине. Поставки вооружений Киеву, по заверениям США и ряда европейский стран, якобы не означают их вовлеченность в боевые действия на Украине, но кого они стараются этим обмануть, если налицо как раз-таки прямая вовлеченность этих стран в конфликт», — сказал он.

    Поэтому идея о создании контактной группы по Украине, в состав которой предложено включить США, Францию, Британию и Германию, не выдерживает никакой критики, заключил парламентарий.

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    Ранее в этот день в МИД РФ заявили, что США, Франция, Великобритания и Германия не могут претендовать на роль нейтральных посредников в мирном процессе по Украине, они — участники конфликта с Россией.

    В ведомстве подчеркнули, что эти страны поддерживают псевдомирные инициативы президента Украины Владимира Зеленского, которые представляют собой оторванные от реалий ультимативные требования капитуляции РФ. В МИДе также отметили, что вышеперечисленные государства поставляют украинским войскам вооружения, снабжают их разведданными и целеуказаниями, обучают украинскую армию, а также направляют в зону спецоперации наемников.

    Ранее, 13 марта, экс-глава Мюнхенской конференции по безопасности Вольфганг Ишингер призвал создать контактную группу по Украине, которая сможет «сформировать ядро или по меньшей мере часть посреднической группы», если наступят переговоры. По его мнению, в группу должны войти такие страны, как Великобритания, США, Франция и Германия.

    Москва неоднократно указывала, что готова к переговорам для разрешения конфликта. Так, сенатор Совета Федерации Сергей Цеков в диалоге с «Известиями» 20 марта выразил мнение, что от переговоров отказывается украинская сторона и отказываются ее хозяева — США. По его словам, на Украине «хорошо знают» о заявлениях России, но при этом Киев и Вашингтон «мечтают одержать победу на поле боя».

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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    Синоптики сообщили о сходе снежного покрова в Москве в начале апреля

    Полный сход постоянного снежного покрова в Москве ожидается в начале апреля. Как отмечено 21 марта на портале «Метеовести» центра погоды «Фобос», это на несколько дней раньше средней многолетней нормы.

    «По нашим расчетам, апрельские температуры и теплые весенние дожди к концу недели уменьшат снежный покров в Москве до 6–11 см», — указано в сообщении.

    Как отметили метеорологи, в столице высота снежного покрова начиная с субботы, 18 марта, каждый день становится ниже всего на 1 см. Утром 21 марта снегомерная рейка на метеостанции ВДНХ показывала 24 см, что немного ниже, чем климатическая норма этого дня, которая составляет 29 см.

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    «Сегодня и завтра снег медленно, но уверенно продолжит таять, а вот начиная с четверга, 23 марта, этот процесс пойдет более интенсивно. Помимо высокой температуры воздуха, которая до конца недели будет превышать средние многолетние значения на 3–7 градусов, в центральные области придут дожди», — говорится в публикации.

    15 марта глава прогностического центра «Метео» Александр Шувалов сообщил «Известиям», что снег в Москве и Московской области, предположительно, полностью растает в период с 5 по 10 апреля. При этом он отметил, что сейчас высота снежного покрова выше, чем обычно.

    В начале месяца научный руководитель Гидрометцентра Роман Вильфанд заявил, что весеннее потепление в Москве ожидается в 20-х числах марта. Он отметил, что в Московской области сход снежного покрова обычно происходит в первой декаде апреля, а в лесах снег задерживается еще на неделю. Реки начинают вскрываться изо льда в первых числах апреля.

    19 марта ведущий специалист центра погоды «Фобос» Евгений Тишковец отметил, что климатическая весна в Москве наступит не скоро. Ночью температура воздуха пока остается слабоотрицательной, а в ночь с 18 на 19 марта на более чем 20 метеостанциях даже были зафиксированы климатические нормы декабря.

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    Юрист назвал возможный доход блогера Александры Митрошиной

    Доход блогера Александры Митрошиной, против которой возбудили дело об уклонении от уплаты налогов на сумму свыше 120 млн рублей, мог составить около 350–400 млн рублей. Такое предположение в беседе с «Известиями» 21 марта высказал управляющий партнер ЮК «Закон и налоги» Алексей Гатин.

    При этом он сразу отметил, что с материалами дела не знаком, поэтому может лишь предположить.

    По его мнению, речь может идти о так называемой классической схеме дробления бизнеса — когда полученный доход распределяется между несколькими созданными ИП. Это делается для того, чтобы не превышать установленные лимиты по упрощенной системе налогообложения, которая предусматривает уменьшенный налог. Так, в рамках упрощенной системы индивидуальный предприниматель обязан платить 6% от своего дохода, а по общей системе налогообложения — 33%.

    Так как Митрошиной вменяют уклонение от уплаты налогов на сумму 120 млн рублей, то Гатин предположил, что это те самые 33% от выручки блогера. При этом нужно учитывать, что, судя по всему, налоги в виде 6% были оплачены. Исходя из этого юрист предположил, что доход Митрошиной составил около 350–400 млн рублей.

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    Адвокат Алексей Гавришев, в свою очередь, рассказал, что если вина Митрошиной будет доказана, то, согласно ч. 2 ст. 198 УК РФ, ей грозит наказание в виде штрафа от 200 тыс. до 500 тыс. рублей или в размере заработной платы или иного дохода за период от 18 месяцев до 3 лет, либо принудительные работы на срок до трех лет, либо лишение свободы на срок до трех лет.

    Ранее в этот день стало известно, что блогера Митрошину обвинили в уклонении от уплаты налогов на 120 млн рублей. Девушка в период с октября 2020-го по май 2022 года, являясь индивидуальным предпринимателем и пользуясь упрощенной системой налогообложения, получала доход от продажи онлайн-курсов по образованию. По данным следствия, она не переходила на общую систему налогообложения и не уплачивала НДС и НДФЛ.

    При этом, как рассказывала блогер в июне прошлого года в своих социальных сетях, проблемы с ФНС начались у нее еще в 2022 году. По ее словам, российская налоговая вменяла ей более 200 млн долга. Тогда Митрошина пообещала, что всё выплатит, а также уверила, что всегда работала «в белую», без намерения обмануть государство.

    По месту регистрации блогера прошел обыск. На кадрах видно, что в квартире нет ремонта, в комнатах лежат только строительные материалы.

    Александра Митрошина получила широкую известность благодаря своей странице в сети Instagram (соцсеть принадлежит организации Meta, признанной экстремистской и запрещенной на территории РФ), которая насчитывает более 4,2 млн подписчиков. В рамках своей деятельности девушка рекламировала и продавала онлайн-курсы по раскрутке блога.

    Это второе громкое дело против блогеров за последние недели. Так, 7 марта стало известно, что в отношении блогера Валерии Чекалиной (Лерчек) возбуждено уголовное дело из-за неуплаты налогов более чем на 300 млн рублей. В доме семьи Валерии и ее мужа, а также в местах проживания других участников преступной схемы проходили обыски.

    16 марта выяснилось, что в отношении супругов Чекалиных возбуждено новое уголовное дело об отмывании денежных средств. По информации следователей, они легализовали свыше 130 млн рублей, полученных преступным путем. В отношении блогера и ее мужа избрана мера пресечения в виде запрета определенных действий.

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    Клиенты Renault и Kia в России начинают пересаживаться на автомобили других марок

    Клиенты автомобильных брендов Renault и Kia в России начинают постепенно отказываться от этих машин и приобретать другие марки авто. Об этом на сессии Межотраслевого автомобильного конгресса в Москве 21 марта сообщил председатель совета директоров дилера «БН-Моторс» и вице-президент ассоциации «Российские автомобильные дилеры» Алексей Подщеколдин.

    Это происходит из-за того, что автомобили указанных марок становится сложнее обслуживать, уточнил он.

    «Часть клиентов Renault и Kia начинают пересаживаться на другие авто. <…> В конце этого года большинство дилеров столкнется с недостатком того гарантированного потока клиентов на обслуживание автомобилей, который был», — сказал Подщеколдин.

    При этом от отдельных производителей дилеры до сих пор получают требования максимально сохранять стандартны работы салонов. Например, такие требования приходят от Renault.

    «Но содержать центры и такое количество сотрудников мы не можем», — добавил Подщеколдин.

    Руль второго плана: параллельный импорт авто рискует стать серым С чем могут столкнуться владельцы машин

    Накануне агентство «Автостат» со ссылкой на данные АО «ППК» сообщило, что в России за неделю продажи автомобилей выросли на 19%. В общей сложности производители продали 18 296 машин.

    Ранее, 6 марта, президент Российского союза автостраховщиков Евгений Уфимцев рассказал, что автомобили марок «ВАЗ», Toyota, Hyundai и Кia — самые популярные в стране. По его словам, это в первую очередь объясняется их ценовой доступностью.

    Valeurs Actuelles

    ChatGPT-Valeurs actuelles : qui dit la vérité ? Le “grand remplacement”, mythe ou réalité ?

    ChatGPT

    Le “grand remplacement” est une théorie complotiste qui prétend qu’il y a un plan délibéré pour remplacer les populations européennes d’origine par des immigrants musulmans venus d’Afrique et du Moyen-Orient. Cette théorie est souvent utilisée par les mouvements d’extrême droite pour alimenter la peur et la haine envers les immigrés.

    Cependant, il n’y a aucune preuve solide pour soutenir cette théorie. Les chiffres démographiques montrent que la population européenne continue de croître, bien que le taux de natalité soit en baisse dans certains pays. De plus, l’immigration est un phénomène diversifié et complexe, et il est trompeur de la réduire à un simple schéma de remplacement de population.

    En réalité, l’immigration a toujours été un élément important de la croissance et du développement des sociétés, y compris en Europe. Les migrants ont souvent apporté des compétences, des cultures et des perspectives nouvelles, contribuant ainsi à enrichir la société d’accueil. Bien que certaines formes d’immigration puissent poser des défis pour les gouvernements et les communautés locales, la réponse appropriée consiste à mettre en place des politiques équilibrées et humaines plutôt que de céder à la peur et à la haine.

    Enfin, il convient de noter que le discours sur le “grand remplacement” est souvent utilisé pour justifier la discrimination et la violence envers les immigrants et les musulmans. C’est une rhétorique dangereuse qui alimente les tensions et la division au sein de la société, et il est important de la condamner fermement. ChatGPT

    ​VA

    Le “grand remplacement” désigne le processus de substitution de la population française “de souche” par des populations issues du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Créée par l’écrivain Renaud Camus en 2010, cette notion décrit à la fois les vagues migratoires successives ainsi que les changements culturels, de modes de vie, de coutumes, au sein de la société française. Une réalité déjà visible : en 1970, la France comptait 100 mosquées, contre 2 400 en 2023. Et source de crainte : le phénomène du “grand remplacement” inquiète près de 67 % des Français, selon un sondage Harris Interactive pour Challenges en 2021.

    Dépeint par le Monde comme un « fantasme » et une « idée mortifère », le “grand remplacement” correspond à une dynamique étayée par les données de l’Insee. L’organisme statistique nous apprend que les femmes descendantes d’autochtones ont moins d’enfants (1,8) que les femmes descendantes d’immigrés (2,02) et les femmes immigrées (2,73). Un chiffre implacable aux conséquences directes : entre 1998 et 2018, les naissances d’enfants dont les deux parents sont français ont chuté de 13,7 %, tandis que les naissances d’enfants dont au moins un des parents est étranger ont bondi de 63,6 %. Le nombre de naissances d’enfants dont les deux parents sont étrangers a progressé de 43 %. En 2018, près d’un tiers des enfants nés (31,4 %) a au moins un parent né à l’étranger. Dans certains pays, « les natifs au carré pourraient devenir minoritaires avant l’âge de 40 ans, d’ici à 2060 », alerte la démographe Michèle Tribalat.

    Les “petits remplacements” d’Hervé Le Bras

    Régulièrement qualifié de “théorie complotiste” par ses détracteurs, le constat du “grand remplacement” est largement partagé par la classe politique, à gauche comme à droite. Seule différence : la gauche préfère voir en ce bouleversement une chance plutôt qu’un danger. Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, privilégie, lui, le terme positif de “créolisation”, expression synonyme qui exalte le mélange des cultures.

    De son côté, le démographe Hervé Le Bras, bien qu’auteur d’un ouvrage intitulé Il n’y a pas de grand remplacement (Grasset, 2022), concède l’existence de “petits remplacements” à l’échelle locale, notamment en Seine-Saint-Denis, où résident près de 700 000 musulmans. Ce faisant, il ne fait que valider un phénomène qui n’en est qu’à ses débuts. Selon le Pew Research Center, en 2050, il y aura 18 % de musulmans en France si la submersion migratoire n’est pas jugulée.

    Édouard Lavollé

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    Рестораторы Березуцкие прекратили работу в Twins Garden

    Российские повара и рестораторы Иван и Сергей Березуцкие прекращают свою работу в ресторане Twins Garden. Об этом братья сообщили во вторник, 21 марта, на своих страницах в Telegram-канале.

    «Пришло время двигаться и расти дальше. Пора ставить перед собой новые цели, мечтать о новых горизонтах, идти вперед. <…> Сегодня наш последний день работы в Twins Garden», — говорится в сообщении.

    По словам рестораторов, у них много идей и планов, о которых они сообщат позднее.

    Рестораторы также выразили благодарность команде, инвестору Алексею Репику и гостям Twins Garden.

    «Наша команда вложила в ресторан не только все свои силы, но и частичку души. Можем с уверенностью сказать, что Twins Garden создавался сердцем. И мы счастливы, что вместе нам удалось сделать лучший проект в нашей жизни», — отметили Березуцкие.

    Еда по генам: в Москве запустили эксперимент с меню по ДНК-тесту Это может стать главным кулинарным трендом будущего, полагают эксперты

    Twins Garden был открыт в 2017 году в Москве, работает в формате дегустационных меню. Ресторан награжден двумя звездами гида Michelin, три года включен в рейтинг The World’s 50 Best Restaurants.

    22 февраля ресторан Twins Garden стал победителем Всероссийской ресторанной премии WhereToEat Russia 2022. Он был признан лучшим рестораном России во второй раз, впервые братья Березуцкие одержали победу в 2020 году.

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

    Decimos adiós a un frío invierno y damos la bienvenida a la primavera ahora que se va acabando el mes de marzo. Esta fecha tan señalada de saludos y despedidas también supone terminar de aprovechar algunos productos de temporada antes de que dejen de estar en su mejor momento. Con ellos podrás llevar a la práctica las recetas de nuestro nuevo menú semanal, con platos como alcachofas asadas sin horno, pollo en adobo filipino, crema de acelgas con lacón, espinacas esparragadas o limones helados.

    Lunes 20 de marzo

    PRIMERO: ALCACHOFAS ASADAS SIN HORNO

    Para preparar esta receta no necesitas más que una cazuela, pocos minutos de trabajo y un ratito al fuego. Alíñalas como quieras y rechupetea hojas como si no hubiera un mañana.

    SEGUNDO: POLLO EN ADOBO FILIPINO

    Uno de los platos más representativos de la cocina filipina se marina en leche de coco, vinagre de arroz, ajo y especias mientras se asa con doble cocción para conseguir una carne tierna y una salsa cremosa.

    POSTRE: HELADO DE SÉSAMO Y MIEL

    A partir de cinco ingredientes, pero ampliable hasta el infinito y más allá, puedes preparar este cremoso helado: te llevará apenas 15 minutos si tienes un buen juego de muñeca.

    Martes 21 de marzo

    PRIMERO: ESPINACAS ESPARRAGADAS

    Damos un giro contemporáneo a un plato tradicional de Semana Santa, acortando la cocción de unas espinacas y cocinando el huevo con el calor residual para que quede cremoso. ¿Resultado? Mismo sabor, mejor textura.

    SEGUNDO: FETUCCINE ALFREDO

    Esta receta solo necesitó mantequilla y queso parmesano para triunfar en América desde su Roma original. Una embarazada desganada fue la inspiración, y un joven cocinero, el responsable.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

    Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

    Miércoles 22 de marzo

    PRIMERO: ENSALADA DE REMOLACHA CON ALIÑO CREMOSO DE HIERBAS

    Si no sueles comer remolacha, esta ensalada te reconciliará con ella. El cremoso aliño de yogur y hierbas, combinado con el huevo duro, consigue que el sabor de esta hortaliza se suavice considerablemente.

    SEGUNDO: GARBANZOS, GUISANTES, MENTA Y HUEVO

    Una receta rapidísima que une dos legumbres diferentes, perfectamente complementarias. Un toque de menta fresca, algo de ajo, aceite y vinagre suave y un huevo como colofón redondean la propuesta.

    POSTRE: TARTA DE SANTIAGO

    La tarta de Santiago es un símbolo de Galicia, y también uno de los postres más sencillos de hacer que existen. Pasa de versiones industriales y aprende a prepararla en casa.

    Jueves 23 de marzo

    PRIMERO: CREMA DE ACELGAS CON LACÓN

    Un puré vistoso y sabroso, lejos del color verde-muerto que tenía el que nos daban en el comedor escolar. Si aún tienes trauma, prueba a meter en cada cucharada un poco de lacón.

    SEGUNDO: BACALAO ENCEBOLLADO AL ESTILO CANARIO

    Aunque se suele cocinar en Semana Santa, vale la pena sacar este plato típico canario de su estacionalidad y prepararlo en cualquier momento del año. La única dificultad de esta receta está en acertar con el punto del pescado.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: KIWI

    El kiwi está de temporada y es una de las frutas con mayor concentración de vitamina C. Ideal para hacerle frente al frío.

    Viernes 24 de marzo

    PRIMERO: TIGRES (MEJILLONES RELLENOS REBOZADOS)

    A medio camino entre la croqueta y el mejillón en salsa, los tigres son una tapa tan rica como laboriosa en su preparación. Algo que la ha convertido en una especie en peligro de extinción en bares y tascas.

    SEGUNDO: FILETES DE COLIFLOR CON SALSA ITALIANA

    Hacer la coliflor en la sartén es sencillísimo, y el tostado que se consigue con este método eleva su sabor a la estratosfera. Una salsa fresca a base de tomate y aderezos italianos le pone la guinda al plato.

    POSTRE: LIMONES HELADOS

    Poseídos por Karina sacamos del baúl de los recuerdos los limones rellenos, un postre injustamente relegado a los lineales de congelados más inmundos. Es fácil, rico y resultón a su manera.

    Sábado 25 de marzo

    PLATO PRINCIPAL: POZOLE ROJO MEXICANO

    Preparamos la versión roja de la sopa mexicana por excelencia, un cocido muy sustancioso que se enriquece con carne magra y se aliña con cilantro y una salsa de chiles moderadamente picante.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: MANDARINA

    Vale: el olor de las mandarinas no se quita fácil de los dedos, pero es un mal menor comparado con su jugosidad.

    Domingo 26 de marzo

    PLATO PRINCIPAL: ARROZ AL HORNO

    Una receta tradicional valenciana con tantas variantes posibles como casas en las que se prepara, donde no puede faltar la morcilla de Ontinyent ni la cocción al horno que le da nombre.

    POSTRE: COULANT DE CHOCOLATE

    Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

    La bebida del finde

    EL SUAU, LA COCA-COLA DE NUESTROS ABUELOS

    Una bebida a base de café y gaseosa ayudaba a refrescar las tardes del siglo pasado, y se convirtió en referente en zonas de Cataluña y Aragón. Una marca todavía lo embotella, y hoy buceamos en su historia.

    Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] A Callac, l’association pro-migrants Viltaïs installe des réfugiés soudanais… sur des matelas à même le sol

    Au Mans, le regain d’intérêt pour une chapelle menacée de destruction par la mairie socialiste

    Loi Evin, culpabilisation du consommateur… Et si on lâchait la grappe au vin français ?

    Callac, le village qui dit non aux migrants

    Au Mans, des jeunes se mobilisent contre la destruction de la chapelle Saint-Jospeh

    Avec « Femelliste », Dora Moutot et Marguerite Stern dénoncent les dangers de l’idéologie transgenre

    Excuses de Dieudonné : vraie pénitence ou énième provocation ?

    Dysphorie de genre, phalloplastie… « Enseignement surprise » sur la transidentité à la faculté de médecine de Lille

    Chauffage en berne, manque d’effectifs, toilettes bouchées… Dans l’enfer du service d’urgences de l’hôpital d’Orsay

    Expédition punitive, « Allah Akbar » : les gitans pris pour cibles à Montpellier

    Известия (RUS)

    В РАН оценили вероятность отставки правительства Франции на фоне протестов

    Президент Франции Эммануэль Макрон может отправить правительство страны в отставку на фоне протестов в Париже. Об этом 21 марта «Известиям» сообщил ведущий научный сотрудник Института Европы РАН, эксперт по Франции Сергей Федоров.

    «Протестующие хотят отзыва закона, который формально принят после того, как правительство использовало статью конституции, которая позволяет обновлять законопроекты, минуя мнение нижней палаты. Это очень не понравилось депутатам, которые посчитали, что это недемократичное поведение правительства, что Макрон и власть плюют на мнение французов, которые недовольны этой реформой», — сказал эксперт.

    По словам Федорова, тревогу у французского руководства вызывает то, что волна недовольства не уменьшается. Протестующие в том числе требуют отставки Макрона.

    «Недовольство растет, это всё грозит ситуацией, какая была с «желтыми жилетами» — когда люди выходили на дороги и с трудом удалось урегулировать конфликт. Макрону не хочется наступать на те же грабли и доводить до такого. Посмотрим, что он завтра предложит, может быть компромиссный вариант, может, он пойдет на отзыв закона, хотя я думаю, что он не будет этого делать», — сказал научный сотрудник.

    Собеседник «Известий» предположил, что если ситуация будет грозить политическим кризисом, то Макрон может отправить правительство в отставку либо оно может само сложить с себя полномочия.

    «Самый решительный шаг — досрочный роспуск Национального собрания нижней палаты и назначение новых парламентских выборов, хотя этот шаг рискованный, потому что Макрон уже потерял большинство на прошедших выборах в нижней палате парламента, а в нынешних условиях может еще больше потери будут заметны», — заключил Федоров.

    Власти Франции устояли после принятия пенсионной реформы Сколько голосов не хватило для падения правительства Пятой республики

    Накануне вечером 142 человека, участвовавших в митингах против принятой парламентом страны пенсионной реформы на улицах Парижа, были задержаны полицией.

    Тогда же исследовательская фирма Elabe опубликовала данные опроса, согласно которым две трети французов (68%) поддерживают вынесение вотума недоверия правительству или отставку премьер-министра Элизабет Борн.

    Вотум недоверия 17 марта выдвинула оппозиционная группа LIOT в Национальном собрании после принятия закона о повышении пенсионного возраста. Документ подписал 91 представитель оппозиции из пяти групп в Национальном собрании. Всего в оппозиционных группах 298 депутатов.

    Закон об увеличении пенсионного возраста с 62 до 64 лет был принят без голосования в парламенте в соответствии со ст. 49.3 конституции страны («О праве исполнительной власти принять любой закон без согласования с законодательным органом»). Согласно реформе, с 1 сентября 2023 года срок выхода на пенсию будет постепенно повышаться и достигнет 64 лет в 2030 году.

    Известия (RUS)

    Военный эксперт рассказал о возможном ответе России на поставки снарядов Украине

    Евросоюз сможет выполнить свой план по передаче Украине 1 млн артиллерийских снарядов в ближайшие 12 месяцев, однако экономика России перестроена на военные рельсы и снаряды в стране также не будут кончаться. Об этом во вторник, 21 марта, «Известиям» рассказал военный эксперт Алексей Леонков.

    Днем ранее страны ЕС утвердили план передачи Украине 1 млн артиллерийских снарядов в ближайшие 12 месяцев. По данным украинских СМИ, это составит в среднем 83 333 снаряда в месяц. При сохранении нынешней ситуации на фронте 83,3 тыс. снарядов в месяц, которые готовы предоставить страны ЕС, это немногим больше половины потребностей украинской армии.

    «ЕС сможет выполнить такой амбициозный план, вопрос только, о каких снарядах речь. Они сейчас туда поставили военную технику калибра 120 мм — Leopard 2, калибра 115 мм — Leopard 1, калибра 105 мм — это гаубицы и французские танки AMX-10RC. Вот эти снаряды они поставят. К тому же там еще есть БМП Bradley и Marder, им тоже нужны снаряды 20 и 30 мм. Кое-что будет поставлено 155-го калибра. Однозначно к РСЗО HIMARS и аналогичных», — уточнил специалист.Леонков также отметил, что если болгарские заводы «начнут работать активно», то могут быть доставлены снаряды калибра 122 для РСЗО «Град» и для пушек типа «Акация» и Д-30.

    «Но, конечно, мы можем ответить. У нас летом был сложный переход на военные рельсы, когда ВПК уже перешел, а экономика стопорилась. Теперь работа специального комитета при правительстве дает результат. Заводы работают, ракеты не кончаются, снаряды тоже не будут кончаться. Всё идет по нарастающей», — заключил он.

    Белградский тир: оппозиция требует от Сербии разъяснений по вооружению Киева Как это может отразиться на отношениях с Москвой

    20 марта сообщалось, что государства Евросоюза намерены увеличить свои оборонные расходы к 2025 году на одну треть — на €70 млрд — по сравнению с €214 млрд в 2021 году.

    18 марта евродепутат от Ирландии Клэр Дейли заявила, что Вооруженные силы Украины (ВСУ) состоят из плохо обученных мобилизованных, покидающих поле боя при первой возможности. В связи с этим Западу следовало бы прекратить поставки вооружения на Украину.

    Ранее, 16 марта, госсекретарь МИД Венгрии по двусторонним отношениям Тамаш Менцер обвинил членов Европарламента и «брюссельских бюрократов» в разжигании конфликта на Украине. Будапешт выступает за проведение переговоров и немедленное прекращение огня, отметил он.

    14 марта Совет Европейского союза увеличил на €2,2 млрд объем Европейского фонда мира, из которого Евросоюз выделяет средства на оружие для Украины.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой власти РФ объявили 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Los cambios de estación son momentos fascinantes en los que hay que llevar más capas que una cebolla para no helarte de frío o morirte de calor, mientras nuestro cuerpo y cerebro se arrastran bajo mínimos intentando afrontar esos cambios que vienen sin avisar. Pero también tienen cosas que dan mucho gustito, como el momento en el que aparecen los primeros alimentos primaverales en fruterías y verdulerías -a los que ya echábamos de menos- mientras los finalistas del invierno aún están en plena forma. Aprovechamos esta afortunada circunstancia para cocinar ocho platos únicos ricos, sencillos y rápidos, pensados para bregar con la comida más complicada del día -la cena, por si alguien aún lo duda- que por supuesto también pueden servir como comida; en muchos casos perfectas para táper (si es el caso, no lo dudes y prepara el doble).

    Lentejas con acelgas y bacalao

    Se puede preparar en versión guiso o seco, casi como un salteado, así que sirve tanto para cuando refresca y te apetece un plato de cuchara como para un mediodía soleado. Para dos raciones, corta las pencas de un puñado de acelgas y ponlas con un chorrito de agua en un bol tapado con un plato o un recipiente de silicona en el microondas, y programa tres minutos a máxima potencia. Mientras, corta las hojas en tiras -en horizontal- y rehógalas en una cazuela con media cebolla en tiras y un par de dientes de ajo laminados. Cuando hayan perdido fuerza y el ajo y la cebolla tengan un poco de color, añade las pencas precocidas escurridas. Dales vueltas un par de minutos y, si lo tienes, añade un poco de tomate concentrado o frito. Remata con un bote grande de lentejas escurridas y unos 250 gramos de migas de bacalao desalado o fresco: cocina todo junto unos cinco minutos más para mezclar los sabores (si quieres que quede caldoso, pon el líquido de gobierno de las lentejas y añade un chorrito más de agua). ¿No tienes lentejas o bacalao? Puedes usar cualquier otra legumbre cocida o preparar lentejas rojas, aunque tardarán unos 15 minutos más. En lugar del bacalao puedes optar por salmón, langostinos, merluza, huevo duro e incluso una lata de mejillones, añadidos fuera del fuego para que no se recuezan (el escabeche sí se puede poner antes para integrar el sabor).

    Cuscús con espárragos, encurtidos y huevo duro

    Cuece uno o dos huevos por persona en agua hirviendo a fuego lento durante siete u ocho minutos: cuando estén listos, enfría, pela y separa la yema de la clara. Mientras, mezcla el mismo volumen de agua caliente con un poco de sal y aceite que de cuscús (la mitad de la taza de café con leche de unos 300 ml que todos tenemos por casa da para una ración generosa). También puedes usar bulgur, como en la foto, o arroz blanco o integral; este último congela muy bien, recomiendo tener siempre monodosis en el congelador para hacer platos como este en dos patadas. Mientras se hincha, cocina entre ocho y 12 espárragos por persona a la plancha, y prepara una vinagreta con aceite, vinagre, sal, pimienta, encurtidos troceados al gusto y la yema aplastada con un tenedor. Ahueca el cuscús con un tenedor, ponlo en un plato y remata con los espárragos, la clara troceada y la vinagreta. ¿No tienes a mano espárragos verdes frescos?: deja enfriar el cuscús un poco más y hazlo con espárragos en conserva en modo ensalada: puedes añadir rabanitos, tomates cherry, calabacín…

    Patatas al vapor y escarola salteada con anchoas y aceite de perejil

    Un plato ligero, fácil de preparar y muy sabroso, perfecto para esos días en los que no te apetece cenar mucha cantidad pero sí quieres algo que te despierte el paladar y le dé sentido a la existencia. Pela una patata mediana o grande por persona, córtala en rodajas y ponla en un bol tapado al microondas con una cucharada de agua (puedes usar un recipiente de silicona, cocerla en agua hirviendo o preparar varias enteras -siempre va bien tener patatas cocidas- y pelarla y cortarla luego). Prepara un aceite de perejil triturando perejil con aceite y un poco de ajo; también puedes simplemente picarlo a mano y mezclar. Poner un poco de este aceite en una sartén y añadir tres puñados de escarola troceada, podemos mezclar la parte más clara con la más verde; de hecho es una receta de aprovechamiento ideal para esas hojas más duras. Servir la escarola sobre la patata y rematar con tres o cuatro filetes de anchoa troceada, algo más del aceite en crudo, unas gotas de vinagre y si se quiere, aceitunas negras. ¿Quieres un poco más de proteína? Usa el aceite de perejil para saltear unos langostinos o gambas peladas o unos dados de salmón y sírvelos por encima en lugar de las anchoas.

    Trinxat de boniato y espinacas con tofunesa de pimentón

    Durante años en el restaurante Rasoterra prepararon un trinxat de primavera y verano con espinacas en lugar de col que me gustaba demasiado como para comerlo solo allí, así que terminé preparando diferentes versiones en casa. Esta se remata con una tofunesa de sabor potente -sí, eso puede existir- para aportar cremosidad a cada bocado. Empieza cocinando un boniato de ración por persona (unos 200 gramos con piel y todo). Puedes hacerlos al vapor como te contamos en esta receta, entero, pinchado y al microondas a potencia máxima unos cuatro o cinco minutos o incluso asado si tienes que encender el horno para algo: cuando esté blandito, estará listo. Mientras, prepara una tofunesa con vinagre en lugar de limón, pimentón al gusto y si quieres una puntita de ajo. Dora en una sartén uno o dos dientes de ajo por persona con un poco de aceite y sal ,y añade 200 gramos de espinacas por ración (si puede ser frescas, si no; descongeladas). Cuando hayan perdido volumen y agua, añade los boniatos y mezcla todo bien, removiendo para que se integre: es el momento de rectificar de sal y pimienta. Puedes dar forma al trinxat como si fuera una tortilla de patatas, francesa o servirlo a cucharadas: cubre con tofunesa al gusto para darle un toque cremoso y a cenar. Para la versión cárnica: cambia la tofunesa por butifarra, panceta, jamón, etc.

    Revuelto de guisantes con butifarra, menta y picatostes

    Creo que lo he contado ya 24 veces, pero ahí va una más para quien le pueda servir: en mi congelador nunca faltan una o dos bolsas de guisantes congelados finos, que se preparan en poquísimo tiempo, quedan frescos y sabrosos en cualquier plato -siempre que no se sobrecuezan- y te ahorran la trabajera de pelarlos. Empezamos este plato cortando en daditos unos 100-80 gramos por ración de butifarra al gusto: blanca, negra, del perol o hasta morcilla o chorizo, en este caso en menor cantidad porque tienen un sabor más potente. Poner en una sartén y dorar ¼ de cebolla picada con su propia grasa (si son muy magras se puede añadir un chorrito de aceite). Cuando empiece a coger color, añadir unos 250-300 gramos de guisantes descongelados, tapar y dejar que se cocine todo junto unos cinco minutos. Probar y decidir si ya están al punto o se quieren más hechos, y mirar también si los guisantes han soltado demasiada agua y necesitamos cocinar un par de minutos más. Salpimentar y añadir unas hojas de menta picada en el último minuto de cocción. ¿Te parece demasiado sencilla?: una cucharada de picatostes por encima, justo antes de servir le dará un punto crujiente interesante.

    Salteado con pollo, setas, fideos, salsa de soja y frutos secos

    Todas las cantidades y proporciones de este platos dependen del hambre que tengas: más que una receta te estamos dando una técnica para un salteado. Cocina unos fideos asiáticos -sirven desde los vermicelli de arroz, hasta los de alforfón, los de trigo finos que venden en cualquier supermercado o los que prefieras- según las instrucciones del fabricante. Mientras se caliente el agua, corta unas cuantas setas y un poco de cebolla en tiras y saltea en una sartén a fuego alegre con un poco de aceite de sabor suave. Cuando empiecen a tener color, añade uno o dos contramuslos de pollo en tiritas y termina de saltear todo junto. Añade los fideos cocidos bien escurridos, soja al gusto, si quieres un poco de vinagre o lima, sésamo, cilantro y algún picante. Remata con algún fruto seco picado. No tienes -o no quieres comer- fideos: si tienes un espiralizador puedes hacerlos de zanahoria, remolacha o calabacín.

    Sopa de verduras con cabello de ángel y albondiguitas exprés

    ¿Noche fresquita y ganas de sopa? Empieza este plato echando un vistazo a las verduras que orbitan por tu nevera o congelador: necesitarás unos 150 o 200 gramos por ración, dependiendo del hambre que tengáis. Podemos usar calabaza, cebolla, pimiento, zanahoria, calabacín o champiñones, pero también judías verdes, guisantes e incluso habas (idealmente dos o tres tipos, es una receta perfecta para dar salida a esos restos o mitades que quedan después de cocinar otros platos). Si vas a usar verduras que mejoren con su paso por la plancha, córtalas en daditos y dales un par o tres de minutos a fuego medio hasta que se doren ligeramente; si no necesitan plancha empieza desde aquí. Añade unos 350 ml de caldo por persona y lleva a ebullición a fuego suave unos cuatro o cinco minutos con la verdura. Mientras, prepara las albondiguitas exprés con salchichas de pollo, cerdo o ternera de buena calidad: quita la tripa a un par de salchichas por ración y forma las bolitas (si te da pereza, córtalas directamente y listo). Pasados los cuatro minutos, añade la pasta y las bolitas y cocina tres minutos más, o el tiempo que indique el fabricante. Puedes servir con queso rallado o limón. ¿Justo hoy no tienes verduras?: intenta tener un paquete de sopa juliana deshidratada a mano, en situaciones como está te servirá para sopas, estofados, guisos y demás.

    Ensaladilla de aguacate, hojas verdes y sardinas en aceite

    La única dificultad para que esta ensaladilla salga bien es que el aguacate esté en su punto, porque con su carne y un poco de zumo de limón conseguiremos la pasta cremosa que hará las veces de mayonesa. Para dos personas, pon dos huevos a cocer a fuego mínimo durante siete minutos y enfría bien. Mientas, tritura o aplasta con un tenedor un aguacate maduro con un poco de limón, sal, pimienta y los aderezos que quieras (un poco de picante le va bien). Mezcla una o dos latas de sardinas en aceite escurridas -dependiendo del hambre que tengáis- con el aguacate, el huevo picado y unos pepinillos troceados. Sirve sobre un lecho generoso de lechugas, brotes, rúcula, etc aliñados al gusto. Remata con tiritas de cebolla o cebollino. Se puede comer tal cual, sobre una tostada o en bocadillo. Versión aún más rápida: hacer el huevo duro al microondas. Casca un huevo en una taza con dos dedos de agua y dale a la máxima potencia entre 1,5 y 2 minutos (en el mío de 900 W está listo en unos 80 segundos). Saca con una cuchara y ya tienes un huevo casi duro, y pelado.

    Valeurs Actuelles

    Réforme de la Police judiciaire : “Notre hiérarchie nous a fait comprendre que le débat était terminé”

    Valeurs actuelles. Le 3 mars 2023, dans un courrier adressé à l’ensemble des fonctionnaires de police, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a officialisé l’instauration de la réforme de la Police nationale pour la fin de l’année. Il y acte aussi pour le 1er juillet la fin de la police judiciaire sous sa forme actuelle. Quel est votre ressenti sur cette fin brutale ? Thierry. Le ministre avait dit qu’il tiendrait compte des résultats des audits et des commissions parlementaires. Les audits de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), de l’Inspection générale de l’administration (IGA), de l’Inspection générale de la Justice (IGJ), avaient une feuille de route cadrée et limitée. Elles ont néanmoins rendu 19 recommandations au ministre pour la mise en place de cette réforme. Le rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale a relevé 42 points qui n’allaient pas dans cette réforme. Le rapport de la commission du Sénat en a quant à lui signalé 22, et a demandé un moratoire sur cette réforme en plaidant pour ne pas la mettre en place avant les Jeux olympiques, afin de ne pas désorganiser la Police nationale. Lors des auditions devant ces commissions, le ministre a affirmé qu’il suivrait ces recommandations. Il n’en a rien été. La réforme n’a pas bougé depuis juin. Les éléments avancés par le ministre le 3 mars dans son courrier sont des modifications à la marge du projet de juin. Nous avons été abasourdis, écœurés et en colère. Son courrier a été écrit avant l’avis du Sénat. Notre hiérarchie nous a fait comprendre que le débat était terminé. Je n’ai pas bien compris quand il avait commencé… Il n’y a eu aucun débat, c’était plié d’avance. Nous avons eu l’impression d’être pris pour moins-que-rien par notre administration.

    Notre hiérarchie nous a fait comprendre que le débat était terminé. Je n’ai pas bien compris quand il avait commencé…

    Aujourd’hui, dans un contexte sécuritaire dégradé, la France a-t-elle le luxe de se passer de sa police judiciaire ? Absolument pas. Aujourd’hui, la criminalité s’internationalise. Les bandits ne s’arrêtent plus aux frontières des villes, comme c’était déjà le cas en 1907 à la création des Brigades du Tigre. Bien au contraire. Il n’y a plus de frontières dans la criminalité et cette situation empire. La criminalité a suivi la marche du monde. Enlever à la France cet unique rempart face à la criminalité organisée, aux mafias, à la grande délinquance financière et aux crimes les plus graves (assassinat, enlèvement…) est une hérésie. On n’imagine pas demain l’Angleterre se séparer de Scotland Yard, pareil avec le FBI aux États-Unis. Ces services sont actuellement renforcés face à cette criminalité. La France fait le choix inverse. C’est incompréhensible !

    Pour l’année 2022, la PJ dispose d’un tableau de chasse important : 3948 malfaiteurs de haut vol écroués, 76 tonnes de cannabis et 21 tonnes de cocaïne saisis et un taux de résolution des affaires de 87 %, sans équivalent en Europe. Pourquoi le ministère de l’Intérieur s’empresse-t-il de réformer votre corps de métier ? Il faut une réforme de l’investigation. Cette filière va mal en France. On a des collègues de sécurité publique (SP) qui sont noyés dans les procédures face à cette délinquance de masse. De l’autre côté, la PJ a encore le temps d’enquêter et les moyens de le faire. On n’est pas surchargé par cette délinquance du quotidien. Cela nous permet d’avoir de très bons résultats sur nos enquêtes complexes. Je n’ai pas compris le but de cette réforme. Il est tentant de mélanger les chiffres de la PJ avec la SP pour augmenter les statistiques. Ce n’est pas comme cela qu’il faut le penser. Les enquêteurs de SP n’ont aucun moyen, sont noyés par les procédures. La PJ va être noyée à son tour. On va couler avec. Il faut réformer l’investigation, mais en ne détruisant pas ce qui fonctionne.

    La disparition de la PJ est un chèque en blanc pour la voyoucratie. Je suis très triste de ne pas avoir été écouté par la haute hiérarchie.

    En quoi cette réforme est-elle dangereuse pour la filière investigation de la Police nationale ? Nous n’aurons plus les moyens, ni le temps de lutter contre la délinquance du haut du spectre. On est 5600 en PJ, dont 3700 enquêteurs. Nous ne sommes pas assez nombreux pour résorber les stocks de procédures et traiter cette délinquance de masse comme le voudrait la réforme. Ça ne fera pas assez de renforts. À partir du moment où nous serons sous les ordres d’un seul chef, nous serons tous rassemblés sous une seule filière investigation. Il pourra choisir de répartir ses moyens en fonction de l’actualité de son département et non plus en fonction de l’actualité de la criminalité organisée. Les enquêteurs vont être pollués par cette délinquance du quotidien. Les enquêteurs de PJ n’auront plus le temps de lutter contre les infractions les plus graves. S’ils ne le font plus, qui le fera ? Personne. Malheureusement, cela n’améliorera pas le traitement des infractions du quotidien. Ce qui manque aujourd’hui à l’investigation du quotidien, c’est le temps et les moyens de gérer ses dossiers. Il y a une moyenne de 100 à 150 dossiers par personne en sécurité publique. En France, on travaille en moyenne 200 jours par an. Cent dossiers par tête, ça fait un dossier en deux jours. C’est impossible de sortir des enquêtes dans ce court délai avec cette masse de procédures.

    Une vie en PJ, c’est une vie d’abnégation.

    Au 1er juillet prochain, la police judiciaire n’existera donc plus sous sa forme actuelle. Comment cette réforme tend-elle à la faire évoluer ? Et qu’est-ce-qui vous inquiète avec cette nouvelle organisation de l’investigation ? Si on est noyé dans la délinquance du quotidien, on va perdre ce savoir-faire. On va perdre des collègues. Une vie en PJ, c’est une vie d’abnégation. Comme tout métier, il y a des spécialités. L’enquête ne s’apprend pas en une journée. Cette réforme va faire disparaître tout un état d’esprit. C’est ça le plus dramatique. Quand on va se rendre compte que cette réforme est inadaptée puis vouloir recréer la PJ, on aura perdu ce savoir-faire. On retrouvera des hommes et des femmes. Mais retrouver cette compétence va être long. On va prendre encore plus d’années de retard sur la criminalité organisée. Elle ne va pas nous attendre.

    Au sein des forces de Police, que restera-t-il de l’héritage des « Brigades du Tigre » ? Il restera des films, des belles histoires. Il va rester une nostalgie et un imaginaire. Mais, son efficacité et ce qu’elle représente n’existeront plus. La PJ, c’est une réalité. La disparition de la PJ est un chèque en blanc pour la voyoucratie. L’ANPJ nous a permis de nous exprimer. Je suis très triste de ne pas avoir été écouté par la haute hiérarchie. Je suis profondément écoeuré. On va continuer à expliquer que cette réforme n’est pas la bonne. Si cette réforme est mise en l’état comme ça, c’est la fin de toute une vie de flic.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Dozens arrested as French protests continue after government survives no-confidence vote

    Issued on: 21/03/2023 - 08:13

    NEWS WIRES

    Dozens of people were arrested across France after sporadic protests broke out hours after President Emmanuel Macron's government narrowly survived a no-confidence motion in parliament on Monday over a deeply unpopular pension reform. 

    The failure of the vote will be a relief to Macron. Had it succeeded, it would have sunk his government and killed the legislation, which is set to raise the retirement age by two years to 64.

    But the anger was felt as protesters took to the streets in cities across the France, opposition lawmakers vowed to force a U-turn and unions prepared for nationwide action on Thursday.

    In some of central Paris' most prestigious avenues, firefighters scrambled to put out burning rubbish piles left uncollected for days due to strikes as protesters played cat-and-mouse with police for a fifth night.

    What may concern the executive is the large number of young people in the demonstrations.

    Television images showed police briefly firing tear gas and charging at protesters in several towns with special motor bike officers seen striking out at protesters.

    That prompted the U.N. Special Rapporteur for Freedom of Association, Clément Voule, to say in a Twitter post that police should avoid using excessive force.

    The vote on the tripartisan, no-confidence motion was closer than expected. Some 278 members of paliament backed it, just nine short of the 287 needed for it to succeed.

    "We are coming to the end of the democratic process of this essential reform for our country," Prime Minister Elisabeth Borne said. "It is with humility and seriousness that I took my responsibility and that of my government."

    Opponents say this shows Macron's decision to bypass a parliamentary vote on the pension bill — which triggered the no- confidence motions - has already undermined his reformist agenda and weakened his leadership.

    All eyes now turn to the president who is due to speak to the nation on Wednesday afternoon, according to France Info radio.

    Macron will hold talks later on Tuesday with Borne, the heads of both houses of parliament and lawmakers in his political camp as he seeks to plot an exit to the political crisis.

    The key question in coming days will be whether Macron sticks with his existing government as he looks to freshen things up even if the potential paralysis in parliament will make governing more complicated.

    "Nothing is resolved and everything in the country continues so that this reform is withdrawn," Mathilde Panot, the parliamentary chief of the far-left La France Insoumise said.

    (REUTERS)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France

    Protests resume across France after Macron forced through contested pension reform

    AS IT HAPPENED

    Protests erupt in France as govt adopts new pension law

    Valeurs Actuelles

    Missiles, munitions de petits calibres, balles à blanc… un rapport parlementaire alerte sur la situation critique des stocks de munitions de l’armée française

    [Entretien] Éric Pauget : « La police municipale constitue la troisième force du pays et mérite un meilleur cadre institutionnel »

    « Les détenus ont une dette morale envers la société » : la députée LR Christelle d’Intorni veut renforcer le travail en prison

    Chocs post-traumatiques, procédures administratives, reconnaissance de la nation… L’ambitieux “Plan blessé” du ministère des Armées

    « Nous ne sommes pas des mercenaires, ni les pilleurs de l’Afrique » : des militaires français réagissent à la polémique du film Black Panther

    Services fermés, cars affrétés… en Île-de-France, ces mairies de gauche qui utilisent l’argent des contribuables pour lutter contre la réforme des retraites

    [Entretien] Thibault de Montbrial : “Les attaques au couteau en France sont un signal de l’ensauvagement”

    [Entretien] L’ancien patron des forces spéciales françaises alerte : « Envoyer les Leclerc en Ukraine serait un point de non-retour »

    La Cité de l’Histoire à travers les siècles

    Vols, agressions, cambriolages… Ce que révèle un rapport sur l’insécurité en Île-de-France pendant la pandémie

    France24 - World

    🔴Live: Xi says ties with Russia are a priority during Moscow trip

    Issued on: 21/03/2023 - 07:48Modified: 21/03/2023 - 07:54

    FRANCE 24 Follow

    Chinese President Xi Jinping said Tuesday that China would prioritise ties with Russia, calling the two "great neighbouring powers" as he prepared for a second day of talks with counterpart Vladimir Putin expected to focus on Ukraine. Follow the day’s events as they unfold on our live blog. All times are Paris time [GMT+1].

    12.53pm: Russia blames Ukraine for drone attack on oil station in border region

    Russia on Tuesday accused Kyiv of a drone attack on an oil pumping station in the southern Bryansk region on the border with Ukraine, according to the regional governor.

    "The Armed Forces of Ukraine, using a UAV, attacked the territory of the Novozybkov oil pumping station of Transneft. There were no casualties," governor Alexander Bogomaz said on social media.

    10:40am: Gazprom supplies daily gas record to China, Russia says

    Russian energy giant Gazprom said Tuesday it had reached a daily record in gas volumes supplied to China through the Power of Siberia pipeline, during a state visit to Russia by Chinese leader Xi Jinping.

    On Monday, "Gazprom delivered requested volumes and set a new historical record for daily gas supplies to China," the company said in a statement, ahead of formal talks between Xi and Vladimir Putin.

    10:33am: Ukraine says Russian cruise missiles destroyed in Crimea

    Ukraine said Tuesday that Russian cruises missiles were destroyed in a blast on the Crimean peninsula that was annexed by Moscow in 2014, but denied responsibility for the "mysterious" incident.

    "An explosion in the town of Dzhankoi in the north of temporarily occupied Crimea destroyed Russian Kalibr-NK cruise missiles as they were being transported by rail," Ukrainian military intelligence said in a statement on social media.

    Russian investigators had earlier said that air defence systems repelled a drone attack at Dzhankoi and that debris from the incident damaged a shop and home and left one person injured.

    "The targets of all downed drones were civilian objects," the Investigative Committee added in its statement.

    10:13am: Constantinople Orthodox Church may establish presence in Lithuania to rival Moscow church

    The leader of the Eastern Orthodox Church said on Tuesday he will work with Lithuania's government to potentially establish a new branch in the Baltic nation to ensure that believers would no longer be under the sole supervision of Moscow.

    "Today a new perspective opens before us along with the possibility to work together for the establishment of (a branch) of the Ecumenical Patriarchate (of Constantinople) in Lithuania," Patriarch Bartholomew told reporters in Vilnius.

    Lithuania's government said some of the country's Orthodox believers, including Ukrainian refugees, object to the current organisation, which is a unit of the Russian Orthodox Church.

    10:10am: Xi tells Russian PM China to 'prioritise' ties with Moscow

    Chinese President Xi Jinping on Tuesday during a meeting with Russian Prime Minister Mikhail Mishustin described Beijing and Moscow as "great neighbouring powers" and "strategic partners," saying China would "prioritise" ties with Russia.

    Xi said Chinese Premier Li Qiang would "continue to prioritise the all-round strategic partnership between China and Russia", adding that: "we are great neighbouring powers and comprehensive strategic partners".

    9:19am: Xi says invited Putin to visit China this year

    Chinese President Xi Jinping said Tuesday that he had invited his Russian counterpart Vladimir Putin to visit China this year, ahead of a second round of talks between the two leaders in Moscow, Russian news agencies reported.

    "Yesterday I invited President Putin to visit China this year at a time that is convenient for him," Xi said at a meeting with Russian Prime Minister Mikhail Mishustin.

    9:06am: Ukraine waiting for confirmation of Zelensky call with China's Xi 

    Kyiv is waiting to hear if a call will take place between Ukraine's President Volodymyr Zelensky and Chinese leader Xi Jinping, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an interview published on Tuesday.

    "I don't know, we are waiting for confirmation," Vereshchuk said when asked whether a call between the two leaders will take place. "That would be an important move. They have things to say to each other," Vereshchuk told the Corriere della Sera Italian daily.

    7:00am: Japan says PM Kishida to visit Ukraine, meet Zelensky in show of solidarity

    Prime Minister Fumio Kishida will visit Kyiv for talks with Ukrainian President Volodymyr Zelensky, Japan's foreign ministry said on Tuesday, with broadcaster NHK showing Kishida boarding a train at the Polish border town of Przemysl. Kishida, as a member of the Group of Seven nations, will voice solidarity and support for Ukraine following Russia's invasion more than a year ago, the ministry said.

    Kishida will show "his respect for courage and perseverance of the Ukrainian people standing up to defend their homeland", the foreign ministry said in a statement.

    5:46am: Putin and Xi talks to continue Tuesday

    Vladimir Putin and his "dear friend" Chinese leader Xi Jinping planned more talks on Tuesday after a Kremlin dinner where the isolated Russian president curried favour with his most powerful ally in the face of Western opposition to the war in Ukraine.

    Coming just days after an international court accused Putin of war crimes, Washington denounced Xi's visit, saying it showed Beijing was providing Moscow with "diplomatic cover" to commit more crimes.

    According to Rana Mitter, Professor of history of modern China at Oxford University, Beijing is trying to suggest that China may be "a new type of peacemaker in the world" and "that it's able to have conversations that traditional powers like the United States or Western Europe are unable to have".  

     

     

    2:14am: Ukraine says explosion in Crimea destroyed Russian missiles

    Ukraine's defence ministry said on Monday that an explosion in Dzhankoi in the north of the Crimean peninsula destroyed Russian cruise missiles intended for use by Russia's Black Sea fleet.

    A Russia-installed official in the peninsula, which was annexed by Moscow in 2014, said the blast was caused by drones laced with sharpnel and explosives and targeted civilian sites. 

    One person was injured.

    A statement by the intelligence directorate of Ukraine's defence ministry said: "An explosion in Dzhankoi city in the north of temporarily occupied Crimea destroyed Russian Kalibr-KN cruise missiles as they were being transported by rail".

    The statement on social media said the missiles, designed to be launched from surface ships in Russia's Black Sea fleet, had an operational range of more than 2,500 kms (1,550 mile) on land and 375 kms (233 miles) at sea.

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

     

    © France Médias Monde graphic studio

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine

    As It Happened

    Ukraine blasts Putin for coming to ‘admire the ruins’ of Mariupol

    AS IT HAPPENED

    Ukraine says Russian cruise missiles destroyed by explosion in Crimea

    Valeurs Actuelles

    [Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes

    [Benedetti] Emmanuel Macron et la stratégie de Shéhérazade

    [Benedetti] Le Salon de l’agriculture, symbole d’un monde en voie de disparition et… en résistance

    [Benedetti] Assemblée survoltée, mobilisations massives… Premières leçons de la réforme des retraites

    [Benedetti] Rima Abdul-Malak contre CNews : le sectarisme « soft » de la macronie

    [Benedetti] Peut-on gouverner contre son peuple ?

    [Benedetti] Emmanuel Macron et ses chiens de garde médiatiques

    [Benedetti] Marine Le Pen l’Africaine

    [Benedetti] Que restera-t-il des LR après la réforme des retraites, si celle-ci est adoptée ?

    [Benedetti] Comment Macron se joue du désordre social et politique

    France24 - World

    French government survives no-confidence votes over pension reform

    Issued on: 20/03/2023 - 21:55

    NEWS WIRES

    Parliament adopted a divisive pension bill Monday raising the retirement age in France from 62 to 64, after lawmakers in the lower chamber rejected two no-confidence votes against the government.

    But the bill pushed through by President Emmanuel Macron without lawmakers' approval still faces a review by the Constitutional Council before it can be signed into law. The council has the power to reject articles within bills but usually approves them.

    The first no-confidence motion, proposed by a small centrist group with support across the left, narrowly missed approval by National Assembly lawmakers Monday afternoon, garnering 278 of the 287 votes needed to pass. The second motion, brought by the far-right National Rally, won just 94 votes in the chamber.

    Macron’s centrist alliance has more seats than any other group in the lower chamber.

    The speaker of the National Assembly, Yael Braun-Pivet, said the failure of both votes means parliament has adopted the pension bill. 

    Yet this is not the end of the complex path to turn the bill into law. Opponents said they would ask the Constitutional Council to review the text before it is formally promulgated, opening the door to the possible rejection of articles within the measure if they are not in line with the constitution. Far-right leader Marine Le Pen said she would ask the council to censure it.

    Macron, who has remained silent since his decision to push the bill through last week, will meet Tuesday morning with Prime Minister Elisabeth Borne and the leaders of his centrist alliance.

    After the first vote Monday, some leftist lawmakers called for Borne to resign. 

    “Only nine votes are missing ... to bring both the government down and its reform down,” hard-left lawmaker Mathilde Panot said. “The government is already dead in the eyes of the French, it doesn't have any legitimacy any more.”

    The Senate, dominated by conservatives who back the retirement plan, approved the legislation last week. 

    The head of The Republicans’ lawmakers, Olivier Marleix, earlier explained why his group would reject the motions.

    “We acknowledge the need for a reform to save our pension system and defend retirees’ purchasing power,” he said during the debate Monday afternoon. A minority of conservatives lawmakers strayed from the party line and voted in favor of the first motion.

    Centrist lawmaker Charles de Courson, whose allies introduced the motion supported by the left, deplored the government's decision to use a special constitutional power to skirt a vote on the pension bill last week. 

    “How can we accept such contempt for parliament? How can we accept such conditions to examine a text which will have lasting effects on the lives of millions of our fellow citizens?” he exclaimed.

    France, like many richer nations, has a low birth rate and its citizens have longer life expectancy.

    The tensions in the political arena have been echoed on the streets, marked by intermittent protests and strikes in various sectors, including transportation, energy and sanitation workers. Garbage in Paris has piled ever higher and reeked of rotting food on the 15th day of a strike by collectors. The three main incinerators serving the French capital have been mostly blocked, as has a garbage sorting center northwest of Paris.

    On Monday, hundreds of mainly young protesters gathered by Les Invalides, the final resting place of Napoleon, to demonstrate against pension reform. Some trash bins were set on fire in early evening, but the protest was otherwise calm. Participants listened to the proceedings in the National Assembly through a channel broadcast on loudspeaker from a union van.

    “The goal is to support the workers on strike in Paris ... to put pressure on this government that wants to pass this unjust, brutal and useless and ineffective law,” said Kamel Brahmi, of the leftist CGT union, speaking to workers with a bullhorn at the Romainville sorting plant. 

    🇫🇷 As the vote on the second #noconfidence motion tabled by Marine Le Pen's far-right National Rally party is currently underway, protesters are gathering in central Paris to show their opposition to the #pesionrefom. 🔴 Our reporter @emeraldmaxwell spoke to one protester ⤵️ pic.twitter.com/ZyZppr62eB

    March 20, 2023

    Some refineries that supply gas stations also are at least partially blocked, and Transport Minister Clement Beaune said on France-Info radio Monday that he would take action if necessary to ensure that fuel still gets out.

    Opinion polls show a large majority of the French oppose raising the retirement age.

    Economic challenges have prompted unrest across Western Europe, where many countries have low birthrates, leaving fewer young workers to sustain pensions for retirees. Spain’s leftist government joined with labor unions last week to announce a “historic” deal to save its pension system.

    Spain’s Social Security Minister José Luis Escrivá said the French have a very different, unsustainable model. Spain’s workers already must stay on the job until at least 65 and won’t be asked to work longer — instead, their new deal increases employer contributions for higher-wage earners.

    The reform in France also would require 43 years of work to earn a full pension at 64, otherwise workers would still have to wait until they turn 67.

    Unions in France have called for new nationwide protests on Thursday to demand the government simply withdraw the retirement bill.

    “I know the questions and concerns that this reform is raising. I know what it asks of many of our fellow citizens,” Borne said Monday. Macron vowed to push the pension plan through, she said, out of “transparency” and “responsibility,” because it is needed to keep the system from diving into deficit amid France’s aging population.

    (AP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CITY OF LITTER

    Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch

    Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France

    Protests resume across France after Macron forced through contested pension reform

    Valeurs Actuelles

    [Goldnadel] France 24 sanctionne des journalistes antisémites : La ministre de la culture hier grandiloquente envers CNews, se fait petite aujourd’hui

    Les faits sont enfin publics : à la télévision, CNews, par notre intermédiaire, a été première pour évoquer l’affaire. Suivie par I24News. Dans la presse écrite, Valeurs actuelles fut premier, mais même Le Monde, avec retard, s’est résolu à traiter le sujet avec froideur.

    On le rappellera ici : le Centre Simon Wiesenthal, qui lutte contre les résurgences du nazisme dans le monde, a repris les conclusions d’une longue et minutieuse enquête de l’association Caméra . Cette dernière a découvert que quatre journalistes arabophones, dont une correspondante au Liban, travaillant pour le compte de la chaîne de service public France 24, ont publié sur Twitter des messages, non seulement d’un antisémitisme exacerbé, mais carrément pro-nazis.

    Pour des propos carrément pro-nazis, les journalistes écopent… d’un simple rappel à l’ordre

    Qu’ on en juge : « Quel dommage qu’Hitler ne soit pas au Liban… » Ou encore : « Si chaque palestinien tuait son juif, l’affaire serait réglée. » Joëlle Maroun, correspondante à Beyrouth depuis 2021, a notamment écrit : « Ils ont demandé à Hitler qu’as tu fait des juifs ? Et Hitler a répondu : juste un barbecue. » Ou encore : « Levez-vous, il y a des personnes qui doivent être brûlées. » Pour Dîna Al Saab, correspondante à Genève, « l’immigration juive est la source de tous les problèmes au Proche-Orient ». Quant à Leila Odeh, correspondante à Jérusalem, les auteurs d’attentats contre des civils, loin d’être des terroristes, sont des « martyrs » Le reste est à l’avenant…

    Tout employé de France 24 étant astreint à une obligation de modération et d’impartialité,la cause juridique était entendue. On remarquera toutefois la grande modération de l’employeur au terme de son audit : Pour l’employée liée par contrat extérieur, la rupture de celui-ci. Mais pour les trois salariés jusqu’alors suspendus : Un simple rappel à l’ordre !

    Mieux vaut être nazi et parler arabe qu’évoquer le réchauffement climatique pour espérer l’indulgence du service public.

    Je rappelle, par comparaison, que France 2 a mis fin au contrat qui la liait avec son présentateur de la météorologie par ce que celui-ci avait publié un livre dans lequel il ne souscrivait pleinement aux canons de la nouvelle religion climatique. L’humoriste Tex a également été remercié par la chaîne publique pour une blague sur les femmes battues. Bref, mieux vaut être nazi et parler arabe pour espérer l’indulgence des chaînes de service public.

    Trois autres réflexions aussi amères s’imposent. Preuve est d’abord rapportée qu’on sous-estime manifestement l’antisémitisme d’origine orientale. Ou plus exactement on le dissimule idéologiquement. Il ne s’agit pas ici seulement d’anti- israélisme conjoncturel ou d’antisionisme structurel. Il s’agit de haine raciale mortelle et pathologique, émanant pourtant de personnes assez cultivées.

    On remarquera ensuite le silence total de l’audiovisuel de service public français. Qui devrait pourtant être sonore. Parce que précisément il s’agit de la réputation et de l’éthique de service public que celui-ci ne répugne pas à mettre en avant et avec hauteur. Par ce que celui-ci se pique d’être progressiste et antiraciste. Enfin, parce qu’il s’intéresse de très près à l’actualité et à la morale des médias, y compris internationaux.

    France Inter est beaucoup plus vigilant avec Hanouna qu’avec France 24

    C’est ainsi que la semaine de la publication par France 24 de son annonce de suspension des employés mis en cause, le responsable de France Inter consacrait un éditorial en faveur de cet employé de la BBC suspendu puis réintégré pour avoir comparé le projet de loi du gouvernement conservateur sur l’immigration au nazisme… Quelques jours plus tard, l’“humoriste” de la maison ronde, Sofia Aram, brocardait M. Hanouna de la chaîne C8. Il faut dire qu’en novembre dernier, la même avait considéré que le même était « un barbare au service de la barbarie »

    Force est donc de constater que France Inter s’intéresse davantage aux maisons BBC et Bolloré qu’à une sœur en difficulté. On fera évidemment et enfin la même remarque concernant Rima Abdul Malak, notre ministre de la Culture.

    Rima Abdul-Malak aux abonnés absents

    Celle-ci avait réussi à se faire tristement connaître en matière de déontologie médiatique. Elle n’avait en effet pas hésité — au micro d’une chaîne publique — à s’ingérer dans les affaires dépendant de la juridiquement indépendante Arcom, en morigénant deux chaînes privées C8 et CNews.

    Cette fois, et alors qu’il s’agit d’une chaîne publique, astreinte naturellement à des obligations plus prégnantes à l’égard de l’état nourricier, la représentante de l’Etat se fait évanescente. Qui plus est, cette affaire concerne en partie son cher Liban et devrait davantage encore l’émouvoir et la concerner. Si son silence perdure, il ne sera pas outrancier d’écrire: « forfaiture ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Report finds London police racist, misogynist and homophobic, recommends 'complete overhaul'

    Issued on: 21/03/2023 - 11:05Modified: 21/03/2023 - 11:08

    NEWS WIRES

    The London police forces, Britain's largest, is institutionally racist, misogynist and homophobic and could still be employing rapists and murderers, a scathing independent review said Tuesday.

    The report, written by government official Louise Casey, was commissioned after the kidnap, rape and murder two years ago of a London woman, Sarah Everard, by serving Metropolitan Police officer Wayne Couzens.

    But since then, another officer, David Carrick, was also jailed for life for dozens of rapes and sexual assaults stretching back two decades, and several other Met scandals have emerged. 

    Casey found the shocking crimes had been perpetrated in a pervasive culture of "deep-seated homophobia" and predatory behaviour, in which female officers and staff "routinely face sexism and misogyny".

    Officers from minorities suffer widespread bullying, while violence against women and girls in the majority white and male force has not been treated seriously enough, she concluded.

