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BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Open category of the 2022 Sony World Photography Awards have been revealed.

More than 170,000 images were entered into this year's Open competition, with over 100 photographers shortlisted.

Each winner will go on to compete for the overall Open Photographer of the Year title and a $5,000 (£3,827) prize.

The overall winners in the Open, Student, Youth and Professional competitions will be announced on 12 April.

Here are the category winners, along with comments from the photographers themselves.

Bike with Flowers - Thanh Nguyen Phuc, Vietnam

Category: Travel

"A hundred years ago, there were just 36 streets and now there are many more - but the street culture remains strong in Hanoi.

"There are lots of shops in the main streets but people in the old streets prefer to get serviced by mobile street vendors.

"I spent a weekend following street vendors and found that they were walking or riding their bikes all day.

"Here is one of my favourite moments."

The Honey Collector - Utsab Ahamed Akash, Bangladesh

Category: Lifestyle

"The honey collectors collect in winter.

"They place the bees' nests near the mustard field as they can produce more honey that way.

"We often see this kind of scene in the Bangladesh countryside."

Surfing Festival - Raido Nurk, Estonia

Category: Motion

"The waves were the biggest I've ever seen in the evening, when I took this photo in The Netherlands.

"The waves and the pouring rain created quite a unique atmosphere."

Havana Running Away - Etienne Souchon, France

Category: Street Photography

"This is the third picture of thousands taken over a month-long trip to Havana, Cuba, with my 35mm [camera] - and it is my favourite!

"There is something happening here, some kind of tension: this car looks like it is drifting in the middle of the street, and this kid looks like he is running away from something."

Segundo Uso (Second Use) II - Leonardo Reyes-González, Mexico

Category: Object

"Still life photography of things thrown away (aka trash), that might be useful for someone else - or could, hopefully, become art."

The Endless Summer: Surf Trip - Simone Corallini, Italy

Category: Portraiture

"Simone Gentile, a 16-year-old surfer."

Anger Management - Scott Wilson, United Kingdom

Category: Natural World and Wildlife

"A wild mustang stallion kicks up a dust storm in north-western Colorado."

Old Meets New - Anthony Chan, Hong Kong

Category: Architecture

"In an industrial district in Hong Kong, surrounded by a mix of old and new developments, this shot was taken to highlight a contrasting co-existence: a new skyscraper's stylishly designed front entrance and an old industrial complex with myriads of air conditioners, pipes and wires mounted on its wall.

"The shadow and light accentuated the overall monochromic effect of the city's architecture."

Untitled - Isabel Salmon, United Kingdom

Category: Creative

"I began to document my mum's experience with labyrinthitis and persistent postural-perceptual dizziness (PPPD).

"I am finding ways to explore this through experimental techniques, with the intention of combining sound, and also considering other senses.

"I hope to create an installation in collaboration with my mum, using a series of conversations with her."

Exodus - Vicente Ansola, Spain

Category: Landscape

"I encountered this field of sunflowers in Castilla and León [north-west Spain].

"Sunflowers always seek the divine by following the sun on its route.

"These ones, although withered, stood up proudly.

"When I grabbed my camera to shoot, I no longer saw sunflowers but women walking the dry fields of Castilla, wearing ancestral garments."

All photographs courtesy 2022 Sony World Photography Awards. Selected work by winners and shortlisted entries will be exhibited at Somerset House, London, from 13 April - 2 May 2022.

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Valeurs Actuelles

1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Slovaquie se dit prête à fournir un système russe de défense aérienne S-300 à l’Ukraine… mais sous conditions

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

La Slovaquie se dit prête à fournir un système russe de défense aérienne S-300 à l’Ukraine… mais sous conditions

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

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Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

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Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

Valeurs Actuelles

Lycées d’élite : le grand remplacement

Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».

Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.

certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”

Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.

Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.

Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.

* Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

How a jetpack design helped create a flying motorbike

By Ben MorrisTechnology of Business editor

At around the age of 12, David Mayman tried to build a helicopter out of fence posts and an old lawn mower.

Needless to say, it did not go well. His contraption didn't fly and he was made to fix the fence.

"I was brought up in a way that I guess challenged me scientifically... I was always told that nothing's impossible," he says.

Perhaps he got a bit ahead of himself during his childhood in Sydney, but as an adult Mr Mayman, has built innovative machines that really do fly.

After selling his online listings business Mr Mayman developed a jetpack, which in 2015 he flew around the Statue of Liberty.

But, since 2018, he has been working on a different kind of project, one he thinks will have more commercial opportunities.

Called the Speeder, his new machine will be like a flying motorbike. It will take off vertically, fly at high speeds, but be compact enough to fit in the back of a pick-up truck.

Speeder is just one of many flying machine projects under way at the moment.

There are currently hundreds of EVTOL (electric vertical take-off and landing) aircraft in development, with engineers hoping to create a new era of cheap, quiet air transportation.

But Mr Mayman's machine is very different from those aircraft. Instead of being powered by batteries and electric engines, his Speeder uses four small jet engines, which run on aviation fuel.

That might seem like a step backwards in technology, but for the customers Mr Mayman has in mind, only liquid fuel will do.

He says the military, emergency services and the offshore energy industry want a fast, compact aircraft that can carry a significant weight.

For that, you need jet fuel, as it stores 20 times the energy of batteries for a given weight. Or in other words, to supply the power needed, batteries would be too heavy.

"If you want to carry a certain payload, and you want that aircraft to have a certain range and certain speed, the only way to do that with current technology is, with turbine engines." Mr Mayman explains.

The Speeder idea emerged from work with the US Navy, who were interested in a jetpack for use by the Navy's special forces, the Seals.

"As is so often the case in aviation, you start with one set of specifications, and fairly quickly, you end up with an entirely different set of specs," he explains.

"They initially wanted something that would carry a payload of 210 pounds (95kg), not far into the project that morphed to nearly 300 pounds (135kg). And they wanted it to be possible to train somebody literally in 10 minutes," Mr Mayman says.

None of that was possible with his existing jetpack product - something bigger and easier to fly would be needed, so the Speeder project was born.

Some of the jetpack technology was helpful on the new project, but much of it had to be developed from scratch.

To simplify things, while on the jetpack the direction of thrust is controlled mechanically by the pilot on the Speeder the angle of the four jet turbines is controlled by an electronic flight control system.

The key part of that system is bespoke software that understands the physics of the four very powerful jets. This means that when the pilot lifts-off or turns, the Speeder can angle its jets to make that happen.

Mr Mayman says that owners will not necessarily need a pilots licence, as the Speeder's flight control systems are doing much of the work to keep the aircraft steady.

"It's effectively AI (artificial intelligence) - if you want to call it that - that understands what the vehicle is going to need... so it can start instructing the engines to be spooling up or spooling down," says Mr Mayman.

It's that aspect of artificial intelligence that interests Sajal Kissoon, a research assistant in gas turbine technology at Cranfield University's aerospace centre.

"The important enabler for this [the Speeder] is the use of AI to assist control. This, in itself, is a very exciting advancement," she explains.

"What if the Speeder faces unusual weather conditions, or unusual wind conditions, or an unusual manoeuvre by the pilot? I think AI would be essential to assist control," Ms Kissoon adds.

More technology of business:

Mr Mayman is hopeful that the Speeder will eventually be used to transport cargo. Piloted by remote control, or autonomously he thinks there will be demand particularly from the armed forces or emergency services.

With a top speed of around 200mph and a flight time up to 60 minutes, Mr Mayman says it could get essential supplies for the military, or emergency services, very quickly to where they need to be.

In cargo mode, where it is piloted remotely, it will be able to go even faster, perhaps at 500mph and carry 450kg.

Being compact and able to fly in all sorts of weather conditions, he thinks it has the potential to be more versatile than a helicopter.

But before you get too excited at the prospect of ditching the bus and hopping on a Speeder to work, Mr Mayman says it is unlikely to fly through cities.

"We make noise, we're incredibly powerful, we're incredibly small. I don't think there's necessarily a need within the urban air mobility space for an aircraft that can be the size of your kitchen table."

Crucially, a lot more testing still needs to be done before the Speeder is delivered to any customer. A third full-size prototype (called the P2) is being prepared for flight at test range about two hours east of Los Angeles.

There will be enough space there for the Speeder to be put through its paces.

A key phase will also come late next year, when the company hopes to start the certification process. The company estimates that will take 12 months.

If all goes to plan, the Speeder might be available for sale in late 2024 or 2025, although the military might be able to start flying it earlier, according to Mr Mayman.

Unsurprisingly, all of his engineers want to be the first to fly the machine out in the desert, but Mr Mayman is saving that thrill for himself.

"It's pretty much the main reason they work here. So, I have got a long queue of folks waiting to test fly this thing. But I'll be pulling rank," he says.

And hopefully for Mr Mayman, this time he will not have to fix any fences.

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BBC

Climate change: IPCC scientists to examine carbon removal in key report

By Matt McGrathEnvironment correspondent

UN scientists are likely to weigh up technology to remove CO2 from the atmosphere, as they gather to finalise a key report.

This idea will be one of many solutions considered over the next two weeks by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).

Also in attendance will be government officials from all over the world, who will need to approve every line in the summary report.

It is due to be published on 4 April.

This new study will be the third of three important reports from the IPCC issued over the past eight months. The previous two have looked at the causes and impacts of climate change, but this one will focus on mitigation - or what we can do to stop it.

This essentially means that researchers will look at how we can reduce the amount of warming gases that are emitted from human activities.

However, the IPCC co-chair says this mitigation report will look more closely at ways of removing CO2 that's already in the atmosphere.

"We have a lot more material, this time on carbon dioxide removal. That is, not putting carbon into the atmosphere, but getting it out again," said Prof Jim Skea, from Imperial College, London.

"The report was scoped out to cover the full spectrum of carbon dioxide removal approaches, which vary absolutely hugely, and the carbon dioxide that is removed can end up in very different stores and in very different places. So it was within the scope of the report to cover the whole lot, basically."

The kind of carbon removal approaches the report will consider will likely include tree planting and agriculture, as well as the more advanced technological approaches that use large machines to remove the carbon from the air.

They will also look at combined approaches, where land is used to grow crops which can be burned for energy while the carbon is captured and buried.

The use of these types of technology is controversial. Campaigners express doubts that they can be made to work economically and there are also concerns that technology could be seen as an excuse not to make the major changes in energy production that are needed.

Scientists though say that the situation is now so serious that carbon dioxide removal will be needed in addition to massive cuts in emissions and not as a substitute for them.

What ultimately emerges in the short summary for policymakers that will be published in two weeks, will depend on delicate negotiations with government representatives from 195 countries.

Researchers and officials will work through the summary line by line to agree the final text.

There are some concerns that the war in Ukraine might have an impact on the meeting, with representatives from both Russia and Ukraine due to take part.

"We have been running some informal meetings with governments to brief them ahead of the actual approval session," said Prof Skea.

"I would be optimistic that we would get full participation."

The new report, part of a regular review of the science dating back to 1990, will also have a new focus on the social aspects of cutting carbon.

"This chapter looks at the social science perspective of demand, and what motivates individual consumers, communities, businesses, to make responsible consumption, reduction, design and investment choices," said Dr Joyashree Roy, from Jadavpur University and the lead author of this part of the report.

"Responsible production and consumption are also within the scope of this chapter, and we have also been asked to look into what are the drivers of behaviour change."

There will be much focus on short term actions that governments can take in the remaining years of this decade to keep the rise in global temperatures under 1.5C this century.

This was assessed in 2018 as needing emissions to be cut in half by 2030 - but after the pandemic and with the likely ramping up of fossil fuel use in the wake of the conflict in Ukraine, the scale of emissions cuts may need revising upwards.

Despite this, the report will likely emphasise that there is hope that the worst impacts of climate change can be avoided, if urgent action is taken.

Prof Skea says the summary will not be "unremitting doom and gloom."

"What I think we have to convey in our report is that the activities of humans have caused climate change, but human beings also have the agency to do something about it."

"And that I think is a really big part of the messaging for the report."

Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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Philip K. Dick, mystique déjanté

Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

« Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

« Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

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Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

BBC

Reading Festival: Deposit scheme mooted over discarded tents

Festival-goers have been warned it could be time for a "stick" approach after 2,300 tents were left behind at last year's Reading Festival.

A debrief to councillors also raised worries about drug testing and safety.

Despite efforts by the festival, discarded tents and sleeping bags have repeatedly been a problem.

But Victoria Chapman, who manages festival sustainability at Live Nation, warned a deposit scheme would be a too "heavy handed".

Reading councillor Adele Barnett-Ward said the company had a "carrot" approach by using a campaign to convince festival-goers to take their tents home.

"Maybe it's time to apply the stick," she commented. "I'm wondering what you can do to compel people to take their tents home?"

But Ms Chapman replied that imposing a deposit return if people took their tents away would be a huge logistical exercise, adding that a "heavy handed" approach would not work.

Last year's left over tents were distributed to refugees in France.

The debrief meeting also heard concerns after two 16-year-old boys were found to have gained access to the festival after hopping the gates.

They were found by security guards who left them in the Oxfordshire countryside rather than a safer location.

Drug testing

In response, Noel Painting, a Festival Republic representative, said: "We did have challenges with various teams during the 2021 festival as a result of Covid.

"We struggled for security staff and we had several teams that came in quite late and whilst we vet teams there were people we certainly won't be employing again.

"Once we found out what happened and who was responsible, they ceased to work, but I'll have to fact check that."

Mr Painting also said there had been a drop in back-of-house testing for drugs, whereby the drugs confiscated from festival-goers are tested for potency and harmful substances.

Councillor Graeme Hoskin, who urged the company to consider front-of-house testing at the entry gates, said: "...there's a lot of evidence that front-of-house testing can have a significant and major impact in reducing risks and deaths at festivals."

Mr Painting replied that the company was happy to look into it but argued that it could give off "a false sense of safety".

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Discarded festival tents to be sent to refugees

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Estimant que la Russie est « dangereuse » et « imprévisible », Oslo accentue son effort militaire

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

Estimant que la Russie est « dangereuse » et « imprévisible », Oslo accentue son effort militaire

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

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Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

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Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

Valeurs Actuelles

Marion Maréchal au Grand Débat des Valeurs : « Voter Macron, c’est jouer à la roulette russe »

Le public se lève, le public applaudit : Marion Maréchal arrive. Placée en face de notre journaliste Raphaël Stainville, l’ancienne députée du Vaucluse commence sa prestation en magnant l’ironie : « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron donc ça risque d’être un petit peu plus délicat. » Les spectateurs rient, elle est en territoire conquis. Marion Maréchal, sentant le chaleureux soutien de la salle, entame une longue analyse sur le Président sortant: « Il a cette capacité « à dépolitiser la politique ». Pire, il prendrait un certain plaisir « à contourner l’Etat et la haute fonction publique». Une pique contre la technocratie du président imagée par le scandale – plutôt discret dans les médias – du cabinet McKinsey. « J’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi on ne voit pas les médias s’offusquer de cette situation » s’étonne Marion Maréchal.

Le portrait de « la dépolitisation» d’Emmanuel Macron ne s’arrête pas là.  La capacité d’Emmanuel Macron à contourner les débats est évoquée et fortement critiquée. A trois semaines du premier tour, toujours pas de dépôt de bilan et toujours pas de confrontation du président au grand dam de Marion Maréchal. Celle-ci déplore le grand paradoxe de la macronie, à savoir la pratique du débat une fois les élections passées. « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage », s’étonne l’invitée.

Emmanuel Macron: l’heure du bilan

Marion Maréchal peine à qualifier la pensée d’Emmanuel Macron : « On a beaucoup de mal à définir les contours de sa vision. On est face à un centriste qui va osciller entre des grandes déclarations consensuelles et un alignement de mesures techniques qui ne dégagent pas de vision. » Sur sa lancée, elle affirme que « voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe ». Ses retournements de veste sur le nucléaire ou la réforme de retraite définissent bien « ce président qui est incapable d’avoir une vision cohérente ».Une litanie de critiques qui réjouit le public, les applaudissements successifs en témoignent.

Notre journaliste revient alors sur le sujet crucial de la campagne à savoir la politique migratoire. L’ancienne député fait d’Emmanuel Macron « le président de l’immigration massive ». Un rappel nécessaire pour Marion Maréchal : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » Mais le président peut-il changer la donne avec son nouveau programme ? « Non, je ne le crois pas » répond t-elle. Il avait cinq ans pour prendre ce problème à bras-le-corps. Pour la petite fille de Jean-Marie Le Pen, le discours musclé d’Emmanuel Macron à ce sujet ne changera rien. « Les annonces de son programme sur l’immigration sont très timides », affirme t-elle en énumérant les propositions de son rival à savoir la réorganisation du fonctionnement du droit d’asile et le durcissement des conditions d’attribution des titres de séjour. Des mesurettes qui ne répondent pas à « la course contre la montre démographique ». Le public, ravi, applaudit.

Zemmour, l’Ukraine et la France : le regard d’une revenante

Raphaël Stainville questionne alors Marion Maréchal sur « la brutalité » des mesures d’Éric Zemmour en matière d’immigration faisant allusion à la création d’un ministère de la rémigration souhaitée par le candidat. « En France on aime s’offusquer sur les mots » rétorque t-elle. Marion Maréchal défend bec et ongles la mesure phare de l’ancien journaliste : « Il y a la volonté d’incarner et de rendre plus efficace un certain nombre de mesures qui consistent à arriver à un solde négatif migratoire sur le sol français. » À cela, Marion Maréchal soutient que fermeté n’est pas synonyme de brutalité. Conquis, les militants de Reconquête ! l’ovationnent. Comme les autres personnalités politiques qui ont défilé sur scène, Marion Maréchal évoque le temps : « La situation est très grave donc il faut des mesures fortes. » Si les conséquences personnelles et politiques de son ralliement n’ont pas été évoquées, Marion Maréchal s’est dit « heureuse de soutenir un candidat qui a le courage de faire et qui n’a pas peur des mots ».

Puis est venu le temps de l’actualité internationale. Concernant la crise ukrainienne, Marion Maréchal est fidèle à la ligne de son candidat : « Il est indispensable que la France garde une voix indépendante et autonome à travers le monde. » Une pique de plus à l’égard d’Emmanuel Macron qui défend l’autonomie militaire et diplomatique de l’État à travers la défense européenne. La crainte principale de l’intéressée est que ce conflit russo-ukrainien ne tende pas à une « indépendance sur le plan européen mais à un renforcement de la jambe européenne de l’OTAN ». La solution résiderait en le réinvestissement dans l’armée.

C’est « La France » qui clôt ce passage. « La France existe-t-elle encore ? » s’interroge Raphaël Stainville. « La France est encore là, cette salle en est la preuve » répond-t-elle du tac-au-tac et sourire aux lèvres. L’ancienne députée du Vaucluse aime parler « d’un peuple politique » en évoquant les gilets jaunes. Selon elle, il n’est jamais trop tard pour combattre. « Il reste encore vingt jours et en vingt jours on peut en faire des choses ! » Sur ces mots, les spectateurs l’acclament une nouvelle fois et – pour une bonne partie d’entre eux- scandent des « Zemmour, Président ! ». 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Climate change: 'Madness' to turn to fossil fuels because of Ukraine war

By Matt McGrathEnvironment correspondent

The UN Secretary General says the rush to use fossil fuels because of the war in Ukraine is "madness" and threatens global climate targets.

The invasion of Ukraine has seen rapid rises in the prices of coal, oil and gas as countries scramble to replace Russian sources.

But Antonio Guterres warns that these short-term measures might "close the window" on the Paris climate goals.

He also calls on countries, including China, to fully phase out coal by 2040.

In his first major speech on climate and energy since COP26, Mr Guterres makes no bones about the fact that the limited progress achieved in Glasgow is insufficient to ward off dangerous climate change.

Scientists believe that keeping the rise in global temperatures under 1.5C this century is crucial to limiting the scale of damage from global warming.

To keep that threshold alive, carbon output needs to be cut in half by the end of this decade. Instead, as Mr Guterres points out, emissions are set to rise by 14%.

"The problem was not solved in Glasgow," Mr Guterres says, in a speech delivered at the Economist Sustainability Summit.

"In fact, the problem is getting worse."

The war in Ukraine threatens to make that situation even more problematic, he says.

Europe and the UK and other countries are looking to cut their reliance on Russian oil and gas this year. Many are turning to coal or imports of liquefied natural gas as alternative sources.

But Mr Guterres warns this short-term approach heralds great danger for the climate.

"Countries could become so consumed by the immediate fossil fuel supply gap that they neglect or knee-cap policies to cut fossil fuel use," Mr Guterres said.

"This is madness. Addiction to fossil fuels is mutually assured destruction."

Countries must "accelerate the phase out of coal and all fossil fuels," and implement a rapid and sustainable energy transition.

It is "the only true pathway to energy security."

Mr Guterres says the solutions to the climate crisis mostly lie in the hands of the G20 group of richest nations, which produce around 80% of global emissions.

While many of these countries have taken great steps to slash emissions by 2030, there are a "handful of holdouts, such as Australia."

Coal must be banished, Mr Guterres says, with a full phase-out for richer nations by 2030, and 2040 for all others, including China.

Coal "is a stupid investment," according to the Secretary General, "leading to billions in stranded assets."

He says the way forward is to build coalitions to help major emerging economies to move rapidly away from fossil fuels.

He highlights the case of South Africa. During COP26 several countries including the UK, US and others agreed to an $8.5bn financing programme to end South Africa's reliance on coal.

Mr Guterres says the pieces are coming together for similar coalitions in Indonesia, Vietnam and elsewhere.

Money is one of the key problems in addressing the climate issue and Mr Guterres has called for a major ramping up in finance to help countries adapt to rising temperatures.

He points out that right now, one person in three globally is not covered by early warning systems for disasters - in Africa six in ten people are not protected.

In 2022, he argues, richer countries must finally make good on their well-worn promise to provide a $100bn a year to the developing world.

Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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BBC

Omicron vs Zero-Covid: How long can China hold on?

By Yvette TanBBC News

China and Hong Kong are seeing their largest spike in Covid cases in more than two years, despite determinedly pursuing one of the world's strictest virus elimination policies.

Most countries are now trying to live with coronavirus - so how long can China hold on to its "zero-Covid" goal?

Striking a balance

For the last two years, China's strict measures to contain Covid, enforced by swift lockdowns and aggressive restrictions, seemed to be largely paying off.

As the rest of the world grappled with surges in cases and deaths in 2020, China's President Xi Jinping declared the country's handling of the pandemic through lockdowns and widespread testing a success - and touted its methods as being the most effective in dealing with the virus.

The zero-Covid model was therefore strictly enforced both in mainland China and Hong Kong.

But things soon began to change.

The first signs of strain on the much-vaunted zero-Covid model in China began to appear when authorities were forced to impose increasingly large lockdowns triggered by the more infectious Delta variant in 2021. These started to raise questions about how long China could maintain this policy.

And now Omicron has called it further into question.

In mainland China, thousands of cases are now being reported each day and millions of people in the north-eastern province of Jilin have been placed under lockdown - the first time China had restricted an entire province since the early days of the pandemic in Wuhan.

Hong Kong, which was previously almost untouched by the virus, is now seeing 30,000 cases and more than 200 deaths a day. The city's healthcare system has been overrun, with shocking images of people in need of hospital care receiving rudimentary treatment outside medical facilities.

It's a situation unlike anything the country has seen for the past two years.

Officially, the Chinese government has not budged from its zero-Covid position. But there have been some signs that it may be softening its stance on how best to deal with the virus.

Earlier this week, China's National Health Commission said it was changing its rules so that mild cases would be isolated in centralised locations, rather than treated in hospitals. The criteria for a patient to be discharged from quarantine has also been lowered.

"In the past, China would actually admit every patient - whether they were asymptomatic or with just mild symptoms - to the hospital," Prof Jin Dong-yan of The University of Hong Kong told the BBC.

"The fact they're now proposing to [locally isolate] them - that's one step to show they recognise that there's a large group of people that do not need much help."

During China's recent National People's Congress meeting, Chinese Premier Li Keqiang also said China would continue to make its Covid-19 response more "scientific and targeted".

"[Premier Li's speech] hints that the government is ready to be more flexible and loosen restrictions gradually," said Prof Chen Gang of the National University of Singapore.

"Under [a more] dynamic policy, more emphasis will be placed on striking a balance between disease control and enabling people to live normal lives."

On the ground as well, there's also been a noticeable shift in attitudes.

Last year, top Chinese epidemiologist Zhang Wenhong suggested that China would eventually need to "co-exist" with the virus. He was met with a barrage of criticism, with some calling him a traitor, and others saying he was colluding with foreign forces to undermine China's Covid response.

But just this week, Dr Zhang posted another message on Chinese social media that got a very different reception.

While he said that it was necessary for China to maintain its zero-Covid strategy for now, he added that it should not be afraid to eventually move towards a more "sustainable coping strategy" in the future.

"With this virus, alleviating fear is the first step we must take," he said. "Omicron has become so mild, in countries that have achieved widespread vaccination and natural infection rates, it may be less deadly than even the flu."

This time, he was not met with vitriol - and was instead widely praised.

"Thank you Dr Zhang for your scientific and rational [take] on issues," one comment said.

Others shared their struggles over the past years - a sign of growing frustration after more than two years of lockdowns.

"These past few years, I have suffered a lot. I have lost my freedom - all in the name of the virus," one said.

According to Professor Huang Yanzhong, a senior fellow for global health at the Council on Foreign Relations, there is a sense that "public support for zero-Covid is in decline".

"My sense is that especially in bigger cities like Shanghai, some people are saying it's just too much. While there's still overall public support for zero-Covid - it's being undermined by the recent Omicron wave," he said.

Politics and the pandemic

So how much longer can China hold on?

Experts say we are unlikely to see any big moves this year, especially not now while it is in the throes of its biggest outbreak in years.

Many believe loosening restrictions now could lead to an overwhelmed healthcare system - and a huge spike in the death rate.

All mainland China needs to do is look to Hong Kong to see a city struggling to contain its outbreak, with morgues filled to capacity and hospitals swamped with patients.

Prof Huang says China's Centre for Disease Control and Prevention (CDC) has been proclaiming the fact that it has avoided a significant number of deaths, and "there is no doubt that opening will lead to a rapid increase in cases".

"The dilemma is do you want to accept short-term pain - a significant increase of cases, deaths - for long-term stability?"

Analysts believe the answer is unlikely to be yes - especially right now.

"If restrictions are loosened, the number of deaths may shoot up, leading to social panic - something that will not be allowed in the politically sensitive year of the 20th party congress," said Prof Chen.

This Chinese Communist Party 20th party congress is one of the country's most important political events of the decade, and on paper, was when President Xi Jinping was supposed to step down, having come to the end of his two term-limit in office.

But this limit was removed and there is growing certainty that Mr Xi will secure another term in power as party chief and come out of the congress "more powerful than ever", according to Michael Cunningham of research institution the Heritage Foundation.

"The government usually shifts the pendulum toward preserving stability in party congress years, as those in power seek to avoid crises rather than make bold decisions that, if unsuccessful, could negatively impact their career prospects," said Mr Cunningham in a report.

Mr Xi himself said in a politburo meeting on Thursday that China would stick to its dynamic zero-Covid policy, saying: "Victory comes from perseverance".

With this clear instruction coming from the top, its more likely that officials will instead put in place smaller and gradual measures, similar to those already being made - but with no "fundamental" change - for now.

"The problem with the zero-Covid policy is that it doesn't accept risks," says Prof Huang.

"And unless [the Chinese government] is no longer obsessed with worst-case scenarios, you cannot expect to see a fundamental change to its policy."

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Le Monde

Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

Ce test a été réalisé aux Etats-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

Pour dénicher le meilleur antivol de vélo, nous avons commandé vingt-sept modèles parmi les plus robustes du marché. Puis nous les avons sciés, découpés et réduits en pièces. Nous avons constaté que la quasi-totalité des antivols peuvent être forcés en moins d’une minute… Mais le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, s’est avéré être le plus abordable des antivols dont on peut venir à bout avec un outil électrique (en faisant beaucoup de bruit). Il est suffisamment efficace, par rapport aux autres modèles de cette gamme de prix, pour qu’un vélo discret qui sert à faire de petits trajets quotidiens ne devienne pas une cible facile pour les voleurs. Il est doté d’une anse de 17,8 cm de long, assez courte pour être difficile à couper tout en étant pratique à utiliser. Il comprend un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant et les accessoires, et il bénéficie du programme antivol ATPO (Anti-Theft Protection Offer) de la marque, qui consiste à vous rembourser votre vélo sous certaines conditions en cas de vol. La première année est offerte et une extension jusqu’à cinq ans est disponible en option pour 25 euros.

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Le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 fait partie des antivols les plus abordables que nous avons trouvés, et il est a priori capable de résister à toutes sortes d’attaques, exceptée une scie circulaire. Avec ses 17,8 cm de long, il a une taille idéale pour la majorité des cyclistes : c’est suffisamment long pour pouvoir attacher la roue et le cadre de la plupart des vélos à un point fixe, sans laisser assez de place pour exercer un effet de levier à l’aide d’une barre ou d’un cric (et donc l’ouvrir). Il utilise un système de serrure à disques, beaucoup plus difficile à forcer que les serrures à paillettes que l’on trouve sur d’autres modèles. Les seuls qui en viendront à bout seront des malfaiteurs équipés d’outils sophistiqués. En démarrant nos tests, nous avons tout de suite compris l’énorme avantage de cet antivol par rapport à ses concurrents : son anse renforcée de 13 mm peut résister aux pinces coupe boulons, écartant ainsi l’immense majorité des voleurs potentiels. Il comprend également un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant, ainsi qu’une année offerte de protection antivol Kryptonite. Un élément important pour celles et ceux qui vivent à New York : la protection antivol de ce modèle ne s’applique pas aux habitants de Manhattan, où les vols sont très courants. Par contre, les modèles « New York » de la marque, y compris nos deux favoris ci-dessous, couvrent cette partie de la ville.

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Si vous recherchez une chaîne pour pouvoir attacher autre chose que le cadre et la roue de votre vélo, si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui nécessite un antivol plus long, ou si vous avez l’habitude d’attacher votre vélo à un poteau, la Kryptonite New York Fahgettaboudit Chain est l’une des chaînes les plus solides que nous avons testées. D’autres chaînes se sont avérées plus difficiles à couper, mais elles coûtent presque deux fois plus cher que la Fahgettaboudit – à ce prix-là, mieux vaut acheter un deuxième antivol. Elle comprend 90 cm de maillons renforcés de 14 mm, verrouillés par un cadenas à disques Kryptonite New York de 15 mm et seuls les voleurs les plus déterminés ne se laisseront pas dissuader.

Notre sélection des meilleurs cadenas de vélo

Le test complet

 

Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

J’ai travaillé pendant 15 ans dans des magasins de vélo, sur les côtes Est et Ouest des États-Unis, et à l’étranger. J’ai moi-même utilisé un grand nombre des modèles et marques testés, et je les ai tous vendus en magasin – j’ai même dû les couper, parfois. Entre ces expériences et le travail de test que j’ai réalisé pour ce guide, j’ai passé des centaines d’heures à étudier, vendre, utiliser et tester ces antivols.

Nous avons aussi contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de 20 ans, et nous avons examiné ensemble tous les antivols reçus et évaluer leurs vulnérabilités face au forçage. Par ailleurs, nous avons discuté par e-mail avec Mark Podob de Metlab, société de traitement thermique et de conseil en métallurgie, pour lui demander comment les différents métaux sont renforcés et pour mieux comprendre la façon dont ces antivols ont été fabriqués.

Avertissement : nous avons fini par choisir trois antivols de la marque Kryptonite, ce qui peut sembler biaisé, mais nous pensons que les résultats parlent d’eux-mêmes. Il y a une dizaine d’années, je travaillais dans un magasin de vélos lorsque le scandale des stylos Bic capables d’ouvrir des modèles Kryptonite a été révélé au grand jour (j’ai même fait une démonstration de la technique à utiliser pour une chaîne de télévision locale). Nous avons donc commencé ce guide avec cette affaire en tête et en gardant beaucoup de recul concernant tous les arguments avancés par les fabricants. Nous avons découpé tous ces antivols en morceaux et nous avons observé ce qu’il en restait.

Comment nous avons procédé pour la sélection

Nous avons passé de nombreuses heures à étudier tous les antivols de vélo proposés par les grandes marques, à parcourir les stands du salon Interbike pour découvrir des modèles qui n’étaient pas encore sortis, à réexaminer notre précédent guide, à repérer les projets d’antivols les plus soutenus sur le site de financement participatif Kickstarter, et à rechercher les antivols bien notés fabriqués par de petites sociétés ou des marques peu connues.

Les fabricants sortent des dizaines d’antivols qui se ressemblent beaucoup. Cependant, avec des niveaux de sécurité a priori différents et des systèmes d’évaluation propres à chaque marque, il est difficile de décider quels antivols sont comparables les uns aux autres autrement qu’en procédant par prix ou en consultant les résultats de recherches d’organismes indépendants qui évaluent les antivols de vélos, comme ART aux Pays-Bas et Sold Secure en Angleterre. Malheureusement, ces institutions utilisent des systèmes de notation différents, et tous les fabricants d’antivols ne soumettent pas leurs modèles aux tests. Et bien que ces labos indépendants attribuent des notes, leur raisonnement et les tests qu’ils ont réalisés pour parvenir à leur conclusion ne sont pas détaillés. Leurs évaluations ne nous ont donc donné qu’une vague idée de la sécurité des différents antivols.

La seule façon d’avancer efficacement, selon nous, était de commander les antivols les plus chers de chaque marque et de tous les soumettre à des tests de destruction : nous pourrions ainsi établir notre propre référentiel de ce que chaque société considère comme son plus haut niveau de sécurité. Nous avons ensuite commandé les antivols premiers prix de notre précédent guide, ainsi que des modèles plus haut de gamme de marques bien classées dans notre première série de tests, et nous les avons également soumis à des tests de destruction. Nous avons réuni au total 27 antivols des marques ABUS, Altor, Artago, Blackburn, Hiplok, Knog, Kryptonite, Litelok, OnGuard, RockyMounts, Schlage et TiGr.

Comment nous avons procédé pour les tests

Pour la version précédente de ce guide, nous avions étudié les différents systèmes de notation de fondations comme ART et Sold Secure, et nous avions discuté avec des voleurs professionnels de vélos. Même si cette expérience s’est avérée très instructive, cette fois-ci, nous avions besoin de mettre les mains dans le cambouis et de voir par nous-mêmes de quoi étaient vraiment faits tous ces antivols. Les informations que l’on peut glaner en consultant les expériences d’autres personnes et les notations ont leurs limites. Nous l’avons vérifié en constatant, grâce à nos tests, de nombreuses divergences de résultats pour des antivols qui étaient pourtant notés de la même façon par les mêmes organismes de notation.

Par ailleurs, nous avons parcouru le Web à la recherche de toutes les évaluations possibles, afin de déterminer quelles étaient les méthodes de forçage utilisées par les autres testeurs, quels antivols et quels types d’antivols étaient couramment testés, et comment ils s’en sortaient. Aucune étude n’avait testé autant de modèles ni employé autant de méthodes comme nous espérions le faire. Nous avons donc compris qu’il serait difficile d’établir des jugements comparatifs sur les antivols que nous avions choisis, à moins de réaliser tous les tests par nous-mêmes. C’est donc ce que nous avons fait.

Notre objectif ? Tester au mieux tous les antivols sélectionnés et faire preuve de rigueur afin de pouvoir vous recommander un produit qui, vraisemblablement, constituera le seul rempart entre un voleur et votre monture favorite. Pour cela, nous devions comprendre quels outils les voleurs de vélos pouvaient avoir à leur disposition, ainsi que leurs avantages et inconvénients, toujours selon leur point de vue. En nous appuyant sur notre expérience professionnelle en tant que vendeurs dans des magasins de vélos pendant plusieurs années et nos entretiens avec des voleurs en personne, nous avons créé une liste d’outils que les voleurs de vélos utilisent le plus souvent pour forcer des antivols. Cette liste répertoriait les outils que les voleurs pourraient réellement utiliser pour ouvrir les antivols que nous avions sélectionnés, et c’est elle qui nous a permis d’établir les différentes étapes de tests par lesquelles devrait passer chacun des antivols.

Les outils

Crochets : il s’agit des outils les plus petits, silencieux et faciles à transporter, mais ce sont aussi ceux qui demandent le plus d’habileté. Chaque type de serrure nécessite des outils spécifiques et est plus ou moins difficile à ouvrir. Mais une fois qu’un voleur possède les outils et les connaissances nécessaires pour ouvrir rapidement une serrure en particulier, il n’a plus qu’à arpenter les rues à la recherche d’une serrure qu’il sait ouvrir facilement.

Pince coupe câble : un grand nombre de vols de vélos (voire la quasi-totalité) sont commis à l’aide d’une simple pince coupante. Ces outils se transportent sans problème dans une poche, ne font pas de bruit, et peuvent facilement être volés à l’étalage pour ceux qui n’en ont pas. Malheureusement, ce qui rend ces pinces coupantes toutes simples si efficaces, c’est que les cyclistes continuent à attacher leur vélo à l’aide d’un câble en acier tressé et d’un cadenas, ou d’un câble souple basique. Ces dispositifs n’offrent pourtant qu’un degré de sécurité minimal et doivent uniquement servir d’antivols secondaires dans la plupart des situations. Une bonne pince coupe câble peut trancher ces antivols en un seul coup, et même une toute petite peut en venir à bout en quelques incisions.

Scie à métaux : une scie à métaux est généralement silencieuse et peut découper un antivol sans renfort de protection assez rapidement. Elle peut faire céder la plupart des chaînes vendues en grande surface, des U premier prix et des câbles. Mais elle présente également des inconvénients pour un voleur : elle prend du temps pour faire céder un antivol épais, elle risque de faire des à-coups en essayant de couper un câble et elle demande un effort physique de façon générale. Néanmoins, c’est un outil très peu cher, qui se transporte et se dissimule facilement.

Pince coupe boulons : énormément de vols de vélos n’étant pas signalés, il est difficile de collecter des données précises sur le nombre de vols commis chaque année, et de savoir quelles méthodes sont utilisées. En tant que vendeur de vélos pendant plusieurs années, j’ai cependant entendu des centaines d’histoires de vélos volés et vu de nombreux antivols coupés, la plupart (hormis les câbles) à l’aide d’une pince coupe boulons. Ces pinces sont souvent assez petites, de 45 à 60 cm de long. Elles agissent rapidement, sont bon marché, faciles à transporter et à dissimuler. Elles ne fonctionnent pas sur tous les antivols, mais lorsque c’est le cas, un simple geste suffit à libérer le vélo… Une fois que les voleurs savent quels antivols ils peuvent couper avec l’outil qu’ils ont sur eux, ils n’ont plus qu’à arpenter les rues et à cibler les antivols et vélos correspondants.

Perceuse sans fil : les voleurs de vélos ont plus rarement recours à cet outil, car il ne fonctionne bien que sur certains types d’antivols, souvent plus simples à forcer avec d’autres outils. Mais il arrive qu’une perceuse soit utilisée (généralement après une tentative infructueuse pour forcer le barillet). Néanmoins, les antivols sur lesquels les perceuses marchent bien, comme les antivols pliants, rencontrent un succès croissant et sont de plus en plus répandus. En outre, les perceuses sans fil étant de moins en moins bruyantes et de plus en plus petites par rapport aux meuleuses d’angle, elles deviennent une bonne option pour les voleurs.

Meuleuse d’angle : un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui. Le plus gros inconvénient de la meuleuse pour lui est le bruit et les étincelles qu’elle émet lorsqu’elle s’attaque à de l’acier trempé. Auparavant, les outils sans fil n’étaient pas assez puissants pour ce type d’utilisation, mais la technologie sur batterie a suffisamment progressé pour qu’ils soient aussi efficaces que leurs homologues sur secteur. Ils ont donc transformé le paysage de la sécurité des vélos. Ces outils passent difficilement inaperçus, mais un voleur qui n’a pas froid aux yeux et qui parvient à masquer le bruit a toutes les chances de réussir son larcin.

Un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui

Une fois notre liste établie, nous devions décider comment les résultats des tests nous permettraient de classer les différents antivols. Nous sommes convaincus que dans toute forme de sécurité, il faut tenir compte de son aspect le plus vulnérable — comme par exemple une maison fermée à double tour, mais avec une fenêtre ouverte, ou un système d’exploitation avec un cheval de Troie. Nous avons donc décidé que plus un antivol pouvait être forcé sans faire de bruit et rapidement (quelles que soient ses performances par ailleurs), plus sa note serait basse. Nous n’allions pas établir une moyenne de sécurité à partir de l’ensemble de nos tests, mais évaluer les faiblesses - en classant les antivols en fonction des méthodes les plus simples et silencieuses à employer pour les forcer. Le premier test a consisté à voir si l’un des antivols pouvait être crocheté (cela s’est avéré possible) ; à voir si l’un d’entre eux succombait à une pince coupe boulons (ça a été le cas), à une scie à métaux (malheureusement, oui) ou à une perceuse (sans problème) ; et enfin, à voir combien de temps il faudrait pour couper chaque antivol avec une meuleuse d’angle portable d’entrée de gamme (plus vite qu’on ne le pense). Une fois tous les tests terminés, nous avons classé les antivols en fonction de leur niveau de sécurité et de leur prix pour savoir où ils se plaçaient, puis nous avons pris en compte des caractéristiques comme la durabilité, le poids, la portabilité et la simplicité d’emploi.

Les techniques de vol testées

Le crochetage de serrure

Exemple de crochetage sur la chaîne OnGuard Beast, qui a été ouverte en 30 secondes. Du ruban adhésif a été rajouté pour dissimuler l’ouverture à opérer sur le plastique, par laquelle un voleur peut exploiter la vulnérabilité de la serrure.

Tout en haut de notre liste des techniques de vol à éprouver, nous avions à tester la robustesse des mécanismes de verrouillage. Nous savions d’avance qu’il serait difficile d’être complètement exhaustifs sur ce point. Mais nous voulions avant tout nous assurer de ne pas passer à côté d’un élément important et en apprendre un peu plus sur les différents types de mécanismes. Nous avons contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de vingt ans, et nous nous sommes rencontrés pour examiner ensemble tous les antivols reçus. Après une rapide inspection visuelle et quelques petits coups à l’aide d’un des nombreux outils pointus qu’il avait apportés dans un étui pliant en cuir, John Edgar Park a tout de suite repéré que les antivols OnGuard étaient vulnérables au crochetage. Son inspection lui a permis de comprendre le fonctionnement du mécanisme et le moyen le plus simple de l’ouvrir - selon lui, les outils les plus basiques sont suffisants.

Non seulement il a réussi à crocheter les antivols OnGuard, mais il a aussi pu me montrer comment procéder. Je n’avais jamais crocheté un antivol auparavant (si l’on exclut l’expérience du stylo Bic). Pourtant, je suis parvenu à l’ouvrir en moins de trente secondes après l’avoir regardé faire deux fois et après qu’il m’ait guidé étape par étape une fois. Il s’agit d’une simple technique de raclage qui nécessite peu de compétences et des outils basiques ; il est possible de le faire à l’aide de deux ou trois bouts de ferraille récupérés sur un essuie-glace de voiture ou une pince à cheveux (j’ai pourtant toujours cru que la série MacGyver était une blague !). Tous les antivols OnGuard que nous avons testés ont succombé à cette attaque.

Même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter.

Pour être absolument sûrs, nous avons décidé de contacter un groupe d’amateurs de crochetage de serrures, que nous avons rencontré le soir d’une présentation sur les serrures à disques haute sécurité. La réunion avait lieu dans un immeuble et dans une salle banalisés, et tous ceux qui ont fait une présentation ont utilisé leur nom de code Def Con. La première chose qu’ils nous ont apprise est que forcer les derniers modèles d’antivols et publier les résultats peut exposer aux mêmes problèmes juridiques que le piratage numérique. La deuxième est que même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter, et personne n’avait les outils adaptés aux petites clavettes intégrées à la plupart des antivols. Par conséquent, nous sommes convaincus que les serrures à disques peuvent résister à la majorité des voleurs. Et ceux qui prendront le temps d’acheter des outils et de les modifier pour apprendre à crocheter ce type de serrure pourront certainement commettre des vols par crochetage plus lucratifs.

Les pinces coupe boulons

Le test suivant pour les antivols : les pinces coupe boulons. Ces outils ne coûtent pas cher en magasin de bricolage et, généralement, au cours d’un vol, ne font du bruit que lorsqu’il est trop tard, que l’antivol s’ouvre et que le voleur a déjà enfourché votre vélo. Même en vous trouvant à 5 ou 6 mètres de votre vélo, vous pourriez ne rien entendre. Pour nos tests, nous avons choisi d’utiliser des pinces de deux longueurs différentes, une HDX de 61 cm et une Tekton 3421 de 91 cm.

L’ABUS Ultra 410, le U ABUS U-mini 40, le Kryptonite Series 2 Standard, le Litelok et le TiGr Mini ont cédé à la petite pince. L’Altor 560G et la chaîne Hiplok Gold ont été plus difficiles à couper avec le plus petit modèle, et nous avons réussi à couper l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus, la chaîne ABUS Granit CityChain X-Plus et la Kryptonite Series 2 955 avec la pince de 91 cm, mais après de lourds efforts. Le grand antivol pliant ABUS Bordo a été le plus difficile pour nous, et il est donc peu probable qu’il puisse être coupé.

Les fabricants de certains de ces antivols revendiquent leur résistance, mais en raison de problèmes de conception, de maillons de chaînes plus fins, de métaux plus mous ou de différences dans les procédés de renforcement, nous sommes parvenus à tous les couper. Les antivols en U les plus faciles à couper étaient en fait uniquement renforcés par cémentation, c’est-à-dire en surface et pas dans leur intégralité, via un autre procédé de traitement thermique.

Comme nous l’a expliqué par e-mail Mark Podob de Metlab, une société de traitement thermique : « un renforcement en surface, par rapport à un renforcement complet, a l’avantage de fournir une surface endurcie jusqu’à une certaine profondeur et de permettre l’utilisation d’un acier à faible teneur en carbone, moins cher, pour l’intérieur du U. Mais d’un autre côté, une fois que le revêtement est percé, on peut rapidement scier le reste. »

Le revêtement extérieur endurci ne semble donc pas suffisant pour arrêter les pinces coupe boulons, puisque les mâchoires de l’outil arrivent à écraser et couper le métal plus mou qui se trouve sous la surface renforcée, comme le montrent les photos des antivols coupés ci-dessus.

Les scies à métaux

Nous ne nous attendions pas à des résultats remarquables pour ces tests à la scie à métaux, étant donné que même l’acier d’entrée de gamme renforcé par cémentation résiste généralement à une scie à métaux. Néanmoins, l’Altor et le TiGr sont tous deux en titane, une matière résistante mais pas très dure, et la scie à métaux l’a prouvé. Avec la scie à métaux, il nous a fallu moins de 30 secondes pour couper ces deux antivols coincés dan un étau. Le fait d’avoir utilisé l’étau a certainement accéléré la coupe par rapport à des conditions réelles, mais les voleurs entraînés connaissent des astuces (colliers de serrage ou appui contre le vélo) qui permettent également de gagner du temps. Le RockyMounts que nous avons testé utilise un matériau que l’on voit rarement dans les antivols de vélos, l’acier inoxydable, qui n’a pas été renforcé, comme nous avons pu le vérifier : malgré le large diamètre de l’anse, notre scie à métaux en est venue à bout en seulement 90 secondes.

Les perceuses sans fil

Cette catégorie d’outil méritait bien des tests car si une petite perceuse sans fil est plus bruyante qu’une pince coupe boulons, elle reste à peine perceptible derrière le brouhaha d’une rue animée ; elle est aussi plus facile à transporter, éveille moins les soupçons qu’une grande pince, et elle est beaucoup plus silencieuse qu’une meuleuse d’angle. Celle que nous avons utilisée dans nos tests était une 12 V Milwaukee Fuel, qui est assez petite pour tenir dans une poche de veste. Si l’Altor 560G a cédé à la pince coupe boulons, de même que l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus après beaucoup d’efforts, la perceuse a facilement vaincu les deux modèles. Il nous a suffi de jeter un rapide coup d’œil aux serrures pour voir que la charnière était probablement l’élément le plus faible de chaque système et nous avons pu le vérifier lors de nos tests. Les goupilles de raccordement qui relient les maillons de ces deux antivols pliants n’ont pas été renforcées et nous avons réussi à les faire sauter rapidement en perçant à travers.

La meuleuse d’angle

Le dernier test qu’il nous restait à faire était avec la meuleuse d’angle. Nous savions que tous les antivols succomberaient aux 7000 tours/minutes d’un disque en oxyde d’aluminium, mais nous ne savions pas exactement en combien de temps. En plusieurs années, nous avons écouté les anecdotes racontées par des clients, lu des contenus marketing, regardé des vidéos YouTube, de temps en temps, et retiré des antivols réfractaires, ici et là… Nous nous attendions donc à ce que certains de ces antivols demandent plus d’une minute pour réaliser une coupe, et au moins deux minutes pour réaliser les deux coupes nécessaires à la libération d’un vélo. Nous avions prévu de consacrer une ou deux matinées entières à meuler. Pour nous, ce test serait un travail acharné, à avoir des crampes dans les mains, avec des étincelles dans tous les sens et des meules à tronçonner contraignantes, puisque nous devions accomplir plus de 50 coupes pour tester tous nos antivols plusieurs fois.

Nous avons chargé toutes les batteries que nous avions pour notre meuleuse sans fil, installé l’étau à l’extérieur, prévu une bonne dose de café, et nous nous sommes préparés psychologiquement à passer plusieurs heures à couper encore et encore. Et puis, nous avons commencé : le premier antivol a cédé en 14 secondes, le deuxième, en 15 secondes. Certains n’ont même pas dépassé les 10 secondes. L’ABUS, pour lequel nous avions de meilleurs espoirs, a tenu à peine 20 secondes avant que notre lame ne passe de l’autre côté. Même le plus épais et le plus robuste, le Kryptonite New York Fahgettaboudit, n’a résisté que 30 secondes. Le scénario a été quasiment identique pour les chaînes : sur la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, une coupe a demandé 30 secondes.

Nous avons compris qu’aucun antivol ne pouvait résister plus d’une minute aux derniers outils sans fil sur batterie, même les chaînes ou les anses à double verrouillage qui nécessitent deux coupes. Nous admettons cependant que nous avons réalisé tous ces tests dans des conditions idéales, à l’aide d’un étau, pour établir un contexte identique pour tous les modèles. Mais nous avons ensuite testé les antivols dans des conditions plus inconfortables et sans étau, pour constater qu’ils résistaient à peine plus longtemps. Nous pouvons donc dire que nos résultats ne sont pas très éloignés de ce qui pourrait se passer dans la réalité.

Entendre des bruits de travaux pendant quelques secondes dans une ville animée n’a rien d’extraordinaire. Et même s’il est évident qu’un vélo est en train d’être volé, cela ne semble pas forcément alarmer les passants ni attirer l’attention, comme le montre l’une de mes vidéos favorites (publiée par le New York Times, qui est désormais la maison mère de Wirecutter).

À quoi bon attacher son vélo dans ces conditions ? Beaucoup de gens se posent cette question quand ils prennent conscience de l’indifférence de la majorité des passants face aux vols de vélos et de la puissance des nouveaux outils sans fil. Pourquoi utiliser un meilleur antivol s’il ne demande, au mieux, qu’une minute de plus au voleur, ou peut-être même quelques secondes ? C’est regrettable, mais il s’agit en réalité de faire mieux que les vélos garés à côté du vôtre — on ne vous demande pas de distancer un sportif de haut niveau/champion du 100 mètres, mais juste vos voisins. Si vous utilisez un vélo moins cher et si vous l’attachez correctement avec un meilleur antivol dans un lieu plus sûr, vous pourrez dissuader les voleurs de choisir votre vélo par rapport à une cible plus facile.

La bonne technique d’attache : passer le U dans la roue arrière et les haubans (les deux tubes fins en diagonale qui se rejoignent sous la selle). Le câble ajoute une protection supplémentaire pour votre roue avant.

Dans certaines situations, même l’antivol le moins cher peut apporter ce niveau de sécurité. Mais en achetant un modèle juste au-dessus du Kryptonite New-U Evolution Mini-7, vous devriez échapper à plus de techniques de vol que la concurrence au même prix — et par conséquent, dans la plupart des villes, votre vélo ne sera visé que par des voleurs très déterminés. La majorité d’entre eux ne souhaitent pas voler votre vélo en particulier, mais juste un vélo. Si l’un d’entre eux est plus facile à voler et a plus de valeur, c’est celui qu’ils choisiront. Vous les aurez alors persuadés d’aller vers une autre cible, et ce sera suffisant. Mais s’ils optent malgré tout pour votre vélo, nous pensons que vous devriez au moins tenter de les prendre en flagrant délit, avec un antivol qui nécessite une meuleuse.

Notre antivol de vélo favori : le Kryptonite New-U Evolution Mini-7

Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle

Le meilleur antivol de vélo

Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.

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*Au moment de la publication, le prix était de 46€

Le U Kryptonite New-U Evolution Mini-7 comprend un câble d’1,2 m et bénéficie d’une année gratuite de protection antivol. Il est quasiment identique à notre ancien favori, mais il dispose d’une amélioration non négligeable : un double mécanisme de verrouillage. L’avantage d’un U qui possède un pêne à chaque extrémité est qu’un voleur devra probablement réaliser deux coupes à l’aide d’un outil électrique pour l’ouvrir. Ce modèle est légèrement plus cher que le Kryptonite Series 2, mais si vous pensiez de toute façon ajouter la protection de Kryptonite au Series 2, l’année offerte permet de compenser l’écart de prix. Pour quelques euros de plus, vous bénéficiez d’un énorme atout qui ne se détecte pas facilement : l’anse (la grande boucle en forme de U qui donne leur nom aux « U ») de la série Evolution a non seulement un revêtement renforcé, mais elle est entièrement fabriquée en acier renforcé, avec un processus de durcissement. Sans être techniquement en acier « trempé à cœur », elle a mieux résisté à nos mauvais traitements que les autres antivols au même tarif. Nous avons réussi à couper les antivols de moins bonne qualité avec une simple pince de 61 cm, mais le New-U Evolution Mini-7 a même survécu à nos pinces de 91 cm, s’en tirant avec simplement quelques égratignures.

Le New-U Evolution Mini-7 utilise par ailleurs un système de verrouillage à disques, plus sécurisé. Ce type de clavette est beaucoup plus difficile à crocheter et nécessite des outils spécialisés, de la patience et des compétences en crochetage. Après avoir consulté de nombreux amateurs et experts du crochetage de serrures, nous avons décidé que les chances que cette serrure soit crochetée dans la rue étaient très minces, contrairement aux serrures d’autres antivols que nous avons testés.

Cet antivol présente l’un des designs les plus sobres que nous avons observés, sans gros boîtier en plastique à casser, et avec un revêtement de protection en caoutchouc sur les principaux éléments pour éviter de rayer la peinture de votre vélo. Il est également fourni avec l’une des meilleures fixations pour l’attacher au cadre pendant que vous roulez. (Cela dit, ça n’est pas forcément un atout, car les U accrochés au cadre sont souvent considérés comme un fléau pour les vélos, car les fixations sont généralement positionnées à un endroit gênant ou se desserrent avec le temps. Si c’est possible, il vaut mieux transporter cet antivol dans le panier ou sur le porte-bagages, sinon la fixation fera l’affaire).

L’Evolution étant disponible en différentes tailles, vous aurez du choix si vous avez besoin d’une autre longueur. Mais nous pensons que ce modèle de 18 cm conviendra à la plupart des utilisateurs, car il s’attache facilement, tout en étant assez court pour éviter les forçages par effet de levier s’il est correctement verrouillé. Assurez-vous simplement d’opter pour la version « New-U » de la série Evolution, avec son nouveau design, pour bénéficier de la sécurité renforcée de l’anse à double verrouillage. Si vous utilisez un vélo à pneus larges et si vous devez attacher les deux roues, ce modèle sera sûrement trop court pour passer autour du pneu et du cadre. Vous surmonterez ce problème en ajoutant des axes de roue antivol, mais Kryptonite vend aussi l’Evolution dans une taille plus grande et sans câble. Si vous ne savez pas quelle taille prendre, n’hésitez pas à passer dans un magasin de vélo près de chez vous.

Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

Nous restons convaincus qu’un New-U Evolution Mini-7 correctement attaché, avec son anse robuste et trop courte pour y insérer un cric, pourra mieux contrecarrer la plupart des attaques (autres que la meuleuse d’angle) que d’autres antivols au même prix. Mais si vous vous trouvez dans une zone à hauts risques (renseignez-vous auprès d’un magasin de vélos proche de chez vous si vous ne savez pas), ou si vous vivez à Manhattan, où seuls les modèles « New York » sont couverts par la protection antivol de Kryptonite, il est préférable d’oublier l’Evolution de taille standard à double verrouillage et d’opter pour le modèle au-dessus : le Kryptonite New York Fahgettaboudit.

Le choix haut de gamme : Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini

Un antivol encore plus robuste

Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.

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*Au moment de la publication, le prix était de 114,60 €

L’antivol en forme de U Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini est un dur à cuire. Il n’offre pas de fonctionnalités spéciales ni de fioritures, mais juste une présence bien solide : environ 2 kg de matériel. Il est doté d’une anse à double verrouillage en acier trempé et d’un renforcement métallique dans la barre transversale pour encore plus de sécurité. La surface transversale de son anse renforcée de 18 mm est deux fois plus grande que celle de l’anse de 13 mm de notre favori – il faut donc proportionnellement deux fois plus de temps pour arriver à la couper.

Cet antivol faisant partie de la ligne « New York » de Kryptonite, il est couvert par la protection antivol de la marque à Manhattan.

Le seul vrai inconvénient de ce modèle, mis à part son prix qui est supérieur à celui de notre favori, est qu’il pèse deux fois plus lourd que notre premier choix. Cependant, comme l’ont montré nos tests, un métal mieux renforcé est fondamental pour plus de sécurité. Par ailleurs, le New York Fahgettaboudit Mini n’est pas fourni avec une fixation au cas où vous souhaiteriez l’attacher à votre cadre (même si nous doutons qu’elle puisse rester en place avec un tel poids), ni avec un câble, que vous devrez acheter séparément. Si vous recherchez un tel niveau de sécurité, une petite chaîne comme la Kryptonite KryptoLok Series 2 995 Integrated ferait un bon antivol secondaire.

Peut aussi s’envisager : Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit

Le meilleur rapport qualité-prix

Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.

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Parfois, on a tout simplement besoin d’un antivol plus long. Si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui n’est pas doté d’un cadre classique, ou si vous attachez votre vélo à un large poteau, il vous faudra une chaîne. Selon nous, la chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit présente le meilleur rapport qualité prix de sa catégorie pour s’assurer une sécurité de haut niveau.

La chaîne est dotée de maillons en acier trempé de 14 mm et offre une longueur standard de 90 cm, ainsi qu’une version ultra-longue d’1,5 m. Elle est équipée d’une serrure à disques Kryptonite New York de 15 mm, avec un double mécanisme de verrouillage. Et étant donné qu’elle fait partie de la série New York de Kryptonite, elle est couverte par la protection antivol de la marque à Manhattan.

Une chaîne permet d’attacher facilement des pneus larges, des roues plus grandes ou plusieurs tubes à la fois grâce à sa longueur.

S’il nous a fallu moins de temps pour découper cette chaîne que pour venir à bout du U New York Fahgettaboudit Mini, nous pouvons toutefois conclure que leur niveau de sécurité est similaire. Cette chaîne offre une longueur plus pratique, et elle est plus simple à utiliser que la New York Legend de Kryptonite. Les seules chaînes que nous avons mis plus de temps à couper étaient la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, qui coûtent toutes deux beaucoup plus cher. La New York Legend a demandé environ 50 % de temps en plus pour un prix environ 50 % supérieur. Si la sécurité est votre préoccupation principale, nous pensons qu’il est plus judicieux d’utiliser cette somme d’argent pour acheter un antivol secondaire plus solide : vous bénéficierez ainsi d’une meilleure sécurité pour le même montant.

Entretien et maintenance

Les antivols doivent endurer une multitude de mauvais traitements : des chutes aux saletés de la route, en passant par la pluie et la neige. Heureusement, ceux que nous avons choisis sont très faciles à entretenir. Il suffit d’ouvrir l’antivol, de nettoyer les saletés à l’aide d’un chiffon, de vaporiser un peu de dégraissant si nécessaire, puis un lubrifiant sec (comme le lubrifiant sec Tri-Flow Superior (indisponible en France) ou le lubrifiant sec pour vélo Finish Line) et de faire tourner la clé dans la serrure. Kryptonite propose même des instructions à ce sujet sur son site. Si vous vivez dans une région au climat sec ou si l’antivol est rarement exposé aux intempéries, il est même inutile de procéder à cet entretien aussi souvent que la marque le recommande. Mais gardez bien en tête qu’il ne faut jamais forcer sur la clé pour la faire tourner. Si vous avez du mal à l’utiliser, commencez par vérifier si un peu de lubrifiant peut arranger les choses. Si ce n’est pas suffisant, essayez l’une des autres clés fournies avec l’antivol pour déterminer si votre clé habituelle est tordue ou endommagée.

La concurrence

Kryptonite Evolution Mini-7 : ce modèle, notre ancien favori, est presque identique à notre favori actuel, le New-U Mini-7. La principale différence, sur cette ancienne version, est qu’elle ne se verrouille que d’un côté, contrairement au New-U Mini-7, qui est doté d’un double mécanisme de verrouillage. L’anse de cet antivol est dotée d’un côté d’une extrémité courbée et de l’autre d’un pêne classique. Nous pensons cependant qu’il s’agit d’un très bon antivol si vous avez l’occasion de l’acheter en promotion. Mais comme le nouveau modèle à double verrouillage a rapidement remplacé cette version pour le même prix (voire moins cher), nous vous conseillons d’opter pour une sécurité renforcée et d’acheter plutôt le nouveau modèle.

L’extrémité courbée du Kryptonite Evolution Mini-7.

Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard : le Series 2 est le modèle combiné U et câble le moins cher de cette marque réputée. Il utilise un mécanisme de serrure à disques et vous pouvez ajouter la protection antivol de Kryptonite en option. Le principal problème de cet antivol reste qu’il est uniquement renforcé au niveau du revêtement, ce qui signifie que les pinces coupe boulons peuvent le couper. La plupart des U peuvent être sectionnés rapidement et sans bruit à l’aide d’une pince de ce type. Il est donc préférable, selon nous, d’acheter un antivol mieux renforcé, comme notre favori, qui coûte environ 30 % plus cher, pour dissuader tous les voleurs qui ne sont pas équipés des outils nécessaires.

Chaîne Kryptonite KryptoLok Series 2 955 Integrated : pour son prix, c’est une excellente chaîne. Son plus gros inconvénient est qu’un voleur peut la couper à l’aide d’un coupe boulons, mais lors de nos tests, la forme carrée de la chaîne de 9 mm a eu tendance à la faire glisser des mâchoires de la pince, et il nous a fallu fournir pas mal d’efforts pour réussir à la casser. En ce qui concerne la solidité et le temps nécessaire pour en venir à bout, la chaîne Series 2 a fait aussi bien que l’ABUS Granit CityChain X-Plus pour un quart de son prix. Elle fera un très bon antivol secondaire ou un antivol principal, mais moins sûr, car nous avons trouvé qu’elle était beaucoup plus difficile à sectionner que le U Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard.

Chaîne Kryptonite New York Legend : il s’agit de la chaîne la plus solide que nous avons testée. Elle est dotée de maillons renforcés de 15 mm avec une serrure dissimulée – le voleur ne pourra donc s’attaquer qu’à la chaîne. Pour la couper, il faut environ une minute, soit à peu près le même temps que le U Fahgettaboudit Mini. Mais étant donné le volume et le design de son cadenas, la chaîne New York Legend est difficile à trimballer et à utiliser plusieurs fois dans la journée. Elle convient mieux à ceux qui peuvent la laisser attachée à un point fixe. Si vous envisagez de laisser une chaîne antivol attachée seule, devant votre lieu de travail ou votre domicile, nous vous recommandons de retirer la protection en nylon qui l’entoure (au risque d’égratigner la peinture) pour pouvoir repérer toute tentative de sabotage. On nous a en effet rapporté que des voleurs soulevaient la protection de la chaîne laissée seule, la coupaient pendant la nuit, puis remettaient la protection en place et revenaient un peu plus tard, une fois le vélo attaché avec, et libéraient la chaîne d’un simple coup de couteau. C’est l’une des raisons pour lesquelles les chaînes ABUS sont dotées d’une protection inamovible.

Kryptonite New York Noose : cette chaîne est plus légère et moins chère que la New York Fahgettaboudit, et par conséquent, elle offre un niveau de sécurité légèrement inférieur. Elle ne présente pas de véritable vulnérabilité, mais si vous recherchez un bon niveau de sécurité, autant opter pour le modèle au-dessus, la chaîne Fahgettaboudit.

OnGuard Brute STD : lors de nos tests, ce U a obtenu un temps de coupe très satisfaisant, entre l’ABUS U-Lock Granit X-Plus et le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini. Mais malgré son double verrouillage, il y avait tellement de jeu que nous avons pu le retirer après une seule coupe. Le gros problème de cet antivol, et de tous les antivols OnGuard que nous avons testés, est le mécanisme de verrouillage en lui-même, qui est particulièrement simple à crocheter, même lorsqu’on ne dispose pas d’un outil sophistiqué ou de compétences particulières.

OnGuard Beast 8016 (indisponible en France) : encore une fois, cette chaîne a obtenu de bons résultats lors de nos tests de solidité, et les temps de coupe étaient proches de ceux de nos favoris, mais l’énorme lacune de tous les antivols OnGuard est qu’ils sont faciles à crocheter. Nous ne pouvons vraiment pas recommander un antivol qui est si simple à ouvrir.

OnGuard Pitbull STD : ce modèle est le moins cher de la gamme de U OnGuard. Il utilise une anse plus fine et n’a pas de protection anti poussière et sécurité, au niveau de la clavette. De toute façon, on peut également crocheter cet antivol très facilement, ce qui est dommage car les antivols OnGuard s’en sont bien sortis en ce qui concerne les autres tests.

Antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus : Grâce à son design et à celui de son support de fixation, cet antivol est, de loin, le plus agréable à transporter. Il se plie en effet de façon très compacte et, placé à l’intérieur de son étui fixé au cadre, il ne fait aucun bruit pendant le trajet. Cependant, son niveau de sécurité n’est pas aussi élevé qu’annoncé, et un voleur peut facilement en venir à bout en perçant à travers les goupilles de raccordement qui relient les maillons. Avec un peu de patience, j’ai aussi pu faire sauter les maillons en insérant une grande pince coupe boulons au niveau des jointures, comme on peut le voir dans cette vidéo d’House of Chain avec une version plus petite de l’antivol Bordo. C’est un modèle qui peut passer dans une zone peu risquée, mais son prix est trop élevé par rapport au niveau de protection qu’il offre.

U ABUS Granit X-Plus : si ce U est l’un des plus légers par rapport à sa taille, il nous a fallu beaucoup moins de temps pour le couper que notre « favori haut de gamme » Kryptonite, et il coûte beaucoup plus cher. Le boîtier en plastique qui entoure la barre transversale semble plus encombrant qu’autre chose. Cet antivol a des atouts, mais d’autres modèles sont plus sûrs tout en coûtant moins cher.

ABUS U-Lock U-mini 40 (indisponible en France) : nous avons d’abord pensé que cet antivol, qui coûte à peine plus cher que notre favori, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, pourrait décrocher la médaille d’or. Les deux extrémités de l’anse se verrouillent et résistent aux torsions, ce qui signifie qu’un voleur doit réaliser deux coupes pour le libérer de la plupart des points fixes. Il est également doté du mécanisme à disques haute qualité d’ABUS et d’une anse de 14 mm de diamètre, deux avantages dont sont dépourvus les modèles ABUS Ultra 410 et New-U Evolution Mini-7. Mais malheureusement, lors de nos tests, nous avons réussi à couper l’antivol très facilement à l’aide d’une pince coupe boulons — c’est même l’un des modèles qui a été le plus simple à ouvrir, en réalité, et il a finalement affiché des résultats similaires à ceux du U Kryptonite Series 2 Standard.

U Blackburn San Quentin (indisponible en France) : nous avons mis à peine plus de 20 secondes pour couper cet antivol à l’aide de la meuleuse, ce qui le positionne en milieu de peloton. Mais il remuait beaucoup après une seule coupe, suffisamment pour qu’un voleur puisse le retirer de son point d’attache. Il est par ailleurs doté d’un boîtier en plastique dur et d’un manchon interne en plastique qui maintient le mécanisme de verrouillage, et les deux risquent de poser des problèmes de durabilité à long terme. Les commentaires laissés sur Amazon confirment en effet qu’à de nombreuses reprises, les protections en plastique se sont cassées ou sont tombées, laissant à découvert le corps de l’antivol, qui risque alors de rayer le vélo. La résistance de l’acier est satisfaisante, mais la protection et les parties internes doivent être améliorées.

Chaîne et cadenas Blackburn Attica (indisponible en France) : la partie cadenas de cet antivol connaît les mêmes problèmes de durabilité que le U Blackburn, étant donné qu’il s’agit du même modèle mais en plus petit. Lors de nos tests, le temps de coupe a été dans la moyenne, aussi bien pour la chaîne que pour le cadenas, classant cette chaîne en milieu de peloton.

Hiplok Gold : le design de cette chaîne vous permet de la porter autour de la taille sans la fermer - porter sur soi une chaîne fermée est d’ailleurs à proscrire totalement en raison des risques de perte des clés, de blocage de l’antivol, d’accident… et les équipes paramédicales doivent pouvoir retirer l’antivol facilement en cas d’urgence. C’est un atout intéressant, mais des attaches Zip ou une bande Velcro peuvent offrir la même fonctionnalité sur la majorité des chaînes, pourvu qu’elles soient assez longues. Dans nos tests, le temps de coupe pour cet antivol a été parmi les plus rapides. Son vrai bémol : nous avons pu la couper rapidement avec une grande pince coupe boulons. Il faudrait que la chaîne soit légèrement plus épaisse pour que nous la classions parmi les meilleurs antivols.

Hiplok D Bike Lock (indisponible en France) : les attaches en plastique à l’arrière de ce U permettent de le porter à la ceinture ou de l’accrocher à son pantalon. Une fonctionnalité qui marche vraiment et qui s’avère utile, car la plupart des supports de fixation pour les antivols U ne sont pas très efficaces et ont tendance à faire du bruit et à se desserrer. L’antivol est par ailleurs doté d’une anse renforcée à double verrouillage, et nous n’avons pas réussi à la couper avec une pince coupe boulons. Elle intègre une serrure à paillettes, mais de bien meilleure qualité que sur les modèles OnGuard. Un voleur peut malgré tout la crocheter avec des outils plus simples que dans le cas d’une serrure à disques, et peut-être avec un « passe-partout », mais elle nous a semblé offrir un bien meilleur niveau de sécurité que tous les autres modèles OnGuard. Néanmoins, malgré son double verrouillage, l’anse bougeait beaucoup après la première coupe lors de nos tests, suffisamment pour qu’un voleur puisse la retirer de nombreux points fixes. En raison de cet inconvénient, et de son prix supérieur à celui de notre favori, nous avons décidé de ne pas la sélectionner, mais en ce qui concerne les autres points, ce modèle semble être un bon antivol.

RockyMounts Compton Large (indisponible en France) : cet antivol, qui vient juste de sortir aux États-Unis, est l’un des plus lourds que nous avons testés. Il est en acier inoxydable, avec une anse de 18 mm. L’acier inoxydable est plus dur que l’acier à faible teneur en carbone, mais il est beaucoup moins robuste que l’acier endurci. Nous avons pu le constater lors de nos tests, puisqu’il a résisté deux fois moins longtemps que les modèles Artago et Kryptonite, qui intègrent aussi une anse de 18 mm. Il ne nous a fallu en outre que 90 secondes pour couper le Compton Large à la main à l’aide d’une scie à métaux. Par ailleurs, avec ses rebords en acier tranchant, sans protection vinyle, il s’agit de l’antivol le moins ergonomique que nous avons testé. Bien que ce ne soit pas l’antivol qui offre le meilleur niveau de sécurité, c’est celui que nous choisirions comme arme si une bagarre venait à se déclencher chez Wirecutter…

Knog Strongman (indisponible en France) : ce petit antivol présente selon nous de nombreux avantages. Il est presque entièrement recouvert d’une épaisse protection en silicone, ce qui en fait un antivol anti rayures et silencieux pendant les trajets. Néanmoins lors de nos tests, malgré son anse à deux verrouillages, nous avons constaté qu’après une seule coupe, il se formait un très gros écart entre les deux parties sectionnées. Étant donné qu’il coûte beaucoup plus cher que notre favori, sans offrir des avantages considérables, et en gardant à l’esprit les nombreux avis d’acheteurs sur Amazon qui indiquent que le mécanisme se rouille et devient difficile à ouvrir avec le temps, nous avons été forcés de passer notre chemin.

TiGr Mini : cet antivol a fait ses débuts sur le site de financement participatif Kickstarter. Le corps principal, qui est en titane, est de conception souple et très légère. Son système de fixation pour cadre est notre favori parmi tous les antivols que nous avons testés, et il est fabriqué aux États-Unis. Son point noir : il succombe très facilement aux pinces coupe boulons, bien que le fabricant revendique le contraire. Nous avons identifié un vrai point faible entre l’anse principale et le mécanisme de verrouillage, un espace qui permet même à une petite pince coupante d’ouvrir l’antivol. Par ailleurs, le titane est assez solide mais n’est pas forcément dur, et nous avons réussi à scier le Mini en moins de 30 secondes en le maintenant dans un étau.

Litelok (indisponible en France) : nous avons trouvé que le bandeau de cet antivol était extrêmement difficile à couper sans outil électrique. Disposer des câbles sur une large bande métallique est une très bonne idée et ce système ralentit ce type d’attaque, même si on peut en venir à bout avec un peu de patience. Mais cet antivol présente un problème majeur selon nous : nous n’avons eu besoin que d’une petite pince coupe boulons pour forcer le mécanisme de verrouillage (c’est à cet endroit-là que les voleurs coupent généralement les antivols en forme de câble, car c’est plus rapide). L’intégralité du mécanisme s’est ouvert pour révéler les fines bandes métalliques qui relient une tige, qui constitue le loquet, à l’antivol. Il a suffi de faire une deuxième coupe sur cette tige pour que l’antivol s’ouvre.

Les évolutions à venir : les antivols connectés

ABUS vient de sortir une nouvelle version de son antivol pliant avec une alarme intégrée, le Bordo Alarm 6000a. Selon nous, le mécanisme de pliage de la version que nous avions testée précédemment le rendait trop vulnérable face aux attaques, mais nous prévoyons de tester ce nouveau modèle afin de voir s’il bénéficie d’améliorations notables au cas où le système de détection de mouvements ne suffirait à dissuader les voleurs.

Comme c’est le cas désormais dans de nombreux secteurs, l’Internet des objets connectés semble pouvoir s’étendre aux antivols : les fabricants essayent d’enrichir leurs offres en connectant leurs antivols au Web. Mais le service est plus compliqué à fournir pour un objet mobile de ce type que pour un réfrigérateur ou un micro-ondes. Sans réseau Wi-Fi, il faut passer par la 4G (avec généralement un abonnement mensuel) ou par une connexion Bluetooth (qui a une portée limitée). Même si aucun des dispositifs antivol connectés présentés ci-dessous ne semble être encore au point, nous avons commencé à les étudier en espérant qu’ils pourront bientôt s’avérer utiles.

Pour ce guide, nous voulions tester l’antivol de vélo électronique Lattis Ellipse, qui utilise la technologie Bluetooth pour vous avertir si quelqu’un est en train de trafiquer votre antivol, mais au moment où nous nous sommes renseignés, l’antivol n’était toujours pas disponible à la vente. Nous doutons par ailleurs que sa connexion Bluetooth puisse avoir une portée au-delà de l’autre côté de la rue, voire qu’elle puisse traverser un mur. Attendons de voir.

LINKA propose également un nouvel antivol à cadre connecté doté d’une alarme mais il permet uniquement de fixer la roue au cadre du vélo, et on aura besoin d’un antivol supplémentaire pour attacher le vélo à un point fixe. Son système de déverrouillage automatique par Bluetooth, comparable à celui du Lattis, présente les mêmes motifs d’inquiétude.

Pour veiller sur votre vélo, vous pouvez bien sûr l’attacher de la façon la plus sûre possible, mais aussi tenter de suivre sa trace une fois qu’il a été volé. Des antivols comme le Boomerang CycloTrac, le Spot Trace et le Spybike Top Cap Tracker sont tous conçus pour envoyer une alerte sur votre téléphone si votre vélo est déplacé, avant de commencer à vous adresser des informations de suivi. Pour fonctionner, il faut que le ciel soit dégagé afin qu’ils puissent être détectés par les GPS des satellites, et que vous disposiez d’un abonnement mensuel pour recevoir les données via un réseau de téléphonie mobile. Cependant, si le voleur parvient à les arracher, ces antivols deviennent inutiles.

Les autres types de balises qui commencent à avoir la cote sont les dispositifs de suivi Bluetooth comme Tile et TrackR, qui utilisent des systèmes Bluetooth passifs associés à une application communautaire, sans GPS. Pour que ça marche, il faut cependant que vous soyez (ou bien quelqu’un d’autre équipé de l’application) à moins de 300 mètres de votre vélo pour le détecter. Ce système peut fonctionner dans certains lieux et s’avérer complètement inutile dans d’autres. Cela reviendrait à essayer de retrouver votre enceinte Bluetooth en arpentant toutes les rues de la ville dans l’espoir que votre téléphone parvienne à se connecter à elle.

Sources

  1. John Edgar Park, créateur, écrivain et amateur du crochetage de serrures de puis plus de 20 ans, interview

  2. Mark Podob, vice-président Marketing et ventes de Metlab, interview

  3. Shane D. Johnson, Aiden Sidebottom, Adam Thorpe, Problem-Oriented Guides for Police Problem-Specific Guides Series No. 52 : Bicycle Theft (PDF), ministère de la Justice américain

  4. Traitement thermique, Wikipédia, 14 juin 2017

Récapitulatif

Notre sélection des meilleurs antivols de vélo :

Duncan Niederlitz (journaliste Wirecutter) et Béatrice Catanese (traduction française)

Le Figaro

Un embargo européen sur le pétrole russe poserait un «réel problème» pour le gazole, met en garde Barbara Pompili

En France, la part des gazoles dans la consommation de carburants routiers reste encore prépondérante à 75,7% en février 2022.

Un éventuel embargo européen sur le pétrole russe poserait un «réel problème» pour le gazole , dont l'Europe est une grande consommatrice, a mis en garde mercredi la ministre française de la Transition énergétique. «Nous avons en Europe et en France à faire face à ce besoin de diesel, qui risque de se faire de plus en plus crucial si des décisions sont prises dans les jours ou les semaines à venir», a déclaré Barbara Pompili, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.

À lire aussiPétrole russe: difficile de remplacer l'or noir de Moscou

L'Union européenne réfléchit à un embargo sur le pétrole russe, une possibilité qui devrait être évoquée lors des sommets de l'UE, de l'Otan et du G7 ces prochains jours. «Ces trois sommets vont être certainement l'occasion de nouvelles discussions sur des sanctions et donc d'éventuelles sanctions sur les importations de pétrole», a noté Barbara Pompili, qui s'exprimait lors de la réunion ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à Paris. «Il faut savoir que chez nous ça va poser un réel problème pour le diesel et que cela va aller bien au-delà des problèmes sur le pétrole que nous pouvons avoir», a-t-elle souligné.

Possible importations de gazole d'autres continents

La Russie, plus gros exportateur au monde de pétrole, produit quelque 11 millions de barils par jour de pétrole brut, dont un peu plus de 5 millions sont exportés. Mais le pays exporte aussi 1,5 million de barils par jour de gazole, dont l'Europe et notamment la France - qui n'en produisent pas assez - sont très friandes.

En France, la part des gazoles dans la consommation de carburants routiers reste encore prépondérante à 75,7% en février 2022, selon les chiffres des professionnels du secteur pétrolier.

Le groupe français TotalEnergies, qui a annoncé mardi soir renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année, a indiqué qu'il ferait venir du gazole d'autres continents, notamment de sa raffinerie Satorp (partagée avec Saudi Aramco) en Arabie saoudite.

L'AIE a publié récemment des plans en 10 points pour réduire la dépendance européenne au pétrole et au gaz russes. «Nous ne pouvons pas nous passer d'une analyse du même type sur la question du diesel et sur le besoin que nous aurons tous d'être solidaires notamment en travaillant sur les réserves stratégiques», a plaidé Barbara Pompili.

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Le Monde

Tract

23 mars 202223 mars 2022uneanneeaulycee

Tweet

La question des (bons) enseignants s’invite dans la campagne présidentielle…

TweetActualité 23 mars 2022 à 12:30

Vraiment excellent, mais il manque une option que propose le Grand Mage Mamad … qui répare même les motos russes (Authentique !!!)

Répondre 23 mars 2022 à 14:15

Le « dégel hypothétique du point d’indice  » ?

Vous voulez dire la raspoutitsa ?

Répondre 23 mars 2022 à 18:15

Moi, mon mage BonProf à moi il est bien mieux. Il fait aussi garde d’enfants, animateur périscolaire, cuistot, et même chauffeur de bus scolaire.

Répondre
Le Monde

Chine : crash d’un avion Boeing 737

22 mars 2022Cartooning for Peace

Urbs (France)

Un avion Boeing 737 de la compagnie China Eastern Airlines s’est écrasé près de la ville de Wuzhou (Chine), lundi 21 mars, provoquant la mort de 132 personnes. Le président Xi Jinping s’est dit « choqué » par la tragédie et appelle à « déterminer au plus vite les causes de l’accident ». Un coup dur pour la compagnie américaine Boeing dépendante des commandes chinoises. Cet évènement ternit un peu plus les relations politiques et commerciales entre Washington et Pékin.

Non classé737avionBoeingChina Eastern AirlinesChinecrashEtats-UnisXi Jinping
L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

pétroleéconomieÉnergie
Le Figaro

Samuel Fitoussi et Pierre Valentin: «Sur les campus américains, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent»

Pierre Valentin

TRIBUNE - Dans les plus prestigieuses universités américaines, les étudiants progressistes sont devenus des princesses au petit pois, surprotégés, hygiénistes et traumatisés par la liberté d’expression, analysent finement les deux jeunes auteurs.

Samuel Fitoussi est fondateur de «La Gazette de l’étudiant». Pierre Valentin est l’auteur de la note «L’idéologie woke» pour la Fondapol.

La scène se déroule le samedi 4 décembre 2021 dans la bibliothèque de la prestigieuse université de Yale. Il est 21h30, un étudiant finit de travailler. Pour décompresser, il s’assoit sur un canapé, lance un film sur son ordinateur et enlève son masque. Il est seul dans la pièce. De l’extérieur, une étudiante l’aperçoit, déboule dans la salle et lui ordonne, furieuse, de remettre son masque. Plutôt que d’obéir, le jeune homme se lève, range ses affaires et quitte les lieux. Sa contemptrice en profite pour faire deux choses: lui adresser un doigt d’honneur, et le filmer pour constituer un dossier à charge.

Deux jours plus tard, l’étudiant reçoit une lettre de l’administration l’informant qu’il a été signalé pour «mise en danger de la santé d’autrui». Au terme d’une enquête disciplinaire, il est reconnu coupable et menacé d’expulsion définitive du campus en cas de récidive. Le jour de l’incident, le taux de vaccination à Yale était de précisément 100%, les non-vaccinés étant interdits de campus.

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Cet évènement est révélateur de l’ambiance qui règne sur certains campus américains depuis deux ans. De nombreuses universités d’élite, dont celles de Yale, Harvard, Brown, Carnegie Melon, ou encore John Hopkins, ont créé des plateformes de dénonciation anonymes pour signaler les manquements aux règles sanitaires. Résultat: le renforcement du pouvoir de la minorité la plus intolérante - ou qui manifeste une aversion maximale au risque - et l’apparition d’une norme sociale dictée davantage par un conformisme précautionneux que par une réelle adhésion de la majorité aux règles.

Toujours à Yale, lorsque la vague Delta est arrivée, l’université a interdit les «salutations par contact rapproché, y compris les poignées de main». Face à la menace Omicron, l’institution est allée plus loin, interdisant aux étudiants de se rendre dans les commerces ou restaurants environnants pendant plus d’un mois, de façon à transformer le campus en «zone de quarantaine». En février 2022, un étudiant est allé dîner dans la ville la plus proche. Bien mal lui en a pris. Obtenant sur Instagram la preuve de cette sortie (la surveillance s’étend aux réseaux sociaux), un défenseur zélé de la santé des autres l’a anonymement dénoncé. L’auteur de la faute a reçu une lettre de l’administration l’obligeant à prendre rendez-vous avec un «conseiller en santé publique».

Ce climat policier a un effet délétère sur l’ambiance et les possibilités d’épanouissement pour les étudiants. À l’automne 2020, Jack Barker, étudiant en dernière année à Yale, a invité quelques amis dans sa chambre. Un groupe d’étudiants, mandaté par l’université pour veiller au respect des règles sanitaires (ils sont «coordinateurs santé publique») entend du bruit et entre sans frapper. Ils brandissent leurs portables pour filmer la scène, espérant obtenir la preuve d’un flagrant délit (non-respect du port du masque, plus de 10 dans la pièce…). Dans une tribune publiée dans USA Today, quotidien américain, Barker explique que cet évènement a inauguré le début de deux années infernales. «Dans sa maison de retraite, mon grand-père octogénaire est soumis à moins de restrictions que le corps étudiant de Yale», conclut-il à regret. Depuis le début de la pandémie, aucun décès lié au Covid n’a été recensé sur le campus de Yale, mais en mars 2021 une jeune fille s’est suicidée. En cause: l’isolement et l’anxiété provoqués par les mesures sanitaires.

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Une sensation d’éternel recommencement a pu alimenter la détresse des étudiants. En décembre dernier, presque deux ans après les premières fermetures, les universités de Princeton, Pennsylvanie, New York et Cornell (parmi d’autres) ont annoncé que les examens de fin de trimestre se dérouleraient en ligne. L’université de New York a annulé tous les rassemblements non-essentiels, fermé les espaces communs (dortoirs, cuisines…) et interdit aux groupes d’études de se réunir en personne. Les mesures ont été assouplies en février… jusqu’au prochain variant? Certains remarquent, non sans une certaine ironie, que la mouvance anti-vaccin et l’élite progressiste du pays se ressemblent: comme les premiers, les seconds semblent avoir peu confiance en l’efficacité du vaccin puisqu’ils continuent, malgré leurs trois doses, à porter des masques FFP2, à réclamer des fermetures et à éviter les non-vaccinés comme la peste. À l’université de Californie, les cours devaient reprendre en présentiel le 10 janvier dernier. «Il est temps d’accepter l’endémisation du Covid-19», écrivait Gary May, directeur de l’établissement. Sa décision a provoqué un scandale, une pétition signée par 7500 élèves l’a accusé «d’oublier les personnes immunodéprimées, les handicapés, les non-vaccinés et les enfants». La réouverture a été repoussée au 31 janvier.

L’anecdote est révélatrice d’une différence fondamentale entre les restrictions subies en Europe et aux États-Unis: outre-Atlantique, les mesures ne sont pas imposées par le haut, mais sont souvent le résultat d’une décision de l’institution (universités, entreprises, salles de spectacles…) sous pression de ses propres membres. Comme l’écrit le politologue Ross Douthat dans le New York Times : «Nous avons un régime de surveillance Covid, mais ce n’est pas un régime imposé par un groupe restreint de technocrates à la grande masse, comme en Europe ou en Australie. Il s’agit d’un régime imposé par les élites à elles-mêmes, dans lequel des personnes très instruites et très vaccinées s’autodisciplinent rigoureusement.»

Reste une question: pourquoi les institutions les plus progressistes - les universités d’élite en offrent un exemple frappant - ont-elles été les plus restrictionnistes? Une étude du Pew Research Center, think-tank américain, montre qu’aux États-Unis, 52% des électeurs de droite jugent que les libertés ont été trop restreintes ; ils ne sont que 19% à le penser chez les centristes et 7% chez les électeurs de gauche.

Nous pouvons conjecturer l’avènement d’une nouvelle culture commune au sein de la jeunesse occidentale: le «safetyism», que l’on pourrait traduire en français par «protectionnite» ou «sécuritarisme». Dans leur ouvrage The Coddling of the American Mind, où ils étudient notamment les ressorts psychologiques du phénomène woke, les psychologues américains Jonathan Haidt et Greg Lukianoff en donnent la définition suivante: «Une culture où la sécurité devient une valeur sacrée, ce qui signifie que l’on devient réticents aux compromis requis par d’autres préoccupations pratiques et morales». Ces jeunes - souvent issus des classes aisées - sont obsédés par leur «sécurité» individuelle et donc prêts à sacrifier leur santé, l’économie, l’avenir de leur pays ou le lien social pour «survivre» à un virus qui leur est globalement inoffensif. Dans cet esprit, les jeunes étudiants wokes sacrifient allègrement la liberté d’expression sur l’autel du principe sécuritaire. Il vaut mieux que tous se taisent à jamais plutôt qu’un seul individu ne soit heurté dans sa sensibilité ; il vaut mieux que tous soient à jamais confinés plutôt qu’une seule personne ne se retrouve contaminée.

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La sécurité individuelle (physique ou émotionnelle) représentant la valeur sacrée, c’est à la société tout entière de s’adapter au paradigme du plus intolérant. Il est donc tout à fait cohérent que depuis deux ans, les étudiants qui manifestent une aversion maximale au risque se soient sentis légitimes à réclamer des sacrifices aux autres. Sur les campus, «l’égoïste» était l’étudiant qui portait mal son masque et non celui qui l’imposait à tous ses amis pour réduire son propre risque de tomber malade.

Au-delà de l’obsession sécuritaire, on retrouve un thème central dans le logiciel woke: la sacralisation de la victime et son corollaire, l’extension infinie du domaine de la victimisation. La crise sanitaire a fourni aux étudiants une nouvelle grille de lecture: tout étudiant exposé sans consentement au visage découvert d’un autre étudiant était une victime (on lui a permis de dénoncer son bourreau) ; tout étudiant exposé sans consentement à un non-vacciné était une victime (on a expulsé les non-vaccinés du campus) ; tout étudiant contaminé malgré son parfait respect des gestes barrières était une victime (victime de l’irresponsabilité des autres). Dans l’esprit de certains, le droit à la non-contamination est devenu un droit humain inaliénable.

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La notion de «contagion» hante également les esprits des militants woke. Figure de proue de la French Theory, Jacques Derrida expliquait en 1994 que l’on pouvait résumer «la matrice de tout ce [qu’il] a fait depuis qu’il a commencé à écrire» à une «parasitologie, une virologie». En 2016, Breanne Fahs et Michael Karger, universitaires féministes, reprenaient - sans doute sans le savoir - cette idée: «L’une des priorités pédagogiques des Women’s studies sera de former les étudiants […] à servir de “virus” symboliques qui infectent, déstabilisent et perturbent les domaines traditionnels».

Cette logique éclaire notamment la notion «d’infréquentabilité» dans le wokisme, qui peut fonctionner par contamination: la proximité - même purement géographique - avec un infréquentable peut se révéler suffisante pour vous rendre infréquentable. Ce serait ainsi que le virus de la domination se répandrait. Le «problème» posé par la présence d’un étudiant non-masqué dans une salle vide doit être analysé sous ce prisme: s’il risque peu de contaminer les meubles, il risque surtout de parasiter les esprits de ceux qui l’apercevraient et de détourner des attitudes vertueuses (le respect des gestes barrières). Le militant woke possède donc le devoir d’être intolérant (de dénoncer ses pairs), car sa tolérance pourrait ouvrir la porte à la prolifération de comportements irresponsables. Cette mentalité ne peut produire qu’un incroyable conformisme, les attitudes transgressives étant toujours suspectées de représenter une influence néfaste.

Pour l’étudiant woke comme pour l’étudiant terrifié par le Covid, le monde est donc fondamentalement dangereux, hostile, mauvais. De ce point de vue, les protocoles sanitaires draconiens peuvent être vus comme le parachèvement d’un processus déjà à l’œuvre dans les milieux sous influence woke: l’empoisonnement des relations humaines au nom de la sécurité. La révolution MeToo avait tendu les rapports entre hommes et femme, l’antiracisme identitaire celui entre étudiants aux couleurs de peau différentes, et voilà que la peur d’un virus rend suspecte chaque interaction sociale non conforme à certaines règles d’hygiène. La plateforme de dénonciation anonyme de l’université de Harvard permet non seulement de signaler des manquements aux règles sanitaires, mais aussi les «incidents liés aux préjugés». Convergence des luttes?

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Ce nouveau paradigme mental ne cesse de s’étendre chez nos futures élites et préfigure peut-être l’avènement d’un monde que l’on pourrait qualifier de «post-hobbesien». Hobbesien dans la mesure où la seule finalité de la vie devient la survie (réduisant le but de toute politique à celui de la garantie de la sécurité individuelle) et «post» dans la mesure où cette génération qui s’imagine habiter une forme d’état de nature d’une brutalité inouïe vit en réalité dans le conte de la princesse au petit pois. Dans un monde réellement hobbesien - pensé dans un contexte de souvenir des guerres de religions du XVIe siècle et de la guerre civile anglaise au XVIIe siècle - leurs chances de survie auraient été faibles. Nous avons là un paradoxe tocquevillien: telle la princesse incapable de dormir à cause d’un seul petit pois sous ses vingt matelas, les nuits des étudiants occidentaux se font de plus en plus plaintives à mesure que diminue le nombre de pois. Seule une génération extraordinairement privilégiée pouvait concevoir la notion de «privilège blanc» ; seuls des étudiants à l’abri d’agressions réelles pouvaient théoriser la «microagression».

Malheureusement, la surprotection est un processus qui s’autoalimente: la fragilité́ qu’elle entraîne génère à son tour un besoin de surprotection. Qui nous protégera de la surprotection?

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Russie, Chine, Turquie: «Quand les empires contre-attaquent»

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Le Monde

Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19

Les Vingt-Sept se réunissent à Bruxelles jeudi et vendredi pour un sommet consacré à la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l’UE. Les Européens restent très divisés sur l’instauration d’un prix plafond de l’énergie ou une réforme du marché de l’électricité.

Quinze jours après s’être réunis au château de Versailles, les chefs d’Etat et de gouvernement européens se retrouveront, jeudi 24 et vendredi 25 mars, à Bruxelles, pour un sommet qui sera très largement consacré à la guerre en Ukraine et à ses multiples conséquences pour l’Union européenne (UE). La question de l’énergie occupera une bonne part des discussions, alors que la flambée des prix pèse sur la reprise post-Covid et que les Vingt-Sept cherchent à réduire leur dépendance à l’égard de la Russie, d’où provient une grande partie de leurs importations de gaz (40 %), de pétrole (25 %) et de charbon (46 %).

Si, à ce stade, les Européens ne sont pas encore prêts à décréter un embargo sur le pétrole et le gaz russes, ils ne peuvent pour autant pas exclure cette hypothèse. Pas plus qu’ils ne peuvent être certains que Moscou ne décidera pas, à un moment ou un autre, de leur couper le robinet du gaz. A Versailles, ils sont donc convenus de « se défaire progressivement de [leur] dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes, et ce, dès que possible », pouvait-on lire dans leur déclaration commune.

Flambée des prix de l’énergie, difficultés d’approvisionnement : pour les artisans, « ça va être de pire en pire... Même avec le Covid, on n’a jamais vu ça »

Entre leurs réserves et les achats de gaz qu’ils ont contractés ces dernières semaines auprès d’autres pays que la Russie, les Vingt-Sept affirment avoir de quoi finir la période hivernale sans trop de difficultés. En revanche, ils ne sont pas encore en mesure de se passer de l’énergie russe l’hiver suivant. Dans ce contexte, la Commission européenne devrait faire plusieurs propositions, mercredi, afin qu’ils s’y préparent.

Remplir les réservoirs

Celle-ci devrait présenter un projet de directive, dont les Vingt-Sept discuteront jeudi et vendredi, afin de les obliger à remplir à 90 % leurs réservoirs de gaz au 1er novembre, avant chaque période hivernale. Aujourd’hui, les capacités de stockage des Européens sont utilisées seulement à hauteur de 26 %. Certains Etats membres, comme la France, ont des capacités de stockage, d’autres n’en ont pas mais devraient aussi, analyse la Commission, participer à l’effort commun.

L’exécutif communautaire devrait aussi proposer aux Vingt-Sept d’acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19. Une option qu’avait évoquée l’Espagne dès l’automne 2021, quand les prix de l’énergie avaient commencé à flamber, mais qui, à l’époque, n’avait pas rencontré beaucoup d’enthousiasme chez ses partenaires.

Aujourd’hui, même si nombre de détails restent à peaufiner, les esprits sont plus mûrs et cette piste semble désormais faire consensus. Le projet de conclusions du conseil de jeudi et vendredi indique d’ailleurs que les Etats membres et la Commission vont « travailler ensemble à l’achat commun de gaz naturel, de gaz naturel liquéfié et d’hydrogène ».

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BBC

Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

By Suzanne BearneBusiness reporter

Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

"I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

"It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

"Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

"Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

"If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

"One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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Le Monde

Le système scolaire au risque d’une fièvre de l’évaluation

Le quinquennat qui s’achève aura vu se multiplier les indicateurs de performance des élèves et des établissements. Un « pilotage par l’évaluation » qui rencontre encore des résistances dans la communauté éducative.

C’est un rendez-vous désormais bien connu : le 23 mars, comme chaque année, l’éducation nationale met en ligne ses indicateurs de valeur ajoutée des lycées (IVAL). Sur la base des résultats au baccalauréat, les IVAL comparent les établissements de même profil pour évaluer leur capacité à accompagner leurs élèves jusqu’à l’examen. Ces indicateurs sont l’un des multiples thermomètres dont dispose l’éducation nationale pour mesurer ses propres performances. Ils sont publics et font bien souvent l’objet de « tableaux d’honneur » et autres palmarès dans la presse – à rebours, parfois, de ce que l’éducation nationale voudrait mettre en valeur, puisque les taux « bruts » de réussite et de mention mettent en avant les lycées privés.

Neutre, sélectif ou performant : les résultats des lycées passés au crible

Les IVAL sont symptomatiques du rapport complexe qu’entretient l’école française avec l’évaluation. Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a fait du pilotage par l’évaluation un véritable mantra. L’un des objectifs assumés est de briser l’effet de surprise des évaluations internationales, dans lesquelles la France a eu tendance à « redécouvrir » régulièrement ses piètres performances. « Briser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température », écrivait ainsi Jean-Michel Blanquer dans son livre Construisons ensemble l’école de la confiance (Odile Jacob, 2018), où il plaidait pour une évaluation « moteur de progrès ».

Des tests standardisés ont ainsi vu le jour en CP, CE1 et 6e pour mesurer, entre autres, les effets de la politique de dédoublement des classes, mise en place dès le début du quinquennat. Mais Jean-Michel Blanquer a également créé un Conseil d’évaluation de l’école, inscrit dans la loi pour une école de la confiance de 2019, qui vient de finir d’évaluer 950 établissements du secondaire, en majorité des collèges, sur des sujets aussi divers que le bien-être des élèves, le bâti scolaire et les relations des enseignants avec leur hiérarchie. Le président candidat, Emmanuel Macron, a déclaré, lors de la présentation de son programme, le 17 mars, qu’il souhaitait rendre publiques ces évaluations qui concerneront, à terme, l’ensemble des écoles et établissements secondaires.

Emmanuel Macron promet un « nouveau pacte avec les enseignants »

Résistance de la part des enseignants

Le système dispose pourtant d’outils d’évaluation depuis longtemps. Les suivis de cohorte existent depuis 1973 et les tests standardisés depuis 1989. « Publier des résultats d’évaluations d’élèves, cela fait trente ans qu’on en parle, rappelle un ancien recteur, qui préfère ne pas donner son nom. Ce qui est nouveau, c’est d’en faire chaque année, comme c’est le cas aujourd’hui en CP et CE1, et de s’en servir à des fins de communication pour dire que le niveau s’améliore. Sur des temporalités aussi courtes, ça n’a que peu d’intérêt scientifique. »

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L'Humanité

Peut-on se passer du gaz russe ?

Le débat

La guerre en Ukraine a révélé le niveau de dépendance de la France et de l’Europe au gaz russe. Se sevrer de cette énergie répondra-t-il aux enjeux de souveraineté, climatiques et de pouvoir d’achat ?

Notre dépendance à la Russie accroît notre vulnérabilité à tous points de vue. Il faut sans plus tarder activer les leviers de la transition énergétique.

Neil MakaroffrESPONSABLE eUROPE rÉSEAU aCTION cLIMAT

La guerre en Ukraine est révélatrice d’un gros risque lié à notre dépendance aux énergies fossiles, en particulier au gaz. L’Union européenne dépend pour 41 % du gaz russe. Elle importe 90 % du gaz en général. Elle est extrêmement dépendante pour alimenter ses centrales à gaz et produire de l’électricité, pour faire fonctionner son industrie, pour produire des engrais azotés pour son agriculture. Cette extrême dépendance crée une importante fragilité. À plusieurs titres. Elle aggrave notre vulnérabilité géopolitique, économique, sociale, environnementale.

En achetant du gaz russe, les Européens financent directement la guerre. Près de 1 milliard d’euros par jour sont reversés à la Russie, en échange de pétrole et de gaz. Cette dépendance alimente aussi la crise climatique.

Déjà, avant la guerre, on estimait que le gaz fossile avait même remplacé le charbon en termes d’émissions de gaz à effet de serre pour le secteur électrique. Enfin, elle accroît la précarité énergétique. Le gaz est aujourd’hui à la source de la flambée des prix de l’énergie et impacte directement le portefeuille des Européens, lorsqu’ils se chauffent notamment. Près de 80 millions d’Européens risquent de basculer dans une précarité énergétique.

Rester dans cette dépendance mène donc à une impasse. Dès lors, que faire ? Deux options s’affrontent. La première, celle de dirigeants européens, consiste à créer de nouvelles routes du gaz (Qatar, États-Unis, etc.). La seconde est celle de la transition énergétique, à savoir être en capacité de se sevrer du gaz et des énergies fossiles.

Accélérer le grand chantier de rénovation du parc des bâtiments européens. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers.

Sur le très court terme, on peut amortir le choc en prenant des mesures d’économie d’énergie. L’Agence internationale de l’énergie suggère de baisser le chauffage des bâtiments de 1 degré, ce qui ferait baisser la consommation d’environ 6 à 7 %. Ce n’est pas négligeable, mais il ne faut pas que cette mesure ne cible que les ménages, dont beaucoup vivent déjà dans la précarité. Les entreprises et les administrations doivent prendre leur part.

Sur le court et le moyen terme, la seule porte de sortie est d’activer, sans tarder, les leviers de la transition énergétique. Ils sont connus, ils sont sur la table, ils sont en cours de négociation à l’échelle européenne : le développement massif des énergies renouvelables (ENR), énergies que l’on peut déployer rapidement et à moindre coût, comme le photovoltaïque sur les toits.

Accélérer le grand chantier de rénovation du bâtiment. Aujourd’hui, on ne rénove que 0,2 % du grand parc des bâtiments européens par an. Si on veut réduire notre consommation, il faut rénover de façon performante au moins 3 %. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers qui feront baisser à la fois la consommation et la facture des ménages, et nous rendre moins dépendants de l’importation d’énergies fossiles. Enfin, réduire fortement l’usage des engrais azotés dans l’agriculture et développer l’agro-écologie réduiront notre dépendance au gaz et seront bénéfiques à notre santé et à la planète.

Pour aller plus loin

Ce serait très coûteux à court terme, dangereux à long terme car cela renforcerait l’alliance Chine-Russie et nous rendrait dépendants des États-Unis.

Éric Buttazzoni

Syndicaliste CGT mines-énergie, ancien administrateur de Gaz de France

Avant même la guerre en Ukraine, la situation était très tendue sur le gaz. La question de l’embargo sur le gaz russe intervient alors que, depuis un an, la demande de gaz est très forte, entraînant une hausse des prix qui impacte déjà toute l’économie et entraînant celle de l’électricité : multiplication par 10 depuis 1 an, + 90 % depuis début décembre.

La situation a été aggravée par un manque d’anticipation des fournisseurs, qui ont tardé à stocker, et par la captation des volumes disponibles par l’Asie. Les stocks sont très bas en cette fin d’hiver en Europe. La France participe à maintenir l’équilibre en exportant beaucoup plus de gaz que d’habitude vers la Suisse, l’Italie et l’Autriche.

Un tel embargo créerait des risques immédiats importants pour l’Europe. La France est moins dépendante au gaz russe (17 % de ses approvisionnements) que l’Europe (40 % avec 66 % pour l’Allemagne et jusqu’à 100 % pour certains pays). À très court terme, il n’y aurait pas de problèmes d’approvisionnement pour la France. Mais, ce n’est qu’une vision à quelques semaines. Sur l’année 2022, les conséquences d’un embargo sur le gaz russe seraient graves.

Il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, demandera du temps, la cible étant 2050.

Il y a peu de souplesse sur les autres contrats et, en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié, GNL, dont tout le monde parle tant, les terminaux français ont des capacités déjà presque saturées. L’arrêt des livraisons de gaz russe à partir du printemps pénaliserait fortement l’industrie et limiterait la possibilité de remplir les stockages pour l’hiver prochain, entraînant des pénuries majeures. Cela s’accompagnerait d’une aggravation de la flambée du prix du gaz.

Vers la fin des contrats russes ? Le mot d’ordre d’indépendance vis-à-vis du gaz russe pourrait signifier que l’embargo débouche sur la fin de toute relation commerciale avec la Russie, renvoyant celle-ci à encore plus d’autarcie et renforçant une alliance Russie-Chine contre le reste du monde. Une vision défendue par les États-Unis, qui ont beau jeu d’annoncer l’embargo. Ils sont devenus, avec le gaz de schiste, un pays exportateur.

Ils sont d’ailleurs engagés depuis des années dans un bras de fer avec la Russie pour essayer de devenir un fournisseur majeur de l’Europe. Dans ce scénario, cette dernière passerait à terme sous la dépendance du gaz américain. Certes, il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, est maintenant très bien documenté et très crédible. Mais il demandera du temps, la cible étant 2050.

En conclusion, si l’embargo sur le gaz russe est possible sur les semaines à venir, il serait porteur de très graves conséquences pour la couverture des besoins des industriels et des particuliers, tant en quantité qu’en prix. Surtout, il pourrait enclencher une rupture dans la durée, encouragée par les États-Unis et potentiellement très périlleuse pour la paix et les relations sur le continent européen.

Guerre en UkraineUkrainegaz russe Guerre en Ukraine
BBC

Oscars 2022: 18 bitesize facts about this year's nominees

By Steven McIntoshEntertainment reporter

Hollywood has had a hell of a year. Spider-Man rescued the box office, Scarlett Johansson sued Disney, Daniel Craig bade farewell to Bond and everybody talked about Bruno.

Sunday's Oscars, which mark the culmination of awards season, reflect an industry still going through huge changes. Nominees like Dune, West Side Story, King Richard and Belfast have, to varying degrees, brought people back to cinemas after long periods of closure.

Those films are rubbing shoulders at the Academy Awards with Don't Look Up, Coda, Tick Tick... Boom! and Being The Ricardos, which found sizeable audiences on streaming platforms.

We've been through the nominees to round up Oscars facts, quirks, anecdotes and possible record breakers.

Because we like things to be bitesize and digestible - two things you wouldn't get with a Licorice Pizza - here are 18 nuggets of trivia to store for your next pub quiz.

1. Judi Dench could break an Oscars record.

The veteran British star could become the oldest ever winner in an acting category, after being nominated for her performance in Sir Kenneth Branagh's Belfast.

Dame Judi is 87, four years older than current record holder Sir Anthony Hopkins was when he won for The Father in 2021.

However, she isn't the oldest ever acting nominee - Christopher Plummer was 88 when he was nominated for All The Money In The World in 2018.

2. Drive My Car is the longest best picture nominee this year, at a whopping 179 minutes.

But it's not the longest film in Oscars history (much as it might feel that way while you're watching it).

The lengthiest best picture winner was Gone With The Wind, at 238 minutes. But the longest movie ever to win an Academy Award was War and Peace, which clocked in at an epic 414 minutes - almost seven hours - when it won best foreign language film in 1968.

3. Bradley Cooper might be the only person who actually lost weight during lockdown.

But only because it was necessary for his role in Guillermo del Toro's superb Nightmare Alley.

The film had to pause production midway through filming due to Covid. But that meant Cooper could use the time to lose more than a stone in weight.

The actor was due to play a younger version of his character for the film's early scenes, which hadn't yet been shot. So the break in filming provided the perfect opportunity to change his appearance.

Meanwhile, his co-star Rooney Mara was in the early stages of pregnancy when filming was paused. The six-month gap meant she could have the baby and return to her role without viewers noticing any difference.

4. The Academy has lost its taste for musicians.

Three pop stars were thought to be in the best actress race this year - Lady Gaga (for House of Gucci), Jennifer Hudson (Respect) and Alana Haim (Licorice Pizza).

But despite nominations at other Hollywood ceremonies, and Gaga and Hudson both being recognised by the Academy in the past, none of the three made it to the best actress category this year.

5. Will Smith was anxious about getting Venus and Serena Williams' approval.

The star is likely to win his first Oscar for his performance in King Richard, which tells the story of a father who coached his two young daughters to become tennis legends.

"I went to the family and said, 'I want to tell this story,'" Smith told BBC chat show host Graham Norton. "And Venus and Serena said, 'OK, we'll see you through the process, but we're going to have to see the movie before we decide whether or not we put our names on it.'"

Their trepidation was understandable, given Hollywood's tendency to annoy or upset the real-life subjects of biopics.

"So I get the call that Venus and Serena were going into the theatre, and they went in and saw the movie, and it was literally the worst two hours of my life waiting until they came out," Smith recalled. Fortunately, they "loved the film", he said.

6. Campion and Spielberg are gearing up for a rematch.

Jane Campion is the first woman to be nominated for best director twice - she previously had a nod in 1994 for The Piano.

That year, she lost out to Steven Spielberg for Schindler's List. Coincidentally, he is nominated against her again this year for West Side Story.

She stands a much stronger chance this time, and a win would mark the first time a woman has won best director in two consecutive years, after Chloé Zhao triumphed last year for Nomadland.

7. Advice for directors: hire Cate Blanchett if you want an Oscar nomination.

Blanchett is now the actress with the most performances in best picture-nominated films.

She has been in nine, including Elizabeth, Babel, The Aviator, The Curious Case of Benjamin Button and three Lord of the Rings films.

This year, she appears in two best picture contenders - Don't Look Up and Nightmare Alley. The previous record holder was Olivia de Havilland, with eight.

8. Never underestimate Penélope Cruz.

She was a surprising but welcome addition to the best actress race this year, for her performance in Pedro Almodovar's terrific Parallel Mothers.

Cruz missed a nomination at pretty much every major precursor ceremony - including the Golden Globes, Critics Choice and Screen Actors Guild. She didn't even make the Bafta longlist.

Cruz previously became the first Spanish-born actress to win an Oscar, for 2008's Vicky Cristina Barcelona. But if she wins this time, it will be for a Spanish-language role.

9. Black-and-white films are the new black.

More directors are opting to do without such annoyances as colour when making films.

A whopping four films in this year's awards season race are in black-and-white: Belfast, Passing, C'Mon C'Mon and The Tragedy of Macbeth.

Del Toro also released a black-and-white version of Nightmare Alley, although the regular colour version is nominated for best picture.

10. West Side Story could break a whole heap of records.

Deep breath.

Spielberg's adaptation could become the first ever remake of a previous best picture winner to win best picture. No remake of a previous best picture winner has even been nominated before.

In fact, only one remake has ever been awarded best picture: Martin Scorsese's The Departed (2006), which was adapted from the un-nominated Hong Kong crime thriller Infernal Affairs.

A best picture win would also make West Side Story the first musical to win in nearly two decades - the last was 2003's Chicago (although La La Land almost won in 2017, before they clarified the correct winner was Moonlight).

But there's a strong possibility West Side Story won't win. In the last 50 years, only one film - Titanic - has won best picture without a writing nomination, which Spielberg's remake failed to score.

Meanwhile, best supporting actress nominee Ariana DeBose could win the same award and for the same part as her predecessor Rita Moreno, who picked up an Oscar for the 1961 version. DeBose would also be the first openly queer actress of colour to win an Oscar.

11. This year's Oscars are a family affair.

There are two sets of couples nominated in the acting categories. Javier Bardem and Penélope Cruz, both nominated for lead acting prizes, have been married since 2010.

Elsewhere, Kirsten Dunst and Jesse Plemons are nominated in the supporting categories. The pair have been engaged since 2017 and have two children together.

And don't get us started on Cyrano. OK fine, get us started. Its director, Joe Wright, has a child with its leading lady, Haley Bennett, while the film's star, Peter Dinklage, is married to the writer, Erica Schmidt.

12. Troy Kotsur partly owes his awards buzz to a poorly-built chair.

He could become the second deaf actor to win an Oscar, following Marlee Matlin in 1986 for Children of a Lesser God. The pair now play a married couple in Apple TV's Coda.

Kotsur wasn't initially considered a favourite for best supporting actor, but he experienced a late surge and has now won several precursor awards.

As well as delivering a terrific performance in Coda, awards watchers have noted Kotsur has been a joy to follow during this season, literally falling off his chair when his Bafta nomination was announced.

(If this glorious moment was staged then frankly he deserves to win even more.)

13. The Academy likes Hamaguchi more than House of Gucci.

Drive My Car is the 14th non-English-language film to land a best picture nomination, and the fourth in four years, following Roma, Parasite and Minari. It also snared a best director nomination for Ryusuke Hamaguchi.

Drive My Car (which is Japanese) and the excellent Worst Person in the World (Norwegian) both have screenplay nominations, while Penélope Cruz has a best actress nod for her Spanish-language Parallel Mothers.

14. Andrew Garfield once almost choked to death on a steak.

The British star has a best actor nomination for playing the late Jonathan Larson in Tick Tick... Boom! But he almost didn't live to appear in the film, after he nearly choked on a steak in 2018.

"There were three levels of consciousness going on," he recalled to Vanity Fair. "One was, I want to enjoy my steak. The second level was, holy [moly], I think I might be in danger of actually asphyxiating myself here."

But his third reaction proved his dedication to acting: "I thought, be aware of your behaviour, what you're doing, how you're feeling, the heat through your body, remember the smells - because you're going to maybe have to choke on screen or on stage at some point. It was that level of insanity of, if you survive this, you can use it in a performance."

15. Flee is the first ever film to land nominations for best animated film, best documentary and best international feature.

This unusual triptych is due to the nature of the movie - most documentaries are, by their nature, not animated.

However, it proved to be a helpful treatment for Flee, which follows the story of a gay Afghan refugee. Animating meant his real identity could be kept concealed, and also solved the problem of how to depict events from his past.

16. There is no overlap this year between the best actress and best picture categories.

Jessica Chastain, Nicole Kidman, Olivia Colman, Kristen Stewart and Penélope Cruz are all nominated for films that did not get shortlisted for best picture.

These two categories rarely sync up. Frances McDormand's win for Nomadland in 2021 was the first time in 16 years that the best actress winner starred in the best picture winner.

17. There's a crazy coincidence in the supporting categories.

Get your anorak out of the cupboard for this one.

Anna Paquin became the second-youngest best supporting actress winner in 1994 for her performance in The Piano, directed by Jane Campion.

This year, Kodi Smit-McPhee could become the second-youngest best supporting actor winner for The Power of the Dog, directed by... Jane Campion.

18. Netflix still hasn't won best picture.

Lord knows, they've tried. Roma, Mank and The Irishman were all pretty strong contenders in recent years.

But The Power of the Dog could be Netflix's best chance yet. If that happens, it will be the first ever best picture winner released by a streaming service.

Interestingly, it's toughest competition is Coda. As that was an Apple TV+ release, we could be looking at a historic best picture winner either way.

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Le Monde

Au Texas, la plus grande usine à bitcoins des Etats-Unis consommera l’équivalent d’un demi-réacteur nucléaire

Arnaud Leparmentier (Rockdale (Texas), envoyé spécial)

Publié hier à 09h37, mis à jour à 00h08

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ReportageAvec ses 38 300 ordinateurs tournant à plein régime, l’usine de Whinstone, sortie de terre début 2020, « bat » la cybermonnaie.

Enfin, il a été possible de pénétrer dans le Saint des Saints : sur vingt rangées, et près de 300 mètres de long, dans un bruit assourdissant, 23 000 ordinateurs tournent à plein régime. Tous les mêmes, tous avec le même programme, branchés les uns aux autres, avec deux ventilateurs chacun. L’effet masse est tel que les ordinateurs provoquent un courant d’air, qui arrive frais de l’extérieur à travers des alvéoles et est expulsé chaud dans une salle de refroidissement et s’échappe par le toit.

Nous voici chez Whinstone, dans la plus grande usine de minage de bitcoins des Etats-Unis, à Rockdale, petite cité rurale au cœur du Texas, entre Houston et Austin. Le minage, c’est le travail qui consiste à faire tourner l’immense système de transaction décentralisé des bitcoins. En rémunération, les mineurs obtiennent des bitcoins gratuits, ce qui fait leur fortune : 16 bitcoins par jour au mois de février, avec un total de 38 300 ordinateurs. Au total, l’entreprise a accumulé 5 783 jetons, soit un pactole d’environ 230 millions de dollars (208 millions d’euros), avec un cours du bitcoin de 40 000 dollars.

Guerre en Ukraine : en Russie, le bitcoin pour se protéger des sanctions

L’artisan de cette usine sortie de terre début 2020, c’est Chad Harris, le PDG de Whinstone, qui fait faire le tour du propriétaire. Il y a sept hangars comme celui que nous visitons, dont trois en construction. Dans l’un d’entre eux, un système expérimental : les ordinateurs ont été plongés par milliers dans une huile spéciale, ce qui réduit leur réchauffement et augmente leur efficacité. Curieux contraste que de voir ces ordinateurs plongés dans du liquide tourner silencieusement. Cela ne les empêche pas de consommer de l’énergie. A terme, Whinstone va passer d’une capacité électrique de 300 mégawatts à 700 mégawatts, presque autant qu’un demi-réacteur atomique. « Ce n’est pas une centrale nucléaire, mais c’est beaucoup d’énergie », concède Chad Harris. En cette période de réchauffement climatique, tout le monde s’en moque au Texas. Le gaz est là, abondant, qui sert à produire l’électricité, et Chad Harris transforme l’énergie en bitcoins.

Une situation paradoxale

Son parcours ressemble à celui des entrepreneurs aventuriers américains, où la vérité semble plus belle que toute légende. Chad Harris vendait des sapins de Noël prédécorés à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, mais, dans ses affaires, il s’est fâché avec sa banque, qui lui a gelé ses comptes en 2014. « Je n’ai jamais manqué un paiement. Je n’ai pas aimé qu’on me bloque mes comptes », nous explique-t-il dans un préfabriqué surnommé « la Maison Banche », qui lui sert de bureau. Il appelle son fils, un adolescent fan de bitcoins, et les voilà qui se lancent dans l’aventure du minage de bitcoins, des cryptodevises censées échapper à l’emprise de toute autorité. Ils commencent leur entreprise à La Nouvelle-Orléans, mais l’affaire ne décolle pas. Pas assez d’énergie, trop d’impôts, trop de bureaucratie en Louisiane. Il lorgne alors le Texas voisin et découvre, mi-2019, dans la presse, la mésaventure d’un concurrent.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : « A Marioupol, on peut mourir à chaque instant »

Mstyslav Chernov, agence AP

Publié aujourd’hui à 11h54, mis à jour à 12h12

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DocumentLe journaliste vidéo Mstyslav Chernov et le photographe Evgeniy Maloletka, de l’agence Associated Press, ont été les derniers reporters à rester documenter le siège de la ville du sud-est de l’Ukraine, avant de devoir fuir à leur tour.

Aux premiers jours de la guerre en Ukraine, en février, des reporters du Monde ont raconté les attaques russes sur Marioupol. La grosse ville du sud-est de l’Ukraine subissait alors ses premiers bombardements. Puis notre équipe est repartie, se déplaçant pour documenter le calvaire vécu par d’autres villes et bourgades. Beaucoup d’autres médias ont suivi ce même itinéraire, quittant les lieux avant que la sortie n’en soit bloquée par les forces russes. Rapidement, la ville martyre n’a plus compté qu’une équipe de journaliste internationaux, celle de l’agence Associated Press. Le Monde a choisi de traduire le témoignage qu’ils rapportent de leurs reportages sous les bombes et de la traque par une armée russe qui cherche à imposer un « black-out » médiatique le plus total.

Témoignage. Les Russes nous traquaient. Ils avaient une liste de noms, dont les nôtres, et ils se rapprochaient. Nous étions les seuls journalistes occidentaux encore présents dans Marioupol, et cela faisait plus de deux semaines que nous documentions son siège par l’armée russe. Nous étions en train de faire un reportage à l’hôpital quand des hommes armés se sont mis à arpenter les couloirs. Les chirurgiens nous ont donné des blouses blanches en guise de camouflage.

Guerre en Ukraine : à Marioupol, « c’est un enfer, c’est Alep. Je voudrais que tout le monde l’entende en Europe »

Soudain, à l’aube, une douzaine de soldats ont fait irruption : « Où sont les journalistes, bordel de merde ? » J’ai jeté un coup d’œil à leurs brassards, bleus donc ukrainiens, mais je me suis demandé quelles étaient les chances qu’il s’agisse de Russes déguisés. J’ai fait un pas en avant et décliné mon identité. « On est là pour vous faire sortir », ont-ils dit.

Dehors, les explosions d’obus et les tirs de mitrailleuses faisaient trembler les murs du bloc opératoire et il semblait plus sûr de rester à l’intérieur. Mais les soldats ukrainiens avaient reçu l’ordre de nous emmener. Nous sommes sortis dans la rue en courant, abandonnant les médecins qui nous avaient protégés, les femmes enceintes qui avaient été bombardées et les gens qui dormaient dans les couloirs parce qu’ils n’avaient nulle part où aller. Je m’en voulais terriblement de tous les laisser là.

Le temps, rythmé par les obus

Neuf minutes, peut-être dix, une éternité parmi les rues et les immeubles détruits. Lorsque les obus tombaient trop près, nous nous laissions tomber au sol. Le temps était rythmé par les obus, nos corps étaient crispés et nous retenions notre respiration. J’avais la poitrine secouée par une onde de choc après l’autre, et mes mains étaient glacées. Nous avons atteint une entrée et des véhicules blindés nous ont conduits jusqu’à un sous-sol obscur. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un policier nous a expliqué pourquoi les Ukrainiens avaient risqué la vie de soldats pour nous extraire de l’hôpital.

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BBC

My children had a father and extended family who loved them, routines and a home. Leaving was about saving myself. Once you hit rock bottom, you have to get creative – Natalie

Quitting a job because she doesn’t like it, leaving a city that no longer suits her needs or ending a relationship with someone she’s no longer in love with – in recent decades, Western society has championed women who make these kinds of empowering choices. But what if the choice she makes is to leave her kids?

Despite improving gender equality, mothers who make the difficult decision to live apart from their children are often anything but celebrated.

“Even if both parents are doing a brilliant job of raising happy, healthy kids, [if] they happen to live away from their mum, the women are still vilified,” says Melissa, who lives an hour and a half drive from her two children, and administers an online support group for women in similar situations. “[These] mothers are spoken of as if they are defective, like something deep within their core is broken.” 

The recent Netflix production of The Lost Daughter has shined a light on this kind of response to mothers who live separately from their kids. The film, based on the novel of the same name by Elena Ferrante, zooms in on actress Olivia Coleman playing the role of a mother who leaves her children with her husband for three years to pursue her own career goals. Both she and others frame her decision as selfish, which contrasts with a father in the movie who has also left his children (played by Ed Harris), seemingly without much judgement.

Though in real life parents of all genders have walked away from their children for centuries, there is some anecdotal evidence to suggest that mums leaving might be on the rise. Melissa says membership of the online support group she administers is in its hundreds and growing steadily. And therapists like Reennee Singh, a spokesperson for the UK Council for Psychotherapy (UKCP), say they are noticing a “slight shift” towards more mothers choosing to relinquish live-in parenting.

Data from the UK and the US also suggests a rise in the proportion of single-father households, though this doesn’t distinguish between families where children still spend a significant portion of time with their mothers – or don’t – or how such childcare arrangements were decided.

Whatever the exact figures, the issue of women – rather than men – leaving the family unit still creates a lot of debate in Western cultures. For example, one of the tensions in the film The Lost Daughter (hinted at in the title), is the question: has a daughter been abandoned by her mum, or, conversely, is the mum who leaves her daughters the "lost one,” underlining that there continues to be deep emotional response to this behaviour. In many ways this may seem surprising, given the tidal wave of societal and media support for gender equity in other parts of society. 

“Blended families, same sex parents – we’ve accepted these to a greater extent than we have working mothers who are parenting at a distance,” says Tom Buchanan, a professor of sociology at Mount Royal University in Calgary, Canada. “There’s a cultural lag.” And, say experts, this may not change anytime soon.

The reasons for leaving home

Academics and therapists following the “slight shift” towards more mothers choosing to live apart from children say there is a wide spectrum of reasons why this may be happening.

Some leave to take up jobs, assignments or study opportunities in different cities, either while remaining in a relationship with their children’s father or after a separation. “Times have changed sufficiently for women to feel more comfortable and entitled to pursue their own careers, their own interests,” says Singh, “even if that means living away from [the family] home.”

Other women decide it’s preferable for their children to reside with their father after a break-up for practical or financial reasons. “The children were living in a lovely home on a farm in the country and they were in good schools with lovely friends,” says Melissa. “I didn’t know how I was going to afford to house [them]”. By leaving her kids with their father, she was able to re-establish her career as a freelancer in the media, and move to a cheaper neighbourhood closer to her extended family. “I was pretty run down by what went on in the marriage, too, and needed time to recover.”

The Elena Ferrante adaptation of The Lost Daughter has shined light on the taboo of mums leaving their children (Credit: Netflix)

Elsewhere along the spectrum of choice there are mothers who leave home for a different kind of lifestyle or relationship.

“I just felt trapped, completely trapped in a situation,” says Katy, a teacher who left her five children with their father in 2018 and moved to a different part of Europe. “I got married when I was 22, I had my first child at 25 and then it was ‘boom, boom, boom’ – child after child after child. And although they were what I wanted at the time, I don't feel like I actually got to do anything that was for me.” 

At the far end of the choice continuum are mothers fleeing toxic relationships. For this group, leaving their children behind may be something of a last resort to overcome serious mental health issues and move forward with their lives.

That was the case for Natalie from Australia, who became severely depressed while she was living abroad with her ex-husband. She says the dynamic between them wasn’t healthy, but that he was a great caregiver to their children, so she ended up moving back to her home country without them.

“My children had a father and extended family who loved them, routines and a home. Leaving was about saving myself,” she says. “Once you hit rock bottom, you have to get creative.”

Singh believes rising public awareness of wellbeing is feeding into mothers' decisions to leave the family nest, in contrast to previous generations, where women often felt they had to put up with existing domestic arrangements. For example, contemporary self-help books and podcasts about separations or self-care can offer comfort and validation to those who’ve made the difficult decision to live apart from their children. 

However, Singh warns some of this literature only exists because of ongoing stereotypes about motherhood, and she’s concerned some women may feel they need to use discourses about wellbeing “to warrant or legitimise what they are doing”. 

“If society was more equal and more fair, then they might not have to rely so much on the literature to feel comfortable with the decisions that they make. I try and help women to become stronger and more grounded in their choices and, you know, think, ‘oh, well, society can say ‘whatever’, but this is what I want to do at this point’,” she argues. “Sometimes this option is the only one that presents itself to them… [so it’s] also just helping to give them permission to leave and feeling that that's OK.”

A persistent stigma 

The freedom to leave hasn’t resulted in freedom from judgement. Women – especially in the West – still tend to face negative reactions from friends, family and wider society for the unconventional decision to live apart from their children, whatever the reasons behind it.

“The common theme in the [online] group is how surprised the women were by the confines of what society [still] expected of them,” says Melissa. She says even members who live apart from their children to pursue career paths in the military or for the sake of postgraduate studies have shared experiences of being “vilified” for their choices. New acquaintances will often ask members, “‘what do you mean your kids don’t live with you? What sort of mother doesn’t want to be with her own children?’”, she says. “Like it’s a simple choice that only the mother can possibly make.  Like fathers have no input or say or responsibility at all”.

New acquaintances will often ask, ‘what do you mean your kids don’t live with you? What sort of mother doesn’t want to be with her own children?’ – Melissa

According to Singh, this is largely because discourses and expectations about motherhood haven’t shifted at the same pace as women’s progress in other areas. In other words, women are still expected to play the role of a nurturer, regardless of other external circumstances. “There’s still some stigma attached to women sort of abandoning their duties and responsibilities,” she says. “It's got a lot to do with history, cultural ideas and gendered relationships.”

She points out that this narrative is particularly common in Western individualistic cultures, in contrast to more collective societies. “In the Philippines or in India, it's quite common for women to go and earn money in a different country and send it back home while their children are being looked after by the extended family or by grandparents.” 

For women in these Western cultures who fly the family nest to pursue a specific lifestyle or relationship, the stigma is often even more acute than for those who leave for practical or career-related reasons. Katy says many of her relatives didn’t speak to her for months, even though the decision for her children to remain in the family home instead of going with her was, she says, made mutually with their father. 

“A man can do this and have no contact with their child, and it's acceptable,” says Katy. “But if a woman does it – and I still have contact with my children – people do think I'm a bad mother, [that] I’ve abandoned them. I thought I was doing the best for them,” she says, stating that if she’d stayed, her exhaustion and unhappiness would only have escalated. “I didn't realise at the time all the consequences, all the judgements I would get.”

Four years after her move, Katy says some friends and family members still perceive her as “a bad mother” and blame any challenges her children experience on her decision to leave.

Sharing her story with new friends hasn’t helped ease the burden; several people she became close to distanced themselves from her after learning about her past, so now she avoids talking about her children at all. “It’s difficult because for every day you think ‘yeah, actually what I did took a lot of guts’, then somebody will make a comment, and it just puts you back down to thinking you’re the worst person in the world.”

Melissa says women who admit domestic abuse was a factor in them leaving – even if they believed their former partner would not hurt their children – face “perhaps the cruellest” judgements from others. “In domestic violence, women barely get out alive, let alone with their mental health intact,” she says. Yet this cohort of mothers will still be asked by both strangers and people they know “how could you do it?” or “are the kids OK with it?”. “Very rarely do people ask ‘how are you?’ ‘are you ok?’,” says Melissa.

Some mums leave to take up jobs or study in different cities, either while remaining in a relationship with their children’s father or after a separation (Credit: Getty Images)

Views of fatherhood contribute to mothers’ burdens  

Historically, fathers who leave the family home have been much more accepted in both society and in popular culture than mothers, agrees Buchanan. He cites veteran US singer Bruce Springsteen’s track Hungry Heart, which begins with the lyrics “Got a wife and kids in Baltimore, Jack, I went out for a ride and I never went back”.

Part of this acceptance is down to societal stereotyping of men as well as women: fathers have traditionally been viewed as less capable caregivers than mothers. It’s also about the value that is attributed to unpaid domestic work like childcare, in comparison to salaried jobs, argues Buchanan. This has fed the narrative that it’s more acceptable for men to leave home if they’re contributing financially, whereas women are seen to be abandoning their domestic duties. “Fathers are more likely to just perceive [paid] market work as ‘work’. And until that changes, I think you're going to see a lot of pressures on women,” he argues. “Fathers need to embrace and address and challenge the stigma that they are only the ‘breadwinners’, not necessarily the ‘parents’.”

Buchanan believes that despite all this, today’s walk-away dads are “not un-stigmatised completely” and “probably don’t have a great reputation”. However, he accepts there is a “different level of stigma” for women who leave their families under these sorts of circumstances. “When it happens in a mothering situation, it becomes a huge deal and it becomes gendered.”

Singh adds social stigmas can even play a role in how children respond to their mother’s decision to move out of the family home. She’s worked with a lot of adult clients who witnessed parental infidelity growing up, and says people tend to judge mothers who leave more harshly than fathers, and find “it's hard to forgive them, even later on in life”.

Managing from afar

Natalie describes her connection with her children as “very close” and says they speak several times a week, text regularly and visit one another. “The quality time we have when we are together is magical and normal. We pack in a lot of fun, and I'm there to manage dramas and homework, too.”

By contrast, Katy says she’s found it challenging to maintain regular contact with some of her five children, and has a particularly fragile relationship with her eldest daughter. Yet, while the pandemic has made it trickier for her children to visit, she says she has been able to offer them the kind of quality family time that was challenging when she was juggling live-in parenting with anti-social working hours.

It’s difficult because for every day you think ‘yeah, actually what I did took a lot of guts’, then somebody will make a comment, and it just puts you back down to thinking you’re the worst person in the world – Katy

“We go to the beach, we go out, have picnics in the park together… things like that,” says Katy. “I don't regret my decision. I did what I felt I had to do at the time. I do regret that I put the children through that because I think for them it's been hard. I would like one day for my children to grow up and look at me as in like ‘well, my mum wasn't happy, but she didn't just put up with the situation. She did something about it’.”

In the online support group, many women regularly share feelings of guilt, social isolation and ostracisation, says Melissa, because it’s difficult to discuss what they are going through with others. “The most common remark made by new members of our group is how incredibly lonely they have been. They say finding our group helps because they feel understood and not demonised by their circumstances.” She believes wider societal attitudes need to change, with a better understanding that “the women who leave… love their children as much as mothers who live more traditional lives.”

A more accepting society? 

Whether society will eventually become more accepting of mothers who live apart from their children remains a matter of debate.

Buchanan believes things will improve, but only in certain circumstances. “If it’s a career-oriented move, then I think that’s something that we will move past, in terms of stigmatising,” he says. This, he argues, will be a side effect of a more general improvement in gender equity in the home and in the workplace, with fathers becoming increasingly involved at home and more women in leadership positions. “Stepping away from a family just because they wanted to pursue something different – I think that's always going to be stigmatised.”

“I don't think things will change very much in the future,” agrees Melissa, the support-group administrator. Ten years since moving out of her family home, she says she’s seen little progress in societal attitudes towards live-apart mothers like her.

Natalie, however, is more hopeful that women who leave the home for non-career related reasons will find their choices more “normalised” in future “with enough education and awareness”. But for this to happen, she says society also needs to become more open to the idea of fathers being equally equipped caregivers. This kind of shift, argues Singh, also needs to sit alongside a broader, more respectful acceptance of the full range of options open to modern working women, beyond traditional models of domesticity.

“Whether having children later in life, not having children at all, having children and then for somebody else to be the primary carer of their children, there's a lot of work for us as women to do, just to feel more comfortable with the fact that there are choices available nowadays,” she argues. “It’s fine to choose something a bit different… each of these choices comes with a cost.”

Melissa, Katy and Natalie’s surnames have been withheld to protect them and their family’s privacy

Le Monde

Vengeance contre les populations

Editorial du « Monde ». De ce mois de désolation et d’angoisse, du chaos et des vies brisées par l’agression russe de l’Ukraine, une leçon émerge : plus que jamais, il importe d’être attentifs aux mots tout autant qu’aux actes de Vladimir Poutine. Nous avons bien trop tardé à nommer sa volonté d’annihilation de la jeune démocratie voisine pour nous permettre, aujourd’hui, de négliger encore ce qu’il dit, et ce qu’il tait.

A Moscou, un mot est interdit, par une loi qui bâillonne désormais tous les médias : « guerre ». Cette censure trahit évidemment l’échec d’une double épreuve de force que Poutine espérait emporter rapidement face à ce qu’il voyait comme deux faiblesses, locale et internationale, imbriquées. Sur le terrain, l’armée ukrainienne a tenu, arrêtant la plupart des offensives de cette invasion. Et à l’étranger, en Europe comme à l’OTAN, la réaction a été prompte et vigoureuse, conjuguant sanctions de grande ampleur et livraisons d’armes aux forces de Kiev. Sur le sol ukrainien, l’opération éclair a donc changé de nature. C’est une guerre de position qui se met en place, accompagnée d’une politique de la terreur délibérée à l’encontre des populations, comme le démontre l’abomination en cours à Marioupol.

Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

Pour prendre pleinement conscience de l’horreur potentielle de cette nouvelle phase de l’agression, un mot prononcé par Vladimir Poutine, le 16 mars, lors d’une conférence télévisée, peut être utile : la « purification ». Certes, il était adressé, au sein de la population russe, à tous les réfractaires à son régime kleptocratique, à tous les critiques de cette guerre, à toutes celles et tous ceux que le despote qualifie de « nationaux traîtres ». C’est cette « purification » qui contraint à l’exil un nombre toujours croissant de membres de la classe moyenne et de l’élite intellectuelle, c’est elle qui vient de faire condamner à neuf années de prison supplémentaires l’opposant Alexeï Navalny, empoisonné avant d’être incarcéré, c’est elle encore qui a conduit à l’interdiction définitive de l’association Memorial, qui faisait la lumière sur les crimes du stalinisme.

Mais, à l’extérieur des frontières, c’est aussi cette « purification » qui commence à s’imposer aux territoires fraîchement occupés par l’armée russe, sur le modèle de ce qui a été mis en place depuis 2014 dans les deux républiques fantoches du Donbass. Répression de manifestations, torture d’opposants, départs contraints : les nouvelles qui parviennent de Melitopol ressemblent à celles qui filtraient des régions de Louhansk et de Donetsk depuis des années.

En Russie, la dissolution de l’ONG Memorial marque l’ampleur du recul démocratique de l’ère Poutine

Et, dans les vastes territoires ukrainiens qui échappent à son emprise, la « purification » prend la forme d’une vengeance contre ces populations dont Poutine nie toute identité propre et auxquelles il dénie toute velléité d’indépendance. Les civils, à Kharkiv, à Kiev et dans nombre d’autres villes, n’ont d’autre choix que de subir l’arbitraire des bombardements, ou de grossir les flots de réfugiés, contraints de quitter leur région ou leur pays. Comment maintenir le cours d’une existence normale dans des immeubles exposés à toute heure à la menace d’un missile ?

Rendre la Russie irrespirable aux opposants au régime, rendre l’Ukraine invivable aux résistants au coup de force russe : telles sont les deux faces de la « purification » à l’œuvre dans les deux pays. Cette stratégie, testée à Grozny (Tchétchénie) ou à Alep (Syrie), s’inspire, de fait, des exactions commises par les pires régimes du XXe siècle. Et sa mise en œuvre relativise la thèse souvent avancée, pour comprendre, si ce n’est légitimer, les violences commanditées de Moscou : celle d’une humiliation historique liée aux avancées arrogantes de l’Union européenne et de l’OTAN aux marches de l’ancien empire soviétique.

Guerre en Ukraine : à Marioupol, « c’est un enfer, c’est Alep. Je voudrais que tout le monde l’entende en Europe »

La nostalgie qui pousse Poutine à agir ainsi, c’est peut-être celle d’un double glacis de pays qui protégeait les frontières russes au temps de l’URSS et du pacte de Varsovie. Mais c’est plus sûrement, on peut en être certain en l’écoutant parler ces jours-ci, celle d’un régime totalitaire qui veillait en permanence à la purification de la société, par la propagande, la censure, les purges et le goulag. Ce régime s’est effondré de l’intérieur, et les démocraties qui lui faisaient alors face n’ont pas à s’en excuser. Poutine moque leur faiblesse, alors que tout démontre dans la guerre qu’il a déclenchée que c’est leur modèle qui l’effraie, et leur influence, dont il tente de nettoyer son pays comme l’Ukraine.

Trente ans après la chute de l’URSS, l’héritage inextricable des frontières soviétiques en Asie centrale

A cette entreprise de purification totalitaire, il convient de continuer à s’opposer, en aidant les Ukrainiens et en durcissant encore les sanctions, en réduisant encore les achats d’énergie russe, qui financent la guerre. Tout en gardant à l’esprit ce qui doit continuer de différencier une démocratie d’une dictature : la résistance à la surenchère de la violence, le primat du droit et de la diplomatie sur la force.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(Directeur du « Monde »)

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BBC

SANS TITRE

In the late 1970s, Jonathan Shanklin, a meteorologist with the British Antarctic Survey, spent much of his time tucked away in an office in Cambridge working through a backlog of data from the southernmost continent on our planet.

Shanklin was responsible for supervising the digitisation of paper records and computing values from Dobson spectrophotometers – ground-based instruments that measure changes in atmospheric ozone.

As the years passed, Shanklin started to see that something was going on – after nearly two decades of fairly constant measurements, he noticed that ozone levels began dropping in the late 1970s. Initially, Shanklin’s bosses weren't as certain as he was that something was happening, which frustrated him.

By 1984, the ozone layer over Antarctica's Halley Bay research station had lost one-third of its thickness compared to previous decades. Shanklin and colleagues Joe Farman and Brian Gardiner published their findings the following year, suggesting a link to a human-made compound called chlorofluorocarbons (CFCs), used in aerosols and cooling devices. Their discovery, the thinning of the ozone layer over Antarctica, came to be known as the ozone hole

As news of the discovery spread, alarm rippled around the world. Projections that the destruction of the ozone layer would adversely impact the health of humans and ecosystems sparked public fear, mobilised scientific investigation and galvanised the world’s governments to collaborate in an unprecedented way.

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Since its heyday, the story of one of the gravest environmental problems that humanity has faced has largely fallen from the radar.

More than 30 years on from its discovery, what ever happened to the hole in the ozone layer?

A vital phenomenon

Ozone is mostly found in the stratosphere, a layer of the atmosphere between six and 30 miles (10-50 km) above the Earth's surface. This ozone layer forms an invisible protective shield over the planet, absorbing damaging UV radiation from the sun. Without it, life on Earth would not be possible.

The British Antarctic Survey first began measuring ozone concentrations above Antarctica in the 1950s. But several decades passed before it became clear there was a problem.

Australia launched the public health campaign "slip, slop, slap" in response to the ozone hole, which reminded people to cover up, wear suncream and seek out shade (Credit: Alamy)

In 1974, scientists Mario Molina and F. Sherry Rowland published a paper theorising that CFCs could destroy ozone in Earth's stratosphere. Until then CFCs were thought to be harmless, but Molina and Rowland suggested that assumption was wrong. Their findings were attacked by industry, who insisted their products were safe. Among scientists, their research was contested. Projections indicated that ozone depletion would be minor – between 2-4% – and many thought it would happen on a timescale of centuries.

The use of CFCs continued unabated and by the 1970s they were ubiquitous worldwide, used as coolants in refrigerators and air conditioners, in aerosol spray cans and as industrial cleaning agents.

A mere decade later, in 1985, the British Antarctic Survey confirmed a hole in the ozone layer and suggested a link to CFCs – vindicating the work of Molina and Rowland, who were eventually awarded the 1995 Noble Prize in chemistry. Even worse, the depletion was happening much quicker than had been anticipated. "It was really quite shocking," says Shanklin, now an emeritus fellow at the British Antarctic Survey.

From then on, scientists raced to figure out how and why this was happening.

A chemical mystery

In 1986, as the Antarctic winter neared its end, Susan Solomon, a researcher with the US government National Oceanic and Atmospheric Administration, led a team of scientists to McMurdo Base in search of answers. At the time, scientists were debating three possible theories, one of which Solomon had proposed: that the answer might lie in surface chemistry involving chlorine on polar stratospheric clouds, which occur at high latitudes and only form during very low temperatures in polar winter.

"It was a great mystery," says Solomon, now professor of atmospheric chemistry and climate science at MIT. Her research explained how and why the ozone hole occurs in Antarctica. "All the data pointed towards the combination of the increase of chlorine from the human use of CFCs and the presence of polar stratospheric clouds as being the trigger for what happened."

Satellite monitoring confirmed ozone depletion extended over a vast region – 7.7 million square miles (20 million sq km).

The serious threat posed by ozone depletion – rises in skin cancer and cataracts in humans, harm to plant growth, agricultural crops and animals and reproductive problems in fish, crabs, frogs and phytoplankton, the basis of the marine food chain – spurred international action and collaboration.

But considering how grave a threat the ozone hole was deemed to be, why do we not often hear about it anymore?

"It's not the same cause for alarm that it once was," says Laura Revell, associate professor of environmental physics at the University of Canterbury, New Zealand. This is largely due to the unprecedented international steps that governments took to tackle the problem.

Fridges manufactured before 1995 contained CFC refrigerants, which – together with other ozone-depleting substances – were responsible for the ozone hole (Credit: Getty Images).

Thinking ozone depletion would be small and far into the future, international policymakers initially took a cautious approach to ozone protection. In 1977, a global action plan was adopted, calling for monitoring of ozone and solar radiation, research on ozone depletion’s effect on human health, ecosystems and the climate and a cost-benefit assessment of control measures. A few months before the discovery of the ozone hole by the British scientists, this led to the 1985 Vienna Convention, calling for further research. But it didn't include legally binding controls for CFC reduction, disappointing many.

After the ozone hole discovery, heavy investment in scientific research, marshalling of economic resources and coordinated international political action helped to turn things around.

In 1987, the Montreal Protocol was adopted to protect the ozone layer by phasing out the chemicals which deplete it. To support compliance, the treaty recognised "common but differentiated responsibilities", staggering phase-out schedules for developed and developing countries and establishing a multilateral fund to provide financial and technical assistance to help developing countries meet their obligations.

During the 1990s and early-2000s, the production and consumption of CFCs was brought to a halt. By 2009, 98% of the chemicals agreed to in the treaty had been phased out. Six amendments — which the treaty allows when scientific evidence shows further action is needed — have led to ever-tightening restrictions on substances introduced to replace CFCs, such as hydrochlorofluorocarbons (HCFCs) and hydrofluorocarbons (HFCs). While good for the ozone layer, these replacements turned out to be bad for the climate. The global warming potential of the most commonly used HCFC, for example, is almost 2,000 times stronger than carbon dioxide.

The treaty's climate benefits have been a positive side effect. In 2010, emissions reductions due to the Montreal Protocol were between 9.7 to 12.5 gigatons of CO2 equivalent, approximately five to six times more than the target of the Kyoto Protocol, an international treaty adopted in 1997 that aimed to reduce greenhouse gas emissions. The 2016 adoption of the Kigali Amendment, which will limit the use of HFCs, will help avoid up to 0.5 C of global warming by 2100.

"You could argue [the Montreal Protocol] is a much more successful bit of climate protection legislation than any of the other [climate] agreements we've had to date," says Revell.

Since its adoption, the Montreal Protocol has been signed by every country on Earth – to date the only treaty to be universally ratified. It's widely considered a triumph of international environmental cooperation. According to some models, the Montreal Protocol and its amendments have helped prevent up to two million cases of skin cancer yearly and avoided millions of cataract cases worldwide.

The ozone crisis required humanity to work together (Credit: Getty Images)

Had the world not banned CFCs, we would now find ourselves nearing massive ozone depletion. "By 2050, it's pretty well-established we would have had ozone hole-like conditions over the whole planet, and the planet would have become uninhabitable," says Solomon.

Solomon credits three factors for the swift action on the problem: the clear and present danger the ozone hole posed to human health made it personal to people, vivid satellite imagery made it perceptible and there were practical solutions to it – ozone-depleting substances could be replaced fairly quickly and easily.

A long recovery

Today, the ozone hole still exists, forming every year over Antarctica in the spring. It closes up again over the summer as stratospheric air from lower latitudes is mixed in, patching it up until the following spring when the cycle begins again. But there’s evidence it’s starting to disappear – and recover more or less as expected, says Solomon. Based on scientific assessments, the ozone layer is expected to return to pre-1980 levels around the middle of the century. Healing is slow because of the long lifespan of ozone-depleting molecules. Some persist in the atmosphere for 50 to 150 years before decaying.

Despite the Montreal Protocol's overall success, there have been setbacks. In 2018, for example, the concentration of CFC-11, banned since 2010, was found to not be coming down as quickly as was expected, suggesting undeclared emissions were coming from somewhere. The Environmental Investigation Agency traced the emissions to factories in China, which were manufacturing it for use in insulation foam. Once made public, the Chinese government quickly clamped down and scientists say we are now back on track.

For Shanklin, this underlines the vital importance of long-term monitoring of environmental variables, whether CFCs, temperature or biodiversity indicators. "If we're not monitoring them then we don't know whether we're in trouble or not, and if you don't know you're in trouble, you can't take preventative action and I think that's a vital part of this story." 

And the future is not without risks. Major volcanic eruptions typically result in short-term ozone losses, while nitrous oxide, a powerful greenhouse gas emitted from fertiliser applications in agriculture, is also a potent ozone-depleting substance. However, it's not controlled by the Montreal Protocol, explains Revell – and emissions are growing.

The ozone hole opens above the Antarctic each spring and closes up again over the summer. It stopped growing in the 1990s and has been shrinking ever since (Credit: Getty Images)

There are also activities whose impact we don't yet fully understand but might pose risks, like rocket launches and sulfate geo-engineering – the idea we can stave off the worse effects of global warming by pumping aerosol into the stratosphere to cool the climate, by causing sunlight to be reflected off those aerosol particles.

"It's really important we do keep in mind the lessons learned from the ozone hole story and make sure we're constantly aware of what's going on in the stratosphere," says Revell. "The risk is we cause some unforeseen damage to the ozone layer if such assessments are not carried out in advance."

There’s a tendency to compare the ozone hole to climate change, yet while the Montreal Protocol does demonstrate we can tackle large environmental problems the comparison only goes so far. CFCs were a replaceable component of a few products. The scope of climate change makes it considerably more difficult to address; fossil fuels are pervasive throughout our lifestyle, they cannot be replaced nearly as easily and most governments and industry have, thus far, resisted reducing fossil fuel emissions.

For Shanklin, it's sad to have wound up where we are, stalled on climate action, still talking about what we might do, when there's such a clear example to learn from.

"The creation of the ozone hole showed how rapidly we can change our planetary environment for the worse and that lesson is not really being taken seriously enough by the politicians," says Shanklin. "Climate change is a bigger problem, to be fair. But that doesn't absolve the politicians of responsibility for making the necessary decisions."

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BBC

I spent 30 years looking for an Archaic site like this

You wouldn't think of the overtrodden Dominican Republic as a cutting-edge archaeology destination. Yet hidden beneath the beach cabanas are likely clues to a pre-Columbian mystery that's been perplexing anthropologists for centuries: who actually discovered the Caribbean?

When Columbus arrived on Hispaniola in the 15th Century, he encountered the Taíno, an Arawakan-speaking people who came from the Orinoco Delta of present-day Venezuela, emigrating as early as 400 BCE. While it is often assumed that the Taíno were the "original" inhabitants of the Caribbean, particularly the Greater Antilles, other peoples had already been living there for several thousand years.

These little-known first inhabitants of Hispaniola are known as the "Archaic" peoples, characterised by their usage of stone tools (and the "Ceramic Age" Taíno by their creation of ceramics). The term generalises a diverse group of prehistoric peoples whose languages and names for themselves are unknown.

However, a recent discovery by a team of Italian and Dominican archaeologists on the Dominican Republic's secluded Samaná Peninsula, could change our understanding of who they were and where they came from.

"El Pozito" (Spanish for "little well") is a rare settlement belonging to these little-known first inhabitants of Hispaniola. It's also the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in half a century. To the untrained eye, the site – a grassy mound surrounded by lush vegetation 2km inland from capes Cabrón and Samaná – might not seem like anything more than an idyllic spot for a picnic. But after surveying the area and finding a natural spring nearby, seasoned archaeologist Alfredo Coppa knew to dig deeper.

El Pozito is the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in 50 years (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

For 2.5 weeks in September 2021, Coppa's team from Sapienza University of Rome, with investigators from Santo Domingo's Museo del Hombre Dominicano, combed a 12mx12m area of virgin turf untouched by agriculture. Digging just 20cm below the surface, gently prodding the moist, coffee-coloured earth for signs of past civilisations, they found a trove of polished stone hammers, pestles and axes, conches and other tools used by the Archaic people.

The most significant finds are the mariposoid or butterfly axes, which were likely used for felling trees to make canoes and oars; and a small ceremonial well (35cm in diameter) with 12 stone pestles buried inside, barely used save some plant residue, leading the team to believe these settlers were also ritualistic – a ground-breaking revelation considering how little is known about their way of life. Few Archaic settlements have been uncovered around the Caribbean to date and this is among the most promising.

While carbon dating has yet to be done on El Pozito, Coppa believes it to be around 2,000 years old (Late Archaic Age), based on the objects he's found so far, but he's hoping the settlement is much older than that. Particularly because what he's really looking to find is a necropolis – with burials spanning centuries – in order to glean genetic insights. And there's a good chance he will, because no site where humans lived has not been associated with a necropolis.

"I spent 30 years looking for an Archaic site like this," said Coppa, who has overseen excavations in other places like Oman, Eritrea, Pakistan and Libya – and, of course, across the Dominican Republic.

The Samaná Peninsula, which juts into the Atlantic Ocean, is believed to have been inhabited by the Archaic peoples (Credit: Dave Carr/Getty Images)

The first and last major Archaic discovery here happened in the 1970s in the southern part of the island. Over the years, Coppa found butterfly axes scattered around the north, but no site, which led him to believe the Archaic peoples lived down south, likely coming from Cuba, the biggest island in the Greater Antilles.

Until he found El Pozito.

El Pozito is tucked away at the end of the Samaná Peninsula, a 30-mile verdant strip of land in the country's north-east that juts into the Atlantic Ocean. An eco-tourism paradise, the land is rainforested and dramatic, formed by the Sierra de Samaná, an extension of the Cordillera Septentrional – the biggest mountain range in the Caribbean – that runs along the northern coast, providing natural shelters along several remote beaches. Coppa theorises that these Archaic people may have reached Samaná from Puerto Rico, the closest nearby island about 200 nautical miles to the east, though he says more research is needed.

You may also be interested in:The US' lost, ancient megacity • Was this the wickedest city on Earth? • A Roman settlement at the bottom of the sea

But the bigger questions are: Which continent did they come from? To whom are they related? How did they interact and trade with others? And what happened to them?

According to Sapiens author Yuval Noah Harari, the first seafaring society may have developed on the Indonesia archipelago 45,000 years ago. It would take another 39,000 years or so for homo sapiens to discover the Caribbean – the last region of the Americas to be settled by humans, and the first to be colonised by Europeans.

While 6,000 years ago is relatively recent for archaeologists, evidence is scarce because almost nothing organic survives the tropics. The humid climate, volcanic soil and rising sea levels – not to mention agriculture, development, looting and indifference – breaks down and swallows up bones, settlements and objects, posing a challenge to Caribbean archaeology. But that's precisely what makes the field – and this discovery – exciting.

A ground-breaking find was a small ritual well with 12 polished stone pestles buried inside (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

"They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists," said Dr Reniel Rodríguez-Ramos, professor of archaeology at University of Puerto Rico in Utuado. Rodríguez-Ramos has written about how European travelogues at the time of Columbus misguided archaeologists, who long considered them as nomadic "fisher-hunter-gatherers" who lived in caves by the coast.

For centuries, texts by Spanish and Italian travellers, such as Bartolomé de las Casas, a missionary from Seville who became a Dominican friar, were the only "evidence" archaeologists had about these non-Taíno peoples, often described in unsophisticated terms.

They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists

But recent discoveries across the Caribbean – from the cultic implications of the 12 pestles found at El Pozito, to finding shelters and weights likely used to hold down fish nets in Puerto Rico – show that these first settlers were more skilled than archaeologists historically thought. They practiced agriculture and basket weaving, and were more sedentary than survivalist.

In addition, the Caribbean archipelago is not visible from land (apart from the island of Trinidad, which can be seen from Venezuela), nor was it ever part of any continent. This means these first settlers took a chance when they ventured into the Caribbean Sea, which was unusual to do back then, say archaeologists.

"These people had to be explorers," said Rodríguez-Ramos in answer to why they would be so daring. "There was no big population pressure back then. No need to jump into a canoe and risk their lives to come here. That's what navigators do. These are sea people. They're just like climbers. They do things because it's part of their idiosyncrasies."

Butterfly axes were likely used for felling trees to make canoes and oars (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

He theorises they came from across the Americas, and that the islands were a centre for trade and cultural exchange; a maritime Silk Road.

Furthermore, while it was long assumed that the Archaic people were either ancestors to or mixed with the Taíno, DNA analysis now tells us that the first settlers were genetically distinct, despite evidence that the two groups coexisted for centuries.

This surprised experts. "When two groups meet you usually find mixture. It's almost entirely absent from the Caribbean and we are wondering why that is," said Dr Kathrin Nägele, a Caribbean-specialised archaeogeneticist from the Max Planck Institute, who pioneered a study on ancient Caribbean genomics published in Science in 2020.

This absence, however, could be for lack of samples.

The study was the first time ancient Caribbean human genomes were successfully sequenced, thanks to a breakthrough in DNA retrieval. (This led to subsequent studies by Harvard University and other, smaller labs.) While hundreds of Taíno skeletons have been analysed so far, only 55 Archaic Age genomes have been sequenced: 52 from Cuba and three from the Dominican Republic.

Which is why Coppa is hoping to find a necropolis at El Pozito, where he may be able to source the inch-long bone they're searching for – the skull's petrous bone, which protects the inner ear – that is the best source of preserved DNA. It may explain who the Archaic peoples were related to and what happened to them; if they mixed with Ceramic Age groups, Europeans, died out or disappeared.

Accessible only by foot, boat or horse, Playa Frontón is home to accessible pre-Columbian sites (Credit: Dave Carr/Getty Images)

"Every new genome we study has the potential to change what we thought we knew," said Dr Kendra Sirak, research fellow at Harvard Medical School, who works with Coppa on sequencing ancient genomes.

El Pozito is purposely not geotagged (so you can’t find it in Google Maps) in order to protect it from looters who sell archaeological objects to tourists on the black market.

If you happen to find anything on your travels that could be of interest to archaeologists, be sure to leave it where you found it and notify authorities.

 

For travellers interested in digging deeper, the place to start is the Museo del Hombre Dominicano in Santo Domingo, when it reopens. The impressive four-storey brutalist anthropological museum has been undergoing renovations since 2017, though Glenis Tavarez, a forensic archaeologist who has been with the museum for 38 years, hopes it will reopen for its 50th anniversary in 2023. When it does, it will feature artefacts from El Pozito.

For now, it's best to head to Samaná. While the site is not yet open to the public (the dig is due to continue in July and interested travellers are welcome to inquire about joining), nearby on Cape Samaná, about a two-hour trek from the quiet fishing village of Las Galeras through jungle, is a towering 90m-high limestone cliff that runs 3.5km along a beach called Playa Frontón. The cocooned white-sand beach, along with its neighbour Playa Madama, is accessible only by foot, boat or horse. Coppa suggests these beaches as good places for interested travellers to explore, as both are filled with accessible pre-Columbian sites, including caves and petroglyphs, which he surveyed before finding El Pozito.

While seeking shade under the sea-worn rockface or inside a cave, you might watch snorkelers or kayakers paddling the glistening turquoise waters – and be reminded of the intrepid people who came here first.

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Le Monde

Supplice chinois

Chronique. Joe Biden avait deux objectifs en arrivant à la Maison Blanche il y a quatorze mois : à l’intérieur, la relance de l’économie de son pays, dévastée par la pandémie de Covid-19 ; et à l’extérieur, la maîtrise de la rivalité sino-américaine, grand enjeu géopolitique du XXIe siècle. Mais le voilà, ce mercredi 23 mars, de nouveau en train d’atterrir à Bruxelles. Obstinément rappelé à l’ordre par la vieille Europe, lui qui ne rêve que d’Orient et de Delaware.

Ni lui ni personne n’avait prévu le retour de la guerre en Europe. Le choc est si brutal qu’en l’espace d’un mois, le monde s’est retrouvé en équilibre instable – dangereusement instable. Le président américain vient donc, par cette tournée décidée à la hâte, consolider ce qui peut l’être face à la Russie, éviter les fissures dans le bloc transatlantique.

Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19

La remarquable unité du groupe depuis le début de cette crise est mise à l’épreuve par les divergences entre Européens sur la suite logique des vagues de sanctions déjà prises : cesser de financer la guerre de Vladimir Poutine par l’achat de pétrole et de gaz russes. Certains en ont moins besoin que d’autres, certains sont plus motivés que d’autres. La Pologne, si près du front ukrainien mais aussi en première ligne du front des réfugiés – elle en a déjà accueilli près de 2 millions –, aura droit à un traitement de faveur de la part du président américain : une visite de deux jours.

Il faut consolider car la guerre russe, lancée il y a un mois, prend un tournant incertain. Stupéfaits des difficultés rencontrées par cette armée réputée si puissante, les Occidentaux ignorent comment le conflit va évoluer, guerre d’usure ou escalade des bombardements urbains, mais ils savent que l’Europe s’en trouvera ébranlée plus encore, alors que déjà la sécurité alimentaire mondiale souffre de la crise. Cet équilibre instable est rendu plus périlleux par le véritable supplice chinois que leur inflige le président Xi Jinping : viendra-t-il, ou non, au secours de Vladimir Poutine, au nom de leur « amitié sans limites » décrétée dans la déclaration sino-russe du 4 février ?

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

La réponse à cette question peut tout changer. Les Etats-Unis, fidèles à la stratégie adoptée dans ce conflit de révéler leurs renseignements afin de couper l’herbe sous le pied de leurs adversaires, ont fait savoir que Moscou avait demandé de l’aide militaire à Pékin. Pékin comme Moscou ont évidemment démenti, mais une telle éventualité, relevait lundi l’ex-premier ministre australien et connaisseur de la Chine Kevin Rudd, interrogé par le centre de réflexion Carnegie, ouvrirait la voie « à un tout autre monde, une structure mondiale binaire opposant les Etats autoritaires aux démocraties libérales, les deux blocs se disputant l’influence sur le reste du monde ». Si ce schéma vous paraît familier, il n’est pas pour autant identique à celui du XXe siècle : le poids économique de la Chine n’a rien à voir avec celui de l’URSS. On serait dans une tout autre configuration.

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L'Humanité

En langue corse

Éditorial

Maurice Ulrich

La mort d’Yvan Colonna est un drame qui engage la responsabilité de l’administration pénitentiaire et plus largement de l’État. On ne peut parler simplement de dysfonctionnement, comme l’a fait le porte-parole du gouvernement, quand un détenu meurt sous les coups d’un autre détenu. Emmanuel Macron a déclaré que, « dans ce contexte, le plus important est que le calme se maintienne ». Sans doute, mais on peut imaginer que le plus important, pour une part des Corses, c’est la mort de celui qu’ils considèrent, qu’on le veuille ou non, comme étant « Mort pour la Corse », selon Core in Fronte, le principal parti indépendantiste. Le parti de Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de l’île, a réagi par un tweet en langue corse : « Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l’éternité ». Diverses réactions, au Pays basque, en Catalogne, en Nouvelle-Calédonie sont dans la même tonalité.

Oui, Yvan Colonna a bien été condamné, quand bien même il n’a cessé de se dire innocent, pour l’assassinat révoltant du préfet Érignac, avec trois balles tirées dans le dos. Il faut le rappeler, ne pas oublier, mais cela ne règle rien. On ne saurait parler à la place des Corses, et encore moins d’une seule voix, mais il y a des Corses en colère, une jeunesse en ébullition. Ils vivent leur appartenance à la nation comme une dépendance, une soumission. L’île de Beauté ne l’est pas pour tout le monde. Le taux de pauvreté y est l’un des plus élevés de France et si le taux de chômage s’est stabilisé ces derniers temps, l’État, depuis des décennies, n’a jamais réellement répondu aux problèmes économiques, de parcours pour les jeunes, posés par l’insularité et une économie de profit et de court terme. Dans la mémoire des plus anciens, un épisode comme celui d’Aléria, en 1975, avec l’envoi de 1 200 gardes mobiles contre les occupants d’une cave viticole reste un marqueur.

Parler d’un statut d’autonomie peut être une voie de dialogue, de construction d’une vision d’avenir pour l’île. Mais cela ne saurait suffire s’il n’est pas question de développement, de justice économique, de progrès social et la colère, comme l’invocation de l’autorité de l’État ne sont pas des réponses.

Corseyvan colonna
BBC

Ukraine war: Ukrainian fightback gains ground west of Kyiv

Ukrainian troops are counter-attacking Russian forces in some areas of the country, with reports that they have gained ground near the capital, Kyiv.

Local authorities in the town of Makariv, west of Kyiv, said Ukrainian flags were flying there once more.

A US defence spokesman said Ukrainians were also reversing momentum in some parts of the south.

In the small southern town of Voznesensk, Russian forces were pushed back and an armoured convoy destroyed.

And in Kherson, close to the Crimean peninsula and the first city to fall to Russia, Ukrainian forces are also trying to recapture territory.

A UK defence analyst told the BBC the fightback could force Moscow to change its tactics.

However, the latest assessment from the UK Ministry of Defence says Russian troops in Ukraine are moving in from the north and south to "envelop Ukrainian forces in the east of the country".

The note says "Russian forces are likely reorganising before resuming large-scale offensive operations".

Russian forces are also continuing to bombard the southern port city of Mariupol, although the port area itself is said to have suffered relatively little damage.

Justin Bronk, from the UK defence and security think tank the Royal United Services Institute (Rusi), said the Ukrainian pushback came as the Russians were trying to compensate for their lack of progress so far.

"The Russians have quite visibly failed to take the whole of Ukraine across multiple positions of advance," he told the BBC.

"So now they are trying to pull their resources back and consolidate them and concentrate them on one push at a time - in particular around Mariupol and the south."

He said that if the Russians took Mariupol, which has been besieged for weeks and is low on supplies, then they might look to redistribute troops and ammunition, first to Ukraine's eastern Donbas region and then perhaps to the north-eastern city of Kharkiv.

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But as Ukraine pushes Russian troops back around Irpin, about 20km (12 miles) from Kyiv, and other suburbs along with Makariv, it could hamper Moscow's plans to capture the capital, he added.

"Essentially, what [Ukrainian forces] are trying to do is cut off an entire side of the attempted encirclement of Kyiv, which would force the Russians to either try to break north and abandon those positions, or for Russia to reroute significant combat power to try to break through and release their own forces there."

War in Ukraine: More coverage

The Pentagon gave more details of the Ukrainian counter-offensive on Tuesday, saying it has seen increasing signs in recent days that Russians are being dislodged from areas they previously held.

Spokesman John Kirby told CNN that he was unable to confirm reports from Ukrainian officials that they had retaken at least one town and expected to take more in coming days.

However, he said it would be "consistent with the kind of fighting and the kinds of capabilities we have seen the Ukrainians use".

He said Russian forces had "stalled" and were running out of fuel and food.

There were also communication problems between air and ground forces, with some Russian fighters resorting to mobile phones to speak to each other, Mr Kirby said.

"They are slowed," he said, adding that this was partly due to "their own ineptitude".

Another Pentagon official, speaking anonymously, told the AFP news agency that some Russian soldiers had been laid low with frostbite, because they did not have the appropriate cold weather clothing for the terrain.

The official said that because of losses and other problems, Russian forces inside Ukraine were now below 90% of their available combat power.

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The small town which blocked Russia's big plans

Why Mariupol is so important to Russia's plan

Major port encircled but Russian advances have stalled

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BBC

SANS TITRE

Juventus 0-0 Lyon

What a start!

Two huge chances at both ends in the opening two minutes.

After Lyon's Catarina Macario fires over in the game's first attack, a mistake at the back lets in Lina Hurtig but she rolls it wide.

That was a huge chance for Juve to take the lead.

Juventus 0-0 Lyon

Former Liverpool and Wales forward Cheryl Foster - now a referee - gets this quarter-final under way in Turin.

Juventus v Lyon (17:45 GMT)

Juventus coach Joe Montemurro: "Lyon are favourites. They have shown over the years that they have players of the highest quality. Our approach needs to be spot on.

"They start strongly, so we’ll have to be careful from the kick-off. After that, we’ll see how the game develops. We know our strengths and we’ve set ourselves up to make the most of them."

Lyon boss Sonia Bompastor: "We're going into this game with a lot of respect for Juventus. Last year, it was a difficult match. They are a team that qualified by eliminating Chelsea.

"They have quality. Juventus have gained confidence and experience. They want to hurt their opponents and they don't give up on the mental aspect."

Juventus v Lyon (17:45 GMT)

Andrew Aloia

BBC Sport

Joe Montemurro took over as Juve boss in the summer, having left Arsenal at the end of last season.

In his three-and-a-half years in north London, he guided the Gunners to the 2018-19 Women's Super League title as well as the League Cup in 2018.

He had left Arsenal looking for a career break, but Juve's approach and their "long-term project" of trying to establish the women's side as a European force is what drew him back to the game within months.

Juventus v Lyon (17:45 GMT)

Juventus are coached by former Arsenal boss Joe Montemurro. His side edged out Chelsea in the group stage but says Lyon are the favourites to progress over the two-legs.

Before we get stuck into European action, news from the WSL that tonight's London derby between Chelsea and Tottenham has been called off for a second time after a Covid-19 outbreak at Spurs.

The game was initially scheduled for January but was postponed because of injuries and Covid cases at Chelsea.

The Blues could have gone top of the table for the first time this season with a victory over their rivals.

You can read more about this here.

Juventus v Lyon (17:45 GMT)

Lyon are the record women's European champions - winning the Champions League seven times.

They had won five in a row before Barcelona took the title last season.

This is the first time Juventus have been in the quarter-finals.

Juventus v Lyon (17:45 GMT)

It's almost four years since Ada Hegerberg quit playing for Norway over the unequal treatment of the women’s side.

According to reports in Norway today, the Lyon striker is about to make a sensational return to the national team.

Hegerberg has declined to play for Norway since they were knocked out of the Women's European Championship in 2017 without scoring a goal.

She took a stand against what she describes as a lack of respect for female players in Norway.

Juventus v Lyon (17:45 GMT)

Sara Gama captains Juventus who have Cristiana Girelli and Sweden's Lina Hurtig up front.

Juventus XI: Peyraud-Magnin, Lundorf, Gama, Sembrant, Boattin, Penzo, Grosso, Pedersen, Hurtig, Girelli, Cernoia.

Substitutes: Aprile, Hyyrynen, Nilden, Staskova, Bonansea, Zamanian, Caruso, Bonfantini, Forcinella, Panzeri, Lenzini.

Lyon lost goalkeeper Christiane Endler to injury last month but the return from loan of Sarah Bouhaddi – one of the stalwarts of their seven continental titles – means they boast an experienced alternative.

Five-time Champions League winner Ada Hegerberg starts on the bench.

Lyon XI: Bouhaddi, Carpenter, Buchanan, Renard, Bacha, Henry, Mbock, Egurrola, Cascarino, Macario, Malard.

Substitutes: Morroni, Gunnarsdottir, Marozsan, Hegerberg, Sombath, Laurent, Cayman, Benyahia, Horan, Paljevic, Holmgren.

Hello and welcome to text commentary of two Women's Champions League quarter-final first legs. We'll be building up to Arsenal v Wolfsburg later but first we're concentrating on Juventus v Lyon.

Juventus v Lyon 17:45

Arsenal v Wolfsburg 20:00

Arsenal's Champions League campaign started way back last August in the qualifying stages in Moscow. Seven months on and Jonas Eidevall's side find themselves flying England's flag in the quarter-finals.

A handsome victory over two-time winners Wolfsburg at Emirates Stadium will leave them on the cusp of the semis - and one step closer to a domestic and European treble.

Le Monde

Federico Martin Aramburu : le principal suspect du meurtre de l’ancien rugbyman arrêté en Hongrie

Loïk Le Priol, ancien militant d’extrême droite au sein du Groupe union défense, était recherché depuis le meurtre, samedi soir, en pleine rue à Paris, de l’ex-international argentin.

Le principal suspect dans la mort, samedi 19 mars à Paris, de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, Loïk Le Priol, a été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi 23 mars en Hongrie à la frontière de l’Ukraine, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources proches du dossier confirmées par le parquet de Paris.

Un mandat d’arrêt européen avait été délivré contre lui. Il devrait être remis aux autorités françaises dans les prochains jours, a ajouté la même source.

La police hongroise a confirmé dans un communiqué l’arrestation de cet ancien membre d’un commando de la marine au poste-frontière de Zahony. Loïk Le Priol a expliqué avoir « un passé militaire et qu’il se rendait en Ukraine pour combattre », a-t-elle détaillé. Trois couteaux ont été saisis dans sa voiture.

Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d’extrême droite GUD, est soupçonné d’avoir tiré sur l’ex-rugbyman. Un autre homme, Romain B., complice présumé et également actif à l’extrême droite, a été arrêté mercredi à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Nantes.

Un militant d’extrême droite principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu

Les faits se sont déroulés vers 6 heures sur le boulevard Saint-Germain, dans le 6e arrondissement de Paris, après un « différend » entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont expliqué des sources policières. Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l’une de ces sources, mais les suspects « sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu ».

Selon les premiers éléments, deux hommes auraient tiré des coups de feu. Tous deux sont des militants d’extrême droite. La jeune femme âgée de 24 ans qui conduisait le véhicule, une jeep appartenant à Loïk Le Priol, a été mise en examen pour « complicité d’assassinat » et placée en détention provisoire. Elle était proche de l’un d’eux.

Le parquet a ouvert samedi une enquête de flagrance pour assassinat, puis une information judiciaire mardi, confiée à la brigade criminelle. « Plusieurs impacts » de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l’enquête, et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures.

Violences aggravées

Ancien militaire et ancien militant actif du Groupe union défense (GUD), groupuscule étudiant d’extrême droite ultraviolent, Loïk Le Priol est bien connu à l’extrême droite. Fondateur d’une ligne de vêtements identitaires, Babtou solide certifié, il peut compter sur ses réseaux au sein de l’ultradroite nationaliste pour assurer la promotion de sa marque. A l’image de Julien Rochedy, ex-président du Front national de la jeunesse devenu coach en masculinisme, Jean-Eudes Gannat, leader de l’Alvarium, un groupuscule d’Angers dissous en novembre 2021 par décret, et d’autres figures de la fachosphère qui se laissent photographier dans ses tee-shirts.

Mais le nom de Loïk Le Priol est surtout connu des enquêteurs pour une affaire qui remonte à 2015, et pour laquelle il a été mis en examen pour violences aggravées. Avec quatre autres militants d’extrême droite, dont Logan Djian – ancien président du GUD –, il débarque une nuit d’octobre chez un autre ancien leader du GUD pour le passer à tabac et l’humilier, tout en filmant la scène de torture. La victime portera plainte dès le lendemain et le procès – repoussé à cause du Covid-19 – doit se tenir en juin.

Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), comptait vingt-deux sélections avec l’Argentine. L’ancien trois-quarts avait notamment été titulaire lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde de 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai. Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat, Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement. « Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d’eux et, au-delà, tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible », avait-il écrit dans un message envoyé à l’Agence France-Presse dimanche.

Le Monde

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BBC

SANS TITRE

On 5 July 1996, a sheep was born who would go on to inspire entire industries, provide scientists with a new way of helping endangered species, and change medical science in ways that were barely conceivable at the time.

But this was no ordinary sheep. Her very entry to the world was groundbreaking – she was cloned using cells taken from another sheep's mammary gland as part of an experiment conducted by the Roslin Institute in Midlothian, Scotland. They named her Dolly after the singer Dolly Parton.

At that point, scientists had been dabbling with cloning – the process of creating a genetically identical copy of another living being – since the 1950s, when British biologist John Gurdon found a way to clone African clawed frogs. Despite many attempts, repeating the feat in larger mammals had proven an elusive and near-impossible task.

But like many scientific breakthroughs, the experiment that produced Dolly was something of a fluke. The Roslin Institute scientists had been attempting to clone a sheep using a complex process called nuclear transfer. Using electricity, they transferred the mammary gland cell's nucleus into an egg cell from a second sheep. This egg cell now contained all of the DNA from Dolly's mother, and it grew and developed into an embryo in the lab.

Except, this was not supposed to happen. At the time, no one thought that the DNA from an adult cell could possibly give rise to a new embryo. The entire experiment had intended to be a test run for the technology, before the Roslin Institute team conducted it using embryonic cells.

"The cloning of Dolly the sheep showed the world that it was possible to essentially reprogramme all the DNA in the nucleus of an adult cell, so it started behaving like an embryonic cell again, giving rise to a new animal," says Robin Lovell-Badge, who heads the Stem Cell Biology and Developmental Genetics Laboratory at the Francis Crick Institute in London.

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Having unexpectedly created an embryo, the Roslin Institute scientists placed it inside a third sheep, which ultimately gave birth to Dolly, to the surprise and bewilderment of the general public and much of the world's media.

Dolly spent her whole life at the Roslin Institute in Scotland. She died when she was just six and a half, after developing lung disease and arthritis (Credit: Getty Images).

Ominous predictions were already being made within days, mostly focused on the grim possibilities of human cloning. Some even suggested that cloning could provide a way of replacing lost children for bereaved parents, while TIME magazine greeted Dolly's arrival with a cover headline that mused provocatively, "Will There Ever Be Another You?" 

But on the other side of the world, a Japanese stem cell biologist was observing the events in Scotland with keen interest.

The rise of regenerative medicine

In 1996, Shinyi Yamanaka felt his career was drifting. He had endured a hapless stint as a surgeon, where colleagues reportedly nicknamed him Jamanaka as a pun on the Japanese word for obstacle, because he took too long in the operating theatre.

Now Yamanaka had found himself in a tedious job at Osaka City University Medical School, spending most of his time looking after mice, when he read that scientists had managed to clone a sheep.

He was fascinated by the fact that an adult cell could be reprogrammed in this manner, and began wondering if adding transcription factors – proteins that bind to DNA and turn certain genes on or off – could reprogramme any adult cell back into an embryonic-like state.

After a decade of work, Yamanaka achieved his goal, first with mice and then in human cells. His technology allowed skin or blood cells to be reprogrammed to a pluripotent state – meaning that they could be turned into any cell type in the body – through adding a cocktail of four transcription factors. It was considered such a breakthrough that Yamanaka was later awarded the 2012 Nobel Prize for Physiology and Medicine.

The reason Yamanaka's feat garnered such attention is it allows scientists to take a blood sample from patients and create organoids – tiny pea-sized versions of organs – in the lab that behave identically to the cells within their own body. These can be used to test new drugs, vaccines, or to simply understand some of the basic processes involved in human development.

Scientists are also excited about the potential medical applications for patients with genetic diseases. "It potentially allows you to take cells from a patient, maybe correct a genetic defect, and then use those cells to repair damaged tissue in that patient," says Lovell-Badge. "So this was obviously a really important finding."

The Sooam Biotech Research Foundation, South Korea, clones dogs for pet owners, but also for organisations seeking replacements for their best working dogs (Credit: Getty Images).

The technology behind cloning has also had some more direct medical applications. Scientists at the Oregon Health and Science University Center for Embryonic Cell and Gene Therapy have used some of the steps involved in Dolly's cloning to help prevent women with rare mitochondrial diseases from passing the disorder onto their children. By transferring the nucleus of the mother's eggs into the healthy egg cell of another woman, most or all of the damaged mitochondria can be left behind. The technique has since been dubbed the "three-person baby".

Cloning pets

For the scientists who created Dolly, the most immediate legacy of their work was the survival of their research centre. In 1996, the Roslin Institute was in a precarious financial position and facing government cuts.

Dolly proved to be a lifeline. The scientific and media furore that followed attracted the attention of the Texas-based company ViaGen, who purchased the intellectual property to cloning technology in 1998, providing enough money for the institute to survive until they could source new funding.

Initially the company's main aim was to use cloning to improve livestock breeding, a process that still takes place today, especially for high-value livestock such as bulls. Cloning is also used to bypass the genetic lottery of normal reproduction and transfer desirable genetic changes made in the lab from generation to generation. Some researchers are also looking at combining cloning and genome editing to create animals that are resistant to some common diseases such as the bacterial infections tuberculosis and salmonellosis.    

However, over the last six years a new industry has emerged – pet cloning. In 2015, ViaGen began offering its services to pet owners looking to clone their beloved cat or dog. It does not come cheap – the company charges $35,000 (£22,800) to clone a cat, and $50,000 (£38,000) for a dog – but the demand is there. While ViaGen do not disclose the exact number of pets they have cloned so far, Melain Rodriguez, a client services manager at ViaGen said that the figure is in the hundreds.

"It has grown so much since we first started this, and we're cloning more and more pets every year," says Rodriguez. "We've got puppies being born every week. We don't do a lot of advertising, a lot of it is passed on by word of mouth."

Because of the financial outlays involved, Rodriguez explains that 90% of the company's clients simply opt to have their pet's cells preserved – which costs $1,600 (£1,200) – in case they can afford cloning at a later date. The high costs arise from the fact that cloning is still incredibly complex – for the dogs the entire process takes eight months and for cats it takes a year.

The woolly mammoth may not come back as an exact replica, but more of an "Arctic elephant" (Credit: Alamy)

"People ask me, 'Why is it so expensive?' and I tell them because there are so many complicated steps involved in the whole process," says Rodriguez. "It's definitely an emotional reason for pet clients. They want to be able to carry on that strong emotional bond that they have with the pet."

The industry has since expanded elsewhere in the globe. Sooam Biotech in South Korea offer dog cloning services, as well as Sinogene in China.

However, many scientists remain uncomfortable about the whole premise. Lovell-Badge argues that there is "no justification" for pet cloning as while the resulting animals will be genetically identical, they will not have the same behavioural characteristics and personalities as all creatures are a product of both genes and their environment.

"People really want their pet that knows them and knows certain tricks and so forth," says George Church, professor of genetics at Harvard Medical School. "In that sense, it's a little bit taking advantage of people's grief."

Reviving extinct species

In the years that followed Dolly's cloning, the central question was whether scientists would ever extend the technology to humans, and the many moral and ethical issues that would invoke.

But while a human embryo was successfully cloned in 2013, the process of creating an entire human being has never been attempted because of the likely public outcry. Chinese scientists did clone the first primates in January 2018, long-tailed macques Zhong Zhong and Hua Hua, but there are currently no suggestions that this work will continue into further primate species.

Instead, most funding is being devoted to using cloning to resurrect animals on the verge of extinction. Efforts are underway to clone both the giant panda and the northern white rhino – a species for which there are just two animals left on the planet – while in the last two years, ViaGen have cloned the black footed ferret and Przewalski's horse, both of which are endangered.

Church is leading the most ambitious project, a quest to revive the woolly mammoth, a species that last lived some 4,000 years ago. His de-extinction company Colossal has already raised £11m ($14.5m) in funding to support the idea, which will involve creating an elephant-mammoth hybrid through taking skin cells from Asian elephants and using cloning technology to reprogram them with mammoth DNA.

Induced pluripotent stem cells, ordinary cells that have been turned into stem cells, may have applications in human cloning (Credit: Alamy).

Church describes it as more of an "Arctic elephant", which could play a role in helping revitalise the tundra of the far north. "I could think of a very good reason why we would want to create an Arctic elephant, something that had some of the best features of modern elephants and mammoths," he says."And that would be to do with climate change and restoring the Arctic grasslands."

However there are a number of challenges. The project would involve editing Asian elephant skin cells so they can carry mammoth genes, as well as finding a surrogate elephant mother to carry and give birth to the resulting embryo."As a host, elephants and mammoths are really quite different," says Lovell-Badge. "What happens after birth? Is the female elephant going to think, 'What on Earth have I produced?' How is the mammoth baby going to interact with an elephant?"

Questions have also been asked about whether it is appropriate to revive an extinct animal, given the survival challenges faced by many existing species today – and that mammoths last existed on the planet at a time when Earth's climate and ecosystems were radically different to those of the 21st Century.

Lovell-Badge points out that creating an environment where mammoths could live, along with ensuring there are suitable dietary requirements, could be challenging."It sounds wonderful to say 'Wouldn't it be great to have mammoths back again?'" he argues. "Well would it? Would it be nice for the mammoths?"

The future

But cloning may also have more sobering applications in the coming decades.

In January, surgeons at the University of Maryland School of Medicine transplanted a pig heart into a man with terminal heart disease. It had 10 human genetic modifications that the team hoped would reduce the chances of the organ being rejected.

While the patient sadly only survived for two more months, it captured the attention of doctors around the world who perceived it as a potential way of solving the world's organ transplant shortage.

In Germany – a country that has one of the lowest organ donation rates in Europe – Eckhard Wolf, head of the Center for Innovative Medical Models in Munich, is attempting to clone and breed a range of genetically identical pigs. The idea is to have a suitable population from which organs can be readily harvested and used for so-called xenotransplantation into humans. According to the Organ Transplantation Foundation, there are currently around 8,500 people in Germany diagnosed with organ failure, who have no other treatment options.

Cloning produces genetically identical animals that can be useful for scientific research – though some experts have raised ethical concerns about this (Credit: Getty Images)

Wolf says that there is a need for drastic measures. "The situation is very pressing," he says. "For instance, only about half of the patients who are on the active waiting list for a heart can receive a transplant. Pigs have a number of advantages as donors because the size and function of the organs is relatively fit for humans, genetic engineering is well established in pigs, and the use of pigs is more ethically accepted than non-human primates."

Wolf aims to use cloning to make a number of genetic tweaks on cells under lab conditions, to try to minimise the risk of organ rejection and infection, before creating a generation of pig embryo clones. If all goes smoothly, he intends to begin clinical trials within three years.

However, not everyone is so positive about the use of animals for transplantation purposes. Animal rights activists in Germany have argued that it essentially degrades pigs to the status of organ factories while Germany's Animal Welfare Association have described the project as being ethically questionable.

More than 25 years on from the experiment that captured the world's imagination, cloning is just as relevant and controversial a topic as it was back when Dolly was born.

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L'Humanité

Les concepteurs du vaccin 100% cubain

Un jour avec

À Cuba, les scientifiques Dagmar Garcia Rivera et Vicente Vérez Bencomo ont élaboré la série de sérums Soberana malgré le blocus et les sanctions. Une prouesse qui ne demande qu’à s’exporter.

Lina SankariLina Sankari

Lorsqu’il était petit, le docteur Vicente Vérez Bencomo passait des heures tournevis en main. Inlassablement, il démontait et remontait ses petites voitures pour comprendre leur fonctionnement. « La première qualité d’un scientifique est la curiosité », s’amuse le directeur général de l’Institut Finlay de Cuba, spécialisé dans la recherche de vaccins, sans se départir de ce demi-sourire qui ne le quitte jamais. Issu d’une famille pauvre, il n’aurait jamais pu entamer d’études sans la révolution de 1959, concède-t-il. Il a poursuivi un cursus d’ingénierie chimique à Moscou sans se douter qu’il sauverait des vies. Par millions.

Vaccin. Cuba brise la domination d'un secteur monopolisé

Lorsque sa première fille naît, en 1984, la Grande Île est frappée par une virulente épidémie de méningite B. Il voit des parents porter des enfants déjà morts à l’hôpital. « On était terrifié par cette situation », se souvient-il. Une équipe de scientifiques cubains élabore un vaccin : « Le soulagement que cela nous a procuré en tant que parents a agi comme une révélation. C’est à ce moment que j’ai su ce que je voulais faire. » Directrice de recherches à l’Institut Finlay, Dagmar Garcia Rivera abonde : « Travailler à des vaccins pour les enfants donne une autre sensibilité. En tant que scientifique, en tant que mère, c’est très émouvant de commencer des essais cliniques avec des parents qui acceptent de nous confier leurs enfants. »

60 millions de doses

Vicente Vérez Bencomo participe alors à la création du vaccin national à base d’antigènes synthétiques contre la méningite Haemophilus influenzae de type B, car le sérum élaboré à l’étranger est trop cher pour Cuba. « À l’époque, la dose était vendue 40 dollars et il en fallait quatre pour protéger les enfants. Fabriquer notre propre remède était une question de survie. Sur le plan mondial, c’est le premier vaccin à être élaboré à partir d’un procédé chimique. »

À Cuba, un vaccin et une expertise porteurs d'espoir pour les pays du Sud

Les choses n’ont pas beaucoup changé. Soixante ans après sa mise en place, le blocus états-unien continue d’étrangler Cuba et la réactivation par Donald Trump du titre III de la loi dite Helms-Burton produit des effets d’autant plus mortifères en temps de crise. Lorsque le Covid-19 fait son apparition, les scientifiques cubains s’activent. « Pfizer a bénéficié de 4 milliards de dollars de subventions du seul gouvernement américain pour la recherche de son vaccin. Si nous n’avions pas élaboré notre propre sérum, nous aurions probablement été les derniers au monde à être servis. Les États-Unis devaient sans doute penser que nous ne survivrions pas au Covid et à la situation économique et sanitaire qui en découlait. Le nom de notre série de vaccins Soberana (souveraineté) dit tout de notre démarche », développe Vicente Vérez Bencomo.

Le directeur général de l’Institut Finlay assure que cette réussite – la production de 60 millions de doses au total – tient à la volonté politique et au soutien populaire ressenti lors de la phase de développement. « Nous ne pouvions pas trahir cette confiance, nous avons mis toute la passion nécessaire pour répondre à ce défi », admet-il. Pour Dagmar Garcia Rivera, la « reconnaissance de la société cubaine envers la communauté scientifique » est un moteur extraordinaire.

Protectionnisme européen

Début mars, les deux chercheurs entament un voyage à Turin. La ville italienne, particulièrement meurtrie au début de la pandémie de Covid, se souvient de la contribution des médecins cubains. Lorsque l’île développe son vaccin, des scientifiques italiens font part de leur intérêt pour les essais cliniques et se rendent à Cuba. Le déplacement de Dagmar Garcia Rivera et Vicente Vérez Bencomo en Italie est aujourd’hui motivé par les bons résultats du vaccin développé pour les enfants. Avant la réouverture des écoles le 15 novembre dernier, 95 % des petits Cubains sont couverts.

À Cuba, un vaccin et une expertise porteurs d'espoir pour les pays du Sud

La Grande Île devient la seule nation à réaliser une campagne complète destinée aux mineurs avant l’apparition du variant Omicron. Le pays peut ainsi étudier l’incidence de la nouvelle forme du virus sur cette population et, par ricochet, sur la transmission aux adultes. Les résultats sont encourageants. Les scientifiques italiens veulent comprendre. Les deux chercheurs cubains effectuent ainsi une tournée qui les amène dans les laboratoires pharmaceutiques, au ministère de la Santé et à l’Agence italienne du médicament.

Mais le parcours est semé d’embûches. « Le rhum et le tabac cubain passent encore mais un vaccin, c’est beaucoup pour le système protectionniste européen », plaisante Vicente Vérez Bencomo sans en démordre. Car, après l’Iran, l’Argentine et le Mexique seraient en passe d’homologuer Soberana 2 et ainsi d’ouvrir la porte au sous-continent. Une contribution majeure à la santé mondiale, loin de la spéculation des grands laboratoires.

CubaBlocus de CubaCovid-19vaccins Cuba
Le Monde

En Afghanistan, les talibans ordonnent la fermeture des collèges et lycées aux filles

Les jeunes Afghanes venaient tout juste de retrouver les bancs des établissements scolaires, qui rouvraient mercredi pour la première fois depuis la prise de pouvoir des talibans, en août.

Les talibans ont ordonné, mercredi 23 mars, la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban.

« Oui c’est vrai », a déclaré sans autre commentaire à l’Agence France-Presse (AFP), Inamullah Samangani, porte-parole des talibans, confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles. Aucun responsable taliban n’était immédiatement joignable pour expliquer la raison de cette décision.

« Nous n’avons pas le droit de faire de commentaires », a simplement répondu le porte-parole du ministère de l’éducation, Ahmad Aziz Rayan. L’agence de presse gouvernementale Bakhtar News Agency évoque, de son côté, une réouverture « si les vêtements [des filles] sont conçus selon la charia, les coutumes et la culture afghanes ».

« A quoi ça sert d’aller à l’école si tu ne peux pas travailler ? » : confidences de femmes afghanes dans un salon de beauté, à Kandahar

« J’ai vu mes élèves pleurer »

Une équipe de l’AFP-TV filmait mercredi matin un cours dans une classe du lycée Zarghona pour filles, dans la capitale, Kaboul, lorsqu’un enseignant est entré et a ordonné aux élèves de rentrer chez elles. Ces dernières, qui se réjouissaient de leur retour à l’école pour la première fois depuis la prise de pouvoir, en août, des fondamentalistes islamistes, ont fermé leurs livres, emballé leurs affaires, et quitté en larmes la classe. Cette même scène a été constatée par d’autres journalistes présents dans le pays, comme ce correspondant de la BBC.

« J’ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C’est très douloureux de voir vos élèves pleurer », se désolait auprès de l’AFP Palwasha, enseignante à l’école de filles Omara Khan, aussi dans la capitale. La représentante spéciale de l’Organisation des nations unies (ONU) pour l’Afghanistan, Deborah Lyons, a qualifié d’« inquiétantes » les informations faisant état de la fermeture des écoles. « Si c’est vrai, quelle pourrait en être la raison », s’est-elle interrogée sur Twitter.

La communauté internationale a fait du droit à l’éducation pour tous une pierre d’achoppement dans les négociations sur l’aide et la reconnaissance du régime des islamistes fondamentalistes. Plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants.

En Afghanistan, les talibans partagés entre pragmatisme et répression

Le ministère de l’éducation avait pourtant annoncé la reprise des cours mercredi pour les filles dans plusieurs provinces, sauf celles de Kandahar (sud), berceau des talibans, qui devait rouvrir le mois prochain. « Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde », avait assuré le porte-parole Aziz Ahmad Rayan.

Une rentrée attendue, cinq mois après celle du primaire

« Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves », avait-il ajouté. Les talibans avaient insisté sur le fait qu’ils voulaient s’assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons, et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.

Avant la volte-face des talibans, des filles interrogées par l’AFP à l’ouverture des écoles se disaient « heureuses » de revenir en classe et remerciaient même les talibans. Vers 7 heures (3 h 30, heure française), plusieurs centaines d’élèves se pressaient à l’entrée du lycée Zarghona pour filles, l’un des plus grands établissements de ce type de la capitale.

Vêtues d’abayas noires ou colorées – un large vêtement couvrant tout le corps – ou de longs manteaux, avec un foulard souvent blanc enveloppant leur tête, le bas du visage caché par un masque sanitaire, les adolescentes franchissaient la grande porte bleue du lycée. Des écoles dans d’autres provinces avaient aussi ouvert dans la matinée, comme dans le Panchir (nord-est), à Kunduz (nord) ou Herat (sud-ouest), avant de refermer leurs portes.

A Kaboul, la répression s’accentue contre les militantes afghanes

Cette rentrée des filles dans le secondaire suivait celle des garçons, et des filles mais uniquement dans le primaire, qui avaient, eux, été autorisés à reprendre les cours deux mois après la prise de Kaboul par les talibans, en août. En sept mois de gouvernance, les talibans ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s’habiller et ont l’interdiction de voyager seules en dehors de leur ville. Les islamistes ont aussi arrêté et détenu plusieurs militantes qui avaient manifesté pour les droits des femmes.

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Démasqués

Billet

Maurice Ulrich

En résumé nous dit-on, une étudiante américaine voit un de ses condisciples dans la bibliothèque retirer son masque. Elle le dénonce à la direction de l’université. Le démasqué est invité à ne pas récidiver sous peine de sanctions. C’est stupide. Mais « sur les campus américains, écrivent dans une tribune d’un quotidien les dénommés Pierre Valentin et Samuel Fitoussi, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent ». Le premier étant l’auteur d’une note sur le wokisme (l’éveil), précisément, pour la très libérale Fondation pour l’innovation politique, présidée par Dominique Reynié, avec à la tête de son conseil de surveillance un certain Nicolas Bazire, directeur général du groupe de Bernard Arnault. Et donc, écrivent-ils, « la révolution #MeToo avait tendu les rapports entre hommes et femmes, l’antiracisme identitaire celui entre étudiants à la couleur de peau différente, et voilà que la peur d’un virus rend suspecte chaque interaction sociale non conforme à certaines règles d’hygiène ». Avoir peur du Covid, être féministe et antiraciste c’est tout comme. On n’y pensait pas mais c’est démasqué.

le billet de Maurice UlrichWokismecoronavirus covid-19#metoo
BBC

SANS TITRE

Reality Check

The UK has introduced two schemes in response to the Ukrainian refugee crisis - the family visa scheme and the sponsorship scheme.

The family visa scheme is for Ukrainians who have an immediate or extended family member in the UK who has British nationality, indefinite leave to remain, settled status or proof of permanent residence.

It was launched earlier this month, and has been extended after criticism that it excluded some family members.

The "Homes for Ukraine" scheme lets people in the UK host Ukrainians who are known to them, but who do not have family ties here.

Under the scheme, people are asked to offer Ukrainians a rent-free space in their home or a separate residence for at least six months.

It was launched on 14 March, and more than 100,000 people and organisations signed up within the first day.

A UK couple are preparing to drive to Poland to pick up a pregnant Ukrainian refugee so she can stay in their spare room.

Peter O'Keefe and Belinda Harvey, who live near Winchester, have offered to help Ksenia, from Kharkiv, who is seven months pregnant.

Ksenia, 25, whose husband remains in Ukraine, is expected in Warsaw next week once her visa comes through.

Belinda said the decision to host her came about by accident: "There's another Belinda in the village and they were arranging a meeting. I got copied into an email with the details about this refugee and we just thought 'why not'."

You can read more about their story here.

Nato leaders are expected to approve major increases in its forces in eastern Europe to counter Russia's invasion of Ukraine at a special summit tomorrow.

The military alliance has 30 members who've agreed to come to one another's aid in the event of an armed attack against any one member state.

Although Nato originally offered Ukraine eventual membership back in 2008, this hasn't happened, mainly because of Russia's long-standing opposition to such a move.

As a result, several Nato nations have been sending weapons to Ukraine to help it defend itself against Russia.

Secretary-general Jens Stoltenberg said leaders would agree to send four new battlegroups to Slovakia, Hungary, Bulgaria and Romania, doubling the alliance's presence in the region.

Read more about Nato here.

Almost all of the town of Irpin, which has seen fierce fighting in recent weeks, is in Ukrainian hands, the mayor of Kyiv has said.

Earlier in March, thousands of residents fled Irpin, which is just 20km (12 miles) north-west of Kyiv, across the remnants of a blown-up bridge as Russian artillery and air strikes pummelled the area.

Vitali Klitschko told journalists Ukrainian forces had pushed back troops there and also in the town of Makariv, west of Kyiv.

He said Ukrainian forces had "destroyed the plan to make a circle around Kyiv".

The former boxer also said there were attacks taking place to the north and east of the city. When asked by the BBC's Lyse Doucet about explosions that appeared to be coming nearer to the city centre, he said: "They will never come to Kyiv."

He dismissed as "propaganda" Russian claims that a shopping centre bombed on Monday earlier this week was being used as a weapons store.

As we have been reporting, Ukrainian troops have been counter-attacking Russian forces in some areas of the country, including the small southern town of Voznesensk, where Russian forces were pushed back and an armoured convoy destroyed, and in Kherson, close to the Crimean peninsula.

James Landale

Diplomatic correspondent

The expected decision by Nato to increase its forces in eastern Europe shows the alliance still does not feel it has done enough to shore up its eastern flank.

This reflects concerns in the Baltic and other states that the threat from Russia - and the prospect of the conflict spreading - remain real.

The promise of more support for Ukraine also reflects concerns within the alliance that the country could be at risk of running out of munitions and could face new threats if Russia were to escalate and use new weapons.

The problem is that Nato arsenals are not bottomless and some countries may struggle to find enough anti-tank and anti-aircraft weapons to keep supplies flowing across the Polish border.

Western officials say they hadn't expected Ukraine to need so many battlefield weapons at this stage of the conflict, anticipating instead that the resistance would have become more of an insurgency.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky says he's spoken with UK PM Boris Johnson and "received assurances of his support" ahead of tomorrow's emergency Nato summit in Brussels.

Zelensky tweeted they "discussed the course of hostilities and defence assistance to Ukraine".

As we reported earlier, Johnson told his Cabinet colleagues "the West should not hesitate to go further in strengthening sanctions and providing further defensive military aid to Ukraine".

Thursday's Nato summit in Brussels is expected to unlock additional aid for Kyiv, including equipment to help Ukraine protect against chemical, biological, radiological and nuclear threats.

Swiss food giant Nestle is pulling its popular brands, like KitKat and Nesquik, out of Russia.

The firm stopped investment in the country earlier this month and now it will only sell essential foods - infant food and medical and hospital nutrition.

It follows fierce criticism of the firm by Ukrainian politicians. On Saturday, President Zelenskiy criticised Nestle for still conducting business in Russia in a streamed speech to protesters.

A growing number of international brands, including McDonald's, Coca-Cola and Starbucks have halted business in Russia, due to the invasion of Ukraine.

A minority of others continue to produce non-essential goods in the country, while companies such as M&S and Burger King say complex franchise agreements make it impossible to close their shops in Russia.

Ukraine's President Volodomyr Zelensky, addressing France's parliament via videolink, has appealed to French companies to quit Russia.

"Renault, Auchan, Leroy Merlin and others must stop sponsoring Russia's war machine.

"They must stop financing the murders of women and children," he told French MPs in comments reported by Le Monde.

Renault has been criticised in recent days after the carmaker restarted production at its Moscow plant.

The carmaker has decided to keep its presence intact in Russia, while complying with international sanctions, Reuters reported.

Lucy Williamson

BBC News, Lviv

Lviv has become a byword for safety in Ukraine, with 200,000 refugees sheltering here and millions more passing through the city on their way out of Ukraine. The queue for trains to Poland still packs the underpass between platforms here.

But there are crowds these days for the trains heading east too. Those we spoke to - heading home to Zaporizhzhia, Dnipro, Kryvyi Rih, even Kharkiv - all said the same thing: it’s too hard being apart from family - whatever happens to us there, it’s better we face it together.

Outside carriage 13, Olga hesitated on the platform, waiting until the last moment to board the 14:05 train out of Lviv back towards the conflict zones of eastern Ukraine.

Behind her, police loaded body armour plates onto the train. Two soldiers heaved in a generator.

"I'm scared to go back," Olga told me. "It isn’t safe. But my husband is there, and people need my help."

Olga is a history teacher from Zaporizhzhia. A third of the city's children have already left and her school has now become a centre for refugees from the besieged city of Mariupol.

Olga came to Lviv to drop her daughter and granddaughter at the Polish border — leaving her confronted with a choice: enjoy safety with one part of her family, or head back to face danger with the other.

"We never thought our family would be divided," she said, with tears in her eyes.

If you're just joining us, here's a quick recap of some of the latest developments on day 28 of Russia's invasion of Ukraine:

A former defence attaché at the British embassy in Moscow says that his warnings of "a long, dark march to war" by Vladimir Putin were ignored.

Air Commodore Carl Scott, now retired, writes in a letter to the Financial Times that he and his colleagues "reported the inevitability of conflict in detail, regularly and with the despair of Cassandra".

The former senior officer alleges that in the years he served in Moscow (2011-16), in the UK things changed and "all was subjugated to the City, all served the interests of our lucrative status as a safe haven for corrupt, and corrupting, wealth".

A veteran Russian economic reformer turned envoy for President Putin, Anatoly Chubais, has resigned from his role.

Tasked with working with international organisations on sustainable development, he is the highest-profile official to step down since the war in Ukraine began.

Chubais quit because of the conflict in Ukraine, Bloomberg and Reuters cited sources close to him as saying.

He has left Russia and has no intention of returning, a source told Reuters.

He has decades of high-level political and business experience in Russia, and is seen as the main architect of Russian privatisation in the 1990s under former President Boris Yeltsin.

He recommended Mr Putin, an ex-KGB officer, for his first job in the Kremlin.

Chubais later become head of the Russian nanotechnology company Rusnano, until he was appointed to the envoy post in 2020.

Lyse Doucet

Chief International Correspondent, Kyiv

Every morning, for weeks, Ukraine has announced that humanitarian corridors will open into a number of cities to bring in desperately needed supplies, and bring out civilians trapped by the fighting.

But by the end of each day, it’s a story of ceasefires which break in some places, of channels blocked by Russian bombardment.

And now the besieged southern city of Mariupol isn’t even included on this list – a place where shelling never stops, and residents have run out of water and food.

Russia offered a way out this week – but only if the city surrendered.

In some parts of Ukraine, including around the capital Kyiv, Ukrainian forces are now recapturing areas.

But Russia is still attacking on frontlines, especially in the south where it wants to seize a land corridor between the Crimean Peninsula and eastern Ukraine, areas it’s controlled since 2014.

Toby Luckhurst

BBC News, Krakow

Krakow is Poland's second largest city and a major entry point for refugees fleeing the war in Ukraine.

At the main train station, blue and yellow signs in Ukrainian and Polish point refugees outside to the main square.

"They're just piling in every day," British volunteer Millie tells me - and some of them are badly injured. She came here eight days ago to help the Krakow council give out food, clothing and shelter to the millions who have arrived.

Millie says many don't want to travel on from Poland, preferring to stay close to the border. "They've got a lot of heart, they say things like, 'I'm going to go home next week,'" she says.

Her fellow volunteer Fiona only arrived two days ago with her partner Bob, trying to raise awareness about the Homes for Ukraine scheme to rehouse refugees in the UK. She says it's a great scheme in theory, but in practice it's difficult for people in the UK to find refugees to sponsor.

Already some two million people have come to Poland since the war began last month. While border officials say the numbers are slowing, authorities are struggling with the huge numbers who have already arrived.

Russian President Vladimir Putin says Moscow will begin insisting that payments for Russian gas from "unfriendly countries" are made in roubles.

He's given the Russian central bank a week to find a way of switching these payments away from other currencies.

He says the change will only affect payments and that gas will continue to be supplied in line with existing contracts. It's not clear what the impact of this decision will be.

Putin says the freeze on Russian assets by Western countries has destroyed trust and that his country's economy has been hit hard by sanctions imposed by the West over Russia's actions in Ukraine.

Sanctions include a move to restrict Russian access to international payment systems.

Nato leaders will agree to the deployment of four new Nato battlegroups in eastern Europe - in Slovakia, Hungary, Bulgaria and Romania - Jens Stoltenberg said.

The Nato secretary general said this amounted to a big long-term increase in the military alliance's presence in the region, doubling the existing number of battlegroups.

US President Joe Biden has just departed from Washington en route to the Belgian capital, where he will attend a meeting with Nato allies to discuss the response to Russia's invasion.

Russia must stop "nuclear sabre-rattling," Nato's Stoltenberg says, in response to a question from a reporter, describing Russia's comments on the use of such weapons as "dangerous and irresponsible".

He says he has a clear message for Russia - that nuclear war cannot be won and should never be fought.

A Kremlin spokesman has said Russia could use nuclear weapons if it faced "an existential threat".

Nato members face a fundamentally changed security environment where authoritarian governments are prepared to use force, Mr Stoltenberg says.

"I expect we will address the role of China in this crisis," the Nato secretary-general goes on to say.

China has provided Russia with political support including by spreading "blatant lies and misinformation," he says.

To Brussels now, where Nato's Secretary General Jens Stoltenberg is speaking to reporters ahead of US President Joe Biden's visit for talks with fellow leaders of the military alliance.

Stoltenberg says Russia's invasion of Ukraine is brutal, and the human suffering is terrible to watch.

"We are determined to do all we can to support Ukraine," Stoltenberg says, but Nato has a "responsibility" to ensure the war does not escalate beyond Ukraine, he adds.

Russia's foreign minister, Sergei Lavrov, has said Moscow has the "spirit and will to defend Russian culture in Ukraine", in a televised speech to students at the Moscow State Institute of International Relations.

As we have been reporting, the Kremlin's narrative, delivered through pro-government media, is that troops are fighting Nazis and fascists and defending the motherland.

Lavrov also said talks between the two sides were "difficult" because Ukraine "constantly changes its position".

And he was critical of suggestions from Poland that a peacekeeping mission be set up in Ukraine.

"This will be the direct clash between the Russian and Nato armed forces that everyone has not only tried to avoid but said should not take place in principle," he said.

BBC

Ukraine war: Belarusian dissidents fight against Russia in Ukraine

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Among the foreign fighters heading to Ukraine to fight against Russia are dissidents from Belarus living in exile.

They see the war as a battle both against Vladimir Putin’s forces but also against the regime of the Belarusian President Alexandr Lukashenko, which has heavily backed Moscow.

The BBC met Pavel Kulazhanka, who left his life in New York to join the fight.

Reporter: Mark Lowen

Camera: Francesco Tosto

Producer: Michael Steininger

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Clémence Apetogbor et Pierre Bouvier

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
  • Au vingt-huitième jour de l’attaque sur l’Ukraine, les forces russes ne contrôlent ni la capitale, Kiev, ni la ville portuaire stratégique de Marioupol, dans le Sud, mais poursuivent d’intenses bombardements sur plusieurs villes. Le Pentagone a estimé, mardi, que l’armée russe souffrait de problèmes de coordination et de ravitaillement, et que les Ukrainiens, en dépit des bombardements et des frappes aériennes, étaient par endroits « à l’offensive », en particulier dans le Sud.
  • A Kiev doit être levé, à 7 heures locales (6 heures à Paris) mercredi matin, le couvre-feu décrété depuis lundi soir par les autorités de la ville.
  • Volodymyr Zelensky a déclaré, dans une vidéo publiée mardi soir, que 100 000 personnes vivent dans Marioupol assiégée dans des conditions inhumaines, sans nourriture, sans eau ni médicaments. Le président ukrainien a dénoncé la difficulté de mettre en place des couloirs humanitaires pour sortir de la ville, en raison de bombardements ou d’attaques directes. Il a signalé que des employés des services d’urgence et des chauffeurs de bus d’un convoi avaient été faits prisonniers, mardi.
  • M. Zelensky s’exprimera pendant une quinzaine de minutes, mercredi à 15 heures par vidéo, devant les parlementaires français. Il a déclaré, dans la soirée de mardi, que les pourparlers de paix avec la Russie pour mettre fin à la guerre étaient « difficiles » et « parfois conflictuels », mais a ajouté : « Pas à pas, nous avançons. »
  • Moscou utilisera l’arme nucléaire en Ukraine en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré, mardi, Dmitri Peskov, sur CNN International. La journaliste de la chaîne américaine demandait au porte-parole du Kremlin de dire s’il était « confiant » ou « convaincu » que le président russe, dont il est très proche, n’aurait pas recours à l’arme nucléaire en Ukraine.
  • Plus de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié mardi. Près de 200 000 réfugiés ont été évacués en train de Pologne vers d’autres pays, a annoncé, mardi, la compagnie PLK, qui gère le réseau ferroviaire polonais. En France, Jean Castex a promis « au moins 100 000 places d’hébergement » pour les réfugiés.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

Récit. L’armée russe en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage

Reportage. Dans l’ouest de l’Ukraine, avec le bataillon de Loutsk : « Fils, debout, la guerre a commencé »

Tribune. Sandra Laugier : « Zelensky, même dans son nouveau rôle de chef de guerre, se pose en président citoyen »

Entretien. Oleh Baturin, journaliste ukrainien, enlevé dans la région occupée de Kherson : « Ils m’ont menacé de mort »

Décryptages. Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19

Lettre de… En Slovaquie, le désinformateur était payé par Moscou

Décryptages. Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

BBC

War in Ukraine: 'Pets are getting left at train stations'

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A man from Guildford has travelled from the UK to west Ukraine to try and bring some of the pets abandoned because of the war to safety.

Photographer Nick Tadd has teamed up with a network of volunteers, taking over supplies and bringing the animals back across the border to a shelter in Poland.

Mr Tadd is documenting his work on social media and hopes to raise money for more supplies and a new ambulance for the animals.

Le Monde

Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes

vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.

« Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».

Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv

Service vidéo du Monde

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BBC

Driver in pick-up truck flipped by Texas tornado

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Watch the terrifying moment a driver gets hit by a tornado in Texas. The twister tosses his pick-up truck into the air and flips it over.

The storm chaser who filmed the scene says that moments later the car landed back on its wheels and the driver sped away, seemingly unscathed.

Several tornadoes hit the US state on Monday with more extreme weather forecast for Alabama, Louisiana, and Mississippi on Tuesday. Tornado warnings are in place across the region.

Le Monde

Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère

vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.

Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.

Sources :

Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)

Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)

Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)

L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)

La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)

Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)

Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)

De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)

Karim El Hadj et Elisa Bellanger

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Le Monde

Formule 1 : pourquoi les voitures de course se dépassent si rarement (et pourquoi cette saison va tout changer)

vidéo Les pilotes se plaignent de ce qu’on appelle « l’air sale ». Mais les organisateurs promettent « le plus gros changement de l’histoire de la F1 ».

Pour gagner un Grand Prix de Formule 1, il faut trois ingrédients : un très bon moteur, un très bon pilote… et savoir très bien utiliser l’air. Les voitures de course sont conçues pour fendre l’air en ligne droite, en profitant de leur résistance dans les virages pour rester collées à la piste. Mais il y a un revers : une F1 laisse derrière elle un air plus chaud et plus instable : le dirty air, ou « air sale ». Un handicap pour les poursuivants, qui rend les dépassements plus compliqués et nuit parfois à l’ambiance de la course.

En 2022, la F1 fait sa révolution, pour accroître considérablement le spectacle. Comment ? On vous explique, grâce à des animations 3D et aux rencontres exclusives des pilotes Esteban Ocon et Fernando Alonso, de l’écurie Alpine.

Sources :

Marc Bettinelli, Emile Costard et Elsa Longueville

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L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?

vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».

Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.

Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc

Sources :

– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo

– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4

– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K

Marceau Bretonnier et Asia Balluffier

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L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
Le Monde

Guerre en Ukraine : les vidéos qui attestent l’usage d’armes à sous-munitions en zone civile

vidéo Contrairement aux affirmations de l’armée russe, des images et vidéos tournées en Ukraine documentent l’utilisation d’armes à sous-munitions, dévastatrices et peu précises, à proximité de zones civiles.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, des images de bombes et d’explosions en zone civiles se multiplient. Certaines d’entre elles ne laissent aucun doute : il s’agit de bombes à sous-munitions. Des armes dévastatrices et particulièrement dangereuses pour les civils. Elles contiennent plusieurs charges explosives, et ne sont pas assez précises pour permettre au tireur de distinguer militaires et civils.

des vidéos analysées par « Le Monde » attestent de l’usage d’armes à sous-munitions en zones civiles

Particulièrement touchée par les tirs d’artillerie et de missiles russes, Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, a déjà payé un important tribut. La cellule d’enquête vidéo du Monde a récolté et analysé des dizaines de photos et de vidéos, qui renseignent sur la nature des bombardements. Plusieurs images montrent l’utilisation d’armes à sous-munitions, et leurs conséquences meurtrières pour les civils.

Nous vous proposons un résumé vidéo de cette enquête, disponible ici en intégralité.

Arthur Carpentier(Enquête), Émilie Henny(Montage), Adrien Vande Casteele(Motion design) et Service vidéo du Monde

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L'Humanité

" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
Le Monde

Natation : la fédération internationale finit par exclure les nageurs russes et biélorusses des Mondiaux

La FINA avait autorisé dans un premier temps les athlètes des deux pays à concourir sous bannière neutre. Avec cette décision, elle rejoint la position de la plupart des autres fédérations sportives.

La Fédération internationale de natation (FINA) s’est finalement rangée à la décision de la majorité des sports d’exclure Russes et Biélorusses de toute compétition internationale. Le bureau de la FINA a tenu compte d’une « évaluation indépendante des risques » pour bannir des Mondiaux 2022 à Budapest (du 18 juin au 3 juillet) les nageurs et officiels des deux pays en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, annonce l’instance, mercredi 23 mars, dans un communiqué.

FINA Bureau met, and made further decisions on Russian and Belarusian athletes and event hosting. FULL PRESS RELEA… https://t.co/w6dKXQkLYg

« A la suite de ces décisions, la FINA a été informée par la Fédération russe de natation du retrait de tous les nageurs russes » de ses compétitions « pour le reste de cette année », précise l’organisation. La natation rejoint ainsi les nombreux sports à avoir écarté les sportifs russes des compétitions internationales, du football à l’athlétisme en passant par le hockey sur glace, le rugby, le badminton, le handball, le cyclisme et les Jeux paralympiques d’hiver.

Difficilement tenable

Début mars, la FINA s’était pourtant distinguée en autorisant Russes et Biélorusses à concourir, pour peu qu’ils le fassent sous bannière neutre, comme en tennis, boxe ou judo.Mais cette position devenait difficilement tenable face aux protestations d’autres délégations, la Fédération suisse de natation ayant par exemple menacé de boycotter les Mondiaux en cas de participation russe et biélorusse.

La Fédération internationale de natation a par ailleurs retiré à la Russie les compétitions qu’elle devait accueillir, dont les championnats du monde en petit bassin prévus à Kazan du 17 au 22 décembre, et va chercher une autre ville hôte.

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Entre l’OTAN et l’UE, une relation compliquée à construire sur fond de guerre en Ukraine

L’Union européenne doit entériner jeudi sa nouvelle « boussole stratégique » juste après un sommet extraordinaire de l’Alliance atlantique.

Une double occasion de célébrer l’« unité » des alliés américains et européens face à la Russie de Vladimir Poutine : la visite de Joe Biden à Bruxelles, jeudi 24 mars, doit permettre au président américain de participer à un sommet extraordinaire de l’OTAN, dans la matinée, puis au Conseil européen, dans l’après-midi. Lors de ces rencontres, complétées par un sommet du G7, l’accent sera mis sur la cohésion du bloc occidental, après un mois de guerre en Ukraine.

L’idée, comme lors du dernier appel entre le locataire de la Maison Blanche et ses principaux interlocuteurs continentaux, lundi, est de discuter de nouvelles sanctions, afin d’obliger Moscou à accepter un cessez-le-feu. Ce dernier est encore inaccessible, comme a pu le constater de nouveau le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, mardi soir, après de nouvelles conversations avec ses homologues russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky. Mais rien n’indique que des annonces spectaculaires pourront être faites au chapitre des sanctions, tant les Européens ont du mal à envisager collectivement à ce jour un embargo énergétique, à la différence des Etats-Unis, beaucoup moins dépendants des hydrocarbures russes.

En Estonie, la France mobilise ses chasseurs alpins pour renforcer le front est de l’OTAN

Depuis l’invasion, la coopération entre les deux rives de l’Atlantique est à son comble, bien loin du manque de concertation constaté, pendant l’été 2021, lors du retrait précipité des troupes américaines d’Afghanistan. « Les Américains en font presque un peu trop », ironise une source diplomatique. Pour elle, l’un des enjeux de la réponse transatlantique à l’offensive russe est de rééquilibrer quelque peu une relation entre les Etats-Unis et l’Europe jusqu’ici dominée de la tête et des épaules par Washington, en raison de sa supériorité dans le domaine de la défense. Un point de vue qui n’est pas forcément partagé dans l’ensemble du continent, car la guerre en Ukraine donne une seconde vie à l’OTAN, en dépit des efforts portés par la France en vue de renforcer les capacités de défense européennes.

« Boussole stratégique »

La venue de Joe Biden à Bruxelles fournira une nouvelle occasion de célébrer l’apaisement d’une relation transatlantique mise à mal par Donald Trump. Celui-ci ne cachait pas son mépris pour l’Europe ou s’interrogeait sur le rôle de l’OTAN et sa clause d’assistance mutuelle, le véritable fondement du traité de l’Atlantique Nord et de la défense du territoire européen. L’ancien président républicain a aussi exercé une pression constante – et souvent insultante – sur les Etats membres pour qu’ils soulagent les Etats-Unis d’une partie de leur « fardeau ». Un message désormais reçu cinq sur cinq par les capitales européennes, soucieuses, à commencer par Berlin, d’investir bien davantage dans leur armée.

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L'Humanité

Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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Pragmatisme et sentiments

Une mini-fête foraine s’est installée sur le parvis de la mairie de mon arrondissement. Elle attire tous les enfants du quartier, ce qui n’est pas pour me déplaire. Avec un peu de chance, un enfant privé de manège choisira mon épaule pour épancher sa frustration. Alors que je m’enfonce dans la petite foule, une balle en mousse vient cogner mon pied, poursuivie par trois garçonnets essoufflés. Ils ont 8 ou 9 ans, et ressemblent à des personnages de bande dessinée : un petit roux, un grand brun et un châtain clair tout bouclé.

« Pardon, pardon, madame, c’était pas fait exprès ! »

Ils sont là pour l’anniversaire d’un copain.

« On a mangé le gâteau aux Smarties tout à l’heure ! Et là, on joue au ballon prisonnier. »

La question du goûter est donc réglée – Riri, Fifi et Loulou me mâchent tout le travail. A côté de nous, j’entends des adultes discuter de la guerre en Ukraine. Je demande donc au petit trio à quoi lui faisait penser, jusqu’à présent, le mot « guerre ».

« Ben, que des gens sont morts, un peu ?

Moi, avant, ça me faisait penser à un désert et y’a des centaines de pays différents qui viennent se mettre des flèches dans le ventre, se donner des coups d’épée…

— Et aujourd’hui, ça te fait penser à autre chose ?

— Oui, à la tristesse, la peur, l’isolement. Et la mort. »

Paroles d’enfants : « Si t’es tout seul et que t’as ton doudou, t’es pas tout seul »

Ils se mettent à discuter entre eux de la situation ukrainienne :

« En fait, moi, je sais pas trop ce que ça dit…

— Mais siiii ! On en a parlé un tout petit peu à l’école. Y’a la guerre en Ukraine et y’a des personnes qui partent pour aller dans un autre endroit, par exemple à “Bugarest”. Comme ça, si elles ont les moyens, eh ben elles ont pas à rester voir la guerre.

— En fait, l’Ukraine a quelque chose, elle est très stratégique, parce que déjà elle a la mer Noire, et en fait Vladimir Poutine il voudrait avoir la mer Noire parce que c’est stratégique. Parce que souvent tous les lacs en Russie ils gèlent l’hiver et même des fois un peu l’été dans le Nord, alors que la mer Noire elle gèle pratiquement jamais et aussi parce qu’il y a beaucoup de trafic pour faire passer les bateaux militaires, de marchandises… »

Loulou est donc spécialiste de géopolitique. Je leur demande s’ils aimeraient en parler davantage, à l’école par exemple. Les avis divergent :

« Non, mais on se préoccupe pas de ça. Nous, on a d’autres choses à faire ! Même si on y pense tout le temps dans notre tête…

— Moi, je préfère savoir ce qui se passe dans le monde que rien savoir.

— Ça dépend, en vrai. Si c’est positif, oui, mais sinon pas trop. »

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

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Face à la Russie, les Etats-Unis entravés par leurs propres lignes rouges

Joe Biden, qui participera jeudi à Bruxelles à un sommet extraordinaire de l’OTAN, cherche à préserver la cohésion des alliés au sujet de l’invasion russe en Ukraine.

La première puissance militaire du monde est devenue méfiante, voire allergique, à l’idée de toute opération extérieure. Tel est le paradoxe de l’Amérique, confirmé par la guerre en Ukraine. L’invasion russe a certes resserré les rangs de l’Alliance atlantique, comme doit l’illustrer la visite de Joe Biden à Bruxelles, jeudi 24 mars. Les effectifs américains en Europe sont passés de 80 000 à 100 000 soldats. Mais l’OTAN n’envisage pas une autre posture que défensive, au-delà des livraisons d’armes aux Ukrainiens, pour éviter une extension du conflit.

Sans surprise, l’administration Biden rejette toute suggestion de repli ou d’indifférence, arguant de son rôle moteur dans la mobilisation internationale pour sanctionner la Russie et aider Kiev. Pourtant, ce paradoxe de la puissance contrainte, largement nourri par les aventures militaires désastreuses en Afghanistan et en Irak, est une donnée importante dans la poursuite de la guerre en Ukraine.

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

Les Etats-Unis s’interrogent depuis longtemps sur la tension entre leurs intérêts stratégiques et leur vocation universelle, comme chef de file du bloc occidental. Fin novembre 1995, Bill Clinton prononçait une allocution solennelle à la Maison Blanche, qui résonne fortement aujourd’hui, pour justifier la participation militaire de son pays dans la mise en œuvre des accords de Dayton. Tout juste conclus entre la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Serbie, ils devaient mettre un terme à une guerre de trois ans et demi au cœur de l’Europe, marquée par 100 000 morts. L’Amérique avait longtemps refusé de s’impliquer, par crainte d’un embourbement. Ce jour de novembre, Bill Clinton tentait une synthèse complexe. « L’Amérique ne peut pas et ne doit pas être le gendarme du monde. Nous ne pouvons arrêter toutes les guerres, tout le temps, mais nous pouvons en arrêter certaines. » En septembre 2013, justifiant son refus de sanctionner l’usage d’armes chimiques par le régime syrien, Barack Obama avait repris exactement cette formule : « L’Amérique n’est pas le gendarme du monde. »

Rôle en retrait

Kiev est loin de Washington, qui érige la Chine en ligne d’horizon de sa politique étrangère. Pour l’heure, l’Ukraine accapare l’attention des médias américains et des alliés. Son martyre mobilise l’administration et émeut les rangs du Congrès. La Maison Blanche se trouve sous des pressions multiples, parfois contradictoires, entre le prix à la pompe et celui de l’inaction. Comment projeter de la force, sans l’utiliser ? Conscient de ce défi, Joe Biden s’investit. Il participera jeudi au sommet extraordinaire de l’OTAN, à celui des dirigeants des pays du G7 et enfin à celui de l’Union européenne. « Mangez vos céréales, mangez vos épinards », a averti Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, au sujet de cette journée diplomatique hors norme. La dépendance énergétique européenne à l’égard de la Russie et l’élargissement des sanctions occidentales seront au cœur des discussions. Le lendemain, vendredi, Joe Biden se rendra en Pologne, où il rencontrera notamment les soldats américains positionnés sur place.

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L'Humanité

La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

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Nous sommes du côté des jeunes et des peuples

Le débat

Léon Deffontaines Secrétaire général du MJCF Jeanne Péchon Secrétaire nationale de l’UEC

En agressant l’Ukraine, Vladimir Poutine a précipité l’Europe dans une escalade militaire périlleuse. Cet acte transgresse la souveraineté territoriale d’un pays et d’un peuple. Sous les bombardements, des centaines de milliers de civils sont contraints de se terrer ou de fuir leur pays.

La surenchère guerrière de l’Union européenne est, quant à elle, inquiétante. L’envoi d’armes en plein cœur d’un conflit peut entraîner sa généralisation à l’ensemble du continent et du monde. La seule position tenable est celle de la paix, rien que la paix et uniquement la paix. Tous les défenseurs d’une position va-t-en-guerre sont irresponsables. Seule la recherche d’une solution politique et diplomatique, en dehors de l’Otan et sous l’égide de l’ONU, pourra garantir la paix. Nous devons réclamer un nouveau traité de sécurité collective en Europe, incluant la Russie. Pour cela, il est essentiel de travailler dans un cadre multilatéral aux Nations unies.

La France doit tout faire pour que soit organisé un grand sommet européen, en toute indépendance des États-Unis, afin de mettre tous les pays d’Europe – y compris la Russie, la Biélorussie et, bien évidemment, l’Ukraine – autour de la table des négociations. Un cessez-le-feu doit être la garantie préalable à toutes ces négociations.

Nous sommes du côté du peuple ukrainien et de tous ces jeunes qui voient leur avenir broyé par les volontés belliqueuses de Vladimir Poutine. Les premières victimes des guerres sont les peuples eux-mêmes.

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Élection présidentielle 2022

L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.

Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022RésultatsFragments de campagne

Emmanuel Macron face aux craintes des Français sur France Bleu

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La condition animale, un sujet plus visible dans la campagne à l’élection présidentielle

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La proposition du candidat Macron de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique

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François Hollande soutient Anne Hidalgo et se positionne pour l’après-élection

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Édition du jour

Daté du jeudi 24 mars

Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Pompidou, la modernité à l’Elysée Testez gratuitement

TotalEnergies annonce une action en diffamation contre Yannick Jadot, pour l’avoir accusé d’être « complice » des « crimes de guerre » en Ukraine

Le candidat écologiste à l’Elysée a accusé le géant pétrolier de maintenir « l’essentiel de ses activités en Russie », nonobstant « quelques concessions ».

Publié aujourd’hui à 18h17 Le Monde avec AFP

Allocation déconjugalisée, ministère de plein exercice, accompagnants scolaires : les propositions des candidats sur le handicap

Seules Anne Hidalgo et Marine Le Pen se sont rendues en personne au « grand oral » sur le sujet, mercredi 23 mars.

Publié aujourd’hui à 17h12 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies, l’entreprise annonce lancer « sans délai une action en diffamation » contre le candidat : suivez la campagne présidentielle en direct

Alors que le candidat écologiste accuse le groupe français d’être « complice de crimes de guerre » en Ukraine, en raison du maintien de ses activités en Russie, TotalEnergies a fait cette annonce dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.

Publié aujourd’hui à 16h36, mis à jour à 17h27 Brice Laemle Marie Pouzadoux

Election présidentielle : sur TF1, « Les Visiteurs » vont vite chasser la soirée électorale du premier tour

La chaîne a choisi de programmer le film culte de Jean-Marie Poiré le 10 avril au soir, après une courte couverture des résultats du premier tour. Une première pour une présidentielle.

Publié aujourd’hui à 14h53 Le Monde avec AFP

Article réservé à nos abonnés

Des enseignants « dans le flou » de la campagne présidentielle

A moins de trois semaines du premier tour, et quelques jours après l’exposé par le président candidat d’un « nouveau pacte » à leur intention, nombre d’enseignants font part de leurs doutes quant au bulletin à glisser dans l’urne, le 10 avril.

Publié aujourd’hui à 14h00 Mattea Battaglia

Chronique

Zelensky’s address to France may shed harsh light on presidential campaign

The Ukrainian president is due to speak before the French Parliament on Wednesday. Gilles Paris, a 'Le Monde' columnist, explains that some candidates have to contend with pro-Russian statements they made in the past.

Publié aujourd’hui à 13h04, mis à jour à 13h07 Gilles Paris

Richard Ferrand s’oppose à un embargo sur le gaz russe

Aux yeux du président de l’Assemblée nationale, les sanctions « ne servent pas à punir les Français » soucieux de leur pouvoir d’achat.

Publié aujourd’hui à 11h43, mis à jour à 12h58 Le Monde avec AFP

Entretien Article réservé à nos abonnés

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.

Publié aujourd’hui à 11h00, mis à jour à 14h56 Mathilde Gérard

Carte Blanche Article réservé à nos abonnés

Aux élections, voter en notre âme et inconscience ?

Des expériences d’associations implicites montrent que notre cerveau a déjà fait son choix avant même que nous en ayons conscience, explique la neuropsychologue Sylvie Chokron dans sa Carte blanche.

Publié aujourd’hui à 06h00 Sylvie Chokron

François Hollande apporte son soutien à Anne Hidalgo mais appelle déjà à « reconstruire la gauche » après l’élection

L’ex-président s’était jusque-là peu impliqué dans la campagne d’Anne Hidalgo, à l’exception d’une rencontre lors d’un déplacement de la candidate à Tulle, son fief corrézien.

Publié hier à 21h07, mis à jour hier à 21h19 Le Monde avec AFP

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

Le candidat écologiste a exhorté, mardi, ses soutiens à « un vote positif » en sa faveur au premier tour et refusé d’envisager dès maintenant la stratégie qu’il suivrait s’il n’est pas qualifié au second.

Publié hier à 19h00 Service politique

Live Article se déroulant en direct

François Hollande lance un appel à la reconstruction d’une « gauche de responsabilité », « dès le lendemain » du scrutin présidentiel : retrouvez l’actualité politique du 22 mars

L’ancien chef de l’Etat était présent au meeting de la candidate socialiste à Limoges mardi soir et a affirmé, au sujet de la future reconstruction de la gauche : « J’y prendrais toute ma part, car c’est tout le sens de ma vie ».

Publié hier à 18h34, mis à jour hier à 21h03 Brice Laemle Marie Pouzadoux

« Des formations ou des immersions en entreprise » : Elisabeth Borne précise la proposition d’Emmanuel Macron sur les contreparties au RSA

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la ministre du travail a précisé les contours de l’une des mesures-phares du président de la République sortant.

Publié hier à 16h37, mis à jour hier à 18h15 Le Monde avec AFP

Elections 2022 : pourquoi les accusations de trucage de vote ne reposent sur rien

Quitte à s’arranger avec les faits, des militants de gauche radicale et d’extrême droite distillent la thèse selon laquelle les élections de 2022 seront pipées. Celle-ci trouve un relais chez certains candidats.

Publié hier à 16h21, mis à jour hier à 19h05 William Audureau

Chronique

"Brutal Macron" is back, say his opponents

Those competing against the incumbent on both the right and the left agree: President Macron’s platform for his second term would make life harder for the French people.

Publié hier à 13h00, mis à jour hier à 15h00 Gilles Paris

Eric Zemmour franchit une étape de plus dans la radicalité en proposant un ministère « de la remigration »

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Reconquête ! a promis de « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans, s’il est élu.

Publié hier à 10h43, mis à jour à 10h17 Le Monde avec AFP

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Le candidat Emmanuel Macron remet sur la table l’idée du conseiller territorial à l’approche de l’élection présidentielle

Adoptée sous Nicolas Sarkozy, abrogée par François Hollande, cette réforme viserait à redonner de l’intelligibilité dans l’administration des pouvoirs locaux en fusionnant les conseillers départementaux et régionaux. Mais sa mise en œuvre paraît délicate.

Publié hier à 10h19, mis à jour hier à 19h34 Patrick Roger

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Accaparé, Emmanuel Macron délègue, sur le terrain, la campagne électorale à ses « doublures »

Edouard Philippe, Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et d’autres ministres sont chargés de vanter le programme du candidat à l’élection présidentielle 2022 retenu à Paris par un agenda surchargé.

Publié hier à 10h17, mis à jour hier à 12h35 Claire Gatinois

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Emmanuel Macron assume l’option d’un projet social dur pour l’élection présidentielle

Avec les contreparties au RSA et la retraite à 65 ans, le président candidat veut porter des réformes potentiellement explosives en cas de réélection le 24 avril.

Publié hier à 10h08 Claire Gatinois

Éditorial

Présidentielle : sur les droits de succession, des propositions qui manquent de courage

Depuis cinq ans, Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de lutter contre les inégalités à la naissance. Mais ses propositions, comme celles des candidats de droite et d’extrême droite, perpétuent un système qui ne profite qu’à une infime minorité aisée.

Publié hier à 09h55, mis à jour hier à 10h06 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Il nous faut construire une santé participative au quotidien, avec les patients et les usagers »

La « promesse » de la loi Kouchner sur les droits des malades réclame d’être « relancée » affirme, dans une tribune au « Monde », Christian Saout, représentant des usagers au collège de la Haute Autorité de santé. Il propose de confier le débat public à des autorités indépendantes et de l’appuyer sur les associations de terrain pour aller vers les populations les plus éloignées du système de santé.

Publié hier à 06h00 Christian Saout

Analyse Article réservé à nos abonnés

Pourquoi la suppression de la redevance menace l’indépendance de l’audiovisuel public

La proposition du candidat Emmanuel Macron obligerait l’Etat à financer directement les médias concernés, qui craignent un interventionnisme plus marqué.

Publié hier à 05h45, mis à jour hier à 09h52 Sandrine Cassini

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation

Donné gagnant de la présidentielle depuis des mois, le président candidat espère réaliser le meilleur score possible les 10 et 24 avril afin d’asseoir sa légitimité.

Publié hier à 02h24, mis à jour hier à 12h28 Alexandre Lemarié

Chronique Article réservé à nos abonnés

« La campagne présidentielle est un puissant révélateur de la faiblesse des novices »

La victoire en 2017 d’un candidat jeune et hors système a débridé les ambitions au-delà de toute raison. Cinq ans plus tard, les primo-candidats à l’élection présidentielle sont à la peine, au point d’apparaître davantage usés que les vétérans, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

Publié hier à 01h31, mis à jour hier à 11h19 Françoise Fressoz

Enquête Article réservé à nos abonnés

Les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats à l’élection présidentielle

Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

Publié hier à 01h29, mis à jour hier à 12h31 Stéphane Mandard

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ne cachent plus leurs divergences idéologiques avec La France insoumise, rejettent l’idée d’un ralliement avant le premier tour de l’élection présidentielle et semblent déjà se projeter vers les législatives.

Publié le 21 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 19h39 Service politique

Tribune Article réservé à nos abonnés

« La société des communs offre un nouveau récit et un socle programmatique dont la gauche française doit se saisir »

Un collectif d’élus, de chercheurs, de militants associatifs, d’entrepreneurs et de décideurs publics, parmi lesquels Manon Aubry, Thomas Piketty, Axelle Lemaire ou Noël Mamère, lance un appel pour que la campagne électorale soit l’occasion de promouvoir un « nouveau contrat social », afin de « reconnecter les institutions publiques » à « la vitalité des acteurs engagés sur le terrain ».

Publié le 21 mars 2022 à 15h30 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 16h16 Collectif

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Anne Hidalgo et Yannick Jadot agitent l’épouvantail Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022

Candidats en difficulté, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot concentrent leurs forces contre l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon pour préparer la recomposition post-présidentielle.

Publié le 21 mars 2022 à 15h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h41 Laurent Telo

Live Article se déroulant en direct

Pour Jean Castex, « le RSA est un progrès social, mais l’objectif n’est pas d’y rester » : l’actualité politique du 21 mars

Pour Marine Le Pen, la proposition d’Emmanuel Macron de conditionner le versement du RSA à l’exercice d’une activité, « c’est un mi-temps à 6 euros l’heure ».

Publié le 21 mars 2022 à 14h11 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 21h23 Brice Laemle Julien Lemaignen

Chronique

The presidential candidates’ common cause: convincing voters to turn up

All the candidates in France’s presidential election agree on one point: a high voter turnout is key. Le Monde columnist Gilles Paris discusses the reasons for this, following Jean-Luc Mélenchon’s appeal to abstentionists at a large rally on Sunday.

Publié le 21 mars 2022 à 13h00 Gilles Paris

Marine Le Pen s’oppose à la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’amnistier les « gilets jaunes » condamnés

A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis a annoncé que s’il est élu il « amnistiera tous les “gilets jaunes” condamnés ».

Publié le 21 mars 2022 à 12h03 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h43 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Tout, dans notre système démocratique, semble tendre à ce que les citoyens n’aient que peu d’influence »

Au contraire des démocraties parlementaires qui nous entourent, la Ve République privilégie la désignation d’un chef à la sélection de programmes politiques, ce qui fait « douter de son caractère démocratique », estime dans une tribune au « Monde » le professeur de droit public Arnaud Le Pillouer.

Publié le 21 mars 2022 à 11h30 Arnaud Le Pillouer

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Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme

L’ancien député gaulliste Alain Terrenoire, auteur de la loi dite « Pleven », est plus que jamais convaincu de l’utilité de son texte et s’agace de la version qu’en donne le polémiste.

Publié le 21 mars 2022 à 08h17, mis à jour hier à 10h21 Franck Johannès

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Le vainqueur de l’élection présidentielle 2022 pourrait bien se trouver à court de carburant démocratique »

Pour que les électeurs retrouvent le chemin des urnes, la démocratie doit se « ressourcer» en associant davantage les Français à son fonctionnement, estime, dans une tribune au « Monde », le président du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet.

Publié le 21 mars 2022 à 05h45 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h15 Thierry Beaudet

Tribune Article réservé à nos abonnés

Election présidentielle 2022 : « Une réélection à l’ombre d’un conflit pourrait saper la capacité du président à gouverner demain »

Un plébiscite « facilité par des circonstances dramatiques » – la guerre en Ukraine – et un débat démocratique contraint pourraient aller de pair avec un mandat à la légitimité plus étroite que jamais, analysent, dans une tribune au « Monde », les politologues Antoine Bristielle et Tristan Guerra.

Publié le 21 mars 2022 à 05h15 Antoine Bristielle Tristan Guerra

Enquête Article réservé à nos abonnés

Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron

Des documents obtenus par « Le Monde » révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole.

Publié le 21 mars 2022 à 05h14 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 20h51 Stéphane Horel

Reportage Article réservé à nos abonnés

« Ne vous dérobez pas », l’argument moral lancé par Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’Union populaire a réuni ses supporteurs dans une grande marche parisienne, comme en 2012 et 2017. Et tenté d’imposer le vote Mélenchon comme une nécessité.

Publié le 21 mars 2022 à 03h14 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h16 Julie Carriat Jérémie Lamothe

Article réservé à nos abonnés

Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagne

Reléguée à la cinquième place, la candidate LR à l’élection présidentielle élabore avec son équipe la feuille de route de ses cent premiers jours à l’Elysée, une manière de montrer qu’elle n’abandonne pas la partie.

Publié le 21 mars 2022 à 01h32 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 10h08 Solenn de Royer

Jean-Luc Mélenchon a appelé les électeurs à leur « responsabilité morale » et au « choix de société », à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle

La France insoumise organisait dimanche 20 mars une « marche pour la VIe République » à Paris, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Le candidat a pris la parole pour clore l’événement, place de la République.

Publié le 20 mars 2022 à 20h19 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 22h23 Le Monde avec AFP

Le cabinet McKinsey « paiera ce qu’il doit à l’Etat français », affirme Bruno Le Maire

Le ministre de l’économie et des finances a assuré que « toutes les procédures sont déjà engagées » contre le cabinet de conseil, accusé de n’avoir payé aucun impôt sur les sociétés pendant dix ans grâce à des pratiques d’optimisation fiscale.

Publié le 20 mars 2022 à 16h03 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 16h10 Le Monde avec AFP

Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Philippe Poutou et Nicolas Bay étaient les invités de « Questions politiques »

Les candidats d’EELV, du PCF, de LFI, du NPA ainsi que le président du RN et le vice-président de Reconquête ! étaient les invités de France Inter, de France Télévisions et du « Monde » ce dimanche, de midi à 13 heures.

Publié le 20 mars 2022 à 12h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 13h02 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Jean-Luc Mélenchon a défendu la VIe République et a appelé les abstentionnistes à la mobilisation électorale : retrouvez les informations politiques du dimanche 20 mars

Le leader de La France insoumise a pris la parole à l’issue de la « marche pour la VIe République », qui a mobilisé des dizaines de milliers de ses soutiens, dimanche après-midi.

Publié le 20 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 18h44 Marie Pouzadoux

Election présidentielle 2022 : sur le terrain, Marine Le Pen fait du pouvoir d’achat son sujet principal de campagne

En déplacement dans le Loiret puis dans l’Yonne, la candidate du Rassemblement national s’est attaquée à la politique d’Emmanuel Macron et a fait valoir ses propositions pour rendre « 150 ou 200 euros » par mois à chaque ménage.

Publié le 19 mars 2022 à 21h03 Le Monde avec AFP

Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens vont marcher pour la « VIe République » avec l’espoir d’atteindre le second tour de l’élection présidentielle

A trois semaines du premier tour, le candidat de LFI et ses soutiens se retrouvent à Paris, dimanche 20 mars après-midi, pour faire entendre leur voix et « mobiliser les abstentionnistes », argumente-t-il dans une interview au « Parisien ».

Publié le 19 mars 2022 à 20h44 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 21h31 Le Monde avec AFP

Chronique

With only three weeks to go, how could he lose?

Victory looks all but assured for the incumbent President Emmanuel Macron. Le Monde columnist Gilles Paris digs into the polling numbers and looks at what kind of scenarios could lead to an upset in the presidential election.

Publié le 19 mars 2022 à 13h00 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 14h30 Gilles Paris

Reportage Article réservé à nos abonnés

Valérie Pécresse tente de faire campagne coûte que coûte dans la course à l’élection présidentielle

La candidate du parti Les Républicains continue à multiplier déplacements et interventions, et se montre offensive face à Emmanuel Macron, qu’elle « ne prendrait pas comme ministre ».

Publié le 19 mars 2022 à 10h42 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 10h56 Sarah Belouezzane

Décryptages

Peut-on bloquer les prix des carburants, comme le proposent plusieurs candidats à la présidentielle ?

Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, ou encore Eric Zemmour, proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois.

Publié le 19 mars 2022 à 04h45 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 10h31 Assma Maad

Reportage Article réservé à nos abonnés

A Metz, Eric Zemmour encourage sa base à se défier des sondeurs et des journalistes

Lors d’un meeting plus morose qu’à l’accoutumée, dans le Grand-Est, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle a appelé ses partisans à se mobiliser dans la dernière ligne droite.

Publié le 19 mars 2022 à 03h40 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h12 Ivanne Trippenbach

Reportage Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron assume son SAV réformateur au lendemain de la présentation de son programme

Le candidat à sa réélection s’est rendu vendredi à Pau, fief de son allié François Bayrou, afin de mener « une conversation » très contrôlée avec des Français.

Publié le 18 mars 2022 à 21h28 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h14 Olivier Faye

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait... La journée politique dans l’oeil du « Monde »

Cinq ans après le second tour qui a opposé Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l’histoire pourrait se répéter pour la prochaine élection présidentielle, selon une enquête d’opinion publiée par « Le Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 19h00 Service politique

Chômage : le bilan d’Emmanuel Macron est-il aussi bon qu’il le prétend ?

Le candidat à l’élection présidentielle se vante de chiffres historiquement bas. Si la tendance est en effet à la baisse, il enjolive parfois la situation et passe sous silence d’importantes disparités.

Publié le 18 mars 2022 à 18h57 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h03 William Audureau Romain Imbach

Valérie Pécresse et Marine Le Pen réclament une autre date pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie

Les deux candidates à la présidentielle rappellent que le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, a été suivi de nombreuses violences. Emmanuel Macron organise une cérémonie à l’Elysée samedi.

Publié le 18 mars 2022 à 18h33 Le Monde avec AFP

L’annonce du projet d’Emmanuel Macron n’éteint pas les critiques envers son refus de débattre avec ses rivaux

Après Gérard Larcher et Nicolas Dupont-Aignan, Fabien Roussel, candidat PCF à l’élection présidentielle, a à son tour questionné la légitimité d’Emmanuel Macron, « qui ne participe pas aux débats », s’il était réélu.

Publié le 18 mars 2022 à 15h09 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h15 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « Le pacte de solidarité a tourné pour les jeunes au pacte de sacrifice »

Repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans menace les fondements mêmes du pacte de solidarité entre les générations, estime la chercheuse Anne-Marie Guillemard dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 19h00 Anne-Marie Guillemard

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « C’est l’Etat-providence et son financement qui devraient être le véritable sujet du débat présidentiel »

La stratégie de baisse d’impôts et de charges choisie pendant le quinquennat n’est plus tenable face aux besoins d’investissement à venir, estime l’économiste Xavier Ragot dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Xavier Ragot

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Retraites : « Le retour d’un Etat investisseur, mais aussi protecteur, est nécessaire »

Alors que la succession des crises sociale, environnementale, sanitaire et maintenant militaire appelle au renforcement de l’Etat, les dirigeants français restent enfermés dans un schéma hérité de trente années de libéralisme, observe le sociologue Antoine Vauchez, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h56 Antoine Vauchez

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Retraites : « Le projet d’Emmanuel Macron ignore l’accélération et l’intensification des rythmes de vie »

Le sociologue Jean-Yves Boulin observe, dans une tribune au « Monde », qu’un recul du départ en retraite irait à l’inverse de la demande sociale de temps consacré à la formation, aux soins, aux loisirs et à la vie civique.

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Jean-Yves Boulin

Live Article se déroulant en direct

Eric Zemmour promet un déplacement au Maghreb en cas d’élection, Emmanuel Macron favorable à l’instauration de la proportionnelle à l’Assemblée nationale… Retrouvez les informations politiques du 18 mars

Au lendemain de la présentation de son programme, Emmanuel Macron était en déplacement à Pau (Pyrénées-Atlantiques) tandis qu’Eric Zemmour (Reconquête !) tenait un meeting à Metz (Moselle).

Publié le 18 mars 2022 à 13h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 21h18 Simon Auffret Charles-Edouard Ama Koffi

Rapport du Sénat sur les cabinets de conseil : l’opposition dénonce un « scandale d’Etat et fiscal »

Dans un rapport rendu jeudi, la commission d’enquête du Sénat sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil a notamment dénoncé le « phénomène tentaculaire » de leur présence dans la sphère publique.

Publié le 18 mars 2022 à 13h07 Le Monde avec AFP

Chronique

Emmanuel Macron advances by playing his hand, not his opponents

The president running for re-election remained above the fray while presenting his policy platform, hoping to turn the vote into a referendum on himself.

Publié le 18 mars 2022 à 13h00 Gilles Paris

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L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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L'Humanité

Extrême droite. Le Pen et Zemmour : entre intérêts et admiration pour Poutine

Premier plan

Depuis l’accession au pouvoir du chef de l’État russe, la galaxie de l’extrême droite française, à commencer par Marine Le Pen et Éric Zemmour, a développé avec le régime des liens profonds, politiques, idéologiques et financiers.

Benjamin König

Le 4 juin 2018, à la Douma, la chambre basse russe, invité à un fumeux Forum international du développement du parlementarisme, Stéphane Ravier, alors sénateur RN, pose fièrement avec Bruno Gollnisch. « À l’invitation de la Douma, je participe à Moscou au Forum international, aux côtés de Bruno Gollnisch, Nicolas Bay et Louis Aliot », écrit-il sur Twitter. « Démocratie parlementaire, sécurité, identité, développement économique : le soleil se lève à l’Est ! » poursuit-il dans un éloge du régime de Poutine. Car ce raout d’influence russe est organisé par le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, qui reçoit ses amis, avec en guest star Sergueï Lavrov, le puissant ministre des Affaires étrangères.

Le RN n’est pas la seule force politique française à avoir fait le déplacement. Sont également présents les ex-députés LR Nicolas Dhuicq et Thierry Mariani (qui ont depuis rejoint Éric Zemmour et Marine Le Pen). Mais certains assument moins ouvertement ces liens : le 23 juin 2017, Nicolas Bay (qui a, lui, rallié Zemmour) se vante d’avoir rencontré « Ivan Melnikov, le vice-président de la Douma ». Or, si son post Facebook est toujours référencé, il a disparu de la page de l’eurodéputé.

La proximité avec le président russe fait aujourd'hui mauvais genre, bien qu'une partie des cadres RN assurent l'assumer.

Depuis le début de l’invasion ukrainienne, Marine Le Pen et Éric Zemmour sont mis en difficulté par ce que l’on décrit superficiellement comme des « positions pro-Russes ». Avec en guise de symbole l’emprunt bancaire du FN contracté en 2014 (et renégocié en 2020 avec le créancier) à une banque russe. Ou bien l’admiration déclarée d’Éric Zemmour pour Vladimir Poutine et la rencontre de ce dernier avec Marine Le Pen. Au début de l’année, le RN a fait imprimer un tract de 8 pages à 1,2 million d’exemplaires : y figure la fameuse photo de la cheffe du RN serrant la main de Vladimir Poutine en 2017. Le tract a fini au pilon : la proximité avec le président russe fait aujourd’hui mauvais genre, bien qu’une partie des cadres RN aient assuré assumer.

« Un modèle de gouvernance verticale »

Cette proximité est parfois mise sur le même plan que celle, supposée, de candidats de gauche, Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon. Rien n’est plus fantaisiste tant, a contrario de la gauche, l’extrême droite française – et une partie de la droite – est profondément liée au régime poutinien. « Le problème est d’abord politique », décrypte Jean-Yves Camus, spécialiste des extrêmes droites et auteur d’un rapport sur « Les partis politiques français et la Russie », publié en 2018 par le Carnegie Council, une ONG basée à New York. Pour lui, « parler des liens d’argent, c’est prendre le problème à l’envers : la démarche du FN n’était pas d’aller chercher de l’argent russe – d’ailleurs, le prêt est à des conditions peu avantageuses –, mais d’être en contact car il existe une certaine fascination, un intérêt pour le modèle russe ».

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

Ainsi, estime le politologue, la question serait davantage : « Que trouvent nos nationalistes au modèle russe ? » Et de répondre : « Un modèle de gouvernance verticale, de démocratie illibérale, la conservation des valeurs européennes traditionnelles perdues comme la religion, la famille traditionnelle, le patriotisme fondamental. Mais aussi un rempart à l’expansion indéfinie de l’Otan et de l’UE. » L’historien Nicolas Lebourg décrit également des relations « plurielles et fonctionnant en réseau » dans un autre rapport en 2018 pour le Carnegie Council intitulé « Les extrêmes droites françaises dans le champ magnétique de la Russie ». Ces liens sont anciens en ce qui concerne Marine Le Pen : « Dès mars 2011, elle a explicitement reconnu souhaiter rencontrer Vladimir Poutine », explique le chercheur

Lors de son premier discours de la campagne de 2012, elle affirme aussi vouloir « une alliance stratégique poussée avec la Russie fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi ». En 2015, elle est reçue à la Douma, où elle affiche son soutien à la politique de la Russie en Ukraine. D’après « une dépêche de Sputnik non traduite en français, la rencontre porte également sur la négociation d’un prêt », précise Nicolas Lebourg. Le fameux emprunt russe, dont l’architecte côté FN est l’ancien eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser, élu en Alsace, qui aurait touché, selon le Canard enchaîné, 450 000 euros pour cette mission.

Le candidat de Reconquête !est identifié comme un "relais d'influence " par les russes.

Jean-Yves Camus pointe aussi les liens anciens « entre la Russie et la droite gaulliste », dont les meilleurs exemples sont Thierry Mariani et François Fillon, dont les liens d’affaires avec plusieurs entreprises d’État russes (Zarubezhneft et Sibur) sont solidement établis. L’ex-candidat à la présidentielle a dû démissionner de ces conseils d’administration le 25 février avec « tristesse ». Quant à Thierry Mariani, élu député européen sur la liste RN en 2019, son association Dialogue franco-russe est aujourd’hui financée à 80 % par des entreprises proches du pouvoir, Novatek (gaz), Rosatom (nucléaire) ou RZD (chemins de fer russes), dont le président d’honneur n’est autre que l’oligarque Vladimir Iakounine, un proche de Poutine.

L’ancien ministre sarkozyste est un intime du très puissant Leonid Sloutski, vice-président de la Douma, chef de la commission des Affaires étrangères. Jean-Yves Camus parle d’un « tropisme pro-Russes » pour Thierry Mariani et ses proches de la droite populaire, Jacques Myard, Nicolas Dhuicq ou Philippe Meunier, et rappelle qu’en 2015, lors d’un voyage en Crimée pour légitimer le référendum, « dix parlementaires de droite avaient rencontré à Moscou Sergueï Narychkine, alors président de la Douma et aujourd’hui directeur des services du renseignement extérieur ».

« Zemmour se voit en miroir de Vladimir Poutine »

Vladimir Iakounine avait également tissé sa toile auprès d’une autre personnalité, un certain Éric Zemmour, identifié comme un « relais d’influence ». Selon l’ONG Dossier Center, un déjeuner entre les deux hommes s’était tenu à Moscou en 2015, à la suite duquel l’ancien dirigeant des chemins de fer russes s’était réjoui « d’avoir trouvé en lui une personnalité politique influente dont la Russie a tant besoin en ce moment ». Éric Zemmour aurait également été invité, en 2019, à l’ambassade russe à Paris pour rencontrer Sergueï Lavrov.

Ce lien relève d’abord d’une fascination personnelle, selon Jean-Yves Camus : « Zemmour se voit en miroir de Vladimir Poutine, il y a un élément psychologique important. » Le chercheur rappelle aussi qu’on a vu « plusieurs fois Marion Maréchal se rendre à Moscou, à Saint-Pétersbourg ». En avril 2019, elle participait à un forum économique qui rassemblait oligarques et personnalités favorables au régime russe, à Yalta en Crimée. Autre proche de Zemmour, lié lui par des liens financiers et idéologiques : Philippe de Villiers. Selon Jean-Yves Camus, il a bâti un « pont » avec la Russie, « construit avec Jean-Frédéric Poisson (…) autour d’un axe civilisationnel inspiré par le christianisme ».

Il est l’un des rares à avoir eu le « privilège » de rencontrer le chef de l’État russe, en 2014, dans la résidence d’été de Yalta pour la confirmation d’un contrat portant sur la création de parcs « historico-patriotiques » sur le modèle du Puy-du-Fou. Des parcs financés par le groupe Tsargrad de Konstantin Malofeev, magnat de la finance et des médias et l’un des hommes les plus proches de Poutine. L’entourage du candidat en matière diplomatique compte deux autres personnalités liées à la Russie : Caroline Galactéros et Jean-Bernard Pinatel, collaborateur de la revue Méthode, dont la rédactrice en chef Elena Sydorova, liée au secteur gazier, est la directrice de l’Institut franco-russe.

Sur le fond, ces liens relèvent bien de la proximité politique, comme l’analyse Jean-Yves Camus dans son rapport de 2018 : « Dans un contexte où la droite revendique la réhabilitation de l’autorité, le modèle russe (…) est un de ceux vers lesquels il est possible de se tourner. » La même année, Éric Zemmour, alors polémiste, déclarait « rêver d’un Poutine français ». Le 7 février dernier, en tant que candidat, il défendait encore au micro de France Inter les positions du régime : « Poutine est un patriote russe. Il est légitime qu’il défende les intérêts de la Russie. » Ses livres donnent un bon aperçu des raisons qui sous-tendent cette adhésion. Dans Un quinquennat pour rien (Albin Michel, 2016), il écrivait que « Poutine est le dernier résistant à l’ouragan politiquement correct (…) qui détruit toutes les structures traditionnelles – famille, religion, patrie ». Et si les liens d’affaires, voire politiques vont se « distendre dans les années à venir », selon Jean-Yves Camus, la fascination du modèle autoritaire poutinien sur l’extrême droite française demeure bien ancrée.

Éric Zemmourvladimir poutineRussieMarine Le Pen
Le Monde

Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?

Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)

Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40

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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.

On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.

L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.

Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois

Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.

La liste officielle des candidats :

Les candidats éliminés de la course :

Maxime Vaudano

Agathe Dahyot design

L'Humanité

Devant le parlement français, Volodymyr Zelensky cherche un soutien accru

Vidéo

Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence. Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé cette fois dans un message en vidéo au Sénat et à l’Assemblée nationale, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie. La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne, que Poutine interprèterait aussitôt comme une entrée en guerre.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État ukrainien a fait référence. Volodymyr Zelensky a également fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Le Monde

Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?

Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.

  • 1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne

Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.

Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.

  • Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats

Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.

Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?

Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.

  • 4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales

Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.

Pour voter, il est nécessaire :

– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;

– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;

– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;

– de disposer de ses droits civils et politiques.

  • 4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités

Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.

Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.

  • 7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats

Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.

Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.

  • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle

La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.

La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.

Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias
  • 10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle

Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.

Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.

  • 24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle

Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.

Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.

  • 13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs

La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.

  • 24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne

Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.

Romain Imbach

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Le Monde

A l’agenda mercredi 23 mars

Live animé par Brice Laemle et Marie Pouzadoux

Un direct quotidien. A moins de trois semaines de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.

Dans le poste. A J − 18 avant le premier tour, Fabien Roussel, le candidat communiste, était l’invité des « 4 Vérités », sur France 2 à 7 h 35. Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale et soutien d’Emmanuel Macron (La République en marche), était questionné à partir de 8 h 20 sur France Inter. En fin de journée, Jean-Luc Mélenchon, le candidat des « insoumis », sera interrogé sur TF1 à 20 heures.

Programmes. Marine Le Pen et Eric Zemmour organisaient une nouvelle présentation de leurs programmes respectifs, après avoir distillé une bonne partie de leurs mesures lors de meetings et dans les médias ces derniers mois. La candidate du Rassemblement national doit présenter le chiffrage global de son projet à la presse, depuis son quartier général parisien, en fin d’après-midi ; le candidat de Reconquête ! a également tenu une conférence de presse, ce midi, pour revenir en détail sur ses propositions.

Handébat. L’Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées, la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes et la fédération 100 % Handinamique ont organisé le Handébat à la Maison de la radio, à partir de 11 heures. Huit candidats ou leurs représentants se sont relayés : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Fabien Roussel et Eric Zemmour. Plusieurs d’entre eux, dont la candidate du parti Les Républicains et le candidat de La France insoumise, ont déjà accordé des entretiens aux organisateurs sur la prise en compte du handicap dans leur programme.

Ukraine. L’actualité internationale s’invite encore une fois dans la campagne présidentielle avec l’intervention vidéo devant le Parlement du chef de l’Etat ukrainien. Après le Parlement italien mardi, c’était au tour de l’Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 heures, malgré la fin de la session parlementaire, pour écouter un message en direct de Volodymyr Zelensky, qui enchaîne les interventions devant les Parlements nationaux alors que son pays affronte l’invasion russe.

Nos articles pour approfondir

Les essentiels de la campagne

L'Humanité

A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

Vidéo

La campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. « Plus de salaires, moins de précaires! », manifestation pour le pouvoir d'achat à Paris

Vidéo

À moins d’un mois de la présidentielle, des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 17 mars à l’appel d’une intersyndicale, revendiquant des propositions fortes et concrètes en faveur du pouvoir d’achat des Français.

Les questions des salaires et du pouvoir d’achat doivent être au coeur de la campagne présidentielle, martèlent les syndicats. Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce jeudi dans « plus de 150 points de rassemblement », à l’appel d’une intersyndicale regroupant CGT, FSU, Solidaires, Unsa et plusieurs organisations lycéennes.

Alors que l’inflation poursuit son ascension (+3,6% en un an selon l'Insee) et que la guerre en Ukraine menace de peser sur ses chiffres futurs, le pouvoir d’achat cristallise les inquiétudes des manifestants.

Un pouvoir d'achat bloqué depuis des années

« On ne sort plus, il n’y a plus de cinéma, plus de restos, plus de sorties annexes, et pour les enfants, cela signifie également moins d’activités extra-scolaires », déplore Émilie Thevenet-Kayser, enseignante en SEGPA qui défile aux couleurs de l’UNSA. « J’ai 4 enfants, et financièrement, c’est impossible de tous les inscrire à une activité. Cette année, ils ne font rien » regrette-t-elle, faisant écho au pouvoir d’achat « bloqué » des enseignants depuis 2010, sur lequel le léger dégel de 2017 n’a pas eu de réelle incidence.

Émilie Thevenet-Kayser et ses collègues sont descendus dans la rue car ils ne croient pas à la dernière promesse d’Emmanuel Macron, annoncée à moins d’un mois des présidentielles: dégeler ce fameux point d’indice des fonctionnaires avant l’été. « Ce n’est qu’une promesse électorale » analyse-t-elle, face à cette annonce floue et incertaine. « Nous voulons des vraies mesures, actées », et qui passent par des augmentations salariales significatives.

Ces revendications sont également portées par la CGT. Dans les colonnes de l’Humanité, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT insiste : « La seule solution contre la vie chère, c’est l’augmentation des salaires et des pensions », accompagnée d'une baisse de la TVA sur les produits pétroliers et énergétiques.

« Pas de salaire inférieur à 1 700 euros » 

Pour Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires pour la fonction publique, il est d’autant plus impératif d’agir que le conflit ukrainien accentue « l’urgence salariale » des derniers mois. « Cela se voit notamment avec les gens qui ont des difficultés à se chauffer, ou encore avec les prix des denrées alimentaires qui augmentent », développe-t-elle.

Alors que le gouvernement a annoncé, quelques jours auparavant, une réduction de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1 er avril, Gaëlle Martinez affiche sa grande déception: « Pour nous, ce sont que des « mesurettes », qui ne répondent absolument pas aux besoins de la population », reproche-t-elle au gouvernement. Du côté des contre-propositions, Solidaires revendique, par exemple, qu’aucun salaire ne soit inférieur à 1 700 par mois, ainsi qu’une augmentation de 400 euros des salaires dès maintenant.

Parmi les manifestants, tous dénoncent le discours porté par la droite et l’extrême-droite, proposant de baisser les cotisations sociales afin d’augmenter artificiellement le montant des salaires, tout en appauvrissant, mécaniquement, les caisses de l’État et les services publics.

Le Monde

Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation

Donné gagnant de la présidentielle depuis des mois, le président candidat espère réaliser le meilleur score possible les 10 et 24 avril afin d’asseoir sa légitimité.

« Rien n’est écrit ! Rien n’est gagné ! » Depuis sa déclaration de candidature, Emmanuel Macron ne cesse d’alerter ses troupes sur le risque de démobilisation des électeurs lors de la présidentielle. Répétée sur tous les tons, la mise en garde se veut appuyée. Non, le scrutin présidentiel ne serait pas déjà « plié », assure-t-il dès le 4 mars dans une vidéo publiée par son équipe de campagne. « Si à chaque seconde, on considère que la confiance est acquise et qu’on n’a pas à se remettre en cause et aller la chercher, à ce moment-là, on perd », prévient-il.

Une semaine plus tard, rebelote. « Le grand risque, c’est que les gens pensent que ce soit fait. S’ils le pensent, c’est qu’on a perdu », insiste-t-il, dans une nouvelle vidéo promotionnelle. Avant d’assurer, devant les élus qui le soutiennent, réunis à son QG, le 11 mars, qu’il ne croit « aucun chiffre ». Référence aux sondages, qui le présentent comme le grand favori de l’élection des 10 et 24 avril.

« La démobilisation est le pire risque » : l’avertissement du candidat Macron aux élus de la majorité

Déjà donné gagnant de la présidentielle depuis de longs mois, le président candidat a enregistré une hausse des intentions de vote en sa faveur, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Désormais crédité de plus de 30 % au premier tour dans une série de sondages et donné vainqueur au second tour dans tous les cas de figure, il a creusé l’écart avec ses adversaires dans des proportions jamais vues depuis le début du quinquennat.

La dernière enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, publiée le 18 mars, le donne à 29 %, très loin devant sa poursuivante, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen (16 %). Au second tour, il fait figure de large vainqueur (59 % pour lui contre 41 % pour elle). De quoi alimenter l’idée d’un match joué d’avance. 72 % des Français sont ainsi convaincus qu’Emmanuel Macron sera réélu pour un second quinquennat. Seuls 13 % imaginent Marine Le Pen à l’Elysée.

Si cette domination théorique rassure les macronistes, pas question toutefois de crier victoire trop tôt. « On en a vu beaucoup par le passé qui étaient les grands gagnants de l’élection avant, mais qui n’ont pas été au second tour ! », a lancé le locataire de l’Elysée, le 9 mars, aux parlementaires de la majorité, afin de les exhorter à mener campagne, sans relâche. Pas question de subir le même sort qu’Edouard Balladur ou Alain Juppé, tous donnés vainqueur de la présidentielle dans les sondages, avant de finalement s’écrouler dans les urnes.

Un danger potentiel

Si un éparpillement des voix constitue un danger majeur, dont avait, par exemple, pâti Lionel Jospin en 2002, la crainte principale de M. Macron reste qu’une partie des électeurs ayant prévu de glisser un bulletin dans l’urne en sa faveur ne prennent pas la peine de venir voter, au motif qu’il n’en aurait pas besoin pour l’emporter. « Autour de vous, vous pouvez avoir des gens qui préféreront aller à la pêche », s’est-il alarmé devant les élus de la majorité, le 9 mars. Avant de lâcher : « La démobilisation est le pire risque. » Un danger potentiel, dans la mesure où l’abstention est évaluée à plus de 30 %. Ce qui constituerait « un record pour un scrutin présidentiel, alors qu’elle n’était que de 22 % en 2017 », rappelle Brice Teinturier, directeur général d’Ipsos.

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L'Humanité

VIDÉO. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

Vidéo

À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, les Amis de l’Humanité ont organisé un débat réunissant historiens, journalistes et spécialistes, disponible en intégralité dans cette vidéo.

Ce débat a réuni Pierre Audin, fils de Maurice et Josette Audin, l’historien Gilles Manceron et Charles Silvestre, l’ancien rédacteur en chef adjoint de l’Humanité et coordinateur de l’« appel des douze », tous trois co-auteurs de l’ouvrage « La vérité est en marche, rien ne l’arrêtera ».

Autour de ces auteurs, le débat proposé par les Amis de l’Humanité - animé par la journaliste Latifa Madani et introduit par Jean-Emmanuel Ducoin, rédacteur en chef de l'Humanité et secrétaire national des Amis de l'Humanité - a également accueilli Florence Beaugé, ancienne journaliste au Monde, et l’historien Benjamin Stora, auteur du rapport « Mémoire et vérité ».

Retrouvez en ligne et dans les kiosques le hors-série spécial de l’Humanité sur les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie: France Algérie 1962/2022 - Mémoires à vif, composé de 100 pages de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, de textes inédits d’écrivains et de poètes, de témoignages, de reportages et d’archives, accompagnés d’une riche iconographie.

 

L'Humanité

VIDÉO. Guerre en Ukraine. L’action héroïque d’une journaliste en plein JT russe

Vidéo

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, la journaliste Marina Ovsyannikova a fait irruption lundi soir sur le plateau de la grande chaîne de télévision russe, Channel One, avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine. « Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici », pouvait-on lire sur sa pancarte. La France est prête à lui offrir « une protection consulaire », a annoncé Emmanuel Macron mardi.

Moscovite de 44 ans et d’origine ukrainienne, Marina Ovsyannikova est une productrice de la chaîne d’État Channel One. Se sachant menacée après son acte, la journaliste avait pré-enregistrée une vidéo où elle explique son geste. Elle y déclare regretter d’avoir participé à propager « la propagande du Kremlin » en travaillant pour une média lié à l'État russe pendant plusieurs années.

Virale sur les réseaux sociaux

La vidéo de l'incident est devenue virale sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un « courage extraordinaire ». L'utilisation du mot « guerre » par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est désormais passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent elles, d'opération militaire spéciale ».

La protestataire a été arrêté et le Kremlin a dénoncé un acte de « hooliganisme ». Pour son action en direct au journal télévisé de Channel One, Marina Ovsyannikova risque 15 ans de prison car la nouvelle loi russe condamne fermement ce que le Kremlin considère comme une « atteinte à l’armée russe ».

Un exemple pour faire taire d'autres protestataires

« Il y a une forte probabilité que les autorités en fassent un exemple pour faire taire d'autres protestataires », a déclaré son avocat, Daniil Berman, soulignant qu'il n'a toujours pas pu rencontrer sa cliente, ni savoir où elle est détenue. Les autorités russes, pour l'heure, n'ont pas indiqué quels chefs d'inculpation pourraient viser Marina Ovsiannikova.Il s'agit d'une scène rarissime dans un pays où l'information est strictement contrôlée, d'autant plus depuis le début du conflit en Ukraine.

Un porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a salué le geste de Marina Ovsiannikova, devant la presse à Bruxelles, s'inquiétant qu'elle ait « disparu et que ses avocats ne soient plus autorisés à la contacter ».« La journaliste de télévision russe Marina Ovsiannikova a pris une position morale courageuse et osé s'opposer aux mensonges et à la propagande du Kremlin en direct sur une chaîne de télévision contrôlée par l'État, Pervy Kanal », a déclaré ce porte-parole, Peter Stano, qualifiant le patron de cette chaîne de « l'un des propagandistes en chef du régime ».

2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a pour sa part affirmé que la France était prête à offrir une protection diplomatique à la journaliste russe. Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion, selon un décompte lundi de l'ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays.

Le Monde

Mensonge délibéré

Tribune. La guerre de la Russie à l’Ukraine est le premier conflit d’une « troisième guerre mondiale » qui, faute d’avoir été anticipée, a déjà commencé. Encore, par « troisième guerre mondiale », faut-il comprendre la déstructuration des normes qui définissaient l’ordre international établi après 1945 plutôt que la diffusion globale d’une guerre locale. Ce n’est pas simplement un retour : à la guerre de haute intensité, à la guerre entre Etats, à la guerre en Europe. C’est aussi le début d’un « nouveau désordre mondial » précipité par des nations voulant abolir un « ordre ancien » perçu comme bridant leur émergence alors même qu’il a, malgré tout, rendu possible leur essor.

Après deux ans de Covid-19, le conflit ukrainien scelle encore plus la fin de la « mondialisation heureuse » : solidification des frontières, diffusion de l’inflation, disparition de l’énergie bon marché. Un monde fragmenté, où la seule chose qui nous réunissait encore devra nous séparer : les flux d’argent et d’information ne passent plus entre nations opposées et deviennent mutuellement non convertibles. Un monde démondialisé où s’opère un découplage informationnel, énergétique et financier entre régions idéologiquement distinctes. Un monde pascalien où l’incapacité du droit (international) à se doter d’un pouvoir réel de sanction rend caduque toutes ses recommandations : « La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. (…) Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste. » (Extrait des Pensées de Pascal, 1670.)

« Berlin doit reconnaître que la force militaire est un facteur dans les relations internationales »

Vérité en-deçà du Caucase, mensonge au-delà. On le sait désormais : l’ère de la post-vérité est aussi l’ère de la post-paix. La guerre n’est plus que la continuation des « fake news » par d’autres moyens. Pas de meilleure manière de nier le vrai que de détruire ce qui est. Pour Vladimir Poutine, l’Ukraine comme nation n’existe pas, donc doit être effacée. Pour Xi Jinping, Taïwan comme Etat n’existe pas, donc devra disparaître. Pour ces dirigeants, le déterminisme « civilisationnel » doit s’imposer à la volonté de peuples qui refusent d’être « sauvés » par leur empire.

Que les Etats qui cachent la vérité de leur histoire à leurs propres citoyens puissent servir de tremplin pour la diffusion des « faits alternatifs » est logique. Mais personne ne ment de façon délibérée et systématique sans croire à ses propres mensonges. Quand on a besoin du mensonge pour excuser l’inexcusable, on finit par se convaincre de la « véracité » de celui-ci. On se demande comment Poutine et son entourage peuvent bombarder un peuple dit frère et ami, un pays inclus dans la « matrice russophone » : simplement en disant qu’ils ne les bombardent pas…

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L'Humanité

André Markowicz : « Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine »

Entretien

Ukraine Écrivain et poète, traducteur des œuvres complètes de Dostoïevski et du théâtre de Tchekhov, André Markowicz revient sur la guerre, le nationalisme et toutes les attaques contre la culture russe.

Sophie Joubert

Écrivain, poète, traducteur, éditeur

Créateur en 2019, avec Françoise Morvan, des éditions Mesures, André Markowicz tient sur sa page Facebook un journal en ligne consacré, depuis le 24 février, à la guerre en Ukraine. Pour l’écrivain, Vladimir Poutine ira jusqu’au bout du conflit.Il dénonce également le massacre de la culture par le pouvoir russe.

Comment réagissez-vous à l’actualité, notamment au bombardement de civils dans le théâtre de Marioupol ?

Le mot « enfants » était écrit partout en grosses lettres, on ne pouvait pas ignorer qu’il n’y avait là que des civils. Il y a, d’un côté, une incapacité à prendre la ville militairement, un rouleau compresseur qui n’arrive pas à gagner du terrain, et, de l’autre, la vengeance et les bombes pour faire un maximum de morts en frappant les femmes et les enfants. C’est absolument délibéré. En termes de crime de guerre, on est au niveau de la Tchétchénie et de la Bosnie.

Vous qui avez consacré votre vie à transmettre la culture et la littérature russes, quel a été votre sentiment au moment de l’invasion ?

J’ai eu honte. Je voyais depuis des années une rhétorique militariste et belliciste, mais j’ai été surpris que Poutine passe à l’action. L’Ukraine et la Russie font partie de la même civilisation, d’autant que les villes bombardées, celles où ont lieu les combats les plus durs, sont russophones. Ensuite, j’ai vu à l’œuvre une espèce de malédiction de l’histoire russe, une opposition entre le pouvoir et la vie des gens.

Vous parlez dans votre journal d’une attaque menée contre la culture russe…

Ce qui compte d’abord, ce sont les morts. Ensuite et seulement ensuite, du point de vue même de la Russie, c’est un crime contre la culture, la suite d’une destruction systématique. Gogol et Boulgakov, comme beaucoup d’autres artistes ou poètes, sont nés en Ukraine et écrivaient en russe. C’est comme si l’armée russe leur tirait dessus.

Comment analysez-vous le nationalisme russe ?

La référence de Poutine, c’est l’Empire russe, pas l’Union soviétique. Depuis des années, je dis qu’il dirige le pays selon la triade d’Ouvarov, le ministre de l’Intérieur de l’empereur Nicolas Ier : autocratie, orthodoxie, principe national. C’est la base de la doctrine, s’il y en a une. Poutine utilise en plus le vieux fond selon lequel la Russie doit dominer le monde slave. Ce courant panrusse et panslave, qui remonte au XIXe siècle, est très présent chez Alexandre Douguine, un proche de Poutine. Je m’élève avec la même force contre le nationalisme russe et contre le nationalisme ukrainien. Il se trouve que l’Ukraine est sous les bombes. L’évolution démocratique avait fait perdre de l’importance aux nationalistes ukrainiens qui représentent entre 3 et 5 % des électeurs. L’agression de Poutine leur redonne une légitimité. À Marioupol, parmi ceux qui résistent aux assassins de Kadyrov (les miliciens tchétchènes mobilisés par Poutine – NDLR) et aux bombes russes, il y a le régiment Azov qui compte dans ses rangs des néonazis. Ce régiment marginalisé grâce à l’action du président Zelensky se retrouve, à cause de Poutine, à l’avant-garde de la lutte. C’est une des autres horreurs de cette guerre. Poutine se bat contre toute évolution démocratique des pays limitrophes. Son ennemi, c’est la démocratie dans le monde. Le bombardement du théâtre de Marioupol est le signe qu’il va aller jusqu’au bout.

Avez-vous des contacts en Russie ?

Les gens avec qui je suis en contact sont tous indignés, atterrés, abattus par ce qu’il se passe. Mais ils font partie de « l’élite intellectuelle » qui peut avoir accès à d’autres informations. Mais, dans les émissions de propagande, l’unique son de cloche, c’est que les Ukrainiens sont des nazis qui massacrent des populations russophones. Ces émissions se basent sur cette fiction monstrueuse qu’est la « russophobie », l’idée que dès qu’on met en cause le régime de Poutine, on hait la Russie. La crise économique qui s’installe va faire changer l’opinion de façon radicale. On va se retrouver dans une situation bien pire que celle des années 1990.

Que pensez-vous des sanctions vis-à-vis des artistes russes et du boycott de la culture russe en Europe ?

Je trouve cela lâche, criminel, idiot que certaines institutions occidentales hésitent à parler de la culture russe. Cela profite à Poutine. Je suis favorable aux sanctions envers les artistes qui, comme le chef d’orchestre Valery Gergiev, ont fait allégeance à Poutine. Ils doivent être sanctionnés en tant que complices de crimes. Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine. Ce ne sont ni Dostoïevski, ni Pouchkine, ni Tolstoï, ni Boulgakov qui tirent sur les enfants ukrainiens. On se rend compte aussi qu’en Occident, personne ne connaît la culture ukrainienne. Les éditions Seghers me demandent une préface pour un Poètes d’aujourd’hui consacré à Taras Chevtchenko, le poète national ukrainien. Depuis 1964, personne ne l’a traduit en France. Ce n’est pas la faute de Poutine.

Comment ce conflit résonne-t-il avec votre histoire personnelle ?

Mal. Toute ma vie, toute mon éducation, tout mon travail s’est tourné vers cette culture russe massacrée par le pouvoir. Les poètes que nous avons publiés aux éditions Mesures ont été étouffés ou tués par la dictature : Daniil Harms, Alexandre Blok ou Kari Unksova, poétesse et militante féministe assassinée par le KGB en 1983. L’Ukraine et tous ces pays sont marqués par l’Holocauste.C’est pourquoi je reste très réservé sur la doctrine officielle ukrainienne et sur les lois mémorielles qui interdisent de remettre en cause le fait que les nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale étaient des patriotes. S’ils étaient des patriotes, qu’en est-il des partisans juifs persécutés ? Ces lois mémorielles, malgré l’agression monstrueuse de Poutine, restent un problème. Il est pour l’instant au second plan, mais je ne peux pas être indifférent à un nationalisme qui érige des statues à Roman Choukhevytch, qui était un officier SS. Je voudrais que les forces démocratiques d’Ukraine restent majoritaires comme elles l’étaient avant la guerre. Et que les Ukrainiens ne se détournent pas de la culture russe.

UkraineRussieGuerre en Ukraine
Le Monde

Un système malade

Tribune. La crise sociale, politique, voire identitaire qui ne cesse de s’aggraver au fil des ans depuis plus d’une décennie n’est-elle pas finalement le résultat d’une science économique en pleine tourmente ?

Cette crise du savoir et de la connaissance économiques ne porte-t-elle pas en elle ce schisme au sein des communautés nationales entre, d’un côté, l’élite, les sachants ou ceux qui sont censés savoir, et, de l’autre, le peuple, les non-sachants ou ceux qui sont censés ne pas savoir ?

Le mal-être grandissant de la classe moyenne est hautement compréhensible. La création de richesse est en berne. Elle est pénalisée par la spéculation et par une politique monétaire inéquitable. Est-ce un hasard si le progrès technique n’a jamais été aussi faible depuis la seconde guerre mondiale que durant cette dernière décennie, qui a vu dans les économies développées s’installer une politique monétaire d’assouplissement quantitatif (« quantitative easing ») créant une quantité de monnaie sans précédent, et ce avant même le Covid ?

La distribution de cette « richesse » est restée toujours anormalement inéquitable au détriment du travail : elle entretient l’illusion d’une croissance impressionnante des profits des entreprises, alors même qu’elle n’est que la conséquence d’une diminution de la part de la main-d’œuvre dans un régime de croissance en réalité toujours plus faible.

Mais les sachants ne veulent ni voir ni entendre ces tendances lourdes, parce qu’ils ne les comprennent tout simplement pas. Elles n’appartiennent en effet à aucune théorie économique. C’est uniquement lorsque le retour du terrain est mauvais et que le peuple gronde qu’ils prennent conscience de la réalité d’un système malade. Malheureusement, souvent à titre provisoire, parce qu’ils sont tout simplement dépourvus de boussole et de guide économique.

Gilles Dufrénot : « Deux alternatives à la hausse des taux pour contrer l’inflation existent »

La science économique n’arrivant plus à expliquer ce qui se passe aujourd’hui, elle ne peut pas leur proposer la régulation capable de préserver la stabilité de la communauté.

Nous avons besoin d’un cadre théorique nouveau qui élargisse celui que nous connaissons aujourd’hui et qui complète la théorie existante. Nous avons besoin d’une nouvelle vision de la stabilité économique et sociale et des crises, qui comprenne l’instabilité monétaire fondamentale de nos économies libérales, instabilité qu’il faut absolument contrôler afin de ne pas connaître « la grande crise », celle qui pourrait emporter tout le système.

Un régime inéquitable

Ce nouveau cadre théorique, que l’on peut nommer « nouvelle économie patrimoniale », met en évidence l’existence de deux régimes monétaires. L’un classique, inflationniste, est celui que l’on connaissait dans les années 1970 à 1990. L’autre non classique, de bulles, est celui que l’on connaît depuis plus de vingt ans, hautement inéquitable : la révolution des nouvelles technologies de l’information bénéficie essentiellement à ceux qui détiennent du capital.

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L'Humanité

Poutine veut « purifier » la société russe

Actu

Depuis le début du conflit, les discours du maître du Kremlin reprennent une rhétorique fasciste où il est question de « cinquième colonne » et de « vrais patriotes ».

Vadim Kamenka

Le président russe a toujours usé et développé la thématique du nationalisme. Dans cette même veine, Vladimir Poutine, qui entend unifier le peuple contre l’Occident, reprend désormais des discours de l’extrême droite : « vrais patriotes », « cinquième colonne » et « purification de la société ». « L’Occident essaie de briser notre société en spéculant sur les pertes militaires et sur les effets des sanctions, de provoquer une opposition civique en Russie en utilisant sa cinquième colonne », affirmait le dirigeant russe, le mercredi 16 mars.

Une justification « patriotique » des pires dérives

À l’occasion de cette visioconférence avec des gouverneurs régionaux et des membres du gouvernement diffusée à la télévision, Vladimir Poutine va encore plus loin. Il tient un discours sur un ton et des mots que ne renierait aucun mouvement fasciste et théoricien du « grand remplacement ». « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de recracher ces derniers comme un moucheron qui aurait accidentellement atterri dans leur bouche. Je suis convaincu que cette purification naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité et notre capacité à répondre à tous les défis. »

Un cap est donc franchi par l’hôte du Kremlin. Au nom de cette vision patriotique et de « dénazification », tout se justifie y compris les pires dérives de son régime : guerre, arrestations des manifestants pour la paix, attaques contre la presse et la liberté d’expression. Une unité qui passe aussi par les oligarques, dont le problème vient du « fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l’Ouest), et non ici, avec notre peuple, avec la Russie. Ils pensent que c’est un signe d’appartenance à une caste supérieure, à une race supérieure. Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie ».

À Moscou, un immense rassemblement a été organisé le 18 mars, au stade Loujniki, afin de célébrer les huit ans du référendum autoproclamé de la Crimée et de son annexion. Sur scène, devant une banderole « Pour un monde sans nazisme », Vladimir Poutine a tenu à célébrer les troupes russes : « Elles se comportent comme des vrais frères de sang ensemble dans le combat. Cela fait longtemps que nous n’avions pas vu un tel comportement. » Cette glorification des soldats apporte une dernière touche à un discours de plus en plus fascisant qui s’accompagne aussi de cours sur la guerre sous l’appellation « Mon pays » pour les classes de terminale, rapporte la BBC russe.

RussieGuerre en Ukrainevladimir poutineExtrême droite
Le Monde

Covid-19 : l’OMS juge la levée des mesures de restriction trop « brutale »

Le nombre de nouveaux cas en France ou encore en Allemagne a rebondi depuis le début du mois de mars, mais Hans Kluge, le directeur de l’OMS en Europe, reste « optimiste ».

Plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, ont levé trop « brutalement » leurs mesures anti-Covid-19 et se retrouvent confrontés à une nette remontée des cas sous l’effet du sous-variant BA2, a déploré, mardi 22 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Lors d’une conférence de presse en Moldavie, le directeur de l’OMS en Europe, Hans Kluge, s’est dit « vigilant » sur la situation épidémique actuelle sur le continent, tout en affirmant rester « optimiste ».

Pour l’heure, le nombre de cas de Covid-19 est à la hausse dans 18 des 53 pays de la zone de l’OMS Europe, selon l’organisation sanitaire. « Les pays, où nous observons une hausse particulière, sont le Royaume-Uni, l’Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l’Italie et l’Allemagne », a souligné M. Kluge. « Ces pays ont levé les restrictions brutalement de trop à pas assez », a estimé le responsable onusien.

Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19

« Le nombre d’hospitalisations ne baisse plus »

Selon les données de l’OMS, le nombre de nouveaux cas en Europe avait nettement chuté après un pic à la fin de janvier, mais il remonte depuis le début de mars. Au cours des sept derniers jours, plus de 5,1 millions de nouveaux cas et 12 496 décès ont été enregistrés dans la zone OMS Europe, portant le total de cas détectés depuis le début de la pandémie à près de 194,4 millions et le nombre de décès à plus de 1,92 million.