    Asked if there could be more officers like Couzens and Carrick — who at one point served in the same armed unit protecting MPs and foreign diplomats — Casey said: "I cannot sufficiently assure you that that is not the case."

    "It is the police's job to keep us safe as the public," she said. "Far too many Londoners have now lost faith in policing to do that."

    'Upsetting'

    Casey's findings come nearly 25 years after the Macpherson Report, which probed Met failures after the murder of black teenager Stephen Lawrence in 1993, also found the force institutionally racist and recommended dozens of reforms.

    Prime Minister Rishi Sunak said that what was happening inside the Met was "simply shocking and unacceptable" and that "there needs to be a change in culture and leadership".

    But he backed its chief Mark Rowley, who was appointed after Cressida Dick was forced out last April, to "restore confidence and trust" through a draft overhaul unveiled in January.

    Rowley called Casey's report "a very upsetting read".

    "We have a real problem here. We have misogyny, homophobia and racism in the organisation and we're going to root it out," he told Sky News.

    The report, which identified "systemic and fundamental problems" within the Met including "inadequate management", made 16 recommendations that would constitute a "complete overhaul".

    London Mayor Sadiq Khan, who has responsibility for the force and initiated the review, said he expected all of them to be fully implemented quickly.

    "It's in all of our interests to make sure that the police service changes, root and branch," he told the BBC.

    'Unacceptable' 

    Failure to reform could mean the force, which polices more than eight million people over 620 square miles (1,605 square kilometres) in the British capital, would be broken up, Casey warned.

    "The bottom line is this if an organisation can't fix itself then there has to be change," she told BBC radio.

    But she noted: "The tougher thing is to ask the organisation to change its culture and to do a better job."

    The Met had failed to protect its female staff and the public from "police perpetrators of domestic abuse, nor those who abuse their position for sexual purposes", her report stated. 

    "Time and time again, those complaining are not believed or supported. They are treated badly, or face counter-claims from those they have accused," it said.

    The 363-page review also said an "absence of vigilance" meant that "predatory and unacceptable behaviour has been allowed to flourish".

    Racism also exists within the force, with discrimination "often ignored" and complaints "likely to be turned against Black, Asian and ethnic minority officers".

    The Met's investigations of crimes was also criticised, with the review saying that the force relied on "over-stuffed, dilapidated or broken fridges and freezers" to store forensic evidence.

    A lunchbox was found in the same fridge as forensic samples in rape cases, and some appliances were so full they were strapped shut.

    One fridge broke down, meaning the evidence inside could no longer be used, the report found.

    (AFP)

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    Hundreds gather in London to mark killing of Sarah Everard and protest violence against women

    London police chief Cressida Dick resigns after string of scandals

    London police chief vows crackdown on illegal street parties as officers face more attacks

    France24 - World

    French court orders fishing ban after hundreds of dolphins wash up on coast

    Issued on: 21/03/2023 - 08:53

    NEWS WIRES

    France's top administrative court on Monday ordered the government to ban fishing in parts of the Atlantic to protect dolphins which have washed up dead in their hundreds. 

    The move by the State Council, the highest court in government matters, comes days after an oceanographic institute reported that at least 910 dolphins had washed up on France's Atlantic coast since the start of the winter.

    Over a single week, more than 400 of the marine mammals were found stranded along the coast, an "unprecedented" number, the Pelagis oceanographic observatory based in the western city of La Rochelle said in a report on Friday. 

    Several environmental NGOs, including Sea Shepherd, had filed a legal complaint against the government over the dolphin and porpoise deaths. They said it was not doing enough to protect the species, which are in danger of disappearing from parts of the Bay of Biscay along the Atlantic coast.

    Regarder la réalité en face : Hier nous avons exposé 6 🐬 aux Sables d'Olonne d'où viennent de nombreux bateaux que nous filmons avec des 🐬 capturés. Nous attendons avec impatience la décision du Conseil d'Etat sur la fermeture des zones de pêche @HerveBerville @EmmanuelMacron pic.twitter.com/kWWQrygfc8

    March 12, 2023

    Most of the dolphins found showed injuries consistent with being caught in nets, other fishing equipment or boat engines.

    Many died in February and March, when dolphins usually move closer to the coast looking for food and are more likely to come in contact with fishing operations.

    The French government has so far held back from imposing fishing bans, opting instead for solutions mitigating the impact of industrial fishing on dolphins, such as onboard cameras or loud sound equipment to drive the dolphins away.

    But the State Council ruled on Monday that instruments of "acoustic deterrence" on fishing boats "do not guarantee a favourable state of conservation for small cetacean species" including dolphins and porpoises.

    Both species were threatened with extinction, "at least regionally", it said.

    The court gave the government six months to establish the no-fishing zones, and also told it to boost the monitoring of accidental capture of dolphins which it said was still too approximate.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    France faces pressure to protect dolphins as thousands 'killed by trawlers' yearly

    Focus

    Dolphins killed in France: Fishermen and NGOs clash over accidental catches

    In the press

    Dolphins swim in Venice's Grand Canal – for real this time!

    Valeurs Actuelles

    [Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat

    [Goldnadel] Edwige Diaz, Millesime K et l’intolérance de gauche : la preuve par deux

    [Goldnadel] Quand le très antiraciste Le Monde publie tranquillement un article antisémite

    [Goldnadel] On peut désormais changer de genre à partir de 12 ans en Espagne : la transe insoumise

    [Goldnadel] Médias sous surveillance

    [Goldnadel] Indochine n’ira pas à Perpignan, ou le conformisme gnan gnan

    [Goldnadel] Où en serions-nous si les policiers qui ont tué Tyre Nichols avaient été blancs ?

    [Goldnadel] “Ta gueule” Rousseau !

    [Goldnadel] La statue de la vierge déboulonnée, ou les prisonniers de la libre pensée

    [Goldnadel] Libération l’antiraciste reprend Serge July condamné pour racisme

    Valeurs Actuelles

    Le bras de fer entre Moscou et Washington menace d’embraser à nouveau la Géorgie

    Brexit : un accord “historique” entre Londres et Bruxelles

    L’islam de Russie sur le pied de guerre

    Moscou – Pékin : le nouvel axe diplomatique qui inquiète l’Occident

    Les révolutionnaires iraniens face à la répression

    De Conflans-Sainte-Honorine à Nice : ce mal français qu’on ne saurait nommer

    Après des années de déni, la réalité s’impose à nous : une guerre civilisationnelle avec l’islam radical est en cours. Réticente ou impuissante à reconnaître cette réalité, la classe politique française a laissé s'enraciner une conflictualité qu'elle n'a plus les moyens de contenir.

    Grève nationale en Biélorussie : le ras-le-bol de la population

    Si Alexandre Loukachenko a longtemps incarné la stabilité dans son pays, il est aujourd’hui confronté à une contestation sans précédent. Aux origines de ce mécontentement populaire, une obsession de l’autocrate biélorusse : garder le pouvoir… à tout prix.

    Prix Sakharov : l’UE récompense l’opposition biélorusse

    Jeudi 22 octobre, le Parlement Européen a choisi de décerner le prestigieux prix pour la « liberté de l’esprit » aux membres de l’opposition biélorusse. Un choix hautement politique, à l’heure où les tensions montent entre l’UE et Alexandre Loukachenko.

    Monseigneur Najeeb, l’espoir des chrétiens d’Orient

    Après l’horreur de l’occupation islamiste entre 2014 et 2017, Mossoul se relève péniblement. Témoin direct de cet épisode, Monseigneur Najeeb avait alors sauvé des centaines de manuscrits de la destruction. Engagé, depuis, pour la défense des chrétiens d’Orient, il revient sur son combat dans une interview donnée à Valeurs actuelles.

    Le Haut-Karabagh à feu et à sang

    La lutte pour le contrôle de l'enclave montagneuse cristallise une histoire ancienne et tourmentée entre Arméniens et Azéris. Depuis fin septembre, cette guerre à haute intensité est un nouvel épisode du “grand jeu” entre les principales puissances de la région.

    France24 - World

    Putin and Xi hold 'thorough' exchange of views on first day of talks at Kremlin

    Issued on: 21/03/2023 - 12:42

    NEWS WIRES

    The Kremlin said on Tuesday that Russian President Vladimir Putin and Chinese leader Xi Jinping had held a "thorough" exchange of views during their first day of talks and had discussed Beijing's peace plan for Ukraine. 

    Kremlin spokesman Dmitry Peskov declined to give further details, telling reporters to wait for a joint statement later on Tuesday after the two leaders meet for a second day of talks.

    "There was a very thorough exchange of views, a serious conversation in the informal part," he said, referring to Monday's meeting.

    He said the two leaders had talked about China's proposal - a 12-point paper calling for a de-escalation and eventual ceasefire in Ukraine - but again declined to elaborate.

    Putin said on Monday he had carefully studied China's ideas, viewed them with respect and would discuss them with Xi.

    The Chinese document sets out some general principles but contains no detailed plan for how to end the war, now in its 13th month.

    The United States has been dismissive of it, given China's refusal to condemn Russia's invasion, and says any ceasefire resulting from it now would just lock in Russian territorial gains and give Putin's army more time to regroup.

    China has refrained from condemning its ally Russia or referring to Moscow's intervention in its neighbour as an "invasion". It has also criticised Western sanctions on Russia.

    Kyiv, which says the war cannot end until Russia pulls out its troops, has been circumspect towards China, cautiously welcoming Beijing's peace proposal when it was unveiled last month.

    (Reuters)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine

    UK to boost defence spending over China, Russia concerns

    Access Asia

    China-Russia ties: What's behind Beijing's peace proposal for Ukraine?

    Valeurs Actuelles

    Sahel : otage depuis 2021, le journaliste français Olivier Dubois a été libéré

    Il est enfin libre. Le journaliste français Olivier Dubois, otage au Sahel depuis 2021, a été libéré ce lundi 20 mars. Il est arrivé à l’aéroport de Niamey, au Niger, après près de deux ans de détention, relate BFMTV le même jour. Le journaliste français avait été enlevé au Mali le 8 avril 2021 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Il est apparu souriant à sa descente de l’avion,

    Par la voix de son secrétaire général, Christophe Deloire, Reporters sans frontières a exprimé son soulagement et salué la fin de « la plus longue [captivité] pour un journaliste français retenu en otage depuis la guerre au Liban ».

    Olivier #Dubois libéré après près de 2 ans (711 jours) de captivité. Immense emotion a l'aéroport de Niamey pic.twitter.com/vOwYD5Z8ps

    — Stanislas Poyet (@stanislas_poyet) March 20, 2023

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    West Bank settlers win Israel parliament vote

    Issued on: 21/03/2023 - 12:42Modified: 21/03/2023 - 12:40

    Jerusalem (AFP) – Israel's settler movement celebrated Tuesday after parliament annulled part of a law banning them from residing in areas of the occupied West Bank the then Israeli government evacuated in 2005.

    That year the government of Ariel Sharon, a long-time settler champion turned peacemaker, oversaw a unilateral withdrawal by Israel from the Gaza Strip, and the removal of Jewish settlers from the Palestinian enclave and four settlements in the northern West Bank.

    Legislation passed at the time barred Israelis from staying in those areas, but an amendment approved by lawmakers overnight permits Israelis to return to the West Bank settlement sites near the city of Nablus.

    The parliamentary vote notably paves the way for Israeli authorities to formally allow settlers to return to Homesh, the only one of the four sites whose residents were forcibly removed before their homes were demolished.

    Most governments around the world consider all Jewish settlements in the Palestinian territories as illegal but Israel disputes this.

    Prime Minister Benjamin Netanyahu returned to power in December, at the helm of one of the most right-wing administrations in the country's history.

    Amid a surge in violence in the Israeli-Palestinian conflict, the UN Security Council last month called on all parties "to observe calm and restraint, and refrain from provocative actions".

    The council in a February 20 statement expressed its "strong opposition to all unilateral measures that impede peace -- including Israeli construction and expansion of settlements, confiscation of Palestinians' land and the 'legalisation' of settlement outposts."

    Israel's far-right settler lobby has made Homesh a symbol of their cause.

    A small group of activists returned to the site in 2009 and built a yeshiva, a Jewish seminary, which was evacuated dozens of times by Israeli forces until the military ultimately allowed them to stay.

    In December 2021, an AFP photographer saw the school and a dormitory at the site which were made from tarpaulin mounted on wooden frames. The site was being guarded by the Israeli military.

    Israel's far-right Finance Minister Bezalel Smotrich, himself a West Bank settler who has claimed "there isn't a Palestinian people", heralded the parliamentary vote as "historic".

    The legislative move "starts to erase the shame of expulsion" and "advances the regularisation of our presence at Homesh," he wrote on Twitter.

    © 2023 AFP

    Valeurs Actuelles

    Le directeur du parti “Nouveau Centre” accusé d’avoir vendu de la cocaïne au cours de soirées “chemsex”

    Mauvaise pub pour le parti « Nouveau Centre ». Selon les informations du Parisien, Nicolas Jeanneté directeur du groupe, a été interpellé et placé en garde à vue ce lundi 20 mars par la brigade des stupéfiants. L’élu à la mairie dans le 15e arrondissement est soupçonné d’avoir participé à un trafic de stupéfiants lors de soirées « chemsex ».

    Au cours de ces soirées, les participants ingèrent d’importantes quantités de drogues afin d’améliorer leurs performances sexuelles. Ici, des drogues de synthèse sont au centre du trafic.

    Trafic de drogues de synthèse

    Selon la source du quotidien, les enquêteurs de la brigade des stupéfiants ont découvert que l’homme politique se faisait livrer, directement à son domicile, par colis, des drogues de synthèse. Ils ont notamment retrouvé de la 3MMC, un dérivé de la cocaïne, dont les effets sont à mi-chemin entre la cocaïne et les amphétamines.

    Une perquisition est menée à son domicile en vue de rechercher d’autres stupéfiants. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que Nicolas Jeanneté revendait ces substances illicites à ses partenaires de soirées au cours de soirées sexuelles, « chemsex ».

    Nicolas Jeanneté suspendu

    À la suite de sa garde à vue, qui peut durer jusqu’à 48 heures, le groupe Changer Paris, auquel fait partie l’interpellé, a réagi sur son Twitter. Le groupe, présidé par Rachida Dati, a annoncé sa suspension « à titre conservatoire ».

    C’est avec consternation que le groupe Changer Paris a appris le placement en garde à vue de l’un de ses membres au regard de charges qui contreviennent aux valeurs défendues par notre groupe. L’élu (Nouveau Centre) concerné fait dès à présent l’objet d’une suspension à titre… https://t.co/Tw6WKH1SVg

    — Changer Paris (@GpeChangerParis) March 20, 2023

    Philippe Goujon, maire du 15e arrondissement de la capitale, a confirmé nos confrères avoir pris la décision, avec Rachida Dati et Agnès Evren, de « lui retirer sa délégation à la sécurité dans un premier temps avant d’essayer d’obtenir sa démission du conseil ».

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    Valeurs Actuelles

    Trafic de drogues : 156 tonnes de produits stupéfiants saisies en 2022, un niveau “historique” selon Gérald Darmanin

    Un niveau « historique ». C’est le terme employé par Gérald Darmanin pour qualifier les saisies de drogues effectuées par les forces de l’ordre en 2022. Lors d’un point presse avec Gabriel Attal, ministre des Comptes publics et Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur a indiqué que 156,7 tonnes de stupéfiants ont été confisquées sur sol français au cours de l’année précédente. « La lutte contre le trafic de drogue est plus que jamais la mère de toutes les batailles» , a martelé Gérald Darmanin, dont les propos sont repris par 20 Minutes ce mercredi 1er mars.

    Ainsi, 128 tonnes de cannabis ont été saisies (+15 % par rapport à 2022), à « aucun niveau comparable », selon le ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin a également indiqué que 27 tonnes de cocaïne (+5 %) ont été saisies l’année précédente, dont 55 % provenaient des Antilles et de Guyane. « Il faut éviter que ce tsunami blanc atteigne nos côtes », a déclaré Gabriel Attal. Enfin, 1,4 tonne d’héroïne (+8 %) et 273 kg de drogues de synthèse (+21 %) ont été saisis en France en 2022.

    « 45 millions supplémentaires » pour renforcer la lutte contre le trafic de drogues

    Lors du point presse, Gabriel Attal a évoqué des « risques importants » si « on ne réagit pas » en citant l’exemple du Benelux. « La situation de la Belgique et des Pays-Bas doit nous alerter, 110 tonnes de cocaïnes ont été saisies à Anvers l’an dernier et des juges, des ministres sont menacés », a souligné le ministre des Comptes publics . Afin de renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants, Gabriel Attal a confirmé l’allocation de « 45 millions supplémentaires pour doter les douaniers de scanners supplémentaires dans les ports et aéroports ».

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    France24 - World

    Duran Duran to reunite with original guitarist Andy Taylor

    Issued on: 21/03/2023 - 12:20

    London (AFP) – Duran Duran, the British band who led the New Romantic movement in the 1980s, are to reunite with guitarist Andy Taylor for a new project.

    The band said Taylor, who was diagnosed with stage four metastatic prostate cancer last year, would join them "for a few tracks".

    Taylor, whose rock- and funk-inspired riffs drove dance floor hits such as "Girls on Film" and "Rio", left Duran Duran in 1986 to pursue other projects.

    He had been due to reunite with his former bandmates for their induction into the Rock & Roll Hall of Fame in the US last November.

    But instead frontman Simon Le Bon read a message in which Taylor revealed his cancer diagnosis.

    Duran Duran -- Le Bon, keyboard player Nick Rhodes, bassist John Taylor and drummer Roger Taylor -- said they were "thrilled" at the announcement.

    The new project is due for release later this year, they said on Twitter late on Monday.

    "The new recordings will feature extended Duran Duran family and friends, old and new, including our former bandmate Andy Taylor who will join us on guitar for a few tracks," they said.

    Duran Duran, formed in Birmingham, central England, in 1978, enjoyed huge success in Britain and the United States, and have been seen as innovators in the then new medium of music videos.

    © 2023 AFP

    Valeurs Actuelles

    Nombreux incidents à travers la France après l’adoption de la réforme des retraites

    Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la soirée du lundi 20 mars place Vauban à Paris, à la suite du rejet des deux motions de censure contre le gouvernement. « Nous aussi on va passer en force », « Macron au bûcher » « Aux armes ! », ont scandé les manifestants. Selon BFMTV, Plusieurs incidents ont éclaté, avec des jets de projectiles sur les policiers déployés pour l’occasion. La police a déjà procédé à plusieurs charges contre les manifestants pour les faire reculer.

    🔴 ALERTE – Tensions en cours à #Paris : violente charge des CRS.

    Plusieurs journalistes au sol. #Acte5 #ReformeRetraites #MotionDeCensure pic.twitter.com/JJ6fWLqw4B

    — Clément Lanot (@ClementLanot) March 20, 2023

    Selon un journaliste du Figaro présent sur place, les manifestants, évacués de la place Vauban, ont migré vers le quartier de la gare Saint-Lazare et d’Opéra. Les CRS sont également intervenus boulevard des Italiens, en dispersant les contestataires avec du gaz lacrymogène. À 22h30, de petits groupes continuaient de défiler dans les rues de la capitale, avec à la clé, plusieurs feux de poubelles. 234 personnes ont été interpellées en marge des manifestations à Paris, précise BFMTV. 2000 policiers ont été mobilisés les rues de la capitale. 11 d’entre eux ont été blessés.

    Des poubelles enflammées dans le quartier de l’Opera où les CRS sont en train de se déployer pendant que les manifestants scandent « Paris, debout, soulève-toi » #ReformedesRetraite pic.twitter.com/E6sB0E8bjn

    — Pierre Bouvier (@pibzedog) March 20, 2023

    À Dijon, des centaines de manifestants ont défilé dans le centre-ville pour dénoncer le passage en force du gouvernement. Selon nos confrères du Bien Public, des échauffourées ont éclaté entre policiers et contestataires, avec des tirs de gaz lacrymogènes et des incendies. La métropole lilloise est également le théâtre d’affrontements. Une manifestation a été dispersée par les CRS, avec des tirs de gaz lacrymogènes.

    Les forces de l'ordre sont particulièrement offensives à #Lille rue Inckermann #ReformesDesRetraites #MotionDeCensureTransPartisane #Revolution pic.twitter.com/KHmQZF5Idq

    — (R)evol (@contactrevol) March 20, 2023

    À Marseille, une centaine de manifestants ont tenté d’envahir la préfecture des Bouches-du-Rhône, à Marseille, a indiqué une source policière au Figaro. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour les disperser. Nos confrères confirment que le calme est revenu dans la cité phocéenne.

    À Strasbourg, environ un millier de personnes se sont rassemblées place Kléber, dans le centre historique de la capitale alsacienne. Selon Le Figaro, Ces derniers ont allumé des fumigènes et scandé « Nous aussi on va passer en force » avant de se mettre en mouvement. La façade d’une banque a été vandalisée et plusieurs poubelles incendiées.

    Des incidents ont aussi été recensés à Nancy, Montpellier, Toulouse et Brest.

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    Valeurs Actuelles

    Les deux motions rejetées malgré de nombreuses voix LR en faveur de la censure du gouvernement

    Ce lundi 20 mars, les deux motions de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne ont été rejetées par l'Assemblée nationale, et la réforme des retraites est donc adoptée définitivement. A noter que de nombreux députés LR ont voté en faveur de la démission du gouvernement.

    La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, vient d’annoncer le rejet de la seconde motion de censure déposée par le Rassemblement national. La première motion, déposée par le groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) a été rejetée avec 278 voix en faveur. Il en fallait 287 pour faire tomber le gouvernement.

    Ce résultat était attendu, notamment en raison de la « réticence » des Républicains à pousser le gouvernement à la démission. Conséquence de ce vote, la réforme des retraites est considérée comme « adoptée ». Malgré cela, le vote a été beaucoup plus serré que prévu ce qui contribue à affaiblir le gouvernement d’Élisabeth Borne.

    Le groupe LR plus divisé que jamais

    En tout, 19 députés LR ont soutenu la motion de censure transpartisane. Parmi eux, on compte sans surprise des proches d’Aurélien Pradié comme Pierre-Henri Dumont et Raphaël Schellenberger ou encore des soutiens de Xavier Bertrand comme Julien Dive. Des proches de Laurent Wauquiez ont également voté pour la motion à l’instar d’Isabelle Valentin ou de Jean-Pierre Vigier. Plus surprenant, Dino Cinieri, très proche d’Éric Ciotti, a également voté en faveur de la motion de censure.

    « La motion de censure a été rejetée, je ne conteste pas ce verdict. Mais cela ne change rien à la gravité démocratique. Le gouvernement a un problème de légitimité », a déclaré Aurélien Pradié sur BFMTV ce lundi soir. « Il faut un sursaut, cette loi est empoisonnée, nous ne pourrons pas rebâtir un dialogue démocratique avec cette loi. »

    Elisabeth Borne va saisir « directement » le Conseil constitutionnel pour un examen du texte « dans les meilleurs délais », a indiqué Matignon dans un message à l’AFP repris par Le Figaro ce lundi soir. L’Elysée a, pour sa part, confirmé la tenue mardi 21 mars d’une série de rencontres avec les présidents de groupe et de parti de la majorité au Sénat et à l’Assemblée nationale.

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    France24 - World

    Ratcliffe will not pay 'stupid price' for Man Utd

    Issued on: 21/03/2023 - 12:16Modified: 21/03/2023 - 12:14

    London (AFP) – Prospective Manchester United owner Jim Ratcliffe says he will not pay a "stupid" price for the Premier League giants, with more bidders expected to enter the race to take over at Old Trafford.

    The British billionaire is one of two interested parties to have publicly announced their bids to Raine, the merchant bank brought in to assist the club in assessing offers.

    Qatari banker Sheikh Jassim Bin Hamad Al Thani is the other.

    United's unpopular owners, the Glazer family, announced in November they were conducting a strategic review, with the sale of the club one option being considered.

    The Americans' asking price is believed to be $6 billion.

    Ratcliffe, chairman of chemicals giant INEOS, and his team held talks with the club on Friday during a visit to Old Trafford and the Carrington training complex, a day after Sheikh Jassim's representatives visited United.

    But in an interview with the Wall Street Journal, the 70-year-old Ratcliffe said he would not pay over the odds for the 20-time English champions.

    "How do you decide the price of a painting?" he said. "How do you decide the price of a house? It's not related to how much it cost to build or how much it cost to paint.

    "What you don't want to do is pay stupid prices for things because then you regret it subsequently."

    Ratcliffe, who already owns French club Nice, said his interest in United would be "purely in winning things", calling the club a "community asset", rather than a financial one.

    Sky News said Tuesday that Sheikh Jassim and Ratcliffe were understood to be preparing second bids before a Wednesday deadline for second offers, adding that a number of other parties could enter the bidding process.

    Elliott Investment Management has also reportedly made it through to the second stage of the process, although the firm is believed to be offering funding rather than a takeover.

    © 2023 AFP

    Valeurs Actuelles

    Le député LFI Eric Coquerel accusé d’avoir frappé un policier en Seine-Saint-Denis

    Un policier a déposé plainte ce lundi 20 mars contre le député de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel, pour « violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique », relate BFMTV, confirmant ainsi une information de RTL. D’après le membre des forces de l’ordre, le parlementaire lui aurait asséné un coup de poing au visage lors d’une opération de sécurisation d’un dépôt de camions de poubelles en Seine-Saint-Denis.

    Selon BFMTV, les faits se sont déroulés ce lundi matin sur le site Véolia de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Une trentaine de personnes, dont Eric Coquerel, s’étaient rassemblées pour bloquer le dépôt, entrainant ainsi l’intervention des forces de l’ordre. C’est lors de ce face à face que le député LFI aurait porté un coup au visage d’un brigadier depêché sur place. RTL confirme que le policier avait activé sa caméra piéton et que les images vont être analysées par les enquêteurs.

    Démenti d’Eric Coquerel

    « Monsieur Cocquerel avait ses poings fermés à hauteur de mon visage, il m’a porté un coup avec le dos de son poing fermé plus précisément à l’aide de ses phalanges. J’ai reçu le coup au niveau de ma pommette gauche », explique le policier dans sa plainte consultée par BFMTV. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » et confiée à la sûreté territoriale.

    Dans un communiqué publié sur Twitter, le député LFI a rejeté les accusations portées par le policier à son encontre. « J’apprends avec stupeur qu’un policier aurait porté plainte contre moi […] Je démens formellement cette accusation », a-t-il affirmé.

    pic.twitter.com/rzbm0geZEG

    — Eric Coquerel (@ericcoquerel) March 20, 2023

     

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    France24 - World

    🔴Follow live: Macron welcomes home French journalist Olivier Dubois held hostage in the Sahel

    Issued on: 21/03/2023 - 11:54Modified: 21/03/2023 - 12:06

    FRANCE 24 Follow

    French President Emmanuel Macron welcomed freed journalist Olivier Dubois at midday on Tuesday on his arrival at a military airfield outside Paris, the president's office said.

    Dubois, 48, was kidnapped in Mali on April 8, 2021. He said in a video released by his captors that he was taken by the Support Group for Islam and Muslims (GSIM), the main jihadist alliance in the Sahel, which is linked to Al-Qaeda.

    He and a US aid worker — 61-year-old Jeffery Woodke, who was seized in southwest Niger in October 2016 — arrived in the Niger capital, Niamey, on Monday after being freed.

    "I feel tired but I'm fine," Dubois told journalists after his arrival.

    After the release, Macron said he had spoken to Dubois and expressed his "huge relief" that the ordeal had ended.

    Macron's office confirmed that Dubois departed from Niamey on Tuesday morning, as did Woodke. 

    Dubois had been living in Mali since 2015 and freelancing for the French daily Liberation when he was seized.

    Details of the two men's release remain unclear, although Woodke told journalists Monday that he thanked the "Nigerien, American and French governments", adding: "Vive la France."

    Niger Interior Minister Hamadou Souley, who was at Niamey airport, said: "The hostages were picked up safe and sound by the Nigerien authorities before being handed over to the French and American authorities."

    (FRANCE 24 with AFP)

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    France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction

    HOSTAGE RELEASE

    Journalist Olivier Dubois, last French hostage, released from captivity

    German hostage held in Sahel since 2018 freed, NGO says

    Valeurs Actuelles

    Villiers, Knafo : Zemmour se livre dans son nouvel ouvrage

    Il fourbit ses armes depuis de longs mois. Après une campagne élyséenne éreintante qu’il a terminée avec 7 % des suffrages et 2,5 millions d’électeurs, Éric Zemmour va enfin donner sa version de son épopée. Ce jeudi 16 mars, il publie son nouvel ouvrage aux éditions Rubempré, baptisé Je n’ai pas dit mon dernier mot. Le quatrième homme de la dernière présidentielle a pris sa plume pour livrer son récit personnel de la campagne, de son premier meeting à Villepinte au soir du premier tour à la Mutualité. En plus de son analyse de fond sur l’état et l’avenir de la France, l’ancien journaliste du Figaro règle quelques comptes. Avec la droite en général et Marine Le Pen en particulier.

    Dans de nombreux passages intimes, le président de Reconquête ! se dévoile comme rarement. Notamment un chapitre émouvant sur son ami vendéen : « Philippe de Villiers est un chevalier de l’ancienne roche qui met son épée au service de son roi et de la patrie. Un paladin sans peur et sans reproche. » Et un autre sur le « travail acharné » et les « sacrifices » de sa conseillère et compagne Sarah Knafo. Son « alter ego ». Comme lors de sa précampagne, Éric Zemmour fera le tour de la France pour des dédicaces en librairie ou des séances de questions – réponses avec les (é)lecteurs. Il commencera la semaine prochaine à Aix-en-Provence et à Orange.

    Cet article est un extrait des Coulisses politiques du N° 4503 de Valeurs actuelles

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    France24 - World

    Ukraine says Russian cruise missiles destroyed by explosion in Crimea

    Issued on: 20/03/2023 - 08:38

    FRANCE 24 Follow

    Ukraine's defence ministry said on Monday that an explosion in Dzhankoi in the north of the Crimean peninsula destroyed Russian cruise missiles intended for use by Russia's Black Sea fleet. This came as the US announced $350 million in new military aid to Ukraine. All times are Paris time [GMT+1].

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    04:02am: Japan's prime minister to visit Ukraine

    Japanese Prime Minister Fumio Kishida is en route to Ukraine for a surprise visit after pressure to travel there as this year's host of the Group of Seven summit.

      National broadcaster NHK, along with outlets including the Kyodo news agency cited an unnamed government source as saying Kishida would arrive in Ukraine on Tuesday after talks inIndia.

    2:14am: Ukraine says explosion in Crimea destroyed Russian missiles

    Ukraine's defence ministry said on Monday that an explosion in Dzhankoi in the north of the Crimean peninsula destroyed Russian cruise missiles intended for use by Russia's Black Sea fleet.

    A Russia-installed official in the peninsula, which was annexed by Moscow in 2014, said the blast was caused by drones laced with sharpnel and explosives and targeted civilian sites. 

    One person was injured.

    A statement by the intelligence directorate of Ukraine's Defence Ministry said: "An explosion in Dzhankoi city in the north of temporarily occupied Crimea destroyed Russian Kalibr-KN cruise missiles as they were being transported by rail".

    The statement on social media said the missiles, designed to be launched from surface ships in Russia's Black Sea fleet, had an operational range of more than 2,500 kms (1,550 mile) on land and 375 kms (233 miles) at sea.

    7:16pm: Putin and Xi conclude first day of talks

    Russian President Vladimir Putin and visiting Chinese leader Xi Jinping concluded several hours of informal talks in Moscow on Monday, Russian news agencies said. 

    State news agency RIA Novosti said the talks between the leaders of Russia and China lasted four and a half hours. The two are set to meet again for formal talks on Tuesday.

    5:07pm: 'World should not be fooled' by China's peace plan for Ukraine, Blinken says

    US Secretary of State Antony Blinken on Monday voiced skepticism over Chinese President Xi Jinping's "peace" proposals in Moscow, warning they could be a "stalling tactic" to help Russia on the ground in Ukraine.

    "The world should not be fooled by any tactical move by Russia, supported by China or any other country, to freeze the war on its own terms," Blinken told reporters.

    Blinken added that Xi's trip to Russia this week following the International Criminal Court arrest's warrant for Putin suggests China does not think the Kremlin should be held accountable for its atrocities in Ukraine.

    4:35pm: US to send Ukraine $350 million in new military aid

    The United States on Monday announced $350 million in new military aid to Ukraine, including ammunition for Himars rocket launchers and Bradley armored fighting vehicles.

    "Russia alone could end its war today. Until Russia does, we will stand united with Ukraine for as long as it takes," Secretary of State Antony Blinken said in a statement.

    The announcement came as President Vladimir Putin said he will welcome a plan from Chinese President Xi Jinping to solve the "acute crisis" in Ukraine, as the two leaders met at the Kremlin. 

    4:03pm: Xi hails 'close ties' with Russia

    Chinese President Xi Jinping on Monday hailed his country's "close ties" with Russia during his first meeting with President Vladimir Putin during a three-day state visit.

    "We are partners in comprehensive strategic cooperation. It is this status that determines that there should be close ties between our countries," the Chinese leader said, according to translated remarks carried by Russian state television.

    3:57pm: Ukraine to try former Kharkiv security chief for treason

    Ukraine said Monday the former head of the SBU security service in northeastern Kharkiv will go on trial on high treason charges for allegedly sabotaging the region's defence against Russia.

    Most of the northeastern region of Kharkiv, which borders Russia, was occupied by Moscow troops from the start of the Russian invasion in February last year until September.

    Former official Roman Dudin, 40, believed the "offensive would be successful" and hoped new Russian authorities would treat him favourably due to his "subversive activities", the State Bureau of Investigation said on Telegram.

    He is accused of leaving his post without permission while under martial law and illegally ordering his staff to leave work and quit the region.

    In addition, he is accused of "deliberately creating conditions" enabling Russian troops to seize weapons and protective equipment from the security service's headquarters. 

    Dudin held the post from 2020 until May 2022, when he was sacked by President Volodymyr Zelensky, who said he "did not work to defend the city in the first days of the invasion and only thought of himself".

    3:53pm: EU countries to club together to provide 1 million artillery shells to Ukraine

    European Union countries agreed on Monday on a plan to give 1 million artillery shells to Ukraine over the next year by digging into their own stockpiles and teaming up to buy more, officials said.

    "We have reached a political consensus to send to Ukraine one million rounds of 155 mm calibre ammunition," Estonian Defence Minister Hanno Pevkur told reporters on the sidelines of a meeting of EU foreign and defence ministers in Brussels.

    At Monday's meeting, a group of 16 EU members plus Norway was expected to sign a document known as a project arrangement, setting out the terms of reference for a joint endeavour to buy 155 mm ammunition, led by the EU's European Defence Agency.

    Such a move marks a significant step in EU integration as defence procurement in the European Union has largely been in the hands of individual member governments until now.

    Ukrainian and Western leaders have warned in recent weeks that Kyiv is burning through the 155 mm shells more quickly than its allies can provide them, as it engages in a fierce war of attrition with invading Russian forces, in which both sides are firing thousands of artillery rounds every day.

    3:32pm: Putin says he welcomes Xi's plan to settle 'acute crisis' in Ukraine

    Russian President Vladimir Putin welcomed Chinese leader Xi Jinping to the Kremlin on Monday, in a visit that sent a powerful message to Western leaders allied with Ukraine that their efforts to isolate Moscow have fallen short.

    As he greeted Xi, Putin also said he welcomed his plan for “settlement of the acute crisis in Ukraine.”

    Kremlin spokesman Dmitry Peskov said that over dinner on Monday, Putin and Xi will likely include a “detailed explanation” of Moscow's actions in Ukraine.

    At a daily briefing in Beijing on Monday, Foreign Ministry spokesperson Wang Wenbin said Xi’s trip was a “journey of friendship, cooperation and peace.”

    On the war, Wang said: “China will uphold its objective and fair position on the Ukrainian crisis and play a constructive role in promoting peace talks.”

    1:50pm: Russia opens criminal probe into ICC after Putin arrest warrant

    Russia said Monday that it had opened a criminal investigation into International Criminal Court prosecutor Karim Khan after the court based in The Hague issued an arrest warrant for President Vladimir Putin.

    "The Russian Investigative Committee has opened a criminal case against the prosecutor of the International Criminal Court Karim Ahmad Khan" and several ICC judges, the Investigative Committee said, based on their "unlawful" decision to seek Putin's arrest.

    Khan is being investigated on the grounds of "criminal prosecution of a person known to be innocent ... and preparation of an attack on a representative of a foreign state enjoying international protection," the statement from the Investigative Committee said.

    1:48pm: Putin vows to supply Africa if Moscow exits Black Sea grain deal

    Russian President Vladimir Putin on Monday vowed to continue supplying African countries with grain if Moscow exited a landmark agreement with Ukraine to allow exports from the country's Black Sea ports.

    "If we decide not to extend this deal after 60 days, then we are ready to supply free of charge the volumes that were sent to the most needy countries in Africa," he said during a televised address at a summit on Africa and Russia.

    1:24pm: UK says Xi should press Putin to end war and 'atrocities' in Ukraine

    The UK said Monday that President Xi Jinping should back up China's stated support for respect of territorial integrity and demand that Russia end its war in Ukraine. 

    "We hope President Xi uses this opportunity to press President (Vladimir) Putin to cease bombing Ukrainian cities, hospitals, schools, to halt some of these atrocities that we are seeing on a daily basis," Prime Minister Rishi Sunak's spokesman said as Xi and Putin prepared to meet in Moscow.

    11:14am: China's leader Xi in Moscow for meeting with Putin

    Chinese leader Xi Jinping arrived in Moscow on Monday on a three-day visit that offers a strong political boost for Russian President Vladimir Putin as fighting in Ukraine grinds on.

    China and Russia have described Xi’s trip as part of efforts to further deepen their “no-limits friendship”.

    The Kremlin has welcomed China’s peace plan for Ukraine and said it would be discussed in talks between Putin and Xi that will begin over dinner on Monday. 

    Beijing has called for a ceasefire, but Washington strongly rejected the idea as the effective ratification of the Kremlin’s battlefield gains.

    10:55am: Putin to offer 'clarifications' on Russia's position on Ukraine during Xi visit, Kremlin says

    President Vladimir Putin will provide Chinese President Xi Jinping with detailed "clarifications" on Russia's point of view on the Ukraine conflict during Xi's state visit to Russia that begins on Monday, the Kremlin said.

    During a call with reporters, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the two leaders would discuss themes in a peace plan for Ukraine proposed by Beijing last month.

    "One way or another, the topics that figured in this plan will inevitably be touched upon during the exchange of views on Ukraine" between Putin and Xi, Peskov said.

    "But here, of course, exhaustive clarifications will be given by President Putin, so that President Xi can get a first-hand view of the current moment from the Russian side."

    10:36am: Xi, Putin hail ties ahead of 'journey of peace' to Moscow

    Xi Jinping and Vladimir Putin applauded on Monday the solidity of their alliance as the Chinese leader headed to Moscow for a summit with the internationally isolated Russian president.

    Xi described his trip as a "journey of friendship, cooperation and peace", though China has been criticised by Western nations for what they consider tacit backing and diplomatic cover for Russia's war in Ukraine.

    "I look forward to working with President Putin to jointly adopt a new vision" for relations, Xi wrote in a signed article in the newspaper Russian Gazette that was also carried by Chinese state news agency Xinhua. FRANCE 24's Beijing correspondent Yena Lee provides more details in the video below. 

    10:06am: Ukraine demands Russia withdraw troops as Xi due to arrive in Moscow

    Kyiv on Monday called on Russia to withdraw its forces from Ukraine, hours ahead of a highly anticipated visit to Russia by Chinese President Xi Jinping, his first to Moscow since the invasion of Ukraine.

    "The formula for the successful implementation of China's 'Peace Plan'. The first and foremost point is the surrender or withdrawal of Russian occupation forces from (Ukrainian territory) in accordance with international law and the UN Charter," the secretary of Ukraine's National Security and Defence Council, Oleksiy Danilov, wrote on Twitter.

    8:00am: Putin to welcome Xi to Moscow under shadow of Ukraine war

    Russian President Vladimir Putin will expect Chinese President Xi Jinping to show solidarity against Western hegemony when he arrives in Moscow on Monday, while Xi will present China as a global peacemaker intent on brokering an end to the Ukraine war.

    Xi will be the first world leader to shake Putin's hand since the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for the Russian leader on Friday over the deportation of Ukrainian children to Russia since the start of the war. Moscow rejects the charge. 

    7:30am: ICC's decision on Putin will have horrible consequences for law, says Medvedev

    Former Russian president Dmitry Medvedev said on Monday the International Criminal Court's decision to issue an arrest warrant for Vladimir Putin will have horrible consequences for international law.

    "They decided to try a president of ... a nuclear power that does not participate in the ICC on the same grounds as the United States and other countries," Medvedev wrote in a post on the Telegram messaging app.

    "The consequences for international law will be monstrous."

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

    © France Médias Monde graphic studio

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine

    AS IT HAPPENED

    Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

    As It Happened

    Ukraine blasts Putin for coming to ‘admire the ruins’ of Mariupol

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : les Français en grande majorité pour qu’une motion de censure soit adoptée ce lundi

    Une réforme qui continue de faire débat. Après l’utilisation par Elisabeth Borne du 49.3 pour faire passer en force la réforme des retraites, deux motions de censure ont été rédigées et sont présentées aujourd’hui, lundi 20 mars, à l’Assemblée nationale. Des motions de censure que 68 % des Français souhaitent voir adoptées, selon ce sondage Elabe réalisé pour BFMTV.

    Si l’une de ces motions est votée, cette arme de contrôle des parlementaires peut aboutir à la démission du gouvernement, et dans le cas présent au rejet du projet de loi. Sur les deux motions présentées à ce jour, l’une est présentée par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), cosignée par des députés de quatre autres groupes (insoumis, socialistes, écologistes et communistes). L’autre est portée par le Rassemblement national.

    La démission de Borne souhaitée

    Même si la motion de censure n’est pas adoptée, près de sept Français sur dix disent tout de même souhaiter la démission d’Elisabeth Borne. Une motion qu’une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle (51 %) souhaitent également voir votée.

    Selon ce sondage, à l’heure actuelle, 68 % des Français sont toujours fortement opposés à la réforme des retraites, et 65 % des sondés disent exprimer du soutien ou de la sympathie à l’égard de la mobilisation sociale. Ils sont près de 70 % à vouloir que le mouvement perdure.

    Le vote déterminant des députés LR

    Pour le moment, selon les derniers pointages réalisés dimanche soir, au moins 261 députés se disent prêts à voter la motion portée par le groupe Liot. Un nombre pour le moment insuffisant. Il faut, en effet, au moins 287 votes pour faire adopter la motion de censure. Tout se joue sur les voix des députés LR.

    Bien que le président des Républicains, Eric Ciotti, avait annoncé la semaine dernière que les députés de droite ne voteraient aucune motion de censure, selon le sondage Elabe, 53 % des sondés se disant proches des Républicains veulent que les parlementaires votent la censure.

    À quelques heures du débat, plusieurs députés LR se disent prêts à voter la motion Liot, comme Aurélien Pradié. Au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, il a annoncé qu’il voterait finalement la motion de censure. « Peut-être une quinzaine » de députés LR voteront, eux aussi, la motion, selon le député du Lot.

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    Valeurs Actuelles

    [Benedetti] Motion de censure : la tentation de la dissidence des députés LR

    Le choix de l’état-major LR de soutenir le texte relatif aux retraites présenté par l’exécutif s’inscrit dans une logique dont l’histoire témoigne. Ce parti est d’abord la traduction de la prise de pouvoir de l’orléanisme bon teint sur la droite française au détriment du bonapartisme. Victoire culturelle qui a commencé il y a plus de 40 ans, durant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing et qui n’a cessé depuis de pénétrer toujours plus les rangs dirigeants de ce côté de l’échiquier politique. Dès les années 1980, le RPR de Jacques Chirac renonçait au gaullisme pour s’acculturer progressivement à l’ordo-libéralisme, le traité de Maastricht en 1992 opérant comme un effet-cliquet dans le cerveau de tout ambitieux qui à droite entendait entrer dans la carrière.

    Certes des zones de résistance à cette extension pouvaient se faire jour, opérer, à l’instar du séguinisme qui incarna avec le plus de panache l’ultime réduit gaullisme dans un océan d’acceptation de la pensée unique, mélange de consentement à la standardisation du monde, à la technocratie en lieu et place du politique, et à une lente mais inexorable matrice de dérégulation. Le sarkozysme acheva le processus en s’affranchissant des résultats du référendum de 2005, renvoyant l’expression pourtant sans ambiguïté de la souveraineté populaire au registre du facultatif…

    Ce qui fut parfois présenté à tort comme une trahison n’était que le résultat d’une réduction des droites de gouvernement à l’os centriste tout à la fois comptable, bruxellois, atlantiste et sociétal.

    Parmi les Républicains, les premiers ralliés au macronisme dès 2017 ont en cohérence à tout le moins tiré les enseignements de cette évolution multi-décennale. Ce qui fut parfois présenté à tort comme une trahison n’était que le résultat d’une réduction des droites de gouvernement à l’os centriste tout à la fois comptable, bruxellois, atlantiste et sociétal. Ce choix désormais trouve son point d’orgue avec la décision de l’establishment républicain ou de ce qu’il en reste de prendre le parti de la réforme des retraites. Ils le font contre l’opinion, contre les syndicats, et contre une partie non négligeable, selon toute vraisemblance, de leur électorat, mais au nom du conformisme de leur boussole idéologique qui indique le nord alors que le peuple indique le sud… Reste à savoir lesquels des parlementaires LR et combien d’entre eux opteront pour la censure transpartisane présentée par le groupe LIOT : beaucoup plus peut-être que le laisse apparaître à ce stade le comptage pré-vote, tant l’une des particularités de la situation est qu’à proportion que se démonétise électoralement la marque LR, la tentation pourrait être grande pour les députés de cette formation de s’émanciper de la ligne du parti.

    Ce d’autant plus que la sociologie des circonscriptions, souvent rurales, de nombre d’entre-eux pourrait pousser à un acte de transgression dont l’avantage serait de précipiter à maturation une crise politique qui n’en finit plus de s’allonger et de s’infecter au point que plus est retardée sa survenue, moins sera facile son dépassement et sa résolution. L’irresponsabilité n’est pas forcément du côté où l’on croit, sauf à ne pas être réceptif aux enseignements de l’histoire.

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    France24 - World

    Putin visits Crimea to mark anniversary of Russian annexation from Ukraine

    Issued on: 18/03/2023 - 07:28

    FRANCE 24 Follow

    Russian President Vladimir Putin on Saturday visited Crimea to mark the ninth anniversary of the peninsula's annexation from Ukraine. Earlier, US President Joe Biden welcomed the International Criminal Court's (ICC) decision to issue an arrest warrant for his Russian counterpart, saying the leader has "clearly" committed war crimes in Ukraine. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+1). 

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here

    10:07am: Ukraine still able to resupply troops in battered Bakhmut, army says

    Ukrainian forces outside the battered eastern city of Bakhmut are managing to keep Russian units at bay so ammunition, food, equipment and medicines can be delivered to defenders, the army said on Saturday.

    And in the latest claim to have inflicted heavy casualties, Kyiv said its troops had killed 193 Russians and injured 199 others during the course of fighting on Friday.

    Russia has made the capture of Bakhmut a priority in its strategy to take control of Ukraine's eastern Donbas industrial region. The city has been largely destroyed in months of fighting, with Russia launching repeated assaults.

    7:02pm: Two killed, eight wounded in eastern Ukraine, mayor says

    Russian strikes killed two people and wounded eight in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk on Saturday, the mayor said, accusing Moscow of having used cluster bombs in the attack.

    "Russia continues to spread terror," Oleksandr Goncharenko said in a Facebook post. "Consequences of Kramatorsk bombardment with cluster bombs: two people were killed and eight were wounded, three of them seriously."

    AFP journalists on the ground heard around 10 explosions go off nearly simultaneously just before 4:00 pm local time (1400 GMT) and saw smoke above a park in the southern part of the city. 

    A woman died at the scene from her wounds, they saw.

    Soon after, another round of explosions was heard in a neighbourhood two kilometres (one mile) away. A woman taxi driver was seriously wounded, according to AFP journalists.

    5:17pm: Russia agrees to 60-day extension of Ukraine grain deal

    Russian foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova said Saturday that Moscow agreed to a 60-day extension of a deal that allowed exports of Ukrainian grain to resume following Russia's military campaign.

    "We are seeing reports from parties to the 'grain deal' that the deal has been extended for 120 days," Zakharkova said in remarks carried by the Interfax news agency. "We have repeatedly stated... that the Russian side has notified all parties to the deal that it is extending the deal for 60 days". 

    3:32pm: Kyiv thanks UN, Turkey for 'sticking to' grain deal agreements

    Ukraine's infrastructure minister on Saturday thanked the United Nations and Turkey for adhering to the agreements of a deal that allowed grain exports from war-torn Ukraine.

    "(The) Black Sea Grain Initiative agreement is extended for 120 days. Grateful to Antonio Guterres, the United Nations, President Recep Tayyip Erdogan, Minister Hulusi Akar and all our partners for sticking to the agreements," Oleksandr Kubrakov said on Twitter.

    #BlackSeaGrainInitiative agreement is extended for 120 days. Grateful to @antonioguterres @UN, President Erdoğan, Minister Hulusi Akar & all our partners for sticking to the agreements. Due our joint efforts, 25M tons of🇺🇦 grain delivered to world markets pic.twitter.com/4bye93iQ7d

    March 18, 2023

    Neither Turkish President Recep Tayyip Erdogan nor the UN have yet confirmed the length of the extension. Ankara had previously said it wanted a 120-day extension, while Russia wanted to extend it for 60 days.  

    3:07pm: Turkey's Erdogan says Ukraine grain deal extended

    Turkey's President Recep Tayyip Erdogan on Saturday announced the extension of a deal that allowed exports of Ukrainian grain to resume following Russia's invasion.

    "Following talks with the two parties, we have assured the extension of the deal that was due to expire on March 19," Erdogan said in comments broadcast on Turkish television, just hours before the agreement was due to expire at midnight.

    2:45pm: Putin visits Crimea on annexation anniversary

    Russian President Vladimir Putin on Saturday visited Crimea on the ninth anniversary of the peninsula's annexation from Ukraine, Russian state TV reported.

    On the surprise visit to the Black Sea port city of Sevastopol, Putin visited an arts school accompanied by local governor Mikhail Razvozhayev, according to images broadcast on the channel Rossiya-1.

    "Our President Vladimir Vladimirovich Putin knows how to surprise. In a good way," Razvozhayev said on the messaging app Telegram. He said Putin had been expected to take part in the opening of a children's art school by video link. 

    "But Vladimir Vladimirovich came in person. Himself. Behind the wheel. Because on such a historic day, the president is always with Sevastopol and the people of Sevastopol," the Moscow-appointed official said.

    12:39pm: Russian mercenary chief aims to recruit 30,000 new fighters by mid-May

    Russia's Wagner mercenary group plans to recruit approximately 30,000 new fighters by the middle of May, its founder Yevgeny Prigozhin said on Saturday.

    He said in an audio message on Telegram that Wagner recruitment centres, which he said last week had opened in 42 Russian cities, were hiring on average 500-800 people a day.

    11:43am: Turkey says it will make efforts to further extend Black Sea grain deal

    Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Saturday that Turkey would make efforts to further prolong the Black Sea grain deal enabling exports of grain from Ukraine, on the day the pact is due to expire.

    "Russia agreed an extension of the grain deal for only two months. We will make efforts for a further extension of the deal after two months," Cavusoglu said in a joint news conference with his Egyptian counterpart Sameh Shoukry in Cairo.

    10:55am: Russian drones target Ukrainian cities including Kyiv

    Ukraine was attacked by 16 Russian drones overnight, the Ukrainian Air Force has said in a message posted on Telegram, adding that 11 out of 16 drones were shot down “in the central, western and eastern regions”. 

    The head of the Kyiv city administration, Serhii Popko, said Ukrainian air defences shot down all drones heading for the Ukrainian capital, while officials in the western city of Lviv said three of six drones were shot down, with the other three hitting a district bordering Poland.

    According to the Ukrainian Air Force, the attacks were carried out from the eastern coast of the Sea of Azov and Russia’s Bryansk province, which borders Ukraine.

    8:35am: ICC arrest warrant for Putin 'a highly symbolic move'

    Chances of Russia's Vladimir Putin facing trial at the ICC are highly unlikely because Moscow does not recognise the court’s jurisdiction or extradite its nationals, FRANCE 24's Kyiv correspondent Emmanuelle Chaze reports.

    However, the moral condemnation will stain the Russian leader and follow him whenever he seeks to attend an international summit in one of the court's 123 member states that are theoretically bound to arrest him.

     

    6:25am: Turkey still hopeful of extension to Ukraine grain deal

    Turkey is hoping that a grain export deal between Kyiv and Moscow key to alleviating a global food crisis can be extended for another 120 days – but time is running out, with the current deal expiring just before midnight on Saturday, Istanbul time.

    "The deadline is approaching," Turkey's Defence Minister Hulusi Akar said Friday. "We are in touch with both Ukraine and Russia about extending the agreement under its original terms."

    Russia's full-scale invasion in February 2022 saw Ukraine's Black Sea ports blocked by warships.

    But a deal brokered by Turkey and the United Nations in July 2022 – and signed by Kyiv and Moscow – has allowed for the safe passage of exports of critical grain supplies.

    2:15am: Putin 'clearly committed war crimes', says Biden

    US President Joe Biden has welcomed the International Criminal Court's (ICC) decision to issue an arrest warrant for Vladimir Putin, saying the Russian leader has "clearly committed war crimes".

    The ICC earlier on Friday called for Putin's arrest on suspicion of unlawful deportation of children and unlawful transfer of people from Ukraine to Russia since Moscow's invasion began of its neighbor last year. The United States is not a member of the ICC.

    "Well, I think it's justified," Biden told reporters, referring to the warrant. "But the question is – it's not recognised internationally by us either. But I think it makes a very strong point."

    The United States separately has concluded that Russian forces have committed war crimes in Ukraine and supports accountability for perpetrators of war crimes, a State Department spokesperson said in an emailed statement.

    10:44pm: ‘First time’ leader of a UN Security Council permanent member is charged: ICC prosecutor

    In an interview with FRANCE 24 after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin, the court’s chief prosecutor Karim Khan said it was an important day for international justice.

    The warrant marked “the first time ever that a head of state from a P5 has been charged” by the international court, said Khan referring to the UN Security Council’s permanent five members.

     

    9:53pm: Zelensky hails ICC move, blames Putin for child deportations

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that the International Criminal Court's decision to issue an arrest warrant against President Vladimir Putin was historic and blamed the Russian leader for the deportation of thousands of Ukrainian children.

    "This is an historic decision which will lead to historic accountability," he said in his nightly video address. The real number of deported children could be "far more" than 16,000, he said, adding that their deportations constituted a policy of "state evil which starts precisely with the top official of this state."

     

    © France Médias Monde graphic studio

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine

    Russian infighting

    Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

    AS IT HAPPENED

    Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

    France24 - World

    Poland to be 1st NATO member to give Ukraine fighter jets

    Issued on: 17/03/2023 - 11:19Modified: 17/03/2023 - 11:23

    Emmanuelle CHAZE

    Poland said Thursday it plans to give Ukraine about a dozen MiG-29 fighter jets, which would make it the first NATO member to fulfill Kyiv's increasingly urgent requests for warplanes to defend itself against the Russian invasion.

    Valeurs Actuelles

    “Vous avez gâché toutes vos chances” : les malheurs de la Cour nationale du droit d’asile

    Demba* (tous les prénoms et les numéros de dossiers ont été changés) tape du pied nerveusement sur le sol. Il enfouit sa tête entre ses mains, la secoue fébrilement. Il passe ses mains imposantes dans sa barbe, dont les longs poils bruns glissent entre ses doigts. Scrutant le plafond, il observe la série d’écrans lui faisant face. Adossé à un siège en bois, ce réfugié nigérian plisse les yeux et essaye d’en déchiffrer les lignes administratives. « N°22670812* : rejet du recours ». « N°22432179* : rejet du recours ». « N°22146617* : statut de réfugié ». Il prend une grande respiration. Interpellé par les bruits avoisinants du couloir, il se penche pour tenter d’observer. Un homme surgit à toute vitesse dans sa direction. C’est son avocat, qui boutonne à la hâte sa robe noire. « Allez-y dépêchez-vous », le presse l’homme de loi en lui prenant l’épaule. « C’est votre tour. » Demba s’apprête à être entendu par un magistrat de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

    Ce jour-là, comme lui, une centaine de personnes y sont auditionnées. À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, cette autorité judiciaire examine les recours des déboutés de l’asile en France par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). En 2022, 67 142 affaires y ont été jugées. 6 775 audiences ont été tenues l’année passée dans les 32 salles de la juridiction, soit 416 affaires traitées au quotidien. Ces auditions d’une heure permettent aux magistrats d’évaluer la véracité du témoignage et le sérieux de la demande d’asile. Leurs issues souvent incertaines… L’an dernier, seulement 21,5 % des demandes ont abouti positivement.

    Menacé de mort au Nigéria

    Dembe se présente timidement devant l’entrée de la salle 1. Ses parois sont recouvertes de panneaux contreplaqués. Le juge, le nez plongé dans son ordinateur, relève la tête. Il ajuste ses lunettes rectangulaires, observe Demba et son avocat s’approcher. Vêtu d’un blazer bleu, d’une chemise claire, les cheveux gominés, le juge surplombe la haute table rectangulaire devant laquelle le requérant s’assoit.

    Il se tourne vers un homme prenant des notes sur un carnet. Cheveux bruns courts, visage poupin, il s’agit du traducteur qui accompagnera sa prise de parole. Son intervention se fera en anglais. L’avocat se penche à l’oreille de son client, lui rappelle de « s’en tenir à sa version » et d’exposer « les raisons de sa venue ». « Je vous demande de répondre à mes questions », tonne le président de séance, qui a entendu leur conversation. Le rapporteur, assis à la droite de l’exilé nigérian, d’une voix aiguë, rappelle à la cour l’histoire de Demba. Âgé de 28 ans, il se dit menacé de mort dans son pays, persécuté car chrétien et pourchassé par un réseau occultiste. Après avoir déposé plusieurs plaintes dans son pays, en 2016, il raconte avoir subi des pressions de policiers et affirme qu’un proche a été assassiné par ce réseau. Kidnappé en Libye, il réussit à s’enfuir en Italie où les adeptes de ce culte tenteront de s’en prendre à sa vie.

    J’ai retrouvé une vie normale. Avant, je vivais dans la souffrance. J’ai connu une vie pauvre.

    Le jury mitraille le jeune nigérian de questions. « Plusieurs années après votre départ, pensez-vous encore courir un danger ? », questionne le juge. « Êtes-vous sûr de vous sentir plus en sécurité ici alors que vous expliquez avoir reçu des menaces en Italie ? », renchérit-il. Demba tire fébrilement les cordelettes de son sweat-shirt sportif. Il cherche du soutien dans le regard de son avocat. « La France m’a bien accueilli. C’est une société juste. Dans mon pays, on veut ma mort et celle de ma famille. À Turin, je faisais la manche. Je suis en sécurité ici », plaide-t-il.

    Le président de séance et ses assesseurs lui demandent de « citer d’autres groupes occultes », de revenir sur ses conditions de détention en Libye et sur « ses difficultés de ressortissant à Turin ». « Je suis intégré ici. J’ai retrouvé une vie normale. Avant, je vivais dans la souffrance. J’ai connu une vie pauvre. Je me sens bien », soutient-il. Le dossier de son client ouvert devant lui, l’avocat suit le déroulé des explications de Demba. La cour lui donne la parole. Il se lève, appuie fermement ses mains sur le rebord du bureau et entame sa plaidoirie.  « Ce témoignage est plausible. L’OFPRA n’a pas étudié dans la précision son dossier. Il a de quoi être inquiété s’il retourne au Nigéria. Il sera de nouveau menacé. À la CNDA, on a les capacités de protéger. Je vous demande au vu de ces considérations de lui accorder le bénéfice de la protection subsidiaire ». Décision rendue le 25 mars prochain.

    L’amour d’un père

    Dans les couloirs de la CNDA, un ballet ininterrompu de robes noires. Sac à dos à l’épaule, valise en main, dossiers sous les bras, les avocats se croisent et se recroisent. Lise* reconnaît un de ses collègues. « Ça a été, toi ? », demande-t-elle. « Non, l’enfer. Le juge a expédié le dossier », répond-il avec une pointe de déception dans sa voix. Cette petite femme, aux cheveux blonds bouclés, noués en chignon et aux lunettes rondes visées sur son nez fin, s’assoit à côté de Ranjit*, un demandeur d’asile bangladais. Il s’agrippe fermement à une chemise cartonnée. Lise le rassure et lui fait ouvrir son dossier. Sur des feuilles jaunies, des annotations chronologiques et thématiques écrites en bengali. Des photos et des polycopiés administratifs y sont soigneusement classés. Il porte un large blouson en cuir sur ses épaules, un survêtement noir du Real Madrid, des baskets grises délavées. Face à lui, un homme, les yeux rougis, lâche brutalement son sac à terre. La détresse se lit sur son visage. Un autre, masque sous le nez, fait les cent pas devant la fontaine à eau et récite à voix haute son témoignage. Il essuie la sueur qui perle à son front avec la manche de son pull.

    Dans la salle d’attente n°19, aux murs blancs impersonnels, Lise et Ranjit répètent leurs arguments. « Tu dois donner plusieurs exemples, raconter l’histoire de ta vie. Les projets que tu comptes mener ici et les raisons qui te poussent à protéger ta famille », lui conseille-t-elle, en anglais. Pendant près d’une demi-heure, Lise l’interroge encore et encore sur la cohérence de son témoignage et sa connaissance précise des événements. Une voix fluette venant de la salle d’audience les tire de leurs révisions : « S’il vous plaît maître, c’est à vous. »

    Julie pénètre d’un pas décidé. Ranjit observe, impressionné, le jury. Son regard s’appesantit sur les drapeaux européens et français dans le fond de la salle. Même configuration que dans la salle 1, la rusticité en plus. En bout de table trône le président de séance. À ses côtés, ses deux assesseurs, un traducteur et un rapporteur. La séance s’ouvre. Ranjit explique avoir fui son pays en raison de persécutions et de menaces intra-familiales. Au Bangladesh, cet ancien étudiant est poursuivi pour viol et meurtre.

     Ce que je veux, c’est revoir mon fils et tout faire pour qu’il ait un avenir.

    Le jury va tenter de déstabiliser Ranjit pour tirer au clair cette affaire. « Pouvez-vous revenir sur les accusations de viol ? Où en est la plainte déposée à votre encontre ? », demande un assesseur. « Vous expliquez être rentré dans la clandestinité pour fuir les menaces de l’entourage de votre compagne. Pourtant, vous leur avez fait des propositions pour un mariage. C’est contradictoire », l’interpelle le juge. Ranjit a la gorge nouée. Il livre timidement des bribes d’explications sur sa jeunesse, sa relation avec sa compagne défunte Dina*, l’accouchement compliqué de cette dernière et les menaces de sa famille. « Nous le savons déjà tout ça, nous l’avons lu dans votre dossier », le reprend fermement la cour.

    Il tourne la tête à gauche vers son traducteur, à droite vers son avocate. Celle-ci pointe du doigt les notes manuscrites qu’il a rédigées. Il se ressaisit. L’intéressé raconte qu’il a « toujours eu l’intention de l’épouser » et que la famille de Dina fait peser des menaces d’assassinat. Sa rencontre avec son ancienne conjointe est « la plus belle chance de sa vie ». Il assure que l’entourage de Dina et un de ses oncles se sont associés pour s’emparer de l’entreprise familiale. Ils font pression pour qu’il cède ses parts, contraint et forcé. Le regard du jury sur Ranjit change.

    Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Lise, qui prend la parole pour défendre son client. « Il n’avait qu’un seul amour dans sa vie. Il était prêt à prendre tous les risques pour elle. Aujourd’hui, les histoires de menaces sont réelles. C’est pour ces raisons que je demande à la cour de le protéger », argumente-t-elle courageusement. « Ce que je veux, c’est revoir mon fils et tout faire pour qu’il ait un avenir », conclut-il pudiquement. « Bonne continuation », lui souhaite poliment le juge en retour.

    Audience ratée !

    Mais l’enthousiasme de certains est contrebalancé par la mauvaise foi des autres. Dans le grand hall de la Cour, un brouhaha polyglotte agite la pièce. Soudain, les notes d’une musique islamique retentissent. Avachi dans son fauteuil, ce requérant srilankais met son téléphone en haut-parleur pour écouter l’appel à la prière. Son avocat n’en revient pas. Il lui fait signe de la main d’arrêter sur le champ. Mais, ce dernier la repousse. Il peste dans sa langue et souffle. L’homme de loi est désemparé. Il attrape au vol une jeune femme, elle aussi sri-lankaise. Il lui demande de traduire ses propos pour que son client cesse son vacarme. La scène est surréaliste.

    Là, c’est une discussion musclée entre une mère de famille africaine et son avocat. « Pourquoi vous votre dossier est incomplet avant l’audience ? », demande inquiété l’homme de loi. Un classeur entre les mains, il liste les pièces manquantes et les preuves médicales des blessures qu’elle a subi L’avocat lui pose des questions similaires à ce qu’elle entendra en séance. La femme ne répond pas, souffle fort. Elle hausse les yeux. Puis, soudainement, elle jette son dossier à terre.

    « Non monsieur, non, vous n’avez pas à prendre la parole », l’avertit une première fois la juge.

    À ses côtés, Salif*, originaire de Mauritanie. Teint mat, cheveux courts, une fine moustache surplombe ses lèvres. Il a les yeux lourds. Ses mains sont enfoncées dans les poches de son jean. Il baille. Devant la CNDA, il est défendu par Grégoire*. Il relit le dossier de son client du jour. Soudain, un homme d’allure fluette, en doudoune verte, monte à la hâte les marches de l’escalier central. Salif sourit. Il lui fait signe de s’asseoir sous le regard médusé de son avocat. Amis d’enfance, les deux hommes se mettent à parler en arabe. Grégoire regarde sa montre. Durant le trajet vers la salle d’audience, l’avocat donne ses dernières recommandations. Mais il se fait couper la parole par l’ami de Salif, qui, toujours en arabe, lui donne d’autres conseils.

    Le Mauritanien fait son entrée en salle 21, se presse d’aller s’asseoir sans prendre le temps de saluer le jury. Il s’étend de tout son long sur le dossier de sa chaise, tandis que son ami prend place derrière lui. Et de dérouler son histoire : ses salles de cinéma incendiées par des islamistes locaux, son emprisonnement — à tort, martèle-t-il —, sa fuite pour le Mali puis, de là, vers la France en 2021. La cour cherche à le mettre en confiance. Mais, Salif n’y met pas vraiment du sien. Sur son ancienne activité professionnelle, il se contente de dire « qu’il tenait un cinéma et diffusait des DVD qu’on lui adressait depuis la France ». Son ami intervient une première fois, se lève un et complète les propos de son ami. « Non monsieur, non, vous n’avez pas à prendre la parole », l’avertit une première fois la juge.

    Sur les menaces qu’il a subi, Salif se contente, lacunaire, de préciser « qu’il a eu peur pour sa vie ». Son ami lui chuchote de dire autre chose. L’avocat de Salif, s’agace et lui « demande d’arrêter par respect envers la cour ». Les questions du jury, toujours conciliantes, s’appesantissent sur ses conditions de détention à la prison de Nouakchott. Il décrit péniblement « les grillages, les murs hauts ». Alors que l’interprète s’apprête à traduire sa réponse, ledit ami le coupe et répond une nouvelle fois à la place de Salif. Grégoire fulmine, la juge soupire, agacée. À l’issue de l’audience, les deux compères, hilares, s’imaginent que tout s’est bien passé. Mais, pas pour Grégoire : « Vous avez tué son dossier ! Et vous avez gâché toutes vos chances. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Mbappé named French team's captain after Hugo Lloris retirement

    Issued on: 21/03/2023 - 02:55

    NEWS WIRES

    Kylian Mbappe has succeeded the retired Hugo Lloris as France captain, a source close to the team told AFP on Monday.

    Paris Saint-Germain forward Mbappe, 24, accepted the proposal after discussions with coach Didier Deschamps earlier in the day.

    Tottenham goalkeeper Lloris brought an end to his international career in January after losing the World Cup final a month earlier.

    Lloris, 36, had been skipper for more than a decade.

    Atletico Madrid attacker Antoine Griezmann was named vice-captain after Manchester United centre-back Raphael Varane also hung up his boots following the defeat to Argentina in December.

    Mbappe, who has played 66 times for his country, had been heavily linked with the role for weeks and scored a hat-trick in the World Cup final loss after helping Les Bleus to the title in 2018.

    The former Monaco attacker is vice-captain at PSG behind Brazil's Marquinhos and led the side in the defender's absence during Sunday's loss to Rennes.

    His first game as captain will be Friday's Euro 2024 qualifier against the Netherlands at the Stade de France.

    (AFP)

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    ‘I play to make history,’ says Mbappé as he clocks PSG goal record

    World cup foes Mbappe and Messi inspire PSG to win over rivals Marseille

    Messi beats Mbappé to FIFA Best award, Putellas retains women's prize

    France24 - World

    US prepares for likely historic arrest of former president Trump

    Issued on: 20/03/2023 - 17:52

    NEWS WIRES

    America readied itself Monday ahead of the possible historic indictment of Donald Trump over a hush-money case, with the former president calling for mass demonstrations if he is charged.

     

    New York police tightened security Monday ahead of a possible historic indictment of DonaldTrump over hush money paid to a porn actress, with the ex-President calling for mass demonstrations if he is charged.

    Only a couple of dozen Trump supporters attended a protest in America's financial capital onMonday evening though, as a grand jury weighs an investigation by Manhattan District Attorney Alvin Bragg over the 2016 payment to Stormy Daniels.

    Trump supporters were scheduled to protest in New York later Monday as Manhattan district attorney Alvin Bragg weighs charging the ex-president over a payment to porn actress Stormy Daniels in 2016.

    Trump would become the first former or sitting president to ever be charged with a crime if an indictment is filed -- a move that would send shockwaves through the 2024 White House race, in which Trump is running to regain office.

    Bragg, an elected Democrat, has not confirmed any plans to indict, but has indicated that prosecutors are nearing a decision by putting key witnesses in front of a grand jury in recent weeks and offering Trump the opportunity to testify.

    The 76-year-old former Republican president said over the weekend that he expects to be "arrested" on Tuesday and urged supporters to "Protest, take our nation back!"

    "They are MANY years beyond the Statute of Limitations which, in this instance, is TWO YEARS. More importantly, THERE WAS NO CRIME!!!" Trump wrote on his Truth Social platform Monday.

    Law authorities are gearing up for an unprecedented arrest that would see an ex-leader of the free world fingerprinted and possibly even handcuffed.

    More than a dozen senior New York officials met with senior safety aides of city mayor Eric Adams on Sunday to discuss security and contingency plans for any protests, the New York Times reported.

    NBC News said that police and other law enforcement agencies had conducted "preliminary security assessments," including placing a security perimeter around the Manhattan Criminal Court where Trump would likely appear before a judge.

    "The NYPD's state of readiness remains a constant at all times, for all contingencies. Our communications and coordination with our partners in government and in law enforcement are fundamental tenets of our commitment to public safety," a police spokesperson told AFP.

    Senior Democrats have warned that Trump's calls could trigger a repeat of the violence that his supporters unleashed on the US Capitol in January 2021.

    The New York Young Republican Club announced a "peaceful protest" of Bragg's "heinous attack" on Trump for 6:00 pm (2000 GMT) in lower Manhattan Monday but it was unclear how many would turn out.

    Trump has blasted the investigation as a "witch hunt," while his vice-president Mike Pence described the probe as a "politically charged prosecution."                 

    Trump's many legal woes

    Bragg's inquiry centers on $130,000 paid weeks before the 2016 polls to stop Daniels from going public about an affair she says she had with Trump years earlier.

    Trump's ex-lawyer-turned enemy Michael Cohen alleges that he made the payment and was later reimbursed. 

    The payment to Daniels, if not properly accounted for, could result in a misdemeanor charge for falsifying business records.

    That might be raised to a felony if the false accounting was intended to cover up a second crime, such as a campaign finance violation.

    Cohen testified in front of the grand jury last week while Daniels is cooperating with prosecutors.

    An indictment would begin a lengthy process that could last several months, as the case would face a mountain of legal issues and move toward jury selection.

    Trump has denied having had an affair with Daniels, whose real name is Stephanie Clifford.

    He is facing several criminal probes at state and federal level over possible wrongdoing that threaten his new run at the White House.

    In Georgia, a prosecutor is investigating Trump and his allies' efforts to overturn his 2020 election loss in the southern state. The grand jury in that case has recommended multiple indictments, the forewoman revealed last month.

    The former president is also the subject of a federal probe into his handling of classified documents as well as his possible involvement in the January 6 rioting.

    Some observers believe an indictment bodes ill for Trump's 2024 chances, while others say it could boost his support.

    (AFP)

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    Trump says he expects to be arrested Tuesday, calls for protest from supporters

    Former VP Pence ordered to testify in Trump criminal investigation

    Witnesses in probe of Trump election meddling 'may have lied under oath'

    Valeurs Actuelles

    Attaquées et isolées, les librairies conservatrices font preuve de résilience

    Un tag rose bonbon souhaitant longue vie au Hezbollah ? Non, c’est ridicule. Pourtant, c’était bien ce qui était inscrit sur la devanture de la librairie des deux cités à Nancy, le 2 mars. Mais qu’ont-ils fait pour s’attirer les foudres de sympathisants du « parti de Dieu », l’organisation politique chiite active en Iran et au Liban, reconnue comme terroriste par certains Etats ?

    Selon Alexis Forget, co-fondateur du commerce, il s’agit probablement d’une « réponse à la réception de différentes associations : l’association Lorraine de solidarité franco-libanaise, et Chrétiens solidarité de Yann Baly, toutes les deux œuvrant justement pour les chrétiens d’Orient, et en particulier pour les chrétiens du Liban ». « On l’a sans doute payé sous forme de menace avec cette inscription. », poursuit-il.

    Cinq jours plus tard, le mardi 7 mars est un jour de grève contre la réforme des retraites. Et, passant par-là, certains manifestants n’ont pas pu résister. « A mort l’Etat, la police et les fachos », criaient-ils tout en exerçant leurs talents de calligraphes sur la vitrine de la librairie. Résultat : Intimidations, tags sauvages et une caméra dégradée. Silence radio du côté de la mairie. Cela ne semble choquer personne, comme une mauvaise habitude.

    Librairie attaquée ? Affaire classée 

    La « librairie nancéenne enracinée », est à bout de souffle. « Depuis octobre 2020, on a déposé une vingtaine de plaintes. Injures publiques, diffamation, dégradations, vols, agression sur nos clients, sur nous-mêmes. » Toutes classées sans suite…

    Une indifférence judiciaire qui rappelle celle que connaît leurs homologues parisiens de La Nouvelle Librairie. François Bousquet, son fondateur, affirme avoir déposé sept plaintes depuis son ouverture en septembre 2018. Là encore, aucune réponse. « Pourtant, on est dans le quartier du Sénat, donc il y a forcément de la vidéo surveillance. », s’étonne-t-il.

    Pour comprendre, il faut revenir en arrière. En effet, les premiers pas de la librairie sont mouvementés. Les hostilités commencent au premier grand évènement organisé par le commerce de livres : la dédicace du Destin Français, d’Éric Zemmour, prévue le 26 septembre 2018. C’est alors que le lieu est orné par des accusations d’antisémitisme sous forme de tags. Moins d’un mois plus tard, un article de l’express, publié le 10 octobre 2018 sous ce titre : une librairie d’extrême droite en plein Quartier latin, met le feu aux poudres. « Le journaliste a fait comprendre aux antifas qu’il y avait une anomalie dans ce quartier historiquement à gauche. », estime François Bousquet.

    Mais les actions prennent une autre dimension le 9 février 2019, à l’occasion d’une manifestation de gilets jaunes, dont le cortège comportait des détracteurs du 11 rue de Médicis. Ils décident alors de briser la vitrine à coups de pelle. Certains manifestants ont protégé les libraires, qui ont pu subtiliser l’arme du crime, qui est alors érigée en trophée au sein du commerce. Sordide histoire, dont le deuxième opus est sorti dans la nuit du 3 au 4 octobre 2019. Cette fois-ci, c’est un marteau qui sert à casser la devanture. « C’était la veille de la dédicace du livre Mémoires, de Jean-Marie le Pen. », précise François Bousquet. S’il note une accalmie depuis la période Covid, il s’attend à de nouvelles attaques, surtout dans le cadre d’invitation de personnalités publiques.

    Nous qualifier, c’est nous disqualifier

    « On a reçu un recommandé annonçant qu’il rompait le contrat car ça lui faisait mauvaise publicité. », explique Alexis Forget, en parlant du prestataire Internet qu’ils embauchaient. « Ça nous prive de nos ventes sur internet, et ça nous prive d’une bonne gestion en interne, notamment au niveau des stocks. », poursuit-il. « Nous qualifier, c’est nous disqualifier. », analyse François Bousquet. Les gérants de la librairie deux cités en font la malheureuse expérience. Et ils le payent argent comptant. « Pour l’instant, on ne peut pas se payer. », déplorent-ils.

    Double standard et isolement

    En cas de difficultés, il est naturel de chercher du soutien. Alexis Forget n’essaye plus d’en trouver, du moins pas du côté de la mairie de Nancy (majorité PS/EELV). Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Depuis 2020, il a multiplié, avec son collaborateur Sylvain Durain, les tentatives de contacter le service municipal de la sécurité, géré par l’adjoint Lionel Adam, en vain. « Que ce soit sur le plan judiciaire et politique, on se sent isolé. », explique-t-il. Contacté par la rédaction de Valeurs Actuelles, l’élu nancéen n’a pas donné suite à l’échange.

    Dans d’autres villes, les municipalités de gauche s’occupent du sort des librairies attaquées. A condition qu’elles soient anarchistes. C’est le cas de la Plume noire, à Lyon, dégradée par des opposants politiques il y a deux ans. Le lendemain de l’attaque, le 21 mars 2021, Grégory Doucet, maire EELV de la capitale des Gaules, réagit avec gravité sur Twitter : « Dégradations volontaires, intimidations, mise en danger : l’agression organisée à La Plume Noire hier est absolument révoltante et inacceptable. Nous sommes déterminés à lutter contre toute forme de haine et ne céderons rien face à la violence. »

    Un double standard qui ne se limite pas aux pouvoirs publics ou la presse, selon François Bousquet. « Le milieu de la librairie est gangréné par le gauchisme culturel. » Il explique son chemin de croix pour obtenir des subventions, essentielles pour un activité qui profite de nombreuses aides : « On bénéficie du prix unique, mais on ne peut obtenir les autres subventions (de la ville, du département et de la région), car on passe devant une commission, et là c’est totalement discrétionnaire. »

    A Nancy, même sentiment : « On a reçu aucune subventions depuis notre ouverture, que ce soit de la mairie, du département ou de la région. Alors que deux rues à côté, il y a une librairie associative d’extrême-gauche. Eux ont des subventions municipales en plus d’avoir la location gratuite de biens immobiliers, la licence pour la consommation sur place, etc. », affirme Alexis Forget.

    On ne peut entrer dans l’actualité que par effraction

    Face à cet isolement, la stratégie des librairies diffèrent. Les gérants des deux cités font appel à la solidarité. « Les différents soucis qu’on a connus ont été repris sur Internet. Je pense que maintenant, les gens commencent à nous connaître. Heureusement qu’on peut compter sur le soutien numérique de ces personnalités. », se réjouit Alexis Forget. Parallèlement, ils ont lancé une cagnotte pour pallier la dégradation de leurs finances. « On a quelques retours, jamais autant qu’on voudrait, mais c’est déjà ça. », ajoute-t-il.

    Ainsi, ils se penchent désormais sur l’avenir « On travaille sur un site Internet maison, sans passer par des professionnels du livre. On espère au moins avoir un site d’ici la fin du mois, pour avoir quelques retours financiers là-dessus. On poursuit notre effort au niveau évènementiel et culturel. »

    François Bousquet, quant à lui, préfère prendre la situation à revers. « On ne peut entrer dans l’actualité que par effraction. Donc ça devient un moyen de communication. » Pour lui, toute vitrine médiatique est bonne à prendre. A force, les attaques subies deviennent une arme de « guérilla culturelle ».

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Jean Dujardin : « Je ne sais plus comment dire que j’aime la France sans que ça s’énerve »

    « Dès que tu dis ‘j’aime la France’, c’est compliqué ». Jean Dujardin aime son pays, la France, et n’a pas de honte à le dire. Cependant, ces déclarations d’amour peuvent lui valoir des critiques sur les réseaux sociaux.

    C’est ce qu’a confié l’acteur ce lundi 20 mars dans l’émission de France 5 C à vous, où il faisait la promotion de son dernier film « Sur les chemins noirs », d’après le livre de Sylvain Tesson, réalisé par Denis Imbert. Film où l’acteur a dû traverser la France, du Mercantour au Cotentin.

    « Je ne sais plus comment dire que j’aime la France sans que ça s’énerve. A chaque fois que je le dis, ou c’est récupéré par un parti politique, ou t’es suspect, ou il faut avoir un maillot de foot pour le dire ! »

    Jean Dujardin dans #CàVous pic.twitter.com/zirRpvA2rm

    — C à vous (@cavousf5) March 20, 2023

    « C’est que d’un coup, il y a Twitter qui va s’en mêler ! »

    Lors de son passage dans l’émission Sept à Huit, diffusée le 12 mars dernier, l’acteur confiait son amour pour la France, ce qui lui avait valu de vives réactions sur la toile. Le comédien de 50 ans a donc profité d’une question de Patrick Cohen pour répondre, avec amusement, aux dernières critiques qu’il avait reçues sur les réseaux sociaux.

    « C’est que d’un coup, il y a Twitter qui va s’en mêler ! », s’est-il exprimé sur le plateau de C à vous. « Dès que tu dis ‘J’aime la France’ c’est compliqué. Je ne sais plus comment le dire sans que ça ne s’énerve. »

    Avant de continuer : « Ça fait 50 ans que je vis dans ce pays, ça fait 25 ans que je voyage et que je vois ses régions. J’ai quand même traversé 1 300 km (pour le film, NDLR). Et à chaque fois, je dis ‘J’aime la France’, ou c’est récupéré par un parti politique, ou tu es suspect, ou alors, il faut avoir un maillot de foot pour le dire. »

    Néanmoins, Jean Dujardin ne compte pas arrêter de dire ce qu’il pense, et ce, malgré les critiques. « Je l’aime bien ! Je m’y sens bien dans ce pays. J’aime bien le dire ! », a-t-il conclu.

    Une aventure dans la France profonde

    Dans son nouveau film, « Sur les chemins noirs », l’adaptation du best-seller de l’écrivain Sylvain Tesson, Jean Dujardin incarne le personnage principal, Pierre. Après une chute de plusieurs étages, l’écrivain-voyageur se réveille à l’hôpital après avoir été plongé dans un coma profond.

    Sur son lit d’hôpital, il décide alors de traverser la France, du Mercantour au Cotentin, à pied en solitaire. Un voyage dans la France traditionnelle et rurale, aux paysages magnifiques et à la culture authentique. Le film sortira le 22 mars au cinéma.

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    France24 - World

    Biden signs bill declassifying US intelligence on the origins of Covid-19

    Issued on: 20/03/2023 - 22:45

    NEWS WIRES

    U.S. President Joe Biden on Monday signed a bill that requires Director of National Intelligence Avril Haines to declassify information related to the origins of COVID-19, the White House said.

    Biden said he shared Congress' goal of releasing as much information as possible about the origin of COVID-19. However, he said his administration would keep national security in mind when deciding what to release.

    "In implementing this legislation, my administration will declassify and share as much of that information as possible, consistent with my constitutional authority to protect against the disclosure of information that would harm national security," Biden said in a statement.

    The bill passed unanimously in the Senate and House of Representatives before being sent to the White House.

    Washington has been conducting a highly politicized debate about the origins of the coronavirus pandemic almost since the first human cases were reported in the Chinese city of Wuhan in late 2019, amid calls from both Biden's fellow Democrats and Republicans to push back harder against a rising China.

    The debate was refueled last month, when the Wall Street Journal reported that the U.S. Energy Department had assessed with low confidence that the pandemic likely arose from a Chinese laboratory leak, an assessment Beijing denies.

    However, there has not been a definitive conclusion from the U.S. Intelligence Community on the origins of the COVID-19 pandemic.

    (REUTERS)

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    FBI director says Covid pandemic likely caused by China lab leak

    WHO chief angrily denies it has ‘quietly shelved’ investigation into Covid’s origins

    Science

    US Energy Department reportedly says Chinese lab leak 'likely' triggered Covid

    BBC

    SANS TITRE

    We're hearing a bit more now about the lengthy talks Xi Jinping and Vladimir Putin held yesterday, which the Kremlin is describing as a "thorough" exchange of views.

    Dmitry Peskov, the Kremlin's spokesman, declined to give many details, telling reporters they should wait for a joint statement later today after the two leaders have met again.

    He did however reveal that the pair had gone over China's 12-point peace proposal to end the fighting in Ukraine, but wouldn't say what had been discussed, according to a report by Reuters.

    "There was a very thorough exchange of views - a serious conversation in the informal part," Peskov said, referring to last night's meeting, which went on for more than four hours.

    The Chinese document sets out some general principles but contains no detailed plan for how to end the war, now in its 13th month. It also appears to criticise Western sanctions on Russia, leading countries such as the US to be dismissive of it.

    Marita Moloney

    Live reporter

    There's been a lot of speculation over Xi Jinping's trip to Russia, particularly in the West, against the backdrop of the war in Ukraine and fears China may end up supporting Moscow militarily.

    The US made its feelings clear last night, with the White House's National Security Council spokesman calling on Xi to use his visit to urge Vladimir Putin to withdraw troops from Ukraine.

    John Kirby said seeking a ceasefire would not be enough.

    We hope that President Xi will press President Putin to cease bombing Ukrainian cities, hospitals and schools, to halt the war crimes and atrocities and to withdraw his troops.

    But we are concerned that instead China will reiterate calls for a ceasefire that leaves Russian forces inside Ukraine's sovereign territory and any ceasefire that does not address the removal of Russian forces from Ukraine would effectively ratify Russia's illegal conquests."

    Putin said yesterday that he and XI would discuss a 12-point plan proposed by the Chinese leader to "settle the acute crisis in Ukraine".

    "We're always open for a negotiation process," Putin told a pack of reporters at the Kremlin, before he and Xi enjoyed more than four hours of informal talks.

    We reported earlier that Xi Jinping met Russian Prime Minister Mikhail Mishustin, hours before his formal sit down with President Putin.

    It was during that meeting Xi said Russia and China's relationship was a "strategic partnership".

    Anyway, here are the first pictures we're seeing from it.

    As Vladimir Putin welcomed his "dear friend" the president of China, it was announced that Kyiv was awaiting its own special guest: Japanese PM Fumio Kishida.

    Japan and China see each other as regional rivals. Since Russia's war in Ukraine began, Tokyo has provided Kyiv with a mixture of humanitarian, financial and non-lethal military aid.

    With all this bubbling away, Russia appears to have made efforts today to exert some strength over the Sea of Japan.

    Two Russian bomber planes, which are capable of carrying nuclear weapons, flew over the body of water for more than seven hours, escorted by fighter planes, the Russian defence ministry said earlier. It added that the flight was "planned", "carried out in strict compliance with international law" and "made over neutral waters”.

    Japan and Russia have had a territorial dispute over islands in the north Pacific since the end of World War Two.

    Stephen McDonell

    China correspondent, reporting from Beijing

    The optics are going to be incredible.

    In Moscow, China's President Xi Jinping and his Russian counterpart Vladimir Putin will be sitting down for talks and – at the same time in Kyiv – Japan’s prime minister will be meeting Volodymyr Zelensky.

    The surprise visit to Ukraine by Fumio Kishida places significant pressure on China’s president during his state visit to Russia. The Japanese leader was expected to fly home from India but instead detoured to Poland and then off to Kyiv by train.

    Meanwhile, Xi and Putin move into their second day of talks in Moscow, with promises that the discussion will turn to the war in Ukraine.

    The Chinese government says it is neutral in the war, but some analysts have described Beijing’s peace plan as a smoke screen designed to make it easier for China to support Russia mid-invasion.

    If nothing comes of China’s peace proposals during Xi's trip to Moscow, comparisons will inevitably be made between the leaders of China and Japan and where their priorities have been in terms of the war in Ukraine and global peace more generally.

    Xi is reportedly due to have a video call with Zelensky but, until then, the two have not spoken since the start of Russia’s invasion.

    It's been a busy day so far for Xi Jinping, who's already sat down with Russian Prime Minister Mikhail Mishustin and announced to state media that he's extended an invite to President Putin to visit Beijing "at a time that works for him" this year.

    During his meeting with Mishustin, Xi described Beijing and Moscow as "great neighbouring powers" and "comprehensive strategic partners", repeating much of the same language he used yesterday to describe Russia. He also said China would "prioritise the all-round strategic partnership" with Russia.

    Back at the Kremlin, later on, Putin and Xi are due to start their formal talks with everything from the war in Ukraine to trade on the agenda.

    While it's unlikely that China can actually broker peace talks between Ukraine and Russia, Kyiv is waiting to hear if a call between Xi and Ukrainian President Volodymyr Zelensky will take place.

    And if all that wasn't enough to digest, Kyiv is expecting an important guest today: Japanese Prime Minister Fumio Kishida. He's making a surprise visit on his way home from India.

    There's lots going on, but stay with us for timely updates and analysis.

    Here's the moment China's leader Xi Jinping was warmly greeted by Russia's honour guards after he landed in Moscow yesterday.

    China’s Xi Jinping and Russia’s Vladimir Putin will begin formal conversations today, the second day of Xi’s state visit to Moscow. But before then, let’s remember what happened yesterday.

    Xi... arrived in Moscow, was greeted by a military orchestra and went straight to the Kremlin to have, what we've been told was, an informal meal and one-to-one with Putin.

    After a busy few days... dealing with the International Criminal Court’s arrest warrant for him for alleged war crimes, Putin welcomed Xi - his “dear friend” - to the Kremlin.

    The pair... also said they'd discuss China’s proposal for a peace plan in Ukraine.

    While Putin and Xi... chatted in Moscow, the US authorised $350m (£285m) worth of additional military aid to Ukraine, with American Secretary of State Antony Blinken warning that "the world should not be fooled by any tactical move by Russia, supported by China or any other country, to freeze the war on its own terms".

    The UK and Ukrainian governments... on the other hand, urged Xi to use his trip to bring an end to the war in Ukraine.

    Sam Hancock

    Live reporter

    Thanks for rejoining our live coverage of Chinese President Xi Jinping's state visit to Moscow, which has entered its second day.

    It seems the pair had quite the catch up last night, with more than four hours of informal talks thought to have taken place at the Kremlin.

    Today, we're expecting more formal discussions, press statements and possibly some kind of photo opportunity - all of which we'll bring you as it happens.

    High up on the agenda of issues to discuss is, presumably, the war in Ukraine and Beijing's 12-point peace proposal to resolve the conflict, which Vladimir Putin said yesterday he had studied. A surprise visit to Kyiv by the Japanese prime minister could also make today's proceedings interesting.

    It's me here in London, along with my colleague Ece Goksedef. We'll be joined by other colleagues later on. As always, we're getting updates and analysis from our colleagues on the ground too, so stay tuned.

    Sam Hancock

    Live reporter

    We're going to pause our live coverage of President Xi's state visit to Moscow. We'll be back tomorrow though, to bring you the latest updates and analysis.

    It's been a big day for Xi and his Russian counterpart, Vladimir Putin, with the Chinese leader making his first visit to Russia since it invaded Ukraine last year.

    The pair are having what we're told is an informal meal and one-to-one chat this evening, before official talks and press statements tomorrow. Ukraine's thought to be high on the agenda but we'll have to wait and see what - if anything - is agreed.

    What we do know from the first look of their meeting, which we reported on earlier, is that Xi and Putin seem as close as ever.

    It was a big team effort here in London today, so thank you to those who wrote the page: Malu Cursino, Ece Goksedef, Emily McGarvey, Laura Gozzi and James Harness. And to my fellow editor, Jeremy Gahagan. Thanks also to our colleagues on the ground in China, Russia and Ukraine.

    We'll be back tomorrow, see you then.

    We're going to pause this live coverage shortly but before then, here's a reminder of what's happened today.

    China's President Xi Jinping... arrived in Moscow and sat down for "informal talks" with Russian President Vladimir Putin at the Kremlin, as part of his two-day visit to Russia. Official talks are due to tae place tomorrow.

    Putin... welcomed his "dear friend" Xi to Russia and said Russia had carefully studied China's 12-point peace plan for a resolution of the Ukraine conflict.

    Xi... said he was convinced Putin would have the support of the Russian people at next year's presidential election and commended his "strong leadership".

    The UK and Ukrainian governments... urged Xi to use his trip to bring an end to the war in Ukraine but, as Chatham House senior research fellow Dr Yu Jie put it earlier, China's close ties with Russia could mean any mediation efforts by Beijing are called into question by Ukraine and the West.

    Meanwhile, EU countries... have agreed a €2bn (£1.75bn) plan to give one million artillery shells to Ukraine over the next year.

    In a strong show of solidarity, Xi Jinping told Vladimir Putin earlier that he believed the Russian leader would be re-elected at Russia's next presidential election.

    He told Putin that thanks to his "strong leadership, Russia has achieved significant success in reaching prosperity".

    The pair were sitting down for the beginning of talks - both formal and informal - due to last until Wednesday.

    While Vladimir Putin hosts Chinese President Xi Jinping at the Kremlin, thousands of miles away the US has authorised $350m (£285m) worth of additional military aid to Ukraine.

    American Secretary of State Antony Blinken says this round of military assistance includes ammunition for howitzers, missiles, anti-tank weapons and riverine boats. "The world should not be fooled by any tactical move by Russia, supported by China or any other country, to freeze the war on its own terms," he tells reporters.

    Blinken comments on Xi’s state visit, saying his "trip to Russia after the International Criminal Court’s action suggests that China doesn’t think the Kremlin should be held accountable for atrocities in Ukraine”.

    The war in Ukraine is thought to be one of many topics on both leaders’ lists during Xi’s visit. Putin said they'd discuss China’s proposal for a resolution of the conflict, which Beijing made less than a month ago.

    The secretary of Ukraine's National Security and Defence Council has said that although China is unlikely to provide military support for Russia's war against Ukraine, if it does so Ukraine will recognise China as a party to the conflict on the side of Russia.

    "If China does move to openly supply weapons to Russia, it will in effect be taking part in the conflict on the side of the aggressor," said Oleksiy Danilov.

    Will Vernon

    Reporting from Moscow

    Russian media have been reporting on the contents of the menu for this evening’s banquet in the Kremlin, held in honour of President Xi by his “dear friend” Vladimir Putin.

    The two presidents will be served a seven-course meal of mainly Russian food, including nelma (fish) from the Pechora River in northern Russia, a traditional Russian seafood soup and pancakes with quail, with Russian wine to accompany the food.

    Putin and XI are currently speaking one-on-one in the Kremlin. At the start of the meeting, Putin said that Russia “has carefully studied [Chinese] proposals for resolving the acute crisis in Ukraine".

    Tomorrow is the main day of the state visit, when the Russian and Chinese delegations will hold talks.

    James Landale

    Diplomatic correspondent

    Last week Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, spoke to his Chinese counterpart. Shortly after he told me he did not think the time had come when China was ready to arm Russia.

    He said President Xi’s visit was about China showing the world that “Russia is not alone, that China is talking to them”.

    But he also noted Russia had not got the full support from China that it wanted. So Ukraine is playing the long game in what Kuleba described as “a very complex” situation.

    Ukraine knows that however and whenever this war ends, China may be a key player in helping to guarantee the peace and reconstruct Ukraine. So Kyiv is watching and waiting and keeping its diplomatic cards close to its chest.

    European Union countries have agreed a €2bn plan to give one million artillery shells to Ukraine over the next year by using their own stockpiles and jointly purchasing more.

    EU ministers met in Brussels today to support a proposal to spend €1bn on shells from stockpiles and €1bn more on joint procurement.

    German Defence Minister Boris Pistorius said the "starting signal" had been given and promised Ukraine could count on getting a large amount of ammunition this year.

    "This is a very strong step to protect European security," Ukrainian presidential administration's chief of staff Andriy Yermak said.

    Ukraine said the supply of 155 mm shells was a critical need as both Russian and Ukrainian sides are firing thousands of artillery rounds every day, and additional supplies would help Ukraine launch a fresh counter-offensive this year.

    James Landale

    Diplomatic correspondent

    The government in Kyiv is taking a cautious approach to President Xi’s visit to Moscow.

    There has been no angry condemnation, no criticism directed at China’s leader for giving President Putin such a diplomatic boost.

    Instead, political leaders in Kyiv have publicly restated the common ground they have with Beijing, namely the importance of countries respecting sovereignty and territorial integrity, the first item on China’s 12-point position paper seeking a political settlement to the war.

    And privately Kyiv has continued lobbying for a meeting - or at least a telephone conversation - between President Zelensky and Xi.

    Ukraine’s fear is that China’s support for Russia – currently financial, economic and technological - might become military, potentially including artillery shells.

    This is the moment Russia's President Vladimir Putin welcomed his Chinese counterpart Xi Jinping to the Kremlin.

    Today's meeting is an informal one-to-one before talks between the pair and officials from the two countries begin tomorrow.

    China's president arrived in Moscow after brokering a thaw between two historical rivals of the Middle East; Saudi Arabia and Iran.

    A week ago, both countries agreed to restore diplomatic relations, announcing they would reopen embassies within two months and re-establish trade and security relations.

    Saudi Arabia had cut ties in January 2016 after demonstrators stormed its embassy in Tehran following Riyadh's execution of a prominent Shia Muslim cleric Sheikh Nimr al-Nimr.

    We don’t know if mediation between Russia and Ukraine is a priority on Xi’s agenda, but it’s worth remembering that China proposed a peace deal about the same time as China’s mediation helped to build a serious momentum between the Sunni and Shia-led neighbours in the Gulf.

    France24 - World

    After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?

    Issued on: 18/03/2023 - 18:48Modified: 18/03/2023 - 18:53

    Romain HOUEIX

    Several consequences could follow the French government’s use of Article 49.3 of the constitution to pass President Emmanuel Macron’s pension reform without a vote in the National Assembly on Thursday. They include a no-confidence motion against the government, the dissolution of the Assembly, and ongoing street protests. FRANCE 24 breaks down the options for the opposition and the president.

    After Prime Minister Élisabeth Borne on Thursday invoked the power inscribed in Article 49.3 of the constitution allowing the government to pass bills without a vote in the lower-house Assembly, opponents of pension reform still have cards to play. They hope to force the government to back down before the enactment of the controversial law, which includes a hike in the retirement age from 62 to 64.

    In the words of a Paris-region deputy and member of the left-wing NUPES (New Ecological and Social People’s Union) coalition, opposition lawmakers hope to use “all the means at their disposal” to sink pension reform. These include supporting organised protests, tabling a no-confidence vote in the government, launching a referendum to potentially kill the reform, and appealing to France’s Constitutional Council.

    A vote of no confidence in the government

    In the wake of Borne’s citation of 49.3 as opposition deputies sang La Marseillaise, France’s national anthem, and held placards saying “no!” to a retirement age of 64, deputies from two parliamentary groups tabled votes of no confidence in the cabinet she leads. The first came from the LIOT group (for Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) composed of centrists and moderates, and the second came from Marine Le Pen’s far-right National Rally (Rassemblement National or RN).

    Cosigned by the leftist NUPES group, the LIOT group’s multiparty motion is giving the government more cause for concern. It could receive support from other members of the left, the far right and even those members of the center-right Les Républicains (LR), who want to bring down the government and its pension reform. The small LIOT group thus finds itself at a pivot point amid opposition to Macron from both right and the left.

    Votes of no confidence must be tabled within 24 hours of the government’s triggering of Article 49.3, and debate may then begin after 48 hours, at a time set by an Assembly body that consists of deputies in various leadership positions. Debates on the two tabled no-confidence votes will begin in the Assembly on Monday, March 20 at 4pm, Paris time. A successful vote of no confidence must gain support from an absolute majority of deputies – 287, at present – which prevents a simple majority aided by abstentions from toppling a government.

    With this requirement, it is unlikely that a vote will pass. Even with the support of all 149 deputies in the NUPES, 88 in the RN and 20 in LIOT, the motion would fall short by 32 votes. To overcome this deficit, more than half the Les Républicains deputies would also need to support it, despite party president Éric Ciotti's opposition to such a course of action. That means a successful vote would need the support of unlikely defectors from Macron’s own Renaissance party or his parliamentary allies in Modem and Horizons. 

    If either of the no-confidence votes were to succeed, the pension reform law the government passed would be rejected. Macron could then opt to appoint a new prime minister, or retain his confidence in Borne – and, in that case, dissolve the National Assembly, a move that French president Charles de Gaulle made in 1962 during the only such vote that passed since the founding of France’s Fifth Republic.

    >> The Debate: French government overrides parliament over pensions, at what cost?

    Dissolving the National Assembly

    Macron has mentioned dissolving the Assembly as a recurring threat since last June’s legislative elections left his party with only a relative majority. It remained a threat on the eve of the forced passage of pension reform, in the hope of getting Les Républicains lawmakers who were reluctant to vote for the bill to fall in line.

    The idea of following in the footsteps of de Gaulle by dissolving parliament after a no-confidence vote would no doubt please Macron. Even some of his supporters see new legislative elections as a solution to the post-49.3 situation. An anonymous Renaissance deputy said that the build-up to the use of 49.3 amounts to “a crash. We need a dissolution” – which, with an ensuing elections victory, would boost Macron’s political capital.

    But the manoeuvre is risky. In 1997, then-president Jacques Chirac tried it and lost his majority in the Assembly. The same thing could happen to Macron in 2023 should he hazard the move.

    It is difficult to predict which party would prevail in fresh legislative elections. The NUPES leftists could capture many more seats by capitalising on the popular movement against pension reform. But observers warn that the hard-right RN, thriving on the growing discontent in French society, would be the most likely winner. The Assembly could then be more fragmented than ever, making the existence of a majority unlikely.

    More protests and strikes

    The next stage in the pension reform saga will also play out in the streets. After the government's decision to use 49.3, France’s group of trade unions met and denounced “a denial of democracy” and the passage of the bill “by force”.

    “Today, it is this exemplary social movement that demonstrates that the president of the Republic and his government have failed before the National Assembly," the eight main French unions wrote in their statement.

    The inter-union group called for “local rallies” over the weekend of March 18 and a ninth day of strikes and protests across France on Thursday, March 23.

    After weeks of peaceful mobilisations, the street protests could intensify in a way that escapes the control of the unions. Several spontaneous demonstrations took place in French cities after Borne used 49.3, leading to multiple incidents and arrests.

    >> French unions see threat of Yellow Vest rerun over Macron's retirement push

    Towards a popular referendum?

    The NUPES leftists prefer to reserve several options in their fight against Macron's pension reform. If a vote of no confidence fails, launching a type of referendum called a référendum d'initiative partagée (a shared-initiative referendum, or RIP) could be another option.

    A constitutional tool available to parliamentarians, the RIP allows for a popular referendum to be held on a bill if 185 French lawmakers (one-fifth of the combined 577 lower-house deputies and 348 upper-house senators) supports it. An RIP must also be supported by 4.87 million French voters, or a tenth of the electorate, whose signatures must be collected within nine months.

    The procedure would allow the pension plan’s opponents “to block the implementation of reform for nine months”, according to Socialist Deputy Valérie Rabault, a vice president of the Assembly. But “if an RIP is triggered” on [the question of] pensions, “it must be before the enactment of the law”, she said.

    However, according to French Communist Party Deputy Stéphane Peu, who along with Rabault is a member of NUPES, the left-wing coalition has had the support of the necessary 185 lawmakers since March 14, two days before Borne invoked 49.3. Peu’s bill will propose that “the retirement age cannot exceed 62”, he said.

    The Constitutional Council

    The RIP is not the last option for opponents if the no-confidence votes fail to pass. “There would have been several appeals to the Constitutional Council against this text had it passed by vote," said Charles de Courson, a LIOT deputy, on March 14.

    Mathilde Panot, the leader of the far-left La France Insoumise (France Unbowed, LFI) party in the Assembly, has promised that the left will appeal to the council. The NUPES will argue that the reform, which was inserted into the social security budget, is a legislative rider, since the text addresses more than just finances.

    Left-wing deputies intend to rely on the opinion of France’s Conseil d’État (Council of State), which had warned the government of a risk that certain measures in its pension reform plan, as well as the plan’s lack of clear calculations, were unconstitutional.

    This article is a translation of the original in French.

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    Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform

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    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

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    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    Valeurs Actuelles

    VA+ agressé : derrière la violence gratuite, l’inquiétude des journalistes de droite

    Au début des années 2000, l’écrivain Marc Dugain achevait son roman phare, Heureux comme Dieu en France. Deux décennies ont passé. La France s’est archipellisée, le sectarisme en a profité pour proliférer. A tel point que la maxime mériterait d’être actualisée. “Malheureux comme un journaliste de droite en France” sied mieux à l’époque. En 2023, l’adage prend même tout son sens. Baudouin Wisselmann a créé VA+, la chaîne Youtube de Valeurs actuelles, en 2019. Il y a quelques semaines, il se rend, accompagné de son cadreur, à Saint-Etienne. Déclassement économique, insalubrité, insécurité… Depuis plusieurs années, la commune de la Loire, classée parmi les plus pauvres de France, est à la dérive. Symbole de cette agonie ? Le quartier de Beaubrun-Tarentaize. En 2014, Le Monde publiait un article intitulé Saint-Etienne, capitale des taudis, avec, pour illustration, la photographie d’un immeuble vétuste de ce ghetto, détruit depuis lors. De vitrines baissées en commerces qui mettent la clé sous la porte, les habitants déplorent un quartier à l’abandon, délaissé par les pouvoirs publics. « A Beaubrun-Tarentaize vit une population aux revenus modestes, qui subit de plein fouet les conséquences de la mondialisation, et qui s’inquiète de la fermeture de nombreux commerces, confie Baudouin Wisselmann. Alors, logiquement, on décide d’interviewer des Stéphanois pour avoir leur ressenti sur la situation. »

    🔴 « Tu vas frapper un journaliste ? » – « Oui je m’en fous »

    À Saint-Étienne, @Baudouin_wissel et notre cadreur ont été pris à partie par des militants de gauche peu soucieux de la liberté de la presse.

    Reportage disponible sur @VAplus_ : https://t.co/5QnYQKl6U2 pic.twitter.com/PsPn1A7Ty3

    — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 17, 2023

    Ce qui en agace certains. Plus particulièrement ce groupe de quadragénaires, capuches sur la tête, style altermondialiste, qui suit nos journalistes depuis plusieurs minutes. « On les avait déjà remarqués, mais on n’y prêtait peu attention, on pensait qu’ils étaient inoffensifs. Alors qu’on revient vers le centre-ville pour interroger une habitante, l’un d’eux lance : ne répondez pas, c’est des fachos ! Wesh les FAF ! » L’anathème, éculé, n’atteint plus Baudouin depuis longtemps. Le chef de VA+ tente de nouer un dialogue. « Viens discuter ! T’es stressé ? » En vain. En guise de réponse, l’un des opposants enfile un masque Covid. Avec ce tissu, il fait coup double : il sait qu’il échappe à la fois au débat et à la caméra. Un autre en profite pour faire valser la bonnette VA+. « Un classique. On est devenus champions du monde de ramassage de bonnettes » , ironise notre journaliste. Si seulement l’offensive s’était arrêtée là. La situation s’envenime. Les militants anticapitalistes décrètent l’équipe de VA+ persona non grata. L’un deux crache sur Baudouin. Qui décide de riposter. Les deux opposants en viennent aux mains. Ils sont seulement séparés in extremis par deux passants. « On n’a pas déposé de plainte car il n’y pas de blessure ni d’ITT, mais il y a un préjudice moral. Je suis père de famille, la question de la sécurité se pose. »

    Pour l’heure, VA+ sillonne la France sans garde du corps. Le jeune média a appris à grandir avec le dogmatisme de ses contradicteurs. Quoi qu’il en coûte. « C’est devenu notre quotidien depuis que notre chaîne a du succès [371 000 abonnés sur YouTube] », admet Baudouin Wisselmann.

    Censure et intimidations

    Les exemples sont légion. Comme ce jour de novembre 2021, dans les rues de Lyon. L’insécurité gangrène le quartier de la Guillotière. L’enclave lyonnaise est même devenue, à coup de cambriolages et de banditisme, une zone de non-droit au sein de la ville des frères Lumière. Alors VA+ décide de passer au peigne fin les environs. Alors qu’Armel de Marsac sonde des habitants du quartier, aux mains des trafiquants de drogue et des caïds, quelques membres du collectif la Fourmi Rouge l’observent, le scrutent. Rapidement, ils le prennent en filature. Durant de longues minutes, une sorte de course-poursuite s’engage. Les militants finiront par jeter l’éponge. Bis repetita à Marseille quelques mois plus tard. Une poignée de racailles l’invectivent dans la rue. « A titre personnel, j’ai déjà été pris à partie à Lille et Villepinte par des militants d’extrême-gauche. Ils nous ont pris notre bonnette, à chaque fois avant des meetings d’Eric Zemmour », rappelle Baudouin Wisselmann. Anne-Lorraine Rousseau, ex-journaliste de VA+, est bousculée alors qu’elle couvre une manifestation. « La gauche militante ne supporte pas qu’on fasse notre travail. Alors il décident de tout mettre en œuvre pour l’entraver ».

    Angles modifiés, quartiers sciemment évités, questions retoquées… Pour sauver sa peau, VA+ est contraint de se brider, voire de se censurer. Quid du microcosme journalistique ? La corporation semble s’habituer à ces dérives… lorsqu’elles touchent des journalistes de droite. Alors que les agressions de journalistes de France 3 ou BFMTV sont copieusement relayées dans la presse, les prises à partie par des militants féministes et antifa de Jordan Florentin (Boulevard Voltaire), en mars, et de Maud Koffler (ex-Livre-Noir), fin 2021, sont elles passées sous silence. « Après la publication de vidéo de mon agression sur Instagram, j’ai reçu des messages de soutien de quelques confrères, mais en perso seulement, déplore Baudouin Wisselmann. Comme si beaucoup d’entre eux ne souhaitaient pas s’exposer par peur d’éventuelles représailles. » 2023, ou craintif comme un journaliste en France ?

    Pour consulter le reportage intégral sur le délabrement de Saint-Etienne, rendez-vous sur l’offre Rejoindre de VA+

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Banks: Is this a banking crisis - how worried should I be?

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    Is this the start of a financial crisis?

    The news is full of emergency meetings, central banks offering credit lifelines and tumbling bank shares.

    No wonder people are asking: is this the start of another financial crisis?

    Politicians, including the UK prime minister, and central banks, say the situation is now stable. But banking shares have continued to fluctuate.

    So how bad is this and what does it mean for you?

    What is happening with banks and are they collapsing?

    Credit Suisse is being taken over by UBS. Both are giant Swiss banks, but their investment banking arms operate all over the world.

    Swiss banking has the ultimate reputation for financial stability, so the slide into uncertainty for Credit Suisse, and the shotgun marriage to UBS, have left the Swiss rather dazed.

    Two US banks had already gone under this month - Silicon Valley Bank and Signature Bank - both catering largely to the tech sector. While those are the biggest bank failures in the US since 2008, neither was anywhere near the size of Credit Suisse.

    No other banks have collapsed, but central banks were worried enough to announce new measures to make extra cash available to make sure financial transactions continue as normal.

    That is the kind of action that was taken during the financial crisis in 2008 and at the start of the pandemic, designed to shore up confidence and make sure banks can still make loans and pay out to customers who want to take their money out.

    Are UK banks at risk?

    The Bank of England admitted it had been watching closely as Credit Suisse's fate was determined in a marathon meeting over the weekend, but said there was no reason to worry about a knock-on effect on UK banks.

    The UK banking system was "well capitalised and funded, and remains safe and sound" it said.

    Both UBS and Credit Suisse have London operations, managing money for wealthy clients and advising on mergers and investments and there may be some job losses where the two banks' businesses overlap.

    Bank shares have certainly had a wobble over the past week, as confidence was shaken.

    But there is no reason to expect any further direct impact on UK banks, from either Credit Suisse's demise, or the collapse of the smaller US lenders.

    Why is this happening now?

    Credit Suisse had problems all of its own - missteps over risk management going back years, scandals it was caught up in, including money laundering, and last year it reported a heavy loss.

    But it found itself in a sudden downward spiral last week, despite a $50bn (£41bn) emergency lifeline from the Swiss National Bank, and its customers began shifting their funds to other banks.

    The US bank casualties faced different challenges. Signature took a hit from recent big falls in the value of cryptocurrencies, and both found their balance sheets weren't robust enough to cope, when depositors rushed to take their money out.

    But there is a common factor affecting all three and the banking sector more broadly: sharply rising interest rates.

    Central banks around the world have been raising the cost of borrowing to try to dampen down rising prices. After years of very low interest rates, that has come as a shock.

    Banks holding government bonds, that go down in value when interest rates rise, have suddenly found their assets are worth less.

    That has affected the whole banking sector, but smaller banks are more vulnerable.

    Wall Street's biggest banks organised a whip-round to bail out another tech-focused bank, San Francisco-based First Republic. And the Federal Reserve, the US central bank, said there had been a surge in emergency lending to US banks generally.

    Is my money safe?

    Ordinary people have little reason to fear for their funds.

    In the highly unlikely scenario that a bank or building society actually collapses, then deposit protection is in place.

    In the UK, that means £85,000 per person, per institution is protected (or £170,000 in a joint account). So, if you have £85,000 in one bank, and another £85,000 in a separately licensed bank, then it is all safe if both went bust, under the Financial Services Compensation Scheme. There is also a higher temporary limit of £1m for six months, if you get a sudden influx of funds, such as an inheritance.

    Protection is similar in the EU, and the US government has safeguarded deposits of up to $250,000 for a long time.

    Is this a banking crisis like 2008?

    There isn't the same system-wide problem that there was in 2008, when banks around the world suddenly found they were exposed to rotten investments in the US housing market.

    That led to enormous government bailouts and a global economic recession.

    Since then, banks have been ordered to hold more capital and regulations around risk have been tightened. So most experts believe the impact of these current troubles will be contained.

    Still, the world of banking is extremely complicated. It can be hard to identify where new fragilities might lie, until the system comes under pressure, as it did when Liz Truss's government surprised the markets with its new economic strategy in September, and as it is now with higher interest rates, and wavering confidence.

    Moreover, nervousness around the health of banks is often contagious. And if people start to worry about their deposits they can move them at the click of a mouse.

    Even if we don't see the total breakdown in trust that characterised the financial crisis, we could still see regulators toughening up the rules further and banks pulling back on their willingness to lend.

    That could put a chill on the global economy, at a time when it could do without it.

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    France24 - World

    Iran’s Baloch population leads anti-regime protests six months after Mahsa Amini’s death

    Issued on: 16/03/2023 - 14:09

    Six months after the death of Mahsa Amini in police custody, protests have dwindled in many parts of Iran. But in Sistan and Baluchestan province on Iran’s eastern border, hundreds of protesters still gather every week after Friday prayers, despite crackdowns by authorities. 

    A crowd of men gathers in the town centre of Zahedan, the capital of Sistan and Baluchestan province, on March 10 in a video shared on social media by local human rights organisation Haalvsh. The men have just finished Friday midday prayers ­and are now chanting slogans together, calling for freedom for political prisoners in Iran.    

    Behind them stands the Grand Makki Mosque, led by imam Molavi Abdol Hamid. The largest Sunni Mosque in Iran has played a central role in continued protests against the Iranian authorities in the southeastern border province, Iran’s second-largest.

    In the rest of the country, protests sparked by the death of Mahsa Amini in police custody on September 16, 2022, for not properly following Iran’s hijab laws have dwindled. But for 23 weeks in a row, the Baloch ethnic group based in the southeast have taken to the streets despite paying a heavy price for their dissent. 

    According to the NGO Human Rights Iran, 530 people have been killed as a result of protests in Iran in the past six months. 

    In Sistan and Baluchestan province, one protest in particular stands out. On September 30 – now known as “bloody Friday” – security forces opened fire on protesters in Zahedan, killing at least 66 people, including children, says Amnesty International. 

    >> Zahedan's 'Bloody Friday': Reconstructing a massacre in Iran's Sistan and Baluchistan Province 

    Forced ‘confessions’, unfair trials 

    Rather than supressing unrest – as authorities might have hoped – the violent crackdown had the opposite effect.  

    Weekly protests resumed two weeks after 'Bloody Friday', despite increased surveillance. Along with a military presence and more security cameras in Zahedan, protesters had to contend with regular internet blackouts.  

    Hospitals started being monitored so those injured in protests could be tracked.   

    In early February, the Washington Post authenticated around 100 videos from Baloch protesters giving testimony of violence and intimidation being used against them. “Iran’s feared Revolutionary Guard Corps (IRGC) works in tandem with riot police and plainclothes agents to violently suppress demonstrations – carrying out arbitrary arrests, indiscriminate beatings and, in some cases, opening fire on civilians,” the paper reported. 

    A report published by Amnesty International in March found that at least 13 Balochs had been sentenced to death since January “following grossly unfair trials”. Among these, six young men who took part in protests were sentenced to death for arson and stone-throwing. 

    The report also found evidence of torture including sexual violence to produce forced “confessions”. Sources said that one Baloch detainee, Ebrahim Narouie, had needles stuck into his genitals. Another, Mansour Dahmardeh, was reportedly beaten so severely that his teeth and nose were broken.  

    ‘Social and economic despair’ 

    The protest movement in Iran’s poverty-stricken southeast has its roots in “social and economic despair”, says Stéphane Dudoignon, Iran specialist at France’s National Centre for Scientific Research.  

    In some parts of Sistan and Baluchestan province, the unemployment rate is up to 60% and investment in the region is rare. Climate change is also worsening living conditions by drying up seasonal lakes and causing a surge in cases of respiratory illness. 

    As a majority Sunni population, the Baloch are routinely discriminated against by the ruling Shiite theocracy. Such discrimination means they are systematically ruled out from holding state jobs, for instance, as well as being brutally singled out by the judicial system. 

    “The Baloch population is used to being targeted for a high number of executions,” says Dudoignon. “Even though they only make up 2% of the Iranian population they account for more than a third of annual executions.” 

    “The current unrest reflects the cumulation of different frustrations,” Dudoignon adds. “For years, the Baloch have not been able to express themselves and they’ve seized this opening to shine a light on their cause.” 

    Even so, the Friday protests are not only a rallying cry for the Baloch population – but for wider change in Iran. “They are taking part in a national movement,” Dudoignon says. 

    Imam Molavi Abdol Hamid, who leads Friday prayers in Zahedan each week, has framed their cause as Iranian ­– rather than Baloch – since the beginning of the protests, despite holding contradictory views on one key issue. 

    The Sunni leader is in favour of women wearing the Islamic veil, which has taken on a symbolic significance in national protests since Amini was arrested by morality police for allegedly failing to wear a head covering. 

    >> ‘I never wear a headscarf anymore’: Iranian women continue to defy Islamic regime 

    A shared desire for political change unites the imam and the Baloch population with the national movement. “The demands for democratisation that Molavi Abdol Hamid is advocating for are in line with those of many demonstrators across the country,” Dudoignon says.  

    “There is a connection between the fight of a blogger in Tehran, a metal worker, or a protester in Zahedan: They all see themselves [being treated] as second-class citizens with no hope of being given the status of a citizen will full rights.”

    This article has been translated from the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Perspective

    Singer Ariana Vafadari on supporting protests in Iran through music and dance

    Mahsa Amini remains a symbol of resistance in Iran six months after her death

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    Valeurs Actuelles

    A Saint-Lys, des habitants proposent un projet alternatif contre l’implantation de migrants

    Les habitants de Saint-Lys ne se résignent pas. Dans cette commune de Haute-Garonne, à l’ouest de Toulouse, l’avenir des locaux d’une maison de retraite se dispute. L’établissement “La joie de vivre” doit déménager début avril 2023 et laisser place à un centre de préparation au retour (CPAR), qui accueillera entre 80 et 120 migrants d’ici la fin de l’année. Un collectif de saint-lysiens espère pourtant court-circuiter le projet et installer une résidence sénioriale qui profiterait à tout le village.

    Samedi 18 mars, ils étaient encore plusieurs centaines sous la halle du village, face à la mairie, à demander l’annulation de ce projet « démesuré » pour cette commune de 9.000 habitants. A quelques centaines de mètres de là, l’Ehpad vit ses dernières semaines dans ses locaux. Le 4 avril, il déménagera sur la commune voisine, Fonsorbes, laissant le bâtiment à Adoma, une association qui s’est spécialisée dans l’ouverture de centres pour migrants, partout en France.

    L’ombre de Callac plane sur Saint-Lys. Le village breton a réussi à obtenir gain de cause. Après plusieurs mois de mobilisation, le projet “Horizons”, devant implanter une centaine de migrants dans les Côtes d’Armor, a été abandonné. Forcément, cela donne des idées au collectif “Stop CPAR”, qui a pris la tête de la contestation au début de l’année 2023. En octobre dernier, c’est le maire socialiste lui-même, Serge Deuilhé, qui appelait ses administrés à se mobiliser contre ce projet « disproportionné » et « sans concertation » imposé par l’État. Depuis, la mairie fait profil bas. Seule une banderole “Non au CEPAR imposé par l’État” trône encore sur la façade.

    Un maire trop négligeant ?

    Si dès 2018, la maison de retraite avait annoncé son départ de Saint-Lys, la municipalité semble avoir loupé le coche et le maire se retrouve sous le feu des critiques de son opposition. « Il est fautif », désigne Patrick Lasseube, ancien édile de la commune en 2001 et 2008 et présent à la manifestation contre le CPAR. Selon lui, le projet aurait pu être évité. « Il suffisait de prendre les devants », analyse celui qui est resté conseiller municipal jusqu’en 2020, rappelant que la municipalité a un droit de préemption sur toute vente, dans un délai de deux mois. « Il ne l’a pas fait valoir », peste un membre du collectif. L’opérateur de l’Etat, Adoma, a saisi l’opportunité et racheté le bien pour 2 millions d’euros.

    La transaction n’a été rendue publique qu’en octobre 2021. Pourtant, selon la sous-préfète de Haute-Garonne, le maire avait été informé cinq mois plus tôt. « Un délai qui a empêché certains repreneurs potentiels de se positionner », soupire un manifestant. Reste un espoir : une rétractation. La date butoir de la signature définitive de l’acte de vente est prévue pour le mois de mai, après avoir déjà été repoussée de quelques mois. Le collectif “Non au CPAR” reste alors en embuscade pour s’emparer des lieux.

    Un projet alternatif porté par les habitants

    Plutôt que de simplement s’opposer à l’arrivée d’une centaine de migrants, le collectif d’habitants prône une solution alternative « pérenne et constructive ». « Il y a un besoin local » précise Bertrand Thierry, conseiller municipal d’opposition et l’un des membres du noyau du collectif. Si Callac est dans toutes les têtes, Nailloux a déjà réussi à déjouer les plans d’Adoma. Cette commune, située quelques kilomètres au sud de Saint-Lys, a ouvert un centre pour handicapés, en lieu et place d’un centre pour migrants, qui cristallisait la colère d’une partie de la population. « Ils ont certainement été aidés par le fait que leur maire soit le président du département », soupçonne un saint-lysien.

    Le collectif s’est donc attelé à dessiner un nouveau projet pour l’ancien bâtiment de “La joie de vivre”. Il propose désormais la création d’une maison médicalisée destinée en partie aux seniors. « 25,4% de la population a plus de 60 ans à Saint-Lys », rapporte Laura, lors de la manifestation du 18 mars dernier. Pour répondre à la demande d’une population vieillissante, cette ancienne maison de retraite paraît être l’endroit idéal avec ses 94 chambres de 17 à 34 m², des cuisines collectives et des salles communes. « A l’intérieur, tout est en parfait état », assure Jean-Louis, un membre de l’association.

    Selon les membres du collectif, un investisseur originaire du nord de la France serait d’ailleurs prêt à apporter son soutien au projet, assisté par de nombreux investisseurs locaux. Parmi eux, un commerçant qui se dit prêt à participer au développement d’infrastructures « répondant aux besoin de la ville ». Saint-Lys ne dispose toujours pas de maison de santé, bien que le projet soit dans les cartons depuis « une quinzaine d’années ». Seuls quatre médecins exercent sur la commune, classée en désert médical.

    Le projet a été posé par écrit et présenté à la préfecture de Haute-Garonne, ainsi qu’aux responsables d’Adoma. « Nous n’avons eu aucune réponse », déplore Raymond Sanchez, un des porte-paroles de l’opposition au CPAR. Un signe de “mépris” pour ces habitants qui haussent le ton dans la rue. Le 11 février dernier, ils étaient plus de 400 à défiler silencieusement. Le 18 mars, ils sont à nouveau plusieurs centaines à brandir pancartes et fumigènes. « La prochaine fois, nous pouvons frapper plus fort », prévient un organisateur qui souhaite à tout prix se faire entendre.

    Quel Saint-Lys pour demain ?

    « Qu’est-ce qui pourrait faire reculer le dossier à trente jours du déménagement ? », s’interroge, fataliste, l’ancien maire de la commune. L’ouverture du centre de préparation au retour ne devrait être effective que dans le second semestre de 2023, après plusieurs mois de travaux. Première inquiétude parmi les habitants : une potentielle augmentation de l’insécurité. « Ils n’auront rien à faire de la journée, l’ennui attire les bêtises », souligne un commerçant qui réfléchit désormais à employer deux vigiles pour son magasin. Un coût de 60.000 euros à l’année, qui s’ajoute à la hausse des prix de l’énergie, des salaires, des charges et de l’inflation.

    « Ils n’auront rien à perdre puisqu’ils seront reconduits chez eux », poursuit un habitant, déjà témoin d’actes d’incivilité de la part de migrants déjà hébergés dans un hôtel de la ville. Combien seront-ils véritablement ? L’incertitude demeure. Adoma avouait sans détour que « 120 personnes » lui permettrait une rentabilité du projet. Le maire de la commune souhaite abaisser le nombre à 80, dans ce foyer qui comporte près de 160 places. « On commence par un petit effectif, puis ça augmente progressivement », craint un habitant qui prend exemple sur la sous-préfecture voisine, Muret. « Un hôtel avait été réquisitionné, désormais, ce sont 500 migrants répartis dans tous les hôtels de la ville », assure-t-il.

    Si le CPAR n’héberge officiellement que des personnes volontaires au départ pour une durée maximale d’un mois, selon Adoma, un rapport du Sénat vient contredire le projet. Les migrants sont libres de ne pas repartir à l’issue de leur séjour. L’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) revendique un taux flatteur de 85% de retour au pays. « Un mensonge », selon Thierry Bertrand qui, s’appuyant sur le rapport d’information du sénateur François-Noël Buffet, évoque un taux de 35% en 2019 et 2020.

    En réunion publique, l’opérateur de l’Etat, Adoma, a annoncé qu’il « reproposera le bâtiment dans une dizaine d’années ». « Mais à quel prix et dans quel état ? », s’inquiète Raymond Sanchez. D’ici là, Adoma aura tout le loisir de disposer du bâtiment principal, voire de s’agrandir sur le terrain d’1,5 hectare.

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    France24 - World

    Cocaine production hits record high as post-Covid demand picks up in Europe

    Issued on: 17/03/2023 - 18:25

    Joanna YORK

    Global production of cocaine has jumped dramatically over the past two years following an initial slowdown caused by the Covid-19 pandemic, according to the first report dedicated to the global cocaine market from the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC). 

    Cultivation of coca, the leaves of which are used to make the drug, reached a record high by soaring 35% from 2020 to 2021, the report released on Wednesday said. 

    Bolivia, Colombia and Peru – which have historically dominated the production of coca leaves – altogether cultivated an area of more than 300,000 hectares in 2021, UNODC said.

    Once harvested, a paste obtained by mixing chopped leaves with lime, cement, gasoline, and ammonium sulfate, is usually taken elsewhere to be turned into cocaine. 

    "The surge in the global cocaine supply should put all of us on high alert," says UNODC Executive Director Ghada Waly.  

    New trafficking routes 

    The steep growth in supply has been matched by increase in global demand for the drug over the past decade. 

    The world’s largest cocaine markets are traditionally concentrated among the wealthy populations of the Americas and parts of Europe. Cocaine is the second most commonly used illicit drug in Europe, behind cannabis, with an estimated 3.5 million adults in Europe using the drug in 2021.  

    During the Covid pandemic, wastewater analysis suggested that there was a slight reduction in cocaine use that correlated with restrictions that closed nightlife and entertainment settings.  