En France, le nombre moyen de personnes atteintes par le Covid-19, calculé sur une semaine, continue de progresser : la moyenne quotidienne s’établissait dimanche à environ 89 000 cas contre un peu plus de 65 200 une semaine plus tôt. Une remontée qui s’illustre aussi en milieu scolaire : 3 184 classes étaient fermées vendredi, contre 2 693 classes, une semaine avant.

Plus inquiétant, le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital s’est stabilisé. « Depuis deux jours, le nombre d’hospitalisations ne baisse plus », a noté, lundi, le ministre de la santé, Olivier Véran, dans Le Parisien.

Covid-19 : plus de masque en entreprise, plus de protocole, un quasi-retour à la normale

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs

Actu

Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, central dans la réorganisation de l’extrême droite des pays de l’Est, et l’ex-ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini se voient reprocher leur proximité avec Vladimir Poutine.

Gaël De Santis

La guerre en Ukraine se transforme en caillou dans la chaussure pour les alliés d’extrême droite de Vladimir Poutine, partout en Europe. Ces dernières années, Russie unie, le parti présidentiel, a noué des collaborations avec diverses forces politiques du continent. Certaines, russophones, comme le Parti du centre en Estonie, siègent avec les libéraux et macronistes du groupe Renaissance au Parlement européen. Cette formation a coupé les ponts avec Moscou, il y a deux semaines.

Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » pour Matteo Salvani

La plupart partagent les bancs les plus à droite à Strasbourg avec les amis de Marine Le Pen. Ainsi, le 6 mars 2017, le secrétaire de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, s’est affiché fièrement sur les réseaux sociaux, vantant un « accord historique (…) à Moscou entre (son parti) et Russie unie de Poutine ». La Russie ultraconservatrice servait de modèle au parti d’extrême droite représentant des intérêts des chefs d’entreprise du nord de l’Italie, qui avait pris un tournant populiste, appelant à sortir de l’UE, à restaurer la chrétienté et à réduire les pouvoirs du Parlement. Aussi Salvini voyait-il dans l’homme fort de Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » mal compris et libéralisme économique. La proximité de Salvini avec le Kremlin lui a été rappelée au début du mois par le maire de Przemysl, en Pologne, quand il s’y est rendu pour s’afficher avec les réfugiés ukrainiens et se racheter une virginité. Wojciech Bakun lui a offert un t-shirt représentant Poutine…

La guerre en Ukraine divise l’extrême droite italienne. Frères d’Italie, la formation de Giorgia Meloni, héritière du néofascisme, et qui devance désormais la Ligue dans les sondages, se place farouchement du côté de l’Otan. Une tradition qui remonte aux années de plomb des années 1970 et au rapprochement avec Israël dans les années 1990 et 2000. Les populistes du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, eux, ont un autre problème : la division. Certains élus souhaitent que le Parlement, qui doit entendre par vidéo Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, puisse aussi écouter Vladimir Poutine au nom de… « l’égalité ».

Le pro-russe, Viktor Orban s’oppose aux sanctions économiques

Dans les pays de l’Est, aussi, Vladimir Poutine avait tissé sa toile. Viktor Orban, le premier ministre ultraconservateur de Hongrie, souhaite le maintien de son pays dans l’Alliance atlantique et a condamné l’invasion russe. Mais, ces dernières années, partageant la vision national-libérale de Poutine, il a noué des partenariats, notamment gaziers, avec ce dernier. Cela contribue à diviser une extrême droite européenne qui cherche depuis des années à cohabiter au sein d’un même groupe au Parlement européen. Les célébrations de l’Amitié entre la Pologne et la Hongrie devaient se tenir à Bochnia, les 18 et 19 mars. Elles ont été repoussées. Le président Andrzej Duda, partisan d’une intervention de « maintien de la paix » de l’Otan, semblait ne pas souhaiter s’afficher avec un Orban considéré comme pro-Russes. L’homme fort de Budapest s’isole également d’autres pays du groupe de Visegrad (République tchèque, Slovaquie) et de la Slovénie qui s’opposent à la guerre de Poutine.

Il semble que « Viktor Orban continue de pousser l’agenda de Vladimir Poutine au sein de l’Europe », relève le politologue Attila Antai. Il s’oppose aux interdictions d’importations de gaz et de charbon russes, que prônent certains pays. Faute de rencontrer Andrzej Duda, le dirigeant magyar s’est affiché, le 19 mars, avec Aleksandar Vucic, le président serbe, proche lui aussi du Kremlin, pour célébrer l’entente entre Budapest et Belgrade, et promouvoir l’adhésion du pays balkanique à l’UE. Vucic avait mis trente-six heures à réagir à l’invasion russe.

En conséquence, « le principal message de l’opposition libérale pour les élections législatives » du 3 avril en Hongrie est de « transformer le scrutin en référendum entre l’Est et l’Ouest », explique Attila Antai, qui déplore les amalgames qui peuvent être faits entre « Poutine, dont les actes sont condamnables, et les Russes ».

UkraineGuerre en UkraineExtrême droiteextrême droite européenne
Le Monde

Covid-19 : Hongkong assouplit les mesures de contrôle en pleine cinquième vague

Après des mois de lutte erratique contre l’épidémie, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, répond aux inquiétudes des milieux d’affaires face à un risque d’isolement.

Nouveau changement de cap à Hongkong dans la lutte contre le Covid-19 : lundi 21 mars, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, a annoncé la levée de l’interdiction des vols en provenance de neuf pays (dont la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis) et la diminution de la durée de la quarantaine obligatoire à l’hôtel pour les arrivants, qui passera de quatorze à sept jours, à partir du 1er avril. Carrie Lam a également « suspendu » la grande opération de dépistage universel obligatoire. C’était pourtant la mesure-phare de son vaste plan de lutte contre la cinquième vague de l’épidémie, rendu public le 22 février, à la suite des sommations très directes du président chinois, Xi Jinping, une semaine plus tôt, l’intimant de contrôler l’épidémie et d’assumer la responsabilité de cette crise.

Le chaos s’installe à Hongkong, submergé par une cinquième vague de Covid-19

Ce nouveau coup de barre dans la gestion erratique de la crise arrive à un moment étrange, puisque Hongkong est encore en pleine cinquième vague, d’une virulence nettement supérieure aux quatre précédentes. Quant à la Chine, qui avait réussi à s’isoler du virus en imposant une stratégie zéro Covid, elle semble, à son tour, faire face à une invasion incontrôlable du variant Omicron. « Si quelqu’un est attaché au statut de centre financier international de Hongkong, c’est bien moi », a déclaré Carrie Lam, semblant avoir soudain compris qu’à force d’isoler Hongkong, elle risquait de lui faire perdre son atout principal, tant aux yeux du monde qu’aux yeux de la Chine, celui de troisième centre financier de la planète.

Même si l’on est encore loin d’une réouverture complète des frontières (seules les personnes ayant le statut de résident sont autorisées à revenir à Hongkong), ces mesures ont été bien accueillies par les milieux d’affaires, de la finance et les communautés diplomatiques et expatriées qui les réclamaient désespérément depuis des mois, voire des années.

« Manque d’humilité »

Il faut dire que les critiques contre le gouvernement montaient désormais de partout, et non plus seulement des journaux pro-Pékin, qui servent de porte-voix au mécontentement du gouvernement central chinois. « Au cœur de cette crise se trouve un problème de leadership. Plus spécifiquement un manque d’humilité et un excès de confiance en soi injustifié de certains de nos dirigeants », écrivait ainsi, dans le quotidien anglophone South China Morning Post du 17 mars, Ronnie Chan, l’un des grands propriétaires fonciers de Hongkong. La pique visait explicitement Carrie Lam. Plusieurs lettres ouvertes cinglantes adressées à la cheffe de l’exécutif ont circulé sur les réseaux sociaux et dans la presse, quand bien même les principaux médias d’opposition n’existent plus.

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L'Humanité

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Actu

Depuis vendredi, la Russie emploie des missiles hypersoniques. Une façon de vanter son avance technologique en la matière. Certains matériels fournis par des pays de l’Otan prennent également la lumière à l’occasion du conflit. En Bourse, les industriels du secteur cartonnent.

Gaël De Santis

Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir utilisé des missiles hypersoniques de type Kinzhal. Testée en 2018, cette classe d’engins – pour laquelle Moscou dispose d’une avance technologique – est employée pour la première fois dans des conditions réelles. Vendredi, un hangar souterrain où étaient entreposées des armes dans l’ouest de l’Ukraine a été détruit. Dimanche, le ministère a annoncé qu’un entrepôt de carburant a été pulvérisé près de Mykolaïv, dans le sud-ouest du pays. Il s’agirait de « la principale source d’approvisionnement en carburant des véhicules blindés ukrainiens ».

Sommet de Versailles : le tour que prend la défense européenne voulue par Macron

Systèmes de défense antiaérienne longue portée

Tiré depuis un chasseur Mig, le missile Kinzhal, long de 8 mètres et pouvant porter une charge (y compris nucléaire) de 480 kg, peut être propulsé à une vitesse de 6 000 km/h, soit cinq fois celle du son. Il peut atteindre des cibles à 1 000, voire 2 000 km de son lieu de lancement. Difficilement interceptable, il pose un problème à Kiev. Les États-Unis entendent lui procurer des systèmes de défense antiaérienne de longue portée. Mais les soldats ukrainiens ne sont pas formés aux systèmes américains Patriot, mais aux systèmes russes, S-300. Aussi, les pays de l’Est, notamment la Slovaquie, pourraient donner les leurs à l’Ukraine, à mesure que ceux en leur possession seront remplacés par l’équipement états-unien. « Malheureusement, l’Ukraine est devenue un terrain d’essai pour tout l’arsenal russe de missiles », s’est plaint le porte-parole ukrainien des forces aériennes, Iouri Ignat, sur le site Ukraïnska Pravda.

Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de Berlin

Drones, missiles et armes antichars portables

Kiev n’est pas en reste et utilise aussi des armes récentes. Une partie des difficultés de l’avancée russe s’explique par une bonne utilisation des armes antichars portables. Parmi celles-ci, outre le Javelin américain, on trouve le NLAW, moins lourd que le premier. Touchant sa cible à 800 mètres, il est conçu par le suédois Saab et est fabriqué à Belfast par Thales Air Defence. Londres en a fourni des centaines à l’Ukraine. Ce conflit est l’occasion pour les fabricants de faire connaître leurs produits, mais aussi de promouvoir une « culture de guerre » favorable aux ventes d’armes. Ainsi, la presse britannique regorge d’articles disant que les Ukrainiens crient « God Save the Queen ! » (Dieu sauve la reine) en lançant leurs missiles. Un hommage au pays donateur.

Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vie

Plusieurs matériels font l’objet d’une sorte de culte sur les réseaux sociaux. Le ministère ukrainien de la Défense célèbre même le drone turc Bayraktar avec une chanson, traduite cette semaine en anglais. Le véhicule autonome peut rester une journée dans les airs. S’il n’empêche pas la maîtrise du ciel par la Russie, il effectue des missions de surveillance et a pu, grâce aux missiles transportés, cibler des colonnes de chars et des véhicules russes. Il permet, qui plus est, de diffuser les images d’explosion sur les réseaux sociaux. L’an dernier, ce drone, aujourd’hui symbole de lutte contre l’envahisseur, avait été utilisé par l’Azerbaïdjan pour attaquer l’Arménie au Haut-Karabakh.

Cette guerre fait les affaires des marchands d’armes. En un mois, l’action des français Thales et Dassault a augmenté de 35 % et 16,4 %, celle du suédois Saab, de 61 %, celle du britannique BAE Systems, de 22 %, et celle de l’italien Leonardo, de 36 %.

Guerre en UkraineUkrainearmementRussie
Le Monde

A chaque crise son débat

Tribune. Les appels à une refondation démocratique se multiplient à l’occasion de la présidentielle qui vient. Tant il est vrai que les signaux d’une fatigue démocratique sont patents, interrogent analystes et élus, et amènent des colères parfois explosives. Bien sûr, nous pouvons compter sur les approches participatives pour constituer un précieux adjuvant à la démocratie représentative. Certainement, mais pas sans conditions.

Premièrement, nous manquons clairement d’une enceinte et de modèles de débat public en santé. Une consultation citoyenne sur la vaccination contre le Covid-19 vient d’avoir lieu. Nul n’en a parlé. Sujet mal posé, rythme incompatible avec l’urgence sanitaire, superpositions d’instances sur un même sujet ? Sans doute.

Santé : « Il est grand temps de renforcer la démocratie sanitaire dans chaque territoire »

Reste que cette première régulation du débat public a fait flop. Au point de se demander si dans le domaine de la santé, il ne faut pas confier l’organisation de ce débat public à des autorités indépendantes, comme l’a montré l’approche récente du Conseil consultatif national d’éthique à l’occasion de la dernière révision de la loi de bioéthique. Au point aussi de s’interroger sur la constitution d’un cahier des charges spécifique au débat public en santé.

Car, depuis quarante ans, nous n’avons cessé d’inventer des modèles de débat à chaque crise sanitaire, alors que le débat public est un outil d’aide aux choix stratégiques dont les règles doivent être fixées par un cahier des charges applicable quel que soit le sujet. Peut-être faut-il d’ailleurs plusieurs modèles ? C’est à partir de ces clarifications que l’attente de renforcement démocratique en santé peut avoir lieu, comme y a invité la Haute Autorité de santé dans son rapport d’analyse prospective de 2018.

Ensuite, à l’autre bout de la chaîne démocratique, il nous faut construire une santé participative au quotidien. Avec les patients et les usagers. Car rien ne sert de mieux décider globalement si c’est pour mal faire en pratique, comme on vient de le voir avec les révélations contenues dans Les Fossoyeurs, de Victor Castanet (Fayard).

La démocratie en santé, victime oubliée du Covid-19

De ce point de vue, la promesse de la loi Kouchner de 2002 qui fait le lien entre « la qualité du système de santé et les droits des malades », c’est son intitulé, réclame d’être relancée. Sans nécessairement mobiliser l’outil législatif qui pourrait faire courir le risque de figer les évolutions de pratiques plutôt que de les permettre.

Si des efforts légaux doivent être retenus, c’est pour déléguer aux institutions sanitaires d’expertise la définition des bonnes pratiques participatives en santé. Il y a des initiatives remarquables en recherche interventionnelle ou en santé communautaire qui réclament d’être référencées, et actualisées régulièrement, sur des bases solides pour être démultipliées partout où c’est possible : dans les maisons de santé pluriprofessionnelles, dans les centres de santé, dans les établissements de soins ou d’accompagnement social et médico-social, dans les actions de santé des associations ou des opérateurs privés.

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L'Humanité

Ukraine. Dans Irpin, aux portes de Kiev, sous le feu des bombes

Reportage

À une vingtaine de kilomètres de la capitale ukrainienne, dans cette petite ville que l’assaut des troupes russes a défiguré, la population vit comme hébétée, sous le choc d’une intervention insensée. Des volontaires tentent d’évacuer les habitants qui refusent encore de quitter les lieux. Nous sommes allé à leur rencontre.

Pierre Barbancey

Surtout ne pas se tromper de route ! À gauche, celle qui monte mène tout droit vers le campement de l’armée russe, où sont positionnés des chars. Celle de droite permet d’atteindre les premières maisons d’Irpin, une bourgade située à une petite vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev.

Depuis qu’un maigre corridor humanitaire s’est ouvert, Evgueni, la quarantaine passée, multiplie les allers-retours au volant de sa voiture pour aider à évacuer les 65 000 habitants de la ville bombardée. Il n’hésite pas un seul instant. Il roule à toute allure, connaît le trajet par cœur : les dos-d’âne où il faut ralentir, les nids-de-poule à éviter et, surtout, les croisements d’où pourrait débouler un tank.

La désolation devant les maisons endommagées par un bombardement de l’aviation russe, le 13 mars 2022. © Dimitar Dilkoff/AFP

Pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus

Irpin était sans doute une petite ville coquette située sur une rive de la rivière Irpine, un affluent du Dniepr. Là vivaient les salariés des entreprises environnantes alors que les champs alentour fournissaient la capitale en légumes.

C’est du passé. Irpin n’a pas été détruite, mais elle est salement endommagée : pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus. La limite nord, celle qui jouxte la ville de Boutcha, est particulièrement dévastée. Des combats intenses s’y sont déroulés. Au prix de lourdes pertes, l’armée ukrainienne est parvenue à faire reculer les colonnes russes.

Solidarité Participez aux actions de soutien envers le peuple ukrainien 

Pour combien de temps ? Les Ukrainiens ont fait sauter le pont qui enjambe la rivière afin d’empêcher l’accès à Kiev. Les forces spéciales ukrainiennes s’occupent de multiplier les escarmouches, particulièrement efficaces contre les tentatives ennemies, alors que l’artillerie pilonne sans cesse les positions adverses, teintant le ciel de panaches noirs à chaque retombée des projectiles. Après trois semaines de guerre, l’étau s’est néanmoins resserré sur Kiev.

Evgueni, le chauffeur, n’en a cure et circule dans les rues pour embarquer ceux qui tentent de partir. « Je continuerai jusqu’à ce que je n’aie plus d’essence ! lance-t-il comme un défi. Certains ne veulent rien entendre et comptent rester, mais il faut les convaincre. » C’est ce que fait Vassilissa, une jeune volontaire qui vient de Kiev. Avec patience, elle fait le tour des immeubles, quartier par quartier, malgré le danger. Elle nous confie – sans autre explication – qu’elle est en contact avec l’armée russe et parvient à coordonner les départs. « Si les Russes me disent non, on ne bouge pas. S’ils ne disent rien, c’est qu’on peut entamer le chemin du retour. » Des autorisations données non pas pour l’ensemble de la ville, mais quartier par quartier. La veille, elle avait essuyé un refus pour cette même zone, « sans doute parce qu’elle est située en lisière de Boutcha ».

« S’il le faut, je serai la dernière à rester »

Marcher dans ces rues désertes – apercevoir quelques silhouettes fugitives dont on ne sait ni d’où elles sortent ni où elles vont –, où siffle un vent glacial, a quelque chose d’angoissant. D’autant que le danger n’est pas loin. Devant un supermarché sans client mais à la porte ouverte, Vassilissa signale que « les soldats russes sont venus se servir puis sont repartis ». Dans une cour où se trouvent plusieurs personnes, les traits tirés, elle explique : « Les Russes sont très proches. Aujourd’hui, on a réussi à venir mais il faut partir car on ne sait pas ce qui va se passer. » Tout le monde la regarde comme étonné. Personne ne veut partir.

Ce que l’on sait de l’étrange Légion étrangère ukrainienne

Olga, la gardienne de l’immeuble, une forte femme au caractère visiblement bien trempé, intervient. « Je refuse de vivre n’importe où, n’importe comment. S’il le faut, je serai la dernière à rester. Nous habitons ici, pourquoi devrions-nous quitter nos maisons ? » À ce moment-là, il reste 17 personnes sur 250 vivant habituellement dans ce bâtiment.

Olga a pris les choses en main. En sergent-major autoproclamé, elle a mis en place la préparation de repas chauds, la distribution d’eau et celle de bois pour que tout le monde puisse se réchauffer. L’haleine de certains suggère qu’ils ont trouvé d’autres moyens pour lutter contre le froid. Et, bien sûr, Olga a organisé des patrouilles « pour la sécurité », comme elle le précise de façon… désarmante.

L’optimisme de cette dame a quelque chose de fascinant, qui la délivre de toute peur. On sent dans ses propos une intime conviction. Elle avertit son petit monde qu’« il ne faut pas être agressif avec les Russes et (qu’) il faut leur parler tranquillement. Tout ce qu’il faut, c’est attendre qu’ils partent. Ils ne vont pas rester. L’Ukraine va garder ses frontières ». Forte de cette conviction, elle va « rester et attendre que tous les voisins reviennent. On refera alors tout et on deviendra un pays florissant ».

« Poutine a des ambitions impériales »

À 84 ans, ancienne géologue, Galina voudrait y croire. Elle est seule. Son fils est à Kiev. « Il est très inquiet pour moi », dit-elle en nous prenant la main et en se mettant à pleurer. Elle suit Vassilissa au point de rendez-vous où on va venir la chercher. Elle ne cesse de demander : « Est-ce que je fais bien de partir ? » La volontaire la rassure avant de la faire monter dans la voiture. Evgueni arrive puis repart sur les chapeaux de roue, direction le pont brisé. Une nouvelle épreuve pour tous ces déplacés avec le franchissement de la rivière sur des planches en bois brinquebalantes.

Eva, 25 ans, jeune mariée, est arrivée de Boutcha avec sa mère, Olga, 54 ans. Rassurées d’être à Kiev après les souffrances vécues ces dernières semaines, malgré les menaces pesant sur la capitale à ce moment-là, elles sont, comme beaucoup, complètement assommées. « Je ne comprends pas pourquoi une chose pareille se passe, avoue la première. Que veut Poutine ? Je suis russophone mais je parle ukrainien aussi. » La seconde abonde dans le même sens. « Poutine a des ambitions impériales. Il justifie cela en disant qu’il veut sauver la population russophone d’Ukraine, dont nous faisons partie. Mais nous ne voulons pas être sauvés par Poutine. »

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Pour la fille, « nous vivions bien avant l’invasion russe, même si, économiquement, ce n’était pas magnifique ». La mère ne ressent pas de nostalgie pour la période soviétique, au contraire, mais remarque que, « sous l’URSS, nous avions la médecine et l’éducation gratuites. Pour les études de ma fille, nous avons dû payer 1 000 euros par an, ce qui est très cher au regard des salaires aujourd’hui chez nous ». En Ukraine, le salaire minimum est de 145 euros par mois. Eva n’a plus qu’une envie : « Dormir sans les explosions des bombes. Je veux vivre et me sentir en sécurité. »

« Nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie »

Cette Russie si loin si proche est aujourd’hui devenue symbole de destruction en Ukraine. Et pourtant, tous les liens ne sont pas coupés. À l’instar de Viktoria, 63 ans, consciente de ne pas pouvoir « aller en première ligne » pour se battre, mais qui « donne, via les réseaux sociaux, des informations sur ce qui se passe vraiment » à ses amis russes.

Convaincue que « les mots n’ont plus d’importance », elle pense que, « maintenant, ce sont les armes qui doivent parler ». Sa crainte ? « Que Poutine appuie sur le bouton rouge, ce qui serait une catastrophe pour tout le monde. » Une éventualité qui la terrifie. « Il faudrait que tous les présidents se mettent autour d’une table pour qu’il n’y ait plus d’arme nucléaire », plaide-t-elle. Une éventualité évidemment impossible en temps de guerre.

Non loin de là, en provenance d’Irpin, Tatiana, 53 ans, essaie de calmer ses nombreux chiens, des épagneuls japonais, qu’elle n’a surtout pas voulu abandonner. Elle a cette phrase étonnante : « Nous avons attendu jusqu’au dernier moment pour partir, quand nous n’avions plus de nourriture, ni pour nous ni pour les chiens. »

Cette ancienne salariée d’un centre scientifique se demande « pourquoi il y a cette guerre, alors que nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie ». Elle ne voit qu’une solution : « Il faut que la bête meure. À cause d’elle, deux pays se battent, ce qui crée de la haine pour les années à venir. »

Ce qui semble déjà être le cas. Si son seul souhait est d’« en finir avec la guerre et (de) pouvoir rentrer à la maison », elle précise « ne plus vouloir rien avoir affaire avec la Russie car elle a détruit nos vies ».

GUERRE EN UKRAINE Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages sur les conséquences de ce conflit.

Guerre en Ukraine
Le Monde

Renforcer les moyens

Tribune. En mars 2020, les Français découvrent avec stupeur une crise sanitaire inédite. Confinés chez eux, ils applaudissent chaque soir les personnels hospitaliers. Nos hôpitaux ont fait face avec beaucoup d’inventivité et de dévouement à l’afflux des hospitalisations et aux multiples pénuries, à commencer par l’absence de stocks de masques de protection.

Si le Ségur de la santé, en juin 2020, a concrétisé le « quoi qu’il en coûte » promis par le président de la République à l’issue de cette première vague, les attentes du personnel hospitalier sont encore très fortes sur plusieurs plans. Le système hospitalier, soumis depuis plus de quinze ans aux seuls impératifs de rentabilité et de restructuration, est aujourd’hui à bout de souffle.

Quel constat en 2022 ? Une gestion des activités et des ressources à flux tendus au prix d’une dégradation des conditions de travail ; une logique de regroupement des moyens et de polyvalence dictée par des impératifs de rentabilité au détriment du collectif de soins ; des rémunérations des soignants et des médecins peu attractives ; une diminution considérable de la capacité en lits en trente ans (soit cent mille lits), dont on perçoit aujourd’hui les conséquences en termes d’accès aux soins des populations éloignées des grands centres urbains ou défavorisées.

Les hospitaliers sont épuisés et désabusés. Un nombre significatif d’entre eux démissionne faute de perspectives, les jeunes professionnels délaissent l’hôpital public devenu peu attractif. La refondation de notre système hospitalier, si souvent évoquée en 2020, n’est plus mentionnée que marginalement dans la campagne présidentielle. Elle est pourtant indispensable.

Nous réclamons un véritable plan Marshall pour l’hôpital avec cinq grandes priorités :

– Il faut renforcer les moyens des hôpitaux.

Nous demandons un moratoire sur les fermetures de lits dès le début du prochain quinquennat afin qu’une concertation puisse être engagée à l’échelle des régions pour définir dans une perspective pluriannuelle les besoins en lits en fonction des données démographiques et épidémiologiques, de l’évolution des prises en charges et des effectifs nécessaires. Il faut créer sur 2022 et 2023 cinquante mille postes de soignants dans les établissements en tension et engager, dès à présent, les mesures indispensables pour revaloriser les métiers du soin.

Hôpital : « Ce fut une erreur d’avoir pensé que le marché pouvait réguler l’offre de soins »

– Il faut réformer le mode d’allocation des ressources et renforcer l’expertise des agences régionales de santé (ARS).

La tarification à l’activité (T2A) mise en place depuis 2004 sur la base de coûts standards est conjuguée avec un objectif national de dépenses hospitalières fixé par les pouvoirs publics en dessous de l’évolution des coûts réels. Les ajustements nécessaires pour tenir dans cette enveloppe n’ont été obtenus que par la pression sur les effectifs, la stagnation des salaires réels et l’intensification du travail.

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L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
Le Monde

Covid-19 : l’ombre du variant Omicron complique la reprise en Chine

Alors que la dynamique économique montrait des signaux positifs début 2022, le retour du confinement dans les villes les plus riches du pays fait craindre une nouvelle année difficile.

Alors qu’elle a connu une fin de 2021 tendue, la Chine espérait sortir de son marasme économique, avec une épidémie de Covid-19 sous contrôle (malgré la tenue des Jeux olympiques d’hiver en février 2022), une lueur d’espoir sur le marché de l’immobilier et une consommation qui semblait repartir. Cependant, deux mois après l’apparition des premiers cas du variant Omicron dans le pays, les foyers d’infection se multiplient.

La Chine se prépare à une croissance plus faible

Ainsi, la moyenne est passée de 399 cas le vendredi 4 mars à 2 231 le lundi 14 mars, avec un pic à plus de 5 000 ce jour-là. La province du Jilin, frontalière de la Corée du Nord, qui enregistre la majorité des contaminations, a été mise sous cloche, mais, au total, 28 provinces sur 31 sont touchées. Pour la première fois, la troisième ville du pays, Shenzhen, a aussi imposé un confinement à sa population, tandis que Shanghaï voit des quartiers entiers se fermer.

Au lendemain du confinement de Shenzhen, lundi et mardi, les places boursières nationales ont subi l’une de leurs pires chutes depuis 2008 : en deux jours, la Bourse de Shanghaï a dégringolé de 7,55 % et celle de Hongkong, de 10,69 %. Pire, l’indice regroupant les acteurs des technologies à Hongkong, dont les poids lourds du numérique Alibaba, Tencent et Meituan, s’est effondré de 18 %. Face à cette débandade, les autorités se sont voulues rassurantes. Mercredi, le vice-premier ministre, Liu He, considéré comme l’artisan de la politique économique chinoise, a abordé point par point les principaux sujets d’inquiétude des investisseurs, s’engageant à « soutenir l’économie ».

Evergrande, le géant immobilier au bord de la faillite, fait trembler l’économie de la Chine

En ce qui concerne l’immobilier, il a indiqué qu’un projet de taxe foncière ne verrait pas le jour en 2022, et promis « des plans afin de prévenir et de désamorcer les risques ». Cela a suffi à faire remonter de 10 % l’action du promoteur Evergrande, en cessation de paiement. Liu He a de surcroît affirmé que la régulation des plates-formes numériques, qui, depuis plus d’un an, sont visées par une série de règles et d’audits, serait désormais effectuée de manière « prévisible, transparente et standardisée ».

Volatilité des Bourses

Enfin, alors que les entreprises chinoises sont menacées d’expulsion des Bourses américaines, et qu’elles opèrent sous la pression du régulateur pour des questions de sécurité des données, il a assuré que « le gouvernement [continuerait] de soutenir divers types d’entreprise dans leur cotation à l’étranger ». Résultat, l’indice Hang Seng a grimpé de 9,08 %, et le sous-indice technologique de la Bourse de Hongkong a progressé de plus de 20 %, un record absolu. Alibaba, Tencent et NetEase ont augmenté d’environ 20 %, tandis que JD.com et Meituan ont crû de plus d’un tiers.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

Nathalie Guibert

Publié aujourd’hui à 05h33, mis à jour à 17h49

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RécitLes fronts sont figés, quatre semaines après l’invasion lancée par Moscou le 24 février. Revers tactiques et pauses volontaires des troupes s’entremêlent et l’hypothèse d’un échec militaire devient envisageable.

La machine offensive s’est bloquée. Lancée le 24 février, la fulgurante guerre d’annihilation de l’Ukraine voulue par Vladimir Poutine connaît depuis trois semaines un ralentissement brutal. Un enlisement réel, masqué par l’orage de feu projeté sur les civils, dans les hôpitaux de Tchernihiv, les banlieues résidentielles de Kiev, le théâtre de Marioupol.

Il est trop tôt pour solder les comptes d’une opération d’invasion qui, en plus de la Crimée et des régions séparatistes du Donbass prises en 2014, a déjà conquis 49 000 kilomètres carrés supplémentaires de territoire ukrainien – c’est plus que la Belgique, autant que le Danemark. Mais, après un mois de guerre, revers tactiques et pauses volontaires des troupes s’entremêlent, pour dessiner un échec possible de l’armée russe.

L’enlisement russe

Vladimir Poutine voulait « démilitariser » et « dénazifier » le pays en moins d’une semaine, selon des analyses convergentes. Une entreprise dont le coût humain, politique et économique, exorbitant, augmente de jour en jour. Depuis un mois, l’armée ukrainienne résiste. Aucune des grandes villes du pays n’est occupée, sauf Kherson à l’embouchure du Dniepr, dans le sud du pays. Ainsi Kharkiv, but stratégique emblématique car deuxième ville du pays avec 1,5 million d’habitants dans le nord, pourtant toute proche de la frontière russe, n’est pas tombée alors qu’elle est sauvagement bombardée. L’armée russe semble avoir renoncé à la conquérir dans l’immédiat.

« Les forces russes n’ont pas lancé d’attaques de grande ampleur depuis le 4 mars. On a l’impression d’une armée qui s’est obstinée à poursuivre un mauvais plan jusqu’à se retrouver imbriquée, dispersée, et bloquée devant des localités », relevait dès le 16 mars l’ancien colonel français et historien Michel Goya, qui rédige un bulletin régulier des opérations. Cette armée encaisse même des revers sérieux. Zaporijia a tenu, même si sa centrale nucléaire est entre les mains des Russes. Les soldats ukrainiens ont bouté mi-mars leurs adversaires hors de Voznessensk, une ville de 35 000 habitants, prise durant trois jours puis libérée. Le 21 mars, ils « ont repoussé avec de fortes pertes un régiment blindé du sud d’Izioum. Impliquant deux brigades d’assaut aérien (sans hélicoptères), c’est sans doute l’attaque ukrainienne la plus importante de la guerre », note M. Goya.

Guerre en Ukraine : face à Poutine, un déni européen

Les troupes de Moscou sont fixées sur quelques cités, des verrous identifiés dans le plan d’invasion, qu’elles ont donc entrepris d’anéantir faute de les posséder, Tchernihiv, Soumy, Kharkiv, Mykolaïv, Marioupol. « La mort est partout », ont rapporté le 16 mars les journalistes de l’agence AP, plongés dans le martyre de Marioupol. « Les routes environnantes sont minées, et le port bloqué. La nourriture s’épuise et les Russes ont empêché les tentatives humanitaires d’en faire parvenir. Des parents ont même laissé leurs nouveau-nés à l’hôpital, dans l’espoir de leur donner une chance de vivre dans un lieu muni d’eau et d’électricité. »

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Le Monde

Oleh Baturin, journaliste ukrainien enlevé dans la région occupée de Kherson : « Ils m’ont menacé de mort »

Ce journaliste ukrainien a été kidnappé le 12 mars. Il raconte au « Monde » ses huit jours de captivité et la terreur qui s’abat dans les régions ukrainiennes occupées par les Russes.

Oleh Baturin, 43 ans, est journaliste ukrainien à Khakova, dans la région de Kherson. Ce territoire du sud de l’Ukraine est tombé aux mains des Russes le 2 mars. Depuis, des manifestations se tiennent tous les jours contre l’occupant, tandis que les enlèvements se multiplient. Oleh Baturin a lui-même été kidnappé le 12 mars. Le journaliste n’a été relâché que huit jours plus tard, dimanche 20 mars. Il a accordé au Monde son premier entretien depuis sa libération.

Vous venez d’être relâché. Comment vous sentez-vous ?

Je suis épuisé. Pendant ma captivité, l’idée que mes amis, collègues, et toutes les personnes merveilleuses que je connais s’inquiétaient pour moi m’a aidé à tenir. Mais ma première nuit de liberté, je n’ai pas pu dormir. Je suis très inquiet pour mes proches et pour la suite, car je suis sur un territoire occupé.

Guerre en Ukraine : pour les habitants de Kherson, « les Russes sont des occupants et Poutine est un tueur »

Savez-vous qui vous a enlevé ?

J’ai compris que j’étais capturé par des soldats de l’armée russe. C’était très similaire à l’image des « petits hommes verts » [militaires russes sans insigne] qui avaient pris la Crimée [en 2014]. Ils ont sauté sur moi par-derrière, m’ont menacé avec des armes, m’ont tordu les bras et exigé que je m’agenouille.

Après, j’ai été interrogé par différentes personnes. Ceux qui menaient l’interrogatoire avaient le visage masqué ou, plus souvent, gardaient la tête baissée et couverte. De toute évidence, parmi eux se trouvaient des membres du FSB [les services russes de sécurité]. Mais il y a aussi eu des interrogatoires par des personnes non identifiées, qui étaient appelées « tchétchènes », et des gens de Donetsk [territoire séparatiste prorusse].

Pourquoi vous ont-ils enlevé ?

Ils n’ont pas exprimé de revendications, mais ils m’ont demandé différentes choses : ils voulaient les noms et contacts de ceux qu’ils appellent les « nationalistes » – qui organisent les rassemblements de soutien à l’Ukraine à Kakhovka, Nova Kakhovka, Kherson et d’autres villes occupées – et de ceux qui gèrent les chaînes Telegram dans la région.

Guerre en Ukraine : à Kharkiv, « nous vivions notre vie normalement mais ils nous l’ont volée, en appelant ça la libération »

J’ai l’impression que des complices locaux de l’occupant russe, qui voulaient se venger de moi en tant que journaliste, ont été directement impliqués dans mon enlèvement. Ils étaient présents aux premiers interrogatoires. Ils savaient que j’étais journaliste. Après cela, j’ai été remis aux « tuteurs » russes, et mon sort était entre leurs mains.

Les journalistes sont-ils devenus une cible des Russes en Ukraine ?

Oui, indubitablement. L’un de leurs objectifs est de détruire le journalisme en Ukraine, et de détruire psychologiquement et physiquement les journalistes. Ils m’en ont parlé directement : ils ont menacé de me tuer. Le deuxième jour, ils m’ont mis des menottes, bandé les yeux et emmené en voiture vers une destination inconnue. J’étais convaincu qu’ils m’emmenaient devant un peloton d’exécution. Dans ma tête, j’ai fait mes adieux à la vie, j’étais prêt à mourir. Heureusement, j’ai survécu.

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L'Humanité

L’égalité ne relève pas du « miracle »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

Avocate

Interrogé sur son bilan relatif à l’égalité femmes-hommes, Emmanuel Macron déclarait récemment qu’on ne changeait pas une société en cinq ans. Si l’argument tenait en 1974, lorsque Françoise Giroud, nommée au secrétariat d’État à la Condition féminine, déclarait : « Il n’y a pas de secrétariat d’État aux miracles », tel n’est plus le cas, un demi-siècle plus tard.

Grande cause du quinquennat, qui serait reconduite comme telle en cas de réélection. Cinq nouvelles années qui serviraient à quoi pour l’égalité, si ce n’est à voter encore des textes dont ni la rédaction formelle ni le contenu de fond ne se montrent à la hauteur du but affiché ? Le président se contente-t-il de survoler les textes proposés par son ministère et de l’en féliciter à la vue de leurs titres ? Une bonne « façade », et rien de plus, comme le soulignait encore récemment l’association Osez le féminisme !

Si la liste des mesurettes est longue, celle des mesures d’impact est courte. Prévoir des sanctions au caractère « éventuel » pour dissuader les entreprises qui ne respecteraient pas les quotas en matière d’égalité ? Se servir d’un index de notation dont les critères seraient à revoir en majorité ? Par ailleurs, les membres du corps médical et judiciaire ne sont toujours pas formés de façon satisfaisante aux violences physiques ­et/ou sexuelles. Les victimes sont expertisées par des experts médicaux et jugées par des magistrats qui n’y connaissent rien, ou presque.

L’égalité ne relève pas du « miracle » mais d’un vrai ministère de l’Égalité acharné et non guidé par un désir de faire carrière en politique. Aux vraies mesures, le placard et aux fausses, le joli papier cadeau. Ces points ne sont même pas abordés sur la page de LaREM : « Le programme d’Emmanuel Macron pour l’égalité entre les femmes et les hommes. » Pourtant, il est bien mentionné que la nécessité est désormais de changer les mentalités. On rappellera donc qu’on ne change pas 300 000 ans de patriarcat sans obstination et compétence acérée. Organiser des campagnes de sensibilisation ne suffit plus, il faut mettre en œuvre des dispositifs qui fonctionnent, et pas se contenter d’approximatifs et timides pas en avant.

La droite libérale, incarnée par Macron, a déjà démontré qu’elle était capable d’agir pour les droits des femmes (la loi Veil a été votée sous Giscard). Alors, puisque Manu ne va pas rentrer chez lui, j’ai envie de lui crier ce mot d’ordre modeste à la hauteur de nos espoirs même pas déçus car inexistants : eh, déconne pas, Manu ! Tu gonfles la taulière.

Le Monde

Ceux qui reviennent en Ukraine, à contre-courant

Julia Pascual (Przemysl (Pologne) - envoyée spéciale)

Publié aujourd’hui à 12h00, mis à jour à 13h03

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ReportageDepuis le début de la guerre, plus de 270 000 personnes sont reparties de Pologne vers l’Ukraine. Parmi elles, une majorité de femmes et d’enfants qui veulent retrouver leur famille et leur travail.

C’est une file étrange qui s’est formée aux abords du quai de la voie 5, à la gare de Przemysl, une ville polonaise toute proche de la frontière avec l’Ukraine et l’un des principaux points d’arrivée des réfugiés depuis le début de l’invasion russe, le 24 février.

Ici, des salles entières sont transformées en abris, et la nuit, des femmes et des enfants fuyant la guerre s’allongent sur des lits picots ou à même le sol. Des trains passent et des bus défilent pour les emmener progressivement vers des centres d’hébergement, ici ou dans d’autres villes du pays et d’Europe.

Et puis, il y a cette file d’attente qui, tous les jours, se forme. A contre-courant. Des femmes en majorité, mais aussi des enfants et quelques hommes, attendent le train qui les ramènera en Ukraine.

Depuis le début du conflit, d’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, plus de 2,1 millions de personnes sont entrées en Pologne, ce qui en fait le pays qui a reçu le plus de réfugiés. Dans le même laps de temps, selon les autorités polonaises, plus de 285 000 personnes ont franchi la frontière dans le sens inverse.

Chacun a ses raisons. Daryia retourne à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, dans l’est du pays, en grande partie détruite par les bombes. « Je dois m’occuper de ma mère de 74 ans », justifie-t-elle. Daryia a mis son fils de 12 ans à l’abri en Pologne. Comme Oksana, 46 ans, qui a confié ses enfants de 19 et 22 ans à des cousins établis dans le pays. Elle repart désormais vers la ville portuaire d’Otchakiv, au bord de la mer Noire, parmi les premières cibles de l’invasion russe. « Je n’ai pas peur, assure-t-elle. J’ai mon mari là-bas, ma famille. Nous possédons des terres. »

« Mon fils m’attend »

La guerre a séparé les familles, et aujourd’hui Svetlana a une fille en Pologne et un fils de 22 ans en Ukraine qui ne peut quitter le pays, comme tous les hommes de 18 à 60 ans. Svetlana veut le retrouver à Zaporijia, une ville qui abrite la plus grande centrale nucléaire d’Europe, bombardée par les Russes. L’école maternelle dont Svetlana était directrice est fermée, mais elle compte bien soutenir son pays en confectionnant des bâches pour l’armée.

Le travail, c’est ce qui motive Tatiana, 65 ans, employée auprès de personnes âgées, à monter dans le train. « Il faut bien que quelqu’un s’occupe d’elles », s’exclame-t-elle, peu avant de partir avec sa belle-fille Irina, 42 ans, et son petit-fils Bogdan, 16 ans. Objectif : rejoindre Kiev. « Il y a dix jours encore, nous nous cachions dans des abris antibombardement, dit Tatiana. Nous avons peur, mais on espère que ça ira mieux dans quelques jours. Nous voulons rentrer. Notre foyer, c’est notre foyer. »

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Le Monde

Une ex-correspondante à Paris explique les raisons de sa démission de la chaîne russe Perviy Kanal

Soutenue par Reporters sans frontières, Zhanna Agalakova décrit la situation des journalistes dans les médias officiels russes.

Quand la Russie a lancé son offensive en Ukraine, le 24 février, Zhanna Agalakova se trouvait à Milan, avec son mari cameraman, pour couvrir la fashion week. « J’ai tout de suite appelé Moscou, pour demander : “Est-ce que j’arrête ?” » raconte la désormais ex-vedette de la chaîne russe la plus regardée du pays, Perviy Kanal (« première chaîne », en russe), mardi 22 mars au siège de Reporters sans frontières (RSF). La réponse, négative, ne l’a pas retenue longtemps. Devant les cinquante à soixante journalistes présents à la conférence de presse organisée par l’ONG, elle explique qu’elle ne veut pas dire « opération pacifique » pour ne pas prononcer le mot qui, depuis le 4 mars, menace d’une peine pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison tous les Russes qui le prononcent. « Pour le dire clairement, c’est la guerre », assume l’ancienne présentatrice, tête haute et mains plongées au fond des poches de son jean.

Dans son entourage, on lui a dit qu’elle était « folle » de raconter son histoire, et la journaliste de 56 ans le reconnaît : elle a « très peur ». Même délivré au cœur de Paris, loin de la répression du Kremlin, son témoignage l’expose à d’éventuelles représailles. « Mais je pense que je n’ai pas d’autre choix », laisse-t-elle tomber, désireuse de s’exprimer en français et en russe dans l’espoir d’être entendue de ses compatriotes. « En Russie, on m’accusera d’être espionne, on dira que j’ai été grassement payée pour cette intervention. Personne ne m’a payée. Je ne travaille pour personne, en dehors de mon pays », insiste-t-elle, la voix pleine d’émotion.

Guerre en Ukraine : « L’exode en Russie est comparable à la vague d’émigration massive de l’Allemagne des années 1930 »

En la présentant un instant plus tôt, Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF, avait tenu à saluer son courage. Au classement annuel sur la liberté de la presse établi par l’organisation, la Russie occupe la 150e place, sur 180. Quelques heures plus tard, l’ONG disait son inquiétude au sujet du photoreporter ukrainien Max Levin, dont on est sans nouvelles depuis le 13 mars. La veille, elle avait révélé le récit épouvantable d’un fixeur et interprète ukrainien pour Radio France, arrêté et torturé neuf jours par l’armée russe ; un témoignage qu’elle s’apprête à transmettre à la Cour pénale internationale de La Haye.

« Eviter la propagande »

Longtemps, Zhanna Agalakova s’est persuadée qu’elle pouvait composer avec les exigences éditoriales imposées par la chaîne qu’elle avait rejointe en 1999. Quand, en 2005, elle a demandé à devenir correspondante à Paris, c’était avec l’espoir qu’« en racontant la vie ici », elle pourrait « éviter la propagande » dont elle ne voulait pas se rendre complice. Une « politique de l’autruche » qui a fonctionné un temps. Elle a couvert les émeutes de 2005 en banlieue, fait des reportages sur le foie gras, raconté l’élection présidentielle de 2007.

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Le Monde

Pourquoi la Biélorussie n’a pas encore déployé de soldats en Ukraine

Devenu la base arrière de l’offensive russe, le pays résiste encore aux pressions de Moscou sur sa participation directe aux combats. Kiev s’alarme sur le risque de voir le régime d’Alexandre Loukachenko céder.

Après un mois de guerre, l’enlisement des opérations menées par Moscou en Ukraine devenant patent, les regards se tournent vers la Biélorussie et sur ce qu’elle pourrait avoir à offrir à son allié russe pour contribuer à inverser la tendance. Sa capacité réelle à fournir de précieux renforts à l’effort de guerre de Vladimir Poutine interroge, tandis qu’à Kiev les autorités alertent avec insistance sur le risque de voir les troupes biélorusses entrer directement dans le conflit, en réponse aux pressions présumées du Kremlin. Cette position est partagée par l’opposition biélorusse en exil. Mardi 22 mars, sa figure de proue, Svetlana Tsikhanovskaïa, faisait état d’informations « sur une possible entrée de troupes biélorusses en Ukraine ».

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

Dimanche, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, M. Danilov, répétait de son côté que Vladimir Poutine entendait « forcer » Minsk à envoyer son armée en Ukraine. Une dizaine de jours plus tôt, Kiev était allé jusqu’à dénoncer, malgré la grande confusion qui régnait alors, une opération « sous faux drapeau » destinée à précipiter la Biélorussie dans la guerre : l’aviation de Moscou mènerait des bombardements dans le pays pour les attribuer fallacieusement à l’Ukraine et fournir ainsi à Minsk un prétexte pour rejoindre les troupes d’invasion. M. Danilov prétendait que les services russes de sécurité tentaient de « persuader les Biélorusses de passer des uniformes russes » pour entrer en Ukraine.

Rien ne permet d’affirmer à ce stade que le Kremlin pousse effectivement le régime d’Alexandre Loukachenko à envoyer directement des hommes en Ukraine. Toutefois, du fait de la dépendance économique et politique désormais totale qui le lie, le dirigeant biélorusse a déjà fait de son pays une vaste base arrière mise à disposition de Moscou. Aux premières heures de l’invasion, c’est en effet de Biélorussie que sont parties les troupes russes chargées d’avancer sur Kiev. Les aérodromes militaires biélorusses sont utilisés par l’aviation de Moscou, et, de l’aveu même de M. Loukachenko, des missiles russes ont été tirés vers l’Ukraine depuis le territoire de l’ancienne république soviétique. Minsk a également organisé dans une atmosphère de répression un référendum constitutionnel dont le résultat positif autorise le déploiement dans le pays de missiles nucléaires russes. Enfin, des troupes autrefois uniquement concentrées sur les frontières polonaise et baltes sont désormais déployées à la frontière de l’Ukraine.

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L'Humanité

L’échec de la stratégie de Lisbonne

Chronique

Sylvestre Huet

Il y a vingt-deux ans, en mars 2000, les gouvernements de l’Union européenne tenaient réunion au Portugal. Ils y établirent la « stratégie de Lisbonne ». Peu modestes, grave défaut pour un responsable politique, ils affirmèrent l’ambition de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

Parmi les moyens mobilisés au service de cet objectif imprudemment formulé, l’investissement dans la recherche était central. Une économie de la « connaissance » ne pouvant guère surgir de l’ignorance que la recherche scientifique doit faire reculer, en découlait logiquement l’idée d’augmenter l’effort public et privé.

D’où le but fixé aux gouvernements de l’Union européenne : atteindre collectivement « 3 % du produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement ». Ce but collectif supposant que les pays les plus avancés – Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Suède – aillent au-delà pour compenser les résultats anticipés moins bons de l’Europe centrale et du Sud.

La France en était alors à 2,09 % de son PIB, en diminution puisqu’elle atteignait 2,32 % en 1993. Où en sommes-nous ? À 2,19 % en 2019 (le chiffre de 2020, augmenté en raison de la récession économique due au Covid, est sans intérêt). Dont moins de 0,8 % pour les laboratoires publics. Quant à la recherche privée, elle progresse insuffisamment malgré l’une des plus grosses niches fiscales : le crédit d’impôt recherche, d’environ 6 milliards d’euros par an, dont 4 milliards croqués par les grandes entreprises, sans résultats. Difficile d’échouer aussi lamentablement.

Emmanuel Macron n’a pas fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le président-candidat fait d’ailleurs comme ses deux prédécesseurs : promettre que son deuxième mandat sera celui d’un investissement plus fort dans la recherche. Comme il vient de faire voter une loi pluriannuelle qui ne le permet pas, en douter est prudent.

Les citoyens soucieux de voir leur pays relever le défi de « l’économie de la connaissance » noteront que Fabien Roussel propose l’embauche de milliers de chercheurs, d’universitaires et d’ingénieurs pour les laboratoires publics, les pôles publics proposés pour l’énergie ou les médicaments permettant à l’État de fixer des objectifs sociaux et environnementaux à une recherche industrielle plus forte.

la chronique scientifique de sylvestre huet
Le Monde

« Mon fils est mort, je ne comprends pas comment il a été envoyé en Ukraine »

En moins d’un mois de guerre, près de 10 000 soldats russes auraient perdu la vie sur le territoire ukrainien, un rythme très supérieur aux pertes militaires soviétiques en Afghanistan après dix ans de guerre. Les désertions, elles aussi, sont nombreuses.

La voix est hachée. Jointe par téléphone dans la région de Khantys-Mansis, au centre de la Russie, Olga – le prénom a été changé pour des raisons de sécurité – s’étonne que son histoire « intéresse les Français » mais ne se dérobe pas. Son fils, Nikolaï, 22 ans, a été tué le 27 février, trois jours à peine après le déclenchement de la guerre, le 24 février, par Vladimir Poutine. « Je l’ai appris le 10 mars et son corps nous a été rendu le 15 mars. »

Si le mot « guerre », interdit par la législation russe, lui échappe, Olga se reprend. « Pourquoi a-t-il participé à la g…, l’opération spéciale ? Je ne le saurai sans doute jamais. Mais si j’avais su qu’il y avait une opération spéciale, j’aurais tout fait pour qu’il n’y aille pas. Je ne comprends même pas comment il a été envoyé là-bas. C’est une absurdité, vous comprenez ? »

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

Lorsque la terrible nouvelle lui est parvenue, cette mère a posé des questions : Comment ? Où ? « Le major m’a répondu “à quoi bon le savoir ? ” » Depuis, Olga, qui vit avec sa fille dans une localité de l’Oural, sur les rives de l’Ob, ne cesse de retourner dans sa tête les derniers mois, les dernières semaines, le dernier jour où elle a été en contact avec son fils. « C’était le 20 [février], il m’a dit : “Tout va bien, je suis en Biélorussie pour des exercices, le 27, je serai de retour à la maison.”  » Puis, plus rien. Rien d’autre que des questions, encore et encore. « Après son service militaire, il a signé un contrat [avec l’armée] mais il ne me racontait rien, même pas ses difficultés. J’ai su bien plus tard qu’il n’avait rien ou presque à manger, ni où dormir. N’importe quel homme doit passer par l’armée, mais pourquoi a-t-il signé ? Quand je lui ai demandé, il m’a répondu : “Parce qu’il le faut.” Il venait de se marier. »

« Je ne comprends pas ce qu’il se passe », répète Olga, qui dit s’être toujours tenue à l’écart de la politique. Cette femme meurtrie se demande aujourd’hui ce qu’est devenu l’ami de son fils, Yvan, qui était avec lui, avant de conclure par cette image : « Si on avait su que nous allions tomber si bas, on aurait mis du foin par terre. »

Partout, les listes de soldats tués s’allongent

Le nom et la photo de Nikolaï, crâne rasé et visage juvénile, membre du 104e régiment de la 76e division aéroportée, figure bien, avec d’autres, « tués dans la région de Kharkiv » – la deuxième plus grande ville d’Ukraine située tout près de la frontière russe –, sur le portail Internet de la région. Il faut éplucher les sites des villes russes et la presse locale, comme le fait le doctorant américain Rob Lee, pour se rendre compte de l’ampleur du désastre. Chaque jour, des dizaines d’annonces s’affichent, sans bruit.

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L'Humanité

Référendum sur la santé

Chronique

Christophe Prudhomme

Notre système de santé est en train de s’effondrer. Il y a de moins en moins de médecins généralistes, par ailleurs mal répartis sur le territoire, avec un mode d’exercice libéral qui ne correspond plus aux besoins et surtout qui les occupe à d’autres tâches que la prise en charge de leurs patients. À l’hôpital, la crise liée au coronavirus a mis en lumière le manque de moyens, notamment en personnels et en lits. Aujourd’hui, nous assistons à une fuite des infirmières qui sont très nombreuses à renoncer à leur métier et des médecins qui sont aspirés par le secteur privé. Dans les Ehpad, un très grand nombre d’aides-soignantes abandonnent face à des conditions de travail dégradées et à des salaires de misère.

Tout est à reconstruire et nous avons besoin d’une politique de rupture avec tout ce qui a été mis en œuvre depuis plus de trente ans. Le constat est que notre système hybride mi-public, mi-privé ne permet pas de trouver des solutions, bien au contraire, puisque, d’année en année, nous observons une aggravation des inégalités d’accès aux soins, à laquelle s’ajoute une augmentation du renoncement aux soins pour des raisons financières, face aux dépassements d’honoraires et au reste à charge qui augmentent.

Dans cette situation, il est indispensable d’exiger que l’État assume ses responsabilités pleines et entières afin d’offrir à la population un accès aux soins égalitaire sur l’ensemble du territoire. C’est un impératif et la seule solution est la mise en place d’un service public de santé répondant à l’ensemble des besoins, que ce soit pour les soins de ville, pour l’hôpital ou pour la prise en charge de la perte d’autonomie.

Mais, au-delà de la pétition de principe, comment faire ? Une proposition serait de demander un référendum posant une question simple : les activités de la santé et du médico-­social doivent-elles être exclues du secteur privé à but lucratif ? À la suite du scandale d’Orpea, il est clair que cette question est légitime. À cela s’ajoute le fait que le secteur des cliniques est aujourd’hui contrôlé par des actionnaires français et étrangers, dont l’objectif est le meilleur retour sur investissement… Ce qui est tout simplement antinomique avec les raisons d’être d’un système de santé où, si la question de l’efficacité des dépenses est légitime, l’objectif ne peut être que de répondre aux besoins sans une limitation a priori de moyens qui nuirait au résultat recherché.

Il y a fort à parier que la population validerait cette proposition à une très forte majorité. Cela donnerait une légitimité politique afin de supprimer tout financement par la Sécurité sociale des structures à but lucratif qui, si elles ne changent pas de statut, devraient être alors réquisitionnées, puis intégrées dans le secteur public ou privé à but non lucratif.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme
Le Monde

En Slovaquie, le désinformateur était payé par Moscou

Visiblement réalisée par les services de sécurité locaux, une vidéo montre un attaché militaire adjoint de l’ambassade russe verser de l’argent à l’un des contributeurs du plus grand site de désinformation du pays, qui a depuis été bloqué.

LETTRE D’EUROPE CENTRALE

La vidéo impressionne par l’amateurisme qu’elle démontre. A l’été 2021, dans ce qui ressemble à un des parcs de Bratislava, la capitale slovaque, au bord du Danube, deux hommes en manches courtes sortent d’un fourré. « J’ai dit à Moscou que tu es un bon garçon, que tu as beaucoup d’amis, la mafia slovaque », commence Sergueï Solomasov, attaché militaire adjoint de l’ambassade russe en Slovaquie, qui porte un polo vert, une sacoche et fume tranquillement une cigarette. « Moscou a décidé que tu serais un “chasseur” pour deux catégories de personnes : ceux qui aiment la Russie et qui aimeraient coopérer, qui veulent de l’argent ; et tes proches qui réfléchissent ou non à travailler pour la Russie. J’ai besoin d’informations politiques et de communication entre les pays, au sein de l’OTAN et de l’UE », précise-t-il dans un slovaque mâtiné d’un fort accent russe.

En face de lui, l’homme en tee-shirt blanc et short bleu approuve docilement, propose même d’approcher le ministre de la défense de ce petit pays d’Europe centrale, et finit par empocher deux fois 500 euros. « Le coût de l’essence », justifie-t-il auprès de son interlocuteur russe. Il s’appelle Bohus Garbar et il est connu comme l’un des contributeurs du plus grand site de désinformation slovaque, Hlavne Spravy. Créé en 2012, ce site dont le nom pourrait être traduit par « top news » propage depuis des années des articles reprenant la propagande de Moscou, notamment sur le conflit en Ukraine. Il est aussi connu pour ses contenus favorables à l’extrême droite slovaque et critiques de l’Union européenne ou de l’immigration.

Arpad Soltesz : « Nous autres Slovaques, nous savons exactement ce que cela signifie d’être libérés par nos frères slaves russes »

Des dizaines de milliers d’euros en liquide

Visiblement réalisée par les services de sécurité slovaques, la vidéo a été publiée le 15 mars dernier par le très sérieux site d’information Dennik N, après une opération de police sans précédent visant M. Garbar, ainsi qu’un haut gradé de l’armée slovaque, le vice-recteur de l’académie militaire Pavel Bucka. Les deux hommes ont été placés en détention provisoire pour « espionnage » en faveur de la Russie. Si le second nommé est la plus grosse prise, parce qu’il est suspecté d’avoir « mené une coopération rémunérée avec le renseignement militaire russe [le fameux GRU] » depuis 2013, selon le procureur spécial chargé de l’affaire, c’est surtout le cas du « pseudo-journaliste » qui a fait couler beaucoup d’encre tant cette vidéo croustillante permet d’en apprendre sur le modus operandi de la Russie pour s’assurer une manipulation de l’opinion publique slovaque en sa faveur.

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Le Monde

« C’est sidérant » : l’Antarctique touché par une vague de chaleur exceptionnelle

Des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison ont été enregistrées la semaine dernière sur le continent blanc.

Coup de chaud sur la région la plus froide au monde. En fin de semaine, l’est de l’Antarctique a connu un épisode de chaleur sans précédent qui a choqué la communauté scientifique, avec des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison dans une zone connue pour être des plus inhospitalières.

« C’est sidérant, et c’était totalement inconcevable jusqu’à la semaine dernière », réagit Gaétan Heymes, météorologue à Météo-France. Le scientifique, qui a passé un an en Antarctique, compare l’amplitude du phénomène à celle du dôme de chaleur qui avait touché le nord-ouest du continent américain en juin 2021, avec près de 50 °C au Canada. « Cet événement totalement inédit change définitivement ce que nous pensions être possible en matière de climat antarctique », abonde Jonathan Wille, chercheur postdoctorant étudiant la météorologie polaire à l’Institut des géosciences de l’environnement, à Grenoble.

Il faut s’imaginer un instant l’intérieur du continent blanc battu par des vents glacés, à plus de 3 000 mètres d’altitude, où les températures oscillent entre – 50 °C et – 55 °C à cette période de l’année. Le 18 mars, elles ont atteint – 11,5 °C sur la base scientifique franco-italienne Concordia et – 17,7 °C sur la base russe Vostok. De quoi battre très largement (de 15 degrés) les précédents records pour le mois de mars ; mais il s’agit également du maximum jamais enregistré, toutes saisons confondues, à Concordia.

Sur le littoral, où le climat est plus doux, le thermomètre a grimpé jusqu’à 4,8 °C sur la base française de Dumont-d’Urville, et 5,6 °C à la station australienne Casey, un record également pour le mois de mars. « Toutes ces températures sont dignes du milieu de l’été austral, alors qu’en ce moment, au contraire, le thermomètre chute et qu’on va se diriger vers la nuit polaire », note Gaétan Heymes.

Une « rivière atmosphérique » en cause

Au même moment, à l’autre extrémité du globe, l’Arctique a également connu des records de chaleur, avec des températures supérieures de 30 degrés aux normales de saison, en raison d’une forte dépression qui a pompé l’air chaud provenant du sud. Le pôle Nord se réchauffe en moyenne trois fois plus vite que le reste du monde sous l’effet d’un cercle vicieux appelé « amplification arctique » : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Il en découle une hausse des températures de l’air et de l’eau qui, à leur tour, accélèrent la fonte. « Il y a beaucoup moins de boucles de rétroaction en Antarctique, et la tendance des dernières décennies y a plutôt été celle d’un refroidissement dans l’est du continent blanc », rappelle Gaétan Heymes.

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L'Humanité

L’humour de Mike Tyson

Chronique

Charlotte Recoquillon

Mike Tyson est une légende. On le connaît pour son palmarès de champion de boxe catégorie poids lourds bien sûr, sa personnalité flamboyante, ses tatouages et toutes ses frasques, sur le ring et hors du ring. Mais la légende, qui possédait des tigres comme animaux de compagnie, ne manque pas non plus d’humour. En effet, il y a quelques jours, vingt-cinq ans après avoir croqué l’oreille de son adversaire Evander Holyfield lors d’un combat particulièrement tendu, Tyson a lancé une gamme de bonbons au cannabis en forme d’oreille mordue. Éternel insolent ou génie du marketing, il a assuré sur Twitter que « ces oreilles sont vraiment bonnes ». Et il faut bien avouer que c’est drôle. Malheureusement, ces friandises ne seront disponibles, pour le moment, qu’en Californie, dans le Nevada et le Massachusetts. Pourtant, le mouvement pour la légalisation a déjà bien avancé aux États-Unis. La possession de petites quantités et l’usage médical sont déjà autorisés dans la plupart des États (37/50), et l’opinion publique est très majoritairement favorable à la légalisation – seulement 8 % y restaient opposés en 2021 selon un sondage Pew. Mais, au-delà des questions morales ou des enjeux de santé publique – très importants –, la dépénalisation de la possession et de la consommation de marijuana est un immense enjeu de justice raciale.

Depuis plusieurs décennies, l’adoption de lois antimarijuana est un des instruments les plus puissants de l’incarcération de masse aux États-Unis : cette substance représentait 43 % de toutes les arrestations liées à la drogue en 2018. Et, selon un rapport de l’Aclu (Union américaine pour les libertés civiles), les Noirs sont plus susceptibles de se faire arrêter pour possession de marijuana que les Blancs dans tous les États, tous, sans exception. Mais la dépénalisation semble ne pas suffire à combattre les discriminations raciales. L’Aclu note ainsi que les disparités dans les arrestations ont persisté dans le temps, y compris dans les États ayant légalisé ou dépénalisé la marijuana. On devine donc que ce n’est pas la motivation centrale des législateurs. En même temps que des millions de dollars d’argent public continuent d’être dépensés dans ces politiques inefficaces sur le plan de la sécurité ou de la santé publique, un marché juteux se structure.

La vente de cannabis devient un business très lucratif attirant, comme Mike Tyson, de nombreux entrepreneurs noirs. Mais, à regarder l’évolution du marché californien, précurseur en la matière, on se désespère de nouveau. À Los Angeles, seulement 6 licences de vente de cannabis médical sur 200 ont été accordées à des entrepreneurs noirs, soit 3 %. À Oakland, le même constat émerge : racisme et discriminations pénalisent les entrepreneurs noirs et les petites entreprises. Les petites oreilles mordues de Mike Tyson sont donc une exception sur un marché capitaliste où le facteur racial reste déterminant.

États-Uniscannabis
Le Monde

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.

La philosophe Corine Pelluchon, professeure à l’université Gustave-Eiffel et autrice de Manifeste animaliste. Politiser la cause animale (Alma éditeur, 2016, réédité chez Rivages poche en 2021), analyse la place accordée aux animaux dans la campagne présidentielle.

La quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle mentionnent la condition animale dans leur programme. Le sujet a-t-il acquis une légitimité politique ?

Oui, la population attend des réponses concrètes, une amélioration substantielle de la condition animale et cette question n’est plus périphérique. La première raison tient à ce que la condition animale n’est pas seulement importante pour les animaux : elle a aussi une dimension stratégique, car la violence envers les animaux est le miroir d’un modèle de développement aberrant sur le plan environnemental, sanitaire et social.

Le bien-être animal n’est pas séparable de la transition vers un modèle plus soutenable et plus juste. La deuxième raison est que l’attention au bien-être animal témoigne d’une révolution anthropologique dans la manière dont l’humain pense son rapport aux autres êtres sensibles. L’humain n’est pas comme les autres vivants, mais il n’est pas non plus extérieur à la nature. L’avenir, c’est de reconsidérer notre place dans la nature, et nos devoirs ou notre responsabilité à l’égard des autres vivants.

Election présidentielle 2022 : la condition animale, un sujet plus visible dans la campagne

La condition animale a-t-elle une « couleur » politique ?

La cause animale est aussi la cause de l’humanité, et elle est universelle. De fait, certains partis s’en emparent davantage que d’autres, mais elle appartient à tous. Un consensus se forme sur plusieurs sujets, même si tout le monde n’a pas le même horizon.

Je trouve la campagne actuelle intéressante, avec des propositions de la part de plusieurs candidats. Est-ce qu’il y a de l’opportunisme ? Oui, et c’est normal dans une campagne présidentielle. Cependant, les politiques font partie de la société, qui, dans sa grande majorité, reconnaît que cette question est importante, et ils le comprennent. Je suis persuadée que le prochain président, quel qu’il soit, fera plus de choses pour la condition animale.

En quelques années, le bien-être animal est devenu une cause politique

Certains sujets, comme la chasse ou l’élevage, restent très clivants…

Pour mettre fin aux cages ou à l’élevage intensif, il faut remettre en cause des structures économiques en place. Il est vrai que la critique du capitalisme est plus facilement portée par la gauche que par la droite, mais presque tous admettent que le modèle actuel de production est problématique.

Quant à la chasse à courre et à la corrida, on touche à des représentations de la virilité et à une image de la puissance de l’humain sur la nature qui construisent l’identité de certains groupes. D’où les résistances. Cependant, on ne peut pas défendre l’empathie et le « care » [souci de l’autre] et tolérer le spectacle d’animaux suppliciés.

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Le Monde

En Tunisie, le renouveau des semences paysannes

La pandémie et la crise du prix du blé due à la guerre en Ukraine ont remis au centre du débat la problématique de la sécurité alimentaire dans le pays.

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Youssef Hammouda et sa femme Samira supervisent le tri des graines dans leur ferme de Zaghouan, dans le nord de la Tunisie. Face au tamis, il faut de la dextérité et de la patience pour séparer le blé « mahmoudi » des autres graines et des mauvaises herbes. Cette semence locale qui a été transmise à Youssef par sa famille est précieuse, « plus saine et plus robuste » que les variétés importées, selon le cultivateur.

Il en a distribué à d’autres agriculteurs de la région et vend une partie de son blé à une coopérative de deux cents femmes, Lella Kmar Beya, qui le transforment en couscous traditionnel et bio. « Nous n’avons jamais utilisé d’engrais car la graine est de bonne qualité et résiste aux aléas climatiques », souligne-t-il.

Malgré la pandémie, le Sud tunisien renouvelle son offre touristique

Un tel circuit de production est devenu rare en Tunisie. Considéré, dans l’Antiquité, comme le « grenier à blé de Rome », le pays importe aujourd’hui 50 % de ses besoins en céréales, dont 84 % du blé tendre, utilisé pour la fabrication du pain, et près de 50 % du blé dur, pour celle du couscous. Cette dépendance aux marchés extérieurs s’était fait ressentir pendant la crise du Covid-19, à cause de la fermeture des frontières et de la perturbation des échanges mondiaux de produits alimentaires. Elle est à nouveau prégnante : l’Ukraine en guerre est l’un des principaux exportateurs de blé et de céréales vers la Tunisie et la hausse mondiale du cours accentue les inquiétudes autour des stocks, faisant craindre pour la sécurité alimentaire dans les mois à venir.

« Multiplier les variétés locales »

Les semences paysannes, parce qu’elles sont bien adaptées au terroir tunisien, sont mises en avant comme l’une des alternatives pour mieux faire face à ce genre de chocs, et revenir à une agriculture plus adaptée au changement climatique. Elles ne pourront pas se substituer complètement aux produits importés, mais « il faut relancer le débat sur la nécessité de cultiver et multiplier ces variétés locales », plaide Karim Daoud, agriculteur et membre du Synagri, le second syndicat agricole du pays.

Présidente de l’Association tunisienne pour la permaculture, Rim Mathlouthi milite elle aussi, depuis 2014, pour la réhabilitation des semences qui faisaient autrefois la richesse du sol tunisien. « Nous faisons de la pédagogie, nous rendons visibles les agriculteurs comme Youssef et nous les mettons en contact avec d’autres lors de la fête annuelle des semences paysannes », explique-t-elle. « L’objectif est de préserver une agriculture qui a pratiquement disparu dans les années 1970 à cause de l’arrivée des semences hybrides étrangères, prétendument plus performantes, mais très exigeantes en engrais et autres intrants. »

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Le Monde

Face à la hausse des prix des carburants, les auto-écoles à la recherche d’un nouveau modèle

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, le prix au litre du carburant dépasse les 2 euros. L’inflation touche en particulier les auto-écoles qui, tout en augmentant leurs prix, s’interrogent sur l’avenir de leur secteur.

« Bien sûr que nous sommes impactés par la hausse des prix du carburant », confie Philippe Colombani. Le président du syndicat Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC) ne cache pas son inquiétude. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, et les sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, les coûts du carburant flambent. Selon le ministère de la transition écologique, le gazole se vendait en moyenne, au cours de la semaine du 14 mars, 1,97 euro le litre et le sans-plomb, 1,93 euro le litre. Entre le 31 décembre 2021 et le 11 mars 2022, la hausse des prix s’élevait à 39 % pour le premier et à 26 % pour le second.

« Avec le prix de l’essence, est-ce que travailler vaut encore le coup ? »

Pour y répondre, les écoles de conduite ont pris des mesures et déjà augmenté leurs tarifs.  « On a dû ajouter 1 euro à l’heure de conduite et 20 euros à nos forfaits, qui étaient initialement autour de 1 500 euros », détaille M. Colombani, dont l’auto-école est située à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une décision également prise dans l’auto-école où travaille Sandrine (qui n’a pas souhaité donner son nom), à Lannion, dans les Côtes-d’Armor. L’objectif est de faire face à un plein dont le prix a bondi : « Les pleins pour nos voitures sont passés de 60 à 80 euros », explique-t-elle, avant de préciser : « En vingt ans, nos leçons de conduite ont augmenté de 30 euros. Nous sommes aujourd’hui à 44 euros de l’heure. »

Le 15 mars, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé une remise sur le carburant de 15 centimes par litre, applicable dès le 1er avril. Bien que saluée par les gérants, la mesure est d’ores et déjà jugée insuffisante au regard des effets que provoque la hausse des prix. En effet, depuis un an, le ministère de l’économie impose aux auto-écoles un contrat-type. Or, celui-ci doit impérativement mentionner un prix horaire gelé durant toute la durée du contrat. L’UNIC et d’autres syndicats souhaitent que Bercy lève le gel des tarifs sur les contrats déjà signés, afin de répercuter le coût de l’inflation sur leurs forfaits.

Accélérer le passage à l’électrique

Propriétaire depuis 2008 de l’unique auto-école de Madonne-et-Lamerey, dans les Vosges, Nicolas Hettinger reste, lui, optimiste : « Le fait que je sois excentré me donne l’avantage de ne pas souffrir de la concurrence d’autres auto-écoles ou des plates-formes en ligne. C’est un point positif en cette période. »

Et pour cause, les plates-formes en ligne sont beaucoup moins touchées par la hausse des prix. A 749 euros les vingt heures de conduite, l’offre affichée par les start-up comme En voiture Simone ou Ornikar ne laisse pas indifférents les candidats au permis de conduire, la somme moyenne déboursée en France pour cet examen étant de 1 800 euros. Les deux sociétés affichent un modèle attractif fondé sur des partenariats avec des chauffeurs indépendants. En voiture Simone a ainsi enregistré une hausse de 38 % des inscriptions en un mois, entre janvier et février. « On est en croissance continue. Il est encore tôt pour savoir si cela est lié à l’inflation », détaille Edouard Rudolf, cofondateur de la start-up.

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L'Humanité

Scénario noir pour une présidentielle

Chronique

Jean-Claude Lebrun

À l’approche du scrutin, la présidente « disruptive » élue en 2017, adepte des thérapies de choc qui ont fait descendre le pays dans la rue, annonce qu’elle ne se représentera pas. Ce qui, visiblement, soulage son époux, de vingt-six ans plus âgé qu’elle. Mais ne manque pas d’aiguiser nombre d’appétits. D’autant qu’une pandémie dévastatrice plombe la fin de son quinquennat. Ainsi commence le dernier roman de l’un des maîtres du thriller politique, qui s’est en l’espèce largement inspiré de l’actualité. Mais en lui apportant quelques retouches, qui hissent son livre à la hauteur d’une passionnante et salutaire fiction politique.

Une fois passé l’amusant petit jeu des parallèles avec le présent, c’est une impeccable machine narrative qui, tout du long, tient le lecteur en haleine. Jérôme Leroy, fin connaisseur du monde politique, n’a en effet pas son pareil pour épaissir le trait, resserrer la focale et faire basculer ses histoires dans le pire des possibles. La présidente de ce « pays riche peuplé de pauvres » s’apprêtant à jeter l’éponge, tout ce qui rongeait son frein au sommet de l’État, plus contre la femme qu’à l’encontre de sa politique de droite, apparaît maintenant au grand jour. Déclenchant un impitoyable festival de coups tordus et de machinations, bientôt d’assassinats, avec au centre du jeu le ministre de l’Intérieur épaulé par des hommes de main des services. Tandis que l’extrême droite, parallèlement, frappe et avance ses pions. C’est toute la politique française du dernier demi-siècle, côté obscur, que fait ici spectaculairement ressurgir le romancier.

Tout prétendant au pouvoir se doit d’avoir publié. Au minimum son autobiographie. Un écrivain, dont le premier roman a paru en tirage confidentiel sous une couverture fameuse à liseré bleu, tiendra le rôle de celui qu’on désigne sous l’anglicisme de « ghost writer ». Le tranquille garçon partage sa vie avec une normalienne qui fréquente l’ultragauche, accessoirement fille d’un ministre concurrent. Jusqu’au jour où il tombe sur un carnet personnel de celui qui l’emploie. Découverte fatale pour lui. Le récit alors s’emballe, devient littéralement haletant, tandis que les épisodes glauques s’enchaînent et les cadavres s’empilent, donnant à voir l’écume nauséabonde du temps. Une déstabilisation de la République est en marche, dont Jérôme Leroy met au jour les multiples ressorts, jusque dans de hautes sphères du pouvoir. Comme un cours de sciences politiques dont il dévoilerait l’envers caché. Quand la fiction instruit et interroge.

Les Derniers Jours des fauves, de Jérôme Leroy, la Manufacture de livres, 432 pages, 20,90 euros

Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittératurepolars
Le Monde

Election présidentielle 2022 : la condition animale, un sujet plus visible dans la campagne

Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable.

Ils ont gagné une place dans les programmes des candidats. Marginalisés il y a encore cinq ans, les animaux et les souffrances qui leur sont infligées font désormais l’objet d’une considération accrue des prétendants à l’Elysée. Dans la quasi-totalité des projets, on trouve mention de la condition animale : du plus expéditif, Emmanuel Macron, qui n’y consacre qu’une ligne sur vingt-quatre pages, aux plus bavards, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, qui y consacrent des chapitres entiers de leur projet. La campagne a même vu l’avocate Hélène Thouy, investie par le Parti animaliste, défendre un programme intégralement tourné vers la défense des animaux. Si elle n’a pas obtenu les 500 parrainages requis pour se présenter devant les Français, sa candidature a néanmoins contribué à rendre le sujet plus visible, conduisant ses concurrents à abattre leurs cartes.

En quelques années, le bien-être animal est devenu une cause politique

« C’est la première campagne pour laquelle la condition animale est un thème sur lequel les candidats sont attendus », constate Melvin Josse, représentant de la plate-forme « Engagement animaux 2022 », qui regroupe une trentaine d’ONG de protection animale (SPA, Fondation Brigitte Bardot, CIWF, Welfarm…) associées pour faire valoir des demandes communes auprès des candidats. « Jusqu’à récemment, on ne pouvait pas vraiment différencier droite et gauche, puisque aucun camp ne s’engageait réellement, analyse-t-il. Or, pendant le quinquennat écoulé, une partie de la gauche, notamment La France insoumise (LFI) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), s’est clairement positionnée pour la cause animale. »

A droite et à l’extrême droite, le sujet est défendu par quelques élus mais suscite l’embarras. « Leurs appareils politiques ont du mal à se positionner, poursuit M. Josse, pris en tenaille entre un sujet qu’ils perçoivent comme important et la volonté de ne pas froisser des intérêts économiques ou une partie de leur électorat. »

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Marine Le Pen consacre ainsi treize pages de son programme aux animaux dans un livret thématique spécifique, sans s’engager sur le terrain de la chasse et de l’élevage (hormis sur la question de l’abattage sans étourdissement, qu’elle souhaite interdire) ; Valérie Pécresse ou Eric Zemmour disent vouloir lutter contre les maltraitances et les abandons, mais ne remettent pas en cause les conditions d’élevage des animaux et défendent fermement la chasse : une « tradition ancestrale (…) transmise de père en fils, de mère en fille », a déclaré Valérie Pécresse devant la Fédération nationale des chasseurs, mardi 22 mars ; un « art de vivre français » pour M. Zemmour, qui s’exprimait lors du même « grand oral ». Ce dernier, qui ne cache pas son agacement face aux « activistes animalistes », souhaite par ailleurs maintenir la présence d’animaux sauvages dans les cirques, allant à l’encontre de la loi adoptée sur le sujet en novembre 2021.

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : entre chrétienté et « remigration », la droite et l’extrême droite s’affichent à la soirée de « Valeurs actuelles »

Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Eric Ciotti et Jordan Bardella ont participé à un grand meeting des droites radicales, mardi, au Palais des sports, à Paris.

Le piège était ouvert ; il a happé la droite républicaine, mardi 22 mars, au Dôme de Paris, lors d’un raout intitulé « grand débat des valeurs », coorganisé par l’hebdomadaire de la droite radicale Valeurs actuelles et Les Eveilleurs, association qui émane de La Manif pour tous. Ce meeting de quelque 4 000 spectateurs, dans leur écrasante majorité fans d’Eric Zemmour, a tourné autour de la « remigration » (concept de l’extrême droite identitaire désignant un « retour » des immigrés extra-européens dans leurs pays d’origine, repris par Zemmour), des « mœurs françaises » et de l’identité chrétienne de la France. Point de débat : Valérie Pécresse ne voulait pas recroiser le candidat de Reconquête ! après sa joute télévisée sur TF1 le 10 mars. Les têtes d’affiche – la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, Eric Zemmour, Marion Maréchal ou Jordan Bardella – ont défilé une à une, durant vingt minutes chacune, face à un journaliste de « VA ».

Les organisateurs voulaient un décor « rock » pour exalter les valeurs conservatrices : arrivée des intervieweurs en ombres chinoises façon agents 007, clips publicitaires des sponsors – le réseau social prisé de l’extrême droite néoconservatrice, Gettr, et une agence de pèlerinages –, sketch de l’humoriste Gaspard Proust, adulé pour son style « très politiquement incorrect ». « C’est le plus borderline de la place », savoure Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles. Rétribué d’un cachet confortable, le stand-upeur a tenu promesse, brossant ce public BCBG dans le sens du poil sous le couvert de l’ironie.

Eric Zemmour face au mur de la crédibilité à l’approche de l’élection présidentielle 2022

Il a fait mine de découvrir une réunion caricaturée en « congrès de Nuremberg » et un « journal qui parle de flux touristiques en provenance du Sud » – référence à l’immigration africaine. Il a moqué « celle qui aime les chats » pour griffer Marine Le Pen, celle qui n’a pas vu que « 18 c’est plus que 11 [dans les sondages] » pour Marion Maréchal, et enfin imaginé « rabbi Zemmour il va danser »… Il résume d’un trait sa mission : « Qu’à la fin tout le monde rentre à la maison en se disant, au fond, Zemmour a raison. » Acclamations du public.

Droit d’asile hué

A cet instant, Marlène Schiappa arrive et entend scander « Zemmour président ». « Ça promet », souffle-t-elle. Sur la scène, la ministre du gouvernement Castex est interrogée sur les réfugiés ukrainiens : elle affirme que l’on « renoue avec la définition de l’asile » qui a fondé l’Europe post-1945 et « cette empathie qui fait l’honneur de la France ». Un ange passe… Puis le public hue les sanctions européennes, le droit d’asile et l’accueil d’enfants ukrainiens malades. Interpellée sur l’objectif d’exécuter « 100 % » des décisions d’éloignement, qu’Emmanuel Macron avait lui-même décrété dans son interview à VA, Schiappa ne peut qu’admettre : « On en est loin. » Plusieurs spectateurs clament que Zemmour a raison.

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Le Monde

Emmanuel Macron : sa proposition de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique

L’opposition et les syndicats dénoncent des emplois au rabais, quand la majorité assure qu’il s’agirait d’« accompagner » les près de 2 millions de bénéficiaires du revenu de solidarité active vers un « vrai » contrat de travail.

Un « meilleur équilibre des droits et devoirs » ou une mesure « antisociale » ? Depuis la présentation de son projet, le 17 mars, une réforme avancée par Emmanuel Macron suscite une salve de critiques de la part de ses concurrents pour l’élection présidentielle, mais aussi des syndicats ou des associations de lutte contre l’exclusion : sa volonté de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à quinze à vingt heures d’activité hebdomadaire, facilitant l’insertion professionnelle.

Pour la Cour des comptes, le RSA ne mène pas assez à l’emploi

A peine la conférence de presse du président candidat terminée, ses opposants ont dénoncé cette idée, présentée comme un dispositif revenant à rémunérer les bénéficiaires au rabais. Ils « travailleront pour 7 euros de l’heure, même pas le niveau du smic ! », s’est insurgé le candidat communiste, Fabien Roussel. Lequel part du principe que « quinze à vingt heures de travail » par semaine seront payées 565 euros, soit le montant du RSA par mois pour une personne seule. Même argumentaire chez la représentante du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen. « Emmanuel Macron veut créer un mi-temps à 6 euros l’heure », s’est-elle indignée, en critiquant une logique « néolibérale ».

Plusieurs syndicats se sont montrés également très critiques, dont le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ou son homologue de l’UNSA, Laurent Escure. « Les plus pauvres doivent être accompagnés, et non suspectés ou punis. Une formation doit être offerte, pas imposée », a jugé ce dernier.

Conditionner le RSA à une activité, une idée jugée « choquante » par les associations de lutte contre l’exclusion

En face, les macronistes assurent être victimes d’un faux procès, en jurant ne pas vouloir créer des emplois faiblement rémunérés. A les entendre, le dispositif qu’ils souhaitent mettre en œuvre n’aurait rien de « punitif » mais viserait, au contraire, à « accompagner » les près de 2 millions de bénéficiaires du RSA vers un « vrai » contrat de travail. Sans que la perception de ce revenu minimum soit une fin en soi, mais simplement une étape transitoire.

« L’objectif, c’est d’en sortir »

Le RSA « est un progrès social, mais l’objectif n’est pas d’y rester, c’est d’en sortir », a souligné le premier ministre, Jean Castex, lundi 21 mars, sur TF1. « Aider quelqu’un, l’accompagner vers l’insertion, est toujours mieux que lui donner une allocation. L’allocation, c’est la réponse des lâches », a plaidé le patron des députés La République en marche (LRM), Christophe Castaner, lundi, sur BFM-TV. « L’allocation, c’est la réponse contre la pauvreté », a rétorqué le député de La France insoumise (LFI) Adrien Quatennens.

La polémique est alimentée par l’ambiguïté des propos de M. Macron. Lorsqu’il a évoqué la nécessité de « consacrer quinze à vingt heures par semaine pour une activité », afin de pouvoir toucher le RSA, il a à la fois parlé d’une « obligation » – suggérant que cela s’appliquerait à l’ensemble des bénéficiaires, sans distinction – avant de dire que cela concernerait « toutes celles et ceux qui le peuvent ». De quoi susciter des interrogations sur de possibles exemptions. L’organisation concrète du dispositif n’est pas plus précisée dans son projet présidentiel. A la rubrique « Des droits et devoirs renforcés », il est simplement écrit que le RSA doit être « conditionné à une activité effective qui permet l’insertion ». Sans préciser les critères qui permettront d’évaluer ce qu’est une « activité effective ».

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Le Monde

Emmanuel Macron face aux craintes des Français sur France Bleu

Le président de la République, candidat à l’élection présidentielle 2022, était sur France Bleu, mardi, pour répondre aux questions et aux critiques d’électeurs issus des classes populaires et moyennes.

Emmanuel Macron ne veut pas se confronter à ses adversaires politiques, candidats comme lui à la présidentielle d’avril. Mais il veut parler directement aux Français. Après ses rencontres avec des citoyens de Poissy (Yvelines) et de Pau, fiefs de ses amis et alliés, les maires Karl Olive (ex-Les Républicains) et François Bayrou (MoDem), le chef de l’Etat s’est plié aux questions des auditeurs de France Bleu, mardi 22 mars.

Un entretien visant à ramener le candidat, accaparé par le dossier brûlant de la guerre en Ukraine, dans le quotidien des Français. Du « terrain » comme l’aiment les politiques, par le biais d’une radio « à l’image Pernaut », du nom de l’ancien présentateur du journal de 13 heures de TF1, associé à la France « des territoires », souligne le directeur de l’institut de sondage IFOP, Frédéric Dabi.

A Poissy, Emmanuel Macron compose entre président et candidat

Organisé à l’occasion de la publication de l’agenda citoyen « Ma France 2022 », listant les priorités de Français récoltées lors d’une consultation populaire, l’échange consistait à écouter Emmanuel Macron répondre aux questions sur la probité en politique, le pouvoir d’achat, l’évasion fiscale… Face à Maryse, boulangère, qui regrette que l’on aide « les grandes entreprises » mais que « [eux] petits commerçants, on [les] oublie », le candidat président se défend en assurant que le pays est de ceux qui aident le plus les petites et très petites entreprises (PME et TPE). Et de rééditer son intention de mettre en place « un chèque alimentaire » pour aider les ménages les plus modestes à lutter contre l’inflation.

A Marielle, qui s’inquiète des conséquences du décalage de l’âge de la retraite à 65 ans, Emmanuel Macron répond qu’« il n’y a qu’une seule manière » de conserver notre système de retraite fondé sur la solidarité intergénérationnelle, « c’est travailler plus longtemps ».

Casser son image

Mais c’est sans doute Yvonne, infirmière à Caumont-sur-Durance (Vaucluse), qui a le plus déstabilisé le chef de l’Etat, non par sa question mais par son ressenti. « En fait, j’ai l’impression que le président qui est notre président, eh bien il n’est pas là pour nous », a-t-elle dit, évoquant le dossier ukrainien qui monopolise Emmanuel Macron. « J’ai l’impression que notre président, il a beaucoup de travail, sûrement, mais peut-être que dans chaque domaine, santé, etc., on n’est pas assez près de nous », a-t-elle insisté, l’accusant de « ne pas connaître [sa] vie ».

Emmanuel Macron, le président « caméléon »

Un jugement brutal envers le chef de l’Etat qui tente, depuis le mouvement des « gilets jaunes », de casser son image d’homme distant et parisien. Mais un constat ne cesse de se rappeler au locataire de l’Elysée, souligné par différents sondages : Emmanuel Macron a une stature d’homme d’Etat supérieure à celle de sa concurrente d’extrême droite, Marine Le Pen, mais il est décrit comme connaissant moins bien la vie des Français qu’elle. Or, s’il est favori du scrutin présidentiel, M. Macron pourrait affronter au second tour Mme Le Pen, qui se revendique de « la France du peuple, de la ruralité », et non de « la politique en gant blanc ou sur une scène lointaine », comme elle l’a affirmé, le 19 mars, lors d’un déplacement dans l’Yonne.

Claire Gatinois

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Le Monde

François Hollande soutient Anne Hidalgo et se positionne pour l’après-élection présidentielle 2022

Invité par la candidate socialiste à son meeting de Limoges, l’ancien président a rappelé sa loyauté tout en laissant entrevoir la création d’un nouveau mouvement politique « pour reconstruire la gauche de responsabilité ».

Quand François Hollande a jailli de sa voiture, après quatre heures trente de route, il avait un sourire grand comme ça et des fourmis plein les jambes. Dix ans qu’il n’avait pas prononcé de discours lors d’une campagne présidentielle. Mardi 22 mars, Anne Hidalgo, la candidate socialiste, donnait un meeting à Limoges, et elle avait invité le dernier président socialiste en date à venir la soutenir. Un moment qui aurait dû être tout à fait banal, à trois semaines du premier tour, pour essayer, une ultime fois, de réanimer une campagne à l’agonie.

En réalité, cette soirée s’annonçait étrange. Il y a encore dix jours, François Hollande cultivait un grand secret dont Anne Hidalgo ne savait pas grand-chose. L’ancien président s’est préparé pendant deux mois, entre décembre 2021 et février, à incarner un éventuel recours présidentiel si jamais la maire de Paris décidait de se retirer. M. Hollande venait donc soutenir une candidate qu’il avait espéré voir abandonner avant le terme de sa campagne. Il n’est pas allé au bout de sa tentative, mais quelques séquelles pouvaient raisonnablement subsister à l’heure des retrouvailles.

Comment François Hollande s’est préparé, en secret, à être candidat à l’élection présidentielle 2022

Pourtant, dans la journée de mardi, sur la route Paris-Limoges de ce meeting pas comme les autres, l’état d’esprit des uns et des autres était visiblement le même. Arrivée tôt sur place, Anne Hidalgo était ravie, selon son entourage, de la présence de François Hollande. Après avoir placé l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve à la tête de son comité de soutien, elle se félicitait de continuer à réunir sa grande famille grâce à la présence d’un ancien président qui s’était, jusqu’ici, laissé désirer. La veille, Mme Hidalgo avait téléphoné à François Hollande. Pour caler leurs discours respectifs : son programme pour elle, la situation internationale et l’avenir du Parti socialiste (PS) pour lui. Ils ont pris grand soin de ne jamais évoquer les récentes velléités électorales de ce dernier.

« Je vote toujours socialiste »

Celui-ci a effectué un aller-retour sans fioritures. Il est arrivé à Limoges juste avant sa prise de parole et il a repris la route peu après celle de la candidate. Mais il était content, aussi. Même si, quelques heures avant sa conversation avec la maire de Paris, il était quelque peu agacé du flou qui concourrait encore à l’organisation du meeting. Un peu à l’image de la campagne socialiste, finalement. Il avait, en outre, une légère crainte que le Parc des expositions ne soit pas tout à fait plein.

Mardi à midi, Patrick Kanner était, lui, au centre de tout. De la France, sur l’autoroute à hauteur de Vierzon (Cher), et du « couple » vedette de la soirée. Hollandais de cœur, le sénateur du Nord est aussi un acteur de l’équipe de campagne d’Anne Hidalgo. Lui aussi était « très content » de la présence de l’ancien président. M. Kanner ne parle plus trop de relancer la campagne, mais « de fixer un cap, même pour la suite. La présence de François Hollande n’est pas qu’un symbole, on est aussi dans la filiation. Quels que soient les reproches que le PS ait pu faire au bilan de François Hollande. Il est là et sa voix porte. » Le sénateur soulignait une autre vertu essentielle à la venue de M. Hollande : attirer du monde au meeting. Tout s’est bien passé. Il y avait un petit millier de personnes.

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L'Humanité

En campagne, l’exécutif joue dans la zone grise

Actu

Gouvernement Jean Castex et ses ministres assurent le service après-vente du programme qu’Emmanuel Macron a livré jeudi, sans s’embarrasser des risques de confusion.

Julia Hamlaoui

Les membres du gouvernement ne sont pas de ceux qui s’embarrassent du mélange des genres. Ils défilent sur les plateaux pour assurer la promotion, non plus des réformes du président, mais du programme du candidat Macron. Le premier ministre lui-même a ainsi été invité au JT de TF1, lundi soir. « J’interviens en soutien du candidat Emmanuel Macron pour dire à mes concitoyens combien je pense nécessaire qu’ils lui donnent le mandat », a d’emblée précisé Jean Castex. Une prise de position qu’autorise la circulaire du secrétariat général du gouvernement. Celle-ci détaille les obligations visant à ce que les moyens de l’État ne puissent être utilisés à des fins de campagne durant la période de réserve, qui a été officiellement ouverte le 18 mars. Mais elle n’empêche pas les membres du gouvernement d’intervenir, à condition de ne pas le faire ès qualités.

Reste la zone grise. Sur TF1, par exemple, le premier ministre revient sur des dispositions arrêtées dans l’exercice de ses fonctions. « On a décidé de faire une remise à la pompe de 15 centimes, j’ai demandé que les producteurs ajoutent 10 centimes », a-t-il notamment expliqué. Puis il a vanté le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, promu cette fois-ci par le candidat Macron, et qu’il juge « indispensable ».

cafouillage sur le rsa

À défaut de porte-parole de sa campagne, ce sont les ministres, restés en poste et donc présentés avec cette étiquette, qui se chargent, depuis l’annonce du programme du président sortant, du service après-vente. Parfois dans la cacophonie. Dès le lendemain, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal est ainsi revenu sur l’idée de contraindre les allocataires du RSA à « 15 à 20 heures d’activité ». Ce seront « des activités qui mènent à l’insertion sociale et professionnelle, des mises en situation professionnelle, des formations (…), des activités d’engagement – il y a une palette très large », a-t-il défendu, alors que les associations comme les candidats de gauche dénoncent une forme de travail gratuit.

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, est elle aussi montée au créneau pour tenter de déminer le terrain. « Il ne s’agit pas d’imposer aux allocataires du RSA de faire des travaux d’intérêt général sans être payés », assure-t-elle dans un entretien à l’Obs publié mardi. Mais Jean Castex ne semble pas du même avis : « Il y aura des droits, mais aussi davantage de devoirs. Il y aura entre 15 et 20 heures par semaine de formation, de travail d’intérêt général, de stage », a-t-il déclaré sur TF1. Au gouvernement comme en campagne, la Macronie a du mal à accorder ses violons.

campagne électoralePrésidentielle 2022Emmanuel Macronjean castex
Le Monde

« Vous savez que c’est Arnaud Lagardère, votre patron ? » : comment Nicolas Sarkozy fait pression sur des éditeurs

Raphaëlle Bacqué Ariane Chemin

Publié hier à 23h47, mis à jour à 12h12

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EnquêteDepuis 2021, année de son entrée au conseil d’administration de Lagardère, l’ancien chef de l’Etat n’hésite pas à intervenir au sein du groupe pour surveiller les livres et les médias parlant de lui et de ses « affaires ».

Les anciens présidents s’occupent parfois bien différemment qu’on ne l’imagine. Ainsi, on pourrait croire Nicolas Sarkozy le nez sur la présidentielle, occupé à faire lanterner Valérie Pécresse ou à calculer l’opportunité d’un éventuel ralliement à Emmanuel Macron. Ou alors, penché sur l’invasion de l’Ukraine, lui qui a côtoyé Vladimir Poutine et rappelle, sur son CV d’administrateur du groupe Lagardère, qu’il est membre du conseil consultatif de Reso-Garantia, la plus grosse société d’assurances russe. Mais non, Nicolas Sarkozy consacre beaucoup d’énergie à l’une de ses nouvelles occupations : surveiller et punir le petit monde de l’édition.

Son entrée en scène au cœur de ce milieu qu’il connaît mal remonte au printemps 2021. L’ex-chef de l’Etat compose le numéro de téléphone de la directrice des éditions Fayard, Sophie de Closets. « J’attends les excuses de cette dame », clame-t-il depuis des semaines dans tout Paris. Sonnerie dans le vide. Il rappelle, plus agacé encore. « Madame de Closette », ainsi qu’il l’appelle en faisant claquer la dernière syllabe, comprend vite qu’il ne s’agit pas d’un coup de fil de courtoisie mais d’une soufflante. Comme à chaque fois qu’il veut déstabiliser ses interlocuteurs, M. Sarkozy écorche volontairement leur nom. Sidérée par cette violence, Sophie de Closets (qui n’a pas voulu répondre aux questions du Monde) enregistre la conversation.

Une douzaine d’affaires

Depuis des mois, l’ex-chef de l’Etat ferraille contre la justice mais aussi contre les enquêtes de journalistes qui le mettent en cause dans une douzaine d’affaires. A l’époque, il vient d’être condamné en première instance à trois ans de prison, dont un an ferme, dans le dossier des écoutes (l’« affaire Bismuth ») avec son avocat Thierry Herzog. C’est maintenant le tour de l’affaire Bygmalion, liée au financement de sa campagne de 2012. Or, il a appris à la veille du procès, par Le Canard enchaîné du 17 mars 2021, que Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé, avait largement nourri les ouvrages consacrés aux déchirements de la droite, que deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont fait paraître chez Fayard : La Haine. Les années Sarko en 2019, et Apocalypse. Les années Fillon, en 2020. Ces deux enquêtes ont été publiées sous la direction de Sophie de Closets, qui a rémunéré Lavrilleux, indique l’hebdomadaire. Un dédommagement pour un livre qu’il avait commencé lui-même sans l’achever, dit-elle, mais Sarkozy y voit un complot.

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L'Humanité

Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

Actu

Éducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.

Olivier Chartrain

Après la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

1. Concurrence à tous les étages

Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.

Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».

C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.

L’État ferme les yeux sur les « dérives » des écoles privées hors contrat

2. Pour le personnel, c’est marche ou crève

Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.

Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »

Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »

Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.

3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle

Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.

Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.

« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.

Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.

InserJeunes. Les lycées professionnels mis en danger par un dispositif orienté

De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer
Le Monde

TotalEnergies annonce une action en diffamation contre Yannick Jadot, pour l’avoir accusé d’être « complice » des « crimes de guerre » en Ukraine

Le candidat écologiste à l’Elysée a accusé le géant pétrolier de maintenir « l’essentiel de ses activités en Russie », nonobstant « quelques concessions ».

Les attaques répétées de Yannick Jadot contre TotalEnergies pourraient prendre bientôt un tour judiciaire. Le géant pétrolier a annoncé auprès de l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 23 mars dans l’après-midi, son intention de « lancer une action en diffamation » contre le candidat écologiste à l’élection présidentielle, pour l’avoir accusé d’être « complice » des « crimes de guerre » commis selon lui par la Russie en Ukraine.

Devant « l’aggravation du conflit », le groupe avait annoncé mardi qu’il arrêterait avant la fin de l’année tout achat de produits pétroliers russes – mais pas de gaz. Précédemment, TotalEnergies avait décidé d’arrêter les apports de capitaux à de nouveaux projets dans le pays. Ces décisions ne signifient toutefois pas que le groupe se retire de Russie.

Grand oral consacré au handicap, Ferrand précise les propositions de Macron sur le RSA

« C’est une insulte »

Le matin, le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, avait déclaré sur RTL que « quand M. Jadot accuse les 100 000 salariés de Total, c’est gravissime, c’est une insulte ». « M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j’observe, c’est que ça le fait baisser dans les sondages ; il ferait mieux de s’occuper de sa campagne et d’arrêter de nous insulter », avait-il jugé.

Réponse de Yannick Jadot sur Twitter, quelques heures plus tard : « TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l’essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu’elles contribuent à financer. Oui, c’est être complice ! J’appelle Patrick Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi. »

.@TotalEnergies, soutenu par E. Macron , fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en R… https://t.co/LJxSrpdfxo

Dans sa déclaration à l’AFP, TotalEnergies a dénoncé des « propos inacceptables ». « Etre « complice de crimes de guerre », c’est fournir une aide directe à un Etat ou à une organisation criminelle auteurs des crimes », a écrit le groupe, s’adressant directement à Yannick Jadot : « Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre compagnie, qui n’opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie. »

« Droits humains »

Dénonçant une « insulte à l’intégrité » de ses équipes, TotalEnergies a affirmé continuer « ses opérations d’achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens », le tout « dans le strict respect de la politique de l’Union européenne et des mesures de sanctions européennes applicables ».

Deux responsables écologistes sont montés au créneau pour défendre leur candidat sur les réseaux sociaux. « Aucune procédure ne fera taire les écologistes », a écrit la députée Delphine Batho, porte-parole de Yannick Jadot. Faisant référence à Jean-Luc Mélenchon, qui s’est explicitement prononcé contre la cessation des activités de TotalEnergies en Russie, L’eurodéputé David Cormand, ex-numéro un d’Europe écologie-Les Verts, a ajouté : « Birmanie, Ouganda, Russie, Tanzanie : partout dans le monde, Total fait passer ses intérêts avant ceux des droits humains et de la protection du climat. Il y a ceux qui pensent que “Total doit rester en Russie”, et il y a les écologistes. »

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Comment Monaco s’est débarrassé d’un magistrat jugé trop curieux

L’enquête du « Monde » sur les conditions de l’éviction d’Edouard Levrault, un juge d’instruction français qui fut en poste dans la Principauté entre 2016 et 2019, jette une lumière crue sur les coulisses de la justice locale.

Le SMS date du 3 août 2019 ; il est signé de Brigitte Gambarini, à la tête de la cour d’appel de Monaco depuis 2012 : « Mon entretien d’une heure avec le souverain a été aussi pénible que dense (…) Ses propos étaient très injustes envers moi, mais il m’a presque peinée, et je l’ai trouvé très seul. » Ce message fait partie des centaines d’échanges que l’ex-juge d’instruction monégasque Edouard Levrault a exhumés de la messagerie WhatsApp installée sur le téléphone de sa compagne, canal qu’il utilisait pour discuter en toute confidentialité avec Mme Gambarini entre août – date de son éviction du Rocher, où le magistrat était en poste depuis trois ans – et janvier 2021.

Expurgées de leurs contenus privés puis authentifiées par un constat d’huissier le 7 mai 2021, ces conversations, dont Le Monde a pu prendre connaissance, jettent une lumière crue sur les mœurs judiciaires locales. Leur révélation pourrait causer de nouveaux remous dans la Principauté, déjà ébranlée par une histoire à laquelle Le Monde vient de consacrer une enquête en deux volets : l’affaire dite des Dossiers du Rocher, un site Internet où une source anonyme lance de graves accusations, depuis quelques mois, contre l’entourage du Prince.

Des kilos de documents et des milliards d’euros en jeu : à Monaco, un « corbeau » fait trembler l’entourage du prince

Edouard Levrault est un juge d’instruction du genre téméraire comme les redoute la Principauté. « Exfiltré » contre son gré vers le tribunal de Nice en 2019 (il y préside actuellement une chambre correctionnelle), après trois ans de détachement à Monaco, ce magistrat de 45 ans a fait vaciller le Rocher. Et ce n’est peut-être pas terminé. En charge entre 2016 et 2019 de plusieurs dossiers sensibles, il a notamment inculpé le propriétaire du club de football local, l’AS Monaco, Dmitri Rybolovlev, dans l’affaire Bouvier, du nom d’un marchand d’art avec lequel l’oligarque russe est en conflit. En marge de cette affaire, le juge a inculpé plusieurs autres figures de la Principauté (un ministre, plusieurs responsables de la police…) soupçonnées d’avoir œuvré en faveur de Rybolovlev. Il a été jusqu’à réclamer l’audition du prince Albert en personne.

Saisie de la CEDH

Parmi les personnalités poursuivies, Christophe Haget, patron de la police judiciaire monégasque, alors défendu par Eric Dupond-Moretti du temps où il était encore avocat. Tout sauf un détail. Car à peine nommé ministre de la justice par Emmanuel Macron, en juillet 2020, l’ex-avocat s’empresse de saisir l’inspection générale de la justice (IGJ) afin d’engager des poursuites disciplinaires contre Edouard Levrault, au motif que le magistrat aurait « manqué à ses devoirs de réserve et de prudence » en acceptant de se livrer le 10 juin 2020 à l’émission de télévision « Pièces à conviction », diffusée sur France 3. Suspecté d’avoir profité de son arrivée à la chancellerie pour régler ses comptes avec M. Levrault, le garde des sceaux est poursuivi par la Cour de justice de la République, depuis le 16 juillet 2021, pour « prise illégale d’intérêts ».

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Le Monde

Au procès des attentats du 13-Novembre, l’intrigante révélation de Mohamed Abrini

Interrogé mardi sur leurs préparatifs, l’ami d’enfance de Salah Abdeslam a surpris en affirmant pour la première fois qu’il aurait dû participer aux attentats, ce qu’il avait toujours nié.

Pourquoi Mohamed Abrini est-il rentré en catastrophe de Paris à Bruxelles dans la nuit du 12 au 13 novembre 2015, après avoir fait le trajet inverse quelques heures plus tôt en compagnie des frères Abdeslam, dans la première voiture de ce qu’il a lui-même appelé « le convoi de la mort » ? C’est l’un des mystères du dossier, mais ce n’était pas le sujet de son interrogatoire, mardi 22 mars, puisque l’audience, avançant chronologiquement vers la soirée des attentats, en était encore au stade des préparatifs, entre août et début novembre 2015.

Accusé d’avoir participé à la logistique, Mohamed Abrini se défend. Pendant de longues minutes, il assure n’avoir « rien fait » au cours de cette période : il n’a pas recherché de planques pour loger les terroristes, ni loué de voitures pour les convoyer, ni acheté de quoi fabriquer les explosifs garnissant leurs gilets piégés. Ses dénégations, parfois confuses et peu crédibles, n’intéressent pas grand monde dans la salle d’audience, où, bien vite, on ne se demande plus qu’une chose : dans quelle mesure Abrini était-il informé de ce qui devait se produire le 13 novembre 2015 ?

Au procès des attentats du 13-Novembre, les zones d’ombre autour de Mohamed Abrini

Car, au détour d’une question anodine, à l’entame de son interrogatoire, l’accusé belgo-marocain de 37 ans a révélé avoir rencontré Abdelhamid Abaaoud à Charleroi deux mois avant les attentats, ce qu’il n’avait jamais dit en une vingtaine d’auditions depuis son arrestation il y a six ans.

« Je savais que quelque chose se préparait »

Cette révélation – peut-être involontaire, tant Abrini donne l’impression de ne jamais savoir ce qu’il doit ou peut dire – entraîne une pluie de questions sur sa connaissance du projet terroriste. « Je savais que quelque chose se préparait mais je ne savais pas quoi, je ne savais pas où », avait-il dit pendant l’enquête. Maintenant que l’on sait qu’il a rencontré le coordonnateur des attentats deux mois avant leur commission, beaucoup, dans la salle, ont du mal à y croire.

Procès des attentats du 13-Novembre : Mohamed Abrini, un accusé en perdition

Le président de la cour, Jean-Louis Périès : « Vous saviez que des attentats se préparaient ?

– Je savais que quelque chose se préparait, je ne vais pas le nier.

– Mais quoi ?

– Je savais que plein de gens du quartier étaient en Syrie. Quand j’entends qu’ils reviennent, je sais que c’est pas pour faire du tourisme, et qu’il va se passer quelque chose. Après, vous dire quoi… »

Au procès des attentats du 13-Novembre, l’accusé Mohamed Abrini : « Vous allez mieux dormir si je vous dis que je condamne ? »

« De quoi avez-vous parlé avec Abaaoud ? demande l’avocat général Nicolas Braconnay.

– De tout et de rien. De ses blessures, de son père, rien de spécial. On ne parlait pas d’attentats. Rien d’extraordinaire.

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Le Monde

Le sort des anciens militants d’extrême gauche italiens entre les mains de la justice française

La cour d’appel de la chambre de l’instruction du tribunal de Paris doit commencer, mercredi 23 mars, l’examen des demandes d’extradition envoyées par l’Etat italien à l’encontre de dix anciens activistes.

La cour d’appel de la chambre de l’instruction du tribunal de Paris doit commencer, mercredi 23 mars après-midi, l’examen des demandes d’extradition envoyées par l’Etat italien à l’encontre de dix anciens militants d’extrême gauche italiens vivant en France. Les demandes d’extradition sont examinées deux par deux, lors de cinq audiences qui s’échelonneront jusqu’au 20 avril. Des recours restent possibles devant le Conseil d’Etat et la Cour de cassation. Le président Macron et le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, n’ont pas caché leur intention d’accéder aux demandes de Rome.

Ces dix Italiens sont tous arrivés en France dans les années 1980 et 1990, fuyant l’Italie, où ils étaient poursuivis ou condamnés dans le cadre de procès des années de plomb. Ils ont été accueillis en France au nom de ce que l’on a appelé la « doctrine Mitterrand », qui remonte à 1985 et prévoyait d’accorder l’asile politique aux militants ayant accepté d’abandonner la lutte armée. Cette doctrine est toujours restée orale, sans valeur juridique.

Les années de plomb de Cesare Battisti

Depuis, la France n’a jamais dérogé à cette règle, à deux exceptions près : Paolo Persichetti, condamné pour complicité dans l’assassinat du général Giorgieri, a été extradé vers l’Italie en 2002, où il a été placé en détention, avant de bénéficier d’un régime de semi-liberté à partir de 2008 ; l’écrivain Cesare Battisti, condamné par contumace à la perpétuité pour quatre homicides dans les années 1970, avait pris la fuite en 2004 avant son extradition. Arrêté en 2019 en Bolivie, il a été envoyé en Italie, où il est détenu.

Comment le cas Battisti a pollué les relations franco-italiennes

En 2008, Nicolas Sarkozy avait renoncé à extrader Marina Petrella, ancienne membre des Brigades rouges, notamment en raison de son état de santé. Cette décision avait suscité l’incompréhension en Italie, où les familles de victimes du terrorisme d’extrême gauche demandent que justice soit faite. Aujourd’hui, l’Elysée assume pleinement ce changement de pied de l’Etat français au nom de « l’absolu besoin de justice des victimes que la France, elle-même touchée par le terrorisme, comprend ».

Des dossiers « complètement carencés »

Les demandes d’extradition ont été relancées en 2019 par l’ex-ministre de l’intérieur d’extrême droite Matteo Salvini. Après son départ du gouvernement, Paris a répondu favorablement, engageant des discussions avec le gouvernement Conte, qui se sont accélérées après l’arrivée de Mario Draghi, en février 2021.

Le 8 avril 2021, Rome envoyait ses demandes d’extradition. Le 28 avril, la police française interpellait sept Italiens. Deux autres se présentaient au commissariat. Un dixième a été arrêté, en juillet. Désormais, les demandes d’extradition doivent passer l’étape judiciaire, qui ne semble pas aller de soi. L’audience des demandes d’extradition au fond a été reportée à plusieurs reprises. Début janvier, la chambre de l’instruction de la cour d’appel n’a pu que constater l’état parcellaire et insuffisamment motivé des demandes. « Les dossiers étaient complètement carencés », estimait alors Me Irène Terrel, qui défend sept des dix Italiens.

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L'Humanité

Présidentielle. Cloué au sol, le PS joue à nouveau la carte Hollande

Actu

Au plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affiche ce mardi avec l’ancien chef d’État, lors d’un meeting à Limoges. Son quinquennat a pourtant plongé le PS dans la crise.

Naïm Sakhi

De meeting en meeting, Anne Hidalgo n’en finit plus d’essayer de se maintenir à flot. À chaque grand rendez-vous, ses proches promettent un moment « charnière », qui verra la maire de Paris repartir à la hausse dans les sondages. Un nouvel épisode a lieu ce mardi à Limoges, dans lequel François Hollande sera l’invité d’honneur. Un soutien qui n’était pas acquis d’avance, tant la socialiste fait pâle figure dans cette campagne. L’ex-président s’était même imaginé en sauveur providentiel du PS, fin janvier, alors que son mandat est loin d’être étranger au déclin de la formation. « Les 2 % dans les sondages, c’est 600 000 voix. Pour nous, c’est totalement improbable », résume un socialiste. Impensable aussi, il y a encore dix ans, lorsque François Hollande accédait à la présidence de la République.

Présidentielle 2022. En se rapprochant d’Hollande, Hidalgo change de cap

Imaginez, en 2012, les socialistes étaient à l’Élysée, en plus d’être majoritaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, tout en étant à la tête de quasiment toutes les régions de France. Mais qu’ont-ils fait de ces succès électoraux ? « Le PS s’est fait dévitaliser, et le grand anesthésiste, c’est François Hollande », mesure Christian Paul, ancien député frondeur et proche de l’éphémère candidate Christiane Taubira. À tel point que ce parti n’apparaît plus crédible pour diriger le pays, tandis que sa base militante s’érode sans cesse.

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

S’il reste implanté localement, avec des élus à la tête de grandes villes et de cinq régions, le PS ne dénombre plus que 22 000  adhérents actifs quand il en comptait encore plus de 174 000 en 2012. Mais, « très mal préparé, l’attelage qui a fait la force du PS a explosé à l’épreuve du pouvoir », analyse Rémi Lefebvre. Le politologue ajoute qu’« autrefois, l’atout du PS était d’occuper un énorme espace politique, central à gauche, allant de Manuel Valls à Gérard Filoche ». Un espace qui a volé en éclats. « Le quinquennat Hollande a pris des orientations éloignées des engagements de gauche, en étant notamment incapable de réguler une économie prédatrice », assure Christian Paul.

« Le parti s’est vassalisé au pouvoir »

Dès ses premiers pas à l’Élysée, François Hollande renonce à renégocier les traités européens. Il tourne aussi le dos à la gauche avec des réformes telles que celle sur l’ANI (accord national interprofessionnel), les retraites, le Cice, le projet de déchéance de nationalité et les lois Macron et El Khomri, toutes deux adoptées à coups de 49-3 face à une majorité socialiste récalcitrante. « Faute de s’attaquer aux injustices sociales, la ligne incarnée par le premier ministre Manuel Valls a même été de mettre en avant des batailles identitaires, classiquement le panache du camp conservateur, voire de l’extrême droite, en plus d’un tournant libéral sur le plan économique », se désole Christian Paul, qui s’investit chez les frondeurs tout en voyant venir la défaite de 2017.

Un virage confirmé lors du congrès de Poitiers, en 2015, qui promeut à sa tête Jean-Christophe Cambadélis. L’ex-frondeur, leader de la motion alternative, se souvient : « En additionnant notre courant avec les proches de Martine Aubry, nous représentons la moitié du bureau national du PS. Dès lors, il n’y a plus eu de vote interne. Le parti s’est vassalisé au pouvoir. » Aux yeux du député Francis Chouat, un proche de Manuel Valls qui siège désormais avec les macronistes, le PS était en réalité déjà divisé au moment de sa victoire de 2012, avec pour « seul moteur de l’unité l’antisarkozysme ».

Fin janvier François Hollande s'était imaginé en sauveur providentiel.

Plus encore, François Hollande et Manuel Valls ambitionnent une transformation du PS en une sorte de « parti démocrate », définitivement installé au centre. Le projet va finalement leur échapper, au profit d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie jusqu’à l’été 2016. « Non seulement Macron a volé le bébé du PS et son électorat, mais aussi en partie celui de la droite. Il a créé un nouvel espace politique », commente Rémi Lefebvre. « Ce qui avait déçu les électeurs de gauche en 2017, c’était que François Hollande n’y aille pas. Beaucoup ont voté Macron en opposition à Hamon », veut croire l’ancien secrétaire d’État Patrick Kanner. Reste que l’ex-chef de l’État a bien été contraint de renoncer à briguer un second mandat, du fait de son impopularité, avec seulement 4 % d’opinions favorables et des intentions de vote calant autour des 8 %. Guère beaucoup mieux que les 6,4 % des suffrages finalement recueillis par Benoît Hamon.

Des scores que jalouserait aujourd’hui Anne Hidalgo. Le PS pensait pourtant pouvoir se relancer. D’abord à travers « l’inventaire » critique du quinquennat Hollande effectué sous la houlette d’Olivier Faure, premier secrétaire du parti. Ensuite en faisant fructifier ses résultats honorables obtenus lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Mais, lors de ces scrutins locaux, « la prime au sortant a joué. Le trompe-l’œil est total, d’autant que l’abstention a totalement faussé les résultats », observe Rémi Lefebvre.

Des ralliements à Macron

Après un coup de barre à gauche en début de campagne, sans résultat, Anne Hidalgo entend désormais chasser sur les terres des déçus du macronisme et met en scène le soutien de François Hollande. « Ce week-end encore sur les marchés, j’ai constaté que des électeurs socialistes de 2012, qui ont voté Macron en 2017, sont gênés par le discours du candidat, clairement ancré à droite. Ils s’interrogent », assure Patrick Kanner. Avant la guerre en Ukraine, 36 % des électeurs de François Hollande de 2012 s’apprêtaient à voter Macron en 2022. « C’est central pour comprendre ce qu’il se passe au PS », précise Rémi Lefebvre.

Depuis l’offensive russe, Anne Hidalgo, loin du costume rassembleur enfilé en décembre, a aussi choisi de tomber à bras raccourcis sur Jean-Luc Mélenchon, dépeignant l’insoumis en un « agent » qui servirait « les intérêts de Poutine ». Derrière ces attaques, le PS espère jouer le coup d’après. « La probabilité qu’il accède au second tour est très faible. Et d’être élu encore plus. Le phénomène autour de Jean-Luc Mélenchon disparaîtra avec sa personne », glisse Patrick Kanner. Et d’ajouter : « Nous visons l’après, la reconstruction d’une gauche de gouvernement. »

En attendant, le navire PS continue à prendre l’eau. Plusieurs de ses membres ont récemment annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, à l’instar des anciennes ministres Marisol Touraine et Élisabeth Guigou. L’ancien maire de Paris et prédécesseur d’Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë, a également, comme en 2017, fait part de son soutien au chef de l’État. Le PS a déjà fait une croix sur l’Élysée. Ils espèrent surtout sauver leur groupe à l’Assemblée. « Conserver un groupe de quelques députés n’a rien de glorieux », remarque Rémi Lefebvre, au sujet d’un parti qui dominait encore l’Assemblée il y a cinq ans.

Présidentielle 2022Anne HidalgoFrançois Hollandeparti socialiste
Le Monde

« Je suis d’abord un homme politique » : à son procès, Jean-Claude Gaudin plaide la négligence

L’ancien maire de Marseille a comparu, mardi, lors d’une audience sur reconnaissance préalable de culpabilité devant le tribunal judiciaire de Paris. Il était poursuivi pour « détournement de fonds publics », concernant des heures supplémentaires accordées à ses proches collaborateurs.

Quelques mois de prison avec sursis et quelques milliers d’euros d’amende mettent un point final à une vaste enquête du Parquet national financier (PNF) sur des années de dérives liées au temps de travail à la mairie de Marseille. Lors d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité devant le tribunal judiciaire de Paris, Jean-Claude Gaudin, 82 ans, maire (Les Républicains) de Marseille de 1995 à 2020, a été condamné, mardi 22 mars, à six mois de prison avec sursis et à une amende de 10 000 euros pour « négligence ayant permis un détournement de fonds publics », entre décembre 2013 et avril 2018. Ce délit, puni au maximum d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende, vise « un manquement à l’obligation de surveillance mais pas un manquement à la probité », a rappelé le procureur financier.

Gestion des emplois municipaux à Marseille : Jean-Claude Gaudin se rapproche d’un procès

Ancien directeur de cabinet, directeur général des services et des ressources humaines… cinq anciens collaborateurs très proches de Jean-Claude Gaudin ont été condamnés pour ce même délit de négligence à des peines allant d’une simple amende de 5 000 euros à six mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.

Un septième prévenu, René Giancarli, ancien CRS devenu patron du Samusocial, est le seul à être condamné pour « détournement de fonds publics » à dix mois de prison avec sursis. C’est du Samusocial qu’était partie, en décembre 2016, l’enquête qui allait dévoiler des pratiques dévoyées à grande échelle concernant le temps de travail des 12 000 agents municipaux marseillais et le règlement d’heures supplémentaires non travaillées.

Le Parquet national financier a recensé pas moins de neuf services au sein desquels la durée annuelle légale du travail fixée à 1 567 heures et 30 minutes par une délibération de décembre 2004 – déjà en deçà des 1 607 heures applicables au plan national – était loin d’être respectée. Entre 800 et 900 heures de travail au Samusocial, soit presque un mi-temps payé comme un plein-temps, 1 364 heures jusqu’en 2017 au service des musées, douze de plus au conservatoire municipal…

Aucune mesure n’a été prise pour faire respecter la durée du temps de travail, a relevé le PNF dans sa synthèse de l’enquête. Dans un rapport d’août 2019, la chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur estimait que « les heures de travail perdues et non réalisées représentent près de 300 personnes qui travailleraient à temps plein ».

« Je n’étais pas au courant de cela »

Les gendarmes mettaient également au jour une pratique illégale d’octroi d’heures supplémentaires sans contrepartie réelle, voire en doublon avec des repos compensateurs, y compris dans des services ne respectant même pas la durée annuelle légale de travail. Le même volume d’heures supplémentaires versées onze mois sur douze était reconduit d’une année sur l’autre.

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Le Monde

A Marseille, les « écoles du futur » d’Emmanuel Macron se mettent en place

Cinquante-neuf écoles participent à cette expérimentation qui doit conférer plus de libertés aux équipes pédagogiques.

Il en a fait son laboratoire. En septembre 2021, à Marseille, Emmanuel Macron créait la surprise en évoquant, lors de l’annonce de sa stratégie « Marseille en grand » pour la ville, le lancement de projets pour une « école du futur », afin de donner plus de libertés et d’autonomie aux équipes pédagogiques et à leurs directeurs. Depuis, à chaque discours sur l’école, le président de la République, désormais candidat à sa réélection, mentionne cette expérimentation, qu’il « regarde avec attention ».

L’opération séduction d’Emmanuel Macron à Marseille

Six mois plus tard, 59 écoles participent à 41 projets qui impliquent près de 11 000 élèves et 630 enseignants. Soit un élève sur huit de la cité phocéenne – 80 % des projets concernent l’éducation prioritaire. L’opposition à cette expérimentation reste vive, il est vrai. « Quand on a vu passer l’appel à projets, on a été pris entre deux feux. L’idée de voir se créer des écoles à deux vitesses ne nous plaisait pas, mais on ne pouvait pas laisser passer l’occasion d’avoir les moyens que l’on réclame en vain depuis tant d’années », confie un directeur d’école des quartiers nord, qui requiert l’anonymat, comme nombre de ses collègues, preuve des dissensions que provoque le sujet.

La méthode étonne dès le départ. A rebours de la structure verticale de l’éducation nationale, aucun cadrage précis n’est donné. « On avait l’impression d’une liste au père Noël. On pouvait proposer tout ce qu’on voulait », se remémore une directrice. « On aurait presque pu demander une voiture de fonction ! Maintenant, cela s’est réduit. On nous demande de faire des devis et de mettre les associations en concurrence », tempère un autre.

Contours encore flous

Que proposent les enseignants quand on leur laisse le champ libre ? Des projets déjà dans les tuyaux ou dans les tiroirs faute de financement. Six thèmes ont été identifiés : les langues et l’international, l’EPS, les arts et la culture, les sciences, l’éducation au développement durable et la mise en place d’« espaces d’apprentissages innovants ». L’école maternelle Extérieur et l’école primaire Arenc-Bachas, qui forment un même groupe scolaire, ont proposé ensemble un projet intitulé « Elèves d’aujourd’hui, citoyens de demain », particulièrement axé sur le « hors temps scolaire ». Une façon d’intégrer les parents d’élèves à l’acte pédagogique mais aussi de pousser plus loin leur collaboration avec les associations culturelles et sportives d’un quartier difficile. Au programme : ateliers artistiques, après-midi sportives, initiations au jardinage et aux échecs, travail sur l’alimentation.

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Le Monde

« Si on me renvoie dans mon pays, c’est la mort » : ces Africains LGBT qui demandent l’asile en France pour fuir les persécutions

Pour ces exilés, souvent traumatisés par de terribles violences, exposer son orientation sexuelle devant l’administration française reste une épreuve douloureuse.

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Le 8 novembre 2017 est une date que Mamadi n’est pas près d’oublier. Ce jour-là, la vie du jeune Sénégalais (qui a souhaité conserver l’anonymat comme toutes les personnes citées par un prénom dans cet article) a basculé. « Mon copain était venu me rendre visite chez mon père. Quand nous sommes allés dans ma chambre, nous avons oublié de fermer la porte à clef. Une des femmes de mon père est venue nous chercher pour dîner, et nous a surpris en train de nous embrasser », raconte Mamadi, aujourd’hui âgé de 25 ans et demandeur d’asile en France.

Le père du jeune homme est un marabout très respecté dans son village, situé dans l’ouest du Sénégal. Ce soir-là, les cris de sa belle-mère ameutent les fidèles, qui rattrapent les deux garçons dans leur fuite. Ils sont roués de coups de poing, de pied, de bâton. « Moi qui suis fort, j’ai rendu coup pour coup. Mais mon copain est plus frêle, ils lui ont brisé les os, cassé des phalanges, fendu le crâne.  »

Au Sénégal, le Parlement rejette un texte durcissant la répression de l’homosexualité

Le couple s’en tire in extremis et trouve refuge à Dakar, où ils survivent dans la clandestinité. Jusqu’au jour où Mamadi croise par hasard un fidèle de son père, en visite dans la capitale : « Il m’a dit que mon père avait ordonné aux hommes de mon village de me traquer et de me tuer, pour laver sa honte d’avoir un fils homosexuel. Lui ne voulait pas se salir les mains, mais je devais fuir avant qu’un autre me trouve. J’avais mis un peu d’argent de côté, j’ai décidé de quitter le pays pour sauver ma vie. »

Comme lui, des centaines de personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres demandent l’asile en France chaque année. L’Ardhis, la principale association d’aide aux demandeurs d’asile LGBT, a accompagné depuis 2005 plus de 5 000 exilés originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, en particulier de RDC, de Côte d’Ivoire, du Mali et du Sénégal.

« On n’arrive pas à prouver ce qu’on est »

Actuellement, 40 pays du continent n’offrent pas de protection juridique aux personnes LGBT, 27 pays répriment l’homosexualité, et quatre la punissent de mort. Le 20 février, une manifestation était organisée à Dakar, à l’appel d’associations traditionalistes, pour réclamer le renforcement de l’arsenal juridique contre l’homosexualité. Les vidéos des slogans homophobes brandis par les manifestants ont fait le tour des réseaux sociaux.

Au Nigeria, une maison royale, refuge des LGBT persécutés

« La médiatisation est nouvelle, mais pas la réalité de l’homophobie sur le continent, réagit Fanny Raybaud, bénévole depuis quatre ans à l’Ardhis. Ce genre d’événement vient corroborer des récits qu’on entend depuis des années chez les demandeurs d’asile. » Si toutes les trajectoires sont uniques, les récits de ces demandeurs d’asile présentent souvent des similitudes.

« L’obligation sociale de maintenir une apparence d’hétérosexualité, jusqu’au mariage, arrangé ou forcé, avec des viols conjugaux, les histoires d’amour vécues en secret, la peur constante d’être découvert…, énumère Fanny Raybaud. Et quand cela se produit, les représailles immédiates, les violences, les lynchages. En RDC, on entend beaucoup de cas de séquestrations et de “viols correctifs”. »

Cette formule sinistre désigne les viols collectifs orchestrés dans des pays conservateurs pour « corriger » l’homosexualité féminine. C’est ce qui est arrivé à Milaine Pinzi Keni, tombée amoureuse de la fille d’un dignitaire de l’armée congolaise, le général Georges Kibonge. « Quand il l’a su, il m’a fait enlever par ses hommes, raconte-t-elle quatre ans plus tard, le regard dur sous ses tresses. Ils m’ont séquestrée pendant trois jours dans un centre de l’armée. Ils m’ont torturée et ils m’ont dit : “Maintenant, on va te montrer comment une femme doit se comporter.” Puis ils m’ont violée.  »

Libérée après que sa mère a versé une lourde rançon à ses geôliers, Milaine craint d’être à nouveau rattrapée et gagne clandestinement la France. Après une longue année de misère, sans logement fixe, elle accepte les avances d’un homme qui lui propose des relations sexuelles contre de l’argent. Quand elle passe son audition à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) à l’été 2020, elle est enceinte de six mois. Sa demande est rejetée et ses démarches se soldent par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Elle tente désormais d’élever son fils d’un an et demi à Melun, où elle est hébergée par une amie, en attendant de pouvoir déposer un recours.

La Namibie refuse de reconnaître les couples gays mariés à l’étranger

« On attend d’eux un récit clair, cohérent, circonstancié, daté et détaillé, résume la juriste Cornélia Mary, qui a été deux ans rapporteure à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Or on a souvent affaire à des personnes profondément traumatisées, à qui on demande de revivre, parfois pour la quatrième ou la cinquième fois, des situations extrêmement douloureuses. » A cela s’ajoute la culpabilité intériorisée d’une sexualité perçue comme contre-nature et anti-africaine.

« C’est très difficile de dire aux juges, aux assistantes sociales, même aux bénévoles, que je suis lesbienne, témoigne Kourtney, une Gabonaise de 32 ans qui a fui Libreville en septembre 2018 avec sa compagne à la suite d’un « viol correctif ». J’ai peur, j’ai honte. Même à l’Ofpra, les mots ne voulaient pas sortir de ma bouche. On n’arrive pas à dire qui nous sommes, à prouver ce qu’on est.  »

Corps « défiguré »

Après un premier rejet de sa demande d’asile, la jeune femme a fait une tentative de suicide. « Si on me renvoie au Gabon, c’est la mort de toute façon. Autant éviter aux autres de se salir les mains. » Son recours à la CNDA a finalement été accepté en avril 2021, en même temps que celui de sa compagne Dalia, avec laquelle elle vit aujourd’hui à Amiens. Il lui a fallu produire des preuves des violences subies, montrer les certificats médicaux de l’hôpital d’Athènes où elle est restée un mois pour soigner ses plaies infectées, exhiber les cicatrices sur son corps « défiguré ».

Pour certains, le processus peut durer deux à trois ans et se terminer avec une OQTF. D’autres, comme Bilal, obtiennent l’asile en quelques mois. Le jeune Algérien de 28 ans a les traits délicats et un phrasé d’intellectuel. Ses mains s’animent lorsqu’il parle de politique, il a fait campagne pour Sandrine Rousseau, candidate à la primaire d’Europe Ecologie-les Verts (EELV). Il sirote son café à l’une des terrasses du jardin du Palais-Royal, dans le 1er arrondissement de Paris. « Je suis médecin, en couple avec un galeriste chez qui je vis, je m’exprime bien en français. Pour l’administration, je cochais toutes les cases, reconnaît-il. Je suppose que c’est pour ça que mon dossier est passé facilement ! »

Droits LGBTQ+ : une proposition de loi au Ghana divise l’Eglise anglicane

Tout juste sa voix s’enroue-t-elle légèrement quand il évoque la violente réaction de sa mère, l’été dernier, après qu’il lui a révélé au téléphone son homosexualité. « Ça a été des cris, des insultes, des larmes. Elle m’a dit que je couvrais la famille de honte, que je devrais changer mon nom. Elle m’appelait tous les jours pour me dire qu’elle allait se suicider et envoyer ses neveux à Paris pour me tuer. » Déposée en août 2021, sa demande d’asile est acceptée en mars 2022.

« J’ai conscience d’avoir eu beaucoup de chance », dit encore Bilal. Il devrait bientôt décrocher un poste de stagiaire associé dans un hôpital parisien. Ses amarres sont désormais coupées avec son pays natal : l’Ofpra a récupéré ses papiers algériens. Bilal n’exclut pas de se marier et prendre le nom de son ami, « ce serait un joli pied de nez à ma mère », glisse-t-il dans un sourire. Son regard se perd dans la grisaille parisienne. « Bien sûr que le soleil de mon pays me manque. Mais ici, je peux tenir la main de mon copain dans la rue. Et cette liberté, elle n’a pas de prix. »

Marine Jeannin(Accra, correspondance)

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Le Monde

Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est

Gary Dagorn

Publié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57

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DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.

Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.

L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.

Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.

Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine

1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse

Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.

Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.

Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie

En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).

C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.

La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.

Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?

C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.

Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »

Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.

La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.

Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :

« L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »

Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.

Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.

Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN

En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.

Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.

Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.

Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.

1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est

Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.

S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.

1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est

Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.

Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »

Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».

Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».

M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTAN

Les protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :

  • l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
  • la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
  • la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
  • la Bulgarie ;
  • la Croatie ;
  • l’Albanie ;
  • la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.

Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.

2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est

Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.

Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».

L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.

Qui a perdu la Russie ?

L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine

Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.

L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »

Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.

L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.

Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass

Gary Dagorn

Le Monde

Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma Maad

Publié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51

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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.

Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligne

Particularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.

Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.

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    Léa Sanchez développement

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    William Audureau

    Assma Maad

    L'Humanité

    Présidentielle. Philippe Poutou veut « donner la parole aux luttes sociales »

    Actu

    Le candidat trotskiste se présente comme le relais des mobilisations au sein de cette élection présidentielle. Sauf que cette troisième candidature peine sérieusement à être entendue des électeurs.

    Lola Ruscio

    À l’approche du premier tour, Philippe Poutou, qui plafonne à 2 % dans les sondages, ne vise pas la qualification mais entend, comme en 2017, mettre son grain de sel dans le débat présidentiel. Sa motivation à porter une candidature « révolutionnaire » n’a pas changé d’un iota depuis la précédente campagne. Lors d’un débat télévisé, l’ancien ouvrier licencié de chez Ford s’était alors fait remarquer face à François Fillon (LR), empêtré dans le Penelopegate, et à Marine Le Pen sur l’affaire des assistants parlementaires du FN. « Nous, quand on est convoqués par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière, on y va », avait-il lancé devant des millions de spectateurs. Si cette réplique choc lui avait valu une certaine reconnaissance du public, les votes n’ont pas suivi. Au soir du premier tour, son parti avait enregistré seulement 1,09 % des voix, loin des 4 % recueillis en 2002 et 2007 par Olivier Besancenot.

    Les mêmes thèmes de prédilection

    Depuis, Philippe Poutou, également conseiller municipal sous l’étiquette Bordeaux en luttes, a rempilé pour une troisième campagne présidentielle après une confrontation interne avec Anasse Kazib qui a abouti au départ du courant Révolution permanente du NPA. Les thèmes de prédilection du candidat sont eux toujours les mêmes : refus du souverainisme, défense inconditionnelle de la liberté de circulation et d’installation, désarmement de la police, dénonciation de l’argent accumulé par les milliardaires sur le dos des travailleurs… « Nous voulons incarner une voix de rupture avec le capitalisme et donner la parole aux luttes sociales dans une période où le néolibéralisme montre ses limites, on le voit, avec la crise climatique, sanitaire et la guerre en Ukraine », développe Antoine Larrache, membre de l’équipe de campagne du candidat. Avant de poursuivre : « Les changements radicaux ne peuvent venir que des luttes sociales, ça ne passe pas par l’élection présidentielle. On y va parce qu’on a des choses à dire et on espère être utile dans le débat public, y compris pour lutter contre l’extrême droite et les propositions antisociales d’Emmanuel Macron. »

    Comme en 2017, le leader NPA entend mettre son grain de sel dans le débat présidentiel.

    S’inquiétant du fait que le débat démocratique n’ait pas lieu, le NPA a envoyé un courrier, le 17 mars, aux formations de gauche les invitant à défendre une « position commune » afin « d’exiger un débat entre les candidat.e.s ». « Pour l’instant, pas de réponse, mais cela va certainement venir parce que l’on a un intérêt commun à ce qu’il y ait une véritable confrontation », a indiqué Philippe Poutou sur France Inter, ce week-end. « La démocratie, ce n’est pas juste la question du temps de parole dans une élection présidentielle ou la question des institutions. C’est aussi comment on arrive à faire respecter les droits sociaux », a poursuivi le syndicaliste, en défendant un salaire minimum de 1 800 euros net « pour tout le monde » et la sixième semaine de congés payés. Des propositions que le candidat du NPA pourra défendre lors de ses prochaines réunions publiques prévues à Marseille, le jeudi 24 mars, et le vendredi 25 mars, à Quimper dans le Finistère.

    philippe poutouPrésidentielle 2022
    Le Monde

    Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron

    Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime Vaudano

    Publié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36

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    EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.

    Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.

    « L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.

    Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.

    Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

    De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.

    Etrange mélange des genres

    L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.

    Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

    A l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.

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    L'Humanité

    Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

    Tribune

    Par Anicet Le Pors et Charles Fiterman, anciens ministres

    Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril prochain peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel.

    Nous fondons ensemble ce choix sur plusieurs raisons essentielles. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du Président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons.

    Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

    Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

    Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

    anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

    Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary Dagorn

    Publié le 22 février 2022 à 17h05, mis à jour hier à 17h31

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    DécryptagesVisualisez la synthèse des parrainages, des intentions de vote et des temps de parole des candidats en carte et en graphiques actualisés chaque semaine.

    NSPPolls

    Afficher les candidats :

    l'ArcomARCOMla Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)HATVPWIDNombre définitifConseil constitutionnelparrainages définitifsConseil constitutionnel

    Sélectionnez un candidat

    Les sondages Les parrainages Les temps de parole Les patrimoines

    Raphaëlle Aubert

    Manon Romain

    Gary Dagorn

    L'Humanité

    Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron

    Actu

    S’il est réélu, le président prévoit d’imposer entre quinze et vingt heures d’activité aux bénéficiaires de l’allocation. Une mesure stigmatisante empruntée à la droite et à la limite de la légalité.

    Florent LE DU

    Une politique de droite, antisociale et totalement assumée. En présentant son programme, le 17 mars, Emmanuel Macron a annoncé la teneur de son possible deuxième mandat. Tandis que les cadeaux fiscaux aux entreprises et aux riches vont se multiplier, les pauvres seront sommés de se retrousser les manches. Une mesure emblématique symbolise cette philosophie : conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à « quinze à vingt heures d’activité » par semaine. Une sorte de bénévolat imposé via un chantage sur leurs maigres ressources (les allocataires du RSA touchent 565 euros pour une personne seule vivant en métropole) ou un mi-temps sous-payé, sans contrat ni droits sociaux. « On va donc remplacer des travailleurs qui touchent un salaire par des gens au RSA », s’est indigné Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Faire travailler les bénéficiaires du RSA pour environ 7 euros de l’heure a provoqué la même sidération du côté du Secours catholique : « M. Macron, pour les personnes au RSA qu’on accompagne, travailler, avoir une activité comme vous dites, elles en rêvent ! Mais pour un salaire qui leur permet de vivre dignement. »

    Une nouvelle doctrine de la  Macronie

    Pour rappel, le RMI (revenu minimum d’insertion), ancêtre du RSA, créé en 1988, n’a rien d’un « cadeau » mais constitue un filet de sécurité, conçu pour obéir à une exigence à valeur constitutionnelle, selon laquelle « tout être humain qui, en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Le RSA constitue ainsi un acte de solidarité et de protection indispensable, en particulier pour ceux qui ne peuvent travailler, en raison de difficultés personnelles ou du fait de la conjoncture actuelle. Un contexte économique qui reste problématique, même si Emmanuel Macron, pour justifier sa proposition, met en avant un taux de chômage en baisse, à 7,4 %. Un chiffre pourtant faussé, notamment parce qu’il ne comprend pas les exclus de Pôle emploi, alors qu’en un an le nombre de radiés a augmenté de 44,9 %.

    Surtout, conditionner le RSA à « une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation, soit d’emploi », obéit à une nouvelle doctrine de la Macronie, « celle de dire que les devoirs ouvrent les droits, et non l’inverse », soutient Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement (et de la campagne de son président-candidat, visiblement). Mettant l’accent sur « l’insertion », Emmanuel Macron prétend combattre « l’idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires ». Le RSA n’est pourtant pas « uniquement » une « prestation monétaire ». Dès 1988, le RMI portait l’idée que « l’insertion est le deuxième droit après l’allocation », selon Michel Rocard, alors premier ministre. Un accompagnement est même déjà prévu dans le dispositif, mais celui-ci manque de moyens. Entre 2013 et 2018, les dépenses d’insertion liées au RSA ont diminué de 6 %, et ces moyens ont continué de baisser depuis le début du quinquennat Macron, qui n’a rien mis en place pour y pallier. Le 13 janvier dernier, la Cour des comptes a ainsi pointé les « graves lacunes de l’accompagnement social et socioprofessionnel » des allocataires.

    « Une logique qui se nourrit de préjugés tenaces »

    L’argument d’Emmanuel Macron est donc biaisé, mais celui-ci insiste, en osant vendre sa proposition comme un moyen de « reconnaître la dignité de chacun ». Une justification insupportable pour les associations de lutte contre la pauvreté, qui ont unanimement dénoncé cette proposition. ATD Quart Monde déplore « une logique qui se nourrit de préjugés aussi faux que tenaces », selon laquelle « les allocataires des minima sociaux seraient des “assistés” qui “profitent du système”, alors qu’une majorité d’entre eux se démènent chaque jour ».

    Même au sein de la Macronie, certains ne sont pas dupes. Comme Olivier Noblecourt, délégué à la lutte contre la pauvreté du gouvernement entre 2017 et 2020 : « Avec ce clin d’œil antipauvre, il les stigmatise. (…) On prend le problème à l’envers. Le RSA, c’est beaucoup de personnes en souffrance, il ne faut pas l’oublier », a-t-il confié à Mediapart. Car – il est visiblement nécessaire de le rappeler – ce n’est pas par choix que les bénéficiaires du RSA survivent avec quelque 500 euros par mois. Tandis qu’Oxfam observe qu’« en France, il y a treize fois plus de demandeurs d’emploi que d’emplois vacants », l’économiste Henri Sterdyniak précise qu’« une majorité de personnes au RSA ne peuvent pas travailler ».

    Un projet également défendu par  Pécresse

    Si Emmanuel Macron s’est bien gardé de parler d’« assistanat », sa proposition s’inscrit dans une histoire politique récente clairement imprégnée de cette rhétorique, dont Nicolas Sarkozy avait fait l’une de ses marques de fabrique. En mai 2011, Laurent Wauquiez (LR), dénonçant les « dérives de l’assistanat, cancer de la société française », a été le premier à mettre sur la table cette idée, en déposant une proposition de loi pour contraindre les bénéficiaires du RSA à « assumer » cinq heures hebdomadaires de « service social ». Il y a onze ans, une certaine forme de sérieux et d’humanité traversait encore les rangs politiques sur ce sujet, et les propos de Laurent Wauquiez avaient suscité un tollé, y compris à droite. Mais, en 2022, Valérie Pécresse propose désormais la même mesure que celle présentée un mois plus tard par Emmanuel Macron. Un alignement entre LR et LaREM qu’incarne d’ailleurs parfaitement une femme politique : Brigitte Klinkert. L’actuelle ministre déléguée à l’Insertion, ancienne LR, a été la première, en 2016, à conditionner le RSA à sept heures de « travail bénévole » dans le Haut-Rhin, département qu’elle présidait. Le préfet comme le tribunal administratif avaient jugé cette mesure illégale. Puis le Conseil d’État, en 2018, a estimé qu’elle pouvait être appliquée, uniquement si ce travail est réalisé sur la base du volontariat.

    Pour mettre en œuvre sa proposition, Emmanuel Macron devra donc mener bataille auprès du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel pour qu’elle ne soit pas retoquée. D’ici là, les citoyens français ont aussi le pouvoir de le faire, en disant stop à la casse sociale du président de la République.

    Présidentielle 2022rsaEmmanuel Macron
    Le Monde

    Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022

    Service politique Les Décodeurs

    Publié le 16 février 2022 à 16h19 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 12h21

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    DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.

    Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.

    Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

    Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.

    Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.

    Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau

    Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté

    Melina Zerbib et Thomas Steffen

    Pierre Breteau et Maxime Ferrer

    Comment nous avons travaillé

    Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.

    Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.

    Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.

    Service politique

    Les Décodeurs

    L'Humanité

    Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »

    Entretien

    La fédération CGT mines-énergie vient de clore son 7e congrès sur fond d’explosion des prix et d’une guerre en Ukraine qui déstabilise le secteur. Son secrétaire général nous en dit plus.

    Marion d'Allard

    En augmentation constante depuis des mois, les tarifs de l’énergie (électricité et gaz) se conjuguent, pour les consommateurs, à une remontée historique des prix des carburants à la pompe. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, qui a mis la question de la souveraineté énergétique au centre du débat public. Dans un tel contexte, EDF anticipe des résultats 2022 en chute libre. Plombée par le bouclier tarifaire du gouvernement, qui oblige l’énergéticien public à vendre son électricité à perte à ses concurrents privés, affaiblie par des problèmes de corrosion qui handicapent son parc nucléaire, l’entreprise vient de lancer une augmentation de capital pour renflouer ses caisses. Pour la CGT, la gravité de la situation exige la sortie de l’énergie, dans son ensemble, des mécanismes de marché. Le secteur devant être placé sous maîtrise publique totale.

    EDF vient d’annoncer une augmentation de capital de plus de 3 milliards d’euros avec une participation de l’État à hauteur de 2,7 milliards d’euros. Cette recapitalisation est-elle une bonne nouvelle ?

    C’est, une fois encore, un pansement sur une jambe de bois. Car tant que l’énergie, et en l’occurrence l’électricité, ne sera pas sortie des logiques de marché, EDF sera toujours en difficulté. Les comptes de l’entreprise ont été plombés par l’augmentation de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique – NDLR), sur décision de l’État. Et même si l’État venait à annoncer une renationalisation d’EDF, nous ne crierions pas victoire. Nous ne donnons pas à ce mot le même sens. Renationaliser, c’est faire de l’énergie un bien de première nécessité, c’est revenir à une forme de souveraineté dans laquelle l’État organise la réponse aux besoins. Si réellement il s’agissait de renationalisation, EDF devrait changer de statut juridique, redevenir un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) et non plus une société anonyme. Enfin, la gestion de l’entreprise serait démocratisée. Rien de tout cela n’a été fait, ni même envisagé. Donc, quand Emmanuel Macron évoque une « reprise de contrôle capitalistique », ce que cela recouvre demeure très flou. D’autant qu’il y a aujourd’hui trois acteurs majeurs dans le secteur : EDF, Engie et TotalEnergies – qui s’implante de plus en plus avec les énergies renouvelables, mais également en rachetant quelques moyens de production thermiques. Si l’État veut reprendre la main en montant au capital des entreprises publiques, quid de Total ? C’est la raison pour laquelle, dans notre programme progressiste de l’énergie, nous en appelons au retour à deux Epic nationalisés avec une gestion démocratisée.

    Emmanuel Macron confirme également, s’il était réélu, la construction immédiate de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la création d’une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Ces annonces vont-elles dans le bon sens ?

    Là encore, derrière ces annonces, dont on ne peut pas dire qu’elles sont mauvaises, il n’y a rien de bien concret. Prenons les six EPR. Nous apprenons qu’ils devraient être exploités par EDF. Mais qui va les construire ? Quand ces programmes vont-ils commencer ? Combien vont-ils coûter ? Quel sera le niveau de la maîtrise publique ? Toutes ces questions n’ont pas de réponses. Nous nous félicitons que la France engage un programme pour relancer la filière nucléaire, pour construire de nouveaux outils de production pilotables, mais nous souhaitons surtout que tout cela soit réalisé sous maîtrise publique totale et que l’État donne les moyens à EDF de faire face à l’enjeu. Bien entendu, il faut travailler avec des industriels et des sous-traitants, mais il va d’abord falloir évaluer les compétences et assurer la formation à ces métiers très spécifiques. C’est ce que l’on a fait par le passé, avec le parc nucléaire historique. Il faut rouvrir les écoles de métiers.

    « Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. »

    L’invasion russe en Ukraine a aussi remis l’énergie au centre des débats, sur fond d’augmentation historique des prix. La France et l’UE entendent en finir avec leur dépendance au gaz russe. Est-ce faisable ?

    Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. Si nos stockages avaient été pleins, si cette situation avait été anticipée, nous n’en serions pas là. La France ne produit pas de gaz, mais, avec une autre stratégie et une meilleure gestion, nous aurions fait en sorte de moins dépendre du gaz russe. Par ailleurs, même si la filière gazière est nécessaire et implique des coopérations et des liens à l’international, dépendre d’un fournisseur quasi unique est un problème. Encore une fois, il faut revoir l’organisation de ce service public. Et la première chose à faire est de sortir de ce marché à cause duquel nous ne maîtrisons pas les prix. Si l’énergie, dans son ensemble, n’était plus soumise aux lois du marché, nous pourrions assurer pour les usagers des tarifs les moins chers possible. Aujourd’hui, l’Union européenne tente de trouver d’autres fournisseurs que la Russie. Mais ça ne doit pas se traduire par des importations de gaz de schiste. Ce n’est absolument pas une énergie d’avenir. Nous devons travailler à construire des filières de gaz vert, de biométhane entre autres.

    Le 7e congrès de la Fédération nationale mines-énergie CGT vient de s’achever. Vous en avez été réélu secrétaire général. Quels sont les grands enjeux de votre prochain mandat ?

    Ma première satisfaction est d’avoir vu notre bilan d’activité voté à l’unanimité. C’est une première et ça signifie que nous avons réussi, pendant ce mandat et malgré la crise sanitaire, à mettre en œuvre un syndicalisme de transformation sociale porteur de luttes gagnantes. Nos orientations sont désormais tracées, avec comme objectif de gagner notre programme progressiste de l’énergie. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons également décidé de nous adresser aux candidats pour faire en sorte que l’énergie, qui est un enjeu de société, bénéficie d’une politique offensive et mieux organisée, appuyée sur une industrie solide, de nouvelles garanties collectives et un meilleur service public, pour les salariés et pour les usagers.

    Énergiefnme-cgtsébastien menesplierPrésidentielle 2022
    Le Monde

    Qui sont les soldats du régiment Azov, accusés d’être les « néonazis » de l’armée ukrainienne ?

    Des photos des membres de ce groupe militaire sont très partagées dans le but de montrer que l’armée ukrainienne est « infestée de néonazis ». Ils sont pourtant peu représentatifs des forces armées du pays.

    C’est devenu un argument majeur des prorusses pour défendre la guerre en Ukraine : l’armée de Kiev serait infestée de néonazis. Alors que le président russe, Vladimir Poutine, a justifié son invasion par une volonté de « dénazification » de l’Ukraine, de nombreux internautes partagent ces dernières semaines des photos de soldats ukrainiens avec des symboles nazis : ceux du régiment Azov. Ils affirment que, en soutenant l’Ukraine militairement, les pays occidentaux armeraient ainsi des ultranationalistes.

    Quelles sont les origines de ce régiment Azov qui se bat aujourd’hui contre l’invasion russe dans plusieurs villes du pays ? Quels sont ses liens avec le reste des forces armées ukrainiennes ? Les soldats qui le composent doivent-ils tous êtres étiquetés « néonazis » ?

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    A l’origine, un bataillon de volontaires néonazis pour combattre les prorusses du Donbass

    Quand la guerre éclate dans le Donbass en avril 2014, l’armée ukrainienne est désorganisée et le gouvernement craint de perdre le contrôle de ce territoire au profit de la Russie, comme ce fut le cas le mois précédent en Crimée. Pour contrer les séparatistes prorusses, le gouvernement autorise des bataillons de volontaires indépendants de l’armée à combattre. Plusieurs formations armées d’extrême droite apparaissent.

    Parmi elles, on trouve le « Corps noir », qui prendra rapidement le nom de « bataillon Azov » en référence à la mer qui borde la Crimée et le sud-est de l’Ukraine. Il s’agit d’un bataillon d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes et néonazies, dont certains sont « issus du hooliganisme et du paramilitaire », explique Adrien Nonjon, chercheur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), spécialiste de l’extrême droite et du nationalisme ukrainien.

    Originaire de Kharkiv, le fondateur du bataillon, Andreï Biletski, dirige alors le parti xénophobe, antisémite et raciste Assemblée sociale-nationale (SNA). Azov va utiliser la même symbolique inspirée du nazisme que celle du SNA. Son emblème, un wolfsangel (« crochet de loup ») inversé, rappelle beaucoup l’emblème de la 2e division SS « Das Reich ». Autre symbole du mysticisme nazi, un « soleil noir » représentant un svastika arrondi à plusieurs rayons est aussi incorporé un temps sur le logo du bataillon.

    Sur Internet, les références assumées au IIIe Reich par certains membres du groupe sont documentées. Des photos sont régulièrement partagées par des militants prorusses souhaitant décrédibiliser l’armée ukrainienne, comme celle – remontant au moins à 2017 – où un homme pose, kalachnikov au bras, devant plusieurs drapeaux, dont un d’Azov et un nazi aux couleurs ukrainiennes. Une autre, remontant au moins à 2015 selon Libération, montre un groupe d’hommes en pantalon treillis autour d’un portrait d’Adolf Hitler, dont l’un est vêtu d’un tee-shirt Azov.

    En juin 2014, les hommes du bataillon Azov participent au combat qui permet aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle de Marioupol, la grande ville portuaire de l’oblast de Donetsk, dans l’est du pays. Cette victoire contre les séparatistes prorusses appuyés par Moscou forge d’eux une image héroïque aux yeux de la population ukrainienne.

    Un régiment de la garde nationale depuis novembre 2014

    L’accord de Minsk I, en septembre 2014, prévoit notamment de « procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires ». Les bataillons ont alors le choix entre rejoindre la garde nationale ukrainienne ou se dissoudre. En novembre 2014, le bataillon Azov devient officiellement un régiment de la garde nationale, sous la tutelle du ministère de l’intérieur ukrainien.

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    « Cela leur a permis de se légitimer, de recruter plus largement et d’obtenir des armes modernes. C’est devenu une unité d’élite de la garde nationale », retrace Adrien Nonjon. Des Ukrainiens sont séduits, des combattants étrangers (des Géorgiens, des Russes, des Biélorusses et même quelques Français) viennent grossir les rangs d’un régiment qui passe d’une centaine de soldats à sa création à près de 2 500 à la fin de 2017, selon une enquête du magazine allemand Spiegel. Ses soldats sont réputés durs, et certains crimes de guerre dans le Donbass (tortures, viols) leur ont été attribués en 2016 par des rapports des Nations unies ainsi que d’Amnesty International et Human Rights Watch.

    De nombreux volontaires s’engagent dans le régiment Azov sans pour autant être militants d’extrême droite. « Rejoindre le bataillon Azov (…) n’était qu’un moyen de se battre pour leur pays de la façon qu’ils jugeaient la plus efficace, écrivait en 2016 Viatcheslav Likhatchev, historien et expert en sciences politiques, dans une note de l’Institut français des relations internationales. Cependant, toutes les nouvelles recrues étaient endoctrinées aux idées d’extrême droite, souvent xénophobes. »

    Pour Michael Colborne, chercheur et journaliste pour le site d’enquête Bellingcat et auteur d’un livre publié en 2022 (en anglais) sur « le mouvement Azov », seule une minorité des soldats du régiment Azov sont aujourd’hui portés par des idées d’extrême droite ou néonazies. En 2015, un porte-parole de la brigade, Andriy Diachenko, affirmait au site du quotidien américain USA Today que « seuls 10 à 20 % des membres du groupe [étaient] nazis ».

    Cette minorité constitue le noyau du régiment et continue ses provocations à la haine raciale, comme récemment lorsque des soldats se sont filmés enduisant de graisse de porc leurs balles destinées aux militaires tchétchènes musulmans qui aident la Russie.

    Malgré cela, « ce n’est pas une milice qui peut faire tout ce qu’elle veut, rappelle Michael Colborne. Elle n’est pas indépendante et doit répondre aux ordres de l’Etat ukrainien ». Comme le souligne Adrien Nonjon, « l’objet de leur intégration au sein de la Garde nationale a été justement d’empêcher que ces bataillons se retournent contre l’Etat ».

    Au camp d’entraînement des petits soldats d’Ukraine

    Un parti d’extrême droite fondé avec des vétérans du régiment Azov

    Le fondateur du régiment, le suprémaciste blanc Andreï Biletski, tente d’exploiter la popularité d’Azov sur le terrain politique. Aux élections législatives de 2014, il décroche un siège de député.

    En 2016, il fonde le parti d’extrême droite Corps national avec des vétérans du régiment Azov. « C’est un mouvement national révolutionnaire d’extrême droite prônant une troisième voie, estimant que l’Ukraine ne doit se ranger ni du côté de l’Eurasie, ni [de celui] de l’Occident, décrit Adrien Nonjon. Il met en avant un nationalisme soldatique selon lequel la guerre est le meilleur moyen pour que la nation parachève sa solidification. »

    Dans son article de 2016, l’historien ukrainien Viatcheslav Likhatchev écrivait : « Azov est l’exemple le plus éclatant de la légalisation, voire de l’héroïsation, de l’ultranationalisme dans le discours public ukrainien. »

    En 2017, des proches de Corps national et des vétérans du régiment Azov ont également créé une « milice nationale », qui veut « lutter contre la criminalité de rue, le trafic de drogue et l’alcoolisme public, selon un article du Guardian.

    Une extrême droite quasi inexistante aux élections

    Mais tous ces efforts pour transformer la popularité d’un régiment en bulletins de vote semblent avoir échoué. Lors des élections législatives de 2019, Andreï Biletski perd son mandat de député. L’alliance entre les partis ultranationalistes Svoboda, Secteur droit et Corps national n’obtient que 2 % des voix.

    « Azov a grandi trop vite pour se constituer une base solide, estime Adrien Nonjon. Le milieu nationaliste ukrainien est extrêmement divisé et Corps national n’a pas su adapter son programme aux problèmes des Ukrainiens. Du fait de la menace russe, on peut également considérer que tous les partis ukrainiens sont aujourd’hui nationalistes, pour la défense de leur nation. »

    Bien que la galaxie constituée autour d’Azov ait connu un échec dans les urnes, Michael Colborne souligne que des ultranationalistes comme Andreï Biletski ont réussi à s’intégrer et à être normalisés dans le paysage politique ukrainien. De par sa grande liberté de parole et sa capacité à multiplier ses branches (militaire, politique…), Azov a également bénéficié d’une forte popularité au sein des mouvements d’ultradroite occidentaux. Des néonazis américains, norvégiens et même français se sont rendus en Ukraine pour rencontrer ses membres.

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    Un régiment qui représente moins de 2 % des forces armées ukrainiennes

    Difficile de dire précisément combien de personnes compte actuellement le régiment Azov. Michael Colborne estimait ce chiffre à 2 000 avant la guerre avec la Russie. Adrien Nonjon avance plutôt un chiffre situé entre 3 000 et 5 000 membres (avec les réservistes).

    Le conflit en cours rend l’évaluation beaucoup plus difficile en raison des recrutements massifs auprès de la population. De plus, « l’Etat ukrainien et le régiment entretiennent délibérément le flou sur les effectifs exacts car il s’agit d’une information militaire hautement stratégique », rappelle le chercheur de l’Inalco.

    Selon l’International Institute for Strategic Studies, l’Ukraine comptait au total, au début de cette année, 196 000 soldats et 60 000 membres de la garde nationale. Le régiment ne représenterait donc pas plus de 2 % des forces armées ukrainiennes.

    Retrouvez tous nos articles sur la crise ukrainienne dans notre rubrique.

    Romain Geoffroy

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    L'Humanité

    Présidentielle. Le programme de 10 personnalités pour remettre la Culture sur le devant de la scène

    Premier plan

    Transmission, éducation, accès aux œuvres et aux savoirs... L’Humanité donne carte blanche à dix personnalités du monde culturel pour penser les missions d’un futur ministère et remettre au centre des préoccupations ce thème oublié de la campagne électorale. 

    Clément GarciaSophie Joubert

    Où est passée la culture ? À trois semaines du scrutin, elle reste dramatiquement absente de la campagne présidentielle. C’est malheureusement devenu une habitude. Depuis près de trois décennies, les politiques culturelles souffrent d’un manque d’élan et peinent à prendre la mesure des enjeux d’un secteur indispensable à l’émancipation de tous et qui, de surcroît, emploie directement 650 000 personnes et représente 3,5 % du PIB.

    Cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine »

    La valse incessante des ministres (six en dix ans) n’a certainement pas aidé à construire une politique culturelle durable et ambitieuse. Dans les programmes des différents candidats, elle reste trop souvent reléguée, cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine », sans faire l’objet d’une attention propre.

    La culture, un art de vivre

    Seuls Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon s’accordent à vouloir porter le budget du ministère à 1 %, non pas du budget de l’État (il est aujourd’hui de 0,8 %), mais des richesses produites. Si Valérie Pécresse ou Anne Hidalgo souhaitent mettre l’accent sur l’éducation artistique, le flou demeure sur son financement. Éric Zemmour se borne, quant à lui, à célébrer « le génie propre de la culture française », pour la rendre « moins idéologisée », quand sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen efface tout bonnement le mot « culture » de ses 22 propositions. Enfin, le président-candidat ne mentionne la culture, dans sa « Lettre aux Français », qu’en rapport à l’identité nationale.

    Lire l'entretien avec la chanteuse Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

    Il y a pourtant fort à faire dans ce domaine. Les politiques publiques en direction de la culture durant la présidence d’Emmanuel Macron se sont bornées, pandémie oblige, au dispendieux « quoi qu’il en coûte », les services de l’État revendiquant 13,6 milliards d’euros d’aides au secteur, soit quatre fois le budget du ministère.

    Cette somme s’avérait indispensable pour éviter que compagnies et lieux culturels ne sombrent avec les nombreuses annulations et fermetures de salles, mais n’a pas évité les « trous dans la raquette » et le profond malaise d’artistes et auteurs toujours privés de statut, et de techniciens non concernés par les aides gouvernementales.

    Une subvention au marché

    Seule mesure emblématique du quinquennat, le passe culture, soit 300 euros destinés, depuis 2021, à l’ensemble des jeunes de 18 ans au nom du « soutien à la démocratisation et à l’éducation artistique et culturelle », et dont le coût est estimé, pour le prochain budget, à 199 millions d’euros. Une mesure qui s’apparente bien plus à une subvention au marché des biens culturels qu’à une véritable politique publique « d’éducation artistique et culturelle », d’autant que, à 18 ans, les inégalités d’accès à la culture sont déjà bien installées.

    Le passe culture profite-t-il aux jeunes ou aux majors ?

    Les mastodontes du numérique ont également profité des confinements pour installer un face-à-face entre eux et les publics, et déverser, par écrans interposés, une offre culturelle et de divertissement pléthorique, majoritairement nord-américaine. Au prix d’une homogénéisation des propositions, ciblées selon les habitudes de chacun grâce aux fameux algorithmes.

    Annoncée le 7 mars en même temps que la candidature d’Emmanuel Macron, la suppression de la redevance apparaît comme une mesure dangereuse et électoraliste, qui met en péril la diversité culturelle et le financement du service public. Une proposition qui fait écho à celle des deux candidats d’extrême droite de privatiser l’audiovisuel public.

    Leurs priorités, leurs rêves

    Voilà qui plaide pour un renouveau des politiques culturelles. Pour défendre la création, mais aussi proposer aux publics des horizons nouveaux et les pousser à la rencontre avec des univers artistiques et culturels que leur interdit le marché omnipotent.

    Parce que le chantier est vaste, urgent, passionnant, l’Humanité a demandé à dix artistes et directeurs d’établissements culturels de confier librement ce qu’ils ou elles feraient d’un poste de ministre de la Culture. Écrivains, cinéastes, chanteuse, plasticiens ou directeurs de musées, ils et elles expriment leurs priorités, leurs rêves, leur colère, pour dessiner une politique culturelle ambitieuse qui donnerait toute la place au partage, à la médiation, parce que la culture est notre affaire à tous.

    « La culture au service de tous »

    Catherine Corsini, cinéaste

    Si le ministère de la Culture existe toujours et si et si…Si j’étais ministre de la Culture et avant toute mesure, j’écrirais  en gros sur les frontons de la République que la culture est essentielle. ESSENTIELLE À LA DÉMOCRATIE.

    Dans ce moment où on a tant besoin de collectif, de se retrouver, de croiser nos récits, de redonner de l’imaginaire à une société qui s’est renfermée sur elle-même, je ferais en sorte que la culture soit accessible pour tous et toutes, et partout en France, même dans les zones les plus reculées. Il faut se battre contre les inégalités territoriales (écoutons la colère des gilets jaunes). Je travaillerais dans une vraie proximité avec le ministère de l’Éducation nationale pour revaloriser l’éducation artistique, donner ses chances à une vraie pratique du théâtre, de la musique et du cinéma dès le primaire, faire en sorte que des activités soient pratiquées au moins une fois par semaine et qu’elles soient encadrées par des professionnels ou des professeurs ayant suivi une formation.

    J’en finirais avec le passe culture, qui n’est qu’un bon d’achat destiné à faire des jeunes de futur·e·s consommateur·trice·s et qui n’a aucune vision culturelle. Il faut transmettre et offrir aux élèves dès le primaire et pendant toute leur scolarité l’accès gratuit aux musées, salles de spectacle, de cinéma.

    La culture est joyeuse et populaire. La transmettre est une mission, il faut montrer les apports successifs de toutes les civilisations. La culture développe l’esprit critique, c’est le pari de faire advenir une génération créatrice. Découvrir des films de patrimoine et des films récents en salles, « lever la tête et pas la baisser », disait le maître.J’obligerais tous les membres du gouvernement à aller au théâtre, au cinéma, aux concerts, à voir des productions françaises.

    J’augmenterais le budget de la culture à 2 % du PIB. Je ne vendrais pas la culture au privé et me battrais contre l’hégémonie des plateformes, je protégerais l’exception culturelle, je redonnerais toute sa place à la culture sur les chaînes publiques. Je renforcerais l’autonomie des grands établissements et je continuerais le chantier de la décentralisation, j’améliorerais le statut des intermittent·e·s et des précaires.

    Si j’étais ministre de la Culture, je démissionnerais si le président supprimait la redevance. Elle est notre garant pour la liberté d’expression. Elle permet notre indépendance et notre diversité culturelle. Elle finance notre service public. Et ce service a besoin de conserver sa liberté d’éditorialisation.

    Enfin, je favoriserais l’accès à des postes de décision aux femmes et aux personnes issues de minorités : directions des théâtres, opéras, festivals, qui restent encore aujourd’hui blanches et masculines. 

    « Distiller les sciences dans la culture commune »

    Étienne Klein, physicien et philosophe des sciences 

    Si j’étais nommé ministre de la Culture, je commencerais par réagir à un constat simple : lors des débats concernant la pandémie de Covid-19, certains journalistes ont semblé manquer de réactivité par parce qu’ils étaient impressionnés, ayant prématurément intégré l’idée que les sciences leur seraient par essence inaccessibles. En certaines occasions, il est même arrivé qu’ils se fassent littéralement « balader » par tel ou tel sophiste aux titres ronflants et aux allures de gourou.

    Comment pallier ce manque de culture scientifique des journalistes ? Je suggérerais de mettre sur pied, pour eux, une formation continue, hors période de crise, sur les sujets scientifiques importants, afin qu’ils acquièrent un « fond de références » qu’ils pourraient mobiliser quand cela deviendrait nécessaire. Bref, de leur donner de véritables cours, spécialement conçus pour eux, dynamiques et bien charpentés ! Une session sur l’atome, une autre sur les virus, une troisième sur l’énergie ou le big bang ou le changement climatique, etc.

    Je veux croire que cette pratique serait l’amorce d’un cercle vertueux, car elle aurait par effet de contagion un impact sur le grand public : les connaissances seraient ainsi progressivement distillées dans la culture commune. D’autant que – quiconque a vraiment percuté les questions scientifiques, le sait bien –, il y a un véritable « érotisme des problèmes » qui crée une addiction par l’association de réflexions, de connaissances, d’émotions, de récits, de paradoxes, d’idées de génie, d’aventures. Tout cela décliné au long cours engendrerait en un seul et même élan une fête de l’esprit qui, ensuite, s’auto entretiendrait, voire se développerait.

    Si l’on veut donner le goût des sciences, ne convient-il pas de commencer par donner du goût aux sciences ?

    « Un festival  indisciplinaire ininterrompu »

    Smith, artiste 

    Nommé ministre de la Culture, je commencerais par me réjouir du choix d’un artiste trans, végétarien, autiste à un poste dont mes semblables et moi-même sommes ordinairement exclu·e·s. J’organiserais, enthousiaste, un festival indisciplinaire ininterrompu, nuit blanche nomade, perpétuelle, radioactive, scène ubiquitaire ouverte aux lucioles de toutes les communes.

    Harrassé d’avance par la tâche colossale que porte son intitulé originaire, j’archipellerais aussitôt mon ministère, déléguant à d’autres inassimilables chacun de ces offices et m’attribuant le premier : le ministère du Rêve ; le ministère de la Lenteur ; le ministère du Risque incalculé ; le ministère des Chemins de traverse ; le ministère de l’Intuition ; le ministère du Grand Désir ; le ministère de l’Insuccès ; le ministère de la Discrétion ; le ministère du Soin et de l’Attention ; le ministère du Sacerdoce ; le ministère de l’Au-delà ; le ministère de la Surprise ; le ministère de la Considération ; le ministère de l’Invisible et de l’Inouï ; le ministère du Dernier Cri ; le ministère du Silence ; le ministère de la Transe ; le ministère du Fétichisme ; le ministère des Architectures animales ; le ministère de la Solitude ; le ministère de l’Impertinence ; le ministère des Souvenirs ; le ministère de la Nuit ; le ministère de la Gratitude ; le ministère des Énergies inédites, des Alliances multipliées, des Hospitalités inconditionnelles.

    « Réfléchir à un statut pour l’artiste »

    Alain  Guiraudie, cinéaste

    Avant toute chose, il me semblerait indispensable de faire un état des lieux, des états généraux de la culture, histoire de bien entendre tout le monde. A priori, pour moi, l’équation serait de développer l’accès du plus grand nombre à la culture et aux arts, tout en favorisant l’innovation, l’audace, la singularité. On pourrait agir sur quelques secteurs en lien direct avec les pouvoirs publics. Il me paraît important de renforcer les liens entre culture et éducation. La curiosité et le désir de choses nouvelles passent par la découverte dès l’école d’œuvres différentes. On devrait aussi repenser l’audiovisuel public pour qu’il redevienne un instrument de culture plutôt qu’une vitrine promotionnelle faisant la course à l’audimat. Il faudrait bien sûr augmenter le budget et surtout (dans la culture comme ailleurs) redistribuer l’argent avec plus de justesse. Je pense par exemple au CNC qui devrait faire un plus gros effort en direction des films les plus compliqués à financer. On devrait encadrer par la loi le numérique : c’est une nécessité urgente. Le numérique est un vecteur populaire d’accès à la culture. Or, c’est la loi du marché, la loi de la jungle, qui règne sur le Net. La France est un pays de culture, un pays qui regorge de créateurs. Mais, pour qu’il le reste, il faut s’en donner les moyens et ne pas hésiter à augmenter le budget alloué à la culture.Enfin, il faudrait se mettre sérieusement à réfléchir à un statut pour l’artiste, hors de Pôle emploi ou de l’aide sociale. Actuellement beaucoup sont soit intermittents (dans le spectacle vivant ou le cinéma), soit au RSA (pour les plasticiens, notamment). Je ne sais pas la forme que pourrait prendre ce statut. Il n’existe dans aucun pays, il reste à inventer.

    « Parité, représentativité, transformation des imaginaires »

    Anne Monfort, metteuse en scène

    La première chose à faire serait de donner plus de moyens aux femmes. Dans les programmations des théâtres, la parité doit passer par le nombre de spectacles faits par les femmes et les hommes, mais aussi par les budgets alloués, la taille des productions. Sinon, les femmes se retrouvent à faire des spectacles sur des questions intimes dans les petites salles. Quand on parle d’égalité, il faut aussi parler de génération : les femmes sont émergentes plus longtemps et elles sont plus vite jugées trop vieilles. Si on regarde les directions des centres dramatiques nationaux, 47 % sont dirigés par des femmes, mais ce sont souvent de plus petits lieux ou des binômes femme-homme, voire des couples. J’ai l’impression que l’anonymisation des candidatures pour la direction des théâtres aiderait à remettre en question l’hyperpersonnalisation, la mythologie de l’artiste, qui favorise souvent les hommes.

    Concernant l’écosystème sexiste, il y a une réflexion à mener sur les esthétiques, sur la représentation des personnages féminins, mais aussi des personnages racisés. La sortie du stéréotype est une chose complexe. Elle passe par l’éducation au regard, aux formations dans les écoles. L’an dernier, j’étais au jury de l’Esad (École supérieure d’art dramatique). Le texte obligatoire était en écriture inclusive, car oui, l’écriture inclusive se parle aussi. C’était très intéressant à entendre et très moteur artistiquement. Il faudrait aussi questionner le répertoire, avoir un discours critique sur les textes en réfléchissant à la diversité au sens large. Il ne s’agit pas d’annuler les classiques. On peut être fidèle au répertoire tout en sortant le théâtre du musée ou, au contraire, assumer la dimension muséale, dans une historicité précise, sans se cacher derrière une hypothétique atemporalité des sentiments humains. Non, les sentiments, la subjectivité ne sont pas atemporels, mais sont aussi déterminées par des conditions socio-économiques.

    Pourquoi les jeunes acteurs ont-ils toujours envie de jouer le Cid, alors que les jeunes actrices sont ennuyées par Chimène ? Nous sommes dans une période intéressante où on n’a pas complètement déconstruit les modèles précédents et où on n’en a pas reconstruit de nouveaux, et, au nom de l’atemporalité du musée, des peurs archaïques continuent de freiner la visibilisation ou la création de modèles autres, alors que ces derniers correspondent en réalité à une bonne partie de la société !

    Pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, il faut être beaucoup plus contraignant, au-delà de respecter le Code du travail en ces matières, ce qui devrait être une base absolue. C’est très bien de conditionner les subventions à l’application de mesures contre les violences sexuelles, comme l’a annoncé l’actuelle ministre de la Culture, mais le travail sur la parité doit être mené parallèlement. Cela va avec la question des représentations : il faudrait complètement revoir le discours qui consiste à séparer l’homme de l’artiste.

    Bref, le respect de la loi, la parité de moyens, la représentativité et la transformation des imaginaires. Je ne parviens toujours pas à croire que collectivement l’art ne peut pas en sortir grandi.

    « Libérer le patrimoine »

    Arno  Bertina,  écrivain 

    Si j’étais ministre de la Culture, j’inciterais le patrimoine à travailler avec la création contemporaine plus qu’il ne le fait déjà. Je ne laisserais pas les résidences et ateliers en tous genres être l’apanage des médiathèques ou des structures associatives. Je chercherais à faire que le présent dialogue mieux avec l’histoire, de façon à ce qu’il y trouve l’audace de tout bousculer. Car c’est toujours le même schéma : deviennent des classiques les œuvres qui ont été portées ou poussées par une vitalité inépuisable, par un souffle si puissant qu’il renversait toutes les conventions sur son passage, et bien souvent jusqu’au bon goût. Devient un classique celui qui a renversé la table. Il suffit de relire Racine, Chateaubriand ou Virginia Woolf pour être à nouveau saisi par leur audace. Hugo ou Duras sont à chaque époque au-delà de ce qu’on imagine trouver en ouvrant un de leurs livres. Travailler dans un château, un prieuré ou une fonderie, c’est prendre le temps de nommer les strates constituant le bâtiment – plutôt que de continuer à relayer la fable d’une unité (architecturale, par exemple, ou stylistique). Cette déconstruction des valeurs est nécessaire, elle libère le patrimoine qui a été mis sous cloche, et elle nous libère dans le même temps. Toutes les époques n’ont pas cherché à figer le patrimoine dont elles héritaient. Au fronton d’une entrée de la magnifique chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, une fenêtre a été percée – à quelle époque, je n’en sais rien. C’est un acte de vandalisme comme on en trouve beaucoup à Naples, par exemple, et un hommage. Naples, cette ville éruptive, intenable, fascinante… Voilà : moi, ministre de la Culture, je chercherais à faire que quelque chose de Naples se retrouve dans la création contemporaine, et il me semble qu’un moyen d’obtenir ça serait de libérer le patrimoine de tous ceux qui ne pensent qu’en termes de préservation – manifestement, ils ne perçoivent pas à quel point ces œuvres sont vivantes ; ils n’en sont pas dignes en quelque sorte.

    « Médiation et rencontre des publics empêchés »

    Benoît Décron, Directeur du musée Soulages

    Je n’ai pas envie d’être ministre de la Culture, car je mesure le péril de la tâche. Pour en avoir fréquenté quelques-uns depuis plus de trente ans, j’ai compris à quel point il est difficile de satisfaire tout le monde… Être ministre relève d’une mission politique passionnante et nous, gens de culture, ne sommes pas des politiques. C’est ainsi. Les histrions plutôt que les horions.

    La culture est devenue une sorte de vrac généreux : elle part dans tous les sens et c’est tant mieux, car elle a pour vocation de rendre les gens, notre public, plus curieux, plus instruits, plus épanouis en somme. Un geyser d’enthousiasme.

    Les nantis et les « sachants » méconnaissent souvent la fringale des candidats au banquet. Populaire et savant, cela s’incarne en un tout. Un musée est fait pour les gens qui n’y connaissent rien et il n’y a rien de plus insupportable que les ascensions factices de certains des nôtres (moi aussi ?). La culture n’est pas réservataire. Il y a trop de cols romains et de costumes de clergyman dans nos milieux, trop de raideur et de certitudes. Des arlequinades, des patchworks ne feraient pas de mal. Trop d’Hugo Boss, pas assez de Carlo Goldoni. Depuis soixante-trois ans, et comme dit Dylan, « les temps ont changé ».

    Esprit de Jean Vilar, es-tu là ?

    Dans monde culturel, deux points particuliers à améliorer. D’abord ouvrir nos prés carrés à tous : ça passe par de la médiation et par la rencontre des publics empêchés. Beaucoup ont fait un travail remarquable pour y arriver. Pour autant, il faudrait encore questionner et transformer l’accès des handicapés dans nos établissements. Des lieux nous font honte, qui bannissent les personnes à mobilité réduite par exemple. Accessibilité d’abord. Ensuite et tout particulièrement, le monde des hôpitaux de jour et des établissements psychiatriques devrait être davantage sollicité ; à ma connaissance, il n’existe pas de dispositifs suffisamment complets, rapprochant le ministère de la Santé et celui de la Culture. On peut parler d’art-thérapie, et qu’importe le qualificatif, ce qui compte est la réalisation personnelle. Je ne crois pas que la gestion de la psychiatrie en France soit une priorité de nos dirigeants. N’oublions pas les accompagnants, les soignants et les familles : hôpitaux de jour, centres d’aide par le travail, etc. Les initiatives faisant participer ce public doivent être encouragées : théâtre, danse, expositions, etc. Encore un effort ! Le handicap, c’est inspirant.

    Deuxième point : l’intégration des nouvelles générations. Depuis des années les universités et les autres structures ont proposé des formations d’accès aux métiers de la culture : du médiateur au gestionnaire, du régisseur au community manager (casquette à l’envers)… L’art – ses créateurs et artistes – a besoin de complices et non pas d’auxiliaires. Ces nouveaux métiers ont besoin de confort, de professionnels. Constatant que beaucoup de jeunes gens bien formés cherchent du travail, il serait temps de poursuivre l’intégration de ces forces vives, par la filière culturelle territoriale notamment : concours, formations, postes ouverts… Le monde de la culture est traditionnellement renvoyé à la suffisance niaise de l’amour et de l’eau fraîche. Il faut que ça change. Interminables attentes, stages honteux, des intermittents de la culture régulièrement dans mon monde. On ne peut pas dire éternellement à la jeunesse que l’explosion de la culture lui profitera, sans jamais rien lui proposer.

    Étant d’un naturel optimiste, j’espère que ces deux choix trouveront un écho. Il y a encore beaucoup à faire. Quand le musée Soulages a été ouvert, nous avons eu la visite du chanteur Gérard Lenorman, qui interprétait Si j’étais président (paroles de Pierre Delanoë) : rêve, humour potache et poésie. Entre les toiles, cette déambulation peu officielle m’est restée comme un souvenir sensible et pertinent. Grand ouvert.

    « Si j’étais ministre de la Culture, je proposerais ma démission »

    François Morel, comédien et humoriste 

    Si j’étais ministre de la Culture, je veillerais à ce que les grands établissements culturels soient confiés à des personnes qui aient à cœur d’avoir une vraie connaissance du public, des artistes et de tous ceux qui font vivre un lieu culturel : le personnel technique, administratif, le personnel d’accueil et même Solange qui, derrière son bar, sert un verre de blanc, je ne vous dis que ça, et compose des salades gourmandes comme personne.

    On se plaint parfois de la déshumanisation de la société. C’est à chaque individu de faire en sorte que les relations restent humaines, quel que soit l’endroit où l’on se trouve, quel que soit le poste que l’on occupe.

    J’ai connu et je connais des directeurs de théâtre chaleureux, enthousiastes, capables de parler de la danse contemporaine à des enfants de CM2, d’accueillir les spectateurs en les appelant par leur prénom et de boire un dernier verre avec les comédiens après la représentation. J’ai connu et connais des passeurs chaleureux, généreux, exigeants, qui permettent à une œuvre et un public de faire connaissance.

    Il ne faudrait pas que les animateurs culturels deviennent simplement des administrateurs enfermés dans leurs bureaux, des programmateurs suivistes, courbés devant des tableaux Excel. La culture a besoin de personnalités capables d’insuffler de l’enthousiasme et du désir !

    Enfin, si je suis ministre de la Culture, ma première action sera de proposer ma démission, parce qu’entre nous, j’ai autre chose à faire !

    « Organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse »

    Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen

    La crise majeure que nous avons vécue ces dernières années dans la culture n’est pas sanitaire : elle est statistique. Si la parution en 2019 de l’enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français a profondément troublé les professionnels de la culture, elle n’a étrangement suscité que peu de débats publics. Qu’a-t-on appris au terme de cette enquête fleuve, conduite sur un échantillon de 9 200 personnes ? La démocratisation culturelle est un échec, les tenants d’une culture patrimoniale s’éteignent, le tout-numérique est l’horizon de la jeunesse. Il faut beaucoup d’optimisme pour voir dans certains indicateurs jugés positifs autre chose que des paradoxes : la fréquentation des bibliothèques est forte, mais le nombre de livres lus est au plus bas ; l’écoute de la musique rassemble toutes les classes sociales, mais il s’agit de musique enregistrée et la pratique en amateur est revenue à l’étiage des années 1970 ; si le théâtre maintient sa progression, c’est surtout grâce au public en âge scolaire et aux plus de 40 ans. Partout l’écart se creuse entre les pratiques des catégories socioprofessionnelles supérieures et celles des ouvriers ou employés.

    Peut-on se contenter d’une culture qui profite majoritairement aux cadres et aux retraités ? Le plus cynique des raisonnements n’ignore pas qu’un tel choix condamne tout l’édifice bâti ces cinquante dernières années au déclin. La reconquête des moins de 30 ans, des classes populaires et des professions intermédiaires doit devenir la priorité du ministère et des institutions culturelles. Nous devons reconnaître l’échec des politiques conduites ces vingt dernières années, réinterroger nos actions et nos organisations pour consacrer à cet objectif tous nos efforts.

    N’attendons pas pour organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse ! Formons dans chaque région une convention réunissant trois collèges, jeunes, artistes, citoyens, missionnés pour auditionner pendant cent jours les professionnels de la culture, les porteurs de projets, et refonder un nouveau pacte intégrant les pratiques et les aspirations d’aujourd’hui.

    Resserrons les liens entre culture et éducation : que chaque établissement culturel parraine un établissement scolaire de zone prioritaire, que les conseils de vie lycéenne puissent s’appuyer sur les structures culturelles locales, que les enseignants reçoivent lors de la formation initiale et continue les clés d’une intégration des ressources culturelles dans les pratiques pédagogiques.

    Reconnectons l’université à la culture en créant 1 000 bourses de recherches associées à 1 000 institutions culturelles. Pour accompagner les chantiers majeurs de notre époque, la diversité, le dialogue des mémoires, l’égalité femme-homme, la crise du climat et de la biodiversité, nous avons autant besoin de mobiliser le capital culturel et les expertises académiques que de regards neufs.

    Ouvrons la gouvernance des institutions culturelles en inventant de nouvelles formes d’engagement et de participation citoyenne. Que tout établissement soit une maison commune où peuvent s’investir les forces vives de la société civile. Combien d’auditoriums, de salles de répétition, d’ateliers, pourraient optimiser leurs plannings en s’ouvrant à des associations et des initiatives locales ? C’est sur le terrain, dans la proximité et avec la population que se construira un nouveau pacte culturel, capable de faire émerger les citoyens émancipés, éclairés et responsables dont nos futurs bien sombres ont tant besoin.

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    Le Monde

    Covid-19 : pourquoi ne connaît-on pas le nombre de personnes contaminées depuis le début de l’épidémie ?

    Plusieurs travaux sont en cours pour tenter d’évaluer le pourcentage de Français infectés tandis qu’une équipe de chercheurs estime qu’il est « de 65 % à 70 % ».

    Depuis le début de l’année, environ un Français sur cinq a été reconnu positif au SARS-CoV-2, selon les données collectées sur SI-Dep – la base de données qui recense, depuis mai 2020, les résultats des tests virologiques. Combien de personnes ont contracté le Covid-19, depuis le début de l’épidémie en France, il y a plus de deux ans ? « Il n’y aura jamais de données brutes » en la matière, prévient l’épidémiologiste et modélisateur Mircea Sofonea, de l’université de Montpellier.

    Si l’on additionne le nombre de personnes déclarées positives dans les indicateurs issus de la base de données SI-Dep, on atteint près de 24 millions de cas. On peut y ajouter près de 140 000 infections recensées par les autorités sanitaires avant la mise en production de ce fichier (lorsque les malades du Covid-19 étaient recensés de manière assez artisanale).

    Mais ce calcul est très imparfait, pour plusieurs raisons :

    • Un dépistage massif tardif. Lors des premiers mois de l’épidémie, les tests virologiques étaient réservés aux malades les plus graves. D’après les estimations de Santé publique France (SPF), seule une infection sur vingt-quatre était comptabilisée de mars à mai 2020. Il faut attendre l’été qui suit la première vague pour que le dépistage s’élargisse.
    • Une politique et une offre de dépistage mouvantes. Le taux de détection du virus varie fortement dans le temps. Les raisons peuvent être personnelles : ainsi, les Français se sont fait davantage tester au moment des fêtes, au moment de retrouver leur famille. Mais c’est surtout la politique de dépistage qui a changé à maintes reprises pendant ces deux années. Les tests ont d’abord été PCR exclusivement, puis antigéniques, accessibles sur ordonnance puis librement, avec des rendez-vous plus ou moins faciles à obtenir selon les périodes, etc. A partir du 15 octobre 2021, l’arrêt du remboursement des dépistages dits « de confort » pour les majeurs non vaccinés a, par exemple, entraîné une baisse du dépistage chez les adultes non vaccinés et asymptomatiques, et des infections sont passées inaperçues.
    • Des personnes contaminées jamais testées. « Toutes les personnes contaminées ne se font pas tester, soit parce qu’elles ne sont pas symptomatiques et qu’elles n’y pensent pas soit parce qu’elles n’ont pas accès au test pour diverses raisons », résumait Clara Blondel, chargée de projets scientifiques, lors du point épidémiologique organisé par SPF, le 11 mars.
    • Les autotests non comptabilisés. Depuis la fin de l’année 2021, l’utilisation des autotests s’est généralisée, notamment chez les enfants, mais ces dépistages ne sont pas comptabilisés dans SI-Dep. En théorie, un résultat positif doit être confirmé par un test antigénique ou RT-PCR, mais rien ne permet d’assurer que cette règle est respectée. Sans compter que la fiabilité des résultats n’est pas sans limites.
    • Des réinfections comptées plusieurs fois. Les personnes qui ont eu la malchance de contracter le Covid-19 à plusieurs reprises ont pu être comptabilisées plusieurs fois dans les indicateurs fournis par les autorités sanitaires. SPF a identifié 417 000 personnes ayant effectué au moins deux tests positifs à plus de deux mois d’intervalle entre le 1er janvier 2021 et le 27 janvier 2022. Mais en raison de l’absence de système d’information spécifique avant mai 2020 et de changements dans l’étape de pseudonymisation des données de celui-ci début 2021, ce décompte n’inclut pas « les événements de réinfection possible avec un premier épisode en 2020 », souligne SPF dans une publication récente. Il n’existe pas de données disponibles sur les réinfections survenues depuis cette publication. A titre de comparaison, les autorités sanitaires anglaises ont détecté 800 000 réinfections possibles sur 17,1 millions de cas confirmés depuis la fin janvier 2020.
    Covid-19 : avec le variant Omicron, des réinfections de plus en plus fréquentes

    D’autres méthodes pour compléter le bilan officiel

    Dès le début de l’épidémie, plusieurs équipes de chercheurs ont voulu estimer le nombre de personnes atteintes du Covid-19 avec d’autres méthodes que les tests virologiques. Il s’agissait notamment de « répondre à une question : est-ce qu’on a atteint l’immunité collective ? », explique Mircea Sofonea.

    • Des premières estimations basées sur les données hospitalières

    En France, dès le début de l’épidémie, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de Santé publique France et de l’Inserm ont associé les données hospitalières françaises et l’enquête menée à bord du Diamond-Princess, un navire de croisière placé en quarantaine début 2020, pour déterminer les taux d’hospitalisation et de létalité du Covid-19. Selon cette extrapolation, environ 3,5 millions de personnes (entre 2,1 millions et 6 millions) auraient été concernées au 11 mai 2020, d’après leurs travaux publiés dans la revue Science le 13 mai 2020.

    • Les limites des enquêtes sérologiques

    L’arrivée des enquêtes de séroprévalence, qui recherchent dans des prélèvements sanguins la présence d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2, a donné un autre point de vue. La relation entre présence d’anticorps et infection par le SARS-CoV-2 a toutefois été peu à peu modifiée par la vaccination – on distingue les anticorps dirigés contre la protéine spike (S), qui peuvent être aussi bien issus d’une infection que d’une vaccination et ceux dirigés contre la protéine de nucléocapside (N), issus uniquement d’une infection mais qui seraient détectables moins longtemps que les premiers.

    Dans tous les cas, les résultats de ces études doivent être analysés avec précaution : « On sait que les anticorps diminuent avec le temps, si bien qu’il est difficile d’interpréter les données de séroprévalence », souligne Simon Cauchemez, responsable de l’unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur. En outre, tous les cas ne font pas « de séroconversion, c’est-à-dire le fait de produire des anticorps », abonde M. Sofonea.

    Les enquêtes sérologiques ont toutefois permis aux chercheurs de l’Institut Pasteur de développer une nouvelle méthode : il s’agit de déterminer la probabilité d’être hospitalisé lorsqu’on est infecté « en comparant le nombre d’hospitalisations qu’il y a eu durant la première vague avec le nombre d’infections estimées par la grande enquête de séroprévalence Sapris durant cette vague ».

    Connaissant le nombre de personnes hospitalisées, il devient ainsi possible « de reconstruire le nombre d’infectés » au cours du temps, détaille M. Cauchemez. Mais cette méthode a dû cesser d’être utilisée « avec l’émergence de nouveaux variants plus sévères et avec la vaccination de la population, car ces deux facteurs modifient la probabilité (…) d’hospitalisation dont nous avons besoin », explique M. Cauchemez.

    • « Entre 65 % et 70 % » de Français contaminés au moins une fois

    Plusieurs travaux de modélisation sont en cours. A l’Institut Pasteur, M. Cauchemez explique que les équipes sont en train de « développer une approche plus complexe qui permettra tout à la fois d’estimer le nombre de Français ayant été infectés mais également de quantifier les différents profils d’immunité [par exemple vacciné et infecté, etc.] ». Mais ce travail est « assez compliqué ».

    L’approche de M. Sofonea se base sur la mortalité hospitalière, « la donnée la plus fiable qui existe ». Il faut ensuite « remonter au nombre de cas infectés : c’est plus compliqué, car il faut utiliser la probabilité de décéder en étant infecté, qui varie » dans le temps, en raison de plusieurs facteurs, comme le variant concerné, l’amélioration des techniques de prise en charge ou la montée en puissance de la vaccination. Si la méthodologie est toujours en voie d’amélioration, son équipe estime à « entre 65 % et 70 % » le nombre de Français contaminés au moins une fois depuis le début de l’épidémie.

    Retrouvez tous nos articles sur le SARS-CoV-2 et le Covid-19 dans notre rubrique

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    Léa Sanchez

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    Le Monde

    Sous pression, TotalEnergies amorce une timide réduction de son activité en Russie

    Le groupe pétrogazier n’achètera plus du pétrole russe en 2023, mais continue ses lucratives activités gazières.

    TotalEnergies (ex-Total) commence-t-il à céder sous la pression ? Depuis le début de la guerre en Ukraine menée par l’armée russe, le 24 février, la compagnie dirigée par Patrick Pouyanné se distinguait en étant le seul groupe pétrolier occidental à continuer ses activités en Russie. Mardi 22 mars, dans un communiqué inhabituellement long et détaillé, TotalEnergies a finalement adopté une position intermédiaire : le groupe annonce la fin de tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes. Une décision qui sera effective « dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l’année 2022 », promet le texte. La décision vaut aussi pour le gazole, qui sera désormais importé en plus grands volumes de l’Arabie saoudite.

    Mais le groupe maintient, en revanche, ses activités les plus importantes dans le pays : les livraisons de gaz et ses participations dans de grands projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Arctique. Ces mesures ont été prises en raison de l’« aggravation du conflit », précise la compagnie française. Le 1er mars, elle s’était contentée de promettre qu’elle ne financerait plus de nouveaux projets en Russie. Cette première mesure contrastait avec les orientations radicales prises par les autres grandes compagnies pétrolières européennes, telles que le britannique BP, le néerlandais Shell ou l’italien ENI, qui ont annoncé la fin de tous leurs engagements en Russie dès le début de la guerre.

    « L’histoire jugera vos choix », prévient le conseiller économique Oleg Ustenko, au nom du président ukrainien

    Le gouvernement français, après avoir haussé le ton, a semblé laisser TotalEnergies libre de ses choix. La décision du groupe intervient alors que l’Union européenne (UE) doit discuter, jeudi 24 mars, de la possibilité d’un embargo à moyen terme sur le pétrole russe. Une option vigoureusement soutenue par les Etats-Unis. Le président américain, Joe Biden, a déjà annoncé que son pays se passerait de l’« or noir » de Moscou – sachant que les Etats-Unis sont bien moins dépendants que l’UE aux importations.

    Courrier accusateur

    Le pouvoir ukrainien a également TotalEnergies dans son viseur. Patrick Pouyanné a ainsi reçu, lundi, un courrier accusateur de la part d’Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans ce courrier, dont Le Monde a obtenu une copie, M. Ustenko demande au PDG de Total de soutenir l’Ukraine en « mettant fin à toutes les relations commerciales avec l’industrie russe des combustibles fossiles » et de « couper le flux de trésorerie finançant le meurtre en masse d’innocents ».

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les navires transportant du gaz circulent encore en provenance de Russie

    L’acheminement de gaz depuis le site arctique de Yamal, détenu par le russe Novatek, le français TotalEnergies (ex-Total) et deux entités chinoises, se poursuit à un rythme intensif, vers l’Europe et l’Asie.

    Pendant la guerre, la valse des bateaux continue. Alors que l’Union européenne a pris des sanctions très fortes à l’égard de la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, un secteur poursuit ses activités comme si de rien n’était : les hydrocarbures. La Commission européenne a promis de diversifier ses approvisionnements en gaz et en pétrole pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes… à terme.

    Mais, en attendant, l’Europe a besoin de grandes quantités de gaz et, si elle en importe essentiellement par gazoduc depuis la Russie, elle a développé ces dernières années les livraisons par bateaux de gaz naturel liquéfié (GNL). Cet acheminement par voie maritime a constitué environ 20 % des importations européennes de gaz en 2021, principalement depuis les Etats-Unis, mais aussi depuis le Qatar, la Russie, le Nigeria ou l’Algérie.

    Sous pression, TotalEnergies amorce une timide réduction de son activité en Russie

    Le site de Yamal, situé en Arctique, illustre cette nouvelle appétence – et encore plus depuis le début de la guerre en Ukraine. Ce méga-site gazier, détenu par le russe Novatek, le français TotalEnergies (ex-Total) et deux entités chinoises, dispose d’une flotte de 15 immenses navires brise-glace qui transportent du gaz refroidi à une température extrême pour le rendre liquide.

    Des revenus deux à trois fois supérieurs

    Depuis le 24 février, 23 méthaniers ont quitté les eaux glacées du port de Sabetta, près de Yamal, selon une comptabilité réalisée par Le Monde, avec l’aide de plusieurs experts. Il faut dire que le commerce de gaz par bateaux n’a jamais été aussi profitable : compte tenu de l’envolée des prix du gaz provoquée par la guerre, les revenus sont deux à trois fois supérieurs qu’en temps normal. Les 23 bateaux partis de Yamal représentent plus 3,7 milliards de mètres cubes de gaz importés depuis le début de la guerre. A titre de comparaison, en mars 2021, l’Europe avait importé deux fois moins de gaz de la même source.

    Plusieurs de ces livraisons ont concerné la France : quatre de ces géants des mers sont arrivés à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), près de Saint-Nazaire, et un cinquième à Dunkerque (Nord). Les groupes pétrogaziers assurent que ces livraisons sont nécessaires à l’approvisionnement en période hivernale d’une Europe très dépendante du gaz. Mais une analyse plus fine des données montre que plusieurs chargements ont en réalité été transbordés. Au moins trois bateaux orientés vers l’Europe ont ainsi transféré leur cargaison à d’autres bateaux en direction de l’Asie, où le gaz sera vendu encore plus cher, compte tenu de la forte demande chinoise. Mardi, au moins neuf navires de la flotte de Yamal étaient en mer chargés de gaz vers une destination non identifiée.

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    Le Monde

    Automobile : Tesla inaugure en grande pompe sa Gigafactory européenne, près de Berlin

    L’usine de voitures électriques du groupe d’Elon Musk, ouverte le 22 mars à Grünheide, dans l’Est de l’Allemagne, bouleverse les codes de l’automobile allemande.

    Elon Musk n’aurait pu rêver temps plus radieux pour le lancement de sa Gigactory, l’usine européenne de véhicules électriques du groupe Tesla. Mardi 22 mars, pas un nuage ne voilait la lumière intense du soleil printanier, à Grünheide, près de Berlin, dans la région du Brandebourg, alors que l’excentrique industriel venait célébrer un jour historique : la sortie des chaînes de montage de la première Tesla fabriquée en Allemagne, deux ans et quatre mois après avoir annoncé, en novembre 2019, le choix de l’implantation, le tout sans aucune subvention.

    Le Berghain de l‘automobile: comment Elon Musk parvient à mêler culture club berlinoise et industrie de pointe au p… https://t.co/VSHsfNfEXG

    Deux semaines plus tôt, les autorités locales avaient accordé leur feu vert sous conditions pour cette usine construite jusqu’ici avec un permis provisoire. Trois mille salariés travaillent déjà sur le site, qui pourra produire, à terme, 500 000 véhicules par an. En pénétrant dans le bâtiment gigantesque, on se demande si on n’est pas entré par erreur dans un de ces temples berlinois de la techno, qui mêlent esthétique industrielle et éclairage minimaliste.

    Jeunesse vibrante

    La musique est, en tout cas, la même. Et le public, composé essentiellement d’employés du groupe, est presque identique, gilets jaunes griffés « Tesla » en plus. La moyenne d’âge ne doit pas dépasser les 29 ans, on parle l’anglais, l’allemand. Ce sont en majorité des hommes. Les bras sont couverts de tatouages, les barbes ont été taillées avec soin, et les cheveux sont parfaitement stylés sur les fronts. Tous se pressent autour du tunnel de panneaux lumineux qui abrite le Model Y inaugural, un des trente véhicules qui doivent être remis aux premiers clients – la plupart salariés de l’usine – par Elon Musk lui-même.

    Le moment devient une performance techno, hommage à la fois à Detroit et à Berlin, qui revisite et ringardise en même temps tous les codes de l’automobile allemande. A Wolfsburg, Stuttgart et Munich, bastions traditionnels du secteur, il sera difficile de s’aligner sur cette jeunesse vibrante. Au fond, la partie production semble briller sous son éclairage ultra-blanc. Seuls quelques bras articulés rouges viennent trancher les variations de gris et blanc typiques de l’univers Tesla et SpaceX. Rien ne semble devoir céder aux codes esthétiques de la marque.

    La Gigafactory Tesla près de Berlin, ou comment Elon Musk bouscule le secteur automobile en Allemagne

    Soudain, les têtes se tournent, une délégation fait son entrée. « Des vieux », soupirent trois jeunes, visiblement déçus. C’est le chancelier, Olaf Scholz, le président de la région du Brandebourg, Dietmar Woidke, et le ministre de l’économie, Robert Habeck, qui viennent d’arriver. La vraie pop star du jour se fera attendre encore quelques minutes. Quand Elon Musk, inhabituellement vêtu d’un costume, entre en scène, le show peut enfin commencer.

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    Le Monde

    Un entrepreneur des Hauts-de-France vient au secours de Caddie

    Placé en liquidation judiciaire, le 4 janvier, le fabricant de chariots est cédé au groupe familial Cochez, actif dans le transport et les services industriels.

    Le fabricant de chariots de supermarché Caddie a, finalement, trouvé repreneur, au terme d’une procédure collective à rebondissements. La chambre commerciale du tribunal de Saverne (Bas-Rhin) a, en effet, accepté, mardi 22 mars, l’offre de reprise portée par le groupe nordiste Cochez. Actif dans le transport exceptionnel et les services industriels, ce dernier s’est distingué par le passé dans plusieurs reprises d’entreprises, de la conserverie Petit Pierre aux dentelles de Calais. Le nom de Caddie, le caractère unique de l’usine alsacienne et les compétences de ses salariés l’ont convaincu de rejoindre le projet initialement développé par le PDG de Caddie, Stéphane Dedieu.

    La nouvelle société Caddie SAS reprend ainsi les actifs de Caddie France pour un montant de 250 000 euros, ainsi que 113 salariés sur 139. Pascal Cochez en est l’actionnaire majoritaire, avec 66 % des parts. Il apporte 495 000 euros de fonds propres, ainsi que 300 000 euros de fonds courants. Le consortium conduit par Stéphane Dedieu, qui réunit plusieurs fournisseurs du fabricant de chariots, ainsi que le distributeur italien de la marque, apporte, quant à lui, 255 000 euros, pour 34 % du capital.

    Caddie, le fabricant de chariots de supermarché, a sept semaines pour trouver un repreneur

    Le tour de table financier est complété par une aide à la reprise de la région Grand Est à hauteur de 4 000 euros par salarié (soit un total de 452 000 euros) et un prêt bonifié de l’Etat de 418 000 euros sur six ans. On est loin des 3,8 millions d’euros annoncés par l’ancien dirigeant lors de la première audience de la procédure, à la fin du mois de février. Les repreneurs n’ont pas réussi à obtenir d’engagement bancaire dans ce dossier, en dehors d’un contrat d’affacturage de trois millions d’euros, négocié en dernière minute par Pascal Cochez pour couvrir les besoins en fonds de roulement de l’entreprise. En conséquence, le projet de reprise a été revu à la baisse : l’extension de l’usine prévue initialement dès la première année a été reportée à 2023, et les prévisions de stocks ont été réduites à un mois, contre deux précédemment.

    « Diminuer le nombre de références »

    Reste, désormais, à redresser la barre. « Nous allons réinternaliser les productions pouvant l’être, comme celles des chariots destinés à l’hôtellerie, aujourd’hui fabriquées en Italie. Nous allons également diminuer le nombre de références pour nous concentrer sur celles affichant le plus de demandes. Un facteur-clé de la reprise va également être de répercuter la hausse des coûts de production sur les prix de vente », précise Pascal Cochez.

    Caddie, le fabricant de chariots de supermarché, s’est déclaré en cessation de paiement

    Sur ce dernier point, Caddie pourrait paradoxalement profiter de la période actuelle, qui rend les hausses de prix inéluctables aux yeux des clients. Le fabricant va aussi rapidement changer de directeur général. « Nous avons besoin d’un expert en contrôle de gestion, qui maîtrise les prix de revient. C’est sur ce point que péchait principalement l’entreprise. Il faudra aussi qu’il soit un expert du management, eu égard à ce que les salariés ont vécu ces derniers mois », souligne l’entrepreneur.

    Son prédécesseur, pour autant, ne se morfond pas. Stéphane Dedieu reste administrateur de Caddie SAS. Surtout, il garde ses engagements au sein de la quinzaine d’entreprises dont il est administrateur, voire PDG. Et qui, pour nombre d’entre elles, gravitent au sein de la galaxie Caddie, en tant que prestataires ou fournisseurs.

    Nathalie Stey(Strasbourg, correspondance)

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    Le Monde

    Vie de bureau, entretiens d’embauche et demandes de rançon : dans les arcanes de Conti, PME cybercriminelle

    Florian Reynaud

    Publié aujourd’hui à 08h00

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    EnquêteA la fin du mois de février, peu après le début de la guerre en Ukraine, un anonyme a publié des dizaines de documents contenant des discussions internes entre membres de ce groupe criminel.

    « Ce n’est pas un serveur DNS, qu’est-ce que tu fous ? » Nous sommes le 30 septembre 2020, et un pirate informatique à la peine, proche d’un important groupe criminel, est en train de se faire sermonner par ce qui semble être son partenaire. En ligne, les deux hommes discutent depuis plus d’une semaine d’une potentielle victime, une grande entreprise du milieu du cinéma dont ils cherchent à prendre le contrôle du réseau. Leur objectif est d’en exfiltrer des données puis de déployer un rançongiciel, un outil qui va paralyser tout le système. S’ils y parviennent, ils afficheront alors sur un ou plusieurs écrans du réseau une note de rançon, demandant à la victime de payer jusqu’à plusieurs dizaines de millions de dollars pour obtenir la clé de déchiffrement.

    Ces dizaines de documents s’étalent sur une période de deux ans

    Cet échange fait partie d’une masse inédite de communications entre membres de Conti, l’un des plus importants groupes cybercriminels au monde, qui ont été dérobées et diffusées en ligne à partir du 28 février, et que Le Monde a consultées. Ces dizaines de documents, contenant au total des dizaines de milliers de lignes de texte en russe, s’étalent sur une période de deux ans et proviennent de différentes messageries.

    L’origine de cette fuite est incertaine. Certains experts ont spéculé qu’il s’agissait d’un partenaire ukrainien de Conti échaudé par les déclarations officielles en faveur du gouvernement russe, publiées sur le blog officiel du groupe, tandis que le compte Twitter « ContiLeaks » présente la personne à l’origine de cette fuite comme un chercheur en sécurité informatique. Ces derniers mois, des médias et entreprises spécialisées avaient déjà commencé à publier des informations très sensibles sur Conti, confortant la thèse d’un enquêteur infiltré.

    Rançongiciels : comment les autorités françaises remontent la trace des cybercriminels

    Une centaine de collaborateurs

    Ces documents confirment, en tout cas, la taille dantesque de cette organisation de malfaiteurs, comparée à d’autres groupes cybercriminels. « Quand on parle de cybercriminalité, on imagine un jeune de 25 ans, souligne David Sancho, analyste dans l’équipe d’enquête de l’entreprise Trend Micro. En réalité, ici, c’est un quinquagénaire avec deux enfants à l’université qui travaille dans un bureau avec cent personnes. » Un message interne publié en juillet 2021 par l’une des têtes pensantes du groupe, surnommée « Mango », cite près d’une centaine de collaborateurs, dont soixante-deux dans l’équipe principale.

    Les membres du gang doivent gérer un flux constant de recrutements et disposent même, pour cela, de responsables des ressources humaines pour mener les entretiens d’embauche, comme au sein d’une société traditionnelle. Si de nombreux recrutements ont lieu sur des forums russophones privés, Conti a, comme le souligne l’entreprise Check Point, diversifié ses méthodes, contactant directement des profils de développeurs, par exemple, sur des sites d’offres d’emploi russes, comme Headhunter.ru. D’après certaines discussions consultées par Le Monde, la société louerait même des bureaux physiques. « Salut, les opérateurs viennent dans les nouveaux bureaux », explique, par exemple, Stern, soupçonné d’être le patron du groupe, dans un message du 2 octobre 2021. « Nous avons deux bureaux, ils sont grands et silencieux », détaille un autre membre dans une conversation.

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    Le Monde

    On a testé « Ghostwire Tokyo », le jeu vidéo de chasse aux fantômes dans la capitale japonaise

    Cette exploration d’un Tokyo hanté propose un superbe environnement à explorer mais des combats qui deviennent rapidement répétitifs.

    Le Karakasa-Kozo est un être surnaturel tiré du folklore japonais dont l’allure est inoubliable. Cet esprit, qui appartient à la famille des yokai, ressemble à un parapluie doté d’un gros œil, d’une langue qui pend et d’une jambe unique avec laquelle il avance par petits bonds. Cette créature, que l’on rencontre dans Ghostwire Tokyo, est à l’image de ce jeu de chasse aux fantômes, disponible le 25 mars sur Playstation 5 et PC : plus amusant qu’effrayant, il est doté d’une bizarrerie mémorable mais se révèle avant tout bancal.

    Comme le laisse supposer son titre, Ghostwire Tokyo se déroule dans la capitale japonaise. Il aurait même pu légitimement s’appeler « Ghostwire Shibuya », car une bonne partie de l’aventure se tient dans ce quartier branché : son carrefour bondé – un des lieux iconiques du Japon moderne – sert de point de départ à l’aventure. Durant la cinématique inaugurale, la zone se retrouve engloutie par un mystérieux brouillard au contact duquel les habitants se volatilisent, ne laissant que leurs vêtements au sol. Akiko doit son salut à l’esprit d’un homme surnommé KK, qui prend le contrôle de son corps. Ce parasite se mue finalement en un puissant compagnon, qui dote le jeune homme de pouvoirs surnaturels.

    Une ambiance unique

    Une fois aux commandes d’Akiko, nous partageons sa vision à la première personne et entendons la voix de KK qui nous lance aux trousses de celui qui a orchestré la catastrophe. Nos premières joies résident dans la déambulation dans un Tokyo qui n’a rien d’une carte postale : le quartier exploré se révèle labyrinthique et jonché de poubelles, de taches de sang ou de vêtements abandonnés, et les quelques bâtiments que l’on peut visiter sont tout aussi inhospitaliers, éclairés par la lumière blafarde des néons.

    La ville surpeuplée se montre encore plus oppressante maintenant qu’elle est déserte. Depuis le rayonnage des magasins jusqu’à la signalétique des chantiers, l’attention portée aux moindres détails renforce l’immersion dans ce Tokyo contemporain, hanté et diablement photogénique. Nous nous délectons d’y découvrir un « love hotel » sordide caché entre deux buildings, de prier devant la statue d’un Jizo, un bouddha qui accompagne les morts, pour augmenter nos capacités, ou de collecter un objet unique dans une ruelle étroite.

    Une narration habile se manifeste aussi dans plusieurs quêtes secondaires, dont certaines s’inspirent des contes et légendes du pays. D’autres sont plus proches du fait divers et racontent des zones d’ombre du Japon contemporain, à l’image d’une mission mettant en scène une vieille femme tourmentée par un propriétaire cupide.

    Des combats répétitifs

    Cependant, tel le yokai parapluie unijambiste, le jeu de Tango Gameworks se trouve en perpétuel déséquilibre. L’exploration pâtit d’une interface qui nous flèche le parcours comme si l’on avait enclenché un GPS. Le jeu redoute d’ailleurs tellement que l’on s’égare que des nuages bleus représentant des âmes à apaiser sont disséminés partout afin de s’assurer que tout potentiel détour soit récompensé.

    L’expérience souffre plus généralement de son système de combats. Les pouvoirs magiques du héros, qui nécessitent une jolie gestuelle du personnage, sont globalement amusants. Mais l’éventail des aptitudes se montre peu à peu limité. Quant aux affrontements, ils sont de moins en moins surprenants : les monstres se repèrent d’abord en activant le sixième sens du personnage, qui les surligne à distance, puis leur intelligence artificielle est aussi faible que leur barre de vie.

    Ajoutez à cela des munitions qui manquent rarement et des consommables qui permettent de restaurer sa vie éparpillés partout, et la routine s’installe bien vite au fil des heures de jeu. Les monstres qui ont envahi la ville nous font de moins en moins peur, car ils ne nous tuent presque jamais.

    En fin de compte, nous nous sommes souvent demandé pourquoi le studio fondé par le créateur de Resident Evil, Shinji Mikami, nous traite cette fois-ci de façon aussi douce. Les trouvailles atypiques et le sens aiguisé du détail morbide sont pénalisés par une assistance omniprésente et le recours à des formules éculées du jeu d’action. De quoi laisser la drôle d’impression que Ghostwire Tokyo n’avance qu’à cloche-pied.

    L’avis de Pixels :

    On a aimé :

    • l’ambiance nocturne, pluvieuse et brumeuse d’un Tokyo dont les habitants se sont volatilisés ;
    • les histoires paranormales bizarres et surprenantes ;
    • le studio japonais qui puise habilement dans le folklore nippon et les légendes urbaines tokyoïtes.

    On a moins aimé :

    • les munitions abondantes, les aliments pour récupérer de la vie disposés partout et les ennemis très prévisibles ;
    • les actions qui tendent à se répéter au fil de l’aventure ;
    • l’écran saturé d’indications qui nous dictent en permanence quoi faire et où aller.

    C’est plutôt pour vous si :

    • vous rêvez de visiter (ou de revoir) Tokyo ;
    • vous êtes incollable sur la culture japonaise ;
    • vous êtes fatigué d’Elden Ring et vous cherchez un jeu sans prise de tête.

    Ce n’est plutôt pas pour vous si :

    • vous êtes amateur ou amatrice de jeux de tirs dynamiques ;
    • vous cherchez le successeur spirituel de Resident Evil ;
    • vous n’avez – comme à peu près tout le monde – pas dégoté de PS5 et vous ne possédez pas de PC.

    La note de Pixels :

    13 000 pas dans la nuit/20 000 esprits capturés grâce à nos Katashiro.

    Pierre Trouvé

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les Etats-Unis anticipent une recrudescence des cyberattaques

    Le président américain, Joe Biden, citant des « renseignements en constante évolution », a affirmé lundi que la Russie réfléchissait à des attaques informatiques contre les Etats-Unis.

    Cela fait plusieurs semaines que l’administration américaine encourage les entreprises américaines à se préparer à d’éventuelles cyberattaques en marge de la guerre en Ukraine, mais cette fois la menace semble avoir passé un cran : le président américain Joe Biden, citant des « renseignements en constante évolution », a averti lundi 21 mars que la Russie réfléchissait à des attaques informatiques visant les Etats-Unis. Jusqu’ici, la Maison Blanche avait certes incité le secteur privé à renforcer ses défenses informatiques, mais avait précisé ne pas disposer d’information crédible sur une attaque imminente.

    Cet avertissement, très rare en ce qui concerne les cyberattaques, fait écho aux mises en garde de Washington et de l’appareil sécuritaire américain dans les semaines précédant l’invasion russe de l’Ukraine. Les Etats-Unis avaient à plusieurs reprises fait état de renseignements en leur possession annonçant une invasion russe.

    La Maison Blanche ne précise pas de quelle nature sont ces « renseignements » quant à une future offensive numérique, et ne donne ni date, ni indication concernant les cibles potentielles. Selon Anne Neuberger, conseillère de M. Biden pour la cybersécurité, les autorités américaines ont détecté des « travaux préparatoires » en lien avec des pirates informatiques étatiques. Selon le New York Times, le gouvernement américain a partagé ces informations, de manière confidentielle, avec le secteur privé la semaine dernière.

    Interrogé à ce sujet par des journalistes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a nié ces accusations. « La fédération de Russie, contrairement à de nombreux pays occidentaux, y compris les Etats-Unis, ne s’adonne pas à du banditisme d’Etat » a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse Reuters.

    Guerre en Ukraine : pourquoi les cyberattaques semblent, pour l’heure, limitées

    « L’intérêt national est en jeu »

    L’alerte de la Maison Blanche vise plus spécifiquement les « infrastructures critiques », comme les réseaux de communication, d’électricité ou d’eau. « La plupart des infrastructures critiques appartiennent au secteur privé » note le président américain, soulignant pour elles la nécessité d’« accélérer les efforts pour fermer [leurs] portes numériques ». « L’intérêt national est en jeu » a souligné le président américain lors d’une table ronde avec des représentants du monde des entreprises, peu de temps avant son communiqué officiel. « Un des outils que [Vladimir Poutine] est le plus susceptible d’utiliser est les cyberattaques. Ils ont des capacités cyber très sophistiquées. [Poutine] ne les a pas utilisées à ce jour, mais cela fait partie de ses tactiques » a-t-il averti.

    L’Ukraine reconnaît « une énorme perte de communication » après la cyberattaque contre le satellite KA-SAT

    Une crainte partagée par les experts, qui sont nombreux à penser que le chef du Kremlin pourrait utiliser les cyberattaques comme un moyen de contrecarrer l’Occident sans pour autant s’engager dans un conflit ouvert. « Les sanctions occidentales et l’aide apportée à l’Ukraine pourraient conduire les hackers russes à se déchaîner contre l’Occident, en envoyant un message clair : “Arrêtez, on peut rendre ça bien pire pour vous » écrit par exemple Chris Krebs, l’ancien directeur de l’agence américaine de cybersécurité, dans le Financial Times.

    Martin Untersinger

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    L'Humanité

    «  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

    Actu

    À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

    « M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

    « Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

    Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

    carburantshausse des prixessenceUkraine
    Le Monde

    La Russie interdit Facebook et Instagram pour « extrémisme »

    Les deux réseaux sociaux sont déjà bloqués depuis plusieurs jours dans le pays. Depuis le début de l’invasion militaire de l’Ukraine, Moscou resserre sa mainmise sur le Net.

    Un tribunal russe a interdit, lundi 21 mars, les réseaux sociaux Facebook et Instagram sur le territoire de la Russie pour « extrémisme ». Une décision qui va dans le sens des demandes formulées par les autorités, qui cherchent à resserrer leur contrôle de l’information en pleine invasion militaire de l’Ukraine.

    Cette interdiction ne vise cependant pas l’application de messagerie WhatsApp, qui appartient aussi à Meta, le tribunal ayant estimé qu’elle ne servait pas de moyen de « diffusion publique d’informations ».

    Il s’agit là d’une décision symbolique : Facebook et Instagram étaient déjà bloqués depuis plusieurs jours par les fournisseurs d’accès à Internet russes, de même que de nombreux autres sites, dont certains médias. Le 11 mars, les autorités russes avaient demandé que Meta soit classé comme une organisation « extrémiste », l’accusant d’avoir assoupli son règlement pour permettre la publication de messages violents contre l’armée et les dirigeants russes en lien avec l’offensive militaire en Ukraine. Facebook avait en effet annoncé, le 10 mars, qu’il allait faire preuve d’« indulgence » dans sa modération de certains messages hostiles aux troupes russes et aux actions russes en Ukraine. Selon l’agence de presse russe TASS, un représentant de Meta a déclaré, lundi à l’audience, que l’entreprise avait depuis modifié son règlement pour bannir « la russophobie et les appels à la violence ».

    Au tribunal, le parquet a réitéré sa demande d’interdiction, estimant que Meta avait justifié des « actions terroristes » et voulait inciter à « la haine et à l’inimitié » à l’égard des Russes. Les services de sécurité russes (FSB) ont également exigé, lundi, l’interdiction « immédiate » de Facebook et d’Instagram. Ces réseaux sociaux sont donc désormais « interdits pour cause d’activité extrémiste », a ajouté le tribunal dans un communiqué publié sur Telegram.

    Instagram, très populaire en Russie

    En principe, selon Alexander Khinshtein, élu d’une commission parlementaire russe, les utilisateurs de ces réseaux sociaux (qui continueraient de s’y connecter en utilisant par exemple un VPN, c’est-à-dire un outil qui permet de masquer en partie son identité en ligne) ne devraient pour autant pas être poursuivis pour « complicité avec une organisation extrémiste ». Mais, à terme, selon l’avocat Pavel Chikov, qui s’est exprimé sur Telegram et auprès de la TASS, les individus et entreprises pourraient en revanche potentiellement être condamnés s’ils achètent des publicités sur Facebook et Instagram.

    Vêtements, meubles, massages ou cours de langue… Instagram était un outil de vente en ligne crucial pour de nombreuses entreprises russes, ainsi que pour des artistes, qui dépendaient de leur visibilité sur cette plate-forme, en Russie et à l’étranger, pour trouver des clients.

    Ces interdictions pourraient également avoir un impact sur les mouvements d’opposition, qui, boudés par les médias grand public contrôlés par le Kremlin, publient régulièrement sur ces plates-formes. A l’instar de l’opposant Alexeï Navalny, emprisonné, et dont l’équipe continue d’alimenter son compte Instagram.

    Une décision qui pourrait faire école : la semaine dernière, Roskomnadzor, le régulateur russe des télécommunications, a accusé l’entreprise américaine Google et son service vidéo, YouTube, d’activités « terroristes », première étape vers un possible blocage.

    Les autorités ont parallèlement introduit, au début de mars, deux nouvelles infractions pénales : l’une pour la diffusion d’informations « discréditant » l’armée russe, l’autre pour la diffusion d’informations « mensongères » sur les troupes russes.

    Cette dernière infraction prévoit des peines allant jusqu’à quinze ans de prison. Elle inquiète particulièrement les opposants et les médias indépendants, qui craignent des poursuites pour toute dénonciation de l’offensive. Au moins trois personnes, qui avaient publié des messages dénonçant la guerre en Ukraine, sont déjà poursuivies pour ce motif.

    Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie

    Mise à jour le 21 mars à 18 h 50 : correction d’une erreur de formulation dans la qualification des sanctions prises par la Russie à l’égard de Meta.

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : TikTok expose et recommande de fausses informations sur la guerer en Ukraine à ses utilisateurs

    Qu’ils naviguent sur la page d’accueil ou fassent des recherches dans l’application, les internautes se retrouvent confrontés à des contenus mensongers ou de propagande à propos du conflit, selon le constat de NewsGuard.

    Moins de quarante minutes : c’est le temps de navigation sur TikTok qu’il suffit d’effectuer lors de sa première connexion pour se retrouver confronté à des « contenus faux et trompeurs sur la guerre en Ukraine », selon une expérience menée par l’entreprise NewsGuard, spécialisée dans la lutte contre la propagation des fausses informations et l’évaluation de la fiabilité de l’information en ligne, qui a publié sur son site un compte rendu à ce sujet, lundi 21 mars. « Par ailleurs, l’enquête de NewsGuard montre que chercher des termes génériques liés au conflit, comme “Ukraine” ou “Donbass” pousse TikTok à suggérer de nombreuses vidéos contenant de fausses informations dans les vingt premiers résultats », avance le rapport, précisant qu’il s’agit à la fois de « d’infox pro-Russie » et « pro-Ukraine ».

    Pour en venir à cette conclusion, six analystes de cette société, connectés entre le 11 et le 16 mars depuis différents pays (Suisse, Italie, Allemagne, Etats-Unis et Royaume-Uni) ont créé de nouveaux comptes et ont procédé à deux types de navigation parmi des contenus en français, italien, allemand et anglais :

    • créer un nouveau compte, aller sur la page d’accueil « Pour toi » de TikTok, faire défiler les vidéos et regarder dans leur intégralité celles en lien avec l’invasion russe. Les analystes se connectaient pendant des sessions de quarante-cinq minutes correspondant à la moyenne basse du temps de visionnage par jour des utilisateurs ;
    • faire des recherches par mots-clés, comme « Ukraine », « Russie », « guerre », « Kyiv » (ou « Kiev »), et « Donbass » pour voir ce que recommandait TikTok.
    TikTok autorise les vidéos de dix minutes

    « Toutes les vidéos sont mises sur le même plan »

    « Nous cherchions à savoir ce qui se passe sur TikTok pour un utilisateur lambda qui s’intéresse un tant soit peu au sujet de l’Ukraine et ce que proposait l’algorithme sur ce sujet, recontextualise Chine Labbé, rédactrice en chef et vice-présidente Europe et Canada de Newsguard, installée à Genève. D’autant que cette appli a connu une expansion rapide et qu’elle est utilisée par de très jeunes internautes. » L’expérience n’a pas été menée avec des plates-formes concurrentes ou appréciées par un jeune public, comme YouTube.

    Si les analystes sont au départ tombés sur de nombreuses vidéos humoristiques mettant en scène le président russe Vladimir Poutine, ils ont également constaté avoir été confrontés à plusieurs pastilles problématiques. « Certaines étaient fausses, mensongères, d’autres sans contexte ou avertissement, certaines provenant de médias de confiance mais avec des contenus pouvant choquer », détaille Chine Labbé. « Toutes les vidéos, qu’il s’agisse d’informations fiables ou de propagande du Kremlin, sont mises sur le même plan. Il est difficile pour l’utilisateur de hiérarchiser », regrette-t-elle.

    « Si l’expérience réalisée n’imite pas les comportements standards d’un utilisateur, nous continuons d’aborder la question de la guerre en Ukraine avec des équipes de sécurité renforcées afin de supprimer toute désinformation nuisible », a réagi TikTok auprès du Monde, sans expliciter ce qu’elle considère comme un « comportement standard ». « Nous collaborons également avec des organismes indépendants de vérification des faits pour nous aider à ce que TikTok reste une plate-forme sûre et authentique », a-t-elle ajouté.

    Toutefois, certaines vidéos citées en exemple dans le rapport – à l’instar de celle d’un tiktokeur francophone affirmant à tort que « toutes les images de cette pseudo-guerre sont fausses » – étaient toujours consultables dans la matinée du 23 mars, selon les constats du Monde.

    TikTok coupe la Russie du reste du monde en bloquant les contenus étrangers

    Pauline Croquet

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    L'Humanité

    Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

    Actu

    La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

    Bruno Odent

    Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

    L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

    La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

    Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

    La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

    Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

    Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

    Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
    Le Monde

    Du quantique dans l’écoulement de l’eau

    Le mystère de la vitesse des fluides dans des nanotubes de carbone vient d’être résolu. Un pont est jeté entre mécanique quantique et mécanique des fluides.

    Le niveau monte. Bientôt pour devenir plombier, il faudra maîtriser la physique quantique, cette théorie des particules dont on se demande bien comment elle aiderait à régler des soucis de tuyaux. Pourtant, sans elle, impossible de résoudre un problème de plomberie vieux d’une quinzaine d’années, à en croire un article paru dans Nature, le 3 février.

    Depuis plusieurs années, les physiciens ont découvert que l’eau s’écoule 10 000 fois plus vite dans de microscopiques tubes de quelques dizaines de nanomètres de diamètre fait en carbone. Mais cette propriété disparaît si, au lieu du carbone, un mélange de bore et d’azote est utilisé alors même que la surface a l’air tout aussi lisse. En outre, de façon inattendue, dans les « gros » tubes de plus de trente nanomètres de diamètre, l’eau frotte plus que dans les petits et elle est donc ralentie.

    Pour expliquer ces phénomènes, Lydéric et Marie-Laure Bocquet (ENS Paris) avec Nikita Kavokine (ENS Paris et Institut Flatiron à New York) ont profité des périodes de confinement pour se plonger dans la littérature scientifique, y compris dans des grimoires que leurs spécialités, la chimie et l’hydrodynamique, ignoraient jusqu’alors. Et les idées ont ruisselé. D’abord, ils ont pensé que la surface agit sur l’eau comme une tôle ondulée. Mais, entre le carbone et le mélange bore-azote, aucune différence géométrique alors que l’écoulement est moins rapide dans le second cas.

    Plongée dans la mer d’électron

    Ils ont ensuite testé une première hypothèse quantique. Dans le matériau, les électrons qui « sortent » un peu de la surface et attirent des charges électriques de l’eau pourraient freiner son écoulement. Mais cet effet n’explique pas la totalité du phénomène. Ils ont alors plongé plus profond en s’intéressant à la mer d’électrons du matériau connue pour être agitée de « vagues » légères, appelées plasmons, et qui pourraient « dialoguer avec le fluide », comme le disent les auteurs de l’étude. Cette fois tout s’explique ! Le liquide frotte sur la surface si les ondulations en son sein résonnent avec les plasmons. « C’est comme quand vous agitez les pieds dans votre bain. Si vous battez juste, ça peut vraiment déborder ! », ose Lydéric Bocquet. Comme les plasmons du carbone et du bore-azote n’ont pas les mêmes fréquences, la baignoire ne déborde pas dans le premier cas et donc peu d’énergie est perdue : le fluide ne frotte quasiment pas.

    Idem pour l’effet du diamètre du tuyau. Le faire varier, c’est comme accorder une guitare. A gros diamètre, les vagues dans l’eau et celles des plasmons s’accordent : le liquide frotte. A petit diamètre, c’est le désaccord, aucune énergie dissipée, et le fluide glisse sans friction. « Ce modèle explique des faits expérimentaux non triviaux. Il combine des éléments de théorie électronique des solides pour expliquer un phénomène de mécanique des fluides, ce qui correspond habituellement à deux communautés se parlant peu », apprécie Thierry Giamarchi, professeur à l’université de Genève.

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    L'Humanité

    Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

    Actu

    Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

    Diego ChauvetMarion d'Allard

    Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

    1. Les plus modestes paient le prix fort

    Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

    2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

    L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

    3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

    « Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

    4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

    Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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    Le Monde

    Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement

    Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent pourtant toutes les sphères de l’existence. Faute de formation des professionnels de santé et de moyens, le parcours diagnostic et la prise en charge se révèlent totalement insuffisants.

    En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. »

    En parallèle de son bilan, Rachel met des mots sur ses difficultés en calcul (dyscalculie), en orthographe (dysorthographie), et à coordonner ses gestes ou à les planifier (dyspraxie). « On estime qu’entre 25 % et 30 % des personnes souffrant d’un trouble “dys” ont un TDAH associé », précise Anne Claret-Tournier, psychiatre et responsable de la consultation TDAH adulte au sein du service psychiatrie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

    Le TDAH concernerait 5,9 % des jeunes et 2,5 % des adultes selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, qui s’est basé sur plusieurs méta-analyses pour formuler ses conclusions. « La triade classique des symptômes cliniques est le trouble attentionnel et exécutif, l’hyperactivité et l’impulsivité », détaille la docteure Claret-Tournier. Comme d’autres troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, il s’agit d’un trouble spectral avec des intensités différentes, sans profil type – son repérage arrive plus tard chez l’enfant, lors de l’entrée à l’école primaire. Les retentissements fonctionnels dans la vie quotidienne sont variables et peuvent toucher aussi bien la sphère familiale, professionnelle, que sociale. La frontière entre le normal et le pathologique est fine : « On parle de “trouble” quand son impact dans la vie de la personne devient significatif », explique Clémence Cabelguen, psychiatre au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes.

    En France, de nombreuses personnes échappent au diagnostic. « Il y a une méconnaissance profonde du TDAH par le grand public et les soignants, surtout chez l’adulte, commente la docteure Cabelguen. Beaucoup considèrent qu’il s’arrête à l’adolescence. » Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, appelé DSM, ne l’a d’ailleurs intégré pour l’adulte qu’à partir de 2013. Les symptômes persistent pourtant après la majorité chez deux tiers des patients. Quant à la Haute Autorité de santé (HAS), ses premières recommandations sur le TDAH chez l’enfant à destination des médecins de premiers recours – généralistes en tête – datent de 2014, laissant plusieurs générations sans diagnostic pendant l’enfance. Le 8 mars, l’association HyperSupers TDAH lançait à ce propos une série de questions aux candidats à la présidentielle à travers des vidéos. Dans la première, Nathan, 26 ans, les interrogeait, face caméra : « Comment envisagez-vous de faciliter l’accès au diagnostic du TDAH adulte ? »

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    L'Humanité

    Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

    Actu

    Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

    L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

    Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

    Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

    Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

    Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

    Où porter les efforts en priorité ?

    Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

    La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

    Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

    Peut-on aller vite ?

    Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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    L'Humanité

    Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

    Actu

    Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

    Julia HamlaouiNaïm Sakhi

    Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

    Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

    « Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

    Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
    Le Monde

    Le télescope spatial James-Webb aligne ses miroirs

    La NASA a achevé une étape des réglages de l’engin et estime que ses performances optiques pourraient être meilleures que ce qui était escompté.

    Le télescope James-Web poursuit sans encombre les étapes de réglage qui devraient lui permettre de livrer, à l’été, ses premières observations scientifiques. La NASA a ainsi publié, le 16 mars, une image qui témoigne du succès de la phase d’alignement fin de sa caméra en proche infrarouge, avec les 18 plaques hexagonales de béryllium qui constituent son miroir primaire. Il y a quelques semaines, quand l’engin était pointé vers une étoile, l’image captée montrait 18 points indistincts. Cette fois, les vérins permettant d’orienter chaque surface réfléchissante ont permis de faire converger la lumière de l’étoile 2MASS J17554042+6551277 pour qu’elle donne une seule et même image, bien plus précise – on y devine aussi des galaxies. La NASA estime que les performances excèdent d’ores et déjà les spécifications. Les autres imageurs bénéficieront des mêmes procédures d’alignement optique, avant deux mois de préparation des instruments qui conduiront l’œil infrarouge du télescope à commencer sa moisson scientifique.

    Le Monde Science et Médecine

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    Le Monde

    CO2 : l’effet COVID déjà effacé

    21 mars 202221 mars 2022huet

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    Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie le confirme : l’appel à une sortie de crise sanitaire climato-compatible n’a pas été entendu. Malgré des restrictions d’activité encore en cours, l’année 2021 a vu un tel rebond des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles que le creux de 2020 est déjà effacé. Plus 6% et un total de 36,3 milliards de tonnes envoyées vers l’atmosphère. Un chiffre boosté par l’effet prix : en 2021, le gaz a commencé la hausse aujourd’hui explosive de ses prix, ce qui a reporté la production d’électricité vers du charbon, encore plus émissif en CO2, notamment aux Etats-Unis et en Europe.

    selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Le rebond de 2021 est spectaculaire, puisque, avec plus de 2 milliards de tonnes, c’est le plus fort jamais enregistré dans l’histoire.

    selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Malgré les effets de la guerre russe en Ukraine, 2022 sera probablement un nouveau record d’émissions. Et cette incapacité du monde à engager véritablement la sortie des énergies fossiles se lit également dans les efforts publics et privés pour les énergies bas-carbone, renouvelables et nucléaires, et les économies d’énergies. Ces efforts peuvent sembler importants, puisque l’AIE recense environ 400 milliards par an pour la période 2021 à 2023. Mais cela ne représente que 40% de ceux qui sont jugés nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

    l’AIE tourne écolo

    On comprend, alors, pourquoi l’AIE publie des recommandations qui semblent remonter aux années 1973-1976 visant tout simplement à économiser l’énergie par des moyens anti-gaspi rapidement mobilisables. D’où, par exemple, ce tableau où l’on trouve des mesures comme la diminution des vitesses autorisées sur les autoroutes, le covoiturage, le recours au télétravail, aux transports collectifs et au vélo. Et même de préférer le train de nuit ou à grande vitesse aux avions… on croirait lire un manifeste écolo.

    Si l’on se penche plus en détail sur l’origine du formidable rebond des consommations d’énergies fossiles en 2021, les raisons profondes de ce dernier sont mises en lumière.

    gaz fossile

    Le charbon, à lui seul, est responsable de 40% de la croissance des émissions, avec 15,3 milliards de tonnes au total. Celles dues au gaz fossile (un adjectif probablement plus efficace que celui de « naturel » si l’on veut que la population prenne mieux conscience de son effet climatique) ont atteint 7,5 milliards de tonnes, donc au dessus du niveau de 2019. Tandis que les émissions dues au pétrole, avec 10,7 milliards de tonnes demeurent bien en deçà du niveau pré-pandémie en raison des restrictions toujours en cours pour le tourisme, notamment les déplacements en avion (ce qui signifie que la reprise de cette activité, tant attendue dans certains pays pauvres, provoquera un rebond supplémentaire).

    Si l’on regarde par origine géographique, c’est en Chine qu’il faut chercher l’une des plus fortes augmentations des émissions, avec plus 750 millions de tonnes entre 2019 et 2021. En 2021, les émissions chinoises ont atteint 11,9 milliards de tonnes, 33% du total mondial. Mais avant de crier haro sur le chinois, il est utile de comparer deux informations.

    La première est celle de la quasi disparition de l’extrême pauvreté (au sens ONU, soit les personnes vivant avec environ moins de 2 dollars constants par jour) en quelques trente années en Chine, comme le montre le graphique suivant :

    Source World in data

    Rapprocher cette information cruciale de l’évolution des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles en Chine sur cette période, aboutit à une conclusion simple : c’est avec et grâce à ces énergies que ce résultat majeur a été obtenu :

    source : JRC report 2021

    L’augmentation des émissions chinoises en 2021 provient pour une grande part de la consommation d’électricité qui a augmenté de 10%, plus rapidement que le PIB qui s’est « contenté » de 8,4%. Cette augmentation correspond à une production de 700 TWh (la consommation française totale de 2021 a été de 468 TWh) dont la moitié provient du charbon. Pour juger du potentiel de croissance de l’électricité chinoise, il suffit de comparer la consommation d’électricité par habitant en Chine, moins de 5 000 kWh par an, et aux Etats-Unis, plus de 12 000 kWh (environ 7 000 kWh en France, ces chiffres sont arrondis au millier proche).

    L’Inde, autre pays très peuplé et encore très pauvre, a vu ses émissions de CO2 de 2021 dépasser celles de 2019, avec notamment une augmentation de 13% de l’électricité générée à partir de charbon par rapport à 2020.

    Ces chiffres montrent que l’augmentation de la production d’électricité bas carbone, malgré de nouveaux records (8 000 TWh produits par les renouvelables en 2021, soit 500 de plus que l’année précédente, dont 270 pour l’éolien et 170 pour le solaire) est encore loin de pouvoir prendre le relais du charbon et du gaz.

    Sylvestre Huet

     

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    L'Humanité

    Éditorial. Ça gronde

    Éditorial

    Cédric Clérin

    Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

    Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

    La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

    carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation
    Le Monde

    Un fléau mondial

    Les plombs de chasse tuent. La belle affaire, direz-vous. N’est-ce pas là leur raison d’être ? Sauf que les tirs des chasseurs ne tuent pas seulement leurs cibles. Elles empoisonnent aussi toute la chaîne alimentaire. Là encore, le constat n’est pas neuf et la littérature est abondante. En 1919, il y a donc plus d’un siècle, des chercheurs américains avaient déjà montré comment les munitions perdues retombées dans les étangs intoxiquaient les canards et autres oiseaux aquatiques sauvages qui les ingéraient. Plus récemment, l’Agence européenne des produits chimiques avait estimé, en 2018, que les 30 000 à 40 000 tonnes de plomb dispersées chaque année en Europe par la chasse et le tir sportif représentaient un danger pour de nombreuses espèces animales, humains compris.

    Pourtant, on peinait jusqu’ici à chiffrer les dégâts. Ou, pour le dire de façon plus optimiste, les bénéfices que pourrait présenter une substitution des munitions actuelles par des projectiles non polluants.

    Une équipe de chercheurs britanniques vient de s’en charger, pas sur l’ensemble de la faune, tâche herculéenne, mais sur vingt-deux espèces de rapaces. Et le résultat, publié mardi 15 mars dans la revue Science of the Total Environment, apparaît saisissant : en moyenne, le seul changement de projectiles permettrait d’augmenter de 6 % le nombre d’oiseaux de proie dans le ciel européen.

    Le choix de rapaces ne tient évidemment pas du hasard. Une partie de ces oiseaux emblématiques sont des charognards, d’autres n’hésitent pas à se nourrir de façon épisodique d’animaux morts ou blessés par les plombs ou les balles. En 2015, une étude réalisée dans les Pyrénées a ainsi attribué à l’ingestion de polluants, essentiellement pesticides et plomb, pas moins de 24 % de la mortalité chez les vautours fauves et les milans royaux. « Ils sont parmi les espèces les plus protégées en Europe, donc établir le bénéfice d’un changement de munitions chez eux présente un intérêt évident », souligne Rhys Green, professeur de science de la conservation à l’université de Cambridge et premier auteur de l’étude.

    Plus de la moitié des oiseaux sauvages en mauvais état de conservation dans l’UE

    Le bénéfice global de 6 % cache de grandes disparités. Chez les aigles royaux, le gain de population serait de 13 %, de 12 % pour le vautour fauve, il atteindrait 14 % chez les pygargues à queue blanche. « Ces espèces sont particulièrement affectées car elles se reproduisent tard, font peu de petits, vivent longtemps, poursuit le chercheur. En plus, elles se nourrissent, régulièrement ou occasionnellement, de carcasses d’animaux morts que les chasseurs n’ont pas retrouvées, oiseaux, canards, lapins, chevreuils… Mais en s’attaquant à des animaux blessés, des rapaces non charognards sont également affectés. » Ainsi, la population d’autours des palombes pourrait croître de 6 %, celles de faucons pèlerins et de busards des marais de 3 %. Le gain pour les buses variables serait plus modeste, 1,5 %, mais cela représenterait quand même 22 000 individus, soulignent les chercheurs.

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    L'Humanité

    Éditorial. L’énergie mérite mieux

    Éditorial

    Laurent Mouloud

    Le gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.

    Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.

    L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.

    Editorialhausse des prixÉnergieTarification de l'énergie
    Le Monde

    La guerre russe rattrape des biologistes français jusqu’en Polynésie

    La pose de balises permettant le suivi d’oiseaux a été interrompue après l’arrêt de la transmission des données par des serveurs russes sur la Station spatiale internationale

    Les combats qui font rage sur le sol ukrainien ont des effets collatéraux sur le monde de la recherche : la mission russo-européenne ExoMars, qui devait emporter un rover vers la Planète rouge, officiellement suspendue, en est un exemple majeur. Mais une foule de collaborations se trouvent, elles aussi, peu ou prou affectées. Des biologistes du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et de l’Office français de la biodiversité, à Paris, ont ainsi été rattrapés par la réalité géopolitique au cours d’une expédition à l’autre bout du monde, en Polynésie française.

    Le 24 février débute l’offensive militaire russe contre l’Ukraine. Ce même jour, les chercheurs Romain Lorrillière, Benoît Fontaine et Romain Provost s’envolent pour Moorea, en Polynésie française. C’est la première étape d’une mission de deux semaines et demie dans le cadre du projet de recherche baptisé « Kivi Kuaka ». Objectif : étudier les changements de comportement de certaines espèces d’oiseaux à l’approche de catastrophes naturelles. Les biologistes doivent capturer des oiseaux sauvages pour les équiper de petites balises capables d’enregistrer et de transmettre leur position pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Des données précieuses pour établir des modèles comportementaux et, peut-être, un jour, développer de nouveaux systèmes d’alerte précoce des catastrophes naturelles.

    « On aime bien ces moments sur le terrain, raconte Benoît Fontaine, ingénieur de recherche et biologiste de la conservation au MNHN. On quitte nos ordinateurs pour aller au contact des espèces qu’on étudie, souvent dans des endroits reculés, où on s’abstrait du quotidien. » Mais pas cette fois. Car les chercheurs emportent dans leurs bagages des balises légères baptisées « Icarus », et des balises OrniTrack, plus lourdes. Problème : les balises Icarus, fournies par l’Institut Max-Planck de Constance, en Allemagne, transmettent leurs données via une antenne fixée sur… le module russe de la Station spatiale internationale. C’est donc l’agence spatiale russe, Roscosmos, qui collecte les données avant de les retransmettre à l’institut allemand.

    Interruption de la transmission

    Les biologistes en mission sont confiants : « Les collaborations russo-occidentales dans le domaine spatial ont traversé tous les troubles des dernières décennies », rappelle Benoît Fontaine. Ils se mettent donc au travail. À Moorea et à Tetiaroa, ils capturent des oiseaux qu’ils équipent de balises Icarus. Et ils suivent l’actualité, à distance. « On a vécu le début de la guerre au jour le jour, comme tout le monde », raconte Romain Lorrillière, chercheur postdoctorant au MNHN.

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    L'Humanité

    Bruno Reidal, paysan du Cantal, assassin ordinaire

    Prescription culture

    Cinéma Vincent Le Port filme l’histoire vraie d’un jeune homme en proie à des pulsions meurtrières. Un premier long métrage de très belle facture.

    Marie-José Sirach

    Le 1er septembre 1905, un jeune paysan séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Un meurtre commis de sang-froid. Son forfait accompli, l’assassin se livre à la gendarmerie. L’affaire fait grand bruit dans les journaux de l’époque. L’atrocité du crime – la décapitation au couteau –, l’âge des protagonistes, le mutisme de l’assassin… Son cas est alors confié au professeur Lacassagne, médecin légiste, fondateur de l’école lyonnaise de la criminologie moderne, qui suggère à Bruno Reidal d’écrire sa vie, sans rien omettre.

    C’est à partir de ces écrits trouvés dans les archives de Lacassagne que Vincent Le Port a construit son film. Des confessions qui laissent entrevoir l’intelligence de ce jeune paysan, son goût pour la lecture, sa fascination, son rapport mystique à Dieu et à la religion, la violence des liens intrafamiliaux, la rudesse du monde paysan, sa condition sociale. Reidal est un petit paysan qui regarde, avec envie, avec amertume, nous ne le saurons jamais, les autres séminaristes, beaux jeunes hommes élégants issus des rangs de la petite bourgeoisie provinciale, quand lui marche dans des sabots rembourrés de paille.

    Une vie faite d’interdits et de désirs empêchés

    Le film est d’une grande pudeur et, pourtant, rien ne nous est caché, ni du geste criminel ni de cette confession portée par la voix off de celui qui incarne Reidal à l’image, Dimitri Doré, au jeu minimaliste fascinant. Les plans sur des paysages aux couleurs chaudes contrastent avec la noirceur des intérieurs miséreux des paysans, ces maisons au sol en terre battue, sans fenêtres pour mieux se protéger du froid. Le lieu du crime même est d’une beauté apaisante qui se heurte à la violence du geste meurtrier. Le réalisateur suit à la lettre le récit de Reidal, sa scolarité rythmée par les travaux à la ferme ; sa réussite scolaire et les frustrations qu’elle provoque ; sa ferveur religieuse où la vie et le péché se confondent. La vie de Bruno Reidal est une vie faite d’interdits, de désirs empêchés, de pensées sombres, noires, cruelles et terribles qui vont le conduire à commettre l’irréparable.

    Il y a quelque chose d’envoûtant dans le filmage de Vincent Le Port. La beauté de cette nature primitive filmée évoque des tableaux de maîtres. Les compositions de groupes, au sein de l’école, de la ferme familiale, ces reconstitutions des cartes postales d’antan en noir et blanc, témoignages précieux même si scénarisés qui nous sont parvenus, s’approchent au plus près de la condition des paysans d’alors. Le film est dominé par le poids de l’Église, de ses commandements aussi stricts que des coups de trique, auxquels voudrait se soumettre Bruno Reidal. Mais, aux prises avec ses pulsions meurtrières et sexuelles, il est impuissant à les contenir. Le film ne juge pas. Il nous permet de comprendre combien la frontière est ténue entre folie et normalité. L’itinéraire de Bruno Reidal est bien celui d’un enfant qui n’a pu lutter contre ses démons. Ses aveux disent la violence intérieure, ce glissement pro­gressif vers la folie. Ils racontent une société corsetée par des dogmes religieux incapables d’entendre la douleur et la détresse de ses enfants.

    cinéma
    L'Humanité

    Pouvoir d’achat. Après les 100 euros de Castex, le PCF appelle à redoubler de mobilisation

    Actu

    Le « chèque inflation » annoncé par le premier ministre jeudi ? « Toujours ça de pris », estime Fabien Roussel qui juge cependant que la réponse de l’exécutif n’est à la hauteur ni des attentes ni des besoins. Le candidat du PCF à la présidentielle appelle à des rassemblements devant les préfectures jusqu’au 21 novembre et sera dès ce vendredi à un péage francilien pour inviter les automobilistes à l’action.

    Julia Hamlaoui

    L’opération « Emmanuel Macron, président du pouvoir d’achat » menée par le premier ministre, jeudi au JT de TF1, a bien du mal à convaincre. Le PCF, qui a fait de la question son cheval de bataille depuis la rentrée, appelle même à redoubler de mobilisation. Le « chèque inflation » pour ceux qui gagnent moins de 2000 euros net par mois (lire le détail des annonces de Jean Castex : Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix)  ? « C’est toujours ça de pris pour ceux qui en ont besoin, répond le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. Quand on défend le pouvoir d’achat comme nous le faisons depuis des mois, lorsque le gouvernement lâche 100 euros pour 38 millions de nos concitoyens, on ne va pas mégoter. C’est le fruit de toutes les mobilisations politiques, syndicales, associatives, des gilets jaunes… »

    Mais il y a bien un « mais ». Et pas des moindres pour le député du Nord qui se rendra dès la fin d’après-midi vendredi au péage de Senlis pour appeler les automobilistes à l’action : « C’est de la gestion à la petite semaine de la France et des difficultés des Français », tacle-t-il. Pour le prétendant du PCF à l’Élysée, au total, « le gouvernement distribue beaucoup de chèques aux multinationales, aux riches, et un peu aux classes populaires et moyennes » pour faire bonne mesure. L’exécutif reste bien loin de « l’ambition de redonner le pouvoir de vivre à chacun, de redonner du sens au travail et donc de revaloriser les salaires et les retraites », déplore-t-il taxant au passage le gouvernement d’être « à côté de ses pompes ». Alors que Jean Castex a estimé jeudi à « 80 euros en moyenne » le surcoût de la facture de carburant sur l’année, Fabien Roussel « conteste ces chiffres » : « Le prix de l’essence a augmenté de 30 centimes en un an, c’est plutôt 300 à 350 euros de plus en un an pour un automobiliste moyen », assure-t-il.

    Après avoir organisé une semaine d’actions locales début octobre, le PCF appelle désormais à des rassemblements devant les préfectures. Son candidat sera devant celle de Lille, lundi prochain. « Jusqu’à la veille du 21 novembre où nous tiendrons un grand rassemblement à Paris, mobilisons-nous devant les préfectures, les sous-préfectures, partout pour interpeller les représentants l’État », invite Fabien Roussel déterminé à faire entendre ses propositions. À commencer par l’augmentation des salaires, dont le Smic à 1 800 euros brut, et des pensions de retraite, avec un minimum à 1 200 euros. Mais aussi pour « un nouvel âge de la sécurité sociale » sécurisant les parcours professionnels afin « d’éradiquer le chômage ». Ou encore la « baisse des taxes sur les produits de premières nécessités, notamment l’alimentation et l’énergie ».

    Quant aux prix des carburants qui s’envolent, si Jean Castex a estimé hier que jouer du levier fiscal est une solution coûteuse qui « de l’avis général n’a pas marché », le candidat communiste qui défend « une taxe flottante pendant six mois » n’en démord pas : « Ça coûte peut-être le double de son chèque inflation, réplique-t-il, mais ça compense vraiment la hausse du prix de l’essence ».

    pcfcarburantsjean castex
    Le Monde

    Eugene Parker, astrophysicien américain, spécialiste du Soleil, est mort

    Enseignant à l’université de Chicago, il avait consacré ses recherches à notre étoile et aux champs magnétiques dans l’espace. Dans un article publié en 1958, il avait prédit l’existence du vent solaire, bouleversant la recherche dans ce domaine de l’astrophysique. Il est décédé le 15 mars, à l’âge de 94 ans.

    Avec l’Américain Eugene Parker, mort mardi 15 mars à Chicago, à l’âge de 94 ans, s’est éteint un des plus grands spécialistes du Soleil et des champs magnétiques dans l’espace. « Je ne pense pas qu’il soit exagéré de dire que le domaine de l’héliophysique existe aujourd’hui en grande partie grâce au travail du Dr Eugene Parker », a ainsi déclaré Nicola Fox, directrice du département de physique solaire à la NASA. En prédisant – contre l’avis de ses collègues – l’existence du vent solaire, le chercheur a profondément bouleversé ce champ de l’astrophysique.

    Eugene Parker est né le 10 juin 1927 à Houghton, dans le Michigan, et, à l’exception de son doctorat soutenu en 1951 au California Institute of Technology et de ses premières années d’enseignement à l’université de l’Utah, il aura toute sa vie été fidèle à la région des Grands Lacs. En 1955, il commence à enseigner à l’université de Chicago, où il effectuera toute sa carrière. Deux ans plus tard, il se pose la question de savoir si des particules électriquement chargées s’échappent de l’atmosphère du Soleil. Le consensus de l’époque assure que non, s’appuyant sur le fait que l’atmosphère de la Terre ne fuite pas. Mais Parker ne voit pas les choses ainsi, intrigué par la queue des comètes, systématiquement dirigée dans la direction opposée au Soleil, comme si un vent provenant de notre étoile soufflait dessus.

    Le jeune astrophysicien fait donc les calculs en se basant sur la très haute température de la couronne solaire (qui peut atteindre 1 million de degrés). Il en déduit que, en théorie, un vent de particules doit s’en échapper à des vitesses supersoniques. Le reste de l’histoire est entré dans la légende : iconoclaste, l’article que le chercheur soumet en 1958 à l’Astrophysical Journal est retoqué, non sans mépris, par les deux relecteurs auxquels il est soumis. Dans une interview donnée en 2018, Eugene Parker se remémorait en riant l’anecdote suivante : « Le premier relecteur de l’article a dit : “Eh bien, je suggérerais à Parker d’aller à la bibliothèque et de se documenter sur le sujet avant d’essayer d’écrire un article dessus. Parce que c’est un non-sens total.” »

    Un observatoire à son nom

    Heureusement, le rédacteur en chef de la revue, Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995), lui aussi de l’université de Chicago, a l’esprit plus ouvert. Ce futur Nobel de physique n’apprécie pas la théorie d’Eugene Parker mais ne trouve pas d’erreur en refaisant les calculs de ce dernier. Contre l’avis des relecteurs, il décide donc de publier l’article. Bien lui en prend car, en 1962, la sonde de la NASA Mariner-2, en route vers Vénus, détecte dans l’espace un flux continu de particules solaires, dont la structure en spirale correspond à celle prédite par Eugene Parker. Ce vent baigne tout le système solaire.

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    Le Monde

    « Bruno Reidal » : troublant voyage dans la tête d’un tueur

    Dans son premier long-métrage, Vincent Le Port retrace la biographie d’un paysan qui a assassiné un enfant, à partir de ses mémoires.

    L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

    Le 1er septembre 1905, dans une forêt du Cantal, près du village de Raulhac, un jeune paysan sans histoires du nom de Bruno Reidal assassine un garçon de 12 ans et le décapite à l’aide d’un couteau. Dans la foulée, il se constitue prisonnier auprès des autorités. Emprisonné, il comparaît devant une assemblée de médecins qui l’interrogent sur son passé et l’encouragent à consigner ses mémoires.

    De toute évidence, Bruno n’a rien d’un fou ou d’un forcené. Avant de passer à l’acte, il était un séminariste brillant, d’une intelligence au-dessus de la moyenne, comme l’atteste la langue dans laquelle il s’exprime, et un être plutôt calme, malgré son caractère obscur et renfermé. D’où vient alors ce terrible déchaînement, caractérisé par l’examen médico-légal comme un cas de « sadisme sanguinaire congénital » ?

    Le cinéaste incarne solidement l’époque, puisant à diverses influences picturales

    Pour son premier long-métrage, Vincent Le Port, né en 1986, aborde ce fait divers méconnu à partir des documents qui nous en restent, notamment l’étonnante confession écrite du prévenu, dans une lignée d’« études de cas » comme Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… (1976) de René Allio, dont le texte avait été mis au jour et commenté par Michel Foucault. A rebours de cet imposant modèle, Bruno Reidal creuse une veine plus énigmatique, où le sujet échappe à son étude. A partir de la scène de meurtre, placée en exposition, le film retrace la biographie du tueur pour remonter aux sources de ce geste de démesure qui le propulse d’un coup hors de la communauté humaine. S’y révèle couche par couche le profil d’un garçon marqué au fer par des impressions d’enfance et tourmenté jusque dans sa chair par les représentations qui en résultent.

    Bruno Reidal cerne ainsi le lieu où s’origine la pulsion, cette déflagration qui fait table rase des données de l’existence et, dans une perspective sadienne, pave l’effort du sujet vers sa libération. Pour cela, il remonte le fil des scènes primitives qui l’informent pas à pas : les rudesses d’une mère peu aimante, un cochon égorgé dans la ferme familiale, la fixation fétichiste sur la nuque des camarades de classe, la masturbation imposée dans un champ par un promeneur, qui provoque chez lui un onanisme compulsif… Autant d’impressions qui conduisent le petit garçon frémissant, puis l’adolescent solitaire, à associer les motifs de plaisir et de violence, faisant dépendre sa jouissance sexuelle du désir d’annihiler son prochain, de préférence d’autres garçons de son âge (jamais de filles), ardemment enviés et détestés. Pour Bruno, il n’y a donc pas de désir sans haine. A quoi se mêle un fond mal digéré d’humiliation sociale, dont la pulsion dévastatrice sonne en quelque sorte l’heure de la revanche.

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    L'Humanité

    Le bruit et la fureur du désordre amoureux, selon Doillon

    Prescription culture

    Cinéma Quatre films des débuts du cinéaste sont en salles. Il y montre une audace rare, parfois dérangeante, dans la conduite du récit amoureux où la place de la famille et des enfants est centrale.

    Vincent Ostria

    Jacques Doillon est une des grandes figures de la génération de la post-nouvelle vague française, avec Jean Eustache, André Téchiné et Philippe Garrel, qui ont poursuivi le travail de leurs aînés sur un mode intimiste en lui ajoutant souvent un zeste de marasme bergmanien. Cocktail dramatique que Doillon accommode en plus à la famille et à l’enfance. Une mini-rétrospective intitulée « Le jeune Doillon » permet de voir ou revoir quatre de ses premiers films, à la fois singuliers et proches, où éclate sa vision cinglante du désordre amoureux.

    Une Notion d’enfermement et de prise de tête lancinante

    On trouvera par exemple dans la Femme qui pleure (1979) un dispositif et des situations déjà esquissés dans son premier vrai long métrage, les Doigts dans la tête (1974), sur deux jeunes prolos parisiens. Chris, apprenti boulanger, s’empêtre dans sa relation simultanée avec deux jeunes filles qu’il n’hésite pas à présenter l’une à l’autre. Principe qu’on retrouve en version bourgeoise bohème dans la femme qui pleure. Le psychodrame prend alors un tour plus grinçant et la dimension documentaire des Doigts dans la tête (sur les petits métiers et la vie quotidienne à Paris) disparaît. D’où le sentiment de vase clos et d’étouffement produit par cette œuvre incandescente où Doillon se confie – dans une rare apparition en tant qu’acteur – le rôle du salaud candide.

    La notion d’enfermement et de prise de tête lancinante baigne également l’étrange Drôlesse (1979), huis clos campagnard très primitif. Mais la dimension amoureuse entre une fille de 11 ans et son ravisseur de 17 ans reste métaphorique et platonique. La singularité du film provient de son jeu avec les limites (on craint presque le drame pédophile, dévié in extremis). Sa force, c’est son archaïsme – jusque dans les accents exotiques des autochtones –, ses contrechamps romantiques sur la campagne, mais aussi l’étrangeté bressonnienne de ses héros, François, le kidnappeur, et Mado, la « drôlesse » (qui rappelle Mouchette, héroïne de Bresson). Ce n’est ni la première, ni la dernière gamine du cinéma de Doillon, qui tourna un film entier avec une petite fille de 4 ans (Ponette).

    Dans la Vie de famille (1984), c’est Mara Goyet, également 11 ans, qui donne la réplique au vétéran Sami Frey (en père fantasque). Ce film sort des normes doilloniennes puisque c’est un road movie entre Midi et Espagne. Conte buissonnier inondé de soleil estival, la Vie de famille dépayse la dialectique du conflit sentimental cher au cinéaste. Mais les scènes d’altercation violente qui l’ouvrent et le ferment restent intenses et concentrées, parfois presque malsaines (voir comment le père se jette sur sa belle-fille et la viole presque).

    Il y a quelque chose de sulfureux chez Doillon, qui agite en tous sens les rapports amoureux et familiaux, et met au premier plan des hommes inconstants et abusifs – souvent châtiés pour leur comportement. Anti-politiquement correct, il flirte avec les limites, au risque de se brûler et de heurter le spectateur.

    jacques doillon
    Le Monde

    « Les Ukrainiens aimaient Zelensky non parce qu’il était drôle, mais parce qu’il était pertinent » : Alexandre Rodnianski, producteur sur plusieurs fronts

    Proche de l’ancien comédien devenu président, cet Ukrainien, pilier du cinéma russe, joue les intermédiaires entre les deux camps depuis le début de la guerre, le 24 février.

    C’est un minivan, comme tant d’autres, venu recueillir quatre octogénaires à la frontière qui sépare la Pologne de l’Ukraine. De vieilles parentes qu’il faut, comme tant d’autres, mettre à l’abri des bombes russes, en cette mi-mars plombée. Au volant, l’Ukrainien Alexandre Rodnianski, accompagné de sa femme, Valeriya. Tous deux sont producteurs. Comment deviner que ces mains-là œuvrent, en parallèle, à la résolution du conflit ?

    Le 24 février, vers 5 heures du matin, Alexandre Rodnianski, 60 ans, reçoit un appel de son fils, Alexandre Rodnianski Jr. « Papa, ils ont commencé », lâche ce dernier, tandis que les premiers missiles déferlent sur la banlieue de Kiev. Le père a longtemps tenu les rênes de la télévision ukrainienne, puis de l’audiovisuel russe, dans son versant tant commercial qu’indépendant. Diplômé de Princeton, aux Etats-Unis, le fils est le conseiller économique du président ukrainien, l’ex-acteur Volodymyr Zelensky.

    Sous le choc, Rodnianski senior prend aussitôt position, sur Instagram, où il compte 200 000 abonnés. Avec flamme, il cite les appels au peuple allemand de l’écrivain Thomas Mann, exilé à Hollywood durant la seconde guerre mondiale.

    « Jusqu’alors, sur mon compte, je ne parlais que de culture, rembobine-t-il, par téléphone. Là, j’ai appelé un chat un chat : cette agression est une erreur insensée de la Russie. » Le producteur n’a d’abord vu dans l’escalade verbale de Vladimir Poutine qu’un « pari politique », une « stratégie pour faire monter les enchères ». Dès la première explosion, il comprend s’être trompé. Et fédère les cinéastes russes opposés au conflit, au côté du critique moscovite Anton Dolin, proche de l’ennemi numéro un du régime, Alexeï Navalny.

    Sens de la diplomatie

    Dans le même temps, la présidence ukrainienne lui demande de trouver, côté russe, des interlocuteurs avec qui ébaucher des pourparlers. « Je ne me suis jamais hasardé en politique, ce n’est pas mon monde, module-t-il de sa voix ronde. J’ai appelé les personnes les plus puissantes que je connais, des entrepreneurs influents. Le seul à m’avoir répondu est Roman Abramovitch. » Réputé proche du Kremlin, l’oligarque ira jusqu’en Biélorussie, où il participera aux premières négociations, infructueuses, entre belligérants.

    Alexandre Rodnianski : « A ma grande surprise, Zelensky est devenu un héros, calme, courageux, inspirant. Je ne suis pas sûr que ses prédécesseurs auraient agi de la sorte »

    En aparté, Rodnianski peut avoir des mots durs contre certains intimes de Poutine ; Abramovitch garde, en revanche, toute son estime. « J’ai rencontré Roman après qu’il a constitué sa fortune, c’est une personnalité intéressante, qui sort du lot. Plutôt que de financer des émissions et des films de propagande, il a soutenu l’avant-garde : le Garage, par exemple, un lieu culturel underground, à Moscou ; ou encore des pièces de théâtre et des films indépendants, dont ceux que je produis. Sa décision de vendre son club de football londonien, Chelsea, et d’en reverser les bénéfices aux victimes, a surpris beaucoup de monde. Pas moi. »

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    Le Monde

    Iris Knobloch présidera le Festival de Cannes en 2023

    Malgré des oppositions au sein du conseil d’administration, l’ex-patronne européenne de WarnerMedia succédera à Pierre Lescure.

    Iris Knobloch sera la première femme à présider le Festival de Cannes en 2023. Son profil à la fois international et très ancré dans les affaires diffère radicalement de celui de ses prédécesseurs. Pierre Viot fut grand commis d’Etat, Gilles Jacob critique de cinéma et Pierre Lescure, qui ne terminera pas son troisième mandat à la tête du Festival après l’édition 2022, a dirigé Canal+. La PDG d’I2PO, une SPAC (société d’acquisition à vocation spécifique) consacrée à l’industrie du divertissement depuis juillet 2021 est aussi administratrice de Lazard et vice-présidente du conseil d’administration d’Accor.

    Elle a travaillé pendant onze ans chez Warner Bros à Los Angeles, puis à Londres avant de présider, de 2006 à 2020, la filiale française de la major hollywoodienne. Iris Knobloch s’est vu confier en octobre 2020 la présidence de WarnerMedia en France, Allemagne, Benelux, Suisse et Autriche. Allemande d’origine, cette avocate de formation a été reçue aux barreaux de New York, de Californie et d’Allemagne. Elle a été élue pour trois ans, mercredi 23 mars, à la présidence du Festival au cours du conseil d’administration par dix-huit voix pour, six contre, trois votes blancs et un nul.

    Iris Knobloch pressentie à la présidence du Festival de Cannes en 2023

    Candidate du ministère de la culture, elle était donnée favorite, mais son élection n’allait pas de soi et avait déjà provoqué quelques remous. Sept organisations professionnelles du cinéma représentant les salles, les réalisateurs, les producteurs et les distributeurs s’étaient plaints dans une lettre à Pierre Lescure d’un manque de transparence et de dialogue dans le processus d’élection. La question même du profil retenu et du fait qu’il n’ait pas été débattu auparavant perturbait les opposants. Au point où le report de l’élection a fait l’objet d’un vote.

    Conflits d’intérêts

    En défendant sa candidature, Iris Knobloch a cité François Truffaut : « Le cinéma est un mélange parfait de spectacle et de vérité » et rappelé que Warner avait financé bon nombre de films hexagonaux. Pour éviter tout risque de conflit d’intérêts, la candidate s’était munie d’une consultation détaillée d’un avocat et s’est engagée à « se déporter » (ne pas participer au vote) quand se posera la question du renouvellement du partenariat avec Kering (puisque I2PO est codétenue par Artémis, la holding de la famille Pinault). De plus, elle a promis que sa SPAC n’investirait ni dans la distribution ni dans la production cinématographique ou audiovisuelle. C’est la seule administratrice à se plier à de telles contraintes.

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    Le Monde

    Indonésien d’origine chinoise, le collectionneur d’art Budi Tek est mort

    Sa fortune acquise dans l’élevage de poulets lui a permis d’investir dans l’art contemporain et d’ouvrir un musée à Djakarta puis un autre à Shanghaï. Soucieux d’établir des ponts entre les cultures, il a offert, à l’approche de sa mort, survenue le 18 mars, une partie de sa collection au Lacma de Los Angeles. Il avait 64 ans.

    Si vous avez mangé du poulet en Asie, c’est probablement lui qui vous l’a vendu. Si vous avez visité et apprécié l’exposition de l’artiste chinois Zeng Fanzhi, en 2013, au Musée d’art moderne de Paris, ou d’Adel Abdessemed au Centre Pompidou l’année précédente, c’est grâce à lui : il a très largement contribué à les financer. Si les Californiens pourront bientôt découvrir l’art contemporain chinois au Los Angeles County Museum of Art (Lacma), c’est encore de son fait : se sachant condamné, il leur a offert des pans entiers de sa collection, également présentée dans le musée qu’il a fondé à Shanghaï. Budiardjo, dit « Budi » Tek est mort à Hongkong le 18 mars des suites d’un cancer du pancréas.

    Né à Djakarta le 27 octobre 1957 (et non 1959, date souvent citée dans la presse), il descend d’une famille d’origine chinoise qui avait fui son pays déchiré par les guerres civiles dans les années 1920. En Indonésie, ses parents exploitaient des fermes et élevaient des volailles. Ils étaient suffisamment prospères pour envoyer leur fils étudier les finances et le marketing d’abord à Singapour puis aux Etats-Unis. Sage décision : de retour à la ferme, Budi Tek prend les rênes de l’entreprise, la fait progresser à un point tel qu’elle est introduite à la Bourse de Djakarta en 1993. Il est riche puis, ainsi qu’il l’a confié dans un entretien accordé en 2012 au magazine Le Point, perd tout : la crise asiatique de 1998 voit la roupie indonésienne sévèrement dévaluée, des émeutes éclatent dans le pays, et un fort sentiment xénophobe se développe, visant particulièrement les émigrés chinois comme lui.

    Lutter contre la xénophobie

    Il se réfugie avec sa famille à Shanghaï, entreprend de relancer ses affaires en Indonésie depuis sa nouvelle base et reconstruit sa fortune. Quand il fait son apparition, d’abord timide, dans le monde de l’art où il commence à collectionner au mitan des années 2000, il est surnommé « le roi du poulet ». Très tôt, en 2008, il ouvre un premier musée privé à Djakarta, le Yuz Museum, un nom forgé à partir de son patronyme chinois, Yu, auquel le « z » ajoute, selon lui, comme le ferait un « s », une dimension familiale. Il y montre des artistes contemporains chinois : « J’avais envie, confiait-il au Point, que la culture chinoise soit appréciée en Indonésie. Car je suis chinois. Chinois d’Indonésie. J’ai voulu faire le lien, une sorte de pont pour apporter ma contribution à la société indonésienne. » Sa façon de lutter contre la xénophobie subie quelques années plus tôt. Cela deviendra un de ses moteurs : apporter chez les uns ce qu’il a découvert chez les autres.

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    Le Monde

    Bouli Lanners, un Belge single malt

    L’acteur et réalisateur, dont la forte carrure fait écran à la pudeur, dévoile un peu de lui dans son cinquième film, « L’Ombre d’un mensonge ».

    A 7 ans, il voulait jouer de la cornemuse. Né sur la frontière qui sépare la Belgique de l’Allemagne et des Pays-Bas, à Moresnet-Chapelle, le petit Philippe Lanners – que ses copains surnommaient Bouli en raison de ses formes rondes – était persuadé d’une chose : sa grand-mère était écossaise et on le lui avait caché.

    A 56 ans, en voilà presque quarante que le comédien (découvert autrefois chez Kervern et Delépine, Dupontel ou Benchetrit – plus de 60 rôles) et réalisateur (le très remarqué Eldorado, en 2008, Les Premiers, les Derniers, en 2016…) prend chaque année la route des Highlands. Pour finir, avant le dernier confinement, par aller y écrire et tourner son dernier (et cinquième) long-métrage : L’Ombre d’un mensonge (Nobody Has to Know). L’homme montre, au milieu des tatouages qui tapissent son avant-bras, un plan de l’Ecosse : « Ça évite d’ouvrir la carte Michelin dans la bagnole pour expliquer où on est », glisse-t-il, pince-sans-rire.

    En hiver, à Stornoway, sur l’île de Lewis, le soleil se lève à 9 heures, se couche à 15 heures et, quand le vent souffle, la pluie tombe à l’horizontale. A écouter Bouli Lanners parler avec sa truculence liégeoise des Hébrides (« Moi, je me sens bien dans ce pays-là, je ne m’emmerde jamais »), comme de l’histoire passionnelle qu’il y fait naître entre une Ecossaise supposée coincée et un Belge venu s’y cacher de la mort (la menace d’un nouvel AVC), on comprend vite que l’affaire est personnelle.

    Emouvante pudeur

    « Quand mon personnage, dans le film, déclare “J’étais trop timide pour faire le premier pas”, il dit toute l’histoire de ma vie. Et si, il y a vingt ans, ma femme [Elisabeth Ancion, sa cheffe costumière, mais aussi metteuse en scène de théâtre] n’avait pas, comme l’héroïne, pris l’initiative, notre histoire d’amour ne se serait jamais enclenchée. » Derrière ses épaules carrées, ses manières volontaires et sa barbe broussailleuse d’éternel fugueur, Bouli Lanners cache une émouvante pudeur. « Une façon polie de dire “manque de confiance en soi”. Il y a tant de choses dont je ne me suis jamais senti capable. Etre un bon nageur quand je faisais de la compétition, être un bon guitariste, être un bon père… J’aurais flippé tout le temps. C’était trop tôt, trop tôt, et puis, un jour, c’était trop tard, confie le comédien, qui n’a jamais eu d’enfant. Le cinéma a été une thérapie. Ce n’était pas le but, mais c’en est le résultat collatéral. Voir des gens pleurer après avoir vu une histoire d’amour qui est un peu la tienne, c’est troublant. »

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    Le Monde

    Architecture : Sciences Po prend du galon dans le 7e arrondissement de Paris

    L’établissement s’est doté d’un nouveau site dans un ancien noviciat, place Saint-Thomas-d’Acquin, lui donnant la stature d’un campus luxueux.

    L’Institut d’études politiques de Paris fête son 150e anniversaire en grande pompe, après une année de ­turbulences intenses marquée par le scandale de l’affaire Duhamel – le politologue, ex-président de la Fondation nationale des sciences politiques, qui finance l’établissement, accusé d’inceste sur son beau-fils (l’affaire a été classée sans suites car prescrite). L’ouverture, le 28 janvier, du nouveau site de la place Saint-Thomas-d’Aquin (7e arrondissement), ancien noviciat de l’ordre dominicain reconverti en armurerie après la Révolution française, lui donne la stature nouvelle d’un campus parisien luxueux. Acheté 93 millions d’euros en 2016, ce nouveau complexe de 14 000 mètres carrés aura permis à l’école de se délester des immeubles dont elle était locataire dans le quartier pour se recentrer sur les deux grands complexes situés de part et d’autre du boulevard Saint-Germain : le site historique de la rue Saint-Guillaume et celui-ci, qui rassemble désormais quatre écoles niveau master, neuf centres de recherche transversaux, la bibliothèque de recherche et la deuxième partie de la bibliothèque générale, ainsi que le tout nouveau McCourt Institute.

    Affaire Duhamel : l’enquête classée sans suite pour prescription

    L’ancienne armurerie de la place Saint-Thomas-d’Aquin communique, en outre, directement, désormais, avec le 13 de la rue de l’Université, site historique de l’Ecole nationale d’administration (ENA) désormais intégré, lui aussi, à Sciences Po. L’école n’en reste pas moins un archipel, mais le nombre de bâtiments qui le composent est passé de 20 à 12.

    A contre-courant de la dynamique à l’œuvre dans l’enseignement supérieur, qui voit les établissements d’enseignement parisiens se relocaliser en périphérie, sur le campus Condorcet (Seine-Saint-Denis) ou à Saclay (Essonne), l’opération visait à doter Science Po d’un campus urbain, de même nature que ceux de la London School of Economics et de New York University. Elle s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation de l’école mise en œuvre par Richard Descoing et poursuivie par son successeur, Frédéric Mion, contraint à la démission en février dans le cadre de l’affaire Duhamel.

    Prestige historique

    Le coût total, 188 millions d’euros, n’est pas modique, mais le résultat est là : l’architecture en pierre du XVIIe siècle, ses trois cours communicantes, les arcades qui rappellent la vocation monacale du lieu, exaltent le prestige historique ultra-parisien de cette fabrique des élites, tandis qu’un nouveau bâtiment lui apporte une dynamique contemporaine.

    La maîtrise d’ouvrage a été déléguée au promoteur Sogelym Dixence, qui a travaillé avec un groupement d’architectes réunissant l’agence Wilmotte et associés (mandataire, qui a pris en charge la réhabilitation de l’ancien), l’architecte des monuments historiques Pierre Bortolussi et l’agence Moreau Kusunoki, connue pour avoir été la malheureuse lauréate du concours du Guggenheim Helsinki, musée américain dont les habitants de la ville ont finalement refusé l’implantation.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : des Mondiaux de patinage artistique sans la Russie, nation dominante

    Les patineurs russes ont été exclus de la compétition, qui débute mercredi à Montpellier. Ils avaient glané trois des quatre titres en jeu lors de l’édition précédente.

    Imagine-t-on des championnats du monde de basket se dérouler sans les Américains ? Ou une Coupe du monde de rugby sans les All Blacks néo-zélandais ? Ces compétitions auraient, forcément, une dimension et une saveur différentes. C’est pourtant ce qu’il va se passer pour le patinage artistique, qui, lors des championnats du monde à Montpellier, du 23 au 27 mars, va devoir faire sans la Russie, la nation dominante de ce sport.

    Ni Anna Chtcherbakova ni le couple Anastasia Mishina-Aleksandr Galliamov, pas plus que les danseurs sur glace Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, tous champions du monde en titre, ne seront présents. Ils ont été déclarés persona non grata « avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre » par l’Union internationale de patinage (ISU). Tout comme le reste de leurs homologues russes.

    Cette décision a été prise en réponse à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe lancée par le président de la Russie, Vladimir Poutine, le 24 février. Le soutien de Minsk au Kremlin vaut aux patineuses et patineurs biélorusses de connaître le même sort.

    « Il y a des décisions qui doivent être prises, assumées. Ce n’est pas aussi manichéen qu’on le croit, c’est compliqué, mais c’est notre responsabilité. Aujourd’hui on nous la donne, donc il faut la prendre », déclare, à propos de cette mise au ban, Nathalie Péchalat, la présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG), qui la salue « à titre fédéral et personnel ».

    Les sportifs, des « pions sur l’échiquier »

    L’ancienne danseuse sur glace a pourtant conscience que l’absence des patineurs russes à Montpellier n’est pas sans conséquence sur le niveau de la compétition et sur le spectacle. Un coup d’œil au palmarès de l’édition précédente suffit à en prendre la mesure. A Stockholm en 2021, les Russes – qui concouraient sous bannière neutre, la Russie ayant été exclue des compétitions internationales pour cause de dopage institutionnalisé – furent omniprésents sur les podiums : six médailles sur les douze distribuées, dont trois des quatre titres en jeu.

    Même constat aux Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin, au mois de février : cinq médailles, dont une en or, auxquelles s’ajoute le sacre controversé dans l’épreuve par équipes, suspendu à un jugement du Tribunal arbitral du sport sur le sort de la prodige Kamila Valieva, 15 ans, contrôlée positive à une substance interdite quelques semaines avant la grand-messe des sports de neige et de glace.

    « L’idée, ce n’est pas de savoir si pour nous, grand public, [leur absence] va être préjudiciable, parce qu’on n’aura pas des performances d’athlètes russes, a réagi Nathalie Péchalat avant les Mondiaux. C’est quelle est la responsabilité du mouvement sportif dans, finalement, la psychologie de Vladimir Poutine et dans les actes qu’on connaît, récemment ou moins récemment. »

    Dès son arrivée à la tête du pays, en 2000, l’homme fort du Kremlin a fait du sport une arme de « soft power » « pour améliorer son image et celle de son pouvoir », rappelait au Monde Lukas Aubin, géopolitologue du sport auprès de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de La Sportokratura sous Vladimir Poutine : une géopolitique du sport russe (Bréal, 2021).

    « Sous Poutine, le sport est par essence politique »

    Depuis le premier conflit en Crimée, en 2014, puis les affaires de dopage, cette stratégie avait déjà commencé à marquer le pas et le pays se voit plus volontiers associé aujourd’hui aux dossiers sulfureux qu’aux performances de ses athlètes. L’« affaire Valieva », aux JO de Pékin, l’a de nouveau montré.

    Les sportifs ne sont pas seulement les victimes d’un système, mais aussi des « pions sur un échiquier », plaide Nathalie Péchalat, qui a passé trois ans dans le pays au cours de sa carrière sportive.

    Eteri Tutberidze, la sulfureuse coach du patinage russe

    Le sort des athlètes ukrainiens en suspens

    L’exclusion des Russes se fera sentir sur la compétition féminine, où trois de ses représentantes – Anna Chtcherbakova, Elizaveta Tuktamysheva et Alexandra Troussova – avaient trusté le podium mondial en Suède, l’an passé, et dans la catégorie couple, où les paires Mishina-Galliamov et Boikova-Kozlovskii avaient glané l’or et le bronze.

    Elle prive aussi les spectateurs du troisième acte du duel entre les champions olympiques de danse sur glace Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron et leurs dauphins Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov. Les Moscovites furent les seuls à battre les Français depuis les Jeux de Pyeonchang (Corée du Sud) en 2018 : sur la glace de la patinoire de Graz, en Autriche, lors des championnats d’Europe en 2020. Avant d’aller chercher le titre mondial en leur absence en 2021.

    Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, enfin la consécration olympique en danse sur glace

    A l’approche des Mondiaux, les pensées de Gabriella Papadakis étaient bien plus tournées vers le sort de ses homologues ukrainiens : « Je pense que c’est plus sur leur cas que la conversation devrait s’orienter », glissait la patineuse, en contact régulier avec les danseurs Maxim Nikitin et Alexandra Nazarova, originaires de Kharkiv, ville en proie aux bombardements des troupes russes.

    Sur le réseau social Instagram, le 12 mars, le patineur Andrii Kokura publiait, lui, un échange de messages concernant son camarade, Ivan Shmuratko, 20 ans. Savait-il si ce dernier, qui doit prendre part à l’épreuve individuelle masculine, avait eu la possibilité de s’entraîner ? « Il a la possibilité de se cacher dans des abris antibombes. Ça, je le sais. »

    Voir cette publication sur Instagram

    Une publication partagée par Andrii Kokura (@andriikokura)

    La question de savoir si les patineurs ukrainiens seraient présents à Montpellier restait encore en suspens. Tous ont réussi à quitter leur pays et « on fera tout pour qu’ils puissent participer », précise-t-on du côté de la FFSG. Plusieurs clubs se sont déjà dits prêts à accueillir et mettre leurs structures d’entraînement à disposition des athlètes qui souhaiteraient rester en France à l’issue de la compétition.

    Tout juste auréolés du sacre olympique en danse sur glace aux Jeux de Pékin, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sont la tête d’affiche des Mondiaux de patinage artistique de Montpellier (du 23 au 27 mars). Les Français ne cachent pas leurs ambitions : déjà quadruples champions du monde, ils auront à cœur de récupérer la couronne que leur avaient prise les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov en 2021. Mais, après s’être focalisés sur l’or olympique les quatre dernières années, « on va essayer de se faire plaisir devant le public français, c’est plutôt ça notre objectif », glisse Guillaume Cizeron. « C’est comme une dernière célébration. Ça reste une compétition importante mais avec moins de pression que celle qui précédait », abonde sa partenaire.

    Le public sera, en revanche, privé d’un autre champion olympique. Vainqueur des trois précédentes éditions des Mondiaux, l’Américain Nathan Chen a dû déclarer forfait pour la compétition, en raison d’« une blessure persistante ».

    Aude Lasjaunias

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    Le Monde

    Football : l’Italie doit être de nouveau d’attaque pour rallier la Coupe du monde 2022

    Huit mois après leur victoire à l’Euro, les Italiens sont contraints de passer par les barrages. Un itinéraire bis qui débute jeudi contre la Macédoine du Nord.

    Les 31 000 sièges du stade Renzo-Barbera n’ont pas mis longtemps à trouver preneurs pour le match Italie-Macédoine du Nord, jeudi 24 mars. Que l’enceinte palermitaine fasse le plein pour le premier tour de barrages de qualification à la Coupe du monde 2022 relève d’un petit événement. Depuis la crise sanitaire – et alors que la fin des jauges est prévue pour le 1er avril dans les stades en Italie –, aucune rencontre ne s’est déroulée à guichets fermés. Un soutien populaire bienvenu et qui ne sera pas de trop pour porter une Nazionale en quête d’un second souffle.

    Après ses fameuses « nuits magiques » de juin et juillet 2021 et sa victoire à l’Euro, l’Italie n’a pas réussi à prolonger l’ivresse. Son incroyable série d’invincibilité de 37 matchs sans défaite a pris fin en octobre face à l’Espagne (2-1) en Ligue des Nations. Pire, les joueurs de Roberto Mancini ont raté leur aller direct pour le Qatar et la Coupe du monde, devancés par des Suisses plus réguliers lors des éliminatoires.

    L’Italie sacrée pour l’ensemble de son œuvre face à des Anglais attentistes

    Comment les champions d’Europe en titre en sont arrivés à passer par cette session de rattrapage ? Indulgent, Alberto Zaccheroni avance l’idée d’un contrecoup prévisible. « Il faut que notre équipe nationale retrouve cette envie d’étonner son monde, que, comme à l’Euro, tous les joueurs titulaires ou remplaçants donnent leur maximum, confie l’entraîneur champion d’Italie avec l’AC Milan en 1999. Sinon tu deviens prévisible. »

    Naturalisations en série

    Mais résumer les difficultés de la Nazionale à une simple décompression post-titre occulte tout le reste. C’est un fait, l’Italie n’a pas un incroyable talent en attaque, encore moins depuis que Federico Chiesa chauffe le banc de l’infirmerie. L’absence du joueur de la Juventus est « un coup dur pour l’ensemble du football italien », selon son coéquipier Giorgio Chiellini.

    En l’absence du dynamiteur de défenses du dernier Euro, les regards pleins d’espoirs se posent à nouveau sur Ciro Immobile. D’une régularité sans pareille avec la Lazio Rome depuis six ans, le meilleur buteur des championnats européens en 2020 avec 36 buts peine à se montrer aussi efficace en équipe nationale. « Je ne comprends pas pourquoi il n’a pas le même rendement », concède Zaccheroni, qui le considère pourtant « comme un attaquant de tout premier plan ». « Peut-être qu’il se sent moins en confiance, moins important qu’à la Lazio où il est capitaine et où il sait qu’il va jouer tous les week-ends… », avance le technicien.

    Face à cette pénurie de talents en attaque, on a prêté l’envie à Roberto Mancini de donner une énième seconde chance à Mario Balotelli, dont le talent versatile pointe aujourd’hui à Adana Demirspor en Turquie. Sur le gong, le sélectionneur lui a préféré João Pedro, fraîchement naturalisé italien. L’attaquant né au Brésil, capitaine de Cagliari, n’est pas le seul dans ce cas puisque comme lui, Rafael Tolói (Atalanta) et Luiz Felipe (Lazio) ont intégré le groupe modelé par Mancini durant l’année écoulée.