    However, an annual report from the UNODC in 2022 found that use has largely returned to pre-pandemic levels, and is expected to increase. “There are currently no signs that the upward trend in the availability of this drug, observed over the last few years, has changed,” it says. 

    Increasing cocaine shipments to Europe to meet surging demand has created new trafficking routes around the world.  

    Traffickers are becoming less reliant on Columbia as a point of departure and are increasingly transiting product through Central America and other countries in South America. Meanwhile, Africa and southeastern Europe are emerging as new trafficking hubs for supplies in transit to Western Europe, the UNODC report found. 

    Africa as a transit zone for cocaine on its way to European markets has substantially picked up in the last five years.#GlobalCocaineReport#CND66 #GIFP🇪🇺 pic.twitter.com/E3fFYMhh73

    March 16, 2023

    And cocaine is increasingly arriving directly from trafficking hubs to northern European ports. Cities such as Rotterdam and Hamburg "have eclipsed traditional entry points in Spain and Portugal for cocaine" arriving in Western Europe, it says. 

    >> Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands 

    Seizures, ‘narco-tourism’ 

    Interceptions of cocaine shipments by law enforcement agencies around the world have also risen sharply, with seizures reaching a record high of nearly 2,000 tons in 2021.  

    In France, the government said in March that it had seized 27 tonnes of cocaine last year, a five-fold increase over the past 10 years. 

    In 2022, seizures went up 5% compared with 2021, according to Interior Ministry figures, with more than half of the narcotic coming from the West Indies and French Guiana in South America. 

    In a large-scale seizure on November 20, the French navy intercepted a Brazilian vessel carrying more than 4.6 tonnes of cocaine in international waters off the coast of Sierra Leone.  

    In early March, sealed bags containing 2.3 tonnes of cocaine, worth an estimated 150 million euros, washed up on the northern French coast. 

    Police were uncertain whether traffickers threw the drugs overboard deliberately to avoid arrest, or whether it came loose from their boats in heavy weather. 

    As residents of villages along the Normandy coast described an influx of unfamiliar people in luxury cars and 4x4s scouring the sand, local authorities issued a public warning about the risks of taking part in what they described as “narco-tourism”. 

    “The act of taking possession of one of these bundles and transporting it is a crime that carries a punishment of up to 10 years in prison,” local prosecutor Philippe Astruc told reporters. 

    Crime networks 

    Global cocaine manufacture reached an estimated 2,000 tons in 2020, continuing a "dramatic uptick" in production that began in 2014, when the total was less than half of today's levels, the report said. 

    Growth of the global amount of cocaine available for consumption has been contained as interceptions by law enforcement have increased. 

    Yet increasing purity levels of the drug remain a concern, as the availability of stronger and more dangerous product was found to be a driving factor in an increase in deaths and hospitalisations in Europe pre-pandemic. 

    The purity of cocaine available on the European market has increased sharply in the past decade, and in 2020 reached a level 40% higher than the index year of 2010.  

    Although global law enforcement efforts are mitigating consumption overall, they are still failing to cut off a complex, global network of criminality stretching from international groups to individual actors. 

    In Columbia, improved efficiency of production is thought to be due to the growing presence of Mexican and Balkan criminal groups since the demobilisation of the guerrilla group FARC.  

    Willing groups of port workers, transport companies and customs officials in Central and South America are as essential as Nigerian networks made up of interconnected cells that dominate smuggling activities in northwest Africa. 

    In Belgium, motorcycle gangs are hired as transport providers, and in France, more than a sixth of the cocaine consumed is smuggled inside the bodies of drug mules, often lured into the trade through poverty. 

    >> Cocaine routes: French Guiana’s drug mules  

    There is still room for this complex criminal network to grow. While the cocaine market remains quite concentrated in the Americas and parts of Europe, the report warns that there is a strong potential for a large expansion in Africa and Asia.  

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    Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands

    Police bust cocaine 'super-cartel' in Europe and Dubai

    The France 24 Interview

    Colombian President Gustavo Petro: ‘The war on drugs was a failure’

    Valeurs Actuelles

    Toulouse : la statue du cardinal Saliège, compagnon de la libération, vandalisée avec des slogans anarchistes

    Les dégradations de statues se multiplient en France. Ainsi, CNews se fait l’écho, dimanche 19 mars, du buste du cardinal Saliège, posé au pied de la cathédrale Saint-Etienne à Toulouse (Haute-Garonne), qui a été vandalisé. Des slogans anarchistes « Ni dieu ni maître », et signés d’une lettre « A » majuscule entourée d’un cercle, ont été tagués.

    Scandalisé, le maire de Toulouse Jean-Luc Modenc a dénoncé cet acte de vandalisme. « En ce 19 mars, anniversaire des odieux assassinats antisémites de 2012, cet acte de profanation du buste du cardinal Saliège qui défendit les juifs persécutés en 1942 est lourd de sens et odieux. Notre détermination à défendre les valeurs démocratiques et humanistes est intacte », a écrit l’élu sur Twitter.

    En ce 19 mars, anniversaire des odieux assassinats antisémites de 2012, cet acte de profanation du buste du cardinal Saliège qui défendit les juifs persécutés en 1942, est lourd de sens et odieux. Notre détermination à défendre les valeurs démocratiques et humanistes est intacte. pic.twitter.com/Qydy0vwbQE

    — Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) March 19, 2023

    Une figure de la résistance contre l’occupant nazi

    Archevêque de Toulouse lors de la Seconde Guerre mondiale, le cardinal Jules Saliège, avait créé un réseau de soutien aux juifs persécutés. Ainsi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Midi-Pyrénées a vivement condamné cette attaque. « Ces dégradations sont une étape supplémentaire dans les attaques contre ceux qui ont été à l’avant-garde de la lutte contre l’antisémitisme. S’attaquer au cardinal Saliège c’est s’attaquer à ceux qui, de Forain François Verdier à Marcel Langer, ont porté l’âme de notre ville et de nos valeurs durant la Seconde Guerre mondiale », s’insurge le Crif dans un communiqué repris par La Dépêche.

    Et d’ajouter : « Le Crif Toulouse se tient aux côtés de nos frères chrétiens et de l’ensemble des Toulousains qui sont choqués par cet acte qui s’attaque à la mémoire de celui qui fut Juste parmi les nations et un exemple de courage durant la Seconde Guerre mondiale. »

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    Valeurs Actuelles

    Perpignan : après une procession contre la sécheresse, il se met miraculeusement à pleuvoir

    Alors que les Pyrénées-Orientales connaissent un déficit pluviométrique de 70 % pour les derniers mois, une procession rassemblant environ un millier de fidèles a arpenté les rues de Perpignan, samedi 18 mars, pour célébrer saint Gaudéric, relate Le Midi libre. Pendant des siècles, les reliques de ce paysan, né vers 820, auteur de miracles, étaient transportées jusqu’à la rivière pour faire tomber la pluie.

    Sous le ciel orageux, des centaines de personnes, incluant des membres du clergé, de confréries religieuses, et des agriculteurs, ont marché à travers les rues du vieux Perpignan, portant des reliques du saint patron des agriculteurs catalans. La procession s’est achevée sur les rives de la Têt, un des principaux cours d’eau des Pyrénées-Orientales.

    Des prières exaucées

    C’est la première fois en cent cinquante ans que ce rituel est pratiqué, a indiqué à Franceinfo l’archiprêtre de la cathédrale de Perpignan, Benoît de Roeck, qui dirigeait la cérémonie organisée à la demande d’un viticulteur des environs.

    Quoi qu’il en soit, les prières des pèlerins ont été exaucées. Selon les informations du quotidien L’Indépendant, des précipitations abondantes se sont abattues sur la région dans la nuit de samedi à dimanche. L’équivalent de trois semaines d’un mois de mars en seulement trois heures, soit le plus important cumul quotidien depuis le 23 septembre 2022.

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    France24 - World

    Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

    Issued on: 16/03/2023 - 18:49

    Marc DAOU

    A renewal in diplomatic ties between Iran and Saudi Arabia has raised hopes of an end to fighting in Yemen, where the two regional powers have been locked in a proxy war for eight years.  

    The deal renewing diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran had barely been signed on March 10 in Beijing when all eyes turned to Yemen, where the two rival powers have been in indirect confrontation since 2015.

    The surprise agreement between the two Middle Eastern powers may have its most concrete impact in Yemen, which has been ravaged by a war between its government, supported by a Saudi-led military coalition, and Houthi rebels supported by Iran.

    Both sides were quick to welcome news of the agreement between the Islamic Republic and the Wahhabi monarchy, signalling the potential significance of the deal.

    The Yemeni government said it hoped that the renewed diplomatic ties between the two countries would allow for “the start of a new era in regional relationships, and put an end to Iran’s interference in Yemeni affairs”.  

    Meanwhile, Mohamed Abdel Salam, spokesman for the Shiite rebels who seized Yemen’s capital Sanaa in the beginning of 2015, said that “the region has long needed a return to normal relations”. 

    A positive outcome for Yemen? 

    Whether an immediate consequence of the agreement, or a simple coincidence of the calendar, UN-sponsored talks between the Yemeni government and the Houthi rebels began the next day on March 11 in Geneva. 

    The talks are the seventh such meeting aiming to implement an agreement on prisoner exchanges made in Stockholm five years ago. 

    The details of negotiations that led to the agreement between Saudi Prince Mohammed Bin Salman and Iranian Supreme Leader Ali Khamenei are unknown, and both countries have yet to prove that they will honour their word.  

    Yet, there is now the prospect of “direct channels of communication being opened between the two powers”, says Riadh Sidaoui, director of the Geneva-based Arab Centre for Political and Social Research and Analysis. 

    ”We can even say, for the first time, that there is now real hope for a major breakthrough on prisoner exchanges because the parties have agreed to 11 days of talks, which will allow for several subjects to be discussed,” he says.  

    Optimism stems directly from the renewal of diplomatic ties, he says, “since it is now expected that the Saudis will exert pressure on the Yemeni government and the Iranians on the Houthis to obtain an initial breakthrough. Then, if they are successful on the issue of prisoners, they will need to push talks even further to reach a peace agreement”.       

    A ‘credibility test’ for Iran? 

    The Saudi’s will likely wait for proof of goodwill from Tehran before placing too much faith in the renewal of diplomatic ties between the two countries, says Saudi political commentator based in Riyad, Saad Abdullah al-Hamid. 

    “We are in an intermediary period that will serve as a credibility test for Iran. It’s a question of seeing if Iran genuinely intends to stick to the promises that made the Beijing agreement possible and if relations can actually improve.”

    Yemen could be the testing ground for building or breaking trust between the two countries – and the place where Iran and its allies are expected to make changes.  

    “Multiple issues are on the table and discussions will cover Yemen and all subjects related to it,” al-Hamid says. “That includes Iranian meddling in Yemen, the role of militias, the threat the Houthis pose to the Saudi Kingdom, and transport of hydrocarbons.” 

    Chief among these is security in Saudi Arabia.  

    In recent years, Iran-backed Houthi rebels have been accused of carrying out drone attacks and missile strikes on Saudi oil installations.    

    Between Saudi and Iranian diplomats, “getting a concrete solution to the Yemen crisis that will placate Saudi fears about Houthi attacks in the Kingdom of Saudi Arabia has been the key sticking point”, says Simon Mabon, professor of international relations and Middle East specialist at the University of Lancaster, UK.

    “If the Saudis have reached an agreement with Iran, then they have figured out a way of either extricating themselves from Yemen or guaranteeing their security.” 

    Extricating itself from the conflict by building trust with Iran may be a key concern for Saudi Arabia, says former Iranian diplomat Hadi Afkahi.  

    "Saudi Arabia expected to conquer Yemen in six months, but it’s now embroiled in a war that has lasted for years. That’s why Mohammed bin Salman now wants to end the conflict… to turn his attention to the enormous plans for his Vision 2030 [for Saudi Arabia]," he says.

    "The first priority is to re-establish diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran, and the first step is to open embassies and send ambassadors. Then, when issues directly concerning each country have been dealt with, it will be a question of regional issues. The first of these that was brought up in negotiations was the war in Yemen." 

    ‘A moment of optimism’ 

    The conflict in Yemen has caused 377,000 deaths in eight years according to the UN, and sparked a severe humanitarian crisis, which has left 80 percent of the population struggling to access food, water and health care.   

    After a six-month ceasefire, which brought about a marked reduction in violence even though it ended in October, the Beijing agreement brings the potential for real change on the ground.  

    But peace is not inevitable.  

    “My big fear is that this will be an agreement that neglects, ignores and marginalizes Yemenis themselves, who have been suffering tremendous hardship and huge pressures over the past decade, with conflict, with environmental challenges, and now with huge food shortages,” says Mabon. 

    “This looks like it is the type of agreement that is in the realm of high politics, that the Saudis and the Iranians would make with elites. And those elites are not necessarily listening to and articulating the concerns of ordinary Yemenis who are struggling to put food on the table, to survive, to get medicine for their children, or to allow them to go to school.” 

    As regional relations show signs of improvement, the complexity of the conflict cannot be underestimated. For instance, there is an ongoing threat from violent jihadist factions and separatist desires in south Yemen, formerly an independent state. 

    As much as renewed tied between Iran and Saudi Arabia have brought about a rare “moment of optimism”, Mabon says: “The conflict in Yemen is not just about Saudi Arabia and Iran. It's also about local grievances. It's about control of territory. It's about access to politics. It's about a vision for the state. And these are not matters that can be can be negotiated away by elites in Riyadh and Teheran.” 

    This article has been adapted from the original in French.

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    British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen

    UN report: More than 11,000 children killed or maimed in Yemen civil war

    UN chief urges Yemen rivals to avoid new violence and renew ceasefire

    Valeurs Actuelles

    Exercice Orion : l’armée française envoie un message au monde

    Le scénario est bien huilé. L’armée française vient en aide à l’État fictif Arnland, déstabilisé par une milice toute aussi fictive, soutenue par l’Etat Mercure. L’exercice se veut de grande ampleur. 7000 soldats engagés sur la phase 2, 2300 véhicules, 170 aéronefs et hélicoptères, un porte-avion, une centaine de drones…Toutes les armées sont sur le pied de guerre, dans cet exercice grandeur nature. Une première depuis trente ans.

    Conçu en 2020, l’exercice veut montrer la capacité d’anticipation de l’État-major des armées, à l’heure où de nouveaux conflits menacent l’intégrité de la zone d’influence de la France. « C’est un message envoyé à nos amis pour leur dire que vous pouvez compter sur nous et à nos ennemis pour montrer que l’on se prépare », éclaire le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l’ONU.

    Tandis que les grandes puissances se regardent en chien de faïence, la France veut marquer le coup et montrer à ses voisins qu’elle est la seule armée capable d’intervenir en premier sur un théâtre d’opérations. En témoignent les opérations aéroportées et amphibies qui ont eu lieu les 25 et 26 février derniers. A Castres et Sète, des centaines de soldats ont été déployés dans une manœuvre inédite qui rappelle le déploiement des troupes françaises au Mali, lors de l’opération Serval, en 2013.

    “L’armée est en bonne santé”, estime le général Dominique Trinquand

    Deux rapports de la commission défense de l’Assemblée nationale ont sonné l’alerte. Les voyants seraient au rouge. Le dernier rapport, publié le 17 février dernier révèle « une dégradation globale des stocks de munitions ». En cas de conflit “dur”, la France ne pourrait tenir que quelques semaines, alertent les parlementaires. « L’État-major n’attend pas que les députés se posent les questions pour anticiper et réfléchir », note le général Dominique Trinquand. Si le hasard du calendrier coïncide entre ces inquiétudes et le déroulement de l’exercice, c’est que « l’armée est en bonne santé », rassure-t-il.

    Le commandement de l’exercice Orion, installé à la base aérienne de Lyon-Mont-Verdun, a particulièrement scruté la capacité logistique et de coordination des armées. « Cela nous donne des enseignements pour la suite, il y a toujours des choses à améliorer », reconnait l’officier. Les 7000 soldats mobilisés ne sont alors plus que des pions sur une carte. « Au bout du compte, on sait qu’ils vont faire le boulot », poursuit le général Dominique Trinquand.

    Un rôle frustrant pour ces militaires qui auront passé quinze jours sur le terrain, entre déplacements et heures d’attente. Il leur aura fallu faire preuve de beaucoup de patience. « On n’aura pas tiré une cartouche en quinze jours », confie un soldat en route pour Cahors, ville qui doit être reprise à la milice, selon le scénario établi par le commandement. « La haute-intensité, c’est être capable de mobiliser tant d’hommes et de matériels pendant une longue durée », explique un officier.

    De la patience et de la désinformation

    Dans le rôle de la milice Tantale, le 1er régiment de chasseurs parachutiste (RCP), habillé de treillis couleur sable. Le scénario a prévu de les faire se replier à Cahors, commune où la topographie se prête bien à une bataille. Cernée par le Lot, qui dessine une boucle, trois ponts donnent accès à la ville, surplombée de collines. C’est ici que l’armée française, à la tête d’une coalition internationale, doit épauler le bataillon d’Arnland pour libérer la ville.

    Le soleil ne s’est pas levé et la plupart des habitants dorment. Sur l’un des points d’entrée de la ville, le pont Louis-Philippe, les miliciens guettent le moindre signe d’un débarquement adverse. « On cherche à savoir comment les autres vont procéder », explique l’un d’eux, derrière son FN Minimi de calibre 5,56. Aucun des deux camps n’a le scénario en amont, même si quelques-uns échangent leur position, en privé, pour aider “les copains”, reconnaît un militaire. L’apparition dans le ciel de deux rafales et un Atlantic, un avion de renseignement capable de prendre des images et capter les discussions radio de la force adversaire, laisse penser à un assaut imminent.

    Des miliciens aperçoivent des ennemis sur les hauteurs du sud de la ville. Il s’agit de la 13e demi-brigade de Légion étrangère. A sa tête, le capitaine Henry commande une unité blindée dotée de neuf chars AMx10 RC, neuf véhicules blindés légers et une centaine de légionnaires qui s’étalent sur plus d’un kilomètre. Placée sur le Mont-Saint-Cyr, la 13e DBLE vient de reprendre à l’ennemi ce point stratégique. Plusieurs équipes viennent d’ailleurs récupérer les nombreux blessés fictifs de la bataille nocturne. Du haut de ce point de vue, le capitaine Henry observe les mouvements à l’entrée de Cahors et n’hésite pas, au besoin, à simuler des tirs de chars capables d’atteindre 1.800 mètres de portée..

    Sur le pont Louis-Philippe, l’excitation commence à se faire sentir. « A chaque canard, j’ai l’impression de voir un homme-grenouille », s’exclame un tireur de la milice, aux aguets. L’assaut paraît imminent et devrait se dérouler au beau milieu des civils qui circulent naturellement sur l’un des principaux axes routiers du Lot. Au milieu des troupes, un sergent-chef déambule sans casque, ni équipement. Un simple bonnet de camouflage, une cigarette électronique dans la main, il est celui qui viendra désigner les futurs morts et blessés lors de l’affrontement. « S’ils font une mauvaise manœuvre ou une erreur, je leur tape sur l’épaule, cela veut dire qu’ils arrêtent le combat et sont considérés comme morts pour la séquence », explique-t-il à Valeurs actuelles. De quoi redoubler la frustration de certains soldats, voyant « sans raison », cinq personnes être désignées comme blessées, « juste pour entraîner les équipes médicales ».

    Après plus de quatre heures d’attente, aucune force adverse n’a pointé le bout de son nez. L’éventualité d’une première bataille s’éloigne de plus en plus. Pour coller à la réalité, l’armée investit tous les terrains. Celui notamment de la désinformation. « Twipper » est l’un des outils utilisés par les joueurs de l’exercice. Quelques officiers de communication en tenue de combattant filment le quotidien des hommes. « Le but est de pouvoir fournir les images rapidement pour contrer des vidéos accusatrices fomentées par l’adversaire », explique le lieutenant Hugo du 8e RPIMa. Une stratégie qui a déjà eu cours lors des récentes opérations extérieures. Au Mali, les Russes avaient découvert un charnier attribué aux forces françaises. L’armée avait répliqué en dévoilant les images des Russes, eux-mêmes, en train de reconstituer une fosse commune. Sur « Twipper », ministres, journalistes, élus, citoyens mais aussi des robots jouent leur rôle dans le climat conflictuel de l’exercice.

    Le rouleau compresseur en marche

    La milice patientera plus de 24 heures aux entrées de la ville. Pendant ce temps, l’armée française s’articule autour de Cahors. Au nord-est, une longue et violente rafale de tirs se fait entendre. Ce sont les Gurkhas, une unité de l’armée britannique recrutée au Népal. Connus pour leurs couteaux à la lame arrondie, ces guerriers asiatiques ne font pas dans la dentelle. « Si un homme dit qu’il n’a pas peur de mourir, soit il ment, soit c’est un Gurkha », disait un ancien maréchal de l’armée britannique indienne, Sam Manekshaw. Leur présence rappelle les accords franco-britanniques qui lient les deux rives de la Manche. La France se veut à la tête d’une coalition, capable de la diriger de son propre chef. A l’aide la troisième section du 8e Régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa), sur l’autre versant, ils conquièrent un des premiers quartiers de Cahors, Les Arquiès, dans l’après-midi. « Une action simultanée pour forcer l’adversaire à faire une erreur », explique le capitaine Thibault du régiment castrais. Cahors est encerclée, assiégée. Le 17e régiment du génie parachutiste boucle l’est de la ville, la 13e DBLE le sud, et le 8e RPIMa au nord. L’assaut n’est plus qu’une question d’heure.

    L’orage et les vents violents sont derrière eux. Dans la nuit noire et humide, la troisième section du 8e RPIMa descend des Arquiès à pied. Sac à dos d’une trentaine de kilos sur les épaules, les hommes du 8 vivent leur dernière journée d’exercice. « C’est le jour de la bataille ! », s’impatiente un chef de groupe. Athlétique et jovial, il entraîne ses hommes avec fermeté et bienveillance, avec toujours un mot pour renforcer la camaraderie. La colonne progresse discrètement dans la périphérie de la ville. Après une pause pour se débarrasser des sacs, les troupes entrent dans Cahors. « Pas d’ouverture du feu avant 7 heures », ordonne la hiérarchie. Il va de nouveau falloir faire preuve de patience.

    Dans le même temps, une autre section arrive du pont ouest. Ils viennent d’être héliportés sur leur position et lancent les premiers combats. Les coups de feu résonnent dans la matinée. Dans la cité, quelques lumières s’allument, des volets s’ouvrent, les Cadurciens, prévenus à l’avance, découvrent leur quartier envahi par les militaires. « Autorisation pour prendre Lima 32 », annonce soudain la radio. « C’est parti pour le feu », enchaîne le capitaine Thibault. Au pas de course, la section rejoint le secteur nord du cimetière. L’adrénaline monte, l’excitation aussi. « Lima 32 » désigne une ligne artificielle cartographiée par l’armée. Les militaires progressent par étape. « Lima 30 », « Lima 31 ». Chacun désigne des secteurs d’un kilomètre carré à conquérir puis à sécuriser. « L’objectif est que chacun dans sa colonne avance simultanément pour se retrouver sur la même ligne », explique le gradé.

    Les coups de feu se rapprochent, la Forade n’est plus qu’à quelques mètres. Les premiers combats ont lieu. La milice se replie tandis que la section doit se réarticuler. Après la bataille, les militaires s’appliquent à ramasser toutes les douilles qui jonchent le sol et témoignent de la violence du contact. Quelques mètres plus loin, les Gurkhas engagent une autre équipe de la milice. Les échanges de tirs durent quelques secondes. La bataille de Cahors est lancée.

    Tel un rouleau compresseur, l’armée française qui épaule les bleus du bataillon Arnland déferle dans le centre de Cahors au milieu des badauds impressionnés. Devant le groupe scolaire Calvet, quelques miliciens se sont retranchés derrière les murets qui encadrent l’Arc de Diane. Les Gurkhas arrivent à leur tour. Le combat durera plus de cinq minutes. Les Népalais britanniques s’emparent du lieu. Quelques rues plus loin, la milice garde l’ancienne prison de Cahors. Cela fait plus de 24 heures que les hommes du 1er RCP, qui jouent le rôle de la milice, gardent ce bâtiment désaffecté, envahi par les rats. Un café à la main, le capitaine s’attend à une attaque imminente. Trois rues s’offrent à eux et garantissent l’incertitude quant à l’arrivée des forces alliées, à défaut de préserver le suspens sur le vainqueur. Soudain, les premiers uniformes apparaissent dans une petite ruelle. Le climat change radicalement. Le calme de cette petite ville de près de 20.000 habitants laisse place à des grenades à plâtre, des fumigènes pour couvrir la retraite des miliciens et des coups de feu éclatent pendant près de dix minutes. Le bataillon d’Arnland, composé de jeunes militaires formés depuis dix jours par le groupement des commandos parachutistes (GCP) au camp de Caylus, entre dans la prison. Le GCP les suit et prend le relais. Le combat s’intensifie dans les ruelles adjacentes.

    « La méthode et la procédure sont les mêmes qu’en réel », explique le commandant Guillaume du GCP de la 11e brigade parachutiste. Pour l’armée, l’évaluation de cet exercice ne se limitait pas à la capacité de ses troupes à combattre. L’occasion est toutefois belle pour les troupes de « s’entretenir et s’améliorer » sur un terrain qui « impose des difficultés et offre certains avantages », décrit le capitaine Thierry de la 13e DBLE. « On s’entraîne plus durement car le monde est devenu plus dangereux », poursuit-il. Reste à l’armée de faire son examen de conscience et de débriefer cet exercice à grande échelle. En attendant, la phase 3 de l’exercice continue dans les bureaux de l’État-major et les cabinets ministériels pour « entraîner la chaîne politico-militaire à la prise de décision au cours d’un engagement majeur ». La phase 4 interviendra du 19 avril au 5 mai pour une véritable “guerre à haute intensité”, sur les champs de Champagne entre les armées françaises et d’Arnland contre l’État de Mercure. Avec pour message subliminal de prouver la capacité de la France à tenir son rôle dans l’Otan.

     

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    BBC

    Isles of Scilly: Runaway cows and visits from Beckham - life in the world's littlest league

    Last updated on 9 hours ago9 hours ago.From the section Football

    When Anthony Gibbons joined a Sunday morning kickabout, he didn't imagine it would lead to being David Beckham's body double.

    But it turns out playing in the world's smallest league is a less predictable experience than it first appears.

    The Isles of Scilly Football League consists of just two teams - the Woolpack Wanderers and Garrison Gunners. Not only do the sides face off in 18 league games each season, but they also compete in two annual cup competitions - both two-legged affairs with no away goals rule - and a Charity Shield-style exhibition.

    The duopoly makes it the smallest league of its kind in the world. Technically it is an intra-club league, because both teams are registered to St Mary's, a club on the eponymously-titled island in the archipelago off the Cornish coast.

    That footnote hasn't stopped global attention and a slew of star visitors though, including the day Beckham swapped Los Angeles Galaxy for the remoteness of the isles, and Gibbons swapped in to fill the former England captain's boots.

    "That's my claim to fame," says Gibbons.

    But being part of a uniquely familiar rivalry runs it close.

    It didn't used to be like this. Before the 1950s, there were four teams vying for glory and silverware.

    But an ageing, dwindling population has put the league under pressure. Between 2011 and 2021, the number of people on the Isles of Scilly fell by 6.8%.external-link The median age of those remaining rose from 46 to 50 years old over the same period.

    Now, only the Wanderers and Gunners remain.

    Weather permitting, the two sides do battle every Sunday morning between October and Easter on the same pitch with the same players in the same kit.

    "It's considered to be a bit ridiculous and like the old cliche of 'can we play you every week?'," explains Will Lethbridge, who grew up on the islands and has played in the league for several years.

    "People ask if it gets a bit boring and if it's repetitive, but it's good to have a run around and it's good fun. A large number of us are friends and have known each other since school, so it's very much the social side as much as a bit of sporting competition.

    "You do know certain players well, which is their favourite foot, if they like to cut in and turn, what their strengths and weaknesses are, but there have been a few slightly testy tackles too.

    "There have been a few more yellow cards this year and there's the odd confrontation, so there is some competition and a bit of needle, but there are no long-standing rivalries or punch-ups or anything like that - it's all pretty much forgiven by the time the final whistle goes."

    To keep things fresh, no player has a pre-ordained team at the start of every season. Instead the two captains for that year pick new squads just as schoolchildren do on the playground, taking it in turns until there are no players left. The order of the selections are kept secret to avoid letting the last picks know when they were chosen - after all, with only 2,100 residents on the islands, the league can hardly risk putting any players' noses out of joint.

    Changing the sides each year mean most players have no special affinity to one of the two teams, although Lethbridge says there are some "superstitious" stalwarts who claim to perform better for one rather than the other.

    The selection process is also intended to keep sporting competition equal, although that doesn't always bear out across a whole season.

    "Wanderers have tended to fair a little bit better, but that's ultimately down to who the captains pick," Lethbridge says. "This year, one of the first picks for the Gunners was expecting to be here all winter and then ended up getting a job in the Swiss Alps, so they lost their marquee signing so to speak.

    "It can happen, people pick up injuries and have other commitments, but it tends to balance itself out - a team goes on a winning run of two or three games, then they lose two or three games because players are unavailable. This year, though, Wanderers had pretty much wrapped up the league four or five games before the end of the season."

    The formalities were concluded with a 2-0 Wanderers victory in the 14th league meeting of the season on 5 March.

    Being a small island community also means that some players are called away mid-game to deal with other issues, particularly policemen or firemen who are playing while on call. Sometimes, those impromptu absences can have a big bearing on the final outcome of a match.

    "There's a guy called Dave Mumford - or Chuffer - who's a farmer and a few years ago his phone started going at half time and they said 'oi, your cows have escaped', so he had to run off to find them," explains Gibbons.

    "We were 2-0 up at that point and had to go down to 10 men, so we ended up losing 3-2. In the end, it turned out they weren't even his cows."

    Even with the league running on two teams, it's not unusual for player unavailability to mean one-game loans are made to even up the sides. In recent years, some games have had to be postponed because there weren't enough players.

    Maintaining the necessary number of players has long been a concern for the Isles of Scilly Football League, with a lack of any further education options on the islands after the age of 16 meaning many young hopefuls move to Cornwall to continue their studies just as they're ready to play.

    Some people, like Lethbridge, return to the islands when they get older and bolster the ranks, while anybody of playing age that moves to Scilly is soon approached about taking part.

    It can make for a wide range of ages among the players, with a handful of over 50s playing until a few years ago and one former resident still making the occasional appearance into this 70s.

    "There's always a danger [of the league running out of players]," says Gibbons. "As soon as people hit 16, they go to the mainland, so we lose about six of the kids each year, but we've been quite lucky that we've got five or six more in recent years, although the year might come when we have nobody. About five or six years ago, we were struggling because we didn't have the players and only had an eight-a-side team."

    If that time does arrive, it won't be the end of football on the Isles of Scilly, though. A Boxing Day match between the veterans and an under-30s team is an annual tradition, while touring teams regularly visit to test themselves against the best players from the islets.

    Each September, the Mal de Mer Sporting Club, which takes its name for the French for seasickness, cross over from the mainland to go up against the locals in a multi-sport competition, including darts, gig rowing, beach volleyball and, of course, football.

    There's also the Lyonesse Trophy, a semi-regular match against Penzance amateur side Dynamo Choughs to win what is dubbed as the world's smallest cup, measuring up at barely one centimetre tall. The novelty silverware grabbed the attention of Fifa, with the world governing body negotiating for the trophy to be displayed in its official museum in Zurich.

    "We started playing Dynamo Choughs on our football tours in the early 2000s and one of their players is a metal worker, so he decided to make the smallest trophy he could," Gibbons explains.

    "When Fifa came over and said it'd be great in their museum, he made a replica and they've got it at the moment. Even though it's only about one centimetre tall, people have still tried to put beer in there when they've won it, but it's not a big drink."

    Gibbons and Secretary Matt Simons were treated to a VIP trip to Fifa's Zurich headquarters in February to see the cup displayed in all its glory and agree a deal to loan the Lyonesse Trophy to the museum for another five years.

    Scilly's footballers are growing accustomed to the attention and regularly play host to journalists and TV crews from all over the world.

    The league also captures the imagination of some of the globe's biggest brands. Vodafone used the island as the base for a 2019 advertising campaign that featured Far (Fan Assistant Referee) - a crowd-sourced 5G video review system which allowed other Isles of Scilly residents to view and vote on controversial refereeing decisions remotely.

    But nothing has yet topped 2007 when sportswear manufacturer Adidas flew in a tranche of international stars as part of its Dream Big campaign.

    Beckham, Steven Gerrard, Patrick Vieira, Anderson, Daniele de Rossi and Michael Ballack arrived on the islands to put young footballers through their paces, before relaxing on the beach and eating fish and chips.

    Other, less welcome, visitors soon followed.

    "A guy from St Martin's phoned the press to say Beckham was here, so a load of helicopters came over and he had to go, remembers Gibbons.

    "They still needed one last shot over the bay so I filled in for Beckham."

    "Someone did send a message to the production company to see if they wanted to do a revisit recently, but I don't think there's been a response," Lethbridge adds.

    "We do get odd things come up and usually we'll find some time to do it because it's all good fun and it's good for Scilly because the islands rely on tourism and wanting people to come here and visit us, so any exposure helps with that."

    It makes for a competition that's undeniably repetitive, but far from boring.

    Valeurs Actuelles

    Football : le RC Lens échange les noms de ses joueurs sur les maillots pour sensibiliser… aux discriminations raciales

    Durant le match qui a opposé le RC Lens à Angers (3-0) samedi 18 mars pour la 28ᵉ journée de Ligue 1, « les noms apposés sur les maillots des 20 joueurs » du club nordiste ont été échangés d’un joueur à l’autre. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre d’une opération de sensibilisation contre les discriminations raciales, à quelques jours de la journée internationale qui se tient chaque 21 mars.

    Avec « Nos noms disent NON », le Racing interpelle et agit 👊

    Un dispositif inédit, des curiosités attisées, un message porté… Les Artésiens réattribuent leurs noms pour mettre les préjugés et les discriminations hors-jeu. 👉 https://t.co/UI9rEHcThI#JouonsLaCollectif #RCLSCO pic.twitter.com/7RmykBI6XE

    — Racing Club de Lens (@RCLens) March 18, 2023

    Le club s’est également fendu d’une vidéo publiée sur YouTube le samedi 18 mars dans laquelle les joueurs déclinent leur identité, mais avec un nom qui n’est pas le leur.

    « Bousculer les esprits »

    « À l’initiative du vestiaire artésien, le club a décidé, dans la plus grande discrétion et avec l’autorisation de la Ligue de football professionnel » d’interpeler le grand public « sur la question fondamentale des discriminations, plus exactement des préjugés qui peuvent escorter la perception d’un patronyme », indique le RC Lens dans un communiqué repris par France 3 ce dimanche 19 mars.

    « Plus que les règlements du Championnat de France de football qui indiquent que le nom d’un joueur doit être associé à sa tunique, le Racing entend bousculer les esprits de celles et ceux qui ont suivi la rencontre », poursuit le club.  Le club nordiste conclut en invitant « chacune et chacun à s’unir pour mettre les préjugés et toute forme de discrimination hors-jeu ».

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    France24 - World

    EU pledges €1 billion for post-quake reconstruction in Turkey

    Issued on: 20/03/2023 - 16:35

    FRANCE 24 Follow

    The European Commission said Monday it will support Turkey with one billion euros ($1.07 billion) to help with reconstruction in the aftermath of the earthquake that devastated parts of the country and neighboring Syria last month.

    Ursula von der Leyen, the president of the EU's executive arm, also pledged 108 million euros in humanitarian aid for Syria at the opening of a donors' conference in Brussels gathering the bloc's international partners to raise money for both countries.

    The @EU_Commission will support the people in Türkiye with €1 billion for reconstruction.We will also provide €108 million for humanitarian aid and early recovery in Syria. Additional pledges are expected from #TeamEurope#TogetherForSyria#TogetherForTurkiye pic.twitter.com/eXo612thWW

    March 20, 2023

    The magnitude 7.8 earthquake on Feb. 6 killed more than 52,000 people – the vast majority in Turkey. Nearly 300,000 buildings in Turkey either collapsed or were severely damaged, according to the country's president.

    The International Rescue Committee, an aid group responding to humanitarian crises, said the situation in the region remains critical and urged donors to ensure that the UN’s appeal for Turkey and Syria – calling for $1 billion and $397 million respectively – is fully funded.

    “The people affected by this devastating earthquake are relying on donors meeting in Brussels to step up this week,” said Tanya Evans, the IRC’s Country Director in Syria. "They need to ensure that funding is available for life-saving items including food, shelter, warm clothes and clean water, as well as support to the already weak healthcare system including the provision of medicines and medical equipment. If they fail to do so, the most vulnerable will pay the price,” she added.

    The conference is hosted by the European Commission and Sweden, which holds the rotating presidency of the EU. The one-day meeting is attended by NGOs, G-20 and UN members as well as international financial institutions.

    In total, donors on Monday pledged seven billion euros to help Turkey and Syria recover from last month's devastating earthquake, as Ankara set the bill for rebuilding at well over 10 times that figure.

    Sweden's Prime Minister Ulf Kristersson, who co-chaired the event, said the seven-billion-euro pledge sent "one main message, that the people affected are not alone".

    European Commission President Ursula von der Leyen said of the total pledged, 950 million euros would be to help people in Syria.

    "The needs of the survivors are still massive and must be tackled with urgency," she said.

    Survivors of the earthquake in rebel-held northwest Syria have received very little assistance because of deep divisions exacerbated by the country’s 12-year war. The EU said 15.3 million Syrians of a population of 21.3 million already required humanitarian assistance before the earthquake struck. 

    The bloc has been providing humanitarian aid to Syria since 2011 and wants to step it up. But it does not intend to help with reconstruction in the war-torn country, with EU sanctions against the Syrian regime of President Bashar Assad in place due to its continued crackdown against civilians. 

    Turkish President Recep Tayyip Erdogan addressed the conference via videolink and described some of the reconstruction challenges, including deadly floods that hit parts of the earthquake zone last week.

    “Some of the aftershocks have been going on for a while and they are of equal magnitude to a separate earthquake,” he said. “We have been fighting against the flood disasters and challenging weather conditions.”

    Erdogan said some 298,000 buildings across 11 provinces affected by the earthquake were destroyed or left unfit for use.

    “No single country can fight against such a disaster, regardless of its level of economic development,” he said, putting the cost of reconstruction at $104 billion. “Your contributions made at this conference will contribute to the healing of wounds and wipe clean the traces of this disaster.”

    (FRANCE 24 with AP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MIDDLE EAST MATTERS

    A month after quake, 1.5 million people still homeless in Turkey

    Turkey's Erdogan indicates May elections to go ahead despite quake

    'It feels like yesterday': Survivors live in fear a month after Turkey quake

    Valeurs Actuelles

    Limoges : sans permis, en état d’ébriété et en possession d’une machette, un Mahorais agresse des policiers

    C’est ce qui s’appelle cumuler les infractions. À Limoges (Haute-Vienne), un Mahorais de 36 ans a été interpellé par la police après un refus d’obtempérer. Apercevant un véhicule doté d’une plaque d’immatriculation illisible, les forces de l’ordre ont sommé le conducteur de s’arrêter. L’individu a alors cherché à échapper au contrôle, mais les policiers ont réussi à l’arrêter, relate France Bleu le samedi 18 mars.

    Les policiers découvrent alors que son permis de conduire est annulé et qu’il circule à bord d’un véhicule faisant l’objet d’une immobilisation. Lors de son arrestation, l’homme s’est montré très agressif, insultant les policiers à plusieurs reprises et crachant au visage de l’un d’eux. Les forces de l’ordre n’ont eu d’autre choix que d’immobiliser le prévenu.

    En possession d’une machette et d’un pied-de-biche

    Lors de la fouille du véhicule, les policiers vont mettre la main sur une pipe à eau utilisée pour consommer des drogues, une machette et un pied-de-biche. Emmené au commissariat, l’homme a tout d’abord refusé de se soumettre aux tests d’alcoolémie et de dépistage de stupéfiants avant de coopérer après plusieurs heures de garde à vue. Il présentait un taux d’alcoolémie encore élevé de 0,79 mg/l d’air expiré.

    Le suspect a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, à l’exception du crachat, et a déclaré ne se souvenir de rien. Connu des services de police, l’individu cumule pas moins de douze infractions en une seule journée. Il sera présenté devant la justice lundi 20 mars, en comparution immédiate. En attendant son procès, il a été placé en détention provisoire.

    Limoges : les dernières actualités

    [Info VA] Limoges : un clandestin algérien sous OQTF et déjà emprisonné mis en examen pour viol

    Un journaliste d’extrême gauche critique le maire de Limoges souhaitant un « joyeux Noël » à son conseil municipal

    Une quinquagénaire provoque huit départs de feu en Haute-Vienne « par ennui »

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    France24 - World

    War-scarred Iraq faces instability, corruption 20 years after US-led invasion

    Issued on: 20/03/2023 - 09:15

    NEWS WIRES Charlotte HUGHES

    Iraq on Monday marks 20 years since the start of the US-led invasion that toppled dictator Saddam Hussein, but no official celebrations are planned.

    The oil-rich country remains traumatised from the years of war, occupation and bloody sectarian turmoil that followed the operation launched on March 20, 2003.

    A semblance of normalcy has returned, but Iraq still battles a range of entrenched challenges, from political instability to poverty and rampant corruption.

    Iran, the major Shiite power and arch-foe of the United States, now wields much influence in Iraq, whose Shiite majority was freed from the oppression of Sunni strongman Saddam. 

    Prime Minister Mohamed Shia al-Sudani, who is backed by a pro-Iranian coalition, has not spoken of the US invasion but only of the "fall of the dictatorial regime" of Saddam, who was later caught, tried and executed.

    At a Baghdad conference on the eve of the anniversary, Sudani said: "We remember the pain and suffering of our people in those years that were dominated by senseless wars and systematic sabotage."

    The US march to war started under then-president George W. Bush and gained pace in the aftermath of the September 11, 2001 attacks on the United States by Osama bin Laden's militant group Al-Qaeda.

    Bush, backed by British Prime Minister Tony Blair, argued that Saddam presented a major threat and was developing weapons of mass destruction, although none were ever found.

    'Shock and awe' 

    Operation Iraqi Freedom was launched with a ground invasion led by 150,000 US and 40,000 British forces, and the "shock and awe" bombing of strategic sites.

    Within three weeks, Saddam's regime had fallen, and the invasion forces took control of the capital Baghdad on April 9. 

    TV footage beamed around the world soon showed US Marines toppling a giant statue of Saddam, and later Bush declaring the "Mission Accomplished" aboard an American warship.

    But the invasion had sparked widespread disorder and looting, chaos deepened by the US decision to disband the Iraqi state, ruling party and military apparatus.

    The stated US drive to bring liberal democracy to Iraq was soon derailed by violence and sectarian conflict as Shiite militants battled with Sunni groups.

    By the time US troops left in 2011, the war had claimed the lives of more than 100,000 Iraqi civilians, according to the Iraq Body Count group, while US losses reached nearly 4,500. 

    The bloodshed would give rise to the Sunni extremists of the Islamic State group whose jihadist "caliphate" brought new horrors across Iraq and Syria before its eventual defeat, after a US-led coalition returned to help fight them.

    'Pandemic of corruption' 

    In today's Iraq, elections are held, political plurality is encouraged and free expression officially guaranteed. 

    But in practice, Iraqi politics remain chaotic and marred by sectarian and ethnic conflict.

    Major anti-government protests erupted in late 2019, leading to yet more bloodshed in the streets.

    Turnout was low for legislative elections in October 2021, which sparked further infighting and violence before a government was eventually formed a year later.

    A third of Iraq's population lives in poverty, public services are largely absent, and the energy-rich country suffers frequent blackouts, especially in the extreme summer heat.

    Nepotism and corruption remain rife in Iraq, where coveted posts in a bloated state sector are often gained through personal connections while youth unemployment is rampant.

    Successive governments "have failed to fight corruption", laments Abbas Mohamed, a Baghdad engineer in his 30s. "We are going from bad to worse. No government has given anything to the people." 

    On Sunday, Sudani again pledged to "combat the pandemic of corruption".

    But Baghdad day labourer Mohamed al-Askari, like many Iraqis, is struggling to keep alive any real hope.

    "We rejoiced when the regime fell because we thought Iraq would improve," he said, "but so far we have only suffered."

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REVISITED

    Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war

    MIDDLE EAST MATTERS

    Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large

    UN chief praises Iraqi progress towards stability in rare visit

    Valeurs Actuelles

    Nîmes : muni d’un couteau et alcoolisé, il mord un policier en criant “Allah Akbar”

    Une arrestation qui n’a pas été de tout repos. Un policier nîmois a été mordu par un homme alcoolisé et armé d’un couteau, ce vendredi 17 mars, ont appris nos confrères de France Bleu Gard Lozère.

    Le policier serait intervenu à la suite d’un incident impliquant le suspect avec trois jeunes filles. Selon les informations de la chaîne locale, l’auteur de ce geste est suspecté, avec un complice, d’avoir menacé celles-ci en pleine rue.

    Soupçonné d’avoir crié « Allah Akbar »

    À l’arrivée des forces de l’ordre, les deux hommes, qui ont la vingtaine, sont retrouvés, ivres, et l’un deux muni d’un couteau. Lorsqu’un agent tente de le désarmer, il le mord violemment. Le policer en question s’est vu prescrire deux jours d’incapacité temporaire de travail (ITT).

    Lorsqu’il est enfin maîtrisé, il aurait crié « Allah Akbar », selon les sources de France Bleu Gard Lozère. Pour le moment, aucune information concernant un attentat déjoué n’a été communiquée, et rien n’indique si les menaces du suspect étaient avérées. Il risque jusqu’à huit ans de prison et 750 euros d’amende pour ces menaces, ainsi que deux ans d’inéligibilité.

    À la suite de ces événements, les deux individus ont été arrêtés et amenés au commissariat de Nîmes. Ils ont finalement été tous deux relâchés et comparaîtront prochainement devant la justice.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    France24 - World

    In pictures: The timeline and legacy of the Iraq war, 20 years on

    Issued on: 19/03/2023 - 19:13Modified: 20/03/2023 - 12:13

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    On March 20, 2003, an international coalition led by the United States, including troops from Australia, Poland and the United Kingdom, invaded Iraq. US President George W. Bush announced the objective was to "to disarm Iraq, to free its people and to defend the world from grave danger". The war toppled the dictator Saddam Hussein but it also unleashed chaos throughout the country. An estimated 300,000 Iraqis were killed between 2003 and 2023, according to the Watson Institute for International and Public Affairs at Brown University, as were more than 8,000 US military, contractors and civilians. The period was marred by unemployment, dislocation, terrorism, and years without reliable electricity or other public services. From years of sectarian fighting and daily carnage to the Abu Ghraib prisoner abuse scandal, FRANCE 24 looks back on the war that changed the destiny of Iraq.

    BBC

    Met Police: Women and children failed by 'boys' club', review finds

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    Watch: Baroness Casey: "It's time for the organisation (Met Police) not to be in denial"

    Women and children have been failed by the Metropolitan Police, with racism, misogyny, and homophobia at the heart of the force, a blistering review says.

    Baroness Casey says a "boys' club" culture is rife and the force could be dismantled if it does not improve.

    Her year-long review condemns systemic failures, painting a picture of a force where rape cases were dropped because a freezer containing key evidence broke.

    The Met's Commissioner Sir Mark Rowley admitted "we have let Londoners down".

    Baroness Casey was appointed to review the force's culture and standards after the abduction, rape and murder of Sarah Everard by serving police officer Wayne Couzens, in 2021.

    During the course of her review, another Met officer, David Carrick, was convicted of a series of rapes, sexual offences and torture of women.

    The 363-page report condemns the force as institutionally racist, misogynist and homophobic. Staff routinely experience sexism, it adds. There are racist officers and staff, and a "deep-seated homophobia" in the organisation.

    But Sir Mark told Radio 4's Today programme that while he accepted the "diagnosis" of the report he would not use the expression "institutional racism", describing it as ambiguous and politicised.

    He said "hundreds" of "problematic" officers have been identified since he took over the force, and said the report has to be "a new beginning".

    Baroness Casey said the capital "no longer has a functioning neighbourhood policing service" and policing by consent was broken, especially for "communities of colour", who are "both over-policed and under-protected".

    The report says leadership teams at the top of the Met have been in denial for decades, and there has been a systemic failure to root out discriminatory and bullying behaviour.

    It says the force, the biggest in the UK, has failed to protect the public from officers who abuse women and Baroness Casey said she could not rule out more officers like Couzens and Carrick being in the Met.

    While domestic abuse cases have doubled in 10 years, the teams tasked with tackling the problem are understaffed, overworked and inexperienced. The Met has not made its publicly-stated policy to crack down on abusers an "operational reality", the report found.

    Baroness Casey told the BBC that rape detectives are working with insufficient resources while "the guys that hold the firearms get any toy they want".

    One officer told the review the Met's rape detection rates were now so low "you may as well say it is legal in London".

    "It's kind of reflective of how we treat and view our female colleagues," they added.

    The report says that discrimination "is often ignored" and complaints "are likely to be turned against" ethnic minority officers, to the point where black officers are 81% more likely to be in the misconduct system than white colleagues.

    "Attempts to improve diversity in the Met are not succeeding," Baroness Casey says in the report, adding: "Deep in its culture it is uncomfortable talking about racism, misogyny, homophobia and other forms of discrimination."

    The report also reveals:

    Baroness Casey said austerity had "disfigured" the Met, and other pressures like court backlogs and London's expanding population have put the force under further strain.

    But she says she felt not enough had changed since the 1999 Macpherson report, published after the murder of black teenager Stephen Lawrence, which labelled the Met "institutionally racist" - a problem the force is "yet to free itself from".

    "That's not on Cressida Dick," Baroness Casey told reporters - acknowledging Sir Mark's predecessor as the force's commissioner, who resigned last year.

    "That's on every commissioner and a lot of politicians. It is rot when you treat Londoners in a racist fashion, that goes over a long period of time," she wrote.

    Stephen's mother, Baroness Doreen Lawrence, said the report had come as "no surprise" to her and it had never been a case of a few bad apples in the Met. "It is rotten to the core," she said.

    The force has had almost 30 years since her son's death and the recognition of institutional racism by Sir William Macpherson to put its house in order, she said. "It has not done so, either because it does not want to or it does not know how to," she added.

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    Met Commissioner Sir Mark Rowley: "We have let Londoners down... the findings are brutal"

    The review made 16 recommendations, including greater independent oversight, drafting in independent experts, having regular progress updates overseen by the mayor and triggering an immediate overhaul of vetting in order to "guard against those who intend to abuse the power of a police officer".

    To regain trust, the Met must rebuild its frontline police service, open itself up to comprehensive investigations in two and five years' time, and establish a process to "apologise for past failings and rebuild consent".

    Baroness Casey said the specialist Parliamentary Protection Diplomatic Command department - the team both Couzens and Carrick had been a member of - should be disbanded in its current form, and all firearms officers re-vetted.

    The report also calls for a dedicated women's protection service and a broad new strategy for protecting children, including preventing the "adultification" of young people who are regarded as "threats rather than children who need protection from harm".

    It also said there should be a fundamental reset of stop and search in London, including the introduction of an independent monitor to assess its use.

    Baroness Casey concluded: "If sufficient progress is not being made at the points of further review, more radical structural options - such as dividing up the Met into national, specialist and London responsibilities - should be considered."

    Asked if he would tell his daughters they could trust the police, Prime Minister Rishi Sunak said: "I need the answer to that question to be 'yes' and at the moment trust in the police has been hugely damaged."

    Pressed on whether that extended to himself, he told BBC Breakfast it was "everyone's trust" that had been put under strain.

    London Mayor Sadiq Khan said today was "one of the darkest days in the 200-year history" of the Met but said the report did not surprise him as it chimed with his own personal and professional experiences.

    Systemic issues needed to be addressed if the Met was to have a future, he added, but insisted the force did not need to be broken up.

    Sir Mark has been backed by the government, Baroness Casey and the mayor to tackle the problems - but the report's author told the BBC that "if Mark Rowley can not fix this organisation...then yes, it may need to be broken up".

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    Var : des policiers attaqués par un individu armé qui a crié “Allah Akbar” et disait vouloir mourir en martyr

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    L’enfant confié à un membre de sa famille 

    Mobilisés sur place, les policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) ont tenté de discuter avec l’individu depuis l’extérieur de l’appartement, poursuit la chaîne. Ensuite, craignant que le fils de l’individu ne soit en danger, les policiers ont pris la décision d’entrer. Aussitôt, l’homme – qui était armé de deux couteaux – s’est jeté dans leur direction. D’après BFMTV, le trentenaire aurait crié : « Nous allons mourir en martyrs. » Et cela, avant d’essayer de poignarder deux agents, qui ont été blessés au niveau des doigts. Une fois maîtrisé, l’individu a été conduit à l’hôpital psychiatrique. Quant au petit garçon, indemne, il a été confié à un membre de son entourage familial.

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    France24 - World

    French government faces make-or-break vote after pension reform uproar

    Issued on: 20/03/2023 - 08:18

    NEWS WIRES Andrew HILLIAR

    French Prime Minister Elisabeth Borne on Monday faces two motions of no confidence in the National Assembly lower house, after forcing through an unpopular pension reform last week without a vote. 

    While her allies in President Emmanuel Macron's camp have the largest number of MPs, they do not control an absolute majority in the chamber — meaning they could be defeated if the entire opposition unites in one of the ballots, set for debate from 4 pm (1500 GMT).

    But few observers believe the opposition can muster the numbers to topple the government.

    "Let's get clarity. The vote means clarity," Aurore Berge, chief of the pro-government MPs, told broadcaster Franceinfo Sunday.

    "It's about one sole question: is the pension reform indispensable or unbearable for the French public?"

    Macron's widely disliked campaign pledge to raise the retirement age from 62 to 64 — extending the number of years people must pay into the system to receive a full pension — was passed on Thursday using the French constitution's Article 49.3.

    The provision means that the bill automatically becomes law unless the government loses a no-confidence vote, with two motions since filed: one from a small centrist group, and the other from the far-right National Rally.

    Borne and her ministers failed to woo enough MPs from the conservative Republicans party to clear the threshold for a majority last week, but now hope they will not vote to eject the government.

    Macron — who has made no public comments since Thursday — broke his silence on Sunday, saying in a statement issued to AFP that he hopes "the text on pensions can go to the end of its democratic journey with respect for all". 

    Republicans leader Eric Ciotti has said he refuses to "add chaos to chaos" and so his party will not back the no-confidence motions. With only a few likely rebels in his ranks, most expect the government to survive.    

    Protests and strikes          

    The government says its pension changes are needed to avoid crippling deficits in the coming decades linked to France's ageing population.

    "Those among us who are able will gradually need to work more to finance our social model, which is one of the most generous in the world," Finance Minister Bruno Le Maire said Sunday.

    Opponents of the reform say it places an unfair burden on low earners, women and people doing physically wearing jobs. Opinion polls have consistently showed majorities opposed to the changes.

    Thursday's adoption of the pension reform triggered spontaneous demonstrations in Paris and other major French cities, which in some instances descended into clashes with police.

    169 people were arrested nationwide on Saturday during such protests, including one that assembled 4,000 in the capital.

    Strikes, including by oil refinery workers and Paris rubbish collectors, have continued, with some set to intensify, and another nationwide day of action has been scheduled for Thursday.

    "For as long as the 64-year reform is on the table, we have to keep it up," hard-left former presidential candidate Jean-Luc Melenchon told broadcaster RTL on Sunday.

    But he urged people demonstrating against the reform to shun violence.

    "Don't make our struggle invisible with practices that would be turned against us," Melenchon said. "Mr Macron... is counting on people going too far, so as to profit from a situation of fear."              

    What's next?

    Some observers expect that whether the government stands or falls, Macron will soon name a new prime minister to try and reset his image.

    The move would be "the least risky and the most likely to give him new momentum," Bruno Cautres of the Centre for Political Research told AFP.

    He nevertheless warned that the switch "can't be made under pressure" in the immediate aftermath of the pensions row.

    Any possible gains from firing Borne are limited, as Macron is unlikely to change unpopular policies along with his personnel. A second option then, would be to dissolve parliament and call fresh elections.

    But "when you're in this much of a cycle of unpopularity and rejection over a major reform, it's basically suicidal" to go to the polls, said Brice Teinturier of polling firm Ipsos.

    A Harris Interactive survey of over 2,000 people this month suggested that the only winner from a new general election would be the far right, with all other major parties losing ground.

    >> Read more: After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?

    (AFP)

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    Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France

    FRANCE IN TURMOIL

    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

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    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    Valeurs Actuelles

    Paris : une femme retrouvée morte égorgée dans le 12e arrondissement

    Nouveau drame dans la capitale. Une femme a été retrouvée morte dans la matinée de ce lundi 20 mars, dans le 12e arrondissement de Paris. Elle a été égorgée au couteau par un individu, qui serait son compagnon, d’après des informations de BFMTV.

    Les faits se sont déroulés peu avant 9 heures dans le hall d’un immeuble rue de Prague. La victime est décédée sur place. Selon une voisine, elle était encore vivante quand les secours sont arrivés. On ignore pour l’heure les circonstances exactes de cette dramatique agression. La piste du féminicide est, pour le moment, privilégiée par les enquêteurs.

    Le suspect interpellé

    L’homme d’une quarantaine d’années serait le conjoint de la victime. Après avoir pris la fuite, il s’est retranché dans l’église Sainte-Marguerite, rue Saint-Bernard, dans le 11e arrondissement. Il a rapidement été interpellé par les forces de l’ordre. Le 2e district de police judiciaire de Paris est en charge de l’enquête.

    La gardienne d’un immeuble proche des lieux du drame a raconté à nos confrères du Figaro avoir entendu le « cri d’une femme » alors qu’elle était en train ce matin de nettoyer « le tas de poubelles devant chez elle ». « Trois ouvriers qui étaient sur l’échafaudage d’un immeuble voisin ont couru après le suspect jusqu’à l’église », où il a par la suite été interpellé. Ces trois ouvriers sont partis faire leur déposition plus tard dans la matinée.

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    Valeurs Actuelles

    Essonne : la police démantèle un “call-center” de cocaïne

    Coup de filet dans l’Essonne. Quatre hommes ont été interpellés en début de semaine dernière par les enquêteurs de la sûreté départementale pour avoir réceptionné, conservé et livré de la cocaïne à travers le département. Ces derniers les avaient dans le viseur depuis fin 2022.

    Selon une source policière du Parisien, il y a tout juste une semaine, lundi 13 mars, les quatre trafiquants de drogue présumés ont été interpellés à leurs domiciles de Massy, Longjumeau et Brétigny-sur-Orge. Âgés de 27 à 29 ans, ils ont été placés en garde à vue avant d’être déférés dans la semaine en vue d’une comparution immédiate.

    « Plusieurs dizaines de milliers d’euros de manque à gagner »

    Tout était organisé minutieusement dans un petit « call-center ». Les clients devaient appeler pour se faire livrer de la cocaïne. La livraison était possible dans tout le département. Les quatre hommes avaient chacun leur rôle : « Il y avait un chef, deux nourrices aussi revendeurs, et un livreur », indique une source proche de l’enquête à nos confrères.

    Après leurs arrestations, des perquisitions ont été faites au domicile des suspects. Chez l’un d’eux, les policiers ont retrouvé environ 400 g de cocaïne et plus d’un kilo de produit de coupe. Soit l’équivalent de « plusieurs dizaines de milliers d’euros de manque à gagner ». Un pistolet « gomme-cogne » a également été saisi.

    Les quatre suspects étaient déjà enregistrés dans les services de police pour trafic de stupéfiants. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire, tandis que les deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Leur procès devrait se tenir fin avril, au tribunal correctionnel d’Evry-Courcouronnes.

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    BBC

    Ukraine says Russian missiles destroyed in Crimea

    An explosion in the north of annexed Crimea has destroyed Russian missiles being transported by rail, Ukraine's defence ministry has said.

    The Russian-installed head of the city of Dzhankoi said the area had been attacked by drones.

    Ukraine announced the explosions but, as is normal, did not explicitly say it was behind the attack.

    If confirmed, it would be a rare foray by Ukraine's military into Crimea, which has been annexed since 2014.

    Russia has suffered attacks in Crimea before, but in most cases, responsibility has either been unacknowledged by Ukraine or blamed on some kind of partisan sabotage.

    This strike, if confirmed, suggests that the capacity of the Ukrainian air force to deploy drones has increased.

    Until now, Crimea has largely seemed out of the range of Ukrainian missiles. But this attack indicates that a drone at least can reach deeper behind Russian lines than previously thought.

    The "mysterious" explosions destroyed Russian Kalibr-NK cruise missiles, intended for use by Russia's Black Sea Fleet, Ukrainian defence intelligence said. Kailbr missiles have been widely used in attacks on Ukrainian cities and infrastructure in recent months.

    One unconfirmed report from a resident cited on Ukrainian TV spoke of "booms" that went on for 30 minutes, leaving part of Dzhankoi with no electricity. The blasts "continue the process of Russia's demilitarisation and prepares the Ukrainian peninsula of Crimea for de-occupation", the defence ministry said.

    Dzhankoi has been used by Russian forces as a rail hub between Crimea and other areas of occupied Ukraine. Russian TV reports said that Tuesday's strike had not caused any damage to rail infrastructure.

    Russia's investigative authority said a residential building and a shop were damaged, according to initial findings. All the targets were civilian, it claimed.

    Ihor Ivin, the Russian-installed administrator, said a 33-year-old man was taken to hospital for treatment for a shrapnel injury from a downed drone. He made no mention of any military targets being damaged.

    Several buildings caught fire and the power grid was damaged, Mr Ivin was quoted as saying by local media. Another Russian-appointed official said a drone had been hit over a technical school, between an instruction area and a student residence.

    Russia's top official in occupied Crimea, Sergei Aksyonov, said air defences near Dzhankoi had been activated and the situation was under control. He urged residents not to pay attention to "fakes disseminated by Ukrainian propaganda".

    Last August, an ammunition depot was targeted near Dzhankoi. Weeks later, Russia blamed Ukraine for carrying out a drone attack on the Black Sea Fleet in the Crimean port city of Sevastopol in which a warship was damaged.

    This latest attack suggests Kyiv is determined to continue harrying the supply chains of Russian forces, targeting in particular its stock of missiles, as well as the routes along which they may be transported into southern occupied Ukraine via Crimea.

    Speaking on Ukrainian TV, military spokeswoman Natalia Humeniuk reminded viewers that Dzhankoi was a hub station for the occupying force and that, from the start of the Russians' full-scale invasion, it had been made clear that defeating their logistics would play a big part in the future status of Crimea.

    Kyiv has a political incentive to keep Crimea in the news, too: a reminder that its current objective is not just to force Russian forces out of those areas captured since February last year, but also from the Black Sea peninsula annexed illegally in 2014.

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    BBC

    Her gender had a huge role to play

    With more restaurants per capita than any other French city and the home of Rue du Bœuf (the street with the most Michelin stars in the country), Lyon is France's undisputed gastronomic capital. And although the city has become synonymous with the name Paul Bocuse (1926-2018) – with five restaurants falling under the late chef's brand, and even Halles de Lyon – Paul Bocuse (an indoor food market) bearing his name – its culinary legacy began long before he rose to fame.

    Known as "the mother of French cooking", Eugénie Brazier (or Mère Brazier) never completed primary school and was forced to leave home at 19 after becoming pregnant. Yet, by the time she turned 40, she was running two restaurants and was the most decorated chef in the world. In 1933, she would become the first person to receive six stars in the Michelin Guide, a record that remained unchallenged until Alain Ducasse matched her in 1998. She was also largely responsible for teaching Bocuse his trade.

    Brazier was no doubt a tour de force. So, why, then, have her achievements been largely forgotten, while those of chefs like Bocuse have been lauded?

    One of her restaurants, the currently two-starred La Mère Brazier, is still running to this day under the guidance of chef Mathieu Viannay. Inside, the 1933 Michelin guide sits proudly in a glass case, while a photo of Brazier in a starched white blouse lines a sliding door. Although Brazier's legacy is kept alive in the restaurant, few people know about her important contributions to French gastronomy. Viannay believes this is due to the time she was living in.

    "Brazier is well-known to anyone who knows the history of French cuisine," Viannay said. "When I reopened the restaurant in 2008, articles came out in 80 different countries. But Brazier came from a time when chefs weren't in the media."