    Un paramètre qui indique que l’état-major transalpin n’hésite pas à convoquer des joueurs étrangers naturalisés – qui évoluent en Serie A depuis au moins six ans – pour combler les manques générationnels. Le procédé n’enchante guère Alberto Zaccheroni. « Ce n’est pas sérieux d’avoir fait ça. Les joueurs de l’équipe d’Italie doivent être nés ici ou être arrivés très jeunes. Si tout le monde procède ainsi, on crée un marché des transferts à l’échelle des nations et cela n’a pas de sens ! »

    Le spectre du raté de 2018

    D’autres voix se sont élevées pour protester contre ce procédé considéré comme opportuniste et court-termiste. Reste qu’il vient suppléer une relève encore trop timide en attaque en particulier, mais pas seulement. Les chiffres publiés récemment par La Gazzetta dello Sport sur le temps de jeu des jeunes espoirs italiens âgés de moins de 21 ans l’expriment : en Serie A, ils ne représentent que 4 % du temps de jeu total.

    À l’approche de l’échéance depuis le camp de base de Coverciano, l’équivalent italien de Clairefontaine, Roberto Mancini appelle au calme et à la concentration. A se souvenir, aussi, du beau jeu déployé aux yeux du Vieux-Continent. Et, surtout, à ne pas penser au pire, à une potentielle deuxième Coupe du monde de rang manquée après le raté de 2018.

    Le football italien n’a jamais connu une telle humiliation et, dans l’histoire, seuls la Tchécoslovaquie (1976), le Danemark (1992) et la Grèce (2004) ont loupé un Mondial après avoir été roi d’Europe. Une perspective que ne veut pas expérimenter Marco Verratti, présent en 2017 lors du traumatisant barrage perdu face à la Suède (1-0, 0-0) . « Tout a changé depuis, a voulu rassurer le milieu du PSG en conférence de presse. Mancini nous a relevés alors que nous étions détruits puis nous a emmenés jusqu’à la victoire au championnat d’Europe (…) Nous sommes une équipe complètement différente, avec une mentalité complètement différente. Et nous voulons tout faire pour aller au Qatar. »

    Avant de penser à la phase finale, ou même au second barrage qui se déroulera chez le vainqueur de Portugal-Turquie, Zaccheroni met en garde : « Ce serait une erreur de penser à autre chose qu’à la Macédoine du Nord car, eux, ils vont faire le match de leur vie. S’ils battent l’Italie, ils seront des héros. Il faudra que la Nazionale soit concentrée du début à la fin. C’est la clé. » Reste à ne pas se tromper de porte.

    Andréa Chazy

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    Le Monde

    Ashleigh Barty, numéro un mondiale de tennis, annonce prendre sa retraite

    Agée de seulement 25 ans, l’Australienne venait de remporter son troisième tournoi du Grand Chelem, à l’Open d’Australie.

    Ashleigh Barty, numéro un mondiale de tennis, a créé la surprise en annonçant prendre sa retraite à seulement 25 ans, dans une vidéo postée mercredi 23 mars sur son compte Instagram. « Aujourd’hui est une journée difficile et remplie d’émotion pour moi, parce que j’annonce ma retraite du tennis », a déclaré l’Australienne, assise face à son ancienne partenaire de double, Casey Dellacqua, avant d’ajouter : « Je sais juste dans mon cœur, à cet instant, que c’est la chose à faire pour moi. »

    « C’est la première fois que je le dis à voix haute, et oui, c’est dur », a confié celle qui avait gagné l’Open d’Australie – son troisième titre dans un tournoi du Grand Chelem – il y a à peine deux mois, avant de déclarer : « Je n’ai plus la volonté physique ou émotionnelle, ni la capacité de me dépasser au plus haut niveau. Je suis épuisée. »

    Numéro un mondiale depuis 2019, elle a remporté trois titres du Grand Chelem en simple, à Roland-Garros en 2019, puis à Wimbledon en 2021 et à l’Open d’Australie cette année. Elle était devenue en janvier la première championne nationale en quarante-quatre ans à remporter l’Open d’Australie, rejoignant le club exclusif des couronnées du Grand Chelem sur trois surfaces différentes.

    « Incroyable ambassadrice »

    « Je suis tellement reconnaissante pour tout ce que le tennis m’a donné, il m’a donné tous mes rêves et plus encore », a ajouté la championne. « Mais je sais que le moment est venu pour moi de m’éloigner, de poursuivre d’autres rêves et de poser les raquettes. » « Merci d’avoir été une incroyable ambassadrice pour ce sport et pour les femmes du monde entier, a tweeté la Women’s Tennis Association (WTA). Tu nous manqueras beaucoup, Ash. »

    Barty, une des joueuses les plus respectées et les plus aimées du circuit, est rapidement devenue la meilleure, avec son étourdissant éventail de slices, ses services précis et son coup droit sans faille. Elle s’est fiancée en 2021 à son petit ami de longue date, Garry Kissick, toujours présent sur le terrain lorsqu’elle jouait.

    Roland-Garros : le sacre d’Ashleigh Barty, partie un jour du tennis pour mieux y revenir

    Le Monde avec AFP

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    L'Humanité

    Whistler : grands arrangements avec la couleur

    Prescription culture

    Exposition Le musée d’Orsay a pu obtenir le prêt de plusieurs œuvres majeures du plus français des peintres américains, contemporain des impressionnistes.

    Maurice Ulrich

    En France, James McNeill Whistler (1834-1903) est à peu de chose près l’homme d’un seul tableau. Heureusement, si l’on peut dire, c’est un chef-d’œuvre. Le portrait de la mère de l’artiste, peint en 1871 et autrement nommé Arrangement en gris et noir no 1, est cette grande toile presque carrée (1,44 m x 1,63), aujourd’hui dans la collection du musée d’Orsay, dont le modèle maternel, en robe noire, épouse l’une des grandes diagonales, tandis qu’une grande verticale et le rectangle blanc et gris d’un tableau géométrisent rigoureusement l’espace. Dans cette période où l’impressionnisme et la couleur pure vont s’imposer, le plus français des peintres américains (si l’on excepte Mary Cassatt) trace un tout autre chemin. Il en énoncera les grandes lignes à propos d’une série d’esquisses réalisées dans cette même période à Londres, des paysages de la Tamise baptisés Nocturnes : « Je voulais uniquement exprimer un intérêt pictural, en laissant le tableau libre de tout propos anecdotique extérieur qu’on aurait pu lui attribuer par ailleurs. Un nocturne est tout d’abord un agencement de lignes, de formes et de couleurs. La peinture est un gigantesque problème que j’essaie de résoudre. » Quand bien même il s’agit en l’occurrence du portrait de sa mère à qui il était très attaché, cela ne change rien.

    scandale à paris

    Au musée d’Orsay, c’est une petite exposition qui lui est consacrée, mais elle est exceptionnelle. Les quelques tableaux, pastels et gravures qui y sont présentés ne sortent jamais des États-Unis, et plus spécialement de la Frick Collection, à New York, ouverte au public en 1935, dans la maison somptueuse par ailleurs de Henry Clay Frick, un magnat de l’industrie. C’est l’un des plus importants musées d’art européen aux États-Unis : Rembrandt, Vélasquez, Gainsborough, Manet… C’est grâce à sa fermeture pour une période de travaux que les prêts de ces œuvres ont été possibles.

    On découvre donc trois grands portraits en pied, dont les noms sont eux aussi un discours de la méthode : Symphonie en couleur chair et rose : portrait de Mrs. Frances Leyland ; Arrangement en brun et noir : portrait de Miss Rosa Corder ; Arrangement en noir et or : comte Robert de Montesquiou-Fezensac. Ce ­dernier avait inspiré à Marcel Proust le personnage du baron de Charlus, tandis que Whistler lui-même serait le modèle du peintre Elstir. Il est arrivé à Paris, en effet, en 1855, où il étudie dans l’atelier du peintre Gleyre et fait la connaissance de Courbet, Fantin-Latour… S’il s’installe à Londres en 1860, il va faire le lien toute sa vie entre les États-Unis, la France et l’Angleterre, et c’est à Paris, au Salon des refusés de 1863, que sa Dame blanche, symphonie en blanc no 1 fait scandale… en même temps que le Déjeuner sur l’herbe, de Manet.

    Mais l’intérêt de cette exposition tient aussi à la singularité de ses paysages, tels Symphonie en gris et vert : l’océan, peint en 1866, et Variations en gris et vert de 1871. Utilisant l’huile diluée comme de l’aquarelle, Whistler semble vouloir échapper à la ­pesanteur d’une vraie représentation. Il sait comme tous les grands peintres que la peinture est le rêve du peintre.

    Expositionsmusée d'orsayPeinture
    Le Monde

    Le pactole de la discorde

    22 mars 202223 mars 2022ecosport

    La Ligue de Football Professionnel (LFP), jusqu’ici association loi 1901 agissant par délégation de la Fédération Française de Football, s’est vue dotée, en 2021, de la prérogative de créer une société commerciale pour la commercialisation et la gestion de ses droits d’exploitation audiovisuelle. En cédant jusqu’à 15 % du capital de cette société à un tiers, la LFP s’offre la possibilité de faire rentrer des liquidités dans les caisses (bien vides) du football français. Cette opportunité vient d’être saisie par la Ligue et le fonds CVC, lauréat du processus d’enchères, s’apprête ainsi à acquérir 13 % des parts de cette société commerciale contre 1,5 milliards d’euros.

    De l’argent frais aujourd’hui contre une dime sur les recettes demain

    Si ce montant valorise à 11,5 milliards d’euros le football professionnel français, il reste encore à déterminer quelle sera la contrepartie annuelle de cet apport d’argent frais. En Espagne, CVC a acquis 8,2 % de la Liga pour 1,994 milliards d’euros et obtiendra, en contrepartie, 11 % des droits audiovisuels de la ligue pendant 50 ans. C’est le revers de la médaille dans ce genre d’accord : l’argent frais immédiatement disponible est obtenu en contrepartie d’une dime sur les recettes futures…

    Un tiers du pactole pour le Paris Saint Germain ?

    L’autre élément d’incertitude est la clé de répartition de ces « liquidités miraculeuses » qui vont déferler sur le football français. La question est presque philosophique : faut-il répartir cet argent équitablement (ou même favoriser les petits clubs et rééquilibrer les forces en présence dans l’esprit d’une draft à l’américaine) ou faut-il allouer l’essentiel de la manne aux têtes d’affiche au prétexte qu’elles drainent les téléspectateurs et donc les droits audiovisuels ? De façon très concrète le Paris Saint Germain réclamerait 30 % du montant du pactole distribué, en conformité avec l’adage « on ne prête qu’aux riches ». Si l’on suivait cette logique, il reviendrait sans doute une quinzaine de pourcents à Marseille et Lyon, … et il ne reviendrait à chaque club de deuxième partie de tableau que 1 à 2 % de la somme totale.

    Des miettes pour le football des terroirs

    Si l’on tient compte de la nécessité de rembourser les sommes du Prêt Garanti par l’État, d’une aide accordée à la Fédération et de la constitution d’une réserve, ce ne seraient plus 1,5 milliards, mais seulement 1,1 milliards qui seraient distribués, et ce selon l’échéancier suivant : 40 % en 2022, 30 % en 2023 et 30 % en 2024. Autant dire que, sous l’hypothèse d’une clé de répartition très favorable aux gros clubs, Clermont, Brest ou Troyes ne peuvent guère espérer toucher plus de 5 à 8 millions d’euros cette année…

    Des locomotives et les ingrédients de la discorde

    Il n’est pas sûr que tous les clubs professionnels français « non européens » aient anticipé cette réalité un peu morose. Et, à juste titre, ils pourront objecter que, à l’heure de renflouer le football tricolore après le fiasco MediaPro et la crise sanitaire, il serait opportun d’œuvrer au rééquilibrage des forces en présence, à l’image de ce qui se passe au sein de la très populaire Premier League. Tel n’est pas le projet de Vincent Labrune, le président de la LFP, qui a indiqué, lors de son audition au Sénat le 8 décembre dernier, vouloir donner priorité à 4 ou 5 locomotives du football français pour bien figurer dans les compétitions européennes. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que le pactole de la société commerciale devienne rapidement le « pactole de la discorde ».

    Non classé
    L'Humanité

    Au Guggenheim de Bilbao, redécouvrir Dubuffet à l’infini

    Prescription culture

    Exposition Le peintre et plasticien français, connu pour son art brut, est mis à l’honneur avec une « ardente célébration » d’où émergent son amour de la matière et sa façon de la travailler.

    Pierre Barbancey

    Bilbao (Espagne), envoyé spécial.

    Jean Dubuffet se plaisait à le dire : « L’art doit toujours un peu faire rire et un peu faire peur. Tout mais pas ennuyer. » Une sorte de maxime qu’il s’est appliquée à lui-même, comme on peut le constater à l’occasion de la sobre mais intense rétrospective que lui consacre le musée Guggenheim de Bilbao. Un écrin toujours aussi attirant avec sa sculpturale structure de titane édifiée sur d’anciens docks abandonnés.

    Nous voici donc dans une « ardente célébration », concoctée par David Max Horowitz, commissaire de l’exposition et conservateur au Guggenheim de New York. D’emblée, nous sommes plongés dans l’univers de Dubuffet puisque le thème se réfère aux propos de l’artiste : « Je voudrais qu’on regarde mes ouvrages comme une entreprise de réhabilitation des valeurs décriées et… qu’on ne s’y trompe pas, comme une ardente célébration. » Pour illustrer la vitalité joyeuse et créative de l’artiste, Horowitz a puisé une centaine d’œuvres dans les vastes fonds du musée Guggenheinm de New York et de la collection Peggy Guggenheim de Venise. De ses premières créations dans les années 1940 à ses dernières séries en 1984, avec comme fil conducteur une célébration artistique libérée de toute contrainte et de toute prétention technique.

    Jean Dubuffet (1901-1985) commence à exposer ses peintures à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celles-ci contestent les valeurs esthétiques du moment. Une attitude caractérisée par le rejet des principes du décorum et de beauté classique. Seuls comptent l’ordinaire, l’inattendu. En corollaire, l’emploi de matériaux du quotidien et le choix de sujets banals. En parcourant l’exposition, on comprend mieux comment, pour rester fidèle à son idée première, il n’hésite pas à transformer les formes qu’il emploie. L’art peut être brut, la matière reste malléable. Comment ne pas rester hypnotisé devant cette Volonté de puissance, de janvier 1946, où la peinture à l’huile, les cailloux, le sable, le verre et une corde font de cette toile un monument ? La forme est disgracieuse et pourtant elle attire. Même sensation avec le Portrait du soldat Lucien Geominne (1950), qui, dans le cadre d’une série de portraits réalisés encore avec divers matériaux, explore ce qui serait laideur mais dont les distorsions laissent apparaître la beauté.

    Substance d’astre (1959), feuille d’aluminium et peinture à l’huile sur Masonite, révèle davantage le génie de Dubuffet. Ici, point de figure, mais le jeu de l’amour de la matière inattendue (l’aluminium) et du hasard (la trituration de la feuille qui va provoquer ces reliefs où va s’infiltrer la peinture). Il faut évoquer aussi le bonheur de l’Instant propice (1962) : la vibration provient non pas des formes humaines, visages-caricatures que l’on perçoit, mais des couleurs elles-mêmes. La considération esthétique est balayée par la sensation physique. Il faudrait dire encore ces rouge, bleu, blanc, que l’on retrouve dans Nunc Stans (1965), formes découpées dans le polyester et dans la mousse. Où comment redécouvrir Dubuffet à l’infini.

    www.guggenheim-bilbao.eusExpositionsPeinture
    Le Monde

    Soixantième anniversaire des accords d’Evian : Macron opte pour une commémoration apaisée

    Durant son quinquennat, le chef de l’Etat a fait de l’Algérie un axe fort de sa politique mémorielle. Lors de la cérémonie samedi à l’Elysée, il a évité le sujet de la colonisation.

    Chacun a ses souvenirs. Une couleur, une odeur, une douleur. Chacun a ses souffrances. Différentes, taiseuses, brûlantes. Chacun a son Algérie. Dans la tête, dans le cœur, dans le sang. « Vos histoires sont toutes incomparables. Elles sont toutes singulières. Elles sont toutes irréductibles », leur a lancé Emmanuel Macron. Samedi 19 mars, à 12 h 28, soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à plus de sept années de conflit entre la puissance coloniale et le Front de libération nationale (FLN), le président de la République a choisi de convier – et rassembler – à l’Elysée différents témoins qui portent en eux les blessures de la guerre d’Algérie.

    Il y a eu des rapatriés, des militaires, des appelés, des harkis, des familles de disparus, des indépendantistes ou des militants contre l’indépendance et des juifs d’Algérie. Ces mémoires ont accepté – certains ont refusé l’invitation comme l’ambassadeur d’Algérie – de se retrouver ensemble au cœur du palais de la République pour commémorer une date, loin de faire l’unanimité, mais « symbole de vies bouleversées par la guerre d’Algérie et ses conséquences de blessures vives et de fractures entre les acteurs d’un même drame », a résumé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.

    Avant de prendre la parole, le chef de l’Etat a tenu à les écouter en permettant à quatre d’entre eux de dire quelques mots. Jean-Pierre Louvel, un appelé du contingent, Lalia Ducos, une Algérienne indépendantiste, Messaoud Guerfi, un harki, et Marie-Rose Antoine, une pied-noir d’origine espagnole, ont raconté leur guerre d’Algérie devant le chef d’état-major Thierry Burkhard.

    « La matrice d’une grande partie de nos traumatismes »

    Le symbole est fort : quatre mémoires, parfois rivales, assises côte à côte, se succèdent. Les récits de quelques minutes se multiplient, se mélangent, se conjuguent aussi. L’émotion est là, l’Algérie aussi, bien présente dans la salle des fêtes de l’Elysée. On sent la nostalgie, le mal de ne plus y être pour certains et l’épreuve qu’a été ce conflit. « Je voulais rassembler aussi toutes ces mémoires et nous permettre d’avancer dans cette histoire et sa transmission pour nous-mêmes et pour notre avenir. Alors, pendant ces quelques années, j’ai tenu beaucoup de mains, je ne les lâcherai pas et j’ai un rêve : c’est qu’elles se tiennent les unes les autres », leur a répondu Emmanuel Macron.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : les pieds-rouges ou la solidarité internationaliste

    Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, quelques dizaines de milliers de militants français anticolonialistes affluent dans le pays pour « réparer les dégâts » de la guerre. S’ils ont « le cœur à gauche », la majorité d’entre eux n’ont aucune attache partisane.

    Longtemps, les pieds-rouges n’ont pas existé. Invisibles, inaudibles, absents des romans nationaux où ils n’avaient pas place. A l’inverse des pieds-noirs, dont l’exode spectaculaire a marqué les esprits et la culture française, l’arrivée de ces jeunes Européens dans l’Algérie indépendante est passée presque inaperçue. Pas d’Albert Camus ni d’Enrico Macias parmi eux. Hormis quelques figures de la lutte anticoloniale, comme celle du communiste Henri Alleg, auteur de La Question (Minuit, 1958), ou celle de la « porteuse de valises » Hélène Cuenat, évadée de la prison de la Petite Roquette, en février 1961, et que la presse française avait baptisée « la Tigresse », aucun de ces extravagants migrants, emplis de curiosité et d’espérance dans la révolution algérienne, soucieux de « réparer les dégâts » de la guerre et du colonialisme, n’est célèbre, ni même connu. Certains le deviendront plus tard, mais pour d’autres raisons, à l’instar d’un Gérard Chaliand ou d’une Marceline Loridan. En cet été 1962, l’« été Far West », selon le mot du médecin militant Michel Martini, personne ne les remarque.

    "La Question" d'Henri Alleg, histoire d'un manuscrit

    Le terme de pied-rouge a-t-il été inventé par l’écrivain Kateb Yacine, soucieux de célébrer l’« homme nouveau », version algérienne, ou par le journaliste Edmond Brua, raillant ces « bolcheviques » débarquant à Alger, à contre-courant des pieds-noirs, dans un pays dont ils ne savent rien ? Son origine demeure obscure. Drôle de nom, en tout cas, que celui de pied-rouge – drôles de gens surtout !

    Une tribu hétéroclite

    Pour commencer, ils ne sont pas nombreux : quelques dizaines de milliers, tout au plus, chacun jalousement attaché à son lien singulier avec l’Algérie. S’ils ont « le cœur à gauche », ces anticolonialistes sont rarement des têtes politiques, ni des militants chevronnés. Médecins, instituteurs, agronomes, étudiants, artistes ou journalistes, certains ont déserté l’armée française ou se sont insoumis, quelques-uns ont fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN), d’autres sont des syndicalistes ou des membres d’associations chrétiennes.

    Cette tribu hétéroclite compte en son sein des communistes et quelques trotskistes. Mais la majorité n’a aucune attache partisane. « La révolution, à l’époque, on ne pouvait pas la faire en France », expliquera Eugénie Dubreuil. Issue d’une famille modeste de province, la jeune femme est alors membre de la Fédération anarchiste. « La France, c’était Charonne, c’étaient les Algériens jetés à la Seine, ce pourrissement de la vie politique, cet étouffement ! Moi, j’avais envie de vivre, d’avancer. C’est surtout ça, je crois, qui m’a convaincue d’aller en Algérie. L’envie de vivre, oui ! Plus que la révolution. » Elle fera le saut en 1963, rejoignant son amoureux, Georges Chatain, reporter à l’hebdomadaire Révolution africaine, alors dirigé par l’avocat Jacques Vergès. Eugénie Dubreuil devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : Emmanuel Macron veut continuer à « apaiser » les mémoires de la guerre d’Algérie

    Lors de son discours, samedi, le chef de l’Etat a fait valoir que cette date, contestée par certains de ses opposants à la présidentielle, n’était « ni le début de la paix ni la fin de la guerre », mais « un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Il compte continuer sur la voie ouverte depuis cinq ans pour réconcilier les mémoires douloureuses de la guerre d’Algérie. « Il y aura immanquablement des moments d’énervement, mais nous y arriverons », a plaidé Emmanuel Macron samedi 19 mars, lors de son discours proclamé à l’Elysée, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire des accords d’Evian.

    Le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, a, en effet, affirmé qu’il entendait continuer à « tendre la main » aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début de son quinquennat n’ont pas permis d’améliorer durablement les relations avec Alger.

    Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel Macron

    Le 19 mars 1962, « un jalon » qui « ne peut être renié »

    M. Macron prenait la parole devant les 200 invités réunis lors d’une cérémonie, à laquelle n’assistait justement aucun représentant officiel algérien. Pour l’occasion, une centaine de lycéens et de collégiens étaient, en revanche, présents, ainsi que des témoins de toutes les mémoires du conflit : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.

    « Beaucoup me diront : vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. (…) Tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin ».

    Lors de son discours, il a souligné que cette date de commémoration du 19 mars, contestée par plusieurs porteurs de mémoire du conflit et certains de ses opposants à l’élection présidentielle, « ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre » mais « fut un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il est également revenu sur l’ensemble des gestes mémoriels qu’il a engagé depuis le début de son mandat en faveur de la reconnaissance des différentes mémoires du conflit, notamment sur les recommandations émises par le rapport de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la colonisation et de la guerre d’Algérie.

    Depuis 2018, le chef de l’Etat a ainsi reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et dans celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, durant la bataille d’Alger en 1957. Il a aussi reçu séparément des représentants des harkis et des pieds-noirs à l’Elysée, et qualifié d’« impardonnable pour la République » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, qui a eu lieu le 26 mars 1962.

    Vendredi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel entre les deux pays devait « inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance ». Mais les « hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription », a-t-il prévenu dans un message à l’occasion de cet anniversaire, célébré en Algérie comme une « fête de la Victoire ».

    Un dossier qui s’invite dans la campagne présidentielle

    A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ce dossier mémoriel s’est aussi imposé aux autres candidats. Depuis le Loiret, la candidate du RN, Marine Le Pen, a réaffirmé que, selon elle, « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie ». « Sous le mandat d’Emmanuel Macron, l’histoire n’est pas équilibrée. Tant qu’il reste comme seule politique de passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France, (…) on n’arrivera pas à cet équilibre », a-t-elle jugé.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    La candidate s’oppose au maintien de la date du 19 mars 1962 pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, tout comme Valérie Pécresse, prétendante à l’Elysée des Républicains. Cette dernière s’est engagée, vendredi, à trouver « une autre date » de commémoration, car « 80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d’Evian », a-t-elle déclaré. Eric Zemmour a revendiqué vouloir établir une relation avec l’Algérie « dans le respect mais sans repentance » et promis de mettre fin aux « accords migratoires » convenus avec le pays en 1968, dans une tribune publiée dans Le Figaro.

    Anne Hidalgo, candidate du PS, tenait, en sa qualité d’édile de Paris, la tête de la cérémonie d’hommage de la capitale à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, au cimetière du Père-Lachaise.

    Le candidat communiste Fabien Roussel a, lui, commémoré cette date dans un message vidéo. « Soixante ans plus tard, nous n’oublions pas ce jour si important pour la paix et tous les efforts qu’il a fallu déployer pour qu’il arrive », déclare-t-il. Le prétendant à l’Elysée du PCF plaide pour que « s’instaure une ère nouvelle », « de confiance », entre les deux pays et « que la vérité soit totalement faite sur les crimes du colonialisme ».

    « Parti d’Algérie en juillet 1962, mon grand-père, Marcel, savait qu’en France rien ni personne ne les attendait »

    Le Monde avec AFP

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    Le Figaro

    Armes, sanctions, Europe : ce qu'il faut retenir de l'intervention de Zelensky devant le Parlement français

    Presque un mois après le début de la guerre, le chef de l'État ukrainien s'est adressé aux députés et sénateurs pour rendre hommage aux victimes, demander des armes et un soutien économique effectif des entreprises françaises.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé ce mercredi 23 mars au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité» et à adhérer à terme à l'Union européenne.

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    Références historiques

    Introduit par un hommage du président du Sénat Gérard Larcher, le président ukrainien a commencé par inviter les parlementaires à observer une minute de silence, en hommage aux civils tués de Marioupol. La décrivant comme «une ville paisible du sud de l'Ukraine prise dans un siège brutal comme au Moyen-Âge», il a rappelé les différents bombardements de l'hôpital psychiatrique et de la maternité. Volodymyr Zelensky a ensuite fait référence à l'histoire, par une comparaison entre Marioupol et les «ruines de Verdun» : «Les Russes détruisent tout, brûlent tout. Ils ont apporté la terreur sur le sol ukrainien.»

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    Confiance dans le leadership français

    Le chef d'État ukrainien a félicité Emmanuel Macron, et loué la devise «liberté, égalité, fraternité», dont il considère qu'elle assoit le leadership français. «Vous pouvez faire en sorte que la Russie cherche la paix face à une guerre contre la fraternité, la liberté, l'égalité, tout ce qui a rendu une Europe unie», a-t-il poursuivi. «Nous attendons de la France, de votre leadership (...), que vous aidiez à restaurer l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a-t-il affirmé.

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    Appel aux entreprises et demande d'armes

    Volodymyr Zelensky a également exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin. «Elles doivent arrêter de financer les meurtres d'enfants et de femmes, les viols. Les valeurs valent plus que les bénéfices», insiste-t-il. Dans le même temps, il a réclamé plus d'armes de la part des pays européens et de nouvelles sanctions contre Moscou, estimant qu'il fallait faire pression avec une Europe unie «pour forcer la Russie à faire la paix».

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    Échec de l'UE depuis 80 ans

    «L'Europe, depuis 80 ans, n'a pas vu ce qui se passe en Ukraine», a également déploré le président ukrainien, avant de rappeler la participation de la France, aux côtés de la Russie, de l'Ukraine et de l'Allemagne, au format Normandie, censé mettre en œuvre les accords de Minsk dans les enclaves séparatistes du Donbass. Ces négociations ont été «une bouffée d'air frais» et une «lueur d'espoir», a-t-il dit. «Mais le 24 février», jour de l'invasion russe, a «barré tous ces efforts» et le «concept même du mot dialogue» entre Union européenne et la Russie, a-t-il déploré.

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    Le président ukrainien s'exprimera de la même manière par visioconférence jeudi devant le parlement suédois, un mois après le début de l'invasion russe de son pays, puis aux députés danois la semaine prochaine. Il s'est déjà exprimé devant les parlementaires américains, allemands, britanniques ou japonais.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : une indépendance assombrie par l’« été de la discorde »

    En juillet et août 1962, la course au pouvoir déchire dans des combats meurtriers le mouvement nationaliste algérien.

    « Sebaâ snine barakat ! » (« sept ans ça suffit ! »). Les 29 et 30 août 1962, les Algériens descendent dans les rues du pays. Dans la journée du 29, de violents affrontements ont opposé, entre elles, des unités qui se revendiquent de l’Armée de libération nationale (ALN) à Alger et dans le centre du pays. L’insécurité s’installe dans la capitale. La guerre civile guette. Martyrisée après huit années de guerre, la population est à bout.

    Ces jours sanglants sont l’aboutissement de dissensions que connut le Front de libération nationale (FLN) au cours de la guerre et qu’il ne parvint jamais à surmonter, sans projet politique homogène – au-delà de la libération du pays – et écartelé entre plusieurs centres de décision : une direction basée à l’extérieur du pays ; des régions militaires autonomes (wilayas) en Algérie. Son objectif ultime atteint, l’indépendance, un autre conflit débute : celui de la course au pouvoir entre la poignée d’hommes qui, en 1954, se sont lancés dans le pari fou d’affronter militairement la puissance coloniale après plus de cent vingt ans d’occupation.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Trois mois plus tôt, en mars 1962, alors que le cessez-le-feu issu des accords d’Evian entre en vigueur, les maquis de l’intérieur sortent exténués de la guerre. Leurs effectifs ont été décimés. Un quart seulement des combattants qui ont rejoint l’ALN entre 1954 et 1962 a survécu. « Ceux qui ont traversé la guerre étaient des survivants », racontera plus tard le commandant Azzeddine, l’un des cadres de la wilaya IV (centre du pays) qui, de retour dans les maquis au début de l’année 1962 après un exil en Tunisie, est marqué par l’ampleur des pertes subies dans le djebel. « Mais mon Dieu, ils sont donc tous morts ? […]. Nos maquis se sont affaiblis, je n’ai jusqu’à présent croisé que des embryons de sections disséminés dans la nature », écrira-t-il dans ses mémoires.

    Une rancœur tenace

    L’ALN ne comptait plus alors qu’à peine 10 000 hommes en armes après sept ans de combats dans des conditions épouvantables. La « bataille d’Alger », en 1957, a porté au cœur de la capitale la sale guerre et la répression à son paroxysme, avec des milliers de morts et de disparus. L’organisation indépendantiste y a perdu des cadres politiques ou intellectuels de premier rang, tels que Larbi Ben M’hidi.

    Les chefs politiques survivants sont contraints à l’exil. C’est le début de la coupure entre la direction du FLN – « l’Extérieur » – et une Algérie combattante isolée par la construction de barrages électrifiés aux frontières et coupée de renforts et d’armes. Beaucoup de partisans, ayant le sentiment d’avoir été abandonnés, nourriront une rancœur tenace à l’égard de « ceux des frontières ».

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    L'Humanité

    Le dernier Michel Deguy, ou la métamorphose du tombeau

    Prescription culture

    Poésie Dans son ultime recueil, le philosophe récemment disparu écrit face à la fin qui vient.

    Alain Nicolas

    « Commaison » : le mot n’existe plus dans aucun dictionnaire. Le verbe « commer », qu’on trouve chez Montaigne, existait au XVIIe siècle dans le sens de « comparer », dire qu’une chose est « comme » une autre, « faire comparaison ». Michel Deguy, en forgeant le néologisme qui donne le titre de son dernier recueil, affirme une double fonction de la poésie : faire apparaître le semblable dans le dissemblable, créer pour cette opération un mot. Comme si Comme ça fut ainsi le titre d’un important recueil de ses textes de 1980 à 2007 (1), Comparaison fait raison celui d’un des poèmes rassemblés dans la Commaison.

    Comparer, chez Michel Deguy, n’est pas prendre acte d’une similitude, mais faire agir le pouvoir de « métamorphose » de la poésie.

    « Le poème commue/La peine en roseau/La pudeur en laurier/Le meurtre en perdrix », dit-il, rappelant Ovide.

    La Commaison, dernier recueil publié par Michel Deguy, qui vient de disparaître, médite sur la poésie au soir de la vie. On passe parmi des tombeaux de poètes, ceux de Jacques Dupin, Robert Davreu, Abdelwahab Meddeb, celui, poignant, dédié à Jacqueline Risset, « Dame de Près dans l’éloignement », et le « tombeau ouvert » des victimes de la Shoah par balles. Pour Yves Bonnefoy, le poème se fait plus pensif encore, véritable essai poétique et philosophique où la puissance analytique et créatrice de l’auteur se déploie. Sans cependant couper les ponts avec le monde et la poésie des temps passés, comme dans cette Ballade des mourants qui commence par : « Frères migrants qui avec nous vivez »…

    Deguy fait suivre ce poème d’une réflexion sur la poésie comme « translation », aux deux sens, français et anglais, du terme. Il l’illustre en exposant sa conception de l’« emprunt » à un « grand poème modèle », en l’occurrence Ballade des pendus, de Villon. Sa poésie oscille entre la hauteur de vue philosophique et un tragique personnel retenu. Si la question de la fin donne son éclairage à tout le livre, ses derniers poèmes en proposent une vision de face. Tombeau pour un tombeau, à la toute fin du livre, convoque la figure du genre illustré par Mallarmé pour dire ce qui se passe « quand la vie et le corps se dépiautent ». Entrer chez Michel Deguy est alors prendre conscience que l’élévation de la pensée peut s’allier à une grande simplicité et une poésie accueillante. La Commaison se lit aussi « comme maison. »

    LittératurepoésiePhilosophieovide
    Le Figaro

    À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

    Envoyée spéciale à Lviv

    Comme une grande partie du reste de l’Ukraine, le 24 février, Inna s’est réveillée avec le bruit des bombes. Mais pour cette jeune femme d’une vingtaine d’années, les Russes sont arrivés plus vite que prévu dans sa ville. Dès le 1er mars, les chars entrent à Starobilsk, 16.000 habitants, à mi-chemin entre la Russie et la ligne de front. «Pendant trente minutes, dans ma rue, les colonnes ne s’arrêtaient pas d’avancer», déplore Inna par téléphone au Figaro malgré l’absence de réseau pour la plupart des opérateurs.

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    Des chars, des blindés, des tanks, des hommes armés: tout l’équipement et les troupes, accumulées depuis des mois à la frontière y ont défilé. «Jusqu’à la dernière minute, on n’y croyait pas, et quand on a voulu fuir c’était trop tard», regrette Inna, qui a tenté dès le début de convaincre ses parents et sa grand-mère de partir. Car les Russes ont mis en place des check-points aux abords de la ville pour contrôler les entrées et les sorties. Une impression de déjà-vu, pour la jeune femme, dont le prénom a été changé pour des raisons de sécurité. En 2014, des insurgés prorusses soutenus par Moscou prennent Louhansk, la capitale régionale, l’obligeant à fuir vers Starobilsk après quelques semaines.

    Manifestation improvisée

    À Starobilsk, l’histoire se répète. En 2014, les insurgés prorusses avaient tenté de prendre la ville, mettant même brièvement leur drapeau sur les bâtiments administratifs, avant d’être chassés par l’armée ukrainienne. Comme à l’époque, début mars, quelques retraités «qui passent leurs journées devant la télé russe», sont venus leur apporter du bortsch. Cette fois, des dizaines de personnes ont marché contre les chars russes. Le 2 mars, une manifestation improvisée sur le chemin des colonnes a été organisée, selon plusieurs témoignages concordants. Elena - son prénom a été changé -, une autre habitante jointe par téléphone, n’était pas sortie en 2014. Mais cette fois, après un crochet par le monastère pour prier, elle a rejoint une première manifestation. Dans une vidéo qu’elle a transmise au Figaro, plusieurs dizaines d’habitants de Starobilsk, des drapeaux bleu et jaune et parfois européens sur le dos, chantent l’hymne ukrainien face à des tanks russes. La voix saccadée, elle prie, elle pleure, elle appelle les Russes à rentrer chez eux.

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    «Je ne pensais pas que la Russie tuerait nos amis, notre famille, détruirait tout d’un seul coup, raconte-t-elle par téléphone sans pouvoir arrêter ses sanglots. Je suis moi-même russe, mais je les déteste maintenant.» En face des manifestants, des soldats russes, confus, apparaissant sur la vidéo, continuent d’avancer avec hésitation. Ces derniers pensaient être accueillis avec des fleurs, ils se retrouvent à se faire insulter dans la langue de Pouchkine. Finalement, ils tireront en l’air, et les manifestants reculeront pour ne pas être écrasés. Comme en 2014, les Russes s’appuient sur des habitants locaux et des groupes de séparatistes venus de Louhansk que l’on reconnaît à leur équipement, précisent plusieurs habitants de la ville. D’un côté l’armée russe est équipée, avec des véhicules flanqués du Z, de l’autre des jeunes hommes avec des vêtements miteux. Depuis le début de l’occupation de la ville, ils frappent à toutes les portes à la recherche des membres de l’armée ukrainienne, puis des manifestants.

    Reprise en main des programmes scolaires

    Les forces russes et séparatistes ont également souhaité rencontrer la maire de la ville, Yana Litvinova, le 6 mars. Cette dernière a immédiatement appelé les habitants de la ville à la rejoindre. Une deuxième manifestation est née spontanément, lors de laquelle le drapeau séparatiste a été brûlé et remplacé par celui de l’Ukraine, devant une foule de plusieurs dizaines de personnes. Beaucoup d’habitants de la ville, notamment ceux occupant des postes administratifs, ont préféré démissionner plutôt que d’être contraints à collaborer avec l’occupant russe. Si elle a refusé de collaborer, en sous-main, la maire de Starobilsk continue de travailler et d’informer ses administrés sur des réseaux sociaux privés. L’édile s’occupe notamment avec des volontaires d’aider et de loger les réfugiés d’autres villes bombardées encore contrôlées par les Ukrainiens avant le 24 février et aujourd’hui réduite en cendres.

    Je ne pensais pas que la Russie tuerait nos amis, notre famille, détruirait tout d’un seul coup. Je suis moi-même russe, mais je les déteste maintenant

    Les forces russes ont également mis en place un camp pour accueillir les déplacés du Donbass aux abords de la ville. «Des tentes pour des réfugiés qu’ils bombardent eux-mêmes», ironise Inna. Dans cette région d’Ukraine, fortifiée et creusée de tranchées depuis 2015, l’avancée russe reste minime par rapport à d’autres fronts. Starobilsk, coupée du reste de l’Ukraine, commence à souffrir de pénuries, notamment de médicaments. Les systèmes bancaires ne fonctionnent plus et il est devenu quasiment impossible de se procurer de l’argent liquide. Malgré l’occupation, les institutions scolaires devraient rouvrir. Mais le programme a changé. Les cours de littérature et d’histoire ukrainienne ont été remplacés par ceux sur la Russie. Dans le reste du pays, les établissements scolaires restent fermés.

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    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    L’Algérie est partout aujourd’hui

    Tribune. Ce n’est plus mon histoire, mais c’est encore la mienne. Pour moi, le 19 mars sonne de façon paradoxale. Je n’étais pas né et pourtant, chaque année, je ressens le besoin de penser à ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Sans doute parce que mon père est né un 18 mars et qu’il y a comme une continuité entre les deux événements : l’histoire de mon père et l’histoire de son pays, qui est aussi le mien. Pour moi, les deux sont liés et leur lien relève de l’évidence. Or, ça ne l’est plus, ou ça ne l’a même jamais été pour beaucoup d’autres, comme moi Français d’origine algérienne.

    Chez nombre de « jeunes », enfants ou petits-enfants de l’immigration algérienne, la distance qui sépare la représentation exaltée, fantasmée, du pays d’origine de leur connaissance réelle de sa culture et de son histoire, est souvent considérable.

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il y a beaucoup de raisons à cela, mais reconnaissons-le : en France, pour de nombreux enfants issus de l’immigration algérienne, le 19 mars 1962 ne signifie plus grand-chose. A peine est-ce un bruit sourd qui remonte chaque année à la surface, un grondement que l’on entend de loin et auquel, après avoir tendu l’oreille un instant, on ne prête plus attention.

    Cela interroge : comment un événement aussi central dans notre histoire récente que la fin de la guerre d’Algérie, mais aussi au sein de nos familles, a-t-il pu ainsi passer à la trappe de nos mémoires ?

    Il me semble d’abord que, malgré la mobilisation de nombreuses associations et personnalités engagées, malgré le travail considérable des historiens, nous sommes encore en France, en 2022, les victimes collectives et collatérales de ce que Benjamin Stora appela en 1991, dans un livre qui fit date, La gangrène et l’oubli.

    Trente ans après, au fond, très peu de choses ont changé. Le 19 mars – en réalité l’ensemble de la guerre d’Algérie et plus encore la colonisation de ce pays par la France – demeure pour nombre de jeunes Français d’origine algérienne un phénomène évanescent et parfois même davantage : un trou noir, un vaste silence.

    Certains pourraient s’en réjouir, considérant que c’est là le symptôme d’un processus d’assimilation en cours qui gomme les aspérités identitaires et broie les questionnements existentiels. Plus la mémoire s’estompe, plus l’identité s’éclaire, en quelque sorte. Ce que l’on observe va néanmoins à rebours de ce raisonnement.

    De façon là aussi paradoxale, l’Algérie est partout aujourd’hui. Elle écume aux lèvres des nostalgiques de l’empire, ou de ceux, peut-être encore plus nombreux en ces temps de campagne électorale, qui s’efforcent de les imiter, espérant glaner ici ou là quelques voix de plus à l’appui de leur sombre dessein. Elle se dresse, fière et rageuse, à travers les drapeaux que de jeunes Français d’origine algérienne arborent lors de compétitions sportives et, même disons-le franchement, pour un oui ou pour un non.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »

    Pour l’historienne Malika Rahal, l’accession du pays à l’indépendance, en juillet 1962, a mêlé l’effervescence festive à l’apparition de failles au sein de la société algérienne.

    Malika Rahal est historienne chargée de recherche au CNRS, directrice de l’Institut de l’histoire du temps présent. Autrice d’une biographie d’Ali Boumendjel, avocat proche du Front de libération nationale (FLN) assassiné en 1957 (Belles Lettres, 2011 ; réédition poche La Découverte, 2022), elle vient de publier Algérie 1962, une histoire populaire (La Découverte, 496 p., 25 euros), une radioscopie de la société algérienne au moment du grand bouleversement de l’accession à l’indépendance.

    Vous écrivez que l’année 1962 a fait l’objet en Algérie d’un « récit de la déploration ». Qu’entendez-vous par là ?

    En Algérie, certains y voient le mauvais départ de l’Algérie indépendante. L’année 1962 fournit une explication commode de tous les malheurs qu’on a pu connaître après, de ce qui ne va pas dans le présent. Je dis « malheur » entre guillemets, parce que c’est le sens de ce récit-là que de rattacher au mauvais départ de 1962 toutes les difficultés politiques ou le blocage démocratique qui suivront.

    Et ce « mauvais départ », ce serait l’été de la discorde, c’est-à-dire les conflits internes au mouvement nationaliste tout juste vainqueur ?

    Le mauvais départ serait en effet la crise interne au Front de libération nationale durant l’été 1962. Celle-ci oppose, en gros, le gouvernement provisoire de la République algérienne à l’armée des frontières (branches de l’Armée de libération nationale en Tunisie et au Maroc) qui, associée à Ahmed Ben Bella, le premier président de la République algérienne, en sort vainqueur. Le conflit est assez dur, il y a des morts. Il est traumatisant pour les gens qui y assistent, parce que des Algériens se battent contre des Algériens. Il en est resté le souvenir d’une grande déception. Dans le récit qui va se construire, l’épisode devient l’origine mythologique des déconvenues ultérieures. La révolution serait mal partie.

    Mais avant d’en arriver à cette discorde, il y a la flambée de violence qui accompagne les accords d’Evian et le départ des Français d’Algérie. Vous soulignez en particulier le poids de la rumeur, notamment celle du sang volé…

    C’est un des paradoxes de l’année 1962. Au moment où la guerre se termine, on assiste à des paroxysmes de violence. En réalité, ce n’est pas si paradoxal quand on connaît les autres sorties de guerre. On a toutefois ici des mécanismes particuliers parce que coïncident fin de guerre et fin d’empire. Ce qui m’a vraiment fascinée en étudiant cette période, c’est le degré de violence produit par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et le soutien populaire qu’elle a reçu pendant quelques mois de la part des Français d’Algérie. Une des explications est le désespoir, tout simplement, de ces Français d’Algérie dont le monde va disparaître.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : paradoxe, l’indépendance algérienne a amplifié l’émigration vers la France

    Les accords, signés le 18 mars 1962, pérennisent le principe de la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Mais ni le départ forcé des pieds-noirs ni l’exode massif des Algériens après l’indépendance n’avaient été anticipés.

    Pourquoi des centaines de milliers d’Algériens partisans voire militants de l’indépendance de leur pays ont-ils émigré vers la terre de leur ancien colonisateur ? Pourquoi ce flux a-t-il redoublé sitôt l’émancipation de l’Algérie actée par les accords d’Evian, le 19 mars 1962 ? Cette réalité inscrite dans les chiffres – 70 000 arrivées d’Algériens par semaine en France au dernier trimestre de 1962 ; 350 000 Algériens en France en 1962, 820 000 vingt ans plus tard – est l’un des grands non-dits franco-algériens. Un mouvement massif que l’on a préféré oublier à Alger comme à Paris.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Côté algérien parce qu’il reflète le chaos de l’après-indépendance et l’ambiguïté des relations avec la France. Côté français parce qu’il n’avait nullement été anticipé ni souhaité. Des deux côtés parce que le pernicieux « mythe du retour » a longtemps été entretenu et que l’afflux de travailleurs algériens dans l’ancienne métropole correspondait en réalité à un intérêt convergent : soupape à chômeurs et transfert de devises pour Alger ; main-d’œuvre bon marché et docile pour le patronat français au cœur des « trente glorieuses ».

    Attentisme des émigrés algériens

    Presque par raccroc, les accords d’Evian pérennisent le principe qui va se révéler ensuite crucial et controversé : la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Ce droit, acquis seulement depuis 1947 pour les musulmans d’Algérie, va s’appliquer après 1962 aux ressortissants de l’Etat nouvellement indépendant. « Sauf décision de justice, tout Algérien muni d’une carte d’identité est libre de circuler entre l’Algérie et la France », stipulent les accords. Combiné à la disposition prévoyant que « les ressortissants algériens résidant en France, et notamment les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l’exception des droits politiques », le texte paraphé en 1962 instaure au bénéfice des Algériens le droit d’entrer et de s’établir librement en France. Symétriquement, les accords garantissent le droit des Français installés en Algérie d’aller et venir à leur guise entre les deux pays.

    Les 60 ans des accords d’Evian : l’exode des pieds-noirs, un arrachement douloureux

    Mais tandis que le départ dramatique des pieds-noirs rendra cette dernière disposition sans objet pour eux, la libre circulation accordée aux Algériens facilitera l’immigration vers la France sans que cette conséquence ait été prévue. « Les négociateurs d’Evian pensaient que les travailleurs algériens quitteraient les usines françaises pour rentrer en Algérie et que les Français d’Algérie resteraient, analyse l’historien Benjamin Stora. Ils se sont trompés sur ces deux aspects centraux. »

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    Le Monde

    Le Nigeria au bord du black-out à cause de la hausse du prix des carburants

    Alors que le réseau national électrique est à bout de souffle, population et entreprises dépendent largement des générateurs à essence pour vivre et travailler.

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    Accoudé contre son 4X4, le front humide, Stephen peste contre la chaleur de midi et l’attente interminable pour récupérer les bidons de gazole qui serviront à alimenter le générateur de la société pour laquelle il travaille, à Lagos. Des jeunes du quartier font la queue à sa place dans une station-service toute proche. « C’est devenu beaucoup trop cher de se faire livrer par camion certains jours, alors il faut que je fasse le déplacement moi-même, avec mes jerricanes », explique le chauffeur.

    Le prix du gazole, qui avoisine habituellement 225 nairas le litre (0,50 euro) au Nigeria, a doublé puis triplé, jusqu’à frôler les 800 nairas le 18 mars. Une conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui a fait s’envoler les cours du brut sur les marchés mondiaux.

    La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

    « Nous avons éteint notre générateur au diesel en début de semaine, car cela nous coûtait vraiment trop cher », se désole Henry, le comptable de Solar Kitchen, une cantine proprette nichée dans une petite rue du quartier d’Ikoyi. Il pointe du doigt l’imposante machine, installée juste à côté de la porte d’entrée : « Nous sommes passés en urgence sur un générateur à essence, moins coûteux mais aussi moins puissant. Donc nous ne pouvons plus alimenter tous nos appareils électriques, notamment les climatiseurs et certains frigos. »

    Bien qu’il soit le premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigeria doit importer la quasi-totalité de son carburant, car aucune de ses quatre raffineries n’est opérationnelle. Une situation paradoxale, qui expose le consommateur aux fluctuations du marché. Pour éviter une flambée des prix à la pompe, le gouvernement nigérian subventionne massivement l’essence, dont le prix est fixé à 165 nairas. Mais, ces derniers temps, les stations-service peinent à satisfaire la demande.

    Gabegie

    En février, une grave pénurie de carburant a fait grimper les prix jusqu’à 1 euro le litre d’essence sur le marché parallèle. Comme souvent, ce sont des problèmes de gestion qui expliquent cette gabegie : en début de mois, la compagnie nationale pétrolière – la NNPC – a annoncé que 100 millions de litres d’essence frelatée avaient été importés par erreur et devaient être retirés du marché. Les autorités ont également évoqué un retard des cargos transportant le pétrole raffiné à cause de la guerre en Ukraine.

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    L'Humanité

    Vie et mort de Valerie Solanas, icône du féminisme radical

    Prescription culture

    THÉÂTRE En adaptant la Faculté des rêves, de l’autrice suédoise Sara Stridsberg, Christophe Rauck ravive l’histoire de celle qui avait osé tirer sur Andy Warhol.

    Marie-José Sirach

    Que reste-t-il des écrits, de la pensée de Valerie Solanas ? Peu au regard de toutes les pages qu’elle a noircies, fébrilement, mais que sa mère a brûlées à sa mort. Beaucoup, si l’on se réfère au Scum Manifesto, pamphlet d’une virulence salutaire, une mise à mort dans un même mouvement du système patriarcal et capitaliste. Écrit en 1967, le Scum Manifesto appelait les femmes à « renverser le gouvernement, éliminer le système de l’argent et éliminer le sexe masculin ». Un an après, Solanas se rend à la Factory et tire sur Andy Warhol. Condamnée, internée, elle finira sa vie seule et miséreuse.

    Adaptée du roman de Sara Stridsberg, la mise en scène de la Faculté des rêves par Christophe Rauck retrace avec liberté et audace le récit kaléidoscopique, découpé en cinq séquences non chronologiques, qui embrasse et embrase l’itinéraire de Valerie Solanas. Enfance chaotique, guerre du Vietnam, la Factory, le procès, les hôpitaux psychiatriques, l’hôtel minable de San Francisco où elle finira ses jours…

    Femme blessée, meurtrie, flétrie, violée, Solanas témoignera­ tout au long de sa vie d’une rage de vivre, d’une colère intacte qui ont nourri et aiguisé sa réflexion. Sur un plateau-miroir où se reflètent les corps, un écran diffuse par intermittence des images d’une Amérique enfiévrée où la contestation croise le fer avec les ligues de bonne vertu, ­puritaines, blanches, ­racistes et homophobes.

     

    Hallucinations visionnaires et éclairs de lucidité

    Le récit de Solanas est porté par une Cécile Garcia-Fogel incan­descente, dont le jeu félin subjugue, aimante, fascine. Si on la suit à la trace, on ne perd pas de vue ses partenaires. Claire Catherine, Mélanie Menu, Marie-Armelle Deguy, David Houri, Pierre-Henri Puente sont au diapason d’une partition dodé­caphonique où chaque mot, chaque silence et chaque geste ont leur importance. Jeux de miroirs, jeux de lumières, chassés-croisés d’images relient avec fluidité chaque fil d’un récit qui ne va cesser de bifurquer, en roue libre. On mesure la solitude de Solanas, l’incompréhension et les malentendus dans lesquels elle s’est piégée, prisonnière de ses hallucinations visionnaires et de ses éclairs de lucidité.

    Ses confessions dérangent, bousculent, nous obligent à sortir de notre torpeur. Solanas exécrait les associations féministes, qu’elle qualifiait de « salon de thé de la désobéissance civile ». Le mouvement féministe d’alors a eu du mal à s’emparer de ses écrits, qui étaient tombés dans l’oubli. Jusqu’à leur résurrection, il y a quelques années. Le roman de Sara Stridsberg paraît en 2009. En 2013, Mirabelle Rousseau et Sarah Chaumette avaient présenté au Festival d’Avignon Scum Rodeo, comme un signe précurseur de la vague féministe actuelle.

    Théâtreamandiers de nanterre
    Le Figaro

    Football : la Russie parmi les quatre candidats à l'organisation de l'Euro en 2028 et 2032

    EN COURS : Mis à jour le 23 mars 2022 à 18:52

    La Russie, mise au ban du sport mondial après l'invasion de l'Ukraine, est candidate à l'organisation de l'Euro de football en 2028 et 2032, aux côtés de la Turquie, l'alliance Royaume-Uni/Irlande et l'Italie, a annoncé l'UEFA.

    «La désignation du pays hôte» des deux compétitions «aura lieu en septembre 2023», a précisé l'instance européenne. Russie et Turquie sont intéressées par l'accueil de n'importe laquelle des deux éditions, alors que le Royaume-Uni et l'Irlande visent l'Euro-2028 et l'Italie l'Euro-2032.

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    Leroy Merlin dit maintenir son activité en Russie

    Adeo, la holding de Leroy Merlin à qui le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé mercredi, parmi d'autres entreprises, de quitter la Russie, a répondu qu'une fermeture serait considérée comme une «faillite préméditée», «ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie».

    Dans une déclaration à l'AFP, Adeo assure en revanche avoir «décidé au début du conflit de suspendre les nouveaux investissements» en Russie. Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant le Parlement français les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, citant également Renault et Auchan, enseigne détenue comme Leroy Merlin par la famille Mulliez.

    » LIRE AUSSI - Le destin churchillien de Volodymyr Zelensky

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    Le Royaume Uni demande à Youtube de supprimer des vidéos trafiquées par la Russie

    Le ministère britannique de la Défense (MoD) a demandé mercredi à YouTube de supprimer de sa plate-forme en ligne les vidéos d'un canular du ministre de la Défense Ben Wallace, qui, selon eux, avait été trafiqué par l'État russe.

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    Wallace a ordonné la semaine dernière une enquête après qu'un imposteur prétendant être le premier ministre ukrainien ait pu le contacter. Wallace a déclaré qu'il avait mis fin à l'appel de 10 minutes lorsqu'il s'est méfié des questions «trompeuses» qui lui étaient posées.

    Plusieurs vidéos sont apparues en ligne, montrant Ben Wallace parlant de l'arrière d'un véhicule en mouvement alors qu'il est interrogé sur une série de questions, notamment les armes nucléaires et l'OTAN.

    «Nous appelons YouTube à nous aider à soutenir l'Ukraine en supprimant des vidéos trafiquées par l'État russe et diffusées pour tenter de saper le moral d'un peuple qui lutte pour sa liberté», a déclaré le ministère de la Défense sur Twitter.

    Exiger le paiement du gaz russe en roubles est une «rupture de contrat», dénonce Berlin

    L'Allemagne a critiqué mercredi une «rupture de contrat» après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine que Moscou n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros en échange de ses livraisons de gaz à l'Union européenne.

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    Cette exigence «constitue une rupture de contrat», a déclaré le ministre de l'Économie Robert Habeck lors d'une conférence de presse à Berlin. «Nous allons maintenant discuter avec nos partenaires européens de la manière de répondre à cette demande», a-t-il ajouté.

    Sean Penn soutient les réfugiés ukrainiens en Pologne

    L'acteur et réalisateur américain Sean Penn a signé mercredi à Cracovie un accord avec la municipalité de l'ancienne capitale royale portant sur l'aide de sa fondation CORE aux réfugiés ukrainiens.

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    L'organisation dirigée par l'acteur transmettra à la mairie son savoir-faire pratique acquis lors d'actions similaires et ouvrira un bureau sur place, a rapporté l'agence polonaise PAP.

    Son programme prévoit des activités d'éducation, l'organisation d'ateliers et le financement de travaux de rénovation de locaux inoccupés pour y accueillir une cinquantaine de réfugiés. Sean Penn se trouvait à Kiev fin février, au moment du déclenchement de l'invasion russe, pour tourner un documentaire sur la situation en Ukraine, selon des informations publiées par la présidence ukrainienne dans les médias sociaux.

    La Suède va envoyer 5000 armes antichar de plus

    La Suède va envoyer 5000 armes antichar supplémentaires à l'Ukraine pour la soutenir face à l'invasion russe, a annoncé le gouvernement mercredi.

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    Le pays scandinave, qui avait rompu pour Kiev avec sa doctrine lui interdisant d'exporter des armes vers un pays en guerre pour la première fois depuis 1939, va expédier une nouvelle cargaison d'armes. L'annonce intervient à la veille d'un discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Parlement suédois, jeudi.

    «La Suède va doubler sa contribution aux forces armées avec 5000 armes anti-tank et du matériel de déminage», a déclaré sur Twitter la ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde, saluant «une nouvelle décision historique».

    Six travailleurs médicaux tués depuis le début de l’invasion russe

    Le ministre de la Santé ukrainien Viktor Liashko, a écrit sur Facebook que les troupes russes ont tiré sur «58 ambulances, tuant six travailleurs médicaux, depuis le début du conflit.»

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    Kiev utilise la reconnaissance faciale pour révéler aux Russes l'ampleur de leurs pertes

    L'Ukraine a décidé de se doter d'«un système d'appels automatiques vers la Russie» utilisant la reconnaissance faciale pour révéler aux Russes l'ampleur de leurs pertes militaires, a annoncé mercredi le vice-premier ministre ukrainien.

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    «Aujourd'hui, nous utilisons l'intelligence artificielle pour chercher sur les réseaux sociaux des profils de soldats russes sur la base des (images) de leurs corps, afin de signaler leur mort à des amis et à des proches», a expliqué Mykhaïlo Fedorov sur Twitter.

    «On met en place un système d'appels automatiques vers la Russie pour dire la vérité sur les assassins russes», a-t-il ajouté, avant de lâcher: «Nous avons commencé à faire des choses que nous ne pouvions même pas imaginer il y a un mois».

    Embargo sur le pétrole russe poserait un «réel problème» pour le gazole, selon Pompili

    Un éventuel embargo européen sur le pétrole russe poserait un «réel problème» pour le gazole, dont l'Europe est une grande consommatrice, a mis en garde mercredi la ministre française de la Transition énergétique.

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    «Nous avons en Europe et en France à faire face à ce besoin de diesel, qui risque de se faire de plus en plus crucial si des décisions sont prises dans les jours ou les semaines à venir», a déclaré Barbara Pompili, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.

    L'Union européenne réfléchit à un embargo sur le pétrole russe, une possibilité qui devrait être évoquée lors des sommets de l'UE, de l'Otan et du G7 ces prochains jours. «Ces trois sommets vont être certainement l'occasion de nouvelles discussions sur des sanctions et donc d'éventuelles sanctions sur les importations de pétrole», a noté Barbara Pompili, qui s'exprimait lors de la réunion ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à Paris.

    «Il faut savoir que chez nous ça va poser un réel problème pour le diesel et que cela va aller bien au-delà des problèmes sur le pétrole que nous pouvons avoir», a-t-elle souligné.

    Russes et Biélorusses exclus des Mondiaux de la natation

    La Fédération internationale de natation (Fina) a finalement exclu mercredi les Russes et Bélarusses des Championnats du monde en juin à Budapest, après avoir dans un premier temps autorisé leur participation à cette compétition sous pavillon neutre.

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    Le bureau de l'instance a tenu compte d'une «évaluation indépendante des risques» pour bannir des Mondiaux (18 juin-3 juillet) les nageurs et officiels des deux pays en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, indique la Fina dans un communiqué.

    Paris dénonce «l'acharnement judiciaire» contre l'opposant russe Navalny

    La France a dénoncé mercredi «l'acharnement judiciaire» contre l'opposant russe Alexeï Navalny, condamné à neuf ans de prison dans une colonie à régime sévère, et contre son entourage.

    «Nous estimons que Navalny n'a pas bénéficié d'un procès équitable et n'a pas sa place en prison. Nous appelons une nouvelle fois les autorités russes à le libérer», a déclaré la porte-parole de la diplomatie française.

    La peine de neuf ans de détention prononcée mardi contre le principal opposant au Kremlin annule et remplace celle de deux ans et demi qu'il purgeait jusque-là. L'opposant, qui avait été incarcéré pour fraude début 2021, s'est vu condamner cette fois-ci pour «escroquerie» et «outrage à un magistrat», des accusations qu'il rejette et juge politiquement motivées.

    «La France doit s’affirmer aux côtés de ce peuple» affirme Retailleau

    «C’est la première fois et c’est historique, inédit, que nous avons un chef d’Etat d’un pays en guerre, directement et simultanément à partir du Sénat et de l’Assemblée nationale», souligne Bruno Retailleau au micro de Public Sénat. «C’était très touchant, on se sentait impliqués.»

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    «J'ai retenu une phrase : nos valeurs communes valent mieux que nos bénéfices», précise Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée. «Nous devons fournir des armes et nous devons aider aussi sur le plan humanitaire et alimentaire, les Russes poussent une partie de la population ukrainienne à la famine»

    «La France doit s’affirmer aux côtés de ce peuple courage, un grand peuple, et qui nous montre que gagner une guerre, il y a les armes, mais y aussi la volonté», estime Bruno Retailleau.

    «Zelensky veut entraîner la France dans la guerre», estime Dupont-Aignan

    «Une intervention émouvante, c’est une tragédie ce qui se passe en Ukraine. Maintenant Zelensky est dans son rôle, mais il veut entraîner la France dans la guerre», affirme Dupont-Aignan au Parlement, au micro de Public Sénat. «La France ne doit pas envoyer de combattants là-bas», ajoute t-il.

    Le discours de Volodymyr Zelensky devant l'Assemblée nationale en intégralité

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est déjà rendu devant les députés britanniques, israéliens, canadiens et américains, il était accueilli ce mercredi à l’Assemblée nationale. Il a notamment demandé une aide plus importante aux Européens pour «défendre la liberté».

    Sanctions : les autorités appellent les Russes à ne pas se ruer sur les médicaments

    Les autorités russes ont appelé mercredi leurs concitoyens à ne pas se ruer sur les médicaments, sur fond de craintes de pénuries du fait des sanctions occidentales prises contre Moscou après le début de l'offensive en Ukraine.

    «J'aimerais dire aux citoyens: il ne faut pas faire de stocks», a déclaré le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko, lors d'une réunion du gouvernement diffusée à la télévision publique. «Les fournisseurs disent que les livraisons continuent comme prévu», a-t-il souligné.

    Selon le ministre, en mars, les ventes de certains médicaments, notamment des anti-convulsifs et ceux pour le traitement de la thyroïde, ont quintuplé, voire décuplé en Russie, les Russes craignant une pénurie de médicaments de fabrication étrangère et une hausse drastique des prix.

    Des médicaments anti-inflammatoires pour enfants de conception étrangère ou encore des serviettes hygiéniques pour femmes étaient également quasiment introuvables dans les pharmacies russes depuis la mi-mars, ces produits étant proposés dans certaines boutiques en ligne à un prix dix fois supérieur à celui constaté mi-février.

    Démission d’un conseiller du Kremlin

    Anatoli Tchoubaïs, père des privatisations russes après la chute de l'Union soviétique en 1991, a démissionné de son poste de conseiller du président Vladimir Poutine sur le dossier climatique, a confirmé le Kremlin.

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    «Oui. Tchoubaïs a démissionné de son plein gré. Mais s'il est parti ou non (du pays) - c'est son affaire», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence russe Interfax, confirmant de nombreuses sources anonymes dans les médias russes.

    Ni Dmitri Peskov ni les médias russes n'ont donné la raison de cette démission et Anatoli Tchoubaïs lui-même ne s'est pas exprimé publiquement jusqu'à présent.

    «L’Europe, depuis 80 ans, n’a pas vu ce qui se passe en Ukraine», déplore Zelensky

    «L’Europe, depuis 80 ans, n’a pas vu ce qui se passe en Ukraine», a également déploré le président ukrainien, avant de rappeler la participation de la France, aux côtés de la Russie, l’Ukraine et l’Allemagne, au format Normandie, censé mettre en oeuvre les accords de Minsk dans les enclaves séparatistes du Donbass. Ces négociations ont été «une bouffée d’air frais» et une «lueur d’espoir», a-t-il dit. «Mais le 24 février», jour de l’invasion russe, a «barré tous ces efforts» et le «concept même du mot dialogue» entre Union européenne et la Russie, a-t-il déploré.

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    «Plus d'armes, plus de sanctions» demande Zelensky

    «Nous devons faire pression ensemble pour forcer la Russie a faire la paix», a exhorté Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a réclamé «plus d'armes» des pays européens pour se défendre face à la Russie, mais également «plus de sanctions économiques» à l'égard de la Russie.

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    «Les entreprises française doivent quitter la Russie et cesser d'être les sponsors de sa machine de guerre. Elles doivent arrêter de financer les meurtres d'enfants et de femmes, les viols. Les valeurs valent plus que les bénéfices», insiste t-il.

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    L'Otan appelle Pékin à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de Moscou

    Le sommet de l'Otan jeudi appellera la Chine à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de la Russie contre l'Ukraine, a indiqué mercredi le chef de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse.

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    Le chef de l'Otan a également accusé Pékin de fournir «un soutien politique à Moscou, y compris en répandant des mensonges éhontés et de la désinformation» sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    «Renault, Auchan, Leroy Merlin» doivent «cesser d’être les sponsors» de la machine de guerre russe, exhorte Zelensky

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant le Parlement français les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

    «Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe. Renault, Auchan, Leroy Merlin et autres, ils doivent cesser d'être les sponsors de la machine de guerre de la Russie», a-t-il déclaré dans une allocution retransmise en visioconférence devant les députés et sénateurs français.

    Zelensky loue «les efforts du président Macron», et invoque la devise française «fraternité liberté égalité» qui a rendu «l’Europe unie»

    “Nous sommes très reconnaissant pour les efforts du président Macron qui a fait preuve d’un vrai leadership”, a dit le président ukrainien, qui a vanté la devise française “liberté fraternité égalité”. «Vous pouvez faire en sorte que la Russie cherche la paix face à une guerre contre la fraternité, la liberté, l'égalité, tout ce qui a rendu une Europe unie», a-t-il poursuivi. «Nous attendons de la France, de votre leadership, la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine», a insisté Volodymyr Zelensky.

    Zelensky fait référence «aux ruines de Verdun» pour évoquer Marioupol

    Comme à Londres ou à New-York, Volodymyr Zelensky a fait appel à l’histoire du pays devant lequel il prononçait son discours. Le président ukrainien a ainsi évoqué le souvenir symbolique de la bataille de Verdun. « Les Russes détruisent tout, brûlent tout. Ils ont apporté la terreur sur le sol ukrainien.» Afin de montrer le sort de la ville de Marioupol, le président ukrainien a fait référence «aux ruines de Verdun, comme sur les photos de la Première guerre mondiale».

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    «Nous demeurons toujours à vos côtés», assure Richard Ferrand à Zelensky

    «C'est un honneur de vous accueillir au sein de l'Assemblée nationale», déclare Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale. «La France condamne ces actes et nous appelons la Russie à se conformer au droit international (...) Sachez que nous demeurons toujours à vos côtés»

    Zelensky invite les parlementaires à observer une minute de silence en hommage aux civils tués de Marioupol

    Jouant dès le début le terrain de l’émotion, Volodymyr Zelensky évoque, dès le début de son allocution, le sort de Marioupol, « une ville paisible du sud de l’Ukraine prise dans un siège brutal comme au Moyen-Âge ». Il s’est longuement arrêté sur le bombardement d’un hôpital pédiatrique et d’une maternité de cette ville portuaire sur la mer d’Azov, le 9 mars. «Il y avait des femmes qui se préparaient à accoucher», si elles ont survécu, «une femme a dû être amputée», et une autre a été blessée au bassin et son bébé est «mort avant la naissance», a-t-il décrit. Il a également évoqué une femme de cette maternité qui est décédée dans cette attaque, avant d’inviter à observer une minute de silence en hommage à ces personnes tuées.

    Gérard Larcher rend hommage à «l’héroïsme» des Ukrainiens

    L’allocution du président ukrainien Volodymyr Zelensky débute par une brève allocution du président du Sénat, Gérard Larcher, qui a souligné le caractère historique de cette allocution : «Nous accueillons le président d’un pays en guerre», et «l’inadmissible est en train de se produire», à savoir la guerre «aux portes de l’Europe», a-t-il souligné. «Votre peuple force l’adminiration», a-t-il alors déclaré à l’adresse du président Zelensky, alors que l’Ukraine est la «cible d’une agression que rien ne peut justifier», fustigeant la «folie meurtrière des autorités russes» qui «violent toutes les règles de la communauté internationale». «Les ukrainiens civils et militaires résistent jusqu’à l’héroïsme», a-t-il ajouté avant d’inviter les parlementaires à se lever pour applaudir la présence du président ukrainien.

    Zelensky va s'adresser aux parlementaires français à 15h

    Volodymyr Zelensky va s’exprimer en direct devant l'Assemblée nationale et le Sénat français, dont les sessions sont suspendues pour la campagne.

    Le Kremlin minimise l'exil d'artistes russes

    Le Kremlin a jugé mercredi peu important le départ à l'étranger d'une série d'artistes et de célébrités russes depuis le début de l'opération militaire en Ukraine, assurant que la Russie conservait de nombreux talents.

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    «Ce n'est pas le plus important. Vous êtes d'accord que ce n'est pas le départ d'une star qui va changer les choses», a indiqué Dmitri »

    «Pas besoin de dramatiser inutilement le départ d'une ou de quelques stars», a-t-il poursuivi. «La Russie est riche de talents.»

    La Biélorussie expulse la plupart des diplomates ukrainiens de son territoire

    Le Biélorussie, pays allié de Moscou, a annoncé mercredi l'expulsion de la plupart des diplomates ukrainiens en poste sur son territoire, accusant Kiev d'actions «inamicales» et «d'ingérence» dans ses affaires.

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    «La Biélorussie a décidé de réduire le nombre de diplomates ukrainiens sur son territoire. Cette mesure vise à mettre un terme aux activités non diplomatiques d'un certain nombre de membres du personnel des institutions diplomatiques ukrainiennes», a annoncé le porte-parole de la diplomatie biélorusse, Anatoli Glaz.

    L'Otan déploie quatre nouveaux groupements tactiques sur son flanc oriental

    L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, a annoncé mercredi son secrétaire général.

    «Les dirigeants de l'Otan vont décider lors de leur sommet demain (jeudi) de renforcer la posture de défense avec quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, portant à huit les groupements tactiques déployés de la Baltique à la mer Noire», a précisé le Norvégien Jens Stoltenberg.

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    Une attaque russe à l'arme chimique en Ukraine est «une menace crédible», prévient Biden

    Une attaque russe à l'arme chimique en Ukraine est «une menace crédible», a prévenu Joe Biden en quittant la Maison Blanche.

    Le président américain s'envole pour l'Europe, où un marathon diplomatique l'attend. Il participera à trois sommets internationaux jeudi à Bruxelles: celui de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne.

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    L'Organisation internationale du travail «suspend» sa coopération avec la Russie

    L'Organisation internationale du travail a décidé de «suspendre provisoirement» sa coopération avec la Russie, à cause de l'invasion de l'Ukraine, selon une résolution adoptée par le Conseil d'administration.

    La résolution -qui isole un peu plus Moscou au sein du système onusien- écarte aussi la Russie des réunions techniques et d'experts ou encore de conférences décidées par le Conseil d'administration de l'OIT.

    La Russie n'acceptera plus les versements en dollars et euros pour son gaz livré à l'Europe

    Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'acceptera plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour mettre en place le nouveau système en roubles.

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    «J'ai pris la décision de mettre en oeuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises», a déclaré le président russe lors d'une réunion gouvernementale, expliquant qu'il s'agissait d'une réaction au gel des actifs de la Russie en Occident.

    Négociations «difficiles» avec Moscou, Kiev a des positions «de principe»

    La partie ukrainienne a qualifié mercredi de «difficiles» les pourparlers menés avec la Russie en vue d'une cessation des hostilités, comme Moscou l'avait fait un peu plus tôt, même si les deux parties se rejetaient la responsabilité des blocages.

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    «Les pourparlers se déroulent de façon assez difficile car la partie ukrainienne a des positions claires et de principe», a affirmé le négociateur en chef côté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, dans des commentaires écrits envoyés aux journalistes.

    Un peu plus tôt, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait lui aussi qualifié les négociations de «difficiles», tout en accusant les Ukrainiens de «changer constamment de position» et les Etats-Unis d'entraver leur déroulement

    Poutine devrait participer au G20 en Indonésie

    Vladimir Poutine devrait participer au sommet du G20 prévu à la fin de l'année en Indonésie, a indiqué mercredi l'ambassadrice russe dans le pays d'Asie du Sud-Est, rejetant les appels à exclure Moscou du groupe en réaction à la guerre en Ukraine.

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    Sa venue «dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s'améliore à présent. Mais jusqu'à présent l'intention est qu'il vienne», a-t-elle indiqué à des journalistes mercredi.

    La diplomate a dénoncé les tentatives de plusieurs pays occidentaux d'exclure la Russie de certaines organisations internationales, estimant qu'elles représentaient une réaction «disproportionnée».

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    Deux nouveaux yachts d'un oligarque russe gelés dans le sud de la France

    Deux nouveaux yachts appartenant à l'oligarque russe Alexeï Kouzmitchev, parmi les plus influents en Russie, ont été gelés sur la Côte d'Azur dans le cadre des sanctions prises par l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine, a appris l’AFP mercredi de source gouvernementale.

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    Baptisé «La Petite Ourse», le bateau à Cannes mesure 17 mètres de long et sa valeur est estimée à 20 millions d'euros. Avec ses 26 mètres de long, son «grand frère», «La Grande Ourse», à Antibes pour des travaux d'entretien, a lui une valeur de quelque 70 millions d'euros, selon la source gouvernementale.

    Kiev appelle à sanctionner «les propagandistes de la télévision russe»

    Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a appelé mercredi les Occidentaux à sanctionner «les propagandistes de la télévision russe», à la veille de sommets de l'Otan et de l'UE consacrés à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    «Les propagandistes de la télévision russe sont pires que les pilotes russes. Les pilotes risquent au moins d'être abattus.(...) Sanctionnez chacun d'entre eux», a exhorté Dmytro Kouleba dans un message posté sur Twitter.

    «Bloquez toute la propagande russe toxique et ceux qui la soutiennent», a-t-il encore demandé, déplorant que «les têtes parlantes dorment en sécurité, puis prennent l'antenne et appellent à des frappes nucléaires ou à l'invasion des membres de l'Otan».

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    Deux échanges de prisonniers russo-ukrainiens

    Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué mercredi que deux échanges de prisonniers russo-ukrainiens ont été organisés depuis l'entrée des forces de Moscou en Ukraine, sans préciser leurs dates ni le nombre de détenus concernés.

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    «Le ministère de la Défense de la Russie organise quotidiennement des couloirs humanitaires et l'évacuation de civils de localités. De plus, deux échanges de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine ont eu lieu», a indiqué sans plus de précisions le ministère dans un communiqué dénonçant les prises de positions de l'UE à l'égard de Moscou et de son offensive militaire chez son voisin.

    Lundi, Tatiana Moskalkova, la déléguée aux droits humains auprès du Kremlin, avait évoqué un échange en Ukraine de neuf prisonniers russes contre Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, une ville ukrainienne conquise par Moscou.

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé à ce sujet mercredi, n'a pas souhaité s'exprimer.

    Le plus grand zoo du pays piégé près de la ligne de front

    Le zoo de Mykolaïv se targuait déjà d'être le plus grand d'Ukraine, il expose maintenant de nouveaux spécimens: plusieurs roquettes russes y sont tombées dont deux à sous-munitions, accusent ses responsables, piégés avec des milliers d'animaux sans perspective d'évacuation.

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    Au moment où retentissent les sirènes d'alerte dans cette ville-clé sur la route d'Odessa, principal port d'Ukraine (Sud-Ouest), un léopard gratte nerveusement les barreaux de sa cage. Mais il est difficile de dire si ce léopard de l'Amour, «la plus rare sous-espèce de ce félin», réagit au bruit strident ou à la présence désormais inhabituelle d'inconnus, après plus de trois semaines de fermeture aux visiteurs, explique à l'AFP un naturaliste du zoo, Viktor Dyakonov.

    Zelensky va s'adresser au Parlement suédois jeudi

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va s'exprimer par visioconférence jeudi devant le Parlement suédois, un mois après le début de l'invasion russe de son pays.

    Le discours, qui suit plusieurs interventions devant des parlements occidentaux, est annoncé pour 10 heures 55 (heure locale), a précisé le Parlement suédois dans un communiqué mercredi.

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    «Je suis honoré que le président de l'Ukraine parle au Parlement en pleine guerre. Le Parlement suédois a décidé de soutiens inédits pour l'Ukraine et continue à soutenir le combat du pays pour sa liberté», a déclaré le président de la chambre, Andreas Norlén.

    Une ministre ukrainienne signale un cas de crime sexuel russe

    Selon le bureau du la procureure d’Ukraine, les Russes commettent des crimes sexuels en Ukraine.

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    «Des soldats sont entrés par effraction dans une maison d’un village, ont tué le propriétaire non armé et ont violé sa femme, menaçant son enfant. L'identité d'un soldat a été établie», déclare Emine Dzheppar, première vice-ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine.

    Zelensky devant le parlement japonais

    Le président ukrainien s’est adressé mercredi matin devant le parlement japonais. Il accuse la Russie «d'instrumentaliser la terreur nucléaire avec Tchernobyl.» «Nous avons besoin d’un embargo international sur le gaz et le pétrole russe», a réclamé Volodymyr Zelensky. Il a confirmé la mort de 121 enfants ukrainiens depuis le début de la guerre.

    Il a accusé la Russie d'avoir à un moment coupé l'électricité alimentant les bassins de refroidissement de la centrale, mettant en danger le site. «Aujourd'hui, cette zone d'exclusion peut être utilisée par les Russes pour préparer de nouvelles attaques et de nouvelles menaces.»

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    «Vous avez été le premier en Asie à avoir réellement commencé à faire pression sur la Russie pour rétablir la paix, à avoir soutenu les sanctions contre la Russie, et je vous exhorte à continuer», a demandé le président ukrainien.

    Bombardement russe sur un quartier résidentiel de Kiev

    Un quartier résidentiel du nord-ouest de Kiev a été la cible mercredi matin d'un bombardement russe qui a fait quatre blessés légers et endommagé plusieurs habitations, a appris l’AFP de sources concordantes.

    Des tirs d'artillerie se sont abattus en début de matinée sur le quartier Nyvky, dans la partie de la capitale ukrainienne la plus proche de la ligne de front à environ cinq kilomètres, a constaté l'AFP.

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    Une maison a été totalement détruite et incendiée, plusieurs immeubles ont été grêlés de shrapnesl et leurs vitres soufflées, a-t-on constaté. Des vitrines de commerces voisins ont été également brisées et des arbres de ce quartier résidentiel décapités. La frappe a blessé quatre personnes, selon un communiqué de l'administration de la ville de Kiev.

    45 diplomates russes soupçonnés d'espionnage en Pologne

    Les services de contre-espionnage polonais ABW ont annoncé mercredi avoir identifié 45 diplomates russes soupçonnés d'espionnage, et demandé au ministère des Affaires étrangères de les expulser.

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    «L'agence de sécurité interne a dressé une liste de 45 personnes travaillant en Pologne sous couvert d'activités diplomatiques (...) qui mènent en fait une activité d'espionnage dirigée contre la Pologne», a déclaré à la presse Stanislaw Zaryn, porte-parole d'ABW. La liste a été remise mercredi au ministère des Affaires étrangères, a-t-il déclaré.

    Sur Twitter, il a précisé que «l'ABW demande de les expulser du territoire polonais».

    L'ambassadeur de Russie en Pologne, Sergueï Andreev, interrogé par des journalistes à sa sortie du siège du ministère polonais des Affaires étrangères, a confirmé les expulsions, en précisant que les personnes concernées devraient quitter la Pologne dans un délai maximal de cinq jours.

    Il a affirmé que les accusations d'espionnage à leur égard, présentées en langage diplomatique comme «activités non compatibles avec leur statut diplomatique» étaient «sans fondement», et annoncé que la Russie se réservait le droit de prendre des mesures de rétorsion.

    Les relations diplomatiques entre Varsovie et Moscou ne sont pas rompues, a ajouté le diplomate: «les ambassades restent, les ambassadeurs restent».

    L'offensive russe «s'enlise», estime Olaf Scholz

    L'offensive russe en Ukraine «s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour», a estimé mercredi Olaf Scholz.

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    La «vérité est que la guerre détruit l'Ukraine mais qu'en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l'avenir de la Russie», a ajouté devant le Bundestag le chancelier allemand, assurant que Kiev pouvait «compter sur l'aide» de l'Allemagne.

    «Les images qui nous parviennent chaque jour d'Ukraine sont difficilement supportables: maisons détruites, hôpitaux bombardés, villes assiégées, soldats morts et de plus en plus de civils tués et blessés, des femmes et des enfants qui fuient avec le peu qu'ils ont pu emporter devant les chars et les missiles de Poutine», s'est ému le dirigeant allemand.

    «Il est clair que les réfugiés sont les bienvenus chez nous», a-t-il lancé. L'Allemagne a déjà accueilli officiellement plus de 232.000 réfugiés ukrainiens.

    Moscou accuse les Etats-Unis d'entraver les «difficiles» négociations russo-ukrainiennes

    Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères a accusé les Etats-Unis d'entraver les «difficiles» négociations russo-ukrainiennes, estimant que le but de Washington était de «dominer» l'ordre mondial, y compris par le bais des sanctions.

    «Les négociations sont difficiles, la partie ukrainienne change constamment sa position, a-t-il complété. Il est difficile de se débarrasser de l'impression que nos collègues américains les tiennent par la main»

    Dans la foulée, il a prévenu que l'envoi de casques bleus en Ukraine pourrait conduire à une confrontation directe entre la Russie et l'alliance militaire de l'OTAN.

    «Les Américains partent tout simplement du principe, qu'il n'est pas profitable pour eux que ce processus se termine rapidement», a-t-il ajouté. «Beaucoup aimeraient faire en sorte que les négociations soient une impasse», a encore estimé le chef de la diplomatie russe, citant la Pologne, l'un des principaux soutiens de l'Ukraine face à Moscou.

    > LIRE NOTRE ARTICLE : Pourrait-on envoyer des Casques bleus en Ukraine ?

    Un embargo sur le gaz et le pétrole russes «pas possible» selon Richard Ferrand

    Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a estimé qu'un embargo sur le gaz et le pétrole russes «n'est pas possible», quelques heures avant l'intervention vidéo devant le Parlement du chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky.

    «Nous ne sommes pas prêts parce que ce n'est pas possible», a répondu sur France Inter le président du comité de campagne d'Emmanuel Macron, ajoutant que «les sanctions servent à infléchir le pouvoir politique russe, elles ne servent pas à punir les Françaises ou les Français ou les autres Européens».

    » LIRE AUSSI - L'Europe pourrait-elle vraiment se passer du gaz russe ?

    «Chaque fois que l'on peut durcir la position pour infléchir le pouvoir russe, il faut le faire, mais il ne s'agit pas d'assécher soudainement l'Europe, la France, l'industrie, tout ce qui fait que nous vivons», a argumenté Richard Ferrand. Il n'y a pas de réponse de substitution si on décidait ça demain ou après-demain. Que l'on aille de manière progressive vers une diminution de nos approvisionnements au point que cela affaiblisse la Russie, oui, mais il ne serait pas honnête de dire demain matin on décide cela».

    «On voit bien que petit à petit, nous pouvons aller dans un conflit beaucoup plus large», prévient Dominique de Villepin

    «Si nous n'arrêtons pas la guerre, nous devrons faire face à un tsunami pour l'ensemble de la planète», a prévenu Dominique de Villepin sur BFMTV, nommant «les conséquences énergétiques, alimentaires et stratégiques pour l’ensemble de la planète».

    L’ancien ministre s’est inquiété du risque d’un «conflit beaucoup plus large», préconisant alors un durcissement des sanctions et «montrer parallèlement par la négociation qu’il y a la possibilité de répondre aux demandes des uns et des autres».

    Quant à l’éventuelle utilisation d’armes chimiques ou nucléaire, Dominique de Villepin considère réellement cette éventualité car «dans l’esprit de Vladimir Poutine prévaut un objectif qui est de gagner et où il est maître de toutes ses forces.». Il appelle donc à montrer au chef du Kremlin, que «cette escalade sera vaine et que le prix pour la Russie sera de plus en plus élevé».

    «La question était de savoir si on pouvait le remplacer», déclare Patrick Pouyanné, PDG de Total Energie

    «On est des gens responsables, on prend le temps de réfléchir», a déclaré le président de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, aux micros de RTL, au lendemain de l’annonce de l’arrêt d’achat de pétrole russe jusqu’à fin 2022. «La question était de savoir si on pouvait le remplacer, ce pétrole russe on l’achète pour alimenter des raffineries et on apporte du diesel, notamment pour la France», poursuit le chef d’entreprise qui précise que 30% du diesel français vient de Russie.

    Acculé depuis plusieurs semaines pour ses entreprises en Russie, le groupe pétrolier a répondu aux critiques. «Je suis un patron en colère. Monsieur Jadot nous accuse de crime de guerre, ce n'est pas acceptable, c'est une insulte.» Il s’est défendu d’un temps de latence pour prendre une décision, brandissant la nécessité de «négocier avec les autres Etats», fournisseur de pétrole. «Sans gaz russe on arrête une partie de l’économie européenne.»

    Quant à la non-suspension du marché gazier en Russie, le patron a botté en touche : «je sais remplacer ce pétrole et ce diesel mais le gaz je ne sais pas le faire».

    À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur

    Comme une grande partie du reste de l’Ukraine, le 24 février, Inna s’est réveillée avec le bruit des bombes. Mais pour cette jeune femme d’une vingtaine d’années, les Russes sont arrivés plus vite que prévu dans sa ville.

    Dès le 1er mars, les chars entrent à Starobilsk, 16.000 habitants, à mi-chemin entre la Russie et la ligne de front. «Pendant trente minutes, dans ma rue, les colonnes ne s’arrêtaient pas d’avancer», déplore Inna par téléphone au Figaro malgré l’absence de réseau pour la plupart des opérateurs.

    Des chars, des blindés, des tanks, des hommes armés: tout l’équipement et les troupes, accumulées depuis des mois à la frontière y ont défilé. «Jusqu’à la dernière minute, on n’y croyait pas, et quand on a voulu fuir c’était trop tard», regrette Inna.

    > LIRE NOTRE REPORTAGE : À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur

    Nourrie au blé ukrainien, l’Égypte secouée par l’inflation

    À 2000 km au sud du port d’Odessa, Le Caire subit de plein fouet les conséquences économiques de la guerre d’Ukraine. L’Égypte, forte d’une population de quelque 100 millions d’âmes dont le pain et le couscous constituent des aliments de base, est le plus gros importateur mondial de blé.

    L’an dernier, plus de 70% de ses achats de cette céréale provenaient de Russie (à 45%) et d’Ukraine (à plus de 25%) selon la FAO, l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation.

    > LIRE NOTRE ARTICLE : Nourrie au blé ukrainien, l’Égypte secouée par l’inflation

    «Ce n'est pas la guerre, c'est un génocide», selon la Procureure générale d’Ukraine

    «Ce n'est pas la guerre, c'est un génocide, a déclaré Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, car «les théâtres de guerre ont des règles, des principes. Ce que nous voyons à Marioupol, c'est l'absence totale de règles».

    Alors que la ville portuaire est criblée de balles depuis plus d’une semaine, des chars russes ont pénétré dans la ville, et un haut responsable du Pentagone a affirmé mardi soir que la stratégie russe s'appuyait désormais sur «des tirs à longue portée en centre-ville», observés par les Américains «depuis les dernières 24 heures». Des images satellite prises mardi matin par l'entreprise américain Maxar et distribuées à l'AFP montraient la dévastation de quartiers résidentiels, infrastructures civiles et usines.

    Des habitants ayant fui Marioupol ont décrit à l'ONG Human Rights Watch «un enfer glacial, avec des rues jonchées de cadavres et de décombres d'immeubles détruits».

    Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est élevé contre une guerre «absurde» et «ingagnable», et a jugé que «même si Marioupol tombait, l'Ukraine ne pourrait pas être conquise ville par ville, rue par rue, maison par maison».

    121 enfants ukrainiens sont morts depuis le début du conflit, selon l’Ukraine

    En un mois, 121 enfants ukrainiens ont perdu la vie, selon le bureau du Procureur général. 167 ont été blessés. Depuis le début, l’UNICEF alerte sur l’importance de sauver les enfants du conflit, protégés par le droit humanitaire international.

    «Le conflit en Ukraine provoque des déplacements massifs et des flux de réfugiés sont autant de conditions susceptibles de provoquer une augmentation brutale de la traite des êtres humains et une grave crise de la protection de l’enfance, indique Afshan Khan, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale, dans un communiqué. Les enfants déplacés risquent davantage d’être séparés de leur famille, exploités et victimes de la traite. Ils ont besoin que les gouvernements de la région interviennent et mettent en place des mesures pour assurer leur sécurité.»

    > LIRE NOTRE ANALYSE : «La guerre en Ukraine est une tragédie de l'enfant» : comment les mineurs se retrouvent au cœur du conflit

    La Russie n'utilisera l'arme nucléaire qu'en cas de «menace existentielle»

    Brandie comme menace ultime depuis le début du conflit, Moscou affirme que la Russie n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de «menace existentielle» contre la Russie, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International.

    «Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires. Et s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine».

    Plus de 3,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays

    Alors que l’offensive russe frappe le territoire ukrainien depuis près d’un mois, plus de 3,5 millions de personnes ont fui leur pays et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe, selon le décompte de l'ONU. Parmi ceux-ci, près de 200.000 réfugiés ont été évacués de Pologne par le train vers d'autres pays d'accueil.

    Sont attendus entre 5 et 6 millions de réfugiés. Jean Castex s’est par ailleurs engagé à offrir minimum 100.000 places disponibles pour les accueillir.

    > LIRE NOTRE RÉCIT : 22 heures dans un fourgon pour convoyer des vivres aux réfugiés

    Les députés français recevront cet après-midi le président ukrainien

    Alors que le président ukrainien s’est déjà rendu devant les députés britanniques, israéliens, canadiens, américains, il sera accueilli à 15 heures à l’Assemblée nationale. Au programme, durant une vidéo de 15 minutes, Volodymyr Zelensky souhaite demander une aide plus importante des Européens. «La situation de guerre qui frappe le peuple ukrainien concerne l'ensemble des peuples d'Europe, et leurs assemblées parlementaires», a répondu l’institution. Jamais un président ne s’est autant exprimé devant des députés étrangers.

    Seront présents trois candidats à l’élection présidentielle aussi députés, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan. Le président ukrainien doit s'adresser par visioconférence aux dirigeants des pays de l'Otan qui se réunissent à Bruxelles pour un sommet extraordinaire.

    > LIRE AUSSI : «Face à la guerre, il nous faut réarmer et retrouver l’esprit de défense»

    Volodymir Zelensky se dit prêt à un «compromis» et propose le rôle de médiateur au Vatican

    Le président ukrainien s'est dit prêt à discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine d'un «compromis» sur le Donbass et la Crimée pour «arrêter la guerre», estimant toutefois que tout compromis devrait être ratifié par les Ukrainiens par référendum. Plus tôt, il avait déclaré vouloir s’entretenir en tête-en-tête avec son homologue russe, car pour lui, «tous les mots sont plus importants que les coups de feu». Encore sourd aux demandes ukrainiennes, le Kremlin a jugé de son côté que les pourparlers en cours avec Kiev n'étaient pas assez «substantiels».

    Dans cette impasse, Volodymyr Zelensky a invité le pape François à jouer le rôle de médiateur dans les négociations entre Kiev et Moscou. «On apprécierait le rôle médiateur du Saint-Siège pour mettre fin à la souffrance humaine», a-t-il tweeté après un entretien téléphonique avec le pape.

    > LIRE NOTRE PORTRAIT : Le destin churchillien de Volodymyr Zelensky

    Face à la menace russe, le réveil militaire de la France et de l’Europe

    Alors que l’Otan revoit sa posture sur son flanc Est, l’Union européenne revendique dans sa «boussole stratégique» un renforcement de ses capacités.

    Le réveil avait commencé à sonner depuis quelques années. Mais l’Europe végétait encore dans une demi-conscience sans voir l’horloge tourner, prise entre des rêves « d’autonomie stratégique» et le confort incertain d’une Alliance atlantique en pleine remise en question. La présidence Trump, aux États-Unis, lui avait fait craindre le pire, avant que la menace se dissipe. La guerre en Ukraine l’a brutalement mise au pied du mur.

    > LIRE NOTRE ARTICLE : Face à la menace russe, le réveil militaire de l’Europe

    De son côté, si l’état-major français ne croyait pas à l’invasion russe en Ukraine, les militaires de l’Hexagone ne doutaient plus, depuis longtemps, du retour imminent de la guerre. L’hypothèse d’un conflit «symétrique» était devenue l’hypothèse de travail de l’état-major. En privé, le général Burkhard, le chef d’état-major des armées, soulignait même régulièrement «l’accélération» du rythme des crises.

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    L’Occident, prêt à lancer de nouvelles sanctions économiques contre la Russie

    Les Occidentaux vont annoncer demain «de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer» celles qui existent déjà, a annoncé la Maison Blanche.

    Washington a assuré par ailleurs que les Etats-Unis n'avaient «pas vu la Chine fournir de l'équipement militaire à la Russie» depuis le récent échange du président Joe Biden avec son homologue chinois Xi Jinping, tout en assurant que Washington «continuait à surveiller» de telles potentielles actions de la part de Pékin. Le président français Emmanuel Macron a de son côté dénoncé l'usage par la Russie «d'armes explosives dans des zones densément peuplées», estimant que «tout, dans l'agression de l'Ukraine par la Russie, est inacceptable».

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    «Jamais nous ne sous rendrons», maintient le maire de Kiev

    Alors que l'offensive militaire se durcit, notamment au Sud, le maire de Kiev a tenu à rappeler l'engagement de la capitale ukrainienne. «Dans le pire des cas nous mourrons, mais jamais nous ne nous rendrons», s'est exclamé son édile, Vitali Klitschko, devant le Conseil de l'Europe alors que les troupes russes tentent d'encercler sa ville.

    La capitale ukrainienne est soumise à un nouveau couvre-feu depuis lundi soir et jusqu'à mercredi matin, le troisième depuis le début de la guerre. Au moins une personne a été tuée mardi dans une attaque de drones sur un bâtiment de Kiev.

    > LIRE NOTRE REPORTAGE À KIEV : La Russie intensifie ses frappes contre les civils

    Bilan militaire au 28e jour de l'offensive russe

    Il y a 28 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Si les forces semblent s'être immobilisées au Nord, notamment autour de la capitale Kiev, l'armée russe se concentre sur le Sud et les villes comme Odessa et Marioupol. Le président ukrainien a accusé l'armée russe de «tout simplement la détruire». Marioupol est devenue, en quelques jours, un effroyable théâtre de guerre. Hier, deux «bombes superpuissantes» ont été tirées sur la ville portuaire. Alors que 200.000 civils sont toujours coincés, trois couloirs humanitaires devaient être ouverts entre la ville de Zaporojie et des localités proches de Marioupol.

    L'armée ukrainienne mène des contre-offensives qui ont permis, dans le Sud notamment, de reprendre du terrain sur les troupes russes, a assuré le porte-parole de Pentagone. Les militaires ukrainiens «sont désormais, dans certaines situations, à l'offensive», a déclaré John Kirby sur CNN, affirmant qu'ils «pourchassent les Russes et les repoussent en dehors de zones où les Russes étaient par le passé».

    Un front peut-il s'ouvrir à l'Ouest, avec l'intervention militaire de la Biélorussie ? Pour le moment, l'hypothèse semble peu probable, malgré les avertissements du gouvernement ukrainien. Pavel Latouchko, figure de l'opposition bélarusse, a appelé à des sanctions contre la Biélorussie aussi dures que celle visant la Russie et à des poursuites judiciaires contre son président Alexandre Loukachenko, «complice» de Vladimir Poutine dans l'invasion de l'Ukraine.

    > LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE : La Biélorussie pourrait-elle engager son armée dans la guerre en Ukraine?

    Bonjour et bienvenue dans ce direct

    Bonjour à tous. Bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 28e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Minute par minute, suivez les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de mardi ici.

    Football : la Russie parmi les quatre candidats à l'organisation de l'Euro en 2028 et 2032

    La Russie, mise au ban du sport mondial après l'invasion de l'Ukraine, est candidate à l'organisation de l'Euro de football en 2028 et 2032, aux côtés de la Turquie, l'alliance Royaume-Uni/Irlande et l'Italie, a annoncé l'UEFA.

    «La désignation du pays hôte» des deux compétitions «aura lieu en septembre 2023», a précisé l'instance européenne. Russie et Turquie sont intéressées par l'accueil de n'importe laquelle des deux éditions, alors que le Royaume-Uni et l'Irlande visent l'Euro-2028 et l'Italie l'Euro-2032.

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    Leroy Merlin dit maintenir son activité en Russie

    Adeo, la holding de Leroy Merlin à qui le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé mercredi, parmi d'autres entreprises, de quitter la Russie, a répondu qu'une fermeture serait considérée comme une «faillite préméditée», «ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie».

    Dans une déclaration à l'AFP, Adeo assure en revanche avoir «décidé au début du conflit de suspendre les nouveaux investissements» en Russie. Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant le Parlement français les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, citant également Renault et Auchan, enseigne détenue comme Leroy Merlin par la famille Mulliez.

    » LIRE AUSSI - Le destin churchillien de Volodymyr Zelensky

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    Le Royaume Uni demande à Youtube de supprimer des vidéos trafiquées par la Russie

    Le ministère britannique de la Défense (MoD) a demandé mercredi à YouTube de supprimer de sa plate-forme en ligne les vidéos d'un canular du ministre de la Défense Ben Wallace, qui, selon eux, avait été trafiqué par l'État russe.

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    Wallace a ordonné la semaine dernière une enquête après qu'un imposteur prétendant être le premier ministre ukrainien ait pu le contacter. Wallace a déclaré qu'il avait mis fin à l'appel de 10 minutes lorsqu'il s'est méfié des questions «trompeuses» qui lui étaient posées.

    Plusieurs vidéos sont apparues en ligne, montrant Ben Wallace parlant de l'arrière d'un véhicule en mouvement alors qu'il est interrogé sur une série de questions, notamment les armes nucléaires et l'OTAN.

    «Nous appelons YouTube à nous aider à soutenir l'Ukraine en supprimant des vidéos trafiquées par l'État russe et diffusées pour tenter de saper le moral d'un peuple qui lutte pour sa liberté», a déclaré le ministère de la Défense sur Twitter.

    Exiger le paiement du gaz russe en roubles est une «rupture de contrat», dénonce Berlin

    L'Allemagne a critiqué mercredi une «rupture de contrat» après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine que Moscou n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros en échange de ses livraisons de gaz à l'Union européenne.

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    Cette exigence «constitue une rupture de contrat», a déclaré le ministre de l'Économie Robert Habeck lors d'une conférence de presse à Berlin. «Nous allons maintenant discuter avec nos partenaires européens de la manière de répondre à cette demande», a-t-il ajouté.

    Sean Penn soutient les réfugiés ukrainiens en Pologne

    L'acteur et réalisateur américain Sean Penn a signé mercredi à Cracovie un accord avec la municipalité de l'ancienne capitale royale portant sur l'aide de sa fondation CORE aux réfugiés ukrainiens.

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    L'organisation dirigée par l'acteur transmettra à la mairie son savoir-faire pratique acquis lors d'actions similaires et ouvrira un bureau sur place, a rapporté l'agence polonaise PAP.

    Son programme prévoit des activités d'éducation, l'organisation d'ateliers et le financement de travaux de rénovation de locaux inoccupés pour y accueillir une cinquantaine de réfugiés. Sean Penn se trouvait à Kiev fin février, au moment du déclenchement de l'invasion russe, pour tourner un documentaire sur la situation en Ukraine, selon des informations publiées par la présidence ukrainienne dans les médias sociaux.

    La Suède va envoyer 5000 armes antichar de plus

    La Suède va envoyer 5000 armes antichar supplémentaires à l'Ukraine pour la soutenir face à l'invasion russe, a annoncé le gouvernement mercredi.

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    Le pays scandinave, qui avait rompu pour Kiev avec sa doctrine lui interdisant d'exporter des armes vers un pays en guerre pour la première fois depuis 1939, va expédier une nouvelle cargaison d'armes. L'annonce intervient à la veille d'un discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Parlement suédois, jeudi.

    «La Suède va doubler sa contribution aux forces armées avec 5000 armes anti-tank et du matériel de déminage», a déclaré sur Twitter la ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde, saluant «une nouvelle décision historique».

    Six travailleurs médicaux tués depuis le début de l’invasion russe

    Le ministre de la Santé ukrainien Viktor Liashko, a écrit sur Facebook que les troupes russes ont tiré sur «58 ambulances, tuant six travailleurs médicaux, depuis le début du conflit.»

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    Kiev utilise la reconnaissance faciale pour révéler aux Russes l'ampleur de leurs pertes

    L'Ukraine a décidé de se doter d'«un système d'appels automatiques vers la Russie» utilisant la reconnaissance faciale pour révéler aux Russes l'ampleur de leurs pertes militaires, a annoncé mercredi le vice-premier ministre ukrainien.

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    «Aujourd'hui, nous utilisons l'intelligence artificielle pour chercher sur les réseaux sociaux des profils de soldats russes sur la base des (images) de leurs corps, afin de signaler leur mort à des amis et à des proches», a expliqué Mykhaïlo Fedorov sur Twitter.

    «On met en place un système d'appels automatiques vers la Russie pour dire la vérité sur les assassins russes», a-t-il ajouté, avant de lâcher: «Nous avons commencé à faire des choses que nous ne pouvions même pas imaginer il y a un mois».

    Embargo sur le pétrole russe poserait un «réel problème» pour le gazole, selon Pompili

    Un éventuel embargo européen sur le pétrole russe poserait un «réel problème» pour le gazole, dont l'Europe est une grande consommatrice, a mis en garde mercredi la ministre française de la Transition énergétique.

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    «Nous avons en Europe et en France à faire face à ce besoin de diesel, qui risque de se faire de plus en plus crucial si des décisions sont prises dans les jours ou les semaines à venir», a déclaré Barbara Pompili, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.

    L'Union européenne réfléchit à un embargo sur le pétrole russe, une possibilité qui devrait être évoquée lors des sommets de l'UE, de l'Otan et du G7 ces prochains jours. «Ces trois sommets vont être certainement l'occasion de nouvelles discussions sur des sanctions et donc d'éventuelles sanctions sur les importations de pétrole», a noté Barbara Pompili, qui s'exprimait lors de la réunion ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à Paris.

    «Il faut savoir que chez nous ça va poser un réel problème pour le diesel et que cela va aller bien au-delà des problèmes sur le pétrole que nous pouvons avoir», a-t-elle souligné.

    Russes et Biélorusses exclus des Mondiaux de la natation

    La Fédération internationale de natation (Fina) a finalement exclu mercredi les Russes et Bélarusses des Championnats du monde en juin à Budapest, après avoir dans un premier temps autorisé leur participation à cette compétition sous pavillon neutre.

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    Le bureau de l'instance a tenu compte d'une «évaluation indépendante des risques» pour bannir des Mondiaux (18 juin-3 juillet) les nageurs et officiels des deux pays en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, indique la Fina dans un communiqué.

    Paris dénonce «l'acharnement judiciaire» contre l'opposant russe Navalny

    La France a dénoncé mercredi «l'acharnement judiciaire» contre l'opposant russe Alexeï Navalny, condamné à neuf ans de prison dans une colonie à régime sévère, et contre son entourage.

    «Nous estimons que Navalny n'a pas bénéficié d'un procès équitable et n'a pas sa place en prison. Nous appelons une nouvelle fois les autorités russes à le libérer», a déclaré la porte-parole de la diplomatie française.

    La peine de neuf ans de détention prononcée mardi contre le principal opposant au Kremlin annule et remplace celle de deux ans et demi qu'il purgeait jusque-là. L'opposant, qui avait été incarcéré pour fraude début 2021, s'est vu condamner cette fois-ci pour «escroquerie» et «outrage à un magistrat», des accusations qu'il rejette et juge politiquement motivées.

    «La France doit s’affirmer aux côtés de ce peuple» affirme Retailleau

    «C’est la première fois et c’est historique, inédit, que nous avons un chef d’Etat d’un pays en guerre, directement et simultanément à partir du Sénat et de l’Assemblée nationale», souligne Bruno Retailleau au micro de Public Sénat. «C’était très touchant, on se sentait impliqués.»

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    «J'ai retenu une phrase : nos valeurs communes valent mieux que nos bénéfices», précise Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée. «Nous devons fournir des armes et nous devons aider aussi sur le plan humanitaire et alimentaire, les Russes poussent une partie de la population ukrainienne à la famine»

    «La France doit s’affirmer aux côtés de ce peuple courage, un grand peuple, et qui nous montre que gagner une guerre, il y a les armes, mais y aussi la volonté», estime Bruno Retailleau.

    «Zelensky veut entraîner la France dans la guerre», estime Dupont-Aignan

    «Une intervention émouvante, c’est une tragédie ce qui se passe en Ukraine. Maintenant Zelensky est dans son rôle, mais il veut entraîner la France dans la guerre», affirme Dupont-Aignan au Parlement, au micro de Public Sénat. «La France ne doit pas envoyer de combattants là-bas», ajoute t-il.

    Le discours de Volodymyr Zelensky devant l'Assemblée nationale en intégralité

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est déjà rendu devant les députés britanniques, israéliens, canadiens et américains, il était accueilli ce mercredi à l’Assemblée nationale. Il a notamment demandé une aide plus importante aux Européens pour «défendre la liberté».

    Sanctions : les autorités appellent les Russes à ne pas se ruer sur les médicaments

    Les autorités russes ont appelé mercredi leurs concitoyens à ne pas se ruer sur les médicaments, sur fond de craintes de pénuries du fait des sanctions occidentales prises contre Moscou après le début de l'offensive en Ukraine.

    «J'aimerais dire aux citoyens: il ne faut pas faire de stocks», a déclaré le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko, lors d'une réunion du gouvernement diffusée à la télévision publique. «Les fournisseurs disent que les livraisons continuent comme prévu», a-t-il souligné.

    Selon le ministre, en mars, les ventes de certains médicaments, notamment des anti-convulsifs et ceux pour le traitement de la thyroïde, ont quintuplé, voire décuplé en Russie, les Russes craignant une pénurie de médicaments de fabrication étrangère et une hausse drastique des prix.

    Des médicaments anti-inflammatoires pour enfants de conception étrangère ou encore des serviettes hygiéniques pour femmes étaient également quasiment introuvables dans les pharmacies russes depuis la mi-mars, ces produits étant proposés dans certaines boutiques en ligne à un prix dix fois supérieur à celui constaté mi-février.

    Démission d’un conseiller du Kremlin

    Anatoli Tchoubaïs, père des privatisations russes après la chute de l'Union soviétique en 1991, a démissionné de son poste de conseiller du président Vladimir Poutine sur le dossier climatique, a confirmé le Kremlin.

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    «Oui. Tchoubaïs a démissionné de son plein gré. Mais s'il est parti ou non (du pays) - c'est son affaire», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence russe Interfax, confirmant de nombreuses sources anonymes dans les médias russes.

    Ni Dmitri Peskov ni les médias russes n'ont donné la raison de cette démission et Anatoli Tchoubaïs lui-même ne s'est pas exprimé publiquement jusqu'à présent.

    «L’Europe, depuis 80 ans, n’a pas vu ce qui se passe en Ukraine», déplore Zelensky

    «L’Europe, depuis 80 ans, n’a pas vu ce qui se passe en Ukraine», a également déploré le président ukrainien, avant de rappeler la participation de la France, aux côtés de la Russie, l’Ukraine et l’Allemagne, au format Normandie, censé mettre en oeuvre les accords de Minsk dans les enclaves séparatistes du Donbass. Ces négociations ont été «une bouffée d’air frais» et une «lueur d’espoir», a-t-il dit. «Mais le 24 février», jour de l’invasion russe, a «barré tous ces efforts» et le «concept même du mot dialogue» entre Union européenne et la Russie, a-t-il déploré.

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    «Plus d'armes, plus de sanctions» demande Zelensky

    «Nous devons faire pression ensemble pour forcer la Russie a faire la paix», a exhorté Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a réclamé «plus d'armes» des pays européens pour se défendre face à la Russie, mais également «plus de sanctions économiques» à l'égard de la Russie.

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    «Les entreprises française doivent quitter la Russie et cesser d'être les sponsors de sa machine de guerre. Elles doivent arrêter de financer les meurtres d'enfants et de femmes, les viols. Les valeurs valent plus que les bénéfices», insiste t-il.

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    L'Otan appelle Pékin à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de Moscou

    Le sommet de l'Otan jeudi appellera la Chine à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de la Russie contre l'Ukraine, a indiqué mercredi le chef de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse.

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    Le chef de l'Otan a également accusé Pékin de fournir «un soutien politique à Moscou, y compris en répandant des mensonges éhontés et de la désinformation» sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    «Renault, Auchan, Leroy Merlin» doivent «cesser d’être les sponsors» de la machine de guerre russe, exhorte Zelensky

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant le Parlement français les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

    «Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe. Renault, Auchan, Leroy Merlin et autres, ils doivent cesser d'être les sponsors de la machine de guerre de la Russie», a-t-il déclaré dans une allocution retransmise en visioconférence devant les députés et sénateurs français.

    Zelensky loue «les efforts du président Macron», et invoque la devise française «fraternité liberté égalité» qui a rendu «l’Europe unie»

    “Nous sommes très reconnaissant pour les efforts du président Macron qui a fait preuve d’un vrai leadership”, a dit le président ukrainien, qui a vanté la devise française “liberté fraternité égalité”. «Vous pouvez faire en sorte que la Russie cherche la paix face à une guerre contre la fraternité, la liberté, l'égalité, tout ce qui a rendu une Europe unie», a-t-il poursuivi. «Nous attendons de la France, de votre leadership, la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine», a insisté Volodymyr Zelensky.

    Zelensky fait référence «aux ruines de Verdun» pour évoquer Marioupol

    Comme à Londres ou à New-York, Volodymyr Zelensky a fait appel à l’histoire du pays devant lequel il prononçait son discours. Le président ukrainien a ainsi évoqué le souvenir symbolique de la bataille de Verdun. « Les Russes détruisent tout, brûlent tout. Ils ont apporté la terreur sur le sol ukrainien.» Afin de montrer le sort de la ville de Marioupol, le président ukrainien a fait référence «aux ruines de Verdun, comme sur les photos de la Première guerre mondiale».

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    «Nous demeurons toujours à vos côtés», assure Richard Ferrand à Zelensky

    «C'est un honneur de vous accueillir au sein de l'Assemblée nationale», déclare Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale. «La France condamne ces actes et nous appelons la Russie à se conformer au droit international (...) Sachez que nous demeurons toujours à vos côtés»

    Zelensky invite les parlementaires à observer une minute de silence en hommage aux civils tués de Marioupol

    Jouant dès le début le terrain de l’émotion, Volodymyr Zelensky évoque, dès le début de son allocution, le sort de Marioupol, « une ville paisible du sud de l’Ukraine prise dans un siège brutal comme au Moyen-Âge ». Il s’est longuement arrêté sur le bombardement d’un hôpital pédiatrique et d’une maternité de cette ville portuaire sur la mer d’Azov, le 9 mars. «Il y avait des femmes qui se préparaient à accoucher», si elles ont survécu, «une femme a dû être amputée», et une autre a été blessée au bassin et son bébé est «mort avant la naissance», a-t-il décrit. Il a également évoqué une femme de cette maternité qui est décédée dans cette attaque, avant d’inviter à observer une minute de silence en hommage à ces personnes tuées.

    Gérard Larcher rend hommage à «l’héroïsme» des Ukrainiens

    L’allocution du président ukrainien Volodymyr Zelensky débute par une brève allocution du président du Sénat, Gérard Larcher, qui a souligné le caractère historique de cette allocution : «Nous accueillons le président d’un pays en guerre», et «l’inadmissible est en train de se produire», à savoir la guerre «aux portes de l’Europe», a-t-il souligné. «Votre peuple force l’adminiration», a-t-il alors déclaré à l’adresse du président Zelensky, alors que l’Ukraine est la «cible d’une agression que rien ne peut justifier», fustigeant la «folie meurtrière des autorités russes» qui «violent toutes les règles de la communauté internationale». «Les ukrainiens civils et militaires résistent jusqu’à l’héroïsme», a-t-il ajouté avant d’inviter les parlementaires à se lever pour applaudir la présence du président ukrainien.

    Zelensky va s'adresser aux parlementaires français à 15h

    Volodymyr Zelensky va s’exprimer en direct devant l'Assemblée nationale et le Sénat français, dont les sessions sont suspendues pour la campagne.

    Le Kremlin minimise l'exil d'artistes russes

    Le Kremlin a jugé mercredi peu important le départ à l'étranger d'une série d'artistes et de célébrités russes depuis le début de l'opération militaire en Ukraine, assurant que la Russie conservait de nombreux talents.

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    «Ce n'est pas le plus important. Vous êtes d'accord que ce n'est pas le départ d'une star qui va changer les choses», a indiqué Dmitri »

    «Pas besoin de dramatiser inutilement le départ d'une ou de quelques stars», a-t-il poursuivi. «La Russie est riche de talents.»

    La Biélorussie expulse la plupart des diplomates ukrainiens de son territoire

    Le Biélorussie, pays allié de Moscou, a annoncé mercredi l'expulsion de la plupart des diplomates ukrainiens en poste sur son territoire, accusant Kiev d'actions «inamicales» et «d'ingérence» dans ses affaires.

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    «La Biélorussie a décidé de réduire le nombre de diplomates ukrainiens sur son territoire. Cette mesure vise à mettre un terme aux activités non diplomatiques d'un certain nombre de membres du personnel des institutions diplomatiques ukrainiennes», a annoncé le porte-parole de la diplomatie biélorusse, Anatoli Glaz.

    L'Otan déploie quatre nouveaux groupements tactiques sur son flanc oriental

    L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, a annoncé mercredi son secrétaire général.

    «Les dirigeants de l'Otan vont décider lors de leur sommet demain (jeudi) de renforcer la posture de défense avec quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, portant à huit les groupements tactiques déployés de la Baltique à la mer Noire», a précisé le Norvégien Jens Stoltenberg.

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    Une attaque russe à l'arme chimique en Ukraine est «une menace crédible», prévient Biden

    Une attaque russe à l'arme chimique en Ukraine est «une menace crédible», a prévenu Joe Biden en quittant la Maison Blanche.

    Le président américain s'envole pour l'Europe, où un marathon diplomatique l'attend. Il participera à trois sommets internationaux jeudi à Bruxelles: celui de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne.

    » LIRE NOTRE FOCUS : Armes chimiques : de quoi parle-t-on ?

    L'Organisation internationale du travail «suspend» sa coopération avec la Russie

    L'Organisation internationale du travail a décidé de «suspendre provisoirement» sa coopération avec la Russie, à cause de l'invasion de l'Ukraine, selon une résolution adoptée par le Conseil d'administration.

    La résolution -qui isole un peu plus Moscou au sein du système onusien- écarte aussi la Russie des réunions techniques et d'experts ou encore de conférences décidées par le Conseil d'administration de l'OIT.

    La Russie n'acceptera plus les versements en dollars et euros pour son gaz livré à l'Europe

    Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'acceptera plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour mettre en place le nouveau système en roubles.

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    «J'ai pris la décision de mettre en oeuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises», a déclaré le président russe lors d'une réunion gouvernementale, expliquant qu'il s'agissait d'une réaction au gel des actifs de la Russie en Occident.

    Négociations «difficiles» avec Moscou, Kiev a des positions «de principe»

    La partie ukrainienne a qualifié mercredi de «difficiles» les pourparlers menés avec la Russie en vue d'une cessation des hostilités, comme Moscou l'avait fait un peu plus tôt, même si les deux parties se rejetaient la responsabilité des blocages.

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    «Les pourparlers se déroulent de façon assez difficile car la partie ukrainienne a des positions claires et de principe», a affirmé le négociateur en chef côté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, dans des commentaires écrits envoyés aux journalistes.

    Un peu plus tôt, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait lui aussi qualifié les négociations de «difficiles», tout en accusant les Ukrainiens de «changer constamment de position» et les Etats-Unis d'entraver leur déroulement

    Poutine devrait participer au G20 en Indonésie

    Vladimir Poutine devrait participer au sommet du G20 prévu à la fin de l'année en Indonésie, a indiqué mercredi l'ambassadrice russe dans le pays d'Asie du Sud-Est, rejetant les appels à exclure Moscou du groupe en réaction à la guerre en Ukraine.

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    Sa venue «dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s'améliore à présent. Mais jusqu'à présent l'intention est qu'il vienne», a-t-elle indiqué à des journalistes mercredi.

    La diplomate a dénoncé les tentatives de plusieurs pays occidentaux d'exclure la Russie de certaines organisations internationales, estimant qu'elles représentaient une réaction «disproportionnée».

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    Deux nouveaux yachts d'un oligarque russe gelés dans le sud de la France

    Deux nouveaux yachts appartenant à l'oligarque russe Alexeï Kouzmitchev, parmi les plus influents en Russie, ont été gelés sur la Côte d'Azur dans le cadre des sanctions prises par l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine, a appris l’AFP mercredi de source gouvernementale.

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    Baptisé «La Petite Ourse», le bateau à Cannes mesure 17 mètres de long et sa valeur est estimée à 20 millions d'euros. Avec ses 26 mètres de long, son «grand frère», «La Grande Ourse», à Antibes pour des travaux d'entretien, a lui une valeur de quelque 70 millions d'euros, selon la source gouvernementale.

    Kiev appelle à sanctionner «les propagandistes de la télévision russe»

    Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a appelé mercredi les Occidentaux à sanctionner «les propagandistes de la télévision russe», à la veille de sommets de l'Otan et de l'UE consacrés à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    «Les propagandistes de la télévision russe sont pires que les pilotes russes. Les pilotes risquent au moins d'être abattus.(...) Sanctionnez chacun d'entre eux», a exhorté Dmytro Kouleba dans un message posté sur Twitter.

    «Bloquez toute la propagande russe toxique et ceux qui la soutiennent», a-t-il encore demandé, déplorant que «les têtes parlantes dorment en sécurité, puis prennent l'antenne et appellent à des frappes nucléaires ou à l'invasion des membres de l'Otan».

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    Deux échanges de prisonniers russo-ukrainiens

    Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué mercredi que deux échanges de prisonniers russo-ukrainiens ont été organisés depuis l'entrée des forces de Moscou en Ukraine, sans préciser leurs dates ni le nombre de détenus concernés.

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    «Le ministère de la Défense de la Russie organise quotidiennement des couloirs humanitaires et l'évacuation de civils de localités. De plus, deux échanges de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine ont eu lieu», a indiqué sans plus de précisions le ministère dans un communiqué dénonçant les prises de positions de l'UE à l'égard de Moscou et de son offensive militaire chez son voisin.

    Lundi, Tatiana Moskalkova, la déléguée aux droits humains auprès du Kremlin, avait évoqué un échange en Ukraine de neuf prisonniers russes contre Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, une ville ukrainienne conquise par Moscou.

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé à ce sujet mercredi, n'a pas souhaité s'exprimer.

    Le plus grand zoo du pays piégé près de la ligne de front

    Le zoo de Mykolaïv se targuait déjà d'être le plus grand d'Ukraine, il expose maintenant de nouveaux spécimens: plusieurs roquettes russes y sont tombées dont deux à sous-munitions, accusent ses responsables, piégés avec des milliers d'animaux sans perspective d'évacuation.

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    Au moment où retentissent les sirènes d'alerte dans cette ville-clé sur la route d'Odessa, principal port d'Ukraine (Sud-Ouest), un léopard gratte nerveusement les barreaux de sa cage. Mais il est difficile de dire si ce léopard de l'Amour, «la plus rare sous-espèce de ce félin», réagit au bruit strident ou à la présence désormais inhabituelle d'inconnus, après plus de trois semaines de fermeture aux visiteurs, explique à l'AFP un naturaliste du zoo, Viktor Dyakonov.

    Zelensky va s'adresser au Parlement suédois jeudi

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va s'exprimer par visioconférence jeudi devant le Parlement suédois, un mois après le début de l'invasion russe de son pays.

    Le discours, qui suit plusieurs interventions devant des parlements occidentaux, est annoncé pour 10 heures 55 (heure locale), a précisé le Parlement suédois dans un communiqué mercredi.

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    «Je suis honoré que le président de l'Ukraine parle au Parlement en pleine guerre. Le Parlement suédois a décidé de soutiens inédits pour l'Ukraine et continue à soutenir le combat du pays pour sa liberté», a déclaré le président de la chambre, Andreas Norlén.

    Une ministre ukrainienne signale un cas de crime sexuel russe

    Selon le bureau du la procureure d’Ukraine, les Russes commettent des crimes sexuels en Ukraine.

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    «Des soldats sont entrés par effraction dans une maison d’un village, ont tué le propriétaire non armé et ont violé sa femme, menaçant son enfant. L'identité d'un soldat a été établie», déclare Emine Dzheppar, première vice-ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine.

    Zelensky devant le parlement japonais

    Le président ukrainien s’est adressé mercredi matin devant le parlement japonais. Il accuse la Russie «d'instrumentaliser la terreur nucléaire avec Tchernobyl.» «Nous avons besoin d’un embargo international sur le gaz et le pétrole russe», a réclamé Volodymyr Zelensky. Il a confirmé la mort de 121 enfants ukrainiens depuis le début de la guerre.

    Il a accusé la Russie d'avoir à un moment coupé l'électricité alimentant les bassins de refroidissement de la centrale, mettant en danger le site. «Aujourd'hui, cette zone d'exclusion peut être utilisée par les Russes pour préparer de nouvelles attaques et de nouvelles menaces.»

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    «Vous avez été le premier en Asie à avoir réellement commencé à faire pression sur la Russie pour rétablir la paix, à avoir soutenu les sanctions contre la Russie, et je vous exhorte à continuer», a demandé le président ukrainien.

    Bombardement russe sur un quartier résidentiel de Kiev

    Un quartier résidentiel du nord-ouest de Kiev a été la cible mercredi matin d'un bombardement russe qui a fait quatre blessés légers et endommagé plusieurs habitations, a appris l’AFP de sources concordantes.

    Des tirs d'artillerie se sont abattus en début de matinée sur le quartier Nyvky, dans la partie de la capitale ukrainienne la plus proche de la ligne de front à environ cinq kilomètres, a constaté l'AFP.

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    Une maison a été totalement détruite et incendiée, plusieurs immeubles ont été grêlés de shrapnesl et leurs vitres soufflées, a-t-on constaté. Des vitrines de commerces voisins ont été également brisées et des arbres de ce quartier résidentiel décapités. La frappe a blessé quatre personnes, selon un communiqué de l'administration de la ville de Kiev.

    45 diplomates russes soupçonnés d'espionnage en Pologne

    Les services de contre-espionnage polonais ABW ont annoncé mercredi avoir identifié 45 diplomates russes soupçonnés d'espionnage, et demandé au ministère des Affaires étrangères de les expulser.

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    «L'agence de sécurité interne a dressé une liste de 45 personnes travaillant en Pologne sous couvert d'activités diplomatiques (...) qui mènent en fait une activité d'espionnage dirigée contre la Pologne», a déclaré à la presse Stanislaw Zaryn, porte-parole d'ABW. La liste a été remise mercredi au ministère des Affaires étrangères, a-t-il déclaré.

    Sur Twitter, il a précisé que «l'ABW demande de les expulser du territoire polonais».

    L'ambassadeur de Russie en Pologne, Sergueï Andreev, interrogé par des journalistes à sa sortie du siège du ministère polonais des Affaires étrangères, a confirmé les expulsions, en précisant que les personnes concernées devraient quitter la Pologne dans un délai maximal de cinq jours.

    Il a affirmé que les accusations d'espionnage à leur égard, présentées en langage diplomatique comme «activités non compatibles avec leur statut diplomatique» étaient «sans fondement», et annoncé que la Russie se réservait le droit de prendre des mesures de rétorsion.

    Les relations diplomatiques entre Varsovie et Moscou ne sont pas rompues, a ajouté le diplomate: «les ambassades restent, les ambassadeurs restent».

    L'offensive russe «s'enlise», estime Olaf Scholz

    L'offensive russe en Ukraine «s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour», a estimé mercredi Olaf Scholz.

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    La «vérité est que la guerre détruit l'Ukraine mais qu'en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l'avenir de la Russie», a ajouté devant le Bundestag le chancelier allemand, assurant que Kiev pouvait «compter sur l'aide» de l'Allemagne.

    «Les images qui nous parviennent chaque jour d'Ukraine sont difficilement supportables: maisons détruites, hôpitaux bombardés, villes assiégées, soldats morts et de plus en plus de civils tués et blessés, des femmes et des enfants qui fuient avec le peu qu'ils ont pu emporter devant les chars et les missiles de Poutine», s'est ému le dirigeant allemand.

    «Il est clair que les réfugiés sont les bienvenus chez nous», a-t-il lancé. L'Allemagne a déjà accueilli officiellement plus de 232.000 réfugiés ukrainiens.

    Moscou accuse les Etats-Unis d'entraver les «difficiles» négociations russo-ukrainiennes

    Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères a accusé les Etats-Unis d'entraver les «difficiles» négociations russo-ukrainiennes, estimant que le but de Washington était de «dominer» l'ordre mondial, y compris par le bais des sanctions.

    «Les négociations sont difficiles, la partie ukrainienne change constamment sa position, a-t-il complété. Il est difficile de se débarrasser de l'impression que nos collègues américains les tiennent par la main»

    Dans la foulée, il a prévenu que l'envoi de casques bleus en Ukraine pourrait conduire à une confrontation directe entre la Russie et l'alliance militaire de l'OTAN.

    «Les Américains partent tout simplement du principe, qu'il n'est pas profitable pour eux que ce processus se termine rapidement», a-t-il ajouté. «Beaucoup aimeraient faire en sorte que les négociations soient une impasse», a encore estimé le chef de la diplomatie russe, citant la Pologne, l'un des principaux soutiens de l'Ukraine face à Moscou.

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    Un embargo sur le gaz et le pétrole russes «pas possible» selon Richard Ferrand

    Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a estimé qu'un embargo sur le gaz et le pétrole russes «n'est pas possible», quelques heures avant l'intervention vidéo devant le Parlement du chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky.

    «Nous ne sommes pas prêts parce que ce n'est pas possible», a répondu sur France Inter le président du comité de campagne d'Emmanuel Macron, ajoutant que «les sanctions servent à infléchir le pouvoir politique russe, elles ne servent pas à punir les Françaises ou les Français ou les autres Européens».

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    «Chaque fois que l'on peut durcir la position pour infléchir le pouvoir russe, il faut le faire, mais il ne s'agit pas d'assécher soudainement l'Europe, la France, l'industrie, tout ce qui fait que nous vivons», a argumenté Richard Ferrand. Il n'y a pas de réponse de substitution si on décidait ça demain ou après-demain. Que l'on aille de manière progressive vers une diminution de nos approvisionnements au point que cela affaiblisse la Russie, oui, mais il ne serait pas honnête de dire demain matin on décide cela».

    «On voit bien que petit à petit, nous pouvons aller dans un conflit beaucoup plus large», prévient Dominique de Villepin

    «Si nous n'arrêtons pas la guerre, nous devrons faire face à un tsunami pour l'ensemble de la planète», a prévenu Dominique de Villepin sur BFMTV, nommant «les conséquences énergétiques, alimentaires et stratégiques pour l’ensemble de la planète».

    L’ancien ministre s’est inquiété du risque d’un «conflit beaucoup plus large», préconisant alors un durcissement des sanctions et «montrer parallèlement par la négociation qu’il y a la possibilité de répondre aux demandes des uns et des autres».

    Quant à l’éventuelle utilisation d’armes chimiques ou nucléaire, Dominique de Villepin considère réellement cette éventualité car «dans l’esprit de Vladimir Poutine prévaut un objectif qui est de gagner et où il est maître de toutes ses forces.». Il appelle donc à montrer au chef du Kremlin, que «cette escalade sera vaine et que le prix pour la Russie sera de plus en plus élevé».

    «La question était de savoir si on pouvait le remplacer», déclare Patrick Pouyanné, PDG de Total Energie

    «On est des gens responsables, on prend le temps de réfléchir», a déclaré le président de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, aux micros de RTL, au lendemain de l’annonce de l’arrêt d’achat de pétrole russe jusqu’à fin 2022. «La question était de savoir si on pouvait le remplacer, ce pétrole russe on l’achète pour alimenter des raffineries et on apporte du diesel, notamment pour la France», poursuit le chef d’entreprise qui précise que 30% du diesel français vient de Russie.

    Acculé depuis plusieurs semaines pour ses entreprises en Russie, le groupe pétrolier a répondu aux critiques. «Je suis un patron en colère. Monsieur Jadot nous accuse de crime de guerre, ce n'est pas acceptable, c'est une insulte.» Il s’est défendu d’un temps de latence pour prendre une décision, brandissant la nécessité de «négocier avec les autres Etats», fournisseur de pétrole. «Sans gaz russe on arrête une partie de l’économie européenne.»

    Quant à la non-suspension du marché gazier en Russie, le patron a botté en touche : «je sais remplacer ce pétrole et ce diesel mais le gaz je ne sais pas le faire».

    À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur

    Comme une grande partie du reste de l’Ukraine, le 24 février, Inna s’est réveillée avec le bruit des bombes. Mais pour cette jeune femme d’une vingtaine d’années, les Russes sont arrivés plus vite que prévu dans sa ville.

    Dès le 1er mars, les chars entrent à Starobilsk, 16.000 habitants, à mi-chemin entre la Russie et la ligne de front. «Pendant trente minutes, dans ma rue, les colonnes ne s’arrêtaient pas d’avancer», déplore Inna par téléphone au Figaro malgré l’absence de réseau pour la plupart des opérateurs.

    Des chars, des blindés, des tanks, des hommes armés: tout l’équipement et les troupes, accumulées depuis des mois à la frontière y ont défilé. «Jusqu’à la dernière minute, on n’y croyait pas, et quand on a voulu fuir c’était trop tard», regrette Inna.

    > LIRE NOTRE REPORTAGE : À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur

    Nourrie au blé ukrainien, l’Égypte secouée par l’inflation

    À 2000 km au sud du port d’Odessa, Le Caire subit de plein fouet les conséquences économiques de la guerre d’Ukraine. L’Égypte, forte d’une population de quelque 100 millions d’âmes dont le pain et le couscous constituent des aliments de base, est le plus gros importateur mondial de blé.

    L’an dernier, plus de 70% de ses achats de cette céréale provenaient de Russie (à 45%) et d’Ukraine (à plus de 25%) selon la FAO, l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation.

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    «Ce n'est pas la guerre, c'est un génocide», selon la Procureure générale d’Ukraine

    «Ce n'est pas la guerre, c'est un génocide, a déclaré Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, car «les théâtres de guerre ont des règles, des principes. Ce que nous voyons à Marioupol, c'est l'absence totale de règles».

    Alors que la ville portuaire est criblée de balles depuis plus d’une semaine, des chars russes ont pénétré dans la ville, et un haut responsable du Pentagone a affirmé mardi soir que la stratégie russe s'appuyait désormais sur «des tirs à longue portée en centre-ville», observés par les Américains «depuis les dernières 24 heures». Des images satellite prises mardi matin par l'entreprise américain Maxar et distribuées à l'AFP montraient la dévastation de quartiers résidentiels, infrastructures civiles et usines.

    Des habitants ayant fui Marioupol ont décrit à l'ONG Human Rights Watch «un enfer glacial, avec des rues jonchées de cadavres et de décombres d'immeubles détruits».

    Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est élevé contre une guerre «absurde» et «ingagnable», et a jugé que «même si Marioupol tombait, l'Ukraine ne pourrait pas être conquise ville par ville, rue par rue, maison par maison».

    121 enfants ukrainiens sont morts depuis le début du conflit, selon l’Ukraine

    En un mois, 121 enfants ukrainiens ont perdu la vie, selon le bureau du Procureur général. 167 ont été blessés. Depuis le début, l’UNICEF alerte sur l’importance de sauver les enfants du conflit, protégés par le droit humanitaire international.

    «Le conflit en Ukraine provoque des déplacements massifs et des flux de réfugiés sont autant de conditions susceptibles de provoquer une augmentation brutale de la traite des êtres humains et une grave crise de la protection de l’enfance, indique Afshan Khan, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale, dans un communiqué. Les enfants déplacés risquent davantage d’être séparés de leur famille, exploités et victimes de la traite. Ils ont besoin que les gouvernements de la région interviennent et mettent en place des mesures pour assurer leur sécurité.»

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    La Russie n'utilisera l'arme nucléaire qu'en cas de «menace existentielle»

    Brandie comme menace ultime depuis le début du conflit, Moscou affirme que la Russie n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de «menace existentielle» contre la Russie, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International.

    «Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires. Et s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine».

    Plus de 3,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays

    Alors que l’offensive russe frappe le territoire ukrainien depuis près d’un mois, plus de 3,5 millions de personnes ont fui leur pays et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe, selon le décompte de l'ONU. Parmi ceux-ci, près de 200.000 réfugiés ont été évacués de Pologne par le train vers d'autres pays d'accueil.

    Sont attendus entre 5 et 6 millions de réfugiés. Jean Castex s’est par ailleurs engagé à offrir minimum 100.000 places disponibles pour les accueillir.

    > LIRE NOTRE RÉCIT : 22 heures dans un fourgon pour convoyer des vivres aux réfugiés

    Les députés français recevront cet après-midi le président ukrainien

    Alors que le président ukrainien s’est déjà rendu devant les députés britanniques, israéliens, canadiens, américains, il sera accueilli à 15 heures à l’Assemblée nationale. Au programme, durant une vidéo de 15 minutes, Volodymyr Zelensky souhaite demander une aide plus importante des Européens. «La situation de guerre qui frappe le peuple ukrainien concerne l'ensemble des peuples d'Europe, et leurs assemblées parlementaires», a répondu l’institution. Jamais un président ne s’est autant exprimé devant des députés étrangers.

    Seront présents trois candidats à l’élection présidentielle aussi députés, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan. Le président ukrainien doit s'adresser par visioconférence aux dirigeants des pays de l'Otan qui se réunissent à Bruxelles pour un sommet extraordinaire.

    > LIRE AUSSI : «Face à la guerre, il nous faut réarmer et retrouver l’esprit de défense»

    Volodymir Zelensky se dit prêt à un «compromis» et propose le rôle de médiateur au Vatican

    Le président ukrainien s'est dit prêt à discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine d'un «compromis» sur le Donbass et la Crimée pour «arrêter la guerre», estimant toutefois que tout compromis devrait être ratifié par les Ukrainiens par référendum. Plus tôt, il avait déclaré vouloir s’entretenir en tête-en-tête avec son homologue russe, car pour lui, «tous les mots sont plus importants que les coups de feu». Encore sourd aux demandes ukrainiennes, le Kremlin a jugé de son côté que les pourparlers en cours avec Kiev n'étaient pas assez «substantiels».

    Dans cette impasse, Volodymyr Zelensky a invité le pape François à jouer le rôle de médiateur dans les négociations entre Kiev et Moscou. «On apprécierait le rôle médiateur du Saint-Siège pour mettre fin à la souffrance humaine», a-t-il tweeté après un entretien téléphonique avec le pape.

    > LIRE NOTRE PORTRAIT : Le destin churchillien de Volodymyr Zelensky

    Face à la menace russe, le réveil militaire de la France et de l’Europe

    Alors que l’Otan revoit sa posture sur son flanc Est, l’Union européenne revendique dans sa «boussole stratégique» un renforcement de ses capacités.

    Le réveil avait commencé à sonner depuis quelques années. Mais l’Europe végétait encore dans une demi-conscience sans voir l’horloge tourner, prise entre des rêves « d’autonomie stratégique» et le confort incertain d’une Alliance atlantique en pleine remise en question. La présidence Trump, aux États-Unis, lui avait fait craindre le pire, avant que la menace se dissipe. La guerre en Ukraine l’a brutalement mise au pied du mur.

    > LIRE NOTRE ARTICLE : Face à la menace russe, le réveil militaire de l’Europe

    De son côté, si l’état-major français ne croyait pas à l’invasion russe en Ukraine, les militaires de l’Hexagone ne doutaient plus, depuis longtemps, du retour imminent de la guerre. L’hypothèse d’un conflit «symétrique» était devenue l’hypothèse de travail de l’état-major. En privé, le général Burkhard, le chef d’état-major des armées, soulignait même régulièrement «l’accélération» du rythme des crises.

    > LIRE AUSSI : Les défis d’une reconstruction des armées pour la France

    L’Occident, prêt à lancer de nouvelles sanctions économiques contre la Russie

    Les Occidentaux vont annoncer demain «de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer» celles qui existent déjà, a annoncé la Maison Blanche.

    Washington a assuré par ailleurs que les Etats-Unis n'avaient «pas vu la Chine fournir de l'équipement militaire à la Russie» depuis le récent échange du président Joe Biden avec son homologue chinois Xi Jinping, tout en assurant que Washington «continuait à surveiller» de telles potentielles actions de la part de Pékin. Le président français Emmanuel Macron a de son côté dénoncé l'usage par la Russie «d'armes explosives dans des zones densément peuplées», estimant que «tout, dans l'agression de l'Ukraine par la Russie, est inacceptable».

    > LIRE AUSSI : TotalEnergies et Engie pâtissent de leurs liens avec la Russie

    «Jamais nous ne sous rendrons», maintient le maire de Kiev

    Alors que l'offensive militaire se durcit, notamment au Sud, le maire de Kiev a tenu à rappeler l'engagement de la capitale ukrainienne. «Dans le pire des cas nous mourrons, mais jamais nous ne nous rendrons», s'est exclamé son édile, Vitali Klitschko, devant le Conseil de l'Europe alors que les troupes russes tentent d'encercler sa ville.

    La capitale ukrainienne est soumise à un nouveau couvre-feu depuis lundi soir et jusqu'à mercredi matin, le troisième depuis le début de la guerre. Au moins une personne a été tuée mardi dans une attaque de drones sur un bâtiment de Kiev.

    > LIRE NOTRE REPORTAGE À KIEV : La Russie intensifie ses frappes contre les civils

    Bilan militaire au 28e jour de l'offensive russe

    Il y a 28 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Si les forces semblent s'être immobilisées au Nord, notamment autour de la capitale Kiev, l'armée russe se concentre sur le Sud et les villes comme Odessa et Marioupol. Le président ukrainien a accusé l'armée russe de «tout simplement la détruire». Marioupol est devenue, en quelques jours, un effroyable théâtre de guerre. Hier, deux «bombes superpuissantes» ont été tirées sur la ville portuaire. Alors que 200.000 civils sont toujours coincés, trois couloirs humanitaires devaient être ouverts entre la ville de Zaporojie et des localités proches de Marioupol.

    L'armée ukrainienne mène des contre-offensives qui ont permis, dans le Sud notamment, de reprendre du terrain sur les troupes russes, a assuré le porte-parole de Pentagone. Les militaires ukrainiens «sont désormais, dans certaines situations, à l'offensive», a déclaré John Kirby sur CNN, affirmant qu'ils «pourchassent les Russes et les repoussent en dehors de zones où les Russes étaient par le passé».

    Un front peut-il s'ouvrir à l'Ouest, avec l'intervention militaire de la Biélorussie ? Pour le moment, l'hypothèse semble peu probable, malgré les avertissements du gouvernement ukrainien. Pavel Latouchko, figure de l'opposition bélarusse, a appelé à des sanctions contre la Biélorussie aussi dures que celle visant la Russie et à des poursuites judiciaires contre son président Alexandre Loukachenko, «complice» de Vladimir Poutine dans l'invasion de l'Ukraine.

    > LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE : La Biélorussie pourrait-elle engager son armée dans la guerre en Ukraine?

    Bonjour et bienvenue dans ce direct

    Bonjour à tous. Bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 28e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Minute par minute, suivez les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de mardi ici.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    Au Sénégal, l’armée lance une opération militaire contre la rébellion casamançaise

    La mort de quatre soldats sénégalais il y a deux mois avait décidé Dakar à réagir pour mettre fin à la plus vieille rébellion d’Afrique, de plus en plus affaiblie.

    Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

    Depuis dimanche 13 mars, des dizaines de familles sénégalaises fuient leur village dans le nord de la Casamance, région du sud du Sénégal, pour traverser la frontière et se réfugier en Gambie voisine. Toutes ont fui une opération de l’armée sénégalaise lancée pour « démanteler les bases de la faction Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) de Salif Sadio » et « préserver l’intégrité du territoire national », selon le communiqué du ministère de la défense. La Casamance est le théâtre d’un des plus anciens conflits du continent : depuis quarante ans, des rebelles indépendantistes armés ayant pris le maquis font face à l’Etat sénégalais.

    La communauté catholique Sant’Egidio, investie dans la médiation entre les deux parties depuis des années, a rapidement appelé à « arrêter les affrontements pour reprendre le processus de négociation » et « à la fin des opérations militaires en cours conduites par l’armée sénégalaise afin qu’il soit possible de sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de garder ouverte la voie du dialogue ». « Il n’y a pas un jour sans combat, constate pourtant Angelo Romano, membre du bureau des relations internationales de Sant’Egidio. Ces opérations ont bloqué la négociation, il n’y a que la voie des armes depuis lundi dernier. »

    Au Sénégal, les familles des « martyrs » de mars 2021 réclament justice

    La zone n’avait pas connu de confrontation armée aussi violente depuis 2012, quand Salif Sadio, l’un des chefs rebelles historiques, avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement gambien s’est inquiété que « plusieurs communautés et villages (…) ont entendu des bruits de tirs nourris tandis que des informations ont fait état d’obus atterrissant dans des villages frontaliers gambiens ».

    En une semaine, l’Agence nationale gambienne de gestion des catastrophes (NDMA) a recensé 6 350 personnes fuyant les violences, dont 4 508 déplacés, le reste étant des familles sénégalaises qui ont repassé la frontière. Ce chiffre risque d’augmenter car l’agence a dû stopper les enregistrements face à « l’intensité des combats qui rendait la sécurité trop volatile », indique Binta Sey Jadama, coordinatrice régionale de la côte ouest de la NDMA. Les réfugiés sont pour le moment accueillis au sein de villages gambiens, avec l’aide de la Croix-Rouge, dans des conditions parfois difficiles. « Ils sont accueillis dans des régions rurales qui sont déjà pauvres », décrit Mme Jadama.

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    Le Figaro

    Vladimir Fédorovski: «Poutine est le continuateur de Staline»

    Yves Thréard

    ENTRETIEN - L’écrivain franco-russe tente de décrypter la psychologie du maître du Kremlin, qui est persuadé d’être envoyé par la Providence pour défendre la grande Russie.

    La publication de Poutine, l’Ukraine. Les faces cachées, prévue aux Éditions Balland en septembre prochain, a été accélérée en raison de l’actualité. Ce livre est le résultat d’une enquête sur la psychologie et les références historiques dont se prévaut le maître du Kremlin, «espion fourbe, homme politique blessé et tsar fantasmé», selon l’ancien diplomate et conseiller de Mikhaïl Gorbatchev. Pour cet ouvrage, l’auteur franco-russe a recueilli beaucoup de témoignages et consulté nombre d’archives confidentielles.

    LE FIGARO. - Votre père, combattant de la Deuxième Guerre mondiale, était ukrainien. Comment vivez-vous l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe?

    Vladimir FÉDOROVSKI. - Ce sont des journées tragiques pour moi, parmi les pires de mon existence. Écrivain d’origine russo-ukrainienne, ancien diplomate et acteur de la fin de la guerre froide, aux côtés de Gorbatchev, je vois, en quelques jours, tout mon travail anéanti! Durant toute ma vie, j’ai travaillé pour éviter cette escalade. Depuis quelques mois, je sentais néanmoins le risque de rupture entre la Russie et l’Occident de plus en plus grand, et je disais qu’il serait profond et très grave.

    Une rupture, selon vous, serait définitive entre la Russie et l’Occident?

    Nous sommes entrés dans le monde de tous les dangers, bloc contre bloc, avec la perspective d’une alliance ouvertement anti-occidentale entre la Russie et la Chine, et éventuellement l’Iran. L’apparition d’une nouvelle guerre froide et d’un nouveau rideau de fer n’est pas à exclure.

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    Quand a commencé cette rupture?

    Il faut remonter à ce que nous avons fait, avec détermination, au moment de la chute du communisme, dans les années 1990. Nous avons voulu construire un nouveau monde et définir l’architecture de la sécurité européenne. Mais, comme le disait le grand ambassadeur américain, que j’ai eu la chance de connaître, George F. Kennan, inventeur de la théorie de l’endiguement contre l’expansionnisme soviétique, ne pas avoir associé la Russie à l’Europe était la plus grande erreur de l’Occident depuis Jésus-Christ! Aujourd’hui, nous payons cher cette erreur, car la majorité des Russes a la conviction que l’Occident, à l’époque, ne voulait pas tuer le communisme mais la Russie. Puis, il y a eu la politique d’élargissement de l’Otan, la Yougoslavie, etc.

    L’élite postcommuniste russe n’a-t-elle pas aussi une part de responsabilité?

    Bien sûr. Au lieu de créer le nouveau monde, au début des années 1990, elle a commencé à voler, avec la complicité des banques occidentales. Cent vingt milliards de dollars sortaient chaque année du pays, alors que 50 % de la population frôlait le seuil de pauvreté. L’idée d’une alliance avec l’Occident a ainsi été discréditée durant les années de Boris Eltsine. À mon époque, avec Gorbatchev, 80 % des Russes étaient pro-occidentaux. Aujourd’hui, c’est à peine 10 à 15 %. La posture de Vladimir Poutine est le reflet de cette évolution.

    La situation est-elle plus dangereuse que pendant la guerre froide?

    À l’époque, il y avait des accords conclus, des limites à ne pas franchir. Nous savions toujours distinguer la propagande de la politique réelle. Maintenant, le mélange des genres est tel que cela devient compliqué. Poutine renforce l’Otan, mais pour l’instant, paradoxalement, l’Otan renforce Poutine, même si, depuis quelques jours, je constate des fléchissements dans l’opinion publique russe: elle commence à pencher en faveur d’une solution négociée du conflit.

    Certes, Poutine est un tsar fantasmé mais toute tentative de diplomatie n’est pas encore totalement vaine. La démarche de « désescalade » de Macron n’appartient pas au passé, mais à l’avenir

    Comment jugez-vous les sanctions occidentales contre la Russie?

    Je préfère rester prudent sur le résultat de ces sanctions. Le pouvoir d’achat des Russes va sans aucun doute considérablement diminuer, mais leur situation était nettement plus dramatique sous Eltsine. Les Russes vivaient 10 fois moins bien que sous Poutine. Et ils ont une grande capacité de résilience. À dire vrai, la Russie peut survivre non seulement grâce à l’alliance avec les Chinois, mais, surtout, grâce à l’immensité de ses richesses agricoles. Les sanctions vont avoir aussi des répercussions négatives en Europe, avec la flambée des prix des sources d’énergie.

    Certains pensent qu’une alternative pro-occidentale est envisageable en Russie…

    C’est une illusion. Au mieux, un pari aléatoire. Les Américains sont en effet persuadés que des clans vont s’affronter au Kremlin et que Poutine sera finalement évincé. Mais, pour cela, il faudrait une défaite militaire. Historiquement, la révolution russe est le produit de la défaite militaire du conflit russo-japonais en 1905. Historiquement aussi, l’éviction de Khrouchtchev, en 1963 par l’armée, intervient un an après son recul dans la crise de Cuba. Dans le cas de la crise ukrainienne, un nouvel Afghanistan peut-il fonctionner? Pas pour l’instant. Tous les sondages confirment que l’alternative à Poutine ne serait pas pro-occidentale mais plutôt néostalinienne.

    Dans votre livre, vous tentez de donner quelques clés pour déchiffrer la personnalité de Poutine…

    C’est un garçon de la rue des années 1960. À Leningrad, où il a grandi, il ne pardonne jamais, c’est un psychorigide. C’est de là que vient son jusqu’au-boutisme. Par ailleurs, c’est un excellent judoka qui bouscule l’adversaire et, comme tous les Russes, un joueur d’échecs. Enfin, il agit comme l’espion qu’il a été: il utilise un triple langage. Il est capable de faire croire à ses interlocuteurs qu’il est comme eux, notamment dans ses rapports avec les dirigeants occidentaux. Il se rêve en Staline, qui a tenu tête aux Occidentaux et qui a gagné la guerre contre les nazis, devenant ainsi un symbole d’ordre et de sécurité.

    À la lumière de mon enquête, j’ai le sentiment qu’il est absolument persuadé d’être envoyé par la Providence pour défendre la Russie. Non pas pour reconstruire l’Union soviétique, comme on le dit trop souvent, mais pour assurer la grandeur de la Russie. Choisi par hasard comme une marionnette au tournant des années 2000, il est devenu marionnettiste, le successeur, le continuateur de Staline et de tous ces grands tsars qui ont construit la quintessence de la grandeur russe. Les figures de Gorbatchev, un crétin doublé d’un traître pour Poutine, et d’Eltsine, un crétin doublé d’un ivrogne, ont été pour lui des antithèses humiliantes.

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    Quel regard portez-vous sur les contacts entre Poutine et Macron?

    J’étais un soutien passionné de la démarche du président français pour arrêter cette guerre. À tel point que je serai le premier à proposer sa candidature au prix Nobel de la paix s’il réussissait… Certains médias le critiquent sans se rendre compte qu’il est le seul à pouvoir négocier avec Poutine. Il faut arrêter cette guerre au plus vite. Certes, Poutine est un tsar fantasmé mais toute tentative de diplomatie n’est pas encore totalement vaine. La démarche de «désescalade» de Macron n’appartient pas au passé, mais à l’avenir. Elle peut empêcher une nouvelle guerre mondiale.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    Les autorités algériennes érigent des murs anti-émigration sur le littoral oranais

    Les habitants ne décolèrent pas face à ces constructions censées empêcher les jeunes de partir pour l’Europe. D’autant que les candidats à l’exil prennent la mer depuis des lieux plus discrets que les plages de ville.

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    Ils sont apparus en février. Des panneaux de béton de plus de deux mètres de haut installés sur le littoral d’Oran, deuxième ville d’Algérie (ouest). Depuis, les habitants d’Aïn El-Turck (appelée « Laâyoune » par les Oranais), une sous-préfecture composée de plusieurs communes balnéaires situées à 15 km à l’ouest de la ville, ne décolèrent pas. « On avait la nature pour s’aérer l’esprit, mais même cela nous est confisqué ! », s’agace un commerçant de Trouville, un quartier résidentiel.

    Comme lui, les riverains doivent désormais passer par d’étroites ouvertures pour descendre les escaliers qui mènent au banc de sable. Seuls les « portes » et quelques « hublots » laissent apparaître la mer Méditerranée aux promeneurs encore rares de ce mois de mars.

    En Algérie, le zenqaoui, nouveau genre musical qui cartonne auprès des jeunes

    Pendant plusieurs semaines, le doute a plané sur la raison de l’installation de ces murs érigés par une entreprise de construction publique à l’entrée de certaines plages. Des ouvriers, interrogés par la presse locale, ont laissé entendre que les travaux visaient à entraver l’émigration clandestine par la mer.

    Dimanche 13 mars, une déclaration du wali (préfet) d’Oran a mis fin aux rumeurs. « Cette décision n’a pas été prise par une seule personne mais par la commission de sécurité de la wilaya dans l’intérêt général », a déclaré Saïd Sayoud. « La situation est arrivée à un point inacceptable, surtout du côté ouest de la wilaya », a-t-il ajouté, prenant à témoin les journalistes : « Vous savez que les départs ont diminué de 70 % et ce n’est pas seulement grâce aux barrières, mais aussi aux efforts des services de sécurité et des acteurs de la société civile », a affirmé le responsable.

    Solutions alternatives

    Les côtes ouest du pays sont un point de départ privilégié par les « harragas », les candidats à l’exil sans papier vers l’Europe, pour leur proximité avec le sud de l’Espagne. Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, un peu plus de 18 000 entrées illégales, majoritairement des ressortissants algériens – suivis par les Marocains –, ont été enregistrées en 2021 via la route méditerranéenne ouest.

    « Désormais, de puissants bateaux permettent de faire la traversée en deux heures. Les prix atteignent 800 000 dinars l’aller pour une place [environ 5 100 euros]. Les passeurs transportent les harragas et, au retour, ils ne reviennent plus à vide mais avec de la drogue », affirme Abdelkader Zouit.

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    Le Monde

    En Tunisie, la guerre en Ukraine nourrit la spirale de la spéculation et de l’inflation

    La population est confrontée à de récurrentes pénuries, aggravées par le marché noir. Tunis tente d’enrayer le phénomène en procédant à des saisies de denrées alimentaires dans des entrepôts illégaux.

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    Au marché de Bab El-Khadra, dans le centre-ville de Tunis, Zohra, la soixantaine, dispose sur son étal des boîtes de nwasser (petites pâtes carrées et plates) et de couscous faits maison. Avec les modestes revenus qu’elle tire de son activité, la commerçante subvient aux besoins de ses deux enfants adolescents et de son mari, sans emploi. Mais, reconnaît-elle, « en ce moment, c’est vraiment difficile ». La faute à un quotidien qui coûte de plus en plus cher.

    Chaque jour offre son lot de déconvenues. « On découvre en arrivant que le prix des carottes ou des pommes de terre a encore augmenté, on ne trouve plus l’huile subventionnée par l’Etat, sans savoir pourquoi, dit-elle, contrainte d’adapter sans cesse son maigre budget à ces aléas. La viande est un luxe, le poulet, je le répartis sur trois repas, tous les jours il faut faire attention. »

    Tunisie : fragilisées par les crises politique et sanitaire, les PME peinent à se relancer

    L’histoire de Zohra traduit la morosité ambiante dans le pays et les récriminations de nombreux Tunisiens face à la hausse des prix. Selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique, l’inflation s’élevait à 6,7 % en janvier, mais l’augmentation est encore plus marquée pour certains produits alimentaires comme les œufs (+ 24,2 %), la volaille (+ 21,5 %), l’huile d’olive (+ 21,7 %), les fruits (+ 17,9 %) et le poisson (+ 9,2 %).

    La valse des étiquettes dure depuis des mois, et menace de s’emballer dans le sillage de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix du blé et du carburant sur les marchés mondiaux. Le pays commence déjà à en subir les conséquences alors qu’il importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Les prix à la pompe ont déjà augmenté deux fois en un mois. Et le secteur du tourisme, qui se préparait à une reprise, risque aussi d’être affecté par la perte potentielle du marché russe qui représentait près de 600 000 visiteurs avant la pandémie.

    « Cercle vicieux »

    L’inflation galopante s’accompagne, depuis plusieurs mois, de pénuries de certaines denrées alimentaires subventionnées par l’Etat. L’huile végétale, la semoule et la farine, vendues à faible coût et très demandées par les clients en période de crise, sont de plus en plus difficiles à trouver.

    Dans ce contexte tendu, les consommateurs tunisiens vivent dans un « climat de défiance » vis-à-vis de l’Etat, doutant de « son aptitude à gérer la crise », explique Louai Chebbi, membre de l’ONG Alert, une association qui lutte contre l’économie de rente en Tunisie. « C’est un cercle vicieux, il y a déjà des pénuries et les Tunisiens suivent ce qui se passe en Ukraine donc ils sont inquiets. Ils amassent des stocks et les pénuries s’accentuent », conclut-il.

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    Le Figaro

    Poutine ne veut plus de dollars et d'euros pour le gaz russe livré à l'UE

    Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».

    Vladimir Poutine a annoncé mercredi que la Russie n'acceptera plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer le nouveau système en roubles.

    «J'ai pris la décision de mettre en oeuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises», a dit le président russe lors d'une réunion gouvernementale, expliquant qu'il s'agissait d'une réaction au gel des actifs de la Russie en Occident à cause de son offensive en Ukraine.

    À lire aussiUn embargo sur le gaz et le pétrole russes «n'est pas possible», selon Richard Ferrand

    Vladimir Poutine a demandé à la banque centrale et au gouvernement d'établir «dans un délai d'une semaine» le nouveau système qui doit être «clair, transparent» et implique «l'acquisition de roubles sur le marché» russe des changes. Cette annonce a eu un effet immédiat sur la devise russe, qui s'est renforcée face à l'euro et au dollar, alors qu'elle s'était écroulée dès le 24 février et l'entrée des forces russes en Ukraine.

    Peu après cette annonce, le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck a dénoncé une exigence qui «constitue une rupture de contrat», lors d'une conférence de presse à Berlin. «Nous allons maintenant discuter avec nos partenaires européens de la manière de répondre à cette demande», a-t-il ajouté.

    D'autres exportations russes pourraient être concernées

    Vladimir Poutine a également laissé entendre que d'autres exportations russes seraient concernées, les Occidentaux ayant gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes détenues à l'étranger, mesure que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifié de «vol» mercredi. «Il est clair que livrer nos marchandises à l'UE, aux États-Unis, et recevoir des dollars, des euros, d'autres devises, ne fait plus aucun sens pour nous», a dit Vladimir Poutine.

    Pour le moment, les hydrocarbures russes ont été largement épargnés des lourdes sanctions occidentales contre la Russie. Certes, Washington a décrété un embargo sur le gaz et le pétrole russe. Mais ces derniers continuent de couler à flots vers l'Europe, très dépendante des hydrocarbures russes et premier marché pour Moscou. Mais l'Union européenne réfléchit désormais elle aussi à un embargo sur le pétrole russe.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: l’Allemagne mise sur des livraisons de gaz du Qatar

    Plusieurs sommets internationaux déterminants sont attendus qui laissent présager de nouvelles sanctions occidentales. Moscou prône pour sa part depuis des années la dédollarisation de son économie, afin d'en réduire la vulnérabilité aux sanctions. En mars 2019, le géant gazier public russe Gazprom a ainsi annoncé sa première vente de gaz en roubles à une entreprise européenne. «Il est absolument évident que sans les hydrocarbures russes, si des sanctions sont imposées, les marchés du gaz et du pétrole s'effondreront. La hausse des prix des ressources énergétiques peut être imprévisible», a déclaré mercredi Alexandre Novak, vice-Premier ministre chargé de l'Énergie.

    À VOIR AUSSI - L'UE peut trouver «une réponse équilibrée» à la crise énergétique, selon Pedro Sanchez

    Guerre en Ukraine: l’économie de la Russie peut-elle résister aux sanctions?

    DÉCRYPTAGE - Depuis l’invasion de l’Ukraine, les Occidentaux ont pris des sanctions financières, commerciales et individuelles massives pour asphyxier Moscou.

    De Pôle emploi à France Travail : un changement de nom qui risque de coûter cher

    DÉCRYPTAGE - Lors de la présentation de son programme, le candidat a fait part de sa volonté de mettre en place un «guichet unique» pour atteindre son objectif de plein-emploi.

    Le Monde

    A Madagascar, les joueurs de pétanque privés de compétitions internationales pour un an

    Le gouvernement malgache n’avait pas payé les frais de séjour de son équipe nationale lors des mondiaux de novembre 2021 en Espagne.

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    Dans le jargon de la pétanque, l’expression qui prévaudrait pour qualifier la situation serait « se prendre une Fanny ». Soit une humiliation qui équivaut à un 13-0. C’est bien l’esprit qui émanait du communiqué adressé, vendredi 11 mars, au gouvernement malgache par la Fédération internationale de pétanque et de jeu provençal (FIPJP).

    La fédération a annoncé priver Madagascar de compétition pour un an jusqu’à ce que le gouvernement ait remboursé les frais de séjour de son équipe nationale lors des mondiaux de novembre 2021 en Espagne. La FIPJP ne mâche pas ses mots à l’endroit de l’exécutif malgache, dénonçant un « comportement indigne ». « Bizarrement, seuls ont été réglés sur place les frais de déplacement du ministre des sports, Hawel Mamod’Ali, qui n’a jamais manifesté sa présence et de sa directrice des sports (…) », pointe la FIPJP.

    A Madagascar, derrière l’alibi du climat, les raisons d’une famine

    Après plusieurs jours de « révolte » sur les réseaux sociaux où les fans de pétanque n’ont pas caché leur amertume, le patron de la fédération malgache, Amiroudine Andrialemirovason, a indiqué jeudi 17 mars que le gouvernement avait finalement honoré ses impayés. « Des négociations sont en cours », a t-il précisé lors d’une conférence de presse. « Tout devrait revenir dans l’ordre puisque le fond du problème a été réglé », espère-t-il.

    Sport phare sur la Grande Ile

    La FIPJP va-t-elle pour autant lever ses sanctions ? Rien n’est moins sûr. Jusqu’à nouvel ordre, les boulistes malgaches sont privés de mondial en mai au Danemark et de représentation aux jeux des îles de l’océan Indien, qui doivent se tenir sur la Grande Ile en 2023.

    Derrière cette affaire, se dessine le manque de soutien public dont pâtissent les sportifs, toutes disciplines confondues. Même professionnels, nombre d’athlètes sont contraints de cumuler plusieurs emplois à la fois pour vivre et financer leur pratique sportive. Certains préfèrent jeter l’éponge. Ironie du sort, la pétanque est un sport phare sur la Grande Ile, où les Malgaches – hommes, femmes et jeunes – remportent régulièrement des titres mondiaux et continentaux. En novembre 2021 en Espagne, l’équipe malgache avait brillamment défendu les couleurs du pays, arrivant deuxième de la compétition.

    A Madagascar, les coupures de courant à répétition pénalisent l’activité économique

    Ce n’est pas la première fois que le pays est accusé d’être mauvais payeur. Ainsi, apprend-on dans le communiqué de la FIPJP, en 2019, lors des championnats de pétanque d’Afrique à Lomé, l’ancien patron des boulistes malgaches, décédé en avril 2021, avait dû financer sur ses fonds propres la venue de l’équipe nationale contre une promesse orale de l’exécutif de lui rembourser. « Cela lui a coûté environ 50 000 euros, qui se sont ajoutés à des pressions de toutes sortes, y compris économiques dans son travail », écrit la fédération sans préciser si M. Randriamarohaja avait finalement été remboursé.

    L'Humanité

    JoeyStarr en remplaçant qui veut révolutionner le lycée

    Prescription culture

    La série de TF1, qui met en scène un professeur de français remplaçant incarné par JoeyStarr, fait un peu sourciller sur le fond.

    Caroline ConstantLe Remplaçant,

    La télévision adore les histoires d’école. Comme la police, comme l’hôpital, elles permettent de raconter la société. Avec sa série le Remplaçant, TF1 se situe dans cette lignée : présenter un enseignant face à des élèves en difficulté dans leur vie personnelle plus que dans leur vie scolaire. C’est JoeyStarr qui incarne avec son brio habituel ce personnage colérique et passionné. Dans les deux nouveaux épisodes présentés ce mois-ci, c’est l’homophobie qui est en ligne de mire. La fiction s’empare donc d’un thème sociétal aigu, et c’est tout à son honneur. N’empêche que le Remplaçant chatouille un peu le téléspectateur. Et dit, profondément, quelque chose de la séquence politique actuelle.

    Des adolescents mal dans leur peau

    Par définition, le remplaçant est nommé sur la place d’un titulaire. Nicolas Valeyre, professeur de français interprété par JoeyStarr, n’échappe pas à la règle. Il emprunte à Sam (TF1, avec Natacha Lindinger), la Faute à Rousseau (France 2, avec Charlie Dupont) ou même l’École de la vie (France 2, avec Guillaume Labbé) : il bouscule les codes et les conventions établies au lycée pour créer le contact avec ses élèves. Il pousse l’intrusion personnelle un peu trop loin pour parvenir à entamer le dialogue avec des adolescents mal dans leur peau. Seule différence avec les personnages des autres séries : il est contractuel. Au moindre problème, il peut prendre la porte, et son grand rival, Mayer (Stéphane Guillon), s’y emploie vigoureusement.

    Un corps enseignant un peu caricatural

    Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle que TF1 prenne ce virage. Ce qui caractérise Valeyre, c’est qu’il n’a pas été formé à être enseignant. Ce qu’on voit en retour, c’est un corps enseignant qui finit par accepter avec réticence ses « méthodes », mais peut aussi se débarrasser de lui au moindre problème. Ce n’est pas si grave : il sera remplacé par un remplaçant. Le corps enseignant lui-même est un peu caricatural : le collègue professeur de français Mayer insulte sans ciller ses élèves. La prof de sport est obsédée par sa propre image, son colocataire est un brin dépressif : le tableau qui se dégage n’est guère glorieux. Les portraits manquent d’épaisseur, d’abord. Et la série dit, en filigrane, qu’il faut secouer le cocotier, et que cela passera, nécessairement, par quelqu’un qui n’est pas du sérail…

    Mieux : les méthodes de Valeyre ne sont pas plus folles que celles de Sam ou de Rousseau. Mais Valeyre semble s’intéresser davantage à leur vie privée, en mode intrusif et sur la foi d’intuitions, qu’à leur scolarité… Dans une scène, il fuit lorsqu’une gamine demande de l’aide sur Parcoursup…

    Reste JoeyStarr, Barbara Schultz et les jeunes comédiens qui incarnent les élèves. Avec eux, le téléfilm reste un divertissement. Mais qui désigne les profs comme la cause du mal, dans le contexte politique, ça pique, malgré JoeyStarr et Barbara Schultz.

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    Le Monde

    « Plumes » : autour d’une poule, une farce noire au goût amer

    Le premier long-métrage d’Omar El Zohairy est une fable grinçante d’une drôlerie furieuse sur la misère du quotidien en Egypte.

    L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

    Tout du long, on n’en croit pas ses yeux. Quelle est cette brutalité qu’on avait perdu l’habitude de voir au cinéma ? Cette façon de foncer tête baissée dans le cru d’une situation au point qu’elle en ressorte sous un jour aberrant. Cet humour âpre et farouche des bas-fonds qui ne s’embarrasse d’aucune précaution. D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021.

    Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués qui lui ont valu de devenir l’assistant de Yousry Nasrallah (Femmes du Caire, en 2009, Le Ruisseau, le pré vert et le doux visage, en 2016), figure du cinéma national.

    Monde social décrépit

    Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien, se refusant catégoriquement à jeter sur elle un regard affligé ou pétri de mauvaise conscience sociale. Au contraire, règne ici une sorte de drôlerie furieuse ou de fureur « drôle » – au sens premier d’étrange, de bizarre – qui n’est pas sans rapport avec le Luis Buñuel de Terre sans pain (1933) ou de Los Olvidados (1950). Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille avec une déférence têtue sur son mari ouvrier et leurs trois enfants, dont un nourrisson.

    Au lieu du misérabilisme attendu, « Plumes » substitue une forme d’incongruité, indice d’une condition impossible, celle de sous-prolétaire, à quoi s’ajoute celle de femme sans ressources

    Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour les invités, comme pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui n’en peut mais, et ne suffit plus à empocher le salaire du mois.

    Et si l’ancien patron de son mari lui offre sa protection, ce n’est pas sans attendre en échange un retour « en nature ». S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. S’il se déroule en grande partie dans le décor de l’appartement familial, œil du cyclone envahi à heure fixe par les fumées d’usine et dont les murs crasseux recouvrent une dimension presque abstraite, Plumes s’aventure aussi à l’extérieur, ouvrant sur un monde social tout aussi décrépit, empire de rouille et de calamine qui semble en voie de désertification, comme issu d’on ne sait quelle catastrophe.

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    Le Monde

    Mali : Soumeylou Boubèye Maïga, de la primature à la prison

    L’ancien chef de gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta est mort à l’âge de 67 ans dans une clinique privée de Bamako.

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    Les alertes de ses proches, les constats des médecins et les sollicitations de plusieurs dirigeants d’Afrique de l’Ouest n’ont été finalement d’aucun secours. Soumeylou Boubèye Maïga est mort lundi 21 mars en détention à Bamako, à l’âge de 67 ans.

    L’ancien premier ministre du Mali (2017-2019) ne s’est pas éteint derrière les barreaux de la maison centrale d’arrêt de la capitale, où il était placé sous mandat de dépôt depuis le 26 août 2021, mais à la clinique Pasteur, un établissement privé où il avait été transféré le 16 décembre, en raison de la dégradation de son état de santé. Ce fut la seule concession des autorités de transition offerte à ce prisonnier « VIP », inculpé notamment de détournements de biens publics.

    Au Mali, l’ex-premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga écroué dans un dossier de fraude présumée

    En effet, en dépit des demandes répétées de sa famille pour qu’il soit soigné à l’étranger, du courrier écrit le 1er mars par son épouse au chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, rappelant que son mari avait « perdu plus de 23 kg » et que « le conseil de santé, commis par l’Etat, a confirmé la nécessité d’une évacuation d’urgence », le pouvoir est resté inflexible à l’endroit de cet homme pourtant doté de l’un des meilleurs carnets d’adresses de la région.

    Parmi les premiers à réagir au décès, le président du Niger, Mohamed Bazoum, dont les relations étaient déjà exécrables avec la junte malienne, a fait part de sa « consternation » et estimé que cette « mort en prison rappelle celle du président Modibo Keïta en 1977 ». « Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère », a ajouté le dirigeant.

    « Le tigre »

    Le même sentiment est certainement partagé dans d’autres présidences d’Afrique de l’Ouest, où Soumeylou Boubèye Maïga bénéficiait toujours d’oreilles attentives. Sa proximité était encore plus grande avec l’Algérie, en particulier avec Abdelaziz Bouteflika qu’il avait connu enfant dans sa ville d’origine, Gao, où le futur dirigeant algérien se rendait en mission secrète pour le Front de libération nationale (FLN) à la veille de l’indépendance de son pays.

    Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a salué « un éminent homme d’Etat malien, un africaniste engagé et un ami personnel ». En France, si François Hollande n’avait jamais renié son amitié pour l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », Jean-Yves Le Drian avait lui très vite porté sa préférence sur ce ministre « plus lucide ».

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    Le Figaro

    La dépouille d'Yvan Colonna transférée en Corse avant les funérailles vendredi

    L'agression mortelle en prison de l'assassin du préfet Erignac a suscité une vive émotion en Corse, où des tensions ont eu lieu depuis.

    Les funérailles du militant indépendantiste corse Yvan Colonna, dont la mort après son agression en prison a suscité une vague d'émotion en Corse, auront lieu vendredi dans son village familial de Cargèse (Corse-du-Sud), son corps étant attendu mercredi soir sur l'île. Yvan Colonna purgeait une peine de prison à perpétuité sur le continent, à Arles (Bouches-du-Rhône) quand il a été violemment agressé le 2 mars dans la salle de sport par un codétenu condamné notamment pour terrorisme. Après presque trois semaines de coma, cet ancien berger est décédé lundi soir à 61 ans dans un hôpital marseillais.

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    Selon des sources proches du dossier, son corps devait être rapatrié mercredi. Des appels à faire une haie d'honneur, avec bougies et drapeaux, entre l'aéroport d'Ajaccio et le funérarium où il doit passer la nuit, circulent en Corse. Ses obsèques auront lieu elles vendredi à 15 heures à Cargèse, village de quelque 1300 habitants de l'ouest de la Corse, a appris l'AFP de sources proches du dossier et auprès de Me Patrice Spinosi, l'un des avocats de la famille du défunt. Aucun détail n'a filtré à ce stade sur le déroulé de la cérémonie.

    Un climat de tension avec l'Etat

    Depuis l'annonce du décès d'Yvan Colonna, le recueillement a prédominé sur l'île, contrastant avec les scènes de violences qui ont émaillé les différentes manifestations de soutien au militant corse pendant près de deux semaines. Plusieurs veillées ont eu lieu dans le calme et la Collectivité de Corse a dès mardi mis ses drapeaux en berne. Une initiative qu'a désapprouvée publiquement le gouvernement mercredi. «La décision de la collectivité de Corse (...) nous apparaît comme très inappropriée dans ce contexte», a estimé son porte-parole, Gabriel Attal.

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    Soucieux de calmer les tensions à moins de trois semaines de la présidentielle, le gouvernement a fait plusieurs gestes d'apaisement ces derniers jours: annonce de négociations sur une possible autonomie de la Corse, rapprochement d'ici mi-avril à la prison corse de Borgo des deux autres détenus du commando Erignac, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Yvan Colonna réclamait lui aussi son rapprochement de longue date en Corse mais n'avait jamais pu l'obtenir en raison de son statut de détenu particulièrement signalé (DPS). Beaucoup de Corses estiment qu'en ayant refusé cette demande, l'Etat a une part de responsabilité, d'où le slogan «Etat français assassin» largement présent dans les manifestations des dernières semaines qui ont parfois été très violentes.

    «J'ai agi seul»

    Différentes enquêtes doivent permettre d'éclaircir les circonstances de cette agression qui a duré près de huit minutes, filmée par une caméra, sans qu'aucun surveillant n'intervienne. C'est l'agresseur lui-même qui avait alerté les gardiens, expliquant que Colonna avait «fait un malaise». Mardi, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis une requalification de la mise en examen de son agresseur en «assassinat en relation avec une entreprise terroriste». «Yvan a tenu des propos blasphématoires envers Dieu» mais «il n'y avait rien de personnel» dans cette agression, a déclaré Franck Elong Abe, selon le premier procès-verbal d'audition consulté par l'AFP et dont des éléments ont été publiés mercredi par le quotidien Libération.

    Le Franco-Camerounais a également indiqué aux enquêteurs que lorsque les deux hommes «abordaient le sujet de la religion», Yvan Colonna «faisait des reproches à Dieu, il blasphémait». «Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains», a-t-il répété, ajoutant: «Je n'ai agi pour le compte d'aucun groupe, qu'on soit bien clair. J'ai agi seul». Les conclusions de l'inspection administrative sont elles attendues début avril et les auditions à l'Assemblée se poursuivent.

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    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    Les méthodes du GIGN pour intercepter les go fast

    EXCLUSIF - Herses, murs de flammes, bolides: les gendarmes disposent d’un arsenal pour stopper ces convois de drogue. Sur l’A10, ils viennent de saisir 558 kg de cannabis.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Le Monde

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    La magie décryptée dans la « Revue de l’histoire des religions »

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    Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour

    Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.

    Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France

    La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.

    Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »

    L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.

    Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.

    Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?

    Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.

    Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »

    Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.

    Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste

    Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.

    Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël

    Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.

    Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »

    Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.

    Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »

    Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.

    Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques

    Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.

    Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

    Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

    Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »

    Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.

    Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité

    Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.

    Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?

    Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.

    Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »

    Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.

    Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux

    « Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards

    Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.

    Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais

    Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.

    Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?

    Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.

    Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

    Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

    Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers

    Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.

    Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique

    Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.

    Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi les rites funéraires sont éternels

    Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

    Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »

    La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.

    Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »

    Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.

    Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?

    Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.

    Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »

    Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».

    Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?

    Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.

    Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier

    Critique Article réservé à nos abonnés

    En Chine, la religion fait de la résistance

    Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.

    Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels

    Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.

    Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »

    La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.

    Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »

    « Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.

    Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique

    Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.

    Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique

    Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.

    Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident

    Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.

    Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».

    Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

    « En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel

    Brève Article réservé à nos abonnés

    « Des soutanes et des hommes »

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: rappelée sur le Vieux Continent, l’Amérique suspend son pivot asiatique

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - Contre son gré, Joe Biden a dû se saisir à deux mains de ce dossier explosif.

    L’Asie attendra. Après Barack Obama et Donald Trump, Joe Biden avait lui aussi juré de détourner le regard de l’Europe et du Moyen-Orient pour se concentrer sur l’Asie, et plus spécialement sur la Chine. Mais de la même manière que certaines guerres s’imposent même quand on les fuit, il est difficile d’échapper aux appels géopolitiques quand on est la première puissance mondiale.

    À lire aussiL’Ukraine, un conflit chaud de la guerre froide Chine/États-Unis?

    En moins d’un mois, le retour de la guerre en Europe a aspiré Joe Biden et avec lui toutes ses résistances, vers le Vieux Continent. Contre son gré, le président américain a dû se saisir à deux mains de ce dossier explosif, dont les ondes de choc se propagent déjà dans le monde entier et qui se rapproche chaque jour un peu plus des frontières de l’Alliance atlantique. Face à une puissance nucléaire qui menace d’utiliser des armes de destruction massives, les dirigeants américains ne peuvent pas faire comme si de rien n’était. Joe Biden se rend donc en Europe pour participer au sommet extraordinaire de l’Otan et au Conseil européen à Bruxelles. Il fera aussi escale pendant deux jours en Pologne. C’est déjà la troisième fois depuis son investiture, en janvier 2021, qu’il se déplace sur le continent européen. «Les États-Unis sont obligés de repivoter vers l’Europe», résume Alexandra de Hoop Scheffer, directrice du bureau parisien du German Marshall Fund (GMF).

    Remontée en puissance

    En quelques semaines, la longue réflexion menée par le Pentagone à la demande de Joe Biden quand il est arrivé à la Maison-Blanche, est devenue obsolète. «Ses conclusions sont en train d’être reconsidérées. Le Pentagone envisage désormais une remontée en puissance américaine en Europe», poursuit Alexandra de Hoop Scheffer. En «mort cérébrale», selon Emmanuel Macron, l’Otan a été ressuscitée par l’agression russe, malgré les progrès réalisés en apparence par l’autonomie stratégique européenne. Pour la première fois, 60 % des Finlandais se disent favorables à l’adhésion de leur pays. La question du renforcement de l’Alliance sur le flanc est de l’Europe sera au cœur des discussions de Bruxelles. «Mais le retour des Américains en Europe se fait beaucoup sous la pression des pays de l’est de l’Alliance», ajoute la directrice du GMF à Paris.

    C’est un paradoxe : il y aura sans doute plus de troupes américaines en Europe à la fin du mandat de Joe Biden qu’à son début

    Les pays Baltes, Estonie en tête, mais aussi la Pologne et la Roumanie, qui se sentent particulièrement vulnérables face à la Russie, demandent à l’Otan et aux États-Unis une présence militaire permanente et renforcée. C’est en Pologne, un pays qui joue un rôle primordial dans la guerre, car il accueille les réfugiés et voudrait fournir, au-delà des armes qui transitent par son territoire des avions aux Ukrainiens, que les attentes seront les plus vives. «C’est un paradoxe : il y aura sans doute plus de troupes américaines en Europe à la fin du mandat de Joe Biden qu’à son début», remarque Benjamin Haddad, le directeur Europe de l’Atlantic Council.

    À lire aussiComment Vladimir Poutine a ressuscité l’Otan

    Pour autant, le retour provisoire de l’Amérique en Europe n’annule pas le pivot vers l’Asie. Ce virage qui s’est fait contre la volonté des responsables américains n’a pas remis en cause les fondamentaux de la diplomatie américaine, tournée vers la Chine. Les premiers mois du mandat de Joe Biden, marqués par le retrait chaotique d’Afghanistan et la formation d’une nouvelle alliance Aukus - Australie, Grande-Bretagne, Amérique - qui a chassé les Français de la région en coulant le contrat de sous-marins qu’ils avaient avec l’Australie, ont clairement rappelé quelles étaient les priorités du président américain. Quant aux lignes rouges de Joe Biden sur l’Ukraine - pas de forces engagées dans le conflit et pas de zone d’exclusion aérienne - elles n’ont pas changé. Autre preuve que le pivot asiatique, même s’il est ralenti, n’est pas annulé, les Américains laissent les Européens gérer la crise au niveau diplomatique. C’est Emmanuel Macron et non Joe Biden, qui s’entretient régulièrement avec Vladimir Poutine au téléphone. «C’était déjà le cas sous Barack Obama avec le processus de Minsk. La Maison-Blanche délègue aux Européens le soin de diriger la partie diplomatique», commente Benjamin Haddad.

    Joe Biden va sans doute rappeler à ses partenaires européens, malgré l’Ukraine, sa volonté de créer un front uni contre la Chine. À long terme, c’est toujours la menace chinoise qui prime. Mais elle est désormais imbriquée à la crise russe. «Une possible alliance pragmatique entre la Chine et la Russie, qui renforceraient leur coordination militaire pour déstabiliser leur voisinage, c’est le cauchemar des Américains. La Chine et la Russie ne peuvent pas être déliées», explique Alexandra de Hoop Scheffer. L’«amitié sans limites» promise par la Chine à la Russie avant l’invasion de l’Ukraine ira-t-elle jusqu’à constituer un bloc compact et autoritaire en lutte contre les démocraties libérales? C’est toute la question.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

    Mille fois annoncée, la fin des temps hante nos imaginaires depuis la plus haute Antiquité. Puissante force de mobilisation politique, elle peut aussi, au contraire, mener à l’immobilisme.

    Histoire d’une notion. Depuis la période de paix qui s’est ouverte en Occident à partir du début des années 1960, on croyait ce mot relégué aux antiques textes religieux ou aux vieux grimoires ésotériques. Voilà pourtant l’apocalypse de retour. Elle est sur toutes les lèvres, en une de nombreux journaux, dans les titres d’essais et de séries récemment sortis. Sommes-nous au bord d’une apocalypse écologique ? Menacés d’une apocalypse nucléaire ? Face à ces dangers terrifiants, la notion d’Apocalypse cognitive, titre d’un ouvrage du sociologue Gérald Bronner (PUF, 2021), ferait presque figure de moindre mal.

    Si, dans le langage actuel, le terme d’« apocalypse » a fini par désigner la fin du monde, tel n’est pas son sens d’origine – le terme grec « apocalupsis » signifie « révélation », « dévoilement ». Il s’agit, au départ, d’un genre littéraire lancé par des auteurs juifs à partir de 200 avant notre ère, lequel met en scène les fins dernières et l’arrivée du Messie annoncée par les Ecritures, en écho à certains textes de la Bible hébraïque (Isaïe, Amos, Ezéchiel, Daniel, etc.).

    Le plus célèbre récit de la littérature apocalyptique est celui attribué à Jean, qui a écrit son Apocalypse à la fin du Ier siècle de notre ère. Bien que ce livre du Nouveau Testament soit perçu comme plein de fureur et de sang, il ne constitue pas, à proprement parler, une narration de la fin du monde. Aujourd’hui, les spécialistes l’interprètent davantage comme un discours symbolique ancré dans le contexte que connaissaient les jeunes communautés chrétiennes d’Asie mineure, agitées par des conflits internes. Pour autant, le livre est bien porteur d’une réflexion eschatologique (sur la fin des temps), invitant ses lecteurs à choisir soigneusement leur camp avant le retour du Seigneur.

    Signes annonciateurs

    De fait, toutes les traditions religieuses se sont interrogées sur la fin des fins, et n’ont eu de cesse de chercher à percer les signes annonciateurs du cataclysme. Au fil de l’histoire, des événements dramatiques ont semblé préfigurer la grande catastrophe – de la destruction du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux guerres de religion du XVIe siècle, en passant par la chute de l’Ancien Régime en France ; de la révolte des Taiping dans la Chine du XIXe siècle, qui provoqua la mort de 30 millions de personnes, aux immenses tragédies du XXe siècle (plus de 120 millions de morts).

    La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance

    En somme, le monde n’en finit pas de finir. Souvent annoncée, régulièrement ajournée, l’apocalypse hante nos imaginaires. A en croire certains textes, elle se serait même déjà produite : le Déluge biblique ne met-il pas en scène une forme d’apocalypse ? Qu’importe si les prophéties qui se hasardent à en donner la date se sont révélées inexactes. Une légende rapporte ainsi que Bouddha avait prédit que le monde serait détruit vingt-cinq siècles après sa prédication ; ce qui devrait donc déjà avoir eu lieu. De leur côté, les disciples de Zoroastre, pragmatiques, ont procédé à quelques modifications de leur calendrier pour reporter l’échéance fatidique.

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    Le Monde

    « Faire confiance au bol »

    Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.

    Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.

    Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.

    Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.

    Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.

    Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.

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    Le Figaro

    Mort de Martin Aramburu : le dernier suspect interpellé dans la Sarthe

    Le principal suspect, Loik Le Priol, a déjà été interpellé en Hongrie à la frontière avec l'Ukraine

    Le dernier homme suspecté d'être impliqué dans la mort samedi à Paris de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu a été interpellé mercredi dans la Sarthe par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier. Le principal suspect, Loïk Le Priol, a pour sa part été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi, en Hongrie à la frontière avec l'Ukraine.

    Romain Bouvier, âgé de 31 ans, a été interpellé à Sablé-sur-Sarthe, a précisé à l'AFP une autre source proche du dossier. Comme Loïk Le Priol, il est militant d'ultra-droite, membre du groupuscule GUD.

    À lire aussiMort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?

    Mardi, une jeune femme de 24 ans soupçonnée d'avoir conduit la voiture, une jeep appartenant à Loïk Le Priol, a été mise en examen pour «complicité d'assassinat» et placée en détention provisoire.

    Une brouille devant un bar

    Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin, tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Prés, Le Mabillon. Les faits se sont déroulés vers 6H00 boulevard Saint-Germain après un «différend» entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont dit à l'AFP des sources policières. Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une de ces sources, mais les suspects «sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu».

    Loïk Le Priol et Romain Bouvier, doivent comparaître, pour une autre affaire, devant un tribunal en juin avec trois autres personnes pour «violences aggravées» contre un membre du GUD. Ils sont soupçonnés de l'avoir tabassé et humilié.

    À VOIR AUSSI - Le groupuscule d'ultradroite les Zouaves Paris a été dissous, annonce Gabriel Attal

    Mort du rugbyman Martin Aramburu : un militant d'extrême droite impliqué dans l'assassinat ?

    La brigade criminelle rechercherait trois individus suspectés d'être impliqués dans la mort de l'ancien international. Selon Le Point, l'un d'eux pourrait être un ancien militaire et militant du Gud, un groupe de l'ultradroite.

    Rugby : la France numéro 2 au classement mondial après son Grand Chelem

    Après sa victoire de samedi soir sur l'Angleterre (25-13) et son premier Grand Chelem réalisé depuis…

    Mort de Martin Aramburu : le principal suspect interpellé en Hongrie

    Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, au petit matin samedi.

    Le Monde

    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

    Publié le 13 mars 2022 à 08h00

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    EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.

    La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.

    La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).

    Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?

    En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.

    Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?

    Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.

    Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.

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    L'Humanité

    La danse martiale et pacifiste de Shechter

    Prescription culture

    Au palais Garnier, le chorégraphe israélien, traumatisé par le service militaire, engage, dans deux pièces, les corps bondissants du ballet de l’Opéra dans une bien rude épreuve.

    Muriel SteinmetzMuriel Steinmetz

    Hofesh Shechter (né à Jérusalem en 1975, installé à Londres) présente Uprising (2006) et In Your Rooms (2007) à l’Opéra Garnier (1). Lors de son service militaire obligatoire, vécu comme une aliénation, Shechter, sonné, ressent « une sorte de court-circuit électrique dans le cerveau ». Formé à la Batsheva Dance Company, basée à Tel-Aviv, le chorégraphe est un homme en colère, contre l’histoire, contre Israël où il ne vit plus, « contre la danse contemporaine ennuyeuse ».

     

    Les mains battent le sol, à la manière du primate

    Uprising, pour sept danseurs du corps de ballet de l’Opéra de Paris, tient de la horde primitive. Sur un plateau nu, les interprètes, surgis de l’obscurité en fond de scène, s’avancent en ligne vers le public sous le martèlement d’une musique industrielle ultraforte conçue par le chorégraphe (bouchons d’oreilles distribués à l’entrée). Vêtus de pantalon à poche et de sweat-shirt, ils s’immobilisent sur un pied comme on met en joue. Acte d’intimidation ? Le groupe se disperse, s’efface en coulisse. Restés seuls, deux hommes, tels deux bons camarades, s’épaulent avant de s’empoigner pour mieux se rejeter.

    Uprising a été comparé à la « libération d’un chien sauvage ». Shechter œuvre sur ces moments de bascule où la rivalité pousse au meurtre. Le duo est vite rejoint par les cinq autres danseurs, sous un mur de bruit qui pulse. C’est le groupe qui intéresse le chorégraphe. Savamment disciplinée, la meute évolue de manière grégaire. Accroupi sur les talons, l’effectif parcourt la scène à toute blinde, se carapate dans un coin puis reflue. Certains se détachent par à-coups, pour reformer ailleurs une base arrière. Les mains battent sans cesse le sol, à la manière du primate qui n’a pas encore acquis la posture debout. Le centre de gravité chez Shechter se situe au niveau du bassin. Des mouvements « surbaissés » mobilisent hanches, cuisses, mollets et genoux. Quelle gageure pour des danseurs classiques habitués au geste aérien !

     

    Dans  In Your Rooms, les bras s’agitent en vaines prières

    Dans Uprising, l’individu marginal est écarté, exclu, mis au rebut. Considéré comme un fuyard, il saigne sous une lumière impitoyable. Les foules, chez le chorégraphe, sont intimidantes mais opportunistes. Elles virent de bord. Chacun danse sans l’amour de son corps. Et l’uniformité instinctive se répand comme une contagion. À la fin, un soulèvement de masse se fige en sculpture, avec drapeau rouge brandi.

    In Your Rooms est une œuvre intermittente à dessein. Les dix-neuf interprètes, dont neuf femmes, sortent de l’ombre pour y mieux rentrer. Des groupes se forment, en une suite de tableaux animés : un couple s’accroche et se rejette, ou tout un monde d’individus psalmodie en levant le poing vers un ciel noir. La lumière (Lee Curran) pleut depuis un au-delà restreint. La voix off d’un démiurge peu regardant – celle du chorégraphe, qui ne sait où va sa création – s’interroge : « Let’s start again, I can do much better than that… » (« Reprenons depuis le début. Je peux faire mieux que ça… »). Les séquences, fragmentées, sont alors autrement réagencées. Les bras, comme maltraités, s’agitent en vaines prières. « Vos bras sont comme la bouche qui prononce des mots », c’est l’une des instructions données par le chorégraphe en répétition. Au-dessus, à cour, dans un coin du tableau, les musiciens, postés sur une estrade penchée, semblent jouer malgré l’imminence du naufrage.

     

    Le juron est présent jusqu’au bout du poing

    Marqué par la danse folklorique israélienne – « l’ADN de ma formation », dit-il –, Hofesh Shechter n’a de cesse d’en déconstruire la forme : instrument de cohésion mais aussi de manipulation. « C’est un système de contrôle des foules. »

    Les corps se rallient peu à peu à un mouvement d’ensemble, qui allie l’élan du haut du corps et la soumission accrue du bas. Les interprètes abaissent toujours plus leur centre de gravité, comme s’ils allaient se fourrer sous un lit, avec une main tendue devant le front en guise de drapeau blanc ! L’énergie est celle de Cult (2004) qui a servi de modèle aux productions suivantes : « La mentalité de groupe, la pression du groupe, l’oppression du groupe, et l’inévitable envie de vouloir faire partie du groupe. » La danse, volubile, s’abaisse toujours plus comme pour éviter les balles. Ce cauchemar éveillé atteint le système nerveux du public. Dans ce rituel dénué de sens, le juron est présent jusqu’au bout du poing et sur la nuque terriblement penchée des danseurs, avant leur complète disparition.

    Encorpsdanse contemporaineopéra garnier danse contemporaineopéra garnier
    Le Monde

    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

    La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

    Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.

    L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?

    L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.

    Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.

    « L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »

    Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.

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    Le Monde

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Devant l’assistance du grand auditorium du palais de l’Unesco, à Paris, le 17 février, l’imame Ani Zonneveld, 59 ans, Malaisienne installée à Los Angeles (Etats-Unis), s’apprête à conclure son intervention intitulée « Mettre en pratique le “vrai islam” ». « En Occident, dit-elle, nous [les musulmans] serons toujours l’autre, donc j’en reviens à mes racines, à savoir la prière du prophète Mohamed. »

    Une douce mélodie pop à cordes s’élève, et l’imame entonne de sa voix cristalline ces paroles inspirées d’une des prières favorites du prophète Mahomet : « O Allah, grant my light in my heart, light in my grave, light in front of me, light behind me [« Allah, accorde-moi/donne-moi la lumière dans mon cœur, dans ma tombe, devant et derrière moi »] ». Un peu surpris, l’assistance et les orateurs se redressent et écoutent l’imame Zonneveld chanter sa foi et son engagement en faveur de la liberté d’expression, nécessaire, comme elle l’a développé dans son intervention, « pour créer une culture musulmane occidentale ».

    Les 16 et 17 février, la conférence organisée par l’association L’Islam au XXIsiècle a réuni trente intervenants de dix nationalités différentes autour du thème « Islam et identités : entre culte et cultures ». Retransmise sur Internet, la conférence était aussi traduite simultanément en arabe. « Nous souhaitons créer des ponts et ainsi faire descendre un discours académique jusqu’à la masse des fidèles, les représentants d’un islam classique, transmis de génération en génération », explique Eva Janadin, 32 ans, déléguée générale de l’association et cofondatrice à Paris de la mosquée spirituelle et progressiste Simorgh. « Nous voulons valoriser des figures féminines et masculines, précise-t-elle, mais des figures tirées de nos propres ressources, de nos textes. »

    A Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixte

    Des théologiens, des géographes, des sociologues et des acteurs de terrain se sont succédé pour décrire les modalités d’un islam européen, éclairé et inclusif. Comment alors diffuser des idées sans être dans la confrontation ? Comment accompagner la culture du commentaire des textes sacrés avec ceux qui ne sont pas familiers de l’exégèse coranique mais qui en sont curieux ?

    Néo-islamisation et vide de sens

    La première table ronde, consacrée à « l’impasse d’un islam hors culture », a permis à Benjamin Hodayé, agrégé d’histoire et doctorant, de rappeler le portrait d’une génération de militants du djihad, la « chair à canon » de cette idéologie de la lutte armée. « Nous constatons un retour du religieux chez les jeunes générations [musulmanes], beaucoup plus religieuses que les personnes qui ne sont pas musulmanes et beaucoup plus religieuses que leurs propres parents. »

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    L'Humanité

    Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

    Actu

    Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

    Diego Chauvet

    «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

    Un grand coup de pression dans la campagne

    Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

    Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

    Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

     Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

    Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

    Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
    Le Monde

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.

    Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).

    Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?

    Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.

    Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !

    Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?

    Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.

    « Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »

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    L'Humanité

    Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

    Enquête

    Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

    Aurélien Soucheyre

    Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

    Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

    La retraite pour les riches

    Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

    « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

    L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Des institutions verrouillées

    « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

    « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

    Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

    Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

    Enfumage sur l’énergie

    Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

    Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

    « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

    « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

    Une grande attaque contre la Sécu

    L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

    Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

    Grande sécu, grosse manip’

    D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

    Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

    En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

    Les services publics dans le viseur

    Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

    Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

    Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

    Vers un durcissement sécuritaire

    Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

    Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

    Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

    La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

    C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

    C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

    En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

    Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

    En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

    À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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    Le Monde

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.

    « Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».

    Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du Congo

    La RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.

    Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.

    Instabilité chronique

    La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.

    Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.

    Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du pays

    Le Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.

    Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.

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    Le Monde avec AFP

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    L'Humanité

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Actu

    La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

    Florent LE DU

    Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

    « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

    le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

    Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

    D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

    un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

    Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

    Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

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    Le Figaro

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    Nicolas Daguin

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Tout commence par un mail anonyme adressé au Figaro en novembre 2021. Un certain «Tyler», qui se présente comme un étudiant de l'Essec - l'une des premières écoles de commerce en France -, souhaite nous faire part du climat d'insécurité qui se serait installé autour du campus, situé à Cergy (Val-d’Oise). La situation aurait «énormément empiré» ces derniers temps et serait «devenue invivable», selon ses mots. Il est question d'agressions, de vols avec violence et même de tentatives d'enlèvements. Le jeune homme affirme aussi que «nombre d'étudiants [seraient] traumatisés et ne [voudraient] plus prendre de cours terminant après le coucher du soleil par peur de rentrer seuls la nuit».

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    S'il n'a personnellement jamais été victime d'aucune agression, Tyler assure que plusieurs de ses camarades n'ont pas eu sa chance. Ce dernier en veut pour preuve le groupe Facebook «ESSAFE», créé en 2017. «Nous l'avons ouvert après avoir constaté une recrudescence des agressions autour du campus, dans l'idée de pouvoir permettre aux étudiants de s'organiser entre eux au cas où ils devaient rentrer/venir seuls à l'école», explique Matthieu*, l'un de deux fondateurs du groupe, qui a depuis terminé son cursus à l'Essec. «On ne pensait pas que ce groupe allait devenir si important et s'inscrire dans le temps, le but était d'avoir une solution ''temporaire'' parmi tant d'autres à ce problème», relève-t-il.

    «Une cible de choix»

    Cinq ans après sa création, «ESSAFE» comptabilise près de 5000 membres à son actif. Chaque mois, ce sont ainsi plusieurs dizaines d'étudiants qui font part de leurs mésaventures et qui s'avertissent des secteurs à éviter en temps réel. «Faites gaffe les gars après le tunnel du port dans le jardin y a 3 mecs capuchés qui coursent les gens», «Attention à vous au niveau du portique de l'Essec, j'ai failli me faire agresser par trois mecs mais j'ai réussi à me barrer en courant et en ouvrant rapidement la porte de la résidence!», ou encore : «Attention un groupe vole à la sortie du RER à la gare de Cergy. Ils arrachent les sacs à main». Les alertes en ce sens abondent.

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    En outre, début septembre 2020, un document en ligne regroupant les témoignages d'étudiants de l'Essec, mais aussi d'autres établissements de Cergy a été créé. Il cumule aujourd'hui 82 témoignages, dont certains font état d'agressions d'une extrême violence. «La situation est alarmante. Ce n’est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!», regrette Laura*, une étudiante de l'Essec qui a elle-même été victime d'une violente agression en août alors qu'elle rentrait chez elle après une soirée, à quelques dizaines de mètres seulement de l'école. La jeune femme assure qu'«un homme capuché» lui a donné un coup de taser au niveau de la joue, sans aucune raison apparente, avant de disparaître dans la nuit.

    «J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux»

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    «C'est un phénomène que l'on connaît bien et qui dure depuis de nombreuses années, concède Laurent Laffont, le directeur de la sécurité de l'Essec. Nos étudiants ne sont pas spécifiquement visés par les jeunes désœuvrés qui traînent sur Cergy mais ils constituent une cible de choix car ils sont perçus comme ayant de l'argent et possédant des objets de valeur.»

    «Une délinquance d'acquisition ou d'opportunité»

    Un état des lieux partagé en substance par le commissaire divisionnaire de Cergy-Pontoise, Anthony Clementy. «Il règne dans le secteur du Grand Centre de Cergy, où se situe l'Essec, un sentiment d'insécurité évident, avec une délinquance qui fait quasiment partie du décor. Mais tout cela est à relativiser. Ce n'est pas pire qu'ailleurs en Île-de-France, observe le policier. On a d'un côté la présence d'une population en voie de déshérence et qui crée le sentiment d'insécurité, avec des SDF et des étrangers en situation irrégulière qui squattent les parties communes de certains immeubles et la gare RER, et de l'autre, une population assez jeune, qui s'adonne à une délinquance d'acquisition ou d'opportunité. Ces derniers sont des mineurs âgés pour la plupart d'une quinzaine d'années et qui habitent Cergy ou Pontoise. Ce sont eux qui s'attaquent aux étudiants, entre autres.» Par délinquance d'acquisition, le commissaire Clémenty entend notamment les vols avec violence, phénomène particulièrement prolifique à Cergy. Depuis 2017, entre 10 et 17 plaintes ont été déposées chaque année pour ce motif par des étudiants de l'Essec.

    Chaque action, autrement dit chaque fait d'agression rapporté, fait l'objet d'une réaction, que ce soit par le signalement aux autorités, l'accompagnement dans le dépôt de plainte voire jusqu'au tribunal lors des procès

    Soucieuse de la sérénité de ses étudiants, la direction de la prestigieuse école de commerce a fait de la question sécuritaire l'une de ses priorités. «On travaille au quotidien pour apporter le plus de sécurité possible à nos étudiants. Chaque action, autrement dit chaque fait d'agression rapporté, fait l'objet d'une réaction, que ce soit par le signalement aux autorités, l'accompagnement dans le dépôt de plainte voire jusqu'au tribunal lors des procès», pointe Laurent Laffont. Au total, ce sont 26 agents qui sont employés par l'école pour gérer la sécurité sur le campus et au niveau des résidences étudiantes. «Certains sont missionnés pour patrouiller le soir autour du parc François Mitterrand - qui est une zone sensible à certaines heures - tandis que d'autres escortent les étudiants dans leur résidence ou à la gare RER

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    Depuis le 28 janvier, l'école a par ailleurs mis en place un système de navettes pour raccompagner les élèves chez eux. Deux minibus de neuf places chacun circulent ainsi quotidiennement de 18h à 0h30. «On expérimente ce système jusqu’au 30 avril, dans l'objectif de le pérenniser dès le 1er septembre prochain», détaille encore Laurent Laffont. L'Essec s'est aussi dotée d'un vaste dispositif de vidéoprotection. 75 caméras sont réparties rien que sur le campus, sans compter celles installées au niveau des résidences étudiantes.

    Déploiement d'une Brigade de Tranquilité Nocturne

    En outre, l'Essec met l'accent depuis plusieurs années sur le volet préventif. «Au moment de la rentrée les étudiants sont briefés sur les comportements à adopter et surtout ceux à éviter. On les invite à la prudence, en ne rentrant pas seuls chez eux par exemple ou en ne traversant pas certaines zones quand il fait nuit. On conseille encore aux jeunes filles de ne pas s'installer en rez-de-chaussée, pour qu'elles n'attirent pas l'attention d'une certaine population. L'objectif n'est pas de les effrayer mais de les avertir. Dans cette mission de sensibilisation, on travaille aussi beaucoup avec la mairie et la police. Le commissaire divisionnaire de Cergy participe d'ailleurs à cette réunion annuelle», appuie Laurent Laffont.

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    Côté mairie, on vante la mise en place, dès le mois de mai prochain, d'une nouvelle unité de la police municipale, baptisée «Brigade de Tranquillité Nocturne» (BTN), et qui s’appuiera sur trois volets : médiation, prévention et tranquillité. «La sécurité est une compétence qui relève de la responsabilité de l'État. La police municipale ne remplace pas et ne doit pas remplacer la police nationale. [...] Pour autant, la ville prend sa part et met en œuvre une politique de tranquillité publique», souligne Jean-Paul Jeandon, le maire (PS) de Cergy.

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    Forte de 13 agents, cette brigade aura pour mission de «faire respecter les arrêtés du maire, notamment en matière d'interdiction de vente d'alcool à partir d'une certaine heure, de lutter contre les nuisances étudiantes et plus largement contre tous les tapages nocturnes et d'assurer une présence renforcée dans les trois centralités de la ville et notamment aux alentours des trois gares RER», comme l'explique la municipalité par voie de communiqué. La BTN fonctionnera six jours sur sept du lundi au samedi de 17h à 2h du matin. Soit deux équipages de trois policiers municipaux qui sillonneront la ville pendant ces périodes.

    *Les prénoms ont été modifiés

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    Le Monde

    « Dans le contexte actuel, nombre de jeunes éprouvent un empêchement à imaginer l’après »

    Pour Christophe Ferveur, psychologue de la Fondation santé des étudiants de France, la jeunesse est particulièrement fragilisée par la multiplication des crises.

    L’actualité ressemble à un millefeuille étouffant dont les couches s’empilent une à une jusqu’à l’asphyxie. Urgence climatique, crise sanitaire depuis deux ans, maintenant guerre en Ukraine… Pour Christophe Ferveur, psychologue de la Fondation santé des étudiants de France, au Relais étudiants lycéens à Paris, et vice-président du Réseau de soins psychiatriques et psychologiques pour les étudiants (Resppet), ce nouvel événement dramatique vient s’ajouter à une vague de détresse déjà très présente chez nombre de jeunes, qui ont beaucoup souffert des différents confinements.

    Face à cette succession de crises mondiales, faut-il s’inquiéter d’un effet cumulatif sur la santé mentale des jeunes, et notamment des étudiants, qui sont, d’après de multiples enquêtes, particulièrement fragiles psychologiquement ?

    On l’a déjà vécu avec le climat et le coronavirus : la guerre ne va pas se résoudre du jour au lendemain. Il faut donc pouvoir gérer son installation dans la durée. Ce qui nous inquiète en tant que professionnels de la santé mentale, ce sont les effets à long terme d’une forme de vulnérabilité de la jeunesse et les conséquences d’une anxiété chronique au sein de cette population. On passe d’une anxiété réactionnelle à une situation donnée, à une anxiété plus diffuse de société.

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissants » : à la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utiles

    Lors de vos consultations, avez-vous observé une nouvelle vague d’anxiété depuis le début des bombardements en Ukraine ?

    Les jeunes en parlent comme tout le monde, mais pas tant que ça pour le moment. Ils ne se sentent pas directement menacés par cette guerre, à la fois proche et lointaine. C’est trop frais pour noter un effet immédiat : on a encore la possibilité d’être dans le déni pour se défendre et contrecarrer l’angoisse de l’impact direct de ce conflit sur nous.

    « Il y a une forme de lassitude parmi nos patients : ça n’allait déjà pas, et la guerre vient s’ajouter à tout le reste »

    Néanmoins, ce que l’on voit sur le plan clinique, et que l’on avait déjà annoncé, c’est une vague de détresse psychologique provoquée par l’isolement social pendant les différents confinements et les longs mois d’enseignement à distance. On subit encore le contrecoup de ces deux années. Il y a une forme de lassitude parmi nos patients : ça n’allait déjà pas, et la guerre vient s’ajouter à tout le reste.

    S’agit-il encore, en priorité, de soigner les conséquences du Covid-19 ?

    On est en plein dedans. Quand les cours ont recommencé en présentiel en septembre dernier, quand la vie a repris, le nombre de consultations a explosé. Un certain nombre de jeunes restent sidérés et n’arrivent pas à resocialiser. C’est au moment où la situation semble moins dangereuse qu’ils dépriment, qu’ils passent de l’anxiété à l’angoisse.

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    Le Figaro

    Richard Ferrand repousse les rumeurs d'une dissolution après la présidentielle

    EN COURS : Mis à jour le 23 mars 2022 à 18:44

    Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a repoussé mercredi les rumeurs de projet de dissolution juste après la présidentielle prêté à Emmanuel Macron en cas de réélection, en affirmant que le calendrier des législatives «a vocation à être tenu, sauf circonstances particulières». Ces rumeurs, relayées par plusieurs médias, s'appuient sur le fait que le long délai de sept semaines entre le deuxième tour de l'élection présidentielle, le 24 avril, et les législatives, fixées les 12 et 19 juin, pourrait compliquer la gestion de la période pour la majorité sortante en cas de réélection d'Emmanuel Macron.

    La réponse du président candidat à une question sur ce scénario lors de sa conférence de presse de présentation de son programme jeudi n'a pas éteint les interrogations. Ces dates «ont été fixées, elles sont passées en Conseil des ministres», avait-il répondu, «et encore une fois, moi ce qui m'importe, ce sont les élections présidentielles. J'ai trop de respect pour les rendez-vous démocratiques pour les bousculer ou donner le sentiment, en quelque sorte, de jouer avec», avait-il ajouté. Interrogé mercredi sur France Inter, Richard Ferrand a fait remarquer qu'une dissolution de l'Assemblée nationale était «une prérogative du président de la République» et qu'«aujourd'hui on a un calendrier, il n'y a pas de raison qu'on ne le tienne pas».

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    Les Ehpad privés attendent du prochain président une «loi grand âge» ambitieuse

    Le futur président élu en avril doit mettre en chantier dès le début de son quinquennat une loi «grand âge» pour «revoir de fond en comble» le secteur des maisons de retraite et de l'aide à domicile, a plaidé mercredi le Synerpa, principal syndicat des Ehpad privés. Cette loi, promise par Emmanuel Macron en 2018 puis sans cesse repoussée, est «désormais indispensable» pour mobiliser les crédits nécessaires «sur le moyen et le long terme» et «inventer l'Ehpad du futur», a expliqué l'organisation professionnelle dans une plateforme de propositions rendue publique à 18 jours de l'élection présidentielle.

    «Sans loi dédiée, il n'y aura pas de réforme, il n'y aura que des réformettes», a ajouté le Synerpa, pour qui la France doit impérativement se préparer au «papy boom» attendu à l'horizon 2030. Le nombre de personnes de plus de 85 ans doit en effet augmenter de 58% entre 2030 et 2040, selon les projections démographiques. «Seule une loi peut transformer le système actuel», en créant une filière des «métiers du grand âge» pour pallier en partie les difficultés de recrutement, en simplifiant la gouvernance du secteur et en assurant la «viabilité économique» de l'aide à domicile, a plaidé lors d'une conférence de presse Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa. Le président élu devra par ailleurs lancer un «plan d'urgence» pour renforcer les effectifs, selon le Synerpa, qui note que le «temps de présence des personnels d'accompagnement et de soin» auprès des personnes âgées est «notoirement insuffisant».

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    Fabien Roussel se défend d’avoir défendu Staline

    Interrogé sur des images de l'émission Au tableau qui sera diffusée fin mars sur C8 sur lesquelles il hésite devant des enfants à classer Staline dans la catégorie «camarade» ou «pas camarade», le communiste Fabien Roussel s'est voulu catégorique sur France 2: «Je n'ai pas hésité, je l'ai mis dans la catégorie des dictateurs», a-t-il répondu.

    «Mais face à une classe, j'ai rappelé ce qu'était l'histoire, et notamment qu'il a été avec Churchill, Roosevelt, De Gaulle, parmi les libérateurs face au nazisme, mais il est celui qui a tué des millions de gens, responsable de millions de morts, et donc quelqu'un qui a du sang sur les mains est donc, oui, dictateur, sans ambiguïté».

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    Un responsable de la majorité plaide pour «montrer que LREM n'est pas un vaisseau fantôme»

    «Il y a peu d'intérêt pour la campagne, qui manque de magie. Il faut qu'Emmanuel Macron fasse un grand discours. Et montrer que LREM n'est pas un vaisseau fantôme», juge mercredi un responsable de la majorité auprès de l’AFP. Selon lui, le président-candidat va «redescendre un peu» dans les sondages, lui qui est crédité de près de 30% des intentions de vote au premier tour du 10 avril.

    Il concède qu'«avec la guerre en Ukraine, les Français se tournent vers les candidats les plus expérimentés», parlant aussi d'«un phénomène de vote utile, à l'extrême droite comme à l'extrême gauche». Quant à Marine Le Pen, il estime qu'elle est «plus sereine, plus préparée, au deuxième tour elle sera une candidate plus compliquée», en cas d'une réédition de la finale 2017.

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    L'Ukraine au cœur de la présidentielle, avec Zelensky devant le Parlement

    Le conflit en Ukraine plus que jamais au cœur de la présidentielle: le président Volodymyr Zelensky a demandé mercredi l'aide de la France, lors d'une intervention en visioconférence devant le Parlement qui l'a ovationné debout, oubliant pour un temps les divisions politiques.

    En tee-shirt militaire kaki, le président ukrainien a demandé au pays des droits de l'Homme son aide pour mettre fin à une «guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité», reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

    Quatre candidats, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan, également députés, étaient présents au Palais Bourbon lors de l'intervention vidéo du président ukrainien. A l'exception de l'iconoclaste Jean Lassalle, tous sont régulièrement critiqués pour leurs positions jugées pro-russes. «Ça fait des années que ces trois personnes sont les caniches de Poutine. Depuis le début de la guerre, elles en sont devenues les paillassons», a dénoncé Claude Malhuret, président du groupe Indépendants au Sénat. Un cinquième député également candidat à la présidentielle, le communiste Fabien Roussel, était excusé en raison d'un deuil familial.

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    Macron tiendra son premier meeting de campagne le 2 avril à La Défense

    Emmanuel Macron tiendra son premier meeting de campagne le samedi 2 avril à 15H30 à La Défense, dans la salle Paris La Défense Arena, la plus grande d'Europe avec ses 40.000 places, a annoncé son équipe.

    Ce sera le premier meeting du président-candidat qui, depuis qu'il s'est déclaré début mars, s'est contenté de deux rendez-vous publics à Poissy et à Pau avec 250 et 600 personnes, ainsi que d'une conférence de presse. Un premier meeting envisagé à Marseille début mars avait finalement été annulé, son entourage invoquant des impératifs d'agenda diplomatique de président lié à la guerre en Ukraine.

    Ce meeting s'annonce comme l'un des plus gros de la campagne électorale, dont Emmanuel Macron reste le grand favori pour le premier comme pour le second tour.

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    Hollande se projette dans la reconstruction du PS

    L'ex-président François Hollande, venu soutenir Anne Hidalgo à Limoges, semble déjà se projeter dans l'après-présidentielle pour participer, «au lendemain» de l'élection, à la nécessaire reconstruction du parti socialiste et tenter d'assurer sa survie.

    L'ex-chef de l'Etat, s'est dit «fidèle et loyal, surtout quand c'est difficile» au moment où la candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, est cantonnée autour de 2% des intentions de vote, en dessous des 5% nécessaires pour être remboursé des frais de campagne.

    S'il a affirmé qu'Anne Hidalgo avait «du courage, de la ténacité» et qu'elle avait «donc» son soutien, l'ancien Premier secrétaire du PS a surtout parlé d'avenir et s'est positionné: «Quoi qu'il advienne le 10 et 24 avril, une initiative devra être prise au lendemain du scrutin et avant les législatives pour reconstruire la gauche des responsabilités», a-t-il dit, assurant qu'il y prendrait «toute (sa) part parce que c'est tout le sens de (sa) vie».

    «A nous d'être là au lendemain de l'élection, quand le pays aura besoin de nous. C'est déjà demain qu'il faut regarder, c'est aujourd'hui qu'il faut préparer», a averti celui qui critique régulièrement la direction actuelle du PS, l'accusant de n'avoir pas travaillé pendant les cinq dernières années.

    «Il faut qu'un ensemble de forces, de personnalités, créent une nouvelle organisation qu'on appellera mouvement ou force, à partir du PS, d'autres partis...», a-t-il ensuite expliqué devant des journalistes. «Un mouvement qui reprendrait l'histoire mais inventerait d'autres modes d'élaboration de la politique. Quelque chose de plus ouvert».

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    Jacquouille après la présidentielle: soirée électorale raccourcie pour TF1 le 10 avril

    TF1 arrêtera sa soirée du premier tour de la présidentielle à 21h30 le 10 avril, plus tôt que d'habitude, et rediffusera Les Visiteurs, une première due selon la chaîne à «l'évolution des attentes des téléspectateurs».

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    La soirée électorale sur TF1 «proposera trois heures de direct, entre 18h30 et 21h30» et «le choix a été fait d'annoncer un film, "Les Visiteurs", à partir de 21h30», a indiqué mercredi à l'AFP Thierry Thuillier, directeur général adjoint du pôle Information du groupe TF1. Multidiffusée, la comédie de Jean-Marie Poiré, avec le personnage de Jacquouille la Fripouille, enregistre des succès d'audiences à chaque passage télévisé.

    Un tel format est une première «pour la présidentielle, mais pas pour les autres élections, y compris législatives», a-t-il précisé. Ce choix est justifié par le fait que «les usages, les goûts et les attentes des téléspectateurs ont évolué», en raison «de la multiplication de l'offre» de débats et commentaires sur les chaînes info.

    Traditionnellement, lors des très longues soirées électorales, «vous aviez le plateau du 20h de TF1 qui arrivait sur le plateau de France 2 à 21h et vice-versa, et vous aviez encore des commentaires et des plateaux politiques, mais honnêtement sans beaucoup avancer», a souligné Thierry Thuillier.

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    Inclusion des élèves handicapés : le camp Zemmour prône le «cas par cas»

    L'équipe d'Eric Zemmour a prôné aujourd’hui la «souplesse» dans l'accompagnement des élèves en situation de handicap et des allers-retours entre établissements spécialisés et école ordinaire, après le tollé suscité en janvier par les critiques du candidat d'extrême droite contre une «obsession de l'inclusion».

    «Eric Zemmour propose de créer 50.000 postes d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et de les former», a déclaré Laurence Trochu, représentante du candidat Reconquête!, lors du «handébat», un grand oral sur le handicap organisé à la Maison de la radio à Paris par quatre associations. «La question de l'éducation des enfants handicapés nécessite de la souplesse et du cas par cas», a poursuivi Laurence Trochu.

    A la déception des organisateurs, seules Marine Le Pen et Anne Hidalgo se sont déplacées pour ce grand oral. Cinq autres ont envoyé des représentants, et Delphine Batho, qui devait ouvrir la conférence pour Yannick Jadot (EELV), n'est pas venue. Hormis la polémique sur les élèves handicapés suscitée par les propos de Zemmour, le handicap a été un «non-sujet» de la campagne présidentielle, a regretté Eric Blanchet, président de Ladapt, organisateur du débat, qui regrette un «manque de projet» des candidats.

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    Sandrine Rousseau propose un «délit de non-partage des tâches domestiques»

    Interrogée ce lundi par Madmoizelle, l'ancienne porte-parole de la campagne de l'écologiste Yannick Jadot a fait une proposition sujette à polémique. Elle a émis l'idée «qu'il y ait une possibilité de délit de non-partage des tâches domestiques», estimant que «le privé est politique et tant qu'on ne donne pas les moyens aux femmes de véritablement obtenir l'égalité sur le partage, on n'y arrivera pas».

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    Six associations anti-homophobie attaquent Zemmour pour contestation de crime contre l'humanité

    Nouvelle plainte contre Eric Zemmour: six associations anti-homophobie ont annoncé à l'AFP avoir déposé plainte mercredi à Paris contre le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour pour «contestation de crime contre l'humanité», l'accusant d'avoir nié la déportation d'homosexuels pendant la Seconde guerre mondiale.

    Les associations Inter-LGBT, Stop Homophobie, SOS Homophobie, Mousse, Adheos et Quazar visent par cette plainte simple une phrase précise du polémiste-candidat dans son livre paru en septembre, La France n'a pas dit son dernier mot (Ed. Rubempré): «La déportation en France d'homosexuels en raison de leur "orientation sexuelle", comme on dit aujourd'hui, est une "légende"».

    Dans ce passage du livre, Eric Zemmour fait à ce moment-là état d'un désaccord avec l'ex-patron de l'UMP (ancêtre de LR), Jean-François Copé, qui avait exclu le parlementaire Christian Vanneste du parti «en raison de la polémique qu'il avait provoquée en affirmant que la déportation des homosexuels depuis la France était une "légende"». Eric Zemmour ajoute : Christian Vanneste «a raison».

    «Ce ne sont pas les propos d'Eric Zemmour mais ceux de Monsieur Vanneste qui sont cités dans le livre, confirmés par (Serge) Klarsfeld», le président de l'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, a affirmé l'entourage d'Eric Zemmour. «On s'étonne quand même d'une plainte qui sort à 19 jours de l'élection au sujet d'un livre qui date du mois de septembre, et que toute la presse a scruté sans relever ce passage!», a ajouté l'équipe du candidat à la présidentielle.

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    Le projet de Macron ravive la défiance des collectivités

    Le projet d'Emmanuel Macron de demander, s'il est réélu, un effort de 10 milliards d'euros aux collectivités et de supprimer un impôt sur les entreprises ravive la défiance des élus locaux après un quinquennat déjà marqué par de fortes tensions. Dominées par l'opposition, les associations d'élus craignent que le président sortant «souffle sur les braises» avec ses propositions, comme le dit à l'AFP André Laignel, le premier vice-président PS de l'influente Association des maires de France (AMF).

    Le premier mandat d'Emmanuel Macron a été marqué par des relations houleuses avec les collectivités, comme l'ont démontré les sifflets contre le président fraîchement élu, lors du congrès de l'AMF de 2017 ou le hashtag #balancetonmaire lancé un an plus tard par la macronie contre les élus qui augmentaient la taxe foncière pour compenser la suppression de la taxe d'habitation. S'il est réélu le 24 avril prochain, Emmanuel Macron attend des économies de la part de l'ensemble des collectivités, d'autre part la suppression de la fraction restante d'un impôt sur les entreprises appelé CVAE afin de «renforcer la compétitivité des entreprises».

    Avec un programme dont le coût s'élève à 50 milliards par an, les collectivités s'interrogent sur l'effort qui leur sera demandé. «Suppression de la CVAE et, en plus, une baisse de 10 milliards: que nous reste-t-il comme marge de liberté d'action ?», s'interroge André Laignel qui déplore que l'éventuel recours à la TVA pour la compenser ne prive encore de plus d'autonomie fiscale. «M. Macron a décidé que nous ne devions être que des sous-traitants dotés de budgets annexes de ceux de l'Etat», regrette le maire d'Issoudun.

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    TotalEnergies attaque Jadot en diffamation pour ses accusations concernant ses activités en Russie

    TotalEnergies a indiqué mercredi à l'AFP avoir engagé «sans délai une action en diffamation» à l'encontre du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui a accusé le groupe de «complicité de crimes de guerre» pour le maintien de ses activités en Russie. Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a dénoncé des «propos inacceptables», «extrêmement graves et infondés», ajoutant continuer «ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens».

    Cette action en justice fait suite à une nouvelle passe d'armes survenue mercredi matin entre Yannick Jadot - qui a déjà accusé par le passé TotalEnergies de «crimes de guerre»- et le PDG du groupe Patrick Pouyanné, qui avait annoncé la veille sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes «au plus tard à la fin de l'année 2022».

    Interrogé sur les accusations régulièrement portées par Yannick Jadot, Patrick Pouyanné s'est dit mercredi sur RTL «en colère». «Quand M. Jadot accuse les 100.000 salariés de Total (de crimes de guerre, NDLR), c'est gravissime, c'est une insulte, (...) c'est pas acceptable», a-t-il réagi. «M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe c'est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter», a-t-il ajouté.

    Tweet de Yannick Jadot en forme de réponse quelques heures plus tard: «TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui c'est être complice ! J'appelle P. Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi», a réclamé le candidat écologiste.

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    Zemmour présente son programme au chiffrage controversé

    Eric Zemmour a présenté aujourd’hui les 400 mesures de son programme présidentiel, dédié prioritairement à la lutte contre l'immigration, promettant notamment le chiffre controversé de 20 milliards d'euros d'économies par la suppression d'aides sociales aux étrangers non européens.

    Globalement, son programme «coûtera à terme 60 milliards d'euros en année pleine: une moitié pour baisser les impôts sur les entreprises - 28 milliards - et l'autre moitié pour renforcer les moyens de nos politiques prioritaires: la défense, la sécurité, la justice et la santé - 32 milliards», a-t-il estimé, lors d'un point presse à la maison de la Chimie à Paris. Pour le financer, Eric Zemmour promet «65 milliards d'euros d'économies en année pleine», à commencer par 20 milliards d'euros via la «suppression des prestations non contributives pour les étrangers extra-européens, comme les allocations familiales, les aides au logement ou le RSA», que l'ancien polémiste décrit comme des «pompes aspirantes» qui encourageraient l'immigration.

    Côté chiffres, la Caisse nationale des allocations familiales avait toutefois indiqué que la totalité des allocations versées aux étrangers (européens et extra européens) correspond à «9 milliards d'euros» par an (chiffre 2019), sans le minimum vieillesse géré par la Caisse nationale d'assurance vieillesse. «Ce sont les chiffres pour les médias pour dire qu'on ne dépense pas beaucoup d'argent pour les étrangers», a rétorqué le candidat d'extrême droite.

    Il table en outre, comme Marine Le Pen, sur 15 milliards d'économies grâce à la «lutte contre la fraude sociale et fiscale». Côté collectivités locales, Eric Zemmour entend faire 15 milliards d'économies en luttant contre la «bureaucratie», les «doublons» et les «triplons». Pour le budget de l'Etat, il promet 15 milliards d'économies à l'horizon 2027, dont la suppression de l'aide médicale d'Etat (couverture santé des étrangers en situation irrégulière) et la «réduction des dépenses d'intervention du ministère de la culture».

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    Bienvenue dans ce direct

    Bienvenue à tous dans ce nouveau direct consacré à l’élection présidentielle. Petites phrases, meetings, propositions… Suivez toute l’actualité des candidats et des partis avec Le Figaro.

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    Richard Ferrand repousse les rumeurs d'une dissolution après la présidentielle

    Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a repoussé mercredi les rumeurs de projet de dissolution juste après la présidentielle prêté à Emmanuel Macron en cas de réélection, en affirmant que le calendrier des législatives «a vocation à être tenu, sauf circonstances particulières». Ces rumeurs, relayées par plusieurs médias, s'appuient sur le fait que le long délai de sept semaines entre le deuxième tour de l'élection présidentielle, le 24 avril, et les législatives, fixées les 12 et 19 juin, pourrait compliquer la gestion de la période pour la majorité sortante en cas de réélection d'Emmanuel Macron.

    La réponse du président candidat à une question sur ce scénario lors de sa conférence de presse de présentation de son programme jeudi n'a pas éteint les interrogations. Ces dates «ont été fixées, elles sont passées en Conseil des ministres», avait-il répondu, «et encore une fois, moi ce qui m'importe, ce sont les élections présidentielles. J'ai trop de respect pour les rendez-vous démocratiques pour les bousculer ou donner le sentiment, en quelque sorte, de jouer avec», avait-il ajouté. Interrogé mercredi sur France Inter, Richard Ferrand a fait remarquer qu'une dissolution de l'Assemblée nationale était «une prérogative du président de la République» et qu'«aujourd'hui on a un calendrier, il n'y a pas de raison qu'on ne le tienne pas».

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    Les Ehpad privés attendent du prochain président une «loi grand âge» ambitieuse

    Le futur président élu en avril doit mettre en chantier dès le début de son quinquennat une loi «grand âge» pour «revoir de fond en comble» le secteur des maisons de retraite et de l'aide à domicile, a plaidé mercredi le Synerpa, principal syndicat des Ehpad privés. Cette loi, promise par Emmanuel Macron en 2018 puis sans cesse repoussée, est «désormais indispensable» pour mobiliser les crédits nécessaires «sur le moyen et le long terme» et «inventer l'Ehpad du futur», a expliqué l'organisation professionnelle dans une plateforme de propositions rendue publique à 18 jours de l'élection présidentielle.

    «Sans loi dédiée, il n'y aura pas de réforme, il n'y aura que des réformettes», a ajouté le Synerpa, pour qui la France doit impérativement se préparer au «papy boom» attendu à l'horizon 2030. Le nombre de personnes de plus de 85 ans doit en effet augmenter de 58% entre 2030 et 2040, selon les projections démographiques. «Seule une loi peut transformer le système actuel», en créant une filière des «métiers du grand âge» pour pallier en partie les difficultés de recrutement, en simplifiant la gouvernance du secteur et en assurant la «viabilité économique» de l'aide à domicile, a plaidé lors d'une conférence de presse Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa. Le président élu devra par ailleurs lancer un «plan d'urgence» pour renforcer les effectifs, selon le Synerpa, qui note que le «temps de présence des personnels d'accompagnement et de soin» auprès des personnes âgées est «notoirement insuffisant».

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    Fabien Roussel se défend d’avoir défendu Staline

    Interrogé sur des images de l'émission Au tableau qui sera diffusée fin mars sur C8 sur lesquelles il hésite devant des enfants à classer Staline dans la catégorie «camarade» ou «pas camarade», le communiste Fabien Roussel s'est voulu catégorique sur France 2: «Je n'ai pas hésité, je l'ai mis dans la catégorie des dictateurs», a-t-il répondu.

    «Mais face à une classe, j'ai rappelé ce qu'était l'histoire, et notamment qu'il a été avec Churchill, Roosevelt, De Gaulle, parmi les libérateurs face au nazisme, mais il est celui qui a tué des millions de gens, responsable de millions de morts, et donc quelqu'un qui a du sang sur les mains est donc, oui, dictateur, sans ambiguïté».

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    Un responsable de la majorité plaide pour «montrer que LREM n'est pas un vaisseau fantôme»

    «Il y a peu d'intérêt pour la campagne, qui manque de magie. Il faut qu'Emmanuel Macron fasse un grand discours. Et montrer que LREM n'est pas un vaisseau fantôme», juge mercredi un responsable de la majorité auprès de l’AFP. Selon lui, le président-candidat va «redescendre un peu» dans les sondages, lui qui est crédité de près de 30% des intentions de vote au premier tour du 10 avril.

    Il concède qu'«avec la guerre en Ukraine, les Français se tournent vers les candidats les plus expérimentés», parlant aussi d'«un phénomène de vote utile, à l'extrême droite comme à l'extrême gauche». Quant à Marine Le Pen, il estime qu'elle est «plus sereine, plus préparée, au deuxième tour elle sera une candidate plus compliquée», en cas d'une réédition de la finale 2017.

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    L'Ukraine au cœur de la présidentielle, avec Zelensky devant le Parlement

    Le conflit en Ukraine plus que jamais au cœur de la présidentielle: le président Volodymyr Zelensky a demandé mercredi l'aide de la France, lors d'une intervention en visioconférence devant le Parlement qui l'a ovationné debout, oubliant pour un temps les divisions politiques.

    En tee-shirt militaire kaki, le président ukrainien a demandé au pays des droits de l'Homme son aide pour mettre fin à une «guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité», reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

    Quatre candidats, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan, également députés, étaient présents au Palais Bourbon lors de l'intervention vidéo du président ukrainien. A l'exception de l'iconoclaste Jean Lassalle, tous sont régulièrement critiqués pour leurs positions jugées pro-russes. «Ça fait des années que ces trois personnes sont les caniches de Poutine. Depuis le début de la guerre, elles en sont devenues les paillassons», a dénoncé Claude Malhuret, président du groupe Indépendants au Sénat. Un cinquième député également candidat à la présidentielle, le communiste Fabien Roussel, était excusé en raison d'un deuil familial.

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    Macron tiendra son premier meeting de campagne le 2 avril à La Défense

    Emmanuel Macron tiendra son premier meeting de campagne le samedi 2 avril à 15H30 à La Défense, dans la salle Paris La Défense Arena, la plus grande d'Europe avec ses 40.000 places, a annoncé son équipe.

    Ce sera le premier meeting du président-candidat qui, depuis qu'il s'est déclaré début mars, s'est contenté de deux rendez-vous publics à Poissy et à Pau avec 250 et 600 personnes, ainsi que d'une conférence de presse. Un premier meeting envisagé à Marseille début mars avait finalement été annulé, son entourage invoquant des impératifs d'agenda diplomatique de président lié à la guerre en Ukraine.

    Ce meeting s'annonce comme l'un des plus gros de la campagne électorale, dont Emmanuel Macron reste le grand favori pour le premier comme pour le second tour.

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    Hollande se projette dans la reconstruction du PS

    L'ex-président François Hollande, venu soutenir Anne Hidalgo à Limoges, semble déjà se projeter dans l'après-présidentielle pour participer, «au lendemain» de l'élection, à la nécessaire reconstruction du parti socialiste et tenter d'assurer sa survie.

    L'ex-chef de l'Etat, s'est dit «fidèle et loyal, surtout quand c'est difficile» au moment où la candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, est cantonnée autour de 2% des intentions de vote, en dessous des 5% nécessaires pour être remboursé des frais de campagne.

    S'il a affirmé qu'Anne Hidalgo avait «du courage, de la ténacité» et qu'elle avait «donc» son soutien, l'ancien Premier secrétaire du PS a surtout parlé d'avenir et s'est positionné: «Quoi qu'il advienne le 10 et 24 avril, une initiative devra être prise au lendemain du scrutin et avant les législatives pour reconstruire la gauche des responsabilités», a-t-il dit, assurant qu'il y prendrait «toute (sa) part parce que c'est tout le sens de (sa) vie».

    «A nous d'être là au lendemain de l'élection, quand le pays aura besoin de nous. C'est déjà demain qu'il faut regarder, c'est aujourd'hui qu'il faut préparer», a averti celui qui critique régulièrement la direction actuelle du PS, l'accusant de n'avoir pas travaillé pendant les cinq dernières années.

    «Il faut qu'un ensemble de forces, de personnalités, créent une nouvelle organisation qu'on appellera mouvement ou force, à partir du PS, d'autres partis...», a-t-il ensuite expliqué devant des journalistes. «Un mouvement qui reprendrait l'histoire mais inventerait d'autres modes d'élaboration de la politique. Quelque chose de plus ouvert».

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    Jacquouille après la présidentielle: soirée électorale raccourcie pour TF1 le 10 avril

    TF1 arrêtera sa soirée du premier tour de la présidentielle à 21h30 le 10 avril, plus tôt que d'habitude, et rediffusera Les Visiteurs, une première due selon la chaîne à «l'évolution des attentes des téléspectateurs».

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    La soirée électorale sur TF1 «proposera trois heures de direct, entre 18h30 et 21h30» et «le choix a été fait d'annoncer un film, "Les Visiteurs", à partir de 21h30», a indiqué mercredi à l'AFP Thierry Thuillier, directeur général adjoint du pôle Information du groupe TF1. Multidiffusée, la comédie de Jean-Marie Poiré, avec le personnage de Jacquouille la Fripouille, enregistre des succès d'audiences à chaque passage télévisé.

    Un tel format est une première «pour la présidentielle, mais pas pour les autres élections, y compris législatives», a-t-il précisé. Ce choix est justifié par le fait que «les usages, les goûts et les attentes des téléspectateurs ont évolué», en raison «de la multiplication de l'offre» de débats et commentaires sur les chaînes info.

    Traditionnellement, lors des très longues soirées électorales, «vous aviez le plateau du 20h de TF1 qui arrivait sur le plateau de France 2 à 21h et vice-versa, et vous aviez encore des commentaires et des plateaux politiques, mais honnêtement sans beaucoup avancer», a souligné Thierry Thuillier.

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    Inclusion des élèves handicapés : le camp Zemmour prône le «cas par cas»

    L'équipe d'Eric Zemmour a prôné aujourd’hui la «souplesse» dans l'accompagnement des élèves en situation de handicap et des allers-retours entre établissements spécialisés et école ordinaire, après le tollé suscité en janvier par les critiques du candidat d'extrême droite contre une «obsession de l'inclusion».

    «Eric Zemmour propose de créer 50.000 postes d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et de les former», a déclaré Laurence Trochu, représentante du candidat Reconquête!, lors du «handébat», un grand oral sur le handicap organisé à la Maison de la radio à Paris par quatre associations. «La question de l'éducation des enfants handicapés nécessite de la souplesse et du cas par cas», a poursuivi Laurence Trochu.

    A la déception des organisateurs, seules Marine Le Pen et Anne Hidalgo se sont déplacées pour ce grand oral. Cinq autres ont envoyé des représentants, et Delphine Batho, qui devait ouvrir la conférence pour Yannick Jadot (EELV), n'est pas venue. Hormis la polémique sur les élèves handicapés suscitée par les propos de Zemmour, le handicap a été un «non-sujet» de la campagne présidentielle, a regretté Eric Blanchet, président de Ladapt, organisateur du débat, qui regrette un «manque de projet» des candidats.

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    Sandrine Rousseau propose un «délit de non-partage des tâches domestiques»

    Interrogée ce lundi par Madmoizelle, l'ancienne porte-parole de la campagne de l'écologiste Yannick Jadot a fait une proposition sujette à polémique. Elle a émis l'idée «qu'il y ait une possibilité de délit de non-partage des tâches domestiques», estimant que «le privé est politique et tant qu'on ne donne pas les moyens aux femmes de véritablement obtenir l'égalité sur le partage, on n'y arrivera pas».

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    Six associations anti-homophobie attaquent Zemmour pour contestation de crime contre l'humanité

    Nouvelle plainte contre Eric Zemmour: six associations anti-homophobie ont annoncé à l'AFP avoir déposé plainte mercredi à Paris contre le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour pour «contestation de crime contre l'humanité», l'accusant d'avoir nié la déportation d'homosexuels pendant la Seconde guerre mondiale.

    Les associations Inter-LGBT, Stop Homophobie, SOS Homophobie, Mousse, Adheos et Quazar visent par cette plainte simple une phrase précise du polémiste-candidat dans son livre paru en septembre, La France n'a pas dit son dernier mot (Ed. Rubempré): «La déportation en France d'homosexuels en raison de leur "orientation sexuelle", comme on dit aujourd'hui, est une "légende"».

    Dans ce passage du livre, Eric Zemmour fait à ce moment-là état d'un désaccord avec l'ex-patron de l'UMP (ancêtre de LR), Jean-François Copé, qui avait exclu le parlementaire Christian Vanneste du parti «en raison de la polémique qu'il avait provoquée en affirmant que la déportation des homosexuels depuis la France était une "légende"». Eric Zemmour ajoute : Christian Vanneste «a raison».

    «Ce ne sont pas les propos d'Eric Zemmour mais ceux de Monsieur Vanneste qui sont cités dans le livre, confirmés par (Serge) Klarsfeld», le président de l'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, a affirmé l'entourage d'Eric Zemmour. «On s'étonne quand même d'une plainte qui sort à 19 jours de l'élection au sujet d'un livre qui date du mois de septembre, et que toute la presse a scruté sans relever ce passage!», a ajouté l'équipe du candidat à la présidentielle.

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    Le projet de Macron ravive la défiance des collectivités

    Le projet d'Emmanuel Macron de demander, s'il est réélu, un effort de 10 milliards d'euros aux collectivités et de supprimer un impôt sur les entreprises ravive la défiance des élus locaux après un quinquennat déjà marqué par de fortes tensions. Dominées par l'opposition, les associations d'élus craignent que le président sortant «souffle sur les braises» avec ses propositions, comme le dit à l'AFP André Laignel, le premier vice-président PS de l'influente Association des maires de France (AMF).

    Le premier mandat d'Emmanuel Macron a été marqué par des relations houleuses avec les collectivités, comme l'ont démontré les sifflets contre le président fraîchement élu, lors du congrès de l'AMF de 2017 ou le hashtag #balancetonmaire lancé un an plus tard par la macronie contre les élus qui augmentaient la taxe foncière pour compenser la suppression de la taxe d'habitation. S'il est réélu le 24 avril prochain, Emmanuel Macron attend des économies de la part de l'ensemble des collectivités, d'autre part la suppression de la fraction restante d'un impôt sur les entreprises appelé CVAE afin de «renforcer la compétitivité des entreprises».

    Avec un programme dont le coût s'élève à 50 milliards par an, les collectivités s'interrogent sur l'effort qui leur sera demandé. «Suppression de la CVAE et, en plus, une baisse de 10 milliards: que nous reste-t-il comme marge de liberté d'action ?», s'interroge André Laignel qui déplore que l'éventuel recours à la TVA pour la compenser ne prive encore de plus d'autonomie fiscale. «M. Macron a décidé que nous ne devions être que des sous-traitants dotés de budgets annexes de ceux de l'Etat», regrette le maire d'Issoudun.

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    TotalEnergies attaque Jadot en diffamation pour ses accusations concernant ses activités en Russie

    TotalEnergies a indiqué mercredi à l'AFP avoir engagé «sans délai une action en diffamation» à l'encontre du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui a accusé le groupe de «complicité de crimes de guerre» pour le maintien de ses activités en Russie. Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a dénoncé des «propos inacceptables», «extrêmement graves et infondés», ajoutant continuer «ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens».

    Cette action en justice fait suite à une nouvelle passe d'armes survenue mercredi matin entre Yannick Jadot - qui a déjà accusé par le passé TotalEnergies de «crimes de guerre»- et le PDG du groupe Patrick Pouyanné, qui avait annoncé la veille sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes «au plus tard à la fin de l'année 2022».

    Interrogé sur les accusations régulièrement portées par Yannick Jadot, Patrick Pouyanné s'est dit mercredi sur RTL «en colère». «Quand M. Jadot accuse les 100.000 salariés de Total (de crimes de guerre, NDLR), c'est gravissime, c'est une insulte, (...) c'est pas acceptable», a-t-il réagi. «M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe c'est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter», a-t-il ajouté.

    Tweet de Yannick Jadot en forme de réponse quelques heures plus tard: «TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui c'est être complice ! J'appelle P. Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi», a réclamé le candidat écologiste.

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    Zemmour présente son programme au chiffrage controversé

    Eric Zemmour a présenté aujourd’hui les 400 mesures de son programme présidentiel, dédié prioritairement à la lutte contre l'immigration, promettant notamment le chiffre controversé de 20 milliards d'euros d'économies par la suppression d'aides sociales aux étrangers non européens.

    Globalement, son programme «coûtera à terme 60 milliards d'euros en année pleine: une moitié pour baisser les impôts sur les entreprises - 28 milliards - et l'autre moitié pour renforcer les moyens de nos politiques prioritaires: la défense, la sécurité, la justice et la santé - 32 milliards», a-t-il estimé, lors d'un point presse à la maison de la Chimie à Paris. Pour le financer, Eric Zemmour promet «65 milliards d'euros d'économies en année pleine», à commencer par 20 milliards d'euros via la «suppression des prestations non contributives pour les étrangers extra-européens, comme les allocations familiales, les aides au logement ou le RSA», que l'ancien polémiste décrit comme des «pompes aspirantes» qui encourageraient l'immigration.

    Côté chiffres, la Caisse nationale des allocations familiales avait toutefois indiqué que la totalité des allocations versées aux étrangers (européens et extra européens) correspond à «9 milliards d'euros» par an (chiffre 2019), sans le minimum vieillesse géré par la Caisse nationale d'assurance vieillesse. «Ce sont les chiffres pour les médias pour dire qu'on ne dépense pas beaucoup d'argent pour les étrangers», a rétorqué le candidat d'extrême droite.

    Il table en outre, comme Marine Le Pen, sur 15 milliards d'économies grâce à la «lutte contre la fraude sociale et fiscale». Côté collectivités locales, Eric Zemmour entend faire 15 milliards d'économies en luttant contre la «bureaucratie», les «doublons» et les «triplons». Pour le budget de l'Etat, il promet 15 milliards d'économies à l'horizon 2027, dont la suppression de l'aide médicale d'Etat (couverture santé des étrangers en situation irrégulière) et la «réduction des dépenses d'intervention du ministère de la culture».

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    Bienvenue dans ce direct

    Bienvenue à tous dans ce nouveau direct consacré à l’élection présidentielle. Petites phrases, meetings, propositions… Suivez toute l’actualité des candidats et des partis avec Le Figaro.

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    Guillaume Tabard: «Valérie Pécresse et le piège diabolique de la photocopieuse»

    CONTRE-POINT - L’argument du plagiat induit l’idée d’une proximité de fond destructrice pour la présidente d’Île-de-France qui peine déjà à se poser en alternative tranchée au président en place.

    Un concept «injuste» et «antirépublicain» : Marine Le Pen raille la «remigration», promue par Éric Zemmour

    Lundi soir, le leader de Reconquête a annoncé son souhait de mettre en place un ministère de la «remigration» et d'expulser un million de personnes en cinq ans.

    Rachida Dati: «Le soir du premier tour s’ouvrira une crise de légitimité profonde à la mairie de Paris»

    ENTRETIEN - La maire LR du 7e arrondissement de Paris n’est pas surprise par les difficultés de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo.

    Le Monde

    A l’université de Saclay, le discret diplôme « cannabis » avance sur une ligne de crête

    Lancée en 2021, ce diplôme d’université attire un public varié : médecins, entrepreneurs, pharmaciens, producteurs de chanvre… Ses concepteurs, qui misent sur une évolution de la loi, souhaitent donner davantage d’écho à la recherche scientifique menée dans ce domaine.

    Après un « méchant Covid » qui l’a conduit jusqu’en salle de réanimation, Olivier Pons a repris du poil de la bête. Atteint d’une sclérose en plaques, ce médecin généraliste est inscrit dans le diplôme d’université (DU) sur le cannabis médical, piloté par les universités de Saclay et de Montpellier, premier en son genre en France. Un intérêt personnel et professionnel pour ce Montpelliérain, qui se documente et écrit depuis plusieurs années sur la relation patient-soignant, sur les compléments alimentaires ou encore sur le rôle de la méditation. Lui en est convaincu : dans certaines situations et avec une prescription individualisée, le cannabis a des effets « spectaculaires pour certaines pathologies ». Il en fait l’expérience sur sa spasticité, l’une des manifestations de sa maladie : « Il y a une nette amélioration, même si ce n’est pas un miracle. » Avec cette formation, il souhaite continuer à améliorer ses connaissances dans ce domaine, dans une perspective de « prise en charge globale ».

    Mais encore faudrait-il que la législation évolue. Aujourd’hui, si une dizaine de pays en Europe autorisent l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques, ce n’est pas le cas de la France (à l’exception d’un médicament pour traiter une forme rare d’épilepsie). Lancé en 2021, ce nouveau diplôme d’université sur le cannabis prend appui sur l’expérimentation lancée il y a un an par le ministère de la santé, et qui pourrait potentiellement déboucher sur une évolution de la loi.

    Une expérimentation en cours

    Piloté par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ce dispositif permet à des médecins « labellisés » de prescrire et de faire délivrer du cannabis en pharmacie à certains patients, dans cinq cas (douleurs neuropathiques, épilepsies sévères, symptômes rebelles en oncologie, soins palliatifs, sclérose en plaques). A ce jour, un peu plus de 1 000 personnes sont entrés dans cette expérimentation – dont la méthodologie, sans double-aveugle, est critiquée par l’Académie de médecine –, des conclusions sont attendues pour 2023. La création de ce diplôme surfe également sur l’autorisation récente de vente, en France, de produits à base de CBD… Et de l’explosion, très visible dans les centres-villes, du nombre de boutiques commercialisant les dérivés de la plante, dans un contexte réglementaire mouvant.

    L’expérimentation du cannabis médical en France commence

    « Il y a une vraie méconnaissance, en France, du rôle thérapeutique du cannabis, de ses effets bénéfiques ou de ses limites », estime Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, co-concepteur, avec le neurologue Pierre Labauge, du diplôme. Les multiples études scientifiques réalisées sur ce sujet – en particulier au Canada ou en Israël – ont encore peu d’écho en France. « L’enjeu de ce DU, c’est d’appuyer le développement d’une filière de cannabis thérapeutique française sécurisée, et d’y faire intervenir tous ceux qui ont une connaissance réelle du secteur. »

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    L'Humanité

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Actu

    ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

    Julia Hamlaoui

    Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

    « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

    La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

    Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

    Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

    La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

    Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

    Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

    Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

    Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
    L'Humanité

    Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

    Actu

    La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

    Benjamin König

    C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

    Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

    Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

    Des gages aux patrons

    Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

    Course à l’échalote

    Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

    Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne

    Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

    Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022
    Le Monde

    « Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant

    En quête de sens ou d’une meilleure qualité de vie, de plus en plus de jeunes cadres, se posent la question de leur reconversion professionnelle. Une myriade de coachs et d’agences se positionnent sur ce segment de marché prometteur.

    « Vous étiez de ces élèves à qui tout réussit. Aujourd’hui, vous avez un bon poste. Et pourtant rien ne va si bien. Comme si vous n’étiez pas au bon endroit. Pour vous, nous avons conçu une méthode. » Voilà, en résumé, le texte d’une publicité pour une entreprise de coaching parue récemment dans la presse magazine, et qui cible spécifiquement les jeunes actifs. Ce public constitue désormais une cible privilégiée pour ces cabinets, qui se sont multipliés ces dix dernières années sur fond de libéralisation du marché de la formation professionnelle et du compte personnel de formation (CPF) des salariés.

    Alors que la quête de sens au travail des jeunes générations fait régulièrement les gros titres, encore plus depuis la crise sanitaire, les témoignages de jeunes reconvertis après seulement quelques années d’exercice se multiplient. Et si certains arrivent à prendre leur virage seul, pour d’autres, la demande d’accompagnement va crescendo, selon nombre d’acteurs du secteur. En la matière, le marché est en tout cas prometteur : le dernier baromètre de la formation et de l’emploi Centre Inffo-CSA, publié en février, fait état de pas moins de 35 % des 18-34 ans qui seraient déjà en train de préparer leur reconversion. Et plus de 75 % de tous les actifs ayant entamé une démarche se font « conseiller ou accompagner » pour cette difficile transition par des organismes publics ou privés.

    Le rapport des jeunes au travail, une révolution silencieuse

    C’est le cas d’Astrid, la trentaine, responsable financière dans une entreprise lilloise… pour encore quelques semaines. Elle a suivi « sans trop se poser de questions » la voie dite royale, « bac scientifique-classe préparatoire-école de commerce », mais s’est rapidement aperçue après son diplôme qu’elle « ne prenait aucun plaisir » dans un quotidien professionnel pas franchement en accord avec ses valeurs. Quatre changements d’employeur en cinq ans n’y ont rien fait. « Ce n’était pas l’entreprise qui posait problème, mais mon métier. Sauf que je ne savais pas par où commencer pour en changer. J’étais perdue. » Après avoir été « désespérée » par un « test de personnalité et d’orientation métier” » réalisé avec un acteur associatif, « dont le résultat disait que j’exerçais en fait actuellement mon métier “idéal”, celui-là même qui me fait souffrir », explique-t-elle, elle s’est décidée à pousser la porte de Primaveras pour « prendre le temps de la réflexion ».

    Tutorat individuel

    Comme d’autres acteurs du secteur, cet organisme de formation propose un accompagnement mêlant une dizaine de journées de réflexion collective avec des séances de tutorat individuel et des heures de cours en ligne. « Avec mon groupe, composé majoritairement de trentenaires comme moi, j’ai multiplié les exercices de réflexion sur mes envies et valeurs, ce qui me distingue, l’environnement professionnel qui me conviendrait, en comprenant petit à petit les blocages ou croyances liées à mon histoire qui m’empêchaient de réfléchir », raconte Astrid. Ça y est : après avoir affiné ses priorités et rencontré des acteurs du secteur, elle se lance prochainement dans une formation de design.

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    Le Monde

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissants » : à la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utiles

    Eric Nunès

    Publié le 19 mars 2022 à 16h19 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h43

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    TémoignagesLes étudiants ukrainiens de la CIUP s’organisent pour lutter, à distance, contre la désinformation et tentent de poursuivre le dialogue avec les étudiants russes.

    Il y a eu un premier temps de sidération, puis de colère lorsqu’ils ont appris, jeudi 24 février, l’assaut des forces armées russes contre leur pays. Aujourd’hui, l’heure est à la mobilisation pour la vingtaine d’étudiants ukrainiens qui poursuivent leurs études dans différents lieux d’enseignement supérieur parisiens et qui sont tous résidents de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Construite au lendemain de la première guerre mondiale, la CIUP se voulait un lieu de rencontre et d’échange des jeunesses de tous les pays, un outil de construction d’amitiés durables entre les peuples, un accélérateur de fraternité pour éviter tous nouveaux conflits. Une utopie.

    Viktor, 21 ans, en master énergie à Sciences Po, se souvient bien de ce matin de février quand il reçoit un appel de sa mère. Une phrase courte et abyssale : « La guerre a commencé ! » Les premières heures sont confuses, chacun tente d’avoir des nouvelles de ses proches. Certaines familles prennent la route, fuyant les zones de combat et les bombardements. D’autres restent. « Ma maison est à proximité d’un aéroport, explique Olena, 21 ans, en master d’économie à Panthéon-Sorbonne, une zone stratégique cible des bombardements russes. J’ai appelé ma famille, ça ne répondait pas. J’ai paniqué, j’ai eu si peur. » Ses parents étaient réfugiés dans la cave, dans l’impossibilité de répondre. La crainte de recevoir les pires nouvelles ne la quitte pas.

    « Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissant. J’ai tout de suite pensé partir et prendre les armes », raconte Viktor, un grand gaillard aux cheveux courts, déjà doté d’une formation militaire. La volonté d’être auprès des leurs proches les taraude. « Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena. Mais la fermeture de l’espace aérien freine sa décision, puis le projet d’un retour est définitivement écarté par ses parents, soulagés de savoir leur enfant loin d’un terrain de guerre. « Ils savent que je suis ici en sécurité et ne s’inquiètent pas pour moi », confirme-t-elle.

    Viktor a également décidé de rester : « Je serai plus utile pour mon pays en agissant de France. » L’étudiant sait que s’il passe la frontière ukrainienne, c’est un aller sans retour, il ne sera pas autorisé à revenir et à terminer ses études – tous les hommes ukrainiens âgés de 18 ans à 60 ans ont l’interdiction de quitter le pays. Iryna, 21 ans, en master de technologies spatiales à Paris sciences et lettres (PSL), abonde : « Je ne serai d’aucune aide sur le terrain, c’est d’ici que je pourrai faire la différence. »

    Guerre en Ukraine : « C’est comme si on ne pouvait plus penser au lendemain… » Les rêves brisés des jeunes Ukrainiennes

    Le combat contre la désinformation russe

    Pour se sentir utiles, ils participent à l’accueil des réfugiés de leur pays, organisent une aide humanitaire et mènent un combat contre la désinformation russe sur les réseaux. « Le peuple russe n’a aucune idée de ce qui se passe dans notre pays, ils sont abreuvés de “fake news”, les Ukrainiens seraient des néonazis, racistes envers les Russophones et nous mènerions des attaques chimiques contre la Russie avec l’aide des Etats-Unis », s’insurge Olena, qui confirme que cette bataille contre la propagande russe peut se faire à distance.

    Pour sortir leur pays de l’étau russe, Viktor veut croire au succès des sanctions économiques occidentales, couplées à une aide en matière d’armement et à une résistance héroïque de l’armée ukrainienne. « Il faut faire peser une pression forte pour conduire le gouvernement russe à une table de négociation devant une Ukraine forte. » Olena, elle, espère que la sortie du conflit pourrait venir du peuple russe. « Les Russes n’approuvent pas cette guerre. J’aimerais qu’eux aussi fassent leur révolution et se libèrent. »

    « J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement », affirme Daria Kriazhova

    L’idée d’un peuple russe qui se soulève est une autre utopie, selon Daria Kriazhova, 27 ans, doctorante russe en littérature comparée à Sorbonne Université, résidente de la Cité internationale. « Le peuple russe n’est pas prêt ! », estime cette étudiante, opposante revendiquée à Vladimir Poutine, qui participe activement au soutien des réfugiés ukrainiens. « J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement. C’est un Etat totalitaire. La Russie n’est pas Poutine. »

    En Ukraine, les fantassins de la guerre de l’information portent le message du gouvernement

    A Paris, loin des bombardements, les étudiants ukrainiens rêvent toujours de s’installer, une fois diplômé, dans leur pays. « Aussi loin que j’aille, je veux toujours retourner chez moi », souligne Iryna. Olena poursuit : « Notre pays aura besoin de nous, avec les compétences que nous aurons acquises ici, pour reconstruire ce qui aura été détruit, en mieux. »

    Dans la CIUP, la vingtaine d’étudiants ukrainiens croisent quotidiennement la centaine d’étudiants russes et biélorusses, également résidents. « On se parle encore, la majorité des Russes n’approuve pas cette guerre », explique Olena, mais un malaise s’est installé. La belle machine créée pour forger une amitié entre les peuples est grippée. « Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était ! », déplore l’étudiante.

    « J’ai décidé de défendre l’Ukraine de la France, avec les moyens à ma disposition »… Les étudiants ukrainiens de Bordeaux en ordre de bataille

    Eric Nunès

    Le Figaro

    Sa carrière en bleu, ses ambitions, la dépression... Les confidences de Paul Pogba au Figaro

    Baptiste Desprez

    ENTRETIEN - Avant d’affronter la Côte d’Ivoire, vendredi à Marseille, le champion du monde de 29 ans s’est longuement confié au Figaro.

    LE FIGARO. - Votre domicile a été cambriolé à Manchester mardi dernier. Question toute simple: comment allez-vous?

    Paul POGBA. - Moi, ça va, la famille aussi. J’ai eu une semaine assez surprenante, avec déjà le match de Ligue des champions où j’apprends que je ne vais pas jouer (contre l’Atlético de Madrid, il entre en jeu en seconde période, NDLR). Derrière, on est éliminé (défaite 0-1), et, en rentrant chez moi, je découvre mon domicile cambriolé après l’intrusion de trois personnes qui ont volé mon coffre-fort. Il y avait des bijoux de ma mère, ma médaille de champion du monde… Ce qui m’a fait le plus peur, c’est que mes deux enfants étaient à la maison avec la nounou lors de cet incident. Elle a tout entendu, a appelé ma femme et la sécurité, puis s’est enfermée avec les garçons (âgés de 2 ans et 1 an) dans une pièce. Pendant plusieurs jours, elle était choquée. Le principal, c’est que mes enfants aillent bien.

    Outre ce fait divers, la saison à Manchester United est décevante (6e en Premier League, élimination en 8e de finale de C1). L’équipe de France vous offre une vraie bouffée d’oxygène?

    C’est toujours bon pour moi de revenir en France, d’être là, au Château, de voir les amis, découvrir de nouvelles têtes. Ce break m’offre une vraie bouffée d’air frais. Je veux avoir du temps de jeu pour revenir en pleine forme en club. Porter ce maillot, représenter mon pays, c’est plus que jamais une fierté.

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    Que retrouvez-vous chez les Bleus que vous n’avez nulle part ailleurs?

    (Son visage s’illumine.) Cette ambiance… On s’entend super bien, on est tous connectés, et je suis certain que si vous posez la question à tout le monde, ils vous diront la même chose. C’est une famille, ici. L’équipe de France est ma maison, même si on n’est tous que de passage.

    Le fiasco de juin dernier à l’Euro, avec la victoire en Ligue des nations en octobre, est-il digéré?

    Il faut passer à autre chose, c’est une obligation. On a appris de nos erreurs, et je peux vous dire qu’on était énormément dégoûtés par notre élimination (en 8e de finale). On veut revenir encore plus fort, et j’espère être là pour aider l’équipe à remporter cette Coupe du monde.

    Le Mondial est l’objectif numéro un des Bleus cette saison. Quelles erreurs commises à l’Euro ne voulez-vous plus répéter?

    Sans doute sur le plan tactique, que ce soit les joueurs ou le coach, il faudra mieux préparer les matchs. Surtout, les préparer autrement. On avait un système de jeu mis en place, mais, contre la Suisse, on aurait dû mieux commencer le match, mieux garder le score aussi… On a appris de nos erreurs, et ce match-là m’a empêché de dormir plusieurs jours. Cet Euro fut compliqué, avec le Covid, le fait qu’on n’ait pas vu nos familles. Le contexte était lourd. Aujourd’hui, c’est oublié.

    Didier Deschamps m’a confié un rôle que je connais, mais, à Manchester United, est-ce que j’ai vraiment un rôle ? Je pose la question et je n’ai pas la réponse.

    La pression sera énorme autour de l’équipe de France au Qatar (21 novembre-18 décembre 2022). Qu’est-ce qui vous fait croire à un nouveau titre de champion du monde?

    L’envie est toujours là. Plus que jamais, même. Cela se ressent tout de suite, ça n’a pas bougé et ça ne bougera pas. Le coach aussi a très faim, le groupe idem. Les plus anciens veulent encore gagner des titres, les nouveaux sont très ambitieux aussi.

    À 29 ans, avez-vous basculé du côté des anciens de la sélection?

    Je suis bien dedans, vous rigolez! À table, lundi soir, je regardais tout le monde, je me disais: «Toutes les nouvelles têtes et les jeunes qu’il y a!» Mais c’est génial, et c’est ça aussi, l’équipe de France, ce mélange de générations.

    À 23 ans, Kylian Mbappé a pris une dimension XXL cette saison. En quoi vous impressionne-t-il le plus?

    En fait, dès qu’il est arrivé en sélection (en mars 2017), il avait déjà cette mentalité de vainqueur, cette confiance en lui qui l’ont emmené là où il est aujourd’hui. En connaissant son caractère, la personne qu’il est, je ne suis pas étonné de ce que je vois. Il continue à monter et n’a pas fini d’étonner tout le monde.

    Serait-ce une envie personnelle, d’évoluer avec lui en club avant la fin de votre carrière?

    Pourquoi pas? C’est toujours bon de jouer avec des coéquipiers en équipe de France et en club.

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    À titre personnel, comment expliquez-vous le décalage entre le Paul Pogba version équipe de France (89 sélections), vrai leader, et l’autre, en club, plus irrégulier?

    Déjà, je suis d’accord avec cette constatation. C’est la vérité. Ici (en équipe de France), j’ai beaucoup plus de temps de jeu, le système est différent qu’en club. En fait, c’est simple, chez les Bleus, je joue, et, en plus, à mon poste. Je connais mon rôle, je ressens la confiance du coach, des joueurs. C’est normal, de ressentir cette différence avec Manchester, car c’est dur d’être régulier quand tu changes souvent de poste, de système de jeu ou de partenaires.

    Le seul qui vous comprend et sait vous manager s’appelle Didier Deschamps…

    Ce n’est pas seulement cela. Mais, sur le sélectionneur, on s’entend très bien, il m’a confié un rôle que je connais, mais, à Manchester United, est-ce que j’ai vraiment un rôle? Je pose la question et je n’ai pas la réponse.

    De quoi rêvez-vous à 29 ans alors que vous êtes en fin de contrat en juin prochain?

    Continuer à gagner, à progresser, et rattraper ces années où je n’ai pas pu gagner de trophées (Ligue Europa et Coupe de la Ligue seulement, avec les Red Devils). Il faut être honnête, cela ne me satisfait pas, sur les cinq dernières saisons, mais vraiment pas du tout. Cette année, c’est mort, on ne gagnera rien encore. Que ce soit avec Manchester ou dans un autre club, je veux remporter des trophées.

    Rejouer en France, devant ma famille et mes amis, peut-être que ça arrivera un jour, pourquoi pas, mais ce n’est pas quelque chose qui me hante

    Le gamin de Roissy-en-Brie (77) a-t-il atteint tous ses rêves?

    Non, il faut continuer à rêver, c’est gratuit. (Rire.) Je suis très content de ce que j’ai fait, mais je ne suis pas rassasié, loin de là. Rejouer en France, devant ma famille et mes amis, peut-être que ça arrivera un jour, pourquoi pas, mais ce n’est pas quelque chose qui me hante.

    Vous avez croisé Zlatan Ibrahimovic (40 ans) et Cristiano Ronaldo (37 ans) en Angleterre. Vous imaginez-vous jouer jusqu’à cet âge?

    Quarante ans comme Zlatan, c’est très fort. J’espère être en pleine forme encore quelques années, mais, quand le plaisir disparaîtra ou que mon corps dira stop, ce sera le moment de s’arrêter.

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    Thierry Henry évoquait récemment le fait qu’on ne parlait pas suffisamment de la santé mentale des joueurs. Est-ce un sujet tabou dans le monde du football?

    Je suis tout à fait d’accord avec «Titi». Le football est le sport collectif le plus individuel, on est jugé tous les trois jours, on doit être bon tout le temps, alors qu’on a des soucis comme tout le monde, que ce soit avec nos partenaires, notre coach, dans la vie de tous les jours. Forcément, tu vas le ressentir dans ton corps, dans ta tête, et tu peux avoir un mois, même une année, où tu n’es pas bien. Mais il ne faut pas le dire. En tout cas publiquement. Tout est dans la tête, le mental contrôle tout et tous les sportifs de haut niveau passent par ces moments-là, mais peu en parlent. Je vous prends un exemple: Kylian (Mbappé), quand il a raté son penalty contre la Suisse, personne n’a pensé à lui après, alors qu’il a reçu des tonnes de critiques, de mauvaises choses dites sur lui. Si tu n’es pas blindé mentalement, tu es mort, dans ce sport. Ces épreuves te forgent, mais il ne faut pas lâcher.

    Avez-vous connu la dépression?

    Complètement, et plusieurs fois dans ma carrière. Je l’ai connue, mais on n’en parle pas. Des fois, tu ne sais pas que tu es en dépression, tu veux juste t’isoler, être tout seul, ce sont des signes qui ne trompent pas. À titre personnel, cela a commencé quand j’étais avec José Mourinho à Manchester (2016-2017). Tu te poses des questions, tu te demandes si tu es fautif, car tu n’as jamais vécu ces moments dans ta vie.

    Parce que tu gagnes de l’argent, tu dois toujours être content ? Ce n’est pas comme ça, la vie

    Dans pareille situation, comment faites-vous pour vous en sortir?

    Je me recentre sur ma famille, mes amis, et l’envie de gagner des matchs ou de progresser ne part pas malgré tout. Je ne veux pas que des moments négatifs me fassent oublier tous mes acquis, mais ce n’est pas forcément facile et, quand je n’y arrive pas tout seul, je parle beaucoup avec «Tonton Pat» (Patrice Evra), des anciens joueurs qui ont connu cela, car ils vont te comprendre de suite. Mon psy peut être mon meilleur ami, ma femme ou mon fils. Parler, être écouté, ressortir toute cette rage et cette dépression qui te ronge, c’est obligatoire pour moi.

    Le grand public ne comprendrait pas vos états d’âme au regard de votre salaire XXL, selon vous?

    Bien entendu, on gagne beaucoup d’argent et on ne se plaint pas, vraiment, mais cela n’empêche pas de passer par des moments, comme tout le monde dans une vie, plus difficiles que d’autres. Parce que tu gagnes de l’argent, tu dois toujours être content? Ce n’est pas comme ça, la vie. Mais, dans le football, cela ne passe pas, on n’est pourtant pas des super-héros, mais seulement des êtres humains.

    Où vous voyez-vous dans dix ans? Toujours dans le football?

    Vivant, déjà! (Rire.) Mais pourquoi pas dans le monde du football, d’une façon ou d’un autre, je ne sais pas à quelle fonction, mais c’est ma vie…

    Equipe de France : Giroud rappelé après le forfait de Benzema

    L'attaquant milanais profite de la blessure de Karim Benzema pour effectuer son retour en sélection.

    Pourquoi Olivier Giroud joue (quasiment) sa place au Mondial dès le mois de mars

    ANALYSE - De retour avec l'équipe de France après plus de huit mois au placard, l'attaquant de 35 ans part de très loin pour une place dans le groupe qui ira à la Coupe du monde au Qatar.

    Le Monde

    Management, marketing, finance… Comment les masters sélectionnent à l’université

    Entre mars et avril, la campagne de sélection pour intégrer un master à la rentrée 2022 bat son plein. Dans les masters qui touchent à la gestion des entreprises, les notes restent le critère le plus important. Mais le savoir-être, l’expérience et le parcours peuvent faire la différence.

    De plus en plus de candidats et des dossiers de mieux en mieux ficelés : voilà le constat que font de nombreux directeurs de master en gestion d’entreprise, notamment au sein des IAE, les écoles de management internes aux universités. De quoi, forcément, accroître un peu plus la concurrence. « Depuis cinq ou six ans, la compétition est plus forte. Les étudiants se préparent mieux et obtiennent de meilleurs scores aux tests demandés en management et en anglais », constate Antonin Ricard, directeur de l’IAE d’Aix-Marseille, qui a vu le nombre de candidats en master passer de 4 500 en 2019 à 5 300 en 2021. « A partir du moment où le nombre de candidats augmente, on peut se permettre d’être plus exigeant sur l’ensemble des critères de sélection », relève ainsi Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux.

    Comment les candidats peuvent-ils se démarquer ? En cette période de constitution des dossiers pour la rentrée 2022, nous avons interrogé des responsables de master relatifs à la gestion des entreprises (finance, management, marketing, audit, ressources humaines, logistique, gestion d’actifs, achats, RSE…). Si les notes constituent le principal critère d’évaluation, la personnalité, le parcours ou le projet professionnel sont autant d’éléments qui comptent.

    1- Les notes et les scores aux tests, toujours aussi importants

    De nombreux responsables pédagogiques le reconnaissent, « avoir d’excellentes notes » reste suffisant pour intégrer les masters proposés par les IAE en management, ressources humaines, marketing, contrôle de gestion ou encore finance d’entreprise. « Même si c’est compliqué à admettre, les notes restent un prédicateur de réussite professionnelle », estime Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux, où le taux de sélection dans les masters est inférieur à 10 %. Avoir de bonnes notes témoigne, selon lui, « d’un minimum de voilure intellectuelle et d’une capacité à respecter les règles du jeu ».

    Candidater, par exemple, à un master en marketing « avec des résultats très faibles dans cette matière en licence, c’est rédhibitoire », relève Christian Varinard, directeur de l’IAE de Lyon, où le taux de sélection se situe entre 25 % et 30 %. A Rennes, Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, directrice de l’IGR-IAE depuis 2018, ne recrute presque aucun étudiant ayant obtenu moins de 14 de moyenne générale en licence 3. « Mais on peut retenir un candidat avec 13 s’il a une expérience qui nous semble vraiment intéressante », dit-elle.

    Quand les entreprises regardent au-delà des diplômes pour recruter

    Dans certains masters, les équipes pédagogiques remontent jusqu’aux notes du bac. Pour Elisabeth Bertin, responsable du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux, « les notes obtenues en français sont un indicateur assez fiable de la qualité de l’expression et de l’aptitude à la compréhension ». Même si la note remonte à plusieurs années. A l’université de Lille, Jean-Christophe Statnik, directeur de la mention finances, a, lui aussi, pris l’habitude de remonter jusqu’au bac mais pas pour les mêmes raisons.

    Il a constaté chez les candidats de meilleurs résultats universitaires depuis le début de la crise sanitaire. Une évolution, selon lui, due « aux modalités de contrôle » des connaissances, et non à une évolution du niveau : « Les examens effectués à distance faussent notre sélection, c’est pourquoi on remonte jusqu’au bac. » Les résultats obtenus aux différents tests d’aptitude en management du type Score IAE Message et TAGE MAGE ainsi que les tests de langue (TOEFL et TOEIC) font aussi la différence.

    2- L’oral, un moyen de gagner des points

    Les équipes pédagogiques interrogées sont unanimes : l’oral est non seulement une étape indispensable pour sélectionner les meilleurs profils mais il permet aussi aux candidats qui n’ont pas d’excellents résultats académiques – les « dossiers tangents » – de faire la différence. « Un élément indispensable pour tester la motivation », qui permet notamment d’analyser le savoir-être et la capacité d’interaction, « des qualités très importantes dans notre domaine », rappelle Valérie Mathieu, directrice du master marketing et management des services à l’IAE d’Aix-Marseille. « Je suis sensible à la capacité d’écoute, à la propension à arrêter soi-même son discours et à l’aptitude à instaurer un dialogue », détaille l’universitaire, sensible à « l’empathie relationnelle ».

    « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach

    A l’oral, on note aussi « la capacité de la personne à présenter son parcours et son projet professionnel : voilà mes compétences, voilà ce que j’ai fait et voilà pourquoi je suis là », énumère Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes, qui note une différence entre les candidats issus d’un IUT et ceux passés par un parcours universitaire. Les premiers « sont mieux préparés, ont déjà été mis en situation », alors que les seconds sont « moins organisés, plus stressés ». « On le sait, donc on pondère », dit-elle. « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach de l’IAE de Bordeaux.

    Le plus souvent, il s’agit d’un entretien individuel, qui se tient à distance depuis le début de la crise sanitaire, mais certains masters organisaient également, jusqu’au début de l’épidémie, un entretien collectif avec une dizaine de candidats. « Nous les faisions s’exprimer sur différents sujets liés à l’actualité qui concernent la culture managériale avec des questions plus techniques », décrit la responsable pédagogique du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux. Un métier dans lequel, dit-elle, il est important de « savoir convaincre sans s’imposer et tout en restant humble ». Elle se souvient ainsi d’un candidat « qui avait pris le lead, animé l’entretien, en posant des questions à ses camarades avec beaucoup d’humilité, c’était très intéressant ».

    Un master pour accélérer la transition écologique de la mode

    3- Défendre un projet professionnel réaliste

    La compétition étant de plus en forte, les équipes pédagogiques veillent à recruter des étudiants dont le projet professionnel est en « adéquation » avec le contenu de la formation. Pour le vérifier, ils épluchent les lettres de motivation et abordent la question en entretien. « Si l’étudiant me dit : “je veux être directeur RH ou travailler dans le marketing”, ça me gêne beaucoup. Il arrive d’ailleurs que la lettre de motivation ne soit pas très claire sur ce point », remarque Elisabeth Bertin, responsable pédagogique d’un master contrôle de gestion et audit interne à Bordeaux.

    Le jury tente d’ailleurs de vérifier, à l’oral, si l’étudiant s’est renseigné sur le contenu des cours, s’il a pu s’entretenir avec des étudiants du programme, s’il en a discuté avec un maître de stage. De quoi, encore une fois, mesurer sa « réelle motivation, au-delà du prestige de la formation ». Ainsi, à l’IAE de Rennes, on fuit ceux qui « ont vu de la lumière et sont entrés ». « Même s’ils sont encore dans un cheminement, on demande au candidat qu’il se soit renseigné sur le contenu des cours. »

    4- La singularité du parcours et l’expérience, un vrai « plus »

    Si les notes sont moyennes, le CV peut faire la différence, que ce soit pour les stages ou pour les autres expériences professionnelles. « C’est important que les candidats aient une expérience d’entreprise mais qu’ils aient aussi une réflexion sur leur expérience », pointe Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes. A l’IAE d’Aix-Marseille, la direction veille à diversifier son recrutement : 30 % de ses étudiants sont issus d’autres parcours que la très classique licence écogestion. « Beaucoup viennent de lettres, de droit, de prépas scientifiques », énumère Antonin Ricard, son directeur. De quoi diversifier les groupes de travail.

    Dans certains masters, les membres du jury sont aussi sensibles à la capacité des candidats à « assumer » un parcours non linéaire, preuve d’une « grande maturité ». « Le parcours constitue l’épaisseur d’une personne, c’est plus par les détours que par les lignes droites que l’on se construit et que l’on apprend sur soi », relève Valérie Mathieu, de l’IAE d’Aix-Marseille. Elle se souvient d’un candidat qui avait échoué en médecine : « Il nous avait dit combien il avait eu du mal à accepter cet échec et à s’en remettre mais que, aujourd’hui, il savait pourquoi il était là. » Une exception, car « bien souvent, remarque-t-elle, l’étudiant n’a pas conscience de la richesse de son parcours ». « Je me bats pour qu’ils indiquent sur leur CV leur job d’étudiant, car ils n’arrivent pas à valoriser cette expérience… Alors que, quand on en discute avec les recruteurs, c’est parfois la ligne qui fait la différence. »

    Deux masters plutôt qu’un : chez les jeunes diplômés, l’art de cultiver la distinction

    Autre point fort, un engagement dans l’associatif, l’humanitaire ou une passion qui reflète, bien souvent, de traits de personnalités. « Un sportif de haut niveau, remarque Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, c’est un candidat qui n’a pas peur de l’effort, qui donne le meilleur de lui-même et qui est endurant sur la distance. Un candidat investi dans l’associatif montre la capacité à donner de soi, à agir en collectif. » « Avoir un engagement n’est pas une condition nécessaire, mais c’est un sérieux avantage sur un CV », estime Antonin Ricard. Surtout depuis que son IAE a fait évoluer le contenu de sa formation en y intégrant, il y a quelques années, une expérience entrepreneuriale et, plus récemment, un engagement citoyen.

    Feriel Alouti

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    Le Figaro

    Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

    John Timsit

    La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

    Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: la candidature d'Emmanuel Macron suspendue à la crise diplomatique

    Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

    À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

    Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

    En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

    Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

    Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

    Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

    Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

    Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

    » Voir l'émission du mardi 22 mars :

    Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

    Présidentielle 2022 : épinglée pour une allusion supposée au couple Macron, Hidalgo dénonce une «calomnie»

    Dans un entretien à Closer, la candidate socialiste semblait se moquer de la différence d'âge entre le président et son épouse.

    Présidentielle 2022 : le Printemps républicain soutient la candidature d'Emmanuel Macron

    Le collectif, qui se pose en défenseur de la laïcité, salue «l'évolution » sur cette question du président de la république.

    Guillaume Tabard: «Valérie Pécresse et le piège diabolique de la photocopieuse»

    CONTRE-POINT - L’argument du plagiat induit l’idée d’une proximité de fond destructrice pour la présidente d’Île-de-France qui peine déjà à se poser en alternative tranchée au président en place.

    Le Monde

    De jeunes Américains mettent en scène leur démission sur TikTok

    Ces derniers mois, aux Etats-Unis, TikTok, YouTube et Reddit ont vu se multiplier les vidéos de jeunes employés annonçant leur départ de l’entreprise. Au risque de rebuter de futurs employeurs.

    Quand l’employeur de Gigi Gonzalez, Northern Trust Asset Management, lui a dit de revenir au bureau, la conseillère financière a décidé de démissionner. Et elle a utilisé le micro de TikTok pour informer ses followers. « J’ai besoin de quitter la roue du hamster pour me concentrer sur moi-même, a-t-elle expliqué. Je vous le raconte, pas pour frimer, mais pour vous montrer que c’est possible. »

    La jeune femme de 32 ans a quitté sa ville californienne de San Diego. Le coût de la vie y était trop cher. Elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, puis à Chicago (Illinois). Elle a fait des économies, remboursé ses dettes et est devenue une influenceuse à plein temps. Au début, Mme Gonzalez comptait 135 followers. Mais elle fait dorénavant l’éducation financière de 180 000 jeunes amateurs sur les réseaux sociaux. « Vous pensez à prendre votre première carte de crédit ? », demande-t-elle sur une vidéo, en dansant sur une musique indienne. Et d’énoncer ses premiers conseils : « Déposez un peu d’argent sur la carte, refusez les commissions annuelles… »

    Mme Gonzalez s’inscrit dans la tendance des démissionnaires en masse. Aux Etats-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi en novembre 2021, et presque autant, 4,3 millions, en décembre. Un certain nombre d’entre eux, jeunes et souvent en début de carrière, mettent en scène leur départ sur TikTok, YouTube, Reddit… et amassent les fans. Leurs vidéos, réunies sous le hashtag #quitmyjob et #iquitmyjob (« jedémissionne »), ont été vues par plus de 280 millions d’internautes. Chez les chasseurs de têtes, ils suscitent colère, surprise, interrogations… et parfois un brin d’admiration pour leur créativité.

    « C’est la catastrophe assurée, s’emporte Jessica Schaeffer, la vice-présidente chargée du marketing de Lasalle Network, un expert en recrutement de Chicago. Les carrières sont longues et les mémoires aussi, poursuit-elle. Le monde est très petit. Vous pourriez bien, d’ici quinze ans, avoir affaire à quelqu’un qui connaît votre ancien employeur. » Et bien sûr, il jettera votre CV à la poubelle. Pour Mme Schaeffer, ces vidéastes « manquent de maturité. Ils ne savent pas comment quitter correctement un emploi, en avertissant à l’avance leur employeur ».

    « Ecoutez-les »

    Steven Rothberg, le fondateur de College Recruiter, se veut plus nuancé. Les millions de vues sur TikTok ne l’impressionnent guère. « Les followers vont regarder les vidéos pendant quelques jours puis ce sera fini, assure-t-il. Il y a très peu de chances qu’un employeur potentiel les voie. » Et même si c’est le cas, « so what ? », lâche-t-il. « Le jeune demandeur d’emploi dans l’hôtellerie, la restauration, la construction… a dû répondre à vingt, trente offres. Il finira bien par trouver. » C’est, en tout cas, ce qui est arrivé à Montez Braxton, un employé de McDonald’s qui s’est filmé, pendant sa pause. « Je n’y retourne pas, a-t-il dit, ça craint. » Il a retrouvé un poste de chauffeur chez Amazon.

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    L'Humanité

    Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

    Actu

    Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

    Julia Hamlaoui

    L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

    Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

    Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

    Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

    Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen
    Le Figaro

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    Sophie de Tarlé

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Pour ce classement 2022 des lycées du Figaro, nous avons distingué les quarante meilleurs lycées publics d’une part et les quarante meilleurs lycées privés d’autre part. Cela peut surprendre, mais si nous avions établi un classement général, nous aurions eu 89 lycées privés sur les 100 premiers… Année après année, le privé continue de dominer ce palmarès établi d’après les indicateurs de valeur ajoutée des lycées (Ival) compilés par les équipes de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) au ministère de l’Éducation nationale. En plus des indicateurs classiques (taux de réussite au bac, taux de mentions, capacité à garder les élèves de la seconde au bac), figure la «valeur ajoutée». Un indicateur «qui évalue l’apport propre du lycée à la réussite de ses élèves», comme l’explique Fabienne Rosenwald, directrice de la Depp. «Nous calculons pour chaque lycée des taux de réussite attendus au vu des profils d’élèves accueillis. La valeur ajoutée est le taux observé, moins le taux attendu», explique-t-elle.

    Si ces indicateurs sont communs, chaque média les pondère comme bon lui semble, ce qui explique que le palmarès du Figaro est exclusif.

    À lire aussiDécouvrez le classement 2022 des meilleurs lycées

    Cette valeur ajoutée s’avère du reste bien utile pour départager ces écoles, tant le taux de réussite au bac est haut. En 2021, 93,7 % (97,5 % dans la voie générale!) des candidats ont eu leur bac. Et un quart des lycées ont obtenu 100 % de réussite à l’examen. Quand on pense qu’on parlait d’un taux de réussite record en 2000 avec… 79,5 % de réussite au bac!

    À VOIR AUSSI - Henri-IV et Louis-le-Grand: le combat d’un professeur pour maintenir l’excellence

    Dans le classement établi par le Figaro, Stanislas, dans le 6e à Paris, écrase la concurrence, réussissant la prouesse d’avoir non seulement des résultats exceptionnels (100 % de réussite au bac, 100 % de mention) mais aussi de faire progresser ses élèves. Il faut dire que «Stan» sait les faire travailler: ses études surveillées après les cours sont largement suivies, même au lycée.

    Dans le public, c’est le Lycée franco-allemand de Buc qui domine, comme beaucoup d’autres lycées internationaux d’ailleurs (Valbonne à Nice, Saint-Germain-en-Laye…). Il est vrai que ces établissements dotés de sections internationales ont plus de liberté que les autres lycées publics: ils peuvent recruter les professeurs, sélectionnent leurs élèves, et ont souvent plus de moyens financiers pour faire vivre l’établissement. Ce qui permet de développer un fort attachement des élèves à leur école, gage de réussite.

    À lire aussiÀ Paris, l’avenir incertain des lycées d’élite

    À Paris, le lycée Henri-IV (2) et Louis-le-Grand (7) gardent aussi une bonne place dans le palmarès. Il est vrai que, jusqu’à présent, ces deux établissements parisiens avaient la main sur le recrutement de leurs élèves. En 2022, ce ne sera plus le cas puisqu’ils ont intégré Affelnet, le logiciel qui affecte les élèves dans le public. La question est de savoir s’ils verront, ou non, chuter leurs résultats. Ce classement montre en effet que, si certains lycées publics sont capables de rivaliser avec le privé, c’est bien parce qu’on leur a laissé une grande marge de liberté.

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Le Monde

    Les salariés français d’Airbus vont être augmentés

    Direction et syndicats se sont entendus sur un accord prévoyant une augmentation de l’enveloppe salariale de 6,8 % sur deux ans en France.

    Pour les uns, c’est la plus forte progression de salaires depuis vingt ans chez Airbus, et la plus importante du secteur. Pour les autres, cette hausse des rémunérations accordée par le numéro un mondial de l’aéronautique ne permettra pas de rattraper l’inflation. Les négociations annuelles obligatoires se sont achevées, mardi 22 mars, par un accord conclu entre la direction et trois syndicats : FO, la CFE-CGC et la CFTC.

    Les salariés bénéficieront d’une enveloppe d’augmentation de 6,8 % sur deux ans, découpée en deux parties. Entre juillet 2022 et juin 2023, la hausse de la rémunération des personnels d’Airbus aviation commerciale pourra atteindre 3,9 %, dont 2 % d’augmentation générale et 1,9 % d’augmentation individuelle. A partir de juillet 2023, les rémunérations des salariés bénéficieront d’un nouveau coup de pouce de 1 %, auquel pourra s’ajouter 1,9 % d’augmentation individuelle.

    Comment Airbus a détrôné Boeing

    Selon nos informations, les salariés des autres divisions du groupe, Airbus Defence & Space et Airbus Helicopters, devraient avoir droit respectivement à 7 % et 6,6 % d’augmentation entre 2022 et 2023. Pour certains syndicats, la direction est « loin du compte », se désole notamment Patrice Thébault, délégué syndical central CGT d’Airbus aviation commerciale. Selon lui, la hausse des rémunérations « ne permet pas de rattraper l’inflation », prévue par la Banque de France entre 3,7 % et 4,4 % en 2022. Dominique Delbouis, coordinateur FO pour le groupe Airbus, plaide que « plus de 80 % des salariés bénéficieront des augmentations individuelles ». Selon l’accord, l’augmentation individuelle des ouvriers ne pourra être inférieure à 45 euros mensuels, tandis que celle des cadres sera au moins de 100 euros.

    « Clause de revoyure »

    Pour faire face à l’évolution de la situation économique, très instable au sortir de la pandémie de Covid-19 et en raison de la guerre en Ukraine, l’accord conclu comporte une « clause de revoyure » qui est conditionnée à l’inflation et à la situation de l’entreprise. De son côté, le coordinateur FO rappelle que syndicats et direction ont déjà prévu de « renégocier les salaires en mars 2023 pour la période 2023-2024 ».

    Le syndicat pointe aussi du doigt les 4,2 milliards d’euros de bénéfices engrangés par le groupe en 2021 et surtout les 1,2 milliard d’euros versés aux actionnaires sous forme de dividendes

    Au début des négociations salariales, FO avait tenté d’obtenir de la direction une augmentation des salaires de 4 % pour 2022. Une demande retoquée par Airbus. Outre les hausses de rémunérations, les salariés toucheront une prime d’intéressement de 3 692 euros bruts, à laquelle devrait s’ajouter dans les prochaines semaines une prime de participation aux bénéfices d’un montant presque équivalent, signale M. Delbouis. Mécontente, la CGT dénonce « la politique salariale d’Airbus, qui est en réalité une baisse du pouvoir d’achat des salariés ». Elle fait savoir que « les primes, ce n’est pas du salaire, et [qu’]elles ne permettent pas le déroulement de carrière ».

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    Le Monde

    Des bénéfices aussi pour les employeurs

    Dix mille pas et plus. Prendre un cours de yoga avec des collègues à l’heure de la cantine, faire une pause à la salle de sport pour soulever de la fonte ou disputer un set de ping-pong… En termes d’offres sportives – comme sur bien d’autres plans –, on a vraiment de la chance, au Groupe Le Monde. En France, c’est moins d’une entreprise sur cinq (18 %) qui propose une activité physique ou sportive (APS) à ses collaborateurs, comme le souligne un rapport des députées Aude Amadou (La République en marche) et Maud Petit (MoDem) réalisé à la demande du premier ministre, Jean Castex, et rendu le 14 mars à la ministre des sports, Roxana Maracineanu.

    Sport au travail, un bénéfice négligé

    Quelques jours après l’adoption de la loi sur la démocratisation du sport, leurs recommandations pour développer les pratiques sportives au travail sont un nouveau pas en termes de politique de santé publique pour favoriser les comportements actifs et lutter contre la sédentarité et ses conséquences.

    Au terme de « sport en entreprise » jusqu’ici consacré, elles suggèrent d’abord de substituer celui d’ « APS en milieu professionnel » pour évoquer une offre « qui vise la santé et le bien-être sans nécessairement rappeler la dimension de compétition entre salariés, et donc sans attente de performance induite », et élargir aux administrations, « pas toujours proactives sur la question ».

    Facteur de bien-être et de santé pour les employés, la pratique d’APS en milieu professionnel est aussi bénéfique pour leurs employeurs et les dépenses publiques, détaille le rapport, faisant référence à une étude de 2015 réalisée notamment par le Medef. Selon celle-ci, l’absentéisme (qui coûte chaque année 60 milliards d’euros et correspond à 17,2 jours d’absence par salarié) est ainsi réduit de 5,6 %, les dépenses de santé de plus de 300 euros par an par personne, et le turnover des effectifs de 3,2 %. Et la productivité fait, elle, un bond de 6 % à 9 %. Sans compter l’enjeu d’image. « Dans un contexte concurrentiel où la qualité de vie au travail devient un critère de choix pour les salariés qui veulent postuler, la pratique d’une APS en entreprise est une réelle plus-value, d’autant plus si elle est associée à une culture d’entreprise », écrivent Aude Amadou et Maud Petit.

    Le (sport au) travail, c’est la santé

    Les deux députées, qui ont visité plusieurs dispositifs, citent notamment l’exemple de Poissy (Yvelines), où les 850 personnels de la mairie peuvent, depuis 2017, pratiquer deux heures d’activité (marche nordique, badminton, relaxation…) par semaine sur leur temps de travail. Bilan : une diminution du stress au travail, une amélioration du climat social et de la condition physique des salariés, avec une baisse de 750 jours/an de l’absentéisme, soit 100 000 euros d’économies pour la collectivité.

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    Le Monde

    Les industries de défense se préparent à un regain de commandes

    Les budgets militaires vont fortement augmenter en Europe et les commandes, affluer. La base industrielle et technologique de défense va devoir se renforcer

    La guerre est de retour sur le Vieux Continent et avec elle s’ouvre une ère de réarmement accéléré en Europe. De nombreux gouvernements ont annoncé de fortes augmentations de leurs budgets militaires, comme l’Allemagne (+ 100 milliards d’euros) et la Suède, qui passera ses dépenses de 1,3 % à 2 % du PIB et envisage une intégration dans l’OTAN, comme son voisin finlandais. En France, avant l’invasion russe de l’Ukraine, la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 avait prévu de porter son effort de 40,9 milliards cette année à 50 milliards en 2025 (soit 2,5 % du PIB), à raison de 3 milliards supplémentaires par an. Cette loi de rattrapage pourrait être suivie d’une programmation plus ambitieuse à partir de 2025, Emmanuel Macron ayant annoncé, le 2 mars, qu’il « amplifiera l’investissement dans sa défense ».

    C’est toute l’industrie européenne – mais aussi américaine – qui en profitera. Notamment Dassault Aviation (Rafale), Airbus (avions de combat et de transport, drones), Thales (radars, sonars, cybersécurité…), Nexter (blindés et armement terrestre…), MBDA (missiles), Naval Group (frégates, sous-marins…) et les milliers de PME et d’ETI qui fournissent les armées. Une base industrielle et technologique de défense qui emploie 200 000 personnes dans l’Hexagone et irrigue des territoires souvent éloignés des métropoles.

    Sous la menace russe, l’UE élabore sa stratégie de défense

    Les industriels commencent à évaluer les conséquences sur leur activité du bouleversement géopolitique en cours. « Nous sommes aux côtés de la France qui poursuit un double effort, à la fois capacitaire et technologique, face à des menaces croissantes et de plus en plus complexes », explique Philippe Keryer, directeur général adjoint de Thales, chargé de la stratégie et de la technologie. Dépendants des commandes des armées, ils ont reçu cinq sur cinq le message du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, sur l’urgence de se préparer à une véritable guerre.

    « A la pointe de la technologie »

    Il avait été relayé par le rapport de la mission des députés Patricia Mirallès (LRM) et Jean-Louis Thiériot (LR), publié deux jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine. Sa conclusion était sans appel : la France n’a pas les moyens de mener un conflit de « haute intensité », à la fois long, meurtrier et coûteux en matériels. Polaris 21, le grand exercice aéronaval interallié réalisé à l’automne 2021 en Mediterranée, a montré que les pertes en hommes et en matériels sont importantes dès le début des combats. Le colonel Michel Goya, expert reconnu de la défense, illustrait l’attrition des forces dans ce type d’engagement : au vu des pertes russes estimées, écrivait-il, « l’armée de terre française n’aurait plus aucun équipement majeur au bout de quarante jours » (véhicules de combat, pièces d’artillerie…).

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    Le Figaro

    Mort d’Yvan Colonna: «Au-dessus d’un volcan»

    Yves Thréard

    L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

    À quelques jours d’une élection présidentielle, la mort d’Yvan Colonna aurait dû provoquer un tsunami de questions et d’indignation. Pas seulement en Corse et pas pour les mêmes raisons partout. Tel fut le cas en mai 1988, quand la Nouvelle-Calédonie s’était invitée dans le face-à-face entre François Mitterrand et Jacques Chirac.

    Cette fois, le déclenchement de la guerre en Ukraine a relégué au second plan nombre de sujets qui, non ou mal résolus, sont propres à mettre le feu aux poudres. Faute de s’y attaquer en temps et en heure, la France vit au-dessus d’un volcan.

    À lire aussiLa Corse sous tension après la mort de Colonna

    D’abord, l’assassinat en prison de l’assassin du préfet Érignac engage la responsabilité de l’État. Cette agression, qui a duré neuf minutes, révèle de graves dysfonctionnements dans notre système carcéral. Et que dire du régime réservé au criminel, un islamiste réputé ultradangereux dont on découvre qu’il avait été promu auxiliaire d’étage de l’établissement et qu’il devait être bientôt libéré? Comme lui, plusieurs centaines de terroristes doivent retrouver l’air libre ces prochains mois. Peut-on l’admettre et laisser faire?

    Ensuite, les exactions qu’a engendrées l’agression de Colonna en Corse semblent avoir intimidé le pouvoir exécutif. En quelques jours, les revendications nationalistes, exprimées à coups de cocktails Molotov, ont porté. Soixante-dix gendarmes et policiers ont pourtant été blessés en une seule journée. La violence payerait-elle? Le ministre de l’Intérieur a lui-même fait le voyage pour montrer son ouverture. Alors que l’assassin d’un préfet de la République passe désormais pour un martyr sur place, l’État, sans l’argent duquel l’île crierait misère, se couche donc.

    Est-ce dans ces conditions que le statut de la Corse doit être reconsidéré? Partout, l’expérience montre que les autonomistes sont vite dépassés par les indépendantistes. Pressé par le calendrier électoral et prisonnier d’un évident chantage, l’exécutif a mis le doigt dans un dangereux engrenage…

    «Les activistes d'Extinction Rebellion saccagent le travail de nos agriculteurs»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - 1500 tonnes de blé destinées à la fabrication d'aliments pour le bétail ont été déversées d'un train, immobilisé près de Pontivy par des militants d'Extinction Rebellion, ce 19 mars. Olivier Babeau dénonce la gravité de cette action, dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la hausse du prix du blé.

    «Guerre en Ukraine: les efforts du pape François»

    ANALYSE - Comme ses prédécesseurs, François défend un non absolu à la guerre et avance à présent un non quasi-formel à l’usage des armes et à la course à l’armement, nucléaire en particulier.

    «Ce que Soljenitsyne disait de l’Ukraine»

    TRIBUNE - Des syndicats d’enseignants réclament qu’on débaptise un collège de Vendée portant le nom du célèbre dissident russe. L’universitaire Hubert Heckmann s’élève contre ce mélange de sottise et d’inculture.

    Le Monde

    En ligne, en présentiel, en institut privé ou à l’université : dans la jungle des cours d’anglais

    Les formations en langues sont particulièrement prisées sur la plate-forme du CPF. Après l’apparition de nombre d’acteurs peu scrupuleux, le marché est en cours de régulation.

    Esma Chaïb, 34 ans, se débrouillait très bien en anglais au lycée. Mais depuis dix ans qu’elle vit en France, elle a beaucoup perdu. « Moi qui adore le contact, je ressens désormais un vrai blocage pour parler, faute de vocabulaire », regrette-t-elle. En 2021, elle décide donc de s’inscrire à une formation chez My English School, à raison de deux cours par semaine pendant trois mois.

    D’après la Caisse des dépôts, 18 % des demandes de formation validées en 2021 sur la plate-forme du compte personnel de formation (CPF) concernaient l’apprentissage des langues vivantes, soit un total de 380 358 dossiers. Un record ! Elles sont dans le top 3 des formations les plus achetées. Les parcours certifiants en anglais tiennent le haut du pavé, notamment le Toeic (Test of English for International Communication), qui, à lui seul, a fait l’objet de 82 539 dossiers en 2021, près de deux fois plus qu’en 2020.

    Avec la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, beaucoup d’officines privées se sont engouffrées dans la brèche. « Auparavant, pour convertir ses heures de CPF en euros et obtenir un financement, il fallait passer par les opérateurs de compétences (Opco), ce qui pouvait prendre trois à six mois », rappelle Déborah Guillotin, présidente de My English School, basée à Lyon. Le temps ensuite que la formation soit effectuée et que les Opco procèdent au paiement, les organismes de formation pouvaient attendre jusqu’à deux ans pour récupérer les fonds.

    Des cadeaux contre l’utilisation du CPF

    Depuis la mise en place du « parcours d’achat direct » sur la plate-forme Moncompteformation, en novembre 2019, ils touchent 25 % d’acompte dans un délai de trente jours après le début de la formation, et le solde trente jours après sa clôture. Plus besoin donc d’avoir deux ans de trésorerie d’avance. « Comme il y avait très peu de contrôles au début, on a vu émerger sur le marché beaucoup de nouveaux acteurs, pas toujours très sérieux », rapporte Guillaume le Dieu de Ville, cofondateur de Lingueo. Certains organismes sollicitent des influenceurs, qui proposent à leurs abonnés sur les réseaux sociaux de bénéficier de « cadeaux » – ordinateurs, tablettes – à prix réduits pour toute formation financée avec le CPF.

    Le CPF, terrain de chasse des escrocs

    D’autres vont beaucoup plus loin. Dominique Dirand, un médecin de 74 ans encore en activité, en a fait les frais. « Il y a un mois et demi, un homme très sympa m’a appelé sur mon portable pour me parler de mes droits à la formation », raconte-t-il. « Comme je n’étais jamais allé sur le nouveau site Moncompteformation, j’ai accepté volontiers l’aide qu’il me proposait. » Dominique lui livre sans se méfier son numéro de Sécurité sociale. Sans qu’il le comprenne vraiment, il se voit inscrit d’office à une formation de neuf heures de cours d’anglais en distanciel – programme qu’il n’a jamais suivi. Le tout pour 1900 euros, pris sur son CPF. Quand Dominique a constaté l’arnaque, il a réussi à annuler son inscription. Mais il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte.

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    Le Figaro

    Jeu-concours : remportez 6 mois d'abonnement au Figaro

    Du 7 mars au 9 avril 2022, tentez de remporter 6 mois d'abonnement numérique au Figaro à l'occasion de l'élection présidentielle, en participant à notre jeu-concours ouvert à tous.

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    À gagner :

    • Pour les participants non-abonnés : un abonnement à la formule ACCESS d'une durée de 6 mois (5 gagnants).
    • Pour les participants déjà abonnés : 6 mois d'abonnement offerts à compter de la prochaine échéance de votre abonnement en cours (5 gagnants).

    Pour tenter votre chance, il vous suffit de répondre aux questions de notre jeu-concours ci-dessous jusqu'au 9 avril 2022. Les gagnants seront tirés au sort à l'issue du jeu. Bonne chance !

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    Le Monde

    Plus d’autonomie

    Carnet de bureau. Le gouvernement a lancé, lundi 21 mars, une grande campagne de séduction sur les métiers du soin et de l’accompagnement pour répondre aux tensions de recrutement dans les secteurs sanitaire, du grand âge et du handicap. L’urgence était palpable dès la circulaire interministérielle du 12 décembre 2021, qui soulignait la nécessité d’« une mobilisation rapide du service public de l’emploi et de l’ensemble des acteurs concernés » pour satisfaire aux besoins de recrutement. « 350 000 embauches vont être faites dans le secteur du grand âge d’ici à 2025 », a chiffré le cabinet de Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’autonomie auprès du ministre de la santé.

    Quatre métiers seront ainsi mis en scène jusqu’à l’automne pour attirer à la fois les jeunes qui font jusqu’au 29 mars leurs premiers choix d’orientation professionnelle sur Parcoursup, et les moins jeunes en quête d’emploi ou de reconversion professionnelle : aide-soignant, infirmier, éducateur spécialisé, accompagnant éducatif et social. Autant de métiers qui ont en commun d’être essentiels à la société, non délocalisables et au plus près de l’humain, mais soumis à des conditions d’exercice difficiles. « Il faut faire venir plus de jeunes. Encore faut-il bien les payer », reconnaît le cabinet de Brigitte Bourguignon.

    Malgré le Ségur, les soignants dans la rue pour défendre l’hôpital public

    Les métiers non cadres du soin et de l’accompagnement se retrouvent en effet parmi les 13 millions de travailleurs « invisibles » listés par la Fondation Travailler autrement, dans une étude publiée tout juste une semaine auparavant, le 13 mars. Une cartographie de 44 % de la population active qui détaille les caractéristiques de ces travailleurs selon le secteur d’activité, les régions, etc. Majoritairement représentés dans le secteur privé et dans les petites entreprises, les « invisibles » sont surreprésentés parmi les femmes. Puisqu’elles constituent 54 % de ce groupe de travailleurs.

    Sans surprise, les conditions de travail des professions de santé (hors cadres), notamment des infirmiers, y sont décrites comme « pénibles » : « Elles passent leur temps debout (…), travaillent les jours fériés et le week-end ». Mais elles sont surtout sous le coup d’une double peine des mauvaises conditions de travail et d’un management qualifié de « disciplinaire » par les auteurs de l’étude. « Décider des tâches à accomplir », « de sa cadence de travail », « de son emploi du temps », ce n’est pas pour elles.

    Des représentants des hôpitaux d’Ile-de-France et de l’AP-HP alertent : « A l’hôpital, un véritable choc d’attractivité est nécessaire »

    Côté rémunération, un premier pas a été franchi pour revaloriser ces métiers se félicitent les cabinets ministériels. Depuis le Ségur de la santé de 2020 et la conférence des métiers de février 2022 : « A l’hôpital et en Ehpad public, le salaire d’un aide-soignant est désormais de 1 760 euros net mensuels en début de carrière », indique le document interministériel ; celui d’un infirmier « est désormais de 2026 euros net mensuels après un an de carrière » ; la rémunération d’un éducateur spécialisé varie de 1 500 à 1 900 euros net, toujours en début de carrière ; et celle d’un accompagnant éducatif et social de 1 300 à 1 500 euros.

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    L'Humanité

    Éditorial. Projet de société

    Éditorial

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Par Jean-Emmanuel Ducoin

    Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

    PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

    Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

    Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

    Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

    Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

    Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef
    Le Monde

    Politique catégorielle

    Chronique. Voilà dix ans, Nicolas Sarkozy inaugurait une nouvelle phase de la gestion des rémunérations dans la fonction publique en introduisant le « gel du point d’indice », globalement respecté depuis par l’ensemble des gouvernements. Si les administrations disposent de grandes latitudes pour la rémunération des agents contractuels, les fonctionnaires bénéficient de grilles pour chaque corps. Ces grilles sont subdivisées en classes, avec une promotion en général au choix. Les classes sont subdivisées en échelons, gravis à l’ancienneté. A chaque échelon correspond un indice dit « majoré ». La hiérarchie des corps est basée sur le seul indice et un fonctionnaire qui passe d’un corps à un autre conserve son indice. Multiplier cet indice majoré par la valeur du point d’indice donne la rémunération brute de base des fonctionnaires, à laquelle se rajoutent des primes.

    Face à une inflation « forte et durable », le gouvernement promet un dégel du point d’indice des fonctionnaires

    Le gel du point d’indice se traduit donc mécaniquement par une baisse de la rémunération réelle d’un fonctionnaire qui ne bénéficie pas de primes supplémentaires ou ne connaît pas de promotion. Le gel a permis à l’Etat, aux hôpitaux et aux collectivités territoriales de dégager d’importantes ressources financières, en grande partie redéployées sur deux axes.

    Le premier est la multiplication des primes à la performance, une politique inspirée par des cabinets de conseil privés, alors que les travaux de recherche en démontrent l’incompatibilité avec la motivation intrinsèque d’agents au service de l’intérêt général (« Politique salariale et mode de rémunération dans la fonction publique en France depuis le début des années 2000 : mutations et enjeux », Florence Audier et alii, Revue française d’administration publique, 1/153, 2015).

    Le second est la politique catégorielle, c’est-à-dire la revalorisation de la rémunération de certains corps, sous la forme de points ou de primes statutaires. Si, de 2011 à 2019, les rémunérations moyennes réelles de la fonction publique sont restées au pourcent près stables, la politique catégorielle a varié en fonction de l’influence relative de chaque corps dans l’appareil d’Etat ou sur le politique. Dans ce jeu, les fonctionnaires des grands corps techniques ou de l’ENA ont été les grands gagnants ; censée améliorer la gestion publique, la fusion progressive entre leurs corps s’est systématiquement accompagnée d’un alignement par le haut des primes statutaires ; au nom de l’attractivité, leurs grilles ont été rallongées. A l’opposé, bien que souvent plus diplômés, les enseignants n’ont que marginalement bénéficié de la politique catégorielle. Les hospitaliers ont été longuement oubliés jusqu’au Ségur de la santé, alors que le poids politique des policiers a assuré à ces derniers de multiples surcompensations du gel. Les mêmes fractures ont touché les fonctionnaires territoriaux.

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    L'Humanité

    Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

    Actu

    Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

    Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

    La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

    Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

    Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

    Combien me faut-il pour vivre ?

    En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

    Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

    Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

    Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

    Emile Leauthier

    retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités
    Le Monde

    Changement climatique : aux Maldives, la peur de couler

    podcast Aux Maldives, 80 % du territoire n’excède pas un mètre d’altitude et est directement menacé par la montée des eaux. Audrey Garric, journaliste au « Monde », s’est rendue dans l’archipel. Elle nous raconte dans ce podcast comment cet Etat de l’océan Indien se prépare aux effets du réchauffement climatique.

    C’est un nouveau rapport alarmant sur le climat qu’a publié le GIEC à la fin de février – plus précisément, le deuxième volet d’un rapport en trois parties. Cette fois, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat estime que les effets du réchauffement sont généralisés, souvent irréversibles, et que s’y adapter est essentiel.

    Quelques jours avant cette nouvelle publication, notre journaliste Audrey Garric, qui suit les questions climatiques pour Le Monde, s’est rendue aux Maldives pour un reportage.

    Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », elle nous raconte comment cet archipel de l’océan Indien, dont on connaît surtout les images de cartes postales, subit les effets du changement climatique et tente déjà de s’y adapter.

    Un épisode produit par Jeanne Boëzec, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur les conséquences du changement climatique :

    Emmanuel Macron : un bilan écologique insatisfaisant

    Jeanne Boëzec

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    Le Monde

    Mort d’Yvan Colonna : pourquoi la Corse s’est embrasée après son agression

    podcast Yvan Colonna est mort lundi 21 mars à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles. Il y purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998. Dans ce podcast, Yves Bordenave, journaliste au « Monde », retrace le parcours de l’indépendantiste et explique pourquoi la nouvelle de son agression avait suscité de violentes manifestations en Corse.

    Le militant indépendantiste Yvan Colonna, est mort, lundi 21 mars, à l’hôpital Nord de Marseille, à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles le 2 mars. Il était condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, à Ajaccio.

    La nouvelle de l’agression d’Yvan Colonna avait suscité depuis deux semaines la colère des nationalistes en Corse qui demandaient le rapprochement des détenus politiques sur le territoire depuis plusieurs années. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’était rendu en Corse, du mercredi 16 au vendredi 18 mars, pour entamer un dialogue avec les élus.

    Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », qui a été enregistré peu avant l’annonce de la mort d’Yvan Colonna, Yves Bordenave, journaliste au Monde, retrace le parcours de cette figure clé du nationalisme corse.

    Un épisode produit par Esther Michon, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur Yvan Colonna :

    Guerre en Ukraine : les oligarques russes, au cœur du système Poutine

    Esther Michon

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    Le Monde

    « Plumes », « L’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal »… Les films à l’affiche cette semaine

    Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent leurs critiques des films à découvrir en salle.

    Cette semaine au cinéma, les couples se forment au large de l’Ecosse entre deux éclopés de la vie dans L’Ombre d’un mensonge, de Bouli Lanners, les familles se serrent les coudes, comme celle, égyptienne, de Plumes, dont le père se transforme, du jour au lendemain, en poulet, et les amoureux attaquent au couteau, comme dans l’ombrageux Bruno Reidal, auteur d’un meurtre sanglant dans le Cantal du début du XXe siècle.

    • A ne pas manquer

    « Plumes » : nid-de-poule kafkaïen

    D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021. Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués.

    Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien. Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille sur son mari ouvrier et leurs trois enfants. Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui ne suffit plus à empocher le salaire du mois.

    S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. Avec une brutalité détonante et un burlesque au noir, Plumes décrit un monde kafkaïen sans solidarité où tout se monnaie et où les institutions marchent sur la tête. Mathieu Macheret

    Film égyptien, français, néerlandais et grec d’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy, Abo Sefen Nabil Wesa, Mohamed Abd El Hady (1 h 52).

    « L’Ombre d’un mensonge » : syncope amoureuse

    A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado ; Les Géants ; Les Premiers, les Derniers), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis – un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudée par les touristes.

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    Le Monde

    « This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries

    Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.

    « This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau

    D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.

    Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier

    « This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.

    « Atlanta » : une saison entourée de mystère

    Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.

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    Le Monde

    Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur

    Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.

    « The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard

    Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.

    Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).

    Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier

    1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).

    « Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief

    Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.

    Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.

    Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani

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    Le Monde

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Grenade

    Palais sublimes, patios tranquilles, tapas copieuses, déambulations rock… Autant de bonnes raisons de s’échapper dans la ville andalouse.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Suivre les traces du poète qui exprime l’âme de la ville, retrouver les splendeurs arabes de la cité, se glisser dans les maisons-jardins dissimulées sur les collines, mais découvrir aussi l’esprit rock de la cité et profiter de ses généreuses tapas… Grenade, la preuve par cinq.

    Marcher sur les pas de Lorca

    Grenade et sa province habitent son œuvre, il en dit comme personne la séduction. A Fuente Vaqueros, la maison natale de Federico Garcia Lorca (1898-1936) est devenue musée comme, à Valderrubio, la propriété familiale et celle des voisines qui inspirèrent La Maison de Bernarda Alba. A Grenade, ville de sa jeunesse où le poète revint avant son assassinat par les franquistes, un centre abrite ses archives. Sa statue est assise au café Chikito, près de celle de Mariana Pineda (1804-1831), exécutée pour ses idées libérales et héroïne de la première pièce du dramaturge. Sa poésie baigne les collines de l’Alhambra et de l’Albaicin d’une « lumière salée par la nostalgie de la mer », flotte dans les jardins du Generalife où « les eaux sont des torrents de rose », vibre dans les grottes de Sacromonte quand un musicien flamenco chante sa « lune gitane » et que « la guitare fait pleurer les songes ».

    Universolorca.com, Valderrubioenlorca.com, Andalucia.org (les paysages de Grenade qui ont inspiré le poète)

    Plonger dans l’héritage arabo-andalou

    On ne peut (re)venir à Grenade sans visiter les palais nasrides de l’Alhambra, dentelles de marbre et de stuc, miracles de fontaines et de bassins où l’on tente de préserver l’émotion malgré la cohue touristique. Mais l’héritage arabo-andalou se retrouve aussi dans le quartier de l’Albaicin, que l’on découvre en compagnie d’Amélie Laigle, guide francophone, passionnée et joyeuse : le Corral del carbon, ancien caravansérail du XIVe siècle, les bains islamiques du Banuelo et, sur la colline, le ravissant palais de Dar-al-Horra, où vivait Aïcha, la mère de Boabdil, dernier sultan de Grenade. Renouant avec ce passé, la jolie mosquée inaugurée en 2003 et son jardin offrent le calme et la vue sur l’Alhambra. Et l’Orient rêvé coule dans le luxueux décor du hammam Al Andalus, construit sur d’antiques bains.

    Alhambra-patronato.es, Hammamalandalus.com

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Turin

    Se perdre dans les « carmenes »

    Les Carmenes, maisons-jardins des collines, incarnent l’art de vivre grenadin. Ils mêlent le luxe de la vue sur les palais nasrides ou sur la plaine de la Vega à l’intimité sensuelle des vergers parfumés et du murmure de l’eau. Certains sont accessibles quand ils sont musées comme la maison du peintre Max Moreau, celle de Manuel de Falla – le compositeur ami de Lorca –, ou l’imposante demeure éclectique du peintre Rodriguez Acosta. Si le Carmen de los Martires est un parc très fréquenté, certains espaces verts sont encore de doux secrets comme le Carmen de la Victoria qui appartient à l’université. Le Mirador de Morayma, restaurant créé dans une maison-jardin par un amoureux de la culture et de la gastronomie locales, est un incontournable avec ses terrasses ouvertes sur l’Alhambra et la Sierra Nevada, ses pièces couvertes de tableaux et sa bonne cuisine grenadine.

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    Le Figaro

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Occidentaux ont une politique: permettre aux Ukrainiens de gagner la guerre, ou en tout cas de ne pas la perdre, sans avoir à s’engager eux-mêmes militairement. Cette politique s’est incarnée dans des sanctions sans précédent prises contre la Russie et par des fournitures d’armes, de plus en plus nombreuses, au gouvernement de Kiev. Mais au 26e jour de guerre, la fermeté occidentale n’a pas fait plier Vladimir Poutine et les images de la ville martyr de Marioupol bombardée sans interruption, celles des frappes contre des maternités, un théâtre et des supermarchés, les pleurs des enfants et le désespoir des babouchkas finissent par poser une question, à laquelle personne n’est aujourd’hui capable de répondre: combien de temps les Européens vont-ils pouvoir laisser Vladimir Poutine écraser l’Ukraine sans réagir militairement? C’est le sens des interventions successives du président Volodymyr Zelensky devant les Parlements nationaux. Mercredi, il s’adressera par vidéo aux élus français et nul doute qu’il plaidera à nouveau pour que les Occidentaux instaurent en Ukraine une zone d’exclusion aérienne pour empêcher aux bombardiers russes de voler. Une mesure jusque-là refusée en raison des risques qu’elle ferait peser sur l’extension du conflit.

    À lire aussiLes plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    Le malaise grandit chaque jour dans les sociétés européennes. Depuis la révolution de Maïdan, les Ukrainiens brandissent les drapeaux européens et affirment leur attachement à la démocratie. Sur le terrain, ils se battent avec acharnement pour défendre leur liberté et les valeurs de l’Europe. Combien de temps celle-ci pourra-t-elle rester hors du conflit?

    Une folie

    Les Européens se sont bien gardés de rendre publiques leurs lignes rouges, s’ils en ont. Que se passera-t-il si Vladimir Poutine lance une attaque chimique contre une ville ukrainienne? Quelle sera la réaction des Occidentaux s’il applique à Kiev, la capitale, le même sort qu’à Marioupol, en la bombardant intensément? Comment répondront-ils si le président russe commet la folie de lancer une arme nucléaire tactique contre son voisin? Que feront-ils si Vladimir Poutine, voulant tester leur détermination et celle de l’Otan, envoie un missile à la frontière polonaise ou à celle des pays Baltes? À toutes ces questions, les responsables européens n’ont pas de réponse publique.

    Dans les années 1990, les Bosniaques avaient dû attendre trois ans avant que l’Otan mette fin à leurs souffrances avec une intervention militaire contre les Serbes, lancés à la conquête de la Bosnie par Slobodan Milosevic après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Mais l’adversaire, à l’époque, n’était pas une puissance nucléaire. Et, sur ce point, tous les responsables européens sont pour l’instant unanimes: ce serait une folie d’affronter militairement la Russie.

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    «Le destin de l’Europe» se joue pourtant en Ukraine, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, car c’est là-bas que «la démocratie s’y dresse contre l’autocratie». C’est aussi là-bas que s’y détermine l’avenir du système international, attaqué et déconstruit par la Russie de Vladimir Poutine, aidée dans cet objectif par la Chine. Les ambitions du maître du Kremlin, qui veut rétablir sa zone d’influence sur les terres de l’URSS et de l’empire, pourraient, selon certains, s’étendre à la Moldavie, à la Géorgie, voire aux États baltes. «Elles pourraient sonner la fin de la paix en Europe et entraîner la victoire des forces autocrates sur les démocraties occidentales», prévient un diplomate. Si les Européens échouent à arrêter la folie guerrière de Vladimir Poutine, quelle influence l’Union européenne conservera-t-elle encore dans le monde quand les armes se seront tues?

    La violence de l’attaque russe contre l’Ukraine a réveillé les Européens, qui, depuis trente ans, vivaient dans le mythe de la fin de l’Histoire et ont si longtemps été dans le déni vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, lequel a pourtant assis son pouvoir par la guerre en rasant Grozny, et n’a cessé depuis d’agresser ses voisins et l’Union européenne. En quelques jours, le président russe a réussi l’exploit de mettre fin à la neutralité suédoise et au pacifisme allemand.

    L’Otan sort renforcée

    La liberté a un prix, mais les démocraties, qui l’estiment acquise, sont-elles prêtes à le payer pour les Ukrainiens? Passé l’électrochoc des premières semaines, l’élan de solidarité vis-à-vis des réfugiés durera-t-il? Les images des villes bombardées produiront-elles toujours autant d’indignation? Malgré les promesses de certains pays, notamment la Pologne et l’Allemagne, d’augmenter leur budget défense, c’est bien l’Otan qui sort renforcée de la guerre et pas l’autonomie stratégique européenne dont rêve la France. L’Allemagne a voté les sanctions contre la Russie, mais quand il s’agit d’envisager de mettre fin aux importations de gaz russe en Europe, qui financent la guerre en Ukraine à hauteur de 800 millions d’euros par jour, Berlin appuie sur les deux freins.

    À lire aussiL’Europe en quête d’alternatives au gaz russe

    Entre le coût de l’action et celui de l’inaction, le chemin que peuvent emprunter les Européens est particulièrement étroit et le juste milieu difficile à trouver. À Budapest en 1956, puis à Prague en 1968, ils avaient préféré s’abstenir. Mais finalement l’Europe n’en est pas morte pour autant.

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    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Guerre en Ukraine : Macron est le seul dirigeant européen à ne pas s'être «couché» devant les États-Unis, estime Lavrov

    Le ministre des Affaires étrangères russe a eu des propos particulièrement élogieux sur le rôle d'Emmanuel Macron, malgré le soutien de la France à l'Ukraine et les sanctions économiques adoptées contre la Russie.

    Le Monde

    Warhol, espions, Russie, soignants : les replays du week-end

    Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re) voir ou à (re) écouter en différé.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Ce week-end, de la Russie, bien sûr, mais pas que. Andy Warhol fait son éternel retour dans un documentaire magique de sept heures qui révèle un artiste méconnu. La Ville Lumière dévoile elle aussi sa part d’ombre, avec les milliers d’espions qui arpentent les mille et un lieux de Paris pour y exercer leur métier en toute discrétion. Enfin, nous découvrirons la ferveur, sinon la foi des soignants qui, depuis deux ans, malgré les conditions de travail, se refusent à dénigrer leur métier. Parce que soigner reste, disent-ils, « le plus beau métier du monde, quand même ».

    Ces citoyens qui rêvent d’« une autre Russie »

    La répression non pas à visage humain, mais à hauteur d’hommes et de femmes. Telle est l’ambition du documentaire de Stéphane Bentura, Russie, le poison autoritaire, sur Arte : montrer le nouveau durcissement opéré dans ce pays depuis plusieurs mois et la façon dont il affecte la vie de ceux et celles qui réclament un autre choix. Le film prend le parti de laisser longuement la parole à ces « citoyens ordinaires qui veulent une autre Russie », sans pour autant prétendre en faire une majorité. Il rappelle, aussi, à quel point l’empoisonnement d’Alexeï Navalny a constitué un tournant majeur dans l’histoire récente du pays, prélude d’une intensification des répressions contre toutes les voix critiques.

    « C’est une dictature postmoderne, avec une façade pseudo-démocratique, des parodies d’élections et de procès, mais le fond est le même qu’en Union soviétique », assène Vladimir Kara-Murza, vice-président du mouvement Russie ouverte, victime de deux empoisonnements, qui a envoyé sa famille à l’étranger, mais refuse, lui, de partir. On entend aussi, par intermittence, la voix de ceux qui sont satisfaits. Celle du pouvoir aussi. Piotr Tolstoï, par exemple, un ancien collègue du réalisateur, journaliste en poste à Moscou au début des années 1990, quand la démocratie était un horizon. Pour lui, le problème, c’est la génération « qui a été élevée à une époque où l’idée nationale russe avait été abandonnée ». Générationnel ou autre, le film pose bien le constat d’une coupure : un pays dans lequel vivent « deux mondes que tout sépare », et qui se tournent le dos. Benoît Vitkine

    Russie, le poison autoritaire, documentaire de Stéphane Bentura (Fr., 2021, 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 15 avril.

    Dans l’intimité méconnue et paradoxale d’Andy Warhol

    Les documentaires sur l’un des rares artistes du XXe siècle à être connu du grand public ne manquent pas. Citons, entre autres, Andy Warhol, le pape du pop art (2 DVD Arte Editions, 2006), de Ric Burns, un film en deux parties de près de quatre heures, ou Andy Warhol’s America (2022), de Francis Whately, trois heures passionnantes pour la BBC sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique. Mais le travail titanesque effectué par Andrew Rossi pour The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, dépasse largement ces cadres et ces durées par ses six épisodes qui totalisent quelque sept heures passionnantes, riches en documents d’archives publics et privés rares, voire inédits. Elles révèlent un Warhol intime méconnu.

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    L'Humanité

    Hôpital, retraites, immigration : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

    Le président de la République, interrogé mercredi soir sur TF1, a défendu "quoi qu'il en coûte" son bilan pour mieux préparer sa candidature. Tour d'horizon

    Julia HamlaouiFlorent LE DU

    Comment, quand on n’est pas encore candidat, occuper la scène de la campagne présidentielle ? En la matière, Emmanuel Macron ne manque pas de ressources. Après une conférence de presse fleuve sur l’Europe la semaine dernière,  une allocution depuis l’Elysée en novembre essentiellement consacrée à ses projets de réformes, et la multiplication des visites dans « la France des territoires », le président de la République s’est invité pendant près de deux heures sur TF1 ce mercredi 15 décembre. De quoi susciter l’ire de ses adversaires, candidats déclarés pour 2022, dont plusieurs - de Fabien Roussel (PCF) à Valérie Pécresse (LR)  en passant par Yannick Jadot (EELV) ou Jean-Luc Mélenchon (FI) - ont saisi le CSA. Certains exigeant que TF1 consacre une telle émission à tous les prétendants à l’Elysée. 

    Présidentielle. Macron sur TF1, un temps d’antenne contesté

    Et ils ne s’y étaient pas trompés. Sur le plateau, le chef de l’Etat a pris le temps de vanter son bilan pour mieux promouvoir sa candidature, tentant, jusqu’à manier le pathos parfois,  de rompre avec son image méritée de président des riches. « Si la question c'est ''est-ce que vous avez de l'ambition pour le pays au-delà du mois d'avril prochain ?''. Mais bien sûr, d'évidence », a-t-il répondu interrogé sur son souhait de se présenter à un nouveau mandat, tout en réaffirmant son statut de président « dans un moment où il y a beaucoup d'agitation, de ressentiment, des décisions difficiles (à prendre) pour passer le cap de la cinquième vague »

    Satisfecit sur la gestion de la crise du Covid

    La première partie de l’émission, intitulée « Où va la France ?», a été consacrée à la gestion de crise sanitaire. Avant de passer au satisfecit, Emmanuel Macron a rappelé les « trois piliers » de la stratégie de l’exécutif : vaccination, renforcement des gestes barrières, et passe sanitaire. Pas de nouvelles annonces pour autant, la vaccination des enfants étant laissée à l’appréciation des parents. « Je pense que c’est souhaitable mais c’est le choix des parents. Les enfants ont le virus, ils tournent très vite chez les enfants qui ont rarement des formes graves, même si ces dernières semaines des dizaines » de ces cas ont été recensés, a-t-il tout de même  prévenu. Au-delà de la 3e dose et des suivantes - pour lesquelles il a promis que tout serait fait pour en garantir l’accès-, le chef de l’Etat a également préparé les esprits à une autre forme de rappel : face à des « variants (qui) parfois peuvent résister un peu mieux », « il est vraisemblable qu’on aille » vers «  un autre type de rappel qui s’ (y) adapte »

    Mais c’est davantage en regardant dans le rétroviseur qu'Emmanuel Macron a dressé un bilan flatteur. « Nous étions conscients que ce virus était redoutable. La ministre de la Santé nous avait alerté en étant plus alarmiste que l'OMS », a-t-il commencé alors même que Agnès Buzyn déclarait fin janvier 2020 que « le risque d'importation (du virus) depuis Wuhan est pratiquement nul » et que « le risque de propagation est très faible ». Et qu’elle mènera par la suite campagne pour les élections municipales dont le deuxième tour a été annulé en catastrophe.

     Alors qu'état d’urgence conférant de nombreux pouvoirs à l’exécutif et conseils de défense se sont succédés, il a insisté à plusieurs reprises sur les débats au parlement – « je défie quiconque de montrer une démocratie qui a fonctionné aussi intensément que la démocratie française», a-t-il martelé - se gardant de préciser que le confinement, par exemple, n’en avait pas fait l’objet.  Et d’ajouter, interrogé sur les privations de liberté : « je préfère le terme de société de vigilance ou de responsabilité que société de contrôle ». 

    Rien à redire, ou presque, non plus sur la gestion des masques qui ont fait défaut au début de la crise. « C’est facile de gagner le tiercé avec le résultat des courses », a-t-il défendu tout en reconnaissant que « nous nous sommes retrouvés démunis ». Une situation dont il a renvoyé la responsabilité aux équipes de gestion sanitaire antérieures et à la mondialisation – avec laquelle, bien sûr, il ne s’agit pas de rompre. 

    Quant à l’hôpital au bord de l’asphyxie : « La situation de l'hôpital ne date pas de cette crise. En 2018, je mets fin à 15 années de déflation pour former plus de médecins et repartir en réinvestissant. Je le fais en 2018, sans doute, trop peu, au regard de la crise », a justifié le président, renvoyant aux Ségur pour ce qui est des rémunérations et à sa volonté de s'attaquer à un « hôpital qui s’est bureaucratisé » pour le reste.  Les soignants en manque criant de personnel apprécieront, puisque la clé semble résider pour l’hôte de l’Elysée dans « une organisation plus souple »

    Le président des riches tente de se défaire de l’étiquette

    Emmanuel Macron s’est également saisi de l'occasion pour tenter de muer en président compatissant et empathique. « Cette crise m'a fait toucher plus directement les inégalités insupportables qui peuvent exister. J'ai vécu des moments très marquants pour moi auprès de nos compatriotes », livre-t-il. La caméra passe alors en gros plan (ne manquait plus que les violons) le temps de deux anecdotes : l’une avec un maire de Seine-Saint-Denis lui disant que si les enfants n'allaient pas à l'école, ils ne mangeaient pas, et l’autre auprès des infirmières de Mulhouse qui n’en pouvaient plus. Le tout pour mieux mettre en scène les décisions de réouverture des écoles et du Ségur.

    « Je n'ai jamais été ça (le président des riches). Je sais d'où je viens (citant ses parents médecins hospitaliers et une grand-mère enseignante, NDLR). Mes valeurs ne sont pas celles d'un président des riches », a-t-il également affirmé, aidé par des journalistes lui demandant s’il avait finalement été plus « socialiste que libéral ». Et d'entonner, à l'appui de la démonstration, le refrain que ses lieutenants scandent depuis des semaines : « Nous avons aujourd'hui un taux de chômage qui est le plus bas depuis quinze ans ». Omettant de préciser que les radiés de la réforme de l'assurance chômage comme les contrats précaires n'y sont pas pour rien. Quant à ses sorties sur le « pognon de dingue », « les gens qui ne sont rien » ou le fait de trouver un boulot en « traversant la rue », « je suis arrivé avec une volonté de bousculer, mais je ne mesurais pas suffisamment deux choses : nous sommes dans une société de la décontextualisation (...) Ensuite, il y a des mots qui peuvent blesser », a-t-il plaidé. 

     Sa politique elle ne ment pas et c’est bien au service des classes aisées qu’il l’a menée.  

    Emmanuel Macron n’a cessé de s’en défendre, allant jusqu’à contester les chiffres donnés par ses intervieweurs démontrant une baisse du pouvoir d’achat pour les plus pauvres. Outre des réductions d’impôts, qui n’ont que peu concerné les Français les plus précaires, le président de la République n’a, pour justifier son action auprès « des plus modestes », mis en avant que deux mesures. L’augmentation du minimum vieillesse et celle de l’Allocation adulte handicapé, « de 100 € pour ateindre 900 € par mois » - alors même qu’il promettait en 2017 qu’elle passerait « au-dessus du seuil de pauvreté », aujourd’hui supérieur à 1000 € par mois.

    La désindustrialisation ? La faute aux impôts

    Se targuant de « très bons résultats économiques », Emmanuel Macron s’est aussi félicité de la casse sociale qu’il orchestre, avec deux réformes emblématiques. Celle de l’assurance-chômage d’abord : « Une réforme qui n’a pas été faite depuis plus de 15 ans qui fait que le travail est plus incitatif. Et on dit il ne faut plus travailler quatre mois mais six mois dans l’année, ce qui change quand même pour beaucoup de monde », a-t-il expliqué au mépris de la réalité de l’emploi et surtout de ceux qui ont perdu leurs allocations.Quant à la réforme, inachevée, des retraites, le chef de l’État y tient, mais souhaite un nouveau texte, qui repousserait l’âge de départ  : « Il est maintenant clair, tous les rapports objectifs le montrent, qu’il faudra travailler plus longtemps. » S’il dit s’être rendu compte, depuis le printemps 2020 et la suspension de la réforme « qu’on doit adapter ce temps de vie au travail, en fonction des difficultés de certaines tâches », la suppression des régimes spéciaux n’est pas remise en cause.« On doit produire plus », a conclu Emmanuel Macron, avant d’insister sur son modèle économique : « On n’a pas de grandes nations sans des gens qui investissent dans les entreprises. » Le président de la République a ainsi défendu la suppression de l’impôt sur la fortune : « Nos compatriotes les plus aisés partaient, allaient investir ailleurs, c’est pour cela que notre pays s’est désindustrialisé ». Absolument pas du fait d’un libéralisme rampant dont il a dressé les louanges mercredi soir.

    La suppression de l’ISF a d’ailleurs été au cœur d’une des périodes les plus importantes du mandat d’Emmanuel Macron : la mobilisation des Gilets jaunes – qualifiée de « crise » sur le plateau de TF1. Avant de finalement reconnaître une « France qui se sent invisible », le président de la République a d’abord abordé ce sujet uniquement sous le prisme des « violences » commises par certains Gilets jaunes, comme à l’Arc-de-triomphe et au Puy-en-Velay. « Nous avons vécu un moment où la violence est revenue dans la rue, où la violence a été légitimée. J’ai vu les esprits se dissoudre. Une espèce de désagrégation des valeurs. La violence est là parce qu’il y a du ressentiment, des peurs, que les réseaux sociaux l’ont désinhibée », a-t-il déclaré sans jamais prendre sa part de responsabilité dans cette situation. Une violence que beaucoup de manifestants ont également subie, « parce qu’ils se sont exposés », a estimé Emmanuel Macron.

    Sur la sécurité, justement, le chef de l’État a cherché à se départir des accusations de « laxisme » venus de sa droite, en évoquant « plus de policiers qu’il y en avait au début de mon quinquennat ». Des forces de police qui ont par ailleurs été « formées » sur la prise en charge des femmes victimes de violences, « une des priorités de mon quinquennat », sur laquelle il a peiné à afficher de réelles évolutions. Quant à l’affaire Nicolas Hulot, qui en 2018, alors ministre, avait déjà fait l’objet d’accusations de violences sexuelles, Emmanuel Macron a justifié le soutien qu’il lui avait alors apporté : « Il a nié avec beaucoup de forces. Il n’y avait aucune procédure judiciaire en cours. Donc il est resté ministre, quel était l’autre choix que nous aurions pu faire ? »

    Les dernières minutes de ce long entretien accordé à TF1 ont été consacrées aux questions de l’immigration – qu’il veut « choisie » - et de l’islam. « Il y a au sein même de la société des femmes et des hommes qui ont appris qu’il fallait haïr cette république et que leur avenir était dans l’obscurantisme. Nous avons mis en place une série d’actions très concrètes. Des contrôles des associations, des mosquées, des écoles. Il faut convertir les esprits, c’est un combat culturel, civilisationnel », a dévelopé Emmanuel Macron, tout en insistant sur la nécessité d’ « éviter à tout prix l’amalgame entre ce projet de division, et l’islam ». « Il faut qu’ils puissent vivre dignement et calmement dans notre société », a-t-il ajouté, alors même que certains de ses discours et déclarations de ses ministres, notamment en marge de la loi sur les séparatismes, à l’automne 2020, ont parfois attisé le sentiment de stigmatisation de nombreux musulmans.

    Emmanuel Macron a ensuite conclu ses deux heures d’entretien sans annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle. Même si cet exercice d’autosatisfecit a démontré que la campagne pour sa réélection avait bien commencé.

    Retrouvez ici notre décryptage : Économie. Pouvoir d’achat, chômage… foire aux intox en Macronie.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.

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    La carte suivante montre l'avancée des troupes, les principales frappes et les territoires contrôlés par les forces russes. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand pays d'Europe par sa superficie (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

    Au 27e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord autour de Kiev, et dans le Nord-Est près de Kharkiv. Des contre-attaques ukrainiennes sont néanmoins signalées près de la capitale, certaines sources évoquant même l'encerclement de ces forces russes dans cette zone. Les choses bougent davantage dans le Sud-Est de l'Ukraine, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à prendre en tenaille peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.

    Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes de la moitié est de l'Ukraine, que Moscou souhaite encercler, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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    Si le rapport de force général reste en faveur des Russes, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Moscou ne contrôle qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. Cette stabilisation de la situation militaire ne présage nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Une possibilité si la pression russe qui s'exerce au Nord, au Sud ou à l'Est changeait brutalement la situation localement - par exemple dans le Donbass -, ce qui pourrait produire un effet domino. Mais un enlisement long reste une autre hypothèse, les Russes manquant pour l'instant de réserves - notamment en hommes - pour renverser rapidement la situation. L'hypothèse que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas la fin de la guerre - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, Kharkiv en ligne de mire

    À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 million d'habitants où les tirs d'artillerie se multiplient, occasionnant des destructions importantes et des morts parmi la population civile. Depuis longtemps, l'on savait que, si invasion il devait y avoir, Kharkiv, située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, serait un verrou clé. Vu la difficulté des combats urbains, Moscou a tenté d'en faire le siège en l'encerclant, plutôt que de la prendre par un choc frontal, coûteux en hommes et en matériels. Néanmoins, cette manœuvre d'enveloppement semble à l'arrêt depuis plusieurs jours.

    Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de Konotop, mais qui s'est désormais stabilisée. Cette ville de 80.000 habitants, encerclée depuis plus d'une semaine, ne semble pas être la priorité des Russes. L'on imagine bien en revanche le réel objectif de cette opération puisque, dans cette direction, les forces russes peuvent aller en ligne droite jusqu'à Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.

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    Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient visiblement de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum est passée côté russe. En ligne de mire aussi, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Là encore, d'intenses combats ont lieu et les combattants ont commencé d'avancer ces derniers jours à l'intérieur de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre ont été qualifiés de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon son maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

    Au Sud, percée vers le Dniepr

    La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. Sur le front du Sud, l'armée russe a avancé aussi depuis la Crimée dans le but notamment de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Cet objectif a été atteint dès le 1er mars, selon le ministère russe de la Défense, car les troupes russes venues de Crimée, après avoir conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le lendemain, ont réussi à encercler Marioupol.

    Là encore, Moscou privilégie donc une manœuvre d'encerclement déjà mise en œuvre par les séparatistes du Donbass en 2014 lors de la bataille décisive de Debaltseve. Il s'agit d'une vieille tradition militaire soviétique connue sous le nom de «kotel» - chaudron en russe -, d'autant plus utile que Marioupol est très bien défendue depuis 2014 avec la présence, notamment, du bataillon ukrainien d'extrême-droite Azov.

    Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.

    Remontant vers le nord-ouest, les forces russes contrôlent, depuis le 2 mars, la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la Crimée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant ainsi sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, où de rudes combats ont eu lieu. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint. Le maire d'Odessa redoute des bombardements contre la cité balnéaire. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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    Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.

    Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces avancées russes situées les plus au Nord et les plus à l'Ouest. Celles-ci ne sont plus loin, néanmoins, de Kryvyï Rih. Il est probable que les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr et préfèrent se concentrer pour l'instant à Marioupol et plus largement dans le Donbass. Une victoire locale dans cette région orientale du sud de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

    Au Nord, la bataille de Kiev

    Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé, voire marqué par des contre-attaques ukrainiennes.

    Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

    Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourg nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, notamment à Makariv. Les Ukrainiens évoquent même le fait que les Russes seraient encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel - une information non confirmée à ce jour.

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    De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

    Dans ces conditions, l'objectif de Moscou semble être l'encerclement de la cité, pour l'instant loin d'être réalisé. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Si les Russes décident de faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, il leur faudra contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant.

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    Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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    Un recours croissant à l'artillerie

    Les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à une résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires déployés en mer Noire et en mer d'Azov ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

    Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis dix jours, conformément à une vieille tradition militaire soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour de Kiev, de Kharkiv et de Marioupol, les principales villes assiégées ou en passe de l'être.

    De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'un emploi de plus en plus soutenu dans le ciel ukrainien des chasseurs-bombardiers Soukhoï Su-24 et Su-34, de même que des avions d'attaque au sol Su-25.

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    Des lance-roquettes multiples TOS-1, montés sur des châssis de chars T-72, ont aussi été observés pour la première fois en Ukraine. Ce déploiement est significatif dans la mesure où les TOS-1 sont mis en œuvre par des unités NBC (nucléaires, biologiques, chimiques) et non par l'artillerie car les projectiles utilisés sont thermobariques (avec deux charges explosives et un liquide volatil, ils combinent effets thermiques - thermos en grec - et effets de pression - baros en grec -, NDLR).

    Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «La moitié du stock a déjà été consommé», estime l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain - information à considérer avec prudence. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

    Une forte résistance ukrainienne

    Côté ukrainien, l'équipement d'origine soviétique est assez similaire à celui utilisé par les Russes. En revanche, Kiev peut s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles portatifs anti-chars Javelin ou des missiles portatifs anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. L'on observe que les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont équipées de cages «anti-Javelin» dont l'efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones de combat turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou plus récemment dans le Haut-Karabagh. Des vidéos montrent l'attaque réussie de plusieurs convois russes, y compris de systèmes anti-aériens Buk, Tor ou Pantsir qui ont été détruits avant même d'avoir pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, notamment à Kiev. Des images montrent que plusieurs aéronefs russes - y compris des modernes Su-30 ou Su-34 - ont été abattus ces derniers jours par des missiles sol-air, sans compter les hélicoptères dont on sait - depuis la guerre d'Afghanistan (1979-1989) - qu'ils sont particulièrement vulnérables aux missiles Stinger.

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    La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

    Vers une victoire russe ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «La progression russe s'est ralentie au cours de la semaine. On a assisté à plusieurs pauses opérationnelles, dues bien sûr à la résistance ukrainienne mais aussi à la réorganisation russe (...) On observe une usure rapide des deux parties, plus qu'attendue (...) Le rapport de force initial [en faveur des Russes] pèse toujours. (...) L'issue du conflit dépend donc de la capacité à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté ce week-end Olivier Kempf, général (2S) de l'Armée de Terre, sur Twitter. Le chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) de poursuivre : «A court terme, les Russes peuvent espérer un gain tactique visible (soit l'encerclement de Kiev, soit une dislocation du front du Donbass) qui d'une part, leur permettra de réarticuler leur dispositif sur les autres objectifs, d'autre part les mettra en position de force dans les négociations tenues parallèlement».

    Même son de cloche du côté de Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien officier donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.

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    Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Il est fait état depuis le début de l'invasion d'importantes colonnes de véhicules militaires aperçus dans le sud-ouest de la Biélorussie. Et d'ailleurs, l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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    Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne dans les prochaines semaines, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?

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    Le Monde

    « Un général, des généraux », « La Forêt », « Immonde ! », « Dai Dark »… Douze albums BD à découvrir

    Chaque mois, « La Matinale » vous propose une sélection d’ouvrages récemment sortis, chroniqués par la rédaction.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Alors que le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême bat son plein et a décerné, mercredi soir 16 mars, son Grand Prix à la Québécoise Julie Doucet, les chroniqueurs BD et manga du Monde livrent leurs derniers coups de cœur de l’hiver avec une dizaine de titres conseillés aux lecteurs de « La Matinale ».

    « Un général, des généraux » : une hilarante relecture de l’histoire

    C’est l’histoire d’un coup d’Etat réussi… ou pas. Un putsch fomenté par des généraux qui voulaient garder l’Algérie française. Mais dont le grand gagnant, le général de Gaulle, sera celui qui donnera l’indépendance aux Algériens.

    Dans un album hilarant, Nicolas Juncker et François Boucq revisitent les événements de mai 1958, ces trois semaines qui virent la France à deux doigts de la guerre civile et se conclurent par la naissance de la Ve République. « Une des plus belles arnaques de l’histoire de la politique française », selon les auteurs, qui décrivent avec minutie et force caricatures les événements ayant amené militaires dépassés et politiques aux abois à se jeter dans les bras du « Grand Charles ». Une relecture de l’histoire à se tordre les côtes. Cédric Pietralunga

    « Un général, des généraux », de François Boucq et Nicolas Juncker, Le Lombard, 144 p., 22,50 €.

    « Dai Dark » : l’espace ténébreux et dangereux

    Bien que biberonnée à Alien, de Ridley Scott, et The Thing, de John Carpenter, Q Hayashida revendique une SF affranchie de ses poncifs visuels et scénaristiques, à l’équilibre entre autodérision, ingrédients horrifiques et trituration de la matière organique.

    Celle qui a d’abord conquis avec sa fantasque et crasseuse série postapocalyptique Dorohedoro, rempile dans Dai Dark avec un univers spatial ténébreux et dangereux qu’arpente un ado de 14 ans vêtu d’un uniforme en décomposition et dont les os recèlent des propriétés magiques. Désossage garanti. Pauline Croquet

    « Dai Dark », tome I, de Q Hayashida, traduit du japonais par Florent Gorges, Soleil-Delcourt, 208 p., 11,95 €.

    « Otoshiyori, trésors japonais » : sublime hommage au grand âge

    Quelle place la société nippone accorde-t-elle à ses aînés ? L’illustratrice Isabelle Boinot, qui s’est rendue dans l’Archipel à plusieurs reprises, a tenté de répondre à cette question dans un album empreint d’une douceur immense.

    Elle y dresse la topographie des cafés, gares et autres endroits fréquentés par les personnes âgées qu’elle a rencontrées et établit un inventaire poétique, de la boîte de sablés au beurre aux petits rubans d’emballage, sans oublier les indispensables animaux de compagnie. Une démarche tendre et pleine de grâce (les aquarelles sont sublimes), érudite tout en restant modeste. Alexis Duval

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    L'Humanité

    Justice. Jean-Paul Delevoye condamné… en catimini

    Actu

    L’ex-haut commissaire aux retraites de Macron a été condamné, jeudi, à quatre mois de prison avec sursis et 15000 euros d'amende pour des mandats non déclarés à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Grâce à la procédure du « plaider coupable », il s’en sort plutôt bien…

    Benjamin König

    Voici deux ans, le scandale avait fait grand bruit et conduit à la démission de celui qui était alors haut commissaire chargé des retraites au gouvernement. Jean-Paul Delevoye avait « omis » de déclarer » pas moins de quatorze mandats et liens d’intérêt, particulièrement sensibles puisqu’il cachetonnait alors dans des organismes de formation du secteur des assurances, notamment le groupe IGS. Une proximité avec le monde de l’assurance privée scandaleuse pour celui qui précisément était chargé de démanteler le système de retraites solidaires. Deux ans après, cette omission lui vaut condamnation : dans le cadre d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, il a écopé de quatre mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende. Mais aucune peine d’inéligibilité n’a été prononcée : un moindre mal alors que Jean-Paul Delevoye avait alors violé la Constitution, qui interdit expressément « le cumul entre une fonction de membre du gouvernement et toute activité professionnelle ». Et en octobre 2020, le journal Libération révélait que Jean-Paul Delevoye aurait en plus bénéficié d’un logement de fonction généreusement attribué par IGS, entre 2017 et 2019. À une époque où il avait donc déjà intégré le gouvernement d’Édouard Philippe. Il n’a aujourd’hui plus aucune fonction ou mandat public.

    jean-paul delevoyeréforme des retraitesaffaires
    Le Figaro

    Quelle meilleure méthode pour apprendre à lire à son enfant ?

    Maguelonne de Gestas

    ENQUÊTE - Les parents souhaitent un apprentissage solide pour leur enfant. Ils font face à un dilemme: que choisir entre les innombrables manuels de lecture aux pédagogies différentes ?

    Syllabique, globale, semi-globale, alphabétique, mixte... Le nombre de méthodes d'apprentissage de la lecture est pléthorique. Laquelle choisir pour son enfant ? Quelle est celle qui lui permettra de lire et d'écrire le mieux possible, ce, alors que les résultats des élèves de CE1 en lecture et en écriture sont en baisse ? Un vrai dilemme pour les parents, à qui l'on conseille d'un côté une méthode syllabique (ou «b.a-ba») qui s'appuie sur l'apprentissage des syllabes pour construire un mot. Et de l'autre un apprentissage semi-global (ou «mixte»), qui combine méthode syllabique et méthode globale : on fait apprendre aux enfants les mots avant les lettres et les syllabes. Qu'est-ce donc qu'une bonne méthode de lecture ?

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    Une richesse du vocabulaire primordiale

    «Il n'y a pas de bon apprentissage de la lecture sans un apprentissage très soutenu du langage», confie au Figaro Alain Bentolila, spécialiste de l'apprentissage de la lecture et du langage chez l'enfant, auteur de Pour une école de la résistance (2022, Odile Jacob). Quelle que soit la méthode de lecture au cours préparatoire, c'est selon lui la qualité de la langue orale qui induira ou non un apprentissage réussi.

    Le «dictionnaire oral» d'un enfant, qu'il s'est forgé mentalement au contact de son entourage, est primordial. «Les enfants pauvres en vocabulaire n'apprennent pas à lire convenablement car leur dictionnaire mental ne répond pas au moment du déchiffrage du mot. C'est pourquoi la maîtrise de la langue est essentielle», explique-t-il. De là découle l'importance capitale de l'école maternelle, où les enfants se familiarisent avec la langue. Par le biais des histoires qu'on leur raconte, en les interrogeant sur leur sens et la construction narrative, ils arrivent au cours préparatoire avec un langage et un vocabulaire précis et riches, qui portent leur apprentissage.

    Un apprentissage ludique et gestuel

    Pour lier les histoires ludiques à l'apprentissage de la lecture, il existe la pédagogie Jean-Qui-Rit. Chaque son est présenté par l'image d'un enfant photographié en train de faire un geste. La photo permet ensuite d'introduire un son en racontant une petite histoire, qui explique pourquoi l'élève reproduira ce geste en particulier. Cette association fait travailler les mémoires gestuelle et tactile en plus des mémoires visuelle et auditive. C'est ainsi que Camille, en formation d'éducatrice de jeunes enfants, a appris à lire avec sa mère, en parallèle de sa grande section à l'école : «Ce qui m'a le plus marquée avec Jean-Qui-Rit, c'est que j'ai découvert les lettres et les mots dans la bonne humeur. L'apprentissage était très ludique grâce aux supports gestuels. Et j'adorais les histoires qui accompagnaient les lettres. Ça m'a donné le goût de la lecture.»

    À trop vouloir montrer les habiletés des mécanismes, on passe à côté de la question importante : apprendre à comprendre

    Selon Alain Bentolila, la meilleure méthode de lecture, qui allie le déchiffrage et la compréhension, est la méthode «intégrale». Elle s'appuie sur une vision totale de la lecture. La place de l'orthographe y est centrale, car «au-delà de la simple correspondance entre la lettre et le son, il y a une autre couche, celle de l'orthographe. Elle favorise la lecture car plus un mot est difficile à écrire, plus il est facile à enregistrer.»

    Il est essentiel qu'un lecteur en herbe sache «identifier les mots, travailler sur l'enrichissement du vocabulaire et la façon dont les phrases sont construites», poursuit le linguiste, qui se positionne à rebours d'une méthode qui se concentrerait uniquement sur le déchiffrage des mots. «Cela pousse les enfants à devenir des perroquets laborieux. Si on ne fait que travailler le déchiffrage, un enfant pourra très bien être un déchiffreur habile, et pour autant ne pas comprendre ce qu'il lit. Tous ceux qui comprennent bien ce qu'ils lisent sont des bons déchiffreurs. Mais l'inverse n'est pas vrai.»

    En apprenant aux enfants la dimension alphabétique et orthographique de la langue, ils se confrontent à l'organisation des mots dans une phrase, et à la possibilité de tracer dans la tête de l'enfant une filiation entre eux. «Beaucoup de consonnes muettes finales marquent la lignée d'un mot. Le ''b'' de ''plomb'' par exemple, s'explique car il a donné ''plombier''. Les mots sont comme des guirlandes qui peuvent s'appeler les uns les autres.» La méthode intégrale fait la part belle à l'enrichissement et à la précision du vocabulaire, qui mènent à la compréhension des textes, c'est-à-dire son but, sa fin, ses personnages, ses lieux. C'est ainsi que les enfants s'habituent petit à petit à ce qu'est une histoire.

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    Les bénéfices des méthodes alphabétiques et syllabiques

    Si le linguiste défend cette méthode intégrale, il en existe d'autres, dites «traditionnelles». La méthode Boscher par exemple, est fondée sur un apprentissage syllabique, qui privilégie l'entrée dans la lecture par l'apprentissage des lettres. Une fois identifiées, elles sont associées entre elles pour former des syllabes, puis des mots. Marie, étudiante au conservatoire à Boulogne, a appris à lire dans une école publique avec cette méthode : «Ce qui est intéressant, c'est la grande logique de cette méthode, qui faisait passer mon intuition et ma raison avant de faire appel à ma mémoire.» Cette méthode est encore aujourd'hui un réel atout dans ses études de musique, notamment pour l'apprentissage du solfège, qui nécessite une mémorisation logique et cérébrale.

    Point faible du guide Boscher : elle ne donnera les effets escomptés qu'aux enfants ne présentant pas de handicap, comme la dyslexie par exemple, ou présentant des troubles de la vue ou de l'ouïe. Cet avertissement est donné en préambule dans le Guide d'accompagnement pour les parents.

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    Nolwenn de Richemont, institutrice formée à l'Institut libre de formation des maîtres, a choisi d'enseigner à ses élèves une méthode d'apprentissage alphabétique, très proche de la méthode syllabique. «Chaque syllabe, chaque enchaînement est pensé, expliqué et retenu, explique-t-elle. Ainsi les erreurs sont limitées. Cette méthode permet de détecter plus rapidement des difficultés d'apprentissage et lisse les inégalités sociales, car tous les élèves sont capables de lire des mots inconnus. Mon fils a appris avec cette méthode purement alphabétique. Si le démarrage semblait lent, il a ensuite compris les rouages de l'orthographe en décortiquant les mots. Par exemple, le "e" suivi de deux consonnes que l'on prononce "è". Aucun apprentissage sans sens n'est imposé à l'enfant «au contraire de beaucoup de méthodes semi-globales, qui imposent d'imprimer par cœur des mots», pointe-t-elle.

    La méthode globale est une utopie

    Force est de constater que ces méthodes classiques reviennent à la mode dans les écoles. Elles se situent à rebours de la pédagogie globale, théorisée en France dans les années 1970 par Jean Foucambert. On apprenait alors à l'enfant à photographier un mot, à le mémoriser, pour pouvoir le reconnaître dans un texte, sans passer par l'apprentissage des lettres et des syllabes. Un apprentissage qui a depuis montré ses limites. «C'est une utopie, déplore Alain Bentolila. Un enfant serait censé reconnaître puis mémoriser ces mots quand il les trouve dans un texte. Il y a trop de mots pour que cette technique soit efficace.»

    Les limites d'une méthode

    Une autre méthode, centrée sur le déchiffrage, a fait montre de faiblesse. Selon cette pédagogie, l'enfant apprend à déchiffrer les mots de façon rapide et précise. Chronomètre en main, on fait lire à un enfant un mot, puis une phrase, et on voit combien de mots il arrive à lire en une minute avec précision et rapidité. C'est ce qu'on nomme la fluence. «À la fin du CP, le nombre de mots correctement lus par minute doit atteindre au moins 50», renseigne le guide de l'Éducation nationale «Pour enseigner la lecture et l'écriture au CP».

    L'enquête «Lire et écrire», qui a réalisé cette mesure de la fluence dans 131 classes, auprès de plus de 2500 élèves, relève des faiblesses. «Elle montre des résultats très contrastés dont certains peuvent être dits très inquiétants, d'autant que les 131 maîtres de ces classes ont été choisis pour leur expérience déjà importante en CP et leur assurance professionnelle (17 années dans le métier et 8 au CP en moyenne)», lit-on dans le guide hébergé sur le site de l'Éducation nationale. Les chercheurs qui ont participé à son élaboration insistent sur l'importance «de faire comprendre aux élèves qu'il ne s'agit pas de lire vite ; il suffit de décoder vite et de donner à la voix les inflexions nécessaires au service du sens.»

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    Alain Bentolila le soutient : la clé de tout apprentissage est de montrer aux enfants que le jeu en vaut la chandelle : «Apprendre à lire c'est accepter le labeur de l'apprentissage en ayant en tête la promesse magnifique de ce que la lecture va nous offrir. Si on veut qu'un enfant fasse l'effort, il doit savoir qu'il va y avoir un retour sur investissement intellectuel.» En se familiarisant avec les histoires amusantes qu'on lui raconte, il apprend à aimer les mots qu'il ne connaît pas. «Toutes ces propositions et promesses qu'on fait à un enfant lui permettront de comprendre qu'il ne fait pas cet effort pour rien. Il gagnera alors une prise sur les autres et sur le monde.»

    Connaissez-vous ces expressions au parfum de l’Histoire?

    «C’est Byzance!», «j’y suis j’y reste»... Ces formules quotidiennes ont été léguées par de grands évènements historiques. Florilège.

    Seul un amoureux des fleurs aura 10/10 à ce test de français

    QUIZ - Quelle est la symbolique de «l’iris»? D’où vient la «pâquerette»? En ce deuxième jour de printemps, Le Figaro vous propose un test sur ces mots fleuris.

    Le Monde

    « Cœurs vides », « N’avance que désarmé », « Paradaïze »… Nos lectures de la semaine

    Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Les livres de la semaine nous invitent à des voyages tous azimuts. Dans le futur, avec une fable dystopique de Juli Zeh. Au Japon, grâce à un récit nomade de Stéphane Audeguy. Dans le no man’s land moderne d’un aéroport, dont Dorothée Werner fait le cadre d’une histoire d’amour impossible, sur fond de réchauffement climatique. La Mexicaine Fernanda Melchor propose quant à elle une plongée violente dans les inégalités sociales de son pays. Enfin, un essai de Malika Rahal dresse un tableau éclairant de l’année 1962, celle de l’indépendance de l’Algérie, dont le soixantième anniversaire tombe le 18 mars.

    ROMAN. « Cœurs vides », de Juli Zeh

    Il serait tentant d’affirmer que Cœurs vides, le sombre conte de l’écrivaine allemande Juli Zeh, parce qu’il traite de l’incapacité des modernes à se joindre à la moindre aventure collective n’ayant pas leur intérêt pour objectif, a perdu de son mordant avec le retour de la guerre en Europe. Car tous les phénomènes d’égoïsme actuels que pointe, dans cette fable dystopique en forme de thriller, l’ancienne juriste devenue romancière peuvent à leur manière expliquer pourquoi les dictateurs ont pu tabler sur l’inertie des nantis pour déchaîner leurs projets impériaux.

    Britta, revenue des idéaux de sa jeunesse, ne songe qu’à gagner de l’argent tandis que son mari, pâle figure d’homme, peine dans ses affaires et qu’un parti populiste d’extrême droite a réussi à arriver au pouvoir. Elle monte un cabinet de psychologie consacré au suicide, mais dont l’objectif consiste à proposer à des groupes terroristes des candidats dont les motivations à l’autodestruction sont déterminées « scientifiquement ».

    Paru en 2017 en Allemagne, le roman reflète l’inquiétude qu’ont pu provoquer les progrès et la radicalisation du parti d’extrême droite AfD aux yeux d’une démocrate écœurée par le cynisme contemporain. Nicolas Weill

    ROMAN. « Dejima », de Stéphane Audeguy

    La montre Mickey avec laquelle l’empereur Hirohito s’est fait enterrer n’est qu’une anecdote parmi d’autres dans Dejima, mais elle se situe au carrefour des grandes ambitions de l’ébouriffant roman de Stéphane Audeguy. Le cartoon riant squatte auprès de la dépouille, la babiole repose avec l’empereur longtemps isolé de ses semblables par son statut divin, l’ornement puéril pare le poignet du descendant d’une lignée pluriséculaire, le temps fragmenté en secondes se frotte à la sombre éternité du caveau.

    De la même manière qu’un détail dérisoire peut devenir à ce point éloquent, un sujet – en l’occurrence le Japon dans Dejima – est surtout, chez Stéphane Audeguy, l’épicentre d’un récit nomade et d’une réflexion foisonnante.

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    Le Monde

    Me Irène Terrel, l’avocate historique des ex-brigadistes italiens, remonte au front

    Lucas Minisini

    Publié aujourd’hui à 13h58

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    PortraitDepuis quarante ans, cette avocate défend des exilés italiens, anciens militants d’extrême gauche, condamnés à de lourdes peines pour activités terroristes en Italie. Jusqu’à leur arrestation, le 28 avril 2021, sur décision du président Macron. Elle plaide une nouvelle fois, depuis le 23 mars, contre leur extradition devant la chambre d’instruction de la cour d’appel.

    « J’imaginais qu’un jour j’irais manger une pizza avec mon père, là où il a grandi, en Italie », souffle Félix, 30 ans. Son père, exilé italien, a été interpellé au printemps. Assise près du jeune homme, au sous-sol d’une cantine italienne du nord de Paris (les noms de famille ne sont pas publiés à la demande des intéressés), le mardi 8 mars, Concetta, 63 ans, répond qu’ils en « rêvaient » tous. Claudio, Pascale et Marie, les trois autres personnes présentes ce jour-là, approuvent. Mais tous savent aussi que c’est impossible.

    Malgré une « grande angoisse » et beaucoup de « confusion », la petite troupe, soudée, tente de ne pas perdre espoir. Ils se raccrochent à un nom, souvent évoqué dans leurs discussions : Me Irène Terrel, l’avocate de leur mari, de leur épouse ou de leur père. Ces anciens militants radicaux de l’extrême gauche italienne la connaissent, pour certains, depuis quarante ans. D’autres sont devenus des « amis » de l’avocate. Pendant les « années de plomb » (1968-1982), ils ont été accusés d’avoir eu un rôle lors d’attentats terroristes.

    Comment la France a décidé d’arrêter sept anciens activistes italiens

    A l’époque, tous sont condamnés à de lourdes peines de prison. Parfois à la perpétuité. Comme plusieurs centaines d’anciens activistes, ils fuient leur jugement et trouvent refuge en France à partir des années 1980 et 1990. Ils y fondent des familles, travaillent et envisagent un avenir paisible. Loin de la lutte et de l’Italie. Tout change le 28 avril 2021. A 6 heures du matin, sept d’entre eux (Roberta Cappelli, Marina Petrella, Giovanni Alimonti, Enzo Calvitti, Narciso Manenti, Giorgio Pietrostefani et Sergio Tornaghi) sont arrêtés, en France, par la police antiterroriste. Trois autres (Maurizio Di Marzio, Luigi Bergamin et Raffaele Ventura) suivront peu de temps après.

    Surnommées les « Ombre rouges » par la presse italienne, en référence aux Brigades rouges, ces dix personnes ont été interpellées sur décision d’­Emmanuel Macron, en réponse aux demandes d’extradition insistantes formulées par l’Etat italien depuis plusieurs années. Les dossiers sont examinés par la chambre de l’instruction, à la cour d’appel, à partir du mercredi 23 mars, chaque semaine, pendant un mois. Dans le sous-sol du restaurant, Concetta résume : « Nous sommes maintenant entre les mains d’Irène Terrel. »

    Alerté par l’abbé Pierre

    Rien ne pouvait laisser penser que Me Terrel, aujourd’hui septuagénaire, allait devenir le conseil de dizaines de ces « exilés » italiens, symbole d’un pan tragique de l’histoire italienne. A l’époque, la jeune Irène Terrel, ancienne étudiante en lettres, philosophie et droit, à Paris, choisit de devenir avocate pour « créer une passerelle face à l’institution qui écrase l’individu », raconte celle qui a un temps travaillé avec Gisèle Halimi. « L’essentiel pour moi est de conjuguer le droit, l’humain et le politique. »

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    Le Monde

    Entre décombres de la guerre et ruines antiques, le Moyen-Orient de Mathieu Pernot

    Claire Guillot

    Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 11h26

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    En imagesTripoli, Homs, Palmyre… Mathieu Pernot est parti sur les pas de son grand-père, photographe amateur qui habitait Beyrouth et qui a sillonné la région dans les années 1920. Ses images racontent la vie qui continue dans ces zones dévastées par les conflits.

    C’est par un vieil album de photos de famille qu’a commencé l’aventure de Mathieu Pernot à travers les ruines du Moyen-Orient. Son grand-père, enseignant et photographe amateur installé au Liban, avait parcouru le bassin méditerranéen dans les années 1920, visitant Tripoli, Homs, Palmyre. De son voyage dans les protectorats français et britanniques, il avait rapporté des images assez attendues, réunies dans un album soigné : ruines antiques majestueuses, souks animés et déjeuners chics en canotier et costume blanc.

    Les pays visités, bouleversés par des décennies de guerres et de catastrophes, n’ont aujourd’hui plus grand-chose à voir avec ce tableau idéalisé de l’Orient. Mathieu Pernot a décidé de partir sur les traces de son grand-père au Liban, en Syrie et en Irak, où d’innombrables décombres contemporains s’ajoutent désormais aux ruines antiques.

    « C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué. » Mathieu Pernod

    « Je ne suis pas un photographe de guerre ni un grand voyageur, reconnaît le photographe qui a reçu pour ce projet le prix de la Fondation Henri Cartier-Bresson. C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué, surtout en Syrie, où l’accès des Français sur les territoires ­contrôlés par le régime de Bachar Al-Assad est quasi impossible. »

    Commençant par Beyrouth en septembre 2019, il a réussi à y retrouver l’appartement familial, resté miraculeusement intact. Mais très vite, son voyage s’est placé sous le signe de la catastrophe : quelques mois plus tard, le 4 août 2020, l’immeuble était sérieusement touché par l’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium dans le port.

    Au Liban, bataille mémorielle autour des silos à grains du port de Beyrouth

    Les effroyables destructions qui ont accueilli Mathieu Pernot au Liban annonçaient celles qu’il allait rencontrer en Syrie, pays ravagé par la lutte acharnée du régime de Bachar Al-Assad contre les rebelles, et en Irak, territoire marqué par la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI).

    L’esthétique des ruines

    Dans ses images, les couches d’histoire anciennes et récentes se juxtaposent et parfois se télescopent. Les ruines antiques qu’appréciait son grand-père sont parfois préservées, comme dans la cité gréco-romaine de Baalbek au Liban. Ailleurs, elles ont été réduites à des tas de pierres en vrac, comme à Palmyre, en Syrie, cette extraordinaire cité antique en grande partie détruite par l’EI entre 2015 et 2017.

    « Ça m’intéresse d’être dans l’entre-deux, entre le fracas de la guerre et la reconstruction. » Mathieu Pernot

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    Le Figaro

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    Camille Lestienne

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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    • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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    • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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    • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
    • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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    Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

    1. Où en est la campagne de vaccination?

    En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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    2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

    Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

    • Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

    L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

    • Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

    Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

    • Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

    • Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

    Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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    3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

    L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

    En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

    L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

    Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

    4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

    Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

    Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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    Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

    Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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    Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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    5. Pourquoi se faire vacciner?

    La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

    À VOIR AUSSI - «Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel», selon le directeur de l'OMS

    Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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    6. Doit-on craindre des effets secondaires?

    Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

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    L'Humanité

    Bricolage. Vous ne pouvez plus voir votre mur en peinture…

    Actu

    Le bon matériel, le bon produit et une sérieuse préparation : voilà ce qu’il vous faudra pour badigeonner d’un geste sûr et sans coulure vos murs. Nos conseils pratiques et astuces insoupçonnées.

    Marcel Guedj

    Matériel

    • Papier abrasif et cale à poncer
    • Éponge, seau et lessive St Marc
    • Rouleau
    • Brosse à rechampir
    • Brosse plate
    • Camion avec grille d’essorage
    • Ruban adhésif de masquage bleu
    • Bâches en plastique
    • Escabeau

    Si le plafond est aussi à peindre (ce que nous verrons dans un autre article), commencer par lui pour ne pas risquer de tacher les murs qui auraient été peints auparavant.

    Tout est une question d’organisation

    1. Protéger le sol (et les meubles si vous n’avez pas pu les sortir de la pièce) avec des bâches.
    2. Préparer les surfaces est essentiel. Elles doivent être lisses et planes, donc restaurées (rebouchage des trous et des fissures, enduit de lissage si besoin), Comment reboucher une fissure égalisées (ponçage minutieux) et propres (dépoussiérage, lessivage). Et maintenant, par où commencer la peinture du mur ?
    3. Coller des longueurs de ruban adhésif de masquage (bleu de préférence, car il est plus facile à décoller par la suite) en bordure des surfaces limitrophes pour ne pas risquer de déborder : plinthes, boiseries, huisseries, plafond…
    4. Il est recommandé d’appliquer une sous-couche (ou primaire), cela afin de « bloquer » le support avant de passer à la peinture de finition qui n’en sera que plus résistante.
    5. Passer une première couche de finition. Bien mélanger la peinture et ne pas trop en charger le pinceau (les pros parlent de brosse) pour commencer à peindre les bords d’un angle supérieur, le long des rubans. Poursuivre avec le rouleau, en croisant perpendiculairement les passes, de manière à progresser par mètre carré. Laisser sécher selon les indications figurant sur le pot Passer une seconde couche si besoin.

    Conseil et astuce

    Ne faites pas l’erreur du débutant qui charge beaucoup – trop – le pinceau ou le rouleau, pensant ainsi mieux couvrir le mur. Vous ne feriez que provoquer des éclaboussures et des coulures. Il suffit de tremper les poils de la brosse jusqu’au premier tiers et de bien essorer le rouleau en le faisant rouler sur la grille du camion (petit bac spécial en plastique), dont il existe des versions bon marché, jetables après utilisation.

    Bricolagemurs
    Le Monde

    Le journal de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine : « C’est affreux de s’habituer à n’avoir jamais le cœur en place »

    Elisa Mignot

    Publié hier à 18h27, mis à jour hier à 19h11

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    TémoignagesA Kiev, Sasha, 32 ans, tente d’avancer sur ses projets professionnels ; en France, Olga, 34 ans, ne peut s’empêcher de lui envoyer les mêmes messages inquiets : « Tout va bien ? Tout va bien ? ». Elles ont accepté de partager pour la quatrième semaine leur quotidien.

    Olga et Sasha sont deux sœurs ukrainiennes. La première a 34 ans et est caviste à Paris, où elle habite depuis sept ans. La seconde, âgée de 32 ans, vit à Kiev. Au début de la guerre, elle s’est installée, avec sa mère, son compagnon, Viktor, son chien et son amie Y., dans un immeuble ayant un parking souterrain. Au rythme des alertes, tous font des allers-retours entre l’appartement et le sous-sol. Les deux sœurs ont accepté depuis le début du conflit de tenir leur journal de bord pour M. A Kiev, Sasha tente de se projeter dans l’avenir ; en France, Olga accepte mal le choix de sa famille de rester en Ukraine et a le sentiment que les Français ne se sentent pas suffisamment concernés par le conflit.

    Mardi 15 mars

    Olga : Des réfugiés m’écrivent, essayent de trouver des appartements… Mais je n’ai juste pas d’énergie pour aider de façon rationnelle. Je n’arrive pas à me concentrer. J’ai pris l’habitude d’écouter Oleksy Artestovych, le conseiller de guerre principal de Zelensky (ça y est, mon iPhone me suggère son nom automatiquement quand j’écris !). C’est quelqu’un de très structuré, intelligent. Il dit que la guerre est bientôt finie et qu’il faut « juste » régler la question de comment elle va se terminer. Il parle lentement, sa voix est grave, il est très rassurant. C’est ma méditation de la journée ! Quand je commence à stresser ou à pleurer, je regarde ses vidéos. Et je me calme.

    « Ce matin, sur l’écran de mon téléphone, j’ai vu les yeux terrifiés de ma petite sœur » : le journal de bord de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine« Maintenant on voit ce dont les Russes sont capables : tuer les civils, tuer un peuple » : le journal de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine« Nous sommes plus forts que nous pouvions l’imaginer »

    Certains me disent que c’est de l’information positive, de la propagande, quoi… Mais si on ne se retrouve pas autour d’un but commun, nous les Ukrainiens, tout va tomber à l’eau, non ? Plusieurs Français m’ont demandé : « Bonjour Olga. Une question m’obsède… C’est quoi réellement le motif de cette guerre ? Parce que moi, là, je n’y comprends rien. » Eh bien, je n’ai qu’une réponse à ça : « Quel était le motif d’Hitler ? » Envahir le monde, imposer sa vision. Poutler – c’est comme ça qu’on l’appelle sur les réseaux sociaux – veut que tout soit Russie : qu’on soit russe, qu’on parle russe, qu’on mange russe. Comme si nous n’avions pas le droit d’exister.

    Sasha : Hier, maman a rapporté de chez elle des couvertures et aussi des bouteilles de vin de France qu’Olga nous avait données. Elle a aussi pris tout ce qu’il y avait dans son congélateur. Elle a trouvé des steaks de saumon, on a fait un vrai festin ! Et elle a pu préparer un bortsch. Le soir, on a descendu l’ordinateur au parking et on a fait une petite séance de cinéma avec Inglourious Basterds, de Tarantino. Très à propos. On y est resté jusqu’à 3 heures du matin, on entendait des explosions.

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    Le Monde

    La flamboyante épopée de la maison Sentou

    Pascale Nivelle

    Publié le 20 mars 2022 à 07h15 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 19h35

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    FactuelEn 1990, Robert Sentou, fondateur de la maison d’édition de mobilier et d’objets, passait la main à Pierre Romanet, qui a inventé un design du quotidien. La crise sanitaire a eu raison de cette institution parisienne, contrainte à baisser le rideau en 2020. Elle renaît aujourd’hui de ses cendres.

    Au 26, boulevard Raspail, à Paris, la boutique Sentou a été remplacée il y a un an environ par une enseigne de vélos haut de gamme, selles cousues main et garde-boue en bambou. « L’époque a changé », constate Michel Cultru, nostalgique de la grâce joyeuse des vitrines Sentou. Ce professionnel du design, qui fut le directeur français d’Habitat puis de The Conran Shop Group jusque dans les années 2000, adorait espionner l’univers de son concurrent et voisin, flâner dans ses décors toujours renouvelés et colorés comme dans les films de Pedro Almodóvar.

    Une assiette rose vif, un bouchon moineau, un escalier ­hélicoïdal en fonte d’aluminium de Roger Tallon, une chaise paillée Charlotte Perriand, un canapé bleu canard maison, un tabouret Butterfly de Sori Yanagi, le tout éclairé par une multitude de lampes Akari en papier washi de Noguchi… Tel était l’univers de Pierre Romanet, le discret directeur de la maison. En 2017, pour le 70e anniversaire de Sentou, Michel Cultru avait tressé un long collier d’adjectifs en hommage à Pierre Romanet : « Modeste, ambitieux, attachant, impertinent, solide, souple, éphémère, acéré, insolite, aérien, inattendu, coloré, utile, futile, agile, vrai, joyeux, généreux. » Et il avait souhaité une longue vie à Sentou, « for ever and ever ».

    Venir y flâner, un rituel

    Un vœu pieux : trois ans plus tard, fin 2020, achevée par les confinements successifs, la poussée des achats en ligne, la pression des grandes marques et le retrait de l’actionnaire-mécène historique, Jacques Boissonnas, la maison Sentou a soudai­nement baissé le rideau sur ses vitrines. « Mon modèle basé sur la sélection ne fonctionnait plus », explique Pierre Romanet.

    Et de préciser : « Le Covid a mis par terre 30 % des artisans. Les frais d’importation ont été multipliés par deux. Vitra assure livrer les lampes Akari en trois jours, quand on n’arrive pas à promettre trois semaines. Tout le monde est sur Internet, les clients comme les créateurs. Nos boutiques étaient devenues des showrooms pour les autres marques… » En quelques semaines, l’ancienne entité juridique Archigram a été liquidée, trois boutiques parisiennes ont fermé et une trentaine d’employés ont été licenciés.

    « Chez Sentou, on achetait un certain art de vivre sans se ruiner. La maison, unique, se situait au cœur du design, entre Habitat et les grandes marques. » Françoise Jollant-Kneebone

    Pour les aficionados parisiens, une institution disparaissait. Passer chez Sentou entre deux rendez-vous ou venir y flâner un samedi, c’était un rituel. On achetait une petite lampe en papier de Noguchi avec son premier salaire en CDI, en rêvant du modèle plus cher qu’on s’offrirait plus tard. On ­pouvait venir pour la guirlande en papier Tsé & Tsé et repartir avec une chaise de Roger Tallon soldée. « Chez Sentou, on achetait un certain art de vivre sans se ruiner, estime Françoise Jollant-Kneebone, qui fut directrice de création de Louis Vuitton et directrice de l’école d’architecture intérieure Camondo. La maison, unique, se situait au cœur du design, entre Habitat et les grandes marques. »

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    Le Figaro

    Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange

    Claire RodineauPierre Morel

    DÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.

    Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.

    Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.

    À lire aussiPasse vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...

    Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.

    Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :

    À lire aussiCovid-19 et voyage : quels pays peuvent visiter les Français ? Notre carte actualisée

    Vers ou en provenance d'un pays vert

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :

    VOIR AUSSI - Les Vingt-Sept s'accordent pour éviter d'imposer des tests aux vaccinés lors de leurs voyages au sein de l'UE

    Vers ou en provenance d'un pays orange

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :

    Vers ou en provenance d'un pays rouge

    Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.

    Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.

    Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.

    Covid-19 : où peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

    INFOGRAPHIE - Les restrictions s'allègent en Europe. Au-delà, les touristes vaccinés accèdent à un nombre croissant de pays. L'Australie rouvre enfin ses frontières, après plusieurs destinations asiatiques.

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    LE FIGARO VOUS RÉPOND - Après dépôt de dossier, le temps de délai pour obtenir un passeport peut aller de 1 à 12 semaines. Mais quelques réflexes peuvent accélérer votre demande.

    Le Figaro

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    Le Figaro

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

    À VOIR AUSSI - Covid-19: est-il raisonnable de lever le passe vaccinal ?

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    Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

    Comment activer le passe sanitaire ?

    Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

    • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
    • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
    • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
    • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

    Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

    Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

    • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
    • Les maisons de retraites, Ehpad.
    • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

    Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

    En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

    Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

    Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

    En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

    À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

    Jusqu'à quand?

    Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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    En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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    Publié hier à 18h21, mis à jour à 10h16 Elvire von Bardeleben

    Brève

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Publié hier à 18h20, mis à jour hier à 18h23 Le Monde

    Témoignages

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté

    Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.

    Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.

    Publié le 17 mars 2022 à 14h46 Léo Pajon

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Passion fermentation, ou la confrérie du bocal

    Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives

    Publié le 17 mars 2022 à 00h02 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 15h48 Léo Pajon

    Portrait

    La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis

    Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.

    Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin

    Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?

    Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.

    Publié le 15 mars 2022 à 18h00 Elvire von Bardeleben

    Portrait

    Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne

    A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.

    Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto

    Article réservé à nos abonnés

    Vapoter, est-ce déguster ?

    Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.

    Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin

    Fiche

    La râpe Microplane, une invention accidentelle

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin

    Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)

    Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.

    Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon

    Portrait

    William Ledeuil, passeur de saveurs

    Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »

    Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes

    Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.

    Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »

    Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon

    Témoignages

    André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »

    Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le gua bao : la recette d’­André Tan

    Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954

    C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.

    Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille

    Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.

    Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux

    Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.

    Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman

    Fiche

    La patate douce, un produit, deux possibilités

    Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.

    Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro

    Témoignages

    Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »

    Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel

    La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita

    Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent

    Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.

    Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben

    Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges

    Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.

    Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »

    L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

    Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation

    Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.

    Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo

    Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !

    Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin

    Enquête

    De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud

    Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.

    Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud

    Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.

    Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet

    Fiche

    Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »

    Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.

    Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto

    Podcast

    Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »

    L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier

    Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant

    Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman

    Fiche

    Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet

    De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Témoignages

    Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »

    Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro

    Critique

    Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair

    A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Le sursaut de la grenouille française

    Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Cinq idées reçues sur le tonneau

    Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ?  Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art

    Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman

    Fiche

    Le kiwi, un produit, deux possibilités

    Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.

    Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro

    Décryptages

    L’Australie chante les louanges de sa gastronomie

    L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?

    Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.

    Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Critique

    Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais

    Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Les poissons de Loire, ces chairs méconnues

    Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet

    Fiche

    Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini

    Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Témoignages

    Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »

    Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche

    Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.

    Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les plats en trompe-l’œil, la grande illusion en cuisine

    Mâcher une éponge, picorer dans un cendrier, croquer une fleur… Certains chefs mettent leur virtuosité au service de mets faussement immangeables ou confondants de réalisme. Quand d’autres ont trouvé d’ingénieux moyens de nous faire avaler, à notre insu, du céleri-rave.

    Publié le 13 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 14 février 2022 à 12h13 Stéphanie Noblet

    Chronique

    Le moulin à légumes, l’ennemi juré des grumeaux

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h43 Léo Bourdin

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « Le Thermomix, j’en parle tout le temps » : comment les robots-cuiseurs ont envahi les foyers français

    C’est une communauté de passionnés qui se décline plutôt au féminin. Elles disent que leur robot cuiseur, quelle qu’en soit la marque, les a libérées. Et vantent les mérites de cet aide ménager qui a envahi un foyer français sur six.

    Publié le 11 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h25 Pascale Krémer

    Témoignages

    Guillaume Chupeau : « Il y a beaucoup de belles vues dans le monde et pas assez de restaurants pour en profiter »

    Ancien publicitaire, Guillaume Chupeau a créé Ventrus, un restaurant itinérant et écoresponsable, où l’on mange en profitant des plus beaux panoramas. Le plat de toujours de ce bon vivant : le porc aux oignons brûlés de sa mère.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le porc aux oignons brûlés : la recette de Guillaume Chupeau

    Le créateur du restaurant itinérant Ventrus a emprunté à sa mère ce plat qui se tient en équilibre précaire entre oignons carbonisés et caramélisés.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : un Capitaine au long cours

    C’est dans une impasse du Marais, à Paris, que Baptiste Day a ouvert, en 2017, son propre restaurant, Capitaine. Fort de son amour des voyages, il y développe une cuisine de bistrot imaginative aux saveurs d’ailleurs.

    Publié le 10 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Il rend les légumes sexy » : les toqués du chef Ottolenghi

    Ses livres de recettes sont les nouvelles coqueluches des cuisiniers amateurs, un sésame pour initiés redonnant un peu de magie au chou-fleur ou au céleri.

    Publié le 10 février 2022 à 16h48 - Mis à jour le 10 février 2022 à 16h50 Guillemette Faure

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les meilleures tables locavores de Bordeaux

    Des saint-jacques de l’île de Ré chez Maison nouvelle, la nouvelle table de Philippe Etchebest, de la kefta de bœuf du domaine girondin des Faures servie chez Casa Gaïa… Notre sélection de lieux proposant les plus beaux produits de la région.

    Publié le 10 février 2022 à 10h14 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    « Top Chef » recommence ce soir : testez-vous avec trois recettes signées Philippe Etchebest

    Avec le pilier de la cuisine bordelaise, réalisez poulet basquaise, salade de haricots tarbais et cœurs de canard accompagnés de pommes sarladaises, à l’aise, Blaise !

    Publié le 10 février 2022 à 10h08 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Léo Pajon

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    Le Figaro

    Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    La rédaction du Figaro Voyage

    En France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.

    Pour les voyages en France

    Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.

    À VOIR AUSSI - Covid-19 : Le passe vaccinal est-il adapté face à Omicron ?

    Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :

    • Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
    • Des restaurants et les bars ;
    • Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
    • Des remontées mécaniques ;
    • Des navires et bateaux de croisière ;
    • Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).

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    Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.

    À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).

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    Pour les voyages à l'étranger

    Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).

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    Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.

    Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

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    Le Monde

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Installé dans la Samaritaine, à Paris, Plénitude sert une cuisine où légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. Portrait d’un « autodidacte nordiste ».

    Ce n’est arrivé qu’une fois en trente ans : qu’un nouveau restaurant arrache dès sa première année d’existence les trois étoiles. Après Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen en 2015, Arnaud Donckele vient d’accomplir ce tour de force pour la table Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, inaugurée en septembre 2021 dans les locaux rénovés de la Samaritaine. Avec la villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône), il fait partie des deux restaurants à accéder à la distinction suprême pour cette cuvée du guide France 2022 célébrée à Cognac, en Charente, le 22 mars.

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    Arnaud Donckele, Normand de 44 ans, n’est pas né de la dernière pluie. Depuis 2005, il est le chef de la Vague d’Or, à Saint-Tropez (Var), pour laquelle il a déjà obtenu trois étoiles en 2013. En 2016, LVMH a acquis l’établissement et fait rentrer le chef dans son réseau d’hôtels de luxe. Le groupe lui a confié les clés de Cheval Blanc Paris – en plus de Saint-Tropez – en 2018. Pendant trois ans, il a copiloté les travaux du restaurant et affiné un projet culinaire exceptionnel.

    Chez Plénitude, il donne libre cours à son obsession : les sauces. « Paris m’a permis de dire au monde où se situait ma vraie passion. Ce que je ne pouvais pas faire à Saint-Tropez, car j’avais commencé une autre histoire [autour du terroir local] », explique le chef. Les rapports de force y sont inversés : légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. « Vinaigrette, émulsion à chaud ou à froid, sabayon, siphon, glace, sauce vierge à manger… il y a tellement de possibilités ! » énumère Arnaud Donckele avec enthousiasme.

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    Avec patience et passion, le chef bâtit des cathédrales liquides où les éléments, foisonnants, participent chacun au soutien de l’édifice. Une de ses classiques, « Lady Godiva », se compose, entre autres, d’un consommé de langoustine, d’eau de péridium, de jus d’haliotis, d’une réduction de miel de châtaigner et échalote, d’un vinaigre de chardonnay, de beurre des têtes de langoustine, d’huile de pépins de courge, d’une infusion de romarin, d’une liaison au corail… Un liquide d’une telle sophistication a évidemment des affinités électives. « On ne peut pas servir Lady Godiva avec du homard ou de la langouste », affirme Arnaud Donckele. Il faut une chair tendre et douce comme la langoustine pour apporter « fraîcheur et sensualité » à ce velouté.

    Dans un monde de la cuisine devenu obsédé par Instagram, le chef apprécie l’absence de photogénie des sauces, « des flaques », dit-il en souriant. « Elles incarnent l’essence de la cuisine, car on ne peut pas les copier, même en ayant la recette. Les éléments qui la composent comme l’orange ou le basilic sont tellement changeants que seul le palais peut atteindre la justesse. » « Arnaud possède une cuisine savante très rigoureuse. C’est une horlogerie suisse avec des sentiments », résume Alain Ducasse qui l’a recruté en 1998 au Louis XV à Monaco.

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    L'Humanité

    La gemmothérapie, ou les vertus des bourgeons

    Actu

    Jeune pousse de la phytothérapie, cette méthode qui utilise les végétaux au stade embryonnaire se distingue par sa facilité d’utilisation, le peu de contre-indications et surtout une très forte concentration en vitamines, minéraux et principes actifs. Explications.

    Marie Mersier

    Branche récente de la phytothérapie, la gemmothérapie tout comme l’aromathérapie, l’autre discipline de cette belle arborescence thérapeutique, se base sur l’utilisation des plantes et de leurs bienfaits afin de prévenir et soigner certains maux. La particularité de la gemmothérapie, et son atout majeur, est qu’elle s’articule autour des bourgeons et jeunes pousses d’arbres et arbustes : ginkgo, frêne, noyer, vigne, etc. Chaque bourgeon – ou tissu embryonnaire végétal – contient de façon ultra-condensée toutes les propriétés et bienfaits d’une plante adulte. Que du bon et de l’efficace, donc. Même si les alchimistes du Moyen Âge avaient déjà inclus les bourgeons dans quelques remèdes de l’époque, il faudra attendre le XXe siècle et un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry pour que l’approche naturelle et thérapeutique de la « gemmo » se développe.

     

    Macérâts glycérinés

    Afin d’extraire tout le potentiel des bourgeons, ceux-ci sont récoltés juste avant leur éclosion au printemps. Ils vont ensuite macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, puis être filtrés et conservés dans un flacon opaque. Que l’on souhaite traiter des désagréments passagers ou procéder à un traitement de fond, les macérâts de bourgeons agissent en solo et/ou en synergie sur l’ensemble de notre métabolisme et ont de multiples vertus, telles que le drainage, la régulation hormonale, l’amélioration de la circulation sanguine ou encore le renforcement des défenses immunitaires.

     

    Précautions d’usage

    Dans la pratique, comment cela se passe ? La gemmothérapie est adaptée à tous les âges. Quelques gouttes, entre 5 et 15 par jour, à diluer dans un verre d’eau que l’on prendra en dehors des repas sous forme de cure ponctuelle (environ 21 jours) ou sur une durée de quelques mois. N’oublions pas qu’il est toujours préférable de se faire accompagner par un professionnel avant de s’y mettre – naturopathe ou pharmacien averti –, car même si les contre-indications sont modérées, certains principes de précaution s’appliquent. Par exemple lors d’une grossesse, en cas de chimiothérapie, troubles hormonodépendants, etc.

    Si chaque bourgeon peut avoir ses propres spécificités, et donc son champ d’application, ils sont parfois polyvalents. Parmi les incontournables, le bouleau et le cassis, que l’on peut intégrer dans une cure afin de rebooster tout l’organisme (1). Le cassis est antioxydant, anti-inflammatoire, et antiallergique et le bouleau draine (foie, reins…) tout en reminéralisant. Le romarin constitue également un allié pour la détox printanière. En cas de grosse fatigue, le chêne stimule les glandes endocriniennes et permet donc à l’organisme de repartir de plus belle.

    www.la-royale.comBien-être
    Le Figaro

    Top 10 des villages français les plus recherchés : et vous, où iriez-vous ?

    AVANT-PREMIÈRE - Le comparateur de locations de vacances Likibu dévoile son classement des villages de France les plus recherchés sur Google. De quoi se donner des idées d'escapades pour les beaux jours.

    Si le monde s'entrouvre, peu à peu, au tourisme, beaucoup de vacanciers choisissent encore la France pour leurs escapades. Mais où exactement ? C'est ce qu'a essayé de découvrir le comparateur de locations de vacances Likibu, qui a compilé puis analysé les données correspondant au nombre de recherches mensuelles Google sur 30.000 villages français au cours des 12 derniers mois avec les requêtes «Que faire», «Que voir», «Que visiter» (1).

    Sans grande surprise, ce sont cette année comme la précédente les villages de Rocamadour, Giverny, Les Baux-de-Provence et Gordes qui tirent leur épingle du jeu. Saint-Jean-Pied-de-Port fait cette année sa «remontada», passant de la 13e à la cinquième position tandis que de petits nouveaux s'immiscent dans le classement comme Yvoire ou Saint-Florent. On vous fait découvrir ces lieux d'exception, souvent classés parmi les «Plus Beaux Villages de France» et où l'on risque fortement de vous retrouver cet été.

    1. Rocamadour (Lot)

    En tête du classement des villages français les plus recherchés : Rocamadour. Cette cité médiévale située au cœur de la vallée de la Dordogne est réputée pour ses ruelles pittoresques, ses portes fortifiées, ses maisons et ses châteaux qui se fondent dans la roche. Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, Rocamadour est notamment connue pour faire partie des plus grandes étapes du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

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    2. Giverny (Eure)

    Sur la deuxième marche du podium, on retrouve le charmant village normand de Giverny, surtout connu grâce au peintre Claude Monet qui y a résidé pendant près de 43 ans. C'est notamment là-bas qu'il peindra sa célébrissime série de peintures à l'huile, Les Nymphéas. Haut lieu de l'impressionnisme, Giverny accueille chaque année des milliers de visiteurs et de voyageurs. Et à en croire les recherches internet des Français, cet été ne fera pas exception.

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    3. Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

    Le village des Baux-de-Provence arrive en troisième position du classement. Situé dans le massif des Alpilles et perché sur un éperon rocheux, on lui concède volontiers sa vue imprenable sur les plaines du sud, le charme de ses ruelles étroites et pavées, ses monuments historiques, ses habitations de calcaire et ses nombreux lieux d'expositions variés.

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    4. Gordes (Vaucluse)

    Estampillé «Plus Beaux Villages Français», Gordes est également perchée sur un rocher. Ici, les pentes escarpées de la montagne dévoilent des maisons enracinées depuis des générations. Son charme est exceptionnel, son architecture typiquement provençale, son patrimoine riche et varié et sa situation géographique, entre les monts du Vaucluse et le parc naturel du Luberon, idéale.

    À lire aussiDu Luberon aux Alpilles, nos meilleures tables dans le terroir provençal

    5. Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques)

    Saint-Jean-Pied-de-Port fait également partie des étapes incontournables pour les pèlerins marchant sur les chemins de Compostelle. Le village basque doit son nom à sa situation au pied du mythique col de Roncevaux, le col étant surnommé «port» dans les Pyrénées. Fondé au XIIe siècle, Saint-Jean-Pied-de-Port faisait partie du royaume de Navarre. L'église Notre-Dame-du-Bout-du-Pont, deuxième édifice gothique du Pays basque, et la citadelle remaniée par Vauban font partie des incontournables du village. Et à moins d'une heure de Biarritz, on y trouve, outre une table splendide, toute la générosité d'un terroir béni des dieux.

    À lire aussiArrière-pays basque : cinq villages typiques à découvrir

    6. Yvoire (Haute-Savoie)

    Ses maisons en pierre se reflètent dans les eaux claires du lac Léman. Fondé en 1306, Yvoire garde les traces de son passé militaire comme ses remparts et ses portes fortifiées. Son Jardin des cinq sens est un labyrinthe, divisé en quatre parties évoquant la vue, le toucher, le goût et l'odorat, l'ouïe étant représentée par le bruit de l'eau et le chant des oiseaux.

    VOIR LE DOSSIER - Haute-Savoie : le guide de voyage du Figaro

    7. Sancerre (Cher)

    Village préféré des Français en 2021, cette cité médiévale du Cher située sur un éperon rocheux ravira évidemment les amateurs de vin mais aussi de fromages. Avec ses ruelles pittoresques, elle se prête aussi aux balades, à pied ou à vélo, d'autant que son promontoire offre de jolis points de vue sur les environs.

    8. Saint-Florent (Haute-Corse)

    Située dans le nord de la Corse, entre le Cap Corse et la Balagne, cette station balnéaire marque l'entrée du désert des Agriates, une région sauvage ponctuée de plages de sable fin. Notamment la Saleccia, l'une des plus belles de l'île de Beauté. Depuis sa citadelle ou son port de plaisance, le village fondé au XVIe siècle par les Génois offre des vues à couper le souffle sur le golfe.

    9. Conques (Aveyron)

    Autre jolie étape du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, Conques. Niché au cœur de la vallée du Lot, Conques est un havre de paix et de verdure. Parmi les choses à ne pas surtout pas manquer en s'y rendant : l'église abbatiale Sainte-Foy. À la fois trésor architectural et exemple de modernité grâce aux vitraux contemporains de Pierre Soulages, elle fait partie des merveilles à voir et à revoir sans modération. Mais il faut monter au point de vue de Bancarel (une demi-heure de marche), situé sur une colline qui fait face à Conques. On est alors récompensé de son effort par le plus beau point de vue sur le village.

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    10. Riquewihr (Alsace)

    Lui aussi sacré «Plus beau village de France», ce village médiéval entouré de vignes est surnommé «la perle du vignoble alsacien». Avec son beffroi, son château Renaissance et ses maisons à colombages, il se pare de fleurs au printemps tandis que l'hiver, il vit au rythme des marchés de Noël.

    (1) Méthodologie : cette étude a été réalisée entre le 14 et le 18 mars 2022 par Likibu . L'ensemble des villages français a été pris en compte, soit toute commune de moins de 2 000 habitants. (30.037 villages de moins de 2 000 habitants en France - Base INSEE 2018.)

    Les données correspondent au nombre de recherches mensuelles moyennes sur Google au cours des 12 derniers mois pour :

    • Les différentes requêtes les plus recherchées parmi «Que faire», «Que voir», «Que visiter» + le nom du village.
    • Le nom du village seul (par exemple «Rocamadour» compte en moyenne 110.000 requêtes mensuelles au cours des 12 derniers mois sur Google).

    Var : cinq villages méconnus à découvrir dans l'arrière-pays

    TOURISME - Du massif de la Sainte-Baume aux gorges du Verdon, l'arrière-pays varois recèle nombre de villages irrésistibles. Si certains sont déjà bien identifiés – comme Cotignac, Bargème ou Tourtour –, d'autres méritent aussi l'attention des visiteurs.

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    Le Monde

    L’idéal du débutant

    Avant de démarrer cette chronique, je ne savais pas que le merlot portait un si joli nom. Je n’avais pas la ref, aurais-je dit avec vingt ans de moins. Merlot, ou encore merlau, comme on l’écrivait parfois au XVIIIe siècle, signifie en patois gascon « petit merle ». A partir de là, les avis divergent. Est-ce en référence à sa couleur, proche du plumage des merles noirs ? Ou parce que les merles apprécient particulièrement les raisins de cette variété ? En tout cas on le surnomme, quoique trop rarement, « le petit merle ». Et si vous connaissez le chant du merle, combien il est mélodieux, jamais lassant, si facile à reconnaître, il y a de quoi penser que le merlot est un cépage des plus charmants.

    C’est vrai, car déjà, à l’œil, il est beau. Des baies sphériques, de taille moyenne, en grappes coniques, parfois ailées, des feuilles vert foncé, aux lobes bien découpés, c’est une vigne de carte postale. Mais surtout, c’est une superstar. Incontournable. Le Jean Dujardin du vignoble. Cépage le plus planté en France, avec 112 000 hectares en 2015 (dernier relevé de l’Organisation internationale de la vigne et du vin), presque dix fois plus que dans les années 1950, il est le raisin le plus courant du Bordelais, où il recouvre près de la moitié du vignoble. En somme, LA référence. On le retrouve dans le Sud-Ouest, le Languedoc, en rouge comme en rosé.

    Et ce n’est pas tout. Il cartonne aussi à l’international, puisque c’est le deuxième raisin noir de cuve (destiné au vin) le plus exploité au monde, derrière le cabernet sauvignon, son compagnon d’aventure bordelais. En 2015 toujours, il représentait une superficie de 266 000 hectares, avec une présence dans 37 pays. En Californie ? Bien sûr, tout comme dans les Etats américains de Washington, New York et en Virginie. En Australie ? Evidemment. Au Chili, en Argentine, au Canada ? Oui, oui, oui. Mais également en Afrique du Sud, en Israël, dans le nord de l’Italie, en Espagne, en Suisse, en Croatie, en Belgique, en Bulgarie, en Slovénie, en Hongrie, en République tchèque.

    Pourquoi un tel assentiment ? Parce que le merlot est plutôt facile à cultiver, fertile et vigoureux, mûrissant bien. Mieux encore, il permet de produire des vins denses à la robe sombre, ronds en bouche, riches en alcool et aux tanins agréables, aux arômes de fruits rouges et noirs, de pruneau, de chocolat, de réglisse, de confiture. Dans les pays qui favorisent les choix par cépage, le verre de merlot est l’idéal du débutant, facile à boire jeune, plus gourmand que le pinot noir, plus souple que le cabernet sauvignon. Il est le rouge des occasions simples, d’une sortie de travail, d’un apéro dînatoire, d’une pizza, le compagnon pas bégueule, impossible à contrarier, une sorte de Belmondo de la vigne.

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    L'Humanité

    Le rôle des parents quand un adolescent consomme du cannabis

    Actu

    À l’âge des expérimentations et de la transgression des règles, des adolescents peuvent se laissent tenter par le cannabis. Au-delà de l’inquiétude légitime des parents, l’enjeu est alors de comprendre les raisons de cette consommation sans dramatiser ni banaliser, afin de mieux les aider.

    Noé Blouin

    L’expérimentation du cannabis est en recul chez les jeunes. 39 % des adolescents de 17 ans ont déclaré en 2017 avoir déjà expérimenté la marijuana ou ses dérivés, contre plus de 50 % en 2002, selon les chiffres de l’enquête sur la santé et les comportements de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (1). La consommation quotidienne baisse également, perdant 2 points par rapport à 2014 (7,2 %). Malgré ces résultats encourageants, la France demeure parmi les pays européens dont la jeunesse consomme le plus cette substance. Au même titre que les « premières cuites », le premier joint peut ainsi s’avérer un passage banal dans l’adolescence, une période où l’appel du défi et de l’expérimentation est plus fort que celui de la prudence.

     

    Anxiété, dépression et addiction

    Cette incursion dans le monde des drogues peut faire paniquer les parents. Comme le tabac, l’alcool ou les jeux d’argent, c’est surtout la dimension addictive et les effets à long terme du cannabis qui posent problème, à un âge où la construction cérébrale n’est pas encore terminée. Les dangers de la plante et de sa molécule psychoactive, le THC, sont, en effet, bien réels et peuvent provoquer de lourdes séquelles psychiques et sociales. Sa consommation agit à court terme sur la mémoire immédiate ; elle peut altérer la perception et l’attention. Elle comporte des risques sur la santé mentale, comme l’anxiété, les symptômes dépressifs, voire psychotiques.

    Chez l’adolescent, le cerveau est toujours dans sa phase de maturation et des études ont montré que ces substances peuvent provoquer des dommages plus importants que chez l’adulte. Dans les cas les plus graves, un seul joint peut servir à déclencher des troubles schizophréniques, pour peu que le consommateur possède un terrain favorable. Avec le temps, le corps développe une tolérance au produit, cela induit qu’une quantité plus importante sera nécessaire pour obtenir le même effet. Des problèmes comme l’isolement ou l’agressivité envers son entourage sont à déplorer en cas de prises régulières, tout comme des problèmes financiers liés à l’achat continu du produit.

    Comment réagir alors, lorsque son adolescent se retrouve confronté à de tels risques ? En amont, cela passe évidemment par l’éducation. Sans forcément diaboliser le produit, auquel il sera sûrement confronté, il faut qu’il en connaisse les risques. S’il est pris la main dans le sac, il est d’abord important de déterminer sa consommation. Pour ce faire, mieux vaut laisser d’abord ses sentiments de côté pour éviter la confrontation directe. Il convient d’instaurer un vrai dialogue, de poser des questions sur ses habitudes vis-à-vis du cannabis, de savoir ce qu’il en pense, ce qu’il connaît du produit qu’il consomme et des raisons pour lesquelles il s’est mis à fumer.

     

    L’aide d’un professionnel de santé

    Des indices extérieurs peuvent aussi aiguiller les parents afin de savoir s’il s’agit d’une addiction ou d’une simple expérimentation – à risque certes, mais moins inquiétante – comme la chute des notes scolaires, un isolement continu dans sa chambre ou à l’inverse de nombreuses sorties, ou le refus de parler de son quotidien. Si le lien semble rompu ou si une addiction se révèle, l’appui d’un tiers reste la meilleure solution. L’aide d’un professionnel de santé, médecin, psychologue ou psychiatre est importante pour déterminer l’ampleur de l’accoutumance et mettre en place un programme de suivi. Partout en France, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie accueillent et aident des jeunes plongés dans cette spirale (2). Enfin, les consultations jeunes consommateurs proposent une prise en charge complète pour les adolescents et leur famille.

    3 questions à.... Camille Naudin, psychologue clinicienne en psychiatrie

    « Il faut créer une discussion authentique »

    Camille Naudin Psychologue clinicienne en psychiatrie

    Comment réagir lorsque l’on s’aperçoit que son adolescent consomme du cannabis ?

    Parfois, les parents pensent qu’ils peuvent faire changer leur adolescent en ayant un discours très éducatif. Cela est souvent contre-productif. L’idée est plutôt d’amener l’ado à explorer sa propre motivation au changement, qu’il ait la sensation que cela émane de lui. Avoir uniquement des motivations extrinsèques ne va pas forcément aider le jeune à bouger. Il vaut mieux libérer la parole et voir avec lui quels sont les intérêts derrière sa consommation, quels bénéfices il en tire. Si le jeune consomme, c’est qu’il cherche à compenser quelque chose. Plus les parents seront concentrés sur le comportement à problèmes, sans penser aux bénéfices que cela amène à l’adolescent, plus ils auront tendance à passer à côté de quelque chose. Il faut adapter ensuite sa réaction aux conduites à risques, au rythme de consommation, et bien tenir compte de ces différents facteurs. Les parents peuvent aussi faire part de leur inquiétude, non pas pour manipuler émotionnellement les enfants, mais pour créer une discussion authentique.

    Quels sont les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une consommation de cannabis ?

    Il y a une grande part de désirabilité sociale, de faire des choses pour se sentir appartenir à un groupe, en l’occurrence, de fumer avec l’idée que cela les rendrait plus attrayants aux yeux de leurs pairs. On fume également pour l’expérience ou encore, dans un autre registre, pour gérer des angoisses. La comorbidité entre les addictions relève aussi du psychotraumatique. Lorsque les jeunes ont vécu un événement traumatisant, ils vont plus avoir tendance à intérioriser et à réguler les futurs événements stressants en consommant. Face à de jeunes patients, on commence toujours par statuer sur le volume, la fréquence de sa consommation de drogue – si elle est stable, et constante, ou si elle peut évoluer en fonction de son seuil émotionnel ou de son environnement. Puis on essaye de comprendre quel événement l’a poussé à commencer.

    Faut-il obligatoirement consulter un professionnel de santé ?

    Si l’adolescent consomme une petite quantité de cannabis pendant des fêtes, entre amis ou encore tous les six mois, ce n’est pas un trouble psychologique. Ce n’est pas parce que l’adolescent a essayé de la drogue une fois qu’il est accro. Mais, dans les cas où cette consommation est plus régulière ou qu’une addiction se confirme, il s’agit d’un trouble psychopathologique. Le mieux est alors de se tourner vers un professionnel car, dans ces cas, l’entourage n’est pas toujours le mieux placé pour agir, en raison des croyances familiales, de la pression sociale, etc. La prise en charge des familles est aussi très importante, car il ne faut pas que leur propre anxiété vienne interférer dans le processus.

    Famille
    Le Monde

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…

    Joyau parfumé de l’hiver, la mandarine commune, ou Citrus deliciosa, se récolte souvent jusqu’au début du printemps. Cultivée en Chine depuis des millénaires, elle tient vraisemblablement son nom des mandarins, qui l’appréciaient particulièrement – à moins que cela ne soit une référence à la couleur vive des robes de ces hauts fonctionnaires de l’ancien Empire chinois.

    Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    Arrivée en Europe au début du XIXe siècle, elle s’est vite répandue et a été très cultivée sur tout le pourtour méditerranéen, avant d’être supplantée par la clémentine, plus douce et contenant moins de pépins, issue, elle, d’une hybridation naturelle entre la mandarine et l’orange douce. Souvent confondue avec cette dernière, la mandarine a pourtant un arôme incomparable, et son huile essentielle est très recherchée en parfumerie.

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    Ce fruit est légèrement aplati, avec une peau peu adhérente jaune orangé issu d’un arbre de taille moyenne, à port étalé et sans épines. Ses cousines proches sont la grosse mandarine King (Citrus nobilis), également appelée mandarine d’Indochine, les Citrus reticulata, qui regroupent des petits hybrides (tangerine, tangelo…), et la mandarine Satsuma (Citrus unshiu), originaire du Japon et très précoce (souvent l’un des premiers agrumes sur les étals). Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    La pulpe

    De la taille d’un petit poing, la mandarine est un fruit de bouche qui s’épluche aisément et se mange tel quel. Frais, ses quartiers juteux et acidulés décorent et rafraîchissent un gâteau, une tarte, une salade et font un jus délicieux (à combiner avec d’autres agrumes). Cuite au sirop, confite ou rôtie entière, voire glacée façon citron givré, elle se prête à toutes sortes de confections gourmandes.

    La peau

    La peau de la mandarine doit absolument être conservée : c’est la plus parfumée des écorces. Fraîche et hachée, elle agrémente salades de fruits, gâteaux, volailles, poissons, boissons. Séchée, elle peut être concassée et conservée pour aromatiser marinades et bouillons au fil du temps, à moins d’être brûlée pour ­parfumer divinement la maison.

    Camille Labro

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    Le Monde

    Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués

    Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».

    Le flan vit-il une deuxième jeunesse ?

    Régressif et roboratif, le flan pâtissier (aussi appelé flan parisien), mélange d’onctuosité maîtrisée et de douceur vanillée, reste un exercice de style très prisé des pâtissiers. Et ce, même lorsqu’ils s’­appellent Quentin Lechat (Le Royal Monceau), Pierre Chirac (MAM de Stéphanie Le Quellec) ou Kaori Akazawa, qui signe les créations de Pages blanches, la nouvelle pâtisserie chic du quartier Villiers, dans le 8e arrondissement de Paris.

    N’en déplaise aux puristes, pour prendre le virage de la modernité, ce ­classique inventé au Moyen Age (on parlait alors de tarte au flan) a choisi de se travestir à l’infini. Chez Le Flanboyant, « le meilleur flan de Lyon » est décliné en 29 parfums, alors que Doucetti, à Bordeaux, ­permet à Sébastien Torres de réinterpréter à l’envi le goûter réconfortant de son enfance. Un challenge relevé également par « l’influenceur du flan » Ju Chamalo – 48 000 abonnés sur Insta­gram –, qui publie un ouvrage dédié à son obsession pâtissière.

    Parmi ses 50 recet­tes créatives, Chamalo croise l’illustre entremets avec d’autres grands classiques (tarte au citron meringuée, riz au lait…). La version café (photo) ou praliné-sésame noir imaginée avec le chef Desty Brami font saliver.

    Mes flans pâtissiers, Ju Chamalo, éditions de La Martinière, 19,90 €.

    Les sabots doivent-ils faire leur retour en grande pompe ?

    Pour leurs aficionados, ils ont toutes les qualités : ils rendent l’allure plus élancée, isolent du froid grâce à leur semelle en bois, ne cadenassent pas les orteils et sont faciles à enfiler. Les linguistes leur prêtent même des vertus contestataires. Au XVe siècle, le mot « saboter » aurait signifié frapper au sol du pied avec des sabots pour étouffer la voix de quelqu’un, l’empêcher de parler. Plus tard, la légende raconte qu’au XIXe siècle, lors de la présentation publique des premiers métiers à ­tisser automatisés, des ouvriers tisseurs auraient jeté leurs sabots sur les machines qui rendaient leur travail obsolète pour en détruire le mécanisme. La mode, quant à elle, oscille dans ses prises de position.

    Quand elle ne juge pas qu’il « sabote » la silhouette, elle s’­affiche pro-sabot – environ tous les cinq ans – en revisitant cette chaussure ancestrale. En octobre 2020, pour déconfiner nos pieds, Nadège Vanhee-Cybulski, directrice artistique du prêt-à-porter femme chez Hermès, a livré sa ­version cloutée, en cuir d’agneau, surmontée d’un fermoir Kelly, dévoilée en denim cette saison. Pieter Mulier, fraîchement arrivé à la direction artistique de la maison Alaïa, lui a emboîté le pas, en imaginant un modèle avec une semelle compensée ondulante se terminant sur un pic.

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    Le Monde

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.

    Ingrédients pour la pâte :

    • 300 g de farine de blé T80,
    • 50 g de beurre végétal (bio),
    • 50 g d’huile d’olive,
    • 120 g d’eau à température ambiante,
    • 6 g de sel fin.

    Ingrédients pour la garniture :

    • 2 ou 3 belles patates douces,
    • 1 c. à c. de miso blanc,
    • 50 g de graines de courge,
    • sirop d’érable,
    • paprika fumé,
    • huile d’olive,
    • branches de coriandre,
    • sel, poivre.

    La préparation

    Dans un grand saladier, mélanger la farine, le sel et les matières grasses jusqu’à obtenir une texture sableuse homogène. Ajouter l’eau, pétrir et former une boule de pâte. Couvrir et laisser reposer 1 heure au frais.

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Nettoyer les patates et enfourner la plus grosse (ou les ⅔) sur une plaque de cuisson. Rôtir pendant 25 à 30 minutes à 180 °C. Laisser refroidir puis écraser ou mixer en purée avec le miso blanc, 1 filet d’huile, sel, poivre. Réserver. Découper ce qui reste de patates douces en petits cubes, mélanger avec 1 filet d’huile, sel, poivre. Etaler sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé et enfourner à 180 °C pendant 15-20 minutes.

    Dans un cul-de-poule, mélanger les graines de courge, 1 pincée de sel et 1 filet de sirop d’érable. Etaler les graines sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé. Faire torréfier à 180 °C pendant 15 minutes, en remuant à mi-temps. Dans un bol, fouetter un généreux filet d’huile avec 1 pincée de paprika.

    Etaler la pâte brisée, puis la disposer dans un moule à tarte graissé ou sur une feuille de papier cuisson. Garnir le centre de la pâte avec la purée de patate douce, replier les bords de la tarte pour la fermer. Enfourner pendant 30 à 40 minutes. Garnir avec les cubes de patate rôtis, les graines de courge torréfiées, l’huile de paprika et de la coriandre fraîche hachée.

    Camille Labro

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    Le Monde

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.

    Pour la première fois, le Michelin s’est échappé de Paris : sa cérémonie du guide France s’est déroulée le 22 mars au théâtre L’Avant-Scène à Cognac (Charente). « 80 % des étoilés en France se situent hors de la région parisienne », justifie Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin. Ce projet de délocalisation déjà prévu pour 2021 avait été contrarié par le Covid-19 et se poursuivra dans les années à venir, répondant à la volonté du Bibendum de « refléter la diversité des terroirs et de mettre en valeur le travail des producteurs ».

    Deux cents chefs ont fait le déplacement et assisté au sacre de deux quadragénaires normands, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les seuls trois-étoiles de cette promotion. Le premier décroche la timbale seulement six mois après l’ouverture du restaurant Plénitude, niché dans l’hôtel Cheval Blanc à Paris qui appartient au groupe de luxe LVMH. Le second est à son compte ; il a repris la Villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône) en 2013, avec son épouse Marielle Droisneau qui officie en salle.

    Si le petit monde de la gastronomie spéculait sur le nombre de macarons qu’allait décrocher Arnaud Donckele, la consécration de Dimitri Droisneau est une surprise. Discret et sédentaire, il ne se montre pas à la télévision et ne parle que boulot sur Instagram. Passé par les fourneaux du Bristol, de Lucas Carton et de Bernard Pacaud, il « possède une cuisine subtile, percutante, une ode au Sud », précise le guide.

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Cette année, pas de vagues. L’ensemble du territoire français est représenté. Le Michelin récompense des stars du secteur (Hélène Darroze, Anne-Sophie Pic, Pierre Gagnaire, Alain Ducasse, Gilles Goujon), mais aussi des anciens de « Top Chef » qui ont fait leur trou (Victor Mercier, Guillaume Pape, Matthias Marc) et des chefs moins médiatiques dont le talent et l’implication ne font aucun doute (David Bizet, Julien Dumas…). Dans cette dernière catégorie, certains tels qu’Alexandre Couillon ou Alexandre Gauthier stagnent toujours à deux étoiles, contrariant les pronostics et permettant aux détracteurs du Michelin de critiquer l’éternelle opacité de ses choix.

    « Des menus plus succincts »

    Du côté des étoiles retirées, rien de nature à provoquer un séisme comme ce fut le cas en 2020 quand Bocuse avait été rétrogradé. Les déclassements sont pour la plupart liés à des fermetures ou à des changements de concept, comme au Plaza Athénée. Alain Ducasse y avait obtenu trois étoiles, son successeur Jean Imbert n’en récupère qu’une pour l’instant. L’élément le plus surprenant de cette sélection est l’absence de femmes, qui ne sont que trois parmi les 49 nouveaux gradés : Hélène Darroze (en Provence), Anne-Sophie Pic (à Megève) et Alessandra Del Favero (en tandem avec Oliver Piras à Paris). « Même s’il y a beaucoup de femmes dans les restaurants, peu occupent des postes à responsabilité en cuisine. On le déplore. Mais le rôle du Michelin est d’évaluer des expériences, pas de faire des quotas », estime Gwendal Poullennec.

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    L'Humanité

    Recettes. Une grosse légume qui fait les dessous du gratin

    Actu

    En chemise ou robe de chambre, en purée, en soufflé, rissolée ou sautée... la pomme de terre, toujours prête à toutes les variations, est aussi gourmande et nutritive. Version primeur ou longue conservation, elle garde la frite. Polyvalente, conviviale et indémodable.

    Gaëlle Brière

    La pomme de terre est aujourd’hui un incontournable de nos menus. Son origine remonte à environ 8 000 ans, époque à laquelle elle poussait de façon sauvage sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Au XVIe siècle, elle traverse l’Atlantique lors du retour des conquistadors espagnols. Sa consommation en Europe demeure alors timide car, par méconnaissance, on la juge toxique. Elle est essentiellement réservée aux animaux, jusqu’à ce qu’un apothicaire, Antoine-Augustin Parmentier, mette en valeur ses qualités, au XVIIIe siècle. On peut donc lui dire merci, car la pomme de terre est un petit bijou nutritif et gustatif qui pousse localement et dont le coût, même s’il a connu une certaine augmentation ces dernières années, ne plombe pas le porte-monnaie.

    Féculent riche en glucides complexes, la pomme de terre est rassasiante et source d’énergie. Bien qu’on lui reproche parfois de favoriser la prise de poids, c’est plutôt un mode de cuisson trop riche – à base d’huile, par exemple, si on parle des frites – qui est en cause. Elle constitue par ailleurs un très bon apport en vitamine C, en minéraux (notamment magnésium et fer), ainsi qu’en protéines et fibres. Tous ces petits bonus nutritifs seront encore plus présents et disponibles dans les pommes de terre « primeurs », et si on privilégie une cuisson vapeur.

    Nouvelle, d’avril à juillet

    Plus ou moins dodues, à la chair ferme ou légèrement farineuse, parmi toutes les variétés de pommes de terre, on peut distinguer deux grandes familles : celles de conservation et les primeurs. Les premières sont disponibles toute l’année, même si la pleine saison s’étend de septembre à mars. Citons par exemple la Bintje ou la Spunta, deux variétés qui s’adapteront très bien à la préparation des frites, d’un ragoût ou encore en purée ou au four (éviter de les faire bouillir, car elles se désagrègent). Variété à chair ferme la plus cultivée en France, la Charlotte offre une très belle tenue à la cuisson et se cuisine ainsi en gratin, à la vapeur, sautée, ou en chips maison. Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont quant à elles plantées en février et récoltées avant pleine maturité, d’avril à juillet. L’idéal est d’en acheter de petites quantités et de les consommer rapidement, car elles ne se conservent pas plus d’une semaine dans le bac du réfrigérateur. Elles sont délicieuses juste rissolées avec leur peau, comme la pomme de terre de Noirmoutier ou celle de l’île de Ré, la seule à bénéficier d’une AOC. Cuisiner les pommes de terre ouvre un incroyable champ de créativité et de goûts. Elles apportent du liant aux soupes et se retrouvent dans d’innombrables plats traditionnels ou régionaux (gratin dauphinois, aligot, hachis parmentier, raclette, etc.). On les adore également tièdes, dans des salades à base de poisson émietté avec des câpres, de l’huile d’olive et de la fleur de sel. Enfin, la chair noir-violet de la pomme de terre Vitelotte et son parfum un peu sucré apporteront un brin d’originalité à vos assiettes.

    Salade tiède de pommes de terre primeurs aux algues

    Ingrédients pour 4 personnes : 1 kg de pommes de terre primeurs, 1 oignon de Roscoff émincé, 5 cl d’huile d’olive, 1 citron (jus et zeste), 1 gousse d’ail rosé écrasée, 2 cuillères à soupe d’algues déshydratées en paillettes (dulse, wakamé, nori, laitue de mer, disponibles en boutique bio ou sur greenweez.com), 1 petit bouquet de persil plat ciselé, Sel et poivre du moulinPréparation : 25 minutesDifficulté : facile

    1. Brosser délicatement les pommes de terre, ne pas les éplucher et les couper en deux ou en quatre, selon leur taille. Les mettre dans une casserole, ajouter une pincée de sel et couvrir d’une grande quantité d’eau.
    2. Porter à ébullition et cuire 10 minutes jusqu’à ce qu’elles soient juste tendres. Ne pas trop les cuire, sinon elles deviendront trop molles. Égoutter et laisser refroidir quelques instants.
    3. Pendant la cuisson des pommes de terre, préparer l’assaisonnement dans un petit bol. Mélanger dans un bol l’huile d’olive, l’ail, les paillettes d’algues, le zeste et le jus du citron. Saler et poivrer au goût.
    4. Mettre les pommes de terre chaudes dans un plat, puis ajouter l’oignon émincé, le persil. Arroser de vinaigrette et mélanger délicatement. Saler si besoin.
    5. Le plat est meilleur s’il est dégusté tiède. Toutefois, on peut aussi le confectionner à l’avance et laisser refroidir à température ambiante avant de servir. Voici quelques idées de variantes : ajouter des câpres, des morceaux de poisson fumé, une cuillerée de moutarde et, à la place du persil, essayer le romarin, la coriandre ou l’aneth ciselés. Faire également une salade de Primaline aux algues et curcuma, lieu jaune fumé avec du vinaigre de cidre.

    Accords parfaits

    Artisanal. Saké français

    Fabriqué à partir de riz et de koji (un ferment), le saké est un alcool brassé au Japon depuis 2000 ans. Avec une teneur en alcool similaire à celle du vin (entre 13 et 15 %), il accompagne les repas de l’apéritif au dessert et étonne par la délicatesse de ses saveurs. Formé au Japon, Wakaze a adapté les techniques de brassage aux conditions françaises et élabore un saké au cœur de la région parisienne à base de riz cultivé en Camargue et d’une levure biologique qui apporte des notes fruitées, florales et minérales.Nigori Saké, 19,50 euros.

    Belles cuvées. Foire aux vins de printempsActeur incontournable des vins de nouvelle génération, le Petit Ballon célèbre le retour des beaux jours lors d’une foire aux vins du 23 mars au 19 avril. On pourra dénicher en ligne, et à prix avantageux, une sélection de blancs frais et fruités ou de rouges, dont ce Métaphysique des cuves de la vigneronne Julie Karsten. Un très joli côtes-du-rhône gourmand et généreux, issu d’un assemblage grenache-syrah-cinsault. Le domaine est mené dans le respect de l’environnement pour des vignes joyeuses et des vins vivants.Métaphysique des cuves, 9,50 euros, au lieu de 11,50 euros.

    PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

    Bon et sain
    L'Humanité

    Découverte. La « cabane à lapins » d’Émile Zola

    Actu

    Après dix ans de travaux, la maison ayant appartenu à l’auteur de « l’Assommoir », à Médan (Yvelines), a rouvert ses portes. Cette résidence un brin hétéroclite, qui s’est agrandie au fil des succès de l’écrivain, est désormais complétée par un musée consacré à l’affaire Dreyfus.

    Sabine Jeannin

    C’est un charmant village de quelques rues et sentes, entre le coteau et la Seine, où le poète Ronsard se promena bien avant Zola, Cézanne ou Maeterlinck. Bourg de grande banlieue et pourtant déjà campagnard, Médan semble immuable, même si sa population s’est multipliée par huit depuis la fin du XIXe siècle.

    On se demande comment Émile Zola, cet historien de la société si impliqué dans la vie de son époque, a bien pu se retrancher huit mois de l’année dans le calme de ce bourg, de 1878 à 1902. Il chante pourtant les louanges de cette tranquillité à Gustave Flaubert lorsqu’il lui annonce, dans sa lettre du 9 août 1878, avoir déniché « une cabane à lapins, dans un trou charmant entre Poissy et Triel, au bord de la Seine (…) ; cet asile champêtre (…) a le mérite d’être loin de toute station et de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage. Je suis seul, absolument seul ; depuis un mois, je n’ai pas vu une face humaine ».

    Le lieu "a le mérite de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage" Émile Zola

    Achetée avec les droits d’auteur de « l’Assommoir », ladite masure ne ressemblait pas à la propriété que l’on peut aujourd’hui visiter. Elle ne comprenait alors que la partie centrale, ouvrant sur un jardin bordé par la ligne des Chemins de fer de l’Ouest.

    Avec le temps, le bâtiment va prendre de l’ampleur et une silhouette quelque peu hétéroclite : une grande tour carrée, appelée la tour Nana, puis une tour hexagonale, baptisée Germinal, financées par le succès des romans éponymes, viennent encadrer la maisonnette d’origine.

    Puis, pour loger ses amis, l’écrivain construit un pavillon (dénommé Charpentier, du nom de son éditeur), agrandit le jardin, plante une allée de tilleuls au bout de laquelle il fait bâtir une ferme, installe des serres, un potager, achète une parcelle de l’île de Médan (île de Platais), juste en face de son jardin, sur laquelle il fait remonter un kiosque norvégien rescapé de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1933.

    Un esprit cosmopolite

    À Médan, Zola profite de la campagne. Il canote avec ses amis sur la Seine, part en promenade sur les bords du fleuve avec son chien Pinpin, pratique le cyclisme avec sa femme, Alexandrine.

    C’est également à bicyclette qu’il rejoint son deuxiè­me foyer, chez Jeanne Rozerot et les deux enfants qu’elle lui a donnés, à Triel-sur-Seine, à l’orée de la forêt de l’Hautil (allez y faire un tour, elle est magnifique), puis plus tard à Verneuil-sur-Seine.

    Ici, on peut voir encore la maison de Jeanne dans le tournant de la rue Bazincourt. Le jardin d’autrefois, où les enfants jouaient, a été transformé en allée privée (allée Jeanne-Rozerot). Malheureusement, le trajet entre Médan et Verneuil, bucolique il y a cent vingt ans, passe aujourd’hui par des artères que la circulation automobile rend peu agréables à parcourir à vélo…

    L’intérieur de la maison Zola rend compte de l’esprit cosmopolite de l’écrivain, de son goût du mélange, qui puise à toutes les cultures et à toutes les époques : cheminée Renaissance et objets décoratifs asiatiques dans le cabinet de travail, carreaux de Delft, cuirs de Cordoue et vitraux médiévaux dans la salle à manger, vitraux Art nouveau dans le salon-billard, obsession du confort moderne (calorifère dans la salle de bains), boiseries dans la lingerie à l’étage de la tour Germinal, où le cœur de l’écrivain chavira en croisant le regard de la tendre Jeanne, lingère employée par Mme Zola…

    En haut de la tour Nana se trouve l’antre de Zola, où nul ne pouvait pénétrer hormis le chien Pinpin. Son immense cabinet de travail, pareil à un atelier d’artiste, éclaboussé de lumière, ouvre par une large baie, sur le parc et la Seine.

    Éveil de la conscience ouvrière

    Assis à ce bureau, l’écrivain poursuit la saga des Rougon-Macquart, dont « Germinal ». Il fait jaillir sur le papier les dures conditions de travail, l’éveil de la conscience ouvrière, la sourde révolte qui gronde. Pour nourrir ce livre, Zola s’était rendu fin février 1884 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il visite les corons d’Anzin et de Bruay, descend dans les profondeurs de la fosse Renard.

    Le 2 mars, jour où il quitte le bassin minier, commence la grève des mineurs d’Anzin, longue de cinquante-six jours, qui prendra fin aux conditions imposées par la Compagnie. Le 2 avril, en pleine grève, Zola rédige la première page de « Germinal »… Les mineurs de Denain n’oublieront jamais l’écrivain et, en 1902, accompagneront son cortège funéraire en scandant : « Germinal ! Germinal ! »

    En quittant Médan, alors que s’allument les premières étoiles, on repense à la lettre où Zola explique à Alexandrine sa décision de lancer son combat en faveur de Dreyfus : « J’ai la certitude intérieure qu’une fois encore, je vais à mon étoile. »

    La cause d’Alfred Dreyfus, douze années de combat judiciaire

    Le musée Dreyfus rend hommage au combat d’un homme, officier courageux et intègre, victime d’un complot qui le conduisit au bagne de l’île du Diable (Guyane). Capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus (1855-1935) fut injustement condamné pour espionnage pour le compte des Allemands, en 1894. Absence de preuves, mensonges, faux témoignages, parjures : l’affaire, qui dura douze ans, jusqu’à la réhabilitation du capitaine, et lia les destins d’Alfred Dreyfus et d’Émile Zola, fut une nauséeuse machination aux relents antisémites. Installé sur deux étages dans une dépendance de la maison Zola, le nouveau musée se veut un lieu de réflexion sur le droit, la justice, la tolérance, et interroge le rôle des médias, le fonctionnement de la justice ainsi que la place des intellectuels dans la société.

    Découverteémile zolayvelines
    Le Figaro

    Covid-19 : 91 morts dans les hôpitaux français, 1564 patients en réanimation

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Le Royaume-Uni rend hommage aux victimes de la pandémie, près de 840.000 vaccins contre le Covid-19 ont expiré au Kenya, la Nouvelle-Zélande qui va assouplir ses restrictions... Le Figaro fait le point ce mercredi 23 mars sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

    Lire le dossierCovid-19 : la pandémie de coronavirus en chiffres et en infographies

    20.653 patients hospitalisés en France

    91 personnes sont mortes du Covid ce mercredi, selon le dernier bilan de Santé publique France. La pression sur les hôpitaux était en légère baisse ce mercredi. 20.653 patients sont actuellement hospitalisés (contre 20.742 mardi), dont 1373 personnes arrivées ces dernières 24 heures. 1564 malades sont traités en services de soins critiques, contre 1604 la veille.

    À lire aussiUn variant «Deltacron» détecté en France

    Recueillement au Royaume-Uni pour les morts du Covid-19

    Le Royaume-Uni rend hommage aux victimes de la pandémie de coronavirus mercredi, deux ans après le premier confinement, en pleine nouvelle flambée des cas. Une minute de silence a été observée à la mi-journée au Parlement écossais, ainsi que dans des collectivités locales, hôpitaux ou centres de vaccinations dans tout le pays. À l'occasion de cette journée de commémoration organisée par l'association caritative Marie Curie, des bâtiments s'illumineront en outre de jaune aux quatre coins du pays, dont le gratte-ciel londonien le Gherkin, la gare de Glasgow (Écosse), la mairie de Belfast (Irlande du Nord) ou le Parlement gallois.

    Près de 164.000 personnes sont décédées au Royaume-Uni dans les 28 jours ayant suivi leur dépistage positif au Covid-19, l'un des pires bilans en Europe. Les morts du Covid-19 «ne quitteront jamais nos cœurs et nos pensées», a déclaré le premier ministre Boris Johnson, qui s'est lui-même retrouvé trois jours en soins intensifs en avril 2020, malade du Covid-19. Depuis début mars, le nombre de cas est reparti à la hausse dans le pays, approchant les 100.000 par jour, en particulier en Écosse, où le nombre de patients hospitalisés (2221) a battu un record mardi pour le deuxième jour consécutif.

    À lire aussiCovid-19: le Royaume-Uni veut montrer la voie de la fin de la pandémie

    Shanghai redoute une «panique» avec la montée du Covid-19

    La mairie de Shanghai a appelé au calme mercredi face au risque de «panique» provoqué par la montée des cas de Covid-19 dans la plus grande ville de Chine. Plusieurs quartiers de la capitale économique chinoise sont d'ores et déjà placés sous confinement mais nombre d'habitants redoutent une quarantaine généralisée et ont commencé à stocker de la nourriture. La Chine traverse depuis quelques jours sa plus grave flambée de Covid depuis la vague initiale du début 2020, promptement enrayée par les autorités.

    Bousculé par la souche Omicron, le géant asiatique a fait état mercredi de plus de 5000 nouveaux cas de contamination, un chiffre minime à l'échelle mondiale mais considérable pour le pays qui suit officiellement une stratégie du zéro Covid. Shanghai à elle-seule a comptabilisé un cinquième du total des dernières 24 heures, avec 981 nouveaux cas, presque tous asymptomatiques sauf quatre. La nervosité des habitants s'est accrue après l'annonce de la conversion d'au moins deux stades couverts en centres de quarantaine, faisant craindre des mesures plus radicales, comme l'imposition d'un confinement généralisé de la cité aux 25 millions d'habitants.

    » À VOIR AUSSI - Covid-19: les restrictions sanitaires sont durcies au nord-est de la Chine

    Moderna va demander l'autorisation de son vaccin chez les enfants de six mois à six ans

    La société de biotechnologie américaine Moderna a indiqué mercredi qu'elle allait demander l'approbation de son vaccin anti-Covid chez les enfants âgés de six mois à six ans après que des essais ont montré que ses injections étaient sûres et avaient produit une forte réponse immunitaire. Deux doses de 25 microgrammes données aux enfants de cet âge ont généré des niveaux d'anticorps similaires aux niveaux atteints par deux doses de 100 microgrammes chez les jeunes de 18 à 25 ans. Les résultats «sont une bonne nouvelle pour les parents d'enfants de moins de six ans», a dit le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, dans un communiqué. «Nous avons maintenant des données cliniques sur la performance de notre vaccin chez les enfants de six mois jusqu'aux adultes plus âgés».

    À lire aussiCovid: Moderna va demander l'autorisation de son vaccin chez les enfants de six mois à six ans

    Près de 840.000 vaccins contre le Covid-19 ont expiré au Kenya

    Près de 840.000 vaccins contre le Covid-19, reçus par le Kenya via des dons, ont périmé, a annoncé mercredi le ministère de la Santé. Il s'agit de vaccins AstraZeneca reçus via l'initiative mondiale Covax, a précisé le ministère dans un communiqué. «Toute dose expirée représente une opportunité manquée de sauver une vie», a-t-il ajouté. Environ 30% de la population ciblée au Kenya a été vaccinée contre le coronavirus mais la vaccination a considérablement ralenti ces dernières semaines.

    Le ministère affirme notamment que l'administration de deuxièmes doses a beaucoup chuté et qu'une partie des Kényans refusent certains vaccins - principalement AstraZeneca. Il note également que les vaccins concernés ont été livrés en janvier avec comme date d'expiration le 28 février. «Dorénavant, le Kenya n'acceptera que les donations de vaccins dont la durée de conservation est d'au moins quatre mois au moment de la livraison», poursuit le texte.

    À lire aussiAu Kenya, le Covid a provoqué un exode de la capitale saturée

    La Nouvelle-Zélande va assouplir ses restrictions sanitaires

    La Nouvelle-Zélande va assouplir ses restrictions sanitaires cette semaine après que le nombre de cas a atteint un pic, a déclaré mercredi la première ministre Jacinda Ardern, estimant la population largement immunisée. Jacinda Ardern a annoncé que les limites imposées sur les regroupements en plein air seraient supprimées vendredi, permettant aux manifestations sportives et aux concerts de se dérouler sans restrictions. Elle a ajouté que le passe vaccinal ne sera plus obligatoire à partir du 4 avril, et que la plupart des obligations de vaccination pour certaines catégories d'employés seront abandonnées.

    » À VOIR AUSSI - La Nouvelle-Zélande assouplit ses restrictions sanitaires, «non parce que quelqu'un est allé sur le parvis du Parlement», précise la première ministre

    Quand la crise d’adolescence cache le risque de psychose: ces 10 signes qui doivent vous alerter

    PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.

    Covid-19 : 24.179 nouveaux cas en 24 heures, 162 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Sur fond de guerre en Ukraine, la combinaison des trois cosmonautes arrivés à bord de l'ISS surprend

    Sur les images de leur arrivée à bord de la Station spatiale internationale, on peut voir les trois Russes porter une combinaison jaune et bleue. Rappelant fortement le drapeau... ukrainien.

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    Le Figaro

    Le Covid-19 a été plus meurtrier pour les hommes

    Vincent Bordenave

    DÉCRYPTAGE - L’Ined publie une analyse de la mortalité en France en 2021, et constate une hausse de 35.000 décès par rapport à une année sans Covid.

    Deux ans après, la pandémie de Covid-19 continue de tuer. Chaque jour, une centaine de personnes meurt de la maladie dans le pays. L’Institut national d’étude démographique (Ined) a publié ce mercredi l’analyse détaillée de la mortalité pour l’année 2021. La France a enregistré 657.000 décès, soit 12.000 de moins qu’en 2020 mais 44.000 de plus que 2019, dernière année prépandémique. «Si on tient compte de l’impact de vieillissement de la population, la surmortalité en 2021 par rapport à ce qui était attendu sans le Covid-19 est de 35.000», explique Gilles Pison, coauteur de ce rapport et démographe au Museum national d’histoire naturelle.

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    Cela signifie-t-il que le Sars-CoV-2 n’a tué que 35.000 personnes en France, quand les données de Santé publique France sur les décès à l’hôpital, ou le décompte du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (Inserm) qui se base sur les certificats médicaux de décès font état de 59.000 à 67.000 victimes? «2021 a été une année particulièrement meurtrière, ne nous y trompons pas, répond Gilles Pison. L’espérance de vie a remonté par rapport à 2020, mais n’est pas revenue au niveau de 2019. Ce que montre l’analyse de la surmortalité, c’est qu’une fraction des décès liés au Covid (entre un tiers et la moitié) aurait, sans doute, de toute façon eu lieu en 2021 indépendamment de la pandémie.»

    Des comportements nocifs pour la santé

    En revanche, le Covid a frappé différemment les hommes et les femmes. C’est une tendance que l’on retrouve dans plusieurs pays et qui s’explique par une combinaison de facteurs. «De manière générale, même hors Covid, il y a une surmortalité des hommes par rapport aux femmes toutes causes confondues, raconte Gilles Pison. Les hommes ont plus fréquemment des comportements nocifs pour la santé, notamment ils fument plus et boivent davantage d’alcool. Les femmes de leur côté sont en général plus attentives à leur santé et consultent plus souvent les médecins.»

    Concernant les décès dus au Covid-19, la surmortalité masculine a été plus importante que pour l’ensemble des décès à partir de la cinquantaine. «À ces âges, cela pourrait venir d’un plus grand risque pour les hommes d’être contaminés, du fait de leurs comportements - moindre respect des gestes barrières, plus grande interaction sociale, moins de télétravail - et aussi des comorbidités, comme l’hypertension ou le diabète, plus fréquentes chez eux, qui entraîneraient une plus grande létalité», explique Gilles Pison.

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    On note cependant que, pendant la première vague en 2020, la surmortalité masculine a concerné toutes les tranches d’âge. Le risque de mourir du Covid-19 a alors été 2,5 fois plus élevé chez les hommes d’entre 25 et 34 ans, contre seulement 1 fois plus élevé pendant les autres vagues. «Début 2020, on a constaté une très forte mortalité chez les jeunes adultes étrangers nés en Afrique ou en Asie, commente Gilles Pison. Les hommes sont nombreux à effectuer des métiers indispensables et sans télétravail possible. Ils ont donc été plus exposés. Cet écart disparaît ou se réduit ensuite, la reprise partielle des activités exposant alors hommes et femmes au virus de façon plus égale.»

    On note par ailleurs un affaiblissement de l’écart de mortalité entre sexes au-delà de 50 ans au cours du deuxième semestre 2021. «C’est sans doute lié à la campagne vaccinale, analyse Gilles Pison. Les hommes sont mieux vaccinés que les femmes. Peut-être parce qu’ils ont été considérés comme prioritaires du fait de comorbidités plus fréquentes. La plus forte réticence des femmes à la vaccination peut aussi l’expliquer. Les hommes auraient ainsi été plus attentifs à leur santé que les femmes dans le cas de la vaccination contre le Covid-19, ou au moins plus obéissants aux directives sanitaires.»

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022 : Macron tiendra son premier grand meeting de campagne le 2 avril à La Défense

    Arthur Berdah

    Le site parisien, présenté comme «la plus grande salle d'Europe», permet d'accueillir jusqu'à 40.000 personnes.

    Cap sur la démonstration de force. Pour son premier grand meeting de campagne, le samedi 2 avril prochain, Emmanuel Macron a choisi le site de Paris-La Défense Arena, à Nanterre (Hauts-de-Seine), comme vient de le faire savoir son entourage. Inaugurée fin 2017, cette salle - présentée comme «la plus grande d'Europe» - permet d'accueillir jusqu'à 40.000 personnes en configuration optimale, soit environ le double de la capacité maximale du Palais Omnisports de Bercy, dont la jauge tourne plutôt autour de 20.000.

    Depuis qu'il est officiellement entré en campagne début mars, le président-candidat avait jusqu'ici privilégié les «conversations» avec des citoyens dans des villes «amies», comme il l'a encore fait à Pau (Pyrénées-Atlantiques) vendredi dernier. «Plutôt que de faire des meetings où les gens vous applaudissent parce qu'ils sont déjà convaincus, je préfère le débat avec les Français. C'est ce que je leur dois», avait-il d'ailleurs revendiqué auprès de LCI en marge de son premier déplacement à Poissy (Yvelines).

    Un éventuel autre meeting avant le premier tour, peut-être à Marseille

    Reste que certains de ses proches ont été déçus par le rendu de ces échanges très convenus, où le sortant n'a jamais vraiment été mis en difficulté, ni en situation de convaincre, exercice qu'il apprécie pourtant particulièrement. D'où la réflexion engagée par ses équipes ces derniers jours pour tenter de rectifier le tir et revoir le programme et le contenu de futures apparitions. Ce qui pourrait être le cas dès lundi, journée qui a été sacralisée dans son agenda pour un éventuel déplacement hors Île-de-France.

    Quant aux réunions publiques, certains conseillers d'Emmanuel Macron n'excluent pas d'en organiser une autre avant le premier tour, dans la foulée de celle du 2 avril, peut-être à Marseille ou à Toulouse. Manière de prouver à ses adversaires sa capacité à mobiliser lui aussi des militants et des sympathisants. Comme Éric Zemmour le fera par exemple le dimanche 27 mars prochain, sur la place du Trocadéro à Paris. Rendez-vous auquel plusieurs dizaines de milliers de participants sont annoncés.

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    CONTRE-POINT - L’argument du plagiat induit l’idée d’une proximité de fond destructrice pour la présidente d’Île-de-France qui peine déjà à se poser en alternative tranchée au président en place.

    Un concept «injuste» et «antirépublicain» : Marine Le Pen raille la «remigration», promue par Éric Zemmour

    Lundi soir, le leader de Reconquête a annoncé son souhait de mettre en place un ministère de la «remigration» et d'expulser un million de personnes en cinq ans.

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    ENTRETIEN - La maire LR du 7e arrondissement de Paris n’est pas surprise par les difficultés de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo.

    Le Monde

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Le guide Michelin a dévoilé mardi 22 mars son palmarès en France, avec notamment deux nouveaux établissements qui entrent dans la liste prestigieuse des trois-étoiles.

    • Deux nouveaux trois-étoiles

    La Villa Madie, à Cassis (Bouches-du-Rhône)

    Plénitude - Cheval Blanc Paris, à Paris 1er

    • Six nouveaux deux-étoiles

    Lalique, à Bommes (Gironde)

    Duende, à Nîmes (Gard)

    Palais Royal Restaurant, à Paris 1er

    Table - Bruno Verjus, à Paris 12e

    L’Oiseau Blanc, à Paris 16e

    Le Blue Bay, à Monaco

    • 41 nouveaux une-étoiles

    Le Gavrinis, à Baden (Morbihan)

    Restaurant Hostellerie Cèdre & Spa, à Beaune (Côte-d’Or)

    L’Alter-Native, à Béziers (Hérault)

    La Rotonde - Hôtel du Palais, à Biarritz (Pyrénées-Atlantique)

    La Table d’Asten, à Binic (Côtes-d’Armor)

    Auberge du Vert Mont, à Boeschepe (Nord)

    La Bastide de Capelongue, à Bonnieux (Vaucluse)

    Maison Nouvelle, à Bordeaux (Gironde)

    L’Embrun, à Brest (Finistère)

    Château de Beaulieu - Christophe Dufossé, à Busnes (Pas-de-Calais)

    Le Favori - Les Sources de Cheverny, à Cheverny (Loir-et-Cher)

    Ekaitza, à Ciboure (Pyrénées-Atlantique)

    Sylvestre Wahid - Les Grandes Alpes, à Courchevel (Savoie)

    Origine, à Dijon (Côte-d’Or)

    Le 1862 - Les Glycines, à Les Eyzies-de-Tayac (Dordogne)

    Le 1825 - La Table gastronomique, à Gesté (Maine-et-Loire)

    Le Kléber - La Maison Bonnet, Grane (Drôme)

    Sources, à Lorient (Morbihan)

    Une Table au Sud, à Marseille (Bouches-du-Rhône)

    La Dame de Pic - Le 1920, à Megève (Haute-Savoie)

    Jardin des Sens, à Montpellier (Hérault)

    La Chabotterie, à Montréverd (Vendée)

    La Maison dans le Parc, à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

    Granite, à Paris 1er

    Auberge Nicolas Flamel, à Paris 3e

    Ogata, à Paris 3e

    AT, à Paris 5e

    Contraste, à Paris 8e

    Il Carpaccio, à Paris 8e

    Jean Imbert au Plaza Athénée, à Paris 8e

    FIEF, à Paris 11e

    Bellefeuille - Saint James Paris, à Paris 16e

    Don Juan II, à Paris 16e

    Substance, à Paris 16e

    Sushi Shunei, à Paris 18e

    Hélène Darroze à Villa La Coste, au Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône)

    Ceto, à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes)

    Les Belles Perdrix de Troplong Mondot, à Saint-Emilion (Gironde)

    Ronan Kervarrec - Le Saison, à Saint-Grégoire (Ile-et-Vilaine)

    La Tête en l’Air, à Vannes (Morbihan)

    Le Grand Contrôle, à Versailles (Yvelines)

    Par ailleurs, deux établissements se voient rétrograder de deux à une étoile : Les Cèdres, à Grange-les-Beaumont (Drôme) et Les Hauts de Loire, à Onzain (Loir-et-Cher).

    Le Monde

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    Le Monde

    Fiscalité : comment sont imposées les SCPI

    Les revenus tirés des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) sont taxés comme des loyers perçus en direct, dans le cadre de la location classique d’un bien immobilier non meublé. Et elles comptent pour l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

    Les dividendes que versent régulièrement les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) aux investisseurs, les « porteurs de parts », sont issus de la location des immeubles qu’elles gèrent. Ils sont donc, à ce titre, considérés comme des revenus fonciers. Pour les épargnants, l’imposition de ces derniers peut prendre deux formes.

    A la triple condition d’être déjà propriétaires d’un bien locatif, d’en percevoir des revenus fonciers et de toucher chaque année un total de loyers et de revenus issus de leurs SCPI de moins de 15 000 euros (avant imputation des charges et des intérêts d’emprunt), les particuliers sont soumis par défaut au régime du microfoncier.

    Il permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 30 % sur l’intégralité des revenus fonciers bruts. Les 70 % restants sont intégrés aux autres revenus (salaires, pensions de retraite, etc.) et imposés au barème classique de l’impôt sur le revenu. « Ces revenus fonciers sont en outre soumis chaque année aux prélèvements sociaux de 17,2 % », rappelle Olivier Rozenfeld, consultant senior pour le groupe Harvest.

    Ces SCPI qui ouvrent droit à des avantages fiscaux

    Ceux qui ne répondent pas aux critères précédemment énoncés, ou qui décident de renoncer au microfoncier, sont imposés au régime réel. Dans ce cas, ils déduisent des revenus fonciers bruts qu’ils encaissent l’intégralité de leurs charges (frais de gestion, intérêts d’emprunt, etc.). Le solde restant étant ensuite imposé avec leurs autres revenus au barème classique, avec en plus, les prélèvements sociaux de 17,2 %.

    Plus-values exonérées après trente ans

    Petite subtilité pour les SCPI investissant dans des actifs localisés à l’étranger : pour éviter que les revenus tirés de ces biens ne subissent une double taxation (ils ont déjà été fiscalisés dans le pays où est situé l’immeuble), ils ne génèrent pas d’impôt supplémentaire en France pour les porteurs de parts. Et comme il s’agit de revenus de source étrangère, ils échappent aussi aux prélèvements sociaux.

    Attention, ces revenus entrent quand même dans la base taxable des épargnants : ils peuvent donc, mécaniquement, faire grimper leur tranche marginale d’imposition.

    Immobilier : qui doit payer l’impôt sur la fortune immobilière ?

    Au moment de la revente, le régime de taxation classique des plus-values immobilières s’applique : si les parts sont cédées plus cher qu’elles n’ont été achetées, la différence est soumise à une taxation forfaitaire de 19 % au titre de l’impôt sur le revenu, et aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

    Toutefois, à partir de la sixième année de détention, un abattement est appliqué sur la base taxable. Il y a deux barèmes.

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    Le Monde

    Voitures de collection : les « Young Timers » sur les chapeaux de roues

    Ces automobiles, produites dans les années 1980-1990, en édition limitée ou par de grands constructeurs, connaissent un engouement fort auprès d’une nouvelle génération de collectionneurs.

    Les spécialistes s’accordent sur au moins un point : l’appellation « Young Timer » désigne des voitures fabriquées à partir des années 1980. Savoir où elle s’arrête est plus compliqué.

    Pour Paul-Emile Coignet, spécialiste automobile de la maison de ventes Aguttes, il existe en fait deux classifications : « Légalement, une voiture doit avoir trente ans d’âge pour obtenir une carte grise de collection qui lui permet de rouler à peu près partout, en s’affranchissant des règles Crit’Air. Cela limiterait donc les Young Timer aux années 1980 et 1990, mais, pour les amateurs de voitures anciennes, une Young Timer peut dater des années 2000. » Quoi qu’il en soit, elles captent une nouvelle génération de collectionneurs, qui ont entre 40 et 60 ans, et sont en général peu intéressés par les véhicules plus anciens, devenus pièces de musées.

    Lors de la vente Bonhams du 3 février, maintenue malgré le report du salon Rétromobile à la mi-mars, quelques bolides ont illustré par de belles enchères la bonne santé de ce marché : une Jaguar XJ220 de 1994, fabriquée à moins de 350 exemplaires, a atteint 335 000 euros, et la Bugatti EB110 de 1996, avec 10 000 kilomètres au compteur, 1 817 000 euros. « C’est un nouveau record du monde pour la Bugatti, et ces deux modèles cochaient toutes les cases, se félicite Paul Gaucher, spécialiste automobile au département Europe de la maison de ventes anglaise. Ce sont des modèles qui ont marqué leur époque et fait rêver de jeunes conducteurs qui peuvent aujourd’hui se les offrir. »

    Ces montres de luxe dont la cote s’envole

    Un rêve qui peut être bien plus accessible si l’on s’intéresse à des voitures plus courantes de l’époque. Pour exemple, la collection de Richard Romagny, ancien pilote du Dakar, dispersée le 22 novembre 2021 par Artcurial. Elle a invité les amateurs à une véritable traversée dans l’histoire des voitures populaires : une Peugeot 205 GTI 1,6 l adjugée 26 000 euros, une BMW Z3 2,8 l coupé 32 000 euros ou une Citroën Dyane 6, vendue 16 000 euros…

    Ferrari toujours mythique

    « Ces voitures sont encore très nombreuses sur le marché, analyse Paul-Emile Coignet, la valeur se joue donc sur les détails, l’historique, le kilométrage, la couleur, la configuration, une éventuelle préparation mécanique particulière… Lorsqu’elles sont un peu particulières, la cote monte. » Il cite le cas des Peugeot 205 Turbo 16, modèles sportifs du début des années 1980. Il en existe une version, appelée « série 200 » fabriquée à 200 exemplaires seulement (nombre minimal pour qu’un constructeur puisse faire courir sa voiture en rallye). « Nous la vendions 150 000 euros avant 2018, elle est maintenant estimée à 250 000 euros, et la dernière présentée en vente a fait 412 000 euros. »

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    Amaury Coutansais Pervinquière

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Maître de conférences en science politique à l'université de Paris Nanterre, Anna Colin Lebedev est spécialiste des sociétés postsoviétiques.

    LE FIGARO. - Pour justifier son invasion de l'Ukraine en 2014 comme en 2022, Vladimir Poutine invoque la défense des russophones. Pourtant, à Kherson ou Melitopol, plusieurs manifestations ont lieu contre l'occupation. Pourquoi ?

    Anna COLIN LEBEDEV. - L'Ukraine est bilingue dans sa quasi-totalité. Cette spécificité caractérise le fonctionnement du pays. À la télévision, à l'école ou dans une conversation, un interlocuteur peut parler en russe et l'autre lui répondre en ukrainien. Si certaines régions ont une préférence pour le russe dans l'espace public, la division entre russophones et ukrainophones est inopérante, puisqu'elle ignore cette caractéristique. Ensuite, la question linguistique est décorrélée de celle du patriotisme et du sentiment national. La citoyenneté ukrainienne n'est pas liée à une langue ou une ethnie, mais à l'adhésion au projet commun. Il n'y a pas de ligne de conflictualité entre un groupe russe et un groupe ukrainien divisés ethniquement.

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    Enfin, les russophones ne se sentent pas en danger en Ukraine. Pour être accueilli en libérateur, il faut savoir de quoi on libère. Les médias russes ont souvent mis en avant l'idée que les russophones seraient empêchés de parler leur langue. C'est un discours faux tenu depuis 2014. Pourtant, la révolution du Maïdan, considérée comme néonazie par le Kremlin, a été plutôt russophone. Afin de justifier son agression, Vladimir Poutine prétexte une loi votée en 2014 qui abrogeait le statut spécifique des langues régionales (russe, tatar, hongrois...). En vertu de ce statut, un tribunal devait par exemple proposer une traduction vers l'une de ces langues, même si la société est bilingue. Le président par intérim, qui avait succédé à Viktor Ianoukovitch en fuite, avait refusé de signer cette loi d'abrogation. Depuis 2014, l'Ukraine est restée bilingue et les populations russophones ne se sont pas senties fragilisées.

    L'armée russe n'est pas accueillie en libératrice, puisque les Ukrainiens n'ont pas à être libérés d'une prétendue oppression. C'est un agresseur qui se sert du prétexte de la langue

    Face à l'agression russe en 2014, de nombreux Ukrainiens russophones dans l'Est et le Sud ont préféré utiliser l'ukrainien. La place de l'ukrainien a donc considérablement augmenté ces dernières années. La volonté de l'Ukraine de se détacher de la Russie s'inscrit donc dans une suite logique. Quand Moscou prétend protéger les populations russophones, son message n'est partagé par personne localement. L'armée russe n'est pas accueillie en libératrice, puisque les Ukrainiens n'ont pas à être libérés d'une prétendue oppression. C'est un agresseur qui se sert du prétexte de la langue.

    Existe-t-il des sympathies prorusses au sein des populations russophones ?

    Les sympathies prorusses sont aujourd'hui encapsulées dans les territoires des républiques séparatistes. Ces États sont alimentés et organisés depuis la Russie depuis 2014 et ont développé un discours prônant la Russie comme référence centrale et l'Ukraine comme agresseur. Des sympathies prorusses ont pu exister en 2014, lorsque des mouvements séparatistes ont émergé dans beaucoup de villes, à Marioupol, aujourd'hui bombardée, ou à Kharkiv. La Russie a essayé d'organiser des mouvements séparatistes contre Kiev. Mais plus la Russie s'est montrée agressive, plus les Ukrainiens se sont unis autour du sentiment national.

    Par ailleurs, beaucoup de familles ont des proches qui vivent en Russie. Notamment parce qu'ils cherchaient un meilleur niveau de vie. Cette attraction économique constituait la base de cette sympathie. Face à l'agression, cet argument devient secondaire. D'autant que les images de destructions de bâtiments publics qui n'ont rien de militaire ou d'habitations circulent énormément. Elles ont écrasé les derniers restes de sympathie et alimenté un sentiment de haine à l'égard de la Russie.

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    Pourquoi Poutine utilise-t-il cet argumentaire de défense des populations russophones ?

    Ce n'est pas la première fois qu'il l'utilise. C'était déjà le cas lors de la guerre avec la Géorgie, pour soutenir les mouvements séparatistes en Abkhazie et en Ossétie du Sud. C'est un modus operandi fréquent de la Russie. Elle s'intéresse à une région russophone, y distribue des passeports, puis intervient militairement pour protéger ces nouveaux concitoyens. Je pense qu'il existe une méconnaissance et une erreur d'appréciation de la société ukrainienne. La Russie n'avait pas anticipé la résistance des populations civiles et pensait que la destruction de la puissance militaire suffirait à emporter l'adhésion des civils. Manifestement, l'information transmise au Kremlin ne prenait pas du tout en compte l'état actuel de la société ukrainienne...

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    L'agression a été une surprise jusque dans les cercles proches du Kremlin, jusqu'aux ministres fédéraux

    Pourquoi le Kremlin et les décisionnaires russes ont-ils pensé que les populations à majorité russophone les accueilleraient à bras ouverts ?

    Difficile à dire. Le circuit de décision du pouvoir russe est très opaque. Ce qui nous parvient à travers différents indices et informations tend à montrer que le pouvoir n'a pas communiqué, y compris dans ses propres services, sur la préparation d'une invasion militaire, alors qu'il demandait une remontée d'informations. En réalité les services ont pensé qu'il fallait agir comme d'habitude, à savoir faire remonter à Poutine une image qui lui ferait plaisir. Les rapports ont parlé d'une sympathie à l'égard de la Russie... L'agression a été une surprise jusque dans les cercles proches du Kremlin, jusqu'aux ministres fédéraux.

    De qui descendent ces russophones ? Qu'est-ce qui les distingue des autres Ukrainiens ?

    L'histoire soviétique est décisive. Le Donbass et l'est du pays sont très industriels. Au cours des années 30, l'Union soviétique fait venir des ingénieurs ouvriers spécialistes en provenance de Russie. La langue de communication de l'époque étant le russe, elle a été favorisée, surtout dans les centres urbains. La Crimée est un cas à part. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Tatars, population autochtone, sont déportés massivement en Asie centrale par les purges staliniennes. Des Russes ont été invités à s'installer dans les maisons laissées par les Tatars, ce qui explique la russophonie. De plus, la Crimée est une région de villégiature tournée vers le tourisme, surtout soviétique, ce qui a favorisé l'usage du russe comme langue de travail.

    Kiev, la capitale ukrainienne, est une ville majoritairement russophone, comme l'Ukraine centrale. Ces spécificités sont davantage dues à l'économie. Mais les Ukrainiens ont une grande mobilité à l'intérieur de leurs frontières. S'il y a parfois des différences de culture, de folklore ou de traditions, ils s'identifient à leur région autant qu'à l'État ukrainien. On ne peut délimiter véritablement des communautés.

    Vladimir Poutine assure que Lénine a créé la nation ukrainienne. Je dirais, sous forme de boutade, que Poutine a contribué à parachever et à consolider le patriotisme ukrainien

    Dans quelle mesure le sentiment national ukrainien s'est-il renforcé chez les russophones depuis 2014 ?

    Dans les villes comme Kharkiv ou Dnipro, proches de la ligne de front, l'accueil des blessés a augmenté la ferveur et la consolidation patriotique. Depuis 2014, le patriotisme ukrainien a considérablement grandi. L'hostilité à l'État ukrainien et la négation de l'identité nationale sont encapsulées dans les républiques séparatistes. Vladimir Poutine assure que Lénine a créé la nation ukrainienne. Je dirais, sous forme de boutade, que Poutine a contribué à parachever et à consolider le patriotisme ukrainien. Le pays a toujours été frontalier, avec des influences diverses, et une pluralité d'histoires et de groupes qui le composent. Or depuis 2014 et davantage depuis l'invasion, se construit un sentiment monolithique.

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    La sphère d'influence russophone de Moscou est-elle toujours une réalité ?

    Avec l'idée d'un «Monde russe», le Kremlin a cherché à construire cette sphère d'influence à travers la langue et la culture. Au début, le projet a reçu une certaine approbation, notamment autour du financement de centres culturels et d'écoles par l'État russe. Mais en Ukraine, ce projet n'a pas suscité cette adhésion. La Russie n'a pas de modèle attractif à proposer. Elle n'est pas l'Union européenne qui offre un espace commun de prospérité et de régulation. Les cercles des diasporas vont être très profondément transformés par la guerre. En France, la diaspora russophone condamne massivement l'invasion. Le Kremlin a essayé d'utiliser le soft power sans succès et fait usage de la puissance militaire. Mais cet usage diminue encore la puissance du soft power.

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    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    L'Humanité

    Paris : Le Salon des vignerons est ouvert à l’Espace Champerret

    Actu

    Gérard Le Puill

    Après avoir été annulé deux années de suite pour cause de pandémie Covid 19, le Salon de printemps des vignerons indépendants a ouvert ce vendredi 18 mars à 10 heures à l’Espace Champerret à Paris. Les vignerons sont des exploitants familiaux qui vendent directement la majeure partie, voire la totalité de leur production au départ de l’exploitation, ainsi que sur différents salons régionaux. Pour se prévaloir de ce logo, ils ont choisi de respecter les terroirs, de travailler la vigne en limitant les produits de traitement, de vinifier le raisin au moment de la récolte, puis de mettre en bouteille après des durées d’élevage variées en cuve ou en barrique.

    Discuter avec ces hommes et ces femmes - de plus en plus nombreuses dans le métier- est toujours passionnant, tant pour apprécier le breuvage que l’on déguste sur le salon que pour connaître le potentiel de garde de chaque vin, surtout quand on achète des bouteilles de l’année de naissance de ses enfants ou de ses petits enfants. Depuis deux ans, la vie de beaucoup de vignerons indépendants a été rendue plus difficile en raison de l’annulation d’un grand nombre de salons. Certains ont également été victimes de gelées de printemps, puis d’orages dévastateurs en été, ce qui a réduit les volumes de production et augmenté le prix de revient de chaque bouteille.

    salon des vignerons indépendantsBon et sain
    Le Figaro

    Sandrine Rousseau propose un «délit de non-partage des tâches domestiques»

    Jean Cittone

    Dans une interview à Madmoizelle, la finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau justifie cette proposition par le fait que «le privé est politique».

    Interrogée ce lundi par Madmoizelle, l'ancienne porte-parole de la campagne de l'écologiste Yannick Jadot a fait une proposition sujette à polémique. Elle a émis l'idée «qu'il y ait une possibilité de délit de non-partage des tâches domestiques», estimant que «le privé est politique et tant qu'on ne donne pas les moyens aux femmes de véritablement obtenir l'égalité sur le partage, on n'y arrivera pas».

    Pour la finaliste de la primaire des écologistes, ce mécanisme pourrait être mis en place «comme on fait reconnaître des violences sexuelles au sein des couples». Il y aurait selon elle un «impensé des politiques égalité femme homme», car «les femmes font huit heures de plus par semaine de travail domestique» que les hommes. Selon Sandrine Rousseau, la part de ces derniers dans les tâches du foyer n'aurait augmenté que de 14 minutes depuis les années 1970.

    Une proposition personnelle

    L'écologiste précise toutefois qu'il ne s'agit que d'un souhait de sa part, et non d'une proposition portée par Europe Écologie Les Verts. Sandrine Rousseau a en effet été exclue de la campagne de Yannick Jadot, après avoir estimé que ce dernier ne parvenait pas à «imposer un récit», et déclaré même que les «grands stratèges politiques» de la campagne de l'écologiste «sont justes nuls» et «se plantent sur tout».

    Déjà abonnée aux polémiques, Sandrine Rousseau avait notamment affirmé en août dernier - elle était alors candidate à la primaire des écologistes - préférer «des femmes qui jettent des sorts plutôt que des hommes qui construisent des EPR».

    À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: Sandrine Rousseau exclue de la campagne de Yannick Jadot après des propos critiques

    Dissoudre l’Assemblée, une option périlleuse pour Macron

    ANALYSE - Ce scénario, qui vise à bénéficier de l’élan de la présidentielle en cas de réélection, est étudié par des macronistes.

    Législatives 2022: pour la majorité, le casse-tête des nouveaux alliés

    Dans le camp Macron, pas moins de sept formations politiques vont tenter de se mettre d’accord en vue des élections législatives de juin.

    Christian Jacob: «Emmanuel Macron a construit une stratégie cynique»

    ENTRETIEN - Selon le président des Républicains, la logique du président-candidat consiste à tout faire pour ne pas rendre de comptes sur son inaction durant son mandat.

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: les défis d’une reconstruction des armées pour la France

    Nicolas Barotte

    DÉCRYPTAGE - La perspective d’un conflit de haute intensité était envisagée au sein de l’état-major français, mais la guerre en Ukraine bouleverse le calendrier.

    Si l’état-major ne croyait pas à l’invasion russe en Ukraine, les militaires français ne doutaient plus, depuis longtemps, du retour imminent de la guerre. L’hypothèse d’un conflit «symétrique» était devenue l’hypothèse de travail de l’état-major. En privé, le général Burkhard, le chef d’état-major des armées, soulignait même régulièrement «l’accélération» du rythme des crises. Ce qui était imaginé à horizon de dix ans commençait déjà à poindre. L’attaque lancée par Vladimir Poutine a confirmé les craintes tout en bouleversant le calendrier.

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    Il faut désormais hausser le niveau de jeu, comme disent les militaires. «Il faut augmenter l’ambition et accélérer la cadence», explique un haut gradé en pointant le durcissement des entraînements. La préoccupation ne date pas de la guerre, comme en témoigne l’exercice Polaris mené par la marine en novembre ou le vaste exercice Orion, prévu pour 2023, qui mettra en jeu un «engagement majeur». «L’entraînement doit être plus dur, il faut confronter les chefs à l’incertitude et aux vulnérabilités qu’on va creuser comme des caries», poursuit-on. L’angoisse de ne pas être prêt a gagné le monde militaire depuis quelque temps.

    «Une course contre la montre»

    La guerre en Ukraine «est un électrochoc pour tout le monde», confie un ancien haut gradé, récemment en retraite. Le risque, «c’est 1870 après les guerres expéditionnaires de Napoléon III», poursuit-il en évoquant la cuisante défaite face à l’Allemagne. La France d’alors n’était pas prête… Il y a en plus «le cyber, les drones, le spatial et la guerre d’influence», complète l’officier. Autant de chantiers dont la France s’est saisie, parfois récemment. Après la «revue stratégique actualisée» de janvier 2021, les milieux militaires attendent maintenant un nouveau «livre blanc» qui fixerait les objectifs de défense de la France.

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    Depuis les attentats de 2015, le gouvernement de François Hollande, puis celui d’Emmanuel Macron ont mis fin à la logique d’économie au sein des armées, engagée depuis la fin de la guerre froide. Avec la loi de programmation militaire 2019-2025, les armées sont entrées en phase de «réparation», dit-on au sein de l’institution. L’effort est conséquent puisque le budget de la défense est passé de 35,9 milliards d’euros à 41 milliards d’euros en 2022.

    Le renouvellement des matériels les plus anciens a été lancé, notamment les véhicules de l’avant blindés remplacés par les Griffons. Mais le chantier de la «haute intensité», avec le renouvellement des chars ou de l’artillerie, était renvoyé à plus tard. «C’est une course contre la montre et une course industrielle», poursuit l’ancien gradé. L’armée manque de moyens de défense sol-air, de capacités de guerre électronique, de capacités de génie…

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    Un creux capacitaire entre 2023 et 2025

    L’équation peut paraître insoluble à court terme. Avec 200 chars, l’armée française pèse ainsi bien peu face au millier russe. Le constat vaut aussi pour l’aviation de chasse ou la marine. Celle-ci vivra un creux capacitaire entre 2023 et 2025. Produire de nouveaux matériels prendra du temps. La question des stocks de munitions est particulièrement critique.

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    Pour augmenter les capacités rapidement, les militaires misent sur les cadences industrielles, mais aussi sur la simplification administrative qui pose trop de contraintes selon eux. Le ministère des Armées a d’ailleurs lancé une revue des fragilités des entreprises de défense. Pour pallier la dimension «échantillonnaire» des matériels, l’état-major compte aussi sur les moyens de communication et de transmission qui permettent le travail en coalition.

    Le concept de résilience

    Face à de nouveaux types de conflictualité, l’armée attend beaucoup du soutien de «l’arrière». Au sein de l’état-major, on s’interroge sur les façons de nourrir «l’esprit de défense» au sein de la nation. Le concept de résilience fait son chemin comme nouvel axe structurant la place de l’armée dans la société. Mais à un peu plus de trois semaines du premier tour de la présidentielle, les officiers s’arrêtent là dans leurs commentaires, pour ne pas empiéter sur leur devoir de réserve.

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    Dans cette drôle de campagne électorale, les enjeux de défense sont étonnamment absents. Le consensus est large sur la nécessité de renforcer les budgets. Mais les candidats sont divisés entre plus ou moins pro-russes, comme Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, et partisans de l’Otan, comme Emmanuel Macron ou Valérie Pécresse.

    La France est le seul pays occidental où près de 40% du corps électoral se dit prêt à voter pour un candidat prônant une sortie de l’Otan», se désole un expert des relations internationales. La France est l’un des pays d’Europe où le soutien à l’Otan est le plus faible: seulement 47% des Français sont favorables à la présence de la France dans l’Alliance, et 16% y sont opposés, selon un sondage Yougov.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 27e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Figaro

    La crainte d'un conflit majeur fait flamber les dépenses militaires

    Charles LescurierNicole TriouleyreService Infographie

    INFOGRAPHIE - Les budgets de défense des pays européens, comparés à ceux des États-Unis, de la Russie et de la Chine, traduisent la prise de conscience d'une augmentation des menaces.

    Quel est le poids de la défense européenne ? Quelle est son importance par rapport à celle des États-Unis, de la Russie et de la Chine? Comment évolue son budget ? Depuis 2014, à la suite de l'intervention russe en Ukraine et de l'annexion de la Crimée, l'Europe a une perception plus aiguë des menaces. Une inquiétude qui se traduit par l'augmentation des budgets de Défense, comme le révèlent les données 2021 collectées par l'Institut international pour les études stratégiques (IISS), think-tank britannique fondé en 1958, qui vient de publier son rapport sur l'état des capacités des armées dans le monde. Il est déjà acquis que cette tendance à la hausse ne faiblira pas en 2022, comme le montrent les récentes décisions budgétaires prises en ce début d'année par plusieurs États, dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

    Les États-Unis restent loin devant tous les autres acteurs internationaux, avec un budget de 754 milliards de dollars en 2021, même s'il est à la baisse. Si l'on se réfère aux budgets nationaux, les dépenses militaires américaines sont équivalentes à celles des douze pays suivants. La Chine arrive en deuxième position avec plus de 200 milliards de dollars. Elle est suivie par le Royaume-Uni et l'Inde. La Russie, en cinquième position, a dépensé 62,2 milliards de dollars en 2021, un peu plus que la France, juste derrière à près de 60 milliards. Cependant, ces chiffres sont sous évalués pour certaines nations, comme la Chine et la Russie, car ils ne sont pas calculés en parité de pouvoir d'achat (PPA), c'est-à-dire en tenant compte des intrants moins chers (coût de production moins cher, salaires inférieurs, etc.). Dans ce cas, en PPA, le budget de la Russie approcherait les 180 milliards de dollars et celui de la Chine dépasserait les 330 milliards.

    L'addition des dépenses de Défense de l'ensemble des 37 pays européens, incluant la Turquie, s'élève en 2021 à 350 milliards de dollars, soit deux fois moins que les États-Unis. Ce sont le Royaume-Uni et la France, les deux puissances nucléaires du Vieux continent, qui contribuent le plus à cet effort. Viennent ensuite l'Allemagne et l'Italie. Les analystes du rapport Military Balance notent que, depuis l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014 et l'intervention militaire qui a suivi dans l'est de l'Ukraine, le paysage sécuritaire du continent a été bouleversé. Dès lors, depuis sept ans, ils constatent que les dépenses de Défense européennes n'ont cessé d'augmenter. En 2021, elles ont progressé de 4,8 % en termes réels (hors inflation), soit plus que dans toute autre région. Elles représentent 18,7 % du total mondial alors qu'elles oscillaient entre 16,5 % et 17 % par an depuis 2014.

    En termes de % du PIB, c'est-à-dire par rapport à leur richesse, ce sont les Grecs qui fournissent le plus gros effort, à hauteur de 3,65 % de leur PIB, suivis par les Pays baltes et la Pologne qui rejoignent en tête de classement le Royaume-Uni et la France. Ces pays font partie des bons élèves de l'Otan, en consacrant plus de 2 % de leur PIB au secteur de la défense, objectif fixé par l'Alliance atlantique en 2006.

    Concernant les effectifs, l'Europe dispose de près de 1,7 million de personnels intégrés dans les forces actives. Contre 754 000 pour les États-Unis, 900 000 pour la Russie et plus de 2 millions pour la Chine. Parmi les contingents européens les plus importants, la France arrive en tête avec 203 000 hommes et l'Allemagne avec 183 000 hommes. De son côté, la Turquie, membre de l'Otan, affiche une force armée de 355 000 hommes.

    Au total et en dollars courants, les dépenses mondiales ont de nouveau augmenté, passant de 1841 milliards de dollars en 2020 à 1905 milliards en 2021, soit + 3,4 %. Mais cette hausse a finalement été impactée par une forte inflation (coût de l'énergie...) puisqu'en terme réel, les dépenses se sont contractées de 1,8 %, notamment en Amérique latine, en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu'en Russie.

    Pour 2022 et les années à venir, guerre en Ukraine oblige, la hausse des budgets se confirme chez les anciens membres du Pacte de Varsovie. La Pologne devrait présenter un amendement pour porter ses dépenses à 3 % du PIB en 2023 contre 2 % actuellement. La République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie ont aussi déclaré revoir leurs budgets à la hausse pour atteindre (ou dépasser dans le cas de la Roumanie) les 2 %.

    Les pays Baltes qui se sentent en première ligne, menacés par la Russie, ont reçu la visite du chef d'état-major américain pour les rassurer. Ces trois pays consacrent déjà plus de 2 % de leur richesse nationale à la défense. Malgré tout, la Lettonie a décidé de faire passer cette part à 2,5 % dès l'année prochaine.

    En Allemagne, l'offensive de Moscou a contraint le pays à changer de cap. Non seulement en mettant d'un coup 100 milliards d'euros sur la table, mais également en annonçant, par la voix du chancelier Olaf Scholz le 27 février 2022, que le pays allait «à partir de maintenant, d'année en année, investir plus de 2 % de notre produit intérieur brut dans notre défense contre 1,3 % actuellement». Il s'agit d'un revirement de taille pour l'Allemagne qui, ces dernières années, traînait des pieds pour se conformer aux engagements de l'Alliance atlantique dans ce domaine, s'attirant régulièrement les foudres des États-Unis. Mais l'intervention de la Russie en Ukraine a pris le pays totalement par surprise, obligeant le successeur d'Angela Merkel à rebattre les cartes.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Guerre en Ukraine : Macron est le seul dirigeant européen à ne pas s'être «couché» devant les États-Unis, estime Lavrov

    Le ministre des Affaires étrangères russe a eu des propos particulièrement élogieux sur le rôle d'Emmanuel Macron, malgré le soutien de la France à l'Ukraine et les sanctions économiques adoptées contre la Russie.

    Le Monde

    Impôts et frais liés au télétravail : les limites des mesures annoncées par le gouvernement

    Les dispositions gouvernementales pour permettre aux salariés de tenir compte des frais engendrés par le télétravail pour l’imposition de leurs revenus ont été reconduites, mais leurs effets restent marginaux.

    Face à la généralisation du télétravail, des mesures exceptionnelles avaient été mises en place en 2021 pour permettre aux salariés de tenir compte des frais engendrés par le télétravail pour l’imposition de leurs revenus de 2020. Le gouvernement vient d’annoncer que cette mesure était reconduite pour l’imposition des revenus 2021.

    En quoi consiste-t-elle ? Elle prévoit que les allocations versées par les employeurs à leurs salariés pour couvrir leurs frais de télétravail, qu’elles prennent la forme d’indemnités, de remboursements forfaitaires ou de remboursements de frais réels sont exonérées d’impôt sur le revenu dans la limite de 2,50 euros par jour, de 55 euros par mois et de 580 euros par an. Seule différence avec les chiffres retenus en 2021 : le plafond mensuel correspond à vingt-deux jours travaillés par mois contre vingt jours en 2020 et le plafond annuel à deux cent trente-deux jours travaillés contre deux cent vingt en 2020.

    Impôts : qui va pouvoir bénéficier de la revalorisation du barème kilométrique ?

    Dans la mesure où le montant du salaire imposable est prérempli, les salariés devront juste s’assurer, au moment de valider leur déclaration de revenus en mai juin, que ce montant n’inclut pas, par erreur, celui des allocations reçues. Mais il y a peu de risque.

    Montant exact

    Quant aux salariés qui optent pour la déduction de leurs frais réels, ils peuvent également retenir ce forfait de 2,50 euros par jour pour déduire leurs frais de télétravail ou retenir « leur montant exact » si cela leur est plus favorable, précise Bercy.

    A supposer qu’ils puissent justifier de deux cent trente-deux jours de télétravail par an et déduire le maximum autorisé (soit 580 euros) et qu’ils n’aient pas engagé d’autres frais que ceux liés au télétravail, l’avantage procuré par cette déduction sera toujours inférieur à celui apporté par la déduction forfaitaire de 10 %, dès lors que leur salaire annuel dépasse 5 800 euros.

    S’ils persistent dans l’idée de déduire leurs frais réels, ils auront donc plutôt intérêt à déduire les frais réellement engagés : frais d’abonnement (téléphone, Internet…), achats de mobilier et de matériel informatique, frais liés à l’utilisation de la pièce dans laquelle ils ont télétravaillé : loyer, électricité, eau, chauffage, impôts locaux, assurance habitation…

    Les conséquences juridiques d’un échange de vos résidences principale et secondaire

    Et c’est là que les choses se compliquent.

    Si on s’en tient au document d’information qui avait été publié en 2021 par Bercy, les frais liés à l’utilisation d’une pièce de votre logement (loyer, chauffage, électricité…) ne sont pas déductibles en totalité mais au prorata de la surface utilisée à titre professionnel par rapport à la surface totale du logement et au prorata du temps « télétravaillé » par rapport au nombre d’heures totale de l’année (évaluées à 8 760 heures !).

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    Le Monde

    La tension immobilière s’accroît à Vannes

    Dans le neuf ou l’ancien, les prix augmentent de plus de 10 % dans la commune du golfe du Morbihan. Une tendance qui n’est pas près de s’inverser.

    Avec son architecture médiévale et son port de plaisance, la ville fortifiée de Vannes a tout pour ravir les touristes à la découverte du golfe du Morbihan. Le charme opéré par la commune est tel que bon nombre d’entre eux décident, in fine, de s’y installer : « Nous avons beaucoup d’acheteurs venus des métropoles avoisinantes comme Nantes et Rennes mais aussi des Parisiens », observe Jean-Philippe Beaulieu, directeur de l’agence Century 21 de Vannes.

    La commune est reliée à la capitale par le TGV en un peu plus de 2 heures 30 ce qui, depuis l’essor du télétravail, joue dans les prises de décision des Franciliens qui achètent. Mais la ville est aussi séduisante que ses prix sont élevés.

    En un an, selon les données des notaires de Bretagne, les prix des appartements anciens ont augmenté de 10,8 % et celui des maisons de 12,2 %. « Les acheteurs veulent des appartements de charme, dans le centre-ville, avec poutres apparentes et parquet à l’ancienne. Leurs prix varient entre 4 000 et 5 000 euros le mètre carré. Les maisons de style sont aussi très recherchées et leurs prix vont de 500 000 euros à 700 000 euros pour un bien sans défaut », ajoute-t-il.

    Difficultés pour les étudiants

    Les propriétés avec travaux sont moins chères, mais très rares, à 300 000 euros. « Pour l’ensemble du marché, les délais de vente sont courts, aux alentours de trente jours, voire moins », remarque Hervé Bourriaud, agent immobilier Nestenn à Vannes. Les propriétaires occupants dominent le marché et les investisseurs, eux, se tournent vers d’autres circuits : « Depuis trois ou quatre ans, ils préfèrent s’orienter vers la location saisonnière », souligne Jean-Philippe Beaulieu. La ville, très attrayante sur le plan touristique, se prête bien à la location meublée sur plate-forme. Le cadre réglementaire se limite, pour les résidences secondaires, à la déclaration de son activité auprès des services publics.

    Crédits immobiliers : la hausse des taux est annoncée

    Pendant ce temps, de nombreux témoignages, publiés dans la presse locale, font état de la difficulté qu’ont les étudiants à se loger dans la ville. Pourtant, selon une étude de LocService publiée en 2021, Vannes est la troisième ville étudiante de Bretagne et concentre à elle seule 7 % de la demande de logements étudiants dans la région.

    La vaste opération de renouvellement urbain du centre-ville, décidée en fin d’année 2021 par les pouvoirs publics, doit permettre de remettre sur le marché plus de quatre cents logements. Mais les travaux devraient prendre fin en… 2026, et les constructions neuves ne sont pas assez nombreuses pour compenser la pénurie.

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    Le Figaro

    Bienvenue sur le live Juve - OL !

    EN COURS : Mis à jour le 23 mars 2022 à 18:08

    Bonjour à tous les fans de football féminin et bienvenue sur le direct commenté de la rencontre entre la Juventus de Turin et l’Olympique Lyonnais pour le match de quart de finale aller de la Ligue des champions. Coup d’envoi à 18h45.

    Bienvenue sur le live Juve - OL !

    Bonjour à tous les fans de football féminin et bienvenue sur le direct commenté de la rencontre entre la Juventus de Turin et l’Olympique Lyonnais pour le match de quart de finale aller de la Ligue des champions. Coup d’envoi à 18h45.

    Tops/Flops Bayern-PSG : Katoto voit double, Schüller passe au travers

    Intenable Katoto, Ilestedt infranchissable, Bühl pour l'espoir... Les Tops et Flops après la victoire du PSG féminin sur la pelouse du Bayern ce mardi, en C1.

    Ligue des champions féminine : grâce à un doublé de Katoto, le PSG gagne à Munich et prend une option

    La victoire et une belle option pour le PSG. Grâce à un doublé de l'intenable Marie-Antoinette Katoto…

    Ligue des champions féminine : le Barça encore trop fort pour le Real

    Le FC Barcelone féminin s'est imposé 3 à 1 mardi face au Real Madrid en quart de finale aller de la Ligue…

    Le Monde

    « A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.

    Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?

    Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.

    Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.

    Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?

    M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.

    Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.

    C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.

    Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?

    C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    C’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.

    M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…

    Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?

    M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.

    Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.

    C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Monde

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.

    La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »

    Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.

    La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

    « Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.

    Onze propositions de chercheurs

    En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.

    Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.

    Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »

    En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.

    Un conseil de développement présidé par une chercheuse

    Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.

    Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.

    En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)

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    L'Humanité

    Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

    Actu

    L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

    Jérémie Bazart

    «Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

    Les objectifs de la France pour 2030

    ♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

    Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

    L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

    Des composants peu coûteux et abondants

    Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

    L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

    De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

    Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

     

    Le dihydrogène : des atouts et des limites

    Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

    scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
    Le Monde

    « Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? », une conférence Le Monde Cities à Paris

    « Le Monde » organise une soirée de débats sur le lien entre ville et santé, mardi 5 avril à Paris, à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin » qui s’ouvre au Pavillon de l’Arsenal.

    Le lien entre santé et ville est ancien. La ville s’est en effet construite comme un rempart contre des périls venus de l’extérieur et une nature hostile, mais aussi contre des ennemis de l’intérieur : les famines et les épidémies. Lèpre, choléra, variole, rougeole, scarlatine, typhoïde, peste, tuberculose… Autant d’infections qui ont façonné l’urbanisme et l’architecture des villes. Et contre lesquels les autorités ont toujours cherché à lutter, avec plus ou moins de succès.

    L’évolution du système de soin, jusque dans ses dimensions territoriales et architecturales, a fortement marqué l’histoire de ce lien entre ville et santé, notamment avec la transformation des pratiques hospitalières et la question de l’accessibilité aux équipements communs. Comme l’expliquent la philosophe Cynthia Fleury et l’architecte Eric de Thoisy, architecture et soin sont « consubstantiels, se soutiennent » : l’architecture transforme le soin et le soin transforme l’architecture. Ce faisant, l’état de santé d’une population ne dépend pas seulement de la qualité du système de soin qui lui est proposé, mais aussi de l’urbanisation et des conditions de vie associées.

    Ces différentes facettes du lien entre ville et santé seront au cœur de la soirée de débats qu’organise, le 5 avril de 18h30 à 20h, « Le Monde » au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Accès libre (sur inscription), à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin ».

    Inscrivez-vous en cliquant sur ce lien.

    18H30 : Introduction

    Cynthia Fleury, philosophe, professeur au CNAM, titulaire de la chaire de philosophie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences et Eric de Thoisy, architecte, directeur de la recherche de l’Agence d’architecture SCAU.

    18h45 Table ronde : « L’architecture qui guérit ou rend malade. Hier, aujourd’hui, demain »

    Nicolas Castoldi, directeur délégué à l’APHP

    Fany Cérèse, architecte, associée de l’Atelier Architecture Humaine

    19H10 « Les enjeux de la “seniorisation” de la société, pour la ville »

    Serge Guérin, sociologue

    19H25 Table ronde : « Métabolisme la ville du care ou Ville, urbanisme et santé »

    Chris Younes, philosophe, professeure à l’Ecole Spéciale d’Architecture

    Michel Lussault, géographe, directeur de l’Ecole urbaine de l’université de Lyon

    19H50 « Une prise de conscience non sans failles »

    Georges Vigarello, historien, directeur d’études à l’Ehess

    Cette conférence est conçue et organisée par Le Monde en partenariat avec le Pavillon de l’Arsenal.

    Pour vous inscrire, cliquez sur ce lien.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Figaro

    «Crime d'honneur» : un Franco-Kurde accusé d'avoir massacré le petit copain de sa fille devant la justice

    Esther Paolini

    RÉCIT - Muhittin Ulug est jugé à Beauvais pour avoir poignardé à mort le petit ami de sa fille. D'origine kurde, il n'aurait pas supporté que celui-ci ne soit pas de la même communauté.

    Lorsque les pompiers pénètrent dans la salle de bains du pavillon des Ulug le 24 juillet 2014, c’est une scène d’horreur. Un jeune homme nu gît dans une mare de sang, les jambes recroquevillées contre le buste, le corps lardé de plaies. La dépouille est celle de Julien Videlaine, 19 ans, aspirant militaire sur la base aérienne de Creil et petit ami de la fille du propriétaire. Très vite, la piste d’un «crime d’honneur» émerge : Muhittin Ulug, un Franco-Kurde de 44 ans, n’acceptait pas la relation de sa fille avec un homme d’une autre origine. Huit ans plus tard, il comparaît pour meurtre à partir de jeudi devant la cour d’assises de l’Oise. Le procès a failli ne jamais avoir lieu, l’accusé ayant tenté d’échapper à la justice française en s’enfuyant en Turquie.

    «Sa fille lui échappait»

    Julien Videlaine et Nuzan Ulug, 19 ans également, se fréquentaient depuis près de deux ans quand il a été sauvagement poignardé à mort. Étudiant dans le même lycée, ils ne partageaient pas la même culture mais sont vite tombés amoureux. Lui est né d’une mère kabyle et d’un père chrétien, élevé dans des valeurs «de tolérance, humanistes et modernes», décrit l'avocate de la famille, Maître Justine Devred. Nuzan est issue d’une fratrie de six enfants dont les parents sont des Kurdes de Turquie, très attachés à leur identité d’origine. «L’amour est plus fort que tout», se répétait Julien. Mais Nuzan, elle, sent quotidiennement le poids des traditions sur ses épaules. Son père tient à la marier avec un homme de sa communauté. Il l’a menacé et couvert d'insultes après avoir appris leur relation. Il ne voit pas non plus d’un bon œil ses études d’esthéticienne. «Elle était très portée sur son apparence et il ne supportait pas ça. Il avait l’impression que sa fille lui échappait», analyse l’avocate.

    À lire aussiL'ONU dénonce les "crimes d'honneur"

    Ce soir-là, la mère de famille et les frères et sœurs sont en voyage en Belgique, tandis que le père travaille à son restaurant. La voie est libre pour les deux tourtereaux, qui s'apprêtent à passer une soirée en tête à tête chez les Ulug, profitant de la grande baignoire familiale. À partir de cet instant, la version initiale de la fille et celle du père divergent. Mais il y a une certitude : le rendez-vous idyllique va tourner au drame. Dans la soirée, le père tente de joindre par téléphone sa fille qui ne décroche pas. Muhittin Ulug quitte précipitamment son travail, pris d’inquiétude ou suspectant que sa fille voit son petit ami en cachette. Arrivé à son domicile, il se munit d’un grand couteau de cuisine avant de surgir dans la salle de bains où se trouve le couple dans le plus simple appareil. Animé d’une haine féroce, il se serait ensuite acharné contre Julien, tandis que sa fille alertait les secours, en vain. L’autopsie attestera de 30 coups de couteau «très puissants» infligés à la victime, dont sept au niveau du thorax et une plaie béante au niveau du crâne. «Une violence inouïe», constate l’avocate. Neuf plaies seront constatées au niveau des mains et des bras, signe que Julien s’est débattu jusqu’au bout pour échapper à son meurtrier.

    Quatre ans de cavale

    Le père de famille prend aussitôt la fuite à travers l’Europe pour gagner la ville de Batman en Turquie, où la population est à majorité kurde. Pour le père de Julien, Claude Videlaine, commence un long calvaire pour réussir à rapatrier le responsable de la mort de son fils. Des nuits sans dormir, des journées au téléphone avec le Quai d’Orsay. À l’époque, Arnaud Dumontier, le maire (LR) de Pont-Sainte-Maxence où résidait la victime, mais aussi Éric Woerth, le député de l’Oise, se mobilisent pour la famille et en appellent à François Hollande pour réclamer sa remise à la France. Un mandat d’arrêt international est délivré, mais la coopération entre Paris et Ankara est pour le moins fragile.

    À lire aussiLa Turquie extrade vers la France un homme accusé du meurtre du petit ami de sa fille

    Surtout, selon des propos du député, l’intéressé avait une «proximité avec le PKK» (Parti des travailleurs du Kurdistan), ce qui aurait compliqué les démarches des autorités locales. Il faut finalement attendre octobre 2019 pour que Muhittin Ulug soit enfin extradé en France. Placé en garde à vue, le mis en cause garde le silence, puis affirme avoir cru à un cambriolage. Il pensait qu’on agressait sa fille à l’étage et se justifie donc d’avoir attaqué l’individu au couteau pour la protéger. Le Franco-Kurde se présente comme un père aimant, qui n’a jamais tenté de contrôler la vie sentimentale de sa fille et qui aurait volontiers «proposé un café» à son petit copain s’il l’avait connu. Pourtant, «le traditionalisme, voire le fondamentalisme» de l'accusé ressort constamment dans le dossier, assure l’avocate.

    «Un crime d'honneur ne peut être lavé que par le sang»

    Au retour de son père, Nuzan a changé subitement de version. Devant le juge, elle certifie qu’il ne connaissait pas Julien, dit avoir menti sur certains détails sous l'effet du choc afin de donner du crédit au récit de son père. Pendant cinq ans, elle avait pris des distances avec son univers familial, s’était réfugiée dans un foyer parisien sous une autre identité, de peur des représailles de ses oncles. «Dans leur tradition, un crime d’honneur ne peut être lavé que par le sang», rappelle Me Devred. Mais à son retour, elle semble être «revenue progressivement dans le giron familial».

    Pour la famille de Julien, c’est un coup de poignard dans le dos. «Cette jeune femme est la dernière personne qu’a chérie Julien.» Reste à savoir si Nuzan, comme son père, vont maintenir cette version durant les quatre jours d’audience. Contacté par Le Figaro, l'avocat de l'accusé, Me Frank Berton, n'a pas souhaité s'exprimer avant le début de l’audience. Les parents de Julien espèrent qu’il ne s’enfermera pas derrière «une fausse vérité». Depuis la mort de leur fils, «ils ne vivent plus, ils survivent.» Avec son père, Julien partageait la passion du football. Depuis, à chaque soirée de match, la place à ses côtés est vide sur le canapé.

    À VOIR AUSSI - Le jour où Nordahl Lelandais a avoué avoir tué Maëlys

    Un policer mis en examen dans une affaire de trafic de voitures volées

    L'agent, affecté au commissariat de Saint-Ouen, est soupçonné d'avoir supprimé du Fichier des véhicules volés des véhicules retrouvés, sans avertir leurs propriétaires, pour les proposer moyennant une commission à un réseau de trafiquants.

    Militants aspergés d'essence, frappés ou insultés : des soutiens d'Éric Zemmour ciblés dans plusieurs villes

    Des partisans du candidat ont été agressés ou violemment pris à partie au cours des derniers jours.

    Pyrénées-Orientales : deux clandestins mis en examen pour le racket et le viol d'un handicapé

    Les faits ont eu lieu dans le village d'Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Les deux suspects ont été écroués.

    Le Figaro

    Grève RATP du 25 mars: trafic quasi normal dans le métro et le RER, fortement perturbé pour les bus et tramways

    Les syndicats des agents de la RATP réclament une revalorisation salariale, le mouvement s'annonce toutefois moins important que celui de février.

    Nouvelle grève à la RATP. Ce vendredi, les principales organisations syndicales des agents du réseau ferroviaire parisien appellent à une journée de mobilisation toujours avec pour revendication, une revalorisation salariale.

    À lire aussiRedevenue bénéficiaire, la RATP se diversifie pour faire face à la concurrence

    Celle-ci s'annonce toutefois moins massive que celle du 18 février durant laquelle une grande partie des transports en commun de la capitale s'étaient retrouvés à l'arrêt.

    Ce vendredi, seuls les bus et tramways verront leur trafic fortement perturbé, prévoit la RATP dans un communiqué. Un tramway sur deux ou sur trois devrait circuler aux heures de pointe. Le détail selon les lignes sera communiqué jeudi, veille du mouvement excepté pour la ligne T8 dont on sait déjà qu'elle sera totalement fermée.

    Concernant les bus, 30% des lignes seront interrompues. Pour les lignes ouvertes, il faudra s'attendre à un bus sur deux en moyenne avec des variations selon les secteurs. À nouveau, plus d'informations seront communiquées jeudi.

    Trafic normal ou quasi normal dans le métro et le RER

    Contrairement au 18 février, les métros circuleront quasi normalement : le trafic sera normal sur les lignes 1, 3, 3bis, 4, 5, 6, 7bis, 10, 11, 12, 14 tandis que de «légères perturbations» impacteront les lignes 2, 7, 8, 9 et 13, indique la RATP.

    Enfin, le trafic sera normal sur le RER A, l'interconnexion étant maintenue à Nanterre-Préfecture et sur le RER B où, de même, l'interconnexion est maintenue à Gare du Nord.

    Salaires et ouverture à la concurrence

    Le mouvement de grève, qui portait initialement sur les salaires, est venu se greffer à une autre journée de revendication contre l'adaptation à l'ouverture à la concurrence. La direction négocie actuellement avec un accord sur le temps de travail des 15.000 conducteurs de bus parisiens pour s'intégrer au «cadre social territorial» (CST) qui imposera les mêmes règles d'organisation et de temps de travail à toutes les entreprises à partir du 1er janvier 2025.

    Ce nouvel accord doit entrer en vigueur le 1er juillet afin de permettre à la RATP d'être en ordre de marche pour remporter des appels d’offres via sa filiale CAP Ile-de-France sur les douze lots du marché de bus de Paris et de sa proche banlieue. Pour l'instant, la direction propose de rallonger le temps de travail de 40 minutes par jour, la suppression de six jours de repos, le tout compensé par une hausse de salaire d'environ 70 euros par mois, selon les syndicats.

    À lire aussiCatherine Guillouard modernise la RATP au pas de charge

    «L'entreprise se moque un peu de nous», insiste Arole Lamasse, secrétaire général de l'Unsa-RATP pour qui «les conditions de travail des machinistes vont être bouleversées» et les compensations ne suffisent pas. La CGT continue, elle, de demander la suspension du processus et le «maintien d'un monopole public».

    Les syndicats demandent également le dégel de la valeur du point (gelé depuis 2012) comme vont y avoir droit les fonctionnaires. Mais la PDG du groupe public Catherine Guillouard l'a rappelé début mars: «pour nous, (les négociations sur les salaires) sont terminées».

    Retraités : des syndicats appellent à manifester le 24 mars

    Les organisations syndicales réclament une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

    Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre

    NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.

    «Chacun pourra trouver sa place» : les entreprises françaises mobilisées pour recruter des réfugiés ukrainiens

    Fédérations et entreprises s'apprêtent à offrir des opportunités d'emplois aux réfugiés venus d'Ukraine. Le but étant de favoriser l'insertion sociale par l'emploi.

    Le Figaro

    «Le recours à des cabinets de conseil étrangers, une perte de souveraineté et un déni de démocratie»

    Ronan Planchon

    ENTRETIEN - Un rapport du Sénat dénonce l'influence grandissante des cabinets de conseil dans la prise de décision publique. Pour Caroline Michel-Aguirre, co-auteur d'un livre sur le sujet, le milliard d'euros dépensé dans ces entreprises s'ajoute à la masse salariale des fonctionnaires.

    Grand reporter à L'Obs, Caroline Michel-Aguirre a co-écrit avec Matthieu Aron, Les infiltrés (éd. Allary) un livre enquête sur l'influence des cabinets de conseil au plus haut niveau de l'État.

    LE FIGARO. - Dans votre livre, vous dénoncez l'omniprésence des cabinets de conseil au sein des ministères. Un rapport rendu public ce 17 mars confirme «l'influence croissante» de ces cabinets «sur les politiques publiques». Quels enseignements tirez-vous de ce document ?

    Caroline MICHEL-AGUIRRE. - Le travail qui a été fait est remarquable. Ce rapport vient conforter l'analyse de notre livre, même si nous n'avions pas eu accès aux mêmes données puisque Bercy nous avait fermé ses portes.

    La principale révélation de ce document, c'est le mensonge du gouvernement. Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a menti devant la commission d'enquête du Sénat. Elle a affirmé, sous serment, que les dépenses de conseil en stratégie s'élevaient à 145 millions d'euros. En vérité, elles s'élèvent à un milliard d'euros.

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    Le rapport révèle aussi un doublement de ces dépenses sous le quinquennat d'Emmanuel Macron. Et il ne s'agit pas d'un pic de dépenses lié au Covid mais d'une tendance exponentielle, de longue durée. En 2021, les dépenses liées au Conseil en raison de la crise sanitaire étaient de 45 millions d'euros, sur un total d'un milliard d'euros.

    S'il s'est accéléré sous Emmanuel Macron, le recours aux cabinets de conseil n'est pas nouveau. De quand date ce phénomène ?

    Les cabinets de conseil existent depuis toujours. Par le passé, il s'agissait par exemple d'ingénieurs à la retraite qui proposaient une expertise particulière, une compétence sur tel ou tel sujet. Le quinquennat Sarkozy a marqué un tournant avec le recours quasi-systématique aux cabinets de conseil de type anglo-saxon.

    À force de réduire les coûts sans revoir le périmètre de l'État, vous créez des failles, des manques, des pertes de compétence.

    La révision générale des politiques publiques (RGPP), dont on a retenu seulement le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, s'inscrivait en fait dans un programme global de réduction des coûts. Elle a été pilotée par des cabinets de conseil. À ce moment-là, des dizaines et des dizaines de consultants défilent dans tous les ministères, toutes les administrations, pour faire des audits et proposer des pistes de réorganisation. Leur promesse: il est possible de faire mieux, avec moins de moyens.

    Cette arrivée en masse des cabinets de conseil s'est stabilisée sous François Hollande avant de connaître une embellie sous Emmanuel Macron.

    Faut-il y voir une défiance de l'État envers ses fonctionnaires ?

    C'est un choix politique qui induit l'idée que l'État ne peut plus rien faire seul, et que les fonctionnaires sont feignants ou ne sont pas au niveau. Par ailleurs, à force de réduire les coûts sans revoir le périmètre de l'État, vous créez des failles, des manques, des pertes de compétence. Et pour pallier ces failles, vous faites appel aux cabinets de conseil. On l'appelle «le paradoxe du serpent». Ou comment l'État paie deux fois des consultants privés: pour lui faire faire des économies, puis pour suppléer aux carences de ces mêmes consultants.

    En faisant appel à des entreprises étrangères, ne risque-t-on pas de brader notre souveraineté ?

    Le gouvernement ne répond pas à la question de la souveraineté. En ce qui concerne la numérisation des services publics, entre 90 % et 95 % des projets numériques d'État sont portés par des consultants. Les informaticiens ne représentent que 0,68% de la fonction publique. Nous ne sommes pas armés pour affronter la numérisation du service public.

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    Par ailleurs, nous sommes entre les mains des cabinets de conseil étrangers, anglo-saxons pour la plupart. Et le problème, c'est qu'il n'y a pas de clauses strictes sur ce qu'ils font des données, sur ce que deviennent les rapports qu'ils font pour l'État. Le Cloud Act, une loi d'extraterritorialité américaine permet au gouvernement, s'il se sent menacé, de demander à ses entreprises de récupérer leurs données. Quand on sait que tous nos ministères les plus sensibles (les Armées, la Santé l'Intérieur) ont recours à des cabinets de conseil, notamment américains, on peut s'inquiéter.

    À quoi sert l'État s'il ne sait plus être efficace sans faire appel aux cabinets de conseil ?

    On peut comprendre que l'État associe à ses interrogations des cabinets quand les compétences techniques lui font défaut. L'État n'a-t-il pas intérêt, parfois, à faire appel à ces cabinets pour certaines missions ?

    Bien sûr. Il ne s'agit pas de dire que les cabinets de conseil ne servent à rien, ils peuvent avoir une utilité. Mais cela pose de nombreuses questions. Sur la perte de compétences. Sur la perte de confiance de la fonction publique. À quoi sert l'État s'il ne sait plus être efficace sans faire appel aux cabinets de conseil ? Contrôle-t-on bien de ce que l'on dépense ? N'a-t-on pas intérêt à maîtriser nos données ?

    Le macronisme n'a jamais cessé de chanter les louanges de la «start-up nation» et de l'action privée. En faisant appel aux cabinets de conseil, nos gouvernants ne font-ils pas que mettre en pratique leur idéologie ?

    On aurait pu le comprendre si Emmanuel Macron s'était présenté aux électeurs en assumant l'idée selon laquelle notre fonction publique est archaïque. S'il avait proposé la réduction du nombre de fonctionnaires, de les substituer peu à peu par des consultants parce qu'ils seraient plus compétents et mieux armés face aux défis modernes (l'informatique par exemple).

    Mais ce n'est pas assumé. Les Français n'ont pas voté pour qu'on substitue les consultants aux fonctionnaires, ni été mis au courant. Il a fallu un livre, puis le rapport du Sénat pour se rendre compte de cette pratique. Les ministres et les responsables publics n'ont d'ailleurs cessé de minimiser, voire de cacher, le recours aux cabinets de conseil. C'est un déni démocratique.

    De plus, ce milliard dépensé dans les cabinets de conseil s'ajoute à la masse salariale des cinq millions de fonctionnaires. La supposée idéologie libérale, de bonne gestion, se heurte à ce manque de rationalité économique.

    «De Pôle emploi à France Travail, l'avènement de l'État-entreprise»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Emmanuel Macron propose de renommer «Pôle emploi» en «France Travail». Pour Arnaud Benedetti, spécialiste de communication, le président candidat veut se réapproprier la thématique de la «valeur travail» pour reconquérir l'électorat libéral-conservateur.

    Mathieu Bock-Côté: «La “légitimité”, un dilemme français?»

    CHRONIQUE - Ce n’est pas le régime de la Ve République qui est aujourd’hui déréglé, mais le système des partis. Et ce depuis un bon moment.

    Éric Zemmour : «60 ans après, je mettrai fin aux privilèges migratoires de l'Algérie»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Le candidat à l'élection présidentielle veut remettre à plat les accords migratoires convenus il y a soixante ans. Il s'engage à établir avec l'Algérie une relation «de respect et non de repentance»

    Le Monde

    Un testing de SOS-Racisme remet en lumière les discriminations raciales à la location immobilière

    Sur 136 agences, réparties en France, 49 % ont accepté de pratiquer une sélection discriminatoire.

    Trois ans après son premier testing de pratiques discriminatoires auprès d’agences immobilières d’Ile-de-France, SOS-Racisme l’a renouvelé, en 2022, auprès de 136 agences dans la France entière. La méthode innove : plutôt que présenter des candidatures de locataires, des membres de l’association se sont fait passer, par téléphone, pour des bailleurs privés dont le nom, fictif, sonnait « vieille France », cherchant à louer un appartement mais refusant d’emblée tout locataire d’origine étrangère ou supposée telle, insistant sur les profils « arabe et noir, afin d’éviter les problèmes de voisinage », précisaient-ils.

    Le constat, publié lundi 21 mars, montre un léger progrès par rapport à 2019, puisque 51 % des agences contactées ont refusé tout net de pratiquer cette sélection discriminatoire et illégale, contre 48 % il y a trois ans. « Non, on ne peut pas faire de discrimination, a ainsi répondu une employée de l’agence Nestenn de Marseille. C’est grave ce que vous me dites, je ne peux pas, je n’ai pas le droit et je peux être attaquée pour cela. » « Je vous arrête tout de suite, a répondu une autre, du réseau L’Adresse, à Toulouse. Si vous trouvez une agence qui vous accepte, allez-y, parce que moi, je n’accepterai pas ce genre de demande. » « Premièrement, ce genre de discrimination est strictement illégale, a rétorqué un gestionnaire de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) de Toulouse, et si j’ai ce genre de directive, je ne la suivrai pas. »

    Selon SOS-Racisme, les discriminations raciales à la location existent encore en Ile-de-France

    Dans 34 agences, soit environ 25 % des testés, l’administrateur de biens a cependant accepté la sollicitation sans sourciller : « C’est des choses qu’on va pas mettre sur l’annonce parce qu’on n’a pas le droit, mais on fera en sorte que, sur l’accession des locataires, on fasse attention à ça », a promis une agence Fnaim du sud de la France. David Chouraqui, directeur général du réseau Square Habitat, filiale du Crédit agricole, dont trois agences sont montrées du doigt par ce testing, ne cache pas sa colère : « Ces pratiques sont graves et ne correspondent pas à nos valeurs, je vais donc étudier en détail ces cas litigieux », promet-il.

    « Une certaine impunité »

    Enfin, 23 % des professionnels contactés adoptent une attitude ambiguë, rappelant l’illégalité de la consigne mais laissant au propriétaire le soin de l’appliquer : « Normalement, j’ai pas le droit, parce que c’est de la discrimination, et si le dossier est solvable, s’il est bon, je suis dans l’obligation de vous le proposer, a argumenté un agent Guy Hoquet de l’ouest de la France. Après, vous restez décisionnaire », conclut-il. « Dans la loi, je vais vous dire “non, c’est pas possible” ce serait un problème de discrimination, avançait un autre, du réseau L’Adresse, également dans l’Ouest. Mais c’est à vous de prendre la décision. »

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    Le Figaro

    Val-de-Marne: la mère des deux nouveau-nés congelés mise en examen pour homicide volontaire

    Les deux nourrissons sont morts par asphyxie. La mère de 33 ans a été placée en détention provisoire.

    La femme de 33 ans, au domicile de laquelle ont été retrouvés deux nouveau-nés congelés dans le Val-de-Marne, a été mise en examen pour homicides volontaires mardi soir par le parquet de Créteil. Durant son premier interrogatoire, elle a évoqué un acte volontaire.

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    Il est encore trop tôt pour comprendre dans quelles circonstances exactes sont morts les deux nouveau-nés découverts dimanche matin dans un congélateur de ce pavillon de Marolles-en-Brie. Mais l'autopsie réalisée sur les deux corps a révélé une mort par «asphyxie», rapporte Le Parisien . Cela signifie que les nourrissons étaient viables à leur naissance. «Tant les résultats de l'autopsie (...) que les déclarations de la mise en cause laissent présumer d'un acte volontaire», a fait savoir le ministère public.

    L'examen a également permis de confirmer que les deux enfants n'étaient pas jumeaux, a précisé le parquet de Créteil, ce qui signifie qu'il y a eu deux naissances, dont on ignore pour l'instant la date. Dans un premier temps, la trentenaire a gardé le silence face aux enquêteurs, puis a livré de premières explications, indiquant qu'elle avait fait deux dénis de grossesses.

    Un «couple sans problème»

    Des examens doivent encore être réalisés afin de déterminer si le compagnon qui a fait la macabre découverte, par ailleurs policier, est bien le père des nouveau-nés. Jusqu'à présent, le couple n'avait pas d'enfant ensemble. Elle est en revanche mère d'un enfant d'une dizaine d'années né d'une précédente union, qui vivait en garde alternée. Interrogé par nos confrères du Parisien, le voisinage a décrit un «couple sans problème».

    À l'issue de sa garde à vue, la femme a été mise en examen pour homicide volontaire et placée sous mandat de dépôt. La Brigade territoriale de protection de la famille a été chargée de l'enquête.

    L'affaire a suscité une forte émotion chez les habitants de Marolles-en-Brie, poussant le maire de la commune à ouvrir une cellule psychologique. «Nous sommes très attristés par cette nouvelle. (...) C'est un acte individuel et isolé qui nous invite à être plus attentif les uns envers les autres», a estimé Alphonse Boye auprès du site 94.Citoyens.

    À VOIR AUSSI - Une femme poursuivie pour un quintuple infanticide devant la justice (16/03/2018 )

    Un individu jugé pour avoir dépouillé puis tué un jeune homme après un festival techno à Paris

    Abdallah Miladi, 35 ans, est suspecté du meurtre de Maxime Rendu, un ingénieur de 23 ans.

    Pyrénées-Orientales : deux clandestins mis en examen pour le racket et le viol d'un handicapé

    Les faits ont eu lieu dans le village d'Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Les deux suspects ont été écroués.

    Un policer mis en examen dans une affaire de trafic de voitures volées

    L'agent, affecté au commissariat de Saint-Ouen, est soupçonné d'avoir supprimé du Fichier des véhicules volés des véhicules retrouvés, sans avertir leurs propriétaires, pour les proposer moyennant une commission à un réseau de trafiquants.

    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats

    Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

    Les zones à faibles émissions, aussi connues par leur sigle ZFE, vont-elles survivre à la campagne présidentielle ? Pierre angulaire de la politique antipollution de l’air du gouvernement, les ZFE visent à interdire progressivement les voitures les plus anciennes des agglomérations sur la base des vignettes Crit’Air. Or, elles sont remises en cause, aussi bien à droite qu’à gauche. A l’extrême droite, on promet tout simplement de les supprimer. Dans son programme, Eric Zemmour (Reconquête !) affiche son intention de « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville en fonction du type de véhicule ». Au Rassemblement national, les ZFE sont comparées à des « zones de non droit » que Marine Le Pen promet de lever si elle est élue.

    A l’autre bout du spectre politique, Fabien Roussel (PCF) dénonce la perspective d’une « bombe sociale ». Dans un tract imprimé à 2 millions d’exemplaires et glissé ces derniers jours sur le pare-brise des automobilistes, le candidat communiste alerte : « Une voiture sur quatre va être exclue des métropoles. » Une critique partagée par Jean-Luc Mélenchon. Eric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis) a précisé la position du candidat de la France insoumise, le 14 mars, devant les acteurs de la filière automobile : « Nous sommes pour mettre fin aux ZFE dans leur configuration actuelle, car ce dispositif est discriminatoire sur le plan social. »

    La droite sénatoriale veut neutraliser les zones à faibles émissions

    Chez les Républicains, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, estime que « les ZFE (et l’interdiction du diesel) nous mènent vers les “gilets jaunes” puissance 10 ». Le conseiller de la candidate Valérie Pécresse plaide pour reporter leur déploiement après 2025, estimant que « les calendriers sont intenables pour une partie de nos concitoyens ».

    Muscler les mesures d’accompagnement

    En 2017, le candidat Macron promettait de « diviser par deux le nombre de jours de pollution ». Cinq ans plus tard, pas un mot sur la pollution de l’air dans son programme ni sur les ZFE, un dispositif pourtant porté par son gouvernement. Ce n’est pas une machine arrière, assure le député (LRM) du Rhône Jean-Luc Fugit, qui préside le Conseil national de l’air : « Il s’agit de s’intéresser à tout ce qui doit accompagner la mise en place des ZFE, et de ce côté-là, le candidat Emmanuel Macron me semble être le seul à avoir la vision d’ensemble nécessaire, et le bilan qui permet de l’appuyer. »

    Sur le terrain, les collectivités locales, qui ont la tâche de les mettre en œuvre, se heurtent à plusieurs obstacles. Les élus parisiens demandent de longue date au gouvernement de muscler les mesures d’accompagnement (comme la prime à la conversion) et de légiférer pour instaurer le contrôle automatique sans lequel les ZFE restent aujourd’hui largement virtuelles. Aussi, la Métropole du Grand Paris, la première à avoir mis en place une ZFE, a décidé de desserrer l’étau : la prochaine étape (l’interdiction des véhicules Crit’Air 3, soit les voitures à essence immatriculées avant 2006 et les voitures diesels en circulation depuis 2011) qui devait intervenir en juillet a été repoussée à 2023.

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    L'Humanité

    Russie et coopération

    Chronique

    Sylvestre Huet

    L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

    En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

    Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

    L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

    La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

    la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
    Le Figaro

    La Biélorussie offre l'asile à un ancien émeutier du Capitole

    Le Figaro

    Recherché par le FBI, Evan Neumann est soupçonné de s'en être pris à des policiers le jour de l'assaut du Capitole par les partisans de Trump. Il a trouvé refuge en Biélorussie depuis l'été, où il vient de recevoir le statut de réfugié.

    L'événement a été soigneusement mis en scène sous les caméras de la télévision d'État, BelTA TV. Ce mardi 22 mars, l'Américain Evan Neumann s'est vu remettre un document lui octroyant le statut de réfugié, des mains d'un officiel du Bureau de l'immigration et de la citoyenneté de Biélorussie, au commissariat de police de Brest à l'ouest du pays. «À présent, vous êtes entièrement sous la protection de la République de Biélorussie», lui déclare son interlocuteur sur la vidéo. Il aurait trouvé refuge ici depuis le mois d'août, alors qu'il est toujours activement recherché par le FBI qui le soupçonne d'avoir pris part aux affrontements contre la police lors de l'assaut mené au Capitole par les partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021.

    DIRECT - Guerre en Ukraine : devant le Parlement français, Zelensky demande plus d'armes et de nouvelles sanctions

    Au micro des journalistes biélorusses, Evan Neumann a déclaré se sentir «en sécurité» en Biélorussie: «Je me sens calme et j'aime cet endroit, même si mes sentiments sont partagés, je suis loin de mon pays natal au moment où il traverse une période tourmentée, et en même temps la Biélorussie se soucie de moi et ça me réconforte».

    Dans une interview donnée en novembre dernier à la télévision ukrainienne, il avait raconté sa fuite en indiquant se sentir «persécuté» aux États-Unis, où les autorités fédérales le soupçonnent d'être l'un des émeutiers violents qui s'en sont pris aux forces de l'ordre au Capitole afin d'empêcher les élus de reconnaître la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine. Il est depuis un an visé par six chefs d'accusation. On lui reproche notamment d'avoir porté des coups sur deux policiers à l'aide d'une barrière métallique, et d'avoir forcé l'accès du siège du Congrès américain. Des accusations qu'il conteste, reprochant à la justice de n'avoir aucune preuve de ce qu'elle avance. Mais de nombreux journalistes américains assurent qu'on le voit portant un masque à gaz sur des vidéos des émeutes, avant de menacer verbalement les policiers puis de s'en prendre à eux physiquement. Environ 220 Américains sont poursuivis comme lui pour des faits de violences ou d'émeutes commis au Capitole ce jour-là.

    Evan Neumann manifestait au côté des Ukrainiens en 2004

    Originaire de Californie, il aurait alors choisi de tout quitter, de vendre sa maison et de fuir en Ukraine au mois de mars, pays qu'il connaissait déjà puisque selon le rapport du FBI rendu public par la justice américaine, il aurait participé à la «révolution orange» de 2004 - une série de manifestations politiques visant à faire annuler l'élection d'un président de la République jugé corrompu par les Russes, et soutenues par les Américains, et qui auront pour conséquence de porter au pouvoir des dirigeants favorables à un rapprochement avec l'Union européenne et l'OTAN. Toujours selon le FBI, Evan Neumann portait même une écharpe commémorant les révolutions oranges le jour de l'assaut du Capitole.

    Puis au mois d'août, après que les services de renseignement ukrainien se sont intéressés à lui d'un peu trop près à son goût (selon ses dires), Evan Neumann aurait passé clandestinement la frontière entre l'Ukraine et la Biélorussie, où il se serait installé depuis et aurait demandé l'asile qu'il vient désormais d'obtenir officiellement de la part des autorités. La BBC rapporte qu'un proche du gouvernement biélorusse aurait déclaré que l'homme est désormais autorisé à rester sur le territoire aussi longtemps qu'il le souhaitera. Evan Neumann rapporte que c'est la persécution publique dont il fait l'objet qui l'aurait poussé à s'installer loin de son pays, déplorant les interrogatoires subis par ses proches ainsi que son inscription au fichier des personnes les plus recherchées du pays. Il affirme vouloir aider son épouse et ses enfants à le rejoindre.

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    La Biélorussie est visée par de nombreuses sanctions économiques américaines et européennes pour son soutien à l'invasion russe en Ukraine. Son dirigeant autocratique Alexandre Loukachenko, qui a contraint l'opposition à prendre le chemin de l'exil, a en particulier accepté que les troupes russes stationnent dans le pays avant de lancer l'offensive au nord de l'Ukraine. Si pour l'heure l'armée biélorusse n'a pas pris part aux combats, des rumeurs persistantes laissent entendre que cette nouvelle étape dans le soutien aux objectifs russes pourrait être franchie prochainement.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Le Monde

    Les villes haussent le ton contre les courses express

    Depuis quelque temps, Paris, Lyon, Lille, pour ne citer qu’elles, usent de tous les moyens juridiques pour essayer d’endiguer l’installation de « dark stores », ces locaux qui transforment en entrepôts d’anciens commerces et restaurants.

    Les premiers ont commencé à fleurir au printemps 2021 à la faveur de la crise sanitaire. Le phénomène s’est accéléré à la rentrée. A l’automne, pas une semaine ne passait à Paris sans qu’un Franprix, un G20 ou tout autre commerce qui n’avait pas résisté au Covid-19 soit remplacé par un « dark store », comme on appelle ces locaux consacrés à la livraison express : « Vos courses en quelques minutes », promet la publicité. Deux ou trois semaines de travaux suffisent – qui se résument bien souvent à un coup de peinture et à l’installation d’étagères métalliques sur lesquelles sont disposés paquets de chips, carottes, poireaux et rouleaux de papier toilette – avant que l’équipe de livreurs ne commence ses allées et venues dans le quartier. Sur leur dos, ni plat cuisiné ni le plein de la semaine, mais une poignée de produits achetés en trois clics et pour lesquels le client a estimé que cela ne pouvait pas attendre.

    Une étude clarifie le statut des « dark stores » et des « drive piétons » à Paris

    Toutes les métropoles occidentales sont concernées. Parti des Etats-Unis en 2013, porté par des levées de fonds exceptionnelles – trois de ces enseignes, le turc Getir, l’allemand Gorillas et l’espagnol Glovo ont dépassé le milliard d’euros –, le « quick commerce » a gagné la Turquie, l’Espagne, la France et le nord de l’Europe. On dénombre déjà plus d’une vingtaine d’enseignes à Paris, avec chacune plusieurs adresses. En coulisses, les équipes se livrent à une course acharnée pour occuper le terrain et trouver des locaux de 250 à 400 m2, en rez-de-chaussée, au loyer abordable. Un communicant, en sweat et baskets aux couleurs de la société, explique, lui, que les leçons des premières plates-formes ont été tirées : les livreurs sont salariés, circulent à vélo et personne ne stationne sur les trottoirs.

    « Une ville entrepôt »

    Ils ont beau montrer patte blanche, assurer répondre à un « nouveau besoin » de société – celui de se faire livrer des œufs ou un tube de dentifrice à 21 h 30 –, afficher des créations d’emplois, leur activité est fraîchement accueillie par les municipalités. Depuis quelque temps, Paris, Lyon, Lille, pour ne citer qu’elles, usent de tous les moyens juridiques pour essayer d’endiguer le phénomène. Car les riverains et les commerçants protestent. Surtout, « nous ne voulons pas d’une ville entrepôt, sans vitrine, où chacun reste chez soi, explique Camille Augey, adjointe (EELV) à l’emploi et à l’économie durable du maire de Lyon. Veut-on vraiment d’une société où on fait ses courses derrière un écran, où les rues sont dévolues davantage aux livreurs qu’aux promeneurs ? » Aux Pays-Bas, après Rotterdam, Amsterdam vient d’annoncer geler pour un an l’installation de nouveaux « dark stores ».

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    Le Figaro

    Iris Knobloch élue à la tête du festival de Cannes

    Enguérand Renault

    Elle remplacera Pierre Lescure le 1er juillet après l'édition 2022 du Festival.

    À partir du 1er juillet, Pierre Lescure laissera sa place de président du festival de Cannes à Iris Knobloch pour un mandat de 3 ans. Le conseil d’administration du festival s'est réuni aujourd'hui pour élire, à 18 voix pour, 6 contre, 3 blancs et un nul, cette ancienne présidente de Warner Bros France jusqu'en 2020.

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    Mais avant de procéder à cette élection, le conseil d'administration de 28 membres a eu quelques discussions. Certains membres reprochaient au ministère de la Culture de ne pas avoir lancé de concertation en amont pour savoir si d'autres candidats pouvaient émerger. Un premier vote a pourtant entériner la question d'une élection immédiate, Iris Knobloch étant la seule membre du conseil d'administration candidate. Véronique Cayla, ex présidente du CNC et d'Arte ne s'est pas présentée.

    Problèmes de conflits d'intérêt

    Mais ensuite la question délicate des problèmes d'éventuels conflits d'intérêts d'Iris Knobloch à la tête de cette institution a été reposée par la SACD, société de gestion des droits d'auteurs. En effet, Iris Knobloch a lancé avec Mathieu Pigasse et Artemis, la holding de la famille Pinault, un SPAC baptisé I2PO dont le but est d'investir dans des sociétés de divertissement et des loisirs. De par sa fonction au sein de I2PO, Iris Knobloch peut avoir des conflits d'intérêts car d'une part le groupe de luxe Kering, propriété de la famille Pinault est sponsor du festival et d'autre part car le SPAC est susceptible d'investir dans des sociétés de production audiovisuelle et cinématographique.

    Sur cette question de conflit d'intérêt, certains des 16 professionnels (producteurs, distributeurs, exploitants de salle) du conseil d'administration ont reconnu que tout professionnel pouvait être potentiellement conflicté. Il a donc été décidé d'inclure des règles de conflits d'intérêt dans les statuts du Festival de Cannes.

    Mais avant d'être élue, Iris Knobloch a dû s'engager à se déporter de toute décision du conseil d'administration du Festival concernant Kering. De plus elle s'est engagée à ce que I2PO n'investisse pas dans les domaines liés à la production audiovisuelle et cinématographique

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    La compétition s'est soldée par un grand chelem historique pour l'équipe de France. Le premier depuis 2010.

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    ENTRETIEN - Le président du directoire de la filiale de Vivendi revient sur la mue profonde engagée depuis six ans. Et les ambitions d’un groupe tourné vers l’international.

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    ENQUÊTE - Washington comme Moscou comptent sur ces relais d’opinion. Un défi pour les réseaux sociaux.

    Le Figaro

    Université de Brest: malgré les coupes budgétaires, la situation financière continue de se dégrader

    Par Paul de Montferrand • Publié le 23/03/2022 à 12:27 • Mis à jour le 23/03/2022 à 12:35

    Trois ans après le vote d’un programme d’ajustement destiné à rétablir ses finances, l’université de Bretagne Occidentale (UBO) accuse un manque de moyens qui préoccupe les associations étudiantes.

    Coup dur pour l’université brestoise. En avril 2019, le conseil d’administration de l’université de Bretagne Occidentale (UBO) approuvait le plan «Pari» (Programme d’ajustements en vue d’une reprise des investissements) en réponse aux difficultés budgétaires de l’établissement dont le déficit s’élevait à près de deux millions d’euros en 2017. Mais trois ans après, le rééquilibrage des finances ne semble pas avoir empêché la dégradation des conditions de travail des étudiants, comme le rapporte Franceinfo.

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    Réduction du volume horaire

    Le plan Pari consiste initialement à réduire de 60.000 heures le volume horaire consacré à l’ensemble des formations entre 2019 et 2022, soit une diminution d’environ un sixième des enseignements. A l’époque, cette mesure doit permettre d’économiser 2,5 millions d’euros. Cette décision est confirmée par le conseil d’administration du 25 novembre 2021 qui table finalement sur une baisse de 10% de l’offre de formation globale à horizon 2027. Matthieu Gallou, président de l’UBO, se félicite alors dans un entretien donné à Ouest France le lendemain des résultats satisfaisants obtenus par le programme. Ce qui permet ensuite à l’université de lancer une campagne de recrutement de 48 personnels administratifs et enseignants titulaires en 2022.

    Mais le rééquilibrage du budget a pour conséquence une aggravation du manque de moyens financiers et humains accordés à la formation des étudiants. En novembre 2021, Matthieu Gallou déplore que la hausse de 7% des subventions de l’État accordées à l’UBO entre 2017 et 2021 n’ait pas compensé la hausse de 25% du nombre d’étudiants sur cette même période. La Fédération des associations étudiantes de Bretagne occidentale («Fédé B») s’oppose alors au lancement du plan Pari. Dans une vidéo diffusée sur Twitter le 16 novembre 2021, sa présidente Estelle Blouch manifeste son mécontentement face à une «une situation dramatique»: «La réduction des heures de formation entraînera une diminution des connaissances. La diminution des TP et TD au profit des cours magistraux entraînera une diminution de la technique des étudiants. Ce qui est à craindre, c’est également la fermeture de certaines formations. Ce que nous dénonçons, c’est le sous-financement de l’État de notre université, c’est l’abandon par l’État de sa mission d’éducation, fondamentale en démocratie.»

    «Le problème, c’est le sous-financement par l’État de notre université»

    La réduction du volume horaire des formations prend surtout la forme de regroupements et de mutualisations de TP et TD. Les composantes de l’UBO piochent également dans leurs fonds propres pour compenser partiellement cette baisse, à hauteur de 17.000 heures prévue à la rentrée 2022. Pour Baptiste Le Masson, en charge du dossier du plan Pari à la Fédé B, «ce qui pose question, c’est de savoir si les composantes vont maintenir ce financement sur cinq ans ou si cela va leur coûter trop cher». Au risque de voir s’aggraver la perte d’heures de cours. La Fédé B comprend que si l’université se voit contrainte d’assumer cette perte, ce n’est pas de gaieté de cœur. «Le problème de fond est le sous-financement par l’État de notre université. Les financements ne suivent absolument pas les besoins représentés par l’accueil de 24.000 étudiants», insiste Baptiste Le Masson.

    L’UBO, comme beaucoup d’universités françaises confrontées au même problème, s’efforce de trouver des sources de financement alternatives: appels à projet, plan France Relance notamment. «Ces fonds ne sont pas pérennes», nuance Baptiste Le Masson. Il faudra attendre la rentrée 2022 pour mesurer les conséquences directes du plan Pari pour chaque formation. L’ouverture de deux mastères en lettres et sciences sociales a d’ores et déjà été repoussée à la rentrée 2023.

    La rédaction vous conseille

    Le Figaro

    Vers une garde d'enfants « pour tous » ? Les pistes pour construire un service public de la petite enfance

    Agnès Leclair

    Un rapport, réalisé à la demande de Matignon, s'inquiète de la pénurie de professionnels et propose notamment de mieux indemniser le congé parental.

    Vers une garde d'enfants pour tous ? La proposition d'un service public de la petite enfance fait son chemin. Emmanuel Macron, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse ou encore Anne Hidalgo s'y sont déclarés favorables. Une promesse séduisante mais aussi un serpent de mer. Et si l'idée d'un droit à la garde d'enfant s'impose dans la campagne présidentielle, reste à définir ses contours. Mardi, le CESE a rendu public un rapport sur ce thème, réalisé à la demande de Matignon. Aujourd'hui, quatre enfants sur dix ne bénéficient pas d'une place d'accueil, rappelle en préambule ce document.

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    Le chemin à parcourir pour arriver à la création d'un service public reste donc encore long. Malgré les engagements des gouvernements successifs à multiplier les places de crèches, la politique actuelle d'accueil du jeune enfant «est loin de satisfaire les exigences d'égalité, d'accessibilité inconditionnelle, de continuité sur le territoire et d'adaptation aux besoins que l'on est en droit d'attendre d'un service public», notent les auteurs du rapport, Marie-Andrée Blanc (présidente de l'Union nationale des associations familiales) et Pascale Coton (groupe CFTC).

    Pénurie de professionnels

    La pénurie de professionnels de la petite enfance constitue un premier obstacle de taille à la mise en place d'un tel service public. «Aujourd'hui, on est au pied du mur. Dans certaines crèches, des places existent en théorie mais ne peuvent pas être attribuées à des familles, faute de personnel», rappelle Marie-Laure des Brosses, présidente du Mouvement mondial des mères en France. Un «comité de filière» sur la petite enfance planche actuellement sur la valorisation de ces métiers en tension. Il devra faire des propositions sur «les salaires, le renforcement des formations, les perspectives de carrière ou encore la valorisation des compétences», préconise le rapport.

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    Autre piste : réduire le reste à charge pour les familles, en particulier les plus modestes, qui recourent aux assistantes maternelles. Aujourd'hui, ce reste à charge est plus important que celui des familles qui obtiennent une place en crèche. «Les taux d'effort sont loin d'être les mêmes pour tous les modes d'accueil et constituent un obstacle majeur pour les familles modestes», notent ses auteurs. «Ce serait une vraie avancée. Les seules politiques mises en œuvre depuis dix ans visent à développer les crèches. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience qu'il faut préserver et même favoriser la diversité des modes de garde, à domicile ou chez les assistantes maternelles qui s'apprêtent à partir en masse à la retraite», observe Marie-Laure des Brosses.

    Pour les enfants les plus jeunes, avant l'âge d'un an, le rapport suggère de mieux indemniser le congé parental afin que les parents qui le souhaitent puissent rester auprès de leur bébé durant les premiers mois de vie. À l'exemple de la Suède, il pourrait être indemnisé à hauteur de 75 % des revenus professionnels, «avec un plafond à déterminer».

    Simplification de la gouvernance

    Construire un «véritable» service public suppose aussi de le matérialiser dans un lieu. Les inégalités sociales entre les parents dans l'accès à l'offre d'accueil sont en effet «renforcées par un système insuffisamment transparent et lisible». Afin d'aider les parents à se repérer dans un système complexe, les «Relais petite enfance» pourraient devenir un «guichet unique» qui les aide à s'informer et à trouver un mode de garde.

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    Enfin, alors que les compétences sur l'accueil des jeunes enfants, et en premier lieu des crèches, sont éclatées entre les Caisses d'allocation familiales (CAF), le département et les communes, le rapport suggère de faire des communes le chef de file de cette politique. «Cette compétence devra être assortie de moyens financiers suffisants pour garantir la qualité et l'accessibilité de l'accueil et être mise en œuvre en concertation avec tous les acteurs de la petite enfance», précise le rapport. Cette mesure technique n'est pas sans importance. La simplification de la gouvernance de ce système permettrait de lui affecter des objectifs clairs, notamment de création de places, pointait déjà le sociologue Julien Damon dans son rapport remarqué du rapport remarqué, dévoilé en octobre dans le cadre de la Conférence des familles.

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    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

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    POLITIQUE EN FAMILLE (3/5) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

    Le Monde

    Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche

    Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.

    Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…

    Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »

    Agriculture urbaine

    Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.

    Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.

    « Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.

    « Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »

    Marges métropolitaines

    Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.

    La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.

    Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.

    « Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

    Le premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.

    Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Monde

    « Nos futurs », la parole à la relève

    Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus«  est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.

    A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le chef rennais « étoile verte » Michelin Julien Lemarié, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.

    A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.

    La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :

    MERCREDI 23 MARS

    18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?

    Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?

    Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H :  rencontre avec Aya Salama et Sébastien Allix du parti politique Allons Enfants, dont le but est de réconcilier les jeunes avec la politique.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    JEUDI 24 MARS

    16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?

    Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?

    Invités : Julien Lemarié, chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de  « Vous êtes fous d’avaler ça! »  et  « Les imposteurs du bio » .

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier.

    VENDREDI 25 MARS

    16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?

    Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?

    Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.

    SAMEDI 26 MARS

    15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?

    Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?

    Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde

    Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.

    DIMANCHE 27 MARS

    14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?

    Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?

    Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Nos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.

    Le Monde

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    Le Monde

    Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste

    Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.

    « J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »

    Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.

    « Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)

    Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.

    Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »

    Passage du produit au service

    Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »

    Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode

    Depuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.

    Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».

    De belles réussites dans le B to B

    Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.

    Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.

    Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.

    Accompagner les TPE-PME

    Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.

    « Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »

    C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »

    Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.

    Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »

    « Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies », Christian du Tertre (Atemis)

    L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »

    Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une association

    Ainsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?

    Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.

    Julia Zimmerlich

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    Le Monde

    Des expériences viscérales

    Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.

    Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention

    C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Le Monde

    Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez

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    Le Figaro

    Guide Michelin 2022: 3 étoiles pour Plénitude et La Villa Madie

    Alice BosioStéphane Durand-Souffland

    Le Guide Rouge a dévoilé, ce mardi, à Cognac, ses 49 nouveaux restaurants étoilés, ainsi que des prix spéciaux.

    200 chefs et une centaine de journalistes internationaux étaient réunis, ce mardi 22 mars, au théâtre L'Avant-Scène à Cognac (Charente), pour la cérémonie des étoiles Michelin France 2022.

    Après une bonne vingtaine de minutes de retard, la cérémonie démarrait par un long film vantant les paysages et la gastronomie locale. La présentation du show, ponctué de plusieurs flottements et soucis techniques, était assurée, comme en 2021, par la journaliste Sophie Menut Yovanovitch. Laquelle commençait par un hommage rapide aux victimes de la guerre en Ukraine. Avant que les huiles charentaises ne montent sur la scène, décorée de nombreux tonneaux, pour annoncer leur fierté d'accueillir la première cérémonie du Michelin hors de Paris.

    À lire aussiLe Guide Michelin 2022 en chiffres

    «Trop peu de femmes dans la sélection»

    Gwendal Poullennec, directeur international des Guides Michelin, faisait alors son apparition pour lancer les résultats: «Cette année, nous souhaitons mettre particulièrement en lumière les terroirs locaux. Ils contribuent tellement à la reconnaissance mondiale de notre gastronomie.» Le guide 2022 compte 627 étoilés (contre 638 en 2021), dont plus de 500 en régions, et 49 nouveautés.

    «Je constate que trop peu de femmes font partie de la sélection», soulignait encore M. Poullennec, encourageant les maisons à se transformer (plutôt que d'en endosser la responsabilité). Avant d'insister sur l'importance de faire rayonner, au-delà des chefs, tous les métiers de la restauration - salle et sommellerie, donc.

    3-étoiles pour Arnaud Donckele et La Villa Madie

    La récompense suprême est décernée à Arnaud Donckele, déjà triple-étoilé à La Vague d’Or (Saint-Tropez), qui, réitère l’exploit, six mois seulement après l’ouverture de Plénitude à Cheval Blanc (Paris 1er). Au premier étage de l’hôtel du groupe LVMH, avec vue sur la Seine, il axe sa carte sur les sauces et les bouillons.

    Mais aussi à La Villa Madie, à Cassis (Bouches-du-Rhône), où le chef Dimitri Droisneau, formé notamment auprès de Bernard Pacaud, accompagné de son épouse Marielle en salle, affichait deux macarons depuis 2014 pour sa cuisine méditerranéenne de haut vol.

    À lire aussiQui sont Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les nouveaux trois-étoiles du Michelin ?

    Six nouveaux restaurants 2-étoiles

    En présence d'Alexandre Mazzia et Hélène Darroze, lauréats de l'an dernier, longuement applaudis, décrochent leur deuxième étoile:

    • Lalique au Château Lafaurie-Peyraguey (Bommes, Gironde) mené par le chef Jérôme Schilling
    • L'Oiseau Blanc au Peninsula (Paris 16e) par David Bizet
    • Duende, le restaurant de l'hôtel Imperator - Maison Albar (Nîmes, Gard), sous la direction du triple étoilé Pierre Gagnaire, secondé sur place par Nicolas Fontaine et Julien Caligo
    • Palais Royal Restaurant (Paris 1er) par le chef grec Philip Chronopoulos
    • Le Blue Bay par Marcel Ravin au Monte-Carlo Bay Hotel & Resort de la SBM (Monaco).
    • Table de Bruno Verjus (Paris 12e)

    41 nouveaux restaurants 1-étoile

    Après un message vidéo de Florent Menegaux, président du groupe Michelin, Gwendal louait «un tour de France de jeunes talents et chefs confirmés». Ils sont 41 à décrocher leur premier macaron, par région:

    ILE-DE-FRANCE

    Granite à Paris (1er)

    Auberge Nicolas Flamel à Paris (3e)

    Ogata Paris (3e)

    AT à Paris (5e)

    Contraste à Paris (8e)

    Il Carpaccio à Paris (8e)

    Jean Imbert au Plaza Athénée à Paris (8e)

    FIEF à Paris (11e)

    Bellefeuille au Saint James à Paris (16e)

    Le bateau Don Juan II par Frédéric Anton amarré à Paris (16e)

    Substance à Paris (16e)

    Sushi Shunei à Paris (18e)

    Le Grand Contrôle d’Alain Ducasse à Versailles (Yvelines)

    BRETAGNE

    La Table d’Asten à Binic (Côtes-d'Armor)

    L’Embrun à Brest (Finistère)

    Ronan Kervarrec - Le Saison à Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine)

    Le Gavrinis à Baden (Morbihan)

    Sources à Lorient (Morbihan)

    La Tête en l'Air à Vannes (Morbihan)

    NOUVELLE-AQUITAINE

    Le 1862 aux Glycines à Les Eyzies-de-Tayac (Dordogne)

    Maison Nouvelle de Philippe Etchebest à Bordeaux (Gironde)

    Les Belles Perdrix de Troplong Mondot à Saint-Émilion (Gironde)

    La Rotonde à l’Hôtel du Palais de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques)

    Ekaitza à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques)

    PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

    Le Ceto de Mauro Colagreco au Maybourne Riviera à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes)

    Hélène Darroze à la Villa La Coste au Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône)

    Une Table au Sud à Marseille (Bouches-du-Rhône)

    La Bastide de Capelongue à Bonnieux (Vaucluse)

    AUVERGNE-RHÔNE ALPES

    Le Kléber à La Maison Bonnet à Grane (Drôme)

    La Dame de Pic - Le 1920 par Anne-Sophie Pic au Four Seasons de Megève (Haute-Savoie)

    Sylvestre Wahid aux Grandes Alpes à Courchevel (Savoie)

    BOURGOGNE -FRANCHE-COMTÉ

    Restaurant Hostellerie Cèdre & Spa à Beaune (Côte-d’Or)

    Origine à Dijon (Côte-d’Or)

    HAUTS-DE-FRANCE

    L’Auberge du Vert Mont de Florent Ladeyn à Boeschepe (Nord)

    Château de Beaulieu - Christophe Dufossé à Busnes (Pas de Calais) - ex Meurin double-étoilé

    OCCITANIE

    L’Alter-Native de Gilles Goujon à Béziers (Hérault)

    Jardin des Sens des frères Pourcel à Montpellier (Hérault)

    PAYS DE LA LOIRE

    Le 1825 - La Table gastronomique à Gesté (Maine-et-Loire)

    La Chabotterie à Montréverd (Vendée)

    CENTRE-VAL DE LOIRE

    Le Favori aux Sources de Cheverny à Cheverny (Loir-et-Cher)

    GRAND-EST

    La Maison dans le Parc à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

    Trois femmes seulement sont montées sur scène: Anne-Sophie Pic (La Dame de Pic Megève), Hélène Darroze (La Villa La Coste) et Alessandra Del Favero, qui opère avec son compagnon Oliver Piras (Il Carpaccio).

    Jeune chef et chef mentor

    En plus de sa première étoile, Victor Mercier (FIEF), 31 ans, reçoit le prix de jeune chef, pour sa cuisine engagée, à partir de produits exclusivement issus de l'agriculture française.

    Une nouvelle distinction, celle de chef mentor, est décernée à un autre chef engagé, notamment dans la formation, Thierry Marx (Sur Mesure, Paris 1er), qui «ne s'y attendait pas du tout».

    Salle, sommellerie et pâtissiers

    Le premier prix annoncé fut celui de la sommellerie, remis par Paz Levinson, qui collabore avec Anne-Sophie Pic, à deux lauréats: Cédric Bilien (Moulin de Rosmadec, Pont-Aven) et François Lhermitte (Restaurant Julien Binz, Ammerschwihr). Avant celui de l'accueil et du service, remis par Chantal Wittmann (École Ducasse), une nouvelle fois à deux lauréates, très émues: Anne-Charlotte Pérou (Le Manoir de la Régate, Nantes) et Roxane Coulombeau (La Maison dans le Parc, Nancy).

    Place ensuite au sucré, avec les six nouveaux venus de la promotion «Passion Dessert», lancée en 2019, présentés par Frédéric Bau (Valrhona): Aymeric Pinard (Le Grand Contrôle, Versailles), Lilian Bonnefoi (Louroc, Antibes), Jérémy Garnier (La Marine, L'Herbaudière), Adrien Salavert (Les Belles Perdrix de Troplong Mondot, Saint-Émilion), Maxime Frédéric (Plénitude, Cheval Blanc) et Aleksandre Oliver (La Rotonde - Hôtel du Palais, Biarritz).

    Six étoiles vertes

    Ce prix qui distingue «les expériences gastronomiques durables» est remis à: Domaine Riberach - La Coopérative (Bellesta), Toya (Faulquemont), La Table de la Butte (Plouider), La Table du Gourmet (Riquewihr), Les Belles Perdrix de Troplong Mondot (Saint-Émilion) et Auberge Sauvage (Servon).

    Un territoire en fête

    L'événement, qui a eu lieu pour la première fois en province, était aussi programmé deux mois plus tard qu'à l'accoutumée, afin de prendre en compte le lent redémarrage des tables post-Covid.

    Tous les hôtels de Cognac avaient été réservés, soit environ 600 lits, rapportait notre envoyé spécial sur place, qui constatait un énorme engouement du personnel, fier de recevoir le Guide Michelin. Beaucoup de chefs étaient arrivés depuis le lundi, et certains restaient aussi le lendemain. Le mercredi est justement jour de marché à Cognac.

    Devant le théâtre municipal où avait lieu la cérémonie, plein de badauds avec leurs portables s'étaient déplacés pour photographier les « Top Chefs» et autres stars des casseroles.

    À VOIR AUSSI - En 2021, neuf restaurants russes étoilés entraient dans le premier Guide Michelin consacré à Moscou

    Qui sont Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les nouveaux trois-étoiles du Michelin ?

    Le Guide rouge 2022 a sacré, ce mardi, à Cognac, les chefs de Plénitude (Paris) et La Villa Madie (Cassis). Présentations.

    Le Guide Michelin France 2022 dévoile ses étoiles ce mardi à Cognac

    La cérémonie du «Rouge» a lieu pour la première fois en province, deux mois plus tard qu'à l'accoutumée. Qui va succéder à Alexandre Mazzia?

    L'Humanité

    Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

    Entretien

    À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

    Anna Musso

    Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

    En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

    Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

    La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

    Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

    En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

    Est-ce spécifique à la France ?

    Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

    La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

    Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

    On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

    À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

    Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

    Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

    Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

    En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

    Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

    Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

    Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

    La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

    https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
    Le Figaro

    Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre

    NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.

    Pour huit Français sur dix, profiter le plus longtemps possible de sa retraite est la principale motivation de départ, selon une enquête de décembre 2021 publiée par la Drees*. Voici quelques pistes à explorer pour partir le plus tôt possible sans y perdre au change.

    1. Partir avant l’âge légal avec la retraite anticipée pour carrière longue

    La première chose à faire est de vérifier si vous remplissez les conditions pour partir en retraite, dès 60 ans, dans le cadre du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue. Pour en profiter, il n’est pas nécessaire d’être effectivement entré jeune dans la vie active mais seulement d’avoir validé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de vos 20 ans. Quatre trimestres peuvent même suffire si vous êtes né en octobre, novembre ou décembre. Peu importe la nature de ces trimestres: il peut s’agir de trimestres obtenus en contrepartie de votre service militaire ou de petits boulots d’étudiant, voire de stages accomplis dans le cadre de vos études, dès lors que vous avez reçu un salaire et pas une indemnité exonérée de cotisations sociales.

    Vous devez, en outre, justifier de la durée d’assurance requise pour le taux plein: 168 trimestres si vous êtes né en 1962 ou 1963 ; 169 trimestres si vous êtes né en 1964, 1965 ou 1966… Seuls les trimestres cotisés sont, en principe, retenus dans ce décompte, sachant que certains trimestres non cotisés sont pris en compte dans les limites suivantes: 4 trimestres de service militaire, 4 trimestres de maladie ou d’accident du travail, 2 trimestres d’invalidité ; 4 trimestres de chômage et la totalité des trimestres de maternité(à ne pas confondre avec les majorations de durée d’assurance pour enfant).

    2. Lever le pied dès 60 ans avec la retraite progressive

    Encore largement méconnue - 32 % seulement des nouveaux retraités interrogés dans le cadre de l’enquête effectuée par la Drees connaissaient ce dispositif -, la retraite progressive permet de travailler à temps partiel (entre 40 et 80 % d’un temps plein) et de percevoir une partie de ses pensions de retraite. La quotité versée est inverse à la quotité travaillée. Par exemple, en passant à 60 %, vous allez percevoir 40 % de vos pensions de retraite, qui viendront s’ajouter à votre salaire à temps partiel. Les conditions d’accès à ce dispositif sont peu contraignantes: il suffit d’avoir 60 ans et au moins 150 trimestres validés, trimestres assimilés au titre du chômage, de la maladie et majorations de durée d’assurance compris (pour enfants, pour congé parental…). Principal intérêt de ce dispositif: il vous permet d’améliorer le montant de votre retraite. Lorsque vous arrêterez définitivement de travailler, on recalculera son montant pour tenir compte des droits supplémentaires acquis pendant cette période à temps partiel.

    Lorsque ce dispositif est mis en place par voie d’accord collectif, il est généralement prévu que vous continuerez à cotiser pour votre retraite sur la base d’un temps plein et que vous pourrez percevoir tout ou partie de votre indemnité de départ en retraite, également calculée sur la base d’un temps plein, de manière anticipée de façon à compenser une partie du manque à gagner. Si rien de tel n’est prévu dans votre entreprise, il faudra obtenir l’accord de votre employeur pour réduire votre temps de travail - à moins que vous ne soyez déjà à temps partiel - mais aussi négocier tous ces aspects financiers si vous ne voulez pas que cette période ait un impact trop lourd sur le montant de votre retraite.

    Depuis le 1er janvier, les cadres en forfait jours ainsi que les mandataires sociaux relevant du régime des salariés peuvent, en principe, bénéficier de ce dispositif. «Sauf que les textes réglementaires permettant l’entrée en vigueur de cette mesure n’ont toujours pas été publiés et que certains assurés ont eu la mauvaise surprise de voir leurs dossiers refusés», témoigne Nicolas Strady, directeur des opérations retraite du cabinet de conseil Ma réforme des retraites. Pourtant, ce n’est pas la consigne qui avait été donnée aux caisses de retraite, la Cnav nous ayant même précisé «qu’il leur avait été demandé de conserver les dossiers, dans l’attente de la publication du décret d’application, afin de garantir aux assurés une date d’effet à compter du 1er janvier 2022».

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    3. Racheter des trimestres de cotisation

    Si vous êtes entré tardivement sur le marché du travail, il est probable que vous n’aurez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier de vos pensions de retraite à taux plein dès 62 ans. La solution? Racheter vos trimestres manquants pour compléter artificiellement votre durée d’assurance. Par exemple, si vous aviez calculé que vous deviez travailler jusqu’à 64 ans pour bénéficier du taux plein, racheter 8 trimestres peut vous permettre de partir dès 62 ans avec à peu près la même retraite que celle que vous auriez perçue en travaillant jusqu’à la date prévue.

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    Encore faut-il que vous ayez des trimestres à racheter, c’est-à-dire des périodes pendant lesquelles vous n’avez pas ou pas assez cotisé pour votre retraite: années d’études supérieures, années civiles incomplètes, années d’expatriation. Reste un obstacle de taille: le coût du rachat, même s’il est entièrement déductible de vos revenus imposables. Il faut compter entre 3329 € et 4439 € pour racheter un trimestre à 61 ans avec l’option la moins coûteuse qui permet de supprimer la décote.

    4. Négocier une rupture conventionnelle pour partir avant l’âge de la retraite

    Si vous n’avez pas de trimestres à racheter ou pas d’argent à consacrer à cette opération, une solution plus radicale consiste à négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur. «Si l’idée est de partir le plus tôt possible, vous pouvez l’envisager dès 59 ans. Mais même si vous avez 62 ans ou plus, vous pouvez négocier une rupture conventionnelle dès lors que vous n’avez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein», explique Dominique Prévert, du cabinet Optimaretraite. À partir de 55 ans, les seniors ont, en principe, le droit à trois années d’allocation-chômage. Mais cette durée d’indemnisation peut être prolongée pour les chômeurs d’au moins 62 ans jusqu’à ce qu’ils obtiennent une retraite à taux plein, et au plus tard jusqu’à 67 ans. Conséquence: si vous négociez une rupture à partir de 59 ans, vous pourrez être indemnisé par Pôle emploi pendant une période qui peut atteindre 8 ans (de 59 ans à 67 ans), pendant laquelle vous allez continuer à accumuler des droits et à l’issue de laquelle vous êtes assuré d’obtenir votre retraite à taux plein.

    Ce dispositif est une véritable aubaine, surtout pour les cadres: il leur permet de percevoir des indemnités chômage non seulement bien souvent supérieures au montant de leur retraite, mais surtout de continuer à acquérir des points Agirc-Arrco calculés sur la base de leur dernier salaire et non sur le montant de leur allocation-chômage. Pour bénéficier de ce maintien de droit, il faut avoir au moins 62 ans et être indemnisé depuis au moins un an, être affilié depuis 12 ans à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux années discontinues dans les cinq dernières années, et avoir validé au moins 100 trimestres pour sa retraite.

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    «Chacun pourra trouver sa place» : les entreprises françaises mobilisées pour recruter des réfugiés ukrainiens

    Fédérations et entreprises s'apprêtent à offrir des opportunités d'emplois aux réfugiés venus d'Ukraine. Le but étant de favoriser l'insertion sociale par l'emploi.

    «Les clients sont devenus plus aigris» : saluées lors du confinement, les caissières de nouveau méprisées

    Depuis quelques semaines, les incivilités des consommateurs se multiplient à l'encontre des hôtesses de caisse, qui relatent des scènes surréalistes.

    L'Humanité

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Actu

    Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

    Marine Cygler

    La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

    Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

    L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

    Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

    Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

    Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

    Le facteur socio-économique

    Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

    Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

    Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

    «Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

    3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

    Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

    En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

    Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

    Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

    Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

    En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

    sciencespollutionrivièresSanté
    Le Figaro

    «Dieu seul le sait» N°33 : comment François combat la guerre en Ukraine ?

    Jean-Marie Guénois

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Religions, laïcité, spiritualité, par Jean-Marie Guénois.

    Les trois combats du pape François contre la guerre en Ukraine

    Contrairement aux accusations de «silence» formulées contre le pape François dont notre confrère Le Monde s'est fait l'écho quant à la crise ukrainienne, que je ne trouve pas fondées comme je l'explique dans cette analyse publiée samedi 19 mars dans Le Figaro , il me semble que François travaille sur ce dossier avec sa méthode propre. Elle repose sur les contacts personnels et directs, sur sa «culture du dialogue» avec tous. Elle se déploie dans le cadre de la tradition diplomatique de l'Église catholique veillant à la neutralité. Mais elle dit ce qu'elle a à dire à qui de droit sans forcément le crier sur tous les toits.

    Parler d'un «silence» du pape qui veillerait à préserver ses relations avec la Russie ne résiste donc pas à l'examen des faits et des déclarations même s'il est vrai, sur un autre plan, que François conduit très consciemment cette stratégie du silence sur Hongkong pour ne pas gêner Pékin et la Chine où il rêve de se rendre.

    Réfléchir, en tout cas, sur ce genre de réalité guerrière, dans le feu de l'action, en affirmant des conclusions péremptoires est hasardeux tant les données d'équations, déjà multiples, sont complexes et mouvantes. La situation religieuse de la Russie et de l'Ukraine est fascinante, mais pas simple comme le relate notre correspondant à Moscou. Il y a aussi en Ukraine une grande histoire juive comme le raconte l'un de nos envoyés spéciaux.

    À vrai dire, cette accusation rapportée par Le Monde est nourrie par Antoine Arjakovsky, grand connaisseur de l'Ukraine dont il est proche, enseignant au collège des Bernardin qui défend ce pays agressé contre la Russie. Sur ce thème du parti pris, on peut évidemment critiquer cette idée de «neutralité» chère à la diplomatie vaticane, mais l'Église catholique présente dans tous les pays du monde ou presque depuis des siècles a appris à parler avec tous parce que c'est sa nature d'Église chrétienne et parce qu'elle y est obligée par sa transnationalité pour y poser ses fondations.

    Le soft power de la diplomatie pontificale

    Quand l'Église a quelque chose à reprocher à un pays, elle ne convoque pas une conférence de presse. Elle préfère la persuasion et la discussion des canaux diplomatiques. Elle veille aussi aux intérêts des populations et des catholiques. D'où des dosages parfois subtils et loin des slogans qui donnent cette impression d'atermoiements.

    Et puis elle a conscience qu'elle pèse peu dans le rapport de force politique et qu'elle ne sera écoutée que d'une demi-oreille et vite oubliée puisqu'elle n'est pas un acteur politique menaçant.

    Par ailleurs, l'Église catholique ne parle pas non plus de la seule voix papale. Elle est essentiellement composée de ressortissants des pays où elle est implantée ce qui lui donne une force multiculturelle considérable. Elle «parle» donc la langue locale et vit de l'intérieur la culture des pays puisque ses prêtres, prélats, religieux et religieuses y sont nés.

    Enfin, sa «neutralité» ne signifie pas compromission. On l'a vu le mercredi 16 mars. Le pape a longuement dialogué par visioconférence avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. Cette personnalité que l'on dit proche de Poutine a pourtant justifié à plusieurs reprises et publiquement cette invasion militaire en Ukraine. Rome sait mieux que quiconque les pressions que ces Églises orthodoxes nationales subissent de la part des pouvoirs politiques qui les instrumentalisent volontiers, mais ce n'est pas une raison pour le pape de ne pas maintenir le contact afin de faire passer ses messages et tenter de peser pour accélérer les négociations de paix.

    La diplomatie pontificale ne parle pas en effet le même langage politique que les diplomaties étatiques. Le Saint-Siège est certes une entité juridique reconnue de droit international, mais il demeure fondamentalement une œuvre religieuse. Sa diplomatie défend essentiellement deux droits : ceux de l'homme, justice sociale et paix internationale ; ceux de Dieu, liberté de conscience et de pratique religieuse. Les diplomates du Vatican sont formés à ne jamais se braquer frontalement et à faire preuve de patience infinie, sans jamais lâcher sur l'essentiel, la foi catholique et son libre exercice dans le pays concerné.

    D'où la prédilection pour une politique de «concordat» avec tous les régimes y compris les pires, consistant à garantir la liberté de culte et d'enseignement pour l'Église. En négociant, l'Église ne justifie pas des régimes parfois iniques, mais elle leur demande ou leur impose de respecter la liberté de conscience et de religion.

    Ce soft power est lent, mais il peut être efficace. On a oublié par exemple l'engagement du Saint-Siège pour signifier dans les accords d'Helsinki en 1975 - signé par l'URSS - la mention «Les États participants respectent les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion». Ce fut un combat de coulisses acharné, mais ce fut une référence dont se servira le Vatican, cinq ans plus tard, derrière Lech Walesa lors des accords de Gdansk en Pologne en 1980 qui prépareront indirectement la chute du mur de Berlin en 1989.

    Le pape récuse toute «guerre juste»

    Enfin, à côté de ces fondamentaux de la diplomatie pontificale, François a ajouté une touche personnelle. Sur le style : il a rompu avec la méthode «salons de thé» qu'il juge trop mondaine pour la rencontre directe d'homme à homme avec les chefs d'État. Juste après l'incursion russe en Ukraine, il a fait sa propre incursion surprise, en petite Fiat 500 blanche, à l'ambassade de Russie près le Saint-Siège pour y rencontrer Aleksandr Avdeyev. Le lendemain, il a donné long coup de fil au président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

    Second infléchissement du pape François sur la diplomatie vaticane et «arme» contre ce conflit, il travaille beaucoup à combattre la notion même de «guerre» comme solution potentielle à un conflit, considérant que le concept de «guerre juste» a vécu. Il l'a encore exprimée vendredi 18 mars : «Il n'existe pas de guerres justes», «une guerre est toujours une défaite de l'humanité» et contre le risque de «dictature», a-t-il expliqué, il faut apprendre aux jeunes que le bien commun «ne peut pas être défendu par la force militaire». Surtout, dans son encyclique Fratelli tutti publiée en octobre 2020, François écrit : «Il est très difficile aujourd'hui de défendre les critères rationnels, mûris en d'autres temps, pour parler d'une possible “guerre juste”. Jamais plus la guerre !»

    François assume donc un pacifisme absolu. Le recours aux armes n'est justifiable en aucun cas. La négociation doit être reine. Comme ses prédécesseurs, François défend un «non» absolu à la guerre - on se souvient des tempêtes de Jean-Paul II contre le déploiement américain lors des guerres du Golfe - mais le pape avance à présent un non quasi formel à l'usage des armes et à la course à l'armement, nucléaire en particulier.

    D'où cette nouveauté qu'il voudrait inscrire dans la tradition politique chrétienne : récuser jusqu'au concept classique de légitime défense qui pouvait justifier - quand toutes les ressources de la diplomatie ont échoué - une «guerre juste».

    Je pense que cette «arme» du pacifisme est une noble idée puisqu'elle veut imposer le dialogue à l'agression, mais aucun peuple jamais n'acceptera de se laisser militairement écraser sans réagir. Il se sacrifiera ne serait-ce que pour protéger ses civils sans défense et pour retrouver son autonomie et sa liberté. C'est un droit, une dignité. Il doit être encadré, mais pas spolié.

    Le pape François le sait très bien, mais par cette position extrême, c'est aussi son style, il voudrait déclencher une prise de conscience sur un autre excès, celui de la nouvelle spirale du réarmement global. À la doctrine militaire, il oppose la doctrine pacifiste.

    Fatima : l'arme mystique

    Enfin, après la négociation, la guerre à la guerre, le pape François enclenche sur ce conflit une troisième arme, mystique celle-là. À la surprise générale, il a convoqué pour le 25 mars prochain, jour de l'Annonciation pour les catholiques, «une consécration de l'Ukraine et de la Russie au Cœur immaculé de Marie» dans la filiation spirituelle aux apparitions de Fatima de 1917 pour obtenir la paix.

    À Fatima, au Portugal, où l'Église catholique a reconnu des «apparitions de Marie» en 1917 à trois enfants, Lucie Dos Santos, Jacinthe et Francisco Marto et leur «message» spécifique contenant «trois secrets».

    Dont le «deuxième secret» qui annonçait une nouvelle guerre mondiale, pire que la première, assorti d'une «demande» de «la Vierge Marie» de «consacrer la Russie» à son «Cœur immaculé» pour éviter que ce pays ne répande «ses erreurs dans le monde» avec cette promesse selon les voyants : «Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix».

    Dans cet esprit, vendredi 25 mars 2022, jour de la fête mariale de l'Annonciation dans l'Église, le pape François va donc prononcer publiquement cette prière de consécration depuis la basilique Saint-Pierre de Rome, lors d'une célébration pénitentielle.

    Dans le même temps, au sanctuaire marial de Fatima, le cardinal Konrad Krajewski, un Polonais, aumônier apostolique que François a déjà envoyé en Ukraine pour superviser des opérations humanitaires, prononcera la même prière en tant que représentant personnel de François devant la statue de la Vierge de Fatima.

    Il s'agira de prier pour les deux pays, la Russie ET l'Ukraine. Ou l'Ukraine ET la Russie. Le Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite italienne La Civilta Cattolica, proche de François, a précisé que cette prochaine «consécration» selon le message de Fatima devrait nommer la Russie et l'Ukraine pour insister sur «la vision non nationaliste de la foi chrétienne».

    Je vous remercie vivement de votre attention et de votre fidélité.

    Nous reviendrons, dans la prochaine lettre, sur les religions dans la campagne présidentielle française.

    Bon dimanche et bonne semaine à toutes et à tous.

    Jean-Marie Guénois

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

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    EXCLUSIF - Herses, murs de flammes, bolides: les gendarmes disposent d’un arsenal pour stopper ces convois de drogue. Sur l’A10, ils viennent de saisir 558 kg de cannabis.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Le Figaro

    Parallèles: un retour vers le futur à la française

    • Par  Julia Baudin
    • Mis à jour le 23/03/2022 à 18:23
    • Publié le 23/03/2022 à 18:23

    Toute première série fantastique française estampillée Disney+ Original, Parallèles suit les aventures pluridimensionnelles de quatre jeunes Savoyards. Un voyage initiatique plutôt réussi. Disponible en intégralité ce mercredi 23 mars 2022 sur la plateforme.

    La première série fantastique française de Disney+

    «Ce qui est sûr, c’est que je viens du futur. Ce qui veut dire que j’ai voyagé dans le temps. Si j’ai voyagé dans le temps, ça veut dire que Victor et Romane aussi…», fait remarquer Bilal à Samuel. Ces quatre-là habitent en Savoie et sont amis pour la vie. Jusqu’au soir où, réunis dans leur planque pour fêter un anniversaire, ils font les frais sans le savoir d’un test raté avec l’accélérateur de particules du CERN et se retrouvent propulsés dans autant de dimensions parallèles. Reste à trouver comment ramener tout le monde, sains et saufs, à la maison… Un pitch un peu long, un peu abscons, mais qui donne lieu à une œuvre de qualité. «Je connaissais un peu le travail de Quoc Dang Tran et, bien que le récit soit très dense, je n’ai pas imaginé une seconde qu’il ne parvienne pas à structurer le tout de manière limpide», relève Guillaume Labbé, parfait dans la peau du lieutenant Retz, en charge, dans l’une des temporalités mises en scène, de l’enquête sur la disparition de deux des jeunes gens...

    La question de l’adolescence au tout premier plan

    Les six épisodes sont bien menés. L’intrigue est bien troussée. Les effets spéciaux sont simples mais stylés, soignés. Les personnages sont écrits et incarnés par une pléiade de jeunes (et moins jeunes) comédiens excellents, tels Jade Pedri, Thomas Chomel, Omar Mebrouk, Jules Houplain, sans oublier Naidra Ayadi (Polisse), qui campe avec aisance la spécialiste de physique quantique et mère de Bilal. «Ça a été un plaisir à jouer, dit-elle. D’abord, parce que l’intrigue est parfaitement structurée. Ensuite, parce qu’au-delà de l’aspect de fantastique, Parallèles parle surtout de ce voyage initiatique qu’est l’adolescence, un voyage dont on sait combien il peut être difficile, hasardeux, chaotique...» S’y ajoutent quelques subtiles références à Interstellar ou à Retour vers le futur, y compris musicale. Et la question de l’adolescence au tout premier plan, avec tout ce qu’elle porte d’espoirs, de souffrances, de rancœurs, d’affections et de désaffections.

    Le fantastique «à la française» se développe tranquillement

    «Nous avions à cœur de raconter une histoire fantastique à hauteur d’adolescents, à l’âge où on quitte l’innocence et où les liens de l’amitié sont indéfectibles», commente Quoc Dang Tran, également créateur de Nox, de Marianne et de Dix pour cent. Le fantastique «à la manière française», très marginal, au regard des productions anglo-saxonnes, émerge-t-il enfin? Il se développe doucement et sûrement. Après plusieurs essais plus ou moins fructueux tels Les Revenants de Fabrice Gobert, Section Zéro d’Olivier Marchal et la série d’anticipation Trepalium, sur Arte, le genre évolue vers des œuvres plus abouties. On l’a vu avec Missions, sur OCS, avec Marianne, d’ailleurs coécrite par Quoc Dang Tran ou avec La Corde (Arte), présentée l’année dernière à Séries Mania. Ces dernières ne sont pas plus audacieuses, quant au postulat, et pas plus gourmandes, quant au budget, mais sont en revanche moins brouillonnes. Et cette petite dernière, produite par Éléphant pour Disney+, marque une nouvelle avancée.

    À VOIR AUSSI - La bande-annonce de Parallèles

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    Le Monde

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.

    Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.

    Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »

    « Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon

    Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.

    Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Voter pour la première fois

    Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »

    Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.

    Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.

    Une possible carrière politique

    La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.

    Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »

    Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.

    A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquants

    Les dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.

    Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.

    Robin Richardot

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    Le Monde

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.

    La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.

    Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.

    Mobiliser l’intelligence collective

    Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.

    Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologique

    Dans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.

    « J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans

    « Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…

    « Nos Futurs », la parole à la relève

    Constance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Depuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.

    Trouver « la force d’agir »

    C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.

    « Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.

    Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieurs

    Assis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

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    Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))

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    Le Monde

    L’euro a 20 ans, et après ?

    vidéo 2002-2022. L’euro a 20 ans. De son lancement aux crises traversées, retour sur l’arrivée de la monnaie unique et les défis qu’elle a rencontrés.

    Le 1er janvier 2002 à minuit, l’Union européenne voyait arriver sa monnaie unique : l’euro. Adieu le franc, la peseta ou le deutschemark… Quinze milliards de billets et plus de 50 milliards de pièces en euro sont introduits sur le marché. Une arrivée qui va chambouler la vie quotidienne de 304 millions d’Européens. C’est la première fois que des pays souverains, égaux, décident d’abandonner leur monnaie et d’avoir une nouvelle histoire monétaire commune. Aujourd’hui, l’euro est la monnaie officielle de 19 des 27 pays membres de l’UE. Mais l’arrivée de la monnaie unique ne s’est pas faite en une nuit. Retour en images sur la mise en place de l’euro et les défis qu’il a fallu relever depuis vingt ans, avec le journaliste Pierre Laurent.

    Cette vidéo a été réalisée dans le cadre d’un partenariat avec la Monnaie de Paris.

    Joséfa Lopez

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    Le Monde

    « Le Monde », un média généraliste et indépendant

    « Le Monde » garantit à ses lecteurs une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée » sur ses supports numériques et imprimés. L’indépendance éditoriale constitue un principe jalousement défendu par les 500 journalistes de sa rédaction.

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    L'Humanité

    Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles

    Actu

    Des scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.

    Anna Musso

    C’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue  Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».

    Dans le cadre du projet  Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui «  n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.

    Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.

    Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale

    Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à  Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.

    «  La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire

    Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.

    Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espace

    Les bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »

    Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle

    Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.

    Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.

    Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?

    Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades.  L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.

    Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, «de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : «Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net.»

    sciences
    Le Figaro

    Présidentielle 2022: à Montpellier, les infranchissables frontières du communautarisme

    Angélique Négroni

    VOIX DE FRANCE (3/6) - Séparatisme, délinquance, drogue, insécurité… Malgré l’effort collectif et concerté des élus locaux avec les représentants de l’État, redresser la barre de ce quartier, pour redonner aux habitants les gages perdus du pacte républicain, relève de la gageure.

    À trois semaines de l’élection présidentielle, «Le Figaro» est allé à la rencontre des Français dans leurs régions: ils nous parlent de politique, de vie quotidienne, de l’Ukraine, de leurs espoirs pour la France et des désillusions qui façonneront leur choix dans l’isoloir.

    «Quand les habitants quittent le quartier de la Mosson pour aller dans le centre-ville de Montpellier, ils disent qu’ils vont en France!», raconte Guillemette Saillour, à la tête d’une association de la commune. Une remarque qui en dit long sur l’évolution de la Mosson, ce territoire populaire au nord-est de l’agglomération montpelliéraine. Mosquées, salles de prières, commerces communautaires, immeubles défraîchis… c’est le cadre de vie des 20.000 habitants qui y résident. Une ville dans la ville qui concentre des taux de chômage et de pauvreté particulièrement élevés. Une enclave également dominée par une population d’origine marocaine et par une religion omniprésente. Port du voile et fréquentation de la mosquée y sont de rigueur, pour ne pas dire obligatoires. «Les filles qui ne mettent pas le foulard se font saquer», relate Ameur Bellouati, qui a vécu dans le quartier avant de le quitter il y a deux ans. Et c’est presque une quasi-milice qui désormais monte la garde. «Des personnes passent dans les appartements pour faire du prosélytisme et demander des comptes: pourquoi tu as retiré ton foulard? Ou encore, pourquoi tu ne fréquentes pas la mosquée?», rapporte Thierry Mathieu, le directeur de la caisse d’allocations familiales (CAF) de l’Hérault. Au cœur des immeubles, l’organisme anime depuis des années un centre social. Une véritable ruche accueillant halte-garderie, associations et animateurs: autant de mains tendues vers le quartier pour l’aider à s’extraire du repli communautaire.

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    Située tout au bout de la ligne 1 du tramway, la Mosson, que toute la ville appelle encore par son ancien nom, «la Paillade», est vite repérable. Plantée comme un étendard au milieu d’un parterre d’immeubles, la tour d’Assas, la plus haute de la région, jette vers le ciel ses 22 étages. Une sorte de tour Eiffel de la cité, symbole d’une réussite avant d’être celui d’un échec. «Dans les années 1970, cette tour, c’était le luxe. On achetait des appartements avec vue sur la mer au dernier étage», se souvient Christiane, ancienne enseignante. C’était aussi l’époque où elle recensait vingt-deux nationalités dans ses classes. Puis la tour s’est dégradée, les classes moyennes ont fui, les Marocains présents se sont empressés de faire venir leurs familles du sud du pays, autour de Ouarzazate. Désormais quasiment inoccupée, territoire des dealers et des règlements de comptes, elle va être détruite. «En 2024», promet le maire socialiste Michaël Delafosse, décidé à mener à bien un vaste programme de rénovation urbaine pour ouvrir le territoire au reste de la ville. En parallèle, le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, dont la réputation de «préfet bulldozer» a précédé l’installation en juillet dernier, compte agir sur tous les fronts. Débusquer «ces associations qui, sous couvert d’enseigner l’arabe, sont des mouvements fondamentalistes quasi sectaires coupant les jeunes d’une vie sociale», martèle-t-il.

    Des associations, sous couvert d’enseigner l’arabe, sont des mouvements fondamentalistes quasi sectaires coupant les jeunes d’une vie sociale

    Combattre la drogue est aussi une priorité. Or, même si les procédures judiciaires liées au trafic ont littéralement explosé, avec un bond de 104 %, les points de deal, innombrables, restent bien visibles. À l’instar de ceux positionnés aux abords de la tour d’Assas, également célèbre pour avoir servi de décor aux messages présidentiels. En avril dernier, Emmanuel Macron avait choisi le lieu pour une séquence communication sur la sécurité, assortie d’une annonce: cinquante policiers supplémentaires pour Montpellier. Au syndicat de police nationale Alliance, alors que vingt fonctionnaires sont arrivés, «on attend avec impatience l’arrivée des trente autres», souligne son secrétaire régional Occitanie, Philippe Lavenu. Pour Ameur Bellouati, il faut frapper fort. «Regardez, la drogue se vend partout, même à deux pas du poste de police installé dans le quartier», se désole-t-il, avant de décerner ses mauvais points à tous. «Sarkozy, Hollande et Macron n’ont rien fait pour nos quartiers. Ici, c’est pire qu’avant.» Pourtant, il donnera sa voix à Macron. «Avec la crise sanitaire, il n’a pas eu le temps de tout faire sur la sécurité. Je lui accorde une deuxième chance.» Issu de la communauté gitane, largement minoritaire à la Mosson, Benoît Marcou veut quant à lui tourner la page Macron. «C’est le président des riches, pas celui des HLM. Zemmour, lui, défend les laissés pour compte, et je voterai pour lui», tranche cet autoentrepreneur.

    Autre décor et autres difficultés

    Cette même ligne 1 du tram qui nous plonge au cœur de «la Paillade» nous amène aussi directement dans le cœur historique de Montpellier: l’Écusson. Autre décor et autres difficultés. Les places, les ruelles, si belles et si vivantes avec cette vie estudiantine qui s’y prélasse, n’échappent pas à cette tendance générale: voir une délinquance s’enkyster dans des centres-villes, même les plus paisibles. La septième ville de France vit pourtant depuis longtemps dans la tourmente. Sous le soleil méditerranéen, sa douceur de vivre aimante les marginaux, les routards au cuir tanné qui déambulent bière à la main, sac au dos et molosse aux pieds. Avec la complaisance souvent dénoncée des anciennes municipalités, la ville a eu son lot de débordements provoqués par ces bandes squattant l’espace public et générant une réelle insécurité. Des étrangers occupent aussi les trottoirs. Malgré une obligation de quitter le territoire français (OQTF), ils restent dans les rues. «Parce que leurs pays d’origine n’en veulent pas», rapporte-t-on à la mairie, en poursuivant: «Alors, on ne peut pas les expulser.» Devenue le lieu de rendez-vous de tous ces individus en errance, la place de la Comédie, cœur névralgique de la ville, était même devenue dramatique, désertée par les habitants et redoutée par les touristes. À cela se sont ajoutés les mineurs non accompagnés (MNA) qui, provenant du Maghreb pour l’essentiel, jusqu’au nombre de 800 dans la ville, ont parfois semé le chaos. Drogués au Rivotril, ces nuées de gamins de la rue - souvent identifiés comme faux mineurs mais vrais voleurs - ont opéré des razzias sur les passants, dans des ruelles devenues de véritables coupe-gorge.

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    Épaulé par le préfet, décidé à nettoyer la ville et à vider «sans état d’âme les squats, ces points de fixation de la délinquance», mais aussi par un procureur de la République, Fabrice Belargent, qui ne lésine pas sur les moyens pour faire reculer l’inquiétante montée des attaques à l’arme blanche, Michaël Delafosse s’en prend «sans faiblir», dit-il, à toutes les dérives. «La lutte contre l’insécurité, j’en avais fait un engagement fort de ma campagne», rappelle ce maire socialiste qui a pris les rênes de la ville en 2020. Clairement, il tourne le dos à cette gauche qui refuse de s’occuper de sécurité en estimant que c’est l’affaire de l’État. «Ce doit être une coproduction associant police municipale et police nationale», insiste-t-il après avoir injecté des moyens et pris des dispositions avec l’appui de la préfecture. Parmi elles, l’exfiltration d’une partie des MNA du centre-ville qui, livrés à eux-mêmes, logeaient dans des hôtels. Ils sont aujourd’hui regroupés dans un centre au nord de la ville. Bilan: de nombreux chiffres passent au vert. La délinquance de voie publique, notamment, a dégringolé de 28 % entre 2019 et 2021.

    L’ombre d’Hidalgo

    Revers de la médaille: en s’impliquant avec conviction dans ces missions régaliennes, l’édile est tenu pour responsable de la protection de sa ville, bien plus qu’Emmanuel Macron, dont le bilan en matière de sécurité est pourtant un vrai point noir du quinquennat. 62 % des Français jugent en effet son action mauvaise dans ce domaine. Un résultat accablant, relevé dans un sondage du Figaro le 6 février dernier, mais qui n’a pas prise sur le chef de l’État. Michaël Delafosse, lui, semble être devenu le gilet pare-balles du président de la République dans cette ville traditionnellement de gauche: il écope de toutes les critiques. «C’est lui le responsable de sa ville. Il est le garant de la sécurité de sa population et c’est à lui de taper du poing sur la table. Puisqu’il semble avoir ses entrées au gouvernement, qu’il en profite pour se faire entendre et pour obtenir plus de moyens», tempête Mounir Letaïef, président de l’association des commerçants du quartier Gambetta. Un secteur où sévissent trafics de drogue et contrebande de cigarettes.

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    Sans hésiter, ce dernier votera Macron, tout comme Mia Yamanil, à la tête d’une pétition contre la politique de déplacements dans la ville, générant, selon elle, de l’insécurité. Elle aussi décoche ses flèches contre l’élu local. «Il ferme des rues pour nous obliger à abandonner la voiture et prendre le tram, qui est un vrai coupe-gorge, dénonce-t-elle. Or, ces rues sans circulation deviennent les nouvelles adresses des dealers et des marginaux.» Dans cette guerre contre la voiture, l’ombre de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, candidate à la présidentielle, plane sur la ville. Pour beaucoup, elle est un exemple à ne pas suivre… Mia Yamanil ne l’évoque d’ailleurs même pas dans ses réflexions sur la présidentielle. Elle s’attarde tout de même un peu sur la candidature de Valérie Pécresse. Pour dire qu’elle est «trop parisienne» et «trop déconnectée du reste du pays». Enfin, c’est décidé: pour elle, ce sera Macron. Même si en matière de sécurité, dit-elle, «tout va à vau-l’eau dans le pays. La police doit être plus nombreuse et mieux estimée. Il faut aussi un travail de fond dans les écoles pour faire respecter nos institutions».