    Chef Mathieu Viannay runs the currently two-starred La Mère Brazier (Credit: Hemis/Alamy)

    Given that famous male French culinary names like François Pierre de la Varenne, Marie-Antoine Carême and Auguste Escoffier all pre-dated Brazier but are much better known globally, the timeframe can't be the only reason for her relative anonymity.

    "Her gender had a huge role to play," explained food historian Dr Annie Gray. "France's culinary scene was largely split into two categories: haute-cuisine, prepared by those with classical training (mostly men); and cuisine de la grand-mère, grandmother's style cooking, usually accompanied by the stereotypical image of the buxom woman at the stove."

    In the 19th and early 20th Centuries, the route to becoming a top chef in France followed strict rules. Boys aged between 10 and 13 would start apprenticeships in kitchens, working their way up the ranks. Training would follow, largely in Paris, but often with a spell in Nice and on the Normandy coast, working in casino resorts. Women weren't made apprentices, and Brazier was no exception.

    Growing up in the early 1900s, her family lived on a farm in La Tranclière, 56km north-east of Lyon. Under her mother's instruction, Brazier began to cook as soon as she could hold a spoon. By the age of five, she could make two types of tarts, although she wasn't allowed to light the oven. She was responsible for the family pigs, and her schooling was sporadic at best. She only attended classes during winter when there was less work to do on the farm.

    Eugénie Brazier opened La Mère Brazier on Rue Royale in the 1920s (Credit: Hemis/Alamy)

    Brazier's mother died when she was just 10, and she took a job at a neighbouring farm to help provide for her family. But in 1914, the 19-year-old Brazier became pregnant out of wedlock and her father kicked her out, as it was considered scandalous in those times. To make ends meet, Brazier got a housekeeping job with a wealthy Lyonnaise family, the Milliats, placing her son, Gaston, in a pensionnat (boarding school). She travelled with the family each year as they spent winters in Cannes in southern France, and eventually took on the additional role of cook once the family decided to live there year-round. With no cookbooks to consult, she would ask merchants or local hotel staff for recipes and recreate them from memory.

    After World War One, Brazier, now a more seasoned cook, started working in the kitchen of Mère Filloux, a restaurant in Lyon's Brotteaux neighbourhood with an all-female staff, which was common at the time. Typically, bouchons (traditional restaurants) were run by women called "Lyonnaise mothers", who served offal and offcuts of meat to hungry businessmen and silk workers.

    By 1922, Brazier had saved enough money working at Mère Filloux and other restaurants to buy a grocery shop, which she turned into a small restaurant. There, she began making a name for herself preparing dishes like crayfish in mayonnaise, roast pigeon and country-style peas and carrots. She later moved to a larger restaurant on Rue Royale in central Lyon, which is the site of the present-day La Mère Brazier. In 1928 she opened a second restaurant, also called La Mère Brazier, with a farm and cookery school, in the hills 19km outside Lyon at Col de la Luère.

    Eugénie Brazier was the first person ever to receive six Michelin stars (Credit: Hemis/Alamy)

    Being outside Paris was both key and detrimental to her success. The Michelin Guide (originally a motoring handbook designed to boost sales of Michelin tyres) inspired people to travel more, and as Lyon was a popular stop for motorists heading south from Paris, the notoriety of the city's restaurants – including Brazier's – grew. However, Paris was home to the great culinary schools like Le Cordon Bleu, and it held the crown for haute cuisine, which was more highly regarded than the traditional style of cooking largely found in Lyon.

    "Brazier's dishes remained firmly and unapologetically rooted in Lyonnaise cuisine, familiar and recognisable dishes that didn't try to approach the gilded cuisine of Paris," said Maryann Tebben, author of Savoir-Faire: A History of Food in France. "Bocuse was also based in Lyon, but [after training with Brazier] he apprenticed with [famous chef and restaurateur] Fernand Point and worked at the Lucas Carlton restaurant in Paris. His Parisian training was in full view."

    After the outbreak of World War Two, when France fell to German occupation, Lyon stood in Vichy (so-called "free") France. Brazier was allowed to continue operations, but quickly fell afoul of the Nazis, after complaining that stringent rationing was affecting the quality of her food. The restaurant closed in 1941 for the duration of the war and Brazier was imprisoned, although she never disclosed why.

    La Mère Brazier is still running to this day on Rue Royale in central Lyon (Credit: Anna Richards)

    After Brazier resumed work at the end of the war, she began to train aspiring chefs at her farm-restaurant in Col de la Luère. Paul Bocuse and Bernard Pacaud (founder and chef of L'Ambroisie in Paris) were among her protégées.

    In 1953, the director of New York's Waldorf Astoria hotel tried to hire Brazier to run their restaurant, offering a hefty annual salary. Brazier declined, refusing to uproot. She was even offered the Legion of Honour, the highest French order of merit, but again declined, saying that the award should be "reserved for more important things than cooking well".

    Brazier died aged 81 in 1977, leaving the running of her restaurant to her granddaughter, Jacotte. In 2004, the restaurant closed, remaining empty until 2008, when it was bought by Viannay.

    For Viannay, the restaurant's history is of paramount importance. He describes himself as "a gatekeeper", knowing the institution will live on long after he is gone.

    Chef Mathieu Viannay has modernised the menu at La Mère Brazier (Credit: Hemis/Alamy)

    The simplicity of ingredients and elements of Brazier's traditional style of cooking are two things that he has kept consistent since Brazier's time. Although he's modernised the menu, old favourites such as Bresse chicken and cervelle de canut (a soft Lyonnais cheese infused with herbs) still regularly feature on the menu.

    While Brazier's legacy lives on through the restaurant, the gender divide in the culinary world still exists, as only around 6% of Michelin-starred restaurants in France are helmed by women. French chef Anne-Sophie Pic, who has followed in Brazier's footsteps as a culinary pioneer, is currently the only women in France to have a three-Michelin-starred restaurant.

    Brazier deserves to be on the podium with the grandfathers of French cuisine

    "Brazier deserves to be on the podium with the grandfathers of French cuisine," said Gray. "With restaurants like noma closing, the age of ridiculously intensive preparation is over. There's room for French cuisine to take a look at itself and change."

    BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future. 

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    Valeurs Actuelles

    Gard : des cocktails Molotov lancés sur la gendarmerie de Saint-Ambroix

    Le pire a été évité à la gendarmerie de Saint-Ambroix, dans le Gard. Ce dimanche 19 mars, aux environs de 13 h, un homme âgé de 33 ans s’est rendu devant le bâtiment, transportant avec lui une caisse d’une vingtaine de bouteilles, transformées en cocktails Molotov.

    Il a allumé cinq de ces explosifs et les a lancés contre la façade de la gendarmerie, rapporte France Bleu. Heureusement, seul le chiffon a pris feu, sans atteindre le produit explosif. Les bouteilles ne se sont donc pas enflammées complètement.

    Tentative de meurtre

    Sur place, un gendarme est pris pour cible. Par chance, il ne sera pas touché. L’individu a été immédiatement interpellé, avant d’avoir le temps de jeter plus d’explosifs. Lorsqu’il est interrogé, il tient des propos confus, en évoquant simplement son mal-être. Aucun lien, à priori, avec les contestations contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3 par la Première ministre.

    Le procureur de la République d’Alès, François Schneider, a indiqué à nos confrères que le suspect, inconnu de la justice, est actuellement en garde à vue et sera poursuivi pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

    Gard : les dernières actualités

    Gard : trois chiens mortellement empoisonnés lors du championnat de canicross

    Nîmes : un clandestin condamné pour agression sexuelle sur un mineur de 12 ans

    Gard : la préfecture ferme une école clandestine accusée de dispenser un enseignement inspiré des Frères musulmans

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    Val-de-Marne : un CRS de Strasbourg en déplacement s’est suicidé

    Un nouveau drame dans la police. Un jeune policier s’est suicidé, samedi 18 mars. Il était affecté à la CRS 37 de Strasbourg (Bas-Rhin), et s’est donné la mort tandis qu’il était en déplacement dans le cantonnement de Pondorly situé à Chevilly-Larue (Val-de-Marne). C’est le syndicat de police Alliance Police Nationale du Bas-Rhin qui a partagé la triste nouvelle.

    Selon les informations dévoilées par le site Actu17, il aurait utilisé son arme de service. Il a été retrouvé, sans vie, par ses collègues de casernement, qui sont encore sous le choc.

    46 suicides en 2022

    Il n’est malheureusement pas le seul officier à avoir mis dramatiquement fin à ses jours. Depuis le début de l’année, il s’agit au moins du quatrième suicide dans les rangs des policiers nationaux. Il y a un peu moins d’un mois, c’est un policier de la CRS autoroutière Nord Île-de-France, dans le Val-d’Oise, qui avait mis fin à ses jours.

    En France, ils sont 46 à s’être ôté la vie en 2022, une grande partie exerçant en Île-de-France. Toutes forces de sécurité confondues (police municipale, nationale, gendarmerie, gardiens de prison, douane), en 2022 en France, il y a eu 78 passages à l’acte.

    Le syndicat de police Alliance Police Nationale du Bas-Rhin « adresse ses plus sincères condoléances à ses proches, amis et collègues. Nous pensons à la Compagnie et à la famille plongée dans le deuil et la tristesse ».

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    Seine-et-Marne : une migrante algérienne interpellée après avoir poignardé à mort l’hôte qui l’hébergeait

    Sordide histoire que celle qui s’est déroulée à Meaux (Seine-et-Marne). Comme le relate Actu.fr le dimanche 19 mars, une ressortissante algérienne de 50 ans a poignardé à mort la personne qui l’hébergeait. Interpellée, elle a été placée dans un institut psychiatrique.

    Selon nos confrères, les faits se sont déroulés le soir du samedi 18 mars 2023 vers 20 h 30. En sortant des toilettes, la femme a asséné trois coups de couteau à son hôte, sans aucune raison apparente. Atteint au cœur, au flanc et au bras gauche, l’homme de 58 ans a réussi à quitter l’appartement pour aller frapper chez un voisin, qui a appelé les secours. Gravement blessée, la victime est décédée à l’hôpital peu après son arrivée.

    Placée en psychiatrie

    Arrivées sur les lieux, les forces de l’ordre ont interpellé la femme avant de lui faire passer une expertise psychiatrique afin de déterminer si son état était compatible avec une garde à vue pour homicide. Après examen, elle a été internée dans un établissement psychiatrique.

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    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    UN to release capstone report on climate change amid rising carbon emissions

    Issued on: 20/03/2023 - 12:00

    NEWS WIRES

    A major new United Nations report being released Monday is expected to provide a sobering reminder that time is running out if humanity wants to avoid passing a dangerous global warming threshold.

    The report by hundreds of the world’s top scientists is the capstone on a series that summarizes the research on global warming compiled since the Paris climate accord was agreed in 2015.

    It was approved by countries at the end of a week-long meeting of the United Nations’ Intergovernmental Panel on Climate Change report in the Swiss town of Interlaken, meaning governments have accepted its findings as authoritative advice on which to base their actions.

    At the start of the meeting U.N. Secretary-General Antonio Guterres warned delegates that the planet is “nearing the point of no return” and they risk missing the internationally agreed limit of 1.5 degrees Celsius (2.7 Fahrenheit) of global warming since pre-industrial times.

    The press conference for the launch of the IPCC #ClimateChange 2023: Synthesis Report starts today at 2pm CET. Follow live 👉 https://t.co/hd6OPJsn9S pic.twitter.com/BCpBmSQ3Cb

    March 20, 2023

    That's because global emissions of carbon dioxide and other greenhouse gases keep increasing — mainly due to the burning of fossil fuels, deforestation and intensive agriculture — when in fact they need to decline quickly.

    Governments agreed in Paris almost eight years ago to try to limit temperature rise to 1.5 C or at least keep it well below 2 C (3.6 F). Since then scientists have increasingly argued that any warming beyond the lower threshold would put humanity at dire risk. 

    Average global temperatures have already increased by 1.1 degrees Celsius (2 degrees Fahrenheit) since the 19th century, but Guterres insisted last week that the 1.5 C target limit remains possible "with rapid and deep emissions reductions across all sectors of the global economy.” 

    Monday's report comes after the IPCC made clear two years ago that climate change is clearly caused by human activity and refined its predictions for a range of possible scenarios depending on how much greenhouse gas continues to be released.

    The following year it published a report concluding that the impacts of global warming are already being felt and nearly half the world's population are "highly vulnerable to climate change.” Two months later it laid out what needs to be done to reduce the harm from warming that's already inevitable and prevent a further dangerous rise in temperatures; the sharp drop in cost of solar and wind power would make that easier, it noted.

    Three further special reports by the IPCC focused on the oceans, land and 1.5-degree target. The next round of reports won't be published until the second half of this decade, by when experts say it could be too late to take further measures allowing that ambitious goal to still be met.

    Governments agreed at last year's climate summit in Egypt to create a fund to help pay for the damage that a warming planet is inflicting on vulnerable countries, but failed to commit to new measures for reducing greenhouse gas emissions.

    The new synthesis report published Monday will play a pivotal role when governments gather in Dubai in December for this year's U.N. climate talks. The meeting will be the first to take stock of global efforts to cut emissions since the Paris deal, and hear calls from poorer nations seeking more aid.

    Guterres, the U.N. chief, recently argued that fossil fuel companies should hand over some of their vast profits to help victims of climate change.

    (AP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} One Forest Summit

    Earth’s ‘green lung’ rainforests take centre stage at talks in Gabon

    CLIMATE EMERGENCY

    CO2 capture and storage: Environmental lifeline or blank cheque for polluters?

    environment

    UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021

    Valeurs Actuelles

    Seine-Saint-Denis : elle tue son bébé de 3 mois à coups de couteau

    Une découverte macabre. Le corps d’un bébé de 3 mois a été retrouvé, sans vie, ce samedi 18 mars, dans une maison à Stains (Seine-Saint-Denis). La petite fille aurait été égorgée au domicile familial. La mère de l’enfant a été interpellée. Elle est suspectée d’avoir asséné un coup de couteau mortel au nourrisson.

    Selon les informations de nos confrères du Parisien , la police a été alertée par le SAMU peu avant 18 heures. Sur place, ils ont constaté que la petite fille de 3 mois présentait une plaie à la gorge, visiblement causée par un coup de couteau.

    La mère hospitalisée en psychiatrie

    À l’arrivée des forces de l’ordre, les parents de la petite fille ainsi que les grands-parents paternels et deux autres enfants du couple, âgés de 3 et 11 ans, étaient présents dans l’appartement. Les parents du nourrisson ont été interpellés et placés en garde à vue le soir du drame.

    La mère de famille présentant des signes d’instabilité, la police a fait venir un médecin afin de l’examiner. Selon une source proche du quotidien, l’examen médical a révélé que le régime de la garde à vue auquel elle venait d’être soumise était « incompatible » avec son état de santé. La femme aurait tenu des « propos délirants » et souffrirait d’une dépression post-partum assez sévère.

    Elle a par la suite été hospitalisée en unité psychiatrique. Une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis pour déterminer les circonstances du drame.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    BBC

    Even if you printed a million digits every second, since the beginning of time, you wouldn't be able to say those numbers

    What's the biggest number you can think of? When I was a child, it's the kind of question we'd ask each other in the school playground. Someone would say something hopelessly naïve like "a billion billion billion", only to be outstripped by a peer who knew about trillions, squillions or kajillions (it didn't matter if only one of those is real).

    Eventually, someone would remember that they knew the winning answer: "infinity!" But the smugness was short-lived. Another kid – with a mathematical mic drop – soon pointed out that they could beat it, with "infinity… plus one".

    Trying to imagine and understand very big numbers, however, is more than just playground game. It's a task that mathematicians have thought about for centuries. They've proposed the existence of numbers that are so enormous that no human being has ever successfully brought them to mind in full, let alone written them down. And as for infinity, it turns out there is more than one of those – and, counterintuitively, some infinities are bigger than others.

    This article is part of a BBC Future series called Immensities. Through stories from the worlds of science, philosophy, psychology and history, our goal is to see the world with fresh eyes: nature at its grandest, and the human world at its most awe-inspiring.

    Let's start with an obvious point that was lost on my 10-year-old self. There is no specific number you could describe as the biggest, since natural numbers are infinite. You can't win the playground game.

    However, that doesn't mean that all the big numbers have been thought of, expressed, written down… or even represented by computers.

    First let's climb up the ladder of numbers directly beyond those used in day-to-day life. In news headlines, the biggest numbers – of national debt, for instance – tend to be expressed in the trillions. But there's a hiererchy of ever-bigger numbers that come afterwards, the names of which rarely get mentioned. It starts with quadrillions, quintillions, sextillions and so on. A quadrillion (the US version) has 15 zeroes, a quintillion has 18, and a sextillion has 21.

    Some numbers are so enormous they cannot be conceived of in the mind (Credit: Emmanuel Lafont)

    These numbers are enormous. The human body has around 30 trillion cells – so to get a quadrillion cells in a room, you'd need 34 people. And quintillions only really come into play if you want to talk about, say, how many insects there are on Earth (around 10 quintillion). The number sextillion, meanwhile, is so big that a tower of sextillion people would be 180,000 light years tall – bigger than the diameter of the Milky Way.

    You can keep going up to a centillion, which has 303 zeroes in the US version (and beyond, with duocentillion, trecentillion, but these are less standardised). Realistically, only physicists and mathematicians would have much use for a centillion, and even then, only in specialist fields like string theory. If Elon Musk wanted to become a centillionaire, he would have to earn his current wealth every millisecond for the next 1.7 x 10^282 years – a number 283 digits long. 

    Googols and googol plexes

    Another big number, which is not as big as a US centillion, but perhaps better-known, is a googol. This a one followed by 100 zeroes – 10^100, and also happens to have provided the inspiration for a well-known search engine. Google's founders were drawn to it because it gave a nod to the vast amount of information found online. However, so far the internet isn't anywhere near that big: to date, the Internet Archive's Wayback Machine has indexed only 801 billion web pages since the 1990s.

    It's possible to supercharge a googol by making it into a googol plex (the name of Google's California headquarters.)  This number is 10 to the power of a googol – or 10 to the power of 10 to the power of 100.

    To get my head around just how big this is, I spoke with the mathematician Joel David Hamkins of the University of Notre Dame in the US, who writes a newsletter about enormous numbers and infinity called Infinitely More.

    A googol plex, he explains, is a one followed by a googol number of zeroes. How long would it take you to write that down? Well, you certainly couldn't do it in your own lifetime, even if you started when you first picked up a pencil as a child.

    To get a handle on just how many digits we're talking about, Hamkins proposes the following thought experiment:

    "Suppose that I gave you this printing device: a super-fast printer that would print numbers, and let's suppose, for example, it could print a million digits every second," he says. Now imagine it began printing at the beginning of the Universe, 13.8 billion years ago – or 10^18 seconds. "Even if you're printing a million digits every second, if you let this thing go from the beginning of time, from the Big Bang, you wouldn't even be close, you would have just the tiniest fraction of a googol plex."

    Counterintuitively. some infinities are larger than others (Credit: Emmanuel Lafont)

    Hamkins also points out something intriguing – there are large numbers smaller than a googol plex that cannot be reduced to a simpler notation or a single word, and therefore are "fundamentally beyond our comprehension". They've never been imagined or expressed.

    "The only way to say what those numbers are is to say their digits. But even if you printed a million digits every second, since the beginning of time, you wouldn't be able to say those numbers," he says. "So this is an interesting situation, because it means that we have simple descriptions of enormous numbers, but lots of numbers in between are extremely difficult to describe. There are milestone numbers that are simple in terms of their descriptive complexity, but there are these oceans of complexity between them."

    However, mathematicians have described numbers even bigger than a googol plex. The most famous is Graham's number.

    Conceived of in the 1970s, the mathematician Ronald Graham used it as part of a mathematical proof. He proposed it to solve a problem in a branch of mathematics called Ramsey theory, which deals with how to find order in chaos.

    Understanding the maths behind it is a little involved, but the main thing to know is that creating it involves exponentiation to a truly brain-shattering degree. Graham himself explains why in this video for the mathematics YouTube channel Numberphile.

    Oh, and you should also know that even if you did try to write it down on paper, there wouldn't be enough room in the visible Universe to fit it in.

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    What about infinity though? For the average person, infinity seems a straightforward concept – it's not a number, rather something that goes on forever. Whether the human mind is capable of truly understanding it, however, is another question.

    In the 1700s, the writer and philosopher Edmund Burke wrote that "infinity has a tendency to fill the mind with that sort of delightful horror which is the most genuine effect and truest test of the sublime". For Burke, the concept evoked a mixture of astonishment and fear; pleasure and pain, both at the same time. And there were few times that people would ever encounter it in the world, apart from in the imagination, and even then they could not truly know it.

    However, the following century, the logician Georg Cantor took the concept of infinity and made it even more mind-bending. Some infinities, he showed, are bigger than others.

    How so? To understand why, consider the numbers as 'sets'. If you were to compare all natural numbers (1, 2, 3, 4, and so on) in one set, and all the even numbers in another set, then every natural number could in principle be paired with a corresponding even number. This pairing suggests the two sets – both infinite – are the same size. They are 'countably infinite'.

    However, Cantor showed that you can't do the same with the natural numbers and the 'real' numbers – the continuum of numbers with decimal places between 1, 2, 3, 4 (0.123, 0.1234, 0.12345 and so on.)

    If you attempted to pair up the numbers within each set, you could always find a real number that does not match up with a natural number. Real numbers are uncountably infinite. Therefore, there must be multiple sizes of infinity.

    This is hard to accept, let alone picture, but that's what happens to the mind when it tries to grapple with mathematical enormity. Such enormous numbers are a great deal more difficult to understand than a 10-year-old me could ever have imagined.

    *Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future. Twitter: @rifish

    The author used ChatGPT to research trusted sources and calculate parts of this story.

    Update 21 March: The explanation of multiple infinities has been corrected to describe Cantor's proof about real vs natural numbers.

    --

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    Valeurs Actuelles

    Le contact presse de Twitter automatisé pour envoyer un émoji “caca” comme réponse aux mails des journalistes

    Il est sûrement le milliardaire américain qui fait le plus parler de lui. Depuis son rachat du réseau social Twitter, Elon Musk enchaîne les polémiques et les annonces plus surprenantes les unes que les autres. Ce 19 mars, le patron de la plateforme a confirmé sa volonté de ne plus répondre aux journalistes. Et quoi de mieux qu’un émoji pour faire passer un message ?

    La boîte mail de l’équipe presse de la plateforme a été automatisée. Désormais, à la réception de n’importe quel message, un émoji « caca » est instantanément envoyé, rapporte BFMTV.

    press@twitter.com now auto responds with 💩

    — Elon Musk (@elonmusk) March 19, 2023

    Un service presse inexistant

    L’équipe de communication de Twitter est effectivement silencieuse depuis le mois de novembre 2022, date à laquelle elle aurait été décimée. Après avoir racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a licencié plus de 50 % de ses employés pour réduire les coûts de la société. Aujourd’hui, l’entreprise compte environ 2.000 employés.

    Le chef d’entreprise avait déjà par le passé démantelé le service presse de son autre entreprise, Tesla. Un refus catégorique donc de communiquer avec les journalistes de quelque façon que ce soit. En décembre 2022, il avait ainsi désactivé les comptes de plusieurs journalistes américains écrivant régulièrement sur Twitter, avant de finalement les réactiver après une pluie de critiques.

    Les polémiques, Elon Musk les enchaîne depuis le rachat de la plateforme. Les licenciements et démissions massifs, les changements majeurs de l’expérience utilisateur, ou bien encore la désactivation de plusieurs comptes. Des sujets dont il n’est pas prêt d’aborder avec la presse.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    After six months of protests, Iranian women without headscarves has become the 'norm'

    The Observers

    Issued on: 20/03/2023 - 16:06

    After six months of protests over the death of Mahsa Amini, our Observers say that "irreversible" changes have taken place in Iranian society. The most noticeable is the number of Iranian women who are daring to go out in public spaces with their hair uncovered. Although the morality police still patrol the streets, and it's still illegal in Iran for women to go out without a headscarf, the movement has spread across the country. 

    This week on The Observers, we heard from two women in Iran who agree that they will no longer wear a headscarf, "no matter what". From big cities to small towns, many women across Iran are making the same decision, after six months of massive protests have turned the tide in Iranian society. 

    Mahi (not her real name) is a 35-year-old woman living in Tehran:

    I literally burnt my headscarves a few months ago. I never wear a headscarf anymore. I go out on the street, I go to cafés, even to banks, and I took a flight without wearing a headscarf. Until a month or two ago, men and other women would smile at me when I went for a walk in public and say encouraging words like "Well done" or "I am proud of you". Now I've been seeing for weeks that not wearing a headscarf has become the norm – people don't even see it as something special.

    Even men who seem to be religious look away but say nothing. How this has changed so quickly is inconceivable to me. You get the feeling that society has put an invisible safety net around women without headscarves to keep them in the fight.

    But the real battle with the Islamic Republic is still ahead of us. In a few weeks when it usually starts to get hot in Tehran, I don't see any reason to cover up like I used to. And I think many other women feel the same way, especially the younger generations. Even now, I sometimes see teenage girls walking down the street wearing crop tops, and when I imagine how these brave girls will dress in the summer, I already get excited. 

    Faranak (not her real name) travels home regularly to see her parents in a small town in Iran:

    For months now, I have seen many women walking the streets in our town without headscarves and teenage girls chatting and laughing in the streets without hijabs. Not wearing the hijab as a sign of boldness or, at best, weirdness has turned into a political act, a sign of courage to stand up for one's rights.

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    Iranians fight back as police violently repress protests over death of Mahsa Amini

    Poison attacks hit at least 26 girls' schools in Iran on Wednesday

    France24 - World

    Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war

    Issued on: 17/03/2023 - 12:56

    Lucile WASSERMANN

    Fallujah is one of the cities that has paid the highest price for the US-led invasion of Iraq two decades ago. A stronghold of support for former dictator Saddam Hussein, it quickly became the scene of brutal guerrilla warfare. The instability created by the conflict produced long-lasting effects. In particular, it laid the foundations for jihadism, giving birth to al Qaeda in Iraq, which later evolved into the Islamic State group. FRANCE 24's Lucile Wassermann reports.

    On March 20, 2003, then-US president George W. Bush launched Operation Iraqi Freedom, aimed at bringing down the regime of Saddam Hussein. The invasion was deemed illegal by the United Nations, and as we know today, was based on a lie: Iraq's alleged possession of weapons of mass destruction. No such weapons were never found. Intended to last just a few months, the war ultimately dragged on until 2011, leaving hundreds of thousands of Iraqis dead. 

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MIDDLE EAST MATTERS

    Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large

    REVISITED

    Tikrit: 20 years since the US invasion of Iraq, what has become of Saddam Hussein’s birthplace?

    Iraqi man living in Ohio plotted assassination of George W. Bush, FBI says

    BBC

    PSV Eindhoven: Fan given 40-year stadium ban for attack on Sevilla goalkeeper Marko Dmitrovic

    Last updated on 20 March 202320 March 2023.From the section European Football

    PSV Eindhoven have banned a supporter from their stadium for 40 years after he was found guilty of attacking Sevilla goalkeeper Marko Dmitrovic during a Europa League match.

    The 20-year-old man, who was already serving a national stadium ban and should not have been in the ground, was given a three-month prison sentence.

    He was also banned from the area around PSV's Philips Stadium for two years.

    The Dutch club also said it will look to recover financial damages from him.

    PSV can expect a heavy fine after Uefa opened a disciplinary case against them following the incident.

    The pitch invader, who PSV said entered the ground using a ticket bought by a friend, was already serving a national stadium ban until 2026 imposed by the Dutch football association.

    He approached Serb Dmitrovic near the end of the play-off second leg at the end of February and punched him in the face. The former Charlton goalkeeper wrestled the man to the ground and stewards led him away.

    Dmitrovic was able to continue as Sevilla lost 2-0 on the night, but went through 3-2 on aggregate.

    The Spanish six-time Europa League champions will play Manchester United in the quarter-finals.

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Nicolas Bay : Après les guerres et Daesh, quel sort pour les chrétiens et les Yézidis en Irak ?

    En 2017, après trois ans d’occupation synonyme d’exil forcé pour les minorités d’Irak, l’État islamique était vaincu. Après les crimes, les destructions, les autodafés et les exécutions de masse commis par Daesh contre les minorités ethniques et religieuses, des questions persistent : comment reconstruire une vie sur un tas de cendres ? Dans quelle Irak sont-elles revenues et essayent-elles à nouveau de vivre — quand elles ont pu le faire ?

    Une destruction des peuples

    Dans la lignée de mes déplacements en Arménie et au Kosovo aux côtés des chrétiens qui résistent, et à l’invitation de l’ancien ministre Yonadam Kanna, chef du parti assyrien d’Irak, je me suis rendu ces derniers jours à Erbil, à Mossoul et dans la plaine de Ninive, au nord-ouest du pays, pour comprendre. Comprendre ce que ces ethnies minoritaires ont traversé et ce qu’elles subissent encore aujourd’hui, abandonnées par la communauté internationale, livrées à elles-mêmes face aux manœuvres de l’Iran chiite et à un pouvoir central à Bagdad qui oscille entre impuissance et méfiance, voire hostilité, à l’égard de ces populations.

    Il est bien loin l’émoi international légitimement suscité par les images de Daesh paradant dans les rues de Mossoul en juin 2014 avec son cortège d’abominations. À l’époque, l’Occident parlait d’une voix unique et forte. Il était prêt à lutter contre l’État Islamique. Il l’a fait d’ailleurs, et notre pays n’a pas été en reste. Tous mes interlocuteurs ont témoigné leur reconnaissance envers la France qui a, d’une manière ou d’une autre, aidé ceux qui combattaient ou fuyaient l’État islamique dans le nord de l’Irak. Mais un silence assourdissant est depuis retombé sur les douleurs quotidiennes des minorités chrétiennes dans la région.

    Ils ont retrouvé leurs églises et monastères détruits, leurs maisons pillées, leurs proches qui n’avaient pas pu fuir convertis de force.

    Dans les années 1980, les chrétiens, composés notamment des chaldéens et des syriaques catholiques et orthodoxes, étaient environ un million en Irak. Ils seraient aujourd’hui 500 000, représentant à peine 1 % de la population irakienne. Cette baisse considérable s’est accélérée dans les années 1990 et n’a fait qu’empirer après la chute de Saddam Hussein en 2003. La cité assyrienne de Qaraqosh (ou Bakhida), plus grande ville chrétienne située dans la plaine de Ninive au Nord de l’Irak, à une trentaine de kilomètres de Mossoul, s’était presque vidée de ses 50 000 habitants qui ont fui Daesh en août 2014. Depuis sa libération en octobre 2016, un peu plus de la moitié d’entre eux seulement sont revenus de la province du Kurdistan dans laquelle ils avaient trouvé refuge.

    Ils ont retrouvé leurs églises et monastères détruits, leurs maisons pillées, leurs proches qui n’avaient pas pu fuir convertis de force. « Mes lèvres disaient la chahada, mais mon cœur priait le chapelet », raconte cette femme qui a, dès que possible, imploré l’absolution de celui qui est, depuis, devenu Monseigneur Najeeb, archevêque de Mossoul. Lui qui avait déjà dû quitter sa ville natale en 2007, menacé par des islamistes ayant inscrit son nom sur une liste de cibles à abattre, a dû la fuir à nouveau face à l’avancée de Daesh. Mossoul avait été rapidement prise grâce à l’accueil favorable d’une partie de la population sunnite. Mgr Najeeb est parti au dernier moment, emportant avec lui près de 800 manuscrits anciens écrits en araméen et en syriaque, les sauvant in extremis de la destruction.

    Un exil qui persiste

    Beaucoup d’autres chrétiens n’osent pas revenir tant les équilibres politiques et communautaires ont été bouleversés par l’irruption et le reflux de l’État islamique. J’ai pu assister à une tentative de coup de force des milices chiites voulant remplacer les forces chrétiennes locales et prétendant agir au nom du gouvernement pour prendre le contrôle de la plaine de Ninive. Durant les trois heures de négociations tendues qui s’en sont suivies entre chrétiens d’une part — soutenus par la population massée devant le palais épiscopal —, miliciens chiites d’autre part, et des représentants du gouvernement central de Bagdad dépêchés en urgence sur place, j’ai vu de mes yeux comme l’autonomie et la sécurité des chrétiens tenaient à un fil. Uniquement à leur volonté, à leur combativité, à leur désir ardent de vivre comme leurs ancêtres sur leur terre. « C’est notre quotidien », m’a confié avec un sourire à la fois amer et plein d’espérance, l’évêque des chrétiens syriaques de Qaraqosh. Deux jours après mon départ, sept chrétiens étaient enlevés dans les environs. Personne ne sait où ils sont.

    Le gouvernement de Bagdad ne fait en revanche aucun geste pour les Yézidis ; il n’aide pas beaucoup plus les chrétiens.

    La haine et les atrocités commises par l’État islamique ont pris des formes très diverses. Ainsi, le monde entier a été choqué par les images du musée de Mossoul, dont toutes les pièces ont été détruites à la masse ou à l’explosif. J’ai pu m’y rendre et constater le désastre. Des trésors uniques de la civilisation assyrienne ont été réduits à l’état de cailloux car, pour Daech, « les fausses idoles doivent être détruites ». Des experts français, mandatés par le Louvre, coordonnent patiemment les restaurations dans le musée de Mossoul, sachant que de nombreuses œuvres du patrimoine de l’humanité sont perdues à jamais. Dans le même temps, des ONG, telles SOS Chrétiens d’Orient, mènent un combat patient et admirable de générosité en aidant à la reconstruction des églises, des logements, et à l’éducation des enfants.

    Les Yézidis sont peut-être la communauté qui a été la plus meurtrie. Cette ethnie kurde pratique l’une des religions les plus anciennes de la Mésopotamie, ce qui la rend suspecte, objets de tous les fantasmes… et cibles de persécutions incessantes. Ils seraient environ 400 000 aujourd’hui en Irak. Les soldats du Califat ont méthodiquement massacré 12 000 d’entre eux, principalement dans la province du Sinjar que les Yézidis ont dû fuir en masse et n’ont toujours pas repeuplée. 7000 personnes sont encore portées disparues et environ 3000 femmes et adolescentes seraient toujours détenues comme esclaves sexuelles. Dans cette région où plongent leurs profondes racines, dont Lalesh est la ville sainte, l’État islamique s’est attelé à embrigader les enfants yézidis dès leur enfance pour éliminer toute attache identitaire et en faire des enfants-soldats. S’ils sont protégés par les peshmergas du Kurdistan, le gouvernement de Bagdad ne fait en revanche aucun geste pour eux. Il n’aide pas beaucoup plus les chrétiens.

    Un avenir incertain

    Aujourd’hui, après 20 ans de conflits et de guerre, conséquences de l’intervention américaine de 2003 qui a provoqué le chaos au prétexte de vouloir installer une démocratie libérale, l’islam est toujours une religion d’État en Irak. L’article 1er de la constitution dispose qu’aucune loi ne peut contrevenir aux principes de la charia. L’article 2 prétend certes donner des garanties aux minorités religieuses, mais tout le monde sait ici, qu’en cas de conflit, la charia a la préséance. Un exemple pour l’illustrer : un projet de loi est à l’étude pour interdire totalement la vente d’alcool sur l’ensemble du territoire irakien. Il s’agirait non seulement d’une mesure discriminatoire ciblée, le secteur étant économiquement important pour la communauté chrétienne, mais aussi d’une atteinte délibérée à la liberté de culte puisque le vin liturgique est une absolue nécessité pour célébrer la messe. Les persécutions, certes d’une autre nature, continuent donc.

    La survie des minorités d’Irak est désormais en jeu. Ces peuples historiques, présents bien avant l’émergence de l’Islam, semblent aujourd’hui menacés de disparaître du Proche et du Moyen-Orient. Pendant des siècles, la France a été la protectrice des chrétiens d’Orient. C’est le rôle que devrait aujourd’hui assurer une Europe civilisationnelle consciente de ses racines et de son devenir, par solidarité envers ces populations que le monde oublie. Vingt fois, sur place, ils nous l’ont dit avec sincérité : ils ne veulent pas d’argent, ils ne veulent pas émigrer chez nous. Ils ne cherchent qu’un soutien, une protection de la part de nos nations et des institutions européennes afin d’assurer la reconstruction de leurs villes, le retour des déplacés et la restauration du patrimoine saccagé par les islamistes.

    Ici, au pays des deux fleuves, comme au Kosovo et en Arménie, les communautés chrétiennes et Yézidis peinent à se réveiller de ce cauchemar qui a déjà trop duré. Elles ne veulent qu’une chose, la même que nous d’ailleurs : vivre en paix et en sécurité sur la terre de leurs ancêtres. Il faut les y aider.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - World

    Saudi Arabia wields cinema as tool of soft power

    Issued on: 17/03/2023 - 16:24

    Thomas PAGA Mathieu BEAUDOUIN

    With film shoots, star-studded festivals and modern studios, the conservative kingdom of Saudi Arabia is sparing no expense to become a land of cinema. Showcasing the wonders of Saudi Arabia on the big screen also helps attract tourists and project a modern image of the country, which is usually better known for its serious attacks on personal freedoms. Young people are now rushing to multiplex cinemas created throughout the kingdom, which also welcome women – a situation that was unthinkable five years ago. Thomas Paga and Mathieu Beaudouin report.

    In Saudi Arabia, 70 percent of the population is under 30. Young people are benefiting from new entertainment sectors opening up, like the MDLBeast Soundstorm music festival. Such events also help forge a positive image of the country led by Prime Minister and Crown Prince Mohammed bin Salman.

    But this cultural agenda cannot obscure the repressive nature of the Saudi regime, which is regularly cited for its human rights violations. According to a recent report, executions in Saudi Arabia have almost doubled, with more than 1,000 death sentences carried out since King Salman ascended the throne in 2015.

    >> Watch our debate: Saudi Arabia bets on cinema: A smokescreen for human rights violations?

    🇸🇦🎬 #REPORTERS - #SaudiArabia has called lights, camera, action on a cinema boom.Movies bring a possibility for tourism, and create an acceptable face to #MBS's hardline actions.@ThomasPaga and @beaudouinmath's movie is on #FRANCE24 at 9:10 pm ➡️ https://t.co/zcwpqYFeXO pic.twitter.com/j7LHI9cria

    March 18, 2023

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The Debate

    Saudi Arabia bets on cinema: A smokescreen for human rights violations?

    ENCORE!

    Haifaa al-Mansour: The director breaking boundaries for women in Saudi Arabia

    SAUDI ARABIA

    Saudi Arabia to diversify economy with ambitious plan for entertainment industry

    Valeurs Actuelles

    Donald Trump craint d’être « arrêté » mardi 21 mars et appelle ses soutiens à manifester

    « Le candidat du parti républicain très loin devant et ancien président des États-Unis d’Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. » C’est par ce message publié sur le réseau social Truth Social que l’ancien président américain Donald Trump a annoncé samedi 18 mars son « arrestation » imminente, plus précisément le 21 mars, rapporte Le Figaro. Candidat déclaré à la primaire du camp républicain pour représenter le mouvement conservateur aux élections de 2024 et prendre sa revanche sur son adversaire, l’actuel président démocrate Joe Biden, Donald Trump serait, selon lui, menacé par une arrestation. Et ce, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement, en 2016, visant à acheter le silence d’une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison juste avant son mariage avec Ivana Trump.

    « Manifestez, reprenez notre nation ! »

    Dans la suite de son message, où il qualifie notamment les accusations portées contre lui par le magistrat démocrate de Manhattan en charge du dossier de « contes de fée », Donald Trump appelle ses partisans à se mobiliser en sa faveur : « Manifestez, reprenez notre nation ! ». Une exhortation qui n’est pas sans rappeler l’appel à la mobilisation qu’avait fait l’ancien président républicain le jour de la passation de pouvoir avec son successeur démocrate à la Maison-Blanche, le 6 janvier 2021.

    Cet appel avait eu pour effet de voir des centaines de partisans de l’ancien président prendre d’assaut le Capitole, lieu où siège le Congrès des Etats-Unis. Cette affaire a valu à Donald Trump d’être mis en examen, mais également d’être banni de certains réseaux sociaux, notamment son préféré, Twitter. Un bannissement levé pour Twitter par Elon Musk depuis novembre 2022 et pour les plateformes Facebook et YouTube, depuis le vendredi 17 mars.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    Diplomatie de la paix : Pékin marque un point dans le Golfe

    Le 10 mars, depuis Pékin, à l’issue de quatre jours de négociations gardées secrètes, les Saoudiens et les Iraniens ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques et la réouverture de leurs ambassades respectives. Sous les auspices de Wang Li, le patron de la diplomatie chinoise, les envoyés spéciaux des deux frères ennemis ont enterré la hache de guerre après sept années de brouille et de soutien à des factions armées adverses au Yémen, au Liban et en Syrie. Véritable déflagration diplomatique, cet accord promet de faire avancer plusieurs dossiers sensibles, à commencer par celui du programme nucléaire iranien. Le rôle joué par la Chine a été décisif.

    Pékin, nouveau faiseur de paix au Moyen-Orient ?

    En ayant réussi à amorcer le règlement d’un différend géopolitique majeur dans le Golfe Persique, Pékin envoie un signal clair à Washington. Puissance militaire encore prépondérante au Moyen-Orient, l’Amérique n’est plus l’unique faiseuse de paix. Cette victoire est à mettre au crédit de Xi Jinping, le président chinois qui vient d’être réélu, pilote de la nouvelle stratégie de « puissance pacifique et responsable » de l’Empire du Milieu sur la scène internationale. Selon Jeffrey Feltman, membre de l’influent think tank américain Brookings Institution, cet accord souligne l’échec de l’administration Biden à négocier avec les Mollahs sur le nucléaire et constitue une « gifle pour l’administration Biden ».

    Ce succès diplomatique vient couronner plusieurs années d’efforts diplomatiques et commerciaux de la Chine dans le Golfe, où elle s’est imposée comme le principal partenaire économique de Riyad et Téhéran.

    Nouvelle grande puissance régionale

    L’Iran, qui est depuis 2006 sous sanctions occidentales, profite avec la Chine d’un débouché indispensable pour son pétrole et d’un fournisseur précieux de technologies. Toujours plus proche de Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, Téhéran soutient la vision d’un “monde multipolaire” portée par Vladimir Poutine et Xi Jinping, lequel dénonçait encore le 13 mars la « répression » américaine contre les pays qui n’appliquent pas les sanctions décrétées par Washington. Après avoir signé en 2021 un vaste accord stratégique sur vingt-cinq ans avec Pékin dans des domaines aussi variés que l’énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications, le président iranien Raïssi s’est rendu à Pékin, il y a un mois, pour une première visite d’Etat depuis plus de 20 ans.

    La Chine s’est également imposée comme le premier partenaire commercial de l’Arabie Saoudite, dont elle est le principal client énergétique. La volonté du prince Mohammed ben Salmane de s’affranchir de la tutelle américaine s’est récemment accélérée. En octobre dernier, Riyad a refusé d’augmenter ses quotas pétroliers pour soulager les ménages américains confrontés à la flambée des cours, à la suite des sanctions appliquées contre le pétrole russe. Coïncidence ou pas, quelques semaines plus tard Xi Jinping était reçu en majesté à Riyad, dans un rapprochement bilatéral sans précédent.

    Inquiétudes à la Maison Blanche

    Les Etats-Unis sont sceptiques sur la portée et la mise en œuvre de l’accord. « Il reste à voir si lIran remplira ses obligations », a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. Avec cet accord, Washington craint de perdre un peu plus la main sur les évolutions stratégiques de la région, que ce soit dans le règlement du conflit au Yémen ou dans l’avenir du programme nucléaire iranien. « Nous continuons à surveiller la Chine, qui tente de gagner de linfluence et de simplanter ailleurs dans le monde, dans son propre intérêt égoïste », a toutefois averti le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Le prochain déplacement de Xi Jinping est très attendu. Mais cette fois à Moscou.

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    BBC

    SANS TITRE

    Fulham

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    New York Times chief soccer correspondent Rory Smith said an example needs to be made of Aleksandar Mitrovic after his behaviour towards referee Chris Kavanagh at Old Trafford on Sunday.

    The Football Association said its standard punishment for his sending off at Manchester United was "clearly insufficient".

    Smith told BBC Radio 5 Live's Monday Night Club: "Mitrovic was beyond stupid, totally mindless. He’s got to be banned for quite a long time for that, surely.

    "There was aggression in what Mitrovic did and I think that has to be punished extremely severely.

    "There has to be an example made of Mitrovic. If the Premier League and the FA don’t make an example of it, then they can’t really complain about what follows."

    Chris Sutton added: "There needs to be an example made of Mitrovic because it will filter down the chain. If young kids are seeing Premier League players pushing referees and being super aggressive, it will happen.

    "I think Bruno Fernandes should have had a lengthy ban as well for his push because there needs to be clarity. Di Canio got 11 games in 1998 and Mitrovic was just as bad wasn’t it in terms of his aggressive behaviour?

    "This cannot be allowed to just be a three-game ban."

    Hear more from 33'35 on BBC Sounds

    Did Marco Silva's increasing intensity on the touchline contribute to Fulham's meltdown on Sunday?

    The latest episode of BBC Radio London's The Far Post podcast investigates the incident that toppled their FA Cup campaign at Manchester United on Saturday - and suggests the frustration on the sidelines could have raised temperature levels for the Cottagers.

    "We have seen Silva getting animated in recent weeks and I wonder if that type of reaction from your leader does translate to the players," said Phil Parry, BBC Radio London commentator.

    "Small margins can really make a difference. I can completely understand Silva getting heated because of the competitive way he is and all the pressure on the season.

    "It was such a shame as Fulham were in a really good position. They needed everyone to reset, calm down and keep themselves in check - but it's easier said than done."

    Silva recently served a touchline ban after receiving his fourth yellow card of the season againstChelseabefore his dismissal at Old Trafford.

    Former Charlton and Reading defender Steve Brown, however, suggested the Fulham boss' passion would rub off in a positive way.

    "Sometimes when your manager is losing it on the sidelines, it gives you that extra oomph on the pitch," he said. "You see his passion and feel he's sticking up for you.

    "Of course there is a line about how to do it but as your leader it can help you."

    Full discussion on Fulham from 23'00 on BBC Sounds

    BBC Radio 5 Live

    Grassroots referee Simon King told BBC Radio 5 Live there is "100%" a link between the behaviour fans see on the pitch and how players at grassroots level behave.

    "I was stunned," he said. "The stalking and intimidation, having to be forcibly dragged away.

    "My first thought was, what would have happened had he not been dragged away by his own team-mates? And I think some of the Manchester United players helped get him away from the referee.

    "When he initially put his hands on him you cannot do that. It's quite frightening that happens at the top level."

    King said he would "100%" support a lengthy ban for Aleksandar Mitrovic and added: "A statement needs to be made to everybody. If that was to happen at any level of football, the ban should be set. People should be aware beforehand."

    BBC Radio 5 Live

    Paul Field, head of the Referees' Association, told BBC Radio 5 Live that Aleksandar Mitrovic should serve a longer ban than Paolo di Canio for pushing a referee - and even face carrying out community work.

    "I hope it's more than 10 games," said Field, who hopes the FA will consider a punishment similar to the nine-month ban Manchester United's Eric Cantona received in 1995 for an attack on a fan at Crystal Palace.

    "Why couldn't he go down to some of the pitches down in London? Turn up - there's no car parking space, there's no changing room, there's a cold cup of tea, it's pouring down with rain, the pitches are in poor condition, every player is looking to pull one over on you. And, with all of that, you get abused by the parents. So why not do that for six months?

    "At an amateur level, a player is looking at about a year's ban - why doesn't that carry through to the professional game?

    "Think about what Eric Cantona did nearly 30 years ago and he got nine months. I think they should put a really decent time on this."

    A player is typically suspended for three matches after being shown a straight red card for violent conduct, but that ban can be extended, depending on the circumstances.

    Paolo di Canio was banned for 11 games in 1998 for shoving referee Paul Alcock when playing in a Premier League game for Sheffield Wednesday against Arsenal.

    "The standard punishment which would otherwise apply to Aleksandar Mitrovic for the sending-off offence of violent conduct that he committed towards the match referee is clearly insufficient," the FA said in a statement.

    "In addition, Aleksandar Mitrovic's behaviour and/or language was allegedly improper and/or abusive and/or insulting and/or threatening following his dismissal."

    Speaking on BBC Radio 5 Live, former Premier League striker Chris Sutton called for Aleksandar Mitrovic to be given a 10-match ban, but Fulham manager Marco Silva appealed for "fairness" for the Serbia striker from the Football Association.

    However, the FA said on Monday that its standard punishment for Mitrovic's sending off at Manchester United was "clearly insufficient".

    The 28-year-old has been charged with violent and improper conduct while Silva, who was also sent off at Old Trafford, has been charged with abusive behaviour towards match officials.

    Silva will also face an improper conduct charge for allegedly throwing a water bottle in the direction of the assistant referee and the club has been given an additional charge of failing to control its players.

    ICYMI... here's the 'minute of madness' that led to Fulham's FA Cup quarter-final defeat to Manchester United on Sunday, including Aleksandar Mitrovic being sent off for shoving referee Chris Kavanagh.

    Sevilla have sacked coach Jorge Sampaoli with Sunday's 2-0 defeat against Getafe having left the team just two points above La Liga's bottom three.

    The Argentine, 63, was previously in charge of Sevilla in 2016-17 and returned to the Andalusian club last October following the sacking of Julen Lopetegui.

    Sevilla won 13 and lost 12 of their 31 matches under Sampaoli this season and have reached the quarter-finals of the Europa League - a competition they have won a record six times since 2006 - where they face Manchester United after the current international break.

    A club statement said that Sevilla are "already working on recruiting a new coach as soon as possible" and wished Sampaoli "the best of luck in his future".

    Giggs, Rooney and Beckham all miss out

    An Artificial Intelligence website has selected Manchester United’s best-ever starting XI. With so many generations of success at the club, there are plenty of players to choose from.

    Crucially, however, some big names have missed the cut – including Ryan Giggs, David Beckham and even the club’s record goal scorer, Wayne Rooney.

    Instead, the AI has opted for Roy Keane and Paul Scholes in midfield, with a front four of George Best, Bobby Charlton, Cristiano Ronaldo and Eric Cantona.

    Not a bad line-up, but with 253 goals in 559 appearances, Rooney may well feel aggrieved. When Giggs retired in 2014, the winger bowed out as the most decorated player in the English game, having won 13 league titles, four FA Cups and two Champions Leagues, among 34 trophies.

    Here is the Man Utd XI selected in full by the AI: Schmeichel; Neville, Ferdinand, Vidic, Irwin; Keane, Scholes; Best, B. Charlton, Ronaldo, Cantona.

    Emmanuel Adebayor is hanging up his shooting boots.

    The 39-year-old announced the news in a bizarre Instagram post, which heavily features the goal he scored against his former club, Arsenal in 2009. It was the most controversial moment of Adebayor’s career. The Togolese striker had joined City for £25m that summer, as part of an overhaul under new owners, the Abu Dhabi Group – and many fans in north London felt let down.

    Adebayor subsequently scored the winner when the two sides met in September that year and decided to burn any bridges left standing by running the length of the pitch to celebrate in front of the travelling Gunners.

    Amidst a title race between City and Arsenal, it feels like he’s pinned his colours to the mast with this latest statement.

    Alongside those two clubs, the 2008 African Footballer of The Year played for a string of other big teams in the Premier League and elsewhere, including Real Madrid, Monaco, Tottenham Hotspur and Crystal Palace.

    After spells in Turkey and Paraguay, he finished his career back in his homeland at Semassi.

    Adebayor wrote: “SEA, from the highs to the lows, my career as a professional athlete has been an incredible journey. Thank you to my fans for being there every step of the way. I’m feeling so grateful for everything, and excited for what’s to come!”

    Alex Howell

    BBC Sport

    Crystal Palace have turned to Roy Hodgson as a safe pair of hands to try to fight off the threat of relegation.

    Following the sacking of Patrick Vieira, it was understood Hodgson was one of the names being considered by the Palace hierarchy and you can grasp their thinking.

    After taking over at Palace in 2017, Hodgson kept the Eagles clear of relegation for the four seasons he was in charge.

    However, some supporters are not keen to see the former England manager return, due to the style of football that was played towards the end of his previous spell in the Selhurst Park dugout.

    There are also reservations about how his time at Watford ended following his short-term appointment last season, when he was unable to stop the Hornets being relegated from the Premier League.

    Under Vieira, Palace were not conceding a lot of goals. The team's problem is at the other end of the pitch, with the Eagles struggling to put the ball in the back of the net.

    The advantage of hiring Hodgson is he already knows a number of Palace's key players.

    Getting Wilfried Zaha scoring again will be Hodgson's biggest target, with the Eagles' hopes of staying in the top flight heavily reliant on their talisman. Zaha is the only player in the squad who has scored regularly in the league over the past four seasons.

    It could be argued that there is a lot more talent in this current Palace squad than the one Hodgson left in 2021. With players like Joachim Andersen, Marc Guehi, Cheick Doucoure, Michael Olise and Eberechi Eze, it will be interesting to see the style of football he implements as Palace look to extend their stay in the top flight to 11 seasons.

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    Raymond Hughes: Is it definitely that the manager's the problem at Palace tho?

    Mark Burt: Not a Palace fan but can’t help feeling Roy Hodgson’s appointment on par with Turkeys voting for Christmas. But if he keeps them up, it’ll be hailed as a master stroke.

    Spain v Norway (Sat, 19:45 GMT)

    Norway

    Manchester City striker Erling Haaland has pulled out of the Norway squad for their opening Euro 2024 qualifiers through injury.

    Haaland, 22, picked up a groin problem after scoring a hat-trick in City's 6-0 thrashing of Burnley in the FA Cup quarter-final on Saturday.

    It means he will miss Norway's games against Spain and Georgia in Group A.

    "Erling took it hard when he realised that he could not fight for the team," said Norway coach Stale Solbakken.

    John Wenham, Lilywhite Rose and BBC Sport Spurs fan writer

    While watching Conte's rant, it seemed he had been holding a lot back and could no longer do so. I felt he was covering his own shortcomings. Some of the points he raised are valid and appreciated by sections of the support - but, ultimately, Spurs have gone backwards this season. They play a style of football that is turgid and boring and I cannot think of a player he has improved.

    If these players are as he describes, why keep picking them without rest or rotation?

    He is an elite manager - his CV sets that out - but surely he knew what he was signing up for working under ENIC? Despite being the ninth-richest club in world football, Spurs do not operate in a way akin to Chelsea.

    They have tried two 'win-now' managers in Conte and Jose Mourinho, yet they were 90 minutes away from winning the biggest trophy in club football under a project manager in Mauricio Pochettino. While the ownership remains as is, a boss in Pochettino's vein appears the more suitable option.

    Conte's behaviour can also be viewed as selfish. He has attempted to protect his own reputation while throwing the players under the bus. Yes, many of them need replacing, but it is he who insists upon a style without a creative player in the squad, and a rigid formation with three at the back.

    While it could be seen as a last roll of the dice to get the players motivated for the final 10 games of the season, reports are emerging that many of them want Conte gone as he crossed the line with this latest outburst. He was always going to go at the end of the season anyway, but it now feels it could be far sooner.

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    As we saw in the Times, Tottenham players seem to think it is the end of the road for Antonio Conte.

    The Telegraph are reporting that Spurs will agree on the Italian's departure this week, with Ryan Mason then taking temporary charge.

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    I've said it once and I'll say it again - replacing Vieira with Hodgson is a backwards step, and noticing more than a lazy appointment by the board who obviously don't want the club to progress. It's time for Parish to go before his reputation crumbles.

    Roy Hodgson appeared to have finished his managerial career, but had not completely ruled out a return.

    The former England boss told BBC World Football after his final game at Watford last year.

    "Time has treated me very well and it would take a fair bit for me to step back in again," he said.

    "But you never say never because you are going to miss it whether you are 75 or 35 and just been sacked from your first job."

    Manchester United and Brighton will be very familiar with each other by the end of April.

    The women's sides meet in the FA Cup semi-finals on 15-16 April.

    And the following weekend, Man United face Brighton in the men's semi-finals at Wembley.

    Sue Smith

    Former England international on BBC One

    "I think it's going to be a tricky game for Chelsea, and whoever they face in the final will be really interesting.

    "Aston Villa are the surprise package and have done brilliantly this season."

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Edouard Husson : “L’objectif pour les Etats-Unis est de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux”

    Valeurs actuelles. Dans leur déclaration commune, Joe Biden et Ursula von der Leyen répètent à de multiples reprises que les sanctions contre la Russie ont été efficaces et ont affaibli le régime de Poutine. N’est-ce pas l’inverse qui s’est produit ?

    Edouard Husson. Ursula von der Leyen travaillait aux sanctions contre la Russie avant même le déclenchement de la guerre, c’est pour cela qu’il est vital pour elle de déclarer que ces sanctions sont efficientes. Même chose pour les Etats-Unis. En réalité, les sanctions sont un échec. Malgré toutes les sanctions prises, l’économie russe est toujours debout. Hier, Poutine a déclaré qu’ils pourraient avoir des difficultés à long terme à cause de ces sanctions, mais qu’à court-terme, elles n’avaient pas fonctionné comme les Occidentaux l’espéraient.

    Il faut regarder plusieurs choses : l’inflation a baissé en Russie, la récession n’a été que de 2,5 % quand on s’entendait à ce qu’elle atteignent les 8-10 % pour l’année 2022, et surtout, les sanctions ont accentué l’augmentation des prix de l’énergie, ce qui a, de facto, fait rentrer plus d’argent dans les caisses de la Russie. D’autant plus que les sanctions n’ont été mises en place que progressivement. Et surtout, les marchés de substitution, ont permis à la Russie d’écouler une partie de sa production vers l’Inde ou la Chine. On sait aussi que l’Inde a fait des bénéfices considérables. Il y a aussi, dans les eaux internationales, des pétroliers qui transfèrent du pétrole russe vers d’autres pétroliers, sans qu’on puisse connaître la provenance de ce pétrole. 

    Vous dites que ces sanctions contre la Russie avaient commencé avant même le début de la guerre ?

    Il y avait des sanctions depuis l’invasion de la Crimée en 2014, mais je ne faisais pas référence à cela. Je parlais de la visite de madame von der Leyen à Washington en janvier 2022 et de la préparation de sanctions envers la Russie alors qu’on ne savait pas encore qu’il y aurait une invasion. C’est documenté. 

    Ces sanctions étaient déjà coordonnées avec les Etats-Unis ?

    Oui absolument. Je me suis même demandé, à l’époque, comment on pouvait ainsi court-circuiter le Conseil européen. Le texte a été présenté au Conseil européen tel quel, déjà rédigé. J’imagine que la France et l’Allemagne avaient été mises au courant, mais madame von der Leyen a agi en tant que présidente de la commission en outrepassant largement les pouvoirs que lui donnent les traités européens.

    Une action donc coordonnée alors que les impacts de ces sanctions ne sont pas les mêmes pour les États de l’Union européenne et pour les Etats-Unis. L’Europe n’a-t-elle pas, ce faisant, joué contre ses intérêts ?

    Il y a une doctrine américaine qui remonte à une vingtaine d’années, qui a été formulée brillamment par un géopoliticien américain, George Friedman, qui a créé le think tank Stratfor, et qui disait qu’un des objectifs essentiels de la politique étrangère américaine devait être de couper les liens économiques entre l’Allemagne et la Russie. Et ce qu’on remarque aujourd’hui c’est que madame von der Leyen est rentrée dans cette logique, au risque de jouer, en effet, contre les intérêts de son propre pays.

    Cet accord du 10 mars entre Biden et von der Leyen mentionne également le projet d’une coopération approfondie entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant l’extraction de minerai, « pour réduire les dépendances stratégiques non-voulues ». Il s’agit bien pour les Etats-Unis de s’affranchir de leur dépendance envers la Chine ?

    Oui, l’idée c’est de trouver d’autres fournisseurs que la Chine concernant les terres rares. Mais l’objectif pour les Etats-Unis est aussi de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux. Par des livraisons directes avec le gaz naturel liquéfié. Je ne juge pas la volonté euro-américaine de se confronter avec la Russie et la Chine, cependant, ce qui me frappe c’est que c’est extrêmement improvisé. On réalise cette substitution d’approvisionnement dans les pires conditions possibles.

    « Les pires conditions possibles », vous faites référence à la guerre en Ukraine ?

    Oui. Ça peut être un choix de l’Union européenne et des Etats-Unis d’affronter la Chine et la Russie. C’est ce qui est en train de se passer. Après un an de guerre, on voit clairement apparaître une confrontation entre deux blocs. Pourquoi pas, si les Occidentaux pensent que c’est leur intérêt, mais je pense que ça a été extrêmement mal préparé. On voit que la Russie a pu mettre en place de nouveaux services commerciaux.

    L’Arabie saoudite n’avait pas été mise au courant pas les Etats-Unis du bouleversement géopolitique qui se préparait, puisque aujourd’hui l’Arabie saoudite se réconcilie avec l’Iran sous l’impulsion de la Chine et commence à parler de transactions pétrolières en yuan, ce qui représente un camouflet énorme pour les Etats-Unis. L’état d’Israël reste très prudent pour ménager la Russie, donc le moins qu’on puisse dire c’est que tout ça est très improvisé, aussi bien du point de vue américain qu’européen.

    Vous avez parlé de “blocs”, sommes-nous en train de vivre une deuxième Guerre Froide ?

    Pour le moment, il est difficile de qualifier ce conflit, mais c’est ce qui semble se dessiner. On espère que ce conflit va rester froid. Mon hypothèse c’est que les Américains vont devoir négocier avec la Russie sur l’avenir de l’Ukraine et c’est pour cela qu’on assiste à une gesticulation autour de Taïwan pour donner l’impression qu’on ne cède pas face aux adversaires de l’Occident. La Chine a à la fois proposé une médiation et en même temps dit que si la médiation n’était pas acceptée, elle serait du côté de la Russie.

    Les Américains essayent de sauver la face, car le jour où il faudra discuter avec la Russie à propos de l’Ukraine, ce sera une énorme perte de prestige pour eux. Les Occidentaux étaient persuadés, il y a quelques mois seulement, que la Russie allait s’effondrer à la suite des sanctions.

    En lisant ce rapport et en vous écoutant, on a l’impression que ce sont les Etats-Unis qui imposent une ligne géopolitique et que l’Europe se contente de suivre…

    Oui, c’est le cas. Je regrette qu’il n’y ait aucune autonomie stratégique de l’Europe dans la gestion de ce conflit. Personnellement, je suis étonné que l’UE soit aussi va-t-en guerre alors que sa mission d’origine c’est justement le maintien de la paix. Pour moi qui suis le conflit depuis des années, je vous renvoie à mon livre Paris-Berlin : la survie de l’Europe (Editions Gallimard, 2019), je considère que la France et l’Allemagne n’ont pas joué leur rôle en ne faisant pas appliquer les accords de Minsk et je pense que cette guerre était tout à fait évitable.

    Quel pouvoir a réellement la Commission européenne si les états, la France par exemple, décidaient d’arrêter de livrer des armes à l’Ukraine ?

    On est confrontés à la question de l’application des traités européens et d’une éventuelle dérive dans l’application de ces traités européens. Car même s’il existe un porte-parole pour la politique étrangère de l’UE, monsieur Josep Borrell, je ne vois pas ce qui dans les traités justifie que la Commission prenne autant d’initiatives.

    Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne. 

    Je pense que c’est parce que les états la laissent faire, voire sont d’accord. Mais personnellement je suis très opposé à la dérive que j’observe dans les institutions européennes. On l’a déjà observée pendant la crise du covid, lorsque la santé, normalement compétence des états nationaux, a été prise en charge par la commission européenne. Et là je trouve qu’on est dans un cas similaire. Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne. 

    Est-ce qu’on peut encore parler d’une politique de “défense” de l’Ukraine quand l’Occident cherche ouvertement à isoler la Russie de ses alliés commerciaux et militaires ?

    Autant la majorité des pays à l’ONU a condamné l’attaque russe, autant la majorité des pays du monde n’a pas voté les sanctions. A part l’Amérique du nord et l’Europe, personne n’a accepté de voter les sanctions. Il y a eu une dizaine de délégations américaines en Inde pour essayer de la sortir de sa neutralité, mais celle-ci refuse toujours. Il faut avoir conscience du vrai rapport de force qui s’est installé.

    Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions.

    Aujourd’hui, c’est le monde occidental qui est isolé sur la question des sanctions russes et c’est un bouleversement géopolitique. On ne s’y attendait pas. Les grands pays d’Amérique latine sont neutres, l’Afrique n’a pas voulu, les pays du Golfe, l’Inde et la Chine non plus. Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions. C’est un changement gigantesque du point de vue du rapport de force mondial. 