    Malgré tout, pour elle et pour bien d’autres, Macron ne peut être sanctionné. Son bilan économique, jugé positif, le sauve. «Durant la crise sanitaire, il a soutenu l’économie et préservé des milliers d’emplois. On peut lui adresser bien des reproches, mais il s’en est bien sorti et il a été à la hauteur de la situation», estime Odette Daudé, présidente des commerçants du centre-ville de l’Écusson. Et si sa boutique est moins fréquentée à cause d’une insécurité persistante faisant fuir la clientèle, comme elle le répète, elle se garde pourtant bien de tirer à boulets rouges sur qui que ce soit: «Notre maire hérite de quarante ans d’inaction. Il ne peut redresser la situation en deux ans.» 

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    Les méthodes du GIGN pour intercepter les go fast

    EXCLUSIF - Herses, murs de flammes, bolides: les gendarmes disposent d’un arsenal pour stopper ces convois de drogue. Sur l’A10, ils viennent de saisir 558 kg de cannabis.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Le Figaro

    En photos, Kate et William, un couple en état de grâce dans les Caraïbes

    Bobsleigh, tambour, nage avec des requins... Le prince William et Kate Middleton ont poursuivi leur tournée officielle dans les Caraïbes, le mardi 22 mars.

    Ils sont arrivés en majesté, tout de bleu vêtus, pour le premier jour de leur tournée officielle dans les Caraïbes. Le prince William et Kate Middleton ont en effet atterri au Belize, le samedi 19 mars. Un voyage organisé dans le cadre du jubilé de platine (les 70 ans de règne) d'Elizabeth II.

    Le prince William et Kate Middleton, un couple rayonnant en tournée dans les Caraïbes

    Le duc et la duchesse de Cambridge parcourront, durant une semaine, le Belize, la Jamaïque et les Bahamas. Une visite officielle au cours de laquelle le couple doit se rendre sur «des sites Maya historiques et célébrera la riche culture de la communauté garifuna, tout en explorant la biodiversité des pays», a annoncé le palais royal.

    Entrés dans la danse

    À son arrivée à l'aéroport de Belize City, le couple, tout sourire et muni de lunettes de soleil, a été accueilli au son de 21 coups de canon et par le gouverneur général Froyla Tzalam, avant de rencontrer le Premier ministre Johnny Briceno.

    Le lendemain, Kate et William sont entrés dans la danse à l'occasion d'une visite dans une ferme de cacao, située dans les Maya Mountains. Kate Middleton avait opté pour une robe bleue aux motifs floraux signée Tory Burch, et le prince William pour une chemise et un pantalon bleus. Une fois sur place, le couple s'est déhanché en compagnie de la communauté garifuna, et a de nouveau démontré sa grande complicité, entre regards de connivence et éclats de rire.

    Tous deux ont également découvert la manière dont les locaux extrayaient le cacao pour fabriquer le chocolat. «Je pense que nos enfants vont être très jaloux», a notamment glissé l'épouse du prince William. Les Cambridge ont par la suite visité Hopkins, un village de bord de mer et le centre culturel du Belize, où ils ont de nouveau brillé par leur décontraction et leur sourire. Ils ont également nagé avec des requins, afin d'observer la manière dont les locaux œuvrent à préserver les fonds marins, comme en témoigne une vidéo dévoilée sur leur compte Instagram.

    Dans la jungle

    Le duc et la duchesse de Cambridge ont poursuivi leur tournée officielle, le lundi 21 mars, par la visite du site archéologique de Caracol et de ses ruines Maya, situés dans la forêt de Chiquibul. Le couple en a profité pour découvrir le Caana, ou «Sky Palace», la plus haute structure du Belize. Tous deux ont par ailleurs partagé un nouveau fou rire durant une visite dans la jungle du centre d'entraînement de l'Unité de soutien à l'instruction de l'Armée britannique, où ils ont appris certaines techniques de survie. Une journée qui s'est terminée en beauté, par l'arrivée du prince William et de Kate Middleton, vêtue d'une sublime robe rose lamée, à la réception organisée par le gouverneur général du pays.

    Bobsleigh et tambour

    Le lendemain, le couple a atterri à l'aéroport international de Norman Manley, à Kingston, en Jamaïque. Kate Middleton a créé la sensation lors de leur arrivée, avec une robe jaune signée Roksanda. La duchesse a par la suite revêtu une tenue multicolore, avant d'aller à la rencontre des habitants du quartier de Trench Town, berceau de la musique reggae. Le prince William et Kate Middleton ont rencontré des athlètes de haut niveau, notamment les footballeurs jamaïcains Raheem Sterling et Leon Bailey, ainsi que l'équipe nationale de bobsleigh - le couple ayant lui-même décidé de se prêter au jeu. Les Cambridge ont également joué du tambour lors d'une visite au Culture Yard Museum de Trench Town, où Bob Marley vivait autrefois.

    Une visite annulée

    Le premier jour de cette tournée internationale avait cependant été terni par l'annulation d'une visite officielle. Les parents des princes George et Louis et de la princesse Charlotte devaient initialement se rendre dans une autre ferme du Belize. Mais les membres de la communauté d'Indian Creek ont eu tôt fait de protester contre cette arrivée. Ces derniers sont en effet en conflit avec l'organisation Flora and Fauna, parrainée par le prince William, et ont manifesté contre le colonialisme et l'usage de leur terrain de football pour l'atterrissage de l'hélicoptère du duc de Cambridge.

    L'héritier du trône d'Angleterre et son épouse ont également été confrontés aux protestations des habitants de Kingston, en Jamaïque. Une manifestation avait ainsi été organisée le mardi 22 mars. Ses participants ont accusé la famille royale britannique d' avoir réduit les Jamaïcains en esclavage par le passé, et demandé réparation pour ce crime. Ces incidents n'ont pas empêché le prince William et Kate Middleton de poursuivre leur opération séduction dans les Caraïbes. Un voyage que le Telegraph a immédiatement qualifié d'«offensive de charme».

    Le prince Harry et Meghan Markle renoncent à leur titre d'altesse royale

    Une semaine après avoir annoncé se mettre en retrait de leurs engagements officiels, les Sussex ont révélé renoncer à leur titre d'altesse royale.

    Guillaume Canet et Marion Cotillard, dix ans d'amour

    Pour fêter leurs dix ans, les deux acteurs ont choisi un lieu hors des sentiers battus. Suivez le guide.

    Harry et Meghan prennent officiellement leurs distances avec la famille royale

    Dans un message personnel diffusé par le palais de Buckingham, le prince Harry et son épouse ont indiqué prendre leurs distances avec leurs engagements royaux. La famille royale a réagi à cette annonce dans la foulée.

    Le Figaro

    Elle a «tout essayé» et ça a marché : Rachel Zegler est finalement invitée aux Oscars... en tant que présentatrice

    L'actrice vedette de West Side Story avait révélé sur son compte Instagram, le 20 mars, ne pas avoir été conviée à la cérémonie des Oscars. C'était sans compter sur le soutien inconditionnel de ses fans qui a changé la donne.

    Rachel Zegler, 20 ans, avait informé ses fans grâce à une photo Instagram, postée le dimanche 20 mars, qu'elle ne serait pas présente à la cérémonie des Oscars prévue le 28 mars. Lorsqu'un internaute a réagi au cliché sur lequel elle apparaît vêtue d'une robe en satin bleu désespérant de savoir comment elle serait habillée à la sacro-sainte cérémonie du cinéma, l'actrice a répondu : «Je ne suis pas invitée donc ce sera un survêtement et le sweat de mon copain». Des propos qui ont, évidemment, fait réagir, rager même, de nombreux fans.

    La comédienne américaine a précisé qu'elle avait «tout essayé» pour y participer. «Je vais regarder jusqu'où va West Side Story depuis mon canapé et je serai fière du travail que nous avons accompli sans relâche depuis trois ans.» Avant d'ajouter : «J'espère qu'un miracle de dernière minute se produira et que je pourrais physiquement célébrer notre film mais parfois tout ne se passe pas comme on veut. Merci pour le choc et l'indignation, je suis déçue aussi mais fière de notre film».

    C'était sans compter sur l'indignation de ses fans qui ont exprimé avec véhémence leur sentiment à propos de cette «injustice». Et le miracle a finalement eu lieu. Le mercredi 22 mars, The Hollywood Reporter a annoncé que l'Académie des arts et des sciences du cinéma a décidé de convier la comédienne, non pas en tant qu'invitée mais en tant que présentatrice. L'actrice, actuellement à Londres pour tourner le remake de Blanche Neige, met depuis tout en œuvre pour réorganiser son emploi du temps afin de participer à l'événement.

    À lire aussiRachel Zegler, l'inconnue de "West Side Story", sacrée meilleure actrice aux Golden Globes

    Rachel Zegler a fait ses débuts sur grand écran dans l'adaptation de Steven Spielberg de la comédie musicale West Side Story, sortie en 2021. Malgré les critiques élogieuses pour son rôle de Maria, la sœur de Bernardo, chef des Sharks, elle n'a pas reçu de nomination.

    Une autre actrice indignée

    Cependant, ce n'est pas la seule actrice à ne pas être en lice dans sa catégorie. Lady Gaga, qui incarne Patrizia Reggiani dans House of Gucci (2021), n'a pas non plus été nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice. Tout comme Rachel Zegler, elle a montré son amertume à travers un post Instagram, daté du 8 février, félicitant Frederic Aspiras, pour sa nomination dans la catégorie maquillage et coiffure, la seule nomination pour le film.

    West Side Story est tout de même nommé dans plusieurs catégories, celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice dans un second rôle pour Anita, interprétée par Ariana DeBose.

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    Le Figaro

    France Télévisions condamné à verser plus de 650.000 euros à Patrick Sébastien

    • Par  Emilie Paul
    • Mis à jour le 23/03/2022 à 17:36
    • Publié le 23/03/2022 à 12:09

    Le groupe audiovisuel a été condamné par le tribunal de commerce de Paris à payer 652.251 euros à Magic TV, la société de production de l’animateur, pour «rupture brutale des relations commerciales».

    Trois ans après son éviction de France Télévisions, Patrick Sébastien vient d’obtenir gain de cause. En effet, selon nos confrères de Capital , le tribunal de commerce de Paris a condamné le groupe audiovisuel à verser à Magic TV, la société de production de l’animateur, la somme de 652.251 euros pour «rupture brutale des relations commerciales». Mais une victoire quelque peu amère quand on sait que Patrick Sébastien réclamait 26 millions d’euros.

    » LIRE AUSSI - Patrick Sébastien: «Tout a été fait pour me nuire»

    Poussé vers la sortie par la direction de France Télévisions après 23 ans de bons et loyaux services, l’animateur produisait deux divertissements phares de France 2 qu’étaient «Les Années bonheur» et «Le Plus Grand Cabaret du monde». À l’instar de Thierry Ardisson avec C8, Patrick Sébastien avait avancé l’argument de «dépendance économique» de sa société de production vis-à-vis du groupe audiovisuel de service public. En stoppant leur collaboration, la direction a provoqué, selon l’animateur-producteur, le licenciement de la plupart de ses salariés.

    » LIRE AUSSI - «Vous allez me manquer»: le rideau est tombé sur «Les Années bonheur» de Patrick Sébastien

    Pour sa défense, France Télévisions a rappelé que l’audience des émissions de Patrick Sébastien était en «baisse continue». De plus, «le prix unitaire des émissions était très élevé par rapport à la moyenne». En définitive, «la baisse du nombre d’émissions et de leur coût unitaire ne relève pas d’un abus, mais d’une bonne gestion des deniers publics.... La société de Patrick Sébastien était parfaitement informée des contraintes d’audience de la chaîne, et bien consciente des restrictions budgétaires affectant le service public». Contacté par Capital, France Télévisions a indiqué envisager de faire appel.

    Pour mémoire, en septembre dernier, dans un autre dossier concernant une chaîne de télévision et une société de production, la cour d’appel de Paris avait condamné C8 à verser à Ardis SAS, la société de production de Thierry Ardisson, la somme de 3.810.476 euros et 2.651.244 euros d’indemnités à la société Téléparis (dont l’animateur et producteur détient 50 % des parts).

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    À VOIR AUSSI - Patrick Sébastien remonté contre France Télévisions: il menace de tout plaquer

    Le Figaro

    Pyrénées-Orientales : deux clandestins mis en examen pour le racket et le viol d'un handicapé

    Guillaume Poingt

    Les faits ont eu lieu dans le village d'Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Les deux suspects ont été écroués.

    Deux individus de 20 et 28 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire, mardi 22 mars, après l'agression d'un jeune travailleur handicapé de 20 ans, a appris Le Figaro du parquet de Perpignan. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour viol, vol avec violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, recel de ce vol et non assistance à personne en danger.

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    Les suspects sont «deux hommes étrangers sans titre (de séjour, NDLR) et sans domicile fixe», nous précise le procureur de la République, Jean-David Cavaillé, confirmant une information de L'Indépendant . L'un se déclare de nationalité marocaine, l'autre de nationalité algérienne. L'individu de 20 ans a été mis en examen pour viol et vol avec violences, celui de 28 ans pour recel et non assistance en personne en danger.

    À VOIR AUSSI - Patrick Stefanini : «Depuis les années 80, l'expulsion des étrangers dangereux n'est plus une priorité»

    Les faits, rapportés par L'Indépendant, ont eu lieu à Enveitg, un petit village des Pyrénées-Orientales, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. L'agression a eu lieu sur un chemin aux abords de l'ESAT, un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap mental ou psychique et développe une activité économique (blanchisserie, boucherie-charcuterie, boulangerie traditionnelle). La victime, un jeune travailleur handicapé de 20 ans, aurait déclaré avoir été prise à partie, violentée par plusieurs individus afin de lui dérober des effets personnels puis contraint à faire une fellation à l'un d'eux, détaillent nos confrères. Les suspects avaient rapidement été interpellés par les gendarmes de la brigade de Bourg-Madame (Pyrénées-Orientales).

    Un individu jugé pour avoir dépouillé puis tué un jeune homme après un festival techno à Paris

    Abdallah Miladi, 35 ans, est suspecté du meurtre de Maxime Rendu, un ingénieur de 23 ans.

    Un policer mis en examen dans une affaire de trafic de voitures volées

    L'agent, affecté au commissariat de Saint-Ouen, est soupçonné d'avoir supprimé du Fichier des véhicules volés des véhicules retrouvés, sans avertir leurs propriétaires, pour les proposer moyennant une commission à un réseau de trafiquants.

    Le Figaro

    À New York, Lætitia Casta défile chez Ralph Lauren, aux côtés des sœurs Hadid

    Sabrina Pons

    L'actrice française était à New York mardi soir pour célébrer le retour de la griffe américaine sur le podium, qui présentait sa collection automne-hiver 2022-2023 en dehors du calendrier officiel.

    Difficile de passer à côté du défilé Ralph Lauren, tant le retour sur les podiums de la griffe américaine a fait réagir sur les réseaux. Celle-ci n'avait plus défilé depuis la pandémie. C'est à New York que le show a été donné, mardi 22 mars, dans un décor monochrome recréant de toutes pièces la résidence new-yorkaise du créateur américain. Sur le podium, Lætitia Casta a fait une apparition remarquée, aux côtés des deux sœurs Hadid – chacune ayant eu deux passages —, ou encore des mannequins Shalom Harlow et Tyson Beckford. La présence de l'actrice française rappelle qu'elle a démarré sa carrière de mannequin aux États-Unis en faisant ses premières campagnes américaines avec Ralph Lauren, à l'âge de 14 ans et demi. Mardi soir, elle portait une robe de cocktail noire d'inspiration fifties, pourvue d'un large décolleté et revêtue de milliers de sequins scintillants.

    À lire aussi » Lætitia Casta : «Sans mes enfants, je m'ennuie»

    Défilé Ralph Lauren automne-hiver 2022-2023 Prêt-à-porter

    Retour dans le circuit de la mode

    Il n'est plus rare de voir Lætitia Casta remonter sur le podium. Si elle multiplie les rôles au cinéma et sur les planches, ses apparitions dans le circuit de la mode se font aussi fréquentes. Chez Ami, en janvier, l'actrice défilait dans une robe fourreau noire, en clôture du show. Elle avait déjà repris l'exercice en 2020, chez Jacquemus, après dix ans passés loin des podiums. Son dernier défilé remontait alors au show Louis Vuitton, collection automne-hiver 2011-2012, l'une des dernières de Marc Jacobs.

    Quand Natalie Portman portait une cape brodée dénonçant l'absence de réalisatrices aux Oscars

    Pour la lauréate de l'Oscar de la meilleure actrice en 2011, plusieurs réalisatrices ont injustement été écartées de la compétition aux Oscars 2020.

    Dans une robe Vampire's Wife, Kate Middleton capte tous les regards lors de sa dernière soirée au Bélize

    À l’occasion de la tournée du couple princier aux Caraïbes, Kate Middleton portait une longue robe de soirée mêlant tradition anglaise et culture bélizienne.

    Emmanuel Macron en sweat à capuche à l'Élysée : le vêtement qui en dit long

    Le président candidat s'est offert une apparition sur les réseaux sociaux en sweatshirt à capuche. Un vêtement qui lance sa campagne ?

    Le Figaro

    Louer son bien en colocation : notre classement des villes où il faut absolument investir

    Paul Carcenac

    CLASSEMENT EXCLUSIF - Parmi 108 communes de France, découvrez celles qui se prêtent le mieux à ce mode de location qui permet d'optimiser la rentabilité d'un bien.

    La colocation a tout bon. Les jeunes la plébiscitent (la moyenne d'âge des occupants s'établit à 28 ans) en particulier les étudiants qui y voient un moyen de faire des économies sur leur loyer. Les propriétaires bailleurs aussi l'apprécient : cette stratégie permet de muscler la rentabilité d'un bien. En effet, une surface plus importante coûte moins cher à l'achat, si l'on ramène le prix au m2. En outre, en louant plusieurs chambres, les revenus mensuels seront 20 à 30% supérieurs à ceux qu'apporterait un bail classique. 

    Pour découvrir où cette opération a le plus de chance d'être un succès, nous avons compilé les données sur plusieurs critères pour 108 villes françaises : les prix des T4/T5 et leur évolution sur 5 ans, le loyer moyen pratiqué pour la location d'une chambre, et plusieurs subtilités démographiques comme le taux de 20-39 ans dans la population générale où l'évolution du nombre d'étudiants (voir méthodologie et résultats détaillés en bas de page).

    Découvrez les résultats détaillés en bas de page

    Numéro 1 : Talence, pour profiter du dynamisme bordelais

    Talence a de nombreux atouts. La ville accueille entre autres l'un des plus importants campus de l'université de Bordeaux, deux écoles d'ingénieurs, une école de commerce (Kedge)... Autant dire que la demande locative est au rendez-vous. Sa proximité avec l'hypercentre de Bordeaux (15 minutes en tram) séduit aussi les jeunes. À partir de là, il faut dénicher une belle affaire : les «résidences des années 70, avec de grands appartements à rénover de 70 ou 80m2 pour environ 200.000 euros se prêtent à la colocation. En louant 4 chambre pour 500 euros chacune, vous pouvez donc en tirer 2000 euros par mois, suggère Cédric Claverie, directeur de l'agence Human Immobilier à Talence. Aucun risque de vacance locative avec ce genre de stratégie, vous aurez entre 30 et 40 appels par jour!»

    Numéro 2 : Villeurbanne joue la proximité avec Lyon

    Villeurbanne pointe en 2e position de notre classement, profitant de sa proximité avec Lyon et de sa position de pôle universitaire majeur de la région Rhône Alpes. «La commune est parfois considérée comme un arrondissement de Lyon à part entière», note Bruno Vial, directeur de l'agence Nestenn Villeurbanne Ouest. Les prix, toutefois, sont très disparates de 5000 euros le m2 près du parc de la Tête d'Or à 1500 euros pour des zones marquées par un habitat plus populaires, moins recherchées.

    Reste un obstacle législatif qui peut entamer la rentabilité : la ville est soumise à l'encadrement des loyers. «On va avoir un marché de particulier à particulier qui sera hors la loi», regrette ce grand connaisseur du marché local.

    Numéro 3 : Palaiseau, pour miser sur le futur

    Au sud de Paris, dans l'Essonne, la ville de Palaiseau est desservie par trois stations du RER B. En 2026, elle devrait accueillir la ligne 18 du Grand Paris Express. L'engouement autour de la commune est surtout lié au plateau de Saclay, qui se revendique comme la Silicon Valley à la française, avec des écoles prestigieuses qui ouvrent les unes après les autres, dans la lignée de Polytechnique, et de grandes sociétés qui y installent des centres de R&D : Sanofi, Danone, Thales, Nokia, EDF, Safran... «Ici, l'essor de la colocation est apparu il y a environ 2 ans, juste avant le Covid», estime Armand Caillet, agent immobilier Safti qui travaille sur le secteur. Les prix à la location pratiqués pour une chambre sont intéressants pour le propriétaire bailleur : ils peuvent grimper jusqu'à 600 euros par mois. «Palaiseau connaît un essor et va continuer cette croissance dans les années à venir», continue le professionnel de l'immobilier. « La ville, dont la dynamique va se poursuivre avec ce qu'est en train de devenir le plateau de Saclay, est encore très compétitive en termes de prix, de taxe foncière, de charges...»

    Méthodologie et résultats détaillés

    Pour établir le classement des villes les plus indiquées, nous avons sélectionné les 108 communes de France métropolitaines avec plus de 3000 étudiants. Nous avons ensuite établi une note sur 20, en comparant différents critères :

    • Les prix des T4/T5 en février 2022 (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier )
    • Leur évolution sur les 5 dernières années (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier)
    • Les tarifs mensuels moyens de location d'une chambre (source : LocService.fr)
    • L'évolution du nombre d'étudiants dans la ville sur 10 années - 2008 - 2018 (Source : Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation)
    • La densité de population âgée de 20 à 39 ans (source : INSEE)

    Bercy lance un service pour identifier les successions vacantes

    Le site permet de suivre l‘avancement et la clôture de dossiers dont les héritiers ne sont souvent pas connus.

    L'immobilier de luxe n'a plus peur de s'intéresser au viager

    NOS CONSEILS - Un temps réservée à des enseignes spécialisées, la pratique se diffuse désormais dans des réseaux haut de gamme. Avec certaines adaptations.

    Le Figaro

    Les photos de l'immense maison en L de Jennifer Lopez et Ben Affleck, pour accueillir leur famille recomposée

    Le couple reformé s'est offert une vaste propriété sur les hauteurs de Los Angeles, estimée à 55 millions de dollars.

    Après leurs retrouvailles le 14 juin 2021, dans un restaurant de Malibu, Jennifer Lopez et Ben Affleck s'apprête à franchir un nouveau pas résidentiel. En effet, le couple aurait craqué sur un domaine dans le quartier de Bel Air, à Los Angeles estimé à 55 millions de dollars (50 millions d'euros). Si la promesse de vente se confirme, leur famille recomposée pourra bientôt se réunir sur les hauteurs verdoyantes des monts Santa Monica.

    À lire aussiEn photos : la fabuleuse villa de Pharrell Williams avec vue imprenable sur le canyon de Los Angeles

    Aménagé dans les années 1930, ce domaine de presque 2000 mètres carrés d'espace de vie, se trouve en face de l'entrée principale du luxueux Bel Air Country Club. L'ensemble résidentiel en forme de L comprend dix chambres, dix-sept salles de bains, quatre cuisines, ainsi qu'une maison d'hôtes séparée.

    La résidence à trois niveaux est également dotée d'une salle de cinéma, d'une cave à vin, d'une salle multimédia, d'une salle de sport et d'une «suite de sécurité privée» qui peut accueillir un garde du corps à temps plein. Quant à l'extérieur, la piscine à débordement est entourée par de grands jardins resplendissants et de quelques foyers extérieurs.

    Un domaine à 55 millions de dollars pour Jennifer Lopez et Ben Affleck

    D'autres propriétés

    En plus de cette maison à Los Angeles, Jennifer Lopez et Ben Affleck possèdent d'autres propriétés, chacun de son côté. La chanteuse américaine possède déjà un domaine dans le quartier de Bel Air estimé à 28 millions de dollars (25 millions d'euros) qu'elle a acquis il y a quelques années. La mère des jumeaux Emme et Max, âgés de 14 ans, détient également une copropriété de 20 millions de dollars (18 millions d'euros) à New York, un manoir dans les Hamptons, ainsi qu'une maison dans le quartier d'Encino à Los Angeles.

    Quant à l'ex-mari de Jennifer Garner, et père de leurs trois enfants, Violet Ann née le 1er décembre 2005, Seraphina Rose Elisabeth née le 6 janvier 2009 et Samuel né en 2012, il a déjà un manoir de 19 millions de dollars (17 millions d'euros) dans le quartier de Pacific Palisades et un domaine en Géorgie.

    Le prince Harry et Meghan Markle renoncent à leur titre d'altesse royale

    Une semaine après avoir annoncé se mettre en retrait de leurs engagements officiels, les Sussex ont révélé renoncer à leur titre d'altesse royale.

    Harry et Meghan prennent officiellement leurs distances avec la famille royale

    Dans un message personnel diffusé par le palais de Buckingham, le prince Harry et son épouse ont indiqué prendre leurs distances avec leurs engagements royaux. La famille royale a réagi à cette annonce dans la foulée.

    Guillaume Canet et Marion Cotillard, dix ans d'amour

    Pour fêter leurs dix ans, les deux acteurs ont choisi un lieu hors des sentiers battus. Suivez le guide.

    Le Monde

    « Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue

    L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.

    Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.

    • Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels

    Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.

    L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendance

    Quand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).

    Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :

    • la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
    • la Société civile des publications de La Vie catholique ;
    • la Société des lecteurs du Monde ;
    • la Société des cadres du Monde ;
    • la Société des employés du Monde ;
    • la Société des personnels du Monde ;
    • la Société des personnels de Courrier international ;
    • l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.

    En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.

    En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.

    La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.

    • Une charte d’éthique et de déontologie publique

    L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».

    La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :

    • ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
    • ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.

    Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.

    • Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant

    Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :

    • bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
    • empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
    • disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
    Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupe

    En 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.

    « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendance

    Retrouvez tous les articles de « Le Monde & Vous » dans cette rubrique. Vous y trouverez notamment des articles détaillant :

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    Le Monde

    L’histoire du « Monde » au fil des années

    Entre la parution du premier numéro du journal, le 18 décembre 1944, et les arrivées dans le nouveau siège du groupe et sur le réseau social TikTok, en 2020, le journal et l’entreprise qui l’édite ont considérablement évolué.

    Le Monde met en ligne une nouvelle rubrique, « Le Monde & Vous », pour expliquer ce qu’est le journal, les ressorts de son indépendance et comment la rédaction travaille. Cet article s’inscrit dans cette rubrique.

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    Le Monde

    La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde

    La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.

    Sommaire :

    Préambule

    La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.

    Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.

    La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.

    Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.

    Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.

    L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.

    Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.

    La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.

    Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.

    Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.

    Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.

    Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.

    Devoirs et droits des actionnaires

    Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.

    Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.

    Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.

    La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.

    Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.

    Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.

    Gouvernance

    Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.

    La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :

    - un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants

    - des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat

    - des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.

    Devoirs et droits des journalistes

    Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :

    Déclaration des devoirs et des droits des journalistes

    Préambule

    Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.

    De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.

    La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

    La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.

    Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.

    Déclaration des devoirs

    Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

    1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

    2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;

    3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;

    4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;

    5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;

    6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

    7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;

    8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;

    9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;

    10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.

    Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.

    Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

    Déclaration des droits

    1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.

    Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;

    2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;

    3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

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    Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.

    La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.

    Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie

    Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.

    En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.

    Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE

    Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde

    Synthèses d’activité annuelles :

    MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

    Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.

    La Société des rédacteurs du Monde

    La Société des rédacteurs du Monde interactif

    La Société des journalistes de Télérama

    La Société des rédacteurs de La Vie

    La Société des journalistes de Courrier international

    Le Monde Libre

    Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde

    Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA

    La directrice de la rédaction du Monde

    Les rédacteurs en chef du Monde.fr

    La directrice de la rédaction de Télérama

    Le directeur de la rédaction de La Vie

    Le directeur de la rédaction de Courrier international.

    ANNEXES

    Principes déontologiques

    Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.

    Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.

    La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.

    Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.

    Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.

    Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.

    NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.

    Déclarations d’intérêt

    Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde

    Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde

    Le Monde

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    Le Figaro

    Le Japon redoute de grandes pannes de courant à Tokyo

    Un séisme a mis à l'arrêt des centrales thermiques. Le nucléaire au ralenti et des infrastructures dépassées fragilisent tout le réseau nippon.

    «Ils ont consacré six minutes à l'électricité en Une du journal télévisé du matin à la NHK !» Ce cadre dirigeant d'un consultant en énergie s'était levé mardi dès potron-minet pour mesurer l'impact médiatique de l'annonce, la veille, de possibles coupures de courant dans la capitale japonaise. Il n'a pas été déçu: la nouvelle a détrôné la guerre en Ukraine et plongé le pays dans l'inquiétude. Lundi, le gouvernement avait, pour la première fois de l'histoire du pays, enjoint les usagers de Tokyo Electric (Tepco), l'opérateur qui abreuve d'électricité la plus grande ville du monde, à modérer leur consommation. La ville a finalement passé la journée sans coupure.

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    Mais cette injonction marquera certainement la troisième économie du monde où la «fée électricité», socle de la puissance industrielle, a une valeur presque mythique. Sur son site web, Tepco ne manque pas de se targuer du très faible nombre d'interruptions de courant qu'il inflige à ses usagers : 3 minutes par an, contre 16 pour tout le Japon mais 57 minutes en France et 162 aux États-Unis. Signe de la fébrilité populaire : mardi matin, les talk-shows télévisés affichaient en continu, à côté de l'heure et des prévisions météo, l'état de l'offre d'électricité par rapport à la demande.

    Une vague de froid exceptionnelle

    Cette situation exceptionnelle a des raisons certes conjoncturelles. Tokyo Electric est empêché dans son offre de courant par la mise à l'arrêt de plusieurs centrales thermiques en raison d'un important séisme mercredi dernier. Ce, alors que la demande est dopée par une vague de froid exceptionnelle pour cette période de l'année: il neigeait à Tokyo mardi.

    Mais ce moment de frayeur a aussi des causes beaucoup plus profondes et préoccupantes pour l'avenir. «La question de la réponse aux pics de consommation est en haut de l'agenda des opérateurs» explique Vincent Dufour, représentant d'EDF pour le Japon et la Corée du Sud. Jadis, Tepco et les neuf autres opérateurs qui se partagent, par région, le réseau électrique japonais, pouvaient compter sur un parc de 54 réacteurs nucléaires pour parer à tout imprévu. Mais celui-ci demeure sous-exploité après la catastrophe de Fukushima en 2011, que la nation vient de commémorer le 11 mars.

    Retour accéléré du nucléaire

    Une partie de la soudure a été faite par les énergies renouvelables, bienvenues par un gouvernement qui vise comme le reste du monde l'objectif zéro carbone d'ici 2050. Mais ces énergies vertes, plus coûteuses et intermittentes, déséquilibrent encore l'offre d'électricité, plaçant les réseaux à la merci d'un événement inattendu. D'autant que le Japon, insulaire, ne peut compter sur ses voisins, que deux fréquences cohabitent sur son territoire pour des raisons historiques et que l'interconnexion entre les dix opérateurs n'est pas optimale. En 2018, déjà, l'île de Hokkaido avait été privée d'électricité plusieurs jours à la suite d'un séisme. «Un véritable traumatisme», dit un industriel. Et de pointer vers l'accélération du redémarrage du nucléaire, qui devrait être de moins en moins controversé si les pannes de courant deviennent plus générales et plus fréquentes.

    À VOIR AUSSI - «Il nous faudra un mois pour redémarrer l'activité»: un séisme de magnitude 7.4 fait d'importants dégâts dans un supermarché au Japon

    De Pôle emploi à France Travail : un changement de nom qui risque de coûter cher

    DÉCRYPTAGE - Lors de la présentation de son programme, le candidat a fait part de sa volonté de mettre en place un «guichet unique» pour atteindre son objectif de plein-emploi.

    Guerre en Ukraine: l’économie de la Russie peut-elle résister aux sanctions?

    DÉCRYPTAGE - Depuis l’invasion de l’Ukraine, les Occidentaux ont pris des sanctions financières, commerciales et individuelles massives pour asphyxier Moscou.

    Jean-Pierre Robin: «L’inflation, cet impôt caché qui va permettre à l’État de se renflouer»

    CHRONIQUE - La pression fiscale monte avec les prix et le poids de la dette s’allège.

    Valeurs Actuelles

    La question des droits des femmes dans la présidentielle

    Gynécologues et allongement du délai de l’IVG : “Une IVG à 14 semaines est insupportable à voir”

    « Zemmour et Le Pen ne peuvent pas être élus » : ces électeurs de droite tentés par le vote utile

    A bord du « convoi de la liberté » : « Niveau répression, je pense qu’on va manger cher »

    « Où en sont-elles ? », le livre choc d’Emmanuel Todd qui déplaît aux féministes

    Éoliennes et patrimoine, une coexistence contre-nature

    Suppression des Organismes Autorisés pour l’Adoption : “Les enfants handicapés seront privés de la tendresse d’une famille !”

    Index de persécution 2022 : un chrétien sur sept persécuté dans le monde

    Le Figaro

    Transgenres: «En cessant de prendre en compte les spécificités des femmes, on brade le sport féminin»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Aux États-Unis, la victoire d'une nageuse trans aux championnats universitaires de natation suscite la polémique. L'essayiste Claude Habib examine cette délicate question, inquiète de voir les instances sportives céder face aux revendications de militants.

    Professeur émérite de littérature à l'université de Sorbonne nouvelle et spécialiste du XVIIIe siècle, Claude Habib est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages dont Galanterie française (Gallimard, 2006). Dernier livre paru: La question trans (Gallimard, 2021).

    Ce mois-ci, aux États-Unis, une étudiante à l'Université de Pennsylvanie, Lia Thomas, a remporté la compétition de 500 yards nage libre, lors du championnat universitaire de l'Ivy league. Sa victoire est nette : une seconde et demie la sépare de la deuxième. Cette victoire n'est pourtant pas indiscutable, car jusqu'à l'an dernier, cette nageuse transgenre évoluait dans la catégorie masculine. Ses détracteurs insistent sur un point : sa transition a eu lieu après sa puberté. Or la puberté apporte au corps humain des changements irréversibles, en l'occurrence un avantage compétitif en termes de taille, de densité osseuse et de masse musculaire.

    Du point de vue de la science, ces avantages physiologiques demeurent, même si le niveau de testostérone peut être abaissé par la prise d'hormones antagonistes, conformément aux recommandations qui étaient celles du Comité Olympique, jusqu'aux jeux de Tokyo. En revanche, du point de vue des soutiens à la cause trans, est une femme celle qui se sent et se déclare comme telle. Toutes les athlètes trans devraient avoir le droit de concourir dans la catégorie de leur choix, toute restriction est une discrimination.

    Si dans les instances sportives, leur désavantage cesse d'être pris en compte, on peut sans risque d'erreur prédire le déclin du sport féminin.

    La polémique qui a suivi la victoire de Lia Thomas est un serpent de mer. Se croisent les accusations de triche et de transphobie. On avait assisté au même conflit lorsque l'haltérophile transgenre, Laurel Hubbard, a gagné une médaille d'or aux jeux du pacifique en 2019 (sur les autres marches du podium, deux femmes des Samoa, respectivement médailles d'argent et de bronze, lui tournaient ostensiblement le dos). Les mêmes accusations sont réapparues en février 2020, à l'occasion d'un tweet de Martina Navratilova, où la championne assimilait à de la triche le fait d'autoriser «les hommes qui décident de devenir des femmes» à participer aux tournois féminins : «Les règles sur les athlètes trans récompensent les tricheurs et punissent les innocents» écrivait-elle alors, au grand scandale des militants de la cause trans. L'antagonisme est voué à reparaître, car deux valeurs s'opposent, sans compromis possible : l'inclusion et la justice. Le but de rendre la société toujours plus inclusive est tout à l'honneur des régimes démocratiques, il n'est pas question d'y renoncer ; mais d'autre part il est clairement injuste de laisser des hommes concourir avec des femmes, à moins de fermer les yeux sur ce qui saute aux yeux. Si dans les instances sportives, leur désavantage cesse d'être pris en compte, on peut sans risque d'erreur prédire le déclin du sport féminin.

    Or l'heure est au relâchement des règles. En novembre 2021, au terme d'une méta-étude de dix-huit mois des données scientifiques disponibles, les autorités médicales britanniques ont émis un avis circonstancié préconisant d'appréhender la question selon les types d'activité : il fallait distinguer les sports où l'inclusion ne causait aucun préjudice, comme les fléchettes ou le dressage, les sports où les femmes subissaient un tort, comme le football ou le handball. Enfin les sports de contact, où les femmes non contentes de subir un désavantage couraient un risque physique, comme le rugby, et plus encore les sports de collision comme le MMA, la boxe, et les arts martiaux. Quel fut l'effet de ces recommandations ? Passant outre cet avis circonstancié, la Fédération de rugby britannique a choisi de maintenir sa politique d'inclusion. La fédération de rugby française suit fièrement la même politique, comme s'il fallait attendre qu'une femme soit accidentée pour réagir : comme s'il fallait que le danger se réalise pour qu'on réalise qu'il y a danger.

    L'autodéfinition est une libération, contrairement au « sexe assigné à la naissance » qui incarcère l'individu dans le schéma hétéronormé.

    Plus choquante encore, s'il se peut, est l'indécision du Comité International Olympique qui s'est défaussé sur les fédérations internationales, demandant à chacune d'elles de définir qui sera autorisé à participer aux épreuves féminines. Ce renoncement à édicter une règle commune revient, dans les faits, à supprimer la faible barrière que le Comité Olympique maintenait encore pour contrer l'irruption des athlètes transgenres et maintenir un reste d'équité dans le sport de haut niveau. L'examen chromosomique auquel les femmes étaient auparavant soumises avait été remplacé, en 2003, par une autorisation conditionnelle des athlètes transgenres, les obligeant à avoir subi une opération de réassignation pour prendre part aux épreuves. Cette disposition fut abrogée en 2015, et remplacée par le dosage de la testostérone – une mesure si peu contraignante qu'elle a permis à Laurel Hubbard de participer aux jeux de Tokyo. À présent, le CIO renonce même à fixer ce seuil, et délègue à chaque fédération la tâche de déterminer qui elle enverra aux épreuves olympiques. Autant dire que la porte est grande ouverte, ce dont plusieurs athlètes transgenres se sont réjouis bruyamment. Ainsi Chris Mosier a applaudi, dans un tweet la parution de ce nouveau cadre estimant qu'il «passe à l'étape suivante pour centrer les droits humains en tant que fondement du sport», autant dire que la fiction juridico-idéologique serait venue à bout de la réalité. Dans cette perspective, la différence des sexes est disqualifiée, car seul importe le droit de choisir son genre.

    Par la préférence donnée aux « droits » des trans sur la justice due à l'ensemble des femmes, le CIO renoue avec sa misogynie historique, celle de Pierre de Coubertin.

    L'autodéfinition est une libération, contrairement au «sexe assigné à la naissance» qui incarcère l'individu dans le schéma hétéronormé. Vivre sa vie, c'est faire fi des règles et des assignations. Ceux que n'enchante pas ce nouveau triomphe de la liberté sur la nature pourront toujours objecter que la levée des règles est un recul de l'objectivité, qu'elle profite aux plus forts, c'est-à-dire aux personnes nées hommes, tandis que les femmes nées femmes font les frais de cette avancée. Elles n'ont pas leur mot à dire, condamnées à voir se dissoudre la catégorie qu'elles forment et où elles se reconnaissent.

    Par la préférence donnée aux «droits» des trans sur la justice due à l'ensemble des femmes, le CIO renoue avec sa misogynie historique, celle de Pierre de Coubertin qui avait combattu pied à pied la possibilité de l'athlétisme féminin. Il est inconcevable que les revendications de quelques hommes se disant femmes, fussent-ils non opérés et bourrés de testostérone, pèsent plus lourd que l'équité due à la moitié du genre humain. À l'origine, l'olympisme moderne s'est opposé de toutes ses forces à la naissance du sport féminin. Aujourd'hui il s'ouvre sans résistance à ceux qui entreprennent de le détruire. Coubertin a trouvé des successeurs dignes de lui.

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    ANALYSE - Comme ses prédécesseurs, François défend un non absolu à la guerre et avance à présent un non quasi-formel à l’usage des armes et à la course à l’armement, nucléaire en particulier.

    Gilles-William Goldnadel: «Dix ans après Mohammed Merah, l'antisémitisme islamiste continue de tuer»

    FIGAROVOX/CHRONIQUE - Emmanuel Macron a honoré la mémoire des victimes de Mohammed Merah, ce dimanche 20 mars 2022, aux côtés du président israélien, Isaac Herzog. L'avocat dénonce la responsabilité de l'extrême-gauche dans la montée de l'antisémitisme islamiste.

    Martin Blachier: «La crise sanitaire a révélé le corporatisme de notre système de santé»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Alors que la majorité des restrictions sanitaires ont été levées le 14 mars, l'épidémiologiste revient sur les deux années de pandémie. Dans un livre intitulé «Méga-gâchis», publié aux éditions du Cerf, il propose une critique du système de santé français et les moyens pour le sauver.

    L'Humanité

    L’inconnu au fond des mers

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Connaît-on notre monde ? Y a-t-il encore des découvertes à venir susceptibles de nous révéler des faces encore cachées de la vie sur notre planète ? Une étude océanographique vient de le réaffirmer avec force (1). Réalisée par une équipe internationale (Norvège, Suisse, France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, États-Unis), elle visait l’exploration de la diversité de la vie marine par une analyse de l’ADN contenu dans 1 700 échantillons prélevés à différentes profondeurs dans les océans et dans les sédiments marins.

    De quoi mesurer la biodiversité des eucaryotes (les êtres dotés d’un noyau cellulaire et donc sans les bactéries et virus) dans toutes les mers du globe où ces échantillons ont été prélevés entre 2010 et 2016 lors de 15 expéditions océanographiques. Les chercheurs y ont ajouté les résultats similaires des expéditions de la goélette Tara et des navires espagnols Hespérides et Sarmiento de Gamboa, qui ont fait le tour du monde pour recueillir des échantillons de plancton. Résultats ? Les deux tiers des séquences d’ADN découvertes dans les sédiments des abysses ne correspondent à aucune de celles déjà répertoriées dans les banques de données mondiales. Outre cet apport massif de questions nouvelles – à quels organismes inconnus appartiennent ces séquences ? –, les biologistes ont ainsi pu étudier les relations complexes entre la biodiversité du plancton des couches d’eau proches de la surface et celle des fonds marins en fonction des régions océaniques. En particulier la « pompe à CO2 », qui, par la chute au fond de l’eau des organismes morts, permet le stockage durable du gaz à effet de serre dans les sédiments. Oui, il reste tout un monde à découvrir.

    Ce résultat majeur est également une leçon de politique scientifique. Pour l’obtenir, il a fallu déployer des moyens lourds (navires, outils de séquençage massif, bases de données génétiques), une coopération internationale large et une longue durée. Ces moyens peuvent faire défaut. Ainsi, les biologistes français, privés des cryo-microscopes électroniques nécessaires malgré leurs demandes répétées, n’ont pu contribuer à l’élucidation de la structure moléculaire du Sars-Cov-2. Une durée en contradiction avec la précarisation des jeunes chercheurs et ingénieurs. Une coopération large, à rebours des compétitions acharnées entre scientifiques prônées par les gouvernements de Sarkozy, Hollande et Macron.

    Sciences Advancesla chronique scientifique de sylvestre huetbiologiesciences
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    Valérie Pécresse, une candidate et six porte-paroles

    France24 - Monde

    En direct : l'armée russe recule sur plusieurs fronts, affirme le maire de Kiev

    Publié le : 23/03/2022 - 06:50Modifié le : 23/03/2022 - 18:53

    FRANCE 24 Suivre

    Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a annoncé mercredi le recule des troupes russes sur plusieurs fronts autour de la capitale, désormais sous contrôle des soldats ukrainiens. Le chef de l'État, Volodymyr Zelensky, s'est, quant à lui, exprimé durant une dizaine de minutes en visioconférence aux parlementaires français. Suivez les événements de la journée heure par heure.

    • 18 h 30 : en réponse à Zelensky, Adeo (Leroy Merlin) redit maintenir son activité en Russie

    Adeo, la holding de Leroy Merlin à qui le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé, parmi d'autres entreprises, de quitter la Russie, a répondu qu'une fermeture serait considérée comme une "faillite préméditée", "ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie".

    Dans une déclaration à l'AFP, Adeo assure en revanche avoir "décidé au début du conflit de suspendre les nouveaux investissements" en Russie. Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant le Parlement français les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir "la machine de guerre" russe et à quitter ce pays, citant également Renault et Auchan, enseigne détenue comme Leroy Merlin par la famille Mulliez.

    • 18 h 17 : Sanofi arrête les dépenses en Russie, hors vaccins et médicaments "essentiels"

    Sanofi a annoncé arrêter toute nouvelle dépense non liée à l'approvisionnement de ses médicaments essentiels et vaccins en Russie et en Biélorussie.

    "En plein alignement avec la position de la communauté internationale, nous avons pris la décision avec effet immédiat d'arrêter toute nouvelle dépense qui ne serait pas directement liée à la fourniture de nos médicaments essentiels et vaccins en Russie et Biélorussie", a dit le laboratoire français dans un communiqué diffusé sur Twitter.

    We stand in opposition to the Russian war in Ukraine and in full support of the position of the international community. We’ve stopped new spending not related to the supply of our essential and life-changing medicines and vaccines in Russia, as well as in Belarus.

    March 23, 2022
    • 18 h 01 : exiger le paiement du gaz russe en roubles est une "rupture de contrat", dénonce Berlin

    L'Allemagne a critiqué une "rupture de contrat" après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine que Moscou n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros en échange de ses livraisons de gaz à l'Union européenne.

    Cette exigence "constitue une rupture de contrat", a déclaré le ministre de l'Économie Robert Habeck lors d'une conférence de presse à Berlin. "Nous allons maintenant discuter avec nos partenaires européens de la manière de répondre à cette demande", a-t-il ajouté.

    • 17 h 53 : la Suède va envoyer 5 000 armes antichar de plus

    La Suède va envoyer 5 000 armes antichar supplémentaires à l'Ukraine pour la soutenir face à l'invasion russe, a annoncé le gouvernement suédois.

    Le pays scandinave, qui avait rompu pour Kiev avec sa doctrine lui interdisant d'exporter des armes vers un pays en guerre pour la première fois depuis 1939, va expédier une nouvelle cargaison d'armes.

    • 16 h 13 : Kiev toujours menacée mais l'armée russe recule sur plusieurs fronts selon le maire de la ville

    Kiev reste un objectif de l'armée russe, mais celle-ci est bloquée ces dernières semaines au nord-ouest et à l'est de la capitale ukrainienne, et a dû reculer ces derniers jours sur plusieurs de ces fronts, a affirmé le maire Vitali Klitschko.

    "La cible de l'agresseur est la capitale de l'Ukraine, le cœur de notre pays", a déclaré l'ancien champion du monde de boxe, au cours d'une conférence de presse dans un parc historique du centre-ville dominant le fleuve Dniepr.

    • 15 h 36 : Renault devrait suspendre à nouveau sa production à Moscou

    Renault envisage de suspendre à nouveau la production de son usine de Moscou à cause de problèmes de logistique, a annoncé Renault Russie, deux jours seulement après que l'activité du site a repris sur fond de guerre en Ukraine.

    La production de l'usine moscovite devrait s'arrêter mercredi soir, a ajouté la filiale russe du groupe au losange.

    • 15 h 34 : Stoltenberg promet une aide accrue à l'Ukraine et des renforts à l'Est

    L'Otan devrait décider lors de son sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles l'envoi de renforts militaires dans les pays de l'Est de l'Europe ainsi qu'une aide accrue à l'Ukraine pour faire face notamment aux cyberattaques russes et à une éventuelle attaque chimique ou nucléaire.

    Jens Stoltenberg a redit pendant une conférence de presse au quartier général de l'Alliance atlantique la détermination de l'Otan à aider l'Ukraine à exercer son "droit à l'autodéfense" face à l'invasion russe, tout en insistant une nouvelle fois sur sa "responsabilité" d'éviter une extension du conflit aux pays voisins.

    • 15 h 30 : Volodymyr Zelensky demande aux entreprises françaises de quitter la Russie

    S'exprimant devant le Parlement français en visioconférence, le président ukrainien a affirmé que les entreprises françaises doivent cesser d'être responsable de la "machine de guerre" de la Russie. Il les a appelé à quitter le pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l'Europe unie libre et diverse", a dit le président ukrainien, via une traductrice, devant les deux chambres du Parlement français.

    • 15 h 27 : les Russes appelés à ne pas se ruer sur les médicaments

    Les autorités russes ont appelé leurs concitoyens à ne pas se ruer sur les médicaments, sur fond de craintes de pénuries du fait des sanctions occidentales prises contre Moscou après le début de l'offensive en Ukraine.

    "J'aimerais dire aux citoyens : il ne faut pas faire de stocks", a déclaré le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko, lors d'une réunion du gouvernement diffusée à la télévision publique.

    • 15 h 11 : l'Otan appelle Pékin à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de Moscou

    Le sommet de l'Otan jeudi appellera la Chine à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de la Russie contre l'Ukraine, a indiqué le chef de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse.

    Le chef de l'Otan a également accusé Pékin de fournir "un soutien politique à Moscou, y compris en répandant des mensonges éhontés et de la désinformation" sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    • 14 h 54 : Danone maintient sa position sur sa présence en Russie

    Danone a confirmé sa position consistant à poursuivre la production en Russie de produits laitiers et de nutrition infantile.

    Le groupe français, qui a interrompu ses investissements dans ce pays, dit suivre de près la situation en Russie et qu'il continuera à s'y adapter.

    • 14 h 42 : l'OIT "suspend" sa coopération avec la Russie

    L'Organisation internationale du travail a décidé mercredi de "suspendre provisoirement" sa coopération avec la Russie à cause de l'invasion de l'Ukraine, selon une résolution adoptée par le Conseil d'administration.

    La résolution - qui isole un peu plus Moscou au sein du système onusien - écarte aussi la Russie des réunions techniques et d'experts ou encore de conférences décidées par le Conseil d'administration de l'OIT.

    • 14 h 29 : l'Otan déploie quatre nouveaux groupements tactiques sur son flanc oriental

    L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, a annoncé son secrétaire général, Jens Stoltenberg.

    "Les dirigeants de l'Otan vont décider lors de leur sommet demain (jeudi) de renforcer la posture de défense avec quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, portant à huit les groupements tactiques déployés de la Baltique à la mer Noire", a précisé le Norvégien Jens Stoltenberg.

    • 13 h 58 : Poutine n'accepte plus de paiement en dollars et euros pour le gaz russe livré à l'UE

    Le président russe a donné une semaine aux autorités de son pays pour mettre en place un nouveau système en roubles, après avoir annoncé qu'il refuserait tout paiement en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE. Vladimir Poutine a expliqué que cette décision était la conséquence d'une rupture de confiance avec les "pays inamicaux" après le gel des avoirs russes à l'étranger.

    Ce changement n'affectera que la monnaie de paiement et les contrats de livraison de gaz russe seront honorés, a précisé le dirigeant.

    • 13 h 10 : des yachts d'un oligarque russe saisis par la France

    Deux nouveaux yachts appartenant à l'oligarque russe Alexeï Kouzmitchev, parmi les plus influents en Russie, ont été gelés sur la Côte d'Azur dans le cadre des sanctions prises par l'Union européenne, d'après une source gouvernementale. L'un des yachts est amarré au Vieux-Port de Cannes et l'autre se trouve dans un chantier naval à Antibes. 

    Alexeï Kouzmitchev "est un grand actionnaire du conglomérat d'Alfa Group, qui comprend la banque Alfa Bank, l'un des plus grands contribuables de la Russie", selon l'UE. La France avait déjà immobilisé un méga-yacht, l'Amore Vero, propriété d'une société liée au patron du géant pétrolier russe Rosneft, Igor Setchine, le 3 mars.

    • 12 h 03 : la Russie et l'Ukraine ont échangé des prisonniers

    Selon le ministère russe des Affaires étrangères, deux échanges de prisonniers russo-ukrainiens ont été organisés depuis l'entrée des forces de Moscou en Ukraine. Les dates et le nombre de détenus concernés n'ont pas été précisés.

    • 11 h 22 : Volodymyr Zelensky appelle à réformer l'ONU

    Déplorant qu'aucune instance de l'ONU n'ait pu empêcher la Russie d'envahir l'Ukraine, le président ukrainien a appelé à de profondes réformes de l'organisation internationale. "Nous avons besoin d'un outil pour assurer de manière préemptive la sécurité mondiale. Les organisations internationales existantes ne fonctionnent pas dans ce but. Nous devons donc développer un nouvel outil préemptif qui puisse réellement arrêter les invasions", a-t-il affirmé devant le Parlement japonais en visioconférence.

    • 10 h 39 : bombardement russe sur un quartier résidentiel de Kiev

    Le quartier de Nyvky, dans la partie nord-ouest de Kiev, à environ cinq kilomètres de la ligne de front, a été la cible ce matin de tirs d'artillerie russe qui ont fait au moins quatre blessés légers et endommagé plusieurs habitations, d'après des sources concordantes. Une maison a été totalement détruite et incendiée, plusieurs immeubles ont été grêlés de schrapnels et leurs vitres soufflées, a constaté l'AFP sur place. Des vitrines de commerces voisins ont été également brisées et des arbres de ce quartier résidentiel décapités.

    • 10 h 35 : l'Ukraine appelle les Occidentaux à livrer "des armes offensives"

    Le chef de cabinet du président ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer "des armes offensives", un "moyen de dissuasion" face à Moscou. "Il est impossible de se défendre efficacement pendant longtemps sans un système de défense aérienne fiable, capable d'abattre des missiles ennemis à longue portée", a argué Andriy Yermak, dans une vidéo publiée mardi soir sur Telegram.

    Pourtant, "on ne nous les donne pas", a-t-il déploré. "Tout comme ils ne nous donnent pas d'avions", a-t-il ajouté, une demande à ce stade systématiquement rejetée par les Occidentaux qui ne veulent pas intervenir militairement en Ukraine par crainte d'un élargissement du conflit avec la Russie.

    • 10 h 10 : la Chine contre une exclusion de la Russie du G20

    Pékin s'est prononcée contre une exclusion de la Russie du prochain sommet du G20, envisagée par Washington après l'invasion de l'Ukraine. "La Russie est un important pays membre (du G20), aucun membre n'a le droit d'expulser un autre pays", a estimé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

    Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, avait évoqué mardi une possible exclusion du président Vladimir Poutine du G20, dont le prochain sommet est prévu en Indonésie à la fin de l'année.

    • 10 h 02 : l'Allemagne ne renoncera pas au gaz et au pétrole russe à court terme

    Le chancelier allemand ne voit pas l'Allemagne, qui doit restreindre sa dépendance énergétique à l'égard de Moscou, renoncer de si tôt aux livraisons de gaz ou de pétrole en provenance de la Russie. "Le faire du jour au lendemain reviendrait à plonger notre pays et toute l'Europe dans la récession", a averti Olaf Scholz devant le Bundestag. "Des centaines de milliers d'emplois seraient menacés. Des secteurs industriels entiers seraient en difficulté", a-t-il mis en garde.

    Le dirigeant européen a aussi estimé que l'offensive russe en Ukraine "s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour". La "vérité est que la guerre détruit l'Ukraine mais qu'en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l'avenir de la Russie", a ajouté le chancelier, assurant que Kiev pouvait "compter sur l'aide" de Berlin.

    • 9 h 20 : Volodymyr Zelensky s'exprimera devant le Parlement français 

    Après le parlement italien mardi, c'est au tour de l'Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 h, pour écouter le président ukrainien dans un message vidéo diffusé en direct. À l'Assemblée nationale comme au Sénat, aucun débat ne sera organisé après le message de Volodymyr Zelensky. Un comité de liaison parlementaire aura lieu dans la foulée à Matignon.

    • 8 h 56 : la pression s'intensifie autour d'Odessa

    Dans cette ville portuaire du Sud, la population tente de garder le moral et se tient prête en cas d'offensive russe. Hier, raconte l'envoyée spéciale de France 24, les sirènes ont retenti à plusieurs reprises appelant les habitants à se mettre à l'abri.

    • 7 h 40 : contre-attaque des Ukrainiens pour protéger la capitale

    Selon notre envoyée spéciale à Kiev, les habitants de la capitale craignent que l'armée russe intensifie ses frappes sur la capitale, étant donné que leurs manœuvres d'encerclement de la ville sont mises à l'échec par les combattants ukrainiens.

    Les forces ukrainiennes ont affirmé mardi avoir repris la ville de Makariv, située à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Kiev. Si cela est confirmé, cette manœuvre pourrait donner de l'air à la capitale ukrainienne. Tandis que sur le front d'Irpin, au nord de Kiev, les forces russes font face à des difficultés de ravitaillement.

    • 6 h 30 : 100 000 personnes toujours bloquées dans "l'enfer glacial" de Marioupol

    En attendant l'éventuelle amorce d'un cessez-le-feu, "près de 100 000 personnes dans des conditions inhumaines" sont piégées dans les ruines de Marioupol, "en état de siège total, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, sous des bombardements constants", a alerté le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée mercredi à l'aube.

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    TotalEnergies renonce à acheter du pétrole et du diesel russes d'ici à la fin de l'année

    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

    LE FIL DU 22 MARS

    Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

    Le Figaro

    Galthié après le Grand Chelem : «Plein de problèmes guettent le XV de France»

    Arnaud Coudry

    Le sélectionneur des Bleus est longuement revenu le parcours des Bleus dans le Tournoi, leur changement de statut et les écueils qu'il faudra éviter d'ici à la Coupe du monde 2023.

    Détendu et souriant, Fabien Galthié a donné ce mercredi une longue conférence de presse, au stade Jean-Bouin, pour revenir sur l'historique dixième Grand Chelem réalisé par le XV de France. Il était accompagné pour cette occasion de Max Guazzini et Thomas Lombard, respectivement ancien président et actuel directeur général du Stade Français Paris. Après avoir longtemps détaillé sa méthode de travail, hyper scientifique, et expliqué comment fonctionnent les analyses vidéo qu'ils réalisent, il a fondu en larmes en voyant le dernier épisode de «Destins Mêlés», la web-série produite par la FFR qui a suivi les Bleus au plus près durant le Tournoi. Après cela, il a balayé son actualité et celle des Bleus.

    Pouvez-vous confirmer votre prolongation de contrat de sélectionneur jusqu'en 2027 ?Fabien Galthié : Je peux confirmer que Bernard Laporte m'a confirmé la veille du match qu'il va me prolonger pour quatre ans. Je vous le confirme. Il me l'a dit un quart d'heure avant de l'annoncer à tout le monde. On avait discuté de notre projet, ce n'est pas seulement une prolongation de contrat. J'en profite pour remercier Bernard Laporte qui est venu me chercher à Toulon, il y a trois ans, pour me proposer ce challenge. C'est quelque chose qui avait été évoqué après les All Blacks (en novembre). Je n'étais pas pressé, je vivais très bien la situation. Je suis très heureux et épanoui dans cette mission. Mais je suis très honoré qu'il ait pris soin de l'annoncer. De le partager. Je le remercie pour sa confiance, pour son estime. C'est un grand président. Je me dirais même qu'il a une posture de roi.

    À lire aussiFabien Galthié, le sélectionneur qui a relancé le XV de France

    Les autres membres de votre staff seront-ils à vos côtés jusqu'en 2027 ?Dès que j'aurai resigné, c'est-à-dire dans les jours à venir, cela fera l'objet de discussions individuelles. Quels sont les désirs et les besoins de chacun ? Le staff est meilleur qu'il ne l'était à ma prise de fonctions. Il a gagné, comme l'équipe, en expérience. Nous serons meilleurs au fur et à mesure que les matchs vont passer. Le pic est prévu d'ici peu. L'expérience collective des joueurs est importante. Le fait d'avoir fait une équipe de 24 ans de moyenne d'âge et 8 sélections, le 2 février 2020 pour attaquer le Tournoi, c'était un choix délibéré sur la compétence, sur le potentiel. On avait été questionné sur le manque d'expérience de joueurs. Notre vision c'était de construire une expérience collective. L'équipe a désormais de 25 ans et plus de 20 sélections, ce n'est pas la même qu'à ces débuts. Et nous allons encore nous améliorer.

    Il n'y a aucune raison de remettre en question le capitanat d'Antoine. Mais il y a une histoire qui existe depuis 2 ans. On vous en parlera quand on en aura parlé entre nous.

    Craignez-vous qu'il y ait un relâchement chez vos joueurs ? C'est juste, tout est possible. On peut choper le boulard aussi. Plein de problèmes nous guettent. Parce que c'est le sport et qu'on prévoit, vraiment tout, on a un plan, mais dès que le match commence, on arrive sur l'imprévu. La compétition à ce niveau-là, c'est l'imprévu. Donc on se prépare à l'imprévu. Concernant notre changement de statut, ça avait commencé quand on avait battu l'Angleterre. Il y avait eu beaucoup de questions et de doutes pour savoir où on allait. Il n'y a que la victoire qui nous donne raison. Très tôt, on a travaillé sur notre statut.

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    Antoine Dupont peut-il rester le capitaine du XV de France, même quand Charles Ollivon sera revenu ?C'est un sujet bien sûr, mais est-ce qu'il faut en parler maintenant ? Est-ce qu'il faut remettre ça sur la table ? Antoine a fait un Tournoi formidable, il est un grand capitaine. Il a des vice-capitaines qui l'accompagnent, Julien Marchand, Greg Alldritt, Anthony Jelonch, Gaël Fickou. Et puis, il y a Charles qui a repris avec Toulon contre Montpellier. On va le suivre, on espère qu'il va revenir très vite en forme pour candidater à ce groupe. On va voir. Il n'y a aucune raison de remettre en question le capitanat d'Antoine. Mais il y a une histoire qui existe depuis 2 ans. On vous en parlera quand on en aura parlé entre nous. On veut être transparents, et partager mais là il y a quelque chose qui touche aux hommes et au respect des hommes. On prendra le temps de vous répondre dans quelques mois.

    Le vestiaire est ouvert. Tous les joueurs français peuvent un jour entrer dans notre vestiaire. On ne s'interdit rien.

    Durant ce Tournoi, vous avez tenté deux paris en reconduisant Melvyn Jaminet à l'arrière et en faisant monter Cameron Woki en deuxième ligne. Peut-on s'attendre à de nouvelles surprises à l'avenir ? Le vestiaire est ouvert. Tous les joueurs français peuvent un jour entrer dans notre vestiaire. On ne s'interdit rien. Il peut y avoir des blessures dans notre sport, mais il faut avancer.

    Vous avez remercié les clubs qui ont longuement mis leurs internationaux à disposition. Quels ont été vos échanges avec les présidents de Toulouse et Bordeaux-Bègles, les plus gros fournisseurs d'internationaux ?Ils ont été quotidiens. Ils étaient toujours les premiers informés pour savoir qui on gardait, qui on sélectionnait, qui on relâchait. C'est une injonction paradoxale : c'est fantastique pour le joueur mais c'est dur pour le club. On essayait de terminer notre entraînement du mercredi à 15h, pour donner notre composition d'équipe à 17h. Ce qui permettait aux joueurs relâchés de pouvoir prendre les derniers trains ou derniers avions pour rejoindre leur club.

    Cela vous agace que l'on vous caricature comme un entraîneur cérébral ?Dites ce que vous voulez, ça ne me dérange pas... Max (Guazzini, présent dans la salle) voudrait que je change de lunettes, il faudrait que j'aille chez le coiffeur... Dites ce que vous voulez, cela fait bien longtemps que je me suis détaché de tout ça. Vous pouvez y aller dans la caricature. Je suis en mission.

    À VOIR AUSSI - Le but de Neymar contre Bordeaux sous les sifflets du Parc des Princes le 13 mars dernier (3-0)

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    DÉCRYPTAGE - Le renouveau des Bleus doit également beaucoup au président de la FFR. Pour le meilleur. Mais pas que…

    Comment le XV de France a retrouvé les sommets

    ANALYSE - La France s’est replacée sur l’échiquier mondial, avec des succès probants face aux meilleures nations. Plusieurs facteurs expliquent ce retour au premier plan.

    Six Nations : le Stade de France aux couleurs de l'Ukraine samedi soir

    LE SCAN SPORT - Un euro par billet sera aussi reversé à l'occasion du choc entre la France et l'Angleterre samedi soir.

    France24 - Monde

    Non, ce tireur d’élite canadien n’est pas mort en Ukraine juste après son arrivée

    Publié le : 23/03/2022 - 15:52

    Alexandre Capron Suivre

    Des publications virales sur les réseaux sociaux ont annoncé la mort d’un tireur d'élite canadien nommé Wali, surnommé le "tireur d’élite le plus meurtrier au monde" dans plusieurs médias, et qui aurait été tué dans les premières heures de son arrivée en Ukraine près de Marioupol. Notre rédaction a pu parler avec ce combattant étranger parti se battre contre l’armée russe, pour qui ces fausses informations visent à dissuader les volontaires étrangers de se rendre en Ukraine.

    Ex-soldat du Royal 22e Régiment canadien, devenu informaticien, Olivier Lavigne-Ortiz est parti prêter main-forte aux Ukrainiens contre l’invasion russe en rejoignant la légion internationale pour la défense territoriale de l'Ukraine début mars.

    Connu pour ses précédentes implications dans des zones de conflits notamment en Afghanistan ou contre l’organisation État islamique au Kurdistan irakien, et pour ses qualités de tireur d’élite, le jeune homme a été annoncé mort à Marioupol dans plusieurs publications relayées entre le 12 et le 16 mars, certains avançant même qu’il aurait été tué "20 minutes après son arrivée sur la ligne de front", d’autres affirmant disposer d’une vidéo du tireur qui aurait tué le jeune homme, voire même qu’il s’agissait dans certains cas d’une femme "sniper" qui l’aurait abattu.

    Cette fausse information nous a par ailleurs été signalée pour vérification par un internaute via le compte Twitter @InfoIntoxF24.

    Message d'un internaute à la rédaction des Observateurs de France 24 via le compte Twitter @InfoIntoxF24. © Twitter

    Un démenti dès le 14 mars, puis de nouveau le 22 mars

    Le combattant canadien a lui-même démenti à deux reprises sa mort sur ses propres réseaux sociaux : le 14 mars par une publication Facebook, où il explique : "Ne vous en faites pas pour ma sécurité. Je suis déjà loin de la base qui a été bombardée hier. J'y suis déjà passé mais brièvement". 

    Le groupe de combattants que ce Canadien avait rejoint, la Brigade normande, a également publié un communiqué sur Facebook pour expliquer :

    "Wali n'est pas à Marioupol. Les rumeurs sur sa mort ont commencé à apparaître vers le 13 mars et le commandant de la brigade normande a communiqué avec lui le 15 mars au matin. […] Wali est un esprit libre et [nous avons dû] l'envoyer dans une autre unité de son choix car il contournait des instructions claires et des directives. […] Il devenait un danger pour la mission, pour sa famille [de combattants, NDLR] et pour lui-même."

    Après quelques jours de silence, durant lesquels les fausses informations ont redoublé, Wali a de nouveau publié sur sa page Facebook le 22 mars, cette fois avec une photo de lui-même, au milieu de balles en plastique dans un jeu pour enfant. Il affirme : 

    Les rumeurs comme quoi j’étais mort au combat étaient complètement ridicules. La vérité est que nous avons pris du terrain à l’ennemi en plus de lui causer des pertes. Malheureusement, nous avons aussi perdu des camarades, morts et blessés.

    "Quand j’ai allumé mon téléphone, ça a été un torrent de messages me demandant si j’étais mort ou pas !"

    La rédaction des Observateurs de France 24 a pu s’entretenir par appel vidéo avec ce combattant canadien le 22 mars, plutôt amusé par les fausses informations le concernant :

    J’ai été le dernier à apprendre ma propre mort, et le premier à la contredire ! Sur la ligne de front, nous n’avons pas le droit d’avoir nos téléphones, qui sont éteints et en lieu sûr. Quand je suis revenu de la zone de combat où je me trouve pour une période de repos le 21 mars [dans la région de Kiev, NDLR], j’ai allumé mon téléphone. Et là, ça a été un torrent de messages me demandant si j’étais mort ou pas !

    Je ne suis effectivement jamais allé à Marioupol : j’ai commencé à combattre dans une zone près du fleuve Dniepr. Puis après un différend avec le commandant de la brigade, je suis revenu à Kiev. Quand j’ai appris que j’étais annoncé mort, j’ai décidé de prendre cette photo dans une ancienne garderie abandonnée. C’était ma façon d’annoncer que ces rumeurs étaient ridicules, et que tout allait bien pour moi. La force de ces rumeurs, c’est que tant que je n’y répondais pas, elles pouvaient prospérer.

    Cependant, pour moi c’est juste du trolling amateur et grossier. J’ai du mal à comprendre la stratégie de cette fausse information, car pour moi, ça a été assez facile à démentir. Ceux qui diffusent ces fakes perdent toute crédibilité une fois le démenti publié. Cela montre qu’ils n’ont plus d’argument, et sont prêts à lancer n’importe quoi sur les réseaux sociaux. Ils sont peut-être aussi en train de perdre la guerre de la désinformation sur Internet !

    Des intox diffusées d’abord en Chine

    Selon Checknews de Libération, les premières fausses informations faisant état de la mort du tireur d’élite sniper canadien auraient filtré sur des sites chinois citant des sources russophones, avant d’être reprises un peu partout, et notamment sur plusieurs pages Facebook et Twitter d’Afrique de l’Ouest.

    Let's take a look at the propaganda of the Chinese media. The Chinese are spreading a rumor: the Canadian sniper Wali was killed by Russian special forces 20 minutes after he arrived in the battlefield pic.twitter.com/6dSIaNT0a3

    March 13, 2022

    Chinese Spy-on-line mentions False News that Wali was dead when he has arrived to Ukraine a day.#UkraineWar#Ukraine️ pic.twitter.com/eDwQ2bvfcM

    March 15, 2022

    Si le combattant explique ne pas s’être particulièrement renseigné sur l’origine de la fausse information, il a une idée de la raison :

    "C’est une guerre de symbole pour des raisons de prestige. Je ne suis pas essentiel à l’effort de guerre, mais je représente l’un des volontaires étrangers les plus connus en Ukraine, donc à des fins de propagande, il est bon de présumer ma mort pour ralentir l’afflux de volontaires qui voudraient s’engager dans les combats en Ukraine. Ma mort "rapide" aurait été un message pour dire que même des combattants expérimentés pouvaient être tués facilement."

    Télécharger l'application

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

    Publié le : 23/03/2022 - 17:02

    FRANCE 24 Suivre

    Le chef de l'État ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est adressé mercredi, par visioconférence, aux parlementaires français au sujet de la guerre en Ukraine. Il a notamment exhorté la France à défendre ses valeurs en Ukraine et à aider à mettre fin à cette "guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité".

    Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a exhorté, mercredi 23 mars, la France à soutenir l'Ukraine pour la défense des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité face à Moscou et demandé aux entreprises françaises encore présentes en Russie de cesser de financer la "machine de guerre" du Kremlin.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l'Europe unie, libre et diverse", a dit le président ukrainien, via une traductrice, devant les deux chambres du Parlement français, auxquelles il a demandé d'observer quelques instants de silence en hommage aux victimes ukrainiennes de la guerre.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership la restauration de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. On peut le faire ensemble et s'il y a des gens qui ont des doutes parmi les personnes présentes, je peux vous dire que votre peuple est sûr, comme tous les autres peuples de l'Europe."

    "Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe"

    "Renault, Auchan, Leroy Merlin doivent cesser d'être les sponsors de la machine de guerre de la Russie, arrêter de financer le meurtre d'enfants et de femmes, les viols. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices", a déclaré le chef de l'État ukrainien.

    La chaîne de magasins Auchan est emblématique de la grande distribution en Russie, où elle exploite 231 magasins pour un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros, soit plus de 10 % de son activité globale. Auchan s'est refusé à tout commentaire. La semaine dernière, un porte-parole du distributeur français avait jugé extrêmement extrêmement surprenantes" les critiques formulées à son encontre par le président ukrainien.

    L'enseigne de bricolage Leroy Merlin, très implantée en Russie, son deuxième marché derrière la France, revendique 36 000 salariés dans ce pays, qui opèrent dans 107 hypermarchés et 62 villes. Des salariés de la branche ukrainienne de Leroy Merlin ont demandé lundi à l'enseigne de cesser ses activités en Russie après le bombardement d'un magasin du groupe à Kiev. Leroy Merlin, qui appartient au même groupe qu'Auchan, s'est également refusé à tout commentaire.

    D'autres enseignes internationales emblématiques comme le suédois Ikea et la chaîne de restauration rapide McDonald's ont en revanche suspendu leurs opérations en Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine.

    La Russie est aussi le deuxième marché du groupe automobile Renault dans le monde derrière l'Europe. Le fabricant français est présent via le groupe AvtoVAZ, qui a stoppé une partie de sa production à la mi-mars en raison d'une pénurie de composants liée aux sanctions occidentales infligées à la Russie. Renault n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire. Le groupe avait indiqué plus tôt ce mercredi envisager de suspendre à nouveau la production de son usine de Moscou à partir de ce soir en raison de problèmes de logistique.

    Renault est d'autant plus exposé qu'il est associé en Russie avec le conglomérat public russe Rostec, dirigé par Sergueï Tchémézov, un allié de Vladimir Poutine.

    Le groupe français TotalEnergies, également critiqué pour son maintien en Russie, a quelque peu pris ses distances mardi avec ce pays stratégique en annonçant renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année.

    Multiplication des interventions auprès des parlements occidentaux 

    Volodymyr Zelensky, qui multiplie les interventions devant les parlements nationaux - il s'exprimait encore mercredi matin devant la Diète japonaise et parlera jeudi devant le parlement suédois -, s'adressera également jeudi à l'Otan réunie en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    >> À voir aussi : "Guerre en Ukraine : la stratégie offensive de Volodymyr Zelensky auprès des parlements occidentaux"

    Nous avons besoin d'encore plus d'aide, pour que la liberté ne perde pas, d'armes antichar, de défense antiaérienne. Vous pouvez nous aider", a insisté le président ukrainien devant le Parlement français.

    Comparant aux "ruines de Verdun" les destructions infligées par l'armée russe à l'Ukraine depuis le début de son opération d'invasion le 24 février, Volodymyr Zelensky a également appelé la présidence française de l'Union européenne à favoriser l'adhésion "historique" de l'Ukraine au bloc communautaire.

    "Merci la France, gloire à l'Ukraine", a conclu le président ukrainien sous les applaudissements nourris des députés et sénateurs.

    Avec Reuters et AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

    témoignage

    Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol

    HEURE PAR HEURE

    En direct : l'armée russe recule sur plusieurs fronts, affirme le maire de Kiev

    Le Monde

    « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

    Depuis le 24 février, date de l’invasion de l’armée russe en Ukraine, nous avons reçu près de 80 000 questions et commentaires, soit environ 2 600 par jour, qui ne pourront pas tous être publiés.

    « Pourquoi vous ne passez pas ma question ? », « je tente ma chance pour la énième fois… », « je suis censuré », « vous publiez toujours les mêmes ! », etc. A chaque fois que Le Monde couvre un événement en direct, permettant à ses lecteurs de poser des questions en temps réel, nous recevons un certain nombre de contributions de ce genre, plus ou moins cordiales. Le suivi en direct de la guerre en Ukraine, ininterrompu depuis la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 février, n’échappe pas à cette règle.

    le live du jour sur la guerre en Ukraine

    Depuis plus de dix ans, Le Monde couvre des événements en direct en étant guidé par trois grands principes : la rigueur, la réactivité et l’interactivité. Comme pour tous les contenus que nous publions, nous avons toujours eu à cœur de placer la précision et la clarté des informations avant la rapidité. Si cette dernière reste logiquement un élément indispensable lors de la couverture en temps réel d’un événement, nous préférerons toujours arriver un peu plus tardivement que nos confrères mais avec des informations fiables et certifiées. Règle qui s’est imposée comme particulièrement incontournable lorsque l’actualité (et nos « lives » avec) concernait en particulier des attentats terroristes.

    Cette prudence peut parfois générer de la frustration ou de l’impatience, mais, dans la plupart des cas, si une information que vous avez lue ailleurs n’est pas publiée dans notre direct, c’est parce que nous n’avons pas (ou pas encore) été en mesure de la vérifier ou de comprendre toute sa portée. Il se peut aussi que la réponse ait déjà été donnée quelques heures auparavant (n’hésitez pas à remonter le fil du direct avant de poser votre question) ou qu’elle soit disponible ailleurs sur notre site, dans un des nombreux articles que nous publions tous les jours sur la guerre en Ukraine.

    Nous avons également parfois des contraintes purement pratiques et humaines quand, à certaines heures du jour et surtout de la nuit, les effectifs sont plus réduits et ne permettent pas de surveiller l’actualité et de répondre aux questions autant que nous le souhaiterions.

    Guerre en Ukraine : dans les coulisses du live du « Monde »

    Quoi qu’il en soit, nous nous efforçons de toujours maintenir cette interactivité et ce lien avec les lecteurs, auquel nous sommes attachés ; la quasi-totalité des questions sont bien lues, mis à part dans les pics d’actualité très intenses où le flot des contributions est si important qu’il devient impossible à suivre. Depuis le 24 février, nous avons reçu un total de près de 80 000 questions et commentaires, soit une moyenne de 2 600 par jour environ.

    Nous avons pu constater, lors des lives quotidiens au début de la pandémie de Covid-19, en mars 2020, à quel point il était essentiel d’offrir un lieu d’échange et de réponses pour des citoyens inquiets ou perdus dans des règles sanitaires qui évoluaient chaque semaine.

    « Nous avons été une quinzaine de journalistes à nous relayer sur ces 83 jours de “live” du “Monde” »

    L’attention que nous portons aux contributions vaut aussi, hélas, pour les quelques commentaires désagréables que nous recevons de temps en temps, au ton réprobateur, moqueur ou parfois à la limite de l’insulte, et qui, à force, peuvent peser sur la sérénité du travail des journalistes qui se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour vous informer en direct.

    C’est d’ailleurs l’occasion de préciser que ces journalistes ne sont pas des spécialistes de la guerre, de l’Ukraine ou de la Russie mais des journalistes généralistes, dont le premier domaine de compétence est le traitement de l’actualité en temps réel, dans le respect des règles de rigueur évoquées ci-dessus. Or, plus la guerre dure, plus certaines des questions reçues sont extrêmement précises, voire pointues, et nous ne sommes pas toujours en mesure d’y répondre dans l’immédiat. C’est pourquoi nous organisons, aussi souvent que possible, des tchats avec des spécialistes, qu’il s’agisse d’intervenants extérieurs (comme cet échange avec Michel Goya, historien et ancien militaire) ou de journalistes de notre rédaction (mardi, trois d’entre eux ont répondu à vos questions sur les conséquences économiques de la guerre). Nous transmettons aussi régulièrement les questions les plus fréquentes aux services spécialisés de la rédaction pour ensuite composer et mettre à jour des articles réunissant les réponses à vos principales interrogations.

    Guerre en Ukraine : les réponses du « Monde » à vos questions les plus fréquentes

    Enfin, certaines des questions reçues relèvent quasiment de la prédiction ou de la divination ; vous êtes nombreux à vouloir connaître le futur et savoir la fin de l’histoire (et c’est compréhensible). « Que se passerait-il si… ? », « comment telle situation va-t-elle évoluer ? », « que pense tel dirigeant ? », etc. Or c’est un exercice très délicat, voire impossible, pour un journaliste que de se prêter à l’actualité-fiction, sur la base d’hypothèses. Dans une situation comme celle-ci, où la guerre se joue aussi sur le terrain de l’information et de l’influence, il nous semble plus que jamais crucial de nous limiter autant que possible aux faits réels et avérés.

    • Une quinzaine de rédacteurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ;
    • 6 rédacteurs en chef adjoints ;
    • 12 correcteurs pour relire le live ainsi que les articles du « desk » (lire notre article sur ce sujet) ;
    • 6 « home editors » (HE) pour actualiser en permanence la page d’accueil du Monde ;
    • 3 « social media editors » (SME) pour faire vivre Le Monde sur les réseaux sociaux ;
    • 2 iconographes pour faire le lien avec les photographes mobilisés et poster les dernières images du terrain ;
    • 6 journalistes du service Infographie (4 cartographes et 2 chercheurs), afin de produire des cartes de situation, postées chaque jour dans le live.

    Le Monde

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    Le Figaro

    La météo du jeudi 24 mars : les trois quarts de la France au soleil

    Le Figaro

    À l’exception du Sud-Ouest où le ciel sera nuageux, le temps est ensoleillé sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.

    C'est une journée ensoleillée qui s'annonce en ce jeudi 24 mars. À l’exception du Sud-Ouest, où quelques nuages gris sont à prévoir dans l'après-midi, le soleil brille sur le reste de la France, selon La Chaîne Météo*. Les températures sont fraîches le matin, avec quelques gelées blanches attendues dans le Nord et dans l'Est au lever du jour, mais remontent dans l'après-midi, offrant un temps digne d'un début de mois de mai.

    À lire aussiParlez-vous météo?

    La météo dans votre région

    Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le soleil brille dès le matin, accompagné d'un léger vent. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, tandis que les températures sont douces. Il fera notamment 16°C à Brest.

    Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est une journée très ensoleillée qui s'annonce. À noter quelques gelées blanches dans les plaines au lever du jour. La douceur est de retour l'après-midi, avec des températures pouvant atteindre les 20°C.

    Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est très ensoleillé dès le matin, à l'exception des reliefs où quelques nuages peuvent se former. Des gelées blanches sont également à prévoir dans la matinée en Alsace. Le soleil continue de briller l'après-midi, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.

    Dans le Sud-Ouest, si le soleil brille sur le littoral atlantique le matin, le ciel est légèrement voilé sur les Pyrénées et le Roussillon. Les nuages gagnent du terrain l'après-midi, avec un peu de grisaille aux alentours de Biarritz, tandis que le vent souffle sur le Midi. Les températures restent douces, avec 17°C attendus à Bordeaux.

    Dans le Sud-Est, c'est une belle journée qui s'annonce avec un soleil généreux dès le matin. La matinée sera néanmoins fraîche, avec des températures parfois négatives. L'après-midi, le soleil continue de briller, même si quelques éclaircies se forment vers Marseille. Les températures, quant à elles, demeurent élevées. Il fera notamment 17°C à Nice et 16°C à Bastia.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du mercredi 23 mars : du soleil sur toute la France

    Le soleil brillera sur la grande majorité du territoire, accompagné de rares nuages sur les côtes et de températures printanières.

    Regarder la vidéo

    La météo du mardi 22 mars : du soleil sur les trois quarts de la France

    À l’exception du littoral atlantique qui sera nuageux le matin, le soleil brillera sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.

    Regarder la vidéo
    France24 - Monde

    Comment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?

    Publié le : 23/03/2022 - 17:38

    Sébastian SEIBT Suivre

    En fin de semaine dernière, les températures ont battu tous les records de chaleur aussi bien en Antarctique qu'en Arctique. Non loin du pôle Sud, elles étaient jusqu’à 40 °C supérieures aux moyennes saisonnières.  Des hausses liées aux caprices des “rivières atmosphériques”.

    Des températures allant jusqu' 40 °C au-delà des normales saisonnières en Antarctique et entre 20 et 30 °C de plus que d'habitude à certains endroits en Arctique. Les deux régions polaires ont connu simultanément une vague de chaleur inédite aux alentours du vendredi 18 mars. "Une telle coïncidence est très inhabituelle", reconnaît Julienne Stroeve, spécialiste du climat polaire à l'University College de Londres, contactée par France 24. 

    C'est la montée en flèche du thermomètre en Antarctique qui a attiré l'attention des scientifiques en premier. "Les températures enregistrées, même sur le plateau Antarctique [situé à plus de  000 mètres d'altitude en moyenne], étaient absolument absurdes", souligne Jonathan Wille, postdoctorant et spécialiste de la météo et du climat en Antarctique à l'Institut des géosciences de l'environnement à l'Université Grenoble Alpes, contacté par France 24. 

    Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

    March 23, 2022

    À plus de 3 000 m d'altitude, -11,5 °C au lieu de -40 °C

    Il faisait ainsi plus qu'anormalement doux à la station Concordia qui se trouve à plus de 3 000 mètres d'altitude dans l'est de l'Antarctique. La température est, en effet, montée à -11,5 °C alors qu'il fait généralement plutôt entre - 40 °C et - 50 ° C dans cette région à cette période de l'année.

    "La barrière topographique formée par le dénivelé dans l'est de l'Antarctique fait que le climat y est très stable et les températures ne devraient jamais dépasser les -30 °C", explique à France 24 Martin Siegert, un glaciologue à l'Imperial College de Londres qui n'en revient pas des relevés de températures réalisés dans cette partie du globe la semaine dernière.

    Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

    March 19, 2022

    En 65 ans d'observations météorologiques dans cette partie proche du pôle Sud - qui se trouve à plus de 4 000 km de l'Australie -, un tel pic de chaleur ne s'était jamais produit. Mais le thermomètre est resté sous les 0° C, ce qui a permis d'éviter une fonte des glaces "qui aurait été complètement inédite", note Martin Siegert.

    >> À lire aussi sur France  24 : En Antarctique, les jours du "glacier de l'Apocalypse" sont comptés

    De l'autre côté du globe, dans la région Arctique, le thermomètre a dangereusement flirté avec les températures de dégel alors même "qu'on est encore à la fin de la période froide", souligne Martin Siegert. À certains endroits, comme sur l'île de Hopen (au nord de la Norvège et au sud de l'archipel de Svalbard), "une température de 3,9 °C a été enregistrée, ce qui ne s'est jamais produit depuis le début des relevés en 1944", indique sur Twitter Ketil Isaksen, un climatologue norvégien.

    Mais la vague de chaleur en Arctique est "moins inhabituelle que celle en Antarctique", souligne Julienne Stroeve. Cette région du monde est la plus durement affectée par le réchauffement climatique - les températures y augmentent trois fois plus vite qu'ailleurs en moyenne -  et les événements météo extrêmes commencent à s'y multiplier. 

    Il n'en demeure pas moins que "la magnitude de ce pic de chaleur est surprenante", estime Martin Siegert. Pour lui, il pourrait avoir pour corollaire une saison des fontes de glaces qui commencerait un peu plus tôt que d'habitude. En général, le dégel débute à la fin du mois de mars et dure jusqu'en septembre dans la région arctique.

    De l'air chaud d'Espagne et de Nouvelle-Zélande

    Si ces records historiques se sont produits en même temps dans les deux régions polaires, "c'est une coïncidence", assure Julienne Stroeve. "Il n'y a presque aucun lien entre les mouvements d'air qui façonnent la météo en Arctique et en Antarctique", précise Martin Siegert.

    Mais dans les deux cas, ce sont des rivières atmosphériques qui sont à l'origine de ce réchauffement soudain des pôles. Il s'agit de couloirs d'air qui, comme des tapis roulants volant, transportent des grandes quantités de vapeur d'eau sur de longues distances.

    Pour expliquer le phénomène dans la région Arctique, il faut descendre "vers le sud-ouest de l'Espagne et le nord de l'Afrique, d'où est partie la rivière atmosphérique qui a transporté toute l'humidité vers le nord et surtout dans la région de la Sibérie", explique Jonathan Wille. 

    En Antarctique, le phénomène a été plus complexe. Il y a bien eu une rivière atmosphérique qui a pris son origine "à l'extrémité sud-est de l'Australie et en Nouvelle-Zélande", remarque le spécialiste de l'université de Grenoble.

    Mais ce n'est pas tout. En atteignant les côtes de l'Antarctique, cet air plus chaud a engendré des pluies et, un peu plus en altitude, de la neige. Ensuite, au lieu de se disperser et repartir vers le nord, ce courant atmosphérique est resté sur place et s'est même engouffré toujours plus vers le pôle Sud. "C'est une rivière atmosphérique qui est allée plus vite, est restée plus longtemps au-dessus de l'Antarctique et a poussé plus au sud que d'autres" qui ont atteint ce continent, résume Jonathan Wille. 

    Une "bizarrerie météo ou un événement précurseur" ?

    "Il serait tentant de mettre ces anomalies sur le compte du réchauffement climatique", reconnaît Martin Siegert. Après tout, l'une des conséquences de ces changements dus à l'activité humaine est que les événements météo extrêmes - comme des pics de chaleur dans les régions polaires ou les ouragans - deviennent plus courants. 

    Mais pour l'instant, il est encore trop tôt pour attribuer ces pics de température au réchauffement climatique. "La situation est revenue à la normale dans les régions polaires cette semaine, et il se peut que la météo de la semaine dernière reste un phénomène isolé", estime Julienne Stroeve.

    "C'est la grande question à laquelle il va falloir répondre : est-ce qu'on a eu affaire à une bizarrerie météo ou à un événement précurseur [du climat à venir dans ces régions] ?", ajoute Jonathan Wille. La question est d'autant plus importante qu'"on a eu de la chance cette fois-ci en Antarctique", estime Martin Siegert. Si la rivière atmosphérique s'était dirigée plus à l'ouest du continent austral - où les températures sont déjà naturellement plus douces en cette saison -, la vague d'air chaud aurait pu entraîner une fonte des glaces inédite. Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la montée des eaux.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Au sommet de l'Antarctique, une coopération pour préserver "un continent sanctuarisé"

    CHANGEMENT CLIMATIQUE

    En Antarctique, les jours du "glacier de l’Apocalypse" sont comptés

    EXPOSITION

    De l’Arctique à l’Antarctique, une exposition alerte sur les effets du changement climatique

    Le Monde

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    « Le Monde Campus » propose un nouveau podcast pour faire découvrir des initiatives menées par des jeunes dans toute la France.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition de « Nos futurs, la parole à la relève », le nouveau podcast du « Monde Campus ». Actions pour le climat, préservation de notre alimentation, éducation aux médias, lutte contre le cyberharcèlement, création de parti politique… pendant cinq épisodes, partez sur le terrain à la rencontre de jeunes qui s’engagent pour faire bouger les lignes et construire le monde de demain. Un podcast réalisé en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes et diffusé du 23 au 27 mars sur Lemonde.fr et les plates-formes d’écoute.

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Mercredi 23 mars

    Climat : ils ne marcheront plus à petits pas

    Ils voient la planète brûler mais ne regardent pas ailleurs. Ils sont jeunes, ont à peine terminé leurs études mais sentent déjà que le temps est compté. Avant eux, des rapports alarmants ont documenté les conséquences du réchauffement climatique. Avant eux, des militants ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais ils ne baissent pas les bras et s’engagent à leur tour. Leur engouement, leur colère, leurs angoisses, leurs aspirations, ils les convertissent en actions sur le terrain. Plus question de transiger, encore moins d’abdiquer. Le climat est devenu leur priorité. Rencontre avec les bénévoles du mouvement citoyen Youth for Climate qui s’organisent à la veille d’une grève nationale pour l’écologie.

    Podcast. Climat : ils ne marcheront plus à petits pas (1/5)

    Jeudi 24 mars

    Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération

    Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher, que nous sommes allés rencontrer. Il a installé son exploitation bio sur petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre.

    Vendredi 25 mars

    Médias : apprendre à s’informer, le nouveau défi de l’école

    Débattre de l’actualité, débusquer les fausses informations, animer des conférences de rédaction, développer son esprit critique. Un peu partout en France, l’éducation aux médias fait son apparition dans les classes. Au collège, au lycée, les élèves deviennent pour quelques heures journaliste ou présentateur. C’est le cas à Roubaix, dans la classe média du collège Madame-de-Sévigné. Là-bas, Sarah Ouagueni, une jeune professeure d’histoire-géographie, a mis au point un programme ambitieux : réaliser trois émissions de radio sur l’année, avec une à deux heures de préparation collective chaque semaine. Un engagement hebdomadaire pour permettre à ses élèves de s’ouvrir au monde et de sortir de leur bulle. Reportage en classe, lors de la préparation de la prochaine émission de radio concoctée par les élèves.

    Samedi 26 mars

    Sexualité sur les réseaux sociaux : la traque à l’impunité

    Vengeances sexuelles, photos dénudées, moqueries… Sur les réseaux sociaux, l’intimité et la sexualité peuvent parfois être étalées au grand jour. Pour lutter contre le cybersexisme et le cyberharcèlement, des jeunes militantes s’engagent et s’activent sur le terrain. Dans l’association Stop Fisha, elles sont plusieurs dizaines de bénévoles qui, au quotidien et par écrans interposés, écoutent et rassurent les victimes, débusquent les comptes injurieux, les infiltrent et les dénoncent… pour mettre fin à l’impunité. Reportage sur l’île de Ré auprès de Laura, Juliette et Victoire, trois bénévoles de Stop Fisha, qui interviennent dans un collège pour faire de la prévention auprès des jeunes.

    Dimanche 27 mars

    Politique : l’engagement des jeunes, autrement

    Se rendre aux urnes ne les intéresse plus. Voter, pour quoi faire ? Pourtant impliqués dans les grands débats de société, les jeunes se détournent de la politique. Pour faire entendre leurs voix, ils trouvent d’autres chemins d’expression. L’engagement associatif, les manifestations, les débats sur les réseaux sociaux. De ce constat est né, en 2014, Allons enfants. Un parti politique composé de jeunes de 18 à 29 ans avec pour objectif de donner une image nouvelle à la politique et de rajeunir les élus. Rencontre avec deux candidats – Aya Salama, 18 ans, lycéenne à La Roche-sur-Yon et la plus jeune candidate du parti, et Sébastien Allix, 27 ans, président d’une association à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    Joséfa Lopez

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    L'ombre d'un mensonge, Le Temps des secrets, Ambulance... Les films à voir ou à éviter cette semaine

    Olivier DelcroixEric NeuhoffAlbane Harmange

    Un homme frappé par un AVC réapprend à vivre, l'adaptation du troisième tome des souvenirs de jeunesse de Marcel Pagnol, un braquage à l'ancienne... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

    L'Ombre d'un mensonge - À voir absolument

    Drame de Bouli Lanners, 1h39

    Sur son bras, un tatouage reproduit la carte de l'Écosse. Pourquoi Philippe a-t-il atterri dans cette île perdue ? L'homme n'est pas exactement du genre bavard. Son travail consiste à aider des fermiers voisins. Les semaines sont rythmées par les messes du dimanche. Le pub local constitue le lieu de rendez-vous. Cela aurait pu continuer comme ça, sans histoires, si seulement un fichu AVC ne lui était pas soudain tombé dessus. À sa sortie de l'hôpital, le brave gars ne se souvient pas de grand-chose. Inspirée par une grande idée, la belle brune qui tient l'agence immobilière lui propose de l'aider. À l'entendre, ils ont eu une liaison. Ah bon ? Il n'en revient pas. Leurs solitudes se frottent comme deux silex. Cela produit du silence et de la douceur. Quel repos ! Cette pudeur. Devant et derrière la caméra, Bouli Lanners peint avec une délicatesse rare la valse des sentiments, peint les couleurs de l'amitié, montre qu'un brin de chaleur est toujours le bienvenu, quel que soit le prix à payer. Ce cinquième film bluffe par son audace tranquille, séduit par son sens des paysages, touche par la sobriété de sa tristesse. É.N.

    À lire aussiNotre critique de L’ombre d’un mensonge : l’amour ne s’oublie pas

    Le Temps des secrets - À Voir

    Comédie de Christophe Barratier, 1h48

    La carriole avance cahin-caha, chargée à bloc sous le soleil de juillet. Sortie des rues de Marseille, elle brinquebale sur les chemins caillouteux d'une Provence éternelle. Assis à l'arrière de la charrette, le jeune Marcel, 12 ans, écarquille les yeux, heureux d'avoir terminé son année scolaire, tout à son bonheur de partir une nouvelle fois en vacances, avec ses parents, ses frères, sœurs, oncles et tantes. Dès les premières images du nouveau film de Christophe Barratier, une bouffée jubilatoire de liberté envahit l'écran. Nous voilà fin prêts à replonger dans l'univers tendre et littéraire de Marcel Pagnol. En adaptant le troisième tome des souvenirs de jeunesse du romancier, le réalisateur des Choristes parachève le diptyque signé il y a 22 ans par Yves Robert. Et se met dans ses pas Avec humilité et fidélité. O.D.

    À lire aussiNotre critique du Temps des secrets, de Christophe Barratier: une ode à la Provence de Pagnol

    Seule la terre est éternelle - À voir

    Documentaire de François Busnel, 1h52

    Un documentaire sur un écrivain est toujours un exercice périlleux. Après tout, l'écriture est une entreprise largement sédentaire. Même pour les marcheurs compulsifs dans mon genre, ce sont d'abord des heures et des heures solitaires et égoïstes passées devant un ordinateur ou une page blanche. Et les romanciers, reclus par nature, ne sont guère doués pour les interviews. Surtout quand il s'agit de parler de leur travail. Pour toutes ces raisons, Seule la terre est éternelle, le merveilleux film de François Busnel sur le merveilleux Jim Harrison (décédé en 2016), est remarquable. Non seulement il capture, avec chaleur et acuité, l'essence même de cet homme au visage profondément buriné, si atypique parmi les écrivains de son temps, mais c'est également une fabuleuse expérience cinématographique. Un véritable road-trip littéraire qui, tout en parlant à notre intellect, est aussi un régal pour les yeux. D.K.

    De nos frères blessés - On peut voir

    Drame de Hélier Cisterne, 1h35

    Le deuxième film d'Hélier Cisterne, conçu avec sa compagne Katell Quillévéré, retrace l'histoire vraie d'un couple pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie. Lui est ouvrier communiste né à Alger. Elle est mère célibataire, immigrante polonaise. Entre Fernand (Vincent Lacoste, excellent, tout en maturité énergique) et Hélène (Vicky Krieps, bouleversante de charme et d'humanité) l'alchimie est évidente dès le premier regard. Mais Fernand considère bientôt que trop d'injustices frappent les Algériens. Après la mort d'un ami déserteur de l'armée française, il franchit le pas et accepte de poser une bombe dans un local désaffecté de son usine, afin de protester contre le régime colonial français. L'attentat ne fait pas de victimes mais l'homme sera dénoncé par son contremaître. La vie d'Hélène bascule dans l'horreur. La caméra d'Hélier Cisterne accompagne le drame avec pudeur et précision. O.D.

    À lire aussiNotre critique de De nos frères blessés: les amants tragiques d’Alger

    Plumes - On peut voir

    Comédie dramatique d'Omar el Zohairy, 1h52

    Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique à Cannes, ce premier film égyptien commence sur les chapeaux de roues. À l'anniversaire de son fils, un père est transformé en poule par un magicien. Le père volatilisé, la mère doit prendre en main la vie de famille. Bizarrement, ce personnage de femme reste triste et taciturne. Le récit d'émancipation finit par avoir du plomb dans l'aile. É.S.

    En nous - On peut voir

    Documentaire de Régis Sauder, 1h39

    Il y a dix ans, dans Nous, Princesses de Clèves, Régis Sauder interrogeait les élèves du lycée Denis Diderot à Marseille sur leur vision de l'amour, leurs craintes et leurs rêves pour l'avenir. Dix ans après, que sont-ils devenus ? Pour le En Nous, il retrouve ces lycéens devenus jeunes adultes. En confiance avec le réalisateur, ils se confient naturellement sur leurs parcours, parsemés d'échecs et de joies. Sans misérabilisme, Régis Sauder dresse le portrait d'une jeunesse ancrée dans la modernité, dont l'existence n'est pas définie par leurs origines dans un quartier populaire. A.H.

    Ambulance - À éviter

    Film d'action de Michael Bay, 2h17

    Michael Bay revient en salle avec Ambulance. Presque un film de braquage à l'ancienne, sans déluge d'effets spéciaux numériques mais avec pas mal de voitures envoyées à la casse et du travail pour les cascadeurs. L'histoire tient plutôt la route. Will Sharp (Yahya Abdul-Mateen II), un vétéran de la guerre en Afghanistan, doit trouver de l'argent pour payer l'opération de sa femme. Il appelle son frère Danny (Jake Gyllenhaal), chef d'une bande de bras cassés qui l'embarque dans le hold-up de la First National Bank. Ambulance aurait pu être une série B sympathique. Mais Bay en rajoute à tous les niveaux. Trop de plans, trop de personnages (un chef de la police et son chien, un agent du FBI gay…), trop de musique martiale, trop de punchlines qui tombent à plat, trop de kilomètres. Trop de tout. Même Jake Gyllenhaal en fait des caisses en « Crazy Danny ». É.S.

    À lire aussiNotre critique d’Ambulance : le style pompier de Michael Bay

    Tropique de la violence - À éviter

    Drame de Manuel Schapira, 1h32

    Le best-seller de Nathacha Appanah devient un film de Manuel Schapira. Ce roman qui décrit la violence d'une jeunesse délaissée sur l'île de Mayotte est retranscrit sans finesse, par un réalisateur qui a découvert ce département français lors du tournage. Ce manque de connaissance du terrain se fait sentir. A.H.

    Bruno Reidal - À éviter

    Drame de Vincent Le Port, 1h41

    Inspiré d'un fait divers ayant eu lieu dans le cantal en 1905, le film raconte comment un jeune paysan obsédé, devenu séminariste, se livre aux autorités, après avoir tué un enfant de 12 ans. Des médecins s'emparent de son cas... Froide, fétichiste, torturée, cette étude psychiatrique empesée ennuie au plus haut point. O.D.

    Notre critique de Le temps des secrets, de Christophe Barratier: une ode à la Provence de Pagnol

    CRITIQUE - En adaptant le troisième tome des souvenirs de jeunesse du romancier, le réalisateur des Choristes parachève le diptyque signé il y a vingt-deux ans par Yves Robert. Et se met dans ses pas avec humilité et fidélité.

    Le Temps des secrets, la fin de l'insouciance de Marcel Pagnol sur grand écran

    En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.

    Notre critique de L’ombre d’un mensonge : l’amour ne s’oublie pas

    CRITIQUE - Un homme frappé par un AVC réapprend à vivre grâce à une femme amoureuse. Ce film dépeint leurs sentiments avec une délicatesse bienvenue.

    France24 - Monde

    À Kiev, les habitants entrent dans la résistance pour leur survie

    Publié le : 23/03/2022 - 09:09

    James ANDRE Jonathan WALSH James ANDRE Jonathan WALSH

    Pas question pour les Ukrainiens de livrer leur ville aux Russes. Alors la résistance s'organise dans la capitale assiégée. Les volontaires civils se battent à leur manière, en aidant les déplacés ou en fournissant de l'équipement aux forces ukrainiennes. Nos envoyés spéciaux Jonathan Walsh et James André les ont rencontrés. 

    Avant la guerre, Dmytro Tymoshenko vendait de la peinture industrielle et employait 70 personnes. Aujourd'hui, arme à l'épaule, le patron a mis son entreprise au service de la résistance ukrainienne. Après avoir mis à l'abri sa femme et ses deux enfants partis à l'étranger, il a transformé les locaux de sa société en plateforme logistique au service des combattants et des déplacés. "Il y a tellement de gens qui ont rejoint des unités de volontaires avec des armes mais sans gilet pare-balles, sans kit médical. Alors nous essayons de les équiper pour qu'ils puissent gagner cette guerre."

    Dans son hangar, les médicaments collectés sont triés avant d'être distribués. "C'est de l'aide humanitaire pour tous ceux qui en ont besoin, explique une volontaire. Pour Kiev, pour la défense territoriale, les habitants, l'armée ou les hôpitaux." La solidarité et l'entraide sont devenues la norme dans la capitale assiégée. Avec la guerre à leur porte, les habitants n'ont plus d'autre choix pour survivre. Un reportage de Jonathan Walsh et James André. 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

    HEURE PAR HEURE

    En direct : l'armée russe recule sur plusieurs fronts, affirme le maire de Kiev

    LE FIL DU 22 MARS

    Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

    L'Humanité

    Boire à la gourde en plastique, un geste écolo mais pas détox !

    Actu

    Une équipe de chercheurs danoise a trouvé des milliers de substances chimiques dans l’eau du robinet stockée dans les populaires bouteilles en plastique réutilisables. Plusieurs de ces éléments seraient potentiellement dangereux pour la santé humaine. Explications.

    Jérémie Bazart

    Avec les enjeux environnementaux liés aux déchets constitués par les bouteilles en plastique ou les enjeux énergétiques liés à leur production, l’usage des bouteilles réutilisables renforce la conscience verte qui nous anime… mais pourrait bien allumer le bouton rouge de notre alerte santé. Dans une étude qui vient d’être publiée dans « The Journal of Hazardous Materials » (1), deux chimistes de l’université de Copenhague, au Danemark, ont étudié les substances chimiques libérées par ces gourdes dans les liquides qu’elles contiennent.

    Perturbateurs endocriniens

    Les chimistes ont mené leur étude sur des gourdes neuves, d’autres déjà réutilisées, et ils ont analysé leur passage au lave-vaisselle, après plusieurs rinçages à l’eau du robinet (ce qui est l’usage classique qui est fait de ces gourdes). Ils ont mené une recherche générale, non ciblée, de substances présentes dans l’eau à l’aide d’un chromatographe en phase liquide et d’un spectromètre de masse. « Nous avons, grâce à ces outils d’analyse éprouvés, souhaité rechercher toutes les substances présentes, et non pas seulement les substances suspectées d’être présentes », expliquent les chimistes dans un communiqué.

    Ils ont détecté plus de 400 substances différentes dans le plastique de la bouteille et plus de 3 500 substances dérivées du savon pour lave-vaisselle. « Ce qui est intéressant, c’est qu’une grande partie de ces substances nous sont toujours inconnues. Et, pour les substances identifiées, la toxicité d’au moins 70 % d’entre elles reste inconnue », poursuivent les scientifiques.

    Parmi ces substances dangereuses, on trouve des photo-initiateurs (IP), substances connues pour avoir des effets potentiellement nocifs sur la santé des organismes. Ils seraient en effet des perturbateurs endocriniens et des substances cancérigènes. Par ailleurs, les chercheurs ont trouvé une variété d’adoucissants plastiques, d’antioxydants, de plastifiants, d’agents de glissement et d’agents de démoulage utilisés dans la fabrication du plastique, ainsi que du diéthyltoluamide (DEET), la substance active contenue dans les sprays antimoustique… C’est à se demander s’il reste encore de l’eau !

    Un effet cocktail inconnu

    Les chercheurs avancent une explication à ce cocktail douteux… « Le lavage use le plastique et augmente ainsi la lixiviation (2). C’est pourquoi les substances les plus toxiques que nous avons identifiées ont été amenées après que la bouteille a été nettoyée dans le lave-vaisselle, expliquent les auteurs. Mais ce n’est pas parce que ces substances se trouvent dans l’eau que l’eau est toxique et nous affecte, nous, les humains. Le problème est que nous ne savons tout simplement pas. Mais, en principe, ce n’est pas bien de boire des résidus de savon ou d’autres produits chimiques. » Il est vrai qu’il est dommage de se soucier autant de la qualité de l’eau du robinet pour la gâter avec une gourde en plastique !

    Au-delà de l’analyse, quantitative, l’étude illustre le peu de connaissances sur les produits chimiques émis par les matériaux avec lesquels nos aliments et boissons entrent en contact (voir encadré) et constitue un véritable plaidoyer pour une meilleure réglementation dans la production de ces bouteilles dont l’avenir est assuré (voir encadré). Enfin, l’article rappelle que la production de bouteilles en plastique biodégradables (elles aussi analysées dans l’étude) ne signifie pas que les bouteilles sont nécessairement constituées de composés naturels. Au lieu de cela, on peut supposer que les plastifiants migreront plus facilement dans l’eau potable des consommateurs. Le greenwashing ne passe pas au lave-vaisselle…

    Matériaux au contact des aliments : un texte flou

    Extrait du règlement (CE) n° 1935/2004. « Il s’applique aux matériaux et objets qui, à l’état de produits finis, sont destinés à être  (ou sont) mis en contact (...) avec l’eau qui est destinée à la consommation humaine. Les matériaux et objets doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication afin que, dans les conditions normales ou prévisibles de leur emploi, ils ne cèdent pas aux denrées alimentaires des constituants en une quantité susceptible de présenter un danger pour la santé humaine. »

    Marché des gourdes, jusqu’à plus soif…

    Le commerce des gourdes en plastique est en pleine expansion depuis quelques années et des investisseurs l’ont bien compris. Quelques chiffres :

    – Le marché mondial devrait peser 11 milliards de dollars en 2030.

    – Il croît de près de 4 % depuis 2018.

    – Les gourdes en polymères représentent 30 % du marché mondial, car elles restent plus économiques que celles en métal ou en verre.

    – En France, le marché connaît un taux de croissance à deux chiffres depuis 2018 (Decathlon a annoncé un taux de croissance de 28 % de la vente de gourdes en 2019) et l’arrivée de gourdes connectées (qui alertent lorsqu’il faut boire, mesure la quantité d’eau bue et donc le nombre de bouteilles en plastique économisées, autonettoyantes, doseuses de goût, etc.).

    sciences
    Le Monde

    Podcast. Climat : ils ne marcheront plus à petits pas (1/5)

    Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Premier épisode de cette série, avec un reportage sur le thème du climat.

    Ils voient la planète brûler mais ne regardent pas ailleurs. Ils sont jeunes, ont à peine terminé leurs études mais sentent déjà que le temps est compté. Avant eux, des rapports alarmants ont documenté les conséquences du réchauffement climatique. Avant eux, des militants ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais ils ne baissent pas les bras et s’engagent à leur tour. Leur engouement, leur colère, leurs angoisses, leurs aspirations, ils les convertissent en actions sur le terrain. Plus question de transiger, encore moins d’abdiquer. Le climat est devenu leur priorité.

    Pour le premier épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chetrit est allée à la rencontre des bénévoles du mouvement citoyen Youth for Climate, notamment de Léna Lazare, qui s’organisent à la veille d’une grève nationale pour l’écologie. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    Joséfa Lopez

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    Valeurs Actuelles

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    Le Figaro

    Patinage artistique: Surya Bonaly, l’exil glacé d’une ex-championne

    Gilles Festor

    PORTRAIT - Installée aux États-Unis depuis plus de deux décennies, la plus grande patineuse tricolore revient en France en tant que marraine des Championnats du monde.

    Elle a conservé le sourire éclatant qui ponctuait chacun de ses programmes et la silhouette fine et musculeuse qui tranchait sur le blanc des patinoires. Comme aux plus belles heures de sa carrière, Surya Bonaly continue d’entretenir avec soin ce mètre cinquante-six qui lui a permis de régner sur le patinage artistique en Europe dans les années 1990 (cinq titres entre 1991 et 1995). Pour conclure son déjeuner, elle s’autorise quand même une petite pâtisserie au chocolat. «Je vais me faire violence cette fois, mais j’essaie toujours de faire attention», assure l’ancienne reine du patinage.

    À lire aussiNoirs en France: le documentaire exhume l’injustice vécue par la patineuse Surya Bonaly et suscite une vive émotion

    À 48 ans, la Niçoise a pourtant le corps cabossé d’une athlète de haut niveau. «J’ai longtemps tiré sur la corde. Ça ne se voit pas forcément mais j’ai des problèmes de dos, de genoux, de hanche…, avoue-t-elle entre deux bouchées de son fondant. Je le cache. Je n’ai pas envie de me plaindre, mais il m’est arrivé de me rouler par terre de douleurs au réveil», dévoile celle à qui l’on doit le fameux salto arrière avec réception sur un pied, un saut qui porte son nom. En 2015, elle a opté pour une opération au dos pour en finir avec «le bourrage de pilules et d’antidouleurs».

    Une intervention indispensable, car c’est toujours à la sueur de son front que Surya Bonaly gagne sa vie, sur une patinoire à Las Vegas où elle vit désormais. «C’est un peu Nice, mais sans la mer. Je suis toute la journée dans mon frigo et quand je sors, je retrouve le soleil et la chaleur», plaisante-t-elle en évoquant le Nevada. Après une étape dans le Minnesota, elle a élu domicile à une vingtaine de minutes de la cité du jeu où elle donne des cours à de jeunes pousses pour 90 dollars de l’heure. Des élèves qui n’ont pas forcément tous vocation à devenir des champions. La fille de l’acteur Omar Sy fait partie de ses protégées: «C’est un petit bout de 4 ans, rigolote comme tout, mais les JO, ce n’est pas encore pour demain pour elle.»

    L’Eldorado des galas

    Surya Bonaly est tombée amoureuse des États-Unis dès 1997. À l’époque, Tatiana Tarasova, une entraîneur russe, l’attire dans ses filets pour préparer les JO de Nagano. «Une désillusion, regrette-t-elle. Elle ne voulait pas me pousser, car j’aurais pu faire de l’ombre aux Russes.» Au Japon, la bondissante patineuse, blessée, ne prendra que la 10e place. Elle tournera alors le dos au monde amateur très conservateur qui privilégie alors la grâce au détriment des sauts difficiles mis en avant par la Française. Sans regret.

    En ­France, le patinage ne payait pas. On me donnait l’équivalent de 500 euros de vêtements, mais ça ne payait pas mon appartement

    S’ouvre alors le circuit professionnel, avec ses paillettes et ses lucratives tournées. Elle fait un carton auprès du public qui se délecte des combinaisons endiablées de ce bout de femme rebelle. «Aux États-Unis, j’étais la petite black qui faisait le backflip (son salto arrière était interdit chez les amateurs), s’amuse-t-elle, se souvenant d’une période faste. En France, le patinage ne payait pas. On me donnait l’équivalent de 500 euros de vêtements, mais ça ne payait pas mon appartement. Là-bas, au début des années 2000, c’était l’âge d’or

    La championne a sillonné le monde, se produisant même en Corée du Nord, à la demande du pouvoir en place. Une expérience insolite. «On était en vase clos et on ne rencontrait personne. On visitait la ville avec photos et passages obligés sous le regard d’un garde du corps et d’un traducteur, une sorte d’espion, qui nous interdisait de dire certaines choses. En 2011, les gens n’étaient pas au courant de la mort de Michael Jackson deux ans plus tôt. Ça m’avait marquée», se remémore la triple vice-championne du monde.

    À lire aussiSurya Bonaly la rebelle au centre d’un documentaire produit par Eva Longoria

    L’Eldorado des galas a pris fin au bout d’une décennie en même temps que le corps de la Franco-Américaine (depuis 2004) se fatiguait. Récemment, elle a fait l’objet d’un documentaire Netflix, Losers, sur l’émouvante beauté de l’échec des champions, aux JO, où elle n’est jamais montée sur le podium (4e en 1994). «J’ai appris juste avant la sortie que cela s’appellerait comme ça! Je leur ai dit: “Quoi? C’est Losers?” , raconte-t-elle avec humour. Mais ils m’ont rassurée et c’est vrai que c’était bien.» Deux productions sur sa carrière sont aussi dans les cartons, dont une pour le cinéma.

    Un effacement logique

    Aujourd’hui, Surya Bonaly s’autorise toujours quelques acrobaties, avec parcimonie. «Au bout de 30 minutes, j’ai mal, mais je fais encore des doubles axels, sans échauffement. Ça épate mes élèves», rit l’ex-championne discrète dans le milieu du patinage français. Un effacement logique. Une fois chez les pros, elle a volontairement coupé avec le milieu, la tête plongée dans le guidon de ses spectacles. Pour se protéger aussi, elle et sa famille. «Ma mère a été fracassée par certains articles, elle ne voulait plus mettre un pied en France. Cela nous a un peu gâché la vie. Chez moi, ça s’est cicatrisé heureusement», pose sans amertume la nonuple championne de France à la personnalité clivante, à l’image de son patinage.

    Si le public français m’a appréciée, c’est aussi parce que j’ai refusé de faire un patinage plat et ennuyeux

    «À refaire, je ne changerais rien de ma carrière. C’est important de faire ce que l’on aime en gardant sa personnalité. Si le public français m’a appréciée, c’est aussi parce que j’ai refusé de faire un patinage plat et ennuyeux», conclut Surya. Une popularité intacte qu’elle savoure, mercredi soir, sur la patinoire de Montpellier lors de la cérémonie d’ouverture des Championnats du monde. Pour un dernier tour de piste et quelques pirouettes dont elle a le secret.

    Saut Hermès : Kevin Staut vainqueur du Grand Prix en barrage

    Le cavalier français a devancé deux Suédois pour remporter le Grand Prix final de la compétition disputée au Grand Palais Éphémère.

    MotoGP : l'effrayant accident de Marc Marquez en Indonésie

    Transporté à l'hôpital, le pilote espagnol souffre d'un traumatisme crânien.

    Endurance: Alpine frappe fort en remportant les 1000 Miles de Sebring devant Toyota, Ogier 15e

    La marque française a remporté une victoire de prestige devant Toyota aux Etats-Unis en ouverture du Championnat du monde. Prometteur en vue des 24 Heures du Mans.

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : l’hémorragie des départs (enfin) jugulée au RN

    Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.

    Ce devait être le coup de grâce porté à la candidate RN à la présidentielle, l’offensive psychologique dont elle ne se relèverait pas. Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Dimanche 6 mars, sur la scène du Zénith de Toulon (Var), Marion Maréchal a officialisé son soutien à Eric Zemmour sous les acclamations des militants. Une prise de choix dont l’ex journaliste et son entourage espéraient, in petto, qu’elle inciterait davantage de cadres RN à passer sous pavillon Reconquête!. Erreur d’analyse.

    Au lendemain de ce ralliement, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a relativisé la portée de cette annonce : « C’est une tentative un peu désespérée de sauver la campagne. » Mais déjà, certains commentateurs font une lecture inverse : « Maréchal officialise son soutien à Zemmour et étrille le RN », titre le HuffPost, « Marine Le Pen continue d’être affaiblie », annonce Franceinfo.

    De fait, compte-tenu du nombre de cadres RN à avoir rejoint l’aventure Reconquête!, il y avait sans doute quelques raisons de souscrire à cette analyse. Certes, ces prises de guerre n’étaient pas toutes de la même ampleur, certaines apportant une réelle plus value au parti d’Eric Zemmour. Ainsi – théoriquement – d’un ralliement comme celui de Marion Maréchal. Pourtant, force est de constater que celui-ci n’a pas eu l’effet attendu ; l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré) n’enregistrant pas de progression significative dans les intentions de vote.

    Est-ce à dire que les militants et sympathisants RN sont moins volages que les cadres de la formation ? A priori, oui, si l’on s’en tient aux statistiques. En effet, celles-ci confirment la solidité du socle électoral historique du parti à la flamme. Toutefois, dans un contexte de recomposition du paysage politique à droite, cette analyse demeure sujette à caution.

    Il suffit d’interroger la base du parti pour s’en aviser. Conseillère municipale d’opposition RN à Saint-Chamond (Loire) et proche de Marion Maréchal, Isabelle Surply, a déjà l’esprit ailleurs, tourné vers une hypothétique reconfiguration de la droite au bénéfice de Reconquête!. Et d’évoquer les changements idéologiques opérés ces cinq dernières années pour justifier son envie de départ : « Autant de renoncements qui me coûtent, tant ils sont opposés aux raisons pour lesquelles je suis entrée en politique. »

    Le phénomène du chef que l’on retrouve chez certains militants

    Selon elle, ce sentiment est partagé par de nombreux membres de son équipe qui « n’ont plus la niaque » et qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs du RN. Isabelle Surply croit au phénomène du chef, dont on attend les choix pour se déterminer à son tour : «  Dans mon équipe de militants, ils me demandent tous : qu’est ce que tu vas faire ? Nous, on fera comme toi », explique-t-elle. Un point de vue tempéré par certaines des personnes concernées : « Si Isabelle rejoint Zemmour, je continuerais de voter pour elle, sans pour autant adhérer à sa nouvelle étiquette politique », souffle un militant.

    Sympathisant RN dans la même ville, François Gouilloud, n’a pas l’intention de donner sa voix à quelqu’un d’autre que Marine le Pen et ce, indépendamment des choix individuels d’Isabelle Surply. Quant aux électeurs de sa circonscription, ils votent moins selon lui pour son étiquette politique que pour ses compétences propres et sa personnalité. Il craint toutefois qu’un éventuel ralliement à Eric Zemmour ne rende « un peu plus compliqué » son ancrage dans le secteur. Chose plus étonnante encore que souligne M. Gouilloud, alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes est plutôt “marioniste” que “mariniste”, les électeurs de la droite nationale « n’ont pas mécaniquement suivi Marion Maréchal quand elle a rejoint Zemmour ».

    Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout

    Pour le porte-parole du RN, Philippe Balard, il y a eu un effet de loupe politique et médiatique autour de ces ralliements qui ne rend pas compte de la fidélité des militants : « L’hémorragie de départs de militants RN vers Zemmour n’est pas un phénomène auquel l’on a été confronté. Il y en a eu, bien sûr, mais de manière assez marginale jusqu’au mois d’octobre et de novembre. » En outre, il affirme qu’un certain nombre de militants, un temps séduits par Reconquête!, sont rapidement revenus à la maison-mère. Ainsi de ces deux militants de l’Oise « dégoûtés » par l’accueil hostile que leur a réservé la population lors des tractages. Accueil qu’ils n’avaient pas reçu quand ils militaient pour Marine le Pen.

    Plus récemment, certains seraient « rentrés au bercail après le débat entre Zemmour et Pécresse », ayant acquis la certitude que « Marine avait plus de chances au deuxième tour », poursuit Philippe Balard. À cela, s’ajoute un autre élément selon lui : « Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout. »

    Au RN, on l’aura compris, on ne cherche pas à nier la réalité de ces départs en chaîne. Seulement, l’on considère que ce trou d’air appartient au passé. À dix-huit jours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen, qui ne cesse de progresser dans les intentions de vote, vole à plus haute altitude que son concurrent Eric Zemmour.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Les deux principaux suspects du meurtre de l'ex-rugbyman argentin Aramburu ont été arrêtés

    Publié le : 23/03/2022 - 11:39Modifié le : 23/03/2022 - 14:03

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    Les deux militants de l'ultradroite soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat, samedi, à Paris de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu ont été interpellés : Loïk Le Priol en Hongrie, dans la nuit de mardi à mercredi, et Romain Bouvier mercredi à Sablé-sur-Sarthe.

    L'enquête avance sur le meurtre de l'ancien rugbyman et ex-international argentin Federico Martin Aramburu. Le principal suspect a été interpellé dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars en Hongrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier, confirmées par le parquet de Paris.

    Loïk Le Priol, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD âgé de 27 ans, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, samedi au petit matin. Il a été interpellé en Hongrie à la frontière de l'Ukraine, a précisé à l'AFP une autre source proche du dossier.

    L'autre homme, Romain Bouvier, 31 ans, également actif à l'ultradroite et qui aurait aussi tiré sur l'ex-rugbyman, a été interpellé dans la matinée à Sablé-sur-Sarthe par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes, a appris l'AFP d'une autre source proche du dossier. L'interpellation a été confirmée de source judiciaire à l'AFP.

    THREAD. Le récit de la soirée où Federico Martín Aramburú a été supposément tué par Loïk Le Priol, militant d’extrême-droite. pic.twitter.com/6lH8RvBof5

    March 22, 2022

    Détention provisoire

    Mardi, une jeune femme de 24 ans, soupçonnée d'avoir conduit la voiture, une jeep appartenant à Le Priol, a été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire.

    Les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin, tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.

    Les faits se sont déroulés vers 6 h boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement de Paris, après un "différend" entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont expliqué à l'AFP des sources policières.

    Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une de ces sources, mais les suspects "sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu". "Plusieurs impacts" de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures. L'enquête est conduite par la brigade criminelle

    Loïk Le Priol, connu pour sa radicalité et sa violence, et Romain Bouvier, un ancien étudiant de l'université parisienne Assas, doivent comparaître devant un tribunal en juin pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir tabassé et humilié avec trois autres membres de ce mouvement d'ultradroite.

    Formé à l'Ecole des mousses de la Marine nationale à Brest, Loïk Le Priol avait suivi une formation de commando marine, l'élite opérationnelle de la Marine nationale, avant d'être affecté au commando de Montfort avec lequel il avait participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015. Rapatrié en France en juillet 2015 pour raisons médicales - un état de stress post-traumatique -, il avait été ensuite radié de l'armée en raison de son comportement violent.

    "Cauchemar absolu"

    Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) et Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine.

    L'ancien trois-quart centre ou ailier avait notamment été titulaire lors du match pour la troisième de place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai.

    Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

    Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement.

    "Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible", avait-il écrit dans un message envoyé à l'AFP dimanche.

    Avec AFP

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    Le Figaro

    Le journal du mercato : Ten Hag a rencontré les dirigeants de Manchester United, Cavani en rebond à l'Inter ?

    Icardi vers un départ du PSG, l'Inter sur Cavani ou l'AC Milan sur Origi : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 23 mars 2022.

    PSG : qui pour récupérer Icardi ?

    Selon RMC Sport , Mauro Icardi et le Paris Saint-Germain s'accordent sur l'idée d'un départ cet été. L'avant-centre argentin traverse la saison en cours tel un fantôme, avec 5 buts en 29 matches (13 titularisations). Quitter la capitale, oui. Mais le PSG craint de ne pas trouver preneur pour un joueur au fort salaire, recruté pour 58 M€ à l'été 2020. Un départ avait déjà été murmuré l'hiver et l'été dernier, sans qu'aucune piste ne se concrétise. Icardi (29 ans) sera en fin de contrat en juin 2024.

    À VOIR AUSSI – Le top 8 des buts de Mauro Icardi au PSG

    MU : c'est chaud pour Ten Hag (Ajax)

    Qui sera l'entraîneur de Manchester United, une fois l'intérim de Ralf Rangnick arrivé à son terme cet été ? Deux hommes semblent être en pole position : Mauricio Pochettino, plus que jamais sur le départ du PSG, et Erik Ten Hag, en poste à l'Ajax Amsterdam depuis 2017. Le Daily Mail révèle que le coach néerlandais (52 ans) a passé un entretien auprès des dirigeants mancuniens, ce que confirme le réputé journaliste Fabrizio Romano (Sky Sports, The Guardian). Ten Hag serait enfin prêt à quitter l'Ajax, et les Red Devils auraient été satisfaits de son niveau d'anglais, mais d'autres candidats seront reçus dans leurs bureaux prochainement.

    L'Inter pense à Cavani (MU)

    Où rebondira Edinson Cavani, lui qui est en fin de contrat à Manchester United ? Comme l'a écrit la Gazzetta dello Sport dans son édition de ce mardi, plusieurs clubs surveillent le cas de l'attaquant uruguayen (35 ans). Parmi eux, il y a l'Inter Milan. Une rumeur plus sérieuse qu'à l'été 2020, lorsque Cavani avait quitté le PSG mais que l'Inter comptait encore Romelu Lukaku, entre autres, dans son secteur offensif. Reste à voir quelle place aura «El Matador», dans une équipe où il y a déjà Lautaro Martinez, Edin Dzeko, Joaquin Correa et Alexis Sanchez sur le front de l'attaque. Cavani a inscrit 2 buts en 17 matches dont 7 titularisations cette saison.

    À VOIR AUSSI – Le top 5 des buts d'Edinson Cavani au PSG (2013-2020)

    Origi (Liverpool) vers l'AC Milan

    Sauf retournement de situation, Divock Origi ne prolongera pas son contrat à Liverpool, où il cire le banc plus que jamais cette saison (14 matches 5 titularisations, 5 buts, 3 passes décisives). Le bien informé Gianluca DiMarzio rapporte que l'AC Milan est en négociations avancées avec lui. Il y a déjà un accord pour un contrat jusqu'en 2026. Les discussions se poursuivent quant au salaire : le Milan, leader de Serie A, propose 3 M€ annuels, quand l'attaquant belge de 26 ans demande 4,5 M€. L'optimisme serait de mise dans les deux camps. Révélé à Lille, Origi avait été recruté en 2014 pour 12 M€ par Liverpool, où il a gagné la Premier League et la Ligue des champions.

    Le journal du mercato : Raphinha priorité du Barça pour remplacer Dembélé... qui irait au PSG

    Le Barça qui craque pour Raphinha, Dembélé encore évoqué à Paris ou Tagliafico qui veut quitter l'Ajax : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 22 mars 2022.

    Un transfert de Paul Pogba au PSG, vraie ou fausse bonne idée?

    ANALYSE - Le profil de l’international français fait parler, entre ceux qui rêveraient de le voir revêtir la tunique parisienne et d’autres plus circonspects.

    Le journal du mercato : Dybala ne prolongera pas et quittera la Juventus, annonce la presse italienne

    Dybala vers un départ de la Juve, le Bayern chaud sur Gravenberch ou Aston Villa prêt à faire sauter la banque : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 21 mars 2022.

    L'Humanité

    Visite guidée de « l’Odyssée sensorielle » du Muséum d’histoire naturelle de Paris

    Actu

    L’exposition du Muséum d’histoire naturelle, à Paris, nous plonge au cœur de la biodiversité. Le but : sensibiliser le visiteur à la préservation et le responsabiliser face au changement climatique.

    Anna Musso

    Décoller avec des flamants roses en Afrique, atterrir en pleine nuit au milieu de la savane kényane, se retrouver perché à 30 mètres du sol dans des arbres tropicaux en Guyane, s’infiltrer avec des insectes sous terre en Aveyron, plonger au cœur des récifs coralliens au large de Mayotte, et terminer son périple devant un glacier se fracassant dans l’océan Arctique au Groenland…

    Après des mois de confinement et de voyages annulés, voici une idée de destination aussi sensationnelle que singulière, bienvenue pour ces vacances d’hiver. C’est à cette expédition improbable que nous convie le Muséum national d’histoire naturelle à Paris. « L’Odyssée sensorielle » (1) est «un nouveau type d’exposition », explique Bruno David, le président du Muséum, qui « va emmener les visiteurs des tropiques vers le Pôle, les plonger dans un univers d’images, de sons et d’odeurs ». Un voyage dans les airs, les eaux, sur terre et sous la surface du sol… Du sud au grand nord de la planète. Le comble : c’est « enfermé » au sous-sol de la Grande Galerie de l’évolution du Muséum que le visiteur est transporté hors du temps et des cadres de l’espace.

    Sans texte ni commentaire sonore, l’immersion se vit par ses seules sensations. « Ouvrez l’œil, tendez l’oreille et fiez-vous à vos sens », est-il conseillé à l’entrée, et le visiteur est prié d’ « oublier pour un instant son téléphone portable ». De toute façon, il n’aura pas le choix : la scénographie qui sollicite l’audition, la vision, et – fait assez rare – l’odorat, le plonge en pleine nature, l’obligeant à s’adapter à ses rythmes.

    « Un mélange d’odeurs de sève, de troncs… »

    Conçue en partenariat avec le studio Sensory Odyssey et fruit de six années de travail, « l’Odyssée sensorielle » invite à l’exploration d’une succession d’écosystèmes diversifiés. Des murs tapissés d’écrans géants, des effets de lumière projetés dans la pénombre, des sons calibrés et des effluves diffusés par des canons olfactifs restituent les paysages explorés. Dans la canopée en Guyane, par exemple, on se laisse transporter dans une salle recouverte d’écrans pour une expérience à 360°, entouré de mélodies d’oiseaux et d’ « un mélange d’odeurs de sève, de troncs, de mousse qui se dégage », précise Delphine de Swardt, curatrice olfactive de l’exposition. Chaque salle plonge ainsi le visiteur dans un univers différent où il peut, assis ou allongé, prendre le temps de ressentir la biodiversité qui l’entoure. « Il vit une expérience du réel par une métamorphose qui lui ouvre les portes de l’imperceptible. C’est un peu comme Alice qui traverse le “miroir” au pays de Darwin », selon Gwenaël Allan, le président-fondateur de Sensory Odyssey.

    Ce grand spectacle, qui réinvente l’exposition scientifique, est le fruit d’une collaboration pluridisciplinaire entre les scientifiques du Muséum et le studio Sensory Odyssey. Ensemble, ils ont tourné des images en haute définition à travers le monde, en 2020 et 2021, enregistré des sons avec une précision extrême grâce à des micros très sensibles leur permettant, par exemple, de capter les battements d’ailes d’un oiseau ou d’un insecte, ou encore de reconstituer une vingtaine d’effluves. La palette d’odeurs utilisée pour la première fois avec un tel niveau de nuances parachève la qualité des tableaux sensitifs. Spécialement mobilisé pour l’occasion, un « commissariat olfactif » est à l’origine du travail minutieux de création des fragrances . Et même avec le port du masque, l’effet fonctionne plutôt bien .

    Replacer l’humain dans son milieu

    Ainsi, pour nous immerger dans le Grand Nord, une bise glacée souffle dès l’entrée de la pièce. Et pour offrir une projection panoramique à 180°, une équipe est partie filmer « la glace et la toundra, des oiseaux, un renard arctique et, en mer, des baleines à bosse grâce à des drones et des plongeurs », raconte Aude Lalis, conseillère scientifique et enseignante-chercheuse du Muséum, qui a participé à l’expédition. La scientifique espère «faire ressentir des émotions aux gens pour qu’ils se sentent plus impliqués» dans la protection de leur environnement, mis à mal par les activités humaines.

    Car, l’objectif est bien là : replacer l’humain dans son milieu et lui faire éprouver la beauté et la fragilité des écosystèmes pour mieux le responsabiliser et participer ainsi à leur protection. « C’est le pari de cette exposition. Du moins pour une partie du public qui, peut-être, aura été attirée par le format plus que par le sujet et qui ressortira avec une vision différente du monde naturel », explique Flora Ploquin, cheffe de projet sur cette exposition. Elle reconnaît que «l’objectif est aussi d’attirer un nouveau public à la Grande Galerie de l’évolution, notamment les jeunes adultes de 18-35 ans ».

    Novatrice, cette exposition scientifique poursuit, au XXIe siècle, la mission du Muséum fixée par la Convention en 1793 : « Émerveiller pour instruire. » Tel est l’apport de cette rencontre inattendue avec la biodiversité du monde dans les entrailles de Paris.

    www.mnhn.frsciencesExpositionsenvironnementBiodiversité
    France24 - Monde

    Sports extrêmes: Fred Fugen en chute libre à 6500 m avec des skis

    Publié le : 23/03/2022 - 18:42

    La Clusaz (France) (AFP) – Fred Fugen, connu pour réaliser des prouesses inédites et extrêmes, a signé un nouvel exploit en sautant à 6500 m d'altitude chaussé de skis pour un balai acrobatique aérien au dessus des Alpes avant de dévaler la montagne en skiant avec une aile de parapente.

    Dans une vidéo de deux minutes à la réalisation esthétique (Redbull.com), Fugen saute depuis un téléski perché dans les airs et virevolte de longues secondes en chute libre au dessus des sommets enneigés avant d'ouvrir son parachute à 4000 mètres pour se poser sur l'une des pistes de la station de La Clusaz (Haute-Savoie), son terrain de jeu depuis son adolescence.

    Le sportif passe alors en mode speedriding (skier avec une aile de parapente) pour rejoindre le bas de la station. La vidéo se termine alors avec un plan de lui, assis dans un télésiège suspendu à une montgolfière.

    Ce projet avait été pensé et déjà préparé il y a quatre ans avec son compère durant 20 ans, Vince Reffet, décédé en novembre 2021 lors d'un accident d'entraînement. Le duo avait souvent fait sensation avec des performances inédites, comme entrer dans un avion en plein vol, voler aux côtés de la patrouille de France ou d'un Airbus A380 vêtus de combinaisons ailées et équipées de mini-réacteurs ou encore s'élancer de la tour Burj Khalifa à Dubaï (la plus haute du monde soit 828 m).

    "Ce projet du ski me tient particulièrement à cœur. La veille de la mort de Vince, je sautais avec les skis, on avait repris l’entraînement avec les skis en novembre 2020, on voulait faire le projet dans l’hiver. On était déjà loin, on s’était entraîné en Espagne. L’idée était là. Les premiers sauts où tu ne sais pas trop ce qui va se passer quand tu sors de l’avion avec les skis au pieds... Toutes ces étapes-là, on les avait passées ensemble, c’est pour ça que je veux aller au bout du truc", avait confié à l'AFP Fugen lors d'une session d'entraînement en février à La Clusaz pour ce projet, devenu un hommage à Vince Reffet.

    Pour réaliser l'opus, Fugen a fait au total une quinzaine de sauts en chute libre à 6500 mètres en partant d'un hélicoptère. Le saut depuis le télésiège s'est fait à 3000 m.

    © 2022 AFP

    Le Monde

    Le Felco 2

    Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire en version originale ici.

    Après avoir repéré 49 modèles et en avoir testé 39 sur des dizaines de branches d’érable et de nerprun, de tiges d’oignons verts, de cannes de framboises et de chevilles en bois, nous avons déterminé que le sécateur à une main Felco 2 constitue le meilleur outil pour la plupart des utilisateurs.

    Le meilleur sécateur de jardin

    À la fois tranchant, résistant, facile à manier et à réparer. Comme des milliers de jardiniers le savent déjà, il se peut que vous ne possédiez jamais qu’un seul modèle de sécateur : un Felco 2.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 45,40 €

    Lors de nos tests, le Felco 2 a effectué des coupes nettes et droites sur la quasi-totalité des supports que nous lui avons présentés. Ses lames franches s’ouvrent et se referment en douceur, et ne nécessitent qu’une pression légère pour la taille de branches épaisses. Par ailleurs, ses lames en acier trempé sont suffisamment solides pour résister à des dizaines de session d’affûtage, ses poignées en alliage d’aluminium forgé recouvert de plastique sont presque incassables, les réparations sont faciles et les pièces de rechange si besoin sont disponibles. Les modèles de la marque Felco sont vendus à un prix stable, ils sont reconnus et appréciés des jardiniers, dont beaucoup ont conservé leur sécateur Felco 2 pendant une décennie ou plus. Lors de nos tests, le sécateur Felco 2 a un tout petit peu écrasé un goujon en bois de 6,3 mm de diamètre et nous avons noté que ses poignées s’écartaient un peu trop pour certaines personnes (si vous êtes concerné, le Felco 6 devrait vous convenir). Ces défauts mis à part, ce modèle est presque parfait.

    L’ARS HP-VS8Z

    Un excellent sécateur, toutefois un peu difficile à trouver

    En plus de proposer les lames les plus affûtées de notre sélection, ce modèle est aussi celui qui demande le moins de force et effectue les coupes les plus fluides. Il n’est pas toujours simple à trouver, mais si vous tombez sur ce modèle pour le même prix que le Felco, alors n’hésitez pas.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 76,49€

    Dans la quête du sécateur parfait, l’ARS HP-VS8Z nous a enfin offert satisfaction. Il s’agit du seul modèle à avoir réalisé des coupes parfaitement propres et lisses sur des tiges molles, des plantes ligneuses, des chevilles en bois dur et même des branches de nerprun de 19 mm de diamètre sans écraser ni abîmer quoi que ce soit, le tout en demandant moins d’effort à l’utilisateur que les autres modèles. L’ARS est doté de lames en acier à haute teneur en carbone incroyablement tranchantes qui ont été trempées pour gagner en fermeté et en résistance. Par ailleurs, la tolérance étroite et précise entre les deux lames permet une action de coupe fluide. Lors de nos essais, un sécateur sur deux a sauté ou est resté collé à une surface, mais pas celui-ci. Ses poignées confortables en aluminium recouvert de plastique (qui existent en plusieurs tailles) facilitent la coupe. À vrai dire, le HP-VS8Z est si performant que nous en avons presque fait notre premier choix pour ce guide. Toutefois, son prix est parfois très élevé et fluctue beaucoup. Si vous trouvez cet outil pour moins cher que le Felco 2, alors vous pouvez être sûr que vous achetez le meilleur sécateur disponible sur le marché.

    Le Corona BP 3180

    Pas aussi tranchant que les autres

    Ce sécateur résistant n’est pas aussi fluide ou tranchant que nos modèles préférés, mais il est tout à fait performant et s’adapte mieux que les autres aux grandes mains.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 62,77€

    Ce sécateur est parfois vendu à un prix inférieur à celui de nos deux autres choix. Ses performances presque aussi satisfaisantes que celles des meilleurs, le sécateur à contre-lame forgé Corona BP 3180 Classic Cut est un excellent choix. Ses lames sont suffisamment affûtées pour couper rapidement et efficacement les tiges grêles et les branches épaisses. Nous avons même réussi à sectionner une branche de 19 mm d’une seule main, un exploit que seuls les meilleurs modèles de notre test ont accompli. À noter cependant, cette action a nécessité plus d’efforts qu’avec nos deux produits favoris. Le Corona BP 3180 ne propose pas un travail aussi propre que les modèles ARS et Felco, et il ne se manipule pas avec la même fluidité. À l’image de nos premiers choix, le Corona BP 3180 peut être réparé avec des lames, ressorts et vis de rechange. Vous aurez peut-être besoin de ces pièces plus tôt que prévu étant donné que ce sécateur est sujet à la rouille selon certains propriétaires. Ses poignées sont trop grandes et écartées pour de nombreuses personnes aux mains de petite ou moyenne taille, qui trouveront l’objet peu maniable. Si toutefois vous avez de grandes mains, le Corona BP 3180 est un bon choix.

    Notre sélection des meilleurs sécateurs de jardin

    Le guide complet

    Pourquoi nous faire confiance

    Notre méthode de sélection

    Notre méthode de test

    Notre sécateur préféré : le Felco 2

    Des défauts non rédhibitoires

    Nous recommandons aussi : le sécateur ARS HP-VS8Z

    Notre choix petit budget : le Corona BP 3180

    La concurrence

    Sources

    Pourquoi nous faire confiance

    Je jardine chez moi, dans la région de Boston, depuis plus de vingt ans maintenant. Je taille des pommiers, des rhododendrons, des framboises, des épicéas, des tomates et des roses, et suis l’un des piliers du groupe en ligne Menotomy Gardeners. J’ai, par ailleurs, obtenu un certificat en botanique de la New England Wild Flower Society (qui se fait désormais appeler Native Plant Trust) en 2007 et suis la cofondatrice de la Lexington Community Farm Coalition, qui se consacre à la préservation des terres agricoles en activité. En 2010, j’ai publié Boston’s Gardens and Green Spaces, ouvrage figurant parmi les meilleures ventes locales selon le classement du Boston Globe. J’ai également participé à l’émission Radio Boston du service public et au programme télévisé Chronicle sur WCVB pour parler des espaces verts de Boston. Mon travail a été publié dans le Boston Globe, le Boston Phoenix, le Boston Magazine et le guide Time Out Boston. Je participe fréquemment à des conférences organisées par des sociétés historiques, des clubs de jardinage et des groupes de lecture sur l’histoire du paysage et l’agriculture de la Nouvelle-Angleterre.

    Pour ce guide, j’ai interrogé des membres de l’Ecological Landscape Alliance et reçu les recommandations de huit paysagistes professionnels à travers le continent américain. Je leur ai demandé quels sécateurs ils utilisaient, ainsi que les modèles qu’ils confiaient à leurs équipes d’aménagement paysager. On m’a conseillé sept modèles de sécateurs (les Felco ont été mentionnés plus d’une fois), une petite tronçonneuse et un « pistolet-sécateur extensible », quoique je ne suis pas sûre d’avoir bien compris l’arboriculteur québécois qui me l’a recommandé.

    J’ai également consulté des sites de consommateurs, d’outillage et de jardinage, parcouru des articles et des posts publiés par Popular Mechanics, Fine Gardening, Organic Gardening, le Chicago Tribune, le New York Times (société mère de Wirecutter) et sur plusieurs blogs.

    Notre méthode de sélection

    Les sécateurs ont une seule mission sur terre : réaliser des coupes droites et propres sans blesser les mains de leurs utilisateurs. Les coupes inégales détériorent la guérison d’une plante, exposent plus de surface aux insectes et aux maladies et créent des crevasses dans lesquelles l’eau peut s’accumuler, augmentant ainsi les risques d’infection et de pourriture. Nous voulions un sécateur qui puisse couper de manière fiable tout le long d’une branche ou d’une tige sans l’écraser, ni vous blesser les mains.

    Les coupes inégales rendent plus difficile la guérison d’une plante, exposent plus de surface aux insectes et aux maladies et créent des crevasses dans lesquelles l’eau peut s’accumuler, augmentant ainsi les risques d’infection et de pourriture.

    Premier critère que nous avons considéré : la qualité des lames. Plus l’acier utilisé pour fabriquer les lames du sécateur est dur, plus celles-ci restent tranchantes longtemps. Nous étions donc à la recherche d’« acier trempé », « d’acier en carbone », ou mieux encore, « d’acier en carbone trempé ». Certains fabricants appliquent des revêtements en titane ou en chrome sur les lames pour éviter la rouille, mais cela n’a guère influencé nos recherches car l’affûtage des sécateurs enlève le revêtement, laissant le métal aussi vulnérable à la rouille que l’acier ordinaire.

    Au-delà de lames bien aiguisées, nous voulions trouver une conception globale qui permette aux sécateurs de bien couper, capacité qui repose sur la vis ou l’écrou central responsable de la distance entre les lames. Les lames doivent être posées si étroitement l’une contre l’autre que si vous regardez le sécateur fermé, aucune lumière ne doit pouvoir s’y glisser. Comme le dit le Store Felco : si un écrou est trop lâche, les branches se coinceront entre les lames ; s’il est trop serré, il sera difficile de presser les lames l’une contre l’autre pour effectuer une coupe. Nous voulions un sécateur qui soit correctement ajusté dès la sortie de sa boîte, et facile à resserrer s’il devenait lâche. Nous cherchions également un modèle avec des pièces de rechange que l’on puisse se procurer aisément. Même correctement ajustés, nettoyés et affûtés, les sécateurs peuvent être mortels.

    Nous voulions également des produits qui puissent s’adapter parfaitement à la prise en main d’un utilisateur et permettent l’ouverture et la fermeture avec une seule main, ce qui est signe de grande qualité. Ce genre de choses est toutefois subjectif. (Comme l’écrivait, en anglais, un chroniqueur spécialisé en jardinage dans le Portland Press Herald, « Essayer de choisir un sécateur pour une autre personne que soi, c’est comme essayer de lui choisir un matelas. ») Nous nous sommes donc concentrés sur les marques qui fabriquent d’excellents outils dans une variété de tailles – à l’image d’ARS, Corona et Felco – de sorte que si notre choix ne vous convenait pas, il y aurait une alternative dans une autre taille.

    Enfin, vous pouvez trouver deux types de sécateurs de base : les sécateurs à coupe franche et les sécateurs à enclume. Les sécateurs à coupe franche sont dotés de deux lames qui se croisent comme des ciseaux lorsque vous effectuez une coupe. Dans le cas des sécateurs à enclume, la lame affûtée s’arrête simplement sur une surface dure et plate ; cette conception est mieux adaptée au feuillage mort et aux broussailles. Nos recherches se sont concentrées sur le style « coupe franche », qui a la précision dont vous avez besoin pour effectuer des coupes nettes que ce soit sur des plantes ligneuses ou des tiges délicates.

    Notre méthode de test

    Pour simuler une utilisation typique au sein d’un jardin, j’ai testé les sécateurs en coupant une variété de tiges délicates et ligneuses : j’ai sectionné des tiges d’oignons verts, des cannes de framboise de 6,3 mm d’épaisseur, des chevilles en bois de 6,3 mm et de 12,7 mm, des branches d’érable de Norvège de 12,7 mm de diamètre, et des branches de nerprun de 19 mm. Je les ai coupées dix fois chacune, puis j’ai de nouveau coupé les oignons verts. Et enfin, j’ai lavé et séché les sécateurs pour que mon bureau ne sente pas l’oignon pendant que j’écrivais ce guide.

    J’ai évalué les outils en fonction de la qualité de leur coupe : ont-ils écrasé la plante ou laissé des fibres suspendues, ont-ils demandé beaucoup de force pour effectuer la taille et se sont-ils montrés performants tout au long des tests ? Les oignons verts se sont révélés étonnamment difficiles à travailler : la plupart des modèles ont coupé les parties vertes et blanches de façon propre et régulière, tandis que d’autres en ont fait de la bouillie.

    Tandis que les tiges ont permis de tester la finesse des outils, les pièces ligneuses ont mis à l’épreuve leur force. Pour la cheville de 6 mm de diamètre, seul le sécateur ARS HP-VS8Z a effectué des coupes propres sans demander d’effort de la part de l’utilisateur ; tous les autres modèles ont écrasé et aplati le bois en le coupant.

    Notre sécateur préféré : le Felco 2

    Le Felco 2

    Le meilleur sécateur de jardin

    À la fois tranchant, résistant, facile à manier et à réparer. Comme des milliers de jardiniers le savent déjà, il se peut que vous ne possédiez jamais qu’un seul modèle de sécateur : un Felco 2.

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    Au fil de nos tests, nous avons compris pourquoi le sécateur Felco 2 avait acquis si belle réputation auprès de générations de jardiniers. Aucun sécateur parmi les modèles que nous avons essayés (à l’exception de notre deuxième très bon choix, l’ARS HP-VS8Z) n’arrive à la cheville du Felco 2. Ce dernier nous a permis de couper les tiges d’oignons verts et les branches d’arbre avec finesse, offrant à la quasi-totalité des matériaux de notre test des extrémités parfaitement plates et lisses. Son action de coupe s’est montrée plus douce et ses lames plus affûtées que les autres, et il a nous a demandé moins d’effort que les divers produits de notre sélection (sauf, encore une fois, l’ARS HP-VS8Z). Comparés aux modèles moins chers, les outils Felco fonctionnent non seulement mieux mais sont plus résistants sur la durée : vous pouvez les ajuster et les réparer, en remplacer les pièces, et constater qu’ils sont tout simplement plus solides et plus durables que la concurrence.

    Les outils Felco ont notamment un avantage majeur par rapport à l’excellent modèle ARS : on les trouve à peu près partout (et leurs pièces de rechange ne sont pas difficiles à trouver). Cette disponibilité assure des prix homogènes et facilite le processus d’achat. Nous étions prêts à faire du modèle ARS notre premier choix, car il est légèrement supérieur en termes de qualité, mais au cours de la rédaction du guide, nous avons constaté la hausse du prix de ce modèle. ARS est un fabricant de niche et bien que ses outils soient fantastiques, leur fenêtre de disponibilité est moins fiable. La volatilité des prix a été déterminante dans notre choix. En faisant du Felco 2 notre recommandation première, nous estimons proposer aux lecteurs un outil presque parfait qui n’est pas compliqué à trouver et à acheter.

    Si les qualités du sécateur signé Felco sont évidentes sur tous les supports d’entrée de jeu, vous constaterez au fil du temps que vous pourriez très bien le garder pour toujours. On ne voudrait pas avoir l’air d’un slogan publicitaire mais ce modèle peut vraiment fonctionner comme au premier jour aussi longtemps que vous en avez besoin. À l’Ecological Landscape Alliance, nous avons consulté Olga Kraus, horticultrice certifiée, dotée de plus de vingt ans d’expérience dans le secteur des pépinières et paysagiste professionnelle : « J’utilise un Felco 2 depuis 25 ans, et depuis l’an dernier est venu s’y ajouter un Felco 6 », nous a-t-elle confié. Les jardiniers qui rédigent des critiques sur le site de matériel d’arboriculture Tree Stuff offrent des témoignages similaires : l’un d’entre eux possède la « même paire depuis 13 ans et l’utilise toujours ». Un autre détient le même modèle depuis douze ans, « avant même [qu’il] ne commence à couper des arbres, et [il n’a] toujours pas eu à changer les lames. » Et voici un exemple parfait, provenant également d’un client sur Tree Stuff : « Je possède l’un de ces sécateurs depuis 16 ans pour mon usage personnel et l’utilise depuis 5 ans dans le cadre de mon travail. Je l’ai égaré quelques mois et l’ai retrouvé dans la cour. Je l’ai huilé, me suis débarrassé de la rouille avec une brosse métallique puis j’ai aiguisé les lames. J’utilise toujours le même modèle aujourd’hui et il fonctionne comme au premier jour ! » Ce niveau de durabilité extrême distingue les produits Felco de tous les sécateurs moins chers que l’on peut trouver dans le commerce (et plus globalement de la plupart des produits du monde moderne).

    Cette fiabilité est due à leur processus de production qui se déroule au sein d’une ancienne usine horlogère suisse. Felco met également à disposition des usagers chaque pièce individuelle de ses sécateurs ; de fait, s’il y a de la casse, il est facile de remplacer la pièce endommagée.

    Un mot sur l’entretien des sécateurs Felco : si d’aventure vous tombez sur votre sécateur perdu depuis un bail dans le tas de compost, vous pouvez régler l’écrou central en acier trempé pour vous assurer que les lames s’alignent toujours correctement. À l’usage, nous avons trouvé cette tolérance entre les lames précise et exacte, mais il faut savoir que tous les sécateurs finissent par se désaligner. Vous pouvez ajuster et affiner les modèles Felco quand vous le souhaitez. C’est une autre caractéristique qui différencie les produits de la marque des sécateurs moins chers.

    Autre différence signée Felco : la facilité avec laquelle ces sécateurs opèrent les coupes. Lorsque vous passez du modèle Corona (notre choix petit budget) au Felco 2, par exemple, vous vous apercevrez qu’il demande moins d’effort à l’ouverture et à la fermeture. Les modèles Corona sont plus rigides. Vous ne le remarquerez peut-être pas sur les premières coupes, mais après quinze ou vingt minutes d’utilisation, vous commencerez à noter la différence, surtout si vous êtes un jardinier expérimenté.

    Les sécateurs Felco sont également plus faciles à manier que les modèles moins chers, grâce à leurs poignées arrondies et leur largeur d’ouverture modeste. Les Corona semblent être conçus pour les équipes d’aménagement paysager et leurs gars costauds aux mains larges. Les sécateurs Corona sont robustes, mais beaucoup de femmes rencontrent des difficultés de prise en main lorsqu’ils sont ouverts. Les modèles Felco (et ARS) sont un peu plus faciles à manipuler pour les hommes et les femmes au gabarit plus modeste.

    Des défauts non rédhibitoires

    Le sécateur Felco s’est montré presque parfait lors de nos tests, et le peu de problèmes qu’il a rencontrés au niveau des performances de coupe semblent dérisoires quand on les compare avec notre autre modèle préféré. Le Felco 2 a nécessité quelques efforts mineurs pour couper une branche d’érable de Norvège – notons que cette tâche a été plus facile avec le modèle ARS – et les lames Felco ont légèrement écrasé une cheville de 6 mm, tâche que l’ARS a, lui, menée à bien. Il s’agit là toutefois de minuscules défauts. Le sécateur Felco a coupé tous les autres échantillons à la perfection et ce sans requérir le moindre effort. Il a mieux fonctionné que l’ensemble des autres outils que nous avons essayés.

    Sachez que le sécateur Felco est davantage conçu pour les grandes mains que certaines autres marques. Le Felco 2 est 1,3 cm plus long que notre autre très bon choix, à savoir l’ARS HP-VS8Z. Ce différentiel de taille est également valable pour les autres modèles équivalents : le « petit » Felco, le Felco 6, est 6 mm plus long que le « petit » ARS, le HP-VS7Z, tandis que le sécateur à poignée rotative Felco 7 est 2,5 cm plus long que l’ARS HP-VS8R. Les testeuses ont préféré l’ARS au Felco en raison de la prise en main offerte par les poignées ARS.

    Le Felco 2 a également une particularité de conception qui constitue soit un défaut soit une fonctionnalité, selon les points de vue. Contrairement aux autres sécateurs manuels Felco, la lame inférieure du « F2 » est rivetée en place, et non vissée. Le rivet permet à la lame inférieure d’être fermement fixée, mais cela signifie également que si vous devez la remplacer, vous devrez la riveter ou trouver quelqu’un qui pourra le faire. Il y a de fortes chances que vous n’ayez pas besoin de vous en soucier à en juger par la durée de vie des sécateurs Felco, mais à mon sens, il s’agit d’un léger défaut.

    Nous recommandons aussi : le sécateur ARS HP-VS8Z

    L’ARS HP-VS8Z

    Un excellent sécateur, toutefois un peu difficile à trouver

    En plus de proposer les lames les plus affûtées de notre sélection, ce modèle est aussi celui qui demande le moins de force et effectue les coupes les plus fluides. Il n’est pas toujours simple à trouver, mais si vous tombez sur ce modèle pour le même prix que le Felco, alors n’hésitez pas.

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    L’ARS HP-VS8Z effectue de meilleures coupes que l’ensemble des autres sécateurs que nous avons testés ; il laisse moins de morceaux d’écorce et d’extrémités irrégulières de tiges que les modèles concurrents. Il s’agit du sécateur le plus fluide que nous ayons essayé, avec sa capacité à couper directement les branches lourdes et les fines extrémités des tiges d’oignons verts, sans hésitation, sans à-coup ni saccade. Par ailleurs, il ne reste jamais coincé. Bien qu’ARS n’indique pas le diamètre de coupe maximum pour ses sécateurs, l’ARS HP-VS8Z a même réussi à tailler une branche de 19 mm sans problème, contrairement à plusieurs autres modèles conçus pour couper des branches de 25 mm. Si vous trouvez cet outil pour un prix inférieur à un Felco, il n’y a aucune raison de ne pas vous laisser tenter.

    La raison probable pour laquelle le sécateur ARS fonctionne si bien ? Ses lames sont très, très acérées. Comme le note un blogueur, « ARS signifie “Always Really Sharp” » (soit « toujours très aiguisé »). Les lames de ce modèle, faites de ce que le fabricant appelle de « l’acier recuit sphéroïde granuleux à haute teneur en carbone », obtiennent une note de 59 sur l’échelle de dureté Rockwell (900 sur l’échelle de dureté Vickers). Les sécateurs typiques que l’on trouve en quincaillerie atteignent un score compris entre 50 et 54, tandis que plusieurs sociétés (Felco et Bahco, entre autres) ne souhaitent pas communiquer de chiffre. Toutefois, d’après ce que nous avons pu déterminer, la dureté de ce modèle était plus élevée que celle de tous les autres sécateurs que nous avons testés, à l’exception de l’Okatsune (60). Au-delà de leur caractère acéré, les lames du modèle ARS offrent une tolérance très précise, un point essentiel pour assurer une coupe fluide, ne jamais rester bloqué et proposer les résultats parfaits que vous constatez à chaque taille.

    ARS a conçu le reste de l’outil avec autant de soin que les lames. Les manches de la série VS sont en fonte d’aluminium recouvert de plastique, de sorte que vous n’ayez pas à vous soucier d’une éventuelle séparation des poignées d’un coup sec, à moins que vous n’ayez un Pulgasari dévoreur de métal pour animal de compagnie. Les poignées sont proposées en trois tailles : l’ARS HP-VS8Z, le modèle 20 cm que j’ai testé ; l’ARS HP-VS9Z, un modèle de 23 cm pour les grandes mains ; et l’ARS HP-VS7Z, destiné aux petites mains. Malheureusement, ARS ne conçoit pas de sécateurs pour gauchers ; pour cela, vous pouvez vous procurer un Felco 9. Pour une explication de la différence entre les outils de coupe destinés aux droitiers et aux gauchers, voir le guide Wirecutter consacré aux ciseaux de cuisine (en anglais).

    L’ARS HP-VS8Z et le Felco 2 ont fonctionné de manière presque identique lors de nos tests. La principale différence entre les deux modèles ? L’ARS HP-VS8Z coupe les grosses branches avec un peu plus de fluidité que le Felco 2, nécessite un peu moins de force et offre une coupe plus lisse et plus propre.

    L’ARS HP-VS8Z et le Felco 2 ont fonctionné de manière presque identique lors de nos tests. La principale différence entre les deux modèles ? L’ARS HP-VS8Z coupe les grosses branches avec un peu plus de fluidité que le Felco 2, nécessite un peu moins de force et offre une coupe plus lisse et plus propre. Le Felco 2 a également écrasé un peu la cheville que nous avons coupée, tandis que l’ARS HP-VS8Z a proposé une coupe ronde parfaite. Il s’agit là de différences mineures, et la plupart des gens ne les remarqueront même pas s’ils taillent principalement des branches de moins de 1,25 cm de diamètre.

    Le principal inconvénient de ce modèle, c’est sa disponibilité : l’ARS n’est pas aussi bien distribué que les modèles Felco et son prix est fluctuant.

    Notre choix petit budget : le Corona BP 3180

    Le Corona BP 3180

    Pas aussi tranchant que les autres

    Ce sécateur résistant n’est pas aussi fluide ou tranchant que nos modèles préférés, mais il est tout à fait performant et s’adapte mieux que les autres aux grandes mains.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 62,77€

    Le Corona BP 3180 permet lui aussi de sectionner aisément les tiges délicates des oignons verts et de couper les cannes de framboises. Lors des tests, sa coupe était suffisamment fluide et sa lame suffisamment tranchante pour que je puisse tailler une branche de 19 mm de diamètre. Les seuls autres sécateurs de ma sélection capables de telles prouesses sont les modèles ARS, Felco et Bahco, qui peuvent parfois coûter plus cher. Les lames des produits Corona sont fabriquées en acier à haute teneur en carbone SK5 et conservent normalement leur caractère tranchant longtemps après l’affûtage.

    Alors pourquoi ce modèle n’est-il pas notre premier choix ? Parce que les coupes du Corona BP 3180 sur les grosses branches ne sont pas aussi propres que celles effectuées par les sécateurs ARS et Felco, parce que ce modèle n’a pas opéré de façon aussi fluide et aisée, et parce que les utilisateurs dotés de mains de petite ou moyenne taille le trouveront difficile à manier. Le Corona proposant une ouverture très large des poignées lorsqu’il est ouvert, il est difficile à tenir en main pour de nombreux utilisateurs et utilisatrices. Il se trouve que Michael Zhao, journaliste chez Wirecutter, possède ce sécateur, et il nous a dit rencontrer des problèmes similaires : « Comme ce modèle est pourvu d’une grande ouverture, il n’est pas adapté aux personnes aux mains plus petites. Je dirais également que j’ai plus de force dans les mains que la moyenne (grâce à l’escalade) et je trouve que le sécateur offre plus de résistance que je ne le souhaiterais. »

    Les poignées en métal recouvert de plastique sont robustes, mais elles ne sont pas spécialement conçues ou moulées pour s’adapter à vos mains et à vos doigts comme celles d’un sécateur ARS ou Felco. Les poignées du modèle Corona sont droites avec un léger arc à l’extrémité, ce qui explique en partie pourquoi elles peuvent être gênantes si vos mains ne sont pas assez grandes pour les tenir. Corona propose un modèle plus petit, le sécateur à lame franche forgée Corona BP 3130, mais il est conçu pour couper des branches jusqu’à 13 mm de diamètre. La plupart des utilisateurs seraient mieux lotis avec un sécateur capable de s’attaquer à plus large.

    Sur Amazon, un petit nombre d’utilisateurs signalent que ce modèle est sujet à la rouille. Michael Zhao a également rencontré ce problème : « J’ai beau l’essuyer après utilisation (pas très soigneusement), il est toujours couvert de rouille. Il lui faut probablement l’huiler régulièrement, ce que je ne fais pas. » Pourtant, malgré ces soucis, vous pouvez garder ce sécateur en bon état de marche pendant des années avec des lames supérieures, des ressorts et des vis de rechange. À noter toutefois : la lame inférieure est assemblée avec des rivets et ne peut donc pas être remplacée.

    La concurrence

    La plupart de nos tests ont porté sur des sécateurs à lame franche standard, mais nous avons également essayé des sécateurs à poignées rotatives pour réduire la fatigue à l’utilisation, ainsi que des sécateurs à cliquet qui effectuent de grandes coupes en demandant moins de force.

    Le modèle Felco 6 est une version plus petite de notre premier choix. Il possède les mêmes lames tranchantes, mais il est équipé de poignées légèrement plus courtes (18 cm, contre 20 cm), un poids plus léger (210 grammes, contre 240 grammes) et une capacité de coupe moins élevée (2 cm, contre 2,5 cm). Si vos mains sont plus petites que la moyenne, cette paire est une excellente option. Autre modèle plus petit testé par nos soins, le Felco 14 s’avère tout aussi bon que les autres outils Felco que nous avons essayés au fil des années.

    Les sécateurs à lame franche Tierra Pro 38-1713 19 cm et Tierra Pro 38-1710 21,5 mm ne sont pas parvenus à couper l’un des dix échantillons de tiges d’oignons verts, ils ont légèrement écrasé les cannes de framboise et les goujons en bois, et ils ont requis plus de force que les autres modèles pour se refermer sur une branche de nerprun de 19 mm de diamètre. Les coupes étaient toutefois nettes et les lames n’ont pas arraché l’écorce des branches vivantes. Cherchez d’abord le modèle 19 cm – celui mesurant 21,5 cm est similaire mais plus difficile à refermer, et il a arraché de l’écorce sur les cannes de framboise.

    Le sécateur à lame franche Okatsune 101 18 cm est le modèle préféré des amateurs de bonsaïs. Il est fabriqué en « acier japonais Izumo Yasuki pour fournir une dureté Rockwell de 60 +/- 1 », ce qui signifie qu’il demeure affûté plus longtemps que les sécateurs à l’acier plus doux. Mince et court, il s’ouvre très largement (15 cm de diamètre à la base), ce qui rend sa manipulation difficile pour les utilisateurs dotés de petites mains (comme moi), et les poignées sont légèrement glissantes par temps humide. Ce modèle a parfaitement sectionné branches vivantes et chevilles en bois – et je pèse mes mots –, en ne laissant que peu d’écorce déchirée et en offrant des coupes lisses et plates. Cependant, à trois reprises sur nos dix tentatives, il n’a pas réussi à couper les tiges d’oignons verts. C’est un produit robuste : sur BladeForums, les internautes qui possèdent ce sécateur laissent des commentaires tels que « J’ai utilisé le sécateur 20 cm dans le cadre professionnel sur les neuf dernières années et il va certainement me survivre. » Wayne Schoech de chez Stone Lantern nous a indiqué que son entreprise proposait des ressorts de remplacement Okatsune.

    Le sécateur professionnel à lame franche Burgon & Ball GTO/PRL a montré des résultats aussi satisfaisants que l’Okatsune lors de nos tests, bien qu’il donne l’impression d’un travail un peu plus irrégulier et saccadé, et que la force avec laquelle il se referme envoie les extrémités coupées voler dans les airs.

    Le sécateur Ergo Tierra Garden 35-1731 à lame franche forgée ne fonctionne pas aussi bien que les modèles Tierra Pro. Le modèle Ergo a parfaitement coupé les oignons verts, mais a eu tendance à écraser les chevilles et les branches d’érable de Norvège, et il a demandé plus de force pour se refermer sur les branches vivantes que les autres modèles Tierra.

    Le sécateur à lame franche Burgon & Ball RHS GTO/SC est à l’image de la Royal Horticultural Society qui le recommande : il est respectable. Il s’ouvre grand et se referme fort, mais il ne pourrait couper une cheville de 12,7 mm ou une branche de nerprun de 19 mm que si je m’y mettais à deux mains. Il a eu tendance à écraser les chevilles, mais il les a tout de même coupées et effectué de bonnes tailles plates sur les branches vivantes.

    Le sécateur à lame franche Fiskars Quantum n’est pas fait pour couper les tiges d’oignons verts, et il a laissé pendre des morceaux d’oignon sur plus de la moitié des coupes. Le Quantum a également coupé la branche d’érable de Norvège de 9,5 mm de diamètre de manière inégale et a déchiré l’écorce. Le loquet en plastique de l’outil s’étend légèrement au-delà du niveau des poignées, ce qui peut être irritant si vous utilisez le sécateur sans gants.

    Selon le fabricant, le Fiskars PowerGear2 « multiplie l’effet de levier pour donner jusqu’à 3,2 fois plus de puissance à chaque coupe. » Cependant, puissance et finesse ne sont pas synonymes. Lors de nos tests, le PowerGear2 a eu tendance à écraser légèrement les branches vivantes et les chevilles, et il a nécessité plus de force pour se refermer que les autres sécateurs. J’ai dû rouvrir et presser le sécateur PowerGear2 trois fois pour arriver à couper une branche de nerprun de 19 mm. Les lames ne se sont pas non plus fermées de manière particulièrement fluide.

    Le sécateur à lame franche Gardena 8757 a nécessité plus de force pour se refermer que les autres sécateurs de ce type sélectionnés par mes soins. Bien qu’il soit censé couper des matériaux jusqu’à 20 mm d’épaisseur, couper la cheville de 12,7 mm et la branche d’argousier de 19 mm avec cette paire s’est avéré difficile. Il existe de meilleures options.

    Le sécateur Tierra Pro 38-1707 18 cm est parvenu à couper les tiges d’oignons verts seulement une fois sur deux, et a à peine pu tailler une branche de nerprun de 19 mm de diamètre. Ses coupes laissent de l’écorce déchirée et une surface inégale.

    Le sécateur à lame franche Corona BP 3350 avec poignée réglable est économique et offre la possibilité de se procurer des lames de rechange. Cependant, j’ai dû utiliser mes deux mains pour le forcer à se refermer sur la cheville en bois de 12,7 mm et la branche de nerprun de 19 mm. Par ailleurs, les branches de 9,5 mm et de 19 mm ont été légèrement écrasées au cours du processus.

    Le Corona BP 6310 a peiné à couper les tiges d’oignons verts et a nécessité beaucoup plus de force pour se refermer que la plupart des autres modèles à lame franche. J’ai eu besoin de mes deux mains pour couper l’argousier de 19 mm de diamètre. L’Okatsune 101 est une meilleure affaire.

    Le sécateur à lame franche forgée Kenyon 41406 a fait un travail correct sur les tiges d’oignons verts et les cannes de framboises, mais il a fallu employer plus de force pour couper les chevilles en bois et les branches vivantes qu’avec la plupart des autres sécateurs de notre sélection.

    Le sécateur Zavaland est le seul produit de la sélection qui a été complètement incapable de couper les tiges d’oignons verts. Il n’arrivait pas à sectionner quoi que ce soit sans que l’on ne serre fort, même des cannes de framboise, et il est à peine parvenu à couper la cheville de 12,7 mm et la branche d’argousier de 19 mm. Rendez-vous service et achetez plutôt l’ARS HP-VS8Z ou l’Okatsune 101.

    Pour un prix légèrement inférieur à celui du sécateur Felco 2, vous pouvez vous offrir le sécateur traditionnel AM Leonard 1286 – et le conserver longtemps, car AM Leonard vend également un kit de pièces de rechange. Le sécateur AM Leonard est presque aussi confortable que l’ARS HP-VS8Z, bien que ce modèle nécessite deux mains et de la force pour couper une branche de 19 mm. Ce modèle se ferme plus grossièrement que les modèles ARS, Felco et Bahco.

    Le sécateur Fiskars 7936 PowerGear a nécessité plus de force que les autres sécateurs pour couper les tiges d’oignons verts et les framboises, et a taillé la cheville de 6 mm de manière incohérente, mais il a ensuite été possible de couper la branche d’érable de Norvège avec une seule main. Le fermoir, les poignées et le mécanisme sont tous en plastique.

    La présence d’une poignée rotative peut réduire la fatigue des mains et des poignets, mais peut aussi s’avérer gênante et réduire votre puissance par coupe. Le sécateur à poignée rotative pour grosses coupes ARS HP-VS8R Signature ressemble à l’ARS HP-VS8Z mais possède une poignée qui pivote sur un axe à 90 degrés lorsque vous refermez vos doigts dessus. Autrement, il propose la même capacité de taille fluide et parfaite, et est doté de la même lame tranchante que le sécateur ARS Signature pour grosses coupes. La poignée rotative a de fait limité la force que je mobilisais pour effectuer une coupe : j’ai dû utiliser mes deux mains sur la branche de nerprun de 19 mm pour forcer la fermeture des lames, alors qu’une poignée non rotative m’a permis d’effectuer la même tâche d’une seule main.

    Le Felco 7 est similaire aux autres sécateurs de la marque à l’exception près qu’il possède une poignée rotative recouverte d’un matériau caoutchouteux moins glissant. Ses lames m’ont donné une impression légèrement plus rugueuse que l’ARS HP-VS8R, lisse et soyeux, mais cette remarque vaut pour la quasi-totalité des autres produits.

    Le sécateur à cliquet pour grosses coupes EZ Kut faisait partie de notre sélection. Lors nos tests, ce modèle a coupé facilement des cannes de framboise de 6 mm sans le cliquet, et a taillé des chevilles de 12,7 mm et des branches de 19 mm sans problème, en demandant peu de force, avec le cliquet. Cela dit, il a été incapable de couper deux échantillons d’échalote sur dix. En fin de compte, nous pensons que les défauts de conception – le rivetage ainsi qu’une lame de type enclume qui écrase les tiges vertes – l’emportent sur les avantages du mécanisme à cliquet.

    Le sécateur à cliquet Gardener’s Friend s’est affirmé comme le sécateur à cliquet qui coupait le plus facilement parmi ceux que nous avons testés, ainsi que le deuxième produit le plus cher. Couper des goujons en bois de 12,7 mm et des branches de 19 mm avec le Gardener’s Friend demande beaucoup moins de force que pour la plupart des autres sécateurs à cliquet, même si vous aurez besoin du même nombre de coups de cliquet quel que soit le sécateur (deux à trois pour la cheville, trois pour la branche de 19 mm). À savoir : le modèle Gardeners’Friend est vendu avec une petite éponge contenant de l’huile minérale, intégrée dans le manche pour nettoyer et huiler la lame, ce qui évite de sortir un chiffon.

    Le sécateur à enclume avec mécanisme à cliquet Corona RP 3230 est un choix économique. Léger, il utilise aisément le cliquet sur les branches épaisses, mais il peut également couper les extrémités fines des tiges d’oignons. Cependant, les poignées sont très larges tout comme la lame d’enclume. Lorsque j’ai testé le Corona RP 3230 sur des tiges de baies, je n’ai pas pu lui faire couper des cannes de 6 mm sans avoir à enclencher le cliquet — et dans le temps qu’il a fallu pour faire trois cliquets, les cannes étaient déjà bien écrasées car maintenues sous pression contre la lame d’enclume.

    Le sécateur à enclume avec mécanisme à cliquet Flexrake LRB205 a proposé un travail médiocre de coupe des tiges d’oignons verts, en arrachant quatre sur dix. Il n’est pas parvenu à couper les cannes de framboise sans engager le cliquet. Lorsque j’ai dû utiliser celui-ci, il a écrasé et déchiré les cannes sur une majorité de coupes. Cette même action a mieux fonctionné sur les chevilles et les branches, avec des coupes parfaites sur l’érable de Norvège et le nerprun.

    Le sécateur avec mécanisme à cliquet Gardena 8798-U SmartCut est beaucoup plus cher que tout autre produit de sa catégorie, principalement parce qu’il possède une caractéristique inhabituelle : un levier pour faire basculer le sécateur du mode lame franche ordinaire au mode cliquet. Malheureusement, l’option cliquet n’améliore pas les performances du Gardena, sauf sur les branches les plus épaisses. Six fois sur dix, il n’a pas réussi à couper les échalotes. Il a également écrasé les cannes de framboise et les deux chevilles en bois, arraché une partie de la couche extérieure de la cheville de 12,7 mm et laissé des bandes de bois suspendues aux coupes effectuées sur l’érable de Norvège.

    Le sécateur avec mécanisme à cliquet Classic Flexrake CLA349 20 cm a nécessité plus de force pour se refermer que tout autre sécateur à cliquet lors de la coupe de tous les matériaux, à l’exception des oignons verts. Étant donné que le but des sécateurs à cliquet est d’utiliser moins de force, je ne peux recommander ce modèle.

    Je n’ai pas pu terminer les tests sur le sécateur à enclume avec cliquet Flexrake LRB168, car une minuscule vis qui maintenait le cliquet sur les lames s’est détachée et a disparu.

    Les cisailles d’élagage à cliquet Gardenite sont légèrement plus grandes que les autres cisailles à élagage et nécessitent une deuxième pression à la fin de chaque coup de cisaille pour engager le cliquet et réaliser une coupe nette, même sur les pointes souples des oignons verts. Cette pression finale rend la coupe un peu maladroite par rapport à l’action douce du EZ Kut. Le Gardenite a également demandé bien plus de cliquets pour couper les branches : quatre pour couper la branche d’érable de Norvège de 9,5 mm de diamètre et cinq pour traverser la branche de nerprun de 19 mm de diamètre.

    Sources

    1. Stan V. Griep, Garden Tools : The Pruners, GardenSMART

    2. Beth Botts, We put hand pruners to the test, Chicago Tribune, 20 août 2006

    3. Hand Pruner Reviews, Galt Tech, 28 mars 2015

    4. Keep Your Felco Tools Forever, The Felco Store

    5. Tony Sculimbrene, Blade steel : ten things you need to know, All Outdoor, 24 juin 2013

    Meg Muckenhoupt (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Laura Pertuy (traduction française)

    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

    enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
    Le Figaro

    L’armée allemande, laissée en jachère des années durant, soudain inondée par les milliards

    Pierre Avril

    ANALYSE - La mise à disposition de 100 milliards d’euros pourrait ne pas suffire à réformer de fond en comble la Bundeswehr.

    Correspondant à Berlin

    Sous la contrainte de l’invasion russe, les manquements budgétaires de l’Allemagne à l’égard de l’Otan dénoncés par Donald Trump sont en voie de s’effacer, sous la présidence de Joe Biden. En mettant d’un seul coup 100 milliards d’euros sur la table, le gouvernement d’Olaf Scholz s’est engagé à respecter les objectifs des pays de l’Alliance, visant à consacrer 2 % de leur richesse nationale à leurs dépenses militaires. Outre cette manne, «le changement d’époque», décrit il y a trois semaines par le chancelier allemand, s’est traduit par la livraison de mille lance-roquettes antichar, de 500 missiles sol-air Stinger et de neuf obusiers à l’armée ukrainienne.

    À lire aussiFrançois d’Orcival: «Pourquoi le réarmement allemand profitera aux États-Unis»

    L’offensive de Moscou a pris le pays totalement par surprise. «Pour moi, historien allemand et comme tous mes compatriotes, imprégné par la Shoah et la Seconde Guerre mondiale, il était inconcevable qu’un conflit de cette ampleur puisse survenir en Europe», avoue l’historien militaire Sönke Neitzel. Une fois passé l’effet de sidération, dans ce pays à tradition pacifiste, chacun commence à faire ses comptes: dans l’industrie de l’armement, au ministère de la Défense, à la Bundeswehr, et parmi les hauts fonctionnaires du ministère des Finances. Les industriels ont commencé à inonder le ministère - il les avait sollicités - de propositions de dépenses. Ce dernier qui, auparavant, se voyait reprocher de vivre à crédit, hérite d’une valise de cash dont il ne sait pas comment utiliser les premiers billets.

    La Bundeswehr ressemble à «un champ de terre devenu si dur après des années de sécheresse, qu’il est incapable d’absorber l’orage», écrit le Spiegel. Inexpérimentée, la chef des armées elle-même, Christine Lambrecht, fut prise au dépourvu, ignorante des plans de son camarade social-démocrate, Olaf Scholz. Plus opportuniste, la déléguée pour la défense du Bundestag, Eva Högl - le Parlement allemand a la haute main sur le sort des dépenses militaires -, vient de publier son rapport annuel sur les capacités de la Bundeswehr. Ses conclusions n’ont surpris personne. «Les déficits matériels sont alarmants», a confirmé la parlementaire SPD, dénonçant une «situation inacceptable» susceptible de mettre en question «la vie des soldats».

    Lourdeur de la bureaucratie

    Hormis un taux de disponibilité des équipements parfois inférieur à 50 %, les conditions de vie des recrues, telles que décrites par le rapport, sont repoussantes: une caserne du Rhénanie-Palatinat ne compte que deux toilettes pour 90 hommes et femmes du rang. Dans la caserne Theodor-Körner, en Basse-Saxe, les sanitaires et les hangars ont été fermés, respectivement pour risque de légionellose et d’effondrement. Les douches sont désormais installées dans un conteneur: le provisoire pourrait durer longtemps, car le rapport rappelle que la lourdeur de la bureaucratie allemande freine l’exécution des travaux.

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    Certains planificateurs estiment que la défense nationale aurait besoin d’une réforme de fond en comble, dont on ignore si la mise à disposition de 100 milliards suffira à la réaliser. «On ne sait pas si les ambitions de Scholz deviendront réalité. Le gouvernement fédéral pourrait réaliser les choses correctement et tout aussi bien tout faire de travers en brûlant l’argent des contribuables», s’inquiète dans une tribune à la FAZ, Christian Mölling, directeur de recherche à la Société allemande de politique étrangère.

    Dans l’immédiat, Berlin a annoncé la commande de 35 chasseurs F-35 de fabrication américaine. Complétés par 15 Eurofighters européens, ces avions réputés difficilement détectables sont capables de transporter des charges nucléaires et remplaceront les Tornado allemands désormais obsolètes. Leur livraison ne devrait pas s’effectuer avant cinq ans.

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    France24 - Monde

    La BBC en appelle à l'ONU contre le harcèlement des journalistes femmes de son service persan

    Publié le : 23/03/2022 - 18:42Modifié le : 23/03/2022 - 18:40

    Londres (AFP) – La BBC a indiqué mercredi avoir déposé une plainte auprès de l'ONU pour dénoncer le harcèlement en ligne "incessant" de l'Iran contre les femmes journalistes de son service d'information en persan basé à Londres.

    "Les journalistes femmes de BBC News Persian sont confrontées à des attaques en ligne quotidiennes et incessantes et du harcèlement, dont des menaces de viol et de mort", a indiqué le groupe audiovisuel public britannique dans un communiqué.

    Dans son "appel urgent" auprès des Nations unies, il demande à "l'Iran d'agir envers les responsables de ces violence en ligne", "en enquêtant sur eux et en les poursuivant en justice".

    Ces attaques consistent aussi en de fausses histoires, qui utilisent parfois des photos ou emails volés, sur la vie personnelle des journalistes et de prétendues activités sexuelles indécentes "visant à les discréditer", selon la BBC.

    Par exemple, une fausse photo pornographique d'une présentatrice a été adressée à son fils de 14 ans à Londres. Ou un blog a été créé au nom d'une journaliste, détaillant son style de vie prétendument débridé à Londres, utilisant des photos volées de son compte Facebook. Cette histoire a été relayée par un journal national iranien, dénonce la BBC.

    En conséquence, des journalistes femmes du service en persan choisissent de ne pas utiliser les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail, s'autocensurent en ligne ou subissent "d'importants et graves problèmes de santé mentale et physique", a précisé la BBC après s'être entretenue avec elles.

    "Les abus en ligne misogynes et sexistes et toutes les menaces de violence physique ou sexuelle contre les journalistes visent à (...) réduire au silence les journalistes femmes. C'est inacceptable et cela doit cesser", ont insisté Caoilfhionn Gallagher et Jennifer Robinson, conseils du BBC World Service.

    "Nous appelons l'ONU à condamner ces attaques et à assurer que l'Iran honore ses obligations internationales", ont-ils ajouté.

    La BBC a déjà déposé plusieurs plaintes auprès de l'ONU depuis 2017. Plus généralement, ses équipes du service d'information en langue persane, ainsi que leurs familles, ont subi harcèlement et intimidation de la part des autorités iraniennes depuis son lancement en 2009.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Policier renversé : l’avocat du conseil de l’Ordre Yassine Yakouti condamné à 3000 euros d’amende pour détention de faux et blessures involontaires

    Me Yassine Yakouti, qui avait renversé en état d’ivresse, en scooter et muni d’un faux permis, un policier en septembre dernier, a été condamné à 3000 euros d’amende pour détention frauduleuse de faux et blessures involontaires, ce mardi 22 mars, a appris Valeurs actuelles de source judiciaire. Le pénaliste de 40 ans et membre du pôle « déontologie » du conseil de l’Ordre des avocats de la capitale, qui a défendu par le passé le rappeur Kaaris, le député M’jid El Guerrab et le délinquant devenu terroriste Amedy Coulibaly, est passé ce jour en audience d’homologation, au tribunal judiciaire de Paris, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), dite de « plaider coupable ». La condamnation de Me Yakouti, qui devra suivre aussi un stage de sensibilisation à la sécurité routière, ne sera pas en revanche inscrite à son casier judiciaire, qui compte déjà deux mentions, selon nos informations. La victime, un brigadier de 42 ans, ne s’est pas présentée à l’audience.

    Comme l’avait révélé Valeurs actuelles, Yassine Yakouti était cet avocat placé en garde à vue le 6 septembre dernier pour conduite en état d’ivresse, faux et usage de faux et blessures involontaires après avoir percuté et traîné sur plusieurs mètres un policier sur un trottoir du 4e arrondissement de Paris, une affaire dont la presse s’était fait l’écho à l’époque sans dévoiler l’identité du mis en cause. Ce jour-là, le pénaliste alcoolisé, arrêté en plein après-midi, heurtait avec son Cityscoot un policier en civil, avant d’atterrir sur la jardinière d’un commerçant. Me Yakouti se prévalait alors de son titre d’avocat, présentait sa carte de l’Ordre sans la remettre et détenait sur lui un faux permis de conduire.

    « Ledit scooter et conducteur du véhicule vu le manque de place sur le trottoir me percute l’avant-bras gauche avec le rétroviseur gauche », raconte le sous-brigadier percuté par le scooter de location dans le procès-verbal d’interpellation que s’est procuré Valeurs actuelles. Constatant un flagrant délit, l’agent présente aussitôt sa carte professionnelle et son brassard « POLICE » pour interpeller le chauffard. Il est 15h25. « Après avoir annoncé notre qualité, constatons que l’individu présente des yeux vitreux injectés de sang, son haleine sentant l’alcool et ayant une allocution pâteuse », décrit-il au sujet de Yassine Yakouti, qui n’a pas réussi à souffler dans l’éthylomètre la première fois.

    Et de poursuivre : « Nous lui intimons l’ordre de laisser le scooter sur place mais ce dernier commence à rouler. Attrapons son bras gauche pour le stopper mais ce dernier accélère et me poussant. Après 5/6 mètres, décidons de basculer notre corps vers la droite pour stopper la fuite de ce dernier. Chutons ensemble au sol et Maître Yakouti se blesse au niveau de la lèvre sur une jardinière d’un commerçant. Un témoin des faits nous prête main forte en maîtrisant l’individu, également pour nous laisser le temps d’appeler du renfort. » Grâce à l’intervention d’un second agent, l’avocat est conduit au poste et présenté à l’officier de police judiciaire de permanence.

    Un faux permis originaire du Maroc

    En examinant le permis exhibé par Me Yakouti lors de son arrestation, l’agent constate que c’est un faux, en « matière plastique et non en polycarbonate », avec hologramme et encre non conformes et des bords ronds. A propos de sa « copie de permis » Me Yakouti explique : « C’est une blague d’un ami qui m’avait dit comme ça quand tu l’auras tu sauras. Cet ami se nomme Dris El Assri, il vit à Casablanca. Il m’a donné cette copie en se moquant de moi, le 28 août dernier, lors d’un séjour au Maroc… Monsieur El Assri est loueur de voiture, il avait donc déjà la copie de mes permis, étant donné que j’avais loué chez lui. En aucun cas, je n’ai utilisé, sorti ou exhibé cette copie de permis. »

    Pourquoi alors le conserver dans son portefeuille ? « Je l’ai mis là machinalement quand mon ami me l’a donné. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai gardé », affirme Me Yakouti, qui précise ne posséder « aucun permis de conduire les véhicules » dans les procès-verbaux de ses auditions, que s’est procuré Valeurs actuelles. De fait, son permis français est « invalide », indique le système national des permis de conduire (SNPC). « Oui, je savais qu’il n’avait aucune utilité, je le gardais comme un jouet ou un goodies pour me motiver à repasser mon permis », explique encore l’avocat. A-t-il donc loué et conduit une voiture au Maroc à peine un mois plus tôt en l’absence de permis valide ?

    Mais là n’est pas le plus grave. Yassine Yakouti a tenté de fuir, affirment plusieurs témoins, qui confirment la version du policier. L’un d’eux explique qu’au moment où il l’a aidé à se relever après sa chute, il a attrapé l’avocat par le bras, car il insistait pour se sauver. Réponses de Me Yakouti : « Ce n’était pas une fuite, c’était un mouvement pour garer le scooter… Je n’ai pas profité de l’inattention du Monsieur, ni voulu m’échapper… Je pense qu’il y a vraiment eu une mauvaise interprétation de mon mouvement par le témoin et le policier. » Me Yakouti affirme aussi que le policier n’a pas montré sa carte professionnelle, ni son brassard, ce que contredisent l’agent et les témoins.

    Deux d’entre eux, contactés par nos soins, sont formels. « Le policier a bien mis son brassard au moment de l’interpeller », confirme le premier. « Le policier a sorti sa carte et l’a montrée au conducteur et lui a demandé de se garer sur le côté. Au moment où le policier était en train de prendre en photo la plaque d’immatriculation, le conducteur a accéléré et traîné le policier sans vouloir s’arrêter, assure le second. Le conducteur a finalement percuté un obstacle, mais il se serait encore enfui sans l’intervention de témoins. Quand j’ai vu le policier à terre et le comportement du conducteur, je me suis dit qu’il fallait intervenir. Si ça n’avait pas été un policier j’aurais agi de la même manière. Je me suis dit que ça aurait pu se passer avec une personne âgée ou un enfant. »

    Une CRPC « conciliante »

    Le policier, qui a souffert de dermabrasions au bras et à la hanche gauche, a bénéficié de trois jours d’incapacité temporaire de travail (ITT). Me Yakouti, qui a exprimé ses regrets, a lui toutefois refusé de reconnaître le faux et usage de faux et tout refus d’obtempérer, la dernière qualification n’ayant pas été retenue par le parquet, un choix qui a de quoi étonner. « Dans ce cas, le refus d’obtempérer est caractérisé, en tout cas il l’a été dans d’autres dossiers similaires », observe un avocat, qui a traité des centaines de dossiers concernant des policiers. « L’appréciation des faits semble à minima, on aurait pu faire gonfler l’addition », ajoute ce pénaliste sollicité par Valeurs actuelles, qui trouve aussi la simple CRPC « conciliante » à l’égard de son confrère. Un magistrat confirme : « Il s’en tire bien. »

    Le choix de la procédure pose en effet question. « Me Yakouti est membre du conseil de l’Ordre de Paris, ce n’est pas n’importe quoi, cela m’étonne de le voir passer en CRPC compte tenu de la gravité des faits et de l’absence de conscience du risque, s’étonne ainsi ce confrère. La victime étant un policier, on passe sur un degré de gravité censé au moins symboliquement dans l’échelle pénale monter d’un cran. Concernant les affaires où les policiers sont victimes, les CRPC sont clairement des cas à part et extrêmement mineurs. » La CRPC, qui est une procédure allégée et de faveur, permet de prononcer des peines moindres qu’en audience correctionnelle. Et puis, « il faut que l’affaire ne s’ébruite pas, et la CRPC peut permettre de la traiter avec plus de discrétion », relève l’avocat.

    Membre du pôle « déontologie » du conseil de l’Ordre des avocats de Paris, Me Yakouti accumule les déboires judiciaires depuis plusieurs années. « Je suis connu des services de police, de gendarmerie ou de la justice », déclarait en garde à vue, début septembre, le pénaliste de 40 ans, connu pour des faits de droit commun. En outre, Yassine Yakouti fait toujours l’objet d’une plainte d’une consœur pour des faits de menace de mort, d’intimidation et d’abus de pouvoir, déposée en juillet dernier, comme l’a rapporté Valeurs actuelles en octobre. Une plainte qui n’a toujours pas été enregistrée, selon nos informations, et ce malgré un courrier adressé au parquet en décembre par la plaignante, qui pourrait saisir le juge d’instruction ou faire citer Me Yakouti devant le tribunal correctionnel.

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    Le Monde

    Roomba i7 + d’iRobot

    Nous aimons tous que notre intérieur soit propre. Malheureusement, le grand ménage est à peine terminé que l’impression de propreté est déjà ternie : des miettes du goûter se sont éparpillées sous la table, on a perdu quelques cheveux, les chiens et chats ont semé des poils. Et on ne voit que ça. Contrairement à nous, l’aspirateur robot peut nettoyer les sols autant de fois qu’on le souhaite sans ressentir de lassitude ni de fatigue.

    En nous basant sur notre expérience passée, nous avons écarté les robots d’entrée de gamme que nous estimons décevants à l’usage. La pire expérience étant d’acheter un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, ou reste bloqué devant le moindre obstacle qu’il croise. Si vous désirez un modèle intelligent, efficace, capable de nettoyer tout votre intérieur, de manière personnalisée si nécessaire, penchez-vous sur le Roomba i7 + d’iRobot.

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le Roomba i7 + d’iRobot est suffisamment intelligent et agile pour évoluer dans toute la maison en faisant fi de la plupart des obstacles, sans se faire bloquer. Il aspire soigneusement toute la surface qu’on souhaite lui confier. Les possibilités de personnalisation offertes par l’application sont infinies, permettant à ce Roomba de s’adapter aux besoins quotidiens ou ponctuels de chaque utilisateur. Ses fonctions évoluent au fil des mises à jour proposées par iRobot. La marque met de nombreux accessoires et pièces détachées à la disposition des consommateurs, cet appareil devrait donc pouvoir vous accompagner pendant de longues années. L’entretien du i7 + est particulièrement rapide grâce à ses brosses qui s’encrassent peu et sa base d’autovidage, qui lui permet de décharger les poussières lui-même dés que son collecteur est plein. Notez qu’il existe une version dépourvue de cet accessoire, vendue 200 euros moins cher, baptisée i7. Mais nous pensons qu’elle constitue un moins bon investissement.

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    L’un des rares défauts du Roborock S7 est sa manie d’avaler les câbles électriques, une mauvaise habitude que l’on peut dompter en positionnant des zones interdites dans son application pour smartphone. Cette application offre de nombreuses possibilités pour adapter le nettoyage aux besoins : aspiration de toute la maison, d’une seule pièce, voire d’une zone. Le S7 dispose également d’un accessoire supplémentaire, une serpillière vibrante pour un nettoyage complet des sols en un seul passage : aspiration + essuyage humide.

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Avec un budget limité, il faut forcément faire des concessions. Mais s’il y a bien un point sur lequel il ne faut pas rogner, c’est l’intelligence de navigation. L’aspirateur robot doit être capable de se déplacer partout dans le logement sans y rester coincé et aspirer avec un minimum d’efficacité. Si on prend le temps de mettre les câbles électriques hors de sa portée, c’est exactement ce que fait le RoboVac G30 Edge. En revanche, l’entretien des brosses est plus pénible et les possibilités de personnalisation du nettoyage sont réduites au strict minimum : on est obligé de faire tourner le robot dans toute la maison à chaque fois qu’on le démarre. Moyennant quoi il parvient à garder la maison propre.

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    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Ce qui distingue ce robot de ses concurrents, ce sont les technologies qu’il embarque. Peu importe le type de caméra qu’il utilise, le nombre de capteurs qu’il renferme, les algorithmes qui lui dictent ses déplacements, c’est son efficacité qui impressionne au final. Le j7 + est capable de reconnaître le type d’obstacles qui pourrait le gêner, et d’éviter par exemple les câbles qui posent problème à tant de robots. Si l’utilisateur prend le temps, il peut même aider le robot à apprendre quels objets contourner après chaque cycle de nettoyage. Le j7 hérite aussi de toutes les qualités du Roomba i7 : un entretien facilité, des possibilités de personnalisation du nettoyage très intéressantes et une base d’évacuation automatique pour la version j7 +. Sa capacité d’aspiration, elle, est améliorée. A noter, ce robot est disponible dans une version dépourvue de base d’évacuation, baptisée Roomba J7, vendue 250 € moins cher. Nous ne conseillons pas forcément cette économie tant cet accessoire s’avère pratique.

    Dans ce guide, nous évoquerons également d’autres aspirateurs robots que nous avons testés et appréciés, même si pour diverses raisons, nous les avons jugés moins performants.

    Notre sélection des meilleurs aspirateurs robots

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je teste des aspirateurs robots depuis 10 ans. J’ai développé la rubrique « Maison » du site de high-tech Les numériques, au sein duquel j’étais notamment responsable des tests d’aspirateurs robots. En plus d’évaluer ces appareils dans un laboratoire dédié pour mesurer leurs performances pures dans un environnement contrôlé, j’ai toujours complété mes essais par des tests en situation. Il m’a toujours paru indispensable d’évaluer la capacité de ces appareils à évoluer dans un véritable intérieur, réellement meublé, un logement qui vit, dans lequel les choses ne sont pas toujours à la même place. Autant dire que mon appartement a vu passer des dizaines et des dizaines de robots.

    J’ai passé de longues heures à échanger avec les fabricants, avec des ingénieurs spécialisés, à comprendre comment fonctionnent ces robots et comment s’articule le marché. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter des usines afin de comprendre comment ces appareils sont conçus, quelles sont les étapes de leur élaboration, et comment ils sont testés par les fabricants avant la commercialisation. Désormais journaliste indépendante, je suis toujours avec la même appétence les sorties de nouveautés, que je teste et prends en main régulièrement chez moi, en situation.

    Les aspirateurs robots sont-ils enfin efficaces ?

    Pendant un temps, les robots ont souffert d’une mauvaise réputation. Il n’était pas rare d’entendre au détour d’une conversation « ça ne sert à rien, ça ne fonctionne pas ». Le produit a notamment été pénalisé par l’arrivée massive d’appareils coûtant une centaine d’euros, souvent de piètre qualité, à la puissance d’aspiration insuffisante, se comportant sans une once d’intelligence. Equipés de peu de capteurs, ils avaient une fâcheuse tendance à rester bloqués ou à se perdre loin de leur base de chargement.

    A vrai dire, même les robots moyen de gamme pouvaient décevoir il y a quelques années. Les choses ont heureusement évolué : les robots de nouvelle génération sont désormais tous connectés, la plupart aspirent efficacement les sols et sont plutôt doués pour se déplacer dans nos logements. Ils sont tout à fait capables de maintenir la maison propre, même en présence d’animaux domestiques. Beaucoup sont suffisamment agiles pour fonctionner en votre absence, sans surveillance.

    Sans surveillance, mais pas sans préparation : avant de lancer le robot, mieux vaut préparer chaque pièce à son passage. Il n’est plus nécessaire de ranger les chaises sur la table comme on le faisait il y a quelques années, mais il faut penser à ouvrir les portes des pièces qu’on souhaite nettoyer. Même si l’aspirateur s’adapte à un logement dans lequel il y a de la vie (des choses qui changent de place, des chaussures ou un sac qu’on dépose dans l’entrée…) mieux vaut ranger un minimum ce qui traîne au sol. Evitez d’y laisser des chaussettes, du linge sale, des jouets… Les fans de déco doivent aussi savoir que les robots ont du mal à gérer les petits tapis fins, sur lesquels ils peinent à monter, et qu’ils ont tendance à repousser devant eux et à replier. Les tapis à franges peuvent poser problème aussi, comme les pieds de meubles évasés (tabouret de bar, pied de lampe…)

    L’idéal est d’observer comment le robot évolue après son déballage, lors de ses deux ou trois tout premiers cycles. Cela permet de bien comprendre comment préparer le logement. On y apprend, par exemple, qu’il est nécessaire de déplacer un meuble de quelques centimètres pour permettre à l’aspirateur de passer, ou de cacher quelques câbles. La grande majorité des robots conserve une fâcheuse tendance à s’empêtrer dans les câbles électriques.

    Que faire avec les obstacles qu’on ne peut pas déplacer ? Les fabricants travaillent à trouver des solutions, le Roomba j7 + est par exemple doté d’un système de reconnaissance automatique des objets. Beaucoup d’appareils modernes permettent de régler ce problème de façon manuelle, en posant des délimitations virtuelles dans une application. On interdit ainsi certaines zones à l’aspirateur sans devoir poser des balises « physiques », sous la forme de petites bornes ou de bandeaux magnétiques comme il y a quelques années (voir notre partie consacrée à la programmation des robots).

    Est-ce qu’un aspirateur robot peut remplacer un aspirateur ? Pas totalement : il s’agit d’un excellent complément qui garde les sols propres au quotidien et retarde le moment où l’on doit sortir l’aspirateur classique. Un robot élimine les poussières incrustées dans les tapis et moquettes moins efficacement qu’un aspirateur. Il y a certaines zones auxquelles le robot ne peut accéder pour des raisons pratiques : les espaces restreints entre les meubles ou les fameuses « forêts » de câbles. En contrepartie, il accède à certains espaces plus facilement que vous avec votre aspirateur, par exemple le dessous de certains meubles (canapé, lit, table basse…).

    Quid des coins et des bordures ? Les robots ne les nettoient généralement pas à la perfection, comme nous l’ont confirmé nos tests, quelle que soit la forme de leur coque (ronde ou en D), quelle que soit la longueur de leur brossette, Toutefois, si on programme des cycles fréquents, la poussière n’a pas le temps de s’y accumuler, d’autant qu’il est plus facile d’aspirer des moutons, des cheveux, ou de la poussière fine, que le sable coloré utilisé pour nos tests.

    Notez aussi que tous les modèles ont tendance à projeter autour d’eux les déchets un peu épais (comme la litière pour chats) avec leur brossette latérale, surtout quand ceux-ci sont présents en quantité. Encore une fois, programmer son robot tous les jours évite l’accumulation de petites poussières, litière, miettes… et permet d’avoir un sol toujours propre. Les robots ne montent pas (pas encore ?) les escaliers mais ils n’y tombent plus non plus. Certains modèles qui cartographient sont capables de mémoriser la carte de plusieurs étages.

    Comment nous les avons sélectionnés

    En nous basant sur notre expérience, nous avons sélectionné sept robots. Le but étant de choisir des modèles suffisamment intelligents et performants pour donner satisfaction. Nous avons volontairement écarté les robots d’entrée de gamme à petit prix, que nous estimons trop peu évolués et décevants à l’usage. La pire expérience étant sans doute de s’offrir un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, qui omet d’aspirer les miettes sous la table faute de précision, et qui reste bloqué sur le moindre obstacle qu’il croise. De tels appareils finissent généralement dans un placard ou sont revendus d’occasion. Même si on ne l’a payé qu’une centaine d’euros (ce qui semble alléchant face aux sommets de gamme à plus de 1 000 euros), c’est toujours trop cher pour un appareil qui ne rend pas le service attendu. Si on ne dispose pas du budget nécessaire, nous pensons sincèrement qu’il vaut mieux renoncer à son achat ou attendre les périodes de promotions, qui ne sont pas rares pour ce produit-là.

    Nous avons donc opté pour des modèles de milieu de gamme principalement, en privilégiant des références récentes développées par des fabricants historiques de ce marché comme iRobot, Neato ou Roborock. Nous avons aussi sélectionné un modèle du spécialiste de l’entretien des sols Rowenta, qui s’essaie aux robots depuis quelques années. Nous avons également mis à l’épreuve l’un des robots de la marque américaine Shark, récemment arrivée en France, qui se lance sur le secteur des robots avec des modèles aux caractéristiques prometteuses pour des prix accessibles.

    L’absence de certains acteurs dans notre sélection (tels que Xiaomi ou Dreame par exemple) peut surprendre alors que certains modèles parmi leurs gammes peuvent s’avérer performants. Mais nous avons volontairement écarté les marques qui n’ont pas de présence officielle en France. Par exemple, si Xiaomi est bien présent dans l’Hexagone, la marque n’y distribue pas officiellement ses aspirateurs robots, on ne peut se les procurer que via des marketplaces. Nous avons fait ce choix car les aspirateurs robots sont des appareils bardés de capteurs et de moteurs, et que leurs déplacements, ainsi que le nettoyage répété, peuvent les soumettent à rude épreuve. Un SAV efficace et accessible nous paraît indispensable, tout comme la possibilité, passées les 2 années de garantie, de faire réparer l’appareil sans l’envoyer à l’autre bout du monde.

    Achats à l’étranger par Internet : nos conseils pour éviter les pièges

    Nous n’avons fait qu’une exception dans notre sélection : la marque Eufy, qui avait récolté des éloges dans un précédent guide et dont nous avons tenu à vérifier les performances. Son distributeur est basé à Hong Kong, mais nous avons pu vérifier que son service client répondait en français et que son SAV se trouvait en Allemagne.

    Pour sélectionner les robots à tester, nous avons privilégié les modèles qui cartographient le logement, parce qu’ils sont doués d’une intelligence de navigation qui leur permet de bien mieux s’adapter à l’environnement dans lequel ils évoluent. Un robot a beau aspirer avec puissance et avoir toutes les qualités possibles, s’il reste bloqué au moindre obstacle qu’il croise, l’expérience sera décevante. L’appareil doit pouvoir se déplacer avec agilité dans un intérieur quel qu’il soit (avec des meubles et des objets pas toujours à la même place) en s’y adaptant. il doit pouvoir retrouver son chemin et rejoindre sa base de chargement. Rien de plus décevant en rentrant à la maison que de retrouver son robot bloqué à cheval sur un pied de lampe. La navigation est la partie la plus difficile à développer pour les fabricants, et l’intelligence de navigation et l’agilité constituent sans aucun doute le critère le plus important, à placer à notre avis devant la capacité d’aspiration.

    En plus d’être bardés de capteurs, les robots qui cartographient utilisent un télémètre, une caméra ou un système de lasers (LiDAR ou télédétection laser) pour établir un plan de l’habitation. Les moins précis évaluent la forme des pièces et leur superficie au sol, tandis que les plus évolués repèrent l’emplacement des meubles et éventuellement à chaque passage la position des obstacles.

    Les robots qui ne cartographient pas les logements utilisent un système de navigation aléatoire : ils suivent des schémas de déplacement prédéfinis, par exemple en zig-zag, dont ils s’écartent lorsqu’ils rencontrent des obstacles qu’ils détectent grâce à leurs capteurs. Ils ont tendance à faire demi-tour comme s’ils « rebondissaient » sur les meubles et objets. Ne sachant pas où ils sont déjà passés, ils peuvent donc repasser plusieurs fois au même endroit mais surtout oublier de larges zones, voire des pièces entières. Ils peuvent s’acquitter d’un travail satisfaisant dans de grandes pièces peu encombrées ou dans un studio peu meublé.

    Mais dans un intérieur composé de plusieurs pièces meublées, leurs prestations sont aléatoires. Par exemple, on ne les verra jamais nettoyer avec soin le dessous d’une table en contournant les pieds des chaises – c’est pourtant justement dans ces endroits qu’on a le plus besoin d’eux. Même s’ils sont moins chers, ils nous semblent beaucoup moins adaptés à un usage en situation, dans un intérieur normalement meublé.

    Les robots qui cartographient couvrent bien mieux la surface de votre logement, ils oublient nettement moins de zones. Mais parmi eux, tous les modèles ne se valent pas. Les écarts de performances sont moins visibles dans les grandes pièces non meublées, ils ressortent lorsque des obstacles sont présents.

    Nous n’avons pas cherché à réunir des aspirateurs robots dotés de la fonction lavage, dits « hybrides ». Toutes les marques réputées ne proposent pas encore cette fonction-là et nous souhaitions comparer les aspirateurs à fonctions égales. Néanmoins, certaines marques incontournables, telles Roborock et Rowenta, ne proposent plus que des modèles hybrides. Dans leur cas, nous avons évalué sommairement leur capacité de lavage. Notons au passage que ces modèles ne lavent pas les sols à proprement parler : ils emploient de l’eau pure, sans aucun additif détergent, et se contentent généralement d’essuyer le sol plutôt que de le frotter. Néanmoins, nous avons été agréablement surpris par leur capacité à faire disparaître les tâches fraîches sur le carrelage, telles les traces d’eau ou de café.

    Nous avons sélectionné des robots de marques bien installées dans le domaine des aspirateurs robots. En premier lieu, c’est l’assurance d’avoir accès à des mises à jour logicielles (qui peuvent parfois faire évoluer la manière dont le robot fonctionne et se déplace) ainsi qu’à des mises à jour de l’application. Cela garantit aussi qu’au fil des évolutions des OS des terminaux mobiles, le robot sera toujours compatible et pilotable. Cela revêt une importance particulière dans le cas des robots connectés de nouvelle génération, dont de nombreuses fonctions sont liées à l’application.

    Voici les robots que nous avons testés : Neato Robotics D8, Roborock S7, iRobot Roomba i7 et i7 +, Eufy RoboVac G30, Rowenta X-Plorer Série 95 RR7975WH, Shark RV2001EU, iRobot Roomba j7/j7 +.

    Comment nous les avons testés

    Dans le cadre de ce comparatif, nous avons effectué de nombreuses mesures. Mais au-delà de ces tests, un bon aspirateur robot est surtout un appareil qui correspond à vos besoins et à vos habitudes. Les critères que nous détaillons ci-dessous n’ont pas la même importance pour chaque utilisateur : les télétravailleurs seront par exemple plus attentifs aux éventuelles nuisances sonores des robots.

    • Aspiration

    Pour évaluer les performances d’aspiration des robots, nous avons utilisé un mélange de litière pour chat (50 g) et de sable coloré (50 g), puis nous avons pesé le collecteur des robots avant et après leur passage pour mesurer la quantité aspirée. Nous avons choisi ces matières pour les difficultés qu’elles posent aux robots. La litière, notamment, est particulièrement difficile à aspirer car épaisse, lourde et irrégulière. Les robots ont tendance à la faire voltiger avec leurs brossettes. Ceux-ci aspireront bien plus facilement de la poussière fine, les moutons ou des cheveux.

    Si un robot n’aspire que la moitié des matières utilisées pour le test, cela ne signifie donc pas qu’il laissera sur vos sols la moitié de la poussière au quotidien. Mais chacun étant soumis au même protocole, cela nous permet par exemple de conclure qu’un robot qui aspire 70 % des matières aspire mieux qu’un autre qui en élimine 50 % (ce qui dépend à la fois de la puissance d’aspiration, mais également de la conception des brosses).

    Ces tests ont été réalisés à puissance standard puis à la puissance maximale, sur un petit tapis aux poils mi-longs (115 x 60 cm), sur une petite surface de carrelage (120 x 200 cm) sans obstacle. La surface de test a été aspirée et nettoyée avant et entre chaque cycle de test.

    Pour tester un aspirateur robot, il faut aussi évaluer sa réelle capacité à nettoyer un logement au quotidien, ce qui prend beaucoup plus de temps. Tous les aspirateurs ont parcouru le même appartement de nombreuses fois au cours de tests d’usage quotidiens répétés. Cela a permis de déterminer s’ils nettoyaient efficacement dans toutes les situations du quotidien, s’ils éliminaient des salissures comme la terre séchée ramenée par les chaussures, les longs cheveux, les poils d’animaux domestiques, ou la litière que les chats peuvent éparpiller. Ces tests-là ont été menés dans un appartement de 70 m² situé en environnement urbain, mêlant parquet et carrelage où vivent deux adultes et deux chats.

    • Navigation

    Pour vérifier si les robots couvraient bien toute la surface du logement, nous avons réparti 100 g de sable coloré dans le séjour, la salle à manger, la cuisine et l’entrée (carrelage et parquet). Puis nous avons pesé la quantité de matière aspirée. Le sable coloré nous a aussi permis de vérifier si des zones ou des pièces avaient été oubliées, ainsi que le soin accordé au nettoyage des coins et des bordures de plinthes.

    Nous avons ensuite évalué la capacité réelle de chaque robot à se déplacer dans un logement au quotidien, à s’y adapter, et à éventuellement s’y habituer en apprenant. Nous avons pu contrôler, par exemple, pourquoi certaines parties de l’habitation n’étaient pas couvertes, et vérifier si le robot se comporte bien face aux meubles. Passe-t-il sous la table basse et le canapé ? Ne reste-t-il pas bloqué sur le pied de lampe ? Nettoie-t-il soigneusement les abords d’une table ronde entourée de quatre chaises ? Etc…

    Tous les robots ont commencé le test par deux ou trois cycles classiques (un à deux passages sont nécessaires pour qu’ils établissent une cartographie des lieux). Nous leur avons donné accès au séjour, à la salle à manger, à la cuisine, à l’entrée, à la salle de bains, à un long couloir et à un bureau.

    En plus d’un parcours d’obstacles classique constitués par le mobilier, nous avons réalisé un cycle lors duquel nous avons multiplié les difficultés et observé le comportement de chacun des robots : une gamelle au milieu de la cuisine, une bouteille d’eau peu remplie, des chaussures au centre de l’entrée (bottines et baskets aux lacets défaits), de longs câbles que nous avons déroulés dans le séjour et un pèse-personne en plein milieu de la salle de bains. Cela nous a permis de vérifier si le robot identifiait ces obstacles, s’il bousculait les objets, les renversait, restait bloqué ou les contournait, etc.

    * Nous avons dû débloquer plusieurs fois le Neato D8 pour réaliser des mesures.

    • Entretien

    Nous avons évalué la commodité d’entretien de chaque robot en vérifiant notamment si le robot s’encrassait beaucoup (en particulier ses brosses), si les éléments se démontaient et se nettoyaient aisément, si le collecteur était simple d’accès et facile à vider, si le filtre s’encrassait rapidement… Si on ne peut pas se dispenser des corvées de nettoyage de certains éléments, elles sont plus fastidieuses avec certains robots qu’avec d’autres. Par exemple, les brosses équipées de lamelles en caoutchouc sont plus faciles à nettoyer quand des cheveux longs s’y emmêlent. Les poils d’animaux s’y incrustent beaucoup moins aussi que dans les brosses aux poils épais. En matière d’entretien, certaines applications envoient des rappels et fournissent de précieux conseils. Ils proposent même parfois des tutoriels vidéo, ce qui n’est pas inutile. (Voir notre partie consacrée à l’entretien).

    La contenance du collecteur peut sembler être un détail. Pourtant, il faudra s’acquitter régulièrement de sa vidange, surtout chez les personnes qui vivent avec un chat ou un chien. Si vous possédez des animaux domestiques à poils longs, connus pour semer des quantités de poils, un système d’évacuation automatique du collecteur est un choix vraiment pertinent, si vous pouvez vous permettre son prix. Il permet au robot de vider le contenu de son collecteur entre chaque utilisation. Sans ce système, et même en optant pour un robot doté d’un grand collecteur, attendez-vous à devoir vider le bac à poussière après chaque utilisation. De même, si vous souffrez d’allergie, cette fonctionnalité peut s’avérer intéressante (à condition d’opter pour une base qui collecte la poussière dans un sac). Car comme pour tous les aspirateurs sans sac, lorsqu’on vide le collecteur de poussière d’un robot, impossible d’éviter un minimum de contact avec la poussière.

    • Programmation

    Nous avons tenu compte des possibilités offertes par l’application. La plus importante est la possibilité de personnaliser le trajet du robot en délimitant des zones et des pièces, pour l’aider à ne pas se coincer systématiquement dans les mêmes pièges (voir notre partie consacrée à la programmation des robots). Mais l’application sert également à la programmation jour par jour ou hebdomadaire, et facilite la connexion au réseau WiFi. Elle permet de visualiser la cartographie du logement, aide à entretenir correctement l’aspirateur. Elle est parfois mise à jour avec de nouvelles fonctionnalités.

    • Bruit

    Nous avons mesuré le niveau sonore à 1 m (à l’aide d’une application sonomètre). Ce critère ne revêt pas une grande importance si le robot est capable de se débrouiller tout seul et que vous pouvez lui faire confiance pour accomplir sa mission en votre absence. Mais si jamais vous vous absentez rarement de votre domicile, par exemple parce que vous y télétravaillez quotidiennement, ce critère revêt plus d’importance.

    • Autonomie

    Nous avons mesuré l’endurance de la batterie en lançant des cycles à répétition jusqu’à épuisement du robot (à puissance standard). La plupart des modèles sont capables, en cours de nettoyage, de rejoindre leur base de chargement pour refaire le plein d’énergie lorsque leur batterie faiblit puis d’achever leur mission une fois la batterie chargée. Donc si vous avez une surface petite ou moyenne à nettoyer, l’autonomie importe peu. En revanche, si elle est importante, mieux vaut opter pour un modèle endurant. Tout simplement pour éviter qu’un cycle entier dure un temps infini (la multiplication de cycles entrecoupés de recharges pouvant rendre le nettoyage assez long). À savoir aussi : certains robots (comme le Roomba j7) calculent le temps nécessaire pour achever leur tâche et repartent donc en mission quand la batterie est juste suffisamment chargée (il n’est donc pas nécessaire d’attendre la charge complète de la batterie).

    • SAV

    Pour finir, nous avons pris en considération la facilité de se procurer des éléments et pièces détachées de rechange (brosse, brossette latérale, filtre) ce qui contribue à la durabilité de l’appareil. Certaines marques sont réputées pour fournir les pièces détachées pendant une longue durée. De même, la possibilité de changer la batterie du robot (très sollicitée) n’est pas négligeable. Nous nous sommes également renseignés sur le SAV et la présence d’un service client accessible en français. Nous avons encore tenu compte des retours et avis des consommateurs. Ces appareils bourrés de technologies nécessitent un certain investissement, il paraît donc primordial qu’ils puissent nous accompagner et nous rendre de grands services durant de longues années.

    Notre aspirateur robot favori : iRobot Roomba i7 +

    Roomba i7 + d’iRobot

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le leader historique du marché, iRobot, a démocratisé l’évacuation automatique de la poussière avec son Roomba i7 +, dont le contenu du bac à poussière est collecté dans un sac. Mais là n’est pas son seul atout. Ce robot navigue de manière intelligente dans toute l’habitation et offre de très nombreuses possibilités de personnalisation. Cela lui permet de s’adapter aussi bien aux besoins récurrents que ponctuels.

    Le Roomba i7 + est un modèle haut de gamme, même s’il ne s’agit pas du sommet de gamme chez iRobot. Toutefois, son prix ayant officiellement baissé depuis le lancement du nouveau fleuron (le j7 +), il devient plus accessible et d’autant plus digne d’intérêt. À noter que le même modèle existe dans une version i7 aux caractéristiques identiques, avec une base de chargement classique, sans évacuation automatique, vendu 150 euros moins cher. Nous déconseillons cette économie car cet accessoire nous paraît très utile. La base avec système « d’autovidage » est aussi vendue seule pour faire évoluer le Roomba i7, mais son tarif est alors assez prohibitif (450 euros).

    Pour commencer, quelques mots sur l’habileté du i7 + à évoluer dans un environnement domestique. Ce robot cartographie le logement entier (il peut même mémoriser les cartes de plusieurs étages) grâce à une caméra inclinée. Il connaît ainsi à l’avance la forme et la dimension des pièces ainsi que la position des meubles et objets. Ce système est complété par de nombreux capteurs. L’ensemble de son système de navigation lui permet de se déplacer entre les meubles avec aisance et surtout de bien couvrir les surfaces, quasiment sans oublier de zones (92 % de sable coloré aspiré lors de notre test de couverture des sols, et seulement une toute petite zone oubliée). De même, grâce à sa cartographie intelligente, il se déplace très facilement d’une pièce à l’autre, nettoyant éventuellement une seule pièce, voire une seule zone si on le lui demande. Il longe très bien les murs, les meubles et les plinthes. Il nettoie même le tour des objets avec soin – par exemple, il contourne de manière méthodique les pieds de chaises et de table.

    Quant aux coins, il ne les nettoie pas parfaitement mais ne démérite pas à cet exercice. Il aborde les meubles et objets qu’il croise sans brutalité, en ralentissant à leur approche. Quand il lui arrive de s’y cogner, aucun risque qu’il abîme un meuble de valeur par exemple, la tranche avant faisant office de « pare-chocs » grâce à son ressort amortisseur.

    Les seuls obstacles qui peuvent lui poser problème sont les câbles électriques, mais la grande majorité des robots ne s’en sort pas mieux. Il a même un peu moins tendance à s’y emmêler que d’autres modèles, peut-être grâce à ses extracteurs de débris qui remplacent les brosses classiques. Mieux vaut toutefois éviter de tenter le diable. L’application permet de placer des zones d’interdiction sur la cartographie pour éviter que le robot s’aventure là où il y a des câbles, et cela se fait très simplement. Les autres obstacles que nous avons semés sur son chemin ne lui ont pas posé de problèmes, de même que le mobilier habituel. Par exemple, il passe sans hésitation sous le canapé et la table basse et ne monte pas sur un pied de lampe. Comme la majorité des robots de ce comparatif, il monte en revanche sur le pèse-personne qu’il ne semble pas voir, mais sans jamais y rester bloqué.

    Parmi les robots testés, le Roomba i7 + ne fait pas preuve de l’aspiration la plus puissante, mais il s’avère efficace sur les sols durs et sur les tapis, sur lesquels il monte d’ailleurs sans difficulté. Lors de nos tests, il a collecté jusqu’à 94 % des matières utilisées pour les tests sur les sols durs et 68 % sur le tapis. Pour l’aspiration quotidienne de salissures « classiques », il s’en sort donc très bien. Bien vu de la part d’iRobot : dans l’application, on ne choisit pas la puissance d’aspiration, qui demeure toujours la même, mais l’intensité de nettoyage. Soit le robot passe une seule fois partout (« nettoyage quotidien »), soit il passe plusieurs fois dans les petites pièces mais une seule fois dans les grandes pour économiser la batterie (« nettoyage pièce »), soit il repasse deux fois dans chaque pièce (« nettoyage en profondeur »). L’utilisateur n’a donc pas de question à se poser quant à la puissance adéquate. En plus de ces options, le Roomba i7 + dispose de capteurs de saleté : lorsqu’il aspire des déchets en plus grande quantité, il estime que la zone est plus sale et insiste donc dessus. Cela fonctionne plutôt bien pour une colonie de miettes sous la table par exemple. Mais pour être certain d’obtenir les meilleurs résultats, nous recommanderions d’utiliser l’option « nettoyage en profondeur ».

    Nous pensons donc que le Roomba i7 + est particulièrement efficace dans le monde réel. Il est suffisamment petit, intelligent et agile pour nettoyer un logement entier (sans oublier de zones ou de pièces) en déjouant la plupart des pièges, sans rester bloqué. Si jamais quelques obstacles venaient à lui poser problème, cela se résout en quelques clics sur l’application, de manière aussi simple qu’intuitive.

    L’application, justement, offre de très nombreuses possibilités de personnalisation, qui signifient que les fonctions du i7 et du i7 + sont très complètes. On peut personnaliser la cartographie, nommer les pièces, placer des zones interdites et des zones spécifiques à nettoyer. Et surtout, chaque cycle, de même que chaque programmation, peut être personnalisé. Ce robot s’adapte ainsi très bien à tous les profils d’utilisateurs et à tous les besoins. Par exemple, lors de nos tests, nous avons enregistré une programmation dans nos favoris pour que le robot nettoie devant le bac à litière des chats et sous la table de la salle à manger chaque jour après le déjeuner. Il n’y a quasiment pas de limites à la personnalisation. De plus, iRobot a veillé à ce que l’application demeure intuitive. Si bien que tout se fait assez naturellement, y compris la connexion du robot au réseau lors de l’installation : l’utilisateur est guidé pas à pas.

    Enfin, l’évacuation automatique fait certes un peu grimper le prix de ce Roomba dans sa version i7 +, mais selon nous, ce système apporte beaucoup au quotidien. Le fait de ne plus avoir à vider le bac quotidiennement et de ne plus avoir de contact avec la poussière (le sac se referme à l’aide d’un petit clapet quand on le déloge de la base) est un vrai plus. Une fois qu’on a personnalisé la cartographie et programmé le nettoyage hebdomadaire selon ses besoins, il n’y a quasiment plus rien à faire. Il restera seulement à s’occuper du nettoyage du robot lui-même. Un entretien d’ailleurs facilité par les extracteurs de débris (deux rouleaux en caoutchouc) qui remplacent la brosse centrale. Les poils d’animaux n’y restent pas logés et les cheveux s’y emmêlent beaucoup moins. Résultat : un entretien plus rapide et moins fastidieux. La page d’accueil de l’application envoie des rappels lorsqu’une petite session d’entretien est nécessaire, ce qui est un plus.

    Il faut également signaler que pour ce robot comme pour les autres, iRobot fait évoluer son application régulièrement, via des mises à jour. Ce qui est appréciable, c’est que la plupart du temps, ces mises à jour n’ont pas vocation à corriger des dysfonctionnements d’une première version. Quand iRobot lance une mise à jour, tout est généralement au point. Les avancées proposées sont substantielles et offrent des fonctionnalités supplémentaires, ce qui n’est pas pour déplaire aux possesseurs de robots de la marque. À noter d’ailleurs que cela ne concerne pas seulement les robots les plus chers du catalogue.

    Autre point primordial : tous les accessoires et les pièces détachées peuvent être achetés en ligne sur la boutique d’iRobot, ainsi qu’auprès des distributeurs officiels spécialistes (en ligne ou en magasin). On peut donc se procurer très facilement des éléments pour garder son robot en état de fonctionnement (y compris pour les anciennes générations). Enfin, il est même possible de se procurer une batterie de rechange, ce qui contribue à assurer la longévité de l’appareil. En cas de problème, la marque américaine dispose d’un service client accessible en français. Quant au SAV, il a lieu en France.

    Des défauts non rédhibitoires

    Est-ce que le Roomba i7 + a des défauts ? Quelques-uns, comme tous les modèles du marché. Dans les avis d’utilisateurs parcourus sur divers sites, les consommateurs lui reprochent principalement son prix élevé (prix devenu plus accessible récemment, depuis le lancement de son grand frère j7 +).

    Pour profiter de toutes ses fonctionnalités, il est nécessaire de le connecter au réseau WiFi. L’aspirateur n’a pas besoin de capter le WiFi partout où il nettoie, mais l’endroit où vous placez sa base doit être couvert. Si vous ne souhaitez pas le connecter, l’achat d’un tel robot n’est pas adapté : optez pour un modèle plus simple.

    Il faut tenir compte des dimensions de la base, forcément plus imposante du fait du système d’évacuation automatique. Bien qu’elle ne soit pas des plus élégantes, son design reste assez passe-partout. Cette base doit être placée contre le mur avec un espace dégagé devant elle, avec quelques centimètres libres d’obstacles de chaque côté (selon les marques, les fabricants recommandent 20 à 30 centimètres de chaque côté).

    La base « autovidante » du i7 + présente un autre inconvénient : la nécessité d’acheter des sacs. Mais en contrepartie, ceux-ci peuvent accueillir le contenu de 30 réservoirs pleins (ce qu’iRobot évalue après environ 2 mois d’utilisation). Il faut savoir que ces systèmes font du bruit (pendant quelques secondes) lorsque le contenu du collecteur est aspiré.

    D’ailleurs si on peut adresser un reproche au Roomba i7/i7 +, c’est peut-être de ne pas disposer de mode silencieux. Et comme sa puissance d’aspiration n’est pas réglable, il faut toujours autant de bruit lorsqu’il fonctionne. À cet exercice il n’est pas le plus discret (64 dB mesurés), mais pas le plus bruyant non plus. Si vous êtes présent en télétravail par exemple, fermer la porte du bureau suffira à préserver votre tranquillité.

    Comme beaucoup de robots, il peut également avoir tendance à éparpiller les déchets les plus épais telle que la litière pour chat, surtout lorsqu’ils sont présents en quantité. Mais en le faisant fonctionner régulièrement, il laisse la place nette.

    Notre deuxième choix : Roborock S7

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    Présent en France depuis plusieurs années et spécialiste des aspirateurs robots, Roborock fait partie de ces acteurs chinois qui challengent les fabricants historiques du marché (au même titre qu’Ecovacs, Dreame ou Xiaomi). Ces marques utilisent des technologies éprouvées à des prix défiant la concurrence. C’est le cas du S7.

    Voilà un robot qui navigue de manière franchement intelligente dans la maison (utilisant un système de navigation laser dit LiDAR). Un seul passage lui suffit pour établir une cartographie précise de l’habitation. Ensuite, il se déplace de manière précise, rapide et intelligente, en couvrant bien toutes les surfaces (il collecte 98 % du sable coloré éparpillé dans notre appartement sans aucun oubli visible) et évitant la majorité des obstacles, qu’il contourne avec soin. De tous les robots de notre comparatif, c’est celui qui nettoie le plus rapidement le tour des pieds de chaises et de table, sans hésiter, sans laisser une miette.

    À ce petit jeu des obstacles, les seuls qui lui posent vraiment problème sont les câbles électriques, dans lesquels il s’emmêle presque systématiquement. L’application permet de résoudre ce problème relativement facilement, en interdisant ces zones. C’est d’ailleurs fortement recommandé, sinon, le S7 pourrait très bien faire tomber un smartphone en charge ou une lampe. Attention aussi aux lacets : il peut parfois s’y emmêler et traîner les chaussures derrière lui.

    L’efficacité d’aspiration est également au rendez-vous, sur les sols durs comme sur les tapis et moquettes (il aspire jusqu’à 94 % de matières test sur le carrelage et 80 % sur le tapis). Il détecte d’ailleurs ces surfaces, sur lesquelles il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. Il fait aussi place nette le long des murs et dans les coins. Sa brosse est équipée de lamelles en caoutchouc dans lesquelles les poils ne s’incrustent pas, qui s’avère plus facile à nettoyer que les brosses composées de rangées de poils. L’entretien s’en trouve facilité.

    Quant à l’application, elle offre de très larges possibilités de personnalisation : placement de zones interdites, personnalisation de la forme et du nom des pièces, personnalisation des programmations… Mais cette appli est moins intuitive que celle d’iRobot ; elle nécessite de « fouiller » un peu. Les technophiles seront sans doute plus à l’aise avec elle que le grand public. Parmi les atouts du S7, notons également une autonomie impressionnante (nous avons mesuré 3 h 10 en mode standard).

    Au chapitre des défauts en revanche, le S7 est équipé d’un petit collecteur qui se remplit rapidement. Surtout, son ouverture est située à la base du bac ; il faut donc prendre l’habitude de le retourner pour se rendre jusqu’à la poubelle, faute de quoi on sème tous les déchets aspirés. Une base avec évacuation automatique compatible existe en option (à 299 €).

    Le S7 propose une fonctionnalité supplémentaire : il est équipé d’une serpillière vibrante placée sur un support à glisser sous le robot, que l’on n’est pas forcé d’utiliser. Nous l’avons mis à l’épreuve (sans tester cette fonction selon un protocole détaillé). Elle élimine sans problème les taches du quotidien (taches d’eau ou de café sur le carrelage par exemple) et surtout, elle se soulève lorsque le robot monte sur un obstacle ou un tapis, ce qui est assez surprenant. Les paramètres de « lavage » peuvent être réglés dans l’application.

    À savoir tout de même que si Roborock sort des mises à jour régulières de son application, la marque peut avoir tendance à laisser traîner quelques fonctionnalités pas complètement au point (comme les cartographies pour plusieurs étages proposées en version « beta »). Plus ennuyeux : les consommables ne sont pas disponibles partout. Sur son site, Roborock renvoie directement sur Aliexpress pour les commander. On peut également s’en procurer sur Amazon, mais via des revendeurs partenaires présents sur la marketplace.

    Enfin, la marque, dont le SAV a lieu en Europe (par mail avec réponse en français), ne vend pas de batteries de remplacement. En cas de problème de cette nature, il faudra se retourner vers le SAV, et espérer qu’il puisse changer la batterie pour une somme raisonnable.

    * Le Rowenta ne parvient pas à monter sur notre tapis de test.

    On recommande aussi : Eufy RoboVac G30 Edge

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Cet aspirateur est un peu le Petit Poucet de notre comparatif. Plus simple, offrant des fonctionnalités moins étendues mais surtout plus accessible, il convient aux utilisateurs qui ont un budget serré. Si on s’accommode de ses fonctions réduites à la portion congrue, et d’un entretien un peu plus laborieux, il se débrouille très bien dans un environnement domestique et aspire efficacement.

    Pour commencer, l’Eufy RoboVac G30 Edge surprend par sa taille. Il est tout petit et tout fin, si bien qu’on pourrait craindre qu’il reste bloqué au moindre obstacle. Pourtant, dans les faits, ni les seuils de porte ni les tapis ne lui font peur. Cela lui permet en outre de se faufiler assez facilement partout, par exemple sous la plupart de nos meubles. Il ralentit à l’approche des obstacles et se débrouille particulièrement bien pour nettoyer le tour de tous les objets dans l’appartement de test, y compris le contour des pieds de chaises et de table. Il le fait certes moins précisément que des robots comme ceux d’iRobot ou le Roborock S7, mais la prestation est plus qu’honorable. De la même manière, il a très bien couvert la surface que nous lui avons confiée, collectant une bonne partie du sable coloré que nous avons éparpillé (86 %). Il oublie certes quelques petites zones, mais le résultat est très satisfaisant.

    Il aspire également avec efficacité, aussi bien sur les sols durs comme le carrelage et le parquet (jusqu’à 94 % de matières de test ramassées) que sur les tapis et moquettes (jusqu’à 72 % de déchets aspirés). En outre, la fonction de détection de surface (nommée Boost IQ) fonctionne très bien, puisque les tapis sont détectés et aspirés avec une puissance supérieure.

    En mode de fonctionnement standard (puissance d’aspiration la plus faible), le G30 est aussi le plus discret de notre sélection (54 dB) alors que ses performances d’aspiration demeurent tout à fait correctes (sur le carrelage, dans cette configuration, il aspire encore 88 % des matières).

    Concernant les obstacles qui peuvent poser problème au RoboVac G30 Edge, il faudra surveiller en priorité les câbles électriques dans lesquels il s’emmêle sans ménagement et la gamelle d’eau des animaux (lors des tests, il a bousculé la nôtre à plusieurs reprises, semblant ne même pas la voir). Il est à noter que ce robot fournit une cartographie après chaque nettoyage (dans l’historique) mais que celle-ci n’est pas personnalisable. On ne peut même pas y positionner de zones de délimitation virtuelles. Pour les obstacles qui poseraient problème, il faudra donc préparer le terrain. Pour cela, deux possibilités : soit ranger soigneusement, notamment les câbles, soit placer des rubans magnétiques qui servent de délimitation. Deux rouleaux sont fournis, qu’il faut couper à la bonne dimension. On peut facilement les dissimuler sous un seuil de porte par exemple, mais pour une gamelle, il faudra accepter qu’ils restent visibles ou les mettre en place avant chaque cycle.

    Si vous recherchez un robot qui permet de personnaliser le nettoyage en fonction des pièces, voire des zones, passez votre chemin. Le RoboVac G30 n’est pas de ceux-là. L’application permet principalement de choisir le mode d’aspiration, de lancer un cycle à distance ou de programmer le fonctionnement du robot (chaque jour à des heures différentes si on le souhaite). En bref, voilà un petit robot qui en fait peu, mais qui le fait bien : il aspire efficacement et se débrouille dans un appartement, à condition de préparer un peu le terrain (notamment le rangement des câbles). Il faut également savoir que sa brosse centrale, composée d’épaisses rangées de poils, retient plus facilement les cheveux, poussières et poils d’animaux. Elle nécessite donc un peu plus d’entretien que certains concurrents dotés de brosses en plastique.

    L’Eufy peut constituer un bon choix si on n’a pas besoin de personnaliser son nettoyage ou si on ne souhaite pas dépenser trop. Notez que le service client est accessible en français (SAV en Allemagne). Les accessoires et pièces (batteries comprises) sont disponibles sur la boutique Anker d’Amazon et sur le site d’Eufy directement ainsi que chez les revendeurs (mais principalement via des marketplaces).

    Notre choix d’aspirateur robot haut de gamme : iRobot Roomba j7 + et j7

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Le Roomba j7 + est le dernier-né d’iRobot. Sa promesse ? Encore plus d’intelligence grâce à une caméra capable de reconnaître les objets pour mieux les appréhender. Si vous n’avez pas de limite de budget, ce robot fait preuve d’une lucidité rare. Comme son petit frère, le J7 + se décline en deux versions, l’une équipée d’une base avec système d’évacuation automatique (j7 +, que nous avons testée), l’autre sans (j7), facturée 250 euros moins cher.

    Le Roomba j7 + hérite de toutes les fonctionnalités et tous les atouts du Roomba i7 parmi lesquelles des possibilités de personnalisation accrues, une application intuitive et toujours une appréciable durabilité grâce à la disponibilité des pièces détachées et consommables qui fait la force de la marque iRobot. Le j7et le j7 + conservent aussi les extracteurs de débris qui nécessitent un entretien moins régulier que celui d’autres robots.

    La base du j7 +, équipée d’un système d’évacuation automatique, a changé de design. Plus esthétique, pourvue d’une languette en cuir, elle est également plus large mais plus basse, afin de se fondre plus facilement dans le décor (par exemple dissimulée au bout d’un canapé). Le robot s’est lui aussi refait une beauté, ne conservant qu’un unique bouton et arborant un revêtement façon aluminium brossé.

    Il utilise surtout un nouveau système de navigation qui recourt à une caméra placée sur sa tranche. Celle-ci est donc capable de voir les obstacles placés au plus près du sol. Elle est même en mesure d’identifier ceux qui seraient susceptibles de poser problème. Lors de nos tests, la réactivité du j7 + s’est avérée bluffante. Si un câble est sur son passage, il s’en approche, le détecte (l’anneau lumineux du Roomba devient bleu) et le contourne en laissant une marge suffisamment large pour ne pas s’emmêler les brossettes. Si l’obstacle lui barre la route, il n’hésite pas à faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Par exemple, pendant nos tests, nous avons étendu un câble entre notre salon et notre entrée, puis avons commandé au j7 d’aller nettoyer l’entrée. Une fois arrivé face au câble, il a semblé évaluer la situation puis a rebroussé chemin pour faire un grand tour par notre cuisine, et aller aspirer l’entrée.

    Lors des deux premiers cycles, l’application demande d’allumer les lumières pour que le robot établisse une carte de l’habitation, ce qui n’a pas manqué de nous surprendre. Une fois la cartographie élaborée, le j7 nettoie heureusement toutes les pièces même plongées dans le noir.

    Après chaque nettoyage, le robot met à jour sa cartographie. Il suggère à l’utilisateur de prendre quelques minutes pour le rendre plus intelligent. Comment ? Le J7 demande de consulter l’historique de nettoyage, où il a placé des photos des zones qui lui ont semblé délicates ou problématiques. Lors de nos tests, il a le plus souvent pointé des câbles ou des multiprises, mais aussi une chaussette égarée à son attention. Il suffit de faire défiler les photos et d’indiquer le type d’obstacle : est-il présent ponctuellement ? Est-il habituel ? Si c’est le cas, le j7 propose de placer une zone d’interdiction sur la cartographie. Le système est véritablement efficace et pertinent.

    Jamais le j7 ne s’est empêtré dans un câble ou n’est resté bloqué où que ce soit. Son intelligence va donc probablement s’améliorer au fil des utilisations, du temps et des apprentissages (car si on prend le temps, le j7 apprend). iRobot va sans doute aussi enrichir sa base de données. Finalement, le seul obstacle qu’il a semblé ne pas « voir » est la gamelle de nos chats, entièrement chromée, qui pose problème à la plupart des robots. Il l’a bousculée et poussée sans pour autant la renverser.

    En se déplaçant dans l’appartement de test, le J7 + a nettoyé d’abord toutes les zones non encombrées pour ensuite terminer par celles où figuraient des obstacles (par exemple, il a nettoyé toute la partie dégagée de la salle à manger avant de s’attaquer aux pieds de chaises et de table). Puis il s’est occupé des contours (plinthes et coins). Si bien que même lorsqu’on le programme pour nettoyer une seule fois la surface, il repasse plusieurs fois sur certaines zones. Il couvre très bien la surface confiée sans oublier de zones (il a aspiré 96 % de notre sable coloré sans aucun oubli visible). Enfin, iRobot promet une puissance d’aspiration supérieure, ce que nos mesures confirment. Sur les sols durs, le j7 + aspire jusqu’à 98 % de nos matières de tests et 74 % sur notre tapis. À noter d’ailleurs que sur les sols durs, les performances sont presque équivalentes quand on programme un unique passage du robot. L’option « nettoyage en profondeur » n’est donc plus forcément la plus pertinente.

    Si certains fabricants se sont déjà essayés à la reconnaissance d’objets, iRobot relève ce défi avec brio. Le j7 + est le robot le plus intelligent que nous ayons eu l’occasion de tester à ce jour. Même si rien ne garantit qu’il le reste, il est certain qu’il demeurera à la pointe pendant des années et qu’il faudra attendre un bond technologique pour qu’il soit dépassé.

    La concurrence

    L’Eufy X8 vient juste d’être lancé à 500 euros (il est décliné en version X8 Hybrid coûtant 50 euros supplémentaires). Il utilise un système de laser (LiDAR), offre des possibilités de personnalisation bien plus larges que le RoboVac G30 que nous avons testé dans ce comparatif. Ce modèle plus haut de gamme promet une intelligence de navigation améliorée. Eufy est une marque du groupe Anker, elle dispose d’un catalogue particulièrement riche.

    Le Shark RV2001EU, que nous avons testé, présente quelques défauts de jeunesse (comme des oublis de passage le long des murs, une application un peu sommaire et perfectible ainsi qu’un collecteur dont la conception mérite quelques améliorations), le système de navigation s’est montré plutôt fiable et les performances d’aspiration très correctes. Les marques américaines Shark (pour l’entretien des sols) et Ninja (pour les appareils culinaires), qui font partie du même groupe, se sont officiellement lancées en France il y a environ un an. L’entreprise développe elle-même ses produits, avec une démarche qui donne une large place à l’expérimentation par les utilisateurs et aux avis des consommateurs. Elle a récemment commercialisé une gamme complète d’aspirateurs robots, vendus à des prix accessibles.

    Le Samsung JetBot se positionne dans le haut de gamme, il a été lancé à 1 500 €. Au programme : évacuation automatique, reconnaissance d’objets grâce à l’intelligence artificielle, et de curieuses chenilles en guise de roues. Plus épais que la moyenne (13,6 cm de hauteur), il se faufilera moins facilement sous certains meubles.

    Le Neato Robotics D8 est fabriqué par un spécialiste des aspirateurs robots, qui bénéficiait il y a encore quelques années d’une certaine avance technologique avec son système de navigation utilisant un télémètre laser. Mais depuis, les concurrents ont progressé et plus vite. Dans le cadre de ce comparatif, nous avons testé le D8 à deux reprises, avant et après une mise à jour majeure. Avant la mise à jour, le D8 s’est avéré lent, un peu pataud dans ses déplacements, a eu tendance à se perdre, à hésiter, à rebrousser chemin et oublier des zones entières… Après la mise à jour, il ne restait plus bloqué dans des endroits improbables, mais ne s’aventurait plus sous certains meubles sous lesquels il avait pourtant la place de passer. L’application couplée au D8 offre des possibilités trop limitées par rapport à des modèles vendus à un prix équivalent – à commencer par le Roomba i7.

    Le Rowenta X-Plorer Série 95 (RR7975WH) offre d’excellentes prestations. Si après nos tests, nous ne l’avons pas retenu parmi les modèles phares, c’est principalement pour les difficultés qu’il rencontre à monter sur les tapis. Il peut cependant constituer une alternative pertinente au Roomba i7 pour ceux qui n’ont pas de tapis chez eux. Cet appareil dispose d’un système de navigation vraiment efficace, offre des performances d’aspiration de qualité (surtout sur les sols durs où il collecte jusqu’à 90 % de nos matières de test) et couvre plutôt bien les surfaces malgré quelques oublis. Enfin, son application intuitive et évoluée offre elle aussi des possibilités de personnalisation fort intéressantes. Le tout avec une fonction serpillière, puisque c’est l’option choisie par Rowenta sur toute sa nouvelle gamme. Les fabricants historiques d’aspirateurs comme Rowenta entendent bien occuper le terrain des robots. Si la marque a tâtonné pendant plusieurs années, s’essayant à des robots équipés d’un système de filtration cyclonique (comme les aspirateurs traîneaux sans sac), s’essayant à la navigation aléatoire puis semi-aléatoire, le fabricant français semble avoir trouvé la formule.

    Le Miele Scout RX3 promet une navigation intelligente, une aspiration efficace et un capteur d’images pouvant faire office de caméra de surveillance (une fonction baptisée Home Vision HD). Nous n’avons pas testé ce modèle parce qu’il n’était pas sorti quand nous avons finalisé notre sélection. Mais les précédentes générations de la marque nous ont modérément convaincus.

    D’autres spécialistes de l’entretien des sols ont fait une brève apparition, à l’instar de Dyson, qui a d’ailleurs investi des sommes très importantes pour développer son robot haut de gamme (360 Eye) il y a quelques années avant de déserter ce marché en France. La marque LG a aussi disparu du paysage français des robots. Pendant le premier semestre 2021 (selon les chiffres de l’institut GfK, hors ventes directes et marketplaces), plus de 100 000 aspirateurs robots ont été vendus, pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros (soit +50 % par rapport au premier semestre 2019). Il s’agit donc d’un secteur en croissance même s’il demeure encore un marché de niche (un peu plus de 2 % des foyers français seraient équipés selon Kantar). Autre phénomène : la croissance de valeur (+42 % en 2020 selon le Gifam) tend à montrer que les consommateurs optent pour des appareils plus coûteux aux fonctionnalités plus élaborées. Si iRobot demeure de loin le leader incontesté du marché, la concurrence est dynamique. Les acteurs y sont de plus en plus nombreux. Le fabricant doit notamment faire face à certaines marques asiatiques comme Ecovacs, Dreame, Xiaomi ou encore Roborock, qui avancent à grands pas sur le plan des technologies et parviennent à maintenir des prix plutôt agressifs. Ces marques ne sont pas toutes officiellement distribuées en France.

    A venir…

    Il y a fort à parier que les robots « hybrides », capables d’aspirer et de nettoyer, vont continuer à se multiplier. D’ailleurs, certains fabricants concentrent leurs efforts exclusivement sur ces appareils – Roborock par exemple nous a annoncé ne plus commercialiser que des robots de ce type désormais. Rowenta propose exclusivement ce type de robots dans sa gamme actuelle. Ecovacs s’en est fait une spécialité depuis longtemps. Ces modèles hybrides sont particulièrement bien accueillis en France où les sols durs sont plus répandus que les moquettes. Même si ces appareils ne lavent pas les sols à proprement parler (puisqu’ils utilisent de l’eau pure et à quelques exceptions près ils ne les frottent pas), ils permettent d’entretenir les sols : ils offrent un service complet (aspiration et essuyage humide) pour un tarif qui n’est souvent pas beaucoup plus élevé. Ils proposent aussi des fonctionnalités de plus en plus élaborées, par exemple réglage du débit d’eau selon les sols, évitement des tapis quand le module serpillière est installé, voire serpillière vibrante qui se soulève pour grimper sur les tapis…

    Autre tendance qui tend à envahir le marché : l’évacuation automatique de poussière, le plus souvent dans un sac. Certains fabricants s’y étaient essayés il y a quelques années déjà, sans grand succès. Mais le marché paraît mûr pour cela et iRobot semble être parvenu à démocratiser cette fonction (d’ailleurs le Roomba i7 + est le modèle le plus vendu du fabricant américain). Il s’agit d’une étape logique pour les robots aspirateurs. De plus en plus autonomes, dans la mesure où leur intelligence leur permet de se débrouiller dans nos intérieurs, ceux-ci se doivent de limiter encore plus les interactions de l’utilisateur avec son appareil, et donc réduire la fréquence de vidange du collecteur. Ce que l’évacuation automatique réussit fort bien en contenant l’équivalent d’environ deux mois de poussière dans un sac ou dans la base.

    L’une des prochaines étapes concerne assurément l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer l’habileté du robot grâce à la reconnaissance d’objets (Ecovacs, Roborock, Samsung et iRobot s’y essaient déjà). L’idée étant que l’appareil soit capable de réagir à des obstacles de manière plus fine et pertinente en identifiant un câble ou une chaussure par exemple – et naturellement d’évoluer en apprenant au fil du temps.

    La connectivité : tout sauf un gadget

    La cartographie offre des possibilités très intéressantes lorsqu’elle est couplée à une connectivité permettant à un smartphone de communiquer avec l’aspirateur. Ces possibilités contribuent au bon fonctionnement du robot en vous donnant des outils pour éviter qu’il se retrouve bloqué quelque part pendant son cycle de nettoyage. La grande majorité des applications de contrôle proposent de placer des zones de délimitation virtuelles, directement sur la cartographie, pour en interdire l’accès. Cela se fait sans aucun ajout d’accessoires. On peut donc restreindre l’accès de l’appareil à une zone, ce qui est fort utile pour empêcher les chocs avec la gamelle d’eau d’un animal qu’on ne souhaite pas qu’il renverse, un amas de câbles à proximité du téléviseur, un meuble sous lequel il a tendance à rester coincé, etc.

    Outre le positionnement de zones interdites d’accès, ces appareils proposent aussi de définir des zones à nettoyer précisément : par exemple, pour aspirer sous la table après les repas ou dans l’entrée, là où toute la famille retire ses chaussures. Certains robots proposent aussi, via leur application, de personnaliser entièrement la carte de l’habitation : délimiter les pièces précisément puis les nommer, définir des zones spécifiques à nettoyer en les nommant…

    Ensuite, chaque cycle peut être lancé (que l’on soit présent à la maison ou à l’extérieur) pour nettoyer l’ensemble du logement ou telle et telle pièce, ou bien seulement une zone. Idem pour la programmation : on peut programmer un nettoyage complet deux fois par semaine, mais nettoyer chaque jour à l’heure qu’on souhaite les pièces de vie qui se salissent plus rapidement, par exemple. Les robots qui embarquent une fonction serpillière proposent parfois ce type de personnalisation également, en choisissant le nettoyage humide seulement pour certaines pièces.

    Entretien et réparations

    Pour que le robot fonctionne de manière optimale pendant de longues années, il faut l’entretenir régulièrement : prévoyez de nettoyer les filtres en les tapotant ou en les lavant, de nettoyer les capteurs du robot et de la base de chargement avec un chiffon doux. Faites le plus fréquemment si votre robot attire la poussière (certains ont tendance à produire de l’électricité statique). Elle peut avoir tendance à s’incruster un peu partout. Pour faciliter le nettoyage du robot, vous pouvez utiliser un aspirateur. Et pour les zones les moins accessibles, il est possible d’utiliser une bombe aérosol comme celles destinées aux claviers d’ordinateurs.

    La brosse centrale doit être nettoyée souvent, de même que la brossette latérale sous laquelle les cheveux ne manquent pas de s’emmêler. Certaines marques livrent un petit accessoire pour faciliter le nettoyage de la brosse centrale autour de laquelle les cheveux s’emmêlent souvent. Si ça n’est pas le cas, on peut tout éliminer grâce à des ciseaux, en longeant les lamelles ou rangées de poils. N’oubliez pas la roue avant, démontable, sous laquelle poussière et poils peuvent aussi s’agglutiner.

    Certains robots disposent d’un collecteur lavable à l’eau. N’hésitez pas à le faire de temps en temps. Et surtout, dans le cas des accessoires lavables (filtre, collecteur), ne lésinez pas sur le temps de séchage. Pour déterminer la fréquence de nettoyage et de changement des divers éléments, suivez les recommandations du fabricant. Si l’application le propose, n’hésitez pas à programmer des rappels pour penser à entretenir votre appareil. Vous pouvez aussi créer des rappels vous-même dans votre agenda.

    Vous devrez changer les filtres et les brossettes à échéances régulières. Certains fabricants proposent leurs accessoires en packs, ce qui revient souvent moins cher. Vous pouvez en commander plusieurs, ce qui permet de faire des économies et aussi d’en avoir toujours sous la main. Vous pouvez aussi profiter des périodes de promotions pour vous en procurer. Vous pouvez changer les filtres, les brossettes et la brosse centrale à tout moment, en privilégiant les accessoires vendus par le fabricant – l’assurance de la compatibilité et des performances promises.

    En revanche, si vous rencontrez un problème de batterie pendant la période de garantie, n’intervenez pas vous-même, contactez plutôt le service client. Si votre robot fait un petit tour de la pièce et retourne rapidement à sa base, il y a de fortes chances que sa batterie soit vieillissante.

    Alexandra Bellamy

    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    Valeurs Actuelles

    Jack Kerouac, chrétien béat

    [Info VA] Présidentielle : le RN demande à ses eurodéputés de signer une déclaration de soutien à Marine Le Pen

    [Info VA] Présidentielle : déjà en campagne, Emmanuel Macron a récupéré le domaine macron2022.fr et En Marche a déposé programmemacron2022.fr

    [Info VA] Deux policiers de Lille et Strasbourg se sont suicidés

    [Info VA] La syndicaliste policière Linda Kebbab interpelle en flagrant délit un voleur dans le métro à Paris

    [Info VA] Un individu menace de faire exploser une bombe dans une vidéo filmée au Tribunal de Paris

    [Info VA] Meeting de Villepinte : l’agresseur d’Éric Zemmour s’appelle Valentin Abdelmajid B.

    [Info VA] Deux policiers blessés par un Sénégalais armé d’un sabre à Cherbourg

    Violences à Marseille : un garde du corps antifa de Mélenchon a appelé à perturber la visite de Zemmour

    [Info VA] Une femme et son bébé braqués à Bobigny en Seine-Saint-Denis, deux mineurs interpellés

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : vers de nouvelles sanctions de l'OTAN envers la Russie ?

    Publié le : 23/03/2022 - 18:38

    L'Otan a affirmé mercredi 23 mars vouloir renforcer son soutien à l'Ukraine contre les armes chimiques et ses déploiements tactiques en Europe de l'Est, à la veille d'un sommet extraordinaire de l'Alliance atlantique, tandis que les Ukrainiens disaient reprendre du terrain aux Russes aux abords de Kiev.

    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

    marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
    Le Monde

    Moules à glace ronds Zoku

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Par une chaude journée d’été, quoi de plus agréable que d’ouvrir son congélateur pour y trouver une glace maison ? Les meilleurs moules à glace sont faciles à remplir, faciles à ranger et faciles à démouler. Après avoir étudié des dizaines de modèles, en avoir testé 26, avoir fabriqué 140 glaces au fil des ans et en avoir mangé suffisamment pour rafraîchir toute une armée, nous avons conclu que les moules à glace ronds Zoku produisaient les glaces les plus régulières et les plus esthétiques parmi tous les modèles que nous avons testés.

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons testé quinze moules cette année (dix nouveaux et les cinq choix de notre guide de 2013) avec des recettes totalement nouvelles. Force est de constater que la plupart de nos favoris d’origine font toujours les meilleures glaces. Et pour la deuxième fois, les moules à glace ronds Zoku ont une bonne longueur d’avance sur les autres. Le set Zoku permet de créer des glaces de la bonne taille pour les enfants et les adultes, et c’est l’un des modèles les moins salissants grâce aux discrètes protections anti-goutte sur les bâtonnets. Par rapport aux moules en plastique, leur design original permet de sortir les glaces beaucoup plus facilement. Ils sont également plus simples à démouler que les autres versions en silicone. Enfin, les moules ronds Zoku ont été plus résistants que tous les autres que nous avons testés. Ils conviennent à tous types de préparations, de la crème glacée aux glaces avec morceaux, en passant par les sorbets pur jus de fruits, et sont vendus à partir de 18 euros, ce qui en fait le bon choix pour la plupart des foyers.

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 39,90 €

    Si notre premier choix n’est plus disponible, nous nous tournons vers les moules à glace classiques Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, sauf qu’ils sont de forme allongée et en plastique plutôt qu’en silicone, donc il faut les passer sous l’eau chaude pour libérer les Esquimaux. Ces moules sont plus encombrants dans le congélateur, mais en contrepartie, ils peuvent faire six bâtonnets à la fois. En raison de leur forme, les glaces ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus quand on les mange, notamment parce que les bâtonnets ne sont pas munis d’une protection anti-goutte. Mais leur forme est parfaite si vous aimez croquer la glace à pleines dents. De plus, contrairement aux moules à glace ronds Zoku, ceux-ci ne sont pas opaques. Une caractéristique utile si vous avez l’habitude de congeler plusieurs parfums en même temps, car vous pouvez voir plus facilement lequel vous prenez.

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    Pour servir tout un régiment, nous recommandons les moules à glace Norpro. Vous obtiendrez dix glaces en même temps et avec leur forme carrée, elles ressemblent à celles que vous auriez achetées dans une station balnéaire des années 1950. Mais les moules en plastique doivent être passés sous l’eau chaude (sous différents angles) pour libérer les glaces et il est difficile d’en sortir une seule à la fois. Le couvercle qui se trouve sur le dessus du moule peut également être difficile à enlever. C’est néanmoins la meilleure option quand vous organisez une fête et que vous avez besoin de préparer beaucoup de glaces à la fois. De plus, compte tenu du nombre de glaces que ce modèle peut contenir, il est assez compact et vous n’aurez pas à lui trouver une place immense dans le congélateur.

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Si vous recherchez un design hors du commun, nous recommandons chaudement les moules à glace Poissons Zoku. Les adorables figurines aquatiques raviront les petits, et les glaces ont une forme bien nette, d’aspect professionnel, quelle que soit la recette. Comme pour notre premier choix, il est facile de retirer les glaces en forme de poisson des moules en silicone, chacun d’eux contenant environ 45 ml, selon la forme : une taille idéale pour les tout-petits et jusqu’à l’école primaire. Néanmoins, on risque facilement de trop remplir les moules et il n’est pas toujours évident de savoir quel bâtonnet en plastique (à la forme amusante) correspond à chaque compartiment (le corps de la baleine va avec une queue de baleine, le poisson-globe avec des nageoires, etc.). Mais globalement, ces moules ont été les plus simples à utiliser parmi tous les modèles pour enfants que nous avons testés. Comme les autres moules Zoku, cet ensemble occupe un espace non négligeable dans le congélateur, mais il est unique en termes d’aspect visuel.

    Notre sélection des meilleurs moules à glace

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant trois ans comme cheffe de la rubrique « cuisine/maison » pour le magazine BUST. Durant cette période, j’ai élaboré, relu et écrit des recettes. J’ai également collaboré avec des chefs de cuisine sur des reportages gastronomiques et supervisé des séances photo. Actuellement, je suis rédactrice pour la section alimentaire (entre autres) d’un grand magazine féminin américain.

    Afin de déterminer les éléments les plus importants dans un moule à glace, quels sont les matériaux les plus efficaces pour un cuisinier amateur et comment faire les meilleures glaces, j’ai interviewé Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau Popbar, et Charity Ferreira, qui a écrit en 2011 le livre de cuisine Perfect Pops. Pour notre premier guide, en 2013, notre rédacteur Jamie Wiebe s’était entretenu avec Doug Goff, ingénieur agroalimentaire spécialisé dans la glace à l’université de Guelph, et David Carrell du glacier People’s Pops, à Brooklyn.

    À qui s’adressent ces moules à glace ?

    Les moules à glace ne sont pas des ustensiles de cuisine aussi indispensables qu’une casserole ou un ouvre-boîtes. On vit très bien sans. Mais quand l’été arrive et que l’on a des enfants ou des invités en nage chez soi, on est très heureux de les avoir. Par une journée étouffante, rien n’est plus savoureux qu’une glace fraîche, sortie tout droit du congélateur et mangée sous un parasol.

    Bien que l’on trouve des Esquimaux industriels un peu partout, les amateurs de desserts glacés qui veulent expérimenter divers parfums et recettes créatives aimeront les préparer eux-mêmes à la maison. Si vous n’avez pas l’espace ou le budget nécessaires pour une sorbetière, un jeu de moules et un congélateur suffisent pour devenir un expert. Le processus constitue aussi une activité simple et amusante pour les enfants comme les adultes, que l’on peut adapter à d’éventuelles restrictions alimentaires.

    Comment nous les avons sélectionnés et testés

    Lors de nos tests, nous avons constaté que les crèmes glacées se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Il existe différentes formes et tailles de moules à glace. En général, les modèles lisses sont les plus polyvalents, permettant une plus grande variété de recettes. « Les moules qui ont une forme avec des détails élaborés fonctionnent mieux avec des mélanges qui gèlent de façon très solide, comme ceux à base de jus de fruits », explique Charity Ferreira. A contrario, « tout ce qui est crémeux, alcoolisé ou avec des morceaux ne sera pas bien défini si vous le congelez dans un moule avec des aspérités. » L’autrice de Perfect Pops a également précisé que les crèmes glacées « ou toute autre glace au rendu plus mou », sont souvent plus difficiles à extraire des moules qui ne sont pas lisses. Pour notre part, lors de nos tests, nous avons constaté que les glaces crémeuses se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Les moules sont généralement fabriqués en plastique, silicone ou acier inoxydable. Chacun de ces matériaux a ses avantages et ses inconvénients.

    Les moules en plastique sont bon marché et faciles à trouver, mais ils ont davantage tendance à se casser et se montrent parfois difficiles à utiliser, car ils doivent être passés sous l’eau chaude jusqu’à ce qu’ils libèrent leur précieuse cargaison de bâtonnet glacé. Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne américaine de glaces à l’eau PopBar, a refusé de nous dire quel matériau est utilisé dans ses magasins (c’est un secret commercial), mais il affirme que, « pour un usage domestique, vous pouvez choisir le plastique sans problème. Je ne pense pas que cela affectera la qualité à long terme, et ils resteront bons pour une consommation occasionnelle ». Nous pensons qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter en effet des produits chimiques contenus dans les moules en plastique (voir notre section Sécurité des matériaux).

    Le silicone est un matériau fréquemment utilisé dans les moules à glaces, mais sa longévité pose problème : si vous perforez accidentellement ces moules avec un objet pointu dans le lave-vaisselle, l’armoire ou l’évier, ils sont définitivement hors service. En outre, ils peuvent dégager une odeur peu agréable et sont plus susceptibles de conserver les effluves des glaces précédemment préparées. Le silicone ne se fragilisant pas aux températures de congélation et se détachant facilement de la matière congelée, c’est un matériau particulièrement adapté aux moules à glace. Comme nous l’a décrit le scientifique Doug Goff, « le plastique vu sous un microscope est très rugueux, avec beaucoup de coins et recoins, de sorte que la glace y adhère facilement et le retrait d’un élément congelé est donc rendu plus difficile. Les moules en silicone sont de loin préférables pour faciliter l’extraction, car ils sont plus lisses… Mais plus important encore, le silicone repousse l’eau, donc l’absence d’adhérence est principalement due à l’absence d’interaction entre l’eau/la glace et le silicone à la surface du moule ». Comme pour le plastique, il y a peu de risques que des produits chimiques soient libérés du silicone dans vos glaces.

    L’acier inoxydable est le plus difficile à dénicher et peut coûter plus que ce qu’un novice de la fabrication de bâtonnets glacés est prêt à dépenser. « Je n’ai pas essayé les moules en métal », confie Charity Ferreira. « Ils sont chers et pas très faciles à trouver, pour autant que je sache. »

    Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger.

    Le moule à glace idéal doit être de fabrication robuste pour que les esquimaux (et le moule lui-même) ne se cassent pas en morceaux s’il tombe. Il doit être hermétique pour éviter les fuites de liquide. Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger. Si leur base est trop lourde, elles risquent de se briser pendant que vous les dégustez. Le moule doit également être facile à nettoyer et permettre de démouler la glace aussi simplement que possible.

    En ce qui concerne la taille, la meilleure contenance se situe entre 85 et 100 ml. Davantage, et on risque de se lasser. Moins, c’est insuffisant, à moins que vous ne nourrissiez exclusivement des enfants en bas âge. Le cas échéant, nous avons constaté que le meilleur format de glaces pour les jeunes enfants est de 35 à 45 ml.

    Un plateau limite les chances que les glaces se renversent et permet de garder un frigo bien rangé. Mieux encore : les plateaux dont on peut retirer les glaces une par une. Dans certains cas, tous les moules sont reliés entre eux, ce qui complique la consommation d’une seule glace, surtout si le moule est en plastique et qu’il faut le passer sous l’eau chaude pour démouler.

    La plupart des moules sont munis de bâtonnets réutilisables, et certains (comme notre premier choix) ont une protection intégrée pour recueillir les gouttes qui dégoulinent avant qu’elles ne tombent sur vos vêtements. On attend d’un bâtonnet qu’il soit lisse pour ne pas irriter la bouche quand on arrive tout en bas, et qu’il ne soit pas trop pointu, pour être sans danger pour les enfants. Acheter des bâtonnets en bois et les insérer dans les glaces peut vite se transformer en galère, surtout lorsqu’on est en rupture de bâtonnets et que l’on a une envie subite de faire des glaces maison. Mais tout est une question de préférence : Charity Ferreira, elle, n’aime pas l’aspect ni le toucher des bâtons en plastique. Elle opte toujours pour le bois.

    Pour notre premier guide, nous avions testé seize moules, produisant environ soixante glaces. Après avoir parlé avec des experts, consulté Amazon et des blogs alimentaires, et relu des sources éditoriales de confiance citées dans la première étude, nous avons choisi dix modèles supplémentaires, en nous concentrant sur des moules en silicone, des moules classiques et des designs mignons pour enfants. Nous les avons comparés à nos cinq premiers choix précédents et avons produit environ quatre-vingts glaces. Plusieurs des moules que nous avons testés et rejetés ont connu des problèmes de stock, mais nous avons répertorié ceux qui sont disponibles dans la section Concurrence ci-dessous.

    Afin de déterminer si les moules avaient des problèmes avec certains types de glace, nous avons essayé quatre recettes différentes dans chaque moule : jus d’orange pur, crème glacée, mélange de fruits et fudge. Nous avons mené deux séries de tests dans chaque moule, puis nous avons lavé à la main tous les moules pour évaluer la difficulté de nettoyage et d’entretien.

    Notre premier choix de moule à glace

    Moules à glace ronds Zoku

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons examiné 26 modèles pour cette mise à jour et en avons testé 15. Résultat des courses : les moules à glace ronds Zoku, déjà nos favoris dans notre premier guide, ont encore démontré qu’ils avaient une belle longueur d’avance sur leurs concurrents. Ces moules ont produit les glaces les plus régulières, et ils sont plus élégants et plus modernes que les moules rectangulaires classiques (si ce critère a une importance pour vous). Leur rendu lisse et sphérique a moins tendance à se casser. Par rapport à la plupart des moules que nous avons utilisés, leur support est plus facile à remplir. Ce modèle s’est également montré plus solide que les autres, ne se cassant pas même lorsque nous le laissions tomber. Par ailleurs, c’est l’un des rares modèles qui n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour libérer une ou plusieurs glaces : les fourreaux en silicone souple se retournent comme un gant.

    Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces obtenues sont étonnamment régulières : lors de nos tests, deux fournées de quatre recettes de glace différentes ont donné systématiquement la même forme sphérique et sont restées bien consistantes tout au long de la dégustation, contrairement à celles des moules Tovolo Bug et Rocket. Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces rondes de 85 ml sont faciles à manger et, grâce à leur forme parfaitement sphérique, elles ont peu de chances de se casser au beau milieu de la dégustation, contrairement aux glaces d’un robot Cuisipro, qui ont une grande base angulaire et se brisent systématiquement lorsqu’on arrive au dernier tiers. Toutes les glaces ont tendance à se casser (y compris les glaces classiques Zoku), selon que vous préfériez lécher ou mordre l’Esquimau, mais les glaces rondes Zoku ont bien tenu sur le bâtonnet et ne sont pas tombées en morceaux.

    Les moules ronds Zoku sont aussi plus faciles à remplir, en grande partie grâce au support léger de 17,5 x 12,5 cm qui les maintient bien en place pendant qu’on verse le liquide. Grâce au large rebord en silicone sur chaque moule, on risque moins de déborder et d’en mettre partout. En comparaison, pour les fusées et les crèmes glacées, Tovolo compte des moules en plastique séparés qu’il faut soigneusement installer sur leurs supports, et il est difficile de se rendre compte si les moules sont vraiment bien fixés. D’autres moules sont tout simplement plus difficiles à remplir. Le Norpro et le Progressive International ont chacun un support, mais leur ouverture étant très étroite, on a souvent tendance à en mettre à côté quand on les remplit. Aucun des moules en silicone à poussoir (« push-pop ») que nous avons essayés n’est équipé d’un support, donc leur remplissage est compliqué.

    Le moule rond en silicone Zoku est semblable à un fourreau souple que l’on déroule très facilement pour sortir les glaces. Contrairement à la majorité des autres moules que nous avons testés (à part les « push pops » en silicone et les moules en forme de poisson), celui-ci n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour pouvoir en extraire une glace. Et comme le moule souple peut être retourné (comme un gant), on peut le nettoyer sans problème.

    Ces moules à succès ont obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 sur Amazon, avec un peu plus de 200 avis.

    Des défauts non rédhibitoires

    En raison de leur forme ronde, ces moules ne permettent pas de faire des glaces à couches superposées (il faut une forme plus allongée pour cela). Il se peut aussi que les glaces soient trop grandes et trop larges pour tenir dans les petites bouches, qui peineront à les mordre.

    Le grand support en plastique prend également beaucoup de place dans le congélateur (il mesure 17,5 x 12,5 x 7,5 cm), pour seulement quatre glaces. Et le coût du Zoku pourrait dissuader certains consommateurs : vous n’aurez que quatre moules à glaces pour 18 euros. Il existe des modèles nettement moins chers sur le marché qui permettent de faire plus de glaces à la fois.

    Notre deuxième choix

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 39,90 €

    Si notre premier choix est en rupture de stock, nous conseillons aussi les moules à glace classiques de Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, mais produisent une forme plus allongée et sont en plastique, et non en silicone. Comme les moules ronds, les classiques sont faciles à remplir et à transporter jusqu’au congélateur. Ils sont néanmoins plus encombrants (21 x 10 cm, contre 17,5 x 12,5 cm pour les moules ronds). La conception de ces moules les rend également plus difficiles à utiliser et le résultat est un peu plus salissant.

    Il faut passer les moules en plastique sous l’eau chaude pour libérer les glaces, donc ils sont moins faciles à utiliser que la version ronde de Zoku. Ce modèle classique n’intégrant pas de protection anti-gouttes sur les bâtonnets réutilisables, on risque davantage de se salir en mangeant, d’autant plus que les bâtonnets doivent être clipsés dans le socle, ce qui favorise les fuites. Et les glaces de forme allongée ont tendance à se casser.

    Cela dit, ces glaces sont plus faciles à mettre en bouche et plus agréables à croquer que les glaces rondes Zoku, si c’est là un critère important pour vous. Il est également plus aisé de retirer les glaces de leur contenant qu’avec n’importe lequel des autres modèles en plastique que nous avons essayés. Il n’est pas surprenant que ce produit ait obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 parmi plus de 1 500 avis sur Amazon.

    Pour les grandes quantités

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 25,82 €

    Si vous faites un grand nombre de glaces pour une fête ou un rassemblement, le favori de notre première version du guide demeure le champion : les moules Norpro sont solides et pratiques, et on obtient dix glaces en une seule fois. Avec une contenance de 85 ml chacun, ces Esquimaux sont de belle taille et ont la forme rectangulaire classique de ceux que vous trouveriez dans une épicerie ou dans le congélateur de votre grand-mère.

    Difficile de trouver des moules pour non-professionnels qui fassent dix glaces ou plus à la fois : c’est le grand avantage de Norpro. Mais comme le soulignent de nombreux acheteurs en ligne, il est vraiment compliqué de sortir les glaces de leur prison de plastique. Les dix Esquimaux sont tous reliés à un seul et grand couvercle, ce qui signifie que vous devrez passer l’intégralité du moule sous l’eau chaude pendant un certain temps, sous différents angles. Cela peut s’avérer assez fastidieux, surtout si vous ne voulez extraire qu’une seule glace.

    C’est néanmoins la meilleure option lorsque vous organisez une fête et que vous avez besoin de beaucoup de glaces en même temps. Compte tenu du nombre que vous pouvez en tirer, ce modèle est également assez compact (22,5 x 14 x 12 cm), de sorte que vous n’aurez pas à faire une place immense dans le congélateur pour le ranger. Le Norpro a fait mieux que le seul autre moule de dix glaces que nous avons testé, le Progressive International (PI), en grande partie parce que son couvercle en plastique est plus pratique que celui en métal du PI. Le Norpro coûte 25 euros sur Amazon, contre 80 euros pour le moule PI, ce qui nous pousse à voter sans hésitation pour le premier.

    N’oubliez pas que vous devrez acheter des bâtonnets en bois jetables pour ce moule, car il n’est pas fourni avec des bâtonnets réutilisables.

    Pour notre premier guide, David Carrell, du glacier People’s Pops de Brooklyn, nous a recommandé ce set. Son équipe utilisait ce modèle au départ, même si elle est maintenant passée à un moule à glace industriel propre à la marque. Les moules ont obtenu une moyenne impressionnante de quatre étoiles sur cinq sur Amazon, avec plus de 1 700 avis.

    Le moule à glace idéal pour les enfants

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Nous recommandons chaudement les moules Zoku en forme de poisson comme alternative amusante pour les enfants. Ils nous ont fait pousser un petit cri de joie très aigu (un peu comme celui d’un dauphin) quand nous avons libéré les glaces de leur gaine en silicone. Les formes aquatiques sont remarquablement nettes et d’aspect professionnel, fidèles aux photos de l’emballage. La contenance de 35 à 45 ml de chaque glace est pile la bonne taille pour les petits. Les moules en silicone fonctionnent de la même manière que les ronds de Zoku, mais leur taille et leurs formes les rendent moins polyvalents pour toute la famille.

    Les moules sont très petits et on risque de trop les remplir sans s’en rendre compte. Par ailleurs, lorsqu’on insère les bâtons en plastique, ils reposent simplement sur le liquide et ne se verrouillent pas en place. Mais ce n’est pas tant un défaut de conception qu’un élément légèrement déroutant la première fois qu’on les utilise. Chacun des moules (poisson-clown, requin, baleine, pieuvre, plongeur et poisson-globe) est assorti à un bâton. Un petit symbole sur chaque moule correspond à un symbole sur chaque bâton, pour faire correspondre les deux pièces et ainsi vous assurer d’obtenir l’effet visuel souhaité (pour voir les symboles, il ne faut pas trop les remplir). Mais si on n’associe pas le bon bâton au bon moule, ce n’est pas dramatique pour la forme obtenue, et nous sommes sûrs que les enfants s’amuseraient à la vue d’un plongeur avec des tentacules de pieuvre.

    Comme tous les moules en silicone, les moules Zoku en forme de poisson ont une légère odeur chimique quand ils sortent de l’emballage, mais elle devrait disparaître après les premiers lavages.

    Selon Charity Ferreira, on distingue moins bien les détails des moules aux formes élaborées lorsqu’on fait une préparation à base de crème ou de yaourt. Mais je n’ai pas observé de problème avec ces modèles en forme de poisson. Cela peut s’expliquer par le fait que les moules contiennent très peu de liquide, ce qui fait que la congélation est plus solide que dans leurs concurrents plus grands. Bien que les moules Zoku en forme de poisson soient certainement les plus détaillés que j’aie essayés, on peut facilement dégainer les glaces des moules en silicone, et le résultat final a conservé un niveau de détail impressionnant, quelle que soit la recette.

    Les moules Fusée Tovolo étaient arrivés en tête dans la catégorie « formes amusantes » de la première version de ce guide, mais je les ai trouvés un peu difficiles à nettoyer, et bien que la fusée soit mignonne, impossible de rivaliser avec les adorables petites figurines aquatiques qui sortent des moules Zoku en forme de poisson. Il en est de même pour les autres moules spécifiques aux enfants que nous avons testés.

    Les moules Zoku en forme de poisson ont obtenu une moyenne de 4,5 étoiles sur 5 (avec plus de 600 avis) sur Amazon et ont aussi été recommandés par le magazine Good Housekeeping en 2014.

    Entretien et utilisation

    Tous ces moules doivent être soigneusement lavés après chaque utilisation. Lisez bien les indications sur l’emballage pour savoir s’ils passent au lave-vaisselle : ce n’est pas le cas de certains modèles que nous avons testés, dont les trois Zoku. Comme pour tous les produits en silicone, veillez à ne pas utiliser de tampon à récurer ni de laine d’acier lors du nettoyage, pour ne pas laisser de rayure. Et gardez-les bien à distance de tout couteau ou autre objet pointu dans l’évier ou le lave-vaisselle pour ne pas les percer accidentellement.

    Si vous êtes gêné par l’odeur du silicone, il existe des tonnes d’astuces pour vous en débarrasser, notamment celle-ci, lue sur Amazon, qui peut paraître dégoûtante mais est toutefois intrigante et est validée par les lecteurs de Chowhound (en anglais) Elle consiste à placer le moule durant trois jours dans un sac en plastique fermé rempli de litière pour chat, et laisser reposer durant trois jours.

    Si vous n’aimez pas les bâtonnets en plastique réutilisables, vous pouvez toujours recourir à la version en bois à l’ancienne. Charity Ferreira nous a expliqué comment elle s’y prend avec les moules normalement accompagnés de bâtonnets en plastique : « Vous avez la possibilité de n’utiliser que des bâtonnets en bois : recouvrez le dessus du moule avec du papier aluminium, faites une fente dans cette feuille et insérez le bâtonnet. Cela permet de maintenir le bâtonnet en place pendant que le mélange gèle. »

    La concurrence

    De nombreux moules que nous avons testés sont en rupture de stock ou ont été retirés de la vente. Certains présentaient des problèmes comme des odeurs de silicone, des fonds difficiles à nettoyer ou une conception salissante.

    Dans la catégorie « Mignon pour les enfants », nous accordons une mention honorifique au mini moule à glace Cuisipro, qui produit des glaces de la taille idéale pour les enfants et qui est doté d’un discret petit plateau récepteur de gouttes. Chaque bâtonnet a la forme d’un animal (nous avons essayé la collection « Safari ») et les moules se relient entre eux par des segments qui s’emboîtent les uns dans les autres, ce qui les rend plus stables pour verser le liquide et les placer au congélateur. Ce n’est pas le modèle le moins cher, mais il est bien fait et la glace obtenue, en forme d’œuf, est plus facile à manger que les glaces ultra-rondes de Zoku. Les poignées s’adaptent aussi parfaitement au moule, ce qui évite d’en mettre partout quand on transfère les futures glaces du plan de travail au congélateur. Cependant, ces glaces sont loin d’être aussi mignonnes que les glaces Zoku en forme de poisson, donc en fin de compte elles ne sont pas notre premier choix.

    Le prix devient un problème avec les moules à glace individuels en acier inoxydable Freezycup, qui coûtent environ dix euros l’unité. Mais nous avons compris leurs atouts : la taille des glaces est correcte pour les adultes comme les enfants, et la forme tubulaire un peu étroite permet de lécher ou mordre plus facilement dedans que les formes plus larges. Malheureusement, le collecteur de gouttes n’étant pas fixé au moule de façon permanente (il s’agit d’un disque métallique avec un joint en caoutchouc que l’on glisse sur le bâtonnet de la glace), il a tendance à bouger au milieu de la dégustation, et le liquide accumulé finit par couler. Par ailleurs, les moules sont censés pouvoir tenir debout tout seuls dans un congélateur. Mais les clayettes du nôtre étant à treillage, nous avons dû les placer dans leur support en bois. Or, le socle est vendu séparément et les trous dans lesquels les moules devaient entrer n’étaient pas exactement de la bonne taille, donc nous avons dû les caler maladroitement. Nous avions aussi peur d’égarer les collecteurs de gouttes et de jeter accidentellement les bâtonnets en bambou qui accompagnent chaque moule, car ils ressemblent beaucoup à des bâtonnets en bois jetables.

    Les moules Tovolo en forme d’insectes ont produit des glaces qui ne rappelaient que très vaguement les petites bestioles voulues (ressemblant plus à une sorte de crabe). Ils contiennent entre 90 et 120 ml, soit un peu trop pour convenir aux enfants. Bien que leur support en forme de feuille et leurs poignées en forme de vigne les distinguent des autres moules au design amusant pour enfants, la poignée a tendance à se casser, selon certains acheteurs Amazon, et il est presque impossible de boire dans le gobelet recueille gouttes sans se renverser du liquide dessus, vu sa profondeur (contrairement à la protection anti-gouttes de Zoku, qui est plus plate et permet de boire plus facilement la glace fondue).

    Les moules à glace Tovolo Groovy sont trop volumineux (même si les glaces contiennent tout juste 90 ml) et ne sont bons qu’à faire des glaces à base de jus de fruits. Le bâtonnet a tendance à sortir sans la glace, ou alors, la glace ne sort pas du tout. Ils se sont brisés en petits morceaux lorsque nous les avons fait tomber sur le sol avec de la glace à l’intérieur.

    Les moules à glaces Bijoux de Tovolo sont trop petits : ils ne contiennent que 30 ml de liquide. Selon certains acheteurs, les glaces sont difficiles à extraire du plateau et le bâtonnet en plastique a tendance à se casser en deux.

    Les glaces que nous avons fabriquées dans le moule Cuisipro Snap Fit Circle se sont presque toujours cassées en deux. Elles ont une belle forme et une taille raisonnable, mais nous avons passé trop de temps à essayer de faire fondre le petit morceau coincé au fond du moule pour pouvoir le boire.

    Nous avons aussi examiné d’autres moules, mais nous les avons éliminés :

    Les moules Popze IcePopIt sont chers alors que leur conception semble identique à certains des autres moules à glace que nous avons testés.

    Le Norpro Frost Pop Maker s’en sort plutôt bien dans les avis Amazon, mais les utilisateurs se sont plaints que son ouverture était trop étroite, ce qui complique le remplissage. En outre, il n’a reçu que 14 avis, ce qui ne nous permet pas vraiment de nous faire une idée précise.

    Le moule à glace Jelly Belly Lickety Sip a reçu de bons avis sur Amazon, mais il est trop bon marché. Il a tendance à se casser et est conçu dans un plastique dur qui rend difficile l’extraction de chaque glace. De plus, il présente le plus gros défaut de Norpro (à savoir que tous les moules sont reliés entre eux) sans aucun de ses avantages.

    Le moule à glace Chosigt d’IKEA est un choix très populaire et bon marché, mais les acheteurs d’Amazon trouvent que les glaces sont trop petites. Une taille qui convient bien aux enfants, mais pas aux adultes, et toujours dans le même plastique cassable.

    Cuisipro distribue plusieurs déclinaisons de son moule à glace Snap Fit. Cette année, nous avons essayé la forme robot et avons écarté les fusées et voiliers. Les acheteurs trouvent qu’elles sont un peu trop grandes pour les enfants (qui sont pourtant le meilleur public pour ces silhouettes amusantes), et que les bâtonnets sont trop pointus (comme nous l’avons constaté avec les moules robots), ce qui fait peur si un enfant venait à tomber en sirotant sa glace.

    Sécurité des matériaux

    Depuis quelques années, les médias, les parents et autres consommateurs sont préoccupés par les produits chimiques dangereux qui s’échappent des plastiques. De nouvelles recherches tendraient à montrer que les plastifiants (les produits chimiques utilisés pour rendre les plastiques résistants mais souples) ne représentent pas un risque aussi important pour la santé qu’on pourrait le craindre. La plus grande inquiétude concerne les perturbateurs endocriniens. Le bisphénol A (BPA) est certainement le plus connu, et de nombreux fabricants ont cessé de l’utiliser dans les produits destinés aux enfants (la plupart des moules à glace que nous présentons sont exempts de BPA). Cependant, il est probable que d’autres plastifiants soient plus à risques que le BPA. Une évaluation des risques à grande échelle menée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (qui a des normes beaucoup plus strictes que la FDA américaine) a révélé que le BPA ne représentait quasiment aucune menace, même pour les jeunes enfants.

    Pour ce qui est des autres plastifiants, la recherche n’est pas concluante quant à savoir lesquels causent des dommages et dans quelle mesure. Mais il se pourrait que cela importe peu, surtout lorsqu’il s’agit de moules à glace. Certains types de plastifiants peuvent relâcher des produits chimiques, mais en très petites quantités, et cela peut prendre plusieurs années. Selon Neal Langerman, directeur de recherche et propriétaire de la société de conseil Advanced Chemical Safety, c’est lorsque les entreprises font des études de vieillissement accéléré sur ces matériaux, en soumettant le plastique à l’équivalent de cinq à six ans d’utilisation, qu’une petite quantité d’additifs peut apparaître dans les aliments ou le liquide conservés dans ledit plastique. Leur volume est bien plus faible que ce qui serait réellement nocif selon les données disponibles, a déclaré Neal Langerman. « Mais je veux ensuite savoir ce qui se passera si je le laisse dans mon congélateur à -7 ou -8 °C pendant 45 jours. Eh bien, cela ralentit tout », car les réactions chimiques sont encore plus longues lorsqu’il fait froid. Et Langerma de déclarer : « clairement, les plastifiants ne m’inquiètent pas ». En fin de compte, une utilisation quotidienne de moules à glace en plastique ne représente un risque pour personne.

    Techniquement, le silicone est peut-être encore plus sûr que le plastique. Comme il s’agit d’un polymère silicium-oxygène, il est l’une des liaisons chimiques les plus solides qui existent, et il est donc considéré comme inerte. Sable et quartz sont d’ailleurs constitués d’une forme de ce polymère : c’est vraiment un roc. Selon la FDA, le silicone est « généralement reconnu comme sûr » et « peut être utilisé sans danger comme emballage alimentaire ». L’American Chemistry Council affirme que le silicone est l’un des matériaux les plus étudiés au monde et qu’il s’est avéré résistant au chaud et au froid (une bonne nouvelle pour les moules à glace).

    Sources

    1. Charity Ferreira, autrice de 2011’s Perfect Pops, interview

    2. Reuben Ben Jehuda, propriétaire/cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau PopBar, interview

    3. Jillian Urcelay, Up Your Dessert’s Cuteness With These New Popsicle Molds, magazine Good Housekeeping

    4. Jennifer Chait, GUIDE : 22 BPA-free popsicle molds for making all kinds of delicious homemade popsicles, site Inhabitots

    5. Valya Boutenko, What Popsicle Molds Are Best, blog personnel

    6. Jill Parkin, 10 Great Ice Pop Molds to Make Homemade Popsicles, Sandy Toes and Popsicles

    7. Cool Popsicle Molds for a Fun Summer, HolyCool  

    Molly Simms (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Jamie Wiebe (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Béatrice Catanese (traduction française)

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    L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

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    Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

    Gaël De Santis

    Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

    Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

    La « partitocratie » est à son comble

    Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

    Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

    À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

    Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

    Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

    C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

    Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

    Une mort civile des suspects

    Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

    Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

    Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

    Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

    Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

    Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

    Le tribunal populaire et médiatique

    Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

    À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

    Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer
    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies

    Publié le : 23/03/2022 - 18:30

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    Le candidat écologiste à la présidentielle accuse TotalEnergies de "complicité de crimes de guerre" en raison des affaires de l'entreprise en Russie. Le PDG du groupe a répliqué en annonçant des poursuites en diffamation.

    En panne dans les sondages, l'écologiste Yannick Jadot tient son coup d'éclat : il s'est offert, mercredi 23 mars, un bras de fer contre TotalEnergies, qui a annoncé le poursuivre en diffamation pour avoir accusé la multinationale de "complicité de crimes de guerre" par son activité en Russie.

    Contrairement à son concurrent Jean-Luc Mélenchon, largement en tête à gauche et qui brigue le "vote utile", mais discret sur cette entreprise, Yannick Jadot a constamment pointé du doigt l'implication de TotalEnergies en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Une manière aussi de faire parler son identité d'écolo favorable aux énergies renouvelables et pourfendeur des énergies fossiles.

    >> À voir : Qui sont les candidats à l'élection présidentielle ?

    Mercredi matin, le PDG du groupe français Patrick Pouyanné a décidé de contre-attaquer sur RTL. "Quand M. Jadot accuse les 100 000 salariés de Total [de crimes de guerre, NDLR], c'est gravissime, c'est une insulte, (...) c'est pas acceptable", a-t-il déclaré, "en colère".

    💬 Ukraine : "Je suis un patron en colère. Monsieur Jadot nous accuse de crime de guerre, ce n'est pas acceptable, c'est une insulte"@PPouyanne PDG de @TotalEnergies invité de @VenturaAlba dans #RTLMatin pic.twitter.com/ajE5zYNWXe

    March 23, 2022

    "M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe, c'est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter", a-t-il cinglé.

    Le groupe avait indiqué mardi arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes avant fin 2022 devant "l'aggravation du conflit" en Ukraine, mais pas de gaz. Une décision "complémentaire" de l'arrêt décidé précédemment des apports de capitaux à de nouveaux projets en Russie, qui ne signifie toutefois pas que le groupe se retire du pays.

    >> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    Tweet de Yannick Jadot en forme de réponse quelques heures plus tard : "TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui, c'est être complice ! J'appelle P. Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi", a réclamé le candidat écologiste.

    .@TotalEnergies, soutenu par E. Macron , fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu’elles contribuent à financer. Oui c’est être complice ! J’appelle @PPouyanne, PDG de Total, à débattre avec moi

    March 23, 2022

    Action en diffamation

    Le "débat" se passera vraisemblablement au tribunal. Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a annoncé lancer "sans délai une action en diffamation" contre des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés", ajoutant continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens".

    "Être 'complice de crimes de guerre', c'est fournir une aide directe à un État ou à une organisation criminelle auteurs des crimes", a indiqué le groupe, s'adressant directement à Yannick Jadot : "Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre compagnie qui n'opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie".

    Dénonçant une "insulte à l'intégrité de (leurs) équipes", TotalEnergies a affirmé continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens", le tout "dans le strict respect de la politique de l'Union européenne et des mesures de sanctions européennes applicables".

    Birmanie, Ouganda, Russie, Tanzanie: Partout dans le monde, #Total fait passer ses intérêts avant ceux des droits humains et de la protection du climat. Il y a ceux qui pensent que « Total doit rester en Russie », et il y a les écologistes. Face aux Lobbys #JeSoutiensYannickJadot https://t.co/yZiqdb8J03

    March 23, 2022

    En attendant, deux responsables écologistes sont montés au créneau pour défendre Yannick Jadot sur les réseaux sociaux. "Aucune procédure ne fera taire les écologistes", a écrit la députée Delphine Batho, cheffe des porte-parole de Yannick Jadot.

    L'eurodéputé David Cormand, ex-numéro 1 d'EELV, a enfoncé le clou, faisant même référence à la position conciliante de Jean-Luc Mélenchon : "Birmanie, Ouganda, Russie, Tanzanie : partout dans le monde, Total fait passer ses intérêts avant ceux des droits humains et de la protection du climat. Il y a ceux qui pensent que 'Total doit rester en Russie', et il y a les écologistes. Face aux lobbys, #JeSoutiensYannickJadot", ajoute David Cormand.

    Avec AFP

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    Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    New York Times - World

    Live Updates: NATO Bolsters Presence in East, as Biden Is Poised to Increase Pressure on Russia

    Kyiv March 23, 7:57 p.m.

    Moscow March 23, 8:57 p.m.

    Washington March 23, 1:57 p.m.

    As he heads to Europe, President Biden will press U.S. allies to help impose even more aggressive sanctions on Russia. NATO says it is doubling the number of battlegroups on its eastern flank.

    Dan Bilefsky

    Here are the latest developments in Ukraine.

    As the war in Ukraine is poised to enter its second month, the United States and its allies are marshaling a united front against President Vladimir V. Putin of Russia, pushing for tougher sanctions and moving to deploy more forces to Europe’s eastern flank, even as they seek to prevent the war from metastasizing into a wider conflict.

    President Biden is set to land in Brussels on Wednesday evening and is expected to announce sanctions on Russian lawmakers before meeting with NATO allies and the European Union. He will then travel to Poland later in the week, a trip suffused with symbolism as anxious allies in Eastern and Central Europe fear the Russian leader’s efforts to reclaim a sphere of influence lost at the end of the Cold War.

    In a sign that this effort was already underway, NATO’s chief, Jens Stoltenberg, said on Wednesday that the alliance would double the number of battlegroups in its eastern flank by deploying four new battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, a significant bolstering of NATO’s presence in the region.

    In recent days, Ukrainian forces have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv, the capital, and around the southern Black Sea port of Mykolaiv, according to military analysts. Their advances have reinforced the sense that Russia is struggling in its efforts to overtake the country.

    On Tuesday night, Russia’s top spokesman, Dmitry Peskov, told Christiane Amanpour on CNN that he refused to rule out the possibility of using nuclear weapons, a move that highlighted what is at stake in the war. He added that they could be used only in the event of an “existential threat” to Russia. The United States called those comments “reckless.”

    In other major developments:

    In Kyiv, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage but few casualties. They appeared to be from a Russian Grad multiple rocket launcher, the first time such weapons have struck the heart of the Ukrainian capital. The use of a multiple rocket system to fire into a civilian area would be a further indication that Russian troops have artillery within range of the city center.

    The Ukrainian military on Wednesday warned of signs that Russian and Belarusian military equipment was being moved across Belarus and accumulating along the Ukrainian border.

    President Vladimir V. Putin’s climate envoy, Anatoly Chubais, was reported to have become the senior-most Russian government official to quit over the war.

    In Kharkiv, Ukraine’s second-largest city and a major target of Russian bombardment, a cellist performed a somber Bach suite on a debris-strewn street. The cellist, Denys Karachevtsev, said he hoped his widely shared video would draw aid and attention for his “heroic” hometown.

    Ronen Bergman and Mark Mazzetti

    Israel is said to have blocked sales of Pegasus spyware to Ukraine and Estonia to avoid irking Russia.

    KYIV, Ukraine — The Israeli government rejected requests from Ukraine and Estonia in recent years to purchase and use Pegasus — the powerful spyware tool — to hack Russian mobile phone numbers, according to people with knowledge of the discussions.

    Israel feared that selling the cyberweapon to adversaries of Russia would damage Israel’s relationship with the Kremlin, they said.

    Both Ukraine and Estonia had hoped to buy Pegasus to gain access to Russian phones, presumably as part of intelligence operations targeting their increasingly menacing neighbor in the years before Russia carried out its invasion of Ukraine.

    But Israel’s Ministry of Defense refused to grant licenses to NSO Group, the company that makes Pegasus, to sell to Estonia and Ukraine if the goal of those nations was to use the weapon against Russia. The decisions came after years of Israel providing licenses to foreign governments that used the spyware as a tool of domestic repression.

    Pegasus is a so-called zero-click hacking tool, meaning that it can stealthily and remotely extract everything from a target’s mobile phone, including photos, contacts, messages and video recordings, without the user having to click on a phishing link to give Pegasus remote access. It can also turn the mobile phone into a tracking and secret recording device, allowing the phone to spy on its owner.

    In the case of Ukraine, the requests for Pegasus go back several years. Since the Russian invasion of Crimea in 2014, the country has increasingly seen itself as a direct target of Russian aggression and espionage. Ukrainian officials have sought Israeli defense equipment to counter the Russian threat, but Israel has imposed a near-total embargo on selling weapons, including Pegasus, to Ukraine.

    In the Estonian case, negotiations to purchase Pegasus began in 2018, and Israel at first authorized Estonia to have the system, apparently unaware that Estonia planned to use the system to attack Russian phones. The Estonian government made a large down payment on the $30 million it had pledged for the system.

    The following year, however, a senior Russian defense official contacted Israel security agencies to notify them that Russia had learned of Estonia’s plans to use Pegasus against Russia. After a fierce debate among Israeli officials, Israel’s Ministry of Defense blocked Estonia from using the spyware on any Russian mobile numbers worldwide.

    Israel’s relationship with Russia has come under close scrutiny since Russia’s invasion of Ukraine began several weeks ago, and Ukrainian officials have publicly called out Israel’s government for offering only limited support to Ukraine’s embattled government and bowing to Russian pressure.

    During a virtual speech to the Knesset, Israel’s parliament, on Sunday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine criticized Israel for not providing his country with the Iron Dome antimissile system and other defensive weapons, and for not joining other Western nations in imposing strict economic sanctions on Russia.

    Invoking the Holocaust, Mr. Zelensky said that Russia’s war was aimed at destroying the Ukrainian people just as the Nazis had wanted destruction for the Jewish people. Mr. Zelensky, who is Jewish, said “mediation can be between states, but not between good and evil.”

    The New York Times reported last month that Israeli officials in August rejected a request by a Ukrainian delegation to purchase Pegasus, at a time when Russian troops were massing at the Ukrainian border. On Wednesday morning, The Washington Post, part of a consortium of news organizations called The Pegasus Project, reported that these discussions dated back to 2019, and first reported that Israel had blocked Estonia’s efforts to obtain Pegasus.

    A senior Ukrainian official familiar with attempts to acquire the Pegasus system said that Ukrainian intelligence officials were disappointed when Israel declined to allow Ukraine to purchase the system, which could have proved critical for monitoring Russian military programs and assessing the country’s foreign policy goals.

    Representatives of the Ukrainian embassy in Washington and the Estonian Ministry of Foreign Affairs declined to comment. In a statement, NSO said the company “can’t refer to alleged clients and won’t refer to hearsay and political innuendo.”

    Both Ukraine and Estonia were once part of the Soviet Union, and since then have had to live in the long shadow of Russia’s military. Estonia is a member of NATO.

    Russia plays a powerful role throughout the Middle East, particularly in Syria, and Israel is wary of crossing Moscow on critical security issues. In particular, Russia has generally allowed Israel to strike Iranian and Lebanese targets inside Syria — raids the Israeli military sees as essential to stemming the flow of arms that Iran sends to proxy forces stationed close to Israel’s northern border.

    Israel’s government has long seen Pegasus as a critical tool for its foreign policy. A New York Times Magazine article this year revealed how, for more than a decade, Israel has made strategic decisions about which countries it allows to obtain licenses for Pegasus, and which countries to withhold them from.

    Israel’s government has authorized Pegasus to be purchased by authoritarian governments, including Saudi Arabia and the United Arab Emirates, that have used the weapon to spy on dissidents, human rights activists and journalists in those countries. Democratically elected leaders in India, Hungary, Mexico, Panama and other countries also abused Pegasus to spy on their political opponents.

    Israel has used the tool as a bargaining chip in diplomatic negotiations, most notably in the secret talks that led to the so-called Abraham Accords that normalized relations between Israel and several of its historic Arab adversaries.

    “Policy decisions regarding export controls, take into account security and strategic considerations, which include adherence to international arrangements,” the Israeli defense ministry said in a statement in response to questions from The Times. “As a matter of policy, the State of Israel approves the export of cyber products exclusively to governmental entities, for lawful use, and only for the purpose of preventing and investigating crime and counter terrorism, under end use/end user declarations provided by the acquiring government.”

    Since NSO first sold Pegasus to the government of Mexico more than a decade ago, the spyware has been used by dozens of countries to track criminals, terrorists and drug traffickers. But the abuse of the tool has also been extensive, from Saudi Arabia’s use of Pegasus as part of a brutal crackdown on dissents inside the kingdom, to Prime Minister Viktor Orban of Hungary authorizing his intelligence and law enforcement services to deploy the spyware against his political opponents.

    Last November, the Biden administration put NSO and another Israeli cyberfirm on a “blacklist” of firms that are barred from doing business with American companies. The Commerce Department said the companies’ tools “have enabled foreign governments to conduct transnational repression, which is the practice of authoritarian governments targeting dissidents, journalists and activists outside of their sovereign borders to silence dissent.”

    Ronen Bergman reported from Kyiv, and Mark Mazzetti from Washington.

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    Dan Bilefsky

    The American basketball star Brittney Griner, detained by Russia in February on drug charges, is in “good condition,” the U.S. State Department spokesman Ned Price told CNN on Wednesday, citing a U.S. Embassy official in Moscow who was recently granted consular access to the Phoenix Mercury center. She could face up to 10 years in prison if convicted on the drug charges, based on accusations that she had vape cartridges containing hashish oil in her luggage.

    Matthew Mpoke Bigg

    Sweden will send a further 5,000 antitank weapons to Ukraine, Defense Minister Peter Hultqvist said, according to the public broadcaster Radio Sweden. Sweden in February broke its doctrine of not sending arms to countries in active conflict, saying that it would send military equipment, including antitank weapons, to Ukraine.

    Matina Stevis-Gridneff

    NATO doubles its battlegroups in Eastern Europe ahead of multiple summits.

    BRUSSELS — NATO is doubling its battlegroups on the alliance’s eastern flank in response to Russia’s continuing war in Ukraine, the group’s secretary general said on Wednesday before a major summit in which President Biden will meet with European allies in Brussels in the coming days.

    The secretary general, Jens Stoltenberg, also focused on what import Russia’s potential use of any chemical or biological weapons in Ukraine could hold for NATO, saying that such use would “fundamentally change the nature of the conflict.” And he upped the rhetoric on China’s role in bringing the conflict to an end, cautioning Beijing not to provide material support to Moscow.

    Mr. Stoltenberg made his remarks in a news briefing one day before the start of an unusual series of back-to-back summits over Russia’s brutal monthlong invasion of Ukraine, which shows no sign of ending.

    “The first step is the deployment of four new NATO battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, along with our existing forces in the Baltic countries and Poland,” he said, detailing the bolstering of NATO’s posture along its eastern frontier with the combat-ready, battalion-size units, which typically have several hundred troops each. “This means that we will have eight multinational NATO battlegroups all along the eastern flank, from the Baltic to the Black Sea,” he added.

    “All of this is the immediate response to the Russian invasion of Ukraine,” Mr. Stoltenberg said, adding that the forces would remain there “as long as necessary.”

    NATO leaders will convene in Brussels on Thursday for a summit focusing on the invasion. Mr. Biden will then join E.U. leaders on Thursday afternoon in Brussels — the Belgian capital, which hosts both the NATO and European Union headquarters — in a second summit. And leaders from the Group of 7 leading world economies, which include the United States and several E.U. countries as well as Canada, will gather on Thursday evening to discuss the Ukraine crisis.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine will join that last summit via videoconference, an E.U. official said.

    In his news briefing, Mr. Stoltenberg said that any use of chemical or biological weapons — which are banned by treaty — by Russia in Ukraine would be “a blatant violation of international law.”

    The use of such weapons would have “severe consequences,” he said, leading not only to possible devastation inside Ukraine, but also “severe consequences for neighboring countries because of the contamination or spread of chemical agents for biological agents will of course also potentially affect neighbors.”

    Mr. Stoltenberg maintained that the alliance was eager to avert a direct confrontation with Russia and would therefore not deploy NATO troops in Ukraine or respond to Ukrainian pleas for a NATO-enforced no-fly zone.

    At the same time, he cautioned China against worsening the conflict by providing material support to Moscow.

    “Beijing has joined Moscow in questioning the right of independent nations to choose their own path,” Mr. Stoltenberg said, using more pointed language toward China than he has previously.

    “China has provided Russia with political support, including by spreading blatant lies and misinformation,” Mr. Stoltenberg said. “And allies are concerned that China could provide material support for the Russian invasion.”

    Alan Rappeport

    Janet Yellen will discuss sanctions on Russian gold with lawmakers.

    Janet L. Yellen, the Treasury secretary, will discuss imposing sanctions on Russia’s gold reserves with a bipartisan group of senators on Wednesday, according to people with knowledge of the plans, as the United States and Europe prepare to level a new round of sanctions on Russian lawmakers this week.

    The focus on gold reserves comes amid concerns that Russia is trying to utilize alternative assets to evade international sanctions and help prop up the ruble. The United States and Western allies have taken steps to cut Russia off from much of the global financial system by freezing its international currency reserves and imposing sanctions on several of its major financial institutions and oligarchs.

    Ms. Yellen plans to discuss proposed legislation to target Russia’s gold reserves with Senator Angus King, an Independent from Maine, Senator John Cornyn, a Republican from Texas, Senator Bill Hagerty, a Tennessee Republican, and Senator Maggie Hassan, a Democrat from New Hampshire.

    “Secretary Yellen regularly meets with members of Congress to discuss legislation,” said Morgan Finkelstein, a Treasury spokeswoman. “Additionally, Treasury staff frequently provide technical assistance on sanctions bills.”

    Plans for a meeting this week between Ms. Yellen and lawmakers were reported earlier by Axios.

    Lawmakers have been working on a variety of bills that would tighten sanctions and restrict trade with Russia. The Biden administration has broad authority to act alone on many of these measures, but Congress sometimes enacts legislation to pressure or force the White House to act.

    The sanctions on gold reserves were proposed earlier this month and would block Russia from selling gold on international markets. The senators suggested that Russia’s $130 billion of gold reserves served as a loophole in the sanctions that were imposed on Russia’s central bank. They said that Russia is laundering money through gold by buying and selling it for high-value currency.

    The Treasury Department has not said that it is seeing Russia use gold to evade sanctions. It has made clear that use of alternative assets such as cryptocurrencies would be a violation of U.S. law.

    President Biden is expected to announce additional sanctions this week on hundreds of members of Russia’s lower house of Parliament and new measures to crack down on sanctions evasion during a series of global summits in Europe on Thursday.

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    Megan Specia and Josh Holder

    Western assessments indicate Russian forces remain stalled in much of Ukraine.

    The latest Western intelligence reports and military analyses indicate that Russian forces remain stalled across much of the Ukrainian battlefield four weeks after the invasion began.

    A report on Wednesday from British defense intelligence suggested that the battlefield in the north of the country has stayed largely static for days. Russia is likely conducting a period of reorganization before resuming large-scale offensive operations,” the assessment said.

    Ukraine warned again that Russia was seeking to bring Belarus, Ukraine’s northern neighbor, into the war, saying it saw signs that Russian and Belarusian military equipment was being moved across Belarus and accumulating along its border with Ukraine.

    Despite a lack of momentum, Russian forces still have wreaked devastation in parts of the country.

    The governor of the Chernihiv region in northern Ukraine said the Russians had bombed and destroyed a key bridge in the area that connected the city of Chernihiv to the capital, Kyiv. The bridge has been used to evacuate civilians and bring humanitarian aid into the city, some 80 miles northeast of Kyiv, where a lack of electricity and shortages of key supplies have left civilians in crisis.

    Ukrainian forces conducted several counterattacks on Tuesday against Russian forces around two southern cities, Mykolaiv and Kherson. The Russians have also kept up an assault on the southern city of Mariupol.

    In the suburbs northwest of Kyiv, Ukrainian forces said they retook the towns of Moshcun and Makariv from Russian forces.

    Overnight between Tuesday and Wednesday, the Ukrainian military reported that its counterattacks around Mykolaiv, a strategically located port on the Black Sea, had pushed Russian forces out of some defensive positions there.

    British intelligence suggested that Russian forces are attempting to push westward toward Odessa, an economically vital port on the Black Sea. Analysts said this was part of an attempt to link up the separatist enclaves in the eastern Donbas region, which are controlled by pro-Russian forces, and Crimea in the south, which was annexed by Russia in 2014.

    Russian forces are still trying to fully surround Ukrainian forces in the east of the country, as well, pushing south from the northeastern city of Kharkiv.

    Carlotta Gall

    Kyiv’s mayor says Ukrainian forces have pushed Russians from a fraught suburb.

    KYIV, Ukraine — The mayor of Kyiv, Vitali Klitschko, said on Wednesday that Ukrainian forces had succeeded in pushing back Russian troops from part of a northwestern suburb but warned that the battle for his country could take weeks more, even months.

    “Almost the whole of Irpin is in Ukrainian hands,” the mayor said, naming the suburb where Ukrainian and Russian troops have been engaged in street fighting for weeks. Russian troops were close to the eastern suburb of Brovary, he added, and a “big battle” was taking place behind the northern district of Lutezh.

    The mayor gave an outdoor briefing for the news media beside St. Michael’s Cathedral, along with his brother Wladimir, who often accompanies the mayor as an adviser and bodyguard.

    Both men are former world champion heavyweight boxers and sent a message of thanks to the world for standing by Ukraine, and appreciation to the international media for continuing to bear witness, despite the dangers. Three journalists have died while reporting on the war.

    The mayor appealed for Western allies to provide more defensive weapons to help protect the city but also vowed not to compromise or give up the capital.

    “It is no secret that the target of the aggressors is the capital,” the mayor said, as an air-raid siren rang out and explosions resounded in the distance. “The Russians intended to encircle the city, but Ukrainians destroyed the plan and destroy their will.”

    His brother said the two men had no intention of leaving the city until they secured victory. The mayor said that they had already taken up weapons to join the fight.

    “We don’t know how long we can defend our city,” Mr. Klitschko said. “It could be weeks, or months, I hope not years.”

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    Monika Pronczuk

    The E.U. will make 10,000 hospital beds available for Ukrainian refugees.

    The European Union will make at least 10,000 hospital beds available for Ukrainian refugees in need of urgent medical attention, it said Wednesday, noting that more than 3.5 million people had fled into the bloc, almost half of them school-age children.

    The announcement by the European Commission, the bloc’s executive arm, is part of a broader effort to support member nations in providing health care, access to labor markets, education and housing for Ukrainian refugees. Other measures include setting up a platform for education materials in Ukrainian, as well as providing financial and logistical support for E.U. citizens who are hosting refugees in their homes. The mass of refugees fleeing Ukraine has posed a massive economic and logistical challenge for the E.U., presenting what the United Nations has called Europe’s fastest-growing refugee crisis since World War II. Some early estimates put the bill for housing, transporting, feeding and processing the flood of humanity at $30 billion in the first year alone.

    This month, the bloc granted temporary protection to all Ukrainians fleeing Russia’s invasion, granting them the right to live, study and work in any E.U. country for up to three years. The decision was approved by a majority of member nations and it is now up to national governments to implement it and set up support systems for refugees.

    Poland has taken in over two million Ukrainian refugees, more than any other E.U. country. Around 105,000 Ukrainian children have enrolled in Polish schools since the invasion, the country’s education minister said Wednesday, with as many as 700,000 in total expected to enroll.

    Poland’s aid efforts have been spearheaded mostly by private citizens, who are housing, feeding and offering free rides for refugees arriving in the country. Local charities say the approach is not sustainable in the long-term. They want the government to take more of a coordinating role to avoid potential abuses such as refugees being preyed on by human traffickers.

    The E.U.’s commissioner for home affairs, Ylva Johansson, said Wednesday she was “very, very worried” about the risk of human trafficking. She warned refugees to travel by bus if possible and never to give up identity documents to anyone other than a border guard or an official.

    Aurelien Breeden

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine, addressing French lawmakers by video, asked for more military support and urged French companies still operating in Russia to “stop fueling the Russian war machine.” Alluding to France’s official motto, he said, “You know what liberty, equality and fraternity are.”

    Patricia Cohen

    Putin says ‘unfriendly countries’ must buy Russian oil and gas in rubles.

    Economic sanctions imposed by the United States, Europe and their allies have shaken the Russian economy and caused the value of the ruble to plunge.

    On Wednesday President Vladimir V. Putin of Russia came up with a way to get his opponents to help prop up his currency, by demanding that “unfriendly countries” use rubles to buy the Russian oil and gas that is still flowing.

    “I have made a decision to implement in the shortest possible time a set of measures to switch payments for … our natural gas supplied to the so-called unfriendly countries to Russian rubles,” Mr. Putin said on Wednesday.

    Sanctions aimed at the Russian central bank effectively froze hundreds of billions of dollars of assets. The actions immediately drove down the value of the ruble as people frantically rushed to turn their rubles into a more stable currency, like the dollar or the euro.

    The central bank took several steps to support the currency, including doubling interest rates to 20 percent as a way to entice people to keep their rubles in the bank.

    That freeze, Mr. Putin said, was evidence that the dollar and euro “compromised themselves” and were unreliable.

    Claus Vistesen, chief eurozone economist at Pantheon Macroeconomics, said the action means that every time a Western country buys a barrel of oil it would be “propping up his domestic currency.”

    “If you’re invoiced in rubles, you’ve got to go out and buy rubles,” he said. “I don’t know if there is workaround.”

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    Matina Stevis-Gridneff

    NATO’s chief, Jens Stoltenberg, says the alliance will double the number of battlegroups on its eastern flank by deploying four new battllegroups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia, a significant bolstering of NATO’s presence in the region.

    Lynsey Addario

    Kyiv residents surveyed damage from an overnight strike on a residential area near the center of the city. The strikes caused extensive damage, but few casualties. Heavy fighting continued around the Ukrainian capital, as the Russian advance seemed to have slowed in the last few days.

    Anton Troianovski

    Putin’s climate envoy steps down from his Kremlin post, reportedly over the Ukraine war.

    President Vladimir V. Putin’s climate envoy was reported to have become the senior-most Russian government official to quit over the war in Ukraine.

    Bloomberg reported that the envoy, Anatoly Chubais, had left the country, “citing his opposition” to the war. The state news agency Tass said only that Mr. Chubais, a former deputy prime minister under President Boris N. Yeltsin in the 1990s, had stepped down from his Kremlin post.

    A spokeswoman for Mr. Chubais declined to comment.

    His departure would be the most striking example of discord in Russia’s ruling elite over Mr. Putin’s invasion, which appears to have taken even many senior officials by surprise.

    A slew of Russian performers and state television journalists have already left the country since the war’s beginning and spoken out against it. But government officials, for now, have stuck to the Kremlin line.

    Mr. Chubais is not a member of Mr. Putin’s inner circle of security officials and was seen as one of the few liberal-minded officials remaining in Mr. Putin’s government. But his leading role in Russia’s 1990s economic reforms and his position since 2020 as Mr. Putin’s climate envoy makes him a prominent figure in Moscow.

    Matina Stevis-Gridneff

    The NATO chief Jens Stoltenberg, in a briefing ahead of a major NATO summit on Thursday, says he expects that the “allies will agree to provide additional support, including cybersecurity assistance and equipment to help Ukraine protect against chemical, biological, radiological and nuclear threats.”

    Niki Kitsantonis

    ‘Mariupol is no more’: A Greek diplomat laments the city’s destruction after evacuating.

    ATHENS — Greece’s consul general in Mariupol, the last E.U. diplomat to evacuate from the besieged Ukrainian port, has described Russian forces’ lightning-fast destruction of the city as “a wound that will be very hard to heal.”

    “Within 24 hours, all infrastructure was lost, everything was bombed,” the diplomat, Manolis Androulakis, said on Sunday night upon arriving at Athens’ international airport. He called the devastation “a tragedy both for the Ukrainian and the Russian people.”

    “Mariupol will become part of a list of cities that were completely destroyed by war — I don’t need to name them: They are Guernica, Coventry, Aleppo, Grozny, Leningrad,” Mr. Androulakis said. “What I saw, I hope no one will ever see.”

    Greece has a particular connection to Mariupol, because the region has been home to about 150,000 members of an ethnic Greek community that dates back centuries.

    Prime Minister Kyriakos Mitsotakis of Greece said last week that his country was ready to rebuild a Mariupol maternity hospital that was destroyed in Russian shelling. Writing on Twitter, he described Mariupol as “a city dear to our hearts and symbol of the barbarity of the war.”

    With hundreds of thousands of people still trapped in the city, Greece’s foreign minister, Nikos Dendias, said on Tuesday that he had asked Ukraine to facilitate Greek efforts to get more humanitarian aid to the area and appealed to Russia not to hinder those efforts. On Wednesday, he said he had confirmed in a telephone exchange with his Ukrainian counterpart that he intended to accompany that aid mission himself.

    Much of the city has been left without food, electricity and water as Russian attacks have caused widespread destruction.

    “Now it is certain, Mariupol is no more,” Mr. Androulakis, the Greek diplomat, lamented in a post on Facebook on Tuesday.

    “When I saw the buildings of Mariupol ablaze and collapsing, I said they will build them again in the future,” he wrote. “When I saw the sunken ships in the port, I thought they’ll be recovered at some point and will be able to sail anew in the Sea of Azov and Black Sea.”

    But he was “gripped by something else” on Monday, he added, when he saw “the destruction of the hulking, rather unseemly industrial factory Azovstal,” Mariupol’s iron and steel works. “Like the port, that factory was the life of the city, a place of work for 40,000 people.”

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    Megan Specia

    Poland’s interior minister said that 45 Russian diplomats had been expelled from the country, under suspicion of working for Russia’s intelligence service. The minister, Mariusz Kaminski, referred to those expelled as "Russian spies pretending to be diplomats.”

    Jason Karaian

    Some Russian stocks will resume some trading on Thursday, the country’s central bank said. The Moscow Exchange closed the market shortly after the war sent shares spiraling downward. Only 33 stocks will be allowed to trade on the day, and short selling – whereby investors bet on the price of a stock falling – will be banned. Foreign investors will not be allowed to sell their holdings, per a rule imposed last month.

    Matina Stevis-Gridneff

    The E.U. weighs sweeping energy market measures to tackle price and supply blows.

    BRUSSELS — European Union countries are starting a fraught but urgent debate on how to immediately deal with booming energy prices and the prospect of fuel shortages, both linked to Russia’s invasion of Ukraine, as they attempt to cut remaining ties to Russia’s economy. The European Commission on Wednesday unveiled a set of options for E.U. leaders to look at during a meeting later in the week.

    The bloc faces a looming dual energy crisis as its broad sanctions against Russia, along with sanctions from the United States and other Western allies, are failing to stop President Vladimir V. Putin’s plans for the war on Ukraine.

    Energy prices, already significantly higher this year because of the pandemic, are spiraling out of control, posing dire implications for European consumers and businesses. Energy costs are not only slowing down the bloc’s postpandemic economic recovery, but they’re also fueling inflation, which is at a historic high, and further undermining growth.

    And as the bloc contemplates how to urgently wean itself off Russian oil and gas — and prepares for the possibility that Russia might itself decide to cut or disrupt supply to Europe — E.U. countries are facing shortages for next winter. How to fill that gap, and how to make their sanctions against Russia more effective, hinges on a complex joint operation of purchasing and storing fuels across the bloc.

    European Union leaders are set to discuss their options and possibly reach some early agreement in Brussels on Thursday and Friday, but the debate is acrimonious, as some countries want direct market interventions to subsidize consumers, while others would prefer minimal tinkering with market dynamics.

    The options paper presented by the European Commission on Wednesday included different ways of curbing energy prices for consumers and businesses, by intervening at the wholesale and retail levels through price caps, price subsidies and other types of interventions, including cutting tax costs for energy spending.

    The paper also lays out ways in which the bloc can take a leap into jointly purchasing fuels and storing them communally. That would mean that the storage for oil, gas and liquefied natural gas in one E.U. member state could also be used to save fuels for another member that didn’t have sufficient storage capacity. The goal of these options would be to fill up storage facilities immediately and guarantee sufficient supply for the entire European Union for next winter.

    The Commission proposal would mandate that member states fill up 80 percent of their underground storage facilities, which would require mass purchases in the immediate future, during the year’s warmer months.

    All the options under consideration, the Commission said in its options analysis, would cost E.U. governments money and probably distort global energy pricing and availability in the spring and summer months, especially if E.U. leaders agree to mass joint energy purchases immediately.

    Anton Troianovski

    President Vladimir V. Putin’s climate envoy, Anatoly Chubais, was reported to have become the most senior Russian government official to quit over the war in Ukraine. Bloomberg reported that Chubais, a former deputy prime minister, had left the country; the state news agency Tass said only that he had stepped down from his Kremlin post.

    Megan Specia

    A new everyday conflict looms in Kherson: whose currency to accept.

    In the embattled southern Ukrainian region of Kherson, Russian forces have already occupied the main city, cracked down on protesters and kidnapped a mayor.

    Now, a local official claims they are trying to further entrench their presence with plans to require stores there to accept Russia’s currency starting next month.

    “Little by little, the Kherson region is being dragged into the ruble zone,” Serhiy Khlan, the deputy chief of the Kherson regional council, said in a statement posted on his Facebook page on Monday. “They will force rubles to be accepted in stores, and most likely pay salaries to the ‘new administration,’” he wrote.

    Mr. Khlan urged people in the region not to accept any payment in rubles, which he called “worthless paper.”

    While the accusations could not be immediately independently verified, Russian forces have been making continued efforts to enmesh themselves in the areas of Ukraine where they have seized some level of control.

    Russian forces seized the city of Kherson on March 2, and the area is considered essential in any effort to control southern Ukraine. But Russia has not been able to dominate the region as a whole and has met with sharp resistance from the population almost daily. This week, Russian forces opened fire on pro-Ukraine protesters in the city’s main square.

    On Tuesday, new satellite imagery analyzed by The New York Times showed that Russia had removed all of its aircraft from the city’s airport, a signal that Russian forces were struggling as they seek to control the region, experts said.

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    Matthew Mpoke Bigg

    Sanctions on Russia for its invasion of Ukraine were more severe than the country had expected, Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, said. When the West froze the central bank reserves, he told students in Moscow, “nobody who was predicting what sanctions the West would pass could have pictured that. It’s just thievery.”

    Matina Stevis-Gridneff

    The E.U. agrees to allow aid to businesses hurt by the war.

    BRUSSELS — Strict state-aid rules that prevent European governments from subsidizing companies will be loosened, the European Union said on Wednesday, so that states can support businesses hit hard by the fallout of Russia’s invasion of Ukraine and the sanctions that have been imposed in response.

    The European Commission, the E.U. executive arm, said that it had agreed on a “temporary crisis framework” that would apply to state aid. The new temporary rules will allow member states to subsidize companies if they can show that they have suffered losses because of European sanctions against Russia, or Russian sanctions imposed in response to them.

    Three kinds of aid will be permitted, the commission said in a statement: Governments will be allowed to give companies money; to extend credit lines so that companies stay financially healthy; and to directly compensate companies if they’ve suffered “additional costs incurred due to exceptionally high gas and electricity prices,” especially if they are so-called “energy-intensive” businesses.

    The commission laid out details of how such state aid might work, including by capping it in certain cases, limiting how much money governments can provide for businesses that are affected by the war and its impact on energy prices, or more broadly.

    The looser state-aid measures show that the European Union, which is normally very strict on restricting payments to companies and regularly fines governments for overstepping, is prepared to rewrite the rule book in view of the mounting economic costs that the broad E.U. sanctions on Russia are incurring at home.

    And while the new rules are described as “temporary,” there is no specific timeline in the statement for a return to the normal way of doing business.

    Ben Dooley

    Zelensky invokes memories of Fukushima and a cult’s chemical attack in his address to Japan’s Parliament.

    In brief remarks to Japan’s Parliament on Wednesday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine appealed to the Asian nation’s memories of nuclear disaster and a chemical weapon attack in an attempt to persuade lawmakers there to increase their support for his country amid the Russian invasion.

    Over the course of 12 minutes, the Ukrainian leader warned that Russia’s invasion could set off a nuclear catastrophe in Chernobyl, invoking memories of the 2011 meltdown at the Fukushima Daiichi nuclear plant that displaced thousands and led countries like Germany to reconsider their own use of nuclear power.

    He also alluded to another national tragedy by warning that Russia could use chemical weapons, such as the nerve gas sarin, in Ukraine. In 1995, members of a Japanese cult used the chemical in an attack on Tokyo’s subway system, killing 14 people and injuring nearly 6,000.

    And he thanked Japan for being the first Asian nation to take action against Russia after its invasion and urged lawmakers to continue sanctions against the country.

    Mr. Zelensky told lawmakers that the invasion had turned Chernobyl into a “war zone,” adding that “when the war is over, it will take years to survey the extent of the environmental damage.” He said the war could have dangerous consequences for another 15 nuclear reactors in four locations in Ukraine.

    Although the Japanese government and public have rallied to Ukraine’s defense, it is unclear what additional measures can be taken by the country, whose pacifist Constitution limits its ability to respond.

    Prime Minister Fumio Kishida told reporters after the speech that he would consider increasing humanitarian aid to Ukraine and adding further sanctions on Russia.

    Japan has joined with the United States and other nations in imposing economic penalties on Russian companies, leaders and prominent businessmen, and has provided nonlethal gear, such as helmets, to the Ukrainian military.

    Japan’s rush to action is a sharp contrast to its behavior during Russia’s previous invasions of Crimea, Georgia and Ukraine, when Japanese politicians were criticized for taking a soft stance against their neighbor’s aggression.

    Japan and Russia are involved in a longstanding territorial dispute over islands in Japan’s northeast, off the coast of Hokkaido. Japan’s long-serving former Prime Minister Shinzo Abe had invested enormous effort in cultivating a relationship with President Vladimir V. Putin of Russia in an effort to resolve the contentious issue of the islands’ ownership.

    On Monday, Russia said it had ended negotiations with Japan over the issue as well as efforts to sign a peace treaty formally ending the World War II-era conflict between the nations.

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    Carlotta Gall

    A Russian multiple-rocket attack causes wide damage in central Kyiv.

    KYIV, Ukraine — A hail of rockets slammed into a residential area near the center of Kyiv, the Ukrainian capital, on Wednesday morning, setting off a burst of explosions from what seemed to be Russian Grad missiles fired from a multiple-rocket launcher system, the first time such weapons have struck central Kyiv.

    The strikes caused extensive damage, including setting a house on fire and damaging apartment buildings, but left few casualties.

    Vladimir Okremenko, 71, and his sister were at home in their shared one-story house when two rockets hit without warning.

    “First there was smoke, and then everything went black,” his sister, Svetlana Ilyuhina, said. Within minutes, fire had taken hold, but both escaped with only cuts.

    A few streets over, six rockets exploded beside a main avenue, splintering trees and apartment complexes.

    Vladimir Bogdanov, 80, narrowly escaped injury, sitting on his couch when shrapnel tore into his front room and gouged holes in the ceiling and walls.

    The sounds of artillery fire and Grads sounded from the northwestern suburbs where fierce fighting continues.

    Anton Troianovski

    The Kremlin says a NATO peacekeeping mission to Ukraine, which Poland plans to propose on Thursday, “would be a very reckless and extremely dangerous decision.” Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, warned in comments to reporters that “any possible contact between our military and the NATO military can lead to quite understandable, hard-to-repair consequences.”

    The New York Times

    In response to a report that President Volodymyr Zelensky wants to speak to President Xi of China, a government spokesman said that it would “play a constructive role” to promote de-escalation. The spokesman didn’t say whether there were plans for the two leaders to talk.

    Ben Dooley

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine has started delivering remarks by video feed to the Parliament of Japan, where he is expected to ask lawmakers for more assistance in his efforts to defend against Russia.

    Valerie Hopkins

    A cellist plays Bach in the ruined streets of Kharkiv, his hometown.

    LVIV, Ukraine — Denys Karachevtsev has played his cello in some of the most prestigious concert halls in Austria, Japan and Turkey and even in Tunisia’s ancient amphitheater, El Jem. Now he is playing in the ruins of his Ukrainian hometown, Kharkiv.

    In a recently posted video, Mr. Karachevtsev performs Bach’s somber Cello Suite No. 5 in the center of a deserted street strewn with the debris. His backdrop: the regional police headquarters, its windows blown out by Russian shelling.

    On Facebook, he said he hoped to draw attention to the plight of the city, Ukraine’s second largest, which has been bombed mercilessly by the Russian military. Ukraine’s police said that as of March 20 more than 600 multistory buildings in Kharkiv, including schools, had been destroyed.

    “I am a cellist and a citizen of Kharkiv,” Mr. Karachevtsev wrote in an appeal on Facebook in English, Ukrainian and Russian.

    “I love my heroic city, which is now struggling to survive the war,” he wrote. “I deeply believe that we can help. I believe we can restore and rebuild our city and our country when the war is over. I am launching my project in the streets of Kharkiv to raise funds for humanitarian aid and restoration of the city’s architecture. Let’s unite to revive our city together!”

    In recent days, Mr. Karachevtsev has performed the national anthem of Ukraine in the city center.

    Mr. Karachevtsev is a graduate of the Ukrainian National Tchaikovsky Academy of Music, in the capital, Kyiv. His performance called to mind stories of Ukrainian musicians performing in extreme conditions, like Vera Lytovchenko, who played lullabies on her violin in a Kyiv bomb shelter. Or the professional pianist Irina Maniukina playing Chopin’s Aeolian Harp Étude on a baby grand piano that survived a missile strike on her hometown Bila Tserkva, before leaving home for the last time. The rest of the apartment was covered in debris and shards of glass. As she sat down to play, she brushed the patina of destruction off the keys.

    During the nearly four-year siege of Sarajevo that ended in 1996, Vedran Smajlovic played Albinoni’s Adagio in G Minor on his cello in ruined buildings, including the Vijecnica, the Bosnian capital’s destroyed city hall. He also played at funerals despite the threat of sniper fire. His powerful music became a sign of resilience and of the triumph of humanity over brutality.

    Now it is Mr. Karachevtsev doing the same.

    An earlier version of this article referred incorrectly to the Bach piece performed by Mr. Karachevtsev. It was Cello Suite No. 5, not No. 1.

    France24 - Monde

    Mondiaux de patinage: sans les toupies russes, avantage Sakamoto

    Publié le : 23/03/2022 - 18:18Modifié le : 23/03/2022 - 18:16

    Montpellier (AFP) – Sans les patineuses russes, qui ont habitué à truster les podiums mais privées des Championnats du monde en réponse à l'invasion de l'Ukraine, la Japonaise Kaori Sakamoto a pris les commandes à l'issue du programme court femmes, mercredi à Montpellier.

    Ni Anna Shcherbakova, championne olympique et du monde en titre. Ni Kamila Valieva, la championne d'Europe 2022 emportée par une retentissante affaire de dopage en pleins JO-2022, après y avoir signé les premiers quadruples sauts de l'histoire olympique du patinage féminin. Ni Alexandra Trusova, elle récente médaillée d'argent olympique et médaillée de bronze mondiale il y a un an. En excluant de ses compétitions les Russes, la Fédération internationale de patinage (ISU) a suivi la recommandation formulée par le Comité international olympique (CIO) fin février. Ce qui signifie, en l'occurrence, écarter un poids lourd du patinage mondial, en particulier dans les catégories femmes et couples, les deux à ouvrir la compétition mercredi.

    "C'est triste pour les athlètes, mais je pense que c'est la bonne décision : nous devons affirmer que ce qui se passe dans le monde, ça ne va pas", estime auprès de l'AFP la Belge Loena Hendrickx, en deuxième position après le programme court.

    "Je suis triste pour les athlètes, parce qu'ils ne peuvent rien y faire, mais c'est une bonne chose d'affirmer qu'on n'autorise pas ça", insiste-t-elle.

    En l'absence des Russes, Sakamoto, médaillée de bronze olympique il y a un mois, s'est installée en tête avec 80,32 points, nouveau record personnel. Elle devance Hendrickx (75,00) et l'Américaine Mariah Bell (72,55).

    Illustration de la mainmise des patineuses russes sur la catégorie qui va nécessairement s'interrompre : depuis 2015, et à l'exception de 2018 (et de l'annulation des Mondiaux-2020 à cause du Covid-19), c'est chaque année une d'entre elles qui a décroché l'or mondial. Elles ont également trusté l'intégralité du podium aux Mondiaux-2021 et aux Championnats d'Europe en janvier, en plus des deux tiers du podium olympique en février.

    Elles ne resteront pas désœuvrées pour autant, puisque la Fédération russe de patinage artistique a annoncé la tenue d'un événement réunissant les meilleurs patineurs du pays ce week-end à Saransk, à 500 km au sud-est de Moscou. Selon la presse russe, Valieva y est attendue. Il s'agirait de sa première sortie depuis le tourbillon des JO-2022, alors que son sort reste entre les mains des autorités antidopage.

    Y sont aussi annoncés Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, et Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov, respectivement vice-champions olympiques de danse sur glace et en couples, tous les quatre présents lors de la célébration ultra-patriotique pour les huit ans de l'annexion de la Crimée ukrainienne au stade Loujniki de Moscou il y a quelques jours.

    A Montpellier, le programme libre femmes est programmé vendredi soir. La compétition se poursuit dans la soirée avec le programme court couples.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Armes chimiques : de quoi parle-t-on ?

    Bénédicte Lutaud

    FOCUS - Depuis le début du conflit en Ukraine, le spectre d'une attaque aux armes chimiques s'invite dans la bataille de communication entre Russie d'une part, et Ukraine et Occident d'autre part.

    Avec le nucléaire, l'utilisation d'armes est l'autre tabou qui menace le champ de bataille ukrainien. Dès le 9 mars, la Russie accusait les États-Unis d'avoir financé un programme d'armes biologiques en Ukraine. De «fausses informations», pour le secrétaire général de l'Otan, selon qui ces accusations pourraient, au contraire, servir de prétexte à l'utilisation d'armes chimiques par la Russie elle-même.

    À lire aussiL'Ukraine fabrique-t-elle des armes biologiques avec l'aide des États-Unis ?

    «Il est clair que le Russie envisage d'utiliser des armes chimiques et biologiques» accusait par ailleurs le président américain Joe Biden lundi 21 mars. Mercredi, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin estimait sur BFMTV que Vladimir Poutine était «capable» d'utiliser ce type d'armes.

    Armes chimiques, armes biologiques, quelle différence ? Pourquoi et depuis quand ces armes taboues sont-elles utilisées ? Quel encadrement législatif ? Le Figaro fait le point.

    Quelle définition ?

    Selon la définition de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), une arme chimique est un «produit chimique utilisé pour provoquer la mort ou d'autres dommages par son action toxique.»

    «Les munitions, dispositifs et autres matériels spécifiquement conçus pour transformer en arme des produits chimiques toxiques entrent également dans la définition des armes chimiques», précise l'OIAC. L'OIAC englobe ainsi dans sa définition non seulement le produit chimique vectorisé dans une bombe ou un obus, mais également tous les produits chimiques toxiques, leurs réactifs, et les munitions ou dispositifs vecteurs.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: les scénarios d'attaques chimiques inquiètent l'Occident

    L'OIAC classe ces armes en plusieurs catégories selon leurs effets : les agents suffocants, vésicants (irritants), hémotoxiques (qui empoisonnent le sang) et neurotoxiques comme le gaz sarin, le soman ou le VX. Ces derniers agissent sur les cellules nerveuses et peuvent entraîner la mort rapidement. Diffusés sous forme liquide ou d'aérosols, ils peuvent être inhalés ou absorbés par la peau.

    Quelques exemples d'armes chimiques

    Voici quelques exemples, non exhaustifs, d'armes chimiques.

    Le gaz sarin, qui crée «des contractures qui peuvent bloquer les muscles qui contrôlent la respiration», expliquait à Europe 1 le toxicochimiste André Picot.

    Le gaz moutarde, qui inflige des brûlures de la peau et peut aveugler ou asphyxier, avec un taux de létalité de 5%. «Sa fonction n'est pas de tuer les soldats - en principe - mais plutôt de les handicaper (...)», décrypte Johnny Nehme, expert en armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires au CICR.

    Le chlore, qui affecte la vue et la capacité à respirer.

    Le gaz VX. Une seule petite goutte serait suffisante pour tuer, explique le chimiste André Picot sur Europe 1. Pour se soigner, il faut un antidote contenant de l'atropine.

    Armes chimiques, armes biologiques : quelle différence ?

    Les armes biologiques sont «des systèmes complexes qui disséminent des organismes pathogènes ou des toxines, pour nuire ou pour tuer des individus, des animaux, ou des végétaux», selon la définition des Nations unies. Comme les armes chimiques, elles peuvent être utilisées sur le terrain militaire ou pour commettre des assassinats politiques. Leur potentiel destructeur et toxique est bien plus large encore. Elles peuvent en effet être utilisées «pour infecter le bétail ou la production agricole dans le but d'entraîner des pénuries de nourriture et des pertes économiques, pour créer des catastrophes environnementales, et pour introduire de façon généralisée dans la population des maladies, la peur et la méfiance», poursuit l'ONU.

    «Pratiquement n'importe quel organisme pathogène, comme les bactéries, les virus, les champignons (...), peuvent être utilisés dans des armes biologiques», est-il encore précisé.

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    Tandis que «les armes chimiques sont des substances toxiques inertes, les armes biologiques, elles, sont des agents pathogènes pour la plupart d'entre eux vivants, biologiques : bactéries ou virus. S'ils sont disséminés dans la nature, ils peuvent, comme on l'a vu avec le Covid-19, contaminer la terre entière», explique au Figaro Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et spécialiste des armes chimiques et biologiques.

    C'est ce qui fait dire à Olivier Lepick que les armes chimiques, à la différence des armes biologiques et de l'arme nucléaire, «ne sont pas des armes de destruction massive». L'arme chimique a toutefois un degré de destruction qui se situerait «entre armement conventionnel et armes de destruction massive». Et ce, notamment, en vertu d'une caractéristique particulière : «Indiscriminante, elle ne fait pas de différence entre civils et militaires», à la différence, en théorie, d'un obus, censé viser une cible.

    De quand date l'utilisation des armes chimiques ?

    Si dès l'Antiquité, des armes similaires ont pu être utilisées, il faut attendre la Première Guerre mondiale pour une utilisation d'armes chimiques à grande échelle.

    La bataille d'Ypres, en Belgique, a été le théâtre de la première attaque chimique : à la mi-avril 1915, les Allemands utilisent 150 tonnes de chlore, entraînant la mort par étouffement de milliers de soldats. Toutefois, l'opération ne permet pas de faire basculer l’avantage militaire dans le camp allemand. C'est également un fiasco en termes d'image. Français et Britanniques crient à la violation de conventions internationales, ce qui ne les empêchera pas d’utiliser à leur tour ce gaz lors d’attaques ultérieures.

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    Durant la «Grande guerre», d'autres armes chimiques telles que le chlore, le phosgène (agent suffocant) ou le gaz moutarde seront utilisées.

    Si elles continuent de proliférer, les armes chimiques sont en revanche «peu utilisées dans la seconde moitié du 20e siècle», affirme Olivier Lepick. Durant la Seconde Guerre mondiale, des gaz toxiques sont utilisés dans les camps de concentration. Le Japon utilisera également des armes chimiques lors de l'invasion de la Mandchourie en 1931, et l'Italie fasciste lors de l'invasion de l'Éthiopie en 1935-36. En revanche, ces armes ne seront pas utilisées sur les champs de bataille européens.

    Elles réapparaissent lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980 - 1988), puis lors de la guerre civile syrienne commencée en 2011 - ce qui conduira la Syrie à ratifier la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en 2013, avant d'être suspendue pour non-respect de son engagement.

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    On retrouve également leur utilisation lors d'une attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en 1995, perpétré par une secte.

    Pourquoi les armes chimiques sont-elles utilisées ?

    Le principal «intérêt» des armes chimiques est leur capacité de terrorisation des populations civiles. «Même si les armes conventionnelles peuvent faire des dégâts abominables sur les populations civiles, comme on le voit à Marioupol, en Ukraine, le tabou qui les concerne et les conventions internationales qui les condamnent jouent dans cette dimension psychologique», analyse Olivier Lepick.

    En réalité, ces armes ont une faible efficacité militaire. «Facilement détectables», utilisées dans un contexte exclusivement militaire, elles se heurteraient à «des forces armées modernes bien protégées et équipées pour pouvoir combattre en univers contaminé», analyse Olivier Lepick. De même, dans le cadre d'une utilisation en combat mixte et notamment urbain, comme en Ukraine actuellement, «il y a peu d'intérêt militaire et tactique», poursuit l'expert.

    Les armes chimiques ont-elle une capacité de dissuasion comparable au nucléaire ?

    Durant la Guerre froide, une théorie avançait que les armes chimiques seraient «l'arme nucléaire du pauvre». Moins coûteuses à produire qu'une bombe atomique, elles permettraient aux États du tiers-monde ne pouvant acquérir l'arme atomique de se procurer facilement un pouvoir de dissuasion pour faire face aux États dotés de l'arme nucléaire.

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    «Une fausse théorie, balaye Olivier Lepick. On l'a vu avec l'Irak : seule l'arme nucléaire dote un État d'une capacité de dissuasion. Si des pays du tiers-monde ont tenté et réussi, dans les années 1970, à se procurer des armements chimiques, cela ne leur a pas offert une dissuasion similaire à celle que procure la sanctuarisation d'une possession de l'arme nucléaire.»

    Quel encadrements législatifs ?

    L'usage d'armes biologiques a été interdit par le Protocole de Genève (1925) puis la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (1972), signé par plus de 180 pays, dont l'Ukraine, les États-Unis et la Russie.

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    L'usage d'armes chimiques a été lui aussi interdit par le Protocole de Genève, puis la Convention sur les armes chimiques, signé à 1993 et entré en vigueur en 1997. L'organe d'exécution de cette Convention, l'OIAC, est créé dans la foulée. Composé de 193 États membres, dont la Russie et l'Ukraine, il supervise l'effort mondial visant à éliminer ces armes.

    Quels pays sont soupçonnés de fabriquer ou stocker des armes chimiques ?

    À ce jour, la Corée du Nord et l'Égypte n'ont toujours pas signé la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Par ailleurs, deux l'ont signé sans la ratifier : Israël et la Birmanie.

    L'OIAC affirme sur son site que 99 % des stocks d'armes chimiques déclarés par les États détenteurs ont été détruits de manière vérifiable. Accusée par l'Occident d'avoir utilisé des armes chimiques sur des populations civiles, la Syrie a rejoint l'OIAC en 2013, avant d'en être suspendue en avril 2021 pour non-respect de ses engagements.

    Depuis la tentative d'assassinat de l'ex-espion russe au service du Royaume-Uni Sergueï Skripal en 2018 et celle de l'opposant au Kremlin Alexeï Navalny au Novitchok (agent neurotoxique) en août 2020, la Russie fait elle aussi l'objet de soupçons en Occident.

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    France24 - Monde

    Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?

    Publié le : 23/03/2022 - 17:57Modifié le : 23/03/2022 - 18:00

    Romain BRUNET Suivre

    Savoirs fondamentaux, gratuité des fournitures scolaires, augmentation de la rémunération des enseignants : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l’éducation.

    Sujet de préoccupation majeur des Français, l’éducation donne souvent l’occasion de constater que le clivage droite-gauche existe toujours. Entre les candidats à l'élection présidentielle mettant l’accent sur la discipline et le mérite des élèves comme des enseignants, et ceux qui font de l’école pour tous et de l’égalité des chances leur priorité, il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon des principales propositions formulées dans les programmes.

    La candidate de Lutte ouvrière souhaite créer des postes supplémentaires dans l'Éducation nationale et interdire le financement privé des établissements de l'enseignement supérieur.

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    Le candidat de Debout le France (DLF) souhaite donner la priorité aux savoirs fondamentaux : s’assurer que les élèves maîtrisent la lecture et l’écriture en sortie de primaire en augmentant les heures consacrées au français en les passant de 9 heures à 15 heures hebdomadaires avec mise à niveau obligatoire pour les enfants en retard et la mise en place d’un soutien personnalité dès la fin de la maternelle. Il compte également revenir à la notation chiffrée, supprimer l’enseignement d’initiation aux langues étrangères (EILE), revenir à un baccalauréat avec davantage d’épreuves écrites et rétablir et développer les internats d’excellence et les bourses au mérite.

    Nicolas Dupont-Aignan veut revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 20 % dans un premier temps, puis de 20 % supplémentaires en contrepartie d’heures de soutiens scolaires. Il promet de revenir sur la réforme du concours du CAPES et de ne plus envoyer les enseignants débutants dans les établissements les plus difficiles.

    Le député de l’Essonne veut aussi revaloriser les voies professionnelles et technologiques en faisant de l’alternance une cause nationale pour viser un million de contrats, soit un doublement des effectifs actuels, en diversifiant l’offre nationale en l’adaptant aux technologies et métiers nouveaux.

    Il souhaite par ailleurs faire du harcèlement scolaire une grande cause nationale en excluant les élèves coupables et en rendant possible la suspension des allocations familiales de leurs parents, sensibiliser les élèves aux dangers des réseaux sociaux et poursuivre la création d’établissements spécialisés, en internat et avec mesures de sécurité renforcée, afin d’y accueillir les exclus définitifs. Il entend conditionner le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire et autoriser le port de l’uniforme.

    Il veut interdire l’écriture inclusive, interdire aux parents accompagnateurs le port de signes religieux, et verser l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous forme de bons d’achats proportionnés aux revenus des familles.

    Concernant l’enseignement supérieur, le candidat de DLF promet de réaffirmer le principe de la gratuité, de refuser toute procédure de recrutement hors examen unique dans les grandes écoles, d’interdire toute forme de recrutement ou de sélection par tirage au sort, de conditionner le maintien légal des étudiants étrangers en France à leurs résultats et de conditionner les bourses sur critères sociaux à l’assiduité et aux résultats. Il s’engage enfin à construire de nouvelles résidences universitaires avec un tarif d’accès dégressif en fonction des ressources mais conditionné aux résultats et à interdire le port de signes religieux.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

    La candidate socialiste promet d’augmenter la rémunération des enseignants au niveau de celle des cadres et compte organiser des états généraux de la pédagogie dès 2022 pour déployer des pédagogies ouvertes, inclusives et collaboratives. Elle souhaite mettre fin aux ghettos scolaires en obligeant les départements à adopter un "plan mixité". Elle veut repenser l’enseignement civique en y mettant au cœur la transmission des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité, laïcité, lutte contre toutes les discriminations (antisémitisme, racisme, LGBTQIphobies, sexisme). Elle compte faire de la lutte contre le harcèlement une grande mobilisation du quinquennat.

    Anne Hidalgo promet de supprimer Parcoursup au profit de "règles justes et humaines d’accès à l’enseignement supérieur". Elle souhaite garantir un accompagnement individualisé aux jeunes qui décrochent scolairement et vise 60 % de chaque classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur, contre 38 % aujourd’hui. La maire de Paris veut également donner la possibilité de travailler et d’étudier en alternance grâce à des horaires et des programmes adaptés. Elle compte enfin mettre en place un programme majeur d’éducation artistique à l’école.

    Le candidat écologiste souhaite l’organisation d’une conférence de consensus avec l’ensemble de la communauté éducative pour "faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par l’expérience". Il promet le recrutement d’au moins 65 000 enseignants, l’augmentation de 20 % des salaires des enseignants, le rétablissement de l’entrée progressive dans le métier, la réforme de la carte scolaire pour favoriser une politique de mixité sociale et scolaire, le recrutement de 2 000 médecins scolaires, de 1 000 assistants sociaux et de 3 000 infirmiers pour assurer une couverture des besoins adaptée, le rétablissement des réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le premier degré et la reconnaissance des 125 000 accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH) comme membres à part entière des équipes éducatives et pédagogiques.

    Yannick Jadot souhaite que l’élaboration des programmes soit confiée à une autorité indépendante et entend valoriser la voie professionnelle, "indispensable à la transition écologique". Il entend renforcer l’éducation à la démocratie et mettre en place un "véritable" service public d’orientation.

    Sur l’enseignement supérieur, le député européen promet le remplacement de Parcoursup par un système transparent pour qu’aucun bachelier ne soit laissé sans inscription dans une de ses filières souhaitées, la création de 100 000 places en première année, en particulier dans les formations courtes préparant aux métiers de la transition (BTS et IUT) et dans les filières des métiers de la santé et du social, l'ouverture de formations hors des grandes métropoles. Il veut aussi l’annulation de la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers, un accès possible en Master à l’ensemble des étudiants ayant obtenu une Licence, la création de 8 000 à 10 000 postes d’enseignants-chercheurs, l’intégration des classes préparatoires aux universités, la construction de résidences universitaires et l’augmentation du budget de la recherche de 0,76 % à 1 % du PIB.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?

    Le candidat du parti Résistons ! souhaite revaloriser le statut et le salaire des enseignants – qui devrait être de 2 181 euros net selon lui pour être comparable aux années 1970 –, alléger les programmes scolaires en insistant sur les savoirs fondamentaux, créer une nouvelle discipline pour maîtriser les outils numériques et revenir sur la réforme du baccalauréat.

    Jean Lassalle promet de valoriser l’alternance et les filières professionnelles en développant au collège et au lycée les enseignements permettant de découvrir "des matières concrètes et artisanales (bois, céramique, verre, sculpture, cuisine, textile, cuir…)" et en aidant financièrement les entreprises à embaucher des apprentis. Il compte instaurer des voyages linguistiques à l’étranger et des séjours à la montagne ou à la campagne au collège et au lycée grâce à des aides étatiques et locales de 500 euros par élève et par année scolaire.

    La candidate d’extrême droite veut restaurer l’efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en repositionner l’école comme vecteur de transmission de l’Histoire de France et de son patrimoine. Pour cela, elle compte augmenter le nombre d’heures de cours des élèves du primaire, donner la priorité en primaire à l’enseignement du français et des mathématiques et limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en grande section de maternelle et en CP et à 30 dans le secondaire. Elle veut faire du brevet des collèges un examen d’orientation vers l’enseignement général et technologique, l’enseignement professionnel ou l’enseignement des métiers par l’apprentissage. Elle promet l’abrogation de la réforme Blanquer du baccalauréat pour lui redonner un statut de diplôme "reconnu et valorisant". Elle entend supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), rétablir le port d’un uniforme à l’école primaire et au collège et supprimer toute forme de discrimination positive dans l’enseignement secondaire et supérieur.

    Marine Le Pen compte mettre fin à "la doctrine laxiste en matière disciplinaire" en supprimant les allocations familiales et les bourses scolaires en cas d’absentéisme des enfants et de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires et en instaurant des sanctions-plancher pour protéger les enseignants et mettre fin "à la doctrine du 'pas de vague'". Mais la député du Rassemblement national va plus loin : elle est favorable à l’utilisation systématique par l’institution scolaire de l’article 433-5 du Code pénal relatif aux outrages à une personne chargée d’une mission de service public qui prévoit une peine de six mois de prison et 7 500 euros d’amende et à la généralisation de la vidéoprotection dans le secondaire. Elle veut également interdire le port du voile par les accompagnatrices de sorties scolaires.

    Elle promet enfin de revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 3 % par an pendant cinq ans, de revoir le recrutement des professeurs et les principes de gestion du corps enseignant.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour la culture ?

    Le président sortant souhaite augmenter les heures de français et de mathématiques en primaire et en 6e et mettre les mathématiques dans le tronc commun du lycée. Il veut aussi augmenter la pratique du sport avec 30 minutes par jour d’éducation physique en primaire dès 2022 et 2 heures en plus par semaine au collège.

    Il compte généraliser et renforcer les délégués "non au harcèlement scolaire" au collège et donner plus de moyens aux plateformes dédiées (3018 et 3020). Il entend augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des accompagnants des élèves en situation de handicap pour les revaloriser et mieux aider les enfants.

    Emmanuel Macron propose la découverte, de la 5e à la 3e, de plusieurs métiers, dont les métiers techniques et manuels et souhaite faire du lycée professionnel une voie d’excellence avec des stages en entreprise en augmentation de 50 % et la rémunération des jeunes.

    Il promet d’ouvrir toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins du pays, mais aussi de réguler les filières qui ne mènent pas assez à l’emploi. Il entend donner plus de libertés aux établissements pour le recrutement d’une partie de l’équipe pédagogique et garantit enfin des augmentations pour les enseignants qui acceptent de nouvelles missions.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

    Le candidat insoumis promet d’assurer l’égalité devant l’école grâce à la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris les cantines, le transport, les activités périscolaires, la fourniture aux élèves des manuels scolaires ainsi que des fournitures sans marque. Il compte également mettre en place "une véritable politique d’éducation prioritaire", réduire partout les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne qui est à 19 et instaurer une nouvelle carte scolaire pour mettre fin à la ségrégation scolaire. Il compte étendre la scolarité obligatoire à 18 ans en proposant, si besoin, une garantie d’autonomie à partir de 16 ans. Il souhaite garantir la variété des langues vivantes enseignées et leur apprentissage dès le CP

    Jean-Luc Mélenchon propose de revaloriser les personnels de l’Éducation nationale en rattrapant le gel du point d’indice depuis 2010 et en mettant à jour les grilles salariales. Il compte aussi renforcer les moyens de l’école avec un plan pluriannuel de recrutement, renforcer les formations des enseignants en intégrant, notamment, la sociologie de l’éducation, la pédagogie, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et la lutte contre les discriminations. Il souhaite renforcer les effectifs de la vie scolaire et de la médecine scolaire. Il promet également la création d’un véritable service public d’accompagnement du handicap avec un nouveau corps de personnels. Il veut rétablir le diplôme national du baccalauréat, en abrogeant les réformes du lycée, de la voie professionnelle et du collège.

    Le député des Bouches-du-Rhône souhaite par ailleurs "faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique" en intégrant l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée et en renforçant l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations.

    Pour l’enseignement supérieur, il veut garantir la gratuité et pour tous les bacheliers l’accès sans sélection à la formation de leur choix en démantelant le système Parcoursup. Il compte également mettre fin à la précarité des doctorants et jeunes chercheurs par la titularisation des personnels effectuant des missions pérennes et en abrogeant la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030. Il promet d’augmenter le budget des universités et des centres de recherche, de lancer un grand plan pour l’immobilier universitaire, incluant la construction et la rénovation de laboratoires, d’amphithéâtres et de lieux de vie sociale, citoyenne et étudiante, de construire 15 000 logements supplémentaires par an et de rénover les logements existants. Enfin, son programme annonce la mise en place d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros pour tous les étudiants.

    >> À lire : Présidentielle : les candidats déroulent leurs propositions en faveur des femmes

    La candidate du parti Les Républicains veut une école de la transmission des savoirs qui donne la priorité à l’enseignement des fondamentaux. Pour cela, elle compte augmenter de 2 heures par semaine l’apprentissage du français et d’une heure l’apprentissage des mathématiques à l’école primaire. Elle entend instaurer un examen à l’entrée du collège pour valider les acquis fondamentaux et créer une 6e de consolidation pour aider ceux ayant du retard. Elle souhaite réintégrer les mathématiques dans le tronc commun au lycée, offrir du soutien scolaire gratuit grâce à une "réserve éducative nationale" composée de professeurs retraités et d’étudiants rémunérés et créer des externats d’excellence ouverts jusqu’à 20 h en zones prioritaires pour les devoirs, le sport et la culture.

    Pour les enseignants, Valérie Pécresse promet une revalorisation de leur salaire en début de carrière et lorsqu’ils acceptent des missions supplémentaires ou enseignent dans des établissements difficiles. Elle compte recruter 10 000 enseignants et surveillants et permettre l’autonomie des établissements.

    La présidente de la région Île-de-France se dit favorable à un égal accès à l’enseignement supérieur. Pour cela, elle compte réformer Parcoursup, restaurer les bourses au mérite pour les bacheliers mention Très Bien et revaloriser les bourses étudiantes. Enfin, elle propose la mise en place de "l’université au lycée" avec l’aménagement d’une première année d’enseignement supérieur à distance dans les lycées des territoires ruraux.

    >> À lire : Décentralisation : les propositions des candidats pour les territoires

    Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite augmenter de 33 % les salaires des enseignants et unifier leurs statuts de la maternelle à l’université. Il promet la titularisation de l’ensemble des contractuels, un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED et le recrutement massif de personnels pour avoir 20 élèves maximum par classe et 12 en éducation prioritaire. Philippe Poutou compte également nationaliser l’enseignement privé. Il s’engage enfin pour la construction de bâtiments scolaires afin d’avoir 500 jeunes maximum par établissement.

    Le candidat communiste promet d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % pour atteindre 80 milliards d’euros. Il souhaite mettre en place le droit à la scolarité dès 2 ans et augmenter le temps scolaire pour parvenir à 27 heures par semaine en primaire et 32 heures au collège, dans le but de mettre fin aux devoirs à la maison. Il promet le recrutement de 90 000 enseignants dont la formation sera renforcée, l’augmentation des salaires de 30 %, la gratuité de tout ce qui est nécessaire aux parcours éducatifs et la réduction des effectifs (15 élèves maximum en petite section, 20 maximum pour le reste du primaire, 25 maximum dans le secondaire), notamment en éducation prioritaire (12 élèves par classe maximum). Il compte abroger les réformes du lycée et du baccalauréat.

    Fabien Roussel souhaite créer un véritable métier d’accompagnement des élèves en situation de handicap, sous statut de la fonction publique, avec un salaire digne et une formation ambitieuse. Il propose aussi la mise en place d’un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement.

    Le député du Nord souhaite augmenter le budget de l’enseignement supérieur de 14 à 20 milliards d’euros, le recrutement de 15 000 enseignants-chercheurs, la construction de quatre nouvelles universités, un plan national d’équipement et l’augmentation des contrats doctoraux pour les jeunes chercheurs. Il promet enfin la suppression de Parcoursup, une rémunération minimum au Smic pour les alternants et une allocation de 850 euros par mois pour les étudiants.

    >> À lire : Pour ou contre l'Otan : le débat surprise de la présidentielle

    L’autre candidat d’extrême droite prévoit la création d’un grand ministère d’État du Savoir et de la Transmission regroupant l’Instruction publique, l’Enseignement supérieur et la Culture. Il souhaite recentrer l’enseignement autour des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) à l’école primaire et contrôler leur acquisition en fin de primaire en instaurant un Certificat de fin d’études. Il promet de revenir sur la réforme du lycée et refaire du baccalauréat un examen national. Il entend également protéger les enfants "de toute propagande idéologique à l’école", interdire l’écriture inclusive, instaurer un enseignement et une pratique véritables de la musique en primaire et au collège, mettre fin au collège unique en instituant des classes de niveaux et permettre à tous les collégiens et lycéens de suivre un enseignement de latin et de grec.

    Éric Zemmour promet surtout de rétablir la discipline et le respect de l’autorité à l’école via la suspension des allocations familiales des parents d’élèves perturbateurs ou absentéistes, la transformation des Conseillers principaux d’éducation en Surveillants généraux ayant pour but exclusif le maintien de l’ordre scolaire, l’éloignement des élèves perturbateurs dans des internats de réinsertion et le port obligatoire de la blouse à l’école primaire.

    Il propose d’établir une sélection plus stricte des enseignants et de revaloriser leur salaire grâce à des "primes d’excellence professorale" fondées sur la qualité de la transmission du savoir évaluée grâce de plus fréquentes inspections.

    Sur l’enseignement supérieur, il souhaite "refonder l’université" en désengorgeant les filières saturées et sans débouchés professionnels en introduisant des numerus clausus ciblés, mais aussi en mettant fin à la discrimination positive dans les filières sélectives et en réorientant les moyens pour former plus d’ingénieurs dans toutes les filières. Il entend faciliter l’accès aux bourses sociales et au mérite pour les enfants des classes moyennes et supprimer les bourses pour les étudiants absentéistes. Il compte sélectionner au mérite les étudiants étrangers. Il promet enfin d’investir dans la recherche en portant la dépense publique et privée de recherche et développement à 3 % du PIB, en augmentant les salaires des chercheurs au mérite et en lançant de grands programmes d’innovation (cryptographie quantique, spatial, intelligence artificielle en robotique mobile).

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    A Town on Ukraine’s Edge, Determined to Escape Its Past

    Przemysl’s history has been intertwined with war. This time, like much of Poland, it wants to do things differently.

    Przemysl, Poland, has opened its doors to Ukrainians fleeing the war. Its train station is a major transit point.Credit...

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    By Monika Pronczuk and Jeffrey Gettleman

    Photographs by Erin Schaff

    PRZEMYSL, Poland — Since the war broke out in Ukraine, the elegant little city of Przemysl, less than 10 miles from the Polish-Ukrainian border, has been transformed into a massive aid machine.

    Restaurants are feeding refugees instead of regular customers. School gyms are hosting Ukrainians instead of football games. The local newspaper is raising money for psychological support for Ukrainian and Polish children traumatized by the war.

    This town has considered just about every possible need of those fleeing Russian bombs — even taking in their pets.

    “We have to help,” said Radek Fedaczynski, a local veterinarian who has been working day and night to spirit out as many Ukrainian dogs and cats as he can (and a stork and baby goat). “It’s our destiny.

    This generous attitude might seem surprising, given Przemysl’s complicated and violent history. This part of Poland endured horrible bloodletting throughout the 20th century, including at the hands of Ukrainian nationalists.

    But after Russia’s invasion of Ukraine, this town seems to have made an instinctive and collective decision to put the bad blood behind it. Like much of Poland itself, Przemysl (pronounced PSHEH-mihsh-ul) sees the fight in Ukraine almost as its own fight, and it has welcomed the Ukrainian refugees with an outpouring of support, marking a poignant reset in the long and complex Polish-Ukrainian relationship.

    During World War II, which is now on the minds of many of Przemysl’s 60,000 residents, Nazis and Soviets took turns invading the city, wiping out civilians. Przemysl’s Jewish community, once a third of the population, was reduced to a few families. As the war was finally ending, bloodshed exploded between Ukrainians and Poles, with Ukrainian nationalists massacring Poles in large numbers and Poles striking back in revenge.

    Przemysl has once again put on its war paint. Its trains are taking Ukrainian fighters into the conflict; its bridges are carrying weapons and material to the front; and foreign troops are stomping down its charming, windy, cobbled streets. But this time they are Americans, part of the NATO force based in Poland.

    The biggest focus has been helping the 500,000 Ukrainian refugees who have passed through the town, mostly women and children, said the mayor, Wojciech Bakun.

    Mr. Bakun co-founded a nationalist political party that had been accused of spreading anti-Ukrainian views before Russia’s invasion. But he has exchanged his business suit for a khaki military jacket and his office in a 16th-century yellow townhouse for the town’s train station, a major refugee transit point, to lead the growing aid efforts.

    “I’m not going to explain history to a three-year old who just crossed the border,” he said about his change of attitude.

    Many residents said the same thing: Times have changed, and with more than a million Ukrainian workers already in Poland before Russia’s invasion, that sense of otherness between Ukrainians and Poles has gradually worn down.

    The aid efforts are having a therapeutic value as well. Helping others, several residents said, has helped take their minds off the war.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    A good chunk of the population, especially older residents, are preoccupied with the idea that the Russians might storm across the border. Each time the Russians bomb deeper into western Ukraine, sometimes just a few miles from Polish territory, this fear grows.

    “Anything is possible,” said Jan Jarosz, the head of the National Museum of Przemysl.

    As he gazed out of his office windows, which look over the town and the San River, he said: “If I were Putin, I’d bomb those two bridges. Everything goes through those bridges.”

    He was referring to Przemysl’s main railway bridge (which many fighters going back into Ukraine have used) and a highway bridge across the San River that serves as one of the busiest conduits of supplies and matériel into western Ukraine.

    Under a secret pact during World War II, Nazis and Soviets divided Poland, and Przemysl, between themselves. The San River that snakes through town was the border. It separated the Nazi-occupied part, where the Jews were put in a ghetto, from the eastern side of town, which was incorporated into the Soviet Union as part of the Ukrainian Soviet Socialist Republic, where all signs of Polishness were brutally repressed.

    Divided families stood on opposite river banks and shouted news to each other. All around them, Russian and German troops hunkered down, sometimes in old fortifications built by generations of invaders to control this area.

    Today the new soldiers in town are from the 82nd Airborne Division. The other evening, a busload of Americans, dressed in camouflage and combat boots, marched up to Przemysl’s most popular doughnut shop, which serves hunky oblong pastries (without a hole) stuffed with Nutella or rose jam. The United States has doubled the number of troops it usually stations in Poland, a member of the NATO alliance, to roughly 9,000. When asked what they were doing here, one soldier responded, “To assure and deter.”

    Despite all the conflict it has weathered, Przemysl is still a beautiful little city with a 13th- century fortified castle, ornamented Baroque churches, bumpy stone streets and antique charm at every turn. The town even plays a centuries-old bugle call three times a day from its clock tower to mark time passing by.

    For centuries, Ukrainians have played an important role in shaping the city’s multicultural heritage. A sizable community of ethnic Ukrainians, has lived here for decades and numbers around 2,000 today. Relations between them and ethnic Poles have steadily improved. But when there’s trouble in Ukraine, trouble can bubble up here, too.

    A few years ago, not long after Russia invaded the Crimean Peninsula and wrested it away from Ukraine, nationalists in Przemysl attacked a Ukrainian church procession. The police quickly arrested the culprits. But ethnic Ukrainians suspected that some of Przemysl’s municipal officials had stoked the thugs and that Russia was using Facebook and other social media to sow hatred between Poles and ethnic Ukrainians.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden is heading to Brussels, where he is planning to announce new sanctions against Russia before meeting with NATO allies and the European Union. Poland said it would propose to send a NATO peacekeeping mission to Ukraine.

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Ukrainian forces appear to have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv and around the Black Sea port of Mykolaiv. In the capital, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    “As long as Russia and Ukraine are at war, Russia will keep doing this,” said Kasia Komar-Macynska, a young ethnic Ukrainian community leader.

    For Dr. Fedaczynski, the veterinarian, and his four-legged patients, little of this matters. His center, the ADA Animal Hospital, is the closest animal hospital to the border, and the first logical stop for any living thing needing shelter from the war.

    Nearly every day he sends a pet rescue squad into Ukraine or receives a truckload of anxious animals coming out of the war.

    His hospital has been coordinating closely with animal shelters in Ukraine to rescue animals from large shelters, private houses and nearly deserted apartment blocs, even military airports. Some Ukrainian pet owners have sent their animals out of besieged cities while they themselves remain behind, with the hope that they will be reunited one better day.

    After the animals arrive at Dr. Fedaczynski’s clinic, his staff examines, vaccinates and puts chips in them. They have rescued more than 600 so far — Chihuahuas, German shepherds, one Egyptian cat, hundreds of other cats, a mutt named Rocky Balboa, the stork with a broken beak and a 10-day-old goat named Sasha.

    The animals are often too traumatized to move. To ease their suffering, the hospital staff takes them for walks, lets the dogs romp around together on special playgrounds and plays classical music to a room full of caged cats so they can fall asleep more easily.

    Dr. Fedaczynski said it really helped the Ukrainians who stayed in their war-torn country to know that their pets were safe. But it helps him too.

    When the war erupted in Ukraine, he said, it was like “the worst dreams came true.”

    “When you think about it, you can go crazy, so you need to do something,” he explained. “It makes you feel good.”

    Erin Schaff contributed reporting.

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    Le Figaro

    Foot : la Russie candidate pour organiser l'Euro en 2028 ou 2032

    Le Figaro

    L'UEFA confirme ce mercredi que la Russie, mise au ban du sport mondial depuis le début de la guerre en Ukraine, vise à accueillir le championnat d'Europe de football sur son sol dans six ou dix ans.

    «Ce n'est pas une blague». Membre du comité exécutif de la Fédération russe de football (RFU) et le directeur général du Rubin Kazan, fait bien de le préciser. Car on aurait pu s'y méprendre. Mis au ban du mouvement sportif en général et du football en particulier en raison de la guerre en Ukraine, la Russie présente sa candidature pour organiser l'Euro de foot en 2028 ou 2032. C'était évoqué par diverses sources dans les médias russes plus tôt dans la journée. C'est confirmé ce mercredi par l'UEFA, alors que la date limite pour déposer sa candidature était fixée à ce mercredi, 23 mars 2022.

    Comme la Russie, la Turquie postule pour 2028 et 2032. Le Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, pays de Galles, Irlande du Nord) et l'Irlande font cause commune pour 2028, tandis que l'Italie espère 2032.

    Les clubs et sélections russes suspendus par l'UEFA et la Fifa

    «La vie continue avec nous, nous sommes ouverts et prêts, nous ne devrions pas être fermés à l'UEFA et à la FIFA», a déclaré M. Saimanov dans des propos rapportés par l'agence russe TASS , assurant qu'il y a «beaucoup de temps» et que d'ici-là, «la situation va changer». Effectivement, de l'eau aura coulé sous les ponts d'ici-là. Mais à l'instant présent, la nouvelle peut surprendre. Les clubs et les équipes nationales russes sont actuellement suspendus par la Fifa et l'UEFA en raison de l'invasion de l'Ukraine, en attendant le résultat d'un appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS).

    La Russie avait organisé la Coupe du monde Fifa en 2018, remportée par la France, et Saint-Pétersbourg avait accueilli des matches du Championnat d'Europe l'année passée. L'UEFA dévoilera l'identité des pays organisateurs des Euros 2028 et 2032 en septembre 2023.

    Euro 2028 : la Russie prête à se lancer dans la course

    La Russie a assuré qu'elle souhaitait rivaliser avec le Royaume-Uni et l'Irlande pour l'organisation…

    Foot : Le Royaume-Uni et l'Irlande en devraient organiser l'Euro 2028

    Selon les informations du Times, Le Royaume-Uni et l'Irlande sont en passe de devenir les pays hôtes…

    France24 - Monde

    François Hollande apporte son soutien à la candidate socialiste Anne Hidalgo

    Publié le : 22/03/2022 - 22:34

    FRANCE 24 Suivre

    "Je suis fidèle et loyal, surtout quand c'est difficile", a lancé mardi l'ancien président de la République lors d'un meeting de soutien à Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle, à la peine dans les sondages. François Hollande a par ailleurs appelé à une "initiative pour reconstruire la gauche" à laquelle il souhaite participer.

    François Hollande a apporté, mardi 22 mars, un soutien "fidèle et loyal" à la candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo, tout a appelant après l'élection à une "initiative pour reconstruire la gauche" à laquelle il souhaite prendre part.

    "Je vote toujours socialiste" et "je suis fidèle et loyal, surtout quand c'est difficile", a déclaré l'ancien président (2012-2017)  lors d'un meeting à Limoges avec la candidate, créditée autour de 2 % des voix dans les sondages. François Hollande a reconnu le "contexte extrêmement difficile" de la campagne actuelle, mais Anne Hidalgo "a du courage, de la ténacité, elle a donc mon soutien", a-t-il poursuivi.

    L'ancien chef de l'État a appelé à "poursuivre le grand mouvement qui s'appelle le socialisme, et qui n'a pas fini son chemin", lors de ce meeting en présence de 400 à 500 militants et sympathisants.

    "À nous d'être là au lendemain de l'élection", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une "initiative devra être prise pour reconstruire la gauche de responsabilité".

    "L'élection déterminera les conditions mêmes du redressement" de la gauche de gouvernement, a déclaré François Hollande, ajoutant : "J'y prendrai toute ma part".

    Une candidature possible aux législatives

    Anne Hidalgo a salué des "paroles fortes" qui "me touchent", en faisant un long hommage à la présidence de François Hollande, de la lutte contre le terrorisme à celle contre le réchauffement climatique notamment.

    L'ex-président s'était jusque-là peu impliqué dans la campagne d'Anne Hidalgo, à l'exception d'une rencontre lors d'un déplacement de la candidate à Tulle, son fief corrézien.  

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

    Selon son entourage, il "n'exclut pas" de se présenter aux législatives dans la première circonscription de la Corrèze.

    Selon certains cadres socialistes, François Hollande aurait été tenté fin janvier de remplacer Anne Hidalgo dans la course à l'Élysée en raison des mauvais sondages, avant que l'idée - révélée par un article du Monde - soit abandonnée.

    Avec AFP

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    Présidentielle 2022 : quels sont les pouvoirs du président de la République française ?

    France 2022 : l'heure du choix

    Présidentielle 2022 : le pouvoir d'achat au cœur de la campagne

    Mardi politique

    Alexis Corbière : "Je crois que la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est possible"

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    How Russia and Right-Wing Americans Converged on War in Ukraine

    Some conservatives have echoed the Kremlin’s misleading claims about the war and vice versa, giving each other’s assertions a sheen of credibility.

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    By Sheera Frenkel and Stuart A. Thompson

    Sheera Frenkel and Stuart Thompson, who cover tech and misinformation, combed through more than four dozen videos, podcasts and social media posts for this article.

    After President Vladimir V. Putin of Russia claimed that action against Ukraine was taken in self-defense, the Fox News host Tucker Carlson and the conservative commentator Candace Owens repeated the assertion. When Mr. Putin insisted he was trying to “denazify” Ukraine, Joe Oltmann, a far-right podcaster, and Lara Logan, another right-wing commentator, mirrored the idea.

    The echoing went the other way, too. Some far-right American news sites, like Infowars, stoked a longtime, unfounded Russian claim that the United States funded biological weapons labs in Ukraine. Russian officials seized on the chatter, with the Kremlin contending it had documentation of bioweapons programs that justified its “special military operation” in Ukraine.

    As war has raged, the Kremlin’s talking points and some right-wing discourse in the United States — fueled by those on the far right — have coalesced. On social media, podcasts and television, falsehoods about the invasion of Ukraine have flowed both ways, with Americans amplifying lies from Russians and the Kremlin spreading fabrications that festered in American forums online.

    By reinforcing and feeding each other’s messaging, some right-wing Americans have given credibility to Russia’s assertions and vice versa. Together, they have created an alternate reality, recasting the Western bloc of allies as provokers, blunderers and liars, which has bolstered Mr. Putin.

    The war initially threw some conservatives — who had insisted no invasion would happen — for a loop. Many criticized Mr. Putin and Russia’s assault on Ukraine. Some have since gone on to urge more support for Ukraine.

    But in recent days, several far-right commentators have again gravitated to narratives favorable to Mr. Putin’s cause. The main one has been the bioweapons conspiracy theory, which has provided a way to talk about the war while focusing criticism on President Biden and the U.S. government instead of Mr. Putin and the Kremlin.

    “People are asking if the far right in the U.S. is influencing Russia or if Russia is influencing the far right, but the truth is they are influencing each other,” said Thomas Rid, a professor at Johns Hopkins University who studies Russian information warfare. “They are pushing the same narratives.”

    Their intersecting comments could have far-reaching implications, potentially exacerbating polarization in the United States and influencing the midterm elections in November. They could also create a wedge among the right, with those who are pro-Russia at odds with the Republicans who have become vocal champions for the United States to ramp up its military response in Ukraine.

    “The question is how much the far-right figures are going to impact the broader media discussion, or push their party,” said Bret Schafer, a senior fellow for the Alliance for Securing Democracy, a Washington nonprofit. “It serves them, and Russia, to muddy the waters and confuse Americans.”

    Many of their misleading war narratives, which are sometimes indirect and contradictory, have reached millions. While Facebook, YouTube, Twitter and other platforms limited the reach of Russian state media online after the war began, a variety of far-right Telegram channels, blogs and podcasts took up the task of spreading the Kremlin’s claims. Inside Russia, state media has in turn reflected what some far-right Americans have said.

    Mentions of bioweapons labs related to war in Ukraine, for example, have more than doubled — to more than 1,000 a day — since early March on both Russian- and English-language social media, cable TV, and print and online outlets, according to the media tracking company Zignal Labs.

    The unsubstantiated idea began trending in English-language media late last month, according to Zignal’s analysis. Interest faded by early March as images of injured Ukrainians and bombed cities spread across the internet.

    Reinforcing the ‘Bioweapon Labs’ Conspiracy Theory

    Media mentions related to bioweapons labs in Ukraine spiked at the start of the invasion among English-language media. Days later, Russian-language media joined in.

    Note: Moving average of the preceding three days. Media includes news sources, social media, online videos and forums.

    Source: Zignal Labs

    By The New York Times

    But Russia breathed new life into the conspiracy theory on March 6 when its Defense Ministry claimed in a televised address that it had uncovered “traces of a military biological program being implemented in Ukraine, funded by the U.S. Department of Defense.”

    Mr. Carlson later aired the Russian statement on his show. Fox News declined to comment and pointed to segments where Mr. Carlson has criticized Mr. Putin.

    Russia laid much of the groundwork for its convergence with many on the American right years ago. Before the 2016 U.S. presidential election, the Kremlin-backed Internet Research Agency, an organization that professionalized online disinformation, spread inflammatory content through Facebook and other social platforms to sow divisions among Americans and boost Donald J. Trump, the Republican nominee.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    After Mr. Trump was elected, he publicly complimented Mr. Putin, once calling him “a genius.” The comments helped seed a favorable view of Mr. Putin’s strongman style of governance among some Americans.

    The coronavirus pandemic further aligned some on the far right with Russia’s propaganda machine. Both sought to undercut confidence in vaccines and mask mandates to foment distrust in the federal government and health agencies. Anti-vaccine Facebook groups and Telegram channels became fertile ground for members of the far right and Russian trolls to hunt for conspiracy theories to promote, Mr. Schafer said.

    Last month, the coalescing crystallized. As Western intelligence showed that Russia was preparing to invade Ukraine, Mr. Putin declared Ukraine an American colony with a “puppet regime” and denied that he planned an invasion.

    In the United States, Mr. Carlson also called Ukraine “an obedient puppet of the Biden State Department.”

    On Feb. 16, Russian state-owned media claimed that Ukraine had “fired mortar shells” at a separatist enclave within Ukraine backed by Russia. Charlie Kirk, a conservative activist, quoted the Russian media’s false assertion on his Telegram channel to 256,000 subscribers. Days later, Mr. Kirk also described the heightened situation as a “border dispute.”

    A spokesman for Mr. Kirk said it was “patently false” that the podcaster was sympathetic to Russia’s invasion and that he was “rightly questioning” U.S. foreign policy.

    On Feb. 24, Mr. Putin delivered a speech justifying an invasion of Ukraine. It was transcribed in full on Infowars. On Twitter, Ms. Owens, the conservative commentator, repeated Mr. Putin’s claim that NATO was expanding eastward toward Russia, blaming the United States for the war. She urged her three million followers to read Mr. Putin’s speech directly to learn what was “actually” going on.

    In an email, Ms. Owens said she encouraged “all citizens to read speeches that are given by leaders around the world to better understand their motivations behind actions.” Infowars did not respond to requests for comment.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden is heading to Brussels, where he is planning to announce new sanctions against Russia before meeting with NATO allies and the European Union. Poland said it would propose to send a NATO peacekeeping mission to Ukraine.

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Ukrainian forces appear to have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv and around the Black Sea port of Mykolaiv. In the capital, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    But the invasion proved highly unpopular among many Americans, leading to a backlash against those who seemed to side with Mr. Putin. After the far-right podcaster Mr. Oltmann said on his Feb. 24 show that he would “stand on the side of Russia,” his co-host, Max McGuire, pushed back.

    “Russia’s the bad guy in this situation,” Mr. McGuire said. Mr. Oltmann and Mr. McGuire did not respond to requests for comment.

    Others on the right refuted some Kremlin talking points, including that neo-Nazis are rampant in Ukraine and that President Volodymyr Zelensky is a “drug-addled Nazi.” On Feb. 26, the Fox News host Neil Cavuto said those accusations were “incredibly over-the-top crazy criticisms.” (Mr. Zelensky, who is Jewish, signed a law combating antisemitism last fall.)

    The lull did not last. American anti-vaccine channels on Telegram soon picked up the bioweapons conspiracy theory, which jumped from private chat groups to far-right podcasts and Infowars.

    When Victoria Nuland, an under secretary of state, was questioned in the Senate this month over whether Ukraine had biological weapons, she said laboratories in the country had materials that could be dangerous if they fell into Russian hands. Jack Posobiec, a far-right commentator, insinuated on his March 9 podcast that Ms. Nuland’s answer bolstered the conspiracy theory.

    “Everybody needs to come clean about what was going on in those labs, because I guarantee you the Russians are about to put all of it onto the world stage,” said Mr. Posobiec, who did not respond to calls seeking comment.

    Russian officials also latched on to Ms. Nuland’s comments. “The nervous reaction confirms that Russia’s allegations are grounded,” the country’s official account for the Ministry of Foreign Affairs posted on Twitter.

    Beyond the bioweapons conspiracy theory, Joseph Jordan, a white nationalist podcaster who goes by the pseudonym Eric Striker, repeated Russia’s claim that a pregnant woman who was injured in the bombing of a Ukrainian maternity hospital had faked her injuries. In his Telegram channel, Mr. Jordan told his 15,000 followers that the hospital photos had been “staged.” He did not respond to a request for comment.

    Some Russians have publicly commented on what appears to be common ground with far-right Americans. Last week on the Russian state-backed news program “60 Minutes,” which is not connected to the CBS show of the same name, the host, Olga Skabeeva, addressed the country’s strengthening ties with Mr. Carlson.

    “Our acquaintance, the host of Fox News Tucker Carlson, obviously has his own interests⁠,” she said, airing several clips of Mr. Carlson’s show where he suggested the United States had pushed for conflict in Ukraine. “But lately, more and more often, they’re in tune with our own.”

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    France24 - Monde

    Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    Publié le : 21/03/2022 - 16:23

    Benjamin DODMAN Romain BRUNET Suivre Roselyne FEBVRE Suivre

    Fort d’une dynamique indéniable, le candidat de la gauche radicale s’imagine bousculer le scénario écrit d’avance d’un second tour opposant, comme en 2017, Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Mais pour cela il devra relever plusieurs défis : convaincre l’électorat de la gauche modérée et les abstentionnistes.

    Cela ressemble à une démonstration de force : en mobilisant, dimanche 20 mars, lors de sa marche pour une VIe République plusieurs dizaines de milliers de personnes – 100 000 selon La France insoumise –, Jean-Luc Mélenchon a montré qu’il fallait compter avec lui au moins jusqu’au 10 avril, pour le premier tour de l’élection présidentielle… et peut-être même au-delà.

    Car il y a bien une dynamique dans la campagne du candidat de la gauche radicale. Outre le rassemblement de dimanche, les meetings de Jean-Luc Mélenchon attirent systématiquement du monde partout en France. Cela se traduit dans les sondages avec une courbe qui, à l’image de la "tortue sagace" de la fable de La Fontaine à laquelle il se compare, progresse doucement mais sûrement : les instituts de sondage le créditent désormais de 13-14 % des intentions de vote, en troisième position mais tout de même à bonne distance derrière Emmanuel Macron (30 %) et Marine Le Pen (17-18 %).

    >> À lire : "Le vote utile à gauche, c'est Mélenchon", affirme Ségolène Royal

    Résultat, Jean-Luc Mélenchon fait de plus en plus figure de "vote utile" pour l’électorat de gauche. Les autres candidats de cette famille politique semblent, toujours selon les sondages, nettement distancés : l’écologiste Yannick Jadot plafonne autour de 5-6 % d’intentions de vote, le communiste Fabien Roussel émerge à 4-5 % et la socialiste Anne Hidalgo ne dépasse pas les 2 %.

    Dans ce contexte, la marche pour la VIe République avait pour but de convaincre les indécis. "Chaque personne est personnellement responsable du résultat, chaque personne a la clé du deuxième tour. (…) Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes. C’est vous qui faites la décision. Ne vous dérobez pas", leur a lancé Jean-Luc Mélenchon. Et faisant du choix des électeurs de gauche au premier tour une "responsabilité morale" face au programme d’Emmanuel Macron, le candidat insoumis a mis en garde : "Ce vote est un référendum social. Vous êtes prévenus".

    Chaque personne, quelle qu'ait été sa vie et ses engagements, est personnellement responsable du résultat de l'élection présidentielle. Car c'est chaque personne qui a la clé du deuxième tour, qui ouvre la porte d'une meilleure société. #MarchePourLa6eRepublique pic.twitter.com/QomwtNf03l

    March 20, 2022

    L’argument sera-t-il efficace ? Certains ont déjà franchi le pas, à l’image de Christine, ancienne Gilet jaune de 52 ans, "pas fan de Jean-Luc Mélenchon" à la base mais favorable à une VIe République qui permettrait, comme le promet le candidat insoumis, de passer à un régime parlementaire et de mieux partager le pouvoir entre président, Parlement et citoyens. "Je voterai pour lui pour qu’il nous défasse de la Ve République. La société se déshumanise, se dépolitise. Il faut changer de système. Je ne fais plus confiance aux politiques, mais cette fois c’est notre dernière chance", confie-t-elle à France 24.

    Une image écornée

    Mais de nombreux autres électeurs de gauche restent réticents. L’image de Jean-Luc Mélenchon, écornée par ses coups de sang comme l’épisode "la République c’est moi" en 2018 ou par ses positions en matière de politique étrangère jugées trop favorables à la Russie, notamment la sortie de la France de l’Otan, reste un handicap.

    "La politique extérieure, pour une fois, prend une importance réelle dans la campagne et il sera compliqué pour Jean-Luc Mélenchon de parvenir à convaincre toute une partie de l’électorat de gauche sensible à cette question et attachée notamment à l’adhésion de la France à l’Otan", estime le politologue Gérard Grunberg, contacté par France 24.

    >> À lire : Comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon

    D’autant que l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo ne cessent de l’attaquer sur la question ukrainienne. Et plus l’hypothèse d’une accession du candidat insoumis au second tour de l’élection présidentielle gagne en crédibilité, plus les piques deviennent acerbes, à l’image d’Anne Hidalgo qui caricature Jean-Luc Mélenchon comme "complaisant et complice avec les dictateurs".

    Même l’ancien président socialiste, François Hollande, est monté au créneau pour critiquer l’idée d’un vote utile en faveur du député des Bouches-du-Rhône. "À un moment, il faut avoir un président utile, pas simplement un vote utile", a-t-il déclaré, mercredi 9 mars, sur France Inter.

    .@fhollande ne conseille pas de voter Jean-Luc Mélenchon : "Il faut avoir un président utile, pas simplement seulement un vote utile"#le79Inter pic.twitter.com/rlxTFptgIv

    March 9, 2022

    "L’enjeu est important pour le Parti socialiste, qui joue sa survie, souligne Gérard Grunberg. On sait que cette élection est déjà perdue pour le PS, mais en termes d’image, l’accession de Jean-Luc Mélenchon au second tour lui porterait un coup fatal."

    Alors la gauche modérée tape comme elle peut sur l’ancien sénateur socialiste, quitte à favoriser un nouveau second tour entre Emmanuel Macron et l’extrême droite. "On reconstruit davantage sur un champ de ruines où tout le monde (à gauche) arrive au plus haut autour de 12 % que sur un champ de ruines où Mélenchon arrive haut", affirme une parlementaire socialiste, citée par Libération.

    La clé de la participation

    Les abstentionnistes constituent l’autre clé d’une éventuelle accession au second tour de Jean-Luc Mélenchon. "Autour de moi, je constate une montée constante de l’abstention, de l’apathie. Il y a une grande désillusion par rapport à la politique", juge Hélène, 32 ans, présente dimanche à la marche pour la VIe République, "malgré Mélenchon plutôt que pour lui", dit-elle à France 24 en plaisantant. Elle estime toutefois que "Mélenchon a raison de proposer une constituante et la révocation des mandats" car "il faut redonner du pouvoir aux gens pour qu’ils s'investissent à nouveau".

    Hélène a été séduite par la proposition d’une VIe République, d’autres électeurs le seront peut-être par la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, le prix de l'essence bloqué à 1,40 euro, l’allocation d’autonomie de 1 063 euros pour les étudiants ou les investissements massifs promis dans les services publics. C’est en tout cas le pari que fait Jean-Luc Mélenchon en envoyant ses militants sillonner les quartiers populaires à la rencontre des abstentionnistes, ou quand il s’adresse à eux en évoquant "un choix de société" en répétant à trois reprises, au cas où la proposition d’Emmanuel Macron serait passée inaperçue : "La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans !"

    >> À voir : Ils ne voteront pas à la présidentielle : ces Français désenchantés par la politique

    "Ce que feront les abstentionnistes reste une inconnue, mais le problème pour Jean-Luc Mélenchon, c’est que la réélection d’Emmanuel Macron est jugée probable par la plupart des Français, indique Gérard Grunberg. Or, cela risque d’être un facteur d’abstention car sans réel espoir de victoire à l’arrivée, les électeurs de gauche pourraient être démotivés."

    Sans doute conscient de cette réalité, Jean-Luc Mélenchon répond à cet argument en insistant sur les conséquences de sa présence dans un débat d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron. Au lieu de parler immigration et sécurité face à Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Valérie Pécresse, un second tour Macron-Mélenchon obligerait le président sortant à parler protection sociale, bifurcation écologique, logement et retraite. Une perspective susceptible de faire ressurgir le clivage droite-gauche et qui devrait au contraire donner à l’électorat de gauche des raisons d’espérer, analyse l’entourage du candidat insoumis.

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    Jean-Luc Mélenchon exhorte ses soutiens à se rassembler derrière sa candidature

    MA PREMIÈRE PRÉSIDENTIELLE (4/4)

    Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"

    élysée 2022

    La question de l'autonomie de la Corse divise les candidats à la présidentielle

    Le Figaro

    «Le taux de mortalité dans l'Everest est vraiment énorme»: avant le Vendée Globe 2024, le marin Maxime Sorel s'élancera à l'assaut du toit du monde

    Martin Couturié

    ENTRETIEN - Dixième du Vendée Globe 2020, le Mayennais veut devenir le premier marin à boucler l’Everest des mers et à escalader le toit du monde, avant de repartir en mer. Il se confie au Figaro.

    Le Tintin du Vendée Globe va écrire une nouvelle BD de sa vie trépidante. Dixième de la dernière édition du tour du monde et en préparation de la suivante dont il prendra le départ en novembre 2024 sur un nouveau monocoque V and B-Monbana-Mayenne, Maxime Sorel a annoncé ce mercredi à Paris un projet fou. Devenir le premier marin à boucler l'Everest des mers puis à escalader les 8848 mètres du toit du monde. Un doublé qui colle bien au Mayennais d'adoption de 35 ans, intrépide passionné. En pleine préparation de son défi majuscule, il s'est longuement confié au Figaro

    LE FIGARO. - Après avoir bouclé le Vendée Globe en 2021 et escaladé le Kilimandjaro en janvier dernier, vous voulez vous attaquer à l'Everest en avril 2023, pourquoi ?

    Maxime SOREL. - Ce projet est un défi sportif, personnel, que je voulais faire depuis longtemps. Et c'est aussi pour dire qu'il faut croire en ses rêves et aller au bout de ses envies. Je suis parrain national de l'association «Vaincre la mucoviscidose». Les patients sont en recherche de souffle et moi aussi je vais me mettre en difficulté de capacité respiratoire. Je serai encore plus légitime pour parler de ce que vivent les malades et se battre pour trouver des fonds afin, un jour, de vaincre cette maladie.

    L'Everest, c'est l'un de vos rêves ?

    En fait, je suis passionné de montagne. Je ne suis pas du tout montagnard ou alpiniste mais ce que je ressens en montagne a beaucoup de similitude avec ce que j'ai pu ressentir la première fois que j'ai traversé l'Atlantique en bateau. Ce sont des émotions que je ne retrouve plus dans mes courses. Et je pensais en faisant le Vendée Globe en 2020 que je retrouverai ces premières sensations de ma Route du rhum 2014. Mais non en fait. Et en montagne, je les revis parce que je ne maîtrise pas le support, que je vois plus de danger partout et que cela m'impressionne.

    La montagne me fascine parce que je ne connais pas et qu'elle nous rend tout petit

    La mer ne vous suffit plus ?

    La mer me comble mais il y a plein d'autres choses qui peuvent me combler aussi et que j'ai envie de découvrir. La montagne me fascine parce que je ne connais pas et qu'elle nous rend tout petit. Ce que j'ai ressenti aussi quand j'étais dans les mers du sud pendant mon Vendée Globe.

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    Le Vendée Globe est souvent surnommé l'Everest des mers...

    Ce projet, je l'ai appelé «Mon double Everest». On va tenter une ascension, on est loin d'être sûr d'y arriver, je ne sais pas si physiquement et mentalement je vais être capable de le faire, mais je vais tout mettre en œuvre pour aller sur le toit du monde. Pour la préparation, je me suis entouré de plusieurs personnes mais surtout de Guillaume Vallot, un reporter alpiniste qui a déjà gravi l'Everest. Il m'entraîne, va m'accompagner pendant l'ascension pour raconter l'aventure. Le but de la préparation c'est que je sois un maximum à l'aise avec tout ce qu'on va faire là-haut, de la cascade de glace, du ski rando, de la marche avec crampons. Cette préparation a commencé depuis 2020 et va continuer jusqu'au départ au Népal en mars 2023.

    Dès que j'ai fini un truc, je vais en tenter un autre ou recommencer pour essayer de faire mieux

    Pourquoi le dépassement de soi est-il essentiel pour vous ?

    C'est dans ma nature, j'ai l'esprit compétition en permanence. Et je suis, entre guillemets, un éternel insatisfait. Dès que j'ai fini un truc, je vais en tenter un autre ou recommencer pour essayer de faire mieux. J'ai besoin d'adrénaline dans tout ce que j'entreprends.

    Le Vendée Globe est dangereux, mais l'Everest l'est encore plus. La mort ne vous fait pas peur ?

    Je n'y pense pas forcément plus que ça. Sur le Vendée Globe, je n'ai pas eu peur pour moi mais pour le bateau, qu'il casse et que je sois obligé d'abandonner. Dans des moments où il pourrait arriver quelque chose, je suis dans la gestion du risque et je m'en rends compte après. Je passe à autre chose sans ressasser ce qui s'est passé. Je suis de nature très positif. Les chiffres que j'ai en tête sur l'Everest, c'est 40 % d'échec et, je crois, 1,3 % de mortalité. C'est vraiment énorme...

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    On dit souvent que les marins et les montagnards partagent les mêmes valeurs, notamment d'humilité...

    Je confirme. On partage les notions d'anticipation, de gestion de l'imprévu, de lien et de dépendance avec les éléments. On respecte la nature et on fait avec, on n'essaye pas de l'apprivoiser. C'est vrai qu'on s'entend bien les marins et les montagnards.

    En voile, on me parle souvent de Tabarly, je vois bien qui c'est mais je vis avec mon temps

    Avez-vous lu des livres et regardé des vidéos pour vous imprégner de l'ambiance de l'Everest ?

    Oui, mais des vidéos récentes, comme les 14 sommets d'un Népalais sur Netflix. Comme pour le Vendée Globe, je ne suis pas trop dans l'histoire. En voile, on me parle souvent de Tabarly, je vois bien qui c'est (rire), mais je vis avec mon temps. Et les anciens ne sont pas forcément ceux qui m'inspirent même s'ils ont fait des choses plus que remarquables pour notre sport. Cela n'a rien à voir avec ce que l'on vit aujourd'hui.

    Cette aventure à l'Everest peut-elle vous servir pour le prochain Vendée Globe prévu en 2024 ?

    Oui, notamment sur la gestion de mon corps parce qu'il y a un vrai besoin de bien le connaître. On est très concentré sur soi-même pendant la marche. Du coup, c'est mental. Il faut faire un vrai travail sur soi pour être capable de s'économiser. Il y a une autre notion que j'ai découverte sur le Kilimandjaro, qui change complètement du Vendée Globe, c'est qu'il n'y a plus de téléphone en montagne. Sur le tour du monde, on peut échanger tout le temps avec la terre, surtout moi (rire). Sur le «Kili», au bout de 48 heures il n'y avait plus de réseau. C'était la première fois de ma vie que j'étais déconnecté complètement pendant six jours. Au début, c'était étonnant, puis cela devient plaisant, reposant. Et tu fais autre chose. Tu contemples, tu prends du temps pour toi. Et à la fin, tu n'as plus envie de rallumer ton téléphone.

    Jusque-là j'en ai fait beaucoup mais je n'ai pas eu l'impression d'en faire trop. Je vis comme cela, à fond

    Cet Everest ne risque pas de perturber votre préparation pour le tour du monde ?

    Ce n'est pas impossible, il peut m'arriver des choses pendant cette ascension qui perturbe la suite. Et c'est le marin qui disputera la Transat Jacques Vabre 2023 avec moi qui commencera les navigations cette année-là sans moi. Mais cela vaut le coup. J'ai vraiment envie de voir l'Everest…

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    Vous n'avez pas peur d'en faire trop ?

    Jusque-là j'en ai fait beaucoup, mais je n'ai pas eu l'impression d'en faire trop. Je vis comme cela, à fond. C'est ce qui me nourrit. Plus j'en fais et mieux je me sens. J'adore naviguer et passer du temps sur l'eau mais je m'éclate aussi dans la gestion du projet, ce qui ressemble à ce que j'ai fait pendant six ans et demi en tant qu'ingénieur dans le génie civil. Avec la course au large, je combine mon métier et ma passion. C'est top.

    Vous allez revenir avec quelles ambitions sur le prochain Vendée Globe avec un bateau neuf ?

    J'avais annoncé un top 5, sans imaginer qu'il y allait avoir 15 bateaux neufs au départ. On va tout faire pour. On aura un bateau neuf mais pas le dernier né. En le mettant à l'eau fin juin, on espère qu'il sera très fiable et qu'on aura bien ses manettes en main…

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    New York Times - World

    Taliban Renege on Promise to Open Afghan Girls’ Schools

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    The schools were supposed to reopen this week, and the reversal could threaten aid because international officials had made girls’ education a condition for greater assistance.

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    By Safiullah Padshah and Christina Goldbaum

    KABUL, Afghanistan — The Taliban on Wednesday abruptly reversed their decision to allow girls’ high schools to reopen this week, saying that they would remain closed until officials draw up a plan for them to reopen in accordance with Islamic law.

    The move is likely to deal a significant blow to the credibility the Taliban had been trying to build with international donors in recent months. And it could threaten the billions of dollars of humanitarian aid that have helped keep millions of Afghans from famine as the country grapples with a devastating economic collapse.

    The news was crushing to the over one million high school-aged girls who had been raised in an era of opportunity for women before the Taliban seized power in August last year — and who had woken up thrilled to be returning to classes on Wednesday.

    One 12th-grade student in Kabul said the decision had stamped out her last bit of hope that she could achieve her dream of becoming a lawyer.

    “Education was the only way to give us some hope in these times of despair, and it was the only right we hoped for, and it has been taken away,” the student, Zahra Rohani, 15, said.

    On Monday, the Ministry of Education had announced that all schools, including girls’ high schools, would reopen on Wednesday at the start of the spring semester. The following day, a Ministry of Education spokesman released a video congratulating all students on the return to class.

    Across the capital, Kabul, many girls had arrived at high schools on Wednesday morning excited to return to the campuses, and some schools did open, at least briefly. But as news spread that the Taliban had reversed their decision, many left in tears.

    Mehrin Ekhtiari, a 15-year-old student in 10th grade, said she and her classmates were shocked when a teacher announced the news to the classroom on Wednesday morning.

    “My hope was revived after eight months of waiting,” she said, adding later that the announcement had “dashed all my dreams.”

    In recent months, the international community has made girls’ education a central condition of foreign aid and any future recognition of the Taliban. Under the Taliban’s first rule, from 1996 to 2001, the group barred women and girls from school and most employment.

    Reporting From Afghanistan

    Aziz-ur-Rahman Rayan, a spokesman for the Ministry of Education, said in a phone interview that Taliban officials had decided on Tuesday not to allow girls above the sixth grade to return to school yet. He attributed the decision to a lack of a religious uniform for girls and the lack of female teachers for girls, among other issues.

    At an hourslong news conference at the Ministry of Education on Wednesday morning to note the start of the spring semester, Taliban officials did not mention the last-minute reversal and did not take questions from journalists present about girls’ high schools.

    Many principals and teachers said they only received the new instructions from the ministry after students had already arrived for classes Wednesday.

    The move came a little more than a week before a pledging conference where the United Nations had hoped donor countries would commit millions of dollars in badly needed aid, as Afghanistan grapples with an economic collapse that has left over half of the population without sufficient food to eat. It is unclear whether donors will be willing to contribute following the Taliban’s abrupt reversal on the key commitment of girl’s education.

    “It creates a lot of challenges in terms of how is the world going to engage with them and try to stop Afghans from starving when there’s no space to negotiate and convince the Taliban to shave off even the sharpest edges of their rights abuses,” said Heather Barr, the associate director of women’s rights at Human Rights Watch.

    The United Nations and the United States condemned the decision on Wednesday.

    “I’m deeply troubled by multiple reports that the Taliban are not allowing girls above grade 6 to return to school,” tweeted Ian McCary, the chief of mission for U.S. Embassy Kabul, currently operating out of Doha, Qatar. “This is very disappointing & contradicts many Taliban assurances & statements.”

    Many Afghan girls had waited for months to hear whether they would be allowed to return to school, after the Taliban seized control of the country. When schools reopened in September for grades seven through 12, Taliban officials told only male students to report for their studies, saying that girls would be allowed to return after security improved and enough female teachers could be found to keep classes fully segregated by sex.

    Later, Taliban officials insisted that Afghan girls and women would be able to go back to school in March, and many Western officials seized on that promise as a deadline that would have repercussions for the Taliban’s efforts to eventually secure international recognition and the lifting of at least some sanctions.

    In recent months, the Taliban had also come under mounting pressure to permit girls to attend high school from international donors, aid from which has helped keep Afghanistan from plunging further into a humanitarian catastrophe set off by the collapse of the former government and Western sanctions that crippled the country’s banking system.

    At one girls’ private high school in Kabul, more female students had arrived for classes Wednesday morning compared to previous years, the school’s principal said in an interview. But the excitement that had filled the hallways early was soon replaced with a sense of devastating disappointment when they learned that the school would have to close.

    “They came to my office, crying,” said the principal, who requested to remain anonymous for fear of Taliban retribution.

    The decision “doesn’t make sense at all, and it has no logic,” the principal added, noting that the new government has had over seven months to design a new uniform and address the teacher shortage.

    But even as girls’ high schools sent students away in Kabul, they were able to return to classes for the start of the spring semester in at least two northern cities, Kunduz and Mazar-i-Sharif, according to teachers and education officials there.

    That geographic discrepancy is indicative of the new government’s largely erratic policymaking and its struggle to adopt a uniform, nationwide approach to key issues.

    As an insurgency over the past two decades, the Taliban operated on a decentralized basis with local leaders empowered to make independent decisions in their provinces. Since seizing power, the Taliban have been reckoning with the need for consistent policies while struggling to tread a delicate line that satisfies their more moderate members, their hard-line base and the international community.

    For months, Taliban delegations have been meeting with E.U., U.N. and American officials, appealing for funding and recognition. So far, no country has recognized the Taliban’s government, and many donors remain skeptical of its promises to meet human rights obligations.

    The sudden reversal on the girls’ secondary schools seemed to validate existing concerns among Western donors that, despite assurances, they are dealing with much the same Taliban as the 1990s.

    It is also the latest sign that increasingly the group’s ideological views are taking precedence over international engagement, according to Ibraheem Bahiss, an International Crisis Group consultant.

    “The Taliban have been solidifying their position and becoming hard-line on a lot of issues,” Mr. Bahiss said.

    In recent months, the new government has issued restrictions on local media and cracked down on peaceful protests. Taliban officials have also issued new restrictions on women, including a ban on traveling farther than 45 miles in a taxi unless they are accompanied by a male chaperone.

    If the Taliban continue to restrict women’s movement, the policies could effectively confine women to their homes, advocates say — a move reminiscent of the group’s repressive rule in the 1990s.

    “You can’t exercise your other rights if you can’t leave your house to attend your job or attend education classes,” Ms. Barr said. “It’s a really alarming sign of what may be to come, it’s likely to herald further crackdowns on women.”

    Safiullah Padshah reported from Kabul and Christina Goldbaum from Dubai. Najim Rahim contributed reporting from Houston and Sharif Hassan contributed reporting from Mexico City.

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    France24 - Monde

    Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

    Publié le : 23/03/2022 - 05:46Modifié le : 23/03/2022 - 09:24

    FRANCE 24 Suivre

    Quelques heures seulement après avoir annoncé la réouverture des collèges et lycées pour les filles, les Taliban ont finalement prié le même jour les élèves de rentrer chez elles. 

    Les Taliban sont revenus sur leur décision. Les filles qui avaient repris mercredi 23 mars le chemin du lycée à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, après la décision des Taliban de rouvrir l'école secondaire aux filles dans le pays, plus de sept mois après l'arrivée au pouvoir des islamistes, ont dû rebrousser chemin. Les Taliban ont ordonné dans la même journée la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban.

    "Oui c'est vrai", a déclaré sans autre commentaire à l'AFP Inamullah Samangani, porte-parole des Taliban, en confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles.

    Une équipe de l'AFP-TV filmait mercredi matin un cours dans une classe du lycée Zarghona pour filles, à Kaboul, lorsqu'un enseignant est entré et a ordonné aux élèves de rentrer chez elles. Ces dernières, qui se réjouissaient de leur retour à l'école pour la première fois depuis la prise de pouvoir en août dernier des fondamentalistes islamistes, ont fermé leurs livres, emballé leurs affaires et quitté en larmes la classe. "On a pu voir sur les télévisions locales des scènes très poignantes de jeunes filles éclater en sanglots, qui se réjouissaient de pouvoir remettre enfin leur uniforme", raconte Sonia Ghezali,  correspondante à Islamabad pour France 24. 

    "J'ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C'est très douloureux de voir vos élèves pleurer", se désolait auprès de l'AFP Palwasha, enseignante à l'école de filles Omara Khan, aussi dans la capitale.

    Le droit à l'éducation au cœur des négociations

    "La situation est confuse, la règle n'est pas appliquée partout dans le pays. Il s'agit là d'un grand cafouillage des Taliban, poursuit Sonia Ghezali. Il traduit aussi l'idée que les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d'onde."

    La communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour tous une pierre d'achoppement dans les négociations sur l'aide et la reconnaissance du régime des islamistes fondamentalistes. Plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants

    Le ministère de l'Éducation avait pourtant annoncé la reprise des cours mercredi pour les filles dans plusieurs provinces, sauf celles de Kandahar, ville du sud et berceau des Taliban, qui devait rouvrir le mois prochain. "Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde", avait assuré à l'AFP le porte-parole du ministère, Aziz Ahmad Rayan. "Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves", a-t-il ajouté.

    Les Taliban avaient insisté sur le fait qu'ils voulaient prendre le temps afin de s'assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.

    Avant la volte-face des Taliban, des filles interrogées par l'AFP à l'ouverture des écoles se disaient "heureuses" de revenir en classe et remerciaient même les autorités.

    Avec AFP

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    L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban

    L'Entretien de France 24

    Hamid Karzaï : "Les Taliban permettront aux filles de retourner à l’école"

    Le Débat de France 24

    Les Taliban au pouvoir depuis six mois : l'Afghanistan en péril ?

    Le Figaro

    Anne Sinclair : «La Rafle des notables montre que Vichy n’a jamais protégé les Juifs français»

    François Aubel

    CRITIQUE - Gabriel Le Bomin adapte avec beaucoup de pudeur La rafle des notables , le livre de la journaliste partie sur les traces de son grand-père paternel, Léonce Schwartz, arrêté à Paris par la police allemande le 12 décembre 1941. Le résultat est un documentaire éponyme poignant à ne pas manquer, ce mercredi 23 mars à 22 heures 45 sur France 2.

    L’histoire de son grand-père la hante depuis l’enfance. Selon la légende familiale, Léonce Schwartz, négociant en dentelles installé dans le 17e arrondissement de Paris, a échappé aux camps de la mort. Quand? Comment? Anne Sinclair culpabilisait en raison de son manque de curiosité vis-à-vis de son aïeul. «Je savais qu’il avait été hospitalisé et sauvé par ma grand-mère, Marguerite. Mais, dans mon imaginaire fantasmatique d’adolescente, je pensais qu’elle avait pris une ambulance, qu’elle s’était infiltrée dans le camp, qu’elle l’avait exfiltré sur la banquette arrière. Tout cela était faux, j’ignorais les circonstances exactes, tout comme j’ignorais, comme beaucoup gens en France, l’existence de la “rafle des notables”», confie Anne Sinclair au Figaro.

    Premier convoi vers Auschwitz

    Son grand-père était l’un des 743 juifs arrêtés à l’aube du 12 décembre 1941 par la police allemande. Des hommes qui, pour la plupart, ont fait partie du premier convoi de déportation de juifs de France vers Auschwitz, il y a quatre-vingts ans, le 27 mars 1942. De cet épisode tragique, la journaliste a tiré un récit paru en 2020 chez Grasset dont Gabriel Le Bomin (réalisateur récemment du film De Gaulle), livre une adaptation pudique. Le cinéaste suit Anne Sinclair pas à pas sur la trace de ces hommes cueillis dans un Paris figé par le froid et dix mois d’Occupation. Avec un recours délicat aux illustrations animées du Studio Mac Guff, qui, pour compenser le manque d’images d’archives, reconstituent les visages des déportés à partir de leurs photos.

    «La ronde des fantômes»

    «En quelques heures, ces hommes bien installés dans la société connaissent une chute vertigineuse et rencontrent frontalement la violence et l’humiliation», commente en voix off Anne Sinclair. Les raflés occupent, il est vrai, un statut privilégié. Ils sont magistrats, politiciens, ingénieurs, écrivains, journalistes, commerçants. On y trouve un ancien ministre, Pierre Masse, René Blum, cadet de Léon, qui dirige le Théâtre de Monte-Carlo, le romancier et dramaturge Jean-Jacques Bernard, fils de Tristan, le futur historien de la Shoah, Georges Wellers ou encore l’entrepreneur Natan Darty. Certains sont d’anciens combattants de la Grande Guerre qui ont risqué leur vie pour la patrie. Car, oui, ils sont tous français. Et un grand nombre d’entre eux sont décorés de la Légion d’honneur. «Ces arrestations n’auraient pas été possibles sans le fichage des Juifs ordonné par les Allemands et réalisé par l’administration française à la préfecture de la Seine», expose l’historienne Annette Wieviorka.

    La France du Maréchal ferme les yeux

    Son confrère Laurent Joly, auteur de L’État contre les juifs (Grasset), qui intervient également dans ce film, montre comment la France du Maréchal accompagne et surtout ferme les yeux face aux demandes de l’Occupant.«Mon livre et ce documentaire ont été faits avant la campagne présidentielle, bien entendu, mais ils démontrent ce que tous les spécialistes de cette période savent, constate Anne Sinclair. Jamais les Juifs français n’ont été protégés par le régime de Vichy contrairement aux thèses mensongères et révisionnistes d’Éric Zemmour.»

    «Camp de la mort lente»

    En ce matin d’hiver 1941, les notables sont d’abord dirigés vers les mairies d’arrondissement avant d’être réunis au sein du manège du commandant Bossut, à l’École militaire. Ils seront bientôt transférés dans le camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Un camp nazi à une heure de Paris. «Un cas unique en France», précise Laurent Joly. «Nous voici sans aucun éclairage, étendus dans de la paille, cloués à notre place, sans rien pour occuper ni les doigts ni l’esprit. Seize heures de ténèbres par jour, avec nos pensées. Que faire de la ronde des fantômes qui se lèvent avec la nuit? Le sort de nos familles traquées nous hante sans répit. Quelle aide pourrons-nous leur fournir, nous qui sommes retranchés du nombre des vivants», écrit un témoin, Roger Gompel, dans son journal.

    Léonce Schwartz hospitalisé

    Comment quitter ce «camp de la mort lente», comme le décrit Jean-Jacques Bernard, où les hommes sont rongés par la vermine, la faim et la peur? Une centaine d’entre eux n’y survit pas. D’autres, comme Léonce Schwartz, trop faibles pour être déportés, sont hospitalisés provisoirement comme internés politiques au Val-de-Grâce. Dix jours avant le départ du convoi 1 vers Auschwitz, le grand-père d’Anne Sinclair réussit à s’enfuir de l’hôpital. Grâce à des complicités? Le mystère demeure. «Il mourra deux ans plus tard, des suites de Compiègne, mais dans son lit et pas dans une chambre à gaz», conclut la journaliste dans ce documentaire déchirant qui déborde le récit familial niché dans les plis de l’histoire pour embrasser cette tragédie et permettre que, jamais, elle ne soit oubliée.

    Anne Hidalgo renonce à taxer Notre-Dame-de-Paris

    INFO LE FIGARO - Devant le tollé provoqué par son intention d'exiger une redevance à l'Établissement public chargé de la reconstruction de la cathédrale, la Mairie de Paris lâche prise sur la redevance demandée pour le chantier de la cathédrale.

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    En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.

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    Coronavirus Rules Are Swiftly Falling Away in Asia, With a Big Caveat

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    By Jason GutierrezMike Ives and Victoria Kim

    MANILA — In the Philippines, tens of thousands are crowding into political rallies in Manila, and the zoo there is packed. In India, millions fanned out last weekend to celebrate a Hindu festival. And in South Korea, 15,000 fans descended on a stadium in Seoul for three nights to see the K-pop band BTS perform for the first time since October 2019.

    Many Asian-Pacific countries are dismantling thickets of Covid rules at bewildering speeds, even though the Omicron variant of the coronavirus is still raging in parts of the region. The moves are driven by a mix of medical advice, economic pressures and the sentiment of a pandemic-weary public that enough is enough.

    “God knows we need this break,” said Shelly Bacallia, 29, who took her son to the Manila Zoo over the weekend, a reward of sorts for surviving a series of punishing Covid lockdowns. “We’ve been cooped up for the past two years.”

    There is at least one major caveat to the trend: Mainland China, which has generally adhered to its “zero Covid” approach, sticking with the snap lockdowns and strict border controls it has employed since early 2020. The state-controlled media emphasizes that the country of 1.4 billion people has by far the best record of controlling the virus. It plays up the pandemic death and illness toll of other countries while pointing to China’s low numbers as a sign of the superiority of the country’s system.

    But experts have questioned the wisdom of that approach as the country has grappled with its largest outbreak since the pandemic began in Wuhan, factories have suspended work and truck traffic has been delayed — snarling frayed supply chains.

    “China’s zero-Covid policy will increasingly leave it — and Hong Kong, to the extent that it follows — isolated,” said Victor V. Ramraj, a law professor who edited a recent collection of articles about Covid-era legal policy in the region and teaches at the University of Victoria in Canada.

    Hong Kong, a Chinese territory whose Covid policies once mirrored those on the mainland, diverged this week in its strategy, which has exacted a huge cost. With its previously tight border controls, the territory had cut itself off from the outside world, crushing an economy reliant on international trade.

    On Monday, Hong Kong’s leader, Carrie Lam, announced a reversal of its ban on flights from nine countries and signaled plans to further relax Covid rules. But the changes came even as the territory was experiencing a huge outbreak, with the city’s Covid fatality rate currently among the world’s highest, at three per 100,000 residents. Bodies are piling up next to Covid patients in hospitals and mortuaries are filling up quickly.

    But almost everywhere else in Asia, virus rules have been in steady retreat, the pace dictated by epidemiology, economic imperatives or political pressures.

    In India, where enormous Covid outbreaks once killed hundreds of thousands, restrictions there have largely vanished in recent weeks, except for a requirement to wear masks. Last weekend, millions of people celebrated Holi, a Hindu springtime festival in which people throw colored powder at one another.

    S. Sivaraman, 68, an advertising executive in the capital, New Delhi, went to a Holi party in a park with his family and about 100 neighbors. As people ran around dousing one another with powder, he said, the traumas of the pandemic were briefly forgotten.

    “We felt so happy to be out of a cage,” he said, “meeting people freely and hugging each other.”

    Thailand has been gradually relaxing entry requirements for foreign tourists in recent months. In Indonesia, Bali — an essential driver of the country’s tourism sector — has reopened at a faster pace than the rest of the country; it was among the first provinces to drop quarantine for foreign travelers.

    There is some concern that Indonesia’s central government could put in place new restrictions in Bali during the Ramadan holiday that begins in April. But Theresia Elena, the general manager of the Dash Hotel Seminyak on Bali, said she wasn’t worried.

    “That won’t happen,” she said. “This is Bali. We’ve been given sweet promises.”

    New Zealand’s initial caution toward the virus became politically untenable this year, after business groups called for fewer restrictions and citizens living overseas protested limits on their return. Starting April 4, vaccine passes will no longer be required to enter public facilities and vaccine mandates will be dropped for education, health, police and defense workers, Prime Minister Jacinda Ardern said Wednesday.

    The South Korean government said this month that it would relax several antivirus measures under similar pressure from businesses. The departing president, Moon Jae-in, eased the rules in the midst of an election campaign in which the governing party’s candidate had been trying to court votes from long-suffering small-business owners with pledges to unwind pandemic rules, including nightly curfews and limits on the number of people allowed to gather publicly.

    Jacob Lee, an infectious-disease specialist at Hallym University in South Korea, criticized the change, saying that it had been, above all, “clearly a political decision.”

    “Scaling up social distancing would have been the correct and scientific thing to do,” he said. “But South Korea took the nonsensical step of preemptively easing distancing.”

    The Latest on China: Key Things to Know

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    Japan, which has maintained some of the tightest entry barriers, is also considering removing quarantine requirements for foreign businesspeople and students. More Southeast Asian countries are admitting tourists, including Cambodia and Vietnam, though travelers have been frustrated with unclear guidelines on quarantines and testing.

    In the Philippines, Covid protocols have taken a back seat during campaign rallies for the presidential election in May. Tens of thousands of people crowded into Manila’s Ortigas business district last weekend to see Leni Robredo, who is running to replace the departing president, Rodrigo Duterte. It was the largest public gathering in the country in two years.

    At the same time, masks are still required in public places, some schools are still holding classes online, and reminders about social distancing are still plastered around venues.

    That includes the Manila Zoo, where Ms. Bacallia’s 7-year-old son received a second dose of a Covid vaccine at a pop-up clinic last weekend as a condition for entry. He is scared of needles and put up a fight.

    “But it is good that we can all go out now,” she said. “We told him, ‘We’re going to the zoo, but you need your shot first before you can get in.’ That helped to calm him down.”

    The question now is how long China can hold onto its zero-Covid policy.

    This month, officials imposed stringent restrictions on residents’ movement in two major cities, Shanghai and Shenzhen, on a day when each megacity reported fewer than 70 new cases.

    But there are signs that even China is tweaking its approach, after the country’s leader, Xi Jinping, urged officials to limit the economic pain of the country’s Covid response.

    Still, the virus controls retain the support of many.

    Ryan Liu, 33, who works at an internet company in Shenzhen and has barely left home this month, said he was happy to make a sacrifice for the greater good.

    “In our view, or in the view of most of us, we prefer this kind of strict control measures,” he said. “We must take some measures, and we can’t let it go.”

    Jason Gutierrez reported from Manila, and Mike Ives and Victoria Kim from Seoul. Reporting was contributed by Hari Kumar in New Delhi, Keith Bradsher in Beijing, Muktita Suhartono in Jakarta, Indonesia, and Amy Qin and Amy Chang Chien in Taipei, Taiwan. Li You contributed research.

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    Le Figaro

    Chèque énergie : tout savoir sur le dispositif d'aide qui concerne près de 5,8 millions de foyers

    Julien Da Sois

    Les premiers chèques seront envoyés le 30 mars. Le montant dépend des revenus et de la composition du ménage.

    Bonne nouvelle pour les 5,8 millions de ménages bénéficiaires du chèque énergie : il devrait arriver prochainement dans les boîtes aux lettres. Le montant de ce chèque, qui est délivré sous conditions de ressource chaque année, varie de 48 à 277 euros. L'administration enverra les premiers le 30 mars, avec une réception usuelle dans les deux et quatre jours suivants. Pas d'inquiétude toutefois si rien n'arrive dans ce délai, tous les départements ne le reçoivent pas en même temps. Il faudra par exemple attendre la semaine du 25 au 29 avril pour les Varois, Tarnais ou Landais (entre autres).

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    Qu'est-ce que le chèque énergie ?

    Ce dispositif remplace, depuis le 1er janvier 2018, les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz. Vous pouvez l'utiliser pour payer vos factures d'énergie (électricité, gaz, chaleur, fioul, bois…) auprès de votre fournisseur. Vous pouvez également régler certains travaux visant à limiter la consommation d'énergie de votre logement (rénovation des fenêtres, isolation…) auprès de votre artisan RGE en complément des aides à la rénovation existantes. Ces travaux doivent être réalisés par un professionnel certifié "Reconnu garant de l'environnement" (RGE). Le site faire.fr met à disposition la liste des professionnels RGE. En revanche, les dépenses de carburant automobile ne sont pas éligibles. Le chèque énergie n'est par ailleurs pas encaissable auprès d'une banque.

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    Qu'est-ce que le chèque énergie exceptionnel ?

    Mi-septembre, pour faire face à la flambée des prix de l'énergie, Jean Castex a annoncé qu'un chèque énergie exceptionnel de 100 euros serait distribué aux bénéficiaires du chèque énergie, soit 5,8 millions de ménages. De même que le chèque énergie classique, ce chèque complémentaire est destiné à payer les factures d'énergie et est expédié directement au domicile des Français concernés.

    Quand reçoit-on le chèque énergie ?

    Les chèques énergie sont envoyés à votre domicile par voie postale, entre le 30 mars et le 29 avril 2022. Un calendrier récapitule la date d'envoi pour chaque département. De leur côté, les chèques énergie exceptionnels annoncés en septembre ont été expédiés en décembre 2021.

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    Combien de temps mon chèque énergie est-il valable ?

    La date de fin de validité de votre chèque est inscrite au recto. En général, elle correspond au 31 mars de l'année qui suit sa distribution. Lorsque la date de validité du chèque est dépassée, votre fournisseur n'est pas tenu de l'accepter. Jusqu'à cette même date, vous pouvez demander ici l'échange contre un chèque travaux spécifiquement dédié au financement de travaux de rénovation énergétique et valable pour 2 années supplémentaires. Le chèque énergie exceptionnel est de son côté valable jusqu'au 31 mars 2023.

    Quel niveau de revenu pour toucher le chèque énergie ?

    Pour pouvoir bénéficier du chèque énergie, le revenu fiscal de référence (RFR) annuel de votre ménage doit être inférieur à 10.800 € par unité de consommation (UC). L'UC sert à calculer votre consommation sachant qu'une personne constitue 1 UC, que la 2e personne constitue 0,5 UC, et que chaque personne supplémentaire constitue 0,3 UC. Ces valeurs sont réduites de moitié pour les enfants mineurs en résidence alternée au domicile de chacun des parents. Il faut de plus habiter dans un logement imposable à la taxe d'habitation même si on en est exonéré. Un simulateur d'éligibilité est disponible ici.

    Quel est son montant ?

    Le montant du chèque énergie dépend des revenus et de la composition du ménage.

    Le chèque est d'au minimum 48 euros et de 277 euros maximum, indique le gouvernement. En 2021, il s'élevait à 150 euros en moyenne.

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    Qui dois-je contacter pour recevoir le chèque énergie ?

    Il n'y a aucune démarche à accomplir pour recevoir le chèque énergie (classique comme exceptionnel) : il suffit d'avoir fait sa déclaration de revenus aux services fiscaux l'année précédente, même si on ne paie pas d'impôt sur le revenu. C'est l'administration fiscale qui détermine si vous remplissez les conditions d'attribution. Si c'est le cas, vous recevrez chez vous un chèque nominatif, au format papier.

    Si toutefois vous n'avez pas reçu de chèque énergie alors que vous y êtes éligible (voir simulateur au-dessus), vous êtes invité à utiliser le formulaire de contact (lien ici) ou à contacter l'assistance chèque énergie au 0 805 204 805 (N° vert : service et appel gratuit), muni de vos avis d'imposition.

    Comment utiliser mon chèque énergie ?

    Avant tout, il est nécessaire de savoir que le chèque énergie ne peut pas payer plusieurs dépenses d'énergie : il n'est pas divisible, ni remboursable. Il doit être utilisé en une seule fois sur un contrat d'énergie unique. Toutefois, lorsque vous utilisez un chèque énergie pour le paiement d'une facture d'électricité, de gaz naturel, de GPL livré en vrac ou pour le paiement à un gestionnaire logement-foyer, et si la valeur du chèque énergie est supérieure au montant de la facture, alors le trop-perçu sera déduit de la facture suivante voire des factures suivantes.

    La manière d'utiliser votre chèque énergie dépend des dépenses que vous souhaitez régler avec. Pour chaque usage, la marche à suivre est détaillée ci-dessous.

    Comment utiliser le chèque énergie si je souhaite régler ma facture d'électricité ou de gaz ?

    Vous pouvez utiliser votre chèque énergie sans attendre votre prochaine facture en entrant le numéro du chèque énergie ici. Il sera alors directement crédité sur votre compte client. Vous pouvez également l'envoyer à votre fournisseur par courrier postal d'un document (facture, échéancier, …) faisant apparaître vos références clients, sans oublier votre numéro client au dos du chèque.

    Il est également possible de demander que le montant du chèque soit automatiquement déduit de votre facture pour les années à venir en vous rendant sur ce site, ou en cochant la case « pré-affectation » directement sur le chèque énergie papier avant de l'envoyer à votre fournisseur, ou en appelant le 0 805 204 805 (service et appel gratuits).

    Comment l'utiliser pour régler un achat de combustible pour le logement (fioul, bois, GPL…) ?

    Vous pouvez le remettre directement à votre fournisseur.

    Comment faire pour payer des travaux pour limiter la consommation énergétique de mon logement ?

    Si les travaux sont réalisés avant le 31 mars de l'année suivant la date d'envoi du chèque, vous payez directement votre facture avec le chèque énergie. Vous pouvez aussi conserver la valeur de votre chèque énergie en vue du financement de travaux que vous engagerez plus tard. Dans ce cas, avant la date de fin de validité de votre chèque énergie, rendez-vous ici ou contactez l'assistance chèque énergie par téléphone 0 805 204 805 (N° Vert : Service + Appel gratuit) pour échanger votre chèque. Un nouveau chèque, dit chèque travaux, vous sera alors adressé, valable pour 2 années supplémentaires mais uniquement pour le paiement de travaux de rénovation énergétique.

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    J'habite dans un EPHAD, un logement conventionné APL ou une résidence sociale

    Si vous habitez en résidence sociale et que vous avez la disposition privative de votre logement (donc que vous êtes assujetti à la taxe d'habitation, même si vous bénéficiez d'une exonération), vous pouvez utiliser votre chèque énergie en le remettant à votre gestionnaire qui le déduira de vos prochaines redevances.

    Si vous résidez en résidence sociale et que vous n'avez pas la disposition privative de votre logement, il revient au gestionnaire de votre résidence sociale de faire une demande d'aide spécifique. Auquel cas, vous n'avez aucune démarche à effectuer : votre gestionnaire va répercuter automatiquement le montant de l'aide qu'il reçoit sur votre redevance. Le montant de cette aide est de 144 € en 2018, et de 192 € à partir de 2019. Si vous avez reçu un chèque énergie en raison de votre précédent logement, vous pouvez également utiliser votre chèque énergie pour payer votre redevance, mais vous ne bénéficiez alors pas de l'aide spécifique pendant une durée de 12 mois.

    Si vous habitez dans un EPHAD, vous pouvez remettre votre chèque énergie directement au gestionnaire de l'établissement. La valeur du chèque sera déduite de vos prochaines redevances.

    Si vous habitez dans un logement conventionné APL, vous pouvez remettre votre chèque énergie directement au gestionnaire de votre logement-foyer. La valeur du chèque sera déduite de la ou des prochaines(s) redevance(s).

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    France24 - Monde

    L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

    Publié le : 23/03/2022 - 07:03

    Tiffany FILLON

    La Pologne est en première ligne dans l'accueil des réfugiés ukrainiens. Varsovie est pourtant réputée pour sa politique migratoire intransigeante et la relation entre les deux pays est marquée par un conflit mémoriel. Mais face à l'invasion russe, l'Ukraine et la Pologne semblent dépasser ce passé douloureux. 

    Depuis le début de l'invasion de l’Ukraine, la Pologne a accueilli à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui le pays, soit environ six réfugiés sur 10. Cela représente, depuis le 24 février, plus de deux millions de personnes, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Il y a quelques mois pourtant, la Pologne était accusée, à l'instar de son voisin, la Biélorussie, de refouler parfois violemment les migrants irakiens, syriens ou afghans qui arrivaient aux portes de l'UE.

    Cette politique de la main tendue semble, à première vue, surprenante, d'autant que les relations entre l'Ukraine et la Pologne héritent d'un passé difficile. En 2018, une loi adoptée par la majorité PiS (Droit et justice) au pouvoir en Pologne avait suscité de vives tensions avec l'Ukraine. Cette loi visait à pénaliser, au sujet de la Shoah, "l'attribution à la nation ou à l’État polonais, en dépit des faits, de crimes contre l’humanité". L'un de ses volets punissait, en outre, la négation des "crimes commis par les nationalistes ukrainiens ou les membres de formations ukrainiennes ayant collaboré avec le IIIe Reich allemand".

    Car Varsovie qualifie de "génocide" le massacre de quelque 100 000 Polonais dans la région de Volhynie par des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale. L'emploi du terme "génocide" est, rejeté par Kiev, qui reconnaît toutefois sa responsabilité dans cette tuerie.

    >> À voir aussi : Pologne : à Varsovie, des nationalistes veulent revoir l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale

    En Volhynie, ces crimes contre la population avaient commencé sous l'occupation allemande, en 1941, et continué après la reprise de l'Ukraine par les Soviétiques, en 1943-1944. En représailles, des maquisards polonais s'étaient vengés en massacrant des milliers d'Ukrainiens.

    Le traumatisme de l'époque soviétique

    "Pendant des décennies, ce sujet n'a pas été vraiment évoqué car il remettait en cause l'amitié entre peuples frères des pays socialistes et pouvait, paradoxalement, raviver la mémoire des massacres soviétiques commis contre des Polonais", explique à France 24 Paul Gradvohl, historien, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’Europe centrale.

    Selon lui, il s'agit surtout d'un "contentieux historique qui a été monté en épingle par les conservateurs du PiS pour alimenter leur rhétorique victimaire et contrer les rappels de l'antisémitisme polonais [pendant la guerre]". Aujourd'hui, "il n'a pas de raison particulière de rester en tête d'affiche. Cet accueil des Ukrainiens par les Polonais est une façon de réécrire l'Histoire et de leur dire : 'Vous voyez que cela peut bien se passer'", poursuit Paul Gradvohl.

    >> À lire aussi : L'opération Barbarossa : le début d'une guerre d'anéantissement

    Les Ukrainiens et les Polonais ont, par ailleurs, payé le prix fort sous Staline et gardé en mémoire ces massacres. Quelque 5 millions de personnes sont mortes en Ukraine, en 1932 et 1933, lors d'une grande famine provoquée par la politique de collectivisation de Staline. "Ils ont été tués sur une base ethnique et sociale. Ils ont été tués sous prétexte qu'ils avaient une tradition de petits paysans par rapport au mythe de la commune rurale russe", rappelle Paul Gradvohl. Des centaines de milliers de Polonais ont, par ailleurs, été tués dans les années 1937-1938, sur ordre de Staline, lors des Grandes purges, des répressions politiques massives menées par le NKVD, la police politique du régime soviétique.

    Le mouvement de solidarité envers les Ukrainiens trouverait, en partie, ses racines dans une solidarité fondée contre l'impérialisme russe. "Pour les Polonais, c'est une façon de dire : 'Les Russes font avec vous ce qu'ils ont fait avec nous. On est à vos côtés'", résume Paul Gradvohl.

    Les Ukrainiens et les Polonais ne sont pas seulement des voisins au passé douloureux. Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d'Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l'Union européenne. Beaucoup d'entre eux travaillaient notamment dans le secteur des services à la personne, représentés par une majorité de femmes. Or, aujourd'hui, quelque 90 % de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants.

    Liés par la langue, la religion et les migrations

    "L'accueil est d'autant plus facile et compréhensible qu'ils parlent chacun une langue relativement proche. Une intercompréhension s'est développée entre les deux peuples, notamment ces dernières années avec les échanges de population. Les Ukrainiens qui étaient en Pologne avant le 24 février partaient, puis revenaient et repartaient", précise l'historien qui a contribué à l'ouvrage Histoire partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne" de Korine Amacher, Éric Aunoble et Andrii Portnov (Éditions Antipodes Suisse, 2021).

    Les Ukrainiens ont beau être majoritairement orthodoxes et les Polonais, catholiques, la religion chrétienne est aussi un pont entre les deux populations, d'autant plus en Pologne, qui se présente comme un défenseur des valeurs chrétiennes.

    >> À voir aussi : En Ukraine, la "décommunisation" et la chute des symboles soviétiques

    Ces points communs ont probablement poussé de nombreux citoyens Polonais à soutenir leurs voisins ukrainiens. Ils les ont hébergés, leur ont fourni de la nourriture, ont servi de traducteurs ou les ont aidés à se déplacer en Europe. Mais aujourd'hui, face à l'afflux de réfugiés, les bénévoles, épuisés, demandent au gouvernement de prendre le relais.

    Mardi 22 mars, l'ONG Amnesty International a appelé le gouvernement central à "agir rapidement afin de proposer un système d’enregistrement, des hébergements à plus long terme, un soutien psychosocial, des transports et d’autres modes d’assistance". Cet appel avait été lancé bien plus tôt par la population. Le 9 mars, le quotidien conservateur Rzeczpospolita signait une Une marquante : 'Les gens ont aidé, maintenant c’est au tour du gouvernement.'

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    Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

    ANALYSE

    Ukraine : l'afflux de réfugiés "ravive des souvenirs historiques brûlants"

    REPORTAGE

    Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine War Ignites Israeli Debate Over Purpose of a Jewish State

    Most Ukrainians seeking refuge in Israel are non-Jews. Some Israelis see a moral imperative to take them in, but others see a threat to the country’s Jewish character.

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    By Isabel Kershner

    JERUSALEM — Many of the refugees milling about the lobby of a Jerusalem hotel one recent morning had endured harrowing journeys from Ukraine, and in many cases were forced to leave close family members behind.

    Now safely in Israel, they were picking up SIM cards issued by the Ministry of Immigration and Absorption and starting to contemplate next steps.

    “I feel safe here, which is probably the most important thing for now,” said Lena Ivanova, 32, who owns a fashion business in Odessa and came to Israel with her two sons, Vadym, 9, and Evgen, 2. “Now I’m focusing on where to live. I need to make a lot of decisions.”

    These were the lucky ones.

    By virtue of their being Jewish, having at least one Jewish parent or grandparent or, as in Ms. Ivanova’s case, having a Jewish spouse, they automatically qualified for Israeli citizenship upon landing at Ben-Gurion Airport.

    Others were not as fortunate.

    Of the more than 15,200 Ukrainians who have arrived in Israel since the war began last month, nearly 11,000 do not meet the citizenship threshold. Even though most have relatives or friends in Israel, they are considered refugees, not immigrants, and subject to stricter rules.

    The influx has ignited an emotional debate over what it means to be a Jewish state, pitting the national imperative to maintain Israel’s Jewish character against Jewish values that demand caring for those in need.

    Some right-wing politicians and commentators have warned that the continued flow of non-Jews into the country could dilute its Jewish identity. Bezalel Smotrich, a far-right lawmaker, warned that Israel’s acceptance of refugees would “flood the state of Israel with gentiles.”

    More liberal politicians and religious leaders have cited the biblical mandate to love the stranger and the ethical lessons of a long history of Jews being refugees themselves.

    Nachman Shai, the left-wing minister of diaspora affairs, said the debate should focus on “the values of the state of Israel, because without them this is not a Jewish state.”

    Speaking by phone from a train platform packed with refugees in Warsaw, he added, “Anything bearing the message that we are closing the door is terrible and against our Jewish and human values.”

    Israel’s right-wing interior minister, Ayelet Shaked, announced this month that Israel would take in up to 5,000 non-Jewish refugees on a temporary basis, and would allow 20,000 Ukrainian non-Jews already in the country, most of them illegally, to stay until the end of the fighting.

    “The images of the war in Ukraine and the suffering of its citizens shake one’s soul and do not allow us to remain indifferent,” she said.

    But the strict quota, which was already close to being filled when she made the announcement, prompted public outrage and criticism from other government ministers.

    Foreign Minister Yair Lapid said Israel had a “moral duty” to take in more non-Jewish refugees.

    “We won’t close our gates and our hearts to those who lost everything,” he said as he toured a border crossing between Ukraine and Romania. “In Israel there are nine million residents and our Jewish identity won’t be harmed by a few more thousand refugees.”

    Ms. Shaked later liberalized the guidelines, saying any Ukrainians with relatives living in Israel would be allowed in temporarily and would not count toward the quota of 5,000. That policy too has been criticized as too restrictive because it penalized refugees without families in Israel.

    On Sunday, in a virtual address to Israeli lawmakers, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, who is Jewish, begged them to show more compassion, comparing the suffering of Ukrainians to that of the Jewish people during the Holocaust.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    “Our people are now scattered around the world,” he said. “They are looking for security. They are looking for a way to stay in peace. As you once searched.”

    Israel has walked a fine line during the war, trying to aid Ukraine without alienating Russia, whose cooperation it needs to operate against Iranian forces in Syria. Israel has deep connections to both countries, and Prime Minister Naftali Bennett has served as a mediator.

    Jews have a complicated history with Ukraine. Once home to a large, thriving Jewish population, Ukraine was the scene of widespread pogroms in the early 1900s and some of the worst mass killings of the Holocaust during World War II, often carried out with the help of Ukrainian auxiliaries.

    That history looms large in the current debate.

    “We have our memories from when Jews were not accepted in so many Western countries,” said Prof. Yedidia Stern, president of the Jewish People Policy Institute, an independent research group based in Jerusalem.

    Some of those waiting at the borders are “the grandchildren of the people who were cruel to my grandparents,” he added. “So what? They are human beings. The lesson of the Holocaust is not to behave the same way, but to open the door.”

    But to others, the lesson of the Holocaust is the need for a Jewish homeland, and for that reason some right-wing activists have objected to Israel taking in any more than a symbolic number of non-Jewish refugees, even on a temporary basis.

    “We know that in Israel what is temporary becomes permanent,” said Avichay Buaron, an Israeli lawyer and right-wing activist. “Uprooting them will be even harder.”

    Rancorous debate over immigration policy is hardly new in Israel, erupting recently over the fate of relatives of Israelis of Ethiopian origin and previously over asylum seekers, mostly from Sudan and Eritrea, who entered Israel illegally from Egypt.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden is heading to Brussels, where he is planning to announce new sanctions against Russia before meeting with NATO allies and the European Union. Poland said it would propose to send a NATO peacekeeping mission to Ukraine.

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Ukrainian forces appear to have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv and around the Black Sea port of Mykolaiv. In the capital, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    But even for many of the lucky Ukrainians, life in Israel is likely to be complicated. While Israel’s Law of Return grants automatic citizenship to many people with Jewish connections, religious law as applied by Israeli authorities is stricter.

    Less than a quarter of the roughly 200,000 Ukrainians eligible for Israeli citizenship are considered Jewish under religious or Israeli law and those who are not could face problems such as not being able to officially marry. Strictly Orthodox state religious authorities have a monopoly over legal Jewish weddings in Israel and there is no civil marriage.

    “Once here, many will have to face the complexity of life in Israel for non-Jewish migrants,” said Alex Rif, a Ukrainian-born poet and an advocate for Russian speakers in Israel.

    One solution, she said, lies in a more liberal conversion policy for those who want to convert to Judaism.

    The religious services minister, Matan Kahana, has been promoting one version of such a reform but has met with stiff opposition from ultra-Orthodox leaders.

    Mr. Kahana has also tried to promote a plan to narrow the scope of the Law of Return to exclude the non-Jewish grandchildren of a Jew and reduce the number of non-Jewish immigrants, but he found little support for the proposal in the current government.

    Ms. Rif and other activists met last week with Prime Minister Naftali Bennett and urged him “not to repeat the mistakes of the 90s,” including failures in integrating new immigrants into the work force, which led doctors and engineers to take cleaning jobs to make a living.

    For the dozens of new immigrants from Ukraine being put up at Jerusalem’s Caesar Hotel, it was hard to think further than a day ahead. Many had left behind elderly parents, as well as husbands, brothers and sons of draft age who could not leave the country.

    Viacheslav Kolpaka, 65, a physician from Kyiv, had come with his wife, Svitlana, and a teenage daughter, Daria. One son was already living in Israel. The other was unable to leave Ukraine.

    “How can a person feel who left their home, everything they had collected in life, and fled with only the clothes on their back?” Dr. Kolpaka said. His hope, he said, was to be able contribute to his new home by working in his profession.

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    Le Figaro

    Art et horlogerie: les affinités électives

    Judikael Hirel

    Horlogers et artistes contemporains partagent souvent les mêmes admirateurs. Ils cultivent donc leurs affinités, grâce à des séries exclusives et divers programmes de soutien ambitieux.

    Rendons à Swatch ce qui est à Swatch. Il y a déjà presque quarante ans, la montre en plastique iconoclaste aux motifs pop changeait le visage de l’horlogerie, notamment en faisant sortir l’art des musées pour le mettre au poignet. Keith Haring, le légendaire street artist, peintre, sculpteur et dessinateur new-yorkais lança avec Swatch la première association de l’horlogerie et de l’art. Une idée visionnaire en 1986, et la source de toutes les collaborations qui lui auront succédé. Une Swatch, signée Kiki Picasso, éditée à 140 exemplaires et dévoilée au Centre Georges-Pompidou, à Paris, a suivi l’année suivante. Depuis, des artistes contemporains du monde entier et de tous les styles se sont mis à l’art du temps. Des cadrans en guise de toile, il suffisait d’y penser.

    » Découvrez l’intégralité de F, Art de vivre

    Même si transposer tout un univers à l’échelle du poignet n’est pas une mince affaire. Cette année, Swatch boucle la boucle en revenant à Beaubourg pour une nouvelle collection Swatch x Centre Pompidou. Ce millésime artistique propose cette fois des montres inspirées d’œuvres majeures de Modigliani, Robert Delaunay, Vassily Kandinsky, Frida Kahlo et Piet Mondrian.

    À lire aussiPourquoi la Swatch Keith Haring de 1986 est-elle historique?

    La fusion entre art contemporain et garde-temps aura pris bien des formes et séduit bien des marques.

    En 2012, l’artiste new-yorkais Kaws signait ainsi une édition spéciale déclinée en quatre coloris de l’Ikepod Horizon, créée par le génial Marc Newson en personne. Des éditions limitées à 120 pièces qui s’arrachent littéralement aujourd’hui. TAG Heuer a, pour sa part, fait appel au street artist Alec Monopoly pour pirater ses Carrera et ses Formula 1. Ici, le cadran est envahi par l’univers coloré et le voleur masqué, imaginés par l’artiste. En 2016, lors de l’annonce de ce partenariat à Art Basel Miami, Alec Monopoly avait réalisé une fresque géante éphémère sur le mur de la boutiqueTAG Heuer située en plein cœur du Miami Design District.

    Plus récemment, Baume & Mercier a annoncé un hommage à Pierre Soulages, avec un garde-temps inspiré de son œuvre, en partenariat avec le musée dédié à l’artiste à Rodez.

    Citons aussi la jeune marque française Trilobe qui a fait fort dernièrement: ses créateurs ont su convaincre le sculpteur Daniel Buren d’imaginer avec eux La Réciproque.

    Une étonnante horloge sur laquelle les célèbres bandes noires et blanches des colonnes de l’artiste jouent avec le fil du temps. La course de ses anneaux «X-Centriques» chahute la verticalité des bandes qui ne s’alignent que deux fois par jour, à 2 heures 13. L’heure de la première rencontre entre Trilobe & Daniel Buren! Une pièce unique adjugée pour 100 000 €, lors de la vente horlogère caritative Only Watch, en novembre 2021.

    SÉRIES LIMITÉES ET MÉCÉNAT

    , marque horlogère du groupe LVMH, a, pour sa part, fait de ses partenariats artistiques l’une de ses signatures depuis déjà une décennie, sous la bannière «Hublot loves Art». «Tout est parti d’Art Basel, raconte Ricardo Guadalupe, CEO de la marque. Il nous faut réaliser des montres qui soient différentes, uniques. Apporter cet art dans la montre est quelque chose de particulier. Avec Romero Britto, ou plus récemment Shepard Fairey, je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’intéressant à imaginer. On l’a aussi vu avec Orlinski, l’artiste contemporain français le plus vendu dans le monde: son cadran à facettes façonne une montre complètement différente. Plus récemment, nous sommes encore montés en puissance avec Takashi Murakami. Convaincre une telle personnalité de l’art contemporain est extraordinaire pour Hublot. Et comme nous voulons que nos montres soient des œuvres d’art, nous avons réalisé des séries très limitées.»

    Ainsi, les amateurs d’art croisent les passionnés de belles montres, alors que jusque-là ces deux mondes restaient souvent éloignés l’un de l’autre. «Avec la Murakami, nous avons attiré de nouveaux clients qui, à la limite, n’auraient pas acheté une Hublo», confirme Ricardo Guadalupe.

    Le constat est le même du côté de Richard Mille, le roi de l’extrême horlogerie. «Nous avons une clientèle très éclectique. Des collectionneurs, mais également des passionnés d’art qui peuvent s’identifier aux univers Richard Mille», décrypte Tim Malachard, directeur marketing de la marque. Contemporaine et artistique par essence, la marque a ainsi travaillé avec le street artiste Cyril Kongo. De cette collaboration est née la RM 68-01 Tourbillon Cyril Kongo, une série de 30 pièces uniques. «Nous souhaitions intégrer son art directement à l’intérieur de la montre. Il ne pensait pas que nous pourrions aller aussi loin, avec chaque rouage et chaque détail du mouvement peints à l’aérographe», raconte Tim Malachard.

    Depuis, la manufacture s’est aussi ouverte à des collaborations à travers le monde, avec, par exemple, un partenariat de trois ans avec le Palais de Tokyo à Paris, la biennale Desert X à Coachella aux États-Unis, les prestigieuses Frieze Art Fair (à Londres, New York, Los Angeles et Séoul), ou encore la création d’un Art Prize avec le Louvre d’Abu Dhabi.

    Elle rejoint en cela une autre référence horlogère, Audemars Piguet. Depuis déjà dix ans, la manufacture du Brassus a en effet constitué autour d’elle une communauté internationale de créateurs et lancé un vaste programme de soutien et de mécénat, baptisé Audemars Piguet Contemporary. Un concours biennal tente de repérer des artistes en devenir. Une vingtaine d’entre eux en a déjà bénéficié et développé une œuvre d’envergure. Audemars Piguet accompagne chaque commande lors de sa création, son développement et son exposition. Ainsi, l’artiste Cao Fei expose en ce moment son œuvre Supernova au MAXXI, le Musée national des arts du XXIe siècle à Rome.

    «C’est Longines qui a inventé la montre GMT»

    EXCLUSIF - À l’occasion de la sortie de sa nouvelle montre à fuseaux horaires multiples, Matthias Breschan, CEO de la marque suisse, revient sur la longue histoire commune entre Longines et l’aviation.

    L'Heure H, les news horlogères de la semaine

    Des Formule 1, des montres de collection, une moto et une idée lumineuse... C'est le meilleur des garde-temps du moment.

    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

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    Global Health

    Trying to Solve a Covid Mystery: Africa’s Low Death Rates

    The coronavirus was expected to devastate the continent, but higher-income and better-prepared countries appear to have fared far worse.

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    By Stephanie Nolen

    KAMAKWIE, Sierra Leone — There are no Covid fears here.

    The district’s Covid-19 response center has registered just 11 cases since the start of the pandemic, and no deaths. At the regional hospital, the wards are packed — with malaria patients. The door to the Covid isolation ward is bolted shut and overgrown with weeds. People cram together for weddings, soccer matches, concerts, with no masks in sight.

    Sierra Leone, a nation of eight million on the coast of Western Africa, feels like a land inexplicably spared as a plague passed overhead. What has happened — or hasn’t happened — here and in much of sub-Saharan Africa is a great mystery of the pandemic.

    The low rate of coronavirus infections, hospitalizations and deaths in West and Central Africa is the focus of a debate that has divided scientists on the continent and beyond. Have the sick or dead simply not been counted? If Covid has in fact done less damage here, why is that? If it has been just as vicious, how have we missed it?

    The answers “are relevant not just to us, but have implications for the greater public good,” said Austin Demby, Sierra Leone’s health minister, in an interview in Freetown, the capital.

    The assertion that Covid isn’t as big a threat in Africa has sparked debate about whether the African Union’s push to vaccinate 70 percent of Africans against the virus this year is the best use of health care resources, given that the devastation from other pathogens, such as malaria, appears to be much higher.

    In the first months of the pandemic, there was fear that Covid might eviscerate Africa, tearing through countries with health systems as weak as Sierra Leone’s, where there are just three doctors for every 100,000 people, according to the World Health Organization. The high prevalence of malaria, H.I.V., tuberculosis and malnutrition was seen as kindling for disaster.

    That has not happened. The first iteration of the virus that raced around the world had comparatively minimal impact here. The Beta variant ravaged South Africa, as did Delta and Omicron, yet much of the rest of the continent did not record similar death tolls.

    Into Year Three of the pandemic, new research shows there is no longer any question of whether Covid has spread widely in Africa. It has.

    Studies that tested blood samples for antibodies to SARS-CoV-2, the official name for the virus that causes Covid, show that about two-thirds of the population in most sub-Saharan countries do indeed have those antibodies. Since only 14 percent of the population has received any kind of Covid vaccination, the antibodies are overwhelmingly from infection.

    A new W.H.O.-led analysis, not yet peer-reviewed, synthesized surveys from across the continent and found that 65 percent of Africans had been infected by the third quarter of 2021, higher than the rate in many parts of the world. Just 4 percent of Africans had been vaccinated when these data were gathered.

    So the virus is in Africa. Is it killing fewer people?

    Some speculation has focused on the relative youth of Africans. Their median age is 19 years, compared with 43 in Europe and 38 in the United States. Nearly two-thirds of the population in sub-Saharan Africa is under 25, and only 3 percent is 65 or older. That means far fewer people, comparatively, have lived long enough to develop the health issues (cardiovascular disease, diabetes, chronic respiratory disease and cancer) that can sharply increase the risk of severe disease and death from Covid. Young people infected by the coronavirus are often asymptomatic, which could account for the low number of reported cases.

    Plenty of other hypotheses have been floated. High temperatures and the fact that much of life is spent outdoors could be preventing spread. Or the low population density in many areas, or limited public transportation infrastructure. Perhaps exposure to other pathogens, including coronaviruses and deadly infections such as Lassa fever and Ebola, has somehow offered protection.

    Since Covid tore through South and Southeast Asia last year, it has become harder to accept these theories. After all, the population of India is young, too (with a median age of 28), and temperatures in the country are also relatively high. But researchers have found that the Delta variant caused millions of deaths in India, far more than the 400,000 officially reported. And rates of infection with malaria and other coronaviruses are high in places, including India, that have also seen high Covid fatality rates.

    So are Covid deaths in Africa simply not counted?

    Most global Covid trackers register no cases in Sierra Leone because testing for the virus here is effectively nonexistent. With no testing, there are no cases to report. A research project at Njala University in Sierra Leone has found that 78 percent of people have antibodies for this coronavirus. Yet Sierra Leone has reported only 125 Covid deaths since the start of the pandemic.

    Most people die in their homes, not in hospitals, either because they can’t reach a medical facility or because their families take them home to die. Many deaths are never registered with civil authorities.

    This pattern is common across sub-Saharan Africa. A recent survey by the United Nations Economic Commission for Africa found that official registration systems captured only one in three deaths.

    The one sub-Saharan country where almost every death is counted is South Africa. And it’s clear from the data that Covid has killed a great many people in that country, far more than the reported virus deaths. Excess mortality data show that between May 2020 and September 2021, some 250,000 more people died from natural causes than was predicted for that time period, based on the pattern in previous years. Surges in death rates match those in Covid cases, suggesting the virus was the culprit.

    Dr. Lawrence Mwananyanda, a Boston University epidemiologist and special adviser to the president of Zambia, said he had no doubt that the impact in Zambia had been just as severe as in South Africa, but that Zambian deaths simply had not been captured by a much weaker registration system. Zambia, a country of more than 18 million people, has reported 4,000 Covid-19 deaths.

    The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

    “If that is happening in South Africa, why should it be different here?” he said. In fact, he added, South Africa has a much stronger health system, which ought to mean a lower death rate, rather than a higher one.

    A research team he led found that during Zambia’s Delta wave, 87 percent of bodies in hospital morgues were infected with Covid. “The morgue was full. Nothing else is different what is different is that we just have very poor data.”

    The Economist, which has been tracking excess deaths throughout the pandemic, shows similar rates of death across Africa. Sondre Solstad, who runs the Africa model, said that there had been between one million and 2.9 million excess deaths on the continent during the pandemic.

    “It would be beautiful if Africans were spared, but they aren’t,” he said.

    But many scientists tracking the pandemic on the ground disagree. It’s not possible that hundreds of thousands or even millions of Covid deaths could have gone unnoticed, they say.

    “We have not seen massive burials in Africa. If that had happened, we’d have seen it,” said Dr. Thierno Baldé, who runs the W.H.O.’s Covid emergency response in Africa.

    “A death in Africa never goes unrecorded, as much as we are poor at record-keeping,” said Dr. Abdhalah Ziraba, an epidemiologist at the African Population and Health Research Center in Nairobi, Kenya. “There is a funeral, an announcement: A burial is never done within a week because it is a big event. For someone sitting in New York hypothesizing that they were unrecorded — well, we may not have the accurate numbers, but the perception is palpable. In the media, in your social circle, you know if there are deaths.”

    Dr. Demby, the Sierra Leone health minister, who is an epidemiologist by training, agreed. “We haven’t had overflowing hospitals. We haven’t,” he said. “There is no evidence that excess deaths are occurring.”

    Which could be keeping the death rate lower?

    While health surveillance is weak, he acknowledged, Sierra Leoneans have the recent, terrible experience of Ebola, which killed 4,000 people here in 2014-16. Since then, he said, citizens have been on alert for an infectious agent that could be killing people in their communities. They would not continue to pack into events if that were the case, he said.

    Dr. Salim Abdool Karim, who is on the African Centers for Disease Control and Prevention Covid task force and who was part of the research team tracking excess deaths in South Africa, believes the death toll continentwide is probably consistent with that of his country. There is simply no reason that Gambians or Ethiopians would be less vulnerable to Covid than South Africans, he said.

    But he also said it was clear that large numbers of people were not turning up in the hospital with respiratory distress. The young population is clearly a key factor, he said, while some older people who die of strokes and other Covid-induced causes are not being identified as coronavirus deaths. Many are not making it to the hospital at all, and their deaths are not registered. But others are not falling ill at rates seen elsewhere, and that’s a mystery that needs unraveling.

    “It’s hugely relevant to things as basic as vaccine development and treatment,” said Dr. Prabhat Jha, who heads the Centre for Global Health Research in Toronto and is leading work to analyze causes of death in Sierra Leone.

    Researchers working with Dr. Jha are using novel methods — such as looking for any increase in revenue from obituaries at radio stations in Sierra Leonean towns over the past two years — to try to see if deaths could have risen unnoticed, but he said it was clear there had been no tide of desperately sick people.

    Some organizations working on the Covid vaccination effort say the lower rates of illness and death should be driving a rethinking of policy. John Johnson, vaccination adviser for Doctors Without Borders, said that vaccinating 70 percent of Africans made sense a year ago when it seemed like vaccines might provide long-term immunity and make it possible to end Covid-19 transmission. But now that it’s clear that protection wanes, collective immunity no longer looks achievable. And so an immunization strategy that focuses on protecting just the most vulnerable would arguably be a better use of resources in a place such as Sierra Leone.

    “Is this the most important thing to try to carry out in countries where there are much bigger problems with malaria, with polio, with measles, with cholera, with meningitis, with malnutrition? Is this what we want to spend our resources on in those countries?” he asked. “Because at this point, it’s not for those people: It’s to try to prevent new variants.”

    And new variants of Covid pose the greatest risk in places with older populations and high levels of comorbidities such as obesity, he said.

    Other experts cautioned that the virus remained an unpredictable foe and that scaling back efforts to vaccinate sub-Saharan Africans could yet lead to tragedy.

    “We can’t get complacent and assume Africa can’t go the way of India,” Dr. Jha said.

    A new variant as infectious as Omicron but more lethal than Delta could yet emerge, he warned, leaving Africans vulnerable unless vaccination rates increased significantly.

    “We should really avoid the hubris that all Africa is safe,” he said.

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    L'Humanité

    En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

    Il était une fois

    Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

    Bernard Frédérick

    Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

    Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

    La revanche de Vichy

    Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

     Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

     Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

    Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

    Condamner le gouvernement du Front populaire

    Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

    Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

    Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

    « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

    Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

    Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

    Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

     De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

    Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

    Léon Blum et Édouard Daladier accusent

    Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

     Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

    Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

    Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

    Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

    En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

    Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

    Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

    Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

    Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

    Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

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    L'Humanité

    En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

    Il était une fois

    C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

    Dominique Bari

    Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

    Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

    Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

    En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

    Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

    Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

    Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

    Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

    Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

    Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

    Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

    À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

    Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

    Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

    Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

    Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

    La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

    La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

    L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

    D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

    Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

    En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

    En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

    Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : à Odessa, la peur des habitants après les premières frappes

    Publié le : 23/03/2022 - 09:31Modifié le : 23/03/2022 - 11:59

    Amar AL HAMEEDAWI Julie DUNGELHOEFF

    Épargnée jusque-là par l'armée russe, la ville portuaire ukrainienne d'Odessa vit depuis quelques jours ses premiers bombardements, laissant craindre une attaque venue depuis la mer. Notre envoyée spéciale Julie Dungelhoeff a rencontré Anatoly, 81 ans, blessé par une frappe qui a partiellement détruit sa maison.

    Valeurs Actuelles

    La grande bataille de la droite : le résumé du Grand Débat des Valeurs

    Il est 19 heures, aux alentours de la porte de Versailles. Le Palais des Sports s’agite. Un parterre de journalistes et de curieux s’engouffrent dans les entrailles de la salle, qui peut accueillir jusqu’à 4 500 personnes. Elle se muera en arène romaine le temps d’une soirée. Zemmour, Pécresse, Bardella, Marion Maréchal, Ciotti et Schiappa : le casting cinq étoiles du Grand Débat des Valeurs, le raout de la droite avant la présidentielle, a de quoi faire saliver. Premier invité de marque à faire ses gammes ? Il n’est pas politique : Gaspard Proust. Chantre du sarcasme, il élève au rang d’art le taillage de costard. Ce soir, nul n’échappera à sa plume incisive. À 20 h 15, il se présente sur scène, vêtu d’une salopette. « J’ai eu quelques scrupules à venir ici. Franchement, je ne pouvais pas venir sans penser à notre Saint-Père de l’humour, notre Saint-François de la blague, l’immense Pierre Jean-Michel Apathie Desproges. Il disait : “Peut-on rire de tout avec tout le monde ?” La réponse est évidente : ça dépend du chèque. » Rires aux éclats dans la salle. On devine que son producteur, le très peu droitier Laurent Ruquier, a conditionné sa venue à une très grosse rétribution financière. Passons. Gaspard Proust embraye et passe la deuxième couche. « On nous dit que le principal problème en France, ce n’est pas les musulmans. Évidemment, ce sont les bouddhistes. Qu’est-ce qu’il nous fait chier Mathieu Ricard, à défiler sur tous les plateaux télé depuis plusieurs années. » Grinçant, parfois méchant, mais toujours juste. L’apanage des plus grands, d’aucuns diront.

    20 h 40. Marlène Schiappa fait face à Charlotte d’Ornellas. « Je vous demande d’applaudir Marlène Schiappa, qui a accepté de venir nous voir ce soir, alors que l’heure n’est pas exactement au débat en macronie ! », félicite notre journaliste. « Qu’est-ce qui vous a motivé à venir ce soir ? », s’interroge-t-elle ensuite. « Le débat d’idées : il est extrêmement important. Je déplore une société où l’invective remplace ce débat d’idées. » L’échange d’amabilités laisse place à la confrontation frontale sur les thématiques régaliennes. À propos de la lutte contre le terrorisme et le communautarisme,  l’argumentaire de la ministre se veut balbutiant. Le « gouvernement actuel a fait le maximum dans la lutte contre l’islamisme. » Pour preuves ? « Les associations Barakacity et le CCIF ont été dissoutes par le gouvernement sous le quinquennat Macron », annonce Marlène Schiappa. Bronca dans la salle : les mesures de Macron sur le régalien paraissent cosmétiques. Au terme d’un mandat marqué par la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, il n’aura fallu que quelques jours à Gérald Darmanin pour procéder à la dissolution de l’association anti-immigration Génération Identitaire, en février 2020. « Alors que le gouvernement fait preuve de beaucoup moins de diligence à l’heure de dissoudre les organisations antifas », fait remarquer malicieusement Charlotte d’Ornellas. L’exécutif choisit ses ennemis.

    21 heures. Il est l’heure de Marion Maréchal, présentée comme la « plus jeune députée de France de son temps », soutien d’Éric Zemmour. « Parmi les raisons qui ont précipité votre retour en politique, il y a la candidature d’Éric Zemmour. Mais n’y a-t-il pas aussi peut-être la présence de la figure d’Emmanuel Macron ? », s’interroge notre journaliste Raphaël Stainville. Marion Maréchal prend un léger temps de réflexion. « Même après cinq ans de pratique, même après une nouvelle annonce de programme présidentiel, on ne peut pas définir les contours de sa décision politique. » Le macronisme, une coquille désespérément vide ? « Voter Macron, c’est jouer à la roulette russe. Il n’y a pas d’imaginaire national avec Emmanuel Macron, il n’y a pas de squelette clairement défini. Il y a une espèce de technocratie centriste qui oscille entre des grandes déclarations consensuelles et un alignement de mesurettes techniques qui ne dégagent pas de véritable vision. » Les cinq années de macronisme sont autant d’années de revirements successifs. « Comme avec le nucléaire, qui nous a fait perdre dix ans d’investissements stratégiques, ou la réforme des retraites, qui a, depuis 2020, disparu des radars. »

    21 h 30. La candidate républicaine, Valérie Pécresse, se présente elle aussi en terrain hostile. Quelques dizaines de militants LR, seulement, sont disséminés dans la salle. La vainqueur du Congrès arrive sous les huées du public. « Vous n’avez pas peur de la castagne, madame Pécresse ? », fait remarquer Geoffroy Lejeune. « Quand on fait 70 évacuations gauchistes de facs, on n’a pas peur de la confrontation », rétorque la dame du « faire », ex-ministre de l’Enseignement supérieur sous Nicolas Sarkozy. Le ton est donné. La candidate LR ne se présente pas en victime expiatoire. « On a pu remarquer que je n’ai pas trié la salle, contrairement à Emmanuel Macron ». Comment expliquer la perte de vitesse de la candidate LR dans les sondages ? « J’ai l’impression qu’on refait le scénario de 2017, qu’on veut voler cette élection à la droite. Macron veut se dérober à cette élection. Je veux que les Français se réveillent. Les 10 et 24 avril, c’est le destin de la France qui va se jouer. Demain, sera-t-on encore une grande puissance souveraine unie autour d’un certain nombre de valeurs ? » Murmures dans l’assistance. « Appellerez-vous à voter pour Macron à 20 h 02 le 10 avril ? » La candidate LR botte une fois de plus en touche. « Je n’envisage pas la défaite. J’ai toujours été la surprise de toutes les élections où je me suis présentée. » Les spectateurs resteront sur leur faim.

    Zemmour, la rock star de la soirée

    22 heures. Éric Zemmour entre sur Pain it Black, un morceau des Rolling Stones, son groupe de rock préféré. La foule en délire l’acclame aux cris répétés de « Zemmour, président ! ». Il est chez lui : le Dôme du Palais des Sports, c’est son salon. Il a même des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac-au-tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » La mise au point a le mérite d’être claire. Une saillie interrompue par l’irruption de deux Femen, venues seins nus au milieu des travées aux cris de « Valeurs actuelles, réacs ! ». Peu surpris aux entournures, « Z » préfère ironiser : « Elles étaient déjà venues il y a deux ans au Cirque d’Hiver. Si elles n’étaient pas venues, ça nous aurait manqué. » Après l’incident, l’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive ». Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste à succès rappelle les racines chrétiennes de la France, fille aînée de l’Église. « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. » Après le passage du candidat de Reconquête!, la salle se vide. Elle ne se reremplira plus.

    22 h 30. Arrive le tour d’Éric Ciotti, soutien de Valérie Pécresse. « Après la fin du sarkozysme et la débâcle du fillonisme, la droite se serait-elle remise dans le droit chemin ? », interroge Tugdual Denis. Sans le moindre doute, selon le Niçois. « Seule cette famille politique pourra, demain, incarner une alternative responsable, sérieuse et crédible à Emmanuel Macron ». Retraçant la faillite de la politique sécuritaire de Macron depuis le début de son mandat, le Niçois exhorte à une réponse pénale forte. « Seriez-vous favorable à un ministère de la Remigration ? », jauge Tugdual Denis. « La remigration ne veut rien dire, les slogans n’apporteront pas de solutions », coupe Ciotti. Il lui préfère un « ministère de l’Immigration dans le ministère de l’Intérieur ». Bronca dans le public. « Je ne suis pas là pour dire ce qui vous fait plaisir, je suis là pour défendre des solutions raisonnables et applicables. » À l’origine, la surprise du Congrès républicain devait débattre avec Marlène Schiappa : l’Élysée met un veto sur le projet. Ciotti le regrette. « C’est une grande campagne de communication gouvernementale ». Avant de tacler la ministre déléguée : « La loi sur le séparatisme est un filet d’eau tiède qui ne sera en rien en mesure d’endiguer la montée de l’islamisme ». De quoi dissiper les soupçons de connivences entre Valérie Pécresse et Emmanuel Macron.

    23 h 30. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, soutien de Marine Le Pen, clôture la soirée. « C’est l’une des étoiles montantes de la politique, qui a déjà été tête de liste aux européennes, personnage très important de son parti, et il nous fait l’honneur d’être présent, » tonne un Tugdual Denis tout en emphase. Avant d’embrayer : « Levons un malentendu : y a-t-il un hiatus entre la droite conservatrice et le Rassemblement national ? » Remise à plat du président du Rassemblement national. « Je ne suis pas venu ce soir pour être le champion du conservatisme. Le choix que feront les Français dans vingt jours n’est pas un choix qui vise à exprimer sa sensibilité. C’est un choix de civilisation. Entre ceux qui se soucient de la disparition de la France, et ceux qui acceptent cette disparition de la France et veulent vivre sur ses ruines. Toutes les autres considérations sont anecdotiques. » Jordan Bardella accuse certains de ses rivaux d’instrumentaliser les positions du RN à des fins politiques. « Certains rivaux nous ont reproché notre absence d’opposition à la Cour européenne des droits de l’homme. Pourtant, des pays qui n’accueillent pas de migrants, et attachés à la sauvegarde de la civilisation européenne, sont bel et bien membres de la CEDH. » Comment y voir clair au sein d’une droite divisée autour de trois candidats ? « Pour un parti de second tour, vous n’avez jamais eu autant de concurrents. Sont-ils réellement des concurrents ? », questionne Tugdual Denis. « Pour les Républicains, il y a un souci de crédibilité, car ils ont déjà gouverné, et déjà failli. Pour Reconquête!, on partage les mêmes constats. La vraie divergence de fond, c’est la stratégie. On a confronté cette différence au cours de la campagne. » Il reste 18 jours avant le premier tour d’une l’élection présidentielle qui s’annonce des plus indécises.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Découvrez la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt»

    Le Figaro et l'Académie Goncourt vous proposent une collection exceptionnelle réunissant 40 œuvres récompensées par le plus prestigieux prix littéraire.

    Le Figaro et l'Académie Goncourt présentent une collection exceptionnelle : «Le meilleur du prix Goncourt». Les jurés du plus célèbre des prix littéraires et Le Figaro ont choisi les 40 meilleurs livres ayant obtenu le prix depuis sa création en 1903. Résultat ? Quarante œuvres à découvrir ou à redécouvrir telles que Les Racines du ciel de Romain Gary (en vente actuellement au prix de lancement de 3,90 €), La Condition humaine d'André ­Malraux (à partir du 24 mars, 12,90 €) viendront ensuite les romans de Jean-Christophe Rufin, Marcel Proust, ­Didier ­Decoin, ou encore Maurice Genevoix, Erik Orsenna, Michel Houellebecq… Un nouveau livre paraît tous les quinze jours, le jeudi. Chacun est préfacé par un membre de l'Académie.

    À VOIR AUSSI - La lecture est-elle menacée en France? L'académicien Marc Lambron répond

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    Des ouvrages de prestige

    Le Figaro a souhaité que la collection « Le meilleur du prix Goncourt » soit à la mesure des textes publiés. De la direction artistique à l'impression en passant par la composition (ou la maquette) et le choix de la typographie, sous la houlette des équipes de la direction industrielle du Figaro, tout a été conçu pour que le confort de lecture soit optimal, et le livre un bel objet éditorial, quelle que soit sa pagination. Ces prix Goncourt vont en effet de 192 pages (Patrick Modiano, Marguerite Duras, Paule Constant, Émile Ajar) à 640 pour Marcel Proust, et même 704 pour Simone de Beauvoir, le plus volumineux.

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    La liste des 40 volumes à paraître

    Voici, dans l'ordre de parution, la liste des quarante romans choisis par l'Académie Goncourt et  Le Figaro , et préfacés par un membre du jury.

    1. Romain Gary, Les racines du ciel(1956), le 10 mars 2022
    2. André Malraux, La Condition humaine(1933), le 24 mars 2022
    3. Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil(2001), le 7 avril 2022
    4. Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs(1919), le 21 avril 2022
    5. Didier Decoin, John l'Enfer (1977), le 5 mai 2022
    6. Marguerite Duras, L'Amant (1984), le 19 mai 2022
    7. Maurice Genevoix, Raboliot (1925), le 2 juin 2022
    8. Patrick Modiano, Rue des Boutiques Obscures (1978), le 16 juin 2022
    9. Marie NDiaye, Trois femmes puissantes (2009), le 30 juin 2022
    10. Erik Orsenna, L'Exposition coloniale (1988), le 13 juillet 2022
    11. Amin Maalouf, Le Rocher de Tanios (1993), le 28 juillet 2022
    12. Simone de Beauvoir, Les Mandarins (1954), le 11 août 2022
    13. Andreï Makine, Le Testament français (1995), le 25 août 2022
    14. Jean Carrière, L'Épervier de Maheux (1972), le 8 septembre 2022
    15. Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta (2004), le 22 septembre 2022
    16. Maurice Druon, Les Grandes Familles (1948), le 6 octobre 2022
    17. Paule Constant, Confidence pour confidence (1998), le 20 octobre 2022
    18. Émile Ajar, La Vie devant soi (1975), le 3 novembre 2022
    19. Henri Barbusse, Le Feu (1916), le 17 novembre 2022
    20. Roger Vercel, Capitaine Conan (1934), le 1er décembre 2022
    21. André Schwarz-Bart, Le Dernier des justes (1959), le 15 décembre 2022
    22. Dominique Fernandez, Dans la main de l'ange (1982), le 29 décembre 2022
    23. Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), le 12 janvier 2023
    24. Tahar Ben Jelloun, La Nuit sacrée (1987), le 26 janvier 2023
    25. Roger Vailland, La Loi (1957), le 9 février 2023
    26. Edmonde Charles-Roux, Oublier Palerme (1966), le 23 février 2023
    27. Robert Merle, Week-end à Zuydcoote (1949), le 9 mars 2023
    28. Patrick Grainville, Les Flamboyants (1976), le 23 mars 2023
    29. Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs (1944), le 6 avril 2023
    30. Jean-Louis Bory, Mon village à l'heure allemande (1945), le 20 avril 2023
    31. Jean Rouaud, Les Champs d'honneur (1990), le 4 mai 2023
    32. Antonine Maillet, Pélagie-la-Charrette (1979), le 18 mai 2023
    33. René Maran, Batouala (1921), le 1er juin 2023
    34. Patrick Rambaud, La Bataille (1997), le 15 juin 2023
    35. Jacques Chessex, L'Ogre (1973), le 29 juin 2023
    36. Pierre Gascar, Les Bêtes (1953), le 13 juillet 2023
    37. Michel Tournier, Le Roi des Aulnes (1970), le 27 juillet 2023
    38. Léon Frapié, La Maternelle (1904), le 10 août 2023
    39. Béatrix Beck, Léon Morin, prêtre (1952), le 24 août 2023
    40. John-Antoine Nau, Force ennemie (1903), le 7 septembre 2023

    À VOIR AUSSI - Mohamed Mbougar Sarr: «L'académie Goncourt envoie un signal très fort à tous les milieux littéraires de l'espace francophone»

    Un recueil des discours du président ukrainien Zelensky, publié en français en mai 2022

    Les éditions Grasset ont précisé lundi que les profits de la vente du livre seront reversés à un organisme de soutien au peuple ukrainien.

    Mélissa Da Costa, le succès d'une auteure discrète

    La romancière, qui avait fait ses premiers pas en s'autopubliant sur Amazon, est aujourd'hui une des écrivaines les plus vendues de France, avec plus de 600.000 livres en 2021.

    Hélène Gestern remporte le Grand Prix RTL-Lire pour son énigmatique roman sur les sonates de Scarlatti

    555, du nombre de pièces que le compositeur italien a écrit pour le clavier, est une déclaration d'amour à la musique sur fond d'enquête.

    L'Humanité

    Il y a 10 ans : le meurtre de Trayvon Martin et les ferments de Black Lives Matter

    Il était une fois

    26 février 2012. La mort à 17 ans de Trayvon Martin, tué par un vigile qui le trouvait suspect, émeut l’Amérique. L’acquittement du meurtrier, couvert en Floride par une loi instaurant le concept « d’homicide justifiable» – un véritable permis de tuer – crée l’embrasement. Une jeunesse multiraciale se lève. La révolte va donner naissance au puissant mouvement Black Lives Matter, « les vies des noirs comptent ».

    Michel Muller

    Il est un peu plus de 19 heures, ce 26 février 2012 à Sanford, une petite ville de Floride. Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, rentre dans la résidence fermée Twin Lakes, où habite son père et chez qui il réside depuis une semaine. Grand et filiforme, Trayvon a un visage encore enfantin et sa peau est « noire ». Il vient d’acheter une cannette de thé glacé et un sachet de bonbons pour son amie, Rachel Jeantel. Il pleut, il fait froid et Trayvon se couvre la tête avec la capuche de son sweat-shirt.

    Ce « hoodie » est un marqueur vestimentaire de mauvais augure, bien plus aux États-Unis qu’ailleurs, pour les « braves citoyens respectueux et défenseurs de la loi et de l’ordre ». C’est à ce moment-là qu’il constate qu’un homme le suit en voiture, s’arrête, en descend et se rapproche de lui. Inquiet, Trayvon téléphone à Rachel, qui lui demande à quoi ressemble cet homme : « À un “creepy ass-cracker” », (1) lui dit-il. « Tu ne connais pas le coin, il s’agit peut-être d’un violeur », lui répond son amie.

    « Pourquoi vous me poursuivez ? Lâche-moi, lâche-moi ! » sont les derniers mots de Trayvon avant la rupture de la communication. Des voisins proches entendent des appels à l’aide puis un coup de feu. Arrivée sur les lieux, la police constate que l’adolescent a été tué d’une balle dans le cœur. Le tueur, George Zimmerman, resté sur place, est un Latino-Américain âgé de 28 ans qui avait décidé, comme l’y autorise la législation de Floride, de veiller à la tranquillité de la résidence. Ce que, bien sûr, Trayvon ne pouvait pas savoir, d’autant que son assassin ne s’était même pas identifié.

    Le racisme règne sur la vie quotidienne états-unienne

    Les échanges de ce « vigile volontaire » avec la police révèlent l’ampleur du racisme non dit, implicite et accepté comme tel qui règne sur la vie quotidienne états-unienne. Ce n’est que le 16 mars que la police rend publique une partie des appels de Zimmerman et de témoins au commissariat. Tout « naturellement », le choix des échanges à publier, donc à remettre au procureur, s’est opéré entre le chef de la police et le « city manager » (gérant municipal) (2), Norton Bonaparte.

    22 mars 2012. Un mois après l'assassinat de l'adolescent, son meurtrier est toujours libre. Des manifestations éclatent dans tout le pays pour réclamer son arrestation. © Julie Fletcher/AP

    Zimmerman : « Ce type fait comme s’il était en train de faire un mauvais coup, ou il est drogué… quelque chose comme ça. Il observe, regarde toutes les maisons… et maintenant il se dirige vers moi. Il a mis sa main dans sa poche de ceinture. Il a quelque chose de louche. » Le policier : « OK. Et le gars, il est blanc, noir ou hispanique ? » « Noir », lui répond le « vigile », en indiquant qu’il porte un « hoodie ». « Ces foutus voyous, ces encu… ils s’échappent toujours ! Merde, il se met à courir ! » Apparemment, Zimmerman est sorti de sa voiture : « Vous le poursuivez ? » demande le policier. « Oui », répond Zimmerman. « OK », lui répond le policier. Et la conclusion tombe, sans appel : « Nous n’avons pas besoin que vous fassiez cela. »

    Une loi adoptée sous l’impulsion du lobby des armes à feu

    Zimmerman n’est pas arrêté, ni inculpé dans un premier temps. Sans que ce ne soit dit formellement, c’est sous couvert de la loi « stand-your-ground » (tenez votre position) que l’assassin sera jugé : il « avait le devoir de ne pas battre en retraite », selon les instructions données par le procureur au jury – même si la police lui avait intimé le contraire – et il avait le droit de « tenir tête et d’affronter la force par la force, y compris la force mortelle, s’il estimait raisonnablement qu’il devait agir ainsi pour éviter la mort ou une atteinte grave à son intégrité corporelle ».

    La Floride a été le premier État, en 2005, à adopter cette loi sous l’impulsion du lobby des armes à feu – la National Rifle Association (NRA) – et d’un puissant groupe de pression de droite, le Conseil d’échanges législatifs américain (Alec), financé par les frères Koch, multimilliardaires, et soutenu notamment par la chaîne commerciale Walmart. Depuis, plus de la moitié des États ont fait de même. La Floride est même allée plus loin : c’est au procureur de prouver que la loi ne bénéficie pas à l’accusé, et non à l’avocat de prouver le contraire. Ainsi, le nombre d’« homicides justifiés » y a été multiplié par 2,5 depuis 2005.

    Acquitté par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire

    Le procès de Zimmerman ne s’est tenu qu’en juin 2013. Le tueur a été acquitté le 13 juillet par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire. Le témoignage de l’amie de Trayvon est particulièrement douloureux et significatif d’une structure mentale raciste dominante aux États-Unis, que subissent les « personnes de couleur », notamment dans les couches les plus pauvres. Souffrant tout à la fois de misère sociale, d’un système éducatif intrinsèquement ségrégué et dévalué, elles sont, de ce fait, assignées à un statut d’êtres inférieurs. C’est dès son plus jeune âge qu’un enfant « de couleur » états-unien découvre dans le regard des autres que sa peau est noire.

    Mal à l’aise, bouleversée, Rachel ne répond que succintement et de manière confuse aux questions. À l’avocat de Zimmerman, Don West, qui lui demande « pourquoi », selon elle, le qualificatif de « creepy ass-cracker » a une signification « raciale » – c’est ainsi que Trayvon a qualifié Zimmerman –, elle répond : « Oui ». « C’est donc Trayvon Martin qui a mis de la race dans cela », insinue Don West. « Non », dit la jeune fille. Et l’avocat d’insister : « Vous ne pensez pas que c’est un commentaire racial ? » « Non », confirme-t-elle.

    Mais pour le jury, il est clair que Trayvon a accusé le « vigile » de racisme. Don West en tire parti : si « creepy ass-cracker » est une expression péjorative définissant un Blanc raciste et qu’elle a été utilisée par Trayvon, un Noir, et que d’autre part Zimmerman n’a pas prononcé d’insultes de même ordre (bien qu’il l’ait fait, comme en témoigne son appel au commissariat), ce dernier n’a donc pas « ciblé racialement Trayvon », c’est donc bien Trayvon qui est l’agresseur raciste... Tout le monde en déduit que c’était Trayvon Martin qui était un « danger » pour la vie de Zimmerman. Pour enfoucer le clou, la juge Debra S. Nelson donnera au jury l’instruction suivante : « Zimmerman a certes ciblé Trayvon, mais il ne l’a pas fait racialement. »

    « Protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes »

    Autre moment tragique provoqué par l’avocat pour démontrer que ces « gens-là » ne sont décidément pas du même monde que les bons et respectables citoyens blancs cultivés : Don West demande à Rachel de lire une lettre qu’elle a envoyée à la mère de Trayvon, mais qu’elle a demandé à une amie étudiante d’écrire à sa place. « Êtes-vous capable de lire ce document suffisamment bien pour nous dire s’il s’agit bien de cette lettre ? » lui demande-t-il. « Non », répond Rachel. Et devant l’insistance indécente de l’avocat, elle explique : « Je ne comprends pas l’(écriture) cursive. » (3).

    En 2016, le quarterback Colin Kaepernick met un genou à terre lors de l’hymne national, pour éveiller les consciences.

    © Thearon W. Henderson/Getty Images/AFP

    Malgré de notables changements intervenus depuis l’acquittement de Zimmerman – grâce aux puissantes protestations antiracistes – dans la qualité de la justice accordée aux victimes de crimes racistes, un scénario similaire s’est produit récemment. Dans la soirée du 25 août 2020, une importante manifestation a lieu à Kenosha (Wisconsin) pour protester contre des tirs de policiers qui ont paralysé un père de famille noir, Jacob Blake, et dont les auteurs n’ont pas été inquiétés par la justice. Kyle Rittenhouse, un adolescent de 17 ans qui se proclame défenseur des braves gens, adepte par ailleurs des « protecteurs du serment » à la nation (Oath Keepers, un groupe d’extrême droite), prend son fusil de guerre AR 15 et quitte son Antioche natal, dans la banlieue de Chicago (Illinois), pour Kenosha, où il dit vouloir « protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes ». Il tue deux manifestants et en blesse un autre – tous blancs et non armés – qui tentent de le désarmer. Il est déclaré non coupable le 19 novembre 2021. Donald Trump a immédiatement invité le gamin dans son palais, à Mar-a-Lago en Floride, le qualifiant de « héros de l’Amérique ». Quant à Zimmerman, il a vendu aux enchères son pistolet meurtrier et récolté plus de 130 000 dollars.

    Un Afro-Américain a huit fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier et huit fois moins de chances qu’un Blanc de sortir libre d’un tribunal (4). Selon une étude publiée le 2 octobre 2021 par la revue médicale « The Lancet », de 1980 à 2019, 30 800 personnes, dont plus de 60 % de Noirs, ont été les victimes mortelles de violences policières aux États-Unis. En 2019, les polices états-uniennes ont été responsables de 13 % des morts par balles policières dans le monde, alors que le pays ne compte que pour 4 % de la population mondiale.

    En 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme

    Ces chiffres montrent, s’il en était besoin, combien la montée en force du combat contre le racisme structurel – une notion que même Joe Biden a été amené à employer – est devenue le cœur des révoltes et des soulèvements aux États-Unis. Révoltées par le meurtre de Trayvon et l’acquittement de son meurtrier, trois jeunes femmes noires militantes des droits humains à divers titres, Patrisse Cullers, Alicia Garza – toutes deux militantes queer se réclamant du marxisme – et Opal Tometi – fondatrice et responsable de la seule organisation états-unienne de défense des migrants (Black Alliance for Just Immigration lance en 2013 le mouvement Black Lives Matter (5).

    Depuis, il a pris une ampleur telle – avec les quelque 150 organisations qui s’en réclament – que, pendant l’été 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme, mais aussi contre les inégalités et pour la justice sociale.

    « Une nation qui continue au fil des ans à dépenser davantage pour sa défense militaire que pour le progrès social approche de sa mort spirituelle. » Ces paroles, prononcées par Martin Luther King en avril 1967, sont prophétiques. Comme il l’avait proclamé quelques jours avant son assassinat, le 4 avril 1968, les combats contre le racisme et l’exploitation de classe sont intimement liés. Une étape qualitative de cette formidable marche vers l’émancipation humaine a été franchie au cours de cette décennie aux États-Unis. Mais aussi, les forces de refus – dont Donald Trump se veut l’actuel thaumaturge – redoublent de férocité au risque de la destruction même de la démocratie dans ce pays, le plus puissant militairement au monde.

    www.huffpost.comwww.cairn.info

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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    L'Humanité

    Présidentielle. Fabien Roussel lance la mobilisation pour la « dernière étape »

    Actu

    En meeting à Nantes, devant une salle comble, le candidat PCF a appelé ses soutiens à organiser tous les soirs, à 18 heures, des « Apé’Roussel » pour convaincre les indécis et les abstentionnistes.

    Clotilde Mathieu

    On s’amasse dans le hall de la Cité des congrès devant l’écran installé pour la soirée. à Nantes, ce lundi soir, la salle prévue pour le meeting de Fabien Roussel ne peut pas accueillir les quelque 1 500 participants, certains encore indécis, venus des quatre coins des Pays de la Loire ou de Bretagne. Aux militants communistes des premières heures se mêlent désormais ceux qui ont été séduits par le candidat des « jours heureux ». Romain est de ceux-là, il a fait le déplacement depuis le Finistère. « J’étais dégoûté et puis je l’ai entendu sur France Inter, depuis je ne le quitte plus », raconte le jeune étudiant.

    D’autres sont curieux, comme Benjamin, venu avec son père Sami, qui salue un candidat « du quotidien », « proche de la réalité », « clair, franc et qui rend heureux ». Ces deux Nantais se laissent encore un peu de temps pour réfléchir à un vote qui sera celui des idées, mais aussi de « la reconstruction de la gauche » dans laquelle « les communistes et Fabien Roussel pourraient peser », estime le plus jeune, qui hésite avec la candidature insoumise.

    Le bulletin communiste tente aussi des électeurs socialistes, nombreux dans cette ville administrée par Johanna Rolland, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo. C’est le cas de Marie, qui ne souhaite plus voter PS. Déjà en 2017, déçue par François Hollande, elle avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Mais, juge-t-elle, « pendant le quinquennat de Macron, il n’a servi à rien. Il a juste pété des câbles ». Alexandrine, électrice de Benoît Hamon en 2017, s’est, elle, laissée convaincre de venir au meeting par un ami communiste. Si elle tique sur le nucléaire, la « majorité des propositions » énoncées, notamment les plus sociales, la séduisent. à leurs côtés se trouvent aussi des personnalités politiques qui soutiennent désormais Fabien Roussel, dont Fabienne Padovani, conseillère départementale PS, ou encore Liêm Hoang-Ngoc, ex-soutien du candidat FI et membre de la Nouvelle Gauche socialiste. « Cette candidature, c’est aussi celle qui nous permet de faire voter les classes populaires. C’est en cela qu’elle est utile », affirme l’ancien député européen.

    « les jours heureux, ça donne de l’oxygène »

    « C’est comme ça les jours heureux, ça grandit », lance Fabien Roussel, sourire aux lèvres, à son arrivée dans une salle chauffée à blanc, après le passage de la fanfare des Juju. « Parler des jours heureux, ça donne de l’oxygène, face à ceux qui vous vendent de la haine en barre tous les jours, les Le Pen, les Zemmour », poursuit-il. Sans compter que « ça change aussi de ceux qui vous vendent du sang, de la sueur et des larmes. Les Macron et Pécresse, qui se battent tous les deux pour savoir qui va toucher les droits d’auteur sur leur programme », tacle le député du Nord. Une présentation de « cinq heures pour cinq ans de punitions », fustige-t-il encore à propos du président sortant avant de pointer la « copie blanche » de celui-ci sur le pouvoir d’achat, alors qu’il s’agit de la « principale préoccupation des Français », et de dérouler ses propres propositions.

    Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolue

    Après avoir détaillé comment il compte stopper la finance, arrêter les voyous en col blanc, et lancé une ode aux agents des services publics, Fabien Roussel choisit Nantes pour déclarer « l’urgence culturelle ». Une ville où, l’an dernier, les intermittents du spectacle ont occupé l’Opéra durant cent neuf jours. « Tout simplement, explique-t-il, parce que la culture, aujourd’hui, est menacée comme jamais par une marchandisation en forme de rouleau compresseur. » Outre l’augmentation des financements à 1 % du PIB, soit « une augmentation de 30 % par rapport au niveau actuel », il propose une grande loi-cadre après « l’organisation d’états généraux de la culture, dans tout le pays, pour associer toutes les forces vives de la nation, à l’image de ce qu’a pu faire Jack Ralite ».

    Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

    « Nous avons une autre ambition pour ce scrutin » que celle de savoir qui « doit débattre avec Emmanuel Macron au second tour », assure Fabien Roussel, balayant, sans le citer, le recours au « vote efficace », défendu depuis quelques jours par les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir de la France vaut plus, c’est un vote décisif pour les années à venir », insiste-t-il. À dix-neuf jours du premier tour, le candidat propose à ses soutiens, tous les soirs de cette « dernière étape », d’organiser des « Apé’Roussel ». Une façon de compter sur le nombre et la convivialité en mobilisant amis, voisins, parents, « pour leur présenter notre programme, notre volonté de prolonger ce combat bien au-delà du 10 avril ».

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    Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

    Actu

    En vue de la présidentielle, la droite cible les taxes pour faire baisser les prix, tandis qu’à gauche certains veulent aller plus loin en s’attaquant aux dividendes des grands groupes.

    Diego Chauvet

    La hausse record des prix à la pompe intervient dans un contexte d’élection présidentielle déjà marquée par de fortes attentes sur le pouvoir d’achat. Selon un sondage Ipsos publié vendredi, c’est l’enjeu numéro 1 pour 53 % des Français. Impossible donc de faire l’impasse pour les candidats de tous bords, qui, tous, se prononcent pour une baisse de la facture à la pompe, mais avec des méthodes différentes.

    Essence, gazole, « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

    Face au risque de colère sociale, le gouvernement a été contraint d’annoncer une « ristourne » à la pompe de 15 centimes par litre, à partir du 1er avril. À droite, pour l’essentiel, les candidats considèrent que ce sont les finances publiques qui doivent être mises à contribution. Valérie Pécresse (LR) demande « qu’une partie des taxes supplémentaires collectées par la hausse du prix de l’essence puisse être rendue aux Français » et propose d’indexer les indemnités de frais kilométriques sur les prix des carburants pour ceux qui travaillent avec leur voiture.

    Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

    La candidate du RN, Marine Le Pen, regarde également de ce côté. Elle veut réduire la TVA de 20 % à 5,5 %, et instaurer une « taxe exceptionnelle » sur les groupes pétroliers pour financer « l’annulation des hausses » décidées par Macron en 2017 et 2018. Un dispositif provisoire, tant que le baril serait à plus de 100 dollars. Son concurrent d’extrême droite, Éric Zemmour, propose un « blocage » des prix à 1,80 euro.

    À gauche, la socialiste Anne Hidalgo ne se démarque guère de ses adversaires de droite : elle s’est prononcée en faveur d’une « baisse transitoire » des taxes sur l’essence, le gaz naturel et l’électricité.

    Comment éteindre la flambée des prix à la pompe

    « Taxer 100 % des dividendes en période de guerre »

    Pour l’écologiste Yannick Jadot, c’est le « chèque énergie » qui doit être rehaussé, de façon à permettre à 6 millions de Français de percevoir 400 euros. Le candidat EELV entend également soutenir les transports qui émettent peu de CO2 plutôt que d’agir sur les prix des carburants. D’autres veulent aller plus loin. Pour Jean-Luc Mélenchon, le prix doit être bloqué à « 1,40 euro » et « c’est au trésor privé de payer, pas au trésor public ». « Le marché, c’est le chaos, justifie le coordinateur de la France insoumise, Adrien Quatennens. On ne peut pas laisser la loi de l’offre et de la demande dicter les prix, surtout les prix des produits de première nécessité pour l’activité des entreprises ou les particuliers. »

    Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolue

    Le candidat communiste, Fabien Roussel, vise les pétroliers et veut éviter que des « profiteurs de guerre » ne se remplissent les poches. « 60 % du prix d’un litre d’essence, ce sont les taxes », rappelle-t-il, mais les finances publiques ne sont pas seules à devoir être mises à contribution. « Total a engrangé 16 milliards de bénéfices en 2021, pour 7 milliards de dividendes versés », martèle le secrétaire national du PCF. Le groupe doit donc, selon lui, baisser son propre prix et ne pas faire de bénéfices sur la crise. « S’il ne le fait pas, je taxerai 100 % des dividendes car nous sommes en période de guerre », promet le candidat communiste. Dans l’immédiat, il propose une baisse du prix à la pompe de 35 centimes « tout de suite », et un blocage des prix à 1,70 euro le litre.

    Présidentielle 2022carburantshausse des prix
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] “Je n’ai pas hésité” : Fabien Roussel qualifie Staline de dictateur, cette fois “sans ambiguïté”

    « Camarade » ou « pas camarade » ? Tel était le jeu auquel a participé Fabien Roussel, avec des élèves âgés de 8 à 12 ans, dans l’émission Au tableau diffusé le 22 marssur myCanal, puis sur C8 le 27 mars prochain. Le candidat communiste à la présidentielle a notamment fait parler de lui en classant dans la case « camarade » Fidel Castro et en hésitant sur le sort de Staline. « Je ne sais pas comment on peut le classer. Il est celui qui a été le chef de guerre contre le nazisme […] De l’autre, il a été responsable de millions de morts dans son pays », a-t-il notamment indiqué dans l’émission

    Staline « a du sang sur les mains »

    Ce mercredi 23 mars, Fabien Roussel a été interrogé à ce sujet dans Les 4 Vérités sur France 2. Le chef de file du Parti communiste français (PCF) a nié toute hésitation de sa part à l’égard de Staline. « Je n’ai pas hésité. Je l’ai mis dans la catégorie des dictateurs », a-t-il affirmé. Il a assuré avoir seulement fait un rappel d’Histoire « face à une classe », notamment car Staline a fait partie des « libérateurs face au nazisme » aux côtés de « Churchill, Roosevelt, de Gaulle ». Mais Fabien Roussel a repris, assurant que Staline était bien « celui qui a tué des millions de gens, responsable de millions de morts, et donc quelqu’un qui a du sang sur les mains ». Le candidat l’a ainsi qualifié de « dictateur, sans ambiguïté », cette fois.

    À chaque fois, on nous fait le coup. Alors, je vais être clair : Staline est responsable de la mort de millions de gens.

    Mon idéal n’a rien de commun avec lui.

    Il a du sang sur les mains. pic.twitter.com/Xbp93PSdCA

    — Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 23, 2022

    Fidel Castro « camarade » selon Roussel

    Cela ne l’a pas empêché de déraper dès le premier nom. Dans l’émission Au tableau, Fabien Roussel a, en effet, placé Fidel Castro dans la catégorie « camarade ». Pour lui, « Fidel Castro est celui qui a, avec Che Guevara, avec d’autres, libéré Cuba qui était occupée par les Américains ». Malgré les remontrances des élèves, il a persisté : « On peut contester la manière dont le régime est mis en place et la manière dont il l’exerce, et c’est pour ça que je vais émettre des critiques, mais je préfère garder en mémoire le fait qu’il a permis la libération de son pays ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Crash d'un Boeing en Chine : une boîte noire de l'avion retrouvée

    Publié le : 23/03/2022 - 11:46

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    Une des deux boîtes noires de l'avion de China Eastern Airlines qui s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine a été retrouvée, a annoncé mercredi à la presse un représentant de l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC).

    Du progrès dans l'enquête sur le Boeing 737-800 : une des deux boîtes noires de l'avion de China Eastern Airlines qui s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine a été retrouvée, a annoncé mercredi 23 mars à la presse un représentant de l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC).

    L'appareil, un Boeing 737-800, effectuait un vol entre les villes de Kunming et de Canton. Il transportait 132 personnes, 123 passagers et neuf membres d'équipage. Selon les données du site spécialisé FlightRadar, l'avion a brutalement piqué vers le sol avant de s'écraser, un comportement jugé inhabituel par les experts.

    Boîte noire

    La CAAC n'était pas en mesure dans l'immédiat de préciser si la boîte noire retrouvée était celle dédiée à l'enregistrement des voix dans le cockpit (CVR) ou celle contenant les données du vol (FDR).

    Le fonctionnement et l'utilisation des boîtes noires sont les mêmes pour tous les avions, quel que soit le modèle de boîte noire, selon le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour l'aviation civile.

    D'un poids de sept à dix kilogrammes chacune, elles sont en fait orange avec des bandes blanches réfléchissantes, afin de les rendre plus visibles, et sont localisées au niveau de la queue de l'appareil.

    Le "cockpit voice recorder" (CVR), qui fonctionne comme un magnétophone, contient deux heures d'enregistrement audio des conversations et bruits dans le cockpit : discussions entre les pilotes, communications avec l'équipage, mais aussi bruits d'ambiance dans l'avion, notamment des alarmes éventuelles, grâce à quatre pistes d'enregistrement audio. Les plus récents modèles permettent 25 heures d'enregistrement.

    "Déterminer au plus vite les causes de l'accident"

    Des centaines de pompiers, militaires, médecins, volontaires et responsables politiques locaux restent mobilisés pour retrouver des traces des passagers, leurs effets personnels et la deuxième boîte noire.

    L'éventuelle confirmation de la mort des 132 passagers en ferait le pire accident d'avion depuis 1994 en Chine, où la sécurité aérienne est jugée très bonne par les experts. Selon la CAAC, toutes les personnes à bord étaient de nationalité chinoise.

    La CAAC a tout de même ordonné une inspection générale dans l'ensemble du secteur aérien lors des deux prochaines semaines.

    Le président chinois, Xi Jinping, a appelé lundi à "déterminer au plus vite les causes de l'accident" et dépêché sur les lieux une équipe gouvernementale dirigée par le vice-Premier ministre Liu He.

    Avec AFP

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    Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine

    Crash d'un Boeing en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

    Valeurs Actuelles

    Homophobie : des associations portent plainte contre Éric Zemmour pour contestation de crime contre l’humanité

    Une plainte a été déposée ce mercredi 23 mars. Comme le relaie 20 Minutes, six associations de soutien à la cause LGBT ont porté plainte contre Éric Zemmour. Inter-LGBT, Stop Homophobie, SOS Homophobie, Mousse, Adheos et Quazar reprochent au candidat de Reconquête !, à l’élection présidentielle d’avril prochain, une phrase qu’il a écrite dans son livre La France n’a pas dit son dernier mot, paru en septembre dernier.

    Une « légende » ?

    Dans son ouvrage, Éric Zemmour avait remis en question la déportation des homosexuels français durant la Seconde Guerre mondiale. « La déportation en France d’homosexuels en raison de leur « orientation sexuelle », comme on dit aujourd’hui, est une « légende » », est-il écrit dans le passage du livre du journaliste de métier. Éric Zemmour se montre en effet en désaccord avec l’ancien patron de l’UMP (aujourd’hui Les Républicains), Jean-François Copé. Ce dernier avait exclu en 2012 le député du Nord, Christian Vanneste, du parti après ses propos sur la déportation des homosexuels français. Et ce, « en raison de la polémique qu’il avait provoquée en affirmant que la déportation des homosexuels depuis la France était une « légende » », relate 20 Minutes. Éric Zemmour a estimé dans son livre que Christian Vanneste avait pourtant « raison ».

    200 homosexuels déportés

    Les associations anti-homophobie ont, au contraire, assuré que « la déportation des homosexuels lors de la Seconde Guerre mondiale est une réalité historique établie », relate 20 Minutes. Une thèse qui a également été reconnue par plusieurs dirigeants français, notamment l’ancien président de la République, Jacques Chirac, en 2005. Les six associations se sont enfin basées sur des travaux historiques pour affirmer qu’au moins « 500 hommes accusés d’homosexualité ont été arrêtés » durant la Seconde Guerre mondiale, et qu’au moins « 200 furent déportés pendant l’occupation allemande ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Russie vs Occident : le spectre des attaques contre les câbles Internet sous-marins

    Publié le : 22/03/2022 - 19:16

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le président américain Joe Biden a averti que la Russie réfléchissait à mener des attaques contre les infrastructures critiques. L’un des scénarios évoqués depuis le début de la guerre en Ukraine est que Moscou s’en prenne aux câbles sous-marins afin de couper le monde d’Internet. Un scénario catastrophe qui est plus difficile à mettre en œuvre qu’il n’y paraît.

    Joe Biden a fait souffler, lundi 21 mars, un vent d'inquiétude sur le cyberpaysage mondial. "L'État russe envisage différentes pistes possibles de cyberattaques", a affirmé le président des États-Unis, disant se fonder sur des "renseignements en constante évolution". 

    Ce n'est pas la première fois depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie que l'exécutif américain met en garde contre la menace d'attaques orchestrées par des pirates informatiques sur ordre de Moscou. Dès le lendemain du lancement de l'offensive russe, Washington s'était même dit "prêt" à parer à toute cyberattaque russe.

    >> À lire aussi : Ukraine : la Russie accusée d'avoir dégainé l'arme cyber

    Plus de 430 câbles sous-marins menacés

    Mais cette fois-ci, Joe Biden a prié les entreprises américaines de "fermer leurs portes numériques" au plus vite afin de se protéger. Le "coût sans précédent infligé à la Russie" par les sanctions décidées par la communauté internationale pourrait pousser Moscou à se venger de l'Occident dans le cyberespace, a conclu Joe Biden. 

    En d'autres termes, le président russe Vladimir Poutine, acculé par les sanctions, serait dorénavant prêt à l'escalade guerrière en s'attaquant directement aux pays de l'Otan grâce à l'arme cyber. Des accusations que Moscou s'est empressé de rejeter catégoriquement. "La Fédération de Russie, contrairement à beaucoup de pays de l'Ouest, y compris les États-Unis,  ne s'adonne pas à ce genre de banditisme numérique d'État", a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

    Mais les mises en garde de Joe Biden n'en ont pas moins remis au goût du jour médiatique le spectre d'un scénario numérique catastrophe qui verrait la Russie priver le monde entier d'Internet en s'attaquant aux câbles sous-marins de la Toile.

    Cette hypothèse a plus d'une fois été évoquée jusque dans les hautes sphères militaires depuis le début de la crise ukrainienne. En janvier 2022, l'amiral Tony Radakin, chef des forces armées britanniques, avait déclaré que Moscou pourrait "mettre en danger le système de circulation de l'information qui dépend des nombreux câbles sous-marins", rappelle le Guardian. Une hypothèse partagée par le très influent think tank américain Atlantic Council, qui a publié une note de synthèse, en début d'année, consacrée à ce risque.

    Il faut dire que les plus de 430 câbles Internet sous-marins représentent des cibles alléchantes pour qui voudrait perturber la connectivité mondiale. Souvent considérés comme l'un des maillons faibles du réseau mondial, ces câbles "ressemblent à de gros tuyaux d'arrosage de jardin qui reposent au fond de la mer", décrit Tobias Liebetrau, spécialiste des relations internationales et des questions de sécurité informatique à l'Institut danois d'études internationales.

    Surtout, ils ne bénéficient d'aucune protection particulière, si ce n'est "des systèmes intégrés de surveillance qui permettent d'alerter s'il y a une menace à proximité", poursuit ce chercheur qui est le coauteur d'une étude sur la sécurité du réseau de câbles sous-marins parue dans la revue Contemporary Security Policy en 2021

    Des attaques faciles à dissimuler…

    Des "victimes" sans défense qui sont aussi plutôt faciles à attaquer. "Il est théoriquement très aisé de dissimuler un sabotage de câble sous-marin", estime Christian Bueger, également coauteur de l'article de la revue Contemporary Security Policy et spécialiste des questions de sécurité maritime à l'université de Copenhague, contacté par France 24. 

    Il suffirait qu'un navire marchand ou un bateau de pêche vienne jeter l'ancre juste au-dessus d'un câble sous-marin non loin des côtes (où ces infrastructures ne se trouvent pas trop en profondeur) pour l'endommager. Des plongeurs ou des sous-marins peuvent aussi venir placer des explosifs sur ces câbles ou installer des mines proches, qui peuvent ensuite être déclenchées à distance.

    Des opérations qui semblent faciles pour des résultats potentiellement spectaculaires et très coûteux pour les économies occidentales. Dès qu'un internaute européen se connecte à sa boîte de réception Gmail, écrit un tweet ou "like" le message d'un ami de lycée sur Facebook, ses requêtes traversent l'Atlantique en passant par ces câbles sous-marins.

    "Ils sont vitaux si vous cherchez à transférer des données vers des pays qui n'ont pas de liaisons terrestres avec l'endroit où vous êtes", explique à France 24 Emile Aben, spécialiste de la sécurité informatique au RIPE Network Coordination Center, une ONG qui sert de registre régional d'adresses IP (adresses sur le réseau Internet) pour l'Europe et le Moyen-Orient notamment.

    Si l'hypothèse d'une attaque russe contre ces infrastructures inquiètent tant, c'est en partie "parce qu'il y a eu des activités suspectes de la Russie en mer à proximité des endroits où se trouvent ces câbles", rappelle Christian Bueger. Des navires russes ont ainsi fait des exercices non loin de l'Irlande ou de la Norvège, là où passent plusieurs câbles sous-marins reliant l'Europe aux États-Unis. Des bateaux de recherche russes avaient également été repérés en 2014 au large du Portugal, là encore dans une zone où se trouvent une dizaine de câbles sous-marins. Depuis des années, il règne donc une suspicion que "la Russie prépare quelque chose", note Christian Bueger.

    … mais difficiles à mettre en œuvre

    Pour cet expert, il y a aussi "l'impression que durant chaque conflit, les moyens de communication font toujours partie des cibles prioritaires. Durant la Seconde Guerre mondiale, c'étaient les télégraphes, et aujourd'hui ce seraient les câbles sous-marins."

    Sauf que priver le monde d'Internet n'est pas aussi facile que de rendre les moyens de télécommunication inaccessibles en coupant des fils électriques sur le front en 1939. "S'attaquer à un câble, 'est un peu comme détruire une seule voie sur une autoroute à dix voies", résume Emile Aben. Des pays très connectés, comme la plupart des États européens, les États-Unis ou les pays asiatiques, ont bien plus d'un câble sous-marin pour les relier au monde. Justement parce que ces infrastructures sont fragiles.

    "À part quelques îles isolées, rares sont les pays qui seraient privés d'Internet si seulement deux ou trois câbles étaient endommagés", reconnaît Tobias Liebetrau. Ce serait le cas pour l'archipel des Açores, l'île de Madère ou encore l'État australien de Tasmanie.

    "La Russie devrait donc mettre en place une opération militaire de grande envergure pour vraiment mettre en danger l'accès à Internet pour les États-Unis ou l'Europe", estime Tobias Liebetrau. Il faudrait d'abord mener des opérations de reconnaissance pour savoir exactement où se trouve chaque câble "car si des cartes existent, elles sont volontairement peu précises", note cet expert. 

    La Russie devrait ensuite mobiliser un nombre important de navires et de sous-marins pour frapper simultanément tous les câbles visés. "Le plus efficace serait peut-être une opération ciblée dans le canal de Suez, où passe une grande partie des données qui circulent entre l'Europe et l'Asie", estime Christian Bueger. 

    En outre, ce genre d'action causerait surtout du tort aux populations civiles. "S'il n'y a pas d'alternative aux câbles sous-marins pour ce qui est des usages quotidiens d'Internet [gérer des flux financiers, regarder des films, jouer aux jeux vidéo], certaines communications moins gourmandes en données, comme les communications militaires ou entre gouvernements, pourraient être prises en charge par des réseaux satellite", estime Christian Bueger.

    C'est pourquoi, même si en théorie les câbles sous-marins apparaissent comme des cibles de premier choix, "il est très peu probable que ce soit une option retenue par Moscou", estime Tobias Liebetrau. En effet, il n'y a aucun doute que ce type d'attaque serait considéré comme un acte de guerre par l'Occident. C'est d'ailleurs ce qu'avait déclaré l'amiral britannique Tony Radakin. Et Moscou ne serait probablement pas disposé à une telle escalade pour une opération qui demanderait beaucoup de ressources sans avoir de répercussions notables sur les capacités militaires de l'Otan.

    En revanche, les Russes pourraient s'en prendre à un ou deux câbles "pour lancer un avertissement symbolique", estime Christian Bueger. Histoire de mettre le doigt là où ça peut faire mal et démontrer qu'ils savent le faire.

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Germany Is Ready to Lead Militarily. Its Military is Not.

    Russia’s invasion of Ukraine prompted Germany to revolutionize its security doctrine. But the war has also exposed how weak a link the German military is in NATO.

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    By Katrin Bennhold

    RUKLA, Lithuania — When the signal came over the radio that the NATO border was under attack, German tanks fanned out into the forest to stall the enemy’s advance. In short succession, men in camouflage tumbled out of the back of the tanks and took cover between the trees, assault rifles at the ready.

    The battle that ensued one recent afternoon near the town of Rukla in Lithuania, 60 miles from the Russian border, was only an exercise. But since Russia’s invasion of Ukraine, the mission of NATO’s battlegroup in Lithuania to defend the alliance’s external border no longer feels abstract to the soldiers and the country most of them come from.

    “The threat perception in Germany changed overnight,” said Lt. Col. Daniel Andrä, the commander of the 1,600-strong battlegroup in Lithuania. “We felt safe, in the middle of the continent, surrounded by friends. Now we have a full spectrum war in Europe and we are concerned, especially since we don’t know how far the escalation spiral will turn.”

    Three days after Russia attacked Ukraine last month, Chancellor Olaf Scholz of Germany stood in Parliament and announced the biggest rearmament program for his country since the end of the Cold War, vowing not only to increase the defense budget beyond the NATO target that Germany had failed to hit for years but to invest an immediate 100 billion euros — two full years of military spending — to turn around years of underfunding of the German military.

    It was a revolution in a country whose Nazi past had long made it reluctant to invest in military power. By the end of his 30-minute speech, Mr. Scholz had overturned a ban on shipments of arms to Ukraine, backed armed drones and committed to buying new fighter jets that can drop nuclear bombs, sealing Germany’s continued role in NATO’s system of nuclear sharing.

    “It is clear that we must invest much more in the security of our country, in order to protect our freedom and our democracy,” Mr. Scholz said.

    When Colonel Andrä saw the news of Mr. Scholz’s pivot from his office in Rukla, he was stunned. “I didn’t believe what I was hearing,” he recalled. “All of this would have been unthinkable only four weeks ago. It was historic.”

    History is never far in Europe. The last time German soldiers set up base in Lithuania was during the country’s occupation in World War II. They drove out the Soviets, rounded up and killed more than 90 percent of the Jewish population before, in turn, being driven out by Soviet forces.

    The Soviets stayed, making Lithuania a Soviet Republic until the Soviet Union collapsed, a humiliation that Russia’s president, Vladimir V. Putin, seeks to vindicate with his invasion of Ukraine.

    So now it is the Germans who are back — this time at the Lithuanians’ invitation — to help protect against Russian aggression.

    The German soldiers in Rukla were deployed in the aftermath of Russia’s annexation of Crimea, the first part of Ukraine that the Kremlin grabbed in 2014. Along with soldiers from seven other NATO nations, they have kept watch over their section of the alliance’s border for the past five years, welcomed by the local population and officials alike. “We want a strong Germany,” said Gen. Mindaugas Steponavicius, Lithuania’s chief of the defense staff.

    For decades, Germany hung back on security matters, content to lead economically as it clung to a pacifist leaning that was forged in the wake of World War II and the Holocaust. German politicians were reluctant to talk about the military; German citizens were reluctant to hear about it. Before his pivot, Mr. Scholz himself came under fierce criticism for his seeming reluctance to get tough on Russia over Ukraine.

    But Russia’s attack on Ukraine has jolted not just the German government into action — public opinion has dramatically shifted, too. Two in three Germans now support arms shipments to Ukraine and back increased military spending. In mid-February, a majority was still opposed to both.

    “There is a realization that military power matters,” said Claudia Major, head of the international security division at the German Institute for International and Security Affairs.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    But if the war in Ukraine was a wake-up call, it has also exposed how weak a link the Germans still are in the NATO structure. On the morning of the Russian invasion, Gen. Alfons Mais, Germany’s chief of defense, posted a brutally honest assessment of where German capabilities were.

    “In my 41st year of service in peace, I would not have thought I would have had to experience another war,” General Mais wrote. “And the Bundeswehr, the army that I am allowed to lead, is more or less broke. The options we can offer policymakers to support the alliance are extremely limited.”

    At the end of the Cold War, when West Germany was still a NATO frontline state on the border to the Soviet empire, it had more than 500,000 soldiers and spent 2.7 percent of its gross domestic product on defense. Today, the reunified Germany has 184,000 soldiers and spends just 1.5 percent of G.D.P. on defense.

    “The German military was starved of money for years because we had a strategic partnership with Russia and we didn’t believe we had to defend our territory anymore,” said Ms. Major. “Our soldiers were deployed to help others, whether in Afghanistan or Mali. We were fighting wars of choice. But this is about us and if we are returning to a paradigm of wars of necessity, you need the whole military to be operational.”

    As the chancellor put it in his speech last month: “We need planes that fly, ships that sail and soldiers that are optimally equipped.”

    There is a shortage of everything from protective vests to thermal underwear. Radio equipment is 30 years out of date. Only one in three warships is ready to deploy — so few that the navy worries it cannot meet all its international commitments.

    Even in Rukla, the flagship German NATO mission which has relatively few complaints when it comes to resources, the general scarcity has been felt.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden is heading to Brussels, where he is planning to announce new sanctions against Russia before meeting with NATO allies and the European Union. Poland said it would propose to send a NATO peacekeeping mission to Ukraine.

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Ukrainian forces appear to have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv and around the Black Sea port of Mykolaiv. In the capital, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Some of the armored vehicles are five decades old. The radios are more than 30 years old. During international exercises in Lithuania, their equipment routinely made the German units “the weakest link in the chain,” soldiers reported to the parliamentary commissioner for the armed forces on their return from tours in Rukla.

    Some in Lithuania joke that they would like some “real soldiers” protecting them. In neighboring Poland, Latvia and Estonia, the NATO battlegroups are led by Americans, Canadians and Britons, respectively.

    “The German military is great; we’re so grateful to have them here,” said Laurynas Kasciunas, chairman of the national security and defense Committee in Lithuania. “But we’d also like some American troops, please, combat-ready and ideally permanently.”

    Short of that, the challenge, say security experts, is how to ensure that the 100 billion euros in special funds for the German military are spent fast — and wisely.

    The government has already announced an order of as many as 35 F-35 fighter jets to replace Germany’s aging fleet of Tornado bombers. On Monday, the chancellor met with Germany’s top-ranking general to discuss what else should get priority on the government’s shopping list.

    But it will take more than money to modernize the German military, experts and officials say. Procurement procedures are cumbersome and slow. Purchases above 25 million euros need to be approved individually by the parliamentary budget committee. Tenders cannot just be made in Germany but have to go out to the entire European Union.

    “We need to reform the entire procurement bureaucracy,” Ms. Major said. “We now have a lot of money, if we don’t spend it wisely we gain nothing.”

    In Rukla, the revolution announced in Berlin last month is already being felt, Colonel Andrä said: “The few things that we didn’t have or don’t have, we are getting very fast right now.”

    Hundreds of containers of ammunition have arrived. To get a reinforcement of 350 men to Rukla quickly, the defense minister had reduced their deployment time from 30 days to five.

    “When we want to, we can move fast,” Colonel Andrä said. “We have shown that we are willing to do more.”

    Christopher F. Schuetze contributed reporting from Berlin.

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    France24 - Monde

    Info ou Intox 2022 : déconstruire les fausses informations avec les lycéens

    Info ou Intox

    Publié le : 21/03/2022 - 18:20

    Maëva Poulet Suivre

    Alors que se tient du 21 au 26 mars la Semaine de la presse et des médias dans l’école, l’équipe des Observateurs de France 24 est partie à la rencontre d’une classe de seconde du Lycée Paul Valéry, à Paris, afin de répondre aux questions des élèves sur la désinformation et d’échanger avec eux des conseils pour démêler le vrai du faux. En partenariat avec le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi), notre reportage retrace cette expérience, à la fin de laquelle les élèves ont eux-mêmes réalisé un épisode de notre émission "Info ou Intox". 

    À l’issue de cinq séances, les élèves ont été initiés à la vérification des faits à partir d’intox qu’ils avaient identifiées eux-mêmes. La thématique du Covid, autour de laquelle circule massivement de fausses informations, a retenu leur attention, et notamment des vidéos sur TikTok ou Facebook prétendant que les autotests Covid réagiraient positivement à l’eau. Ils ont pu démonter cette affirmation avec l’appui d’un virologue.   

    Le module Info ou Intox issu de leur travail est disponible ci-dessous. 

    "INFO ou INTOX", un programme multilingue en partenariat avec le CLEMI 

    Pour sa huitième édition, ce numéro annuel d’"INFO ou INTOX" est présenté par Maëva Poulet en français, Derek Thomson en anglais, Fatma Ben Hamad en arabe et Natalia Ruiz Giraldo en espagnol. Il a été produit en partenariat avec le Clemi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information). 

    Cette émission s’inscrit dans une volonté de l'équipe des Observateurs de France 24 de transmettre conseils et bons réflexes à avoir sur les réseaux sociaux, tout en répondant aux interrogations des élèves.  

    "INFO ou INTOX" a aussi sa version courte hebdomadaire 

    Depuis octobre 2018, "INFO ou INTOX" se décline dans une version hebdomadaire disponible sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 et sur les réseaux sociaux des Observateurs de France 24. Les épisodes sont aussi disponibles sur le compte Instagram de France 24 et des Observateurs en français, anglais et arabe. 

    Tous les soirs à 20 h 45 et 22 h 20, les infox repérées par les Observateurs de France 24 sont décryptées par les chroniqueurs Anthony Saint-Léger et James Creedon.  

    Vous voulez contacter la rédaction des Observateurs car vous pensez avoir repéré une fausse information ? 

    Nos contacts : 

    Mail : observateurs@france24.com 

    Sur notre page Facebook par message privé 

    Sur Twitter à @InfoIntoxF24 

    WhatsApp : +33 6 30 93 41 36 (attention, le numéro est régulièrement saturé). 

    Télécharger l'application

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    Valeurs Actuelles

    Éric Ciotti au Grand Débat des Valeurs : « Je veux porter un projet réaliste. Pas des slogans »

    Quelle soirée pour Éric Ciotti ! Il n’aura pas chômé. Juste après avoir été l’invité du 20 heures de TF1, le député LR des Alpes-Maritimes filait au Dôme de Paris (l’ancien Palais des Sports) pour rejoindre le Grand Débat des Valeurs. Sa position n’était sans doute pas la plus simple, puisqu’il passait juste derrière Éric Zemmour, incontestable vainqueur à l’applaudimètre et dont on peut dire – sans trahir de grand secret – qu’il était venu là en terrain conquis. Preuve en est, une proportion non négligeable de la salle est tout simplement partie en même temps que lui, juste après sa prestation. Ils avaient vu ce qu’ils voulaient voir.

    Résultat, c’est devant une salle un peu plus clairsemée (mais toujours très dynamique) que s’est avancé Éric Ciotti. Pour l’interroger : Tugdual Denis. Le directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles lance d’emblée la discussion, rappelant qu’Éric Ciotti avait créé la surprise, à l’automne dernier, en arrivant en tête du premier tour au Congrès des Républicains. Sans dévier de ses habitudes, le député prend la parole pour clamer l’importance des « valeurs de droite » bâties sur « la fierté », et rappelle son mantra : « À droite ! Pour que la France reste la France. » Après ce premier élan, le voici qui lance l’alarme quant au déclin de notre pays. Quelle solution ? Pour lui, c’est clair : « Je suis fier d’être engagé derrière Valérie Pécresse. »

    « Nous incarnons la seule possibilité d’alternance »

    Aussitôt, les huées montent dans la salle. Les partisans d’Éric Zemmour en veulent décidément à Éric Ciotti d’être resté chez les LR et de ne pas avoir rallié leur candidat. Assis en quinconce sur sa chaise, Ciotti n’en démord pas : « Oui, je vous le dis, nous incarnons aux Républicains la seule possibilité d’une alternance. » Le voici qui revient sur l’héritage de sa « famille » politique : de Gaulle, Pompidou, Chirac, Sarkozy… « Ils ont écrit les plus belles pages de notre histoire politique contemporaine. » Aussitôt, élevant la voix tel le tribun, Éric Ciotti tonne : « Oui, je suis de droite, et je suis bien aux Républicains ! » Dans le public, mélange noué d’applaudissements et de chahut. Éric Ciotti en profite pour rendre hommage à Nadine Morano, députée française au Parlement européen et Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, présentes au premier rang.

    On en vient ensuite au bilan d’Emmanuel Macron. Un sujet qui fait l’unanimité dans la salle. Éric Ciotti, l’un des procureurs les plus impitoyables de la politique présidentielle, se lève soudain de sa chaise. Et débute un long réquisitoire. Chiffre par chiffre. Précis, minutieux, implacable. « Le constat, c’est 32 % de coups et blessures volontaires en plus depuis l’élection d’Emmanuel Macron, c’est-à-dire 800 faits de violences par jour. Le constat, c’est un policier ou un gendarme blessé en mission chaque heure dans notre pays. C’est un outrage subi par un policier ou un gendarme toutes les vingt minutes. Ce sont trois fois plus d’homicides ou de tentatives d’homicides depuis 2012 dans notre pays. »

    Éric Ciotti poursuit, toujours sans sourciller : « S’il y a autant d’insécurité, de violences dans notre pays, je fais le lien, c’est d’abord parce qu’il y a trop d’immigration dans notre pays. » Tugdual Denis le coupe et l’interroge : est-il favorable à un « ministère de la Remigration », idée lancée au début de la semaine par Éric Zemmour ?

    « Je ne suis pas là pour vous dire ce que vous avez envie d’entendre »

    Opiniâtre, Éric Ciotti répond franchement : « La remigration ça ne veut rien dire. » Cette fois-ci, dans la salle, les cris d’orfraie se font plus nombreux encore. Peu importe, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! Vous allez faire retourner des gens qui sont Français dans leurs pays d’origine ? » Outranciers, certains, dans le premiers rangs, le hèlent : « Oui !! » Éric Ciotti saisit la balle au bond : « Vous dites oui, mais tout ça n’est pas possible. Tout ça n’est pas réaliste. Moi, je veux porter un projet réalisable, réaliste. Je ne suis pas là pour dire ce que vous avez envie d’entendre. » Le voici qui conclut sa diatribe : « Je suis là pour défendre des solutions raisonnables, responsables, et qui sont applicables ! Le reste relève de slogans qui ne seront jamais, jamais, appliqués. »

    Les huées se taisent finalement. Un calme retrouvé qui lui permet de répondre sur le fond. Plutôt qu’un hypothétique « ministère de la Remigration », Éric Ciotti propose un véritable ministère de l’Intérieur doté de l’ambition de faire diminuer par deux l’immigration légale. Peut-être parce qu’il se verrait bien dans le rôle… Le voici, de nouveau, qui embraye sur le programme des Républicains, égrainant une longue liste de mesures, qui se veulent « chiffrées, précises, écrites ». Clef de voûte du projet de Valérie Pécresse, l’instauration d’une charte constitutionnelle qui serait adoptée par référendum dès l’automne prochain. Un moyen « de retrouver notre souveraineté juridique écornée par des directives européennes et la Cour européenne des droits de l’homme ». Éric Ciotti conclut : « Rien ne sera possible sans référendum. »

    Tugdual Denis en revient ensuite à Emmanuel Macron, en citant un extrait du désormais fameux discours des Mureaux, discours cadre du président dans la lutte contre l’islamisme. Finalement, Éric Ciotti ne pourrait-il pas se retrouver dans les mots du locataire de l’Élysée ?

    « Ce quinquennat a été celui de tous les renoncements, des grandes et des petites lâchetés »

    Réponse du député : « Le problème, ce ne sont pas les mots d’Emmanuel Macron, dans lesquels je pourrais, nous pourrions, nous retrouver. Le problème, c’est l’absence d’actes. » Éric Ciotti poursuit : « D’ailleurs, j’ai regretté tout à l’heure de n’avoir pas pu débattre avec Marlène Schiappa [présente plus tôt dans la soirée, NDLR]. Vous l’aviez prévu et vous m’aviez invité pour cela, et je vous avais répondu favorablement. Mais je crois qu’elle n’a pas eu l’autorisation de l’Élysée… ». Éric Ciotti évoque ensuite l’envie macronienne de transformer l’élection présidentielle en « grande campagne de communication » et de « fuir le débat ».

    Éric Ciotti, après ces quelques mots caustiques, prend soudain l’air grave. « Ce quinquennat a été celui de tous les renoncements, des grandes et des petites lâchetés. Oui, j’ai entendu le discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux. Je l’ai entendu aussi dans la cour de la Sorbonne, devant le cercueil de Samuel Paty, enseignant décapité dans un collège des Yvelines, tout simplement parce qu’il transmettait nos valeurs, notre histoire. Je l’ai entendu devant le cercueil du colonel Arnaud Beltrame qui a donné sa vie pour sauver un otage des mains d’un islamiste. Je l’ai entendu dans la cour de la Préfecture de police, devant les cercueils de quatre policiers sauvagement assassinés par un islamiste. Ses mots, j’aurais pu les reprendre. Et puis, à l’Assemblée nationale, au Sénat, nous avons eu des textes qui n’avaient absolument rien à voir. Nous avons vu une extraordinaire lâcheté, je le répète car c’est le mot, je crois, qui caractérise ce pouvoir, dans le combat qu’il aurait dû livrer contre l’islamisme. »

    Après avoir été remercié par Tugdual Denis, l’élu niçois quitte la scène sous des applaudissements nourris. Éric Ciotti s’est livré à une prestation non dénuée d’un certain panache, car il a fait face, comme sa candidate Valérie Pécresse, à une salle qui ne lui était pas acquise. Désormais, au tour de Jordan Bardella d’entrer en piste.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Jan. 6 Investigation

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    California Man Accused in Capitol Riot Granted Asylum in Belarus

    Evan Neumann, who is wanted by the F.B.I. on charges including assaulting police officers at the Jan. 6 riot in Washington, has been granted asylum in Belarus, officials told state media.

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    By Isabella Kwai and Valeriya Safronova

    A U.S. citizen wanted by the F.B.I. on charges including assaulting police officers at the riot at the Capitol on Jan. 6, 2021, has been granted asylum in Belarus, state media for the repressive Eastern European country announced.

    Evan Neumann, a former California resident whom prosecutors in Washington have accused of more than a dozen crimes, including striking police officers and using a metal barricade as a battering ram, left the United States soon after the riot last year.

    After crossing into Belarus near the southwestern city of Pinsk last August, Mr. Neumann, 49, formally applied for asylum, according to state media. Belarusian authorities confirmed Tuesday that the request had been granted, airing footage on Belta, the state news agency, that appeared to show Mr. Neumann, 49, formally signing an immigration document.

    “Now you are completely under the protection of the Republic of Belarus,” said an official identified by Belta as Yuriy Brazinskiy, an immigration official in Brest, the city where Mr. Neumann is living. The status was valid for “an indefinite period of time,” Mr. Brazinskiy said.

    Mr. Neumann said he was grateful, but called the experience “bittersweet, like eating cranberries.”

    But, he added, “I feel safe in Belarus, especially compared to my compatriots in America.”

    The F.B.I. said in an email that Mr. Neumann was still wanted but declined to comment further.

    The small Eastern European nation has been headed for almost three decades by Aleksandr G. Lukashenko, who has wielded his power to violently crack down on thousands of people protesting an election in 2020 that many Western nations called rigged. His main political opponent was forced to flee the country, and human rights groups have criticized the government for its impunity in persecuting journalists and opponents.

    Last year, Mr. Lukashenko ordered the interception of a Ryanair flight over Belarusian airspace carrying a prominent dissident journalist, an act that some European countries denounced as a “state hijacking.”

    Mr. Neumann, who owns a bag-making company and had resided in Mill Valley, Calif., according to prosecutors, said in previous interviews with Belarusian state media that friends had warned him he was on the F.B.I.’s most wanted list.

    In documents filed in the United States District Court for the District of Columbia, prosecutors said that body camera footage from police officers showed Mr. Neumann verbally abusing police officers.

    “I’m willing to die, are you?” he apparently said to one officer. He also used his hands and fists to strike a police officer through a metal barricade before using the barricade as a battering ram aimed at officers, the documents said. And he resisted orders to leave the Capitol steps, the complaint said, and used expletives to refer to police officers.

    Mr. Neumann has denied striking officers, or committing any crimes, and has said in interviews with Belarusian state media that he traveled to Europe last February on a business trip, passing through several European countries before settling in Ukraine, a country he had previously visited, for four months.

    But he felt that the Ukrainian authorities were tracking him, he said, and decided to go to Belarus, which he described as “against the West.”

    He said his new status in Belarus meant he was now able to travel to other parts of the country, including the capital, Minsk, but that he would settle in Brest. “I have started a life here,” he said.

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    France24 - World

    Live: Ukrainian forces push back Russian troops around Kyiv, mayor says

    Issued on: 23/03/2022 - 07:43Modified: 23/03/2022 - 18:19

    FRANCE 24 Follow

    Ukrainian forces have pushed back Russian troops in several areas around Kyiv, the city’s mayor Vitali Klitschko announced Wednesday, vowing to defend every building rather than surrender the capital.  Follow FRANCE 24’s liveblog for the latest updates on the situation in Ukraine [Paris time].

    6:08 pm: Germany says ‘breach of contract’ to pay Russian gas deliveries in roubles

    Russia’s demand for payments in roubles for gas deliveries to Europe constitutes a breach of contract, German Economy Minister Robert Habeck warned Wednesday.

    “The announcement of paying in rubles is... a breach of the contract and we will now discuss with our European partners how we would react to that,” he said. Germany imported 55 percent of its natural gas from Russia before Moscow invaded Ukraine.

    5:03 pm: Russian minister urges public not to stockpile medicines

    Russia’s Health Minister Mikhail Murashko has urged people not to buy extra supplies of medicines as many fear shortages and price hikes due to Western sanctions over Moscow’s military operation in Ukraine.

    “I want to tell the public: you don’t need to stock up,” Murashko said during a televised cabinet meeting with President Vladimir Putin. “The suppliers say that deliveries are continuing as planned.”

    4:42 pm: Ukrainians push back Russian forces around Kyiv  

    Kyiv’s Mayor Vitali Klitschko on Wednesday said that Ukrainian forces have managed to push back Russian troops in several areas around the Ukrainian capital. Klitschko said there were battles raging on the northern and eastern outskirts of the city, and that “the small city of Makariv and almost all of Irpin is already under the control of Ukrainian soldiers”.

    He urged Russian soldiers to go back home and said Ukrainians are ready to defend Kyiv building by building. “We are ready to fight for each building, each street, every part of our city,” he said.

    3:24 pm: ‘French companies need to leave Russia,’ Zelensky says

    Zelensky, who received a standing ovation after his 15-minute speech to the French parliament, said Ukraine needs “more than just oxygen… We need to act together”. Zelensky called on the French companies that are still operating in Russia to leave the country, and pleaded for France to send Ukraine more weapons, more air raid defences and to strengthen French sanctions on Moscow.  

    3:10 pm: Zelensky addresses French lawmakers

    Ukraine’s President Volodymyr Zelensky is currently addressing the French parliament via video link. He has begun his speech by saying “most of the answers are in your hands”, and asking the lawmakers to hold a minute of silence for Ukraine and the many victims of the Russian invasion that started on February 24.

    2:47 pm: Zelensky to address French parliament

    Ukraine’s President Volodymyr Zelensky is scheduled to address French lawmakers in the National Assembly at 3pm.

    2:16 pm: NATO to deploy four new 'battle groups' to eastern members

    NATO’s Secretary-General Jens Stoltenberg on Wednesday said that the transatlantic military alliance is set to bolster its eastern flank by deploying four new battle groups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia “with major increases in the eastern part of the alliance on land, in the air and at sea”.

    He also said NATO would lend Ukraine 'additional support' against nuclear, chemical threats, and that Russia “must understand it can never win a nuclear war”.

    1:42 pm: Black Sea port city of Odesa holds on despite first strike

    Authorities in Odesa accused Russian forces of carrying out a strike on residential buildings in the outskirts of the Ukrainian city early on Monday, the first such attack on the Black Sea port city. FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi report from the strategic city.

    1:24 pm: Zelensky urges Japan to impose trade embargo on Russia

    Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy urged Japan on Wednesday to ramp up pressure on Russia with a trade embargo, making an unprecedented direct appeal to parliament that invoked the two nations' shared experience of nuclear disaster.

    Speaking to lawmakers by video link in a gesture never previously accorded to a foreign leader, Zelenskiy thanked Japan for leading the way among Asian nations in condemning Russia's invasion of Ukraine and launching sanctions.

    12:41 pm: Ukraine says talks with Russia 'difficult'

    Kyiv said Wednesday that talks with Russia to end nearly one month of fighting were encountering "significant difficulties" after Moscow accused the United States of hindering peace efforts.

    "The negotiations are continuing online. They are proceeding with significant difficulties because the Ukrainian side has clear and principled positions," Ukraine's lead negotiator Mykhailo Podolyak told reporters in written comments.

    12:01 pm: "Putin plans to attend G20 summit" 

    President Vladimir Putin plans to attend a G20 summit later this year in Indonesia, Moscow's envoy said Wednesday, dismissing suggestions Russia could be excluded from the group over the war in Ukraine.

    A day earlier, the United States indicated it would consult allies over Russia's membership in international forums to increase pressure over the invasion of Ukraine, which has prompted a refugee crisis in Europe and roiled global markets. 

    Russian Ambassador to Indonesia Lyudmila Vorobieva said G20 host Jakarta had already invited Putin to the November heads of state summit in Bali.

     

    10:52 am: International volunteers gather on Polish border to help refugee influx 

    Following the Russian invasion, more than 3.5 million refugees have fled Ukraine. Poland has taken in most of these refugees. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports the Polish-Ukrainian border on how volunteers from all over the world are providing Ukrainians with practical help and moral support.

    10:20 am: Putin's offensive in Ukraine 'stuck', says Germany's Scholz

    Russian President Vladimir Putin's invasion of Ukraine has stalled despite the daily assaults inflicted by his troops, German Chancellor Olaf Scholz said on Wednesday, urging Moscow to "immediately" stop the fighting.

    "Putin's offensive is stuck despite all the destruction that it is bringing day after day," Scholz said in a speech to the German parliament.

    Unprecedented sanctions imposed by Western partners are working and will only bring further damage to Russia's economy, warned the German leader.

    "But that is just the beginning, many of the toughest consequences will only been seen in the coming weeks," he said, warning that "we are constantly creating sanctions".

    Putin "must hear the truth" that not only is the war destroying Ukraine, "but also Russia's future".

    Scholz insisted that Germany stands by Kyiv but said he would not endorse calls for NATO to help erect a no-fly zone over Ukraine or to send in "peacekeeping troops".

    "As difficult as it is, we will not give in on that," he said, adding that Germany would not risk a direct military conflict between nuclear-armed Russia and NATO. 

    09:46 am: 'Sending peacekeepers to Ukraine may lead to NATO-Russia confrontation'

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Wednesday said sending peacekeepers to Ukraine may lead to a direct confrontation between Russia and the NATO military alliance.

    Poland last week said an international peacekeeping mission should be sent to Ukraine and be given the means to defend itself.

    09:06 am: Nine humanitarian corridors agreed for Wednesday, says Ukrainian deputy PM

    Agreement has been reached to try to evacuate civilians trapped in Ukrainian towns and cities through nine “humanitarian corridors” on Wednesday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

    Signalling no agreement had been reached with Russia to establish a safe corridor form the heart of Mariupol, she said people wishing to leave the besieged port city would find transport in nearby Berdyansk.

    08:04 am: Local ceasefire agreed for Luhansk, says governor

    The governor of the Luhansk region in eastern Ukraine said agreement had been reached on a local ceasefire to evacuate civilians trapped by fighting. Governor Serhiy Gaidai said on the Telegram messaging app that the ceasefire would come into force at 9am.

    01:34 am: March 22: Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev report from the Ukrainian capital:

    11:22 pm: Zelensky says talks with Russia tough but ‘moving forward’; 100,000 still trapped in Mariupol

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said early Wednesday that peace talks with Russia to end the war were tough and sometimes confrontational but added “step by step we are moving forward”.

    In his nightly video address, Zelensky also said 100,000 people were living in the besieged city of Mariupol in inhuman conditions, without food, water or medicine.

    Zelensky said more than 7,000 people had escaped in the last 24 hours, but one group travelling along an agreed humanitarian route west of the city were “simply captured by the occupiers”.

     

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

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    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    L'Humanité

    Après le « grand remplacement », la « remigration »

    Actu

    Extrême droite En perte de vitesse, éric Zemmour souhaite « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans.

    Aurélien Soucheyre

    À la baisse dans les sondages, Éric Zemmour répond par la surenchère. Il a proposé, lundi, de créer « un ministère de la remigration ». « La France est menacée dans son identité par un grand remplacement de population et je veux arrêter cela », assène celui qui souhaite « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans. « Le ministère aura des moyens, il aura des charters, on fera des vols collectifs », assure le leader de Reconquête !, qui cible les « clandestins, délinquants, criminels et fichés S étrangers ». Mais qui vise-t-il véritablement ? Les Maghrébins. Il faudra voir « avec les dirigeants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie comment on peut organiser cela », explique-t-il d’ailleurs.

    « C’est la remigration de ces gens dont on ne veut plus. Quand quelqu’un vient chez vous, qu’il saccage tout et qu’il vous agresse, vous le renvoyez chez lui », tente-t-il d’argumenter. Mais y a-t-il seulement un million d’étrangers qui « saccagent » notre pays ? Ou bien Éric Zemmour délire-t-il une fois de plus dans son obsession raciste ? « Nous sommes prêts à sauver la vérité pour sauver la France », ajoute ce menteur pathologique, qui s’approprie donc une nouvelle revendication de l’extrême droite radicale, notamment portée par Renaud Camus. Le « ministère de la remigration » ne figurait d’ailleurs pas dans son programme initial.

    Éric Zemmourrenaud camusExtrême droiteexpulsion du territoire
    France24 - World

    Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave

    Issued on: 23/03/2022 - 16:02

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky called on French companies including carmaker Renault, supermarket group Auchan and DIY retailer Leroy Merlin to leave Russia, during an address to the French parliament on Wednesday.

    “French companies must quit the Russian market,” Zelensky said during a 15-minute video address in his trademark green T-shirt. “Renault, Auchan, Leroy Merlin and others must stop sponsoring the Russian war machine.”

    French lawmakers gave Ukraine and its ambassador to France three standing ovations before the address by Zelensky, who has spoken to parliaments across the Western world in previous weeks in a bid to garner support for his country.

    Invoking a specifically French national trauma, as he has done in other nations’ parliaments, the Ukrainian leader said that images of devastated cities such as Mariupol “recall the ruins of Verdun as in the photos of World War I that everyone has seen”.

    “The Russian army makes no distinction between targets. They destroy residential areas, hospitals, schools, universities.”

    “They do not take into account the concepts of war crimes,” he added.

    Unlike in other speeches to parliaments when Zelensky has appealed for weapons, his main target appeared to be French companies that continue to operate in Russia as well as people who “bury their heads in the sand and try to find money in Russia”.

    Partly state-owned Renault suspended its production at its plants near Moscow last month after Russia’s invasion but has since reportedly resumed production.

    Major French retailers such as Auchan, Leroy Merlin and sports group Decathlon have not followed a boycott of Russia by other top Western brands from McDonalds to Coca-Cola.

    French energy giant TotalEnergies, formerly known as Total, has said it will continue to buy Russian gas but will stop purchasing Russian oil and petroleum products by the end of this year.

    “I know how to replace this oil and diesel fuel,” CEO Patrick Pouyanne told RTL radio on Wednesday, but “with gas, I don’t know how to do it”.

    (AFP)

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    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    War in Ukraine

    Live: Ukrainian forces push back Russian troops around Kyiv, mayor says

    As it happened

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Sandrine Rousseau souhaite la création d’“un délit de non-partage des tâches domestiques”

    Dans une émission animée par Mélanie Wanga et Maëlle Le Corre, en collaboration avec StreetPress, le média Madmoizelle s’est entretenu avec Sandrine Rousseau, ex-membre de la direction de campagne du candidat écologiste Yannick Jadot. A l’occasion d’un live diffusé sur la chaîne Twitch du média féministe ce lundi 21 mars, l’écoféministe s’est prêté au jeu des questions-réponses. Egalité hommes-femmes, « racisme environnemental », propos dans Le Parisien… L’ancienne candidate à la présidentielle a balayé de vastes thématiques.

    « Qui a déjà été viré d’une campagne ? »

    Lors de l’émission « La Présidentielle selon Madmoizelle », Sandrine Rousseau est revenue sur ces propos explosifs cités dans Le Parisien, le 3 mars dernier. Article dans lequel elle tançait les stratèges politiques « nuls » de la campagne des Verts qui « se plantent sur tout ». Des propos lui valant son expulsion immédiate de l’équipe de campagne de Yannick Jadot dans un communiqué lapidaire. « Il y a la moitié des propos parus dans l’article du Parisien que je n’ai pas tenus », a précisé Sandrine Rousseau au média féministe, avant de poursuivre : « La question reste entière. Qui a déjà été viré d’une campagne ? ». Et la journaliste d’embrayer : « Vous étiez gênante pour la campagne de Yannick Jadot ? ». Sourire de Sandrine Rousseau : « Ce n’est pas à moi de répondre à cette question ».

    Faire reconnaître dans un couple un non-partage des tâches domestiques comme on reconnaît les violences au sein des couples ?

    C’est la proposition de @sandrousseau. ⬇️https://t.co/Cb6tOkcZrj pic.twitter.com/mHYjSm3oUk

    — Madmoizelle (@Madmoizelle) March 21, 2022

    Délit de non-partage des tâches domestiques

    L’ex-candidate à la primaire écologiste a aussi décliné ses idées sur l’égalité hommes-femmes, indiquant que les hommes effectuent seulement « 14 minutes » de travail domestique par semaine. « Je voudrais un délit de non-partage des tâches domestiques », a-t-elle proposé. Également interrogée sur les conditions de vie des gens du voyage, notamment pour ceux vivant à proximité de Lubrizol (Seine-Maritime), l’économiste a dénoncé des situations « catastrophiques » sur les aires d’accueil. « Il y a une discrimination à laquelle on s’est habituée, c’est celle d’appeler ça des aires d’accueil. On ne parle pas des cimetières en disant que ce sont des aires d’accueils pour macchabées », a-t-elle lancé.

    « Nous avons une responsabilité morale »

    Sur l’écologie, Sandrine Rousseau a répondu aux questions sur le « racisme environnemental » décrivant des quartiers populaires « souvent près des axes routiers » où il y a « le plus de personnes non-blanches » et dans lesquels sont installés « des incinérateurs et des usines polluantes ». Elle a également rebondi sur le concept d’« écologie décoloniale ». « C’est aussi parce que nous avons imposé notre modèle de consommation et de production que la Chine, l’Inde et d’autres pays commencent à en émettre [des gaz à effet de serre NDLR ] autant que nous si ce n’est plus », s’est-elle insurgée. Puis de marteler : « Nous avons une responsabilité morale et factuelle ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    L'Humanité

    Gérard Lanvin nous parle d'une histoire de France qui mérite d’être racontée

    Entretien

    Le comédien signe son retour à la télévision avec une histoire simple de Résistance et de solidarité dans la France de 1942. Il nous évoque son personnage, un paysan sauveur de familles de juifs.  Entretien

    Caroline Constant

    Comédien et chanteur, Gérard Lanvin et Mathilde Seigner incarnent dans ce téléfilm un couple de paysans, Virgile et Blanche, en 1942. Ils habitent près de la ligne de démarcation. Et font passer, par solidarité, des familles de juifs en zone libre.

    Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette histoire ?

    Le fait que ce soit un film historique : il raconte une époque dont il faut continuer à parler. Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance. Cette histoire, ces faits d’armes, cet héroïsme constituent une histoire de France qui mérite d’être racontée à ces générations qui arrivent, pour nourrir leur réflexion, parce que tout recommence tout le temps. L’homme passe son temps à se détruire, à se détester, à se faire du mal. Alors que tout le monde est si content quand tout va bien. Elle est bizarre, cette nature humaine.

    Vos personnages, Virgile et Blanche, n’ont aucune hésitation à être solidaires, malgré les risques encourus…

    Ils sont d’un naturel paisible. Ils ont un instinct de survie digne de ces paysans, que j’aime et que je soutiens. Ils savent cultiver, faire de l’élevage, vivre en autonomie. Et ils font vivre aussi les autres, c’est-à-dire les villes, grâce à leur travail. Parce qu’on élève le coq à la campagne, on le mange en ville. Blanche et Virgile se retrouvent dans un endroit, près de la ligne de démarcation, où il est possible de sauver des vies, particulièrement celles de petits juifs. Un toubib qu’ils connaissent bien, joué par Philippe Torreton de façon magnifique, leur propose de faire passer des gens en zone libre. Le film pose une question : sommes-nous capables de devenir un tantinet héroïques ? Une situation vous le propose, à vous de décider. C’est l’instant d’un moment, une réflexion sur une demande précise : il suffit de dire oui ou non.

    Vous aviez dit dans l’Humanité en 1999 : « La solidarité ? C’est le mot phare. À un moment, quoi qu’il arrive, dans le monde entier, devant la misère humaine, ces drames que l’on voit tous les jours, on a envie d’être solidaires. » Vous rapprochez ces propos de ce téléfilm ?

    Bien sûr. Mon idéal, c’est la fraternité, la solidarité, l’amour. Ce sont peut-être des mots un peu obsolètes pour les jeunes générations, avec la technologie pourrie qu’on a inventée pour que tout le monde se foute sur la gueule, et que les cerveaux ne puissent pas prendre de repos. Avant, nous avions le temps de la réflexion, de la digestion, de la compréhension des choses. Aujourd’hui, c’est instantané. Et ça rend les gens fous.

    Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance.

    Ce sont aussi vos retrouvailles avec Fabien Onteniente…

    Avec Fabien, nous avons tourné deux gros succès, 3-0 et Camping, que personne ne voulait produire. Je m’entends très bien avec Fabien, depuis longtemps. C’est un bosseur, et j’aime les bosseurs. Sur un scénario de ce type, nous avons travaillé des jours ensemble, pour trouver de la complicité. Avec Mathilde Seigner, c’est allé très vite, parce que nous appartenons à la même famille d’acteurs : nous sommes instinctifs, et nous avons de grandes gueules qui nous ont causé quelques gros soucis. Mais ce n’est pas grave : Il ne faut jamais avoir de regrets d’avoir dit ce qu’on pensait.

    Et votre retour à la télévision ?

    Nous, acteurs, dépendons du désir des autres. Aujourd’hui, nous croisons de jeunes producteurs, plein d’envie et de force, de volonté, d’amitié et de respect. C’est ce qui manquait jusqu’à présent. Obligatoirement, on me propose pas mal de choses intéressantes. J’ai fait un téléfilm avec Sylvie Testud, qui sortira en octobre, sur la dépendance aux médicaments de nos jeunes adolescents. Je suis acteur, j’ai déjà fait mes preuves au cinéma. Et ce sont les autres qui doivent décider de m’embaucher ou pas.

    Pourquoi ce passage à la chanson, avec des paroles assez dénonciatrices ?

    Mon fils est un grand bluesman. Pendant le premier confinement, j’ai écrit, il a composé, au départ sans objectif particulier. Abdelmalik est venu chanter avec moi, puis notre chanson sur les féminicides, Appel à l’aide, a été très écoutée sur les réseaux. Idem pour un pamphlet sur nos trois dernières présidences people, Le dire et le faire. Quand je les chante en public, les gens reprennent le refrain. J’ai un groupe formidable de musiciens et de choristes. Et le public aussi. Et il y a toute cette énergie qui fait que, tout à coup, on est dans un idéal d’échanges : il y a la musique, le seul plaisir sensuel absolu, sans vice.

    Et donc l’Olympia le 27 mai.

    Avec mon nom sur le fronton de cet Olympia mythique… C’est assez particulier, parce que c’est mon fils qui mise en route cette histoire, c’est lui qui produit mon album. Je travaille pour et avec mon fils, c’est assez formidable. Là, nous allons faire le concert des Bikers Harley. Jouer devant 2000 mecs, ce n’est pas rien. Surtout avec des textes que j’ai écrits et qui sont concernants sur notre époque. C’est le constat de l’an XX.

    téléfilmfrance 2les justesshoah
    France24 - World

    Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

    Issued on: 23/03/2022 - 17:00

    Sébastian SEIBT

    US President Joe Biden warned this week that Russia is considering attacks on critical infrastructure. One of the scenarios that has been mooted since the start of the war in Ukraine is that Moscow will attack undersea cables in order to cut off the world's internet. But this worst-case scenario is more difficult to implement than it sounds.

    "Based on evolving intelligence, Russia might be planning a cyber attack against us,” Biden said at a press conference on March 21. "The magnitude of Russia's cyber capacity is fairly consequential and it's coming."

    Biden added that "one of the tools (Russia's) most likely to use, in my view – in our view ­– is cyber attacks. They have a very sophisticated cyber capability”.

    This is not the first time since the start of Russia's invasion of Ukraine that the US president has warned about the threat of such attacks. The day after the launch of the Russian invasion on February 24, Washington announced it was "prepared" to ward off any Russian cyber attack.

    Biden urged American companies to "lock their digital doors" as quickly as possible to protect themselves. The fear is that "unprecedented cost inflicted on Russia" by all the latest international sanctions could push Russian President Vladimir Putin to retaliate by directly attacking NATO countries using cyber weapons, Biden said.

    The federal government is doing its part to get ready for potential Russian cyberattacks. We are prepared to help private sector companies with tools and expertise, but it is your decision as to the steps you’ll take and your responsibility to take them.

    March 22, 2022

    Moscow was quick to categorically reject these accusations. "The Russian Federation, unlike many Western countries, including the United States, does not engage in state-level banditry,” said Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Tuesday.

    More than 430 underwater cables at risk

    But Biden's warnings have nonetheless revived the spectre of a digital disaster scenario where Russia would deprive the whole world of the internet by attacking the web's undersea cables.

    This prospect has been raised more than once, even in high military circles, since the beginning of the Ukrainian crisis. In January 2022, Admiral Tony Radakin, head of the British armed forces, said that Moscow could "put at risk and potentially exploit the world’s real information system, which is undersea cables that go all around the world”, reported the Guardian newspaper. Radakin’s theory was shared by the influential American think tank Atlantic Council, which published an article on the risk of the Kremlin severing global internet cables at the beginning of the year.

    In excess of 430 undersea internet cables represent tempting targets for anyone wishing to disrupt global connectivity. Often seen as one of the weakest links in the global network, these cables "look like large garden hoses lying at the bottom of the sea", Tobias Liebetrau, an expert on international relations and IT security issues at the Danish Institute for International Studies, told FRANCE 24.

    Above all, they have no special protection, except for "integrated surveillance systems that can send out alerts only if there is a threat nearby", added Liebetrau.

    Easily concealed attacks...

    "It is theoretically very easy to conceal the sabotage of an undersea cable," said Christian Bueger, a specialist in maritime security issues at the University of Copenhagen, speaking with FRANCE 24.

    All it would take to damage a cable would be for a merchant ship or fishing boat to drop its anchor on one not far from the coast, where these infrastructures are at a reasonably shallow level. Divers or submarines could also place explosives on the cables or install mines nearby, which could then be detonated remotely.

    These operations appear simple, but the results could be potentially spectacular and very costly for Western economies. As soon as a European internet user logs into their Gmail inbox, writes a tweet or "likes" a school friend's Facebook post, their requests cross the Atlantic via a network of these undersea cables.

    "They are vital if you are trying to transfer data to countries overseas," said Emile Aben, a computer security specialist at the RIPE Network Coordination Centre, an NGO that serves as a regional IP address registry for Europe and the Middle East, speaking with FRANCE 24.

    If the hypothesis of a Russian attack against these infrastructures is so worrying, it is because “Russia has been spotted doing naval research or exercises close to places where the cables are located", said Bueger. Russian ships have carried out exercises near Ireland and Norway, where several submarine cables linking Europe to the United States run. Russian research boats were also spotted in 2014 off the coast of Portugal, again in an area where there are a dozen submarine cables. For years, there has been a suspicion that "Russia is up to something", noted Bueger.

    ... but difficult in practice

    Bueger explained there is also "the impression that during each conflict, the means of communication are always among the priority targets. During the Second World War, it was the telegraphs, and today it would be the undersea cables”.

    The big difference is that depriving the world of the internet is not as easy as it was to cut electric wires on the front line in 1939. "Attacking one internet cable is a bit like destroying a single lane on a ten-lane highway. If the highway has enough capacity, traffic won't notice," said Aben. Highly connected countries, such as most European states, the United States or Asian countries, rely on much more than one cable to link them to the world precisely because these infrastructures are so vulnerable.

    "Apart from a few isolated islands, there are very few countries that would be deprived of the internet if only two or three cables were damaged," said Liebetrau. The islands that would be affected include the Azores archipelago, the island of Madeira and the Australian state of Tasmania.

    "Russia would have to mount a large-scale military operation to really threaten internet access for targets like the United States or Europe," said Liebetrau. “They would need to do a lot of reconnaissance operations to find out exactly where each cable is located, because although maps exist, they are deliberately not very precise".

    Russia would then have to mobilise a large number of ships and submarines to strike all the targeted cables simultaneously. "One place to target would be the Suez canal because it's a choke point for data transfer between Europe and Asia. But you would need to use explosives," said Bueger.

    Moreover, this kind of action would mainly target the civilian population. "While there is no alternative to undersea cables for everyday internet use [managing financial flows, watching movies, playing video games], some less data-intensive communications, such as military or government-to-government communications, could still be handled by satellite networks," said Bueger.

    This is why, even if in theory undersea cables appear to be prime targets, "it's highly unlikely that Russia would go down this route", reassured Liebetrau. An attack of this level would be considered an act of war by the West, as confirmed by Radakin. And Moscow would probably not be willing to escalate such an operation, which would require a lot of resources without having any significant impact on NATO's military capabilities.

    It is possible, though, that Russia could make some lesser level of attack, just to prove their power. "I can see them going after one or two cables as a symbolic gesture,” agreed Bueger.  “It would fit the pattern of Russia using their new weapons, because it would be an advanced type of attack."

    This article has been translated from the original in French.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN WAR IN UKRAINE

    Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

    WAR IN UKRAINE

    China and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine

    The Debate

    Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level

    Valeurs Actuelles

    Le chef de Reconquête ! dans les Alpes-Maritimes quitte son poste, craignant l’arrivée de Philippe Vardon

    La potentielle arrivée de Philippe Vardon au sein du parti « Reconquête ! » fait déjà des remous. Mardi 22 mars 2022, le chef du mouvement dans les Alpes-Maritimes, Benoît Kandel, affirmait sur France Bleu Azur, que l’ancien membre du groupe « Nissa Rebela » ne rejoindrait pas le parti du candidat à la présidentielle « On n’a pas besoin de Philippe Vardon », avait-il affirmé. « Il n’est pas le bienvenu chez ‘Reconquête !’. On est pour l’union des droites, mais pas forcément Philippe Vardon qui est très typé Nissa Rebela », avait-il indiqué avant d’ajouter que le conseiller municipal du Rassemblement national à Nice a parrainé Marine Le Pen à l’élection présidentielle.

    « Le parcours politique de Philippe Verdon est incompatible avec les valeurs d’Eric Zemmour »

    Sauf que le parti nationaliste prépare bien l’arrivée de l’ancien proche de Marine Le Pen. C’est au « niveau national » que la décision a été prise, selon le militant zemmouriste. « Une partie des instances parisiennes du mouvement ‘Reconquête!’ a décidé d’imposer par la force la venue de Monsieur Philippe Vardon au sein du parti », a déclaré Benoît Kandel dans un communiqué publié mardi sur les réseaux sociaux. « Une magistrale erreur politique que de l’imposer chez Zemmour. On n’a pas besoin de lui, on est en pleine dynamique. Grâce au travail accompli, le mouvement dans les Alpes-Maritimes compte désormais plus de 4050 adhérents et 12 000 sympathisants », a-t-il écrit.  

    L’ancien élu niçois s’est ensuite attaqué directement à la venue probable de l’ancien membre du groupe « Nissa Bella ». « Quelle va être la plus-value de Philippe Vardon ? Aucune ! Il va nous apporter 15 personnes et nous en faire fuir 3 000. Je ne veux pas que notre mouvement devienne une réplique d’un Rassemblement National dur et sectaire. Le parcours politique de Philippe Vardon, proche des milieux identitaires les plus radicaux apparaît à une très large majorité de nos adhérents comme incompatible avec les valeurs et trop éloigné du projet politique porté par Eric Zemmour », a-t-il lâché.

    C’est pourquoi il a décidé de quitter ses fonctions. « Mon expérience politique m’amène à considérer que personne n’est indispensable, pas plus moi qu’un autre. Elle me conduit aussi à me rappeler que lorsque l’on n’est pas d’accord, soit on ferme sa gueule, soit on s’en va. La place de coordonnateur est donc désormais libre pour Vardon puisque telle est la volonté des instances parisiennes », a-t-il conclu. Benoît Kandel votera malgré tout pour Eric Zemmour à la présidentielle.

    Nice : les dernières actualités

    Reconquête ! dépose plainte après une opération frauduleuse contre l’élu RN de Nice Philippe Vardon

    À Nice, Christian Estrosi décore l’ambassadeur du Qatar et reçoit un déluge de critiques

    Le chef du RN niçois fustige le fonctionnement du parti en PACA et vise deux proches de Marine Le Pen

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Photographing the Reality of War

    Lynsey Addario, a Times photojournalist in Ukraine, shares her experiences on the ground and how she communicates with her subjects during difficult moments.

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    By Emmett Lindner

    Last week, Lynsey Addario, a photojournalist on assignment for The New York Times in Ukraine, stood on a rooftop in Kyiv, which is currently under siege, to capture images of smoke wafting across the skyline. Then, an air raid siren went off.

    She moved behind a wall “just so I don’t get blown out with chunks of glass if it does hit,” she said by phone as she took shelter. Despite the threat of an attack, she still wanted to share more about her experiences covering the war in an interview.

    Ms. Addario has been in Ukraine since February, capturing the devastation of war. She is the photographer behind one of the most recognizable images of the conflict: one that shows four people — a woman, a man and two children — lying on the ground, their suitcases beside them. They had been trying to evacuate across a bridge in Irpin, a suburb of Kyiv, and were killed by Russian mortar fire. (Learn the story behind that photo on a recent episode of “The Daily.”)

    Below, Ms. Addario, who has covered conflicts around the world, shares her experiences covering the war. This interview has been edited.

    What do you want to express most through your photos in Ukraine?

    It’s mostly the reality of war. I often focus on civilians and women and children because for me, those are the victims of war because they’re not participating in the fight, they’re just the innocent victims who end up losing their homes and losing their belongings and losing family members only because of decisions that are made on their behalf. So I think that for me, civilians have always been the more interesting focus of war rather than just pure combat.

    It’s what I get access to and it’s what I’m drawn to; as a person, as a human being, as a mother, as a woman, as someone who’s been doing this a long time. I think I’ve evolved as a journalist and as a person — I’m not the same as I was 20 years ago. I do look at the work of my colleagues and think, Oh, I really don’t have enough smoke and fire and bombs, and I’m not taking enough risks; I’m not going all the way to the frontline of the Russian positions. I’m constantly, sort of, beating myself up over what I don’t have.

    How do you communicate with your subjects when photographing chaotic moments?

    I always try to be very respectful of people. I always try to ask permission by holding up my camera; if I don’t speak the language, I make eye contact and make sure it’s OK with them. Some people just don’t want to be photographed; they’re too emotional, they’re going through too much. And of course, I respect that.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    If I have a translator or a partner I’m working with, I always try to ask them to introduce me and explain I’m working with The New York Times and that it’s really important for the international community to see what’s happening.

    Do you try to contextualize the moment when capturing images?

    Every day, when I map out what I’m going to shoot, I’m trying to think about: Where is the narrative? Where are we at in this war? What do I need to include? That’s all really important. My job, first and foremost, is a journalist and then a photographer. I’m trying to tell stories with every picture I take.

    I’m mapping out in my head what information needs to go into the photographs, like how to frame the photograph so the reader or the viewer gets a sense of what’s going on. I try to include information as well as emotion in the frame. I think it’s important to make evocative pictures, but also pictures that convey a situation and tell a story.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden is heading to Brussels, where he is planning to announce new sanctions against Russia before meeting with NATO allies and the European Union. Poland said it would propose to send a NATO peacekeeping mission to Ukraine.

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Ukrainian forces appear to have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv and around the Black Sea port of Mykolaiv. In the capital, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Have any photos you’ve taken in Ukraine changed how you set out to capture the realities of the war?

    I’ve been doing this for over 20 years — documenting war, the victims of war and civilian casualties, from Afghanistan to Iraq to Darfur to Yemen to Syria to Libya and Lebanon. Every situation is so different. Generally, as a photographer in a conflict zone, we hear an explosion and rush toward it to document the aftermath. In Irpin, the real difference was that I was present for the attack, and so I was in a bit of shock and also survival mode. I had just narrowly escaped death myself.

    In those moments, I try to stay focused, but I also have to remind myself what I need to be doing. It’s partly instinctual, but it’s also partly that you have to snap back into the present. I have to also remember to be respectful of my subjects, particularly when I’m photographing the dead.

    I always try to photograph and then make the decisions of what to edit, how to edit and what to publish with my editor later. I know psychologically, in that moment, I’m not in the position to be making any editorial decisions because I’m very emotional. But I also think it’s important to take the pictures because you only have a few seconds to do that, often when it’s very dangerous. It’s better to have them and make those decisions later than to just not shoot.

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    L'Humanité

    Drôle, de Fanny Herrero : une série plaisante à regarder, mais...

    Prescription culture

    Netflix. Fanny Herrero, créatrice de Dix pour cent qui contait les aventures d’agents artistiques, a entrepris Drôle, série sur les coulisses du stand-up. Avec un résultat intéressant mais mitigé.

    Caroline ConstantDrôle,

    Que dit le stand-up de notre société ? Que dit-il de son besoin d’expression, du désir artistique, de notre monde culturel ? Quels destins et quelles sagas peuvent s’y raconter ? Alors que ce phénomène prend de l’ampleur, Fanny Herrero, qui avait créé pour France 2 la fameuse série Dix pour cent, s’est penchée sur ce monde. En six épisodes, avec quatre personnages phares, et l’aide de vrais stand-upeurs pour l’écriture des sketchs (Shirley Souagnon, Jason Brokerss, Thomas Wiesel, Fanny Ruwet et même Marina Rollman sont crédités au générique), la série raconte quelques mois dans la vie de quatre jeunes artistes.

    Bling s’est brûlé les ailes

    Nezir (Younès Boucif, excellent) est livreur chez Uber Eats. Sur son vélo, il répète et affine ses vannes à l’envi. Dans la vraie vie, il galère : il vit seul dans une cité de banlieue avec son père invalide et ils manquent tous les deux cruellement d’argent. Nezir est le moteur de la série, dans son rapport à l’écriture, à la diction des mots justes et dans ses galères quotidiennes. Il est ami avec Aïssatou (Mariama Gaye, que l’on a vue notamment dans Gloria, l’an dernier). Par le biais d’une vidéo virale, la jeune femme rencontre une célébrité fulgurante, qui bouleverse sa vie de couple, ses projets de jeune maman et l’oblige à se poser des questions sur son écriture.

    Critique Tout sur les séries !

    Bling (Jean Siuen, vu dans le téléfilm la Maladroite, avec Isabelle Carré), lui, a été sous le feu des projecteurs et s’est brûlé les ailes. Comment revenir sur le devant de la scène quand on est désorganisé comme lui et chargé d’alcool et de drogue ? Enfin, Apolline (Elsa Guedj), issue d’un milieu très bourgeois, s’interroge sur la direction à prendre dans sa vie, après « Hypokhâgne, Khâgne, ses cinq années d’école du Louvre ».

    Ces quatre personnages se retrouvent soir après soir au Drôle Comedy Club, une scène de stand-up où ils se produisent. À eux quatre, ils représentent des stéréotypes : Nezir est le type bourré de talent qui va grandir dans l’ombre. Aïssatou est l’étoile montante, ivre de son succès. Bling est la star déchue et Apolline, la (fausse) candide.

    La banlieue comme un monde vide

    C’est aussi la limite de cette série, plaisante sans être géniale : les personnages ne sont que des fonctions, on n’accède ni à leurs émotions, ou si peu, ni à leur univers, ou vraiment en marge. Là où Dix pour cent avait des seconds rôles si forts (on pense à Philippine Leroy-Beaulieu, Ophelia Kolb ou à François Civil), ceux-ci ne sont qu’esquissés, en mode caricatural : le père formidable de Nezir (Mouss Zouheyri), la mère rigide d’Apolline (Pascale Arbillot) Le mari d’Aïssatou, surtout, dont l’intimité jetée en pâture au public, et qui ne fonctionne qu’en injonctions auprès de sa femme, aurait sans doute mérité mieux. Et si Paris est magnifiquement filmé, du vélo de Nezir le plus souvent, sa banlieue apparaît comme un monde vide, dans la cité comme dans le RER, ce qui en dit long sûrement sur ceux qui écrivent dessus mais n’y habitent sans doute pas…

    La série n’est pas malhonnête en soi. Est-elle révolutionnaire ? Non. Apporte-t-elle un quelconque point de vue sur le monde du stand-up ? Non plus. Sur la précarité des jeunes artistes, le mode d’écriture ? Pas plus. Elle est plaisante à regarder, les acteurs y sont plutôt bons. Mais elle ne vaut sans doute pas tout le bruit qu’on entend depuis dix jours à son propos.

    Séries téléviséesNetflixstand-up
    France24 - World

    Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

    Issued on: 23/03/2022 - 07:03

    Sébastian SEIBT

    The Russian invasion of Ukraine has sparked a surge of volunteer hackers, or hacktivists, battling on the digital frontline with Moscow. Groups such as Anonymous, Squad303 and Cyber Partisan have carried out several cyberattacks against Russian targets over the past few weeks. But these highly publicised attacks against Russian sites also pose a danger.

    Weeks after declaring an “electronic war” on the “Kremlin’s criminal regime”, Anonymous – a hacking collective – claimed to have hacked 2,500 Russian and Belarusian government, state media and other sites “in support of Ukraine”.

    The claim, which was posted on Twitter on March 17, was impossible to verify. Corroborating assertions by a decentralised collective of anonymous hacktivists – which anyone can claim to be – is extremely difficult.

    MORE: Since declaring 'cyber war' on Kremlin's criminal regime, #Anonymous has hacked over 2500 websites of Russian & Belarusian gov't, state media outlets, banks, hospitals, airports, companies & pro-russian 'hacking group' in support of #Ukraine. #OpRussia

    March 17, 2022

    But one thing is certain: the Russian invasion of Ukraine has led to a resurgence of cybermilitancy and new recruits for Anonymous, which had its moment of glory in the early 2010s. "There has never been such a mobilisation of hacktivists at the international level to defend the same cause," said Athina Karatzogianni, a media and communications lecturer at the University of Leicester, in an interview with FRANCE 24.

    Calling ‘digital talents’ for an ‘IT army’

    For those who know how to handle the digital weapon, hacking campaigns against Russian targets are used "to express solidarity – a bit like people who agree to host a Ukrainian refugee", Dennis-Kenji Kipker, a cybersecurity specialist at the University of Bremen, told FRANCE 24.

    The sense of mission was fueled by a call, two days after Russia launched its invasion, by Mykhailo Fedorov, Ukraine’s vice prime minister and minister for digital transformation. In a February 26 post, Fedorov called for “digital talents” since Ukraine was “creating an IT army”.

    We are creating an IT army. We need digital talents. All operational tasks will be given here: https://t.co/Ie4ESfxoSn. There will be tasks for everyone. We continue to fight on the cyber front. The first task is on the channel for cyber specialists.

    February 26, 2022

    Soon after the post was published on various platforms, the Anonymous collective "declared war" on Russian President Vladimir Putin. They were joined by several other groups, such as the Polish hacktivist movement Squad303 and the Belarusian Cyber Partisans, who say they are opponents of Belarusian President Alexander Lukashenko.

    This international group of hackers against Moscow then multiplied its operations. There was a succession of “denial of service” attacks (DDoS attacks are used to make a site inaccessible by overloading the servers with requests) against the sites of the Kremlin, the FSB (the intelligence service) and the state RT television station.

    These activists have also managed to steal large amounts of information from the servers of major business groups such as Gazprom and the site of Roskomnadzor, the Russian media regulator. They also took control of several Russian news channels, such as Russia 24 and Channel One, for about ten minutes in order to broadcast images of Russian bombings.

    Finally, Squad303 has developed a tool that allows anyone to send messages to Russian cell phone numbers in order to "alert them to the reality of the conflict", according to the hacking group named after the 303 squadron of Polish fighters during World War II. They claim that more than 20 million messages have been sent to Russians.

    ‘Beating the Russians’ in the information war

    At a time when the fighting is claiming many victims in Ukraine, these efforts in cyberspace may seem anecdotal. A cyberattack on the Duma website to insert a pro-Ukrainian message on the homepage will never have the same effect as a bomb dropped on a residential area in Kyiv or Mariupol.

    "Certainly these operations will not change the face of the conflict, but they will have an impact," said Kipker. "It’s still too early to assess the role of these activists in the conflict and above all, they are only one piece of the puzzle of all the efforts – including economic sanctions – put in place to counter Russia," said Vasileios Karagiannopoulos, a specialist in hacktivism at the University of Portsmouth, in an interview with FRANCE 24.

    For instance, "data stolen by Anonymous could prove useful for the Ukrainian authorities", noted Karagiannopoulos.

    There’s also "the symbolic impact of these cyberattacks", noted Karatzogianni. They show that the Russian cyber army, often portrayed as one of the most experienced in the world, is not unbeatable. "It’s also a message sent to the Ukrainians to show them that we are doing what we can to help them," she added.

    Operations such as the hacking of Russian television channels "allow us to beat the Russians in the information war, which is supposed to be one of their strong points", explained Karatzogianni.

    The success of Anonymous and other collectives have seen a rise in hacking operations, with Twitter teeming with messages warning of ever larger attacks. It’s a rise in cyber power that is not without risk.

    The risks of playing Putin’s game

    "What happens if one of Anonymous' attacks were to damage critical infrastructure in Russia, such as a hospital?" asked Kenji Kipker. "They have not received any training in cyber warfare, and there is always the risk of significant unexpected collateral damage," acknowledged Karatzogianni.

    UK authorities have already warned amateur hackers not to join Ukraine’s “IT Army” amid fears that activists could be breaking the law or launch attacks that spiral out of control, reported the Guardian newspaper. "There’s always a risk of escalation if Vladimir Putin can use an Anonymous attack as a pretext and claim that it is proof of the West's involvement in the conflict," said Karagiannopoulos.

    This is "the problem with collectives like Anonymous, because they do not speak for anyone and they don't have the right to 'declare wars' as they have done", said Kipker. In other words, since they don't represent anyone, the Kremlin will have no trouble portraying them as agents of the West. "Especially if these hacktivists do damage to infrastructure that matters to Russians on a daily basis [such as railroads, hospitals etc.], which could strengthen Russian public support for Vladimir Putin," he explained.

    Instead of taking the risk of carrying out offensive actions that could go wrong, Anonymous and other hacktivists "could help find the best ways to secure Ukrainian computer networks against attacks by Russian hackers", suggested Kipker.

    The war in Ukraine could be a pivotal moment for hacktivism. It may go down in history as the conflict that allowed this form of activism "to become known worldwide as an effective means of struggle", noted Karagiannopoulos. But it could also br the factor that led to a new escalation of Europe’s most serious conflict since the end of World War II.

    This article has been translated from the original in French.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN WAR IN UKRAINE

    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    New York Times - World

    How Europe Got Hooked on Russian Gas Despite Reagan’s Warnings

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    A Soviet-era pipeline, opposed by the president but supported by the oil and gas industry, set up the dependency that today helps fund the Russian assault on Ukraine.

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    By Hiroko Tabuchi

    The language in the C.I.A. memo was unequivocal: The 3,500-mile gas pipeline from Siberia to Germany is a direct threat to the future of Western Europe, it said, creating “serious repercussions” from a dangerous reliance on Russian fuel.

    The agency wasn’t briefing President Biden today. It was advising President Reagan more than four decades ago.

    The memo was prescient. That Soviet-era pipeline, the subject of a bitter fight during the Reagan administration, marked the start of Europe’s heavy dependence on Russian natural gas to heat homes and fuel industry. However, those gas purchases now help fund Vladimir V. Putin’s war machine in Ukraine, despite worldwide condemnation of the attacks and global efforts to punish Russia financially.

    In 1981, Reagan imposed sanctions to try to block the pipeline, a major Soviet initiative designed to carry huge amounts of fuel to America’s critical allies in Europe. But he swiftly faced stiff opposition — not just from the Kremlin and European nations eager for a cheap source of gas, but also from a powerful lobby close to home: oil and gas companies that stood to profit from access to Russia’s gargantuan gas reserves.

    In a public-relations and lobbying blitz that played out across newspaper opinion pages, congressional committees and a direct appeal to the White House, industry executives and lobbyists fought the sanctions. “Reagan has absolutely no reason to forbid this business,” Wolfgang Oehme, chairman of an Exxon subsidiary with a stake in the pipeline, said at the time.

    Those efforts, nearly a half-century ago, show how some of the world’s largest oil and gas companies played a critical role in opening up Russia’s reserves by opposing sanctions and advocating for business interests over national security, human rights or environmental concerns.

    Today, Europe’s reliance on Russia’s gas has put European nations in a compromised position: They continue to purchase Russian energy, transferring enormous sums of money to Moscow, which fund a Russian invasion that they denounce.

    Reagan’s effort to block the pipeline decades ago, which ultimately failed, also laid the foundations for a huge build-out of natural gas, which is now hindering Europe’s attempts to tackle climate change. Even as natural gas has helped to replace dirtier coal, the pipelines and other gas infrastructure that followed have effectively committed Europe to a reliance on gas that not only continues today, but remains difficult to unravel even in a moment of global unity against Russian aggression.

    “The Soviet Union is a superpower that really emerged on the back of its oil and gas exports,” said Agnia Grigas, a senior fellow at the Atlantic Council and an expert on the security and energy issues of Russia and the former Soviet states. “Nothing has changed.”

    In the face of opposition both at home and abroad, Reagan in 1982 reversed the sanctions, which had stopped American companies from supplying or participating in the project. The pipeline from Siberia to West Germany opened two years later.

    The industry lobbying has continued to this day.

    In 2014, when the Obama administration imposed sanctions against Russia following its military seizure of the Crimean peninsula from Ukraine, Exxon fought the measures, meeting with White House officials.

    The Biden Administration’s Environmental Agenda

    President Biden is pushing stronger regulations, but faces a narrow path to achieving his goals in the fight against global warming.

    As Russia this year massed troops on the Ukrainian border, the American Petroleum Institute, the powerful industry group, lobbied against tougher sanctions, saying that any measures needed to be “as targeted as possible in order to limit potential harm to the competitiveness of U.S. companies.”

    In the wake of Russia’s brutal invasion of Ukraine, Shell, BP and Exxon have said they will end their Russian operations.

    Casey Norton, a spokesman for Exxon, said the company “does not advocate for or against sanctions” but had communicated with the U.S. government “to provide information about the potential impacts on energy markets and investments.” He said that Exxon was complying with all sanctions, had discontinued its flagship project in Russia and was withholding new investment there.

    Bethany Williams, an American Petroleum Institute spokeswoman, said that any interactions by its members with policymakers on sanctions had been limited to “ensuring retaliatory measures are clearly written to reduce any room for uncertainty and ensure maximum compliance.”