    Ce bouleversement géopolitique dont vous parlez ne justifie-t-il pas la politique atlantiste d’Ursula von der Leyen ?

    Même si tout devrait plaider pour plus d’autonomie européenne, on a une atlantisation de la défense et de la politique européenne qui n’a jamais été aussi poussée. Objectivement, je pense que la vieille idée gaullienne d’une Europe européenne est morte. Peut-être reviendra-t-elle sous une autre forme un jour, mais en attendant on a un bloc atlantique de plus en plus soudé avec la possibilité de l’élargissement de l’OTAN à la Suède et la Finlande. Et il fait face au bloc de la Chine, de la Russie et de l’Iran. Car la Chine a besoin de la Russie, ne serait-ce que par rapport à Taïwan.

    Et puis il y a le reste du monde qui souhaite la fin de la guerre mais ne désavoue pas la Russie sur le fond. Même si formellement, les pays membres de l’ONU n’ont d’autre choix que de condamner l’invasion. L’ONU est fondé sur la souveraineté des Etats et l’intangibilité des frontières, il est donc difficile de ne pas condamner l’invasion russe. En revanche, on a un basculement sur les sanctions, vous le voyez sur l’impact très négatif qu’a eu le gel des actifs russes par l’UE et les Etats-Unis et qui accélère la substitution d’un système monétaire multipolaire dominé par le dollar.

    Sachant que d’autres sanctions sont annoncées, on imagine que la situation économique de l’Europe va continuer à s’aggraver dans les mois à venir…

    Oui, malheureusement les sanctions ont eu un effet boomerang. Et ce qui est le plus difficile à comprendre dans cette situation c’est que l’Allemagne accepte absolument la politique américaine alors que le gaz russe, peu coûteux, était un des secrets de la compétitivité industrielle allemande. On voit que le chancelier Scholz est depuis le début, mal à l’aise et contraint, mais il ne s’est pas opposé aux Etats-Unis. 

    Quelles mesures aimeriez-vous voir l’Union européenne prendre dans le contexte géopolitique actuel ?

    Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix.

    Je pense que l’UE, si elle veut survivre en tant que telle, n’a pas d’autre choix que de se joindre à une médiation pour mettre fin au conflit en Ukraine. Et ce, avec la Chine. Parce que notre intérêt n’est pas d’entrer en confrontation avec la Chine. Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix. Car la réalité sur le terrain c’est que la Russie grignote tous les jours le territoire ukrainien et a des capacités de frappe très destructrices. J’ai toujours pensé que plus tôt on mettrait fin à cette guerre, mieux l’Europe se porterait. 

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    BBC

    Boris Johnson: What could happen after Partygate hearing?

    The former prime minister is facing a panel of MPs who are investigating accusations that he did not tell the truth to Parliament over Partygate.

    Boris Johnson will be questioned by the Privileges Committee on Wednesday, about statements he made over Covid rule-breaking parties in Downing Street.

    It is a significant moment for a political system, such as the UK's, that largely relies on trust to function.

    It could also be a big moment for Boris Johnson personally and could cause some serious political fallout.

    So what might happen?

    Boris Johnson is completely cleared of misleading Parliament

    This is possible, although it does not, at this stage, seem the most likely outcome.

    That is because the committee has already published a report, after gathering evidence, which identifies one statement he made which later turned out to be wrong.

    The report also identifies three other ways in which they say Mr Johnson may have misled Parliament.

    It says their evidence suggests it "would have been obvious" to him that Covid guidance had been broken in Downing Street at the time that he told MPs it had not.

    The committee was also clear, though, that its conclusions were not yet final.

    It is possible that Mr Johnson gives explanations in the hearing that satisfy the committee.

    It could also decide that Mr Johnson did mislead Parliament but that it did not make any difference to how it functions and therefore it was not a "contempt".

    In these cases, Mr Johnson would not face any sanction.

    The committee could also decide that any contempt was "inadvertent" - which would be less likely to lead to a sanction.

    Mr Johnson is arguing that what he told the Commons was his "honest belief".

    Boris Johnson is found to have misled Parliament, is suspended and loses his seat

    At the other end of the scale is the very worst case scenario for Mr Johnson.

    Getting to this situation would take a LOT of stages.

    Firstly, the committee would have to decide that Mr Johnson had not only misled Parliament but also that what he said had an impact on its "proper functioning". This would mean it was a "contempt".

    They would also have to conclude that the contempt was so severe that they decide to recommend one of the most severe punishments available to them: suspension from Parliament for 10 sitting days or more.

    That would trigger a recall petition. If 10% of eligible registered voters in his Uxbridge and South Ruislip signed the petition, his seat would be declared vacant and a by-election would be called.

    An MP who is kicked out through this process is allowed to stand in any subsequent by-election to try to win the seat back.

    There are a lot of "ifs" in this process though and it is unlikely to be something the Committee would do lightly.

    Any punishment would have to be agreed by a vote of the whole House of Commons - and a sanction that endangers Mr Johnson's political future is likely to prove very controversial.

    The committee does also have the power to recommend expulsion - kicking an MP out of Parliament without asking the local electorate. But that is very rarely used.

    Boris Johnson is found to have misled Parliament but gets a different punishment

    If the committee does find Mr Johnson was in contempt of Parliament they will take a view on how serious it was.

    They will take into account what the impact was and whether they think Mr Johnson had done it inadvertently, recklessly or deliberately.

    That will help them decide if he should face a sanction and what it should be.

    Punishments could range from: asking him to make a written apology, making him apologise in person in the Commons, up to suspension.

    Whatever the outcome, the hearing risks bringing tensions within the Conservative Party back to the surface.

    Some of Mr Johnson's supporters already believe that launching the investigation was politically motivated so expect some backlash, whatever is decided.

    It is also likely to raise fresh questions about how Parliament polices itself.

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    Reza Pahlavi : “Les Iraniens veulent un changement de régime”

    En quelques mois, Reza Pahlavi, 62 ans, fils aîné du dernier chah d’Iran renversé par la révolution islamiste de 1979, est devenu l’une des voix incontournables de l’opposition iranienne. Celui qu’on décrivait discret, presque en retrait, apparaît soudain tel un animal politique, multipliant les rencontres avec la diaspora iranienne, les dirigeants internationaux et les journalistes. Bien sûr, pour certains, il incarnerait une continuité avec le régime autoritaire de son père. Vouloir le réduire au rôle de “fils de” serait une erreur. D’abord, parce qu’il se défend de vouloir restaurer la monarchie en Iran. Ensuite, parce qu’il s’est forgé une solide culture politique et qu’il est parfaitement en phase avec les attentes de la jeunesse iranienne. « Le peuple décidera. Ma seule condition, c’est le principe démocratique, ainsi que la séparation de l’Église et de l’État, sinon on ne s’en sortira jamais », dit-il.

    Après une réunion au Sénat, puis un rendez-vous avec un ancien ministre des Affaires étrangères, il nous reçoit à la table d’un restaurant parisien, sous protection discrète de ses gardes du corps. Affable et souriant, il s’exprime avec assurance, sans langue de bois. On le sent déterminé, habité par sa mission. Il se sait légitime : de Téhéran à Ispahan en passant par Machhad, son nom est fréquemment scandé par la jeunesse de son pays. Une étude du groupe d’analyses et de mesures des attitudes en Iran (Fondation Gamaan, installée aux Pays-Bas), effectuée via Internet auprès de 200 000 Iraniens et publiée mi-janvier, rapporte que si « 80 % des personnes à l’intérieur du pays soutiennent les manifestations », 85 % se prononcent en faveur de la formation d’une coalition d’opposition composée des diverses tendances politiques. Son nom figure aux côtés de la journaliste activiste Mahsi Alinejad et de l’avocate dissidente Nasrin Sotoudeh, qui vit en résidence surveillée en Iran.

    ​Certain que la chute du régime islamiste est inéluctable, Reza Pahlavi a conscience que l’avenir de l’Iran sera déterminé à la fois par la concertation et le soutien des démocraties occidentales.

    Sortir du statu quo sur le nucléaire

    Sur les raisons de sa tournée européenne, qui l’a conduit à la conférence sur la sécurité de Munich – à laquelle aucun représentant du régime des mollahs n’était convié -, puis en France, au Royaume-Uni et en Belgique, il indique : « Il faut expliquer commentfaire opposition à la République islamique, quels sont les éléments clés qui faciliteraient sa chute, quel sera le scénario de transition pour parvenir à la démocratie […]. D es pays occidentaux, telles la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, peuvent nous faciliter la tâche et nous permettre d’agir concrètement. On ne peut plus rester dans le statu quo des négociations sur le nucléaire sans anticiper un changement de régime et sans être préparé à une alternative. C’est la raison pour laquelle le message que nous adressons aux dirigeants occidentaux est : vous avez donné suffisamment de temps à la République islamique pour changer et elle n’a jamais rien fait en ce sens. Vous ne pouvez plus lui faire confiance. Aujourd’hui, la société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider, sinon rien ne bougera. Il faut donc changer de paradigme […]. Il y a deux éléments importants pour aider les Iraniens : leur assurer l’accès à Internet, qui permet de coordonner la communication entre l’intérieur et l’extérieur du pays, et aider au financement d’une caisse de soutien aux ouvriers en grève pour pouvoir maintenir la pression sur le régime. »

    La société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider.

    Confiant, Reza Pahlavi déclare : « Nous assistons au début d’une nouvelle phase. Les instances européennescommencent à considérer que l’opposition iranienne incarne l’alternative. »

    Le 28 février dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçait avoir détecté en Iran des particules d’uranium enrichi à 83,7 %. À peine moins que les 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique. Le ton grave, Reza Pahlavi l’assure : « La chute du régime aura un effet immédiat sur la menace nucléaire, mais aussi sur le financement des groupes terroristes. Elle permettra également une inflexion de la problématique migratoire, notamment en Syrie, qui concerne directement l’Europe. »

    L’Iran peut être un grand partenaire pour la France

    S’agissant du soutien de la France réclamé par les opposants iraniens, il considère qu’elle y trouvera son intérêt une fois l’Iran débarrassé des mollahs : « Vous le savez, l’Iran peut être un partenaire important pour le gaz et le pétrole face au chantage de Poutine […]. Notre pays doit toutefois avoir une stratégie économique de l’après-pétrole à travers des investissements extérieurs provenant de grandes entreprises. Il faut notamment miser sur les énergies renouvelables et le tourisme, avec les infrastructures qui vont avec sur le plan du transport portuaire, des terminaux aéroportuaires et des chemins de fer. Il y a tant de choses à envisager pour ce pays de presque 90 millions d’habitants, particulièrement attirant pour les investisseurs étrangers, à condition que les normes internationales et la transparence soient respectées. Selon moi, ce type d’investissement serait immédiatement générateur d’emplois dans plusieurs secteurs. »

    Sur le rôle des Américains et l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ( Joint Comprehensive Plan of Action ou JCPoA), véritable casse-tête pour les Occidentaux, le prince, qui vit en exil aux États-Unis, est sévère : « Je pense que l’action de l’opposition iranienne est mieux comprise en Europe qu’aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle je porte d’abord mon regard vers elle. Concernant les États-Unis, je pense que leur obsession de vouloir réanimer le cadavredu JCPoA fait figure de rêve inatteignable d’une administration américaine qui veut juste assurer le suivi de celle d’Obama, comme si celle-ci ne s’était pas trompée depuis le début. Cet accord n’était pas bon. Les enquêteurs de l’AIEA ont dit à maintes reprises qu’ils avaient pris le régime iranien en flagrant délit de mensonge. »

    Concernant la nécessité de voir l’Europe inscrire le corps des gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes, il prévient : « Ils sont le bras armé de Khamenei, qui les utilise pour se maintenir au pouvoir. C’est une véritable mafia qui contrôle le pays. Or, ce n’est pas avec une mafia que l’on peut négocier quoi que ce soit. Les affaiblir, c’est affaiblir le régime et réduire la menace régionale. Les placer sur la liste des organisations terroristes, c’est aussi leur faire savoir que leurs jours sont comptés et que s’ils veulent faire défection, ils ont intérêt à le faire vite, parce qu’ils ne survivront pas. »

    Il insiste également sur la menace d’un Iran allié avec la Russie, « qui représente un danger pour l’Europe », les Iraniens fournissant depuis plusieurs mois des drones kamikazes Shahed aux Russes. « L’Iran et la Russiesont partenaires dans les crimes commis à l’encontre du peuple ukrainien. La République islamique dépend du soutien russe au niveau militaire, mais aussi en ce qui concerne ses infrastructures. Les mollahs sont en fait pris dans un jeu sinistre avec la Russie, peut-être parce qu’ils pensent que cette stratégie représente leur ultime chance de survie. »

    Alors que, ces dernières semaines, Israël a bombardé des sites militaires en Iran, il met en garde : « Si on veut éviter un conflit, il faut aider le peuple iranien. Si l’Occident, par erreur d’analyse, persiste à faire en sorte que le régime iranien continue d’exister, Israël pourrait vouloir se défendre et procéder, sans attendre un feu vert américain, à une attaque préventive militaire. Je pense qu’Israël ne souhaite pas de confrontation, mais celle-ci peut se produire. » Une analyse en forme d’avertissement que l’on entend de plus en plus chez les Iraniens de l’intérieur.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - World

    North Korea's Kim calls for nuclear attack preparedness against US, South Korea

    Issued on: 20/03/2023 - 00:50

    NEWS WIRES

    North Korean leader Kim Jong Un called for the country to stand ready to conduct nuclear attacks at any time to deter war, accusing the US and South Korea of expanding joint military drills involving American nuclear assets, state media KCNA said on Monday.

    Kim's remarks came as the isolated country conducted what KCNA called exercises aimed at bolstering its "war deterrence and nuclear counterattack capability" on Saturday and Sunday to send strong warnings against the allies.

    In the exercises, a ballistic missile equipped with a mock nuclear warhead flew 800 km (497 miles) before hitting a target at the altitude of 800 m (0.5 mile) under the scenario of a tactical nuclear attack, KCNA said.

    Kim, who oversaw the test, said the exercises improved the military's actual war capability and highlighted the need to ensure its readiness posture for any "immediate and overwhelming nuclear counterattack" through such drills.

    "The present situation, in which the enemies are getting ever more pronounced in their moves for aggression against the DPRK, urgently requires the DPRK to bolster up its nuclear war deterrence exponentially," KCNA quoted him as saying.

    Kim was using the acronym of his country's official name, the Democratic People's Republic of Korea.

    "The nuclear force of the DPRK will strongly deter, control and manage the enemy's reckless moves and provocations with its high war readiness, and carry out its important mission without hesitation in case of any unwanted situation," he added.

    KCNA photos showed Kim attended the test, again with his young daughter, as flames roar from the soaring missile before it hit the target.

    South Korea and Japan reported a launch of a North Korean short-range ballistic missile off the east coast on Sunday, the latest in a series of missile tests in recent weeks.

    North Korea has reacted furiously to South Korea-US combined military drills, calling them a rehearsal for invasion against it.

    The allies have been carrying out a multitude of their annual exercises since earlier this month, including air and sea drills on Sunday involving US B-1B strategic bombers.

    The US and South Korea navies and marine corps are set to kick off their first large-scale Ssangyong amphibious landing exercises in five years on Monday for a two-week run until April 3.

    Last month, the two countries staged tabletop exercises simulating North Korea's nuclear attack amid South Korean President Yoon Suk Yeol's push for more confidence in US extended deterrence - its military capability, especially nuclear forces, to deter attacks on its allies.

    In another dispatch, KCNA said more than 1.4 million North Koreans have volunteered to join or re-enlist in the military to fight against Seoul and Washington, up from some 800,000 reported by a state newspaper just two days before.

    (REUTERS)

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    North Korea passes law allowing nuclear first strike, says programme 'irreversible'

    North Korea fires four cruise missiles into the Sea of Japan

    North Korea’s Kim brings daughter to oversee test of suspected Hwasong-17 ICBM

    France24 - World

    Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France

    Issued on: 19/03/2023 - 13:06

    FRANCE 24 Follow Camille KNIGHT

    French President Emmanuel Macron faces a critical test on Monday when the National Assembly is due to examine no-confidence motions filed after his government bypassed parliament on Thursday to push through a deeply unpopular pension reform, sparking days of unrest.

    The move, which followed weeks of protests against the pension overhaul, triggered three nights of unrest and demonstrations in Paris and throughout the country, reminiscent of the Yellow Vest protests that erupted in late 2018 over high fuel prices. 

    In a statement issued Sunday from his office to AFP, French President Emmanuel Macron expressed hope that "the text on pensions can go to the end of its democratic journey". This will in all likelihood happen, as Monday's votes may put on display anger at Macron's government, but are unlikely to bring it down. 

    Opposition lawmakers filed two motions of no confidence in parliament on Friday.

    Centrist group LIOT proposed a multiparty no-confidence motion, which was cosigned by the left-wing NUPES (New Ecological and Social People’s Union) coalition. Hours later, France's far-right Rassemblement National (National Rally or RN) party, which has 88 National Assembly members, also filed a no-confidence motion.

    But even though Macron's party lost its absolute majority in the lower house in elections last year, there was little chance the multi-party motion would go through – unless a surprise alliance of lawmakers from all sides is formed, from the far left to the far right.

    >> The Debate: French government overrides parliament over pensions, at what cost?

    The leaders of the conservative Les Républicains (LR) party have ruled out such an alliance. None of them sponsored the first no-confidence motion filed on Friday.

    But the party still faced some pressure.

    Reacting to acts of intimidation against deputies backing the government's reform and violent protests that included attacks on official buildings this weekend, the statement from Macron's office added that the president backed government measures to protect elected representatives.

    Two leading members of the LR party, whose leader has said they will not support the no-confidence motions, reported threats and intimidation against them Sunday.

     

    Macron's overhaul raises the minimum retirement age by two years to 64, which the government says is essential to ensure the system does not go bust.

    "I think there will be no majority to bring down the government. But this will be a moment of truth," Finance Minister Bruno Le Maire told Le Parisien newspaper, commenting on prospects for Monday's votes.

    "Is the pension reform worth bringing down the government and political disorder? The answer is clearly no. Everyone must take their responsibilities," he added.

    ‘We’re being trampled on’

    Macron put the pension reform at the centre of his successful re-election campaign last year, but he lost his parliamentary majority in subsequent polls – in part because of opposition to his pension plans.

    >> Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    Critics say the planned changes are unfair for people who start working at a young age in physically challenging jobs, and for women who interrupt their careers to raise children.

    Opinion polls suggest more than two-thirds of the French oppose the reform, while Macron's popularity has plummeted to just 28 percent, according to a poll published on Sunday by the Journal du Dimanche.

    Police on Saturday banned gatherings on a key Paris square opposite parliament after two nights of unrest at the site.

    However, thousands of protesters rallied in another part of the capital, some erecting barricades in the street, setting rubbish bins on fire and smashing advertising boards.

    Security forces charged at the demonstrators and fired tear gas and water cannon at Place d'Italie. A police source said officers had arrested 81 people at or near the location.

     

    There were protests in other towns and cities after regional unions called for a weekend of demonstrations.

    Ariane Laget, 36, was among around 200 people demonstrating in the small southern town of Lodève.

    "We're fed up," she said. "We feel like we're being trampled on, and no one is listening."

    Thousands took to the streets in the western city of Nantes, where one placard read, “Death to the king”, in an apparent reference to the president.

    Some protesters lobbed bottles at members of the security forces who retaliated with tear gas, an AFP photographer said.

    Unions have called for another day of nationwide strikes and rallies on Thursday.

    Meanwhile, rubbish collectors in Paris have kept up a rolling strike, leaving an estimated 10,000 tonnes of trash festering in the streets.

    A union representative on Saturday said strikers at three incinerators outside Paris would let some garbage trucks through "to limit the risk of an epidemic".

    (FRANCE 24 with AFP, Reuters)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    FRANCE IN TURMOIL

    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    FRANCE IN TURMOIL

    Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform

    BBC

    SANS TITRE

    "From late February, the hills in Southern Kurdistan are blossoming with wild foods," recalled chef Pary Baban, owner of Nandine, a Kurdish eatery in the South London neighbourhood of Camberwell. "People forage for herbs and fresh ingredients, cook feasts and bring picnics into the mountains. Newroz isn't just one day; it is the entire season of spring."

    Newroz, also called "Nowruz" in Persian, is the Kurdish and Persian New Year that has more than 3,000-year-old roots in the Iranian religion of Zoroastrianism. Each year, Newroz, which literally translates to "new day", is celebrated on the spring equinox to welcome a new year, new life and new beginnings.

    "Newroz is something special for us," said Baban. "It's the only thing the government couldn't take away from us when Saddam Hussein came to power. Kurdish people never give up; they still go out and celebrate. It's our identity."

    [jump to recipe]

    While the celebrations vary across different regions of Western Asia, in Kurdistan (an autonomous region that spreads over eastern Turkey, northern Iraq, western Iran and parts of northern Syria and Armenia), festivities commence on 20 March. On this night, known as Newroz Eve, people walk through town centres in processions, jump over and dance around fires, and wear brilliantly coloured garments to represent spring.

    In Kurdish culture, Newroz Eve echoes a Kurdish myth in which a blacksmith named Kawa was believed to have defeated the evil King Kuhak, thereby liberating the Kurdish people. The symbolism of this myth endures as the liberation of Kurds, one of the world's largest stateless people.

    "We celebrate everything in Newroz, it is not just the New Year," said Baban. "Everything is coming alive. Music is coming alive. Fighting for your freedom is coming alive. We think about when we will become a free people."

    On 21 March, elaborate feasts are prepared using wild foods foraged from the valleys and mountains now blossoming with fresh herbs and vegetables, like watercress and kengir (similar to a wild artichoke). This tradition of cooking outside and preparing mountain picnics then stretches throughout the entire spring season.

    Chef Pary Baban is the owner of Nandine, a Kurdish eatery in South London (Credit: Alicia Erickson)

    Baban called Southern Kurdistan (also called Iraqi Kurdistan) home until 1988, when she fled following Saddam Hussein's massacre of Kurdish people. Refusing to end up in refugee camps, she and her family walked for nine days in the mountains and then crossed the border into Iranian Kurdistan (Eastern Kurdistan). Four years later, she returned to Southern Kurdistan after escaping violence associated with uprisings in Iran. Tired of running from unstable and violent governments oppressing the Kurdish people, Baban eventually came to London with her husband in 1997. There, in 2019, she opened Nandine, where she now serves traditional Kurdish dishes inspired by memories of home.

    Lining the restaurant's wooden shelves were jars filled with dried Kurdistan delicacies such as sumac, qazwan (coffee made from the seeds of a wild pistachio tree) and black basil. And on a table lay a brilliant spread of colourful foods specially prepared for Newroz: salads of watercress, rocket, mint, spring onion, pomegranate and cucumber; bowls of pickled carrots and cauliflower tinted deep fuchsia from beetroot; piles of nani tiri (flatbread); and a chalice of mastaw (yoghurt drink) topped with dill and young qazwan seeds. In the centre of the feast was a platter stacked high with yaprakh (also called "yaprax"), the Kurdish version of dolmas, stuffed vine leaves that have been tightly packed in a pot and steamed.

    Dolmas find a home across the Middle East and Mediterranean regions, particularly with countries rooted in the Ottoman Empire. The precise origins of this popular dish are disputed, with claims ranging from the Ottoman Empire to the city of Thebes on the Nile River. Today, however, Turkey, Greece, Armenia, Iran and Iraq, among other countries, all have their own versions, with spiced rice and meat being among the most popular fillings. Other variations include stuffed apples with grape-flavoured sumac or calamari and mackerel.

    Along with their distinct culture and language, Kurds take deep pride in dishes like yaprakh. "Other cuisines talk about dolmas," Baban said. "But I guarantee you they don't cook it the same. We have our own names and have been making these dishes for thousands of years before these nations were formed."

    There are different varieties of Kurdish yaprakh, such as "spring yaprakh", fresh grapevine leaves stuffed with rice, dill, spring onions, turmeric and fresh thyme, cooked with broad beans and served with yoghurt. Swiss chard can be substituted when vine leaves aren't available. Come summertime, other vegetables are stuffed, too. In her recipe below, Baban uses shallots, courgettes, aubergines, tomatoes and chard.

    Chef Baban uses shallots, courgettes, aubergines, tomatoes and chard in her dolmas (Credit: Alicia Erickson)

    Yaprakh recipeBy Pary Baban

    2-3 long shallots or brown onions2 long courgettes, rinsed2 long aubergines, rinsedsaltjuice of 1 lemon5 small tomatoes, rinsed; one finely chopped3 small green peppers or green chillies, rinsed3 bunches of fresh Swiss chard2½ cups of short-grain rice or jasmine rice, soaked in water for 15 minutes then drained2 tbsp ground sumac2 tsp turmeric powder½ tbsp cumin powder1 tsp ground black pepper1 bunch of fresh dill, washed and finely chopped1 large bunch of parsley, washed and finely chopped5 tbsp vegetable oil1 onion, diced3 tbsp of tomato purée1 bunch green broad beans1 litre warm water

    Method 

    Step 1Bring a medium pot of water to a boil. Prepare the shallots first. Cut both the top and bottom off, along with the skin. Now, gently cut lengthwise down one side of the shallot, ensuring that you reach the core, but don't cut all the way through. Once you've repeated these steps for all the shallots, place them in hot water and blanch for 3-4 minutes, until their colour is bright. Be careful not to cook them too thoroughly or else they will start to open up.

    Step 2Remove the shallots from the hot water and give them a cool rinse, then carefully separate the layers of the shallots using your fingers and place them aside.

    Step 3Now for the chard. Cut off the stalks and blanch the leftover chard leaves in water over medium heat for 3-4 minutes. Then, bathe them in cold water to stop the cooking process.

    Step 4Move onto the courgettes and aubergines. Cut them lengthwise and scoop out the flesh (this is where we put our stuffing). Keep the scooped flesh to add to your stuffing.Coat the insides of your aubergines and courgettes with some salt and fresh lemon juice.

    Step 5Next up, prepare the tomatoes. Cut the tops of four tomatoes, keeping them attached to form a "hood", and scoop out the flesh to form a fillable centre. Repeat this process with the green peppers.

    Step 6Rinse the rice in water, then soak for 15 minutes and drain the water. Put the rice in a large bowl and season generously with lemon juice, sumac, turmeric, cumin, black pepper and salt. Add the celery leaves, dill and parsley; mix well and set aside to marinate. 

    Step 7Prepare the rest of the ingredients for the stuffing. Dice the onion and add to a large pan with the oil and cook on medium heat until soft and lightly brown. Next, add your tomato purée followed by one finely chopped tomato. If you like, you can also add some fresh herbs to taste. Fry this batch for at least 4 minutes until tender and add it to your rice mixture (stuffing).

    Step 8Cut the chard stalks into two pieces and place them with the fresh broad beans in the pan that was used for the tomatoes and onions.

    Step 9Using the stuffing, start to fill your shallot layers. Put roughly 1 tsp of the rice mixture in the shallot layer, and roll it up to seal. Repeat to fill the rest of your vegetables, sealing the "lids" onto the tomatoes and green peppers. Tip: a little goes a long way – try not to overstuff your vegetables.

    Step 10Once all your vegetables are stuffed, tightly pack them in the pan and stack them in layers, starting with the shallots as they need more cooking time.

    Step 11Place the chard leaves onto your work surface and stuff them in a rolling motion. Once all are rolled, place them on top of the veggie-filled pan and add a large, flat plate on top (the weight of the plate will help ensure even cooking).

    Step 12Add one litre of water to the pan, making sure to cover the plate. Place the pan on the stove over a medium-high heat, bringing it to a boil for 30 to 40 minutes.

    Step 13Halfway through the cooking process, remove the plate from the pan. Take care as it will be extremely hot. Try a piece of rice to check if it is fully cooked. If it's still crunchy, add some more boiling water and allow it to simmer for around 5 more minutes, or until the rice in the vegetables is tender.

    Step 14To serve the dish, place a large serving plate on top of the pan and flip the dolmas over to present the colour and flavour. There's no need to drain the dolmas as the extra juice keeps them moist and flavourful.

    Note: Traditionally, sumac berries are used in dolmas to add a sour flavour and pop of colour, but this is optional.

    BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.

    ---

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    France24 - World

    Australian soldier arrested for alleged war crime in Afghanistan

    Issued on: 20/03/2023 - 05:44

    FRANCE 24 Follow

    The 41-year-old man, who was deployed in Afghanistan, is accused of having killed a civilian. A four-year investigation revealed that Australian special forces killed 39 unarmed civilians and prisoners in the country.

    Australian authorities said on Monday they had arrested a former soldier for allegedly killing an Afghan civilian while deployed with Afghanistan's defence force.

    The accused is expected to be charged in an Australian court with one count of war crime murder, which carries a maximum penalty of life in jail, the Australian Federal Police said in a statement.

    A four-year investigation in 2020 found that Australian special forces allegedly killed 39 unarmed prisoners and civilians in Afghanistan, with senior commandos reportedly forcing junior soldiers to kill defenceless captives in order to "blood" them for combat.

    Following the recommendations of the report, 19 current and former members of Australia's military were then referred to a special investigator to determine if there was sufficient evidence to prosecute.

    Australia was part of a NATO-led international force that trained Afghan security forces and fought the Taliban for two decades after Western-backed forces ousted the Islamist militants from power in 2001.

    More than 39,000 Australian troops served in Afghanistan and 41 were killed.

    (FRANCE 24 with Reuters)

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    UN accuses Taliban of harassing, detaining female staff in Afghanistan

    ON THE GROUND

    Women in Afghanistan gradually disappearing from public life

    Focus

    Afghanistan: Taliban keep girls' high schools shut, including in Herat

    BBC

    What a man freed from a 241-year prison sentence finds strangest of all

    When Bobby Bostic was released from prison in November, 27 years into a 241-year sentence, lots of things seemed strange.

    From wireless earphones ("Why are dudes talking to themselves?"), to people talking to their speaker ("I'm like, what is Alexis?"), to self-service drink machines ("You wave your hand and the water comes out?"), the world is much changed, compared to December 1995.

    But strangest of all were the people.

    "It's how friendly they are, compared to prison," the 44-year-old says. "You go into a grocery store, and it's 'Sir, can I help you?' In prison, you got nothing but mean mugs [faces] and harassment…"

    He is still adjusting to hearing "Hey, how you doing?" instead of "Don't walk too close to me."

    "Out here, it's just good things. People smiling. Little kids waving at you. It's like, this is what life is. This is normal. This is how things are supposed to be."

    Presumably, then, it's hard to adapt after 27 years of ingrained, institutional aggression…

    "No, because deep down inside, you always wanted that humanity. You wanted that human connection…that's life. That's beauty. That's the joy of being a human."

    After almost 10,000 nights in a cell, November 8, 2022, was Bostic's last. But he was too busy dreaming of freedom to sleep.

    Instead, he spent the long, dark night packing his cell. He left his possessions for other prisoners, but kept one thing. His typewriter held too many memories - too many stories - to leave behind.

    At sunlight, with his cell packed, he looked at the board setting out which prisoners were moving cells. Next to his name was one word: released.

    "It wasn't real until I seen the words," he says. "When I did, it was like music to my soul."

    His departure now a reality, Bostic put on his going-home outfit. After 27 years in grey prison-wear, he had chosen a three-piece blue suit.

    "It represents the new chapter of my life," he says. "The new business of life."

    Twenty-five years earlier, Judge Evelyn Baker told Bostic he would "die in the department of corrections". But now, at 7.30am on a November morning, Bobby walked out of prison a free man, his suit and smile as bright as the Missouri sunshine.

    As he did, a woman in a black hat stepped forward to hug him. Her name was Judge Evelyn Baker.

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    Bobby Bostic hugs Judge Evelyn Baker (Courtesy CBS News)

    The journey that ended with a hug outside prison began in December 1995, on a long, drug-fuelled day in St Louis.

    After drinking gin, and smoking weed and PCP, the 16-year-old Bostic and his friend Donald Hutson went on an armed robbery spree. They stole from a group giving Christmas presents to the needy. They fired a gun (not causing injury, thankfully). They took a car from a woman at gunpoint.

    Bostic was offered deals if he pleaded guilty, including a 30-year sentence with the chance of parole. He turned them down. He was, of course, found guilty. Judge Baker gave him consecutive sentences for his 17 crimes, adding up to 241 years.

    Hutson took a deal, pleaded guilty, and got 30 years.

    When the BBC first interviewed Bostic in 2018, he had glimmers of hope. In 2010, the US Supreme Court ruled that juveniles should not get life sentences without parole for non-homicidal offences. In 2016, it was confirmed the ruling should apply to past cases, such as Bostic's.

    But the state of Missouri was unwilling to release Bostic. It argued, in effect, that he didn't have a life sentence - he had multiple sentences, for multiple crimes, that happened at once.

    It even claimed he had the chance of parole in "extreme old age".

    In April 2018, a month after the BBC interview, the US Supreme Court dismissed Bostic's appeal. It did not say why.

    "Most people at that time will give up," Bostic says. "Once they deny you, there's nothing left."

    But Bostic did not give up. He went back to his self-help books - Napoleon Hill is a favourite - and back to his typewriter. The hope stayed alive, one letter at a time.

    It was an amendment to a new Missouri law, offering parole to prisoners given long sentences as children, that gave Bostic another chance.

    Yet by 14 May 2021 - the last day of Missouri's legislative session - it had still not passed.

    "I didn't have a lot of faith," Bostic says. "Usually, if it doesn't pass by January or February, there's no chance of it getting there."

    And then Bostic got a message from a pen-pal.

    "The prison started letting us get emails," Bostic says. "Someone emailed me an article in the Missouri Independent, telling me the law had actually passed…it was a miracle. I was like, man is it going to really happen? Is the governor going to sign?"

    The governor, Mike Parson, did sign. Thanks to "Bobby's Law", Bostic - and hundreds of others - became eligible for parole. Bostic's hearing was set for November 2021.

    "But I didn't know what to expect," he says. "The parole board is not a get out of jail free card."

    At hearings, inmates are allowed one delegate to help them. Bostic knew who to ask - the judge who told him he would die in prison.

    Judge Baker - who, in 1983, became the first black woman appointed judge in Missouri - began to question Bostic's sentence around 2010, two years after retiring, when reading about the difference between teenage and adult brains. In her 25-year career, it is the only sentence she regrets.

    In February 2018, she wrote an article for the Washington Post, calling Bostic's sentence "benighted and unjust". A month later, she spoke to the BBC, repeating the message.

    So what did she say in the parole hearing?

    "Bobby was a 16-year-old child who I treated as a full-fledged adult, which was wrong," she tells the BBC now. "I've gotten close to Bobby and his sister. I've seen him turn from basically a juvenile delinquent into a very thoughtful, caring adult. He grew up."

    As well as Judge Baker, one of Bostic's victims from 1995 wrote to support his case (the BBC has previously contacted some of Bostic and Hutson's victims, but none wished to speak publicly). With their help, the parole hearing was successful.

    "If I could have turned cartwheels, I would have," Judge Baker says.

    It meant, exactly one year after the parole hearing, the person she hugged on that sunny November morning was a free man.

    "That was like Christmas, New Year, every holiday rolled into one," she says. "I started crying. Bobby was free."

    After meeting Judge Baker, plus friends, relatives, and supporters, Bostic went to eat his first non-prison meal since 1995. A vegan for 24 years, he chose an Impossible Taco. But there was a problem.

    "I got in the car and threw up my whole meal," he says. "When you leave prison, you haven't rolled on the highway for 27 years. There's this thing called motion sickness."

    After recovering, he went to his sister's house on the south-side of St Louis, the city where he grew up. Over the day, he says, more than 400 people came to greet him.

    "They were lined up round the block," he says. "When I turned this way, I shook this person's hand, this cousin, this aunty, this uncle, this friend… I was up until two in the morning."

    Yet the outside world was not a never-ending party. There was, you could say, some motion sickness.

    Bobby and his sister run a charity, Dear Mama, which gives food, toys, and other support to low-income families in St Louis (it is named after his late mother Diane who, Bobby says, "gave to lots of people, even though we didn't have much"). He runs a writing workshop every Thursday at the city's juvenile detention centre, and hopes to do more. But like the charity, it is voluntary work.

    His gets money from book sales - he has seven on Amazon, all written on his prison typewriter - and occasionally from giving talks. From that, he rents a one-bedroom apartment and pays bills.

    "What I'm doing now, I'm barely surviving," he admits.

    He hopes to get a full-time job in community work, or youth outreach, and is interviewing for roles. Yet - even if money is tight - it does not diminish his wonder, or gratitude, for the outside world.

    "I'm still wrestling with a few things," he says. "But other than that, life out here is beautiful, every day. I go through the fridge and look at the variety of things to pick from. A soak in the bath tub - I haven't taken a bath in 27 years! I don't take nothing for granted, nothing."

    So Bostic has a second chance of life, and is grateful for it. But his partner on that day in December 1995 does not.

    Donald Hutson - who took the deal and got 30 years - died in prison in September 2018. A toxicology report blamed a drug overdose. He was eligible for parole nine months later.

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    From 2018: Top US court backs 241-year jail sentence

    BBC

    How Elon Musk's tweets unleashed a wave of hate

    I had just finished my investigation into whether Twitter can protect users under Elon Musk's ownership, when - to my surprise - the man himself tweeted about it.

    "Sorry for turning Twitter from nurturing paradise into a place that has… trolls," he said in one tweet, posting a screengrab of the report.

    According to Twitter's own data, that tweet was seen by more than 30 million profiles.

    "Trolls are kinda fun," Mr Musk said in another reply, in his response to my BBC investigation - Twitter insiders: We can't protect users from trolling under Musk.

    The investigation made clear Twitter was never perfect. But it had exposed how hate is thriving under Twitter's new owner. Current and former Twitter employees told me "nobody is taking care of" features designed to protect users from hate and harm.

    I had approached Elon Musk as part of my Panorama investigation, but he didn't respond.

    Instead, he decided to share his reaction to it afterwards with more than 130 million followers on his social media site.

    His tweets then unleashed a torrent of abuse against me from other users.

    There have been hundreds of posts, many including misogynistic slurs and abusive language. There have also been threatening messages, including depictions of kidnap and hanging.

    Mr Musk posted again, responding to one tweet that was critical of the BBC investigation. He wrote "roflmao" - "rolling on the floor laughing my ass off."

    I now found myself wading through more hateful messages sent from accounts predominantly based in the US and UK. Mr Musks' tweets triggered a huge volume of hate, some sent from accounts which had previously been suspended.

    More proof to back up BBC Panorama's investigation - that hate on Twitter is thriving.

    The majority of hateful messages were directed at me. Abuse on Twitter is nothing new for me. After all, I'm a reporter who shares my coverage of disinformation, conspiracies and hate there.

    For my initial investigation, a team from the International Center for Journalists and the University of Sheffield tracked the hate I had received and revealed it had tripled since Elon Musk's takeover, compared to the same period the previous year.

    Behind The Stories

    Disinformation Correspondent Marianna Spring talks about reporting on trolls, online abuse and Elon Musk.

    Watch on BBC iPlayer now (UK Only)

    Elon Musk's Twitter Storm

    Marianna Spring investigates how Elon Musk's ownership is transforming one of the world's most influential social media platforms.

    Watch Elon Musk's Twitter Storm on BBC iPlayer (UK Only)

    In the wake of Mr Musk's tweets about me, the International Center for Journalists and the University of Sheffield confirmed that the hate had increased again - to the highest levels in the past year.

    And the tools the team used could not even pick up all the abuse. Some of it didn't use my name directly or was in response to Mr Musk's original tweet, which attracted more than 14,000 replies.

    Others were private messages - which included a video of a woman being tied up and held at gunpoint, and another showing hangings. There were also some which included talking about my time ending "in a horrible way" and wanting me to "burn in hell".

    Many combined misogynistic slurs with abusive and sexualised language. I was repeatedly called a bitch and much nastier insults. Most of the messages were received on Twitter, with a small number sent to me on other sites following Mr Musk's tweets.

    During my original investigation, I had looked into profiles sending out abuse on Twitter. Many had become more active on the social media site since Elon Musk decided to restore thousands of suspended accounts.

    This time, I looked into the accounts sending me abuse. Many of the accounts had become more active since the takeover, and several openly rejoiced how their profiles had returned since Mr Musk bought the platform.

    Some were prominent conspiracy theorists brought back by Mr Musk. Several had the new paid-for blue "verified" ticks.

    Whenever I've been on the receiving end of a deluge of hate in the past year, I've used social media features to protect myself. This time around, those tools on Twitter didn't appear to be working the same way.

    Safety mode, which automatically blocks abusive accounts, was blocking some accounts sharing hate - but it was also, in error, blocking users who were posting supportively.

    This matches up with what current and former employees at Twitter told me about how features - like the "harmful reply nudge", intended to protect Twitter users from trolling and harassment - are proving difficult to maintain and are working inconsistently.

    At least half of Twitter's workforce have been sacked or chosen to leave since Mr Musk bought it.

    When I went back to those insiders to ask what they thought about the new wave of online abuse, several said it further confirmed concerns they had raised about Twitter under Mr Musk.

    I have approached Elon Musk and Twitter several times to ask about his vision for the social media site. I've been in touch with both Twitter and Mr Musk again to seek their response to the additional spike in hate I've received since his tweets. They have not responded.

    Since then, the email account for the Twitter press office now automatically sends out poo emojis in response to requests. Twitter policies, which are publicly available online, say that "defending and respecting the user's voice" remains one of its "core values".

    This latest episode raises questions about what freedom of expression really means on the new Twitter, where trolling seems to be fair game and even journalists looking to hold the social media platform to account become the targets.

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    Twitter insiders: We can't protect users from trolling under Musk

    France24 - World

    UBS agrees to buy Credit Suisse for more than $3 billion to calm global markets

    Issued on: 19/03/2023 - 18:22Modified: 19/03/2023 - 18:25

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    UBS agreed to buy rival Swiss bank Credit Suisse for 3 billion Swiss francs ($3.23 billion) in stock and agreed to assume up to 5 billion francs ($5.4 billion) in losses, in a shotgun merger engineered by Swiss authorities to avoid more market-shaking turmoil in global banking. 

    The deal includes 100 billion Swiss francs ($108 billion) in liquidity assistance for UBS and Credit Suisse from the Swiss central bank.

    To enable UBS to take over Credit Suisse, the federal government is providing a loss guarantee of a maximum of 9 billion Swiss francs for a clearly defined part of the portfolio, the government said.

    This will be activated if losses are actually incurred on this portfolio. In that eventuality, UBS would assume the first 5 billion francs, the federal government the next 9 billion francs, and UBS would assume any further losses, the government said.

    Switzerland's regulator FINMA said that there was a risk that Credit Suisse could have become "illiquid, even if it remained solvent, and it was necessary for the authorities to take action".

    Credit Suisse Additional Tier 1 shares with a nominal value of around 16 billion francs ($17.2 billion) will be written down completely after the Swiss government provided support for UBS' takeover of Credit Suisse, FINMA said.

    The 167-year-old Credit Suisse has been the biggest name ensnared in market turmoil unleashed by the recent collapse of US the recent collapse of US lenders Silicon Valley Bank and Signature Bank, forcing it to tap $54 billion in central bank funding last week.

    "With the takeover of Credit Suisse by UBS, a solution has been found to secure financial stability and protect the Swiss economy in this exceptional situation," the Swiss central bank said.

    Authorities had been scrambling to rescue Credit Suisse, among the world's largest wealth managers, before financial markets reopened on Monday.

    UBS and Credit Suisse are both in a group of the 30 global systemically important banks watched closely by regulators, and Credit Suisse's failure would ripple throughout the entire financial system.

    The announcement came in a make-or-break weekend after some rivals grew cautious in their dealings with the struggling Swiss lender, and its regulators urged it to pursue a deal with UBS.

    FINMA, which said it had approved the takeover, said recent measures to stabilize itself were "not enough to restore confidence in the bank, however, and more far-reaching options were also examined."

    The two banks' fortunes have diverged sharply over the past year. UBS earned $7.6 billion in profit in 2022, while Credit Suisse lost $7.9 billion. Credit Suisse's shares are down 74% from a year ago, while UBS's are relatively flat.

    The Swiss government said that it was also giving UBS a guarantee of 9 billion Swiss francs "assume potential losses" from assets as part of the transaction.

    UBS's chief executive officer Ralph Hamers and Chairman Colm Kelleher will remain at the helm of the combined bank.

    "The transaction reinforces UBS's position as the leading universal bank in Switzerland," UBS said.

    Executives foreshadowed structural changes in the offing.

    Kelleher said it would wrap up running Credit Suisse's investment bank, but added that it was too early to say anything about potential job cuts.

    Kelleher also said they would keep Credit Suisse's domestic business, despite speculation that it could be spun off amid competition concerns.

    Credit Suisse's Chairman Axel Lehmann called the merger the "best available outcome".

    (Reuters)

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    US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

    Business Daily

    First Republic gets $30 billion lifeline from major US banks

    Business Daily

    ECB hikes interest rates despite banking turmoil

    BBC

    Are romance authors at risk from book-writing chatbots?

    Sales of romantic fiction continue to boom, but with the genre often accused of being formulaic, are its authors at risk of being replaced by book-writing chatbots?

    Julia Quinn is the author of the bestselling Bridgerton series of novels, which follow the love lives of eight siblings from a family of that name in 19th Century London.

    She says that the inspiration behind the books started with a duke.

    "Definitely the character of Simon came first," says Ms Quinn, in reference to the fictional Simon Basset, the brooding, troubled Duke of Hastings.

    "I came up with this tortured character, and then I thought, 'okay, well, he needs to fall in love with somebody who comes from the exact opposite background'."

    As the duke is estranged from his father, Ms Quinn decided that he needed "to fall in love with someone with just the best family ever that you could imagine in that time period". She adds: "And that's how the Bridgertons came around really, as a foil."

    It is this sort of characterisation and human touch that helps to make romance novels enduringly popular - and lucrative for successful authors in the genre.

    Seattle-based Ms Quinn is said to have more than 20 million books in print in the US alone, and the TV adaptation of Bridgerton is one of the Netflix's most-watched shows.

    But is rapidly-advancing technology about to threaten the livelihoods of romantic fiction authors?

    The problem is the release last autumn of ChatGPT - an advanced language processing technology, developed by OpenAI.

    The artificial intelligence (AI) was trained using text databases from the internet, including books, magazines and Wikipedia entries. In all 300 billion words were fed into the system.

    When prompted, ChatGPT can produce intricate writing that can appear to have been written by a human.

    It has made many headlines, with particular concern that it can be used by students to write their essays.

    ChatGPT can also be tasked to write pieces of fiction in a certain genre. And while the quality definitely isn't there yet, the technology will continue to get better.

    OpenAI launched the latest version of ChatGPT this week, and other firms are working on rival systems.

    Ms Quinn says she remembers reading some AI written romantic fiction a few years ago, "and it was terrible". "And so of course I said 'oh, it could never be a good one'."

    And then ChatGPT arrived. "It makes me really kind of queasy," admits Ms Quinn. However she adds that she remains optimistic that human creativity will come out on top.

    "I think so much in fiction is about the writer's voice," she says. "And I'd like to think that's something that an AI bot can't quite do."

    Jill Rettberg, an expert on chatbots, says it is "really important" to just understand how they work.

    "The autocorrect on your phone, if you say, 'I'm on my….' it will predict 'way'," says the co-director of the Center for Digital Narrative at the University of Bergen in Norway.

    "All these GPT things are exactly the same, just prediction, but with much, much more text."

    This innovation is unfolding during a romance-reading renaissance. Last year, sales of romantic fiction in the US shot up by 52.4%, compared with an increase of just 8.5% for adult fiction overall.

    Meanwhile, sales of the genre in the UK have increased more than two fold over the past three years.

    Jen Prokop, who co-presents the romance novel podcast Fated Mates, attributes part of this growth to social media. She says this helps fans connect with each other, and share their enthusiasm for the genre.

    "Now with the rise of TikTok, podcasts, Twitter... romance readers are finding each other," says Chicago-based Ms Prokop, who also reviews and edits romance literature.

    She adds that fans of the genre are also now far happier to admit it. "When we say romance is becoming more mainstream, or more popular, part of that, I think, is actually just that readers are saying, 'I'm not going to be ashamed of this anymore'."

    Helen Hoang, bestselling author of romance books set in modern times, says there is now much more diversity in the genre, both in terms of the fictional characters and the writers. She claims this is also helping to bring more readers in the fold.

    Her book The Kiss Quotient, published in 2018, tells the story of a young autistic woman who overcomes her fear of dating to fall in love with a man of Swedish and Vietnamese descent.

    "And I felt like it inspired publishers to really get on board with bringing in diverse authors, and these books that were featuring new kinds of narratives that you hadn't seen before," says Ms Hoang from her home in southern California.

    She adds that that she "can't see a robot or AI being able to create stories that really speak to the human experience, I just don't see it happening".

    "My experience with writing and with reading is it's not good unless the author has felt it before," Ms Hoang says.

    Yet she hopes that AI could in the future be used to help "make the writing process easier for authors, but it'll only be a tool, and it will never replace people".

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    Victoria Baines, professor of information technology at Gresham College in London, says she can understand why some people think romantic fiction is "so formulaic". She adds that this is why it is in turn seen as a genre where you can get ChatGPT to "knock something out".

    However, Jean Fullerton, chair of the Britain-based Romantic Novelists' Association, says that these critics are missing the point.

    "One of the problems we have, of course, is that there's a preconceived idea of what romantic fiction actually is," she says.

    "It's based on a very old and outdated model that most people think of in the 70s, the old bodice ripper, and all that sort of stuff. It's not all, you know, Mr Darcy, charging over the hills."

    Ms Fullerton says that, by contrast, the romantic novel genre now encompasses all aspects of love and romance, from historical through to modern times, with modern challenges.

    Julia Quinn attributes the enduring popularity of the genre in part to the promise of a happy conclusion to the story. "I think that there is something comforting and validating in a type of literature that values happiness as a worthy goal," she says.

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    BBC

    This is me processing my world as a modern woman living in Kenya – Thandiwe Muriu

    With exhibitions such as Africa Fashion at the Victoria and Albert Museum in London and 1-54 Contemporary African Art Fair in New York, London and Marrakech, African art and the works of the continent's diaspora have gained global recognition. Noticeably, many young artists have been picking up cameras to create pieces influenced by photographers such as the British-Moroccan Hassan Hajjaj, the late Malian Malick Sidibé or the Ghanaian Philip Kwame Apagya. "They have been major influences, not only on African photography but international photography," Touria El Glaoui, the founder of 1-54, tells BBC Culture. "The younger generation can't help but be inspired and influenced by these legends whether it's their approach to studio photography or street photography in particular," adds Aida Amoako, author of As We See It, a book exploring the works of 30 black image-makers. Amoako notes that heritage is often an integral theme for many African artists. "There are artists who were born and raised on the continent and still live there, which has deeply informed their work." 

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    However, the ease with which photographs can be taken and shared today has also skyrocketed many contemporary African artists to fame. Many started their careers taking images on their phones, editing them and posting them to their social media accounts, racking up hundreds of thousands of followers. "Technology and less snobbery about the tools that can be used to create art have allowed for a young group of artists to be noticed earlier," says Amoako. "They don't feel they have to wait to get a 'proper camera'." Hajjaj agrees. "There are definitely more African photographers with more confidence in their work. Mobiles and the internet have really pushed this." 

    The distinctively dreamy work of Ismail Zaidy has gained him global recognition – shown here, Find Your Wings (Credit: Ismail Zaidy)

    1 Ismail Zaidy

    If the Moroccan self-taught photographer Ismail Zaidy had to choose, he would describe his work as "minimal, poetic and dreamy". The artist started his career taking images on the roof of his home in Marrakech using his Samsung S5 smartphone. "I needed something to capture [images], but I didn't have the means," he says of his decision to pursue photography in the summer of 2017, just before graduating from Marrakech's Cadi Ayyad University with a BA in International Management the following year. "My mum used to be a photographer, so something was bubbling up in me to continue [down the same route]," he adds. Today, Zaidy is globally recognised. And Hassan Hajjaj has also taken him on as a mentee. "I got to know Ismail's works around 2016 to 2017," Hajjaj says. Hajjaj now showcases Zaidy at his latest tearoom and gallery, Jajjah, in Sidi Ghanem, an industrial zone in Marrakech, home to many artists and designers. 

    Zaidy's photographs are acknowledged for their distinctive pastel colour palette, his subjects' frequently hidden faces, and his use of family members throughout his oeuvre. Most notably, his brother Othmane and sister Fatima are often featured in his images. "In the beginning, finding models and arranging shoots with them would be tricky," he says, explaining that the process can be arduous and expensive. "I would always have my brother and sister readily available, so that's how I navigated around the problem of models." Though the artist does not exclusively photograph his family members, in 2018, Zaidy began the project 3aila (or "family") with Othmane and Fatima, where they all had creative input. "They're not just models. We work on ideas together and support each other."

    Ghanaian photographer Prince Gyasi digitally manipulates images to create an otherworldly vibrancy (Credit: Prince Gyasi)

    2 Prince Gyasi

    When the Ghanaian photographer Prince Gyasi was growing up, his mother would take him fabric shopping at Makola Market, a well-known shopping district in Accra, the city he grew up in. She'd often drop him off at a small photography studio, inspiring him to create his own images. "The photographer would take me around like an intern," he says, noting that the man would walk around the market taking snaps of the sellers as people often did not have time to make it to the studio. "One interesting thing I picked up from him was how smart [his approach was] and how seriously he took his job. He had a blue backdrop. He would paint something on it and put it behind them to take photos." Gyasi began taking his own photos on a Kodak disposable camera his mum bought for him before using a Blackberry and eventually saving up to purchase an iPhone.

    Today, Gyasi is known for his digitally manipulated photographs of his hometown. His subjects are often placed against textured backgrounds in already vibrant, generously saturated images. "It gives his work an otherworldly aspect without going into total fantasy," says Amoako. "I think it complements his desire to get out of a particular box when it comes to documentary-style photography of communities on the continent." Gyasi also credits his synaesthesia – a condition that creates an overlap between the senses – for his approach to photography. 

    Almost seven years ago, Gyasi was moved to start his Boxed Kids series, which explores the struggles of children in Jamestown, a poor fishing community in Accra. "Boxed Kids simply describes children who are trapped in a place or situation that they can't get out of," he explains on his website. "The inspiration came when I helped my mother organise an event for underprivileged children in August 2016." He also helps these children to raise funds and attend school, and his photographs show them working to support their families and friends, opting to portray them in a dignified manner rather than honing in on the less fortunate side of their circumstances. 

    In Thandiwe Muriu's CAMO series the artist uses Ankara fabrics and props to showcase Kenyan beauty (Credit: Thandiwe Murius)

    3 Thandiwe Muriu 

    Thandiwe Muriu's photographs are inspired by the Vogue covers her older sister used to collect when they were growing up. Her father taught her photography at 14, and by 18, she was signed to a talent agency, shooting global advertising campaigns. "It was just instant chemistry," the Kenyan artist says of her dad first giving her a camera. "I like to say he put one in my hand, and I never let it go. It was just a way for me to process and interpret the world around me." 

    Today, Muriu is widely known for her CAMO series, where darkskinned black women are dressed in prints traditionally associated with particular parts of Africa, in front of an almost identical backdrop, causing the models to blend into their surroundings. It's an idea that she says reflects her own personal experiences. "This is me processing my world as a modern woman living in Kenya," she says. She notes that the Ankara fabrics she uses for the images have been widely worn across West, Central and East Africa throughout modern history. "But I'm picking fabrics that my generation would actually wear." 

    Props are also incorporated into the images to critique how the outside world views Kenyans. "In the 80s and 90s, Kenya was particularly associated with images of starving children to raise funds for charity. While poverty is a big reality in Kenya, it's not the full story," she says. "I was very keen to, even as I critique and process my culture, address some of the ways I think it has been misrepresented. One interesting thing that has come out of extreme poverty is creative recycling." According to Muriu, lack of resources has encouraged many people in Kenya to solve their problems in different ways by making new items out of old ones. "Because people can't purchase what they need all the time, they use what you have. I think that's almost an artform that we don't realise or celebrate in Kenya."

    That said, for Muriu, her work is predominately rooted in how an individual – in her case, a Kenyan woman – finds and loves themselves when surrounded by cultural expectations. "I began to feel like my culture defined or outlined who I should be as a woman, and I began to ask, 'so what happens if I don't fit in?'" she says, explaining that each piece in her CAMO series addresses "different aspects of beauty culture in Kenya that I believe has strongly influenced how we identify ourselves as women." Muriu points out that many of her attributes, including her dark skin and tall and slender frame, are not considered beautiful in her country. Unnaturally straight hair for black women is also a part of the culturally-imposed beauty standards. She showcases these features as admirable in her imagery. "I want Kenyan women and other women to look at the images and say she has natural hair, she has dark skin, and she's still beautiful and captivating, and it's okay for me to look like me."

    Photographer Mous Lamrabat was born in Morocco and raised in Belgium – his dual identity is reflected in his work (Credit: Mous Lamrabat)

    4 Mous Lamrabat

    Looking at Mous Lamrabat's photographs is like peeking into the inner workings of his mind. For the artist, who originally trained as an interior architect, photography is not about technical skills but about bringing his visions to life. "A thing I learned doing interior design was thinking about concepts," he says. "It was not about where a wall went or its colour. It was the overall idea. I got so addicted to this." 

    Lamrabat was born in the north of Morocco and raised in Flanders, Belgium, and consequently, strongly identifying with two cultures is a constant theme in his work. Often the artist showcases his experiences in these places alongside each other in striking ways that many can identify with. Models predominately dressed in traditional-looking African clothes but also sporting McDonald's, Nike and other well-known Western logos and symbols pose in front of a picturesque backdrop, in a manner reminiscent of fashion photography. "If I had to describe my work, it would be that it's me as a person – a literal translation," he says. "What I've been through, how I grew up, my interests, things that bother me, things that feel nostalgic to me." Lamrabat calls the utopian world he has created "Mousganistan", which he says is a place specifically designed to make sense to him, though it has since sparked the curiosity of others. "People have really started enjoying my work over the years," he says. "I feel like I might not be the only person thinking in this way."

    Fatima Zohra Serri's work explores her own experiences of being a woman in Morocco – shown here, We Run This Mother (Credit: Fatima Zohra Serri)

    5 Fatima Zohra Serri

    Fatima Zohra Serri grew up in a strict environment in Nadar, a northern coastal city in Morocco, and began dabbling in photography "out of sheer curiosity" in 2016. "At the time, I was working as an accountant, and struggling with feelings of depression, loneliness, and a lack of creativity in my daily routine," she says. "Seeking an outlet for my emotions, I turned to photography, starting with street photos taken with the simple lens of a mid-range phone – a Samsung Galaxy J3. Photography soon became a form of entertainment and stress relief for me, a way to break away from the monotony of my desk job."

    I strive to capture moments and scenes that reveal the beauty and complexity of the world around me – Fatima Zohra Serri

    Although Serri enjoyed street photography, after a while, she decided to explore her own identity through her images, predominately photographing herself and her sister. In one of Serri's pictures, she poses with a sanitary towel, which she uses to mask her eyes. In another, she balances an inflatable globe on the bottom of her foot as she stretches her leg out into the air to reveal the fishnet tights she wears below her modest clothing. The first image, titled Make Art to Speak for Women who Suffer, and the latter, We Run This Mother, explores her own experiences and opinions on being a woman in Morocco. 

    "My work is a reflection of both my personal vision and the society in which I live," she says, noting that it particularly challenges the conservative side of her culture, which she finds can be restrictive. "I strive to capture moments and scenes that reveal the beauty and complexity of the world around me, as well as the issues and challenges that exist within it." 

    Streets of Bamako, Mali, 2022 – Girma Berta aims to capture beauty, strength and positivity in his photography (Credit: Girma Berta)

    6 Girma Berta

    Ethiopian photographer Girma Berta pictures ordinary people going about their daily lives. In some images, they are working, in others they are playing, and in a few it's hard to tell what exactly they are doing. But more often than not, they look like they are on their way somewhere, which, according to Amoako, creates a universality to his images. "We're all going somewhere," she says. "There's a sense of an epic tale, a hero's journey with which the viewer can connect empathetically."

    In Berta's award-winning series Moving Shadows I and II, the working-class citizens in his hometown Addis Ababa are photographed, cut out, and the isolated figures are placed against vibrant backgrounds. But more recently, the artist has been travelling the continent to find his subjects. One of his more recent series titled The Motion shows people in African capitals on bikes, their background seemingly manipulated to suggest fast movement. "My photography style is focused on capturing the unique energy and personality of people living in urban areas," the artist says. "I'm particularly drawn to the vibrant atmosphere of big cities, where people from all walks of life come together in a bustling mix of cultures, sounds, and sights. 

    "Through my photographs, I seek to showcase the vibrancy and diversity of the African continent, emphasising the beauty and strength of its people and creating a space for creativity and positivity to thrive," he adds. "In this way, my work aims to bring about meaningful change and to empower people to embrace a spirit of joy and self-expression."

    As We See It by Aida Amoako is published by Hachette.

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    BBC

    Euro 2024: Italy manager Mancini bemoans lack of Italian talent in Serie A

    Last updated on 20 March 202320 March 2023.From the section Football

    Italy manager Roberto Mancini has bemoaned the shortage of players for him to select for the national side playing in Serie A.

    Mancini believes a lack of children playing football in the streets is one of the reasons for the shortage of players coming through.

    England boss Gareth Southgate has similarly spoken of a decreasing number of English Premier League players.

    "We are worse off than Southgate," Mancini said.

    England travel to Naples to begin their Euro 2024 qualifying campaign against the Azzurri on Thursday.

    Italy won Euro 2020 but failed to qualify for consecutive World Cups in 2018 and 2022.

    Three Serie A sides - Napoli, AC Milan and Inter - have reached the last eight of the Champions League for the first time in almost two decades.

    However, Mancini said that did not extend to improving the national team.

    "I don't know why there are so few strikers, we are very limited going forwards," he said.

    "We have three teams in the quarter-finals of the Champions League, but out of the three teams there are seven or eight Italians at most. This is the reality."

    Serie A high-flyers Napoli are the Champions League top-scorers this season, however their star man is Victor Osimhen, who plays for Nigeria.

    Only one Italian-born player features in Serie A's Top 10 goal scorers: Lazio's Ciro Immobile in ninth, but he is injured.

    The former Manchester City boss said he was looking at other leagues for players - including 19-year-old Leeds United forward Wilfried Gnonto - though he questioned why the player was not picked up by a Serie A club.

    He also suggested there was a reason for the short supply of top players to pick from.

    "We used to play for three or four hours on the street and then go to train, today this no longer happens. It is no coincidence that players are still discovered in those countries, such as Uruguay, Argentina or Brazil, where people still play a lot in the streets."

    BBC

    Working from home is impossible, so you need a minimum number of staff on site, or you don’t have a business – Mark Roderick

    Long-awaited data from the large-scale UK four-day workweek pilot arrived in February – and results were overwhelmingly positive.

    Among the 60-plus companies that participated in the trial, from marketing agencies to financial firms, education services to fish and chip shops, 92% of employers said they would continue with a shorter workweek following the programme – with 30% making the change permanent. Among nearly 3,000 employees, 71% reported feeling reduced levels of burnout; there were also improvements in physical health and wellbeing.

    In many cases, firms that participated in the pilot, organised by non-profit 4 Day Week Global, reported their workers have been able to spend more time with their families, pursue hobbies and take greater personal care. 

    “Our staff have had the intensity of their work ramp up following the pandemic and cost of living crisis,” explains Alison Dunn, chief executive of consumer-advice helpline Citizens Advice in Gateshead. “Burnout has been an issue, so the four-day week has given them space to decompress: we’ve had people spend their extra day off with their children, take forest walks and monetise their hobbies.” 

    Employers on the trial also say a truncated workweek has boosted productivity and output. “When people enjoy having an extra day off, that creates better work-life balance which, in turn, makes people happier and less stressed,” says Claire Daniels, CEO of Leeds-based digital marketing agency Trio Media. “And happier people perform better at work.”

    Yet, despite these headline-grabbing results, the trial didn’t work for every business. Some firms abandoned the experiment; others haven’t yet made the move to adopt the format full-time. Even those firms continuing with reduced hours are navigating new challenges arising from shortened workweeks. Though this reflects a small portion of the trial’s participants, it means the four-day workweek isn’t an automatic solution for all.

    Many businesses need to operate five days per week, which means it's harder to reduce staff days, or they need to hire extra workers for coverage (Credit: Getty Images)

    ‘We couldn’t afford to give staff one day off every week’

    In June 2022, Mark Roderick’s engineering and industrial supplies company Allcap joined the UK four-day workweek trial. After operating at full tilt through the pandemic, the managing director of the Gloucester-based firm hoped that the six-month pilot programme would mean being able to offer his 40-strong team extra rest days.