    John Murphy, senior vice president for international policy at the U.S. Chamber of Commerce, said his organization had a longstanding belief that sanctions would very likely fail if they were unilateral. Exxon, the American Petroleum Institute and the Chamber of Commerce all condemned Russia’s invasion. Shell and BP had no comment.

    The concerns raised during the Reagan administration four decades ago have been borne out. Before Russia’s attack on Ukraine last month, Germany relied on Russia for 55 percent of its gas, for example, complicating Europe’s response to Russian aggression in Ukraine.

    For Ukraine, the consequences have been devastating. “The companies that have been working with the Russian regime were driven only by pure financial interest,” said Oleg Ustenko, a top adviser to the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky. “They closed their eyes to the morality of it, and now we are paying the consequences.”

    Parallels in History

    On a frigid Sunday morning in December 1981, millions of Poles woke up to find their country under a state of martial law. Global condemnation of the Polish authorities, and of their backers in the Kremlin, was swift.

    Already wary of the Soviets’ plan to build a gas pipeline to Western Europe, the Reagan administration produced a list of economic sanctions that essentially banned American companies from helping to build it. “The fate of a proud and ancient nation hangs in the balance,” Reagan said in his Christmas address.

    The measure drew immediate ire from America’s European allies, where the $25 billion pipeline promised a stable source of gas at a time nations were still reeling from the oil shocks of the 1970s. But within the United States, it was the oil and gas lobby that fought back.

    The sanctions would “aggravate further our international reputation for commercial reliability,” the U.S. Chamber of Commerce, which represented major oil and gas companies and pipeline manufacturers among numerous other industries, warned in a letter to the White House. The pipeline would, in fact, give Western Europe “a degree of leverage over the Soviets rather than vice versa,” Richard Lesher, the group’s president, later told The Washington Post.

    Following intense lobbying, the House Foreign Affairs Committee voted to lift the sanctions, despite a letter from Secretary of State George P. Shultz warning that such legislation would “severely cripple” the administration’s ability to deal with the Polish crisis.

    That battle four decades ago marked the start of a huge build-out of gas infrastructure in Europe. Today, an extensive network of pipelines stretches from Russia to Europe, supplying about 40 percent of the continent’s gas.

    That network has given Moscow leverage over its European neighbors. In 2009, when Russia and Ukraine became embroiled in a diplomatic dispute, Russia shut off its gas supplies, leaving tens of thousands of homes without heat. More than a dozen people froze to death, mainly in Poland, before Russia reopened its pipelines.

    An abundant flow of gas from Russia had consequences beyond security, slowing Europe’s efforts to tackle climate change by shifting toward renewables, experts say. The European Union has said it now aims to reduce its gas imports by two-thirds, and quickly ramp up its use of wind, solar and other forms of renewable energy.

    “Obviously they could have done that before, but there was no incentive to,” said Margarita Balmaceda, professor of diplomacy and international relations at Seton Hall University and an associate at the Harvard Ukrainian Research Institute. Access to Russia’s gas, she said, had “definitely slowed the move toward renewables.”

    Ties to Russia Blossom

    The fossil fuel companies’ early involvement in the Siberian pipeline was also the start of a courtship of a region with some of the world’s largest reserves of oil, natural gas and other commodities. Following the fall of the Soviet Union in 1991, successive U.S. administrations also traded their vigilance for an increasingly warm embrace of Moscow, pushing for closer energy ties. (In 2001, President George W. Bush famously said that he had looked Mr. Putin in the eye and got a sense of his soul, comments he later said he regretted.)

    Spurred by a thaw in East-West relations, fossil fuel companies pursued joint ventures to develop Russia’s oil and gas fields with Russia’s state-controlled oil and gas giants. BP took a nearly 20 percent stake in Rosneft, the Russian oil giant, that accounted for a third of BP’s oil and gas production and more than half its reserves. Shell teamed with Gazprom, the state-owned gas company, to work on projects including Russia’s first liquefied natural gas plant, and invested in the Nordstream 2 gas pipeline.

    Both BP and Shell say they are now exiting those projects.

    Exxon, which invested in a gas project near the Pacific island of Sakhalin in the 1990s, in recent years had pursued a heftier stake in Russian oil and gas production, signing a deal with Rosneft for a possible $500 billion investment. A video produced by Rosneft in 2012 portrayed the wide-ranging nature of their planned partnership: joint headquarters in St. Petersburg and Houston, a slice of Exxon’s operations in the Permian Basin in Texas and Gulf of Mexico, and the sharing of fracking and offshore drilling technology.

    In 2013, Mr. Putin awarded the Exxon chief executive, Rex Tillerson, the Order of Friendship, one of the highest honors Russia gives to foreign citizens.

    The fallout from Russia’s annexation of the Crimean peninsula the following year forced Exxon to stall the deal, but not without a fight. Even after the United States adopted sanctions, Exxon tried to push ahead with the Rosneft deal, signing legal documents with the state-owned company’s chairman, Igor I. Sechin. Exxon was later fined $2 million for actions the Treasury Department said “demonstrated reckless disregard for U.S. sanctions requirements.”

    Exxon sued, saying that the U.S. sanctions covered only Mr. Sechin’s personal affairs, not the company he presided over. A Texas judge ruled in favor of Exxon, though the judge called Exxon’s conduct “risky and, perhaps, imprudent.”

    Exxon also worked to influence Congress’s attempts to pass sanctions against Russia around that time, its lobbying disclosures show. Because of reluctance among some members of Congress to oppose those sanctions, “we had to step in front of that and explain to them how that was hurting U.S. businesses,” Keith McCoy, a former Exxon lobbyist said in a 2021 video released as part of a sting operation by the environmental group Greenpeace.

    As recently as January 2022, the American Petroleum Institute lobbied to soften sanctions against Russia, saying they should be targeted to limit the damage to American businesses.

    At his confirmation hearing to become Secretary of State under former President Donald J. Trump, Mr. Tillerson, the Exxon chief executive, stated that he had “never lobbied against sanctions personally” and that “to my knowledge, Exxon never directly lobbied against sanctions.”

    Bob Corker, a Republican Senator from Tennessee who was chairman of the Senate Foreign Relations Committee at the time, interjected, “I think you called me at the time.”

    Asked about the call this week, Mr. Corker said the two men regularly discussed policy on the phone.

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    L'Humanité

    Fabien Gay : « Le consommateur aura toujours le choix entre différents journaux, mais le citoyen ? »

    Actu

    Depuis le lancement des nouvelles formules, le directeur de l’Humanité multiplie les rencontres avec ses lecteurs. Vendredi 18 mars, c’était au tour des Girondins de débattre avec Fabien Gay de l’avenir de leur journal.

    Clément Garcia

    Fabien Gay connaît bien Bordeaux, la ville qui l’a vu naître il y a trente-huit ans. À Cenon, dans l’immédiate banlieue du port de la Lune, rendez-vous était pris avec une cinquantaine de lecteurs pour ouvrir « un débat franc sur notre journal, notre bien commun à toutes et tous ». Le directeur de l’Humanité a effectué, depuis la mi-janvier, quinze rencontres de ce type dans différentes régions pour sonder l’avis des lectrices et lecteurs sur l’actualité et l’avenir de leurs journaux. Tous soulignent ici la clarté de la nouvelle maquette de l’Humanité et la lisibilité d’un journal « qui a trouvé son équilibre ».

    « Le recul de l’Huma est hyper-important »

    Un lecteur salue la « volonté de ne pas céder à faire plus court, de conserver de la place pour des reportages qui nourrissent les lecteurs ». Jean-Jacques, qui confesse être un « éternel râleur », apprécie « un journal dans lequel il est plus facile de rentrer ». « Et quand les médias sont dans l’émotion, le recul de l’Huma est hyper-important », ajoute-t-il, en référence à l’actualité internationale. Quant à la chronique du coursier syndicaliste bordelais Arthur Hay, publiée chaque semaine dans l’Humanité Magazine, elle remporte ici une adhésion fière et unanime.

    « Le bien commun de toute la gauche »

    À quelques semaines de l’élection présidentielle, le débat s’engage sur le traitement de la campagne. Fabien Gay « revendique de donner un point de vue sur l’ensemble des candidatures de gauche, ce qui est tout à l’honneur de l’Humanité ». « L’Humanité est le bien commun des communistes, mais, au-delà, de toute la gauche », appuie-t-il. Un bien à protéger tant son économie reste fragile, malgré la validation du plan de continuation et l’apport de la souscription populaire. «Notre situation est rendue encore plus compliquée par la concentration spectaculaire des médias, la hausse des coûts des transports, de l’énergie, de l’impression… » Comme par la baisse des recettes publicitaires vampirisées par les grands groupes.

    Le défi d’inventer une nouvelle Fête

    Autant d’enjeux qui posent celui, central, du pluralisme. « Le consommateur aura toujours le choix entre différents journaux, mais le citoyen ?» s’interroge Fabien Gay. La nécessité d’un renouvellement du groupe de presse, concrétisé par le lancement de nouvelles formules, n’en est que plus forte, « afin de mieux décrypter l‘actualité pour être plus utile aux lectrices et lecteurs ». « Un pari sur l’intelligence », ajoute-t-il. L’Humanité Magazine est ainsi pensée comme «une porte d’entrée en politique », plus complémentaire avec le journal quotidien, mais aussi avec un nouveau site Internet qui a vocation à accueillir plus de contenus vidéo. Et, évidemment, le défi d’inventer une nouvelle Fête de l’Humanité en Essonne, dont le déménagement risque de s’avérer coûteux.

    « Un bien précieux pour faire vivre la contradiction »

    « On a une presse en difficulté, mais avec des lecteurs eux aussi en difficulté. Mais c’est justement cette période de crise qui rend l’Humanité absolument indispensable », relève Jean-Claude Gomez, militant communiste chevronné. Ce média « reste un bien précieux pour faire vivre la contradiction. Car, sans contradiction, pas de mouvement, et sans mouvement, pas de révolution». «Il faut que l’Humanité nous arrache à la peur qu’instille le capital», conclut-il. Une manière de renvoyer à ce que Fabien Gay appelle « le journal des possibles ».

    l'humanitéfabien gay
    Valeurs Actuelles

    “Homme quelconque”, fiancée… Le pape François se confie avec des ex-sans-abris

    « C’est simple, à Sainte-Marthe, on sent bien que c’est lui le boss mais on s’est bien marrés quand même ! », lance au Parisien Christian Delouche, un SDF originaire de Nantes (Loire-Atlantique) qui a pu rencontrer le Pape François, il y a un an et demi. L’homme d’Eglise argentin a échangé avec des personnes en grande précarité depuis sa maison à Rome. Et en a tiré des dialogues qui font l’objet d’un livre à paraître le vendredi 1er avril aux éditions du Seuil : « Des pauvres au pape, du pape au monde » (118p., 13,50 euros). Le quotidien francilien a pu consulter l’ouvrage avant sa sortie mondiale.

    Évangile, Baudelaire et amour de jeunesse

    Au fil des pages, on apprend que Jorge Bergoglio – de son vrai nom – est surchargé de travail. Et qu’il cherche « souvent une bonne excuse » pour esquiver l’angélus. Qu’au matin, il « s’endort » parfois sur le tabernacle au moment de prier. Faisant son autoportrait, le Pape François se décrit comme un « pauvre type » « soupe au lait » et « impatient ». Côté culture, le souverain pontife se présente comme un lecteur assidu des « Fleurs du mal » de Baudelaire, mais aussi de Péguy et Verlaine. Les épreuves révèlent aussi que l’ecclésiastique se voit comme un « homme quelconque » qui souhaiterait parfois s’évader du Vatican pour « aller au stade » voir un match de foot.

    Le Parisien a pu également recueillir les impressions de plusieurs membres de l’association Lazare – des anciens sans-abris et des jeunes actifs – qui ont pu le rencontrer il y a un an et demi à Sainte-Marthe. « J’ai demandé au pape s’il avait eu une fiancée, relate Manoli 61 ans. Il m’a répondu avec franchise que oui, qu’il avait eu un grand amour avant d’entrer au séminaire, qu’ils allaient danser ensemble. Mais il m’a aussi avoué qu’il était toujours en contact avec elle ! ». Jorge Bergoglio avait annoncé à cette femme prénommée Amalia qu’il deviendrait prêtre s’il ne l’épousait pas. Plus politique, le recueil de dialogue fait aussi la part belle aux questions sociales. Selon le pape : « La solution sociale ne peut venir que des mouvements populaires ». Et ajoute : « Certains prétendent que je suis communiste… Moi, j’affirme seulement que si on retire les pauvres de l’Évangile, il s’écroule. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Publié le : 21/03/2022 - 08:38Modifié le : 21/03/2022 - 09:53

    David GORMEZANO Suivre

    Le ProEnglish Theatre, petit théâtre indépendant de Kiev qui joue et enseigne dans la langue de Shakespeare, s'est mué en un "art shelter", un abri artistique. La petite troupe d'acteurs s’est installée au sous-sol de leur théâtre pour vivre l'épreuve de la guerre ensemble, témoigner et organiser une résistance tous azimuts. Rencontre avec des artistes pétris d'humanité et résolus à gagner la guerre contre la Russie.

    Le 24 février, c'est au téléphone qu'Alex Borovensky, le directeur du ProEnglish Theatre, a appris que la guerre avait éclaté et que les chars russes étaient entrés en Ukraine. "J'ai raccroché, puis j'ai entendu les explosions, puis les sirènes. C'était irréel, je ne voulais pas y croire. Avec ma compagne, nous avons fait nos valises et nous avons décidé de nous installer au théâtre qui est en sous-sol. À la fin de la journée, nous avons tous regardé 'Mission Impossible 4', parce qu'à la fin, Tom Cruise détruit le Kremlin."

    En quelques jours, l'acteur et ancien professeur d'anglais se mue en résistant. Obstruer les fenêtres des deux pièces du théâtre donnant sur la rue, transformer la salle où étaient données les représentations en dortoir, abriter les gens de l'immeuble pendant la nuit ou lorsque les sirènes signalent une attaque aérienne, donner des interviews aux médias anglophones pour témoigner de la situation à Kiev et ailleurs en Ukraine, décharger des camions d'aide humanitaire et aider à leur répartition dans le quartier… L'heure était à la survie et à la solidarité. "Tous les jours, on me propose de venir me réfugier ici ou là, mais je veux rester. Je veux voir ce qui est en train de se passer de mes propres yeux. Ma résistance, c'est l'art et c'est ce que je veux partager, c'est pour ça que je vais rester à Kiev".

    En ce dimanche 20 mars, au 25e jour de guerre, l'irréel est devenu la nouvelle normalité. Un calme étrange règne dans la ville de Kiev troublée par le grondement sourd de la défense anti-aérienne ukrainienne. Ces derniers jours, les tirs de missiles russes ont touché des immeubles d'habitation, faisant plusieurs morts, tandis qu'à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, les affrontements se poursuivent. Un ciel bleu intense et les rayons du soleil semble annoncer le printemps. Alex et ses compagnons ont décidé de s'offrir une petite journée de détente.

    "Il n'y a pas de bombardements massifs alors nous nous aventurons un peu plus en ville, nous recommençons à circuler en voiture autour de Kiev. Mais il y a eu des frappes directes sur la ville. L'une d'elles a touché un immeuble juste à côté de celui d'une des actrices du théâtre et les vitres de son appartement ont explosé. Nous sommes dans l'attente."

    Un théâtre pour résister et créer

    Avec la guerre qui s'installe, la petite bande de trentenaire n'a pas renoncé à ses projets. Tetiana Shelepko, actrice et metteuse en scène, est en train de monter une pièce d'Harold Pinter, "Le nouvel ordre mondial", qui sera diffusée en direct sur Internet le 27 mars et projetée dans plusieurs théâtres en Allemagne, en Slovaquie et au Portugal. Continuer à jouer semble pour elle une nécessité. "Pendant les guerres, le théâtre devient un abri pour les âmes, il permet de s'échapper de la folie de la guerre", explique-t-elle.

    Alex a adopté le même dispositif et prépare une performance basée sur "La Voleuse de livres", un roman de l'écrivain australien Markus Zusak. "Ce sera un monologue qui se déroule dans un abri anti-aérien qui n'est autre que notre théâtre ! Le stream sera repris par différents théâtres dans le monde qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Quand l'Ukraine aura gagné la guerre, nous allons faire une grande tournée, dans beaucoup de villes, pour que ceci ne se reproduise jamais."

    Soutenir avant tout l'armée

    Pour les deux compères, le monde artistique ne doit pas se contenter d'interpeller sur les souffrances et les dévastations qu'infligent cette guerre. "Si vous [les Occidentaux, NDLR] voulez venir en aide aux réfugiés ukrainiens ou aux artistes ukrainiens, donnez de l'argent à l'armée ukrainienne, il y a un compte qui a été ouvert pour cela et qui reçoit des donations dans toutes les monnaies. Pour moi, c'est une évidence, il faut s'attaquer à la racine du problème, qui est la Fédération de Russie et son armée. Sinon, vous n'allez pas résoudre le problème."

    Lorsqu'ils sont assis autour d'un café, les mines deviennent plus sombres. Certes, il règne un calme apparent à Kiev, mais chaque jour apporte son lot d'informations insoutenables, comme celles du bombardement par les forces russes du grand théâtre de Marioupol où s'étaient réfugiés plusieurs centaines de personnes.

    Le sort réservé à cette ville de 400 000 habitants au bord de la mer d'Azov prend aux tripes les Ukrainiens et décuple leur envie d'en découdre avec la Russie. "Je suis en colère. Il faut que ça s'arrête. Je pense qu'il faut aussi boycotter le monde de la culture russe, sans hésitation, parce que la Russie est en train de tuer mon pays", affirme Alex.

    L'aveuglement des Européens

    Tetiana ressent aussi une colère froide qu'elle dirige, elle, vers l'attitude des Européens. "L'Europe vit dans une illusion. Elle semble vivre dans le monde de Harry Potter, faisant semblant que ce qui est en train de se passer n'existe pas. Ce n'est pas le 'Ministère de la magie' qui va faire disparaître l'armée russe."

    De son côté, Bogdan, un journaliste qui a rejoint l'"art shelter" de la rue Smolenska, regrette la nonchalance des Européens vis-à-vis de la Russie. "Après l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine a multiplié les conférences de presse pour vanter le réarmement de la Russie, le développement de nouvelles armes ultra-sophistiquées et vos dirigeants semblaient ne pas y prêter attention. Ils ont continué à acheter du pétrole et du gaz russe comme si de rien n'était. Cela fait huit ans que Poutine prépare la guerre, pour nous, c'était évident."

    Regrettant l'aveuglement des Européens, Alex, Tetiana et leurs amis ont une foi inébranlable dans leur pays et la certitude qu'il vaincra l'ogre russe. "Soutenir l'armée, c'est très important mais il faut aussi penser à soutenir le pays tout entier. Si l'économie continue à tourner, alors la Russie va connaitre la défaite", estime Alex. Dans une ultime pirouette, l'acteur devenu résistant rappelle que cela fait trois semaines que Moscou tente de faire pénétrer ses blindés dans Kiev sans y parvenir. "L'armée russe est faible, rouillée et désorganisée. Il ne faut pas en avoir peur puisque qu'un petit pays corrompu comme le nôtre a pu la mettre en échec ! De quoi l'Europe a-t-elle peur ?"

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    Guerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...

    REPORTAGE

    À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix

    Guerre en Ukraine

    L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

    France24 - Monde

    Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

    Publié le : 21/03/2022 - 19:59

    Marc DAOU Suivre

    Le président syrien Bachar al-Assad, allié de l'Iran et du Hezbollah libanais, a été reçu avec les honneurs aux Émirats arabes unis, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011. Un évènement qui n'a pu avoir lieu sans l'aval iranien, estiment les experts, et qui rapproche un peu plus la Syrie d'une réintégration dans la Ligue arabe. 

    La visite de Bachar al-Assad aux Émirats arabes unis, le 18 mars, la première du président syrien dans un pays arabe depuis 2011, a pu provoquer un certain étonnement chez ceux qui ne sont pas coutumiers des grands paradoxes moyen-orientaux. Voire tout simplement des principes de la realpolitik.

    En effet, comment expliquer que l’allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, qui ont contribué avec la Russie à sauver son régime, et qui font partie de "l’axe de la Résistance" contre Israël et les États-Unis, a-t-il pu se rendre aux Émirats, le chef de file des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'État hébreu dans le cadre des accords d’Abraham imaginés par l'administration américaine, et l’un des principaux acteurs du conflit yéménite ?

    Realpolitik donc, puisque les experts de la région s’entendent pour indiquer que cette visite n’a pas pu se faire sans l’aval des Iraniens, avec lesquels le président syrien doit composer dans son propre pays.

    "La Syrie est en état d'alerte face aux manœuvres suspectes de certains pays arabes visant à normaliser leurs relations avec le régime sioniste", a déclaré le 1er mars, le général Ali Mamlouk, le puissant chef des renseignements syrien, face au ministre iranien des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une visite à Téhéran.

    Feu vert iranien

    "Bachar al-Assad n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, il ne peut pas se démarquer de Téhéran en se rendant sans son accord aux Émirats, soit la principale puissance régionale qui a récemment normalisé ses relations avec Israël, considéré comme l’ennemi honni par les Iraniens", estime Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2, géographe et spécialiste de la Syrie, interrogé par France 24.

    Un avis que partage Ziad Majed, professeur à l'université américaine de Paris, spécialiste du Moyen-Orient et l'un des auteurs de "Dans la tête de Bachar al-Assad", Actes Sud.

    "La diplomatie du régime syrien est calquée sur celles de ses protecteurs russe et iranien, dont il reste l’obligé et ne peut s’affranchir, indique-t-il. Il a donc certainement obtenu un feu vert iranien et russe pour se rentre à Abu Dhabi, car l’un et l’autre y trouvent un certain intérêt à le voir discuter avec Mohammed ben Zayed, dit MBZ, le très influent prince héritier d'Abu Dhabi".

    Ziad Majed explique que la République islamique iranienne, "à l’instar du Hezbollah pro-iranien au Liban", a toujours été dans "une posture extrêmement pragmatique dans laquelle tout est permis, dans laquelle toutes sortes de contacts, d’alliances ou de manœuvres lui sont autorisés, alors que tout est interdit pour ses adversaires".

    "Accords d’Abraham ou pas, les Iraniens ont aussi un intérêt d’avoir des contacts avec les Émiratis à travers Bachar al-Assad ou d’autres acteurs, notamment pour évoquer le Yémen où ils interviennent dans des camps adverses, sans toutefois accepter la moindre concession du président syrien qui nuirait à leurs intérêts, et en excluant toute idée de normalisation entre la Syrie et Israël".

    L’intérêt de Téhéran peut également être de nature économique, souligne Fabrice Balanche, qui évoque lui aussi des "lignes rouges à ne pas franchir pour la Syrie", notamment sur toutes les questions qui concernent l’État hébreu.

    "Si Bachar al-Assad parvient à obtenir des aides financières des pays du Golfe pour relever l’économie et lancer la reconstruction du pays, cela permettra de soulager les Iraniens qui auront moins besoin d’aider financièrement le régime de Bachar al-Assad, souligne-t-il. Damas n’arrive à survire économiquement que grâce à ses alliés, et notamment grâce au pétrole iranien et au soutien financier de Téhéran qui lui coûte très cher alors que sa propre situation économique est mal en point".

    Une visite "hautement symbolique"

    Les Iraniens, comme les Russes, ont également tout intérêt à voir le président syrien réintégrer l’échiquier arabe car il serait synonyme d’un nouvel échec pour les Occidentaux qui avaient appelé et œuvré pour un changement de régime à Damas, avant que Téhéran et Moscou ne lui sauve la mise.

    "Bachar al-Assad s’est rendu en confiance aux Émirats, dans le sens où le président syrien et MBZ ont depuis quelques années des relations assez cordiales, puisque ce pays du Golfe est le premier à avoir réouvert son ambassade à Damas, et œuvre depuis un certain moment pour obtenir la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, poursuit Fabrice Balanche. Donc si début novembre 2022, le président syrien se retrouve à Alger, où sera organisé le prochain sommet de la Ligue arabe, et se fait prendre en photo avec les autres dirigeants et chefs d’État, cela voudra dire qu’il a gagné son pari en réintégrant la famille arabe et en retrouvant sa légitimité, et cela sera aussi une victoire pour ses parrains russes et iraniens".

    Mis au ban de la communauté internationale par les puissances occidentales, accusé d’avoir fait usage d’armes chimiques contre sa population, isolé par les puissances sunnites de la région, le régime syrien avait été suspendu des rangs de la Ligue arabe en novembre 2011, en protestation à la répression du soulèvement contre le régime.

    "Bachar al-Assad se tourne vers ses partenaires arabes, qui ont les moyens de lui assurer une aide économique pour la reconstruction du pays, parce qu'il sait qu’il n’a pas grand-chose à attendre des Occidentaux, et qu’il se doute qu’il sera plus dur de restaurer son image et retrouver sa légitimité auprès d’eux".

    Ziad Majed estime qu’entre "les sanctions occidentales contre Moscou et l’opinion publique internationale qui gronde contre la guerre lancée par le Kremlin contre l’Ukraine, il est très peu probable qu'on entende de nouveau les quelques voix qui s’élevaient en Occident pour réclamer la reprise ou la normalisation des relations avec le régime de Bachar al-Assad".

    "Alors que la Syrie se trouve économiquement et financièrement dans une situation catastrophique tandis que le régime est asphyxié par les sanctions, Bachar al-Assad, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne peut donc que se retourner vers les pays arabes moins regardant sur son bilan", ajoute-t-il.

    Et de conclure : "d’où l’importance de cette visite hautement symboliquement pour le dirigeant syrien qui veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable, notamment au monde arabe, et qu’il est de retour sur la scène régionale après avoir été reçu avec les honneurs par un pays qui joue un rôle très actif sur le plan international et qui est actuellement membre du Conseil de sécurité".

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    Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011

    Le monde dans tous ses États

    Syrie : retour à la case Bachar ?

    Reporters

    La traque des criminels de guerre syriens en Europe

    L'Humanité

    Revivifier la démocratie, tout un programme

    Prescription culture

    TÉLÉVISION LCP propose un documentaire du politologue Roland Cayrol visant à mieux cerner le phénomène de l’abstention.

    Laurent Etre

    Le choc des dernières élections régionales et départementales, en juin 2021, est encore dans toutes les têtes : près de deux tiers des électeurs avaient boudé les urnes lors de ces scrutins. Un record et, en même temps, la banale confirmation d’un phénomène enclenché il y a plus de trente ans pour ce qui est de la France. Peut-on parler, alors, de « démocratie d’abstention » à propos du système politique hexagonal ? Et, surtout, comment remédier à cette situation ? En consultant les meilleurs spécialistes, au premier rang desquels Céline Braconnier, directrice de Sciences Po à Saint-Germain-en-Laye, le politologue Roland Cayrol cherche à saisir les motifs profonds de la désaffection d’un nombre croissant de concitoyennes et concitoyens à l’égard du bulletin de vote. La fracture générationnelle apparaît centrale avec, d’un côté une jeunesse désabusée et, de l’autre, des plus de 60 ans qui continuent à jouer le jeu de la participation « par devoir ». S’il donne également la parole à quelques acteurs associatifs et à des jeunes, ce documentaire finit toutefois par s’enferrer dans une approche formelle du problème et de ses solutions. Le vote par correspondance ou par Internet, l’idée d’un abaissement à 16 ans de l’âge légal, entre autres pistes explorées, ne sauraient se substituer à une réflexion sur les responsabilités d’une partie des politiques. Entre trahisons des promesses électorales et exercice technocratique du pouvoir, la démocratie est devenue artificielle aux yeux de larges secteurs de la population, à commencer par les classes populaires. Un aspect ici à peine effleuré. Dommage.

    TélévisionabstentiondocumentaireÉlections 2022
    Valeurs Actuelles

    L’entreprise Caddie sauvée in extremis devant le tribunal de Saverne

    Le fabricant alsacien de chariots de supermarché a échappé mardi 22 mars à la liquidation. L’offre de reprise du groupe Cochez a été validée par la chambre commerciale. 113 emplois vont être conservés sur les 139.

    Fin du suspens pour les 139 salariés de Caddie. À l’issue d’une audience à huis clos de plus de deux heures, la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin) a accepté l’offre de reprise présentée par l’industriel nordiste, ce mardi 22 mars, relaie France 3 Régions. Placée en redressement judiciaire début janvier, l’entreprise Caddie était au bord de la liquidation judiciaire. C’est grâce au groupe Cochez, qui a réajusté son plan de financement quelques heures seulement avant le début de l’audience, que l’entreprise alsacienne a pu être sauvée in extremis. « C’est un très grand soulagement », a réagi le président de Caddie, Stéphane Dedieu.

    L’entreprise était en grande difficulté depuis plusieurs années. Face à une nouvelle faillite en janvier, la troisième en dix ans, l’usine a continué de fonctionner et les salaires à être payés à l’aide d’un prêt exceptionnel de l’État et de la région. « Ce sont principalement les salariés qui ont porté à bout de bras cette entreprise, puisque le fait de continuer à travailler depuis le mois de janvier a permis d’éviter la liquidation judiciaire sèche », a affirmé Thierry Carl, secrétaire adjoint CFTC du CSE. 

    « La sauvegarde d’un patrimoine industriel en voie de disparition »

    Situé à Dettwiller (Bas-Rhin), le site de production va pouvoir continuer de fabriquer les célèbres chariots grâce à l’offre acceptée, qui était la seule présentée. « Ce n’est pas une opération financière pour moi. Ce qui me motive est la sauvegarde d’un patrimoine industriel en voie de disparition », a déclaré Pascal Cochez, fondateur du groupe du même nom, avant d’affirmer son souhait de « lancer une reconquête commerciale » pour les chariots Caddie. Le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, est basé à Valenciennes et compte 330 employés au total. Il a notamment repris en 2019 les denteliers Desseilles et Noyon, fleurons de l’industrie de la dentelle à Calais. 

    Le groupe Cochez va désormais détenir 66 % de Caddie. 113 emplois sur les 139 vont pouvoir être conservés. Au total, environ un million d’euros de fonds propres sont apportés par les nouveaux actionnaires. Un rachat également rendu possible par des fonds publics, avec des prêts remboursables annoncés par l’État et la région Grand Est, à hauteur de près de 900 000 euros. Malgré « des fragilités » dans l’offre de reprise, avec un apport de fonds propres limité, le gouvernement a toutefois estimé que « cette offre avait le mérite d’exister », ajoutant que les pouvoirs publics souhaitaient « la soutenir, compte tenu de l’importance de l’entreprise Caddie pour le territoire ». « On continue à penser que Caddie est une entreprise qui a non seulement un passé, mais aussi un avenir pour peu qu’elle se réorganise », avait estimé lundi Boris Ravignon, vice-président de la région Grand Est, chargé de l’économie.

    Saverne : les dernières actualités

    Alsace : le fabricant de chariots de courses Caddie en cessation de paiement à cause du Covid

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    China Plane Crash

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    China Finds Flight Recorder From Plane Crash as Rain Hinders Search

    Officials have revealed few details about the China Eastern Airlines flight that went down Monday, with the government moving quickly to control the information flow and emphasize the positive.

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    By Austin Ramzy

    Rescuers found one of the flight recorders of the Boeing 737 plane that crashed in southern China with more than 130 people on board, officials said Wednesday, as regulators and the airline faced growing pressure to release more information about the disaster.

    Search efforts have been underway since the plane plummeted into a rural mountainside on Monday. The device recovered from the China Eastern Airlines plane was believed to be the cockpit voice recorder, officials said during a brief news conference on Wednesday. More fragments of the aircraft and body parts were also recovered, they added.

    No survivors have been found, and it is increasingly unlikely that anyone on board made it out alive.

    The Chinese government, faced with its worst air plane disaster in more than a decade, has moved quickly to control the flow of information, using a playbook it has honed over recent years that deploys propaganda and censorship.

    Its first official announcement on Monday, a two-line report from state television, came out nearly two hours after the crash, and provided only the basic details.

    Official media have since said little about what could have led to such a disaster, like if there were problems with the plane, the crew or the weather. Instead, state media has been dominated by scenes of emergency crews rushing to the scene and orders from China’s leader, Xi Jinping, to officials to do their utmost to find survivors.

    Government and airline officials did emerge to give a news conference a day after the crash, but they could not answer basic questions about the doomed plane, a six-year-old Boeing 737-800, or its pilots, drawing online criticism that officials were issuing “rainbow farts” — a common idiom to describe excessive praise. Censors deleted articles and social media posts that raised more detailed questions about the disaster.

    Under Mr. Xi, China has further tightened sweeping controls on information. Dissent has been crushed, and the media and the internet tamed. When disasters strike, official messaging and information controls place an emphasis on “positive energy,” or uplifting messages that highlight patriotism and place the governing Communist Party in a positive light. Officials pledge to hold accountable whoever is responsible, but also quash independent calls for accountability.

    When Li Wenliang, a doctor who had warned about the coronavirus outbreak in Wuhan, died of Covid-19 in 2020, censors moved aggressively to shut down the fury that erupted online in the discussion of his case.

    “Disasters that involve a huge number of casualties, whether its fires or accidents at sea, there’s a certain established protocol to protect the party and the government,” said Willy Lam, a professor of Chinese politics at the Chinese University of Hong Kong.

    “It’s totally not surprising they want to hold onto whatever they know, particularly if this information does not reflect well on them,” he added.

    Online, many mocked the performance of officials at a news conference late Tuesday, particularly Sun Shiying, the chairman of China Eastern Airlines Yunnan branch. He declined to answer questions about the maintenance history of the aircraft, the weather, the flying experience of the pilots and what they said to air traffic control during the flight. Instead, he read from a brief written statement saying that the plane was cruising when the crash occurred, and the airline was carrying out a thorough investigation.

    “If this were a test, the examiner should score the China Eastern Yunnan chairman’s answer a zero,” wrote Zhang Xinnian, a Beijing-based lawyer.

    Zhu Tao, the director of aviation safety at the Civil Aviation Administration of China, confirmed that the China Eastern Airlines plane, Flight MU5735, fell suddenly from a cruising altitude of 29,100 feet. But details of the plane’s flight path had already been revealed a day earlier by Flightradar24, a flight data service.

    Hu Xijin, the retired editor in chief of the Communist Party’s Global Times newspaper, said Mr. Sun should not be criticized too harshly. “The chairman obviously lacked experience in news conferences, and he didn’t know how to cleverly evade questions when he couldn’t answer them,” Mr. Hu wrote on Weibo, the Chinese social media platform.

    As questions mounted, officials gave some more details on Wednesday. Mr. Sun of China Eastern detailed the flight crew’s experience, adding their licenses were valid and their “family conditions were stable.”

    The captain was hired in 2018 and had 6,709 hours of flight experience, the first co-pilot had 31,769 hours of flight experience and the second co-pilot had 556 hours of flight experience.

    Mao Yanfeng, the director of the Civil Aviation Accident Investigation Center, added that the weather had been fine on Monday and communication between the flight crew and the ground was normal before the crash.

    Officials could glean more information from the device that was found on Wednesday. The part of the device that stored the voice recordings wasn’t as badly damaged as the recorder itself, Mr. Zhu said.

    Chinese authorities have asked the U.S. National Transportation Safety Board to help with the investigation, Pete Buttigieg, the transportation secretary, said in Washington on Wednesday. The Federal Aviation Administration is ready to assist the safety board, he added.

    Plane crash investigations around the world are plodding, meticulous work, with results often not seen for months, or years. But in recent crashes elsewhere in Asia, officials have disclosed information far more quickly.

    When Lion Air Flight 610 plunged into the Java Sea in 2018, airline and Indonesian aviation officials revealed hours later that it had undergone repair work the day before. And when a TransAsia Airways twin turboprop crashed into a river in Taipei, Taiwan’s capital, regulators offered extensive details the same day on the age and maintenance history of the plane and its engines and the experience of its pilots.

    In China, control of details about the crash has been far stricter. Aside from a handful of official media, the police kept reporters far from the crash site. Family members were shielded from journalists at airports and hotels, and little has emerged about those who were on the plane.

    When one Chinese magazine wrote about some of the passengers, it was denounced online as being insensitive and trying to profit off tragedy. Last year, when extreme flooding killed dozens in central China, party officials fanned criticism of foreign journalists, saying they focused on the destruction rather than praising rescue efforts.

    Such positive coverage has long been a staple of state media coverage of disasters.

    “The main point is to be positive and to reflect the prompt response of the party and the government, to reflect the care they show for the people in the face of disaster, and how they come to the rescue of the people,” Zhan Jiang, a former Chinese journalist and retired professor, said in an interview last year with the China Media Project at Hong Kong University.

    Chinese state television has detailed the equipment and responders at the crash site, listing quantities of bread, porridge, mineral water, flashlights, shovels, tents, jackets, raincoats and folding tables. “All kinds of rescue and relief materials arrive, power supply and communication are fully guaranteed,” read one web headline.

    Some stories and commentary about the crash were quickly censored by online platforms in China, and the ability to comment on or forward others were blocked, according to China Digital Times, a website that tracks censorship in China. One deleted post discussed possible causes of the crash, a topic that has not been widely examined in domestic media coverage.

    “Judging from the actual contents of those censored articles, they really did not say much,” said Xiao Qiang, founder of China Digital Times and a researcher on internet freedom at the University of California, Berkeley. “So there is definitely quite tight control on the airplane crash.”

    Joy Dong, Liu Yi, Claire Fu and Li You contributed research.

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    France24 - World

    Black Sea port city of Odesa holds on despite first Russian strike

    Issued on: 23/03/2022 - 12:50Modified: 23/03/2022 - 15:02

    Julie DUNGELHOFF

    Authorities in Odesa accused Russian forces of carrying out a strike on residential buildings on the outskirts of the Ukrainian city early on Monday, the first such attack on the Black Sea port city. FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi report from the strategic port.

    New York Times - World

    Divorce Is Down in China, but So Are Marriages

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    While officials say a new law has helped save marriages, the bigger challenge in the country’s demographic crisis is that fewer people are getting married in the first place.

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    By Alexandra Stevenson

    HONG KONG — Faced with a soaring divorce rate, the ruling Communist Party in China introduced a rule last year to keep unhappy marriages together by forcing couples to undergo a 30-day “cooling off” period before finalizing a divorce.

    The rule appears to have worked, according to government statistics released this week, which show a steep drop in divorce filings in 2021.

    Local officials have hailed the new rule as a success in the country’s effort to grow families and curb a demographic crisis threatening China’s economy. But the party has a much bigger challenge to reckon with: Fewer and fewer Chinese citizens are getting married in the first place.

    Along with the decline in the divorce rate, the number of marriage registrations plunged to a 36-year low in 2021. The fall in marriages has contributed to a plummet in birthrates, a worrying sign in China’s rapidly graying society and a phenomenon more familiar in countries like Japan and South Korea.

    Many young Chinese people say they would prefer not to get married, as a job becomes harder to find, competition more fierce and the cost of living less manageable.

    “I do not want to get married at all,” said Yao Xing, a 32-year-old bachelor who lives in the city of Dandong, near China’s border with North Korea. His parents are pressuring him to get married and have children, but Mr. Yao said his job buying and selling kitchenware had made it hard to keep a steady income, which he sees as a prerequisite to marriage. Besides, he added, many women don’t want to get married anyway.

    “I think more and more people around me don’t want to get married, and the divorce rate and marriage rate in China have dropped significantly, which I think is an irreversible trend,” Mr. Yao said.

    Rising gender inequality at work and at home has caused many women to think twice about marriage as well. Better educated and more financially independent than their mothers, younger women have watched as their economic position has changed while society’s view of them has not.

    “We call this a package deal, where a woman is not just marrying a man but the whole family,” said Wei-Jun Jean Yeung, a provost chair professor and founding director of the Center for Family and Population Research at the National University of Singapore. “This package does not seem to be a good deal anymore.”

    The couples who do get married in China often prefer not to have children, citing worries about the rising cost of education and the burden of taking care of aging parents while also having young children. Some are delaying getting married, choosing instead to live together without the ceremony and, often, without the children.

    “The relatively lower marriage rates coupled with rising divorce rates might signal the deinstitutionalization of marriage, which means more people might choose cohabitation over marriage,” said Ye Liu, a senior lecturer in the department of international development at King’s College London.

    Fearful of the day when the population might begin to shrink, the Chinese government has spent years introducing policies to encourage marriage and having children. It has revised strict family planning rules twice in the last decade, first by ending a decades-old “one child” policy in 2015, and later by allowing married couples to have three children.

    Officials have promised better maternity leave and protections for working mothers, though many pregnant women still report discrimination in the work force. Some cities have tried incentives like marriage leave, which gives newlyweds extra vacation days, to encourage couples to get married and start a family.

    Despite these efforts, marriage rates have fallen every year since 2014. Around 7.6 million people got married in 2021, the lowest figure since officials started recording marriages in 1986, according to China’s Ministry of Civil Affairs.

    Worried that married couples were moving too quickly to end their relationships, officials put in place a divorce “cooling off” period in January last year. The rule required couples to wait 30 days after filing for a divorce to continue with divorce proceedings.

    “Some of the past divorce cases are impulsive divorces,” Dong Yuzheng, a population expert and president of Guangdong Academy of Population Development, told Chinese state media this week.

    “Some people often quarrel when they encounter a trivial matter, and the so-called lack of common language is actually the result of the incorrect attitude of both parties, who do not put themselves in the right position and want to divorce impulsively when their emotions come up,” Mr. Dong said.

    Chinese officials and academics like Mr. Dong have credited the cooling-off period for helping to slow the divorce rate. Officials said 2.1 million couples successfully completed divorce registrations in 2021, a 43 percent decline from 3.7 million in 2020.

    Other experts say additional factors may have been at play. Ethan Michelson, an expert on Chinese marriage law and gender inequality at Indiana University, said the drop in the divorce rate might have to do with the difficulty of scheduling divorce appointments in the pandemic.

    The Latest on China: Key Things to Know

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    The data reported by the government is limited to what is known as “divorces by agreement,” which are processed by civil affairs bureaus and not by courts, where lengthy legal battles can occur. In the types of cases reported, spouses are required to apply jointly in person for divorce. After the 30-day cooling off, the couple must return or the divorce application is withdrawn.

    Lockdowns and social distancing rules made the logistics of that process more difficult. There were also indications that the demand for divorce remained strong. In the three months before Chinese officials introduced the cooling-down period, people rushed to get divorced. More than a million filings were made, a 13 percent increase from a year earlier. And as state media trumpeted the slowing divorce rate this week, many Chinese people took to the internet to cast doubt on the news.

    On Weibo, a popular Chinese social media platform similar to Twitter, a discussion around the new data was read by more than 310 million people. Many of the comments were disparaging. One commentator asked: “How many people don’t get divorced because they can’t? And the number of marriages is the lowest in 36 years.” Another person asked, “Why should we get married?”

    Others were concerned about the consequences for victims of domestic violence. Rights activists have warned that the cooling-off rule is detrimental to people living in abusive marriages. Officials have countered that argument by claiming victims of domestic violence can ask the court to dissolve their marriages. But many victims, as well as stay-at-home mothers, do not have an income to pay for their own legal fees.

    The overall message to women in China has been overwhelmingly negative, said Mr. Michelson, the professor at Indiana University and the author of an upcoming book on divorce in China. “Women are learning that if they get married they are risking losing everything,” he said. “They are risking their freedom to get out of a marriage.”

    Liu Yi contributed research.

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    L'Humanité

    Pluie de (tout petits) billets pour les footballeuses

    Chronique

    Mejdaline Mhiri

    Cahin-caha, la Fédération française de football (FFF) tente de suivre la progression des féminines. Le 16 mars, le comité exécutif de l’instance annonçait des « aides exceptionnelles » à leur égard. Chacun des douze clubs de D1 Arkema empochera 50 000 euros. De plus, les dotations financières en Coupe de France passent de 140 000 à 520 000 euros, redistribués entre les participantes de la compétition. Magnifique. L’argent coule à flots !

    Mais comment expliquer cette arrivée massive de fonds ? Il s’agit d’abord de tenir une promesse. Courant 2021, tout comme leurs homologues masculins mais à une échelle moindre, les pensionnaires de D1 et D2 féminine devaient bénéficier d’une augmentation de leurs subventions (6 millions d’euros), découlant des droits télévisuels versés par Mediapro. Sauf que le projet a capoté, plongeant les concernés dans une situation économique périlleuse.

    Il s’agit également de réduire un écart de plus en plus gênant. Jusqu’à présent, en Coupe de France, les joueuses devaient atteindre les demi-finales pour que leur parcours soit récompensé financièrement (pour les masculins, c’était le cas dès le septième tour). De même, alors qu’elles se contentaient d’un maillot toutes les deux rencontres, quand les hommes recevaient maillots, shorts et chaussettes pour chaque match, les footballeuses profiteront désormais de tenues complètes dès le quatrième tour. Souvenez-vous, la saison dernière, les Rennaises dénonçaient cette discrimination en jouant en culotte.

    En février, c’était au tour d’Ada Hegerberg, ballon d’or 2018, de tacler la « 3F », à la suite de l’annonce de la candidature française pour l’Euro 2025. « Organiser des compétitions internationales, cest bien. Sinvestir dans notre championnat, cest mieux. On est à la ramasse et la Coupe du monde 2019 na eu aucun impact», désapprouvait-elle sur Twitter. Et, en effet, ce n’est qu’en décembre 2021 qu’une commission « Football féminin de haut niveau » a vu le jour à la FFF. Présidée par le Lyonnais Jean-Michel Aulas, ce dernier admettait dans l’Équipe du 8 mars que du retard était en train d’être pris sur d’autres nations.

    À titre de comparaison, en Angleterre, où se déroulera l’Euro en juin, la situation évolue vitesse grand V. Il y a un an, la Football Association (FA) concluait un accord de diffusion avec Sky Sports et la BBC (8 millions de livres par saison). En décembre, elle établissait un partenariat sur trois ans avec la banque Barclays (30 millions de livres). En janvier, on apprenait qu’en cas de maternité ou de maladie une couverture santé allait être ajoutée aux contrats des sportives. La semaine dernière, le Guardian révélait que la FA allait multiplier par huit la dotation financière en coupe féminine, atteignant les 2,5 millions de livres. Alors, on ressort le carnet de chèques ?

    La chronique sportive de Mejdaline MhirifootballÉgalité hommes femmeségalité professionnelle
    France24 - World

    Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

    Issued on: 23/03/2022 - 05:46

    NEWS WIRES

    The Taliban ordered girls' secondary schools in Afghanistan to shut Wednesday just hours after they reopened, an official confirmed, sparking confusion and heartbreak over the policy reversal by the hardline Islamist group.

    "Yes, it's true," Taliban spokesman Inamullah Samangani told AFP when asked to confirm reports that girls had been ordered home.

    He would not immediately explain the reasoning, while education ministry spokesman Aziz Ahmad Rayan said: "We are not allowed to comment on this". 

    An AFP team was filming at Zarghona High School in the capital, Kabul, when a teacher entered and said class was over.

     

    Crestfallen students, back at school for the first time since the Taliban seized power in August last year, tearfully packed up their belongings and filed out.

    "I see my students crying and reluctant to leave classes," said Palwasha, a teacher at Omra Khan girls' school in Kabul.

    "It is very painful to see your students crying."

    United Nations envoy Deborah Lyons called reports of the closure "disturbing".

    "If true, what could possibly be the reason?" she tweeted.

    When the Taliban took over last August, schools were closed because of the Covid-19 pandemic, but only boys and younger girls were allowed to resume classes two months later.

    There were fears the Taliban would shut down all formal education for girls, as they did during their first stint in power from 1996 to 2001.

    The international community has made the right to education for all a sticking point in negotiations over aid and recognition of the new Taliban regime, with several nations and organisations offering to pay teachers.

    On Wednesday, the order for girls' secondary schools to resume appeared to only be patchily observed, with reports emerging from some parts of the country -- including the Taliban's spiritual heartland of Kandahar -- that classes would restart next month instead.

    But several did reopen in the capital and elsewhere, including Herat and Panjshir -- temporarily at least.

    "All the students that we are seeing today are very happy, and they are here with open eyes," Latifa Hamdard, principal of Gawharshad Begum High School in Herat, told AFP.

    Barriers

    The education ministry said reopening the schools was always a government objective and the Taliban were not bowing to international pressure.

    "We are doing it as part of our responsibility to provide education and other facilities to our students," ministry spokesman Rayan told AFP Tuesday.

    The Taliban had insisted they wanted to ensure schools for girls aged 12 to 19 were segregated and would operate according to Islamic principles.

    The Taliban have imposed a slew of restrictions on women, effectively banning them from many government jobs, policing what they wear and preventing them from travelling outside of their cities alone.

    They have also detained several women's rights activists.

    Even if schools do reopen fully, barriers to girls returning to education remain, with many families suspicious of the Taliban and reluctant to allow their daughters outside.

    Others see little point in girls learning at all.

    "Those girls who have finished their education have ended up sitting at home and their future is uncertain," said Heela Haya, 20, from Kandahar, who has decided to quit school.

    "What will be our future?"

     It is common for Afghan pupils to miss chunks of the school year as a result of poverty or conflict, and some continue lessons well into their late teens or early twenties.

     Human Rights Watch also raised the issue of the few avenues girls are given to apply their education.

     "Why would you and your family make huge sacrifices for you to study if you can never have the career you dreamed of?" said Sahar Fetrat, an assistant researcher with the group.

     The education ministry acknowledged authorities faced a shortage of teachers -- with many among the tens of thousands of people who fled the country as the Taliban swept to power.

     "We need thousands of teachers and to solve this problem we are trying to hire new teachers on a temporary basis," the spokesman said.

    (AFP)

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    Police arrest two main suspects in Paris murder of Argentinian rugby star Aramburu

    Issued on: 23/03/2022 - 11:26

    NEWS WIRES

    Police have arrested the two men suspected of gunning down the former star Argentine rugby player Federico Martin Aramburu in Paris, one of whom was trying to flee to Ukraine, authorities said Wednesday.

    Aramburu, 42, was killed early Saturday after he and some friends got embroiled in a dispute with another group at a cafe in the French capital’s chic Saint-Germain neighbourhood.

    After leaving the cafe, the two men are believed to have returned and fired several shots from a car at Aramburu, who died at the scene.

    A 24-year-old woman accused of driving the car was detained on Saturday, and the other suspects, both members of a French far-right group with a history of violence, were taken into custody Wednesday.

    Loik Le Priol, a 27-year-old former marine commando, was arrested overnight at the Hungarian border post of Zahony, where he claimed “he was going to Ukraine to fight” against Russia’s invasion of the country, Hungarian police said in a statement.

    Officers found three knives in his car. He is to be turned over to French police in the coming days.

    The second suspect, 31-year-old Romain Bouvier, was found in Sable-sur-Sarthe, a small town in western France near Le Mans.

    The two men, both members of the GUD white nationalist group, were already due in court in June on charges of beating up a former GUD activist. A video of the beating was obtained by investigative journalism website Mediapart.

    The French navy told AFP that Le Priol participated in French military operations in Mali and Djibouti but was repatriated to France in 2015 after a diagnosis of post-traumatic stress disorder, and was later discharged because of violent behaviour.

    ‘Clearly unstable’

    A structured far-right student group from the late 1960s to the 80s, the GUD has shrunk to something more like a « gang... about 10 people » said Jean-Yves Camus, a political scientist specialising in the far right.

    French weekly Marianne reported that Le Priol had already been convicted twice for assault, and once for drunk driving.

    In 2016, Le Priol launched a line of white nationalist clothing.

    “Everyone who knew Loik thought he had calmed down... last time I saw him in Paris, he had a girlfriend, life plans, seemed peaceful. We were happy that ‘he was doing better’,” YouTuber Julien Rochedy, who posed with one of the T-shirts, wrote on Twitter.

    But Camus said that « the extraordinary thing about the Le Priol case is that he was known for a long time as an individual capable of unrestrained violence.

    “He was known to be especially impossible to control, including with his own buddies.... Why did the military allow someone to join who was clearly unstable?” he asked.

    ‘Unspeakable pain’

    Aramburu played as a centre or wing, winning 22 Argentina caps including at the 2007 World Cup in France, where he scored a try as the Pumas beat the hosts in the third-place playoff.

    He played club rugby in France for Biarritz, Perpignan and Dax from 2004 to 2010, winning the Top 14 twice with Biarritz and later sitting on the club’s board of directors. 

    “There was an altercation, as there can be at the end of the evening,” a former Biarritz Olympique player who was with him told AFP on condition of anonymity.

    “It was settled but the men came back and fired at Aramburu, who took three bullets.”

    Since his retirement from sport, Aramburu had lived in Biarritz and worked for a tourism company.

    “This heinous crime and his death have left his family, friends and the world of rugby stunned and in unspeakable pain,” a lawyer for Aramburu’s family, Yann Le Bras, said in a statement on Sunday.

    (AFP)

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    Soldier shoots man with knife at Paris’ Louvre museum

    FRANCE

    Kim Kardashian robbed at gunpoint in Paris hotel

    Man shot dead outside Paris hospital in apparent 'targeted killing'

    El País (ESP)

    Probar un elixir mágico, dormir en un castillo del siglo XVIII y otros atractivos de Normandía

    FRANCIA

    De un paseo por los acantilados de la Costa de Alabastro a una ruta gastronómica en bici en un viaje que invita disfrutar de esta región del norte de Francia con los seis sentidos

    Esta ruta comienza en la llamada Costa de Alabastro, en concreto en el sendero que sigue su contorno a vista de pájaro, al este de la localidad francesa de l’Étretat. El sol junto con las nubes va dibujando el paisaje que domina estos acantilados, grises a contraluz, increíblemente blancos iluminados por el sol o amarillos al atardecer. No es de extrañar que estos parajes hayan atraído a artistas de todas las disciplinas, no solo pintores, también compositores y escritores han encontrado inspiración en este rincón de Normandía: de Édouard Manet a Claude Debussy pasando por el poeta Guy de Maupassant. Al mirar hacia abajo, los rectos acantilados que a veces terminan en cuevas o arcos van a dar a playas de imposible acceso en días de mar furioso y marea alta. Podemos costear hasta Fécamp en un largo paseo de 17 kilómetros sin apenas desnivel. Allí es donde se encuentran los acantilados de mayor altura, y al ver a lo lejos un paseante sobre los valiosos cantos rodados o un kitesurf haciendo piruetas es cuando realmente se aprecia su enormidad.

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    En Fécamp está el palacio Bénédictine, donde se produce el licor que lleva su nombre, "el elixir mágico para la salud" creado en el siglo XVI por el monje de la abadía Dom Bernardo Vincelli combinando 27 tipos de hierbas. La visita de su museo y de la destilería dan paso a un pequeño taller de iniciación al cóctel; nombres tan sugerentes como Bobby Burns, Monk’s Sour o Béné Rinha en honor a la caipiriña: lima en trocitos, Dom Bénédictine, hielo, una pizca de sal y a remover. En una pequeña terraza en la primera planta del palacio, con vistas a la fachada principal, cualquier mezcla sabe a gloria.

    El museo de Les Pêcheries, de reciente creación y que aúna los antiguos museos de esta ciudad francesa, bien merece una pausada visita. Hay una planta dedicada a los pescadores de la zona que iban en busca del bacalao a las frías aguas de Terranova y cuya travesía podía durar hasta siete meses. A través de relatos íntimos y conmovedores uno puede hacerse una idea de cómo transcurría la vida tanto en alta mar como durante la larga espera en tierra. En la segunda planta está el curioso museo de la infancia y la mayor colección de biberones del mundo, también el llamado “Cuarto de las maravillas”, una pequeña sala de rarezas y curiosidades traídas por los navegantes de todas las partes del mundo. Desde su azotea hay una bonita panorámica del puerto de Fécamp; allí el Tante Fine sobresale con su madera y su color azul del resto de los barcos, cumplió 60 años en 2021 aunque al navegar en él no parece que le importe el paso del tiempo. El motor ruge para hacer unas maniobras y parece un paseo turístico más, pero antes de salir del puerto los motores paran y se arrían las velas. Sebastián y Vicent, capitán y ayudante, dan ordenes aquí y allá al resto del pasaje, que comienza a tirar de los cabos como si llevaran toda la vida haciéndolo. El barco sale entre los dos faros del puerto rumbo al infinito y ahí se queda navegando, sorteando las olas frente a los acantilados que se van empequeñeciendo.

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    Huellas del pasado en las playas del Desembarco

    Llega la hora de comer. A unos 150 kilómetros espera Bayeux, preciosa ciudad a orillas del río Aure, con su imponente catedral románico-gótica y los canales de agua que la cruzan. Este es el punto de partida de la ruta gastronómica que proponen Hugo y su empresa de paseos en bicicleta a la carta Petite Reine. Comenzamos en el pequeño bistró Bonbonne, donde cada plato, incluido el postre, es una maravillosa experiencia de cocina francesa. Saliendo de la ciudad rumbo al mar, la primera parada es para probar las deliciosas pastas de mantequilla en el café Les Sables d'Asnelles, en el pueblo del mismo nombre. Después esta villa queda atrás y de frente, bañada por las olas, aparece la población de Arromanches-les-Bains. La colina se sube sin esfuerzo volando en la bicicleta eléctrica y desde aquí se pueden contemplar las playas del Desembarco de Normandía: aguas de color turquesa que vienen y van en unas mareas que pueden llegar a ser de 12 metros. El arenal está salpicado de restos de la operación militar de 1944 que ya forman parte del paisaje. Aquí se efectúa parada en O Beach Arro para degustar unas ostras regadas con vino blanco, hoy frente al Museo del Desembarco y dentro de poco, cuando este sea trasladado a su nueva ubicación, frente al mar. Rumbo de nuevo tierra a dentro, por un sendero entre prados, se llega a una heladería dentro de la granja de la Haizerie donde se fabrican deliciosos helados. Y así, helado en mano, termina el paseo gastronómico. 

    Con la caída de la tarde es el momento de la cata de Calvados en el castillo de Breuil. Nada más entrar en la pequeña bodega comienza el espectáculo de luz y sonido proyectado en los toneles, en pocos minutos y sin palabras se explica mediante poesía visual la fabricación de este aguardiente con denominación de origen. La bodega cuenta con un impresionante tejado de entramado de madera, el pasillo de inmensos toneles se contempla con la luz directa que entra de las ventanas y que van a dar al precioso jardín del castillo. La cata se hace con antiguas botellas de cristal sin nombre, donde los colores de los licores son la única pista visual.

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    Cambiamos de castillo: a menos de dos horas en coche hacia el oeste está el Château de Chantore. Al pernoctar aquí el viajero se lleva la experiencia de volver al siglo XVIII. Sus actuales dueños salieron de París dejando atrás sus otras vidas, Bernard como neurólogo e Iñaki como trabajador en una marca de moda, y durante tres años reformaron y vistieron esta fortaleza. Sus coloridas paredes, su mobiliario y decoración, todo seleccionado con tanto amor y cuidado como el que ponen sus propietarios —que comparten castillo con los huéspedes— para que todo el mundo encuentre lo que venía a buscar a este rincón de Normandía. El jardín que lo rodea es tan perfectamente artificial que parece salvaje, con sus animales estacionales que vienen y van, su torre, un lago, el bosque y, siempre de fondo, la silueta del castillo y la pradera que lo rodea, donde se celebra cada año al llegar el verano el pícnic­ en blanco.

    Para todas estas experiencias, la ruta a pie por la Costa de Alabastro, en bicicleta por la gastronomía Normanda, la clase de cóctel en un palacio, una cata de Calvados, navegar en un velero mar adentro y dormir y amanecer en un castillo, se necesitan los seis sentidos bien abiertos, por que aquí, ese sexto sentido, la propiocepción o la conciencia del cuerpo en el espacio, nos hará disfrutar mucho más de nuestra presencia por estas tierras.

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    France24 - World

    Battle for Kyiv: Ukrainians push back Russian forces around capital

    Issued on: 23/03/2022 - 18:23Modified: 23/03/2022 - 18:28

    Gulliver CRAGG

    Early Tuesday, Ukrainian troops drove Russian forces from the Kyiv suburb of Makariv after a fierce battle, Ukraine's Defense Ministry said. The regained territory allowed Ukrainian forces to retake control of a key highway and block Russian troops from surrounding Kyiv from the northwest. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from a bomb shelter in Kyiv, Ukraine.

    BBC

    Russian veteran reformer Chubais quits job as Putin envoy

    Anatoly Chubais has stepped down from his role as an international envoy for President Vladimir Putin, the most senior official to resign since Russia's invasion of Ukraine.

    Russian reports said he was currently in Turkey with his wife.

    Mr Chubais was given the job of coordinating Russia's sustainable development goals internationally.

    After the war began he posted a picture of a murdered opposition figure, in what was seen as a critical gesture.

    There was no comment to accompany his Facebook photo of Boris Nemtsov, on the anniversary of his killing in view of the Kremlin. He has also made no comment yet on his resignation.

    A source told the Tass news agency that he had left Russia as well as resigning as a special representative to President Putin.

    "Yes, Chubais has resigned of his own will. But whether he has left [Russia] or stayed, that's his personal affair," said Kremlin spokesman Dmitry Peskov.

    Other than Mr Peskov and Foreign Minister Sergei Lavrov, few members of the president's circle have appeared in public in recent weeks.

    Ukrainian presidential adviser Mykhaylo Podolyak said on Wednesday that it was interesting that the two top security figures, Defence Minister Sergei Shoigu and Chief of Staff Valery Gerasimov, were "nowhere to be seen", along with the heads of Russia's secret services.

    Chubais was not seen as a Kremlin insider, despite having the post of special representative for ties with international organisations.

    He is best known for his controversial role in helping to reform Russia's economy in the 1990s after the fall of the Soviet Union. The raft of privatisations under President Boris Yeltsin helped create a large number of very wealthy oligarchs.

    Opposition figures were unimpressed by Mr Chubais's resignation. Jailed leader Alexei Navalny's spokeswoman, Kira Yarmysh, cast doubt on claims that it was an anti-war protest, rather than "out of fear for his own skin and his own money".

    Russia has clamped down on criticism of the invasion, which began on 24 February, requiring state-run media to describe it as a "special military operation".

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    Several state TV journalists have resigned, including Channel One editor Marina Ovsyannikova, who held up a poster saying "Stop the War!" during a prime-time news broadcast, telling Russians they were being lied to.

    A new law bans the dissemination of "false news" about the war and political journalist Alexander Nevzorov became the most prominent figure yet to be prosecuted, after he posted details on social media about Russia's deadly attack on a maternity hospital in the southern Ukrainian city of Mariupol.

    War in Ukraine: More coverage

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    Who's in Putin's inner circle and running the war?

    What's driving Putin? Agents seek to get inside his head

    Would Putin press the nuclear button?

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    El País (ESP)

    Siete paradas para conocer la sierra de Gata

    EXTREMADURA

    Una lengua propia, aceite y carne de primera, el mayor castañar de Extremadura, un monumento a los contrabandistas y otras sorpresas de estas montañas al noroeste de Cáceres

    Aquí falan distintu. Aunque tampocu demasiau. Al casco antiguo le dicen cascu antigu; al vencejo, vincillu y al vino, viñu. Suena a asturiano, todo acabado en u. Pero no lo es. Es la fala, una lengua romance derivada del galaico-portugués medieval que solo se habla en tres pueblos de la sierra de Gata, en Extremadura. Encima, cada uno tiene su variante: en San Martín de Trevejo hablan mañegu. En Eljas, lagarteiru. Y en Valverde del Fresno, valverdeñu. Aunque acaba en u, retwagyu no es ni mañegu, ni lagarteiru, ni valverdeñu. Es una palabra que se han inventado en un hotel de esta última localidad. Vamos allá con esta y otras sorpresas que esperan en esta zona del noroeste de Cáceres, cerca ya de Portugal.

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    Carne de vacas ‘retwagyu’

    Ret viene de retinta extremeña. Y wagyu, de la raza bovina japonesa famosa por su carne con la que se ha cruzado aquella para obtener las vacas que avanzan con pasitos delicados por la dehesa que rodea Hábitat Cigüeña Negra, un extraordinario hotel rural en Valdeverde del Fresno con 50 hectáreas de olivar, piscina de horizonte infinito, hammam y restaurante donde la carne de las susodichas acaba pasada por la piedra caliente. Mal lugar para un vegano. Además de esto, que ya es mucho, aquí hay una almazara ecológica y un observatorio de aves al borde de una laguna donde la cigüeña negra que da nombre al alojamiento se concentra en sus pasos migratorios.

    (Puedes leer la crítica de este hotel de Fernando Gallardo, aquí).

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    Visita a una almazara medieval

    Otra exquisitez de la sierra de Gata es el aceite de manzanilla cacereña. Ahora se elabora en relucientes almazaras automáticas, como la del hotel Hábitat Cigüeña Negra, pero antiguamente se hacía en lóbregos molinos hidráulicos como el del Medio, en Robledillo de Gata. En esta almazara medieval, en uso hasta 1973 y rehabilitada como Museo del Aceite en 2004, se puede ver desde la caudera por la que entraba la corriente hasta las tinajas donde se separaba por decantación el aceite del alpechín, pasando por la rueda de cazoletas, el alfarje con la piedra de moler y la prensa donde la masa triturada se exprimía dos veces, una en frío y otra echándole agua hirviendo, lo cual saturaba el recinto de un vapor oleoso que mantenía las máquinas perfectamente engrasadas. Así han durado mil años y pueden durar otros tantos. Aprovecharemos la visita al molino para catar dos buenos aceites (se incluye en el precio), para comprarlos (hay tienda) y para pasear por el laberinto en cuesta de pizarra, madera y adobe, salpicado de fuentes y cascadas, que es Robledillo de Gata, villa que forma parte de la Asociación de Los Pueblos Más Bonitos de España.

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    San Martín de Trevejo y sus ribazos

    También hay que dedicar unas horas a pasear por San Martín de Trevejo, otro de los pueblos más bonitos de España —se estima que su origen se remonta al siglo IV—. Aquí veremos cómo el agua brota de numerosas fuentes y corre por las calles (Ciudad, Corredera, Fuente, Hospital…) formando rumorosos regatos (ribazos, los llaman) entre tradicionales casas de entramado de madera, en cuya planta baja se engordaba antaño a los cerdos y ahora la amistad, conservando y bebiendo con los amigos el vino de pitarra. Pero ojo, porque si uno se fija mucho en las casas acabará metiendo el pie en los ribazos. Además de para hacer bonito, esta agua se usa al salir del pueblo para regar los campos.

    El mayor castañar de Extremadura

    En una de las fuentes de San Martín de Trevejo, la del Pilón das Hortas, arranca la calzada romana que lleva en un par de horas al puerto de Santa Clara, paseando cuesta arriba bajo el dosel sombrío (y nutritivo, en tiempo de castañas) del mayor castañar de Extremadura, el de los Ojestos, o el castañar de los O’Soitu como se dice en la fala local. El camino forma parte del sendero PR-CC 184 (Ruta de A Fala), todo bien señalizado con letreros y marcas de pintura blanca y amarilla.

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    Reunión de contrabandistas en Eljas

    “En memoria de aquelis homis i mulleris de un lau y oitru da Raia que, con sua arriría e intercambius gañorin a vida i a amistai sinceira dus lugaris”. Así reza, en lagarteiru, la placa de un monumento que se alza en el Parqui du Castelu, junto al castillo de Eljas. No es un monumento a los arrieros, los camioneros y otros honestos transportistas, sino a los contrabandistas de uno y otro lado de La Raya de España y Portugal que, hasta bastante después de la posguerra, cruzaban muchas noches la frontera con una mochila cargada con 20 kilos de azúcar, café o recambios de camión. Por cada kilo transportado con éxito recibían 5 pesetas; o sea, 0,6 euros por un viaje realizado con la mochila a tope. En la plaza de la Constitución de la localidad se reúnen todas las mañanas varios contrabandistas, ya jubilados, a los que es un placer escuchar contar en lagarteiru sus aventuras y desventuras de hace 60 años. En el Picadero San Miguel de Eljas organizan la Ruta du Contrabandu a caballo.

    Gata, a vista de águila

    Da nombre a la sierra y es, con permiso de San Martín de Trevejo, la villa con más encanto, y, con la de Trevejo, la mejor situada. Las águilas reales, los buitres negros y los azores, por mencionar tres de las aves que sobrevuelan esta sierra, no ven Gata mejor que la veremos nosotros si subimos al mirador del Regajo paseando, casi trepando, porque está en lo más alto y más primitivo de la población, donde las calles son escaleras labradas directamente en la roca madre del monte. Subiendo, se descubrirá un rincón de postal: una casa con un pasadizo volado y florido sobre la avenida Virgen del Puerto. Y, al lado, en la calle Fuente Melona, observaremos las marcas (cruces) que delataban a los conversos en el llamado Barrio Judío.

    Trevejo: un pueblo sin asfalto

    He aquí un lugar donde no han llegado las máquinas de asfaltar, porque difícilmente pueden y porque sus vecinos no quieren. Trevejo (no confundir con San Martín de Trevejo) es un pueblecito de casas de roca elemental que se apiña como un castro celta sobre un cerro pedregoso, junto a las ruinas de un castillo hospitalario. Hay que subir al atardecer, cuando el sol dora los muros resquebrajados de la fortaleza, y dejar volar la mirada sobre el valle del Jálama hasta más allá de la frontera con Portugal. Al pie del castillo, la iglesia de San Juan Bautista, con espadaña exenta y tumbas antropomorfas excavadas en el puro granito, acrecienta la sensación de que los relojes se pararon aquí en la Edad Media. Sacar el móvil, aunque sea para ver la hora, es un pecado.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol

    Publié le : 22/03/2022 - 16:34

    Gulliver CRAGG Suivre

    En Ukraine, des dizaines de milliers de personnes restent toujours bloquées à Marioupol, la ville portuaire du sud-est du pays, qui vit sous les attaques constantes des Russes. L'envoyé spécial de France 24, Gulliver Cragg, a rencontré un couple qui a réussi à s'échapper de Marioupol pour rejoindre Lviv, à l'ouest de l'Ukraine.

    Oleksii et Viktoria Kazantsev ont réussi à fuir Marioupol avec leur fille, pour rejoindre Lviv et son calme relatif, dans l'ouest de l'Ukraine. Le couple a tout laissé derrière lui pour échapper à ce qu'ils qualifient de "film d'horreur". Leur téléphone portable est rempli d'images montrant Marioupol détruite.

    Le couple, qui affirme ne plus se sentir en sécurité nulle part en Ukraine, envisage désormais de déménager à l'étranger.

     

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    "S'échapper de Marioupol" : le récit des derniers journalistes présents dans la ville assiégée

    LE FIL DU 21 MARS

    L'UE dénonce un "crime de guerre majeur" commis à Marioupol

    REPORTAGE

    Guerre en Ukraine : à Lviv, pas de pardon pour l'envahisseur russe

    Valeurs Actuelles

    Taxe sur Notre-Dame de Paris : la mairie de Paris rétropédale

    La maire de Paris Anne Hidalgo devrait faire volte-face devant les critiques. Selon Le Figaro, Emmanuel Grégoire, premier adjoint au maire, devrait annoncer jeudi matin un arrangement avec l’établissement public en charge de la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame dans le cadre de « l’affaire de la redevance ». Il devrait s’engager publiquement à renoncer à cette taxe devant les élus du Conseil de Paris. Une décision qui doit encore faire l’objet d’une délibération au sein de l’institution. De son côté, l’établissement public avait de toute façon annoncé qu’il ne « paierait jamais » la facture.

    Polémique

    Le 15 avril 2019, un violent incendie ravageait une partie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. 900 millions d’euros de dons ont depuis servi à la rénovation de l’édifice. Mais le 15 février dernier, la Ville de Paris faisait savoir son intention de réclamer 3,4 millions d’euros par an dans le cadre d’une redevance liée à l’occupation des abords de la cathédrale par les grues et les camions. Une taxe de « droit commun » liée à l’occupation du domaine public, avait alors justifié Emmanuel Grégoire. S’en suivait une déferlante de critiques, notamment de la part des donateurs privés ainsi que de parlementaires. « Elle réclame de l’argent sur les dons », avait fustigé Brigitte Kuster, présidente de la mission d’information parlementaire sur la restauration de Notre-Dame.

    A cela s’ajoutait la promesse faite au lendemain de la catastrophe par la maire de Paris de consacrer une enveloppe de 50 millions d’euros à la cathédrale. Un engagement qui semblait depuis être tombé à l’eau. Selon Le Figaro, Emmanuel Grégoire devrait confirmer que cette somme sera bien consacrée à la restauration des abords de la cathédrale, dont le parvis qui appartient à la Ville. « Il n’a jamais été question d’autre chose », assure l’adjoint au maire qui déplore « l’instrumentalisation » de l’opposition.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Evan Neumann: US Capitol riot suspect gets asylum in Belarus

    A California man suspected of taking part in the US Capitol riots last year has been granted asylum in Belarus.

    Evan Neumann fled the US after being charged in connection with the riots.

    The 48-year-old first settled in Ukraine, before reaching Belarus where he asked for asylum - claiming he faced "political persecution" in the US.

    A Belarusian official said Mr Neumann has been granted permission to remain in the country "indefinitely".

    State officials also alleged that Mr Neumann had been forced to cross the Belarusian border "illegally" after attracting "interest from local secret services" in Ukraine.

    Mr Neumann told Belarusian state-owned news agency Belta he had "mixed feelings".

    "I am glad Belarus took care of me. I am upset to find myself in a situation where I have problems in my own country."

    In July last year, Mr Neumann was charged on six different counts, including violent entry and assaulting police officers. He was accused of punching two police officers and using a metal barrier as a "battering ram" against police during the riots at the US Capitol building on 6 January 2021.

    But, according to Mr Neumann, he had already sold his house and travelled across Europe to Ukraine.

    After worrying the Ukrainian authorities were watching him, Mr Neumann says he crossed the border into Belarus on foot in August. Belarus does not have an extradition treaty with the US.

    In November, Mr Neumann gave an interview to Belarusian state TV and rejected the charges against him.

    "I do not believe that I have committed any crime," he said. "One of the accusations was very upsetting. It is alleged that I hit a police officer. That is baseless."

    He said he was asking for "government protection" from Belarus because of the "political persecution" he faced in the US, including the FBI questioning his family and using a photo of him on its most-wanted list.

    A video released by Belta on Tuesday showed an immigration official handing Mr Neumann a document confirming his refugee status and the head of the Brest police migration directorate, Yuryy Brazinski, told state TV that he will eventually be entitled to apply for citizenship.

    "Now you are completely under the protection of the Republic of Belarus," the official says.

    Mr Neumann is among more than 650 people who have been charged for their actions on 6 January, when supporters of then-US President Donald Trump stormed the Capitol to protest against the result of the 2020 election.

    Belarus, led by authoritarian leader Alexander Lukashenko, has faced multiple US sanctions over alleged human rights abuses and its support for Russia's invasion of Ukraine.

    Mr Neumann told state TV he planned to stay in the Belarusian city of Brest.

    "I have started a life here," he said.

    He added that he has plans "to move my family here," but noted that the decision would ultimately be up to his wife.

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    France24 - Monde

    États-Unis : une tornade destructrice frappe la Louisiane

    Publié le : 23/03/2022 - 06:21

    FRANCE 24 Suivre

    Une tornade a touché terre mardi soir en Louisiane. Selon un média local, une personne a été tuée à Arabi, en banlieue de La Nouvelle-Orléans, et de nombreuses habitations ont été touchées.

    Une tornade a frappé mardi 22 mars la Louisiane, dans le sud des États-Unis, faisant au moins un mort et détruisant un grand nombre d'habitations.

    "Une importante tornade touche le sol à la Nouvelle-Orléans ! Mettez-vous à l'abri maintenant !", a tweeté le service national météorologique, depuis la Nouvelle-Orléans, à 20 h 35 (2 h 35 GMT).

    "Des dommages importants aux habitations" ont été signalés à Arabi, une banlieue située à l'est de La Nouvelle-Orléans, selon un message publié sur Facebook par le bureau du shérif de la paroisse de Saint-Bernard. "Des opérations de secours sont en cours pour venir en aide aux habitants pris au piège dans leurs maisons", ajoute-t-il. 

    Une tornade balaie la Nouvelle Orléans, en Louisiane. pic.twitter.com/UozWZFdOn0

    March 23, 2022

    Au moins une personne a été tuée à Arabi, a déclaré à la chaîne de télévision locale WDSU le président de la paroisse de Saint Bernard, qui comprend plusieurs villes.

    Maisons éventrées

    Des images diffusées par des chaînes locales et sur Internet montrent des maisons éventrées, des poteaux électriques, des lignes électriques et des débris jonchant les rues. 

    STORM DAMAGE: Here is just some of the damage we’re seeing from the tornado that hit Louisiana earlier tonight. This is Arabi, Louisiana (outside the lower 9th ward). @foxweather @FoxNewsMMR pic.twitter.com/PIQ5CzTmrQ

    March 23, 2022

    "Les services de l'État aident les responsables locaux à évaluer les dégâts et les conséquences de cette tornade", a tweeté le gouverneur de la Louisiane, John Bel Edwards. 

    Cette tornade a été générée par une série de tempêtes qui traversé mardi le sud des États-Unis. D'autres tornades ont été observées dans l'est du Texas plus tôt dans la journée et d'autres sont possibles dans la soirée.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    Les obsèques d’Yvan Colonna auront lieu vendredi à Cargèse

    L’information a été confirmée par la famille de l’ancien détenu. Les obsèques d’Yvan Colonna, militant indépendantiste corse condamné pour l’assassinat du préfet Erignac et agressé mortellement en prison, auront lieu vendredi à 15 heures dans son village de Cargèse (Corse-du-Sud), relaie Sud Radio. Le corps du défunt sera rapatrié en Corse depuis l’hôpital de Marseille, ce mercredi soir. 

    Agressé par un détenu pour avoir « craché sur Dieu »

    Celui qui avait été condamné à la perpétuité et incarcéré à la prison d’Arles, pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort le lundi 21 mars. Il était hospitalisé dans un état critique depuis son agression le 2 mars par un autre détenu qui lui reprochait d’avoir « craché sur Dieu ». L’agresseur a depuis été mis en examen pour tentative d’assassinat terroriste.

    À la demande des avocats du « berger corse », la justice avait accordé une suspension de peine à Yvan Colonna « pour motif médical », le 17 mars dernier. Plus tôt dans le mois, le Premier ministre Jean Castex avait levé son statut de « détenu particulièrement signalé ».

    L’agression d’Yvan Colonna avait provoqué la colère de la Corse, avec en toile de fond la question de son autonomie. De nombreuses manifestations avaient eu lieu, laissant place à des affrontements avec la police dans plusieurs villes, notamment à Bastia. Une telle violence avait poussé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à se rendre en Corse les 16 et 17 mars derniers. Auprès de Corse-Matin, le ministre avait annoncé être « prêt à aller jusqu’à l’autonomie » de l’île de Beauté. Une possibilité à laquelle il compte imposer des conditions. Sur RTL, lundi 21 mars, Gérald Darmanin a d’ailleurs prévenu que « la Corse reste française et restera française », et qu’il n’y aura pas « deux catégories de citoyens sur le territoire national ».

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    BBC

    A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’ - Alex Soojung-Kim Pang

    When Koray Camgöz was granted a four-day workweek, the benefits seemed numerous. The new schedule forced the London-based PR officer to organise his time better. He was still able to meet deadlines and stay on top of to-do lists, while enjoying an extra day off each week. Most importantly, for the recent father, he was able to spend more time with his child. 

    His day off rotated between Tuesdays and Wednesdays. In an always-on environment, he still had to be on call for emergencies on his day off, and also had to work longer hours on his working days to compensate. 

    “It blurred the lines between home and work,” says Camgöz. “On a Sunday evening, I’d go through my workload and allocate my time as best as possible.” But he says any trade-off was worth it. “I was grateful to be able to spend time with my son I wouldn’t otherwise have been able to. And it eased financial pressures: just that extra day at home meant I could save £400 a month in private childcare.” 

    However, some senior team members who preferred a conventional schedule were less happy with his working pattern. “I felt it was going well – but that feeling wasn’t matched by my line manager,” says Camgöz. “Professionally, they were seeing less of me, so they thought they were getting less from me.” In the absence of clear feedback, he ended up unsure as to where exactly he stood. Six months later, when he was offered a promotion, there was a condition; he had to return to a five-day schedule. 

    Since the pandemic brought unprecedented change to the world of work, there’s been considerable discussion around the four-day workweek. Touted as a panacea for burnout and work stress, businesses and even governments have been experimenting with the idea; preliminary results suggest potential benefits include better work-life balance and improved wellbeing – at no cost to employee productivity. 

    But while a workday is chopped from the calendar, the workload, in many cases, remains the same. Faced with a tighter schedule, workers often must adapt to new practices and longer hours. And, as Camgöz found out, a rapid shift to a new working model can throw up issues – particularly if not everyone’s fully on board with the change. That means that while the four-day workweek could bring many positives, for some, there might also be unexpected consequences. 

    How the four-day week evolved 

    Debates over the length of the workweek are nothing new. In 1926, the Ford Motor Company standardised the Monday-to-Friday pattern; beforehand, the common practice was a six-day workweek, with only Sundays off.

    “Henry Ford’s theory was that [working] five days, with the same pay, would increase worker productivity, in that people would put more effort into the shorter workweek,” says Jim Harter, chief scientist for workplace management and wellbeing at US analytics firm Gallup, based in Nebraska.. The theory was largely proven correct: in the decades since, the five-day workweek has become common practice. 

    By the 1950s, however, there were calls from labour unions to introduce a four-day week. “People began projecting, if we take out another workday, it’d be even better,” says Harter. But take-up of the four-day workweek has remained slow: by March 2020, a Gallup study of more than 10,000 US full-time employees showed only 5% worked a shorter week.  

    However, the pandemic has caused a rethink for some leaders: there has been a huge uptick in the number of four-day workweek trials and announcements. “Recent changes to work have accelerated the four-day movement,” says California-based Alex Soojung-Kim Pang, programme director at non-profit organisation 4 Day Week Global, which advocates for a shorter workweek. “The pandemic has made it clear we can change how we work very dramatically; the Great Resignation has seen companies look to new recruitment and retention tools.” 

    There are different four-day workweek models: from cutting one workday, reducing working hours and being paid the same wage; to intense working hours, where five days’ worth of work is crammed into four longer shifts. The former set-up is generally the goal; achieved by a combination of the introduction of new tools and operating practices that boost efficiency and result in a rise in worker wellbeing that fuels productivity. 

    But without carefully planned operational changes in place, there is greater risk the latter situation can happen instead. “A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’,” adds Pang. “That can create big problems down the line.”

    Both Jennifer Shepherd and Andy Illingworth say that the extra day off they now get is enormously valuable to them (Credit: Jennifer Shepherd (L) and Andy Illingworth (R))

    How five days’ work goes into four 

    In recent months, as leaders have made some pilot schemes permanent, employees have now become familiar with the pros and cons of the four-day workweek. 

    Jennifer Shepherd says switching to a shorter workweek has been “transformative”. Her Durham, UK-based employer, fintech firm Atom, introduced its four-day workweek in November 2021 for all its 430 employees. “Fridays are now a special day I spend with my one-year-old daughter,” she says. 

    Andy Illingworth, of design agency Punch Creative, based in Leeds, UK, who has been doing the four-day workweek since 2020, also values his extra day off highly. “Friday afternoons aren’t historically the most productive,” he says. “Now, on a Friday, I can pursue hobbies, play tennis and take long walks. It also gives me more time to build up skills and ideas that I can bring fresh on a Monday morning. I wouldn’t want to go back to a five-day workweek.”  

    Yet both Shepherd and Illingworth are aware that getting all their work done in four days, rather than five, can come with a cost. Illingworth’s mandated office hours are now longer by 90 minutes each day from Monday to Thursday. “I work from 8 a.m. to 5 p.m., with a 30-minute break in the middle,” he explains. “We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly.” 

    Shepherd, meanwhile, is adapting to a more intense rhythm of working. “There are still occasions when I panic mid-Thursday afternoon and remember I no longer have another day’s work to complete everything,” she says. “But I now use my time more efficiently. I can work when it’s most convenient: once the children are in bed I can log on and get some ‘deep work’ done while my inbox and chat messages remain blissfully silent.”

    We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly – Andy Illingworth

    Gallup’s research similarly finds both positive and negative impacts of working a shorter week. While employee wellbeing rises and burnout reduces due to a four-day workweek, active disengagement also spikes: workers who are already feeling disconnected from their company become more likely to drift further away if they work fewer days. 

    Some workers may resist having a compressed workweek, with potentially longer hours and fewer breaks, imposed on them by an employer. Others may already be working at full tilt, meaning a shorter workweek could make their workload less manageable. “There are some employees who’ll end up trying to cram more work into four days where they previously had greater flexibility to work across five days,” says Harter. “If you get to Thursday afternoon, still haven't finished your work and everyone else has gone home, that can create stress and resentment.” 

    Pang says a potential pitfall with the four-day workweek is the impact on teamwork: employees are so focused on getting their tasks done in the tighter timeframe that it extinguishes the spark of collaboration. “Offices can end up feeling like ghost towns,” he adds. However, Illingworth believes such “minor teething problems” can be corrected over time. “Our workplace still has a lively atmosphere,” he says. “Rushing to complete a job on a Thursday afternoon isn’t a regular occurrence.”

    For some, working four longer days that buy an extra day off each week will be well worth the trade-off (Credit: Getty)

    The importance of operational planning

    Right now, many firms are looking for new ways to attract and retain the best talent – according to a recent survey of 4,000 workers in the US, 83% want a four-day workweek. This makes it more likely that firms could rush into a shorter workweek, and figure out substantial policy changes on-the-hoof. 

    But Pang warns that rather than piling pressure on staff to work more quickly over fewer days, careful thought and preparation are crucial to making the working model sustainable. “I don’t know many companies who do it successfully without radically transforming their daily operations,” he says. “It’s crucial to craft a shorter workweek that’s fairer for everyone – from executives down to frontline workers.” 

    Harter suggests a more bespoke working model for each employee – which may include a shorter workweek – may be a better solution than simply imposing a four-day week pattern on all staff members. “A four-day workweek could be the answer for some people,” he says. “But flexible working is generally desired by employees, correlates higher with engagement and wellbeing, and fits into a modern workplace.”  

    Camgöz, who ended up accepting the promotion and returning to a five-day schedule, would like to return to a four-day workweek one day, and Shepherd and Illingworth won’t give up theirs. All have discovered, however, that putting the new working model into practice came with trade-offs: whether longer workdays, high-pressure Thursdays or worry over bosses’ views. 

    In Camgöz’s case, he realised that making it work would have required better alignment among his goals, the workplace culture and the personalities involved. “The initial decision to grant me a four-day workweek came from a good place, but it highlighted that a lot of thought needs to go into these decisions: on this occasion, perhaps, that didn’t happen.”

    France24 - Monde

    Cour suprême américaine : la juge Jackson se défend face aux attaques républicaines

    Publié le : 23/03/2022 - 03:33

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    Ketanji Brown Jackson, candidate de Joe Biden à la Cour suprême des États-Unis, a fait face mardi aux attaques des sénateurs républicains pendant son audition de confirmation. La magistrate ne s'est pas démontée.

    La magistrate afro-américaine Ketanji Brown Jackson s'est vigoureusement défendue, mardi 22 février, face aux accusations de laxisme envers les pédophiles portées par des élus républicains lors de l'examen de sa candidature historique à la Cour suprême.

    Après plusieurs heures d'interrogatoire plutôt policé devant la commission judiciaire du Sénat, le républicain Ted Cruz l'a accusée frontalement d'avoir tout au long de sa carrière "milité pour les prédateurs sexuels".

    L'élu du Texas a assuré qu'elle avait, en tant que juge fédérale, "prononcé des peines inférieures aux réquisitions dans 100 % des dossiers de pédopornographie" qui lui ont été soumis. 

    "En tant que mère, ces affaires m'ont horrifiée" et "j'en fais encore parfois des cauchemars", a-t-elle rétorqué, en laissant percer pour la première fois une pointe d'émotion. "Je les ai toujours traitées très sérieusement, comme tous les autres crimes qui m'ont été soumis."

    Passes d'armes

    Le sénateur Josh Hawley est revenu à la charge un peu plus tard, en insistant longuement sur sa décision de condamner à trois mois de prison un homme arrêté en possession d'images pornographiques mettant en scène des enfants, alors que les procureurs réclamaient au moins deux ans de détention.

    Il sortait tout juste du lycée et d'autres éléments du dossier étaient spécifiques, a justifié la magistrate. "Si vous regardiez plus largement la centaine de décisions que j'ai rendues, et celles des autres juges (...), vous verriez que nous essayons tous de prendre en compte l'ensemble des facteurs pertinents pour rendre la justice de manière individualisée", a-t-elle ajouté.

    Volant à son secours, plusieurs élus démocrates ont rappelé qu'au niveau national, 70 % des peines prononcées dans les affaires de pédopornographie étaient inférieures aux barèmes fixés par le Congrès.

    Ces passes d'armes, dans une audition plutôt ronronnante, ne devraient pas faire dérailler la candidature de la juge Jackson. Nommée par le président Joe Biden à la Cour suprême, cette brillante juriste de 51 ans devrait, sauf surprise, obtenir le feu vert du Sénat début avril et devenir la première femme noire à siéger au sein de la haute juridiction.

    "Théorie critique de la race"

    Selon un sondage Politico-Morning Consult, 47 % des Américains souhaitent qu'elle soit confirmée et seuls 19 % s'y opposent.

    Au-delà du symbole, son arrivée, pour remplacer le juge démissionnaire Stephen Breyer, ne modifiera pas les équilibres au sein du temple du droit américain, où les conservateurs garderont une solide majorité de six sièges sur neuf. Pour toutes ces raisons, la plupart des élus républicains ne se battent pas férocement pour contrer sa candidature.

    Mais ceux qui nourrissent des ambitions présidentielles ont utilisé son audition pour faire résonner leurs thèmes de prédilection. Au-delà de son coup d'éclat sur les pédophiles, Ted Cruz a également laissé entendre que la juge Jackson soutenait la "théorie critique de la race". Dans l'esprit des conservateurs, cette théorie est enseignée à l'école et oblige les enfants blancs à se voir comme des oppresseurs et les enfants noirs comme des victimes.

    "C'est une théorie académique qui analyse le racisme au niveau institutionnel" et "n'est enseignée à mon sens qu'en faculté de droit", a-t-elle rétorqué. "Mais je ne l'ai jamais étudiée ni utilisée dans mon travail de juge et je ne le ferai pas si je suis confirmée à la Cour suprême."

    Guantanamo

    D'autres élus républicains lui ont reproché d'avoir défendu des détenus de Guantanamo ou des criminels endurcis quand elle était avocate dans les services d'aide juridictionnelle à Washington de 2005 à 2007. Aux États-Unis, tout accusé a droit à un avocat, a-t-elle répondu : "C'est ce qui fait notre grandeur".

    "Des membres de ma famille sont sur la ligne de feu, donc je suis très attachée à la sécurité publique", a-t-elle également souligné, en rappelant que son frère et deux de ses oncles étaient ou avaient été policiers.

    Se disant "troublé" par le fait que plusieurs "associations gauchistes" soutiennent sa candidature, le sénateur républicain Lindsey Graham lui a demandé si elle était "militante". "Non", a-t-elle rétorqué. "Je n'importe pas mes vues personnelles ou mes préférences" dans mes décisions, a-t-elle martelé à plusieurs reprises.

    Sur les sujets politiques, conformément aux usages, elle s'est montrée évasive. Elle a notamment refusé de se prononcer sur les appels, émis par plusieurs élus et associations de gauche, à créer de nouveaux sièges au sein de la Cour suprême pour diluer l'influence des magistrats conservateurs. "À mon avis, les juges ne doivent pas parler de politique."

    Avec AFP

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    États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême

    Cour suprême américaine : face aux sénateurs, la juge Jackson promet de défendre la démocratie

    Cour suprême américaine : le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions

    L'Humanité

    La fièvre bleue du samedi soir

    Actu

    Au French Flair, pub du boulevard de Clichy, à Paris, l’ambiance était à son comble pour suivre le Crunch et soutenir le XV de France.

    C’est un coup de sifflet dont on se rappellera toute sa vie. 22 h 48 samedi soir, Grégory Alldritt tape le ballon en touche et les supporters français exultent. Douze ans après leur dernier sacre, les Bleus remportent le grand chelem après une ultime victoire face aux meilleurs ennemis anglais.

    Dans les rues de la capitale, l’ambiance des grands soirs était au rendez-vous bien avant que ne débute ce Crunch historique, à ranger parmi les plus belles victoires du sport français. Dans le 9e arrondissement, à quelques kilomètres du Stade de France, le pub French Flair ne faillit pas à sa réputation de repère de l’Ovalie. Bière, transpiration et chansons paillardes sont au menu du soir de ce bar qui regroupe passionnés de rugby et simples curieux en quête de frissons. « On est mieux ici qu’au stade », s’amuse un jeune supporter, maillot tricolore floqué du numéro 10 de Romain Ntamack sur le dos. Une heure avant le coup d’envoi, l’atmosphère est déjà à la fête, comme un signe que la soirée ne peut que bien se terminer. Certains tiennent quand même à tempérer les ardeurs. « Les Anglais n’ont rien à perdre, ils veulent nous faire tomber de notre piédestal », prédit un observateur méfiant.

    « La meilleure équipe de l’hémisphère Nord »

    20 heures, l’effervescence retombe légèrement alors que débute le journal télévisé de France 2, diffusé sur les quatre télévisions. Très vite, le rugby reprend ses droits. Dans l’Hexagone, 9 millions de téléspectateurs­ sont devant leur écran. La Marseillaise fait trembler les murs tandis que God Save the Queen est copieusement sifflé. Même Pink Floyd et les Rolling Stones, encadrés au-dessus du comptoir, semblent se faire tout petits. La première période voit un XV de France serein et dominateur. « Ils vont passer une mauvaise soirée, on est juste plus forts », avance un téléspectateur. À la pause, les aficionados sont conquis. « Les Français font le nécessaire pour gagner, le match semble déjà plié. C’est la meilleure équipe de l’hémisphère Nord. Ils sont incroyables ! » lance Chris, Écossais amoureux du beau jeu. Pourtant, la reprise est plus timide côté Tricolores et Freddie Steward parvient à ramener le XV de la Rose à 5 points des Bleus. « Il faut remettre la main sur le ballon », s’agace un supporter. Mais l’infime inquiétude qui parcourt le public est de courte durée. Lorsque le capitaine Antoine Dupont, après un gros travail de Grégory Alldritt, s’en va héroïquement inscrire l’essai qui scelle le titre français, les spectateurs exultent et les pintes de bière volent jusqu’au plafond. Rien n’a semblé pouvoir arrêter les joueurs de Fabien Galthié et l’inébranlable assurance de leurs supporters, au terme d’une partie maîtrisée avec flegme et sang-froid.

    rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby
    Valeurs Actuelles

    Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

    Alors que Vladimir Poutine mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février dernier, un élan de solidarité s’est emparé de certaines villes en France. C’est las cas notamment à Marseille, où un chef d’entreprise marseillais envoie de quoi permettre aux civils de se protéger des tirs russes : des gilets pare-balles. « Pour eux, c’est de l’or un gilet pare-balles », a-t-il affirmé, à France 3 Régions, ce mercredi 23 mars.

    Des gilets pare-balles condamnés à être détruits

    Depuis le début de la guerre, Nicolas Risterucci a déjà expédié une cinquantaine de ces vêtements blindés. À la tête d’une société spécialisée dans les coffres-forts qui s’occupe aussi d’équiper les polices pour la mise en sécurité de leurs armes, l’entrepreneur a sollicité ses contacts professionnels à travers la France pour trouver de stocks de gilets voués à être détruits. « Il y a des milliers de gilets qui prennent la poussière, ce n’est pas acceptable selon moi vu le contexte », a-t-il indiqué. Selon la chaîne de télévision, il existe de gros stocks dans certaines polices municipales, car chaque fonctionnaire a un équipement régulièrement renouvelé, en général tous les cinq ans.

    Dès réception des gilets, le quadragénaire leur enlève toute identification : numéro de série, modèle, fournisseur, etc. Ensuite, il les achemine grâce à des associations ukrainiennes. « Je ne les donne que de la main à la main à des personnes qui me sont recommandées, elles viennent les chercher chez moi et les amènent ensuite directement en Ukraine », a-t-il affirmé. Des précautions liées à la valeur de ces marchandises revendables au prix fort sur le marché noir.

    Des gilets réservés aux civils 

    Nicolas Risterucci destine le matériel aux civils ukrainiens. « Ils sont pour les personnes qui sont en appui, et qui sont amenées à sortir pour organiser la logistique, aller chercher de l’eau, faire plein de choses qui font partie d’une vie de communauté (…) ils ont besoin de gilets, sinon ils sortent à découvert », a-t-il précisé.

    Dans le même temps, le Marseillais a lancé une cagnotte en ligne pour acheter des gilets neufs, qu’il a négociés à 500 euros pièce. Plusieurs centaines d’euros ont déjà été récoltés. Il espère ainsi pouvoir expédier une dizaine de protections supplémentaires.

    Marseille : les dernières actualités

    Des carnavaliers de Marseille condamnés à de la prison avec sursis pour avoir blessé des policiers

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    Heures supplémentaires à Marseille : six mois de prison avec sursis pour l’ancien maire Jean-Claude Gaudin

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Bezos ex MacKenzie Scott donates $275 mn to Planned Parenthood

    Issued on: 23/03/2022 - 18:16Modified: 23/03/2022 - 18:15

    Washington (AFP) – MacKenzie Scott, the former wife of Amazon founder Jeff Bezos, has donated $275 million to Planned Parenthood, a leading advocate for abortion rights in the United States.

    Planned Parenthood said Scott's donation to the group's national office and 21 affiliates was the largest gift from a single donor in the history of the organization, which operates clinics focused on reproductive and sexual health across the country.

    Planned Parenthood noted that the gift comes as conservative states roll back abortion rights and the US Supreme Court is poised to potentially overturn Roe v. Wade, the landmark 1973 decision that held that access to abortion is a woman's constitutional right.

    "We are incredibly grateful for Ms. Scott's extraordinary philanthropic investment," said Alexis McGill Johnson, president and CEO of Planned Parenthood Federation of America (PPFA).

    "As we face the most serious attacks on access to abortion that we've seen in a generation, PPFA is proud to play a vital role in ensuring access to essential health care," she said.

    Planned Parenthood said Scott's support will help it "work as hard as ever to ensure equitable access to sexual and reproductive health care and education, especially abortion care."

    The donation to Planned Parenthood was announced one day after Scott donated $436 million to Habitat for Humanity and dozens of affiliates of the homebuilding non-governmental organization.

    The Boys & Girls Clubs of America announced last week that Scott donated $281 million to the US non-profit devoted to providing programs and support for young people.

    Scott is among the billionaires who have signed a pledge to give away the majority of their wealth to charity.

    She has already donated billions of dollars to hundreds of different charities and organizations devoted to race, gender and economic equality and other causes.

    Scott had a net worth of about $49 billion as of Tuesday, according to a Forbes wealth index.

    In a blog post on Wednesday, Scott listed the 465 non-profits that have been given $3.86 billion since June alone.

    "As always our aim has been to support the needs of underrepresented people from groups of all kinds," she said. "The cause of equity has no sides."

    © 2022 AFP

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    How Ukraine’s Outgunned Air Force Is Fighting Back Against Russian Jets

    Maria Varenikova and Andrew E. Kramer

    LVIV, Ukraine — Each night, Ukrainian pilots like Andriy loiter in an undisclosed aircraft hangar, waiting, waiting, until the tension is broken with a shouted, one-word command: “Air!”

    Andriy hustles into his Su-27 supersonic jet and hastily taxis toward the runway, getting airborne as quickly as possible. He takes off so fast that he doesn’t yet know his mission for the night, though the big picture is always the same — to bring the fight to a Russian Air Force that is vastly superior in numbers but has so far failed to win control of the skies above Ukraine.

    “I don’t do any checks,” said Andriy, a Ukrainian Air Force pilot who as a condition of granting an interview was not permitted to give his surname or rank. “I just take off.”

    Nearly a month into the fighting, one of the biggest surprises of the war in Ukraine is Russia’s failure to defeat the Ukrainian Air Force. Military analysts had expected Russian forces to quickly destroy or paralyze Ukraine’s air defenses and military aircraft, yet neither has happened. Instead, Top Gun-style aerial dogfights, rare in modern warfare, are now raging above the country.

    “Every time when I fly, it’s for a real fight,” said Andriy, who is 25 and has flown 10 missions in the war. “In every fight with Russian jets, there is no equality. They always have five times more” planes in the air.

    The success of Ukrainian pilots has helped protect Ukrainian soldiers on the ground and prevented wider bombing in cities, since pilots have intercepted some Russian cruise missiles. Ukrainian officials also say the country’s military has shot down 97 fixed-wing Russian aircraft. That number could not be verified but the crumpled remnants of Russian fighter jets have crashed into rivers, fields and houses.

    The Ukrainian Air Force is operating in near total secrecy. Its fighter jets can fly from air strips in western Ukraine, airports that have been bombed yet retain enough runway for takeoffs or landings — or even from highways, analysts say. They are vastly outnumbered: Russia is believed to fly some 200 sorties per day while Ukraine flies five to 10.

    Ukrainian pilots do have one advantage. In most of the country, Russian planes fly over territory controlled by the Ukrainian military, which can move anti-aircraft missiles to harass — and shoot down — planes.

    “Ukraine has been effective in the sky because we operate on our own land,” Yuriy Ihnat, a spokesman for the Ukrainian Air Force said. “The enemy flying into our airspace is flying into the zone of our air defense systems.” He described the strategy as luring Russian planes into air defense traps.

    Dave Deptula, dean of the Mitchell Institute for Aerospace Studies and the principal attack planner for the Desert Storm air campaign in Iraq, said the impressive performance of the Ukrainian pilots had helped counter their disadvantages in numbers. He said Ukraine now has roughly 55 operational fighter jets, a number that is dwindling from shoot-downs and mechanical failures, as Ukrainian pilots are “stressing them to max performance.”

    Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has appealed repeatedly to Western governments to replenish the Ukrainian Air Force and has asked NATO to enforce a no-fly zone over the country, a step Western leaders have so far refused to take. Slovakia and Poland have considered sending MiG-29 fighter jets, which Ukrainian pilots could fly with minimal additional training, but as yet no transfers have been made.

    “Russian troops have already fired nearly 1,000 missiles at Ukraine, countless bombs,” Mr. Zelensky said in a video address to Congress on March 16, appealing for more planes. “And you know that they exist, and you have them, but they are on earth, not in Ukraine — in the Ukrainian sky.”

    Mr. Deptula said transferring these jets into Ukraine is critical. “Without resupply,” he said, “they will run out of airplanes before they run out of pilots.”

    Pilotless drones are also a tool in the Ukrainian military’s arsenal, but not in the battle for control of the airspace. Ukraine flies a Turkish-made armed drone, the Bayraktar TB-2, a plodding, propeller aircraft that is lethally effective in destroying tanks or artillery pieces on the ground but cannot hit targets in the air. If Ukraine’s air defenses fail, Russian jets could easily pick them off.

    As in other aspects of Ukraine’s war effort, volunteers play a role in the air battles. A volunteer network watches and listens for Russian jets, calling in coordinates and estimated speed and altitude. Other private Ukrainian pilots have removed up-to-date civilian navigation equipment from their planes and handed it over to the air force, in case it can be helpful.

    Air-to-air combat has been rare in modern war, with only isolated examples in recent decades. U.S. pilots, for example, have not flown extensive aerial dogfights since the first Iraq War in 1991. Since then, U.S. fighter jets have engaged in air-to-air combat on just a few occasions, shooting down 10 planes in the Balkan wars and one plane in Syria, according to Mr. Deptula.

    In the night sky, Andriy said he relies on instruments to discern the positions of enemy planes, which he says are always present. He has shot down Russian jets but was not permitted to say how many, or of which type. He said his targeting system can fire at planes a few dozen miles away.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new diplomatic push. President Biden is heading to Brussels, where he is planning to announce new sanctions against Russia before meeting with NATO allies and the European Union. Poland said it would propose to send a NATO peacekeeping mission to Ukraine.

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Ukrainian forces appear to have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv and around the Black Sea port of Mykolaiv. In the capital, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    “I mostly have tasks of hitting airborne targets, of intercepting enemy jets,” he said. “I wait for the missile to lock on my target. After that I press fire.”

    When he shoots down a Russian jet, he said, “I am happy that this plane will no longer bomb my peaceful towns. And as we see in practice, that is exactly what Russian jets do.”

    Most of the aerial combat in Ukraine has been nocturnal, as Russian aircraft attack in the dark when they are less vulnerable to air defenses. In the dogfights over Ukraine, Andriy said, the Russians have been flying an array of modern Sukhoi jets, such as the Su-30, Su-34 and Su-35.

    “I had situations when I was approaching a Russian plane to a close enough distance to target and fire,” he said. “I could already detect it but was waiting for my missile to lock on while at the same time from the ground they tell me that a missile was fired at me already.”

    He said he maneuvered his jet through a series of extreme banks, dives and climbs in order to exhaust the fuel supplies of the missiles coming after him. “The time I have to save myself depends on how far away the missile was fired at me and what kind of missile,” he said.

    Still, he said in an interview on a clear, sunny day, “I can still feel a huge rush of adrenaline in my body because every flight is a fight.”

    Andriy graduated from the Kharkiv Air Force School after deciding to become a pilot as a teenager. “Neither me nor my friends ever thought we would have to face a real war,” he said. “But that’s not how it turned out.”

    Andriy has moved his wife to a safer part of Ukraine, but she has not left the country, he said. She spends her days weaving homemade camouflage nets for the Ukrainian army. He never tells family members when he is going on duty, he said, calling only after returning from a night flight.

    “I only have to use my skills to win,” said Andriy. “My skills are better than the Russians. But on the other hand, many of my friends, and even those more experienced than me, are already dead.”

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    L'Humanité

    Familles : les mères seules à la peine

    Chronique

    Pierre Ivorra

    En France, en 2020, selon l’Insee, près d’une famille sur quatre est monoparentale, c’est-à-dire avec un seul parent s’occupant d’un ou plusieurs enfants. Leur nombre grandit : elles ne représentaient que 20 % des familles en 2011. Cela illustre la crise du mariage et du couple dans une société elle-même en crise. Dans 85 % des cas, ces parents, qui vivent sans conjoint et avec des enfants, sont des femmes. Et ce sont ces dernières qui cumulent le plus les difficultés, qui sont accablées par le manque de moyens. 48 % de ces familles monoparentales ont un enfant, 35,5 % deux, 12 % trois et 4,9 % quatre ou plus. 45 % de ces femmes sont plus fréquemment en situation de pauvreté, contre 22 % pour les hommes. Elles sont aussi moins souvent propriétaires de leur logement, plus souvent locataires, notamment dans le parc social, sont moins souvent en emploi (67 %, contre 81 % pour les hommes), davantage au chômage (18 % contre 10 %). Moins, moins... À croire que notre société les condamne à une moindre humanité.

    Pour ces familles monoparentales, femmes et hommes confondus, les pensions alimentaires représentent en moyenne 18 % de leurs ressources, davantage pour les femmes. Quand on sait qu’aujourd’hui encore entre 30 et 40 % de ces dus sont partiellement ou totalement impayés, on mesure l’ampleur des problèmes auxquels ces femmes sont confrontées. À quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le gouvernement a décidé qu’à partir du 1er mars 2022, la Caisse nationale des allocations familiales (CAF) et la Mutualité sociale agricole prélèveront automatiquement la somme due sur le compte du conjoint qui doit verser la pension alimentaire. Si le débiteur ne règle pas ce qu’il doit, la CAF versera une allocation minimale de 124 euros à l’autre parent par mois et par enfant, puis lancera les démarches pour aller récupérer les sommes dues. Mais, pour le moment, seules les nouvelles pensions alimentaires actées par un juge, dans le cadre d’un divorce avec enfants, sont concernées. Ce n’est qu’après le scrutin présidentiel, le 1er janvier 2023, que le dispositif sera élargi à tous les autres types de séparations et de divorces. On se demande cependant si avant ou après le vote, la CAF aura les moyens de jouer ce rôle.

    Pour redresser la situation de ces femmes, une tout autre politique familiale doit être mise en œuvre, permettant d’accompagner les couples à la fois dans leur vie commune et lors de leur séparation, parallèlement à une action pour éradiquer la pauvreté, la précarité, le chômage. Forcément cette politique tournera le dos à celle de Macron.

    Valeurs Actuelles

    Le maire de l’île de Ré s’oppose au déplacement d’une statue de la Vierge

    Le bras de fer continue. Après la décision du tribunal administratif de Poitiers, qui a ordonné le déplacement d’une statue de la Vierge en dehors de l’espace public de la ville, le conseil municipal de La Flotte-en-Ré (Charente-Maritime) a voté lundi 21 mars, à l’unanimité, en faveur d’un appel de la décision, relaie Le Parisien. Pour le maire de La Flotte, Jean-Paul Héraudeau, cette statue fait partie du patrimoine, « elle est entrée dans l’histoire, ce n’est pas un objet de culte ». L’élu bénéficie d’un large soutien avec une pétition en ligne lancée pour « sauver » la statue qui a réuni près de 30 000 signatures.

    Un déplacement au nom de la laïcité

    Cette sculpture a été mise en place dans les années 40 à un croisement marquant l’entrée de la commune et ne dérangeait personne. Sauf qu’en mai 2020, un automobiliste l’a percutée involontairement et l’a endommagée. Suite à cet accident, la mairie avait décidé de faire réparer la statue, et de la remettre à son emplacement d’origine.

    Depuis, une bataille oppose la commune à l’association La Libre Pensée, qui souhaite voir, au nom de la laïcité, la statue disparaître définitivement de l’espace public. Furieuse, l’association a saisi le tribunal administratif de Poitiers pour exiger son retrait, au nom de la neutralité de l’espace public en matière religieuse. Une affaire qui n’est pas sans rappeler une autre, très récente, aux Sables-d’Olonne, en Vendée, où la Libre Pensée, encore elle, avait obtenu le déboulonnage d’une statue de Saint-Michel, au grand dam du maire et des habitants.

    Charente-maritime : les dernières actualités

    Les pêcheurs bloquent le dépôt de carburant de La Rochelle pour exiger une baisse des prix

    Affaire de la Vierge à l’Ile de Ré : deux poids, deux mesures

    “Une aberration totale” : mobilisation contre les éoliennes au large de l’île d’Oléron

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Grand chelem et entente cordiale : comment le rugby français a réussi sa transformation

    Actu

    Pour le dernier match du tournoi des Six Nations, l’équipe de France, en s’imposant (25-13) face à l’Angleterre, concrétise le travail de deux ans du staff, de la fédération et des clubs, qui dorénavant avancent main dans la main vers la Coupe du monde 2023.

    Éric Serres

    Douze années, « p… c’est long ! », mais le plaisir est d’autant plus immense. Samedi soir, le Stade de France éclairé en extérieur aux couleurs tricolores a vibré plus que jamais, a chanté a cappella, et à gorge déployée, les hymnes et n’a pas résisté à un clap de fin initié par les joueurs, afin de célébrer le dixième grand chelem de l’histoire du XV de France et l’avènement, cette fois-ci confirmé,­ d’une jeune génération dorée à l’or fin dans les clubs et dans les sélections. Battre les Anglais est toujours un peu spécial, mais les laisser sur leur fin, leur faim (25-13), avec un « sorry, good game » pour poignée de main, quel plaisir.

    Mais ce bonheur vient de loin et de l’union sacrée obtenue par Fabien Galthié : « Le staff a été formidable. Ça ne date pas d’aujourd’hui, ça fait deux ans et demi. Le travail réalisé avec passion, engagement, sans concession nous a permis d’aller chercher cette victoire ce soir et de conclure ce tournoi par un grand chelem. Je n’arrive pas encore à ­réaliser, c’est ça le truc. On est encore sous tension… Wow !, quel chemin, quel chemin… (Quelle différence avec les grands chelems remportés comme joueur en 1997, 1998, 2002 ?) Vingt ans d’écart ! » Ajoutons à ces mots ceux du patron de la Ligue nationale de rugby : « C’est tout le rugby français qui a gagné », pour rappeler que les clubs jouent ­dorénavant le jeu en attendant la Coupe du monde en France en 2023. Mais revenons au match…

    Une défense de fer et d’acier trempé

    Les Bleus face aux hommes de la Rose, qui leur avaient promis entre les lignes « du sang et des larmes », ont répondu quasiment présent dans tous les domaines, excepté­ ce trou d’air habituel entre la 40e minute et la 50e. Eddy Jones eut beau cibler Antoine Dupont comme arme fatale à ranger chez l’armurier, il n’en fut rien. L’arrière-garde britannique et son botteur Markus Smith eurent beau prendre pour souffre-douleur l’arrière Melvyn Jaminet, supposé mal à l’aise dans les airs, il n’en fut presque rien. Le jeune ouvreur anglais s’est certes évertué tout au long de la rencontre à illuminer de chandelles le ciel dyonisien, Jaminet lâcha bien quelques ballons sous la pression, mais il fut suppléé à bon escient par d’autres, mettant fin aux espoirs de destruction par « carpet bombing ». Enfin, dans leurs tentatives de jeu au large, au près et parfois en travers, les Anglais ont rencontré pendant 80 minutes ce que Shaun Edwards a mis en place depuis deux saisons avec succès, une défense de fer et d’acier trempé.

    Maintenant, passé l’euphorie d’une victoire et d’un grand chelem, sans doute prolongée tard dans la nuit vers la rue de la Soif, l’avenir reste en construction jusqu’à la Coupe du monde en France. « Quand tu gagnes, ça veut dire que tu travailles bien, que tu construis la bonne équipe. Demain, on sera n°2 mondial avec une équipe jeune qui va encore grandir et s’améliorer. Il n’y a aucune raison pour que l’équipe ne continue pas à progresser. C’était bien de jouer avec cette tension qui nous a d’un coup sauté dessus. Il faut vivre ces matchs, ces finales, pour continuer à grandir et acquérir du vécu commun. C’était notre 25e match. Le 46e sera la finale de la Coupe du monde. » L’objectif est clair pour le sélectionneur et les fondamentaux sont bien là. Pas ceux d’antan qui faisaient du « combat » le gage de toutes les réussites, mais ceux inculqués aujourd’hui par le staff tricolore : défense au sol – grattage pour les initiés –, longueur dans le jeu au pied de déplacement et, pour parachever le tout, attaques fulgurantes dans les moments forts. Le XV de France s’est abreuvé de cela tout au long du tournoi afin de mettre à genoux ceux qui voulaient garder espoir. Encore samedi soir, comme il y a une semaine contre les Gallois, la « british corps » a eu le sentiment pendant 80 minutes d’être passée de peu à côté. Eddie Jones (sélectionneur de l’Angleterre), roi de l’auto­com – il faut protéger ses arrières ! – n’a pas dit autre chose. S’il a reconnu que la France méritait son titre, il n’a pu s’empêcher d’expliquer : « Nous avons eu beaucoup d’opportunités pour marquer, mais nous n’avons pas su les transformer. » Une semaine plus tôt, le Gallois Dan Biggar faisait part de la même frustration après la défaite de son équipe face aux Bleus : « On était meilleurs que l’équipe de France. Nous l’avons mise sous pression de nombreuses fois. Mais ce sont les Français qui ont gagné. » Ce discours a longtemps été celui des Tricolores, proches de l’exploit, mais qui par étourderie, faute d’inattention se faisaient punir. Dorénavant le père Fouettard a changé de camp.

    rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby
    France24 - World

    Sibling rivalry? Teenage pilot's bid to pip high-flying sister

    Issued on: 23/03/2022 - 18:16

    Radomir (Bulgaria) (AFP) – A teenage pilot took off Wednesday determined to go one better than his record-breaking sister by becoming the youngest person to fly solo around the world.

    Mack Rutherford's big sister Zara, 19, became the youngest woman to circumnavigate the globe in January.

    And she was in Radomir, Bulgaria to wave off her 16-year-old brother as he took to the air with his teddy bear.

    The remarkable British-Belgian family boasts four generations of flyers, and Mack got his first taste of being at the controls when he was just seven.

    "You don't have to be 18 to do something special," he told reporters before taking off, with his teddy sporting a Biggles-like scarf.

    While Zara took five months to go around the world because of bad weather, Mack aims to do the trip in two or three months and be back in time to carry on studying for his A-Level school exams.

    Rutherford hopes to beat the current record held by 18-year-old Briton Travis Ludlow, who completed the feat in just over six weeks last year.

    But the Russian invasion of Ukraine means that Rutherford has had to modify his itinerary.

    Instead of flying over Russia and Central Asia he is having to follow a more southerly course, "going east through Pakistan, India, China, South Korea, Japan and then straight over to the US," he said.

    Rutherford said the biggest challenge is likely to come from the long stretches over the oceans.

    "My longest one is about eight hours so if something goes wrong, I need to make sure to do something quickly."

    But his big sister has given him some tips, urging him to turn around and land if he can't see his way through cloudy weather in his Shark ultralight plane.

    The teenager said he was most excited about flying over the Sahara desert and small paradise islands.

    "I hope to inspire as many people as possible If just one person fulfils their dream it's worth it," he said.

    © 2022 AFP

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    Las vacaciones en Venezuela terminan abruptamente y los turistas regresan a casa a una Rusia diferente

    Mientras los turistas rusos visitaban la isla Margarita, su país invadió Ucrania. Muchos se preguntaron qué problemas les esperaban de vuelta a casa.

    La playa del hotel Sunsol Ecoland, un destino popular entre los turistas rusos en la isla venezolana de Margarita.Credit...

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    Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    PLAYA PUERTO CRUZ, Venezuela — Bebían ron y bailaban al son de un radiocasete que emitía música electropop rusa en la rudimentaria sala de espera de un aeropuerto. Cantando “No es suficiente”, disfrutaban de las últimas horas de sus vacaciones tropicales.

    Se podría haber confundido a estos viajeros con turistas en vacaciones de primavera. En realidad, eran rusos que esperaban para embarcar en los últimos vuelos de regreso a Moscú antes de que las sanciones les cortaran la ruta de vuelta a casa, con su futuro y el de sus anfitriones trastocado por la invasión a Ucrania por parte del presidente Vladimir Putin.

    Los turistas rusos habían contribuido a insuflar una improbable nueva vida a la idílica isla venezolana de Margarita, antaño meca del turismo caribeño y devastada en los últimos años por la crisis económica, el aislamiento internacional y la pandemia. En virtud de un acuerdo aprobado por los gobiernos aliados de ambos países, más de 10.000 rusos han visitado Margarita desde septiembre en vuelos chárter directos desde Moscú, en la que era la única conexión internacional de la isla.

    El acuerdo dio trabajo a cientos de margariteños en 20 hoteles y obligó al gobierno central a mejorar el maltrecho suministro de electricidad, agua y gasolina de la isla. La delincuencia endémica fue reducida; los negocios empezaron a reabrir; los residentes que habían emigrado comenzaron a regresar.

    La reciente oleada de visitantes rusos representaba una pequeña fracción de los tres millones de turistas que Margarita recibía anualmente en su apogeo a principios de la década de 2010. Pero la llegada de los primeros viajes internacionales organizados en años dio a los lugareños la esperanza de haber cambiado el curso de la desgracia.

    “A cualquier extranjero que viene para acá lo queremos abrazar”, dijo José Gregorio Rodríguez, el presidente de la Cámara de Comercio del estado venezolano de Nueva Esparta, un archipiélago que incluye a Margarita. “Cuando estás en cero, cualquier mejora es bienvenida”.

    Los rusos fueron atraídos a Margarita por los precios bajos, el exotismo, porque no pedían visa ni había restricciones por la pandemia y por un sol que dura todo el año, dijeron los turistas entrevistados en la isla en febrero y principios de marzo. Los viajes podían costar desde 850 dólares por persona por 13 noches en un hotel de playa de tres estrellas, con todo incluido, y vuelos de ida y vuelta desde Moscú, de 15 horas cada uno.

    “Es algo nuevo, algo emocionante”, dijo Lucia Aleeva, una bloguera de la ciudad de Kazán. “En cierto sentido, somos los primeros exploradores”.

    Algunos turistas rusos dijeron que habían reservado los boletos a Margarita uno o dos días antes del viaje sin saber nada de Venezuela, atraídos por el precio inusualmente bajo del destino. La mayoría de los entrevistados se describieron a sí mismos como propietarios de pequeños negocios o trabajadores públicos provinciales, y muchos de ellos venían de capitales estatales tan lejanas como Chita, una ciudad siberiana cerca de Mongolia. Algunos nunca habían salido de Rusia; la mayoría nunca había estado en América Latina.

    Muchos de los turistas de más edad empezaron sus vacaciones de manera estereotípicamente rusa: bebiendo bastante.

    El mes pasado, Algis, quien trabaja en una empresa de construcción y es de Sochi, en el sur de Rusia, estaba ebrio cuando bajó del avión a un calor de 32 grados ataviado con varias capas de ropa de invierno . Llevaba una bolsa con botellas de alcohol compradas en una tienda libre de impuestos en una mano, y un paquete lleno de billetes de dólares variados en otra, diciendo que tenía la intención de invertirlos en un posible matrimonio en la isla.

    Otro turista llamado Andrey, quien alquila maquinaria pesada en la ciudad minera de Cheliábinsk, relató durante una cena aderezada de copiosas botellas de vino chileno barato que, durante una intensa sesión de bebida que comenzó en su ciudad natal y se prolongó hasta la terminal del aeropuerto de Moscú y al vuelo a Margarita, se vio sorprendido por una voz que anunciaba por el altavoz del avión que había sido seleccionado para conocer al ministro de Turismo de Venezuela al aterrizar porque era el turista ruso número 10.000 que visitaba la isla.

    Andrey dijo que le costó pararse derecho para la fotografía.

    En el extenso complejo turístico de Margarita, Sunsol Ecoland, los rusos bailaban hasta altas horas de la madrugada en una discoteca de playa que alternaba el reguetón con los éxitos rusos de grupos como Leningrado, un grupo de ska malhablado que idealizaba las hazañas de mala vida y abundante bebida de perdedores de la clase trabajadora.

    En las visitas a los pueblos coloniales de Margarita durante el día, muchos se maravillaban de la capacidad de los venezolanos para mantener el buen humor a pesar de las dificultades económicas cotidianas.

    Pero entonces, el 24 de febrero, Rusia invadió Ucrania y la guerra repercutió rápidamente en regiones muy alejadas del campo de batalla.

    A medida que los combates se intensificaban, los países y empresas occidentales cerraron su espacio aéreo a los vuelos rusos y suspendieron los contratos de arrendamiento y el suministro de piezas de aviación. En respuesta, el operador turístico Pegas Touristik, enfocado en Rusia, comunicó a sus clientes que estaban tomando el sol en Margarita que tendrían que evacuar.

    Muchos empezaron a preguntarse qué penurias les esperarían ahora en casa.

    La inflación en Rusia se dispara, crece el temor a la escasez y el acaparamiento y el gobierno impone controles de divisas y amenaza a las empresas extranjeras, algo que recuerda la vida durante los ocho años de depresión económica de Venezuela, de la que el país sudamericano acaba de salir.

    “Afortunadamente, tienen el mar y el sol”, dijo Yulia, trabajadora de un ministerio en Moscú. “En un país como el nuestro, sobrevivir a la agitación y la pobreza sería mucho más difícil y triste”.

    Al igual que otros rusos entrevistados en Margarita desde el inicio de la guerra, Yulia pidió no utilizar su apellido. Ninguno de los turistas rusos con los que habló el Times quiso hacer comentarios sobre la invasión en sí, o sobre los primeros informes de víctimas civiles en Ucrania. A menudo culpaban a una mala conexión a internet el no estar al tanto de las noticias. El gobierno ruso ha hecho que incluso mencionar la guerra sea un delito penal castigado con hasta 15 años de prisión.

    Yulia pasó sus últimos días en Margarita en la playa leyendo la novela distópica 1984, de George Orwell.

    Mientras los combates y las sanciones internacionales contra Rusia se intensificaban, el ambiente en los balnearios se volvía progresivamente sombrío. El poder adquisitivo de los rusos cayó en picada junto con el rublo, y sus tarjetas bancarias dejaron de funcionar.

    Los huéspedes rusos de Sunsol cenaron por última vez en la isla en silencio. El ruido habitual de una animada conversación y el movimiento y tintinear de las copas de vino en la gran sala del buffet del hotel había desaparecido, cediendo el paso al sonido lejano de las olas.

    La discoteca de la playa estaba vacía. Un grupo de artistas venezolanos bailaba solo en el escenario, intentando infructuosamente animar a los alicaídos huéspedes que contemplaban sus problemas inminentes.

    La moneda rusa ha perdido cerca del 37 por ciento de su valor desde el inicio de la guerra, y cientos de miles de sus ciudadanos se enfrentan al desempleo, mientras las sanciones conducen al cierre de empresas a un ritmo récord.

    Una asociación rusa de operadores turísticos afirmó que las reservas internacionales cayeron un 70 por ciento en la semana posterior al estallido de la guerra.

    El ánimo del personal de los centros turísticos era igualmente sombrío.

    La guerra ha supuesto un duro golpe para Margarita, que esperaba recibir 65.000 visitantes rusos este año. Algunos empresarios remodelaron sus hoteles inactivos para albergar a los visitantes esperados y contrataron nuevo personal, deseando que los vuelos rusos abrieran las puertas a otros turistas internacionales.

    Los sueldos eran irrisorios —los meseros ganaban tan solo un dólar al día— pero los trabajos al menos proporcionaban comidas constantes en un país donde el hambre sigue estando muy extenida. Desde que estalló la guerra, muchas personas ya han perdido sus empleos o han visto reducidos sus turnos.

    El último vuelo de Margarita a Moscú salió el 8 de marzo. Desde entonces, las principales compañías aéreas rusas han dejado de volar hacia occidente más allá de la vecina Bielorrusia.

    Aunque Pegas sigue anunciando viajes a Margarita a partir de abril, los propietarios de negocios turísticos en la isla dicen que el futuro de la ruta es incierto.

    Durante los últimos días de sus vacaciones, algunos huéspedes dijeron que confiaban en Putin, quien ha gobernado Rusia durante 22 años con el apoyo de muchos rusos.

    “Confiamos en nuestro presidente”, dijo una turista de Moscú, también llamada Yulia. “No creo que nos lleve al colapso”. Su esposo, Oleg, intervino en voz baja: “Bueno, ya es el colapso”.

    Otros intentaban disfrutar de lo que consideraban su último vistazo del mundo exterior.

    “Decidimos desconectar, como si fuera la última vez”, dijo Ravil, un diseñador de Moscú. “No sabemos si volveremos al mismo país del que nos fuimos”.

    Ksenia Barakovskaya colaboró con la reportería.

    Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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    France24 - Monde

    Le manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre

    Publié le : 22/03/2022 - 18:05

    Lou ROMÉO

    Alors que le Forum mondial de l'eau s'ouvre ce mardi à Dakar, en Ukraine, au  Yémen ou encore au Nigeria, les populations civiles vivant dans des zones de conflit pâtissent d’un manque d’eau, dont les conséquences multiples s’ajoutent à celles de la guerre. 

    Dans la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par les troupes russes depuis le 24 février, la population manque de nourriture et d’électricité, mais également d’eau potable. Certains habitants sont réduits à boire de la neige fondue ou l’eau des radiateurs. Une situation de crise aiguë qui se retrouve dans tous les pays en conflit, selon Emmanuel Rinck, directeur des opérations de l’ONG Solidarités international, contacté par France 24.

    "À Marioupol et dans certains quartiers de Kharkiv, rapporte-t-il, les habitants ne peuvent pas sortir de chez eux à cause du danger et les infrastructures sont détruites. L’eau ne coule plus du robinet et les habitants ont un cruel manque d’eau potable, qui est pourtant un besoin primaire d'un point de vue humanitaire."

    Pour tenter de pallier le manque, l’ONG essaie d’organiser des convois de camions citernes et d'apporter à chaque habitants les 15 litres d’eau quotidiens nécessaires à sa survie. Une aide d’urgence qu’ils déploient depuis 40 ans dans de nombreux pays en conflit, comme le Yémen, l’Afghanistan ou la Syrie.

    "Les populations vivant dans les zones de conflit manquent d’eau car la guerre déstructure tout, poursuit Emmanuel Rinck. Le bombardement des usines électriques, des cibles stratégiques, empêche par exemple les stations de pompage de fonctionner, et le manque d’eau vient s’ajouter à celui de chauffage et d’électricité."

    >> À voir : Géopolitique de l'eau : un enjeu stratégique des conflits modernes

    Déplacements massifs de population

    Lorsque le conflit s’étire dans le temps, l’entretien du réseau de plomberie peut également devenir un problème. Au Yémen, par exemple, où 15 millions de personnes manquent d’eau potable, l’ONG a travaillé à rétablir les réseaux de tuyauterie de la troisième ville du pays. Ils ne fonctionnaient plus, faute d’entretien après dix ans de conflit.

    Mais ces investissements demandent des conditions adaptées : "Dans les conflits de faible intensité, il est possible de travailler à des solutions de long terme, en partenariat avec les institutions locales, précise Emmanuel Rinck. Mais ces travaux importants sont impossibles à réaliser dans des zones de combats."

    Parfois, un cercle vicieux s'enclenche : le manque d’eau potable provoque des déplacements massifs de population qui peuvent s’inscrire dans le temps, et les réfugiés, souvent relégués dans des zones arides et inhospitalières, continuent de souffrir d’un manque d’accès à l’eau.

    "À Borno, dans le nord-est du Nigeria, explique Vincent Foucher, chercheur au CNRS contacté par France 24, les autorités organisent le retour des déplacés dans des villes garnisons gardées par l’armée pour les protéger (du groupe jihadiste) Boko Haram présent dans les zones rurales. Mais ces villes surpeuplées et aux très faibles services publics manquent d’eau. Beaucoup d’infrastructures ont été détruites et les forages ont cessé de fonctionner. L’agriculture urbaine y est rendue impossible et les gens passent leur temps à faire la queue pour avoir de l’eau."

    Moyen de pression sur les populations civiles

    Le contrôle de l’eau devient ainsi un enjeu stratégique dans la région, et un moyen de pression des groupes jihadistes sur les populations civiles : certains habitants sont contraints de revenir vivre dans les zones contrôlées par les jihadistes pour pouvoir survivre. L'État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), l’une des branches de Boko Haram, qui s’est assuré le contrôle des terres fertiles bordant le lac Tchad, peut ainsi prélever un impôt sur ces populations.

    >> À voir : L'eau potable, un défi humain et des enjeux économiques

    L’accès aux toilettes est enfin un enjeu vital dans les camps de réfugiés, où les gens vivent dans la promiscuité. "Il faut absolument garantir des toilettes propres et de quoi se laver les mains pour se prémunir des épidémies", rappelle Emmanuel Rincke. Le manque d’eau et d’infrastructures d’hygiène expose particulièrement les plus fragiles. Au Yémen, 2,7 millions de personnes ont contracté le choléra depuis 2017, selon Oxfam en buvant de l'eau contaminée. Dans le monde, 360 000 enfants de moins de 5 ans continuent à mourir chaque année de diarrhées causées par une eau insalubre.

    À cela s'ajoute le réchauffement climatique : nombre de zones accueillant des réfugiés sont particulièrement touchées, ce qui vient accentuer encore plus le désordre causé par le conflit. Selon le Comité international de la Croix Rouge, sur les 25 États jugés les plus vulnérables et les moins prêts à s’adapter au changement climatique, quatorze sont embourbés dans des conflits.

    "Le manque d'eau est une urgence absolue, conclut Emmanuel Rinck. Il faut réagir très rapidement pour que la situation ne s'aggrave pas."

    Selon l’Unicef, près de 48 millions de personnes vivant dans des zones de conflits manquent actuellement d’eau potable.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Revue de presse

    "S'échapper de Marioupol" : le récit des derniers journalistes présents dans la ville assiégée

    Focus

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    BBC

    Afghanistan girls' tears over chaotic Taliban schools U-turn

    By Secunder KermaniBBC News, Kabul

    Early this morning, at her home on a hilltop in the west of Kabul, 15-year-old Marzia packed her bag for school, for the first time since the Taliban took power last August.

    "I became so, so happy when I heard school was restarting," she told the BBC. "It makes me hopeful about the future again."

    Around 200 other girls had also made their way to the Sayed ul Shuhada school, far fewer than usual, as pupils and their families debated whether or not lessons would actually start and whether it would be safe for them to attend.

    Since August, in most of Afghanistan, only girls' primary schools have remained open, along with all boys' schools.

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    Today as a new academic year began, girls' secondary schools were finally expected to re-open along with other institutes.

    It felt a particularly poignant moment for students here. Last year more than 90 of their classmates and school staff were killed in an attack by the local affiliate of the Islamic State group.

    "The first suicide bombing happened very close to me," says Sakina, as her eyes fill up with tears. "There were lots of dead people in front of me… I didn't think I would survive."

    She pauses, overwhelmed with emotion, before continuing, "Our revenge on the people who did this, will be continuing our education. We want to succeed in our lives, so we can fulfil the dreams of our martyrs."

    As they entered the classrooms, the students wiped the dust off the desks but already some of the teachers were murmuring that, unexpectedly, the school would have to shut down again.

    The local Taliban education official, who had given us permission to film at the school earlier this week, forwarded the headteacher a WhatsApp message, saying girls' secondary schools would in fact remain closed until further notice.

    The students reacted with shock and horror. Some began to cry. "We just want to be able to learn and serve our people," Fatima told us. "What kind of country is this? What is our sin?"

    She asked, addressing the Taliban whilst visibly distraught. "You're always talking about Islam, does Islam say to harm women like this?"

    It's difficult to fathom the Taliban's rationale. A Ministry of Education ceremony marking the start of the academic year went ahead despite the development.

    Aziz-ur-Rahman Rayan, spokesman for the ministry, said all preparations had been made for the re-opening of schools, but that the group's central leadership had ordered them to stay closed until, "a comprehensive plan has been prepared according to Sharia and Afghan culture".

    However, even before the Taliban took power, secondary schools in Afghanistan were already segregated by gender, whilst the uniform consisted of a modest black outfit and white hijab, or headscarf.

    What's more, in a number of provinces local Taliban officials had already begun allowing girls' secondary schools to re-open last year, despite the lack of a central official policy.

    Privately, Taliban figures admit the issue of female education is a controversial one amongst their most hardline elements.

    The chaotic nature of this policy reversal, suggests the groups' central leadership decided at the last minute to overrule their own Ministry of Education, nervous about alienating their most ultra-conservative members.

    Gut-wrenching image - father consoling daughter who turned up to school today only to learn the Taliban continue their ban on the education of girls in Afghanistan. pic via @bsarwary pic.twitter.com/hBszhHcj9B

    The divergence of views within the Taliban at times correlates to their geographic location.

    In one part of the more cosmopolitan north of the country, even under the "shadow government" the Taliban established during their insurgency, a local leader once proudly showed off still-functioning girls schools to me during a visit.

    By contrast, in a rural part of the conservative, southern province of Helmand, one Taliban fighter whose views on female education I asked, replied with a smile, "if girls want to learn, their brothers can go to school and then teach them at home".

    But even in the most conservative areas, the majority of ordinary Afghan families appear to now be in favour of female education.

    Many have long questioned whether the Taliban have changed since they were in power in the 1990s when all women were forced to wear the all-encompassing burka and even girls' primary schools remained closed?

    Nowadays, the picture is more nuanced. A recent study by the World Bank found that there had actually been a rise in female primary school attendance since the Taliban takeover as security improved. Meanwhile, the group has allowed women to attend university as long as classes are segregated.

    But today's decision to keep girls' secondary schools closed, appears to underline the gulf that still exists between the Taliban leadership and contemporary Afghan society.

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    La casse sociale au profit d’Amazon

    Actu

    Emploi L’expansion massive du commerce en ligne aurait détruit 85 000 postes depuis 2009.

    Clara Bolzinger

    L’association Les Amis de la Terre dévoile, ce mercredi, un rapport sur la suppression de milliers d’emplois provoquée par le développement du e-commerce. Le verdict est sans appel. En se fondant sur un rapport de 2020 du cabinet Kavala Capital qui révélait que 82 000 emplois avaient ainsi été détruits entre 2009 et 2018, les Amis de la Terre réactualisent ces données pour l’année 2019. Le bilan sur la décennie grimpe à 85 000. Une perte massive due notamment à la place prise par des géants comme Amazon, qui proposent des prix cassés et bénéficient de frais réduits : « Le e-commerce est considéré comme un service logistique, non pas comme une activité de commerce et, pour cette raison, il n’est pas soumis aux mêmes taxes », expose Étienne Coubard, chargé de mobilisation aux Amis de la Terre.

    Autre constat alarmant, celui d’une précarité grandissante au travail. Sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, si 1,2 million d’emplois ont été créés, « ils relèvent pour l’essentiel de l’autoentrepreneuriat, de l’intérim ou de l’apprentissage », selon Étienne Coubard, qui dépeint un paysage de « casse sociale » : des salaires n’excédant souvent pas la moitié d’un Smic et des contrats précaires qui ne permettent pas de vivre, de se nourrir, de se déplacer ou de se loger.

    Valeurs Actuelles

    Le Front de libération de la Bretagne veut un référendum sur l’indépendance

    Le gouvernement a-t-il ouvert la boîte de Pandore ? La volonté du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, « d’aller jusqu’à l’autonomie » en Corse a donné des idées aux militants indépendantistes en Bretagne, relaie 20 Minutes. Le Front de Libération de la Bretagne (FLB) a publié, lundi 21 mars, un communiqué pour exiger une réorganisation de la région. En compagnie de l’Armée révolutionnaire bretonne, le FLB indique vouloir un référendum sur la réunification de la Loire-Atlantique et également sur « l’autonomie ou l’indépendance de la Bretagne réunifiée ». Les deux mouvements indépendantistes estiment que la région peut devenir automne grâce à ses ressources économiques, politiques ou culturelles.

    Une échéance fixée au 31 décembre 2022

    Les violences en Corse ont fait des émules. Jugeant que le gouvernement ne prête attention « qu’à la suite d’actions violentes », les indépendantistes menacent de s’engager à leur tour dans une lutte armée, qu’ils considèrent comme « un complément à la lutte politique ». Ils donnent au gouvernement jusqu’au 31 décembre 2022 pour remplir leurs exigences sinon l’Armée révolutionnaire bretonne (ARB) « passera à l’action ».

    En 2021, le Front de Libération de la Bretagne avait revendiqué une série « d’attaques de résidences secondaires ou de profiteurs de l’industrie touristique ». Depuis leur création dans les années 1960, les groupes FLB et ARB ont eu recours à la violence. Des centaines d’attentats matériels ont été commis, dont des dizaines à la bombe, notamment contre la cité judiciaire de Rennes ou encore la mairie de Belfort. Les groupes activistes de la région ne semblaient plus user de tels procédés depuis l’attentat du McDonald de Quévert où une jeune femme avait perdu la vie en avril 2000.

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    La mairie de Rennes exige l’expulsion de 142 migrants qui occupent un gymnase depuis mi-janvier

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    « Des esprits fragiles, sans véritables convictions » : voilà comment le député Guy Teissier qualifie d’emblée les personnalités qui ont déserté le parti ces derniers mois, cédant aux sirènes de LREM. Après le président de la région Sud Renaud Muselier, c’est la présidente du département et de la métropole Martine Vassal qui a rejoint le camp d’Emmanuel Macron, la semaine dernière. Celle qui assurait la présidence par intérim de la fédération des Bouches-du-Rhône a abandonné des militants déboussolés et démotivés, sans chef, en plein milieu de la campagne présidentielle. À charge maintenant aux loyalistes de remettre les troupes en ordre de marche.

    C’est ainsi qu’ils ont réuni les militants et les élus le 21 mars au Florida Palace de Marseille, devant 500 personnes, pour investir celui qui sera désormais à la tête de la fédération : Stéphane Le Rudulier, sénateur et ancien maire de Rognac. « J’ai une mission, que je vais mener avec toute mon énergie, qui est de redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône » forte de ses 5 500 adhérents, annonce-t-il. Il est officiellement « chargé de mission » par intérim par Christian Jacob, mais assurera la présidence de fait. « Nous sommes plutôt satisfaits, il a l’air dynamique », approuve un groupe de participants à la réunion. Du dynamisme, la fédération en a bien besoin, alors que les réunions et les événements internes qui font la vie d’un parti étaient devenus rarissimes.

    Plus d’échanges avec les militants, et un nouveau siège départemental

    « Un parti, c’est d’abord et avant tout les militants. Notre rôle, c’est de leur donner la parole, des missions, de les responsabiliser. La démocratie participative à l’intérieur d’un mouvement est essentielle », explique le nouveau chef des LR marseillais à Valeurs actuelles. Une réponse à certains militants qui confient leur déception de ne pas avoir été consultés pour le choix des investitures aux élections législatives. « La commission nationale d’investiture est souveraine, mais on peut consulter les adhérents au préalable », acquiesce le sénateur, ce qui est l’un de ses engagements. Quant aux investitures déjà décidées, elles ne seront pas remises en cause, sauf exception.

    Autre changement notable : l’acquisition prochaine d’un nouveau siège départemental, alors que la fédération a cédé il y a plus d’un an sa permanence historique à Marseille. La nouvelle devrait se situer à un endroit plus central, et facilement accessible par l’ensemble des Bucco-Rhodaniens.

    Priorité à la présidentielle

    Cette soirée était également dédiée à la campagne de l’élection présidentielle, en présence de cinq députés. L’occasion de vanter les mérites de la candidate Valérie Pécresse, « la meilleure en débat » pour Éric Diard, et la seule qui puisse battre au second tour un Emmanuel Macron qui a renoncé à tout pendant 5 ans. Avec un tel bilan, « comment peut-on être aussi méprisant ? », s’indigne Valérie Boyer. Face au président sortant, Bernard Deflesselles espère une « remontada ». Malgré des intentions de vote qui stagnent, Bernard Reynès prodigue un conseil très personnel : « Écoutez le moins possible les médias, écoutez le plus possible votre cœur. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - Monde

    La campagne de Pécresse s'enlise : à droite, les républicains pensent à l'après

    Publié le : 23/03/2022 - 13:14

    Roselyne FEBVRE Suivre

    À dix-huit jours du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron est toujours en tête des sondages, Marine Le Pen reste solidement ancrée en deuxième position. Quant à Valérie Pécresse, elle décroche… Dans son camp, déjà, certains voient sa défaite comme acquise.Roselyne Febvre en parle avec Bruno Jeudy, de Paris Match et Pierre Jacquemain, de la revue Regards

    BBC

    Taliban schools U-turn 'a devastating day' for Afghan girls - Malala Yousafzai

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    Nobel Peace Prize laureate Malala Yousafzai has told the BBC that the Taliban will continue to make excuses to prevent girls from learning beyond primary school.

    Since the Taliban seized power in August 2021, only girls’ primary schools - along with all boys’ schools - have remained open in most of Afghanistan.

    Girls’ secondary schools were due to open on Wednesday, but the Taliban has reversed its decision saying a ruling is still to be made on the uniforms that girls must wear.

    Speaking to BBC World News' Yalda Hakim, Ms Yousafzai said the Taliban is envisioning an Afghanistan where we do not have educated women.

    L'Humanité

    Teleperformance, géant du social washing

    Actu

    Centres d’appels Alors qu’elle s’efforce de donner l’image d’une entreprise socialement responsable où il ferait bon travailler, la multinationale française fait passer ses profits avant la santé et la sécurité de ses salariés, entassés dans des open spaces.

    Luis Reygada

    «Ça me met en rage ! » Les mots ne sont pas assez forts pour Radia Hachemi. Le 17 février, l’entreprise pour laquelle elle travaille, Teleperformance, publiait ses résultats pour l’année 2021 : une croissance record, un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros, un demi-milliard d’euros de résultat net… Autant dire un excellent bilan pour le leader mondial des centres d’appels. Le lendemain, de son côté, cette téléconseillère payée à peine plus que le Smic recevait une notification : la multinationale française allait se pourvoir en Cassation contre une décision de justice qui l’avait condamnée au versement de la mirobolante somme de… 133,54 euros brut en faveur de l’employée !

    « J’en suis à un point où plus rien ne m’étonne, confie- t-elle du haut de ses quinze années d’ancienneté. Ils nous payent une misère et trouvent quand même le moyen de faire les pingres juste parce qu’ils ne veulent pas reconnaître l’illégalité de ce qu’ils ont fait. C’est tout simplement honteux. » Teleperformance conteste le jugement du conseil de prud’hommes d’Agen (Lot-et-Garonne), qui reconnaissait, le 29 novembre 2021, la légitimité du « droit de retrait soulevé par Mme Radia Hachemi » et lui enjoignait de lui payer des jours de salaire indûment retenus.

    Illégale retenue sur salaire

    En effet, le 18 mars 2020, alors que l’Organisation mondiale de la santé déclarait la situation de pandémie de Covid et que le premier confinement national venait d’être décrété, Radia Hachemi – qui travaille en open space – faisait valoir son droit de retrait. Mesures de distanciation physique non respectées, locaux insuffisamment nettoyés, postes non désinfectés malgré des soupçons de contamination, masques non fournis… Elle estime alors faire face à « un danger grave et imminent pour (sa) santé » et décide, avec une vingtaine de ses collègues du site de Blagnac (Haute-Garonne), de quitter le plateau. Au fil des jours, le droit d’alerte est exercé dans au moins huit centres d’appels du groupe et 330 employés, selon la CGT, quittent leur poste. Les contrôles des inspecteurs du travail leur donnent raison – ils font état d’une « défaillance dans l’obligation de la société de fournir un environnement sain et sûr » – et sont suivis de mises en demeure.

    Qu’à cela ne tienne : la semaine suivante, la direction informe ses salariés qu’elle juge illégitime le droit de retrait invoqué. Une retenue sur salaire est décidée pour absences non justifiées – de quelques jours à plusieurs semaines selon les cas. Manœuvre finalement annulée par les prud’hommes, ce que conteste l’entreprise aujourd’hui.

    Droits des travailleurs bafoués

    « C’est un scandale ! s’emporte Samira Alaoui, 100 ou 400 euros, ça représente beaucoup d’argent pour les salariés ! » Au-delà des montants en jeu, la déléguée centrale CGT dénonce le dangereux précédent que la direction tente d’instaurer. « Ce n’était pas à elle de décider de la légalité ou non du droit de retrait mais au juge de le faire. L’entreprise brasse des milliards, certes, mais elle n’est pas au-dessus des lois ! » La syndicaliste y voit une énième preuve du manque de considération pour les droits des travailleurs.

    Sur ce registre-là, les antécédents de la multinationale ne sont pas flatteurs. Avec plus de 400 000 salariés répartis dans 83 pays, elle est l’un des plus grands employeurs français au monde mais aussi certainement celui qui agit le moins face aux risques de violation des droits de l’homme.

    La rentabilité avant la santé des employés

    Alors qu’elle est implantée dans des pays où le droit de se syndiquer est plutôt précaire – par exemple au Mexique, aux Philippines ou encore aux États-Unis –, Teleperformance a refusé de signer l’accord mondial « pour garantir le respect des droits fondamentaux de l’homme et du travail » avec la fédération syndicale internationale UNI Global Union. En 2018, une alliance forte de 20 syndicats de divers continents a exhorté l’entreprise à se conformer aux normes adoptées par l’OIT, l’OCDE et l’ONU « afin que tous ses salariés soient traités en toute équité et dignité ». En 2019, s’appuyant sur la récente loi « relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordres », l’association Sherpa et le syndicat UNI l’ont mise en demeure, en raison de situations alarmantes dénoncées dans ses filiales en Amérique latine et en Asie. En 2020, elle était visée par une plainte déposée auprès du gouvernement français, à travers l’OCDE, par UNI et ses affiliés français (CFDT, CGT et FO). Le motif : sa gestion calamiteuse de la crise du coronavirus dans pas moins de dix pays. Du Portugal à l’Inde en passant par la Colombie, Teleperformance aurait fait passer ses impératifs de rentabilité avant la santé et la sécurité de ses salariés.

    Stratégie purement marketing

    « Ils ne respectent pas la loi et encore moins leurs salariés ! clame Samira Alaoui. Ils ont beaucoup de mal à recruter du personnel et à le garder. Malgré des conditions travail exécrables, ils osent se présenter comme le meilleur endroit où aller bosser ! » Face aux dénonciations qui entachent son image, Teleperformance a effectivement développé une stratégie marketing consistant à camoufler ses mauvaises pratiques par des certifications récompensant sa supposée « responsabilité sociale ». L’année dernière, l’entreprise a même été reconnue comme l’un des « 25 meilleurs employeurs au monde ».

    Dans un récent rapport intitulé « Démasquer le social washing », Pirc, un cabinet de conseil spécialisé dans la responsabilité sociale des entreprises, pointe de nombreux travers, dont le manque de fiabilité de ces labels et autres « indicateurs de performance » très en vogue depuis une dizaine d’années. Le rapport se penche tout particulièrement sur le groupe Teleperformance et « ses scores douteux ». Selon Tom Law, responsable de la communication de Pirc, «si on prend un certain nombre de critères plus fiables, comme les inégalités salariales ou la rotation du personnel, cette société affiche au contraire de très mauvais résultats ». Qui faut-il donc croire ? Ne posez surtout pas la question à Radia Hachemi.

    >

    conditions de travailteleperformancedroit du travailprud'hommes
    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : "Il y a un mois, la sidération"

    Publié le : 23/03/2022 - 12:17

    Axel MAY

    Un mois après le début de l'offensive Russe contre l'Ukraine, le président Zelensky continue à tenter de mobiliser l'opinion internationale. Au menu également de la revue de presse du jour : le Covid-19 repart à la hausse en France et la retraite surprise de la numéro 1 mondiale du tennis, l'Australienne Ashleigh Barty. 

    Dans la nuit du 23 au 24 février 2022, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. La Croix écrit en une : "Il y a un mois, la sidération". Volodymyr Zelensky poursuit, lui, son offensive diplomatique par…visioconférence. Le Corriere della Sera titre sur le président ukrainien qui s'est adressé aux parlementaires italiens mardi : "Aidez-nous". Et ce mercredi, il doit s'adresser aux députés et sénateurs français. Libération rappelle qu'"il avait entamé sa tournée diplomatique virtuelle par le Parlement européen le 1er mars, l'a poursuivie au Canada, puis devant la Chambre des communes britannique, le Congrès américain, le Bundestag allemand, la Knesset israélienne…"  

    Dans la presse également de ce mercredi : le Covid qui fait toujours… des vagues. 20 minutes insiste : "Depuis le début du mois, les contaminations repartent à la hausse [en France]". Faut-il s'en inquiéter ?  "Le nombre de patients Covid dans les hôpitaux anglais en augmentation de 20 % en une semaine" : The Independent tire lui aussi la sonnette d'alarme.  

    Stupeur en Australie. Star en son pays et reine du tennis planétaire, Ashleigh Barty, numéro 1 mondiale et vainqueur en janvier de l'Open d'Australie annonce sa retraite à 25 ans. Elle "n'avait plus 'l'envie physique ni la volonté' de continuer à jouer et de se maintenir au sommet du tennis féminin", relève The Sydney Herald Tribune.

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    L'Humanité

    Artavazd Pelechian ou « le lien cinématographique retrouvé »

    Actu

    L’œuvre du cinéaste arménien, telle une aventure éternellement recommencée, est toujours à (re)découvrir. Son dernier film, « la Nature », est actuellement en salle et participe au Printemps du cinéma.

    Michèle LevieuxLA NATURE Artavazd PelechianFrance, Arménie, Allemagne, 2020, 1 h 02

    Comment oublier ces images de paysans poussés à descendre en courant à toute allure de manière risquée, la pente raide d’un champ, en tirant des balles de foin beaucoup plus lourdes qu’eux, au rythme de «l’Estate» de Vivaldi ? C’était en Arménie, en 1975. Ces images et ce son des «Saisons» ont marqué à jamais notre inconscient collectif et cinématographique. Artavazd Pelechian -qu’à l’époque on appelait Arthur par facilité - est vite devenu célèbre en tant que maître du montage mais il n’avait pas de visage, pas d’existence physique. Puis un jour d’été, en 1983, le critique, Serge Daney, après avoir trainé du coté d’Erevan, l’a finalement rencontré à Moscou. Il a publié un article illustré de sa photo, nous a confié qu’il aimait fumer des Marlboro et surtout après avoir visionné ses films, sept à l’époque, a gravé dans le marbre que Pelechian représentait « le chaînon manquant du cinéma ».

     

    Dans les pas de Vertov, Esther Choub et Eisenstein

    Depuis 1963, il vivait à Moscou et avait décidé d’intégrer le VGIK, l’école de cinéma, où il a réalisé ses trois premiers films et présenté son quatrième, Nous, en 1971 pour sa soutenance devant Alexandre Medvedkine et Vassili Choukchine qui lui ont décerné trois diplômes. Plus tard, son maître écrit : « Je crois que dans le cinéma d’aujourd’hui, Pelechian est le peintre le plus brillant ». Quant à Andrei Ujică, il parle de lui comme d’un ciné-poète qui « parvient à réaliser le rêve de Vertov quant au regard pur de la caméra : Kino-Glaz/ Ciné-œil ». En effet, à l’école, Pelechian a découvert les grands cinéastes de l’avant-garde russe des années 20-30, Dziga Vertov bien sûr mais aussi Esther Choub et Sergueï Eisenstein. Ceux pour qui « le point de vue est l’œil cinématographique lui-même ».

    Une Nature entre cassettes VHS et Youtube

    En cela son cinéma serait bien « un chaînon manquant » comme l’a écrit Serge Daney. Mais surtout, le jeune cinéaste d’alors confirme que « le cinéma est un langage autonome dans lequel le montage d’archives joue un rôle-clé. ». Comme le dit aujourd’hui, le réalisateur Andrei Ujică, « avec Pelechian, le lien cinématographique est retrouvé ».

    « Pour moi, dans le montage il y a un corps et deux têtes ». Artavazd Pelechian

    Sa théorie du montage, Pelechian l’explicite au cours d’une deuxième rencontre notoire, cette fois avec l’historien de cinéma, Patrick Cazals, qui a lieu l’hiver 1989, à Paris : « Mon travail sur le montage s’oriente sur le cadre absent, dans le montage que je nomme à distance, l’existence du cadre n’est pas nécessaire… pour moi, dans le montage il y a un corps et deux têtes. Mon premier maître a été Marcel Martin, un critique français dont les écrits m’ont fait comprendre le langage cinématographique… comme quoi le montage doit toucher l’inconscient du spectateur. » Quant aux archives, Pelechian déclare à cette occasion qu’il les ressent « comme une matière première… », le traitement qu’il en fait « est un peu comme le travail d’un potier qui aurait une cruche devant lui. Il la casserait et les éclats seraient des archives dont je ne vais pas coller ces morceaux pour en faire une mosaïque mais plutôt une pâte que je vais pétrir pour en redonner une vision avec mon subconscient afin de m’adresser au subconscient des spectateurs. »

    En 1988, Pelechian publie « Moyo Kino », un ouvrage dans lequel il développe sa conception du montage. Puis, invité au festival de Rotterdam avec son compatriote Sergueï Paradjanov, il voyage pour la première fois à l’étranger. En 1989, Godard découvre ses films à Nyon et le rencontre en 1991, lors de sa première rétrospective en Occident, à Paris, à la Galerie nationale du Jeu de Paume. A partir de cette période jusqu’à maintenant, Pelechian ne cesse d’être honoré dans le monde entier : à Berlin, Copenhague, San Francisco où il rencontre Coppola qu’il admire, New York, Vienne, Melbourne, Bruxelles, Toronto, Lisbonne. Son œuvre est une référence dans le monde entier, des réalisateurs lui consacrent un film comme l’Italien, Pietro Marcello et des livres sont écrits sur son travail, il participe à des expositions et devient un artiste de la Fondation Cartier à Paris. Il y rencontre Raymond Depardon, Patti Smith y chante pour lui et Tadanori Yokoo y expose une série de portraits qu’il a faits de lui. Une étoile en son honneur vient d’être apposée devant le café qu’il fréquente depuis toujours à Erevan.

    C’est à la Fondation Cartier qu’il a rencontré Paul Virilio à l’occasion de l’exposition qu’il y a organisée, Ce qui arrive, en 2002. Il avait choisi d’y montrer un de ses films, Notre Siècle, réalisé en 1982, à propos d’un accident spatial. Ils se sont retrouvés autour de la théorie de la « dromologie » de Virilio. « Il faut apprendre l’accident pour pouvoir s’en souvenir », dit le philosophe-urbaniste. Vingt ans après, Pelechian, conforté par cette pensée et par son ami, Andrei Ujică, finit de réaliser « la Nature », un chapelet de catastrophes, de déchainements d’eau, d’air, de terre et de feu face à l’impuissance de la fragilité humaine.

      « la Nature » est programmé dans les deux salles du CHRISTINE CINÉMA CLUB à Paris. 

    - Filmographie d’Artavazd Pelechian : « la Patrouille de la montagne » (1964), « la Terre des hommes » (1966), « Au Début » (1967), « Nous » (1969), « les Habitants » (1970), « les Saisons » (1975), « Notre Siècle » (1982), « Fin » (1992), « Vie » (1993) et « la Nature » (2020).

    - Filmographie d’Andrei Ujică : « Vidéogrammes d’une révolution » (1992) avec Harun Farocki, « Out of the Present » (1995), « Unknow Quantity » (2002/ 2005), « L’autobiographie de Nicolae Ceauşescu » (2010) et « 2 Pasolini » (2000/ 2021).

    cinéma
    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Investigaciones visuales

    Los soldados rusos tomaron su ciudad y después sus hogares

    En su avance hacia Kiev, tropas de Rusia invadieron un complejo de departamentos en un suburbio cercano a la capital y tomaron a los vecinos de rehenes. Parte de la operación quedó registrada en video.

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    Por Brenna Smith y Masha Froliak

    KIEV, Ucrania — Durante días, Roman Naumenko y sus vecinos del complejo de departamentos Pokrovsky, ubicado en las afueras de Kiev, habían estado observando desde unos cuantos kilómetros de distancia cómo las fuerzas rusas intentaban tomar el control de un aeropuerto cercano.

    “Vi cómo los helicópteros, que venían unos tras otros, disparaban”, comentó. “Fue un impacto enorme. No podía creer que fuera de verdad”.

    Los residentes se quedaban fuera de sus edificios filmando la destrucción con sus celulares.

    Cada día, las fuerzas rusas se acercaban más y más al complejo de departamentos. El 3 de marzo, un misil cayó directamente sobre uno de los edificios. En ese momento, más de 150 familias seguían en el complejo residencial de 14 edificios, según declaró un administrador del edificio a The New York Times.

    Más tarde, ese mismo día, los soldados estaban literalmente en la puerta de Naumenko.

    “Vimos a la infantería rusa en la cámara de seguridad de nuestro edificio”, relató. “Desde ese momento, los rusos se quedaron”.

    También obligaron a unos 200 residentes a quedarse, manteniendo a muchos de ellos como rehenes en los sótanos de sus propios edificios, forzándolos a entregar sus celulares y ocupando sus departamentos. Otros lograron pasar desapercibidos, pero aun así eran, en esencia, prisioneros en sus propias casas mientras las fuerzas rusas irrumpían y tomaban posiciones de francotirador en los edificios, que habían albergado a 560 familias.

    El Times entrevistó a siete residentes del complejo de departamentos Pokrovsky en la ciudad de Hostómel, unos 16 kilómetros al noroeste de Kiev. Todos experimentaron el asalto y el cautiverio de primera mano antes de encontrar maneras de huir. A partir de sus relatos, junto con las imágenes de las cámaras de seguridad y los celulares, el Times logró reconstruir la experiencia que se vivió mientras las fuerzas rusas se acercaban.

    “Fue realmente aterrador”, aseguró Lesya Borodyuk, una vecina de 49 años que comenzó a llorar mientras relataba lo ocurrido. “Le escribí a mi hija. Me estaba despidiendo de ella. Le dije que ahora probablemente nos iban a bombardear”.

    Fuera, en el estacionamiento, las cámaras de seguridad mostraban al menos una decena de soldados rusos y vehículos de combate de infantería. Los soldados trasladaron ametralladoras pesadas y obligaron a un hombre a entrar en un edificio a punta de pistola.

    Ksenia, que pidió ser identificada solo por su nombre de pila, observó con su marido y sus hijos desde la ventana de su segundo piso cómo las fuerzas rusas llegaban a su edificio.

    “No sabíamos lo que podía pasarnos”, afirmó. “Era un estado total de temor”.

    Un grupo de soldados utilizó rifles para romper la puerta principal de un edificio de departamentos. Una vez dentro, entraron al ascensor y destruyeron sus cámaras de seguridad. En algunos edificios, los soldados fueron piso por piso arrancando puertas de las bisagras y asaltando departamentos, según relataron los residentes.

    Al cabo de unas cuantas horas, según los siete residentes con los que habló el Times, los soldados rusos tomaron todo el complejo y atraparon a cerca de 200 civiles dentro de varios edificios.

    “Echaron a la gente de los departamentos”, relató Elena Anishchenko, que planeaba celebrar su cumpleaños número 33 con vecinos el día que llegaron los soldados. “No le preguntaron nada a nadie; simplemente les decían que fueran al sótano”.

    A muchos vecinos les confiscaron o destruyeron sus teléfonos celulares y computadoras portátiles.

    “Nos dijeron: ‘No se enojen, pero si hallamos su teléfono le dispararemos en el acto”, relató Anishchenko.

    Aislada del mundo exterior, Anishchenko dijo que ya no pudo leer las noticias ni hablar con su familia.

    Algunos residentes como Ksenia pudieron permanecer en sus hogares, quizás porque tenía un bebé.

    Otros pasaron desapercibidos. Naumenko y su esposa se escondieron en el séptimo piso de su edificio. Él aún tenía su teléfono, que encendía una vez al día para enviar un mensaje de texto a su familia diciéndoles que todavía estaba vivo.

    Preocupación familiar: ‘No me puedo comunicar’

    Los amigos y parientes de los que estaban atrapados en Pokrovsky pasaban penurias. En grupos de chat y mensajes de texto habían visto videos y capturas de pantalla de los soldados rusos cuando tomaron control del complejo. Luego dejaron de recibir los mensajes de sus seres queridos.

    Iryna Khomyakova, hija de una de las vecinas del complejo, vio los videos del circuito cerrado que mostraban a los soldados ingresando al ascensor. Preocupada, llamó a su madre, quien le informó que los soldados rusos acababan de entrar al edificio y que la habían obligado a bajar al sótano con otros.

    “El teléfono de mi mamá murió”, dijo el 9 de marzo, y no había tenido noticias de ella en días.

    Por mensaje de texto, Hanna Yaremchuk le dijo al Times que había perdido el contacto con su padre durante días y añadió que a él también lo tenían en un sótano. Se preguntaba: “¿Está vivo? ¡No lo sé!”.

    Viviendo con soldados

    Para los detenidos, la capacidad de moverse dependía de los guardias.

    A Borodyuk y a otras personas que estaban en su sótano se les permitía ir a sus departamentos a buscar comida y ropa abrigadora para soportar el frío del sótano de ladrillos. A los vecinos les permitían cocinar juntos y convivir.

    Los rusos que custodiaban el sótano de Anishchenko eran más estrictos. Solo permitían a los residentes visitas cortas y supervisadas a sus departamentos para conseguir comida y víveres para todos.

    “La gente era presa del pánico”, comentó Anishchenko, “Todo el mundo estaba al límite de su cordura”.

    Luego de un tiempo, cien o más soldados patrullaban fuera de los edificios, y algunos incluso vivían en los departamentos.

    En el séptimo piso, Naumenko y su esposa seguían eludiendo la detección. Los recientes bombardeos en la zona habían volado las ventanas y la temperatura había descendido por debajo del punto de congelación. Sin electricidad, improvisaron formas de cocinar, encendiendo aceite en un platillo para calentar la comida y usando una vela para calentar una lata de agua. Sin calefacción en el edificio, dormían completamente vestidos y con chaquetas.

    En el departamento de Ksenia, cada día implicaba conseguir suficiente comida para alimentar a sus hijos y sobrevivir hasta la mañana siguiente. Su nueva vida estaba muy lejos de lo que imaginaba.

    “Estuvimos esperando este departamento durante cuatro años”, aseguró Ksenia. “Invertimos en la remodelación. Pero ni eso importa ahora”.

    ‘Los liberaremos de los nazis’

    Afuera, la lucha era implacable.

    “Nos acostumbramos a los sonidos de los disparos y aprendimos a distinguir unos de otros”, aseveró Naumenko. “Sabíamos si estaban lejos o cerca. Si iban a dar contra nuestro edificio o pasarían por encima. Podíamos escucharlo”.

    Dentro del complejo de departamentos, los soldados les decían a sus prisioneros que Ucrania estaba a punto de ser liberada, relató Anishchenko.

    Borodyuk recordó a un oficial ruso de mayor rango que intentaba consolar a una niña en el sótano donde estaban detenidas. “Él le dijo: ‘Mi hija también tiene 8 años. La quiero mucho. La extraño. No tengas miedo, pequeña, los liberaremos de los nazis’”.

    Borodyuk relató que algunos de los soldados rusos más jóvenes ni siquiera sabían por qué estaban en Ucrania. Cuando los cautivos le preguntaron a un soldado por qué estaba aquí, respondió llorando: “¿Dónde estoy? ¿Qué tengo que hacer?”.

    Evacuado por casualidad

    El 9 de marzo, Rusia y Ucrania acordaron establecer varios corredores humanitarios durante un breve periodo para permitir la salida segura de los civiles de las zonas de conflicto. Pero los soldados rusos en Pokrovsky no informaron a sus prisioneros.

    Anishchenko se enteró por casualidad. Durante una visita supervisada a su departamento para buscar comida, vio un convoy moviéndose con banderas blancas desde la ventana y le preguntó a un soldado ruso qué estaba pasando. Él le dijo que había un corredor libre de disparos durante 72 horas. Ella y algunos de sus vecinos empacaron una maleta y corrieron.

    Al salir, el entorno era sombrío. “Vimos cadáveres tirados en el suelo”, narró. “Vimos autos estrellados y quemados con cuerpos dentro”.

    Naumenko encendió su celular y vio información en un grupo de WhatsApp sobre la evacuación del corredor humanitario. Él y su esposa recogieron rápidamente sus cosas.

    Al salir del complejo, un soldado les advirtió que no les dispararía, pero que los que patrullaban en otros lugares podrían hacerlo.

    Huyeron de todos modos y salieron ilesos, junto con todos los demás residentes con los que habló el Times. Naumenko se encuentra ahora en Kiev, donde piensa quedarse, y tal vez luchar.

    “Las cosas que vi en Hóstomel fueron una pesadilla. No quiero que esto ocurra aquí”, concluyó.

    Edición de video por Dmitriy Khavin.

    Brenna Smith es becaria en el equipo de video de Investigaciones visuales del Times. @brenna__smith

    Masha Froliak es investigadora y traductora. Trabaja con el equipo de Investigaciones visuales del Times

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    France24 - Monde

    Boycott des cinéastes russes : le monde de la culture divisé

    Publié le : 23/03/2022 - 15:58

    Natacha VESNITCH

    Notre chroniqueur cinéma Thomas Baurez revient sur les répercussions de l'offensive en Ukraine sur le monde de la culture, et en particulier sur celui du cinéma avec le boycott des cinéastes russes des grands festivals.Au programme également de ce nouveau numéro 100 % cinéma de "À l'Affiche" : Vincent Lacoste dans la peau d'un militant communiste pendant la guerre d'Algérie, le choc "Bruno Reidal, confession d'un meurtrier", et la rétrospective d'une icône à la Cinémathèque française : Romy Schneider.

    New York Times - World

    ‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra

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    Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.

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    Por Ben Hubbard y Marlise Simons

    BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.

    Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.

    A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.

    El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.

    Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?

    En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.

    “Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.

    Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.

    The Lasting Effect of Syria’s Civil War

    After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.

    El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.

    En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.

    Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.

    Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.

    Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.

    Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.

    El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.

    Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.

    Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.

    Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.

    El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.

    Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.

    Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.

    Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.

    En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.

    Understanding Syria’s Civil War

    An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:

    The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.

    Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.

    Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.

    The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.

    Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.

    Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.

    Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.

    Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.

    Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.

    Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.

    Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.

    Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.

    Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.

    “Ya no puedo comer helado”, dijo.

    A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.

    Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.

    El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.

    Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.

    Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.

    El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.

    “No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.

    Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.

    Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen

    Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.

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    L'Humanité

    Théâtre. S’engager, l’uniforme comme voie d’un avenir

    Actu

    Après « Ces filles-là » dénonçant le harcèlement, Anne Courel s’interroge, avec « S’engager » sur le rôle de l’armée dans le parcours de formation des jeunes en voie de déscolarisation.

    Gérald Rossi

    Envoyé spécial, Kingersheim (Haut-Rhin).

    Ils sont trois. Dans un décor fait de quelques grilles mobiles, qui pourraient délimiter un espace de jeu au pied de tours HLM. Sur la scène du théâtre (spectacle découvert lors du festival Momix), ce dispositif modulable est aussi maison, square, caserne… où évoluent Yasmine, Killian et Garance (interprétés par les jeunes comédiens Solenn Louër, Léo Bianchi et Ysanis Padonou). Ils sont les symboles d’une jeunesse pas vraiment en marge, pas vraiment intégrée non plus, en perte de repères, bannie du lycée, bousculée par des parents dépassés.

    Au départ, explique la metteure en scène Anne Courel, « j’ai découvert que des jeunes en perte de repères, sans avenir, choisissaient de se tourner vers l’armée qui, à travers des dispositifs comme le Service militaire volontaire (SMV), crée un pont avec des entreprises qui recrutent ». Avec l’autrice Magali Mougel a alors démarré l’écriture de cette fiction, « S’engager », sous-titrée « Génération Woyzeck » en référence à la pièce inachevée de Georg Büchner, écrite en 1836. Carole Got et Mathieu Besnier se partagent les autres rôles des parents, des formateurs, etc.

    « Pour nous, ce fut comme la découverte d’une planète » avoue Anne Courel. « Ces moins que rien qui n’intéressent personne ont trouvé là comme un refuge, mais les questions deviennent alors plus nombreuses que les réponses. » Yasmine, Killian et Garance, au-delà de leurs petites tricheries, des idylles, des échecs aussi, se retrouvent sous l’uniforme. Et Anne Courel, a voulu à partir de cette découverte singulière, fort éloignée, confie-t-elle de ses sensibilités personnelles, partager les interrogations.

    Presque par hasard, le projet de « S’engager » est né pendant la tournée du spectacle précédent de la compagnie « Ces filles-là ». Dans cette pièce déjà jouée plus de cent fois et découverte à la maison de la culture de Grenoble (MC2), il s’agit de dénoncer le harcèlement. Le texte d’Evan Placey s’inspire d’un fait réel, le suicide en 2012 de la jeune Américaine Amada Todd. Pour chaque série de représentations de cette pièce, outre les douze comédiennes professionnelles, huit jeunes filles sont invitées à participer au spectacle en tant que figurantes. Pour inscrire la pièce aussi dans une réalité locale.

    Lors d’une des « auditions » trois jeunes filles se sont présentées en tenue militaire. Ce qui explique la suite ; en quelque sorte, « S’engager » en est une. Car Anne Courel, qui dirige aussi à Grenoble l’Espace 600, devenu officiellement à la mi-décembre dernier « scène conventionnée d’intérêt national Art-Enfance-Jeunesse », s’interroge sur l’avenir des jeunes adultes. Ils et elles sont « comprimés entre des familles fatiguées par le rouleau compresseur d’une société avide de profits » dit-elle. Et le théâtre n’offre ici qu’une réponse partielle : « Que vont devenir des jeunes personnes à qui on promet (via le SMV) le plein-emploi… ». Au plateau, les comédiens et comédiennes (professionnels ou non) sont tous convaincants.

    Prochains spectacles de la tournée : 25 mars Centre culturel de la Ricamarie ; 31 mars-01 avril Andrézieux-Bouthéon ; 12 avril Sète ; 10 mai Guyancourt, etc.

    Théâtre
    France24 - World

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    Issued on: 23/03/2022 - 18:12Modified: 23/03/2022 - 18:28

    Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane". FRANCE 24 takes a closer look.

    BBC

    Ashleigh Barty retires: Her time at the top was too short for tennis - but not for her

    Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Tennis

    Ashleigh Barty's ambitions and desires have been well and truly sated. Her time at the top was too short for tennis, but not for the person who matters most.

    If winning Wimbledon was the Holy Grail, then enduring fulfilment was secured in January when Barty became the first home winner of an Australian Open singles title for 44 years.

    "I [no longer] have the physical drive, the emotional want," the 25 year old has said.

    "I just know that I'm absolutely spent."

    Perhaps the decision has been accelerated by the Covid-19 pandemic, with its enforced bubble life and the difficulties of returning home to Australia.

    Barty spent six months on the road last year and, in 2014 as an 18-year-old, she suffered home sickness and depression before taking a two-year break from the tour.

    But surprising though the announcement is, with Barty in her 121st week as world number 1, the Queenslander never seemed likely to be playing into her 30s.

    She is never happier than at home near Brisbane, with family and friends - barbecue tongs in one hand and a cold beer in the other.

    There are many parallels to the decision taken by Justine Henin in May 2008.

    She was also 25, world number one, and had won two Grand Slams in the previous 12 months. The announcement of her retirement, just two weeks before the French Open which the Belgian had won for the previous three years, was a monumental surprise.

    But, like Barty, she also said she had given everything and wanted to try her hand at something new.

    Henin, though, came back for more. Motivated by Roger Federer completing his set of Grand Slams at Roland Garros in 2009, she wanted to see whether she could win Wimbledon, which would remain the only major title to elude her.

    The only Grand Slam singles title missing from Barty's resume is the US Open. Only 10 women in history - and only Margaret Court, Billie Jean King, Chris Evert, Martina Navratilova, Steffi Graf, Serena Williams and Maria Sharapova in the Open Era - have been able to win all four Slams.

    Could Barty one day be tempted? It is always possible, of course, but she seems to me to be a less likely candidate for a comeback.

    And I do not say that because of the conditions at the US Open, although Barty's long-serving coach Craig Tyzzer made some interesting observations about that at this year's Australian Open.

    "The US Open really needs to change the ball for the girls. It's a terrible ball for someone like Ash - the ball itself is so light," he said.

    "I had to change her racquet just to get any sort of control of the ball. If they keep that ball the same, no-one like Ash will win that tournament."

    When returning to tennis in 2016, after playing professional cricket for Brisbane Heat in the inaugural women's Big Bash League, Barty admitted having missed the competition and the one-on-one battles.

    Her fiancée, Garry Kissick, is a trainee golf professional, and given Barty's low single figure handicap, there is sure to be further speculation about her one day embarking on a third professional sport. Once, that is, she has enjoyed "the next phase of life as Ash Barty the person, not Ash Barty the athlete".

    It is unusual for players to retire so young when injuries are not a factor. Jennifer Capriati had well-documented off-court issues, but the initial retirements, in their 20s, of Tracy Austin, Martina Hingis and Marion Bartoli were predominantly caused by ailing bodies.

    Barty's departure makes you even more grateful for the longevity of the Williams sisters - and concerned for the short term future of the WTA Tour.

    The 2020 French Open champion Iga Swiatek is likely to take over as world number 1 after the Miami Open - but only if Barty asks for her name to be removed from the rankings. Maria Sakkari, Barbora Krejcikova and Aryna Sabalenka are the other current members of the top five - and their achievements are not yet widely celebrated outside the sport.

    Naomi Osaka is also playing sparingly, but there are plenty of reasons for long-term optimism in the shape of teenagers Emma Raducanu, Coco Gauff and Leylah Fernandez.

    To lose a player like Barty, who has won 25 of her last 26 matches on the tour and been world number 1 for the past 114 weeks, leaves a gaping hole though.

    She has become the reference point for women's tennis, having carried herself with class and provided inspiration for indigenous communities.

    And Barty has charmed us with the grace of her truly beautiful game.

    BBC

    Oleksandr Usyk v Anthony Joshua: Heavyweight champion leaves Ukraine to start training

    Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Boxing

    Heavyweight champion Oleksandr Usyk has left his native Ukraine to prepare for his rematch with Anthony Joshua.

    Usyk, 35, has been helping to defend his country from the Russian invasion after enlisting in Ukraine's military.

    He beat Joshua in September to become the unified heavyweight champion and is set to face the Briton again in June.external-link

    Usyk will now begin his training camp but, contrary to some reports, the BBC understands the camp is not in neighbouring Poland.

    April had initially been mentioned as a potential date for the rematch, but Joshua's search for a new trainer and prolonged talks with WBC champion Tyson Fury forced a delay.

    After Joshua decided against stepping aside from the fight to face Fury, his promoter Eddie Hearn said May was a target.

    But Joshua's bid to win back the WBA (Super), IBF and WBO belts was pushed back further when Russian troops invaded Ukraine at the end of February.

    Usyk is one of several former and current Ukrainian boxers who have come to the defence of their homeland.

    Three-weight world champion Vasiliy Lomachenko, 34, has also taken up arms while brothers Vitali and Wladimir Klitschko, both former world heavyweight champions, are also in Kyiv.

    Vitali, 50, has been mayor of the city since 2014 while Wladimir, 45, joined the city's military reserve last month.

    France24 - World

    Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Issued on: 23/03/2022 - 11:34

    Romain BRUNET Follow

    French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March, vying for re-election on a record that was somewhat stonewalled by five years of crisis. FRANCE 24 takes a look at how Macron has performed on social welfare issues – after the spending cuts he once pledged were thwarted by Yellow Vest protests and the Covid-19 pandemic.  

    This is the third installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president after previous looks at foreign policy and economics.

    After winning office in May of 2017, Macron quickly set out to trim France's social welfare spending. That summer, the freshly elected centrist chose cuts that targeted low-income earners – a €5 a month cut to personalised housing aid and a massive reduction of subsidised employment contracts.

    Those measures were unpopular – but in line with the logic that a new French leader get the unpopular stuff out of the way early on. They also fit with Macron's budget-minded ethic at the beginning of his five-year term. Macron, who had served as economy minister under former Socialist president François Hollande, reasoned that if he was to boost purchasing power and stimulate business – while respecting the European Union's golden rule and bringing the deficit under 3 percent of GDP – there was no way around slashing social welfare spending.

    Those early decisions had staunch advocates in Macron's government – the fiscal discipline proponents the centrist president had poached from the right. Édouard Philippe, Macron's first prime minister, Economy Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérard Darmanin, who initially served under Macron as budget minister, were all transplants from the conservative Les Républicains party.

    Macron's first economic measures – ending the wealth tax, imposing a 30 percent "flat tax" on capital gains – went further in earning the new French leader a moniker he has yet to shake: "le président des riches" (the president of the wealthy).

    The nickname stuck as Macron persisted in seeking a deep revamp of the French social model, which is either beloved or scorned depending on one's perspective. "We drop insane cash on social allowances and people are still poor. We don't see the end of it. The people who are born poor stay poor. The people who become poor stay poor ... People have to be made accountable," Macron was seen telling advisers in a June 2018 video.

    Three months later, the government rolled out a four-year, €8.5 billion "poverty plan". The project sought to rethink the French aid system from top to bottom in the name of "eradicating extreme poverty" within a generation. It sought to provide free breakfasts in some schools, €1 school lunches in some municipalities, daycare spots for children from underprivileged families and a new universal benefit meant to consolidate a number of existing social allowances. The plan's objectives were ambitious, but they gradually fell by the wayside. And yet spending cuts in other sectors remained a priority.

    'There is no magic money'

    Indeed, Macron's 2017 campaign platform had planned for some €25 billion in savings, including €15 billion in the healthcare sector. But as a result, the public health budget wasn't meeting the sector's needs, with personnel increasingly stretched to the breaking point. When a healthcare worker appealed to Macron for more resources back in April 2018, the president replied, "There is no magic money." The president's top priority was respecting France's budget commitments to Brussels. And on that score, the results were clear for all to see: France's budget deficit dropped from 3.4 percent of GDP in 2016, before Macron's election, to 2.8 percent in 2017 and 2.3 percent in 2018.

    But raising the carbon tax on fuel a few months later was the last straw for some in France and the result would come to disrupt Macron's plans. The Yellow Vest protest movement began in November 2018 as a motorists' revolt against rising fuel prices (French drivers are required to keep the high-visibility vests inside their vehicles as a safety measure) before escalating into a wider rebellion over the rising cost of living and against the government. At first, France's leadership downplayed the movement. But within weeks, it could no longer be ignored. As the fiery protests took hold on roundabouts nationwide, Macron was obliged to change course.

    To quell tensions in early 2019, Macron launched the Great Debate, a months-long pursuit of dialogue meant to register public complaints across the country. He also took action to boost purchasing power, including a €5 billion income tax cut, a €100 bonus for low-income workers and an increase in minimum pension benefits. The controversial carbon-tax hike, meanwhile, was simply cancelled. Altogether, the bottom line was €17 billion in fresh public spending.

    With the Yellow Vest crisis behind it, the government renewed its penny-pinching reform efforts, even at the risk of antagonising the country's labour unions. But worsening conditions in hospitals raised tensions with healthcare personnel throughout 2019. Finally, in November of that year, the government pledged €1.5 billion for the sector over three years, promised bonuses for nurses and nurses' aides, and assumed a third of the debts hospitals had incurred. But healthcare workers were unimpressed with the government's emergency plan. More than 1,000 hospital doctors, including 600 department heads, resigned in protest from the administrative functions of their jobs in January 2020. And the worst was yet to come for France's hospitals. 

    Meanwhile, Macron's promised unemployment insurance reform, adopted in 2019, raised the bar to qualify for benefits while trimming the amounts allocated to individual jobseekers. Those alternating between short contracts and periods of joblessness were penalised. And while Macron had promised over the course of his 2017 presidential campaign that independent workers and employees who chose to leave their jobs would gain access to jobseeker benefits, the conditions required to qualify were particularly restrictive in practice. The government explained that opening the system to too many people would have spurred unacceptably high spending. Indeed, cutting costs there had been a Macron campaign pledge, too; he had promised €10 billion in unemployment-insurance savings.

    Finally, at the tail end of 2019, the government set out to push through pension reform that was also meant to bring in savings. The revamp sought to introduce a new universal points system indexed to inflation and a so-called pivot age. That latter controversially sought to raise the age at which French retirees could collect a full pension by two years, to 64, while maintaining a legal retirement age of 62. The measure was not well received. Hundreds of thousands took to the streets in protest for weeks on end in late 2019 and early 2020. No small feat, the strike action became the longest ever in the history of the SNCF national public railway company and Paris public transit (RATP) as transportation workers sought to save their coveted special pension regimes. The government would finally take the controversial step of forcing the reform through parliament without a vote on February 29, 2020.

    'No matter the cost'  

    All of this was the prelude to a mammoth new crisis, the Covid-19 pandemic, which would yet again flummox Macron's budget-cutting dreams and inflict overlapping health and economic crises on much of the balance of his term. In March 2020, Macron suspended his pension reform and delayed the full deployment of his unemployment insurance revamp. Most importantly, Macron made a bold pledge that came to be known as his "no matter the cost" pandemic policy: He promised, whatever the price tag, to support public hospitals, save businesses and jobs, and stimulate an economy that would ultimately shrink by 8 percent, a recession deeper than any France had known since World War II. 

    The "magic money" Macron couldn't produce for healthcare personnel earlier in his term suddenly flowed freely and widely. France's healthcare budget grew by 9.4 percent in 2020 and 7.4 percent in 2021, with healthcare workers winning €9 billion in salary increases in the summer of 2020. Overall, the emergency measures France adopted in 2020 and 2021 cost €133.5 billion, according to the country's Treasury. France's budget deficit, meanwhile, rose to 9.2 percent of GDP and public debt soared to more than 155 percent in 2020. A far cry from the budgetary sobriety Macron had made the hallmark of his early years in office.  

    >> Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    But as 2022 approached, with Macron eyeing re-election, the centrist incumbent was obliged to reassure the conservative segment of his base. His unemployment insurance reform finally came into effect in its entirety in the autumn of 2021. And the watchword became responsibility. "We want to pursue the redefinition of our social contract, putting duties before rights, from respecting authority to receiving social benefits," government spokesman Gabriel Attal told the daily "Le Parisien" in January.

    Hitting the campaign trail in March, Macron has carried through on that vision. He pledged last week that, if he is re-elected in April, he will condition welfare benefits on recipients dedicating 15 to 20 hours a week to rejoining the workforce, either through job training or partial employment. As for Macron's postponed pension reform, the president dropped the complex rejig once planned in favour of another that is hardly less controversial: he promised to raised France's legal retirement age by three years, to 65, if voters hand him a second term.

    This article has been translated from the original in French.

    French presidential election © France 24

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    Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

    Valeurs Actuelles

    Des carnavaliers de Marseille condamnés à de la prison avec sursis pour avoir blessé des policiers

    Présentés en comparution immédiate au tribunal correctionnel, quatre carnavaliers ont été condamnés, mardi 22 mars, à des peines de 4 à 5 mois de prison à la suite des incidents qui ont émaillé le carnaval de la Plaine à Marseille, le week-end dernier, rapporte La Provence. Deux d’entre eux ont aussi reçu l’obligation de se rendre à un stage de citoyenneté. Le procureur avait requis de son côté, six mois de prison ferme.

    Plusieurs individus condamnés ont affirmé ne plus se souvenir des événements en raison des effets de l’alcool. D’autres personnes qui plaidaient coupables ont écopé d’amendes ou de 35 heures de travaux d’intérêt général (TIG).

    Un carnaval qui tourne au drame

    Dimanche 20 mars, alors que se déroulait le carnaval de la Plaine dans le 6e arrondissement de Marseille, des individus s’en sont pris aux installations publiques. Peu après 20 heures, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour sécuriser la place Jean-Jaurès, où se déroulait l’évènement. En effet, un certain nombre de personnes ont commis diverses dégradations sur du mobilier urbain, taguant des caméras de vidéosurveillance de la ville, et endommageant des pylônes électriques, au point de faire sauter le courant. Les forces de l’ordre et les pompiers sont donc intervenus. Mais ils ont subi des jets de projectiles divers, blessant trois policiers.

    Marseille : les dernières actualités

    Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    Heures supplémentaires à Marseille : six mois de prison avec sursis pour l’ancien maire Jean-Claude Gaudin

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Ukraine is a country with an innate sense of humility, a great sense of humour, and a very healthy self-regard – Boris Dralyuk

    In 2014, when Russia annexed the Ukrainian peninsula of Crimea, the Russian satirist Vladimir Sorokin wrote about the reaction of his friends to the fighting that followed. "I can't believe that Russia and Ukraine are fighting. It's like a nightmare," said one. Another added: "All of us Russians are sitting in a huge theatre, watching a play called Ukraine. And you can't leave the theatre!" More like this:

    -       The writer who witnessed the future

    -       The overlooked masterpieces of 1922

    -       The sci-fi genre offering radical hope

    Now we are all watching, as transfixed and horrified as Sorokin and his friends. But what we are seeing, behind the news, is something more enduring: a representation of the character and qualities of Ukraine and its people. It is a place that, because of its unique geopolitical location and turbulent history, has been richly recorded in books and stories for many years, and continues to inspire writers today. BBC Culture set out to explore Ukraine's literary history, and speak to writers who know it best.

    Boris Dralyuk is a Ukraine-born writer and translator, now living in the US. When asked about how Ukraine is represented in writing, he identifies one of the fathers of its literature as Taras Shevchenko (1814-1861), "the national poet of Ukraine, a sort of Pushkin-like figure who was born into serfdom, whose talent bought him his freedom." One of Shevchenko's poems is A Cherry Orchard by the House (1847): "A tiny little lyric," says Dralyuk. "It won't strike you as brilliant poetry, but for Ukrainians, it's the very image of home. It just lodges in your heart and you can't shake it."

    Taras Shevchenko, known as "the national poet of Ukraine", is one of the fathers of the country's literature (Credit: Getty Images)

    He also names the poet Lesya Ukrainka (1871-1913), who was influenced by Shevchenko and was, says Dralyuk, "a kind of proto-feminist figure [and] you can tell by her choice of pseudonym that she was very much, if not a nationalist then a patriot. Her image has been on Twitter frequently, because Ukrainian women have shown so much courage [recently], so she's become a symbol of that kind of resistance."

    Neither Shevchenko nor Ukrainka, however, is well known outside Ukraine. It's disappointing, if apt, that some of the best-known early portrayals of Ukraine in literature are by outsiders, particularly those depicting the Crimean War of the 1850s. This conflict between Russia and an alliance including Britain and France was described by commentators as a "boozy fiasco" characterised by "notoriously incompetent international butchery." In England, the poet laureate Alfred, Lord Tennyson depicted a suicidal British mission during the war in his most famous poem, The Charge of the Light Brigade (1854), which portrayed with bitter irony the stupidity of the army leadership ("Someone had blundered") and admiration for the soldiers following their orders ("Stormed at with shot and shell/…/ into the mouth of hell/ rode the six hundred").

    Patriotic, proto-feminist poet Lesya Ukrainka has become a symbol of resistance in Ukraine (Credit: Alamy)

    From the Russian side, the Crimean War produced probably the world's first war correspondent, when a young officer in the Russian army with an interest in literature filed reports on the siege of the port of Sevastopol in 1854-55, and for the first time signed his full name to his writing: Leo Nikolayevich Tolstoy. His three "Sevastopol sketches" show Tolstoy’s qualities in an early form: a blend of politics and personalities, rigorous historical reconstruction, and an acute eye for larger-than-life characterisation.

    The sketches read like fiction, full of life and death, but for Tolstoy "the hero of my story, whom I love with all my heart and soul," was "the truth". He didn’t care whether his sketches offended anyone – "all the characters are equally blameless and equally wicked" – and they made him into a literary celebrity. "I failed to become a general in the army," he wrote, "but I became one in literature."

    The Crimean War produced, from the Russian side, perhaps the world's first war correspondent: Leo Nikolayevich Tolstoy (Credit: Alamy)

    The examples of Tolstoy and Tennyson illustrate the enduring image of Ukraine as a place not just divided but torn by conflict. What we now call Ukraine – it has been an independent nation for only three decades – was historically a crossing point from West to East. In the 19th Century, western Ukraine was part of the Austro-Hungarian Empire, and the East was ruled by Russia. In the early 20th Century, it was briefly united as the Ukrainian People's Republic, before once more being split between Russia, Poland, Czechoslovakia and Romania, and then becoming part of the Soviet Union. One way of looking at its tempestuous history is that that western Ukrainian city now known as Lviv was known variously as Lvov, Lwów or Lemberg, depending on who was in charge at the time.Another way is to listen to Ukraine-born writer and humorist Mikhail Bulgakov, who once reflected wryly that in the years after 1918, in his home city of Kyiv "there were 14 [changes of power], 10 of which I experienced personally." Bulgakov's own contribution to the literature of Ukrainian conflict is his first major work The White Guard (1925), which takes place during one of those battles for control of Kyiv, and follows the misfortunes of the once-wealthy Turbin family. (The book fell foul of Soviet censors for its failure to include a communist hero.)

    Mikhail Bulgakov's first major work, The White Guard, takes place during a battle for the control of Kyiv (Credit: Getty Images)

    Even today, Ukraine produces writing that reflects ongoing wars: Dralyuk names one of the country's most important contemporary poets as Lyuba Yakimchuk, who, he says, "was a refugee from Donbas, from the war zone, and she has written very movingly about that experience". Her 2016 poem Crow, Wheels highlights the apparent never-ending escalation of conflict: "When the city was destroyed, / they started fighting over the cemetery."

    A melting pot of cultures But we do Ukraine an injustice if we focus on its literature of conflict and ignore its other qualities. One of its most distinctive traits is that, because of the country's status as an East-West meeting point, it is a melting pot of cultures, particularly in the western cities like Lviv and Odessa. Ukraine-born Jewish writer Isaac Babel (born 1894) made his name as one of the key figures in 20th-Century literature through a relatively sparse output before he was killed as part of Stalin's terror campaign in 1940. Babel wrote that "no iron can pierce the heart with the force of a [full stop/period] put in just the right place," and although he too wrote about war – in his Red Cavalry sequence – it's his Odessa stories that conjure most beautifully the character of melting-pot Ukraine.

    Dralyuk, who was born in Odessa, has translated Babel's stories into English. The Odessa stories are mostly about the Jewish gangster community and capture its energy and unpredictability in a way that make them read like a European Damon Runyon. One passage, where the narrator falls foul of gang kingpin Benya Krik (who "got his way because he had passion, and passion rules the world"), could be straight out of Runyon's Broadway stories:

    "He kept on crying and stomping on me. My wife saw how much this upset me and commenced screaming. She started at half past four and didn't finish till eight. And how she gave it to him, oy, how she gave it to him! You should have seen it!"

    "Yes, yes, that's what I was emulating for sure," says Dralyuk. "Damon Runyon, Ring Lardner, and Jewish-American authors like Bernard Malamud." One of the secondary losses arising from the Russian invasion, fears Dralyuk, is that "the Russian language you see in Babel's stories, which is part of Ukrainian culture… will shrink inevitably, because those who speak both languages will probably make an effort to speak Ukrainian rather than Russian. And that forecloses a whole rich tradition that could have remained open. I would much rather Ukraine be allowed to develop as a multilingual, multicultural place, which is what it was for the last 30 years."

    Ukraine-born Jewish writer Isaac Babel captured the character of melting-pot Ukraine in his Odessa stories (Credit: Getty Images)

    In Babel's stories, Odessa is presented with both affection and humour. It is, he wrote in 1916, the "most charming of cities in the Russian Empire… where the living is light and easy." Its diversity is shown in "steamers from Newcastle, Cardiff, Marseille and Port Said; there are Negroes, Englishmen, Frenchmen and Americans." But on the other side of society, the "powdered wives" of the city's "plump and ridiculous bourgeoisie… succumb to the passionate caresses of temperamental students of medicine and law." Overall, Babel adds playfully, "the reader will say, 'It sounds like Odessa is a city like any other, and you, sir, are simply biased in the extreme.'"

    In fact, this cynicism and self-mockery is perfectly in keeping with what the Ukraine-born novelist Józef Wittlin in 1946 called the "abhorrence of solemnity" and "dislike of all manner of pomp" in his beloved city of Lviv. Like Babel, he adored his city's diverse, colourful population: "an extraordinary mixture of nobility and roguery, wisdom and imbecility, poetry and vulgarity." The Czech-French novelist Milan Kundera identified this as a quality more widely in central Europe: its people, he said, "represent the wrong side of history. They are its victims and outsiders. It is this disabused view of history that is the source of their culture, of their wisdom, of the 'nonserious spirit' that mocks grandeur and glory."

    Does this "nonserious spirit" apply to Ukraine too? "I think so," says Dralyuk. "It's a country with an innate sense of humility, a great sense of humour, and a very healthy self-regard. The valorising of the marginal, the wily, the trickster figure, the person who makes it by hook or by crook" – the sort we see in Babel's stories – "is ingrained in the culture. And what makes Ukrainian literature special is that it treats those figures with a great deal of nuance. I think it's part and parcel of the Ukrainian mentality – there's a wryness to the Ukrainian frame of mind."

    A turbulent century

    Making a similar point is Ukraine-born poet and translator Nina Murray, whom BBC Culture also spoke to about the country's literature. "There's a long-standing humorous tradition [in Lviv], because it's always been a mixed city where different classes of people made fun of each other. But also the Jewish writer Sholem Aleichem is from Lviv and he was a great humorist. I'm biased because I'm from there [too]!"

    Contemporary Ukrainian writers too share the "nonserious spirit." Dralyuk identifies the writer Andriy Lyubka's 2015 novel Carbide as a timely example: "It's just wonderful. It's one of these bandit stories, where a history teacher decides to dig a tunnel under the Ukrainian border and sneak all 40 million Ukrainians into the EU."

    The books share a theme of irrecoverable loss, like missing parts of our own past that we cannot know any more because the living memory is gone – Nina Murray

    What other qualities does contemporary Ukrainian writing exhibit, and what can it tell us about the country? For Murray, some of the books she has translated "share a theme of irrecoverable loss, like missing parts of our own past that we cannot know any more because the living memory is gone". This may not be surprising given the losses Ukraine has suffered in its turbulent century. Ukrainian literature, she says, can explore "what it feels like to have that hole behind you, and creative attempts to fill it".

    Murray notes that since 2014, "the Ukrainian government put more resources into translating modern Ukrainian literature overseas, which is why we're now seeing that investment paying off." For her, one of the key voices is Oksana Zabuzhko, who "became very famous in Ukraine back in the 90s. She published this short novel called Fieldwork in Ukrainian Sex (1996). And it was the first novel that was by a woman, about a woman navigating the postcolonial psyche, including in her relationships to Ukrainian men and other men. So she wrote about things that had never been written about before."

    Oksana Zabuzhko's 1996 novel, Fieldwork in Ukrainian Sex, made her famous in her home country (Credit: Getty Images)

    Perhaps the best known internationally of contemporary Ukrainian writers is Andrey Kurkov, whose most recent novel Grey Bees (2018) is set in the "grey zone" that arose between Russian separatists and Ukrainian troops in the South-East of the country following the 2014 annexation of Crimea. Kurkov's approach to the conflict is indirect: his hero, the beekeeper Sergey, has one of his hives impounded by Russian authorities, and when it's returned to him, it no longer works as a home for its bees. As gentle, naive Sergey travels from Donbas to Crimea, he encounters people representing modern Ukraine. They are generous, kind, resilient: all qualities we have seen in abundance under the present crisis.

    BBC Culture asked Murray and Dralyuk to recommend other modern Ukrainian writers who are published in English but less well-known than Kurkov. "There's a great book by a poet called Iryna Shuvalova," says Murray. "It's called Pray to the Empty Wells, [and] some of the poems reflect the process of comprehending the 2014 invasion and war." Dralyuk suggests Yuri Andrukhovych, a more established writer whose works include The Moscoviad and Twelve Circles, and who writes "in a kind of surrealist vein, very jocular, very satirical, that can explain the nature of the Ukrainian mentality and its history".

    Andrey Kurkov is perhaps the best-known internationally of Ukraine's contemporary writers (Credit: Sergei Supinsky/ Getty Images)

    The Polish writer Ryszard Kapuściński was present at the independence of Ukraine in 1991. In his book Imperium, he wrote that "the future of Ukraine will develop in two directions: in terms of its relations with Russia, and in terms of its relations with Europe and the rest of the world". Writing from and about Ukraine cannot unify those two directions but it can help us understand them. Dralyuk and Murray are passionate about helping non-Ukrainians to use its literature to understand this country which has too often been in the news for the wrong reasons. One work, only recently translated into English, which Dralyuk enthuses about is Kyiv-born Lev Ozerov's Portraits Without Frames (1999), which provides short vivid portraits in verse of 50 key Ukrainian and Russian figures, including Isaac Babel, Boris Pasternak and Anna Akhmatova.

    "It's a very important book [that] hasn't received much attention," says Dralyuk. "But it's the work of a man whose identity is front and centre now on our screens. Like [Volodymyr] Zelensky, the president of Ukraine, Ozerov was a Soviet-born Jewish person in the territory of Ukraine, who was as loyal to his Ukrainian identity as he was to his identity as a Russian writer. If only we had time to read it – we have a lot of other things to do! – I think the book would give us a very valuable perspective on what it means to be Ukrainian. It's not just being some hardcore nationalist who drapes himself in the flag," he adds. "It's having respect for the extremely diverse multilingual culture of the second-largest country in Europe."

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    France24 - World

    French Green candidate slams TotalEnergies for ‘complicity' in Ukraine war crimes

    Issued on: 23/03/2022 - 17:24

    FRANCE 24 Follow

    France’s Green candidate in the upcoming presidential election, Yannick Jadot, has accused TotalEnergies of “complicity in war crimes” in Ukraine, a day after the French energy giant said it would stop buying oil from Moscow by the end of the year but continue its purchases of Russian gas.

    The Paris-based oil and gas giant has come under intense pressure over its continued presence in Russia, with most of its Western rivals having rushed to end their Russian ventures just days after the Kremlin sent its tanks into Ukraine.

    Bowing to pressure, TotalEnergies announced on Tuesday it would stop buying Russia's oil and petroleum products by the end of the year. However, it stopped short of a full exit, saying it would hold on to its minority stakes in two major liquefied natural gas plants as it saw no way of finding non-Russian buyers for the holdings.

    The move also fell short of pacifying the company’s critics, who have accused the energy giant of helping to finance Putin’s invasion of Ukraine. They include the Greens’ presidential candidate Yannick Jadot, who engaged in a slanging match with the CEO of TotalEnergies on Wednesday, with just over two weeks to go before the presidential election’s first round on April 10. 

    CEO vs presidential hopeful

    “TotalEnergies, supported by [President Emmanuel] Macron, makes a few concessions but holds on to its core activities in Russia, in full knowledge of the war crimes they help to finance,” the Green candidate wrote in a tweet on Wednesday. “Yes, that’s being complicit!”

    Yannick Jadot, a long shot for the presidency who is polling at around 5%, levelled a similar accusation in an earlier tweet on Monday, in which he reposted a video of climate activists smearing TotalEnergies’ Paris headquarters with black paint in protest at its Russian operations. 

    Oui, Total doit quitter la Russie et cesser de financer la guerre de Poutine. Sur cette position, on ne peut pas être non-aligné. J'appelle les autres candidat·e·s à aller dans ce sens.@TotalEnergies @Ppouyanne Votre complicité coûte des vies. https://t.co/T4R7s1XENQ

    March 21, 2022

    The Green nominee ended his second salvo on Wednesday with an offer to debate the matter with the company’s CEO Patrick Pouyanné, who took a dig at Jadot in an interview with RTL radio earlier in the day.

    “When Mr Jadot levels accusations at Total’s 100,000 employees, it’s extremely serious, it’s an insult (...) and it’s unacceptable,” Pouyanné said. “Mr Jadot spends his time slandering my company. All I can see is that it causes him to drop further in the polls; he’d be better off looking after his campaign instead of insulting us.”

    TotalEnergies later said it would press charges against the Green candidate for “defamation”, describing his allegations as “extremely serious and unfounded”. It defended its purchases of Russian gas in a statement sent to French media, saying they were “for the benefit of European consumers”.

    Total is not alone among French companies coming under fire for their Russia ties, with carmaker Renault, home-improvement retailer Leroy Merlin and the Auchan supermarket giant all facing criticism. 

    ‘Without Russian gas, you stop part of the European economy’

    France’s largest company by annual revenue, TotalEnergies is more entrenched in Russia and exposed to the country’s gas sector than many of its rivals. It has warned of the risks and costs, both for itself and for Europe, of making a hasty exit from Russia.

    In his interview with RTL, Pouyanné said ending the company’s natural gas purchases from Russia would effectively hand over billions of euros to Russian investors. If other companies followed suit, he added, it would force a partial economic shutdown in Europe.

    Unless European governments impose sanctions on Russian gas, which would allow companies to declare force majeure to break contracts, pulling out of existing deals would require TotalEnergies to pay billions in penalties to its Russian partners, Pouyanné argued, warning that European economies would also pay a heavy price.

    "Without Russian gas, you stop part of the European economy (...). If we stop Russian gas we know that in winter 2023 we have a problem, in January we'll have to ration gas use, not for households but probably for industry," he said. "I know how to replace oil and diesel fuel (...)

     but with gas, I don't know how to do it. I don't know how to replace it, there isn't any other option available, and I have 25-year contracts that I can't get out of."

    (FRANCE 24 with AFP)

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    France's TotalEnergies to stop buying oil from Russia by end of 2022

    Energy security

    Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    Valeurs Actuelles

    A la suite de l’agression de de leurs collègues, des policiers municipaux de Marseille refusent de travailler

    C’est la « goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Lundi 14 mars, des policiers municipaux de la base de Vallier, à Marseille, ont décidé de se mettre en arrêt, rapporte BFM Marseille. La cause d’une telle grève : l’agression particulièrement violente subie par leurs collègues sur le Vieux-Port samedi 12 mars. Ces policiers, qui sécurisaient une collecte de dons pour l’Ukraine, avaient été attaqués par un homme armé d’un couteau, les obligeant à faire feu pour se défendre, blessant mortellement l’agresseur.

    Marquer le coup

    Pour ces policiers, il s’agit, par cet arrêt de travail, de « marquer le coup », comme l’explique Michel Choukri, secrétaire adjoint FO de la police municipale : « On savait déjà qu’on manquait de moyens dans notre travail, mais avec ce qu’il s’est passé, on voulait marquer le coup ». Les agents réclament plus de moyens humains, avec des patrouilles de trois policiers minimum au lieu de deux, des moyens techniques, de l’armement, des véhicules, et un soutien psychologique. Le maire de Marseille, Benoit Payan, s’est rendu dans une caserne et a promis de renforcer les effectifs.

    Marseille : les dernières actualités

    Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

    Des carnavaliers de Marseille condamnés à de la prison avec sursis pour avoir blessé des policiers

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Amnesty International fait sa toile

    Prescription culture

    Michaël Mélinard

    Festival Amnesty International fait chaque année son cinéma. Essentiellement centrée sur la région Paca, la 9e édition du festival Au cinéma pour les droits humains se déroule jusqu’au 31 mars. Au programme, des fictions, des documentaires, des courts et des rencontres avec les scolaires. L’occasion de se familiariser avec des problématiques comme les violences sexuelles dans le sport ou la construction d’une école pour des nomades sédentarisés de l’Atlas marocain. La liste n’est pas exhaustive. On peut aussi voir ou revoir l’Empire du silence, Un monde, le Pardon ou Ils sont vivants, salués dans nos pages, mais aussi des avant-premières, souvent accompagnées par les cinéastes.

    Valeurs Actuelles

    Deux sans papiers mis en examen pour le viol d’un handicapé dans les Pyrénées-Orientales

    Les faits se sont déroulés dans le village d’Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Sur un chemin aux abords de l’ESAT, un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap mental ou psychique et leur permet de travailler, un jeune handicapé de 20 ans, aurait été violenté par plusieurs individus afin de lui dérober des effets personnels puis contraint à faire une fellation à l’un d’eux, relaie Le Figaro. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour viol, vol avec violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, recel de ce vol et non-assistance à personne en danger.

    Deux étrangers et sans domicile fixe mis en examen

    Deux individus de 20 et 28 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire, mardi 22 mars, selon le journal. Les suspects sont « deux hommes étrangers sans titre (de séjour, NDLR) et sans domicile fixe », a indiqué le procureur de la République, Jean-David Cavaillé. 

    Après avoir été rapidement interpellé par les gendarmes de la brigade de Bourg-Madame, l’individu de 20 ans a été mis en examen pour « viol et vol avec violences » alors que celui âgé de 28 ans sera jugé pour « recel et non-assistance en personne en danger ».

    Perpignan : les dernières actualités

    Perpignan : des réfugiés ukrainiens veulent envoyer des gilets pare-balles aux civils restés sur place

    Perpignan : entre les défections au RN et les mouvements sociaux, Louis Aliot sous pression

    Perpignan : en colère contre le maire Louis Aliot, les policiers municipaux en grève

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quels sont les pouvoirs du président de la République française ?

    Publié le : 22/03/2022 - 21:36

    Raphaël KAHANE Suivre Achren VERDIAN Florence VILLEMINOT Suivre

    Suite des grands oraux de campagne : la Fédération nationale des chasseurs auditionnait mardi plusieurs candidats à la présidentielle. Un électorat traditionnellement très convoité, qui peut faire la différence pour accéder au second tour. Décryptage également sur les nombreux pouvoirs du président de la République à travers un nouveau module : "La présidentielle pour les nuls", proposée par Florence Villeminot.

    >> À lire aussi sur France24.com: Présidentielle : les pouvoirs du président de la République

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    France24 - World

    A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

    Issued on: 21/03/2022 - 15:58Modified: 21/03/2022 - 16:01

    Benjamin DODMAN Follow Juliette MONTILLY Follow Fadile BHAYAT Follow

    Rising in the polls, the French election’s dark horse Jean-Luc Mélenchon has promised a reboot of the French Republic, vowing to overhaul a presidential regime that he blames for mounting abstention, disillusion and increasingly violent protests.

    Sporting a prominent French moustache and the Phrygian cap of the revolutionary Sans-culottes, Johan Pain cut a familiar figure on place de la République in Paris – the French capital’s traditional protest hub

    The sprawling square, best known for its towering allegorical statue of the French Republic (coiffed, of course, with a Phrygian cap), has long been a rite of passage for every left-wing march in town. On Sunday, it was the stage for the biggest rally of France’s presidential campaign, in support of veteran campaigner Jean-Luc Mélenchon, who is polling in third with just three weeks to go before the April 10 vote.

    Basking in the warm sunshine, tens of thousands of flag-waving supporters flocked to hear Mélenchon promise a reboot of the Republic. Few had travelled as far as Pain, who made the 500-kilometre trip from Lausanne in Switzerland to back the leftist firebrand.

    “The Fifth Republic has failed us, it’s a broken system,” Pain, 72, said of the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago. “I’ve realised this much from living abroad: when it comes to democracy in Europe, we’re bottom of the league.”

    Sunday’s “March for the Sixth Republic” marked the third such rally since Mélenchon first ran for the presidency a decade ago. It was a chance for the hard-left candidate to flex his muscles as he continues his slow but steady rise in the polls, five years after he narrowly missed out on a place in the all-important presidential run-off.

    The promise of a new Republic allowed Mélenchon to reach beyond his core support, drawing people for whom an overhaul of France’s constitution is the priority. Among them was 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.

    Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”. 

    “It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention.” 

    The permanent coup d’état

    Apathy and disillusion have translated into a steady decline in participation at French elections – leading up to the dismal 35% turnout registered at regional polls last year, in which the pandemic also played a part. As France’s marquee election, the presidential contest has traditionally enjoyed stronger participation, hovering at around 80%. But pollsters are warning that a surge in abstention threatens to undermine next month’s process.

    Last week, a study commissioned by French daily Le Monde found that fewer than 70% of French voters were certain they would take part in the first round on April 10. The number dropped to 53% for the 18-24 age group.

    “France is the only country in the European Union that is witnessing a steady decline in turnout in all elections, from local to presidential,” said Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, in an interview with FRANCE 24. “When it comes to abstention, we’re number one!”

    A long-time advocate of a Sixth Republic, Alliès said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added,  is “a parliament that is totally impotent”.

    “This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.”

    French presidential election © France 24

    Critics of the presidential role fashioned by De Gaulle have long complained that it carries traits of Napoleon’s imperial synthesis, combining elements of France’s monarchical and revolutionary traditions. The criticism is as old as the system itself, its central tenet summed up in François Mitterrand’s 1964 pamphlet “The Permanent Coup d’Etat”. 

    Mitterrand accused De Gaulle of betraying the spirit of the constitution by sidelining parliament and swapping the role of arbiter for that of omnipotent ruler. “By replacing the national representation with the notion of the leader’s infallibility, General De Gaulle concentrates the nation’s interest, curiosity and passions on himself and depoliticises the rest,” wrote the future Socialist president, who would later play by the same rulebook. 

    Similar accusations have been levelled at De Gaulle’s successors, including Mitterand: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Elysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.

    In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said “the era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.”

    “France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.” 

    Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.”

    Regime change

    Five years of self-styled "Jupiterian" rule under President Emmanuel Macron have only exacerbated the problems long flagged by critics of the Fifth Republic, said Alliès, pointing to the incumbent’s habit of relying on the secrecy of special “defence councils” to steer the country through the Covid-19 pandemic, terrorist threats and now the war in Ukraine.

    It’s a theme the Mélenchon campaign has been pushing as it promises an overhaul of France’s republican regime.

    “Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”

    Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval. 

    But those are just proposals. The candidate for La France insoumise (France Unbowed) says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.

    The veteran leftist is hardly the first presidential candidate to call for a Sixth Republic. In past elections, it was not uncommon for a majority of candidates – not all of them left-wingers – to back the idea of sweeping constitutional reform. Their proposals often differed, some advocating a parliamentary regime with a strong prime minister while others called for scrapping the PM’s job altogether.

    “Traditionally, only two parties have always supported the Fifth Republic – the mainstream centre-left and mainstream centre-right,” said Alliès. “It’s easy to see why: they’re the ones who enjoyed the regime’s sweeping powers.”

    Therein lies the main difficulty for advocates of regime change, Alliès added: “Essentially, you need a candidate who is willing to take the huge powers of the Fifth Republic and give them back to the people.”

    ‘Don’t disappoint me, Jean-Luc’

    Since the Revolution of 1789, France has had no shortage of regime changes, but all of them have coincided with times of great turmoil – whether revolutions, wars or coup d’états. The Fifth Republic may be experiencing difficulties, but it is not yet in terminal crisis. It has also proven to be relatively malleable, allowing for 24 constitutional revisions since its inception.

    During Macron’s term, the presidential regime weathered one crisis with game-changing potential: the Yellow Vest insurgency, one of the most potent and contagious protest movements in recent French history. It was eventually smothered through a combination of tax breaks, police crackdowns and a "Great National Debate", which France’s ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage. 

    The high-visibility jackets were easily spotted at Sunday’s rally in Paris, where the Yellow Vests’ flagship demand for a “citizens’ initiative referendum” – which Mélenchon has included among his proposals for a Sixth Republic – featured prominently on placards and banners.

    “The people have been stripped of all power and so have our representatives in parliament,” said primary school teacher Christine Arlandis, who described herself as a Yellow Vest at heart, even though she did not wear a gilet jaune.

    “I’m voting for Mélenchon so that he gets rid of the Fifth Republic,” she added, blaming the current regime for “dismantling France’s social model and devitalising its democracy.”

    In 1988, an 18-year-old Arlandis cast her very first presidential vote for Mitterrand, who would famously make the most of the very presidential powers he had previously decried. More than three decades later, she is not certain she can trust Mélenchon to surrender those powers should he clinch the presidency.

    “I was wrong to trust Mitterrand back then, but I’m willing to risk it again because this is our last chance to revive democracy,” she said, holding up a sign with the words, “Don’t disappoint me, Jean-Luc”. 

    She added: “If we fail, then that’s it. I won’t vote again.”

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    After Brexit betrayal, British-born comic takes first vote as a Frenchman seriously (mostly)

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    'I asked for French citizenship so that I could vote, too,' says Algeria-born musician

    France 2022: The Campaign

    Cost of living takes centre stage ahead of French election as gas prices soar

    Valeurs Actuelles

    “Dieu” a riposté “contre celui qui a blasphémé” : les révélations de l’agresseur d’Yvan Colonna

    Trois semaines après la violente agression qui a coûté la vie à Yvan Colonna dans la prison d’Arles, les enquêteurs tentent d’en savoir un peu plus sur les motivations de son agresseur. Mis en examen pour « tentative d’assassinat terroriste », Franck Elong Abé en a dit davantage sur les huit minutes qui ont précédé la mort du nationaliste corse, révèle Libération. L’individu au profil désormais établi, passé notamment par les talibans en Afghanistan, a expliqué devant les enquêteurs de la Police judiciaire de Marseille avoir agi selon les volontés de Dieu. « Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains. Dieu s’est servi de mes mains pour riposter contre celui qui a blasphémé », a-t-il lâché.

    Son passage à l’acte serait consécutif à une haine qu’il aurait mûrie pendant plusieurs jours, narre Libération. Franck Elong Abé, qui se présente comme un instrument « du créateur de la Terre et du ciel » et du « Mektoub » (le destin), raconte que le 2 mars, la journée commence froidement entre les deux hommes. Présent dans la salle de sport, Yvan Colonna le voit arriver et le salue. Mais ce dernier ne répond pas. C’est alors qu’il va lui « sauter dessus ». Lors d’une des auditions dont Libération a eu accès au procès-verbal, Frank Elong Abé explique : « Instantanément, l’ordre m’est venu d’agir […] J’ai bondi au niveau de la tête, les pieds en avant. […] Il criait [le nom du surveillant] trois ou quatre fois. » Puis il poursuit dans les détails : « Il m’a dit ‘enculé’, quelque chose comme ça. Je pense qu’il était surpris et stupéfait. […] Je lui ai mis un coup de pied au niveau du cou et sa tête tape le sol et c’est là qu’il perd connaissance. »

    Un « acharnement » sur Colonna

    Libération précise que le récit du suspect est détaillé, « presque robotique ». Il décrit notamment comment il a tenté de l’étrangler. Lorsqu’il l’a vu « respirer », il a utilisé un sac-poubelle « pour l’étouffer ». Un récit étayé par les images de vidéosurveillance auxquelles Libération a eu également accès. La suite est encore plus macabre. Entendant un surveillant arriver, il explique aux enquêteurs avoir eu « le comportement d’un gamin qui venait d’avoir fait une bêtise » et aurait même pensé à faire « du bouche-à-bouche ». Il dira sur place aux gardiens de la prison qu’Yvan Colonna a fait un malaise, et restera très calme de bout en bout. Selon Libération, conscient qu’il serait confondu par les caméras de vidéosurveillance, Franck Elong Abé va retourner dans sa cellule et se parer d’un qamis, un couvre-chef islamique.

    Après avoir visionné les images, la directrice adjointe en charge de détentions décrira un « acharnement » sur le nationaliste corse. Si dans la prison, aucun élément n’avait permis de laisser présager d’une telle agression, selon l’ancien taliban, des éléments l’auraient convaincu de passer à l’acte, à commencer par deux phrases prononcées par Yvan Colonna : « Moi, je crache sur Dieu », aurait-il dit un jour, puis « Si Dieu existe, qu’il me fasse mourir maintenant », aurait-il prononcé lors d’un débat sur la croyance. Un autre homme proche des deux détenus a confié aux enquêteurs que Franck Elong Abé lui avait dit : « Je ne parle plus à Yvan car il s’est moqué de ma religion. » Visiblement conscient de son acte, devant les enquêteurs, l’individu a terminé en faisant preuve d’un certain fanatisme : « Je préfère être en prison toute ma vie que de devoir répondre à Dieu de ma lâcheté de ne pas l’avoir défendu. Beaucoup de gens tuent par amour et vous les comprenez, moi je défends la cause de Dieu et, là, vous ne comprenez pas. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Análisis noticioso

    La guerra de Putin en Ucrania es sobre identidad étnica y un imperio

    El discurso de Biden de “democracias contra autocracias” pasa por alto el origen más sombrío de esta guerra, que tiene profundas raíces en la historia y el pensamiento rusos.

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    Por Steven Erlanger

    BRUSELAS — El presidente Joe Biden asumió su cargo con la idea de que la lucha de este siglo sería entre las democracias y las autocracias del mundo.

    Sin embargo, la motivación del presidente de Rusia, Vladimir Putin, para librar una guerra en Ucrania ha sido un concepto distinto: el etnonacionalismo. Es una idea de nacionalidad e identidad con base en el idioma, la cultura y la sangre, una ideología colectivista profundamente arraigada en la historia y el pensamiento rusos.

    En repetidas oportunidades, Putin ha afirmado que Ucrania no es un Estado real y que los ucranianos no son gente real, sino que en realidad son rusos, parte del núcleo eslavo que también incluye a Bielorrusia.

    “Putin quiere consolidar la frontera de la civilización rusa, como la llama, y lo está haciendo con la invasión de un país europeo soberano”, opinó Ivan Vejvoda, investigador sénior en el Instituto de Ciencias Humanas en Viena.

    En este sentido, Ivan Krastev sostiene que esta guerra es de recolonización, en la que se están tomando tierras que gobernaron el imperio ruso y la Unión Soviética. “Aunque Ucrania fuera autocrática, Putin no la toleraría”, comentó Krastev. “Está volviendo a consolidar el nacionalismo imperial”.

    Si bien Putin comenzó como un “soviético, un coronel rojo”, mencionó Krastev, un búlgaro que es presidente del Centro de Estrategias Liberales de Sofía, “ahora ataca a la Unión Soviética como represora del pueblo ruso. Para él, esta es una guerra de identidad”.

    Para los opositores de Putin en Ucrania y Occidente, las naciones se basan en la responsabilidad cívica, el Estado de derecho y los derechos de los individuos y las minorías, entre ellos la libertad de expresión y la libertad de voto.

    Timothy Snyder, profesor de la Universidad de Yale y autor prolífico sobre el tema de Rusia y Ucrania, opina que “Rusia no solo le está declarando la guerra a una nación inocente”, sino que está atacando los supuestos de una Europa pacífica que respeta las fronteras, la soberanía nacional y las instituciones multilaterales.

    “Los líderes rusos están deshaciendo a propósito la estructura lingüística y moral que tenemos desde la Segunda Guerra Mundial”, comentó.

    Bajo la superficie de la guerra hay un choque de sistemas políticos, “una guerra en contra de la democracia liberal” y el derecho de Ucrania a la autodeterminación, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto Italiano de Asuntos Internacionales. Sin embargo, Tocci señaló que esto tan solo es parte de un conflicto más grande, pues Putin está intentando cambiar el significado de la soberanía.

    “Putin está regresando a una peligrosa visión nacionalista étnica e irredentista de la soberanía y la autodeterminación”, opinó Tocci.

    Vejvoda, de origen serbio, señala que el exlíder de Serbia Slobodan Milosevic también manipuló el concepto de etnonacionalismo, al afirmar que la antigua Yugoslavia había reprimido la identidad y las ambiciones de los serbios. Aunque Milosevic utilizó ese tipo de argumentos de una manera cínica, Putin parece haberlos absorbido seriamente.

    La idea de Rusia como una civilización distinta de Occidente, con quien compite, se remonta siglos atrás, a las raíces del cristianismo ortodoxo y la noción de Moscú como una “tercera Roma”, después de la misma Roma y Constantinopla. Snyder ha examinado las fuentes de lo que define como una forma de fascismo cristiano ruso, que incluye a Iván Ilyín, un escritor nacido en 1883, quien vio la salvación en un Estado totalitario gobernado por un individuo honrado.

    Las ideas de Ilyín han sido resucitadas y celebradas por Putin y su círculo íntimo de hombres de seguridad y aliados como Yuri Kovalchuk, a quien Mikhail Zygar, el exeditor del canal de noticias independiente TV Rain, describió hace poco como “un ideólogo, que se suscribe a una cosmovisión que combina el misticismo cristiano ortodoxo, las teorías conspirativas contra Estados Unidos y el hedonismo”.

    De manera similar, Putin ha tomado las ideas de Lev Gumilev, un historiador y etnólogo de la era soviética que promovió el “euroasianismo” como un antídoto para la influencia de Europa, y Aleksandr Dugin, quien ha planteado esa noción de promover una visión ultranacionalista del destino de Rusia como un imperio conservador en conflicto perpetuo con el mundo liberal de Occidente. En particular, sus historias han sido descritas en el libro Black Wind, White Snow: The Rise of Russia’s New Nationalism de Charles Clover.

    Dugin, quien durante mucho tiempo ha presionado por la reabsorción de Ucrania, a veces es llamado el “filósofo de Putin”. En 2014, Dugin dijo: “Tan solo después de restaurar la Rusia más grandiosa, que es la Unión Euroasiática, podremos ser un actor mundial creíble”. Dugin dijo que la revuelta ucraniana en contra de la influencia rusa ese año había sido “un golpe de Estado orquestado por Estados Unidos”, un intento de Occidente para detener “el avance de la integración rusa”.

    No obstante, si alguna vez Putin dio la impresión de haber usado esas visiones con cinismo para llenar el vacío ideológico que dejó el colapso del comunismo, ahora parece haberlas absorbido… y puesto en práctica.

    Hay un terreno preparado para ese tipo de ideas en Rusia, nación que durante siglos ha estado dividida entre los “occidentalizadores” y quienes consideran a Occidente como un cáncer: ajeno, decadente, insidioso y amenazador.

    Los europeos occidentales lidiaron de otra manera con sus propios imperios fallidos, al integrar sus Estados nación debilitados en la Unión Europea, en parte para limitar el nacionalismo agresivo. “La Unión Europea fue la transformación de imperios que fracasaron, desesperados por encontrar algo nuevo”, comentó Pierre Vimont, exembajador francés en Estados Unidos quien ahora trabaja en Carnegie Europe, un sitio más seguro y menos propenso a la guerra.

    El concepto de nación de Putin es étnico y autocrático, en contraste con la idea occidental de un Estado multicultural construido sobre la responsabilidad cívica, el estado de Derecho y los derechos individuales. Para ser estadounidense, han sugerido muchos, es necesario simplemente jurar lealtad a la bandera, obedecer la ley y pagar los impuestos.

    Los esfuerzos por definir más estrechamente lo que es ser un “verdadero estadounidense” han alimentado un populismo de extrema derecha, y en los elogios del expresidente Donald Trump a Putin hay elementos de identificación con un líder fuerte que defiende definiciones “tradicionales” —y restrictivas— de pertenencia nacional.

    Pero al igual que ocurre con la extrema derecha en países europeos como Alemania, Francia e Italia, la asociación con Putin ahora, durante su guerra de agresión en Ucrania, es un recordatorio embarazoso de adónde pueden conducir esas opiniones.

    China, la otra gran autocracia en la fórmula de Biden, se basa en ideas similares de nacionalismo étnico: todos los chinos forman parte de la misma nación, las minorías como los uigures son inferiores o peligrosas y la separación de Taiwán es ilusoria, un crimen de la historia que debe repararse.

    Incluso India, una gran democracia, ha sido empujada al nacionalismo étnico por el primer ministro Narendra Modi, con su ascendencia hindú. En Turquía, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha recreado relatos históricos del Imperio Otomano al tiempo que ha actuado en solidaridad con los pueblos de habla turca en Azerbaiyán, Nagorno-Karabaj y en Asia Central.

    También en Europa, Viktor Orbán, el primer ministro húngaro, ha promovido la identidad y el nacionalismo húngaros a pesar de la censura de Bruselas. Ha entregado pasaportes húngaros a los húngaros étnicos de Rumanía y otros países, que pueden votar en Hungría, lo que le ha dado, hasta ahora, una ventaja electoral. Pero Orbán se enfrenta a unas elecciones parlamentarias el mes que viene, y sus largas y estrechas relaciones con Putin lo han perjudicado políticamente, aunque se ha apresurado a apoyar las sanciones de la Unión Europea a Rusia y a acoger a los refugiados ucranianos.

    La guerra etnonacionalista de Putin no ha salido tan bien —pareciera que para sorpresa del mandatario—, pues se ha desarrollado más como un esfuerzo sangriento que como un triunfo veloz. Presentarla como una guerra entre civilizaciones crea todo tipo de dificultades para los invasores rusos; después de todo, si los rusos y los ucranianos son un mismo pueblo, como insiste Putin, les están disparando a sus hermanos y hermanas.

    “Para esos chicos no es fácil asesinar ucranianos, porque comparten el idioma y se parecen a ellos”, mencionó Krastev. “Era más fácil con los chechenos”, el pueblo no eslavo del Cáucaso que Rusia ha combatido desde Catalina la Grande.

    Para Krastev, la gran decepción de Putin fue descubrir que los hablantes de ruso en Ucrania pelearan en contra de sus fuerzas. Incluso sus oligarcas ucranianos favoritos, como Rinat Akhmetov y Dmytro Firtash, “de pronto han descubierto su pertenencia a Ucrania”.

    Putin también ha trabajado para crear una sociedad más militarizada, basada en el orgullo ruso de haber derrotado a la Alemania nazi en la llamada “Gran Guerra Patriota”. Sin embargo, ahora Ucrania, la cual también combatió y sufrió a los nazis, está usando los mismos tropos en contra de los rusos invasores. Según Krastev, para Ucrania, “esta es su Gran Guerra Patriota”.

    Putin ha hecho más para fomentar la nacionalidad ucraniana que cualquiera de Occidente, opinó Krastev. “Putin quería ser el padre de una nueva nación rusa pero, en cambio, es el padre de una nueva nación ucraniana”, señaló.

    Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger

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    France24 - Monde

    J'irai faire rire les Blancs : d'Abidjan à Montreux, l'itinéraire de l'humoriste Clentélex

    Publié le : 18/03/2022 - 15:07

    Dans cette émission, nous vous proposons de découvrir le parcours d'un jeune humoriste africain invité pour la première fois de sa vie à se produire sur la scène du prestigieux festival d'humour de Montreux, en Suisse. Clentélex a 23 ans et habite le quartier pauvre d'Abobo, à Abidjan. Plutôt que de céder à la violence ambiante, il a préféré manier l'arme de l'humour. Son talent lui a permis de remporter le concours organisé en Côte d'Ivoire. Un documentaire de Jean-Charles Guichard et Noémie Mayaudon.

    New York Times - World

    ‘Les ordenó que los mataran’: tres trabajadores humanitarios fueron ejecutados por soldados en Etiopía

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    Tres empleados de Médicos Sin Fronteras estaban rescatando personas heridas en una zona bélica del norte de Etiopía, cuando fueron asesinados. Su historia es un ejemplo de los peligros que corren muchos socorristas que trabajan en zonas de conflicto.

    Send any friend a story

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    Por Simon Marks y Declan Walsh

    Este reportaje contó con el apoyo del Centro Pulitzer para la Cobertura Informativa de Crisis.

    Cuando la lucha se intensificó en el norte de Etiopía, en junio del año pasado, tres trabajadores humanitarios de Médicos Sin Fronteras se subieron a su vehículo todoterreno y recorrieron el paisaje azotado por el conflicto en busca de víctimas.

    Horas más tarde desaparecieron. Los trabajadores dejaron de responder su teléfono satelital. Un dispositivo de rastreo mostró que su vehículo dio una vuelta repentina en U y luego se detuvo. Desesperados, sus colegas intentaron localizarlos.

    Al día siguiente, los hallaron muertos, sus cuerpos fueron acribillados a balazos y estaban a un costado de la carretera polvorienta, cerca de su vehículo calcinado: María Hernández, española de 35 años y veterana del conflicto, quien llevaba un uniforme blanco manchado de sangre con el logotipo de Médicos Sin Fronteras; Yohannes Halefom, médico etíope de 32 años, quien estaba bocabajo sobre la tierra; y el conductor etíope Tedros Gebremariam, de 31 años, quien quedó tendido en la carretera a casi 27 metros.

    Médicos Sin Fronteras, ampliamente conocida por su nombre en francés, Médecins Sans Frontières, denunció de inmediato los ataques como “asesinatos brutales”, pero no señalaron culpables. Ahora, uno está saliendo a la luz.

    Los investigadores, los altos funcionarios de organizaciones humanitarias y los soldados etíopes entrevistados por el Times afirman que los tres socorristas fueron abatidos por soldados del gobierno etíope que se encontraban en retirada, mientras cumplían la orden de un comandante que se enfureció al encontrarlos en una zona de combate activa.

    “Él dijo: ‘Mátenlos’”, afirmó el capitán Yetneberk Tesfaye, de las Fuerzas de Defensa Nacional de Etiopía, quien asegura que escuchó la orden por radio.

    Los socorristas tenían las manos sobre la cabeza cuando les dispararon, según otro soldado que presenció los asesinatos.

    La matanza brutal que fue ejecutada en la región septentrional de Tigré, donde estalló una disputa bélica entre el primer ministro Abiy Ahmed y los líderes de la región del norte de Tigré en noviembre de 2020, atrajo relativamente poca atención. Fue otra atrocidad sin sentido en un tenso conflicto en el que se han reportado masacres, agresiones sexuales, limpieza étnica y otros probables crímenes de guerra.

    Las atrocidades no solo se producen en Tigré. Un espantoso video que circuló hace poco mostraba a las fuerzas de seguridad etíopes quemando vivos a tres hombres, que se cree que son de la etnia tigré, en la región occidental de Benishangul-Gumuz. El gobierno etíope se comprometió a enjuiciar a los perpetradores.

    Sin embargo, el asesinato de los tres miembros de Médicos Sin Fronteras puso de manifiesto los peligros específicos a los que se enfrentan los trabajadores humanitarios en Etiopía, donde el hambre y los desplazamientos amenazan a millones de personas, mientras el gobierno parece tratar a los grupos de socorro como enemigos en lugar de aliados.

    Desde el pasado mes de julio, cuando Tigré cayó en manos de los rebeldes, respetados grupos de ayuda han sido acusados de suministrarles armas a los rebeldes, altos funcionarios de las Naciones Unidas han sido expulsados de Etiopía y el gobierno ha impuesto un bloqueo punitivo en la región, lo que, según los informes de la ONU, ha cortado el suministro de alimentos a cinco millones de personas necesitadas.

    Etiopía es el país con la mayor tasa de asesinatos de trabajadores humanitarios, con 19 muertes en 2021, más que en Afganistán, Siria o el Congo, de acuerdo con The Aid Worker Security Database, una base de datos sobre ataques. Los empleados locales son los que más riesgo corren: de los 129 cooperantes que murieron en todo el mundo durante el año 2021, solo tres eran miembros del personal internacional, incluyendo a Hernández.

    Inmediatamente después del asesinato del equipo de Médicos Sin Fronteras, el gobierno etíope culpó a los rebeldes de Tigré. Las oficinas del primer ministro, el fiscal general y el portavoz militar de Etiopía no respondieron a las solicitudes para ser entrevistados.

    La misión es primero

    Cuando el equipo de Médicos Sin Fronteras partió el 24 de junio de su base en Abiy Adiy, en el centro de Tigré, la guerra había dado un giro dramático.

    Dos días antes, los militares etíopes habían salido de Abiy Adiy tras el levantamiento de una extensa ofensiva tigriana. En toda la región se produjeron grandes enfrentamientos, con importantes pérdidas etíopes. Las fuerzas tigrianas presionaban, mientras se trasladaban rumbo a Mekele, la capital regional.

    Sin embargo, el equipo de Médicos Sin Fronteras estaba comprometido con su misión.

    Hernández, quien creció en un pequeño pueblo de España, encontró su vocación a los 20 años durante su trabajo como voluntaria en la India en un refugio para niños desfavorecidos. “No hubo un solo día en el que no me fuera a la cama sin sentir paz y alegría”, escribió más tarde a su familia.

    En 2015, se unió a Médicos Sin Fronteras, y la enviaron a algunas de las zonas de conflicto más peligrosas del mundo: Yemen, México, Sudán del Sur, Nigeria y la República Centroafricana. Hernández solía regresar a Madrid agotada, y le preocupaba no tener tiempo para formar una familia, dijo Anne-Sophie Colleaux, una amiga de París. Sin embargo, el trabajo estaba primero.

    “Para ella, era más importante dedicarse a su trabajo”, comentó Colleaux.

    Yohannes, un médico sonriente con actitud relajada, se había unido a Médicos Sin Fronteras dos meses antes, después de un periodo como director médico en un hospital cercano. Su hermana, Wezef Halefom, dijo en una entrevista que también estaba comprometido con su trabajo.

    Tedros, el conductor, tenía un pequeño negocio de taxis en Tigré antes de conseguir el codiciado trabajo en una organización internacional de ayuda. Su pareja acababa de dar a luz por segunda vez, a una niña. Y aún no habían elegido el nombre.

    El equipo condujo hacia el sur desde Abiy Adiy, pasando por casquillos de bala desperdigados y agujeros de proyectiles por doquier tras los últimos combates, relató una investigadora humanitaria que pidió no ser nombrada para evitar represalias contra su organización. Encontraron víctimas: seis combatientes tigrianos heridos y un civil, a quienes enviaron a un hospital en ambulancia. Luego, el equipo siguió adelante.

    Justo después de las 3:00 p. m., a un kilómetro y medio antes de la aldea de Sheweate Hugum, su Land Cruiser se acercó a un convoy militar etíope que viajaba en la misma dirección, según seis soldados de la Fuerza de Defensa Nacional de Etiopía que se encontraban en la zona y que fueron entrevistados más tarde para este reportaje.

    El que divisó el convoy informó del vehículo de socorro a su comandante, el coronel Tadesse Bekele, de la División 31 de los militares etíopes, de acuerdo con otros soldados que estaban escuchando el canal de radio. El coronel Tadesse les ordenó que dispararan hacia el vehículo.

    Las balas impactaron el Land Cruiser, por lo que los tres socorristas salieron del auto y se resguardaron a un costado de la carretera, según los soldados. Un dispositivo de rastreo que los investigadores recuperaron más tarde mostró que el vehículo dio una vuelta en U a las 3:11 p. m. y luego se detuvo.

    El coronel Tadesse ordenó a sus soldados que detuvieran a los trabajadores humanitarios y registraran su vehículo. No obstante, cuando Hernández y Yohannes empezaron a caminar en su dirección, con las manos al aire, el coronel volvió a gritar por la radio.

    “Les preguntó a los soldados por qué estaban dirigiendo a los socorristas hacia él”, aseguró el capitán Yetneberk. “Luego les ordenó que los mataran”.

    El capitán Girmay Moges, situado a casi 50 metros de los trabajadores humanitarios, dijo que fue testigo de lo que ocurrió. “Tres o cuatro soldados los mataron”, declaró.

    Los seis soldados hablaron desde la prisión principal de Mekele, donde estaban recluidos entre miles de soldados etíopes encarcelados desde que los combatientes de Tigré los capturaron en junio. El Times los entrevistó por separado. No hubo señal alguna de que hubieran sido forzados o influenciados por sus captores.

    Los soldados dijeron que sabían que el incidente daba mala imagen al ejército etíope, pero aceptaron hablar porque creían que había estado mal. El comandante Teshome Abera esperaba que se responsabilizara a alguien por lo ocurrido. “Los soldados no habrían actuado así, si no se les hubiera ordenado”, aclaró.

    Pero la rendición de cuentas es poco común en la guerra de Etiopía. El gobierno solo ha acusado a 60 soldados de abusos relacionados con la guerra desde noviembre de 2020 y ha condenado a 16. Los rebeldes tigrianos, acusados de crímenes similares, no han señalado a nadie.

    Understand the Conflict in Ethiopia

    A year of war. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.

    Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.

    Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.

    Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.

    Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.

    Las pruebas fotográficas y de video del periodo inmediatamente posterior a los asesinatos, revisadas por el Times, mostraban los cuerpos de los socorristas asesinados y su Land Cruiser calcinado. Los soldados afirmaron que el vehículo fue destruido con una granada propulsada por cohete.

    El convoy etíope continuó hacia el sur, hasta una ciudad llamada Yechila, donde fue emboscado por combatientes tigrianos. Varios miles de soldados etíopes fueron capturados.

    El coronel Tadesse murió en el campo de batalla, según relataron varios soldados. El Times no pudo confirmar su muerte.

    El nombre de una bebé

    Los aldeanos se apostaron a lo largo de la carretera para ver el convoy de las Naciones Unidas que transportaba a Mekele los cuerpos de los socorristas asesinados. Algunos aldeanos iban vestidos con el tradicional traje blanco que normalmente usan para celebrar ceremonias religiosas, en señal de honor.

    Pero en Adís Abeba, el gobierno etíope empezó a tratar a los trabajadores humanitarios internacionales como enemigos.

    En julio, Redwan Hussein, ministro responsable de Tigré, acusó a los grupos de ayuda de suministrar armas a los rebeldes tigrianos. Poco después, el gobierno suspendió las operaciones de la sección neerlandesa de Médicos Sin Fronteras y del Consejo Noruego para los Refugiados, y expulsó a siete altos funcionarios de la ONU por acusaciones de “inmiscuirse” en los asuntos internos de Etiopía. Para ese entonces, las fuerzas tigrianas se dirigían al sur, hacia la capital, Adís Abeba.

    Pero la guerra volvió a cambiar de dirección cuando Abiy, con la ayuda de drones armados suministrados por aliados de Medio Oriente, obligó a los tigrianos a retirarse al interior de Tigré. Ahora el conflicto se concentra en la vecina región de Afar, donde los hospitales están llenos de niños malheridos.

    En Tigré empeora la crisis humanitaria. Un bloqueo impuesto por el gobierno implica que solo el ocho por ciento de la ayuda alimentaria necesaria ha llegado a Tigré desde octubre, según la ONU, por lo que 23.000 “niños se encuentran en una condición muy grave” y en riesgo de muerte inminente.

    Médicos Sin Fronteras ya no opera en Tigré, aunque sigue trabajando en otras regiones de Etiopía. Con frecuencia, sus empleados han sido “objeto de acoso, graves amenazas y detenciones”, dijo Paula Gil, directora de la rama española de la organización, mediante un correo electrónico.

    El grupo de ayuda afirmó que había compartido con el gobierno etíope las conclusiones de su investigación interna sobre la muerte de los tres trabajadores humanitarios.

    Sin embargo, la tragedia también ha suscitado dudas sobre los procedimientos de seguridad de Médicos Sin Fronteras. Aunque su ética de trabajar en primera línea a menudo pone a su personal en mayor peligro del que corren los integrantes de muchos otros grupos de ayuda, varios trabajadores humanitarios dijeron en entrevistas que la organización tal vez tomó demasiados riesgos en Tigré.

    El 25 de mayo, un mes antes de los asesinatos, el grupo de ayuda Acción contra el Hambre retiró a su personal de Abiy Adiy después de que algunos de sus trabajadores fueron detenidos, interrogados y golpeados por soldados eritreos, dijo un funcionario de esa organización.

    Los eritreos, que luchaban junto a los militares etíopes en apoyo de Abiy, “asumieron que eran espías”, declaró un funcionario de seguridad de Acción contra el Hambre, quien habló con la condición de mantener su anonimato para poder comentar sobre ese asunto.

    Gil, de Médicos Sin Fronteras, insistió en que su equipo en Abiy Adiy había seguido “estrictos y rigurosos protocolos de manejo de la seguridad”.

    Hernández fue sepultada en un cementerio de Sanchotello, a unos 177 kilómetros de Madrid, junto a los abuelos que ayudaron a criarla. La fotografía de su tumba muestra a una joven sonriente mirando la costa española.

    Yohannes y el conductor, Tedros, fueron enterrados cerca de sus hogares en Tigré. La esposa de Tedros ya eligió el nombre de su hija recién nacida.

    Se llama María.

    Un reportero de The New York Times colaboró en este reportaje desde Mekele, Etiopía.

    Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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    France24 - Monde

    Guerre d'Algérie : 60 ans après, retour sur les accords d'Évian

    Publié le : 17/03/2022 - 10:40

    Aurélien PORCHER Sylvain ROUSSEAU Karim YAHIAOUI Suivre FRANCE 24 Suivre

    Le 18 mars 1962, la France et l’Algérie signent des accords de cessez-le-feu qui ouvrent la voie vers l’indépendance. Des accords au forceps qui vont être suivis d’une période de transition particulièrement violente. L’Organisation armée secrète (OAS), qui refuse ces accords, va appliquer une stratégie de la terre brûlée qui va précipiter le départ de centaines de milliers de pieds-noirs. Le projet d’une Algérie multiculturelle vole en éclat dans la douleur. Soixante ans après, nos reporters ont retrouvé les témoins et les acteurs d’un moment central dans l’histoire des deux pays.

    >> À lire : Les accords d'Évian, cadre historique des relations France-Algérie

    >> À lire, notre webdocumentaire : Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    Les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ont signé, le 18 mars 1962, les accords dits d'Évian, consacrant la défaite française et ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation. © Studio Graphique - France Médias Monde

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    Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    C'EST EN FRANCE

    Accords d’Évian et indépendance de l'Algérie : 60 ans après, comment réconcilier les mémoires ?

    COMMÉMORATION

    Le 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie réprimée dans le sang à Charonne

    France24 - World

    Hundreds of thousands left in dire straits after Saudi govt bulldozes poor Jeddah neighbourhoods

    Issued on: 21/03/2022 - 12:05Modified: 23/03/2022 - 11:33

    Djamel Belayachi Follow

    Over the past three months, the Saudi government has launched a massive demolition campaign targeting dozens of poor neighbourhoods in Jeddah, to make way for an urban development project. With very little time to leave and no compensation, hundreds of thousands of people are now in dire straits, with no way to appeal, as our Observer explains.

    Authorities have carried out demolitions in about 60 different neighborhoods, most located in the southern part of the city, near the port. And even more neighbourhoods will be affected in the coming months, with the bulldozing slated to continue. 

    The Saudi Public Investment Fund, presided over by Crown Prince Mohammed bin Salman, announced the launch of a 20 billion dollar (around 18 billion euro) development project called Jeddah Central. The development will include a museum, an opera house, a stadium, an aquarium, hotels and new residential neighbourhoods. 

    The Saudi government claimed that they set up a progamme to compensate displaced residents and that they had given them a month’s notice to leave their homes. Many residents, however, say that they were given no notice and found themselves homeless overnight. In a rare act of protest, residents have been posting videos on Twitter and TikTok since early March along with the hashtag Haddad Jeddah ("Demolition Jeddah") to denounce what they call an unjust campaign. 

     

    ببساطة هكذا أنتهت الحكاية، دمرت البيوت وهُجر الناس، و أصبح كل شيء من الماضي 😭#هدد_جدة pic.twitter.com/q6hPyVupU2

    March 17, 2022

    Another video posted on Twitter shows a resident in tears. He explains that city services gave him just 24 hours to leave his home. 

    City workers scrawled the message “You must evacuate” on his home. 

    "As soon as I saw the message, I took my children and went to look for a home. But the neighbors told me that [the city] was going to burst into my home in 24 hours and that they would cut off my electricity [...]. They came and took all of my belongings,” said the man, on the verge of tears. “I am responsible for eleven people, only God knows my suffering.”

    'The fear is so extreme that talking is forbidden'

    Mohammed (not his real name) lives in Djeddah. He isn’t a resident of the neighbourhoods affected by these demolitions but he understands the pain that the residents are going through, many of whom are low income. 

     

    You can see the sadness on people’s faces, but no one dares to speak. The fear is so extreme that talking is forbidden. 

    Residents were given very little warning, sometimes three days or less, in order to leave. And there is basically no compensation. Even worse, they haven’t set up a system for relocating people. The first few days, some residents were living on the street, sleeping in tents and under bridges. But they have since been chased away. 

    Moreover, these demolitions caused rental prices to shoot up all across the city – in some cases doubling [Editor’s note: several people have taken to social media to report the same issue]. And many people can’t afford these prices. 

    So people are doing the best they can. Some are going to live with friends or family, others are leaving Djeddah to find cheaper housing in the villages near the desert. 

    أهالي الأحياء المزالة يعيشون حياة مريرة، فهم لا يستطيعون شراء منازل بديلة بسبب تأخر التعويضات، ولا يقدرون على دفع الإيجارات الباهظة.#هدد_جدة#جده_الان#هدد_مكة pic.twitter.com/IcLzifPFRe

    March 17, 2022

     

    Over time, these people have built lives and an entire local economy, especially because the town is an important stop for pilgrims who travel to Mecca. Mosques and schools were bulldozed. Some of the residents of these neighborhoods are migrants. Some of them will have to go back to their countries, even though Jeddah was a refuge for them, especially those who come from war-torn countries like Yemen. About a quarter of Jeddah residents have been impacted by these demolitions, hundreds of thousands of people. 

    To justify these demolitions, Saudi authorities have claimed that they wanted to get rid of shanty towns built without permits, where they allege there is a lot of drug dealing and criminality. 

    But our Observer said these claims are false:

    After having spent a lot of time in these neighbourhoods myself, I can assure you that you can leave your car unlocked with the keys inside and no one will touch it. Jeddah is a safe place, as is Saudi Arabia more widely. There is perhaps a bit of petty criminality, but it is very little – no more than in other places across the world. 

    It’s true that when these neighborhoods were first built, there was no real plan for them. The land was provided by King Faisal to people working in nearby factories. There are lots of little winding streets, but that’s part of their charm. And contrary to what people say, the people living in these neighborhoods have legitimate deeds for their homes.

    Back in 2020, another demolition campaign – this one in the northwestern province of Tabuk – also caused a scandal. Police killed a local chief, Abdul-Rahim al-Huwaiti, when he refused to leave his home. According to the authorities, he was killed when he opened fire on the police. 

    These demolitions were part of a massive project called Neom, essentially a plan to build a new futuristic city. This city, whose estimated cost is around $500 billion (roughly € 450 billion) will stretch over 26,500 km2, larger than the US state of Vermont.

    Download the app

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    France24 - World

    On this day in 2012: Terror in Toulouse suspends presidential race

    Issued on: 21/03/2022 - 14:53

    Tracy MCNICOLL Follow

    Presidential campaigns all have their share of emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant game-changers or incidents that seem decisive only in hindsight. With French voters set to elect a president in April, FRANCE 24 takes a look back at some of the key moments from campaigns past. In the spotlight: The deadly shooting rampage in Toulouse and Montauban that brought the 2012 presidential campaign to a temporary halt.

    With just over a month to go before the first round of France's 2012 presidential election, a horrific killing spree rocked the country to its core. The first Islamist terrorist attacks on French soil since 1995 brought the race to a standstill, with top candidates taking the unprecedented step of suspending their presidential campaigns. The surreal truce coincided with the dramatic pursuit of a killer and the laying to rest of his seven victims. A photograph of a palette of solemn presidential candidates, left to far right, mourning side-by-side on March 21, 2012, remains stark visual evidence of an unprecedented political hiatus.

    The eight-day rampage began that March 11 in a Toulouse parking lot, where an off-duty paratrooper was shot dead by the stranger who had answered his ad offering a motorcycle for sale. Four days later, two more paratroopers were killed and a third paralysed after a bullet through the spine by a man on a scooter hollering "Allahu Akbar!" outside the soldiers' barracks in neighbouring Montauban. Then on March 19, the same gunman, wearing a GoPro camera as he had for each of his grisly crimes, struck at a Jewish school in Toulouse, killing a 30-year-old teacher and rabbi, his two young sons ages 3 and 5, and the headmaster's daughter, 8, before speeding off on a scooter.

    The manhunt would conclude with a 32-hour standoff at the suspect's Toulouse apartment. In the end, the Al Qaeda-inspired killer – 23-year-old Mohamed Merah, born in Toulouse to Algerian parents – was shot dead by police on the morning of March 22, a month to the day before the first round of the 2012 presidential vote.

    How did the candidates react?

    The massacre at the Jewish school alone may well have jolted the campaign. But when it was quickly linked to the same killer who had slain the three paratroopers, that attack made clear the scope of the terror befalling the country. Authorities promptly raised the terror alert level to maximum vigilance. The grim escalation of events put candidates at risk of appearing frivolous, oblivious or vulgar in pursuing business as usual. After all, in the 75 hours between the Jewish school attack and Merah's violent demise, TV news coverage of the manhunt and the standoff was live and non-stop.

    President Nicolas Sarkozy naturally travelled to the scene of the school tragedy in his role as head of state. But the conservative incumbent announced he would pause his re-election race until the soldiers were laid to rest two days later. Sarkozy shut down his campaign website, striking it through with a black banner and a brief message.

    Socialist Party challenger François Hollande also travelled to Toulouse on the day of the school attack, calling for the whole Republic to come together with a "firm and unified response". He and Sarkozy, the presidential front-runners, both attended a religious ceremony at the same Paris synagogue that evening, alongside their respective romantic partners. But Hollande cancelled a prime-time TV appearance that night and a campaign rally the next day.

    Far-right National Front candidate Marine Le Pen halted her race, too; as did Greens candidate Eva Joly.

    France's media regulator, which enforces strict rules on the "speaking time" that broadcasters can allot to candidates during a presidential campaign, changed tack as well. The Superior Audiovisual Council announced that, for two days, it would suspend its meticulous stopwatch tally whenever a candidate was discussing the Toulouse and Montauban attacks.

    Other candidates, however, decided to press on with their races. Far-left candidate Jean-Luc Mélenchon, for his part, pointedly kept to his campaign schedule. "Pursuing the campaign is an act of moral, intellectual and emotional resistance," the Front de Gauche ("Left Front") nominee declared. Referring to Merah, Mélenchon added, "We are not at the mercy of a degenerate. He does not make the rules. He cannot impose his rhythm on us. We will catch him and he will pay."

    Centrist candidate François Bayrou, meanwhile, went ahead with his rally on the night of the anti-Semitic attack – although without the usual peppy campaign music. On stage, Bayrou lamented a society "poisoned by divisions" and railed against politicians he accused of "fanning the flames" when they single people out on ethnic grounds. Bayrou's remarks rankled Sarkozy's foreign minister, Alain Juppé, who warned against "taking advantage" of the horror. “No politician should be trying to earn political capital from a tragedy that has absolutely nothing to do with the political campaign,” said Juppé, a conservative former prime minister.

    Grim precedents

    Indeed, in 2012, presidential candidates already had grim precedents from which to draw wisdom. On March 27, 2002, less than a month before a previous presidential election, a gunman killed eight and injured 19 more at a city council meeting in Nanterre outside Paris. The next day, then president Jacques Chirac, running for re-election, appeared to link the grievous attack to crime in general, noting it was one of his fellow citizens' (read: voters') top concerns. Chirac's remarks were promptly deemed crass. Rivals of all stripes were scathing, each accusing the conservative incumbent of hijacking the bloodshed for political gain.

    But just three weeks after the Nanterre attack, and just three days before the 2002 election, another sort of assault entered French presidential election lore with a different lesson for candidates. On April 18, 2002, a 72-year-old man who would come to be known as "Grandpa Voise" was found beaten, his home burned down, spurring outrage and massive media coverage.

    Down the home stretch that year, pollsters had agreed Chirac would win a place in the final duel alongside the Socialist candidate, Prime Minister Lionel Jospin. Famously, that is not how things turned out. When after the first-round dust had settled, Chirac's run-off challenger turned out to be far-right rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, seen as tougher on crime. Some pundits pointed to the Grandpa Voise affair as a factor in the result. It was a specious theory – a glut of left-wing candidates split the 2002 vote and pollsters had underestimated Le Pen's true support. But it has stuck ever since as a cautionary tale.

    The murky upshot? Don't be seen as taking advantage of a gory event; but know that rivals might well benefit if you let them.

    Epilogue

    After the tenuous truce in the 2012 campaign, the regular business of contesting a presidential election returned with a vengeance. Candidates did accuse one another of exploiting the tragedy. And the first rumours of intelligence flubs on Sarkozy's watch in the Merah case put the incumbent on the defensive.

    On the campaign trail, Sarkozy, who had made his name as a crime-fighting interior minister, blasted "uncontrolled waves of immigration" (despite the fact he'd been in charge for years). He pledged new legislation to crack down on training in terrorist camps abroad and vowed to punish internet users visiting websites deemed to espouse terrorism. Speaking to censorship fears, the far-left candidate Mélenchon responded: "Sarkozy would do well not to give an absurd criminal the gift of transforming every citizen into a suspect."

    Marine Le Pen, meanwhile, in her first bid for president after taking the National Front torch from her father, pursued her campaign seeking to regain the hardline support Sarkozy had pried away from her party five years earlier. She, too, sought to link crime and immigration in the wake of the Toulouse and Montauban killings – even though Merah was born and raised in France.

    But in the end, the Socialist Hollande won the 2012 presidential vote. Voters' top concern back then – indeed, as now – was "purchasing power", followed by unemployment. Out of 14 voter concerns the BVA firm polled for that spring, security and immigration were far down the list – tied for eighth place – and the Toulouse rampage didn't change that in the weeks that followed.

    As strange as it may seem in hindsight – given the bloody attacks that would leave hundreds dead in Paris and Nice during the second half of Hollande's five-year term – the terrorist threat was a middling concern in France in 2012. In a poll by the Ifop firm conducted in the immediate wake of the Toulouse and Montauban attacks, on March 22 and 23 of that year, only 53 percent evaluated the terrorist threat in France as "high" – one of the lowest rates since the pollster began asking the question 11 years earlier. “The fact that worry about the threat of terrorism is today at a historically low level leads us to think that, while the tragedy of Montauban and Toulouse left an impression and moved French people, it did not create psychosis about security,” Ifop reported then.

    Analysts speaking to FRANCE 24 at the time largely guarded against overstating the French Islamist threat in the wake of the Toulouse and Montauban attacks, a year into Syria's civil war. But one commentator was prescient in flagging the impact Merah could have going forward. “That’s the danger,” said Noman Benotman, a former Libyan jihadist working for the London-based counter-extremist Quilliam Foundation. “If you’re a French Muslim looking for a war with French society, maybe you will look to Merah as a model.”

    As it happened, no other European country would see as many of its young people travel to join the Islamic State group and other extremist factions in Iraq and Syria as France did. One of them was Mehdi Nemmouche, who became the first European veteran of the jihadist fight in Syria to return and stage an attack on European soil in 2014 when he shot four people dead at the Jewish Museum in Brussels, killings claimed by IS group. Nemmouche, by all accounts, had expressed an obsessive admiration for Merah. The Toulouse and Montauban killings are also widely seen as a precursor to the 2015 attacks in Paris against Charlie Hebdo magazine, the Bataclan concert hall and other soft-target venues.

    In 2017, Abdelkader Merah, the Toulouse gunman's elder brother, was sentenced to 20 years in jail when France's highest court found him guilty of criminal terrorist conspiracy in the murders committed by his late brother. His punishment was raised to 30 years on appeal in 2019. A friend of the Merah brothers, Fettah Malki, was handed a 10-year sentence for associating with known criminals.

    French presidential election © France 24

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    On this day in 2017: François Fillon placed under investigation, dooming his presidential bid

    FRANCE

    Paris court sentences brother of Toulouse attacker to 30 years

    FRANCE

    Latifa Ibn Ziaten: grieving mother, campaigner against radicalisation and Nobel nominee

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.

    Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

    HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON

    Ingredientes

    Para 2 bocadillos

    • 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
    • 500 ml de caldo de verduras
    • 1/2 cebolla dulce
    • Salsa de soja
    • Salsa de humo líquido
    • Pimentón de la Vera
    • Comino
    • Ajo en polvo
    • Orégano
    • Pepinillos
    • 2 panecillos de brioche

    Crema de queso vegana

    • 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
    • 2 cucharaditas de levadura nutricional
    • 1/2 limón
    • Sal

    Cebolla encurtida

    • 1 cebolla roja
    • 1 cucharada de azúcar
    • 1 jalapeño o guindilla roja fresca
    • Vinagre de manzana

    Preparación

    1. Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
    2. Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
    3. Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
    4. Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
    5. Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
    6. Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.

    Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).

    Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.

    France24 - World

    Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Issued on: 23/03/2022 - 07:45

    James ANDRÉ James ANDRÉ

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev meet volunteers participating in the effort.

    Dmytro Tymoshenko’s paint company employed 70 people before Russia invaded Ukraine a month ago. Since then, regular operations have stopped, and Tymoshenko has instead turned the company’s resources towards protecting the capital – starting by producing their own bulletproof vests.

    “So many people came to self-defence units. All of them came just with a gun but without bulletproof vest, without medicine, without anything. So we try to equip them to win,” Tymoshenko said.

    His wife and children have fled abroad to find refuge from the fighting. But Tymoshenko has stayed on, turning his warehouses into logistical hubs, where volunteers sort and dispatch medicine and other supplies.

    Among them is Anna Babenko, who volunteers while her husband fights on the front lines. His unit was recently hit.

    “He called me late last night and told me that only four of them were still alive,” Babenko says. “I want the air raid sirens to stop. I want the children to go to school. I want all of this to stop.”

    Click on the video player above to watch the full report.

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    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    WAR IN UKRAINE

    Mariupol deputy mayor describes scenes of horror in embattled city

    As it happened

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    Valeurs Actuelles

    Federico Martín Aramburú abattu à Paris : le principal suspect interpellé en Hongrie

    Un peu plus de trois jours après la mort de l’ex-international argentin de rugby Federico Martín Aramburú, joueur du Top 14 pendant six ans, le principal suspect a été interpellé, rapporte BFMTV. Loïck Le Priol, militant d’ultra-droite, a été arrêté en Hongrie. La France est en train d’émettre un mandat d’arrêt pour le récupérer. Le deuxième suspect, qui était en cavale, a été arrêté à son tour à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), indique de son côté Le Parisien. Âgé de 31 ans, il appartient aussi à une mouvance d’ultradroite. La veille, la conductrice présumée du véhicule qui avait permis aux deux suspects de quitter les lieux du drame, avait été mise en examen pour les chefs de « complicité d’assassinat » et « refus de remettre la convention de déchiffrement d’un moyen de cryptologie ». Dans Le Parisien, elle avait déclaré avoir agi par amour. « J’ai dit aux garçons de partir. Je ne voulais pas que cela se passe comme cela. J’ai agi par instinct et par amour. » 

    Federico Martín Aramburú avait été abattu à Paris dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 mars, révèlait RMC. Selon les premiers éléments rapportés, il a été visé par plusieurs tirs après une altercation dans un bar du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Une enquête pour « assassinat » avait été ouverte. Selon les informations du Parisien, lundi 21 mars, la conductrice avait été arrêtée en fin d’après-midi samedi. Elle aurait été au volant du véhicule qui a permis aux deux hommes d’ouvrir le feu. Les faits s’étaient produits peu après 6 heures sur le boulevard Saint-Germain, devant un bar de nuit. Selon RMC, une altercation avait eu lieu entre deux groupes d’individus, qui ont été séparés par les videurs.

    Un suspect connu des services de police

    Mais peu après, l’un des deux groupes serait repassé devant le bar en voiture et des coups de feu auraient été tirés. Federico Martín Aramburú a été touché par plusieurs projectiles et a succombé à ses blessures. Selon les informations de Valeurs actuelles, le tireur a été identifié comme un homme connu défavorablement des services qui n’avait cependant pas encore été interpellé samedi 19 mars à la mi-journée. Selon Le Point, les enquêteurs sont à la recherche de Loïk Le Priol, ancien membre du GUD (Groupe union défense), connu comme militant violent d’extrême droite. Des témoins rapportent que des termes racistes ont été employés durant l’altercation. Deux autres personnes, un complice qui aurait également pointé une arme sur le rugbyman, et une femme d’une trentaine d’années qui auraient été au volant du véhicule utilisé, sont également recherchées.

    Décédé à 42 ans, Federico Martín Aramburú avait évolué au poste de trois-quarts centre ou d’ailier au sein du Biarritz Olympique, avec lequel il avait remporté deux championnats de France en 2005 et 2006. Il avait poursuivi sa carrière notamment à Perpignan et à Dax et revêtu les couleurs de l’Argentine à 22 reprises. Le club basque a adressé « ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches, et les assure de son total soutien ».

    🔴 [Info @Valeurs] L’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu tué par balles à Paris : le tireur aurait été identifié et serait défavorablement connu des services, indique une source policière. Pas d’interpellation pour le moment. La brigade criminelle est saisie.

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 19, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Black box of crashed China Eastern airliner found

    Issued on: 23/03/2022 - 12:04

    NEWS WIRES

    A black box from the crashed China Eastern airliner was recovered on Wednesday as investigators try to piece together what made a jet carrying 132 passengers nosedive into a mountainside in southern China.

    The cause of the disaster has mystified aviation authorities who have scoured rugged terrain for clues, finding no survivors from what is almost certain to be China's deadliest plane crash in nearly 30 years.

    A flight recorder “from China Eastern MU5735 was found,” on Wednesday Liu Lusong, a spokesman for China's aviation authority, told reporters, although state media later said it was badly damaged.

    The Boeing 737-800 is equipped with two flight recorders: one in the rear passenger cabin tracking flight data, and the other a cockpit voice recorder.

    “At present, it is unclear whether it is a data recorder or a cockpit voice recorder,” that has been found, Mao Yanfeng, an official at the Civil Aviation Administration of China (CAAC), said according to state media.

    Officials have still refrained from declaring all of the passengers dead despite the pulverised mass of twisted metal and charred belongings that has greeted recovery teams on the mountainside.

    On Wednesday afternoon, AFP reporters saw a small crowd of people guided by officials across the police cordon that marks entry to the site, huddled under umbrellas in the driving rain.

    One middle-aged man later confirmed that he was the relative of someone on the fight, and asked the media not to crowd around him.

    The Boeing 737-800 plane went down near Wuzhou in southern China on Monday afternoon after losing contact with air traffic control.

    Sharp drop

    Flight tracking website FlightRadar24 showed the jet sharply dropped from an altitude of 29,100 to 7,850 feet (about 8,900 to 2,400 metres) in just over a minute.

    After a brief upswing, it dropped again to 3,225 feet, the tracker said.

    On Wednesday, rescuers were forced to pause the search as rains raised risks to teams working in a zone where a large pit has been bored out by the impact of the aircraft.

    A reporter for state broadcaster CCTV given access to the crash area said there were risks of “small-scale landslides” as rain had destabilised the steep slopes.

    President Xi Jinping was swift to order a probe into the crash, dispatching senior Communist Party officials to the scene, including close aide Vice Premier Liu He.

    The Civil Aviation Administration of China has said it will conduct a two-week safety inspection across the industry.

    Authorities have sealed off access to the crash site and blocked foreign media from speaking to the distraught relatives who have gathered in Wuzhou.

    China Eastern said the crashed plane, which was nearly seven years old, had met all airworthiness requirements pre-flight.

    Aviation authorities said more painstaking evidence gathering was needed before coming to any conclusions.

    (AFP)

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    Valeurs Actuelles

    Une énième demande de remise en liberté de Cédric Jubillar rejetée

    Nouvelle demande, nouveau refus. Mardi 22 mars, la cour d’appel de Toulouse a de nouveau rejeté la demande de remise en liberté de Cédric Jubillar, 34 ans, vivant dans le Tarn, rapporte l’Obs. Ce peintre-plaquiste est incarcéré depuis juin 2021, car principal suspect dans le meurtre de son épouse Delphine, une infirmière travaillant dans une clinique d’Albi (Tarn), mystérieusement disparue en décembre 2020. Cédric Jubillar continue de clamer son innocence. En vain, puisqu’en dépit de plusieurs demandes réitérées de remise en liberté, il reste incarcéré, et le suspect numéro un dans cette affaire.

    « Dossier vide »

    Pour ses avocats, il ne fait aucun doute que le dossier est « vide ». « Il va falloir que la justice se positionne, est-ce qu’il vaut mieux être un professeur agrégé d’université, qu’un plaquiste du Tarn pour sortir de prison ? Ce dossier est vide, cet homme doit être libéré », a expliqué Me Alexandre Martin, faisant référence à Jacques Viguier, professeur de droit toulousain accusé du meurtre de sa femme, qui avait été relâché après plusieurs mois de détention. Les conseils de Cédric Jubillar ont d’ores et déjà annoncé qu’ils allaient déposer une nouvelle demande de remise en liberté.

    Tarn : les dernières actualités

    Tarn : de nouvelles fouilles pour retrouver le corps de Delphine Jubillar

    Un village du Tarn ciblé par l’extrême-gauche après le parrainage du maire accordé à Eric Zemmour

    Tarn : un élu meurt après une violente altercation avec un voisin agressif

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    À Lyon, les Daltons s’en prennent à la préfecture

    Le retour des Daltons ? Lundi 21 mars, en début de soirée, plusieurs membres du collectif de rappeurs les Daltons s’en sont pris à la préfecture du Rhône, sise dans le 3e arrondissement de Lyon, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Le groupe entendait « célébrer » à sa manière la libération d’un des leurs de prison. Ils ont donc tiré sur la façade de la préfecture à l’aide d’un lanceur de paintball, après avoir envisagé de s’en prendre directement au préfet. « Tous les responsables des incarcérations abusives et des conditions abusives de détention nous rendaient fous, là où tout le monde aurait crié sa colère en cassant tout et n’importe quoi, nous nous sommes restés calmes et on a décidé de s’en prendre directement aux personnes concernées » a expliqué l’un des Daltons. Avant d’ajouter, s’adressant directement au représentant de l’Etat : « On vous explique notre cher préfet du Rhône, en réalité depuis le début c’est lui qui met des pressions pas possibles et fait vivre un enfer à Many et tous les Daltons. Il ne pense pas aux mamans qui pleurent, mais nous on les voit, il fallait une petite réponse de notre part. »

    Des spécialistes de la provocation

    Ce n’est pas la première fois que ce groupe de rap se fait remarquer. Les Daltons sont devenus au fil du temps des experts dans la provocation, à base de clips de rap, de rodéos urbains et de coups d’éclats. Lorsque, par exemple, deux d’entre eux interrompent une rencontre de football entre Lyon et Prague, vêtus de leurs caractéristiques tenues de bagnards jaunes et noires. Ou qu’ils perturbent à l’aide de mortiers d’artifice le déplacement du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, dans le quartier sensible de la Guillotière. Pour l’heure, après ces menaces contre le préfet, aucun d’entre eux n’a encore été interpellé.

    Lyon : les dernières actualités

    Lyon : une fusillade éclate dans le quartier de La Duchère, quatre jeunes blessés

    Lyon : un homme de 19 ans condamné à un an de prison ferme pour avoir tabassé un policier

    Lyon : des tirs à la Guillotière font un blessé grave

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

    Publié le : 22/03/2022 - 06:35Modifié le : 22/03/2022 - 23:03

    FRANCE 24 Suivre

    Au 27e jour du conflit en Ukraine, deux "bombes superpuissantes" ont frappé mardi Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine ravagée par les bombardements russes, tandis que le président américain Joe Biden et ses alliés européens vont appliquer cette semaine des sanctions supplémentaires contre la Russie et resserrer les mesures déjà existantes.

    Cette page n'est plus mise à jour. Cliquez ici pour retrouver plus d'informations sur la guerre en Ukraine.

    • 3 h 34 : Zelensky affirme que les négociations avec la Russie sont difficiles, parfois conflictuelles

    "Nous continuons à travailler à différents niveaux pour encourager la Russie à avancer vers la paix. Les représentants ukrainiens prennent part aux discussions qui se tiennent tous les jours. C'est très difficile, parfois conflictuel", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo. "Mais petit à petit, nous avançons."

    Le président ukrainien a également accusé les forces russes d'attaquer le port de Marioupol et de contrecarrer les tentatives d'évacuation des civils de la ville. "À ce jour, environ 100 000 personnes vivent dans des conditions inhumaines dans la ville, complètement bloquées, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, soumises à des bombardements permanents", a-t-il ajouté.

    • 1 h 34 : le président ukrainien invite le pape à devenir médiateur entre Kiev et Moscou

    "On apprécierait le rôle médiateur du Saint-Siège pour mettre fin à la souffrance humaine" en Ukraine, a écrit Volodymyr Zelensky sur Twitter à l'issue d'un entretien téléphonique avec le pape. Le président ukrainien a encore déclaré avoir informé "sa Sainteté de la situation humanitaire difficile et du blocage des couloirs humanitaires par les troupes russes", tout en le remerciant pour ses "prières pour l'Ukraine et la paix".

    Volodymyr Zelensky a "demandé (au pape) de venir dans notre pays dans ce moment très important", a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée dans la nuit de mardi à mercredi. "Et je crois que nous pouvons organiser cette visite importante qui apporte un soutien significatif à chacun d'entre nous, chaque Ukrainien."

    • 1 h 30 : l'opposition biélorusse appelle à des sanctions contre Loukachenko

    Pavel Latouchko, figure de l'opposition biélorusse, a appelé mercredi à des sanctions contre la Biélorussie aussi dures que celle visant la Russie et à des poursuites judiciaires contre son président Alexandre Loukachenko, "complice" de Vladimir Poutine dans l'invasion de l'Ukraine. 

    • 22 h 41 : le président de l'UA plaide pour une aide à l'Afrique, "aux économies fragilisées"

    Le chef de l'État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), a appelé à Dakar les partenaires internationaux dont la Banque mondiale à aider l'Afrique à faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, en lui réallouant notamment les droits de tirage spéciaux (DTS) des pays riches.

    Le dirigeant sénégalais s'exprimait en présence du président de la Banque mondiale David Malpass, lors d'une conférence de presse.

    • 20 h 24 : Zelensky participera virtuellement au sommet de l'Otan

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky prendra part virtuellement au sommet de l'Otan prévu jeudi pour discuter du conflit avec la Russie, a déclaré le porte-parole du dirigeant, cité par l'agence de presse Interfax.

    Sergii Nykyforov a indiqué que le président ukrainien effectuerait a minima une allocution vidéo au cours du sommet de l'Alliance et pourrait prendre part à l'intégralité des débats, a rapporté Interfax.

    • 20 h 19 : la Russie n'utilisera l'arme nucléaire qu'en cas de "menace existentielle"

    Moscou n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de "menace existentielle" contre la Russie, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International.

    "Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires et il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays", a-t-il dit.

    • 19 h 58 : Poutine et Macron ont discuté des pourparlers Russie-Ukraine

    Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec son homologue français, Emmanuel Macron, a rapporté l'agence de presse Interfax, précisant que les deux dirigeants ont discuté des pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine.

    Cet entretien a été organisé à la demande de la France, a indiqué pour sa part l'agence de presse RIA.

    • 19 h 33 : Macron dénonce l'usage par la Russie "d'armes explosives" contre les civils

    Le président français Emmanuel Macron a dénoncé l'usage par la Russie "d'armes explosives dans des zones densément peuplées", estimant que "tout, dans l'agression de l'Ukraine par la Russie, est inacceptable".

    "Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible", a déclaré le président français dans une vidéo devant le premier Forum humanitaire européen qui s'est ouvert lundi à Bruxelles.

    • 19 h 16 : les Occidentaux vont annoncer jeudi de nouvelles sanctions contre la Russie

    Les Occidentaux vont annoncer jeudi "de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer" celles qui existent déjà, a annoncé le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden lors d'une conférence de presse.

    Jake Sullivan a assuré par ailleurs que les États-Unis n'avaient "pas vu la Chine fournir de l'équipement militaire à la Russie" depuis le récent échange de Joe Biden avec son homologue chinois Xi Jinping, tout en assurant que Washington "continuait à surveiller" de telles potentielles actions de la part de Pékin.

    • 18 h 51 : la Russie ouvre une enquête contre un journaliste pour "fausse information" sur l'armée

    La Russie a ouvert mardi une affaire pénale contre un célèbre journaliste pour publication de "fausses informations" sur les agissements de l'armée russe en Ukraine, un chef d'accusation récemment introduit passible de 15 ans de prison.

    Le Comité d'enquête, chargé des principales affaires, a annoncé avoir "ouvert une enquête criminelle contre le journaliste Alexandre Nevzorov", lui reprochant d'avoir "sciemment publié de fausses informations sur un bombardement délibéré d'une maternité de Marioupol (sud-est de l'Ukraine) par l'armée russe".

    • 18 h 40 : TotalEnergies annonce arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes d'ici à fin 2022

    Le groupe français TotalEnergies a annoncé sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, "au plus tard à la fin de l'année 2022".

    L'entreprise, qui a été critiquée pour n'avoir pas quitté la Russie, a expliqué dans un communiqué prendre "des mesures complémentaires" face "à l'aggravation du conflit" en Ukraine.

    • 17 h 56 : le Crédit agricole a cessé tout nouveau financement en Russie

    Le Crédit agricole a dit avoir cessé tout nouveau financement à des entreprises russes et toute activité commerciale en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février dernier.

    La banque indique dans un communiqué avoir pris contact avec les entreprises internationales clientes pour déterminer avec elles les modalités de suspension des services qui leur sont rendus localement par sa filiale de banque de financement et d'investissement, Crédit Agricole CIB, pour une mise en œuvre dans les semaines qui viennent.

    • 17 h 51 : plus de 26 000 réfugiés ukrainiens recensés à l'entrée en France

    Plus de 26 000 réfugiés ukrainiens ont été recensés à l'entrée sur le territoire français depuis le début de l'invasion russe en Ukraine à la fin février, dont 10 500 se sont vu délivrer une autorisation provisoire de séjour, a déclaré mardi le Premier ministre Jean Castex.

    Parmi ces réfugiés, principalement des femmes et enfants, la France a accueilli un peu plus de 2 400 enfants dans ses écoles, collèges et lycées.

    "À ce jour, plus de 26 000 réfugiés ont été recensés à l'entrée sur le territoire français depuis la fin février pour rejoindre de la famille, des amis ou pour se diriger vers d'autres pays, en particulier l'Espagne, le Portugal ou le Royaume-Uni", a précisé le Premier ministre à l'issue de la réunion d'une cellule interministérielle de crise sur le sujet.

    • 17 h 16 : l'UE propose des aides aux entreprises touchées par les sanctions russes

    Les entreprises européennes touchées par les sanctions contre la Russie, à la suite de son invasion de l'Ukraine, peuvent recevoir des aides allant jusqu'à 400 000 euros, selon un document de la Commission européenne consulté par Reuters.

    Les entreprises des secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture peuvent obtenir jusqu'à 35 000 euros de subventions directes, d'avantages fiscaux et de paiement, ainsi que des garanties, précise le document, dans le cadre de la proposition de la Commission d'assouplir temporairement les règles relatives aux aides d'État pour faire face à la crise.

    • 16 h 25 : deux "bombes superpuissantes" frappent Marioupol, le maire de la ville témoigne des scènes d'horreur sur France 24

    Deux "bombes super puissantes" ont secoué mardi la ville portuaire assiégée de Marioupol, cible de bombardements incessants depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, il y a près d'un mois, alors que les autorités ukrainiennes tentent une nouvelle fois de secourir les civils.

    France 24 s'est entretenu avec le maire de Marioupol, Sergeï Orlov, sur les horreurs que vivent les habitants de la ville. "Des mères me demandent de l'aide car elles n'ont pas de nourriture pour leurs enfants, et malheureusement je n'ai rien à leur répondre car les troupes russes bloquent la ville. La Russie ne permet aucune entrée d'aide humanitaire", a-t-il témoigné.   

    • 15 h 54 : l'Ukraine estime que 300 000 civils manquent de nourriture dans Kherson occupée

    Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré qu'environ 300 000 habitants de la ville de Kherson, occupée par l'armée russe, manquaient de nourriture et de fournitures médicales, accusant la Russie d'empêcher les évacuations vers les lignes ukrainiennes.

    "Les 300 000 habitants de Kherson sont confrontés à une catastrophe humanitaire en raison du blocus de l'armée russe. La nourriture et les fournitures médicales sont presque épuisées, mais la Russie refuse d'ouvrir des couloirs humanitaires pour évacuer les civils", a déclaré Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère, sur Twitter.

    Kherson’s 300k citizens face a humanitarian catastrophe owing to the Russian army’s blockade. Food and medical supplies have almost run out, yet Russia refuses to open humanitarian corridors to evacuate civilians. Russia’s barbaric tactics must be stopped before it is too late!

    March 22, 2022
    • 15 h 09 : le secrétaire général de l'ONU appelle à la fin de la guerre en Ukraine

    Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté à mettre fin à la "guerre absurde" déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, prévenant que le conflit "n'allait nulle part, et vite", et que le peuple ukrainien "subit un véritable enfer".

    "Poursuivre la guerre en Ukraine est moralement inacceptable, politiquement indéfendable et complètement absurde sur le plan militaire", a déclaré Antonio Guterres à la presse.

    • 13 h 03 : la Russie adopte une loi pour réprimer les "mensonges" sur son action à l'étranger

    Les députés russes ont validé, mardi, une loi prévoyant de lourdes sanctions pour punir les "informations mensongères" sur l'action de Moscou à l'étranger, nouvelle arme répressive dans l'arsenal russe pour le contrôle des informations sur son offensive en Ukraine.

    Ce texte, adopté en troisième lecture, punit la "diffusion publique d'informations sciemment fausses sous couvert d'informations fiables" à propos des "activités des organes de l'État russe en dehors du territoire russe", selon un communiqué du Parlement.

    • 11 h 54 : cinq morts dans une attaque russe près de Donetsk

    La ville d'Avdiivka, tout proche de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a été la cible d'une attaque russe dans la soirée de lundi, faisant au moins 5 morts et 19 blessés, a indiqué mardi Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.

    "Cinq civils ont été tués et 19 blessés", a déclaré cette responsable ukrainienne sur sa chaîne Telegram, indiquant qu'Avdiivka avait été "la cible de tirs d'artilleries et de bombardements aériens [russes], détruisant complètement le village".

    • 10 h 50 : près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe

    Près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié lundi. Quelque 90 % de ces réfugiés sont des femmes et des enfants, les hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans n'ayant pas le droit de quitter leur pays.

    La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié des réfugiés.

    • 9 h 40 : les forces ukrainiennes reprennent le contrôle d'une partie de la banlieue de Kiev

    Tôt mardi, les troupes ukrainiennes ont obligé les forces russes à quitter Makariv, dans la banlieue ouest de Kiev, après une bataille acharnée, a annoncé le ministère ukrainien de la Défense.

    Le territoire reconquis a permis aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle d'une autoroute clé et d'empêcher les troupes russes d'encercler Kiev par le nord-ouest.

    • 8 h : bombardements russes près d'Odessa, les faubourgs de la ville visés pour la première fois

    Les États-Unis voient les signes d'une offensive proche sur la ville d'Odessa. Une douzaine de navires seraient au large de la plus grande ville portuaire d'Ukraine, qui a subi dimanche, pour la première fois, des tirs de roquettes. Les troupes russes se heurtent à une forte résistance à Mykolaïv.

    Selon notre envoyée spéciale à Odessa, les sirènes ont retenti toute la nuit pour prévenir les habitants d'une éventuelle frappe. Pour la première fois, des missiles ont été tirés. Plusieurs ont échoué en mer, mais l'un d'entre eux a atterri sur un immeuble d'habitation, faisant un blessé.

    • 6 h 30 : Kiev prêt à parler Donbass et Crimée avec Moscou contre la fin des hostilités

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est déclaré lundi soir prêt à tout discuter avec son homologue russe, Vladimir Poutine, s'il accepte de négocier directement avec lui, y compris de la Crimée et du Donbass, mais avec des "garanties de sécurité" en préalable, et en prévenant que l'Ukraine serait "détruite" avant de se rendre.

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    Guerre en Ukraine : la menace nucléaire

    Info ou intox

    Une frappe de missile russe hypersonique filmée en Ukraine ?

    Le Débat de France 24

    La guerre de Poutine en Ukraine : une fuite en avant ?

    Valeurs Actuelles

    A Bordeaux, l’imam venu de Guantanamo renvoyé devant le tribunal pour incitation au départ en Syrie

    Saber Lahmar a-t-il, oui ou non, incité des fidèles musulmans à partir faire le djihad avec Daesh ? C’est la question que devra trancher le tribunal correctionnel de Paris du 10 au 13 mai prochain, rapporte Sud-Ouest. L’imam bordelais est accusé « d’association de malfaiteurs terroriste » et aurait contribué au départ au Moyen-Orient de plusieurs islamistes. Notamment d’une famille, partie à l’été 2015 pour l’Irak via la Grèce. La question qui se pose pour la justice : quelle a été la réelle implication du prédicateur mis en cause dans ce départ vers les territoires contrôlés par l’Etat islamique ? Nulle, répond son avocat, qui affirme que son client n’a jamais appelé à la « hijra », l’émigration vers une terre islamique, devoir pour tout bon musulman, d’après la charia. Sauf que si des enregistrements n’attestent pas de tels propos, les prêches de Saber Lahmar étaient en revanche très radicaux. Et auraient pu être une incitation déguisée à partir faire le djihad.

    Vétéran du GIA et de Guantanamo

    Il faut dire que Saber Lahmar a eu un parcours particulier. Militant au GIA (Groupe islamique armé, un mouvement djihadiste algérien responsable de nombreux attentats, notamment en France), puis installé à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), il y est interpellé par les Américains, et passe huit ans à la prison de haute-sécurité de Guantanamo, avant d’être relâché, faute de preuves contre lui. Arrivé en France à sa libération, Saber Lahmar n’aurait jamais coupé les liens avec l’islam radical, puisqu’il aurait pris contact avec deux islamistes notoires emprisonnés : Lionel Dumont, du gang de Roubaix, et Mohamed Achamlane, leader du groupe djihadiste Forzane Alizza.

    Bordeaux : les dernières actualités

    « On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »

    Une mosquée près de Bordeaux fermée 6 mois pour « idéologie salafiste »

    Bordeaux : une vente aux enchères de vins au profit de l’Ukraine

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    TotalEnergies renonce à acheter du pétrole et du diesel russes d'ici à la fin de l'année

    Publié le : 22/03/2022 - 22:47

    FRANCE 24 Suivre

    Sous pression depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le géant français de l'énergie a décidé mardi de "ne plus conclure ou renouveler des contrats d'achat de pétrole et de produits pétroliers russes" d'ici fin 2022. En revanche, TotalEnergies continuera à assurer l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel liquéfié en provenance de Russie.

    Parfois critiqué pour son maintien en Russie, TotalEnergies a un peu plus pris ses distances avec ce pays stratégique en annonçant renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année.

    Le géant français des hydrocarbures a expliqué mardi dans un communiqué prendre "des mesures complémentaires" face "à l'aggravation du conflit" en Ukraine, près d'un mois après son invasion par la Russie.

    "TotalEnergies prend unilatéralement la décision de ne plus conclure ou renouveler des contrats d'achat de pétrole et de produits pétroliers russes, afin d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l'année 2022", indique le groupe.

    Concrètement, il cherchera des approvisionnements alternatifs - notamment via des importations par la Pologne - pour sa raffinerie de Leuna située dans l'Est de l'Allemagne. 

    La décision vaut aussi pour le gazole, dont l'Europe et notamment la France sont très friandes. Celui-ci sera importé d'ailleurs, en particulier de sa raffinerie de Satorp en Arabie Saoudite (détenue avec Saudi Aramco).

    TotalEnergies avait déjà annoncé qu'il n'apporterait plus de capital à de nouveaux projets en Russie, sans pour autant se retirer du pays, très important pour sa stratégie et dans lequel il est implanté depuis le début des années 1990.

    Le groupe français est actionnaire à 19,4 % du géant du gaz russe Novatek et détient une participation de 20 % dans Yamal LNG, un projet qui a été lancé fin 2017 et qui a produit plus de 18 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2020. 

    Le groupe détient également une participation de 10 % dans Arctic LNG 2, un projet dont la première livraison de GNL est prévue pour 2023.

    "Complice" de "crimes de guerre"

    Il confirme qu'il "n'apportera plus de capital au projet" et ne le comptabilisera plus dans ses réserves prouvées d'hydrocarbures compte tenu des "incertitudes" que les sanctions font peser sur l'avenir du projet.

    Le maintien du groupe en Russie a été critiqué, notamment par le candidat écologiste à l'élection présidentielle Yannick Jadot, qui a jugé l'entreprise "complice" de "crimes de guerre".

    Des "accusations graves et infondées", se défend mardi TotalEnergies, en précisant sa position et en rappelant qu'il n'exploite directement aucun champ d'hydrocarbures dans le pays.

    >> À lire : Guerre en Ukraine : le dilemme des champions français de l'énergie présents en Russie

    Concernant ses importantes participations, le groupe estime qu'il serait contre-productif de les abandonner, faute de trouver un acheteur non-russe pour les racheter dans le contexte actuel. "Abandonner ces participations sans contrepartie financière contribuerait donc à enrichir des investisseurs russes en contradiction avec l'objet même des sanctions", note l'entreprise.

    Elle souligne aussi que ces sociétés sont gérées de manière autonome et que le départ d'un actionnaire n'y changerait rien.

    Enfin, TotalEnergies distingue le pétrole et le gaz russes, dont l'Europe est encore très dépendante. "TotalEnergies continue à assurer l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel liquéfié à partir de l'usine de Yamal LNG dans le cadre de contrats longs termes qu'elle se doit d'honorer tant que les gouvernements considèrent que le gaz russe est nécessaire", souligne-t-il.