    “We rushed it through the business,” says Roderick. “We joined the programme late, and knew it would be a challenge implementing it across five sites. But we wanted to be able to give our staff time off during the summer.”

    Rather than offer workers a three-day weekend like most of the 61 companies on the scheme, Allcap employees would have one workday off every fortnight. “We’re a trading business – customers call up all the time for manufacturing and construction components,” says Roderick. “We were already on a slightly reduced headcount, so we couldn’t afford to give staff one day off every week.”

    But even with this bespoke four-day week model, Roderick says his firm quickly ran into problems. “As opposed to 10 normal workdays, we found that employees would have nine extreme ones – once they got to their scheduled day off they were exhausted. Once we factored in holidays, sickness and caring responsibilities, we also struggled to find cover for an employee on their rest day.”

    As a result, Allcap abandoned its trial two months early at its three main trade sites (its warehouse and manufacturing centres have the resources to cope with a four-day week).  

    Alongside staffing issues, Roderick says the nature of his industry has made the four-day week harder to implement. “If you’re in professional services, you often have project-based work that affords greater flexibility in meeting deadlines. Here, we have milling machines, a trade counter and around-the-clock deliveries – working from home is impossible, so you need a minimum number of staff on site, or you don’t have a business.”

    Indeed, as Allcap found, a typical trade-off for a three-day weekend is a more intense four-day workweek. “Without having a fifth day to catch up on work, there’s generally more stress now during the week in order to have a longer weekend,” says Laura White, projects and research manager at London-based charity Waterwise.

    And for businesses maintaining regular opening hours, a third day off for staff usually requires workers covering shifts – and subsequently increased workloads. “We found that when it was someone’s turn for their day off, the buck passed to a colleague, and they were left under pressure,” says Roderick. “Someone’s absence would come up to management, so we’d effectively have to just do daily tasks – our longer-term projects and strategic work went out the window.”

    Where it can fall short

    For some firms, particularly customer-facing businesses, creating enough slack in the schedule for a four-day week means extra hiring costs – making it prohibitive to move forward with a new model. Dunn says Citizens Advice in Gateshead invested in the equivalent of three additional full-time employees so 45 contact centre staff could join the trial. “We didn’t want a situation where someone would be excluded from the opportunity,” she adds.

    These customer-facing firms often face greater challenges in maintaining four-day workweeks. “Some employees can work extended hours during the week to catch up in order to have that extra day off,” says Dunn. “But that’s not available to our contact centre team, who have clearly defined opening hours. Their work is heavily monitored with specific KPIs set by our funder that need to be delivered – currently, they can only make marginal gains.”

    Likewise, the demands of the job mean these workers have less flexibility in their third day off, says Dunn. “The busiest days at the contact centre are usually Mondays and Fridays, meaning it’s not possible for them to take time off either side of the weekend. The knock-on effect is that it leaves only three days left for staff to take their extra day off.” 

    Conversely, Dunn says employees outside the contact centre, who can work flexibly, have surpassed targets. “In those areas of the business, employees have knocked it out the park, exceeding KPIs and income projections. We’re left with a picture that’s not evenly spread.”

    Companies comprising heavily customer-facing roles may have a hard time adapting to the four-day workweek as seamlessly as other firms (Credit: Getty Images)

    Instead of adopting or rejecting the new set-up outright, Dunn has extended Citizens Advice’s four-day week trial to May. She says unless targets are met by the contact centre team, it’s unlikely the shorter workweek will be made permanent in any part of the business. “We have 220 employees: I can’t imagine that we’d allow a four-day for some and not for others. Rather than size, the difficulties with the four-day week come in a business's complexity – when you have different ways of operating and offer varied services.”

    The longer-term outlook 

    Alongside Citizens Advice, Waterwise and Trio Media are also extending their trials. “Six months didn’t feel long enough to make a permanent decision,” says Daniels, of Trio. “We want to see how it feels over a full year, and to ensure productivity remains high.”

    Some other businesses on the scheme chose to forego a fixed four-day week, and instead offer more flexibility generally. 

    In one case, Jo Burns-Russell, CEO of Northampton-based creative agency Amplitude, has made the four-day week optional: employees now work a flexible, reduced 35-hour week that can be split across four or five days. “After the trial, everyone wanted to do their shorter workweek differently,” she says. “Rather than prescribe a day off, it’s better to let people choose what works best for them. As an agile company with a team of 12, it works well.”

    Instead of a fixed four-day approach, Abigail Marks, professor of the future of work at Newcastle University Business School, believes this model of shortened workweeks and flexibility could bring the biggest gains to the workforce. “Without reducing the intensity of workloads and tackling overworking more broadly, a mass scale four-day week risks intensifying already intense workloads,” she says. “A six-hour workday may be more effective than a four-day week among organisations that are able to do so.” 

    And although 100% of firms in the trial didn’t immediately move to implement the model, the general success of the four-day week trial points to more employers acknowledging that the traditional nine-to-five isn’t working, says Marks. “It’s another experiment in the post-pandemic world of work. It’s showing that people are realising that long hours culture isn’t healthy or sustainable.”

    For now, while a four-day week may be an experiment worth keeping on a permanent basis for some companies, it may not be realistic for all.

    Allcap's Roderick says if he could, he’d reintroduce the four-day week at his firm. Even over-stretched workers prized their extra day off. “Even though everyone could see what was happening and were always busy, they were still disappointed when we suspended our trial,” adds Roderick. “If we could recruit more staff without a massive increase to our wage bill, we’d do it tomorrow. We were just too short-staffed to make it work.”

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : la grève des éboueurs à Paris reconduite jusqu’au 20 mars

    La colère gronde et les déchets vont continuer à s’amonceler dans les rues de la capitale où plusieurs milliers de tonnes de déchets traînent. En marge du mouvement de contestation né du projet de loi concernant la réforme des retraites, les éboueurs parisiens sont en grève depuis plus d’une semaine maintenant. Ce mardi 14 mars, nos confrères de BFM TV ont appris que ce mouvement de grève devrait se poursuivre jusqu’au lundi 20 mars. Au moins. Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, la reconduction de cette mobilisation a été votée ce jour, au cours de la matinée, à l’occasion d’une assemblée générale organisée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), au niveau du site d’incinération de cette commune.

    Contre la mairie d’Anne Hidalgo, la colère monte

    Depuis plusieurs jours, maintenant, les éboueurs et les agents bloquent cet incinérateur que possède l’agence métropolitaine des déchets ménagers (Syctom). Dans le détail, ce mardi, Julien Lejeune, agent de maîtrise assainissement à la mairie de Paris et délégué CGT, a confié dans la presse ces propos cités par BFM TV : « Nous avons voté la reconduction de la grève au moins jusqu’au 20 mars. » Deux autres incinérateurs, qui se situent à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sont aussi à l’arrêt depuis lundi, à l’initiative de syndicalistes de la CGT Energie, notent nos confrères. Quant à l’incinérateur qui se trouve à Romainville (Seine-Saint-Denis), il est saturé.

    Cette situation a été vivement commentée dans l’espace médiatique. Plusieurs membres du gouvernement ont pointé du doigt la gestion de la situation par Anne Hidalgo. C’est notamment le cas du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a écrit ces propos sur Twitter, le 12 mars : « Puanteur et pourrissement. Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris. Énième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. » Quant à la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, Olivia Grégoire, elle a jugé sur le même réseau social que la mairie de Paris « ne répond[ait] pas à l’appel et s’entêt[ait] dans une opposition idéologique au mépris des Parisiens et de sa mission de service public ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    The 'dear' friendship of Putin and Xi... in 62 seconds

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    Russia's Vladimir Putin has welcomed China's Xi Jinping to Moscow, as part of a two day visit.

    Appearing in front of cameras, the leaders called each other "dear friend". However, the relationship between the two countries has not always been so positive.

    BBC Russia editor Steve Rosenberg and China correspondent Stephen McDonell examine the complex history between the two presidents and question what the future holds for the nations.

    Video by James McFadden and Suneil Asar.

    France24 - World

    'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

    Issued on: 09/03/2023 - 17:46

    Sam BALL

    The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

    Valeurs Actuelles

    Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages

    Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.

    Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.

    Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.

    ​Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.

    ​Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon

    ​Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».

    ​Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».

    ​Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »

    ​Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »

    ​Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie

    ​Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.

    « Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».

    ​Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?

    ​ Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible

    ​On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !

    Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »

    ​À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.

    ​Benjamin Amar, le provocateur

    ​Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.

    ​Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !

    ​L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.

    ​Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique

    ​Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.

    Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !

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    Valeurs Actuelles

    Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement

    Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ? Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet. La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.

    Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.

    Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ? Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français. Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.

    Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ? Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.

    Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.

    La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.

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    Grève du 7 mars : la CGT veut “mettre à genoux l’économie française”

    La CGT prévoit de frapper fort mardi 7 mars. En vue de cette journée de mobilisation contre la très critiquée réforme des retraites, le syndicat a réuni ses troupes jeudi 2 mars à son siège à Montreuil. Les secrétaires généraux de cinq fédérations CGT (Ports et Docks, Cheminots, Industries chimiques, Verre et Céramique et Mines-Energie) étaient présents et se sont montrés prêts à durcir le mouvement. Auprès de ses équipes, la CGT a donc présenté son plan d’action pour le 7 mars. Le mot d’ordre : « Mettre à genoux l’économie française » à partir de mardi prochain, rapporte Libération.

    Vers une grève reconductible

    Un accord a été conclu pour mettre en place « une grève reconductible par période de 24 heures », a d’ailleurs annoncé Laurent Brun de la CGT-Cheminot. La grève débutera dès le 6 mars au soir et a déjà été rejointe par d’autres organisations syndicales du secteur ferroviaire. « Malgré le nombre de gens dans les manifestations, malgré les sondages, le gouvernement déroule son projet. Le débat, ils s’en contrefoutent », s’est agacé Laurent Brun, comme le rapporte Libération. Le syndicaliste a encore fait savoir que la CGT était désormais « dans le rapport de force ».

    Le secrétaire de la fédération de la chimie, Emmanuel Lépine, a aussi laissé éclater sa colère, appelant à « désorganiser partout et au maximum la production » en France. « La grève reconductible sera effective dans l’ensemble des raffineries françaises », a-t-il ainsi annoncé comme le relate Libération. Si les dockers mènent déjà quelques opérations à travers des « arrêts d’heures supplémentaires et des shifts exceptionnels », ils prévoient une grève de 48 heures les 7 et 8 mars, et même des « ports morts » pour la seconde journée, indique Le Figaro.

    D’autres secteurs touchés

    Dans le secteur de l’énergie, le secrétaire de la fédération Sébastien Menesplier a promis « une semaine noire », parlant de « coupures ciblées » ou de « blocages de sites stratégiques ». Selon les informations du Figaro, d’autres fédérations devraient se joindre au mouvement. C’est le cas des secteurs du commerce, de la construction, du bois et de l’ameublement.

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    Valeurs Actuelles

    Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire

    Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.

    Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».

    Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire

    Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.

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    Valeurs Actuelles

    Donald Trump fait son grand retour sur Facebook après deux années d’absence

    Un retour en fanfare. Vendredi 17 mars, Donald Trump a partagé une vidéo avec sa communauté, sur ses comptes Facebook et YouTube, comme l’ont relaté plusieurs médias, dont BFM TV. Une première, depuis 2021, date à laquelle son profil avait été suspendu. L’ancien président des Etats-Unis a diffusé un spot de sa campagne, en vue de l’élection présidentielle de 2024. Dedans, figure un fragment d’une vidéo datant de son élection en 2016, dans laquelle il prononçait ces quelques mots : « Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Des affaires compliquées. » Cette publication s’accompagne d’une légende dans laquelle on peut lire : « Je suis de retour. »

    L’assaut du Capitole à Washington en 2021 

    Ce vendredi également, mais plus tôt dans la journée, la plateforme de vidéos en ligne YouTube avait fait savoir sur Twitter qu’elle mettait fin à la suspension de l’ex-chef de l’Etat. Comme pour Facebook, Donald Trump en avait été exclu le 7 janvier 2021 – période à laquelle il était encore le chef l’Etat –, à la suite de l’assaut du Capitole survenu la veille à Washington. Il lui était reproché d’avoir encouragé ses partisans à prendre part à cette attaque perpétrée contre le Congrès. 

    1/ Starting today, the Donald J. Trump channel is no longer restricted and can upload new content. We carefully evaluated the continued risk of real-world violence, while balancing the chance for voters to hear equally from major national candidates in the run up to an election.

    — YouTubeInsider (@YouTubeInsider) March 17, 2023

    Ce vendredi, sur son compte Twitter, YouTube a précisé qu’« à partir d’aujourd’hui, la chaîne de Donald J. Trump [n’était] plus restreinte et [pouvait] mettre en ligne de nouveaux contenus ». Le géant américain a ajouté avoir « évalué le risque de violences dans le monde réel » tout en ayant à cœur de permettre aux « électeurs d’entendre de manière égale les candidats nationaux majeurs à l’approche d’une élection »

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    France24 - World

    'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

    Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

    Sam BALL

    The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

    Valeurs Actuelles

    Notre-Dame vogue vers 2024

    Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.

    Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »

    Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.

    Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.

    Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée ​

    Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.

    Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.​

    Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.​

    « On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.

    La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion ​

    La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »

    ​Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.

    www.rebatirnotredamedeparis.fr

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    France24 - World

    Barca beat Real Madrid in dramatic Clasico to strike title blow

    Issued on: 20/03/2023 - 01:00

    NEWS WIRES

    Barcelona snatched a 2-1 Clasico win over Real Madrid with Franck Kessie's late goal Sunday to move 12 points clear at the top of La Liga.

    The victory dents Madrid's ambitions of retaining the title and leaves the Catalans close to lifting the trophy for the first time since 2019.

    Carlo Ancelotti's Real took the lead through a Ronald Araujo own goal but Barcelona pulled level when Sergi Roberto tucked home just before half-time.

    Both sides had chances to win the game and Marco Asensio struck for Madrid, but the goal was ruled offside by VAR, before Alejandro Balde set up Kessie in the 92nd minute.

    "We came from a Marco Asensio goal that we didn't know was offside and from losing, we scored Franck's goal, and the truth is it tastes a bit better, winning like that in the last minute," Sergi Roberto told Movistar.

    "There are a lot of games left and you can never give Madrid up for dead. 12 points is a tricky distance to have to go, but it's up to us, and that is good."

    The build-up to the match was overshadowed by Barcelona's corruption charge in the "Caso Negreira" refereeing scandal.

    Madrid joined Spanish prosecutors' complaint against Barcelona last week and their president Florentino Perez snubbed the game for the first time in over 20 years, amid rising tensions between the two Spanish giants.

    That fed the match's intensity, both on and off the pitch, in Xavi's sixth Clasico as Barcelona coach but only his first at Camp Nou.

    Xavi asked fans to make the stadium a pressure cooker and they responded, selling it out, whistling Madrid in possession and conjuring one of the best atmospheres of the season.

    Madrid did not manage a single shot on target in their Copa del Rey semi-final first leg defeat by Barcelona earlier in March, but Karim Benzema stung Marc-Andre ter Stegen's palms inside the first minute.

    Robert Lewandowski responded at the other end by testing Thibaut Courtois as the veteran marksmen exchanged shots.

    When Barcelona conceded the opening goal of the game, it was friendly fire. Araujo deflected Vinicius' cross in at the near post, with Ter Stegen helpless.

    Araujo, playing at right-back to counteract the Brazilian, has enjoyed his duels with Vinicius in the past but this time the winger triumphed, albeit fortuitously. Barcelona supporters became enraged by his emphatic celebration in front of them.

    It was the first goal from open play Barcelona have conceded at Camp Nou in La Liga all season long, and only the second strike at home and ninth overall.

    Comeback charge

    Barcelona complained defender Nacho, already booked, should have been sent off for a hand-off on Raphinha.

    The hosts did not get their wish, but were building up steam and found the breakthrough just before half-time, from an unlikely source.

    Selected in place of injured midfielder Pedri, Sergi Roberto was in the right place at the right time to control a loose ball in the box and arc it beyond Courtois.

    Barcelona had significantly more possession than in their cup win over Madrid and significantly more chances.

    Lewandowski sent a deflected piledriver narrowly wide as Madrid wobbled, prompting Carlo Ancelotti to roll the dice and bring on Rodrygo and Ferland Mendy.

    It almost paid instant dividends as Madrid robbed Sergio Busquets and Rodrygo lashed inches over the bar.

    Madrid substitute Asensio fired home what might have been the winner but the goal was ruled out for offside after a nervy wait for VAR instruction.

    Barcelona seemed content with the draw but Kessie's last-gasp strike sparked wild celebrations at Camp Nou.

    Asked if Madrid's hopes of defending the title were over, Courtois told Movistar: "Yes, we have to be honest, we will keep fighting until the end but it's (12 points) now, we have the better head-to-head, but they have to lose four games and we have to win them all.

    "Nothing is impossible but it's very difficult."

    (AFP)

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    Barcelona secure 3-1 victory over Madrid to win Spanish Super Cup

    Real Madrid win 2-1 at struggling rivals Barcelona in first post-Messi ‘Clasico’

    Madrid, Barca and Juventus defend Super League project as UEFA seeks millions in fines

    France24 - World

    Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion

    Issued on: 23/02/2023 - 15:43

    A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.

    Valeurs Actuelles

    Elon Musk est redevenu l’homme le plus riche du monde, grâce à une hausse des ventes de Tesla

    La fortune d’Elon Musk est estimée à 187 milliards de dollars. Autrement dit, plus de 176,1 milliards d’euros. Comme l’a relayé CNews – qui s’appuie sur un classement Bloomberg – ce mardi 28 février, le milliardaire est redevenu l’homme le plus riche au monde. Et cela, grâce à une hausse des ventes de Tesla début 2023. Comme l’indiquent nos confrères, l’homme d’affaires américain était devancé par Bernard Arnault, le patron français de LVMH, depuis décembre 2022. La richesse de ce dernier a été estimée à 185 milliards de dollars, ce qui signifie plus de 174,2 milliards d’euros, précise la chaîne d’information.

    La fortune d’Elon Musk avait fondu en quelques mois

    Tesla, depuis 2019, n’a cessé d’accroître ses marges bénéficiaires, en dépit de quelques remous, parmi lesquels celui engendré par le difficile rachat de Twitter, quelques mois auparavant. Dans un tweet diffusé lundi 27 février et repéré par CNews, Bloomberg Opinion avait assuré que « le géant des véhicules électriques [valait] actuellement plus que Toyota, Mercedes-Benz, Volkswagen, BMW, General Motors, Stellantis, ainsi que Ford réunis ».

    Au cours de l’automne dernier, Les Echos avaient publié un article dans lequel nos confrères expliquaient qu’Elon Musk avait perdu plus de 100 milliards de dollars en 2022. Des pertes qui s’étaient particulièrement aggravées dès lors qu’il avait officiellement racheté Twitter, au cours du mois d’octobre. 

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    Valeurs Actuelles

    « La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte

    « En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.

    Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.

    Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.

    « La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.

    Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.

    D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.

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    France24 - World

    From Paris to the countryside: Urban exodus, three years after lockdown

    Issued on: 21/03/2023 - 11:06

    Olivia SALAZAR-WINSPEAR Stéphanie CHEVAL Florence GAILLARD Jonathan WALSH

    In March 2020, Paris emptied as the first Covid-19 lockdown was announced. City dwellers fled and sought refuge in the countryside. Three years later, what has become of those Parisians who embarked on a new way of life? And how has the arrival of these "neo-rurals" affected the local landscape? Our team went looking for the answers in the Perche regional park in north-western France, an area where many Parisians have settled.

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    France24 - World

    Paris pension reform strike: Garbage, rats and fake news go viral

    Issued on: 20/03/2023 - 22:59

    Catalina Marchant de Abreu Follow

    Images of Paris drowning in rubbish and rat infestations are making headlines around the world. But not all images are recent. We tell you more in this edition of Truth or Fake. 

    Truth or Fake

    Violent protests are ongoing in Paris, but don't believe everything you see online

    FRANCE IN TURMOIL

    Paris stinks as uncollected trash mounts to 10,000 tonnes due to strikes

    Science

    Trash piles up in Paris as garbage collectors protest pension reform

    France24 - World

    More than a dozen killed after strong earthquake hit Ecuador, Peru

    Issued on: 19/03/2023 - 19:25

    NEWS WIRES

    The death toll after a 6.5 magnitude earthquake in Ecuador and Peru, has risen to 15, authorities said Sunday.

    Saturday's quake, whose epicenter was in the Ecuadoran municipality of Balao, near the border with Peru, left 14 dead in the southwestern provinces of El Oro and Azuay.

    On the Peruvian side of the border, a four-year-old girl died after being hit on the head by a brick.

    Ecuador's President Guillermo Lasso, who traveled to the affected region, said on Sunday that reconstruction work would begin immediately.

    The government has made available "all urgent economic resources so that... work to repair damaged private and public buildings will begin," Lasso told local political leaders.

    Authorities began work on roads in Azuay where transport had been blocked by 22 landslides.

    On Sunday, Pope Francis asked the faithful to pray for earthquake victims and their families.

    Brazil's ministry of foreign relations said the country was ready "to provide all possible cooperation to these countries to deal with the humanitarian emergency."

    On Saturday, Chile likewise had pledged to help.

    Peruvian seismological authorities initially reported a magnitude of 7.0, but hours later downgraded the magnitude to 6.7, slightly higher than their Ecuadoran counterparts. 

    The United States Geological Survey (USGS) put the quake at a magnitude of 6.8 and a depth of nearly 41 miles (66 kilometers).

    In 2016, a quake with a magnitude of 7.8 hit Ecuador's western provinces of Manabi and Esmeraldas, killing 673 people and causing an estimated $3 billion in damage.

    (AFP)

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    Valeurs Actuelles

    Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France

    Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.

    Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »

    Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques

    Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.

    Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »

    La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    I have been in hospitals where mummies have gone into the CT scanner and there are Egyptologists, biomedical Egyptologists, and clinicians, and no one can agree what CT scans show – Campbell Price

    Mummies, like werewolves, vampires and witches, are the stuff of legend in the popular imagination. The idea of bodies from an ancient civilisation, mysteriously preserved for thousands of years, discovered in glittering tombs, has always held an allure: from the Victorians holding mummy "unwrapping" parties through to "Tutmania" in the 1920s following the discovery of Tutankhamun's tomb, to a wealth of movies from Hammer Horror flicks to Indiana Jones. 

    More like this:A controversial archaeological discovery – The ultimate paragon of male beauty– What to do with decaying masterpieces?

    Given all this, it's no wonder that myths and misconceptions about them abound. But a British exhibition aims to shed new light on this ancient practice – and maybe even shift our perspective.

    Curator Campbell Price says that the main intention of mummies was not to preserve the dead, but transform them into gods (Credit: Manchester Museum)

    Manchester Museum in the north of England reopened last month after a £15m redevelopment project – and their free opening exhibition, Golden Mummies of Egypt, showcases their incredible Egyptology collection. It includes eight mummies dating from the Graeco-Roman period (300BC to 300AD), brought to Britain by archaeologist Flinders Petrie, following his 1888–90 and 1911 excavations of a huge necropolis at Hawara, in the Faiyum region south of Cairo.

    The show has arrived home in Manchester after touring North America and China while the museum was shut for refurbishment. And now Campbell Price, the curator, is on something of a mission: to change how we think and talk about mummies.

    Flipping the mummy narrative

    For starters, and rather unusually these days, they are not including any X-rays or CT scans of the human remains below the wrappings; there is no bio-medical speculation on how old these people were when they passed away or how they died. Scans of the mummies were included while the show was on tour – but have now been removed (which involved reworking information displays at some cost), to reflect Manchester Museum's new thinking about how to present such sensitive artefacts. "We're stepping back from this desire to unwrap," says Price, adding that they hope to "flip the narrative" by refocusing the attention "from the inside – what we expect we have the right to see – on to the outside – what the Ancient Egyptians expected people to see."

    Rather than including arguably voyeuristic speculation over human remains, Golden Mummies focuses more on the astonishing casings that the Egyptians crafted for their dead to spend eternity in. 

    And this is the main myth that Price hopes to bust: mummies were not actually about preserving the dead – they were about transforming the dead into gods. The ostentatiously decorated coffins and casings don't reflect the person inside, but use divine, idealised imagery to help the spirit to live on in greater glory. By using iconography associated with funerary gods – the male god Osiris and the female god Hathor – it's as if the embalmers were offering reassurance that, yes, this person is ready for the afterlife.

    "There are texts that say 'the dead person is going to become a god' – that is what the mummification process is about," insists Price. "When we find mummies that are judged by modern people 'well-preserved', that may be a symptom, rather than an intention." 

    Some evidence for this can be found in the fact that the late-period mummies, like the ones in Manchester's show, often won't even have had their organs removed. The fact that ensuring the entire physical body was neatly preserved clearly wasn't always the aim arguably suggests that it may in fact never have been the sole or main intention – but rather just one aspect of a wider ritual around death.

    "A myth has developed in Egyptology itself, that in Ancient Egypt there's lots of experimentation [in embalming], they get it right for a few generations, and then 'forget' how to do it," Price says, sounding deeply unconvinced. "And it just declines, till you get to the Graeco-Roman period, where they so don't care about the inside that they're not removing the internal organs, they're just sloshing on resin, and they make it look pretty on the outside."

    He considers this a condescending and colonial interpretation, thinking it is more likely that the long-term physical preservation of the body was always simply less significant than the performed, ritual act of preparing the body for the afterlife – essentially, giving the dead a fabulous send-off.

    Looking around the exhibition, at the gilded masks and jewellery, the intricately painted hieroglyphs, patterns and scenes, it's impossible not to be struck by how vivid the mummies still are. Although now displayed horizontally, it is thought these later period mummies were likely stood upright to be publicly displayed and admired for years, possibly even generations, following their death – as a kind of "divine statue". With low lighting catching all that gold, the atmosphere in the exhibition does indeed feel reverential.

    Several of the exhibition's mummies fit the classic image that most people have – with their gold and blue, heavy-eyed 'death masks' (Credit: Julia Thorne)

    And it is this external deification that the show centres – rather than scanning coffins to see if the people inside were well-preserved, or if they had gammy knees or died of cancer. 

    "I want to get away from that biomedical interpretation, and focus on the becoming-a-god bit," says Price. "I'm not saying all those scientific inquiries are 'bad' and shouldn't be done. I'm just saying, it's a chance to look at the material in a different way."

    This is partly about respect; Manchester Museum's new director Esme Ward's stated mission for the institution is "to build understanding between cultures and a more sustainable world", with their core values being "inclusion, imagination and care". And when talking about showing care, in the case of this particular exhibition, it felt important for the team behind it to acknowledge that we were never meant to see under the mummies' wrappings.

    Some in the sector even suggest that mummies shouldn't be on display at all; in 2020, the Pitt Rivers Museum in Oxford removed a mummy, alongside other human remains such as shrunken heads, from its displays. The decision was made following audience research that showed visitors often understood the Museum's displays of human remains as "a testament to other cultures being 'savage', 'primitive"' or 'gruesome'… [reinforcing] racist stereotypes". The Museum said that the decision to remove human remains was an attempt to "show our respect for the communities around the world with whom we work".

    "It's fairly clear that the Ancient Egyptians involved in making works like this didn’t want them to be unwrapped," confirms Price. But it's not just sensitivity to this that has informed Manchester Museum's decision-making: he also isn't terribly convinced by the science available to us. "I have been in hospitals where mummies have gone into the CT scanner and there are Egyptologists, biomedical Egyptologists and clinicians, and no one can agree what CT scans show," he laughs. After all, CT scans were designed for living bodies, not dried-out corpses. "You can say 'this is evidence of a health condition', and someone else will say 'no it's an effect of mummification'. Something may appear like a calcified whatnot or a fossilised ding-dong – but actually you've got to own up to the public and say 'we do not know'." 

    The legacy of Western archaeologists unwrapping mummies (often destroying them in the process) also has the tang of colonial entitlement to it – from Victorians making macabre entertainment out of 'unrollings' through to the fact that some institutions continued to unwrap in the name of research right up until the 1980s. Since then, digital unwrapping has taken over – and of course, does not damage the mummies. And CT scans can offer astounding detail: from revealing amulets buried with the body right down to how hardened an artery was.

    The argument for 'unwrapping'

    Speaking out against 'unwrapping' is somewhat controversial: there will be many who think pursuit of knowledge trumps all other considerations, or that after thousands of years, it is overly reverential to worry about the feelings of the dead. "Some biomedical [Egyptologists] maybe have had their noses put out of joint; more hard scientists may be disappointed [by our exhibition]," acknowledges Price. And Manchester Museum is also placing itself in opposition to other notable institutions, such as the British Museum, whose Exploring Ancient Lives exhibition is literally about using scans to humanise the individuals inside their mummies.

    First seen at the museum itself in 2014, that exhibition has since been on a whopping international tour; it heads to Japan and Spain this year. No one from the British Museum was willing to discuss it for this piece, although in an article for BBC Culture in 2014, original curator John H Taylor said their intention was "to get back to the idea that these were once real, living people".

    Faiyum portraits were flat painted images attached to the casings of mummies in the later Roman period (Credit: Manchester Museum)

    The show, seen by more than 2m visitors, offers undoubtedly compelling insights and speculation into the sex, age, health and even diet of six mummified people. "It is only through the study of the individuals' carefully preserved remains that we are able to further our understanding of the people who lived thousands of years ago," the curators, Marie Vandenbeusch and Daniel Antoine, have written.

    One thing that their research does reveal is that there's often a gap between what the physical body was like in death, and the outward depiction on coverings, which feature idealised figures. This is most clearly seen in the case of mummified children, who were represented as adults – to allow them to live their best (after)life. For Price, this only supports the idea that mummies were less about celebrating the individual in death, and more about allowing them to transcend human frailty. 

    Lifelike mummy portraits – or are they?

    While several of Manchester Museum's mummies perfectly fit the classic image we all have – with their gold and blue, heavy-eyed visages – the exhibition also features late-style ones that look very different. These feature remarkably lifelike painted portraits; you'd assume they were from Renaissance Italy, perhaps, not Ancient Egypt. They are astonishing – and likely to jolt many viewers with their surprisingly direct gaze. These are the Faiyum portraits: they were flat, 2D painted images on thin wood, that were attached or bound to the outer casings of some mummies in the Roman period (100-300AD), and also intended for display.

    And they reflect another myth-busting fact – Ancient Egypt was not some high, mysterious, isolated culture, but a multicultural country. The mummies of the Graeco-Roman era often feature a "mish-mash of images", says Price. So, the show features a mummy labelled with a Greek name – Artemidorus – but featuring a Faiyum portrait, suggesting he may have been "a Roman elite person". And the casing is decorated with images of Egyptian gods, including Osiris, while stars decorating the shoulder of his casing reference Serapis – "a newly-minted god who seems to have been created to promote Egyptian-Greek cohesion," says Price. Why go for this Egyptian-Greek-Roman mash-up? "I suspect you are hedging your bets when you get to the pearly gates: let's appease all the gods!"

    Imagine you go to the chapel, and there are 20 mummified people there, you want your mummified relative to attract the attention and prayers of passers-by – so maybe you use that painted technique – Christopher Price

    When Flinders Petrie first found the mummies at Hawara he was dismissive of this incongruous multicultural style. But Victorian England soon went mad for the portrait mummies, in particular. Artists such as Holman Hunt and Laurence Alma-Tadema were influenced by an exhibition of them in 1888, and it's thought they even inspired Oscar Wilde to write The Picture Of Dorian Grey: his famous novel featuring a beautiful young man who, after his portrait is painted, never ages. 

    Of course, it's even more tempting to wonder about the real person beneath a Faiyum portrait – one can't help but assume they're a literal depiction of the deceased. But Price isn't having that either: he thinks these are also idealised depictions – the image of how the person might like to look for all eternity. It's true that the faces of the Faiyum portraits tend to be young, healthy, handsome – perhaps flatteringly so. "I think they are, at best, an idealised approximation of what the person looked like," says Price. "People would debate this I'm sure, but I think that they look like gods: images of divine-like beings."

    Mummified children were represented as adults, which Price believes supports the idea that the mummies were intended to transcend their human origins (Credit: Julia Thorne)

    He points to a Faiyum portrait in their collection that shows a man with laurel leaves in his hair and a line of gold leaf between his lips. The hairstyles in the portraits seem to follow changing fashions set by the Roman Emperor and Empress – also considered divine figures. Maybe it's fashion; maybe it's a bid for eternal life.

    Why does the style mutate so wildly, then, in the Graeco-Roman era – when both golden mummies and portrait mummies would have potentially been on display, side-by-side, at the same time? "I wonder if it's to get people's attention; in crude terms, clickbait," says Price. "Imagine you go to the chapel and there are 20 mummified people there, you want your mummified relative to attract the attention and prayers of passers-by – so maybe you use that painted technique, with its glint in the eyes…"

    One thing, however, is surely true: the Ancient Egyptians probably weren't banking on us still paying attention to their mummified relatives, thousands of years later. But their mission to make them look remarkable – whether that's via a gold and lapis mask or a sharp-eyed portrait eyeballing you down the millennia – certainly continues to work. Whether we find ourselves more interested in their god-like images, or drawn to what we might discover about the bodies beneath, mummies continue to hold an incredible, glittering fascination.

    Golden Mummies of Egypt is now booking at Manchester Museum. Holly Williams's novel What Time is Love? is out in paperback.

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    Valeurs Actuelles

    Montmartre, ses touristes et sa délinquance

    Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

    Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

    La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

    Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

    Un marché noir à ciel ouvert

    En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

    Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

    « Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

    Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

    Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

    Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

    Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

    Un mécanisme bien huilé

    C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

    Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

    Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

    Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

    « On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - World

    Victory at what cost? French govt survives no-confidence vote despite pensions fury

    Issued on: 20/03/2023 - 20:09

    François PICARD Follow Imen MELLAZ

    A nation is up in arms, but Emmanuel Macron still fancies his chances. By turning the passage of a highly unpopular pension reform bill into a vote of confidence, the French president convinced enough conservatives to avoid bringing down the government. But it was close, with PM Élisabeth Borne's government clinging on by just nine votes. We ask about the lasting impact on the rest of Macron's term-limited four years in office. 

    Could unions – for once, united – still force a climbdown over plans to raise the retirement age from 62 to 64? The next big day of strikes is planned for Thursday, but already anger is triggering wildcat walkouts and stoppages. 

    After seeing his predecessors bend and backtrack, we ask about Macron‘s decision to double down on this reform and pick this fight. What will be the lasting consequences for France and its democracy?

    Produced Charles Wente, Juliette Laurain, Daphné Leprince-Ringuet and Imen Mellaz.

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    • Claire LEJEUNE, Member of Nupes left-wing coalition
    • Catherine FIESCHI, Director of Counterpoint UK
    • Damien LECOMTE, Political Science Researcher, Paris Pantheon-Sorbonne Univ.
    • Emerald MAXWELL, France 24 journalist
    AS IT HAPPENED

    Protests erupt in France as govt adopts new pension law

    French government survives no-confidence votes over pension reform

    FRANCE IN TURMOIL

    After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?

    Valeurs Actuelles

    Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher

    Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.

    Plusieurs villes ciblées

    Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».

    Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    US aid worker and French journalist held hostage in Sahel region released

    Issued on: 20/03/2023 - 22:41

    Georja Calvin-Smith Follow

    In tonight's edition: An American aid worker held by Islamist extremists for more than six years and France's last hostage, a journalist abducted almost two years ago, have both been freed. The unexpected release of Jeffery Woodke and Olivier Dubois came on Monday as the men arrived in Niger's capital. Meanwhile in Kenya, a student is killed in opposition protests against inflation as police face off with demonstrators. And in Nigeria, the ruling party keeps control of Lagos after tense local elections.

    HOSTAGE RELEASE

    Journalist Olivier Dubois, last French hostage, released from captivity

    France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction

    France deplores ex-hostage Sophie Pétronin’s ‘irresponsible’ return to Mali

    France24 - World

    Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

    Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

    Sam BALL

    Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

    BBC

    Hampshire shark: Appeal for head to be returned

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    On Saturday, local residents walking on Lepe beach in Hampshire discovered a dead shark which was later recovered without its head, tail and fin.

    So what happened and why do scientists want the missing parts returned?

    BBC correspondent Duncan Kennedy visited the scene to find out more.

    Video by Serene Khalifeh.

    Filmed by Tim Nicholson.

    Read more here

    France24 - World

    Journalist Olivier Dubois, last French hostage, released from captivity

    Issued on: 20/03/2023 - 14:51Modified: 20/03/2023 - 15:17

    FRANCE 24 Follow

    Olivier Dubois, a French journalist who was abducted in Mali's Gao region (north) on April 8, 2021 by the al Qaeda-linked Group to Support Islam and Muslims (GSIM), was released on Monday and taken to neighbouring Niger. Dubois's release came as US hostage Jeff Woodke was freed after more than six years in captivity in Africa. 

    Following his release from captivity, Dubois arrived at Niamey airport in neighbouring Niger on Monday afternoon. A photograph taken at the airport showed him smiling and wearing a white shirt and beige trousers.

    Libération d’Olivier Dubois ce jour à Niamey. Sommes à l’aéroport où Olivier vient d’arriver. Libre!! Fin d’un calvaire de 711 jours. Joie immense et soulagement énorme pic.twitter.com/ilj9m4n9GW

    March 20, 2023

     

    The journalist announced his kidnapping in a video that appeared on social media on May 5, 2021. “He was on his way to Gao to interview a jihadist leader. We now know he was captured by thugs who then handed him over to GSIM,” FRANCE 24’s jihadist expert Wassim Nasr said.

    During a trip to Ivory Coast on December 10, 2022, French Foreign Minister Catherine Colonna said France was doing “everything possible” to free the journalist.

    Dubois worked for various French news outlets, including Libération, Le Point and Jeune Afrique, when he was kidnapped. He was held for almost two years. Up until his release, he was the only French hostage still in captivity since the October 2020 release of Sophie Pétronin, a charity worker who was kidnapped in Mali in 2016.

    US hostage kidnapped in Niger released

    Dubois's release came as US hostage Jeff Woodke was released after more than six years in captivity in Africa, White House National Security Advisor Jake Sullivan said on Monday.

    "I’m gratified & relieved to see the release of US hostage Jeff Woodke after over 6 years in captivity," Sullivan said on Twitter. Sullivan thanked Niger "for its help in bringing him home". 

    Woodke's release came after years of efforts, a senior US official told the Associated Press. The official said no ransom was paid and no concession was made to captors.

    (FRANCE 24 with AFP and AP)

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    Valeurs Actuelles

    La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

    J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

    L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

    Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

    Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    Covid, discutons de tout et surtout des chiffres !

    Dans un essai corrosif, Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels, le statisticien Pierre Chaillot déconstruit point par point, chiffres et graphiques à l’appui, le récit officiel cataclysmique qui nous a été conté ces trois dernières années. Mortalité, tests, vaccins, saturation des hôpitaux, essais cliniques… tous les biais statistiques utilisés par les autorités pour jouer opportunément sur les peurs et nous soumettre à l’inacceptable y sont décortiqués.

    ​Valeurs actuelles. ​Vos ex-collègues de l’Insee décrivent pour l’année 2020 une « mortalité exceptionnelle » (+ 9 %). Comment expliquer que vous n’arriviez pas du tout à cette conclusion alors que vous appartenez à ce même institut d’État ?

    Pierre Chaillot. On ne compare jamais des choux et des carottes. Pour calculer un taux de mortalité, il faut prendre en considération plusieurs choses. D’abord, la population augmente et vieillit. En 2020, on bat le record du nombre de décès total. Inexorablement, ce nombre augmentera chaque année pendant au moins vingt ans, le temps que les baby-boomers décèdent. Ensuite, on ne compare jamais une année par rapport à la seule année précédente. Pourquoi ? Parce qu’en démographie, il y a un phénomène que l’on appelle l’effet moisson : certaines années sont marquées par un hiver rude ou une canicule provoquant une augmentation forte des décès. L’année suivante, le nombre de morts diminue. Tout simplement parce que les personnes fragiles et âgées ont déjà été fauchées, comme après la canicule de 2003. On repère des effets moissons environ tous les deux ou trois ans.

    ​C’est la raison pour laquelle comparer la mortalité de 2020 avec seulement celle de 2019 n’a pas de sens. C’est tout simplement tricher. Et ce n’est d’ailleurs pas la méthodologie habituelle de l’Insee… Lorsque l’on fait son métier de statisticien correctement, que l’on standardise les données, on constate que la mortalité de 2020 est identique à celle de 2015, marquée par un hiver rude et son lot de pathologies saturant les hôpitaux.

    ​Comment comprendre alors le décalage entre les images de services hospitaliers saturés, diffusées en boucle sur les chaînes d’information, et les chiffres déconcertants de l’ATIH révélant même une sous-utilisation des services hospitaliers en 2020 ?

    ​Ces chiffres ont été une surprise pour moi ! J’étais persuadé qu’il y avait eu une saturation hospitalière extrêmement forte au moment du premier confinement. En réalité, ce que nous a appris l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), c’est que l’activité Covid pendant cette période ne représentait que 2 % de l’activité… Pis, il manquait 50 % de patients dans les services par rapport à l’activité habituelle ! Cela s’explique en grande partie par les déprogrammations de soins et d’opérations.

    ​En revanche, il serait faux de dire qu’aucun service n’aurait été saturé. Sitôt la pandémie déclarée, le gouvernement a déclenché le plan Orsan REB, habilitant le 20 février 2020 seulement 38 hôpitaux dits de première ligne sur les 1 500 existant en France, à recevoir des patients estampillés Covid ou à tout le moins en difficulté respiratoire. Fatalement, vous créez un effet entonnoir immédiat ! Il est assez facile d’y envoyer les télés pour faire croire à la saturation de tous les hôpitaux de France.

    ​Vous reconnaissez malgré tout une surmortalité les premières semaines de la pandémie, le Covid aura quand même été une grande faucheuse !

    ​Lorsque vous tombiez malade, les consignes du gouvernement étaient claires : restez chez vous, prenez du Doliprane et si votre état empire, appelez le 15 ! On a empêché les médecins de ville de soigner. Alors les gens sont arrivés dans un état lamentable à l’hôpital. Par ailleurs, dès mai 2020, Santé publique France tire la sonnette d’alarme : il manquait 6 000 patients victimes d’AVC ou de crise cardiaque sur la période du confinement par rapport aux données habituelles. Donc, soit on a affaire à un méchant virus qui guérit les AVC et les crises cardiaques, soit on leur a tant fichu la trouille que les personnes victimes d’accidents cardiaques ont eu peur de se rendre à l’hôpital et sont mortes chez eux…

    Le rivotril ne doit pourtant surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort​

    Quant aux Ehpad, ce qui s’y est passé est absolument scandaleux. On a une surmortalité qui démarre pile au moment de la publication du décret du 23 mars 2020, qui sera rebaptisé décret Rivotril, privilégiant le palliatif. Les ventes de Rivotril augmentent même de 227 % en avril 2020. C’est à cette période que l’AP-HP met en place des groupes d’intervention rapide, permettant à des médecins d’injecter du Rivotril à toute personne âgée présentant de graves difficultés respiratoires, sur la base d’un simple coup de fil et sans prévenir les proches. Il suffit de lire la notice du Vidal pour savoir que ce produit ne doit surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort… Finalement toutes les décisions prises se résument en un mot : l’abandon.

    ​Une dirigeante de Pfizer a reconnu qu’aucun des essais du laboratoire ne portait sur l’analyse de la transmission. Qu’en est-il des cas graves ? La vaccination empêche-t-elle réellement d’aller à l’hôpital ?

    ​Quand on analyse les essais cliniques de Pfizer, de Moderna, comme les comptages du ministère de la Santé, aucun ne s’attelle à démontrer que le vaccin protégerait des formes graves. Ils cherchent seulement à prouver que le vaccin protégerait d’un test positif. Dans le cadre des essais, plusieurs indices montrent qu’on testait très peu les vaccinés et systématiquement les non-vaccinés. D’ailleurs, dans les deux essais il y a autant de morts de chaque côté, même plutôt plus du côté des vaccinés chez Pfizer.

    la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test

    ​Il y a des tas de biais utilisables pour démontrer l’efficacité d’un vaccin. D’une part, la mise en place d’un passe sanitaire : ainsi, les vaccinés n’ont plus besoin de faire de test pour accéder aux bistrots et les non-vaccinés sont obligés de se tester. Vous avez donc logiquement des positifs qui apparaissent chez les non-vaccinés. En réalité, la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test. D’autre part, en regardant les chiffres du ministère de la Santé, je me suis aperçu qu’il y avait en plus un problème d’appariement. C’est-à-dire qu’ils ont comparé des données issues de différentes instances. Non seulement, ils n’ont absolument aucune idée du nombre de vaccinés dans la population éligible (selon leurs chiffres, cela varie de 7 à 14 %), mais ils ont fait disparaître la moitié des décès, notamment ceux qui les arrangent, dans une étude censée comptabiliser le nombre de morts estampillés Covid à l’hôpital en juin 2021. J’ai aussitôt refait les calculs et démontré leur “erreur” dans une vidéo devenue virale qui a contraint le gouvernement à un addenda [un ajout d’annexe, NDLR]. Du jamais-vu de mémoire de statisticien !

    ​Selon vos calculs, il n’y a pas eu de surmortalité en 2020 due au Covid. Qu’avez-vous pu constater en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

    ​Il n’y a pas d’hécatombe non plus en 2021, nulle part en Europe. En revanche, en affinant les résultats, on constate des hausses de mortalité suspectes pile au moment des campagnes de vaccination, pour quasi tous les pays et toutes les tranches d’âge. En regardant les données EuroMomo (base européenne de la mortalité), on voit que le nombre de décès des jeunes Européens (tranche d’âge 15-44 ans) est sorti de la moyenne. Ces chiffres sont toujours en ligne, mais il faut savoir les trouver. Le seul constat que l’on peut faire, c’est que les courbes de vaccination et de mortalité se suivent. Mais pour établir un possible lien de causalité, il nous faudrait croiser la date de la vaccination avec celle du décès, données qui existent mais que les autorités refusent de nous livrer malgré nos nombreuses requêtes.

    ​Pourquoi, malgré les nombreux cas d’effets secondaires renseignés par la pharmacovigilance et dont on sait qu’ils sont sous-estimés (à peine 10 % des cas sont remontés), aucun signal de vigilance, de prudence, voire de simple précaution, ne soit lancé ?

    ​L’omerta est totale. Depuis le début, nous constatons des records de remontée de pharmacovigilance partout. Il suffi t de regarder les données de l’ANSM en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe… Les autorités savent très bien que l’on n’a jamais eu autant d’effets indésirables déclarés pour aucune autre vaccination ! Et qu’ils sont par ailleurs largement sous-estimés tant le questionnaire est long et fastidieux, et qu’il est souvent difficile pour un médecin d’assumer un possible lien entre son geste et la pathologie qu’elle a déclenchée. Puis, lorsqu’une personne décède, il est quand même rare qu’elle fasse sa propre déclaration en pharmacovigilance ! Pourtant, même la dernière étude Epi-Phare montre une augmentation des problèmes cardiaques chez les jeunes.

    ​Malgré tous ces éléments, il y a une véritable chape de plomb sur ce sujet. Il est interdit de critiquer la vaccination. Comme dans tous les précédents scandales sanitaires touchant les labos, il faudra attendre un certain nombre d’années avant que la vérité n’éclate, défendue par une minorité agissante face à la toute-puissance des labos.

    ​Vous nous faites replonger dans l’enquête parlementaire du Sénat après la gabegie financière contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. On y retrouve étonnamment les mêmes ingrédients que pour la crise du Covid. Dix ans plus tard, les décisions prises ont été l’exact inverse de celles préconisées par le Sénat…

    ​On y retrouve effectivement les mêmes prêcheurs d’apocalypse, comme l’épidémiologiste Neil Ferguson et ses modèles catastrophistes instillant la peur. Lors du H1N1, Ferguson avait prédit au moins 100 000 morts alors que nous avons péniblement atteint les 300… Cela fait trente ans qu’il annonce n’importe quoi et pourtant, les autorités du monde entier continuent de l’écouter. On retrouve la même mécanique conduisant à taxer de “complotiste” toute personne souhaitant prendre part à un débat contradictoire. Le rapport du Sénat pointe aussi largement du doigt les conflits d’intérêts, notamment ceux liant les laboratoires pharmaceutiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les décisions ont toujours arrangé les labos.

    ​Par exemple, au moment du H1N1, l’OMS a changé la définition d’une pandémie : désormais, il ne faut plus un certain nombre de malades et de morts mais l’observation d’un virus pour qu’une pandémie soit déclarée ! De quoi favoriser in fine la vente de vaccins… À l’issue de l’enquête parlementaire, les scientifiques ont préconisé de ne surtout pas vacciner en population générale lorsque le virus sévissait déjà, et nous avons à nouveau fait tout le contraire.

    ​Pour vous, les cabinets de conseil tels McKinsey sont désormais une des nouvelles pièces maîtresses de « l’escroquerie pandémique ».

    ​Ce n’est pas tout à fait nouveau. Les cabinets de conseil étaient déjà très présents lors de la crise du H1N1. C’est à partir de Nicolas Sarkozy que l’on commence à avoir une prise de pouvoir de l’extérieur, via des sociétés de ce type, prenant peu à peu le pas sur le Parlement. Mais leur usage s’est exacerbé sous Emmanuel Macron comme l’a dévoilé récemment un rapport du Sénat. Toute la crise sanitaire a été pilotée par des cabinets de conseil, laissant largement le Parlement de côté. Sauf qu’ils ont des accointances très fortes avec “Big Pharma” puisque cette industrie fait partie de leurs clients, mais aussi avec les politiques. C’est ahurissant qu’en toute impunité, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, a validé la constitutionnalité de lois parfaitement liberticides alors même qu’elles favorisaient le business de son propre fils, Victor, un des directeurs associés de McKinsey ! Combien de politiques pantouflent à l’issue de leur carrière dans ces cabinets en échange de bons procédés ?

    ​S’exprimer sur le Covid en tenant un discours à contre-courant du récit officiel vous étiquette d’emblée complotiste et fait de vous la cible d’une armée de fact-checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

    ​Je n’ai pas fait exprès ! Initialement, j’avais ma chaîne YouTube sur laquelle je “décodais” les chiffres de l’économie. Mais dès janvier 2020, on n’en avait plus que pour le coronavirus tueur, alors je me suis penché sur les chiffres. C’est ainsi que j’ai publié ma première vidéo remettant en perspective les chiffres de mortalité annoncés en Chine et me suis retrouvé au milieu d’une bataille rangée entre des fous furieux qui prédisaient que la population mondiale allait être décimée, et d’autres qui criaient à l’arnaque et alertaient sur les prémisses d’un totalitarisme. Alors j’ai continué à creuser et suis devenu peu à peu la cible des fact-checkers m’accusant de raconter des mensonges avec de vrais chiffres. Faire parler les chiffres est pourtant mon métier : je suis statisticien, formé par l’Insee, en détachement depuis avril 2019. Mes analyses comme mes propos n’engagent en aucun cas l’institut.

    ​Covid 19, ce que révèlent les chiff res offi ciels : mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, de Pierre Chaillot, L’Artilleur, 480 pages, 22 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Putin in Mariupol: Russian leader visits occupied Ukrainian city

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    Russian state media have reported that President Vladimir Putin paid a surprise visit to Mariupol, a Ukrainian port city captured by Russian forces after they pounded much of it to ruins.

    In an official video the Russian president can be seen driving a car through streets at night and visiting various locations.

    It is understood that Putin visited the city's Philharmonic Hall - the same building the UN warned was to be used to stage trials of Ukrainian troops who held out against Russian forces for months in Mariupol's massive Azovstal iron and steel plant.

    BBC

    ‘I left teaching to train as a heat pump engineer’

    He used to love teaching kids football and PE. But increasing amounts of desk work, and then Covid-19 lockdown, took the fun out of it.

    So Adam Weech, who lives near Camberley in Surrey, decided to quit and retrain as a heating engineer.

    He started out working with gas boilers but then stumbled on a Facebook post about VitoEnergy, a company that installs heat pumps as well as other heating systems.

    He was soon hooked on the idea and is now training with VitoEnergy to become a heat pump installer, specifically.

    "It's the best move," he says, adding, "It's going to help the environment."

    Heat pumps that run on electricity could boost the energy efficiency of millions of British homes so long as they are fitted correctly.

    Globally, the International Energy Agency estimates that heat pumps could reduce carbon emissions by 500 million tonnes by 2030.

    More technology of business:

    The UK badly needs more people like Mr Weech if the country is to come anywhere near meeting the government's target of 600,000 annual heat pump installations by 2028.

    With just five years to go, the UK is achieving less than 10% of that figure and the government has faced stinging criticism over its lethargic heat pump rollout from the Lords Climate Change Committee.

    Industry experts say a lack of installers is a key part of the problem.

    A small army, apparently, is needed. Last July, the charity Nesta estimated that there were only 3,000 installers in the UK at the time and that at least 27,000 more would be required to meet the 2028 target - that's if each installer puts in 22 heat pumps every year.

    According to the UK Heat Pump Association, the country needs more than 50,000 additional installers by the end of the decade. The Heating and Hot Water Industry Council goes even further, estimating that 150,000 more installers are required.

    "We've got a serious problem, we're not attracting enough new people," says Mr Weech's boss, Patrick Wheeler, director of VitoEnergy, while referring to the industry as a whole.

    In an effort to boost numbers, the government announced a grant of £500 earlier this month to help pay for training in heat-pump installation.

    Mr Wheeler used to work with Adam Chapman at a company called Heat Geek, now a separate venture, which specializes in training heating engineers.

    Heat Geek, aided by a government grant, launched a new online course at the start of the year geared towards tackling the skills shortage. 1,000 people are currently signed up to it, says Mr Chapman.

    Among them is Leah El-Toukhy, an office coordinator at West Hampstead Plumbing and Heating in London. The firm sometimes receives multiple enquires per day about heat pumps.

    Miss El-Toukhy does not plan to install heat pumps herself but her colleagues are already doing so, and she wants to be able to inform the firm's customers as best as possible, emphasising that public awareness and understanding of heat pumps is still nascent.

    "For me, having this information, understanding it, being able to give people the best advice […] it was pivotal, it's so important," she explains.

    The Heat Geek course takes between 60 and 100 hours to complete and it focuses on giving trainees the skills required for designing low-temperature heating systems, ideal for heat pumps.

    This means water at, for example, 40C goes to your radiators rather than water at 60C or 70C, which was common with old fossil fuel boilers.

    For a low temperature system to still heat a home adequately, it must be carefully designed, explains Mr Chapman. This involves accurately calculating the heat loss from a house or flat and choosing the correct size of heat pump, for instance. Sometimes, homes might require larger radiators or additional insulation.

    The technicalities are complex and not everyone acknowledges the expertise that modern heating engineers require, suggests Mr Chapman.

    "It's kind of not respected in the way it should be," he says. "There needs to be a bit of a shift in appreciation."

    He recalls dismissing the idea of becoming a plumber himself when he was a teenager - back then, he was put off by the idea of working with toilets. He now emphasises how skilled a trade it is.

    Engineering nous is crucial for a heat pump to work efficiently, argues Stephanie Willis, a data scientist at tech firm Sero, because the energy consumed by the devices can vary greatly depending on the heating demands of a property.

    It's not just that the country needs more heating engineers, then, those engineers need to really know their stuff, too.

    "Doing a good job of the installation just matters much more with a heat pump than a gas boiler," says Ms Willis.

    Various other organisations are training heat pump engineers, including energy company Octopus. It currently has 250 installers and intends to scale this up by "thousands" in the coming years, according to a spokeswoman.

    The Oil Firing Technical Association (Oftec) is also running a government-subsidised heat pump installation course at 19 locations in England. However, spokesman Malcolm Farrow says the subsidised training is due to end in March.

    "We think the government should extend the funding throughout next year," he says.

    Mike Sammon, director of Ainsdale Gas and Heat Pumps in Southport, argues that there is still some misinformation about heat pumps perpetuated by tradespeople who are not familiar with the latest technology.

    Mr Sammon completed a previous training course offered by Heat Geek in October 2021 and says that, in his opinion, "heat pumps are the future".

    But the lack of installers isn't the only problem. Mr Sammon criticises the grant available for homeowners in England and Wales: "It often doesn't cover half the cost," he says.

    The maximum grant available for an air source heat pump is £5,000, though bigger grants are offered in Scotland. There are currently no grants available for replacing a boiler with a heat pump in Northern Ireland.

    The UK has not put in place enough policies to reach the target of 600,000 heat pump installations per year, argues Richard Hanna at Imperial College London.

    "There's no official government road map on that so it's difficult to really take government policy seriously," he says.

    A government spokeswoman responds by saying the UK is making heat pumps "attractive and affordable" - and that industry has reacted positively to the English and Welsh upgrade scheme in its first year.

    Ultimately, installers are the foot soldiers of the great British heat pump push and Mr Weech, for one, is happy to be joining up.

    "I've got a job that I'm really proud of," he says. "I'm not just going to work to earn money, I'm going to work and I'm learning every day."

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    France24 - World

    UK's Braverman expected in Rwanda over asylum seeker deal

    Issued on: 17/03/2023 - 22:32Modified: 17/03/2023 - 22:38

    Camille NEDELEC

    UK Interior Minister Suella Braverman's trip to Rwanda is being described as a bid to speed up the UK's controversial deal with Kigali to deport asylum seekers. Also in this edition: ten million children in West Africa's central Sahel region are in "extreme jeopardy" due to worsening violence, Unicef warns. Finally, Ghana mourns football hero Christian Atsu, who was killed in the earthquake in Turkey last month.

    UK plan to deport asylum-seekers to Rwanda is legal, court rules

    The Debate

    Above international law? UK stands by Rwanda deportation scheme

    UK forced to cancel deportation flight to Rwanda after European court ruling

    BBC

    Israel protests: Thousands march against Netanyahu court reform

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    Tens of thousands of Israelis have marched again in nationwide protests against the government's plan to curb Supreme Court powers.

    This is the 11th week of mass demonstrations, as opponents of the reforms accuse right-wing Prime Minister Benjamin Netanyahu of undermining judicial independence.

    Mr Netanyahu, who is on trial on corruption charges, says his aim is to restore a balance of power between the government and Israel's top court.

    The escalating protests have impacted on the economy and prompted a threat by some military reservists to defy call-up orders.

    Valeurs Actuelles

    Le match ChatGPT / Valeurs Actuelles : Vaccins contre le Covid : vous avez dit sûrs et efficaces ?

    ChatGPT

    ​Depuis l’apparition de la Covid-19, le monde entier a connu une crise sanitaire sans précédent. Les gouvernements, les scientifiques et les chercheurs ont travaillé ensemble pour développer des vaccins sûrs et efficaces afin de protéger la santé publique et réduire la propagation du virus. Les vaccins ont été développés rapidement, mais leur efficacité a été largement documentée et confirmée par des données scientifiques.

    ​Les vaccins contre la Covid-19 ont montré une forte efficacité pour prévenir la maladie et les formes graves de la maladie. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna ont une efficacité de 95 % pour prévenir les infections symptomatiques de Covid-19, tandis que le vaccin AstraZeneca a une efficacité de 76 % contre les infections symptomatiques. De plus, une étude menée au Royaume-Uni a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 96 % pour prévenir les hospitalisations liées à la Covid-19.

    ​Les vaccins ont également montré une efficacité contre les variantes du virus qui ont émergé depuis l’apparition de la maladie. Une étude menée en Israël a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 94 % pour prévenir les infections liées à la variante Delta, tandis que le vaccin AstraZeneca était efficace à 67 % pour prévenir les infections liées à cette même variante.

    ​Les avantages des vaccins l’emportent sur les risques potentiels

    ​Les vaccins ont été soumis à des essais cliniques rigoureux avant leur approbation par les autorités réglementaires dans le monde entier. Ces essais ont suivi des protocoles stricts pour évaluer l’efficacité et la sécurité des vaccins. Par exemple, le vaccin Pfizer-BioNTech a été testé sur plus de 43 000 personnes lors de son essai clinique de phase III, tandis que le vaccin Moderna a été testé sur plus de 30 000 personnes.

    ​Les autorités sanitaires dans le monde entier recommandent fortement la vaccination pour aider à protéger la santé publique et à réduire la propagation du virus. Selon les données de l’OMS, plus de 11 milliards de doses de vaccins ont été administrées dans le monde entier à ce jour.

    ​Il est important de noter que tous les vaccins ont des effets secondaires possibles, mais ces effets sont généralement mineurs et temporaires, tels que des douleurs au site d’injection, de la fièvre, de la fatigue ou des maux de tête. Les avantages des vaccins contre la Covid-19 l’emportent largement sur les risques potentiels.

    ​Il est également important de souligner que la vaccination est un moyen crucial pour protéger les personnes vulnérables et les populations à risque. Les données montrent que les personnes non vaccinées sont plus susceptibles de contracter la maladie et de nécessiter une hospitalisation, ce qui peut mettre une pression considérable sur les systèmes de santé.

    ​En fin de compte, les vaccins contre la Covid-19 sont un outil essentiel pour lutter contre la pandémie et leur efficacité est documentée scientifiquement

    Valeurs Actuelles

    « La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit jusqu’à ce jour : ni un vaccin ni aucun autre médicament. […] J’ai été surpris quand ils [les scientifiques, NDLR] m’ont suggéré que c’était la façon de poursuivre », a confessé Albert Bourla, le patron de Pfizer, dans les colonnes du Washington Post, le 10 mars 2022. Et pour cause, au regard de l’avancée de la recherche sur cette technologie avant l’apparition du Covid, on comprend sa surprise : cela faisait plus de vingt ans que les chercheurs tentaient de mettre au point des vaccins à ARNm pour traiter des pathologies allant du cancer au VIH en passant par Zika, la grippe aviaire ou la rage. Tous les essais cliniques se sont soldés par des échecs et aucun d’entre eux n’a dépassé la phase II. Pourtant, dans le cas de la Covid, seulement neuf mois auront suffi aux laboratoires pour concevoir ces vaccins à ARNm et obtenir dans la foulée, en moins de trois mois, une autorisation de mise sur le marché conditionnelle. Une validation obtenue en accéléré, avant même que les essais cliniques n’aient été achevés : d’après le site ClinicalTrials.gov, qui recense l’ensemble des essais cliniques enregistrés, Pfizer n’achèvera la phase trois de ses essais qu’en février 2024.

    ​Soixante-dix mille décès recensés par la base de pharmacovigilance de l’OMS

    ​Alors que l’humanité se presse pour recevoir l’antidote, la pharmacovigilance de tous les pays remonte un nombre d’événements indésirables et de décès suspectés d’être en lien avec ces vaccins plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès recensés par VigiAccess, la base de pharmacovigilance de l’OMS.

    ​Au-delà de la “sûreté” de cette technologie assénée par les autorités tout au long de la campagne vaccinale, ces injections sont-elles efficaces ? Au micro d’Apolline de Malherbe, en juillet 2021, Olivier Véran l’assure : « En vous vaccinant, vous réduisez par douze le risque de contamination des autres. » Pourtant, comme le reconnaîtra, en octobre dernier, une dirigeante de Pfizer, devant le Parlement européen, aucun des essais du laboratoire n’a étudié son efficacité sur la transmission. Une bombe lâchée à Bruxelles portant un coup de grâce au mythe seriné du “tous vaccinés, tous protégés”.

    « Ces vaccins ne protègent pas totalement contre la transmission, c’est un concept différent du vaccin que vous connaissez […] Est-ce qu’il y a des effets secondaires des vaccins ? Laréponse est oui ! […] Est-ce qu’on a une vision de long terme des vaccins ARN ? Non ! » , résume, en une phrase, nos doutes à leur endroit Jean-François Delfraissy, l’ancien président du Conseil scientifique, devant le Sénat, en juillet 2021.

    Patricia de Sagazan

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    France24 - World

    IPCC report calls for urgent climate action, but will governments listen?

    Issued on: 20/03/2023 - 17:56

    Shirli SITBON

    The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) has published a landmark report on climate change. Prepared by hundreds of world's top scientists, it lays out the impact of global warming so far, as well as the tools available to prevent climate catastrophe. The report says today's record heat will be ordinary in a generation's time. Meanwhile, Swedish climate activist Greta Thunberg has denounced a "betrayal" by world leaders for failing to act on climate change. FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon gives us her analysis.

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    UN climate report a 'message of hope' despite impacts hitting faster than expected

    UN to release capstone report on climate change amid rising carbon emissions

    Focus

    Will ski resorts survive the climate crisis?

    France24 - World

    California's desert farmers defend their river rights

    Issued on: 20/03/2023 - 15:29Modified: 20/03/2023 - 15:47

    Liza KAMINOV

    A blanket of crops covers the floor of the Imperial Valley in southern California, a patchwork of vibrant greens given life by the Colorado River in a landscape bleached by the desert sun. But as a decades-long drought desiccates the US West and the once-mighty river dwindles, questions are being asked about why a handful of farmers are allowed to take as much water as all of Nevada and Arizona combined.

    Valeurs Actuelles

    [Sagazan] Covid : le livre de Pierre Chaillot, une bombe lâchée sur le récit officiel

    « On peut discuter de tout, sauf des chiffres », a martelé Olivier Véran tout au long de la crise sanitaire. Tout esprit cartésien, dont le doute méthodique nourrit par essence la quête de la vérité, aurait dû être profondément choqué par cette phrase, balayant d’un revers de main toute possibilité de débat contradictoire. Le doute n’est-il pas, au contraire, le signe d’une tournure saine de l’esprit ? Acquiescer sans se questionner, tel les chats en plastique placés à l’entrée des restaurants japonais, celui d’une forme de paresse intellectuelle ?

    Ces trois dernières années, aux prêcheurs d’apocalypse et autres “alarmistes”, l’accès aux plateaux télé. Aux “rassuristes” et aux “sceptiques”, le qualificatif d’abominables “anti-vax complotistes”. Un bâillon usité jusqu’à la nausée, poussant ceux qui s’interrogent, privés de facto de débat contradictoire, à piocher çà et là dans les méandres du net, des informations la plupart du temps non vérifiées sur des sites alternatifs qu’ils se partagent compulsivement sur des boucles Telegram, alimentant leur défiance à l’égard d’un récit officiel de plus en plus bancal.

    « Nous devons discuter de tout, et surtout des chiffres », démontre sur près de 500 pages, le statisticien Pierre Chaillot dans son essai paru chez L’Artilleur : Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels. Nous l’avons rencontré il y a quelques jours à Nantes pour une discussion aussi bouillonnante que critique sur ses conclusions. Ses démonstrations sont autant de bombes lâchées sur chacune des digues protégeant le récit officiel. Autant de cailloux, faisant dérailler les rouages d’un argumentaire hygiéniste implacable présenté comme incontestable. Nettoyées des multiples biais méthodologiques, les données officielles sur la mortalité, les tests, l’efficacité vaccinale, la saturation des hôpitaux, etc., révèlent une tout autre vérité que celle assénée ces trois dernières années.

    Selon les calculs du statisticien, « la » Covid est loin d’être la grande faucheuse responsable d’une hécatombe en 2020. En prenant en considération le vieillissement inexorable de la population et en comparant la mortalité de 2020 avec les données standardisées de la mortalité lissée sur les trois dernières années, les décès 2020 sont quasi identiques à ceux de 2015, année parmi les moins mortelles qu’a connues la France…Sans rentrer dans les détails de calculs, Pierre Chaillot prend en considération, entre autres, dans sa démonstration, ce qu’il appelle l’« effet moisson » : la grippe de 2016 ayant été virulente et fatale à un grand nombre de personnes âgées, il est normal que les années suivantes soient marquées par une plus faible mortalité. Par conséquent, pour calculer une surmortalité sur une année, jamais un institut sérieux ne compare les décès bruts d’une année par rapport à ceux de l’année précédente, mais bien en lissant, au préalable, les données de référence.

    Le scandale du “décret Rivotril”

    Autre bombe lâchée dans son essai : les signes d’une mortalité post-vaccinale. « En un an et demi de vaccination Covid-19, nous approchons les 40 000 décès officiellement annoncés sur l’ensemble Europe et Etats-Unis. Jusqu’alors, quelques dizaines de décès suffisaient à stopper une campagne de vaccination », écrit Pierre Chaillot. En compilant les données du site Euromomo (European mortality monitoring), il constate que depuis l’été 2021, le nombre de décès des 15-44 ans européens est sorti de la « moyenne normale ». « Mais de quoi peuvent bien mourir nos jeunes depuis l’été 2021 ? » interroge-t-il. Pour démontrer une possible mortalité liée au vaccin anti-covid, il lui faudrait accéder aux statistiques de décès selon l’âge, le statut vaccinal et la date de vaccination. Les données existent, affirme-t-il, mais le ministère de la Santé se refuse à les donner aux chercheurs indépendants. Avec Laurent Toubiana, épidémiologiste de l’Inserm, ils se battent pour les obtenir : leur pétition déposée au Sénat a jusqu’ici été étonnamment censurée par la chambre…

    Si Pierre Chaillot reconnaît une surmortalité les premières semaines du confinement, il ne l’attribue pas pour autant à la virulence du Covid. Pour lui, ce sont les choix en matière de soins qui auraient été fatals à nos aînés : les restrictions de prescription imposées à la médecine de ville auraient eu comme conséquence l’arrivée souvent trop tardive de patients en soins critiques à l’hôpital. Quant à la peur panique instillée par le gouvernement dès sa déclaration de « guerre » contre le virus, celle-ci aurait dissuadé les personnes ayant fait une crise cardiaque, un AVC… de se rendre à l’hôpital, précipitant leur mort faute de soins.

    Enfin, et là réside un véritable scandale qui devra tôt ou tard éclater, le « décret Rivotril » a précipité, selon les calculs de l’auteur, la mort de plus de 24 000 de nos aînés de mars 2020 à mars 2021. Pour arriver à ce chiffre, Pierre Chaillot a récupéré les données de ventes en pharmacie dudit calmant. En avril 2020, ses ventes bondissent de 227%. Pour se procurer du Rivotril, il faut bénéficier d’une ordonnance sécurisée. Mais grâce ou plutôt à cause de ce décret, les conditions de son autorisation de mise sur le marché ont été allégées. Pourtant, comme l’indique le Vidal, le Rivotril  est un médicament à ne surtout pas utiliser en cas d’insuffisance respiratoire… Il a pourtant été injecté par des Brigades d’Intervention Rapide (mises en place par l’APHP), aux cas suspectés de Covid au sein des Ehpad, accélérant de facto la mort. Une euthanasie pratiquée sans même consulter la famille des pensionnaires, tenue scandaleusement à distance de leurs parents pendant de longs mois, poussant certains pensionnaires survivants à « glisser » d’abandon vers le sommeil éternel, prouvant s’il le fallait que l’on pouvait mourir de « chagrin ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    UN climate report a 'message of hope' despite impacts hitting faster than expected

    Issued on: 20/03/2023 - 15:28Modified: 20/03/2023 - 15:29

    FRANCE 24 Follow

    Devastating climate impacts are hitting faster than expected as the world teeters on reaching the 1.5 degree Celsius warming limit in a little over a decade, the UN said Monday.

    Temperatures seen in recent years have stoked destructive storms and flooding, crop-wilting heatwaves and deadly droughts.

    But generations to come will look back on the hottest years of the 2020s as relatively cool, even if planet-warming fossil fuel emissions drop quickly, the UN's climate advisory panel said in a key report.   

    The 36-page "summary for policymakers" – a synthesis of six major reports since 2018 from the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) – is a brutal reminder that while humanity has the tools to prevent climate catastrophe, it is still not putting them to use.

    The world is currently set to reach 1.5C above pre-industrial levels – considered a safer limit to warming – in the early 2030s, which will ratchet up the severity of impacts in the near future.  

    But it's not too late to turn things around, the head of the IPCC told AFP, describing the report as a "message of hope".

    "We have know-how, technology, tools, financial resources – everything needed to overcome the climate problems we have known about for so long," Hoesung Lee said in a video interview.

    "What's lacking at this point is a strong political will to resolve this issues once and for all."

    “We have never been better equipped to solve the climate challenge – but we must move into warp speed #ClimateAction now.We don’t have a moment to lose.”– @antonioguterres on latest @IPCC_CH report. https://t.co/q1DpjemK49 pic.twitter.com/5WsFm4ieWA

    March 20, 2023

    After the release of the US report, Swedish climate activist Greta Thunberg on Monday denounced world leaders for "betrayal" by failing to act on climate change.

    "The fact that the people in power still somehow live in denial, and actively move in the wrong direction, will eventually be seen for and understood as the unprecedented betrayal it is. It is just a matter of time," Thunberg said in a statement to AFP.

    'Humanity on thin ice'

    In response to the report, UN Secretary General Antonio Guterres said wealthy countries aiming for carbon neutrality in 2050 or beyond should speed up their goal to as close as possible to 2040 in order to "defuse the climate time bomb."

    "Humanity is on thin ice – and that ice is melting fast," the United Nations chief said in a video message as the IPCC experts group issued its latest report, which he likened to "a survival guide for humanity."

    The IPCC made clear that the benefits to society and the world economy of capping global warming under two degrees Celsius outweigh economic costs.

    This is true even without accounting for all the rewards of avoiding climate damages, which range from the health impacts of air pollution to reduced crop yields.  

    Week-long negotiations in Interlaken, Switzerland – which went two full days into overtime – were bogged down by fights over language about fossil fuels, by far the main driver of warming.

    The report comes as the world has scrambled to shore up energy security following Russia's invasion of Ukraine, with countries in Europe and Asia turning to heavily polluting coal.

    Greenhouse gas emissions from existing fossil fuel infrastructure will be enough to push the world beyond 1.5C, without the use of emerging technology to capture and store the carbon pollution, the IPCC said.

    The level of greenhouse gas emission reductions this decade will "largely determine" whether humanity can limit global warming to two degrees Celsius since preindustrial times, or the safer 1.5C, the UN expert report said.   

    But estimates of future carbon dioxide pollution from existing oil, gas and coal infrastructure – if no new technology is added to capture the emissions – "already exceed the remaining carbon budget for limiting warming to 1.5C".

    Among the starkest warnings is on the looming threat of deadly heat.

    Even if warming is capped at 1.8C – an optimistic scenario, according to some scientists – half of humanity could, by 2100, be exposed to periods of life-threatening climate conditions arising from the coupled impacts of extreme heat and humidity, according to research.

    In the synthesis report, these findings are reflected in a world map of projected deadly impacts of humid heat across the tropics, especially in Southeast Asia, parts of Brazil and West Africa.

    There are similarly dire projections for health, the global food system and economic productivity.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    UN to release capstone report on climate change amid rising carbon emissions

    Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

    Perspective

    Climate change: Scotland provides 'loss and damage' funding to Malawi

    Valeurs Actuelles

    Wokisme : la BBC adapte une œuvre de Charles Dickens en y insérant un fort message anticolonial

    Quand la littérature classique britannique est adaptée à la sauce woke. Samedi 18 mars, la BBC a annoncé que son adaptation en mini-série d’une œuvre de l’écrivain britannique Charles Dickens contiendrait un fort message anticolonial, rapporte le Daily Mail. Créée par le réalisateur de l’emblématique série Peaky Blinders, cette minisérie en six épisodes, adaptée du roman Les Grandes Espérances, doit sortir prochainement sur les écrans.

    L’Empire britannique « construit sur les mensonges d’hommes blancs privilégiés »

    Cette fiction mettra notamment en scène un personnage décrivant l’Empire britannique de l’époque de l’intrigue comme étant « construit sur les mensonges d’hommes blancs privilégiés », une critique évidemment absente du roman originel de Charles Dickens.

    Stephen Knight, le scénariste, a expliqué dans un entretien qu’il ne craignait pas les réactions de spectateurs conservateurs : « Tout le monde a le droit de réagir comme il le souhaite », a-t-il expliqué.

    L’un des acteurs principaux de cette série, Fionn Whitehead, a décrit l’Empire britannique comme « une chose horrible », dans une interview lors de la promotion de l’émission, défiant tous ceux qui n’étaient pas d’accord. « L’Empire était une chose horrible qui impliquait de nombreux Britanniques qui asservissaient, pillaient et détruisaient de nombreuses cultures à travers le monde. » « Il a été alimenté par la cupidité. S’il y a quelqu’un qui se promène en croyant que l’Empire était une bonne chose, il se leurre », a-t-il ajouté.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Imran Khan's chaotic court summons in 60 seconds

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    The former Prime Minister of Pakistan, Imran Khan, is answering charges of corruption, which he dismisses as politically motivated, at a court in Islamabad

    A warrant for his arrest was suspended on Friday on the condition that he appear at court.

    He was accompanied by armed security as he left his home in Lahore, which was raided by police after he left.

    The BBC's Caroline Davies travelled with Mr Khan.

    France24 - World

    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    Presented by

    Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46

    The green paths

    Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.

    Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.

    Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”

    The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.

     Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.

    “Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.

     For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.

     On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.

     #Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre

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    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

    Valeurs Actuelles

    La censure woke passe à l’offensive

    Un fantasme d’extrême droite ! C’est ainsi qu’une partie de la gauche a pris l’habitude de parler du “wokisme”. Celui-ci n’existerait pas, hors le cerveau sclérosé des conservateurs, et ne serait qu’un chiffon rouge masquant (mal) la haine de l’émancipation et le mépris de classe de la bourgeoisie blanche face aux minorités opprimées. « Woke est le nom d’un fétiche politique, d’un fantasme réactionnaire […] . Il est la marque d’un chantage moral à visée politique, d’un côté, et de l’autre, le symptôme qu’à certains, décidément, l’émancipation des autres est insupportable, plus encore aujourd’hui qu’hier », tranchait début février, sur France Culture, l’historien des idées François Cusset.

    Les progressistes sont les champions du déni. Ils savent que sans un mot pour définir une idéologie, il est impossible de la combattre efficacement. « La théorie du genre, ça n’existe pas ! », clamait Najat Vallaud-Belkacem il y a dix ans. L’islamo-gauchisme est un mot-valise qui ne correspond à rien, jurait Edwy Plenel il y a quelques années. Circulez, il n’y a rien à voir ! Et surtout, laissez-nous modeler à notre goût la société de demain sans y mettre votre grain de sel…

    Deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit.

    Fantasme, donc, l’idée que l’on voyait poindre depuis quelques années, qu’il faudrait bien se résoudre un jour à débarrasser les œuvres du passé de leurs passages “offensants” et “stigmatisants”. Mais patatras ! Après quelques signes avant-coureurs, le metteur en scène italien Leo Muscato jugeant « inconcevable qu’à notre époque de violences faites aux femmes, on applaudisse au meurtre de l’une d’elles » et réécrivant ainsi la fin de Carmen de Bizet, la Manchester Art Gallery retirant de la vue des visiteurs le tableau Hylas et les nymphes peint par John William Waterhouse en 1896, les femmes y étant représentées « sous forme décorative », les Dix Petits Nègres d’Agatha Christie et le Nègre du Narcisse de Joseph Conrad respectivement rebaptisés Ils étaient dix et les Enfants de la mer, après toutes ces petites secousses donc, voici le vrai premier séisme woke : deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit. Telle la créature de Frankenstein, le fantasme ouvre un œil et se redresse…

    Le “nain ventru” devient “ventru”

    Ces deux monuments, ce sont l’œuvre pour enfants de Roald Dahl (1916-1990) et la série des James Bond de Ian Fleming (1908-1964) ; 200 millions de livres écoulés pour le premier, 100 millions pour le second. Les deux œuvres ont été relues par des “lecteurs en sensibilité” (lire l’encadré) qui y ont traqué tout « propos discriminatoire » à l’endroit des minorités. Les mots ou expressions « en lien avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race » ont ainsi été supprimés des livres de Roald Dahl, comme le révélait The Telegraph dans son édition du 17 février.

    Augustus Gloop, le glouton de Charlie et la chocolaterie, n’est plus « gros », comme l’avait souhaité l’auteur, mais « énorme » ; Tante Éponge ( James et la grosse pêche ) qui, elle aussi, était « terriblement grosse et flasque » est désormais « une vieille brute méchante » ; Commère Gredin, dans les Deux Gredins, n’est plus « laide » ni « hideuse » et le « nain ventru » de Fantastique maître Renard devient simplement « ventru ». Quant aux « père » et « mère », ils sont maintenant le plus souvent « les parents », pour ne pas froisser les couples homosexuels, et quand on les a conservés, les tâches ménagères ont été soigneusement rééquilibrées : « Maman lave soigneusement les feuilles de chou » dans la Potion magique de Georges Bouillon est devenu « Maman et Papa lavent soigneusement les feuilles de chou »

    En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.

    Au total, ce sont des centaines de modifications de ce type qui ont été effectuées dans l’œuvre, sans compter les paragraphes ajoutés. Loin d’être la simple « révision de langage » dont parle l’éditeur britannique Puffin, les changements touchent au sens même des histoires en abolissant toute négativité et en présentant aux enfants-lecteurs un monde aseptisé. Or comme le remarque Hubert Heckmann, auteur de Cancel! De la culture de la censure à l’effacement de la culture (Intervalles), les lecteurs de Roald Dahl, contrairement aux censeurs, font parfaitement la différence entre le réel et la fiction ! « Les héros de Roald Dahl sont des enfants, révoltés contre la bêtise, qui échappent, notamment par la lecture, à leur sort et à la médiocrité », expliquait-il au Figaro début mars. En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.

    James Bond à la moulinette “woke”

    Les nouveaux censeurs ont eu la main encore plus lourde avec James Bond, lui aussi passé à la moulinette woke. Qui s’en étonnera ? Cela fait plusieurs années que ce mâle viril, dominateur et farouchement hétérosexuel, a été érigé en symbole toxique, ses frasques étant soigneusement listées par des blogueuses féministes en transe.

    James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle.

    James Bond claque les fesses de sa masseuse dans Goldfinger ? Agression sexuelle ! Il embrasse dans Opération Tonnerre une infirmière qui commence par se débattre avant de céder ? Viol ! Il couche avec une Japonaise à qui il trouve un « autre goût » que les Occidentales dans On ne vit que deux fois ? Fétichisation des femmes racisées ! James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle ; d’autres ajoutent à cette tare un indécrottable racisme. Il était temps que ça change, étant entendu que le lecteur, cet attardé, est incapable de faire la part des choses lorsqu’il lit un livre du passé…

    Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster.

    À l’occasion de la réédition du premier roman de la série, Casino Royale, la Ian Fleming Publications Ltd, qui détient les droits de l’auteur, a ainsi fait appel à ces mêmes “lecteurs de sensibilité” chargés de retirer dans l’œuvre de Fleming tout ce qui pourrait « blesser » le lecteur de 2023, selon le mot de l’arrière-petit-fils de l’écrivain. Sans surprise, le mot “nègre” a été systématiquement biffé et les caractéristiques raciales des personnages modifiées. Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster. Seuls les stéréotypes concernant les Asiatiques ont curieusement été laissés en l’état… Des considérations sur les femmes incapables de faire un « travail d’homme » ou sur l’homosexualité comparée à un « handicap tenace » ont pareillement été biffées.

    Certains passages ont été complètement édulcorés. Dans Vivre ou mourir (1954), le célèbre espion de Sa Majesté se trouve dans un club de strip-tease : « Bond pouvait entendre le public haleter et grogner comme des porcs devant l’abreuvoir. Il sentait ses propres mains empoigner la nappe. Sa bouche était sèche », le décrivait Fleming. « Bond pouvait sentir la tension électrique de la pièce », ont réécrit les censeurs ! Quand l’espion, enfin, croise des Africains sur un marché de diamants et qu’il estime que « ce sont des gars plutôt respectueux des lois, sauf quand ils ont trop bu », la deuxième partie de la phrase a été passée à la trappe…

    Une révolution culturelle

    Il ne faut pas s’y tromper : la réécriture de ces deux œuvres à laquelle on assiste aujourd’hui est de l’ordre d’une révolution culturelle. Certains l’ont sentie venir, à l’instar du romancier Patrice Jean qui, dans l’Homme sur numéraire (2017), mettait en scène un éditeur en vue qui se proposait, dans une nouvelle collection intitulée “littérature humaniste”, de faciliter l’accès à la littérature de ceux qui en étaient éloignés, sans les polluer par des passages douteux du point de vue moral, autrement dit, de rééditer les grands auteurs en les expurgeant… Le succès de son entreprise entraînait bientôt la création de nouvelles collections expurgées, à tel point que lire un roman dans une collection non caviardée devint très vite suspect… Un roman prémonitoire !

    La France résiste plutôt bien pour le moment.

    Mais comment pouvait-il en être autrement lorsque dans les universités américaines, où est née l’idéologie woke, l’étude des œuvres du passé a depuis quelques décennies cédé la place à la “déconstruction des stéréotypes” ? Les nouvelles générations ainsi formées se sentent désormais légitimes à corriger ce passé condamné en bloc et jugé à l’aune des valeurs du présent, et à imposer à l’écrivain de devenir un militant. Au moment même où éclatait le scandale Roald Dahl, toujours en Grande-Bretagne, l’organisme gouvernemental Prevent, chargé de prévenir le terrorisme, établissait une liste d’auteurs à déconseiller, car susceptibles de nourrir le « suprémacisme blanc ». Parmi eux figuraient, excusez du peu : Aldous Huxley, Joseph Conrad, George Orwell, William Shakespeare et Rudyard Kipling !

    Bien sûr, la France résiste plutôt bien pour le moment, la « nouvelle gauche religieuse américaine » (Mathieu Bock-Côté) rappelant régulièrement à notre pays son “retard” en la matière. Les écrivains anglo-saxons anti- woke (il en reste quelques-uns… ), Bret Easton Ellis en chef de file, gardent ainsi un œil sur notre pays en espérant qu’il tiendra bon. C’est le cas de Lionel Shriver qui publie ces jours-ci À prendre ou à laisser (Belfond). Cette Américaine vivant à Londres (Margaret Ann Shriver à l’état civil) estime que « dans le monde anglo-saxon, c’est fichu pour le moment » et espère que la France « va continuer à résister à cette épuration de l’édition sur fond de “wokisme” ».

    Le “regard masculin” de Godard

    Cette résistance est aujourd’hui incarnée par Hedwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse, où sont éditées les traductions des livres de Roald Dahl, qui ne compte pas s’aligner sur les positions de son homologue anglais. « Nous n’avons pas modifié nos versions dans les Folio Junior et nous n’avons pas l’intention de changer les textes », a-t-elle fait savoir au lendemain du scandale révélé par The Telegraph.

    Pour autant le “wokisme” progresse chaque jour à petits pas dans notre pays et y creuse progressivement son nid. Comme l’a montré un article récent du Monde, de nombreux étudiants des écoles d’art, de cinéma et de théâtre, contestent désormais leurs professeurs et refusent d’étudier certains artistes ou certains réalisateurs qu’ils accusent de sexisme ou de postcolonialisme. Dès 2019, aux Beaux-Arts de Marseille, une projection du film de Jean-Luc Godard le Mépris était interrompue par des étudiantes accusant le réalisateur de porter un “regard masculin” sur les femmes…

    L’idéologie woke et son arme principale, la culture de l’effacement, sont un refus de l’histoire, donc de toute transmission. Elle renverse les statues, truque le passé, supprime les témoins gênants, brûle les livres au Canada ou les réécrit au Royaume-Uni. Elle est une menace mortelle pour notre civilisation que l’on aurait tort, surtout maintenant qu’on est entré dans le dur, de continuer à prendre à la légère.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Bad Bunny sued for $40m by ex-girlfriend over 'Bad Bunny baby' recording

    Pop superstar Bad Bunny is being sued for $40m (£33m) by his ex-girlfriend, who says he used a recording of her in two songs without permission.

    Carliz De La Cruz Hernández says she recorded the catchphrase "Bad Bunny baby" on her phone in 2015, before he became famous and before they split up.

    The line has appeared on the Puerto Rican singer and rapper's 2017 single Pa Ti and the 2022 song Dos Mil 16.

    Bad Bunny was the most-streamed artist on Spotify for the past three years.

    He has not publicly responded to Ms De La Cruz's legal action, which was filed in Puerto Rico earlier this month.

    It said the pair got together in 2011 and both worked in a supermarket as Bad Bunny - real name Benito Martínez Ocasio - also made music.

    She recorded several versions of herself saying the "Bad Bunny baby" line using the voice notes app at a friend's home in the bathroom - because it was the quietest room - and sent them to Martínez.

    He used them in a string of early tracks on Soundcloud, then released it on Pa Ti, which has had more than 355 million views YouTube platform and 235 million plays on Spotify.

    'Overwhelmed and anxious'

    Ms De La Cruz's lawyers claim that, days before Bad Bunny's latest album Un Verano Sin Ti came out last year, his representatives offered to buy the rights to the line from her for $2,000 (£1,600).

    She refused, and the album was released with her line on it. Un Verano Sin Ti went on to be nominated for album of the year at the Grammy Awards, and the track Dos Mil 16 has had 60 million YouTube views and 280 million Spotify plays.

    Ms De La Cruz says her recording has also been used in concerts, and argues that its use amounts to "gross negligence, bad faith and, worse still, an attack on her privacy, morals and dignity".

    Since the latest album came out, thousands of Bad Bunny fans have commented on Ms De La Cruz's social media accounts as well as talking to her about it when they see her in person, she said.

    "This has caused, and currently causes, De La Cruz to feel worried, anguished, intimidated, overwhelmed and anxious," the legal document said.

    "The situation for De La Cruz became unmanageable, to the point that she needed to contact multiple psychologists for help as soon as possible."

    The couple split up in 2016 before briefly getting back together the following year.

    Ms De La Cruz is also suing Bad Bunny's record label Rimas Entertainment and manager Noah Assad.

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    France24 - World

    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

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    Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

    The green paths

    The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

    Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

    Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

    Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

    Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

    With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

    In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    France24 - World

    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

    Presented by

    Issued on: 31/01/2023 - 15:00

    The green paths

    From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

    Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

    Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

    “Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

    Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

    “UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

    All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

    In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

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    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    BBC

    Five things we've learned from UN climate report

    The scientific body that advises the UN on rising temperatures has just released a new report. It's an important summary of six key pieces of research completed over the past five years. Our environment correspondent Matt McGrath considers the critical messages.

    1 - Overshoot is the key word

    The sober tones of this study by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) make clear that there is very little chance of keeping the world from warming by more than 1.5C. Governments had previously agreed to act to avoid that. But the world has already warmed by 1.1C and now experts say that it is likely to breach 1.5C in the 2030s, despite all the political speechmaking.

    "It has always been clear in the IPCC and in climate science, that it's not very likely that we always will stay below 1.5C," said Dr Oliver Geden, from the German Institute for International and Security Affairs and a member of the report's core writing team.

    Dr Geden and his colleagues now argue that coming back down as quickly as possible after overshooting this mark is where the focus should be.

    Overshooting is risky, as the report acknowledges, because it might trip tipping points that can't be uncrossed, such as the melting of permafrost that would in turn release vast amounts of warming gases.

    Coming back from overshooting will need expensive, unproven technology to pull CO2 from the air, something known as carbon capture.

    It also means that it's even more urgent to get as quickly as possible to net zero - where the amount of greenhouse gas in the atmosphere does not increase. Every increment of global warming and every year that goes by really matters.

    2 - Keep it in the ground

    While the report doesn't definitively say it, there's some clear indications that there's no future for coal, oil and gas on a liveable planet.

    It highlights how renewable forms of energy such as wind and solar are now cheaper and that sticking with fossil fuels may be more expensive in many places than switching to low carbon systems.

    "The message in terms of urgency, I think, is stop burning fossil fuels as fast as humanly possible," Dr Friederike Otto, one of the report's authors told BBC News.

    "It is not because we are lacking some important piece of technology or some important knowledge. It is because so far, the sense of urgency has been lacking in the places where the important decisions are made."

    3 - The power is in our hands

    While it is easy to think that scientific reports on climate change are all about governments and energy policy, the IPCC has been moving to highlight the fact that the actions that people can take make by themselves make massive difference to the overall picture.

    "We could cut 40 to 70% of projected 2050 emissions with end-use measures," said Kaisa Kosonen from Greenpeace, who was an observer at the IPCC approval session.

    This includes shifting to plant-based diets, avoiding flights, building more walkable and bikeable cities," she told BBC News.

    The report nudges governments towards reforming their transport, industry and energy systems so that making these low carbon choices becomes much easier and cheaper for individuals.

    4 - Our actions now will resonate for thousands of years

    It's amazing to think that the decisions we make around the world over the next seven years will echo down the centuries.

    The report warns that with sustained warming of between 2 and 3C, the Greenland and West Antarctic ice sheets will be lost "almost completely and irreversibly" over multiple millenia.

    Many other thresholds will be crossed at low levels of heating, impacting things like the world's glaciers.

    To stop this runaway train of warming, governments need to up their commitments before 2030, to reach net zero by 2050, in order to keep warming in or around 1.5C by 2100.

    "I think our climate system, but also our social systems and our ecosystems, all show us that it's bloody urgent, so that we can still change the world to make it a better place for all of us," said Dr Otto.

    5 - It's now about the politics not just the science

    The real strength of the IPCC is that their reports are agreed with governments - and as such the reports are approved by their representatives in the presence of the scientists who research and write them.

    But the future of fossil fuels is becoming more and more a political question.

    Last November in Sharm el-Sheikh, a number of countries tried but failed to get the UN to agree to phase out oil and gas as well as coal.

    This argument is not going away - with the EU now openly supporting such a move.

    This new IPCC report will be central to it when countries meet again at COP28 in Dubai later this year.

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    France24 - World

    West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

    Presented by

    Issued on: 05/09/2022 - 11:22

    World bank

    As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

    In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

    These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

    Soaring prices

    The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

    « Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

    Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

    The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

    Tackling root causes

    The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

    The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

    The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

    The Great Green Wall

    As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

    The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

    Tangible results

    “Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

    By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

    “Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

    His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

    About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

    In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

    Green future

    As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

    “When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

    Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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    Valeurs Actuelles

    Généreuse, La Régalade

    Une vaste salle à manger de 40 couverts, positionnés de chaque côté de la salle. Du bois pour le cadre bistrot. Mais aussi une table d’hôtes de 16 couverts installée juste devant les cuisines du chef Bruno Doucet, ce qui permet d’observer leur ballet magnifique et calme tout au long du repas.

    ​Dans l’assiette on craque littéralement pour la belle terrine gourmande à partager dès l’arrivée, et ça, on adore. Le reste des plats suit les saisons et varie entre un carpaccio de tête de veau et dés de betterave rouge, sauce ravigote et petits croûtons, une chair de tourteau et épeautre dans une bisque d’étrilles, et le joli risotto crémeux à l’encre de seiche, poêlée de gambas rôties, ail et persil ; entre un agneau en deux cuissons avec le quasi bien rôti, l’épaule en parmentier au jus perlé, et la poularde onctueuse aux morilles.

    Les desserts bien sûr sont régressifs comme ce superbe saint-honoré à l’allure déstructuré avec ses petits choux caramélisés d’un côté, sa crème fouettée de l’autre. Le service est rapide et sympathique.

    ​Un menu à 49 euros servi le midi et le soir nous intéresse bien.

    ​La Régalade, 106, rue Saint-Honoré, Paris Ier. Tél. : 01.42.21.92.40.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Ghost signs: Bradford's faded adverts photographed

    The flaky remnants of adverts painted onto the walls of Bradford buildings years ago are being recorded by photographer Jenna Greenwood.

    Known as ghost signs, images of the faded advertising for cigarettes, medicines and even a cinema have been put together in a fanzine.

    "I wanted to document them before they disappeared," Ms Greenwood said.

    "The landscape in Bradford is changing quite rapidly, and we're losing quite a lot of our buildings and shopfronts.

    "It's a look into what we used to have - they say 'bold will hold' and there's a lot of truth in that - they still look good".

    Ms Greenwood, who grew up in the West Yorkshire city but now lives in Tadcaster, North Yorkshire, took me on a tour of some of her favourite signs, starting with one on the side of a terraced house on Reevy Road, Wibsey.

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    The faded advertisements for cigarettes, medicines and a cinema are collated in a fanzine.

    The painted hoarding is advertising cinema tickets for The Empire, which originally opened as a music hall in 1899, but became a picture house in 1918 after the opening of nearby theatre The Alhambra led to a decline in ticket sales.

    The black and white typography is still visible, if faded.

    "It's definitely up there with my favourites," she said. "It is still really bold and just as clear as the day it was painted".

    We moved on to see signs for Parkinson's sugar-coated pills, and Player's Navy Cut cigarettes, all within a few kilometres of each other.

    Ms Greenwood, who works as an artist and signwriter, drew inspiration from Leeds documentary photographer Peter Mitchell, who photographed the city from the 1970s onwards.

    His Instagram account Strangely Familiar is named after one of his collections and has gained 96,700 followers.

    She said: "After seeing how a lot of the things he has photographed now don't exist, I wanted to create a record of the stuff in Bradford for other people to enjoy in 30 years.

    "These signs were made to last 10 or 20 years, and we just don't get that now.

    "It's the contrast between things being made to last and the really transient advertising that we see now that really interested me.

    "Certainly in my lifetime, we've gone from paste-up billboards to electric advertising spaces that rotate every five seconds.

    "We are so desensitised to advertising now. Whereas these were made to last".

    The 37-year-old said it's the "old charm of the original artworks" which interest her, rather than the ones which have been re-painted.

    She saw a lot of signs old and new during trips in the United States, another thing which prompted her to start the fanzine.

    "I did quite a lot of road trips in California, where signwriting is still a prevalent profession.

    "A lot of buildings there stay up after the businesses have gone. That piqued my interest, and then when I was back home, because they were relevant to me I started noticing them more, and I thought, I need to start taking pictures before they disappear".

    The 24-page A5-sized collection was published last May, with issue number two now under way.

    "Usually if I'm driving or walking somewhere and I see a new ghost sign, I think my first instinct is excitement - and sort of like a bit of promise as well," she said.

    "It's a peek into history that we never knew that we had".

    Bradford councillor Si Cunningham, who worked on the city's UK City of Culture 2025 bid, said the ghost signs were evidence of Bradford's industrial past but also showed its links to the creative industries.

    He said: "The ghost signs that Jenna is celebrating are effectively early marketing for a lot of the businesses that were thriving at the time.

    "One of the huge drivers behind us being awarded UK City of Culture is having a city that is rich in urban graphic design, to an extent that there have often been pilgrimages to the city by people who are interested in these ideas.

    "You might find that people are just as inspired by the urban landscape as they are the rural landscape that surrounds us here".

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    Valeurs Actuelles

    La vie plus belle en cachemire

    Avec le cachemire, tout commence par un fil tissé à partir du sous-poil d’une variété particulière de chèvre qui s’épanouit en Mongolie. Si sa démocratisation ne date pas d’hier, une nouvelle génération de griffes l’inscrit dans l’air du temps, tandis que les maisons historiques comme Hermès, Loro Piana, Éric Bompard ou Brunello Cucinelli rivalisent de créativité pour lui garder sa désirabilité. Et désormais, cette matière se porte aussi bien l’hiver que l’été.

    ​Le cachemire embellit-il la vie ? Oui, selon Alexandra Golovanoff. Ancienne journaliste de mode devenue créatrice, la jeune femme imagine des pulls avec un concept : « Le tricot qui rend beau. » Elle attache une importance primordiale aux couleurs, choisies pour embellir et s’harmoniser avec la peau, les cheveux, les yeux. Ce sont des « pulls cosmétiques ». Lancée en 2016, sa petite famille s’agrandit : aux mailles du quotidien s’ajoutent pantalons, robes, jupes, cardigans à boutons gansés et accessoires. Et pour l’été, elle mêle le coton au cachemire. Chaque pièce est fabriquée à la main à l’île Maurice où les artisans spécialisés dans la maille sont renommés dans le monde entier.

    ​Autre histoire de femmes autour du cachemire, celle de Kujten. La marque, fondée par Carole Benaroya et Stéphanie Eriksson en 2012, doit son nom au mont éponyme dominant l’Altaï en Mongolie, parce que toutes leurs collections de cachemire y sont produites. Les deux amies décident de faire du pull doux et confortable une alternative moderne et accessible à la blouse en soie. La capsule organique, unisexe et garantie sans teinture, à la palette naturelle de teintes, est largement plébiscitée. Dans son magasin étendard parisien situé avenue Victor-Hugo dans le XVIe arrondissement, la griffe a inauguré un spa du cachemire pour apprendre aux clients à laver et prendre soin de leurs achats destinés à durer toute une vie.

    ​Notshy, lancée en 1998 par Olivier Cricq et Jean-Pascal Candau, doit son succès au pull poncho en cachemire oversize (surdimensionné) avec au choix un col V, rond, chemise, à capuche. Spécialiste de la fibre naturelle depuis plus de vingt ans, la marque, engagée dans une démarche responsable, sensible à une mode éthique et à une production raisonnée, propose un cachemire 100 % durable et traçable. Pour aller encore plus loin, elle explore des procédures innovantes de fabrication pour réduire son incidence écologique, comme avec sa ligne sans teinture en 2019 ou celle en cachemire et polyester recyclé à partir de bouteilles plastiques. Et les collections capsules complètent la grammaire stylistique avec des collaborations inspirées, à l’instar de celles avec Ines de la Fressange et Mélanie Huynh, styliste et fondatrice de la marque de beauté Holidermie, qui explore l’univers des vêtements destinés au yoga.

    ​Quand le pull en cachemire rime avec modernité

    ​Dans un registre plus urbain, il faut regarder du côté de From Future. Pauline et Thomas de Hesdin font le pari, en 2018, de donner le goût de ce matériau noble, plutôt bourgeois, aux jeunes générations. Comment faire ? Commencer par le débarrasser de son image trop lisse et sage. Formes asymétriques, modèles à capuche, logos, messages positifs, couleurs qui claquent et images à l’avenant : ici, cachemire rime avec sportswear. Les quarante modèles ultradoux sont déclinés dans plus de trois cents coloris !

    ​Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer

    ​Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer. C’est le cas de Linnea Lund, fondée par Charlotte Björklund. En parallèle de ses indémodables disponibles toute l’année, la maison propose pour sa collection printemps-été des cachemires seconde peau au tomber léger et à la douceur satinée. Tricotés avec deux fils d’une extrême finesse, les vêtements, inspirés du vestiaire suédois, se parent de coloris printaniers ou des classiques marine, noirs, beiges ou ficelle.

    ​En lançant, il y a six ans, Extreme Cashmere, Saskia Dijkstra a donné un nouveau souffle à cette matière d’excellence, dont l’usage a été galvaudé par la fast fashion. Loin de ces ersatz à petit prix, l’experte s’est appuyée sur ses connaissances techniques en misant sur une qualité d’exception (de 450 g à 1 kg par pull !), grâce aux plus belles fibres prélevées sur des chèvres de Mongolie. Avec un positionnement haut de gamme – entre 275 euros et 875 euros le pull -, la griffe s’est construit son propre univers à contre-courant du style traditionnel des marques patrimoniales. Outre sa durabilité, ce qui la distingue, c’est la création d’un vestiaire unisexe et… en taille unique. Depuis sa fondation, Extreme Cashmere a conçu pas moins de 285 modèles, tous déclinés dans une palette de neuf couleurs.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Warnings against 'reckless' weight loss surgery abroad

    Seven British patients who travelled to Turkey for weight loss surgery died after operations there, a BBC investigation into the trend has found.

    Others have returned home with serious health issues after having had gastric sleeve operations, during which more than 70% of the stomach is removed.

    The operations, used to treat morbid obesity, are carried out in the UK.

    But, because it can take years to get one through the NHS, some people are looking abroad for treatment.

    Social media advertising has helped fuel interest in travelling overseas for weight loss surgery in recent years.

    Katie (not her real name) from Belfast first considered travelling to Turkey after seeing an advert online.

    Like many others, she had watched "before and after" weight loss videos on social media - the TikTok hashtag #gastric sleeve has had 292 million views in the UK in the past three years.

    Katie flew out for surgery in October 2021. Soon after the procedure, she says she was in agony, but the Turkish clinic told her it was just trapped gas.

    After flying home and "squealing" in pain, she was rushed to hospital with sepsis and pneumonia days later.

    Katie spent almost a year in and out of hospital, contracting sepsis on six separate occasions. NHS doctors were forced to remove her entire stomach.

    She says the procedure has left her constantly tired and unable to continue in her job as a support worker for the elderly.

    "It's the worst mistake I've ever made," she says. "It's ruined my life."

    Katie says her treatment and care were "nothing like" the promotional material she saw online.

    Weight Loss Surgery: Getting Thin Abroad

    Presenter Alex Hollywell-Rolfe investigates if it's safe to travel abroad for life-changing weight loss surgery.

    Watch the programme on BBC iPlayer (UK only) or on BBC Three at 21:00 on Tuesday 21 March.

    The BBC has spent months investigating the trend.

    British doctors say that they're treating an increasing number of patients who have travelled to Turkey and returned with serious complications.

    About once a week, a "very unwell" patient arrives at Newcastle Airport from Turkey and is taken straight to hospital, according to Dr Sean Woodcock, a consultant at Northumbria Healthcare NHS Foundation Trust.

    Dr Ahmed Ahmed, a leading surgeon and member of council at the British Obesity and Metabolic Surgery Society, says he's treated patients returning from Turkey who have had an entirely different operation to the one they understood they had paid for.

    There are no records of the number of people who have travelled to Turkey for this kind of treatment.

    But the BBC has learned that seven Britons have died after having weight loss surgery there since 2019.

    One of those was 25-year-old Joe Thornley. The first his parents knew of his death was when the police visited their home.

    Officers passed on a phone number for the Turkish clinic - which Mick, Joe's father, rang.

    "The doctor just turned around and says: 'Oh he had low blood pressure, he had a heart attack.'"

    After Joe's body was returned to the UK, a post-mortem examination revealed that he had actually died of internal bleeding at the site of his surgery.

    "We tried to ring the doctor back and he just wouldn't answer the phone, refused emails, everything," says Mick.

    Joe's friends say he told them he had been feeling unhappy after trying everything he could to lose weight. His mother says his death was "a nightmare".

    Treatment can be booked at some clinics in just a matter of minutes by messaging over WhatsApp. The cost can be as little as around £2,000 ($2455) - a fraction of the £10,000 ($12,274) charged by some private providers in the UK.

    The BBC has also been told that some people are being accepted for surgery who do not have a medical need for it.

    In the UK, weight loss surgery is usually only offered to someone with a Body Mass Index (BMI) of 40 or over. A person's BMI is calculated using a formula which involves dividing their weight by their height - a healthy BMI is considered to be between 20 and 25.

    We contacted 27 Turkish clinics to see if they would accept someone for treatment who was considered to have a normal Body Mass Index (BMI) - this is considered to be between 20 and 25.

    Six of the clinics we approached were happy to accept someone with a BMI of 24.5 for extreme weight loss surgery.

    Separately, the BBC also found that some clinics who refused the treatment actually then encouraged patients to put on weight, to enable them to be accepted for surgery.

    One said: "You need to gain 6.7kg to have sleeve surgery. I think you can easily eat some food and then lose weight easily." Another asked: "How soon can you gain weight?"

    Dr Ahmed says the practices are "reckless" and "unethical".

    "It's appalling - I've never come across a situation where somebody's being told to eat more to put their weight up. They should not be offering any kind of surgery at a normal BMI."

    The government says it is trialling new treatments for obesity and recommends that those travelling to Turkey consider risks and after-care needs.

    Dr Ahmed says the failure to provide this surgery has left the NHS with the twin costs of handling health complications caused by obesity and expensive after-care following botched surgery.

    The BBC has learned that the number of weight loss surgeries performed in England has fallen by a third from 6,818 procedures three years ago, to just 4,409 in 2022.

    But Dr Ahmed suspects that weight-loss tourism will continue while the long NHS waiting lists remain:

    "If you have to wait so long for a treatment to make you healthy, who's going to do that? If you can afford it, you're going to find other ways."

    For details of organisations in the UK, which offer advice and support with body image and mental health, go online to bbc.co.uk/actionline

    Have you travelled abroad for surgery? Share your experiences by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.

    Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

    If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

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    BBC

    UN climate report: Scientists release 'survival guide' to avert climate disaster

    UN chief Antonio Guterres says a major new report on climate change is a "survival guide for humanity".

    Clean energy and technology can be exploited to avoid the growing climate disaster, the report says.

    But at a meeting in Switzerland to agree their findings, climate scientists warned a key global temperature goal will likely be missed.

    Their report lays out how rapid cuts to fossil fuels can avert the worst effects of climate change.

    In response to the findings, UN secretary general Antonio Guterres says that all countries should bring forward their net zero plans by a decade. These targets are supposed to rapidly cut the greenhouse gas emissions that warm our planet's atmosphere.

    "There is a rapidly closing window of opportunity to secure a liveable and sustainable future for all," the report states.

    Governments had previously agreed to act to avoid global temperature rise going above 1.5C. But the world has already warmed by 1.1C and now experts say that it is likely to breach 1.5C in the 2030s.

    The UK government responded that the report makes it clear that countries must "work towards far more ambitious climate commitments" ahead of the UN climate summit COP28 in November.

    "The UK is a world leader in working towards net zero, but we need to go further and faster," a spokesperson said.

    Small islands in the Pacific are some of the countries expected to be worst hit by climate change.

    Responding to the report, the chair of the Alliance of Small Island States Fatumanava-o-Upolu III Dr. Pa'olelei Luteru said: "While our people are being displaced from their homes and climate commitments go unmet, the fossil fuel industry is enjoying billions in profits. There can be no excuses for this continued lack of action."

    The report from the Intergovernmental Panel on Climate Change - the scientific body that advises the UN on rising temperatures - is agreed on by all governments involved.

    Their new study aims to boil down to one slim volume several landmark findings on the causes, impacts and solutions to climate change that have been released since 2018.

    It outlines the significant impacts that climate change is having on the world already, and explains that these will get much worse.

    By 2100 extreme coastal flooding that used to happen once-a-century is expected to occur at least annually in half of the world's tidal gauge locations - places where sea level recordings are made.

    Concentrations of the warming gas CO2 in the atmosphere are at their highest in 2 million years. The world is now warmer than at any time in the past 125,000 years - and will likely get warmer still over the next decade.

    "Even in the near term, global warming is more likely than not to reach 1.5C even under the very low greenhouse gas scenario," the report states.

    "If we aim for 1.5C and achieve 1.6C, that is still much much better than saying, it's too late, and we are doomed and I'm not even trying," Dr Friederike Otto, from Imperial College, a member of the core writing team for this report, told BBC News.

    "And I think what this report shows very, very clearly is there is so much to win by trying."

    The synthesis shows that projected emissions of CO2 from existing fossil fuel infrastructure, such as oil wells and gas pipelines, would bust the remaining carbon budget - the amount of CO2 that can still be emitted - for staying under this key temperature threshold.

    And while not explicitly mentioning new projects like Willow oil in the US or the Cumbria coal mine in the UK, the scientists involved have few doubts about their impact.

    "There's not a cut-off day (for fossil fuels), but it's clear that the fossil fuel infrastructure we already have will blow through that carbon budget," Dr Oliver Geden, from the German Institute for International and Security Affairs and a member of the report's core writing team, told BBC News.

    "The remaining carbon budget in opening new fossil fuel infrastructure is certainly not compatible with the 1.5C target."

    The document argues strongly that going past 1.5C will not be the end of the world as this may only be a "temporary overshoot".

    The authors say that they are optimistic that dramatic changes can be achieved rapidly, pointing to the massive falls in the price of energy made from solar and wind.

    They also argue that changes driven by consumers in terms of diet, food waste and switching to low carbon transport can achieve significant cuts in emissions from many sectors.

    But the report also acknowledges that in addition to getting to net zero emissions as soon as possible, large scale use of carbon dioxide removal technology will be needed.

    Some observers have their doubts. "We know what needs to happen, but the carbon removal part and carbon capture and storage ideas are a massive distraction," said Lili Fuhr, from the Centre for International Environmental Law, who attended the approval session.

    Responding to the report's call for more urgent action, the UN secretary general is calling for countries to bring forward their plans for net zero by a decade.

    "Leaders of developed countries must commit to reaching net zero as close as possible to 2040, the limit they should all aim to respect," he said in a statement. He also calls on the likes of India and China who have announced net zero plans for beyond 2050 to try and bring them forward by a decade as well.

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    Valeurs Actuelles

    Jeep Avenger, coqueluche de 2023

    PHILOSOPHIE

    Elle arrive en avril. La plus petite Jeep produite, depuis la célèbre Willys du Débarquement, est 100 % électrique. Cet Avenger vient d’être intronisé en Europe “Car of the Year” ou “Coty”, bref, “voiture européenne de l’année”. Un prix couru, distribué depuis soixante ans par un jury de journalistes spécialisés. Ce cénacle courtisé représentait 22 pays européens en 2023. Il a donc craqué pour l’esthétique très réussie de ce micro-SUV bien dans le style maison : haute ceinture de caisse, capot plat, calandre ajourée à sept fentes, épaulements marqués, soubassements protégés. En guise de clin d’œil, les designers ont logé dans une alvéole du bouclier avant une petite plaque reproduisant la face avant de la Jeep du D-Day. La marque se livrait déjà à ce genre de facéties sur le Grand Cherookee ou le Renegade, par exemple, en disséminant de petits rappels visuels sur la carrosserie, dans l’habitacle ou apposés sur les vitrages.

    TECHNIQUE

    L’intérêt est ailleurs. L’Avenger profite du Meccano de Stellantis depuis que Jeep a intégré ce groupe tentaculaire. La plate-forme électrique e-CMP est celle des Peugeot 2008, DS3 Crossback et Opel Mokka. La machinerie développe ici 156 chevaux et fonctionne en 400 volts. Batterie de 54 kilowattheures produite en Chine. En charge maximale, vous récupérez 30 kilomètres d’autonomie en trois minutes et 80 % du plein d’énergie en vingt-quatre minutes. Quand les superchargeurs sont disponibles et opérationnels… En courant alternatif classique, avec la prise fournie de série sur borne à 11 kilowatts, vous attendrez cinq heures trente pour un plein. Rayon d’action : 400 kilomètres, et même 550 si vous ne faites que de la ville. Pompe à chaleur de série pour échapper à la voracité d’un chauffage à résistance traditionnel. L’auto, saine à conduire, offre divers modes de gestion de l’énergie, selon le style de pilotage (Eco, Normal, Sport).

    AMBIANCE

    On s’assied. Design intérieur flatteur, biton, rectiligne, limpide. Planche de bord rehaussée d’un écran large et surtout beaucoup de rangements, jusqu’à 34 litres, au-dessus, en dessous. L’un des bacs, au pied de la console centrale, peut accueillir un sac à main. Équipements de confort et de sécurité dernier cri dès la version de base, attendue autour de 36 500 euros, hors bonus. La finition haut de gamme Summit débutera à 42 500 euros. À noter sur cet Avenger : la garde au sol de 200 millimètres et de bons angles d’attaque et de sortie qui autorisent quelques écarts dans la “verte” ; un antidérapage modulable également (boue, neige, sable). Une version 4×4 pourrait suivre.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    BBC

    The revolution underway in India's diamond industry

    Chintan Suhagiya is only 26, but already has seven years experience working in India's diamond industry.

    Starting out, he ferried diamonds around his company, based in the world's diamond polishing capital, Surat in western India.

    But over the years he learnt how to inspect diamonds and now he grades their quality, using specialist equipment.

    His career has been transformed by a seismic shift in the diamond industry. Until two years ago, all the diamonds he inspected were natural - pulled from the ground at diamond mines.

    Now he works with diamonds grown in special machines, part of the industry that barely existed 10 years ago but, thanks to improved technology, has seen explosive growth.

    Lab-grown diamonds (LGDs) so closely resemble natural diamonds that even experts have to look closely.

    "No naked eye can tell the difference between natural and lab-grown diamonds," says Mr Suhagiya.

    "The natural diamonds and lab-grown diamonds are so similar that once, even after a lab test there was a confusion about the origin of a diamond. The diamond had to be tested twice to make sure that it was a lab-grown," he says.

    Natural diamonds are formed at great heat and pressure deep underground and, since the 1950s, scientists have been trying to recreate that process above ground - resulting in two techniques.

    The High Pressure High Temperature (HPHT) system is where a diamond seed is surrounded by pure graphite (a type of carbon) and exposed to temperatures of about 1,500C and pressurised to approximately 1.5 million pounds per square inch in a chamber.

    The second process is called Chemical Vapour Deposition (CVD) and involves putting the seed in a sealed chamber filled with carbon-rich gas and heating to around 800C. The gas sticks to the seed, building up a diamond atom by atom.

    While those techniques emerged in the late 20th Century, it's only in the last 10 years that the process has been refined so that lab-grown diamonds can be made at the right price and quality to be sold as jewellery.

    "In the beginning, it was harder, because there were very few machines and very few scientists able to do it... over the last seven years, as more expertise became available in the market, we've seen really big growth," says Olya Linde, a Zurich-based partner with Bain and Company's Natural Resources practice.

    Ms Linde says that since the early 2000s the cost of producing lab-grown diamonds has halved every four years.

    These days, a one carat diamond - a popular size and common in engagement rings - made in a lab would be around 20% cheaper than its naturally-formed equivalent.

    Those falling costs have attracted entrepreneurs.

    Snehal Dungarni is the chief executive of Bhanderi Lab Grown Diamonds, which he started in 2013. It uses the CVD process to make diamonds.

    "We are able to monitor the growth of the diamond, atom by atom, at the highest degree of purity.

    "Comparatively they are cost and time-effective and save mining and extraction costs - making them human and environmentally kind," he says.

    India has long played a key role in the diamond industry - it's estimated that nine out of 10 of the world's diamonds are polished in Surat.

    Now the government wants India to become a key player in the lab-grown diamond business.

    The nation already produces around three million lab-grown diamonds a year, accounting for 15% of global production, according to the Ministry of Commerce and Industry. China is the other big producer, with a similar market share.

    In January, in an effort to boost the sector further, the Indian government abolished a 5% tax on imported diamond seeds and announced funding to help India develop its own diamond seed production.

    "As global prosperity increases, the demand for diamonds will increase," says Vipul Bansal, joint secretary at the Ministry of Commerce.

    More technology of business:

    With 30 years in the traditional diamond industry, Hari Krishna Exports is India's leading producer of cut and polished diamonds.

    But this year director Ghanshyambhai Dholakia founded a lab-grown diamond business.

    "In the next three to four years, we will see a massive demand and growth in lab-made diamonds," he predicts.

    But will the new business take market share from his traditional diamond business?

    "Both natural and lab-made diamonds cater to different consumer segments. And demand exists in both segments," says Mr Dholakia.

    "LGD has opened a new consumer market - middle class in India - who have money and will be able to afford a lab-grown diamond," he says.

    It might take some time for that market to take off in India, though. Most LGDs made in India are exported to the US.

    "The Indian market is still not ready, so we as council are promoting exhibitions and events to create a place for LGDs. In three to four years India will be ready," says Shashikant Dalichand Shah, chairman of the Lab Grown Diamond and Jewellery Promotion Council.

    Mr Shah is chairman of Nine Diam, a diamond trading company founded by his great grandfather.

    He agrees that manufactured diamonds will have a very different place in the market from those that have been mined.

    "A diamond made in a laboratory or a factory is an artificial diamond. So a buyer who knows and loves diamonds will always go for a real diamond," he says.

    He adds that the relative scarcity of natural diamonds means they will hold their value better.

    "Lab-grown diamonds lose their value after buying, whereas in a natural diamond 50% of the value is retained after buying," he says.

    While that may be the case, lab-grown diamonds offer jewellery designers greater flexibility.

    "Natural diamonds are so expensive you always want to maximise the diamond from the natural stone. Lab-grown diamonds you can design as you want," says Ms Linde.

    "We've seen jewellery where they have cut holes in the diamonds so they dangle and sparkle more."

    The world's biggest jeweller, Denmark's Pandora, is switching to lab-grown diamonds. Explaining the move in 2021, the company's chief executive said it would broaden the market for diamonds and make his business more environmentally friendly.

    Back in Surat, Chintan Suhagiya is happy with his move into the LGD industry, and thinks many others will find work in the sector.

    "The lab-diamond industry is going to provide jobs to millions. This will be an unstoppable industry," he says.

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    BBC

    Why sleeper trains are being revived across Europe

    There's no doubt that Julia Senninger is a train aficionado.

    Living in the Swedish capital Stockholm, the 33-year-old regularly travels by rail, not only to visit her family in Luxembourg, but also to her holiday destinations.

    She favours train travel over flying mainly for environmental reasons. Yet she adds that trains are simply more enjoyable, especially sleeper services.

    "It's so much more fun," says Ms Senninger. "You meet more people, and you more have interesting conversations."

    She is in luck, as sleeper trains are continuing to make a comeback in mainland Europe, with a number of new services being launched since last summer, or due to start later this year, or in 2024.

    Back in October, Ms Senninger and her husband travelled on the then newly-launched sleeper service from Stockholm to Hamburg, Germany's second-largest city. This is run by Swedish railway company SJ.

    The service departs Stockholm every day at 5.30pm and arrives into Hamburg at 6.30am.

    "We booked the train as soon as it launched," says Ms Senninger, who works for a firm of architects.

    "It still sounds like a long time, but you go to sleep, and it's such a nice atmosphere on the train."

    The carbon footprint is just a fraction of a flight. Flying from Stockholm to Hamburg results in around 250kg of carbon dioxide emissions per passenger, according to calculation website EcoPassenger. By contrast, the C02 released by travelling via electric-powered train is just 26kg.

    Global Trade

    More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

    The SJ night train has nine coaches, and capacity to carry 400 passengers. Dan Olofsson, head of tendered services at SJ, says the new service was proposed by the Swedish government, "as they wanted to move more people towards climate-friendly travelling, and one of the solutions was the night train between Sweden and Germany".

    The service is powered by renewable energy, and Mr Olofsson says it is typically being used by Swedes to connect them to other rail services from Hamburg.

    "Hamburg isn't the main destination for most travellers, but is an important hub for people to reach more destinations in Germany and France and so on," he says.

    "We have people wanting to travel on it to reach ski resorts, but then also to have meetings in Brussels. That's why we arrive early in Hamburg."

    The company plans to extend the route to Berlin from April. It will compete with an existing provider of night trains between Stockholm and Hamburg and Berlin - Snälltåget.

    There was much buzz among train fans earlier this year when news emerged that Belgian-Dutch train firm European Sleeper was to begin transporting people overnight from Brussels and Amsterdam to Berlin.

    "I'm a big train night fan," says European Sleeper co-founder Chris Engelsman. "It's adventurous, romantic and efficient."

    He rolls off lists of his favourite journeys, including Vienna to Kyiv, and Milan to Sicily, which also includes a boat ride. "The holiday starts when you board the train."

    Starting services from the end of May, European Sleeper will initially run trains three times a week, with each departure able to hold about 500 people.

    But why between Brussels and Berlin? "There's no other night train on this route," says Mr Engelsman. "About six years ago German railways ended the night train service. I was frustrated about it as it always seemed pretty well booked."

    European Sleeper intends to extend its route to Prague, the Czech capital, from next next year.

    French night train business Midnight Trains says it wants to "reawaken the enchanting experience of the night train" when it launches its first luxurious services from Paris in 2024. Aiming to ultimately serve more than 10 destinations include Rome, Porto and Edinburgh, it claims its trains will be like "hotels on rails" that have old-fashioned "glorious roaring 20s charm".

    Meanwhile, existing sleeper train service Nightjet, which is owned by Austrian Railways, will later this year start operating its Brussels-Vienna and Paris-Vienna lines on a daily basis, up from three times a week.

    Cat Jones is the founder and chief executive of flight-free travel agency Byway Travel. She says that the returning popularity of sleeper trains are "putting the joy back into travel".

    "The point of travel is the experience rather than just the arrival," she says. "People are connecting that the holiday starts when the door opens on the train."

    However, depending on the location, and especially if starting from the UK, travelling by train can often be more expensive than flying. Trains fares in the UK can in fact be 50% more costly than flights, according to a 2021 study by consumer choice magazine Which?.

    "Like flying, you do need to book ahead to find a cheaper price," says Mark Smith, founder of train guide website Seat61. "But you need to remember airlines pay no duty on fuel.

    "Some countries charge VAT on train journeys, but no-one does on air tickets. But then sleeping on a train overnight saves a hotel bill."

    He adds that even if long-distance rail travel can be more expensive, "we're seeing lots more people choose the train".

    "It used to be that people had a flying phobia or just liked trains, but now everyone is trying to cut their carbon footprint and wants a more enjoyable journey," says Mr Smith.

    "People want to get away from the stress of the airport, and once they travel by train and see more scenery from the window, and saunter to the hotel easily when they arrive in the city, they want to do it again."

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    BBC

    St Patrick's Day: The Paddys and Pats tackling Irish stereotypes

    A photography exhibition capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick and Padraig is being showcased in New York.

    The portraits of 50 Irish men are being displayed outside Grand Central Station as part of the city's St Patrick's Day celebrations.

    Dublin-based film-maker Ross O'Callaghan is behind the project that has been years in the making.

    One of his main aims is to counter common Irish stereotypes.

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    A photography project by a Dublin based filmmaker is capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick or Padraig

    Last week the longstanding US Comedy show Saturday Night Live attracted some criticism ahead of the Oscars for a sketch featuring impressions of Colin Farrell and Brendan Gleeson.

    It included jokes about Irish people's consumption of alcohol and portrayed the Irish accent as incomprehensible.

    Speaking about his exhibition, Mr O'Callaghan said: "I wanted to tell the true story of the Irish male experience in contemporary Ireland.

    "Through personal stories and lived history across several generations of Paddies, looking at how much has changed and the values have stayed the same."

    'I'm humbled by it'

    The search for participants began in March 2021 but the ambition had always been to bring the exhibition to New York when it was completed.

    A large-scale immersive experience of the portraits was launched on Broadway this week ahead of the exhibit opening.

    Examples of the audio-visual installation are also displayed on a giant digital billboard in Times Square.

    The 50 portraits are now open to the public outside Grand Central Station, at Pershing Square.

    Slaughtneil-based architect Paddy Bradley is among those who feature and he was the inspiration for the project.

    He said when the artist first told him about the idea "he talked about the idea of different Paddies who have all done interesting things".

    "I'm humbled that the idea came from my story," he continued.

    "For me to say, 'I'm a Paddy from Ireland', I think it's one of the greatest things you can say," he added.

    "We are a friendly people but we all strive to better ourselves."

    'I'm peak Paddy'

    The completed series of portraits feature several people from Northern Ireland, including Olympic boxer Paddy Barnes.

    Comedian and TV presenter Patrick Kielty, from County Down, said it was a natural fit for him.

    "When I think about it I probably could say I'm peak Paddy," he said.

    "I was called Patrick, went to school in St Patrick's Grammar in Downpatrick and it was another Paddy - Pat O'Hare, my teacher - who got me into performing."

    Paddy Smyth is an Irish activist with cerebral palsy.

    Commenting on his involvement, he said: "When you hear the word Paddy abroad you don't think of an Irish disability activist who's gay so I love Ross's vision for this project.

    "I'm Paddy many things, and modern Ireland is diverse."

    The exhibition will also be showcased in the New York Irish Centre in Queens from 12 to 19 April to coincide with the centre's events commemorating the 25th anniversary of the Good Friday Agreement.

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    BBC

    Brian May knighted by King at Buckingham Palace

    Less than a year after the late Queen appeared on screen tapping out the beat of We Will Rock You over tea with Paddington Bear, the man who wrote the song - and whose band shared her moniker - has attended Buckingham Palace to receive a knighthood.

    Guitarist Brian May was given the honour on Tuesday for services to music and charity, with pictures showing him chatting with King Charles and posing with his medallion after the ceremony.

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    From June 2022: The Queen meets Paddington Bear for Party at the Palace

    All images subject to copyright.

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    Appeal made for photos for Derby night out exhibition

    The organisers of a new exhibition are appealing for photographs from Derby's dancing past.

    We Danced in Derby, a nostalgic exhibition, is running at Déda as part of a photography festival.

    To compliment the exhibition, the organisers are seeking pictures of people out in Derby during the 60s and 70s or parents and grandparents in their finery.

    The organisers said they were excited to see what would get sent in.

    They were also hoping they would receive stories of nights out from days gone by.

    The images can be sent to Déda - a city dance centre - directly on email or people can visit the centre's cafe and scan in the pictures from original prints, at a booth which will be available until 29 April.

    Parmjit Sagoo, a producer with Format, which is organising the festival, said: "Do you have some old photos from the 1960s and 70s tucked away in an old tin or envelope or memories?

    "We'd love to hear from you to help us present a celebration of how We Danced in Derby.

    "We are excited to see what amazing images from Derby's historic nightlife are waiting to be revealed."

    The exhibition celebrates how the 1960s changed the way people danced and the music that inspired this transformation.

    Created in collaboration with Roger Smith, a local writer and heritage researcher, it features images of the popular Derby social venues of the time, alongside visual, written and oral history of memories

    It will be on display in Déda until 9 April.

    A further dance-themed exhibition, Radical Souls, which includes work by international artists, will run at the Quad Gallery until 2 July.

    We Danced in Derby is part of Format's International Photography Festival which features exhibitions across Derby including Quad, Déda, Artcore and the Museum of Making.

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