    Contrairement aux États-Unis, qui ont annoncé un embargo sur les hydrocarbures russes, l'Union européenne n'a pas sanctionné le secteur énergétique russe jusqu'à présent. Elle se donne jusqu'en 2027 pour assurer son indépendance, alors que certains pays comme l'Allemagne sont très dépendants au gaz venu de Russie.

    Avec AFP

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    Guerre en Ukraine : le dilemme des champions français de l'énergie présents en Russie

    L’invité du jour

    Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

    Mardi politique

    Yannick Jadot : "Macron, c'est cinq ans de démocratie confisquée"

    L'Humanité

    Mémoires incandescentes

    Actu

    Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

    Latifa Madani

    Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

    Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

    « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

    Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

    Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

    Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

    Guerre d'Algérie
    New York Times - World

    Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

    Ottawa Dispatch

    Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

    Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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    By Ian Austen

    Photographs by Aaron Vincent Elkaim

    OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

    But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

    “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

    Chris Neil, a defenseman in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

    Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

    More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

    When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

    Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

    Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

    “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

    Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

    CANADA

    ONTARIO

    QUEBEC

    Detail

    area

    Arrowhead

    Provincial Park

    Toronto

    N.Y.

    QUEBEC

    Patinage en Forêt

    Rideau Canal

    Skateway

    ONTARIO

    Icelynd

    Ottawa

    10 mileS

    By The New York Times

    When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

    The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

    To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

    Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

    Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

    But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

    Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

    The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

    This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

    The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

    One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

    But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

    While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

    Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

    Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

    In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

    But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

    “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

    Publié le : 22/03/2022 - 18:31

    FRANCE 24 Suivre

    La journaliste Zhanna Agalakova, qui a démissionné de son poste de correspondante à Paris pour une chaîne de télévision publique une semaine après le déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, a levé un coin de voile sur la propagande du Kremlin, lors d'une conférence de presse organisée mardi par Reporters Sans Frontières (RSF).

    "Manipulation", bribes de réel tordues pour former des "mensonges", référence fallacieuse aux nazis... Une journaliste russe d'une grande chaîne de télévision, qui a démissionné à cause de la guerre en Ukraine, a donné à voir de l'intérieur, mardi 22 mars, la "propagande" qui règne dans son pays.

    "Je veux que la Russie m'entende, que les gens apprennent à distinguer la propagande (...), arrêtent d'être zombifiés", s'est justifiée Zhanna Agalakova lors d'une conférence de presse organisée par l'organisation de défense des journalistes RSF (Reporters sans frontières) à Paris.

    "J'ai beaucoup hésité" avant de prendre la parole, "mais je ne pense pas avoir d'autre choix", a-t-elle ajouté, les larmes aux yeux.

    Pourquoi maintenant et pas avant la guerre en Ukraine ? "J'ai fait des compromis dans ma carrière" mais là, c'était "une ligne rouge", a-t-elle répondu lors de cette conférence tenue en partie en français et en partie traduite du russe.

    Mi-mars, une autre journaliste, Marina Ovsiannikova, avait marqué les esprits en faisant irruption pendant le journal télévisé de Pervy Kanal et en brandissant une pancarte pour dénoncer l'offensive en Ukraine.

    "Ces derniers jours, nous observons des remous à l'intérieur de ces médias de propagande", avec "un certain nombre de démissions, difficiles à chiffrer", a déclaré le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, aux côté de Zhanna Agalakova.

    Correspondante à Paris pour l'Europe de la chaîne de télévision publique Pervy Kanal, Zhanna Agalakova dit avoir démissionné le 3 mars, une semaine après l'invasion de l'Ukraine.

    Elle décrit un système médiatique russe "qui transmet uniquement le point de vue du Kremlin".

    Le "suicide d'un pays" 

    "Nos actualités ne montrent pas le pays, on ne voit pas la Russie. On ne voit que le premier homme du pays, ce qu'il a mangé, à qui il a serré la main, nous l'avons même vu torse nu. Mais on ne sait pas s'il est marié, s'il a des enfants", a-t-elle raconté, en évitant de prononcer le nom du président Vladimir Poutine.

    "Le pouvoir essaie d'étrangler les médias indépendants" et l'absence de "presse libre" mène au "suicide d'un pays", a-t-elle estimé.

    Pour justifier son action en Ukraine, "le pouvoir a joué sur une corde extrêmement sensible pour les Russes" en prétendant lutter contre des groupes nazis, a souligné Zhanna Agalakova.

    Car le pays reste traumatisé par la Seconde Guerre mondiale et ses "27 millions de morts" soviétiques : "Quand, en Russie, on entend le mot nazi, on n'a qu'une seule réaction : il faut détruire ça. C'est une manipulation, un énorme mensonge".

    Zhanna Agalakova ne travaille plus sur le sol russe depuis 2005. Après avoir présenté les informations, elle est devenue correspondante à Paris cette année-là, a ensuite pris le même poste à New-York en 2013 puis est revenue en France.

    "Je pensais qu'en racontant la vie en Europe, et surtout à Paris, je pouvais éviter d'être propagandiste", a-t-elle raconté.

    Selon elle, les choses se sont compliquées en 2014, avec le début du conflit russo-ukrainien en Crimée et dans la région du Donbass. A l'époque, elle était correspondante à New-York.

    "Je n'étais plus à l'abri de la propagande. Je ne devais parler que de choses négatives au sujet des Etats-Unis, comme par exemple des enfants adoptés maltraités", a-t-elle expliqué.

    "Vous perdez des alliés"

    "Je n'ai pas menti, chaque fait était réel. Mais prenez des faits réels, mélangez-les et vous aboutirez à un gros mensonge", a-t-elle poursuivi.

    "De nombreux journalistes, producteurs ou personnes qui travaillent dans les médias pensent comme moi", a-t-elle jugé.

    "C'est facile de les accuser, de demander pourquoi ils ne démissionnent pas, ne protestent pas (...) Mais ceux qui sont là-bas ont des familles, des parents âgés, des enfants, des maisons à payer. Ils sont otages de la situation", a-t-elle fait valoir.

    Elle a critiqué les sanctions imposées à la Russie par les pays occidentaux : "Elle touchent surtout la classe moyenne, les personnes qui partagent les valeurs démocratiques. Dans cette histoire, vous perdez vos alliés".

    Avec AFP

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    "Je déteste cette guerre" : Sergueï a fui la Russie au premier jour de l'invasion de l'Ukraine

    L'Entretien de France 24

    Marina Ovsiannikova, journaliste russe : "Je ne fais pas partie de la racaille"

    Le Débat de France 24

    La guerre de Poutine en Ukraine : une fuite en avant ?

    New York Times - World

    At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

    Angkor Wat Dispatch

    Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

    Credit...

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    By Richard C. Paddock

    Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

    ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

    Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

    “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

    But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

    This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

    “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

    Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

    The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

    Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

    Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

    In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

    A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

    Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

    Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

    Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

    Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

    But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

    At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

    Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

    Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

    “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

    Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

    In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

    Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

    In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

    “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

    Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

    “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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    France24 - Monde

    Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier

    Publié le : 22/03/2022 - 18:50

    FRANCE 24 Suivre

    Quatre personnes ont été poignardées à mort mardi à Beer Sheva, dans le sud d'Israël, par un homme abattu ensuite par un passant, selon des sources policières et de services de secours. Le premier ministre israëlien, Naftali Bennett, a placé les forces de sécurité de l'ensemble du pays en "état de haute alerte". 

    Quatre personnes ont été tuées mardi 22 mars dans une attaque au couteau et à la voiture bélier, perpétrée par un homme à Beer Sheva, la principale ville du désert du Néguev, dans le sud d'Israël, ont indiqué des secouristes.

    Selon la police israélienne, le suspect, qui n'a pas été identifié, a poignardé une femme à une station essence, puis a renversé avec sa voiture un cycliste avant de continuer sa course vers un centre commercial à proximité. Il est alors descendu de son véhicule pour poignarder un homme et une femme. Des civils présents sur place ont ouvert le feu en direction de l'assaillant et l'ont "neutralisé", a ajouté la police israélienne sans préciser si l'homme était toujours en vie.

    De leur côté, les secouristes de la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, ont fait état d'au moins un mort dans un premier temps, puis trois, avant de relever le bilan à quatre morts, a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'organisation, Zaki Heller. La nationalité des victimes n'a pas été précisée dans l'immédiat.

    Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, qui venait de rentrer d'un sommet en Égypte avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, a tenu des "consultations" avec le ministre de la Sécurité publique et le chef de la police après cette attaque, ont indiqué ses services à Jérusalem.

    État de haute alerte

    Dans un communiqué, il a présenté ses condoléances aux familles des victimes, salué le "courage" des civils ayant ouvert le feu sur l'assaillant pour ainsi "éviter encore plus de victimes".

    Le Premier ministre a ajouté que les forces de sécurité de l'ensemble du pays étaient en "état de haute alerte".

    Sans revendiquer l'attaque, un porte-parole du mouvement islamiste armé Hamas, Hazem Qassem, a affirmé sur les ondes de la radio "La voix d'Al-Aqsa" que cette "opération est une réponse à la politique de déplacement ethnique pratiquée" par Israël contre "le peuple palestinien à l'intérieur des territoires occupés".

    À partir d'octobre 2015 et pendant des mois, Jérusalem, la Cisjordanie occupée et Israël ont été le théâtre d'attaques au couteau anti-israéliennes commises le plus souvent par de jeunes Palestiniens isolés.

    Si ces attaques ont depuis diminué, elles continuent de se produire de manière sporadique, généralement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, deux territoires palestiniens occupés par Israël.

    La ville de Beer Sheva, et le désert du Néguev en général, ont été largement épargnés par ces attaques mais ont été en proie, à l'occasion, à de heurts entre manifestants de la minorité bédouine et des forces de police israéliennes.

    Les attaques au couteau visent rarement des civils en Israël mais ciblent plus généralement les forces israéliennes, qui se retrouvent, dans la plupart des cas, blessés.

    Le 7 mars, un assaillant palestinien armé d'un couteau a poignardé deux officiers de la police israélienne dans la Vieille ville de Jérusalem, située dans la partie palestinienne occupée et annexée par l'Etat hébreu. Il a été tué et les deux policiers légèrement blessés.

    Avec AFP

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    Israël veut doubler le nombre de colons dans le Golan occupé

    Syrie : Damas accuse Israël d'avoir frappé le port de Lattaquié

    EXPRESS ORIENT

    Israël : le crime organisé en nette hausse

    New York Times - World

    The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

    The Great Read

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

    Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

    ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

    It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

    Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

    “I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

    It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

    But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

    Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

    12:45 A.M.

    “Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

    It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

    Reporting From Afghanistan

    Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

    After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

    “I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

    A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

    Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

    “When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

    10:15 A.M.

    We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

    Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

    Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

    As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

    Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

    “Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

    H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

    Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

    The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

    “The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

    Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

    By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

    Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

    “I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

    H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

    Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

    Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    Publié le : 22/03/2022 - 06:35

    Sébastian SEIBT Suivre

    Anonymous, Squad303, Cyber Partisan : la guerre en Ukraine a entraîné une recrudescence de l’hacktivisme. Ces collectifs ont mené plusieurs cyberattaques contre des cibles russes. Mais ce combat très médiatique à coup de piratages contre des sites russes ou de vols de données, n’en demeure pas moins risqué.

    "Depuis que nous avons déclaré la 'guerre électronique' au régime criminel qui contrôle le Kremlin, Anonymous a piraté plus de 2 500 sites russes et biélorusses, y compris des sites gouvernementaux, des médias, des aéroports et des banques".

    Des allégations, faites jeudi 17 mars sur Twitter par le compte Anonymous TV, impossible à vérifier. Difficile en effet d'attribuer des attaques informatiques à un collectif décentralisé d'hacktivistes anonymes et dont tout le monde peut se revendiquer.

    Mais une chose est sûre : l'invasion russe en Ukraine a entraîné une recrudescence de cybermilitantisme et une nouvelle jeunesse médiatique pour Anonymous qui avait connu son heure de gloire aux débuts des années 2010 . "Il n'y a jamais eu une telle mobilisation d'hacktivistes au niveau international pour défendre une même cause", souligne Athina Karatzogianni, professeure de communication à l'université de Leicester qui a étudié l'utilisation des outils numériques durant les cyberconflits, contactée par France 24.

    Des sites inaccessibles, des messages envoyés par millions à des Russes

    Pour ceux qui savent manier l'arme numérique, les campagnes de piratage contre des cibles russes servent "à exprimer leur solidarité un peu à la manière de ceux qui acceptent d'héberger un réfugié ukrainien", estime Dennis-Kenji Kipker, juriste et spécialiste de cybersécurité à l'université de Brême, contacté par France 24.

    Surtout que ces hackers militants ont l'impression de répondre à un appel à l'aide du gouvernement ukrainien. "Dès le début de la guerre, Mykhailo Fedorov, le vice-Premier ministre ukrainien, a appelé tous les talents numériques pour se battre sur le front cybernétique. Et ce n'était pas uniquement limité aux Ukrainiens", rappelle Athina Karatzogianni.

    Peu après, le collectif Anonymous a "déclaré la guerre" à Vladimir Poutine. Ils ont été rejoints par plusieurs autres groupes, tels que le mouvement d'hacktivistes polonais du Squad303 ou encore les Cyber Partisans biélorusses, qui se présentent comme des opposants au président Alexandre Loukachenko.

    Cette internationale des hackers contre Moscou a ensuite multiplié les opérations. Il y a eu une succession d'attaques par déni de service (les attaques Ddos servent à rendre un site inaccessible en surchargeant les serveurs de requêtes) contre les sites du Kremlin, du FSB (le service de renseignement) ou encore du site de la chaîne de télévision d'État RT.

    Ces activistes ont aussi réussi à dérober d'importantes quantités d'information sur les serveurs de grands groupes comme Gazprom ou encore du site de Roskomnadzor, le gendarme russe des médias. Ils ont aussi pris le contrôle pendant une dizaine de minutes de plusieurs chaînes d'information russes, comme Russia 24 ou Channel One, afin de diffuser des images de bombardements russes.

    JUST IN: #Anonymous has successfully breached and leaked the database of Roskomnadzor, the Russian federal executive agency responsible for monitoring, controlling and censoring #Russian mass media, releasing to the public over 360K files. #OpRussia https://t.co/m5wvoDGNPh

    March 10, 2022

    Enfin, Squad303 a, de son côté, mis au point un outil permettant à n'importe qui d'envoyer des messages à des numéros de téléphones portables russes afin "de les alerter sur la réalité du conflit", assure ce groupe d'hacktivistes polonais, dont le nom fait référence à l'escadrille 303 de chasseurs polonais durant la Seconde Guerre mondiale. Ils assurent que plus de 20 millions de messages ont ainsi pu être envoyés à des Russes.

    Trop tôt pour évaluer l'impact de cet hacktivisme

    Mais à l'heure où les combats font de nombreuses victimes en Ukraine, ces efforts dans le cyberespace peuvent sembler anecdotiques. Une cyberattaque contre le site de la Douma pour insérer sur le page d'accueil un message pro-Ukrainien n'aura jamais le même effet qu'une bombe larguée sur un quartier d'habitation à Kiev ou Marioupol.

    "C'est sûr que ces opérations ne changeront pas la face du conflit, mais elles auront un impact", veut croire Dennis-Kenji Kipker. "Il est encore un peu tôt pour évaluer le rôle que ces activistes auront joué dans le conflit et surtout, ils ne représentent qu'une pièce du puzzle de tous les efforts - y compris les sanctions économiques - mis en place pour contrer la Russie", affirme Vasileios Karagiannopoulos, spécialiste du hacktivisme à l'université de Portsmouth, contacté par France 24.

    Par exemple, "peut-être qu'une fois analysées, les données dérobées par Anonymous s'avèreront utiles pour les autorités ukrainiennes", ajoute cet expert. Et il ne faut pas non plus négliger "l'impact symbolique de ces cyberattaques", estime Athina Karatzogianni. Elles démontrent que l'armée cyber Russe, souvent dépeinte comme l'une des plus expérimentée au monde, n'est pas imbattable. "C'est aussi un message envoyé aux Ukrainiens pour leur démontrer qu'on fait ce qu'on peut pour leur venir en aide", ajoute Athina Karatzogianni.

    Et des opérations comme le piratage des chaînes de télévision russe "permettent de battre les Russes sur le terrain de la guerre de l'information qui est censée être un de leurs points fort", estime la spécialiste de l'université de Leicester.

    Les succès d'Anonymous et autres semblent avoir donné des ailes à ces hacktivistes. Twitter fourmille de messages prévenant que des opérations toujours plus importantes vont avoir lieu. Une montée en puissance qui n'est pas sans risque.

    Le risque de "jouer le jeu" de Vladimir Poutine

    "Qu'est-ce qui se passe si une des attaques d'Anonymous venait à endommager une infrastructure critique en Russie, comme un hôpital ?", s'interroge Dennis-Kenji Kipker. "Ils n'ont reçu aucune formation à la guerre cybernétique, et le risque existe toujours d'importants dommages collatéraux inattendus", reconnaît Athina Karatzogianni.

    Les autorités au Royaume-Uni ont d'ailleurs appelé ces "volontaires" de la cyberguerre à ne pas rejoindre les rangs d'Anonymous de peur qu'ils finissent par "jouer involontairement le jeu" du maître du Kremlin, raconte le Guardian britannique. "Il y a toujours un risque d'escalade si Vladimir Poutine peut prendre le prétexte d'une attaque d'Anonymous en soutenant que c'est la preuve de l'implication de l'Occident dans le conflit", estime Vasileios Karagiannopoulos.

    C'est "tout le problème avec des collectifs comme Anonymous, car ils n'ont été investi par personne pour s'exprimer au nom de qui que ce soit. Ils n'ont pas le droit de 'déclarer des guerres' comme ils l'ont fait", résume Dennis-Kenji Kipker. En d'autres termes, comme ils ne représentent personne, le Kremlin n'aura aucun mal à les dépeindre comme des agents de l'Ouest. "Surtout si ces hacktivistes font des dommages à des infrastructures qui comptent au quotidien pour les Russes [comme des voies de chemins de fer, des hôpitaux etc.], ce qui pourraient renforcer le soutien de l'opinion russe à Vladimir Poutine", estime le chercheur allemand.

    Au lieu de prendre ce risque de mener des actions offensives qui pourraient mal tourner, Anonymous et les autres hacktivistes "pourraient aider à trouver les meilleurs moyens pour sécuriser les réseaux informatiques ukrainiens contre les attaques de pirates informatiques russes", estime Dennis-Kenji Kipker.

    Cette guerre pourrait donc devenir un moment charnière pour l'hacktivisme. Il peut entrer dans l'Histoire comme le conflit qui a permis à cette forme de militantisme "de se faire connaître au niveau mondial comme un moyen efficace de lutte", note Vasileios Karagiannopoulos. Ou alors, ces hackers apparaîtront comme les responsables d'une nouvelle escalade du plus important conflit en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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    Guerre en Ukraine : sanctions, intervention militaire, crimes de guerre… France 24 vous répond

    THÉORIES DU COMPLOT

    Guerre en Ukraine : quand la Chine et QAnon épousent la campagne de désinformation russe

    REPORTAGE

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    France24 - World

    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    Issued on: 22/03/2022 - 18:11

    Leela JACINTO Follow

    India’s failure to condemn Russian aggression in Ukraine at all costs reflects its longstanding relations with Moscow. But as the war enters a more brutal phase, it’s a price that might be too high to pay, even for cheap Russian oil and arms, if it draws New Delhi’s archrivals closer to Moscow.

    The leader of the world’s largest democracy is having a hard time uttering the word that has dominated headlines and diplomatic discourse for nearly a month. “Ukraine” has topped multilateral and bilateral agendas since Russia launched its invasion last month, but Indian Prime Minister Narendra Modi appears determined to avoid the subject at all costs.  

    At a virtual summit between the leaders of Australia and India on Monday, Australian Prime Minister Scott Morrison opened the meeting with a reference to “the very distressing backdrop of the war in Europe” and “Russia’s unlawful invasion of Ukraine”.

    Modi’s remarks, in sharp contrast, skipped the elephant in the room, meandering through trade, technology, stolen artefacts and cricket. But India’s allies are noting Modi’s studied Ukraine-war omission along with New Delhi’s persistent failure to criticise Russian aggression – and have concluded that it’s just not cricket. 

    Over the past few weeks, India has abstained five times from condemning the invasion at the UN, including a UN Human Rights Council (UNHRC) resolution demanding an independent inquiry on Russian violations in Ukraine.  

    India has not only stuck to the diplomatic sidelines as the international community slaps sanctions against the Putin regime, it is even considering buying Russian oil in Moscow’s time of economic need. Indian officials have confirmed that the country’s central bank is in initial consultations with Moscow on a bilateral rupee-rouble exchange to maintain trade relations despite the West’s sanctions, according to media reports.

    As President Vladimir Putin reapplies his Chechnya and Syria war strategies on Ukraine, there have been howls of condemnations over Russian attacks on civilians, including strikes on hospitals and bomb shelters in the besieged city of Mariupol. India though has issued statements calling for the “respect of sovereignty and territorial integrity” while refusing to call out Russia for its brutal disrespect for Ukraine’s sovereignty and territorial integrity. 

    The war in Ukraine has been a moment of reckoning for the international community, sparking a reset in some countries, such as Germany, that have dramatically changed their defence and energy policies to respond to the latest aggression and try to forestall future Russian expansionist bids.  

    But India – a mighty democracy that sees itself as a leader of the developing world – has been frozen on the fence, attempting an old balancing act between Moscow and Washington DC while the tectonic plates of global power shift beneath its feet.   

    New Delhi has been careful to explain its delicate situation, including historic links backed by Moscow’s economic and diplomatic support through thick and thin. But as the war in Ukraine enters a more vicious phase, with India’s allies coping with the effects of sanctions on global prices and supplies, New Delhi’s diplomatic tightrope act could get hard to sustain.      

    ‘Interests, not morality’ drive policy  

    During the height of the Cold War, India was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. 

    Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year. Of the 35 countries that abstained in a March 3 UN General Assembly vote calling for an immediate end to the Ukraine invasion, all the countries – except China – are NAM members. 

    “We’re looking at one of the most serious cases of aggression committed by any country since the end of World War II,” noted Michael Kugelman from the Washington DC-based Wilson Center in an interview with FRANCE 24. “Why did 30-odd countries refuse to condemn the aggression? The answer is simple: because it was not in their interest to vote in favour of the resolution. At the end of the day, it’s interests, not morality, that drive foreign policy decisions.” 

    The Philippines favored a resolution to reprimand Russia from invading Ukraine in a historic vote of 141-5 during the United Nation’s (UN) General Assembly on March 3, 2022. pic.twitter.com/uJ9yTmkE6w

    March 3, 2022

    Oil and arms for sale at cheap rates 

    Earlier this month, as international sanctions started to bite and with Western Europe moving to reduce Russian oil imports, Moscow offered to sell India 3 million barrels of Russian oil at a heavy discount, according to media reports.

    India is not as energy dependent on Russia as Germany, but the discounted price saw Indian officials revisiting a Cold War-era arrangement called the rupee-rouble trade to bypass financial sanctions.  

    New Delhi’s interests in Russia are primarily in the defence sector. On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.  

    “India’s armed forces are predominantly equipped with Russian weaponry. Moscow has been India’s historic arms supplier and is open to technology transfers,” explained Avinash Paliwal of London University’s School of Oriental and African Studies (SOAS) in an interview with FRANCE 24. 

    Both India and Russia feature prominently in global arms import and export charts, with billion-dollar bilateral stakes.    

    Russia is the world’s second-largest arms exporter after the US, accounting for nearly 20 percent of global exports between 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    Among importers, India tops the arms buyer charts, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to SIPRI figures. 

    Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8

    March 14, 2022

    While India has attempted to diversify its arms procurement – primarily from France and Israel, in recent years – it has not managed to wean itself from Russian military hardware.  

    Around 85 percent of India’s existing arsenal – including MiG-29 and Sukhoi SU-30 fighter jets – came from the Soviet Union or Russia, according to the Washington DC-based Stimson Center. New Delhi is Moscow’s top weapons buyer, with India accounting for a whopping 28 percent of Russia’s global arms sales, according to SIPRI figures.  

    “Russia provides arms at special prices. Take for instance, the S-400 missile defence system that Delhi views as critical to its national security. No other country is willing to offer a better deal,” said Kugelman. “India currently faces a two-front threat from China and Pakistan.

    There’s a high demand for military equipment from Moscow to help India deter the Chinese threat, and India doesn’t have the luxury of just deciding to wind down Russian imports.” 

    Pakistani PM’s ‘exciting time’ to visit Moscow 

    India is adept at explaining what it calls its “pincer” security situation between rivals China to the east and Pakistan to its west. But New Delhi has been less adroit at adjusting to a changing security scenario in its backyard and beyond.  

    The US withdrawal from Afghanistan not only scrambled India’s geostrategic gains in the region, it also clouded New Delhi’s reading of Putin’s hegemonic plans in Europe and its global impact.  

    Last month, when Russia launched its invasion on Ukraine, Pakistani Prime Minister Imran Khan was in Moscow, echoing Putin’s anti-West screed. On February 24, as the world recoiled in horror over Russia’s aggression, the Pakistani cricketer-turned-prime minister declared it was an “exciting time” to be in the Russian capital. “It was terrible decision-making. Imran Khan’s stock didn’t rise by visiting Moscow,” noted Paliwal. 

    Khan is facing a no-confidence vote in parliament later this week, driven primarily over domestic governance and economic mismanagement issues. But on the foreign policy front, Khan’s anti-West alignment with Putin has been steadily tightening into an embrace. 

    “The Russia-Pakistan relationship tectonic plate has been shifting for a while. This includes Russia’s tactical support of the Taliban [Pakistan’s allies in Afghanistan]. The differences between Russia and India in the subcontinent is also quite visible with Moscow’s lethal arming of Myanmar’s military junta,” explained Paliwal.

    Sino-Russian ‘authoritarian alliance’ 

    More alarming for India has been China’s ties with Russia, which are getting stronger as Moscow faces isolation on the world stage.  

    Just days before the Ukraine invasion, Putin and Chinese counterpart Xi Jinping cemented a significant partnership on the sidelines of the Beijing Winter Olympics. While the West has been monitoring a Sino-Russian “authoritarian alliance”, for India, it’s a nightmare scenario.

    “While India wants different power centres, a new entente between Russia and China undermines this multipolarity,” explained Kugelman. 

    As a new Iron Curtain falls over Russia, analysts warn that Putin’s growing dependence on Xi would make it difficult for India to navigate its critical interests. “Seeing an important ally being completely economically and diplomatically dependent on a key strategic adversary – China – is not to Delhi’s advantage. Sino-Russia ties have taken a whole different logic and it’s much more in favour of China,” said Paliwal. 

    Beijing’s regional power games, including the 2020 deadly Sino-India border skirmishes, has drawn India closer to the US in recent years. India is now part of the Quad grouping – which includes Australia, Japan and the US – that is focused on the Indo-Pacific region and functions as a counterweight to China.

    But the Ukraine war is not only throwing Putin into Xi’s brotherly embrace, it also risks distracting the US from the Indo-Pacific theatre, according to Kugelman. “It could prompt Washington to downgrade the threat of China and to focus on Europe. India doesn’t want that,” he explained. 

    The Quad is not a formal alliance, but a loose grouping of four nations bound by a joint opposition to Chinese muscle flexing in the region. Each country though projects its own values on the grouping. Japan, for instance, emphasizes the democratic credibility of the four Quad nations while India is more focused on maritime cooperation.  

    The Ukraine war however is starting to expose New Delhi’s compromised moral and military power in the club.

    India is the only Quad member that has not condemned Russia’s invasion, sparking thinly veiled exasperation in diplomatic circles. Following the latest Morrison-Modi virtual summit, for instance, India’s foreign secretary on Monday told reporters that Australia “understands” New Delhi’s position on Ukraine.  

    “‘Understands’ in diplomatic parlance is not necessarily agreeing with the policy but grudgingly accepting India’s position,” explained Kugelman.  “Fellow Quad members have strongly different views on the Russian issue and it’s one of the rare policy disagreements in the group.” 

    While the US so far has stopped short of criticising India’s position on Ukraine, there are signs that Washington’s patience is starting to wear thin. Addressing US business leaders on Monday, President Joe Biden noted that that India was an exception among Washington's allies with its "shaky" response to the Russian invasion of Ukraine. "The Quad is, with the possible exception of India being somewhat shaky on some of this, but Japan has been extremely strong – so has Australia – in terms of dealing with Putin's aggression," said Biden. 

    A mediation opportunity – if Putin agrees 

    Some analysts believe the Russian invasion could provide a diplomatic opportunity for India. “I think India is well positioned to play the role of third-party negotiator. None of the other countries that have offered to mediate – Israel, France or Turkey – have the kind of deep relations that New Delhi has with Moscow,” said Kugelman. “India is sensitive to criticisms that it punches below its weight on the world stage. If India agrees to mediate, and could help end the war, it would showcase its ability to do big and meaningful things in the world.” 

    But the success of an Indian mediation would hinge on Putin’s willingness to yield. It would require New Delhi to ditch a longstanding resistance to third-party negotiations since India has historically opposed any outside involvement in its disputes, particularly with Pakistan over the Kashmir crisis.  

    The Russian invasion has caught India balancing on the wrong diplomatic foot. If it lacks the nimbleness to shift course, New Delhi could be stuck in a rut as the Ukraine war drags on while India needs military spare parts to service its primarily Russian arsenal against rivals drawing closer to Moscow.

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    France24 - Monde

    Russie : l'opposant Alexeï Navalny de nouveau condamné, ses avocats interpellés

    Publié le : 22/03/2022 - 09:18Modifié le : 22/03/2022 - 14:18

    FRANCE 24 Suivre

    Un tribunal russe a condamné mardi l'opposant Alexeï Navalny à une peine  de neuf années de prison après l'avoir reconnu coupable d'escroquerie et d'outrage à magistrat. Déjà emprisonné, l'activiste ennemi du Kremlin purge depuis un peu plus d'un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude.

    L'opposant russe Alexeï Navalny à nouveau condamné. L'ennemi juré du Kremlin a écopé, mardi 22 mars, d'une peine de neuf ans de prison dans une colonie pénitentiaire de sécurité maximum, après avoir été reconnu coupable d'escroquerie, ainsi que "d'insulte" envers une magistrate lors d'un précédent procès.

    La juge Margarita Kotova a indiqué ajouter à cette peine un an et demi de liberté surveillée et 1,2 million de roubles d'amende, soit environ 10 500 euros au taux du jour.

    "Navalny a commis une escroquerie, soit le vol de biens d'autrui par un groupe organisé", a-t-elle déclaré, selon une journaliste de l'AFP présente au tribunal. Le parquet avait requis treize ans de prison pour "escroquerie" et "offense" à magistrat.

    L'opposant le plus célèbre de Russie, âgé de 45 ans, était jugé depuis mi-février dans l'enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l'est de Moscou, des poursuites qu'il qualifie de politique. "Poutine a peur de la vérité", a-t-il réagi après sa condamnation.

    6/10 By the way, please note that they kept jamming my “last word” by interrupting the broadcast.That's understandable: words have power, Putin is afraid of the truth, I have always said that.

    March 22, 2022

    L'AFP rapporte que les avocats de l'opposant russe ont été interpellés après son procès. 

    Alexeï Navalny qui purge déjà depuis un peu plus d'un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude, dossier également monté de toutes pièces selon lui.

    Répression accrue

    Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites russes, Alexeï Navalny a survécu en 2020 à un grave empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. Il a été arrêté début 2021, à son retour à Moscou, après une longue convalescence en Allemagne.

    Les enquêteurs l'accusent d'avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et "d'outrage au tribunal" au cours d'une de ses précédentes audiences.

    La Russie est engagée dans un tour de vis répressif à l'égard de toutes les voix critiquant le Kremlin : ONG, médias, opposants politiques.

    L'ampleur de ce durcissement s'est encore accru après l'intervention militaire russe en Ukraine, qui a amené ces dernières semaines au blocage en Russie des grands réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram et de nombreux médias russes et étrangers.    

    Avec AFP

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    Empoisonnement d'Alexeï Navalny : 45 États réclament des explications à la Russie

    La Russie ajoute l’opposant Alexeï Navalny à sa liste de "terroristes et extrémistes"

    Le prix Sakharov du Parlement européen décerné à l'opposant russe Alexeï Navalny

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

    Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre

    Publié le : 21/03/2022 - 18:06Modifié le : 22/03/2022 - 12:51

    Samia METHENI Suivre

    Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b.a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renoncent ou hésitent. 

    BBC

    Anne Frank betrayal book pulled after findings discredited

    A book that claimed to have solved the question of who betrayed Anne Frank has been recalled by its Dutch publisher after its findings were discredited.

    The book's investigating team suggested a Jewish man called Arnold van den Bergh was responsible for her and her family's arrests during World War Two.

    But since it was published in January, the work has been widely criticised.

    Now a new report by a team of World War Two experts and historians has said its research does not stand up to scrutiny.

    Anne Frank was a Jewish girl who wrote a diary about her two years in hiding before she died in a Nazi concentration camp in 1945.

    The book - called The Betrayal of Anne Frank: A Cold Case Investigation - said Jewish notary Van den Bergh had probably given up the Franks' hiding location to save his own family.

    Its investigating team, led by a retired FBI investigator, spent six years to try to crack the cold case.

    But the book, by Canadian author Rosemary Sullivan, prompted a backlash from Jewish groups and historians. The European Jewish Congress urged publisher HarperCollins to pull its English language edition, saying it had tarnished Anne Frank's memory and the dignity of Holocaust survivors.

    The new report into the book contradicted its findings, calling its work "amateurish".

    "There is not any serious evidence for this grave accusation," the experts found.

    In response, Dutch publishing house Ambo Anthos said the book would no longer be available and asked bookshops to return their stocks.

    The publisher offered its "sincere apologies" to those offended by the book's content, while the granddaughter of Van den Bergh has called on HarperCollins to drop the English-language edition.

    "With this story, you are exploiting the story of Anne Frank, you are falsifying history and you are contributing to great injustice," she said.

    The BBC has contacted HarperCollins for comment.

    The book's investigating team has previously stood by their research, saying they never claimed to have uncovered the complete truth.

    "Our theory is a theory and nothing more," chief investigator Pieter van Twisk told Dutch news agency ANP.

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    Publisher apologises over Anne Frank book

    Suspect identified over Anne Frank's betrayal

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    France24 - Monde

    Le Burkinabè Diébédo Francis Kéré, premier architecte africain à recevoir le prix Pritzker

    Publié le : 16/03/2022 - 15:53Modifié le : 16/03/2022 - 16:29

    Samia METHENI Suivre

    Pionnier des constructions durables au service des populations, comme l'école de son village au Burkina Faso, l'architecte Diébédo Francis Kéré réagit après avoir reçu le prix Pritzker, devenant le premier Africain à recevoir la plus haute distinction de la profession.

    BBC

    Uganda's Batwa people: Evicted from forests to help save gorillas

    By Patience Atuhaire BBC News, Uganda

    Evicted from their ancestral forest homes three decades ago in a move to conserve wildlife, many of Uganda's Batwa people struggle for a more dignified way of life.

    On a hike into the Bwindi Impenetrable Forest National Park, the songs the Batwa sing are supposed to be celebratory, but they sound mournful.

    They are in praise of a good honey harvest, but there is no harvest as the Batwa are no longer allowed to gather honey, or anything else, from the forest.

    Instead, these indigenous people take groups of paying tourists into their ancestral areas and in a choreographed performance act out how they once lived.

    A rhythm is played on the metal keys of a thumb piano, known as a "ichyembe", as we reach a collection of huts 30 minutes into the forest.

    "This would have been a shrine, where we would communicate with our great grandfathers," explains the group's leader, Eric Tumuhairwe, pointing to a place behind the huts.

    "When men wanted to go hunting, they would take meat or honey as offerings. They would hunt bush-pig and several types of antelope. The wives celebrated the bountiful hunt, cooked and danced. But we don't get these types of food any more."

    Mr Tumuhairwe, who is about 50, is old enough to remember life before his people were evicted.

    For centuries they lived off the forests of the mountainous regions on the borders of Uganda, Rwanda and the Democratic Republic of Congo as hunter-gatherers.

    But in the 1990s, the Ugandan Batwa were evicted from the Bwindi, Mgahinga and Echuya forests in the south-west of the country as the areas became wildlife parks, primarily for the protection of rare mountain gorillas.

    Mr Tumuhairwe tells us about Batwa traditions, including courtship at what used to be a square where young men and women used to socialise.

    "A young man intending to marry would have to trap intenzi (a flying squirrel).

    "It is fast on its feet, so he would time it for when it was asleep in a tree hollow. He would catch it as it awoke and tried to flee. He had to bring it alive, otherwise there was no wife for him," he laughingly reminisces.

    We climb further up the mist-covered forested hills, to a cave where the community used to congregate for worship.

    "I want to go back to the way we lived… Everything we needed, the forest provided: meat, fruit, and medicines," says Mr Tumuhairwe.

    After their eviction, some Batwa families were given farmland by the government. But as they did not know how to farm, the land was sold off and many were scattered across the region, surviving on charity from neighbours and non-profit organisations.

    "Some neighbours despised us, calling us bush people," remembers Aida Kehuuzo, who is about 80 years old and the only woman in the group of trekkers.

    Court victory

    Numbering less than 7,000 in Uganda, many Batwa have moved to urban areas, like Kisoro, which is near the forests.

    On the edge of the town families squat on public land, in homes built from cardboard and tarpaulin. The community exists on the fringes.

    Attempts to do interviews with them proved futile, as many feel exploited by politicians and organisations and they are hostile to outsiders.

    "You come here to take pictures and sell them. What do we get in return? I won't talk to you if you don't pay me," shouts one woman.

    In 2011, a group of Batwa with support from non-governmental organisations (NGOs), took the Ugandan government to court over the evictions - and late last year, the constitutional court ruled in their favour.

    It said the community had been treated inhumanly and ordered "fair and just compensation" be paid within 12 months, but the government intends to appeal.

    Some Batwa, like Allen Musabyi, have adapted and taken up farming.

    But the land she and a few others are preparing for a potato crop is rented - paid for the charity the United Organisation for Batwa Development in Uganda (UOBDU).

    "If you don't have land, you cannot progress, you can't send your children to school, you cannot eat.

    "But if I were given the opportunity to return to the forest, I would run all the way there," she admits.

    'Animals treated better'

    Alice Nyamihanda, who works for UOBDU and is one of the few Batwa university graduates, says the community needs to fight for equality.

    "I want my fellow Batwa to be like other people," she says - not scrapping for leftover food from dustbins as is often the case in Kisoro.

    "The animals are being treated better than the Batwa, because when tourists come, they pay some money, then the government uses that money, and the Batwa are suffering."

    The animals she speaks of are mountain gorillas. The government charges up to $700 (£530) to go gorilla tracking.

    Conservation efforts have seen Uganda's mountain gorilla population rise to 459, and more than 1,000 globally, meaning they are no longer listed as critically endangered.

    But Ms Nyamihanda wonders whether there could be a more sustainable way to protect wildlife as well as Batwa rights.

    The Uganda Wildlife Authority says it is doing this by allowing the Batwa to take tourists into the forest and a fifth of the revenue collected from the park goes to nearby villages through the local government.

    According to Uganda Wildlife Authority's executive director, Sam Mwandha, people - including the Batwa - can come up with proposals to be funded using this money.

    "During the movement of the Batwa out of the forest, several errors were committed. But the allegation of not getting land, not allowing them to have their culture, is really misguided and not correct.

    "We are telling them: 'Go to school and study', but we are [also] saying: 'Don't forget your culture, you can use it to make money.'"

    Yet the Batwa want a place to call home and recognition as an endangered indigenous people so they have better protection under international law.

    Back in the forest, Mr Tumuhairwe admits education and farming have been beneficial to some Batwa - though he adds the caveat:

    "But when you come to think of it, that too is erasing who we are, where we came from."

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    Zelensky s’exprime devant le Parlement français

    Une attaque russe à l’arme chimique est une « menace crédible » selon Biden

    Ce mercredi 23 mars, le président américain a estimé qu’une attaque russe à l’arme chimique était une « menace crédible », a-t-il évoqué en sortant de la Maison Blanche. Joe Biden se rend en Europe pour plusieurs visites diplomatiques, relaie Le Figaro. Il assistera à trois sommets internationaux – celui de l’UE, de l’Otan et du G7 – ce jeudi 24 mars à Bruxelles.

    Des pourparlers difficiles

    L’Ukraine a fait état de « pourparlers difficiles » alors que Kiev cherche toujours une solution pour mettre fin au conflit, rapporte Ouest-France. « Les pourparlers se déroulent de façon assez difficile car la partie ukrainienne a des positions claires et de principe », a exprimé le négociateur en chef côté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak. Un peu plus tôt, Moscou avait eu les mêmes mots.

    Des échanges de prisonniers

    La Russie a confirmé que deux échanges de prisonniers avaient eu lieu avec l’Ukraine. « Le ministère de la Défense de la Russie organise quotidiennement des couloirs humanitaires et l’évacuation de civils de localités. De plus, deux échanges de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine ont eu lieu », a précisé le ministère.

    2433 enfants ukrainiens scolarisés en France

    Selon BFMTV qui cite les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, 2 433 enfants sont actuellement scolarisés en France et 2730 sont en cours de scolarisation. 5163 enfants au total.

    Vladimir Poutine au G20 en fin d’année ?

    Selon l’ambassadrice russe installée en Indonésie, le président russe prévoirait de participer au sommet du G20 prévu à la fin de l’année en Indonésie. Sa venue « dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s’améliore à présent. Mais jusqu’à présent l’intention est qu’il vienne », a-t-elle affirmé.

    La Pologne expulse plusieurs diplomates russes

    La Pologne a décidé d’expulser 45 diplomates russes pour espionnage. Les services de contre-espionnage avaient demandé au ministère des Affaires étrangères de les expulser du territoire polonais, car ils « mènent en fait une activité d’espionnage dirigée contre la Pologne ».

    “La guerre détruit l’Ukraine” selon le chancelier allemand

    Le chancelier Olaf Scholz estime que l’offensive russe en Ukraine « s’enlise malgré toutes les destructions qu’elle provoque jour après jour ». Il ajoute, rapporte franceinfo : « La vérité est que la guerre détruit l’Ukraine mais qu’en faisant la guerre, Poutine détruit aussi l’avenir de la Russie. »

    L’Ukraine veut “des armes offensives” pour répondre à la Russie

    Dans une vidéo publiée mardi 23 mars sur Telegram, que relaie Le Parisien, Kiev demande « des armes offensives » aux Occidentaux. « Nos forces armées et nos citoyens tiennent bon avec un courage surhumain, mais on ne peut pas gagner une guerre sans armes offensives, sans missiles à moyenne portée, qui peuvent être un moyen de dissuasion », a lancé le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak. « Pourtant, on ne nous les donne pas. »

    121 enfants tués depuis le début de l’offensive, annonce Zelensky

    Devant le Parlement japonais, Volodymyr Zelensky a affirmé que 121 enfants ukrainiens étaient décédés depuis le début de l’invasion russe, relaie BFMTV. En outre, selon lui, la Russie n’« enterre ses propres soldats ».

    “Le drapeau russe ne flottera jamais au-dessus de Kiev”, selon le maire de Kiev

    « Les soldats russes ne rentreront jamais dans la ville de Kiev et le drapeau russe ne flottera jamais au dessus de notre ville. Nous préférons mourir que de nous mettre à genoux », a déclaré Vitali Klitschko dans France Bleu.

    Macron dénonce l’usage “d’armes explosives” par la Russie contre des civils

    Dans un message vidéo devant le premier Forum humanitaire européen, ouvert depuis lundi à Bruxelles, Emmanuel Macron a fustigé l’utilisation par la Russie « d’armes explosives » sur des civils. « Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible », a martelé le président français, ce mardi 22 mars, relaie BFM TV.

    Zelensky invité à prendre la parole au sommet de l’Otan jeudi

    Le chef de l’Etat ukrainien est invité à prendre la parole ce jeudi 24 mars au sommet de l’Otan. Volodymyr Zelensky pourra s’adresser par visioconférence aux dirigeants des pays membres de l’Otan, relate BFM TV. Un responsable de l’Alliance atlantique a estimé que ce sera « l’occasion pour les dirigeants des pays alliés d’entendre directement le président Zelensky parler de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le peuple ukrainien »

    La Russie utilisera l’arme nucléaire seulement en cas de « menace existentielle »

    Le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, a assuré que la Russie aura recours à l’arme nucléaire en Ukraine, seulement s’il y a une « menace existentielle » contre elle, relaie BFM TV. Il a confirmé : « Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l’utilisation des armes nucléaires et il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays. »

     

    Échange téléphonique entre Macron et Poutine

    Le président français, Emmanuel Macron, s’est à nouveau entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine, ce mardi 22 mars. Les deux dirigeants ont discuté durant une heure au téléphone, sans pour autant faire avancer la situation. D’après l’Élysée, Emmanuel Macron s’est dit certain de la nécessité de poursuivre les échanges diplomatiques aussi bien avec la Russie que l’Ukraine. Plus tôt dans la journée, le chef de l’Etat français a également parlé avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

     

    L’Occident prévoit de nouvelles sanctions

    TotalEnergies renonce à acheter du pétrole russe

    « 26 000 réfugiés ukrainiens en France », annonce Jean Castex

    Zelensky propose au pape de jouer un rôle de médiateur

    Talked to @Pontifex. Told His Holiness about the difficult humanitarian situation and the blocking of rescue corridors by Russian troops. The mediating role of the Holy See in ending human suffering would be appreciated. Thanked for the prayers for Ukraine and peace. pic.twitter.com/wj4hmrTRGd

    — Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 22, 2022

    Le Conseil de Paris vote la citoyenneté d’honneur à Kiev

    La maire de Paris a également qualifié Kiev de ville « vibrante et éprise de liberté » alors que plus de 3,5 millions de personnes ont fui. Selon le Parisien, la municipalité a dévoilé une enveloppe pour l’Ukraine d’un million d’euros, dont 640 000 euros pour l’accueil des réfugiés dans la capitale. La citoyenneté d’honneur a été votée à l’unanimité.

    Le #ConseilDeParis a voté à l’unanimité la citoyenneté d’honneur à la ville de Kyiv. Avec cette distinction, attribuée pour la première fois à une ville, Paris renouvelle son amitié et son soutien pour la capitale ukrainienne qui lutte actuellement pour sa liberté. 🇺🇦 pic.twitter.com/gB68IHQezB

    — Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 22, 2022

    L’Ukraine est le “rempart de l’Europe” pour Zelensky

    Ovationné devant le Parlement italien, Volodymyr Zelensky a demandé aux Italiens de renforcer son soutien à l’Ukraine, avant d’ajouter : « Nous défendons les valeurs de liberté. Aujourd’hui l’Ukraine, c’est la porte de l’Europe, son rempart. » Le président a aussi comparé Kiev à Rome, relate BFM TV  : « Kiev a une importance pour le monde comme Rome. Cette ville a déjà connu des épisodes de guerres terribles. »

    Des pourparlers pas assez “substantiels” pour Moscou

    Le porte-parole de la présidence russe a affirmé que les pourparlers avec l’Ukraine n’étaient, jusqu’ici, pas assez « substantiels », rapporte LCI. « Un certain processus (de négociations) a lieu, mais nous souhaiterions qu’il soit plus énergique, plus substantiel » , a lâché Dmitri Peskov. Aucune autre précision n’a été donnée.

    Joe Biden voit un “signe clair” que Poutine va avoir recours aux armes chimiques

    Alors que la Russie a accusé les États-Unis de détenir des armes chimiques et biologiques en Europe, Joe Biden a déclaré que ces accusations étaient fausses devant des dirigeants d’entreprises américains. « C’est un signe clair qu’il (Vladimir Poutine) envisage d’utiliser ces deux types d’armes », a lancé le président américain. Il a mis en garde : il pourrait y avoir « des conséquences sévères en raison du front uni de l’OTAN. »

    Sirènes anti-bombardements à Odessa

    Selon BFM TV, des sirènes anti-bombardements ont retenti à Odessa. Port stratégique de la mer Noire, la ville avait déjà été bombardée lundi 21 mars.

    Le Japon n’apprécie pas l’abandon des pourparlers

    Le Japon a protesté « fermement » contre la décision de la Russie d’abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, relaie le Parisien, cela en raison, selon Moscou, de la « position inamicale » de Tokyo sur le conflit en Ukraine.

    « Cette situation est (en fait) le résultat de l’agression russe en Ukraine », a estimé le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo. « La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable », a-t-il ajouté.

    Zelensky souhaite une « rencontre » avec Poutine

    Le site d’Euronews censuré en Russie

    Le régulateur russe, Roskomnadzor, a bloqué ce lundi 21 mars l’accès au site de la chaîne française Euronews, sur ordre du Parquet. Le motif est inconnu, relate BFM TV.

    L’UE s’engage à augmenter ses dépenses militaires

    The current hostile environment requires a quantum leap forward. With EU Foreign and Defence Ministers, we just approved the Strategic Compass.

    The Compass gives us an ambitious plan for action for a stronger EU security and defence for the next decade. https://t.co/UZcI9V5irg

    — Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) March 21, 2022

    La France, l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie et le Royaume-uni demandent encore « un cessez-le-feu » à Marioupol

    Emmanuel Macron s’est entretenu avec ses homologues Joe Biden, Olaf Scholz, Mario Draghi et Boris Johnson ce lundi 21 mars, relaie BFM TV. À l’issue de leurs discussions, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que les dirigeants sont « revenus sur la situation humanitaire critique à Marioupol ». Pour la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-uni, il y a « urgence d’obtenir un accès sans entraves de l’aide humanitaire » dans cette ville assiégée du sud de l’Ukraine.

    Ils ont à nouveau réclamé « un cessez-le-feu immédiat » et le « retrait des troupes russes ». Les cinq dirigeants ont fait également part de leur « détermination à accroître leur soutien à l’Ukraine », relate BFM TV.

    Olena Zelenska reconnaissante de l’aide apportée par l’Europe

     

    Zelensky affirme que tout « compromis » sera soumis à un référendum

    L’Ukraine « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie »

    Volodymyr Zelensky a indiqué, dans le même entretien à l’Union des médias publics européens (UER), que franceinfo diffusera à 21 h ce lundi soir, que son pays « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie ». Pour le président ukrainien, il faudra « d’abord tous (les) détruire », et ensuite « leurs ultimatums seront respectés ». Les Russes « voudraient par exemple qu’on leur donne Kharkiv, Marioupol, Kiev », a encore assuré le président. « Mais ni les habitants de Marioupol, de Kharkiv, de Kiev, ni même le président, ne les laisseront faire », a-t-il déclaré comme le relate franceinfo.

    Le chef de l’Etat s’est, au passage, réjoui du combat mené par les Ukrainiens, qui n’hésitent pas à décrocher les drapeaux russes, que les troupes ennemies installent sur leurs terres. « Quand ils entrent et mettent leur drapeau, les gens l’enlèvent (…) alors qu’est-ce qu’ils veulent ? Détruire tout le monde ? C’est pour ça que j’ai dit que nous accepterons cet ultimatum quand nous n’existerons plus », a encore annoncé Volodymyr Zelensky.

     

    Moscou justifie le bombardement du centre commercial à Kiev

    « Le peuple lui-même défend le pays », assure Zelensky

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accordé un entretien à l’Union des médias publics européens (UER), dont France Télévisions. Et le chef d’Etat a assuré que « tout le monde peut voir que c’est le peuple lui-même qui défend le pays ». Il a également déclaré, comme le relaie franceinfo : « Cet élan collectif n’est pas le seul que nous ayons, mais c’est le plus important au côté de notre armée (…) et c’est ça notre véritable force. »

     

    Meta interdit en Russie pour « extrémisme »

    Zelensky demande d’autres sanctions à l’UE

    Dans une nouvelle vidéo publiée sur Telegram, le président ukrainien demande à l’Union européenne de cesser tout « commerce » avec la Russie, décrit BMF TV. « Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre », a-t-il lâché.

    Il a enjoint l’UE d’agir : « Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques. »

    Nouveau couvre-feu à Kiev

    Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a mis en place un nouveau couvre-feu, commençant ce lundi soir et prenant fin mercredi matin. La capitale est toujours sous les bombardements russes.

    Une frappe à Kiev fait plusieurs morts, pas d’ultimatum à Marioupol

    Un bombardement a eu lieu dans la capitale Kiev faisant au moins six morts, relaie BFM TV. Plusieurs corps ont été retrouvés dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de la ville. La frappe aurait laissé un cratère de plusieurs mètres de large. Dans le même temps, l’Ukraine a indiqué qu’elle « ne déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, rejetant l’ultimatum de la Russie.

    Plus loin, dans la ville de Novoselytsya, une fuite d’ammoniac s’est produite dans une usine chimique forçant les habitants à quitter la zone, à 2,5 kilomètres aux alentours. L’incident serait terminé. Joe Biden se rendra, lui, en Pologne vendredi 25 mars.

    Une attaque aérienne dans l’Ouest de l’Ukraine fait trois blessés

    19 enfants évacués à Marioupol

    Le président ukrainien évoque « la solution finale » menée par la Russie

    Devant le parlement israélien, Volodymir Zelenski a estimé qu’Israël et l’Ukraine vivent la « même menace : la destruction totale de notre culture » et demande au pays de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, relaie le Figaro. Le président de l’Ukraine a également affirmé que le Kremlin parle de « solution finale » au problème ukrainien, « comme les nazis » ont parlé de la question européenne.

    Cinq blessés dans l’explosion d’un obus devant un immeuble à Kiev

    Après l’explosion d’un obus russe près d’un immeuble dans le nord-ouest de Kiev, ce dimanche, cinq personnes ont été blessées, dont deux hospitalisées, a indiqué le maire de la ville Vitali Klitschko. Le bâtiment de dix étages, situé dans le quartier de Sviatiochine, est très endommagé, rapporte BFM TV.

    Le président Zelensky souhaite négocier avec Vladimir Poutine

    Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le président ukrainien s’est de nouveau dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. « Sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre. […] S’il existe seulement 1 % de chance d’arrêter cette guerre, nous devons la saisir », a déclaré Volodymir Zelenski. « Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit ukrainien] est une troisième guerre mondiale », a-t-il ajouté.

    Au moins 847 civils tués selon l’ONU

    Le Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations-Unies affirme, dans un rapport dévoilé samedi 19 mars, avoir décompté 847 civils tués entre le 24 février et le 18 mars. Un chiffre nettement inférieur aux affirmations de Kiev, mais il ne s’agit là que des cas avérés par l’organe onusien. « Le nombre réel est considérablement plus important », détaille le document qui évoque également 1 399 blessés. Il précise que cette enquête ne tient pas compte de l’intensification récente des frappes russes contre plusieurs villes ukrainiennes.

    From 24 Feb—18 March, we recorded 2,246 civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 847 killed, incl 64 children; 1,399 injured, incl 78 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. Full update https://t.co/g7O1JLgmky pic.twitter.com/aN399jikz5

    — UNHumanRightsUkraine (@UNHumanRightsUA) March 19, 2022

    Le pape François dénonce une « agression contre l’Ukraine »

    Durant sa bénédiction de dimanche 20 mars sur la place Saint-Pierre, le pape François a condamné « l’agression violente contre l’Ukraine » et « un massacre insensé où chaque jour des atrocités se répètent ». Le souverain pontife a appelé à mettre fin à cette « guerre répugnante ».

    Boris Johnson demande une condamnation de la part de Pékin

    Le Premier ministre britannique a jugé, dans une interview au Sunday Times publiée samedi 19 mars, qu’il devenait « de plus en plus difficile et politiquement gênant pour les gens, activement ou passivement, de tolérer l’invasion de Poutine », au regard des « atrocités » commises par l’armée russe. Il a exhorté la Chine, allié historique de Vladimir Poutine, a se prononcer ouvertement contre l’invasion. Pékin a jusqu’ici dit « déplorer » la situation, mais sans parler de « guerre » et s’abstenant de condamner l’attaque. « Je pense qu’à Pékin, il comme ce à y avoir des doutes », a déclaré Boris Johnson.

    De nouveaux couloirs humanitaires

    La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé dimanche 20 mars la mise en place de sept corridors humanitaires, notamment dans le sud-est du pays et dans les environs de Kiev. Ils devraient permettre en particulier une évacuation de la ville de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes. 

    Moscou évoque de nouvelles frappes de missiles hypersoniques

    La Russie a de nouveau affirmé, dimanche 20 mars, avoir eu recours à des missiles hypersoniques. « Une importante réserve de carburant a été détruite […] par des missiles balistiques hypersoniques » tirés depuis la Crimée, a affirmé le ministère russe de la Défense. Des affirmations encore impossibles à confirmer. Les missiles hypersoniques ont la particularité de pouvoir déjouer les systèmes d’interception et de pouvoir transporter une charge nucléaire. En affirmant les utiliser avec succès, Moscou laisse donc entendre être en capacité de frapper les pays de l’Otan.

    Multiplications des raids dans l’Est

    Les bombardements se sont intensifiés dans les villes de l’est de l’Ukraine, samedi 19 mars. Mykolaïv, ville portuaire située sur la Mer Noire, a notamment été visée. Les raids contre la cité industrielle se sont succédé à un rythme très soutenu, rapporte le Figaro. Une caserne a été frappée et les témoins évoquaient des morts par dizaines, bien que cette information n’ait pas été confirmée par une source indépendante. Marioupol, ville stratégique sur la Mer d’Azov, a également connu une intensification des frappes et Moscou affirme avoir conquis 90 % de la ville.

    Une école bombardée à Marioupol, selon les autorités locales

    Vers une guerre longue ?

    Si les raids se poursuivent, l’avancée russe sur le terrain a été assez faible sur la plupart des fronts. Selon les renseignements britanniques, la Russie aurait changé de tactique face à la résistance ukrainienne et pour limiter ses pertes déjà importantes. Elle mise désormais sur « un bombardement aveugle » des zones urbaines pour appuyer ses troupes, au prix de pertes civiles plus importantes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des troupes russes et ukrainiennes creuser des tranchées, souligne le Monde. Ce qui laisse augurer que les deux camps envisagent une guerre d’usure.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    Issued on: 21/03/2022 - 13:49

    David GORMEZANO

    The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.

    On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”

    In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.

    “Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”

    On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.

    "There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”

    Resisting and creating

    Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.

    Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”

    Support the army!

    Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”

    As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.

    ‘Europe lives in a Harry Potter world’

    Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.

    Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."

    Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"

    This article has been translated from the original in French.

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    BBC

    How access to satellite images shifts the view of war

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

    Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

    Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

    He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

    "We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

    "I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

    Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

    In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

    Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

    The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

    Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

    So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

    A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

    "There are more eyes in the sky," as he puts it.

    Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

    The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

    Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

    As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

    This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

    Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

    Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

    Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

    "The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

    Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

    However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

    For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

    Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

    Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

    "In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

    But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

    Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

    "There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

    Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

    "I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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    Afghanistan : les talibans ferment les écoles aux filles quelques heures après les avoir rouvertes

    À peine rentrées, déjà reparties. Pour la première fois depuis sept mois, les jeunes filles afghanes avaient été autorisées à regagner les collèges et les lycées, du moins dans certaines provinces, raconte CNews. Mais de façon assez incompréhensible, l’Émirat islamique a décidé de faire marche arrière et de les renvoyer chez elle ce mercredi 23 mars alors qu’elles étaient à l’école. « Oui c’est vrai », a confirmé sans autre commentaire Inamullah Samangani, un des porte-parole des talibans.

    Une scène surréaliste alors que des journalistes filmaient justement ce mercredi matin le retour des jeunes filles dans les écoles secondaires. Un enseignant est alors entré et leur a demandé de rentrer chez elles. « On a pu voir sur les télévisions locales des scènes très poignantes de jeunes filles éclater en sanglots, qui se réjouissaient de pouvoir remettre enfin leur uniforme », rapporte la correspondante de France 24 à Islamabad, Sonia Ghezali.

    Séparer les filles des garçons

    Les talibans avaient pourtant décidé la veille d’autoriser leur retour en cours pour la première fois depuis le mois d’août. Les fondamentalistes avaient justifié cette longue attente par le souci de s’assurer du bon fonctionnement des établissements selon les principes islamiques. Ils voulaient aussi bien séparer les filles des garçons. Interrogée, une enseignante a concédé avoir vu des « élèves pleurer et hésiter à quitter le cours ». « C’est très douloureux de voir vos élèves pleurer », a-t-elle ajouté. Cependant, selon plusieurs témoignages, la situation serait confuse puisque la règle ne serait pas appliquée partout. Cela « traduit aussi l’idée que les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d’onde », affirme Sonia Ghezali à France 24.

    Cette question de l’éducation des jeunes filles est cruciale pour la communauté internationale, en vue de la reconnaissance du régime islamiste et fondamentaliste. « Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale ni pour gagner la reconnaissance du monde », lâchait pourtant le porte-parole du ministère de l’Éducation. Dans le pays, les droits des femmes ont été restreints depuis l’arrivée des talibans rappelle CNews. « Aujourd’hui, nous assistons à une tentative d’effacer progressivement les femmes et les filles de la vie publique en Afghanistan » déplore l’ONU.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Trump suggère d’intimider Poutine avec des sous-marins nucléaires

    « Si nous n’avions pas cette arme, nous ne pourrions pas discuter. » Donald Trump l’assure. La solution à la guerre en Ukraine serait la menace nucléaire. L’ancien président des Etats-Unis a accordé une interview à Fox Business, lundi 21 mars. Et il a inévitablement été interrogé sur la guerre en Ukraine, qui fait rage depuis l’offensive lancée par Vladimir Poutine le 24 février dernier. Donald Trump s’est prononcé au sujet du président russe : « Je l’entends prononcer sans cesse le mot qui commence par un «N», le nucléaire. » Il a alors conseillé aux Etats-Unis et aux pays occidentaux de se montrer plus offensifs : « Nous devrions lui dire que s’il utilise encore une fois le mot «nucléaire», nous allons envoyer des sous-marins [nucléaires] et nous ferons des allers-retours le long de sa côte. » 

    Les Etats-Unis ont « les meilleurs sous-marins du monde »

    Donald Trump en a profité pour se vanter, auprès de Fox Business, d’avoir réussi à rebâtir les « capacités nucléaires » des Etats-Unis. Et ce, « comme jamais personne ne l’avait pensé auparavant », a-t-il insisté sur la chaîne américaine. L’ancien locataire de la Maison Blanche a estimé que grâce à ses « efforts », le pays possède « les meilleurs sous-marins du monde, les plus puissants avec les meilleures machines ».

    Au début du mois de mars, lors d’un meeting à la Nouvelle-Orléans, Donald Trump avait déjà suggéré de bombarder la Russie avec des avions américains parés du drapeau chinois. « Comme ça nous disons que la Chine est responsable, que nous n’avons rien fait, ensuite ils se battent l’un contre l’autre. Nous n’aurons plus qu’à nous asseoir et regarder », avait martelé le prédécesseur de Joe Biden.

     

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    France24 - World

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    Issued on: 17/03/2022 - 19:24

    Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.

    On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.

    The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.

    Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.

    “But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”

    As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".

    The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.

    Catastrophic shortages

    Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."

    Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.

    In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.

    In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.

    “The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”

    Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.

    ‘Unsustainable' prices for developing countries

    North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well. 

    "I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”

    On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.

    The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.

    "We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.

    Wheat, a geopolitical issue

    Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".

    "What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."

    "Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."

    This article has been translated from the original in French.

     

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    Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’

    Business Daily

    OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    L'Humanité

    Henri Curiel, un ardent internationaliste

    Actu

    La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

    La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

    Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

     La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

    L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

    Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

    Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

    Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

    À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

    En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

    En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

    Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

    Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

    Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

    Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

    Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

    Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

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    Valeurs Actuelles

    Russie : l’opposant Alexei Navalny condamné à 9 ans de prison

    L’opposant russe, Alexei Navalny, a été condamné par la justice ce mardi 22 mars. Il a écopé de neuf ans de prison pour « escroquerie » et « outrage à magistrat », relaiefranceinfo. La juge chargée du dossier a, en effet, ajouté une peine d’un an et demi de liberté surveillée, ainsi qu’une amende d’environ 1,2 million de roubles – à peu près 10 000 euros. Le principal opposant à Vladimir Poutine était déjà emprisonné depuis plus d’un an. Et depuis mi-février, il est jugé dans un tribunal mis en place dans l’enceinte de sa colonie pénitentiaire, située à 100 km de Moscou. La semaine dernière, le parquet avait requis treize ans de prison pour Alexei Navalny.

    Ses avocats arrêtés

    La justice russe reproche à Alexei Navalny d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption. Il est également accusé d’outrage lors des dernières audiences, relate franceinfo. Ce n’est pourtant pas la version d’Alexei Navalny. Il a dénoncé de fausses accusations de la part du Kremlin, qui aimerait voir son opposant rester en prison le plus longtemps possible, selon lui.

    Les avocats du prévenu, Olga Mikhaïlova et Vadim Kobzev, ont été interpellés à l’issue du verdict, devant la prison. Comme le relaie franceinfo, les autorités les auraient arrêtés, car ils auraient gêné la circulation routière en s’adressant à la presse. Juste après le verdict, ce mardi 22 mars, Alexei Navalny a réagi sur son compte Twitter : « Poutine a peur de la vérité, je l’ai toujours dit. La lutte contre la censure, amener la vérité aux habitants de la Russie, reste notre priorité. »

    6/10 By the way, please note that they kept jamming my “last word” by interrupting the broadcast.

    That’s understandable: words have power, Putin is afraid of the truth, I have always said that.

    — Alexey Navalny (@navalny) March 22, 2022

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

    L'Humanité

    Pierre Semard, l’indomptable

    Actu

    engagement Le 7 mars 1942, le dirigeant ouvrier était fusillé par les nazis. Il participa à la création de la CGT-U et à la réunification de la CGT. Il fut aussi secrétaire général du PCF.

    L’histoire du mouvement ouvrier est bien souvent remisée au rang des antiquités. Elle n’aurait plus aucun sens aujourd’hui au nom de la transformation du monde. Ainsi, évoquer Pierre Semard pourrait être associé à une forme de nostalgie d’une époque définitivement révolue. Comment cet homme, alors que rien ne l’y prédestinait, est-il encore aujourd’hui une des personnalités historiques les plus estimées au sein de la CGT et notamment chez les cheminots ?

    La vie de Pierre Semard nous plonge dans une période de transition du mouvement ouvrier. Né en 1887, il entre très jeune dans le monde du travail. La CGT, constituée en 1895, en est à ses balbutiements. Il intègre les chemins de fer dans la Drôme. Affecté au secrétariat du chef de gare de Valence, il prend ses premières responsabilités syndicales. En 1917, il devient responsable de l’union CGT Drôme-Ardèche. En 1919, il est le dirigeant incontesté des cheminots de la Drôme. En février 1920, son charisme et son activité contribuent à une grève massive dans le département. À l’issue de cet épisode, Semard prend une dimension nationale. S’opposant à la direction fédérale, il va contribuer au changement de majorité. C’est le début de l’affrontement interne au sein de la CGT entre révolutionnaires et réformistes. En juin 1921, il se retrouve à la tête de la fédération CGT des cheminots, une organisation alors éclatée puisque des syndicats refusent que la fraction révolutionnaire prenne l’ascendant.

    Cette fédération n’est pas reconnue par la CGT, qui exclut Semard du comité confédéral national. La fédération doit quitter les locaux rue Baudin pour s’installer à la Grange-aux-Belles. Semard va alors jouer un grand rôle dans la création de la CGT-U. Il porte au sein de cette organisation sa vision du syndicalisme en plaidant pour l’adhésion à une internationale révolutionnaire. Et dans le même temps, au sein du Parti communiste naissant, il combat le contrôle du parti sur l’activité syndicale. Il porte cette orientation avec Gaston Monmousseau au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge), où il obtient gain de cause.

    Pour un syndicalisme de masse n’affichant aucune doctrine

    En 1923, il est emprisonné à la Santé pour avoir agi contre l’occupation de la Ruhr. Lors du 2e congrès de la CGT-U en 1923, fidèle à ses convictions, il s’oppose aux commissions syndicales constituées par le PC et plaide pour un syndicalisme de masse ouvert et n’affichant aucune doctrine. Malgré ses positions tranchées, il entre au comité central du parti en janvier 1924 et en devient secrétaire général au lendemain du Ve congrès de l’Internationale communiste. La mort de Lénine marque un virage dans les concessions faites aux organisations françaises. Semard prône une rupture avec le sectarisme et l’autoritarisme, il souhaite une politique de débat. Sa confirmation comme secrétaire général en juin 1926 suscite de grandes discussions à Moscou.

    Ses positions contre la guerre du Maroc lui valent un nouvel emprisonnement, durant lequel il est écarté de la direction du parti. En 1933, il revient vers le syndicalisme et est élu secrétaire général de la fédération unitaire en juin 1934.

    Face à la montée du péril fasciste, Semard porte la voix de l’unité d’action tant sur le plan syndical entre les deux CGT que politique entre communistes et socialistes. Il favorise les fusions de syndicats locaux puis de réseaux et, le 24 novembre 1935, il est élu cosecrétaire général des fédérations unifiées. Il est à la tête de la délégation qui négocie les accords de 1936 pour les cheminots. À la création de la SNCF, en janvier 1938, il entre au conseil d’administration (CA) comme représentant des salariés. Toutefois, il est très critique sur cette forme de nationalisation. Dans son discours à la conférence des conducteurs à la Mutualité, il dira : « La nationalisation reste à faire. » Au lendemain de la grève de novembre 1938, il est révoqué du CA de la SNCF et rétrogradé au rang de facteur en écritures.

    À la suite du pacte germano-soviétique, les ex-confédérés les démettent, lui et ses camarades, de leurs ­responsabilités le 25 septembre 1939. Pour s’opposer à cette mesure antistatutaire, il décide avec Raymond Tournemaine de bloquer en banque les cotisations syndicales. Une plainte de ses opposants conduit à son arrestation et son incarcération à la Santé. Bien que l’accusation ne tienne pas, il est condamné à la prison le 6 avril 1940 pour le seul fait d’être communiste. Le 9 mai, il est révoqué de la SNCF.

    Début 1942, alors qu’il devrait être ­libéré, il est transféré de Bourges au camp de Gaillon. Le 6 mars, lorsqu’il apprend un nouveau transfert vers la prison d’Évreux, il sait qu’il s’agit de son dernier voyage. Le 7 mars 1942, désigné comme otage, il est fusillé par les nazis.

    L’Humanité clandestine publie le 1er mai un texte présenté comme sa dernière adresse aux cheminots, dans laquelle il salue l’Armée rouge et Staline et où il appelle les cheminots à l’action contre les nazis. L’ignominie de cet assassinat renforce les réseaux de la Résistance cheminote jusqu’à la grève insurrectionnelle du 10 août 1944.

    Le 7 mars 1945, un immense cortège traverse Paris, de la gare de Lyon au cimetière du Père-Lachaise. La dépouille de Semard est escortée par des milliers de militants communistes et de la CGT. Semard est entré dans l’histoire, il symbolise l’engagement sans faille, la discipline du militant et la fidélité à ses idéaux.

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    Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

    L'Humanité

    Solidarité. Pour soutenir les réfugiés, les déclarations ne suffisent pas

    Actu

    La xénophobie et le manque d’investissement réel des États membres de l’Union européenne continuent de plomber l’élan de solidarité avec l’ensemble des exilés venus d’Ukraine.

    Émilien UrbachÉmilien Urbach

    Pour eux, on ne parle pas de « crise migratoire » mais bien d’« élan de solidarité » et de « protection ». Selon l’ONU, le nombre de réfugiés ukrainiens ayant rejoint un État de l’Union européenne dépassait, lundi 21 mars, les 3,5 millions de personnes. Trois semaines après la toute première activation de la « directive de protection temporaire », pourtant adoptée il y a plus de vingt ans, l’UE découvre enfin que, au lieu de pratiquer contrôles et maltraitance aux frontières, l’ouverture de voies légales et l’accès au travail des réfugiés peuvent bel et bien fonctionner.

    Une occasion pour le président de la Commission européenne de relancer l’appel, ce mercredi 23 mars, à la mise en œuvre du Pacte européen sur la migration et l’asile. « Tout ce qui s’est passé depuis son adoption (en 2020 – NDLR) nous rappelle que nous avions raison, a-t-il déclaré, le 22 mars. La crise à Evros (…), le feu de Moria, la crise en Biélorussie, la situation à Calais, maintenant l’Ukraine. Tout cela montre que l’Europe a besoin d’un cadre pour la migration et l’asile. » En France, pas moins de 26 000 réfugiés ukrainiens, dont 2 433 enfants d’ores et déjà scolarisés, « ont été recensés (…) depuis la fin du mois de février », a déclaré Jean Castex, le 21 mars.

    Un système de tri

    Mais l’ombre de la xénophobie, présente au cœur des politiques migratoires européennes, continue cependant d’obscurcir ce tableau, radieux de prime abord… Trente-trois ONG africaines ont publié, le 4 mars, un communiqué exprimant leur « préoccupation face aux actes dégradants et inhumains que les ressortissants africains vivant ou résidant en Ukraine subissent, ont-elles écrit. S’ajoutent les actes xénophobes orchestrés par les autorités polonaises, qui procèdent de manière sélective (...) sur des critères liés à leur couleur de peau ».

    Un système de tri qu’on retrouve également à la frontière franco-italienne. « Des ressortissants d’États tiers à l’UE (…) ont été remis aux autorités italiennes », indiquait, dimanche 13 mars, la préfecture des Alpes-Maritimes, en application d’« instructions nationales ».

    La protection accordée par l’UE devait pourtant, au départ, s’appliquer aussi aux conjoints étrangers d’Ukrainiens et aux réfugiés résidant dans le pays avant la guerre. Mais une instruction du gouvernement français, adoptée le 10 mars, prévoit d’en exclure finalement certains « ressortissants de pays tiers ». Les associations de défense des droits des étrangers, dont France Terre d’asile et la Cimade, expriment à ce propos leur grande inquiétude.

    Une autre ombre au tableau est la conséquence du manque de moyens investis par les États dans l’accompagement des réfugiés ukrainiens, géré en grande partie par la société civile européenne, comme nous l’avions constaté lors de nos reportage en Pologne. « Le nombre de victimes potentielles arrivant d’Ukraine est susceptible d’attirer (...) des réseaux spécialisés dans le trafic d’êtres humains », a averti Europol en début de semaine.

    accueil des migrantsUkraineGuerre en Ukraine accueil des migrants
    L'Humanité

    Justice. Sixième demande de remise en liberté pour Alexandra Richard

    Actu

    La cour d’appel se prononcera, ce jeudi 24 mars, sur la demande de remise en liberté d’Alexandra Richard, condamnée en appel à dix ans d’emprisonnement pour le meurtre de son mari violent. Cette victime de violences conjugales ne représente aucun danger pour la société, assurent ses avocats et plusieurs associations féministes.

    Kareen Janselme

    Cinq fois rejetée, la demande de remise en liberté sous contrôle judiciaire d’Alexandra Richard est à nouveau à l’étude, en attendant un recours en Cassation. Condamnée en appel l’an dernier à dix ans de réclusion pour avoir tué son conjoint violent, la mère de famille de trois enfants espère, cette fois-ci, que seront pris en compte le contexte de son geste, les années de violences physiques et morales subies, sa situation familiale, le contrat de travail qui l’attend à la sortie…

    « Normalement, cette condition exceptionnelle de détention vise à protéger les intérêts fondamentaux de la société », explique Lorraine Questiaux, son avocate. Or, à chaque fois, la justice a estimé cette demande de sortie irrecevable au risque de « troubles exceptionnels à l’ordre public ». Pour Me Questiaux,« ce qu’on vient dire, c’est qu’une femme qui s’est défendue, et qui a tué un homme, qui se bat pour dire qu’elle ne l’a pas fait pour une autre raison que se défendre, trouble l’ordre public. L’ordre public masculin, en réalité ». Pour l’association Osez le féminisme, « on voudrait nous faire croire, dans une magistrale inversion de la culpabilité, que ce sont les associations féministes, avec Alexandra Richard en porte-étendard, qui viendraient créer une agitation dangereuse pour l’ordre social ! Quand des droits essentiels sont bafoués, le problème vient-il de celles et ceux qui s’indignent et dénoncent cette atteinte? » Le collectif critique une enquête ne prenant pas en compte « le contexte de violences conjugales comme pertinent » et pointe un « acharnement judiciaire », avec des peines particulièrement sévères, tout comme la négation de la légitime défense alors que son agresseur venait d’étrangler Alexandra Richard après l’avoir battue. Malgré le dépôt de plainte de la victime pour violences conjugales, la police n’avait pas saisi les armes que son conjoint détenait à son domicile.

    Pour la sixième fois, en attendant le prochain jugement en Cassation, Me Dekimpe et Me Questiaux n’ont pas renoncé à demander une remise en liberté sous contrôle judiciaire. Pour eux, Alexandra Richard présente toutes les garanties de représentation nécessaires : un contrat de travail, une famille qui a besoin d’elle, un logement. Et ne constitue en aucun cas un danger pour la société. « Son statut de victime de violences conjugales doit être pris en compte, ajoute son avocate. Elle a un psychotrauma, elle doit sortir. C’est une femme qui a un casier vierge. En plus, c’est une famille tout entière qui se trouve détruite, avec un petit garçon de 6 ans qui ne voit sa mère qu’une fois par mois au parloir et deux adolescentes qui grandissent sans elle. Je ne vois pas quelles valeurs de la société la détention d’Alexandra Richard servirait à protéger. Bien au contraire, on est en train de briser des vies. »​​​​​​​

    justiceFéminismeosez le féminismeviolences faites aux femmes
    France24 - World

    Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine

    Issued on: 15/03/2022 - 13:54

    Lara BULLENS Follow

    The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.

    “The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris. 

    Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.

    The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.

    Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.

    ‘For now, it’s the best we can do’ 

    Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.

    Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”

    On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.

    Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.

    #Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR

    March 2, 2022

    “We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”

    First steps towards a French education

    The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.

    “We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday. 

    Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche

    The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.

    The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma. 

    The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms. 

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    Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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    Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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    By Emily Schmall

    AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

    When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

    When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

    They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

    “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

    The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

    That unity, however, has recently frayed.

    A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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    Mannar

    50 mileS

    By The New York Times

    The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

    Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

    But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

    They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

    The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

    But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

    Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

    The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

    Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

    “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

    Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

    Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

    “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

    The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

    “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

    The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

    “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

    Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

    “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

    Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

    “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

    The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

    Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

    Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

    Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

    “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

    Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

    While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

    Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

    “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

    Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

    Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

    “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

    Brazil Dispatch

    In Glitter and Leotards, They Took a Stand: Carnival Must Go On

    After Brazil’s biggest party was effectively canceled for the second straight year, a group of artists rallied to play on despite police orders.

    Musicians and revelers crowding a downtown street in Rio de Janeiro on Monday.Credit...Dado Galdieri for The New York Times

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    By Jack Nicas

    Jack Nicas, The Times’s Brazil bureau chief, reported this story by spending the weekend with the Carnival blocos on the streets of Rio de Janeiro.

    RIO DE JANEIRO — A young man sat alone with a beer and his tuba. One by one, his co-conspirators arrived. A man in a leotard with a trumpet. A shirtless drummer in a wizard hat. Another tuba player in a leopard-skin bra.

    They were a ragtag group, convening near a popular downtown plaza to break the rules and start a party. In their view, they were here to save Rio de Janeiro’s Carnival.

    After Omicron brought a new wave of Covid cases to Brazil, Rio banned the roving bands known as “blocos” that fuel the free, impromptu street parties that make this city’s Carnival such a democratic revelry. City authorities had been scouring social media for planned blocos and vowed to break up any that violated the order.

    Instead of the blocos, the city was allowing private, paid parties that could check for vaccinations. That left many Rio residents worried that Carnival — one of the few institutions where Rio’s social classes still mingle — was becoming more private and elite. Some of them wondered whether it would be much of a Carnival at all.

    But on the edge of the plaza just after 9 p.m. on Friday, Carnival’s first official night, the resistance was assembling next to a Chinese noodle stand. They were armed with glitter, fishnet and a full brass section.

    “Carnival is a cultural manifestation, not an event,” said Rafael Comote, 30, a trumpet player wearing a pink wig and a vest from the Rio health department, borrowed from a friend. “Carnival is not something you can forbid.”

    The bloco had formed over the previous few days in a WhatsApp group of about 100 musicians from bands that had canceled their plans. After last year’s Carnival cancellation, these musicians wanted to play. They called their makeshift band “Repressed Demand.” To evade the police, they decided on the meeting spot just a few hours before.

    Around 10:30 p.m., the group headed for Olympic Boulevard, a promenade along the water created for the 2016 Olympics. “We’re all apprehensive,” Mr. Comote said as he walked. “This is the first bloco of the first day, so let’s see.”

    About 20 musicians and 30 spectators stopped in front of a warehouse. With streetlights flickering overhead, they warmed up with a famous Brazilian Carnival song whose opening lyrics sent a message: “Make way so I can pass. Excuse me so I can let off some steam.” The small crowd bounced to the rhythm — and began texting their friends.

    Benjamin Rache Salles, a physics professor with glitter on his face, said he was heading to meet friends at a samba bar when he heard there was a bloco. Now those 10 friends were on their way here.

    Within an hour, the band was encircled by more than 200 people dancing and singing. Vendors were selling $2 beers. Carnival had arrived.

    “The music produces a vibration that reaches your heart and gives you emotion. And you sing, dance, jump, get happy and forget everything,” said Fabio Morais, a trumpet player in a red firefighter vest. “Then you come back to reality.”

    Suddenly, there were red flashing lights. The police had arrived, too.

    ‘We’ll ask them to disperse.’

    In 1919, after the Spanish flu ravaged much of the world, Rio’s Carnival celebration was filled with such debauchery that it is still known as perhaps the best party the city has ever seen. Historians have said that year led to many Carnival hallmarks that continue today, including Rio’s biggest bloco, costumes and the occasional kissing of a stranger.

    That left expectations high for this year’s Carnival, the days-long celebration of indulgence ahead of the Christian observance of Lent. Much like 1919, it was expected to serve as a pressure valve after the pandemic restrictions. “We don’t party because life is quiet, because life is good,” said Luiz Antônio Simas, a Rio historian who has studied Carnival. “The party is restorative.”

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    Then Omicron arrived. In January, Rio’s mayor postponed until April the official Carnival parade, known for its elaborately costumed dancers and floats, and banned altogether the more than 450 blocos and their freewheeling street parties. Most other cities made similar moves.

    But a loophole in Rio’s policy — allowing private Carnival parties, which had already become more popular in recent years — let paid gatherings flourish.

    Dozens popped up, with some offering elaborate musical performances and selling tickets for more than $100. Almost immediately, many Rio residents saw the policy as hypocritical.

    “On what moral grounds do you stop the street carnival while various other gatherings and events are happening?” Mr. Simas said. “The ban was not based on public health criteria.”

    City Hall stood firm. The man tasked with hunting the Carnival blocos was Brenno Carnevale — yes, that is his real name — head of the department that cracks down on illegal street vendors, taxis and, during the pandemic, parties.

    The day before Carnival started, Mr. Carnevale said he had 32 agents monitoring social media for blocos and hundreds of police officers patrolling the streets. They had infiltrated more than 50 WhatsApp group chats. And they issued a clear warning the previous weekend when they broke up two blocos downtown in a pre-Carnival celebration.

    “There are always people who want to defy the rules,” he said. If the blocos go out, “we’ll seek dialogue,” Mr. Carnevale said. “We’ll ask them to disperse.”

    ‘We’re not going to stop.’

    When the police showed up on Olympic Boulevard on Friday night, things became tense. In some ways, the encounter would set the tone for the rest of Carnival.

    The police wanted the bloco to move. But the officers didn’t necessarily say they had to stop playing. “We are going to Harmony Plaza,” said Paula Azevedo, a fiery trombone player. “We’re not going to stop.”

    The police agreed the party could move. Then Ms. Azevedo posed another question. “You agree that this is hypocrisy?” she said. “It is hypocritical to have to pay to enjoy Carnival?”

    “Yes,” one officer responded. “Of course.”

    The party became a parade down Olympic Boulevard, gathering energy and size as it went. When the band turned left onto a more narrow street, it was difficult to move.

    By 3 a.m., thousands of people packed Harmony Plaza. They greeted friends, kissed and moved to the music. Some climbed on to a gazebo. People wore wigs, capes and feathers, and vendors sold caipirinhas, meat skewers and corn on the cob. And the band didn’t stop, the drums and horns the heartbeat of the party. Overlooking it all was a state police precinct.

    At 6 a.m., Paulo Mac Culloch, a spokesman for Mr. Carnevale, responded to a text message asking if the department had spotted any blocos that night. “Up until now,” he responded, “no.”

    The party made clear that Rio’s Carnival was on. While much smaller than usual and without the typical infrastructure, like portable toilets and sound stages, blocos played through the streets of downtown for the next four days, sometimes attracting enormous crowds.

    The police, for their part, mostly watched. They tried to keep people off the tram tracks and from disrupting traffic, but tensions mostly remained low. One officer said everyone just wanted to get along because of the war in Ukraine.

    On Monday, Mr. Carnevale’s department said that it broke up 11 blocos from Saturday through Monday. “The street Carnival, with the big organized blocos, didn’t happen as it usually does,” the department said. “However, we had people celebrating in the streets and we followed it all.”

    Renata Rodrigues, a sociologist and a drummer in a feminist bloco that played on Tuesday, said that despite all the challenges, Rio’s street Carnival was alive and well.

    “There is nothing more Rio than this street culture, this way of intertwining, getting together with people you know and you don’t know,” she said. “We haven’t been able to do any of that for two years, so it’s been a memorable, incredible Carnival.”

    She added: “Something that only the street can provide.”

    Leonardo Coelho contributed reporting.

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    France24 - Monde

    France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

    Publié le : 24/02/2022 - 21:31

    Alix LE BOURDON

    Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

    La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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    France24 - Monde

    Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

    Publié le : 18/02/2022 - 13:28

    Caroline DE CAMARET

    Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

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    France24 - World

    'Ashes of a dead land': Ukraine appeals for help as more bombs pound Mariupol

    Issued on: 23/03/2022 - 11:11Modified: 23/03/2022 - 11:47

    The besieged port city of Mariupol is under continuous bombardment as Russian forces redouble their efforts to capture it after its leaders refused to surrender, Ukrainian officials said on Tuesday. The city council said the pounding was turning Mariupol into the "ashes of a dead land".

    France24 - Monde

    Toulouse l'espagnole

    Publié le : 10/02/2022 - 12:01

    Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

    Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

    Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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    Valeurs Actuelles

    Mercenaires tchétchènes, djihadistes syriens : ces combattants musulmans qui font la guerre en Ukraine

    Disposant d’un canal sur l’application Telegram, avec plus d’un million d’abonnés, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, ne cesse de publier des contenus relatifs à la guerre en Ukraine. Sur l’une de ses vidéos, on le distingue, entouré de soldats, dans une salle à Hostomel, un aérodrome près de Kiev. Kadyrov, allié historique et obligé du président russe Vladimir Poutine, y serait afin de diriger lui-même les opérations des bataillons Kadyrovtsy, ces soldats de la République de Tchétchénie, qui interviennent en appui des armées russes. « Nous allons vous montrer [à vous les Ukrainiens, NDLR] que la tactique militaire russe est supérieure à la théorie et aux recommandations des conseillers militaires occidentaux », déclare le leader tchétchène dans la vidéo.

    Une telle instrumentalisation de bataillons fanatiques ou galvanisés est courante dans une guerre. De tels mercenaires représentent pour chaque camp un moyen d’effrayer l’adversaire. La guerre actuelle en Ukraine n’y échappe pas.

    Des Tchétchènes au service de Vladimir Poutine

    Le quotidien américain Wall Street Journal avait ainsi révélé le 6 mars que la Russie cherchait à recruter des Syriens favorables au régime de Bachar El-Assad. Information confirmée officiellement le 7 mars par le Pentagone. Ces derniers seraient payés quelques centaines de dollars par mois pour aller combattre en Ukraine. La Russie aurait par ailleurs établi une liste de plus de 40 000 militaires syriens prêts à lutter contre l’Ukraine, selon des rapports de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

    Le 11 mars, le président russe s’est dit favorable à la venue de volontaires du Moyen-Orient : « Si vous voyez qu’il y a qui veulent de leur propre chef, et non pour de l’argent, venir aider les gens qui vivent dans le Donbass, alors nous devons leur donner ce qu’ils désirent et les aider à se rendre dans la zone de conflit. »

    Ces combattants sont utilisés par la Russie parce qu’ils sont des spécialistes de la guerre urbaine, une des plus complexes à mener pour des armées conventionnelles. En effet, les problèmes de logistique, la multitude de caches possibles, la présence de tireurs isolés et d’engins piégés dans les immeubles sont autant d’obstacles pour les colonnes d’assaut. Pour les sièges des villes ukrainiennes de Marioupol et Kharkiv qui résistent, les mercenaires tchétchènes sont davantage utilisés en appui aux forces russes.

    #Ukraine #Russie les tchétchènes de Kadyrov à #Mariupol sur fond d’un nashid… Allah Akbar… sauvetage de civils et insigne Azov… pic.twitter.com/YGFJFp7a3m

    — Wassim Nasr (@SimNasr) March 18, 2022

    Depuis la fin de la guerre en Tchétchénie en 2004, « le président russe a utilisé les hommes de Kadyrov comme armes psychologiques. Ils peuvent se permettent des exactions que l’armée russe ne se permettrait pas. Ils ont été de tous les fronts : en 2014 en Crimée, en Syrie pour soutenir le régime syrien et aujourd’hui en Ukraine, analyse Amélie Myriam Chelly, sociologue et chercheuse associée à l’EHESS et au CNRS. D’après la propagande d’État russe, il y aurait près de 12 000 soldats tchétchènes en Ukraine. »

    Malgré « leurs expériences de combat dans le Caucase et sur le front syrien, leurs missions principales restent le maintien de l’ordre et des opérations antiterroristes. Les utiliser dans une invasion d’un territoire comme l’Ukraine est surprenant », ajoute Viatcheslav Avioutskii, docteur en géopolitique. De fait, les soldats de Kadyrov « sont certes financés et équipés par le Kremlin, mais ils échappent à son contrôle direct. Vladimir Poutine, au travers de son obligé Ramzan Kadyrov, les utilise ».

    De son côté, l’Ukraine a fait aussi appel à des combattants étrangers musulmans pour lutter repousser les troupes et milices russes. Le gouvernement de Kiev, qui accepte les étrangers dans son armée depuis 2016, recruterait pour sa part des djihadistes syriens notamment, contrairement à la Russie, affirment plusieurs experts. Pour autant, « l’éventuelle présence de Syriens en Ukraine aurait stratégiquement et militairement une influence limitée. Car ces combattants venant du Moyen-Orient ne sont pas habitués au climat et au relief ukrainiens. Ils ne risquent pas de changer la donne », estime Viatcheslav Avioutskii, spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine.

    #Ukraine tchétchènes pro à #Kiev. Tchetch vibes… pic.twitter.com/x8Q2PgTuPp

    — Wassim Nasr (@SimNasr) March 16, 2022

    L’opposition tchétchène n’est pas en reste. « À la suite de la guerre de Tchétchénie (1990-2004) et la guerre en Syrie contre le régime syrien, beaucoup de Tchétchènes antirusses se sont dispersés en Europe dans le Caucase ou dans la zone Syrie/Irak. Parmi eux, beaucoup sont djihadistes, et des militants qui continuent la lutte contre la Russie », relève le géopolitologue Alexandre Del Valle. Deux bataillons, Doudaïev et Sheikh Mansour, constitués de Tchétchènes foncièrement anti-Kadyrov (et donc antirusses) prennent part actuellement aux combats en Ukraine. Les noms de ces deux bataillons sont hautement symboliques : le général soviétique tchétchène Djokhar Doudaïev fut le père de la rébellion anti-russe en Tchétchénie entre 1991 et 1996, et Sheikh Mansour dirigea au XVIIIe siècle la résistance tchétchène contre la tsarine Catherine II de Russie.

    Interrogé par le Figaro, le commandant du bataillon Sheikh Mansour, Muslim Chiberloevsky, pour qui Kadyrov est un traître, exposait le 16 mars les raisons de son engagement : « Certains Ukrainiens se sont convertis à l’islam après s’être ralliés à nous, mais ce n’est pas obligatoire. Nous ne nous battons pas pour un homme ou une religion. Nous luttons ensemble pour la liberté. »

    Des islamistes en soutien à l’armée ukrainienne

    Par ailleurs, il y a eu d’après Alexandre del Valle un « tournant Zelensky » concernant les musulmans radicaux. En effet, l’Ukraine comprend une minorité musulmane très active et bénéficiant d’une grande tolérance. Par conséquent, « la dimension islamique commence à y prendre de l’importance. D’où le départ de musulmans ukrainiens en Syrie en 2014, etc. » Le géopolitologue fait remarquer que « ces derniers ont souvent été “frérisés” [influencés par les Frères musulmans]. Depuis la présidence de Zelensky, il y a eu une politique ouvertement assumée de laxisme envers des djihadistes partis en Syrie. Puisque les Russes ont interdit les Frères musulmans chez eux comme toutes les Républiques d’Asie centrale, prorusses ou prochinoises, les Ukrainiens ont plutôt une bienveillance envers les Frères. » Une bienveillance qui s’explique entre autres par « l’alliance entre la Turquie, le Qatar et l’Ukraine ».

    22/n- Dans l’armée, il y a des islamistes. Depuis 2016, la nationalité n’est plus requise pour s’y engager. En plus des jihadistes de DAESH, l’Ukraine va-t-il devenir une base jihadiste en Europe comme l’Afghanistan ? L’islamisme d’atmosphère y est déjà…https://t.co/IuEH5zX2lg pic.twitter.com/6B1qe1wRPW

    — LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) February 28, 2022

    Avec la chute de l’État islamique, de nombreux islamistes radicaux se sont réfugiés en Ukraine. Ce qui fait dire à plusieurs experts que l’Ukraine est devenu le foyer de combattants de Daech. Le journal la Croix avait ainsi enquêté en 2019 sur la présence de djihadistes tchétchènes et daghestanais en Ukraine. Ces derniers avaient été employés contre les prorusses dans le Donbass. Depuis l’invasion russe, le 24 février dernier, l’armée ukrainienne n’hésiterait pas à faire venir des djihadistes syriens qui arrivent de Pologne après être passés par la Turquie.

    Selon des combattants syriens affiliés à la Turquie et cités par le Point, une visite d’une délégation officielle ukrainienne a eu lieu à la frontière turco-syrienne afin de préparer l’arrivée de mercenaires syriens pro-turcs. C’est ainsi qu’une figure de l’opposition syrienne, plus connue sous le nom de Abou Tow, se dit prêt à combattre la Russie en Ukraine. Le 15 mars, lors de la commémoration du 11e anniversaire du début de la révolution anti-Bachar El-Assad, des manifestations ont eu lieu à Idled, dans le nord-est de la Syrie. Les manifestants scandaient leur opposition à Vladimir Poutine et à Bachar El-Assad. Selon eux, l’Ukraine et la Syrie font face au même ennemi : la Russie.

    Said Ismagilov, le mufti de l’Ukraine a rejoint l’armée ukrainienne pour combattre l’armée russe et venger la Syrie. Quand l’islam s’invite dans une guerre, de part et d’autre, cette guerre prend une autre dimension. Le jihad n’est jamais loi. À suivre…https://t.co/8P5ctseEnl pic.twitter.com/e2qsujjZH9

    — LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) March 14, 2022

    De son côté, le média libanais favorable au régime syrien, Al Mayadeen Net, rapportait le 8 mars que « près de 450 djihadistes arabes et étrangers sont arrivés en Ukraine depuis Idlib pour combattre les forces russes, moins de trois jours seulement après avoir quitté la Syrie en passant par la Turquie ». D’après Sabereen News, un conglomérat médiatique de fractions irakiennes, l’Ukraine tenterait également de recruter des Irakiens avec une expérience de guérilla urbaine pour 4 000 dollars de salaire mensuel afin de lutter contre les troupes russes.

    Des islamistes se sont engagés dans l’armée ukrainienne, d’autant plus que la nationalité n’est plus nécessaire pour y entrer. « Tous les étrangers désirant rejoindre la résistance aux occupants russes et protéger la sécurité mondiale sont invités par les autorités ukrainiennes », déclarait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 28 février. À date du 6 mars, ils étaient près de « 20 000 originaires de 53 pays », se réjouissait aussi le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba.  

    Le professeur Viatcheslav Avioutskii relativise cependant le poids de ces mercenaires ou volontaires étrangers dans le conflit : « Zelensky a appelé sous le drapeau plus de 300 000 réservistes qui s’ajoutent aux 250 000 militaires de l’armée ukrainienne, dont environ 100 000 seraient sur le terrain. Enfin, 80 000 Ukrainiens volontaires ont rejoint l’ouest de l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Ces derniers, après avoir reçu une formation militaire, devraient rejoindre les forces sur le terrain à partir d’avril. » Ce qui fait dire au professeur et spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine que « ces mercenaires ne vont certainement pas changer de manière significative les rapports de force dans cette guerre ».

    Utiles sur le plan tactique, ces mercenaires restent marginaux sur le plan numérique, comparés aux 150 à 190 000 militaires russes présents en Ukraine ou aux 250 000 soldats de l’armée ukrainienne. En plus de n’être pas assez nombreux, dès le début de l’invasion les autorités ukrainiennes ont communiqué abondamment sur la mort de combattants tchétchènes prorusses. C’est ainsi que deux bataillons de forces spéciales auraient été décimés et que les hommes de Ramzan Kadyrov auraient subi plusieurs revers. Deux hauts commandants du cercle intime de Kadyrov, Magomed Tushaev et Ansor Bisayev, ont également été tués. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Reigning tennis world champion Barty announces shock retirement at age 25

    Issued on: 23/03/2022 - 04:34

    NEWS WIRES

    World number one Ash Barty has decided to retire from professional tennis at the age of 25 and at the peak of her game, citing the fulfilment of her tennis goals and fatigue with life on the Tour.

    She retires with 15 titles, less than two months after winning the Australian Open, her third Grand Slam singles triumph following the 2021 Wimbledon and 2019 French Open.

    “Ash Barty the person has so many dreams she wants to chase after that don’t necessarily involve travelling the world, being away from my family, being away from my home, which is where I’ve always wanted to be,” an emotional Barty said in a video posted on her Instagram account.

    “I’ll never, ever stop loving tennis, it’s been a massive part of my life, but I think it’s important that I get to enjoy the next part of my life as Ash Barty the person, not Ash Barty the athlete.”

    View this post on Instagram

    A post shared by Ash Barty (@ashbarty)

    She spent a total of 121 weeks as world number one.

    It marks Barty’s second “retirement” from the sport, having walked away from the game as a teenager in late-2014 after becoming disaffected by the Tour.

    She returned in 2016 and rose rapidly up the rankings.

    “I know I’ve done this before, but in a different feeling,” she said in the Instagram video with her good friend and former doubles partner Casey Dellacqua.

    “I’m so grateful for tennis, it’s given me all of my dreams, plus more, but I know the time is right now for me to step away and chase other dreams and to put the racquets down.”

    WTA boss Steve Simon paid tribute to a player who has become synonymous with good sportsmanship and won fans worldwide for her brilliant tennis and laidback demeanour.

    “Ashleigh Barty with her signature slice backhand, complemented by being the ultimate competitor, has always led by example through the unwavering professionalism and sportsmanship she brought to every match,” said Simon.

    “With her accomplishments at the Grand Slams, WTA Finals, and reaching the pinnacle ranking of No.1 in the world, she has clearly established herself as one the great champions of the WTA.”

    (REUTERS)

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    Barty wins third Grand Slam, ending Australia’s 44-year wait for a home champion

    Chinese tennis star Peng Shuai repeats sexual assault denial in interview

    Ashleigh Barty wins first Wimbledon title on idol Cawley's anniversary

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    [Del Valle] De quoi la guerre russo-ukrainienne est-elle le nom ?

    Si l’Amérique veut continuer à jouer un rôle majeur en faveur de la stabilité et retrouver son pouvoir de séduction, largement perdu à cause de son arrogance, pour paraphraser Huntington, elle devra accepter la constitution de sphères d’influence régionales souveraines autour de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de la Turquie, du Brésil, de l’Égypte, de l’Afrique du sud, notamment, ce qui ne l’empêchera pas de protéger ses propres zones d’influence en Amérique du Nord et du Sud, et de maintenir des liens étroits avec l’Europe. Sa politique étrangère devra renoncer à l’impérialisme de ses juridictions extraterritoriales et devra plus se recentrer sur l’impératif de promouvoir un équilibre global du pouvoir, ce qui signifie l’abandon des politiques contre-productives de regime change. Mais rien n’indique que cette tendance l’emportera. La guerre en Ukraine a été largement favorisée par le piège américain qui a consisté depuis les années 2005-2014 à radicaliser la Russie de Vladimir Poutine par le chiffon rouge de l’OTAN, à le pousser à commettre l’irréparable en Ukraine afin de couper définitivement la Russie de l’UE et renforcer la domination américaine de l’UE. Elle a démontré que l’obsession américaine de l’endiguement du “Heartland” russe a fait oublier à M. Biden la menace chinoise, bien plus capable de doubler les États-Unis dans tous les domaines que la Russie économiquement impuissante.

    L’affaire ukrainienne est l’aboutissement dramatique d’une politique de roll-back de la puissance russe par Washington (soutien systématique aux forces politiques anti-russes, extension sans fin de l’OTAN vers l’est, installations de missiles et batteries anti-missiles aux portes de la Russie, soutien aux islamistes en Syrie, et guerres américano-occidentales en Irak ou en Libye). Cette politique, qui a consisté à envoyer au charbon le peuple ukrainien contre la Russie est irresponsable car elle risque de susciter un choc global, voire une guerre généralisée. Mais ce risque semble avoir été “intégré” par les stratèges américains qui savent qu’une extension de cette guerre occidentalo-russe prendrait pour cible la vieille Europe et non le territoire US. Le refus américain de prendre en compte les préoccupations russes (exprimées depuis les années 1990 : limites à l’extension de l’OTAN vers l’est, refus des guerres d’Irak, d’ex-Yougoslavie, des “Révolutions de couleurs”, des missiles et anti-missiles de l’OTAN aux portes de la Russie, puis de la guerre de Libye) a pourtant été identifié par tous les grands experts (George Kennan, Henri Kissinger, général P. M. Gallois, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, etc.) comme une source de conflit majeure. Mais les agendas de politique intérieure, comme les pressions des intérêts privés des multinationales et industries pétrolières et d’armement américaines ont depuis longtemps pris le dessus sur les visions géopolitiques des stratèges responsables. L’Occident — Amérique en tête — n’a plus de “Grande stratégie” (E. Luttwak).

    Erreur sur l’ennemi !

    D’évidence, la Chine va continuer de tout faire pour dépasser les États-Unis au plus vite. La politique étrangère et de défense des États-Unis aurait donc dû de ce fait se concentrer sur l’impératif de contrer la Chine, mais l’obsession américaine de conjurer sans hiérarchie l’« alliance anti-hégémonique » (Brzezinski) Europe de l’Ouest-Russie tant redouté depuis Mackinder et Spykman, comme le rapprochement russo-allemand et le gazoduc Nord Stream II (suspendu depuis la guerre en Ukraine) le faisait craindre, leur a fait négliger la priorité de l’union nécessaire face à la Chine néo-maoïste bien plus capable de défier les États-Unis dans tous les domaines de l’hégémonie. De ce point de vue, la guerre en Ukraine, qui était évitable si des limites à l’extension de l’OTAN avaient été acceptées par Washington, est le fruit d’une erreur majeure des dirigeants atlantistes et américains qui ont jeté dans les bras de la Chine une Russie qui voulait intégrer le monde occidental et même l’OTAN dans les années 2000 et qui est aujourd’hui en train d’accélérer, en réaction aux méga-sanctions euro-américaines, le processus de désoccidentalisation de la mondialisation, de dé-dollarisation du monde et de création d’institutions politico-financières eurasiatiques et multipolaires. De ce fait, les deux plus grands outils de domination mondiale des États-Unis (avec l’armée), à savoir le dollar et la domination cyber-digitale, vont être encore plus concurrencés par le tandem russo-chinois et les BRICS ou autres émergents, car ceux-ci se contre-fichent de la guerre russo-ukrainienne (une “affaire de Blancs”) et ne sanctionnent pas la Russie. L’embargo est d’ailleurs déjà en train d’être contourné par 60 % de l’humanité. L’Occident se croit “Monde”, mais il est seul, et contesté. L’émergence d’une ère de cyber-souveraineté non-occidentale et de systèmes de paiements et “applis” (Mir, CIPS, Unionpay, etc.) qui échappent au contrôle américain va amoindrir tôt ou tard la puissance américaine alors que la gigantesque dette globale US n’est tenable qu’avec l’hégémonie du dollar…

    Taïwan : l’affrontement inévitable Chine-États-Unis

    Depuis avril 2021, sur le front asiatique de cette méga-rivalité occidentalo-russo-chinoise, les signes ne trompent pas : pénétration croissante d’avions de combat chinois dans la zone de défense aérienne de Taiwan ; incursions de l’armée chinoise, le président chinois Xi Jinping ayant promis d’annexer l’île de son vivant… C’est ainsi que le 9 mars 2021, Philip Davidson, le chef du commandement Pacifique des États-Unis, a affirmé qu’une guerre sera possible entre les États-Unis et la Chine si cette dernière envahit Taïwan. Davidson a tout de même précisé que les États-Unis ont fort peu de chances de l’en empêcher, car la Chine a l’avantage local du nombre et de la logistique, les bases chinoises étant à 200 km de Taïwan. Autre signe : le 13 avril 2021, en réponse aux velléités interventionnistes de l’Administration Joe Biden dans les pré-carrés russes (Ukraine) et chinois (mer de Taïwan), Pékin et Moscou ont lancé conjointement un double avertissement aux États-Unis : lorsque les forces russes se massaient (déjà) à la frontière ukrainienne et que les navires de guerre américains se préparaient à entrer dans la mer Noire, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, mettait en garde Biden contre toute implication en Ukraine. Le même jour où les navires de guerre américains ont tenté de dissuader l’aviation chinoise de pénétrer dans l’espace aérien de Taïwan, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, mettait en garde Washington contre toute implication à Taïwan. Les deux régimes ont sommé les États-Unis de ne pas franchir les “lignes rouges”. La reconnaissance de zones d’influences des “outsiders” aurait pu se faire dans la concertation. Mais comme les empires du passés, les États-Unis ne céderont qu’après avoir déploré les dégâts de leur blocage… D’où l’urgence de la concertation, et l’intelligente proposition du Premier ministre israélien Bennet qui a lancé l’idée — acceptée par Poutine et Zelenski — d’un sommet de la paix à Jérusalem.

    Ces idées sont développées en détails dans le dernier livre d’Alexandre del Valle, La Mondialisation dangereuse, vers le déclassement de l’Occident, (l’Artilleur), co-écrit avec Jacques Soppelsa.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Guerre en Ukraine : une pétition lancée pour chasser la compagne de Vladimir Poutine de Suisse

    Sa fuite agace. Au point qu’une pétition rassemblerait déjà plus de 55 000 signatures sur le site change.org. Et ce, en à peine quelques jours. Alors que Vladimir Poutine mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février dernier, sa compagne, l’ex-championne de gymnastique Alina Kabaeva, serait installée en Suisse. Au début du mois de mars, une source avait confirmé à Page Six que la femme de 38 ans était « enfermée dans un chalet très privé et très sécurisé quelque part en Suisse », avec sa famille. Comme le relate CNews, ce lundi 21 mars, une pétition a été lancée pour demander le départ d’Alina Kabaeva. La lettre a accusé la Suisse « d’héberger un complice du régime de Poutine ». Avant de réclamer : « Il est temps que la Suisse passe à l’action et réunisse Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva avec son ‘Fuhrer’ », en référence à Adolf Hitler et sa femme.

    Une autre pétition

    La semaine dernière, une autre pétition demandait à ce qu’on retire les prix olympiques de l’ex-championne. À la retraite depuis 2008, Alina Kabaeva fait partie des athlètes les plus récompensées en gymnastique rythmique. Elle cumule, en effet, deux médailles olympiques, 14 médailles aux Championnats du monde et 21 médailles aux Championnats d’Europe, relate CNews. Cette pétition a toutefois rassemblé moins de signataires. Alina Kabaeva serait en couple avec Vladimir Poutine depuis vingt ans. Mais leur relation n’a jamais été officialisée, relaient encore nos confrères. De leur union discrète, seraient nés trois enfants. La jeune femme aurait accouché de jumelles en 2015 à la clinique Sant’Anna en Suisse. L’établissement de santé serait connu pour accueillir de riches patients russes.

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    France24 - World

    Biden Supreme Court pick Jackson fends off Republican barbs on second day of hearings

    Issued on: 23/03/2022 - 03:34

    FRANCE 24 Follow Claire RUSH Follow

    US Supreme Court nominee Ketanji Brown Jackson defended her record of sentencing in child pornography cases and advocacy for terror suspects as she was grilled Tuesday in her bid to be the first Black woman on the country’s highest judicial bench.

    The 51-year-old Harvard graduate has been facing what is expected to be more than 18 hours of intense scrutiny in the US Senate on her judicial philosophy and career after being named by President Joe Biden to succeed a retiring fellow liberal, Justice Stephen Breyer.

    Fielding questions from Republicans on a variety of “culture war” issues on the second day of hearings before the Senate Judiciary Committee, Jackson said she considered women’s right to abortion settled law but declined to offer a view on same-sex marriage.

    She stressed her backing for free speech protections for all Americans, and said the ability to bear arms is a “fundamental right” guaranteed by the US Constitution.

    The Miami native is already expected to have enough votes in the 50-50 Senate to succeed Breyer without much of a fight, but her elevation would still be seen as historic.

    Of the 115 justices seated throughout the Supreme Court’s 233-year history, 108 have been White men and none have been Black women.

    “I stand on the shoulders of generations past who never had anything close to this opportunity, who were the first—and the only—in a lot of different fields,” Jackson said.

    Child pornography cases

    On the Republican hard right, senators Josh Hawley, Mike Lee, Tom Cotton and Ted Cruz offered what they said was evidence of Jackson being sympathetic to people committing sex crimes against minors, particularly in sentencing child pornography cases.

    Lee and Hawley brought up cases they said showed Jackson had deviated without justification from federal sentencing guidelines in offenders’ favor.

    Independent fact checkers have pointed out that in two-thirds of child porn cases, federal judges sentence below the guidelines, which are just one element that Congress has asked judges to consider.

    Democrats pointed to Hawley’s own record showing he has voted several times to confirm judges with similar judicial records.

    Jackson remained largely unruffled, although she showed signs of frustration when Cruz, a classmate at Harvard Law School, seemed to suggest a law review note she wrote in the 1990s showed she was sympathetic to child sex offenders.

    She dismissed the suggestion as a mischaracterization.

    Jackson looked more at ease addressing her role representing Guantanamo Bay detainees as a federal public defender, and advocating for them in private practice, a part of her career that has raised Republican eyebrows.

    “That’s what you do as a federal public defender – you are standing up for the constitutional value of representation,” she said.

    Senator Lindsey Graham, the committee’s only Republican who voted for Jackson’s nomination to the DC Circuit last year, was unconvinced by her answer however and later told CNN he saw red flags with Jackson’s nomination.

    Are babies racist?

    Keen to focus on issues they believe will resonate in November’s midterm elections, Republicans pressed Jackson repeatedly on hot-button political issues – from treatment of detainees to the school curriculum – that had no relevance to the role she would have on the court.

    Cruz tried to get Jackson to admit that “critical race theory”– an arcane academic discipline that Republicans have tried to characterize as a cornerstone of Democrats’ outlook – was an element in her judicial philosophy.

    At one point, the Texas senator held up an anti-racist text book designed for children, and asked the judge if she thought babies were racist.

    Jackson declined to take the bait, telling Cruz that critical race theory was “never something that I have studied or relied on, and it wouldn’t be something that I would rely on if I was on the Supreme Court”.

    Other Republicans tried to use Jackson’s experience as a public defender to characterize her more generally as “soft on crime” or anti-police.

    The hearings are expected to conclude Thursday and Democrats hope for a final Senate vote before the Easter recess in mid-April.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    US Senate begins grilling Biden Supreme Court nominee Jackson

    Biden nominates Kentanji Brown Jackson to serve on US Supreme Court

    #The 51%

    Abortion rights in America: Will Roe v. Wade be overturned?

    L'Humanité

    « Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »

    Actu

    La proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.

    Olivier Chartrain

    Coanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation

    Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?

    Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.

    Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?

    Le PCF a toujours été pour une école « poly­technique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.

    Quels moyens pour réaliser tout cela ?

    Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne ­seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.

    Éducation nationaletemps de travailMarine Roussillon
    L'Humanité

    Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

    Reportage

    À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

    Émilien Urbach

    Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

    Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

    Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

    « En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

    Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

    Ici, la voiture est indispensable

    Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

    Une précarité grandissante

    Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

    Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

    Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

    La colère gronde contre les compagnies pétrolières

    Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

    Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

    Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

    Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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    La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses allié », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

    Valeurs Actuelles

    La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

    À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

    Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

    Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

    En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

    Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

    Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

    Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

    Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    Issued on: 22/03/2022 - 07:12Modified: 23/03/2022 - 02:26

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    In his latest video address Tuesday, Ukrainian president Volodymyr Zelensky said more than 7,000 people had escaped the besieged port city of Mariupol in the last 24 hours, but that nearly 100,000 remained trapped in “inhumane conditions” without food, water or medication as Russia’s bombardment continued. Read FRANCE 24’s coverage of the day’s events as they unfolded.

    05:49 am: Vietnam Airlines to suspend regular flights to Russia from March 25

    National flag carrier Vietnam Airlines will temporarily suspend regular flights from Hanoi to Moscow starting from March 25 until further notice, the state run Vietnam News Agency (VNA) reported on Wednesday.

    The suspension was to review procedures, requirements and regulations related to flight operations in Russia, VNA reported. The two countries have close ties dating back to the Soviet era and Vietnam has not so far condemned Russia’s invasion of Ukraine.

    02:25 am: Leading Belarus opposition figure calls for tougher sanctions against Lukashenko

    Leading exiled Belarusian opposition figure Pavel Latushko on Wednesday urged the West to strengthen sanctions against President Alexander Lukashenko and his regime for supporting Russia’s invasion of Ukraine.

    Lukashenko has backed President Vladimir Putin’s war, allowing him to launch attacks from Belarusian territory and prompting critics to brand him a “partner-in-crime” and “co-aggressor”.

    Although he has faced tightening sanctions since violently cracking down on mass protests in Belarus following elections in 2020 widely condemned as rigged, critics argue Western nations could and should go further.

    “Lukashenko deserves far more global opprobrium than has come his way,” Latushko wrote in The New European newspaper. “He may be Putin’s pawn. But he is also a major player in this horror show, and it is time the West realised it, and acted accordingly. Both of these monsters need to be held to account.”

    01:53 am: Signs of Ukrainian forces going on offensive, reclaiming territory, Pentagon says

    Ukrainian forces have reversed the battlefield momentum against invading Russians in some areas to reclaim ground in recent days, the Pentagon said Tuesday.

    The Ukrainians are “in places and at times going on an offensive", particularly in the south of the country, US Defense Department spokesman John Kirby told CNN.

    “They are going after Russians and pushing them out of places where the Russians have been in the past,” he said, particularly in Mykolaiv. “We have seen this now increase over the last few days.”

    Kirby said he could not confirm reports from Ukrainian officials that they had retaken at least one town and expect to take more in coming days. But it would be “consistent with the kind of fighting and the kinds of capabilities we have seen the Ukrainians use”, he said.

    As for the Russians, he echoed Western analysts who have said the invading forces have become bogged down.

    “They are running out of fuel. They’re running out of food. They are not integrating their operations in a joint manner the way you would think a modern military would,” Kirby said.

    01:34 am, March 22: Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev report from the Ukrainian capital:

    11:22 pm: Zelensky says talks with Russia tough but ‘moving forward’; 100,000 still trapped in Mariupol

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said early Wednesday that peace talks with Russia to end the war were tough and sometimes confrontational but added “step by step we are moving forward”.

    In his nightly video address, Zelensky also said 100,000 people were living in the besieged city of Mariupol in inhuman conditions, without food, water or medicine.

    Zelensky said more than 7,000 people had escaped in the last 24 hours, but one group travelling along an agreed humanitarian route west of the city were “simply captured by the occupiers”.

    10:25 pm: Kyiv residents face uncertain future

    As Ukraine claimed to have retaken a strategic suburb of Kyiv on Tuesday, FRANCE 24 spoke to Polina Boichuk, a resident of the capital.

    “You never know what will happen tomorrow,” she said. “You are just scared to wake up because that means you read the news about another child or woman wounded or killed by Russian missiles.”

    But Boichuk says that if the time comes, she would be ready to “take arms and fight the Russians”. Meanwhile, she is doing everything she can to help.

    9:17 pm: France's Macron speaks with Putin, Zelensky

    French President Emmanuel Macron on Tuesday talked with both Russian President Vladimir Putin and Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky about the terms of a potential cease-fire, according to the French presidency.

    They reached “no agreement,” the statement said, but Macron “remains convinced of the need to continue his efforts” and he “stands alongside Ukraine”.

    The Kremlin confirmed that Putin and Macron had a call in which they exchanged views about the situation in Ukraine, including the talks between Russian and Ukrainian negotiators. It didn’t give further details.

    9:09 pm: NATO invites Zelensky to address summit via videolink

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky has been invited to address a special NATO summit Thursday discussing the Russian invasion of his country, an official said.

    "President Zelensky is invited to address the NATO summit via video link," a NATO official said Tuesday. "This will be an opportunity for allied leaders to hear directly from President Zelensky about the dire situation facing the people of Ukraine because of Russia's aggression."

    8:36 pm: Palpable sense of anger in Ukraine as Zelensky outlines areas for possible negotiations

    Russia's war in Ukraine, now in its 26th day, shows no signs of abating. The invasion has wreaked devastation, exacting a heavy toll on civilians.

    But despite Russia's offensives, Ukrainians "still feel that they are winning", says FRANCE 24 correspondent Gulliver Cragg, reporting from Khomutyntsi in central Ukraine. 

    He adds that Ukranians are "frustrated at what they see as a Western narrative in which Putin is the only guilty one and the Russian people had nothing to do with this," and speaks about the compromises that President Zelensky is ready to make. 

    8:26 pm: Russia would only use nuclear weapons faced with 'existential threat' says Kremlin

    Russia would only use nuclear weapons in the context of the Ukraine conflict if it were facing an "existential threat," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told CNN International Tuesday.

    "We have a concept of domestic security, and it's public. You can read all the reasons for nuclear arms to be used," Peskov said. "So if it is an existential threat for our country, then it can be used in accordance with our concept."

    Peskov's comment came as interviewer Christiane Amanpour pushed him on whether he was "convinced or confident" that Putin would not use the nuclear option in the Ukrainian context.

    8:05 pm: French energy giant TotalEnergies to halt all Russian oil purchases by year-end

    French energy company TotalEnergies said Tuesday it has decided to halt all its purchases of Russian oil and petroleum products by the end of the year at the latest.

    The French company said in a statement that it will “gradually suspend its activities in Russia” amid the worsening situation in Ukraine.

    It stressed “the existence of alternative sources for supplying Europe” with oil.

    The group committed to ensure “strict compliance with current and future European sanctions, no matter what the consequences on the management of its assets in Russia.”

    Russia represented 17 percent of the company’s oil and gas production in 2020.

    7:05 pm: Biden, European leaders to add more sanctions against Russia says US official

    US President Joe Biden will join allies in applying additional sanctions against Russia and tightening existing ones during his trip to Brussels this week, national security adviser Jake Sullivan told reporters on Tuesday.

    Biden leaves for Brussels on Wednesday and holds meetings with fellow leaders on Thursday.

    Sullivan said Biden would work with allies on longer-term adjustments to NATO force posture during his visit.

    6:58 pm : Ukraine says reclaimed key Kyiv suburb, capital 'still accessible'

    The battle for Ukraine's cities is thundering across its suburbs, with the Ukrainian military retaking a key neighborhood near Kyiv on Tuesday and the invading Russian forces increasing air raids that have caused uncounted deaths and sent more than 3.5 million people fleeing.

    FRANCE 24 reporter Gwendoline Debono is on the ground in Kyiv, where she said the capital is "still accessible".

    "Ukrainian forces are holding their positions and we see Russian soldiers advancing very slowly," she said.

    5:55 pm: Fighting rages in Ukraine's Mariupol, says regional governor

    A regional governor in Ukraine said on Tuesday Russian and Ukrainian forces were fighting in the city of Mariupol, and accused Russian troops of firing indiscriminately at residential areas and Ukrainian military targets.

    Russian denies targeting civilians.

    Speaking on national television, Donetsk Governor Pavlo Kyrylenko said civilians were coming under Russian fire as well as troops of Ukraine's Azov military unit.

    5:51 pm: Rockets destroy rail station, kill one person in Ukraine's Dnipro region, says governor

    Rocket strikes destroyed a railway station in Ukraine's central-eastern Dnipro region on Tuesday, killing one person and damaging rails enough to prevent train passage indefinitely, Governor Valentyn Reznichenko said.

    The rockets hit a station of the town of Pavlohrad around 60 km east of the regional capital Dnipro.

    5:27 pm: Ukraine says 300,000 people are running out of food in occupied Kherson

    Ukraine's foreign ministry said on Tuesday about 300,000 people in the occupied city of Kherson were running out of food and medical supplies, and accused Russia of preventing civilians evacuating to Ukraine-controlled territory.

    "Kherson’s 300k citizens face a humanitarian catastrophe owing to the Russian army’s blockade. Food and medical supplies have almost run out, yet Russia refuses to open humanitarian corridors to evacuate civilians," ministry spokesperson Oleg Nikolenko said on Twitter.

    Russia did not immediately comment on Nikolenko's remarks. Moscow denies targeting civilians.

    Kherson’s 300k citizens face a humanitarian catastrophe owing to the Russian army’s blockade. Food and medical supplies have almost run out, yet Russia refuses to open humanitarian corridors to evacuate civilians. Russia’s barbaric tactics must be stopped before it is too late!

    March 22, 2022

    4:25 pm: Deputy Mayor Sergei Orlov of Mariupol describes scences of horror in embattled city

    Two "super powerful bombs" rocked the city of Mariupol on Tuesday as Ukrainian authorities made a fresh attempt to rescue civilians from the besieged port city, which has suffered relentless shelling since Russia's invasion began almost a month ago.

    FRANCE 24 spoke to Deputy Mayor Sergei Orlov about the horrors civilians are having to face. “Russia doesn’t want to allow Ukrainian citizens to evacuate to the Ukrainian side,” he said. “They do all their best to evacuate them to Russia, to push them, to shell their houses ... It's criminal... It's war crimes."  

    3:11 pm: Farmers in Ukraine continue work amid Russia's invasion

    Farmers in Ukraine are continuing their work amid Russia's invasion, but are having trouble selling their goods.

    Ukraine and Russia account for a third of global wheat and barley exports, which countries in Asia, Africa and the Middle East rely on to feed millions of needy people. About half of the grain the World Food Program buys to feed 125 million people worldwide comes from Ukraine.

    FRANCE 24 journalist Leo McGuinn brings us more with this report: 

    2:55 pm: UN Secretary General Antonio Guterres says war in Ukraine 'going nowhere fast'

    In a televised address, UN Secretary General Antonio Guterres deplored Russia's invasion of Ukraine, saying "the war is going nowhere fast". 

    Guterres urged an end to the "absurd war", warning that the Ukrainian people are "enduring a living hell".

    "This war is unwinnable. Sooner or later, it will have to move from the battlefield to the peace table. That is inevitable," he added.

    "The only outcome to all of this is more suffering, more destruction and more horror as far as the eye can see," he said. "Continuing the war in Ukraine is morally unacceptable, politically indefensible and militarily nonsensical." 

    Calling for an end to the war, he said "there is enough on the table to seize hostilities now, and seriously negotiate." 

    1:08 pm: Russia adopts bill on prison terms for ‘false information’ about Moscow’s actions abroad

    Russian lawmakers have approved legislation to impose prison terms of up to three years for the publication of false information about Russia’s actions abroad.

    The bill, adopted after a third reading, sets out jail terms and fines against people who publish “knowingly false information” about actions abroad by Russian government agencies, “in the interests of Russia and its citizens”.

    11:40 am: Ten Ukrainian hospitals destroyed since Russia invaded

    Ukrainian Health Minister Viktor Lyashko said on Tuesday that 10 hospitals had been completely destroyed since Russia invaded Ukraine, and others could not be restocked with medicines and supplies because of fighting nearby.

    11:15 am: Russian newspaper hacked, false story on military deaths posted – Kremlin correspondent

    Russia’s mass-market Komsomolskaya Pravda newspaper was hacked on Monday and a false story on Russian military deaths in Ukraine was posted on its site, its Kremlin correspondent Alexander Gamov said on Tuesday.

    The story – which said nearly 10,000 Russian troops had been killed – was deleted after only a few minutes, but had already been picked up by some Western media.

    11:27 am: Half a million Ukrainian refugees in Poland need mental health support

    About half a million refugees from Ukraine who have fled to Poland need support for mental health disorders, and 30,000 have severe mental health problems, the representative for the World Health Organization in Poland said on Tuesday.

    Refugees arriving in Poland are suffering from a range of health problems, including diarrhea and dehydration, but the main need is for support due to trauma, Paloma Cuchi, WHO representative in Poland, told a briefing in Geneva.

    11:25 am: Refugees from Mariupol describe city’s devastation

    Victoria and Oleksii Kazantsev had been sheltering in Mariupol before leaving the port city in their car, which had been protected from Russian forces' bombardment in an underground garage. Now in Lviv with their daughter, they tell FRANCE 24 about the devastation they witnessed as they fled.

    10:54 am: Russia, North Korea discuss developing relations

    Russia’s Deputy Foreign Minister Igor Morgulov has met with North Korea’s ambassador to Moscow and discussed developing bilateral relations “in the context of changes happening on the international arena”, the Russian foreign ministry said on Tuesday.

    North Korea last month blamed the Ukraine crisis on the “hegemonic policy” and “high-handedness” of the United States and the West.

    11:08 am: Russian Nobel winner says he will donate medal to Ukrainian refugee fund

    Russian journalist Dmitry Muratov, a co-winner of last year's Nobel Peace Prize, said on Tuesday he would donate his Nobel medal to be auctioned to raise funds for Ukrainian refugees.

    The Novaya Gazeta newspaper, where Muratov is editor-in-chief, in early March said it would remove material on Russia's invasion of Ukraine from its website because of censorship, in response to threats of criminal prosecution of journalists and citizens who veer from Moscow's official line that the war it began is a "special military operation".

    10:44 am: Kyiv theatre director says rehearsals keep spirits high amid attacks

    Kyiv theatre director Tetiana Shelepko tells FRANCE 24 that holding rehearsals at night after helping to transport humanitarian supplies during the day keeps her company's spirits up amid Russian attacks on Ukraine's capital.

    9:58 am: More than 3.5 million people have fled Ukraine

    The number of Ukrainians who have fled abroad has now surpassed 3.5 million, the UN Refugee Agency said on Tuesday, with more than 2 million having crossed the border into Poland.

    9:48 am: Ukrainian forces retake key Kyiv suburb of Makariv

    Ukrainian forces forced Russian troops out of the strategically important Kyiv suburb of Makariv early Tuesday after a fierce battle, Ukraine’s Defence Ministry said. The regained territory has allowed Ukrainian forces to retake control of a key highway and block Russian troops from surrounding Kyiv from the northwest.

    9:43 am: Boryspil mayor urges civilians to flee

    The mayor of the Ukrainian city of Boryspil, just east of Kyiv and close to the Boryspil International Airport, is urging civilians to leave the city because of fighting nearby.

    “There is no need to be in the city now as there is already fighting going on in the area around it. I call on the civilian population to be smart, reach out to our call centre and leave town as soon as an opportunity arises,” Mayor Volodymyr Borysenko said in a video address.

    8:44 am: ‘Fewer and fewer civilians getting evacuated from Kyiv’

    Kyiv on Monday night entered a new, longer curfew that is scheduled to last until Wednesday morning because authorities expect the Ukrainian capital to come under further shelling by Russian forces.

    FRANCE 24's correspondent Gwendoline Debono reports on the current mood in Kyiv in the video below.

    6:30 am: Zelensky renews offer of direct peace talks with Putin

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky renewed an offer of direct peace talks with his Russian counterpart Vladimir Putin overnight to Tuesday, declaring the status of Russia-occupied Crimea and two self-declared pro-Moscow republics in Donbas could be up for debate and a possible referendum.

    Zelensky told local media that he was ready to meet Putin “in any format” to discuss ending the almost one-month-old war that has shattered several Ukrainian cities.

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    As it happened

    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

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    La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

    Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

    Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

    Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

    Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

    L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

    — 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

    Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

    Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

    Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

    Photo : Archive / EMA

    France24 - World

    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    Issued on: 22/03/2022 - 16:36

    Gulliver CRAGG Gulliver CRAGG

    Viktoria and Oleksii Kazantsev had been sheltering in Mariupol before leaving the port city in their car, which had been protected from Russian forces' bombardment in an underground garage. Now in Lviv with their daughter, they describe the devastation they witnessed as they fled.

    Hundreds of thousands of people are believed to be trapped in Mariupol, a port city in southeastern Ukraine that has seen non-stop attacks from Russian forces. As fleeing civilians describe relentless bombardments and corpses lying in the streets, those left behind have no access to food, water, power or heat. 

    Viktoria and Oleksii Kazantsev were lucky enough to make it out with their daughter, finding refuge in Lviv, a city in western Ukraine. They spoke to FRANCE 24 correspondent Gulliver Cragg about their plight, describing what they saw as "worse than a horror film". 

    "It's a warzone. Everything is destroyed," they told him, adding that they no longer feel safe anywhere in Ukraine and plan to move abroad in the near future. 

    Click on the video player to watch the full report.

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    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    As it happened

    Russian troops enter central Mariupol, air strikes take place in Mykolaiv

    Analysis

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    The Saturday Profile

    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    Valeurs Actuelles

    De l’incendie de l’ambassade d’Autriche au brasier de Notre-Dame, la longue histoire des pompiers de Paris

    Les sirènes retentissent dans l’île de la Cité. Le long des quais de Seine, plusieurs véhicules rougeâtres tentent de se frayer un chemin entre les files d’automobilistes. Sur les trottoirs du quartier Saint-Michel, une foule interdite retient son souffle. Il est 18 h 45 ce 15 avril 2019 et une épaisse fumée noire s’élève de la toiture de la cathédrale Notre-Dame.

    Sauver ou périr

    Lances à incendie sur les épaules, les premiers pompiers affluent sur le parvis de l’édifice religieux. Juchés sur leurs échelles, les soldats du feu tentent de circonscrire la propagation des flammes sur le toit. Dans le beffroi, les militaires progressent difficilement. Ils traquent par petits groupes les foyers pouvant provoquer l’effondrement du monument. Ils montent difficilement leurs lances dans les tours. Leur mission : protéger les imposantes cloches de la cathédrale, la rosace centrale et le grand orgue.

    Mais une image de cette tragédie demeure : la chute de la flèche de Viollet-le-Duc dans le brasier ardent. Quelques minutes plus tôt, le général commandant la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ordonne à ses hommes de pénétrer dans le bâtiment. Un détachement d’une dizaine de volontaires se charge de sauver les reliques de Notre-Dame. La mission est périlleuse. Le plomb en fusion tombe sur le sol. L’opacité de la fumée réduit le champ de vision des sauveteurs. Ils extraient in extremis certains trésors inestimables de la cathédrale dont la Sainte Couronne d’épines du Christ et la tunique de Saint Louis.

    Pour sauver ce joyau de l’art gothique, 21 lances à incendie placées sur des bras élévateurs d’une cinquantaine de mètres arrosent sans discontinuer la toiture. Les 600 sapeurs mettent tout en œuvre pour réaliser l’impossible. Vers deux heures du matin, le centre opérationnel annonce le message « feu éteint ». Notre-Dame est sauvée.

    Devant les caméras du monde entier, le sauvetage de Notre-Dame a mis en lumière tout le sang froid et le courage de la BSPP. Avec une intervention toutes les soixante secondes, dans Paris et sa petite couronne, cette unité est sur tous les fronts : incendie domestique, attentat terroriste, malaises, ivresse sur la voie publique, accidents de la route… Pour la seule année 2021, ces héros du quotidien ont accompli 463 851 missions avec une seule devise à l’esprit : « Sauver ou périr. »

    En 2018, Valeurs actuelles accompagnait ces hommes et ces femmes dans leur quotidien. Quarante-huit heures durant, nous avons partagé le quotidien du personnel de la caserne Blanche dans le IXe arrondissement de la capitale. Ils s’étaient alors confiés sur le sens qu’ils donnaient à ce métier hors-norme. « Il n’est pas obligatoire d’être fou pour travailler ici mais ça aide », commentait l’un deux. Un autre ajoutait : « Nous sommes une grande famille. On est tous solidaires les uns des autres. » Une « grande famille », voilà comment qualifier cette unité qui célèbre cette année le 211e anniversaire de sa fondation par… Napoléon.

    Une grosse colère de Napoléon entraîne la fondation de la BSPP

    Ambassade d’Autriche, 1er juillet 1810. Son excellence le prince Karl Philipp de Schwarzenberg donne une réception en l’honneur de Napoléon et de son épouse Marie-Louise. L’hôtel de Montesson se pare de ses plus beaux atours. De vastes tentes richement décorées sont élevées dans les jardins de l’ambassade. Une imposante salle de bal éphémère se monte avec des lustres ornés de bougies. Un feu d’artifice est même tiré en l’honneur du couple impérial.

    Soudain, le ciel s’assombrit. Un violent mouvement d’air rabat violemment un des lustres sur lequel s’enflamme une draperie. Les convives assistent impuissants au sinistre. La pièce s’embrase du sol au plafond. Certains convives meurent brûlés vifs, d’autres étouffés. Le cri sourd des blessés se perd dans le brasier. Qu’en est-il de l’action des pompiers sur place ? Seuls et sans renforts, six garde-pompes tentent tant bien que mal de stopper les flammes avec deux malheureuses lances. Napoléon enrage. L’Empereur ne pardonne pas cet échec et désavoue la Compagnie des garde-pompes.

    Dans la foulée, Napoléon entérine la fondation du Bataillon militaire de sapeurs-pompiers de Paris par un décret impérial du 18 septembre 1811. Ce décret jette les bases de ce que deviendra la future Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et définit les caractéristiques militaires de l’unité. Le décret clarifie les missions et l’emploi du régiment. Il souligne le caractère militaire de l’unité en insistant sur la formation des personnels, l’innovation et la recherche de nouveaux équipements. Encore aujourd’hui, cette charte continue d’imprégner les esprits des nouvelles générations de pompiers.

    Notre-Dame, Bataclan, Rue Erlanger… Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques

    En deux cents ans d’existence, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a été confrontée à des interventions aussi extrêmes que spectaculaires. Le 8 août 1868, un immeuble de la rue Saint-Antoine (IVe arrondissement) est en proie à un terrible incendie. Les flammes se répandent avec une violence inouïe dans les logis. Certains résidents se recluent de peur chez eux, quand d’autres s’amassent paniqués aux fenêtres.

    Cette détresse suscite un sentiment de révolte chez le caporal François Thibault. Il se saisit d’un simple drap et d’une échelle à crochet. À la force de ses bras, il agrippe son échelle aux balcons pour progresser sur la façade de l’immeuble.

    Une à une, il va chercher les victimes, qu’il protège avec son drap. Son exploit, devenu légendaire, est toujours narré à la nouvelle génération de pompiers. Cette échelle à crochet connaît une seconde jeunesse en février 2019, lors du drame de la Rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement. Cet incendie d’origine criminelle entraîne la mobilisation en pleine nuit de la BSPP. Les héritiers du caporal Thibault réitèrent cette méthode de sauvetage. Pour aller secourir les victimes dans les étages, ils crochètent les balcons. Par binôme, ils réussissent à évacuer les habitants par la façade extérieure du bâtiment. Les pompiers de Paris demeurent les gardiens de la vie, en temps de paix, comme en temps de guerre.

    Dans les heures sombres de l’Occupation, au lendemain de la rafle du 16 juillet 1942, les familles juives sont entassées dans le Vélodrome d’Hiver. Les soldats du feu dirigés par le capitaine Henri Pierret vont leur venir en aide. Face aux conditions inhumaines de leur détention, l’officier ordonne à ses hommes de distribuer de l’eau aux malheureux. Les sapeurs recueillent discrètement les petits mots des internés, qu’ils glissent dans leurs besaces et dans leurs bottes. Ils s’empressent le lendemain d’adresser aux familles des détenus ces petits mots figés dans le temps. Les combats de la libération de Paris, du 19 au 25 août 1944 témoignent de cet héroïsme et de cette fidélité pour la « Ville lumière ». La verrière du Grand Palais en flamme, ils se précipitent pour sauver le monument. Une mission durant laquelle ils évacuent secrètement et sauvent les résistants piégés dans l’édifice. Ce sont ces mêmes pompiers, sous les ordres du capitaine Lucien Sarniguet, qui hissent le drapeau tricolore sur la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe pour signifier la libération de la capitale.

    Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques. Face à la fureur des balles djihadistes ou à la violence des flammes, c’est toujours en première ligne que les pompiers répondent aux périls. Au soir des attentats du 13 novembre 2015, les pompiers mettent en place une véritable médecine de guerre. À même le sol des terrasses ensanglantées, ils se relaient sans relâche pour sauver le plus grand nombre de vies. L’éthique des pompiers de Paris se résume en cette formule du général Casso, « si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion, mais bien pour mieux t’aider ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    New York Times - World

    At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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    The Saturday Profile

    After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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    By Vjosa Isai

    MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

    By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

    Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

    She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

    She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

    When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

    By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

    She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

    Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

    The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

    No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

    “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

    As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

    “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

    Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

    “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

    She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

    But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

    “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

    In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

    Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

    Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

    “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

    She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

    She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

    The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

    She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

    Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

    As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

    “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

    Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

    One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

    Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

    “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

    In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

    Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

    People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

    Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

    “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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    France24 - World

    Deadly tornado tears through southern Louisiana, leaving thousands without power

    Issued on: 23/03/2022 - 06:32

    NEWS WIRES

    A large tornado ripped through New Orleans on Tuesday, killing at least one person, destroying homes and knocking down power lines, media reported, in another setback for area that has yet to fully recover from last year’s Hurricane Ida.

    A dark funnel cloud touched down in the city and plowed through neighborhoods, pictures on social media showed, with damage reported in the communities off Arabi, Gretna and St.  Bernard Parish.

    St. Bernard Parish President Guy McInnis told local media at least one person was killed but offered no further details.

    There were no official reports of the number of people injured.

    “We had five or six houses totally demolished. There were people in the homes, so far everyone is accounted for,” McInnis said on WDSU television.

    St. Bernard Parish Sheriff Jimmy Pohlmann told news site NOLA.com he had reports of some people trapped.

    In Arabi, the tornado blew off roofs and knocked over trees and utility poles, NOLA.com reported.

    MASSIVE Tornado moving through Arabi, Louisiana in @StBGov Video by Marshall Jackson @FOX8NOLA pic.twitter.com/DdPta8JuBk

    March 23, 2022

    A video posted on Twitter by Fox8 television showed firefighters near a house in Arabi with no roof and its walls toppled over.

    Much of southern Louisiana is still recovering from Hurricane Ida, a fierce Category 4 storm that came ashore last August, devastating rural communities to the south of New Orleans and killing more than 100 people in the South and Caribbean.

    The majority Black city of New Orleans, known for its jazz, Cajun-influenced cuisine and history as a major slave port, is still traumatized by 2005’s Hurricane Katrina, one of the largest and most powerful storms in U.S. history, which killed at least 1,800 people.

    Tuesday’s tornado struck a day after twisters destroyed homes and injured people elsewhere in the region.

    Power was reported out for more than 17,346 customers in Louisiana, 25,923 in Texas and more than 11,646 in Mississippi, according the website poweroutage.us. Some 8,000 customers in New Orleans lacked electricity, utility provider Atmos Energy told NOLA.com.

    The storm front brought heavy rain and powerful winds to Louisiana, Mississippi and Alabama as National Weather Service forecasters warned some 5 million people in the region could see dangerous weather.

    “This is the typical time of the year for these events to unfold. Spring-time is prime for severe weather,” said Roger Erickson, a National Weather Service meteorologist in Lake Charles, Louisiana.

    School districts across the region canceled classes and Louisiana State University in Baton Rouge closed its campus for the day.

    (REUTERS)

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    Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis

    More than 10 dead as Storm Eunice hits power and transport in northern Europe

    Madagascar's death toll from Cyclone Batsirai rises sharply

    France24 - World

    Mariupol deputy mayor describes scenes of horror in embattled city

    Issued on: 22/03/2022 - 17:20

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    Two "super powerful bombs" rocked the city of Mariupol on Tuesday as Ukrainian authorities made a fresh attempt to rescue civilians from the besieged port city, which has suffered relentless shelling since Russia's invasion began almost a month ago. FRANCE 24 spoke to Deputy Mayor Sergei Orlov about the horrors civilians are having to face. 

    “Russia doesn’t want to allow Ukrainian citizens to evacuate to the Ukrainian side,” said Mariupol's Deputy Mayor Sergei Orlov. "They do all their best to evacuate them to Russia, to push them, to shell their houses ... It's criminal... It's war crimes..." 

    The plight of Mariupol, a city of 400,000 before the war, has been the most urgent humanitarian emergency since Russia invaded Ukraine nearly a month ago. Hundreds of thousands of residents are believed to be trapped inside under near constant shelling, with no access to food, water, power or heat.

    Asked if the Mariupol citizens evacuated to Russia are safe, Orlov said, "I don't think they're safe because [there is] a lot of information that Russia ... took their passports, Russia gives them way to Russian cities that are not near to Ukraine, so It's different cities even in Siberia and all over Russian territory... I don't think it's safe because these people do not want to evacuate to Russia."

    Click on the video player above to watch the full video.

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    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    As it happened

    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    WAR IN UKRAINE

    As it happened: Russia forces encircle Kyiv and continue Mariupol siege

    France24 - World

    France's TotalEnergies to stop buying oil from Russia by end of 2022

    Issued on: 23/03/2022 - 11:14

    Stephen Carroll Follow

    The French oil giant TotalEnergies will stop buying oil and petroleum products from Russia by the end of this year, after facing criticism over its inaction following the invasion of Ukraine. The company will, however, continue buying Russian gas. CEO Patrick Pouyanné told French radio the move would not put the future of the firm at risk. Also today, Russia cuts flows through a pipeline from Kazakhstan in order to repair damaged equipment, creating a further complication for oil supplies.

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un centre culturel russe visé par une attaque au cocktail Molotov à Paris

    L’ambassade de Russie réagit

    « Le 7 mars 2022, à 2h du matin, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a été attaquée. Nous demandons aux autorités françaises d’assurer la sécurité des représentations officielles russes en France », a tweeté l’ambassade de Russie en France. Sur son site, la Maison russe des Sciences et de la Culture évoquait au lendemain de l’incident une fermeture temporaire pour « des raisons administratives ».

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    France24 - Monde

    Corse : Emmanuel Macron lance un appel au calme après la mort d'Yvan Colonna

    Publié le : 22/03/2022 - 14:50

    FRANCE 24 Suivre

    Au lendemain du décès Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d'Arles début mars, le chef de l'État a lancé un appel au calme, tandis que les Corses se préparent à rendre hommage au militant indépendantiste, condamné à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, en 1998.

    En Corse, l'heure était au recueillement mardi, au lendemain de la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, avec des "Gloire à toi Yvan" qui ont fleuri sur les murs, sur fond d'appels au calme, notamment du chef de l'État.

    Des "Gloria à tè !" inscrits en noir donnent le ton de l'émotion suscitée par le décès, après trois semaines de coma, du détenu corse le plus connu de France, qui purgeait une peine de prison à perpétuité, pour l'assassinat en 1998 du préfet Claude Erignac. Des faits qu'il a toujours niés.

    Dans les kiosques, la une de Corse-Matin attire le regard : la main d'une femme, les ongles peints, caressant une affiche du visage du militant nationaliste.

    Pour Gilles Simeoni, président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, sur Twitter, la mort d'Yvan Colonna "est une injustice et une tragédie, qui vont marquer l'histoire contemporaine de la Corse et de son peuple".

    "La Corse traverse une crise identitaire, et avec Yvan Colonna, elle a trouvé son incarnation, son martyr", analyse Dominique, 60 ans. "Je crains, je redoute qu'après le deuil, ça éclate", poursuit cette Corse, revenue s'installer il y a une vingtaine d'années dans l'île, interrogée dans les rues d'Ajaccio. 

    >> À lire aussi sur France24.com : Affaire Colonna : comment expliquer la flambée de violences qui secoue la Corse

    Globalement, peu acceptent de parler, par respect pour la famille. Mais l'émotion est là. À Ajaccio, plusieurs centaines de jeunes – 250 selon les autorités – ont ainsi manifesté dans le calme mardi matin, passant allumer des bougies devant la cathédrale, derrière une banderole de tête en hommage à l'ancien berger de Cargèse, "Yvan martiriu di à causa corsa" [Yvan martyr de la cause corse].

    "On veut montrer notre soutien à la famille", explique Chjara Secondi, 17 ans, qui espère qu'il n'y aura pas de mouvement de colère jusqu'aux funérailles, dont la date n'a pas encore été annoncée. "[Mais] à un moment donné, le peuple corse va témoigner de sa colère [car] les jours qu'on vient de passer appellent à un changement profond", pense quand même Gérôme, 41 ans.

    Un autre rassemblement est prévu à Bastia dans l'après-midi.

    Dans ce contexte, le président de la République, Emmanuel Macron, a estimé sur France Bleu que "le plus important est que le calme se maintienne", saluant au passage "l'esprit de responsabilité" des élus corses.

    "Je souhaite le retour à l'ordre en Corse et j'appelle tous nos compatriotes corses au calme et à la retenue", avait exhorté dès lundi soir la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse. 

    "Toute la lumière sera faite"

    Sulidarita, une des associations de défense des prisonniers politiques corses, était elle dans un autre registre. "Malheur à l'État français assassin", a ainsi promis sur Twitter sa secrétaire générale, Katti Bartoli. 

    L'agression d'Yvan Colonna le 2 mars à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône), par un détenu "jihadiste", avait suscité une colère quasi unanime dans l'île, de nombreux Corses estimant que cette agression n'aurait jamais eu lieu si le militant avait été transféré en Corse comme il le demandait de longue date.

    Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis une requalification de la mise en examen de son agresseur en "assassinat en relation avec une entreprise terroriste", a-t-il annoncé mardi, sollicité par l'AFP.

    Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans radicalisé, avait été mis en examen pour "tentative d'assassinat terroriste" début mars.

    Le parquet antiterroriste a pris mardi un réquisitoire "supplétif du chef d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste", a-t-il indiqué.

    Elong Abé doit être convoqué prochainement par le juge d'instruction chargé de cette enquête en vue de l'éventuelle modification de la qualification de sa mise en examen, selon une source proche du dossier.

    "Toute la lumière sera faite sur l'enchaînement qui a conduit à cette situation qui n'est pas acceptable", a de nouveau promis le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mardi, au sujet de l'agression du militant corse, violemment agressé par un codétenu radicalisé qui s'était acharné sur lui pendant huit minutes, sous le regard d'une caméra de surveillance et sans aucune intervention des gardiens.

    Pour tenter d'apaiser la situation, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait passé trois jours sur l'île en fin de semaine dernière, levant le tabou d'une possible autonomie de l'île. Il avait alors annoncé que les conclusions de l'enquête administrative sur l'agression de l'ancien berger de Cargèse devraient être rendues publiques d'ici à la fin de cette semaine.

    L'audition à l'Assemblée nationale du chef d'établissement de la centrale d'Arles, prévue initialement mercredi, a été reportée d'une semaine, "afin de respecter le deuil de la famille".

    "Si la loi avait été appliquée et Colonna rapproché, ce drame ne se serait pas produit", a répété mardi matin Michel Castellani, député nationaliste corse, sur franceinfo.

    Après l'Assemblée nationale de Catalogne ou le parti basque Sortu, qui ont dès lundi soir apporté le soutien de ces deux régions à forte couleur nationaliste, c'est le FLNKS, partisan de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, et l'Union sociale des travailleurs kanaks, qui ont fait part de leur soutien mercredi.

    Avec AFP

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    Corse : la peine d'Yvan Colonna suspendue pour "motif médical"

    Mort d'Yvan Colonna près de trois semaines après son agression en prison

    En Corse, le FLNC menace de passer à l'action malgré la carte "autonomie"

    France24 - Monde

    Mali : mort en détention de l'ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga

    Publié le : 22/03/2022 - 12:13

    AFP

    L'ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga est mort lundi à 67 ans à Bamako où il était en détention dans une affaire de fraude présumée, malgré les alertes lancées par sa famille sur la dégradation de son état de santé, a indiqué son entourage.

    L'ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga, détenu depuis août 2021 dans une affaire de fraude présumée, est décédé, lundi 21 mars, dans une clinique de la capitale Bamako.

    Le gouvernement installé par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 a mis plusieurs heures avant de publier un communiqué et de présenter ses condoléances à la famille.

    Le gouvernement "et le peuple malien saluent la mémoire du grand serviteur de l'État (et) son engagement pour l'avènement de la démocratie", dit le communiqué.

    Après une détérioration de l'état de santé de l'ancien Premier ministre, des médecins avaient demandé son évacuation à l'étranger pour des soins. En décembre, la famille avait souligné, en citant les conclusions de médecins, "l'impérieuse nécessité" de l'évacuation de M. Maïga vers l'étranger, ce à quoi les autorités n'ont pas donné leur feu vert.

    Son épouse avait saisi le 2 mars le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, dans une lettre ouverte au sujet de l'état "critique" de son mari.

    Poids lourd de la politique malienne, Soumeylou Boubèye Maïga a été, entre 2017 et 2019, le Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé au pouvoir en 2013, renversé en août 2020 par un coup d'État militaire, puis décédé en janvier.

    Soumeylou Boubèye Maïga, ancien journaliste formé au Sénégal et en France, avait été auparavant ministre des Affaires étrangères, de la Défense et chef des services de renseignement.

    Candidat malheureux à la présidentielle de 2007, il était chef d'un parti, l'ASMA-CFP (Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques).

    Depuis août 2021, l'ancien Premier ministre avait été détenu à la maison centrale d'arrêt de Bamako. Il avait été transféré en décembre dans la clinique de Bamako, où il est décédé.

    Le président nigérien Mohamed Bazoum dit avoir appris "avec consternation la mort" de M. Maïga, sur Twitter. "Sa mort en prison rappelle celle du président Modibo Keita (1960-1967). Je pensais que de tels assassinats relevaient d'une autre ère", a-t-il affirmé.

    Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, déclare avoir appris "avec tristesse" le décès, et le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), El-Ghassim Wane, s'est dit saisi d'une "grande tristesse".

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s'est dit "ami personnel" du défunt, a présenté ses "sincères condoléances" à sa veuve dans un tweet.

    L'ancien Premier ministre avait été incarcéré après avoir été inculpé notamment de "faux, usage de faux et favoritisme" dans le cadre d'une enquête sur l'achat d'équipements militaires et sur l'acquisition d'un avion présidentiel en 2014, alors qu'il était ministre de la Défense.

    L'achat de cet avion avait été épinglé par le Bureau vérificateur général (BVG), autorité malienne indépendante, qui avait dénoncé des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d'influence et de favoritisme.

    Nommé Premier ministre en 2017, M. Maïga avait été contraint à la démission après le massacre de quelque 160 civils peuls en avril 2019 à Ogossagou (centre) par de présumés chasseurs dogons et après une série de manifestations dénonçant la mauvaise gestion du pays.

    Le colonel Assimi Goïta s'est engagé à céder la place à des civils après des élections dont la date n'a pas été fixée. Le retour des civils au pouvoir au Mali est source de contentieux avec les États ouest-africains, qui ont sanctionné en janvier la junte pour avoir révoqué son engagement initial d'organiser un scrutin en février.

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    Plusieurs dizaines de combattants et de civils tués dans le nord du Mali

    La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

    La France annonce avoir tué Yahia Djouadi, haut cadre d’Al-Qaïda au Mali

    Valeurs Actuelles

    “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

    Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

    Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

    Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

    Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

    De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

    Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

    Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

    Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

    Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

    L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

    Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    L'OMS critique la levée trop "brutale" des restrictions anti-Covid-19 en Europe

    Publié le : 22/03/2022 - 13:36

    FRANCE 24 Suivre

    L'Organisation mondiale de la santé a jugé mardi que plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni, avaient levé trop "brutalement" leurs mesures anti-Covid-19, alors que le nombre de cas sur le continent connaît une forte hausse sous l'effet du sous-variant BA.2.

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé, mardi 22 mars, que plusieurs pays d'Europe, ont levé trop "brutalement" leurs restrictions anti-Covid, déplorant que ceux-ci se retrouvent désormais confrontés à une nette remontée des cas sous l'effet du sous-variant BA.2.

    Lors d'une conférence de presse délocalisée en Moldavie, le directeur de l'OMS en Europe, Hans Kluge, s'est dit "vigilant" sur la situation épidémique actuelle sur le continent, tout en affirmant rester "optimiste".

    Actuellement, le nombre de cas de Covid est à la hausse dans 18 des 53 pays de la zone de l'OMS Europe, selon l'organisation sanitaire.

    >> À lire aussi sur France24.com : La fin des restrictions sanitaires arrive-t-elle trop tôt en France ?

    "Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne", a souligné Hans Kluge.

    "Ces pays ont levé les restrictions brutalement de 'trop' à ‘pas assez", a estimé le responsable onusien.

    Selon les données de l'OMS, le nombre de nouveaux cas en Europe avait nettement chuté après un pic fin janvier, mais il rebondit depuis début mars.

    Au cours des sept derniers jours, plus de 5,1 millions de nouveaux cas et 12 496 décès ont été enregistrés dans la zone OMS Europe, portant le total de cas détectés depuis le début de la pandémie à près de 194,4 millions et le nombre de décès à plus de 1,92 million.

    Avec AFP

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    Covid-19 : la hausse des contaminations se poursuit en France

    Analyse

    Covid-19 : la fin des restrictions sanitaires arrive-t-elle trop tôt en France ?

    Covid-19 : la France lève l’essentiel des restrictions sanitaires, dont le port du masque

    L'Humanité

    Sortir du gaz russe : pistes et impasses

    Décryptage

    À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

    Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

    C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

    Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

    Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

    1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

    Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

    Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

    2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

    Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

    « Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

    3. Consommer moins : l’arlésienne française

    En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

    Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

    ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
    L'Humanité

    30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

    Entretien

    Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

    Emilio Meslet

    L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

    Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

    Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

    Est-ce un phénomène naturel ?

    En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

    Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

    La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
    Valeurs Actuelles

    Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

    TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

    Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

    Le gaz finalement concerné

    À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    New York Times - World

    In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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    Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

    In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

    Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

    “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

    “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

    She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

    An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

    The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

    For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

    “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

    “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

    But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

    Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

    She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

    In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

    Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

    “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

    The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

    What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

    That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

    Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

    For the princess, the past few years have been a constant battle.

    In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

    She considers the inspection tantamount to a home invasion.

    As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

    But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

    “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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    Opex 360

    Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

    Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

    D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

    « Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

    « Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

    Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

    Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

    France24 - World

    Turkish women want equal pay: Gender pay gap widens with financial crisis

    Issued on: 23/03/2022 - 11:20Modified: 23/03/2022 - 11:31

    Delano D'SOUZA Follow

    A social movement is creating shockwaves in Turkey. People have been taking to the streets, demanding salary rises, the right to unionise and equal pay between men and women. In a country where the economy is still suffering from record inflation and a weak lira, women are the hardest hit, particularly female blue collar workers. Our correspondents Shona Bhattacharyya, Ludovic de Foucaud and Hussein Assad report.

    Meanwhile, Ukraine's president says Jerusalem could be the right place to hold peace talks with Vladimir Putin. Volodymyr Zelensky made the suggestion in a video posted on Telegram. It came after he addressed the Knesset on Sunday and compared Russia's actions in Ukraine to the "final solution", Nazi Germany's plan to exterminate Jews. He thanked Israel for its role as mediator, but called on the country to pick a side.

    Finally, Nazanin Zaghari-Ratcliffe has spoken out after returning home to the UK. The British-Iranian aid worker was imprisoned for six years after she was accused of plotting to overthrow the regime. She was released after London agreed to settle a $400 million debt Britain owed to Iran for tanks in the 1970s. Zaghari-Ratcliffe has described herself as a pawn in the hands of two governments.

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    Valeurs Actuelles

    Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

    La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

    C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

    Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

    Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

    Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Découverte extraordinaire d’un navire mythique

    Actu

    Latifa Madani

    L’une des épaves les plus inaccessibles de l’histoire, celle de l’Endurance d’Ernest Shackleton, grand nom de l’histoire de l’exploration, a été retrouvée cent sept ans après avoir sombré dans l’Antarctique. À 6 kilomètres du lieu de son naufrage, en 1915, l’épave du trois-mâts goélette a été débusquée le 9 mars, par 3 000 mètres de fond dans la mer de Weddell. Dans « la pire portion de la pire mer du monde », ainsi que la décrivait l’explorateur. Une découverte saisissante. « L’ Endurance est dans un fantastique état de conservation, elle se tient droite. On peut même lire son nom inscrit sur la poupe », dit Mensun Bound, le directeur de l’expédition britannique à laquelle ont pris part d’anciens étudiants bretons et normands de l’Intechmer de Cherbourg (Manche). La barre du navire est intacte. Des équipements sont empilés contre la rambarde, comme si l’équipage venait de quitter le bateau. Des technologies de pointe ont été utilisées par la mission Endurance 22, pour « le projet sous-marin le plus complexe jamais entrepris ».

    antarctique
    France24 - World

    Feminism in South Korea after the election of an avowed anti-feminist

    Issued on: 23/03/2022 - 12:04

    Erin Ogunkeye

    Earlier this month, South Korea held one of its most closely contested presidential elections in recent history. Conservative candidate Yoon Suk-yeol weaponised a sexist blacklash against feminism and won the race by just over 263,000 votes. Despite the slim margin, South Korean feminists fear the consequences for women will be severe, especially for a country that already has the largest gender pay gap among developed nations. Journalist and author Hawon Jung joined us on Perspective to tell us more.

    South Korean opposition conservative Yoon Suk-yeol wins presidential election

    Focus

    From the metaverse to AI clones: South Korea's presidential election goes digital

    South Korea votes in presidential election with inequality key concern

    L'Humanité

    Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menace

    Premier plan

    La hausse des cours des céréales et autres graines, provoquée par le conflit russo-ukrainien menace la sécurité alimentaire mondiale. Elle réveille aussi les débats sur les modes de production définis par les politiques agricoles.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Produire plus ou produire mieux ? Le débat qui oppose deux visions de l’agriculture rejaillit à l’aune de la guerre en Ukraine et des risques alimentaires qui en découlent. Le conflit exacerbe la flambée des prix des céréales et oléagineux enregistrée ces derniers mois sur les marchés mondiaux.

    Guerre en Ukraine. L’Afrique menacée par « un ouragan de famines »

    Le 8 mars, la tonne de blé tendre a dépassé les 410 euros, contre plus de 300 euros à l’automne et 210 euros en moyenne en temps normal. Côté huiles, les choses vont à l’avenant. Le 11 mars, le colza s’échangeait à 924 euros la tonne, contre 690 euros début février. Le tournesol suit le même chemin. Avec ces hausses grandit le risque d’une crise de la faim à l’échelle globale telle que la planète en a connu en 2008 et 2010.

    Vendredi 11 mars, les pays du G7 ont appelé la communauté internationale à « éviter toute mesure » susceptible de limiter « les exportations de denrées alimentaires » afin de ne pas aggraver cette distorsion des cours. Les États-Unis, l’Allemagne, le Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon et le Canada se sont engagés, dans une déclaration commune, « à éviter tous les signaux et mesures restrictives qui limiteraient les exportations et entraîneraient de nouvelles hausses de prix ».

    Ce même vendredi 11 mars, l’Organisation des Nations unie pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a pour sa part tiré un signal d’alarme bien plus effrayant : le conflit engagé à l’est de l’Europe pourrait faire plonger dans la faim 8 millions à 13 millions de personnes supplémentaires.

    « Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 % »

    De fait, l’Ukraine et la Russie pèsent lourd dans le marché mondial alimentaire. Elles représentent près de 29 % des exportations mondiales de blé. 26 pays dépendent d’eux pour plus de 50 % de leurs apports de cette céréale, singulièrement en Asie-Pacifique, en Afrique subsaharienne, au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

    En France, l’alerte résonne aussi, lancée, cette fois, par le secteur agroalimentaire. La hausse des prix des matières premières dans leur globalité aura un impact rapide sur les consommateurs. Il n’en va pas uniquement du prix du grain. La hausse des prix du gaz et du pétrole est elle aussi en jeu.

    « C’est du grand délire », assure Éric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). « Le prix du carburant agricole est passé de 0,70 euro le litre à 1,80 euro », illustre-t-il. À 300 litres le réservoir, faire le plein d’un tracteur frise, en ce moment, les 550 euros. Le cours du blé a beau grimper sur les marchés, pas sûr que cela compense le manque à gagner pour les céréaliers. « Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 %, voire 85 % », poursuit Éric Thirouin. Celles attendues cet été ne seront pas sur les marchés avant l’hiver prochain. « D’ici là, les prix peuvent redescendre. » Impossible de deviner aujourd’hui si, à terme, ils tireront leur épingle du jeu. D’autant que le conflit a aussi un impact sur le prix des engrais, prévient encore le président de l’AGPB. 43 % de ceux utilisés en France sont importés d’Ukraine. La hausse du prix du gaz, quoi qu’il en soit, fait grimper celui de l’azote : l’hydrocarbure est un élément nécessaire à la fabrication de cet élément essentiel aux fertilisants de synthèse.

    La « souveraineté alimentaire » au menu de la présidentielle

    Côté éleveurs, la conjoncture s’avère encore plus épineuse. Une large part des tourteaux de tournesol et de colza est importée, en France, d’Ukraine et de Russie. Condensés de matière sèche issue du pressage des huiles très riches en protéines, ils sont indispensables à l’alimentation du bétail élevé hors-sol.

    Les maraîchers, singulièrement ceux qui travaillent sous serres, ne sont pas non plus épargnés. « J’ai l’exemple d’un producteur, près de Nantes, dont la facture de gaz devrait passer de 400 000 euros l’an passé à 4 millions cette année », illustre Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. Multipliée par dix, la somme paraît hallucinante mais correspond à celle du mégawattheure de gaz, passé de 20 000 à plus 200 000 euros. « Impossible, à ce compte, qu’il n’y ait pas de répercussion s sur les consommateurs. L’ensemble de nos entreprises vont vraisemblablement l’inclure à leurs prix de vente », conclut Dominique Chargé.

    « Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit »

    Comment parer à cette flambée ? Les réponses se disputent la primeur. Côté agro-industrie et grands céréaliers, on plaide pour augmenter la production en France et en Europe. Non que le blé y fasse défaut – loin de risquer la pénurie, la France en produit 35 millions de tonnes par an et n’en consomme que 9 millions (1) –, « mais sur l’échiquier mondial, les productions russes et ukrainiennes vont manquer », reprend Éric Thirouin. « Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit. » Les acteurs du secteur exigent le champ libre pour mener à bien cette « mission nourricière ». Et attaquent, depuis le début du conflit, l’Europe et sa stratégie dite de la ferme à la fourchette – Farm to Fork en anglais (F2F).

    Volet agricole du Green Deal destiné à verdir les pratiques afin d’aligner sur les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de la biodiversité, celle-ci prévoit une réduction de 20 % des engrais et de 50 % des pesticides d’ici à 2030. Elle prévoit également de porter à 25 % la part des terres consacrées à l’agriculture biologique. Une «  logique de décroissance » qui « doit être profondément remise en question », avance la FNSEA dans un communiqué publié le 2 mars . « Il faut au contraire produire plus sur notre territoire, produire durablement, mais produire. » De la même manière, le syndicat majoritaire s’en prend à la future politique agricole commune (PAC), laquelle programme la mise en jachère de 4 % des surfaces agricoles. « Des surfaces non productives », dénonce la FNSEA… là où les organisations paysannes et environnementales préfèrent quant à elles parler de « surfaces d’intérêt écologique ». Et c’est là une fracture manifeste entre les deux parties.

    Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »

    « S’il est nécessaire de prendre des mesures immédiates, cela ne doit pas être au détriment des autres enjeux auxquels l’humanité fait face, comme la souveraineté alimentaire des peuples, la pollution généralisée ou encore l’urgence climatique », écrivent quinze organisations dans une lettre ouverte adressée, jeudi 10 mars, à Emmanuel Macron. «  La guerre en Ukraine et ses conséquences nous forcent à réfléchir aux choix fondamentaux de l’agriculture européenne », poursuivent-elles, exigeant « une véritable transition agroécologique, seule compatible avec l’autonomie de nos agriculteurs et agricultrices et donc avec notre souveraineté alimentaire ».

    Les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées 

    Alors, faut-il ou non revenir sur la stratégie F2F ? Dans une note publiée la semaine dernière, quatre chercheurs de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) répondent par la négative. « Une telle approche se révélerait contre-productive à bien des égards », avancent-ils. D’abord « parce que les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées », avancent-ils. « Les surfaces en jachère ne dépassent probablement pas 6 millions d’hectares sur 100 millions d’hectares de terres arables, et les rendements potentiels y sont faibles. » En outre, poursuivent les chercheurs, « en l’état actuel, cultiver plus pour produire plus, c’est recourir à plus d’azote minéral ou produit en Europe avec du gaz ». En bref, se mordre la queue.

    Enfin, relèvent-ils, si les rendements en Europe plafonnent depuis de nombreuses années, les réglementations environnementales ne sont pas en cause : ce sont « les chocs climatiques qui limitent ce rendement, la perte des pollinisateurs et la dégradation des sols ». Chercher à cultiver plus dans ces conditions « ne pourra que dégrader encore un peu plus la capacité productive des agrosystèmes ».

    L’Europe n’est cependant pas sans pouvoir actionner de levier, notent-ils. Celui de l’aide internationale en est un. Le déblocage « des stocks stratégiques de céréales que ses pays membres ont pu se constituer » en est un autre.

    Guerre en Ukrainealimentationsécurité alimentaireagriculture
    France24 - World

    French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration

    Issued on: 22/03/2022 - 21:27

    Marc Perelman Follow Shirli SITBON

    After weeks of running neck-and-neck, veteran French far-right leader Marine Le Pen has surged ahead of her rival Eric Zemmour. The far-right former TV pundit is trying to revive his campaign by toughening his rhetoric once more.

    Also, our environment editor Valérie Dekimpe takes a look at how the candidates have been reacting to soaring energy prices in light of the war in Ukraine.

    Plus, FRANCE 24 reports from an anti-vaccine protest to find out who those citizens could vote for in the next election.

    French presidential election © France 24

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    • Valérie DEKIMPE, FRANCE 24 Environment editor
    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French presidential candidates grilled over Ukraine war in faux debate

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French far-right candidate Zemmour says Ukrainians welcome, but not Arab refugees

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Le Pen’s niece joins forces with far-right rival Zemmour

    France24 - World

    Algerian War: Looking back at the Évian Accords, 60 years on

    Issued on: 18/03/2022 - 10:15Modified: 18/03/2022 - 10:21

    Emerald MAXWELL Aurélien PORCHER Sylvain ROUSSEAU

    On March 18, 1962, after almost eight years of brutal war, France and Algeria signed a ceasefire agreement in the French spa town of Évian, paving the way for Algeria's independence. But the initial relief was followed by a particularly violent transition period. The OAS, a dissident far-right French paramilitary group that refused Algerian independence, stepped up its bombings and assassinations, leading to the departure of hundreds of thousands of French settlers from Algeria. Sixty years after Évian, our reporters have tracked down witnesses and key players from this crucial chapter in both countries' history.

    >> Read our webdocumentary: Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

    Sixty years after the Évian Accords, Algerians and French recall the trauma of the war and its aftermath. © Studio Graphique – France Médias Monde

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    Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

    France's National Assembly passes law to recognise, recompense Harkis

    FRANCE IN FOCUS

    A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria

    France24 - World

    From where I stand: The incredible story of Ivorian comedian Clentélex

    Issued on: 18/03/2022 - 15:47

    Clentélex is a 23-year-old man from Ivory Coast who has overcome the odds. He grew up in a poor neighbourhood of Abidjan. Unlike many of his contemporaries who were lured into violence and crime, Clentélex used comedy as his weapon of choice. He won the biggest comedy prize in his homeland, an award which gave him the chance to perform at the prestigious Montreux Comedy Festival in Switzerland. Noémie Mayaudon and Jean-Charles Guichard bring us his incredible story in this documentary.

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

    Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

    Que doit faire l’Europe ?

    Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

    Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

    Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

    Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

    Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

    Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

    L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

    L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

    La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

    Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

    Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

    Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

    Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

    Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

    Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

    Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

    Sans oublier la réforme des retraites…

    Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

    Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

    Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

    Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

    Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Crash d'un Boeing en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

    Publié le : 22/03/2022 - 05:29

    FRANCE 24 Suivre

    Au lendemain du crash d'un Boeing-737 dans le sud de la Chine avec 132 personnes à bord, aucun survivant n'a encore été retrouvé, selon les indications des autorités locales mardi soir. Les boîtes noires n'étant toujours pas localisées, les causes de la catastrophe demeurent inconnues. 

    Aucun survivant n'a été retrouvé en Chine plus de 30 heures après l'accident d'un Boeing-737 qui s'est écrasé dans une zone montagneuse du sud du pays avec 132 personnes à bord, a indiqué mardi 22 mars l'aviation civile.

    Les boîtes noires n'ayant pas encore été localisées, les autorités ont par ailleurs estimé prématuré de se prononcer sur les causes de la brutale chute de l'avion du vol MU5735 de la China Eastern Airlines.

    L'appareil reliait les grandes villes chinoises de Kunming (Sud-Ouest) et Canton (Sud). Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué mardi que les passagers sont à priori tous des ressortissants chinois.

    Lundi soir, la compagnie a présenté ses hommages aux victimes, mais sans préciser leur nombre.

    Des vidéos diffusées par les médias publics montrent une sorte de clairière formée par l'appareil dans une zone boisée, avec des débris peu reconnaissables, à part un morceau d'aile aux couleurs bleue et rouge de la compagnie.

    La télévision publique CCTV a diffusé mardi des images de sauveteurs en treillis ou en blouse blanche portant des civières et des sacs à dos. Ils évoluaient avec difficulté sur les collines des environs de l'accident.

    Un reporter du journal officiel Le Quotidien du peuple, qui a pu aller au cœur du site de la catastrophe, y a filmé un chaos de pièces métalliques éventrées, de morceaux de l'aéronef disloqué ou encore un objectif d'appareil photo calciné.

    Recherches compliquées

    Les corps et les effets personnels des passagers ont probablement été "entièrement brûlés" par l'explosion de l'appareil au sol, suivie d'un incendie, a déclaré à l'AFP une secouriste qui a passé la nuit sur le site. Les recherches sont compliquées par le terrain accidenté et la végétation dense, a précisé cette femme qui a refusé de dire son nom.

    La police bloquait l'accès au site de l'accident dans un village entouré de forêts et de rizières.

    L'explosion du 737-800 a provoqué "comme un coup de tonnerre", a déclaré à l'AFP un habitant du village de Langnan, dénommé Ou. "Nous avons arrêté de travailler et sommes allés voir ce qui se passait", a-t-il ajouté, précisant que l'incendie avait fait rage à environ un kilomètre de sa maison.

    Chute de 6 000 m en une minute

    Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil, qui reliait Kunming (sud-ouest) à Canton (sud), a perdu en à peine une minute près de 21 250 pieds (6 477 m) avant de disparaître des écrans radar. Puis, après une brève remontée, il a plongé à nouveau, de 4 625 pieds (1 410 m), selon le traceur, pour se trouver à 3 225 pieds (983 m) du sol. Il n'y a pas de données pour le vol après 14 h 22.

    De façon inhabituelle pour un dirigeant chinois, le président Xi Jinping a réagi à chaud lundi soir, appelant à "déterminer au plus vite les causes de l'accident". Son principal conseiller économique, le vice-Premier ministre, Liu He, s'est rendu sur place pour superviser les secours et l'enquête, selon l'agence Chine nouvelle.

    Appareils suspendus

    Selon le média financier chinois Yicai, China Eastern a décidé de provisoirement clouer au sol tous ses 737-800. L'action du transporteur a perdu plus de 6 % mardi à la clôture de la Bourse de Shanghai.

    Boeing s'est dit prêt à collaborer à l'enquête des autorités chinoises. Le titre du constructeur avait perdu 3,6 % lundi à la clôture de Wall Street.

    L'accident tombe mal pour le géant américain de l'aviation, qui était sur le point de reprendre ses livraisons du 737 MAX, un autre type d'appareil suspendu début 2019 à la suite de deux catastrophes aériennes.

    Avec AFP

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    Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine

    France24 - Monde

    Au Nigeria, une attaque fait plusieurs morts dans un village du nord-ouest

    Publié le : 22/03/2022 - 07:21

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    Au moins seize villageois sont morts dimanche lors d'une attaque par des hommes armés dans le nord-ouest du Nigeria, où sévissent plusieurs groupes criminels.

    Nouvelle attaque meurtrière dans le nord-ouest du Nigeria. Des hommes armés ont tué dimanche au moins seize villageois dans cette région qui, depuis des années, est le théâtre de gangs criminels. Appelés localement "bandits", ils attaquent les villages, volent le bétail, kidnappent et tuent les habitants.

    Face à la multiplication de ces attaques, le gouvernement a récemment déclaré "terroristes" ces groupes criminels. Dimanche, des dizaines d'hommes armés à moto ont pris d'assaut le village de Ganar-Kiyawa, dans l'État de Zamfara, tuant 16 villageois, a affirmé le porte-parole de la police locale.

    "Les terroristes ont tué seize personnes dans l'attaque et ont fui avant le déploiement de la police", a déclaré Mohammed Shehu.

    "La police et l'armée sont dans la zone pour prévenir d'autres attaques et poursuivre les bandits", a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le bureau du gouverneur de l'État de Zamfara a confirmé l'attaque, affirmant que "de nombreuses vies auraient été perdues et de nombreuses autres blessées", sans donner davantage de détails.

    Multiplication des attaques

    La presse locale évoque quant à elle un bilan bien plus élevé, avec au moins 37 morts dont le chef du village, et des dizaines de personnes kidnappées.

    En dépit des opérations militaires et des amnisties, les attaques se multiplient dans le nord-ouest et le centre. Début janvier, plus de 200 personnes avaient été tuées au cours de plusieurs attaques menées par des hommes armés dans l'État de Zamfara.

    Les agresseurs opèrent depuis des camps cachés dans une vaste forêt à cheval sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger.

    Selon Ibrahim Dosara, commissaire à l'Information de l'État de Zamfara, près de 700 000 personnes ont fui leur domicile pour échapper à ces attaques, ce qui a incité le gouvernement à ouvrir huit camps pour les accueillir.

    La violence des bandits dans les États du nord-ouest et du centre du Nigeria n'est qu'un des défis auxquels sont confrontées les forces de sécurité, qui luttent également contre une insurrection jihadiste vieille de douze ans dans le nord-est et contre les tensions séparatistes dans le sud-est du pays.

    Avec AFP

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    L'armée du Nigeria annonce la mort du chef du groupe jihadiste Iswap

    Plusieurs attaques au nord-ouest du Nigeria font au moins 200 morts

    Effondrement d'un immeuble au Nigeria : le bilan s'alourdit à 36 morts

    Valeurs Actuelles

    France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

    La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

    « Une inquiétude qui monte » 

    Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

    Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

    « Toute l’offre mondiale va se contracter » 

    Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

    Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

    France24 - Monde

    Au Nicaragua, Cristiana Chamorro, principale opposante de Daniel Ortega, écope de huit ans de prison

    Publié le : 22/03/2022 - 08:06

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    Arrêtée quelques mois avant l'élection présidentielle de novembre 2021, Cristiana Chamorro, la principale rivale du président Daniel Ortega, a été condamnée lundi à huit ans de prison pour blanchiment d'argent et détournement de fonds.

    Forcée par la justice d'interrompre sa campagne lors de la dernière élection présidentielle, la principale opposante nicaraguayenne, Cristiana Chamorro, a été condamnée, lundi 21 mars, à huit ans de prison.

    Donnée favorite par les sondages pour le scrutin de novembre 2021, elle pensait vaincre Daniel Ortega. Mais elle a été arrêtée six mois avant et placée en détention à domicile sur ordre de la justice nicaraguayenne.

    Reconnue coupable de blanchiment d'argent et détournement de fonds, Cristiana Chamorro, 68 ans, restera en résidence surveillée, selon le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh).

    Les accusations portées par le gouvernement du président Daniel Ortega l'avait empêchée de participer à la présidentielle de novembre.

    Selon le tribunal, qui l'a jugée à huis clos pendant sept jours dans l'enceinte de la sinistre prison d'El Chipote, les faits reprochés ont été commis par l'intermédiaire de la Fondation Violeta Barrios de Chamorro (FVBCH), un centre de formation et de défense de la liberté de la presse que Cristiana Chamorro a dirigé pendant vingt ans.

    La fondation servait à recevoir de l'argent de l'étranger destiné à déstabiliser le gouvernement de Daniel Ortega et de sa vice-présidente et épouse Rosario Murillo, selon le parquet.

    Le frère de Cristiana Chamorro, Pedro Joaquin Chamorro, également reconnu coupable a été condamné à neuf ans de prison, qu'il devra purger à la prison d'El Chipote où il est détenu depuis son arrestation.

    Des peines allant jusqu'à treize ans de prison ont été infligées à deux anciens employés de la FVBCH, ainsi qu'au chauffeur de Cristiana Chamorro.

    Des "amendes [se montant à] des millions" ont été imposées à l'opposante et à ses trois anciens employés. Elles sont "impossibles à payer" et si celles-ci "sont commuées en peines de prison cela équivaudrait à la détention à perpétuité", relève le Cenidh.

    Procès en série

    Arrêtée le 2 juin 2021, Cristiana Chamorro a rejeté les accusations en assurant que le dossier avait été monté contre elle pour avoir tenté de "servir les Nicaraguayens" en se présentant à l'élection présidentielle.

    "Quand on prend une position qui met en danger le pouvoir de la dictature, on s'attend à tout, même au pire", avait déclaré fin mai à l'AFP Cristiana Chamorro.

    "Le peuple m'a placé en tête des intentions de vote. C'est pourquoi le dictateur leur a ordonné de m'accuser, c'est une vengeance contre le peuple", avait-elle dit.

    Au total, sept candidats de l'opposition, ainsi que 39 autres opposants ont été arrêtés dans les mois précédant le scrutin, ce qui a permis au président Daniel Ortega, un ancien guérillero âgé de 76 ans, d'être élu pour un quatrième mandat sans opposant de poids face à lui.

    Une trentaine d'opposants ont déjà été déclarés coupables, dont maintenant plus d'une vingtaines ont été condamnés à des peines allant de huit à treize années de prison. L'un d'eux, Hugo Torres, un héros de la guérilla sandiniste passé à l'opposition à Daniel Ortega, est mort en détention à l'hôpital en février.

    L'élection de Daniel Ortega n'est pas reconnue par la majeure partie de la communauté internationale, notamment par l'Organisation des États américains (OEA), les États-Unis et l'Union européenne, au motif que les élections nicaraguayennes n'étaient pas démocratiques.

    Cristiana Chamorro est la fille de l'ancienne présidente Violeta Barrios de Chamorro (1990-1997), qui avait battu Daniel Ortega dans les urnes en 1990.

    Son père, le journaliste Pedro Joaquín Chamorro, a été abattu à Managua en janvier 1978 pour s'être opposé à la dictature de Somoza, qui a dirigé le Nicaragua pendant près d'un demi-siècle jusqu'à la victoire du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) en 1979.

    Avec AFP

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    Au Nicaragua, l’investiture de Daniel Ortega divise l’Amérique latine

    Nicaragua : Hugo Torres, héros sandiniste devenu opposant à Daniel Ortega, est mort en détention

    Nicaragua : Cristiana Chamorro, rivale du président Ortega, assignée à résidence

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Sans gaz russe, la France aura du mal à passer l’hiver, prévient la directrice d’Engie

    Parmi le train de sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, l’arrêt de l’importation du gaz russe n’a pas encore été décidé lundi 7 mars. Il faut dire que de nombreux états sont dépendant de cette énergie. Si la France est un importateur modéré en la matière, une coupure pure et simple risque de mener à une pénurie l’hiver prochain, a prévenu sur France Inter Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie.

    Plafonner les prix

    Pour la fin de la saison, le risque de pénurie est écarté en France, qui importe  environ 20 % de son gaz depuis la Russie. Cependant, « on utilise l’été pour remplir les stockages. A la fin de l’hiver, les stocks sont très faibles », explique Catherine MacGregor. Par conséquent, « si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement depuis la Russie, alors le remplissage de nos stockages serait insuffisant, et nous n’aurions pas suffisamment de gaz au début de l’hiver prochain ». Refuser le gaz russe serait selon elle un « scénario extrême » avec des marchés qui « pourraient cesser de fonctionner » et des prix de l’énergie qui deviendraient « extrêmement élevés ».

    Face à ces risques, Catherine MacGregor recommande à court terme un plafonnement du prix du gaz, et à moyen terme de travailler sur les capacités d’importations françaises depuis d’autres pays, mais aussi à accélérer le développement du biométhane et des énergies renouvelables.

    .@cathmacgregor : « .@cathmacgregor : « Si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement » de gaz depuis la Russie, « alors le remplissage » de nos réserves « serait insuffisant » pour l’hiver prochain, selon la directrice générale d’Engie #le79inter  » #le79inter pic.twitter.com/FRLrCd0LrP

    — France Inter (@franceinter) March 7, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

    Actu

    Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

    Anna Musso

    Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

    l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

    Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

    « C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

    Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

    Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

    « Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

    Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

    « La science au service de la paix »

    De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

    En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

    sciencescoopérationGuerre en Ukraine
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    L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

    L'Humanité

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Décryptage

    Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

    Marine Cygler

    Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

    En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

    Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

    Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

    Conséquences darwiniennes

    Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

    Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

    Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

    La perdrix des neiges repoussée en altitude

    Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

    De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
    New York Times - World

    The Academy Awards

    The saturday profile

    An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

    Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

    Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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    By Farnaz Fassihi

    Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

    The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

    “It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

    For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

    His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

    After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

    “Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

    If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

    Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

    Explore the 2022 Academy Awards

    The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.

    The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

    Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

    If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

    Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

    “In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

    Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

    But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

    As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

    Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

    “For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

    Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

    In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

    He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

    Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees

    “Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

    “CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

    “Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

    “Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

    “Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

    “King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

    “Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

    “Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

    “The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

    “West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

    In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

    Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

    Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

    If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

    Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

    He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

    In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

    He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

    Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

    When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

    That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

    “I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

    If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

    Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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    France24 - World

    Four killed in knife attack in southern Israel

    Issued on: 22/03/2022 - 18:39

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    A man wielding a knife stabbed several people and ran over another in southern Israel on Tuesday, with the prime minister promising a crackdown on "terrorists" after the incident which left four dead.

    The unrest at a gas station and outside a shopping centre in the southern city of Beersheba began shortly after 4:00 pm (1400 GMT), police and emergency medical responders said. 

    After arriving at the gas station, the assailant left his car and "stabbed a woman", according to police. 

    He then returned to his car and rammed it into a 60-year-old man on his bicycle outside the shopping centre. 

    The suspect then left his car again and began stabbing others around the shopping centre, according to police and the Magen David Adom emergency medical response organisation. 

    Police said that "civilians who were at the scene fired (at the suspect) and neutralised him," without specifying the suspect's condition. 

    An MDA spokesman told AFP that four people had been killed. 

    Prime Minister Naftali Bennett's office said he held "a consultation with the minister of internal security and the commissioner of the police" following the attack. 

    He later praised those who shot the alleged assailant, saying they "showed resourcefulness and courage and prevented further casualties". 

    "Security forces are on high alert. We will work hard against terrorists. We will pursue them as well and those who help them," the Israeli premier tweeted.  

    Hamas, the Palestinian Islamist group that controls the Gaza Strip, released a statement that did not claim the attack but blamed it on Israel's treatments of Palestinians.

    Speaking to a Hamas-controlled radio station, group spokesman Hazem Qassem said the "operation is a response to the policy of ethnic displacement practiced by Israel against our Palestinian people inside the occupied territories".

    Stabbing and car-ramming attacks, often by lone Palestinian assailants, are common in Israel. 

    But its southern region, including Beersheba, have recently been spared such violence, with much of it instead concentrated in Israeli-annexed east Jerusalem or the occupied West Bank. 

    Recent unrest in the south has involved clashes between Israel's Bedouin community -- part of Israel's 20 percent Arab minority -- and security forces.

    There were no immediate details from police on any possible affiliations of the presumed attacker. 

    (AFP) 

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN MIDDLE EAST MATTERS

    Organised crime on the rise in Israel

    Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media

    Reporters

    Anger mounts in West Bank at increasingly under-fire Palestinian Authority

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

    France24 - World

    Michelin Guide applauds 'resilience' and 'creative power' of French food scene

    Issued on: 22/03/2022 - 20:59

    NEWS WIRES

    The Michelin Guide launched its 2022 edition on Tuesday, celebrating an increasingly green and diverse French food scene, as well as its resilience as it emerges from two difficult years of pandemic. 

    Expected each year with apprehension by chefs and gourmets, the famous red book revealed this year's winners in Cognac in southwest France, the first time in its 122 years the ceremony has taken place outside Paris

    Two restaurants were awarded the highest distinction of three stars.

    Arnaud Donckele, 44, known for his extraordinary sauces, shot straight to the top ranking for his new restaurant Plenitude in the Samaritaine department store in Paris. 

    Husband-and-wife team Dimitri and Marielle Droisneau also joined the top rank for their Mediterranean restaurant, La Villa Madie, in Cassis, near Marseille, which judges praised for its "poetic home-style cuisine". 

    "With 49 restaurants promoted this year, included two three-star restaurants, we see that it is more than just resilience -- that the French gastronomic scene is showing incredible vitality and creative power," the guide's director Gwendal Poullennec told AFP.

    Much focus in recent years has been on more minimalist, sustainably sourced cooking, which the guide has been rewarding with 'green stars' since 2020. 

    There are now 87 green star restaurants in France, with six new additions in the new guide. 

    Back to business

    Last year's ceremony, in the midst of a months-long shutdown caused by the pandemic, was a low-key affair with only one chef -- Alexandre Mazzia -- promoted to three stars. 

    But this year marked a rejuvenation, with a maskless crowd packing out the theatre in Cognac, a small town with a huge international reputation for its namesake spirit. 

    Controversies have long swirled around the Michelin Guide and the pressure it places on chefs. 

    In 2020, foodies were shocked when the Auberge du Pont de Collonges -- the oldest three-starred restaurant in the world -- was downgraded following the death of legendary chef, Paul Bocuse.

    A year earlier, Marc Veyrat became the first to sue the guidebook, after losing the third star of his Alps restaurant La Maison des Bois just a year after it was awarded. 

    He lost the case and said he never again wanted to see a Michelin inspector in his restaurants.

    Poullennec said demotions were vital if the guidebook was to "remain relevant to customers."

    Judging by the tears and emotion onstage in Cognac, the guidebook continues to be a major source of motivation for chefs and their teams.  

    France is currently in a new golden age for cuisine after a long period in which it was accused of growing stale and lazy.

    The past 15 years have seen an influx of young chefs more open to global influences and new approaches, said Paris-based food writer Lindsey Tramuta.

    "Michelin is still very important for chefs and owners. If it motivates their kitchen staff and team, and brings more diners and curiosity, then it has value," she said.

    Created in 1900 by tyre manufacturers Andre and Edouard Michelin as a guide for motorists, it now has editions across Europe, Asia, North and South America. 

    In March, it announced it was suspending operations in Russia due to the war, just a few months after launching its first guide in Moscow. 

    (AFP)

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    Michelin Guide to unveil 2022 edition celebrating 'resilience' in the face of Covid

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    French chef Éric Pras whips up a storm for a festive Michelin-starred meal

    Legendary chef Paul Bocuse's restaurant loses its third Michelin star

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    Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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    L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

    France24 - Monde

    Guinée : début des assises nationales largement boycottées

    Publié le : 22/03/2022 - 22:18

    Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

    En Guinée, les "Assises nationales" ont été lancées ce mardi à Conakry par le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya. La rencontre a été boycottée par plusieurs leaders politiques et de la société civile du pays. Les explications avec Malick Diakité, notre correspondant à Conakry.

    L'ex-chef d'un groupe armé anti-balaka, Maxime Mokom, a comparu mardi pour la première fois devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, qui auraient été commis en Centrafrique en 2013 et 2014.

    Nous vous proposons un reportage au côté des soldats ougandais dans les monts Rwenzori, ainsi que dans la forêt du parc national des Virunga, où ils revendiquent plusieurs victoires contre le groupe armé ADF. Reportage de Bastien Renouil.

    Enfin, coup de projecteur dans ce journal sur la mise à la disposition du grand public d'entretiens inédits réalisés avec des acteurs de tout bord de la guerre d'Algérie. Le projet est porté par le réalisateur François Demerliac, il est notre invité.

    Cheffe d'édition : Célia Caracena

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    • François DEMERLIAC, Réalisateur
    France24 - Monde

    Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

    Publié le : 22/03/2022 - 19:28

    FRANCE 24 Suivre

    Les autorités maliennes ont suspendu jeudi 17 mars la diffusion de France 24 ainsi que celle de RFI en FM. Par ailleurs, l'accès aux sites internet des deux médias a été coupé. Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.

    ► Comment continuer à regarder France 24 ?

    Sur YouTube :

    https://www.youtube.com/watch?v=u9foWyMSATM

    Sur Facebook :

    - En francais: https://www.facebook.com/FRANCE24

    - En anglais: https://www.facebook.com/FRANCE24.English

    - En arabe: https://www.facebook.com/FRANCE24.Arabic

    - En espagnol : https://www.facebook.com/FRANCE24.Espanol

    En utilisant un VPN pour accéder aux sites de France 24 :

    - En français : https://www.france24.com/fr/ et l'application France 24 (iOS/Android)

    - En anglais : https://www.france24.com/en/ et l'application France 24 (iOS/Android)

    - En arabe : https://www.france24.com/ar/ et l'application France 24 (iOS/Android)

    - Application France 24 (iOS/Android)

    Par satellite :

    En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :

    Eutelsat 16° (en français)

    SES 5° (en français et anglais)

    Arabsat/Badr (en français, anglais, arabe)

    ► Comment continuer à écouter RFI ?

    Sur YouTube :

    https://www.youtube.com/c/RFIfr

    Sur Facebook :

    - Facebook RFI en français : https://www.facebook.com/RFI/

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    Sur Twitter :

    -Twitter RFI en français : https://twitter.com/RFI et https://twitter.com/RFIAfrique

    En utilisant un VPN pour accéder aux sites de RFI :

    - En français : sur rfi.fr et nos applications RFI et Pure Radio

    - En mandenkan : sur https://www.rfi.fr/ma/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)

    - En fulfulde : sur https://www.rfi.fr/ff/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)

    - En anglais : sur https://www.rfi.fr/en/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)

    Par satellite :

    En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :

    Eutelsat 16 A et SES 4 (RFI en français)

    SES 5 (RFI en français et en langues africaines)

    Sur les ondes courtes :

    En français, mandenkan et fulfulde.

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    La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

    France24 - Monde

    Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

    Publié le : 16/03/2022 - 19:00

    L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

    Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

    Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

    Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

    Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

    Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

    Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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    France24 - Monde

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Publié le : 07/03/2022 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

    "Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

    Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

    Héritage de l’ère soviétique

    "La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

    Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

    Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

    Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

    Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

    Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

    L'essor de la Chine

    Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

    Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

    Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

    Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

    Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

    La guerre après la pandémie

    Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

    Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

    Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

    Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

    Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

    La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

    Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

    Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

    l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

    Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

    Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

    Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

    L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

    Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

    * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

    This video can not be played

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    France24 - Monde

    Les réseaux sociaux au cœur de la bataille ukrainienne

    Publié le : 04/03/2022 - 19:08

    Guillaume GRALLET Suivre

    La guerre de l'information est aussi celle de l'influence qui se démontre en ligne. Aperçu dans #Tech24.

    Suppression de comptes, propagande relayée par des activistes dont le visage a été imaginé par l’intelligence artificielle ou encore faux commentaires sur des sites de restaurants : l'affrontement qui se déroule au sol et dans le ciel prend aussi la forme d'une bataille d'influence qui se joue sur les réseaux sociaux.

    Ces plateformes, d'où sont lancés des appels à la cyberrésistance, permettent aussi l'échange d'informations par "Osint" ("open source intelligence"), une méthode open source permettant de repérer des ennemis mais qui peut se retourner contre les auteurs des publications.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    France24 - World

    Macron calls for calm after Corsican nationalist Colonna dies following prison assault

    Issued on: 22/03/2022 - 23:00

    NEWS WIRES

    The French government called for calm in Corsica on Tuesday after the death of jailed nationalist figure Yvan Colonna raised fears of fresh violence on the Mediterranean island. 

    Colonna was attacked on March 2 by a fellow inmate at a prison in southern France where he was being held over the 1998 assassination of a senior French government official.

    News of his death -- which was announced late on Monday -- risks inflaming tensions after some of the worst rioting for years earlier this month in Corsica, where some see Colonna as a hero in the fight for independence.

    "The most important thing is that calm continues and that discussions carry on," French President Emmanuel Macron told France Bleu radio, promising that an investigation would determine how Colonna had been killed.

    "A man has died. It's a serious situation... we can't allow such things to happen in our prisons," he added.

    Marches were called on Tuesday in the island's main cities Bastia and Ajaccio, while candle-lit tributes and Corsican-language graffiti saying "Gloria a te" ("Glory to you") appeared on the streets.

    One of France's most prominent prisoners, 61-year-old Colonna was left in a coma after being beaten and strangled in prison in Arles by an Islamist extremist serving time for terror offences.

    "The family requests that its grief is respected and will be making no comment," Colonna's lawyer Patrice Spinosi told AFP on Monday evening, confirming that his client had died in a hospital in Marseille from his injuries.

    "We have to give the family time to mourn. But there is a lot of anger and sadness," Antoine Soulas, a student, told AFP on the sidelines of a march outside the local government office in Ajaccio on Tuesday.

    A criminal probe and an internal prison inquiry have been opened, while the government in Paris has made surprise concessions over the island's political status just a month from presidential elections.

    French Interior Minister Gerald Darmanin announced last week that the government could be prepared to offer Corsica autonomy, which helped police restore order after several nights of clashes.

    On Tuesday, Prime Minister Jean Castex' office announced that Colonna's accomplices Alain Ferrandi and Pierre Alessandri would be transferred to a prison on Corsica "by mid-April".

    Tensions

    Colonna was arrested in 2003 after a five-year manhunt that eventually found him living as a shepherd in the Corsican mountains.

    He was sentenced to life in prison for the assassination of Corsica's top regional official, Claude Erignac, who was gunned down in the street in 1998 while walking to a theatre.

    Colonna always denied being responsible, and had latterly campaigned through his wife to be transferred to Corsica to serve his sentence close to his family and sons.

    After rioting and widespread anger about the security failure in the prison in Arles, Darmanin visited Corsica last week and made the offer of political autonomy, which appeared to have eased tensions.

    The leader of Corsica's pro-autonomy regional council, Gilles Simeoni, welcomed his proposals as "important words that open up prospects, but they ought now to be extended and firmed up".

    The National Liberation Front of Corsica (FLNC), which carried out deadly attacks for decades before laying down its arms in 2014, warned earlier this month that it could resume its fight if Paris remained in a state of "contemptuous denial".

    Many Corsicans are frustrated that a reform of the island's status promised by Macron has been on ice since 2018. 

    Pro-autonomy activists want increased control over tax policy, hiring policies in local government to favour Corsicans, expanded use of the local language, as well as restrictions on mainlanders buying property on the island.

    The debate has intensified at a hugely sensitive moment, with France preparing for presidential elections in April and right-wing opponents of Macron warning about the risk of the island slipping from Paris's control.

    Negotiations

    Talks on autonomy for Corsica are set to begin in April and should be wrapped up by the end of this year, according to a memorandum agreed by Darmanin and Simeoni.

    French government spokesman Gabriel Attal underlined Tuesday the government's "red lines" -- that "Corsica remains a part of the republic and the fact that we will never accept that there are two categories of people in the republic".

    Colonna's killer, Franck Elong Abe, was in jail for terror-related offences after being arrested in Afghanistan. He has been charged over the attack.

    Prosecutors have said he attacked his fellow inmate after being angered by his "blaspheming" and alleged mocking of the prophet Mohammed.

    Investigators said Abe attacked Colonna while he was working out in the prison gym by pulling a bag over his head and strangling him.

    (AFP) 

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    French government floats Corsican ‘autonomy’ as unrest jolts election campaign

    Corsican nationalist Colonna dies nearly three weeks after assault in prison

    FEATURE

    Prison attack on Corsican nationalist reopens old wounds on restive French island

    Valeurs Actuelles

    Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

    Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

    Viser l’excellence

    Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

    Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

    Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

    Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

    Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

    Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

    Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

    Une terre d’histoire

    Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

    En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

    Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

    Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

    Du Lidl au château de la ville

    Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

    Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

    À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Allemagne. L’alignement atlantiste vaut bien une giga-imposture écolo nommée Tesla

    Actu

    Inaugurant, le 22 mars, la giga-factory Tesla près de Berlin, le chancelier Scholz multiplie les actes d’allégeance à Washington et à Elon Musk, ce roi de tous les oligarques.

    Bruno Odent

    Pressée de se détourner rapidement de sa dépendance au gaz russe, l’Allemagne choisit de serrer les rangs derrière Washington. L’inauguration en grande pompe, mardi 22 mars, de la giga-factory (l’usine géante) de voitures électriques Tesla à Grünheide dans les environs de Berlin constitue une illustration forte de ce changement de pied. Sans égard pour les partenaires européens.

    Le chancelier Olaf Scholz et son ministre de l’Économie dite durable, Robert Habeck (Verts), ont célébré le démarrage des chaînes de production et la sortie des premiers véhicules SUV, modèles Y de l’usine. Des objets roulants facturés aujourd’hui à 60 000 euros pièce. « L’Allemagne accélère son passage à la mobilité électrique », a voulu croire le chancelier en accueillant un Elon Musk tout sourires.

    Tenue à bonne distance des célébrations officielles, une manifestation, convoquée par l’initiative citoyenne écologiste à Grünheide, protestait au même moment contre la « capitulation des autorités régionale et nationale ». La giga-factory va pomper jusqu’à 1,4 million de mètres cubes d’eau par an, ce qui augure de dangereuses tensions sur la sécurité des approvisionnements de ce précieux liquide aux habitants de la région. D’autant plus que Tesla va mettre en service, à côté des chaînes de production, la plus importante usine de batteries d’Europe dont les infrastructures sont déjà quasiment achevées.

     

    Un processus de fabrication très énergivore

    L’imposture écologique ne tient pas seulement à l’extrême voracité aquatique de l’ensemble. Mais surtout à la prétendue raison d’être des véhicules électriques produits, présentés comme incontournable moyen de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il faudrait en effet, selon une enquête du site écologiste Reporterre, qu’une auto électrique parcoure plus de 100 000 kilomètres avant de pouvoir afficher un bilan carbone analogue à ceux des véhicules à essence ou hybrides du même type. Pour une raison simple : son processus de fabrication est très énergivore, en particulier celui des grosses batteries incorporant lithium et métaux rares. D’autre part, l’électricité qui va alimenter les chaînes de fabrication présente outre-Rhin le grave défaut d’être très carbonée. Et cela va s’aggraver.

    Le lignite constituait en effet déjà en 2021 l’élément principal du mix électrique allemand. Or ce charbon primaire est, de très loin, le plus sale de tous les combustibles fossiles. Avec la guerre en Ukraine, la raréfaction des approvisionnements en gaz naturel russe et la décision maintenue de tourner définitivement le dos, fin 2022, au nucléaire, énergie pourtant quasi décarbonée, un recours plus important au lignite est présenté comme inéluctable par le ministre Habeck lui-même. À la différence de l’éolien et du solaire, par définition intermittents, les centrales thermiques au lignite sont en effet pilotables et permettent de garantir un maintien des installations sous tension, indispensable pour éviter des pannes sur le réseau, voire ce cauchemar que constituerait un black-out.

     

    un réseau électrique très carboné

    Ainsi la giga-factory va-t-elle constituer elle-même l’équivalent d’une giga-soufflerie de carbone. Sans parler des futures modèles Y sortis de ses chaînes qui vont être forcément voués à s’alimenter en énergie sur un réseau électrique allemand très carboné.

    L’ouverture du marché européen aux véhicules Tesla, si fortement mise en scène en Allemagne, est en fait parfaitement cohérente avec les démonstrations d’alignement de Berlin sur Washington, du sécuritaire à l’économie. Et peu importe que les partenaires européens en soient les victimes les plus directes et qu’Elon Musk, champion toutes catégories des oligarques de la planète capitaliste, en tire les plus grands bénéfices.

    Ainsi OHB, une société allemande impliquée dans la fabrication de satellites, fait-elle, selon le magazine Challenges (1), le forcing pour transférer les prochains lancements de satellites destinés au programme de géolocalisation européen Galiléo sur les lanceurs de Space X, appartenant à un certain… Elon Musk. Et cela, alors que le défaut des lanceurs russes Soyouz, prévus dans l’opération, aurait dû logiquement conduire à un transfert de la commande vers la fusée européenne Ariane 6, prête à fonctionner à la fin de cette année ou au début 2023. L’Europe n’a pas vocation à devenir, n’en déplaise aux autorités allemandes, une filiale de l’Empire états-unien.

    AllemagneteslaAutomobile
    L'Humanité

    D’autres regards sur l’espace à travers les arts

    Exposition L’observatoire du Cnes, à Paris, ouvre exceptionnellement ses portes au public à l’occasion d’un événement intitulé « Avec l’espace ».

    Anna Musso

    Alors que l’avenir de la mission spatiale russo-européenne ExoMars est en jeu ces jours-ci, au sein de l’Agence spatiale européenne, la nouvelle exposition d’art contemporain de l’Observatoire de l’espace, le laboratoire culturel du Centre national d’études spatiales (Cnes), à Paris, arrive à point nommé au service de la paix et de la coopération. Consacrée aux relations entre arts visuels et espace, elle vise à « renverser notre rapport à l’espace », explique Gérard Azoulay, responsable de l’observatoire et commissaire de l’exposition. L’aventure spatiale est plus que jamais sur le devant de la scène avec l’arrêt de la coopération spatiale russe et le développement de l’industrie américaine du New Space. Or, l’exposition montre l’engagement des artistes pour reconsidérer les rapports de l’art actuel et de l’espace : « Afin qu’il ne se situe plus du côté de la conquête et la domination mais de l’attention à l’autre. »

    espaceExpositionscnes
    France24 - World

    WHO says several European countries lifted Covid-19 measures too ‘brutally’

    Issued on: 22/03/2022 - 13:22

    NEWS WIRES

    Several European countries, including Germany, France, Italy and Britain, lifted their Covid curbs too “brutally” and are now seeing a rise in cases likely due to the more transmissible BA2 variant, the World Health Organization said Tuesday.

    WHO Europe director Hans Kluge told a press conference in Moldova that he was “optimistic but vigilant” about the pandemic’s development in Europe.

    Covid is on the rise in 18 out of 53 countries in the WHO European region, he said.

    “The countries where we see a particular increase are the United Kingdom, Ireland, Greece, Cyprus, France, Italy and Germany”.

    He said the main reason behind the increase was likely the BA2 variant, which is more transmissible, but not more dangerous than other variants.

    But in addition, “those countries are lifting the restrictions brutally from too much to too few,” he said.

    According to the WHO database, the number of new Covid cases in Europe fell sharply after a peak at the end of January, but has been on the rise again since early March.

    Over the past seven days, more than 5.1 million new cases and 12,496 deaths have been reported in the WHO’s European region.

    That brings the number of cases since the start of the pandemic to almost 194.4 million and the number of deaths to more than 1.92 million.

    (AFP)

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    China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks

    ANALYSIS

    Too soon? Covid cases on the rise as France lifts restrictions

    France's Covid-19 infections surge week-on-week after restrictions lifted

    Valeurs Actuelles

    Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

    Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

    La vraie langue des Ch’tis

    Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

    Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

    Hauts-de-France : les dernières actualités

    Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

    A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

    Nord : un sexagénaire contraint de cohabiter avec des squatteurs pendant des mois

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Kremlin critic Navalny sentenced to nine years in prison for embezzlement

    Issued on: 22/03/2022 - 09:11

    NEWS WIRES

    A Russian court Tuesday found jailed Kremlin critic Alexei Navalny guilty of additional charges of embezzlement and contempt of court and sentenced him to nine years in prison as Moscow seeks to wipe out remaining pockets of dissent.

    The sentencing came on the 27th day of what Moscow has termed a "special military operation" in pro-Western Ukraine, with thousands killed and some 10 million displaced.

    "Navalny committed fraud -- the theft of property by an organised group," judge Margarita Kotova said, according to an AFP reporter present at the hearing held inside Navalny's penal colony outside Moscow.

    The judge also found Navalny guilty of the less severe charge of contempt of court.

    His lawyers were detained by police outside the prison following the verdict, according to an AFP reporter on the scene.

    Navalny, President Vladimir Putin's most vocal domestic critic, will serve his new sentence in a "strict-regime" penal colony which will place him in much harsher conditions.

    The nine-year sentence will run concurrently with the term is he already serving.

    Last year the Russian opposition leader was sentenced to two and a half years for violating parole over old fraud charges while recovering from a poison attack with Novichok nerve agent that he blames on the Kremlin.

    Navalny will also have to pay a fine of 1.2 million rubles ($11,500), the judge said.

    Navalny appeared in the makeshift court wearing his black prison uniform, with journalists watching via a video link.

    He listened closely as judge Kotova read out the verdict, sometimes smiling, an AFP reporter said. 

    Investigators accused Navalny of stealing for personal use several million dollars' worth of donations that were given to his political organisations.

    The prosecutor had last week called for Navalny's sentence to be extended to 13 years as well as for his transfer to a strict-regime penal colony.

    Navalny denied the charges, saying they were punishment for challenging 69-year-old Putin.

    Historic crackdown

    Russia is seeing an unprecedented crackdown on the opposition and dissenting voices.

    Before he was jailed, Navalny was Russia's main opposition leader and his team frequently published investigations into the wealth of Russia's elites that garnered millions of views on YouTube. 

    Navalny's poisoning in 2020 with Novichok, a military-grade nerve agent, and arrest on his return from rehabilitation in Germany last year, sparked widespread condemnation abroad, as well as sanctions from Western capitals.

    After his arrest, Navalny's political organisations across the country were declared "extremist" and shut down, while key aides have fled Russia fearing prosecution. 

    Russia has also ramped up pressure on independent media and NGOs, declaring many to be "foreign agents", while others have stopped operating for fear of prosecution. 

    More closures of media outlets followed after Russia passed a new law introducing up to 15 years in jail for "fake news" about Russia's military action in Ukraine.

    In an effort to further control the information available to its domestic audience, Russia this month restricted access to Twitter, Facebook and Instagram, and has blocked the websites of several independent news outlets.

    On Instagram, Navalny has denounced the conflict in Ukraine and called on his supporters to protest despite the high likelihood of fines and arrest.

    More than 15,000 people have been detained at Ukraine demonstrations across Russia after Putin sent troops to Ukraine on February 24, says independent monitor OVD-Info. 

    (AFP)

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    Western countries demand answers from Russia about Navalny’s poisoning

    Russia adds jailed Putin critic Navalny to list of 'terrorists and extremists'

    Russian prosecutors move to shut down respected human rights watchdog 'Memorial'

    Opex 360

    Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

    New York Times - World

    A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’

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    Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.

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    By Jane Arraf

    BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.

    Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?

    Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.

    Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)

    “I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.

    Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.

    “I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”

    On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.

    The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.

    “I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.

    Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.

    “We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”

    Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.

    In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.

    Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.

    In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.

    Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.

    Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.

    “He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.

    Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.

    “At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”

    In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.

    When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.

    While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.

    There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.

    Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”

    “Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.

    Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.

    “I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.

    “Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.

    She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.

    “I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.

    If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.

    Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.

    While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.

    “Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.

    Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.

    “I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.

    Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.

    “My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.

    Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.

    “If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”

    Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.

    “I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”

    Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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    BBC

    Lockdown: How residents of London's Corona Road coped

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    On Corona Road in Lewisham, south-east London, there's a story of the pandemic behind every door.

    The residents represent a cross-section of society who dealt with coronavirus in different ways, but they all tell of a community which came together during tough times.

    Two years since our lives were changed by the announcement that the UK was going into lockdown, how have those living on the aptly named street coped?

    Video by Jamie Moreland

    Additional filming by Eric Anderson.

    France24 - Monde

    Tennis : à 25 ans, la numéro 1 mondiale Ashleigh Barty prend sa retraite

    Publié le : 23/03/2022 - 05:07

    FRANCE 24 Suivre

    À seulement 25 ans, l'Australienne Ashleigh Barty, numéro 1 mondiale de tennis et trois titres du Grand Chelem en poche, tire sa révérence au plus haut de sa gloire. Dans une vidéo publiée mercredi, elle s'est dite "absolument épuisée".

    La numéro 1 mondiale de tennis Ashleigh Barty a créé la surprise en annonçant sa retraite à seulement 25 ans, mercredi 23 mars, dans un message vidéo.

    "Aujourd'hui est une journée difficile et remplie d'émotion pour moi parce que j'annonce ma retraite du tennis", a déclaré l'Australienne sur Instagram. "Je suis tellement heureuse, et je suis tellement prête et je sais juste maintenant dans mon cœur qu'en tant que personne, c'est la bonne décision", dit-elle, en larmes, aux côtés de son ancienne partenaire de double Casey Dellacqua.

    A career that has inspired the world 💙Thank you @ashbarty, for everything. We wish you the best in your retirement, and we’ll always be here cheering you on for the next chapter.Forever a champion 🏆 pic.twitter.com/eMv9ABhKB8

    March 23, 2022

    Numéro un mondiale depuis 2019, elle a remporté trois titres du Grand Chelem en simple, à Roland-Garros en 2019, puis à Wimbledon en 2021 et à l'Open d'Australie cette année. Elle était devenue en janvier la première championne locale en 44 ans à remporter l'Open d'Australie, rejoignant le club exclusif des couronnées du Grand Chelem sur trois surfaces différentes.

    "J'ai tout donné"

    "Le succès pour moi, c'est savoir que j'ai tout donné, tout ce que je pouvais. Je suis comblée, je suis heureuse, et je sais combien de travail il faut pour donner le meilleur de soi-même", a dit la triple championne du Grand Chelem. "C'est juste que je n'ai plus ça en moi. Je n'ai plus l'énergie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu'il faut pour se dépasser au plus haut niveau", a-t-elle poursuivi, ajoutant être "absolument épuisée".

    "Je suis tellement reconnaissante pour tout ce que le tennis m'a donné, il m'a donné tous mes rêves et plus encore", a ajouté la championne. "Mais je sais que le moment est venu pour moi de m'éloigner, de poursuivre d'autres rêves et de poser les raquettes."

    "Merci d'avoir été une incroyable ambassadrice pour ce sport et pour les femmes du monde entier", a tweeté la Women's Tennis Association (WTA). "Tu nous manqueras beaucoup, Ash".

    For every young girl that has looked up to you.For every one of us that you've inspired.For your love of the game.Thank you, @ashbarty for the incredible mark you've left on-court, off-court and in our hearts 💜 pic.twitter.com/6wp9fmO439

    March 23, 2022

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Les visages de Nick Kyrgios, tennisman talentueux et tempétueux

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    TENNIS

    Open d'Australie : Rafael Nadal remporte son 21e tournoi du Grand Chelem, un record

    L'Humanité

    Ukraine. La réécriture mémorielle en temps de guerre

    Actu

    Le président Zelensky doit s’adresser au Parlement français. À chacune de ses interventions, il puise dans le passé douloureux des pays auxquels il s’adresse afin de solliciter un engagement accru.

    Vadim KamenkaLina Sankari

    Depuis une dizaine de jours, Volodymyr Zelensky multiplie les interventions devant les parlements étrangers. En tee-shirt kaki, le président ukrainien interpelle par visioconférence les députés britanniques, canadiens, états-uniens, allemands et israéliens sur les conséquences de l’invasion russe, le 24 février. Ce mercredi, il doit s’adresser aux élus français.

    Adhésion de l’Ukraine à l’UE : la pression de Zelensky

    L’objectif est d’obtenir davantage de Paris, qui a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. À chacun de ses discours, l’ancien comédien cherche à frapper les esprits. Il dresse ainsi un parallèle entre les pans les plus douloureux de l’histoire des pays auxquels il s’adresse et la guerre actuelle. Une instrumentalisation qui vise à obtenir un soutien massif des gouvernements occidentaux.

    Au congrès des États-Unis, le président ukrainien avait lancé : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était noir des avions qui vous attaquaient. Souvenez-vous. Souvenez-vous du 11 Septembre, ce jour terrible de 2001 où le diable a essayé de transformer vos villes en champs de bataille, où des gens innocents ont été attaqués depuis le ciel. (…) Notre pays vit aujourd’hui la même chose. » Autant de références à des actions éclairs qui entraînèrent les États-Unis dans la guerre.

    Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

    « la menace nazie », un casus belli

    Le dirigeant ukrainien a également sollicité la mémoire des parlementaires allemands en évoquant le mur de Berlin. Il reprend à son compte les propos tenus par le président libéral états-unien Ronald Reagan en 1987 – « Détruisez ce mur, donnez à l’Allemagne le rôle de leader qu’elle mérite » – et implore : « Ce n’est pas un mur de Berlin mais un mur en Europe centrale entre la liberté et la servitude, et ce mur s’agrandit à chaque bombe. » Et d’incriminer l’Allemagne, dont les liens économiques avec la Russie ont, selon lui, fourni « le ciment » de ce « nouveau mur ». Des associations ont condamné la partie de son discours consacrée aux victimes ukrainiennes de l’Allemagne nazie pour justifier une intervention militaire de l’Otan avec une zone d’exclusion aérienne. « Je m’adresse à vous au nom des Ukrainiens âgés, ceux qui sont nombreux à avoir survécu à la Seconde Guerre mondiale, qui ont réussi à se sauver sous l’Occupation, il y a quatre-vingts ans. De ceux qui ont survécu à Babi Yar », affirme-t-il.

    Ce massacre de 34 000 juifs, en septembre 1941, reste la plus importante extermination de la Shoah, menée en l’espace de quarante-huit heures par les commandos des Einsatzgruppen. Seulement, l’Ukraine connaît une bataille mémorielle autour de cette période qui n’échappe pas à la réécriture. « Car la collaboration avec les Einsatzgruppen se fait en assassinant les communistes, les juifs, avec le soutien de bataillons composés de nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Aujourd’hui, les gouvernements en ont fait des combattants de la liberté et des héros, comme Stepan Bandera », rappelle le directeur du comité juif ukrainien, Eduard Dolinsky.

    Ce type de parallèle a créé une véritable polémique en Israël. Jouant sur son propre héritage juif, le président ukrainien a tenté une leçon d’histoire hasardeuse en évoquant, devant la Knesset, la « solution finale » et la « question ukrainienne ». Quitte à faire sienne une forme de relativisme : si tout devient « solution finale », la déportation et l’extermination perdent leur unicité. Le président ukrainien a estimé que l’invasion russe de l’Ukraine était une tragédie pour « les juifs et le monde entier » : « Notre peuple est maintenant en train d’errer dans le monde, à la recherche d’une place, tout comme vous avez erré autrefois », a cru bon d’ajouter Zelensky.

    En convoquant un imaginaire puissant, Poutine entend mobiliser sa propre population. Jean Geronimo, enseignant-chercheur

    Une manière de renvoyer dans les cordes le président russe, qui a fait de la « dénazification » de l’Ukraine un casus belli. Et désormais un point non négociable des pourparlers. En 2014, lorsque la Russie annexe la Crimée, la lutte contre les « nazis » servait déjà de justification. « Le président russe cherche à provoquer une réaction de l’Occident face aux crimes de guerre qui ont lieu depuis 2014 dans le Donbass. En convoquant cet imaginaire puissant, il entend également mobiliser sa propre population. Pour mémoire, les Soviétiques ont perdu 27 millions de vies dans le combat contre l’Allemagne nazie », relève Jean Geronimo, enseignant-chercheur à Grenoble-III. L’instrumentalisation de l’histoire par les deux présidents rivaux permet de justifier, voire d’élargir la guerre. Pas de s’investir plus avant dans les pourparlers.

    Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages.

    L’essentiel pour comprendre la situation en Ukraine

    • L’Ukraine, qui nourrit un projet d’adhésion à l’Otan, est au centre des tensions entre les États-Unis, l’Europe et la Russie.
    • Vladimir Poutine dénonce le rapprochement des bases militaires de l’Otan de ses frontières et reproche aux dirigeants européens et états-uniens de refuser d'accorder à la Russie les « garanties de sécurité » qu'elle demande depuis l'automne 2021. Poutine fait ainsi le lien depuis plusieurs mois entre le conflit au Donbass (dans l'est de l'Ukraine) et la question plus large du rôle de l'Otan en Europe.
    • Les pays occidentaux reprochent eux à Moscou de vouloir recréer une « sphère d’influence » et son emprise sur des pays qui veulent s'en détacher.
    • Depuis avril 2021, les Russes ont déployé près de 150 000 militaires à proximité de la frontière ukrainienne.
    • Lundi 21 février, Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des deux territoires séparatistes de l'Est de l'Ukraine (Lougansk et Donetsk). Il a ordonné à l’armée russe de « maintenir la paix » dans ces deux entités dont les frontières ne sont pas aujourd'hui clairement définies. Une première étape avant le déclenchement d'une opération militaire sur le sol ukrainien le 24 février.
    • Moscou a ainsi mis fin aux accords de Minsk de 2015, conclus entre les dirigeants allemand, français, russe et ukrainien, pour régler le conflit créé en Ukraine en 2014. Ces accords prévoyaient un cessez-le-feu, mais également une autonomie du Donbass au sein de l’État ukrainien.

    Aux origines du conflit en Ukraine, en 2014 :

    • Début 2014, avec le soutien des États-Unis, des manifestations pour l’accord d’association avec l’Union européenne, place Maidan, entraînent l’installation d’un pouvoir dont les premières mesures sont hostiles aux droits des russophones du pays.
    • Moscou a alors annexé la Crimée, où la majorité de la population est russe et où se trouvait l’une de ses principales bases à l’étranger, Sébastopol.
    • Dans l’est du pays, des insurgés russophones se sont emparés du Donbass, créant les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk.
    • Le conflit qui éclate alors dans le Donbass a déjà fait près de 14 000 morts et plus de deux millions de déplacés. Le 24 février 2022, avec l'opération militaire déclenchée par Poutine en Ukraine, c'est une nouvelle guerre qui commence.

    Pour aller plus loin

    Guerre en UkraineVolodymyr Zelenskyvladimir poutine
    L'Humanité

    Ukraine. Quand Trump se faisait maître-chanteur

    Actu

    Lors de leur premier échange téléphonique, le président américain demande à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’enquêter sur un fils de Joe Biden.

    Christophe Deroubaix

    Il n’était pas encore l’un des chefs d’État les plus connus au monde. Comédien de son état, il venait d’être triomphalement élu (73 % au second tour) dans un pays peuplé de 44 millions d’habitants. Rasé de près et portant costume-cravate, Volodymyr Zelensky recevait, en ce début d’après-midi du 25 juillet 2019, le coup de fil d’un chef d’État beaucoup, beaucoup plus connu : « Félicitations pour cette grande victoire ! » Il était 9 h 3 à Washington et Donald Trump faisait du Donald Trump, tout en superlatifs. Le nouveau président ukrainien ne pouvait que remercier son puissant interlocuteur et le flatter en retour : « Je voudrais vous avouer que j’ai eu l’opportunité d’apprendre de vous… » Jusque-là, tout se passait bien. Puis, vinrent la politique et le chantage.

    Quid pro quo

    Zelensky informe Trump qu’il reproche à la chancelière allemande Angela Merkel et au président Macron de ne pas en faire assez pour l’Ukraine, et se félicite que Washington soit le « principal allié » de son pays. Il se dit prêt à acheter plus de Javelin (lance-missiles anti-chars) aux États-Unis. Et là, Trump, du tac au tac : « Je voudrais vous demander un service… » Pour résumer, le président des États-Unis demande à son homologue ukrainien de mener une enquête sur les activités de l’un des fils de Joe Biden, Hunter, membre, de 2014 (alors que son père était vice-président) à 2019, du conseil d’administration d’une société gazière et pétrolière ukrainienne, Burisma.

    États-unis. Trump poussé enfin vers une destitution tant attendue 

    En langage juridique américain, cela porte un nom, quid pro quo, une chose contre une autre, selon la traduction littérale de cette locution latine. En l’occurrence : donne-moi la tête du fils de mon ennemi, je te donnerai les moyens de te protéger de la Russie. Cela n’échappe pas à l’avocat de la Maison-Blanche qui enfouit la retranscription de cet échange officiel dans un ordinateur ultracrypté. Juste avant l’appel, Donald Trump avait demandé à son chef de cabinet une aide de 400 millions de dollars destinée à Kiev. Le coup était donc prévu.

    Procès en destitution

    Au Congrès, où l’affaire finira, grâce à un fonctionnaire lanceur d’alerte, les républicains n’y trouveront rien à redire à l’occasion du premier procès en destitution de Donald Trump (le second portera sur l’assaut du Capitol en le 6 janvier 2021), dont le sort sera finalement réglé par le suffrage universel.

    Un quarteron de trumpistes à l’assaut du Capitole

    Volodomyr Zelensky a-t-il tiré un quelconque avantage auprès de Joe Biden de son refus de céder au chantage de Donald Trump ? Pas forcément si l’on en croit la frustration du premier à l’encontre du second, qui refuse de franchir un certain cap (intervention militaire, comme livraison directe d’armement) Quant à l’ancien président nationaliste, redevenu simple milliardaire, on ne sait si sa sortie sur le « génie » de Poutine relève de la vexation personnelle ou d’un véritable tropisme géopolitique, ou des deux.

    Volodymyr Zelenskydonald trumpUkraineÉtats-Unis
    France24 - Monde

    Quentin Fillon Maillet, biathlète : "Mon bonheur, c'est de réussir dans mon sport"

    Publié le : 23/03/2022 - 08:00

    Pauline PACCARD Suivre

    Quentin Fillon Maillet vient de boucler en Norvège une saison phénoménale en remportant le titre de meilleur biathlète mondial, quelques semaines seulement après avoir décroché cinq médailles olympiques à Pékin, dont deux en or. Une consécration pour ce Jurassien de 29 ans qui s'est longtemps demandé s'il allait atteindre la première place dans son sport. Il revient pour France 24 sur ce rêve devenu réalité et sur le bonheur qu'il trouve dans le succès et dans la préparation qui mène aux titres.

    JO-2022: Shaun White 4e pour ses adieux au snowboard, Roeiseland titrée sur le sprint en biathlon

    JO-2022

    JO-2022 : le Français Quentin Fillon Maillet brille en argent sur le sprint au Biathlon

    Quentin Fillon Maillet remporte la Coupe du monde de biathlon

    France24 - Monde

    JO de Paris-2024 : la moitié des billets seront vendus à 50 euros ou moins

    Publié le : 22/03/2022 - 07:51

    FRANCE 24 Suivre

    La stratégie de billetterie pour les JO de Paris-2024 a été dévoilée lundi par le comité organisateur. Celle-ci prévoit notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler un budget de 4 milliards d'euros. Au total, plus de 13 millions de billets seront disponibles à la vente, pour les JO et les paralympiques.

    Les organisateurs des JO de Paris-2024 ont dévoilé, lundi 22 mars, leur stratégie de billetterie, proposant notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins, au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler leur budget de 4 milliards d'euros.

    Après avoir dévoilé en décembre, à grand renfort de visuels, une cérémonie d'ouverture inédite hors-stade entièrement sur la Seine, dont la facture n'a pas encore été affichée, le comité d'organisation (Cojo) s'est penché sur la billetterie.

    Bien sûr, le scénario pandémique rode toujours, après le huis clos à Tokyo, et très peu de spectateurs à Pékin. Il y a un an, le patron du Cojo, Tony Estanguet, avait confié aux parlementaires que le comité travaillait sur plusieurs modèles pour cette raison.

    Plus de 13,4 millions de billets seront disponibles à la vente : 10 millions pour les JO et 3,4 millions pour les paralympiques. Tout sera vendu en 2023, via un système de tirage au sort (inscription dès décembre 2022) qui générera des créneaux d'achats en février et en mai, puis fin 2023.

    >> À lire sur France24.com : Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"

    "Tarifs accessibles"

    Niveau tarif, un million de billets olympiques, sera vendu à 24 euros et ce pour tous les sports. Et 50 % des billets olympiques seront vendus à 50 euros et moins.

    Pour le patron du Cojo, Tony Estanguet, l'idée est d'avoir des "Jeux ouverts au plus grand nombre, populaires, fédérateurs", avec "un grand volume de billets à des tarifs accessibles, pour tous les sports".

    Le budget du Cojo, qui s'établit désormais à près de 4 milliards d'euros, repose sur les recettes de sponsoring, celles de la billetterie et une contribution du Comité international olympique (CIO). Côté sponsors, le tour de table – 1,1 milliard d'euros – n'est pas encore bouclé.

    Le délégué interministériel aux JO, Michel Cadot, a récemment accordé un satisfecit au Cojo : "sur le plan de l'avancée en terme de respect du calendrier […] comme sur le plan budgétaire, les dossiers sont très correctement maîtrisés", a-t-il expliqué à l'Assemblée.

    Après la révision de 2020, qui avait débouché sur 300 millions d'économies, les dépenses et les recettes vont être une nouvelle fois passées au peigne fin. La prochaine révision budgétaire est en effet prévue pour la fin 2022.

    L'exécutif a demandé aux organisateurs de saisir son comité d'audit pour passer en revue le budget d'ici à l'été. D'autant que le Cojo pourrait voir ses prévisions percutées par le contexte inflationniste ou par d'éventuelles conséquences économiques liées à la guerre en Ukraine.

    Parallèlement, les organisateurs gèrent d'autres questions sensibles, comme celle du relais de la flamme. Plus d'une dizaine de départements ont publiquement refusé le ticket d'entrée à 150 000 euros hors taxes pour le passage de la flamme, le jugeant prohibitif.

    Le Cojo insiste sur le fait qu'il ne gagne pas d'argent avec l'opération et qu'il en prend en charge une partie. Tous les départements n'ont pas encore répondu. 

    Colère du côté du basket

    Certains sites d'épreuves font aussi parler d'eux. 

    Après le site du tir à La Courneuve, en bonne voie pour rester là, c'est désormais le site des épreuves de qualifications de basket, un des halls du Parc des Expos de la porte de Versailles, qui fait beaucoup parler, en particulier sur Twitter. 

    "Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport co' le plus populaire aux JO être envoyé dans le parc des expo ?", s'est insurgé la semaine dernière Evan Fournier, vice-champion olympique avec l'équipe de France à Tokyo.

    Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport Co le plus populaire aux J.O être envoyé dans le parc expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée. @Jpsiutat on ne peut pas laisser passer ça !!! Je crois rêver! pic.twitter.com/AAhGsaOjAp

    March 16, 2022

    "Certes ce ne sont sans doute pas les standards d'une salle de NBA, mais c'est aussi ce qu'on aime aux Jeux olympiques, avoir une 'horizontalité' entre tous les sports", a répondu le quintuple champion olympique de biathlon, désormais membre de la commission des athlètes du CIO, Martin Fourcade. De son côté, le Cojo explique que des réunions sont en cours avec la fédération internationale de basket pour trouver des "solutions techniques" pour l'aménagement de la salle. 

    Mais tout cela n'a pas apaisé le basketteur qui a essayé d'entraîner le handball, qui jouera à Lille, dans son combat : "Sérieusement je suis handballeur, on me dit que je vais vivre les Jeux Olympiques @Paris2024 à Lille. JE PÈTE UN PLOMB. C'est une honte. Faut pas vous laissez faire. Combien de médailles d'or vous avez ramené à la France ? Quel manque de respect." 

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    Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"

    Paris-2024 : une cérémonie d'ouverture inédite et grandiose sur la Seine

    JEUX OLYMPIQUES

    Le drapeau olympique est arrivé à Paris, le compte à rebours pour les Jeux 2024 est lancé

    Valeurs Actuelles

    [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

    Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

    Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

    Eric Zemmour et la civilisation

    Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

    A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

    Des religions et des visions du monde différentes

    Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

    La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

    C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

    Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

    Laura MOUSSET Suivre

    À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

    BBC

    Justin Bieber files to dismiss defamation lawsuit over assault claims

    Justin Bieber is dropping a $20 million (£16.2m) defamation lawsuit against two women who accused him of sexual assault.

    The singer, 28, was accused by two social media users in 2014 and 2015.

    He strongly denied the claims and at the time called them "outrageous lies" that were "provably fabricated".

    Last week, his lawyers requested for the case to be dismissed, according to documents obtained by the PA news agency.

    It's not clear whether a settlement between Bieber and the women has been agreed.

    The first allegation came from a woman who claimed she was assaulted by Bieber at a hotel in Austin, Texas on 9 March 2014.

    In response, Bieber shared screenshots from news articles from the day the alleged assault took place, which show him with his then-girlfriend Selena Gomez.

    The second allegation was tweeted by a woman who claimed Bieber sexually assaulted her in a New York hotel in May 2015.

    Bieber later filed the $20 million lawsuit which said her accusations were false and made "out of her desire for fame and attention".

    Follow Newsbeat on Instagram, Facebook, Twitter and YouTube.

    Listen to Newsbeat live at 12:45 and 17:45 weekdays - or listen back here.

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    Justin Bieber denies 2014 sexual assault allegation

    Justin Bieber files defamation lawsuit after assault claims

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    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

    Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

    C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

    Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

    On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

    Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

    Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

    La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

    Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

    Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Ihsane El Kadi

    Homme du jour

    Le directeur de Radio M et du site Maghreb émergent, Ihsane El Kadi, est poursuivi pour « appartenance à une organisation terroriste ». Il vient ainsi rallonger la liste des journalistes, dont une vingtaine au moins sont emprisonnés, accusés du même chef d’incul­pation en vertu du fameux article 87 bis du Code pénal. Amendé en juin 2021, cet article étend la définition de terrorisme au fait d’« œuvrer ou inciter à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ». Une façon pour le régime algérien de réprimer journalistes, défenseurs des droits humains, militants, et de criminaliser des organisations politiques. Malgré les inquiétudes exprimées en décembre dernier par les rapporteurs de l’ONU sur les droits humains et les libertés, on compte, à ce jour, environ 330 détenus d’opinion en Algérie.

    Journaliste professionnel depuis 1984, Ihsane El Kadi est l’un des fondateurs d’Interface Médias, première plateforme d’édition et de communication digitale en Algérie qui continue à exercer ses missions d’information malgré des harcèlements incessants. Il comparaîtra lundi 28 mars et devra, a-t-il ­indiqué, « expliquer que je n’appartiens pas à une organisation terroriste. (…) Voilà la nouvelle Algérie que nous ­vivons en 2022 ». Déjà sous contrôle judiciaire depuis mai 2021, il sera jugé le 5 avril, dans une autre affaire après une plainte déposée par l’ancien ministre de la Communication.

    L’exercice du métier de journaliste est devenu « quasi impossible » en Algérie, alerte l’éditeur Interface Médias, qui poursuit : « Aujourd’hui l’intégrité physique de nos jour­nalistes, leur métier, leurs emplois sont mis en péril. » L’inculpation d’Ihsane El Kadi constitue un tournant dans l’escalade dans la répression. Un très mauvais signal.

    AlgérieDroits humainsrépressionjournalisme
    France24 - Monde

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

    L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

    Une émission préparée par Rebecca Martin 

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    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

    Focus

    Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

    L'Humanité

    Ma guerre en mer Noire vue depuis la Turquie

    Tribune

    Par Enis Coskun Avocat, Secrétaire général fondateur du Comité de la paix de Turquie, dissous par le coup d’État militaire de 1980.

    L’intolérable invasion de l’Ukraine par la Russie met en lumière la tension extrême qui entoure les rivages de la mer Noire. Etat riverain, exclusivement responsable du contrôle des détroits reliant la mer Noire à la Méditerranée, la Turquie est au cœur des enjeux régionaux. Ce statut, hérité de la Convention de Montreux de 1936, place la Turquie en situation de responsabilité et de vulnérabilité.

    En application de la Convention, la Turquie a fermé le Bosphore et les Dardanelles aux navires de guerre des pays belligérants. Le risque existe que les Etats-Unis ou l’Otan demandent l’ouverture du détroit pour leurs navires. Si la Turquie y agréait, contrevenant aux dispositions de la Convention, elle entrerait de plain-pied dans le conflit et renforcerait l’engrenage guerrier.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Les Etats-Unis veulent faire de la mer Noire un lac otanien. Le mouvement d‘intégration des pays riverains, débuté après la désintégration du pacte de Varsovie, s’étend aujourd’hui à l’Ukraine et à la Géorgie. Cette orientation stratégique de l’Otan est provocatrice et ruine les principes et l’objet même de la Convention qui avait contribué à faire de la mer Noire une zone de paix. C’est ainsi, en l’appliquant strictement, que la Turquie avait refusé l’ouverture de ses détroits aux navires de guerre d’Hitler.

    L’Ukraine est devenue le terrain d’affrontement de puissances capitalistes, de la Russie et des pays de l’Otan. Tout doit être fait pour mettre fin à la guerre et à l’invasion du pays.

    Quel rôle pour la Turquie ? Membre de l’Otan, la Turquie entretient des relations importantes avec la Russie comme avec l’Ukraine. Coincé entre deux partenaires commerciaux clés pour la survie d’une économie nationale aux abois, tenu par des accords militaires contradictoires, le gouvernement turc tente de protéger ses intérêts.

    Les répercussions de cette guerre seront terribles pour le pays. Inflation record, dévaluation de la livre turque, augmentation du coût de la vie et du coût de l’énergie, la crise est déjà sévère.  La Turquie est dépendante des importations de blé russe et ukrainien. Les échanges avec la Russie pèsent pour 35 milliards de dollars, avec l’Ukraine pour 7,5. Le gaz naturel provient presque exclusivement de la Russie. L’année dernière, près de 4,5 millions de touristes Russes et deux millions d’Ukrainiens ont visité la Turquie.

    Dans cette situation, deux priorités s’imposent. D’une part, empêcher toute participation de la Turquie dans le conflit et veiller à ce qu’elle demeure neutre, pour sa sécurité et pour la paix mondiale. D’autre part, empêcher toute accentuation de l’autoritarisme et des violations des libertés fondamentales dans le pays. A un an d’une élection présidentielle déterminante, le pouvoir, en perte de vitesse, pourrait décider de reporter les élections en arguant des menaces de guerre. Erdogan a engagé une politique de médiation en organisant des pourparlers entre belligérants en Turquie. Il faut espérer que sa démarche, indépendamment de sa volonté de redorer son blason, ouvrira la voie à un cessez-le feu et à la paix.

    La paix doit être notre seule boussole, rejetant tout alignement dans un camp, faisant primer l’intérêt des peuples et refusant les sentiments de haine à l’égard du peuple russe.

    Guerre en UkraineTribunes pour la paix en Ukraine
    BBC

    Biden: Russia 'exploring' US cyber-attacks

    By James ClaytonNorth America technology reporter

    President Joe Biden said on Monday that intelligence indicated a growing Russian cyber threat to the US.

    He said Russia was "exploring" cyber attack, but the US would use "every tool" to prevent and respond to such a move.

    Mr Biden suggested Moscow could act in retaliation for sanctions imposed on it after Russia's invasion of Ukraine.

    Russia's foreign ministry has said bilateral ties between Moscow and the US were on the "verge of rupture".

    Mr Biden has previously warned of a possible cyber attack from Russia, saying on 24 February the US was prepared to respond.

    In Monday's statement, Mr Biden said that intelligence had been "evolving", and that the US believes the "Russian government is exploring options".

    Mr Biden also called for US companies to "accelerate efforts to lock their digital doors".

    "You have the power, the capacity, and the responsibility to strengthen the cybersecurity and resilience of the critical services and technologies on which Americans rely. We need everyone to do their part," he said.

    Mr Biden said the potential "malicious cyber activity" could be prompted by the "unprecedented economic costs" caused by economic sanctions imposed by the West.

    The cyber security world has been braced for some sort of large scale cyber-attack from Russia since tensions began building between Russia and Ukraine.

    Cyber authorities in the US, UK and elsewhere have been warning not just about attacks on Ukraine but on so-called "spill over", where other countries are targeted or where a hack accidentally spreads outside of the theatre of conflict.

    The example authorities keep giving is the NotPetya wiper attack, which the US and EU have publicly blamed on Russian military hackers.

    That malicious software spread uncontrollably in 2017 taking out thousands of businesses around the world and causing an estimated $10bn (£7.6bn) of damage.

    Although President Biden doesn't explicitly say it, the concern seems to be about some sort of attack that could affect a critical part of US infrastructure.

    We saw the disruption and distress caused last year on the east coast when criminal hackers caused an oil pipeline to switch off supplies.

    In the worst case scenario, a major cyber-attack on the US or another NATO member could trigger Article 5, its collective defence clause.

    On one hand, President Biden's warning is unsurprising and simply a repetition of the "shields up" initiative started by his government months ago.

    On the other, western intelligence has been extremely effective at guessing the next move of the Kremlin so his words will potentially carry extra weight in the context of the escalating conflict.

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    Anonymous: How hackers are trying to undermine Putin

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    France24 - World

    'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

    Issued on: 22/03/2022 - 18:23

    Sam BALL

    As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

    Valeurs Actuelles

    Pour un État au service de la fraternité

    Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».

    L’Etat « moderne » est à bout de souffle

    Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.

    Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.

    Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale

    Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.

    Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.

    * Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Des syndicats demandent le changement de nom d’un collège “Soljenitsyne”, trop proche de Poutine

    Le nom d’Alexandre Soljenitsyne va-t-il disparaître des établissements français qui honorent l’écrivain russe ? C’est en tout cas le souhait de plusieurs syndicats vendéens de l’Education, qui ont demandé au conseil départemental et au rectorat de débaptiser le collège d’Aizenay, rapporte Ouest-France vendredi 18 mars. Ils jugent que le nom ne peut être conservé dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. L’établissement avait été baptisé en l’honneur du prix Nobel de littérature en 2005.

    « Une forme de révisionnisme »

    Dans leur courrier, les syndicats évoquent la proximité d’Alexandre Soljenitsyne dans les dernières années de sa vie avec Vladimir Poutine. « Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie, un patriotisme aveugle », détaillent-ils. Fervent dénonciateur du totalitarisme de l’URSS, ce qui lui valut 8 ans de goulag, l’auteur n’était cependant pas hostile à l’instauration d’un régime autoritaire fondé sur le nationalisme. Certains lui reprochent de ne pas avoir dénoncé les atteintes du Kremlin aux droits de l’Homme dans les dernières années de sa vie. Décédé en 2008, l’auteur de « L’Archipel du goulag » n’a cependant pas connu la radicalisation du discours de Poutine jusqu’à l’invasion ukrainienne.

    « C’est une forme de révisionnisme. Sous l’émotion, on peut vouloir faire des changements, mais Soljenitsyne s’est battu pour la liberté », a répondu le vice-président du département, Guillaume Jean, cité par Ouest-France. Le changement de nom ne semble donc pas à l’ordre du jour. « L’année de la Russie », que devait organiser le département en 2023 pour le 30e anniversaire de la venue de l’écrivain, a cependant été annulée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La  spéculation devient préoccupante sur les produits alimentaires

    Actu

    L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a interrompu les exportations de céréales par  ces deux pays. Du coup,  la demande des pays importateurs de blé  auprès de la France augmente tandis notre stock de report de fin de campagne diminue.  Si la sécheresse  observée en mars se poursuit en avril, les rendements céréaliers baisseront cet été et la spéculation en cours continuera au niveau planétaire  au détriment des populations pauvres. 

    Gérard Le Puill

    Ici-même le 15 mars  dernier, nous consacrions un article  à l’analyse du Bureau de recherches géologiques et minières  (BRGM) sur le niveau de recharge  anormalement bas de plusieurs nappes phréatiques en France  durant l’automne et l’hiver dernier.  Le temps sec et ensoleillé  qui prédomine sur tout le pays en ce mois de mars ne va rien arranger. Au lendemain de la publication de la note du BRGM, la secrétaire  d’Etat  Bérangère Abba, chargée  de la Biodiversité,  réunissait le «Comité d’anticipation  et de suivi hydrologique» pour un examen détaillé de la situation et pour «anticiper le risque de sécheresse en France métropolitaine cet été». 

    Reprenant l’analyse du BRGM, le communiqué de la secrétaire d’Etat  indiquait que « depuis septembre dernier, le territoire  accuse un déficit pluviométrique marqué en région Grand-Est , dans le nord de la région Nouvelle Aquitaine, en Bretagne ainsi que dans le sud-est  et la Corse (…)Sans attendre  les préfets seront sensibilisés sur la situation et mobilisés afin d’accompagner les acteurs économiques  dans la mise en place de mesures d’anticipation. Une attention particulière sera porte au secteur agricole», ajoutait le communiqué, sans plus de détail.

    Des pays importateurs privés de blé russe et ukrainien 

    Dans les exploitations céréalières,  les semis de blé et d’orge de printemps viennent d’avoir lieu. Ils vont être suivis par les semis de maïs, de tournesol et de betterave sucrière. Si le temps sec persiste,  la germination des graines sera irrégulière et tardive. Du coup, les corbeaux  et d’autres oiseaux  mangeront une bonne partie des semis, ce qui contribuera aussi à réduire les rendements l’été prochain. D’une manière plus générale, un printemps avec un important déficit de pluviométrie fera souffrir la végétation et réduira les  rendements des céréales semées dès l’automne 2021 et, plus encore,  celles semées à partir du printemps 2022.

    Dans les salles de marché où se font les cotations au jour le jour sur le prix des céréales,  les spéculateurs sont déjà à l’affût. Pour leurs achats sur le marché à terme, soit  20 à 30% des transactions, ils arrivent  à piloter l’évolution globale des cours. Ils parient à la fois  sur la réduction des stocks de report de fin de campagne  dans les pays exportateurs  et sur les conditions météorologiques  qui donneront une idée des rendements dans les principaux pays exportateurs.  Les exportations de  l’Ukraine sont à l’arrêt  pour les raisons que l’on sait. Celles de la Russie  sont en baisse de 8%  afin de contenir les prix sur le marché intérieur. Or il faut savoir que l’Egypte achetait  85% des blés qu’elle importe en Russie et en Ukraine. Il en allait de même pour 74% des importations de la Turquie, de 51% pour le Liban et 41% pour la Tunisie.

    Spéculation sur l’eau d’irrigation en Australie et aux Etats-Unis 

    Voilà aussi pourquoi, les risques de sécheresse dans plusieurs  pays exportateurs créent aujourd’hui une situation angoissante dans beaucoup de pays importateurs blé et de céréales fourragères. Dans le Kansas et au Texas  les cultures de blé tendre américain  souffrent déjà de la sécheresse. Hier soir, dans le cadre de la journée mondiale de l’eau, la chaîne parlementaire LCP a rediffusé le documentaire intitulé « Main basse sur l’eau». Il a été tourné en 2019 en Australie et aux Etats Unis  par Jérôme Fritel. Des témoignages de  financiers montraient à quel point ils sont  déjà en train de s’emparer de cette ressource dans ces deux pays en se disant que le réchauffement climatique va leur permettre de s’enrichir au détriment de la population, fut-ce en privant les plus pauvres de l’accès à ce bien commun. 

    En France, alors que le prix de la tonne de blé tendre est passé de 255€ le  8 février dernier à 394€ le  15 mars, les prix risquent encore d’augmenter.  L’Algérie et d’autres pays s’était détournés des blés produits en France  ces dernières années au profit de ceux  produits en Russie et en Ukraine,  car ils ont un taux de protéines plus élevé  que ceux de nos plaines céréalières  spécialisées en rotations courtes. Nécessité faisant loi, certains pays se tournent à nouveau vers la France  pour importer du blé tendre. Mais, le 8 mars dernier, FranceAgriMer indiquait que le stock de report de fin de campagne en France sera en baisse cette année et passera  sous la barre des 3 millions de tonnes, soit moins de 10% de la récolte de l’été 2021. Entre temps,  notre pays  a exporté 7,81 millions de tonnes de blé tendre dans les pays membres de l’Union européenne et 9,70 millions de tonnes vers les pays tiers.

    Vers de probables émeutes de la faim d’ici l’été 

    Alors que le blé tendre sert à faire du pain et des pâtisseries, le blé dur est transformé en pâtes et en semoule pour le couscous. Son prix rendu au port de La Palice pour l’exportation atteignait  470€ la tonne le 21 mars, soit une hausse de 145€ sur un an.  Alors que les pays musulmans vont faire le ramadan  du 2 avril au 2 mai, on sait que la semoule de couscous joue un rôle important durant cette période  au moment de la rupture du jeûne. On imagine dès lors  que les achats de précaution dès à présent par les ménages qui en ont les moyens peuvent  aussi vider les magasins  et favoriser la spéculation dans les salles de marché au détriment des populations les plus pauvres de ces pays.

    Nous sommes peut-être au début d’un printemps qui verra, au fil des semaines, se développer des difficultés d’approvisionnement en pain, en semoule et en pâtes avec des prix en hausse dans de nombreux pays, ce qui provoquera  des émeutes de la faim. Parallèlement la hausse des prix des céréales fourragères, comme des graines oléagineuses et protéagineuses met déjà en difficulté les éleveurs de volailles, de porcs, de vaches laitières et de bovins de boucherie en France  via la hausse des prix des aliments composés. D’où la demande du gouvernement d’une nouvelle négociation des prix entre les distributeurs et leurs fournisseurs en cette période  de campagne électorale.  Cela aura aussi des répercussions  pour les consommateurs avec une augmentation des prix  des produits laitiers et de la viande.

    agriculture
    France24 - World

    The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

    Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

    Sam BALL

    In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

    BBC

    Leicestershire boy with cerebral palsy learns to walk

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    A five-year-old boy who has cerebral palsy has learned to walk after a life-changing operation and months of physiotherapy.

    The part of Joey's brain that controlled muscle tone and movement was damaged, meaning he couldn't sit, stand or walk.

    He underwent a surgical procedure, which destroyed the problematic nerve roots in his spinal cord that were sending abnormal messages to his leg muscles.

    Joey didn't meet the criteria to have the procedure on the NHS so his local community in Loughborough, Leicestershire, raised £50,000 to make it possible.

    His mum Gemma said she had always dreamed of the moment he would walk.

    "For us it's just been about giving him the best chance so we can look back and say 'we did everything we could'," she said.

    Video journalists: Emily Anderson and Chris Waring

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    France24 - Monde

    Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

    Publié le : 22/03/2022 - 11:55

    Pauline PACCARD Suivre

    Activiste pour le climat et cofondatrice de Rise Up Movement et Fridays For Future Uganda, Vanessa Nakate fait partie d'un groupe de représentantes de la société civile ougandaise actuellement en Europe. Elles témoignent des impacts négatifs de projets pétroliers de Total en Ouganda et Tanzanie, en matière de droits humains et d'environnement. Ils dénoncent également les menaces et harcèlement auxquels certains d'entre eux font face en tant que défenseurs des droits et de l’environnement. 

    La jeune militante écologiste ougandaise Vanessa Nakate, 25 ans, milite contre un projet pétrolier de Total dans un parc naturel de son pays. Sur France 24, elle en appelle au soutien du gouvernement français.

    En novembre 2021, elle a fait la une du célèbre hebdomadaire américain Time magazine. Une reconnaissance internationale pour cette militante qui a multiplié pendant plusieurs années les actions pour réveiller les consciences sur la crise climatique dans son pays.

    "L'une des réalités assez horribles de cette crise climatique est que ceux qui sont les plus impactés sont les moins responsables" assène la militante, rappelant que le continent africain représente moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) mondiales, alors qu'il est le plus touché par les effets du réchauffement climatique.

    Vanessa Nakate regrette que malgré l'extraction de ressources - notamment de pétrole en Afrique australe - censée participer au développement économique des régions, la pauvreté demeure forte. "Les bénéfices sont rapatriés dans les pays d'origine des projets alors que la pollution reste", déplore-t-elle.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Vanessa Nakate, militante écolo et porte-voix de l'Afrique

    ENVIRONNEMENT

    Revers judiciaire pour Total et son projet d'oléoduc géant en Ouganda et en Tanzanie

    OUGANDA

    Nakabuye Hilda Flavia, figure de l'écologie en Ouganda : "Greta Thunberg est mon inspiration"

    Valeurs Actuelles

    Laurence des Cars veut réenchanter le Louvre

    Elle avait le meilleur dossier ! À l’Élysée, le nom de Laurence des Cars pour le poste de président-directeur du musée du Louvre s’est imposé. Au mépris du premier choix de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, militante de la reconduction de Jean-Luc Martinez, lequel n’avait pas hésité à déclarer à la presse, quelques jours avant sa défaite, être « le mieux placé pour réarmer intellectuellement la France »…

    À l’inverse de son prédécesseur, qui avait conduit l’institution sur la voie de stratégies commerciales financièrement opportunes, Laurence des Cars entend protéger l’image de marque du Louvre et refaire du musée « un lieu de rendez-vous de la vie culturelle parisienne ». Et pour les Franciliens, puisqu’elle songe à allonger les horaires d’ouverture à leur profit. L’aspiration est judicieuse, à l’heure où les mesures liées à l’épidémie de Covid-19 ont fait s’effondrer le taux de visiteurs étrangers : s’ils constituaient près de 75 % du public, ils ne représentent aujourd’hui plus que 38 % des entrées.

    Nommée au lendemain d’une crise sanitaire dont les restrictions affectèrent lourdement les musées, la nouvelle directrice n’entend pour autant pas se lancer dans une politique du chiffre effrénée. Alors que le musée avait atteint un record avec 10,2 millions d’entrées en 2018, elle préfère miser sur de meilleures conditions de visite. « Le problème n’est pas d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mais d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mal accueillis », a-t-elle déclaré à la presse, au début du mois de février, en présentant publiquement les grandes orientations de son mandat à la tête du plus grand musée du monde.

    Car pour cette ancienne élève de l’Institut national du patrimoine (INP), qui fut directrice de l’Agence France Museum (responsable du projet du Louvre Abu Dhabi), le Louvre doit rester « fidèle à sa mission de service public » et « n’a pas d’objectif de rentabilité ». Un rappel nécessaire, d’autant plus louable qu’il pourrait, alors que l’établissement fait face aux effets économiques de plusieurs mois de fermeture, se transformer en véritable défi face aux nombreux projets qui doivent voir le jour. Mais fidèle à la politique active d’expositions qu’elle mena dès 2017 à la tête du musée d’Orsay, la fille de l’historien Jean des Cars et petite-fille de l’écrivain Guy des Cars redéfinit les contours et dessine les prochains horizons de sa nouvelle maison.

    Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps.

    C’est d’abord la suppression de la Petite Galerie, un espace jusqu’alors réservé à l’éducation artistique et dont la programmation s’adressait notamment aux enfants. Mal à l’aise avec ce “petit Louvre”, la directrice entend donc en fermer les portes. « Ma conception n’est pas des expositions dédiées aux enfants, mais plutôt que les enfants puissent visiter toutes les expositions » , note-t-elle non sans raison. À l’heure où quelques musées parisiens se lancent dans la création de parcours spécifiquement adressés aux enfants, dont la nature infantilisante n’honore guère la confiance qui doit être faite à l’intelligence de ce jeune public, un tel choix apparaît courageux.

    Aspirant à redonner au pavillon des Sessions sa vocation originelle d’ambassade du musée du Quai Branly au sein de l’institution, elle entend aussi refaire de cet espace ouvert depuis vingt-deux ans et aujourd’hui déserté un lieu de visite où les œuvres extra-européennes sont appréhendées tant sous l’angle esthétique qu’ethnographique. Une façon de « conserver le souhait d’Apollinaire qui, dès 1909, voulait que le Louvre accueille ces chefs-d’œuvre de l’art africain », affirme-t-elle. Une manière, aussi, d’être « force de proposition » et de « ne pas subir » les polémiques relatives à la provenance des œuvres. La piste est cohérente, au moment où les premières restitutions des œuvres d’art en Afrique portent gravement atteinte au cadre juridique qui protégeait jusqu’alors les collections françaises.

    Douze mille œuvres réunies dans un nouveau département

    Apporter une réponse scientifique aux débats dits “de société” : telle est la conduite que semble vouloir adopter Laurence des Cars qui, concédant « ne pas aimer l’exercice solitaire du pouvoir », a renoué avec l’usage de la réunion collégiale avec les conservateurs. Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps. Un exercice auquel elle est accoutumée : avec “Le modèle noir”, exposition rationnelle qui abordait notamment l’histoire de l’esclavage, n’avait-elle pas habilement prévenu les polémiques ? S’appuyant sur un discours scientifique et factuel, évitant l’écueil de l’anachronisme, cette exposition dont on ne déplorait que quelques éléments de la programmation l’accompagnant, a fait la preuve que l’usage de la raison prévalant sur celui des passions est, en cette période où d’aucuns souhaitent effacer des segments entiers de notre histoire, plus que nécessaire.

    Mais c’est surtout la création du tant attendu département d’arts de Byzance et des chrétiens d’Orient qui risque de constituer dans les années à venir l’une des plus belles actualités du musée du Louvre. Porté de longue date par les conservateurs Hélène Rutschowscaya et Jannic Durand, ce projet avorté sous la présidence de Jean-Luc Martinez, qui n’en voyait pas « l’urgence » en 2013 (alors que le martyre des chrétiens d’Orient débutait), rassemblera quelque 12 000 œuvres jusqu’alors disséminées dans les sept départements du musée. À sa tête, Maximilien Durand, nommé par Laurence des Cars le 18 février dernier et ancien directeur du musée des Tissus de Lyon, devra assurer la préfiguration de ce nouvel espace. « Aujourd’hui, on ne lit pas cette extraordinaire civilisation qui est perdue, si je puis dire, dans plusieurs départements du Louvre, avait déclaré la directrice du Louvre à nos confrères du Figaro, en mai dernier. C’est pourtant une collection magnifique qui mérite un département à part entière. » Ce nouveau département, qui devrait ouvrir ses portes d’ici à 2025, constituait pour celle qui devra l’orchestrer un « projet ambitieux, attendu et nécessaire », dont on salue vivement la naissance.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Entreprises de territoire et nouvelle régulation démocratique

    Tribune

    Par Hervé Defalvard, Denis Durand et Sylvie Mayer

    La situation en Ukraine qui sature légitimement l’actualité ne peut nous faire oublier les récentes fermetures d’entreprises de MBF Aluminium à Saint Claude dans le Jura (L’Humanité du 1er mars) ou de la SAM à Viviez dans l’Aveyron (l’Humanité du 2 mars). Les centaines d’emplois sacrifiés viennent s’ajouter aux quelques des 100 000 emplois industriels perdus depuis trente ans, selon un rapport de la DG Trésor.

    Le combat des salariés toujours en lutte sur ces deux sites industriels est triple : la défense de leurs emplois celui de leurs savoirs techniques et celui de leurs territoires.

    Le chant hypocrite entonné lors du premier confinement sur la nécessité de relocaliser notre industrie s’est éteint.

    Si nous intervenons, c’est pour dire que sur ce point précis une autre voie est possible. Cette autre voie peut se faire selon deux modalités : une reprise directe en coopérative (SCOP ou SCIC) par les salariés grâce à un droit de préemption accompagné d’aides financières, judiciaires et managériales, selon un projet de loi rédigé collectivement qui aurait dû être inclus dans la loi (1) sur l’Économie sociale et solidaire de 2014, et un projet de loi d’expérimentation que nous avons intitulé : « Entreprises de territoire et nouvelle régulation démocratique », issu lui aussi d’un travail collectif. Rappelons les grands principes de cette loi d’expérimentation qui comporte 14 articles (2).

    Toute commune, communauté de communes ou d’agglomérations, a la possibilité d’accorder l’agrément d’« entreprises de territoire » à toute entreprise abandonnée ou menacée d’abandon selon un processus en deux étapes. Celle de l’institution par ces collectivités territoriales d’une « commission pour la responsabilité sociale territoriale » regroupant toutes les parties prenantes du territoire, employeurs, salariés, économie sociale et solidaire, formateurs et chercheurs ; celle ensuite de la saisie de cette commission par un collectif de salariés et d’autres, qui dépose auprès d’elle un projet d’activité pour la future entreprise, avec une triple création de valeur : économique, sociale et environnementale. La collectivité territoriale accorde ou non à ce collectif l’agrément d’entreprise de territoire selon l’avis de la commission.

    « L’entreprise de territoire » porte une nouvelle conception : dès lors qu’une entreprise est abandonnée ou menacée d’abandon, elle devient un bien commun de territoire garantissant à tout collectif qui en justifie la demande, un droit d’usage sur son capital matériel (terrains, bâtiments, machines) sans remettre en cause le droit de propriété. Cette nouvelle conception de l’entreprise s’appuie également sur une nouvelle gouvernance territoriale, plurielle et démocratique échappant aux marchés financiers.

    L’agrément d’entreprise de territoire est donné pour une durée de trois années au terme desquelles l’entreprise est soit dissoute soit continuée via une reprise par un repreneur ou sa transformation en société coopérative.

    Pendant ces trois années, la « commission pour la responsabilité sociale territoriale » accompagne l’entreprise aussi bien d’un point de vue technique que pour son financement. Le projet de loi d’expérimentation prévoit la création d’un fonds territorial pour l’emploi et la formation qui finance le plan l’investissement et les salaires et favorise des partenariats locaux, notamment pour apporter des crédits bancaires.

    Enfin, la collectivité territoriale engagée dans cette expérimentation met en place une commission indépendante d’évaluation et de contrôle.

    Dans les quelques semaines de la campagne présidentielle, espérons que ces propositions de loi puissent être reprises d’autant qu’elles font écho au programme « des jours heureux » du candidat communiste.

    (1) ess-pcf.fr/comites-de-veille-sur-les-entreprises-menacees-de-fermeture

    (2) economie-politique.org/sites/default/files/proposition_de_loi_experimentation.pdf

    entrepriseséconomie sociale et solidaire
    Opex 360

    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    Valeurs Actuelles

    [JEU CONCOURS] Gagnez un séjour à Mandelieu dans un hôtel 4 étoiles

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    Pour participer, répondez à la question ci-dessous :

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Aerial photos show 100 years of changing landscape

    The blast furnaces at the Scunthorpe Steelworks where molten iron is produced from iron ore, coke and limestone. All four furnaces were named after queens of England including Queen Anne, pictured in 2016

    The airfield at RAF Scampton, Lincolnshire, as seen in 1955 when the runways and other infrastructure were expanded to accommodate the Avro Vulcan aircraft

    The Chain Home radar at Bempton, in East Yorkshire, can be seen top right in this 2013 photograph. Closer to the sea there is another collection of concrete buildings including one for an early warning radar, which was developed in response to the Soviet Union testing of atomic weapons in 1949, Historic England said

    This picture of North Yorkshire's Saltburn-by-the-Sea is believed to have been taken by a low-flying RAF reconnaissance aircraft, most likely a Spitfire, in 1949

    Whetley Mills in Bradford as photographed in 2009. The mill is among a number showing Bradford’s rich textile heritage. It was described in 1893 publication ‘The Century's Progress’ as among the largest and best organised establishments in the Bradford spinning industry, but the reality was far from flawless with working conditions being hazardous, Historic England said

    The East Hecla steelworks in Sheffield, photographed here in 1946, produced nearly 290,000 artillery shells in World War One. From 1917 some of the factory’s capacity was converted to manufacture 60-pounder guns and later shells during World War Two

    This image, taken in 2013, shows the remains of Leighton Construction Camp at Breary Banks in North Yorkshire. It was originally constructed to house workers building Leighton reservoir but became a training camp for the Leeds City Battalion during World War One. From 1917 it was used as a prisoner of war camp

    This photo of the docks in Hull was taken in 1925 when the city was a major centre for imports and exports. The Humber Dock closed to shipping in 1967, but reopened as Hull Marina in 1983

    Three dark circles in the crops in Tallington, Lincolnshire, show the site of ditches that once surrounded Bronze Age burial sites. Historic England said the line of pits was another common archaeological feature in this part of Lincolnshire

    1 of 9

    Aerial photographs showing 100 years of changes to the Yorkshire and Lincolnshire landscape have been made available via an online archive.

    Historic England said its Aerial Photography Explorer, external provided a "fascinating insight" and offered "striking discoveries" in the two regions.

    It features more than 400,000 images taken across the country from 1919 to the present day.

    The organisation said it hoped people would use the online archive to research their local areas and gain "an insight into a century of changes and development".

    L'Humanité

    Nous aimons la France

    Tribune

    Par Kebir Ammi, écrivain

    Nous aimons la France. Mais pas cette chose nauséeuse et brutale qui court avec une obsession tranquille après un idéal qui ne grandit pas les femmes et les hommes de ce pays. Nous aimons la France. Mais pas cette France hideuse qui redouble de forces pour jeter le discrédit sur ce qu’elle est.

    Nous aimons une France de lumière et de fraternité.

    Nous aimons une France qui n’oppose pas son destin à celui des autres peuples.

    Nous aimons une France qui triomphe de générosité.

    Une France qui se grandit en même temps qu’elle célèbre la femme et l’homme venus d’ailleurs.

    Nous aimons une France qui sait que l’étranger, c’est vous et moi. Et elle d’abord, le pays qui a su nommer –en exerçant une étourdissante liberté-  les limites vertigineuses de l’humanité et le seuil de la barbarie.

    Une France qui sait que l’étranger, c’est nous tous, et qu’aucun destin n’est à exclure ni à éloigner du sien.

    Car l’étranger est en chacun de nous, incontournable, dans l’âme et l’invisible souffle.

    Il est vous et moi.

    Anonyme et silencieux, l’étranger est une part essentielle de nous.

    Il se tient en faction, sur un chemin de garde, pour veiller à ce que nous avons de plus cher et que nous ne voyons plus.

    Son visage et ses gestes sont notre visage et nos gestes.

    L’étranger est une pierre angulaire.

    Il est la clef de voûte d’un à venir serein.

    Il est notre passé et notre avenir commun.

    Il est cette nécessaire passerelle qui cautérise nos blessures et célèbre nos espérances.

    L’étranger est un sanctuaire.

    Il est vous et moi.

    Il est notre reflet intime. Imprescriptible et irréductible.

    L’étranger est un diadème sur notre front qui dit qui nous sommes.

    C’est à la façon de l’accueillir et de le considérer comme une part de soi qu’on reconnaît une nation et un peuple.

    C’est une chose de ne pouvoir l’accueillir sans réserve. C’en est une autre de lui faire porter tous les crimes de l’instant.

    L’instant est une trompeuse éternité.

    Qui de nous n’est pas étranger ?   

    Qui n’a pas commis le crime de n’être pas d’un périmètre ethnique ou religieux précis un jour ?

    Qui de nous peut se targuer de descendre en droite ligne d’un Dieu fait d’une seule chair et d’un seul sang?

    Qui de nous peut affirmer que les siens ont bâti le ciel ?

    Et que les siens, qui ont configuré l’ordre des saisons, portent encore trace de cette œuvre sur leurs mains ?

    Qui de nous peut affirmer sans ciller qu’il a choisi ses aïeux et le lieu où il a vu le jour ?

    Il nous faut toujours rester humbles et prendre en compte la précarité de ce qui fonde ce que nous sommes.

    Quels que soient l’heure et le lieu de notre parole.

    Il faut toujours avoir à l’esprit les ruptures et la fragilité des lignées qui font les hommes.

    Celles de nos ancêtres et de la longue chaine qui va suivre.

    Il faut sans cesse songer à ceux que nous portons dans notre sang et qui se bousculent déjà pour succéder aux vivants que nous sommes.

    L’ardeur de l’instant présent est d’une constante et inutile vanité. Car nous ne sommes pas là pour toujours et rien de tout ce qui semble nous appartenir n’est à nous.

    Mais notre éphémère éternité est une chance, elle est là, ne l’oublions pas, pour nous guérir de vouloir humilier l’Autre et nous pousser surtout au partage.

    Rien ne nous appartient. Mais les miroirs du monde ne sont pleins que d’immortelles vanités !

    N’oublions pas la part involontaire de ce que nous sommes.

    Ni la part involontaire de notre devenir.

    Dans aucun passé ne repose un trophée quelconque ou une raison de célébrer quelle que gloire que ce soit.

    Nous sommes d’ici et de là. Et plus de l’autre rive que celle qui vibre sous nos pas. Car le présent est mouvant. Et flou. A l’instar de l’horizon qui clame, avec un aplomb de mauvais aloi, qu’il est une ligne de démarcation faite d’un seul minerai, et qu’il délimite le monde. Son ardeur présente le condamne à n’avoir pas de contours précis.

    Nous sommes sur une planche au cœur de l’Océan. Et de tous les lointains, de l’aube ainsi que des horizons inachevés, continueront de venir des femmes et des hommes.

    Ils suivront la longue chaîne inaugurée dans la nuit des temps. Ils deviendront des femmes et des hommes de cette terre.

    Et d’autres viendront pour prendre leurs gestes et leurs voix.

    Nous serons toujours des étrangers. Toujours. C’est cela qui nous confère –et dès le départ -l’obligation, comme un privilège, de regarder l’étranger en toutes circonstances comme notre indéfectible double.

    La France ne peut pas jouer avec le feu des certitudes pour célébrer ce qu’elle abhorre. 

    La France est le pays du questionnement inquiet. Et du doute généreux.

    La France s’est battue pour forger et se forger dans les méandres de son Histoire une place à part au cours des siècles.

    Elle s’est battue contre elle-même d’abord pour vaincre sa part sombre en des périodes tumultueuses.

    Elle a donné au monde la meilleure part d’elle-même et inauguré un seuil.

    Elle ne peut laisser d’innommables voix brandir aujourd’hui la peur comme une devise républicaine.

    Elle ne peut laisser des femmes et des hommes entraîner la France vers d’improbables rivages.

    Elle ne peut pas laisser des apprentis sorciers faire la part belle à d’abjectes théories qui bâtissent des temples pour la haine.

    Qui peut reconnaître la France dans cet instant d’égarement qui a lieu sur son sol ?

    La France n’est pas ce ciel inclément, ce pays frileux, cette nation crispée, repliée sur elle-même, cette chose malencontreuse où des voix, qui profitent des tumultes de l’instant, n’ont de cesse d’agonir sur l’étranger à longueur de jour.

    La France doit rappeler, dans un sursaut d’orgueil, que son destin est lié à celui de femmes et d’hommes qui n’ont pas eu l’heur de naître sous des cieux plus cléments.

    Elle ne peut pas accueillir le monde. Mais elle ne peut être un sanctuaire pour la peur. Ni un temple pour la diabolisation de l’étranger.

    Elle doit rester fidèle à ce qu’elle est.

    La France est respectueuse et tolérante. Généreuse. Ouverte. La France est une terre de lumière. Une main tendue.

    Nous avons eu vingt ans et nous avons rêvé de venir dans ce pays. Pour y étudier ou pour y vivre. D’aucuns y ont épousé sa manière de vivre.

    Nous aimons la douce humanité de ses matins. La paisible odeur de son café. Les couleurs de ses parfums. La liberté joyeuse de ses gens. Ses arbres. Son ciel. Son ironie mordante. Son amour des autres. Son élégance.

    La France est un horizon irréductible.

    Une pointe de lumière.

    Un éclat universel.

    La France est une grande histoire et un grand peuple, des femmes et des hommes rompus à une Histoire tourmentée, qui ne se laissent pas abuser par des camelots ou des esprits chagrins. On attend d’elle le nécessaire sursaut. Qui lui redonne son beau visage qui nous a tant émus quand nous avions vingt ans et que se jouaient sur les planches du monde des scènes décisives. Qui la fasse redevenir ce pays où chaque geste qui compte est empreint d’une profonde humanité.

    Francetravailleurs étrangers
    France24 - World

    Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

    Issued on: 18/03/2022 - 18:51

    Sam BALL

    With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

    France24 - World

    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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    La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

    La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

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    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

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    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    le journal en ligne grec Newpost

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

    rumeur dit
    Valeurs Actuelles

    Glenn Viel au menu de Top Chef

    La transmission et l’engagement. Lorsque nous avions rencontré Glenn Viel, meilleur chef de l’année 2020, 42 ans, c’est sur ces valeurs qu’il revenait sans cesse avant la présentation de son menu gastronomique, qui fait avec tact de sa table une des adresses gastronomiques les plus recherchées de France. « Chaque plat est une narration », dit le chef triplement étoilé des Alpilles qui présente notamment ses couteaux à la verticale sous l’appellation “les pieds dans l’eau” et maîtrise toutes les cuissons, du traditionnel “gigot de lait” au saint-pierre.

    L’exigence du dosage, la justesse est là. Mais le chef s’était-il préparé à intégrer cette saison Top Chef, lui qui disait apprécier le contact avec les clients mais pas la surmédiatisation ? Le plus jeune chef triplement étoilé de France est juré du concours culinaire de M6. Ce qui l’a décidé, c’est, explique-t-il, « l’idée d’apporter notre expérience aux jeunes » : « La transmission est le sens de notre métier. » Pour lui, pas de doute, il faut aussi avoir conscience que « plus ce que l’on fait est personnel, plus on se heurte ».

    De l’expérience de juré, il retient que s’exposer est profitable à chacun : « L’échange n’est pas unilatéral, si les candidats apprennent, eh bien, moi aussi j’apprends. »

    Il a grandi à Versailles, mais c’est en breton de cœur qu’il a conquis la Provence

    Garder la tradition mais réinventer en permanence est aussi son défi à L’Oustau de Baumanière, institution située juste à côté du splendide village des Baux-de-Provence, dans les Alpilles. Que trouve-t-on à sa table ce printemps ? « Essentiellement des produits de saison, et ma personnalité et mon identité culinaire », défend-il avec malice.

    D’un tempérament un peu réservé, mais pas timide, Glenn Viel, le Breton qui a accosté avec brio en Provence, passe beaucoup de temps à L’Oustau de Baumanière à discuter avec ses clients. « Dans l’échange, nous grandissons. J’apprécie d’échanger avec les clients, il faut écouter leurs attentes et leurs opinions ; ils peuvent aussi nous aider à aller encore plus loin, ce sont des échanges riches et parfois surprenants. Mais bien entendu, pas question de brader sa propre identité culinaire », confie le chef qui expérimente une gastronomie respectueuse de l’environnement, les circuits courts et la richesse d’un vaste potager en permaculture dans le domaine dirigé par Jean-André Charial. Son approche a été récompensée par une étoile verte Michelin, et sa brigade (une trentaine de personnes) semble se rallier intégralement à cette cause.

    Quel serait son meilleur conseil à un candidat sur le plateau de Top Chef ? Il attend de voir comment évolue la saison. Il a l’avantage d’être simple, télégénique et d’avoir son franc-parler ; c’est ce que les organisateurs de l’émission avaient déjà retenu lorsqu’il était chef invité dans l’émission. À L’Oustau de Baumanière, sa brigade témoigne de sa générosité, et de « son énergie partagée ». Le goût des autres.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Laptop art: From Vans to Harry Styles

    Photographic student Thorsten Mjölnir has always been fascinated by the way people personalise and mark their possessions, which inspired him to look at the way students decorate their laptops.

    Falmouth and Exeter university share a library, on the Penryn campus, in Cornwall, which Mjölnir describes as having a delicious mix of students across all sorts of courses, from politics to photography.

    Falmouth is a creative-arts university where Mjölnir studies press and editorial photography.

    "I am interested in people and stories," he says Mjölnir.

    "These laptops show both these things."

    These images are actually scans of the laptops made on the library photocopier while students were studying for their dissertations.

    "If I noticed something that looked interesting to me, I would approach the person, explain my idea and ask if I could put their laptop on the photocopier," Mjölnir says.

    "Everyone was keen and I think maybe it was because they liked the distraction.

    "I even became somewhat of an expert at guessing the courses the students were on just from the cover, which was fun to play.

    "I noticed that people normally had lots of stickers, or none.

    "It was unusual for people to have just one sticker - but when I did see laptops with a single sticker, I liked it.

    "My favourite laptop is the one with the five birds on it.

    "The owner is a woman who is fascinated by corvids."

    Here are a selection of the images Mjölnir made.

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    France24 - World

    The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

    Issued on: 16/02/2022 - 16:01

    For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

    Opex 360

    La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    a été confirmée

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    Valeurs Actuelles

    Économique Fiat Tipo SW

    PHILOSOPHIE

    Même si le Diesel n’est plus en odeur de sainteté dans les villes, la Fiat Tipo de troisième génération gagne à être connue. Sa version break SW représente une excellente affaire pour qui a besoin d’un véhicule économique, logeable, au long rayon d’action. Les commerciaux comme les familles. Pour une taille raisonnable, cette italienne au style récemment rajeuni ne manque d’espace ni aux places arrière ni dans le coffre. Un ratio habitabilité/ encombrement parmi les plus favorables de sa catégorie (1 650 litres de volume de chargement pour 4,58 mètres de long). La deuxième rangée de sièges peut se replier pour libérer un vaste plancher parfaitement plat. Quand l’assise avant droite est avancée au maximum, vous pouvez loger des objets de deux mètres de long. Ne vous attendez certes pas au summum du raffinement et du design à ce niveau de prix, mais la finition reste sérieuse. La plate-forme est dérivée de celle de la Fiat 500X.

    ÉQUIPEMENTS

    La planche de bord, robuste et claire, inspire confiance. N’hésitez pas à choisir l’option grand écran 10 pouces – celui de base fait 7 pouces -, très lisible, à 500 euros, avec son Pack Tech qui inclut la recharge par induction de votre téléphone mobile. D’emblée, notre Tipo est déjà bien équipée, avec un régulateur de vitesse, une interface médias de bonne qualité, une alerte de franchissement de ligne pour sécuriser votre conduite. La finition Life Plus du 1.6 Multijet comprend de surcroît des jantes alliage de belle facture, des phares adaptatifs à Led, un radar de recul pour faciliter les manœuvres.

    TECHNIQUE

    Le poids contenu de la SW et sa puissance de 130 chevaux, avec son Multi-jet turbo Diesel bien “coupleux”, en font une machine plutôt vigoureuse. Ce 4-cylindres, il est vrai, a gagné 10 chevaux par rapport à l’ancienne mouture. Moins creux à bas régime, il demeure un brin sonore à froid. À peine plus de 10 secondes au “0 à 100 kilomètres par heure” pour un break d’entrée de gamme, c’est plus que convenable, en tout cas. Ce bloc n’aura droit qu’à une “boîte 6” manuelle aux rapports un peu longs. Ce qui favorise la baisse des consommations, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne, pour une autonomie d’environ 1 000 kilomètres. L’auto échappe ainsi au malus. Ce break incite, quoi qu’il en soit, à une conduite en bon père de famille, car le châssis est plutôt typé confort et la direction n’est pas des plus informatives. Alternatives : un 3-cylindres essence ou le petit Diesel de 95 chevaux. Leurs prix sont plus attractifs, mais ce n’est pas du tout le même agrément. Le Multijet 130 sera surtout apprécié pour sa polyvalence.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

    Issued on: 10/02/2022 - 11:14

    The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

    Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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    La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

    La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

    Valeurs Actuelles

    [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

    Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

    Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

    Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

    Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

    Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

    Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

    “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

    Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

    Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

    Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

    Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

    Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

    Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Global action needed on East Africa hunger crisis, Oxfam says

    Issued on: 22/03/2022 - 22:37

    Georja Calvin-Smith Follow

    In tonight's edition: Widespread hunger across East Africa could become "a catastrophe" without funds to the region's most vulnerable communities, aid agency Oxfam warns. Droughts in the region are also affecting Africa's water security. As the World Water Forum continues in Dakar, researchers say a holistic approach is needed for change. And we head to DR Congo, where traumatised apes are being nursed back to health at the Lwiro rehabilitation centre.

    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Mali’s detained ex-prime minister Maiga dies on medical parole

    Issued on: 22/03/2022 - 11:59

    NEWS WIRES

    Mali's former prime minister Soumeylou Boubeye Maiga, arrested over corruption allegations last year, died of an undisclosed illness in hospital on Monday, one of his lawyers said.

    Maiga, 68, was detained in August over his suspected role in the purchase of a presidential plane during the rule of ex-president Ibrahim Boubacar Keita, ousted in a military coup a year earlier.

    He was charged with multiple counts of graft and was awaiting trial. Lawyers maintained their client was innocent.

    One of them told Reuters he died at a clinic in the capital Bamako on Monday morning, where he had been hospitalised on parole since December.

    His family and doctors had unsuccessfully pushed for Maiga to be allowed to travel abroad for treatment as his health deteriorated in Bamako's main prison.

    Relatives said authorities did not reply to their evacuation requests. There was no immediate response from two government spokespeople who Reuters sought comment from.

    The government issued a statement later on Monday announcing that Maiga died after a "long illness" and presenting condolences to the family.

    Maiga, a former defence minister, was named prime minister in 2017 and resigned two years later, four weeks after a massacre of some 160 Fulani herders by an ethnic vigilante group shocked the West African nation. 

    (REUTERS)

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    French army says senior al Qaeda leader killed in Mali

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    EYE ON AFRICA

    Malian PM speaks to FRANCE 24, RFI after France withdraws troops

    Opex 360

    Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

    Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

    Opex 360

    Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

    Photo : illustration

    Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

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    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    a expliqué

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

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    France24 - World

    Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

    Issued on: 23/03/2022 - 18:17

    Sam BALL

    At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

    BBC

    I've experienced first-hand the transformative power that formulations and treatments can have – Paul Gerrard

    Rituals of beauty, wellbeing and self-care permeate cultures across history, encompassing ideas of identity and expression, transformation and restoration, cleansing and healing, culture and worth. From a nurturing new face cream to online meditation, beauty and wellbeing provide survival mechanisms, opportunities to take stock and rebalance during anxiety-filled times. 

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    The pandemic has seen a spike in mental health issues – with 76 million more cases of anxiety, and 53 million more cases of depressive disorder, according to Unicef and Gallup. In troubled times, some beauty professionals have responded imaginatively. When A-list makeup artist Lee Pycroft noticed rising stress levels among her clients, she retrained as a psychotherapist. She now offers combined makeovers and therapy. "Makeupfulness" is where makeup and mindfulness merge. "Certain language techniques, active listening, reframes and questioning help a person calm down while I do their makeup, enabling them to think more clearly," Pycroft told Glamour. "I have witnessed women going through severe life challenges start to behave differently after a makeover and a chat. It might be that they go and do something kind for themselves, or are able to see their challenges from a different perspective as they have achieved some emotional flexibility around an issue."

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    In 2014, when Tom Chapman lost a friend to suicide, he launched the Lions Barber Collective, a barbering look-book project to raise awareness and funds for suicide prevention. "It's been joked about forever that hair pros are a cheap psychiatrist or counsellor, but in reality, we listen on average for 2,000 hours a year," he said. "Imagine what we could achieve by training hair pros to be more successful in suicide prevention and mental health awareness." Working with psychiatrists, Chapman created the "Barber Talk training", enabling hair professionals to identify warning signs, ask the right questions, listen with empathy and, finally, guide those in need to the groups and resources that could help them.

    This resonates deeply with Paul Gerrard, founder of Happy Paul, a range of mood-enhancing male skincare. "Happy Paul's journey has been like therapy," says Gerrard. "I've suffered from depression since my early teens and I've experienced first-hand the transformative power that formulations, product and spa treatments can have. Yet wellness has become a luxury commodity afforded to the few." The brand was created, he says, to be accessible to all. "To me, wellness is about looking after yourself, first and foremost, and that shouldn't be exclusive." Happy Paul's sustainable, vegan products – including an uplifting roll-on blend of bergamot, lemon and eucalyptus – encourage simple, rewarding acts of selfcare, with some of the profits going to mental-health charity Young Minds. 

    The pandemic is driving awareness and approval for more companies that support people and communities. Founded in 2018 by beauty writer Sali Hughes and beauty PR Jo Jones, Beauty Banks aims to tackle hygiene poverty in the UK and to establish being clean as a basic right. Young people can be particularly affected, say the duo, skipping school rather than going into class without washing their hair. Jones and Hughes had first-hand experience of the surplus the industry produces. Their plan: to ask their contacts to donate hygiene products to those in need via partnerships with more than 100 registered foodbanks, domestic abuse charities, homeless shelters, schools, NHS trusts and care-leaver associations. 

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    "We were furious and frustrated when we learned about hygiene poverty, so we decided to do something about it," writes Jones, on the charity’s website. "Both Sali and I work in the beauty industry and know there is a lot of waste and, most importantly, a tremendous amount of generosity and kindness. So we leverage our connections, influence and skills to power Beauty Banks." An average delivery to a charity, catering for about 150 people, is worth around £500, and contains items many of us take for granted including soap and sanitary products. 

    And, as interest in self-care and community has soared, so too has concern for the planet. Successive reports about the climate and ecological crisis have put the global population on high alert and shoppers are asking serious questions about the things they buy every day. The beauty industry is a terrible offender: there are persistent issues of irresponsible sourcing and poisonous levels of ocean pollution, both via plastic packaging and the chemicals used in formulations. Some of our shampoos and shaving foams end up in oceans, and what’s bad for seabirds and coral is, perhaps unsurprisingly, bad for us.

    The search is on for formulations and ingredients that protect and truly nourish, that work positively, not only for the bodies they're applied to but also the conditions in which they're grown and harvested. And For Weleda, founded in the 1920s by Austrian philosopher Rudolph Steiner and encompassing both beauty and naturopathic medicines, using biodynamic growing methods, the answer has always been clear: to go back to the source, back to nature. "Natural ingredients work in harmony with the body, in a way petrochemical-derived synthetics do not," says Jayn Sterland, Weleda UK's managing director and chair of the British Beauty Council's Sustainable Beauty Coalition. "A skin complaint is often a visible sign of imbalance. Applying a cream merely masks the problem. Using plant-based ingredients which are more skin compatible and work in harmony with the body can trigger our own healing capability."

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    Last year, in an effort to boost supplies of well-grown ingredients to the entire beauty sector, sustainable beauty brand Davines and the Rodale Institute launched a 10-hectare regenerative organic farm and research centre in Parma, Italy. "You don't often think about where ingredients come from, and what the impact that production process has on our personal health and the health of the planet or the farmworkers," Rodale's chief executive Jeff Moyer told Vogue Business, at the time. "Expanding this idea [of regenerative agriculture] to go beyond just food and fibre is a great opportunity for all of us."

    A better world

    As Sterland puts it: "The holistic health benefits [of regenerative beauty] are well documented, both for the user and for the planet." And this is where the intersections between health, wellbeing and beauty start to take shape, and where the richest potential for beauty to have a positive impact on the world takes place. High street beauty brand Lush's technicolour windows and playful products belie the serious work that takes place behind the scenes. "Biodiversity has always been important for us," says the brand's supply chain impact project manager Cadi Pink. "One of our key strategies within sourcing, for example, has been to increase the diversity of materials we're using, in order to put less pressure on ecosystems [via industrial agriculture]." The label has mapped out key biodiversity hotspots around the world, where the brand is actively nurturing regenerative and agroforestry in practice.  

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    "Sustainability initiatives often focus on minimising harm," adds James Atherton of the Lush Regenerative Fund, or Re:Fund. "Regeneration goes that extra step and asks: 'how do we add value and health to the ecologies and the social spaces that we're working in?' The opportunity now for the beauty industry is to align more on what we mean by regeneration," he continues. "Often, we see it attached to tree planting or regenerative agriculture but there's this quote by [Brazilian trade union leader] Chico Mendes, 'environmentalism without class struggle is just gardening'. And I love that. We've always believed that, if you're working with grassroots communities, they are the experts. We're just there to offer support where we can."

    One such community is the Laikipia Permaculture Centre, a collective of five Maasai women's groups, supported by the regenerative agriculture consultancy reNature, producing Aloe Secundiflora leaves for Lush in ways that combine traditional knowledge with the principles of permaculture. Aloe Secundiflora, originally used by the Maasai for healing and washing, can be processed into everything from shampoo and skin cream to shower gel. The women now produce their own cosmetics for the local market, which gives them additional income. As the demand for responsible beauty grows, harvesting natural ingredients well, with communities and nature in mind, will be vital.

    The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge

    The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge, from $34.5 billion in 2018 to $54.5 billion in 2027. Alongside established names such as Weleda and Lush, a significant number of emerging dynamic brands are accelerating new futures in beauty with innovations in local ingredients, waterless formulas; even aiming at carbon neutrality. What makes these brands so right for these times is their holistic approach to beauty's problems, and their understanding that seemingly separate issues such as product formulation, social justice and environmental protection are fundamentally interlinked and connected. 

    Danish make-up brand Kjaer Weis is certified organic, working closely with its suppliers, while packing its products into smooth refillable, metal cases. BYBI invites customers to send back their skin booster bottles for them to be sterilised and used again. Wellness brand Haeckels, founded by beach warden Dom Bridges, harvests antibacterial seaweed from Margate beaches in the UK for its handmade skincare; its bottles are made from biodegradable algae; its outer packaging is grown from mushrooms. Brands including Pachamamai, Ethique and Lush use condensed formulations to make solid bars, amplifying the efficiency of products while also reducing the need for unnecessary water in the mixtures (and the need for plastic bottles to hold those formulations).

    "These purpose-driven beauty companies weave sustainability throughout their whole business, from sourcing and formulation through to independent product certification and paying employees a fair, real, living wage," says Sterland. For Lush, the potential of beauty to change the world is part of the brand's DNA. "We very much see ourselves as campaigners," says spokesperson Jonnie Hatfield. "It's not enough just to be against something any more. You really need to be making a difference."

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    Des F-35 américains ont eu au moins un contact avec des J-20 chinois en mer de Chine orientale

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

    Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

    A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

    Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

    « Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

    Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

    Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

    Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

    Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

    « Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

    Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

    Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

    Des F-35 américains ont eu au moins un contact avec des J-20 chinois en mer de Chine orientale

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

    Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

    A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

    Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

    « Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

    Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

    Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

    Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

    Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

    « Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

    Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

    Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

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    Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

    Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

    A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

    Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

    « Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

    Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

    Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

    Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

    Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

    « Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

    Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

    Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

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    Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

    Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

    A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

    Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

    « Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

    Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

    Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

    Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

    Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

    « Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

    Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

    Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

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    Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

    Issued on: 22/03/2022 - 15:47

    More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

    A programme prepared by Rebecca Martin 

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    Ugandan activist Vanessa Nakate: 'Not all climate action is climate justice'

    Issued on: 22/03/2022 - 12:38

    Stuart Norval Follow

    Ugandan climate activist Vanessa Nakate began her activism back in 2019 by staging a solo climate protest at the gates of the Ugandan parliament, before going on to co-found both the Rise Up Movement and Fridays for Future Uganda. She is currently in Paris as part of a delegation of Ugandan and Tanzanian activists who are fighting to drum up opposition to a huge oil pipeline under construction in East Africa. She joined us for Perspective to tell us more about her activism, her hopes for her meeting with Pope Francis and how she feels about being dubbed the African Greta Thunberg.

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

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